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« LE LOGEMENT : HIER, AUJOURD’HUI ET DEMAIN » CARNET DE BORD

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« LE LOGEMENT : HIER, AUJOURD’HUI ET

DEMAIN »

CARNET DE BORD

La thématique de cette exposition est le logement vu sous l’angle particulier des chercheurs en la matière. Ceux-ci mesurent, suivent les évolutions, construisent des indicateurs et fournissent des éclairages en matière de logement.

Cette exposition est une initiative du Centre d’Etudes en Habitat Durable, en collaboration avec le Service Public de Wallonie.

Pour prendre connaissance des études et recherches à partir desquelles l’exposition a été construite, vous pouvez consulter le site http://www.cehd.be

LES OBJECTIFS DE CE CARNET

Attention, ce carnet n'est ni un manuel scolaire ni un ouvrage scientifique, mais plutôt un carnet de route qui peut servir de support à une préparation, puis à une exploitation de la visite. L’objectif est de familiariser les visiteurs avec le métier de chercheur en sciences sociales sur le logement : mesurer, analyser, interroger, cartographier, faire des statistiques, évaluer les questions de méthodologie et le respect de la vie privée. L’objectif est également de communiquer sur le contenu des études relatives au logement, produites par le C.E.H.D., afin que les visiteurs disposent d’éclairage en la matière et les situent dans leur contexte. Il s’agit de percevoir un sujet qui nous est familier (le logement) sous un angle inédit.

Comment interagir au mieux avec l’exposition que vous allez découvrir ?

Pour les classes :

✓ en stimulant au préalable l'esprit d'exploration et de découverte des élèves, par exemple en réalisant une "activité défi" (certaines des interrogations de ce guide s'inscrivent dans cette optique)

✓ en rythmant votre visite autour de moments d'observation et d'analyse collective des montages vidéo, de la réalisation des quizz (tout au long du parcours de visite)

✓ en exploitant, une fois de retour en classe, les références sélectionnées dans ce guide (et qui sont gratuitement accessibles en ligne)

Pour les plus grands :

✓ en rythmant votre visite autour de moments d'observation et d'analyse des montages vidéo, de la réalisation des quizz (tout au long du parcours de visite)

✓ en exploitant, au gré de vos intérêts, les références sélectionnées dans ce guide (et qui sont gratuitement accessibles en ligne)

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PANNEAU 1

INTRODUCTION

En 2012, le Gouvernement wallon crée le Centre d’Etudes en Habitat Durable (C.E.H.D.), organisme de la recherche publique, afin de l’appuyer pour le suivi statistique et qualitatif des évolutions de la qualité du logement ou du marché immobilier résidentiel et pour la conception d’outils d’action publique qui nécessitent une objectivation.

Le C.E.H.D. est en réalité l’héritier d’une longue tradition de service public d’études et de recherches en matière de logement, longtemps exercé par l’Institut National du Logement. Chez nos voisins, le C.E.H.D. a des organismes frères comme, par exemple, le Steunpunt Wonen (Flandre), l’Agence de Développement Territorial (Bruxelles) ou encore l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme (Ile-de-France).

Quotidiennement, le C.E.H.D réunit différents métiers : cartographe, statisticien, analyste, évaluateur, data-manager, méthodologue, programmateur,... De nombreuses enquêtes par questionnaire auprès d’échantillons de logements sont adressées chaque année à des dizaines de milliers de ménages invités à répondre. De volumineux fichiers de données anonymisées détenues par les administrations sont exploités sous la forme de tableaux et de graphiques.

Le C.E.H.D. est au service des acteurs de la politique du logement en Wallonie pour leur permettre de mener une action publique moderne et basée sur des faits objectifs et probants.

« Les statistiques sont vraies quant à la maladie et fausses quant au malade ; elles sont vraies quant aux populations et fausses quant à l’individu » (Léon Schwartzenberg)

Cette citation du célèbre biologiste français et ancien ministre inspire tous les jours l’action du C.E.H.D.. Elle fera sans doute réfléchir le visiteur de cette exposition, confronté à un voyage de chiffres.

Le C.E.H.D. bénéficie de l’investissement constant de ses membres fondateurs : le Gouvernement wallon, le Service Public de Wallonie (DGO 4 – Aménagement du territoire, Logement, Patrimoine et Energie), le Fonds du Logement des familles nombreuses de Wallonie, la Société Wallonne du Crédit Social, la Société Wallonne du Logement, le Conseil Economique et Social de Wallonie, l’Institut Wallon de l’Evaluation, de la Prospective et de la Statistique, l’Université Catholique de Louvain, l’Université de Liège, l’Université de Mons, l’Université de Namur, l’Université Libre de Bruxelles, l’Université de Saint-Louis.

Cette exposition leur doit beaucoup !

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PANNEAU 2

LE LOGEMENT EST AU CŒUR DE NOTRE QUOTIDIEN !

Le « chez soi » en Wallonie ne cesse d’évoluer. Nos conditions, nos visions, nos attentes, nos besoins changent en permanence.

Parce que les enjeux sociaux, économiques et environnementaux sont de plus en plus vitaux pour les familles et les personnes seules, nous devons en permanence compter, dénombrer, inventorier, surveiller la qualité et le coût des logements. Chiffrer et comprendre pour mieux agir ensuite…

Cette exposition vous propose de parcourir cette thématique en trois moments-clés :

• Le logement : qualités d’hier, qualités d’aujourd’hui

Des cités charbonnières au logement social, quels progrès avons-nous réalisés ? Entre logement insalubres et habitations durables, comment la qualité évolue-t-elle ?

• L’accès au logement :

Acheter ou louer ? Pour qui, où et comment ? Comment calculer un loyer indicatif ? Au-delà de l’aspect individuel, faut-il rebâtir la ville ?

• Le logement de demain se construit aujourd’hui

Consommons-nous trop d’énergies et d’eau dans nos logements ? Comment s’adapter à l’évolution de la population ? Quelles nouvelles inventions pour demain ?

Pour approfondir :

« Les instruments de la politique du logement », Pradella Sébastien (2017). In Cassilde, Pradella, Kryvobokov et Anfrie.

« Le logement en Wallonie : des clés pour comprendre », éditions l’Université Ouverte de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

« Le système de logement », Pradella Sébastien (2017). In Cassilde, Pradella, Kryvobokov et Anfrie.

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PANNEAU 3

QUALITÉS D’HIER, QUALITÉS D’AUJOURD’HUI

A travers cette partie, quelles évolutions identifiez-vous concernant la qualité du logement au cours du temps ?

Comment situez-vous les questions de durabilité ?

La manière de définir et d’évaluer la qualité en matière de logement a beaucoup évolué depuis 1945.

Aujourd’hui, la qualité du logement en Wallonie est principalement suivie au moyen de l’Enquête sur la Qualité de l’Habitat. Il s’agit de visiter un échantillon et de répondre à près de 200 questions sur les caractéristiques du logement et les ménages qui y habitent. L’enquête permet de suivre l’état qualitatif du logement et de mieux connaître les modes contemporains d’habitat.

Concrètement, tout est mesuré (…ou presque) à propos du mode de chauffage, de l’état de salubrité générale des habitations, du confort sanitaire, de l’isolation thermique mais aussi les caractéristiques socio-démographiques des occupants (âge, profession, etc.) ou des coûts du logement.

L’enquête s’intéresse également à l’environnement aux alentours des logements : accessibilité et proximité des transports en commun, nuisances sonores et environnementales,…

La dernière enquête a été réalisée entre novembre et juillet 2013 auprès de plus de 6000 ménages wallons.

Ce travail volumineux de mesure de la qualité de logement contribue à faire évoluer notre notion de la qualité du logement qui s’améliore et s’enrichit au fil du temps. Véritable luxe il y a un siècle, la salle de bain est de nos jours une pièce indispensable.

Il conduit souvent à apprécier les progrès réalisés collectivement et à revoir les normes exigées par la législation.

Mais qu’en était-il de l’évolution de la qualité de nos logements entre hier et aujourd’hui ?

Sanitaires à l’intérieur, chauffage central, … et maintenant maisons passives, panneaux photovoltaïques ! Le changement est permanent.

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PANNEAU 4

MONTAGE VIDEO

Chaque époque a son idéal en matière d’habitat. Mais les perceptions évoluent et, le temps passant, ce qui était considéré comme désirable devient obsolète. Pour illustrer ce renversement, prenons le premier montage, consacré aux tours de Droixhe.

Ce montage s’articule autour de quatre dates clés :

- 1958 : un quartier moderne pour lutter contre les taudis ; - 1975 : un quartier où il fait bon vivre ; - 1996 : un quartier ghetto ; - 2015 : destruction des tours de Droixhe.

Pour chaque période, repérez les mots à valence positive, neutre et négative pour désigner les tours de Droixhe : qu’observez-vous ? Vos observations sont-elles confortées par d’autres indications (temps de conjugaison, etc.) ?

Qu’est-ce qui est dit de la densité ? Définissez, calculez, comparez, commentez ! La densité, c’est le nombre d’habitants par kilomètre carré. Au 1er janvier 2017, la densité de la population wallonne était de 214,6 habitants au km².

Qu’y a-t-il de similaire ou de différent dans les images afférentes aux quatre parties du montage vidéo (part des images architecturales, part des images avec des personnes, etc.) ? Comment cela s’articule-t-il avec vos observations précédentes ?

Au moment de leur construction, les tours de Droixhe représentaient «’illustration d’un progrès en matière d’habitat. Cela permet de souligner qu’un logement est rarement obsolète ou inadapté dès sa construction, mais qu’il peut le devenir. Pour approfondir ce point, prenons le deuxième montage « Qualité et confort des logements. Une notion en constante évolution ».

Qu’est-ce qu’un coron ? A l’époque (quelle époque ?), cela allait-il de pair (ou non) avec une amélioration des conditions de vie ? Qui était concerné ?

Décrivez les conditions d’habitat encore observables en 1978, date d’une partie du reportage. Aujourd’hui, les critères minimums en matière de salubrité indiquent qu’il faut un point d’eau à l’intérieur de chaque logement, ainsi qu’un WC à l’intérieur.

Et aujourd’hui, quels sont les critères pour la construction de logements publics ? A l’aune de votre analyse des questions précédentes, comment mettez-vous en perspective ces critères ?

Enfin, la troisième vidéo se focalise sur la cité jardin du logis. Les souhaits d’idéal en matière

d’habitat peuvent évoluer au cours du temps.

Résumez les éléments de description présentés dans le reportage : sont-ils présentés de manière positive, neutre, négative dans le reportage ?

En fonction de vos propres souhaits en matière d’habitat, quelle valence accorderiez-vous à chacun de ces éléments ?

Quelles similitudes et différences relevez-vous en comparant la Cité jardin du logis et Droixhe (densité, notion de quartier, distance/proximité avec le centre-ville, etc.) ?

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PANNEAU 5

LA SALUBRITÉ

Qu’est-ce qu’un logement salubre ? La salubrité progresse-t-elle ou non ?

Un logement est rarement « insalubre » à l’origine, il le devient avec le temps (par manque d’entretien, par accident ou par négligence des occupants). Il faut sans cesse surveiller la salubrité et suivre la situation au moyen de l’« indice de salubrité », c’est-à-dire d’une valeur mesurant le changement entre une année de base et l’année en cours afin de comparer facilement et de constater s’il y a eu amélioration, stagnation ou dégradation.

Avant de prendre connaissance de la liste des critères, comment définiriez-vous ce terme de « salubrité » ? Faites vous-mêmes une liste des critères que vous imaginez.

Le Code Wallon du Logement et de l'Habitat durable détermine une série de critères de salubrité comme :

• La stabilité de la construction (fondations, sols, murs porteurs, charpente,…)

• La conformité et la non-dangerosité des installations de gaz, d’électricité, de chauffage, de ventilation,…

• La présence de sanitaires : point d’eau potable, WC,…

• L’éclairage, la sécurité des ouvertures (portes, fenêtres, balcons,…)

• L’absence d’humidité et de moisissures, la qualité de l’air (radon, plomb dans les peintures murales,…)

• La superficie habitable par personne. Dans un logement individuel, il faut par exemple minimum 15 m² pour un habitant seul, et 33m² pour 3 habitants

• …

Le texte complet des critères figure dans la bande de données juridiques Wallex et est librement consultable : « Chapitre II - Les critères minimaux de salubrité des logements existants et les critères de surpeuplement »

[https://wallex.wallonie.be/index.php?doc=6235]

Comparez ces critères avec ce que vous avez constaté dans les montages vidéo.

Rappelons que les logements sont rarement insalubres lors de leur construction. Certains critères évoluent afin de tenir compte :

- de l’évolution de la législation : par exemple : avant, les peintures au plomb étaient autorisées, plus maintenant ;

d’une amélioration globale des objectifs en matière de conditions de logements : exemple : avant, le fait qu’un WC soit disponible en extérieur était un progrès, et de nos jours ce critère se révèle obsolète pour devenir celui d’un WC par logement à l’intérieur de celui-ci. Notons qu’aujourd'hui encore, 2,5 milliards de personnes dans le monde n'ont pas accès à des WC.

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PANNEAU 5

Identifiez-vous d’autres exemples de changement en matière de réglementation (des choses qui étaient autorisées avant, mais plus maintenant) ?

Pour suivre la salubrité des logements occupés en Wallonie, nous pouvons nous baser sur l’Enquête sur la Qualité de l’Habitat (EQH), qui a lieu environ tous les cinq ans. Les deux dernières éditions ont eu lieu en 2006-2007 et 2012-2013. Un indice de salubrité a été établi afin de considérer de manière agrégée les critères de salubrité.

L’indice de salubrité prend en compte les critères de salubrité sous deux angles : celui du bâtiment dans lequel est situé le logement (stabilité de la charpente, état global de la toiture, état global des murs extérieurs, stabilité du plancher) et celui du logement lui-même (présence d’éclairage naturel, absence d’humidité, présence d’une ventilation dans la cuisine et dans la salle de bain, validité de l’installation électrique).

Le graphique suivant permet de présenter l’évolution des cinq catégories de cet indice entre les deux dernières éditions de l’Enquête sur la Qualité de l’Habitat.

Répartition des logements occupés par les ménages en Wallonie selon leur indice de salubrité

Source : EQH 2006-2007 et EQH 2012-2013.- Calcul : CEHD

L’amélioration mesurée de la salubrité qu’il est possible de constater ici est le résultat de l’évolution hétérogène des critères pris individuellement. En effet, on observe une amélioration en termes de salubrité du bâtiment, d’éclairage naturel et concernant la présence de ventilation dans les salles de bain. Concernant la présence d’humidité dans les logements occupés pas les ménages privés de l’échantillon d’étude, on observe un statu quo au cours des cinq dernières années. Enfin, on observe une détérioration en termes de dangerosité de l’installation électrique et concernant la présence de ventilation dans la cuisine.

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20,725,7

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2,7 2

18,7

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10

20

30

40

50

60

très mauvais mauvais moyen bon très bon

EQH 2006-2007 EQH 2012-2013

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PANNEAU 5

Sur la base des différents éléments soulignés, notamment l’évolution de la législation en la matière et le fait qu’un logement est rarement insalubre au moment de sa construction, avançons le concept d’« obsolescence morphologique ». Celui-ci renvoie au fait que des logements peuvent se retrouver obsolètes, mécaniquement, au fur et à mesure que le temps passe (parce que, par exemple, l’agencement des espaces intérieurs évolue ou parce que le logement n’est pas entretenu).

Pour approfondir :

• Anfrie, M-N., Cassilde, S., Kryvobokov, M. & Pradella, S. (2014). Enquête sur la Qualité de l’Habitat en Wallonie – résultats clés, Rapport réalisé par le Centre d’Etudes en Habitat Durable, Charleroi, 71 pages.

• Anfrie M. N., Cassilde S., Kryvobokov M. et Pradella S., (2013), Evaluation de la pertinence de la mise en œuvre d'une labellisation qualité dans le secteur du logement étudiant, Rapport réalisé par le CEHD pour le compte du Gouvernement wallon représenté par Monsieur le Ministre du Développement durable, du Logement, de l'Energie, de la Recherche et de la Fonction publique, 2012-06 HD, Charleroi, 104 pages.

• Cassilde, S. (2014), « Enquêtes sur la qualité de l’habitat – Evolution des indices de salubrité et de qualité entre 2006 et 2012 », Centre d'Etudes en Habitat Durable, Cahier d’Etudes et de Recherches / 2014-02, Charleroi, 48 pages.

• Cassilde Stéphanie (2017). « Les ordres de grandeurs de la salubrité », In Cassilde, Pradella, Kryvobokov et Anfrie, Le logement en Wallonie : des clés pour comprendre, éditions l’Université Ouverte de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

• Cassilde, S. & Anfrie, M-N. (2013), « EQH 2006-2007. Les indicateurs de salubrité et de qualité », Centre d'Etudes en Habitat Durable, Document Technique 2013-01, septembre 2013, 39 pages.

• Cassilde, S. & Anfrie M-N. (2013), « EQH 2012-2013. Les indices de salubrité et de qualité. Construction d’indices comparables EQH 2006-2007 / EQH 2012-2013 », Centre d'Etudes en Habitat Durable, Document Technique 2013-02, décembre 2013, 40 pages.

• Lejeune, Z.; Xhignesse, G.; Kryvobokov, M.; Teller, J. (2015), « Housing quality as environmental inequality: the case of Wallonia, Belgium », Journal of Housing and the Built Environment, pp 1-18.

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PANNEAU 6A

LA DURABILITÉ

Qu’est-ce qu’un logement durable ?

Il s’agit :

• d’un lieu de vie salubre ;

• à proximité de services et d’équipements ;

• accessible et adaptable ;

• dont le coût d’occupation est maîtrisé (efficience énergétique et type de matériaux utilisés).

Notez que la salubrité est un critère parmi d’autres pour considérer qu’un logement est durable.

Nous abordons la durabilité, plus spécifiquement énergétique, sous deux angles : tout d’abord sur le bâtiment, puis sur les comportements des ménages à l’intérieur des logements.

La Performance Énergétique d’un Bâtiment (PEB) La Performance Énergétique d’un Bâtiment (PEB) peut être mesurée de manière globale et selon une méthode de calcul définie. C’est ce que l’on appelle le « certificat PEB ».

Le certificat PEB, c’est la « carte d'identité énergétique » des bâtiments. Elle permet de comparer leur performance énergétique.

La Directive européenne 2010/31/UE du 19 mai 2010 1 relative à la Performance énergétique des bâtiments impose aux Etats membres :

✓ la fixation d'exigences PEB liées à la construction et aux travaux de rénovation ; ✓ la mise en place d'un système de certification de la performance énergétique des

bâtiments (PEB).

Ce certificat est établi :

➢ à l’issue du processus de construction pour les bâtiments neufs ; ➢ lors d’une transaction (vente ou location) pour les bâtiments existants.

Depuis le 1e janvier 2015, les publicités de vente ou de location doivent mentionner la performance énergétique des bâtiments. Les candidats acquéreurs ou locataires peuvent donc comparer la performance énergétique des biens mis sur le marché.

Le certificat PEB évalue la Performance Énergétique des Bâtiments (PEB), dans des conditions d'utilisation et de climat standardisés (= comparaison objective). Il ne tient donc notamment et volontairement pas compte du comportement qui est propre à chaque occupant. Donc, la consommation des équipements électroménagers et de l’éclairage n’est pas prise en compte.

1 http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32010L0031&from=FR

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PANNEAU 6A

La méthode de calcul applicable évalue la performance en prenant en compte :

• les besoins en chaleur du logement (isolation, étanchéité à l’air,…) ;

• la performance d’une ou plusieurs installations de chauffage ;

• la performance d’une ou plusieurs installations d’eau chaude sanitaire ;

• la présence d’un système de ventilation ;

• la présence de systèmes utilisant des énergies renouvelables et/ou produisant de l’électricité.

Le résultat global est exprimé sous forme d’énergie primaire (= énergie prélevée à la planète). Les pertes pour transformer les « matières premières énergétiques » en énergie utilisable dans le logement sont prises en compte.

Cette consommation théorique en énergie primaire ne correspond donc pas à la consommation réelle du logement.

La consommation spécifique d’énergie primaire s’exprime par an et par m². Il s’agit de la consommation théorique totale divisée par la surface de plancher chauffée. C’est cette valeur qui est caractérisée par un label, allant de A++ à G (c’est-à-dire des bâtiments les moins énergivores aux bâtiments les plus énergivores).

Outre le label énergétique, le certificat PEB comporte aussi des recommandations d’amélioration.

La ligne pointillée verte indique l’exigence minimale que doit respecter tout logement neuf depuis 2010, soit au minimum un label B.

La ligne pointillée grise indique la performance moyenne estimée des habitations unifamiliales en Wallonie en 2010, soit un label D.

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PANNEAU 6A

Il existe deux procédures distinctes d’obtention du certificat PEB.

Le certificat PEB établi à l’issue de celles-ci est d’apparence similaire.

Chaque certificat PEB utilise une même échelle et les mêmes indicateurs, ce qui permet de comparer valablement les performances énergétiques de tout bâtiment.

- Le certificat d’un bâtiment « existant » (un bâtiment dont la demande de permis d’urbanisme a été déposée avant le 1er mai 2010) est fourni par un certificateur PEB qui l’établit suivant un protocole de collecte des données très précis, effectué lors d’une visite sur place du bien à certifier. Les données validées par le certificateur PEB sont encodées dans un logiciel dédié.

- Le certificat PEB d’un bâtiment « neuf » est fourni par un responsable PEB qui l’établit sur base de données relevées lors de visites de chantier et d’informations transmises par l’architecte et/ou les entrepreneurs. Les données validées par le responsable PEB sont encodées dans un logiciel dédié.

Même échelle, mêmes indicateurs -> comparaison valable des performances énergétiques de tout bâtiment.

A votre avis, le parc des logements en Wallonie est-il plutôt économe en énergie ? Pour quelles raisons ?

Les certificats PEB de bâtiments résidentiels existants sont consignés dans une base de données. Avec plus de 420.000 certificats, celle-ci rassemble une quantité impressionnante d’informations en relation avec la performance énergétique de notre parc. Le Centre d'Etudes en Habitat durable s'est penché sur la base de données des certificats PEB en Wallonie et l'a analysée en profondeur, avec l'appui du SPW Energie. Il ne s’agit pas d’une analyse représentative des logements en Wallonie, juste d’une analyse de ceux qui ont été certifiés au fur et à mesure de l’application légale (vente et location).

LABEL POURCENTAGE

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Total 100

Répartition des certificats des bâtiments résidentiels par label énergétique

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PANNEAU 6A

Comparez ces chiffres avec ce que vous avez imaginé plus tôt : aviez-vous bien deviné ? Oui ? Non ? Pourquoi ?

La stratégie wallonne à long terme pour la rénovation des bâtiments a été actée par le Gouvernement wallon en avril 2017. Elle fixe notamment les objectifs de rénovation du parc de bâtiment à long terme (2050) et liste une série d’actions pour y parvenir, y compris des actions visant à adresser des éléments de réponse à la précarité énergétique. La stratégie est ambitieuse puisqu’elle vise à tendre vers le label A en moyenne pour l’ensemble des logements.

Pour approfondir :

• Cassilde Stéphanie (2017). Analyse de la base de données des certificats PEB en Wallonie, Rapport du Centre d’Etudes en Habitat Durable, 83 pages.

• Cassilde, S. (2015), « L’isolation thermique des logements en Wallonie », Centre d'Etudes en Habitat Durable, Cahier d’Etudes et de Recherches / 2015-01, Charleroi, 42 pages.

• Lemaire, E. (2014), « EQH 2006-2007 / EQH 2012-2013. L’isolation thermique. Construction de variables comparables et approfondies », Centre d'Etudes en Habitat Durable, Document Technique 2014-05, février 2014, 57 pages.

• Lemaire, E. (2014), « L’isolation thermique. Eléments pour l’interprétation des variables disponibles dans l’Enquête sur la Qualité de l’Habitat », Centre d'Etudes en Habitat Durable, Document Technique 2014-08, septembre 2014, 21 pages.

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PANNEAU 6B

LA DURABILITÉ ÉNERGÉTIQUE SOUS L’ANGLE DES COMPORTEMENTS DES MÉNAGES

Il s’agit d’un phénomène complexe.

Si le certificat de performance énergétique s’intéresse au bâti et à ses équipements, il faut aussi tenir compte des comportements des habitants et de leurs préférences. Parfois il s’agit de choix, mais parfois aussi de contraintes.

Ainsi, les personnes moins mobiles par exemple (du fait de leur âge ou d’un handicap) ont besoin d’une température ambiante légèrement plus élevée que les personnes se mouvant dans leur logement. Autre exemple : les personnes qui sont plus souvent chez elles (personnes au foyer, pensionnés, chômeurs, etc.) doivent a priori chauffer leur logement plus souvent que les personnes travaillant en extérieur.

A isolation également et comportement de réglage égal, ceux qui sont plus souvent à la maison doivent chauffer plus et ont donc des factures plus importantes.

Mais même si le comportement est économique (respect de la température conseillée, bonne utilisation du logement en termes de ventilation et de réglage du chauffage, etc.), une mauvaise isolation de l’habitation peut également entraîner des frais importants.

Les consommations résidentielles (eau et énergie) ont été mesurées à l’occasion d’une enquête dédiée : saurez-vous situer les différents niveaux de consommation ? Faites le quizz : https://www.cehd-data.be/index.php/472341?lang=fr

La notion de précarité énergétique

C’est lorsque l’on consacre plus de 10% de ses revenus aux dépenses énergétiques. Cela concerne 26,7% des ménages wallons. Pour les ménages qui habitent dans un logement classé G, près de 40% sont en situation de précarité énergétique. Il existe des comportements d’auto-limitation de la consommation énergétique, mais ils ne sont pas encore étudiés en Wallonie. Il s’agit de ménages se chauffant le moins possible (et en-deçà de leurs besoins vitaux de chauffage), pour des raisons financières.

L’effet rebond

C’est lorsque l’on est dans un logement bien isolé et que, le sachant, on ne fait plus attention à son comportement pour économiser de l’énergie. Résultat : l’isolation est meilleure, mais la consommation reste importante.

Pour approfondir :

Cassilde Stéphanie (2017). « Les enjeux de la transition énergétique », In Cassilde, Pradella, Kryvobokov et Anfrie, Le logement en Wallonie : des clés pour comprendre, éditions l’Université Ouverte de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Pradella S., M. Kryvobokov, F. Lemdani (2015), « Déperdition thermique des toits et modes d’habitat des ménages. Une analyse de la zone urbaine de Charleroi », Note de recherche n°01, Centre d’Etudes en Habitat Durable, Charleroi, 20 pages.

Cédric Prevedello, Marko Kryvobokov, Emilie Lemaire et Sébastien Pradella (2015). Etude sur les consommations résidentielles d’eau et d’énergie en Wallonie, Projet de rapport final AQUAWAL-CEHD.

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MODULE

Poussez la porte de notre « maison moyenne wallonne » et découvrez les chiffres qui s’y cachent !

Entrons à présent ensemble dans la maison moyenne wallonne. Nous l’avons conçue en deux parties, afin d’éclairer les points les plus critiques et ceux pour lesquels les résultats sont les meilleurs. Vous avez aussi l’occasion de répondre à quelques questions pour tester vos connaissances en la matière (sur les parois extérieures de la maison).

Pour approfondir :

• Anfrie Marie-Noëlle (2017). « Le parc de logements », In Cassilde, Pradella, Kryvobokov et Anfrie, Le logement en Wallonie : des clés pour comprendre, éditions l’Université Ouverte de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

• Anfrie, M-N., Cassilde, S., Kryvobokov, M. & Pradella, S. (2014). Enquête sur la Qualité de l’Habitat en Wallonie – résultats clés, Rapport réalisé par le Centre d’Etudes en Habitat Durable, Charleroi, 71 pages.

• Anfrie, M-N. (coord.), Cassilde, S., Kryvobokov, M. & Pradella, S. (2015), Chiffres clés du logement en Wallonie – 2015, Centre d’Etudes en Habitat Durable, Charleroi, 236 pages.

• Anfrie, M-N., Cassilde, S., Kryvobokov, M. & Pradella, S. (2013), Chiffres clés du logement en Wallonie – 2012, Centre d’Etudes en Habitat Durable, Charleroi, 173 pages.

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PANNEAU 7

L’ACCÈS AU LOGEMENT EN QUESTION

Nous abordons la deuxième partie de cette exposition.

Êtes-vous propriétaire ou locataire ? Ou, dans le futur, souhaitez-vous être locataire ou propriétaire ? Quels sont les paramètres de votre choix et/ou vos contraintes ?

Face à l’actuel manque de logements, connaissez-vous les pistes possibles pour y faire face ?

Il y a deux manières d’occuper un logement : en être propriétaire ou en être locataire. Avec « une brique dans le ventre », 65% des ménages wallons sont propriétaires de leur logement.

Propriétaires ou locataires, nous sommes tous intéressés par le coût de notre logement. Parfois les dépenses qui y sont liées sont trop importantes et peuvent conduire au surendettement.

En Wallonie, des mesures statistiques sont faites régulièrement pour surveiller l’évolution des prix de vente et des loyers. Des politiques sont mises en œuvre pour limiter les conséquences négatives.

Par exemple, si les prix de vente ou les loyers dans le parc privé sont trop élevés par rapport à leurs revenus, les ménages peuvent alors se tourner vers le parc public et les logements sociaux.

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PANNEAU 8

LE COÛT DU LOGEMENT

La mensualité de crédit hypothécaire ou le loyer pèse de plus en plus dans les dépenses des ménages et particulièrement des personnes à faibles revenus. Déduction faite de ces frais pour se loger, le « reste à vivre » pour une partie des ménages est trop faible pour assumer correctement les autres dépenses vitales (nourriture, vêtements, etc.). Comment pouvons-nous repérer ces foyers soumis à un effort financier excessif pour se loger ? A quel niveau parle-t-on d’effort excessif pour se loger ?

Régulièrement, en Wallonie, le budget « logement » d’un échantillon de ménages locataires ou propriétaires-occupants est analysé pour en calculer le loyer moyen, par exemple. Toutes ces mesures peuvent servir comme critères pour octroyer des aides publiques telles que des primes ou des allocations de loyer. Elles donnent également des « prix de références » pour éviter que les locataires ou les propriétaires fassent de mauvaises affaires sur le marché du logement.

Qu’est-ce que le « taux d’effort » ? Le « taux d’effort » est le « mètre » ou le « degré Celsius » du logement ! Il mesure la

pression des coûts du logement pour le budget des ménages. On le calcule simplement en divisant la somme des dépenses liées à l’habitation principale et les revenus des ménages. Les propriétaires dépensent principalement pour les remboursements d’emprunt liés à l’achat du logement, le précompte immobilier et, s’ils habitent en appartement, les charges de copropriété. Les locataires s’acquittent des loyers et des charges locatives. Tous les ménages paient également les taxes locales, les factures en eau et en énergie associées au logement.

Actuellement, le taux d’effort de tous les ménages confondus en Wallonie est supérieur à 20%. Cela signifie qu’un cinquième des revenus des ménages, en moyenne, est consacré au logement.

Les propriétaires-occupants qui remboursent leurs crédits hypothécaires consacrent 22,5% de leurs revenus pour se loger. Pour ce groupe de propriétaires, le taux d’effort n’a presque pas changé depuis dix ans.

Le taux d’effort est de 35,8% pour les locataires du secteur privé et de 21,8% pour les locataires du secteur social. Il y a dix ans, il était de 27,4% et de 21,0% respectivement. Pour les locataires du parc privé, plus d’1 euro sur 4 euros gagnés sert à payer les frais du logement.

Taux d’effort des locataires en Wallonie (l’enquête Statistics on Income and Living Conditions 2014)

35,8% 21,8%0%

20%

40%

Locataires qui payent un loyer qui correspond auprix du marché

Locataires du secteur social

Taux d'effort des locataires

18

PANNEAU 8

Quel est le coût du logement pour les locataires ? Le loyer est la principale dépense de logement des locataires. Il est très variable

selon qu’il s’agit d’un appartement ou d’une maison, de la superficie, du nombre de chambres et surtout de la région dans laquelle le logement se trouve. Vous voulez savoir combien paient un locataire ? Il faut alors consulter les « loyers moyens » par catégorie de logement. Par exemple, un logement est loué en moyenne 626 euros / mois contre, en moyenne, près de 800 euros / mois en Brabant wallon.

Évolution des loyers mensuels moyens (hors charges) du secteur privé selon province, en €

A ces montants, il faut encore ajouter les charges… et les factures énergétiques…

684

490

548

470

522

646

585

626

620

799

Liège

Namur

Hainaut

Luxembourg

Brabant wallon

400

EQH 2012-2013

Panel 2016

Taux de locataires du secteur privé

17% - 20%

21% - 25%

26% - 29%

Provinces

19

PANNEAU 8

Pour vous faire une idée du loyer d’un logement, une « grille des loyers » a été créée par la Wallonie grâce au travail des statisticiens, qui vous donne un loyer indicatif. Vous pouvez la consulter sur la borne mise à votre disposition ainsi qu’au lien suivant : http://spw.wallonie.be/dgo4/site_grilleloyers/

A votre avis, pourquoi un mètre carré d’un petit logement se loue toujours plus cher que celui d’un grand ?

Les chiffrent ne mentent pas ! Un petit appartement de 55 m² se loue près de 12 €/m² alors qu’une villa de 150m² se loue 6,5 €/m² ! Ce résultat est connu de tous les économistes, dans le monde entier.

On appelle cela l’utilité décroissante de chaque mètre carré supplémentaire. En effet, les premiers mètres carrés du logement sont très utiles pour placer toutes les pièces dont on a besoin (cuisine, chambre, salon, salle de bain). Ensuite, chaque mètre carré supplémentaire vient agrandir la taille des pièces présentes. Tant le petit appartement que la villa doivent disposer d’une cuisine même si celle-ci aura une taille différente.

N’oubliez pas ! Le loyer total (et non plus au m²) sera toujours, lui, plus élevé pour une villa que pour un petit appartement.

Loyer (hors charges) au mètre carré selon la superficie habitable en Wallonie (l’enquête panel du décembre 2016)

11,94

8,377,43

6,47

0

2

4

6

8

10

12

14

Moins de 60 m² De 60 à 74 m² De 75 à 99 m² 100 m² ou plus

Loyer, en €/m²

20

PANNEAU 8

Les locataires et propriétaires ne perçoivent pas toujours le niveau du loyer comme réaliste (c’est-à-dire au niveau du marché). Quand 42% des bailleurs estiment proposer un loyer « bon marché », moins d’un locataire sur quatre pense que c’est le cas. Cela montre toute la difficulté pour les ménages de se faire une idée du « prix du logement ». C’est pourquoi il est important de mesurer objectivement le marché de la location en Wallonie pour tenter de réconcilier les points de vue.

La perception des loyers par locataires et bailleurs du secteur privé en Wallonie (l’enquête panel du décembre 2016)

Regardons à présent le montage vidéo « Pauvreté et coût du logement ».

Quel est l’équipement minimum au niveau des sanitaires d’un point de vue légal (définition de la salubrité) ? Quelles réflexions cela provoque-t-il pour vous ?

Calculez le taux d’effort pour le monsieur pensionné. Situez le chiffre que vous obtenez à l’aune des ordres de grandeurs présentés dans l’exposition.

Quel est le mode de chauffage mentionné dans ce reportage ? A quelle classe énergétique appartient-il (énergivore, économe en énergie ?) ?

Ces locations sont légales : les lieux considérés ont obtenu un permis de location. Qu’est-ce que cela vous évoque ?

24,0%

42,3%

55,2%

56,6%

20,8%

1,1%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Locataires

Propriétaires

Est plutôt inférieur au prix du marchéCorrespond environ au prix du marchéEst plutôt supérieur au prix du marché

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PANNEAU 8

Passons au coût d’achat.

Quel est le coût mensuel d’un prêt hypothécaire pour les propriétaires ?

Mais combien payent les propriétaires par mois pour rembourser leurs prêts hypothécaires ? En moyenne : 648 €/mois. En réalité, les écarts entre les provinces wallonnes sont importants car tant les prix immobiliers que les revenus sont aussi très disparates. Ainsi, un acquéreur du Brabant wallon rembourse en moyenne 800 €/mois alors qu’un hennuyer en rembourse moins de 600€.

Actuellement, un propriétaire va rembourser une mensualité d’emprunt en moyenne pendant 25 ans. A ces montants, il faut encore ajouter les charges… et les factures énergétiques…

Évolution des prêts hypothécaires remboursés mensuellement par propriétaires selon province, en €

Pour approfondir :

Kryvobokov, M. & Pradella, S. (2014), « Les loyers en Wallonie. Une analyse à partir de l’Enquête sur la qualité de l’habitat 2012-2013 », Centre d'Etudes en Habitat Durable, Cahier d’Etudes et de Recherches / 2014-01, Charleroi, 93 pages.

Kryvobokov M., Pradella S. (2013), Préfiguration de l’observatoire des loyers et du logement. Etude comparée France-Allemagne-Région de Bruxelles-Capitale, Rapport réalisé par le Centre d’Etudes en Habitat Durable pour le Gouvernement wallon représenté par Monsieur le Ministre du Développement durable, du Logement, de l’Energie, de la Recherche et de la Fonction publique, Charleroi, 78 pages.

Kryvobokov Marko (2017). « Les coûts d’accès au logement », In Cassilde, Pradella, Kryvobokov et Anfrie, Le logement en Wallonie : des clés pour comprendre, éditions l’Université Ouverte de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

719

793

597

803

572

764

625

624

670

646

Liège

Namur

Hainaut

Luxembourg

Brabant wallon

400

2012

2014

Taux de propriétaires

63% - 65%

66% - 70%

71% - 73%

Provinces

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PANNEAU 9

MANQUE DE LOGEMENT ET SANS-ABRISME

Le manque de logements est régulièrement évoqué en Wallonie.

D’une part, il y a un manque en termes de logements financièrement abordables pour les ménages. Au 1er janvier 2017, il y avait près de 40.000 candidatures en attente d'un logement auprès des Sociétés de Logement de Service Public.

En 2016, seules 39 communes wallonnes sur 262 atteignaient l’objectif d’un seuil minimal de 10% de logements publics sur leur territoire… et 56 communes se situent sous la barre des 1%.

D’autre part, la localisation souhaitée par les ménages varie au cours du temps. Ainsi, la demande actuelle de logements concerne parfois des zones déjà fortement peuplées, tandis que d’autres zones disposent d’un parc vacant.

Enfin, des personnes n’ont pas du tout de logement. Les chiffres en la matière sont rares et reposent sur des évaluations : il n’y a pas de recensement des personnes sans-abris. Ainsi, en 2003, en Belgique, le nombre de personnes sans-abris était évalué à 17.000. En 2005, sur la base de l’accompagnement par les CPAS, il fut possible de dénombrer 1050 ménages sans abris aidés. La même année, 1107 expulsions de domicile ont entraîné l’intervention d’un CPAS.

Dans le cadre de l’accès au logement, une garantie locative est quasi systématiquement demandée. Pour autant, tous les ménages ne sont pas en capacité de la constituer. Le C.E.H.D. a conduit une étude inédite en la matière.

Face au manque de logements, il existe des solutions :

➢ Mobiliser les logements vides depuis longtemps ; ➢ Reconstruire des logements à la place de ceux qui ne sont plus utilisables ou à la

place d’autres bâtiments.

Pour approfondir :

Anfrie Marie-Noëlle (coord.) et Gobert Olivier (2016). Les chiffres-clés du logement public en Wallonie – 2016, Rapport du Centre d’Études en Habitat Durable, 179 pages.

Gobert Olivier (2017). « Le logement public », In Cassilde, Pradella, Kryvobokov et Anfrie, Le logement en Wallonie : des clés pour comprendre, éditions l’Université Ouverte de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Lelubre Marjorie (2017). « Le logement comme outil de lutte contre le sans-abrisme », In Cassilde, Pradella, Kryvobokov et Anfrie, Le logement en Wallonie : des clés pour comprendre, éditions l’Université Ouverte de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Lebrun Robin (2017). Une appréhension de la sinistralité dans le cadre de l’activation d’un régime de garantie locative, Rapport du CEHD, 78 pages.

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PANNEAU 10

COMMENT DEBUSQUER LES TERRAINS A CONSTRUIRE ?

Pour construire des logements demain, il faudra des terrains ! Ceux-ci sont de plus en plus rares.

De plus, il y a un grand changement par rapport aux 50 dernières années : la volonté d’éviter l’étalement urbain !

Pour préserver un développement durable, nos logements ne doivent pas être bâtis trop loin des commerces afin de ne pas nécessiter de transports supplémentaires et de limiter la pollution. Trouver des terrains au cœur de nos villes et villages n’est pas une chose facile. Comment repérer les vieux ateliers ou les bâtiments abandonnés qui pourraient céder la place à des logements ? Comment organiser des échanges de terrains entre propriétaires pour obtenir une plus grande parcelle à construire ?

La solution ? Les chercheurs ont mis au point un instrument appelé « référentiel foncier urbain ». Cet outil vise à aider les communes à mieux connaître le « potentiel foncier » de leur territoire, c’est-à-dire les terrains susceptibles de se libérer dans les zones déjà bâties afin d’accueillir de nouveaux logements et services.

Un jeu de superposition de cartes vous est proposé dans le cadre de l’exposition : saurez-vous sélectionner les cartes pertinentes afin d’identifier les terrains pour construire ? (on parle de parcelles « mutables », c’est-à-dire des terrains sur lesquels on pourrait rapidement construire du logement)

Sélectionnez les cartes pertinentes au sein des cartes proposées et justifiez votre choix.2 Les cartes proposées pour ce jeu sont :

Carte des logements inoccupés Carte des propriétaires particuliers décédés sans héritiers ou des sociétés

propriétaires dissoutes Carte des friches industrielles et commerciales Carte des bâtiments en mauvais état Carte des propriétaires de logements avec des enfants Carte des propriétaires de logements avec des camionnettes Carte des propriétaires de logements âgés de moins de 30 ans Pour vous aider, consultez les panneaux expliquant ce qu’est un référentiel foncier.

2 Les parcelles 466 F 434 K et 493 P sont trois grands terrains qui peuvent être transformés

rapidement car ils sont inoccupés ou vacants, leur propriétaire est décédé sans héritier ou la

société a été dissoute, ils sont en mauvais état (ce qui devrait permettre un achat à moindre coût).

24

PANNEAU 10

Le référentiel foncier est un outil qui se construit en plusieurs étapes.

1. La première étape, la plus simple, vise à délimiter la zone dans laquelle on va chercher des terrains « à recycler ». En effet, lorsqu’une commune à un projet (construction de logements ou d’équipements tels qu’une crèche, une école, un centre sportif…), celui-ci est le plus souvent lié à un quartier donné. Il convient donc de déterminer la portion de ville dans laquelle il est utile de chercher des terrains pour la réalisation du projet.

2. La deuxième étape consiste à croiser des cartes de la zone donnant différentes informations sur les parcelles cadastrales s’y trouvant. Cela permet d’identifier les terrains à recycler.

25

PANNEAU 10

3. Une fois que l’on a identifié les terrains intéressants à recycler, il convient de les décrire selon quelques critères. Cela permettra à la commune d’identifier les terrains qui conviennent le mieux à un projet particulier. Les critères utilisés pour les décrire sont : ▪ la superficie, ▪ la « dureté foncière » (c’est-à-dire une note évaluant la difficulté à acquérir le

terrain), ▪ l’utilisation actuelle de la parcelle (est-elle sans construction ou occupée par des

logements, des garages, une usine… ?), ▪ une évaluation de son prix, ▪ des informations concernant les particularités éventuelles de la parcelle (par

exemple, le sol de la parcelle est pollué)

Superficie 542 m²

Dureté foncière Faible

Parcelle bâtie Non

Occupation Friche

Prix minimum - maximum

50.000 à 100.000

Pollution Non

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PANNEAU 10

4. La quatrième étape consiste à établir un ordre de priorité entre les parcelles. En effet, il n’est pas possible à la commune d’acheter toutes les parcelles en même temps : elle n’en a pas les moyens et, de toute façon, toutes les parcelles identifiées dans les étapes précédentes ne sont pas disponibles à la vente au moment de la construction du référentiel foncier car tous les propriétaires ne sont pas désireux de vendre. Pour donner un ordre de priorité aux parcelles, on indique donc celles qu’il serait bon d’acheter dès qu’elles sont mises sur le marché (il s’agit des parcelles présentant un potentiel vraiment très intéressant), celles qui sont intéressantes mais pour lesquelles un examen supplémentaire est nécessaire (possibilité de réalisation d’un projet particulier, prix demandé par le propriétaire…) et celles qui, certes, peuvent être recyclées mais présentent sans doute peu d’intérêt dans le cadre d’un projet (parcelles trop petites ou soumises à trop de contraintes).

5. La réalisation de la cinquième étape revient aux autorités communales. Il s’agit de décider quels moyens seront mis en œuvre pour « acquérir » la parcelle : achat auprès du propriétaire, expropriation, droit de préemption… La commune peut également choisir d’autres instruments pour favoriser le recyclage de ces terrains ; elle peut par exemple se doter de différents documents d’urbanismes qui orienteront l’usage qui peuvent être fait de ces parcelles (type d’occupation, nombre de logements à construire, etc.)

Pour approfondir :

Marie-Noëlle Anfrie, Sébastien Pradella, Marko Kryvobokov et Stéphanie Cassilde (2016). Conception d'un instrument de veille et de mobilisation du foncier urbain pour reconstruire la ville sur la ville à destination des communes, rapport du Centre d’Études en Habitat Durable, Charleroi.

27

PANNEAU 11

MOBILISER LE BATI EXISTANT :

LA PROBLEMATIQUE DES LOGEMENTS INOCCUPES

Parfois, un logement est temporairement inoccupé, par exemple entre deux locataires ou dans l’attente d’une vente. Cela s’appelle la « vacance frictionnelle ». En revanche, lorsqu’un bien reste vide nettement plus longtemps, il représente une possibilité non utilisée de logement. Cela s’appelle la « vacance structurelle ».

Face au manque de logement, il est alors possible de faire appel aux logements actuellement vacants. Les recenser est donc très important pour les pouvoirs publics.

Les chercheurs ont mis en place une méthodologie sur la base des faibles consommations d’eau et/ou d’électricité. Ils ont croisé les deux listings pour aboutir à une liste de logements POTENTIELLEMENT VACANTS. Puis, ils ont contacté les propriétaires de ces logements afin de savoir si les logements concernés étaient effectivement vacants, ou non.

Ainsi, sur les territoires de Charleroi et Namur, minimum 2,7% des logements sont inoccupés.

Les chercheurs ont également demandé aux propriétaires de leur raconter pourquoi le logement était vacant. En fait, beaucoup de propriétaires de ces logements inoccupés ont des difficultés à le remettre en état. Ils sont nombreux à l’avoir reçu en héritage, ou acheté, dans un état fort dégradé au départ.

Connaissez-vous les critères actuellement mobilisables pour que les communes identifient les logements vacants ?

Pour approfondir :

Cassilde, S. (2015). Contribution "Le suivi statistique des politiques publiques afférentes aux logements inoccupés", Memento du logement 2015 en Wallonie, pages 328-335. (mis à jour en 2016 et 2017)

Cassilde Stéphanie (2017). « Les enjeux des logements inoccupés », In Cassilde, Pradella, Kryvobokov et Anfrie, Le logement en Wallonie : des clés pour comprendre, éditions l’Université Ouverte de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Lelubre, M.; Lemaire, E.; Cassilde, S. (2015), « Identifier et estimer la vacance immobilière résidentielle : quelle méthodologie ? », Les Echos du Logement, n° 3, Août 2015, pp 25-31

Lemaire, E. (2015), Estimer et comprendre la vacance immobilière résidentielle. Une recherche-pilote carolorégienne, rapport final du Relais Social de Charleroi et du Centre d’Etudes en Habitat Durable, Charleroi, mars 2015, 71 pages.

Lemaire, E. & Cassilde, S. (2016), La vacance immobilière résidentielle – Phase II. Analyse comparative des territoires de Charleroi, Namur et Seraing, rapport, Centre d’Etudes en Habitat Durable and Relais Social du Pays de Charleroi, juillet 2016, 79 pages.

Lemaire E. et Cassilde S. (2014), « Estimation de la vacance immobilière résidentielle – méthode du croisement des consommations d’eau et d’électricité », Centre d'Etudes en Habitat Durable, Document Technique 2014-09, novembre 2014, 24 pages.

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PANNEAU 12

LE LOGEMENT DE DEMAIN SE CONSTRUIT AUJOURD’HUI

Nous sommes aujourd’hui face à des enjeux sociétaux et environnementaux importants. Pour le logement, cela implique de s’en préoccuper aujourd’hui pour être prêt demain.

Au quotidien, cela touche à nos habitudes de consommation d’eau et d’énergie. Du fait de la hausse des prix, certains ménages se trouvent actuellement en situation de vulnérabilité énergétique. Cela touche également à la problématique du vieillissement et de la diversité de nos sociétés.

Inventer de nouveaux concepts de logements (colocation, habitat intergénérationnel, etc.), évaluer leur faisabilité ou encore tirer les leçons des expériences menées à l’étranger sont autant d’actions menées par le C.E.H.D. afin d’aider à choisir et à construire le logement de demain.

29

PANNEAU 13

LES MOTS CLÉS DU VIEILLISSEMENT

Le vieillissement de la population est un enjeu important en matière d’habitat.

En 2060, près de 23% de la population wallonne aura 67 ans ou plus.

Commentez l’évolution de la part des personnes de 67 ans ou plus au sein de la population en Wallonie (graphique ci-dessous).

Part (%) des personnes de 67 ans ou plus au sein de la population en Wallonie 3

Le maintien à domicile est souhaité, et plusieurs pistes sont proposées en ce sens : logement adaptable, logement intergénérationnel, logement kangourou, cologement entre seniors.

3 Source : 1991-2015 : observations, DGSIE; 2016-2060 : perspectives, BFP et DGS / Copyright : Bureau fédéral du Plan; SPF Economie - Direction générale Statistique

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part des personnes de 67 ans ou plus au sein de la population en Wallonie

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PANNEAU 13

Connaissez-vous les définitions de ces modes d’habiter ? Cologement, logement adaptable, logement intergénérationnel, logement kangourou ?

Si l’on souhaite rester chez-soi, parce que c’est son chez-soi mais aussi la maison de famille, il apparaît qu’il est parfois difficile de faire face seul à un logement devenu bien trop grand.

Le vieillissement, c’est également un défi lorsque l’on se retrouve isolé du fait du décès du conjoint.

Commentez l’évolution de l’espérance de vie à la naissance pour les hommes et les femmes en Wallonie (graphique ci-dessous).

Espérance de vie à la naissance pour les hommes et les femmes en Wallonie 4

Le montage vidéo « Habitat et alternatives » aborde les différents modes d’habiter émergents, qu’ils concernent les seniors ou pas.

Concernant l’habitat groupé, quelles similitudes et différences relevez-vous entre les deux périodes présentées (1982 et 2016) ?

Quelle articulation relevez-vous entre chez-soi et chez-nous à partir de ce montage vidéo ?

Pour approfondir :

Anfrie M. N. et Cassilde S. (2014), Les expériences de cologement et de cohabitation sous l'angle de la location, Rapport du Centre d'Etudes en Habitat Durable, Charleroi, 54 pages.

Cassilde, S. (2016). "Dépendance et habitat. Apports méthodologiques de l’accompagnement durable des personnes en situation de dépendance tout au long de leur cycle de vie", Les Echos du Logement, n° 2, pages 20-25

4 Source : 1991-2015 : observations, DGSIE; 2016-2060 : perspectives, BFP et DGS / Copyright : Bureau fédéral du Plan; SPF Economie - Direction générale Statistique

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Espérance de vie à la naissance - Hommes Espérance de vie à la naissance - Femmes

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PANNEAU 14

LA DISCRIMINATION :

EXPLIQUER LE CONTRÔLE MYSTÈRE

Il existe 20 critères de discrimination en Belgique et la législation en la matière comporte quatre lois : la loi anti-racisme, la loi sur l’égalité de traitement entre hommes et femmes, la

loi anti-discrimination et la loi du pacte culturel 5. Parfois, il est question de 19 critères, car

les convictions politiques et philosophiques sont rassemblées.

Connaissez-vous les critères de discrimination ?

Critères de discrimination

5 la loi anti-racisme https://www.unia.be/fr, la loi sur l’égalité de traitement entre hommes et femmes http://igvm-iefh.belgium.be/fr,

la loi anti-discrimination https://www.unia.be/fr et la loi du pacte culturel http://www.cultuurpact.be/fr

1. la prétendue race

2. la nationalité

3. la couleur de peau

4. l'origine ethnique

5. l'origine nationale

6. le sexe

7. l'âge

8. l'orientation sexuelle

9. l'état civil

10. la naissance

11. la fortune

12. les convictions politiques

13. les convictions philosophiques

14. les convictions religieuses

15. la langue

16. l'état de santé

17. le handicap

18. les caractéristiques physiques

19. les caractéristiques génétiques

20. l'origine sociale

32

PANNEAU 14

Les chiffres existant en matière de discrimination, qu’il s’agisse de logement ou d’autres choses (emploi, etc.) sont des sous-estimations :

▪ les personnes discriminées n’ont pas toujours conscience de l’être (par exemple : « ce logement est déjà loué » alors qu’il ne l’est pas, mais cela le candidat locataire ne le sait pas) ;

▪ les personnes sachant qu’elles sont discriminées ne portent pas toutes plainte ; ▪ les personnes discriminées n’ont pas les réflexes méthodologiques pour prouver

l’existence de cette discrimination.

Les occasions de mise en œuvre de discrimination sont nombreuses :

➢ avant même de visiter le logement : ▪ dans le texte de l’annonce ; ▪ par sélection téléphonique lorsque le propriétaire / l’agence refuse un candidat

sur la base des informations échangées à ce moment-là (source du revenu, accent, nom étranger, sexe, etc.) ;

▪ par l’ampleur des pièces demandées pour constituer le dossier, y compris par des pièces « illégales ».

➢ au moment de la visite du logement : ▪ qui se révèle ne plus être libre (mais en fait il n’est) ; ▪ le propriétaire ou l’agence demande quantité de pièces justificatives pour arriver

à rejeter un dossier « incomplet » ; ▪ un autre candidat est préféré sur la base de critères discriminatoires.

Les contrôles mystères

Il s’agit d’un moyen de prouver qu’il y a une situation de discrimination. C’est une méthodologie issue de la recherche et appliquée à la politique publique de lutte contre les discriminations.

Pour la première fois en Europe, des tests ont été réalisés à Gand :

un candidat locataire se présente auprès du propriétaire. Si ce dernier refuse le logement, un autre candidat locataire (presque identique au premier, à l’exception du critère de discrimination) se présente auprès du propriétaire. Si ce dernier accepte, la discrimination est prouvée.