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© Nadia El Mansour, 2019 Caractérisation physico-chimique de la carbonatation minérale des résidus miniers ultramafiques de la région de Thetford Mines, Québec Mémoire Nadia El Mansour Maîtrise interuniversitaire en sciences de la Terre - avec mémoire Maître ès sciences (M. Sc.) Québec, Canada

Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

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© Nadia El Mansour, 2019

Caractérisation physico-chimique de la carbonatation minérale des résidus miniers ultramafiques de la région

de Thetford Mines, Québec

Mémoire

Nadia El Mansour

Maîtrise interuniversitaire en sciences de la Terre - avec mémoire

Maître ès sciences (M. Sc.)

Québec, Canada

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Caractérisation physico-chimique de la carbonatation

minérale des résidus miniers ultramafiques de la

région de Thetford Mines, Québec

Mémoire

Nadia El Mansour

Sous la direction de :

Marc Constantin, directeur de recherche

Josée Duchesne, codirectrice de recherche

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Résumé

L’origine de la croissance très rapide des émissions des gaz à effet de serre est attribuée,

pour plus des ¾, au seul dioxyde de carbone (CO2). Ce dernier engendre d’importants

impacts sur l’équilibre thermique de la Terre, sur l’environnement et sur la biodiversité. Il

est donc nécessaire de mettre en oeuvre des actions d’envergure pour réduire ces émissions.

La carbonatation minérale est l’une des méthodes de la séquestration du CO2, qui participe

significativement à l’effort global de réduction des émissions d’origine anthropique dans

l’atmosphère. Plusieurs auteurs ont montré que le processus de carbonatation minérale se

produit naturellement en surface de la halde à résidus miniers de la mine LAB Chrysotile à

Thetford Mines, Québec (Canada).

L’objectif de ce projet est de trouver les évidences de la carbonatation minérale en sous-

surface de la halde à résidus miniers en caractérisant les phases minérales carbonatées des

échantillons d’un forage de 90 m de profondeur et en identifiant les horizons présentant un

fort potentiel de carbonatation minérale. Un total de 42 échantillons de forage a été prélevé

à différentes profondeurs puis tamisés, broyés et analysés par les méthodes suivantes :

analyseur élémentaire carbone-soufre, appareil infrarouge à transformée de Fourier-ATR,

microfluorescence des rayons X et le microscope électronique à balayage.

Les résultats ont montré la présence de l’artinite, la nésquehonite, la dypingite et

l’hydromagnésite dans tous les échantillons analysés cela prouve que les minéraux

carbonatés sont stable à l’intérieure de la pile de résidu. Cependant les minéraux ont peut-

être précipité à la surface puis avoir été subséquemment enfouis par d’autres résidus. La

corrélation entre les absorbances, la teneur en carbone, les mesures de la résistivité et de la

susceptibilité magnétique montre que la carbonatation minérale s'est produite d’une

manière très hétérogène tout au long du forage, mais que les horizons aux profondeurs entre

15-20 m, 24-29 m, 37-42 m, 57 m, 65-69 m, 80-84 m et à 89 m ont une concentration

significative en carbonates de magnésium hydratés.

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Table des matières

Résumé .................................................................................................................................. iii

Table des matières ................................................................................................................. iv

Liste des figures ...................................................................................................................... v

Liste des tableaux ................................................................................................................. vii

Remerciements .................................................................................................................... viii

Chapitre 1 : Introduction ........................................................................................................ 1

1.1 Cycle du carbone : ................................................................................................ 2

1.2 CO2 : principal gaz à effet de serre ...................................................................... 3

1.3 La carbonatation minérale .................................................................................... 5

Chapitre 2 : Les résidus miniers de Thetford Mines ............................................................ 15

Chapitre 3 : Matériel et méthodes......................................................................................... 22

3.1 Les données de forage et l’échantillonnage ...................................................... 22

3.2 Matériel .............................................................................................................. 24

3.3 Les techniques analytiques ................................................................................. 26

Chapitre 4 : Résultats ............................................................................................................ 32

4.1 Les résultats de mesures de carbone total .......................................................... 32

4.2 Résultats obtenus par la méthode d’Infrarouge à Transformée de Fourier (IRTF)

............................................................................................................................ 34

4.3 Les résultats du micro xrf et du microscope électronique à balayage ................ 40

4.4 Discussion .............................................................................................................. 43

Chapitre 5 : Conclusion et recommandations ....................................................................... 49

Bibliographie ........................................................................................................................ 52

Annexe .................................................................................................................................. 59

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Liste des figures

Figure 1 Schéma global du cycle du carbone. Source : (Bourque, 2010) ................................. 3

Figure 2 Concentration moyenne mensuelles du CO2 (NOAA; 03/2016) ................................ 4

Figure 3 Diagramme de phases dans le système MgO-CO2-H2O (Hänchen et al. 2008) ....... 13

Figure 4 Le log géologique du complexe ophiolitique de Thetford Mines (Laurent et Hébert,

1979) .................................................................................................................... 16

Figure 5 Contexte géologique des mines d’amiante de Thetford Mines (Laurent et Hébert,

1979) .................................................................................................................... 17

Figure 6 Halde à résidus miniers de la mine Black Lake, Québec, Canada ........................... 18

Figure 7 Photographie du site du forage réalisé à l’été 2014 sur la halde de résidus miniers de

la mine Black Lake (crédit photo, Ali Nowamooz) ............................................. 21

Figure 8 les échantillons de forage dans la boite de carottes .................................................. 21

Figure 9 Température dans le forage en fonction de la profondeur ........................................ 23

Figure 10 Concentration en CO2 dans le forage en fonction de la profondeur Ali Nowamooz,

2016 ...................................................................................................................... 23

Figure 11 Mesures pétrophysiques(Horswill, 2015) et les profondeurs échantillonnées ....... 24

Figure 12 Échantillons de forage couverts d’une couche de carbonates magnésiens ............. 25

Figure 13 Aperçu de la granulométrie très hétérogène des échantillons de forage ................ 25

Figure 14 Aperçu de la fraction <1 mm .................................................................................. 25

Figure 15 Échantillon pulvérisé .............................................................................................. 26

Figure 16 Teneur en carbone mesurée sur les différentes fractions granulométriques en

fonction de la profondeur ..................................................................................... 32

Figure 17 Moyenne pondérée de la teneur en carbone des résidus en fonction de la

profondeur ............................................................................................................ 34

Figure 18 Résultats de l’IRTF en fonction de la profondeur .................................................. 36

Figure 19 Résultats de l’IRTF en mode absorbance en fonction de la profondeur ................ 38

Figure 20 Distribution des intensités d’absorbance en fonction de la profondeur ................. 40

Figure 21 Cartographie chimique acquise au microXRF montrant les zones riches en Mg ... 42

Figure 22 Images en électrons rétrodiffusés des échantillons de forage prélevés à 40 et 82 m

de profondeur montrant la phase carbonatée ....................................................... 42

Figure 23 Spectre EDS de la phase carbonatée ...................................................................... 42

Figure 24 Comparaison entre le résultat global de la mesure en carbone en fonction de la

profondeur ............................................................................................................ 44

Figure 25 Distribution spatiale des produits de la réaction de carbonatation minérale détectés

dans les échantillons de forage en fonction de la profondeur en relation avec la

teneur en carbone, la résistivité électrique et la susceptibilité magnétique

mesurées le long du forage................................................................................... 48

Figure 26 Photographie aérienne de la halde de résidus miniers de la mine Black Lake,

Thetford Mines sur laquelle le forage a été réalisé (source Google Earth).......... 59

Figure 27 Photographie de la chaîne de thermistances utilisée pour le suivi et le monitoring

de la température dans le forage (crédit photo, Ali Nowamooz) ......................... 59

Figure 28 Résultats de l’IRTF en fonction de la profondeur entre 4.5 et 35 m ...................... 74

Figure 29 Résultats de l’IRTF en fonction de la profondeur entre 38 et 62 m ....................... 75

Figure 30 Résultats de l’IRTF en fonction de la profondeur entre 67 et 90 m ....................... 76

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Figure 31 Histogramme de la porosité des échantillons de forage mesurée sur la fraction fine

<1 mm (Horswill et al., 2017) .............................................................................. 77

Figure 32 Courbe de la teneur en eau mesurée dans les premiers 40 m du forage (Horswill et

al., 2017) .............................................................................................................. 78

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Liste des tableaux

Tableau 1 Les principales formes hydratées de carbonates magnésiens .............................. 11

Tableau 2 Analyses en carbone/soufre des matériaux de référenceAR4018 utilisés pour

étalonnage. ......................................................................................................... 60

Tableau 3 Analyses en carbone/soufre des matériaux de référence AR4017 utilisés pour

étalonnage. ......................................................................................................... 61

Tableau 4: Tableau 4Analyses en carbone/soufre des matériaux de référence UBN-

serpentine utilisés pour étalonnage. ................................................................... 62

Tableau 5 Analyses en carbone/soufre des matériaux de référence AR4017utilisés pour

étalonnage lors de l’analyse de l’échantillon SV-BL-1. .................................... 63

Tableau 6 Analyses en carbone/soufre des matériaux de référence UBN-serpentine utilisés

pour étalonnage lors de l’analyse de l’échantillon SV-BL-1.............................63

Tableau 7 Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction <1

mm........................................................................................................................64

Tableau 8 Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction 1-

9.5mm...................................................................................................................66

Tableau 9 Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction 9.5-

19 mm. ............................................................................................................... 68

Tableau 10 Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction

>19mm...............................................................................................................70

Tableau 11 Teneur en carbone des échantillons de forage, regroupés selon la distribution

granulométrique ................................................................................................. 33

Tableau 12 Teneur en carbone de l’échantillon de résidu frais non consolidé prélevé en

2004 (SV-BL-1), regroupés selon la distribution granulométrique ................... 33

Tableau 13 Les valeurs d’absorbance des échantillons de forage, regroupés selon les quatre

types de carbonates de Mg hydratés .................................................................. 38

Tableau 14 Résultats d'absorbances d’IRTF en fonction de la profondeur. ......................... 73

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Remerciements

Avant d'entamer les différentes parties de ce mémoire, je tiens à exprimer ma

reconnaissance à tous ceux qui m’ont aidé, de près ou de loin, à réaliser ce mémoire

d’étude.

Je tiens tout d’abord à remercier mon directeur de recherche, Marc Constantin, qui a dirigé

de près ce travail. Ses conseils et ses qualités humaines ont été pour moi très encourageants.

Ainsi, je le remercie pour le soutien et ses efforts fournis durant les deux années de

maîtrise. Je le remercie vivement pour sa disponibilité malgré ses multiples responsabilités.

Je témoigne aussi toute ma reconnaissance à ma co-directrice de recherche Josée Duchesne

pour ses qualités rationnelles, le support moral, l'encadrement sans failles et ses précieux

conseils qui m’ont permis de mener à bien ce projet,

Merci Marc, Josée d’avoir cru en moi et de m'avoir offert l'opportunité de réaliser ce

mémoire de maîtrise. Vos remarques enrichissantes ont été bénéfiques pour l'amélioration

de la qualité de ce travail.

Merci à Georges Beaudoin pour le soutien financier.

Mes remerciements s’adressent également à Martin Plante, pour son aide dans

l’échantillonnage et le prélèvement des échantillons dans la lithothèque située au sous-sol.

Je tiens à lui exprimer mes remerciements pour sa générosité en matière de formation et

d’explications dans les analyses en carbone/soufre. Je voudrais aussi remercier Micha

Horswill de m’avoir communiqué les données géophysiques utilisées dans ce travail.

Mes plus vifs remerciements s’adressent à toute l’équipe du département de géologie et de

génie géologique et plus spécialement à Guylaine Gaumond pour sa gentillesse et son aide

chaque fois que l'occasion se présente. Je remercie également Edmond Rousseau pour ses

explications concernant la confection des sections polies.

Mes remerciements les plus distingués à Mes Parents. A eux je dédie ce mémoire, je

n’aurais jamais pu le réaliser sans leur soutien et encouragements.

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Chapitre 1 : Introduction

Problématique

Le projet de carbonatation minérale des résidus miniers s’avère incontournable. D’une part,

il constitue une approche peu coûteuse et naturelle pour la revalorisation et la gestion des

résidus miniers situés à Thetford-Mines au Québec (Canada). D’autre part, cela présente

une solution efficace pour réduire d’une manière significative les émissions de CO2. Le

processus de séquestration minérale du CO2 atmosphérique s’opère d’une manière naturelle

à la surface des parcs à résidus miniers de la mine Black Lake et se manifeste par la mise en

place d’une croûte minérale blanche qui cimente les grains de résidus miniers.

De nombreuses études se sont intéressées aux paramètres qui contrôlent la réaction de

carbonatation minérale dans la halde à résidus miniers de la mine Black Lake (Assima et

al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al., 2016, Zarandi et al., 2017). Parmi ces

paramètres, on trouve les caractéristiques minéralogiques et granulométriques, la

température, la pression partielle de CO2, la saturation en eau et la porosité des résidus

miniers. Ces facteurs ont une grande influence sur le type et la quantité de carbonates de

magnésium hydratés qui pourraient être formés dans la halde à résidus miniers. Pronost et

al., (2012) ont montré qu’à l’échelle globale de la halde à résidus miniers de la mine Black

Lake, 0,6Mt de CO2 par année peut être séquestrés passivement sous les conditions

environnementales naturelles du sud du Québec. En outre, des études ont indiqué que le

CO2 atmosphérique est piégé sous forme de pyroaurite, nesquehonite, dypingite et

hydromagnésite (Gras et al., 2015, Lechat et al., 2016). Toutefois, aussi détaillées soient-

elles, ces études étaient axées surtout sur le processus de carbonatation minérale opérant à

la surface de la halde de résidus miniers alors qu’en profondeur ce processus demeure mal

connu. Pour cette raison, le forage d’une profondeur de 90 m effectué en 2014 et

instrumenté en 2015 était d’une grande importance. Les mesures de la résistivité électrique

et de la susceptibilité magnétique réalisées par Horswill (2017) dans le sondage ont pu

identifier des horizons qui devraient être potentiellement carbonatés au sein de la pile à

résidus. Une des problématiques majeures concernant l’évaluation de la carbonatation

minérale à l’intérieur de la halde à résidus de la mine Black Lake, est que la réaction de

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carbonatation minérale se déroule lentement, ce qui en résulte une précipitation en très

faible quantité de carbonates de Mg hydratés. Cela rend difficile la caractérisation et la

quantification par des techniques aussi précises que la diffraction des rayons X (DRX) et le

microscope électronique à balayage (MEB).

Objectif

L’objectif premier de l’étude est de caractériser les carottes du forage afin de mettre en

évidence des indices de la carbonatation minérale qui se situerait à l’intérieur de la halde à

résidus miniers de la mine Black Lake.

Il s’agit donc d’identifier les carbonates de Mg hydratés qui sont le produit de la

séquestration du CO2 puis de les quantifier afin d’en déduire leur distribution en fonction de

la profondeur le long du forage. Finalement, les résultats recueillis seront corrélés avec

d’autres propriétés pétrophysiques telles que la résistivité électrique et la susceptibilité

magnétique. Cette corrélation permettra de définir des horizons qui présentent des milieux

potentiels privilégiés pour la précipitation des carbonates de Mg hydratés.

1.1 Cycle du carbone

On retrouve le carbone sous deux formes principales : organique produit essentiellement

par les êtres vivants et inorganique comme le carbone du CO2 atmosphérique ou celui des

roches sédimentaires (calcaire). Le cycle des deux formes de carbone est complémentaire.

Le carbone est échangé entre les quatre grands réservoirs terrestres sous diverses formes :

l’atmosphère : sous forme gazeuse (CO2, CH4)

la biosphère : sous forme organique (formule générique CH2O)

l’hydrosphère : sous forme aqueuse (CO2dissous, H2CO3, HCO3-, CO3

2-)

la lithosphère : sous forme minérale (CaCO3)

Le carbone existe dans la nature sous forme élémentaire en tant que diamant, graphite ou

charbon. La figure 1 résume le cycle global du carbone, en indiquant les processus

d’échange du gaz carbonique.

Naturellement, le cycle global du carbone est en équilibre. Cependant, dans les dernières

décennies plusieurs organismes météorologiques mondiaux ont rapporté que ce cycle est

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désormais déséquilibré au niveau de l’atmosphère en raison de l’augmentation des

émissions de carbone générées par la combustion d’énergie fossile.

Les principaux gaz qui ont un grand impact dans le cycle du carbone et qui sont

responsables de l’effet de serre sont la vapeur d’eau (H2O), le méthane (CH4), le protoxyde

d’azote (N2O), l’ozone (O3), et le dioxyde de carbone (CO2). L’augmentation du taux de

libération de ces gaz dans l’atmosphère découle en premier ordre des activités

anthropiques, telles que la combustion de combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel,

charbon), etc.

1.2 CO2 : principal gaz à effet de serre

L’effet de serre est un processus naturel. Une partie du rayonnement électromagnétique

solaire traverse l’atmosphère et frappe la surface de la Terre en contribuant à

l’augmentation de sa température. Une fois réchauffée, la Terre émet des rayons

Figure 1Schéma global du cycle du carbone (Bourque, 2010).

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infrarouges vers l’atmosphère. Une partie de ces rayons infrarouges traverse l'atmosphère et

se perd dans l'espace, alors que l’autre partie est emprisonnée dans l'atmosphère par les gaz

à effet de serre, dont le plus important est le gaz carbonique (CO2). L’élévation de la

concentration de ce dernier dans l’atmosphère fait augmenter la température globale de la

surface terrestre.

Le CO2 provient principalement des émissions de combustibles fossiles (charbon, pétrole et

gaz) qui représentent 87% de l'énergie utilisée dans le monde et émettent 8,4 Gt de carbone

par an dans le monde (GIEC, 2007). Il est également issu de certains procédés industriels,

de la déforestation (pour plus de 15% soit 1,5 Gt de carbone par an) et de l'agriculture

intensive (GIEC, 2007).

L’observatoire de Mauna Loa indique qu'en 2013, des niveaux de dioxyde de carbone

(CO2), ont atteint en moyenne 397,7 ppm. Au début de 2014, le seuil de CO2 a brièvement

franchi les 400 ppm dans l’hémisphère Nord (figure 2), puis montant progressivement à

nouveau dans le monde au début de 2015.

Au Canada, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) en 2011 représentaient 79% des

émissions totales de gaz à effet de serre d'après le rapport d'inventaire national (GIEC,

2015).

Au titre de l'Accord de Copenhague, le Canada s’est engagé à ramener d'ici 2020 ses

émissions de gaz à effet de serre à 17% sous le niveau de 2005. Parmi les options

considérées pour aider à réduire l'effet des émissions anthropiques de CO2, se trouve la

Figure 2 Concentrations moyennes mensuelles du CO2 (NOAA; 03/2016).

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carbonatation minérale. Elle a été proposée comme une alternative de séquestration

permanente du carbone.

1.3 La carbonatation minérale

La carbonatation minérale est une réaction exothermique. Les minéraux qui contiennent les

cations divalents Ca et Mg réagissent avec le CO2 pour produire des carbonates

chimiquement stables (Seifritz, 1990). Ce processus naturel permet un stockage pérenne du

CO2 le plus durable et le plus sûr (Lackner et al., 1995).

Parmi les matériaux qui sont potentiellement susceptibles d'être carbonatés, on trouve les

roches mafiques et ultramafiques, certains types de rejets industriels (les rejets de

cimenteries) et les résidus miniers riches en minéraux magnésiens et silicatés (par ex. ceux

de la serpentine).

Il existe deux types de carbonatation minérale, in-situ et ex-situ :

La carbonatation minérale in-situ consiste à injecter directement le CO2 supercritique dans

des formations géologiques contenant des silicates de Mg et Ca tels que les péridotites des

ophiolites ou les aquifères profonds associés à des roches mafiques. Des études ont

démontré que les péridotites pouvaient réagir rapidement avec le gaz carbonique (CO2)

dissous dans les eaux d’infiltration, pour former des veines riches en minéraux carbonatés

(Kelemen et Matter, 2008). Puisque les réactions sont exothermiques, elles libèrent de la

chaleur. L’augmentation de cette dernière provoque la fracturation des roches encaissantes,

ce qui favorise davantage la circulation des eaux météoriques riches en gaz carbonique

(CO2), et par conséquent accélère le processus de carbonatation minérale (Kelemen et

Matter, 2008). Les minéraux carbonatées produits selon ces réactions sont : la calcite, la

magnésite et la dolomite (Kelemen et al., 2011).

Par ailleurs, la carbonatation ex-situ est la carbonatation minérale des résidus miniers

ultramafiques et de quelques types de rejets industriels.

Les résidus miniers ultramafiques constituent un excellent choix pour la carbonatation. En

effet, ils ont des teneurs élevées en magnésium et calcium (Lackner et al., 1995). De plus,

leur accessibilité ainsi que leur abondance en très grandes quantités dans les sites miniers

abandonnés ou actifs, ont largement rendu la mise en œuvre du processus de la

carbonatation minérale facile et peu dispendieuse.

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Les réactions se produisant dans le processus de carbonatation minérale, (Olajire, 2013),

sont énumérées ci-dessous :

Mg(OH)2 + CO2 + 2H2O → MgCO3 ·3H2O (nesquehonite)

5Mg(OH)2 + 4CO2 + H2O → Mg5(CO3)4(OH)2 ·5H2O (dypingite)

5Mg(OH)2 + 4CO2→ Mg5(CO3)4(OH)2·4H2O (hydromagnésite)

La capacité de séquestration des résidus miniers ultramafiques dépend de plusieurs facteurs

tels que les caractéristiques minéralogiques et granulométriques des résidus miniers, les

conditions climatiques et les propriétés physico-chimiques des résidus miniers.

On peut citer à titre d’exemple, la carbonatation minérale passive découverte dans les

grandes quantités de résidus miniers et de stériles de la région minière de Thetford Mines,

Québec (Canada). La quantité des résidus miniers a été estimée à environ 2Gt et pourrait

séquestrer jusqu’à 700Mt du CO2 atmosphérique (Pronost et al., 2012). Le fort potentiel de

carbonatation minérale évalué pour les résidus miniers de la mine de nickel Dumont au

Nord-Ouest du Québec (Canada), qui sont d’un point de vue minéralogique composés

majoritairement de serpentine et de faible quantité de brucite, est un autre exemple

démontrant la capacité de séquestration des résidus (Gras et al., 2014). Les résultats des

essais cinétiques et le test de consommation en CO2 ont démontré que les résidus de la mine

de nickel Dumont ont un taux de séquestration du carbone dans les conditions ambiantes

variant entre 600 et 2200 g de CO2/m2/an (Awoh et al., 2013; Pronost et al., 2011).

Également, il a été rapporté que les résidus miniers de serpentine de la mine abandonnée

Clinton Creek à l’ouest du Yukon ont pu séquestrer jusqu’à 6200 g de CO2/m2/an (Wilson

et al., 2009a).

Généralement la carbonatation minérale des résidus miniers ultramafiques passe par une

série de réactions physico-chimiques (Power et al., 2014) impliquant :

i. la dissolution du dioxyde de carbone gazeux en phase aqueuse, (R1)

ii. l’hydratation du CO2 pour former l'acide carbonique (H2CO3) en favorisant ainsi

l’acidification de l’eau interstitielle, (R2)

iii. l’ionisation de l’acide carbonique qui consiste en la formation de l’ion bicarbonate/

carbonate, et des ions H+ capables de réagir avec certains silicates et la brucite, (R3)

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iv. la dissolution des minéraux alcalins en libérant l’ion OH- et les composés chimiques

contenant du métal tels que le Mg2+

, (R4)

v. la précipitation des carbonates de Mg hydratés, (R5)

CO2(g) <=> CO2(aq) (R1)

CO2 (aq) + H2O (aq) <=>H2CO3(aq) <=> H+

(aq) + HCO3-(aq) (R2)

HCO3-(aq) <=> CO3

2-(aq) + H

+ (aq)

MgO(s) +H2O (aq) <=>Mg(OH)2(s) (R3)

Mg(OH)2 (s) + H+

(aq) → Mg2+

(aq) + H2O (aq) + OH−

(aq) (R4)

Mg2+

(aq) + HCO3−

(aq) + OH−

(aq) + 2H2O (aq) →

Mg(HCO3) (OH)·2H2O (s) (R5)

La dissolution minérale et la précipitation de carbonates représentent deux étapes limitantes

de la carbonatation minérale de résidus miniers ultramafiques.

1.3.1 La dissolution minérale

La cinétique de la dissolution minérale dépend des caractéristiques minéralogiques et

granulométriques des résidus miniers, de la température, de l’apport en CO2 et de la

saturation en eau (Power, et al., 2013).

De ce fait, plusieurs essais cinétiques (laboratoire et terrain) ont été réalisés (Assima et al.,

2013; Tremblay J., 2013, Assima et al., 2014a, 2014b; Zarandi et al., 2016; Gras et al.,

2017; Pronost et al., 2011; Lechat, 2016). Ces essais avaient pour objectif non seulement de

bien étudier l’effet direct de ces paramètres sur la dissolution minérale, mais aussi de

déterminer, à partir des résultats obtenus, des méthodes qui optimisent et accélèrent la

séquestration du carbone par les résidus miniers ultramafiques.

Le taux de carbonatation des différentes lithologies présentes dans les résidus miniers

mafiques et ultramafiques du projet Dumont (péridotites, dunite, gabbro et matériaux

volcaniques) ont été évaluées en laboratoire (Zarandi et al., 2017). Les résultats ont

démontré que les lithologies ultramafiques (dunite et péridotite) ont présenté un taux de

carbonatation remarquable par rapport au gabbro et aux matériaux volcaniques. Ces

Page 16: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

8

derniers n’ont pas séquestré de CO2. Cela est principalement dû à leurs compositions

minéralogiques.

La dunite et la péridotite sont riches en minéraux séquestreurs de carbone tels que la

serpentine, l’olivine et la brucite. En effet, les résultats de différentes études réalisées sur la

vitesse de dissolution de la serpentine montrent que la réactivité de cette dernière est limitée

par le taux d’extraction de la brucite à partir de sa structure cristalline plus ou moins

complexe (Power et al., 2013). Par contre, la brucite native qu’on trouve associée aux

résidus miniers ultramafiques est le principal réactif impliqué dans la carbonatation

minérale en dépit de son abondance mineure. Dans les environnements naturels à basse

température, plus la teneur en brucite est élevée dans les résidus miniers ultramafiques, plus

la carbonatation de ces derniers se produit rapidement lorsqu'ils sont exposés à des fluides

contenant des concentrations élevées de CO2 dissous (Harrison et al., 2013). Par

conséquent, ces résidus pourraient séquestrer une proportion importante du CO2

atmosphérique (Assima et al., 2014c).

De même, la granulométrie, tout comme pour la composition minéralogique joue un rôle

très important dans le processus de carbonatation minérale. Par exemple, Assima et al.,

(2013) ont étudié l’impact de diverses fractions granulométriques (75, 150, 212, 425, 850,

1800 µm) sur la réactivité des résidus miniers. Les résultats ont montré qu’une taille fine

des grains permet l’accroissement de la surface spécifiquece qui accélère la dissolution des

particules fines contenant du Mg et augmente la précipitation des carbonates.

Le principal paramètre affectant la vitesse de carbonatation minérale est l’apport en CO2

(Power et al., 2009; Zhang et al., 2000). L’apport en CO2 agit sur le rapport acide/base des

résidus miniers. En condition ambiante, le CO2 atmosphérique pénètre dans le réseau poral

des résidus miniers ultramafiques, et agit comme un gaz qui se dissout dans les liquides

interstitiels pour former l'acide carbonique (H2CO3). Ce dernier se dissout en proton (ion

H+) et en ion bicarbonate (HCO3

-), ce qui tamponne l’acidification. En effet, un pH plus

acide favorise la dissolution des silicates magnésiens. Un pH basique est par contre

nécessaire à la précipitation de carbonates de magnésium hydratés (Teir et al., 2009). Bales

et Morgan, (1985) ont démontré que la solubilité du magnésium du chrysotile augmente

avec la baisse du pH de 10 à 7.

Page 17: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

9

Harrison et al., (2013) confirment qu’augmenter la concentration en CO2 accroit le degré de

carbonatation en phase aqueuse de la brucite. Ainsi, Lechat et al., (2016) ont construit des

parcelles expérimentales afin d’évaluer l’impact de l’approvisionnement en CO2 ainsi que

d’autres facteurs physico-chimiques sur la carbonatation minérale des résidus miniers de la

mine Black Lake (Québec, Canada). Les résultats ont démontré que les carbonates

précipitent majoritairement dans la partie supérieure de la parcelle, près de la surface. Les

auteurs ont expliqué ce résultat par un apport insuffisant de CO2 à l’intérieur de la parcelle.

Plus la pression partielle de CO2 pénètre en profondeur des résidus à travers les pores, plus

le pH varie en fonction des modifications du taux de CO2 et plus la dissolution des résidus

est augmentée.

Ainsi, la saturation en eau et la température sont deux facteurs qui ont une grande influence

sur la dissolution minérale des résidus et la précipitation minérale des carbonates. L’eau

interstitielle accélère la diffusion des espèces dissoutes de CO2. Les résultats du test de

consommation de CO2 réalisé sur les résidus miniers de la mine de nickel Dumont par

Awoh et al., (2013) ont démontré que pour une carbonatation optimale, il faut un contenu

en eau variant entre 25 et 28 % poids.

De plus, la vitesse de dissolution des cations des minéraux silicatés augmente lorsque la

température augmente. En effet, des températures plus élevées permettent une solubilité

plus élevée du magnésium de la serpentine (Gerdemann et al., 2007). Par exemple, Wang et

Maroto-Valer(2011) ont étudié expérimentalement la dissolution de la serpentine dans un

acide fort à des températures très élevées (70, 80, 90 et 100°C). Les résultats ont démontré

que les températures de 90-100°C sont capables d'extraire 100% du magnésium de la

serpentine. La dissolution complète des minéraux réactifs augmente la concentration dans

la solution et favorise le processus de précipitation des carbonates.

1.3.2 La précipitation des carbonates de Mg hydratés

Les carbonates de magnésium hydratés constituent le produit final de la réaction de

carbonatation minérale des résidus miniers ultramafiques. Leur précipitation est favorisée

dans un milieu réactionnel aqueux à pH basique et sursaturé en ions magnésiums et en ions

carbonate ou bicarbonate. La surface spécifique joue un rôle primordial dans le taux de

nucléation et de croissance des cristaux de carbonates magnésiens (Zhang et al., 2006).

Page 18: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

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Dans les conditions physico-chimiques variées que l’on trouve dans la nature, la

précipitation des carbonates de Mg hydratés se fait d’une manière très lente suivant les

réactions mentionnées ci-dessous

Mg(OH)2 + CO2 + 2H2O → MgCO3 ·3H2O (nesquehonite)

5Mg(OH)2 + 4CO2 + H2O → Mg5(CO3)4(OH)2 ·5H2O (dypingite)

5Mg(OH)2 + 4CO2→ Mg5(CO3)4(OH)2·4H2O (hydromagnésite)

La morphologie de croissance des carbonates de Mg hydratés dépend de facteurs cinétiques

tels que la solubilité, la température et la vitesse de diffusion des molécules de soluté vers

le cristal. Certains auteurs ont indiqué que dans les conditions de laboratoire, la

nesquehonite cristallise d’une manière mince et allongée, enforme d'aiguilles (Wang et al.,

2008). La croissance de l’hydromagnésite et la dypingite est plutôt sous la forme

d’agglomérats constitués de cristaux allongés bien cristallisés (Pronost et al., 2011). Dans

les résidus miniers ultramafiques en conditions environnementales, les carbonates de Mg

hydratés précipitent sous forme d’un remplissage des fractures affectant des grains de

serpentine massive (Beaudoin et al., 2008).

Cependant, parmi les facteurs qui limitent le processus de précipitation notons l’apparition

d’une couche passive qui empêche la nucléation et la croissance des carbonates de Mg

hydratés (Assima et al., 2013). Autrement dit, la dissolution des résidus miniers

ultramafiques entraine la libération du Mg ainsi que d’autres éléments chimiques tels que le

Fe et le Si. Dans des conditions favorables, ces derniers peuvent précipiter en premier sous

forme de magnétite et/ou d’une phase d’altération silicatée qui entrave la formation et la

précipitation des carbonates de magnésium hydratés (Assima et al., 2012; Gerdemann et al.,

2007, Béarat et al., 2006; O’connor et al., 2000).

1.3.3 La stabilité des carbonates de Mg hydratés

Les minéraux de carbonate de magnésium hydraté ont longtemps été considérés comme des

minéraux secondaires résultant de l'altération de la serpentinite dans les conditions

naturelles et durant la serpentinisation (Power et al., 2013).

Page 19: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

11

Selon les conditions ambiantes, la composition des produits de carbonatation minérale est

variable et peut être représentée par la formule empirique suivante :

xMgCO3.yMg(OH)2.zH2O.

Notamment, ces minéraux peuvent être classés en trois groupes selon le nombre d’ion

magnésium qu’ils contiennent dans leur structure (Rheinheimer et al., 2017). Les

principales formes de carbonates de Mg hydratés sont présentées dans le tableau 1.

La stabilité des carbonates de Mg hydratés relatives au système MgO-CO2-H2O a été

largement étudiée. En effet, la stabilité de ces minéraux est contrôlée par la teneur en eau,

la température et la concentration en CO2 (Hopkinson et al., 2012; Xiong et al., 2008). Par

ailleurs, la température joue un rôle très important dans la précipitation des carbonates de

Mg hydraté. En augmentant la température, il se produit une transformation d’un carbonate

de Mg plus hydraté et moins stable à un autre type moins hydraté et plus stable (Xiong et

al., 2008).

La magnésite (MgCO3) est la seule forme anhydre et la plus stable dans le système MgO-

CO2-H2O. Dans la nature, la cinétique de précipitation de la magnésite est très lente (Zhang

et al., 2000).

Des essais au laboratoire effectués par (Hänchen et al., 2008; Königsberger et al., 1999)

ont confirmé qu’à partir d’une solution aqueuse, la précipitation directe de la magnésite

sans apparition d’une phase intermédiaire telle que l’hydromagnésite est cinétiquement

complexe et ne peut se produire qu’à des températures nettement plus élevées (120-180°C)

que celles ambiantes à la surface de la Terre (Zhang et al., 2000) (figure 3a). Cela est dûe

Tableau 1Les principales formes hydratées de carbonates magnésiens.

Carbonates de Mg hydratés Formule chimique

Groupe I Nesquehonite

Lansfordite

MgCO3∙ 3H2O

MgCO3∙ 5H2O

Groupe II Artinite Mg2(CO3) (OH)2∙ 3H2O

Groupe III Hydromagnésite

Dypingite

Mg5(CO3)4(OH)2∙ 4H2O

Mg5(CO3)4(OH)2∙ 5H2O

Page 20: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

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aux très fortes vitesses d’échange entre les molécules d’eau et l’ion Mg2+

(Christ et

Hostetler, 1970). Toutefois, cette forte énergie d’hydratation de l’ion Mg2+

favorise

davantage la précipitation d’autres formes hydratées de carbonates de Mg relativement

instables.

La lansfordite et l’artinite constituent les phases les moins stables qui se forment à des

températures et pressions partielles très faibles. L’artinite est plus stable à 15°C alors que la

lansfordite précipite à une température inférieure à 10°C (Königsberger et al., 1999) (figure

3c). Par conséquent, à une température supérieure à 10°C, la lansfordite va se déshydrater

pour se transformer en nesquehonite (Ming et Franklin, 1985).

Plusieurs études ont révélé que dans une solution aqueuse, la nesquehonite est plus stable à

25°C et à une pression partielle de CO2 relativement faible, c'est-à-dire proche ou inférieure

à la pression partielle de CO2 ambiante (Kloprogge et al., 2003; Zhang et al., 2006) (figure

3d).

A une température plus élevée entre 50°C et 100°C, la nesquehonite perd son eau de

cristallisation et se transforme en hydromagnésite par l’intermédiaire de la dypingite

(Hopkinson et al., 2012; Power et al., 2007). L’hydromagnésite est un minéral moins

hydraté et plus stable que la nesquehonite.

Page 21: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

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La variabilité d’états d'hydratation des minéraux de carbonates de Mg se traduit par la

fixation des molécules d’eau autour de l’ion Mg2+

en formant une barrière ce qui facilite

leur incorporation dans la structure cristalline des carbonates. L’augmentation de la

température réduit l’activité chimique de l’eau dans le système en brisant le réseau de

liaisons des molécules d’eau autour de la sphère de coordination de l’ion Mg2+

(Christ et

Hostetler, 1970). Dans ce cas, un faible ratio [Mg2+

]/[CO32-

] est suffisant pour empêcher

tout type d’interaction entre les molécules d'eau et la surface du cristal (Hänchen et al.,

2008). Par conséquent, on obtient soit la précipitation directe soit une transformation vers

une phase moins hydratée mais plus stable. La stabilité des carbonates de magnésium

hydratés augmente de :

Lansfordite →Artinite →Nesquehonite → Dypingite → Hydromagnésite → Magnésite

Figure 3 Diagramme de phases dans le système MgO-CO2-H2O (Hänchen et al. 2008).

a- Les conditions d’équilibre de la brucite avec la magnésite, b- les conditions

d’équilibre de la brucite avec l’hydromagnésite, c- les conditions d’équilibre de la

brucite avec l’artinite→nesquehonite, d- conditions d’équilibre de la brucite avec la

nesquehonite.

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Les domaines de stabilité des carbonates magnésiens hydratésdans la nature sont différents

de ceux précipités au laboratoire. L’hydromagnésite est le minéral le plus fréquemment

retrouvé dans les formations ultramafiques et dans les grands dépôts des résidus miniers de

serpentine (Bashir et al., 2009; Beaudoin et al., 2008; Wilson et al., 2006). Toutefois, la

nesquehonite et la dypingite sont très rares par rapport à l’hydromagnésite. Bien que la

nesquehonite est la plus susceptible de se former dans les conditions physico-chimiques

que l'on trouve dans la nature, plusieurs chercheurs suggèrent que la présence très

abondante de l’hydromagnésite dans la nature résulte fort probablement de la

transformation par déshydration de la dypingite et de la nesquehonite (Davies et Bubela,

1973; Wilson et al., 2006).

Comme exemple d'occurrences naturelles de la carbonatation minérale in situ des résidus

miniers en conditions environnementales, on cite la carbonatation minérale naturelle des

résidus miniers de la mine Black Lake, Thetford Mines (Québec, Canada) qui a conduit à la

formation de l’hydromagnésite étant la phase relativement stable à température ambiante

(Beaudoin et al., 2008). On cite également à titre d’exemple la mine de Clinton Creek, au

Yukon et de Cassiar, en Colombie-Britannique. L’altération à basse température de la

serpentine a conduit à la formation de la nesquehonite par évaporation sous forme d’une

croûte de cimentation sur les surfaces exposées à l’air de la pile de résidus miniers.

Également, la formation de l’hydromagnésite et de la dypingite a été observée dans un

milieu plus humide à quelques centimètres sous la surface de la halde de résidus (Wilson et

al., 2009a).

Ainsi, dans la mine de chromite abandonnée (Feragen) dans le sud-est de la Norvège, une

couche de lansfordite de presque 2 cm d’épaisseur a été formée durant le processus

d’altération à basse température des péridotites serpentinisées. Les résultats des mesures

des isotopes stables de l’oxygène et du carbone ainsi que les observations pétrologiques ont

confirmé que la lansfordite est formée exclusivement à partir du CO2 atmosphérique

(Beinlich et Austrheim, 2012).

Page 23: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

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Chapitre 2 : Les résidus miniers de Thetford

Mines

Thetford Mines est une ville de grande superficie située dans la région Chaudière

Appalaches, à environ 100 km au sud de la ville de Québec, Canada.

De point de vue géologique, le complexe de Thetford mines fait partie de la ceinture

ophiolitique du Sud du Québec, et il représente des fragments de la lithosphère océanique

imbriqués au sud de la marge continentale Laurentienne (Bédard al., 2004). Le complexe

ophiolitique de Thetford Mines est formé d’une séquence ophiolitique complète, où on

distingue une épaisse unité mantellique harzburgitique et une unité crustale (Figure 4).

Cette dernière est formée essentiellement par une partie plutonique (dunite, pyroxénite et

gabbro) et une partie sommitale dominée par un complexe filonien et des coulées massives

ou coussinées de laves associées à des roches pyroclastiques et sédimentaires (Schroetter et

al., 2003).

Page 24: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

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Les harzburgites de l’unité mantellique sont caractérisés par des concentrations élevées en

MgO (42.0-48.6 % poids) (Laurent, 1975a ; Pagé 2006). La partie inférieure de cette unité

est constituée par des péridotites cisaillées et affectées par des degrés variables de

serpentinisation. La serpentinisation devient de plus en plus intense en allant vers le contact

qui limite la partie mantellique et la base amphibolitique (Laurent et Hébert, 1979). En

approchant de ce contact, on trouve la présence mineure de quelques veinules de carbonates

et une abondance importante des veines de chrysotile (Cogulu et Laurent 1984) qui sont à

l’origine de grandes mines d’exploitation de ce minéral industriel de la province de Québec

(figure 5). L’une de ces grandes mines de chrysotile est l’immense mine Black Lake, située

à 10 km au sud-ouest de Thetford Mines.

Figure 4 Le log géologique du complexe ophiolitique de Thetford Mines (Laurent et

Hébert, 1979).

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La mine de Black Lake avait toujours été reconnue parmi les plus importants sites miniers

producteurs de fibres de chrysotile du Canada. Les premières exploitations ont débuté en

1877 pour se terminer en 2012 à cause de son impact néfaste sur la santé humaine (ACSP,

1964). Durant plusieurs années d’exploitation, la mine Black Lake a accumulée une grande

halde à résidus miniers contenant 120 millions de tonnes de roches ultramafiques

serpentinisés broyées (Huot et al., 2003). La halde à résidus miniers de Black Lake s’étend

sur 130m de hauteur et 1,4 km de longueur (figure 6).

Figure 5Contexte géologique des mines d’amiante de Thetford Mines (Laurent et

Hébert, 1979).

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La pile à résidus miniers de Black Lake est constituée de matériaux de granulométrie

variable allant de blocs de plusieurs mètres de diamètre, jusqu’à des grains très fins (<75

μm). Du point de vue minéralogique, les résidus miniers de Black Lake sont constitués à

plus de 90% de lizardite, antigorite et chrysotile (Mg3Si2O5(OH)4) (Beaudoin et al., 2008).

On retrouve aussi en faible quantité de la magnétite et de la brucite ainsi que la présence de

l’hydromagnésite en surface de la pile à résidus (Huot et al., 2003). La présence de

l’hydromagnésite a été un élément favorable à la poursuite d’études plus approfondies sur

le processus de carbonatation minérale.

De ce fait, les résidus miniers de Black Lake ont fait l’objet de plusieurs études par l’équipe

de recherche du département de géologie et de génie géologique de l’université Laval.

En 2003, Huot et al., ont découvert une couche indurée au niveau de la surface de la halde à

résidus miniers de la mine Black Lake qui permet de cimenter les particules des résidus

miniers entre elles. La couche de cimentation avait déjà été remarquée par les ouvriers de la

mine. La caractérisation minéralogique de cette couche a montré qu’il s’agit d’un carbonate

de magnésium hydraté : l’hydromagnésite (Huot et al., 2003).

En 2008, des études ont montré que la surface la plus exposée à l’air des résidus miniers de

chrysotile qui sont en contact direct avec les eaux météoriques a été cimentée, après un

certain temps, exclusivement par l’hydromagnésite. La couche contenant l’hydromagnésite

a précipité sous forme de lits obliques de faible épaisseur qui couvre les fibres du

chrysotile. Par ailleurs, la couche de cimentation précipite progressivement de la surface à

quelques centimètres de profondeur (45 cm) dans la halde, où l’on remarque une

diminution de la teneur en carbone inorganique (Beaudoin et al., 2008). La précipitation de

Figure 6Halde à résidus miniers de la mine Black Lake, Québec, Canada.

Page 27: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

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l’hydromagnésite dans la pile à résidus miniers contribue à la diminution du taux de

libération des fibres de chrysotile dans l’air.

Les études menées sur la carbonatation minérale spontanée dans la pile à résidus miniers

ultramafiques de Black Lake ont permis d’estimer que ces résidus miniers sont capables de

séquestrer naturellement 600 tonnes de CO2 par année (Pronost et al., 2012).

Plusieurs auteurs ont étudié expérimentalement la cinétique de la réaction de carbonatation

des résidus miniers de la mine Black Lake (Assima et al., 2014a; Pronost et Beaudoin 2010;

Pronost et al., 2011, 2012; Tremblay, 2013). Ces travaux expérimentaux ont été réalisés soit

en eudiomètre, soit dans un réacteur à lit fixe en variant les facteurs qui contrôlent la

réaction de carbonatation minérale tels que : la pression partielle du gaz carbonique (CO2),

la granulométrie, la teneur en eau, et la température.

Les résultats ont démontré que la phase de dissolution des silicates magnésiens, est l’étape

limitante du processus de la carbonatation minérale, et que la structure brucitique native des

serpentines est la plus susceptible de réagir à un taux élevé avec le CO2, en obtenant une

carbonatation quasi-complète sous la forme de carbonates de magnésium hydratés tels que

la nesquéhonite et la dypingite (Pronost et al., 2011). Ces carbonates précipitent sous forme

d’agglomérats constitués de cristaux allongés et bien cristallisés (Pronost et al., 2011).

Ainsi, l’efficacité de la carbonatation minérale des résidus miniers dépend grandement de la

granulométrie; les matériaux à grains plus fins entre 1 mm et 0,15 mm semblaient avoir un

taux de carbonatation quatre fois plus élevé que les matériaux grossiers de plus de 5 mm de

diamètre (Assima et al., 2014a; Pronost et Beaudoin, 2010).

De plus, la saturation en eau est parmi les facteurs qui contrôlent la cinétique de la

carbonatation minérale des résidus miniers. Un milieu réactionnel humide facilite la mise

en solution des ions Mg, tandis qu’une quantité minimale ou très élevée d’eau entrave la

diffusion du CO2. Tremblay, (2013) a montré qu’une teneur en eau entre 20 et 60% favorise

les conditions optimales pour une réaction de carbonatation complète et rapide. Également,

Assima et al., (2013) ont montré que la présence de la magnétite dans les résidus miniers

limite la réaction de la carbonatation minérale. Cela est dû au fait que l’oxygène contenu

dans l’air et/ou dissout favorise l’oxydation de la magnétite en hydroxyde de fer (III). Ce

dernier précipite sous forme d’une couche passive sur la surface des grains de serpentine en

empêchant la précipitation des carbonates de Mg hydratés.

Page 28: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

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Zarandi et al., (2016) ont effectué des essais dans un réacteur à lits fixes sur un échantillon

de résidus miniers provenant de la mine de nickel Dumont (Royal Nickel Corp.), sous des

conditions de température très variable [35 ± 1 °C, 23 ± 2 °C, 5 ± 1°C et-5 ± 2 °C].

L’objectif était de reproduire les conditions environnementales du nord du Québec et

d’évaluer l’effet de la température sur la carbonatation passive des rejets miniers

ultramafiques. Les résultats obtenus sont similaires à ceux trouvés par (Assima et al.,

2014c). Les basses températures [5 ± 1 °C et -5 ± 2 °C] ont réduit la réactivité de la

serpentine. Toutefois, l’augmentation de la température [35 ± 1 °C, 23 ± 2°C] a accéléré

significativement la dissolution de la serpentine et par conséquent, a favorisé la

précipitation des carbonates de Mg sous forme de nesquehonite.

Ainsi, vu que la réaction de carbonatation minérale est exothermique, pendant la période

hivernale des évents d’air chaud où la neige avait fondu ont été découverts à la surface de la

pile à résidus miniers de la mine Black Lake. A la sortie de ces évents, l’air était appauvri

en CO2 et présentait une température supérieure à la température ambiante ( Pronost et al.,

2012). Cette découverte est en soi une preuve qu’une réaction de carbonatation minérale se

produit à l’intérieur de la halde. Un modèle conceptuel a été développé à partir des

observations de terrain. D’abord, l'air riche en CO2 pénètre à l’intérieur de la halde à résidus

miniers à travers les flancs escarpés, puis réagit avec les minéraux riches en magnésium et

précipite des carbonates de Mg hydratés. Puisque la réaction est exothermique, la

carbonatation génère de la chaleur en réchauffant l'air appauvri en CO2 qui remonte ensuite

vers la surface de la halde provoquant des mouvements convectifs de gaz qui contribuent à

alimenter la pile de résidus en CO2 (Pronost et al., 2012).

Afin d’approfondir les connaissances sur le processus de carbonatation minérale à

l’intérieur de la pile à résidus miniers, un forage vertical de 90 m de profondeur et de 6

pouces (15,2 cm) de diamètre a été réalisé à l’été 2014 sur la pile à résidus miniers à la

mine de Black Lake, Thetford Mines (figure 7).

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21

Les échantillons recueillis lors du forage ont été placés dans des sacs de plastique et

conservés dans les boites de carottes (figure 8) à la lithothèque du département de géologie

et de génie géologique.

À l’été 2015, le forage a été instrumenté avec une chaîne de thermistances et des ports

d'échantillonnage de gaz qui permettent d’effectuer des mesures systématiques de la

température et la concentration en CO2.

Figure 8Les échantillons de forage dans la boite de carottes.

Figure 7 Photographie du site du forage réalisé à l’hiver 2015 sur la halde de résidus

miniers de la mine Black Lake (crédit photo, Ali Nowamooz).

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Chapitre 3 : Matériel et méthodes

Dans ce chapitre nous allons présenter la méthodologie suivie pour la réalisation de ce

projet de recherche. En effet, la première étape concerne l’analyse des données de forage

disponibles sur lesquelles nous nous sommes basés pour sélectionner les échantillons. La

deuxième étape, nous allons décrire les différentes techniques analytiques utilisées pour la

caractérisation minéralogique des échantillons de forage sélectionnés, en mentionnant la

méthode de préparation des échantillons propre à chacune des techniques analytiques que

sont l’analyseur carbone-soufre, l’infrarouge à Transformée de Fourier en mode Réflexion

Totale Atténuée et le Microscope Électronique à Balayage.

3.1 Les données de forage et l’échantillonnage

Les figures 5 et 6 présentent les résultats des mesures de température et de concentration en

CO2 en fonction de la profondeur dans le forage. Les mesures ont été prises à différents

moments entre 2015 et 2016 par Ali Nowamooz. Ces résultats préliminaires représentent

les zones à anomalie thermique (figure 9) et permettent de constater le comportement

réactif du CO2 en fonction de la profondeur (figure 10) et par conséquent, permettent

d’identifier les zones propices à la carbonatation minérale.

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La figure 11 présente les résultats de mesures de résistivité électrique et de susceptibilité

magnétique mesurées en fonction de la profondeur par Micha Horswill, (2015). L’analyse

de ces deux paramètres montre des zones marquées par une augmentation de la résistivité

électrique tandis que la susceptibilité magnétique a tendance à diminuer. La tendance

observée entre ces paramètres est une aide à l’identification de la présence des carbonates

de Mg hydratés issus de la carbonatation minérale.

Figure 9Température dans le forage en fonction de la profondeur.

Figure 10Concentration en CO2 dans le forage en fonction de la profondeur (Ali

Nowamooz, 2016).

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C’est à la lumière de ces renseignements, que nous avons sélectionné 42 échantillons dans

les différentes profondeurs le long du forage (figure 11) pour présenter plus de résultats sur

les évidences de la carbonatation minérale à l’intérieur de la halde à résidus miniers de la

mine Black Lake.

3.2 Matériel

Les observations macroscopiques des échantillons de forage révèlent, en effet, la présence

des zones indurées par une croûte blanche. Cette couche indurée couvre la surface des

grains de serpentine massive et des fibres de chrysotile (figure 12). Elle ressemble à celle

Figure 11Mesures pétrophysiques (Horswill, 2015) et les profondeurs échantillonnées.

Profondeurs

échantillonnées (m)

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précédemment décrite et identifiée comme des carbonates de Mg hydratés dans les travaux

de Beaudoin et al., (2008) et de Pronost et al., (2011).

Les échantillons récupérés du forage montrent une distribution granulométrique très étalée

marquée par la présence de particules dont la taille varie de quelques dizaines de

micromètres à quelques centimètres (figures 13, 14). Par ailleurs, lors du tamisage, les

échantillons recouverts par la couche blanche de cimentation ont été abrasés, ce qui est

responsable de la concentration particulière de cette couche dans la fraction <1 mm.

Avant l’analyse, et de manière à obtenir des aliquots homogènes et à en ôter les plus fines

particules, l’ensemble des échantillons sélectionnés ont été soumis à un tri en 4 classes

Figure 12Échantillons de forage couverts d’une couche de carbonates magnésiens.

Figure 13Aperçu de la granulométrie très hétérogène des échantillons de forage.

Figure 14Aperçu de la fraction <1 mm.

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granulométriques [>19 mm, 19–9 mm, 9–1 mm, et <1 mm]. Le but était d’utiliser les

mêmes gammes granulométriques que celles utilisées par Huon (2016) et Lechat et al.,

(2016). Ensuite, les échantillons sous la forme de fragments volumineux de taille entre 9-19

mm et >19 mm ont été broyés à l’aide d’un broyeur à mâchoire. Finalement, l’ensemble des

échantillons séparés en différentes fractions granulométriques ont été délicatement

pulvérisés pendant une demi-heure pour chaque échantillon dans un broyeur planétaire

utilisant des portes-échantillons et des billes en agate. La poudre obtenue a été analysée

sans aucune modification.

3.3 Les techniques analytiques

3.3.1 La technique Carbone-Soufre

Appareil

Les teneurs en carbone des échantillons ont été effectuées au laboratoire de géochimie au

département de géologie et de génie géologique de l’université Laval avec un appareil

Carbone/Soufre ELTRA-CS 800 Carbon/Sulfur Determinator. C’est un analyseur

élémentaire C-S équipé d’une fournaise à induction de haute fréquence et de cellules

infrarouges. Il permet de quantifier le carbone total présent dans l’échantillon par

absorption du rayonnement infrarouge.

Figure 15 Échantillon pulvérisé.

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Le mode opératoire

L’appareil est d’abord calibré par analyse d’un blanc pour régler la valeur zéro du signal.

Ensuite, des mesures sont prises sur des standards de référence de composition similaire à

celle de nos échantillons, afin d’évaluer la justesse et la reproductibilité analytique : AR

4017 (%C= 0.47 ±0.03), AR4018 (% C = 1.30 ±0.05) et serpentine UB-N (%C = 0.106 ±

0.08) (voir les tableaux en annexe : 2, 3, 4, 5 et 6).

En pratique, une quantité minimum de 5 mg de tungstène et de fer est placée dans un

creuset en céramique. Ces accélérateurs ont une température de fusion appropriée à la

température de combustion de l’échantillon. Ensuite, 60 à 70 mg de l’échantillon est ajouté

au creuset en céramique préalablement taré. Le poids de l’échantillon est transféré

automatiquement de la balance au logiciel de contrôle. Le creuset est déposé sur le socle de

la fournaise à induction qui assure la combustion complète de l’échantillon dans une

atmosphère d'oxygène pur. Lors de la combustion, le carbone et le soufre présents dans

l’échantillon sont dégradés en CO2 et SO2. Puis, ces deux gaz sont par la suite détectés par

les cellules infrarouges. L'évaluation des signaux et l'affichage des résultats se font

automatiquement par un système informatisé. Le temps d'analyse est de 40 à 50 secondes.

Après un lot de dix analyses, une mesure est prise sur un échantillon standard de référence

pour vérifier la reproductibilité analytique de l’appareil.

Ce mode opératoire a été appliqué sur tous les échantillons de forage, pour chaque classe

granulométrique.

3.3.2 Infrarouge à Transformée de Fourier

Appareil

L’Infrarouge à Transformée de Fourier en mode Réflexion Totale Atténuée (ATR) est une

technique semi-quantitative qui permet d’identifier et de différencier entre les différents

minéraux présents dans l’échantillon analysé.

L’appareil utilisé pour les analyses en IRTF-ATR est un spectromètre à transformée de

Fourier de type Nicolet iS50-FT-IR (Thermo Scientific). L’appareil est équipé d’un

dispositif de réflexion total atténuée du diamant intégré (ATR) permet d’obtenir des

spectres IR en quelques secondes dans le domaine moyen infrarouge (de 750 à 4000 cm-1

).

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L’appareil situé au département de chimie de l’Université Laval est accompagné du logiciel

OMNIC pour l’acquisition et le traitement des données spectrales.

La préparation d’échantillon

Dans le cadre de ce projet, les échantillons broyés de classe granulométrique <1 mm sont

analysés par cette technique. Les poudres ont été préparées de la même manière que pour

les analyses de la teneur en carbone décrites précédemment.

Le mode opératoire

Avant de commencer l’analyse, une acquisition d’un spectre du bruit de fond sans

échantillon est nécessaire pour calibrer l’appareil. La méthode consiste à placer une

quantité de l’ordre de quelque mg de l’échantillon à analyser sur le porte-échantillon qui est

sous la forme d’un cristal ATR diamant. Puis à l’aide d’un dispositif de serrage on ferme et

on applique une pression de manière à garantir un contact optimal entre l’échantillon et le

cristal. Ensuite, à l’aide d’un interféromètre de Michelson, l’échantillon est exposé à une

gamme de rayonnements électromagnétiques du moyen infrarouge (entre 400 et 4000 cm-1

).

Par conséquent, l’échantillon absorbe une partie de ces rayonnements. L’absorption se

produit lorsque la fréquence de la longueur d’onde du rayonnement électromagnétique

correspond à l’énergie d’un mode de vibration particulier (d’élongation et/ou de

déformation) d’un groupement moléculaire présent dans l’échantillon. Finalement, le

logiciel OMNIC permet d’afficher les données spectrales de la quantité d’énergie absorbée

en fonction de la longueur d’onde.

Après chaque analyse d’un échantillon, le cristal diamant doit être nettoyé avec de l’alcool

isopropanol pour éviter les contaminations.

3.3.3 Microfluorescence à rayonsX (Micro-XRF)

Appareil

La Micro-XRF est une technique rapide, non destructive et largement utilisée pour

déterminer la composition et la distribution spatiale des éléments majeurs et traces qui

composent un échantillon de roche. Dans le cadre de ce projet, les analyses à la Micro-XRF

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ont été effectuées au laboratoire de microanalyse de l’université Laval. L’appareil utilisé est

de type Micro-XRFM4 TORNADO fabriqué par Bruker. Il est équipé d'un grand plateau

mobile qui permet de réaliser une analyse bidimensionnelle et donc de réaliser des cartes de

répartition spatiale des éléments chimiques avec une excellente résolution spatiale. Le

faisceau de rayon X était programmé à 20 kV, l’intensité à 200 μA et à 50 μm de diamètre.

Le temps d’analyse était de 200 ms. L’analyse des échantillons se fait sous vide afin de

réduire l'absorption par l'air des rayons X de faibles énergies.

Préparation des échantillons

Les échantillons ont été prélevés à 42 m et 82 m de profondeur. Les échantillons étaient

bien cimentés et recouverts d’une couche blanche de carbonates. Les analyses à la Micro-

XRF ont été réalisées sur des sections polies.

Le montage de section polie comprend deux étapes : l’enrobage et le polissage. Après avoir

placé une quantité optimale de l’échantillon avec une épaisseur de 24 mm ou moins vers le

bas d’un moule pour section polie, une résine époxy est coulée jusqu’à environ 5 mm du

dessus du moule afin d’épaissir la section et faciliter son polissage. Ensuite, on laisse le tout

reposer à environ 20°C de température pendant 24 heures et on démoule l’échantillon.

L’étape du polissage consiste à retirer la fine pellicule de fond de l’enrobage pour

l'obtention d'une surface la plus lisse possible. On réalise 3 étapes de polissage à l’aide du

papier abrasif respectivement 180, 400 et 600 Mesh pour adoucir la surface, et ce en

vérifiant au microscope après chaque étape si la surface est adéquatement polie. Ensuite, on

passe l’échantillon au bain à ultra-son pour environ 2 minutes pour bien nettoyer la surface.

La dernière étape consiste à polir la surface de l’échantillon à l’aide de trois types

d’abrasifs diamantés constitués de grains de diamant de tailles différentes. Le polissage se

fait de façon successive avec des pâtes diamantées dont la taille des grains de diamant est

de 6 µm, ensuite de 3 µm et de 1 µm. Après chaque étape, on passe l’échantillon au bain à

ultra-son (2min.) pour obtenir une belle surface de plus en plus claire et propre.

La section polie est finalement rendue conductrice par dépôt d’une couche mince d’un

alliage or/palladium sur la surface, permettant l’analyse et l’observation à la Micro-XRF et

au microscope électronique à balayage.

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Le mode opératoire

Le mode opératoire consiste à placer l’échantillon dans la grande chambre sous vide. Cette

dernière est munie d’une caméra optique à balayage linéaire qui facilite l’identification

précise de la zone que l’on veut analyser. Ensuite, l’échantillon est bombardé par des

rayonsX à partir d’une source d’excitation primaire. Sous l’impact de ces rayons très

énergétiques, des rayonnements de fluorescence X émis par l’échantillon sont alors détectés

grâce à un détecteur à dispersion en énergie (EDS). L’acquisition et le traitement des

spectres de rayons X caractéristiques de la composition chimique de l'échantillon se font

par l’intermédiaire d’une chaine électronique d’acquisition qui est directement connectée à

un ordinateur pour la visualisation et le traitement de résultats.

Pour cette étude, deux éléments chimiques ont été retenus afin d’identifier les phases de

carbonates de Mg et/ou les silicates de Mg et qui sont le Si et Mg. À l’aide du logiciel

AMICS, on attribue une couleur à chaque élément pour avoir une cartographie chimique.

Finalement, des zones à forte intensité en Mg et/ou de Si ont été déterminées sur les

sections polies qui devront ensuite être analysées par le microscope électronique à

balayage.

3.3.4 Microscope électronique à balayage

Appareil

Le microscope électronique à balayage (MEB) de type JEOL-840A, couplé à un

spectromètre en énergie dispersive à rayons X (EDS) a été utilisé pour l’identification des

carbonates de magnésium.

Préparation des échantillons :

Les observations au MEB ont été réalisées sur les sections polies déjà analysées par la

Micro-XRF.

Le mode opératoire

Après avoir placé l’échantillon dans la chambre d’analyse, il est exposé à un faisceau

d'électrons accélérés. Les couches d’électrons des atomes qui composent l’échantillon

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interagissent avec le faisceau électronique. Par conséquent, des électrons rétrodiffusés et

électrons secondaires sont alors émis par l'échantillon et sont captés par des détecteurs. De

même, des radiations X caractéristiques émises par l’échantillon sont captées et analysées

par le détecteur (EDS). Les détecteurs sont reliés à un ordinateur pour la visualisation et la

prise de vues photographiques. Les électrons rétrodiffusés fournissent des images de

composition qui reflètent les numéros atomiques moyens des minéraux sous forme de

teintes de gris. Alors que les électrons secondaires permettent d’avoir des images de haute

résolution et un contraste qui reflète le relief de l’échantillon. Finalement, les spectres EDS

permettent de connaître la composition élémentaire des points d’analyse.

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32

Chapitre 4 : Résultats

4.1 Les résultats de mesures de carbone total

La figure 16 montre une représentation graphique des mesures en carbone en fonction de la

profondeur pour les quatre classes granulométriques étudiées. Les résultats obtenus après

analyse indiquent que les teneurs en carbone exprimées en pourcent sont généralement

comprises dans l’intervalle 0-1% (voir les tableaux en annexe : 7, 8, 9 et 10).

Dans le tableau 11, on trouve la moyenne et l'écart type ainsi que les valeurs minimales et

maximales pour chaque classe granulométrique. On remarque que la fraction fine (<1 mm)

présente en moyenne les teneurs en carbone les plus élevées variant entre 0,15 et 0,71 %

avec un écart type de 0,12. Alors que c’est la fraction grossière (>19 mm), qui a plutôt les

Figure 16Teneur en carbone mesurée sur les différentes fractions granulométriques en

fonction de la profondeur.

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33

plus faibles teneurs en carbone, variant entre 0,06 et 0,30% avec un faible écart type de

0,07 et une moyenne de 0,13%.

Un échantillon de résidu frais non consolidé avait été prélevé en 2004, il a été échantillonné

directement à la sortie du convoyeur après traitement à l’usine de Black Lake. Cet

échantillon non carbonaté présente la composition initiale en carbone des résidus miniers.

L’échantillon contient 0,150 % de carbone (tableau 12), cette valeur est très proche de la

concentration initiale du carbone mesurée en 2008 sur le même échantillon par le groupe de

recherche (0,162± 0,016 %C), ainsi que sur un échantillon prélevé de la mine Jeffrey (0,120

± 0,010 % C).

Pour la fraction fine, presque la totalité des échantillons qui ont fait l’objet d’analyse ont

marqué des valeurs de % C mesurées qui s’éloignent considérablement de 0,16%. Les

échantillons qui contiennent plus de 0,30% de carbone ont été identifiés aux profondeurs

de37, 41, 51, 56, 64, 89 m (figure 16).

Tableau 12 Teneur en carbone de l’échantillon de résidu frais non consolidé prélevé en

2004 (SV-BL-1), regroupés selon la distribution granulométrique

Taille des particules en (mm) %Carbone

<1 0,163

[1-9,5] 0,141

[9,5-19] 0,153

>19 0,144

La moyenne 0,150

Ecart-type 0,010

Tableau 11Teneur en carbone des échantillons de forage, regroupés selon la distribution

granulométrique

Taille des particules en (mm) Écart type Moyenne (%C) Maximum (%C) Minimum (%C)

<1 0,12 0,27 0,71 0,15

[1-9,5] 0,11 0,20 0,59 0,09

[9,5-19] 0,14 0,24 0,61 0,08

>19 0,07 0,13 0,30 0,06

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34

La teneur pondérale en carbone % C des échantillons qui est le rapport entre le total de la

teneur en carbone des quatre classes granulométriques pondérée par rapport à la masse de

chacune des fractions, montre que les moyennes pondérées de la teneur en carbone varient

d’une manière hétérogène avec la profondeur le long du forage, et les valeurs ont tendance

à être plus élevées à 41 m de profondeur (figure 17).

4.2 Résultats obtenus par la méthode d’Infrarouge à Transformée de Fourier

(IRTF) :

La structure des carbonates de Mg hydratés repose fortement sur les groupements carbonate

et bicarbonate (CO32-

, HCO3-), groupement hydroxyle OH et le groupe de la molécule H2O.

Ces groupes moléculaires sont actifs dans l’infrarouge à transformée de Fourier et

facilement détectés même en faible quantité. La position exacte de la bande d’absorption de

ces groupements renseigne sur la nature du minéral (Clark et al., 1990).

Figure 17Moyenne pondérée de la teneur en carbone des résidus en fonction de la

profondeur.

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35

Dans le cadre de ce projet, les spectres IRTF ont été prises en mode transmittance et

absorbance.

La figure 18 présente les spectres IRTF-ATR en mode transmittance de six échantillons qui

contiennent plus de 0,30% de carbone. Le spectre montre la présence d’une bande

d’absorption caractéristique du chrysotile vers 940 cm-1

, attribuée aux vibrations

d’étirements (ν3) du Si-O-Si, qui chevauchent la bande d’absorption caractéristique de la

brucite vers 1017 cm-1

, dû aux vibrations de déformation du groupe hydroxyle et de la

liaison métal-OH (Mg OH) (Frost et al., 2009). Le chrysotile présente également un autre

pic caractéristique vers 3686 cm-1

, attribué aux vibrations du groupe hydroxyle OH de la

structure brucitique (Nakagaki et al., 2006).

Par ailleurs, concernant les pics caractéristiques des carbonates de Mg hydratés, les spectres

sont dans l’ensemble dominés par trois bandes d’absorption attribuées aux modes

vibrationnels caractéristiques de l’ion carbonate et bicarbonate (entre 1071 et 1470 cm-1

),

deux bandes de vibration relatives aux molécules d’eau de cristallisation (à 1643 cm-1

), et

une bande attribuée aux groupements hydroxyle OH (à 3647 cm-1

).

La bande d’absorption faible et fine de la dypingite située à 1071 cm-1

est attribuée aux

vibrations d’élongation totalement symétriques (ʋ1) de l’ion carbonate CO32-

(Frost et al.,

2009). Alors que, les pics situés vers 1420 cm-1

et 1470 cm-1

assignés respectivement à

l’hydromagnésite/dypingite et à la nesquehonite, correspondent à la vibration d’élongation

antisymétrique (ʋ3) doublement dégénérée des ions CO32-

et HCO3-

(Botha et Strydom,

2003; Frost, 2011). Ce type de bandes d’absorption provenant de la vibration doublement

dégénérée d’élongation est dû à l’abaissement de la symétrie du bicarbonate dans la

structure cristalline de la nesquehonite.

Pour l’artinite, une bande d’absorption est détectée à 1643 cm-1

, elle est associée au mode

de vibration de valence de la molécule H2O pratiquement libre. Par ailleurs, la bande

d’absorption sous forme d’un épaulement à 3647 cm-1

est attribuée à la vibration de valence

du groupement hydroxyle OH et elle est caractéristique de la dypingite (Frost et al., 2009).

L’allure des bandes d'absorption IRTF pour l’ensemble des échantillons est semblable, sauf

pour le spectre IRTF de l’échantillon prélevé à 89 m qui met en évidence la présence d’une

bande d’absorption de la dypingite à 3380 cm-1

, large et doublement dégénérée. Cette

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36

bande de combinaison est attribuée aux vibrations d’élongation de la molécule H2O

fortement liée (Frost et al., 2009).

Les bandes d’absorption caractéristiques de la dypingite et de l’artinite indiquent que la

présence de groupes hydroxyles OH autres que ceux de la molécule H2O sont nécessaires

pour la stabilité de ces minéraux.

L’étude des spectres IRTF en mode absorbance permet de réaliser une estimation semi-

quantitative de la proportion relative de chacun des carbonates de Mg hydratés détectés

dans les échantillons analysés. En effet, l’absorbance et la largeur d’une bande d’absorption

à une longueur d’onde déterminée dépend du nombre de molécules (concentration) et de la

structure moléculaire (la force des liaisons intermoléculaires). L’analyse semi-quantitative

repose sur la loi de Beer-Lambert :

A = log [I0/I] =Ɛ .l . C

Figure 18Résultats de l’IRTF en fonction de la profondeur.

Ar : artinite, N : nesquehonite, Dy : dypingite, HM : hydromagnésite, Ch : chrysotile, B

: brucite.

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37

A : Absorbance maximale de la bande d’absorption à une longueur d’onde déterminée (sans

unité)

I0 : Intensité du faisceau incident

I : Intensité du faisceau sortant de l’échantillon

Ɛ : coefficient d’extinction spécifique de la bande (mol-1

cm-1

)

l : distance parcourue par le faisceau dans l’échantillon (cm) (l’épaisseur de l’échantillon)

C : Concentration de l’espèce étudiée dans l’échantillon (mol).

À une longueur d’onde déterminée, l’absorbance ou l’intensité maximale de la bande

d’absorption caractéristique d’un minéral donné est proportionnelle à la quantité relative de

ce minéral dans l’échantillon (Xu, et al.,s.d.).

Dans le cadre de ce projet, les résultats d’absorbance ont permis d’identifier la présence de

différents carbonates de magnésium que sont la dypingite, l’hydromagnésite, la

nesquehonite et l’artinite avec des proportions variables et généralement faibles. En plus

des carbonates de magnésium, les pics attribués à la brucite confirme aussi d’une manière

générale sa présence en faible quantité dans les résidus miniers. Dans tous les cas, le

chrysotile constitue la phase majeure dans les échantillons avec une proportion beaucoup

plus élevée.

La comparaison entre l’absorbance des bandes d’absorption attribuées aux carbonates de

Mg hydratés montre bien que la dypingite, à la différence des trois autres carbonates de Mg

hydratés, présente trois bandes nettes et distinctes. Ses deux bandes d’absorption situées

vers 1071 et 3380 cm-1

représentent les valeurs d’absorbance les plus élevées (figure 19).

Cette observation implique que la dypingite est présente dans les échantillons en quantité

élevée par rapport à l’hydromagnésite, la nesquehonite et l’artinite.

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38

Dans le tableau 13, on trouve la moyenne et l'écart-type ainsi que les valeurs minimales et

maximales des valeurs d’absorbance pour chaque type de carbonates de Mg hydratés. On

remarque que la dypingite présente en moyenne les valeurs d’absorbance les plus élevées

variant entre 0,07 et 0,146 avec un écart type de 0,01.

Tableau 13:Les valeurs d’absorbance des échantillons de forage, regroupés selon les

quatre types de carbonates de Mg hydratés.

Les carbonates de Mg

hydratés

Écart type Moyenne Maximum Minimum

artinite 0,005 0,014 0,046 0,009

nesquehonite 0,004 0,017 0,038 0,010

dypingite 0,01 0,111 0,146 0,070

hydromagnésite 0,005 0,018 0,043 0,011

Figure 19Résultats de l’IRTF en mode absorbance en fonction de la profondeur.

Ar : artinite, N : nesquehonite, Dy : dypingite, Hy : hudromagnésite, Chy : chrysotile, Br

: brucite.

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39

Afin de bien visualiser les variations importantes dans les intensités relatives des bandes

d’absorption en fonction de la profondeur, nous avons rapporté sur la figure 20 les

intensités des maxima d'absorption IRTF qui ont été relevés pour les quatre types de

carbonates de Mg hydratés. Ces résultats montrent que les intensités de la dypingite,

l’hydromagnésite, la nesquehonite et l’artinite changent en fonction de la profondeur. Ainsi,

il est à remarquer que la dypingite reste l’espèce majoritaire pour l’ensemble des

échantillons, suivi par l’hydromagnésite et la nesquehonite en faible concentration. De plus,

l’artinite est la phase qui se trouve en plus faible concentration sauf pour l’échantillon

récupéré à une profondeur de 89 m. Pour cet échantillon, la concentration de l’artinite est

supérieure à celles de l’hydromagnésite et de la nesquehonite.

Les profondeurs qui ont enregistré les plus fortes intensités en dypingite pour tous les

échantillons analysés sont respectivement : 67, 39, 57, 24.5, 27 et 51 m. Tandis que pour

l’artinite, la nesquehonite et l’hydromagnésite, les profondeurs de fortes intensités sont

respectivement : 89, 67, 27, 51, 57 et 39 m.

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40

4.3 Les résultats du micro-xrf et du microscope électronique à balayage

Les observations au MEB étaient effectuées sur des échantillons prélevés à 40 et 82 m.

Compte tenu du mode de préparation des sections polies qui consiste à figer l’échantillon

dans la résine époxy, il est important de signaler qu’il est souvent difficile d’estimer la

composition chimique des carbonates lors des observations au microscope électronique à

balayage couplé à l’EDS. C’est l’un des inconvénients majeurs dans notre étude, puisque le

carbone constitue le composant de base de la résine epoxy. De ce fait, dans tous les spectres

où l’on peut voir des pics caractéristiques du carbone, cela pourrait être dû à la présence de

la résine epoxy. Il est donc difficile de faire la différence entre le carbone qui provient des

carbonates de magnésium et celui de la résine epoxy. D’après Tremblay (2013), lorsqu’on

détecte un spectre avec des pics plus ou moins élevés de Mg, Si, O, et C, cela suggère que

Figure 20Distribution des intensités d’absorbance en fonction de la profondeur.

Page 49: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

41

le minéral observé est plutôt un silicate de magnésium et que le pic du carbone provient de

la résine epoxy. Par contre, la présence d’un spectre montrant des pics élevés de Mg, O et

C, alors que le pic de Si est de faible intensité pourrait être attribué aux carbonates de

magnésium.

Il est très difficile d’identifier des carbonates de magnésium au MEB. Afin de faciliter

l’identification des carbonates de Mg hydratés, une cartographie à la micro-XRF a été

réalisée pour les mêmes sections polies. La figure 21 montre l’aspect général de deux

sections polies analysées par le micro-XRF sous forme de cartes chimiques des deux

éléments majeurs Mg et Si caractéristiques des minéraux silicatés des résidus miniers

ultramafiques de la mine Black Lake. Les zones rouges se caractérisent par un

enrichissement en Mg relativement au Si, et les zones vertes représentent les zones riches

en Si. Le but est de localiser les zones riches en Mg qui correspondent potentiellement aux

carbonates de magnésium et de les observer au MEB/EDS.

Donc, après avoir localisé les zones d’intérêt, ces dernières ont été vérifiées par l’analyse

chimique acquise en EDS au microscope électronique à balayage. Les images en électrons

rétrodiffusés acquises au MEB ont mis en évidence la présence d’une phase (figure 22)

dont le spectre EDS associé montre des pics de Mg et O très élevés alors que le pic de Si est

très faible ainsi qu’un pic de C, celui-ci a une intensité relativement plus prononcée par

rapport au pic de Si (figure 23), ce qui suggère qu’il s’agit d’une phase d’un carbonate de

Mg hydraté.

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42

Figure 21 : La cartographie chimique acquise

au micro-XRF montrant les zones riches en

Mg.

Figure 22 : Les images en électrons rétrodiffusés

des échantillons de forage prélevés à 40 et 82 m de

profondeur montrant la phase carbonatée.

Figure 23 : Le spectre EDS de la phase carbonatée.

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43

4.4 Discussion

Macroscopiquement, les échantillons de forage ont été recouverts par une couche dure et

blanche sous forme d’un revêtement qui cimente les grains de serpentine. Cette couche

illustre le processus de carbonatation minérale qui se déroule en surface et en profondeur de

la halde à résidus miniers de la mine Black Lake. D’après les résultats de mesures en

carbone effectuées sur un échantillon prélevé directement du convoyeur après traitement en

usine en 2004 et sur les 42 échantillons de forage, on observe une évolution très nette de la

teneur en carbone depuis 2004 de 0,16% à des teneurs qui varient entre 0,5 et 0,71% avec

une moyenne de 0,27 et un écart type de 0,1, pour la fraction fine <1 mm. Les échantillons

prélevés à 37, 41, 51, 56, 64, 89 m ont enregistré les teneurs en carbone les plus élevées

entre 0,30 et 0,71%.

La figure 24 regroupe les résultats obtenus de la mesure de la teneur en carbone dans le

cadre de ce projet ainsi que les résultats obtenus par Huon en 2016 sur les mêmes

échantillons en montrant que les concentrations en carbone varient entre 0 et 0,45% avec

une moyenne de 0,17 et un écart type de 0,10 (Huon, 2016). Les deux résultats constituent

un argument supplémentaire confirmant l’évolution de la teneur en carbone depuis 2004 et

la séquestration du CO2 atmosphérique à l’intérieur de la pile à résidus miniers. Cependant,

les concentrations en carbone ne sont pas assez représentatives pour déterminer les horizons

potentiellement carbonatés puisqu’ils ne représentent quequelques échantillons prélevés

dans un seul forage.

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44

L'analyse des échantillons de forage par spectroscopie IRTF a révélé la présence du

chrysotile et de la brucite ainsi que des carbonates de magnésium hydratés. En fait, les

carbonates sont identifiés par des pics caractéristiques de faibles intensités qui permettent

de distinguer la dypingite, l’hydromagnésite, la nesquehonite et l’artinite. De plus, l’analyse

IRTF semi-quantitative en mode absorbance des échantillons a montré que la présence de

ces phases minérales est marquée par une variation remarquable des intensités avec la

profondeur, et une prédominance de la dypingite avec des valeurs d’absorbance qui varient

entre 0,07 et 0,146.

Figure 24 : Comparaison entre le résultat global de la mesure en carbone en fonction de

la profondeur.

SV-BL-1 : fraction <1 mm échantillon de résidus frais non consolidés, sortant

directement du convoyeur de la mine Black Lake.

(Huon, 2016)

(El Mansour, 2017)

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45

L’hydromagnésite, nesquehoniteet artinite se présentent toutefois en faible quantité avec

des valeurs d’absorbance qui varient respectivement entre : 0,011 et 0,043, 0,010 et 0,038,

0,009 et 0,046. En se basant sur cette analyse semi-quantitative, on peut apprécier une

variation de la composition le long du forage qui varie de l’artinite à la nesquehonite à la

dypingite qui constitue la phase majoritaire, et finalement à l’hydromagnésite. Cette

composition chimique renseigne sur les conditions physico-chimiques des réactions de

carbonatation minérale à l’intérieur de la halde à résidus miniers de la mine Black Lake. La

présence de l’artinite suggère que les carbonates de Mg hydratés détectés dans les

échantillons se sont formés à partir de la dissolution de la brucite (Sato, 2001). Dans le

domaine de stabilité des carbonates de Mg hydratés, l’artinite est formée à partir d’une

solution à pH=10,2, une faible pression partielle de CO2 et à des températures inférieures à

15°C (Königsberger et al., 1999; Sato et al., 2001). À des températures supérieures à 15°C,

l’artinite devient instable et se transforme rapidement en nesquehonite.

La coexistence de la dypingite avec l’hydromagnésite dans les échantillons de forage

indique que la dypingite est une phase intermédiaire qui s’est formée lors de la

transformation de la nesquehonite en hydromagnésite. La prédominance de la dypingite le

long du forage confirme sa stabilité à long terme sous les conditions climatiques et physico-

chimiques qui contrôlent le processus de carbonatation minérale dans la halde à résidus

miniers de la mine Black Lake. Selon Raade (1970) et Canterford (1984), la dypingite se

trouve souvent en association avec l’hydromagnésite, généralement dans les climats les

plus froids inférieurs à 20°C, car les températures élevées accélèrent la transformation de la

dypingite en hydromagnésite. En effet, plusieurs facteurs peuvent entraver la progression

de la transformation de la dypingite en hydromagnésite comme la disponibilité de CO2

dissout dans le fluide pour influencer le pHet la température de transition (Hopkinson et al.,

2008).

La figure 24 illustre la distribution spatiale des produits de la réaction de carbonatation

minérale détectés dans les échantillons de forage en fonction de la profondeur. En se basant

sur cette figure, on peut remarquer une certaine corrélation entre les concentrations en

artinite, nesquehonite, dypingite, hydromagnésite, la teneur en carbone, la résistivité

électrique et la susceptibilité magnétique mesurée dans le forage par (Horswill et al., 2017).

En effet, le suivi de la susceptibilité magnétique est une mesure intéressante car les résidus

Page 54: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

46

miniers, provenant des roches ultramafiques de Thetford Mines, possèdent un fort contraste

de cette propriété. Par contre, avec la présence des carbonates issus du processus de

carbonatation minérale, les résultats de la susceptibilité magnétique devraient être très

faibles voire même négatifs. Il est donc d’intérêt de définir la variabilité de la susceptibilité

magnétique par rapport à la profondeur dans la halde à résidus le long du forage, ce qui

peut aider à identifier les zones susceptibles à la précipitation des minéraux de carbonate de

magnésium hydratés lors du processus de carbonatation minérale. De plus, la mesure de la

résistivité électrique est une méthode géophysique extrêmement intéressante pour trouver

les carbonates néoformés compte tenu du caractère résistif de ces derniers. Par ailleurs, le

traitement et l’analyse des mesures de la résistivité électrique effectuées sur le forage,

permetteront d’identifier les profondeurs où l’on a une résistivité électrique élevée et donc

d’identifier les zones où le processus de carbonatation minérale est plus avancé au niveau

de la pile à résidus miniers. De ce fait, la corrélation entre les résultats de la susceptibilité

magnétique, la résistivité électrique et les données d’absorbance IRTF (figure 24), montre

que les profondeurs qui ont une concentration élevée respectivement en dypingite,

hydromagnésite, nesquehonite et artinite correspondent aux profondeurs où des valeurs de

résistivité électrique élevée et de susceptibilité magnétique faible ont été enregistrées

(figure24). Par conséquent, il semble envisageable de localiser quelques horizons

présentant un fort potentiel de carbonatation minérale aux profondeurs de15-20 m, 24-29

m, 37-42 m, 57 m, 65-69 m, 80-84 m et à 89 m. Ces profondeurs sont des milieux

réactionnels privilégiés de précipitation de carbonates de Mg hydratés. Par ailleurs, à 89 m

la valeur d’absorbance attribuée à l’hydromagnésite est la plus élevée par rapport aux autres

profondeurs (figure 24). Cette occurrence en concentration plus élevée de l’hydromagnésite

à 89 m révèle que les réactions de transformation de l’artinite à la dypingite et la

déshydratation de la dypingite pour former l’hydromagnésite sont accélérées à cette

profondeur où le gradient géothermique moyen est d’environ 45°C/km (Beaudoin et al.,

2017).

Il apparait sur la figure 24 que les carbonates de magnésium hydratés issus du processus de

carbonatation minérale présentent une répartition hétérogène le long du forage. Cette

variabilité spatiale est attribuée à des facteurs physico-chimiques. Parmi ces facteurs, la

teneur en eau et la porosité des résidus miniers sont importants. Tel que présenté dans la

Page 55: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

47

partie bibliographique, ces deux facteurs contrôlent grandement le mode d’écoulement et de

transport des eaux chargées en CO2 à l’intérieur de la pile de résidus et la précipitation des

carbonates de Mg hydratés. La halde à résidus miniers de la mine Black Lake est d’un point

de vue granulométrique très hétérogène. Une forte variabilité granulométrique entraine une

forte variabilité de la porosité et de la perméabilité. La variation de la concentration des

carbonates de Mg hydratés est fortement liée avec la teneur en eau. La mesure de la teneur

en eau réalisée dans les premiers 40 m du forage a permis de constater que la teneur en eau

évolue très peu entre 0.05 et 0.20 m3/m

3 (voir annexe figure 32) inférieure à la valeur

déterminée expérimentalement nécessaire pour une carbonatation minérale idéale qui est

entre 20 et 60% (J. Tremblay, 2013). Cela appuie le fait que dans le cas où la quantité d’eau

initiale disponible est faible, cela peut limiter la progression de la réaction de carbonatation

et par conséquent avoir un impact sur la précipitation des carbonates de Mg hydratés.

Par ailleurs, les mesures de la porosité prises sur les particules fines <1 mm des résidus

miniers de la mine Black Lake par (Horswill et al., 2017) montrent une variation de la

porosité généralement entre 5 et 18% (voir annexe figure31). Ainsi, Lechat et al., (2011),

avaient déjà mesuré la porosité pour les différentes fractions granulométriques de la pile à

résidus miniers de la mine Black Lake. Ils ont démontré qu’en fonction de la variation

granulométrique des résidus miniers [<0,5 mm, 1-0,5 mm, 9,5–1 mm, 19–9,5 mm et >19

mm], la porosité peut varier entre 6 et 32%. Les zones à faible quantité de carbonates de

Mg hydratés correspondent aux zones à faible porosité. Notons bien que les profondeurs à

forte porosité facilitent la circulation des fluides riches en CO2 dissout et donc ces zones

apparaissent comme des milieux réactionnels particulièrement réactifs où la cinétique des

réactions de dissolution/précipitation est accélérée.

Finalement, l’identification des bandes d’absorption par IRTF caractéristiques de la brucite

dans les résidus miniers montre que ce minéral n’a pas réagi entièrement avec les eaux

chargées en CO2. Cela pourrait s’expliquer par la précipitation d’une couche de passivation

qui limite la dissolution de la brucite telle qu’observée par Assima et al., (2012). De plus,

une faible teneur en eau peut laisser la surface minérale réactive insuffisamment saturée

pour que des réactions de dissolution-précipitation se produisent (Harrison et al., 2014).

Page 56: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

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Figure 25Distribution spatiale des produits de la réaction de carbonatation minérale détectés dans les échantillons de forage en

fonction de la profondeur en relation avec la teneur en carbone, la résistivité électrique et la susceptibilité magnétique

mesurées le long du forage.

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49

Chapitre 5 : Conclusion et recommandations

Dans le cadre des efforts faits pour lutter contre le phénomène du réchauffement

climatique, la carbonatation minérale est considérée comme une solution alternative

efficace de réduction des émissions de CO2 dans l’atmosphère. La carbonatation minérale

consiste à lier chimiquement le cation divalent Mg2+

avec le CO2 atmosphérique pour

produire des carbonates de Mg hydratés. Dans les résidus miniers ultramafiques de la mine

Black Lake, Thetford Mines, Québec(Canada), la réaction de carbonatation minérale

s’effectue naturellement à la surface de la halde. Le résultat de cette réaction est marqué par

le dépôt d’un ciment en couche mince entre les grains de serpentine. Pour étudier l’étendue

en profondeur de la réaction de carbonatation minérale au sein de la halde à résidus miniers

de la mine Black Lake, un forage de 90 m a été réalisé puis instrumenté avec 22

thermistances et neuf ports d'échantillonnage de gaz, pour assurer en continu

l’enregistrement de la variation de la température et de la concentration de la pression

partiel de CO2 à l’intérieur du forage. L’analyse minéralogique des échantillons prélevés

lors du forage a fait l’objet des travaux présentés dans ce mémoire.

Les études in situ faites sur la halde à résidus miniers au cours des dernières années ont mis

en évidence la présence de l’hydromagnésite essentiellement dans la partie supérieure de la

halde. Grâce à la combinaison de deux techniques analytiques, l’analyse du carbone/soufre

et l’infrarouge à transformée de Fourier en mode réflexion totale atténuée, le présent travail

a permis d’apporter plus d’informations sur la distribution des carbonates de Mg hydratés

en profondeur dans la pile à résidus miniers le long du forage, ainsi que de reconstituer les

phases carbonatées précipitées sous l’influence des conditions physico-chimiques

caractérisant la halde à résidus miniers de la mine Black Lake.

Les analyses en carbone/soufre des échantillons de forage ont démontré que les

pourcentages poids du carbone varient entre 0,5 et 0,71% avec une moyenne de 0,27 % et

un écart type de 0,1 %, pour la fraction fine <1 mm. Pour fin de comparaison, le

pourcentage du carbone de la fraction fine <1 mm de l’échantillon prélevé directement du

convoyeur après traitement en usine en 2004 est de 0,16%. Cela prouve que la

concentration en carbone a évolué d’une manière hétérogène dans la halde à résidus miniers

de 0,16 à 0,71% pour la fraction fine <1 mm. L’analyse en infrarouge à transformée de

Fourier a permis d’identifier quatre phases carbonatées dans les échantillons de forage ;

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50

l’artinite, la nesquehonite, la dypingite et l’hydromagnésite. La coexistence de ces quatre

phases suggère que l’artinite a précipité à partir de la brucite puis s’est transformée en

nesquéhonite en fonction du temps puis en dypingite et en hydromagnésite. Toutefois, il

existe plusieurs facteurs qui entravent la précipitation directe ou la transformation d’une

phase de carbonate de magnésium hydraté en une autre dans la halde à résidus miniers tel

que la faible teneur en eau et la température.

Ainsi, les résultats IRTF en absorbance ont montré que la dypingite, l’hydromagnésite, la

nesquehonite et l’artinite présentent des valeurs d’absorbance qui varient respectivement

entre [0,07-0,146], [0,011-0,043], [0,010-0,038] et [0,009-0,046]. En se basant sur ce

résultat, on peut conclure que les concentrations des quatre phases de carbonates de Mg

hydratés sont marquées par une variation remarquable en fonction de la profondeur avec

une prédominance de la dypingite qui est la phase carbonatée la plus abondante dans les

échantillons de forage. La corrélation entre les données IRTF et les concentrations en

carbone ainsi que les résultats de la résistivité électrique et la susceptibilité magnétique

mesurées par Horswill (2017) ont montré que les horizons entre 15-20 m, 24-29 m, 37-42

m, 65-69 m, 80-84 m et à 89 m sont les zones les plus riches en carbonates de Mg hydratés

mesurées le long du forage. Ces zones sont considérées comme des milieux qui présentent

un potentiel de carbonatation minérale.

Recommandations

Dans le cadre de l’identification minérale des carbonates de Mg hydratés dans les 42

échantillons de forage, l’utilisation de la technique IFTR était la méthode la plus appropriée

alors que la technique carbone/soufre n’était pas suffisamment significative. Toutefois,

pour améliorer l’analyse quantitative, il serait particulièrement intéressant d’effectuer des

analyses en IRTF sur des minéraux de références d’artinite, de nesquehonite, de dypingite

et d’hydromagnésite. En comparant l'absorbance des spectres IRTF des composés de

référence avec ceux des produits de carbonatation minérale détectés dans les échantillons

de forage, une analyse quantitative approximative des carbonates de Mg hydratés détectés

en fonction de la profondeur pourrait être faite, en se basant sur la loi de Beer-Lambert.

L’analyse semi-quantitative a révélé que la dypingite constitue la phase la plus abondante

dans les échantillons de forage analysés. La stabilité de cette phase dans la halde à résidus

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51

miniers est contrôlée par plusieurs paramètres, dont les plus importants sont l’apport en

CO2, la température et la teneur en eau. Par ailleurs, le couplage entre les résultats de

l’IRTF et la teneur en carbone ainsi que les données géophysiques ont permis d’identifier

des horizons au sein du forage qui ont un fort potentiel de carbonatation. Il serait très

important d’effectuer un suivi de la température et de la teneur en eau au niveau de ces

horizons durant les périodes chaudes et les périodes les plus froides de l’année, cela

permettrait de mieux comprendre le mode de formation des carbonates de Mg hydratés,

ainsi que le processus de transformation d’une phase moins stable et plus hydratée à une

autre plus stable et moins hydratée.

Finalement, afin de bien étudier la relation microstructurale entre la chrysotile et ces

différentes phases, il est recommandé de réaliser plus de sections polies sur des échantillons

qui seront prélevés au niveau des horizons potentiellement carbonatés mentionnés ci-dessus

pour les observations au microscope électronique à balayage en mode électrons

rétrodiffusés et électrons secondaires.

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52

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Annexe

Figure 26Photographie aérienne de la halde de résidus miniers de la mine Black Lake,

Thetford Mines sur laquelle le forage a été réalisé (source Google Earth).

Figure 27Photographie de la chaîne de thermistances utilisée pour le suivi et le monitoring

de la température dans le forage (crédit photo, Ali Nowamooz).

Page 68: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

60

Tableau 2Analyses en carbone/soufre des matériaux de référence AR4018 utilisés pour étalonnage.

date/temps Id /échantillon Carbone Soufre Poids(mg) Analyse(s)

21/09/2017 02:37 AR4018 1,257 0,803 61,1 60

21/09/2017 02:41 AR4018 1,306 1,037 65,1 60

21/09/2017 02:44 AR4018 1,307 1,111 74,4 60

21/09/2017 02:47 AR4018 1,222 0,906 60,6 60

21/09/2017 02:50 AR4018 1,350 1,090 62,9 60

21/09/2017 02:54 AR4018 1,342 0,892 60,7 60

21/09/2017 02:58 AR4018 1,312 1,033 60,8 60

21/09/2017 03:00 AR4018 1,267 1,018 62,5 60

11/09/2017 08:26 AR4018 1,236 0,742 60,9 60

11/09/2017 08:31 AR4018 1,269 1,127 61,2 60

11/09/2017 08:36 AR4018 1,298 0,997 61,2 60

moyenne 1,288 0,978

écart type 0,041 0,126

Valeur recommandée 1.30 ±0.05 0.98 ±0.06

Page 69: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

61

Tableau 3Analyses en carbone/soufre des matériaux de référence AR4017 utilisés pour étalonnage.

date/temps Id /échantillon Carbone Soufre Poids(mg) Analyse(s)

11/09/2017 08:41 AR4017 0,414 0,277 60,4 60

11/09/2017 08:45 AR4017 0,508 0,512 60,8 60

11/09/2017 08:51 AR4017 0,430 0,489 60,9 60

11/09/2017 08:55 AR4017 0,485 0,553 60,8 60

11/09/2017 08:59 AR4017 0,464 0,534 60 60

21/09/2017 03:03 AR4017 0,419 0,463 62 60

21/09/2017 03:07 AR4017 0,455 0,509 63,1 60

21/09/2017 03:11 AR4017 0,450 0,530 64,5 60

21/09/2017 03:15 AR4017 0,514 0,530 62 60

21/09/2017 03:19 AR4017 0,441 0,610 62,6 60

21/09/2017 03:22 AR4017 0,462 0,589 62,7 60

21/09/2017 03:25 AR4017 0,484 0,524 60,8 60

21/09/2017 06:10 AR4017 0,456 0,505 60,9 60

21/09/2017 07:37 AR4017 0,438 0,502 62,5 60

22/09/2017 01:54 AR4017 0,391 0,346 60,5 60

22/09/2017 01:58 AR4017 0,488 0,608 68 60

22/09/2017 02:02 AR4017 0,437 0,483 62,6 60

22/09/2017 02:05 AR4017 0,449 0,560 64 60

22/09/2017 02:08 AR4017 0,453 0,540 64,3 60

22/09/2017 02:11 AR4017 0,451 0,544 67,5 60

22/09/2017 02:15 AR4017 0,457 0,564 65 60

moyenne 0,455 0,513

écart type 0,030 0,078

Valeur recommandée 0,47 ±0.03 0,52 ±0.03

Page 70: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

62

Tableau 4Analyses en carbone/soufre des matériaux de référence UBN-serpentine utilisés pour étalonnage.

date/temps Id /échantillon Carbone Soufre Poids (mg) Analyse(s)

11/09/2017 09:02 UBN-serpentine 0,146 0,053 62,5 60

11/09/2017 09:08 UBN-serpentine 0,122 0,010 73,3 52

11/09/2017 09:12 UBN-serpentine 0,123 0,014 62,8 49

11/09/2017 09:16 UBN-serpentine 0,121 0,003 63,7 49

11/09/2017 09:18 UBN-serpentine 0,126 0,009 70,3 50

11/09/2017 09:21 UBN-serpentine 0,130 0,009 71,1 52

11/09/2017 09:25 UBN-serpentine 0,140 0,010 65,2 53

21/09/2017 03:28 UBN -serpentine 0,128 0,112 74,4 60

21/09/2017 03:32 UBN -serpentine 0,128 0,033 75,2 60

21/09/2017 03:37 UBN -serpentine 0,125 0,036 65,3 60

moyenne 0,129 0,029 Nom : Serpentine

Référence : UB-N

Source :From the col des Bagenelles (Vosges), France

SARM : Service d’Analyse des Roches et des Minéraux (K. Govindaraju and

I. Roelandts, 1989).

écart type 0,008 0,033

Valeur proposée 0.106 ±0.022 0.02

Page 71: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

63

Tableau 5Analyses en carbone/soufre des matériaux de référence AR4017 utilisés pour étalonnage lors de l’analyse de l’échantillon

SV-BL-1.

date/temps Id /échantillon Carbone Soufre Poids (mg) Analyse(s)

27/04/2017 08:19 AR 4017 0,432 0,404 39,2 60

27/04/2017 08:21 AR 4017 0,453 0,714 39,2 39,2

27/04/2017 08:24 AR 4017 0,432 0,382 41,7 41,7

27/04/2017 08:26 AR 4017 0,439 0,559 89,5 89,5

27/04/2017 08:29 AR 4017 0,479 0,511 109,4 109,4

moyenne 0,447 0,514

écart type 0,020 0,134 Valeur recommandée 0,47 ±0.03 0,52 ±0.03

Tableau 6Analyses en carbone/soufre des matériaux de référence UBN-serpentine utilisés pour étalonnage lors de l’analyse de

l’échantillon SV-BL-1.

date/temps Id /échantillon Carbone Soufre Poids (mg) Analyse(s)

27/04/2017 08:31 UBN-serpentine 0,136 0,119 113,3 60

27/04/2017 08:34 UBN-serpentine 0,135 0,089 149,9 60

27/04/2017 08:37 UBN-serpentine 0,135 0,034 105,2 60

moyenne 0,135 0,081

écart type 0,0003 0,043 Valeur proposée 0.106 ±0.022 0.02

Page 72: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

64

Tableau 7Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction <1 mm.

date/temps Profondeur (m) Carbone Soufre Canaux Poids (mg) Analyse (s)

11/09/2017 11:15 4,5 0,220 0 01-mars 67,9 44

19/01/2015 04:10 2A* 0,168 0 01-mars 76,3 45

21/09/2017 04:47 7 0,163 0,173 01-mars 82,9 60

21/09/2017 05:51 9,5 0,206 0,199 01-mars 67,4 60

19/01/2015 04:48 3A* 0,127 0 01-mars 76,5 44

21/09/2017 05:24 17 0,268 0,067 01-mars 62,2 60

03/03/2015 00:46 9A* 0,163 0 01-mars 77,5 60

21/09/2017 06:23 19,5 0,172 0,201 01-mars 68,5 60

03/03/2015 01:08 10A* 0,126 0,083 01-mars 77,2 60

11/09/2017 12:40 21 0,252 0,030 01-mars 65 60

11/09/2017 12:10 22 0,225 0 01-mars 66,7 42

03/03/2015 01:46 11A* 0,158 0 01-mars 77,3 60

11/09/2017 10:58 24,5 0,237 0,004 01-mars 74,3 43

11/09/2017 12:02 26 0,225 0,004 01-mars 63,9 44

12A* 0,187 0 01-mars 76,4 60

21/09/2017 04:20 27 0,288 0,06584266 01-mars 70,9 60

11/09/2017 10:23 29 0,237 0 01-mars 77,9 42

13A* 0,099 0,014 01-mars 76,5 60

21/09/2017 06:30 31 0,162 0,072 01-mars 61,5 60

11/09/2017 10:13 32 0,185 0,003 01-mars 77,1 44

14A* 0,098 0,123 01-mars 76,7 60

21/09/2017 06:41 35 0,186 0,211 01-mars 72,1 60

15A* 0,049 0,035 01-mars 76,9 60

21/09/2017 05:06 37 0,422 0,211 01-mars 62,5 60

Page 73: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

65

Tableau 7Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction <1 mm.

date/temps Profondeur (m) Carbone Soufre Canaux Poids (mg) Analyse (s)

21/09/2017 05:18 38 0,392 0,211 01-mars 63,1 60

16A* 0,240 0,179 01-mars 76,8 60

21/09/2017 05:45 39 0,264 0,199 01-mars 62,3 60

17A* 0,071 0,125 01-mars 77,7 60

11/09/2017 11:44 41 0,747 0,001 01-mars 64,6 45

18A* 0,446 0,125 01-mars 77,3 60

21/09/2017 04:09 42 0,298 0,070 01-mars 66,4 60

11/09/2017 11:34 44 0,254 0,001 01-mars 63,9 40

19A* 0,124 0 01-mars 76,7 60

11/09/2017 12:19 47 0,235 0 01-mars 60,4 42

20A* 0,179 0 01-mars 76,5 60

21/09/2017 06:58 51 0,329 0,080 01-mars 62 60

22A* 0,277 0,091 01-mars 77,1 60

21/09/2017 06:02 52 0,267 0,056 01-mars 63,2 60

11/09/2017 10:45 56 0,379 0,002 01-mars 78,8 45

23/03/2015 04:04 24A* 0,160 0,101 01-mars 76,9 60

21/09/2017 07:48 57 0,259 0,219 01-mars 60,8 60

21/09/2017 05:39 61 0,163 0,179 01-mars 60,4 60

11/09/2017 10:05 62 0,217 0,001 01-mars 72,7 44

23/03/2015 04:43 26A* 0,116 0,157 01-mars 76 60

21/09/2017 06:39 64 0,362 0,250 01-mars 61,4 60

23/03/2015 04:55 27A 0,281 0,133 01-mars 76,9 60

11/09/2017 11:53 67 0,217 0,010 01-mars 64 46

25/03/2015 03:49 28A* 0,454 0,087 01-mars 76,6 60

Page 74: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

66

Tableau 7Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction <1 mm.

date/temps Profondeur (m) Carbone Soufre Canaux Poids (mg) Analyse (s)

21/09/2017 06:48 71 0,252 0,064 01-mars 65,3 60

25/03/2015 04:21 29A* 0 0,071 01-mars 76,5 60

21/09/2017 05:56 74 0,171 0,202 01-mars 63,3 60

25/03/2015 04:52 30A* 0 0,071 01-mars 76,6 60

11/09/2017 12:30 80 0,233 0,023 01-mars 72,3 60

25/03/2015 06:14 33A* 0,119 0,117 01-mars 76,6 60

11/09/2017 09:45 81 0,276 0,006 01-mars 78,3 60

21/09/2017 06:14 82 0,210 0,083 01-mars 75,5 60

21/09/2017 04:57 83 0,219 0,077 01-mars 60 60

25/03/2015 06:24 34A* 0,121 0,116 01-mars 76,9 60

11/09/2017 09:32 84 0,202 0,003 01-mars 64,7 48

11/09/2017 11:07 86 0,156 0 01-mars 78 42

25/03/2015 06:45 35A* 0,081 0,092 01-mars 76,7 60

21/09/2017 03:38 89 0,548 0,039 01-mars 71,2 60

21/09/2017 04:29 90 0,296 0,177 01-mars 65,2 60

25/03/2015 06:55 36A* 0,156 0,108 01-mars 76,2 60

Tableau 8Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction 1-9.5 mm.

date/temps Profondeur (m) Carbone Soufre Canaux Poids (mg) Analyse (s)

21/09/2017 08:19 29 0,142 0,073 01-mars 63,6 60

13B* 0,066 0,015 01-mars 76,2 60

22/09/2017 08:05 31 0,113 0 01-mars 66,2 60

21/09/2017 12:43 32* 0,107 0,055 01-mars 66,1 60

14B* 0,029 0,016 01-mars 76,8 60

Page 75: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

67

Tableau 8Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction 1-9.5 mm.

date/temps Profondeur (m) Carbone Soufre Canaux Poids (mg) Analyse (s)

22/09/2017 06:20 35 0,124 0,030 01-mars 71,5 60

15B* 0,018 0,161 01-mars 77,2 60

22/09/2017 06:54 37 0,327 0,166 01-mars 61,6 60

22/09/2017 03:36 38 0,277 0,004 01-mars 76,7 60

16B* 0,126 0,179 01-mars 77 60

22/09/2017 06:34 39 0,265 0,016 01-mars 62,1 60

17B* 0,126 0 01-mars 76,5 60

22/09/2017 05:47 41 0,593 0 01-mars 62,3 60

18B* 0,422 0,134 01-mars 77,7 60

21/09/2017 08:31 42 0,246 0,096 01-mars 61,1 60

22/09/2017 05:09 44 0,164 0,001 01-mars 64,8 60

19B* 0,071 0 01-mars 76,6 60

22/09/2017 06:09 47 0,150 0,022 01-mars 69,9 60

20B* 0,184 0 01-mars 76,9 60

22/09/2017 08:13 51 0,271 0,033 01-mars 68,2 60

22B* 0,205 0 01-mars 76,5 60

21/09/2017 08:00 52 0,164 0,088 01-mars 65,5 60

21/09/2017 11:23 56 0,316 0,167 01-mars 66,9 60

23/03/2015 04:07 24B* 0,096 0,121 01-mars 77 60

22/09/2017 07:53 57 0,184 0,019 01-mars 66,4 60

21/09/2017 09:08 61 0,104 0,227 01-mars 61,2 60

21/09/2017 11:09 62 0,155 0,058 01-mars 62,1 60

23/03/2015 04:45 26B* 0,061 0,024 01-mars 76,5 60

22/09/2017 07:34 64 0,299 0 01-mars 64,7 60

Page 76: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

68

Tableau 8Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction 1-9.5 mm.

date/temps date/temps date/temps date/temps date/temps date/temps date/temps

23/03/2015 04:57 27B* 0,141 0,001 01-mars 76,1 60

21/09/2017 11:30 67 0,151 0,153 01-mars 72 60

25/03/2015 03:57 28B* 0,174 0,052 01-mars 76,6 60

21/09/2017 08:38 71 0,177 0,080 01-mars 64,1 60

25/03/2015 04:25 29B* 0 0,070 01-mars 76,6 60

22/09/2017 06:16 74 0,129 0,016 01-mars 62,3 60

25/03/2015 05:25 30B* 0,072 0 01-mars 76,5 60

22/09/2017 07:40 80 0,182 0 01-mars 63,3 60

25/03/2015 06:16 33B* 0,061 0,102 01-mars 76,8 60

22/09/2017 05:15 81 0,169 0,016 01-mars 64,3 60

22/09/2017 07:31 82 0,144 0,027 01-mars 69,8 60

22/09/2017 06:41 83 0,144 0,018 01-mars 65,9 60

25/03/2015 06:26 34B* 0,073 0,110 01-mars 76,3 60

22/09/2017 03:27 84 0,145 0 01-mars 60,9 60

22/09/2017 02:27 86 0,093 0 01-mars 66,7 60

25/03/2015 06:47 35B* 0,029 0,089 01-mars 76,8 60

22/09/2017 02:47 90 0,226 0 01-mars 72,3 60

Tableau 9Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction 9.5-19 mm.

date/temps Profondeur (m) Carbone Soufre Poids (mg) Analyse (s)

22/09/2017 08:19 29 0,157 0,006 64,5 60

13C* 0,014 0,014 76,4 60

22/09/2017 06:48 31 0,141 0,016 63,6 60

21/09/2017 08:53 32 0,151 0,097 64 60

Page 77: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

69

Tableau 9Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction 9.5-19 mm.

date/temps Profondeur (m) Carbone Soufre Poids (mg) Analyse (s)

14C* 0 0,003 76,7 60

22/09/2017 07:01 35 0,116 0 62,2 60

15C* 0 0,027 77,2 60

22/09/2017 02:40 37 0,411 0 63,9 60

21/09/2017 09:02 38 0,355 0,091 72,1 60

16C* 0,042 0,158 76,8 60

21/09/2017 08:16 39 0,069 0,083 68,1 60

17C* 0,065 0 76,4 60

21/09/2017 12:20 41 0,612 0,055 62,7 60

18C* 0,378 0,137 77 60

22/09/2017 07:11 42 0,188 0,029 64,3 60

22/09/2017 02:54 44 0,230 0 70,7 60

19C* 0,065 0 76,6 60

22/09/2017 03:42 47 0,129 0,013 75,9 60

20C* 0,055 0 76,7 60

21/09/2017 10:52 51 0,169 0,055 70,1 60

22C* 0,184 0 76,8 60

21/09/2017 12:14 52 0,311 0,071 74,4 60

22/09/2017 06:24 56 0,296 0,002 88,3 60

23/03/2015 04:11 24C* 0,097 0 76,5 60

22/09/2017 08:02 57 0,180 0 65 60

21/09/2017 11:59 61 0,094 0,051 67,5 60

22/09/2017 07:08 62 0,177 0,015 70,3 60

23/03/2015 04:48 26C* 0,051 0,146 76,3 60

Page 78: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

70

Tableau 9Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction 9.5-19 mm.

date/temps date/temps date/temps date/temps date/temps date/temps

21/09/2017 08:45 64 0,385 0,091 71,9 60

23/03/2015 04:59 27C* 0,021 0,101 76,5 60

21/09/2017 12:59 67 0,090 0,061 69,9 60

25/03/2015 04:08 28C* 0,254 0,065 76,5 60

22/09/2017 05:03 71 0,441 0,003 64,9 60

25/03/2015 04:44 29C* 0 0,076 76,4 60

22/09/2017 06:38 74 0,155 0,023 73,5 60

25/03/2015 05:28 30C* 0,083 0 76,7 60

22/09/2017 06:27 80 0,458 0,001 63,1 60

25/03/2015 06:18 33C* 0,051 0,092901 76,6 60

22/09/2017 06:58 81 0,098 0,024 76,9 60

22/09/2017 07:24 82 0,117 0 67,3 60

21/09/2017 12:09 83 0,157 0,057 62,7 60

25/03/2015 06:29 34C* 0,061 0,112 76,6 60

21/09/2017 11:38 84 0,128 0,049 68 60

21/09/2017 12:26 86 0,084 0,065 86,3 60

25/03/2015 06:49 35C* 0,008 0,087 76,6 60

22/09/2017 02:34 90 0,225 0 71,4 60

25/03/2015 07:00 36C* 0,034 0,099 76,7 60

Tableau 10Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction >19 mm.

date/temps Profondeur (m) Carbone Soufre Poids (mg) Analyse (s)

22/09/2017 06:45 29 0,146 0 71,7 60

13D* 0 0,008 76,7 60

22/09/2017 07:57 31 0,111 0,002 77,5 60

Page 79: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

71

Tableau 10Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction >19 mm.

date/temps Profondeur (m) Carbone Soufre Poids (mg) Analyse (s)

21/09/2017 11:53 32 0,129 0,160 64,3 60

14D* 0 0,112 77,3 60

22/09/2017 06:02 35 0,084 0,021 61,3 60

15D* 0 0,124 76,9 60

21/09/2017 13:04 37 0,171 0,168 64 60

21/09/2017 12:55 38 0,155 0,064 71,5 60

16D* 0,091 0,041 76,8 60

21/09/2017 08:12 39 0,069 0,064 61 60

17D* 0,021 0 77 60

22/09/2017 08:22 41 0,247 0,04743891 77,3 60

18D* 0,585 0,12639106 76,5 60

21/09/2017 08:25 42 0,127 0,08385494 62,4 60

21/09/2017 12:34 44 0,165 0,0444249 60,8 60

19D* 0,075 0,09982591 77,8 60

21/09/2017 11:15 47 0,068 0,1522669 74,6 60

20D* 0,067 0,00709282 76,8 60

22/09/2017 07:43 51 0,120 0,03708401 68 60

22D* 0,012 0 76,7 60

21/09/2017 11:44 52 0,185 0,060 73,7 60

22/09/2017 05:41 56 0,277 0,009 69,1 60

23/03/2015 04:15 24D* 0,071 0,113 76,8 60

22/09/2017 08:16 57 0,196 0,013 65,6 60

21/09/2017 11:02 61 0,119 0,054 63,5 60

22/09/2017 05:21 62 0,114 0,008 69 60

23/03/2015 04:51 26D* 0,004 0,024 76,6 60

Page 80: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

72

Tableau 10Analyses en carbone/soufre pour l'ensemble des échantillons pour la fraction >19 mm.

date/temps date/temps date/temps date/temps date/temps date/temps

22/09/2017 07:20 64 0,067 0,022 63,1 60

23/03/2015 05:02 27D* 0,016 0,007 76,3 60

21/09/2017 12:49 67 0,121 0,057 81 60

25/03/2015 04:12 28D* 0 0,045 76,5 60

22/09/2017 03:06 71 0,071 0 67,4 60

25/03/2015 04:48 29D* 0 0,077 76,7 60

22/09/2017 08:28 74 0,105 0,037 81 60

25/03/2015 05:30 30D* 0,051 0 76,6 60

22/09/2017 07:59 80 0,136 0,009 65,5 60

25/03/2015 06:21 33D* 0,010 0,080 76,6 60

22/09/2017 08:10 81 0,059 0,076 76,2 60

22/09/2017 07:50 82 0,197 0 62,8 60

22/09/2017 07:27 83 0,159 0,006 68,3 60

25/03/2015 06:33 34D* 0,027 0,094 76,5 60

22/09/2017 05:54 84 0,129 0,020 73 60

22/09/2017 06:51 86 0,061 0,002 65,2 60

25/03/2015 06:52 35D* 0 0,041 76,5 60

21/09/2017 08:06 90 0,303 0,176 70,8 60

25/03/2015 07:02 36D* 0,011 0,088 76,6 60

* : les résultats de mesures de la teneur en carbone effectuées par B., Huon, 2016

Page 81: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

73

Tableau 14 Résultats d'absorbancesd’IRTF en fonction de la profondeur.

Profondeur (m) Dypingite Hydromagnésite Nesquehonite Artinite

4,5 0,1060964 0,01715496 0,01578972 0,0128606

7 0,09912261 0,01345261 0,01271042 0,01139719

9,5 0,09331424 0,01353594 0,01265904 0,01122473

17 0,1056245 0,01865876 0,01678017 0,01258372

19,5 0,1093409 0,01637704 0,0152706 0,01386128

21 0,08058395 0,01392211 0,01282691 0,01038017

22 0,1017293 0,01642349 0,01509619 0,01296573

24,5 0,1380696 0,02200346 0,02071521 0,01723742

26 0,1207932 0,01983526 0,0186122 0,01493481

27 0,1328665 0,02430232 0,02251757 0,01737169

29 0,1167414 0,01865893 0,01744587 0,01438519

31 0,1161827 0,01698682 0,01603667 0,01454137

32 0,108061 0,01579422 0,01485251 0,01326195

35 0,0707472 0,01154603 0,01073138 0,009705381

37 0,1242156 0,02124241 0,02095128 0,01521456

38 0,1005523 0,01759 0,01682518 0,01293945

39 0,1420475 0,02281643 0,02220923 0,01803219

41 0,09236544 0,01774012 0,01842825 0,01053871

42 0,1220848 0,01868466 0,0181393 0,01496481

44 0,08029106 0,01345931 0,0126016 0,01005991

47 0,1009004 0,01567655 0,01470925 0,01298447

51 0,1319825 0,02305822 0,02255484 0,01760115

52 0,1147055 0,01802096 0,01705611 0,01412548

56 0,1154639 0,01905719 0,01861936 0,01420634

57 0,1414441 0,02340662 0,02264305 0,01846393

61 0,1218228 0,01881817 0,01785905 0,01564804

62 0,1218062 0,01965997 0,01889697 0,01523398

64 0,1138582 0,01811744 0,01735003 0,01409139

67 0,1464861 0,030404 0,02856185 0,02377181

71 0,1236091 0,01885547 0,01801716 0,0157131

74 0,1220038 0,01691374 0,01591815 0,01433557

80 0,09283802 0,01356886 0,01279224 0,01082703

81 0,09045933 0,01504994 0,01395878 0,01178847

82 0,09874579 0,0148928 0,01404848 0,01231108

83 0,1056826 0,01450084 0,01362363 0,0124124

84 0,1115 0,01602 0,01536 0,01288

86 0,12158 0,01767 0,0168 0,01556

89 0,09398039 0,04324339 0,03878312 0,04616755

90 0,10013 0,0189 0,01788 0,01331

Page 82: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

74

Figure 28Résultats de l’IRTF en fonction de la profondeur entre 4.5 et 35 m.

Page 83: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

75

Figure 29Résultats de l’IRTF en fonction de la profondeur entre 38 et 62 m.

Page 84: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

76

Figure 30Résultats de l’IRTF en fonction de la profondeur entre 67 et 90 m.

Page 85: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

77

Figure 31Histogramme de la porosité des échantillons de forage mesurée sur la fraction

fine<1 mm (Horswill et al., 2017).

Page 86: Caractérisation physico-chimique de la carbonatation ... · al., 2013 ; Tremblay J., 2013 ; Lechat et al. , 2016 , Zarandi et al. , 2017 ). Parmi ces paramètres, on trouve les caractéristiques

78

Figure 32Courbe de la teneur en eau mesurée dans les premiers 40 m du forage (Horswill et

al., 2017).