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- 1 - CYCLE ANNUEL DES COLONIES D'ABEILLES CALENDRIER DES TECHNIQUES APICOLES COURS D’APICULTURE DE PREMIERE ANNEE

Calendrier des techniques apicoles - st-ambroise.best-ambroise.be/Consultation/calapi.pdf · - 4 - g. Traitement anti-varroas La situation actuelle de la varroase impose un ou plusieurs

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CYCLE ANNUEL DES COLONIES D'ABEILLES

CALENDRIER DES TECHNIQUES

APICOLES

COURS D’APICULTURE DE PREMIERE ANNEE

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CYCLE ANNUEL DES COLONIES D'ABEILLES

CALENDRIER DES TECHNIQUES

APICOLES

COURS D’APICULTURE DE PREMIERE ANNEE

1. Août a. Massacre des mâles

La saison des accouplements touchant à sa fin, les mâles, dont la seule fonction est la fécondation des reines, deviennent donc inutiles. La société des abeilles ne tolérant pas ces bouches à nourrir sans raison d’être s’en sépare donc à cette période. L’élimination se fait soit en douceur (les ouvrières ne les nourrissent plus et leur interdit l’entrée de la ruche) soit d’une manière plus expéditive… Il est intéressant de constater que les colonies orphelines conservent les faux-bourdons pendant l’hiver.

b. Simulation de miellée / Reprise de la ponte (abeilles d'hiver)

La ponte de la reine est avant tout fonction de la saison mais est également influencée par de nombreux facteurs dont la quantité de nourriture disponible n’est pas le moindre. L’intérêt de profiter de cette situation est évident lorsqu’on sait que les œufs pondus en août constitueront les abeilles d’hiver, si importantes lors du redémarrage des colonies aux premiers beaux jours. Comme il est primordial d’hiverner des populations aussi fortes que possibles, on peut donc stimuler la ponte (ou plutôt en ralentir la chute) de la reine en effectuant un apport de nourriture entre la fin des miellées significatives (fin juillet) et le début du nourrissement d’hiver (qui lui, entraînera inévitablement un blocage de ponte). On distribuera dès lors régulièrement de petites doses de sirop léger (1:1) destinées à être consommées et non stockées. Par exemple, 150 gr par jour versés dans un nourrisseur situé sur la ruche.

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c. Réunion de populations

Il est inutile d’hiverner des populations faibles et de conserver des non-valeurs (reines âgées ou déficientes). On pratiquera dès lors les réunions qui s’imposent afin de ne conserver que des colonies fortes capables d’affronter l’hiver et de donner des résultats au printemps suivant. On ne réunira jamais ensemble des colonies faibles ! On se séparera plutôt de ces reines et les abeilles (inclus le couvain) seront réparties dans les colonies performantes. Éventuellement, on peut conserver des petites populations (avec de bonnes reines !) afin de disposer de ‘’matériel’’ de réserve dès le début du printemps. Cela peut s’avérer utile à une époque où on ne trouve pas encore de reines disponibles dans le commerce. Néanmoins, ces colonies de secours seront hivernées sur 5 cadres au minimum.

d. Introduction de reines

C’est une période favorable à l’introduction de jeunes reines. Il n’est pas possible de décrire les différentes méthodes possibles dans le cadre de ce cours. Cependant, dans la deuxième quinzaine du mois d’août, les abeilles ont tendance à accepter assez facilement les reines introduites. Probablement parce qu’elles n’ont plus la possibilité de mener un élevage propre à terme. Les précautions habituelles restent malgré tout indispensable et l’introduction doit impérativement être précédée du retrait de la reine existante ou d’un orphelinage intégral.

e. Mise en ordre des ruches pour l'hivernage

(1) Passage à 10 cadres

Le volume du couvain se réduit au fur et à mesure et les populations s’apprêtent à se resserrer pour former la grappe hivernale. Elles n’ont dès lors plus besoin du même volume et il est nécessaire de réduire la colonie en retirant quelques cadres (en général, on passe de 12 à 10 mais c’est fonction de la taille de la colonie). Cette opération se fera juste avant le début du nourrissement d’automne. On veillera à retirer les cadres présentant le moins d’intérêt (soit quasi-vides, soit vieux ou abîmés). On laissera bien sûr en place tous les cadres contenant du couvain, un ou deux cadres de pollen ainsi qu’un ou deux cadres contenant des réserves de nourriture.

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(2) Estimation des réserves

Après avoir réduit la colonie et avant d’entamer le nourrissement il est utile de faire une estimation des réserves contenues dans la ruche. En effet, des différences importantes sont parfois notées entre différentes populations. Cette estimation se fait simultanément à l’opération précédente, lors de la dernière visite important de la saison. Sachant que 3 dm² de rayons (sur les deux faces) contiennent environ 1 kg de miel (un cadre de corps Dadant a une surface de presque 12 dm² et contient donc au maximum 4 kg), on évalue grossièrement les réserves afin de pouvoir calculer ultérieurement la quantité de sirop à pourvoir en septembre. Bien sur les apiculteurs possédant de nombreuses ruches ont des manières plus expéditives (en soupesant la ruche) mais qui amèneront parfois à donner trop de nourriture (gaspillage et manque de place pour les abeilles) ou, plus grave, pas assez (mort de la colonie pendant l’hiver ou au printemps).

f. Éviter le pillage

A cette époque, les abeilles sont particulièrement pillardes ! En effet, l’apiculteur leur a soustrait les provisions qu’elles s’étaient évertuées à engranger et les ressources mellifères sont à présent quasi nulles. Il y a donc un « vent de panique » qui s’installe dans les colonies et elles sont prêtes à tout pour ‘’voler’’ le miel là où il se trouve, c’est à dire dans les autres ruches ou dans la miellerie de l’apiculteur. Il est donc indispensable de ne pas laisser traîner des cadres et du matériel englué de miel à l’extérieur. Un pillage peut se déclencher très vite mais il est souvent difficile d’y mettre fin. Non seulement les abeilles vont chercher du miel ailleurs (ce qui ne serait pas un drame en soit) mais se livrent à des batailles rangées pouvant entraîner la disparition de reines et de colonies entières.

(1) Réduction des ouvertures

Pour les raisons évoquées, il est indispensable de permettre aux abeilles de défendre efficacement l’accès à leur ruche en en réduisant fortement l’entrée. Les portières coulissantes permettent dès lors de ramener les trous de vol à quelques centimètres de largeur et à +/-8 mm en hauteur.

(2) Visites courtes

Une ruche ouverte et les effluves qu’elle dégage est évidemment un incitant radical au pillage. C’est la raison pour laquelle, les visites n’excèderont en principe pas quelques minutes et auront lieu de préférence en fin de journée afin de permettre un retour au calme rapide en cas de début de pillage

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g. Traitement anti-varroas

La situation actuelle de la varroase impose un ou plusieurs traitement dans le courant de l’année. Les ruches qui n’y seraient pas soumises seraient condamnées à brève échéance. Tous les apiculteurs dignes de ce nom doivent regretter amèrement cette situation mais c’est une réalité et l’ignorer constituerait une erreur souvent fatale aux colonies. Ce n’est bien sûr pas par gaieté de cœur que nous introduisons des produits chimiques dans nos ruches. Les effets indésirables toujours possibles doivent être minimisés par une utilisation exclusive en dehors de la présence de hausses sur les ruches. Les solutions proposées et/ou reconnues actuellement étant en pleine mutation, il est conseillé de se référer aux publications apicoles, aux communiqués émanant de vos associations apicoles et aux notices d’utilisation des fabricants. Actuellement (avril 2000), les traitements préconisés sont basés sur l’Apivar® et le Perizin®. Les rubans d’Apivar® doivent être placés par deux dans les ruches (entre des cadres contenant du couvain) aussi vite que possible après le retrait des hausses (début août au plus tard) et y séjourner 8 semaines durant.

h. Traitement du miel d'été

Le miel d’été a été extrait (en général fin juillet / début août) et il est nécessaire de le soigner afin d’en préparer la mise en pots et la commercialisation future.

(1) Écumage

L’extraction du miel introduit une grande quantité de petites bulles d’air qui lui donne un aspect ‘’mousseux’’. Il convient donc de le laisser reposer environ 48 heures après l’extraction afin que l’air puisse remonter à la surface du maturateur. On procèdera alors à l’enlèvement de cette écume à l’aide d’une spatule ou de papier absorbant. Si nécessaire, cet écumage peut être répété une ou deux fois. A l’issue de cette opération, le miel sera débarrassé de l’air et retrouvera un aspect net.

Varroa Jacobsoni vu de face et de profil.

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(2) Ensemencement

Le miel va maintenant cristalliser naturellement. La vitesse de cristallisation et la qualité de celle-ci (la taille des cristaux formés) dépendront de l’origine florale du miel et de la température ambiante. Si la cristallisation peut être naturellement fine, elle peut également donner lieu à la formation de cristaux grossiers, désagréables à la bouche. Pour éviter pareil défaut, on va dès lors forcer une cristallisation fine. Cela se fait en mélangeant notre miel avec 10 % d’un miel à cristallisation idéale. Pour éviter une utilisation importante de ce miel d’appoint (qui peut être acheté dans le commerce ou, mieux encore, provenir d’une récolte précédente), on peut effectuer l’opération en deux ou trois phases successives. On mélangera par exemple 5 kg du miel nouveau avec 500 gr de ce miel d’ensemencement. Cette quantité cristallisera rapidement au frigo (24 heures) et sera à son tour mélangée avec 50 kg du miel récolté. On obtiendra alors un miel prêt à cristalliser parfaitement.

(3) Battage

Après ensemencement, le battage sera nécessaire pour favoriser la cristallisation et surtout homogénéiser le miel contenu dans le maturateur. Un battage énergique de quelques minutes par jour sera effectué jusqu’à la cristallisation du produit. Celle-ci est visible par un changement d’aspect et de consistance du miel et peut prendre 3 à 4 semaines pour le miel d’été. Ce n’est qu’à partir de ce moment que l’on peut pratiquer la mise en pots afin de garantir aux clients la stabilité et la conservation optimale du produit.

(4) Mise en pots

Celle-ci sera pratiquée sans tarder après cristallisation. L’utilisation de pots en verre munis d’un couvercle métallique à visser (twist-off) s’impose clairement. Une hygiène impeccable est naturellement de mise lors de cette opération (comme durant les autres d’ailleurs) et on rendra son produit attrayant par la pose d’une étiquette personnalisée.

i. Rangement des cadres de hausses

(1) Fonte des cires

Un tri des cadres sera effectué et la cire des cadres déclassés sera fondue et récupérée à d’autres fins (cires gaufrées, bougies, encaustique, etc.). Ce sera le cas des cadres vétustes ou abîmés ainsi que ceux contenant trop de pollen.

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(2) Nettoyage

Avant rangement, tout le matériel sera soigneusement nettoyé afin de garantir un maximum d’hygiène lors de l’entreposage hivernal et d’être prêt pour la saison suivante.

(3) Entreposage (Fausse-teigne !)

L’ennemi majeur des apiculteurs en hiver, c’est la fausse-teigne ! La larve de ce papillon se nourrit de cire et cause de nombreux dégâts aux cadres stockés. Sachant qu’elle craint la lumière et les courants d’air, certaines dispositions doivent être prises afin d’éviter les mauvaises surprises au printemps. L’idéal est de constituer des ‘’cheminées’’ de hausses ou de placer les cadres à l’air libre ou à la lumière. L’utilisation de B401® ou la congélation des cadres constituent d’excellentes alternatives.

2. Septembre a. Nourrissement d'hiver

En fonction des réserves présentes dans chaque ruche, on donnera aux abeilles le complément de manière à ce qu ‘elles disposent de suffisamment de nourriture pour avoir une chance de passer l’hiver et surtout de ne pas mourir de faim au printemps. Ce quota minimum dépend de la race utilisée. Pour la race noire du pays, 12 à 15 kg suffisent tandis que pour des abeilles de type Buckfast, 20 kg constituent le strict minimum. Une simple soustraction permettra alors de déterminer la quantité de sirop à mettre à la disposition de nos avettes. En n’omettant pas qu’un kilo de sirop lourd (celui que nous utiliserons sera composé de 10 parts de sucre pour 6 parts d’eau) donnera finalement 750 gr de substitut de miel.

Exemple: Lors de la dernière visite de fin août / début septembre, on relève qu’une ruche dispose encore d’environ 6 kg de nourriture. S’il s’agit de Buckfast, il y aura donc un manque de 14 kg. Nous leur distribuerons dès lors +/-18,5 kg qui, une fois asséchés et operculés leur permettra de disposer de la masse nécessaire.

Afin d’éviter la corvée fastidieuse de la fabrication de ce sirop (surtout si l’on dispose de nombreuses ruches), il est possible de se procurer dans le commerce apicole des produits ‘’prêts à l’usage’’ (par exemple le Trim-O-Bee®) qui possède aussi l’avantage d’être plus facilement assimilable par les abeilles (les sucres sont déjà invertis) mais d’un prix de revient supérieur à celui du sucre cristallisé.

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Ce nourrissement d’hiver sera donné par le dessus de la ruche de manière à ce que tout le sirop soit descendu dans la ruche avant le 20 septembre. En effet, il est indispensable de permettre aux abeilles de le manipuler et de le stocker dans la ruche avant l’arrivée des premiers gels nocturnes. En pratiquant de la sorte, cela permet également l’utilisation des ressources des dernières abeilles d’été sans épuiser les abeilles dites d’hiver dont le potentiel épargné représentera le capital du printemps.

L’idéal est de donner le sirop journellement par dose de 2 kg (c’est le contenu des nourrisseurs généralement utilisés), de préférence en soirée. Les colonies fortes n’éprouveront aucune difficultés à vider le nourrisseur en une nuit. Suivant la quantité à pourvoir, il faut donc compter environ une dizaine de jours (de nuits) pour arriver au terme de l’opération. Afin de se ménager une marge de sécurité, le nourrissement doit en général être entamé vers le 05 septembre.

b. Nettoyage des nourrisseurs

Devenus inutiles, les nourrisseurs seront soigneusement lavés avant d’être entreposés jusqu’à la saison suivante.

c. Réunion de populations

Le mois de septembre convient encore très bien pour effectuer des opérations de réunion de colonies, déjà décrites au § 1.c. ci dessus. Lors de ces réorganisations de colonies (et donc des cadres, des ruches) ne pas perdre de vue les réserves de nourriture indispensables !

d. Suite et fin (?) du traitement anti-varroas

Comme décrit au § 1.g., les rubans d’Apivar® DOIVENT être retirés des ruchées après 8 semaines d’utilisation, soit vers la fin septembre. Négliger de les retirer ne peut amener que des résultats contraires à ceux espérés, à savoir une accoutumance de varroa jacobsoni au produit actif (amitraze) entraînant à court terme une perte d’efficacité sensible du traitement. Il n’est pas impossible qu’à l’avenir des traitements supplémentaires (Perizin® notamment) doivent être administrés plus tard dans la saison et/ou au printemps. Se tenir au courant de l’évolution des moyens de lutte dans ce domaine est et restera un défit majeur pour les apiculteurs du 21ème siècle.

e. Mise en ordre des ruches pour l'hivernage Fin septembre constitue la fin des activités en rapport direct avec les ruches. Nous veillerons au repos absolu de nos abeilles et à ne plus les déranger durant les 5 à 6 mois à venir. Nous écarterons aussi toutes sources de nuisances pouvant perturber l’hivernage. Si nécessaire, c’est également le moment de protéger les ruches (toits, planches de vol, corps de ruche, etc.) par un traitement ad hoc.

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f. Rangement des cadres de hausses

Si les activités apicoles et les vacances du mois d’août ne vous ont pas encore permis de le faire, il est temps de vous livrer aux travaux destinés à protéger le bien précieux que constituent vos cadres de hausses bâtis. Il en est question au § 1.i.

g. Vente du miel Voici maintenant venu le temps de penser à rentabiliser autant que faire ce peut nos activités et à faire profiter notre entourage du fruit de notre travail et de celui de nos abeilles. N’hésitez dès lors pas à faire un peu de publicité auprès de vos voisins, de vos collègues de travail, de votre famille, etc. Sachez leur parler de votre produit, des abeilles et de l’apiculture en général. Cela s’avèrera payant et vous serez surpris de l’intérêt que vos proches vous porteront. Il n’est peut-être pas inutile de participer à l’une ou l’autre manifestation locale (avec votre association apicole ou à titre individuel) afin de trouver des débouchés supplémentaires à la vente de votre miel. Mais attention à la législation en la matière !

3. Octobre - Février a. Enlèvement de l'abreuvoir

Les abeilles ayant fortement ralenti l’élevage des larves, il n’est maintenant plus nécessaire de maintenir en place l’abreuvoir et celui-ci peut être ôté, nettoyé et rangé pour l’hiver.

b. Calfeutrage du dessus des ruches

Dans la nature, les rayons sont fixés par leur extrémité supérieure au ‘’plafond’’ de la cavité servant de nid. Dans les ruches, il existe un espace de 7 à 8 mm entre le dessus des cadres et ce ‘’plafond’’ (le couvre-cadre). Cette situation particulière entraîne une déperdition de chaleur, par convection, dont les effets peuvent être amenuisés par la pose d’un isolant à la surface du couvre-cadres (journaux, isolants pour le bâtiment, etc.).

Si les colonies ne craignent pas le froid, même intense, du plein hiver, elles redoutent par contre l’humidité. Une aération suffisante est donc de rigueur. L’air chaud monte et une aération par le bas n’est pas contradictoire avec le calfeutrage du dessus ! Ne placez donc pas les tiroirs sous les ruches ! Ces accessoires ne seront utilisés que dans les périodes où vous souhaitez contrôler la chute des varroas.

c. Fermeture des portières à maximum 2 cm

Afin d’empêcher l’intrusion d’hôtes indésirables dans les ruches, à la recherche de chaleur et de nourriture, il est conseillé de réduire les entrées de ruches à 2 cm de largeur.

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d. Repos absolu pour les abeilles

Les reines vont maintenant ralentir leur ponte (sans probablement l’arrêter tout à fait) et les abeilles vont progressivement former la grappe qui leur permettra de conserver le minimum vital de température. Toute perturbation (chocs, frottements, dérangements de tous ordres) lors de cette phase de la vie d’une colonie, ne peut qu’entraîner des préjudices, tels qu’augmentation de la consommation de nourriture, perte d’abeilles ou même de reines. Il est donc capital de veiller au calme absolu au rucher. Une inspection extérieure régulière des ruches peut s’avérer bien utile pour remédier à l’un ou l’autre problème.

e. Vente du miel

Tout votre miel doit être écoulé avant la première récolte de la saison à venir. Faites donc un petit effort pour le vendre lors de cette période hivernale pendant laquelle les ruches ne vous réclament pas de travail. Pensez à la période de fin d’année particulièrement propice à la vente du miel. Mais rassurez-vous, votre précieux ‘’nectar’’ partira bien plus facilement que vous ne pouvez l’imaginer !

f. Nettoyage et réparation du matériel

Essayez de vous forcer à mettre tout votre matériel en ordre durant ces mois creux afin d’être fin prêt à attaquer la saison nouvelle et à ne pas être surpris par l’arrivée, parfois précoce, des beaux jours. Il est toujours désagréable de se livrer à une course contre la montre au printemps…

g. Construction des cadres, des ruchettes, des ruches

Si vous avez des talents de menuisier, c’est le moment de construire vos ruches et ruchettes. Sinon, procédez aux achats et appliquez dès à présent les couches protectrices nécessaires à votre matériel. Préparez également vos cadres en y tendant les fils destinés à soutenir les cires gaufrées. Celles-ci ne seront cependant placées qu’au dernier moment.

h. Étude des notes de l'année précédente

Il est très instructif de relire les notes de l’année précédente afin d’en retirer des leçons et d’éviter ainsi quelques-unes des erreurs précédemment commises. Cela permet d’améliorer ses méthodes d’exploitation, ses résultats et de s’essayer éventuellement à d’autres expériences. Le but étant d’établir une stratégie réaliste pour mener à bien une nouvelle et passionnante saison.

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i. Se perfectionner en lisant et en étudiant Les publications apicoles sont tellement nombreuses que les lire toutes constituent une entreprise de très longue haleine ! Confronter des auteurs différents, décrivant des apicultures parfois diamétralement opposées, représente un enrichissement personnel constant. Et cela est toujours agréable de rester plongé dans le monde des abeilles à une période de l’année où il n’est pas possible d’avoir un contact plus proche avec nos chers hyménoptères.

j. Surveiller la varroase Il n’est sans doute pas inutile de dire qu’une attention fréquente doit être portée à ce problème épineux. Ainsi, des contrôles coups de sonde peuvent être effectués régulièrement afin d’établir une stratégie de lutte efficace. Cela est particulièrement vrai à la fin de l’hiver ! En effet la période comprise entre la reprise des activités des abeilles et la pose des premières hausses (rendant les traitements chimiques impossibles) ne nous laisse que fort peu de temps pour agir.

k. Fin février (1) Eventuellement commencer une stimulation

De nombreux apiculteurs prônent cette méthode ayant pour but de stimuler la ponte de la reine par une simulation de miellée. Cette méthode suit le même principe que celle décrite au § 1.b. (stimulation d’août) mais la préférence est cette fois donnée au nourrissement à l’aide de pains de candi disposés au-dessus des couvre-cadres. Celui-ci est plus facilement assimilable par les abeilles en prime saison. Il faut cependant garder à l’esprit que l’objectif est d’obtenir plus d’abeilles prêtes à butiner dès les premières miellées significatives. Celles-ci pouvant se présenter dès la deuxième quinzaine d’avril (fruitiers) et le ‘’délais de fabrication’’ d’une butineuse étant de 6 semaines, c’est dès le tout début du mois de mars que ce nourrissement doit être pratiqué et, de toutes façons, avant la pose de la première hausse. La ‘’fenêtre’’ est donc restreinte… Pour ma part j’estime que, lorsqu’on dispose de colonies au développement ‘’explosif’’ qui est celui de la Buckfast, ce nourrissement est superflu, voire même catalyseur d’essaimage ! A vous de comparer les méthodes et d’en tirer vos conclusions personnelles.

(2) Si nécessaire, retraiter contre la varroase

Mais tenir compte des considérations du § 2.j. !

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(3) Observations au trou de vol

On peut en retirer de précieuses informations à une époque où il n’est pas encore possible de s’assurer de visu de l’état des colonies. En effet, il est possible de comparer l’activité de différentes ruches (dynamisme), d’apercevoir les rentrées de pollen (en général annonçant la reprise de l’élevage et donc de la bonne forme de la reine) et de bien d’autres choses qui, à elles seules, ont rempli des ouvrages entiers. L’observation du sol au devant des ruches permet aussi de se faire une idée sur l’état sanitaire des ruches. C’est donc un excellent préambule à la première visite de printemps.

l. Faire ses achats

Pensez aussi à établir la liste de vos courses apicoles pour la nouvelle saison (cadres, cires, pots, etc.…) et rendez visite à votre fournisseur pendant l’hiver. Il sera heureux de voir un client et vous éviterez ainsi la cohue du printemps.

4. Mars a. Reprise de la ponte

Tout comme pour la végétation, mars est le grand mois du renouveau pour les abeilles. Bien sur, les premières manifestations de la reprise de la ponte et des activités sont perceptibles depuis février, mais c’est maintenant que l’apiculteur doit réellement recommencer à suivre les choses de près.

b. Vols de propreté

Aussi débutés lors des premiers beaux jours de février, les vols de propreté vont se dérouler massivement dès que la température le permettra. Les abeilles ayant retenu les déjections dans leur intestin (pour ne pas souiller le nid pendant l’hiver) vont maintenant se soulager à l’extérieur, aux abords du rucher. Pour maintenir les bonnes relations de voisinage, il est prudent de demander aux voisins de ne pas faire sécher le linge dehors pendant ces quelques journées de ‘’nettoyage’’ !

c. Agrandir les entrées

Nous allons maintenant pouvoir réaliser les mêmes opérations que pour la mise en hivernage mais en sens inverse. C’est à dire agrandir les ruches et leur entrée. Des 2 cm de l’hiver, on peut repasser à une ouverture plus conséquente sans toutefois ouvrir complètement la portière (mais tout dépend des possibilités que votre matériel offre). Les abeilles sont maintenant suffisamment nombreuses et présentes au trou de vol que pour défendre leurs biens. En outre, le pillage est quasiment inexistant à cette période de par le retour du nectar.

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d. Récolte de pollen

Il est extrêmement intéressant d’observer les rentrées de pollen à cette saison Pour les raisons expliquées au § 3.k.(3) ci-dessus mais aussi parce que l’offre et la demande sont importantes. A tel point qu’une grande proportion d’abeille se livre à sa récolte et nous permet de constater directement leur travail (contrairement aux rentrées de nectar, invisible de l’extérieur de la ruche) et de comparer les différentes couleurs de pollen ramené au nid.

e. Installation de l'abreuvoir

Parallèlement à la reprise de la ponte de la reine, le travail des nourrices augmente, créant ainsi un besoin important en eau. En effet, celle-ci est indispensable, avec le miel et le pollen, à la confection de la ‘’bouillie larvaire’’. Les deux derniers éléments cités sont présents dans la ruche sous forme de réserves stockées. Ce n’est jamais le cas de l’eau et sa quête en est d’autant plus précieuse. D’ailleurs, on aperçoit souvent des allées et venues d’abeilles, même lors des mauvais jours de mars. Ce sont les pourvoyeuses d’eau, prêtes à prendre de gros risques pour remplir leur mission. Alors, facilitons leur la tâche par l’installation d’un abreuvoir à proximité du rucher. Elles vous en seront reconnaissantes si, toutefois, elles ne donnent pas la préférence à l’eau croupissante d’une mare voisine…

f. Nettoyage des plateaux C’est la meilleure période pour effectuer le nettoyage des fonds de ruche. D’abord pour éliminer les déchets accumulés pendant l’hiver (mes les abeilles auront déjà fait la grosse part du travail) et ensuite parce que les ruches vont maintenant s’alourdir progressivement. Notez que les plateaux grillagés (fortement conseillés) rendent cette tâche plus facile voire même inutile.

g. Première visite C’est probablement, avec ceux de la récolte du miel, un des temps forts de la saison apicole. Replonger enfin les mains dans les ruches, après quasi 6 mois d’interruption, procure bien des joies à l’apiculteur. Cette première visite se déroulera dès que les abeilles auront volé franchement au moins trois jours consécutifs et que la température atteindra 15°C. Ces conditions se verront réunies dans une fourchette s’étendant du 5 au 25 mars environ. La règle des 15°C est conseillée mais ne doit pas être suivie impérativement si l’on soupçonne un problème avec une ruche (suite à l’observation au trou de vol par exemple). Cette première visite sera aussi courte que possible et poursuivra essentiellement les buts suivants :

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(1) Estimation des réserves Nous avons vu que la reprise de l’élevage intensif nécessitait d’importante quantité de bouillie larvaire. Or, les rentrées de nectar sont (sauf miellée ponctuelle, sur le saule par exemple) assez réduites jusqu’à la mi-avril au moins. Bref, le bilan apport/consommation reste largement déficitaire et les réserves fondent comme neige au soleil. Il est donc capital d’assurer à nos abeilles un garde-manger suffisamment garni que pour atteindre sans encombres les grosses miellées du mois de mai. Si l’on a suivi la méthode décrite pour le nourrissement hivernal, on ne rencontrera en principe aucun problème au printemps. Il n’en reste pas moins important de contrôler l’état des vivres aussi tôt que possible. En effet, les consommations peuvent varier sensiblement d’une colonie à l’autre et d’un hiver à l’autre. Il est navrant de perdre… en avril, une colonie ayant parfaitement hiverné ! Par la méthode du kg de miel pour 3 dm² de cadre, on estime les réserves et, si besoin en est, on donne un nourrissement adéquat à l’aide de candi. Nous dirons qu’une colonie doit encore disposer début mars d’au moins 10 kg de miel. C’est éventuellement l’occasion de rendre aux abeilles les (rares) surplus de la saison précédente. Ne jamais donner aux abeilles du miel acheté dans le commerce !

(2) Contrôle de l'état général de la colonie Cela consiste à se faire une idée de l’état sanitaire général de la ruche, à vérifier la présence de la reine et à faire un premier constat sur la qualité de sa ponte. Il sera intéressant de comparer le nombre de cadres de couvain entre les différentes ruches. S’assurer de la présence d’une reine en ponte ne signifie pas obligatoirement l’apercevoir. La présence d’œufs ou de jeunes larves nous suffit et nous ne prolongerons pas la visite uniquement dans le but de débusquer la reine.

(3) Réduire à 9 cadres Cette pratique permet d’adapter le volume du nid au besoin des abeilles et peut se justifier si elles n’occupent qu’une partie de la ruche au moment de la première visite. Mais tout dépend de l’état d’avancement de la colonie au moment de l’ouverture. Si la visite a lieu fin mars, et avec des Buckfast, cela devient inutile, la colonie étant alors bien souvent déjà à l’étroit sur 10 cadres.

(4) Désoperculation du dessus des cadres Il est intéressant de gratter, à l’aide d’une fourchette, les cellules de miel situées sur le dessus des cadres au centre de la ruche. Ce miel désoperculé sera immédiatement consommé par les abeilles qui en seront stimulées et qui occuperont plus facilement la hausse dès la pose de celle-ci.

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h. Se tenir prêt à placer une hausse La date de la pose de la première hausse est toujours assez difficile à déterminer pour un débutant. Elle est fonction des miellées (et donc aussi du lieu et de la météo) mais aussi de la force de la colonie (état de développement). Un peu d’expérience permet de se fixer rapidement une idée assez précise. Une chose est certaine : il vaut mieux un peu trop tôt que trop tard ! Dans le premier cas, au pire, les abeilles ne l’occuperont pas tout de suite tandis que dans le second c’est une partie de la miellée qui sera perdue, sans parler de l’influence sur l’essaimage. Un signe qu’il est grand temps de placer une hausse est l’épaississement du dessus des rayons du corps de ruche (avantage de couvre-cadres vitrés). Nous dirons qu’en général les hausses seront placées au plus tard dans la première quinzaine d’avril. Mais des conditions locales peuvent nous amener à le faire parfois déjà en mars. En tout état de cause, il faut être très attentif et prêt à hausser car les choses se passent rapidement et c’est souvent une question de quelques jours !

(1) Cires gaufrées Si nécessaire, il faut également se tenir prêt lors de la première visite à introduire déjà une première feuille de cire gaufrée afin d’agrandir le nid. Ne vous rendez jamais au rucher, à cette époque, sans vous munir au moins d’un cadre à bâtir par ruche visitée.

(2) Grille à reine Les grilles à reine seront aussi nettoyées et prêtes à être utilisées au moment de la pose de la première hausse.

5. Avril a. Accélération de la ponte

La ponte, déjà bien relancée en mars, va maintenant prendre un rythme de croisière élevé pour atteindre un maximum vers le solstice d’été. Une attention toute particulière est donc maintenant requise au rucher pour adapter constamment le volume des ruches (agrandissement horizontal par l’ajout de cadres et vertical par la pose de hausses) au besoin de ponte et de stockage des colonies. Tout cela ayant comme conséquence directe l’apparition plus ou moins hâtive de la fièvre d’essaimage.

b. Apparition des premiers mâles

Dès le début du mois, les premiers mâles font leur réapparition et c’est durant les mois d’avril et mai que les abeilles auront le plus tendance à construire des rayons en cellules de mâles.

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c. Nourrissement d'appoint éventuel

Les premières miellées importantes ne sont plus très loin mais il reste primordial de s’assurer que les abeilles disposent encore d’assez de réserve pour atteindre sans dommages cette période tant attendue.

d. Passage progressif à 12 cadres (ajout de cires gaufrées)

Il est important, pour les raisons déjà évoquées ci avant, d’agrandir les colonies à temps pour donner toute la place à la ponte à la reine et ainsi éviter (ou tout du moins retarder) la fièvre d’essaimage. En général le passage à 11 cadres se fera vers le début du mois (ou même avant dans le cas de colonies fortes avec un développement printanier précoce) et à 12 cadres dans le courant du mois. Une fois passé à 12 cadres, nous aurons donc déjà introduit deux nouvelles feuilles de cire gaufrée.

e. Placement de hausses

Il est grand temps de placer la première hausse et d’en surveiller le remplissage éventuel. Il n’est pas du tout obligatoire d’être sur 12 cadres avant de placer les hausses. On peut très bien hausser sur 10 ou 11 cadres et élargir ensuite simultanément corps et hausse.

f. Trou de vol ouvert au maximum

Avant la première miellée intense, nous veillerons à ouvrir les trous de vol au maximum afin de ne pas gêner les abeilles dans leurs sorties et entrées incessantes.

g. Fin du mois : début de la lutte contre l'essaimage et visites régulières

Si une ou deux visites suffisent en général durant la période mars et avril, dès la fin du mois nous devrons être plus vigilants et augmenter le rythme de nos visites. Toujours pour suivre de près, on dit même précéder, le développement des colonies et lutter contre la fièvre d’essaimage, soit préventivement, soit de manière curative.

6. Mai a. Ponte maximale

Nous entrons dans les deux ou trois mois les plus soutenus de la ponte des reines. Cela aura pour conséquence désagréable l’essaimage mais, par contre, nous en profiterons pour ponctionner des abeilles et du couvain dans les ruches fortes (et ce sans les affaiblir le moins du monde) dans le but de constituer des essaims artificiels, des nucléis, etc.

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b. Lutte contre l'essaimage

Nous ne nous attarderons pas ici sur ce problème épineux qui fait l’objet d’un cours à part entière. Rappelons seulement qu’un manque d’attention dans ce domaine se paye comptant par la perte d’une bonne partie des abeilles de la ruche et de sa reine (peut-être achetée l’année précédente). Il est évident qu’une ruche ainsi vidée de 50% de sa population ne rapportera pas une bien grosse récolte. Sans compter les ennuis créés au voisinage et à l’apiculteur lui-même s’il a la possibilité de récupérer l’essaim.

c. Constitution d'essaims artificiels et de nucléis

Une des méthodes de contrôle de l’essaimage est la création d’essaims artificiels. Non seulement ceux-ci éviteront l’essaimage mais pourront nous servir à agrandir notre cheptel si nécessaire.

d. Capture d'essaims

Lorsqu’il s’agit de courir après les siens, ce n’est pas très agréable et c’est la preuve que les méthodes de lutte ne sont pas adéquates ou mal appliquées. Par contre, la récupération d’essaims étrangers à votre rucher constitue un moyen très bon marché de se procurer des colonies et ainsi de développer son rucher. De bons contacts entre les apiculteurs, les pompiers et les associations apicoles locales représentent alors une bonne opportunité d’obtenir les essaims parfois tant convoités.

e. Agrandissement horizontal maximum

Nos ruches sont maintenant au maximum de leur volume quant au nombre de cadres. On pourra même envisager (ou au mois de juin) de remplacer un (vieux) cadre de rive sans couvain par une nouvelle feuille de cire gaufrée. Celle-ci pourra même être introduite en plein centre du nid à couvain. Nous aurons alors remplacé trois vieux rayons par trois nouvelles cires ce qui permettra de renouveler progressivement l’ensemble de tous les cadres sur une période de 4 ans.

f. Élevage de reines

C’est la période idéale (jusque juillet y compris) pour se lancer dans l’élevage de reines. Bien sur cela demande quelques connaissances et matériel particuliers mais ne représente pas vraiment de grandes difficultés. Cela est passionnant et permet d’obtenir des reines, souvent d’excellente facture, sans devoir débourser le moindre franc. Mais il est quand même fortement conseillé de disposer au départ de reines de valeur (achetées) pour effectuer les élevages. Un grand principe est de toujours partir de la MEILLEURE reine dont on dispose pour réaliser ses propres reines. Mais cela est une autre histoire et fait l’objet du cours de deuxième année.

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g. Miellées importantes

Dans la plupart des régions de Belgique, la récolte de printemps est plus abondante que celle d’été. C’est donc fort naturellement en mai que l’on rencontrera souvent les plus fortes miellées. Celles-ci sont en général de courte durée (quelques jours) mais très intense. Une prise de poids de 4 kg par jour et par ruche n’est pas rare à cette période.

h. Récolte de printemps C’est aux environs de la fin du mois de mai que l’on procèdera à la première récolte. Les abeilles seront chassées des hausses, soit en secouant les cadres ou soit, plus facilement, en utilisant un chasse-abeilles durant la nuit précédant l'extraction. Celle-ci aura lieu dans un local parfaitement propre et auquel les abeilles n’ont pas accès. Avant d’extraire, il aura été prudent de vérifier le taux d’humidité du miel à l’aide d’un réfractomètre. Une fois vidées du miel, les hausses seront aussitôt replacées sur les ruches, prêtes à y accueillir le miel d’été.

7. Juin a. Conditionnement du miel de printemps

Après extraction, nous appliquerons le même traitement au miel de printemps qu’à celui d’été (voir § 1.h.). La seule différence réside dans une cristallisation beaucoup plus rapide du miel de printemps. En général, une semaine de battage suffira au miel avant de pouvoir être mis en pots.

b. Comme en Mai… mais...

(1) Trous de miellée

Après les grandes miellées de mai, nous constatons souvent des ‘’trous de miellée’’ en juin, avant la reprise des miellées importantes d’été en juillet.

(2) La fièvre d'essaimage disparaît

Bien que restant possible jusqu’à la fin juillet, la période d’essaimage touche à sa fin et nous pourrons quelque peu relâcher notre attention en ce domaine dès le 15 du mois environ. Tout dépend bien évidemment des méthodes utilisées auparavant.

(3) Les visites s'espacent

Conséquence directe du point précédent, les ruches ne nécessiteront plus autant de surveillance et permettront à l’apiculteur de souffler quelque peu après les mois intenses qui l’ont occupé de mi-avril à mi-juin.

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8. Juillet a. Récolte d'été à la fin du mois

On constate en général la disparition des miellées vers le 20 juillet. Il est cependant possible que des miellées soient encore constatées dans des environnements particuliers jusqu’en septembre (épilobe, bruyère, etc.) mais il s’agit d’exceptions très localisées. Au-delà de cette date, on peut donc se préparer à la deuxième et dernière extraction de l’année. Elle se passera dans les mêmes conditions que deux mois auparavant mais les hausses ne seront pas replacées cette fois sur les ruches.

b. Léchage des cadres de hausses

Une fois vidées de leur précieux contenu, on les empilera en building sur une ou plusieurs ruches fortes pour que les cadres soient léchés. Cela durera quelques heures et les hausses seront alors rangées pour l’hiver. Ne perdons pas de vue que les abeilles commencent à devenir très pillardes et que tout objet contenant du miel, abandonné à l’extérieur, peut avoir des conséquences fâcheuses.

c. Réduction des trous de vol

Les trous de vol seront réduits pour éviter un pillage trop facile des ruches par des colonies plus fortes.

d. Bilan de la saison

Maintenant que la seconde récolte est dans le maturateur, on peut dresser le bilan de la saison écoulée. Quantité récoltée, situation des reines, méthodes pratiquées, erreurs commises sont là différents éléments qui nous permettront de tirer les conclusions sur nos techniques d’exploitation, sur les qualités environnementales et sur celles des abeilles utilisées.

e. Fixer les objectifs de la suivante

Ce bilan et les enseignements qu’il nous livre doivent nous pousser à améliorer notre apiculture par une meilleure connaissance des abeilles et des facteurs de réussite pour la saison suivante. Celle-ci débutant dès la récolte d’été, fixons dès à présent les objectifs qui nous guideront tout au long de la nouvelle saison.

Et la boucle est bouclée !

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Fred MARTIN Apiculteur - conférencier

Gembloux Janvier - Avril 2000

Bibliographie 1. Calendrier des techniques apicoles, Cours de Philippe Roberti

2. Agenda de l'apiculteur, Lieselotte Gettert, Editions Ulmer, 1995

3. Guide pratique apicole, E. De Meyer

4. Conduite de la ruche durant une saison, Cours par correspondance de la Fédération Royale Provinciale Liégeoise d'Apiculture.