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p. 4 QUESTIONS DE PRINCIPE Jean-Philippe Restoueix p. 22 POINTS DE VUE La parole à… acteur d’un monde à hauteur d’Homme n°297 avril juin 2012

Camaraderie n°297

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p. 4 Questions de principe Jean-Philippe Restoueixp. 22 points de vue La parole à…

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n°297avril juin2012

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INITIATIVES 2e édition, cap sur Toulouse !

QUESTIoNS dE prINcIpE L’éducation, un enjeu pour le monde.

pArolES dE pIoNNIErS Maria et André Couillens. 1945 : création des Francas de Toulouse

dES cléS poUr comprENdrE Forum Éduquer pour demain. Toulouse 2012

WEb ToUr Forum Toulouse 2012. TIC en stock.

oN EN pArlE ENcorE !

cIToyENS dU moNdE Rencontre et dialogue.

poINTS dE VUE croISéS

porTrAIT David Eloy. « Penser les médias autrement. »

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soMMAire

Directeur de la publication : : Didier Jacquemain ([email protected]) – Animatrice de la rédaction : Sandra Minette ([email protected]) – Ont contribué aux rubriques générales : Amélie Le Formal, Sandra Minette, Hervé Prévost, Mathilde Tissot – Maquette : Chromatiques – 47/49, avenue du Docteur Arnold-Netter – 75012 Paris – www.chromatiques.fr – Impression : Paton Imprimeur – 71, avenue du Maréchal-Leclerc – 10120 Saint-André-les-Vergers – Les Francas : 10-14, rue Tolain – 75980 Paris Cedex 20 – Tél. : 01 44 64 21 53 –

Fax : 01 44 64 21 11 – Camaraderie n° 297 – avril-juin 2012 – Trimestriel – Abonnement : 4 n°/an : 7,62 n – Commission paritaire n° 1014 G 79149 – ISSN n° 0397-5266 – www.francas.asso.fr

2 000personnes engagées dans l’action éducative locale réunies quatre jours pour réfléchir, débattre, présenter leurs projets et actions… Quelle belle illustration du

dynamisme de notre Mouvement !

Parents, jeunes, enseignants, animateurs, responsables locaux, élus, techniciens… tous peuvent se ressourcer avec les trois conférences, construire leur engagement dans les 34 ateliers, échanger et partager autour des 250 agoras projets illustrant la richesse des initiatives locales, mais aussi découvrir la Ville rose.

À l’heure où le gouvernement affiche l’Éducation Populaire dans l’intitulé d’un ministère, le Forum Éduquer pour demain est l’opportunité de faire valoir l’Enfance et son Éducation comme une cause essentielle, mobilisatrice du plus grand nombre.

Et surtout, en considérant le caractère global de l’Éducation, faire reconnaître l’apport éducatif significatif du temps libre et des loisirs collectifs.

C’est dans cette perspective, qui guide la mobilisation de notre Mouvement depuis sa création, que nous situons notre contribution aux politiques éducatives qui vont se mettre en œuvre.

C’est sur cette perspective que les participants du Forum se mobiliseront au retour sur leur territoire.

n La rédaction

Édito

n°297avril juin2012

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Chacun est libre de se ressourcer et de participer à des conférences portant sur des thématiques sociétales. De témoi-gner et partager au sein des agoras projets qui valorisent les initiatives locales. Ou encore de débattre et construire son engagement au cours des ateliers thématiques animés par des intervenants spécialistes… Ponctué de festivités, ce Forum érige la convivialité en maîtresse de cérémonie.

Un coup de projecteur est mis sur les actions éducatives, le patrimoine et la culture de la ville de Toulouse et son agglomération, le département de la Haute-Garonne et la région Midi-Pyrénées.

Sur quatre jours, 2 000 personnes engagées pour l’éducation, l’avenir et l’épanouissement de tous les enfants et des jeunes,

participent à l’événement : des parents, des enseignants, des militants associa-tifs, des jeunes, des professionnels de l’animation, des élus… vous !

En période post-présidentielle, le moment est au rassemblement pour (ré)affirmer l’importance du temps libre dans l’éducation, agir en faveur de la participation de tous à l’éducation, réfléchir collectivement pour proposer de nouvelles orientations et donner du sens au développement de l’action éducative.

initiAtives

Après le succès du premier Forum Éduquer pour demain qui s’est tenu à Tours en 2008, la deuxième édition met cette fois-ci le cap vers Toulouse ! Les Francas et leurs partenaires, français comme étrangers, s’y retrouvent du 29 juin au 2 juillet pour investir divers lieux emblématiques de la ville et inscrire cet événement comme un rendez-vous phare pour les citoyens acteurs de l’éducation. L’occasion de poursuivre la dynamique amorcée à Tours et de faire résonner, quatre ans après, l’appel du XXIe siècle pour l’éducation.

2e éditioncap sur Toulouse !

Ce Forum se veut créateur d’une dyna-mique d’échanges, de mutualisation, de confrontation, de formation et d’innovation entre les acteurs éducatifs et les territoires.

Aux Francas, l’éducation est en mouvement

et ouvre les frontièresDans le cadre d’une implication dans

les domaines de l’éducation à l’inter-culturalité, à la solidarité et au codéve-loppement, les Francas ont invité une soixantaine de délégations étrangères venues d’Europe, d’Afrique, d’Amérique du Nord et des Caraïbes. Elles apportent leur regard sur l’éducation et témoignent de leurs actions pour ensemble élargir ces perspectives à l’échelle mondiale. Dans une volonté de réciprocité et grâce à un système de parrainage avec une association départementale Francas, chacune d’elle a la possibilité, en amont ou en aval du Forum, de participer et de contribuer à des activités éducatives sur le territoire d’accueil.

Faire échoLe Forum est l’occasion de s’imprégner

de la dynamique collective nationale et internationale Francas et de mieux percevoir la globalité du projet. Il offre également l’opportunité de renforcer la visibilité des Francas dans l’espace public et dans le paysage institutionnel.

n Mathilde Tissot

Partenaires financiers

et d’action

Partenaires institutionnels

Partenaires de l’action

internationale

Soutiens et contributions

au Forum

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des guerres de l’ex-Yougoslavie et la résurgence des thèses extrémistes. Aurions-nous la mémoire courte ?

Mais regardons les choses de manière plus positive. Nous sommes aujourd’hui le troisième ensemble géographique du monde avec la Chine et l’Inde : un camaïeu culturel d’une densité extraor-dinaire ! Nous sommes aussi dans un espace d’Etat de droit qui tente de faire vivre des valeurs et des principes (démo-cratie, droits de l’Homme…). L’Europe est un lieu avec une des plus grandes diversité de personnes éduquées et qualifiées. Il ne faut pas gommer cette diversité culturelle : nous devons vivre avec des valeurs, pas des contraintes !

Au regard de ce qui se passe sur la planète, l’Europe est une force. D’abord parce qu’elle est un espace de paix, un espace démocratique et apaisé. Hormis les Balkans, nous connaissons actuelle-ment la plus longue période de paix depuis plusieurs siècles (60 ans).

Puis, l’Europe est un espace des intelligences appliquées : nous misons sur le capital humain pour relever les

Dialogue entre Jean-Philippe Restoueix, administrateur au Conseil de l’Europe au sein de la direction de l’Éducation et conférencier au Forum, et Marc Épron, délégué national en charge de l’Europe et l’international.

L’éducation, un enjeu pour le monde

Jean-philippe restoueix : En quoi un engagement

associatif contribue à l’éducation globale ?

marc épron : Les termes éducation globale constituent une expression complexe !

Elle indique une appréciation : celle des nécessaires articulations entre les différentes influences qui s’exercent sur la personne. Il est peut-être commode de segmenter les domaines d’appren-tissage, mais l’être humain n’est pas un meuble où s’emboîtent des cases bien remplies les unes à côté des autres !

L’engagement associatif est une forme d’appel à toutes les capacités et les ressources d’une personne. Cela la contraint à mobiliser ses capacités d’attention pour appréhender le contexte, l’objet et les mises en forme pour l’action. Cela l’oblige à se décen-trer de sa propre logique pour saisir celle des autres protagonistes avec lesquels elle va œuvrer. Cela la contraint aussi à une part d’adaptation pour rentrer dans une dynamique d’action. Enfin, cela l’enrichit car elle a ainsi élargi ses percep-tions et sa manière d’agir, ses façons de concevoir. Elle a subi des influences comme elle a agi et transformé ce sur quoi elle est intervenue. L’engagement associatif initie une dynamique de transformation individuelle, sociale et collective.

L’engagement associatif, c’est aussi un double apprentissage de la liberté. C’est l’individu qui détermine là où il veut s’engager. C’est lui qui décide, qui choisit là où il va consacrer de son temps, de ses capacités et de ses ressources. C’est déjà l’affirmation d’un libre arbitre, et donc d’une liberté choisie.

Le fait associatif est aussi un acte volontaire, auquel souscrivent des per-sonnes. On ne s’engage pas dans cette forme instituée si on ne partage pas l’objet social et la manière dont il est mis en vie.

Cette double dimension donne une tendance : l’individu volontaire contri-buteur d’un projet collectif. C’est une perception dynamique dont on ne peut que favoriser le développement !

J.-ph. r. : L’Europe pour vous : des institutions ? un projet ? une utopie ?

m. E. : Peut-être faut-il poser en préam-bule la question « d’où venons-nous » ? Nous vivons sur un continent qui n’a connu l’unité au fil du temps qu’avec la force, souvent militaire, et les champs de bataille comme lieux de rencontre des jeunesses d’Europe. Des millions de morts, des désastres économiques… Nous avons atteint le pire avec la négation du genre humain, la barbarie des idéologies extrêmes… Un phéno-mène toujours d’actualité au regard

Questions de principe

L’engagement associatif,

c’est un double apprentissage de la liberté :

l’individu volontaire

contributeur d’un projet

collectif.

Jean-Philippe Restoueix.

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L’espoir, c’est que cela participe à une prise de conscience : celle d’un sentiment d’appartenance à une com-munauté d’acteurs agissant pour le développement humain, communauté dans laquelle chacun a sa place au regard de ce qu’il y a à entreprendre, où chacun peut participer à la construc-tion d’une dynamique d’éducation avec l’envie d’entretenir des relations. Parce que la vie des autres nous intéresse, nous concerne et influe aussi sur ce que nous sommes, ce que nous faisons et ce à quoi nous voulons que l’humanité parvienne.

Le Forum, sans nul doute, n’est pas une rencontre sans lendemain. C’est l’opportunité de comprendre que l’éducation est une nécessité mondiale, pour laquelle il nous faut construire des solidarités actives. L’éducation, c’est un enjeu pour le monde.

n Propos recueillis par Sandra minette

défis de demain, par exemple dans des secteurs comme la recherche, la médecine, l’énergie…

Enfin, l’Europe est un espace ouvert sur le monde, dont la vocation est de donner accès à la dignité partagée, sur une planète à préserver ensemble car elle est notre seul vaisseau. Le moyen ? L’éducation !

Il faut toutefois admettre deux fai-blesses : d’une part, un système écono-mique basé sur l’idéologie libérale, avec au moins 14 % de la population euro-péenne sous les seuils de pauvreté et une situation de crise récurrente devenue permanente. D’autre part, l’atonie sur ce que nous voulons faire ensemble dans cet espace européen. À quel projet voulons-nous participer ? Pour quel avenir voulons-nous nous engager ?

J.-ph. r. : Comment à travers un « Forum Éduquer pour demain » peut se dessiner une citoyenneté qui se pense, se vit et se développe au niveau mondial ?

m. é. : Le Forum Éduquer pour demain illustre justement une citoyenneté qui se pense, se vit et se développe au niveau mondial ! Dans l’histoire récente des Francas, c’est sans doute le premier moment où les militants de notre Mouvement vont côtoyer d’autres réalités de vie et d’engagement d’autres personnes engagées venant d’ailleurs sur la planète. Ce sont en effet pas moins d’une soixantaine de délégations étrangères qui vont participer à ce rendez-vous et prolonger leur décou-verte sur les territoires d’action de la mosaïque du réseau Francas.

C’est le contact et l’échange qui ancrent la prise de conscience qu’ailleurs, les mêmes efforts sont consentis pour l’éducation, l’émancipation, l’accès à la dignité ; les échanges sur l’éducation non formelle, ici et ailleurs. Ce sont les témoignages concrets de ce qui est mené partout à travers le monde qui vont révéler les hommes et les femmes qui œuvrent afin que les générations futures disposent des outils pour vivre, s’émanciper et agir.

Le Forum va agir comme un révéla-teur : partout, par l’engagement volon-taire, des êtres humains en préparent d’autres à s’assumer dans d’autres contextes, avec d’autres conditions, prenant appui sur des cultures et des usages totalement différents que ceux qui font références pour les participants français.

Zoom sur…

le conseil de l’Europe

Le Conseil de l’Europe, dont le siège est à Strasbourg, regroupe aujourd’hui, avec ses 47 pays membres, la quasi-totalité du continent européen. Créé le 5 mai 1949 par dix États fondateurs, le Conseil de l’Europe a pour objectif de favoriser en Europe un espace démocratique et juridique commun, organisé autour de la Convention européenne des droits de l’Homme et d’autres textes de référence sur la protection de l’individu.

Ses objectifs principaux sont les suivants : • Défendre les droits de l’Homme,

la démocratie pluraliste et la prééminence du droit.

• Favoriser la prise de conscience et la mise en valeur de l’identité culturelle de l’Europe et de sa diversité.

• Rechercher des solutions communes aux problèmes de nos sociétés.

• Développer la stabilité démocratique en Europe en soutenant les réformes politiques, législatives et constitutionnelles.

Le Conseil de l’Europe développe en particulier diverses ressources et outils liés à l’éducation aux droits de l’Homme (tous différents tous égaux) et à l’éducation interculturelle, et soutient les rencontres internationales de jeunes et d’acteurs de l’éducation non formelle dans l’esprit de promouvoir le dialogue interculturel.Source : www.coe.int/fr

PorTrAIT EXPrEss Jean-philippe restoueix

Jean-Philippe Restoueix a 49 ans. Après de nombreux engagements associatifs, au niveau local ou au niveau européen, il est depuis 1994 administrateur au Conseil de l’Europe, d’abord au sein de la direction de la Jeunesse puis, depuis 2007, au sein de la direction de l’Éducation. Dans le domaine de la jeunesse, il a plus particulièrement suivi les développements des politiques jeunesse dans les pays d’Europe centrale et orientale, et la formation des responsables associatifs jeunesse dans les pays concernés, y compris dans des zones post-conflits. Dans le domaine de l’éducation, il suit le Processus de Bologne, processus de réforme de l’enseignement supérieur ; la Convention de Lisbonne sur la reconnaissance des qualifications et sur les réseaux de centres nationaux de reconnaissance. À titre personnel, il est aussi, depuis 2009, le président de la Station, centre « Lesbien Gay Bi’Trans’ Intersexe » à Strasbourg, en Alsace.

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Ces premières années permettent d’implanter des patronages laïques, puis des colos, souvent dans des circons-tances difficiles. « En vérité nous n’avions pas d’argent », explique Maria Couillens. « On se débrouillait avec les moyens du bord. Pour les colonies par exemple, on récupérait des lits dans les lycées. Pour la nourriture on nous faisait crédit. Pour les “patros” du jeudi, les écoles nous prêtait du matériel et des classes de temps en temps. Nous avions les préaux en cas de pluie... On essayait de s’en sortir avec quasiment rien. On faisait notre maximum. Et même dans les moments difficiles, nous avions de l’espoir car nous étions dans une ambiance de jeunes, une atmosphère joyeuse et un état d’es-prit de camaraderie. »

En 1946, Jules Marquet, enseignant et ancien éclaireur, vient seconder André Couillens. « On voulait s’intéresser aux gosses du quartier, sur place, sans pratiquement rien leur demander et en leur apportant tout. Et avec l’espoir que l’on toucherait ainsi une frange d’enfants qui, d’une part, n’avaient aucune activité post ou périscolaire et qui, d’autre part, ne partaient jamais en colonie de vacances. C’est pour cela que très rapidement, notre action qui, en principe, aurait dû se borner aux patronages, s’est étendue vers les colonies de vacances ».

Chacun des témoins rencontrés souligne que les guides intervenaient bénévolement, les Francas prenant en charge leur formation ainsi que des animations dans le cadre du « foyer des guides ». « C’était l’occasion de se retrouver. Il y avait des bals, des voyages, des veillées de formation. Distraction et formation ». « C’était une vie très riche, très occupée. Cette ambiance de jeunes, c’était du tonnerre. Ça nous a marqués et ça a marqué les gosses ! »

« À cette époque c’était la générosité, c’était la confiance, on pouvait compter les uns sur les autres. Avec presque rien on rigolait, on s’amusait, on chantait ».

n Propos recueillis par Francis Vernhes à partir des archives de l’association départementale des Francas

de la Haute-Garonne et du mémoire de Karine Chaix

Itinéraires d’hommes et de femmes (1995/1996).

En avril ou mai 1945, madame Guilbot, déléguée de Paris, est venue présenter le « grand mouvement ». Nous n’étions qu’une dizaine à la réunion

où étaient invitées toutes les écoles de Toulouse.

À la fin de son discours, elle a voulu prendre le nom de l’un d’entre nous pour rester en correspondance avec Paris. Personne ne se décidait et j’ai levé le doigt pour faire ce travail transitoire. C’est comme cela que tout a commencé ! » et s’est enchaîné, car André Couillens aurait pu ajouter : « la période transitoire a duré 14 ans ».

Il a d’abord mis en place une colonie avec l’accord de l’inspecteur d’acadé-mie. À la rentrée, il continue à faire la classe pendant quelques semaines puis il est mis à la disposition du mouvement et crée, dans les écoles, des patronages que l’on appelait les « camaraderies du jeudi ».

Dès le début, il a pu s’appuyer sur ses amis des Éclaireurs, sur des enseignants et sur les écoles normales ainsi que sur la ville de Toulouse… et sur le dévoue-ment et l’expérience de Maria, son épouse, qui était aussi responsable aux Éclaireuses de France : « J’étais la femme du délégué, c’est-à-dire que j’étais la cuisinière par moment, la responsable de la colonie des maternels à d’autres moments, l’infirmière, en fait j’allais où l’on avait besoin de moi… J’accueillais les jeunes. Je les ai hébergés, quelque-fois nourris. J’étais polyvalente et permanente. Mais mon métier était institutrice ».

Le 15 novembre 1944, à Paris, Pierre François, Commissaire général adjoint des Éclaireurs de France,

organise, avec l’appui d’autres organisations laïques, l’assemblée constitutive des Francs et Franches Camarades. À Toulouse, André Couillens, jeune instituteur et responsable Éclaireurs de France, reçoit une circulaire de Paris. « La circulaire annonçait la création d’un “grand mouvement” où il s’agissait de s’occuper d’enfants. Après la guerre, les jeunes étaient désireux d’activités. Pendant l’occupation, on avait demandé aux gens de ne pas trop parler, pas trop agir, pas trop se montrer. Or, ce mouvement correspondait à ce besoin d’agir… »

1945 : création des Francas à Toulouse

Un p’tit coin d’paradis :

Maria et André Couillens

dans leur maison de Oô, village où ils avaient

implanté une « colo »...

On y croisaitdes francs camarades…

… et aussi des franches camarades.

À la « colo » d’Encausse-les-Thermes : l’équipe de service autour de Jules Marquet.

pAroLes de pionniers

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7 le magazine des Francas n° 297

p. 8 Bienvenue en Midi-Pyrénées !

p.10 Tours et détours…

p.12 Les agoras projets

p.15 34 ateliers pour partager, échanger, construire !

p.16 Valorisation des initiatives

Ont contribué à ce dossier : Philippe Lemonnier, Sandra Minette, Yan Renault, Mathilde Tissot.

En 2004, le Congrès de Nantes s’est clairement prononcé en faveur d’une revitalisation du Mouvement – une volonté réaffirmée lors du Congrès de Bordeaux en 2009. Parallèlement, il a aussi défini le terrain d’engagement des éducateurs : le niveau local, cellule de base de la Fédération. De ce constat est né

en 2008 un événement fédérateur susceptible de constituer le point d’orgue de l’ensemble des initiatives de terrain, de les valoriser et de les multiplier : le Forum Éduquer pour demain, ou la rencontre de 2 000 acteurs représentatifs de différents publics engagés dans l’action éducative au plan local.

Forum « Éduquer pour demain » : identitéDepuis sa conception, la manifestation revendique une double référence. D’une part, elle renvoie à des moments forts de l’histoire des Francas qui ont permis l’appropriation, l’approfondissement, la créativité, la mobilisation sur des orientations nouvelles, pour l’invention de demain. De l’autre, elle s’inscrit de façon volontariste dans une logique d’avenir, ciblant bien évidemment les enjeux éducatifs de notre époque, mais en lien avec les questions environnementales et le devenir de la planète.

Une certaine idée de l’éducation populaireL’ensemble du projet s’articule autour de la notion d’engagement,

qui se présente pour notre Mouvement à la fois comme un objectif et un moyen. Lorsque nous rappelons l’adage wolof « Il faut tout un village pour élever un enfant », nous affirmons que l’éducation est l’affaire de tous. Affaire politique, au sens étymologique, elle requiert l’intérêt et la participation des acteurs les plus divers.Le Forum de Toulouse ne vise pas « seulement » à rassembler 2 500 personnes, mais à obtenir que leur participation s’inscrive dans une logique d’engagement / implication qui trouve une traduction concrète au plan local. À ce titre, il s’insère dans une dynamique de mobilisation pour valoriser la diversité de l’action éducative sur les territoires, susciter de nouvelles initiatives, faire reconnaître ces ressources non institutionnelles par les décideurs, permettre à des acteurs volontaires d’influer sur les politiques locales.Dans ses contenus comme dans sa forme, le déroulement de la manifestation est conçu en cohérence avec cet esprit général. S’inspirant des pratiques expérimentées dans les forums sociaux, il s’appuie sur trois idées forces : d’abord, permettre aux participants de choisir leur propre parcours dans un programme offrant des temps pour s’enrichir, construire son engagement, échanger, partager ; puis, en faire un lieu de mise en vie de nos valeurs (coopération, solidarité, démocratie, citoyenneté…) ; et enfin, lui donner une dimension européenne et internationale.

D’après Michel Jorand, in Camaraderie n°281.

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a région Midi-Pyrénées est située au cœur du grand ouest européen. C’est la quatorzième plus grande région de l’Union européenne. Elle est même plus vaste que huit États membres ! Ses liens avec l’Europe sont très étroits. L’Union européenne représente la moitié des exportations régionales. Les plus

gros pays clients, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, sont également les plus importants fournisseurs de Midi-Pyrénées.

Pour se donner les meilleures chances et renforcer son poids, Midi-Pyrénées, avec le Languedoc-Roussillon, s’est rapprochée de la Catalogne, de l’Aragon et des Baléares. Cette Eurorégion Pyrénées-Méditerranée parle depuis 2004 d’une même voix, au nom des 13 millions de citoyens qu’elle représente.

La région s’est également associée aux conseils généraux et à la Communauté d’agglomération du Grand Toulouse pour assurer sa présence continue à Bruxelles. Les exemples sont nombreux des grands projets européens auxquels la région participe.

La ville roseToulouse, capitale de la région Midi-Pyrénées, est une

métropole à l’âme de village qui exerce une séduction faite de beauté, d’effervescence et de décontraction. Son cœur historique se découvre facilement à pied. La balade sera jalonnée par les beaux hôtels particuliers bâtis à l’époque Renaissance, la prestigieuse place du Capitole, la basilique Saint-Sernin (le plus vaste édifice roman d’Europe), les cloîtres des Jacobins et des Augustins, sans oublier les nombreux musées de la ville et les quais de la Garonne où les Toulousains flânent au soleil.

une grande richesse patrimonialeLes visiteurs disposent d’un large choix de musées en

Midi-Pyrénées. On en compte soixante-six. Ils sont consacrés souvent à des artistes ou intellectuels natifs de la région ou l’ayant marqué de leur passage. On recense aussi des musées insolites.

traits de génieLe caractère particulier de Midi-Pyrénées prend également

sa source dans les audaces de certains grands chantiers.

Historiquement, on peut remonter au règne de Louis XIV et à la création du Canal du Midi pour arriver aujourd’hui aux prouesses technologiques d’Airbus ou du viaduc de Millau.

L’histoire de la région Midi-Pyrénées se décline en pays. Les noms de Bigorre, Gascogne, Quercy, Rouergue, Comminges ou Couserans sont autant d’exemples, synonymes d’une forte identité. Tradition et nouveaux enjeux se rejoignent aujourd’hui sur ce territoire, terre d’accueil de la deuxième édition du Forum Éduquer pour demain.

Bienvenue en Midi-Pyrénées !

cArTE d’I

dEnTITé démographie

– 2 944 157 habitants vivent aujourd’hui en Midi-Pyrénées.

– C’est la deuxième région de France pour sa croissance démographique.

– 16 000 nouveaux Midi-Pyrénéens s’installent en région chaque année.

– Pas moins de 115 000 étrangers ont choisi de vivre en Midi-Pyrénées.

– D’ici à 2013, 592 000 nouveaux habitants.

ToponymieLes huit départements de Midi-Pyrénées doivent tous leur nom, à l’exception des Hautes-Pyrénées, à la rivière ou au fleuve qui les traverse.

l’espace régional – Des Grands Causses aux Pyrénées :

une diversité de paysages composant un patrimoine naturel remarquable.

– Du Couserans au Rouergue, en passant par le Comminges, la Gascogne, la Bigorre et l’Albigeois, des pays auxquels les Midi-Pyrénéens sont très attachés.

– Gastronomie, culture occitane, ovalie : les marques d’un tempérament midi-pyrénéen.

Territoire– Au cœur du Grand Sud-Ouest

européen, Midi-Pyrénées couvre une superficie de 45 348 km2.

– Huit départements, 3 021 communes majoritairement regroupées aujourd’hui en intercommunalités (202 communautés de communes, sept communautés d’agglomération et une communauté urbaine).

– Un espace fortement ruralisé, mais les trois quarts de ses habitants vivent en milieu urbain.

– 25 % de la population et 50 % de l’activité de la région concentrés dans l’aire urbaine de Toulouse.

– 2 245 communes comptent moins de 500 habitants.

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Imaginé au XVIIe siècle par Pierre-Paul Riquet (1604-1680), le Canal du Midi est un ouvrage exceptionnel qui relie Toulouse à Sète, au bord de la Méditerranée. 240 kilomètres de canal creusés à main d’homme, quatorze années de travaux, 12 000 ouvriers, 45 000 arbres plantés pour soutenir les berges, 350 ouvrages d’art bâtis (ponts, écluses, aqueducs) : les chiffres donnent une idée de l’ampleur et de la complexité de l’œuvre de Pierre-Paul Riquet, dont la profession initiale était de collecter l’impôt sur les terres du Languedoc. Inauguré en 1681, le Canal du Midi est alimenté par le superbe bassin de Saint-Ferréol (situé à Revel en Haute-Garonne), lui-même nourri par les ruisseaux ingénieu-sement captés dans la Montagne Noire.

En aval de Toulouse, le Canal du Midi a été prolongé au XIXe siècle par le Canal de Garonne en direction de l’Aquitaine et de l’Atlantique. Expression exemplaire du génie créateur humain, voie royale pour le tourisme fluvial, le Canal du Midi est classé au patrimoine mondial depuis 1996.

L’ovalieSous ce vocable rond se cachent des trésors de souvenirs

et d’art de vivre. Si le rugby est né en Angleterre, il est le sport-roi en Midi-Pyrénées. C’est une culture et une fierté.

Jadis, des finales épiques de championnat de France opposaient Lombez-Samatan à Bagnères-de-Bigorre. Lannemezan, Graulhet, Gaillac ou Moissac étaient des clubs-phares.

Lourdes, Tarbes et Bagnères étaient également des places fortes du rugby d’après-guerre. Même si les clubs profession-nels ont supplanté le rugby des champs et des troisièmes mi-temps, le ballon ovale et l’affrontement des hommes forts restent ici une valeur forte qui alimente les discussions du lundi jusqu’au jour du match.

Il n’y a pas un village de Midi-Pyrénées qui n’ait ses grands poteaux plantés, entre lesquels on marque les essais, au-dessus desquels on passe un drop.

Et il y a dans chaque village de la région un club où l’on apprend aux jeunes à faire corps autant qu’à respecter l’arbitre et l’adversaire.

L’aéronautique et l’espaceLa vocation aéronautique et spatiale de Midi-Pyrénées

ne tient pas au hasard. L’épopée des avions a débuté ici. Et en raison de leurs extraordinaires succès dans le secteur de l’aviation, Toulouse et sa région sont ensuite naturellement devenues l’un des pôles de la conquête spatiale européenne.

Ci-dessus, de gauche à droite :Statue de D’Artagnan à Auch (Gers). © John Seb Barber

Toulouse, Place du Capitole.© So Toulouse.

Stade Toulousain. © So Toulouse. Rocamadour, Lot.© www.flickr.com.dynamosquito

Ci-dessous : Les Pyrénées depuis le Pic de Montcalm, 3 077 m (Ariège) © www.pyrenees360

45 348 km2,la région

Midi-Pyrénées est la quatorzième

plus grande région

de l’Union européenne.

Midi-Pyrénées, un territoire qui se mobilise pour les jeunes

Projets d’avenirLe dispositif « Projets d’Avenir » a pour objectif de

favoriser l’émergence des projets portés par les lycéens et apprentis à travers plusieurs thèmes regroupés en quatre chapitres principaux :– Agenda 21 : Les bonnes pratiques pour le XXIe siècle,– ouverture sur le monde,– culture,– dynamisation de la vie à l’internat.

Le dispositif s’adresse aux classes des lycées publics et privés des ministères de l’Éducation nationale et de l’Agriculture ainsi qu’aux centres de formation et d’apprentis, aux foyers socio- éducatifs, aux maisons des lycéens, aux associations sportives et culturelles et aux associations lycées, étudiants, stagiaires, apprentis (ALESA) des lycées agricoles.

Le Conseil Régional des Jeunes (CRJ)Les élections du CRJ ont lieu tous les deux ans par

vote électronique en ligne sur internet ; 91 sièges sont à pourvoir comme pour les conseillers régionaux. La dernière élection a eu lieu en décembre 2010.

Le CRJ se réunit en assemblée plénière publique au moins deux fois par année scolaire. Son ordre du jour est défini par le bureau, en fonction de l’état d’avancement des projets préparés en Commissions (au nombre de quatre : Vie scolaire, Solidarité, Santé ; Culture, Sport, Loisirs ; Economie, Coopération, Environnement, Développement durable ; Communication et technolo-gies de l’information).

Le président du Conseil régional (ou son représentant) organise les débats. Il propose les votes sans y participer et proclame leurs résultats. Une fois votés par le CRJ et acceptés par la commission permanente du Conseil régional, les projets bénéficient des moyens financiers nécessaires à leur réalisation.

L’opération Premier départ en vacancesL’objectif est de permettre à près de 1 900 enfants

de Midi-Pyrénées, qui ne partent pas en vacances pour raisons économiques et/ou sociales, de partir entre sept et vingt-et-un jours en pension complète avec activités (de plein air…) et animations, transport compris, le tout dans des Accueils Collectifs de Mineurs (ACM) du Tourisme Associatif à Vocation Sociale (TAVS) de Midi-Pyrénées.

Depuis 1996, ce sont plus de 27 000 enfants âgés de six à quinze ans qui ont pu profiter de vraies vacances grâce à ce dispositif, pour un coût total de 58 euros.

Édition 2011 en quelques chiffres– Février : 157 enfants sont partis pour un total de 1111

journées vacances ;– Pâques : 95 enfants sont partis pour un total de 690

journées vacances ;– Eté : 1542 enfants sont partis pour un total de 20 740

journées vacances réservées ;– 202 périodes de séjours proposées aux familles ;– 73 thématiques différentes (équitation ; cirque ; mini-

moto, canoë/kayak, tir à l’arc, randonnée, ski alpin ; snowboard ; danse, baignade, VTT et bien d’autres etc…) ;

– 25 opérateurs (soit 44 centres et lieux de vacances).

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Dans le cadre du partenariat conclu avec la ville, pas moins de dix sites toulousains accueillent les ateliers et les agoras projets les 30 juin et 1er juillet 2012. L’occasion de découvrir la ville et quelques lieux emblématiques. Petit aperçu.

La cité de l’espace

La Cité de l’espace propose à ses visiteurs de découvrir un univers fascinant sur plus de cinq hectares. Elle les transporte au cœur de l’espace, là où l’Homme rêve de s’aventurer...

La Cité de l’espace poursuit un double objectif : contribuer à la diffusion des connaissances spatiales de manière active et

immersive et être une vitrine de toutes les activités spatiales et notamment celles de Toulouse, capitale européenne de l’espace.

Au cœur d’un Parc de deux hectares, les visiteurs décou-vrent « l’Allée de l’infini », « Le Labyrinthe de la Galaxie », les cadrans solaires et de véritables engins spatiaux. Il est même possible de monter à bord de certains d’entre eux !

Un écran géant de la hauteur d’un immeuble de six étages et un système de projection « grand format 3D » plongent les visiteurs dans les images de l’espace, « comme si vous y étiez ».

Le Planétarium permet de découvrir le ciel et son actualité et de voyager aux confins de l’espace. Il est doté d’un écran dôme de 600 m2 et utilise les dernières technologies de simulation 3D.

Pas moins de 4,1 millions de visiteurs ont été accueillis en quatorze ans (à janvier 2012).

C’est tout naturellement que le site a souhaité accueillir le Forum. La Cité de l’espace accueille en effet depuis plus de dix ans la journée du loisir scientifique (rencontre de centres de loisirs autour des ADST), dont les Francas sont partie prenante dans l’organisation par leur implication au sein du Cirasti.

n Source : www.cite-espace.com

Le MuséumLes collections du Muséum de Toulouse comptent environ

deux millions et demi de pièces sur 3 000 m2 de salles d’expositions.

Le visiteur est accueilli par la reconstitution d’un squelette de Quetzalcoatlus, le plus grand reptile volant connu (plus de douze mètres d’envergure), ainsi que par un éléphant d’Asie naturalisé. Place à une déambulation progressive pour suivre l’histoire de la vie…

Outre la paléontologie et la préhistoire, les collections sont réputées dans plusieurs domaines : en ornithologie, grâce aux 4 500 spécimens d’oiseaux des zones tempérées et des régions paléarctiques de Victor Besaucèle – parmi les plus

Tours et détours…

Midi-Pyrénées regroupe le quart du potentiel de recherche aéronautique français. Enfin, la région dispose d’un très large éventail de formations spécialisées dispensées par trois grandes écoles d’ingénieurs, mais aussi par des lycées et des centres de formation et d’apprentissage. L’industrie aéronautique en Midi-Pyrénées contribue au rayonnement de la région en Europe et dans le monde. Elle représente aujourd’hui une vingtaine de constructeurs et d’équipementiers et 20 000 salariés directs.

Les parcs naturelsMidi-Pyrénées compte quatre Parcs Naturels Régionaux :

celui des Grands Causses (315 640 hectares), celui du Haut-Languedoc (260 000 hectares), celui des Causses du

Quercy (176 000 hectares) et le dernier né, celui des Pyrénées ariègeoises qui couvre près de la moitié du département de l’Ariège. Ces territoires ruraux, dont le patrimoine naturel, culturel et humain est remarquable mais fragile, œuvrent pour un tourisme de qualité, orienté vers la découverte et le contact avec les habitants. C’est également en Midi-Pyrénées que l’on pourra pénétrer au cœur du Parc National des Pyrénées (100 Km d’est en ouest), le plus ancien parc national de France. La protection des nombreuses espèces animales et végétales endémiques est par ailleurs assurée au sein de réserves naturelles : celles d’Orlu et du Mont Valier en Ariège, et celle du Néouvielle dans les Hautes-Pyrénées.

n Source : www.midipyrenees.fr

Ci-dessus, de gauche à droite :Château de Montségur (Ariège). © Adam Baker, Wikimedia.

Le canal du Midi à Montech (Tarn-et-Garonne).© Karine, Wikimedia.

Albi (Tarn). © www.tourisme-tarn.com.

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beaux fonds européens ; en ethnographie, avec notamment des séries océaniennes remarquables.

Le jardin botanique du Muséum permet au public de redécouvrir la vie des plantes, d’explorer les relations unissant monde végétal et monde animal (incluant l’homme) et d’observer les phénomènes démontrant l’unité du monde vivant.

Les serres de présentation, d’une surface avoisinant les 300 m2, abritent entre autres curiosités les plantes sans contact direct avec le sol, les plantes-cailloux, les cactiformes, les lianes, ou encore, dans leur très grande variété de mode de capture de proies, les plantes carnivores.

n Source : www.toulouse-tourisme.com

centre culturel Henri-desbalsLe centre culturel Henri-Desbals a été inauguré le

20 novembre 2004. À deux pas de la station de métro Bagatelle, ce nouvel équipement municipal accueille : une mairie annexe ; la mission du développement social ; une

ludothèque ; un centre culturel, qui fait partie du service anima-tion socioculturelle.

Cette structure polyvalente, vitrine dans le quartier, abrite également l’accueil jeunes du Carrou (13-17 ans) qui a trouvé là de nouveaux locaux, clairs et ouverts sur l’avenue. Désormais,

l’administration des ateliers culturels Desbals, de la Maison Vestrepain (accueil 18-25 ans) et de l’ancien centre d’animation de Bagatelle sont concentrés sur ce site.

n Source : www.toulouse.fr

MJc roguet saint-cyprienLa MJC Roguet Saint-Cyprien, structure culturelle implan-

tée depuis 1964 à Toulouse sur la rive gauche de la Garonne, a accompagné la transformation progressive de ce quartier et des pratiques culturelles de ses habitants et le travail d’intégration culturelle de la population par la pratique artistique et la réflexion.

Privilégier la collaboration avec des artistes professionnels dans les domaines du théâtre, de la musique, de la danse et des arts plastiques a toujours été notre choix. Dans cette action culturelle et d’éducation populaire, nous avons éga-lement organisé régulièrement d’une manière plus formelle un temps pour la réflexion et le débat, sur les faits de société, et notamment sur le sens des pratiques culturelles et de notre action. Attirant un public venant de toute la ville et de sa péri-phérie, la MJC Roguet Saint-Cyprien a acquis une certaine notoriété auprès des artistes, des institutions et du public.

En relation avec les ateliers de pratique artistique fortement structurés autour d’artistes chevronnés sous forme d’école de musique, d’école de danse, de théâtre avec des objectifs clairs, il nous a paru nécessaire d’amener dans ce rapport de proximité avec la population la possibilité de mener des programmes nouveaux en matière d’exposition et de spectacle vivant.

Ces programmes sont conçus dans un esprit de corréla-tion permanente entre les pratiques et attentes du public et la modernité manifestée par les formes les plus actuelles de la réflexion dans ce domaine et de l’art d’aujourd’hui.

Cette mission implique de très nombreux partenariats adaptés chacun à un de ces objectifs recherchés.

Nous nous sommes aussi engagés dans la collaboration et la création de festivals dans la ville et le département. L’ensemble de ces éléments fortement liés entre eux constituent cette vision d’une action culturelle et d’éduca-tion populaire au service de tous et où toutes les formes d’interventions artistiques et culturelles se croisent dans un bouillonnement fécond. »

n D’après Philippe Lévêque, sur : www.mjcroguet.com

L’espace des diversités et de la laïcité

L’Espace des diversités et de la laïcité a ouvert ses portes lundi 20 février 2012 à l’occasion de la Journée mondiale de la justice sociale. Ce lieu a pour vocation d’accueillir tous les publics victimes de discriminations et dialoguer sur ces problématiques.

Ancienne usine de confection, ce site de 2 200 m2 comprend l’Espace des diversités et de la laïcité – Centre LGBT (commu-nauté Lesbienne, Gay, Bi et Trans), la Mission égalité, un Point Info Mairie et les ateliers couture du Théâtre du Capitole.

L’espace accueille les réunions :– de l’Observatoire des discriminations,– du Conseil des résidents étrangers (CoTRE),– de la Commission extra-municipale Égalité Femmes-Hommes.

n Source : www.toulouse.fr

L’iuFMÉcole interne de l’Université de Toulouse II-Le Mirail,

l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres a pour mission la formation des enseignants du premier et du second degré (formation initiale, formation continuée et continue).

Il développe également de nouvelles formations profes-sionnalisantes dans les secteurs de l’éducation, la formation, la médiation.

En accompagnement de cette mission mais avec un rôle tout aussi important, l’IUFM développe des activités d’ingénierie pédagogique et didactique, des activités de recherche, des relations internationales.

L’IUFM Midi-Pyrénées est présent sur les huit départements de la Région et comprend dix sites de formation.

À ce titre il est certainement l’établissement le plus étendu du territoire français et il constitue l’un des acteurs du développement universitaire.

n Source : http://iufm.univ-tlse2.fr

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Activités

Journalistes en herbeLa diffusion des trois journaux télévisés réalisés tout au long de l’année par les enfants du CLAE Ricardie, qui ont tout au long de l’année appris à réaliser des

interviews, à filmer, à affiner leur choix et à dépasser leur peur. C’est d’abord accompagnés des animatrices pour le journal en version papier qu’ils ont appris à diriger « seuls » le Petit Ricardie et à parcourir l’école à la recherche de reportages chocs !

CLAE Ricardie (31)Gaëlle CHAPSAL – [email protected]

TICLa formation des jeunes des zones rurales à l’infor-matique et à l’utilisation d’Internet dans le but de réduire les inégalités territoriales dans l’accès et l’usage

des Technologies de l’Information et de la Communication, vrai levier d’information, d’expression et de participation active au développement. À l’issue de la formation, les jeunes partagent leurs connaissances et construisent les modalités pour rester en contact et échanger de l’information, à travers par exemple le montage d’un blog collectif.

Association Chaabab Net Kasserine, TunisieAmel ABAIDI – [email protected]

Groupe Philo Parce que les enfants et les jeunes se posent, eux aussi, un tas de questions auxquelles il n’y a pas toujours de réponses ; parce que leur offrir un espace

de parole et d’échanges, c’est les autoriser à penser et parce que philosopher, ce n’est pas forcément compliqué, des animateurs, des élus et des militants se retrouvent pour se former à la menée de débats philo et pour créer des outils afin de les expérimenter en accueils de loisirs.

Les Francas du Maine-et-Loire (49)Isabelle VAILLANT – [email protected]

Club nature et développement durableAttirer l’attention au cycle des saisons, aux animaux, aux plantes, aux minéraux ; prendre plaisir à l’écoute des sons de la nature à travers des « marches-sen-

sibles » dans les bois ; développer les différents sens : sentir, goûter, toucher, observer ; et enfin comprendre l’interdépen-dance des cycles de la nature: compostage, recyclage des déchets, récupération de l’eau, mise en place d’un potager, dégustation des récoltes réalisées par les enfants.

Patronage Laïque des Petits Bayonnais (64)Francis CHARQAOUI – [email protected]

Le KamishibaiLe Kamishibai est un théâtre d’images japonais. Les enfants du centre (3/12 ans) ont réalisé une histoire et fabriqué deux Kamishibai en kit prêt à monter.

Une présentation publique a ensuite été donnée, filmée et projetée sur grand écran avec un accompagnement musical et narrée par les enfants eux-mêmes. C’est une activité accessible à tous les âges, dès cinq ans pour le théâtre, dès trois ans pour les histoires illustrées.

Les Francas de Richardménil (54)Michaël HOUSARD DE LA [email protected]

Biblio-ludoUn accueil autour de la lecture, de jeux, d’activités culturelles et artistiques pour redonner aux parents l’envie de partager ces moments avec leurs enfants.

Avec l’accompagnement des animateurs il s’agit bien de retisser ces liens dans des familles en difficultés, en recherche d’équilibre familial ou ayant envie tout simplement de passer du temps ensemble.

Carmaux Loisirs Enfance (81)Albert PEZET [email protected]

L’art s’invite… ah la vache !Sensibiliser et ouvrir les enfants à l’univers des arts contemporains grâce à l’invitation d’artistes dans les accueils de loisirs. Ensemble, ils se rendent dans

divers lieux culturels, se familiarisent avec des lieux d’exposi-tions, participent à des festivals, s ‘approprient la vie cultu-relle locale. Les enfants sont avec les artistes, découvrent leur univers et leurs techniques artistiques. À l’issue du projet ils exposent leurs productions avec les artistes dans de « vrais lieux d’exposition ».

Centre aéré de Montciel (39)Anne Lyse SANCHEZ et Véronique [email protected]

Atelier GraffitiDes ateliers graffitis permettant aux participants, jeunes et moins jeunes, de s’exprimer et de s’épanouir à travers une pratique artistique. Ces

ateliers sont basés sur la création d’une œuvre personnelle ou collective. Le thème peut être établi en amont ou défini au début de l’atelier par le public participant. Nous tenons à introduire dans nos ateliers : l’Histoire du graffiti, ses règles, ses codes, ses acteurs historiques, tout aussi bien que la législation qui entoure la pratique de cette activité.

Les Francas de la Haute-Marne (52)Virginie BERGERET – [email protected]

La malle urbaine, outil pédagogique d’éducation à l‘environnement urbain

La malle urbaine est un support pédagogique, ludique, interactif et participatif permettant de mener des activités de sensibilisation à l’environne-

ment urbain afin que les enfants et les jeunes puissent découvrir et s’approprier de manière concrète leur ville. Adaptée aux différents publics à partir de l’âge de six ans, la malle urbaine est un outil d’aide à la construction d’ateliers pédagogiques axés sur le quotidien et l’environnement proche des enfants et des jeunes.

Les Francas des Vosges (88)Fabrice LE ROUX – [email protected]

FrancagoraFrancagora est un espace d’expression implanté dans les écoles. Les enfants débattent sur un sujet à partir d’une accroche qui peut être une photo, un

film, une phrase ou autre. La séance est filmée.Les Francas de l’Ain (01)Géraldine GRAND – [email protected]

Club PotentielUne séance d’une demi-heure durant l’heure méri-dienne a été montée dans le cadre du contrat de ville « améliorer la scolarité de l’enfant » à la demande

du service enfance de Lanester. Cet atelier propose de façon ludique un temps de respiration profonde, des étirements et mouvements et une approche de la relaxation. En filigrane s’y travaillent l’expression des émotions et des sentiments ainsi que l’estime de soi à travers une communication non violente. Le repas en deux services permet d’accueillir deux groupes de dix enfants chaque midi.

Francas du Morbihan, ville de Lanester (56)[email protected]

« Mon rêve serait… »Mobilisation d’un groupe de jeunes pour réaliser un film sur leur quartier et ses habitants. À partir d’une simple question : « Avez-vous un rêve que

vous souhaiteriez réaliser ? », les jeunes vont à la rencontre de leur entourage pour collecter leurs paroles et en témoi-gner dans un documentaire/fiction. Un film pour créer du lien social, pour construire du « Vivre-ensemble », et ouvrir vers un « Agir ensemble ».

Service de prévention de la Sauvegarde 72 et les Francas de la Sarthe (72)Erwan COCHET – [email protected]

Découvrez un panorama de quelques-unes des initiatives locales présentées à Toulouse, les 30 et 31 juin… Autant de projets qui témoignent de la richesse de l’innovation des Francas au local. L’ensemble des agoras projets est présenté dans le catalogue édité à l’occasion du Forum,catalogue qui sera disponible sur le site www.francas.asso.fr début juillet.

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Le Petit Musée du DiaboloCette « histoire » vous fait découvrir le passé et le présent du diabolo à travers :– Une exposition itinérante mêlant des œuvres

originales et des reproductions d’objets anciens oubliés ou disparus.– Un musée virtuel donnant accès à un historique complet et une base de données.– Un numéro et un spectacle autour du diabolo, de son histoire et de ses possibilités.– Des initiations adaptées à tous les âges pour s’initier et se perfectionner à l’art de la jonglerie.

Compagnie Badinage Artistique (59)Renaud GRAS

Théâtre forumPrésentation d’ateliers théâtre forum auprès d’enfants, de groupes d’adolescents et d’adultes (animateurs, directeurs de structures) : plaquettes,

photos, vidéos. Expérimenter par le jeu des solutions pour tenter de régler des conflits, rendre visible les injustices et s’entrainer à lutter. Les injustices vécues sont mises en rela-tion avec la CIDE, par le jeu et donc de façon pragmatique on apprend à défendre ses droits. L’opprimé est au centre du débat.

Histoire d’eux, Francas du Tarn-et-Garonne (82) [email protected]

ATEC canicrossDes jeunes ont créé une ATEC et se sont investis dans toutes les démarches du projet : sensibilisation des jeunes à la montagne par un projet de randonnée

au Mont Blanc, rencontre avec un musher et ses chiens, créa-tion d’un projet d’organisation d’une course, organisation d’une manche de la coupe de France de canicross par les jeunes en partenariat avec l’association française de canicross.

Clubs Adolescents Belfortains (90)Nathalie [email protected]

Caisses à savonL’activité push/caisse à savon est une activité de découverte scientifique technique et technologique qui peut être un excellent moyen de créer une dyna-

mique locale. Les enfants ou les jeunes construisent leur engin, l’utilisent, l’améliorent, le décorent. Présentation des diverses possibilités de l’activité : du push car à la caisse à savon, de la démonstration à la compétition, les rencontres sont des journées de fête et d’échange où sont valorisés les savoir-faire des participants.

Fédération des caisses à savon (81) Patrick GARCIA – [email protected]

Rallye radiophonique des droits de l’enfantOrganisation d’un rallye dans la ville sur le thème des droits de l’enfant, en s’appuyant sur les parte-naires municipaux et associatifs œuvrant de près

ou de loin en faveur de la CIDE. Le jeu a été animé en direct par les classes de la ville (environ 400 enfants) sur Radio Francas 76, un système téléphonique et des radios FM portatives permettant l’interactivité entre la radio et les équipes. Une « finale des défis » a clôturé la semaine.

Mairie de Oissel (76)Clarisse COURTOIS – [email protected]

La jardithèqueDifférentes structures souhaitaient mettre à portée d’un jeune public (6/12 ans) des notions scienti-fiques et initier les enfants à la démarche expéri-

mentale de façon ludique. Le jardinage a été un formidable outil support à cette action. Par des activités concrètes, les enfants ont abordé, sans s’en rendre compte diverses disci-plines comme les mathématiques, les sciences naturelles, la géographie ou l’environnement.

Les Francas de Lure (70)Nadine CAUTIER – [email protected]

AbécédélireProjet d’animation culturelle estival (lecture, écriture, arts plastiques). Il propose aux enfants et adoles-cents la réalisation d’abécédaires en lien avec leurs

activités et leur vécu de vacances en collectivité. Il présente chaque année un nouveau thème et s’accompagne d’outils pédagogiques : dossiers, malles itinérantes, jeux. Il est fina-lisé par une exposition départementale et l’édition d’affiches et de jeux remis aux participants.

Les Francas de Seine-et-Marne (77)Morgane COUTURE – [email protected]

Centre A’ERE dans le Val-de- MarneEn 2009, les Francas du Val-de-Marne ont proposé la création d’un réseau d’échange de pratiques et de savoir sur la thématique de l’éducation à l’environ-

nement et au développement durable. Les centres de loisirs de Champigny-sur-Marne ont répondu présent et présenté à différentes occasions les nombreuses initiatives prises sur le centre : jardin pédagogique, plus petite réserve de biodi-versité du monde, four à pain, journée environnement…

CLME de Champigny-sur-Marne (94)Gurvan BRICAUD – [email protected]

publics

Projet NépalUn partenariat est mené entre un centre de loisirs maternel et un orphelinat de Katmandou au Népal. Cette collaboration qui prend des formes variées

(collecte de jouets, opération Peluche, vente de jouets, collecte de matériel scolaire..) est également valorisée avec le concours d’affiches et de nombreux rendez-vous avec la présidente de l’association « à Hauteur d’Hommes, à Hauteur d’Humanité ». Repas, soirées et échange de courrier complètent les activités de solidarité.

Les Francas de Besançon (25)Philippe RENOU – [email protected]

Aliments pour la vie Le projet vise à prévenir la crise alimentaire dans les pays africains. Il est actuellement dans sa phase exécutive au Bénin grâce à l’appui financier du

gouvernement finlandais et de l’association scoute finlan-daise. Le projet a pour but de créer un cadre pour favoriser l’acquisition de compétences agricoles par des jeunes scouts de six à dix-sept ans à travers des activités réalisées suivant la méthode de l’éducation par l’action.

Le Scoutisme Béninois, BéninPeggy Estelle TOKPO – [email protected]

Chantier de jeunes bénévolesDepuis presque quinze ans, des chantiers de jeunes sont organisés sur la commune de Nalliers (en Vendée) par l’intermédiaire de l’accueil jeune. Ces

chantiers de jeunes au travers d’échanges de jeunes et d’échanges intergénérationnels, sont des réels temps de par-tages, qui animent toute la commune, qui permettent la découverte de l’autre et de sa culture ainsi que la sauvegarde du patrimoine local.

Office socio éducatif de Nalliers (85)Achkhène AGOPIAN – [email protected]

Radio Mixité au collègeSensibilisation des jeunes sur les questions de mixité. Une équipe de volontaires a recueilli sous forme de micro-trottoir les témoignages des élèves

et réalisé des montages destinés à faire réagir, s’exprimer et débattre les jeunes autour des différences entre garçons et filles, des pratiques de chacun, de leur représentation de l’homme et de la femme dans le travail, les loisirs et les études pour finalement tenter de définir ce qu’est pour eux la mixité.

Les Francas de Haute-Garonne (31)Mélanie BOURBONNOIS – [email protected]

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L’intergénérationnel, pourquoi pas ? Échanges entre des enfants et jeunes de six à treize ans et des personnes âgées d’une maison de retraite. Les rencontres se sont réalisées en

respectant le rythme de vie et le quotidien de chacun. Les activités proposées se sont passées soit à la maison de retraite, soit au centre de loisirs (accessible quel que soit leur degré de mobilité), ou bien à l’extérieur (sortie en péniche).

Centre de Loisirs CLICIS (11)Hélène LEFERT – [email protected]

La quête d’un travail décent à travers le regard des migrants

Présentation à travers une exposition de photogra-phies et un documentaire de dix minutes du projet d’éducation au développement « Travail décent pour

Tous ! Faire de la migration un outil pour le développement » dont le but est de contribuer à l’information sur les enjeux du travail décent, des migrations et du développement, et à la compréhension et analyse de leurs interactions.

Solidarité LaïqueCarole COUPEZ – [email protected]

centres de loisirs éducatifs

Des ateliers relais pour s’exprimerCes ateliers sont l’occasion pour des jeunes en décrochage scolaire de se remobiliser par la pratique d’une activité artistique ou culturelle et la mise en

vie d’un projet. En 2011/2012, nous avons proposé aux jeunes des projets danse, radio, slam, sculpture, roman-photo, théâtre ayant à chaque fois abouti à une valorisation, présentée devant les parents et les enseignants habituels.

Les Francas du Val-de-Marne (94)Annabelle [email protected]

Opération coopérationRencontres sportives autour des jeux coopératifs développées dans le cadre du projet sport inter-clae. Les jeux coopératifs sont des outils pour apprendre

à mieux vivre ensemble. Ils permettent aux enfants d’agir avec solidarité et de prévenir l’exclusion en développant des attitudes de coopération.

CLAE Bourliaguet (31)Adrien MONCHAUX [email protected]

politiques éducatives

Semaine des parentsUn collectif regroupant diverses associations et institutions qui se mobilisent au quotidien autour des questions de parentalité a été mis en place. Ce

collectif organise depuis trois ans une semaine d’échanges entre parents et professionnels, dont l’objectif est de valoriser la parole, les savoirs, savoir-faire et savoir-être des parents, de leur permettre de s’approprier des problématiques liées à la parentalité, de se rassurer et de conforter leur légitimité d’adulte à éduquer, transmettre, apprendre à l’enfant.

Association Soutien et Échanges Familles Collèges (94)Corinne HADID – [email protected]

Atelier parentalitéCet atelier vise à appuyer la relation parents du centre de loisirs au travers d’activités parents/enfants, de débats et de conférences sur des thématiques ciblées.

De plus, il fédère et accompagne les acteurs et les parents dans leurs questionnements autour de l’éducation des enfants. Il a abouti à la création d’un guide des acteurs de l’éducation du territoire.

ACCOORD Nantes (44)Séverine PAPOT – [email protected]

MétamorphoseLa grande majorité des Accueils de Loisirs se déroule dans des locaux scolaires ou dans des salles de sports, qui n’offrent pas l’apparence de lieux de vacances

tels qu’on pourrait les rêver et plongent les enfants dans un environnement peu approprié aux loisirs. L’exposition Métamorphose est le fruit d’une réflexion menée conjoin-tement par les Francas du Pas-de-Calais, la DDCS, la Région, et la Ville de Marquise et de Lens. Elle a pour objectif de démontrer qu’à moindre coût et qu’avec un peu d’imagination, il est possible de transformer un espace en un véritable lieu de loisirs, marquant ainsi une rupture avec le temps de l’École.

Les Francas du Pas-de-Calais (62)Stéphane [email protected]

ressources humaines

Animateurs juniorsL’animation peut être une piste pour la responsabi-lisation des jeunes âgés de treize à dix-sept ans. Les Francas travaillent avec les organisateurs locaux

qui repèrent des jeunes et les accueillent dans les centres de loisirs en tant que jeunes bénévoles à l’animation des plus petits. Depuis 2 ans les Francas mettent en place des forma-tions de 3-4 jours en direction de ces animateurs juniors.

Les Francas de Meurthe-et-Moselle (54)Cyril LEDOUX – [email protected]

Accompagnement formatif des encadrants jeunesses (dispositif VVV)

Dans le cadre du dispositif Ville Vie Vacances, les Francas interviennent dans l’accompagnement formatif des encadrants jeunesse (animateurs,

éducateurs spécialisés, personnels de médiathèque de PIJ, de BIJ, de centres culturels, assistantes sociales et CPE de collèges…) de plusieurs villes du département. Cette intervention consiste principalement à piloter et animer des groupes de réflexion et de production, élaborant chaque année des outils de référence sur des thématiques diverses : TIC, Violence, culture, Mixité…

Francas du Rhône (69)[email protected]

Sensibiliser au handicap en stage BAFADes expérimentations sont réalisées en stage BAFA pour sensibiliser les stagiaires à la question du handicap : des jeux ou grands jeux, des fiches

techniques, des témoignages…Union régionale Francas de [email protected]

Formation et mise en réseau d’acteurs autour de l’accueil du handicap au centre de loisirs

Présentation d’une démarche partenariale avec la CAF autour d’un projet global visant l’accueil effectif d’enfants en situation de handicap dans

les structures de loisirs et d’accueil de la petite enfance : formation des acteurs du milieu ordinaire, mise en réseau avec les acteurs spécialisés, partenariat avec les associa-tions de parents d’enfants handicapés.

Les Francas de Dordogne (24) Cathia BARRIERE et Lydie [email protected]

Les clubs d’animateurs volontaires Le projet vise à permettre à des jeunes d’acquérir les techniques nécessaires pour devenir animateur volontaire. Il s’agit de former vingt jeunes issus des

maisons de jeunes et de la maison de culture, venant de dix départements de la région de Sidi Bouzid. Ensuite, chaque volontaire a pour mission de transmettre son expérience

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et de créer des clubs locaux. La finalité est de réaliser un projet commun qui va réunir les deux-cent jeunes formés.

NAMA pour la citoyenneté et le développement, TunisieAfifa HENI – [email protected]

vie associative

Animation volontaire : un tremplin vers l’engagement des jeunes

Nous souhaitons témoigner de la réalité de l’enga-gement des jeunes en Champagne Ardenne. Pour cela nous avons mis en place trois moyens : une

expérimentation depuis octobre 2010 autour de la question « l’animation volontaire est-elle un tremplin vers l’engage-ment des jeunes ? » à l’aide de la diffusion de 600 question-naires ; l’organisation d’un Forum régional de l’engagement pour faire valoir la réalité de l’engagement des jeunes sur le territoire champenois ; la réalisation d’un DVD où l’ensemble des informations recueillies permettent d’agir pour la recon-naissance de l’engagement des jeunes.

Francas de Champagne-Ardenne [email protected]

Agora des Initiatives JeunesLes Francas des Pays de la Loire, en partenariat avec des accueils jeunes, initient sur les territoires des agoras Initiatives Jeunes. Il s’agit de journées de

rencontre entre des jeunes de quinze à vingt-cinq ans, impliqués dans une action collective (projets internationaux, sportifs, de solidarité, culturels, en lien avec l’environne-

ment, …) ! C’est aussi un espace pour témoigner de la diversité des formes d’engagement, pour débattre avec les jeunes, les acteurs éducatifs et plus largement les habitants !

Francas des Pays de la Loire [email protected]

« Nous sommes engagés et vous ? »Les formateurs engagés en Picardie proposent un stand présentant les raisons de leur engage-ment bénévole : qu’est-ce que cela leur apporte

d’être bénévole et en quoi cela les accompagne dans leurs vies personnelles ? Les bénévoles présents souhaitent proposer des petits jeux d’accroche et réaliser une affiche avec les passants présentant les raisons de leurs engagements et qu’elles pourraient être celles des passants.

Francas de [email protected]

Se construire en jouant, nos intentions pédagogiques

Des enfants ont été filmés au cours de leurs diffé-rentes activités. Ce film nous montre leurs réactions, leurs émotions, leur besoins au cours de leurs

expériences, et quelles réponses nous animateurs pouvons leur donner pour les aider à progresser. L’animateur y trouvera une mine de ressources pédagogiques, l’élu y verra l’apport social et éducatif, ainsi que les richesses de la mosaïque des cultures qui cohabitent.

ADAG Loisirs, les Francas et Conseil Général de Seine-Saint-Denis (93)Loïc MORATELLI et Philippe [email protected] n

Le Forum Éduquer pour demain se veut un rassemblement de tous les acteurs éducatifs qui agissent quotidiennement sur les territoires. Mais si agir nécessite de la mobilisation, de la réflexion partagée, de la construction collective… cela appelle aussi la mise en pratique !Les trente-quatre ateliers des 30 juin et 1er juillet ont pour vocation d’être à la fois le réceptacle de ces pratiques, de ces initiatives et leur caisse de résonnance. Rassemblant chacun près de cent-cinquante participants, ils sont les espaces privilégiés pour partager une initiative et rendre compte de ses effets, pour échanger avec d’autres acteurs pour mieux comprendre leur projet, leur mission, pour construire, ensemble, des perspectives d’action qui feront sens demain sur les territoires.

34 ateliers pour partager, échanger, construire !

Les ateliers se nourrissent les uns les autres. Cependant, chacun s’articule autour d’une problématique propre qui met en tension des analyses sur l’action éducative au local, des pratiques impulsées par les acteurs et un champ de questions ouvrant à la réflexion et à l’identification de nouvelles pratiques à

valoriser, à promouvoir, à expérimenter.

De nombreuses thématiques sont proposées aux participants ; en voici un florilège non exhaustif :

– Une approche par pratiques éducatives : « Accompagner les pratiques des médias, les pratiques numériques des enfants et des adolescents, l’utilisation des réseaux sociaux », « Jeu et pédagogie », « L’éducation à la solidarité et au dévelop-pement » ou encore « Encourager les pratiques actives de découvertes scientifiques, techniques » ;

– Une approche par public : « Les enjeux éducatifs et sociaux de l’accueil collectif des moins de 6 ans », « Les 10-14 ans : des loisirs à construire »…

– Une approche par enjeux éducatifs : « Citoyenneté des mineurs : la participation des enfants et des jeunes », « Pour une citoyenneté économique… Éduquons ! », « Vivre la laïcité sur les territoires », « Quand l’éducation et le développement durable se rencontrent : les centres A’ERE » ou encore « Les pratiques éducatives dans le temps libre, contributives à la prévention de l’illettrisme ». ➜

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Plusieurs rubriques sont définies et donnent lieu dans chaque séquence à des sujets différents : témoignages et expériences sur les jeunes et l’engagement, l’international, les initiatives locales liées au programme national des Francas, l’ouverture sur le territoire Midi-Pyrénées, l’histoire des Francas, la vie du Forum (avec un focus sur « Ils étaient à Tours : que sont-ils devenus ?»), et enfin, une rubrique « Regard d’ici ou d’ailleurs », avec la réaction et le témoignage d’un membre d’une délégation étrangère sur une des thématiques abordées.

valoriserIl va sans dire qu’il est important de montrer, de partager,

d’échanger, de débattre sur des expériences conduites, ceci afin d’illustrer et de mieux appréhender les concepts défen-dus et les valeurs portées de façon collective. Cette approche permet aussi d’avoir un regard critique sur une action pour la faire évoluer, pour la rendre plus pertinente, et enfin, nous permettre de l’adapter à notre propre situation, à notre propre territoire, à notre propre problématique. Il n’est pas néces-saire de tout construire ou reconstruire à chaque nouveau projet. Adapter les expériences conduites par d’autres, à sa propre situation, permet d’être beaucoup plus efficace. Par ailleurs, afin d’être attrayants et attractifs, les outils nécessaires à la valorisation doivent être dynamiques, ludiques et porteur de sens et de messages.

partagerValoriser ses initiatives, c’est aussi offrir la possibilité de

mutualiser ses expériences avec d’autres, pour ne pas refaire les mêmes erreurs, dans d’autres circonstances.

C’est l’occasion de rendre lisible et visible ses actions en vulgarisant les démarches pour privilégier la compréhension et le partage de notre projet par le plus grand nombre. C’est par l’échange et à plusieurs que l’on devient plus fort…

Peut-être ces temps de valorisation vous donneront-ils envie d’aller voir plus loin, d’approfondir les sujets traités, d’échanger, de prendre des contacts ? Ils vous donneront en tous cas des idées d’actions, des pistes de réflexion, de précieux conseils, et vous permettront d’entrer dans un processus de démarches innovantes. n

Sans forcément de lien avec les agoras projets, et ce avant chaque conférence plénière, des temps de valorisation de par-cours ou d’expériences sont programmés durant le Forum.

Ces temps ont pour but de porter un regard en plénier sur des projets, des initia-

tives à dimension collective ou témoignant de parcours individuels. L’idée est aussi de créer un rendez-vous quotidien et incontournable, présentant de manière dynamique et sensible (format « journal télévisé » d’une durée de cinquante minutes) des exemples de mises en vie du Projet Éduquer pour demain ou de valeurs partagées.

Chaque séquence prévoit de présenter une succession de « capsules » qui dévoilent différentes initiatives collectives ou parcours individuels. Chaque capsule comporte une dimen-sion sensible, une forme de mise en bouche, une envie d’aller plus loin, le désir de développer le sujet... le tout sous des formes diversifiées : témoignages en direct, séquences films ou reportages, réactions de témoins ou d’experts…

Valoriser ses initiatives, c’est aussi offrir la possibilité de mutualiser ses expériences avec d’autres, pour ne pas refaire les mêmes erreurs, dans d’autres circonstances.

Pourquoi faut-il valoriser des initiatives ? Pourquoi vouloir à tout prix faire partager son expérience ? Pourquoi est-il important de mettre sur le devant de la scène ses propres réalisations ?

Valorisation des initiatives

– Une approche territoriale : « Le Centre de loisirs éducatifs : un espace à labelliser », « Animer les espaces urbains », « L’aménagement de l’espace : agir pour favoriser le bien-être de l’enfant », « Projet territorial d’éducation, politique éducative locale : construire la coopération des acteurs éducatifs sur le territoire »…

– Une approche temporelle : « La pause méridienne : un temps éducatif », « Temps de vie de l’enfant : rythmes scolaires ou rythmes de vie ? »

– Une approche par acteurs : « Les parents co-éducateurs : une place à construire », « Professionnels de l’animation : quelles qualifications et formations des personnes et des équipes pédagogiques », « Pour une vraie place de l’anima-tion volontaire », « La relation éducative avec l’école et ses acteurs : comment agir dans, avec, autour de l’école »…

Un partenaire national, régional ou départemental et un acteur local sont invités à poser et illustrer, à partir d’un témoignage, la problématique. Les participants peuvent

réagir à ces témoignages, en apporter de nouveaux et identifier dans les différentes prises de paroles, les ressorts de l’agir. Un secrétariat sera chargé de compiler l’ensemble des données qui feront l’objet d’une exploitation à la fois dans le Forum mais aussi après, dans le cadre de la prépara-tion du congrès de 2014.

Ces ateliers sont disséminés dans des espaces éducatifs, sociaux, culturels, scientifiques ou institutionnels dans toute la ville de Toulouse. Une occasion toute trouvée pour aborder la Ville rose sous un autre angle et découvrir des structures qui développent des projets éducatifs en direction des enfants et des adolescents.

Partager, échanger, construire l’avenir sont au cœur de ce Forum Éduquer pour demain ! Les ateliers en sont les poumons. Un programme est mis à votre disposition pour construire votre propre parcours.

À vous de jouer ! n

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À travers le Forum Éduquer pour demain, appréhendez concrètement la question des TIC et (re)découvrez leur place dans le projet

des Francas, tant dans l’animation du mouvement que dans l’action éducative développée par les militants.

Avant, pendant et après le Forum, les TIC, et plus particulièrement les réseaux sociaux, seront utilisés. Ainsi, différents outils sont proposés afin de communiquer, de mobiliser des militants et des abonnés, de rendre compte en direct, de recueillir des données pour le bilan.

twitter

L’adresse twitter « @ForumFrancas ».

Le mot-clic « #ForumFrancas2012 » (un mot précédé du signe # est un « mot-clic » ou hashtag en anglais et en langage web : c’est un sujet attribué au message. Twitter peut afficher tous les tweets comportant un mot-clic précis).

Tous les militants qui le souhaitent peuvent venir chercher de l’information sur l’adresse « @ForumFrancas » et twitter en direct en se raccrochant au mot-clic.

Facebook

Une page Facebook est dédiée à l’événement à l’adresse suivante :www.facebook.com/ForumFrancas2012

BlogLe blog : www.forumfrancas2012.fr Autre outil issu des TIC, un blog dédié

au Forum pour : – Constituer le film virtuel de la mani-festation pour le grand public et la presse. – Permettre aux militants et sympathi-sants absents de vivre l’événement à distance. – Recueillir du matériau « ressource » pour demain. – Rassembler la mémoire de l’événe-ment.

photos et vidéos en partageSur les plateformes Internet, des

espaces spécifiques seront créés, notam-ment sur youtube et autres Flickr, afin de poster vidéos et photos. Les web r@dios Francas seront également valorisées.

sites dédiésLa présentation générale du forum est

mise à jour sur www.francas.asso.fr, et les documents de pilotage interne sont disponibles sur www.eduquerpour demain.fr

Sur place, un espace d’animation Multimédia TIC réseaux sociaux offre la possibilité de découvrir, d’approfondir et de mieux comprendre tous ces outils.

À lire et à relire Des ressources à lire en complément

et toujours disponibles en ligne sur : www.francas.asso.fr

Les réseaux sociaux, une question d’éducation ?

Ce dossier a été élaboré par un groupe de militants des Francas de statuts et fonctions différents, souhai-tant réfléchir à l’influence des médias sur l’éducation. La création de cette initiative repose sur l’impulsion donnée par les textes d’orientations des congrès de 2004 et 2009.

Découvrir Internet ensemble, c’est plus sûr Guide pratique à destination des parents, coproduit par Internet sans crainte et Tralalère avec le soutien des Francas, la FCPE, les Ceméa, la Ligue de l’enseignement. n

Éduquer pour demain, c’est aussi penser à l’utilisation naturelle, raisonnée et critique des technologies de l’information et de la communication (TIC) et plus largement des médias. Les Francas encouragent à s’approprier les TIC pour une utilisation éducative et éducatrice. La nouvelle génération de ces outils (mode collaboratif, logiciels libres…) permet de repenser le rapport aux savoirs, à la création, à la coopération. Le Forum 2012 s’attachera à y contribuer.

Forum Toulouse 2012

TIC en stock

WeB tour

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1964La Francade

c’est avec le regard d’une toute jeune militante que Maryvonne Dupuis a vécu la Francade de 1964 à Port-Mort.

Les enjeux politiques de cette manifestation organisée à l’occasion des vingt ans des Francs et Franches Camarades et qui a rassemblé plus de 3 000 « guides » n’étaient certainement pas perceptibles par tous.

Pour nous, jeunes militants, ce fut une fête de tous les instants : chants, danses, grands jeux, envols de montgolfières, spectacles minutieusement préparés où chacun était tour à tour spectateur et acteur… Accueillir plus de 3 000 personnes dans le parc du château de Port-Mort relevait de l’exploit. Rien ne manquait : ni les tentes (de l’armée !), ni le bureau de poste, ni le téléphone dans le confession-nal de la chapelle, ni le Camaraderie spécial Francade devenu le quotidien local. Tout avait été minutieu-sement préparé depuis des mois.

Nous avions conscience de participer à un événe-ment majeur : la Frairie, grande fête populaire Francas, le regroupement de tous les participants devant le château pour la venue de Maurice Herzog, secrétaire d’État, ont marqué durablement les mémoires de ceux qui l’ont vécu. n

En plus de soixante années d’existence, les Francas ont vécu et ont donné à vivre aux militants et partenaires, des moments forts et enrichissants. Retour sur quelques-uns d’entre eux qui ont fait évoluer les Francas mais aussi la société…

on en pArLe encore

1966 Congrès J

Aussitôt après le succès de la Francade qui marquait notre vingtième anniversaire, tous les guides (nom donné aux anima-

teurs de l’époque) sont invités à échanger et à réfléchir sur leurs pratiques avec les enfants, sur leurs responsabilités au sein des Francs et Franches Camarades et sur leur place dans l’organisation.

Le congrès J organisé à Lorient en novembre 1966 en fut l’aboutissement.

Guy Dutel, délégué de la Seine-Maritime en 1966, participait à l’encadrement de ce congrès. Voilà ce qu’il en disait vingt ans après : « Ce fut un long travail de fin 1964 à novembre 1966 pour aboutir à quatre jours où inlassablement la fête et la réflexion se disputèrent la vedette. […] Comment, par les guides, grâce à eux, amener la démocratie au centre aéré ? Comment tenir compte des avis et des problèmes des enfants pour le choix de leurs activités ? »

Au cours de ce congrès les guides proposèrent la mise en place des conseils d’enfants, de moniteurs… Ils formulèrent les traits d’une pédagogie du projet et de la réussite. « Sans le savoir, naturellement, dans les commissions, les groupes de travail et les synthèses, ils vivaient leur Mai 68 ». n

1964 L’enfant dans la cité

équipements implantés à la périphérie des communes, les « centres aérés » sont inac-cessibles pendant les temps courts de

loisirs alors que l’exode rural, l’urbanisation et le développement du travail féminin engendrent des besoins qui concernent le quotidien. Par ailleurs, la spéculation immobilière provoque l’aliénation de la plupart des espaces disponibles.

Se pose alors la question : jouer… mais où ?Pour informer les citoyens les plus concernés et

réfléchir avec eux, les Francs et Franches Camarades (FFC) organisent des journées d’études nationales sur le thème « L’enfant dans la cité ».

C’est la première fois que les FFC bénéficient du partenariat de l’UNCAF 1 et mobilisent autant de personnes, aussi différentes.

Ces journées d’étude renforcent les reconnais-sances institutionnelles, engendrent le développe-ment des centres aérés et la mutation vers les centres de loisirs, accélèrent la création d’une formation professionnelle d’animateurs par les FFC et ouvrent le chantier de la Place de l’enfant : de la place physique… à la place sociale. n

1 – UNCAF : Union nationale des caisses d’allocations familiales

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1974 Congrès d’Orléans

En parallèle du congrès d’Orléans avait lieu le Festival Jeunes années. Si ce congrès est resté dans de nombreuses mémoires de

militants, ce n’est pas uniquement le fait de la convivialité et de l’ambiance festive qui s’en est dégagée. Y avoir participé a permis à beaucoup d’entre eux d’être regonflés, d’avoir envie de faire et d’agir encore plus au plan local, de développer des actions, de mobiliser les militants… Bref : de bousculer un peu les choses !

Pour le Mouvement Francas en lui-même, c’était la première fois qu’était exprimée de façon aussi nette sa position radicale par rapport à la société. Concrètement, le texte de politique générale présentait le positionnement des Francas contre l’économie capitaliste. Par nature, celle-ci était un obstacle à la politique de l’enfance constituant pour eux, la base de leur travail. Ce tournant radical a permis de nombreux débats constructifs.

En plus de ce texte essentiel, celui sur « L’action socioéducative pour l’enfant » a fait également date. Il a permis de donner des cadres et des perspectives claires d’actions. Cette même année, les Francas étaient habilités à former les animateurs au Brevet d’aptitudes aux fonctions d’animateur. n

2008 Forum Éduquer pour demain, Tours

la première édition du Forum visait naturelle-ment des objectifs généraux inhérents à la vocation des Francas : faire reconnaître la

dimension éducative du temps libre, améliorer les interventions éducatives dans le temps de loisir des enfants... Mais il comportait aussi des enjeux spécifiques en lien aux étapes du développement de notre projet et à l’évolution de l’environnement.

À l’interne, il a permis de conforter l’appropria-tion par le Mouvement d’une certaine culture : « armer » les militants pour l’action locale, faire évoluer notre organisation et adapter notre fonc-tionnement pour la réalisation de cette ambition.

Par ailleurs, dans un cadre offrant une unité de lieu et de temps favorisant échanges et interactivité, le Forum de 2008 a constitué une occasion unique d’associer un maximum d’acteurs locaux à la mise en œuvre, l’évaluation, l’enrichissement de notre projet. Vers l’externe, il nous a offert une tribune pour réaffirmer l’expression de nos priorités vers les acteurs politiques, notamment les équipes élues dans les collectivités locales et territoriales. Le succès obtenu lors de l’édition à Tours démontre de façon éloquente la capacité des Francas à susciter l’engagement au niveau local, à rassembler, à animer des synergies en faveur de l’action éducative. Gageons que l’édition 2012 rencontre elle aussi un franc succès ! n

1992…1995… Rendez-vous « Place de l’enfant »

En 1990, plus de 17 000 centres de loisirs sont recensés, mais la majeure partie des enfants ne les fréquente pas. La société évolue, de

nouveaux comportements apparaissent. D’où l’idée d’interroger nos pratiques pédagogiques, d’expé-rimenter de nouvelles approches, de confronter les points de vue, les expériences. Ce fut le programme « Place de l’enfant ».

L’impulsion fut donnée par les « Rendez-vous » au CNIT à la Défense. Le succès fut là : plus de 700 participants et une dynamique lancée qui mobilisera pendant près de dix ans les Francas et plus largement les acteurs de l’éducation.

Les Rendez-vous sont revenus les années suivantes. Ouverts à tous, alliant convivialité et travail, ils furent des lieux de rencontre et de partage. Les Karellis, station de montagne coopé-rative, nous ouvrait ses portes et devenait pendant quelques jours un espace référent de l’éducation. En 1995, la rencontre eut lieu au Futuroscope de Poitiers.

Le programme « Place de l’enfant », vingt ans plus tard, ce sont de beaux souvenirs pour ceux qui l’ont animé, une page dans l’histoire des Francas, mais aussi une contribution au paysage éducatif. Le contrat temps libre de la CNAF 1, le contrat éducatif local, les emplois jeunes et les projets éducatifs des territoires doivent beaucoup à cette initiative. n

1 – Caisse nationale des allocations familiales

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Suite au point de situation sur nos pratiques et réflexions sur les concepts liés à l’interculturel, la solidarité et le développe-ment lors des rencontres

nationales de Montpellier en janvier dernier, les structures engagées sur ce champs d’action ont souhaité convier à Toulouse leurs partenaires. Rencontrés dans le cadre de l’organisa-tion d’échanges de jeunes, lors de sessions de formations interculturelles, ou dans les programmes de solidarité internationale dans lesquels sont investis les Francas, ils ont tout de suite souhaité prendre part activement au Forum Éduquer pour demain.

de l’international au local, du local à l’international…Au-delà du parrainage des déléga-

tions mis en place, nous avons souhaité, pour un partage plus constructif de nos réalités de vie et d’action, accueillir des jeunes citoyens d’Europe et du monde engagés sur leurs lieux de vie, sur diffé-rents territoires et structures, en amont et à la suite du Forum.

Les propositions sont diverses : un accueil sur une formation BAFA, un approfondissement camping, des visites de structures, un « stage » sur un centre

de loisirs en étant accueilli par une équipe d’animation française… Toutes les opportunités sont bonnes à saisir, faisant « levier » pour une première découverte interculturelle jusqu’à l’élaboration concrète de projets communs : chantiers de solidarité, échanges européens, rencontre inter-nationale d’animateurs, visites d’étude thématiques… tout est possible !

Rencontreet dialogue

Par exemple, les Danois des centres de loisirs de Copenhague seront accueillis par les Francas des Landes pour découvrir les structures locales, le partenariat avec le Conseil général sur l’animation du Conseil général des jeunes, et préparer l’échange du printemps prochain. De jeunes volon-taires allemands du Jugendwerk de l’AWO de la Sarre seront accueillis sur des sessions approfondissement BAFA, « séjours camping et activités de plein air » avec les Francas de l’Ain et du Rhône-Alpes. L’association départe-mentale des Francas du Gard propose à deux jeunes Béninoises engagées une implication dans les équipes d’anima-tions des centres de loisirs, pour un séjour d’un mois.

À Toulouse même, les délégations sont invitées à participer activement lors des ateliers, à présenter leurs initiatives et problématiques dans les agoras projets. Un petit avant-goût ? « Youth empowerment » : l’autonomisation des jeunes (Association Dreams for Life – Roumanie) ; la fabrication de jouets solaires et démarche environnementale (Arci Chieti – Italie) ; la question de la pauvreté en Allemagne (AWO) ; les échanges transfrontaliers pour tous les enfants dès trois ans (Francas de Behren les Forbach et Kinderhaus du Bonheur Homburg)…

Le Parc des expositions et les diffé-rents sites toulousains seront autant d’espaces de rencontre et de dialogue entre partenaires internationaux et participants français.

Le Forum sera l’occasion également de réaffirmer des valeurs de paix, d’ouverture et de dialogue, de susciter la curiosité et le partage réciproque envers nos voisins et partenaires dans le monde, pour faire reculer la peur et la stigmatisation de l’étranger.

n Amélie Le Formal

Méthodes et partenariat

Pour réaliser cet accueil des partenaires internationaux d’une ampleur inédite, tant en termes de nombre de délégations que de qualité des accueils (parrainage, programmes particuliers

en amont et aval), nous nous appuyons sur les synergies dévelop-pées par les correspondants du réseau Europe et international des Francas, les trente-six associations départementales, unions régionales ou œuvres locales mobilisées pour accueillir en forma-tion ou sur les centres de loisirs les partenaires internationaux, et sur différents partenaires financier ou d’action : l’association Solidarité Laïque, l’Office franco-québecois pour la jeunesse, le Conseil de l’Europe, le Programme européen Jeunesse en action, l’Office franco-allemand pour la jeunesse et les collectivités impliquées dans des coopérations décentralisés.

Merci aux différents acteurs et militants de l’éducation intercul-turelle et solidaire pour leur engagement qui permet un accueil réfléchi, construit et porteur de perspectives pour le projet des Francas et de nos partenaires partageant nos valeurs pour un monde plus juste ! n

Depuis le Congrès de Nantes en 2004, puis celui de Bordeaux en 2009, les Francas ont largement renouvelé et développé les orientations interculturelles de leur projet. Après avoir accueilli vingt-neuf délégations internationales à Tours en 2008, nous recevont à Toulouse près de soixante partenaires d’actions, originaires de différents pays d’Europe, d’Afrique, de la Caraïbe et du Moyen-Orient.

citoYens du Monde

Spectacle de l’Alejlors du Forum de Tours en 2008.

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TémoIgnAgE HAïTI Evens Apollon

« Pour que tous les enfants accèdent aux loisirs »

Mon nom est Evens Apollon, j’ai trente-trois ans. Après mes études secondaires, j’ai appris l’architecture à Port-au-Prince et puis je me suis engagé avec mon père pour servir les enfants en difficultés à Roseaux dans le département de la Grand’Anse. Avec l’aide de Solidarité Laïque en France, nous avons construit un foyer d’accueil pour les enfants négligés par leurs parents. Animateur scout à la base, j’y suis éducateur depuis 2008. Le nom du foyer est « Foyer d’accueil Timoun Rozo », mais l’association a pour nom « Men Kontre Pou Timoun Rozo ». Cela signifie : « Mains ensemble pour les enfants de Roseaux ».Sur le terrain du foyer, nous avons construit une école maternelle et primaire où les enfants jouissent d’une éducation surveillée. Mais l’école est ouverte à tous les enfants de la communauté de Roseaux. Je me suis engagé fortement à la réalisation de ce beau projet et je suis très fier de moi, notamment d’avoir tout abandonné pour soutenir ces enfants en difficulté. Je veux que les enfants de Roseaux, pour ne pas dire du Foyer seulement, accèdent à des loisirs, s’intègrent dans la société, bénéficient d’une formation intégrale

du point de vue physique, intellectuel, moral... Je m’engage à préserver ces enfants des dangers moraux et physiques de l’abandon, à réduire le taux de malnu-trition de ces jeunes enfants, et à favoriser et renforcer leur éducation au point de vue académique et professionnel.

TémoIgnAgE dAnEmArk ole Silberg

« Les échanges sont un excellent outil pour emmener les jeunes loin de la routine quotidienne »

Je suis responsable du département de la jeunesse et des échanges pour le réseau des clubs de jeunes à Copenhague au Danemark.Dans l’ensemble, notre travail avec les enfants et les jeunes est d’offrir des activités porteuses de sens, après l’école. C’est ce que les parents attendent de nous. Mais en réalité, notre travail va plus loin que cela. La conception développée par les professionnels est la suivante : pendant que nous jouons, nous apprenons.

Nous essayons donc d’utiliser des jeux qui développent les aptitudes des individus.Pour nous, il est également important d’inclure tout le monde, d’aller contre des effets d’intimidation ou de racisme. Le travail relationnel est important, nous nous efforçons d’aller à la rencontre des jeunes où ils sont et de prendre leur situation au sérieux. Nous cherchons à développer une relation de confiance, à être « exemplaires » face aux jeunes. Travailler avec des jeunes vulnérables est particulièrement important.Les échanges sont un excellent outil pour les emmener loin de la routine quotidienne, de leurs amis et de leur propre culture. Beaucoup de jeunes se laissent convaincre d’y participer et développent une curiosité envers d’autres cultures et d’autres environnements. La rencontre des cultures peut être si intense qu’elle déclenche une réflexion individuelle et peut servir de déclic pour que l’individu trouve la force de choisir de nouvelles voies au terme de l’échange.Je suis donc heureux de participer au Forum de Toulouse : nous espérons y faire de belles rencontres et nouer de nouveaux contacts !

TémoIgnAgE BénIn yolande Soualy Ablavi

« C’est un de mes engagements principaux d’accompagner les enfants et les adolescents dans leurs activités périscolaires afin de les amener à développer leurs aptitudes citoyennes »

Je m’appelle Yolande Soualy Ablavi. J’ai vingt-huit ans. Je suis contrôleur de l’Action sociale et animatrice de groupe de jeunes élèves et étudiants au CAEB. Le CAEB, c’est le Conseil des activités éducatives du Bénin, une ONG d’éducation reconnue d’utilité publique qui a son siège national à Porto-Novo et dispose d’antennes départementales. Son but est de contribuer, aux côtés de l’État béninois, à l’amélioration des conditions de vie des populations dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la gestion de l’environnement pour un développement intégré et durable. Le CAEB a pour objectif d’accompagner le gouvernement béninois à l’atteinte des objectifs de l’Éducation pour Tous. Pour y parvenir, nous menons plusieurs actions, par exemple, le parrainage d’enfants, l’attribution de bourses aux élèves et étudiants méritant, l’animation de centres de documentation (bibliothèque et pôle informatique/internet), la participation à la formation des enseignants du premier degré... Nous organisons également des sessions de formations en bureautique pour les jeunes en quête d’emploi et facilitons l’insertion des jeunes dans des centres de métiers (coiffure, couture, menuiserie...). Sur les questions de santé et pour la prévention des IST et du VIH, nous faisons des interventions en milieu scolaire. Les loisirs des jeunes sont un des thèmes qui nous tient à cœur : c’est un de mes engagements principaux d’accompagner les enfants et les adolescents dans leurs activités périscolaires en vue de les amener à développer leurs aptitudes citoyennes.

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Pour les Francas, les enfants et les adolescents doivent pouvoir exercer progressivement leur autonomie, leur responsabilité et leur citoyenneté,

pour s’insérer véritablement dans la société qui est la leur et mieux en maîtriser le devenir. Par l’action éducative volontaire notamment, chaque jeune trouve un terrain de valorisa-tion, de partage et de transmission de ses compétences, ses savoirs, ses passions dans divers domaines.

Le Forum, moment fort de rassemblement de cinq-cent jeunes animateurs volontaires du Mouvement, est l’occasion de faire valoir leur action, de valoriser l’apport de l’anima-tion volontaire et du BAFA dans l’éducation des jeunes lycéens et étudiants, et de mettre en exergue cette dimension positive de la jeunesse engagée. Un « Comité jeunes » composé de douze jeunes venus de toute la France a préparé cette dimension particulière du Forum. Camaraderie livre ici quelques portraits de ces jeunes engagés, réalisés avant le Forum.

points de vue croisÉs

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La parole à… AïALA

Habituée des centres de loisirs et de vacances depuis toute petite, c’est naturellement qu’Aïala passe son Bafa. Elle devient militante et bénévole pour l’association dans laquelle elle fait son stage d’approfondissement. Malgré de longues études, elle reste en contact avec cette

association. C’est là qu’elle entend parler des Francas la première fois et qu’elle commence donc à s’intéresser à eux. Alors qu’elle quitte son association, elle reçoit une proposition de poste aux Francas pour un remplacement. Cela lui donne envie de travailler avec eux au local et d’avoir une approche plus globale par rapport à l’association.

Après un temps de « pause familiale », elle s’engage aux Francas par le biais de son activité professionnelle. Elle est aujourd’hui directrice de l’association départementale du Val-de-Marne.

« Mes compétences, je les ai acquises pendant le BAFA et au sein d’associations. J’ai appris à travailler ensemble au sein d’une équipe et à mener des animations, et toujours cherché à transmettre ce que j’apprenais tout au long de mon parcours. J’ai aussi découvert ce qu’était une association, l’intérêt du monde associatif pour soi et en général, ainsi que le bénévolat et l’investissement.

Le projet des Francas est pour moi un projet essentiel, parce qu’il concerne l’éducation, et parce que l’action est développée au niveau local. Je me retrouve pleinement dans ce projet, dans les valeurs portées par ce mouvement d’éducation populaire. La diversité et la richesse potentielle de tous les projets à imaginer et à construire ensemble sur le terrain est passionnante !

Pourquoi j’ai envie d’aller au Forum ? Ce Forum sera je pense un moment très fort pour tous les participants. J’ai eu la chance de participer à celui de Tours en 2008, et je garde un souvenir très fort des conférences, de l’ambiance, de la diversité des projets et des militants. » n

La parole à… JuLiE

Julie a vécu, enfant, les centres de vacances et de loisirs. Elle a toujours voulu être enseignante. Cependant, au lycée, elle n’a pas souhaité poursuivre à l’université, et s’est tour-

née vers le BAFA. Son stage de Base n’a pas été très engageant, mais au cours du stage pratique, elle a vécu une expérience très forte dans un centre de loisirs, qui lui a permis de retrouver motivation et confiance. C’est une directrice adjointe remplaçante, qui, pendant ce stage pratique, lui a parlé des Francas. Julie les a donc choisi pour le stage d’approfondissement.

Ce stage a été un déclic : l’équipe l’a mise en confiance et la rencontre a été très forte. Proposition lui a été faite de devenir formatrice, puis de faire un BPJEPS. Elle a alors été entourée de personnes qui l’ont aidée à construire des compétences. Pendant la formation BPJEPS, elle a commencé à encadrer des stages, au départ avec l’idée d’apprendre à mieux exprimer ses idées, à défendre un projet. Puis, les Francas l’ont mise en relation avec une structure, où elle a été embauchée, en se préservant du temps pour encadrer des stages.

Depuis deux ans, Julie est responsable de stages, et élue à l’asso-ciation départementale de la Somme. Elle construit de nouvelles compétences, par rapport à son rôle d’élue de l’association.

« En restant aux Francas, je m’enrichis personnellement et professionnellement. J’y fais des rencontres, y vis des moments conviviaux et transmets mes compétences et connaissances pour aussi en recevoir. Pourquoi j’ai envie d’aller au Forum de Toulouse ? Pour y vivre un moment d’enrichissement et convivial avec d’autres militants qui portent le même projet que moi. » n

La parole à… SébAStiEn

Sébastien participe pour la première fois à un centre de loisirs à 14 ans. Il intègre un groupe de jeune avec qui il va monter des projets (organisation de manifestations, organisation de

séjours), et découvre alors les notions de groupe et de faire ensemble pour l’autre et pour un collectif. Il prend une place dans ce collec-tif, s’y sent à l’aise et impliqué.

Cette expérience est un vrai déclic pour lui, qui lui a permis de s’ouvrir aux autres, de se positionner dans un groupe et se mettre en avant.

Naturellement, il décide de passer son BAFA. C’est « la poursuite du déclic », au point même que cette formation volontaire lui ouvre les yeux sur son parcours professionnel. Il décide alors de se professionnaliser dans l’animation et d’abandonner les études scientifiques prévues. Ses convictions et son engagement devront faire partie de son futur travail. Il suit alors une formation universitaire (DUT animation), durant laquelle il multiplie les actions bénévoles qui promeuvent l’action culturelle. Il se sent engagé, et c’est primordial pour lui ! Par la suite, il rejoint les Francas puis devient formateur bénévole.

Actuellement salarié des Francas dans un centre de loisirs multi-sites, Sébastien s’investit tant professionnellement qu’humainement dans sa structure. Il se considère avant tout comme un militant qui porte les valeurs du projet. Depuis quinze ans, Sébastien apprécie de pouvoir en permanence faire évoluer ses pratiques, d’échanger avec un collectif, de se remettre en question, d’aller à la recherche de nouvelles idées, et surtout, de pouvoir impulser cette envie à d’autres et transmettre autant que ce qui lui a été transmis. n

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23 le magazine des Francas n° 297

La parole à… AnA

«J’ai croisé les Francas pour passer mon BAFD il y a quelques années, mais je ne m’y implique que depuis un an et demi. Au départ, j’avais simplement l’envie de devenir formatrice bénévole, mais j’y découvre beaucoup plus :

les différentes actions menées par les Francas, comme le concours d’affiche, la journée des loisirs scientifiques, les ateliers relais... Je participe à des rencontres adhérents, des week-ends formateurs. J’apprécie l’échange entre les différents militants, jeunes et moins jeunes, parfois d’accord parfois non, qui discutent, échangent, argumentent avec l’envie de faire vivre le projet. L’idée de faire partie d’un collectif qui croit en des valeurs et a envie de les porter me tient à cœur. Les valeurs des Francas sont cohérentes avec les choses auxquelles je crois, et c’est pour cela qu’aujourd’hui j’en fais partie !

N’ayant pas participé au Forum de tour, je dois reconnaître que les différents témoignages prélevés lors de ce dernier sont une invitation à participer à celui de Toulouse. De plus, étant adhérente à l’AD 31, la question ne se posait même pas, cela paraissait une évidence ! Le fait que cela se passe à Toulouse me permet de découvrir de l’intérieur l’organisation (complexe et ambitieuse!) d’une telle manifestation, mais aussi d’être en permanence dans l’attente de ce fameux Forum ! Cela sera l’occasion de découvrir de nouvelles pratiques, de remettre en question les siennes, de confronter, d’échanger, d’apprendre... La rencontre avec autant de personnes concernées par les mêmes valeurs, le fait de se sentir nombreux à avoir la même volonté d’agir, sera surement très impressionnante ! Il me semble que ces quatre jours permettront un échange unique et mémorable pour tous ! » n

La parole à… tHOMAS

Enfant, Thomas a quelques expériences en tant que colon en mini camps et en centre de loisirs, ce qui lui laisse un souvenir sympa des vacances en collectivité. En 2003, il décide avec d’autres copains de passer sa

première partie du BAFA dans l’objectif de travailler en équipe, au service des autres.

Son premier stage dans le monde de l’animation lui offre une expérience de la vie collective et lui donne l’envie de continuer sa formation avec le même organisme. Malheureusement, sur la thématique choisie, il n’y a pas de session proposée par l’organisme de formation avec lequel il a passé son stage de base. Il est alors orienté vers les Francas, afin de s’inscrire sur un stage de la même thématique.

Lors de son stage, il est coopté pour devenir formateur. C’est une nouvelle occasion de faire, de construire et d’agir en direction des autres. Étudiant en faculté, il s’investit de plus en plus aux Francas du Maine-et- Loire au travers des actions de l’association départementale. Il fait son premier stage, découvre le plaisir de transmettre et de partager ses savoirs et d’accompagner d’autres personnes dans la découverte de l’animation.

Puis il intègre le conseil d’administration de l’association départementale des Francas du Maine-et-Loire. Ce nouvel engagement lui permet de construire son regard critique, de comprendre les enjeux d’un projet associatif. Cette expérience lui donne l’envie de continuer à agir et transformer la société.

En 2006, il décide de professionnaliser son action. Il rentre en formation BEATEP et poursuit ses autres engagements. Suite à un déménagement, il découvre un nouveau département, une nouvelle association départementale, la Loire-Atlantique.

En 2009, il intègre le conseil d’administration de l’association départementale de la Loire-Atlantique, où il deviendra l’année suivante membre du bureau à la fonction de secrétaire adjoint.

À ce jour, Thomas continue à se former professionnellement. Il a intégré la formation DEJEPS à Nantes, en début d’année 2012. Il est également devenu permanent aux Francas. Malgré ses missions détermi-nées dans le cadre d’un contrat de travail, il définit son action au travers d’un engagement militant et non uniquement comme un salarié.

Thomas a construit son parcours d’engagement dans un cadre de confiance donné et impulsé par le biais de rencontres multiples au sein des Francas, au travers des différentes étapes, illustrées précédemment.

« J’ai envie d’aller au Forum Éduquer pour demain parce que rassembler des centaines de personnes qui partagent des valeurs et des projets communs, c’est forcément un évènement énorme ! J’ai aussi envie d’y aller pour y voir, y rencontrer et y découvrir des projets. Parce que le fait de pouvoir échanger, confronter partager avec autant de monde sur les ateliers, je trouve cela très riche et je me dis que c’est forcément un moment intense et fort en termes de regard sur le monde.

J’ai aussi envie d’aller au Forum parce que je sais que j’en ressortirai enthousiasmé et motivé par ce que j’y aurais vu, et que cela me permettra de récolter et de faire naître plein d’idées et de projets. En prime, le Forum me permettra de voir ou revoir les collègues, copains, connaissances des Francas et des partenaires du monde entier, pour vivre un moment fort et convivial. » n

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David Eloy, rédacteur en chef d’Altermondes, revue dont la particula-rité est de poser un regard sur le monde en partant du point de vue des sociétés

civiles, revient sur le concept même du magazine et le rôle des médias dans la société.

«Là où certains vont chercher le regard d’autres médias sur le monde pour alimenter la réflexion, nous allons chercher le regard des sociétés civiles pour donner un nouveau

point de vue sur ce qui se passe sur la planète et sur comment faire pour que ça se passe autrement… et mieux », débute David Eloy. Le rédacteur en chef d’Altermondes, revue trimes-trielle créée en 2005 traitant de solidarité interna-tionale, de développement durable et des droits humains, livre ainsi une ambition qui repose sur deux principes. D’abord, donner la parole aux sociétés civiles, dans toute leur diversité (Nord/Sud). « C’est une vraie préoccupation de les faire s’exprimer directement. Tout n’a pas besoin de passer au filtre d’un traitement journalistique ! Les mots qu’utilisent les personnes, la façon qu’elles ont d’exprimer leurs idées, délivrent une approche différente mais qui a du sens », explique t-il. Second principe : « Nous sommes dans une démarche qui nous rapproche de l’éducation populaire puisque systématiquement dans une démarche participative de construction de l’information. » Autrement dit, dans une volonté de tisser du lien, d’impliquer l’autre, de l’accompagner dans sa compréhension et sa lecture du monde.

« Lorsque je parle de société civile, comme de solidarité internationale d’ailleurs, c’est dans leurs acceptions larges. Cela signifie pour nous “ com-ment se relie-t-on au monde ? ” et s’illustre donc par un foisonnement d’exemples : échanges interculturels entre lycées, professionnels qui développent entre eux des projets de solidarité… Bref, toutes les dynamiques de personnes, d’organisations qui agissent pour construire un monde différent, meilleur. »

Dans cet esprit, Altermondes est impliquée depuis plusieurs années dans des ateliers de formation à l’écriture journalistique avec des jeunes de quartier. « Ce qui nous intéresse, c’est de faire la passerelle entre le monde de la solida-rité internationale, les médias et ces jeunes, qui sont et peuvent être des acteurs de solidarité internationale. Le participatif, c’est aussi impliquer un maximum d’acteurs, y compris les moins évidents. » Une volonté qui pose un projet ambi-tieux : celui de penser l’outil média autrement. Et qui a initié un projet éditorial inédit : celui d’Altermondes.

un autre rôle à jouer pour les médiasÀ l’origine de la revue, le souhait de cinq

associations de créer un média différent. « Le traitement de l’actualité internationale par les médias classiques n’est pas satisfaisant ; certains médias sont même contreproductifs dans le traitement des questions internationales et font totalement l’impasse sur les sociétés civiles et sur les dynamiques citoyennes et sociales dans les pays, notamment ceux dont ils ne parlent qu’à

l’occasion d’une guerre, d’un génocide ou de la présence d’intérêts occidentaux. »

Jusqu’en 2003, le cofondateur d’Altermondes, salarié d’une organisation membre du CRID, est très impliqué dans la revue Peuples en marche. Une activité plus ou moins éloignée de sa fonc-tion de chargé de mission mais qui lui permet de mettre un pied dans le milieu des médias. « Puis, j’ai travaillé sur des sites internet d’informations sur l’économie sociale et solidaire. Je m’étais donc mis à écrire (NDLR : l’écriture le taraudait depuis longtemps déjà), à penser médias… J’ai été solli-cité pour piloter le groupe de travail qui devait réfléchir à l’élaboration de la revue qui deviendra Altermondes. » Un projet qui l’intéresse à la fois à titre personnel et qui répond à une envie de créer des synergies entre acteurs, de porter des projets collectifs. « Altermondes a permis de faire en sorte que tous ces gens qui agissent dans une perspective de changement global de société travaillent ensemble. C’est l’illustration d’un outil média favorisant la transversalité, les passe-relles… », affirme David Eloy. Et d’ajouter : « Comprendre et faire comprendre un monde en mutation devrait être la vocation de tout média qui s’intéresse à l’international.

La revue ne propose pas une photographie du monde tel qu’il est et surtout de ce qui ne va pas – choix le plus facile et le plus fréquent, et pas toujours évitable. On essaye plutôt de montrer que nous sommes dans un monde qui bouge. Partout il y a des gens et des structures qui s’organisent… Le changement est déjà là ! À différents niveaux, dans différentes régions du monde, sur différentes questions, des projets, des expériences sont menés pour rendre le monde meilleur : sur l’éducation, les droits de l’homme, l’environnement, le social... Bien sûr, il n’y a pas de solution unique aux problèmes qu’on ren-contre, mais une multitude qui doivent s’adapter aux populations, à l’environnement dans lequel elles s’inscrivent. Altermondes met un coup de projecteur sur des initiatives non pas pour dire qu’il s’agit de “ l’Initiative ” mais “ d’une initiative qui contribue à… ”. » Un révélateur de solutions possibles en quelque sorte !

Éduquer au monde et à la solidarité internationale

Quid du domaine de la sensibilisation et de l’éducation ? « La question est posée : comment construit-on et renforce t-on une conscience individuelle ? Et surtout, comment cette conscience individuelle aboutit-elle à une conscience collective ? Un individu qui se conçoit et se met en mouvement dans une dimension collective quelle que soit l’échelle, c’est fonda-mental. Transformer le monde ne peut se faire que si l’on arrive à mettre en mouvement des populations, des groupes de gens, des individus, qui ont compris pas seulement dans leur tête mais au plus profond d’eux-mêmes qu’il faut remettre du collectif dans la société, que l’intérêt général n’est pas la somme d’intérêts particuliers, et que c’est ensemble qu’on peut construire des solutions et faire bouger les choses. Il y a là un gros travail à faire, et c’est bien le véritable enjeu », conclut David Eloy. Une perspective qui n’est pas sans rappeler la « mission » des sociétés civiles, accompagnatrices des transformations – mais pas détentrices de tous les leviers. « On est confronté à une société dans laquelle il faut réinventer le lien social, les interactions entre les gens. Ça passe par du travail de terrain, par l’éducation. Il faut retisser du lien au plus près des populations. Cela implique aussi de réinterroger nos pratiques, nos approches », analyse le rédacteur en chef. Et cela traduit toute l’importance de porter un message mobilisateur, fédérateur, clair et audible par tous. « La solidarité internationale c’est bien, mais déconnectée d’un ancrage territorial national ou local, elle perd de son sens et devient de la charité bien ordonnée. Ça ne remet certes pas en question la qualité des projets menés, mais on ne peut pas agir loin si on n’a pas de racines. Nous devons nous interroger : nous, acteurs d’un monde qui change, acteurs d’un tissage de liens entre individus aux quatre coins du monde, comment prolonge t-on ce lien localement ? Cela reste encore trop réservé à une frange de population. Il faut impulser une dynamique et créer du lien ici pour aller là-bas. Dans la démarche d’accompagnement, la solidarité internationale a sûrement beaucoup à apprendre du monde de l’éducation populaire. »

n Propos recueillis par Sandra Minette

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Comprendre et faire comprendre un monde en mutation