Camaraderie n° 282

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Camaraderie n° 282

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  • p. 2 Appel du XXIe sicle pour lducation

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    Appel du XXIe sicle pour lducation

    Runis Tours du 28 juin au 1er juillet 2008, linitiative des Francas, dans le cadre du Forum duquer pour demain ; Acteurs de lducation venus de divers pays, de divers continents ; Hommes et femmes qui sengagent et qui agissent, jeunes, parents, enseignants, animateurs, lus ; Venus pour mieux nous connatre, pour partager nos expriences, nos rflexions et nos engagements pour lducation ;

    Nous lanons solennellement cet appel tous ceux, acteurs et dcideurs qui ont et auront la responsabilit de construire lducation de demain, pour que prenne vie la socit ducatrice que nous imaginons.

    Pour faire de lenfant daujourdhui un citoyen libre et responsable,nous voulons que lducation de demain Repose sur des valeurs universellement reconnues, notamment lhumanisme, la paix, la libert, lgalit, la solidarit, la lacit ; Permette chaque enfant de jouir des droits dfinis dans la Convention internationale des droits de lenfant ratifie par la France en 1990 ;

    Forme des enfants libres de leurs choix, conscients de leur appartenance la collectivit, garants et respectueux des droits des autres ; Favorise lpanouissement de chaque individu tout au long de sa vie et participe son dveloppement en tant qutre social.

    Pour que lducation soit laffaire de tous, nous voulons que les politiques ducatives de demain Affirment et consolident la place dune cole ouverte sur son environ-nement et qui, au-del des conjonctures, bnficie dun soutien fort des pouvoirs publics ;

    Soutiennent et dveloppent lengagement volontaire et limplication de tous dans lducation : jeunes, parents, enseignants, professionnels de lanimation, lus Tiennent compte de tous les aspects de la vie de lenfant : sant et alimenta-tion, logement et cadre de vie, ducation, culture, dplacements, loisirs quelque chelon quelles slaborent ; Permettent chaque citoyen et chaque acteur de la cit de devenir ducateur. Lducation nest pas seulement laffaire de spcialistes. Elle est laffaire de tous les citoyens ; Soutiennent et dveloppent les dmarches dducation populaire indispen-sables la cohsion sociale.

    Pour favoriser la mise en uvre dactions ducatives adaptes tous, sur tout le territoire, nous voulons que les actions ducatives de demain Sadaptent aux spcificits et aux besoins de chaque territoire : il est indispen-sable de tenir compte des contextes de vie des enfants pour rendre accessibles les actions ducatives tous les publics, et particulirement ceux qui sont en situation de prcarit ou de pauvret ; Prennent en compte les diffrents temps et espaces de vie de lenfant : lducation ne peut se rduire laction de lcole et de la famille ; elle doit se construire aussi dans le temps libre, cadre particulirement appropri la dcouverte de soi et des autres, lexprimentation, lexercice des responsa-bilits, la place qui peut tre faite au jeu ; Bnficient du concours des pouvoirs publics tat, collectivits territoriales et locales afin den assurer laccessibilit et la qualit, de garantir prennit et indpendance de lducation.

    Pour faire de lducation un levier daction sur les mutations et les enjeux de la socit, nous voulons permettre chaque enfant de comprendre, de se situer et donc dagir sur les dfis que constituent pour la plante Laccs universel la connaissance et la culture ; Le dveloppement et le partage quitable des richesses ; La question de lcologie et du dveloppement durable ; Le caractre multiculturel de notre socit ; La place et linfluence des mdias sur la vie des citoyens. n

    Questions de PrinciPe Les 3 questions dric Le Grand

    initiatives Plus on est de fous, plus on samuse !

    Paroles de Pionniers Lise Olivier. De lide la ralit

    agir : mode demPloi Restauration collective et alimentation biologique

    Formation Se former aux mtiers danimateur

    des cls Pour comPrendre Le volontariat, la coopration... ou comment progresser en faisant progresser lautre

    on en Parle encore !

    citoyens du monde Trois continents, trois pays, neuf tmoignages

    Zooms sur vous

    Web tour En savoir (beaucoup) plus

    cest vous Jouons tous ensemble !

    Portrait Lenuta Angalita. Choisir de se ddier aux autres.

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    sommAIre

    Directeur de la publication : Philippe Deplanque Responsable du magazine : Didier Jacquemain ([email protected]) Animatrice de la rdaction : Nadia Astruc ([email protected]) Ont contribu aux rubriques gnrales : Lenuta Angalita, Nadia Astruc, Cline Aubry, Olivier Baldomero, Steven Basille, Anna Carpio Lopez, Helena Chamorro, Alpha Abdoulaye Diallo, Anthony Devillers, Catarina Frois, Christophe Gouttebaron, Alpha Oumar Kebe, Fode-Mamadou Keyra, Eric Le Grand, Elizabeth Nargas Garcia, Jorge Oliveira, Lise Olivier, Thomas Orsini, Isaac Ortiz, Claudine Pri, Herv Prvost, le groupe J2A. Maquette : Chromatiques 47/49, avenue du Docteur Arnold-Netter 75012 Paris

    www.chromatiques.fr Impression : Paton Imprimeur 71, avenue du Marchal-Leclerc 10120 Saint-Andr-les-Vergers Les Francas : 10-14, rue Tolain 75980 Paris Cedex 20 Tl. : 01 44 64 21 53 Fax : 01 44 64 21 11 Camaraderie n 282 Juillet-Septembre 2008 Trimestriel Abonnement : 4 n/an : 7,62 n Numro de commission paritaire n1009 G 79149 ISSN n0397-5266 www.francas.asso.fr

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    Durant les repas, je remarque aussi des questions sur le poids. On entend partout que les jeunes vont mal. Je ne peux pas dire que ce soit le cas. Physiquement nous sommes dans une socit qui nous permet dtre prservs. Mme si nous connaissons les problmes de tabagisme ou dalcool Cest surtout socialement o je crois que les jeunes ont le plus de difficults trouver leur quilibre. Ladolescence est une priode difficile, dun point de vue psychologique et social.

    e. l.g. : Il est vrai que la question de la relation lautre joue un rle

    important dans la sant. Penses-tu que le centre de loisirs soit un lieu important pour mener des actions de sant au sens large ?

    t. o. : Oui et non. Quelque part nous nous situons dans une dmarche daccueil ducatif des enfants. Mais le premier garant de la sant dun enfant, cest lui-mme ! Pour moi ce nest pas une entit qui dcide de ce qui doit tre fait dans ce domaine. En tant quducateurs nous pouvons agir, sur les repas par exemple, ceci dit ce ne sera pas une dmarche globale. Il ne sagira que des djeuners et des goters. Nous ne pouvons donc pas parler dquilibre alimentaire puisque nous navons pas la main sur tous les repas. Nous sommes limits. Dans le mme temps, je pense que ce ne serait pas souhaitable que les animateurs aient une action globale sur la sant. Cest

    ric le grand : Comment dfini-rais-tu la sant ? Remarques-tu des problmes de sant chez les

    enfants et les jeunes ? En parlent-ils ?

    thomas orsini : Pour moi il y a deux dfinitions de la sant. La premire est labsence de maladie.

    La seconde vient de lOrganisation mondiale pour la sant (OMS 2). Il sagit du bien-tre physique, psychologique et social. Concernant les jeunes, ils ont du mal sexprimer sur leur sant. Ils ne posent pas de question directement lie au sujet mais ils agissent entre eux, ils se corrigent. Par exemple, quand ils se lavent les mains. Certains repren-nent leurs copains sils ne font pas comme il faut. Cela donne lieu ensuite des discussions. Dans tous les cas, ds que lon fait quelque chose, ils demandent des explications sur notre comportement.

    un sujet intime, qui concerne lindividu et nous ne sommes pas arms pour nous confronter tout ce que cela implique. Ce nest pas notre mtier. Par contre nous devons en parler, discuter sur lhygine

    e. l.g. : Que penses-tu des nom-breuses campagnes sur la sant (nourriture, tabac) actuellement en circulation ? Quels sont leurs impacts sur les centres de loisirs ?

    t. o. : Je ne suis pas persuad de leur efficacit, ni mme du rel impact sur les enfants. Prenons lexemple de celle conseillant de manger cinq fruits et lgumes par jour. Jaimerais savoir pourquoi, afin de pouvoir ensuite le dire aux enfants et les accompagner. Sans compter que certains ne savent pas les diffrences entre les fruits et les lgumes. Personnellement je ne sais pas de faon prcise la raison de ces cinq fruits et lgumes. Je me doute que cest pour une question de diver-sification alimentaire, mais ce nest pas explicit. Ds linstant o ce nest pas expliqu, pour moi, a ne sert rien. Et ce nest pas le simple spot la tlvision qui va remplir ce rle ! Une campagne de publicit cest un coup-de-poing et cest tout.

    Je distribue donc les tracts de ce style daction aprs mtre inform et tre certain que toute mon quipe lest aussi. Cela ne mempche pas de donner des conseils de bon sens : rguler la quantit, inciter goter Je fais en sorte dintgrer les questions de sant dans les pratiques naturelles du centre de loisirs. Mon but est de toute faon de favoriser le bien-tre des enfants et pas seulement leur sant.

    mon avis, pour que des dmarches de sensibilisation, de prvention ou dactions soient intressantes, elles doivent tre menes en partenariat avec dautres institutions. Nous devrions mener des rflexions en amont avec la municipalit, construire avec elle, faire des choix sans imposer de normes, et appliquer au quotidien ce quil en ressortira. Nous devons avoir une dmarche ducative et pas seulement transmettre des informations brutes.

    n ric Le [email protected]

    Thomas Orsini

    1 INPES : www.inpes.sante.fr2 OMS : www.who.int/fr

    QuesTIons De prIncIpe Les questionsric Le Grand d

    ric Le Grand est sociologue et consultant en promotion de la sant. Il a travaill lInstitut national

    de prvention et dducation pour la sant (INPES 1) et dans un comit dpartemental dducation

    pour la sant. Il est galement membre du conseil scientifique des Francas.

    22 ans, Thomas Orsini est directeur vacataire dans un centre de loisirs pour les -12 ans, prs de Rennes.

    Le thme de la sant et de sa prservation est frquemment abord dans les mdias.

    Loin dtre facile traiter au quotidien dans les structures de loisirs, cest nanmoins un sujet qui passionne.

    les fruits, cest trop fort ! Le ministre de lAgriculture et de la Pche, aid de divers mouvements et associations dducation populaire, dont les Francas, sa mis en place cet t, une opration visant favoriser la consommation de fruits dans les accueils de loisirs et les camps de vacances. En plus dun fascicule dexplication, des cartes postales reprsentant des fruits ont t distribues aux quipes danimateurs, aux enfants, adolescents et leurs familles. Les animations ne sarrteront pas avec lt puisque cette campagne se poursuit dans les centres de loisirs et les accueils priscolaires. Plus dinformations sur : www.unfruitpourlesloisirs.eu

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    moments avec dautres. [] mon avis ce rendez-vous est trs important. Il faut continuer mobiliser et le refaire !

    renconTre AVec lA nATure

    omme cest le cas tous les ans, les Francas des Landes ont organis une rencontre inter centres pour les enfants de 9 11 ans. Le centre de loisirs de Mor, Morcenx, a accueilli

    soixante enfants venant de six centres. Du 29 au 31 juillet, le thme fdrateur tait la dcouverte de la nature. Ce rendez-vous sintgre dans le projet dpartemental 2008 des Francas, savoir le droit la diffrence. Ici, avec le dveloppement durable, ce sont les notions dintgration sociale de

    tous les enfants et de dcouverte de lenvironnement, qui ont t privil-gies.

    Le centre de loisirs est gr par lassociation Morcenx Initiative Enfance Jeunesse Loisirs (MIEJL). La responsable, Maryse Cals, a prpar cette rencontre en amont avec les gardes naturalistes et les animateurs des six autres centres. Cette co-construction a permis de proposer un programme riche aux enfants. Le prt consommer ce nest pas pour eux !

    Logs sous tentes, les enfants navaient pas le temps de sennuyer : ateliers nature en petits groupes (dcouverte de la faune des mares, des insectes, de la flore), grand jeu,

    voulaient que les enfants soient par-tie prenante de la fte. En plus de crer les supports de jeu, ils devaient les animer tour de rle. Le reste du temps, ils taient libres de dambuler sur les autres ateliers. Cela leur a notamment permis de rencontrer des enfants dautres centres.

    En plus des jeux, une scne ouverte a permis dassister des spectacles de danses, mimes ou chants improvi-ss. La fte tait galement ouverte aux parents. Certaines mamans sont venues pour tenir les nombreux points deau et dautres ont ralis des gteaux pour le goter collectif.

    Tout le monde participe Mme si la base lide est venue des Francas, tous les centres ont t mobiliss dans la prparation. La fte

    tait laboutissement dun travail pdagogique men en amont. Un comit de pilotage a t cr ds la fin janvier. Constitu essentielle-ment de directeurs de structures, ses membres ont tenu compte des remarques prsentes lors du bilan de la premire dition , nous expli-que Cline, du centre de loisirs de La Mzire. Lorsque nous avons su combien de centres participeraient, nous avons runis tous leurs anima-teurs afin quils se connaissent et puissent changer. Nous avons pens que sils se rencontraient en amont ce serait plus facile le jour J. [] Nous leur avons bien expliqu les rgles. Si chacun a eu sa mthode, jeux

    penss avec ou sans les enfants, pour la ralisa-

    tion finale, ces derniers taient toujours

    mobil iss et motivs ! Ce genre de rencontre est rare et les enfants apprcient de d c o u v r i r e t partager des

    FesTIVT

    est Noyal-sur-Vilaine, (Ille-et-Vilaine) le 23 juillet, qua eu lieu la fte dpartementale pour les enfants des centres de loisirs. Cette deuxime dition a

    accueilli deux cents enfants, originaires de Rennes et des alentours. gs de 6 15 ans, ils ont profit au maxi-mum de cette journe ensoleille !

    Sur tous les centres de loisirs du dpartement invits, neuf structures ont rpondu prsentes. Le but de la journe tait de jouer et de faire la fte ensemble et autrement ; priorit tait donne la coopration et non la comptition. Il ne sagissait pas non plus de consommer passive-ment les jeux proposs. Chaque centre devait arriver avec des jeux que les enfants avaient invents et concrtiss durant le mois de juillet. Par tranche de dix enfants, il fallait prvoir un jeu. Les organisateurs

    Une ambiance une atmosphre des enfants en grand nombre qui courent partout des anima-teurs sur le qui-vive Mais que se passe-t-il ? Cest tout simplement une rencontre inter centres ! Tout le monde est prt ? Que la fte commence !

    Plus on est de fous, plus on samuse !InITIATIVes

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    activits manuelles et sportives, baignades au lac, soires animes Pour favoriser les changes entre enfants, chacun deux avait choisi deux ateliers. Le ludique se mlait entirement au pdagogique et lapprentissage de connaissances. la fin de chaque session, un objet tait remis au groupe. Il devenait un lment rintgr ensuite dans une cration en land-art. Le grand jeu du dernier jour favorisait la coopration. Comme tous les enfants navaient pas toutes les rponses, ils devaient saider et scouter.

    encadrs par des professionnels

    Les ateliers ont t conus par les animateurs du Syndicat mixte de gestion des milieux naturels du site dArjuzanx. Plus habitus travailler

    dans le cadre scolaire, ils ont appliqu une dmarche diffrente pour coller au public des centres de loisirs. Ils sont partis du thme quils voulaient aborder et ont construit, autour, des jeux et activits. Les rgles des jeux tant connues des enfants, il tait plus facile ensuite de donner des connais-sances et de faire comprendre des situations. Leurs objectifs : apporter des informations aux enfants tout en samusant, tre dans la nature, et y prendre du plaisir. Et ce fut russi !

    Nathalie, Cyril et Laura : Quand on est dans la nature il y a une grande part dimprovisation. [] Nous nous adaptons aux questions des enfants. [] On a essay de ne pas mettre trop de thorie, mais pour la chasse aux trsors, nous avons donn des indices prcis qui les aidaient rpondre aux nigmes, rbus .

    Des JeuX, Que Des JeuX !

    our cette deuxime dition de la Grande Rcr, le cen-tre de loisirs de Montciel dans le Jura- a runi une centaine denfants, prove-nant de trois centres de loisirs. gs de trois

    douze ans, le but de la journe tait simple : prendre du plaisir !

    Pas moins de dix-sept espaces taient installs sur tout le centre. Entre les billes, les balles, les jeux dquipe, les marelles, les ludothques, les jeux du monde (Kosovo, Turquie, Portugal) et dAfrique, les cordes et les cerceaux, les bulles de savon, les jeux coopratifs, les jeux chants et danss, les courses et les jeux deaux, il ny

    avait pas dennui possible ! Parmi ceux qui taient proposs, certains avaient t fabriqus sur place, mais la plupart ne ncessitaient pas de matriel important. Il sagissait de faire dcouvrir ou redcouvrir aux enfants des jeux quils ne pratiquent pas dans la cour dcole. Et leur montrer quavec peu, on peut beaucoup samuser !

    Une carte avec les noms des diffrents ateliers leur tait distribue ds leur arrive. Quand lenfant arrivait, lanimateur cochait la case correspon-dante. Lautonomie et la gestion indi-viduelle taient favorises puisque les enfants, sauf les petits, naviguaient leur guise entre les ateliers. Ils pouvaient tester tous les espaces ou pas, rester plus ou moins longtemps en fonction des capacits de latelier et de laffluence.

    penser aux autres La comptition ntait pas de mise. Chacun tait l pour samuser, par petit groupe. Au moment du goter, tous les participants ont reu un petit sachet surprise. Afin de donner une dimension plus large cette rencontre, la participation lopration de solidarit Un cahier, un crayon a t intgr. Les enfants pouvaient venir avec un cahier et un crayon envoyer aux enfants du Bnin. En plus de cette possibilit, lun des espaces propos tait un atelier cuisine. Les petits sabls raliss tout au long de la journe ont t vendus sur le march du lendemain. Avec les bnfices (environ 108 euros), dautres fourni-tures scolaires ont pu tre achetes.

    Cette journe sest acheve avec une grande ronde chante runissant tous les enfants ! Un rendez-vous ne pas manquer lanne prochaine !

    n Nadia Astruc

    Plus on est de fous, plus on samuse !

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    Luon, entran par la directrice de lcole des filles. lpoque elle disait : Cest trs bien votre mouvement, trs valable. Mais vous vous en occupez actuellement. Quand vous partirez pour dautres stages, la responsabilit retom-bera sur nous et nous la refusons. Nous ne nous attendions pas cela. Mon pre a dfendu le groupe et les Francas ont pu continuer. Dailleurs il disait : Heureusement, il ny a pas que Luon. Dans de trs nombreuses communes on nous attend, nous sommes reus bras ouverts par le personnel enseignant.

    chantons sous la tente Une de mes spcialits tait le chant. Jai un magnifique souvenir ce propos. En 1947, notre chorale nationale Francs et Franches Camarades, participe au Festival international de la jeunesse Prague. Durant trois semaines, nous

    enchanons les concerts dans la capitale ou ses environs. Entre les groupes folk-loriques tchque, roumain, bulgare ou russe, notre chorale a du succs ! La mme anne, la direction nationale nous demande dorganiser une colonie de vacances exprimentale sous tentes. Mais nous avons peu de moyens. Nous parvenons trouver deux terrains mitoyens avec des btiments, que nous amnageons : cuisine, infirmerie On nous envoie les tentes de surplus de larme sans les armatures ni les sp-cialistes du montage ! Il faut tout essayer, tout se procurer ou faire fabri-quer. Nous creusons des puits, des sanitaires Aprs une intervention la prfecture, mon pre parvient trouver des lits, des couvertures, du matriel de cuisine, des assiettes le tout titre gracieux. Mme le fourneau proviendra des stocks dAngers de lducation nationale ! Ce camp durera cinq semaines et accueillera des enfants de 5 14 ans, ainsi que des jeunes de 15 18 ans des deux sexes. Tous, enfants, jeunes et moniteurs ont t enthou-siastes et ravis !

    Ce que je retire de mon exprience Francas, cest surtout beaucoup de joies, de satisfactions, limpression davoir fait quelque chose dutile. Jusque-l, il ny avait pas grand-chose de ralis pour les enfants dans la rgion. lpoque, on rflchissait des activits qui tournaient autour des enfants mais pas celles pour eux. La cration des Francas rpondait un besoin : penser dabord aux enfants et aux adolescents. Mme si je me suis retrouve dans le Mouvement sans y tre vraiment prpare, les Francas mont apport beaucoup pour ma formation professionnelle et mon enrichissement personnel. Je peux dire que jai vcu une partie de ma vie la faon Francas !

    n Propos recueillis par Nadia Astruc

    De lide la ralit

    pAroles De pIonnIers

    lpoque, on rflchissait des activits qui tournaient autour des

    enfants mais pas celles pour eux.

    Lassociation dpartementale des Francas de Vende a vu le jour il y a des annes. Camaraderie a rencontr lune des personnes lorigine de sa cration, Lise Olivier.

    es Francs et Franches Camarades de Vende et de la rgion, cest dabord mon pre, Armand Giraud, rvoqu par Ptain, arrt le 12 aot 1943 par les Allemands pour faits de

    rsistance, condamn mort, sauv par les accords Scapini et dport en A l lemagne. Au camp de Buchenwald, il se lie damiti avec Monsieur Jattefaux. Au retour, ils se retrouvent Paris. Comme Pierre Franois cherche des collaborateurs, Monsieur Jattefaux lui propose de devenir dlgu rgional des Francs et Franches Camarades pour le centre ouest. Il lui prsente le mouvement comme une association que lancent les claireurs de France , qui propose une tude de la nature, des veilles, des ftes scolaires et postscolaires, des colonies de vacances Il lui dit que son travail consistera faire des stages de dmonstration et de formation dans la rgion, essayer de convaincre les instituteurs et les dirigeants des Amicales laques ces nouvelles tech-niques danimation Mon pre estime quil lui faut deux instituteurs, dtachs comme lui, pour mener bien cette mission. Ce sera mon mari et moi.

    Des hauts et des bas Un mois aprs ma prise de fonction dans ma classe, je me lanais dans laventure Francas. Il nous faudra environ trois ans pour lancer les Francas en Vende. Au dbut nous sommes souvent alls sur Paris pour les questions administratives, les formations, le fonctionnement des stages Cest une association qui dbute et il faut donc nous implanter. Nous serons des pionniers dans la rgion, libres dagir. Nous nous faisons la main en crant une premire section Luon : runions tous les jeudis aprs-midi lcole du Port et soires trs animes. Elles se droulent entre les danses, chants, ateliers, jeux collectifs et goters offerts par les Amis de lcole qui se montrent ravis de cette ralisation. Nous trouvons et formons trs vite les monitrices et moniteurs indispensables. Mais nous nous heurtons lhostilit de la presque totalit du personnel enseignant de

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    diagnostiquer les situations de dpart, dfinir les objectifs, construire et programmer des solutions ralistes, valuer et communiquer les rsultats, les carts et les explications. Dans ce processus, la formation a un grand rle jouer, car changer pour de lalimentation bio ncessite un accom-pagnement et des changes. Pour cela, toute lquipe est concerne : directeurs, animateurs et, bien entendu, personnes de cuisine (pour les centres qui ont leur propre quipement).

    un volet pdagogique Comme dans tous les axes du pro-gramme vers des centres re , la cohrence est recherche entre les choix de gestion cologique et laction ducative. Lintroduction de lalimenta-tion bio dans les centres de loisirs offre un support ducatif vari : le got, lagriculture, lenvironnement, les saisons, le cycle des plantes, lconomie Sans plus attendre, tout projet pdagogique peut facilement intgrer tout ou partie de ces questions avec des ateliers cuisine, la mise en place dun jardin pdagogique, la rencontre rgulire avec des agriculteurs, etc.

    un partenariat technique Enfin, pour avancer dans ce projet, des partenaires sont indispensables. La Fdration nationale dagriculture biologique (FNAB) vise un dveloppe-ment cohrent, durable et solidaire du mode de production biologique franais. Elle promeut et accompagne des acteurs de la restauration collective (outils pdagogiques, formations, mise en rseaux par lintermdiaire de ses groupements rgionaux). Lide dune exprimentation entre les Francas et la Fnab, pour lanne 2009, sur un ou plusieurs territoires, est en cours dtude. Avis aux amateurs !

    Il existe aussi la Fdration nationale des centres dinitiatives pour valoriser lagriculture et le milieu rural (CIVAM) qui uvre dans ce sens.

    Pour plus de renseignements nhsitez pas contacter lauteur du texte !

    n Herv [email protected]

    1 - ducation relative lenvironnement

    n programme national de sensibilisation et de trans-formation prenne des centres de loisirs Francas vers des centres re 1 en constitue une des ides principales. Le Forum a

    permis de vrifier lintrt de cette hypothse auprs dun certain nombre de porteurs dactions locales. Le chantier est vaste car il concerne une grande diversit de thmes (et ce nest pas exhaustif) : alimentation et boissons, amnagement et communication, bti, bruit, dchets, dplacement et transport, eau, nergie, entretien, environnement immdiat et biodiversit, informatique et bureautique, sant

    Pour faire cho ce projet global, nous allons commencer par la question de lalimentation biologique pour la restauration collective des centres de loisirs. Cet article donne quelques premiers repres gnraux, des ides dactions et surtout sert lancer un appel volontaires pour exprimenter la partie alimentation du programme prcit.

    un processus progressif La restauration collective est accessible tous les enfants. Y proposer du bio permet de dmocratiser son accessi-bilit. Lagriculture biologique de proxi-mit vise : tendre des surfaces utiles o les modes de culture et dlevage sont conomes en eau, en nergie, en transports et respectueux de lenviron-nement ; produire une alimentation saine, riche, varie et saisonnire ; dvelopper un modle conomique chelle humaine et au service de lhomme, par des modes de production et de distribution bass sur une priorit la proximit, la coopration plus que la concurrence, lquit et la concertation entre les acteurs.

    Pour diverses raisons, il nest ni envi-sageable, ni ncessaire, de passer du tout au rien. Le passage, sil est dcid, doit tre progressif, concert, valu et modifi si besoin. Il se fera sur la base dune mthode de projet qui aidera

    Restauration collective et alimentation biologique

    AGIr : moDe DemploI

    Le Forum duquer pour demain a lanc une dynamique pour vivre et promouvoir

    au quotidien des pratiques respectueuses de lenvironnement dans le rseau Francas (voir www.eduquerpourdemain.net, rubrique

    propos ). Son objectif vise lintgration des questions de lcologie et du dveloppement

    durable dans nos pratiques ducatives locales comme dans nos pratiques de gestion quotidienne.

    BIO RESSOURCESen savoir plus :

    www.fnab.org www.repasbio.org www.civam.org www.unplusbio.org

    Quelques ressources pdagogiques www.jardinons-alecole.org www.envirodoc.org (projet dchanges franco-belges sur linformation, la documentation et lvaluation en matire dducation relative lenvironnement) www.terrevivante.org www.ariena.org/jardin/Media/jardin.pdf

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    Il nest pas rare de rencontrer des jeunes qui, aprs avoir anim pendant les vacances des groupes denfants ou dadolescents, dcident daller plus loin et de devenir animateur professionnel. Ils ont le Brevet daptitude aux fonctions danimateurs (BAFA), ce qui leur permet dencadrer titre non professionnel, de faon occasionnelle, en accueils collectifs de mineurs dans le cadre dun engagement social et citoyen et dune mission ducative. Au-del, il existe des diplmes professionnels formant aux mtiers danimateur.

    le BpJeps Brevet professionnel jeunesse ducation populaire et du sport

    Il comprend plusieurs spcialits. Celle qui intresse le mtier exerc entre autres auprs des enfants et des jeunes sappelle animation loisirs tous publics . Il atteste lacquisition dune qualification dans lexercice dune activit professionnelle en responsabilit finalit ducative ou sociale dans le domaine des activits physiques, spor-tives, socio-ducatives ou culturelles. Lanimateur exerce en autonomie son activit danimation, en utilisant un ou des supports techniques dans les champs socio-ducatif et socio-culturel et dans la limite des cadres rglemen-taires. Il est responsable au plan

    pdagogique, assure la scurit des tiers et des publics dont il a la charge. Il conoit et conduit de manire auto-nome un projet danimation et/ou accompagne un projet dactivit en encadrant des activits et/ou des projets collectifs, dans les champs socioducatif et socioculturel. Il encadre pour un groupe des activits scientifiques et techniques, culturelles, physiques et dexpression dans une logique ducative, ludique, rcrative et de dcouverte sans vise dinitiation et dapprentissage. Il peut participer lorganisation du fonctionnement, ladministration et la gestion financire de la structure. Il peut diriger un sjour de vacances ou un accueil de loisirs et intervenir auprs de tous publics.

    le DeJeps Diplme dtat de la jeunesse, de lducation

    populaire et du sportspcialit : animation socio-ducative ou culturellemention : dveloppement de projets, territoires et rseaux

    Il atteste lacquisition dune qualifi-cation dans lexercice dune activit professionnelle de coordination et dencadrement finalit ducative dans les domaines dactivits physiques, sportives, socio-ducatives ou cultu-relles. Lanimateur coordonnateur

    exerce en autonomie son activit dencadrement, en utilisant le champ dintervention dfini par la mention animation socio-ducative ou cultu-relle dans la limite des cadres rgle-mentaires. Il est responsable au plan pdagogique, technique et logistique. Il assure la scurit des tiers et des publics dont il a la charge. Il participe la conception du projet et la direction de la structure. Il encadre des publics spcifiques, dans tout type de pratique ; il encadre aussi des activits de perfec-tionnement et de formation.

    le DesJeps Diplme dtat suprieur de la jeunesse,

    de lducation populaire et du sportspcialit : animation socio-ducative ou culturellemention : direction de structure et de projet

    Ce diplme atteste lacquisition dune qualification dans lexercice dune activit professionnelle de direction finalit ducative dans les domaines dactivits physiques, sportives, socio-ducatives ou culturelles. Le directeur exerce en autonomie son activit dencadrement, en utilisant le champ dintervention dfini par la mention animation socio-ducative ou cultu-relle dans la limite des cadres rgle-mentaires. Il est responsable au plan pdagogique, technique et logistique. Il encadre des animateurs, des activits complexes de formation et assure la scurit des tiers et des publics dont il a la charge. Il conduit, par dlgation, le projet de la structure et la dirige.

    un projet professionnel mri

    Si lon souhaite travailler dans lanimation, il est recomman-d de ne pas limiter son exp-rience un seul public, une seule structure. Il est utile de

    bien vrifier son projet professionnel avant de se lancer dans la formation professionnelle. En effet, lencadrement permanent de publics en animation suppose de bien clarifier ses motivations exercer dans le temps ce mtier. Le seul bien-tre ressenti auprs des publics peut sroder rapidement et laisser place une dmotivation et une routine nfastes pour les enfants ou les jeunes. Lintervention quotidienne suppose de la fonder sur une volont ducative forte, consciente et partage et nces-site une aptitude au travail en quipe.

    Les formations professionnelles peuvent permettre de dvelopper les comptences spcifiques chaque niveau grce la fois, des pdagogies actives pour adultes et une alternance entre des temps en situation danimation dans les structures et des moments en centre de formation.

    n Claudine PriDlgue de Midi-Pyrnes

    Se former aux mtiers danimateur

    FormATIon

    Animateurcoordonnateurdanimation

    Directeurresponsablede structure

    Animateurou responsable d'animationen collectivit territoriale

    DEJEPS Niveau IIIDiplme dtat jeunesse

    ducation populaire et sportSpcialit : animation

    socioducative ou culturelle

    DESJEPS Niveau IIDiplme dtat suprieur jeunesse ducation populaire et sport Spcialit : animation socioducative ou culturelle

    Recrutement sur concours

    Animateur ou responsable danimation

    BPJEPS Niveau IVBrevet professionnel jeunesseducation populaire et sportSpcialit : loisirs tous publics

    Animateur assistant

    BAPAAT Niveau VBrevet daptitude professionneldanimateur assistant

    Fonction publiqueterritoriale

    Filire animation

    Animateur territorial

    Animateur territorial

    nnnn: Diplmes de l'animationn: Mtiers de lanimation dans la fonction publique territorialen: Mtiers de lanimation hors fonction publique territoriale

    DIPLMES ET MTIERS DE LANIMATION

  • Des

    cl

    s po

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    com

    pren

    Dre

    p.10 Volontariatetfraternit

    p.12 QuandlOccidentrencontreledsert

    p.13 Lducationaudveloppementdurableetlasolidaritinternationale

    p.14 Partagersescomptencesaveclesautres

    p.15 Cooprerpourjouer,cooprerpourvivreensemble

    p.16Lesjeunesenmouvement

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    . Lef

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    le magazine des Francas n 282

    Parmi les valeurs

    qui fondent lact

    ion

    des Francas se tr

    ouve la solidarit

    .

    Celle-ci impliqu

    elarciprocit.

    Ellesexprimepar

    lchange,lentra

    ide,

    lepartagedesco

    nnaissancescom

    me

    desrichesses.Elle

    sapprendpar

    despratiquesco

    llectives *.

    Pour les Francas,

    lecaractremu

    lticulturel

    delasocitimp

    osederaffirme

    rlarichesse

    gnreparlare

    ncontredescultu

    res.

    [Nousdevons]fa

    ireensortequel

    action

    ducativevaloris

    eladiversitdes

    cultures

    auserviceduvivr

    eensemble

    *.

    Grce laction

    ducative, les Fran

    cas

    veulent faired

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    Ils pensent que c

    est sur labase

    du

    volontariatetdu

    partagedesmm

    esvaleurs

    quedoittrefon

    dlengagemen

    t *.

    Les Francas ne so

    nt pas les seuls

    promouvoir

    ces conceptions.

    travers les diff

    rents articles

    de ce dossier, no

    us verrons quil e

    xiste

    des pratiques ins

    titutionnelles et p

    olitiques,

    ainsi que des pra

    tiques plus pda

    gogiques,

    dactivits varies

    .

    * Extraits des ori

    entations des act

    ions des Francas

    ,

    votes lassemb

    le gnrale nati

    onale de Pantin,

    en 2005 Projet

    2006-2011

    Ontcontribucedossier:Nadia Astruc, Michelle Benais, Colette Blais, Grald Carlach, Carole Coupez, Marc Epron, Isabelle Foulonneau, Meriem Hadjazi, Anne Lhriau, Frdrique Williame

  • le magazine des Francas n 282 10

    que les parties prenantes sont galit de droits. Cest apprcier la relation aux autres comme un rapport dans lequel il ny a pas de dpendance. Lapport de chacun est de valeur gale. Cest aussi avoir la capacit se positionner comme un co-acteur nayant pas de statut central mais membre dun projet de dveloppement voulu par les gens de territoire, et enfin cest tre dans une proximit o le partage de comptences, dexpriences et les changes participent dune reconnaissance mutuelle.

    tre un appui Toutes ces affirmations partent du postulat que des besoins prcis ont t recenss et que des projets sont labors pour dpasser ces situations critiques. Aujourdhui il est admis que les acteurs locaux sont les premiers prota-gonistes de ces initiatives. La notion de dveloppement local ne se conoit plus sans que les populations ou leurs reprsentants, notamment ceux dits de la socit civile (associations, syndicats), en soient lorigine et fortement impliqus dans leur ralisation. Les volontaires viennent en

    Les Francas ont dlibrment opt pour des cooprations de proximit o lenrichissement rciproque est recherch. Ils se sont investis au sein de lAssociation franaise des volontaires du progrs (AFVP 1). Cette plateforme multi parte-nariale milite pour que volontariat, engagement et solidarit puissent se concilier avec progrs, dveloppement

    humain et renforcement des socits civiles. Avec lAFVP, les Francas partagent cette ide que le volontariat de solidarit internationale est bien un change entre une personne et la communaut humaine qui laccueille. Cela signifie qutre volontaire, cest avoir le dsir de souvrir aux autres et lenvie de tisser des liens de solidarit. Cest accepter de sancrer dans un contexte local o tout est rapprendre. Cest se placer en posture dcoute et dattention pour saisir la culture et les contraintes locales. Cest se laisser traverser par les valeurs de lautre sans perdre son identit et ses propres valeurs. Cest considrer

    Volontariat et fraternitLactualit met sous les feux de la rampe le volontariat comme le nouvel horizon auquel chaque jeune devrait accder. Cest sans aucun doute louable en soi mais nonc comme cela, cest laisser croire que partir et agir sont possibles sans souci du projet, de son impact, et de ce quen ont dire les premiers concerns : les populations auxquelles est destine laction. Alors que le monde bouge, alors que partout les mutations sont luvre, que la mondialisation interpntre toutes les socits humaines et les lie dans une interdpendance de plus en plus troite, les relations lautre, aux autres, peuvent se concevoir soit dans un rapport de domination, soit comme un lien de solidarit.

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  • 11 le magazine des Francas n 282

    appui de ces projets, avec leurs comptences techniques, associes celles existantes localement. Ils font uvre utile en sachant adapter leur savoir-faire la ralisation prvue. La dmarche du faire ensemble est la rgle. Elle est plus porteuse de partage et dmancipation que le transfert sec de technologie. Ce nest plus un investissement unilatral, dsincarn et technique, produit par un individu venant du nord et qui repart ds que sa prestation est acheve. Globalement, de plus en plus de jeunes se mobilisent pour ce type dexprience humaine.

    Que peut-on faire ? Cette situation a bien t perue par le lgislateur et la loi sur le Volontariat de Solidarit Internationale (23 fvrier 2005) est tombe trs propos pour dlimiter ce champ dengagement et en prciser les modalits. Une enqute datant de 2007 indique que ce sont environ 2 500 personnes qui en ont bnfici. 54 % de femmes et 46 % dhommes se sont ventils sur des fonctions de coordinateurs de programme (30 %), denseignants (17 %), danimateurs (11 %), de formateurs (4 %). Pour les actions lies aux secteurs mdical et paramdical, ce sont 13 % des postes

    pourvus ; pour celles de la logistique et de la technique, 16 %. Gographiquement, en 2005, les quatre zones les plus concernes par ces postes taient lAfrique subsaha-rienne (44 %), lAsie (23 %), lAmrique latine et les Carabes (13 %), les ocans Indien et Pacifique (9 %).

    Vivre actuellement une situation de volontaire, cest faire le choix dune mission de 24 mois. LAFVP est une des orga-nisations en France qui est habilite suivre les dispositifs de volontariat. Depuis des annes, cet organisme lac a mis en place une procdure trs prcise qui permet aux volon-taires dtre dans un rseau et de bnficier dun suivi. De la session prparant au cadre de la mission, laccompa-gnement par le dlgu du pays, des regroupements rguliers de volontaires, au stage de rinsertion lors du retour en France, lAFVP veille au parcours de chacun, garantissant ainsi un investissement optimal sur le projet.

    un enrichissement personnel indniable

    Lcoute des bilans formuls par les anciens VP (volontaires du progrs) indique bien ce quils ont vcu et ce quils retirent de cette immersion. Cest le sentiment dune exp-rience intense et profonde qui va les marquer de manire durable. Ils voquent aussi cette priode comme celle o ils ont t confronts la pauvret de masse et au caractre insupportable des disparits entre les plus nantis et les plus dmunis. Cela a galement modifi le regard quils posent sur leur pays et leur propre culture. Pour 75 % dentre eux, ils ont prolong leur volontariat par un engagement au sein dassociation dducation au dvelop-pement. Ils sont devenus moteurs de citoyennet l o ils vivent, car les tmoignages quils vhiculent modifient quelque peu la vision moyenne de leurs concitoyens sur les pays o ils ont agi, nous dit Frdrique en page 14.

    En tout tat de cause, ce ne fut pas pour eux une parenthse ou un break. Ces deux annes sont intensment perues comme une tape de vie la fois pleine douvertures mais aussi dapprentissage lhumilit et labngation. Cest une autre forme de mondialisation, mais dimension humaine celle-l ! Louverture desprit, lentraide, sont des qualits humaines que lon possde tous, tout ge. Le dveloppement actuel des jeux coopratifs, telle que linitiative dans le dpartement du Nord en page 15, tend le prouver. Et surtout, noublions pas que la coopration ce nest pas uniquement ltranger ou vers linternational. On peut aussi agir ct de chez soi comme en tmoi-gnent les expriences des pages 12-13-16.

    n Marc EpronDlgu national des Francas aux actions europennes

    et [email protected]

    Grald CarlachAssociation franaise des volontaires du progrs

    1 AFVP : www.afvp.org

    les jeunes et le refus de la misreLa Journe mondiale du refus de la misre (17 octobre), reconnue par lOrganisation des nations unies, a pour particularit dtre celle des sans voix et des sans visage. Cest en effet le jour o ces citoyens, mis lhonneur, peuvent tmoigner aux autorits et lopinion publique de leurs combats aux cts dautres qui leur sont solidaires. Partout dans le monde, pour tous ceux qui vivent sous des ponts, en bidonville ou dans des cits mprises, elle est source de fiert.En 1987, pour le premier rassemblement au Trocadro, une dalle tait grave pour rappeler que la pauvret est une violation des droits de lhomme. Son message reste dactualit. Cette fte de la rencontre est place en 2008, Paris, sous le signe de la jeunesse, en lien avec les 2es Assises de la jeunesse au conseil conomique et social. Au programme : slam, thtre-forum, batucada

    CITOYENNET

    X

    Au festival Quartier dt Rennes

    ARPEJE

    Volontaire du progrs au Cambodge. AFVP

    La notion de dveloppement local ne se conoit plus sans que les populations ou leurs reprsentants, notamment ceux dits de la socit civile (associations, syndicats), en soient lorigine et fortement impliqus dans leur ralisation.

  • le magazine des Francas n 282 12

    Depuis 1983, lassociation Enfants Rfugis du Monde (ERM) Pays de la Loire, en par-tenariat avec la ville de Rez et lARPEJ-Rez, accueille chaque t une dizaine denfants rfugis sahraouis. Cet accueil a pour objectif de leur offrir, le temps dun t, des vacances en familles daccueil, en

    centre de loisirs et en camp de vacances en compagnie de jeunes Rezens de 10-12 ans.

    Isabelle a eu loccasion daccueillir ces enfants sur des sjours de lARPEJ et de participer des rencontres nationales. Depuis elle sinvestit pour la cause sahraouie. Chaque anne, au fil des discussions avec les jeunes autour des albums photos, lide de mettre en place un projet avec ces adolescents et le peuple sahraoui sest profile. Les jeunes voulant prendre une part plus active dans cet accueil, la confection et la vente de calendriers ont t un dbut. Cela sest poursuivi par la sensibilisation de leurs copains ou parents pour tre familles daccueil durant lt.

    Paralllement, en septembre 2007, suite aux concerta-tions avec Ali Bouya (accompagnateur sahraoui en 2007), le projet Quand lOccident rencontre le dsert sest mis en place avec Chlo Piquard et Typhaine Maury, dans le cadre dun stage de fin dtude lInstitut Universitaire Technologique carrires sociales de Rennes. Il sagit dun projet de valorisation culturelle et dchange entre de jeunes Rezens et Sahraouis.

    Quand lOccident rencontre le dsert

    Bienvenue chez nous ! Cest ainsi que cinq jeunes Rezens, accompagns par lquipe du ple jeunesse des Trois moulins, travaillent depuis octobre 2007 pour prparer cet change dun mois, qui a eu lieu durant lt 2008. Laccueil du ple jeunesse sest alors transform en tente khaima (tente traditionnelle sahraouie) et les murs ont servi de support une exposition photos. Les jeunes recevaient rgulirement des informations, par le biais de lassociation ERM ou par Typhaine et Chlo, parties plusieurs semaines prparer lchange dans les camps de rfugis.

    Ce sont donc neuf jeunes sahraouis qui ont partag des moments en famille, des sorties et des loisirs, ainsi que quelques moments en centre de loisirs. Les jeunes Rezens ont aussi organis des temps danimation sur le camp o taient accueillis les enfants sahraouis.

    Cest donc dans cet esprit de vivre ensemble que le groupe a particip les 15, 16 et 17 juillet 2008 au festival Quartier dt Rennes. Leur prsence au sein du Village des Mondes avait pour objectif principal de sensibiliser le public la cause sahraouie. Les visiteurs taient chaleu-reusement accueillis dans la Khaima par les jeunes Franais et Sahraouis pour venir dcouvrir la crmonie du th, se faire tatouer des dessins traditionnels au henn, simprgner de la culture et des traditions au travers dun spectacle cr par les enfants, ou encore venir sinformer et discuter sur la cause sahraouie.

    Cette action a permis des jeunes adolescents de 13-14 ans de sinvestir durant lanne sur un projet de solidarit internationale leur mesure et de partager des moments de vacances riches dchanges, de dcouvertes, de diff-rences. Dsormais le dsert pour eux ce nest pas que du sable, mais cest aussi un espace o vivent leurs copains, un peuple qui parle arabe et espagnol, porteur dune histoire, dune culture

    n Monique LepanIsabelle Foulonneau

    ARPEJ - Rez

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    4

    Ils viennent do finalement les enfants sahraouis ? Ils vivent vraiment dans le dsert ? Comment vont-ils lcole ? Pourquoi parlent-ils espagnol ? Voici quelques-unes des questions auxquelles Isabelle Foulonneau, animatrice jeunesse, rpond rgulirement la petite bande dadolescents qui frquentent le ple jeunesse des Trois moulins Rez ().

    Enfants Rfugis du Monde, Pays de la Loire

    Cest une association loi 1901 cre en 1994. Elle accorde une importance essentielle la formation de personnel local en partenariat avec les acteurs locaux pour apporter une rponse globale aux problmes de dveloppement physique et psychologique des enfants rfugis.Dans les camps de rfugis sahraouis situs dans le sud-ouest de lAlgrie prs de Tindouf, en partenariat avec le ministre de la Sant Sahraoui, Enfants Rfugis du Monde Pays de la Loire (ERM PDL) est engag dans trois programmes.

    cole de SantUne formation dinfirmire avec un programme sur trois ans et une formation spcialise en gynco-obsttrique sur deux ans aprs lobtention du diplme dtat infirmier ont t mises en place. Cette dernire formation tant sanctionne par un diplme dtat de sage-femme. Il existe galement une formation pdagogique des enseignants sahraouis.

    Accueil des enfantsSoutenue par la ville de Rez et en collaboration avec lARPEJ, ERM PDL accueille un groupe denfants sahraouis chaque t. Leur sjour a pour objet essentiel de leur apporter des soins et de contribuer dvelopper leur intgrit psychologique en les ouvrant sur la nature.

    quipement en matrielLes dplacements des quipes sont loccasion dacheminer des matriels spcialiss prpars par les bnvoles destination des quipements de formation dans les camps.

    Tous ces projets sont raliss grce aux organismes et partenaires qui financent les programmes : lONU (Haut Commissariat aux Rfugis), la Fondation Princesse Grce de Monaco, la Refugees International Japan, le Conseil rgional des Pays de la Loire, le Conseil gnral de Loire-Atlantique, la mairie de Rez et le Secours Populaire Franais.

    Pour plus dinformations : ERM Pays de Loire 21 alle Baco 44000 Nantes

  • 1 le magazine des Francas n 282

    Lducation au dveloppement est un clairage portant sur chacune des disciplines, donnant un sens au monde daujourdhui et donnant le moyen aux enfants de comprendre leur place dans ce monde.

    Il existe de nombreuses dfinitions de lducation au dveloppement et la solidarit internationale (EAD-SI). Solidarit Laque nous nous accordons sur celle extraite des instructions pdagogiques du Bulletin Officiel de lducation nationale n 18 du 10 mai 2007.

    Lducation au dveloppement et la solidarit inter-nationale vise faire comprendre les grands dsquilibres mondiaux et encourager la rflexion sur les moyens dy remdier. Elle entend donner aux jeunes des cls pour mieux sorienter dans le monde dans lequel ils vivent et mieux analyser la multiplicit dinformations auxquelles ils sont confronts. Elle privilgie la dmarche pdagogique dans la dure et contribue ainsi faire voluer les mentalits et les comportements de chacun dans le but duvrer un monde plus solidaire. ce titre, lducation au dveloppement et la solidarit internationale est donc aussi une ducation pour le dveloppement durable.

    duquer par tape Les objectifs de Solidarit Laque sont donc dinviter les personnels de lducation, les acteurs de lducation popu-laire et civique, et ceux de la solidarit internationale, sensibiliser, informer et, terme, duquer les enfants et le grand public aux questions et problmatiques touchant la solidarit dans sa globalit et lgalit. Ces notions participent de lducation la citoyennet, lintercul-turel

    Pour cela, Solidarit Laque propose ces acteurs et publics (membres, partenaires associatifs, enseignants, animateurs, structures de lducation populaire) des dates et temps forts dinitiatives, des campagnes, des projets, des thmes de rflexion, des pistes de nature mener le citoyen sengager. Elle conoit galement des outils pdagogiques pour mieux les accompagner. On distingue couramment trois stades.

    La sensibilisation : qui na pas pour ambition de faire changer les ides ou les pratiques, tout au moins court

    terme. Son objectif est plutt damener les gens se poser les bonnes questions , sengager dans une rflexion. Linformation : qui relve dune approche plus objective, plus cognitive et transmet des informations et des explications. Lducation au dveloppement : qui est bien une approche en profondeur, ncessitant un travail de moyen long terme. Elle sapprhende avec des outils et supports, et ncessite un vrai travail pdagogique.

    Par commodit, on emploie couramment le terme dEAD-SI mme lorsque nous sommes plus dans la sensi-bilisation que dans lducation.

    et au rsultat Laction est possible tous les ges : la Rentre Solidaire avec Un cahier, un crayon parti-culirement porte en tablissements scolaires ; EducAction, en centres de vacances et de loisirs ; la campagne mondiale pour lducation dans les univer-sits ; le Partenariat ducatif de solidarit internationale (PESI) dans les instituts universitaires de formation des matres.

    Il est important de bien rflchir en amont avec les enfants et les jeunes, sur lacte de donner ou de sengager, sur les formes que peut revtir la solidarit internationale. Ces gestes ne seront alors pas que spontans et btis sur de lmotif. Ils seront des lments dune conduite rflchie. Car cest tre un citoyen clair que de participer mais avant tout de savoir et davoir os apprendre. Ces quatre exemples dinitiatives illustrent bien respectivement les divers axes de lEADSI : sensibilisation un thme, dcouverte interculturelle par le faire , plaidoyer et action concrte dchanges pdagogiques Nord/Sud.

    Toutes ces initiatives, en somme cette ducation, doivent dboucher sur un changement des mentalits et des comportements de chacun dans le but de contribuer individuellement et collectivement la construction dun monde juste, solidaire et durable. Penser global, agir local , cela pourrait tre le slogan de ce que lon nomme plus institutionnellement en France lEAD-SI, l o de nombreux collgues europens prfrent le terme d ducation globale .

    n Carole [email protected]

    Lducation au dveloppement durable et la solidarit internationalePour Solidarit Laque, organisation cre par des enseignants et compose dassociations complmentaires de lenseignement public, de mutuelles, de coopratives, de syndicats, la rflexion et laccompagnement pdagogique de nos actions de solidarit sont naturels. Promouvoir laction collective, lacte solidaire, certes mais favoriser la rflexion , faire comprendre pour bien agir est essentiel.

    solidarit laque est prsente sur

    de nombreux projets de solidarit internationale,

    dchanges Elle met galement

    en place des campagnes de mobilisation tout au

    long de lanne. Nhsitez pas aller sur

    leur site : www.solidarite-laique.asso.fr

    EN SAVOIR +

    N

  • le magazine des Francas n 282 1

    Ds lge de 16-17 ans jai eu envie de partir ltranger. Jai suivi une formation autour du dveloppement et de la solidarit internationale. En parallle, je partais en vacances en Afrique, avec mon sac sur le dos. 23 ans, aprs une formation Sciences Po Lille, trs gnraliste, et un

    DEA (Diplme dtudes approfondies) dconomie et de dveloppement, jai dsir quitter les bibliothques pour enfin travailler concrtement. Je voulais mimpliquer dans un projet sur le long terme, plutt dans un pays en voie de dveloppement, si possible en Afrique.

    Au dpart je cherchais un stage car je ne pensais pas trouver demploi salari. Trs vite je suis tombe sur les sites de volontariat, dont celui de lAFVP. En plus dtre une association laque, cest une des plus srieuses associations de volontariat, finance en partie par ltat, et proposant un encadrement sur le terrain. Ceci rassure non seulement

    les familles, mais les volontaires eux-mmes ! Comme le recrutement stale sur plusieurs mois, je suis partie en stage au Niger. Jai eu beaucoup de chance car au mme moment mest parvenue loffre de lAFVP au Niger aussi ! Ils avaient besoin dun profil gnraliste comme le mien, afin de faire le relais entre diffrents acteurs. Cest comme a que je suis devenue volontaire durant deux ans Niamey. Je travaillais sur un projet dappui aux associations de parents dlves des coles primaires.

    Des apports multiples En tant volontaire on progresse forcment. Je pense que sur le plan professionnel, avoir t deux ans dans une association connue dans le monde de la solidarit interna-tionale, cest un norme atout. Mais ce nest pas le plus important. Cest surtout dun point de vue personnel que lon remarque la diffrence. Dabord il y a ladaptabilit une culture totalement diffrente. Le volontaire doit comprendre ce quon lui dit alors que cest souvent loppos de ses habitudes. Il doit faire preuve dune grande capacit dcoute de lautre. Cest une notion fondamentale, rutilisable toute sa vie. Ensuite lautre aspect est la grande confiance en soi que lon en retire. En partant, on pense souvent dj possder ces deux qualits personnelles. Si cest effectivement le cas, elles se confirment une fois sur place.

    Durant mon volontariat, javais test la communication et cela mavait plu. Le fait davoir eu des responsabilits mavait aussi donn confiance dans mes capacits. En rentrant du Niger jai rorient mon profil professionnel.

    Convaincre les gens, promouvoir une mission, mintres-saient. Jai commenc par travailler dans une agence de communication financire. Mais je ntais pas totalement laise. Cest alors que le poste de charge de communi-cation lAFVP sest ouvert. Jai fait des pieds et des mains pour lobtenir ! Il tait essentiel pour moi de garder mon mtier tout en lexerant dans le domaine dans lequel je me sentais bien et pour lequel je pouvais apporter le plus dexprience. En effet, qui peut mieux parler du volontariat quun ancien volontaire ? Cela fait donc maintenant sept ans que je suis charge de communication lAFVP et mon poste est en constante volution.

    sengager Ce qui ma plu lors de mon dpart pour le Niger avec lAFVP, cest le ct dsintress de la mise disposition de ses comptences. Cest exactement ce que je voulais faire en devenant volontaire : fournir ce que je savais en tant que jeune diplme des personnes qui en avaient besoin. Mme si cest peu, on peut toujours offrir quelque chose. Cela me paraissait logique de mettre disposition mes aptitudes sans attendre de contreparties. Je ne cherchais pas toucher un gros salaire : pour moi ce ntait pas le bon moment. Je cherchais une exprience professionnelle et personnelle enrichissante.

    Je pense que chaque jeune devrait sengager dans le domaine quil veut et pour lequel il est le plus sensibilis. Mais cela doit se faire la condition de rester ouvert, mme aux autres causes. Il ne faut pas faire de sectarisme ou se replier. Cest aussi a la richesse de lengagement : louverture des thmatiques varies, les diverses faons de travailler et la multitude de personnes que lon rencon-tre. mon avis le volontariat est formidable car il permet de concilier les deux niveaux de nos vies : les comptences professionnelles et les envies personnelles.

    n Propos recueillis par Nadia Astruc

    Le volontaire doit comprendre ce quon lui dit alors que cest

    souvent loppos de ses habitudes.

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    . Ast

    ruc

    Partager ses comptences avec les autres

    Frdrique Williame travaille pour lAssociation franaise des volontaires du progrs (AFVP). Avant dtre en poste chez eux, elle est partie en tant que volontaire au Niger. Lengagement fait partie intgrante de sa vie et elle nous explique pourquoi.

    Volontaire du progrs Madagascar AFVP

  • 1 le magazine des Francas n 282

    rflchir sur le thme de la coopration

    Obtenir le mieux vivre ensemble ne se fait pas en restant lcart des autres. Cest savoir prendre en compte les liberts des uns et des autres et sengager mieux se comprendre. Samuser en sduquant la coopration, cest linvitation qua propose, tout au long de la semaine du jeu, lquipe de bnvoles

    et de salaris des Francas du Nord, en impliquant des parte-naires et des parents. Jeu de loie, atelier de srigraphie, jeux, fresque, quiz, jeux de mots, tout tait fait dans linter-dpendance, entre joueurs. Le but tait bien de sentraider pour raliser un objectif commun : tre avec lautre et non pas tre contre lautre .

    samuser tout en apprenant le sens du mot cooprer

    Le principe des jeux coopratifs repose sur la poursuite dun objectif de groupe qui ne pourra tre ralis que par lentraide et la solidarit entre les joueurs. En somme, le dfi propos ncessite la mobilisation de chacun et la concertation de tous. Il ne sagit pas de gagner sur ladversaire mais de faire quipe et cause commune pour gagner ensemble ou perdre ensemble si lquipe sest mal organise. La coop-ration cre dans le groupe une atmosphre de confiance o chacun peut apprendre sexprimer, dfendre son point de vue avec assurance. Si cooprer cest construire ensemble , laction collective nest pas pour autant une simple addition des actions individuelles ! Cest par le dialogue et la ngo-ciation quil est possible de trouver ensemble la meilleure faon de jouer.

    Les jeux coopratifs allient plaisir de jouer et valeur ducative pour mettre hors jeu la violence. En effet il est important dapprendre perdre. On peut gagner sans craser lautre et perdre sans haine. Cela ncessite un dve-loppement de la personnalit, de lautonomie, pour tre capable de faire des choix plus libres et plus constructifs. Le but de lducation (ex ducere qui signifie conduire

    Cooprer pour jouer, cooprer pour vivre ensemble

    Lors de la Fte du jeu, le 1 mai 2008 dans le quartier Lille Sud, les Francas du Nord ont mis laccent sur la coopration. Dune journe une semaine de jeux coopratifs dans les coles, lobjectif tait de mieux cooprer pour mieux se comprendre afin de mieux vivre ensemble.

    lextrieur de la famille) est bien dapprendre se situer par soi-mme pour, peu peu, avoir moins besoin de se comparer aux autres.

    Lducation la coopration nest pas seulement lie la russite du jeu, mais aussi lenvironnement dans lequel il se droule. Les jeux coopratifs stimulent les aptitudes ngocier et rveillent en chacun la crativit. Ces jeux

    sadressent toutes les catgories dges partir de trois ans ; les plus petits participent part entire, au mme titre que les plus grands.

    mise en pratique Les enfants, les parents et lquipe des Francas avaient prpar en amont la rencontre. Cela stait fait, dans leur classe, en rflchissant sur les termes de comptitions, en sinterrogeant sur des notions de faire ensemble, vivre ensemble, sur la solidarit, lgalit et lquit. Ils ont aussi confectionn des affiches sur des variations du mot cooprer. Elles ont toutes t exposes le samedi de la Fte du jeu.

    Un partenariat russi avec les diffrents acteurs du territoire, centres de loisirs municipaux et associatifs, les coles et les collges du quartier, ainsi que les familles. Un partenariat qui nous permet, aux Francas, de donner une dimension citoyenne du jeu coopratif et de ses enjeux dans une socit o lindividualisme semble prendre le pas !

    n Meriem [email protected]

    Le principe des jeux coopratifs repose sur la poursuite dun objectif de

    groupe qui ne pourra tre ralis que par lentraide et la solidarit entre les joueurs.

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  • Il y a dabord ceux qui agissent tout prs de chez eux, qui viennent en aide aux plus jeunes ou aux exclus du systme. Activits de loisirs pour enfants avec autisme (ALEPA 1) Poitiers, des tudiants poitevins proposent des activits adaptes ces enfants. Aprs dix ans de fonction-nement, lALEPA a mme diversifi ses services

    et dvelopp ses capacits daccueil. Dsormais pourvue dun centre daccueil baptis clat de bulles , lassociation ouvre aussi ses portes aux adultes. Les week-ends de dtente et de dcouverte se sont multiplis grce limpli-cation des tudiants, toujours plus nombreux se lancer dans laventure. Ils paulent, et donnent confiance ces enfants qui connaissent parfois, lors de ces temps privilgis, leurs premiers moments hors du cercle familial. LALEPA est ainsi devenue un appui essentiel pour les familles qui peuvent galement compter sur leur plate-forme garde denfant ! Dautres associations choisissent quant elles de dpas-ser les clivages sociaux et sinvestissent dans les quartiers dfavoriss. Ainsi lassociation StartISC 2, cre au sein de lInstitut suprieur de commerce, va apporter un coup de pouce aux jeunes des Zones dducation prioritaire (ZEP). Appui mthodologique, transfert de comptences, accom-pagnement de projets Les tudiants de StartISC ne cessent dimaginer de nouveaux moyens pour favoriser les changes avec ces jeunes marginaliss dans les quartiers. Cette anne, ils ont mme lanc un nouveau concours baptis Duo gagnant . Loccasion pour de jeunes lycens dtre mis en avant pour leur engagement associatif, men de front avec un parcours scolaire mritant. Imaginatifs et solidaires, les jeunes de StartISC ont aussi lanc Banlieue pro . Il sagit dun projet dappui et de conseil aux jeunes des cits. Les ponts ne sont finalement pas si longs construire

    lheure de linternational Certains tudiants mettent tout en uvre pour accueillir leurs homologues trangers venus tudier dans leur ville. Dans le rseau Animafac, nombreuses sont les associations qui organisent manifestations de bienvenue, cafs polyglottes, week-end dcouverte, parrainages, conseils pour les tudes

    le magazine des Francas n 282 1

    S

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    isc

    Individualistes les jeunes ?

    Cest ce que pensent souvent tort leurs ans

    Pourtant ils ne cessent de prouver leur attachement

    aux valeurs de solidarit et dengagement dans la socit. Pour preuves, les associationstudiantes qui

    agissent partout en France. travers

    la diversit des thmatiques

    investies et limplication

    de tous ces jeunes bnvoles, a bouge dans les quartiers,

    dans les campagnes et linternational

    et apprentissage du franais Le temps dune anne, ou parfois plus, les jeunes de lassociation Autour du monde rpondent prsents ds larrive la gare de Nantes ! Rien nest nglig pour rserver le meilleur accueil ces htes venus des quatre coins de la plante. De soires festives en sorties patrimoine, parions que, pour ces globe-trotters, les tudes seront plus enrichissantes que prvues ! Et pour les Nantais, linterculturalit est au bout de la rue !

    Mais si lengagement et la solidarit se vivent localement, beaucoup de jeunes associatifs les dclinent linternational. Nombreux sont ceux qui sinvestissent dans lhumanitaire et la solidarit internationale. Lassociation Voix Libres existait dj Strasbourg mais sa dclinaison tudiante est toute rcente. Parce quil est souvent plus ais de se comprendre entre jeunes, les tudiants de lassociation Voix libres voulaient pauler de jeunes boliviens et crer ainsi des passerelles internationales, un langage commun. Et cest ce quils ont fait ! En France, ces jeunes sensibilisent et multiplient les ventes dartisanat bolivien, selon, bien sr, les critres du commerce quitable ! Ils appuient ainsi financirement leurs projets coups de cur, ports par des jeunes en Bolivie.

    Festivals, carnavals, campagnes pour la scurit routire, concerts au profit dun projet humanitaire, dbats, forums ou confrences, les associations tudiantes sont impression-nantes de dynamisme et rivalisent dimagination pour offrir des manifestations de qualit, sinvestir dans la socit et prouver leur attachement aux valeurs de gnrosit et daltruisme. Avec enthousiasme et nergie, elles sont de vrais laboratoires. Pour faire le plein dinitiatives, allez vite les dcouvrir !

    n Anne LhriauANIMAFAC

    [email protected]

    1 ALEPA : http://alepa86.free.fr/alepa86/2 StartISC : www.startisc.com

    Les jeunes en mouvement

    Les associations tudiantes sont

    impressionnantes de dynamisme et rivalisent

    dimagination pour offrir des manifestations de qualit, sinvestir dans la socit et prouver leur attachement aux valeurs de gnrosit et daltruisme.

    ALEPA

  • on en pArle encore !

    Gepeto Village

    Besoin dides pour renouveler votre stock de jouets et de jeux ? Volont de le faire en privilgiant les matriaux de bonne qualit et les supports incitant au respect de lautre et la pratique calme ? Pas de problme, le site Gepeto Village est fait pour vous. Explications

    Cette rfrence sur Internet prsente une gamme de jeux et de jouets au posi-tionnement non-violent favorisant les changes. Passionn de jeux de socit et de casse-tte, le crateur de ce site ne slectionne que des jouets et jeux non-violents. Pour lui, ils permettent de mettre en veil les enfants et leurs ans. travers ses choix, ils tentent de rester

    fidle ses idaux. Sa ligne de conduite vise combattre les super-hros jetables aux stratgies

    marketing labores, proposs par les grands magasins . Pour lui, ce ne sont pas les seuls qui puissent panouir nos enfants ! .

    Que choisir ? Les jeux traditionnels que lon dcouvre sur le site sont le plus souvent en bois, simples et respectueux des normes de scurit. Ils favorisent les rapports intergnrationnels et sensibilisent aux matriaux nobles et durables. Entre les jeux dveil, de construction, de socit, de stratgie, les jeux de rles, ceux coopratifs, les voitures pdales, les poupes, mais aussi les peluches, les chevaliers et les princesses tous les ges seront combls ! Prcisons quune rubrique est spcia-lement ddie aux adultes et offre des ides allant des casse-tte aux jeux dchecs en passant par les jeux de cartes ou mcaniques. Et pour les plus curieux, des crations originales et des travaux dartisans sont galement en ligne.

    Si vous tes connaisseur, sachez que Gepeto Village ne distribue pas moins de quatre-vingts marques de jouets et de jeux parmi lesquelles : Vilac, Trudi, Bois Plaisir, Kapla, Graines de bois, Bamboo, Artisabois, Eliott, Gigamic, Guy Jeandel, Bass & Bass, Juratoys, Guillermo Forchino, Carrom

    Les commandes peuvent se faire directement sur le site ou par tlphone. Pour plus dinformations : www.gepetovillage.com

    1 le magazine des Francas n 282

    Lducation pour changer le monde !

    aprs lalimentation et lindustrie textile, Timo sintresse la situation actuelle de lducation dans le monde. Lorsquil dcouvre

    que 72 millions denfants dans le monde nont pas accs lducation, que 60 % sont des filles, que plus de 200 millions denfants travaillent, et que 774 millions dadultes sont analphabtes, il nen croit pas ses oreilles ! Dsireux de se rendre compte par lui-mme, il prend son carnet de voyage, ses crayons et son appareil photo et part en Inde. En rencontrant des familles, des enfants et des associations, il prend conscience de lampleur de la tche accomplir pour offrir tout le monde, la chance daller lcole. Et surtout, il comprend le formidable pouvoir de lducation celui de changer le monde !Et si lducation changeait le monde ! ditions Elka partir de 9 ans 11,50 e Pour chaque livre achet, 1 e est revers Aide et Action, association de dveloppement uvrant dans le domaine de lducation.

    ne plus apprhender lhpital

    la srie Urgences parodie pour correspondre aux 3-6 ans ? Des animaux rigolos en guise de hros ? Cest ce qua dcid de raliser Pascal Le Ntre. Les quatre DVD dHpital Hilltop ont pour vocation de montrer lhpital dun point de vue diffrent aux petits. Entre un chien mdecin chef, une chatte infirmire, une tortue anesthsiste, une hippopotame chirurgienne et des ours ambu-lanciers, les enfants sont familiariss avec lunivers trs spcial dun service durgence. Chaque DVD regroupe dix pisodes permettant de raconter aux plus jeunes la vie lhpital afin quils nen aient plus peur.Hpital Hilltop Folimage 100 minutes ds 3 ans 12,99 e le DVD e

    la scurit avant tout

    i l y a quelques mois, la MAIF mettait en ligne un nouveau kit pdagogique constitu de modules de prparation de lAttestation scolaire de scurit routire (ASSR), niveau 1 et 2. Pour rappel, depuis 1993, lASSR fait partie intgrante de lenseignement obligatoire au collge. Ce kit a t spcialement conu pour aider et accompagner les enseignants et les ducateurs dans la prparation des jeunes lASSR, tout en leur permettant de sensibiliser les jeunes aux notions de risques et de scurit routire. Sil est effectivement indispensable de les former aux rgles de bonne conduite, il faut surtout leur faire prendre conscience des multiples facteurs qui entrent en jeu lors daccidents de la route. Accessible gratuitement pour les socitaires, ce kit propose des ressources et des tudes de cas concrets.www.maif.fr/asp

    attention les oreilles !

    une collection dalbums CD qui sappelle Tintamarre, cela augure du bon Avec dj trois albums (Copains comme cochons, Monstres tue-tte, Cest de famille), le concept est simple : un auteur-compositeur-interprte nous invite dcouvrir toute la richesse de son univers textuel et musical pour enfants. chaque fois, quatorze chansons mettent lac-cent sur la qualit littraire des textes et sur loriginalit des musiques. Que ce soit des musiques lectroniques, ou des instruments exotiques, des textes humoristiques ou potiques, les enfants et les ducateurs ne pourront pas rester indiffrents. Cela promet des moments trs anims !collection tintamarreditions Milan ds 6 ans 24 x 24 cm 40 pages tiroir CD 19,90 e

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    fonction du contexte et de la ralit de la Guine. Lducation populaire a sa place dans notre pays : les lites ne se trouvent pas qu lcole ; ils peuvent tre forms par leurs actions dans un mouvement associatif. Le fait dappar-tenir une association dveloppe le sens critique, permet de regarder autour de soi, motive aller de lavant et se perfectionner, changer. Si je suis venu au Forum cest pour partager des expriences, trouver une dynamique collective, crer des partenariats.

    Pour la Coopration Atlantique-Guine 44, cest AlphaOumarKebe qui prend la parole. Je suis entr dans lassociation depuis fvrier 2007. Jai dcid de mengager par rapport au contexte gnral du pays. Lducation est un dfi pour tous les Guinens : nombre denfants, conditions denseignement. Cest pourquoi, par le biais de lasso-ciation, jespre mimpliquer et faire de mon mieux pour mon pays et le dveloppement de lducation.

    Jai envie de montrer aux enfants comment a se passe ailleurs, les du-quer lenvironnement Le mtier danimateur nest pas valoris en Guine. Je suis venu au Forum pour apprendre, trouver des ressources, observer ce qui se fait ici et ladapter chez moi. n

    Trois continents, trois pays,neuf tmoignages

    Des vingt-trois dlgations trangres au Forum duquer pour demain , toutes nont pu tre rencontres. Dcouvrons les actions et motivations des reprsentants de la Guine Conakry, du Prou et du Portugal.Propos recueillis par Nadia Astruc

    cIToYens Du monDe

    Guine Conakry

    fode-Mamadou Keyraappartient la Coordination prfectorale des associa-tions de jeunesse (CAJEJ) de Kindia, structure denca-drement, dappui et dorientation de jeunes.

    La jeunesse est un enjeu majeur pour le dveloppement du pays. Elle est trs marginalise dans les actions de dveloppement alors quelle est fortement concerne. Le but de lassociation est de ne pas laisser les jeunes voluer seuls. Concrtement nous leur permettons de se regrouper en associations, nous appuyons leurs initiatives, nous rpertorions leurs besoins de formation, nous les respon-sabilisons Nous leur donnons de lespoir. Je suis venu au Forum pour favoriser de nouvelles dmarches dchange et prenniser ce qui est dj en place avec Nantes (Congrs 2004 -NDLR). Jai aussi envie de dcouvrir de nouvelles pratiques dans lanimation et la formation, davoir des rponses mes questions. Jai besoin doutils et dappuis techniques pour continuer travailler. Ce Forum sinscrit donc dans nos besoins et la ralit de notre pays.

    AlphaAbdoulayeDiallo reprsente le rseau Afrique jeunesse (RAJ). RAJ est n de lengagement indivi-duel et collectif de plusieurs jeunes en

    Prou

    17 ans, AnnaCarpioLopez est animatrice volontaire depuis deux ans Villa el Salvador, dans une organisation populaire de jeunes : la Casa Alternativa Joven. Ce sont les jeunes qui organisent et qui participent la vie de lorgani-sation. Notre ville a t construite sur le dsert il y a 37 ans. Elle est un peu un symbole de lorganisation du peuple par le peuple. Mais aujourdhui il y a beaucoup de violence et de manipulations financires. Avec laide de lassociation nous rappelons aux gens leur histoire, nous faisons revivre

    Lducation populaire a sa

    place dans notre pays : les lites ne se trouvent

    pas qu lcole.

    De gauche droite : Fode-Mamadou Keyra, Alpha Abdoulaye Diallo, Alpha Oumar Kebe

    De gauche droite :

    Anna Carpio Lopez,

    lizabeth Nargas Garcia,

    Isaac Ortiz

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    nos racines en remettant en mmoire la faon dont la ville et ses habitants se sont construits. Jai envie doffrir quelque chose de meilleur mon pays sans me laisser influencer par largent. Tous les jours je fais passer aux jeunes lide quils sont capables dagir et que cest eux de changer leur envi-ronnement, de se regrouper pour une cause. En venant ici je ne pensais pas quen France il y avait des gens qui dfendaient lducation populaire. Ce nest pas limage que javais de ce pays. Je repartirai avec plus de connaissances.

    lizabethNargasGarcia est anima-trice pour la mairie. Je suis convaincue que grce au travail que je fais je peux impliquer plus de jeunes sur le dveloppement de Villa. Il y a plus de 50 % des moins de 30 ans qui sont au chmage et lducation cotant chre, il y a un grand taux dillettrisme. Je souhaite faire un peu baisser la violence des jeunes. En tant quanimatrice je veux les aider se mobiliser pour des actions positives, leur transmettre mon exprience pour quils puissent construire davantage, quils sentent que ce quils font est bien et que a aide la communaut entire. Grce ce Forum, mes projets sont renforcs. Le fait de se confronter diffrentes ralits est important : cela donne des ides et des motivations.

    IsaacOrtiz, 24 ans, est aussi anima-teur Villa. Nos parents et grands-parents ont construit Villa par lducation popu-laire mais a se perd aujourdhui. En tant que jeune jai besoin de croire que la socit et lenvironnement quils ont fait peuvent tre changs et adapts la socit actuelle. Notre gnration reoit de toutes les parties du monde ; lducation populaire est donc le meilleur chemin pour un bon dveloppement. Le Forum me fait voir dautres expriences. Cest aux jeunes comme moi de creuser un nouveau chemin. En voyant dautres pays le faire, je sais que cest possible et cela me motive continuer. Il faut sengager sinon il ne se passera rien. n

    Portugal

    trois animateurs reprsen-taient lAssociaao para a promoao cultural da criana e jovens (APCC) : HelenaChamorro, 22 ans, JorgeOliveira, 29 ans et CatarinaFrois, 29 ans.

    Helena : Jai toujours voulu tre animatrice. Jai dailleurs une licence danimation socioculturelle. Jai intgr lassociation aprs avoir suivi une formation danimatrice en camp de vacances. Jai ensuite men des activits et des actions sur des thmes varis, pour lintgration des jeunes dans la socit. Jespre trouver au Forum de nouvelles connaissances et exemples dexpriences manant de ralits et de contextes diffrents. Il y a beaucoup dinformations donc il va srement falloir du temps pour tout digrer !

    Jorge: Jai connu lassociation suite une formation pour animer des camps de vacances. Jai intgr lassociation car ses buts rejoignent mes objectifs personnels : promouvoir la citoyennet, galit des droits, participation active, intgration. Il y a toujours un aspect ducatif dans ce que nous faisons et tout est conu pour allier le ludique et le pdagogique. Les thmes traits dans le Forum font sens par rapport ma profession. Cela mouvre dautres ralits o lanimation est plus volue quau Portugal.

    Catarina : Aprs ma licence en animation et production artistique je voulais essayer les camps de vacances. Ce qui ma plu avec lAPCC cest la dimension pdagogique et la prise en compte des enfants, comme des animateurs. Une des actions de lAPCC qui me motive est lintgration des jeunes par lart. Je dveloppe des activits en partenariat avec la mairie mais ces collectivits fonctionnent diffremment par rapport la France : elles ne sont pas autonomes financi-rement ni pour les dcisions. Je me positionne donc comme un interm-diaire. Avec le Forum jespre trouver de nouvelles lumires sur mon chemin professionnel ou au moins les inter-rupteurs ! n

    Avec le Forum jespre trouver

    de nouvelles lumires sur mon chemin professionnel ou au moins les interrupteurs.

    De haut en bas : Helena Chamorro, Jorge Oliveira, Catarina Frois

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  • Zooms sur Vous

    450 enfants pour lavenir de la Terre partir de lexposition itinrante Avenir de la terre, les ds sont-ils jets ? , labellise anne de la plante Terre et coralise par Planetobserver et Vulcania, les Francas ont mis en place un aprs-midi ludique en direction des enfants de la ville de Clermont-Ferrand. Le but : les sensibiliser aux problmatiques de lenvironnement.

    la ville de Clermont-Ferrand est vraiment tourne vers les problmatiques de socit. Aprs des animations autour de lanne polaire, cest nouveau sur des problmatiques environnementales quelle a choisi de sensibiliser lensemble des citoyens. Lexposition permet tous davoir une premire approche des enjeux environnementaux, cruciaux pour lavenir de notre plante. Avec un magnifique planisphre, il est possible de faire le tour du monde en moins de cinq minutes et de dcouvrir la plante vue de lespace. Les visiteurs peuvent mme marcher entirement sur la ville de Clermont-Ferrand et en mesurer la surface. Mais hlas, rien de rassurant ne ressort des crits scientifiques pour lavenir de notre Terre

    Pour les Francas du Puy-de-Dme, ce fut loccasion dune opration visant rassembler des publics jeunes autour de ces problmatiques. Un jeu a donc t cr. Coralis par les Francas et des

    animateurs de la ville de Clermont-Ferrand, il a permis aux enfants de se reprer sur le planisphre de 1 000 m2 et de comprendre les enjeux environne-mentaux daujourdhui pour laisser une Terre dans un bon tat. Ce sont soixante-huit questions de reprage spatial travers le monde, de comprhension des enjeux de socit pour essayer de prserver un espace environnemental peu prs correct, qui ont offert ces enfants, gs de 6 12 ans, un aprs-midi trs ducatif au centre-ville. Pour le bon droulement du jeu, ce fut loccasion de mobiliser une vingtaine danimateurs et de directeurs daccueil de loisirs, et pour laccompagne-ment des enfants sur le jeu, une trentaine dautres.

    Un jeu haut en couleurs

    Quel est le plus haut volcan dEurope ? Donner le nom de deux satellites dobservation de la Terre ? De quelles annes datent les deux photos comparatives ? Un lac temporaire est en photo ; dans quel pays le trouve-t-on ? Voici quelques-unes questions qui taient poses aux enfants. Pour y rpondre, il ntait pas ncessaire de prendre lencyclopdie ! Il suffisait daller sur le planisphre, de sy reprer et de lire les lments crits sur chacun des quinze cubes qui compltaient lexposition. Aprs une heure de jeu parcourir le monde grce aux questions, chaque enfant tait invit laisser son empreinte. Chacun est reparti enchant, fatigu davoir parcouru autant de kilomtres en aussi peu de temps, et heureux davoir appris tant de choses sur le sujet du changement climatique.

    Aprs une escale pendant la priode estivale Vulcania, cette exposition partira dans quinze villes de la mtropole. Les Francas peuvent mettre disposition le jeu ralis par les animateurs. Quelques adaptations locales seront ncessaires car certaines questions ont t labores autour du reprage spatial. Sinon quattendez-vous pour vous lancer ? Sensibiliser les enfants aux problmes de socit tout en jouant cest possible !

    n Les Francas du Puy-de-Dme8, rue Jean-LOlagne 63000 Clermont-Ferrand

    Tl. : 04 73 93 89 71E-mail : [email protected]

    PUY-DE-DME

    le magazine des Francas n 282 20

  • 21 le magazine des Francas n 282

    ARIGE

    Un journal par et pour les enfants

    Le quatrime numro de La terre enfance vient de sortir. Ce semestriel, ralis par des enfants de 6 14 ans dans le cadre de leurs centres de loisirs, dcoule du projet Culture et Mdias (radio, journal, culture).Suite la mise en place de formations avec un journaliste pour les animateurs intresss, des articles et journaux locaux ont vu le jour. Le premier journal collectif a suivi en avril 2007 : 2 000 exemplaires sont diffuss chaque numro dans tous les centres de loisirs grce au soutien du programme europen Leader+ et de la direction dpar-tementale de la jeunesse et des sports de lArige. Chaque semestre, un groupe denfants est runi pour choisir, parmi les articles raliss dans les centres de loisirs des cinq territoires impliqus, ceux qui figureront dans le journal. Puis ils dcoupent et collent les articles pour aboutir la maquette du journal. Une trs bonne faon de dcouvrir les rouages dun journal et de sintresser ce mdia !les Francas de larige13, rue du Lieutenant Paul-Delpech09000 FoixTl. : 05 61 65 45 05Mail : [email protected]

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    Succs absolu !

    Avec plus de 550 personnes, la seconde dition du Festibal a t organise par les Francas de la Manche en collaboration avec la ville dEqueurdreville-Hainneville et lassociation Cjeune, le samedi 26 janvier lAgora.Au programme : stands de maquillages, activits de bricolage Une fois que tout le monde fut prt chanter et se dhancher, cinq musiciens sont arrivs pour un concert alternatif, ambiance rock, qui a plu aux tout petits comme aux plus grands. Aprs une heure de musique bondissante, tous ont pu dguster la galette des rois prpare et servie par les ptissiers de la ville eux-mmes ! Une fois le goter termin, la salle de lAgora sest transforme en une immense piste de danse anime par un DJ.Entre le bal ddi aux 3-12 ans et le concert priv des Farfadas, les enfants ont une nou-velle fois connu leuphorie ! Rendez-vous lanne prochaine pour le Festibal 3 !les Francas de la manche27, route de Villedieur BP 55350003 Saint-L CedexTl. : 02 33 57 07 53E-mail : [email protected]

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    Lpope des Macria-Juniors

    Un partenariat entre le centre de loisirs Accueil et loisirs, et lespace jeunes Macriado de la Mzire (Ille-et-Vilaine) a permis dix jeunes de 8 12 ans, de participer pour la premire fois aux Trophes robotiques organises par Plante Sciences. Les objectifs taient de dcouvrir des activits techniques et scien-tifiques, favoriser les changes entre le centre de loisirs et lespace jeunes, impliquer les parents dans les projets.Grce son fair-play et son esprit dquipe, Macria-juniors a t dsign pour participer la finale nationale. Il sagissait de lquipe la plus jeune, issue des slections du concours rgional, et la seule reprsentante de lIlle-et-Vilaine. Accompagne et encourage par des parents et amis, lquipe a t classe 47e sur 64 quipes.Ce projet sera trs certainement reconduit lanne prochaine au regard du bilan trs positif, fdrateur dune dynamique entre les deux structures et dune participation des parents.

    les Francas dille-et-vilaineCentre Alain-Savary187, rue de Chtillon BP 40 10135201 Rennes Cedex 2Tl. : 02 38 54 50 25Mail : [email protected]

    ILLE-ET-VILAINE

    Prendre du plaisir

    Pour lt 2008, les Francas de Belfort ont dcid de raffirmer limportance du jeu dans lducation. La dimension ludique des centres de loisirs ne doit pas tre laisse de ct. Les enfants doivent prendre du plaisir pendant les vacances et le jeu est un moteur inpuisable pour la dcouverte, lappropriation de connais-sances, le dveloppement de comptences et la rencontre avec les autres. Dans cette optique, de nombreuses activits ont t proposes tout au long des mois de juillet et aot dans les diffrents centres du Territoire de Belfort, dont le festival Mmes en scne (spectacles de comdiens et denfants, rencontres ateliers), le Passeport vacances pour les 11-16 ans (choix des jeunes tous les matins entre des activits sportives, culturelles ou de nouvelles technologies), les jeux olympiques Delle rassemblant plusieurs centresles Francas du territoire de belfort 17, rue Michelet 90000 BelfortTl. : 03 84 21 10 22Mail : [email protected]

    TERRITOIRE DE BELFORT

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  • e portail de lInstitut national de la jeunesse et de lduca-tion populaire (INJEP) donne accs une multitude dinfor-mations destination des

    jeunes et des moins jeunes. Ds la premire page, un lien propose laccs direct au site du ministre de la Sant, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, et ceux du Comit national des associations de jeunesse et dducation populaire (CNAJEP) et de Associations, mode demploi, Il se veut tre un carrefour entre des contenus dorigine publique et associative, ainsi quun espace de dialogue neutre entre les associations . Son but est de valoriser les contenus associatifs pour