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Capsule - Décembre 2015

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Volume 39 no.3

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DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 3

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0 4 Éditorial léa Sara

0 6 Mot de la facultÉ ema ferreira

0 7 Mot du prÉSident Michaël cardinal

0 8 Quoi de neuf à l’aÉpuM?

1 2 affaireS acadÉMiQueS nicolas St-onge

1 3 colloQueS – congrèS aQpp Michaël cardinal

1 9 congrèS de la SociÉtÉ QuÉbÉcoiSe de gÉriatrie Kevin tang

2 0 colloQue Sur l’avenir de la pharMacie valérie St-louis

2 2 entrevue avec rÉgiS vaillancourt Équipe du capsule

2 6 le dd Marc-andré Mailhot

2 8 la technologie de theranoS Karyna alyeksyeyeva

3 0 Struggle and breaK free Mirza akram hossain

3 2 coMMent Survivre au prÉface? etienne boudrias-dalle

3 4 MacbooK, un «choix» iMpoSÉ elicia Sarkis et Maricia Sarkis

3 8 ceS ÉtudiantS françaiS en Échange

4 5 je ne t’oublierai jaMaiS Shima

4 6 l’art en anecdote phany chhon

4 8 critiQue de Sicario Michael floricel

5 0 Sceptron: partie 2 akram nadir bakhti

5 5 ordonnance Mal foutue

5 6 MotS croiSÉS pharMaceutiQueS Maricia Sarkis et isabelle toupin

5 7 binarioS Wendy ngan

5 8 recette pharMaceutiQue vicky Marcotte

6 0 horoScope pharMaceutiQue

6 3 chialage anonyMe

6 4 il Était une foiS en pharMacie...

6 6 ce Qu’ilS ont dit...

TABLE DES MATIÈRES

Page couverture par Leanne Kate Suen Fa ©

RévisionPhany ChhonMichael FloricelLéa Sara Elicia SarkisMaricia SarkisValérie St-LouisKarima ZerroukiMichelle Chen

Mise en pageQian LiillustRations Akram Nadir BakhtiLeanne Kate Suen FaphotosMichelle ChenMyriam Kassi

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4 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

Une session au Pharm.D., c’est un peu comme une longue nage dans un cours d’eau jusqu’à

l’autre rive. On part de la plage, où on avait la belle vie. On trempe nos pieds peu à peu dans l’eau, prêts ou pas, à af-fronter l’inconnu. On avance tranquille-ment, puis on arrive au moment où on ne touche plus à terre. On se met à nager, af-frontant une à une les vagues. Petit à petit, on s’essou!e, mais voilà que les vagues se multiplient de plus belle. Déjà qu’on est fatigués de nager, les vagues nous font va-ciller encore plus. Notre sou!e est de plus en plus court, alors qu’on essaie de garder la tête hors de l’eau a"n d’éviter la noyade.

Au moment où vous lisez ces lignes, vous êtes sûrement rendus à cette étape, essayant tant bien que mal de respirer, de ne pas couler, de ne pas s’écrouler. Voici donc une petite fable de Charles Péguy, question de se motiver un peu pour cette dernière ligne droite avant les vacances.

«Un pèlerin en route vers Chartres voit un type fatigué, suant, qui casse des cailloux.

Il s’approche de lui:

– Que faites-vous, monsieur?

– Vous voyez bien, je casse des cailloux, c’est dur, j’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai chaud. Je fais un sous-métier, je suis un sous-homme.

Continuant, il voit plus loin un autre homme qui casse des cailloux, lui n’a pas l’air mal:

– Monsieur, que faites-vous?

– Eh bien, je gagne ma vie. Je casse des cailloux, je n’ai pas trouvé d’autre métier pour nourrir ma famille, je suis bien content d’avoir celui-là.

Poursuivant son chemin, le pèlerin s’approche d’un 3e casseur de cailloux, souriant, radieux.

– Moi, Monsieur, dit-il, je bâtis une cathédrale!

Le fait est le même, l’attribution du sens au fait est totalement di#érente. Et cette attribution du sens vient de notre

propre histoire et de notre contexte social.

Quand on a une cathédrale dans la tête, on ne casse pas les cailloux de la même façon!»

Oui, on est tous fatigués, oui on en a marre d’étudier, mais peut-être bien qu’en se concentrant sur cette cathédrale que nous visons à bâtir, qui est de devenir de bons pharmaciens a"n de contribuer plei-nement à la santé de milliers de patients, cette période semblera moins pénible. Et ce parce que, souvent, tout n’est question que de perspective.

Parlant de perspective, peut-être bien que le Colloque sur l’avenir de la phar-macie a pu vous motiver et modi"er votre façon de percevoir le futur de la pharma-cie. Dans ce numéro du Capsule, vous trouverez un résumé de ce colloque ainsi que quelques autres. En plus, vous pour-rez lire un retour sur le PRÉFACE écrit par un étudiant de 4e année, une remise en question de l’achat des MacBook au Pharm.D., une introduction à une tech-nologie du futur intitulée $eranos, une ré%exion sur le développement durable en pharmacie, une présentation des étu-diants français en échange ainsi que vos chroniques habituelles. Et puis, l’équipe du Capsule a pensé vous faire un petit cadeau pour les Fêtes: si vous êtes l’un des trois chanceux à trouver un autocollant de Noël dans sa copie, envoyez-nous un courriel pour réclamer votre surprise cho-colatée.

Allez, bon courage à tous, les vacances arrivent!

Léa,

Votre rédactrice en chef

Par Léa Sara (III)

Éditorialbâtir une cathédrale

Le fait est le même, l’attribution du sens au fait est totalement di!é-rente.

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Le Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 5

PAGE FACEBOOK

visitez notre page facebook et aimez notre page pour être à l’affût des actualités! nous vous invitons à communiquer vos

commentaires et suggestionswww.facebook.com/lecapsule

mEmBrE

le capsule est toujours à la recherche de chroniqueurs, d’illustrateurs, de réviseurs et de photographes pour intégrer l’équipe à plus long terme. vous pourrez assister aux

réunions du comité du capsule et participer aux décisions. envoyez-nous un courriel à

[email protected] et il nous fera un plaisir de vous accueillir parmi nous!

chroniqueurs: Écrire à chaque édition dans une section réservée pour vos textes.

illustrateurs: concevoir la page de couverture, la troisième de couverture et tout autre dessin.réviseurs: corriger le français dans les textes

reçus. photographes: choisir des photos pour

garnir les textes et prendre des photos des événements.

COllABOrAtEur

envoyez-nous vos textes sur le sujet de votre choix, qu’il soit relié ou non à la pharmacie. aucune restriction par rapport au nombre de mots. envoyez-nous tout simplement votre texte dans un document Word au

[email protected] et l’équipe du capsule se charge de la révision et de la mise

en page.

DATE LIMITE POUR SOUMISSION D’ARTICLES: 25 janvier 2016Envoyez-nous vos articles au [email protected]!

PARTICIPER AU CAPSULE, QU’EST-CE QUE ÇA IMPLIQUE?

COnCOurs

restez à l’affût pour notre concours de St-valentin. plus de détails prochainement dans

vos courriels!

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6 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

Mot de la facultédes nouveautés à la faculté

Depuis l’arrivée de nouvelle direc-tion, il y a eu plusieurs change-ments à plusieurs niveaux à la

faculté; en voici quelques-uns:

Marie-Claude Vanier a été nommée comme directrice du Programme de qua-li"cation en pharmacie (QeP). Marie-Claude était déjà membre du comité d’admission et du comité pédagogique du QeP. Elle a également participé à plusieurs reprises aux entrevues d’admission. Il ne fait donc aucun doute que Marie-Claude sera en mesure de relever ce nouveau dé".

Marie-France Beauchesne a été nom-mée directrice du perfectionnement pro-fessionnel (PP) qui inclut le Programme Passerelle. Marie-France a travaillé auprès des pharmaciens communautaires et d’établissement de santé et est donc très bien placée pour comprendre leurs be-soins et leurs exigences. Avec son équipe, elle pourra revoir notre o#re de perfec-tionnement professionnel et l’adapter aux nouvelles réalités des pratiques cliniques des pharmaciens.

Si vous êtes passés au 2e étage, vous avez peut-être remarqué qu’il y a eu cer-tains déménagements de bureaux. Ces dé-ménagements ont pour but de rapprocher les membres des équipes qui travaillent ensemble et de créer un nouveau poste d’accueil. Ce poste d’accueil permettra de mieux accueillir et diriger les étudiants et les visiteurs.

Il y a aussi eu la création d’un comi-té de réévaluation en cas d’exclusion des études dans les programmes de la Faculté de pharmacie. Ce comité com-

posé de professeurs, d’étudiants et d’un professeur de la Faculté de médecine a pour but de réévaluer les dossiers d’étu-diants qui ont été exclus de la faculté pour diverses raisons et de conseiller la doyenne.

Nous continuons à travailler pour vous o#rir les meilleurs programmes les mieux adaptés à votre réalité et aux besoins socié-taux. Dans les prochains mois, nous pro-céderons à des changements au BSBP, au Pharm.D. et au PP.

Pour le BSBP, une demande de modi-"cation est en cours pour regrouper les no-tions de pharmacocinétique dans un cours et les notions de formulation dans un 2e cours au lieu de les avoir réparties dans les cours SBP2030 et SBP2040. Cette mo-di"cation permettra aux étudiants, entre autres, d’avoir des évaluations séparées, soit une pour la pharmacocinétique et une autre pour la formulation.

Pour le Pharm.D., à la suggestion des professeurs et des étudiants lors de di#érents focus groups, une demande de modi"cation a été faite pour que le cours de Services à la communauté (cours vert) ne soit donné qu’en première année avec

une attribution de crédits plus grande. Ce changement re%étera plus justement la charge de travail qui est nécessaire pour faire un projet de grande envergure. Le reste des crédits sera réparti en 2e et 3e années.

Pour le PP, des modi"cations dans l’o#re de cours et dans la structure sont à l’étude.

Toutes les demandes ci-haut sont en cours et nous vous tiendrons au courant des développements. D’ici là, n’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires; nous sommes à l’écoute.

Ema Ferreira

Vice-doyenne aux études de premier cycle.

Ces déménagements ont pour but de rapprocher les membres des équipes qui travaillent ensemble et de créer un nouveau poste d’accueil.

Chères étudiantes et chers étudiants, Par Ema Ferreira

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Le Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 7

Mot du présidentfaire le point

C omment vous sentez-vous à l’aube de cette "n de session et après avoir vécu ce mois de

novembre enlevant (et haletant!)? Prenez-vous le temps, parfois, de faire le point? Il est toujours incroyable de regarder derrière soi et de réaliser qu’en si peu de temps, nous acquérons en tant qu’étu-diants à l’université un bagage d’expé-riences et de connaissances impression-nant. «L’université passe si rapidement», nous diront les plus vieux. Avec ce que j’aime appeler la «grosse vie d’étudiant», ils n’ont pas tort du tout, après tout.

Le mois de novembre nous a égale-ment permis de faire le point quant au futur de notre profession. En débutant par une édition du Colloque sur l’avenir de la pharmacie haute en couleur, ayant pour sous-thèmes les dé!s actuels, les prochaines activités, les in"uenceurs entourant le milieu de la pharmacie & la oh! importante indépendance profes-sionnelle! Je vous invite d’ailleurs à lire l’article de Valérie St-Louis, étudiante en première année, à la page 20, a"n de vivre ou de revivre quelques parcelles de cette soirée enivrante.

Le mois s’est ensuite poursuivi avec un congrès de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires porté vers l’avenir et dont le thème fut «Des valeurs qui nous rassemblent». Cette édition du congrès de l’AQPP en fut une extrême-ment participative avec plus de 450 per-sonnes du milieu de la pharmacie et, à ma grande joie, la participation d’une dizaine d’étudiants. A"n de vous faire vivre cette édition toute spéciale gorgée d’espoir, j’ai retranscrit l’essentiel des quelques confé-rences clés présentées lors de cette "n de semaine. Les messages transmis étaient extrêmement intéressants et pertinents. Divisés en trois blocs soient: 1. Générer le changement, 2. L’indépendance pro-fessionnelle ainsi que 3. Le pharmacien propriétaire comme moteur économique & ses enjeux, j’espère que ces trois topos sauront générer plusieurs ré%exions et vous permettront d’en apprendre plus sur les enjeux entourant la pharmacie pour les années à venir.

Comme j’ai occupé la majeure par-tie de mon temps consacré au Capsule à rédiger ces «comprimés» de conférences, ce mot du président en sera un très court!

J’en pro"te néanmoins pour terminer sur des félicitations à l’ensemble des étu-diants en pharmacie. Nous avons une très belle année jusqu’à présent et malgré le stress et les e#orts consacrés aux études, je remarque un dynamisme formidable de votre part. La famille demeure la priorité numéro 1 et la nôtre, celle des étudiants en pharmacie, se porte bien. Continuez à y mettre votre grain de sel!

Michaël

Par Michaël Cardinal (III)

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ACTUALITÉS

8 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

FgeMélissa Doutre, secrétaire exécutiveImga\]f]m^ Tout se passe bien au CEL PharmD-QeP. Si tu es intéressé(e) à savoir ce dont on parle, je t’invite à consulter les procès-verbaux dans la section AÉPUM sur StudiUM.

FgeGuillaume Beaulieu-Pelletier, trésorierImga\]f]m^ Les états "nanciers et les impôts pour l’année 2014-2015 sont presque com-plétés. Les commandites et les cotisations étudiantes continuent à rentrer; les chèques ne rebondissent pas. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

FgeJean-François Cabot, vice-président aux a#aires externesImga\]f]m^ Un petit mot rapide pour vous faire part des nouvelles de la FAÉCUM. Évi-demment, le sujet de l’heure est l’UEQ. Lors de l’AG extraordinaire d’a&liation du 17 novembre, il n’y eut pas foule. En e#et, nous étions au maximum trente personnes (le quorum étant aux alentours de 70). Donc, il fut évidemment impossible de prendre posi-tion. Le congrès d’a&liation de la FAÉCUM est le 25 novembre. Au moment de lire ces lignes, le résultat sera probablement connu. Nous vous tiendrons au courant des déve-loppements. De plus, la FAÉCUM a reçu le mandat de faire une nouvelle recherche sur l’implication des femmes à l’Université de Montréal. La recherche était fortement criti-quée et la solution la plus envisageable pour le conseil central était de mandater l’exécutif à créer un processus d’appels d’o#res pour une chercheuse spécialisée dans le domaine. Cela fait le tour. Lâchez pas, il n’en reste pas beaucoup avant nowel.

FgeMichaël Cardinal, présidentImga\]f]m^

ᅙ Étiez-vous au Colloque sur l’avenir de la pharmacie? Si vous l’avez manqué, l’enregistrement sera bientôt disponible en ligne. Je vous invite à en faire une écoute attentive!

ᅙ Les cycles supérieurs ont voté les 12 et 13 novembre en faveur d’une scission. Les documents sont envoyés au ministère et nous sommes donc en attente d’approbation. Tout indique que, sous peu, l’AÉPUM (qui reste intacte) représentera les étudiants du Pharm.D., du QeP et du BSBP exclusivement. De notre côté, nous avons fait la revue des postes de notre exécutif et une mi-ni-réforme des activités de cohorte. Nous vous proposerons de nouveaux mécanismes en Assemblée Locale et un tout nouveau Conseil d’Administration en Assemblée Générale (avec BSBP);

ᅙ Les associations en santé se sont réunies! Le samedi 13 février aura lieu un colloque haut en couleur sur la santé numérique organisé en collaboration avec les membres du CÉPPUM. Res-tez à l’a#ût.

ᅙ Vous voulez connaître le parcours de pharmaciens inspi-rants? Faites une recherche Google «prix profession santé 2015».

ᅙ Ah et lisez la section congrès de l’AQPP! J’ai voulu partager avec vous le contenu de ces conférences extrêmement enrichis-santes qui ont traité de nombreux enjeux entourant la phar-macie. Que l’on désire être propriétaire ou non, être informé demeure la clé!

FgeJeanne Laverdière, vice-présidente aux a#aires professionnellesImga\]f]m^ Plusieurs conférences ont eu lieu dans les dernières semaines, on espère que vous avez apprécié! On est vraiment contents que vous participiez autant. Même si personne n’a envie d’entendre parler de la session d’hiver en ce moment, on est déjà en plani"cation pour en organiser d’autres. La Journée Carrière commence à prendre forme aussi!

FgeNicolas St-Onge, vice-président aux a#aires académiquesImga\]f]m^ Beaucoup de mouvement d’ici la "n de la session d’au-tomne! Allez lire ma chronique pour suivre tout ça :) !

QUoI DE nEUf à L’AÉPUM?

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ACTUALITÉSLe Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 9

FgePatrick Dupéré, vice-président aux a#aires corporativesImga \]f]m^ De mon côté, tout va très bien: je suis toujours en rédaction de nouveaux contrats et vous verrez bientôt de nouveaux partenaires apparaître dans nos évènements!

FgeAudrey Bouchard, vice-présidente aux a#aires socio-culturellesImga\]f]m^ Noël arrive, et au Pharm.D., ça ne veut pas dire aller acheter des cadeaux, mais bien terminer son examen à 16h00 le 23. Mais bon, soyons tout de même festifs et allons au Party de "n de session! Astuce: faites un échange de cadeaux avec un bon souper (plus ou moins arrosé) avant de venir au party, vous ne le regretterez pas :)Sur ce, sachez que votre délégation UdeM du COCEP 2016 sera tout en puissance pour vous représenter dans la capitale. #KeepCalmandWintheCOCEP

FgeCédric Lalonde, représentant au Conseil de FacultéImga \] f]m^ Nous sommes présentement en plein recrutement pour le comité du Pharm.D. supplémenté. Nous aimerions que ce comité se rencontre une première fois avant Noël a"n de pouvoir établir les grandes lignes de cette consultation et ainsi pou-voir y travailler le plus tôt possible après le retour de Noël. Nous aimerions faire ressor-tir autant les arguments pour et contre a"n d’avoir une vue la plus exhaustive possible de ce projet. N’hésitez pas à nous contacter pour pouvoir y participer!

FgeCamille Benoit et Jean-Félix Côté (JF), représentants à l’As-sociation Canadienne des Étudiants et Internes en Pharmacie (ACEIP/CAPSI)Imga\]f]m^ Salut à tous! Nous voulons vous remercier pour votre présence à la deuxième édition de M. Pharmacie. Ce fut une soirée riche en divertissement et en plaisir! Que dire de la prestation de Raphaël Dubeau qui nous a éblouis avec ses multiples talents, in-cluant un numéro de claquette et une séance de rigodon? Et quelle interprétation éloquente du monologue de Cyrano de Bergerac réalisée par Charles-Édouard! Nous avons ri aux éclats durant le «one-man show» de Nicolas et avons été surpris par le «rap» de Mirza. Le cœur des juges a "nalement penché pour Christopher qui nous a émus avec ses pas de danse. La compétition fut féroce et il a été di&cile pour nos juges de départager le gagnant de la soirée; il convient donc de féliciter nos cinq candidats puisqu’ils furent tous exceptionnels! En outre, l’évènement, qui a fait salle comble, a permis de récolter 637,80$ grâce aux généreux dons de la part des spectateurs. Ce montant ira à l’organisme choisi par Christopher Kelly, soit Action CommuniTerre. Bravo Chris! On te souhaite bonne chance à la compétition nationale de M. Phar-macie à Niagara Falls en janvier!

Fge Marie-Lou Deschamps, représentante de la Fédération internationale des Étudiants en Pharmacie (FIEP/IPSF)Imga\]f]m^ Je vous rappelle que la date d’ins-cription pour le congrès mondial d’IPSF au Zimbabwe en août prochain est le 11 janvier prochain à 5h00 AM! Si jamais vous n’avez pas pu assister à la conférence, mais que vous êtes intéressés à y participer, n’hésitez pas à venir me voir pour me poser des questions.

QUoI DE nEUf à L’AÉPUM?

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ACTUALITÉS

10 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

FgeLaurence Messier, représentante du comité hu-manitaireImga\]f]m^ Tout se passe bien du côté du comité hu-manitaire! Je vous invite à consulter vos courriels a"n de vous informer au sujet de la vente aux enchères qui aura lieu à la session d’hiver. La collecte de sang se déroulera o&ciellement le 26 JANVIER 2016. N’hé-sitez pas à visiter le site web d’Héma-Québec pour vé-ri"er si vous remplissez tous les critères pour pouvoir donner du sang. Je termine en vous faisant un petit rappel au sujet du Dé" têtes rasées (avril 2016). Les "lles aux cheveux longs, soyez prêtes car cette année nous ajoutons une nouveauté: les dons de cheveux!

Fge$eHuy Pham, représentant du comité sportifImga\]f]m^ Tout se passe bien du côté sportif de la pharmacie! Nous avons participé à presque toutes les interfacs possibles pour cette session! Par contre, avec les examens au cours des dernières semaines, nous avons eu une chute de participants lors des pharmas-ports! Je suis pas mal certain qu’on peut avoir plus de personnes que ça! Venez en grand nombre, ce n’est qu’une heure!

FgeLéa Sara, représentante du comité du journal étu-diantImga\]f]m^ L’équipe du Capsule a pu se remettre un peu du très gros numéro d’octobre, mais n’a tout de même pas chômé pour décembre. Pour ce numéro, si vous êtes un des trois chanceux à avoir un autocollant de Noël sur sa copie papier du Capsule, envoyez-nous un courriel pour réclamer votre cadeau. De plus, pour notre nou-veau concours d’avril, faites-nous part de vos bons coups, de situations que vous avez trouvé drôles ou étranges ou même de situations di&ciles ou stressantes dans vos stages ou milieux de travail en pharmacie. La meilleure anecdote remportera un prix en avril!

Fge Émilie Mégrourèche, représentante aux instances professionnellesImga\]f]m^ Je travaille activement à la représentation étu-diante dans les divers évènements en santé au Québec. Restez à l’a#ût pour les prochains évènements. Tirages, concours et plus encore à venir! N’hésitez surtout pas à m’écrire pour vos questions de tout ordre. Bonne "n de session à tous!

FgeZina Ali, représentante de classe de 1re annéeImga\]f]m^ Il ne reste plus de GA à remplir; merci à tous les bénévoles, je n’aurais pas pu y arriver sans vous! Il y a eu un petit bogue informatique où les membres de la cohorte en première année n’ont reçu aucun de mes mes-sages sur StudiUM, j’espère que le tout est réglé mainte-nant. Je suis toujours ouverte aux questions, aux com-mentaires ou aux suggestions. Il ne nous reste qu’un petit bout jusqu’à la "n de la session! Joyeuses fêtes à tous et à toutes! :D

FgeLaurie Hudon-Germain, représentante de classe de 2e annéeImga\]f]m^ La session tire à sa "n, on lâche pas! Je vous remercie de votre collaboration pour les GAs tout au long de la session. On se revoit en janvier et d’ici là, n’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions :) Joyeuses fêtes!

QUoI DE nEUf à L’AÉPUM?

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ACTUALITÉSLe Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 11

Fge Karina Savoie, représentante de classe de 4e annéeImga\]f]m^ Lâchez pas mes collègues de 4e année, la moitié de l’année de stage est passée! Certains d’entre vous auront même terminé les stages en communau-taire! Êtes-vous prêts à être pharmaciens? ;) N’oubliez pas de me faire signe et de remplir le Google Drive de vos commen-taires et expériences! Pro"tez du plus long congé des fêtes que vous aurez eu depuis le début du Pharm.D. pour vous relaxer et vous revigorer, vous le méritez!

FgeAndres Herrera, représentant de classe QePImga\]f]m^ 12 étudiants du QeP ont assisté au Colloque étudiant sur l’avenir de la pharmacie. Je suis très satisfait de cette participation et vous en remercie. D’ailleurs, nous avons bien pro"té du programme et de la qualité et pertinence des présentations.Le projet d’amélioration du programme réalisé par les étudiants de deuxième année du QeP avance et, grâce à votre participation, le pro-gramme pourra évoluer au pro"t de nos futurs collègues. Également, on a établi un important contact avec le représentant précédent, ce qui va nous permettre de continuer certaines activités.

FgekShaïna Leblanc, Belynda Amarouche et Annie-Kim Nguyen – café étudiantImga\]f]m^ Un gros merci à nos bénévoles dévoués du Pill Pub, le café étudiant a été ouvert un nombre d’heures record cette année! Aux étudiants, venez nous voir, notre délicieux café est encore à 50 sous :) Présentement nous travaillons sur l’o#re de produits plus variés au café (végé/végans) et sur des moyens de rendre le café le plus vert possible. Joyeuses fêtes à tous et toutes!

FgekMathieu Nobert, Michaël Cardinal et Charles-Édouard Morel – CÉPPUMImga\]f]m^ Un grand merci à tous ceux qui ont aidé avec le kiosque à la rencontre annuelle sur l’arthrite et avec le Colloque sur l’avenir de la pharmacie. Les deux événements ont été un grand succès. Prochains dé"s pour le CÉPPUM: colloque interdisciplinaire sur la santé numérique, production de la vidéo «Pourquoi la pharmacie?» et autres! Notre comité est jeune et nous regardons comment mieux intégrer des bénévoles dans les projets. Si vous avez le goût de participer ou d’aider, contactez-nous.

Fge Hugo Langlois, représentant de classe de 3e annéeImga \] f]m^ Olalà! que vous êtes donc tous beaux/belles et bons/bonnes de réus-sir cette session avec autant de courage (clin d’œil à mon côté têteux). Eh oui! Eh oui, moins de 5 semaines de cours et d’examens au moment d’écrire ces lignes. Cette session n’aura pas été facile pour tous, mais il n’en reste plus beaucoup, et ce n’est pas le temps de lâcher. Vos opinions se font entendre auprès de la direction du programme. Je fais de mon mieux pour que les demandes de tout un chacun soient entendues. Je n’ai pas vrai-ment d’autres nouvelles pour vous. Je vous tiens au courant au fur et à mesure des nouvelles par Facebook et StudiUM. Bonne chance à tous et à toutes pour les examens "naux. Si vous êtes découragés, regardez vous dans le miroir et dites vous que vous êtes des merveilles de la nature! ;) (citation de mon prof de biochimie).

QUoI DE nEUf à L’AÉPUM?

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ACTUALITÉS

12 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

AFFAIRES ACADÉMIQUESPar Nicolas St-Onge (II)

Comme promis précédemment dans le Capsule, je voulais prendre un moment pour vous infor-mer de ce qui se déroule présentement au ni-

veau académique au Pharm.D. Plusieurs projets sont en cours pour 2015-2016, et je voulais profiter de cette tribune pour vous lancer l’invitation à participer avec d’autres étudiants et moi à la réalisation de ceux-ci. Tout d’abord, vous êtes plusieurs à poser la question à savoir si le cours vert sera bel et bien retiré du pro-gramme pour les étudiants de deuxième année. En effet, je travaille activement avec les autres représen-tants de l’AÉPUM ainsi que la faculté afin d’avoir le cours vert, dans la formule actuelle, en première année seulement. Il est clair que rien n’est officiel pour l’ins-tant, mais plusieurs membres de la faculté semblent ouverts à l’idée ainsi qu’à collaborer à ce projet. Ce qui est envisagé présentement est une redistribution des crédits du cours vert de 2e année en première, donc le cours vert aurait plus de crédits, ainsi qu’un demi-crédit supplémentaire en 2e année et en 3e. Cela veut dire que ce serait plus une redistribution des crédits des cours plutôt qu’un ajout de cours, sauf pour le cours vert de première qui serait bien évidemment restruc-turé. Vous serez bien entendu informés de la suite des choses. De plus, deux projets pour la session d’hiver me tiennent particulièrement à cœur. Premièrement, je voudrais recruter des étudiants qui voudraient aider

à la rédaction d’un Guide de survie au Pharm.D., qui servirait à mieux orienter les nouveaux étudiants fraî-chement admis dans le programme. Il servira à expli-quer comment fonctionne le Pharm.D.: les examens sur SofTest, le Pill Pub, quels manuels sont vraiment essentiels, etc. Si vous êtes intéressés à faire partie de l’équipe, faites-moi signe! Deuxièmement, cela fait quelque temps déjà qu’on parle de mettre le Pharm.D. sur 5 ans. Est-ce que c’est optimal? C’est la question à laquelle nous répondrons dans un comité qui se ren-contrera quelques fois à la session d’hiver 2016. L’AÉ-PUM a décidé de créer un comité, que Cédric Lalonde et moi-même chapeautons, qui aura comme mandat la rédaction d’un mémoire ainsi que d’une conclusion sur ledit projet, qui sera ensuite déposé devant la faculté. Peu importe votre opinion sur le sujet, nous aimerions vraiment avoir le plus de participants possible, étant donné qu’il s’agit d’un enjeu important et de grande envergure et que cela demande une restructuration du programme et des cours. Le comité se penchera là-dessus lors de la rédaction du mémoire afin de se questionner sur le matériel et la matière des cours que nous recevons dans l’optique de former les meilleurs pharmaciens possible! En terminant, je tenais à rappe-ler aux étudiants de première année que les séances de tutorat seront de retour en force à l’hiver. '

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DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 13

COLLOQUES

CONGRÈS AQPP Par Michaël Cardinal (III)

Que vous l’ayez vue à l’émission Dans l’œil du dragon, ou la connaissiez de par son service

«Danièle Henkel à emporter» disponible en pharmacie communautaire, vous aurez certainement reconnu en Danièle Henkel une femme d’a#aires accomplie. Son par-cours tout spécial fait d’elle la candidate idéale à titre de conférencière d’ouver-ture ayant pour thème «Tirer pro"t d’une crise».

Parce que dès le début de sa confé-rence, nous comprenons que Mme Henkel a vécu son lot de crises! Née d’une mère juive et d’un père allemand dans un pays majoritairement musulman où elle a grandi dans la religion catholique, elle a d’abord connu le luxe de la bour-geoisie. Après un triste incident, madame Henkel s’est retrouvée dans un 4 et demi avec sa mère, monoparentale. Immigrée au Canada par la suite pour fuir la mon-tée de l’intégrisme avec ses quatre enfants, Danièle Henkel ne se gêne pas pour dire «qu’elle avait toutes les raisons pour s’api-toyer sur son sort» en faisant référence à son parcours di&cile. Pourtant, à chaque occasion, elle se relevait, retroussait ses manches et "xait son objectif de vie prin-cipal: celui de vivre plutôt que de survivre.

C’est alors qu’elle enchaîna avec quelques citations qui, selon moi, valent la peine d’être retenues:

1. «Si vous avez décidé de suivre

une voie, vous avez fait un choix. Il

ne faut jamais oublier les raisons qui

vous ont tournés vers ce choix.»

Laissez-moi vous faire un clin d’œil à la vidéo CÉPPUM qui sera produite pro-chainement. Pourquoi avez-vous décidé d’entrer en pharmacie? «Accessibilité», «contact privilégié avec le patient», «faire la di#érence». Un objectif de vie peut vite être oublié au "l de la routine. Par contre, Mme Henkel a&rme que c’est en connaissant bien notre objectif de départ que nous pouvons mieux y retourner. Dans un contexte de crise, il est facile de se replier sur soi-même. C’est alors qu’il faut se demander: sommes-nous toujours "ers de nous-mêmes? Avons-nous accom-pli ce que nous voulions? Si la réponse est non, ce sera à nous de trouver les façons de redevenir "ers.

2. «Devons-nous faire face à un pro-

ISuTLV\MHJLn\UKtÄ&®Déjà, dans la deuxième option, c’est le mode solution qui embarque, plutôt que le mode «survie». Parce qu’une crise, c’est aussi l’ouverture vers un monde d’oppor-tunités. Et ce message a été répété maintes et maintes fois lors du Colloque sur l’ave-nir de la pharmacie. Le modèle de rému-nération des pharmaciens est à revoir. C’est dans la gestion du changement que les pharmaciens trouveront un avenir, une nouvelle direction. Bien que la profes-

sion se trouve déstabilisée par les coupes imposées par le ministre de la Santé, voilà une occasion de se poser des questions, de regarder autour de soi, d’être plus curieux. Une occasion de démontrer une volonté de changer. D’ailleurs, Mme Henkel poursuivit en posant la question suivante au public:

«Qui aime voir le monde changer? Contempler ses innovations?»

Bien entendu, une majorité de per-sonnes leva la main. Puis, elle demanda:

«Qui veut changer?»

Les mains furent plus hésitantes.

Le message ici devient particulière-ment important lorsqu’elle renchérit sur deux attitudes importantes à ne pas adop-ter en période de crise: la déresponsabilisa-tion et la peur de l’échec.

«Maudit gouvernement, c’est de leur faute». Mme Henkel prétend que lorsqu’on se déresponsabilise, on s’a#ai-blit. «On passe le pouvoir dans les mains de quelqu’un d’autre». Plutôt, elle encou-rage les pharmaciens à adopter le discours

[...] lorsqu’on se déres-ponsabilise, on s’a!aiblit. «On passe le pouvoir dans les mains de quelqu’un d’autre».

Résumé et impressions personnelles de la conférence d’ouverture de Danièle Henkel, entrepreneure, intitulée 6KTGTRTQƂVFoWPGETKUG

1. Générer le changement

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Le Capsule, volume 39, no. 3COLLOQUES

suivant: «Le pouvoir est le mien, il me suf-"t d’y croire». Vient ensuite la peur. Celle de ne pas plaire aux autres, celle de ne pas réussir. «C’est cette peur de l’échec qui, dans une société où ses règlements l’entre-tiennent, nous force à ne pas suivre notre intuition».

De très belles paroles, mais dans le concret? Pas facile, mais ce sera à nous de répondre à ces questions. Comment pou-vons-nous arriver à convaincre les parties prenantes d’accorder la pleine valeur à nos services? Que pouvons-nous faire de di#érent pour moins dépendre de tiers (gouvernement, industrie, etc.)? Je vous lance ces questions, puisqu’en tant que prochaine génération de pharmaciens, nous aurons à participer à ce débat, et je termine sur une dernière citation, que j’ai trouvée particulièrement inspirante pour

les étudiants dans la salle:

«Le changement, c’est multi-généra-tionnel. Le leadership: c’est savoir bien s’entourer et savoir écouter les idées des gens qui nous entourent. Cela peut être l’idée d’un de vos assistants techniques, ou bien d’un nouveau stagiaire en pharmacie qui vient de débuter».

Lors de vos prochains stages, n’hésitez pas à concrétiser ces belles paroles. Faites part de vos idées!

Autre passage intéressant de la

conférence de Danièle Henkel:

Mme Henkel demande:

«Qu’ont en commun Facebook, Alibaba et Airbnb?»

Facebook: plus grand média social et plateforme de communication. Pourtant,

Facebook ne produit aucun contenu.

Alibaba: plus grand détaillant au monde. Pourtant, Alibaba n’a aucun in-ventaire.

Airbnb: plus grand service d’hôtellerie au monde. Pourtant, Airbnb n’a aucun hôtel.

Tous ont révolutionné le monde et tous sont les plus grands de leurs domaines res-pectifs (communication, marchandisage, hôtellerie). Pourtant, tous n’ont aucun inventaire, aucun point de service. Le message clé qu’elle désire transmettre: le monde évolue drôlement rapidement. Les gens sont a#amés par le changement, la nouveauté, l’innovation. Et puis, en phar-macie? Quelles sont les innovations que nous aurons à proposer à nos patients? '

V ous connaissez les critères a"n qu’il soit nécessaire qu’une pro-fession soit régie par un Ordre?

Non? Et bien, les voici:

Il faut qu’un champ de pratique ait:

1. Un degré d’autonomie dans ses tâches;

2. Un niveau de connaissances impor-tant qui fait en sorte qu’il serait di&cile pour un non professionnel de porter un jugement sur une situation;

3. Une relation personnelle avec un tiers (patient, dans notre cas);

4. Une vulnérabilité du tiers envers un professionnel;

5. La possibilité qu’il y ait préjudice pour le tiers (patient);

6. Le caractère con"dentiel des don-nées détenues par le professionnel.

Facile, ainsi, de comprendre pourquoi l’Ordre des pharmaciens du Québec joue un rôle clé dans la protection du public. Plus particulièrement, dans cette confé-rence, Manon Lambert relate l’impor-tance de l’indépendance professionnelle.

D’abord, commençons par le com-mencement. Mais, pourquoi sommes-nous, au Québec, la seule province en Amérique du Nord accordant le droit de propriété exclusif des pharmacies? Pourquoi ce monopole et cette con"ance?

Mme Lambert nous présente la po-sition de l’Ordre des pharmaciens du Québec, qui juge que ce droit est positif pour le patient et se base essentiellement sur des conclusions établies sur un juge-ment de la Cour de justice de l’Union européenne rendu sur la question du droit de propriété en Europe: «la Cour souligne le caractère très particulier des médicaments, les e#ets thérapeutiques de ceux-ci les distinguant substantielle-ment des autres marchandises». Selon ce même jugement, «une surconsommation ou une utilisation incorrecte de médica-ments entraîne, en outre, un gaspillage de ressources "nancières. [...] À la di#érence des pharmaciens, les non-pharmaciens

2. Les enjeux entourant l’indépendance professionnelle

Résumé et impressions personnelles de l’atelier donné par Manon Lam-bert, directrice générale et secrétaire de l’Ordre des pharmaciens, inti-tulé 3WGNNGUUQPVNGUTÄINGUTÅIKUUCPVNGUGPVGPVGUEQOOGTEKCNGU!

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Le Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 15

COLLOQUES

n’ont pas, par dé!nition, une forma-tion, une expérience et une responsa-bilité équivalentes à celles des pharma-ciens. Dans ces conditions, il convient de constater qu’ils ne présentent pas les mêmes garanties que celles fournies par les pharmaciens.» Le jugement continue en spéci"ant, «Il ne saurait être nié qu’un pharmacien poursuit, à l’instar d’autres personnes, l’objectif de la recherche de béné"ces. Cependant, en tant que phar-macien de profession, il est censé exploiter la pharmacie non pas dans un objectif pu-rement économique, mais également dans une optique professionnelle.»

Facile maintenant de comprendre pourquoi l’indépendance professionnelle reliée au droit de propriété est de mise, non seulement pour le respect et le bien de nos patients, mais également pour le futur de notre profession. Si, aux yeux de la population et du gouvernement, les pharmaciens font le choix de servir leurs propres intérêts avant ceux du patient, de quelle façon pourrons-nous justi"er ce monopole qui nous est accordé?

Ainsi, le grand message que je retiens de cette conférence et que je désire vous transmettre en est un qui, selon moi, de-vrait habiter chacun d’entre nous lorsque nous exercerons notre pratique, que l’on désire être propriétaire ou non:

Il ne faut pas tomber dans le piège de prioriser l’acquisition de valeur à court terme au détriment de conserver ses ac-quis à long terme. De quossé?

Déplafonnement d’allocations pro-fessionnelles, programme de conformité,

avantages versés aux médecins, avantages versés aux résidences privées...

... Toutes de merveilleuses façons d’acquérir du capital à court terme... et... toutes d’excellentes façons de perdre la con"ance du public, des décideurs et ulti-mement du droit de propriété.

Et qu’en est-il du lien entre franchiseurs-franchisés? Les obligations face à leurs tiers sont-elles rendues trop importantes dans le contexte compétitif de la pharmacie actuelle? Où est la limite dans le "nance-ment des actifs de la pharmacie menant à des «balises» entourant l’exploitation de sa pharmacie à titre de propriétaire? Est-ce qu’on parle maintenant plutôt de contraintes?

J’imagine que la réponse à ces ques-tions se trouve en chacun d’entre nous et fait " de la tolérance que nous avons en lien avec cet enjeu. Mais, une chose est certaine, une ré%exion s’impose. Encore une fois, je vous laisse sur ce questionne-ment, a"n de vous laisser y trouver votre propre réponse, puisque ce sera à nous, en tant que future génération de pharma-ciens, de se tenir les coudes ensemble et

d’y répondre. Je termine par une petite citation de la table ronde du Colloque étudiant sur l’avenir de la pharmacie du 4 novembre dernier:

«Conseil: avant de signer quoi que ce soit, prenez une grande respiration, pre-nez le document, lisez-le, faites-le analyser par une ressource externe au groupement [avec lequel] vous allez signer. [...] Posez des questions, [ne] prenez pas tout pour du “cash”.»

– Jean $i#ault, président de l’AQPP

Autre passage intéressant de la

conférence de Manon Lambert

Vous vous questionnez à savoir si votre action est éthique, dans les normes? Mme Lambert nous propose de faire passer à notre choix les tests suivants:

1. Test de la transparence: si mon choix était communiqué publiquement, serais-je à l’aise de le défendre?

2. Test de l’exemplarité: mon choix peut-il servir d’exemple pour d’autres domaines?

3. Test de la réciprocité: si c’était moi qui subissais les conséquences de mon choix, est-ce que je trouverais ça correct?

Un outil qui aide certainement lors de ré%exions. '

Il ne faut pas tomber dans le piège de prioriser l’acquisition de valeur à court terme au détriment de conserver ses acquis à long terme.

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Le Capsule, volume 39, no. 3COLLOQUES

L’environnement économique de la pharmacie en 2015, le phar-macien-entrepreneur et créateur

d’emploi, les dé"s entourant la pharmacie, ça vous dit quelque chose?

Avant de répondre à ces questions plus spéci"quement, Jean Bourcier, direc-teur général de l’AQPP, nous présente un peu plus qu’est-ce que l’Association qué-bécoise des pharmaciens propriétaires. Fondée en 1970, l’AQPP est un syndicat professionnel constitué en vertu de la Loi sur les syndicats.

Sa mission? La défense et le dévelop-pement des intérêts économiques, sociaux et professionnels de ses membres. C’est entre autres elle qui négocie les ententes entre les pharmaciens propriétaires et le Ministère de la Santé et des Services so-ciaux (MSSS). Elle a donc également un rôle de représentation de la profession (plus particulièrement des pharmaciens propriétaires) auprès des paliers du gou-vernement et du grand public.

Et, Michaël, combien y a-t-il de phar-maciens propriétaires? L’AQPP représente 2033 pharmaciens et pharmaciennes dans 1868 pharmacies au Québec. La propor-tion féminine: 48,5% comparativement à 38% en 2004!

L’âge médian est à 44 ans et la moyenne

d’âge a nettement diminué durant les der-nières années. C’est donc un signe que la profession se rajeunit et s’équilibre entre les hommes et les femmes! Autre fait à noter: il y a aujourd’hui en moyenne 1,8 pharmacien propriétaire par pharmacie, comparativement à 0,9/pharmacie (fouil-lez-moi comment c’est 0,9 et non 1) à l’an 2000.

Vous êtes intéressés à devenir proprié-taire?

Sachez que vous allez travailler en moyenne 51 heures par semaine. Une quarantaine d’heures seront destinées à servir et conseiller les patients au labora-toire alors que vous occuperez une dizaine d’heures à faire la gestion de l’o&cine.

Et la pharmacie communautaire au Québec, un moteur économique impor-tant?

Avec en moyenne 22 employés par pharmacie, c’est plus de 41 000 em-ployés qui y travaillent au Québec (c’est plus qu’Hydro-Québec, la SAQ et Loto-Québec combinés!!!). La masse salariale d’une pharmacie est de plus ou moins 700 000$ pour un total de 1,3 milliard par année pour l’ensemble. Ces employés versent donc plus de 500 millions d’im-pôts annuellement au gouvernement.

Et allez-vous prendre un grand risque "nancier? Selon les don-nées présentées, «13% des o&cines ne sont pas pro"-tables et 12% sont à faibles pro"ts» avant les coupures dans les honoraires. Ceci représentait un argument

important lors des négociations avec le ministre de la Santé, qui ont d’ailleurs mené à une mesure d’atténuation, tel le déplafonnement des allocations profes-sionnelles. Nous y reviendrons.

La partie commerciale en pharma-cie, est-ce payant? Apparemment, plus maintenant. Avec l’arrivée de grands compétiteurs et la vente de produits de santé-beauté par plus de 80 commerçants di#érents, la proportion des revenus reliés au commerce a chuté de 42% en 2003 à 18% en 2015. C’est donc l’o&cine qui gé-nère actuellement 82% des revenus d’une pharmacie.

Le projet de Loi 28 dans tout ça?

Projet de loi omnibus déposé "n novembre 2014 concernant plusieurs domaines (même les tenanciers de bar) et dictant des objectifs pour l’atteinte de l’équilibre budgétaire. Concernant les pharmacies se trouvaient sur la table au début des négociations:

ᅙ Coupures d’honoraires de 177 mil-lions $ par année sur 5 ans;

Majoritairement sur les honoraires des piluliers;

Également sur les médicaments à faible suivi thérapeutique;

Diminution d’honoraires pour la dispensation de médicaments pour une durée inférieure à 7 jours;

ᅙ Rémunération de 3 des 7 actes de la Loi 41 et couverture des autres services à 0$ (impossibilité de charger aux assu-reurs privés ou aux patients directement puisque service couvert, mais à 0$);

Résumé et impressions personnelles de l’atelier donné par Jean Bourcier, vice-président et directeur général de l’AQPP intitulé .GUITCPFUGPLGWZFGURJCTOCEKGPURTQRTKÅVCKTGU

3. Être pharmacien propriétaire en 2015 et les enjeux de la pharmacie

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Le Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 17

COLLOQUES

ᅙ Donne les pouvoirs au ministre de si-gner des ententes secrètes avec l’industrie pharmaceutique quant à l’inscription de médicaments au formulaire de la RAMQ;

ᅙ Donne les pouvoirs au ministre de "xer la rémunération des pharmaciens en cas de mésentente.

Les groupes ciblés par ces mesures ont évidemment vivement réagi. Pour un ar-gumentaire complet entourant la négocia-tion, simplement m’envoyer un courriel et je vous fournirai la présentation complète de l’AQPP. Suite aux négociations, voici les détails de l’entente signée:

ᅙ 133 millions $ par année sur 3 ans (399 millions $);

ᅙ 4 des 7 actes de la Loi 41 couverts aux tarifs connus (voir entente pour plus de détails, exemple: quels services, montants, acte de la prolongation = enveloppe fer-mée [montant maximal pour l’ensemble des pharmacies]);

ᅙ Mesure d’atténuation intégrée: dépla-fonnement des allocations professionnelles sur la durée de l’entente, qui demeurent réglementées comme auparavant:

transparence du processus par le maintien de registres;

doivent être investies dans le main-tien ou l’amélioration des services phar-

maceutiques en pharmacie;

sont sujettes à véri"cation de la RAMQ;

Et, fait intéressant, la mise en place de cinq comités:

1. Comité de révision du modèle de ré-munération des pharmaciens (qui date de 1972!!!);

2. Comité de protocole relatif au service de pilulier et suivi de ce service (sa place, ses règlements, qui et quand les patients sont admissibles, etc.);

3. Comité de surveillance et de gestion des mécanismes implantés a"n de géné-rer les économies visées (s’assurer que les ponctions égalisent 133 millions à la "n de l’année, suivi de l’enveloppe fermée, etc.);

4. Comité concernant le service d’éva-luation aux "ns de prolonger une ordon-nance et sa prolongation (comité d’évalua-tion de l’e!ectiveness);

5. Comité de révision et mise à jour de la politique du médicament (gros point!).

Et maintenant, quels sont les enjeux?

ᅙ Droit de propriété et indépendance professionnelle:

En diminuant la capacité économique du pharmacien, sera-t-il toujours en me-sure de respecter son droit d’utiliser, de jouir, de disposer et de transformer son bien de la manière la plus absolue? Ou sera-t-il dorénavant de plus en plus in%uencé par des tiers? Comment arriver à assurer l’usus, le fructus, et l’abusus, concepts à la base du droit de propriété?

ᅙ Médicaments de spécialité:

Savez-vous qu’un petit 1,5% des or-donnances est responsable de 25% des dé-penses en médicaments? Principalement par l’arrivée des biologiques ou des trai-tements dispendieux à volume restreint (pathologies mineures). Il est moralement souhaitable que le gouvernement donne accès à ces thérapies. Le contrôle des coûts sera ensuite certainement un enjeu impor-tant.

ᅙ Nouveaux actes à envisager:

Vaccination, revue de la médication, initiation et prescription des thérapies, ajout de conditions mineures, de condi-tions ne nécessitant pas un diagnostic. L’an dernier, la colonne du Québec sur l’image suivante se comparait au Nunavut:

L’âge médian est à 44 ans et la moyenne d’âge a nettement diminué durant les dernières années. C’est donc un signe que la pro-fession se rajeunit et s’équi-libre entre les hommes et les femmes [...]

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Le Capsule, volume 39, no. 3COLLOQUES

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ᅙ Révision du modèle de rémunération:

Dois-je vraiment en parler?

Je vous laisse sur ces questions encore une fois, ayant pour but de susciter votre intérêt et d’instiguer une ré-%exion pour l’avenir puisque ce sera encore une fois à nous, futurs pharmaciens, de répondre à ces enjeux. '

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DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 19

COLLOQUES

Congrès de la Société québécoise de gériatrie

Par Kevin Tang (II)

Un étudiant en deuxième année de pharmacie à un colloque sur la gériatrie, qu’est-ce que ça donne? Voilà ce qu’on m’a demandé de décrire

lorsque j’ai été tiré pour participer au 28e Congrès scientifique annuel de la Société québécoise de géria-trie qui avait lieu le 12 et 13 novembre à l’hôtel Delta Montréal. N’ayant pas un si grand bagage de connais-sances, c’était une bonne occasion pour s’initier, par exemple, à des sujets comme l’ostéoporose et la mala-die d’Alzheimer. Je pense notamment au débat relatif au Coumadin et aux nouveaux anticoagulants oraux (Xarelto, Pradaxa, Eliquis) qui permettait de voir les avantages et inconvénients de chaque côté. De plus, il était intéressant de voir les avis partagés au sein des médecins. Soulignons la présence de pharmaciens et pharmaciennes dans l’audience qui ont apporté une perspective différente aux divers sujets. Je mentionne

la présence de Mme Louise Mallet, professeure titu-laire de clinique à la faculté, qui a parlé de cascades médicamenteuses et de l’importance du pharmacien dans la prodigation des soins. Coup de cœur de l’évè-nement: discuter avec des médecins de différents milieux à propos de sujets comme la nouvelle loi sur l’aide médicale à mourir qui entre en vigueur bientôt et la place importante du pharmacien dans l’équipe de soins. Bref, une expérience enrichissante qui permet à la fois de découvrir ou d’approfondir des connais-sances et d’avoir un regard différent en nous sortant de notre bassin habituel.

Je remercie spécialement Émilie Mégrourèche, repré-sentante aux instances professionnelles, et l’AÉPUM, qui donnent la chance à des étudiants de participer gratuitement à des congrès similaires. '

(«Wow! Moi aussi, je suis Dr!» Hahaha)

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20 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3COLLOQUES

Colloque sur dYn]faj de la pharmacie Par Valérie St-Louis (I)

Le 4 novembre dernier avait lieu le Colloque sur l’avenir de la phar-macie réunissant pour la première

fois lors d’un évènement étudiant toutes les associations importantes en pharmacie, soit l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ), l’Association québécoise des phar-maciens propriétaires (AQPP), l’Associa-tion des pharmaciens d’établissement de santé (APES) et l’Association profession-nelle des pharmaciens salariés du Québec (APPSQ), ainsi que des conférenciers de di#érents milieux. Pour ceux et celles qui n’ont pu y assister, voici un résumé de la soirée et des visions des conférenciers sur le présent et le futur de la loi 41.

<UJVSSVX\LJVTTLU[sHZLWHZZL&Peut-être que certains d’entre vous se sont posé la question comme moi au départ (surtout les 1res) et qu’elle est restée sans réponse puisque vous n’êtes pas venus. Pour vous démysti"er le tout, la soirée du colloque s’est déroulée dans notre pavillon au S1-151 où Bertrand Bolduc a ouvert le bal avec un discours sur les enjeux actuels et futurs en pharmacie, pour ensuite faire place aux di#érents conférenciers que les organisateurs avaient classés en volet com-munautaire et hospitalier. Le souper était fourni, donnant ainsi une petite pause avant les autres conférences et la table ronde, un moment d’échange très intéres-sant où les dirigeants des di#érentes asso-ciations avaient parfois 30 secondes à une minute pour se prononcer sur des sujets de l’heure. La "n de la soirée s’est voulue «réseautage», soit une bonne occasion de se faire des contacts dans le milieu, de pousser les discussions plus loin avec les invités, le tout dans une ambiance décon-

tractée. Bref, un colloque, c’est un bon moment pour échanger non seulement entre nous, mais aussi avec les personnes in%uentes de notre milieu pour savoir où s’en va notre profession, mais surtout, où est-ce que nous voulons la mener tous ensemble!

Impact de la loi 41 au niveau com-

munautaire

Bien qu’attendue depuis longtemps, la loi 41, qui est entrée en vigueur le 20 juin dernier, n’est pas arrivée sans dé"s et conséquences sur le travail des pharma-ciens. Depuis son instauration, qu’en est-il réellement de la situation en milieu com-munautaire? Deux pharmaciens invités sont venus parler de leur expérience et de leur vision de la loi 41. Pour Pierre-Marc Gervais, propriétaire d’une pharmacie Centre Santé et Judith Choquette, pro-priétaire d’un Proxim, la loi 41 a représen-té plusieurs barrières à surmonter: les pa-tients, le "nancement, le temps... Comme l’a dit madame Choquette, «pour qu’une pharmacie soit en bonne santé profes-sionnelle, elle doit d’abord être en bonne santé "nancière». Alors, comment o#rir les nouveaux services dans le contexte où le mode de rémunération ne semble plus approprié et les pharmacies coupent des heures pour survivre? «Misez sur les forces, sur la proximité avec la clientèle, l’avenir est au service en pharmacie!» selon M. Gervais. En e#et, le patient doit être au centre des priorités pour que ça marche et que de la valeur soit accordée au pharma-cien. Pour Mme Choquette, cette priorité a passé par une révision du mode de tra-vail de son équipe: il faut fonctionner sur rendez-vous pour certains actes, garantir

du temps au patient. De plus, tous deux s’entendaient pour dire qu’il faut savoir gérer les attentes des patients envers les nouveaux actes en prenant le temps de leur expliquer les critères, les frais reliés, mais surtout en leur démontrant la valeur de ces actes. Au "nal, l’engagement et la formation de toute l’équipe sont d’autant plus nécessaires dans ce contexte, car «faut y croire pour que les gens embarquent et acceptent de payer pour les services!», comme a dit M. Gervais.

Impact de la loi 41 au niveau des éta-

blissements de santé

Madame Nathalie Marceau, pharma-cienne à la Cité-de-la-Santé à Laval et conseillère professionnelle à l’APES, ainsi que monsieur Martin Franco, adjoint au chef du département de pharmacie à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, étaient les pharmaciens invités pour le volet éta-blissement de l’application de la nouvelle loi. En e#et, bien que ses retombées soient majoritairement applicables au niveau communautaire, les pharmaciens d’éta-blissements de santé ont aussi vu leur rôle se redé"nir avec ces changements. Pour Mme Marceau, le grand changement s’est surtout e#ectué au niveau de l’autonomie professionnelle: «la loi 41 permet d’ajuster et d’initier par soi-même, elle permet de

«Misez sur les forces, sur la proximité avec la clientèle, l’avenir est au service en pharmacie!» se-lon M. Gervais.

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DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 21

COLLOQUES

ne pas avoir à gérer des ordonnances col-lectives pour encadrer sa pratique». Ainsi, la loi 41 invite les pharmaciens d’établisse-ments à surmonter leurs barrières, prendre leurs responsabilités, documenter les actes et ne pas avoir peur de le faire selon M. Franco. L’avenir pour ces derniers réside aussi dans la collaboration entre les phar-maciens: «Il faut arrêter de penser que le DSQ et le BCM sont le lien entre un pharmacien d’établissement et un phar-macien d’o&cine». Quant au sujet de la réforme du système de santé, M. Franco a été clair: «Il faut la voir comme une op-portunité d’aller chercher plus de pouvoir; un non est une invitation à l’innovation, une invitation à redé"nir le modèle de pratique.»

La table ronde en bref

Voici quelques-uns des thèmes proposés et des réponses entendues.

Les participants:

ᅙ Lyne Lalonde, doyenne de la faculté

ᅙ Jean $ifault, président de l’AQPP

ᅙ Bertrand Bolduc, président de l’OPQ

ᅙ Christophe Augé, président de l’AP-PSQ

ᅙ Linda Vaillant, directrice générale de l’APES

L’avenir de la pharmacie selon...La doyenne: Il va falloir attendre encore quelques années avant que les actes soient implantés dans toutes les pharmacies.

L’AQPP: Il faut maximiser les activités qu’on a présentement! La vaccination s’en vient en priorité, la revue de médicaments aussi.

L’OPQ: Tout le monde devrait avoir un pharmacien responsable, comme un phar-macien de famille. Les gens iraient tou-jours à la même place.

L’APPSQ: La vaccination, c’est de l’avenir proche! Il faudrait aussi arrêter de véri"er contenant-contenu pour se concentrer sur les soins pharmaceutiques.

L’APES: Travailler entre pharmaciens, ensemble! Avoir un système bien orga-nisé, bien hiérarchisé. La priorité pour les patients, c’est qu’on se parle!

Comment évaluer l’e!cience des ser-vices et soins rendus selon...L’OPQ et AQPP: Il faut prouver au gou-vernement que les nouvelles activités sont appliquées et qu’elles aident le système. Il faut faire de l’éducation au niveau des décideurs, des politiciens, aller chercher le feedback de la population et des profes-sionnels pour montrer que les nouveaux actes ont un impact! Il faut vendre nos services aux décideurs.

La recherche en milieu hospitalier selon...L’APES: Le gros dé", c’est le problème de documentation en établissement! Quand les gestionnaires évaluent les dossiers et ne voient pas les noms des gens qui ont parti-cipé ou ne voient pas de notes, ils coupent des postes parce qu’ils ne voient pas l’im-pact! Et d’un établissement à l’autre, la documentation n’est pas faite de la même façon!

Le modèle de rémunération selon...L’AQPP: Le modèle actuel est inadapté pour la pratique actuelle. Il y a présente-ment un exercice sur 3 ans à l’interne et au MSSS qui regarde les nouvelles pratiques,

ici et ailleurs dans le monde, qui compare avec les besoins d’ici et qui regarde où va le système de santé. On va ensuite consulter les étudiants, les pharmaciens d’hôpitaux, les pharmaciens salariés pour que ce soit l’opinion de tous.

L’APPSQ: Il faut changer le modèle, c’est certain. Il faut arrêter de penser qu’on va récupérer l’argent sur la distribution de médicaments. Est-ce qu’un pourcentage sur les actes serait une bonne chose? Il faut voir, si je suis salarié, je suis payé à l’heure, pas pour faire plus d’actes au détriment d’autres pour avoir un meilleur salaire.

L’enjeu du déplafonnement des alloca-tions selon...L’AQPP: C’est une entente de transition pour redé"nir le modèle de rémunération. C’est pour apporter de la transparence que tout le monde sait comment fonctionne l’économie de la pharmacie.

L’APPSQ: C’est pour être transparent au niveau du gouvernement, pour qu’il reconnaisse la valeur des actes et les paie à leur juste valeur au lieu de récompenser par d’autres façons.

L’OPQ: C’est une entente de transition! C’est un con%it d’intérêts institution-nalisé. Comment expliquer aux patients qu’on change de marque générique parce qu’il y a un déplafonnement? Ils vont perdre con"ance en nous parce qu’ils vont nous dire qu’on est gérés par les compa-gnies pharmaceutiques.

Félicitations à tous les organisateurs de l’AÉPUM pour cette belle soirée! '

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ACTUALITÉS

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Entrevue avec Régis Vaillancourt

Par Dania Sakr, Léa Sara, Elicia Sarkis, Maricia Sarkis et Karima Zerrouki (III)

Régis Vaillancourt est présentement le Directeur de la pharmacie au

Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario et président de

Pharmaciens sans frontières Canada. Il a, entre autres, déjà travaillé à

l’Ordre des pharmaciens du Québec et à celui de l’Ontario, occupé la vice-

présidence de la Fédération internationale pharmaceutique, contribué à de

nombreuses publications et été pharmacien militaire. Son engagement

envers la profession a été souligné par plusieurs distinctions, dont tout

dernièrement le Distinguished Service Award de la Fédération internatio-

nale pharmaceutique. Pharmacien au parcours impressionnant, nous le

remercions de nous avoir accordé quelques minutes de son temps pour

une première entrevue par Skype pour l’équipe actuelle du Capsule!

8\LSLZ[]V[YLWHYJV\YZ&J’ai complété mon baccalauréat en phar-macie à l’Université Laval en 1983. J’avais joint l’armée en 1980 comme étudiant et j’y ai travaillé comme pharmacien mili-taire jusqu’en 2005. Entretemps, j’ai fait ma résidence en pharmacie hospitalière au centre médical de défense nationale et mon doctorat en pharmacie à l’Université de Toronto, duquel j’ai gradué en 1994. Puis, en 2005, j’ai quitté le militaire pour devenir directeur en pharmacie au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Onta-rio.

Côté professionnel, j’ai travaillé 3 ans comme pharmacien dans une base mili-taire à Valcartier, pas loin de Québec. Par la suite, j’ai fait ma résidence d’un an à Ottawa, où j’ai ensuite été pharmacien clinicien à l’hôpital militaire pendant quelques années. Puis, j’ai eu une promo-tion de major en Colombie-Britannique. J’ai été, pendant 2 ans, responsable d’un dépôt médical sur la Côte Ouest du Canada, à Chilliwack. Ensuite, je suis revenu à Toronto pour faire mon docto-rat en pharmacie. J’ai été, à ce moment-là, muté à Ottawa comme pharmacien senior

durant les 2 dernières années de ma car-rière militaire.

À quoi ressemble une équipe de soins

KHUZSLTPSPL\TPSP[HPYL&Tu as ta pharmacie communautaire dans une clinique médicale où tout le monde prend une pause en même temps et où tu dînes avec les autres, des médecins et des in"rmières de la même clinique médicale. Comme tu restes dans la même position pendant environ 3 ou 4 ans, l’équipe est tissée serrée. Tout le monde se supporte; le pharmacien a un rôle important à jouer et est très respecté. Les in"rmières, les phy-siothérapeutes, les dentistes sont toujours présents aussi. Le médecin, tu ne l’ap-pelles pas au téléphone, tu lui dis ce que tu as fait au café. C’est très enrichissant comme milieu de travail et très plaisant. Il y a beaucoup de collaboration. Quand j’étais pharmacien chef, nous avions un programme où les pharmaciens pouvaient gérer la pharmacothérapie de la DLP dans une clinique, c’était très innovateur.

Qu’est-ce qui distingue la pratique

KLSHWOHYTHJPLTPSP[HPYL&En quelques mots, une pharmacie mili-taire au quotidien gère des gens en santé. En déploiement, il faut être prêt à gérer des patients en soins intensifs. Donc, du jour au lendemain nous pouvons passer d’une petite vie tranquille à des moments intenses. Il faut être prêt à s’adapter, à jouer notre rôle au sein de l’équipe et à gérer les émotions qui viennent avec ça.

Quelle est la formation nécessaire

WV\YQVPUKYLS»tX\PWL&Si vous êtes étudiant en pharmacie, vous allez au centre de recrutement pour deve-nir pharmacien militaire. Ils vont vous faire passer un examen médical qui est nécessaire pour entrer comme pharma-cien. Vous allez rentrer parce qu’il y a toujours un manque de pharmaciens mili-taires! Une fois que vous êtes rendu phar-macien militaire, ils vont subventionner vos études jusqu’à votre graduation. Pour chaque mois d’études subventionné, vous leur devez deux mois de temps obliga-toire, jusqu’à concurrence de quatre ans. À la "n de votre baccalauréat, vous devez réussir un cours de pharmacie militaire à

Pharmacien militaire

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deux composantes. La première est une composante très militaire avec du tir au fusil, de la marche de nuit, du creusage de tranchées, toutes des a#aires amusantes comme ça. Après, vous devez compléter une mini-résidence en pharmacie militaire de quatre à six mois pour être capable de répondre aux urgences médicales. Ils vous envoient faire des stages aux soins inten-sifs, dans les urgences de gros hôpitaux, puis en maladies infectieuses. Lorsque nous sommes déployés, c’est ça le plus important. En"n, ils vous assignent à une base militaire, où vous allez travailler en tant que pharmacien de base, pharmacien communautaire et à l’occasion devoir aller en mission. Quand j’étais pharmacien senior des forces, trouver des pharma-ciens pour aller en mission n’était pas un problème. C’était moi qui étais impliqué pour donner des suggestions au système, pour déterminer quel pharmacien était prêt à quitter.

Dans le temps où j’ai été formé, il n’y avait plus de déploiements pour les phar-maciens. J’ai été lieutenant, capitaine, major, j’étais rendu lieutenant-colonel et il n’y avait toujours pas de déploiements. Les déploiements, c’est pour les jeunes pharmaciens, pas pour les vieux phar-maciens comme moi dans ce temps-là. Durant la guerre du Golfe, nous avons dé-ployé les pharmaciens en tant que response team. Dans ma dernière année de phar-macien militaire, je me suis porté volon-taire pour aller passer un mois à Kaboul comme lieutenant-colonel pharmacien. Au déplaisir de mon épouse, je suis allé un mois en Afghanistan. Ça a été ma plus belle expérience militaire.

Comment avez-vous commencé à

travailler comme pharmacien mili-

[HPYL&J’avais fait de la réserve comme o&cier d’infanterie. Mon père était bûcheron et ma mère avait 7 enfants à la maison. Ils n’avaient aucune façon de subventionner

mes études de pharmacie. Moi, j’aimais le militaire, surtout le contexte du tra-vail d’équipe et de la collaboration. Je me suis dit que j’allais m’enrôler en tant que militaire. Dans ce temps-là, les militaires étaient des casques bleus en mission de maintien de la paix. Donc, c’était premiè-rement pour subventionner mes études et parce que j’aimais le contexte. C’est pour ça qu’après que mon temps obligatoire soit "ni, je me suis ré-enrôlé, j’ai resigné un contrat. J’ai fait 25 ans au total. Je ne regrette absolument rien, j’ai voyagé dans pratiquement tous les pays d’Europe, j’ai fait des choses que je n’aurais jamais été capable de faire comme pharmacien com-munautaire. Dans le temps où je faisais ma résidence, j’étais payé comme phar-macien. Quand j’ai fait mon doctorat en pharmacie, ils ont payé mes frais de scola-rité, mes livres et mon salaire au complet. Ils ont même payé mon déménagement à Toronto, mon aller et mon retour. Quand j’étais pharmacien senior des forces, ils m’ont envoyé à travers le monde faire des conférences pour discuter des a#aires militaires, en Australie, à Singapour, en Nouvelle-Zélande, c’est à l’autre bout du monde ça! Je suis allé un peu partout avec eux.

Quelles étaient vos tâches comme

WOHYTHJPLUTPSP[HPYL&En temps de paix, au Canada, il y a deux grands secteurs de travail: l’équivalent d’une pharmacie communautaire et gérer l’équipement médical. Il y a une petite pharmacie sur la base militaire, elle est ou-verte de 8h à 16h. Les patients viennent et tu remplis des prescriptions. Tu es res-ponsable de l’achat de tous les produits médicaux dans l’hôpital et du maintien des kits à jour pour les déploiements. Habituellement, tu as un caporal avec toi pour e#ectuer cette tâche plutôt adminis-trative. Il fallait aussi maintenir nos com-pétences militaires. On avait d’ailleurs une marche de 13 kilomètres à faire une fois par année avec nos sacs, notre casque

d’acier et notre arme. Ce n’est pas aussi di&cile qu’il n’y paraît, il y avait des pe-tites madames de 5 pieds à côté de nous qui réussissaient. Tu dois passer un test physique à tous les 2 ans.

Quand tu es promu, tu fais plus de l’administration, comme un pharma-cien chef. Quand tu es major, il y a une branche plus clinique avec la gestion des formulaires d’utilisation des médicaments ou une tâche plus administrative avec l’achat d’équipements à travers les forces armées canadiennes. Il y a un dépôt mili-taire à Petawawa, par lequel tout équipe-ment militaire passe en vue du déploie-ment. Au rang de lieutenant-colonel, il y a un pharmacien qui est en charge de toutes questions professionnelles un peu comme un président de l’ordre. En e#et, au niveau de la gestion de pharmacie, la loi militaire est sa propre loi, elle n’est pas assujettie à la loi provinciale. Le pharmacien chef des forces armées est l’équivalent du président de l’ordre, il siège à NAPRA, l’association nationale des organismes de régulation de la pharmacie.

À quoi ressemble le travail d’un phar-

THJPLULUTPSPL\O\THUP[HPYL&Pharmaciens sans frontières est un petit organisme qui a besoin de beaucoup de support "nancier et de ressources hu-maines. En ce moment, nous ne sommes pas assez gros pour faire de l’aide humani-taire d’urgence. Par exemple, lors du trem-blement de terre d’Haïti, nous ne pou-vions pas envoyer des intervenants parce que nous n’avions pas la structure pour les protéger et les supporter. Ainsi, nous faisons plus du transfert de connaissances pour supporter les soins pharmaceutiques. En e#et, dans les soins pharmaceutiques, la première chose dont nous avons besoin est l’accès aux médicaments. Ainsi, nous allons dans les milieux et nous nous assu-rons que la gestion des stocks est adéquate.

Pharmacien humanitaire

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ACTUALITÉS

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C’est très simple et très technique, mais nous faisons de la formation sur place. Il y a aussi un volet formation clinique où nous établissons des guides de traitements et des formulaires, comme en Ouganda où nous avons établi un guide de traitement lors de l’utilisation d’antibiotiques et des formulaires pour la gestion des stocks. Notre but, à Pharmaciens sans frontières (PSF), est le transfert d’informations pour assurer la continuité des mesures mises en place et faire en sorte que lorsque nous quittons, les gens soient capables de tra-vailler sans nous. Ce n’est pas de l’aide humanitaire touristique! Nous avons un très beau succès à long terme jusqu’à maintenant avec l’Ouganda. Aussi, en Haïti, nous avons formé les ATP et notre groupe y est retourné plus tard pour voir si les acquis étaient toujours là, ce qui était le cas. Bref, lorsque nous sommes sur place, nous faisons de l’enseignement. Parfois, les médecins nous demandent de faire de la formation sur quelques maladies et de la validation avec l’équipe médicale.

Qu’est-ce qui vous amené vers la

WOHYTHJPLO\THUP[HPYL&Il faut comprendre que lorsque j’ai joint les Forces armées canadiennes, les Canadiens étaient des casques bleus. Nous faisions de l’humanitaire. J’étais impliqué dans la création des dossiers, des struc-tures pour supporter les troupes avec l’hu-manitaire. Depuis ce temps-là, c’est sûr que nous avons été dans des missions en Afghanistan qui étaient plus des missions de combat. Le but des missions de combat était vraiment de supporter la population locale pour leur donner la liberté d’expres-sion. Ainsi, l’humanitaire m’a toujours intéressé.

En 2009, j’ai été recruté par Diane Lamarre pour faire évaluer une mission. Avant ça, à partir de 1997, j’avais com-mencé à assister aux conférences de la Fédération internationale pharmaceu-tique et, petit à petit, j’ai gravi les éche-

lons jusqu’à devenir le vice-président de la section militaire, puis le président de la section militaire et "nalement le vice-président de la Fédération internationale pharmaceutique. Donc, point de vue santé globale, point de vue international, j’ai déjà été impliqué.

En 2009, j’ai commencé à être impli-qué plus étroitement avec Pharmaciens sans frontières pour la mission de l’Ou-ganda, où j’étais le chef des missions. Je suis allé sur place à deux reprises pour éta-blir les objectifs de la mission et pour éva-luer où nous étions rendus. Ainsi, depuis le début de ma carrière, je suis impliqué dans l’humanitaire à but non lucratif et, depuis 2009, dans un organisme non gou-vernemental.

Qu’avez-vous accompli lors des mis-

ZPVUZH\_X\LSSLZ]V\ZH]LaWHY[PJPWt&J’ai surtout été axé sur l’Ouganda, je ne suis pas allé aux autres endroits où PSF était impliqué historiquement, soit Haïti et le Mali. En Ouganda, nous avons fait une évaluation des besoins par rapport à la pharmacie hospitalière et créé un plan de redressement que nous avons mis en place. Je suis allé sur place pour l’évalua-tion durant deux semaines. Après, nous

avons créé un plan de mise à niveau et j’ai supporté les pharmaciens qui étaient en-voyés. Depuis 2009, il y a eu huit pharma-ciens et quelques étudiants en pharmacie qui sont allés en Ouganda pour supporter l’hôpital sous les principes des recomman-dations que j’avais faites. Mon rôle était vraiment plus global, c’est-à-dire de super-viser: tandis que les pharmaciens sur place avaient un travail journalier, je m’occupais du suivi pour être sûr que nous rencon-trions les objectifs de notre mission.

8\LSSLZZVU[SLZTPZZPVUZHJ[\LSSLZ&Présentement, nous avons comme mis-sion en Haïti de faire de la formation aux ATP et nous avons un projet de pictogrammes pour illustrer les conseils aux patients. Ce projet est très intéres-sant puisque nous avons demandé à des personnes locales de nous dessiner quel genre de pictogrammes ou d’images nous devrions utiliser pour communiquer aux patients le fait de ne pas prendre de médi-cament en même temps que de l’alcool, de ne pas conduire ou de ne pas utiliser si on est enceinte. Par la suite, nous avons analysé les images obtenues et nous avons demandé à des artistes locaux de faire les dessins. Maintenant, nous faisons une va-lidation chez les personnes avec un niveau de scolarité très bas et chez les femmes, vu que ce sont souvent elles qui sont respon-sables des soins de santé dans les familles. Pour les ATP, nous faisons de l’enseigne-ment a"n qu’ils gèrent mieux les stocks et nous leur montrons comment utiliser les magistrales pour les traitements topiques. Généralement, ce sont des missions de deux à quatre semaines.

En Ouganda, nous avons été là depuis 2009, sur des périodes de quatre à six mois à la fois. Le but était d’améliorer le sys-tème de la pharmacie d’hôpital. La mis-sion vient tout juste de prendre "n, mais nous plani"ons y retourner.

Nous cherchons actuellement des fonds pour une mission au Bénin. C’est

C’est une extension du travail de pharma-cien de tous les jours: nous sommes des scienti"ques de rue et nous prenons la science pour l’appliquer à chaque individu person-nellement; la pharmacie humanitaire, c’est la même chose.

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une mission où nous irions supporter les services médicaux o#erts aux patients qui ont un problème de santé mentale. Au Bénin, il y a beaucoup de préjudices contre les personnes atteintes de pro-blèmes mentaux. Par exemple, il y a un hôpital qui pré-traite les patients atteints de troubles mentaux parce qu’ils ne sont pas bienvenus dans les autres hôpitaux. La fondation Ste-Camille s’y rend régu-lièrement avec des psychiatres français et québécois. Quant à nous, nous avons un plan d’action pour structurer la pharma-cie et donner des conseils au niveau de la gestion de la pharmacothérapie de ces patients.

Qu’aimez-vous le plus dans la phar-

THJPLO\THUP[HPYL&En tant que pharmacien, notre rôle est d’aider le monde, utiliser nos connais-sances pour aider les gens, que ce soit une personne à la fois ou une population entière. La pharmacie humanitaire, c’est d’être capable d’utiliser nos ressources et notre richesse pour supporter des pays qui ont moins accès à ces ressources-là. C’est un geste très altruiste puisque per-sonne sur le conseil d’administration de PSF ne reçoit un sou. Lors des réunions où il y avait des repas, c’était nous-même qui payions. C’est une extension du tra-vail de pharmacien de tous les jours: nous sommes des scienti"ques de rue et nous prenons la science pour l’appliquer à chaque individu personnellement; la pharmacie humanitaire, c’est la même chose. Nous prenons la science pharma-ceutique et nous l’appliquons dans di#é-rents milieux, dans leurs milieux, pour les aider à mieux aider d’autres patients.

8\LSZZVU[SLZKtÄZ&Les dé"s majeurs se situent sur deux ni-veaux. D’abord, il y a le "nancement: ça coûte cher envoyer du monde sur place, et lorsque nous en envoyons, il faut être sûr d’avoir un bon plan d’action pour que

nous puissions mesurer nos objectifs. Les mentalités sont di#érentes d’un pays à l’autre et il faut s’adapter. Nous les Nord-Américains, nous voulons que ça se fasse rapidement, mais il faut prendre le temps pour que les systèmes soient en place. Il faut vraiment être patient pour que ça fonctionne.

L’autre dé" de l’aide humanitaire, c’est la sécurité des individus que nous envoyons là-bas. Nous ne voulons pas aller dans un endroit où nous mettons nos personnes à risque, par exemple, d’être kidnappé. Lorsque nous parlons des pays pauvres, des pays qui n’ont pas beaucoup de ressources, ça devient un dé" sur place. Jusqu’à maintenant, nous avons été chan-ceux, il y a eu une étudiante en pharmacie en Ouganda qui a eu sa sacoche volée et un pharmacien qui a eu un empoisonne-ment alimentaire et a été évacué. Quand nous parlons sécurité, nous parlons sécu-rité physique, mais aussi médicale. Si la personne tombe malade, il faut que nous soyons capable de l’évacuer. En Haïti, le pharmacien a été évacué à Miami et s’en est bien sorti. Je pense qu’il avait mangé des choses qu’il n’était pas supposé manger sur le bord de la rue, il n’avait pas suivi les consignes. C’est ça notre dé", nous vou-lons aider, mais il faut aussi être capable de se sentir en sécurité.

Comment voyez-vous le futur de la

WOHYTHJPLO\THUP[HPYL&Il y a de l’avenir, il y a de l’intérêt, la preuve est que vous faites une entrevue sur le sujet: il y a de l’intérêt des jeunes pharmaciens. Je pense que ce qu’il nous manque, c’est un peu d’argent. C’est triste à dire, des fois ça prend un peu d’argent pour en faire plus.

Nous faisons l’e#ort autant que pos-sible lorsque nous envoyons des pharma-ciens d’envoyer aussi des étudiants pour permettre de continuer la tradition. Donc,

ce ne sont pas juste les vieux pharmaciens avec des cheveux blancs qui quittent, mais aussi les jeunes. Ainsi, si vous voulez vous impliquer à l’Université de Montréal, pre-nez le cours de pharmacie humanitaire, donnez-moi votre nom et nous vous de-mandons de payer vos frais, je pense que c’est 100$ ou 200$. Honnêtement, c’est parce que nous n’avons pas assez d’argent pour envoyer tout le monde, c’est une réa-lité qui est un peu plate. De plus en plus, comme dans la mission au Bénin, nous allons envoyer des maîtres de stages, donc des pharmaciens avec des étudiants pour faire des choses que veulent faire les étu-diants. Impliquez-vous, venez à nos réu-nions par téléconférence une fois par mois environ, nous sommes très ouverts.

<ULHULJKV[LnUV\ZYHJVU[LY&Je ne tolère pas bien la chaleur. Quand je suis allé en Ouganda, ils faisaient les inventaires et moi, je m’étais porté volon-taire pour faire l’inventaire des pilules à réfrigérer, pour pouvoir me rafraîchir un peu. C’était un genre de walk-in fridge, à l’intérieur duquel nous pouvions entrer C’est moi qui ai compté tous les produits dans le réfrigérateur, j’étais tellement content!

<UTV[KLSHÄUWV\YSLZt[\KPHU[Z&Impliquez-vous, quand quelqu’un vous donne une opportunité, saisissez-la. J’ai tendance à tout le temps dire oui et ça m’a permis de vivre toutes ces belles expé-riences. Si vous voulez sortir de la pharma-cie ordinaire, dites oui quand quelqu’un vous o#re quelque chose de spécial. Sortez de votre zone de confort, ça va seulement être plus enrichissant pour votre profes-sion. Nous avons besoin de gens qui vont se porter volontaires pour beaucoup de choses, et si vous dites oui à quoi que ce soit, vous allez en sortir gagnant. Même si vous ne faites pas autant d’argent, vous aurez gagné au point de vue de l’appren-tissage et des valeurs. '

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ACTUALITÉS

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écologique, social et rentable

C’est quoi le DD? C’est le petit nom que je donne au déve-loppement durable. C’est la

même chose, mais une abrév., c’est plus tendance.

On le côtoie très souvent, mais on ne le connait pas vraiment. J’utilise le terme «DD» justement pour que nous puissions nous le réapproprier, le simpli"er, et com-prendre sa pertinence dans notre contexte: la pharmacie. Bon, c’est aussi moins long à prononcer...

Dans les références concernant le DD en entreprises – des articles de Harvard Business Review en passant par de nom-breux colloques – un constat est récurrent: tant les multinationales que les petites organisations tirent béné"ce d’une dé-marche en DD. Cela dit... si elle est bien pensée, plani"ée, gérée et communiquée. Alors pourquoi la pharmacie n’a-t-elle pas encore réellement pris le virage DD?

Baisse du prix des génériques, aug-mentation des salaires, pénurie de main-d’œuvre, plafonnement des pro"ts, nou-velles normes, Loi 41... le contexte actuel de la pharmacie a son lot de dé"s. À la di#érence d’autres PME, le pharmacien propriétaire se retrouve généralement sur le champ de bataille et il doit éteindre les feux. Alors di&cile d’appréhender des projets supplémentaires, aussi louables soient-ils...

Et pourtant, le DD en pharmacie

peut être une solution, partielle ou com-plète, à chacun de ces enjeux. Et en tant qu’étudiants, vous avez à la fois le po-tentiel de sensibiliser au DD, mais égale-ment l’opportunité de l’intégrer dans vos futures pratiques et ainsi améliorer votre impact en tant que professionnel.

+tT`Z[PÄLYSL++Dans les médias, le DD a malheureuse-ment été servi à toutes les sauces, ce qui l’a rendu intellectuellement indigeste et émotionnellement amer. Pourtant, sa dé"nition la plus reconnue est simple, logique et presque irréprochable: «Le dé-veloppement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs». Di&cile d’être contre la vertu, mais com-ment accomplir un tel développement en pharmacie?

En très bref, on voudra être perfor-mant dans trois domaines indissociables: la responsabilité sociale, le respect envi-ronnemental et l’e&cience économique. Surprise: l’aspect économique fait partie intégrante du DD, même si on l’oublie souvent. D’ailleurs, si 81 % des Fortune 500 (soit les plus grosses corporations aux États-Unis) considèrent le DD dans leurs activités, ce n’est clairement pas qu’une question morale...

Chez Maillon Vert, nous parlons par-fois des «4 P»: Personnes, Planète, Progrès – bref, les trois enjeux de performance

du DD. Puis nous les avons appliqués au quatrième P, la Pharmacie, avec l’objec-tif de créer une démarche à sa mesure et adaptée à votre contexte.

Une meilleure pratique d’affaires...

En pharmacie, une démarche en DD est devenue un incontournable, non seule-ment car elle s’ancre dans notre mission, mais aussi car elle représente un atout stra-tégique rare. Elle élimine le gaspillage à l’interne, rehausse l’image et la réputation de la pharmacie et améliore la gestion des ressources humaines. Tout cela se traduit en réduction des dépenses, attraction de relève, augmentation de la productivité, di#érenciation compétitive, potentiel de nouveaux marchés, etc.

Les béné"ces liés au DD en pharmacie sont larges et variés, et y investir mènera à une pharmacie nettement plus perfor-mante pour ses employés, sa commu-nauté, l’environnement et sa pro"tabilité. Clairement pas besoin d’être un pharma-cien grano pour se mettre au DD, il faut simplement avoir un bon %air.

... parfaite pour la pharmacie

La cote de con"ance des pharmaciens est excellente. Les médias scrutent les bons et mauvais coups du secteur de la santé. La

Le DD

Par Marc-André MailhotPharmacien et président fondateur de

Maillon Vert

Puisque j’aurai le privilège de vous donner une conférence sur le sujet à la Journée Carrière au début 2016 (le mardi 2 février – ne manquez pas ça!), je pense que briser la glace avec ce petit article mettra la table.

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ACTUALITÉSLe Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 27

Ce n’est qu’un début

Évidemment, vous voulez des exemples concrets. Bien, vous avez entièrement rai-son, donc je vous en donnerai à la confé-rence (et lors d’éventuels autres articles).

En attendant, voici un aperçu pour faire durer le suspense: e&cacité éner-gétique, optimisation des transports,

gestion des déchets, consommation de fournitures, engagement communautaire, gestion des ressources humaines, sensibi-lisation de la population, services profes-sionnels, construction et rénovation éco-logiques, aménagement paysager, produits durables, marketing…

D’ici là, n’hésitez pas à communiquer avec moi, que ce soit pour un éventuel stage STOP (oui, oui!), pour convaincre votre pharmacien propriétaire de devenir une Pharmacie éco+responsable ou sim-plement échanger sur le sujet de manière informelle! '

Loi 41 donne une emphase supplémen-taire aux services professionnels. La dif-férenciation compétitive des pharmacies est faible. Les clients sont de plus en plus conscientisés, et sceptiques. La génération

Y recherche la responsabilité sociale, le dé" et... un milieu de travail qui partage ses valeurs!

Tant d’éléments – et j’en passe – qui o#rent à la pharmacie un contexte parti-

culièrement opportun pour s’investir en DD. Lors de mes échanges avec d’autres experts en développement durable, tous con"rment la pertinence du DD en phar-macie et notre «retard» dans ce domaine.

93 % des chefs de directionconsidèrent que le développement durable est important pour

la réussite future de leur entreprise. Cependant, la plupart d’entre eux ne savent pas comment l’ancrer au sein

de leur organisation.

– Source REDD, 2010

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28 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3L][`fgdg_a]k]lYn]faj

La technologie de L`]jYfgkce que nous en savons

«Tout ce dont nous avons besoin pour réaliser nos plus grands rêves est déjà

en nous», dit Elizabeth Holmes aux di-plômés de l’Université Pepperdine lors de leur cérémonie de graduation. «Nous sommes faits pour briller.» Nouvelle étoile de la Silicon Valley, elle a abandonné ses études en génie chimique à Stanford à 19 ans pour se dédier entièrement à son rêve: développer une nouvelle technologie d’analyse de sang simple, rapide, précise et moins coûteuse. Une ambition assez auda-cieuse! En 2003, elle fonde la compagnie $eranos avec l’argent que ses parents ont prévu pour ses études. Après 10 ans d’ef-forts en cachette et une centaine de bre-vets, la compagnie est sortie de l’ombre. En attirant de grands investisseurs, elle a été évaluée à 9 milliards de dollars, tout à coup faisant de sa fondatrice la plus jeune milliardaire non héritière au monde. Mais l’argent ne semble pas intéresser Elizabeth. Quelques entrevues ont révélé que sa pas-sion l’a amenée au mode de vie extrême de 16-18 heures de travail quotidien, et elle ne compte surtout pas abandonner. Pour elle, l’argent n’est qu’un outil pour chan-ger le monde.

Mais comment? Et pourquoi se pen-cher sur les analyses de laboratoire? Mlle Holmes se base sur les faits suivants: près de 70% des décisions médicales sont dé-terminées par les résultats des analyses de laboratoire tandis que 40 % à 60 % des Américains qui reçoivent une ordonnance pour une prise de sang ne la font pas pour des raisons "nancières, par manque de temps ou parce qu’ils ont... peur des ai-guilles! Néanmoins, plus de 7 milliards de tests sanguins sont e#ectués chaque année aux États-Unis. Le secteur est dominé par

quelques géants dont les méthodes n’ont pas vraiment évolué depuis les années 60. La prise de sang traditionnelle est sou-vent désagréable, voire douloureuse, et épuisante pour certains patients, comme les patients gériatriques présentant des collapsus veineux. Les analyses tradition-nelles peuvent prendre plusieurs semaines et sont sujettes à l’erreur humaine. En fait, près de 65% des erreurs de laboratoire sont de type pré-analyse.

$eranos a été créé dans le but de ré-gler ces problèmes. Les détails sur la nou-velle technologie sont gardés secrets, mais on connait son fonctionnement général. Quelques gouttes de sang sont récupérées dans un «nanotainer», contenant de la taille d’un fusible. Le prélèvement, rela-tivement indolore, se fait au doigt. Un échantillon peut servir de support à une trentaine de tests grâce aux technologies de micro%uidique. L’automatisation de l’analyse et la transmission plus simple de données permet d’obtenir les résultats en seulement 4 heures en moyenne et de réduire les risques d’erreurs pré-analyse. La rapidité des tests améliore la précision des résultats, car les analytes sont plus stables au moment de la mesure. D’autres techniques per-mettent d’accé-lérer certaines analyses. Par exemple, dans le cas d’une bacté-rie, on évaluerait l’ADN plutôt que d’utiliser les tests nécessitant

la croissance des colonies. Un autre avan-tage de $eranos est qu’il n’est pas néces-saire de refaire une prise de sang pour les analyses complémentaires, car les données informatisées peuvent être réutilisées au besoin. Le médecin peut également spéci-"er les tests qui seront faits automatique-ment, si les résultats des tests initiaux sont en dehors d’un intervalle donné. Ceci sauve du temps et de l’argent au patient comme au système de santé.

La compagnie a également opté pour la transparence au niveau des prix, contrairement aux laboratoires classiques. Présentement $eranos o#re 200 tests, dont 150 coûtent moins de 10$! Les tarifs sont publiés en ligne.

Par Karyna Alyeksyeyeva (II)

Images courtoisie de Theranos.com

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Le Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 29

L][`fgdg_a]k]lYn]faj

Chaque test coûte une fraction des tarifs ordinaires remboursés par les assu-rances gouvernementales américaines. La di#érence peut être très marquante pour certains tests comme celui de fertilité, qui coûte 35$ chez $eranos et jusqu’à 2000$ dans les autres laboratoires. Selon les estimations, le recours aux services de $eranos peut apporter des économies de 160 milliards de dollars aux États-Unis sur une période de dix ans.

Mlle Holmes croit également en l’ac-cès et en la transparence au niveau des résultats. «La maladie se développe avant que les premiers symptômes n’apparaissent. Nous voulons voir un monde dans lequel chaque personne a accès à l’information médicale au moment le plus crucial, un monde où personne ne se dit ‘‘si seulement j’avais su avant’’, un monde où personne ne doit dire ‘‘au revoir’’ trop tôt.», dit Elizabeth qui elle-même a perdu son oncle à cause d’un cancer. L’accès aux résultats des tests permettrait aux patients de modi"er leurs habitudes de vie plus facilement et de s’in-téresser davantage à leur santé. Pour com-muniquer les tests, $eranos a opté pour une application mobile.

Et où est la pharmacie dans tout ça? $eranos collabore avec Walgreens, la plus grande chaîne de pharmacie américaine. Une quarantaine d’espaces de prises de sang de $eranos, appelés wellness centers, y sont déjà implantés. Avec ce modèle, la compagnie assure l’accessibilité de ses

services. Elle collabore également avec un hôpital et environ 9000 médecins direc-tement.

Tout cela est bien beau, même trop beau pour être vrai. En e#et, dans les dernières semaines, $eranos a connu des problèmes considérables avec les reproches de la part des médias, du gou-vernement, des partenaires et des compé-titeurs. En octobre 2015, un article publié dans le Wall Street Journal a rapporté que $eranos n’utilisait pas sa technologie no-vatrice sur les tests à grande échelle et que quelques anciens employés avaient exposé anonymement certaines failles dans son fonctionnement. De plus, l’article soup-çonnait $eranos d’avoir falsi"é les tests nécessaires à la certi"cation. Suite à cela, la

FDA, qui a préalablement approuvé l’uti-lisation des «nanotainers» pour un seul test, les autres étant en cours d’évaluation, a demandé à $eranos d’arrêter d’utiliser les «nanotainers» pour ses autres tests. La chaine Walgreens a temporairement sus-pendu l’expansion de nouveaux points de service de $eranos et certains autres par-

tenaires ont pris leurs distances.

$eranos a répondu en fournissant au Wall Street Journal de la documentation réfutant ces accusations. La compagnie a&rme aussi avoir déjà réglé les problèmes relevés par la FDA et fourni toutes les preuves en soulignant qu’ils sont le pre-mier laboratoire qui s’est soumis active-ment et volontairement à l’évaluation par la FDA et qu’ils sont en attente d’appro-bation des tests.

La situation est complexe. Certains experts stipulent que les compétiteurs em-ploient des stratégies freinant le dévelop-pement de $eranos jusqu’à l’expiration de ses brevets. D’autres restent sceptiques, car, pour l’instant, les résultats supposé-ment obtenus par la compagnie ne sont pas correctement présentés à la commu-nauté scienti"que. $eranos explique que la priorité de protéger la propriété intel-lectuelle de ses compétiteurs l’amène à garder la technologie relativement secrète. La compagnie a déjà poursuivi plusieurs de ses ex-employés pour avoir divulgué les informations protégées à des tiers partis. Elle essaie donc de trouver des approches non standards pour l’évaluation de sa technologie. En ce moment, la priorité est l’approbation par la FDA, l’arbitre ultime d’e&cacité et d’innocuité. Les dernières nouvelles ont révélé que $eranos consi-dère quand même publier les études pour la révision scienti"que prochainement.

Dans tous les cas, l’avenir de cette compagnie, sinon technologie, s’avère être très intéressant. L’histoire est loin d’être à sa "n. '

L’accès aux résultats des tests permettrait aux patients de modi"er leurs habitudes de vie plus fa-cilement et de s’intéresser davantage à leur santé.

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30 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

Par Mirza Akram Hossain (I)

Struggle and Break Free

The practice of pharmacy what is it reallyIt is all about counting pills or just making money

From the beginning we are seen as chemist or druggistAre we finally sending the right gist

Today’s practice might seem a lot differentBut is it all that apparent

We seem to not have respectLike all the other medical prospect

What powers would we needTo make us lead

In this world of health professionalTo become more clinical

From the beginning to now All we do is fight and not bowSo stand up and fight for the

Struggle and break free

Since this year in Quebec, we pharmacist have a new legislationThat just shows dedication

Which allows us to prescribe medicationsBut not without certain regulations

All the effort was not in vainNow we can help relieve some pain

To the system that’s always strugglingWhere the doctors are not handling

The Quebec medical system is still strugglingWith nurses and doctors still juggling

Patients and the congested health systemSo why can’t specialized pharmacist be treated like a custom

Gagnant du concours littéraire CAPSI

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Le Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 31

From the beginning to now All we do is fight and not bowSo stand up and fight for the

Struggle and break free

But the battle isn’t overAs far we know Barrette want us to cover

Our ears and our eyesAnd want us to sit silently as we listen to his lies

Barrette represents the government and all its powerBut we don’t want him in his towerWe want to discuss like we’re equal

So he needs to come down from his pedestal

A discussion is necessaryTo discuss all of our inquiryTo show that we are serious

So that one day we may be victorious

From the beginning to now All we do is fight and not bowSo stand up and fight for the

Struggle and break free

The government keeps cuttingAll of its funding

To clinical research and healthcareSoon the system will be bare

Despite all these pressure tacticPharmacists are really elastic

They adapt to any situationFor them treating a patient is a passion

What I like about pharmacy is their groups’ tenacityNot wielding to all the governments ferocityShowing their intentions to be more involved

So that the patients’ problems can be resolved

What can I say moreAs a future pharmacist I just adore

The vision and what they seeWe need to keep struggling and break free

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ACTUALITÉS

32 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

Le PRÉFACE se compose de 3 volets: Volet 1 – questions fac-tuelles à choix multiples (environ

110 QCM), Volet 2 – questions cliniques écrites (environ 16) et Volet 3 – ÉCOS (6 stations orales et 1 station de validation d’ordonnances). La cohorte 2012-2016 a eu 84,7% au Volet 1, 78,3% au Volet 2 et 77,4% au Volet 3. Pour ma part, j’ai eu 81,59% au Volet 1, 87,75% au Volet 2 et 70,3% au Volet 3. Pour mettre mes résultats en contexte, il faut savoir que je travaille à l’hôpital, que j’ai pris le cours à option «Urgence et Soins Critiques» et que j’ai probablement donné environ seulement 50 conseils de médicaments/MVL/autres dans ma vie, incluant ceux du stage de première année et de labora-toire. Ceci peut expliquer mes bons résul-tats au Volet 2 et moins bons résultats au Volet 3.

Pour ma part, l’examen PRÉFACE s’est très bien déroulé. Je m’attendais à ce que les questions du Volet 1 et 2 soient réellement di&ciles, alors que, globale-ment, on pouvait y répondre relativement facilement et avec peu de ré%exion. Ceci était quand même frustrant compte tenu de tout le stress vécu et du temps passé à étudier. Ma cohorte avait 9 jours entre le dernier "nal de la session d’hiver et les Volets 1 et 2 du PRÉFACE, mais, avec 5-6 jours d’étude, j’aurais probablement pu avoir les mêmes résultats.

Alors, quoi faire pour survivre au PRÉFACE?

1) Applique-toi dans la préparation des séances d’apprentissage par cas:Ces séances sont importantes pour déve-lopper le cheminement mental que tu devras faire lorsque tu vas répondre aux questions du Volet 2 et pour les stages aussi.

Exemple: patient diabétique admis pour pneumonie acquise en communau-té, en insu&sance rénale aiguë, qui prend des hypoglycémiants oraux. Outre le fait d’initier des antibiotiques en ajustant pour l’IRA, il faut que tu penses à cesser les hy-poglycémiants oraux et à les remplacer par un protocole d’insuline sous-cutanée.

Elles permettent d’intégrer les dif-férents cours et de prendre en charge le patient dans son ensemble. De plus, elles permettent de réviser les pathologies dont les lignes directrices auraient changé de-puis que tu les as vues en cours de soins. Tu peux préparer les séances d’apprentis-sage par cas par toi-même ou en groupe, mais il est évident que tu vas en retirer plus si tu les fais seul. Penses-y, tes amis ne seront plus là quand tu seras stagiaire ou pharmacien.

2) Fais-toi un résumé*:Après 3 ans de Pharm.D., tu as proba-blement plein de résumés, de feuilles de notes, etc., éparpillés un peu partout dans tes a#aires d’école. Malencontreusement, ces résumés ne contiennent probablement pas tous les points ciblés dans le guide

d’étude pour le Volet 1 du PRÉFACE et doivent probablement contenir beau-coup d’informations qui ne seront pas couvertes par le PRÉFACE, d’où la per-tinence de faire un nouveau résumé juste pour le PRÉFACE. À moins que tu sois surhumain (Karina S., je pense à toi) ou que ta vie soit uniquement centrée sur le Pharm.D. (#dépression en installation), tu vas probablement avoir besoin d’aide pour ce résumé. Ce que ma gang et moi avions fait, c’était de se partager tous les points d’étude du Volet 1 du PRÉFACE également, selon nos forces, nos intérêts, nos cours à option et ce qu’on voulait réel-lement réviser, et de mettre tout ça dans un Google Drive. Une fois assemblé, le résumé faisait 497 pages, incluait tous les éléments du guide d’étude pour le Volet 1 ainsi qu’une section pour le Volet 3. À 10 personnes, ça nous a pris un gros 3 mois et demi, à temps très partiel, pour faire le résumé. Une fois le résumé terminé, on l’a fait imprimer et, chacun à notre façon, on l’a utilisé pour faire notre révision. Pour ma part, je suis partisan de la tech-nique de relire ledit résumé ad nauseam, mais, à ce point-là, tu utilises la technique d’étude qui fonctionne le mieux pour toi. Également, ce qui est bien une fois que tu as fait un résumé, c’est que tu peux le vendre à ceux qui n’ont pas fait de résumé et ainsi "nancer ta consommation d’alco-ol pour le party post-PRÉFACE, pour ta gang et toi (#Futur propriétaire).

*Il y a plein de personnes qui ont survécu

Etienne Boudrias-Dalle (IV)

L’année dernière avait lieu le tout premier examen PRÉFACE de l’histoire du Pharm.D. Je présente ici mes résultats et ceux de la cohorte 2012-OGUKORTGUUKQPUGVEQPUGKNURQWTEGSWGÃCXCWVCƂPFGUWTXKXTGmais surtout de diminuer le stress associé à cet examen récapitulatif.

Comment survivre auPRÉfACE?

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ACTUALITÉSLe Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 33

au PRÉFACE sans faire de résumé, l’im-portant est de ne pas changer une méthode d’étude qui fonctionne depuis 3 ans et de ne pas se laisser décourager par la quantité de matière à réviser.

3) Groupe d’étude/entraide:Ma gang et moi, nous nous étions orga-nisés des séances d’études, dans les salles TE, sur divers sujets couverts par le PRÉFACE, les midis entre deux cours. Globalement, ça n’a pas été super produc-tif/e&cace pour nous. Mais, c’est quelque chose qui pourrait fonctionner pour cer-tains. L’important est de se rappeler qu’on n’est pas tout seul face au PRÉFACE et que si on ne comprend pas quelque chose, c’est sûr qu’il y a quelqu’un (tuteur/profes-seur/ami) qui peut aider.

4) Fais les questions préparatoires après un premier round d’étude:Selon mes collègues et moi, le niveau de di&culté des questions préparatoires est le même que les questions que l’on retrouve dans le Volet 1 du PRÉFACE. Les faire permet d’orienter ton étude sur ce qui te reste à réviser et permet de te rassurer sur ce que tu crois connaître.

5) Hygiène de vie:Quand tu vas étudier pour le PRÉFACE, n’oublie pas de prendre soin de toi.

ᅙ N’étudie pas plus de 8-10h par jour.

ᅙ Fais des choses que tu aimes.

ᅙ Fais du sport.

ᅙ Dors comme du monde.

ᅙ Mange convenablement.

Tu peux peut-être penser que c’est stu-pide de faire tout ça, mais non seulement c’est «Evidence-based»; c’est d’autant plus important quand tu as 8 mois d’école dans le corps. Tu ne veux pas rater une question du PRÉFACE parce que tu as dormi 3 heures la veille.

6) Business as usual pour l’ÉCOS:Malgré ce que tu peux te dire, un ÉCOS à 6 stations, c’est tout aussi pénible qu’un ÉCOS à 3 stations. Tu te sens toujours au-tant emprisonné dans ta salle TE jusqu’à ce que ça soit ton tour. Tu as toujours autant envie de parler et ne peux toujours pas réellement le faire. Tu amènes toujours autant plein de choses pour la révision de dernière minute que tu ne feras "nale-

ment pas. L’important pour l’ÉCOS, c’est de continuer de faire ce que tu as fait pour les 2 ÉCOS précédents. Personnellement, j’aime réviser la matière, puis me pratiquer avec un ami en utilisant des cas qu’on a inventés nous-mêmes. C’est plus e&cace que resimuler les cas que tu as déjà faits en laboratoire et que tu connais presque par cœur, selon moi.

En conclusion, le PRÉFACE, ce n’est pas aussi pénible que ce que ton stress, ton appréhension et ta frustration peuvent te laisser croire. Ce n’est pas non plus une méthode développée par la faculté pour se débarrasser des étudiants moins per-formants. C’est juste un examen pour te forcer à réviser tout le Pharm.D. avant les stages de 4ième année. Et crois-moi qu’après 3 ans de Pharm.D., tu es plus que prêt à relever ce nouveau dé". '

Merde

Etienne Boudrias-Dalle

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OPINION

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Le Capsule, volume 39, no. 3

Par Elicia Sarkis et Maricia Sarkis (III)

MacBook, un «choix» imposé

L a liberté de choix est un principe très important pour nous. Nous n’apprécions pas être contraintes

à des comportements qui ne nous conviennent pas. Pourtant, lors de notre entrée au Pharm.D., nous nous sommes fait imposer l’achat d’un MacBook, à notre grand mécontentement. Chaque rentrée scolaire, les commentaires qui déplorent cet achat inondent les murs Facebook de nos cohortes, démontrant un réel problème. D’ailleurs, le sondage de l’AÉPUM de l’année passée adresse le sujet. E#ectivement, on peut y lire l’énoncé suivant: «Je suis d’accord avec l’achat obligatoire d’un ordinateur Mac au Pharm.D.» Les résultats sont les suivants: 20% des répondants étaient totalement en désaccord, 21% étaient partiellement en désaccord, 36% étaient partiellement en accord et 21% étaient totalement en accord. Cela montre que 41% des étu-diants n’approuvent pas cette imposi-tion, et que seulement 21% d’entre eux n’y voient pas de problème. En 2013, des résultats tendant vers l’insatisfaction ont aussi été reçus, c’est-à-dire que 29% des répondants jugeaient l’achat du MacBook non nécessaire, 29% le jugeaient peu per-tinent, 37% le jugeaient pertinent et un maigre 6% le jugeait indispensable. À tra-vers cet article, nous aborderons les plans éthique, personnel, technique et techno-éducatif ainsi que le côté de solutions en-visageables a"n d’élaborer notre point de vue, sans pour autant en faire un concours MacBook versus PC, qui passerait à côté du sujet et qui irait à l’encontre de la liber-té de choix que nous soutenons.

Tout d’abord, l’imposition d’un MacBook est déplorable sur le plan

éthique. Premièrement, il fait partie des exigences à l’admission au Pharm.D., au même titre que la politique de vaccina-tion et que la formation RCR. D’ailleurs, on nous fait rapidement savoir qu’il faut absolument acheter un MacBook a"n de rentrer au Pharm.D. La première fois que nous avons entendu cela, nous croyions à une blague. Pouvait-on vraiment se faire exclure d’un programme contingenté après y avoir été accepté pour le simple refus d’une marque d’ordinateur por-table? Nous avons été sidérées d’apprendre qu’apparemment, c’était possible. Après tout, une marque d’ordinateur particu-lière n’est importante ni pour un étudiant ni pour un pharmacien. Notons bien que nous ne sommes pas contre l’achat d’un ordinateur, mais bien d’une marque parti-culière. Deuxièmement, le fait d’imposer un choix d’ordinateurs relevant tous d’une même compagnie contrevient totalement au libre choix. Des étudiants ne voulant pas soutenir la compagnie Apple ne de-vraient pas s’y voir contraints. Rappelons ici que nous ne sommes pas nécessaire-ment contre Apple, mais que nous défen-dons le droit de nos collègues de choisir les compagnies qu’ils veulent soutenir. Troisièmement, je trouve que la faculté elle-même ne devrait pas être associée à une compagnie en particulier puisque cela ternit son image. Que ce soit son intention ou non, elle se retrouve associée à l’image d’Apple, par tous les modèles présents dans les locaux de la faculté et par le fait que tous les étudiants se pro-mènent avec ces ordinateurs. Il y a même des rumeurs que la faculté présenterait un manque de transparence en ayant des en-tentes a"n de payer les nombreux iMac, et

qu’elles soient vraies ou non, elles altèrent l’image de la faculté. Par ailleurs, et encore nous doutons que cela soit l’intention de la faculté, mais par l’imposition des ordi-nateurs portables MacBook, elle encou-rage les étudiants à s’habituer à un système d’exploitation exclusif à une certaine com-pagnie qu’ils voudront peut-être racheter par habitude, et alors on rentre dans un processus de marketing douteux. Ainsi, pour toutes ces raisons d’éthique, rendre le MacBook obligatoire peut être remis en question.

Ensuite, l’imposition d’un MacBook est inacceptable sur le plan person-nel. E#ectivement, les MacBook ne conviennent pas aux besoins personnels de tout le monde. Nous tenons à préciser que nous ne les discriminons pas. Nous comprenons que des étudiants trouvent que le MacBook répond très bien à leurs besoins et à leurs attentes et cela est tant mieux pour eux. Cependant, d’autres, comme nous, trouvent que le système d’exploitation ou les machines ne sont pas assez performantes selon leurs propres be-soins. Sans vouloir comparer les systèmes d’exploitation et les di#érentes machines existant sur le marché actuellement, ce qui prendrait probablement un numéro du Capsule en entier, nous pouvons donner un exemple %agrant. En e#et, la majorité des logiciels que j’utilisais aisément sur un PC n’existent pas pour MacBook, n’ont aucun équivalent sur le MacBook, ou présentent davantage de problèmes et de bogues. Mentionnons les jeux vidéos, les logiciels de montage vidéo et les logiciels de graphisme pour ne donner que trois exemples plus précis. Toutefois, le prix exorbitant des modèles MacBook, ainsi

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DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 35

OPINION

que le fait qu’il est très inconfortable de travailler et de trimbaler plusieurs ordi-nateurs portables font en sorte que, pour la plupart d’entre nous, cet ordinateur acheté pour des "ns académiques devient aussi notre ordinateur personnel. Il est indispensable qu’un ordinateur personnel réponde bien aux besoins de son utilisa-teur, sinon, ce n’est qu’un fardeau supplé-mentaire sur notre porte-monnaie. Ainsi, comme les MacBook ne garantissent pas la satisfaction personnelle de tous les étu-diants, le fait de les exiger est désolant.

Puis, rendre le MacBook obligatoire est discutable sur le plan technique. E#ectivement, les modèles MacBook ne surpassent pas et sont même infé-rieurs à d’autres modèles. Premièrement, après discussion avec un technicien de la faculté, un argument en faveur du Mac ressorti est que le disque dur des Macs est puissant. Cela était assez révoltant, car il s’agissait d’un des arguments prin-cipaux sur lesquels le choix du Mac se base. Bien que le disque dur soit puissant, il existe des disques durs tout aussi puis-sants et plus abordables à travers les autres marques. D’ailleurs, nous répondons à cet argument qu’il ne sert pas à grand-chose d’avoir un disque dur puissant si le reste se brise, ce qui nous amène au point suivant. Deuxièmement, un autre argu-ment avancé était que les MacBook sont durables. Cependant, selon nous, les bris arrivent trop souvent. Chacune de nous est rendue à son troisième chargeur après deux ans et demi d’utilisation (notons que les chargeurs Apple sont très reconnus comme étant cheap), nos batteries sont en train de mourir – prions pour qu’elles tiennent encore le coup un an et demi, nos antidérapants sont tous décollés et le son de surchau#e de nos Macs est rendu un bruit de fond. Pourtant, nous sommes très méticuleuses envers nos Macs. Nous en prenons autant soin, sinon plus, que nos vieux ordinateurs portables, pour lesquels le seul problème était qu’ils sur-

chau#aient parfois. La solution était très simple et n’impliquait aucun technicien: ouvrir l’ordinateur et nettoyer la poussière accumulée à côté du ventilateur, ce qui serait impossible de faire avec mon Mac. L’état des MacBook de certains collègues est pire! Ils ont des charges complètement démolies, presque dangereuses, des pro-blèmes de port USB, des problèmes de trackpad, des problèmes de claviers, etc. Encore une fois, il est di&cile de régler un bris avec nos Mac puisqu’il faut souvent remplacer plusieurs pièces pour une seule qui est défectueuse, ce qui revient à payer une fortune ou à vivre avec le problème. Juste pour remplacer les antidérapants noirs qui ont l’air d’avoir été collés à la colle chaude, il faut remplacer la totalité du métal puisque le Genius Bar ne pos-sède pas ces pièces. Citons le technicien du Genius Bar: «Croyez-le ou non!» Pour

un port USB droit défectueux, il faut rem-placer la totalité des ports du même côté. Pour une touche de clavier défectueuse, il faut remplacer l’entièreté du clavier ainsi que d’autres pièces associées. Il existe des modèles ayant d’excellents disques durs qui sont moins fragiles, qui ne demandent pas des sommes incroyables pour être ré-parés et qui sont plus %exibles dans leur réparation. Ainsi, les MacBook ne font pas leurs preuves quant au plan technique, ce qui permet de contester la décision de la faculté de nous enlever le choix d’un modèle plus résistant.

Puis, l’imposition d’un MacBook est gênante sur le plan techno-éducatif. Premièrement, la décision de rendre les modèles Apple obligatoires s’est faite il y

a 6 ans. Nous pensons que, dans le milieu de la technologie, un intervalle de temps de 6 ans est trop long. Étant donné qu’il y a des innovations chaque année, il serait pertinent de s’attendre à une réévaluation transparente des modèles chaque année. Deuxièmement, une décision impli-quant les étudiants de si près devrait les inclure dans le processus. Il semble clair que présentement, les étudiants ne sont pas entendus dans la décision et que la faculté semble fermée à l’idée d’apporter un changement. Aussi, nous souhaitons remercier notre association étudiante de toujours amener le sujet en discussion. Troisièmement, il a été mentionné que le choix du MacBook se basait en partie sur l’uniformité des modèles et la plus grande facilité qu’ont les techniciens de travail-ler sur des modèles semblables. Or, avec ce point, on néglige totalement l’opinion étudiante a"n de se conformer aux besoins des techniciens. Ceux-ci sont pourtant employés pour répondre à nos besoins et à nos problèmes, et non pas le contraire. Quatrièmement, l’aide que peuvent nous apporter les techniciens de la faculté est minime. Certes, les MacBook sont recon-nus pour occasionner moins de problèmes sur certains aspects, tels que les virus in-formatiques. Certains iront même jusqu’à a&rmer qu’ils causent moins de pro-blèmes de software, ce dont nous n’avons pas fait l’expérience (pensons aux Kernel panics), mais encore là, n’entrons pas dans un débat à ce sujet. Pourtant, lorsqu’un problème survient avec notre MacBook, trouver une solution rapidement est un fardeau. E#ectivement, lorsqu’un étu-diant a un problème avec son Mac, la réponse "nale des techniciens est plus souvent qu’autrement de se référer aux techniciens du Genius Bar d’un magasin Apple ou de SofTest. Par exemple, pour un bogue avec SofTest, nous avons été référées par un technicien de la faculté à l’équipe technique de SofTest. Ceux-ci nous ont référées à l’équipe d’Apple, alors que le problème venait très certai-

[...] une décision impliquant les étudiants de si près devrait les in-clure dans le processus.

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OPINION

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Le Capsule, volume 39, no. 3

nement de leur logiciel en prétextant qu’ils n’avaient jamais entendu parler de ce bogue et qu’il était dû au langage du système OS X. Ainsi, nous avons contacté l’équipe Apple, qui a patiné un peu puis a "ni par... nous renvoyer vers SofTest en a&rmant qu’il s’agissait d’un logiciel tiers parti... et, des mois plus tard, le problème n’est toujours pas réglé! Nous ne remettons certainement pas en question la compé-tence de nos techniciens et des techniciens SofTest, mais nous avons l’impression que seuls les techniciens du Genius Bar sont capables de trouver des solutions à la majorité des problèmes qui sont moins prévalents, seulement à cause de leur sys-tème d’exploitation et la structure de leurs modèles très di#érents. Aussi, nous pen-sons que les techniciens, du moins ceux de SofTest, seraient beaucoup plus com-pétents à régler nos problèmes avec le langage Windows. D’ailleurs, il y aurait très probablement moins de bogues et de restrictions d’utilisation (langue d’utili-sation, attente de mise à jour de l’OS X avec reproches envers les étudiants n’ayant pas respecté la consigne) avec SofTest si le système d’exploitation utilisé était celui de Windows. Par ailleurs, nous faire envoyer au magasin d’Apple ne répond pas à nos attentes envers le support technique de la faculté. Après tout, avec les centaines de dollars investis dans le support technique de la faculté, les étudiants s’attendent à pouvoir résoudre certains problèmes sur place. Nous nous sommes déjà fait dire que le technicien ne possédait pas un outil pour examiner le modèle Retina. Celui-ci faisant partie des choix de modèle obli-gatoire, c’est quasiment insultant de se faire dire que, pour ce modèle spéci"que-ment, rien n’est possible à part se rendre à l’Apple Store. Cela ne répond pas à nos besoins. Cinquièmement, les prérequis minimaux de la faculté en ce qui concerne les MacBook ne répondent pas à leur uti-lisation. Les applications que nous utili-sons pour nos études sont les suivantes: navigateur internet, suite O&ce, Adobe

Reader ou Preview, lecture audio/vidéo et évidemment SofTest. Notons qu’en tout, moins de 10 GB (et nous sommes très généreuses) sur notre ordinateur sont destinés à ces applications ainsi qu’aux documents de l’école. SofTest est proba-blement l’application parmi celles énumé-rées qui demande les plus grands prérequis et ceux-ci s’énumèrent comme suit pour un MacBook: processeur Intel, 2 GB de mémoire vive et au moins 1 GB d’espace sur le disque dur. Pour un PC, SofTest décrit les caractéristiques suivantes: au minimum le processeur 1.86GHz Intel Core 2 Duo, 2 GB de mémoire vive et au moins 1 GB d’espace sur le disque dur. Ceux qui s’y connaissent en ordinateurs ont probablement déjà remarqué que les caractéristiques des MacBook dépassent largement les prérequis des applications utilisées pour notre cheminement uni-versitaire, ce qui signi"e que des modèles moins chers, durables et répondant à ces caractéristiques sont disponibles sur le marché. À titre informatif, les prérequis de la faculté sont décrits comme un pro-cesseur Intel, 4 GB de mémoire vive et 10 GB d’espace sur le disque dur. Alors, pour toutes les raisons techno-éducatives énu-mérées ci-dessus, le MacBook ne semble pas le choix optimal coût-e&cace [hint cours bleu ;) pour les courageux qui sont encore en train de lire] et ne devrait donc pas être imposé.

En"n, terminons avec quelques pistes de solutions envisageables selon nous, qui remédieraient à l’obligation d’acheter une marque particulière. Premier scénario: les étudiants ont le libre choix de l’outil qu’ils utilisent. Tout problème encouru est de notre responsabilité. La faculté possède-rait quelques modèles pour les cas urgents et les étudiants ayant prévu un problème avec leur ordinateur pourront le régler eux-mêmes en consultant le support tech-nique de leur choix ou en empruntant un portable à un proche pour la durée de l’examen, ce qui, selon mon expérience

personnelle, fonctionnerait très bien. Deuxième scénario: les étudiants ont le libre choix total de l’outil qu’ils utilisent en classe (ordinateur, tablette, crayon-pa-pier, etc.) et personnellement. Tout pro-blème encouru est de notre responsabilité, comme dans toutes les autres étapes de nos vies (secondaire, CÉGEP). Les ordi-nateurs d’examen avec caractéristiques de base seraient fournis par la faculté elle-même lors des examens, quitte à dépen-ser un certain montant de location au début de l’année. Le personnel technique s’occuperait ainsi de faire tout ajustement et mise à jour, et de régler tout problème survenant. Dernier scénario: ne pas nous laisser le libre choix totalement du mo-dèle, mais nous laisser un certain choix de compagnie et de système d’exploitation, en incluant des choix de 13 pouces et de 15 pouces abordables pour qu’on puisse se permettre un ordinateur personnel conve-nant à nos besoins sans avoir envie de pleurer pour notre porte-feuille. Le choix des modèles inclurait l’association étu-diante ou un étudiant s’y connaissant par-ticulièrement en matière d’ordinateurs et désigné spéci"quement pour cette raison. Ainsi, plusieurs voies de solution peuvent être envisageables a"n de permettre un libre choix aux étudiants.

En conclusion, nous pensons que l’achat obligatoire d’un Mac entrave la liberté de choix des étudiants et que ces modèles ne sont primordiaux ni aux be-soins académiques ni aux besoins person-nels des étudiants. Force est de constater qu’une réévaluation des modèles obliga-toires est de mise. Comme nous ne pré-tendons pas que tous les étudiants, tous les membres de l’AÉPUM ou tous les déci-deurs de la faculté soient des spécialistes en ordinateurs, il serait pertinent que cette réévaluation soit faite par des experts en collaboration avec des représentants étu-diants en tenant compte de la liberté de choix des étudiants et des prérequis des logiciels utilisés. '

Page 37: Capsule - Décembre 2015

UN PROGRAMME FINANCIER POUR VOTRE VIE BIEN REMPLIE

1. Les programmes fi nanciers de la Banque Nationale constituent un avantage offert aux étudiants à temps plein ou résidents (si applicable) en: médecine, médecine dentaire, médecine vétérinaire, médecine podiatrique, optométrie, pharmacie, chiropratique, audiologie, denturologie, ergothérapie, hygiène dentaire, inhalothérapie, technique d’orthèse visuelle, orthophonie, pharmacologie, physiothérapie, psychologie, pratique sage-femme, technologie médicale, technologie de radiodiagnostic, de médecine nucléaire, d’électrophysiologie ou de radio-oncologie, sciences infi rmières, en soins infi rmiers ou qui sont inscrits à un programme de formation Santé pour les infi rmières et infi rmiers auxiliaires de niveau postsecondaire et qui sont citoyens du Canada ou résidents permanents canadiens. Vous devrez vous présenter une fois par année en succursale pour effectuer la mise à jour de votre dossier. Une preuve de statut d’étudiant à temps plein vous sera demandée.

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Page 38: Capsule - Décembre 2015

38 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

À quoi ressemble le parcours scolaire

WV\YKL]LUPYWOHYTHJPLULU-YHUJL&Après le lycée (obtention du baccalau-réat), il faut passer un concours commun avec médecine, sage-femme, dentaire et kiné. Une personne sur 10 est reçue au concours, et tu n’as le droit qu’à deux tentatives. Une fois que tu es reçu, il reste minimum 5 ans pour devenir pharmacien en o&cine (pharmacien communautaire) ou en industrie. Pour devenir pharmacien en laboratoire ou hospitalier, il faut repas-ser un concours national en 5e année, puis une fois reçu, il reste 4 ans d’internat. On a tous choisi de travailler en industrie pharmaceutique (internat pour Julien). En France, notre formation nous le per-met. Notre choix de "lière se fait en 4e année.

Quelles sont les démarches pour

MHPYL JL ZtQV\Y& =VZ JV\YZ ZVU[PSZJYtKP[tZ&On a tous préparé une lettre de motiva-tion et passé un entretien pour être sélec-tionnés. Nos cours sont crédités: si on va-lide notre session ici, on valide en France.

Mathilde & Julien: Par contre, on a plu-sieurs matières (UA) à rattraper en ren-trant en France!

Combien de temps dure votre séjour

H\8\tILJ&Notre séjour dure le temps du semestre d’automne. On est arrivés en août et on repart début janvier.

Pourquoi avoir choisi de venir au

8\tILJ&Parce qu’il existe un partenariat avec l’UdeM. De plus, le Québec est reconnu

internationalement pour la pharmacie cli-nique.

Avez-vous visité une pharmacie qué-

ItJVPZL&*»t[HP[JVTTLU[&Oui, Jean Coutu et Pharmaprix. C’était surprenant et unique. On ne comprend pas le principe du supermarché au sein de la pharmacie. Quand on rentre, on ne se doute pas qu’il y a une pharmacie.

Mathilde & Julien: On a été un peu cho-qués par tous les MVL (rayons entiers de Tylenol, vitamines...)!

Quelle est la différence la plus mar-

quante en pharmacie par rapport à

SH-YHUJL&En France, on vend exclusivement des mé-dicaments et des cosmétiques de marque pharmaceutique. Il y a des préparatrices en pharmacie (2 ans d’études) qui peuvent également délivrer certains médicaments sous contrôle du pharmacien. Il n’y a pas de salle d’attente et pas de consultations (sauf pour les pathologies compliquées); la délivrance se fait au comptoir.

En France, les pharmaciens n’ont pas le droit de prescrire des médicaments ou des analyses: on attend toujours «notre Loi 41».

Comment se comparent les mé-

thodes d’enseignement (PowerPoint,

laboratoires, travail autonome, ca-

OPLYKLÄJOLZWHYYHWWVY[H\Z`Z-[uTLMYHUsHPZ&On ne fait pas de laboratoire, notre for-mation n’est pas centrée sur la clinique. Notre enseignement est beaucoup plus généraliste pour que chacun puisse se diri-

ger vers la "lière qui l’intéresse. On fait de la chimie thérapeutique, chimie ana-lytique, de la biologie, mycologie, bota-nique, galénique... On n’a pas de travail autonome, tous les cours qu’on doit étu-dier, on les a vus avec des professeurs. On n’a pas de "ches pathologiques ou classes médicamenteuses, on prend des notes de ce que disent les professeurs et on béné"-cie de leur PowerPoint. Tous nos examens se passent à la "n du semestre après avoir étudié tous les cours.

*LX\L]V\ZHPTLaH\8\tILJ&Les gens sont très accueillants et très res-pectueux. Chez nous, on ne fait pas la queue pour prendre le bus (rire), et on ne nous demande pas «Ça va bien?» quand on rentre dans un magasin. On apprécie les magasins ouverts tous les jours.

Mathilde & Julien: On aime beaucoup Montréal, car c’est un bon mix entre la grande ville américaine et la ville euro-péenne.

*LX\L]V\ZU»HPTLaWHZH\8\tILJ&Les bons pains, vins et fromages sont bin trop chers dans le fond.

Les rues sont trop longues ^^

Léa & Audrey: La quantité d’alcool dans les cocktails est in"me, et les bars, boîtes ferment trop tôt!

*VTTLU[Z»LZ[MHP[LS»HKHW[H[PVU&Léa & Audrey: On est arrivées pendant les vacances d’été, donc on a eu le temps de s’installer et d’apprendre à se repérer dans Montréal. On s’était déjà faites à l’accent québécois avant de commencer les cours!

Ces étudiants français en échange

Page 39: Capsule - Décembre 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 39

NOM Audrey Bauer VILLE D’ORIGINE AngersCOHORTE 3e

NOM Julien MenardVILLE D’ORIGINE RouenCOHORTE 3e

NOM Mathilde PiquenotVILLE D’ORIGINE RouenCOHORTE 3e

NOM Mathilde Berrux VILLE D’ORIGINE GrenobleCOHORTE 2e

NOM Estelle Perrigouard VILLE D’ORIGINE GrenobleCOHORTE 2e

NOM Léa Sureau VILLE D’ORIGINE AngersCOHORTE 3e

Page 40: Capsule - Décembre 2015

40 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

7PZSHWV\[PULHPTLa]V\Z[\sH&OUI on adore ça! Bon, la poutine du Macdo pas terrible, mais la poutine de la Banquise génialissime!

=VZL_WYLZZPVUZMH]VYP[LZ&Et bien justement: «Pis la poutine, aimez-vous tu ça?»

«Fé que c’tait comme full intense». «Mon chum m’a jasé de...».

«Dans le fond... LÔ». «C’est pas mal ça...»

«Avoir du fun!»

«C’est sécuritaire!»

Une fois où vous n’avez absolument

YPLUJVTWYPZKLJLX\»VUKPZHP[&Le franglais?

Mathilde & Julien: Une "lle a fait un commentaire une fois en expertise, on n’a pas compris un seul mot...

Léa & Audrey: les premiers cours à l’UdeM, quand tout le monde parlait en posologies latines. On n’avait jamais en-tendu parler de die, bid, tid...

Une anecdote à nous raconter

(on aime ça les anecdotes dans le

*HWZ\SLAu début de notre séjour, quand quelqu’un nous disait «bienvenue», on répondait «merci» en pensant qu’il nous souhaitait la bienvenue.

On a vite compris que la bise était réservée aux amis très proches, famille...

Mathilde & Julien: Au premier 5 à 7 de l’année, on avait faim, on voulait s’ache-ter des sucreries. On voit sur l’a&che qu’il y avait des croustilles, on en a acheté en pensant que c’était des gâteaux; on a com-pris quand la vendeuse nous a proposé «barbecue ou ketchup?»...

On peut tout acheter à Jean Coutu et ça c’est magique!!! ;)

Quelque chose que nous n’avons pas

demandé mais qui intéresserait les

t[\KPHU[Z&Apprentissage des expressions françaises:

ᅙ meuf = "lle

ᅙ mec = garçon

ᅙ en partiel = en examen

ᅙ une teuf = party

ᅙ du coup = fait que, dans le fond

ᅙ Sans Domicile Fixe (SDF) = itiné-rant

ᅙ ça me fait %ic = ça me fait chier (oui restons poli!) '

Page 41: Capsule - Décembre 2015

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Page 42: Capsule - Décembre 2015

42 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

M. PHARMACIE

COLLOQUE LOI 41.2

Page 43: Capsule - Décembre 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 43© Michelle Chen et Myriam Kassi

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44 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

L’achat d’une maison… comment faire d’un rêve une réalité?

Pour une majorité d’entre nous, le rêve d’être propriétaire de sa propre maison demeure profondément ancré ĚĂŶƐŶŽƚƌĞĐƵůƚƵƌĞĨĂŵŝůŝĂůĞDĂŝƐĐŽŵŵĞŶƚƐĞĚĠŵġůĞƌĚĂŶƐĐĞƩĞũƵŶŐůĞƋƵĞƐƚůŝŵŵŽďŝůŝĞƌŶƚƌĞůĞƐŝŶƐƟƚƵ-ƟŽŶƐĮŶĂŶĐŝğƌĞƐƋƵŝŶŽƵƐƉƌŽƉŽƐĞŶƚĚĞƐƚŽŶŶĞƐĚĞƉƌŽĚƵŝƚƐŚLJƉŽƚŚĠĐĂŝƌĞƐĞƚĚĞƐĐĠŶĂƌŝŽƐĮŶĂŶĐŝĞƌƐůĂ^,>ĂǀĞĐ ƐĞƐ ĐŽŶĚŝƟŽŶƐ ĚĞĮŶĂŶĐĞŵĞŶƚƐ ůĞ Ɖƌŝdž ĚĞƐŵĂŝƐŽŶƐ ƋƵŝ ƐŽŶƚ ă ƵŶŶŝǀĞĂƵ ƐƉĞĐƚĂĐƵůĂŝƌĞ ĞƐƚͲŝů ƉŽƐƐŝďůĞĚ ĂǀŽŝƌůĂĐĞƌƟƚƵĚĞĚĞĨĂŝƌĞƵŶĞďŽŶŶĞĂīĂŝƌĞ

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1. Un ĐŽŶƐĞŝůůĞƌĞŶƐĠĐƵƌŝƚĠĮŶĂŶĐŝğƌĞ ƐĞƌĂǀŽƚƌĞƉƌĞŵŝĞƌĂůůŝĠăĂǀŽŝƌĚğƐǀŽƚƌĞĞŶƚƌĠĞƐƵƌ ůĞŵĂƌĐŚĠĚƵƚƌĂǀĂŝůŶĚŝƐĐƵƚĂŶƚĚĞǀŽƐŽďũĞĐƟĨƐĚĞǀŝĞƉĞƌƐŽŶŶĞůƐĂŝŶƐŝƋƵĞƉƌŽĨĞƐƐŝŽŶŶĞůƐǀŽƚƌĞĐŽŶƐĞŝůůĞƌƉŽƵƌƌĂǀŽƵƐŐƵŝĚĞƌĂĮŶĚĞǀŽƵƐĂŝĚĞƌăů ĂƩĞŝŶƚĞĚĞǀŽƐƉƌŽũĞƚƐĚĂŶƐůĞƐĚĠůĂŝƐƋƵĞǀŽƵƐǀŽƵƐƐĞƌĞnjĮdžĠƐ>ĂĐĐƵŵƵůĂƟŽŶĚƵŶĞŵŝƐĞĚĞĨŽŶĚƐƉŽƵƌů ĂĐŚĂƚĚĞǀŽƚƌĞŵĂŝƐŽŶĞƐƚůƵŶĞĚĞƐƉƌĞŵŝğƌĞƐĠƚĂƉĞƐăŵĞƩƌĞĞŶƉůĂĐĞsŽƚƌĞĐŽŶƐĞŝůůĞƌƉƌĞŶĚƌĂůĞƚĞŵƉƐĂǀĞĐǀŽƵƐƉŽƵƌĚĠƚĞƌŵŝŶĞƌƋƵĞůƉƌŽĚƵŝƚĞƚǀĠŚŝĐƵůĞĮŶĂŶĐŝĞƌĞƐƚůĞƉůƵƐĂƉƉƌŽƉƌŝĠĚĂŶƐǀŽƚƌĞƐŝƚƵĂƟŽŶ;ZZ>/ŚŽƌƐͲZZͿƵŵŽŵĞŶƚǀĞŶƵĐĞĚĞƌŶŝĞƌƐĞƌĂůăƉŽƵƌǀŽƵƐĂŝĚĞƌăĐĞƌŶĞƌƋƵĞůĞƐƚǀŽƚƌĞĐĂƉĂĐŝƚĠăĞŵƉƌƵŶƚĞƌĞƚƉĂƌůĞĨĂŝƚŵġŵĞăĚĠďŽƵƌƐĞƌƉŽƵƌƵŶĞŵĂŝƐŽŶ&ĂŝƌĞƵŶďƵĚŐĞƚĞŶLJĂũŽƵƚĂŶƚůĞƐĨƌĂŝƐƌĞůŝĠƐăů ĂĐŚĂƚĚƵŶĞŶŽƵǀĞůůĞŵĂŝƐŽŶĞƐƚƵŶĞƚƌğƐďŽŶŶĞĨĂĕŽŶƉŽƵƌǀŽŝƌƐŝŶŽƵƐƐŽŵŵĞƐƌĠĂůŝƐƚĞƐĚĂŶƐůĂǀĂůĞƵƌĚĞůĂŵĂŝƐŽŶƌĞĐŚĞƌĐŚĠĞĞƐƚďŝĞŶďĞĂƵƋƵĞĚ ĂǀŽŝƌƵŶĞŵĂŝƐŽŶŵĂŝƐƚŽƵũŽƵƌƐĞƐƚͲŝůƋƵĞŶŽƵƐŶĞĚĞǀŽŶƐƉĂƐƐĞƐƵƌĐŚĂƌŐĞƌĚĞƉĂŝĞŵĞŶƚƐĞƚƐĞĐƌĠĞƌĚĞƐƐƚƌĞƐƐĮŶĂŶĐŝĞƌƐŝŶƵƟůĞƐhŶĞďŽŶŶĞƉůĂ-ŶŝĮĐĂƟŽŶĚĞƐĞƐĮŶĂŶĐĞƐĞƐƚƉƌŝŵŽƌĚŝĂůĞĂǀĂŶƚĚĞƐĞůĂŶĐĞƌĚĂŶƐĐĞƩĞŐƌĂŶĚĞĂǀĞŶƚƵƌĞ2. Un ĐŽƵƌƟĞƌŚLJƉŽƚŚĠĐĂŝƌĞƉŽƵƌǀŽƵƐĂŝĚĞƌăĂǀŽŝƌůĞŵĞŝůůĞƵƌƉƌŽĚƵŝƚĮŶĂŶĐŝĞƌ;ƚĂƵdžĚƵƌĠĞĚƵƉƌġƚŝŶƐƟƚƵ-ƟŽŶƉƌġƚĞƵƐĞͿƐĞůŽŶǀŽƚƌĞƐŝƚƵĂƟŽŶƉĞƌƐŽŶŶĞůůĞŵĂŝƐĂƵƐƐŝƉĂƌƌĂƉƉŽƌƚăůĂĐŽŵƉĠƟƟŽŶ3. Un ĐŽƵƌƟĞƌŝŵŵŽďŝůŝĞƌƉŽƵƌǀŽƵƐĂŝĚĞƌăĚĠŶŝĐŚĞƌůĂƉĞƌůĞƌĂƌĞŵĂŝƐĂƵƐƐŝƉŽƵƌǀŽƵƐĂŝĚĞƌăŶĠŐŽĐŝĞƌĂǀĞĐůĞǀĞŶĚĞƵƌ ^ĂǀŝĞnjͲǀŽƵƐƋƵĞůĞƐƐĞƌǀŝĐĞƐĚƵŶĐŽƵƌƟĞƌŝŵŵŽďŝůŝĞƌƐŽŶƚŐƌĂƚƵŝƚƐůŽƌƐƋƵĞǀŽƵƐĂĐŚĞƚĞnjƵŶĞŵĂŝ-ƐŽŶdŽƵƚăĨĂŝƚůŽƌƐĚƵŶĞƚƌĂŶƐĂĐƟŽŶŝůĞƐƚĚĠũăƉƌĠǀƵĚĂŶƐůĞŶƚĞŶƚĞĞŶƚƌĞůĞǀĞŶĚĞƵƌĞƚƐŽŶĐŽƵƌƟĞƌƋƵĞĐĞĚĞƌŶŝĞƌĚĞǀƌĂƉĂƌƚĂŐĞƌƐĂĐŽŵŵŝƐƐŝŽŶĂǀĞĐůĞĐŽƵƌƟĞƌĚĞů ĂĐŚĞƚĞƵƌ 4. Un ŝŶƐƉĞĐƚĞƵƌĞŶďąƟŵĞŶƚƉŽƵƌǀĂůŝĚĞƌůĂĮĂďŝůŝƚĠĚĞǀŽƚƌĞŶŽƵǀĞůůĞŵĂŝƐŽŶĞŶĚĞǀĞŶŝƌ 5. Un ŶŽƚĂŝƌĞƉŽƵƌǀŽƵƐŵĞƩƌĞăů ĂďƌŝĚĞƐƉŝğŐĞƐůĠŐĂƵdžĞƚŽĸĐŝĂůŝƐĞƌǀŽƚƌĞƟƚƌĞĚĞƉƌŽƉƌŝĠƚĠ

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Claudia Létourneau Fillion B.A.A.ŽŶƐĞŝůůğƌĞĂƵƚŽŶŽŵĞŽŶƐĞŝůůğƌĞĞŶƐĠĐƵƌŝƚĠĮŶĂŶĐŝğƌĞZĞƉƌĠƐĞŶƚĂŶƚĞĞŶĠƉĂƌŐŶĞĐŽůůĞĐƟǀĞŽŶƐĞŝůůğƌĞĞŶĂƐƐƵƌĂŶĐĞĞƚƌĞŶƚĞƐĐŽůůĞĐƟǀĞƐĐůĂƵĚŝĂĮůůŝŽŶΛŐƌŽƵƉĞĨĂŝƌĞĐŽŵǁǁǁŐƌŽƵƉĞĨĂŝƌĞĐŽŵ

Page 45: Capsule - Décembre 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 45

– Qui est cette femme sur la photo? me demanda-t-elle avec un air intrigué.

– C’est...

Les souvenirs envahirent mon esprit. Mes paroles furent interrompues. Sur la photo, elle portait une jolie robe rose et de petites ballerines blanches. Ses longs cheveux bruns tombaient jusqu’au bas de son dos. Elle se trouvait dans le jardin chez mes parents. Sa peau lisse re%était la lumière du soleil. Elle souriait. Elle sem-blait heureuse. Il s’agissait, en fait, de la dernière photo que j’avais prise d’elle.

J’avais pris l’habitude de la photo-graphier à son insu. Elle ne m’en voulait jamais. Au contraire, comme elle disait si bien, «les photos inattendues sont toujours les plus belles!» Petit à petit, je m’étais retrouvé avec une collection de nos plus beaux moments ensemble, allant de nos voyages en Europe à nos soirées tran-quilles devant la télévision. J’avais pris soin de préserver ces photos dans un album à part de toutes les autres que je prenais pour mon travail. Nous faisions toujours tout ensemble. Elle avait de grandes ambi-tions, de grands rêves. J’en avais aussi. Elle voyait la vie comme une entité remplie de mystères à découvrir. Elle plongeait litté-ralement dans l’inconnu et je me faisais une joie d’y plonger avec elle. Elle me fai-sait découvrir le monde d’une autre façon, à sa façon. Le «match parfait» disait-on. Malheureusement, ce parfait bonheur ne

pouvait se permettre de perdurer indé"-niment.

Depuis un moment déjà, elle avait des étourdissements. Elle commençait éga-lement à avoir quelques hallucinations. Malgré mes fortes recommandations ainsi que celles de ses proches, elle refusait de consulter un médecin. «Ce n’est rien», ré-pondait-elle. Elle croyait énormément en les capacités du corps à se rétablir de lui-même. Toutefois, cette méthode ne s’avé-rait pas applicable à toutes les situations et encore moins au cancer.

L’unique pensée de ce mot me donnait des frissons. Je n’aurais jamais pensé l’en-tendre de la bouche d’un médecin alors que je me trouvais dans son bureau. Je ne voulais pas y croire. Pourtant, le diagnos-tic était clair: métastases au cerveau. Plus précisément, le cancer s’était développé dans l’aire optique de son cerveau ce qui semblait être la cause de ses hallucinations. Toute la famille était demeurée sans voix. Deux mois, c’est ce qui lui restait à vivre.

Les derniers moments de sa vie avaient été pénibles autant pour elle que pour les êtres qui l’entouraient. Au "l des traite-ments, elle avait maigri, beaucoup maigri. Sa peau avait blêmi. Ses cheveux étaient disparus. Elle avait l’air malade. En fait, elle était malade. Elle n’allait pas s’en sor-tir, et elle le savait. Malgré tout, elle avait toujours gardé le sourire et ce, jusqu’à la toute "n. Je me souviens de notre dernier

moment. Nous étions en train de regar-der les photos du fameux album, les sou-venirs que nous avions bâtis. Juste avant de rendre son dernier sou!e, elle avait murmuré: «Merci pour tous ces beaux moments: je ne les oublierai jamais.» Le signal d’arrêt cardiaque se déclencha. Les in"rmières se précipitèrent dans la pièce sachant très bien qu’elles ne pourraient rien faire pour la sauver. C’était la "n, la "n de cette belle aventure.

Dès mon arrivée à la maison, je pris la dernière photo de l’album et je l’a&chai sur le mur aux côtés d’autres. Les larmes coulaient sur mes joues. Je restai un mo-ment sans bouger à observer son sourire, sa joie de vivre. Ce soir-là, je lui promis que je n’oublierai jamais non plus. La photo n’avait pas bougé depuis. Elle faisait désor-mais partie intégrante de ce mur d’œuvres d’art et de souvenirs immortalisés.

– C’est une amie, repris-je en balbu-tiant. Elle est décédée du cancer il y a quelques années.

Elle m’esquissa un sourire en guise de compassion. Elle me prit la main tout en continuant d’admirer les photos qui or-naient le mur. Je demeurai silencieux. Je posai de nouveau mon regard sur la photo de la jeune femme et pensai: «Merci pour tous ces beaux moments: je ne t’oublierai jamais.» '

Par Shima

Je ne t’oublierai jamais

Page 46: Capsule - Décembre 2015

46 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

ARTS Le Capsule, volume 39, no. 3

L’ArT AU TrAVErS DE LA CATArACTEClaude Monet est un peintre qui a marqué l’histoire de l’art en étant un pilier important du mouvement impressionniste.

Selon ce mouvement, la peinture est un moyen d’exprimer la sensibilité de l’artiste. Finie la représentation hyperréaliste! On voulait peindre notre propre impression de la réalité, filtrée par nos yeux et par notre esprit.

Forcément, toute altération de la vision influencerait la technique. Ce fut le cas de Monet qui développa une cataracte au début des années 1900. Cette maladie jeta un voile flou sur sa vision et modifia sa perception des couleurs. En effet, l’opacification du cristallin empêche la transmission exacte de la lu-mière. Les ondes courtes telles que le bleu et le violet sont filtrées et seules les couleurs plus chaudes (rouge, jaune, etc.) sont perçues.

Le bassin aux nymphéas est un exemple de l’évolution de la vision du peintre. La première toile a été peinte en 1899 et la deuxième en 1922, au pic de sa maladie. En regardant les versions colorées de ces œuvres, vous remarque-rez la disparité des couleurs utilisées alors même que le sujet reste pareil.

Avec les traitements d’aujourd’hui, Monet n’aurait assurément pas eu de trouble à guérir sa cataracte facilement et rapidement. Mais, on n’aurait pas

eu accès à cette vision artistique de l’évolution d’une des maladies causant le plus de cécité. Comme dit-on, c’est un mal pour un bien.

L’art en anecdotePar Phany Chhon (III)

Toutes les religions, les arts et les sciences sont les branches du même arbre.

– Albert Einstein

L’art et la science semblent au premier abord des domaines totalement opposés. Cependant, ces deux mondes entrent en collision plus souvent qu’on ne le croit et peuvent donner lieu à des manifestations particuliè-rement inusitées. Voici, pour cette édition, des petites anecdotes scienti-ƂSWGUXQKTGENKPKSWGUUWTFGUyWXTGUEQPPWGUGVRNWUQWOQKPUEQPPWGU

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DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 47

Le Capsule, volume 39, no. 3 ARTS

DIAGNOSTIC DE GOUTTE à DISTANCEL’École d’Athènes est une fresque créée par le peintre italien raphaël et ex-posée au Vatican. Cette œuvre se veut un hommage aux différentes figures majeures de l’Antiquité. On pense que l’artiste s’est servi de certains peintres de l’époque comme modèles. Ainsi, pour peindre Héraclite, raphaël se serait inspiré de Michelangelo, auteur de la fresque ornant la chapelle Sixtine qui a été faite dans la même période de temps.

Fait plus intéressant encore, cette œuvre a été analysée à partir d’une pers-pective clinique par un cardiologue du nom de Carlos Espinel. Selon le docteur, les protubérances au niveau des jambes du personnage (et donc de Michelan-gelo) seraient des tophi, un des signes cliniques de la goutte. Plusieurs autres indices tendaient également vers la présence de cette maladie chez l’artiste. La peinture de l’époque contenait beaucoup de plomb qui peut induire une intoxication, le saturnisme, se manifestant entre autres par de la goutte.Aussi, tout au long de sa vie, Michelangelo eut des manifestations typiques de la goutte: douleur aiguë à son pied, décrite par lui-même dans une lettre, calculs rénaux et douleur aux doigts qui suggéraient une arthrite goutteuse.

L’École d’Athènes n’est pas la seule œuvre que le docteur Espi-nel a passée sous la loupe. Selon le cardiologue, cette évalua-tion clinique des œuvres permettrait d’aiguiser le sens obser-vationnel nécessaire à une bonne pratique diagnostique. Cette idée a soulevé de nombreuses controverses. Ainsi, on ques-tionnait la pertinence de tels diagnostics sachant que la pein-ture n’est pas la représentation la plus exacte de la réalité. Plus encore, cette idée qui peut sembler farfelue au premier abord ouvre la porte à tout un questionnement de l’évolution de la pratique médicale. Peut-on se contenter d’un support visuel, sans examen physique, pour diagnostiquer? à l’ère de

la technologie, les soins cliniques à distance sont-ils possibles? Autant de questions du présent et du futur qui prennent racine dans le passé. '

L’ESTHÉTISME DES BACTÉrIESVous connaissez sans doute Alexander Fleming, célèbre pour sa découverte de la pénicilline vers la fin des années 20.

Ce que vous ne savez peut-être pas cependant est qu’il était tout un artiste éga-lement. Il se servait des bactéries comme pigments afin d’élaborer des petites œuvres sur des pétris. Ses compositions étaient très difficiles à réaliser et très éphémères étant donné la croissance perpétuelle des bactéries. Chaque nou-velle souche de bactéries qu’il découvrait venait rajouter une nouvelle couleur à sa palette.

Ce n’est peut-être pas le moyen le plus accessible et le plus facile pour peindre, mais on ne peut nier que c’est assez impressionnant. Sa technique a ouvert la porte à un tout nouveau genre d’art encore pratiqué de nos jours et perfectionné par de nombreux scientifiques. Comme quoi, la science et l’art ne sont pas toujours immiscibles!

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48 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

ARTS Le Capsule, volume 39, no. 3

0QVGCWZNGEVGWTULoCKXWNGƂNOGPXGTUKQPQTKIKPCNGanglaise. Cette critique est aussi «spoiler-free» que j’ai pu me le permettre.

Critique de Sicario

Denis Villeneuve est un réalisa-teur québécois dont nous pou-vons tous être "ers. L’homme

derrière Incendies et Prisoners nous met en-core une fois sur la table un "lm qui frappe dur et ne ménage pas ses coups: Sicario. Du mot espagnol désignant un assassin ou un tueur à gages, Sicario est un thril-ler mettant en scène Emily Blunt en tant que Kate Macer, agente du FBI aux prises avec les cartels de drogues mexicains. À ses côtés, le mystérieux Alejandro, joué avec brio par Benicio del Toro, et Matt Graver, agent de la CIA joué par Josh Brolin. Ce dernier incarne parfaitement l’archétype de l’agent américain défendant les intérêts de son pays et il le fait avec une telle désin-volture et un tel étalage de son pouvoir de manipulation qu’on ne peut s’empêcher de l’admirer, quoi qu’on pense de ce qu’il fait. Alejandro, quant à lui, est un person-nage à la fois intense et réservé et "nit par être beaucoup plus intéressant que notre héroïne Kate.

Ayant pour cadre la guerre de la drogue au Mexique, Sicario ne peut faire autre-ment qu’être un "lm politique. En e#et, Denis Villeneuve laisse transparaître un message de cautionnement par rapport à l’interventionnisme américain à l’étranger. Cependant, bien qu’Emily Blunt réussisse à nous transmettre le déchirement d’âme que peut ressentir une personne plongée dans le monde semi-légal qui existe à l’abri des caméras de la CNN, elle n’est pas trop convaincante quand il s’agit de transmettre son point de vue. En fait, c’est

le "lm au complet qui prend un peu trop de temps à établir son identité pour l’au-dience. Après un début à haute tension, le "lm ralentit beaucoup et nous garde dans l’ombre jusqu’au superbe dernier acte, où les motifs de plusieurs personnages sont révélés et où l’on peut en"n percevoir le message du directeur à travers le dénoue-ment. Cependant, à ce stade-ci, le public a probablement déjà forgé sa propre opi-nion, ayant déjà été inondé par des images de brutalité de la part des cartels et des agents américains.

Petit détail qui m’a beaucoup plu; avez-vous vu American Sniper? On y suit l’histoire d’un marine qui revient aux États-Unis et sou#re de TSPT. Les scènes familiales étaient si pénibles et pleines d’hystérie qu’on espérait presque que notre pauvre homme retourne en Afghanistan pour risquer sa vie de nouveau. Sicario présente aussi une famille aux prises avec l’éternel problème du mari qui risque sa vie chaque fois qu’il quitte le foyer, mais Denis Villeneuve nous raconte cette his-toire avec peu de mots et beaucoup d’élé-

gance. Le regard de la femme lorsqu’elle répond à une question de son "ls peut en dire beaucoup plus long qu’une dispute ouverte avec son mari.

Au plan visuel, Villeneuve choisit souvent de mettre ses personnages dans des plans statiques et reculés, laissant la caméra englober une scène plus grande que la conversation ou la confrontation. Il utilise aussi plusieurs plans panoramiques de villes et de paysages, nous montrant la beauté de cette région du monde tout en laissant planer l’impression que le danger peut frapper à tout moment, de toutes les directions. Par contre, il fait un choix plutôt particulier pour le montage d’une scène se déroulant la nuit. Les person-

Par Michael Floricel (II)

Images courtoisie de IMDb.com

Le regard de la femme lorsqu’elle répond à une question de son "ls peut en dire beaucoup plus long qu’une dispute ouverte avec son mari.

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DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 49

Le Capsule, volume 39, no. 3 ARTS

nages ont accès à des lunettes de vision nocturne montrant le monde nocturne sous des teintes de vert, avec un mode de vision thermique additionnel en noir et blanc, ainsi que la perspective d’un drone "lmant la scène d’un point de vue aérien. Pour une raison qui m’échappe complè-tement, le directeur a décidé d’alterner entre ces trois points de vue à répétition et très rapidement, ce qui donne un résultat très peu plaisant et di&cile à suivre. Selon moi, la scène aurait dû rester en vision

thermique tout le long, ce qui aurait eu un bel e#et de synergie avec la nature très silencieuse de cette scène. En parlant de silence, le "lm n’a presque pas de bande sonore. Les seules instances de «musique» sont les scènes de suspense avant l’action, où les sons graves du compositeur Jóhann Jóhannsson aident à faire monter la ten-sion jusqu’à son pic. En contraste, les tirs d’armes à feu détonnent vraiment par-des-sus tout le reste. La trame sonore minima-liste et le montage des sons se combinent

pour créer une belle dimension auditive.

Verdict : Denis Villeneuve nous épate encore avec son dernier opus. Malgré quelques lenteurs dans le deuxième acte et un protagoniste moins intéressant que son entourage, Sicario est un thriller dirigé d’une main de maître, qui n’essaie pas de trop en faire comme le font tant de "lms dans son genre et qui présente un com-mentaire politique intéressant. Je vous le recommande! '

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50 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

ARTS Le Capsule, volume 39, no. 3

Par Akram Nadir Bakhti (III)

Une goutte d’eau vint se dépo-ser sur la joue rosâtre du jeune homme endormi. Après avoir

retiré ses lunettes et les avoir débranchées de son ordinateur, ce dernier se leva, ouvrit très lentement le tiroir de sa table de chevet et y prit un morceau de pâte à modeler de la taille d’un petit pois. Il monta ensuite sur sa chaise de bureau en cuir noir, puis boucha le trou du plafond par lequel s’écoulaient lentement quelques gouttes de pluie chaudes. Après être des-cendu de sa chaise, le jeune homme se rendit compte qu’il avait faim. Il ouvrit la porte de sa chambre, descendit l’escalier en colimaçon menant au salon, puis se dirigea vers la cuisine. Il y avait au centre une petite table ronde, blanche, tachée de rouge et d’orange. À droite se trouvaient un grand réfrigérateur gris métallisé, un four à micro-ondes déposé à côté d’un lavabo bouché par une demi-douzaine d’assiettes sales et quelques verres à moi-

tié remplis d’eau. Le jeune homme ouvrit l’évier, lava un des verres sales avec le peu de liquide vaisselle restant dans le distri-buteur "xé à côté, puis ouvrit la porte du réfrigérateur pour y prendre une bou-teille de lait. Après avoir véri"é la date de péremption, ce dernier remplit son verre puis le mit au micro-ondes pour une mi-nute et vingt-trois secondes.

Pendant que le lait tournoyait dans sa cage en métal blanchâtre, le jeune homme prit un morceau de pain déposé en haut du réfrigérateur et commença à le mâchouil-ler avant de l’avaler par grandes bouchées. Il se leva ensuite a"n de prendre son petit verre de lait et le but en une traite. Une fois rassasié, le jeune homme marcha len-tement vers la salle de bain située juste à côté de la cuisine. Il se déshabilla, en pre-nant soin de mettre ses vêtements dans le panier à linge sale, puis entra dans la cabine de douche. Après avoir tourné le

levier d’eau tiède qu’il avait bricolé, ce der-nier commença à chantonner. Quelques minutes plus tard, le jeune homme sortit de sa cabine, mit son peignoir et essuya la glace de la salle de bain pour s’y observer. Il était maigre, de taille moyenne, avait les cheveux gris cendré et les yeux argentés. Il avait le visage rond, la bouche et les sourcils très "ns et n’avait presque pas de boutons d’acné. Il avait l’air d’avoir seize ans, il en avait dix-neuf. Après s’être rasé rapidement, le jeune homme sortit de la salle de bain et retourna à sa chambre en"-ler un caleçon. Ensuite, il ouvrit l’écran de son ordinateur pour regarder son courrier.

«... C’est pourquoi, Docteur Hunt, c’est un immense honneur pour moi de vous inviter à la cérémonie des Nobels. C’est ton troisième prix, mon amour? mur-mura une voix chaleureuse et féminine se glissant derrière les oreilles du jeune homme.

SceptronPartie 2: origines

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DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 51

Le Capsule, volume 39, no. 3 ARTS

– Je passe mon tour, cette fois-ci. Cette cérémonie est une mascarade comme bien d’autres. Et puis, aujourd’hui, c’est un jour spécial, répliqua Edward avant d’embrasser la jeune femme sur la joue.

– Je pensais qu’avec tous tes travaux, tu allais oublier.

– Dans 7 heures et 54 minutes, cela fera exactement deux ans que nous sortons ensemble, comment pourrais-je oublier une telle date, ma chère Lise? rétorqua le jeune homme avant d’embrasser à nouveau sa dulcinée. Il caressa ensuite soigneusement ses cheveux blonds bou-clés puis mit ses mains derrière son cou.

– Qu’est-ce que tu fais, chéri? deman-da Lise, intriguée.

– Voilà, c’est fait, j’espère que ce cadeau te plaira. Tiens, tu peux mieux l’admirer avec ce petit miroir.

– Ce collier est tout simplement su-blime, il ne fallait pas... T’as pensé à tes dettes, mon chéri?

– Eh bien, si ma dernière découverte arrive à attirer une industrie pharma-ceutique digne de ce nom, nous pour-rons dire adieu à cette maison pitto-resque. Nous serons riches! Bon, sur ce, j’ai encore beaucoup de boulot, à ce soir, mon sucre d’orge.

– À ce soir, mon amour», répondit Lise avant de donner un dernier baiser à son amant. Ce dernier s’habilla rapidement, prit son trousseau de clés et son car-table puis descendit l’escalier menant à la porte d’entrée. Il en"la ses bottes en cuir puis sortit de la maison d’un pas hâtif avant de monter dans sa voiture et d’appuyer sur l’accélérateur.

22 novembre 2135, 18h05.

Laboratoire Spectral Engin_

Le jeune homme injectait le dernier sérum dans le bras d’un chimpanzé albi-nos. Sur son oreille, on pouvait lire le numéro de série, 926. Le scienti"que prit son enregistreur vocal par la suite et com-mença à marmonner une suite de termes scienti"ques. Il tendit au chimpanzé un cube de Rubik puis lança le compte à rebours.

«Trente-deux secondes. Il semble que ça soit le résultat maximal pouvant être at-teint avec le sérum. Le sujet semble bien tolérer la hausse hormonale. Aucun signe de tuméfaction. Prochaine étape: l’expérimentation sur un clone humain.

– Je ne me lasserai jamais de vos monologues, cher collègue, s’écria un scienti"que en blouse blanche. Celui-ci ressemblait beaucoup à Edward, leurs visages étant quasiment identiques. Seule leur coupe de cheveux permettait de les di#érencier. Tandis qu’Edward avait les cheveux courts en bataille avec quelques mèches rebelles, son collègue avait une coupe carrée impeccable.

– Docteur Heim, si vous faisiez autant attention à vos cheveux qu’à vos sujets d’expérience, vous n’auriez peut-être pas à m’entendre parler à ma propre personne en attendant l’arrivage de nouveaux sujets d’expérience, répliqua "èrement Edward.

– Mes sujets peuvent être clonés à l’in-"ni, pourquoi donc me soucier de leur sort si insigni"ant?

– C’est pourquoi je n’ai jamais aimé jouer avec toi, cou...

– Combien de fois t’ai-je dit de ne plus jamais m’interpeller par ce quali"catif... rappelle-toi, personne ne doit savoir qu’on est de la même...

– De la même quoi? Et c’est bien la première fois que je vous entends tutoyer mon futur mari, répliqua Lise avant d’embrasser son amant.

– Lise, que me vaut l’honneur de votre visite ici?

– Vous connaissez Edward, si je ne viens pas l’extirper de son laboratoire, il y resterait nuit et jour sans manger, ni boire, ni même se doucher.

– Eh bien avec moi à vos côtés, il en aurait été autrement.

– Bas les pattes, Sylvain, ou alors tout le monde apprendra notre petit secret, rétorqua Edward avant de ranger son enregistreur vocal dans son cartable et d’en"ler sa veste. Il ne "t pas attention aux propos de son collègue et ferma la cage du chimpanzé en prenant soin d’y déposer quelques bananes et des puzzles à résoudre.

– ... Petit insolent... soit, je crois en-tendre mes louveteaux à l’étage. Il est temps que je reprenne mes expériences. Sur ce, passez une agréable soirée.

– Bonne soirée, Docteur Heim. Vous devriez songer à tomber amoureux un jour, ça vous fera du bien», dit Edward avant d’embrasser Lise, laissant son col-lègue rouge de colère. Ce dernier s’éclip-sa en deux temps trois mouvements, libérant le passage au jeune couple.

22 novembre 2135, 19h23.

Restaurent Elven Madison Park_

Le couple s’assit autour d’une petite table, saisit le menu puis se mit à discuter de leur journée de travail avant de choisir l’entrée.

«Je prendrais un "let de veau sur son lit de crème champignon, accompagné d’un bon rouge.

– Le Magnum Château Labegorce 2011 devrait o#rir à vos papilles gusta-

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52 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

ARTS Le Capsule, volume 39, no. 3

tives un torrent de saveurs inoubliables. Et pour vous, Madame?

– Une fricassée de bœuf avec restants de rosbif. Pour le vin, ça ira pour au-jourd’hui, je dois reconduire mon bien-aimé.

– Je vois que Madame est bien sou-cieuse du sort de son amoureux. Un petit verre de cognac ne devrait pas faire de mal.

– Ma chérie, tu ne devrais pas te priver, le serveur a raison, un petit verre pour t’émoustiller les papilles, ça te fera du bien.

– Si c’est proposé aussi courtoisement par d’aussi charmants jeunes hommes, je ne dirai pas non.»

Le serveur eut un léger rictus, puis s’en alla à l’arrière du comptoir énoncer la commande au chef cuisinier. Un quart d’heure plus tard, celui-ci revint voir le jeune couple qui semblait être au milieu d’une discussion hilarante sur Sylvain Heim.

«Tu aurais dû voir sa tête quand je l’ai croisé dans le couloir, il était si rouge, si timide. Sous ces airs grandiloquents se cache encore un petit garçon. Ça ne m’étonnerait pas qu’il soit encore puceau. D’ailleurs, c’est ça son secret? questionna Lise.

– Vous vous êtes déjà croisés au-jourd’hui avant de me voir? Pourquoi ne pas me l’avoir dit plus tôt? répondit Edward d’un air inquiet.

– Serait-ce de la jalousie que je lis sur ton visage, mon bien-aimé? Ne t’in-quiète pas, tu seras toujours mon seul et unique prince charmant. Je ne jugeais simplement pas notre courte rencontre d’une très grande importance, voilà tout. Et puis, nous nous sommes seule-ment échangé des regards, rien de bien méchant. Tiens, en parlant de grands charmeurs, on dirait bien que notre ser-

veur souhaite ajouter quelque chose à notre délicieuse discussion.

– Je ne puis me permettre une telle o#ense, mes chers clients. Voici votre commande. Bon appétit!»

Le couple prit ses ustensiles puis dévo-ra à grandes bouchées le repas leur étant o#ert. Les gestes étaient si rapides et si ma-ladroits que des gouttelettes de graisse et de sauce rouge giclaient de leurs assiettes avant d’atterrir sur la serviette blanche du serveur qui n’avait pas encore pris le temps de faire demi-tour et de se diriger vers d’autres clients.

«Je vois que ces repas satisfont ample-ment mes clients.

– Excusez nos manières, mais cela fait 3 mois que nous n’avions pas mangé un véritable repas. Quand on est scien-ti"que, on se contente en général de quelques plats surgelés, énonça Edward d’un air embarrassé.

– Bien au contraire, cela me fait plai-sir de voir un tel spectacle, le chef en sera sûrement ravi. Et le vin, ce dernier satisfait-il votre humble personne? dit le serveur avant de remplir une nouvelle coupe de vin pour le jeune homme. Ce dernier la but d’une traite puis émit un léger rot.

– Excellent! Pour le dessert, je souhaite commander une... pour le... Lise, je...» balbutia Edward avant de s’e#ondrer.

Le serveur souleva le corps endormi du jeune scienti"que, puis le porta à l’aide de Lise jusqu’à l’extérieur du restaurant, où une voiture noire les attendait. Ils dépo-sèrent Edward dans le co#re à bagages puis montèrent à l’arrière du véhicule.

«Ne serait-ce pas trop cruel de votre part de prévoir son enlèvement le jour de votre deuxième anniversaire?

– Vivre avec lui dans cette maison pit-toresque était nettement plus cruel à

mon goût.

– Avec l’aide du Docteur Heim, votre calvaire sera bientôt chose passée.

– Vous n’allez quand même pas le tuer, non?

– N’ayez crainte. Avant de vous dé-poser chez vous, il vous reste encore quelque chose à nous con"er.

– Oui, voici la clé permettant d’avoir accès à l’ensemble des données de re-cherche d’Edward.

– Tiens, nous sommes déjà arrivés à votre nouveau domicile. Nous vous recontacterons quand nous aurons du nouveau sur le projet du Docteur Heim. En attendant, voici votre paiement. À la revoyure, chère Lise.

– Adieu. Et ne lui faites pas de mal, il a beau être pauvre, ça reste quelqu’un de gentil.

– N’ayez crainte, vous pouvez dormir la conscience tranquille!»

22 novembre 2135, 22h17.

Chambre d’Edward Hunt_

Cela faisait déjà une dizaine de mi-nutes qu’Edward avait reçu une injection de son sérum concentré. Tandis que le docteur Heim fouillait dans le co#re-fort à la recherche d’une autre "ole, Cicéron

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DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 53

Le Capsule, volume 39, no. 3 ARTS

observait les gouttelettes de sang bleu tomber une à une sur la %aque de sang rouge épousant le plancher.

«Voilà qui est bien embêtant!

– Je con"rme, docteur, Edward se vide assez rapidement de son sang. Il ne lui reste plus que quelques instants à vivre, il a déjà perdu connaissance... énonça Cicéron avant de recevoir une claque sur la nuque.

– Mais non, abruti! Je m’en contre"che de cette énergumène. Tu as fait une erreur gravissime! Tu as beaucoup trop rempli ta seringue, maintenant, je n’en ai plus assez pour constituer le sérum! cria furieusement le Docteur Heim.

– Je m’excuse. Je m’excuse. Oh, s’il vous plait, fouettez-moi! Je mérite la plus douloureuse des punitions. Punissez-moi, je vous en conjure!

– Plus tard, Cicéron, plus tard, mais pour l’heure, je dois trouver une solu-tion, et vite, avant que quelqu’un ne se rende compte de notre intrusion.

– N’ayez crainte, il su&t de faire un prélèvement sanguin et d’isoler le sérum. Même dans la mort, ce jeune homme saura nous être utile.

– Très bien, mais faites vite. Je crois entendre des sirènes au loin. Lise, cette garce! Si jamais je me fais attraper, je lui ferai payer au centuple sa trahison. Dire que dix mille billets verts n’ont pas été su&sants pour acheter son silence.»

Cicéron s’accroupit puis, d’un geste vif, coupa une veine de la jambe d’Edward. Il accota une "ole vide juste en dessous de la coupure et la remplit.

«Prélèvement terminé. On "che le camp!»

C’est alors que disparut le groupe d’as-saillants, laissant quatre policiers in"ltrer la chambre et inspecter le corps ensan-glanté d’Edward Hunt. Ces derniers appe-lèrent une ambulance a"n de transporter son corps comateux vers l’hôpital le plus proche. '

Edward survivra-t-il après avoir reçu une dose létale de son sé-rum? Quel destin attend le Doc-teur Heim et ses acolytes? Les citoyens seront-ils en face d’un danger imminent? Vous le sau-rez dans le prochain chapitre de Sceptron: l’éveil du loup blanc.

+OCIGEQWTVQKUKGFWUKVGQHƂEKGN%QFG.[QMQGVFGfanarts d’Elsword (Album de ZeroChan)

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DIVERS

54 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

Mots croisés pharmaceutiques(corrigé octobre 2015)

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DIVERSLe Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 55

Sauriez-vous déchiffrer ce qui est écrit? Réponse au prochain numéro!

Réponse au numéro d’octobre 2015: Nasonex spray 1 puff die 1 an narines

ordonnance mal foutue

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DIVERS

56 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

Horizontal6. Lésion inflammatoire due au froid et qui touche particulièrement les extrémités.8. Marque d’un médicament à l’annexe 2 utilisé pour traiter les otites. 9. à appliquer immédiatement suite à une en-torse.10. Substance indispensable à plusieurs étudiants pour rester éveillés lors de la période d’examens finaux.12. Mesure d’une caractéristique du syndrome métabolique que le père Noël présente (3 mots avec espaces).13. Couleur du Coumadin 2,5 mg

Vertical1. Condition des yeux souvent causée par le chauffage en hiver.2. Médicament facilement reconnaissable par sa forme de capsule rouge (premier mot).3. Marque de sirops visant à soulager le rhume et la grippe.4. Contre-irritant produisant une sensation de froid.5. Classe de médicaments pouvant aider les patients souffrant d’insomnie (au singulier).7. Maladie très fréquente en hiver. 11. Qualificatif de la température ressentie au Pavillon Jean-Coutu.

Mots croisés pharmaceutiquesPar Maricia Sarkis et Isabelle Toupin (III)

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DIVERSLe Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 57

Le binario est un casse-tête binaire, cousin éloigné du sudoku. Le but du jeu est simple: remplacer toutes les cases par 0 ou 1. Attention:

ᅙ Il ne peut y avoir plus de deux 0 ou deux 1 consécutifs. ᅙ Il y a le même nombre de 0 et de 1 sur chaque rangée et chaque colonne. ᅙ Les rangées ou colonnes identiques sont interdites.

Sauriez-vous remplir toutes les cases? À vous de jouer!

BinariosPar Wendy Ngan

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DIVERS

58 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

Recette pharmaceutique

Récemment, je me suis abonnée à la page «Tasty» sur Facebook. Vous avez sûrement vu passer quelques-unes de leurs capsules, de courts vidéos d’environ 2 minutes qui présen-tent une recette et les étapes de sa conception… de quoi donner faim en regardant son ƂNFoCEVWCNKVÅ+N[CSWGNSWGUUGOCKPGUKNUQPVRCTVCIÅNG1PG2QV2CF6JCKGVLoCKFÅEKFÅFoGUUC[GTGPƂPWPGFGNGWTUTGEGVVGU+NHCWVUCXQKTSWoCWRCTCXCPVLoCXCKUGUUC[ÅCWOQKPUQWTGEGVVGUFG2CF6JCËGVSWGEJCSWGHQKULoCXCKUÅVÅFÅÃWGe#NQTUEoÅVCKVVQWVWPFÅƂSWGcette petite capsule se lançait!

Par Vicky Marcotte (II)

Pad Thaï

INGrÉDIENTS ᅁ 8 oz de nouilles de riz pour Pad Thaï ᅁ 2 cuillères à soupe d’huile de sésame ᅁ 2 œufs ᅁ 1 poitrine de poulet, en dés (peut être remplacé par des

crevettes ou du tofu, par exemple) ᅁ ¼ de tasse d’échalotes françaises ᅁ ¾ de tasse de sauce à Pad Thaï ᅁ 1 tasse de fèves germées ᅁ ½ tasse d’arachide ᅁ ¼ de tasse d’oignon vert ᅁ ¼ de tasse de coriandre

Pour la sauce ᅁ 1/8 de tasse de sauce au poisson (j’ai trouvé une version

végane sur internet!) ᅁ 1/8 de tasse de vinaigre de riz ᅁ 1/8 de tasse de sauce soya ᅁ 1/8 de tasse de cassonade ᅁ 1/8 de tasse de jus de lime ᅁ 1/8 de tasse de sauce sriracha

PrÉPArATION 1. Cuire les pâtes selon les directives sur l’emballage.2. Chauffer 1 cuillère à soupe d’huile de sésame dans un grand chaudron. Mélanger et faire cuire les œufs. Mettre de côté.3. Chauffer l’huile restante et faire cuire le poulet en dés. Mettre de côté.4. Avec le liquide restant dans le chaudron (ajouter de l’huile si nécessaire), faire cuire l’échalote à feu doux jusqu’à ce que l’échalote soit légèrement colorée et odorante. 5. Ajouter les pâtes, le poulet et les œufs ainsi que la sauce préalablement mélangée. Mélanger puis ajouter les fèves germées, les arachides, l’oignon vert et la coriandre.6. Servir en saupoudrant d’arachides hachées, d’oignon vert et de coriandre.

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DIVERSLe Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 59

Recette pharmaceutique(suite)

recette assez facile, demande peu de préparation et donne facilement 6 portions: tout plein de lunchs pour une grosse semaine au Pharm.D.! Malgré la présence d’éléments frais lors du service, il est possible de congeler des portions de lunch et de les réchauffer au micro-ondes. Ça change un peu la texture des ara-chides, mais c’est quand même très bon!

J’ai décidé de faire cette recette un soir de semaine, entre un cours et le travail et ce fut… une toute petite erreur… En fait, c’est une recette qui demande peu de temps, c’est plutôt la cuisson des pâtes qui est longue. Je pensais que ce serait comme faire cuire des vermicelles, mais, apparemment, les nouilles de riz que j’avais achetées demandaient 45 minutes de cuisson dans de l’eau chaude. Sinon, les autres étapes sont assez rapides.

Pour ceux qui hésiteraient à utiliser l’huile de sésame, je vous le conseille fortement! Non seulement l’odeur à la cuisson est merveilleuse, mais je crois que c’est un des éléments qui fait de cette recette une réussite. C’est sûr que si vous n’avez aucun des ingrédients pour la sauce ni l’huile, ça fait une recette qui coûte cher à l’épicerie, mais c’est des ingrédients qui restent et qui s’utilisent facilement par la suite. De mon côté, j’ai dû acheter de la sauce sriracha, que je n’avais pas à la maison et j’ai opté pour la version économique, celle du Dollarama. Évidemment, tant qu’à être au Dollarama, j’ai refait des réserves de produits d’entretien ménager et ça ne s’est pas avéré être une décision si économique que ça… mais bon, l’important, c’est que je suis ressortie de là avec une sauce sriracha à moins de 2$!

Ensuite, il faut savoir qu’une échalote et qu’un oignon vert sont deux ingrédients différents. Une échalote, ça ressemble à un petit oignon rose/mauve et c’est vendu à l’épicerie en petite boîte. L’oignon vert, c’est ce qu’on appelle communément une échalote, c’est long, vert foncé à une extrémité et blanc et à l’autre. Avec les oignons jaunes et les oignons rouges, ça fait pas mal de légumes qui font pleurer dans un frigo!

J’ai fait la recette avec une cocotte en céramique (celle sur la photo de ma recette précédente), qui im-plique un feu TrÈS doux pour obtenir une légère coloration des échalotes, sinon ça va très vite et il faut recommencer cette étape, ou utiliser des échalotes frites. Sinon c’est le format parfait pour la recette.

La sauce peut être faite pendant que les pâtes cuisent ou pendant que le poulet cuit, ce n’est pas très long. Le seul problème, c’est que 1/8 de tasse, ce n’est vraiment pas beaucoup et que c’est facile de déséqui-librer l’importance des ingrédients. Première chose, la sauce sriracha du Dollarama, elle est épicée et je ne le savais pas… la prochaine fois, j’en mettrai moins, mais pour quelqu’un qui aime manger épicé, c’est un avantage! Deuxième chose, le jus de lime, ça goûte pas mal, il faut faire attention! Finalement, c’est important de bien mélanger la sauce avant de l’ajouter aux pâtes, parce que la cassonade se dépose et tout à coup, les épices et la lime prennent encore plus de place dans la recette.

Oh et pour les arachides, cela va sans dire que c’est préférable d’utiliser des arachides sans assaisonne-ment, même si, ironiquement, elles étaient plus dispendieuses à mon épicerie… Je les ai hachées avec un couteau pour que le goût soit plus subtil et agréable.

En conclusion, c’est une très bonne recette, spécialement pour les lunchs. Ce n’est pas encore le Pad Thaï de mes rêves, mais ça se rapproche tranquillement… Bon appétit! '

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DIVERS

60 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

MOIS DE NAISSANCE Rx

Janvier Ativan (lorazépam)

Février Strattera (atomoxétine)

Mars Concerta (méthylphénidate longue action)Avril Paxil (paroxétine)

Mai Vyvanse (lisdexamfétamine)

Juin Aventyl (nortriptyline)Juillet Cipralex (escitalopram)Août Abilify (aripiprazole)

Septembre Clozaril (clozapine)

Octobre risperdal (rispéridone) Novembre Cogentin (benztropine)Décembre ritalin (méthylphénidate)

L’horoscope qui suit tente de prédire les événements déroulant de décembre 2015 à janvier 2016. Com-ment ça marche? Un médi-cament vous a été prescrit selon le mois de votre date de naissance. Par exemple, si vous êtes nés en janvier, l’Ativan vous a été pres-crit. Écoutez-bien James «clairvoyant» Lam, sa sagesse est infinie.

Horoscopepharmaceutique

Générateur d’horoscope d’une base dedonnées pharmaceutiques

Image courtoisie de NASA et ESA

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DIVERSLe Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 61

Ativan (lorazépam)1 est le chiffre essentiel, parfait, sublime, qui défi-nit notre existence. Unité, uni, unique, université, universalité, universalisation, unilatéral, Uniprix, Unelistequinefaitplusdesens. revenons à notre mouton… oui, parce que je suis trop pauvre pour m’acheter DES moutons. Bon, la fin de ton se-mestre a besoin de tranquillisant, un hype trop intense n’est pas bon pour la santé. Je sais que les examens s’en viennent, alors repose-toi bien et

lâche ton café.

Concerta (méthylphénidate longue action)6 Oies, 7 Cygnes, 8 Candidats, 9 Actions sociales, 10 Sandwichs au beurre de peanut, 11 Incroyables deals à l’épicerie du coin, 12 Onces de whisky, 13 Nuits blanches. 14 rouleaux de printemps, 15 Abri-cots déshydratés, 16 ratatouilles, 17 Estimations

de prix, 18 jours avant Noël.

Vyvanse (lisdexamfétamine)«Ah! la neige…» ça résume un peu mes pensées pour vous. En fait, c’est un euphémisme. Mon sentiment se résume mieux par «T*** de c*** de blizzard.» Oui, t’as bien compris! Tremblements de corrélations de blizzard. Qu’est-ce que ça veut dire? Je n’en ai aucune idée… C’est ce que mon cactus m’a dit dans mon rêve. Ça a probablement rapport avec le temps qu’il fera bientôt dehors (ou à l’intérieur, qui sait). Grosse tempête à l’horizon. (P.S. Mon cactus me parle seulement dans mon rêve parce que dans la vraie vie, il est mort déshy-

draté.)

Aventyl (nortriptyline)Puisque tu as écouté les conseils de mon cactus, tu vas avoir de bonnes vacances de Noël (enfin du re-pos!). Fais attention cependant à ce que tu manges… tu ne veux pas te retrouver avec les boules à mites pour le restant de l’année. Bon, prends garde à toi si tu n’as pas suivi les conseils de mon cactus la dernière fois. Il va hanter tes rêves. Comment se fait-il que t’es encore là? C’est pas le temps de

passer à autre chose?

Strattera (atomoxétine)8 chapitres du DiPiro avant d’aller au lit, c’est ce qui va aider pour ton insomnie! Je parle du DiPiro en papier bien sûr, parce que tout le monde sait que la lumière bleue des écrans est nocive pour le sommeil. Je n’ai aucune preuve que ça fonc-tionne, mais personnellement, je n’ai jamais pu finir plus qu’un chapitre avant de tomber en bas de ma chaise… Bon, tout ça est un peu farfelu, mais, certainement, un peu plus de concentration sur tes

études pourrait être de mise.

Paxil (paroxétine)6 minutes, c’est tout ce dont tu as besoin pour faire chambouler ta vie. Le chiffre imparfait, boudé par les grands de ce monde, dirigera ta destinée (pour les prochaines semaines du moins). Pourquoi 6? Parce qu’il y a 6 continents, 6 cordes sur une gui-tare, et surtout parce qu’il reste 6 semaines avant les premiers examens de la session d’hiver. Dépri-mant? Non! Au contraire! Profite du temps qu’il te

reste et fais quelque chose de nouveau.

Horoscope pharmaceutique(suite)

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DIVERS

62 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

Cipralex (escitalopram)Pendant que je dansais sous mon sapin, j’ai tré-buché sur un cadeau et je me suis retrouvé la tête entre les branches. J’aurais préféré la tête dans les nuages, mais bon… c’est quand même bon de sniffer son sapin de temps à autre en toute intimité. Je vous conseille par contre de porter des lunettes de sécurité parce que c’est pas ben l’fun de se ramasser avec des décorations de Noël à la place des yeux. Vous comprenez que tout ça est une métaphore pour dire que les dernières semaines jusqu’au Nouvel An… seront épineuses. Bonne

chance.

Clozaril (clozapine)«L’amour est un oiseau rebelle», ce n’est pas parce qu’on le met dans une cage qu’il va chanter pour nous. Alors, que faire? Je recommande plutôt d’opter pour une plante au lieu d’un animal. Une plante nécessite peu d’entretien et ne courra pas partout dans la maison. T’as pas besoin de nettoyer de cage ou de litière ni d’acheter de la nourriture. Une parfaite option pour des étudiants pauvres comme nous. Le seul hic, c’est qu’elles ne sont pas

un facteur protecteur… de ton bien-être.

Cogentin (benztropine)Est-ce que je peux vous confier un secret? C’est avec un immense regret que je vous annonce que la vie n’a pas de sens. C’est philosophiquement prouvé par Minimus digitus meus! On veut trouver un sens à la vie justement parce que la vie ne fait pas de sens. On est porté par le besoin de trouver quelque chose de plus significatif… genre lorsque le p-value est plus petit que 0.01. Mais bon, lorsqu’on est rendu au fond du baril, il faut croire en quelque chose de plus grand que nous, qui nous donne de

l’espoir.

Ritalin (méthylphénidate) Il faut choisir nos batailles; on ne peut pas régler tous les problèmes de la planète, alors il faut prio-riser. Qu’est-ce qui est important pour toi? Tes notes? Quoi faire pendant les vacances de Noël? L’horaire de merde qu’on aura la prochaine ses-sion? Le changement climatique? Les sans-abris? La conjugaison des verbes du 3e groupe? Arrête ton choix. Je sens beaucoup de confusion en toi. Viens de ce côté-ci, j’ai des biscuits chinois qui

pourront t’éclairer.

Abilify (aripiprazole)En y pensant bien, on réalise que la force n’est pas toujours le moyen à privilégier pour régler les conflits… à moins qu’on parle de la Force bien évi-demment! La prochaine fois que tu te ramasseras dans le trouble, essaie de faire un petit tour de main pour voir si ça fonctionne vraiment. Moi, je n’ai pas de chance dans mon quotidien; il faut dire que l’hypnotisme ne fonctionne pas sur les robots. Je pense que c’est pour ça que je coule tous mes

examens. Vas-y mollo.

Risperdal (rispéridone)Là, c’est pas le temps de niaiser… il vaut mieux prendre un peu de recul, faire un pas en arrière. Pas le proverbial reculer pour mieux sauter, mais simplement changer de direction. à ce rythme-à, tu vas foncer dans un mur, alors prends une pause et hop! fais un 180 pour retrouver le bon chemin. C’est comme les marmottes qui voient leur ombre lorsqu’elles sortent de leur trou et retournent faire dodo pour trois autres semaines. C’est le temps

pour toi d’aller hiberner. Bonne nuit!

Horoscope pharmaceutique(suite)

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DIVERSLe Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 63

Chialage Yfgfqe]

[chialage]

Shoutout aux 3es qui ont survécu à 2 examens de cours jaune + 1 truc de cours bleu en 8 jours pour la 3e fois cette session! Quel horaire pourri! Quand c’est rendu que >w`iÃiÃÃ>½>ÀëÀiµÕiiÀiÃÌi`i>ÃiÃÃ]Þ>`jwÌÛiiÌÕ«ÀLmitƂ««Ài`Àii6iÓÕÀÃ`iw`iÃi>i]ÕiÝ>i`i«ÃÞV>ÌÀi£semaine après le début de la matière avec le cours synthèse la veille de l’examen alors qu’on était préoccupés par un examen de gynéco et un débat de cours bleu juste avant, l’art de mettre le cours bleu entre 2 examens de cours jaunes, cet examen de pha3130 (orlo, gynéco, obstétrico) avec 10 uas toutes aussi interminables les unes que les autres et une impression d’étudier des catalogues, ce cours bleu qui ne veut ÕÃÌi«>ÃwÀ­iÝ>iÃÌÀ>]ÌÀ>Ó]w>]À>««ÀÌ --iiÌ`jL>Ì®°

du côté des 2es et des 1res, toujours autant de chialage par rapport au cours vert. comme on dit en anglais, what else is new! petit hint aux étudiants de 2e et de 3e qui reçoivent encore des demandes des tiers partis par rapport à leur cours vert de l’an dernier, ce qui, disons-le au passage, contrevient complètement aux objectifs de continuité du cours!

parfois, j’ai vraiment l’impression que les profs écrivent des questions à l’examen sur des concepts qu’ils n’ont jamais mentionnés en classe ou dans les lectures. et que dire des questions inutiles qui ne vont jamais servir dans notre pratique. ce serait le fun que les profs nous demandent des questions sur des éléments qu’on va devoir utiliser pour notre pratique au lieu de ce qu’on va pouvoir chercher lorsqu’on aura le seul patient de notre vie avec ce problème… Évidemment, ça ne concerne pas toutes les questions de l’examen, mais on en voit trop.

***la section «chialage anonyme» existe pour que vous puissiez vous plaindre libre-ment. Si l’envie vous prend de vous plaindre un bon coup, vous pouvez m’envoyer un courriel à l’adresse suivante: [email protected]. je vous publierai anonyme-ment ou non avec plaisir.

[/chialage]

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DIVERS

64 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

Il était une fois en pharmacie...

Faites-nous part de vos bons coups, de situations que vous avez trouvées drôles ou ÅVTCPIGUQWOÆOGFGUKVWCVKQPUFKHƂEKNGUQWUVTGUUCPVGUFCPUXQUUVCIGUQWOKNKGWZFGtravail en pharmacie. La meilleure anecdote remportera un prix en avril!

à la sortie du bureau de consul-tation, le pharmacien propriétaire indique au patient qu’il le retrou-vera à la caisse. ce dernier sort de la pharmacie et se rend à la caisse desjardins située de l’autre côté de la rue. reste à savoir combien de temps il est resté là-bas à at-tendre le pharmacien...

– léa Sara (iii)

la première patiente de la pre-mière journée de stage de mon premier stage à la première mi-nute où j’ai mis le pied derrière le comptoir était en train de faire une crise d’asthme ou quelque chose qui y ressemblait pas mal… au secours!

– elicia Sarkis (iii)

premier stage (1re année), première semaine. comme mon maître de stage me l’avait expliqué le premier jour, je garde mes quelques effets personnels dans le bureau de consultation (je n’avais pas de V>ÃiÀ®°/ÕÌVi>Õõս>Õ«ÀiiÀiÀVÀi`]ÕÀÙ½wÀmÀiiÃÌprésente. effectivement, celle-ci me mentionne qu’elle préfère que je garde mon sac derrière la porte adjacente au laboratoire. je lève les épaules, ne comprenant pas trop pourquoi mon sac la dérange, mais m’exécutant quand même. Quelques minutes plus tard, le visage de mon maître de stage passe d’un visage paisible et angé-lique (tsé il avait les yeux bleus et les cheveux châtain clair) à rouge tomate en me criant que je n’avais pas respecté ses consignes. je ÌiÌi`iÕiÝ«µÕiÀµÕi½wÀmÀii½>Û>Ì`i>`j«ÕÀÃconfort, mais cela semble le frustrer davantage. rapidement, je re-iÌÃiÃ>V >ÃiLÕÀi>Õ­ÃÕÃiÀi>À`>VVÕÃ>ÌiÕÀ i½wÀmÀi®et je cours faire quelque chose d’utile pour redorer un peu mon sarrau terni. j’étais en train d’analyser une nouvelle prescription en priant que cela ne compte pas comme un incident critique (on ne sait jamais, parfois les menaces de nSa nous rendent paranoïaques et on se demande si un sac mal placé pourrait nous faire couler un stage), quand il revient me voir coMMe Si de rien n’Était >ÛiVÕÃÕÀÀi«ÕÀÛjÀwiÀViµÕiiÃÕÃiÌÀ>`iv>Ài°/ÕÌle reste du stage il a gardé son sourire et sa bienveillance. encore aujourd’hui, je ne comprends pas ce que mon sac a bien pu éveiller comme mauvais souvenir…

– Maricia Sarkis (iii)

Page 65: Capsule - Décembre 2015

DIVERSLe Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 65

Il était une fois en pharmacie...(suite)

il est 21h30 un soir de semaine lors de mon stage de 1re année en milieu communautaire. la pharmacie est com-plètement vide et nous sommes trois à travailler dans le laboratoire: la pharmacienne propriétaire, une techni-cienne et moi. Quand une patiente se présente, nous sommes donc toutes à son écoute. j’ouvre un dossier pour la patiente alors que la technicienne prépare déjà le médicament en annexe 2 pour la patiente et que la pharmacienne fait la conversation. on apprend alors que la patiente travaille comme pharmacienne remplaçante. -ÕÌiDÕÃiÀÛViivwV>ViiÌV>iÕÀiÕÝ]iv>ë>ÞiÀ>dame à la caisse. c’est alors que son téléphone sonne et que la dame se met à parler à un membre de sa famille en arabe. ne doutant pas que je comprenne ce qu’elle dise, elle raconte à quel point on l’avait embêtée à la pharma-cie et se plaignait de l’ouverture de dossier. Mes pensées à ce moment: 1. elle est pharmacienne, elle le sait qu’il faut ouvrir un dossier pour un annexe 2! et comment ça, i ÃiÀÛVii«ÕÛ>Ì«>ÃkÌÀi«ÕÃivwV>Vit½iÃÌ D Ãidemander quel genre de service elle donne quand elle travaille. 2. comment n’a-t-elle pas pensé que je pouvais comprendre ce qu’elle dit? c’était plus son hypocrisie µÕiv>Ã>ÌÀjyjVÀ°>ViÌiiÀiiÀViiÌiÃÕ-rit en quittant la pharmacie alors que je me contente de retenir mon rire jusqu’à son départ.

– léa Sara (iii)

ah les personnes du 3e âge! Mes prefs!

1ÕÀ]Õi`>i`>ÃÃ>w`ini`jVi-nie est venue avec son copain (qui était dans ses débuts 50 ans (aucun jugement (juste pour mettre dans le contexte))). je devais alors lui enseigner l’utilisation du Spiriva. en demandant une rétroaction, elle a répliqué: «ah c’est simple! c’est comme sniffer d’la coke!». «oui... mais c’est par la bouche dans ce cas-ci.», lui ai-je répondu en riant avec mon maître de stage... qui m’évaluait!

une autre fois, alors que la pharmacie était achalandée, une dame qui devait avoir au-tour de 70 ans est arrivée au comptoir des caisses du laboratoire en criant parmi les pa-tients de la salle d’attente: «M. pharmacien! j’ai mal au vagin! donnez-moi des antibio-tiques!». pour que vous ayez une idée de la puissance dans sa voix, les pharmaciens en service étaient à l’autre extrémité de la phar-macie!

voilà, c’était des exemples de patients qui agrémentent mes journées de travail!

– hien vu (ii)

pendant un mois de juillet, un patient avec une ordonnance arrive à mon comptoir.

il avait besoin d’un suspensoir. je ne savais pas ce que c’était alors je suis allée demander à la pharma-cienne propriétaire, qui m’a dit qu’on n’en avait pas et qu’il fallait appeler le grossiste pour se le faire livrer. j’appelle immédiatement le grossiste et je tombe sur une jeune femme. je lui demande si elle peut me faire livrer un suspensoir. elle me dit: «attendez je vais voir si on en a». Quelques minutes plus tard, elle me dit ne pas comprendre ma commande, et demande ce qu’est un suspensoir. un peu gênée, je commence à perdre mes moyens et lui dit : «c’est quelque chose pour suspendre les “boules”». elle retourne voir dans les données si elle a ce qu’il faut. Quelques minutes plus tard, elle me dit au téléphone: «Écoutez, je ne comprends vraiment pas, ce n’est quand même pas la saison pour mettre des décorations de noël (boules de noël) dans la vitrine des pharmacies!».

– audrey bauer (étudiante française, iii)

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DIVERS

66 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

Les membres du comité Capsule vont désormais sélection-ner leurs citations préférées à l’aide d’un Ɔ. Bonne lecture!

Ce qu'ils ont dit...

E.F.

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En parlant du consentement des parents à accé-GHUDXGRVVLHUG·XQHPLQHXUH7XSHX[SDVIDLUHGHVFKRVHVLOOpJDOHVPDLVPHQWLURXLƆƆ

(QSDUODQWGXPDQTXHGHFRQWUDFHSWLRQ8QPRPHQWGHSDVVLRQoDSHXWDUULYHU

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N.S.

À propos des interactions entre azotes et antiré-troviraux&·HVWXQJURVFDVVHWrWH«RXXQJURVFDXFKHPDUoDGpSHQGFRPPHQWYRXVOHYR\H]

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&·HVWGHSOXVHQSOXVYXHQSpGLDWULH<·DGHVEpEpVREqVHVTXLGpYHORSSHQWGHVFLUUKRVHVF·HVWDEVROXPHQWphénoménal.

3RXUFHTXLHVWGHO·DOFRRO«change de diapo pour montrer une photo de L.T. avec un verre de vin et le teint très rouge.

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En distribuant un sac de canneberges au choco-lat-HPHVXLVGLW©4XRLGHPLHX[TXHG·DFKHWHUXQYRWHª

/DUHSUpVHQWDQWHGHFODVVH©)UDQoRLVDSRVWpOHOLHQVXUODSDJH)DFHERRNª/7©4XLHVW)UDQoRLV"François lève la main7XYDVDOOHUORLQªƆ

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Page 67: Capsule - Décembre 2015

DIVERSLe Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 67

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'RQFM·DUUrWHGHGLUHGHVVRUQHWWHVHWMHYRXVODLVVHHQERQQHFRPSDJQLH

6LUL'pVROpMHQ·DLSDVELHQFRPSULVCellulaire de L.T. pendant le cours de J.P.V.

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Suite à une explication sur la vitamine D et la couleur de la peau%RQM·DLSDVEOHVVpSHU-VRQQH"

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3941

À un étudiant qui parlait(VWFHTXHWXDVXQFRPPHQWDLUHjIDLUHSDUWDJHUjODFODVVH"

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À propos des œstrogènes-·DLHXFHUWDLQV

Page 68: Capsule - Décembre 2015

DIVERS

68 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

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À propos du massage des gencives&·HVWpFULWSDUWRXWPDLVMHVDLVSDVVLYRXVDYH]HVVD\pPDLVO·HQIDQWULVTXHSOXVGHYRXVPRUGUH

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-HVDLVTXHYRXVYRXVGHPDQGH]SRXUTXRLYRXVYRXVrWHVOHYpVFHPDWLQPDLVMHYRXVSURPHWVTXHoDYDrWUHSOXVLQWpUHVVDQWWDQWW

2QDXUDLWXQHDXJPHQWDWLRQGHPpODPLQH«0pODQLQHMHVXLVUHQGXHGDQVPHVDUPRLUHVGHFXLVLQH

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Sur les infections opportunistes0HWWRQVTXHWRQSDWLHQWTXLDOH9,+V·HVWWUDvQpGDQVODYLOOHGH0RQWUpDORXMHVDLVSDVPRLODYLOOHGH&XED«

0HWWRQVTXHOHSDWLHQWHVWEUOpVXUOHEUDVSDUFHTX·LODMRXpDYHFGHVH[SORVLIVRXZKDWHYHU«

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DIVERSLe Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 69

4XDQGYRXVDOOH]IDLUHYRWUHJXLGHG·DSSUHQWLV-VDJHYRXVDOOH]YRXVUHQGUHFRPSWHTX·LO\DEHDXFRXSWURSGHPDWLqUH

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dDoDDO·DLUG·XQSDTXHWGHOHWWUHVVXUXQHGLDSREOHXHODLGHYRXVDXUH]SDVHQYLHG·pWXGLHUoDPDLVF·HVWLPSRUWDQW

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/HVSpQLFLOOLQHVRQWpWpGpYHORSSpHVSDUOHVFKDPSLJQRQV,OVVRQWEULOODQWVPrPHVLOHXUFHU-YHDXDODJURVVHXUG·XQSRLV

Par rapport au néon du S1-151&·HVWSDVPRLTXLMRXHDYHFOHVOXPLqUHV

/jLFLMHYDLVHQSHUGUHXQHFRXSOHSDUFHTXHM·H[SOLTXHPDO

&·HVWIRXTXDQGPrPHMHVXLVSD\pSRXUXQVHXOPpGLFDPHQWODWREUDP\FLQH-HUHQWUHjO·KSLWDOXQPDWLQMHFKHFNFHTXHM·DLjIDLUHDKWREUD-P\FLQH«ERQMHFKHFNGDQVOH&36MHIRXLOOHXQSHX$KRXLF·HVWOHPrPHTX·KLHUPlus tard-HYRXVDLPHQWLWDQWWMHYRLVGHVFDVGHYDQFRGHWHPSVHQWHPSV'HX[PpGL-FDPHQWV-HGHYUDLVSHXWrWUHGHPDQGHUXQHDXJPHQWDWLRQGHVDODLUHƆ

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&HVRQWGHVSURGXLWVXQSHXIRONORULTXHV

Au sujet de la constipation/DFRQVLJQHF·HVW©WDQWTX·LO\DGXPRXYHPHQWLO\DGHO·HVSRLUª

L.F.L.

-HVXLVDOOpHjXQFRQJUqVGHVWRPLVpVHWoDQHVHQWDLWPrPHSDV

Page 70: Capsule - Décembre 2015

DIVERS

70 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3

3+

-·DLXQHPpPRLUH«FRPPHQWGLUHH[FHSWLRQ-QHOOH2QGLW©FHJDUVOjF·HVWXQHHQF\FORSpGLHª

'DQVPRQWHPSVRQDYDLWPpGLFDPHQWVjDSSUHQGUH-·DLWRXWRXEOLpOHOHQGHPDLQGHO·H[D-PHQ

&RPPHQWLOV·DSSHOOHGpMjOHOLYUH"-HPHVRX-YLHQVMXVWHTX·LO\DOHQRPGH7KLULRQGHGDQV/H©WLSHWªGH7KLULRQ"ƆƆƆ

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Suite à une confusion par rapport au débat2QYDYRLUFHTXHoDYDGRQQHU

P.V.

À un étudiant en retard&·HVWOHFRXUVGHUHOLJLRQLFL>@1RQLOVRQWSDVWRXVGHV0DFHQWKpRORJLHƆ

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DIVERSLe Capsule, volume 39, no. 3

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 71

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À propos de la goséréline-HVDLVPrPHSDVF·HVWTXRLoD

&·HVWGUOHMHSDUOHGXVRPPHLOHWLO\HQDTXLV·HQGRUPHQW

0DPqUHHOOHSUHQGODPRLWLpGHVRQ]RSLFORQHSRXUOHGRQQHUjPRQSqUH&·HVWFXWHQRQ"

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/DVXLFLGDOLWpF·HVWSDVTXHOTXHFKRVHTXHWXSHX[GLVFXWHUHQIDLVDQWSD\HUOHSDWLHQWDXGHV-VXVG·XQFRPSWRLU

3RXUXQHDWWDTXHGHSDQLTXHF·HVWXQHEHQ]R67$7GDQVVDVDFRFKH(WVLF·HVWXQKRPPHLOGRLWV·DFKHWHUXQHVDFRFKH

6FXVH]PRLIDXWMXVWHTXHMHSD\HPRQVWDWLRQ-QHPHQW

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8QHVWHUWXOHUHJDUGHVFURFKHLOSqWHVDFRFKH

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R.L.

0RQSUHPLHUFRGHF·pWDLWTXDQGM·pWDLVHQVWDJH-·DYDLVGHPDQGpjPRQPDvWUHGHVWDJH©(VWFHTXHMHSRXUUDLVYRLUXQFRGH"ª©2XLPDLVWXVDLVULHQGRQFIDLVULHQªdDIDLVDLWMRXUVTXHM·pWDLVjO·KSLWDOjO·XQLWpGHFDUGLR-·DLHQWHQGXOHFRGHSRXUXQDUUrWFDUGLDTXHM·pWDLVOHSUHPLHUGDQVODVDOOH-·pWDLVHQVDUUDXGRQFLOVRQWFUXTXHM·pWDLVXQpWXGLDQWHQPpGHFLQHHWTXHM·pWDLVOjSRXUDLGHU,OVP·RQWGLW©$PqQHODSODQFKHª7RXWG·DERUGMHVDLVSDVHVWRODSODQFKH(QVXLWH«WXIDLVTXRLDYHFXQHSODQFKH"ƆƆ

-)%

(VWFHTXHMHYRXVDLGpMjUDFRQWpO·KLVWRLUHGX0RQVWUH6SDJKHWWL9RODQW"

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0RLMHVXLVGDQVXQHJpQpUDWLRQROHVSURIVWRXFKDLHQWOHVpOqYHV

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DIVERS

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Le Capsule, volume 39, no. 3

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1&

$ORUVMHP·LQWpUHVVHDXWUDLWHPHQWGHPRQDX-WLVPHLFL%HQSDVOHPLHQ

N.L.

À propos du Gravol6LRQOHYRPLWPRLQVGHPLQXWHVDSUqVRQSHXWOHUHSUHQGUH3DVOHPrPHFRPSULPp

-7

1RWUHSDQFUpDVDPDODXF±XU

-·DLGHVDPLVM·RXYUHODERXWHLOOHGHYLQMHOHXUIDLWVHQWLUOHERXFKRQSLVLOVFRPPHQFHQWjULUHdDFRWHSDVFKHUjVRUWLU

'HVLQWHUDFWLRQVPDMHXUHV3DVGHVDIIDLUHVGHEDVGHSDJHFRPPHFHUWDLQVSRVHQWjO·H[DPHQ

dDIDLWSDVPLQXWHV"%HQOjDXSUL[TXHM·DLSD\pPDPRQWUHHOOHGRLWELHQIRQFWLRQQHU

3OXVMHVXLVLQYLWpSOXVMHSXEOLHSOXVMHJDJQHFKHUHWSOXVM·DFKqWHGHYLQ

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0RXULUFRPPHSDWLHQWEHQMHVXLVFRQWHQWGHSDVPRXULU

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J.P.V.

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6LRQHVWFDSDEOHGHIDLUHoDDYHFGXIURPDJHSRXUTXRLRQSRXUUDLWSDVIDLUHoDDYHFXQIRLH"

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