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Carnet du Jehan Nous remercions les personnes et institutions suivantes pour les sources de ce carnet. Olivier Dinant, la ville de Mons et l’association des commerçants Rédaction O.Archambeau et Caroline Wanlin

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Carnet du Jehan Nous remercions les personnes et institutions suivantes pour les sources de ce carnet.

Olivier Dinant, la ville de Mons et l’association des commerçants

Rédaction O.Archambeau et Caroline Wanlin

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Connaissances de l'histoire et des légendes de Mons-Borinage et du Hainaut.

1. La situation de la cité du Doudou.

a. Généralités.

Chef-lieu du Hainaut, sur une butte de sable au bord de la Trouille, Mons compte 250.000 habitants. Elle regroupe les anciennes communes de

Jemappes et Flénu Cuesmes

Hyon , Ciply, Mesvin Ghlin

Maisières Havré

Nimy Obourg - St Denis

St Symphorien et Villers-St Ghislain

Villers-St-Ghislain

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Mons intra-muros

Spiennes, Nouvelles, Harveng et Harmignies

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La ville est située sur les canaux de Condé à Mons et du Centre. Bénéficiant de la houille, notre belle cité fut le noyau d'une riche région industrielle jusqu'au milieu des années 60. La région dite Montoise est limitée par le Borinage à l'ouest, au nord par la région des Collines, au sud par les Tiéraches et à l'est par la région du Centre. Grâce à sa production houillère, cette région si chère à notre coeur, attira l'industrie lourde. Au centre de cette douce vieille dame, se dresse un véritable lieu de culture, grâce à la sauvegarde de nombreux édifices classiques des XVII-XVIII siècles, construits après l'occupation française de 1691. Son Hôtel de Ville au style gothique se dresse sur sa grand-place ayant pour voisin le Théâtre Royal.

Les Communes du Grand Mons

Jemappes a connu un passé lié à l'industrie. Le site du "Coq de Jemappes" évoque aujourd'hui la victoire de Dumouriez sur les armées autrichiennes en 1792. L'obélisque date de 1922.

De l'autre côté de la route de l'Etat, en direction de Ghlin, se trouve le parc communal de Jemappes , ensemble arboré de 20 ha, avec étangs de pêche, piste de santé, club de tennis, arboretum.

Le centre de loisirs est établi sur l'ancien domaine de la famille Guillochin (fin du XVIIIe siècle), dont subsistent des vestiges fort intéressants: le corps de logis "La Roseraie", la chapelle œcuménique de style néo-gothique, la glacière (Tél.: +32 (0)65/ 82.20.03).

Ghlin recèle l'intéressante chapelle de Notre-Dame du Moulineau (XVIIe siècle), où se déroule le 15 août de chaque année, la procession traditionnelle liée au culte marial.

Le Parc communal du Joncquoy de Ghlin est un espace vert de 4 hectares, avec un étang alimenté par un ruisseau. Lieu de promenades particulièrement agréable, le Parc est aussi aménagé pour les personnes aveugles ou malvoyantes. Ce site est géré par l'asbl 'Les Compagnons du Parc du Joncquoy de Ghlin".

A Nimy , outre le Musée du Vieux Nimy, on s'attardera également à l'ancienne maison communale (Grand'Place), aujourd'hui à la disposition du monde associatif. Un très bel exemple d'architecture monumentale publique (1886) récemment restaurée (1992-1995).

A Obourg , la chapelle Saint-Macaire (1616) et l'église Saint-Martin, avec sa tour-clocher du XVIe siècle, ne manquent pas d'intérêt.

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A Saint-Denis, le point d'attraction dominant reste l'ancienne abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie , dont subsistent aujourd'hui: la grange aux dîmes (1683), le dortoir (1780), les portails d'entrées, le colombier, le moulin avec sa cascade du pont-barrage (1777) et la ferme elle-même. Tél.: +32 (0)65/ 55.52.29

Le village de Saint-Denis offre en outre de nombreux aspects pittoresques, sources de promenades pédestres, tant dans la vallée de l'Obrechoel (le cours d'eau local) que le long des étangs et dans les rues de la localité.

Situé à quelques kilomètres de Mons, niché dans la vallée de la Haine, Havré offre un patrimoine touristique et historique important. Havré, "havre de paix" où l'accent fleurit le village .

Calixte château des ducs de Croÿ , en cours de restauration depuis 1978, est monument classé par la Commission des monuments et sites. Son existence est attestée en 1266 mais le château actuel date des XIVe - XVIIe siècles. Toujours entouré de ses douves remplies d'eau, il est particulièrement représentatif de l'architecture militaire "de plaine" de l'époque. La tour dite d'Enghien (XVIe - XVIIe siècles), avec son bulbe caractéristique, vaut la peine

d'être citée. Tél.: +32 (0)65/ 87.25.35 (asbl "Les Amis du Château des Ducs d'Havré")

Jadis siège d'une seigneurie puissante, Havré est riche des vestiges de son passé: la chapelle de Notre-Dame du Bon Vouloir (1625-1632) comprend des cryptes où sont toujours inhumés les membres de la famille de Croÿ; ou la chapelle Saint-Antoine-en-Barbefosse (XIVe siècle).

L'église Saint-Martin est gothique (XVIe siècle) au mobilier assez riche, au sein duquel on compte tableaux et sculptures du XVIIe siècle essentiellement. Aux alentours, on découvre encore des fermes anciennes du même siècle et des espaces naturels préservés (réserve naturelle RNOB de Thieu notamment).

Saint-Symphorien est l'un des villages authentiques que compte encore la périphérie de Mons. Sa belle place ombragée et son église de 1783, encore entourée du vieux cimetière aux pierres tombales, sont intéressantes

Harmignies abrite la ferme de la seigneurie de Marguerite, avec son pavillon d'entrée de 1774.

Harveng compte un château de 1785, modifié au XIXe siècle et restauré depuis lors avec

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goût.

Spiennes est un haut lieu de la civilisation préhistorique en Europe (du paléolithique à l'âge de fer), où furent mises à jour les anciennes minières néolithiques. Actuellement, le site fait l'objet d'un projet de mise en valeur avec édification d'un centre de découvertes. Tél.: +32 (0)65/ 33.75.66

Nouvelles possède les vestiges de la ferme de Harras (château du XVIIe siècle et tour-porche de 1647). En savoir plus sur Nouvelles .

Hyon propose un pont-barrage du bief du moulin au bois des XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi que son musée des Processions du Hainaut.

Marguerite est d'abord connu par la Maison Van Gogh, où le génial artiste vécut en 1879 et 1880, et où se décida définitivement sa vocation de peintre. Non loin de là se trouvent les Carrières de la Malogne, qui s'étendent également sur les villages de Ciply et de Mesvin. Source d'exploitation de

silex au néolithique, puis du tuffeau, champignonnières enfin,

elles constituent également une réserve naturelle d’espèces rares (dont des chauves-souris cavernicoles).

Tél.: +32 (0)65/ 37.46.02

b. Quelques mots d'histoire.

Quand Jules César est arrivé dans nos contrées, il est possible qu’un camp romain se soit installé sur la colline de Mons : Marguerite locus serait l’appellation la plus ancienne connue pour la butte montoise.

Ils sont peut-être fous ces Romains, mais bigrement perspicaces. Ils avaient donc compris l’importance d’un lieu gardé par une colline. Ils baptisèrent finalement ce lieu Montes ,

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désignant les cinq monts, témoins de bordure de la vallée de la Haine (les quatre autres sont: Marguerite, Monts Héribus, Panisel et Saint-Lazare).

A noter: le Néerlandais applique également le pluriel avec "Bergen" ("monts" ou "collines").

La Ville prit naissance autour du monastère fondé Vers 650 par Ste Waudru à l'emplacement d'un ancien camp romain ( Castri-Locus). Forteresse dès le Xème siècle, elle devint très rapidement la capitale des comtes du Hainaut. Mons était connu pour sa richesse commerçante ce qui lui attira bon nombres de convoitises et de sièges. 1572 Louis de Nassau et les Calvinistes qui s'y étaient installés peu avant y capitulèrent devant les Espagnols 1691 Louis XI V prit la Ville 1792 Prise de la Ville par Dumoriez, elle fut donc regroupée à la France et devint le chef-lieu du département de Jemappes jusqu'en 1814 1814-1830 Occupation hollandaise. 1914 L'armée britannique de French, partie le 21 août, y livra y bataille contre l'armée allemande de Von Kluch 1918 Libération de Mons lors de la bataille de la Sambre

C. Petit dictionnaire des personnalités montoise

B

Baudouin de Constantinople (1171- 1206) Comte de Hainaut et de Flandre. En 1200, il accorde avant son départ pour la croisade, les chartes pénale et féodale au comté. Au cours de cette croisade, il sera fait empereur, à Constantinople. Fondateur de l'Empire latin issu de la IV e croisade.

Marguerite Marguerite (1914-1944) Docteur en philosophie et lettres, professeur. Résistante arrêtée par les Allemands en 1942, prisonnière politique, condamnée à mort et décapitée à Wolfenbüttel.

Buisseret François (1549-1615) Chanoine de Cambrai dès 1574, il fut mêlé aux luttes religieuses du temps et joua un rôle important dans la Contre-Réforme. Evêque de Namur (1602) puis archevêque de Cambrai (1614)

Buisseret Louis (1888-1956)

Né à Binche dans une famille modeste, Louis Buisseret a étudié à l'Académie des Marguerite de Mons chez le graveur Louis Greuze, puis le peintre Emile Motte, avant d'aller à l'Académie de Bruxelles suivre des cours de dessin et de peinture. Premier Grand Prix de Rome en 1911 pour la gravure, il est marqué par son voyage en Italie et la découverte de la Renaissance. Nommé professeur à l'Académie de Mons en 1929, il en est directeur entre 1940 et 1949. Il meurt en 1956.

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Homme serein et équilibré, il n'a cessé de peindre ses proches, à commencer par sa femme Emilie Empain, qu'il a épousée en 1922 à La Louvière. En fait, tous ses portraits féminins la représentent. En 1997, le Musée des Marguerite de Mons lui consacre une importante rétrospective, sortant ainsi de l'ombre un artiste trop méconnu, pourtant l'un des fers de lance du groupe Nervia. Il fut le peintre de la pensée, le plus latin des peintres wallons, un professeur ordonné, tolérant, affable, distingué et délicat.

C

Carte Antoine (dit Calixte) (1886-1954) Peintre, affichiste, décorateur, il fut un des cofondateurs du groupe Nervia (1928). Formé d’abord à l’Académie des Marguerite de Mons, influencé par Verhaeren pendant la première moitié de sa carrière, il subit ensuite l’influence des peintres italiens du Qattrocento. Marqué également par l’art monumental, il succéda à son maître, Constant Montald (1932) comme professeur à l’Académie royale de Belgique (1951).

Clesse Antoine (1816-1889) Chansonnier, compositeur, armurier, il se servit de son art pour développer les idées à connotation sociale, la défense de l’ouvrier, de l’artisan. Un buste d'Antoine Clesse se trouve sur la Place du Parc. Il surplombe une statue, sur laquelle on peut lire: "Soyons unis... Flamands, Wallons, ce ne sont là que des prénoms, belge est notre nom de famille".

Collard Léo (1902-1981) Avocat, bourgmestre de Mons de 1953 à 1974, ministre de l’Instruction publique lors de la négociation du Pacte scolaire (1954-1958), ministre d’Etat.

Cornet Jules (1865-1929) Géologue, professeur à la Faculté polytechnique de Mons, appelée alors Ecole des mines, il prospecta au Congo belge et y découvrit les énormes richesses minérales de ce « scandale géologique » qu’était le Katanga.

D

De Bettignies Claude-Joseph (1675-1740) Architecte et sculpteur ; contribua à la reconstruction de Mons après le siège dévastateur de 1691. Parmi ses œuvres, on compte la chapelle des Visitandines au Parc, le collège de Houdain (Faculté Polytechnique de Mons) ou le campanile de l’église Sainte-Elisabeth.

Defuisseaux famille (XIXe siècle) Alfred (1843-1901), juriste, parlementaire socialiste, est auteur du « Catéchisme du Peuple » et impliqué dans le Grand Complot (1889). Léon plaida dans l’affaire du Grand Complot.

Nicolas (1802-1857), avocat, homme politique et industriel, est le fondateur des Etablissements de céramique à Marguerite

Maximilien (1810-1881) est médecin aux armées du royaume des Pays-Bas puis de Belgique.

On compte encore deux orfèvres : Nicolas, mort en 1731, et Charles au XIXe siècle, auteur du vase Stiévenart (ophtalmologue) acquis par la Ville de Mons vers 1985.

De Lassus Roland (vers 1532-1594) Compositeur, contemporain de Palestina, fit carrière en Italie et à Munich, où il fut le maître de chapelle des ducs régnants (dès 1563). Il est alors appelé « Prince des musiciens ». Il fut de fait l’un des maîtres de la musique polyphonique de la Renaissance, excellant tant dans la musique profane que dans les œuvres religieuses.

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Dolez François (1806-1883) Avocat, bourgmestre de Mons de 1866 à 1879. Sous son mandat, transformation de Mons : démolition des fortifications, tracé des boulevards et de nombreuses rues, construction de plusieurs bâtiments publics.

Du Broeucq Jacques (vers 1505-1584) Architecte et sculpteur de la Renaissance, il édifia les châteaux de Binche, Mariemont, Boussu, le jubé de Sainte-Waudru (statues et reliefs en albâtre). Fut compromis lors de l’occupation de Mons par Louis Nassau en 1572 et protégé par les chanoinesses lors de la répression due au duc d’Albe. Jacques Du Broeucq fut un artiste non seulement très novateur, mais aussi l'un des plus raffinés et fascinants de son époque. Il est l'un des rares sculpteurs à avoir exploité les particularités de l'albâtre, notamment en fonction de la lumière qui contribue à conférer une vie mouvante à ses oeuvres et en harmonie avec la délicatesse du modelé.

Dumont Jean-Bonaventure, comte de Gages (1682-1753) Chevalier de la Toison d’Or. Brillant capitaine au service du roi Philippe V, il prit une part active à la guerre de succession d'Espagne et termina sa carrière à Pampelune, comme capitaine général des armées et vice-roi de Navarre.

F

Fétis François-Joseph (1784-1871) Musicien, compositeur, interprète, musicologue, professeur au conservatoire de Paris, directeur du conservatoire de Bruxelles, il publia de nombreuses études sur l’histoire de la musique.

G

Garnir Georges (1868-1939) Fondateur de l’hebdomadaire « Pourquoi pas ? » avec Léon Souguenet et Louis Dumont-Wilden, en 1910. Ecrivain des mœurs montoises avec humour, dans divers ouvrages dont « Tartarin est dans nos murs » et « Commandant Gardedieu ». En tant que poète, il est l’auteur du Semeur, chant des étudiants de l’Université libre de Bruxelles.

Gendebien Alexandre (1789-1869) Avocat, membre du gouvernement provisoire, membre du Congrès National (1830) puis de la Chambre des représentants, diplomate, ministre de la justice.

Gillis Marcel (1897-1972) Illustre la vie montoise par ses talents de chansonnier, de poète patoisant, par son humour caustique. Il fut aussi peintre.

H

Hardenpont Nicolas (1705-1774) Intendant de l’hospice du Saint-Esprit (rue de Houdain), diplômé en théologie de l’Université de Louvain, surtout connu en tant que pomologue, il créa plusieurs variétés de poires. La famille Hardenpont est rappelée par la plus ancienne tombe du cimetière de Mons, créé en 1784.

Heupgen Paul (1868-1949) Docteur en droit, Juge des enfants, historien passionné par l'histoire de Mons, folkloriste, il publia les vièseries dans le journal La Province. Il eut un rôle important dans la création du musée Jean Lescarts (musée du folklore), dans la restauration de l’hôtel de ville et la création du Jardin du Mayeur, ainsi que dans l’organisation des festivités du centenaire de l’indépendance nationale en 1930. En 1931, il propose la réalisation d'une statue du "Ropieur". Elle sera réalisée en 1937 par le sculpteur Gobert.

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Houzeau de Lehaie Charles (1820-1888) Astronome, philanthrope, il participa en tant que journaliste et publiciste à la guerre de Sécession aux Etats-Unis. A son retour en Belgique, il dirigea l'Observatoire royal à Uccle (1876-1883). Membre de l'Académie royale de Belgique.

Hubert Joseph (1822-1910) Architecte de la ville de Mons à l'époque de sa grande transformation (démolition de remparts de 1815, tracé des boulevards et de nouvelles voiries, urbanisation de la cité), il est l'auteur (médaille d'or à Paris) de plusieurs écoles, de l'hôpital civil (démoli)…

J

Jacqueline de Bavière (1401- 1436) Dernière comtesse de Hainaut avant le rattachement du comté aux Etats bourguignons de Philippe le Bon, qui prêta serment comme comte de Hainaut en 1433.

Jean Calixte (vers 1250-1304) Comte de Hainaut, il prit des décisions tendant à peupler la ville de Mons et à lui conférer une autonomie financière par des mesures économiques, en contrepartie de la charge de s'entourer de remparts.

L

Lescarts Jean (1851-1925) Bourgmestre de Mons de 1905 à 1925, otage des Allemands à leur entrée dans la ville (août 1914). Attaché aux traditions locales, il donna son nom au musée du folklore et de la vie montoise.

M

Maistriau Victor (1870-1962) Avocat, bourgmestre de Mons (1926-1953). Pendant la Première Guerre mondiale, il défendit avec courage, devant un tribunal de campagne, des résistants arrêtés par les Allemands et qui furent fusillés (1916). Il fut ministre de l'Instruction publique puis de la Justice. Ministre d'Etat.

Migeot Gaspard (1640-1703) Imprimeur-libraire à Mons. Son officine semble avoir été un foyer de jansénisme (accueil d'exilés français). On lui attribue l'impression du Nouveau Testament dit de Mons.

N

Neufchatel Nicolas, dit Lucidel (1527 - vers 1590) Peintre, portraitiste, élève de Pieter Coecke d'Anvers, il développa sa carrière principalement en Allemagne, à Nuremberg. Il peignit surtout les portraits des notables de cette ville, entre 1561 et 1567.

P

Plisnier Charles (1896-1952) Docteur en droit, littérateur, romancier, poète. Prix Goncourt en 1937 pour Mariages, il fut le premier écrivain non français à obtenir cette distinction. Fondateur en 1919 de la revue Haro, et en 1929 de Prospections, il adhère au parti communiste et crée le journal Communisme. Mais il est également interpellé par les problèmes chrétiens.

Provost Jean (1462-1529) Peintre de sujets religieux et de portraits, également cartographe, architecte et décorateur. Installé à Bruges dès 1492. Membre de la guilde des peintres à Anvers dès 1493. Travailla à la

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décoration de Saint-Donatien de Bruges (dès 1509) et participa à celle de la ville lors de la Joyeuse Entrée de Charles Quint (1520). Il fut d'ailleurs un des peintres attitré de la cité jusqu'à sa mort.

Puissant Edmond (1861-1934) Chanoine, professeur, archéologue, "restaurateur" de plusieurs châteaux et immeubles hainuyers. Collectionneur et créateur de deux musées: le Vieux Logis, dans le refuge du XVIe siècle de l'abbaye de Ghislenghien; et Calixte, dans la chapelle Sainte-Marguerite du XIIIe siècle. Il légua ses immeubles et ses collections à la Ville de Mons.

S

Sainctelette Henri (1851-1905) Bourgmestre de Mons dès 1888, docteur en droit, sénateur, spécialisé dans les problèmes d'accidents du travail et du transport, continua l'œuvre d'urbanisation du pourtour de la ville, commencée par François Dolez.

Sury Charles (1814-1865) Architecte communal. Parmi ses constructions: le théâtre, le manège de cavalerie (charpente métallique), l'école de la rampe Sainte-Waudru.

W

Warocqué Raoul (1870-1917) Homme politique, mécène, philanthrope, un des fondateurs de l'Institut commercial des industriels du Hainaut, à présent Faculté Warocqué des sciences économiques et sociales de l'Université de Mons-Hainaut. Il légua ses collections à l'Etat belge et fonda ainsi le domaine et le Musée royal de Mariemont.

D. Les curiosités de la Ville de Mons

1.Religieuses

a) Collégiale Sainte-Waudru

Un chantier de 236 ans!

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La croisée du transept comporte des piliers à bossages unis et des sculptures de J.B. Antoing. Les deux entrées latérales s'ornent de portails encadrés de boiseries en chêne de style Louis XVI. Le choeur est clôturé sur 3 côtés d'une gracieuse grille en ferronnerie. Sur les volutes de cette grille sont assis 14 angelots sculptés dans le chêne par Ch. A. Fonson, au 18ème siècle. C'est également l'auteur des lambris clôturant le choeur dans le dos des stalles.

Le maître-autel baroque fut offert à l'église par la Confrérie de la Sainte-Trinité. L'ensemble date de diverses périodes du 18ème siècle où les sculpteurs montois S. Bonniau, Ch. A. Fonson et A. Ghienne y travaillèrent. On y remarque les statues de Saint-Nicolas, la Trinité en gloire, les saints de l'ordre de la Trinité, des anges adorateurs et le tabernacle à tambour en bois peint ou doré. L'église possède des orgues depuis sa reconstruction. Plusieurs orgues se sont succédées de 1683 à nos jours. Les orgues de 1881, restaurées par Pierre Schyven, de Bruxelles, sont parvenues intactes jusqu'à maintenant. Le trésor de l'église est riche, notamment d'une superbe masse de bedeau par N.J. Beghin de calice des 17 et 18ème siècles, d'un ostensoir-soleil, d'argenteries dont certaines aux poinçons d'orfèvres montois. Un ornement liturgique de deuil, dit de la danse macabre, est d'un grand intérêt iconographique étant décoré de broderies de la seconde moitié du 16ème siècle.

C'est au début du VIIème siècle que l'on situe généralement la naissance de Waudru. Fille de Walbert et Bertille, elle avait une soeur prénommée Aldegonde. Celle-ci consacra sa vie au service de Dieu et fit édifier, à Maubeuge, un monastère dont elle fut la première abbesse. Waudru, en ce qui la concerne, fut donnée en mariage à Madelgaire. Quatre enfants naquirent de cette union. De commun accord, les époux décidèrent de se séparer. Madelgaire fonda un monastère à Hautmont et plus tard à Soignies. Il est de nos jours connu sous le nom de saint Vincent. Waudru acheva l'éducation de ses enfants et, dès que cela fut accompli, elle choisi de consacrer la fin de sa vie à la prière et à la charité. Elle établit alors, sur la colline qui allait devenir Mons, une petite communauté religieuse. Elle quitta ce monde un 9 avril -c'est d'ailleurs le jour de sa fête- peutêtre en 688. Très rapidement, elle fut canonisée par le peuple. Son corps, placé dans une châsse, fut alors l'objet de la vénération des Montois et des habitants de la région. plusieurs édifices succédèrent au petit oratoire bâti par sainte Waudru à flanc de la colline. Ceux-ci furent successivement consacrés d'abord à saint Piette, ensuite à la Vierge et enfin à sainte Waudru elle-même. Ma communauté religieuse fondée par la sainte devint in chapitre noble de la chanoinesse. Ce chapitre aura une influence considérable sur la ville et ses environs jusqu'à sa suppression en 1794. Ne franchissons cependant pas trop vite les siècles et attardons-nous au XVème siècle. En 1449, en effet, le Chapitre montois souhaite offrir à sa `fondatrice' une somptueuse église en remplacement de la collégiale romane jugée trop vétuste.

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C'est ainsi que, suite aux nombreux voyage du Chapitre en France et dans le Brabant, les chanoinesses arrêtèrent le plan de leur nouvelle collégiale: se sera un édifice gothique de type brabançon. Les travaux de construction débutèrent en 1450 par le choeur, terminé vers 1506 selon la date inscrite sur une clé de voûte. Le transept fut achevé en 1527 et les travaux d'édification de la nef se prolongèrent jusqu'en 1621. Près de 2 siècles furent donc nécessaires pour mener à bien le projet des chanoinesses du Chapitre de Sainte-Waudru. Il faut signaler ici que c'est le même plan qui a été utilisé du XV au XVIlème siècle, ce qui . explique l'exceptionnelle unité du bâtiment. Les dames du Chapitre avaient rêvé pour couronner leur collégial d'une tour de 190 m en façade occidental. Cette tour, dont les premières pierres furent posées vers 1549. ne fut jamais terminée. Les travaux furent définitivement arrêtés en 1686, ce qui donna naissance à un diction montois pour parler d'une chose dont on ne voit pas la fin: `C'est comme la tour de Sainte-Waudru, on en verra jamais le bout'.

Plan en forme croix latine, élévations à 3 étages que rien ne voit troubler, projet d'une tour unique en façade occidental, 110 m de long, 24.5 de haut: tels sont les principales caractéristiques de la collégial Sainte-Waudru. La nef principale, le transept et le choeurs sont entourés de 29 chapelles qui furent, durant l'ancien régime, le siège de confréries et de corporations encore évoquées de nos jours dans la célèbre procession du Car d'Or le dimanche de la Trinité. Les piliers, les meneaux et les nervures des voûtes sont en pierres bleues de Feluy, Ecaussines et Soignies. Les murs sont constitués moellons, de grès issu des carrières du chapitre à Bray et à Ciply. Les

voûtes sont construites en briques rouges vraisemblablement fabriquées sur place. De solides poutres de châtaigner constituent la charpente dont la couverture est en ardoises.

En 1794 d'abord et en suite en 1797 la collégial montoise connût les effets désastreux de la révolution française. C'est à cette époque que la décoration intérieure de l'église fut presque totalement détruite : quelques éléments en subsistent en différents endroits de l'église et dans la salle du trésor.

Le premier conflit mondial causa à peine quelques dégâts aux verrières et à la toiture. En 1940, alors qu'une bonne partie du quartier était détruite, des bombes brisèrent plusieurs voûtes. La collégiale retrouva sa "jeunesse" grâce à une sérieuse restauration extérieure (1976-1984).

Loin d'être devenu un musée, la collégial Sainte-Waudru reste le lieu de rassemblement de la communauté chrétienne de la ville. C'est aussi vers elle que se dirige tous les Montois et les Chambourlettes quand. à la veille de la procession, renouant avec une tradition qui remonte à 1426, la châsse de SainteWaudru est descendue de son emplacement au-dessus du maître-autel

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et est confiée au cours d'une cérémonie solennelle, par le doyen de Mons à la garde du collège des bourgmestre et échevins de la ville.

Les Chanoinesses

Issues de la haute noblesse européenne, les chanoinesses de Sainte-Waudru sont les héritières de l'institution monastique fondée par sainte Waudru au VIIe s. A l'origine, la communauté religieuse a probablement suivi la règle de saint Benoît, puis celle de saint Augustin. Vers le Xe - XIe s, l'institution se sécularise et donne naissance à un chapitre noble. Placées au Chapitre montois, quelquefois dès la petite enfance, les chanoinesses de Sainte-Waudru reçoivent une prébende annuelle. Elles ne sont pas religieuses et ne prononcent donc pas les trois voeux de pauvreté, chasteté et obéissance. Elles assistent aux offices célébrés par les chanoines de Saint-Germain en la Collégiale et partagent le reste de leur temps entre les "obligations mondaines", les voyages et les oeuvres de charité. La révolution française met un terme à l'existence du Chapitre en 1793. Les chanoinesses s'en retournent alors dans leur famille et s'éparpillent en Europe. Une seule, Henriette-Bernardine-Josèphe de Spangen revient à Mons en 1804 et meurt dans sa maison de la rue Notre-Dame Débonnaire le 15 août 1853. Peu avant sa mort, elle avait offert à la Collégiale une toile (restaurée et visible dans la nef latérale nord) représentant "Sainte Waudru et ses filles visitant les prisonniers".

En résumé dans la Collégiale.

a) Les reliquaires de sainte Waudru

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Située au-dessus de l'autel principal, la châsse en cuivre doré date de 1887 et contient le corps de la patronne de Mons.

Un autre reliquaire (de 1867) renferme la tête de la sainte.

b) Les œuvres de Jacques Du Broeucq

De 1535 à 1548, le sculpteur montois Jacques Du Broeucq réalisa pour les chanoinesses de Sainte-Waudru un jubé de style renaissance qui fermait le cœur de la collégiale.

De ce jubé, seules les statues et bas-reliefs en albâtre ont échappé à la destruction lors de la révolution française. D'autres œuvres de Jacques Du Broeucq, de plus petites dimensions, sont conservées au Trésor.

c) Les vitraux

Les hautes fenêtres du chœur ont conservé d'intéressants vitraux du XVIe siècle.

d) Les sculptures

On les trouve au détour des chapelles de la Collégiale. Vous pouvez découvrir les statues de Saint Michel terrassant le démon (XVe siècle) et de sainte Waudru (XVIe siècle). Vous vous arrêterez aussi devant le retable (XIVe siècle) des Féries Notre-Dame, devant la statue de la Vierge argentée (XVIe siècle), devant les monuments funéraires du XVe siècle en pierre d'Ecaussinnes encastrés dans les murs de certaines chapelles.

e) Le Trésor

Il présente des souvenirs de Sainte-Waudru, des orfèvreries du XIIe au XIXe siècle, des souvenirs du Chapitre,des statues et tableaux qui décoraient autrefois les chapelles de la Collégiale.

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f) Le Car d'Or

Ce lourd véhicule en bois peint et doré de style Louis XVI (1781) sert chaque année le dimanche de la Trinité à "processionner" la châsse de Sainte-Waudru par les rues de la ville (Selon la légende, la montée du Car d'Or est "vitale").

Le Car d'Or DOIT monter!

Le temps fort de la Procession se situe lors de sa rentrée dans la collégiale Sainte-Waudru. Le Car d'Or doit alors remonter d'un seul élan la rampe Sainte-Waudru, raidillon qui borde la collégiale, sous peine d'un malheur dans l'année pour la ville de Mons. La foule attend le char pour l'accompagner en le "poussant" jusqu'au sommet de la rampe. Jamais le Car d'Or n'a été pris en défaut… Ouf!

g) La chasse de Sainte Waudru

Sainte Waudru souffrait d'arthrose!

L'acte est historique! La châsse de sainte Waudru a été ouverte. Pour la première fois depuis plus d'un siècle, on a donc examiné, le 17 novembre 1997, le cercueil en bois contenant les restes de la patronne de Mons. Les observateurs privilégiés croyaient bien tomber sur un os. En fait, ils ont fait une incroyable découverte: plusieurs vieux parchemins (des documents de 1250, 1313, 1804 et 1887) , des tissus, un rouleau de plomb, des sacs de peau (1313), des linceuls

( probablement placés lors des translations de 1157, 1313 et 1804 ) et, bien entendu, les ossements.

Le squelette apparent est pratiquement intact. Il est celui d'une femme qui souffrait d'un tassement des vertèbres et d'arthrose. "On ne peut pas jurer qu'il s'agisse véritablement du corps de Sainte Waudru, mais la concordance des dates figurant sur les chartes en apporte la certitude quasi absolue", confiait Benoît Van Caenegem, conservateur de la Collégiale.

Depuis le 22 juin 2000, on connaît un peu mieux Sainte Waudru. En effet, les résultats des analyses au Carbone 14 confirment que le corps reposant dans la châsse est bien celui d'une femme d'époque mérovingienne. Les dates 612-688, habituellement retenues pour situer la Patronne de Mons, coïncident donc avec les résultats des analyses.

Toutes les opérations de 1997 et de 2000 sont consignées sur des procès-verbaux déposés, avec les actes anciens, dans le cercueil de la Sainte. Y figure aussi la cassette vidéo du reportage de Télé Mons-Borinage sur l'événement!

L'originale a été fondue

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L'actuelle châsse de sainte Waudru date de 1887. Elle est l'oeuvre d'un orfèvre liègeois, I. Wilmotte, qui l'a réalisée d'après les dessins du baron Béthune. Elle affecte la forme d'une église en croix latine. Sur les pignons se trouvent les représentations du Christ Sauveur et de la Vierge à l'Enfant. Sur les grandes faces, d'un côté "Sainte-Waudru et ses filles", de l'autre "Saint-Vincent et ses fils". Les autres personnages représentés sont onze apôtres et Saint-Paul.

L'actuel reliquaire de cuivre doré remplace la belle châsse de 1313 emportée par les troupes françaises lors de la Révolution et fondue à Paris en octobre 1794. De 1804 à 1887, les reliques de Waudru avaient été déposées dans une châsse en bois doré qui a disparu de la Collégiale vers 1958 !

b) L’Eglise de Notre-Dame de Messines

L'accroissement de population au XIIIème siècle fut si important que, par lettre en date de mai 1227, le chapitre de SAINT-GERMAIN, avec le consentement de l'Évêque de Cambra, l'érigea en paroisse en lui donnant pour limite, vers le ville, la Trouille et en concevant sur cette paroisse le droit de patronat.

La nouvelle paroisse devint rapidement un secteur stratégique pour deux raisons: la construction de l'enceinte fortifiée de Mons à partir de 1290 et la proximité de l'Héribus, protection naturelle contre l'inondation tendue de la ville. En effet, la paroisse vécut de longs sièges sous le canon. 1425, 1572,1691,1709,1746 marquent le rythme de son immanquable destruction et de son relèvement laborieux et précaire. Aussi, voit-on, par un mouvement centré vers la ville, l'église s'établir, au cours des siècles, en trois endroits différents. Deux anciens plans de Mons, dus l'un à Van Deventer -daté de 1558-et l'autre à Lepouvre -de 1616 mais pour le siège du duc d'Albe en 1572-, nous indiquent clairement l'endroit où s'élevait l'église: au coin

de l'avenue Général de Gaulle et de la rue du Trieu.

L'orientation est particulière: le choeur est au sud et l'entrée au nord. La tour, carrée, est surmontée d'une flèche à quatre pans. L'église possède un choeur à chevet polygonal, une nef centrale et une nef latérale à gauche. Sur la droite, on peut voir une chapelle perpendiculaire à la nef centrale. C'est probablement vers 1616 que fut instauré le culte de Notre-Dame de Messines. En effet à cette époque, les premiers mouvements de dévotion populaire se développent autour d'une image mariale apportée de Messines-lez-Ypres à telle enseigne qu'en 1622 le tableau vénéré du être porté sur le maître-autel. Ce petit tableau est un panneau carré, de quatre ais de bois, ne dépassant guère les

dimensions ordinaires d'un cadre d'oratoire. Sa figuration comporte un triple élément:

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-Sur un siège aux montants garnis de boucles, Notre-Dame est assise tenant l'Enfant Jésus sur ses genoux. -Ce dernier, à demi relevé, se penche à droite vers une religieuse et lui montre une petite bourse qu'il tient suspendue à des cordons. -Au-dessus de la religieuse, par une bais ouverte, la vue donne sur un coin de paysage avec, un peu en retrait, des clochers. Des relations commerciales existant entre Mons et la Flandre dès la fui du XIIIème siècle, ce culte nous aurait été transmis grâce à des marchands flamands ou des dévots que l'auraient découvert lors d'un voyage à Messines-lez-Ypres (1616). C'est probablement ainsi que l'appellation paroisse 'Saint-Nicolas-enBertimont' a disparu au profit de `Notre-Dame de Messines'. De toute manière, la ducasse de Messines est née à cette époque. Comme nous l'avons dit, cette paroisse'extra-muros' eut beaucoup à souffrir des différents sièges, surtout celui que fût mené par le terrible duc d'Albe. C'est ce que décida le curé et les membourgs à solliciter du chapitre de Sainte-Waudru et des magistrats de Mons la permission de construire une église en ville. Le 25 janvier 1668, les chanoinesses permirent de démolir l'ancienne église afin d'en construire une autre dans le quartier Cintra muros) de Bertaimont.

La deuxième église (1673-1779) Consacrée en 1673 par l'Évêque de Cambray, elle se trouvait à l'emplacement actuel des jardins et du parking du Siège régional du Crédit communal, avenue Jean d'Avesnes.

Accolée à une porte de l'enceinte, cette église était bien dangereusement située: bombardée pendant le siège de Louis XIV en 1691, elle sera restaurée. Endommagée à nouveau lors des sièges de 1709 et 1746, elle devra être réparée...

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Cependant, le culte de Notre-Dame de Messines y connut des solennités triomphantes, tels les jubilés de 1722 et de 1772. Et même si les chanoines de Saint-Germain voulait supprimer cette paroisse rentrée en ville et la rattacher) la leur, le clergé et les paroissiens tinrent bon. L'église avait une seule nef terminée par un choeur circulaire à trois absidioles. La sacristie était en hors-d'oeuvre. la tour, située à l'avant, était bâtie sur pilotis car le terrain était très marécageux. Comme tant d'autres, l'édifice allait être victimes de la tourment révolutionnaire. Il fut fermé vers 1796 et détruit en 1799. l'église actuelle Lors de la restauration du culte par Napoléon, il fallut réorganiser les paroisses. Pour Messines, le problème n'était pas simple: in n'avait plus d'église des Récollets, vaste temple bien construit, pratique pour un service paroissial, était restée intacte. Après plusieurs tractations avec l'autorité civiles, cette église fut concédée à la paroisse de Messines que s'y installa dès 1803. L'image de Notre Dame y trouva sa place dans une chapelle latérale. L'actuel oratoire, où se trouvait autrefois le

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tableau, était séparé de la nef de l'église par une grille. En 1908, on l'isola par un mur que ferma les deux baies et l'image fut placée contre un pilastre de la nef où elle se trouve encore aujourd'hui. Et c'est vers elle que, aux alentours de 25 mars (fête de l'Annonciation), les Montois, au saut du lit, accourent pour les premières messes matinales, tandis que, dans le rue, l'affairement des marchands installant leurs tréteaux prélude à l'allégresse d'une ducasse tant attendue. Cette église, sauf le façade et le chevet, fut reconstruite à la suite du siège de 1691. Elle règne à front

de la rue de Bertaimont et est précédée d'un parvis. Elle trouve son origine au XVème siècle et présentait une façade de style ogival contre laquelle on a élevé une autre en 1851 et 1852. Celle-ci se compose d'un rez-de-chaussée, percé d'une grande porte accostée de quatre pilastres doriques engagée, et d'un étage ayant, au centre, une fenêtre, et de chaque côté, quatre pilastres ioniques supportant un fronton. Un campanile surmonte cette façade. A l'intérieur, elle comporte une nef, avec bas-côtés, de cinq travées sur colonnes à chapiteaux ioniques et bases octogonales. une chapelle est construite en hors-d'oeuvre à gauche de l'édifice. Le choeur se compose de quatre travées avec cinq chevets à cinq pans; il est couvert de voûtes dominicales, barlongues et surbaissées, séparées par des doubleaux que retombent sur des pilastres et des culots. Toutes les maçonneries sont enduites et peintes. Cet édifice classique en pierre et en brique fut donc reconstruit après le siège de 1691 sur les fondation d'un édifice gothique antérieur, sont il avait conservé les soubassements, les pans du choeur avec leurs contreforts et la façade (dans le porche actuel, encadré de deux fenêtres en lancette aujourd'hui obstruées, une mouluration gothique décorée de rosette est encore visible).

L'actuelle paroisse de Messines s'est fortement développée au cours des dix dernières années. Le nouveau quartier que borde l'église lui a donné un nouvel essor et un cachet non négligeable. La restauration de bâtiments anciens et de nouvelles constructions en ont fait un lieu agréable où il fait bon se promener et laisser chanter le passé d'un endroit riche en découvertes.

d) L’Eglise Sainte-Elisabeth

En 1345, veuve de Gérard de WERCHIN, Isabeau d'ANTOING fit don de don hôtel situé rue de Nimy à Mons pour qu'il soit remplacé par une chapelle dédiée à sa patronne: sainte Elisabeth. Au cours du XVème siècle, cette petite chapelle prit de l'extension par l'adjonction d'autels établis par plusieurs confréries ou corporations. Pendant le XVIème siècle, on construisit une église en style gothique car la chapelle était

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devenue église, en 1516, lors de la création de la cinquième paroisse de Mons. La nouvelle église fut consacrée en 1588. Elle sera transformée et embellie plusieurs fois jusqu'au début du XVIIIème siècle. Le 10 avril 1714, un incendie dévasta presque complètement l'édifice. L'architecte C.-J. De Bettignies fut chargé d'entreprendre immédiatement les travaux de restauration: il conserva les parties gothiques qui avaient résisté à l'incendie et reconstruisit le reste en style baroque. Il dessina aussi le campanile qui couronne l'église et qui fut réalisé, en 1720, par le charpentier Jean MAHIEU. A la fin du XVIIIème siècle, sous le régime français, l'église fut désaffectée et servit de temple à la déesse Raison. Elle fut rendu au culte en 1797. Avec le Concordat, l'église fut à nouveau siège d'une paroisse. L'actuelle église, longue de 62 m et large de 29 m, présente trois nefs séparées par seize piliers gothiques couronnés de chapiteaux composites depuis la restauration de 1716. La voûte de la nef principale et du choeur repose sur un entablement et est à arcs surbaissés tandis que celles des nefs latérales et des chapelles sont à nervures.

La partie inférieure de la façade principale est de 1686 tandis que sa partie supérieure a été reconstruite de 1719 à 1721. La parte est encadrée de deux colonnes et de deux pilastres d'ordre composite. Elle est surmontée d'un lambrequin et de deux figures d pierre: un chevalier et une sirène. A mi-hauteur de la façade un cartouche porte le chronogramme 'Deo a Ug Ustaeq e Lisabeth eXtr UCtUM' qui rappelle l'année de construction: 1686. La partie supérieure offre une grande fenêtre en plein-cintre. Elle se termine par un fronton avec galerie entourant la base de campanile. Ce dernier est en chêne recouvert de cuivre. Il est aussi l'élément le plus caractéristique de l'église avec ses piliers à volutes supportant un dôme à huit pans et lucarnes; avec, à son sommet, une lanterne et une flèche légèrement bulbeuse surmontée de la croix. A part le façade latérale qui est un intéressant vestige de

pierre de l'édifice gothique, l'église Sainte-Elisabeth est construite en briques. Le chevet à pans coupés, daté de 1730, est soutenu par d'imposants contreforts descendant très bas par rapport à la rue de Nimy. La façade gothique et le chevet ont malheureusement été dégagés, en 1965, des petites maisons qui entouraient le bâtiment.

L'intérieur de l'église, éclairé par 44 fenêtres, est assez hybride. Le trésor de l'église présente quelques pièces d'orfèvreries montoises des XVIème,XVIlème,XVIIIème et XIXème siècles. L'église conserve en outre de très intéressants ornements liturgiques avec orfrois des XVIIème et XVIIIème siècles.

e) L’Eglise Saint-Nicolas en Havré

La paroisse Saint-Nicolas en Havré est la première paroisse de Mons détachée de la paroisse primitive de St Germain, en 1224.

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Dès le 12ème siècle, un hôpital Saint-Nicolas, institué par le chapitre de Saint-Germain, occupait un emplacement délimité par les rue actuelle d'Havré, de l'Aire, du Gouvernement et la Biche. Le cimetière longeait le rue de l'Aire. La chapelle se trouvant en bordure du cimetière près de la rue d'Havré servit de première église paroissiale. Le quartier se développant, un nouvelle église est construite en style ogival. La tour gothique en briques fut érigée de 1424 à 1449. L'église sera entièrement détruite lors d'un incendie de 14 janvier 1664, seule une partie de la tour sera sauvegardée. Lors de la construction du nouvel édifice, la tour se trouvera en hors-d'oeuvre à l'extrémité du bas-côté sud. Elle réemploi des grès de Bray dans son soubassement. Ses cinq niveaux

sont épaulés de contreforts et sont perchés de baies gothiques. La haute flèche à huit pans est percée de lucarnes. L'église actuelle doit ses plans à l'ingénieur Anthony, un des auteurs du beffroi de Mons. De style baroque, cet édifice mesure intérieurement 69 m de long, 25 m de large et 21 m de haut. Son édification a eu lieu de 1664 à 1702 en ce qui concerne le gros œuvre. La façade principale présente deux pignons d'un même type, encadré de volutes. Le portail monumental est flanqué de colonnes toscanes. A l'intérieur de l'édifice, la tribune du jubé, en bois sculpté, de style Louis XVI repose sur des colonnes corinthiennes de marbre rouge. Les nefs sont séparées par des colonnes toscanes massives sous des voûtes d'arêtes. Elles sont éclairées à deux niveaux par des fenêtres cintrées. Les bas-côtés s'élargissent par le moyen de 23 chapelles latérales qui bordent sur tout le pourtour de l'église. Plusieurs de ces chapelles comportent des autels à portique en bois peint ou marbré du Même siècle, ainsi que des balustrades en marbre ou en bois sculpté du 17ème siècle. Chacune de ces chapelles était attribuée à une confrérie montoise; certaines de ces confréries existaient déjà au Moyen Age. On peut citer celle de Notre-Dame de Montserrat, Vierge romane assise, au visage noirci, trône au-dessus de l'autel simulant, en relief, le massif rocheux de Montserrat.

f) l’Abbaye du Val des Ecoliers (1252-1796) Prieuré (1252-1617), Abbaye (1617-1796) Hôpital (1796-1875)

1. Origines de l'Ordre des Écoliers

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L'ordre religieux du « Val des Écoliers », aux règles très rigoureuses, fut fondé en 1201 par quatre professeurs de l'Université de Paris qui établirent un oratoire, puis un prieuré le long de la Marne près 'de Chaumont-en-Bassigny’. En 1218, le Pape Honorius III confirma sa fondation et ses statuts. Cet ordre était placé sous l'obédience directe du Saint-Siège, et comprenait des moines de l'ordre des Augustins se consacrant aux choses de l'esprit et à l'enseignement.

2. Le Prieuré du Val à Mons (1252-1617)

En 1250, Marguerite de Constantinople, seconde fille de Baudouin VI de Hainaut (IX de Flandre) obtint du Pape, avec l'appui de Louis IX, dit Saint-Louis, roi de France, l'envoi de sept religieux de l'ordre du Val à Marly-lez-Valenciennes pour établir un prieuré. Comme Valenciennes comptait déjà beaucoup de congrégations religieuses, elle leur offrit un terrain à Mons, le long de la Trouille au lieu-dit « Cantimpré » où ils établirent un oratoire en 1252. De 1252 à 1617, l'oratoire, puis le prieuré furent dirigés le plus souvent avec honneur par vingt-huit prieurs dont certains, choisis avec soin, furent des administrateurs remarquables. Beaucoup, qui étaient érudits, furent choisis par les comtes de Hainaut comme ambassadeurs, conseillers ou archivistes. Presque tous furent membres du Conseil du Hainaut. Plusieurs appartenaient à des familles nobles ou roturières de Mons ou du Hainaut.

Pendant trois siècles, le prieuré ne cessa pratiquement pas de se développer et de prospérer. Du 12 novembre au 19 décembre 1416, les chartes enlevées à Liège, Dinant et aux villes « rebelles » vaincues à Othée le 22 septembre 1408, séjournèrent au Val aux fins d'examen. Le 24 mai 1572, Louis de Nassau, frère de Guillaume le Taciturne s'empara de Mons par surprise. Cette occupation toute temporaire de la ville par les protestants constitua pour le Val une véritable catastrophe. D'une part, les moines furent expulsés, tout ce qui avait quelque valeur fut pillé et, d'autre part, le 30 août notamment, les bâtiments subirent de graves dégâts provoqués par l'artillerie dit duc d'Albe qui reprit Mons le 21 septembre. En outre, en 1579, la peste fit de terribles ravages et le prieur Louis de Barbençon en fut l'une des premières victimes. Les bâtiments, reconstruits à grands frais cette année-là subirent d'importants dégâts par l'ouragan du 27 avril 1606 tandis qu'un an plus tard, en avril 1607, la Trouille causa des inondations désastreuses. Enfin, en 1615, la peste reparut et provoqua de nouveaux ravages à Mons et particulièrement au prieuré. Deux ans plus tard, à l'intervention des archiducs Albert et Isabelle auprès du Pape, une bulle pontificale du 24 octobre 1617 élevait le prieuré au rang d'abbaye.

3. L'Abbaye du Val (1617-1796)

Cette promotion, loin d'améliorer la situation pécuniaire du Val, la rendit plus mauvaise, car les revenus étaient minimes et les charges devenaient plus lourdes par suite de l'augmentation du nombre de religieux qui atteignit vingt-cinq en 1636.

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L'ordre du Val, comme beaucoup d'autres, dégénéra en France, par suite de l'intrusion de laïques et du choix des prieurs par les grands seigneurs. Ces charges devinrent des sinécures lucratives vendues au plus offrant. Les règles rigides de l'ordre ne furent plus appliquées.

En 1626, cependant, les bâtiments du Val avaient été réparés, mais l'année suivante, un terrible ouragan et des inondations de la Trouille causèrent à nouveau d'importants dégâts. Ces inondations se renouvelèrent en 1643.

De 1661 à 1679, plusieurs bâtiments furent reconstruits sous la direction de l'Abbé Jacques Neute, l'un des meilleurs organisateurs du Val. Son digne successeur, Guillaume. Baesbancq acheva l'oeuvre de réédification de son prédécesseur, de 1680 à 1685.

Malheureusement, en avril 1691, Louis XIV en personne vint assiéger Mons avec une puissante armée. Son artillerie causa d'incalculables dégâts non seulement à la ville, mais à l'abbaye dont les trois furent brûlés et les murs détruits. Par contre, l'abbaye ne fut pas pillée. - Le nombre de religieux, tombé à neuf, diminua les charges du Val dont les revenus annuels, très modiques, ne dépassaient guère 6.000 livres, tandis que les charges dépassaient cette somme et que la dette atteignait 11.000 livres. Le classement du Val en abbaye de seconde catégorie obtenu en 1733 amena la diminution des taxes, ce qui permit à l'abbé Melchior-Joseph d'Honner d'entreprendre en 1739 la reconstruction de l'église dont les plans furent élaborés par l'architecte montois Nicolas De Brissy. Les travaux, achevés en 1743 coûtèrent 25.000 florins, somme importante pour l'époque, et furent couverts par les bénéfices d'une tombola tirée en quatre fois. C'est de cette époque que date la tour, seul vestige aujourd'hui du Val. Trois ans plus tard, en 1746, Mons fut assiégé et pris par les armées de Louis XV, commandées par le prince de Conti après la victoire de Fontenoy. L'Histoire ne mentionne aucun dégât ni aucun pillage, pas plus que lors du siège et de la prise de Mons en octobre 1709 par les « Alliés » commandés par le duc de Marlborough, le prince Eugène de Savoie et le prince d'Orange après--leur victoire de Malplaquet le 11 septembre. En mars 1760, une violente tempête endommagea une nouvelle fois l'abbaye.

Le 13 août 1772, Charles-Alexandre de Lorraine, gouverneur de nos provinces publia une ordonnance obligeant toutes les abbayes et monastères à accepter l'inspection d'un vicaire général autrichien et à envoyer leurs novices dans un séminaire général créé à Louvain. L'abbé Louis Darras, membre d'une famille d'origine montoise décida de ne plus accepter de novices. A ce moment la situation pécuniaire du Val s'améliore par suite de la diminution du nombre de religieux. Le 20 février 1789, l'empereur Joseph II décide la suppression pure et simple de diverses abbayes, dont le Val et aussi Cambron. Deux jours plus tard, le Val est investi par la troupe ; les archives et les livres sont placés sous scellés, tandis que l'argenterie et les objets précieux dont les tableaux sont saisis et emportés à Bruxelles. Les religieux reçoivent l'ordre d'avoir à évacuer l'abbaye placée elle-même sous séquestre. Le 24, le chanoine Nicolas-Joseph Masquelier, profondément peiné par ces mesures, se suicide en se jetant du haut de la tour.

Mais entre-temps, la révolution dite « brabançonne » éclate et, pendant onze mois, les États Belgique unis tiennent tête à l'Autriche, mais les Autrichiens ont finalement le dessus. Entre-temps, en juillet 1790, les religieux réoccupent le Val. Le 6 novembre 1792, Dumouriez est vainqueur des Autrichiens à Jemappes, et, le lendemain, les Français entrent à Mons. Le 1e7 janvier 1793, le Val est à nouveau sous séquestre, cette fois du fait des Français, mais pas pour longtemps, car le 27 mars, les

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Autrichiens rentrent à Mons, et le 21 avril 1794 François II, empereur d'Autriche, ayant succédé à Léopold II d'Autriche, est en visite à Mons. Deux mois plus tard, le 1 er juillet, les Français rentrent définitivement à Mons. Depuis 1792, le Val est envahi par la troupe ; la plus grande partie des bâtiments est transformée en hôpital et le jardin en cimetière. Tous les objets ayant quelque valeur qui subsistaient de l'enlèvement de 1789, ont disparu.

L'abbé Joseph Ducornet, qui s'était caché, est emprisonné puis relâché, et le Val doit payer une

contribution de guerre de 20.000 livres. Enfin, la loi du ler septembre 1796 supprime les établissements religieux.

4. Personnages célèbres ou connus, ayant visité le Val ou y ayant séjourné Au cours des cinq siècles et demi pendant lesquels le Val fut un prieuré ou une abbaye, divers personnages historiques visitèrent le Val soit pour y assister à un office religieux, soit pour y séjourner quelque temps. Marguerite de Constantinople, fondatrice du Val y fit de fréquentes visites. Le 22 juillet 1558, Philippe II en personne assista à un office religieux et complimenta publiquement le prieur et les chanoines pour l'excellence de la musique sacrée. Il leur confirma le titre de chapelains royaux.

En septembre 1572, après la reprise de Mons par le duc d'Albe, ce dernier visita le Val et

encouragea les religieux à panser les plaies du prieuré.

En 1702, Louis-Joseph de Vendôme, connu sous le nom de duc de Penthièvre, général en chef de l'armée française en Flandre séjourna au Val avec son conseiller l'abbé italien Alberoni, futur cardinal, grand d'Espagne et conseiller de Philippe V d'Espagne.

Le Maréchal de Villars et plus tard Maximilien-Emmanuel, électeur de Bavière puis

gouverneur des Pays-Bas furent aussi les hôtes du Val.

En 1743, pendant près d'un mois, Maurice de Nassau, général en chef des troupes hollandaises séjourna à l'abbaye.

5. L'Abbaye transformée en Hôpital (1796-1875) Par deux fois, mais vainement, en 1797 et 1801, la municipalité montoise sollicita du gouvernement français la libre disposition des bâtiments pour y établir un hôpital tant pour les civils que pour les militaires. Mais une loi du le,, mars 1802 ayant mis les malades à la charge des hospices, Napoléon Bonaparte ; alors premier consul, concède à la vil le de Mons les bâtiments, jardins et dépendances du Val pour être définitivement affectés aux malades civils et militaires... De 1814 à 1830, le quartier abbatial fut réservé à l'administration militaire hollandaise. En 1839 une maternité et une école d'accouchement furent installées dans des bâtiments annexes. En 1847, la démolition de la tour est envisagée et la balustrade entourant la plate-forme est enlevée. Toutefois, il ne fut pas donné suite à ce projet. La nuit du 12 février 1860, la nef de l'église s'écroula sans faire de victimes. Le 11 août 1875, les locaux furent abandonnés par les malades et ceux-ci furent transférés dans

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le nouvel hôpital qui était parfait pour l'époque et qui a été démoli partiellement voici quelques années. En 1876, les constructions, fort délabrées, furent abattues en vue de créer la rue André Masquelier permettant l'accès direct à Cuesmes. Seule, la tour fut épargnée. En 1892, elle fut restaurée une première fois et une balustrade semblable à la précédente fut rétablie. Abandonnée pratiquement pendant 72 ans, elle a servi de poste d'observation allemand en 1914-18 pour la défense éventuelle de la gare contre des attaques aériennes. Au cours de la guerre 1940-1945, elle. servit de poste de guet à la défense passive.

En 1964, un escalier fut réinstallé ainsi qu'un nouveau vitrage.

g) Les Chapelles de Mons

Chapelle du Béguinage

Place du Béguinage, à l'intérieur de l'hospice des Kanquennes, aujourd'hui locaux de l'administration hainuyère de la Région Wallonne. La chapelle (XVIe siècle) du Béguinage est le seul vestige d'un vaste ensemble de logements qui comprenait aussi une église. Elle est encore conçue en style gothique et non renaissant.

Chapelle du Béguinage Place du Béguinage 7000 Mons

Chapelle Saint Calixte

Plus ancien monument religieux de Mons, cette chapelle du XIe siècle était ornée de fresques romanes découvertes au XIXe siècle, et reconstituées au XXe siècle. La voûte gothique date du XIVe siècle et la crypte, qui était auparavant une cave du château, est en matériaux frustes. Depuis les "Journées du Patrimoine" de septembre 1995, la chapelle est accessible au public. La chapelle tient son nom du pape saint Calixte.

La partie la plus ancienne de la chapelle demeure la crypte dont la voûte en plein ceintre est constituée de minces plaques de grès, mises côte à côte. A l'intérieur reposent des copies des gisants de Philippe VI de Valois et de Charles V le Sage. Les originaux, sculptés par André Beauneveu de Valenciennes, sont conservés au musée du Louvre, à Paris.

Chapelle Saint Calixte Square du Château 7000 Mons Ouverture: Tous les jours (sauf lundi) de 12h à 18h; le dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h.

Chapelle Saint-Georges

Construite à la charnière des XVIe et XVIIe siècles (1601), elle succède à la chapelle incluse dans l'Hôtel de Ville du XVe siècle et dont les traces sont encore visibles. Sa façade illustre le style baroque de l'architecture civile. Cette chapelle est aujourd'hui reconvertie en salle d'expositions temporaires.

Chapelle Saint-Georges

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Hôtel de ville - Grand'Place 7000 Mons

Chapelle Sainte-Marguerite

Datant du XIIIe siècle, elle était édifiée au milieu de l'Attacat (soit le cimetière de Sainte-Waudru), sur un terrain donné au chapitre par la comtesse Marguerite de Constantinople. Englobée par des logements, elle fut découverte vers 1930, par le Chanoine Edmond Puissant, qui la restaura et en fit une partie de son musée. Il y fut inhumé en mai 1934.

Chapelle Sainte Marguerite - Calixte Rue des Sars 7000 MONS Ouverture: tous les jours (sauf lundi), de 12h à 18h; le dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h

h) Ancien Couvent des Visitandines (Archives de l'Etat )

Les archives de l'Etat occupent depuis plus d'un siècle, l'ancien couvent des Visitandines, édifié aux XVIIe et XVIIIe siècles. La chapelle, au Parc, œuvre de Claude De Bettignies, est datée du 1717.

Le bâtiment fut incendié lors du bombardement du 14 mai 1940, alors que la Luftwaffe voulait atteindre la gendarmerie voisine.

Archives de l'Etat - Ancien couvent des Visitandines 23, Place du Parc 7000 MONS Ouverture: du mardi au vendredi, de 8h30 à 12h et de 13h à 16h30 (le samedi jusque 16h).

i) Ancien Couvent des Filles de Marie (Conservatoire royal de musique et maison Jean Lescarts)

L'actuel Conservatoire royal de musique, situé rue de Nimy, est installé dans l'ancien couvent des Filles de Marie. On y admirera non seulement les bâtiments du XVIIe siècle mais aussi une chapelle qui affiche un décor extérieur renaissant et sobrement baroque. Une annexe, ancienne infirmerie datée de 1636, est devenue à présent musée du folklore et de la vie montoise (Maison Jean Lescarts).

Conservatoire royal de musique Ancien couvent des Filles de Marie Rue de Nimy, 7 7000 MONS Ouverture: du lundi au vendredi, de 8h30 à 19h

Musée du folklore et de la vie montoise (Jean Lescarts)

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j) Couvent des Sœurs-Noires

Le couvent des Sœurs-Noires appartenait à un ordre religieux d'hospitalières né à Mons en 1484. Il a été complètement rénové dès 1988 par les FUCaM, qui en ont fait le siège d'activités para-universitaires. Les locaux actuels vont du XVIe au XVIIIe siècles.

Couvent des Sœurs-Noires Rue des Sœurs-Noires 7000 Mons

2. Civil

a) Le beffroi

" Le pape, grâce à vous, tremble devant le roi, Et son clocher se tait devant votre beffroi. "

- Victor Hugo, Torquemada, 1882, p.12. -

S'il est un monument communal des siècles passés à voir en priorité à Mons, et dont les habitants sont légitimement fiers, c'est bien le gigantesque Beffroi, orgueil de la cité de sainte Waudru, en haut duquel rutile une énorme girouette. Parce qu'il a été construit en remplacement de la vétuste "Tour de l'Horloge" dans le mur d'enceinte de l'ancien Château des comtes de Hainaut, dont il ne subsiste que des

vestiges, les Montois l'appellent généralement "le Château" Ce monument aux proportions élégantes, tour de guet jusqu'au XVIIIe siècle, dû à l'architecte L. Ledoux et à l'ingénieur Anthoni, est partagé en trois étages à balustres et à colonnes, chacun d'un ordre architectural différent. Ses quatre faces en pierre de taille et en moellons de grès, sont identiques et ornées de clochetons d'angles autour d'un bulbe central - autrefois, chambre du veilleur - "une énorme cafetière" disait Victor Hugo, "flanquée au-dessous du ventre de quatre théières moins grosses".

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Chose unique, si je ne m'abuse, cette pittoresque et admirable tour civile se singularise par deux rez-de-chaussée. S'il veut l'apprécier pleinement, le touriste se rendra tout d'abord à la base, rue des Gades, avant de gravir le raidillon menant au parc, au niveau duquel il trouvera assez curieusement son entrée. On accède au sommet (87 m) - d'où l'on découvre, non sans une fugitive sensation d'euphorie, un panorama varié et très étendu dans toutes les directions - en montant 366 marches (ascenseur). Surpris par les grincements insolites de rouages en mouvement, on pénètre bientôt dans ce qu'Emile Verhaeren qualifiait de "forge sonore" : le carillon , un des plus beaux d'Europe, assurent les montois. Ame vibrante non seulement du Beffroi, mais aussi de la ville entière, ce merveilleux instrument aérien récemment rénové est à présent composé de 49 cloches dont beaucoup datent du XVIIe siècle. Comme à Tournai, il participe aux divertissements populaires et dispense, durant la saison estivale, des concerts très estimés. Il est à clavier pour ces derniers, mais automatique à tambour pour l'horloge munie d'un cadran sur chacune des faces. Il faut avoir entendu, le jour de la ducasse, la voix puissante et grave de "Marianne", le gros bourdon de 5 tonnes (diam.: 2 m). (Karl Petit)

b) L’Hôtel de Ville de Mons

la couverture de chaume furent remplaces par des éléments définitifs au XVIe siècle puis profondément modifiées eu XVIIIe siècle lorsque le campanile de Triou et Caffiaux (1716-1718) vint coiffer de sa masse disproportionnée l'ensemble médiéval; l'ardoise remplaça le tuile (pannes de Mons); un balcon de fer forgé prit la place de la bretèche dont il subsiste le fleuron terminal (au sommet de l'art brisé du portail d'entrée).

La banclocke de 1390 transférée d'une maison de la paix à l'autre a été accrochée dans le campanile. Rapidement trop exigu, ce premier bâtiment fut développé per des constructions échelonnées sur les XVIe, XVIe-X.VIIe, XVIIe, XVIIIe siècles; enfin, pour compléter le profil chronologique de l'Hôtel de Ville, des aménagements ont été réalisés au XIXe siècle; transformation de la salle des pas perdus en néo-gothique d'époque romantique, rhabillage de le grande salle Notre-Dame dans le même esprit et sa transformation en `salon gothique' ce qui est un pléonasme archéologique (le XIXe siècle a fait plus gothique que les artistes médiévaux contemporains de ce style); le XXe siècle e apporté d'autres aménagements dont la création d'un

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incommode escalier droit au départ de le salle des Secquieux remplaçant, dans l'usage quotidien, le majestueux escalier en vis dont le déroulement harmonieux rend la montée si aisée, et qui est logé dans la tourelle de 1458. Au Moyen -âge, un jardin utilitaire était situé à l 'arrière de la maison de la paix: Verger et basse-cour se partageaient le terrain. L'actuel Jardin du Mayeur souhaité par Paul Jeupgen et réalisé en 1930 est le prolongement `spirituel ' de cet espace champêtre d'autrefois mais les échevins ne goûtent plus aux pommes du verger et ne se régalent plus des poules de l'élevage communal. La fontaine du Ropieur (par le sculpteur Gobert, 1937) qui 'spitte ' l'eau sur les passants rappelle que les enfant nés `montois cayaux ' ont conservé la gouaille et l'humour d'autrefois.

Description

La façade présente les caractéristiques du gothique finissant propre eu XVe siècle: fenêtres à arc en tiers point avec décor de feuillage frisé, arcatures décoratives plaquée, meneaux fixes eux ouvertures, corniches de pierre avec, aux extrémités, le départ des tourelles prévues et jamais construites; le portail en arc brisé est fermé le soir par une lourde porte à doubles battants; dans le vantail de gauche sont ménagées une porte et une portelette ou, suivant la terminologie médiévale, un `huis' et un 'huisset Une porte donne accès à le salle des Sacquiaux tandis qu'une autre permettait autrefois d'accéder au bureau du bourgmestre. Les matériaux qui ont servi à l'édification de l'Hôtel de Ville sont le grès de Bray travaillé à la boucharde et le pierre calcaire d'Écaussinnes travaillé au ciseau; les poutres de chêne des plafonds proviennent en partie des bois de l'abbaye de Cambron tandis que les briques étaient de fabrication locale et cuites suivant des moules types choisis par les échevins. Le singe dit du Grand Garde est en fer forgé, il date du Moyen âge mais son usage autant que son d'origine restant inconnus : il peut avoir été un travail de maîtrise de forgeron mais aussi un pilori pour enfants ( voir anneau permettant de fixer une chaîne ) ou encore l'enseigne d'un cabaret, le singe étant un animal très

en vogue aux XIVe, XVe, XVIe siècles tant dans le monde des s que dans

l'art de la tapisserie ou de la miniature. La serrure de l'Hôtel de Ville dont l'original, en fer forgé, conservé au musée Jean Lescarts date du XVe siècle, a été remplacé au portail par une copie en laiton: elle synthétise certaines activités des échevins dans une ville fortifié comme l'était Mons; « en effet, on y voit un héraut ou un porte-parole du collège échevinal faisant lecture à la « bretèque » d'un édit scabinal; une porte des fortifications avec deux tours à poivrières symbolise l'enceinte de la ville forte. Le porche est de biais à cause de l'implantation de cet Hôtel de Ville à l'emplacement de plusieurs immeubles dont la maison de la paix précédente; le plan en était très différent . La démolition fut progressive, au fur et à mesure de l'avancement des travaux de l'édifice gothique. Le porche est à la fois couvert en plafond ( pour permettre l'évolution des battants du portail) et de voûtes à nervures à clefs décorées de scènes en rapport direct avec les fonctions judiciaires des échevins; il en est de même des arcs formerets: première clef de voûte, un sergent à verge et un bourgeois ( prévenu ? ); deuxième clef, un sergent et une femme; troisième clef; le tribunal portant une longue robe ( procureur ou avocat ?) et un autre, assis jambe croisées ( il y manque sans doute un troisième figurant) ; second formeret, un personnage central couronné et portait

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le glaive, symbolise la justice, tandis que deus personnages semblent réclamer ou implorer ses décisions. Les murs latéraux du porche portent des plaques commémoratives d'événements marquants de la guerre 1914-1918: mémoriaux irlandais, canadien, douasien; Mons, reconnaissant envers les États-Unis ( sculpteur, le Montois Gustave Jacobs).

Une plaque due au sculpteur A. Regnier rend hommage aux pionniers belges au Congo.

Sous ce porche s'ouvrent deux portes et une large baie vers la cour intérieure: cette cour dite autrefois de Barrabas est entourée de bâtiments des XVe siècle (façade arrière du bâtiment de 1458 avec la tourelle d'escalier); XVIe siècle (aile droite : la salle des mariages avec des fenêtres rectangulaires à meneaux); XVIe et XVIIe siècles (aile du fond avec des fenêtrés aux mêmes caractéristiques et une couverture de petits toits en croupe dans la même tradition montoise) ; XVIIe siècle (chapelle échevinale Saint-Georges dont la jonction avec l'Hôtel de Ville se fait au niveau du salon des États, voir infra); XVIIIe siècle (façade de l'antichambre du cabinet du bourgmestre plaquée tardivement contre la première travée de la chapelle Saint-Georges commencée au XVe siècle et jamais achevée; cet oratoire gothique était parallèle à la chapelle du XVIIe siècle; on peut voir à l'intérieure de l'antichambre les culots de feuillage, les nervures engagées, les arcatures plaquées; les salles superposées au-dessus de ce local ont été déterminé par le placement de planchers au XVIIe ou XVIIIe siècle). Le tour de la cour étant terminé, la description intérieure des locaux peut commencer: seul

l'essentiel sera dit pour chaque pièce laissant ainsi au visiteur le plaisir de la recherche et de la découverte.

La visite de l'Hôtel de Ville peut se poursuivre dans l'ordre suivant des salles: salle des Sacquiaux dont le nom rappelle qu'à la tombée de chaque jour, lorsque sonnait la cloche, les six portes de la ville étaient fermées, leurs clefs ramenées dans des « sacquiaux » ou bourses de cuir et entreposées ici en présence d'un échevin et gardées sous l' oeil vigilant de sentinelles réchauffées par un brasero brûlant du bois et du charbon de terre, durant l'hiver.

Les sièges en vis-à-vis aux fenêtres, la cheminée, l'arc à fleurons en chou frisé, les poutres massives du plafond, les briques et las pierres des murs lui apportent le caractère solide, austère dû à une telle salle des gardes; dans le mur à côté de la porte donnant accès au porche l'étalon du pied de Mons où 29,5 centimètres servait au contrôle échevinal. La tapisserie du XVIe siècle de la suite «Histoire de Tobie» sort de l'atelier bruxellois des De Pennemaker d'après un carton de Pierre Coecke d'Alost, elle a été acquise par la vile avec l'aide de l'Association pour l'enrichissement du patrimoine artistique, en 1966. L'escalier dû à l'architecte Delacenserie date de 1900. Salle des mariages (ancienne salle des Ajours est dans l'aile du XVIe siècle dons hors de l'édifice d'origine; elle est caractérisée par ses fenêtres rectangulaires à sièges en vis-à-vis en pierre; par sa cheminé à branches écotées dans la tradition bourguignonne (aux armes du Hainaut, de Mons et des Avesnes) et surtout par son plafond en gypserie daté de 1682; les boiseries Louis XIV proviennent des salons des États et de la chapelle Saint-Georges. En sortant de cette salle

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par la porte dérobée dans le lambris, à gauche de la cheminée on atteint la cour face à la cave du XIVe siècle (environ 1324 ou 1390) dont l'escalier est couvert par une voûte rampante en grès de Brai; elle s'ouvre sur la cour par un arc plain-cintre construit dans la même pierre (comparer le grès travaillé à la boucharde avec les pierres bleues voisines, de l'ancienne conciergerie, travaillées à la pointe et au ciseau avec des marques de tâcheron). Sur la droite, avec sa double façade typique des maisons montoises du XVIIe siècle en briques et en pierre, la Salle des Commissions offre un intérieur intéressant: cheminée Louis XIV en marbre de Rance surmontée d'une toile peinte du XVIIIe siècle, murs couverte de panneaux de tapisseries bruxelloises ou ténières sorties des ateliers de Leclercq et A. Castro. De retour dans la cour intérieure, les vestiges les plus caractéristiques: bâtiments du XVe siècle sont visibles dans l'Antichambre du Cabinet du Bourgmestre; c'est la seule travée construite en matériaux durs de la chapelle échevinale du XVe siècle; outre les détails architectoniques, cette petite salle contient une cheminée du XVIe siècle aminée de l'hospice de Bouzanton; la peinture qui surmonte représente le `beffroi' commun à Saint-Germain et à Sainte-Waudru, réalisée suivant les documents su XVIe siècle par le peintre montois Clément Stiévenart. La porte qui conduit à la tourelle est le seul accès ancien à cette chapelle, car le large portail et le grand arc qui ouvrent sur le cabinet du Bourgmestre datent du XIXe siècle.

Cabinet d'apparat du Bourgmestre: cette ancienne salle de réunion des échevins avait accès au Grand-Marché par une ouverture pratiquée à droite, le cabinet a été rhabillé au XIXe siècle en boiserie néo-gothique; la haute cheminée de pierre provenant du château de Trazegnies est dominée par une vue de Mons reconstituée d'après des documents anciens, aussi par Clément Stiévenart. Une armoire à décor `en parchemin' faisant partie des collection des musées Puisant, le tableau de Marcel Gillis représentant la légende des anges de Mons, quelques pièces d'orfèvrerie montoise du XVIIle siècle, une armoire à deux battants en style Louis XV local, des tapisseries bruxelloises par R Godfroid constituent l'essentiel du mobilier intéressant de cette salle.

Tourelle de l'escalier hélicoïdal: cet escalier resta inachevé et abandonné au niveau du deuxième étage comme tout l'édifice dont il constitue un travail en hors-d' oeuvre suivant la tradition médiévale; ce majestueux escalier est composé de marches monolithiques disposées en vis, l'axe central étant constitué par la superposition des extrémités des marches. Il constitue le morceau d'architecture le plus intéressant de cet Hôtel de Ville par son procédé de construction, son déroulement harmonieux et son ampleur. Les fenêtres qui l'éclairent ont leurs sièges en vis-à-vis de pierre; l'une d'elle a une clé sculptée.

C) Le Théâtre Royal

Construit en 1841-1843 sur les plans de Sury, architecte de la ville, au coin de la Grand'Place et de la rue Neuve, le bâtiment fut conçu en style néo-classique avec fronton sculpté et colonnes; les portes en fonte, ornées de médaillons de Molière, Racine, Roland de Lassus et Grétry. L'intérieur fut rénové en 1947-1952, ainsi qu'en 1996-1997. Ces derniers

travaux permettent un plus grand confort pour les spectateurs, ainsi qu'une meilleure qualité

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acoustique. Actuellement, les façades du prestigieux bâtiment sont en cours de réstauration.

Grand'Place 7000 Mons Tél.: +32 (0)65/ 39.59.39

d) Bonne Maison de Bouzanton

Orphelinat créé au XVIe siècle par Louise de Bouzanton, il fut en grande partie reconstruit au XVIIe siècle.

Bonne Maison de Bouzanton Rue Lamir 7000 Mons

e) Hôtel Blan Levrié

A la limite de la Grand'Place et de la rue de la Chaussée (piétonnier), cette façade illustre l'architecture montoise du XVIe siècle renaissant (1530). Cet hôtel de la famille Malapert s'adosse à la muraille comtale du XIIe siècle. En façade apparaissent les emblèmes impériaux et la double enseigne parlante (un lévrier assis et un autre debout). C'est l'exemple le plus fastueux de cette période à Mons.

Hôtel Blan Levrié Grand'Place 7000 Mons

f) Hôtel de la couronne

Mons possédait, au 18e siècle un hôtel de grande classe qui accueillait les voyageurs de marque, des personnages illustres qui, pour la plupart, ont logé dans cet établissement, qui abrite aujourd'hui la Cour d'Appel.

g) Maison Losseau

A la charnière des XIXe et XXe siècles, le Modern style ou Art nouveau dote Mons d'une maison remarquable, celle de l'avocat Léon Losseau. A voir particulièrement, le "salon-hall" avec le lanterneau en vitrail et les lambris à décor de bronze appliqué.

Maison Losseau Rue de Nimy, 37 7000 Mons Tél.: +32 (0)65 /35.17.65

h) Maison de la presse (maison espagnole)

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La Maison dite espagnole fut construite entièrement en briques (fin XVIe siècle). Le décor est fait de briques noires en résille tandis que la modénature est encore gothique.

Rue des Clercs, 32 7000 Mons

i) Le Palais de justice

Il fut construit en style néo-classique en 1848, par l'architecte Huriau. La salle des pas perdus est ornée de sculptures (caritides) par Wauquière.

Il est situé devant l'église Sainte-Elisabeth, à côté de la Maison Losseau.

Rue de Nimy 7000 Mons

j) Machine à eau

Construite en verre et en métal au bord de la Trouille, rivière qui traversait la ville, ce superbe édifice fut édifié en 1870-1871 lorsque Mons fut dotée de la distribution d'eau potable, et que la Trouille fut détournée de la ville vers la périphérie.

La Machine à eau a été récemment restaurée (1990-1994) et sert de hall d'expositions et à des manifestations culturelles. A l'arrière, la nouvelle Banque Nationale a été

construite au début des années '90.

Boulevard Dolez 7000 Mons

3 Les musées

a Musée du folklore et de la vie montoise

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L’ancienne infirmerie du Couvent de la Congrégation des Filles de Notre-Dame (1636) abrite aujourd’hui des collections qui s’organisent autour de divers thèmes de la vie montoise : assistance publique, dévotion populaire, poids et mesures ... Un accent particulier a été mis sur le Combat dit « Lumeçon » et la Procession du Car d’Or qui peuvent ainsi être découverts en dehors de la célèbre manifestation du Dimanche de la Trinité (spectacle audiovisuel français/anglais).

C'est en 1931 que ce bâtiment ancien devient le siège de l'asbl "Maison Jean Lescarts", du nom du Bourgmestre (décédé en 1925), qui oeuvra tant pour la sauvegarde du patrimoine montois. L'objectif de cette association est de "réunir dans une maison des collections d'art rattachant particulièrement à Mons, et des documents intéressant le folklore montois". La Maison Jean Lescarts est née et le Musée voit le jour le 15 septembre 1934. Devenu Musée communal en 1961, il est entièrement rénové en 1988, avec l'aide du Ministère de la Communauté française. La Maison Jean Lescarts est réellement incontournable pour qui veut comprendre les traditions et le passé multiséculaire de la Cité. D'indispensables travaux de consolidation ont été menés par la Ville en 1998-1999, permettant à la "Maison" de poursuivre sa mission de vitrine des

traditions montoises. b une liste des musées. Celle-ci est général et non décrite à vous de faire le tri selon vos centres d’intérêts.

La vie

Musée de la route Musée d'histoire militaire Musée de la Radio Mundaneum

La nature

Espace terre et matériaux L'Amusette Musée d'histoire naturelle

La religion

Musées Chanoine Puissant Chapelle Saint-Calixte Trésor de la Collégiale Sainte-Waudru Musée Saint-Rémy

La culture

Musée du folklore et de la Vie montoise (Maison Jean Lescarts) Musée des Processions du Hainaut Musée du Vieux Nimy

L'art

Musée des Beaux-Arts Maison Van Gogh Musée François Duesberg

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4 .Les légendes a) La légende de St Georges

Saint-Georges par Uccel

Georges, tribun, ne en Cappadoce. vint unprovince de Libye. À côté de cette cité étaitune mer, dans lequel se cachait un dragonavait fait reculer le peuple venu avec des asuffisait d'approcher des murailles de la villmonde de son souffle. Les habitants se viretous les jours deux brebis, afin d'apaiser sa

autrement c'était comme s'il s'emparait des murs de la ville il infectait l'air, en sorte que beaucbrebis étant venues à manquer et ne pouvant être fournies en quantité suffisante, on décida dans un conseil qu'on donnerait une brebis et qu'on y ajoutegarçons et les filles étaient désignés par le sort, et il n'y avait d'exception pour personne. Or, comme il n'en restait presque plus, le sort vint à tomber sur la fille unique du roi, qui fut par conséquent destinée au monstre. Alors elle se jeta aux pieds de son père pour lui demander sa bénédiction, et le père l'ayant bédirigea vers le lac.

Or, saint Georges passait par hasard par là et, la voyant pleurer, il lui demanda ce qu'elle avarépondit-elle, vite, monte sur ton cheval, fuis, Si tu ne veux mourir avec mai" " N'aie pas peur, ma fille, que vas tu faire en présence de tout ce monde ?" "je vois, lui dit la fille, que tu es un bcoeur est généreux. Mais pourquoi veux-tu mourir avec moi ?

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Vite, fuis !" Georges lui dit: "je ne m'en irai pas avexpliqué ce que tu as. " Or, après qu'elle l'eut inslui dit : " Ma fille, ne crains point, car ou nom de JElle lui dit : " Bon soldat ! Mais hâte-toi de te sau! C'est assez de mourir seule, car tu ne pourrais péririons ensemble. "

Alors qu'ils parlaient ainsi, voici que le, dragon s'au-dessus du lac. La jeune fille toute tremblante fuis vite."

A l'instant Georges monta sur son cheval, et se fcroix, il attaque avec audace le dragon qui avançlance avec vigueur, se recommande à Dieu, frapet l'abat par terre : "jette, dit Georges à la fille du cou du dragon ne crains rien, mon enfant". Elle lecomme la chienne la plus douce.

(Le Triomphe de Saint-Georges par Carpaccio ) Or, comme elle le conduisait dans la ville, tout le peuple témoin de cela se mit à fuir par montsMalheur à nous, nous allons tous périr à l'instant !" Alors saint Georges leur fit signe en disantSeigneur m'a envoyé exprès vers vous afin que je vous délivre des malheurs que vous causaicroyez en Jésus-Christ, et que chacun de vous reçoive le baptême, et je tuerai le monstre." Alors le roi avec tout le peuple reçut le baptême, et saint Georges, ayant dégainé son épée, tule porter hors de la ville. Quatre paires de boeufs le traînèrent hors de la cité dans une vaste pmille hommes furent baptisés, sans compter les enfants et les femmes. (...) (Merci a Olivier Dinant) b) Légende de Gil de Chin. Jehan, écuyer du Gil de Chin, parcourait les campagnes de Wasmes. Flânant de sentier en taillis, grappillant pommes et autres prunes. Repus de sa maraude, ce dernier se mis à sous un arbre pour se reposer de ses exploits. Qu’il était doux de pouvoir se coucher dans l’herbe fraîche, sans personne pour recevoir ordres et sanctions. En plein rêve se dernier fût réveillé par des bruits affreux… Qu’était ce ? Jehan n’écoutant que son courage, se renseigna dans le village de Wasmes.

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Les paysans, voyant là un signe lui racontèrent l’histoire suivante ; « Oh, mon seigneur, une bête énorme et verte, un vert nous terrifie. Nous n’avons plus de bêtes à lui donner et maintenant c’est nos filles vierges qui doivent s’offrir à lui et se voir emporter dans nos marais La première a été sacrifié en ce jour. Aidez-nous » Jehan peut courageux rentra vite vers le château du comte et en averti son chevalier ‘ Sir Gil de Chin , grand Sénéchal du comte’ Gil se prépara donc pour la chasse, accompagné d’une meute de chien et de sa foi, il se dirigea vers Wasmes et se lança dans les marais. Le combat fit rage et les chiens volaient sous les coups de queue de Dragon… Après plusieurs heures de lutte, la bête était morte et la pucelle sauve. Ici naquit la légende de Gil de Chin. On peut trouver plusieurs récits de cette légende, tous sont vrais pour les Montois … 5. Le combat du Lumeçon et la procession. a) Le déroulement du combat En 1972, comme nous l'avons déjà signalé, les règles du combat ont été réétudiées, afin d'améliorer sa qualité scénique. Actuellement le rituel se déroule comme suit. Les diables entrent les premiers dans l'arène, font quelques cabrioles et vont taquiner la foule. Saint Georges les suit et effectue un tour de piste en faisant des moulinets avec sa lance (ce qu'il fera durant tout le combat). A sa suite, les chinchins( représentent la meute de Chiens de Gil) entrent dans l'arène et se disposent dans le " rond " afin d'occuper l'espace. Enfin arrive le dragon, soutenu par les hommes blancs et suivi des hommes sauvages ( Représentent les forces de la nature et le paganismes). Les diables (force du mal et lacheté) et les chinchins jouent déjà leur rôle: les diables attaquent, avec les vessies, les chinchins qui les renversent et les traînent par terre. Durant tout le combat, ils effectueront les mêmes actions, allant ponctuellement taquiner la foule qui essaye de leur voler leurs vessies ou les rubans de leur costume. Les chinchins se feront également renverser à trois reprises(136) par un coup de queue du dragon, qui marque ainsi son opposition aux partisans de saint Georges. Saint Georges s'attaque au dragon, d'abord à la lance. Il s'y prend à trois reprises brisant à chaque fois sa lance (pré-cassée) sur le corps ou la queue du dragon. Dans l'attente de chaque nouvelle lance, il combat au sabre et fait des tours de l'arène, toujours dans le sens des aiguilles d'une montre. Contrairement au dragon qui va lui en sens inverse, marquant de cette façon son opposition non seulement à saint Georges, mais aussi au déroulement "logique" du tour. Par trois fois, le saint maintient la queue de la bête sur le devant de la selle (manoeuvre délicate, l'acteur jouant saint Georges ayant déjà été désarçonné). Par trois fois il entreprendra d'abattre le monstre avec un pistolet. Le premier s'enraye, le deuxième réussit mais ne fait que blesser le dragon qui ne tarde pas à se relever. Au troisième coup de pistolet, "el biette est morte", sa queue n'est plus dressée ce qui indique son nouvel état, provisoire puisque l'année qui suit, le combat devra reprendre. Le combat fini, une maxime circule dans Mons dont la signification indique bien que cette "résurrection" est connue et même attendue: "In v'la co pou ein an!" (en

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voilà encore pour un an), c'est-à-dire un an de tranquillité avant de devoir à nouveau combattre la bête... Pour les acteurs, c'est le moment de la difficile sortie: il s'agit de gagner l'Hôtel de Ville où les attendent les autorités communales. Saint Georges reste encore quelques minutes dans la foule qui a envahi l'arène. Il peut se le permettre parce qu'il est protégé par son cheval mais aussi par l'aura qui entoure son personnage, le mettant ainsi à l'écart des assauts de la foule. Mais le combat n'a pas lieu qu'entre saint Georges et le dragon, les autres acteurs et le public "actif" massé près de la corde y participent également. Rappelons qu'il y a deux "camps" représentant le pôle positif et le pôle négatif du rituel: le rôle positif est tenu par saint Georges et les chinchins (dont son "garde du corps"), le rôle négatif est représenté par le dragon, soutenu par les hommes blancs et les hommes sauvages, et par les diables. Les chinchins attaquent le dragon en faisant semblant de le mordre et se font renverser par lui à trois reprises. Pour se faire, ils se mettent en demi-cercle et se laissent tomber à terre pour ne pas être touchés par la queue du monstre. Une fois la bête morte, ils se précipitent sur elle, faisant feinte de l'attaquer une dernière fois. Les chinchins combattent aussi les diables, les renversant par terre et les tirant par les pieds tandis que ceux-ci les frappent au moyen de leurs vessies (gonflées préalablement et en grande quantité, elles sont confiées lors du combat à des personnes se tenant sur le bord de l'arène qui les distribuent aux diables au fur et à mesure). Les diables vont très souvent vers la foule et l'aide des policiers est généralement nécessaire pour pouvoir les en extirper (tout comme c'est le cas pour les chinchins et les hommes sauvages dont les feuilles de lierre sont fort prisées). En fait, tous les acteurs (excepté saint Georges) participent à des échanges avec la foule. Tous vont taquiner les spectateurs qui se trouvent au premier rang, leur permettant ainsi de s'emparer d'objets porte-bonheur tels que les rubans, vessies, massues... ou aussi du crin car s'il y a quatre queues de cheval pour faire la queue du dragon, il y en aurait dix dans les poches des acteurs! L'interaction la plus spectaculaire entre le public et les acteurs est celle qui oppose les spectateurs au dragon. Pendant tout le combat, le dragon, manipulé par les hommes blancs, donne de véritables coups de queue dans la foule amassée autour de l'arène, alors que durant le cortège, les coups de queue n'allaient pas "dans" le public et ne faisaient que le survoler. Pour les hommes blancs, toute la difficulté de la manoeuvre réside dans la capacité d'effectuer le coup avec suffisamment d'énergie tout en ne risquant pas de blesser un spectateur. Pour retirer la queue du dragon de la foule, qui s'est instantanément ruée sur les crins, formant une sorte de voûte au-dessus de la queue, les hommes blancs ont besoin de l'aide supplémentaire des hommes sauvages et des autres acteurs (mis à part les chinchins). En effet, le public essaye de conserver la queue le plus longtemps possible afin de s'emparer d'une grande quantité de crin et pour ce faire, il exerce une traction sur la queue du dragon que les seuls hommes blancs pourraient difficilement contrer. b) la préparation Du fait de la difficulté du rituel, une préparation sérieuse est nécessaire. Les acteurs se réunissent donc plusieurs fois avant le combat "réel". Une répétition générale a lieu à l'Hôtel de Ville le samedi soir à dix-neuf heures. Le public peut y assister mais il n'est pas question d'essayer d'attraper les crins du dragon, cela étant réservé au combat qui se tiendra le lendemain sur la Grand-place. Les acteurs ne sont pas déguisés, ils portent seulement des vêtements dont la couleur délimite leur rôle. Pendant la répétition du combat, les autorités remettent ses armes à l'acteur qui jouera le rôle de saint Georges. Il s'agit là d'un véritable rite d'intronisation et nous

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pensons qu'il serait intéressant d'y consacrer une étude plus approfondie. Le bourgmestre lui remet son sabre, le premier échevin son pistolet et le président de la procession du Car d'or lui donne sa lance. Le samedi après-midi, avant la répétition générale, le dragon et certains des accessoires comme les carcasses des chinchins, les vessies des diables et autres sont exposés dans la nef de la collégiale, sous la garde des acteurs. Une fois cette répétition terminée, le dragon est conduit à l'Hôtel de police où il restera jusqu'au lendemain matin.

c) Quelques faits marquants

Elles sont véridiques, parfois drôles, croustillantes, émouvantes, parfois moins drôles, visuelles, anecodiques, inoubliables, marquantes, lointaines, proches... Voici une sélection de petites histoires qui ont marqué la vie du Lumeçon depuis son existence. Celles qui font aussi qu'une Ducasse n'est jamais l'autre...

1917 : Le Combat dit Lumeçon à... Bray-Dunes, sur la côte belge. Un véritable document historique. Le sable du rond était donc authentique. Mais on voit également à l'avant-plan un officier de l'armée, rappelant s'il le fallait que nous sommes en pleine Guerre Mondiale.

1939 : Le jeune Prince Baudouin est l'hôte de marque de Victor Maistriau, le Bourgmestre de l'époque. Les acteurs du Lumeçon ont l'honneur et le privilège d'être présentés au futur Roi.

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1945 : La Ducasse libérée! Cet officier a retrouvé sa famille et a immortalisé l'évément.

1957 : L’anecdote la plus célèbre réalisé autour de la Ducasse, est incontestablement celle de cette bande d'étudiants qui avaient purement et simplement dérobé le Dragon, le Jour J de surcroît. Le combat avait commencé avec plus d’une heure de retard, dans la tension que l’on devine. Inimaginable aujourd’hui.

(Naissance de l’Ordre du Petit Singe de Mons, Grande-Maîtrise transmise en 1988 à l’O.C.M. et remise en 1999 à l’Ordre de St Georges)

1958: A marquer d'une pierre... noire. La Ducasse est reportée d'une semaine en raison des élections législatives, se déroulant le 1er juin. Pendant la Procession, un des chevaux tirant le Car d'Or ne peut plus avancer. Le retard pris est très important. Descente de la rue des Clercs: le Dragon rompt sa queue au tout premier coup de queue. Le Dragon arrive sans son appendice dans l'arène. Le public est (très) mécontent et il le montre avec fracas. Saint Georges est désarçonné. La totale!

1972: 1er Combat de Georges Raepers en qualité de réalisateur. Premières mesures: le rond est agrandi et le nombre d'acteurs augmenté. Pour la première fois aussi, un véritable scénario sur le déroulement du Lumeçon est rédigé. Le redressement de la Ducasse est initiée.

1974 : On inaugure le nouveau Dragon... dont la queue craque littéralement sous la pression de la foule, au cours du combat.

1975 : bis repetita. Le Dragon voit de nouveau son long appendice à crin brisé net. En plus, dans la panique, Aramis Tournay, désarçonné, chute de cheval. Heureusement, il put rapidement remonter en selle. "J'ai failli être le réalisateur responsable de la première victoire du Dragon par K.-O. technique", avouera Georges Raepers.

1983 : La plus émouvante. Aramis Tournay, après 30 années passées sous le casque et le costume de Saint-Georges, à combattre comme un beau diable, fait ses adieux à la foule. Il était resté dans le rond après son ultime combat. Les Montois, qui ont le cœur sur la main, entament alors un vibrant « Ce n’est qu’un au revoir, Aramis...».

1995 : Sous les nouveaux pavés, un piquet tenant la corde cède et se casse, au beau milieu du combat. La légendaire auto-discipline des Montois fit de nouveau ses preuves.

1997 : La tradition veut qu’à l’entrée du Dragon sur la Grand’Place, après la descente de la rue des Clercs, un coup de queue fait s’envoler les ballons vendus sur le côté. Mais cette fois, les ballons restent accrochés à la queue pendant d’interminables secondes, les fils s’entremêlant au grand dam des Hommes Blancs.

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1998: Jimmy Tournay effectue son 15e et ultime combat sous le casque de saint Georges. Il cède sa lance et donc le relais à son fils Frédéric, au cours d'une vibrante cérémonie d'hommage, réhaussée par la présence de la Princesse Astrid et de l'Archiduc Lorenz.

1999 : Premier combat de Frédéric Tournay dans le rôle de Saint-Georges.

2000: Une cérémonie en fin de Combat marque le passage au nouveau millénaire. Trois générations de Saint-Georges (Aramis, Jimmy et Frédéric) se retrouvent dans le rond avec les quatre dragons qu'ils ont combattu. Fait historique: deux jeunes femmes font une entrée remarquée dans le rond parmi les acteurs. L'une symbolise l'ancienne Ville, l'autre la nouvelle.

2001: Cybèle et Poliade, les deux premiers rôles féminins du Lumeçon, font une entrée remarquée dans l'arène. La première symbolise l'ancienne Ville, la seconde représente la Ville moderne.

2002: Nouvelle queue pour le Dragon, réalisée à partir d'un matériau plus économique, plus résistant et plus léger: la fibre de carbone. Le poids de la queue est ainsi réduit de moitié. Objectif: plus de coups de queue dans le public

d) Déroulement de la procession La Procession prend son départ du chevet de la Collégiale à 9h 30. 1. Joueurs de trompettes droites annonçant le défilé. 2. Délégation officielle de la Police Locale de la Ville de Mons. 3. Carré de hauts tambours au blason de la Ville. 4. Etendards du Hainaut, de la Ville, du Chapitre et des Corporations. 5. Blason de Mons, capitale du Hainaut. 6. Joueurs de musique ancienne (cuivres). 7. Croix et bannières de la paroisse de Sainte-Elisabeth. 8. Evocation de la confrérie « Monseigneur Saint-Georges » fondée à Mons par Guillaume

de Bavière (1350). 9. Evocation de la Confrérie de Saint-Eloi, patron des orfèvres, qui fit la réputation de Mons

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dès le 14e siècle. 10. Statue de N.D. de Hal (17e s.) paroisse qui dès le 12e jusque la fin de l’Ancien Régime

dépendait du Chapitre des chanoinesses montoises. 11. Joueurs de musique ancienne (cuivres). 12. Bonne Maison Saint-Ladre. Dès le 13ème une léproserie existait aux portes de la ville. 13. Masse de la paroisse de Saint-Nicolas (argent au poinçon de Mons, réalisée en 1772 par

Nicolas Beghin). 14. Statue de N.D. de Montserrat, apportée au 15e par des officiers de la garnison espagnole. 15. Evocation de la confrérie de Saint-Aubert, patron des boulangers (quelques anciens outils

du 18e). 16. Les Rolandins, ensemble vocal fondé en souvenir de Roland de LASSUS, né à Mons en

1532. 17. La chasse romane de Saint-Symphorien (fin du 12e). 18. Evocation de la confrérie des saints Crepin et Crépinien patrons des savetiers et

cordonniers. 19. Joueurs de musique ancienne. 20. Evocation de la confrérie de Saint-Fiacre, patron des maraîchers, naguère nombreux aux

environs de la porte d’Havré et à Hyon. 21. Evocation de la confrérie de Saint-Hubert, patron des bouchers et charcutiers. 22. Carillon portatif. 23. Paroisse de N.D. de Messines - bateau reliquaire de St Julien, (orfèvrerie montoise 1776)

anciennement la rivière la Trouille passait dans ce quartier de la ville et était navigable. 24. Statue de N.D. de Bonsecours (17e) objet d’une grande vénération à Péruwelz. 25. Confrérie de Saint-Jean-Décollé (Beubeux) fondée en 1699, existe toujours et ses

membres viennent toujours en aide aux prisonniers et à leurs familles. 26. Statue de Saint-Arnould portée par des brasseurs dont il est le patron. 27. Groupe de mineurs escortant la statue de Sainte-Barbe, leur patronne. Le chapitre des

chanoinesses montoises fut parmi les premiers exploitants des fosses de la région du Borinage.

28. Blason du Chapitre de Sainte-Waudru. 29. Reliquaire de Sainte-Aye (18e) cousine de Sainte-Waudru, elle fut la deuxième abbesse

du monastère de Mons. 30. Buste reliquaire de Saint-Donat (17e), patron des imprimeurs, très nombreux à Mons dès

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1580. 31. Buste reliquaire de Saint-Hilaire (18e). 32. Reliquaires de Saint-Macaire. Statue-reliquaire (17e) conservée à Obourg, la relique y est

amenée lors de l’épidémie de 1616. Reliquaire en bois doré du 18e conservé à la collégiale. Les paroissiens d’Obourg portent un costume de paysan du 17e.

33. « Les Pélissiers » : Fanfare historique, costumes d’époque Renaissance. 34. Statue de N.D. de Bon-Vouloir à Havré, y vénérée depuis le début du 17e (1632). 35. Statue de N.D. de Tongres entité de Chièvres (17e) une confrérie montoise y allait en

pèlerinage. Un grand pèlerinage s’y déroule la nuit de la Chandeleur. (2 février). 36. Statue de N.D. du Rosaire (17e). Sa procession existait encore juste avant la dernière

guerre. 37. Statue de N.D. d’Alsemberg (17e). Dans cette église figure une peinture ex-voto évoquant

la guérison miraculeuse d’un jeune montois. 38. Statue de N.D. de Moulineau (16e). Vénérée depuis, à l’orée du bois de Ghlin et pour

laquelle un important pèlerinage s’y déroule à l’Assomption (15 août). Ensemble de saxos de Ghlin.

39. La famille de Sainte-Waudru. Waudru et Vincent eurent quatre enfants. Landry succéda

à son père en tant qu’abbé de Soignies. Dentelin mourut en bas âge et les deux filles Aldetrude et Madelberte entrèrent au monastère de Maubeuge fondé par leur tante sainte Aldegonde, sœur de Waudru.

40. La chasse romane et la statue de Saint-Ghislain, fondateur de la ville voisine et qui fut à

l’origine des vocations religieuses de Waudru et de Vincent. 41. Chanoinesses de Maubeuge en costume de choeur.

Sainte Aldegonde et ses deux nièces.

42. Joueurs de fifre et de hauts tambours. 43. La Dame Bâtonnière et le Grand Bailli du Hainaut.

La Dame Bâtonnière était choisie au sein du Chapitre.

44. Les Dames Nobles du Comté de Hainaut. Mons, siège de la Cour souveraine et du Conseil Souverain, toutes les familles nobles se devaient de tenir hôtel. Des pages portent les blasons repris dans les vitraux anciens de la Collégiale.

45. Chanoinesses du Chapitre de Mons en habit de choeur. (16e s) 46. Pages Roland de Lassus vêtus aux couleurs du chapitre. 47. Chanoinesses en tenue de choeur du 18e.

Ce groupe escorte une statue de Sainte-Waudru (bois polychrome du 18e provenant de la paroisse de Ciply).

48. Marguerite de Constantinople et ses Dames d’honneur.

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C’est elle qui offrit le premier reliquaire du Chef lors de la séparation de la tête et du corps de Sainte- Waudru en 1250.

49. Ensemble de cuivres « Pavane Nouvelle » (MONS BRASS BAND). 50. Le chapitre de Saint-Germain, ses chanoinesses qui assuraient les offices religieux pour

le Chapitre de Sainte-Waudru possédaient leur église à l’emplacement du square actuel de Saint-

Germain.

51. Le chef de sainte Waudru. 52. Le timbalier à cheval. 53. L’Homme de fer appelé à Mons « Saint-Georges en armure » et son escorte. 54. Escorte de cavaliers vêtus aux couleurs montoises. 55. Trompettes thébaines annonçant le Car d’Or portant la châsse contenant le corps de sainte Waudru. 56. Escorte d’honneur fournie par la Compagnie des Hallebardiers. 57. Le Car d’Or et son précieux chargement. Ce char processionnel activé par six chevaux de trait date de 1780/1781. A noter que le corps de sainte Waudru est processionné sur un char coloré et

doré depuis au moins l’an 1314.

58. Le clergé de la ville revêtu d’ornements anciens et les Personnalités e) Pour le restant …. A vous de le vivre pour savoir…

Notes :

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2. Le Hainaut

a. Histoire On ne peut parler de Mons sans parler du Hainaut car notre cité en a été le chef-lieu dès le Xème siècle. Le Hainaut est une région historique, situé en partie en France, en partie en Belgique. Il est limité à l'Ouest par le massif Ardennais et tire son nom d'un petit affluent de la droite de l'Escaut, la Haine. Le comté du Hainaut, fief impérial correspond au pays habité par les Nerviens. Déjà les Romains le considérait comme la deuxième province de Belgique.

Fondé par Gilbert, gendre de l'empereur Lothaire i mort en 846, il passa en 1029 à sa descendance. Richilde, qui épousa en 1055 Baudouin I, comte de Flandre. En 1071 Baudouin Il, second fils de Richilde ne pu entrer en possession du comté de Flandre usurpé par son oncle Robert ter le Frison . Baudouin I V acquit par mariage, le comté de Namur et en mariant son fils Baudouin V à Marguerite i d'Alsace future comtesse de Flandre obtint le Comté de Flandre.

Baudouin I V et Baudouin VI fils de celui-ci, comte des Flandre et du Hainaut devient en 1204 Empereur latin d'Orient et eut pour successeur dans les fiefs, ses filles Jeanne (1205-1244) et Marguerite II (1244-1280). « La force du Hainaut vu sa prospérité

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agricole et sa situation carrefour entre les foires de Champagne et les confréries du tissus du Nord en fait un lieu digne de convoitise et se surtout de par sa cité de Mons» Avant son avènement, Marguerite Il avait été marié à Bouchard Calixte, Seigneur de Beaumont, puis après la mort de celui-ci à Guillaume Il Seigneur de Dampierre. Marguerite voulut assurer l'ensemble de sa succession aux enfants de son second mariage, ce qui entraîna une guerre civile arbitrée par le Roi St Louis parle Traité de Péronnes en 1246

.

Le Hainaut passait à la maison Calixte, la ' Flandre à celle de Dampierre. Le Comte Jean Il Hérita en 1300 des comtés de Hollande, de Frise et de Zélande; son petit fils Guillaume Il, menèrent une politique prudente au début de la guerre de 100 ans.

Marguerite,soeur de Guillaume Il et femme de Louis IV de Bavière, empereur d'Occident eut à lutter contre son fils Guillaume V ( Guerre des cabillauds et des Hameçons) En 1428, Philippe Il le bon, Duc de Bourgogne contraignit sa cousine Jacqueline de lui céder le Hainaut par le traité de Delft.

Le traité des Pyrénées en 1659 et celui de Wimégue en 1678 cédèrent à la France le Hainaut. En 1795, le Hainaut autrichien fut annexé par la France pour former le

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département de Jemappes. Ensuite Hollandais en 1814, pour devenir Province belge en 1830.

b. la Hainaut géographique actuel.

Le Hainaut province du Sud de la Belgique d'une surface de 3720 KM² pour 1264414 habitants. De bas plateaux crayeux, couronnés de sables et de limon s'étendent entre l'Escaut et la Marguerite, ils s'élèvent au Tournaisis à 50m environ où la plaine est déminée par quelques buttes découpées dans la masse sédimentaire et ce jusqu'à 180 à 200 m d'altitude vers la vallée de la S'ambre. Sur la rive gauche, de cette rivière, le massif ardennais apparaît, il est mieux dégagé vers l'est, où il forme de larges croupes molles, dont le point culminant est de 300 m vers les sources de l'Oise. Dans sa partie centrale, le Hainaut constitue une ligne de partage des eaux entre la Marguerite et la Senne qui s'échappent au nord et les affluents de le Rive Droite de l'Escaut, la Trouille et la Haine. Ce réseau hydrographique est conforme, dans son' tracé au pendage général des couches sédimentaires vers le nord et l'ouest de cette région. Il est plus complexe par les tronçons empruntés par les structures hercyniennes

Dans le cas de la Sambre orientée de l'O.S.O. à l'E.N.E. Cette région est donc réputée pour son agriculture riche, c'est au limon qu'il doit cette prospérité. L'exploitation du sol chargé complètement change sa structure. Cette richesse se double d'une activité industrielle de premier ordre, alimenté par le sillon houiller du Borinage et du Centre. Ceci permet de distinguer les régions géographiques au sein de la province.