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CAP SUR LA SANTE MENTALE DES FEMMES EN CHAUDIÈRE-APPALACHES : LES PROBLÈMES ET LES BESOINS EXPRIMES Réseau des groupes de femmes de Chaudière-Appalaches Larose WA ao9 L3.64 1993 Septembre 1999 INSPQ - Montréal 3 5567 ÔC

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CAP SUR LA SANTE MENTALE DES FEMMES

EN CHAUDIÈRE-APPALACHES :

LES PROBLÈMES ET LES BESOINS EXPRIMES

Réseau des groupes de femmes de Chaudière-Appalaches

Larose

WA ao9 L3.64 1993

Septembre 1999

INSPQ - Montréal

3 5567 ÔC

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S A N T É C O M

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CAP SUR LA SANTE MENTALE DES FEMMES

EN CHAUDIÈRE-APPALACHES :

LES PROBLÈMES ETJglUBiSOINS EXPRIMÉS

Institut national d e s a n t é publique ^ g g 4635, avenue C h r i s t o p ^ C o t o b p ^ a a

Montréal (Quebec) H2J3j

T é l . : ( 5 1 4 ) 5 9 7 - 0 6 0

pèseau aes groupes de femmes de Chaudière-Appalaches

Septembre 1999

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ub .. . , . .

v ' Jl'fv.u/- fia*.

uOOO-TOe^re) . i^v

La réalisation de ce projet a été rendue possible, grâce à une subvention conjointe du ministère de ta Santé et des Services sociaux et de la Régie régionale de Chaudière-Appalaches dans le cadre du Programme de subventions en santé publique.

Publication réalisée par les services Connaissance/surveillance/recherche et Planification/évaluation de la Direction de la santé publique, de la planification et de l'évaluation. de la Régie régionale de la santé et des services sociaux de Chaud ière-Appalaches

Reproduction autorisée à des fins non commerciales avec mention de la source. Toute reproduction partielle doit être fidèle au texte utilisé.

© Régie régionale de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches pour le Réseau des groupes de femmes de la région de la Chaudière-Appalaches, 1999

ISBN : 2-89504-068-0

Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 1999 Bibliothèque nationale du Canada

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SILENCE DE FEMME

bes mots veulent surgir b'un profond silence

o^O Mais Us se nouent quelque part (J Entre le coeur et le corps;

Comme s'ils ne savaient plus bans quelle langue s'exprimer.

Comme s'ils ne croyaient plus Qu'on veuille les écouter.

bans ce corps qui vieillit Reposent les désirs et la fougue de l'amant Et les traces de l'enfant porté tendrement, Mais à propos de ce vin qui mûrit bans la fraîcheur et l'alchimie du temps, Quelqu'un m'avouera-t-il un jour

L'ivresse qu'il a suscité dans l'amour!

bans ce pays des hommes Il m'aura fallu livrer tendresse et bataille Pour continuer ce qu'une autre avait commencé. Je savais à peine que j'étais femme Que déjà mon destin s'écartelait Entre les tâches à l'aurore et la fatigue au couchant, Entre la crainte de l'oppresseur et la fragilité de l'innocent.

Je n'avais pas demandé b'être femme, ni homme, ni bête, Je ne voulais vivre que des jours paisibles. Partager des projets réalisés dans la complicité. Partager des choses simples et raffinées, be ces choses pouvant nous faire évoluer bans la reconnaissance de ce que chacun valait Et d'avoir fait ce qui devait être fait.

Non, je n'ai pas demandé b'être femme, homme ou bête, Mais je voudrais aujourd'hui avoir la certitude Que ces valeurs et ces rêves latents Auront fait se lever quelques combattants Et que cette vie à laquelle j'aurai crue Va/ait bien la peine d'être vécue et défendue.

biane Langlois Avril 1999

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PRESENTATION

Cette recherche a été réalisée dans le cadre d'une subvention accordée au Réseau des groupes de femmes de Chaudière-Appalaches par le Programme de subvention en

Santé publique. La gestion de celle-ci fut assumée par le Centre de Référence pour ^ les femmes de la région de l'Amiante inc..

y La réalisation de cette recherche s'est effectuée en collaboration avec la Direction de la santé publique, de la planification et de l'évaluation (DSPPE) de la Régie régionale de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches

(RRSSSCA), laquelle a mandaté Diane Langlois en tant qu'agente de recherche attitrée pour sa réalisation et la rédaction du rapport.

Les partenaires associés furent le Réseau des groupes de femmes de Chaudière-Appalaches, notamment les maisons d'hébergement,, les centre-femmes et le Conseil du statut de la femme et puis les CLSC. La Commission régionale en santé mentale a également appuyé cette initiative depuis ses débuts.

Enfin, cette recherche s'est réalisée avec le soutien d'un comité aviseur, rassemblant différents partenaires associés à la Régie régionale ainsi que de l'Université LavaI. Ce comité avait entre autres responsabilités d'effectuer certaines validations, de tisser les Hens avec les auditoires cibles et de faire en sorte que le déroulement du projet demeure le plus près possible des valeurs et des préoccupations des groupes concernés. Les membres qui ont siégé sur le comité furent :

MF* Manon A Hard M™ Claire Catellier

M"e Francine Chamberland-Vien M™ Jocefyne Coté MF* Lyne Jobin

MDiane Langlois M™1 Lucie Larose M. Marc-André Nadeau M™ Jacinthe Poulin

M. André Prévost M™ Sandra Shee M. Jean-Pierre Vigneault

Conseillère, Ùirection de l'organisation des services, RRSSSCA Coordonnatrice, services Connaissance/surveillance/recherche et Planification/évaluation (CSR/PE), ÙSPPE, RRSSSCA, nov.1998-... Représentante du Réseau des groupes de femmes de Chaudière-Appalaches Représentante des Centres beaux de services communautaires Représentante de la Commission en santé mentale, agente de planification et de programmation, ÙSPPE, RRSSSCA Agente de recherche pour fe projet, CSR/PE, ÙSPPE, RRSSSCA Agente de recherche, CSR/PE, ÙSPPE, RRSSSCA, avril1998à... Professeur, sciences de l'Education, Université Laval Représentante des services de santé mentale du CHBE et du CLSC La Guadeloupe Coordonnâtes, services CSR/PE, ÙSPPE, RRSSCA, oct. 1997à mai 1998 Bureau régional, Conseil du statut de h femme de Chaudière-Appalaches Coordonnâtes par intérim, services CSR/PE, ÙSPPE, RRSSSCA, mai 1998-oct. 1998

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REMERCIEMENTS

D'abord et avant tout, nos remerciements sincères à toutes les participantes à la recherche

f > pour leur soutien, leur collaboration et leur apport quant à la connaissance de la santé

\ mentale des femmes de la région de la Chaudière-Appalaches. Un merci tout spécial également

I aux membres du comité aviseur qui tout au long du projet ont soutenu, orienté et enrichi le

f projet de leurs commentaires et expertise.

\ Enfin, d'autres personnes ont apporté leur contribution à cette recherche. Mentionnons entre

n autres. Chantai Beaudet, Annie Bourassa, Lucie Roy, Simon Tremblay, Louise Paré, Jean-Luc

L Parenteau, François Desbiens et Denis Olivier. Enfin, un merci tout spécial à Julie Gilbert pour

\ son soutien constant tout au long de la rédaction de ce rapport et également pour la qualité de

i f la mise en forme et de la présentation du document.

Que ces personnes acceptent ici, nos remerciements sincères/

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TABLE DES MATIÈRES

Présentation i"

Remerciements - v

Table des matières vit

Liste des tableaux et de la carte xi

Liste des graphiques: xiii

Liste des abréviations xv

Introduction 1

1. Eléments de contexte de la santé mentale des femmes 3 1.1 Quelques concepts de santé mentale à retenir 4

1.2 Les déterminants de la santé et du bien-être 5

1.3 La santé mentale des femmes 6

1.3.1 Les conditions de vie des femmes 7 1.3.2 Les milieux de vie et l'environnement social 11

1.3.2.1 Le milieu familial et social 11 1.3.2.2 Le milieu de travail 12 1.3.2.3 La conciliation des divers milieux 13

1.4 Les conditions de vie des femmes en Chaudière-Appalaches 15

1.5 Les objectifs poursuivis par cette recherche 18

2. La méthodologie 19 2.1 La démarche de consultation auprès des femmes 19

2.1.1 La technique du groupe nominal 22 2.1.2 La priorisation des problèmes de santé mentale et des besoins de

services 23

2.2 Les données populationnelles et sociodémographiques 25

2.2.1 L'estimation et les projections du bureau de la statistique du Québec (BSQ) 25

2.3. Les données de l'Enquête sociale et de santé 1992-1993 et autres enquêtes 26

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Hotlb GLb maliÀMù

2.3.1 L'estimation de la prévalence des troubles mentaux dans la région du Bas-Saint-Laurent 26

2.3.2 L'Enquête de statistique Canada sur la violence faite aux femmes 28

2.4 Les données sur la criminalité 28

2.4.1 Les données relatives aux infractions 29 2.4.2 Les données relatives à la violence conjugale 29

2.4.2.1 Les auteurs présumés et taux d'actes de violence conjugale 29 2.4.2.2 Les femmes victimes de violence conjugale..... 30

3. Les résultats des consultations des femmes de la région 31 3.1 L'identification des problèmes de santé mentale 31

3.2 Les besoins de services identifiés 34

3.2.1 Les résultats régionaux 34 3.2.2 Les particularités sous-régionales 37

A. L'ampleur des problèmes de santé mentale des femmes et leurs conséquences 47

4.1 L'ampleur de la violence faite aux femmes en Chaudière-Appalaches 48

4.1.1 Les femmes victimes d'actes violents 49

4.1.2 L'ampleur de la violence conjugale 52

4.1.2.1 Les conséquences sur la santé mentale des femmes 56

4.2 L'ampleur des agressions sexuelles 58

4.2.1 Les conséquences des agressions sexuelles 59

4.3 Les femmes et l'indice de détresse psychologique 60

4.4 Hospitalisations pour troubles mentaux 64

4.4.1 Les décès par suicide 65

CONCLUSION 71

BIBLIOGRAPHIE 75

- vili -

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3alh/ (Lu» maiiàm

U LISTE DES ANNEXES 83

ANNEXE 1 Les tableaux complémentaires 85

ANNEXE 2 La consultation de mars 1998 et les questions nominales 99

ANNEXE 3 Lettre type d'invitation pour la consultation de février 1999

et envoi postal 103

ANNEXE 4 La grille de priorisation des problèmes de santé mentale 107

ANNEXE 5 Une estimation des troubles mentaux, région du Bas-Saint-Laurent 123

- ix -

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LISTE DES TABLEAUX ET DE LA CARTE

Tableau 1 Les facteurs de risque et les problèmes reliés aux conditions de vie des femmes 10

Tableau 2 Quelques-uns des facteurs de risque et des problèmes reliés aux milieux de vie des femmes 14

Tableau 3 Données démographiques et socio-économiques des femmes, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1991 et 1996 17

Tableau 4 Femmes rencontrées lors des consultations, technique du groupe nominal, par sous-territoires, 1998-1999 20

Tableau 5 Participantes à l'exercice de priorisation pour les besoins et les services en santé mentale des femmes, sous-territoires et région de la Chaudière-Appalaches, 1999 21

Tableau 6 Résultats de la priorisation des problèmes de santé mentale pour la région de la Chaudière-Appalaches et les sous-territoires, 1999 32

Tableau 7 Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, région de la CHAUDIÈRE-APPALACHES, 1999 36

Tableau 8 Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, sous-territoire du LITTORAL, 1999 41

Tableau 9 Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, sous-territoire de AAONTMAGNY-LTSLET, 1999 42

Tableau 10 Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, sous-territoire de L'AMIANTE, 1999 43

Tableau 11 Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, sous-territoire de BEAUCE-ETCHEMINS, 1999 44

Tableau 12 Auteurs présumés, selon le sexe, pour des crimes avec violence région de la Chaudière-Appalaches, 1997 49

Tableau 13 Taux de femmes victimes de violence par cent mille individus, contexte conjugal et non conjugal, selon le sexe, 12 ans et plus et les catégories d'infractions, le Québec, 1997 50

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J j a L (La taMuuvx, d do, la, oa/JU

Tableau 14 Nombre et taux de femmes victimes de violence conjugale par cent mille femmes, contexte conjugal, 12 ans et plus et les catégories d'infractions, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997 51

Tableau 15 Nombre et taux de femmes victimes de violence conjugale par cent mille femmes, contexte conjugal, selon l'âge, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997 52

Tableau 16 Nombre d'auteurs présumés de violence conjugale, contexte conjugal, selon la relation avec la victime, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997 54

Tableau 17 Pourcentage de population totale desservie par les corps policiers, participant à la déclaration d'actes de violence conjugale, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1988-1997 55

Tableau 18 Synthèse des études portant sur la violence conjugale et la santé et le.bien-être des femmes 57

Tableau 19 Quelques indicateurs sur les femmes. Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1992-1993 63

Carte 1 Carte des sous-territoires de consultation, pour la santé mentale des femmes, région de la Chaudière-Appalaches 19

- xii -

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LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 Taux (par cent mille hommes de 12 ans et plus) de perpétration par les auteurs présumés d'actes de violence conjugale, conjoints et ex-conjoints, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1988-1997 54

Graphique 2 Prévalence de détresse psychologique élevée, selon le sexe, région de la Chaudière-Appalaches, 1987 et 1992-1993 61

Graphique 3 Taux comparatifs par suicide pour 100 000 personnes, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, de 1975-1977 à 1995-1997 .' 66

Graphique 4 Taux comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes, selon les régions du Québec; moyenne 1995-1996-1997 67

Graphique 5 Taux comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes, selon le sexe, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, moyenne 1995-1996-1997 68

Graphique 6 Taux comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes selon l'âge, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, moyenne 1995:1996-1997 69

Graphique 7 Indices comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes selon les municipalités régionales de comté (AARC), région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, moyenne 1995-1996-1997.... 70

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LISTE DES ABRÉVIATIONS

BSQ Bureau de la statistique du Québec C-DIS Computer Assisted Diagnostic Interviewer Schedule CHBE Centre hospitalier Beauce-Etchemins CHSLD Centres d'hébergement et soins de longue durée CISC Centre local de services communautaires cms Conseil National du Bien-Etre Social CS F Conseil du statut de la femme CS MQ Comité de la santé mentale du Québec CSRPE Services de Connaissance/surveillance/recherche et

Planification/évaluation CTSSM Comité de travail sur les services de santé mentale DIS Diagnostic Interview Schedule DES Diplôme d'études secondaires DSM-111-R Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux DSM-1V Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (version 1995) DSPPE Direction de la santé publique, de la planification et de l'évaluation DUC Déclaration uniforme de la criminalité ESS Enquête sociale et de santé, 1992-1993 MSP Ministère de la Sécurité publique MSSS Ministère de la Santé et des Services sociaux PQ Le Québec PROS Plan régional d'organisation des services PSBE Politique de la santé et du bien-être QAA Questionnaire auto administré. Enquête sociale et de santé RCA Région de la Chaudière-Appalaches RRSSS Régie régionale de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches

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INTRODUCTION

Cette recherche sur les problèmes de santé mentale des femmes et les besoins de services exprimés

pour la région de la Chaudière-Appalaches s'adresse d'abord à l'ensemble des femmes de la région

puisqu'elle s'est principalement intéressée aux difficultés et aux problèmes qu'elles rencontrent à

certains moments de leur vie. Elle vise une meilleure compréhension de leur vécu.et une offre de

services plus appropriés à leurs besoins. La recherche concerne également les intervenantes du

réseau communautaire qui accueillent ces femmes régulièrement et qui souhaitent développer, outre

l'écoute, le soutien et les services qu'elles leur offrent déjà, de nouveaux services qui répondraient

mieux à leurs besoins et ce, en collaboration avec le réseau de la santé et des services sociaux.

Enfin, les intervenants et intervenantes sont également interpellés par cette recherche puisque les

constats qui s'en dégagent permettent d'identifier des améliorations dés services existants et des

pistes de développement de nouveaux services pour maximiser le succès des interventions sur la

santé mentale des femmes.

De plus, cette recherche comporte une part d'originalité puisqu'elle a été construite et réalisée avec

les femmes utilisatrices de services des quatre sous-régions du territoire, de concert avec les

intervenantes. Cest donc dans une démarche de planification que les femmes ont pu identifier

ensemble, les principaux problèmes de santé mentale auxquels elles sont confrontées et proposer

certaines avenues quant au développement de services plus adéquats.

Les résultats de la consultation régionale des femmes sont complétés par l'investigation des

problématiques identifiées, notamment par l'exploration des données disponibles pour évaluer

l'ampleur de ces problèmes dans la région de même que leurs conséquences sur la santé mentale.

Ainsi, ce rapport comporte deux volets. Un premier fait état des résultats de la consultation

régionale. Le deuxième porte sur l'ampleur de certains problèmes identifiés ainsi que sur les

conséquences de ceuxrci sur la santé mentale des femmes. ®

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j C H A P I T R E l f e /

ÉLÉMENTS DE CONTEXTE DE LA SANTÉ MENTALE DES

FEMMES

Depuis les années 1970, un long chemin a été parcouru par les femmes du Québec et leurs actions

ont trouvé écho, à certains égards, auprès des instances décisionnelles. A cet égard, le rapport du

comité de travail sur les services de santé mentale fait état des différentes actions que le

gouvernement a initiées, actions dont nous ne citerons que les plus récentes soient : l'adoption des

premières Orientations triennales en matière de condition féminine du gouvernement du Québec

(1987), la publication de la Politique en matière de condition féminine (1993), le dépôt de la Politique

d'intervention en matière de violence conjugale (1995) et le dépôt du rapport du groupe de travail

sur les agressions à caractère sexuel. Les agressions sexuelles : STOP(1995).

La Politique de santé mentale (1989), l'implantation des plans régionaux d'organisation de services

(PROS), notamment ceux en santé mentale, les travaux du Comité de la santé mentale du Québec

(CSMQ) et la Politique de la santé et du bien-être (PSBE, 1992) ont également contribué à tracer les

grandes orientations sur lesquelles l'ensemble des intervenants et intervenantes des milieux sociaux,

de la santé et communautaire ont orienté et appuyé leurs actions. Dans la foulée des différentes

préoccupations que ces changements ont suscitées, les services à la clientèle demeurent au premier

plan de celles-ci.

Les femmes représentent une forte proportion de la clientèle desservie par les services en santé

mentale. Cet état de fait se confirme par les informations fournies dans la littérature et les données

socio-sanitaires, lesquelles démontrent que plusieurs problématiques touchent plus particulièrement

les femmes. I l s'explique en grande partie par les conditions de vie, les inégalités, de même que par

les responsabilités et les rôles sociaux qui incombent généralement aux femmes; Dans le contexte de

la transformation des services de santé mentale, il est important d'avoir un portrait plus précis pour

soutenir le développement de services adaptés aux besoins des femmes.

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èlè/mmii- da cwniwxib Ja la, ^a/rdè, mwtahb duA ^/m/rmA

Cette recherche vise la documentation des troubles transitoires de la santé mentale des femmes de

la région de la Chaudière-Appalaches. D'abord, parce que leur importance est peu connue, tant dans

la région qu'au Québec. D'autre part, parce que les taux d'hospitalisation pour troubles mentaux dans

la région sont particulièrement élevés et que ce sont les femmes qui sont le plus souvent

hospitalisées pour des problèmes de santé mentale1. En conséquence, cette étude vise à préciser

l'importance des problèmes transitoires de santé mentale dans la région et à identifier les besoins de

services en santé mentale. Enfin, elle s'inscrit dans la foulée de la réorganisation régionale du réseau

de services en santé mentale.

Cependant, on ne saurait aborder les résultats de cette recherche sans préciser préalablement ce

que l'on entend par troubles transitoires de santé mentale et pourquoi l'on se préoccupe plus

spécifiquement de la santé mentale des femmes. De plus, il apparaît tout aussi pertinent de

présenter les femmes de la région Chaudière-Appalaches en prenant connaissance des conditions

socio-économiques dans lesquelles elles évoluent. Enfin, ce chapitre se termine par l'énoncé des

objectifs de la recherche.

l . l QUELQUES CONCEPTS DE SANTÉ MENTALE À RETENIR

Afin de bien comprendre ce dont on parle lorsqu'il est question de santé mentale, nous nous référons

à la définition retenue par le Comité de la santé mentale du Québec (CSMQ) :

« La santé mentale, définie brièvement comme l'état d'équilibre psychique d'une personne à un moment donné, s'apprécie, entre autres, à l'aide des éléments suivants : le niveau de bien-être subjectif, l'exercice des capacités mentales et la qualité des relations avec le milieu. {...]. La santé mentale est liée tant aux valeurs collectives dominantes dans un milieu donné qu'aux valeurs propres à chaque personne. Elle est influencée par des conditions multiples et interdépendantes telles que les conditions économiques, sociales, culturelles, environnementales et politiques. Toute condition qui nuit à l'adaptation réciproque entre la personne et son milieu [...} constitue un obstacle À la santé mentale. A l'inverse, toute condition qui facilite cette adaptation réciproque [...] favorise et soutient la santé mentale. Dans cette perspective, la santé mentale peut également être considérée comme une ressource collective, à laquelle contribuent tout autant les institutions sociales et la communauté entière que les personnes considérées individuellement. » (Blanchet et autres 1993 : 7-8)

1 Bourassa (1997): 2-3

- 4 -

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fch/mmiù c c / m i t / i l / b cL la* irwnlalb (La jo/m/mMr

La Politique de santé mentale (1989), définit trois types de clientèles en santé mentale selon l'intensité de leur problème :

« Les personnes qui présentent des troubles mentaux sévères, généralement persistants, associés à de la détresse psychologique et à un niveau d'incapacité qui interfère de façon significative dans leurs relations inter personnel les et leur compétence sociale de base. On désigne habituellement ces personnes sous l'appellation " malades mentaux chroniques

« les personnes qui vivent des troubles mentaux transitoires, d'intensité variable, sources d'une détresse psychologique importante, qu'une aide appropriée, prodiguée au moment opportun, peut ramener à leur niveau de fonctionnement psychologique et social antérieur;

« les personnes dont la santé mentale est menacée, c'est-à-dire susceptibles de développer des problèmes de santé mentale parce qu'elles vivent des situations ou affrontent des conditions de vie qu'elles jugent intolérables. À court ou à moyen terme, ces conditions affectent leur équilibre psychique, étant donné leur vulnérabilité. » (MSS5 1989 : 21-22)

Ainsi, la clientèle atteinte de troubles transitoires de santé mentale correspond aux deux dernières

définitions mentionnées. On peut ainsi retenir que ces troubles peuvent être aigus ou diffus, qu'ils

sont néanmoins circonscrits dans le temps et ne relèvent pas d'un trouble chronique physique ou

psychologique. Mentionnons également que la Politique de santé mentale reconnaît certains groupes

dont la santé mentale serait tributaire de conditions de vie sociale, culturelle ou économique

déficientes ou qui seraient particulièrement exposés à la violence, au suicide, etc..

1 . 2 LES DÉTERMINANTS DE LA SANTÉ ET DU BIEN-ÊTRE

Le MSSS, dans sa Politique de la santé et du bien-être démontre que des facteurs communs sont à l'origine de la plupart des problèmes et que certains groupes de personnes peuvent en être davantage affectés. Les facteurs communs suivants, sont identifiés comme déterminants de la santé et du bien-être :

• « les facteurs biologiques;

• les habitudes de vie [...];

• les milieux de vie, c'est-à-dire la famille, l'école ou le milieu de travail et

l'environnement social, plus spécifiquement le réseau social et les rapports

hommes-femmes;

• l'environnement physique;

• les conditions de vie, c'est-à-dire le revenu, la scolarité, le logement et l'emploi;

• le système de services. » (MSSS 1992 :133)

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Êfômmta Ja cwnlwiU d& ta, \a/r\h, rnmtalo, (La, jwm/nw»

Ces déterminants de la santé, dans la mesure où ils présentent des conditions favorables ou

optimales, renforcent la santé. En revanche, les conditions défavorables qui s'y retrouvent

constituent des facteurs de risque lesquels peuvent entraîner des problèmes de santé.

Le CSMQ propose, spécifiquement pour la santé mentale, la définition suivante des déterminants :

« [Les déterminants de la santé mentale] XI s'agit des grandes conditions2 qui favorisent ou non l'incessante négociation entre l'individu et son environnement. » (Robichaud et autres 1994 : 95)

Cette définition telle que précisée par le CSMQ et l'identification des déterminants de la santé du

MSSS fournissent une grille d'analyse pour aborder les problèmes de santé mentale identifiés dans

cette recherche, sans perdre de vue toutefois que ces déterminants demeurent interdépendants et

interagissent entre eux. Enfin, une lecture des problèmes de santé mentale des femmes sous la

lunette de ces concepts, permettra dans les prochaines lignes de mieux comprendre en quoi et

comment les femmes sont plus spécifiquement touchées par certains problèmes.

1 .3 LA SANTÉ MENTALE DES FEMMES

I l est reconnu que parmi la clientèle utilisant des services de santé et sociaux, les femmes

représentent la plus forte proportion de la clientèle. Cet état de fait est étayé par les enquêtes de

santé et l'analyse des données socio-sanitaires. Cela s'explique partiellement par les valeurs sociales,

mais également par les conditions de vie, les inégalités sociales, de même que par les rôles sociaux

assumés par les femmes. À cet égard, Guyon [ 1996] s'exprime ainsi :

« Dans toutes les statistiques sur la santé des populations, les plus grandes variations observées, tant sur le plan de la morbidité, de la mortalité que de l'incapacité, concernent les différences entre les groupes d'âge. L'appartenance à un sexe constitue la seconde grande catégorie discriminante. Les femmes présentent une prévalence plus grande de symptômes, de problèmes chroniques mineurs et de maladies que les hommes, elles consultent plus souvent qu'eux les services de santé et consomment plus de médicaments. Pourtant, leurs taux de mortalité sont moins élevés que ceux des hommes et ce, à tous les âges. Ces données ne sont pas nouvelles, mais leur persistance continue à nous interpeller [...]. » (Guyon 1996 :1)

2 Conditions familiales, économiques, sociales..

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£témmk> ayrdwdb ta \a/rdé, mmialb (LA j/wvrrm,

Pour cet te étude, un survol succinct sur les déterminants3 (Blanchet 1998 : 8-13) portant sur la

santé mentale e t du bien-être, permet de cibler, en concordance avec le ministère de la Santé et des

Services sociaux, une part importante des problèmes au niveau de deux déterminants soient :

• les conditions de vie;

• les milieux de vie et l'environnement social.

Afin de cerner les problèmes et les obstacles que rencontrent les femmes à l'intérieur de ces

déterminants, voici certaines des situations particulières auxquelles elles se confrontent.

1.3.1 LES CONDITIONS DE VIE DES FEMMES

Le revenu constitue la ressource première permettant de répondre à l'ensemble des besoins

essentiels. Par ailleurs, l'adéquation entre la suffisance du revenu et l'accessibilité à un emploi

adéquatement rémunéré est également conditionnelle au niveau de scolarité atteint. Le revenu et le

logement, la scolarité et l'emploi constituent donc les assises qui permettront aux individus de

répondre, tout au cours de leur vie, à leurs besoins essentiels.

I l a été par ailleurs maintes fois démontré que les conditions de vie ont un ef fet direct sur la santé.

A ce propos, le CS M Q dans son livre Les liens entre la pauvreté et la santé mentalè affirme que :

« Plusieurs grandes découvertes de notre siècle ont permis de mettre en évidence le fait que l'amélioration substantielle des conditions de vie a permis d'accroître considérablement l'espérance et la qualité de vie des populations [Bozzini et ai 1981], et ce, davantage que les seuls soins curatifs, même si ces derniers ont joué un rôle important [McKeown, 1976a et b; Eisenberg, 1984, Mechanic 1982, tous trois cités dans Kleinman, 1988a' Navarro, 1986, cité dans Kleinman, 1988b : 61]. Cela permet d'entrevoir l'existence de conditions ou de facteurs plus globaux pouvant contribuer à améliorer ou au contraire à détériorer la santé des individus [Bozzini et al. 1981]. » (Robichaud et autres 1994 : 94)

Les conditions de vie difficiles sont donc associées, selon les circonstances, au chômage ou à toute

autre situation privant la personne de l'accès à un revenu suffisant telle par exemple, vivre sur la

sécurité du revenu ou disposer d'une faible scolarisation, lesquels limitent le choix d'emplois bien

3 En effet, outre les déterminants retenus dans la présente étude, les capacités et compétences de vie personnelle (biologiques ou psychologiques), l'environnement physique, les habitudes de vie et les comportements, de même que l'organisation des services peuvent également influer sur les conditions individuelles ou sociales de santé mentale (Blanchet 1998, 8).

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£U/rrwrdb db o/yrJ/t/xi/i, d& !AL iam Trwrdale, (LA j/i/m/nWi,

rémunérés. Toutefois les femmes, par leurs rôles de mère, d'épouse ou conjointe et de travailleuse

se retrouvent souvent placées dans des contextes qui leurs sont spécifiques. En effet , on peut

penser ici aux femmes qui quittent temporairement le marché du travail pour éduquer leurs enfants

et qui se retrouvent quelques années plus tard placées face à une réintégration difficile au marché

du travail (avec peu d'expérience cumulée de travail rémunéré et face à un choix d'emplois peu

rémunérateurs). On peut penser également aux femmes qui prennent la décision de se consacrer

entièrement à leur famille, se plaçant en situation de dépendance économique face au conjoint et qui,

devant un divorce ou une séparation, la mort ou encore la maladie du conjoint, se retrouvent dans des

conditions de vie précaires. À cet égard, la pauvreté dans laquelle une forte majorité de mères de

famille monoparentale se retrouve est largement documentée. Enfin, il y a ces femmes qui assument

à la fois travail et maternité mais qui, dépendant du degré d'implication du conjoint au foyer, peuvent

se retrouver dans des situations difficilement conciliates entre les exigences de la famille et celles

du travail, en plus de devoir assumer une double tâche.

Les situations les plus courantes dans lesquelles les femmes se retrouvent sont étroitement reliées

au choix de vivre leur maternité (Dunnigan, Gravel 1992 : 18) et d'assumer l'éducation de leurs

enfants et ce, quelles qu'en soient les circonstances. Leur choix est conditionné à la fois par leurs

valeurs personnelles et le rôle social et culturel que la collectivité leur accorde. Cependant, il

apparaît que la maternité, dans les conditions sociales actuelles, demeure précaire pour la sécurité

économique des femmes puisque cette sécurité s'appuie, à priori, sur deux éléments qui s'avèrent

aujourd'hui de plus en plus aléatoires à savoir :

• la qualité et la durabilité des relations de couple;

• l'engagement formel, entre conjoints, du partage des coûts financiers générés par l'éducation des enfants et le maintien de cette responsabilité partagée en toute circonstance.

Or, au rythme où se vit l'éclatement des couples4 et des familles et face au désengagement financier

de certains pères de famille, en situation de séparation ou de divorce, des femmes se retrouvent

dans des situations où elles doivent assumer seules leurs besoins de subsistance et ceux de leurs

enfants. I l s'agit là d'une transformation sociale radicale tant des rapports hommes-femmes que des

valeurs et rôles sociaux. Pour certaines femmes, il s'agit là d'une voie pavée vers la précarisation et

la pauvreté. Ainsi, « Au Canada, une [...] étude fait ressortir le fait que 58 % des femmes divorcées

4 « Selon les données les plus récentes, presque un mariage sur deux se termine par une rupture. » (Gauthier et autres 1997:42)

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Eh/mQ/nU de, awdt/jjU da lœ w/nl/b rrwntalb du»

et 71 % des femmes séparées ayant la garde des enfants vivent au-dessous du seuil de pauvreté [J.C.

Richardson et coll., 1988, cités dans Les femmes et fa pauvreté..., CNBS, 1990], » (Guberman et

autres 1993 : 4 3 )

Le soutien de l'indépendance économique des femmes, par la stabilisation du revenu pourrait

constituer, une garantie leur permettant d'envisager la maternité avec une certaine sécurité

financière -sécurité relative au degré de scolarité atteint (pour leur garantir des revenus

suffisamment élevés)- afin d'assumer leurs besoins de subsistance et ceux de leurs enfants. Mais

encore, la possibilité de pourvoir seule à ces besoins porte en soi un niveau élevé d'exigences pour les

femmes. Or, souvent les femmes assument seules ce fardeau dans des conditions de vie difficiles. À

ce propos, le CSMQ aff irmé que :

« Les conditions de vie difficiles reliées au logement et au revenu sont plus débilitantes pour la santé mentale que les crises aiguës [de stress reliées aux événements stressants]. [Brown, Bhrolchain et Harris, 1975; Belle, 1982; McLoyd, 1990] Cest l'impossibilité de prévoir l'avenir, l'insécurité et les problèmes reliés à l'argent qui semblent constituer les facteurs de risque les plus importants pour la santé mentale [Dill et Feld, 1982; Paltiel]. » (Robichaud et autres 1994 : 116)

Au terme de cette section sur les conditions de vie, tous les éléments convergent : la pauvreté

s'avère un facteur de risque fondamental entraînant de lourds coûts aux plans personnel, familial et

social. Ces coûts se répercutent sur la santé mentale des femmes et de leurs proches. Enfin, la

pauvreté agit en synergie avec les autres facteurs de risque associés aux conditions de vie difficiles.

En e f fe t :

« La pauvreté est [...] un puissant indicateur de problèmes de santé mentale [Perreault et coll., 1988; Tousignant et Kovess, 1985; Veroff et coll., 1981]. Selon des caractéristiques récentes, 60 % des adultes vivant dans la pauvreté sont des femmes. Le groupe le plus susceptible de vivre dans la pauvreté se compose de familles dirigées par une femme : 57 % de ces familles vivent au-dessous du seuil de pauvreté. » (Guberman et autres 1993 : 44)

En résumé, parmi les facteurs de risque (tableau 1) que génèrent des conditions de vie

difficiles pour les femmes citons notamment : la pauvreté, l'isolement, le manque de

revenus et d'emploi ainsi que la faible scolarité. Par ailleurs, le CâMQ démontre que les

conditions de vie stressantes, l'absence ou la faiblesse du soutien social e t l'incapacité de

faire face constituent un trio infernal qui aggrave les conséquences de la pauvreté sur la

santé mentale. (Robichaud et autres 1994 :114)

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£K/RRWRDB (L CWNL/XL (L la UI/RDÉ, MMTALB (La JWRRVM/zA

Tableau 1

Les facteurs de risque et les problèmes reliés aux conditions de vie des femmes

DETERMINANT CONDITIONS DE VIE

FACTEURS DE RISQUE PROBLEMES

Valeurs : domination, dépendance, violence, consommation Rôles sociaux : déséquilibre Rapports hommes/femmes Inégaux

CONDITIONS DE VIE

Pension alimentaire non versée Ressources financières limitées Conditions de vie stressantes Soutien de famille (monoparentaiité) Dépendance économique du conjoint Limites financières pour faire face Précarité des emplois Faible scolarité inégalités salariales Perte d'emptol / chômage Réduction des activités sociales et des relations interpersonnelles

Pauvreté (augmente autres facteurs de risque)

Insécurité face à l'avenir Essoufflement moral Désespoir Idées suicidaires Frustrations multiples Effritement de l'estime de soi Sentiment d'impuissance Infériorisa tion Perte de confiance en ses compétences Instabilité émotive, irritabilité Détresse psychologique

Source : adaptation et synthèse de Roblchaud et autres 1994 : 96, Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999

Pour ne nommer que quelques conséquences de ces facteurs sur la santé mentale, signalons : la

dévalorisation personnelle, une baisse d'estime de soi et du sentiment de compétence, la honte, la

marginalisation, le sentiment d'impuissance et de perte de contrôle sur les aspects essentiels de sa

vie. Quant à l'impact de la pauvreté chez les femmes, Dunnigan (1992) fait ressortir différents

constats dont les suivants :

• la maternité est un facteur étroitement lié à la pauvreté des femmes (p. 18);

• la surreprésentation des femmes chez les pauvres se maintient pour tous les

groupes d'âge et les écarts entre les sexes tèndent à s'agrandir des plus jeunes

vers les plus vieux (16);

• dans leur appartenance à tous les groupes socialement défavorisés, les femmes

sont les plus durement atteintes par la pauvreté (20);

-10 -

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StwrwnU d/b c<ynlt/ihb de, ta, bamfab mo/rdale, (La jwm/rrviA

• l'enjeu quotidien des femmes défavorisées : survivre à l'exclusion, à la précarité,

à l'impuissance et à la dévalorisation (21).

Dunnigan (1992) démontre également que les femmes démunies présenteront un moins bon indice de

santé globale, consulteront davantage les médecins généralistes et seront hospitalisées plus souvent.

Les conditions de vie s'avèrent donc un déterminant fondamental pour la santé mentale des femmes.

1.3.2 LES MILIEUX DE VIE ET L'ENVIRONNEMENT SOCIAL

La cellule familiale, le marché du travail et par extension la société, constituent les deux principaux

milieux de vie où évoluent les femmes, milieux qui comportent une large part de conditions favorables

ou non à leur santé mentale. Les rapports hommes-femmes colorent très fortement le vécu des

femmes dans ces différents milieux de vie.

Parmi les facteurs de risque les plus fréquemment rencontrés, nommons des rapports de domination

et de contrôle, le sexisme, la discrimination et la violence que subissent certaines femmes (que ce

soient par les agressions sexuelles, le harcèlement, la violence conjugale, voire même les homicides).

De plus, la division sexuelle des tâches, malgré les changements et les quelques améliorations des

dernières années, génère également des situations discriminantes à plusieurs égards pour les

femmes. Ainsi, cette section traitera des femmes en milieu familial, en milieu de travail et des

difficultés de concilier les deux.

1.3.2.1 LE MILIEU FAMILIAL ET SOCIAL

La violence envers les femmes est un phénomène reconnu comme associé à des attitudes de contrôle

et de domination. En ef fe t , l'usage de la violence constitue autant un mode de fonctionnement qu'un

moyen pour obtenir l'assujettissement de la femme et pour |e maintenir par la suite. On pourrait par

ailleurs affirmer que même si la domination n'implique pas obligatoirement la violence, elle implique

minimalement la mise en place de moyens, de règles et d'attitudes afin d'en jeter les assises et de

maintenir le contrôle dans un contexte donné.

Guyon (1996), dans son livre berrière les apparences cite les données d'enquête de Statistique Canada sur la violence faite aux femmes d'où elle rapporte que :

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&U/rrwnh, d& cwnlviit, Ja la, ^a/nh, nwrdah, cLa j&m/frwA

« [...] près de 20 % des homicides sont le fait d'époux qui s'en prennent à leur conjointe et, dans la majorité des cas, il s'agit de maris qui tuent leur femme. [...] 52 % des Canadiennes de 18 ans et plus disent avoir déjà été, depuis l'âge de 16 ans, victimes de violence masculine; chez les Québécoises, cette proportion se situe légèrement en deçà (47 %). Si l'on considère la prévalence au cours des 12 mois précédant l'enquête, 9,8 % des Canadiennes, comparativement à 6,9 % des Québécoises, auraient subi au moins un acte de violence de la part d'un homme, connu ou inconnu. [...] Pour les femmes québécoises, 25 % ont déjà subi de la violence de la part d'un conjoint ou d'un ex-conjoint [...] et 21 % [d'entre elles] disent avoir déjà subi une attaque sexuelle brutale au moins depuis l'âge de 16 ans. » (Guyon 1996 : 151-155)

Pour sa part, le Comité de travail sur les services de santé mentale o f f e r t s aux femmes (CTSSM),

dans son document écoute-moi quand je parte,i présente la situation des femmes violentées en ces

termes :

« Il est bien connu que les femmes victimes de violence conjugale peuvent hésiter longtemps avant de porter plainte contre leur conjoint et de le quitter, par peur des représailles ou du suicide du conjoint, par dépendance économique, par crainte de briser leur famille ou de priver leurs enfants de leur père. En plus de l'effet ressenti des actes de violence proprement dits, de tels dilemmes, marqués par la rareté de solutions satisfaisantes, influencent profondément la santé psychologique des femmes et de leurs enfants. » (CTSSM 1997 : 29)

Un nombre important de femmes subissent de la violence et leur sécurité, tant économique, physique

que psychologique, s'avère grandement menacée. De plus, la responsabilité que les femmes se donnent

de maintenir ou de protéger le plus longtemps possible la cellule familiale s'avère ici encore

sous-jacente aux valeurs sociales et personnelles qu'elles ont intégrées. Tous ces aspects viennent

donc colorer la santé mentale des femmes.

1.3.2.2 LE MILIEU DU TRAVAIL

Pour une portion importante des femmes, une façon de se sortir de la pauvreté, sera de se créer une

place sur le marché de l'emploi. Cependant, et on le constate encore, ce sont les femmes que l'on

retrouve dans les secteurs les moins rémunérés ou encore, les plus précaires.

Les constats d'une recherche (Gingras et Lépine 1995) effectuée à Montréal auprès de 5 7 5

travailleurs et travailleuses5 ont mis en évidence des sources importantes de stress et de tension qui

empêchent de concilier travail et famille dont : la rigidité des heures de travail et les horaires

5 « L'échantillon se compose à 59 % de femmes et à 41 % d'hommes provenant de trois grandes entreprises syndiquées de la région de Montréal, des secteurs des communications (privé), de l'énergie (parapublic) et de la santé (public). Un autre groupe témoin représentant 35 milieux de travail différents a contribué à enrichir le volet quantitatif de la recherche. » (Gingras et Lépine 1995 : 5)

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ëlwrrwnjû (U cwdwdb la* t/j/rdè* mmlalt* c L a jwrrvmoA

variables de certains milieux, la difficulté d'Harmoniser l'horaire de travail entre conjoints et les

courses matinales et de fin de journée. Toutefois, les horaires variables6 ont été identifiés comme

l'un des plus grands facteurs de perturbation du milieu familial. De plus, devant les différentes

difficultés de concilier famille et travail, Gingras et Lépine (1995) ont relevé les constats suivants :

« La moitié des répondants et des répondantes de notre échantillon ont un indice moyen de détresse psychologique deux fois plus élevé (42 % chez les hommes et 56 % chez les femmes) que ce que l'on retrouve dans une population équivalente selon l'enquête de Santé Québec. [...] Ainsi, après les téléphonistes, c'est au centre hospitalier qu'on note le plus haut taux de détresse psychologique {...}. Les réponses [aux questionnaires et aux entrevues] indiquent un état de santé général, surtout mental, déplorable. Le mot « fatigue » revient constamment et dans la plupart des cas, il s'agit de fatigue mentale (celle qui mène au « burn-out »). » (Gingras 1995 :11)

Ces mêmes auteurs font ressortir quelques facteurs explicatifs de la fatigue ressentie par les

travailleurs et travailleuses notamment les charges excessives qui empêchent de répondre aux

demandes de façon satisfaisante, les attitudes plus ou moins ouvertes des supérieurs, l'absence ou

non de mesures de conciliation offertes par l'employeur, le manque chronique de sommeil relié aux

activités domestiques et familiales et un faible revenu particulièrement relié aux chefs de famille

monoparentale.

1.3.2.3 LA CONCILIATION DES DIVERS MILIEUX

Outre la discrimination, le sexisme et la violence au travail, la conciliation des responsabilités

familiales avec celles du travail constitue aussi une source de difficultés importantes pour les

femmes.

Cependant, d'autres facteurs de risque à la santé mentale des femmes reliés à la conciliation des

divers milieux restent à considérer ici. I ls sont reliés à la division des tâches dans le couple, dans la

famille, au travail et enfin, en société (tableau 2). Bien que quelques hommes s'impliquent davantage

qu'avant au niveau des tâches domestiques et des enfants, il n'en demeure pas moins qu'un grand

nombre n'ont pas franchi ce pas. Ainsi, les responsabilités familiales des femmes, jumelées avec

celles rencontrées au travail peuvent entraîner à moyen terme soit un épuisement important, soit des

problèmes qui nécessitent le recours à des soins de santé voire même l'hospitalisation.

6 On traite ici des horaires variables tels que vécus en milieu hospitalier ou dans certains corps d'emploi. En fait, il s'agit du travail sur les chiffres.

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SK/MMD/I, (L CWNLWCLB (L TA* UWH, IRWNLAH, (LA J/WWVIA ^ j j j i

Tableau 2

Quelques-uns 7 d e s facteurs de risque e t d e s problèmes reliés aux milieux de vie d e s f e m m e s

DÉTERMINANT LES MILIEUX DE VIE

FACTEURS DE RISQUE PROBLÈMES

LE COUPLE Rapport de domination, contrôle Perte d'estime de soi Division sexuelle des tâches Fatigué, épuisement et surtâche Détresse psychologique Violence conjugale. Stress post-traumatique agressions sexuelles et homicide Peurs, anxiété

Idées suicidaires

LA FAMILLE

LE MARCHÉ DU TRAVAIL

AU TRAVAIL ET EN SOCIÉTÉ

RÉSEAU SOCIAL

Dysfonctionnement familial Dislocation de la famille Séparation / divorce Absence de conjoint (monoparentalité) ou de soutien Événements stressants

Difficultés de réintégrer le marché du travail Difficultés de concilier les tâches familiales et professionnelles Double- tâche, tâches multiples Statuts précaires d'emplois Inégalités des chances de promotion

Harcèlement sexuel Violence verbale et psychologique au travail Agressions sexuelles Sexisme Discrimination, domination Événements stressants

Faiblesse ou absence de de soutien social Insatisfaction des rapports interpersonnels

Tentatives de suicides Somatisation Dépression Incapacités Abus d'alcool Abus de médicaments Hospitalisations

Stress, nervosité Colère Troubles du sommeil États dépressifs Anxiété Problèmes d'adaptation

Stress Nervosité Fatigue Épuisement Bum Out

Victimisation Dépression Dévalorisation Stress post-traumatique Peurs

Détresse psychologique Ennui Infériorisation

Sources : Robichaud et autres 1994;.Guberman et autres 1993; Garyépy et Lamoureux 1997 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999

Voyons maintenant comment se caractérisent les conditions de vie des femmes de la région de la

Chaudière-Appalaches, pour conclure ce chapitre par les objectifs de la recherche.

En effet, sont ici exclus les autres déterminants (biogénétiques, habitudes de vie, organisation des services et conditions de vie [ce dernier étant traité au point précédent] et donc, les facteurs de risque qui y sont liés tels : la fragilité personnelle, bio-psycho-sociale, les valeurs et autres éléments du système social ainsi que l'organisation des services).

-14 -

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êtwwrdh (L* owiIq/lU dh leu sonfe irwrdoJ& (La jwm/m/iA

1 . 4 LES CONDITIONS DE VIE DES FEMMES EN CHAUDIÈRE-APPALACHES

Les données utilisées (tableau 3) proviennent essentiellement du recensement de Statistique Canada

1996 sauf en ce qui a trait aux groupes d'âge (tirés des estimés et projections du BSQ, version

1995), des familles (compilation spéciale du Conseil du statut de la femme) et des personnes vivant

sous le seuil de faible revenu (recensement de 1991). Elles permettent d'illustrer brièvement les

conditions de vie des femmes de la région.

Selon les estimés, en 1999, on dénombre 158 654 femmes âgées de 15 ans et plus vivant en

Chaudière-Appalaches. Elles sont majoritairement âgées (36 %) entre 25 et 44 ans, suivies par celles

âgées entre 45 et 64 ans (29 %). À elles seules, elles représentent 65 % de la population féminine

âgée de 15 ans et plus.

Pour plusieurs femmes de la région, on note une faible scolarisation puisque près de 39 % de celles-ci

(58 480) n'ont pas complété leurs études secondaires comparativement à 36 % au Québec. Ce sont

21 % des femmes de la région (31 595) qui ont atteint un diplôme d'études secondaires (DES).

Ensemble, ces femmes disposant au plus d'un DES comptent pour 60 % de la population féminine.

Régionalement, ce sont 27 % des femmes qui possèdent un diplôme d'études collégiales ou un cours

technique (le Québec, 26 %), alors que 13 % des femmes de la région ont accédé à des études

universitaires (au Québec on en dénombre 19 %).

Selon le recensement de 1996, plus de 63 % (94 660) des femmes de la région vivent avec un

conjoint comparativement à 59 % au Québec. Par ailleurs, 23 % des femmes sont célibataires et

13 % sont veuves ou divorcées (au Québec, respectivement 25 % et 16 %).

Pour la région, on dénombre 71 255 familles avec au moins un enfant. Dans les familles biparentales,

un peu moins du cinquième de celles-ci comptent 3 enfants ou plus8. Par ailleurs, sur les 13 185

familles monoparentales (18,5 % des familles), 79 % (10 435) de celles-ci relèvent des femmes. Pour

ces familles monoparentales avec chef féminin, les deux tiers ont un enfant à charge et un autre

tiers deux enfants. Enfin 890 femmes (8 %) ont la responsabilité de 3 enfants et plus.

8 Pour les données détaillées (selon le nombre d'enfants) des familles, consulter l'annexe 1.

- 1 5 -

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Stè/mm]/), cL omi/i/IL, <L ta, ta/rdi, mmlalt, (La, je/m/moù

Comme au Québec, en 1996, ce sont 54 % des femmes âgées de 15 ans et plus qui sont actives sur le

marché de l'emploi et 46 % qui sont inactives. De ces femmes actives dans la région, 49 % sont

occupées alors que 9 % sont au chômage. Les deux tiers (66 %) des femmes occupaient un emploi à

temps plein9 et un autre tiers (34 %) à temps partiel (le Québec, respectivement 69 % et 31 %).

L'Enquête sociale et de santé permet de qualifier la situation des femmes de la région, sur le marché

du travail. La majorité des femmes en emploi (52 %) travaillent dans des bureaux et des commerces

et 10 % comme ouvrières spécialisées. Le quart (26 %) des autres femmes travaillent comme

professionnelles ou cadres et 10 % comme contremaîtres. Comme pour le Québec, près de trois

femmes sur cinq fréquentant le marché du travail considèrent avoir une faible autonomie

décisionnelle au travail.

Enfin, en 199110, 16 % des femmes de la région (28 400) vivaient sous le seuil de faible revenu. De

celles-ci, 15 890 sont considérées comme très pauvres puisque disposant de moins de.75 % du seuil

de faible revenu.

Q Les données relatives au travail des femmes dans la région sont fournies également dans l'annexe 1. 10 Voir en méthodologie, les données du géocodage.

-16 -

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CtémwiJa Jjb omiL/lL (U la* ui/rdé, rrwnlcdb (La Jwrrvm/iA

Tableau 3

Données démographiques et socio-économiques des femmes, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1991 et 1996

FEMMES RÉGION LE QUÉBEC CARACTÉRISTIQUES Nombre % Nombre %

1. GROUPES D'ÂGE, 1999 15-24 ans 26 627 16,8 490 078 15,5. 25-44 ans 56 701 35.7 1 179 380 37.3 45-64 ans 46 593 29,4 923 061 29,2 65 ans et + 28 733 18.1 567 765 18,0 Total, 15 ans et plus 158 654 100,0 3 160 284 100,0

SCOLARITÉ DES FEMMES, 1996 Sans certificat d'études secondaires 58 480 39,1 1 042 755 35,8 Secondaire complété 31 595 21.1 555110 19,0 Collégial et technique 39 810 26.6 752 920 25,8 Études universitaires (avec ou sans diplôme) 19 505 13.1 565 975 19,4 Total 15 ans et plus 149 390 100,0 2 916 760 100,0

ÉTAT MATRIMONIAL1 DES FEMMES, 1996 Célibataire jamais mariée 34 030 22.9 718 915 24,8 Mariée, conjoint absent 2 545 1,7 77 355 2.7 Mariée, conjoint présent 92115 62,1 1 640 535 56.6 Veuve 12 645 8.5 262 910 9.1 Divorcée / séparée 6 910 4.7 197 265 6.8 Total 15 ans et plus 148 385 100,0 2 896 980 100,0

RÉPARTITION DES FAMILLES, 1996 Total des familles avec au moins 1 enfant 71 255 100,0 1 286 130 100,0 Total des familles blpàrentales 58 070 81,5 976 875 76.0 Total des familles monoparentales 13 185 18,5 309 255 24,0

Familles monoparentales, chef féminin 10435 79,1 252 435 . 6V

TAUX D'ACTIVITÉ DES FEMMES, 1996 Active (/15 ans et plus* 100) 81 265 54.3 1 592 105 54,6

Occupée (/15 ans etplus*100) 73 655 49,2 1 413 830 48, Chômeuse (/Active* 100) 7 590 9,3 178270 11,

Inactive 68190 45.6 1 324 655 45,4 Total 15 ans et plus 149 615 100,0 2 916 760 100,0

6. FEMMES VIVANT SOUS LE SEUIL DE FAIBLE REVENU, 1991 Sous le seuil de faible revenu 28 400 15,8 722 945 21,1

Moins de 75 % du seuil (très pauvre) 15 890 8,8 459 935 13,4 75% à 99% du seuil (pauvre) 12 495 7,0 263 010 7,7

Au dessus du seuil de pauvreté 151 355 84,2 2 710 385 78,9 Total sexe féminin, dans les ménages 179 760 100,0 3 433 330 100,0

Cette variable est obtenue par addition de municipalités ce qui rend particulièrement vulnérable au biais d'arrondissement Sources : BSQ; projections dè population de 1999 pour les groupes d'âge (version 1995) et Statistique Canada 1996

pour les indicateurs 2, 3, 5. Statistique Canada 1991 et Tremblay et autres (1997: 33) pour l'indicateur 6. L'indicateur 4 relève d'une compilation spéciale pour le Conseil du statut de la femme, BSQ.

Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999

-17 -

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SK/rrwrdA (L c/yrdo/CL (L LŒ ÏA/rdb rrwrdahb (LB JA/M/NW*

En résumé, une port importante des femmes de la région est peu scolarisée et vit en couple. Un

peu plus de la moitié d'entre elles sont néanmoins sur le marché du travail dont trois femmes

sur quatre oeuvrent dans des bureaux et commerces ou comme main-d'oeuvre spécialisée. La

région compte 18 % de familles monoparentales dont 79 % d'entre elles ont une femme comme

soutien de famille. Ce sont 890 familles monoparentales ayant une femme à leur tête qui ont

trois enfants et plus à leur charge. Enfin, une femme sur six dans la région vit dans la

pauvreté (16 %).

Ces quelques éléments de contexte de la santé mentale et de conditions de vie des femmes dans la

région étant posés, voyons plus précisément quels sont les objectifs visés par cette étude.

1 .5 LES OBJECTIFS POURSUIVIS PAR CETTE RECHERCHE

En Chaudière-Appalaches, le réseau des groupes de femmes et les partenaires régionaux de la

Commission administrative en santé mentale sont conscients que le développement des services doit

répondre aux besoins spécifiques des clientèles afin de maximiser les interventions et

conséquemment, l'amélioration de la santé de la population. Dans la poursuite de l'implantation et du

développement des services de santé mentale, les partenaires en sont rendus à se pencher sur les

besoins de services des clientèles souffrant de troubles transitoires et celles dont la santé mentale

est menacée. À cette étape, le réseau des groupes de femmes, comme les membres de la commission

régionale en santé mentale ont senti la nécessité de mieux camper les besoins de services spécifiques

aux femmes de la région, et ce, en fonction de l'ampleur des problèmes qu'elles vivent.

Toutefois, la situation des femmes de la région étant peu connue, de même que l'ampleur des

problèmes de santé mentale, les objectifs visés par cette recherche ont été formulés comme suit :

• circonscrire la problématique de la santé mentale chez les femmes de la région, plus précisément chez les femmes âgées entre 18 ans et 65 ans;

• mesurer l'ampleur des différents problèmes de santé mentale; • déterminer les caractéristiques des femmes de fa région concernées par ces

problèmes et en faire ressortir les facteurs de risque; • identifier les besoins des femmes de la région par rapport au réseau des services

en santé mentale. $

-18 -

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CHAPITRE 2 /

LA MÉTHODOLOGIE

Cette section présente la méthodologie spécifique utilisée pour documenter les problèmes de santé

mentale des femmes de la région, ainsi que les bases d'information selon leurs limites et certains

éléments d'interprétation. La première section discute de la démarche de consultation auprès des

femmes. Les sections subséquentes traitent des données populationnelles et sociodémographiques,

des données de l'Enquête sociale et de santé ainsi que de l'enquête de Statistique Canada sur la

violence faite aux femmes. La dernière section présente les sources d'information sur la criminalité.

2 . 1 LA DÉMARCHE DE CONSULTATION AUPRES DES FEMMES

Cette démarche avait pour but de circonscrire la problématique de la santé mentale chez les

femmes âgées entre 18 et 65 ans de la région Chaudière-Appalaches en mesurant, dans un premier

temps, la perception de l'importance de ces problèmes par les femmes elles-mêmes. Elle visait

également, dans un second temps, à identifier les besoins de services qui étaient susceptibles de

mieux répondre à leurs besoins. Les femmes furent rencontrées dans quatre sous-territoires de la

région soit : le Littoral, Montmagny-L'Islet, L'Amiante et Beauce-Etchemins.

Carte 1

Carte des sous-territoires de consultation, pour la santé mentale des femmes,

région de la Chaudière-Appalaches

Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

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bh rrwJfuxbdoyw,

La méthodologie spécifique à cette collecte d'informations est présentée ici en fonction de deux

consultations qui ont eu lieu, l'une en mars 1998 et l'autre en février 1999. Signalons d'abord que

cette consultation s'est effectuée auprès de femmes de la région : d'une part, des utilisatrices et

d'autre part, des intervenantes des services de santé et sociaux ou d'organismes communautaires.

Elles ont été sélectionnées et groupées en fonction des quatre sous-territoires de consultation ainsi

que de leur expérience et expertise quant à la santé mentale des femmes.

Le tableau suivant détaille la participation des femmes lors des consultations visant respectivement,

en mars 1998, l'identification des problèmes de santé mentale, leurs causes ainsi que les besoins de

services puis, en février 1999, la priorisation des problèmes et des besoins de services.

Tableau 4

Femmes rencontrées lors des consultations, technique du groupe nominal, par sous-territoires, 1998-1999

Terr i toires 1o r c consul ta t ion, b 2cmo consu l ta t ion ,

ident i f icat ion des problèmes, pr ior isat ion des problèmes

causes et besoins de serv ices. et beso ins de services,

mars 1998 février 1999

Amiante 13 13

Littoral 12 8

Montmagny 10 8

Beauce-Etchemins 12 6

Total 47 35

Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

Comme mentionné précédemment, les femmes sélectionnées pour participer à la recherche le furent

parce qu'elles intervenaient auprès des femmes pour diverses problématiques ou encore, elles furent

référées par les intervenantes des organismes communautaires11. On remarque que 47 femmes ont

participé à la première consultation visant l'identification des problèmes et besoins de services en

santé mentale. Lors de la seconde consultation de priorisation, ce sont 35 participantes que l'on

dénombre. Notons que pour cette seconde rencontre, les femmes devaient déjà, en principe, avoir

participé à la première rencontre. Compte tenu du temps écoulé, certaines femmes n'ont pu être

rejointes, d'autres ne purent venir en raison de maladie et enfin il fut impossible d'en rejoindre

quelques-unes.

11 Mentionnons entre autres : les maisons d'hébergement, les centres de référence pour les femmes, l'unité Domrémi, La Croisée, etc. Notons qu'aucune des femmes référées n'était en situation de crise lors des consultations.

-20 -

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la, mM/xbJayM,

Le prochain tableau détaille la composition des groupes lors de la seconde rencontre. Le quart des

participantes avaient bénéficié des services. En ce qui a trait aux intervenantes, ce sont plus de

56 % de celles-ci qui provenaient du milieu communautaire. Enfin, on peut remarquer que la

participation est variable selon les sous-territoires. En effet , la participation des femmes de

L'Amiante compte pour 37 % de l'ensemble des participantes alors que celle de Beauce-Etchemins est

de 17 %. Ces éléments de la constitution des groupes pourront influer ou du moins teinter certains

résultats.

Tableau 5

Participantes à l'exercice de priorisatlon pour les besoins et les services en santé mentale des femmes,

sous-territoires et région Chaudière-Appalaches, 1999

Littoral Montmagny- L'Amiante Beauce- Total Pourcentages L'Islet1 Etchemlns %

Femmes utilisatrices 2 2 3 2 9 25,7

Intervenantes ftotaH 3 fi 10 4 23 fiS 7 Communautaire 1 3 7 2 13 56.5

Réseau de santé 2 3 3 2 10 43.5

Par la poste2 3 Nil Nil Nil 3 8,6

TOTAL 8 8 13 6 35 -

PniiRwntflaA total 7?.9 27.9 37.1 17.1 100.0 1 : Au plan communautaire, Il y avait une Intervenante et deux bénévoles. 2 : Pour ces répondantes, il ne nous est pas possible actuellement de déterminer s'il s'agissait d'Intervenantes ou de femmes utilisatrices de services.

Production : RRSSSCA, DSPPE (CSR/PE), 1999

Ces femmes ont été invitées puis consultées en fonction de trois questions, lesquelles portaient sur

l'identification des problèmes de santé mentale des femmes de la région, des causes puis sur les

besoins de services. Voyons maintenant, le déroulement des consultations d'abord en décrivant la

technique du groupe nominal puis en détaillant la procédure de priorisation.

-21 -

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2.1.1 LA TECHNIQUE DU GROUPE NOMINAL

Lors de la première consultation, la technique utilisée a été celle du groupe nominal. En e f fe t , celle-

ci a pour avantage de permettre de bénéficier d'expériences et d'expertises diversifiées, elle est

pertinente en situation de priorisation, elle favorise également l'obtention d'un spectre assez large

d'idées et enfin, il s'agit d'une méthode structurée de recueil d'information (Pineault et Daveluy

1990). Cette technique vise la consultation d'un minimum de 8 personnes et d'un maximum d'une

quinzaine de personnes pour chacun des groupes des sous-territoires12. L'hétérogénéité des groupes

est souhaitable, afin d'obtenir le spectre le plus large possible d'opinions livrées.

Concrètement, les participantes recevaient les questions une semaine avant la consultation. Elles

étaient invitées à y répondre par écrit, avec des énoncés courts, clairs et précis. I l y a lieu de noter

ici que les questions étaient acheminées aux participantes avec leur lettre d'invitation. Les personnes

pouvaient, si elles le désiraient, consulter d'autres personnes de leur entourage sur les réponses

qu'elles souhaitaient fournir lors de la rencontre de groupe.

Lors de la consultation en groupe, sous la gouverne d'un animateur, chacune des femmes à tour de

rôle offrait un élément de réponse à la question jusqu'à l'épuisement des idées sur le sujet. Ces

personnes furent ainsi appelées à répondre à trois questions (page suivante), sans qu'il y ait

discussion à court terme. Les énoncés des participantes étaient reçus par l'animateur et transcrits.

Le dédoublement de réponses devait être évité autant se faire que peut, k la fin de la rencontre, une

période de discussion favorisait la clarification des énoncés, de même que l'ajout ou la suppression

d'éléments. Le temps de ces rencontres fut d'une durée moyenne de trois heures par site.

Toujours selon cette technique, la qualité de la question est primordiale. La validation s'est

effectuée d'abord avec un sous-groupe13 du comité aviseur sur la santé mentale des femmes puis,

Le ratio Intervenantes / clientèle désiré ne fut pas fixé cependant, le tableau 5, en décrit ta participation à la seconde rencontre. Les personnes ressources furent déterminées à partir des commissions et des comités bipartites. Pour chacune des sous-régions la répartition devait en principe s'effectuer grosso modo comme suit :

2 femmes des Centres femmes 2 femmes des CLSC 2 femmes des Centres hospitaliers 2 de l'éducation aux adultes 2 des services de toxicomanie 2 des maisons d'hébergement.

Source : Procès-verbal du comité aviseur sur la santé mentale des femmes, 26 janvier 1998. 19 Composé de Lyne Jobin, Diane Langlois, Francine Chamberland-Vien et MaroAndré Nadeau.

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avec l'ensemble du comité lors de la rencontre du 9 février 1998. Par la suite, chacune des

représentantes des sous-régions validait ces questions auprès de quelques femmes de leur territoire.

A la suite de ce premier exercice de consultation, les résultats ont été compilés, regroupés puis

étape, un sous-groupe du comité aviseur a oeuvré à la mise en forme et la validation des

regroupements et les ont soumis au comité aviseur. Notons également qu'à cette étape, et compte

tenu de la recension des écrits sur les facteurs de risque à la santé mentale des femmes, il a été

déterminé d'exclure les réponses concernant les causes des problèmes, celles-ci n'apportant pas

d'éléments supplémentaires de compréhension. Ainsi, cette question ne fera pas partie de la seconde

consultation.

2.1.2 LA PRIORISATION DES PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE ET DES BESOINS DE SERVICES

L'exercice de priorisation -étape finale du groupe nominal- pour sa part, a fait partie de la seconde

consultation. Celle-ci s'est tenue en février 1999 avec les mêmes groupes de femmes14.

14 Certaines femmes n'ont pu être présentes lors de la dernière consultation dans deux sous-régions du territoire soit en Beauce et sur le Littoral. Voir le tableau 4 portant sur les consultations.

insérés à l'intérieur d'une grille de priorisation élaborée aux fins d'une seconde consultation. À cette

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Lors de la seconde série de rencontres, une grille de priorisation, incluant les regroupements de la

première collecte de données ainsi qu'un texte descriptif de chacun des problèmes et services

identifiés15 a été distribuée aux femmes, lesquelles devaient annoter individuellement leurs réponses,

sans qu'aucune discussion ne s'effectue avant l'exercice. Toutefois, après l'exercice, les femmes de

certaines sous-régions ont librement choisi d'échanger entre elles notamment sur les objectifs de la

recherche et ses retombées.

La grille comportait deux sections soit l'une sur les problèmes de santé mentale et l'autre sur les

besoins de services. Les femmes étaient invitées à prioriser (en cotant les problèmes de 1 à 5, 1

étant le plus important) les problèmes de santé identifiés (ceux-ci au nombre de 14) selon quatre

éléments :

• ampleur du nombre de femmes touchées par le problème;

• ef fet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme;

• impact du problème sur l'environnement social et familial;

• nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme.

Le traitement des données a été effectué sur le logiciel SPSS. La première section comptait

quatorze problèmes de santé mentale sous lesquels figurait une cote reliée aux quatre critères

d'évaluation. Ces cotes s'étendaient de 1 à 5, soient du plus important au moins important. À ces

cotes fut attribuée une échelle inverse de valeurs (1 étant égal à la valeur 5 et inversement, 5

détenant la valeur 1). Un total des quatre critères fut effectué pour chaque problème de santé

mentale. Le total le plus élevé correspondait à l'item le plus important. Ainsi, on a pu évaluer le degré

d'importance des problèmes de santé mentale les uns par rapport aux autres et les prioriser.

Pour ce qui est de la priorisation des besoins de services, cette grille comportait cinq

regroupements : 1. la promotion et sensibilisation, 2. le développement de services, 3. la consolidation

et l'amélioration des services, 4. l'approche souhaitée dans les services et enfin, 5. l'accessibilité des

services et leurs orientations. Sous chacun des regroupements étaient listés une série d'actions (au

minimum 10 actions étaient proposées) pour lesquelles les femmes devaient identifier les cinq plus

importantes, en ordre croissant.

15 Cette grille de priorisation peut être consultée dans l'annexe 4. Cet outil a été construit aux fins de cette recherche et les descriptions des problèmes de santé mentale sont basées sur les informations fournies dans le DSM-1V-R.

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Pour cette section des besoins de services, la moyenne a été compilée pour chacun des énoncés. La

valeur 0 a été accordée lorsqu'un item n'avait pas été sélectionné, la valeur 1 pour un item qui avait

obtenu le 5e rang, 2 pour le 4erang, etc. De cette façon, les items les plus importants ont eu les

moyennes les plus élevées. Les compilations pour les regroupements sont indépendantes les unes des

autres et ne peuvent donc être comparées entre regroupements.

2 . 2 LES DONNÉES POPULATIONNELLEÂ ET S0CI0DÉM06RAPHIQUES

Les fichiers à la base des données sociodémographiques sont produits par Statistique Canada et ont

été traités en fonction des groupes d'âge. Les données sur la province de Québec sont également

présentées au besoin. Les années de référence utilisées s'échelonnent de 1991 à 1997. Dans les

autres cas, l'année est précisée au bas des tableaux.

Les données de population se basent essentiellement sur le recensement de Statistique Canada de

1996. Notons comme limite que les données sont arrondies. Cet arrondissement16 peut entraîner une

perte de précision pour de faibles nombres ou lors de l'addition de plusieurs chiffres déjà arrondis.

Aussi, certaines différences peuvent être notées d'un tableau à l'autre. Enfin, des variations liées à

l'échantillonnage peuvent influer sur les données économiques de même que pour les recensements

partiels.

2 .2 .1 L 'ESTIMATION ET LES PROJECTIONS DU BUREAU DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC ( B S Q )

Le Bureau de la Statistique du Québec (BSQ) produit des estimés et des projections de population

pour les années entre les recensements. Ces estimés et projections sont produits selon trois

scénarios de croissance populationnelle (faible, moyen et fort) et permettent d'ajuster les

populations de base comme dénominateurs. Le scénario moyen, produit en 1995, a été celui retenu

pour l'estimation des femmes par groupes d'âge en 1999. Avant 1991, nous parlons d'estimés alors

qu'après, on parle de projections démographiques. Comme il s'agit essentiellement d'estimés et de

projections, ces données diffèrent des données de recensement.

16 Plus les données deviennent raffinées (ou précises), plus les quantités en cause risquent d'être limitées. Aussi, les réserves d'utilisation augmentent et ce, tant pour protéger l'anonymat que pour préserver l'exactitude des tendances. « Afin de protéger le caractère confidentiel des renseignements fournis (...), Pes données] ont fait l'objet d'un arrondissement aléatoire qui supprime toute possibilité d'associer des données statistiques à une personne facilement reconnaissable. Selon cette méthode, tous les chiffres, y compris les totaux, sont arrondis de façon aléatoire (vers le haut ou vers le bas) jusqu'à un multiple de 5 et dans certains cas, de 10). » (Statistique Canada 1993: 45)

- 2 5 -

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2.3 LES DONNÉES DE L'ENQUÊTE SOCIALE ET DE SANTÉ 1992-1993 ET AUTRES ENQUÊTES

Des données de l'Enquête sociale et de santé sont utilisées en raison de leur pertinence comme

source d'information pour évaluer l'ampleur des problèmes de santé des femmes de la région. De plus,

certaines données non publiées de l'Enquête sont également utilisées à partir de l'accès privilégié à la

banque de données dont nous disposons. I l y a également lieu de signaler ici que la région de la

Chaudière-Appalaches dispose, pour la dernière enquête, d'un échantillon représentatif de 747

ménages. Ces ménages représentent un total de 2 042 individus17.

Les données de l'Enquête sociale et de santé, comme toutes les enquêtes de ce genre ont des limites,

comme par exemple celles relatives à l'échantillon. Les données présentées dans les enquêtes de

Santé Québec (1987 et 1992-1993) sont tirées d'échantillons de la population du Québec. A cet

égard Bellerose et autres (1994 : 9) souligne que : >

« Les résultats provenant de cet échantillon ont été pondérés selon l'âge, le sexe et la région sociosanitaire afin qu'ils soient représentatifs de la population québécoise. (...). Le seuil de signification statistique a été fixé à 1 % pour tous les tests au Québec [et à 5 % pour la région], et seules les variations significatives seront mentionnées dans le texte (...). »

D'autres limites sont relatives aux outils d'enquête utilisés. Ainsi, la qualité des données repose sur

l'exactitude des réponses ou encore, sur le caractère subjectif de celles-ci. Aussi, pour certaines

questions, des éléments tels que la désirabilité sociale, la mémoire discriminante du répondant ou la

capacité relative d'évaluer le temps peuvent introduire certains biais. De plus, les renseignements

portant sur les membres du ménage et rapportés par un tiers peuvent manquer de précision.

2.3.1 L'ESTIMATION DE LA PRÉVALENCE DES TROUBLES MENTAUX DANS LA RÉGION DU BAS-SAINT-LAURENT

Jumelée à l'Enquête sociale et de santé (ESS), la région du Bas-Saint-Laurent entreprenait à titre

expérimental18, en 1992-1993, une enquête visant l'estimation des prévalences (à vie et pour une

année) des problèmes de santé mentale dans cette région. Seule étude de ce type disponible

actuellement au Québec, cette enquête devrait être reprise par Santé Québec avec un échantillon

représentatif pour la province, en 1999.

17 Pour une analyse de l'ensemble des données régionales de l'Enquête sociale et de santé 1992-1993, il est possible de consulter (Roy .1996).

18 En effet, il s'agit de la seule étude de ce type disponible au Québec et la seconde au Canada.

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Jjx/ rrwthwbdw^

Pour la région du Bas-Saint-Laurent, a été sélectionné un sous-échantillon19 de celui de l'ESS,

comprenant 523 personnes20 âgées de 15 ans et plus vivant dans 305 ménages privés21. Par ailleurs,

l'outil de collecte utilisé a été une traduction validée du « Computer Assisted Diagnostic Interviewer

Schedule (C-DIS)22 » lequel répertorie certains troubles mentaux du DSM-111-R et permet de

connaître la présence de symptômes, leur fréquence, leur sévérité ainsi que leur-durée. I l s'agit d'un

outil diagnostic populationnel des troubles mentaux.

Outres les effets de plan qui diminuent la précision des données, parmi les limites signalées dans

cette étude mentionnons:

/

« [qu'] une première touche la précision des estimations liée à la taille de l'échantillon et à l'effet de plan [surtout pour les troubles peu fréquents], une seconde catégorie sont inhérentes aux biais d'information (rappel [notamment pour les prévalences à vie], désirabilité sociale, fiabilité de l'instrument) alors qu'une troisième découle de biais de sélection (couverture de la population [ne couvre pas l'ensemble de la population23 et les exclusions (hôpitaux, Centres d'accueil, prisons, etc.) sont particulièrement importantes en ce qui a trait aux troubles mentaux]) et des taux de réponse. » (Légaré : 1995 : 50) Signalons également que l'échantillon fut pondéré en fonction de 4 critères d'ajustements : « la probabilité de sélection, le taux de réponse, la censure et la post-stratif ication. » (Légaré 1995 : 23).

 l'annexe 5, figurent les estimations de prévalence -à vie et pour une année- des troublés mentaux

de la population du Bas-Saint-Laurent. Nous espérions utiliser les résultats de cette recherche, dans

la mesure où les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Chaudière-Appalaches auraient été

comparables. I ls ne peuvent cependant pas être appliqués à la région puisqu'on note une différence

significative entre les groupes d'âge de la population des deux régions, (re: Chi carré et intervalles

de confiance, Bernard : 283-286)

19 Pondéré selon l'âge et le sexe. 20 Ce sous-échantillon de l'ESS fut déterminé par un échantillon en grappe stratifié pour la région (Légaré 1995:21). 21 Selon la définition de Statistique Canada, « correspond à l'ensemble des individus demeurant de façon permanente à l'intérieur

d'une unité d'habitation (logement, maison). Un ménage peut compter une ou plusieurs personnes. » (Légaré 1995 : 21). Cependant, sont exclus les réserves indiennes, les CHSLD, les Centres d'accueil, les prisons et autres lieux d'hébergement collectifs.

22 Cet instrument fut développé à Baltimore puis traduit par Blouin en 1991 et enfin validé pour cette enquête (Légaré 1995 : 18-20). Comme limite, il est souligné qu'il ne s'agit pas d'un Instrument de diagnostic médical et qu'il peut-être moins sensible en début de maladie (symptômes plus diffus). Enfin, il ne retient que les diagnostics les plus courants dans une population.

23 « Les résultats dé cette étude ne s'appliquent qu'aux individus vivant dans les ménages privés de la région du Bas-Saint-Laurent. » (Légaré 1995 : 52)

-27 -

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JJL irwthodid&yM

2.3.2 L'ENQUÊTE DE STATISTIQUE CANADA SUR LA VIOLENCE FAITE AUX FEMMES

Cette enquête canadienne sur la violence faite aux femmes fut menée en 1993, sous l'égide de

Statistique Canada. Elle avait pour objectifs24 de documenter la nature et l'ampleur de la violence

faite aux femmes ainsi que les craintes qui. y sont associées afin d'orienter l'action. L'enquête s'est

effectuée par entrevues téléphoniques, assistées par ordinateur. L'échantillon de femmes (18 ans et

plus) des dix provinces était sélectionné en fonction de trois strates géographiques : région de

Montréal, autres régions métropolitaines de recensement (Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières et

Hull) et les autres régions. Au total, 12 300 entrevues furent réalisées dont 1 921 au Québec. Enfin,

une batterie de tests furent effectués afin de vérifier l'exactitude des réponses et leur validité.

Les formulations de questions se basaient sur les définitions des termes « agression sexuelle » et

« voies de fait » du Code criminel de. même que de celle de « harcèlement sexuel » d'après la Loi

canadienne sur les droits de la personne et le Code canadien du Travail.

2 . 4 LES DONNÉES SUR LA CRIMINALITÉ

Le ministère de la Sécurité publique compile annuellement des données sur la criminalité au Québec.

Sont couverts par ces données les types d'infractions et de contrevenants au Code criminel de. même

qu'aux Lois fédérales, provinciales ainsi qu'aux règlements municipaux25. Ces données sont

répertoriées par les services de police municipaux, de la Sûreté du Québec ainsi que par la

Gendarmerie royale du Canada. Elles le sont pour la région de la Chaudière-Appalaches et la province,

de 1988 à 1997.

Au plan des limites spécifiques à cette source d'information, on y rapporte que l'incidence déclarée

ne représente qu'une fraction de la criminalité réelle, tant adulte que juvénile. De plus, le niveau de

déclaration peut varier selon la disponibilité policière, la tolérance relative des policiers, l'application

plus ou moins rigoureuse de politiques elles-mêmes sujettes à des changements. Par ailleurs, c'est le

lieu de délit qui est retenu et non pas le lieu de résidence. Seul fe délit le plus grave est retenu, ce

qui entraîne une sous-estimation de crimes moins graves. Enfin, un contrevenant peut faire l'objet de

plus d'une arrestation par an.

24 Pour Information, Guyon 1996: 332- 334. Les lois fédérales sur les stupéfiants, sur les aliments et drogues et autres (sur les jeunes contrevenants, etc.). Lois provinciales de juridiction pénale et criminelle et de liberté sous caution. Lois municipales, soit tout ce qui relève de la juridiction municipale (contraventions, règlements, etc.) (Code criminel, 1996).

-28 -

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hh rn^Jh^lot^iA

2.4.1 LES DONNÉES RELATIVES AUX INFRACTIONS

Les taux d'infractions sont calculés par rapport à l'ensemble de la population. Le nombre

d'infractions26 est plus élevé que le nombre de contrevenants. Seulement 30 % des infractions au

Code criminel et 70 % des infractions aux lois et règlements sont solutionnées27 au Québec. Ainsi,

une proportion importante d'infractions demeure non solutionnée et donc, ne peut être attribuée à

une classe d'âge spécifique ou à un sexe particulier.

2.4.2 LES DONNÉES RELATIVES À LA VIOLENCE CONJUGALE

Ces données sont publiées par le ministère de la Sécurité publique et couvrent notamment les

auteurs présumés ainsi que les victimes de violence conjugale.

2.4.2.1 LES AUTEURS PRÉSUMÉS ET TAUX D'ACTES DE VIOLENCE CONJUGALE

Les premières ont trait aux Statistiques sur la violence conjugale, publiées par la Direction des

affaires policières et de la sécurité incendie, ministère de la Sécurité publique, à. l'aide du

Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC). I l est important de retenir ici que ces

données excluent les crimes ou la violence faite aux femmes, lorsque ces crimes sont commis par

d'autres personnes que le conjoint ou l'ex-conjoint ou un ami intime28. Ces données sont très sensibles

à l'attention portée par les policiers à ce type de crimes. Enfin, les informations portant sur les

auteurs présumés ne concernent que les crimes résolus. Retenons qu'il ne s'agit que de la violence

conjugale rapportée et non pas de la violence conjugale dans son ensemble. Enfin, seul le crime le plus

grave est retenu ce qui sous-estimerait des crimes considérés comme moins graves (ex. agression

versus meurtre).

26 Les deux dernières éditions des statistiques sur la criminalité (1993 et 1994) font état de l'évolution des infractions solutionnées et des contrevenants sur une période de dix ans. Ce dossier est particulièrement intéressant et permettrait donc d'établir ta relation entre les infractions solutionnées et les contrevenants. Cependant, les données de la Gendarmerie royale du Canada en sont absentes. Ainsi, nos chiffres ne peuvent directement se comparer au chapitre de l'évolution de la criminalité, de 1987 à 1994, partie 4.

27 Une infraction peut-être réalisée par des jeunes de moins de douze ans de même qu'une seule infraction peut-être le fait de plusieurs personnes.

28 Ces données ne sont pas comparables à celles publiées antérieurement par ce même ministère. En effet, sont seuls considérés les cas de violence conjugale (donc par conjoint ou par ex-conjoint). En sont exclus les crimes ou la violence faite aux femmes mais perpétrés par des enfante, d'autres membres.de la famille élargie ou des inconnus. Ainsi, seule est mesurée la violence conjugale déclarée et non ta violence faite aux femmes.

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2.4.2.2 LES FEMMES VICTIMES DE VIOLENCE CONJUGALE

De la même source que mentionnée précédemment, et incluant conséquemment les mêmes réserves,

ces données sont partielles et non comparables avec les précédentes. Également produits à partir du

DUC, sont fournis des renseignements sur le nombre de victimes de crimes violents de toutes

catégories. Si l'on excluait le crime « proférer des menaces », ces données seraient certainement

sous-estimées.

Les données sur la violence conjugale incluent celles sur les femmes victimes de voies de fait de

même que celles victimes de violence conjugale. Dans ce dernier cas sont également présentées des

informations quant aux auteurs présumés. ®

-30-

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[CHAPITRE $ W

LES RÉSULTATS DES CONSULTATIONS DES FEMMES

DE LA RÉGION

Les consultations auprès des femmes des quatre sous-territoires de la région de la Chaudière-

Appalaches a permis d'une part de circonscrire ta problématique de la santé mentale touchant

spécifiquement les femmes et, d'autre part, d'identifier les différents services susceptibles de

répondre de façon appropriée à leurs besoins. Enfin, un exercice de priorisation a permis d'établir

l'ordre d'importance que les femmes utilisatrices de services et les intervenantes accordent aux

problèmes29 et aux besoins exprimés. Ce chapitre en rapporte donc les principaux résultats.

3 . 1 L'IDENTIFICATION DES PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE

Les différents problèmes transitoires30 de santé mentale qui ont été identifiés31 et qui concernent

les femmes de façon plus spécifique sont au nombre de quatorze (voir le tableau 6). On se rappellera

que dans un premier temps, les femmes avaient été invitées à. identifier les problèmes de santé

mentale. Ceux-ci ont fait l'objet d'une liste suivie d'une courte description (annexe 4, tableau 1). Au

moment de l'exercice de priorisation, les participantes devaient établir l'ordre d'importance des

problèmes en fonction de 4 critères clairement identifiés lesquels étaient formulés comme suit :

• l'ampleur du nombre de femmes touchées par le problème;

• l'effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle des femmes;

• l'impact du problème sur l'environnement social et familial des femmes;

• la nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme.

Les problèmes régionaux identifiés et priorisés sont présentés au tableau ci-joint selon l'ordre

d'importance des résultats obtenus. Au plan régional, parmi les cinq premiers problèmes de santé

29 Voir les détails de cette démarche dans le chapitre sur la méthodologie. 30 Pour la définition des troubles transitoires, voir le premier chapitre. 31 Le lecteur est invité à prendre connaissance des courtes descriptions des problèmes qui figurent sur la grille de priorisation, à

l'annexe 4.

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Lia wauUqJa (La cwnAuilahwiA (La 4 m m cU ta, ûaùvn,

jugés les plus impor+onts figurent : la violence faite aux femmes, les états dépressifs, les difficultés

d'adaptation, le manque d'estime de soi et les toxicomanies. Viennent ensuite quatre autres

problèmes soient : les états anxieux, le stress et la nervosité, les troubles paniques et les états de

stress post-traumatiques. Enfin, viennent s'ajouter certains troubles tels ceux : de la personnalité,

psychosomatiques, alimentaires, ceux du comportement et enfin, les troubles obsessifs/compulsifs.

Le fait que la violence ressorte comme problème principal pour la région peut surprendre. Parmi les

tentatives d'explications fournies, furent mentionnées : la possibilité d'un biais dû au mode de

sélection des répondantes, des services développés en regard de cette problématique plus nombreux

que pour les autres problèmes de santé mentale, les campagnes de sensibilisation sur ce sujet et

enfin, une définition très large de la violence32. Enfin, il est possible que la tolérance sociale fasse

également ressortir une plus grande sensibilité à ces problèmes. Néanmoins, ce sont ces problèmes

de violence dont sont victimes les femmes qui ressortent comme priorité des consultations. Par

ailleurs, de l'avis du comité aviseur, ce qui est généralement observé parmi la clientèle, ce sont

surtout les états dépressifs.

Tableau 6

Résultats de la priorisation des problèmes de santé mentale pour la région de la Chaudière-Appalaches et les sous-territoires, 1999

PROBLÈMES

Total régional <N=35I

L*Amlante «N-131

Littoral IN=81

Montmagny-L'lstet 1 N=8ï

Beauce-Etchemin fN=6)

PROBLÈMES Rang Pointage

obtenu Rang Pointage

obtenu Rang Pointage

obtenu Rang Pointage

obtenu Rang Pointage

obtenu Violence (victimes) 1 624 2 221 1 140 1 148 1 115 États dépressifs 2 583 3 218 3 12é 3 132 2 107 Manque d'estime de soi 3 577 4 207 4 123 3 132 1 115 Difficulté d'adaptation 4 571 1 227 8 115 7 124 3 105 Toxicomanie 5 564 5 201 2 129 5 127 2 107 États anxieux 6 541 5 201 7 117 4 129 4 94 Stress / nervosité 7 526 6 198 9 114 6 126 7 88 Troubles de panique 8 512 8 179 12 109 2 133 5 91 Stress post-traumatique 9 508 7 183 5 119 6 126 10 80 Troubles de la personnalité 10 492 8 179 11 110 9 113 6 90 Troubles psychosomatiques 11 486 10 174 5 119 10 108 8 85 Troubles alimentaires 12 476 11 169 10 111 10 108 7 88 Troubles de comportement 13 474 12 166 11 110 8 114 9 84 Troubles obsessifs / comDuIsffs 14 469 9 176 6 118 11 100 11 75

Note : Lorsque les pointages obtenus étaient similaires, le même rang leur a été attribué. Source : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE). 1999

32 Laquelle regroupe tant les expressions verbales, physiques, psychologiques ou sexuelles de la violence ainsi que les contextes de violence conjugale, familiale ou sociale.

- 32 -

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AI- IMOUOJA (LA C^NAUUAII/YNA (LA IMMTA (L, LA WAÙ

Comme on peut le constater, le nombre de participantes est variable selon les sous-territoires ce qui

fait que les résultats de l'Amiante par exemple peuvent teinter davantage le résultat régional que

celui de Beauce-Etchemins. Néanmoins, dans cette étude qualitative et malgré les précédentes

réserves, subsistent suffisamment de convergences pour esquisser à grands traits, les problèmes de

santé mentale des femmes de la région de la Chaudière-Appalaches.

Par ailleurs, certaines différences dans la priorisation des problèmes de santé mentale peuvent être

observées selon les sous-territoires quant aux principaux (5 ou 6) problèmes retenus.

Ainsi, dans l'Amiante, ce sont les problèmes d'adaptation qui prédominent, suivis de près par les

problèmes de violence faite aux femmes et les états dépressifs. Le manque d'estime de soi ainsi que

les toxicomanies et les états anxieux suivent.

Sur le Littoral les femmes ont priorisé la violence, les toxicomanies, les états dépressifs et le

manque d'estime de soi qui se suivent d'assez près. Viennent par la suite les états de stress

post-traumatiques et les troubles psychosomatiques.

Dans la sous-région de Montmagny-l'Islet, on identifie d'abord des problèmes de violence puis des

troubles de panique, qui figurent au deuxième rang. Les états dépressifs et le manque d'estime de soi

arrivent ex aequo om troisième rang. Enfin, suivent les états anxieux et les toxicomanies.

En ce qui a trait à la région Beauce-Etchemins, la violence et le manque d'estime de soi sont égaux au

premier rang. Suivent les états dépressifs et les toxicomanies au second rang. Par la suite et en

ordre décroissant, on retrouve les difficultés d'adaptation, les états anxieux et les troubles de

panique.

I l est possible de prendre connaissance des quelques autres variations sous-territoriales quant à

l'ordre d'importance accordé aux autres problèmes. Néanmoins, selon la perception des femmes

consultées, les problèmes de santé mentale présentés constituent ceux circonscrivant la santé

mentale des femmes en Chaudière-Appalaches.

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CÙA 'UI/^JLQJA (LA C&NAUMALÙYNA (LA LTW/IM CL LA* WNI&N,

3 . 2 LES BESOINS DE SERVICES IDENTIFIÉS

Cette section présente en deux temps, les besoins de services identifiés par les femmes de la région.

Une première lecture globale détaille les résultats pour l'ensemble de la région. Par la suite est

développée une brève analyse par sous-territoires de consultation.

3.2.1 LES RÉSULTATS RÉGIONAUX

Lors de la première étape de consultation, plusieurs besoins de services ont été identifiés. Par

ailleurs, des lacunes importantes dans les services ont été signalées ce qui a entraîné la proposition

de plusieurs éléments de solution, tant au niveau de l'identification de nouveaux services à

développer qu'au niveau des actions qu'il y aurait lieu de mettre de l'avant. La compilation globale de

cette consultation s'est donc effectuée par regroupements à savoir :

• l'accessibilité des services ou les orientations à privilégier;

• l'approche souhaitée dans ces services;

• la consolidation et l'amélioration des services;

• les besoins de développement de services;

• les besoins de services en promotion/prévention.

Lors de l'exercice de priorisation, à l'intérieur des différents regroupements présentés, les femmes

devaient identifier cinq services qui leur semblaient plus importants que les autres puis, dans un

deuxième temps, elles se devaient d'identifier l'ordre d'importance qu'elles accordaient aux choix

effectués. Le tableau 7 présente la compilation de ces résultats au niveau régional, selon l'ordre de

priorisation pour chacun des regroupements, dont voici une brève présentation.

Au niveau de l'accessibilité et des orientations que l'on souhaitait voir privilégier, mentionnons la

sensibilisation des décideurs à l'impact des coupures budgétaires sur les difficultés sociales des

femmes et la diminution des contraintes bureaucratiques au niveau des services. On souhaite

également une accessibilité accrue aux services33 notamment par une diminution de la bureaucratie

et de la hiérarchie dans les organisations. Enfin, l'on considère que l'on doit accroître la vigilance

quant aux attentes et aux besoins de la clientèle.

33 Par exemple, que la politique des services ne se limite pas à la population des territoires puisque certaines personnes évitent de consulter dans leur CLSC du fait qu'intervenants et clientèle se connaissent souvent personnellement en milieu rural.

- 34 -

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jjih WUJIOIA, (LA oynAulhdi^nA (LA

En ce qui a trait à l'approche souhaitée dans les services, on a signalé l'importance que les médecins

réfèrent leur clientèle au besoin et associent leurs traitements aux autres services alternatifs en

place. L'importance d'être « pro-actifs » au niveau des interventions a été également soulevé,

notamment avant que n'éclatent les crises. Ressort également la nécessité du partage de la

connaissance des ressources entre elles pour une plus grande complémentarité des services. A ce

propos, il est déploré le fait que sous le sceau de la confidentialité, certains semblaient éviter la

collaboration. L'approche globale demeure celle que les femmes privilégient, entre autres pour éviter

qu'on ait à rencontrer trop d'intervenants. Par ailleurs, on souhaite que les informations fournies aux

femmes lors de la prestation des services soient rapides et transparentes, particulièrement en ce

qui a trait aux diagnostics et aux références.

Concernant l'amélioration et la consolidation des services, il ressort comme essentiel de consolider

les ressources existantes et d'améliorer la concertation et la complémentarité entre les services. De

plus, la nécessité d'un soutien immédiat aux clientèles dans le besoin a été réaffirmé mais on a insisté

sur l'importance d'un suivi à moyen terme, lequel pourrait être effectué avec les groupes d'entraide.

Enfin, on souligne la nécessité de favoriser l'information auprès du réseau d'aide naturel, d'appuyer

et de maximiser davantage leur contribution.

Au niveau du développement des services, on observe que l'implantation de maisons d'hébergement

et de dépannage pour les situations de crise est un service jugé comme particulièrement important à

développer tout comme les services de répit pour les parents notamment pour ceux qui ont la charge

d'enfants souffrant de maladie chronique ou tout autre cause potentielle d'épuisement des parents.

Le manque de transport a souvent été déploré également pour la clientèle vivant en milieu rural,

situation perçue comme diminuant l'accessibilité aux services. Enfin, plusieurs femmes ont déploré le

fait qu'il existe peu de groupes de soutien pour les personnes souffrant entre autres d'agoraphobie,

d'anorexie ou de boulimie.

Sur le plan de la sensibilisation et de la promotion, les femmes croient qu'il y a lieu d'accentuer

l'information, la prévention et la formation auprès des femmes afin d'augmenter leur potentiel, leur

capacité d'intervenir sur leur vie, d'accentuer l'identification précoce des états dépressifs et

d'augmenter la sensibilisation de la population face à la violence subie par des femmes. On trouve

aussi que les services existants sont peu connus et qu'il y aurait lieu de rejoindre la population en

ciblant les lieux pertinents pour la rejoindre selon les problèmes en cause. La promotion de la

demande d'aide dans la population est jugée pertinente afin de prévenir l'aggravation des problèmes

ainsi, la dédramatisation des situations problématiques pourrait constituer une stratégie pour

favoriser la demande de services.

Vï/^/yn

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La wauUoIa (La o&NAUUALI&nA (La JMWVIA (L la, u^wwi/

Tableau 7

Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, région de la Chaudière-Appalaches, 1999

Sous-sectlons et Items retenus Moyenne1

L'accessibilité des services et les orientations * 1) Sensibiliser les décideurs aux effets des coupures budgétaires dont l'augmentation des difficultés sociales 2,49

et leur impact sur les femmes; 2) Augmenter l'accessibilité des services en diminuant les contraintes bureaucratiques : trop de démarches et 2,40

hiérarchie d'Intervenants; 3) Développer des services adaptés aux besoins de la clientèle plutôt qu'à la burèaucratie; 2,31 4) Éviter les limites territoriales des services offerts à la clientèle des CLSC en milieu rural car les gens évitent 1,60

de consulter certains intervenants du fait que tout le monde se connaît; 5) Être attentif aux besoins de la personne : ou on en donne plus que la clientèle en demande ou pas assez 1,51

face aux attentes.

L'approche souhaitée dans les services 1 ) Sensibiliser les médecins pour qu'ils réfèrent et associent leur traitement médical à des services alternatifs, 2,60

ceci avec un suivi concerté et multidisciptinaire; 2) Développer des Interventions qui offrent de l'aide avant l'éclatement des crises; 2,46 3) Que les intervenants connaissent les services des uns et des autres en vue d'améliorer la continuité des 2,20

services et qu'ils n'invoquent pas la confidentialité pour éviter la collaboration entre intervenants; 4) Favoriser une approche globale dans les services et éviter les multiples intervenants; 1,91 5) Viser une Information rapide, directe et transparente aux premières personnes concernées, soient les 1,69

femmes, notamment sur les diagnostics et les références.

La consolidation et l'amélioration des services 1 ) Consolider les ressources communautaires déjà existantes; 2,37 2) Améliorer la concertation et la complémentarité des services; 2,00 3) Faire des références rapides aux bonnes ressources et une évaluation adéquate des problèmes; 1,83 4) Offrir un soutien Immédiat avec suivi à moyen terme avec les groupes d'entraide; 1,69 5) Augmenter l'information auprès des proches et des aidants naturels. 1,29

Le développement de nouveaux services 1 ) Développer des maisons d'hébergement et de dépannage pour les situations de crise; 2,06 1 ) Développer des services de répit parental; 2,06 2) Offrir du transport en milieu rural afin de favoriser l'accès aux services; 1,89 3) Développer des services pour les femmes de type « Centre multi-services »; 1,66 4) Développer des groupes de soutien notamment pour les personnes souffrant d'anorexie, de boulimie et 1,49

d'agoraphobie.

La promotion et la sensibilisation 1 ) Accentuer l'information, la prévention et la formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des femmes; 2,80 2) Être « pro-actif » dans l'identification précoce des problèmes, notamment les états dépressifs, afin d'éviter 2,54

l'aggravation des problèmes; 3) Sensibiliser davantage la population sur les problèmes des femmes dont celui de la violence; 2,31 4) Promouvoir les services existants et en faire connaître leur forme et leur contenu et cibler les lieux 2,00

pertinents d'information et les moyens concrets pour rejoindre la population; 5) Promouvoir la demande d'aide tout en démystifiant et dédramatisant les situations problématiques. 1,63

1 Les chiffres qui figurent ici représentent les cinq moyennes les plus élevées de cotation du regroupement. Note : lorsque que les moyennes étaient ex eequo, un même ordre de priorité leur a été accordé.

Source : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

- 3 6 -

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LIA ÛMIÎICJA (LA, uw\AuîloJk/ynA, cbû h/m/rrviA, db ta/ tagà

3.2.2 LES PARTICULARITÉS SOUS-RÉGIONALES

Considérant que le développement des services, notamment ceux des CLSC et des organismes

communautaires, s'est effectué en regard des disparités locales et des besoins spécifiques de leur

population, des différences sous-territoriales se dessinent au niveau des besoins de services ou

encore en regard des correctifs à apporter. Les lignes suivantes dégageront certaines de ces

différences des résultats régionaux selon chacun des regroupements34. Toutefois, afin de faciliter

l'utilisation de ces résultats, sont présentés en encadrés35, le service priorisé pour chacun des

regroupements. Enfin, des tableaux détaillés pour chacun des sous-territoires sont présentés à la fin

de ce chapitre soit respectivement les tableaux 8 à 11 pour le Littoral, Montmagny-L'Islet, L'Amiante

et enfin, pour Beauce-Etchemins.

Les services priorisés par des femmes du Littoral,

par regroupements

Pour les femmes du Littoral, bien qu'au plan de IfocsassibjlSti (Et Û23 orientations, on reconnaisse

nécessaire la sensibilisation des décideurs aux impacts des coupures budgétaires sur les femmes,

elles se distinguent par l'importance (2e rang)

accordée à l'élaboration d'une éthique

journalistique (Régie et organismes) auprès des

media, entre autres pour éviter d'aggraver la

victimisation des femmes lors d'événements ; 1. Sensibiliser les décideurs aux effets des . . . . , , . « | coupures budgétaires dont l'augmentation des

dramatiques rapportes dans les media. Au niveau ! d i f f i cu|tés SOCiales et leur impact sur les femmes et

développer une éthique journalistique auprès des media (RRSSSCA). 2. Sensibiliser les médecins pour qu'ils réfèrent et associent leur traitement médical aux autres services dans les milieux de vie des femmes, avec un suivi concerté et multidisciplinaire. 3. Consolider les ressources communautaires déjà existantes. 4. Développer des ressources qui favonsent l'accès

de thérapies ' â u marché du travail. 5. Accentuer l'information, la prévention et la

professionnelles et de relation d'aide, plus de formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel das femmes.

personnel intervenant en CLSC au niveau des !

services psychosociaux et qu'il y ait une amélioration du soutien aux employées en milieu de travail.

des cppresfogg seuha i t ée s , les femmes du littoral

voudraient d'une part, que l'on trouve une

alternative à la médication et d'autre part, que l'on

travaille à consolider la solidarité entre femmes.

Sur le plan de la ^«©tocbt ta on

souhaite qu'il y ait plus

34 Rappelons-le, ces regroupements sont dans l'ordre : 1. accessibilité des services et orientations; 2. approche souhaitée dans les services; 3. amélioration et consolidation des services; 4. développement des services; 5. et sensibilisation et promotion.

35 Ceux-ci ont paru sous le titre Cap sur la santé mentale des femmes en Chaudière-Appalaches.

-37 -

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£qa wauUoJa (La (wnAuttali/yriA cLa JA/m/m/iA (L la, iè^ùyn

Pour ce qui est du il est notamment souligné ^développement de services favorisant

l'accès des femmes sur le marché du travail, d'un Centre-femmes genre « multi-services » dans la

région et enfin, le développement de groupes de parole et d'information sur les droits des femmes.

Enfin, sur le plan de la promotion ®t dk h sensibilisation, on considère qu'il y a lieu de démystifier les

problèmes des femmes par de l'information et de la sensibilisation

A Montmagny-llslet, on croit également que pour favoriser Paccessibilifé d@s services, il y a lieu de

diminuer sensiblement les contraintes bureaucratiques qui alourdissent les démarches de la clientèle.

En terme titqsppodis souhaitée, il y aurait lieu de

Les services priorisés par des femmes de Montmagny-Llslet, par regroupements

1. Développer des séivicès adaptés aux besoins de la clientèle plutôt qu'à la bureaucratie. 2. Éviter les rapports de supériorité/infériorité dans les rapports thérapeuthes/co.nsUltants ainsi que l'approche, culpabilisante (utiliser plutôt l'approche féministe). 3: Consolider les ressources communautaires. 4. Développer des services visant le développèment des habiletés ^parentales, des services de. répit parental et centres « multi-services » pourjes femmes. 5. Accentuer l'information, Ja, prévention et la formation.pour augmenter le pouvoir et le potentielles femmes.

promouvoir davantage l'utilisation des médecines

douces ou alternatives et d'éviter les rapports de

supériorité dans le cadre des consultations. Pour

te <gmmMdatfar» outre les éléments

soulignés pour la région, mentionnons le

développement de soutien face aux deuils. Quant

au dimi@jpp®mmt dm §@rviœ$t la principale

recommandation porte sur te développement des

habiletés parentales ainsi que l'accès au transport

en milieu rural. Enfin, en ce qui trait à la

promotion ©t h §«ifeiflig@ti@F&, la promotion et

l'accès financier aux médecines douces

constituent une recommandation originale des recommandations des femmes de Montmagny-L'Islet.

- 38 -

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J£aa 1#auUoJa (La (wnAuîiah/w\A (La ja/m/rrwA (L, ta, wpùyn,

Pour ce qui est de h H m M î e n dm $@rv»c©s dans l'Amiante, on considère qu'il y a lieu d'aller au

devant des clientèles et de décentraliser la prestation des services. On souhaite aussi, au niveau de

>, que soit davantage Les services priorisés par des femmes de

L'Amiante, par regroupements

utilisée l'alternative à la médication pour éviter la

surmédicalisation. Sur le plan de l 'méOomtm

Û2ê on souhaite que les références se

fassent rapidement auprès des bonnes

ressources et que l'évaluation des problèmes soit

adéquate. Le besoin identifié comme plus

spécifique dans le dévsSojïpëflTOsnî de nouveaux

11. Augmenter l'accessibilité des services en diminuant les contraintes bureaucratiques : trop de démarches et hiérarchie d'intervenants. 2. Que les intervenants connaissent les services des uns et des autres pour améliorer la continuité. Que la confidentialité ne soit pas prétexte pour éviter la collaboration.

« 3. Faire des références rapides aux bonnes services est celui d o f f r i r des services visant le ressources et une évaluation adéquate des

développement des habiletés parentales. Sur le i ^ S p p e r des services de répit parental.

plan de la promotion, les services souhaités sont !5- Accentuer l'identification précoce de problèmes, comme les états dépressifs, afin d'éviter leur

similaires aux résultats de l'ensemble de la j aggravation.

région.

Les femmes consultées dans le sous-territoire de Beauce-Etchemins se distinguent aussi, face aux

opîgwfafîisns des services souhaités. Ainsi, il serait apprécié que les intervenants du réseau

s'impliquent dans l'amélioration des programmes sociaux et d'adapter les services aux besoins de

clientèle. En ce qui a trait à i'opproeh® souhai tés

dans les services, on espère que les rapports de

supériorité soient évités dans les consultations

au profit d'une approche féministe. On souhaite

aussi que soient «iià@iréâ te portant

Les services priorisés par des femmes de Beauce-Etchemins., par regroupements

1. Sensibiliser les décideurs aux effets des coupures : S U P |e soutien o f fer t aux employées en milieu de budgétaires dont l'augmentation des difficultés sociales et leur impact sur les femmes. travail et qu'il y ait davantage de personnel pour 2. Viser une information rapide, directe et transparente aux femmes, notamment sur les o f f r i r les services psychosociaux en CLSC. Dans diagnostics et références. 3. Consolider les ressources communautaires ! existantes. 4. Développer des maisons d'hébergement et de j dépannage pour les situations de crise. d'information sur les droits des femmes, on 5. Accentuer l'information, la prévention et la

formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des ; souligne la nécessité de démystifier les

femmes. problèmes des femmes notamment par de

le cadre d@ nouveaux s®pvâe@s, en identifiant les

besoins de développer des groupes de parole et

l'oi et de la sensibilisation.

-39 -

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LA WAUUQJA (LA OMAuUaii&nh (LA IwmAA cU (a

Les pages suivantes présentent pour chacun des sous-territoires, le détail des besoins de services

priorisés. Les pointages y sont fournis à t i t re indicatif et ce, afin de saisir l'importance

relative des écarts, dans un même regroupement. Cependant, il importe de ne pas comparer les

pointages entre regroupements puisqu'il n'y a pas eu de priorisation à cet effet.

vixp/yn

-40 -

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Îâa iM/uIIoJa cLa ctynAuUcdi&nA, cLa tt/m/nw* cU la* ibaù

Tableau 8 Priorisation des besoins de services par regroupements,

les cinq premiers services retenus, sous-territoire du Littoral, 1999

Sous-sections et Items retenus Moyenne1

L'accessibilité des services et les orientations 1) Sensibiliser les décideurs aux effets des coupures budgétaires dont l'augmentation des difficultés sociales 2,25

et leur impact sur les femmes; 1 ) Que la Régie régionale travaille à susciter une éthique jounalistique auprès des médias afin qu'ils 2,25

n'enveniment pas certains problèmes (idées aux agressseurs, suicide, sentiment de victimisation des femmes);

2) Éviter les limites territoriales des services offerts à la clientèle des CLSC en milieu rural car les gens évitent 2,13 de consulter certains intervenants du fait que tout le monde se connaît;

3) Que le réseau s'implique dans l'amélioration des programmes sociaux touchant les femmes et veille à ce 2,00 que cesse le harcèlement des clientèles (ex. : le bien-être social);

4) Développer des services adaptés aux besoins plutôt qu'à la bureaucratie. 1,75

L'approche souhaitée dans les services 1 ) Sensibiliser les médecins pour qu'Us réfèrent et associent leur traitement médical à des services alternatifs, 3,13

ceci avec un suivi concerté et multidisciplinaire; 2) Développer des interventions qui offrent de l'aide avant l'éclatement des crises; 2,50 3) Que les intervenants connaissent les services des uns et des autres en vue d'améliorer la continuité des 1,75

services et qu'ils n'invoquent pas la confidentialité pour éviter la collaboration entre intervenants; 3) Utiliser des solutions alternatives à ta médication pour.éviter la surmédicalisation; 1,75 4) Créer, concrétiser et consolider la solidarité entre les femmes. 1,63

La consolidation et l'amélioration des services 1 ) Consolider les ressources communautaires déjà existantes; 3,00 2) Offrir davantage de thérapies professionnelles et de relation d'aide; 2,25 3) Offrir un support immédiat avec suivi à moyen terme avec les groupes d'entraide; 1,62 4) Engager plus d'intervenants pour répondre aux besoins en CLSC; 1,50 5) Améliorer le support aux employées en milieu de travail. 1,38

Le développement de nouveaux services 1 ) Développer des ressources qui favorisent l'accès au marché du travail; 2,38 2) Développer des services pour les femmes de type « Centre multi-services »; 2,13 3) Développer un Centre - femme dans la région; 2,00 4) Développer des maisons d'hébergement et de dépannage pour les situations de crise; 1,88 5) Développer des groupes de parole et d'information sur les droits des femmes. 1,75

La promotion et la sensibilisation 1 ) Accentuer l'information, la prévention et la formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des femmes; 3,63 2) Sensibiliser davantage la population sur les problèmes des femmes dont celui de la violence; 3,13 3) Être pro-actif dans le dépistage des problèmes, notamment les états dépressifs, afin d'éviter l'aggravation 2,88

des problèmes; 4) Promouvoir les services existants et en faire connaître leur forme et leur contenu et cibler les lieux 1,38

pertinents d'information et les moyens concrets pour rejoindre la population; 5) Démystifier les problèmes des femmes par l'information et la sensibilisation. 1,25

1 Les chiffres qui figurent ici représentent les cinq moyennes les plus élevées de cotation du regroupement. Note : Lorsque que les moyennes étaient ex eequo, le même ordre de priorité leur a été accordé. Source : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

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hiA wauUoJa (La c&nAuUaltiynA (La j/t/m/m/iA (L, la, lé^ùyn,

Tableau 9

Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, sous-territoire de Montmagny-L'lslet, 1999

Sous-sections et items retenus Moyenne 1

L'accessibilité des services et les orientations 1) Développer des services adaptés aux besoins de la clientèle plutôt qu'à la bureaucratie; 2,88 2) Augmenter l'accessibilité des services en diminuant les contraintes bureaucratiques : trop de 2,63

démarches et hiérarchie d'intervenants; 3) Sensibiliser les décideurs aux effets des coupures budgétaires dont l'augmentation des difficultés 2,50

sociales et leur impact sur les femmes; 4) Éviter les limites territoriales des services offerts à la clientèle des CLSC en milieu rural car les gens 2,13

évitent de consulter certains intervenants du fait que tout le monde se connaît; 5) Être attentif aux besoins de la personne : ou on en donne plus que la clientèle en demande, ou pas 1,63

assez face aux attentes.

L'approche souhaitée dans les services 1 ) Éviter les rapports de supériorité/Infériorité dans les rapports thérapeutes/consultants et une approche 3,00

culpabilisante (par exemple, en utilisant l'approche féministe); 2) Développer des interventions qui offrent de l'aide avant l'éclatement des crises; 2,63 3) Sensibiliser les médecins pour qu'ils réfèrent et associent leur traitement médical à des services 2,38

alternatifs, ceci avec un suivi concerté et multidisdplinaire; 4) Que les Intervenants connaissent les services des uns et des autres en vue d'améliorer la continuité 1,88

des services et qu'ils n'invoquent pas la confidentialité pour éviter la collaboration entre Intervenants; 5) Favoriser une approche globale dans les services (éviter les multiples intervenants); 1,38 5) Viser une information rapide, directe et transparente aux premières personnes concernées, soient les 1,38

femmes, notamment sur les diagnostics et les références.

La consolidation et l'amélioration des services 1 ) Consolider tes ressources communautaires déjà existantes; 2,50 2) Améliorer la concertation et la complémentarité des services; 2,38 2) Faire des références rapides aux bonnes ressources et une évaluation adéquate des problèmes; 2,38 3) Offrir un support immédiat avec suivi à moyen terme avec les groupes d'entraide; 1,50 4) Offrir davantage de thérapies sur le deuil avec suivi. 1,13

Le développement de nouveaux services 1 ) Développer des services visant le développement des habiletés parentales; 2.25 1 ) Développer des services de répit parental: 2.25 1 ) Développer des services pour les femmes de type « Centre multi-services »; 2,25 2) Offrir du transport en milieu rural afin de favoriser l'accès aux services; 2,00 3) Développer des groupes de support notamment pour les personnes souffrant d'anorexie, de boulimie et 1,25

d'agoraphobie.

La promotion et la sensibilisation 1 ) Accentuer l'information, la prévention et la formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des 2,38

femmes; 2) Promouvoir les services existants et en faire connaître leur forme et leur contenu et cibler les lieux 2,25

pertinents d'information et les moyens concrets pour rejoindre la population; 3) Promouvoir l'utilisation des médecines douces et en faciliter l'accès financier (formule à développer); 2,13 4) Sensibiliser davantage la population sur les problèmes des femmes dont celui de la violence; 1,88 4) Être « pro-actifs » dans l'identification précoce des problèmes, notamment les états dépressifs, afin 1,88

d'éviter l'aggravation des problèmes; 4) Promouvoir la demande d'aide tout en démystifiant et dédramatisant les situations problématiques. 1,88

1 Les chiffres qui figurent Ici représentent les cinq moyennes les plus élevées de cotation du regroupement. Note : Lorsque que les moyennes étaient ex eequo, le même ordre de priorité leur a été accordé. Source : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

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ixA, WAuUalb cLa> comàuMxdtiwA, (Les* jfi/m/meA de, f a ta^wvjv

Tableau 10

Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services rétenus, sous-territoire de L'Amiante, 1999

Sous-sections et Items retenus Moyenne1

L'accessibilité des services et les orientations

1 ) Augmenter l'accessibilité des services en diminuant les contraintes bureaucratiques : trop de démarches et 2,92 hiérarchie d'intervenants;

2) Développer des services adaptés aux besoins de la clientèle plutôt qu'à la bureaucratie; 2,38 3) Sensibiliser les décideurs aux effets des coupures budgétaires dont l'augmentation des difficultés sociales 1,85

et leur impact sur les femmes; 3) Être attentif aux besoins de la personne : ou on en donne plus que la clientèle en demande, ou pas assez 1,85

face aux attentes;

4) Aller au devant ou vers les clientèles : se déplacer, décentraliser les services. 1,69-

L'approche souhaitée dans les services 1) Que les intervenants connaissent les services des uns et des autres en vue d'améliorer la continuité des 3,15

services et qu'ils n'invoquent pas la confidentialité pour éviter la collaboration entre intervenants; 2) Favoriser une approche globale dans les services et éviter les multiples intervenants; 2,92 3) Sensibiliser les médecins pour qu'ils réfèrent et associent leur traitement médical à des services alternatifs,' 2,85

ceci avec un suivi concerté et muttidisciplinaire; 4) Développer des interventions qui offrent de l'aide avant l'éclatement des crises; 2,31 5) Utiliser des solutions alternatives à la médication (surmédicalisation). 1,92

La consolidation et l'amélioration des services

1 ) Faire des références rapides aux bonnes ressources et une évaluation adéquate des problèmes; 2,77 2) Améliorer la concertation et la complémentarité des services; 2,54 3) Consolider les ressources communautaires déjà existantes; 1,69 4) Offrir un support immédiat avec suivi à moyen terme avec les groupes d'entraide; 1,69 5) Augmenter l'information auprès des proches et des aidants naturels. 1,62

Le développement de nouveaux services

1 ) Développer des services de répit parental; 2,92 2) Développer des malsons d'hébergement et de dépannage pour les situations de crise; 2,38 2) Offrir du transport en milieu rural afin de favoriser l'accès aux services; 2,38 3) Développer des groupes de support notamment pour les personnes souffrant d'anorexie, de boulimie et 1,69

d'agoraphobie; 4) Développer des services visant le développement des habiletés parentales. 1,33

La promotion et la sensibilisation

1 ) Être « pro-actifs > dans l'identification précoce des problèmes, notamment les états dépressifs, afin d'éviter I'aggravatioi8,08 des problèmes;

2) Accentuer l'Information, la prévention et la formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des femmes; 2,31 3) Promouvoir la demande d'aide tout en démystifiant et dédramatisant les situations problématiques; 2,15 4) Sensibiliser davantage la population sur les problèmes des femmes dont celui de la violence; 2,08 5) Promouvoir les services existants et en faire connaître leur forme et leur contenu et cibler les tieux 1,92

pertinents d'information et les moyens concrets pour rejoindre la population.

1 Les chiffres qui figurent ici représentent les cinq moyennes les plus élevées de cotation du regroupement Note : Lorsque que les moyennes étaient ex sequo, le même ordre de priorité leur a été accordé.

Source : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE). 1999

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La wauUoIa (La G&nAiJlali&nÀ (La jwrrvrrviA (L la, LÀ^ùyn,

Tableau 11

Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, sous-territoire de Beauce-Etchemins, 1999

Sous-sectJons et items retenus . Moyenne1

L'accessibilité des services et les orientations

1) Sensibiliser les décideurs aux effets des coupures budgétaires dont l'augmentation des difficultés sociales et leur impact sur les femmes;

4.17

2) Augmenter l'accessibilité des services en diminuant les contraintes bureaucratiques : trop de démarches et hiérarchie d'intervenants;

2,50

3) Développer des services adaptés aux besoins de la clientèle plutôt qu'à la bureaucratie; 2,17 4) Être attentif aux besoins de la personne : ou on en donne plus que la clientèle en demande, ou pas

assez face aux attentes; 1,83

5) Que le réseau s'implique dans l'amélioration des programmes sociaux touchant les femmes et veille à ce que cesse le harcèlement des clientèles;

1,67

5) Que la Régie régionale établisse un ratio sur le nombre d'intervenants requis selon la population desservie afin de mieux répondre aux demandes de services.

1.67

L'approche souhaitée dans les services

1) Viser une information rapide, directe et transparente aux premières personnes concernées, soient les femmes, notamment sur les diagnostics et les références;

3,00

2) Développer des interventions qui offrent de l'aide avant l'éclatement des crises; 2.50 3) Sensibiliser les médecins pour qu'ils réfèrent et associent leur traitement médical à des services

alternatifs, ceci avec un suivi concerté et multidisclpllnaire; 1,67

3) Éviter les rapports de supériorité/infériorité dans les rapports thérapeutes/consultants et une approche culpabilisante (par exemple, en utilisant l'approche féministe);

1.67

4) Que les intervenants connaissent les services des uns et des autres en vue d'améliorer la continuité des services et qu'ils n'invoquent pas la confidentialité pour éviter la collaboration entre intervenants;

1.17

La consolidation et l'amélioration des services

1 ) Consolider les ressources communautaires déjà existantes; 2,83 2) Améliorer le support aux employés en milieu de travail; 2,33 3) Engager plus d'intervenants pour répondre aux besoins en CLSC; 2,17 4) Offrir un support immédiat avec suivi à moyen terme avec les groupes d'entraide; 2,00 4) Augmenter l'information auprès des proches et des aidants naturels. 2,00

Le développement de nouveaux services

1) Développer des maisons d'hébergement et de dépannage pour les situations de crise; 3,17 2) Développer des groupes de support notamment pour les personnes souffrant d'anorexie, de boulimie 2,00

et d'agoraphobie; 3) Développer des groupes de parole et d'information sur les droits des femmes; 1,67 4) Offrir du transport en milieu rural afin de favoriser l'accès aux services; 1,50 4) Développer des services pour les femmes de type « Centre multi-services ». 1,50

La promotion et la sensibilisation

1 ) Accentuer l'information, la prévention et la formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des 3,33 femmes;

2) Promouvoir les services existants et en faire connaître leur forme et leur contenu et cibler les lieux 2,67 pertinents d'information et les moyens concrete pour rejoindre la population;

3) Sensibiliser davantage la population sur les problèmes des femmes dont celui de la violence; 2,33 4) Être « pro-actifs » dans l'identification précoce des problèmes, notamment les états dépressifs, afin 1,63

d'éviter l'aggravation des problèmes; 5) Démystifier les problèmes des femmes par l'information et la sensibilisation. 1.50 1 Les chiffres qui figurent ici représentent les cinq moyennes les plus élevées de cotation du regroupement. Note : Lorsque que tes moyennes étaient ex eequo, te même ordre de priorité leur a été accordé.

Source : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE). 1999

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Ai- WAUIIOIA (LA owtàuîhxiÀwnA (LA jwm/m/zA cU la tâyi&ri

Au terme de cette recherche ressortent des problèmes et des besoins de services en santé mentale

spécifiques aux femmes de Chaudière-Appalaches. Bien que le portrait régional offre une vue

d'ensemble des problématiques, l'analyse met néanmoins en lumière certaines particularités

territoriales tout aussi pertinentes pour l'action.

Dans fensemble, on peut conclure que cette démarche de consultation s'avère, de toute

évidence, une source d'information particulièrement riche tant au niveau des propositions

apportées dans l'amélioration des services offerts aux femmes qu'au niveau du développement

de nouveaux services et d'activités de promotion et de prévention. Les particularités

sous-territoriales mises en lumière par cette consultation permettront d'adapter davantage les

propositions d'organisation de services aux sous-territoires concernés, en tenant compte des

services déjà existants et des problèmes qui ont été identifiés.

Le prochain chapitre tente de préciser l'ampleur des principales problématiques priorisées par les

femmes à savoir la violence faite aux femmes, les états dépressifs ainsi que des éléments concernant

le manque d'estime de soi, les difficultés d'adaptation et les toxicomanies.

-45 -

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^CHAPITRE 4 j j >

L'AMPLEUR DES PROBLEMES DE SANTE MENTALE DES FEMMES ET LEURS CONSÉQUENCES

Ce chapitre tente de documenter certains des problèmes identifiés comme prioritaires lors des

consultations des femmes de la région de la Chaudière-Appalaches. Rappelons que parmi les

principaux problèmes au plan régional, on retrouvait notamment la violence dont les femmes sont

victimes, les états dépressifs, le manque d'estime de soi, les problèmes d'adaptation ainsi que les

toxicomanies. On retrouve donc dans un premier temps, les données sur la violence faite aux femmes

ainsi que sur les agressions sexuelles. Par ailleurs, les données sur l'indice de détresse

psychologique36 seront analysées. Enfin, seront rapportées, les informations concernant les idéations

suicidaires ainsi que les suicides pour compléter l'information des autres problématiques.

Concernant les sources d'information présentées au chapitre méthodologique, rappelons néanmoins

quelques points spécifiques. L'évaluation de l'ampleur de la violence envers les femmes est plutôt

sous-évaluée, d'une part parce que les femmes victimes de violence interpellent rarement les

ressources policières et d'autre part parce que la violence s'exerçant dans le domaine de la vie

privée, l'intervention sociale est directement tributaire de la déclaration des faits37. Le ministère de

la Sécurité publique, lequel fournit chaque année les relevés statistiques des crimes commis sur la

base des données policières, est particulièrement sensible à cette situation. On peut penser

toutefois que les femmes de la région Chaudière-Appalaches présentent des attitudes de déclaration

similaires à celles des autres femmes québécoises.

Par ailleurs, l'analyse des données régionales de l'Enquête sociale et de santé (1992-1993), comparées

à celles du Québec, confirme, plus souvent qu'autrement, bien des similitudes quant aux habitudes et

aux problématiques de santé des deux groupes de population.

36 Cet indice apparaissant pertinent comme indicateur pour les problématiques d'états dépressifs, de manque d'estime de soi et potentiellement d'adaptation sociale. 37 Les femmes connaissant le plus souvent leur agresseur, la déclaration peut compromettre potentiellement la sécurité familiale.

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£ A/MJJ/UÂA, (LA JYUMÈ/MXA (L M/RDÉ, TIWRDAJU (LA JMVNVIA ET LUAA C&NAMJUMCEA

I l faut tenir compte des limites de collecte de certaines données et considérer que la dernière

enquête de Statistique Canada38 (1993) sur la violence faite aux femmes, notamment auprès d'un

échantillon représentatif (1921 entrevues) des femmes du Québec, constitue une source

d'information importante.

Enfin, seront explorées certaines études régionales quant aux hospitalisations pour troubles

mentaux et décès par suicide.

Voici d'abord quelques données fournies par le ministère de la Sécurité publique sur l'ampleur des

crimes avec violence commis envers les femmes dans la province et la région. A celles-ci seront

juxtaposées quelques données de Statistique Canada.

4 . 1 L'AMPLEUR DE LA VIOLENCE FAITE AUX FEMMES EN CHAUDIÈRE-APPALACHES

Signalons qu'au Québec, en 199739 pour les « crimes avec violence » commis contre la personne, on

dénombre un taux d'infractions de 6,3 par 1 000 habitants. Les crimes avec violence impliquent les

homicides et les tentatives de meurtre, les infractions d'ordre sexuel40, les voies de fait41, les

enlèvements et les vols qualifiés. Dans la région de la Chaudière-Appalaches, le taux d'infractions

pour les crimes commis contre la personne correspond à 2,8 par 1 000 habitants. Ce taux s'avère le

plus bas des 17 régions administratives du Québec, suivi de près par la région du Centre du Québec

(3,1 / 1 000 h) et celle du Bas-St-Laurent (4,0 / 1000 h)42.

Par ailleurs, 94 % des crimes avec violence sont résolus, donc solutionnés, en Chaudière-Appalaches.

Ce sont particulièrement les voies de fait sur la personne et les infractions d'ordre sexuel qui

présentent les plus hauts pourcentages de résolution dans un ordre respectif de 97,5 % et de 70 %

(MSP 1998: 28).

38 Pour les détails concernant l'échantillon et les limites de l'enquête, consulter la section méthodologique. 39 Ministère de la Sécurité publique, Statistiques 1997, Code criminel, Autres lois fédérales. Lois provinciales : 18. 4 0 Puisque les agressions sexuelles sont incluent dans les voies de fait, cette catégorie comprend entre autres les contacts

sexuels, l'incitation à des contacts sexuels, l'exploitation sexuelle par une personne en situation d'autorité et l'inceste. Il est important de savoir Ici que les voies de fait incluent les agressions sexuelles en conformité au Code criminel.

4 2 Ministère de la Sécurité publique, Statistiques 1997, Code criminel, Autres lois fédérales, Lois provinciales, : 18.

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Tableau 12

Auteurs présumés, selon le sexe, pour des crimes avec violence, région de la Chaudière-Appalaches, 1997

Hommes Femmes Garçons

Filles

565 50 70

73,4 % 6,5% 9,1 %

Hors cour 12 73

1,6% 9,5%

Total 770 100,0 %

Source : adaptation de MSP 1998:48. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

Toujours en 1997, les crimes violents ont été perpétrés43 par des adultes dans une proportion de

80 % et de 20 % par des jeunes. Ces auteurs sont de sexe masculin dans 82,5 % des cas et de sexe

féminin44 dans 8 %.

4.1.1 LES FEMMES VICTIMES D'ACTES VIOLENTS

En 1997 au Québec, les taux de victimes d'actes violents sont comparables selon le sexe. I ls

correspondent à 821 pour 100 000 femmes et à 867 pour 100 000 hommes45 de tout âge (Isaacs

1998 : 1).

Cependant au Québec, en 1997, comme le montre le tableau suivant, les actes violents les plus

fréquents dont les femmes âgées de 12 ans et plus sont victimes, sont d'abord les voies de fait (taux

de 445 pour cent mille femmes), de subir des menaces (170) et les vols qualifiés (133). Les taux de

femmes victimes de harcèlement criminel (61 pour cent mille femmes) et d'agressions sexuelles (75

pour cent mille) s'avèrent beaucoup plus élevés que chez les hommes (respectivement 22 et 14 pour

cent mille hommes)46.

43 Les auteurs présumés (contrevenants). 44 II y a lieu de noter ici que pour les crimes commis par les jeunes et solutionnés hors cours, l'information selon le sexe n'est pas

disponible. Ils comptent pour 9,5 % des auteurs présumés. 45 Les données statistiques du ministère de la Sécurité publique sur la Violence conjugale 1997 permettent une lecture distincte

des agressions sexuelles et des voies de fait à cause de l'utilisation du formulaire révisé du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC).

46 Isaacs 1998: 3.

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£ a/mphu/i dm, jyvMrnw* db wrdb me/niaJL de& jwm/mAh U Luaa, otynAb^umM

Tableau 13

Taux de femmes victimes de violence par cent mille individus, contexte conjugal et non conjugal,

selon le sexe, 12 ans et plus et les catégories d'infractions, le Québec, 1997

Catégories d'infractions Femmes Hommes

Meurtre ou tentative de meurtre 3,5 9,5 Agression sexuelle 75,0 13,9 Voie de fait 444,6 549,1 Enlèvement ou séquestration 13,4 11,2 Vol qualifié 132,7 159,7 Harcèlement criminel 60,9 22,4 Proférer des menaces 170,3 196,2 Autres crimes avec violence 8,2 9,7

TOTAL 908,7 971,8

Source : adaptation Isaacs 1998 : 3. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

Ce sont les jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans (taux de 1 909 pour cent mille femmes de ce groupe

d'âge) qui sont le plus à risque d'être victimes pour l'ensemble des crimes violents commis envers les

femmes, suivies par celles âgées de 25 à 29 ans (taux de 1 545 pour cent mille femmes de ce groupe

d'âge) (Isaacs 1998 : 3).

Pour la région, en 1997, pour les femmes victimes de crimes avec violence (contextes conjugal et non

conjugal réunis) on obtient un taux de victimisation de 409 par 100 000 femmes (Isaacs 1998 : 24).

De ces femmes, il y a eu 337 femmes victimes de violence conjugale pour un taux de 203 pour cent

mille femmes (Isaacs 1998 : 62). Ainsi, les crimes commis à leur endroit se répartissent également

entre ceux commis dans un contexte conjugal (50 %) et non conjugal (50 %).

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Tableau 14

Nombre et taux de femmes victimes de violence conjugale par cent mille femmes, contexte conjugal, 12 ans et plus et les catégories d'infractions,

région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997

Meurtre ou tentative

Agression sexuelle

Voie de fait

Enlèvement ou séquestration

Harcèlement criminel

Proférer des menaces

0,6 58 1,8 16 9,6 250 7,7

227 136,8 7 877 244,1 1,2 172 5,3

31 18,7 1 057 32,8 60 36,2 2145 66,5

TOTAL 337 203,1 11 559 358,3

Source : adaptation Isaacs 1998:62, 24 et 7. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

Comme on l'observe au tableau précédant, en 1997, tous les taux sont nettement inférieurs à ceux du

Québec sauf en ce qui a trait aux agressions sexuelles. En 1996, les taux de victimes d'agression

sexuelle étaient de 13,4 pour le Québec et de 3,6 pour la région. En fait, ces taux sont d'autant plus

variables que les nombres en cause sont petits néanmoins, la vigilance sur ce sujet s'impose.

Considérant cependant que tous les actes violents ne sont pas déclarés, notamment les cas de

violence envers les femmes, il serait important de considérer ici l'enquête de Statistique Canada

(1993) dont Louise Guyon (1996) nous rapporte les principaux constats47 à savoir : que : « [...] 6,9 %

des québécoises [âgées de 18 ans et plus] auraient subi au moins un acte de violence de la part d'un

homme connu ou inconnu [au cours des 12 derniers mois de l'enquête, au Canada, 9,8 %] » (154).

Celle-ci met également en lumière des différences importantes selon l'âge et le milieu. Ce sont les

jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans qui déclarent le plus (22 %) de violence subie, l'ordre étant

décroissant pour les autres groupes d'âge. Par ailleurs, selon le milieu, les femmes qui ont subi cette

violence (156-157) déclarent dans une proportion de 7,6 % en milieu urbain et de 3,8 % en milieu

rural.

47 Cette enquête n'étant pas disponible en document mais seulement sur une banque de données dont les coûts sont forts élevés, nous nous référons à Louise Guyon (1996) qui en rapporte les principaux constats dans son document : Derrière les apparences, Gouv. du Québec, MSSS.

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£ a/mpLu/v (La jyvMwm, cL vrdè, rrwrdalb cLa j/n/m/mxA ti Lu/ia amw^u^ricto

4.1.2 L'AMPLEUR DE LA VIOLENCE CONJUGALE

Au Québec, en 1997, le taux de victimisation des femmes dans un contexte conjugal est de 358 par

100 000 femmes (tableau 15) et de 203,1 pour la région. On peut remarquer au tableau ci-dessous,

que tes taux sont inférieurs pour la région pour tous les groupes d'âge

Tableau 15

Nombre et taux de femmes victimes de violence conjugale par cent mille femmes, contexte conjugal, selon l'âge,

région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997

Groupes d'âge Région Le Québec

Nombre Taux Nombre Taux

12-17 ans 14 82,1 370 130,4 18-24 ans 51 267,9 2 461 733,1 25-29 ans 50 445,3 1 924 778,1 30-39 ans 138 439,1 4 136 649,7 40-49 ans 66 213,1 1 944 328,1 50-59 ans 12 56,8 523 122,6 60-69 ans 5 31,6 133 41,6 70 ans et plus ** 5,2 68 17,7

TOTAL, 12 ans et plus 337 203,1 11 559 358,3

" : indique un nombre inférieur â 5. aux fins de préservation de la confidentialité.

Source : adaptation Isaacs 1998: 62,et 7. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

Pour la région, les groupes d'âge les plus à risque de violence conjugale sont, par ordre d'importance,

les femmes âgées entre 25 et 29 ans puis entre 30 et 39 ans et enfin, celles âgées entre 18 et 24

ans. Au Québec, ce sont les jeunes filles âgées de 18 à 24 ans qui viennent au second rang.

Dans la région, selon les catégories de crimes, on se rend compte que ce sont les femmes de 30 à 39

ans qui sont plus à risque (ou déclarent davantage) pour les voies de fait et les agressions sexuelles.

Les femmes de 25 à 29 ans se démarquent pour ce qui a trait aux menaces reçues. Quant aux

femmes âgées de 18 à 24 ans, elfes sont particulièrement touchées par le harcèlement criminel.

Lorsque l'on observe la situation des jeunes filles de moins de 18 ans, on constate que les principaux

- 5 2 -

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£A/MJJJWA> (LA JYUDDWUTA (L VMFA, VWRDJAH, (LA JFI/M/M/IA A/ IUI/IA AYNAM^WRWFO

crimes violents dont elles font l'objet sont dans l'ordre, les voies de fait (taux 52,8 par 100 000) et

les agressions sexuelles (taux de 17,6, annexe 1).

En Chaudière-Appalaches, pour 1997, 50 % des crimes commis envers les femmes ont été perpétrés

dans un contexte de violence conjugale (39 % au Québec) impliquant au total 337 victimes et 333

auteurs présumés. L'ordre d'importance des crimes commis à leur endroit, selon les taux enregistrés

par catégorie de crimes, sont les voies de fait (136,8 ), les menaces (36,2) et le harcèlement criminel

(18,7) (tableau 14).

Par ailleurs, au Québec en 1997, alors que les conjoints sont les premiers responsables -auteurs

présumés- de voies de fait (58 %), de meurtres et de tentatives de meurtres ainsi que d'agressions

sexuelles, les ex-conjoints seraient plutôt associés aux affaires de harcèlement criminel (83 %), aux

menaces (67 %) et aux enlèvements et séquestrations (42 %). Pour leur part, les amis intimes

comptaient pour 28 % des cas d'agressions sexuelles (Isaacs 1998 : 11). Par ailleurs, il apparaît

également qu'il y a eu consommation d'alcool ou de stupéfiant seulement dans 13 % des cas de

violence conjugale alors que dans un contexte « non conjugal », ce serait environ 6,5 %. (Isaacs

1998:15).

Ainsi que présenté au tableau suivant, sur les 333 auteurs présumés de crimes violents commis

envers les femmes de la région, 46 % étaient des conjoints et 41 % des ex-conjoints. Les amis

intimes ont compté pour 13 % des crimes commis. Ce qui distingue la région de la Chaudière-

Appalaches de la province sur ce point est que les ex-conjoints comme les amis intimes sont

davantage associés aux voies de fait sur les femmes alors qu'au Québec, ils sont plutôt associés aux

menaces (Isaacs 1998 : 61).

-53 -

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£ Q/MJDAU/B (LA JYWTTH/MXA (L JA/NFAT, MMTCJU (LA JFI/M/M/TA CI FAUAA G&NABYWMCAA

Tableau 16

Nombre d'auteurs présumés de violence conjugale, contexte conjugal, selon la relation avec la victime,

région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997

Terr i toire Con jo in t Ex-

con jo in t

A m i

in t ime

Tota l

Région de la Chaudière-Appalaches

Nombre 153 138 42 333 Pourcentage 45,9% 41,4% 12,6% 100%

Le Québec

Nombre 4 989 4 505 1 231 10 725

Pourcentage 46,5 % 42,0 % 11,5% 100%

Source: adaptation Isaacs 1998:11-12et62. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

Régionalement, l'évolution de la violence conjugale, présenté une augmentation de 1988 à 1991. À

partir de 1992, suite à une légère baisse, les taux ont fluctué entre 88 par 100 000 hommes, pour

atteindre leur sommet de 126,6, en 1997. Cependant, les taux régionaux sont nettement inférieurs à

ceux de la province et ce, de manière constante (graphique 1).

Graphique 1

Taux (par cent mille hommes de 12 ans et plus) de perpétration par les auteurs présumés d'actes de violence conjugale,

conjoints et ex-conjoints, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1988-1997

Taux pour cent mille hommes Agés de 12 ans et plus

300,0

250,0

200,0

150,0

100,0

50,0

0,0

/I

^Région de la Chaudière-Appalaches S Ç i 5 - - - - . 8-

* f f

Source : adaptation Isaacs 1998: 62 et 21. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

-54 -

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AMPLWA (LA FYVMÈ/RRM, (L VMH, WWRDALB (LA JA/M/M/IA VL LUAA AYRVM^WTMMA

On peut penser qu'il y a un lien entre le nombre de déclarations de violence conjugale et les endroits

où il y a davantage de policiers. Cependant, la couverture policière des territoires de la région ne

pourrait qu'en partie expliquer cet état de fait. D'abord, on constate qu'entre 1988 et 1991 (tableau

17), années où on enregistre une augmentation constante des déclarations de violence conjugale, la

proportion de la population couverte par les services policiers a quant à elle diminuée durant ces

mêmes années passant de 89 % à 85 %. Entre les années 1992 et 1996, la proportion de la population

desservie par les policiers n'a variée qu'entre 85 % et 87 %. Néanmoins, on constate au cours de ces

mêmes années, un mouvement de hausse et de baisse de crimes commis parallèle à celui de la

couverture policière. Par contre, en 1997, les services policiers ont couvert 100 % de la population

régionale.

Tableau 17

Pourcentage de population totale desservie par les corps policiers, participant à la déclaration d'actes de violence conjugale,

région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1988-1997

Terr i to i res 1988 1989 1990 1991 1992 - 1 9 9 3 1994 1995 1996 1997

Chaudière-Appalaches 89,5 89,9 80,0 85,4 85,8 88,5 86,7 87,4 87,4 100,0

Le Québec 94,4 93,5 91,6 89,7 91,5 93,7 93,7 96,1 96,0 99,5

Source : adaptation Isaacs 1998: 62 et 21. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

Les données que nous venons d'explorer concernent les actes de violence conjugale officiellement

dénoncés. Toutefois, nous savons que même si la région de la Chaudière-Appalaches enregistre

officiellement moins de crimes violents que les autres régions, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit

d'une problématique reconnue comme étant sous-déclarée.

Pour en connaître davantage, parcourons les données de l'enquête de Statistiques Canada (1993) sur

la violence conjugale sous la lunette de Louise Guyon (1996). L'enquête de Statistique Canada fait

ressortir que lorsque les femmes demandent de l'aide, seulement 14 % des femmes canadiennes

interpellent les policiers48. L'enquête de Statistique Canada rapporte aussi que 3,4 % des femmes

québécoises vivant en couple ont subi de la violence conjugale [physique ou psychologique] au cours

des douze mois précédant l'enquête49.

48 Guyon 1996:164. 49 Idem : 160.

-55 -

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£ Q/mpffiAJA d/iA p^Mè/nWi, t/o iwrdb rrwrdalb deb jmwwA, it (AUAA GMMMjumceA

Ainsi, notre region comporte moins de cas de violence conjugale qu'au Québec, cependant, on

atteint un sommet en 1997. À défaut de la couverture policière pour expliquer ta situation, on

se rappelle néanmoins, comme le souligne Statistique Canada que le caractère rural de la région

constitue un des éléments d'explication. Néanmoins, avec 337 femmes vivant des situations de

violence dans un contexte conjugal e t autant qui en vivent dans un contexte non conjugal, ce

sont près de 700 femmes de la région qui sont affectées en 1997, par ces problèmes de

violence.

4.1.2.1 LES CONSÉQUENCES SUR LA SANTÉ DES FEMMES

Les conséquences de la violence conjugale sont majeures pour les femmes lesquelles sont atteintes à

la fois dans leur santé physique et mentale. Guyon (1996) synthétise les résultats de diverses

recherches sur la question. Les problèmes les plus couramment recensés sont :

« [..., Pour la violence conjugale] les maux de tête, l'insomnie, la fatigue générale jusqu'à la dépression, les pensées suicidaires, voire le suicide. [..., Pour les femmes hébergées] des symptômes de dépression et d'anxiété, [..., Victimes, un an après l'hébergement] des périodes de grande nervosité, d'irritabilité, de dépression, de confusion et de perte de mémoire. [...] une plus grande prévalence de divers troubles de santé chroniques tels que des maux de tête, de l'arthrite ou du rhumatisme, des maux de dos, des troubles digestifs et ainsi de suite. » (Guyon 1996 :152)

Quant aux séquelles physiques des femmes suite aux voies de fait, l'auteure rapporte des

hématomes, des fractures, des hémorragies internes et la perforation du tympan. On peut également

songer aux séquelles pour les femmes et le foetus lors de grossesses ainsi qu'aux hospitalisations et

même décès prématurés conséquents. Enfin, au plan physique, Moisan et Bonfati (1994 : 34)

rapportent que « [...] la violence conjugale est probablement la cause la plus importante des blessures

graves subies par les femmes, dépassant les accidents d'automobiles, les agressions pour vol

(mugging) et les viols réunis » avec les répercussions qui s'en suivent, notamment dans les urgences

d'hôpitaux.

Les recherches démontrent aussi qu'il existe des liens significatifs entre la violence conjugale et la

détresse psychologique, les idées et tentatives de suicide. Par ailleurs, les femmes qui ont une

perception d'un état de santé insatisfaisant ainsi que la perception d'un revenu insuffisant

représentent une proportion importante de femmes qui subissent de la violence conjugale. Gariépy et

Lamoureux (1997) dans leur étude faite auprès des femmes victimes de violence dans les

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JL*ampUu/it cLa pw&twwA Ja ^o/oJa m/i/nlale, (La ja/m/rwtA vl teu/iA

Lauren tides, présentent un tableau synthèse de quatre études portant sur la santé des femmes

victimes de violence conjugale.

Tableau 18

Synthèse des études portant sur la violence conjugale et la santé et le bien-être des femmes

Etude 1 Étude 2 Étude 3 Étude 4

Auteurs

1990 Rimouski Chénard et al. 110 femmes

ex-hébergées

1986-1987 Québec Jean et al.

264 femmes hébergées

1983-1984 Montréal

Kérouac et al. 123 femmes hébergées

1989 Québec Rinfret-Raynord

et al. 181 femmes en

intervention

Santé physique

- Troubles digestifs - Anémie - Ulcères gastriques

et duodénaux - Maux de tête - Maux de dos - Bronchite - Emphysème

- Consultations professionnelles

- Consommation de médicaments

- Troubles digestifs

- Troubles du sommeil

- Maux de tête - Problèmes

gynécologiques

- Accès de fatigue chronique

- Douleurs musculaires

- Anémie - Troubles du sommeil - Douleurs variées

- Problèmes de santé chroniques et récents

- Insomnie et fatigue

Santé mentale

- Troubles mentaux - Grande nervosité - Irritabilité - Dépression - Confusion - Perte de mémoire - Idéations

suicidaires

- Anxiété

- Dépression

- Anxiété

- Troubles nerveux et dépressifs

- Tendance à la somatisation

- Psychotisme - Anxiété - Dépression

- Somatisation - Symptômes de

détresse psychologique

Santé sociale

- Insatisfaction face aux relations avec enfants, conjoint vie et vie sociale

Source : Gariépy et Lamoureux 1997 : annexe, page 20. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

La violence conjugale af fecte bien sûr les femmes mais également leurs enfants qui peuvent

également subir des sévices et qui sont les témoins de la violence que subit leur mère. I ls sont plus

sujets aux troubles mentaux et certains développent des problèmes chroniques de santé tels :

problèmes respiratoires (asthme, bronchite, etc.), allergies, affections cutanées dans une mesure

supérieure à celle des autres enfants (Moisan et Bonfati 1994 : 34).

-57 -

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£ (LA PWLBMTA <L SA/RDÈ, IRWRDALB (LA J&M/MJIA TI IWAA G&NAKPWNMA

Les coûts sociaux de la violence conjugale sont énormes. Pour la femme et les enfants, le soutien et

le support s'imposent. Pour certaines, ce seront les coûts juridiques ou de justice impliqués (divorce,

cour, etc.) qui prédominent alors que pour d'autres ce seront les frais médicaux ou médicamenteux.

Enfin, que dire des journées de travail perdues. Toutes ces femmes subissent ou se sortent du

cercle de la violence avec des séquelles très importantes, tant au plan personnel et psychologique que

familial et social.

4 . 2 L'AMPLEUR DES AGRESSIONS SEXUELLES

En 1997, toujours dans les Statistiques sur la violence conjugale, pour le Québec, on dénombre

quelques 3 600 femmes victimes d'agressions sexuelles. Le taux de ces victimes est de 89 pour

100 000 femmes de tout age50. Pour ces québécoises, on retient que les taux les plus élevés

d'agressions sexuelles concernent les jeunes filles âgées de 12 à 17 ans (taux de 390 pour cent

mille), celles de moins de onze ans (174) et enfin, celles âgées de 18 à 14 ans (160). Pour les autres

groupes d'âge, les taux décroissent sensiblement (Isaacs 1998 : 2-3).

Dans un contexte conjugal, comme mentionné précédemment (tableau 14), dans la région, le taux

d'agression sexuelle était de 9,6 pour cent mille femmes comparativement à 7,7 pour le Québec.

Cependant, les petits nombres en cause (16) invitent à une grande prudence dans l'interprétation de

l'information. Rappelons qu'en 1996, le taux régional était de 3,6 alors qu'il était de 13,4 pour le

Québec.

Par ailleurs, Tourigny et Lavergne51, estiment que la majorité des taux de prévalence qui ressortent

des différentes recherches pour les femmes victimes de viols depuis l'adolescence varient entre

14 % et 25 %. Pour les agressions sexuelles52 chez les femmes, ils se situent entre 35 % et 50 %.

Selon l'enquête de Statistique Canada (1993), Guyon rapporte que :

« [...] 21 % des [femmes] québécoises, comparativement à 24 % pour l'ensemble des

Canadiennes, disent avoir subi une attaque sexuelle brutale 53 au moins une fois depuis l'âge de

16 ans. » (Guyon 1996 :155)

50 Le taux pour les femmes âgées de 12 ans et plus est de 75 pour cent mille femmes. 51 GOUVERNEMENT DU QUÉBEC 1995 : 25.

52 Incluant le viol et les tentatives de viol. L'auteur inscrit la note suivante : « par quiconque, y compris le conjoint; cette variable n'inclut pas les attouchements sexuels. »

- 58 -

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LampLu/i (LA pwifa/mAA (L wnfa, TrwrdaJU JAA d, hu/iA c&nAÂyumMA

Enfin, toujours scion Statistique Canada, 3 % des québécoises ont été victimes d'une agression

sexuelle au cours des 12 mois précédant l'enquête. .Ce sont 34 % des-femmes au Québec qui auraient

été victimes d'une agression sexuelle depuis l'âge de 16 ans. Enfin, 21 % des québécoises furent

victimes d'attaques sexuelles, 20 % d'attouchements inopportuns. Six pour cent ont subi les deux

types d'agression (Gouvernement du Québec 1995 : 26).

4.2 .1 LES CONSÉQUENCES DES AGRESSIONS SEXUELLES

Selon la littérature, parmi les différentes sources de violence, l'agression sexuelle est de loin celle

qui présente les conséquences les plus graves sur la santé mentale des femmes. L'inceste est

également inclus dans les crimes d'agression sexuelle et à ce propos, on relate qu'une agression

sexuelle à l'âge adulte, jumelée au souvenir d'une situation d'inceste durant l'enfance aggrave d'autant

plus les séquelles.

Le groupe de travail provincial du MSSS oeuvrant sur les agressions à caractère sexuel signale à ce

propos que :

« Parmi ces conséquences, flash back, panique, cauchemars, amnésie, dissociation, habitent la vie de ces adultes, qui sont également perturbés dans leurs émotions, leur identité, leur sexualité. [...] [Le rappel de l'inceste] conduit également à des mécanismes d'adaptation (fuite, toxicomanie...) et à vivre des relations interpersonnelles teintées de méfiance, de la peur de l'intimité. Les agressions à caractère sexuel sont de plus en plus considérées comme étant à la base des troubles de la personnalité: » (Gouvernement du Québec 1995 : 57)

Même en ce qui a trait aux victimes d'agressions qui n'auraient pas subi l'inceste, les séquelles sont

également for t importantes. A ce propos, Guyon cite Kouzam et Rousseau [1993] :

« [...] les victimes les plus atteintes physiquement sont celles qui sont agressées par leur conjoint ou ex-conjoint ou, dans quelques cas, par un individu extrêmement violent. [...] l'essence de ce que vit une victime d'agression à caractère sexuel est un état de stress post-traumatique tel que décrit dans le DSM III-R, c'est-à-dire une maladie de la terreur incontrôlable. » (Guyon 1996 :153)

Guyon rapporte aussi un entretien avec un spécialiste de l'intervention qui tout en confirmant l'état

de stress post-traumatique des victimes, affirme que cet état ne diminue pas avec le temps.

-59 -

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I omjJ/UÀ/u cbh ptolfa/nw» de, wwife nwnlale, cUa, ja/m/nm, il hu/iA ayMM^um/xA

L'inccstc pour sa part, comporte des conséquences encore plus néfastes. Guyon rapporte aussi les

propos suivants de l'entretien précédent, plus spécifiquement sur l'inceste :

« A moyen ou à long terme, on retrouve chez les victimes divers problèmes de santé mentale : •

troubles phobiques, dépression, anxiété, automutilation, toxicomanies, anorexie, tentatives de

suicide, troubles de la personnalité pouvant aller jusqu'à la dissociation (personnalité multiple).

On relève également fréquemment des difficultés dans les relations interpersonnelles, des

problèmes sexuels et de la somatisation. » (Guyon 1996 :153-154)

À ces conséquences s'ajoutent des possibilités de lésions, de blessures, de grossesse, de même que

des risques de contracter une maladie transmissible sexuellement.

Ces différentes observations sur les conséquences des agressions sexuelles sur les victimes sont

effarantes et on ne peut que s'inquiéter sur l'ampleur des agressions sexuelles qui peuvent se

perpétrer dans notre milieu.

4 . 3 LES FEMMES ET L'INDICE DE DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE

Comme les problèmes de santé identifiés par les femmes de la région touchaient en ordre

décroissant les états dépressifs, le manque d'estime de soi et les difficultés d'adaptation, nous

croyons que l'indice de détresse psychologique constitue un indicateur pertinent pour documenter

ces problèmes. I l s'agit d'un indice mesurable et précurseur d'un problème de santé mentale. Cette

section présente quelques informations quant à l'indice de détresse psychologique des femmes de la

région, comparativement au Québec. Ces données sont tirées de l'Enquête sociale et de santé (1992-

1993).

« L'indice de détresse psychologique54 " tente d'estimer la proportion de la population ayant

des symptômes assez nombreux ou intenses pour se classer dans un groupe très probablement

à risque d'être à un niveau de détresse psychologique qui nécessite une intervention [...]. "»

(Roy 1996:69)

« Ce type d'indice- demeure important dans la mesure où les multiples échelles de santé

mentale estiment mal la présence de troubles mentaux, [...] toutefois, l'indice ne permet pas de

déterminer la prévalence des problèmes de santé mentale au sein de la population. I l peut

« L'indice de détresse psychologique retenu par Santé Québec est dérivé du Psychological Symptom Index (PSI) élaboré par llfeld (1976-1978). L'échelle originale de 29 questions a été réduite à 14 questions, et ce, tout en respectant de façon adéquate le construit de l'échelle de détresse psychologique et en conservant une fiabilité acceptable (Préville, 1992). Les 14 questions utilisées (...) font référence à la semaine ayant précédé l'enquête et portent sur la fréquence de divers symptômes ressentis associés aux états dépressifs, aux états anxieux, aux troubles cognitifs et à l'irritabilité. » (Roy 1996: 69)

- 60 -

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I'a/rroplw/v CLM, pwtdwwA, cU $a/rd& rrwntai/i, (Lb ^vm/m/iAr tui/iA cwiwyumcM,

néanmoins être utilisé comme outil de surveillance de l'état de santé mentale de la population

non institutionnalisée de 15 ans et plus au regard de la Politique de h santé et du bien-être visant une réduction des problèmes de santé mentale d'ici l'an 2 000. » {ibid)

Les résultats de l'Enquête sociale et de santé (1992-1993) démontrent des niveaux élevés de

détresse psychologique (26,5 %) semblables à ceux de la province (26,3 %). Tout comme pour le

Québec, on observe que pour la région :

« [...] le niveau de détresse psychologique affecte davantage les femmes : 30,2 % d'entre

elles ont un niveau élevé de détresse psychologique (22,8% chez les hommes). On observe le

même phénomène au Québec. » (Roy, 1996 : 71 et graphique suivant)

Graphique 2

Prévalence de détresse psychologique élevée, selon le sexe, région de la Chaudière-Appalaches, 1987 et 1992-1993

1987 1992-1993

Sources : Bourassa 1996 : 24, Roy 1996: 72. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches. DSPPE ((CSR/PE), 1999

Comme au Québec, de 1987 à 1992-1993, cet indice de détresse psychologique a augmenté de 40

soit significativement55 pour l'ensemble de la population âgée de 15 ans et plus ainsi que pour les

femmes. Ce qui surprend, c'est l'ampleur de cette augmentation chez les femmes de la région (8,4 %)

comparativement au Québec (6,6 %) (Roy 1996 : 70-71).

55 Différence significative entre 1987 et 1992-1993, (p<0,05).

-61 -

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CI A/MJÂWA, (LA P/UMÀ/TMA (L TA/RDJT, MMLAHB (LA ^/RRNNEA JI UUAA AWAMJUMCEA

En 1992-1993, dans la région, l'indice de détresse psychologique élevée varie significativement56

selon les groupes d'âge. Elle est particulièrement élevée chez les personnes âgées entre 15 et 24 ans

(30,6 %) puis, chez les personnes de 45 à 64 ans (30,1 %). Cest également ce dernier groupe d'âge

qui se démarque le plus de la,province (23,7%) (annexe 1).

Enfin, l'indice de détresse psychologique augmente au fur et à mesure qu'il y a diminution de la

satisfaction de sa vie sociale (58,2 %) ou lors d'un faible niveau de soutien social (39,5 %). Plus

spécifiquement pour les femmes, celles qui ne se perçoivent pas en bonne santé ont un niveau plus

élevé de détresse psychologique (49 %) ( Roy, 1996 : 73 et annexe 1). Enfin, la détresse

psychologique serait plus élevée auprès de consommateurs d'alcool et de drogues (Bourassa 1996 :

20).

56 Roy 1996 : 70.

-62 -

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£ a/mpltu/b (La p^MÈ/m^A (L wmh, MMIOJU (La jwm/mAA d, (ui/ia wyn/Ji^wi/nMA

Tableau 19

Quelques indicateurs sur les femmes, Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec,

1992-1993

Est imat ion RÉGION QUÉBEC

INDICATEURS du nombre total % %

DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE ÉLEVÉE 42.516 30,2 30,4

CONSOMMATION D'ALCOOL ÉLEVÉE (INDICE CAGE)

RISQUE FAIBLE RISQUE ÉLEVÉ "

11,562 8,3 7,4"

7,1 7,4

POLYUSAGE CONSOMMATION ALCOOL ET DROGUE

CONSOMMATION DE MÉDICAMENTS PRESCRITS 77,928 AUTOMÉDICATION 68,478

CAPACITÉS LIMITÉES 17,870

POIDS CORPOREL INSUFFISANT 23,501

PERCEPTION ÉTAT DE SANTÉ DÉFICIENT ET DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE 16 652

8,4'

42,2

37.1

9,6

19.2

48,8

11.0

41,0 35,4

9,3

16,2

48,9

INDICE DE SOUTIEN SOCIAL FAIBLE 23,684 15,9

Source : Roy 1996: 36 et données inédites Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

18.1

* Coefficient de variation entre 15 et 25 % : interpréter avec prudence.

** Coefficient de variation plus grand que 25 % : estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.

Ce bref survol des constats sur les facteurs associés à un niveau de détresse psychologique

élevé permet de comprendre l'importance des problèmes des femmes. Ce que l'on retient, c'est

une hausse importante -de l'ordre de 4 0 %- de la détresse psychologique qui af fecte

principalement les femmes, les personnes âgées de 15 à 24 ans et celles âgées de 45 à 64 ans.

Par ailleurs, cette détresse, associée à d'autres facteurs tels la perception d'une santé

déficiente, à l'insatisfaction de la vie sociale ou le manque de soutien, augmente.

- 63 -

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£ ompttiHA, JAA jyvÂh/nwx da ia/nlk> vwrdoJU dm ja/m/nm, J, IUI/IA c&nAMjumceA>

Revenant à l'Enquête sociale et de santé, dans la région, une personne sur onze (9 %, le Québec :

8.3 %), âgée de 15 ans et plus, a déjà songé au cours de sa vie, se suicider. De celles-ci, 2,5 % ont

déjà réalisé une tentative (PQ : 3,7 %). Enfin, au cours des douze mois précédant l'enquête, ce sont

4 % des répondants (le Québec : 3,9 %) qui ont songé au suicide (ceci correspondrait à près de

15 000 personnes) (Roy 1996 : 80 et 158 et annexe 1).

Toujours selon la même enquête mais selon l'analyse provinciale (Santé Québec 1995a : 235), on

remarque que la déclaration de la présence d'idées suicidaires diminue sensiblement avec l'âge, tant

pour les idées à vie qu'au cours des douze mois précédant l'enquête. Le pourcentage de ces idées

selon le sexe, sur un an, est sensiblement le même (hommes : 4,0 %; femmes : 3,9 %). Par contre, en

ce qui a trait aux tentatives de suicide à vie, on remarque un écart significatif entre les hommes

(2,8 %) et les femmes (4,5 %), ainsi qu'une diminution significative des pourcentages avec l'âge ( lâ /d:

239-240).

4 . 4 HOSPITALISATIONS POUR TROUBLES MENTAUX

Les conséquences des troubles mentaux se traduisent notamment en termes de qualité de vie perçue

par la personne elle-même et son entourage immédiat. S'il n'y a pas d'intervention adéquate, au bon

moment97, ces troubles peuvent s'aggraver et dégénérer en affectant la vie sociale, le travail et la

famille. A la limite, les hospitalisations de longue durée et les suicides peuvent venir colorer le

tableau des conséquences de la souffrance humaine.

L'étude de Bourassa (1996) révélait certains points concernant les hospitalisations pour troubles

mentaux. Bien que les définitions de troubles mentaux soient différentes de celles de la présente

étude58, il apparaît pertinent de rappeler certains faits qui s'en dégagent. Ainsi :

• Les femmes de la région sont plus nombreuses que les hommes à être hospitalisées pour troubles

mentaux (femmes : 644,7/100 000, hommes : 498/100 000).

• Dans la région, les hospitalisations pour troubles mentaux touchent surtout les personnes

âgées de 75 ans et plus.

57 En effet, seule une portion de porteurs de troubles mentaux consultent et de ceux-ci, moins de la moitié seront diagnostiqués à cet effet (Légaré 1995:2).

58 La recherche de Bourassa couvre l'ensemble des troubles mentaux donc, autant les troubles transitoires que persistants de santé mentale.

-64 -

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È'AMFIHUA, (LA PMÏLTÈ/NM, cL \ASNH, INMIALA (LA JO/M/MAA U LUAA OYNA^UMCAA

• Les taux moyens régionaux d'hospitalisation pour troubles mentaux sont plus élevés que

ceux du Québec. « L'écart-est plus important chez les femmes que chez les hommes et

nettement supérieur chez les 65-74.ans. »

• Ce sont 77 % des hospitalisations pour troubles mentaux, qui ont pour diagnostics des

psychoses (44 %) et des troubles névrotiques (32 %).

• Cest pour les hospitalisations pour les troubles névrotiques, que la région (205,1/100 000)

se démarque le plus de la province (129,7/100 000). '

• « Comme pour l'ensemble des troubles mentaux, les hospitalisations pour psychoses et

troubles névrotiques sont à la hausse au cours des cinq années étudiées [1989-1990 à

1993-1994]. » (Bourassa 1996 : xxiii-xxiv. Faits saillants)

Ainsi, pour la région, on note un plus grand nombre d'hospitalisations pour troubles mentaux

régionalement qu'au Québec. Ces hospitalisations semblent en augmentation et touchent surtout

les femmes.

4.4.1 LES DÉCÈS PAR SUICIDE

On se rappellera ici, à propos des suicides, que la région de la Chaudière-Appalaches a des taux

standardisés, significativement plus élevés que la province, tant en ce qui a trait à la mortalité qu'aux

hospitalisations pour tentatives de suicide (Langevin et Tremblay 1998 : 110 et 103, 1993-1994 à

1995-1996). Bien que les décès par suicide soient significativement plus élevés, pour les hommes que

pour les femmes (respectivement, hommes RCA : 39,9+; PQ : 29,9; et femmes, RCA : 9,7, PQ : 7,4), il

n'en demeure pas moins que le taux est légèrement plus élevé pour les femmes de la région que pour

celles du Québec (ibid: 111).

Une perspective évolutive permet de constater que les taux de mortalité par suicide dans la région

augmentent depuis 1975-1977 pour culminer en 1995-1997. Fait encore plus troublant, l'écart entre

la région et la province s'accroît également.

-65 -

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£ a/MJJ/TAÀ/H (LA psioMè/RRUIA db w/nlb rrwnlalb (LA jn/M/M/IA af lui/\A AWAM^WI/RMIA

Graphique 3

Taux comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec,

de 1975-1977 à 1995-1997

Sources: Bourassa 1996: 75 et Beaudet 1999 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE ((CSR/PE), 1999

Autre constat59, pour la période de 1995 à 1997, la région de la Chaudière-Appalaches se situe au

troisième dernier rang quant aux taux de suicides parmi l'ensemble des régions du Québec (graphique

4). En effet, elle obtient un taux de mortalité de 26,3 pour 100 000 personnes, comparativement au

Québec60 qui affiche un taux de 18,7. Ainsi, en moyenne, dans la région, ce sont 101 suicides par an

que l'on dénombre.

59 Les données qui suivent, sur le suicide furent diffusées dans le cadre de la semaine de prévention du suicide par Beaudet (1999). Notons que quelques adaptations y sont apportées pour les besoins de la présente étude.

60 Notons que le Québec est l'une des provinces (après le Yukon et les Territoires du Nord Ouest) où les taux de suicides sont les plus élevés du Canada. De 1994 à 1996, les taux québécois sont en augmentation et respectivement de 17,7,19,0 et 19,9 alors qu'au Canada ils sont respectivement de 12,9,13,3 et 13,5. Par ailleurs, les décès par suicide au Québec comptent pour 37 % des décès canadiens pour cette cause. Enfin, de 1971 à 1996, au Québec, les taux de suicides ont augmenté de 54 % pour les femmes et de 100 % chez les hommes. (Charbonneau 1999 :1-4)

-66 -

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a/mphuA, (LA jy^MÈ/mAA (L TA/rdâ m/wd/dt, (LA jwm/MAA il LUAA C&NAMJMNVIA

Graphique 4 Taux comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes

selon les régions du Québec, moyenne 1995-1996-1997

Montréal-Centre Montérégle

Laval OutaouaJs

Lanaudère Lauren tides

Saguenay-Lac-St-Jean GaspésIe-îles-de-la-Madelelne Mauricie et Centre du Québec

Québec Bas-Si-Laurent

Estrie

Chaud ère-Appalacti es Côte-nord

Abitibi-Témlscamingue

10.0 15,0 20,0 25.0 Taux comparatifs par 100 000 personnes

Source : Danielle St-Laurent, MSSS, Direction de l'analyse et de la surveillance, 1999. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999

Le prochain graphique (5) présente les suicides selon le sexe. Tout comme au Québec et au Canada,

on remarque que les femmes recourent moins fréquemment à cet acte ultime que les hommes (dans

un rapport d'une femme pour quatre hommes). Cependant, les femmes de la région se suicident

davantage que celles du Québec. Les taux globaux ainsi que ceux pour les hommes présentés au

graphique 5, sont significativement plus élevés qu'au Québec. Pour la région, en nombre moyen, ils

représentent annuellement 79 hommes et 22 femmes. Au Québec, chez les femmes, ce sont celles

âgées de 40 à 50 ans qui ont les taux de suicide les plus élevés en 1996 (femmes de 40 à 44 ans :

18,1; femmes de 45 à 49 ans : 18,5 (Charbonneau 1999 : 4).

-67 -

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£ a/mpfauA, (LIA, P^othmeA de, $A/RDÉ, MMLAJU (LA ^e/m/RNEA et UAJAA VWF\AM^u/WJVIA

Graphique 5

Taux comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes selon le sexe, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec,

moyenne 1995-1996-1997

Tau» comparatHa par 100 000 peraonnea

40.0

30,0

20.0

10,0

Chaud.-App. {Nbre) (Nbre)

lpChaudière-Appalachoa •UQuttacl

79.0 1100.7

22.3 294,3

Total 101.3 1399.0

J f f Le signe plus (+) indique une différence significative entre la région et le Québec.

Source : MSSS, fichier des décès Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999

Notre étude portant sur les femmes âgées de 15 à 64 ans, il est intéressant de noter les

fluctuations des suicides selon l'âge. Les taux les plus élevés de suicides se retrouvent chez

personnes âgées de 40 à 49 ans (région : 43,6; PQ : 28,6). ftégionalement, ils sont suivis par les

personnes âgées de 30-39 ans (36,7) et les 50-59 ans (33,0). Sauf pour les moins de 19 ans, la région

de la Chaudière-Appalaches affiche des taux significativement supérieurs à ceux du Québec dans

tous les groupes d'âge (graphique suivant).

-68-

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L AMPLO/À/B (LA PA/STTWWA (U WRD& ME/RDAJU " (LA JA/M/RMA <IL LUAA UMMJI^UMWIA

Graphique 6

Taux comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes selon l'âge, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec,

moyenne 1995-1996-1997

comparatifs par 100 000 personnes

50.0

40.0

10.0

0.0 0-19 ans _2D=2£ana_ 30-39 ans 4tW9ans 30-59 ans 60 et olus Total

Chaud.-App.(Nbre) Le Québec (Nbre)

6.7 117.3

14.0 237,3

23.7 348.0

27.0 332.0

13.7 188,7

16.3 171.7

101,3 1395,0

Le signe plus (+) indique une différence significative entre les personnes du groupe d'âge de la région et celui du Québec.

Source : MSSS, fichier des décès Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999

Un dernier point d'observation des taux de suicides se fera au plan géographique. Le nombre de

décès par suicide correspondant à de petits chiffres lorsqu'il est réparti selon les AARC, un indice

comparatif de mortalité a été calculé afin d'être en mesure de comparer les MRC entre elles. La

population du Québec, utilisée comme référence, a donc ainsi une valeur d'indice égale à cent (100,0)

(Beaudet 1999).

En effet, sur les trois années observées (1995-1996-1997), les AARC de Montmagny (indice

comparatif de 246,5 pour cent mille personnes) et de l'Amiante 187,1 se démarquent

significativement, tout comme la région, quant à l'indice comparatif d'avec la province (100,0). Ces

variations de l'indicecomparatif par MR C sont présentées au graphique suivant.

-69-

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£ ampluj/o (LA pM&h/m#A cU VMIIâ mmloJU (LA jti/m/mQA ÎL IAUAA c m ^ u m c ^

Graphique 7

Indices comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes selon les MRC, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec,

moyenne 1995-1996-1997

Desjardins

L'Islet

Les Chutes-de-la-Chaudière

Les Etchemins

Robert-Cliche

Chaudiôre-Appalaches

Lotbinière

Beauce-Sartigan

La Nouvelle-Beauce

Bellechasse

L'Amiante

Moritmagny

60,0 100,0 160,0 200,0 250,0 Indice comparatif de mortalité pour 100 000 personnes

•fr Le signe plus (+) Indique une différence significative d'avec le Québec.

Source : MSSS, fichier des décès Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999

Ainsi, ou terme de cette section, on retient que les suicides sont nettement plus élevés dans la

région comparativement au Québec. Bien que les suicides soient surtout le fait des hommes, les

taux régionaux pour les femmes sont également plus élevés -presque significativement- que

ceux du Québec. Sachant que le Québec a des taux de suicide particulièrement élevés

comparativement au Canada et que la région dispose de taux plus élevés que la province, la

situation ne peut qu'être fort préoccupante sur ce sujet.

Ce que l'on retient de ce chapitre également, c'est que les femmes sont plus sujettes à l'indice

de détresse psychologique et aux hospitalisations pour les troubles mentaux, en général. Bien

que moins présentes quant aux suicides complétés, elles sont cependant plus nombreuses à

nourrir des idées de ce type que les femmes du Québec.

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CONCLUSION

Le but de cette étude visait à mieux connaître les problèmes de santé mentale des femmes dans la

région de la Chaudière-Appalaches et les besoins de services et en fin, se faire une idée plus précise

des problèmes de santé mentale identifiés.

Des femmes de la région (femmes utilisatrices de services et intervenantes), regroupées en quatre

sous-territoires soit ceux du Littoral, de Montmagny-L'Islet, de L'Amiante et de Beauce-Etchemins

furent consultées avec la technique du groupe nominal, pour répondre à ces questions.

Comme bilan régional, au premier rang ressortent les problèmes liés à la violence61 subie laquelle

regroupe tant les expressions verbales, physiques, psychologiques ou sexuelles ainsi que les

contextes de violence conjugale, familiale ou sociale. Aux second, troisième, quatrième et cinquième

rangs se démarquent respectivement les états dépressifs, le manque d'estime de soi, les difficultés

d'adaptation et la toxicomanie (consommation abusive d'alcool, de drogues ou dé médicaments).

Suivent dans l'ordre, les états anxieux, le stress et la nervosité, les troubles de panique ou encore,

les stress post-traumatiques. Les derniers problèmes mentionnés concernent divers troubles : de la

personnalité, psychosomatiques, alimentaires, de comportement et enfin obsessifs/compulsifs.

En ce qui a trait aux besoins de services exprimés par ces femmes, on obtient, priorisés pour la

région les éléments suivants. Pour l'accessibilité des services et les orientations souhaitées

mentionnons la sensibilisation des décideurs à l'impact des coupures budgétaires sur les difficultés

sociales des femmes. I l est également souhaité une diminution des contraintes bureaucratiques au

niveau des services. Pour l'approche souhaitée dans les services, est signalée l'importance que les

médecins réfèrent leur clientèle au besoin et associent leurs traitements aux autres services dans

les milieux de vie des femmes.

Concernant l'amélioration et la consolidation des services, il ressort comme essentiel de consolider

les ressources existantes. La concertation et la complémentarité entre intervenants et

intervenantes mériteraient des améliorations. Au niveau du développement de services, on observe

que l'implantation de maisons d'hébergement et de dépannage lors de situations de crise est un

service jugé comme particulièrement important à développer tout comme les services de répit pour

61 Cependant notons que les services sur la violence sont structurés davantage que pour les autres problématiques de santé mentale, de sorte que la sensibilité à ce type de problème pourrait également en être accrue.

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les parents notamment pour celles et ceux qui ont la charge d'enfants souffrant de maladie

chronique ou tout autre cause potentielle d'épuisement des parents.

En ce qui a trait à la sensibilisation et la promotion, les femmes croient qu'il y a lieu d'accroître

l'information et la formation auprès des femmes afin d'augmenter leur potentiel et leurs capacités

d'intervenir sur leur vie, d'accentuer l'identification précoce des états dépressifs et d'augmenter la

sensibilisation de la population face à la violence que subissent les femmes.

Enfin, en ce qui a trait à l'ampleur des problèmes de santé mentale des femmes dans la région de la

Chaudière-Appalaches voici.quelques-uns des faits glanés dans le dernier chapitre.

Dans la région, en 1997, les taux de femmes victimes de violence sont respectivement de 909 par

cent milles femmes (de 12 ans et plus) pour la région et de 972 pour le Québec. Elles sont, dans la

région, surtout victimes de voies de fait (taux de 445 pour cent mille femmes), de menaces (170) et

de vols qualifiés (132). Cest par rapport aux victimes de harcèlement criminel (61) et d'agressions

sexuelles (75), que les femmes se démarquent des hommes (respectivement (22 et 14 pour cent

mille hommes). Retenons que les femmes sont victimes à 50 % de violence conjugale et de 50 % de

violence dans un contexte non conjugal.

En ce qui a trait aux 337 femmes victimes de violence conjugale en 1997, on obtient un taux régional

de 203 pour cent mille femmes comparativement à 358 au Québec. La violence conjugale se

manifeste surtout auprès des femmes âgées de 25 à 29 ans (taux de 445 pour cent mille femmes),

de celles âgées de 30 à 39 ans (439) et des jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans.

L'observation de la criminalité quant à la violence conjugale permet de constater que de 1988 à 1997,

les taux régionaux d'auteurs présumés (conjoints et ex-conjoints) sont constamment et sensiblement

inférieurs à ceux du Québec. Cependant, une tendance à la hausse semble se dessiner pour culminer

en 1997.

En ce qui concerne les femmes victimes d'agressions sexuelles, celles-ci comptent pour 11 % des

crimes avec violence et pour un taux de 75 pour cent mille femmes. Tout comme et peut-être même

plus que la violence conjugale, ces données sont nettement sous-estimées. Retenons que selon

Statistique Canada (1993), ce sont 34 % des femmes au Québec qui auraient été victimes d'une

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agression sexuelle depuis l'âge de 16 ans. Selon la même étude, 21 % des québécoises auraient subi

des attaques sexuelles.

Les femmes sont davantage sensibles à l'indice de détresse psychologique que les hommes.

Cependant, le fait le plus saillant régionalement, c'est l'augmentation de plus de 8 % entre 1987 et

1992-1993 de femmes qui déclarent une détresse psychologique élevée selon l'Enquête sociale et de

santé (1992-1993). Cette augmentation touche la région et la province.

Toujours selon Santé Québec, une persçnne sur onze a eu des idéations suicidaires au cours de sa vie

(région : 9 %; PQ : 8,3 %). Notons qu'au provincial, un écart significatif était noté quant aux

tentatives de suicide entre les femmes (4,5 %) et les hommes (2,8 %). Par ailleurs on remarque que

les pourcentages diminuent significativement selon l'âge.

On note pour la région, un plus grand nombre d'hospitalisations pour l'ensemble des troubles mentaux

qu'au Québec. Les hospitalisations pour les névroses et les psychoses semblent en augmentation et

touchent surtout les femmes (Bourassa 1996).

Quant aux décès par suicide, bien que ceux-ci soient plus fréquents chez les hommes, il n'en demeure

pas moins que les taux régionaux sont supérieurs à ceux du Québec depuis 1975-1977 et que l'écart

entre la région et le Québec s'accroît jusqu'en 1995-1997. Comparativement aux autres régions du

Québec, la région de la Chaudière-Appalaches arrive au troisième rang des régions du Québec ayant

les plus tristes records. Le taux régional, de 1995 à 1997 est de 26,3 pour 100 000 personnes

comparativement au Québec (18,7). Autre fait à signaler, c'est que le taux régional de 11,7 pour cent

mille femmes est presque significativement plus élevé que celui du Québec (7,7).

Bien que partiel, ce bilan de la santé mentale des femmes de la région de la Chaudière-Appalaches

met à jour divers aspects de la détresse vécue par celles-ci. Rappelons que les conditions de vie des

femmes ont un impact important sur leur manière de percevoir la vie et de composer avec les

problèmes de santé mentale qui peuvent les affecter. Par ailleurs, le fait d'assumer divers roles, de

devoir les concilier, augmente les facteurs de vulnérabilité susceptibles d'entraîner des problèmes

d'adaptation et par extension de santé mentale.

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LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1 : Les tableaux complémentaires

Tableau 1 : Répartition des enfants jamais mariés dans la famille de recensement des ménages privés, selon le nombre d'enfant et la structure de la famille, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1996

Tableau 2 : Familles monoparentales avec au moins un enfant de moins de 18 ans, MR C de la région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1991-1996

Tableau 3 : Population de 15 ans ou plus ayant travaillé en 1995, surtout à temps plein et surtout à temps partiel, selon le sexe, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1996

Tableau 4 : Pourcentage de femmes âgées de 15 ans et plus, selon la catégorie professionnelle. Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1992-1993

Tableau 5 : Pourcentage de femmes âgées de 15 ans et plus, selon le niveau d'autonomie décisionnelle au travail, Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1992-1993

Tableau 6 : Population par groupes d'âge, région de la Chaudière-Appalaches, 1991-1999

Tableau 7 : Infractions au Code criminel et aux lois et règlements (sauf circulation), nombre réel d'infractions et taux, services de police municipaux. Sûreté du Québec et Gendarmerie royale du Canada, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997

Tableau 8 : Taux de femmes victimes de violence conjugale, par cent mille femmes, selon l'âge, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997

Tableau 9 : L'indice de détresse psychologique élevé selon le sexe, l'âge, et quelques indicateurs liés significativement à l'indice, Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1992-1993

Tableau 10 : Les idées suicidaires au cours de la vie, au cours des douze derniers mois et les tentatives de suicide (parasuicides), chez les quinze ans et plus. Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1992-1993

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Cap' Mi/o ta wvnfe rrwrdalt, (La jmvrrviA vn, CkauxliÀAA~ , JJAL (LA Q/N/RWIAA

Tableau 11 : Nombre et taux comparatif de mortalité par suicide pour 100 000 personnes, selon le sexe et l'âge, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, moyenne 1995-1996-1997

Tableau 12 : Indice comparatif de mortalité par suicide pour 100 000 personnes, selon les MRC, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, moyenne 1995-1996-1997

ANNEXE 2 : La consultation de mars 1998 et les questions nominales

ANNEXE 3 : Lettre type d'invitation pour la consultation de février 1999 et envoi postal

•i

ANNEXE 4 : La grille de priorisation des problèmes de santé mentale

Tableau 1 : Les troubles transitoires de santé mentale des femmes retenus dans la région de la Chaudière-Appalaches, extrait de la grille de priorisation, 1998

Tableau 2 : La grille de priorisation des problèmes de santé mentale et des besoins de services

ANNEXE 5 : Une estimation des troubles mentaux, région du Bas-ôaint-Laurent

Tableau 1 : Estimation de la prévalence des troubles mentaux, population générale et des femmes et période, région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993

Tableau 2 : Estimation de l'ensemble des troubles mentaux chez les femmes, selon le groupe d'âge et la période, région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993

Tableau 3 : Estimation du nombre de troubles mentaux par individu, selon la période, région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993

Tableau 4 : Estimation des troubles mentaux des femmes, selon la période, région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993

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Annexe 1

Les tableaux complémentaires

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1 RÉPARTITION DES ENFANTS JAMAIS MARIÉS DANS LA FAMILLE DE RECENSEMENT DES

MÉNAGES PRIVÉS, SELON LE NOMBRE D'ENFANT ET LA STRUCTURE DE LA FAMILLE,

RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE QUÉBEC, 1996

TABLEAU 2 FAMILLES MONOPARENTALES AVEC AU MOINS UN ENFANT DE MOINS DE 18 ANS, M R C DE LA

RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE QUÉBEC, 1991-1996

TABLEAU 3 POPULATION DE 15 ANS OU PLUS AYANT TRAVAILLÉ EN 1995, SURTOUT A TEMPS PLEIN ET

SURTOUT A TEMPS PARTIEL, SELON LE SEXE, RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE

QUÉBEC, 1996

TABLEAU 4 POURCENTAGE DE FEMMES ÂGÉES DE 15 ANS ET PLUS, SELON LA CATÉGORIE

PROFESSIONNELLE, ENQUÊTE SOCIALE ET DE SANTÉ, RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-

APPALACHES ET LE QUÉBEC, 1992-1993

TABLEAU 5 POURCENTAGE DE FEMMES ÂGÉES DE 15 ANS ET PLUS, SELON LE NIVEAU D'AUTONOMIE

DÉCISIONNELLE AU TRAVAIL, ENQUÊTE SOCIALE ET DE SANTÉ, RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-

APPALACHES ET LE QUÉBEC, 1992-1993

TABLEAU 6 POPULATION PAR GROUPES D'AGE, RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES, 1991-1999

TABLEAU 7 INFRACTIONS AU CODE CRIMINEL ET AUX LOIS ET RÈGLEMENTS (SAUF CIRCULATION), NOMBRE

RÉEL D'INFRACTIONS ET TAUX, SERVICES DE POLICE MUNICIPAUX, SÛRETÉ DU QUÉBEC ET

GENDARMERIE ROYALE DU CANADA, RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE QUÉBEC,

1997

TABLEAU 8 TAUX DE VICTIMES DE VIOLENCE CONJUGALE, PAR CENT MILLE FEMMES, SELON L'AGE, RÉGION

DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE QUÉBEC, 1997

TABLEAU 9 L'INDICE DE DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE ÉLEVÉ SELON LE SEXE, L'AGE, ET QUELQUES

INDICATEURS LIÉS SIGNIFICATIVEMENTÀ L'INDICE, ENQUÊTE SOCIALE ET DE SANTÉ, RÉGION

DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE QUÉBEC, 1992-1993

TABLEAU 1 0 LES IDÉES SUICIDAIRES AU COURS DE LA VIE, AU COURS DES DOUZE DERNIERS MOIS ET LES

TENTATIVES DE SUICIDE (PARASUICIDES), CHEZ LES QUINZE ANS ET PLUS, ENQUÊTE SOCIALE

ET DE SANTÉ, RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE QUÉBEC, 1992-1993

TABLEAU 1 1 NOMBRE ET TAUX COMPARATIF DE MORTALITÉ PAR SUICIDE POUR 100 000 PERSONNES,

SELON LE SEXE ET L'AGE, RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE QUÉBEC, MOYENNE

1995-1996-1997

TABLEAU 1 2 INDICE COMPARATIF DE MORTALITÉ PAR SUICIDE POUR 100 000 PERSONNES, SELON LES

MRCI RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPÀLACHES ET LE QUÉBEC, MOYENNE 1995-1996-1997

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Cap wi/ LA M/RDB MMTALB (LA ^/M/M/IA W> C/wuwfeac.-APPALAJJWA

Awrwub 1

Tableau 1

Répartition des enfants jamais mariés dans la famille de recensement des ménages privés, selon le nombre d'enfant et la structure de la famille,

région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1996

Type de familles Chaudière-Appalaches Ensemble du Québec nombre % nombre %

Total des familles avec au moins un enfant : 71 255 100,0 1 286130 100,0

Familles blparentales 58 070 81,5 976 875 76,0

1 enfant 20 370 35,1 382 420 39,1 2 enfants 25 035 43,1 . 419225 42,9 3 enfants et plus 12 665 21,8 175 230 17,9

Familles monoparentales .13185 18,5 309 255 24,0

chef féminin 10435 79,1 252435 81,6 1 enfant 6 380 61.1 156 535 62,0 2 enfants 3165 30,3 73 745 29,2 3 enfants et plus 890 8,5 22 155 8,8

chef masculin 2 750 20,9 50 820 18,4 1 enfant 1 865 67,8 39 200' 69.0 2 enfants 730 26,5 14 245 25,1 3 enfants et plus 155 5,6 3 375 5,9

Source : Statistique Canada. Recensement 1996, compilation spéciale préparée pour le Conseil du statut de la femme, Bureau de la statistique du Québec.

Production : RRSSS Chaudière-Appalaches. DSPPE (CSR/PE), 1999

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CAP' MJA, la UI/RDÈ, MMLALB (LA JE/M/MAA MI CKAUAWM,'

&WWIAJ 1

Tableau 2

Familles monoparentales avec au moins un enfant de moins de 18 ans MRC de la région de la Chaudière-Appalaches et le Québec

1991 et 1996

1991 1996 Familles Familles

Familles avec Familles avec monoparentales enfants de monoparentales enfants de avec enfants de moins de 18 avec enfants de moins de moins de 18 ans ans moins de 18 ans 18 ans Variation

nb nb % nb nb % %

L'tslet 305 2 640 11,6 305 2 555 11,9 3,3 Montmagny 450 3 010 15,0 485 2 995 16,2 8,3 Bellechasse 390 3 910 10,0 420 3 725 11.3 13,0 Desjardins 1 125 6 660 : 16,9 1 235 6670 18,5 9,6 Les Chutes-de-la-Chaudière 1 365 11 450 11.9 1 800 12 220 14,7 23,6 Lotbinière 345 3 695 ' 9,3 480 3 740 12,8 ' 37,5 La Nouvelle-Beauce 285 3 460 8,2 405 3 490 11,6 40,9 Robert-Cliche 275 2 630 10,5 345 2 505 13,8 31,7 Des Etchemins 280 2 465 11,4 285 2 395 11.9 4,8 Beauce-Sartigan 880 6 530 13,5 970 6 530 14,9 10,2 L'Amiante 820 6260 13,1 840 5 665 14.8 13,2

Région de la Chaudière-Appalaches 6 520 52 710 12,4 7 570 52 490 14,4 16,6 Le Québec 166 615 928 800 17,9 194 135 947 060 20,5 14.3

Source : Statistique Canada, recensement 1996 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999

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Gap- wi/ (a tvo/nh, mmiaJU (LA jo/m/MOA w, Ck(uulwA~AppoLhdiAA

I wrwub

Tableau 3

Population de 15 ans ou plus ayant travaillé en 1995 surtout à temps plein et surtout à temps partiel, selon le sexe,

région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1996

Main-d'oeuvre

féminine Temps Temps plein partiel nombre % nombre %

Temps plein nombre %

Main-d'œuvre

masculine Temps partiel nombre %

Chaudière-Appalaches 54 760 65,8 28425 34,2

Le Québec 1 116 755 69,4 492 020 30,6

94 705 88,1 12 825 11,9

1 687 560 86,0 271455 14,0

Source : Statistique Canada. Recensement 1996, compilation spéciale préparée pour le Conseil du statut de la femme, Bureau de la statistique du Québec.

Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

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Cap m la Mwfab trmdaJ/b Jjm* jx/m/riMA, mi ChaudiÀ/ib—Âpp<da/Jw^j^

AWWJÂJ 1

Tableau 4

Pourcentage de femmes âgées de 15 ans et plus, selon la catégorie professionnelle,

Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1992-1993

Catégorie professionnelle Chaudière-Appalaches Le Québec

Professionnelle et cadre supérieur 12,4 13,9

Cadre intermédiaire 13,4 17,6

Bureau et commerce 51,7 52,0

Contremaître 12,6 10,0

Ouvrière spécialisée 9,9 6,5

Source : Enquête sociale et de santé 1992-1993, compilation spéciale. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

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Cdp> Vi/i/ la, WIMHB ME/rdaJb, (LA JFI/M/M/IA V/RU CHOAJ/LWM,—AppalactwA

ATVIWIA, Î

Tableau 5

Pourcentage de femmes âgées de 15 ans et plus, selon le niveau d'autonomie décisionnelle au travail,

Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec,

1992-1993

Niveau d'autonomie décisionnelle au travail Faible Élevé

Chaudière-Appalaches 58,0 42,1

Le Québec 57,3 42,7

Source : Enquête sociale et de santé, 1992-1993. Roy 1996: 44 et 146. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

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C(ip> wi/ la, \a/rdé, irwntale, Jm, jaMmM, w, Ckand^AA' 1

Tableau 6

Population par groupes d'âge, région de la Chaudière-Appalaches, 1991-1999

Gmurw rffl<w (Vfi an<: 7-11 ans 17-17 Ans 1A-94 nns Ans 3(W) ans 40-49 ans fifVfifl ans Rfï-fi4 ans fifi ans al + 18 ans et

•lus Total 1991 Hommes 16461 15410 17965 17646 15514 34100 27743 16691 7353 17734 136781 188617

Femmes 17713 14667 17188 16262 14786 32896 26458 16825 8120 23519 138866 188434 Total 36174 30077 35153 33908 30300 66996 54201 33516 15473 41253 275647 377051

1992 Hommes 18283 14928 18528 17740 14679 34223 28786 17039 7473 17993 137933 189672 Femmes 17532 14159 17624 16226 14016 32971 27438 17057 8281 24219 140208 189523 Total 35815 29087 36152 33966 28695 67194 56224 34096 15754 42212 278141 379195

1993 htommes 18106 14559 18601 18099 13859 34340 29526 17762 7407 18378 139371 190637 Femmes 17324 13637 17752 16555 13116 33011 28336 17511 8262 24958 141749 190462 Total 35430 28196 36353 34654 26975 67351 57862 35273 15669 43336 281120 381099

1994 Hommes 18023 13959 18772 18347 13228 34154 30420 18530 7337 18726 140742 191496 Femmes 17060 13280 17755 16880 12270 32833 29119 18223 8211 25612 143148 191243 Total 35083 27239 36527 35227 25498 66987 59539 36753 15548 44338 283890 382739

1995 Hommes 12735 13591 18544 18655 12653 33964 31151 19486 7309 19020 142238 192261 Femmes 12028 12807 17536 17191 11654 32424 29998 19038 8111 . 26266 144682 191964 Total 24763 26398 36080 35846 24307 66388 61149 38524 15420 45286 286920 384225

1996 Hommes 17540 13173 18347 18912 12474 33382 31688 20580 7367 19312 143715 192956 Femmes 16562 12499 17254 17434 11413 31808 30556 19894 7996 27019 146120 192597 Total 34102 25672 35601 36346 23887 65190 62244 40474 15363 46331 289835 385553

1997 Hommes 17343 12960 17947 19457 12374 32365 32230 21907 7297 19680 145310 193595 Femmes 16365 12333 16869 17768 11303 30942 31066 21051 7751 27712 147593 193143 Total 33708 25293 34816 37225 23677 63307 63296 42958 15048 47392 292903 386738

1998 Hommes 17060 12916 17345 20039 12400 31376 32695 23157 7337 19939 146943 194159 Femmes 16053 12298 16288 18243 11279 29846 31593 22189 7726 28275 149151 193647 Total 33113 25214 33633 38282 23679 61222 64288 45346 15063 48214 296094 387806

1999 Hommes 16734 13061 16785 20310 12470 30499 32981 24286 7627 20185 148358 194722 Femmes 15697 12259 15753 18548 11423 28748 31931 23327 7865 28733 150575 194083 Total 32431 25320 32538 38858 23893 59247 64912 47613 15492 46918 298933 388805

Source : BSQ, estimés et projections, version 1995 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

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Cap yj/i/ la, ia/nlé, vwrdoli, cLa, jwm/rrw>, e/n, Cfimuàè/i&-~Âppalacfw» ATVTWXA 1

Tableau 7

Infractions au Code criminel et aux lois et règlements (sauf circulation), nombre réel d'infractions et taux,

services de police municipaux, Sûreté du Québec et Gendarmerie royale du Canada, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997

1997 Chaudière-Appalaches Le Québec

Nombre Taux%o Nombre Taux%o

Infractions 12 705 32,9 489 992 65,7

Crimes avec violence 1 067 2,8 45124 6,1 Homicides 1 0,0 123 0,0 Tentatives de meurtre 7 0,0 266 0,0

: / Voies de fait 950 2.5 35 469 4,8 / Enlèvements 2 0,0 102 0,0

J / Vols qualifiés 77 0,2 8171 1,1 LU / Autres infr. sexuelles 30 0,1 993 0,1

' Z / Crimes contre la propriété 7 661 19,8 296 458 39,8 S / Introd. par effraction 3 069 7,9 103 764 13,9 / Vols véhicules à moteur 1 065 2,8 51 518 6,9 U . / Vols de plus de 5000$ 61 0,2 3 939 0,5

! w / Vols de moins de 5000$ 3 466 9,0 137 237 18,4 111 \ O \ Autres crimes Code criminel 3 977 10,3 148 410 19,9 o y Recel 73 0,2 2 501 0,3 0

1 \ Fraudes 613 1,6 17 728 2,4 0

1 \ Prostitution 15 0,0 882 0,1 \ Jeux et paris 7 0,0 77 0,0 y Armes offensives 56 0,1 1 018 0,1 \ Vandalisme 1 823 4,7 58 323 7,8

Autres 1 390 3,6 67 881 9,1

* Ces taux sont calculés sur les estimés de population du BSQ. population totale. * Avant 1995, étalent dénombrés les vols de moins ou de plus de 1 000 $. Suite ô un changement au Code criminel, è partir du 15/02/1995. ce montant est porté à 5 000 $.

Nd : non disponible

Source : Ministère de la Sécurité publique. Criminalité et appTication des règlements de le circulation au Québec : statistiques

1997. figure 1.1, tableaux 1.1,1.3.1£ et 1.7. Tiré de Larose (1999) : 129. Portrait de la santé et du bien-être'Volet adaptation sociale, les toxicomanies.

Production : RRSSS Chaudière-Appalaches. DSPPE (CSR). 1999

-93-

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CAJ> MA/ LŒ \AMH RRWRDOLB (LA JMMJIA M GH}AJJWUB~ÂPP<DAXÀFIA

ÂrvrwiA 1

Tableau 8

Taux de femmes victimes de violence conjugale, par cent mille femmes, selon l'âge,

région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997

Catégories d'infractions 12-17 ans 18-24 ans 25-29 ans 30*39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ; 70 ans et

plus Total,

12 ans et plus

Meurtre ou tentative Chaudière-Appalaches 0,0

Le Québec 0.4 0.0

3.0 0,0

3.2 0.0 3.1

3.2 1.9

0.0 1.4

0.0

0.3 0.0

0.3 0,6

1.8

Agression sexuelle Chaudière-Appalaches 17.6

Le Québec ' 16.2 10.5 17.3

17.8 17.0

25.5 9.6

0.0 5.4

4,7 1,9

0.0

0.6

0.0 0,3

9.6 7.7

Vole de fait Chaudière-Appalaches 52,8

Le Québec 72.6 173.4 506,4

293,9 525.7

311,8 448,6

145.3 225,5

18,9 77,6

25.3 29J

5.2. 13,8

136,8 244,1

Enlèvement ou séquestration Chaudière-Appalaches 0,0

Le Québec -4,9 0.0 17.3

8.9 16,2

3.2 5.3.

0,0 2.4

0.0 2.6

0.0

0,3 0.0 0,0

1 . 2

5.3

Harcèlement criminel Chaudière-Appalaches 5.9

Le Québec 10.2 42.0

• 66.4 26.7 69.2

25.5 55.9

29.1 35.3

9.5 12,7

0,0 3.1

0.0 1.3

18.7 32.8

Proférer des menaces Chaudière-Appalaches 5,9

Le Québec 26.1 42,0 122.7

98.0 146.8

73,2 127,1

35.5 57.7

23.7 26.5

6.3 7.5

0,0 2.1

36,2 66,5

Total Chaudière-Appalaches 82,1

Le Québec 130.4 267.9 733,1

445,3 778,1

439.1 649.7

213.1 328,1

56.8 122.6

31.6 41,6

5.2 17.7

203,1 358,3

Avis : pour la région, les taux sont présentés à titre indicatif. En effet, les nombres sont particulièrement petits et donc sujets à de grandes variations d'une année à l'autre. Source : Isaacs 1998: 7-62 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

- 9 4 -

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Cap' m la BAWL rrwrdah (LA jti/m/nwA n/n Ck(wAiÀ/IA~AppaladwA AMIvia J

Tableau 9

I L'indice de détresse psychologique élevé selon le sexe, l'âge,

et quelques indicateurs liés significativement à l'indice, Enquête sociale et de santé,

région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1987 et 1992-1993

Caractéristiques Chaudière-Appalaches Le Québec

Années 1987

Femmes Hommes

1992-1993 Femmes Hommes

Âge (1992-1993) 15 à 24 ans 30,6 25 à 44 ans 25,8 45 à 64 ans 30,1

65 ans et plus 14,5 *

Total 26,5

Satisfaction de la vie sociale... Non satisfaits de la vie sociale 58,2 60,4

Indice de soutien social... Faible 39,5 44,3

Perception de l'état de santé (femmes)...

Non satisfait 48,9 52,8

* : Coefficient de variation entre 15 et 25 %, interpréter, avec prudence.

. . . : et indice de détresse psychologique élevé.

Source : Enquête sociale et de santé, 1992-1993, Roy 1996 : 71, 72, 73,156 et ESS : 227. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

21,8 15,8

30,2 22,8

23,8 22,1

30,4 22,1

35.2

27,5

23,7

15,4

26.3

-95-

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Gapr \u/v ta M/rda rrwrdalfi, cÙA ja/m/m/iA MI GfwMxliÀ/w,~AppalojJviA^^^ Anrwia 1

Tableau 10

Les Idées suicidaires au cours de la vie, au cours des douze derniers mois et les tentatives de suicide (parasuicjdesj, chez les quinze ans et plus,

Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1992-1993

Indicateurs Chaudière-Appalaches Le Québec

Idées suicidaires au cours de la vie 9 ,0 8,2

Idées suicidaires au cours des 12 derniers

mois 3 ,9 3,9

Tentatives de suicides au cours de la vie 2 ,5 3,7

Source : Enquête sociale et de santé, 1992-1993, Roy 1996: 78,79, ESS :235, 240. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999

-96-

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(?ap m la, XMÀà rrwnlalb CLM, -jo/m/nrm, w> ChcwAiM&~J^ Awrwub î

Tableau 11

Nombre et taiix comparatif de mortalité par suicide pour 100 000 personnes, selon le sexe et l'âge,

région de la Chaudière-Appalaches et le Québec moyenne 1995-1996-1997

Chaudière-Appalaches

Hommes Nombre Femmes Total

Taux standardisé Hommes Femmes Total

0-19 ans 5,7 1,0 - • 6,7 9,37 1,80 5,7

20-29 ans 11.3 2,7 14,0 45,49 12,18 29,6(+j

30-39 ans 17,3 6.3 23,7 52,75 -19,75 36,7f+;

40-49 ans 19,0 8.0 27,0 60,31 26,24 43.6C+; 50-59 ans 12,7 1,0 13,7 60,16 4,90 33,0f+;

60 et plus 13,0 3.3 16,3 48,38 9,80 27,0(+) Total 79,0 22,3 101,3 41,28 11.75 26,5(+;

Le Québec

Hommes Nombre Femmes Total Hommes

Taux standardisés Femmes Total

0-19 ans 92,7 24.7 117,3 9,06 2,59 5,9 20-29 ans 200,3 37,0 237,3 38,85 7,56 23,5 30-39 ans 283,7 64,3 348,0 42,57 9,81 26,4 40-49 ans 244,3 87,7 332,0 42,09 15,07 28,6 50-59 ans 141,7 47,0 188,7 35,18 11,43 23,2 60 et plus 138,0 33.7 171,7 26,73 5,01 14,3 Total 1100,7 294,3 1395,0 29,90 7,71 18,7

(+) : indique une différence significative entre la région et le Québec pour le groupe d'âge concerné.

Source : MSSS, fichier des décès Production : RRSSS Chaudière-Appalaches. DSPPE (CSR), 1999

-97-

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Cap- tn/u (a, !ya/nJ& irwniaLi, (Lm, ^Q/m/m/zA, m, .Cfuwdiè/iA~Appalaclwb AfVfWIAj 1

Tableau 12

Indice comparat i f de mortal i té par suicide pour 100 000 personnes, se lon les M R C de la région de la Chaudière-Appalaches et le Québec

moyenne 1995-1996-1997

Nombre Taux brut Taux attendu ICM L'Islet 3,3 17,3 18,7 92,5 Montmagny 11.0 47,1 19,1 246,^ Bellechasse 9,3 31,6 18,6 170,4 Les Chutes-de-la-Chaudière 12,0 22,a 19,4 117,1 Desjardins 12,3 15,7 19,6 80,0 Lotbinière 7,3 26,8 18,8 143,0 La Nouvelle-Beauce 8,0 31,1 18,8 165,2 Robert-Cliche 4,3 23,2 18,6 124,7 Les Etchemins 4,0 21,9 18,6 117,3 Beauce-Sartigan 13,7 28,9 18,9 152,7 L'Amiante 16,0 35,7 19,1 187,1™ Chaudière-Appalaches 101,3 26,3 19.1 137,7™ Le Québec 1434,0 19,4 19,4 100,0

(+) : indique une différence significative entre.la région et le Québec pour le groupe d'âge concerné.

Source : MSSS, fichier des décès. Production.: RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999

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Annexe 2

La consultation de mars 1998

et les questions nominales

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Caj> ta/b lev $a/rdâ irwnioJIji, doA> jwrMMh e/n CkduAiÀfiA~rAppaladvtb Arvrwia 2

ETUDE SUR LA SANTE MENTALE DES FEMMES EN CHAUDIÈRE-APPALACHES

PRÉSENTATION DE LA CONSULTATION ET DES QUESTIONS NOMINALES

C O N T E X T E D E LA D É M A R C H E - Une étude est actuellement en cours dans le but de circonscrire la problématique de la santé mentale chez les femmes âgées entré 18 et 65 ans de la région Chaudière-Appalaches. Cette étude vise également à mesurer l'ampleur des différents problèmes de santé mentale et les causes qui y sont associées, à déterminer les caractéristiques de ces femmes et enfin, à identifier les besoins de services en regard de leurs problèmes.

LA C O N S U L T A T I O N - Dans le cadre de la réalisation de cette étude, une consultation de groupe auprès d'intervenant(e)s et de femmes est prévue, soit un groupe par sous-région. Les éléments ressortis de ces consultations serviront à l'élaboration d'un questionnaire téléphonique auquel les femmes de la région seront appelées à répondre.

LA TGN - La technique utilisée pour effectuer cette consultation est la technique du groupe nominal. Cette technique regroupe un minimum de personnes; 15 personnes sont visées pour chacun des groupes en sous-région. Ces personnes seront appelées à répondre aux trois questions ci-jointes, tour à tour, par la présentation d'énoncés courts et compréhensibles, sans qu'il y ait discussion à court terme. Les énoncés des participantes seront reçus par l'animateur puis transcrits sur un tableau par la personne attitrée à cette fin. On procédera ainsi pour chacune des questions. Les différents énoncés, une fois regroupés, puis clarifiés, feront l'objet d'un vote. A la fin de cet exercice, toujours sous la direction de l'animateur, les résultats seront présentés et feront l'objet d'une discussion libre, ceci afin d'en discuter les résultats et de compléter la démarche. Cette technique est simple et déjà connue par plusieurs d'entre-vous. Toutefois, les règles décrites ci-dessus seront respectées avec rigueur. Le temps prévu de ces rencontres est d'une durée moyenne de deux heures.

Les questions ci-jointes sont acheminées aux participantes quelques jours avant les rencontres, compte tenu du temps restreint alloué à la consultation des groupes. Les personnes peuvent, si elles le désirent, consulter d'autres personnes de leur entourage sur les réponses qu'elles souhaitent fournir lors de la rencontre de groupe.

Questions nominales

• D'après vous, quels sont les principaux problèmes de santé mentale qui touchent les femmes de 18 à 65 ans de la région Chaudière-Appalaches ?

• D'après vous, quelles sont les causes de ces problèmes?

• D'après vous, quels services, ou quel type de support, auraient pu aider ces femmes ?

-101 -

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Annexe 3

Lettre type d'invitation pour la consultation de

février 1999 et envoi postal

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Cap iu/ir la, WSNH, nwrdah, (LA JMVFMA MI CkoAidiÀ/VB~ Âppata/JINA ATVTWXA, 5

L E T T R E T Y P E P R O P O S É E Le 1999

Objet : Convocation à une réunion à votre CLSC (recherche sur la santé mentale des femmes)

Madame,

En mars 1998, vous avez été invitée à participer à une consultation, avec un groupe de femmes, dans le cadre d'une recherche sur la santé mentale des femmes vivant sur le territoire de la région de la Chaudière-Appalaches.

Cette consultation s'est effectuée lors d'une rencontre au CLSC de votre territoire où, en appliquant la technique du groupe nominal, vous avez été invitée à identifier les principaux problèmes de santé mentale des femmes, les principales causes de ces problèmes, ainsi que

. les services requis pour répondre à leurs besoins.

Suite à cette consultation, une compilation des résultats s'est effectuée. Outre le fait que nous nous étions engagées à vous fournir sur papier, les. résultats de la consultation à laquelle vous avez participé, il nous reste une dernière démarche à effectuer avec vous qui est celle de donner un ordre d'importance aux problèmes et aux services qui ont été identifiés. De plus, il est important que cette démarche se fasse avec les mêmes personnes qui ont participées à la première rencontre afin de ne pas biaiser les résultats de la première consultation. .

Vous êtes donc cordialement invitée à une rencontre afin de compléter avec les autres femmes du groupe et l'animatrice en place le document qui a été préparé à cette fin et qui vous sera distribué le jour même. Cette rencontre se tiendra :

le février prochain, à la salle du CLSC.

Votre collaboration, comme votre présence, est très importante pour nous, puisqu'elle nous permettra de mener à bien une étude visant à développer de meilleurs services pour les femmes de la région. D'ici là, veuillez recevoir, Madame, nos salutations les plus distinguées.

NB : Pour toute information supplémentaire vous pouvez contacter : Mme

Tél.

-105-

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RÉGIE RÉGIONALE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX CHAUDIÈRE-APPALACHES Ste-Marie le 23 février 99

Objet: Recherche sur la santé mentale des femmes

Madame,

Vous avez été invitée récemment par Mme Sandra Shee, du Conseil du Statut de la Femme, à une rencontre au CLSC Desjardins. Cette rencontre donnait suite à une première consultation, tenue en mars 1998, sur les principaux problèmes de santé mentale des femmes sur le territoire de votre sous-région, consultation en lien avec une recherche effectuée par la Direction de la santé publique, de la planification et de l'évaluation de la Régie régionale.

Comme le savez déjà, cette deuxième consultation devait porter sur une priorisation des problèmes des femmes et des besoins de services identifiés lors de la première rencontre en mars 1998. Puisque vous aviez signalé à Mme Shee votre impossibilité de vous rendre sur place le jour convenu, elle vous avait proposé de vous envoyer cette grille de priorisation afin que vous puissiez la compléter et la retourner par la poste.

Nous vous envoyons tel que convenu la grille de priorisation avec une lettre de retour pré-adressée. Cette grille comprend 2 sections dont une porte sur les problèmes de santé mentale et une autre sur les besoins de services identifiés. Les instructions sont différentes selon la section concernée. Nous vous invitons donc à lire attentivement les instructions qui se trouvent en début de chaque section soit en page 1 puis en page 7.

Pour la section 1, dont l'exemple est illustré en page 1, il est possible que vous puissiez inscrire 2 ou 3 fois le chiffre 1 pour le même problème de santé mentale, puisque les valeurs a, b, c, d sont mesurées de façon distincte. Par contre, pour la section 2 en page 7, le chiffre 1, par exemple, ne peut être utilisé qu'une seule fois par page.

Si toutefois vous êtes incertaine de bien comprendre comment il vous faut procéder, il me fera plaisir de vous donner toutes les informations requises par téléphone au numéro (418) 386-3363

Enfin, considérant le temps requis par la poste pour l'envoi et le retour, vous seriez aimable de nous retourner votre grille complétée le plus rapidement possible.

En vous remerciant à l'avance pour votre collaboration.

Diane Langlois Direction de la Santé Publique (418)386-3363

-106-

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Annexe 4

La grille de priorisation

des problèmes de santé mentale

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1 LES TROUBLES TRANSITOIRES DE SANTÉ MENTALE DES FEMMES RETENUS DANS LA

RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES, EXTRAIT DE LA GRILLE DE PRIORISATION,

1998

TABLEAU 2 LA GRILLE DE PRIORISATION DES PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE ET DES BESOINS

DE SERVICES

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Cap WA la* \a/rd& mwtaJh, dab jx/m/rwiA o/n GkaA/Am&~ AppalaxJwb Arvrwia ^

Tableau 1

Les troubles transitoires de santé mentale des femmes retenus dans la région de la Chaudière-Appalaches,

extrait de la grille de priorisation, 1998

A - MANQUE D'ESTIME DE SOI Ce problème est généralement repérable par la présence de comportements chez une personne qui sont

manifestement associés à une piètre estime d'elle-même, à des pensées ou paroles dévalorisantes envers elle-

même ou encore à un manque fréquent de confiance en soi. Le manque d'estime de soi est souvent associé à divers

autres problèmes personnels, peut inciter ces personnes à tolérer des situations inacceptables ou irrespectueuses à

leur égard ou encore peut favoriser le développement de problèmes tel l'alcoolisme, etc..

B - STRESS / NERVOSITÉ Parmi les manifestations reliées à ce problème furent nommés les troubles du sommeil, la fatigue nerveuse, la

nervosité et l'incapacité d'une personne à bien gérer son stress.

C-VIOLENCE (victimes) Il est question ici de personnes victimes de la violence d'autrui qu'elle soit récente ou ancienne. La violence subie

peut être associée à un contexte de violence conjugale, de violence familiale ou encore à des circonstances de

violence sociale. Les manifestations de la violence peuvent être verbales, physiques, psychologiques ou sexuelles.

D - STRESS POST-TRAUMATIQUE Les problèmes qui ont été associés aux personnes victimes de traumatismes ou témoin d'un drame furent les

séquelles reliées à tout stress post-traumatique à la suite d'un incendie, d'un accident, d'un cataclysme naturel, d'un

conflit armé, d'un vol, etc..

E - ÉTATS ANXIEUX Les états anxieux font référence à différentes manifestations de l'anxiété. Les personnes anxieuses sont

constamment préoccupées et inquiètes. Un ensemble de situations extérieures peuvent provoquer des crises

d'anxiété ou d'angoisse. Ces crises proviennent d'un sentiment qu'un danger imminent peut survenir; elles sont

caractérisées par une crainte diffuse allant de l'inquiétude à la panique.

F - ÉTATS DÉPRESSIFS Les états dépressifs sont des troubles transitoires accompagnés de perte d'estime de soi, de sentiment d'isolement,

d'épuisement physique et psychologique. Généralement, ces états sont en réaction à des situations de vie difficile ou

à des crises situationnelles tels un deuil, une séparation, une perte d'emploi, un conflit familial, etc. Les états

dépressifs peuvent être accompagnés d'idées et de comportements suicidaires. On peut inclure parmi les états

dépressifs le syndrome prémenstruel, le syndrome post-partum, le « bum out », la détresse psychologique et

l'épuisement.

-109-

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Cajy \u/b ta, vinA montait, <La, w, ChabudiÀM~Aj

AwwiAj ^

G - TROUBLES ALIMENTAIRES Les personnes souffrant de boulimie ou d'anorexie présentent des perturbations importantes de conduites

alimentaires lesquelles sont associées à une préoccupation exagérée du volume de leur corps et à l'utilisation de

produits diurétiques ou laxatifs pour tenter de maintenir le poids souhaité. La personne anorexique aura des

conduites visant à maintenir un poids nettement en dessous du poids minimal requis d'une personne et la personne

boulimique vivra des épisodes répétés de frénésie alimentaire suivis d'épisodes de jeûnes rigoureux.

H - TROUBLES PSYCHOSOMATIQUES Les troubles psychosomatiques se rapportent à des troubles physiques qui sont occasionnés, favorisés ou aggravés

par des problèmes psychiques de nature émotionnelle et affective.

I - TROUBLES OBSESSIFS / COMPULSIFS Les principaux troubles obsessifs / compulsifs qui ont été mentionnés furent les problèmes reliés au magasinage et

aux jeux. Les manies peuvent aussi être incluses dans les troubles obsessifs compulsifs tels : une propreté

excessive, se laver les mains fréquemment, le perfectionniste, etc. Les cas de jalousie maladive ont été également

mentionnés ici.

J - TROUBLES DE COMPORTEMENT Ont été énumérés parmi les troubles de comportement : le manque d'habileté sociale, les troubles d'agressivité et de

l'humeur et autres troubles reliés à la colère.

K - TROUBLES DE PANIQUE Les attaques de panique se manifestent par l'apparition brutale d'une appréhension, d'une crainte ou d'une terreur.

Ces attaques entraînent de l'anxiété et un sentiment de malaise intense. Les phobies ont également été énumérées

comme problème. Celles-ci sont des peurs persistantes d'un objet ou d'une situation. Les phobies peuvent entraîner

des réactions anxieuses immédiates jointes à un sentiment de panique.

L - TOXICOMANIE Ces problèmes englobent la consommation abusive d'alcool ou de drogues, la surconsommation de médicaments et

la polytoxicomanie (drogues, médicaments et alcool).

M - TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ Les troubles de la personnalité font référence à des traits de personnalité rigides et inadaptés lesquels sont

responsables de problèmes majeurs de fonctionnement personnel et social. Les traits de personnalité sont des

modalités selon lesquelles on perçoit ou on réagit aux autres et à soi-même.

N - DIFFICULTES D'ADAPTATION Les difficultés d'adaptation mentionnées touchaient principalement les crises situationnelles tels : les conflits

familiaux, les problèmes de couples, les situations de séparation ou de divorce, les problèmes avec les enfants, la

démotivation ou l'épuisement parental.

Source : Grille de priorisation des problèmes de santé mentale, annexe 2 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999

-110-

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TABLEAU 2

APPLICATION DES CRITÈRES DE PRIORISATION

POUR LA SECTION PORTANT SUR LES PROBLÈMES

DE SANTÉ MENTALE

SECTION 1

LES PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE

Dans la section 1 de ce document sont énumérés les 14 problèmes de santé mentale identifiés lors des consultations tenues en mars 1998.

Une brève description des manifestations reliées à ces problèmes figure sous chacun d'entre eux ainsi qu'une échelle de mesure associée à 4 items d'évaluation. Il est question ici de l'ampleur du nombre de femmes touchées par le problème, de ses effets sur leur autonomie, de son impact sur leur environnement immédiat et sur la nécessité ou non qu'une intervention sur le problème débute à très court terme.

II s'agit donc de coter chacun de ces aspects, selon votre perception ou votre évaluation personnelle, en encerclant le chiffre correspondant au degré d'importance de ceux-ci en regard du problème mentionné. Le chiffre 1 étant le degré le plus élevé ou le plus important et le chiffre 5 le moins élevé.

EXEMPLE:

PROBLEME

Description

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme

1 2 3 4 5

1 2 3 4 5

1 2 3 4 5

1 .2 3 4 5

-111-

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CAJ> iu/i/ ta, M/NIÉ, mmtatto (LA JA/M/MAK WW CK(WDWAA~ÂPPAJLA/JWA

AWIWIA ^

EXERCICE DE PRIORISATION DES PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE DES FEMMES

A - MANQUE D'ESTIME DE SOI

Description : Les personnes qui manquent d'estime de soi se perçoivent négativement, ont des pensées ou des paroles dévalorisantes envers elle-même ou encore manque de confiance en leurs capacités personnelles. Le manque d'estime de soi est souvent associé à divers autres problèmes personnels, peut inciter ces personnes à tolérer des situations inacceptables ou irrespectueuses à leur égard ou encore peut favoriser le développement de problèmes tel l'alcoolisme, etc.

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5

B - STRESS I NERVOSITÉ

Description : Parmi les manifestations reliées à ce problème furent nommées les troubles du sommeil, la fatigue nerveuse, la

nervosité et l'incapacité d'une personne à bien gérer son stress.

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5

C-VIOLENCE (victimes)

Description : Il est question ici de personnes victimes de la violence d'autrui qu'elle soit récente ou ancienne. La violence subie

peut être associée à un contexte de violence conjugale, de violence familiale ou encore à des circonstances de violence sociale.

Les manifestations de la violence peuvent être verbales, physiques, psychologiques ou sexuelles.

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5

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Capr \UA la iwni/b mmlalb dab l<Q/m/nw» wi CfumdÀJèAa Âppala/JiQA Ân/rwia ^

D - STRESS POST-TRAUMATIQUE

Description : Les problèmes de stress post-traumatique qui ont été identifiés furent ceux conséquent à un accident, à un

incendie, à un cataclysme naturel, à un conflit armé, à un vol, etc. Ils peuvent aussi se manifester chez toute personne témoin

d'un drame.

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5

E - ETATS ANXIEUX

Description : Les états anxieux font référence à différentes manifestations de l'anxiété. Les personnes anxieuses sont

constamment préoccupées et inquiètes. Un ensemble de situations extérieures peuvent provoquer des crises d'anxiété ou

d'angoisse. Ces crises proviennent d'un sentiment qu'un danger imminent peut survenir; elles sont caractérisées par une crainte

diffuse allant de l'inquiétude à la panique.

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5

F - ETATS DEPRESSIFS

Description : Les états dépressifs sont des troubles transitoires accompagnés de perte d'estime de soi, de sentiment d'isolement,

d'épuisement physique et psychologique. Généralement, ces états sont en réaction à des situations de vie difficiles ou à des crises

situationnelles tels un deuil, une séparation, une perte d'emploi, un conflit familial, etc. Les états dépressifs peuvent être

accompagnés d'idées et de comportements suicidaires. On peut inclure parmi les états dépressifs le syndrome prémenstruel, le

syndrome post-partum, le bum out, la détresse psychologique et l'épuisement.

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5

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CAP, SUA TA IA/RDÈ, FMRNLALB (LA J^/M/TRUTA E/RO APP<DA/JWA

Awrwifb 4

G - TROUBLES ALIMENTAIRES

Description : Les personnes souffrant de boulimie ou d'anorexie présentent des perturbations importantes de conduites

alimentaires lesquelles sont associées à une préoccupation exagérée du volume de leur corps et à l'utilisation de produits

diurétiques ou laxatifs pour tenter de maintenir le poids souhaité. La personne anorexique aura des conduites visant à maintenir un

poids nettement en dessous du poids minimal requis d'une personne et la personne boulimique vivra des épisodes répétés de

frénésie alimentaire suivis d'épisodes de jeûnes rigoureux.

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5

H - TROUBLES PSYCHOSOMATIQUES

Description : Les troubles psychosomatiques se rapportent à des troubles physiques qui sont occasionnés, favorisés ou aggravés

par des problèmes de nature émotionnelle ou affective.

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme

1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5

I - TROUBLES OBSESSIFS / COMPULSIFS

Description : Les principaux troubles obsessifs / compulsifs qui ont été mentionnés furent les problèmes reliés au magasinage et

aux jeux. Les mantes peuvent aussi être incluses dans les troubles obsessifs compulsifs tels : une propreté excessive, se laver les

mains fréquemment, le perfectionnisme, etc. Les cas de jalousie maladive ont été également mentionnés ici.

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5

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CAP M TA* \A/F\T& RRW/IBTAJU DOA> J/TAN/N\AA> WI CHA/UAM/WR~APPALO/JIV*

ATWTWIA 4

J - TROUBLES DE COMPORTEMENT

Description : Ont été énumérés parmi les troubles de comportement : le manque d'habileté sociale, les troubles d'agressivité et

de l'humeur et autres troubles reliés à la colère.

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme

1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5

K - TROUBLES DE PANIQUE

Description : Les attaques de panique se manifestent par l'apparition brutale d'une appréhension, d'une crainte où d'une terreur.

Ces attaques entraînent de l'anxiété et un sentiment de malaise intense. Les phobies ont également été énumérées comme

problème. Celles-ci sont des peurs persistantes d'un objet ou d'une situation. Les phobies peuvent entraîner des réactions

anxieuses immédiates jointes à un.sentiment de panique.

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5

L-TOXICOMANIE

Description : Ces problèmes englobent la consommation abusive d'alcool ou de drogues, la surconsommation de médicaments et

la polytoxicomanie (drogues, médicaments et alcool).

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5

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Cap' MT/V (a IA/NA MMTAH (LA jtm/mxA MI CFUWAIÀ/IA~ ÂppalaJiQA AWWIAJ ^

M - TROUBLES DE LA PERSONNALITE

Description : Les troubles de la personnalité font référence à des traits de personnalité rigides et inadaptés lesquels sont responsables de problèmes majeurs de fonctionnement personnel et social. Les traits de personnalité sont des modalités selon lesquelles on perçoit ou on réagit aux autres et à soi-même.

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5

N - DIFFICULTES D'ADAPTATION

Description : Les difficultés d'adaptation mentionnées touchaient principalement les crises situationnelles tels : les conflits familiaux, les problèmes de couples, les situations de séparation ou de divorce, les problèmes avec les enfants, la démotivation ou l'épuisement parental.

a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5

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Capr wi/ la, **a/rdto nwidolb deA, ^i/m/mM, e/n CkaMAiÀ/w,—ÂjypaldJiAA Awwm 4

SECTION 2

LES BESOINS DE SERVICES

Dans la section 2 sont inscrits les besoins de services identifiés pour les femmes. Ces services sont regroupés dans des pages différentes selon qu'il soit question d'amélioration souhaitée dans les services existants ou de leur accessibilité, de création de nouveaux services ou de nouveaux programmes de prévention, ou encore d'actions et d'orientations à privilégier.

Dans chacune des pages, à droite de la liste des services identifiés, figurent 2 colonnes. Toujours selon votre perception ou votre opinion personnelle, identifier dans la première colonne les 5 services qu'il y a lieu de privilégier par un crochet ( V ), puis indiquer ensuite dans la deuxième colonne, le rang ou l'ordre d'importance (1 à 5) que vous accordez à votre choix, le chiffre 1 étant le plus important.

EXEMPLE:

PROMOTION ET SENSIBILISATION

a) Sensibiliser davantage la population sur les problèmes des femmes dont celui de la violence;

b) Démystifier les problèmes des femmes par l'information et la sensibilisation;

c) Combattre les stéréotypes et renforcer les bagages de la population;

d) Faire de la promotion auprès de la population en développant une approche par thématique;

e) Promouvoir les services existants et en faire connaître leur forme et leur contenu (cibler des lieux pertinents, cibler des moyens concrets pour rejoindre la population);

f) Promouvoir la demande d'aide tout en démystifiant ou dédramatisant les situations problématiques;

g) Être pro-actifs dans le dépistage des problèmes, notamment les états dépressifs, afin d'éviter que les problèmes ne s'aggravent davantage;

h) Élaborer un programme visant la modification des valeurs sociales (standards de performance, standards de productivité, etc...);

i) Accentuer l'information, la prévention et la formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des femmes;

j) Promouvoir l'utilisation des médecines douces et en faciliter l'accès financier (formule à développer).

• R A N G

S 5

s 4

s 3

s 2

s 1

-117-

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Gap> wi/ la, twrd/b wwrdabi, c J W M / M A A MI AppK^txAiiAi AIMVIA 4

BESOIN DE SERVICES IDENTIFIÉS I TYPE DE SUPPORT

DÉVELOPPEMENT DE SERVICES Y RANG

a) Développer des maisons d'hébergement et de dépannage en période de crise;

b) Développer des groupes de parole et d'information sur les droits des femmes;

c) Développer des groupes de support (anorexiques, boulimiques, agoraphobes);

d) Développer des services de répit parental;

e) Développer des services visant le développement des habiletés parentales;

f) Développer des ressources offrant une approche de type marrainage;

g) Offrir du transport en milieu rural;

h) Développer des ressources qui favorisent l'accès au marché du travail;

i) Développer un Centre de femmes dans la région;

j) Développer des services d'aide matérielle pour les plus démunis;

k) Créer une table de concertation sur les problèmes des femmes;

I) Développer des services pour les femmes de type « CENTRE MULTI-SERVICES »

-118-

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Gap WA la w/nJt/B rrwrdaJk (LA jfi/M/RRVIA WJ Ghaudw/VB~AppahadwA A WIWIA

CONSOLIDATION ET AMÉLIORATION DE SERVICES S RANG

a) Améliorer le système de référence et l'appliquer réellement;

b) Faire des références rapides aux bonnes ressourcés et une évaluation adéquate;

c) Améliorer le support aux employées en milieu de travail;

d) Offrir des services d'accompagnement lors de référence d'un service à un autre;

e) Offrir un support immédiat avec suivi à moyen terme avec groupes d'entraide;

f) Engager plus d'intervenants pour répondre aux besoins en CLSC;

g) Consolider les ressources communautaires déjà existantes;

h) Augmenter l'information auprès des proches et des aidants naturels;

i) Augmenter les heures de services > soirs/fins de semaine;

j) Offrir davantage de thérapies professionnelles et de relation d'aide;

k) Augmenter les heures de services des lignes d'écoute;

I) Offrir davantage de thérapies sur le deuil avec suivi:

m) Que «CAVAC» déborde des actes criminels, mais s'ouvre sur l'accompagnement pour toutes démarches à la cour et consolider les ressources similaires;

n) Améliorer la concertation et la complémentarité des services;

o) En région et petits milieux : améliorer et garantir la confidentialité des services : bureau à un endroit stratégique; éviter identification de la cliente à l'intervenant à la place d'attente.

-119-

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Gaj> su/i/ la, ba/nlto rrwrdala <La> jam/mtA vn, CfuwulmA^Appaia/JwA, ATVTWLQ, 4

APPROCHE SOUHAITÉE DANS LES SERVICES f RANG

a) Développer des interventions qui offrent de l'aide avant l'éclatement des crises;

b) Favoriser une approche globale dans les services (éviter multiples intervenants);

c) Travailler à éviter la stigmatisation à des groupes, à des problèmes par de la sensibilisation et autres moyens, notamment en milieu rural;

d) Sensibiliser les médecins pour qu'ils réfèrent et associent leur traitement médical à des services alternatifs, ceci avec un suivi concerté et multidisciplinaire;

e) Créer, concrétiser et consolider la solidarité entre les femmes;

f) Éviter les rapports de supériorité / infériorité dans les rapports thérapeutes / consultants et une approche culpabilisante (voir approche féministe);

g) Intégrer les valeurs spirituelles des femmes dans les démarches de service et de support;

h) Utiliser dés solutions alternatives à la médication (surmédicalisation);

i) Viser une information rapide, directe et transparente aux premières personnes concernées (femmes ) diagnostics, références;

j) Que les intervenants connaissent les services mutuels des uns et des autres en vue d'améliorer la continuité des. services et qu'ils n'invoquent pas la confidentialité pour éviter la collaboration entre intervenants.

- 1 2 0 -

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Cap la wmhb rrwrdalb dte, jtm/rrwA m, Chaudw/w—AppaLuJifo ARVRWM 4

ACCESSIBILITÉ PES SERVICES / ORIENTATIONS J RANG

a) Éviter les limites territoriales des CLSC en milieu rural, car les gens évitent de consulter certains intervenants parce que tout le monde se connaît;

b) Sensibiliser les décideurs aux effets des coupures budgétaires dont l'augmentation des difficultés sociales et leur impact sur les femmes;

c) Développer des services adaptés aux besoins plutôt qu'à la bureaucratie;

d) Augmenter l'accessibilité des services en diminuant les contraintes bureaucratiques : trop de démarches; hiérarchie d'intervenants;

e) Viser l'équité intra-régionale dans le développement des services;

f) Que le réseau s'implique dans l'amélioration des programmes sociaux touchant les femmes et veille à ce que cesse le harcèlement des clientèles (Ex : Bien-être Social);

g) Que la Régie régionale travaille à susciter une éthique journalistique auprès des médias afin qu'ils n'enveniment pas certains problèmes (idées aux agresseurs, suicide, sentiment de victimisation des femmes);

h) Que la Régie régionale établisse un ratio sur le nombre d'intervenants requis selon la population desservie afin de mieux répondre aux demandes de services;

i) Que le système scolaire améliore ^accessibilité aux services éducatifs; j) Aller au devant ou vers les clientèles : se déplacer, décentraliser les services;

k) Être attentif aux besoins de la personne (on en donne plus que le client en demande ou pas assez face aux attentes);

I) Impliquer les hommes dans les recherches de solutions et de collaboration en ce qui a trait aux rôles et aux problèmes sociaux.

- 1 2 1 -

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Cap ut/i la, ba/rdv, mwlaJb dy* j/wvmM* e/n C/WW/WM-jdjDpaiaoW^^^ rurwxjb

PROMOTION ET SENSIBILISA TION y RANG

a) Sensibiliser davantage la population sur les problèmes des femmes dont celui de la violence;

b) Démystifier les problèmes des femmes par l'information et la sensibilisation;

c) Combattre les stéréotypes et renforcer les bagages de la population;

d) Faire de la promotion auprès de la population en développant une approche par thématique;

e) Promouvoir les services existants et en faire connaître leur forme et leur contenu (cibler des lieux pertinents, cibler des moyens concrets pour rejoindre la population);

f) Promouvoir la demande d'aide tout en démystifiant ou dédramatisant les situations problématiques;

g) Être pro-actifs dans le dépistage des problèmes, notamment les états dépressifs, afin d'éviter que les problèmes ne s'aggravent davantage;

h) Élaborer un programme visant la modification des valeurs sociales (standards de performance, standards de productivité, etc ...);

i) Accentuer l'information, la prévention et la formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des femmes;

j) Promouvoir l'utilisation des médecines douces et en faciliter l'accès financier (formule à développer).

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Annexe 5

Une estimation des troubles mentaux,

région du Bas-Saint-Laurent

L I S T E D E S T A B L E A U X

T A B L E A U 1 ESTIMATION DE LA PRÉVALENCE DES TROUBLES MENTAUX, POPULATION GÉNÉRALE ET DES FEMMES

ET PÉRIODE, RÉGION DU BAS-SAINT-LAURENT, 1992-1993

T A B L E A U 2 ESTIMATION DE L'ENSEMBLE DES TROUBLES MENTAUX CHEZ LES FEMMES, SELON LE GROUPE

D'AGE ET LA PÉRIODE, RÉGION DU BAS-SAINT-LAURENT, 1992-1993

T A B L E A U 3 ESTIMATION DU NOMBRE DE TROUBLES MENTAUX PAR INDIVIDU, SELON LA PÉRIODE, RÉGION DU

BAS-SAINT-LAURENT, 1992-1993

T A B L E A U 4 ESTIMATION DES TROUBLES MENTAUX DES FEMMES, SELON LA PÉRIODE, RÉGION DU BAS-SAINT-

LAURENT, 1992-1993

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Cap' wi la bamfa, wwrdaSb (Lb ja/m/mM, w* Cfimulma~Âj

ÀtvrwiA 5

Une estimation des troubles mentaux

En 1992-1993, lé région du Bas-Saint-Laurent entreprenait, à titre expérimental62, une enquête visant l'estimation des prévalences (à vie et pour une année) des problèmes de santé mentale dans cette région avec un sous échantillon de l'ESS, comprenant 523 personnes63 âgées de 15 ans et plus vivant dans 305 ménages privés64. Cette enquête fut jumelée avec celle de l'Enquête sociale et de santé (ESS) qui s'effectuait alors dans la région. L'instrument utilisé pour la collecte des données fut le u Computer Assisted Diagnostic Interviewer Schedule (C-DIS)65 " lequel peut répertorier certains troubles mentaux du DSM-111-R et constitue ainsi un outil diagnostic populationnel des troubles mentaux. Dans cette annexe sont repris quelques-uns des faits saillants de l'étude, la seule disponible sur ce sujet au Québec, afin de mettre en lumière l'ampleur des troubles mentaux susceptible de toucher les individus d'une population donnée.

Il y a lieu de signaler préalablement qu'une tentative a été faite d'appliquer l'estimation de la prévalence des troubles mentaux de la région du Bas-Saint-Laurent (Légaré 1995) à la région de la Chaudière-Appalaches, d'autant plus que nous ne disposons d'aucune étude régionale sur les troubles mentaux avant la prochaine Enquête sociale et de santé (1998, à venir). Par ailleurs, les estimations qui s'en dégageaient se devaient d'être utilisées avec prudence et davantage servir à titre indicatif qu'à titre d'estimations réelles. Après vérification (chi carré et intervalles de confiance), il est apparu que les populations étaient significativement différentes selon le critère d'âge. Aussi, ne seront repris dans ce chapitre que les résultats de la région du Bas-Saint-Laurent valides pour cet échantillon ainsi que pour une part de sa région66. Cet exercice ayant pour but de démontrer l'ordre de l'ampleur des problèmes de santé mentale qui ont été recensés.

On retient que de nombreuses études ont démontré des liens significatifs entre les troubles mentaux et certaines caractéristiques socio-économiques notamment l'âge et le sexe, l'occupation, le statut civil, la scolarité et le revenu. Pour sa part, l'enquête de Santé Québec de 1987 associait le niveau de détresse psychologique au sexe, aux personnes moins scolarisées de même qu'à l'inactivité et au faible revenu (Légaré 1995:6).

Ainsi, dans le cas de la région du Bas-Saint-Laurent, on remarque que l'estimation de la prévalence (1992-1993) pour l'ensemble des troubles mentaux répertoriés serait de 27,1 % à vie alors qu'elle se situe à 14,5 sur une période d'un an (tableau suivant). Comme les estimations s'avèrent plus précises sur les

62 En effet, il s'agit de la seule étude de ce type disponible au Québec et la seconde au Canada. 63 Ce sous échantillon de l'ESS fut déterminé de type d'échantillon en grappe stratifié pour la région (Légaré 1995: 21). 64 Selon la définition de Statistique Canada, « correspond à l'ensemble des individus demeurant de façon permanente à l'intérieur

d'une unité d'habitation (logement, maison). Un ménage peut compter une ou plusieurs personnes. » (Légaré 1995 : 21). Cependant, sont exclus les réserves indiennes, les CHSLD, les Centres d'accueil, les prisons et autres lieux d'hébergement collectifs.

65 Cet instrument fut développé à Baltimore puis traduit par Blouin en 1991 et enfin validé pour cette enquête (Légaré 1995 : 18-20). Comme limites il est souligné qu'il ne s'agit pas d'un instrument de diagnostic médical et qu'il peut-être moins sensible en début de maladie (symptômes plus diffus). Enfin, il ne retient que les diagnostics les plus courants dans une population.

66 En effet, étaient excluent de l'échantillon certaines populations susceptibles de connaître des troubles mentaux (ex. prisonniers, clientèle hospitalisée ou en Centre d'accueil, etc..)

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Cap wt/ la ba/rifa, mvrda!b,_(bb ja/m/nm, w, Chaudw/M' Awiwra 5

12 mois précédant l'enquête, notons que l'ensemble des estimations de prévalence sur cette période sont similaires pour les hommes et pour les femmes (respectivement 14,5 et 14,6).

Tableau 1 Estimation1 de la prévalence des troubles mentaux,

population générale67 et des femmes et période, région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993

Prévatence, Prévalence, population du pour les femmes,du

Bas-St-Laurent Bas-St-Laurent

Troubles couverts % % A vie 1 an À vie 1 an

Total, ensemble des troubles couverts 27,1 14.5 23,2 14,6

Troubles affectifs Épisode dépressif majeur Dysthymic Manie

10,5 7,8 2,8 0,2

6.4 3.4 2.8 0.0

14,1 9,3

Troubles anxieux Trouble obsessionnel compulsif Troubles phobiques Trouble de somatisation Trouble panique

6,3 0,5 5,6 0.0 0,5

3.5 0.5 2.7 0.0 0.4

9.2 5,7

Abus/dépendance à l'alcool ,12.6 5.2 2,8 1.2

Abus/dépendance aux drogues 1.8 0,8

Personnalité antisociale 0.4 0.4

Autres troubles Anorexie mentale Trouble schizophrénique Trouble schizophréniforme Jeu pathologique

0.6 0.0 0.3 0.0 0.4

0.3 0,0 0.3

, 0.0 0.0

Trouble cognltif 0.3 0.3

Pour la population du Bas-Saint-Laurent, l'observation de la prévalence à vie révèle que ce sont surtout l'abus et la dépendance à l'alcool (12,6 %) et les troubles affectifs qui prédominent88 (10,5 %), suivis par les troubles anxieux69 (6,3 %). Les autres troubles s'avèrent beaucoup moins fréquents. Cependant, pour les femmes, ce sont davantage les troubles affectifs et anxieux qui prédominent (14,1 % et 9,2 %).

67 Toujours excluant certains éléments de celle-ci (voir méthodologie et notes précédentes). 68 Avec une majeure en ce qui a trait aux épisodes dépressifs (7,8).

69 Avec une majeure en ce qui a trait aux troubles phobiques (5,6 %).

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La prévalence annuelle, pour sa part, offre un portrait quelque peu différent. Les troubles affectifs prédominent70 (6,4 %) suivis par l'abus et la dépendance à l'alcool (5,2 %) puis les troubles anxieux71

(3,5 %). Les autres troubles demeurent ici encore beaucoup moins fréquents (cf. tableau précédent). Pour les femmes, ce sont toujours les troubles affectifs (9,3 %), suivis par les troubles anxieux (5,7 %) qui sont les plus fréquents. Enfin, les troubles liés à l'alcool sont significativement moindres pour les femmes que pour les hommes.

Toujours selon cette enquête, tant pour les estimations de prévalence à vie qu'annuelle, ce seraient les femmes âgées de 45 à 64 ans qui se démarquent comme déclarant les plus fortes proportions de troubles mentaux.

Tableau 2 Estimation1 de l'ensemble des troubles mentaux chez les femmes,

selon le groupe d'âge et la période, région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993

Prévalence, chez les femmes du Bas-St-Laurent

% Groupes d'âge À vie 1 an

15-24 ans 25-44 ans 45-64 ans 65 ans et +

14,7 14,7 23.1 12,8 30.2 20,3 20,9 9,8

Tous les âges 23,2 14,6

1 Échantillon de 523 personnes réparties dans 305 ménages privés du Bas Saint-Laurent

Source : adaptation de Légaré 1995 : 74 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999

Bien qu'une majorité de l'échantillon de la population ne déclare aucun problème de troubles mentaux, il n'en demeure pas moins qu'on retrouve une estimation de la prévalence annuelle de 12 % chez ceux qui auraient un seul de ces troubles et près d'une personne sur cinquante qui en aurait deux ou plus (tableau suivant).

70 Avec une majeure en ce qui a trait aux épisodes dépressifs (7,8). 71 Avec une majeure en ce qui a trait aux troubles phobiques (5,6 %).

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Aiyrm/iÂj 5

Tableau 3 Estimation1 du nombre de troubles mentaux par individu,

selon la période, région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993

Prévalence, par Individu, population du Bas-St-Laurent

% À vie 1 an

Aucun trouble 72,9 85,5 Un trouble 22,1 12.6 Deux troubles ou plus 5 1,9

1 Échantillon de 523 personnes réparties dans 305 ménages privés du Bas Saint-Laurent

Source : adaptation de Légaré 1995: 37 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999

Ainsi que mentionné précédemment, ce sont en ordre, tant pour les estimations à vie qu'annuelles, les troubles affectifs qui prédominent chez les femmes, suivis par les troubles anxieux et enfin, et de loin, par la dépendance à l'alcool.

Tableau 4 Estimation1 des troubles mentaux des femmes, selon la période,

région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993

Estimation de la prévalence, femmes, région du Bas-St-Laurent

% À vie 1 an

Troubles affectifs 14,1 9,3

Troubles anxieux 9,2 5,7

Abus/dépendance à l'alcool 2,8 1.2

Total des troubles 23,2. 14,6

1 Échantillon de 523 personnes réparties dans 305 ménages privés du Bas Saint-LaurenL

Source : adaptation de Légaré 1995:40-41 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999

Ainsi, on retient que les estimations de prévalence annuelle pour les femmes touchent surtout celles âgées de 45 à 64 ans et que ce sont surtout pour les troubles affectifs (dont principalement les épisodes dépressifs) suivis par les troubles anxieux qu'elles sont particulièrement concernées. Enfin, si certaines estimations sont plus faibles (ex. deux troubles ou plus), elles affectent néanmoins, potentiellement, un nombre appréciable de personnes.

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C 13,951 E-2958 Ex.2 L a n g l o i s , Diane

La rosê , Lucie" e t aT. CAP__s_ur_la s a n t é menta le des femmes en Chaudière-Appalaches : l e s p r o -M i m a s e t l a s J i e s j i m s expximas-

DATÏ NOM

C 13,951 Ex.2