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a a a a a a A a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a a CARACTÈRES INCLASSABLES «Ces lettres portent en elles l’évocation de toute une époque, une odeur, un parfum unique.» F. Lecardonnel

Caractères inclassables…

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Cet ouvrage est un livret collectif organisé dans notre cours de typographisme. Il présente quelques fontes inclassables…

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«Ces lettres portent en elles l’évocation de toute une époque, une odeur,

un parfum unique.»

F. Lecardonnel

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«Ces lettres portent en elles l’évocation de toute une époque, une odeur,

un parfum unique.»

F. Lecardonnel

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«Ces lettres portent en elles l’évocation de toute une époque, une odeur,

un parfum unique.»

F. Lecardonnel

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«Ces lettres portent en elles l’évocation de toute une époque, une odeur,

un parfum unique.»

F. Lecardonnel

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«Ces lettres portent en elles l’évocation de toute une époque, une odeur,

un parfum unique.»

F. Lecardonnel

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C A R A C T È R E S I N C L A S S A B L E S

«Ces lettres portent en elles l’évocation de toute une époque, une odeur,

un parfum unique.»

F. Lecardonnel

Arthur Monier Florian Marait

Marine Mangeot Raphaëlle Perrault

Gaëtan Tapon Diane Breuil

Julie Guéguen

École Intuit Lab 2011

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T oute règle établie, tout classement appelle l’envie de les chambouler, de les contourner, de les réécrire, d’expérimenter, de repartir

de zéro, de prendre un crayon et de créer : un retour au signe dessiné plus qu’à un signe alpha-bétisé, faire fî des règles pour redonner place à une créativité moins contrainte.

Cette émancipation du classement est un retour à l’image, sans pour autant être une abstraction complète.

Nous vous présenterons ici une sélection de caractères nés de cette envie de nouveauté, de révolution, commune à toute époque.

« Il n’y a pas, en typographie, de style ancien ou moderne, il y a seulement ce qui est bon. »

Jan Tschichold.

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Pierre Di Sciullo

Entretien avec Olivier Champion*

« J’adore la minimum. C’est une fonte qui m’inspire, c’est important en tant que graphiste d’avoir des carac-tères comme ça, pas forcément très facile à utiliser, en soi, juste des verticales et des horizontales, c’est un peu impossible, mais des caractères qui te donne envie d’en faire quelque chose. La première fois que je l’ai utilisé, je n’avais même pas encore de mac. J’étais en 5e année à Penninghen et je faisais un concours d’affiche pour un festival d’Epou-vante. Cwieslewicz, mon professeur à l’époque m’a dit avec son accent inimitable «Je connais un typographe qui fait des caractères formidables, vous devriez utiliser la minimum pour votre affiche, ce sera très très bien». Et j’ai donc honteusement récupérer, à la main, sur ses revues «Qui Résiste ?» les caractères dont j’avais be-soin. Plus tard, j’ai rencontré une certaine Vanina qui s’est avérée être la petite amie de Pierre Di Sciullo, elle m’a passé sous le manteau les premières versions numé-riques de la minimum. Quand j’ai rencontré Pierre et que c’est devenu un ami, je lui ai dit que je n’avais jamais payé sa fonte. Il a un peu fait la gueule… »

*diplômé de l’esag en 1990, Olivier Champion fonde

son atelier en 1993, spécialisée dans les réalisations

graphiques axées sur le culturel et l’utilité publique.

Il enseigne à l’esad d’Amiens et à l’école Maryse Éloi.

Ressources :

http://www.quiresiste.com https://www.fontfont.com http://www.typographe.com http://www.graphismeenfrance.fr http://www.gaite-lyrique.net http://www.garamond.culture.fr http://www.culture.gouv.fr

Histoire du graphisme en France Michel Wlassikoff Éd. Les Arts Décoratifs 2008

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J’ai vu un punk afghan et deux clowns aux zygomatiques incroyables

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inimum

Au début des années 90, l’informatique fait son entrée dans le monde du graphisme et du dessin de caractère. On assiste à la nais-sance de nombreux nouveaux alphabets dont le dessin et l’utilisa-

tion relèvent du pur effet visuel. Des créateurs de lettre s’affirment toutefois en France qui ont intégré

les possibilités offertes par les logiciels graphiques tout en se tenant à distance des parasitages qu’ils génèrent.

Pierre Di Sciullo est un de ceux là.

Né à Paris en 1961, Pierre di Sciullo, graphiste et typographe autodi-dacte entreprend à partir de 1983 la conception et l’édition et la publica-tion Qui ? Résiste, une série de manuels sur des sujets variés, qui devient

rapidement son support privilégié d’expérimentation.À partir de ses propres alphabets et signes, il a élaboré des systèmes

d’identité et des signalétiques pour le Centre national de la danse et le Forum des images, à Paris, ainsi que pour le musée Champollion (Fi-geac), et s’attelle à renouveler l’image du Stedelijk Museum d’Amsterdam (l’installation aura lieu début 2010).

Le prix Charles Nypels lui avait été décerné à Maastricht en 1995 pour récompenser l’ensemble de sa production typographique.

Il s’attache à perpétuer le dessin de la lettre en tant qu’activité créatrice à part entière, en interrogeant la construction même du texte et sa lisibi-lité dans le cadre des technologies numériques. Sa démarche se situe aux frontières de la tradition typographique et de la recherche artistique, du jeu et de la fonctionnalité.

Ses créations apparaissent comme des métaphores avant d’être des ob-jets typographiques.

«J’ai envie de chanter les lettres, pas seulement de les parler»

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* L’ornement, crime ou expression spirituelle ?William Morris, pour qui le graphisme était « une alternative indispensable aux

toxines sociales et esthétiques de la révo-lution industrielle », a fondé le mouve-ment Arts & Crafts en Grande Bretagne. L’Art Nouveau y tire ses fondements. Il voyait dans l’ornement une « forme élevée d’expression spirituelle ». George Auriol, lui, ne concevait pas un caractère sans son décor.En 1908, Adolf Loos, architecte et défen-seur du dépouillement intégral, a écrit l’essai « Ornements et Crime ». Les cri-tiques considèrent l’Art Nouveau (appelé « art nouille » par ses détracteurs) comme « la folie des motifs floraux ».

L’Auriol, fonte d’antan ? Pour placer l’Auriol dans son contexte, il faut revenir 110 ans plus tôt, à l’époque de l’art nouveau en France (1890/1910). Il faut aller sur la butte Montmartre, au Chat Noir. Évoquer Hector Guimard ; Alfons Mucha, Toulouse-Lautrec et leurs affiches ; Eugène Grasset et la Semeuse de Larousse. Mais aussi Koloman Moser, Klimt, Gaudi en Espagne, ... L’Art Nouveau toucha tous les domaines en réaction à la révolution industrielle : La Libre Esthétique à Bruxelles, la Sécession Viennoise, L’arts & Crafts en Angleterre, le Modernism en Espagne... George Auriol aurait été inspiré par l’al-phabet Grasset. L’Auriol est né de l’usage du pinceau et rentre totalement dans l’art nouveau : « maniérisme désinvolte, sou-plesse harmonieuse ».

Pour moi, l’Auriol est indissociable de cette époque et de l’Art Nouveau. Il n’est pas intemporel. Sorti de son contexte il ne signifie plus grand chose à mes yeux. Il n’évoque que la nostalgie d’une époque révolue. Les caractères deviennent orne-mentaux et esthétiques, fantaisistes .Un exemple, les stations de métro Parisien de Guimard (dont les lettrages aurait été inspiré par les caractères de George Auriol). Pour moi ces stations sont syno-nymes d’un autre temps. Elles détonnent parmi le paysage d’aujourd’hui. Mais si elles restent symbole d’une autre époque, elles sont empreintes de nostalgie.

D’aprés moi, l’Auriol manque de lisibilité pour un caractère de labeur, d’ailleurs elle servit à tout un magazine de l’époque, qui ne fit pas long feu. Certains critiques de l’époque la qualifie d’écriture « déco-rative* ». Les différentes Auriol provo-

quèrent dans la classe politique de gauche l’enthousiasme, et à droite un tollé (L’extrême droite française condamna l’Art Nouveau). Puis elles s’essoufflèrent bien vite, probablement par manque de simplicité et de lisibilité.Pourtant, Francis Thibaudeau, a choisi d’utiliser l’Auriol comme caractère de labeur pour composer son Manuel de Typographie et pour la Classification Thibaudeau. L’originalité est que l’Auriol ne rentre pas dans ce classement. Il disait à propos de l’Auriol et du Grasset: « De cette diversité de technique sont sortis les deux labeurs modernes les plus parfaits parce que les plus logiques de dessin et les plus uniformes de ligne. »

Et pourtant ! L’Art Nouveau a été remis au goût du jour. D’abord autour des années 65, à San Francisco où naît le mouvement psychédélique. Le lettrage et la typographie sont empruntés en partie à la période Art Nouveau. On retrouve aussi des thèmes comme la chevelure, le paon, les formes féminines, les motifs floraux... Les lettres se confondent aux images.Aujourd’hui, on entend parler de « néo art nouveau ». Il s’agit de s’inspirer du passé dans un travail contemporain. Ce « néo art nouveau » serait-il un rejet de la froideur informatique tout comme l’art nouveau a été un rejet de la révolution industrielle?

« Une typographie nouvelle, appropriée à l’esthétique et aux besoins français, c’est-à-dire d’essence absolument nationale. »

Georges Peignot

« (...) Ces caractères, comme d’ailleurs beaucoup de ceux qui furent créés en ce début du XXe siècle, ne parvinrent pas à faire oublier les irremplaçables caractères classiques (…) »

Jean-Claude Faudouas

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Mistral(1953)

Choc(1955)

Excoffon développera ensuite la typographie Choc. Elle sera notamment utilisée par des laboratoires pharmaceutiques et d’autre en-core. Choc est positionnée comme une police nouvelle, impactante, efficace. On la retrouve très facilement dans les rues en province mais aussi à Paris.Choc est une typographie au mouvement rapide, affirmé, en script très appuiyé comme si c’était une prise de note importante et effi-cace. Elle a tout de suite de l’impact.

La typographie Mistral est basée direc-tement sur l’écriture d’Excoffon. Le défi d’Excoffon était de « garder toute la spontanéité de l’écriture manuscrite en tenant compte des contraintes de l’im-pression au plomb.» Les lettres d’Excof-fon sont si libres qu’elles semblent dan-ser sur la page. Le Mistral a connu un grand succès dans les années 1960.La Mistral est pour moi une typographie qui rentre dans le domaine de l’intimité, du personnel. étant l’écriture manuscrite d’Excoffon, elle me touche plus particu-lièrement car une écriture en dit beau-coup sur la personnalité d’une personne. Elle est dynamique, élégante, esthétique. Son nom évoque le vent du midi la ville de Marseille où est né Excoffon.

Marcel Olive, de la fonderie Olive répondit « Banco » à son projet, à condition de sortir ce caractère dans les deux mois, afin de prendre de court le rival parisien. A cette époque le paysage typogra-phique français était alors dominé par la fonderie parisienne Deberny & Peignot.Banco eut un tel succès qu’elle deviendra un élément visuel récur-rent des années 1950 et 1960.

La Banco me fait penser à une écriture au pinceau chinois. Elle a un mouve-ment saccadé qui laisse respirer la lettre par le haut mais elle est linéaire en bas comme si elle avait été faite avec une règle pour ne rien laisser dépasser. BANCO(1951)

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Mistral(1953)

BANCO(1951)

« Roger Excoffon , très inspiré par Hartung, Mathieu et Soulages,était un homme de spontanéité, de rapidité, de raffinement, à la recherche permanente d’une perfection, de sa perfection… en quête continue du geste idéal. »

(José Mendoza)

Roger Excoffon est un graphiste et typographe français. (né à Marseille en 1910/mort a Paris en 1983). Il étudie le droit puis part à Paris étudier la peinture. En 1947, il ouvre son atelier de graphiste. La même année il devient co-fondateur de l’agence de publicité U+O (Urbi et Orbi), à Paris et conseiller artis-tique de la Fonderie Olive, à Marseille jusqu’a 1959. Il réalise pour cette fonderie plusieurs typographies mondialement connus : Chambord (1945), Banco (1951), Mistral (1953), Choc (1955), Diane (1956), Calypso (1958), et les Antique Olive (1962-1966). On les retrouvera dans ces logotypes pour Air France ou bien pour la SNCF. Il réalise aussi plusieurs affiches pour de grandes marques comme Air France, SNCF, Bailly, Dunlop, Sandoz… En 1968, il réa-lise les pictogrammes des Jeux olympiques d’hiver de Grenoble et en 1972, il fonde l’agence Excoffon Conseil.

« L’industriel, plus qu’un écrivain est directement intéressé par la typographie. Il veut savoir comment portera l’argument, le slogan qu’il imprime. » - Roger Ecoffon

Je ne connaissais pas vraiment le travail d’Excoffon avant ce sujet et j’ai été agréablement surprise. Ce que j’ai beaucoup aimé c’est le mouvement, la gestuelle, le jeté des lettres. Quand on regarde aussi les dessins d’ Excoffon, on retrouve cette même gestuelle spontanée. On les croirait faites directe-ment au pinceau. Banco, Mistral et Choc sont des typographies chargées d’histoires et qui sont assimilées à une époque, bien qu’elles n’aient pas disparues de la nôtre. On les retrouve très facilement sur des affiches, des logos, des enseignes ...

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En 1984, Licko et son mari Rudy VanderLans fondent Emigre Graphics, une fonderie typographique digitale indépendante, et publient Emigre Magazine, journal qui traite de design graphique expérimental et assure la promotion de son travail. Il s’occupera plutôt du magazine, elle de la fonderie. Le succès des polices de caractères lui permet en 1989 de se consacrer uniquement à Emigre.

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En 1984, Licko et son mari Rudy VanderLans fondent Emigre Graphics, une fonderie typographique digitale indépendante, et publient Emigre Magazine, journal qui traite de design graphique expérimental et assure la promotion de son travail. Il s’occupera plutôt du magazine, elle de la fonderie. Le succès des polices de caractères lui permet en 1989 de se consacrer uniquement à Emigre.

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Le travail de Zuzana Licko s’inscrit dans un courant résolument postmoderne (David Car-son, Jonathan Barnbrook collaborent avec Emigre), représentatif des années 1980 et 1990.

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Le travail de Zuzana Licko s’inscrit dans un courant résolument postmoderne (David Car-son, Jonathan Barnbrook collaborent avec Emigre), représentatif des années 1980 et 1990.

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Originaire de Tchécoslovaquie, elle arrive enfant aux États-Unis en 1968. Plus tard son

père biomathématicien lui donne accès à un ordinateur. Elle y dessine ses premiers ca-

ractères, un alphabet grec. Après des études en communication visuelle à l’Univer-

sity of California de Berkeley (elle y détesta les cours de calligraphie où, gauchère, elle

fut contrainte d’utiliser la main droite), elle fabrique des polices d’écran pour Adobe.

« Deux idées sont présentes derrière le travail de Zuzana : qu’au centre de toute étude sur la typogra-

phie se trouve la police de caractères (“type” NDT), pas la calligraphie ni l’Histoire ; et que la lisibilité

n’est pas une qualité intrinsèque du caractère mais quelque chose acquise par l’utilisation. » — Le designer

Matthew CarterZuzana Licko compte parmi les créateurs de caractères les plus influents de sa génération.

ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ

abcdefgh i j k lmnopqrs tuvwxyz

àçéèù0123456789. , ; :? ! + -/« »& ^ ^

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Peignot

D’inspiration art déco, cette police est célèbre pour le fait qu’elle soit de type biforme, c’est-à-dire qu’elle n’a pas de bas-de-casse au sens traditionnel, mais qu’à la place elle combine des caractères bas-de-casse et de petites capitales modifiées. En effet, elle s’attache à revenir aux origines, lorsque les caractères latins s’écrivaient uniquement en capitales, à l’époque romaine. De ce fait, cassant avec les habitudes de l’imprimerie, il lui est souvent conféré un caractère de modernité. C’est aussi longtemps resté un symbole du style français.

Cette construction particulière la rend difficilement lisible dans les petits corps, si bien qu’elle est principalement destinée à des énoncés courts et de grande taille, notamment pour l’affichage et la signalétique. Lorsqu’elle est utilisée sur support papier, elle se limite généralement aux titres ; cependant, le numéro 59 de la revue Arts et métiers graphiques, par exemple, fut entièrement composé en Peignot.

La police Peignot a été lancée durant l’Exposition universelle de 1937 à Paris, lorsqu’elle a été choisie par Paul Valéry pour les deux inscriptions qu’il a rédigées dans le but d’orner chacune des deux tours du Palais de Chaillot, construit pour l’occasion en lieu et place du Palais du Trocadéro ; la police servit également dans les catalogues et pour la signalétique.

Cassandre, pseudonyme d’Adolphe Jean Marie Mouron (né le 24 janvier 1901 à Kharkov, Ukraine, décédé le 17 juin 1968 à Paris) est un graphiste, affichiste, décorateur de théâtre, lithographe, peintre, modeleur 3D et créateur de caractères d’imprimerie français. Il est principalement connu pour ses affiches publicitaires très dépouillées pour l’Étoile du Nord et Dubo, Dubon, Dubonnet, ou la célèbre affiche du paquebot Normandie, réalisée dans les années 1930.

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La Fonderie Deberny et Peignot est issue de la fusion-acquisition en 1923 entre l’opulente Fonderie G. Peignot & Fils et la défaillante Fonderie Deberny. C’est l’un des fleurons passés de la typographie française. L’histoire de cette entreprise familiale commence par le rachat d’une fonderie de blancs (ou espaces, en 1850, on achetait des blancs pour séparer les mots imprimés) par Clémentine Dupont de Vieux Pont (1815-1897), mariée à Laurent Peignot (1811-1852). Elle parvient à faire prospérer l’affaire et à y imposer son fils, Gustave Peignot (1839-1899). Quelques décennies plus tard, la lignée Peignot voit apparaître un chef d’entreprise visionnaire et talentueux, Georges Peignot (1872-1915), qui lance la Fonderie sur la voie du risque, du succès et de l’opulence. Il lance le Cochin et le Grasset, qui font la renommée de l’entreprise et du nom Peignot.

Mort au combat, Georges Peignot laisse l’entreprise entre les mains de son fils, Charles Peignot (1897-1984), passionné par l’édition (en témoigne une revue prestigieuse et réputée, Arts et métiers graphiques). Au moment où les choses vont déjà mal, à la fin des fonderies traditionnelles supplantées par les Linotypes, Charles Peignot se lance dans la fabrication d’une photocomposeuse, la Lumitype ds René Higonnet et Louis Moyroud, déjà fabriquée aux États-Unis par la société Photon. Deberny et Peignot est racheté par Higonnet et Moyroud, mais les difficultés techniques et commerciales, et la concurrence, auront raison de l’entreprise, qui dépose le bilan en 1974.

Le Peignot atteint une certaine popularité dans l’affichage et la publicité depuis sa sortie jusqu’à la fin des années 1940, mais son usage a ensuite décliné avec le succès grandissant du style typographique international et ses polices telles qu’Helvetica, qui mettent davantage l’accent sur la lisibilité et l’objectivité, au détriment de l’aspect décoratif. Le Peignot a toutefois connu un regain d’intérêt dans les années 1970 avec son utilisation dans le générique du Mary Tyler Moore Show. De nos jours, « Peignot » est une marque déposée de Linotype. Elle est distribuée, individuellement ou par lot avec d’autres polices, par Adobe et Linotype.

Le nom de la police devait initialement être « Georges-Peignot » (en hommage à l’homme qui avait donné sa grandeur à l’entreprise Deberny & Peignot), mais le directeur de l’époque, Charles Peignot, son fils, a préféré garder seulement le patronyme, sans doute avec quelque arrière-pensée.

Références :

Peignot : une police de caractères Art Déco sur Planète typographie.

History of Deberny et Peignot, 1924-1938 sur Arts et Métier Graphiques Web, Rochester Institute of Technology.

Wikipedia : historique et utilisation de la police Peignot.

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Le Peignot est une police d’écriture décorative, sans empattement et à construction

géométrique, dessinée en 1937 par Cassandre pour la fonderie française

Deberny & Peignot.

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