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Russie viking éditions errance Musée de Normandie vers une autre Normandie ?

Calalogue Russie Viking

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Catalogue d'exposition du Musée de Normandie

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Page 1: Calalogue Russie Viking

Russieviking

éditions errance Musée de Normandie

vers une autreNormandie ?

Page 2: Calalogue Russie Viking

RUSSIE VIKING, VERS UNE AUTRE NORMANDIE ? NOVGOROD ET LA RUSSIE DU NORD,

DES MIGRATIONS SCANDINAVES À LA FIN DU MOYEN ÂGE (VIIIE-XVE S.)

Sous la direction de

Sandrine Berthelot et Alexandre Musin

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Page 3: Calalogue Russie Viking

RUSSIE VIKING, VERS UNE AUTRE NORMANDIE ? NOVGOROD ET LA RUSSIE DU NORD,

DES MIGRATIONS SCANDINAVES À LA FIN DU MOYEN ÂGE (VIIIE-XVE S.)

Sous la direction de

Sandrine Berthelot et Alexandre Musin

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Page 4: Calalogue Russie Viking

SOMMAIRE

LES VIKINGS ENTRE NORMANDIE ET RUSSIE

Carte des migrations scandinaves, VIIIe-Xe siècles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16911 : retour sur les traités, Pierre Bauduin, Elena Melnikova . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18L’acculturation des Scandinaves en Europe orientale : quelques jalons pour une comparaison, Pierre Bauduin, Elena Melnikova . . . . . . . . 26La Russie viking ?, Pierre Gonneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30Origine des Rous et des Varègues : les sources écrites, Jean-Pierre Arrignon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40Novgorod, entre la Rous et la Russie, Alexandre Musin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

LES IMPLANTATIONS SCANDINAVES EN RUSSIE

Staraïa Ladoga, des Vikings aux « Temps troubles », Boris Korotkevitch, Adrian Selin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58Riourikovo Gorodichtche, des Vikings à la résidence princière, Evgueni Nosov. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68Sur la « route des Varègues aux Grecs » : Gnëzdovo, Rafaïl Minasian . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74Une population multiethnique : l’exemple des chambres funéraires de la Pskov ancienne, Tatiana Erchova, Elena Iakovleva . . . . . . . 84Au pays de Novgorod, rencontre entre les Slaves, les Finnois et les Scandinaves, Oleg Bogouslavski, Natalia Khvoschinskaïa . . . . . . . . . . 88

ASPECTS DE LA CIVILISATION

Le pays de Novgorod de l’époque proto-urbaine à la formation de la cité, Elena Toropova, Sergueï Toropov . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100La construction navale dans la Russie du Nord-Ouest au Moyen Âge, Piotr Sorokin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106Novgorod : l’âge du bois, Lioubov Pokrovskaïa, Andreï Stepanov . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114Des documents sur écorce de bouleau, Sandrine Berthelot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122Paganisme, christianisme et structures ecclésiastiques de la ville de Novgorod, Alexandre Musin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126La *n de l’indépendance de Novgorod : les « Temps Troubles » ou deuxième « Appel aux Varègues » , Michel Medvedev . . . . . . . . . . 138

LE MYTHE VIKING

Les Vikings et la Rous ancienne dans les miniatures médiévales et la peinture historique, XVe-XXIe siècles, Pavel Klimov . . . . . . . . . . . . 146Le mythe viking dans la culture militaire maritime : les noms varègues des navires russes, Sergueï Klimovski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160La polémique normanniste - antinormanniste dans l’historiographie russe, Pierre Bauduin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164

ANNEXES

Carte de la Russie du Nord à l’époque médiévale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170Chronologie comparée des événements historiques en Russie et en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171Les princes de Novgorod des origines aux Temps Troubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177Lexique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181Orientation bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185Crédits photographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189

AUTEURS

Jean-Pierre Arrignon, Centre d’études byzantines, École des hautes études en sciences sociales, ParisPierre Bauduin, Centre Michel de Boüard, Université de Caen Basse-NormandieSandrine Berthelot, Musée de Normandie, CaenOleg Bogouslavski, Institut d’histoire de la culture matérielle, Académie des Sciences de Russie, Saint-PétersbourgTatiana Erchova, Centre archéologique de la région de PskovPierre Gonneau, École pratique des hautes études, Université Paris-SorbonneElena Iakovleva, Centre archéologique de la région de PskovNatalia Khvoschinskaïa, Institut d’histoire de la culture matérielle, Académie des Sciences de Russie, Saint-PétersbourgPavel Klimov, Musée russe d’État, Saint-PétersbourgSergueï Klimovski, Musée central de la marine militaire, Saint-PétersbourgBoris Korotkevitch, Musée d’État de l’Ermitage, Saint-PétersbourgMichel Medvedev, Conseil d’héraldique auprès du Président de la Fédération de Russie, Saint-PétersbourgElena Melnikova, Institut d’histoire universelle, Académie des Sciences de Russie, MoscouRafaïl Minasian, Musée d’État de l’Ermitage, Saint-PétersbourgAlexandre Musin, Institut d’histoire de la culture matérielle, Académie des Sciences de Russie, Saint-PétersbourgEvgueni Nosov, Institut d’histoire de la culture matérielle, Académie des Sciences de Russie, Saint-PétersbourgLioubov Pokrovskaïa, Université d’État de MoscouAdrian Selin, Musée-réserve d’histoire, d’architecture et d’archéologie de Staraïa LadogaPiotr Sorokin, Institut d’histoire de la culture matérielle, Académie des Sciences de Russie, Saint-PétersbourgAndreï Stepanov, Musée-réserve uni(é d’État de Novgorod Sergueï Toropov, Musée-réserve uni(é d’État de NovgorodElena Toropova, Université d’État de Novgorod

AVERTISSEMENT Dans le texte et les légendes des illustrations, pour les noms de lieux et de personnes largement connus en France, ont été retenues

les formes francisées attestées (Saint-Pétersbourg, Dniepr, Pouchkine). Ceux qui ne se trouvent pas dans les dictionnaires courants ont été transcrits de manière traditionnelle, de sorte qu’ils soient immédiatement accessibles à un lecteur ne connaissant pas le russe (Gorodichtche). Les toponymes baltes, polonais et ukrainiens sont suivis de leur forme actuelle entre parenthèses à la première occurrence. Quelques rares termes importants dont l’usage veut qu’ils ne soient pas traduits ont également été transcrits en suivant les mêmes règles (sroub). Le sens de ces termes est expliqué dans le lexique en (n de volume. Dans l’orientation bibliographique, également consultable en (n de volume, les titres des ouvrages et des articles en russe sont donnés, en revanche, dans la translittération en usage chez les slavistes français et accompagnés de leur traduction en français.

Page 5: Calalogue Russie Viking

SOMMAIRE

LES VIKINGS ENTRE NORMANDIE ET RUSSIE

Carte des migrations scandinaves, VIIIe-Xe siècles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16911 : retour sur les traités, Pierre Bauduin, Elena Melnikova . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18L’acculturation des Scandinaves en Europe orientale : quelques jalons pour une comparaison, Pierre Bauduin, Elena Melnikova . . . . . . . . 26La Russie viking ?, Pierre Gonneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30Origine des Rous et des Varègues : les sources écrites, Jean-Pierre Arrignon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40Novgorod, entre la Rous et la Russie, Alexandre Musin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

LES IMPLANTATIONS SCANDINAVES EN RUSSIE

Staraïa Ladoga, des Vikings aux « Temps troubles », Boris Korotkevitch, Adrian Selin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58Riourikovo Gorodichtche, des Vikings à la résidence princière, Evgueni Nosov. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68Sur la « route des Varègues aux Grecs » : Gnëzdovo, Rafaïl Minasian . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74Une population multiethnique : l’exemple des chambres funéraires de la Pskov ancienne, Tatiana Erchova, Elena Iakovleva . . . . . . . 84Au pays de Novgorod, rencontre entre les Slaves, les Finnois et les Scandinaves, Oleg Bogouslavski, Natalia Khvoschinskaïa . . . . . . . . . . 88

ASPECTS DE LA CIVILISATION

Le pays de Novgorod de l’époque proto-urbaine à la formation de la cité, Elena Toropova, Sergueï Toropov . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100La construction navale dans la Russie du Nord-Ouest au Moyen Âge, Piotr Sorokin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106Novgorod : l’âge du bois, Lioubov Pokrovskaïa, Andreï Stepanov . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114Des documents sur écorce de bouleau, Sandrine Berthelot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122Paganisme, christianisme et structures ecclésiastiques de la ville de Novgorod, Alexandre Musin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126La *n de l’indépendance de Novgorod : les « Temps Troubles » ou deuxième « Appel aux Varègues » , Michel Medvedev . . . . . . . . . . 138

LE MYTHE VIKING

Les Vikings et la Rous ancienne dans les miniatures médiévales et la peinture historique, XVe-XXIe siècles, Pavel Klimov . . . . . . . . . . . . 146Le mythe viking dans la culture militaire maritime : les noms varègues des navires russes, Sergueï Klimovski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160La polémique normanniste - antinormanniste dans l’historiographie russe, Pierre Bauduin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164

ANNEXES

Carte de la Russie du Nord à l’époque médiévale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170Chronologie comparée des événements historiques en Russie et en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171Les princes de Novgorod des origines aux Temps Troubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177Lexique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181Orientation bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185Crédits photographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189

AUTEURS

Jean-Pierre Arrignon, Centre d’études byzantines, École des hautes études en sciences sociales, ParisPierre Bauduin, Centre Michel de Boüard, Université de Caen Basse-NormandieSandrine Berthelot, Musée de Normandie, CaenOleg Bogouslavski, Institut d’histoire de la culture matérielle, Académie des Sciences de Russie, Saint-PétersbourgTatiana Erchova, Centre archéologique de la région de PskovPierre Gonneau, École pratique des hautes études, Université Paris-SorbonneElena Iakovleva, Centre archéologique de la région de PskovNatalia Khvoschinskaïa, Institut d’histoire de la culture matérielle, Académie des Sciences de Russie, Saint-PétersbourgPavel Klimov, Musée russe d’État, Saint-PétersbourgSergueï Klimovski, Musée central de la marine militaire, Saint-PétersbourgBoris Korotkevitch, Musée d’État de l’Ermitage, Saint-PétersbourgMichel Medvedev, Conseil d’héraldique auprès du Président de la Fédération de Russie, Saint-PétersbourgElena Melnikova, Institut d’histoire universelle, Académie des Sciences de Russie, MoscouRafaïl Minasian, Musée d’État de l’Ermitage, Saint-PétersbourgAlexandre Musin, Institut d’histoire de la culture matérielle, Académie des Sciences de Russie, Saint-PétersbourgEvgueni Nosov, Institut d’histoire de la culture matérielle, Académie des Sciences de Russie, Saint-PétersbourgLioubov Pokrovskaïa, Université d’État de MoscouAdrian Selin, Musée-réserve d’histoire, d’architecture et d’archéologie de Staraïa LadogaPiotr Sorokin, Institut d’histoire de la culture matérielle, Académie des Sciences de Russie, Saint-PétersbourgAndreï Stepanov, Musée-réserve uni(é d’État de Novgorod Sergueï Toropov, Musée-réserve uni(é d’État de NovgorodElena Toropova, Université d’État de Novgorod

AVERTISSEMENT Dans le texte et les légendes des illustrations, pour les noms de lieux et de personnes largement connus en France, ont été retenues

les formes francisées attestées (Saint-Pétersbourg, Dniepr, Pouchkine). Ceux qui ne se trouvent pas dans les dictionnaires courants ont été transcrits de manière traditionnelle, de sorte qu’ils soient immédiatement accessibles à un lecteur ne connaissant pas le russe (Gorodichtche). Les toponymes baltes, polonais et ukrainiens sont suivis de leur forme actuelle entre parenthèses à la première occurrence. Quelques rares termes importants dont l’usage veut qu’ils ne soient pas traduits ont également été transcrits en suivant les mêmes règles (sroub). Le sens de ces termes est expliqué dans le lexique en (n de volume. Dans l’orientation bibliographique, également consultable en (n de volume, les titres des ouvrages et des articles en russe sont donnés, en revanche, dans la translittération en usage chez les slavistes français et accompagnés de leur traduction en français.

Page 6: Calalogue Russie Viking

Les implantations scandinaves en Russie

Page 7: Calalogue Russie Viking

Les implantations scandinaves en Russie

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De nos jours, Staraïa Ladoga est un vil-lage de dimension modeste situé non loin de Saint-Pétersbourg, sur le bas Volkhov. Il est di;cile de se représenter qu’autrefois s’élevait là une ville qui était un des centres économiques et politiques les plus actifs du monde baltique. En 862, Riourik en avait fait sa première résidence.

Les études dendrochronologiques me-nées sur les bois des maisons trouvés au cours des fouilles archéologiques permet-tent d’établir que Ladoga a été fondée en 753 au plus tard. Elle est apparue au croise-ment des voies commerciales reliant l’Eu-rope à Byzance et à l’Orient arabe, le long desquelles s’est constitué l’État russe an-cien. Son histoire nous est surtout connue grâce aux fouilles archéologiques que l’on y mène depuis plus d’un siècle, les chroniques étant des plus laconiques à cet égard. Les fouilles sont menées aujourd’hui par Ana-toli Kirpitchnikov et l’Institut d’histoire de la culture matérielle de Saint-Péters-bourg. L’archéologie nous apprend que les premiers habitants de Ladoga étaient des artisans scandinaves. C’est à l’un d’entre eux qu’appartenait le trésor d’outils, daté des années 750-760, découvert au sud de la forteresse. Ces outils servaient à des tra-vaux aussi divers que la forge ou la réparation de bateaux. Le trésor était protégé par une idole anthropomorphe en bronze, dont la tête est ceinte de deux « cornes » termi-nées par des têtes d’oiseaux. Il s’agit très vraisemblable-ment d’Odin et de ses deux corbeaux magiques : Hugin (la pensée) et Munin (la mémoire).

Aux IXe et Xe siècles, les maisons de Ladoga sont de grande dimension et tout en longueur, avec un foyer central en pierre, ce qui représente une modi(cation par rapport aux constructions traditionnelles du Nord.

La population de Ladoga acquiert rapidement un caractère polyethnique à mesure qu’elle absorbe des Finnois et des Slaves. C’est précisément ici, dans cette zone de

contact entre Slaves, Scandinaves et Finnois, que sont réunis les facteurs qui, en se combinant, vont donner naissance à la Rous, ce nouveau groupe ethnique et social, appelé à constituer les élites du jeune État.

La ville était certes peuplée d’artisans et de commerçants, mais maintenait des liens très étroits avec la population agricole des environs. Les sochniki (embouts en fer d’araire primitive appelée sokha), découverts à Ladoga, sont les plus anciens instruments aratoires mis au jour dans la Rous du Nord. D’autres outils servant à la transformation des matières premières sont également parvenus jusqu’à nous, en particulier des éléments de métiers à tisser scandinaves (verticaux) et slaves (horizontaux). La couche archéologique

STARAÏA LADOGA, DES VIKINGS AUX «�TEMPS TROUBLES�»

Boris Korotkevitch, Adrian Selin

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De nos jours, Staraïa Ladoga est un vil-lage de dimension modeste situé non loin de Saint-Pétersbourg, sur le bas Volkhov. Il est di;cile de se représenter qu’autrefois s’élevait là une ville qui était un des centres économiques et politiques les plus actifs du monde baltique. En 862, Riourik en avait fait sa première résidence.

Les études dendrochronologiques me-nées sur les bois des maisons trouvés au cours des fouilles archéologiques permet-tent d’établir que Ladoga a été fondée en 753 au plus tard. Elle est apparue au croise-ment des voies commerciales reliant l’Eu-rope à Byzance et à l’Orient arabe, le long desquelles s’est constitué l’État russe an-cien. Son histoire nous est surtout connue grâce aux fouilles archéologiques que l’on y mène depuis plus d’un siècle, les chroniques étant des plus laconiques à cet égard. Les fouilles sont menées aujourd’hui par Ana-toli Kirpitchnikov et l’Institut d’histoire de la culture matérielle de Saint-Péters-bourg. L’archéologie nous apprend que les premiers habitants de Ladoga étaient des artisans scandinaves. C’est à l’un d’entre eux qu’appartenait le trésor d’outils, daté des années 750-760, découvert au sud de la forteresse. Ces outils servaient à des tra-vaux aussi divers que la forge ou la réparation de bateaux. Le trésor était protégé par une idole anthropomorphe en bronze, dont la tête est ceinte de deux « cornes » termi-nées par des têtes d’oiseaux. Il s’agit très vraisemblable-ment d’Odin et de ses deux corbeaux magiques : Hugin (la pensée) et Munin (la mémoire).

Aux IXe et Xe siècles, les maisons de Ladoga sont de grande dimension et tout en longueur, avec un foyer central en pierre, ce qui représente une modi(cation par rapport aux constructions traditionnelles du Nord.

La population de Ladoga acquiert rapidement un caractère polyethnique à mesure qu’elle absorbe des Finnois et des Slaves. C’est précisément ici, dans cette zone de

contact entre Slaves, Scandinaves et Finnois, que sont réunis les facteurs qui, en se combinant, vont donner naissance à la Rous, ce nouveau groupe ethnique et social, appelé à constituer les élites du jeune État.

La ville était certes peuplée d’artisans et de commerçants, mais maintenait des liens très étroits avec la population agricole des environs. Les sochniki (embouts en fer d’araire primitive appelée sokha), découverts à Ladoga, sont les plus anciens instruments aratoires mis au jour dans la Rous du Nord. D’autres outils servant à la transformation des matières premières sont également parvenus jusqu’à nous, en particulier des éléments de métiers à tisser scandinaves (verticaux) et slaves (horizontaux). La couche archéologique

STARAÏA LADOGA, DES VIKINGS AUX «�TEMPS TROUBLES�»

Boris Korotkevitch, Adrian Selin

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du milieu du IXe siècle recélait un rouet en bois sur lequel est gravée une formule magique en vieux futhark, alphabet original des runes nordiques.

Jusqu’à la première moitié du Xe siècle, à Ladoga, la céramique était non tournée. À partir des années 930, on commence à avoir recours au tour de potier. Les cruches en céramique de type Tating, attestées à Ladoga par quelques rares spécimens, attestent de liens entre la population locale et l’Empire carolingien. L’essentiel de la vaisselle de table était en bois. Les idoles païennes étaient elles aussi en bois. D’après certains chercheurs, ces (gurines représenteraient des domovoï, génies familiers de la maison dans le folklore russe ; d’autres pensent qu’il s’agit de divinités du panthéon nordique.

Au nombre des objets découverts à Ladoga (gurent ceux utilisés dans le cadre d'une activité métallurgique : moules de fonderie qui servaient notamment à la fabrication d’objets de culte païen, creusets, cuillères de fonderie, (lières pour étirer le (l de fer. Le travail de l’os et de la corne était une forme d’artisanat à part entière.

Il a été également mis au jour des fragments relativement nombreux de tissus et de feutre qui nous permettent de nous faire une idée des vêtements et des chaussures de la population locale. Au IXe siècle, on portait des souliers souples et bas, les sandales traditionnelles des paysans tressées en tille (lapti) n’apparaissant qu’au XVIe siècle à Ladoga.

Des objets d’art appliqué provenant des quatre coins du monde ont également été trouvés à Ladoga. Les femmes y portaient des colliers de plusieurs rangées de perles venues d’Asie centrale ou de Byzance et brodaient sur leurs vêtements des verroteries multicolores. Les perles de colliers

étaient également utilisées comme monnaie d’échange par les marchands dans leurs transactions avec les chasseurs locaux auxquels ils achetaient des fourrures en gros.

Au haut Moyen Âge, Ladoga était entourée d’un ensemble de très grands kourganes appelés sopki (au singulier sopka), qui étaient les sépultures des élites locales. L’un d’eux porte traditionnellement le nom de « tombe d’Oleg » : c’est là que, d’après une légende locale, aurait été enterré le prince Oleg. L’un de ces monuments funéraires contenait la sépulture d’un cavalier dans laquelle ont été trouvés des restes de harnais de cheval datant du IXe siècle. La bride était décorée de plaques d’argent et le mors en bronze de représentations sculptées de têtes de cheval. Ces sopki, en très grand nombre dans le pays de Novgorod, étaient des monuments funéraires slaves jouant le rôle de sanctuaires païens. C’est à Ladoga que l’on peut rencontrer les exemples les plus anciens de ces tumuli dont la datation remonte à la (n du VIIIe siècle. Il est possible que leur origine soit liée aux hauts kourganes royaux que l’on rencontre dans le centre de la Suède.

Sur la rive droite du Volkhov, en face de la forteresse de pierre et de Zemlianoe Gorodichtche, sur le site funéraire de Plakoun, se tient une nécropole formée de kourganes de petite taille où sont rassemblées les sépultures de la population scandinave de Ladoga. Au regard de l'importance d'une chambre funéraire mise au jour ici, les archéologues ont avancé l'hypothèse qu'il puisse s'agir de la sépulture du légendaire Riourik.

Au XIe siècle, Ladoga est gouvernée par le jarl scandinave de Västergötland, Ragnvald Ulfsson, apparenté à Ingigerd, l’épouse du prince Iaroslav le Sage, qui a donné Aldeigjuborg – le nom de Ladoga dans les sagas scandinaves – à sa (ancée en cadeau de mariage. En 1105, une campagne militaire contre Ladoga est entreprise par Novgorod, et en 1114 le possadnik de Ladoga, Paul, édi(e des forti(cations en pierre. Jusqu’à la toute (n du XIIIe  siècle, les échevins de Ladoga sont nommés par Novgorod et sont tous issus de la même famille de boyards qui, très probablement, descend du jarl Ragnvald.

Il n’est pas exclu que ce soit aux descendants novgorodiens de Ragnvald que Ladoga doive le nouvel essor qu’elle connaît au XIIe siècle. On édi(e alors pas moins de six églises en pierre. En 1153, l’église Saint-Clément est construite dans la partie la plus ancienne de la localité. Seules les églises Saint-Georges et de la Dormition de la Mère de Dieu sont parvenues jusqu’à nous. À l’intérieur de la forteresse de pierre s’élève toujours l’église Saint-Georges. Son type architectural permet de la dater des années 1160 ou 1180. Toutes les églises anciennes de Ladoga étaient richement décorées de fresques.

La vie politique de Ladoga est illustrée par l’importante collection de sceaux en plomb des princes et des évêques, des XIIe-XIIIe siècles, trouvés à Zemlianoe Gorodichtche, vestiges des archives des échevins disparus à la (n du XIIIe  siècle. C’est précisément à cette époque que les relations de Novgorod et de la Suède deviennent tendues. La grande campagne des Suédois contre Ladoga en 1164

a été repoussée par les Novgorodiens et les Ladogiens. Le point culminant de la résistance à l’envahisseur suédois a été la confrontation sur la Néva en 1240, entrée dans l’histoire sous le nom de «  bataille de la Néva  ». À la (n du XIIIe siècle, la ville passe sous la domination de l’archevêque qui exerce son pouvoir par le biais d’un namestnik –vicaire parmi les membres du clergé– ou des laïcs.

Aux XIVe-XVe siècles apparaissent près des murs de Ladoga les premiers monastères  : Saint-Jean-Baptiste sur le Mont Malychev, Saint-Nicolas, Saint-Siméon, Saint-Basile et celui de la Dormition. En 1445, l’archevêque de Novgorod Euthyme II fait décorer l’église Saint-Georges de nouvelles fresques.

À la (n du XVe siècle, Ladoga, en tant que partie inté-grante du pays de Novgorod, devient une ville de l’État moscovite. Un lieutenant du grand-prince y est nommé. La ville compte alors plusieurs centaines d’habitants. Dans la première description cadastrale de Ladoga qui nous est par-

venue, datée de 1500, est mentionnée pour la première fois la rue Variajskaïa (« rue des Varègues »), souvenir du passé scandinave. Le nouveau pouvoir augmente la super(cie de la ville en attribuant des parcelles de terre pour y construire des maisons aux habitants du faubourg (possad) situé à l’extérieur des murs de la cita-delle. Les pêche-ries représentent alors la princi-pale source de richesse de la ville.

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du milieu du IXe siècle recélait un rouet en bois sur lequel est gravée une formule magique en vieux futhark, alphabet original des runes nordiques.

Jusqu’à la première moitié du Xe siècle, à Ladoga, la céramique était non tournée. À partir des années 930, on commence à avoir recours au tour de potier. Les cruches en céramique de type Tating, attestées à Ladoga par quelques rares spécimens, attestent de liens entre la population locale et l’Empire carolingien. L’essentiel de la vaisselle de table était en bois. Les idoles païennes étaient elles aussi en bois. D’après certains chercheurs, ces (gurines représenteraient des domovoï, génies familiers de la maison dans le folklore russe ; d’autres pensent qu’il s’agit de divinités du panthéon nordique.

Au nombre des objets découverts à Ladoga (gurent ceux utilisés dans le cadre d'une activité métallurgique : moules de fonderie qui servaient notamment à la fabrication d’objets de culte païen, creusets, cuillères de fonderie, (lières pour étirer le (l de fer. Le travail de l’os et de la corne était une forme d’artisanat à part entière.

Il a été également mis au jour des fragments relativement nombreux de tissus et de feutre qui nous permettent de nous faire une idée des vêtements et des chaussures de la population locale. Au IXe siècle, on portait des souliers souples et bas, les sandales traditionnelles des paysans tressées en tille (lapti) n’apparaissant qu’au XVIe siècle à Ladoga.

Des objets d’art appliqué provenant des quatre coins du monde ont également été trouvés à Ladoga. Les femmes y portaient des colliers de plusieurs rangées de perles venues d’Asie centrale ou de Byzance et brodaient sur leurs vêtements des verroteries multicolores. Les perles de colliers

étaient également utilisées comme monnaie d’échange par les marchands dans leurs transactions avec les chasseurs locaux auxquels ils achetaient des fourrures en gros.

Au haut Moyen Âge, Ladoga était entourée d’un ensemble de très grands kourganes appelés sopki (au singulier sopka), qui étaient les sépultures des élites locales. L’un d’eux porte traditionnellement le nom de « tombe d’Oleg » : c’est là que, d’après une légende locale, aurait été enterré le prince Oleg. L’un de ces monuments funéraires contenait la sépulture d’un cavalier dans laquelle ont été trouvés des restes de harnais de cheval datant du IXe siècle. La bride était décorée de plaques d’argent et le mors en bronze de représentations sculptées de têtes de cheval. Ces sopki, en très grand nombre dans le pays de Novgorod, étaient des monuments funéraires slaves jouant le rôle de sanctuaires païens. C’est à Ladoga que l’on peut rencontrer les exemples les plus anciens de ces tumuli dont la datation remonte à la (n du VIIIe siècle. Il est possible que leur origine soit liée aux hauts kourganes royaux que l’on rencontre dans le centre de la Suède.

Sur la rive droite du Volkhov, en face de la forteresse de pierre et de Zemlianoe Gorodichtche, sur le site funéraire de Plakoun, se tient une nécropole formée de kourganes de petite taille où sont rassemblées les sépultures de la population scandinave de Ladoga. Au regard de l'importance d'une chambre funéraire mise au jour ici, les archéologues ont avancé l'hypothèse qu'il puisse s'agir de la sépulture du légendaire Riourik.

Au XIe siècle, Ladoga est gouvernée par le jarl scandinave de Västergötland, Ragnvald Ulfsson, apparenté à Ingigerd, l’épouse du prince Iaroslav le Sage, qui a donné Aldeigjuborg – le nom de Ladoga dans les sagas scandinaves – à sa (ancée en cadeau de mariage. En 1105, une campagne militaire contre Ladoga est entreprise par Novgorod, et en 1114 le possadnik de Ladoga, Paul, édi(e des forti(cations en pierre. Jusqu’à la toute (n du XIIIe  siècle, les échevins de Ladoga sont nommés par Novgorod et sont tous issus de la même famille de boyards qui, très probablement, descend du jarl Ragnvald.

Il n’est pas exclu que ce soit aux descendants novgorodiens de Ragnvald que Ladoga doive le nouvel essor qu’elle connaît au XIIe siècle. On édi(e alors pas moins de six églises en pierre. En 1153, l’église Saint-Clément est construite dans la partie la plus ancienne de la localité. Seules les églises Saint-Georges et de la Dormition de la Mère de Dieu sont parvenues jusqu’à nous. À l’intérieur de la forteresse de pierre s’élève toujours l’église Saint-Georges. Son type architectural permet de la dater des années 1160 ou 1180. Toutes les églises anciennes de Ladoga étaient richement décorées de fresques.

La vie politique de Ladoga est illustrée par l’importante collection de sceaux en plomb des princes et des évêques, des XIIe-XIIIe siècles, trouvés à Zemlianoe Gorodichtche, vestiges des archives des échevins disparus à la (n du XIIIe  siècle. C’est précisément à cette époque que les relations de Novgorod et de la Suède deviennent tendues. La grande campagne des Suédois contre Ladoga en 1164

a été repoussée par les Novgorodiens et les Ladogiens. Le point culminant de la résistance à l’envahisseur suédois a été la confrontation sur la Néva en 1240, entrée dans l’histoire sous le nom de «  bataille de la Néva  ». À la (n du XIIIe siècle, la ville passe sous la domination de l’archevêque qui exerce son pouvoir par le biais d’un namestnik –vicaire parmi les membres du clergé– ou des laïcs.

Aux XIVe-XVe siècles apparaissent près des murs de Ladoga les premiers monastères  : Saint-Jean-Baptiste sur le Mont Malychev, Saint-Nicolas, Saint-Siméon, Saint-Basile et celui de la Dormition. En 1445, l’archevêque de Novgorod Euthyme II fait décorer l’église Saint-Georges de nouvelles fresques.

À la (n du XVe siècle, Ladoga, en tant que partie inté-grante du pays de Novgorod, devient une ville de l’État moscovite. Un lieutenant du grand-prince y est nommé. La ville compte alors plusieurs centaines d’habitants. Dans la première description cadastrale de Ladoga qui nous est par-

venue, datée de 1500, est mentionnée pour la première fois la rue Variajskaïa (« rue des Varègues »), souvenir du passé scandinave. Le nouveau pouvoir augmente la super(cie de la ville en attribuant des parcelles de terre pour y construire des maisons aux habitants du faubourg (possad) situé à l’extérieur des murs de la cita-delle. Les pêche-ries représentent alors la princi-pale source de richesse de la ville.

ndinave. Le nouveau pouvoir augmente la super(cie de le en attribuant des parcelles de terre pour y construire

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Au XVIe  siècle, Ladoga se trouve un peu à l’écart des grandes voies de la Russie. Pour leurs relations avec l’Oc-cident, les Novgorodiens empruntent une route terrestre directe menant à Ivangorod et Narva. Les campagnes de Livonie sont aux Russes ce que les croisades sont aux che-valiers européens : en e_et grâce aux croisades, l’Occident a découvert les cultures arabe et byzantine. Les très nom-breux objets provenant d’Europe occidentale et datant de la (n du XVIe siècle, mis au jour par les archéologues à Ladoga, sont liés au retour de Livonie des vétérans des guerres d’Ivan le Terrible.

Après la guerre, Ladoga connaît une période de construction intense. De 1585 à 1587, on édi(e une nouvelle forteresse en pierre avec cinq tours et une puissante enceinte. Très vite, on érige contre la « forteresse de pierre » un fortin en terre et en bois muni de trois bastions que l’on appelle de nos jours Zemlianoe Gorodichtche (« la citadelle de terre »). Cette dernière se situe sur l’emplacement primitif de la localité de Ladoga.

À l’époque des Troubles, Ladoga joue un rôle important dans l’histoire du pays de Novgorod. En 1604, le tsar Bo-ris Godounov fait présent à la ville d’une cloche portant

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Au XVIe  siècle, Ladoga se trouve un peu à l’écart des grandes voies de la Russie. Pour leurs relations avec l’Oc-cident, les Novgorodiens empruntent une route terrestre directe menant à Ivangorod et Narva. Les campagnes de Livonie sont aux Russes ce que les croisades sont aux che-valiers européens : en e_et grâce aux croisades, l’Occident a découvert les cultures arabe et byzantine. Les très nom-breux objets provenant d’Europe occidentale et datant de la (n du XVIe siècle, mis au jour par les archéologues à Ladoga, sont liés au retour de Livonie des vétérans des guerres d’Ivan le Terrible.

Après la guerre, Ladoga connaît une période de construction intense. De 1585 à 1587, on édi(e une nouvelle forteresse en pierre avec cinq tours et une puissante enceinte. Très vite, on érige contre la « forteresse de pierre » un fortin en terre et en bois muni de trois bastions que l’on appelle de nos jours Zemlianoe Gorodichtche (« la citadelle de terre »). Cette dernière se situe sur l’emplacement primitif de la localité de Ladoga.

À l’époque des Troubles, Ladoga joue un rôle important dans l’histoire du pays de Novgorod. En 1604, le tsar Bo-ris Godounov fait présent à la ville d’une cloche portant

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