Carrie Didier - Ludwig Brigitte - La Symbolique Des Cathédrales

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  • LA SYMBOLIQUE DES CATHEDRALES

    ralis sous la direction de Fernand SCHWARZ, par Didier CARRIE ct Brigitte LUDWIG

  • Si entre les IXmc ct I'Jmc sidts, st ralist tn Europt la rvol ution intellectuelle qui J'a men l'univers Mnu:in de la modernit, c'est entre les 12me et 13me sidcs qu'une vritahle rvolulion de la fo i claire d'une dimension nou velle les Arts tt ks Sci(nces qui dc\'itnnt nt serviteurs de l'Espr it. C'est alors que nai t le fameux " Sidc des Cathdrales ", priode d'intense cr(ati\'it intelltct uellc t t nrtistiquc, dont lt rayonnement s'tend sur toute l'Europe.

    Vr itables montagnes sacres au coeu r dts cits md iva i(S, les Cathdrales constituent une linison magique entre les trois plans de l'Univers, le Ciel , la Terre ct le monde souterrain. La Cathdrale est en effet une image rduite de la cration ct les lois qui prsident sa construction sont identiques celles qui ont permis l'univers de sc manifester.

    La premitre partie dt n Dossitr sur LA SY!\1BOLIQUE DES CATHEDRALES est consacre il l'tltHit cil-s lois fondarmntalcs de I'Archi -

    lecture sacre. Le 1\'omhn qualilit l'tsprit. la (;tomdrit l'Arne ct l'Arc hi-tecture le corps. Ct sont cts trois scitnns di,ints qui ordonnent la Cathdra le, com me l' lJ ninrs tout tntitr. :\lais, la Cathdrulc n'est pas seulement une rcprstntation sta tiqut de l'uninrs ; par lts rit es qu i sc droulent en son sein, die est un espace de transliguration, permettant au fidle , au plerin, de t ransmultr s:~ nature profane t'Il ,ertu spiri tuelle. Le plerinage \'Crs l'intrieur de la Cal hdrak tst alors un ,ritnhlc cheminement alchimique, comme en tmoignent lts laby r inthes dessins sur le sol ou encore les mdaillons alchimiques, grans su r les .faades de pl usicu rs Ca t hd ra les.

    Les Btisseurs ont ai nsi concrtcnll'nt inc

  • SOMMAIRE

    LA CATHEDRALE, 1:\JA(;E DU ~10~DE Premire partie

    LE SIECLE DES CATHEDRALES

    LA CATHEDRALE, IMAGE DU MONDE

    L'ESPACE SACRE

    NOMBRE, GEOMETRIE, AR CHITECTURE ET MUS IQUE RITUEL ET LITURGIE

    LA CATHEDRALE, ESPACE DE TRAI'iSMUTATION

    LA CAT HEDRALE, IMA GE DU MONDE Dcuxieme partie

    TABLEAU DES MEDAILLONS ALCHIM IQUES DE NOTRE-DAME DE PAR IS

    CHARTRES, MUSIQUE ET GEOMETRIE NOTRE -DAl\IE DE PARIS ET L'ALCIIII\JIE

    TROYES ET LE NOMBRE D'OR

    RE IMS, CATHEDRALE DU SACRE

    LE MESSAGE DES BA TISSEURS

    Bibliographie commente

    3

    7

    9

    13

    17

    19

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    25

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    39

    4 1

    2-t et 36

  • 11 nous faut remonter 1 'an mil pour comprendre les ori gines et l'clat de ce que l'on appelle traditionnellement Le Sicle des Cathdrales, c'est -dire la priode s'coulant de la fm du XIe sicle au dbut du XIIIe sicle.

    LA PEUR DE L'AN MIL

    La fin du rgne des Caro-lingie ns est marque par une psychose de la fin des temps ; en effet . n'a-t-on pas prdit que le millnaire qui s'achve verrait la fin du monde, l'Apo-calypse dont parle la Bible?

    De plus. l'an mil. la Chr-tien t vit toujours dans la peur des invasions. elle qui vient de suhir les vagues meurtrires des incursions d.:s Hongrois. des Sarrazins. des hommes du . ord et des Normands.

    Mais ~:ette frayeur fut pro- pice au dveloppement d'une mentalit mystique : face la prcarit. le seul ple stable se trouve l'intrieur de l'homme. L'homme de 1 'an mil regarde vo::rs le Cic:l et y puise sa force. L'Art Roman. avec son archi-tecture sombre et dpouille. favorise ainsi la mditation et tmoigne de ce souci d ' in t-riorit.

    L'art monastique est com-me une offrande. un don fait Dieu. Saint Bernard perp-tua, au XIIe sicle. cet idal monastique qui avait pris nais sance en Occident ds le VIe sicle, notamment, avec Sa.int Benoit .

    LE S/ECLE DES CATHEDRALES .,

    s1e

    SAINT-BERNARD, OU LA TOUTE-PUISSANCE DE CITEAUX

    Fonde en 1098, l'abbaye de Citeaux connait un essor prodigieux du jour o elle accueille Saint Bernard de Oair-vaux , filiale de Citeaux qu'il avait lui-mme fonde en 1115 .

    Saint Bernard fut le vri table guide spirituel de la

    chrtient pendant prs de 40 ans. Il organisa l'Ordre Cis tercien en fonction de deux principes fondamentaux :d'une part, en raction contre Ouny, il rtablit 1 'austrit dans le sanctuaire comme dans la vie des moines. D'autre part, il adapte la vie de 1 'ordre aux nouvelles conditions conomi-ques et sociales ; c'est ainsi que les moines de chur, issus de l'aristocratie, se consacrent aux exercices spirituels, alors que les convers, d'origine paysanne, sont chargs de 1 'entretien ma-triel de la communaut.

    Chantier de construction d'une cathdrale - Miniature de Jean Fouquet (fm du XV~me si~le ).

    3

  • LA SYMBOLIQUE DES CATHEDRALES En 1145 , plus de 350 mo-

    nastres cisterciens fleurissent dans tout J'occident. C'est Saint Bernard qui lana les croisades, conseilla les Rois et lana le combat contre 1 'hrsie ca-thare .

    L'Abbaye cistercienne n'a pas de faade ornemente : elle est nue, simple ; l'esprit de rt!-noncement fait bannir toute image de l'Eglise.

    Par sa seule structure, par les rythmes de sa construction, par sa disposition symbolique, l'Eglise cistercienne doit con-duire l'esprit vers les hauteurs mystiques. La lumire du jour trace les chemins de la con-templation. Aucune tension ver-ticale, nul orgueil, un quili-bre accord aux mesures de l'Univers.

    Aprs la mort de Saint Bernard en 1153 , l'ordre Cister-cien connt la mme volution que Cluny. L'opulence collec-tive de 1 'ordre devient fla-grante et la pauvret monas-tique semble incompatible avec la richesse foncire. De plus, la vie rurale, le mpris des acti-vits intellectuelles qui caract-risaient l'ordre monastique ne rpondent plus aux aspirations d'une socit plus urbaine et plus avide de savoir que na-gure.

    Abbaye Ciste1 .:1~ 1l1lc' d'Aicoba:1 . fnnde en 1148 (Portugal).

    LA RENAISSANCE URBAINE DU Xli SIECLE

    A la fin du Xme sicle, la France est dsormais l'abri des grandes invasions. L'essor dmographique permet le dve-loppement de l'agriculture, qui doit nourrir une population toujours croissante. L'conomie entre rsolument dans une phase d'expansion. Ceux qui ne vivent pas de la terre profitent d'un monde moins hostile pour se livrer au commerce. C'est ainsi que les villes, surtout aux Xllme et XIIIme sicle, ne cessent de crotre et de s'ani-mer. L'aristocratie rurale de-meure toutefois la classe domi-nante et la puissance des Rois s'impose, runissant des pou-voirs qui s'taient disperss dans la fodalit.

    L'Eglise joue un grand role spirituel , mais aussi temporel : ce sont les vques qui tiennent les Cits, exploitent leurs mar-chs et leurs foires. Les Croi-sades, au cours desquelles les Franais occupent une place prpondrante, sont le symbole de cette Foi renouvelee.

    Comme l'explique Georges DUBY ( 1 ), >, c 'est--dire de bar-bare .

    Cet Art nouveau fut recon-nu par ses contemporains com-me l'ART DE FRANCE , car c'est au cur du domaine captien qu'il trouva la perfec-tion de ses formes et Paris qu'il fixe le foyer de son rayonnement.

    Cet art nouveau fut avant tout liturgique, et pour le com-prendre, il faut se reporter 1 'volution de 1 'enseignement thologique durant ces Xllme et Xlllme sicles.

    DES ECOLES MONASTIQUES AUX ECOLES DES CATHEDRALES

    Pendant des sicles. les moines avaient dlivr le meil-leur ensei1111ement. Au Xl me sicle, co;1mt> nous \'enons de

  • le voir. les Ecoles Monastiques constituent encore les foyers d'tudes les plus rayonnants. Mais. aprs J'an Il 00, leur clat plit trs vite : elles se replient sur elles-mmes et ne diffusent plus le savoir. Le cloitre se coupe du monde : aux moines. il incombe seule-ment de prier, d e chercher Dieu dans l'asctisme et l'iso-lement. Enseigner devient alors le monopole des clercs.

    L'enseignement prend un nouveau style : il s'ouvre sur le monde extrieur.

    ~Le mouvement qui trans-fre 1 'activit scolaire du mo-nastre ver& la Cathdrale, c'est celui qui tablit au centre des Cits les foyers majeurs de la cration artistique. JI est dter-min par la renaissance des changes, les progrs de la cir-culation. la mobilit croissante des biens et des hommes. li { 2 ).

    Les tudiants de t< l'Ecole -Cathdrale. se mlent au si-cle. bien que soumis la juri-d ic ti on de l'vque . Ils son t appels rpandre parmi les lacs la connaissance de Dieu.

    DE LA CONTEMPLATION AU DISCOURS

    Si la Contemplation , fonde sur la mditation soli tai re du texte sacr et sur le chemine-ment de l'esprit au fJ.! des sym-boles e t des analogies. tait l'exercice privilgi de la for-mation monastique, les jeunes clercs, par contre, vont se lancer dans les conqutes de l'esprit.

    L'Ecole cathdrale devient le lieu de prouesses verbales, et les joutes o ratoires voient s'affronter matres et tudiants.

    C'est en 1231 que l'Univer-sit de Paris reut le sceau du Saint Sige ; mais cette sou-mission ne dura gure, la d-couverte d e nouvelles uvres d'Aristote et surtout de son commentateur arabe Averros, rendant la conciliation de plus

    LE S/ECLE DES CATHEDRALES en plus difficile entre la tholo-gie traditionnelle et la philo-sophie nouvelle.

    La toute-puissance du dis-cours succde ainsi la contem-plation. Cette virtuosit dans 1 'art de manier les mots, nous la retrouvons dans la construction des cathdrales o la recherche d'un quilibre de plus en plus savant, d'une luminosit tou-jours plus grande, tournera bien vite la virtuosit.

    La conduite des tudes dans l'cole piscopale demeure tou-tefois enserre dans Je cadre des arts libraux , diviss en Tri-vium {Grammaire, Rhtorique et Dialectique) et Quadrivium {Arithmtique, Gom trie , As-tronomie et Musique).

    Trs vite, ce fut la Dialec-tique qui devint la branche matresse du Trivium. Art du raisonnement. exercice de la uatio li, la dialectique tabli t au premier rang des facults du clerc la Raison. Il s'agi t dornavant de partir du mot et de dcouvrir sa signification profonde. par la rigueur de la dialectique et non plus par la mditation. C'est ainsi qu'ABE-LARD. qui s'illustra dans cet art oratoire enseigna : ~Nous venons la recherche en dou-tant et, par la recherche, nous percevons la vrit. li

    L'instrument rationnel se perfectionna trs rapidement, notamment grce l'assimila-tion de connaissances que J'Oc-cident puisa hors de la Chr-tient latine. C'est ainsi que les bibliothques accueillirent des livres nouveaux, comme les traits logiques d'Aristote.

    Les croisades vont apporter un regard nouveau sur Dieu. En Terre Samte, les Chevaliers d-couvrent la ralit des lieux o Jsus est n et a vcu. Le Christ devient humain et l'Art s'en ressent. Insensiblement, des fi-gures d'hommes viennent s'ins-crire sur le porche des glises. Et celles-ci, se juxtaposent les reprsentations des choses naturelles, des plantes, des ani-maux.

    En l'An mil, la ligne de pen-se tait platonicienne ; l'hom-me recherchai t le pourquoi des choses. Au Xllme sicle, il re-cherche comment Je Divin s'in-came dans la Nature. La pense

    aris~otlicienne prend place, -tudJe la ma ti re, considre comme le reflet parfait du Dieu organisateur.

    UNE NOUVELLE THEOLOGIE

    De ce doute, de cette re-cherche, na t une nouvelle thologie, pour laquelle Dieu demeure Lumire, mais qui prend davantage conscience de l'Incarnation. Dans la pense des coles, se poursuit le trans-fert de l'Ancien Testament au Nouveau. ~Aux yeux des mai-tres des coles urbaines, sou-cieux de rigueur et qui veu-lent comprendre ce dont ils parlent , Dieu ne se montre plus aussi souvent comme le foyer blouissant. dont les splendeurs intemporelles aveuglaient les contemplations monastiques. Ils le voient plut6 t sous l'aspect d'un homme. Comme eux. le Christ est un Docteur qui dis-pense les lumires de l'intelli-gence. L 'Univers cesse d 'tre un ensemble de signes o se perd l'imaginaire, il revt une figure logique que la Cathdrale a mis-sion de restituer en situant leur place toutes les Cath-drales visibles. n appartient d-sormais au gomtre, par la science dductive des math-matiques, de transposer dans le concret, d 'incarner dans la pierre le fantastique arien de la Jrusalem cleste, que les vi-traux de Saint -Denis vo-quaient encore par les seules irradiations lumineuses.;, { 3 )

    Les Mathmatiques sont, en effet, une autre conqute de J'Occident faite l'Islam. Ainsi, l'architecture s'enrichit des sciences de la gomtrie et de l'arithmtique. Les mathma-tiques, enseignes brillamment Chartres, profitent tant aux musiciens qu 'aux archi tectes.

    Grce aux donnes de go-mtrie et d'arithmtique red-

    5

  • LA SYMBOLIQUE DES CATHEDRALES couvertes par les clercs occi-d entaux ces derniers vont cn-cevoir des difices moms troits moins trapus, plus trans-lucide; que les glises romanes.

    Les arc-boutants, par exem-ple, invents Paris en 1180 pour lsser plus haut la nef de Notre-Dame, sont fs de la science des nombres.

    Georges Duby rsume ainsi la nouvelle esthtique :

  • LA CATHEDRALE, IMAGE OU MONDE ,

    e 1mage umon e

    Le Temple n'est pas seulement une image raliste du monde, mais bien plus encore, une image struc-turale, c'est --dire qu'il reproduit la structure intme et mathmatique de l'Univers.

    Ces quelques lignes, extraites du livre de Jean Hani La symbolique du temple chrtien>>, rsument la position de l'homme face la cathdrale. La dimension de l'univers ne permet pas d'emble une approche globale et chaque civil isation s'est applique reformuler un espace, de dimension humaine, reproduisant une image rduite de la Cration .

    La cathdrale est considrer comme une re-cration du monde et les lois qui gouvernent sa construc-tion, depuis le plan, jusqu'au choix de la date de pose de la premire pierre, sont identiques celles qui ont permis l'univers de se manifester .

    Ainsi s'tablit une relation trivalente entre l'Homme, le Temple et le Monde. Vritable pont spirituel, la cathdrale occupe une positio n intermdiaire et agit comme mdiatrice entre Dieu et l'homme.

    LA CATHEDRALE, SYNTHESE DES 3 MONDES

    Ce rle mdiateur n'est possible que parce que la cath-d raie reproduit les trois niveaux qui composent l'Univers, c'est- -dire : Je Ciel, la Terre et le Monde souterrain.

    Selon la Trad ition, l'Hom-me est aussi un Un iv ers en mi-niature, compos de trois ni-veaux : l'Esprit. l'Ame et le Corps.

    Le Monde, le Temple et l'Homme ont donc t crs avec le mme modele ; la liaison e ntre l'Homme et son Cra-teur est donc ralisable par la cathd raie.

    Cette partition ternaire du temple s'exprime la fois dans le plan vertical e t horizontal de l'difice.

    Au sol : le chur, le tran-sept et la nef, pour l'lvation : les votes, le sol et la crypte, enfin, pour les faades : les flches, les rosaces et vitraux et les portes, reproduisent le mme modle structural. (fig./)

    Figure 1

    1 1\ CIEL esprit votes

    '

    '

    ..... "'-~:..._--+--'..., 1 ~ ~~1\ 1 TER)t ET A TMOS H~RE 1\ Ame ol et colonne

    SOUS-TERRE corps crypte

    Les trois mondes dans le plan d'lvation de la cathdrale

    7 1

  • I.A SYMBOLIQUE DES CATHEDRALES

    LE MONDE SOUTERRAIN

    II ne faut pas le confondre avec l'Enfer. Il s'agit plutt du ciel l'envers, c'est--dire du ciel nocturne, qui repr-sente la vote cleste au -del du systme solaire. Le monde du sous- terre est la fois le sige des puissances chtoniennes et stellaires, qui prexistent notre monde terrestre.

    Ce milieu tnbreux qui permit la lumire de natre, rgit l'mergence de la vie, c'est l que se nourrissent les racines des tres.

    La graine plante sous terre germe grce 1 'nergie tellu-rique qui lui est donne. Ces forces invisibles sont reprsen-tes par la Vierge noire. qui sont attribues toutes les qua-lits du monde souterrain. Ces Vierges sont gnralement vn-res dans la crypte des glises. comme au Puy ou Chartres pour ne ci ter que deux exem-ples.

    La crypte, milieu sombre et humide, est lie aux mystres de la rsurrection et de la trans-mutation. Elle reprsente la ma-trice de la vie et rappelle la fonction des grottes sacres des religions primitives, voues au culte de la Desse Mre.

    Bien que l'usage de la cryp-te dans la liturgie jude-chr-tienne soit peu connue, on lui attribue des fonctions initia-tiques. Il faut tout de mme rappeler les baptistres des pre-miers sanctuaires chrtiens qui occupaient justement cet en-droit.

    La crypte est propice une deuxime gestation de l'hom-me dans le sein mme de la Terre. La sortie de la crypte la lumire du jour est alors assi-milable la naissance dans la vie spirituelle.

    C'est aussi le monde des morts ou des anctres qui dtiennent le secret du passage de la vie vers la mort ou de la mort vers la vit:.

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  • L'ESPACE SACRE

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    ace sacre

    C'est le choix du lieu qui est dterminant pour que la construction remplisse son office. Que ce soit une colline, une le sur un fleuve, ou tout simplement un lieu ancestral de culte, l'espace choisi possde dj les qualifications requises pour la cohabitation des trois rgions de l'Univers.

    Il n'est donc pas surprenant que la majorit des cathdrales soient implantes sur des sites de cultes ancestraux. L'endroit idal est dj un sanctuaire naturel. La dlimitation de l'espace sacr qui constituera le plan au sol de la cathdrale, est rali te par le Maitre d'uvre ou archi tecte. Au Moyen-Age, l'architecte dirige tous les corps de mtiers : charpentiers, tailleurs de pierre, maons et verriers. entre autres. La cons-truction est une vaste entreprise spirituelle et collective, qui mobilise toute la population.

    Les diffrentes tapes qui prparent l'espace recevoir l'Esprit, constituent en fait un modle rituel. Depuis le choix de l'emplacement jusqu' la conscration, il faut associer chaque stade aux six jours de la Cration.

    1. Choix du site 2. Dtermination de l'axe ver-

    tical 3. Orientation de l'espace ou

    carr du Ciel 4. Quadrature du cercle pri-

    mitif ou carr de la Terre 5. Construction 6. Conscration

    L'AXE VERTICAL

    Pour tablir le contact avec les puissances ordonnatrices du Ciel. il faut un lien qui unisse et scelle la fonction des trois rgions de l'Univers. C'est de l'existence de cet axe vertical que dcoule la fonction mdia-trice du temple.

    Comme l'Esprit gouverne la Matire. l'axe vertical organise l'espace horizontal. C'est une colonne ou un mt, plant au sol, dans le site choisi, qui va revitaliser les caractristiques du lieu, l'image des aiguilles de l'acupuncture.

    L'acte liturgique de l'incar-nation consiste donc dans l'di-fication de la colonne, ralise par le Maitre d'uvre qui agit comme un prtre.

    LE CARRE DU CIEL OU L'ORIENTATION DE L'ESPACE

    Sur la base du centre in-cam par la colonne, le Matre d'uvre trace un cercle qui manifeste l'horizontal. Par dfi-nition, le cercle ne possde pas d'orientation. Au lever du Soleil et son coucher. l'ombre de la colonne qui se projette sur le cercle marquera deux points qui dterminent le premier axe du Temple.( Fig . 2).

    Cet axe primitif qui oriente le cercle l'Est et l'Ouest est appel Decumanus. En fonction de la date choisie pour ce rite. il est possible de dcliner cet axe par rapport aux cardinaux magntiques. La date retenue dans Je cycle saisonnier mar-

    s

    MU ou

    colonne

    q uer a la ddicace de la cath-drale. Par exemple, le 15 aot pour Notre Dame de Paris.

    La position znithale du soleil marquera, par l'ombre du mt, le Cardo ou axe Nord-Sud.

    Cette opration simple fait intervenir la main du Ciel pour orienter l'espace.

    La croix cardinale reconsti-tue les diagonales du carr du Ciel , J'espace est qualifi.

    LA QUADRATURE DU CERCLE PRIMITIF OU LE CARRE DE LA TERRE

    La quatrime opration vise tablir un deuxime carr inscrit dans le cercle primitif et qui fixera par ses angles la posi-tion o seront difis les grands

    OU EST

    ombre midi

    NORD

    t,mbrd au couchant

    1 Figure 2 L'orientation de l'espace

    9

  • LA SYMBOL/OUE DES CATHEDRALES

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    Figure 3 Le carr de la Terre dans la cathdrale piliers de la croise du t ran-sept.

    Ce carr, en opposition au carr du Ciel, ralise l'espace de sustantation matriel de la ca-thIl faut donc inscrire dans le cercle primitif un espace qua-drangulaire qui donnera le mo-dule gomtrique de l'difice, c'est - -dire la largeur de la nef et du transept.

    Ce module, ou rapport , sera translat dans les deux axes est -ouest et nord -sud donnant toute les proportions de la ca-thdrale.

    Le premier carr ou carr du Ciel, qui donne l'orientation fixe, la ddicace, c'est - -dire la volont du Ciel.

    Le carr de la Terre est celui de l'incarnation du prin-cipe cleste.

    Le module, une fois fix, est trac l'aide de deux cercles de mme diamtre cen-trs sur les points d'intersec-tion de 1 'axe est -ouest avec Je cercle primitif. (Fig. 4 ).

    Le mariage des deux carrs du Ciel et de la Terre produit un octogone que l'on retrouve dans la forme des anciens Baptistres ou des clochers des glises romanes.

    Si le trac dbute la croise avec la colonne, la cons-truction par contre, commence par J'abside, c'est--dire par l'Est qui est la naissance du monde.

    Diamtre B

    OUEST

    LE TEMPS MET EN MOUVEMENT L'ESPACE

    Le plan au sol de la cath-drale est donc une projection horizontale ordonne de l'uni-vers. En raison de l'orientation solaire, chaque point cardinal indique une position extrme du cycle saisonnier et journa-lier.

    Le parcours de la cath-drale reproduit l'anne solaire, rythme par les faades. C'est le chemin qui conduit des t-nbres la lumire.

    L'Automne ou crpuscule est l'Ouest ; l'Hiver, ou minuit. est au Nord : le Prin-temps, ou l'aube, l'Est, enftn I'Et , ou midi, au Sud . ( Fig.5).

    Le calendrier liturgique uti-lise la dynamique de l'espace ; ainsi, en fonction du moment de 1 'anne rituelle, certaines portes seront ouvertes et les autres fermes.

    NORD

    D amtre A Diamtre B .

    EST

    L'espace orient devient le centre des six directions de l'univers, dont le point de con-cours est matrialis par la co-lonne au centre du cercle pri-mitif. Le trac de base termin, la colonne sera dtruite mais sa fonction d'axe du monde sera assure par la flche, au centre de la croise, vritable antenne de la cathdrale. Figure 4 Le trac du module gomtrique de la cathdrale

  • Par ex~mple, Saint-Jac-ques de Compostelle, les ple rins entrent au mois de juillet par la faade sud .

    LE NORD

    L'endroit le moins clair de la cathdrale est au Nord. C'est le froid , les tnbres, le monde invisible qui reprsent~ le monde souterrain.

    Toute la symbolique du portail Nord est gnralement consacre aux origines stellaires, l'toile polaire. La couleur symbolique est le bleu nuit que l'on retrouve en principe com-me tonalit de base de la rosace Nord.

    Le thme de cette rosace est d'ailleurs consacr la mre du monde et le nombre qui gouverne la croissance go-mtrique de la roue Nord est le 8 , image de l' ternit et de l'infmi.

    A ce stade, la graine de la Cratio n n'est pas encore sortie de sa matrice cosmique. T out est encore dans la grande nuit . Le No rd indique le Nad ir ou Soleil de Minuit.

    L'EST Printemps du monde, c'est

    l que le soleil s'est lev la pre-mire fois. L'Est est associ l'aube de la Vie. Sa couleur symbolique est le vert qui, dans l'arc-en -ciel partage le jaune du bleu, comme l'Est partage le Sud du Nord.

    Cette rgion de la cath-drale est aussi celle de l'autel qui reoit le premier rayon du soleil le ma tin.

    La graine de la Cration a germ et le jardin d'Eden est vert de tiges et de feuilles.

    L'Est indique la direction de Jrusalem, surtout de la J-rusalem cleste.

    Unique espace courbe de la cathdrale, il focalise la puis sance du soleil naissant et la rpand dans tout l'difice.

    Figure 5 SUD

    1 Ciel Midi-~

    l'ESPACE SACRE

    a a: :a ti

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    1 Terre

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    Minuit Hiver sous- terre,

    NORD

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    0 0 0 0 0 Terre rnp~scule UEST

    -

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    Cycle solaire annuel et journalier dans la cathdrale

    LE SUD C'est le znith solaire, l'apo-

    ge de la Cration et sa fruc-tific ation. C'est I'Et, la Nature est mOre et harmonise. Le Sud reprsente le jour ternel com-me le Nord, la nuit ternelle.

    Le Christ en gloire sige au Sud, en tant que Roi du Ciel et de la Terre, le Sud est asso-ci la royaut.

    La couleur symbolique asso-cie est le jaune et le nombre qui gouverne ici est le 4, image de l'ordre, de l'harmonie et d~ la stabilit du monde organis.

    L'OUEST

    Lieu du couchant, de la chute du Soleil dans les tn-bres, point de contact entre le JOUr e t la nuit, la Vie et la mort, le visible et l'invisible mais aussi le profane et le Sacr, l'Ouest est l'Au tomne du mon-de, la fm des temps.

    La graine va retrouver le sous-terre pour son long sjour dans la nuit qui la prparera une nouvelle naissance. Lieu consacr au Jugement dernier et l'Apocalypse, sa couleur est le rouge comme le soleil couchant. Le nombre de l'Ouest est le 12, comme le parcours achev du Soleil dans le Zo-diaque.

    LA PORTE DU TEMPS

    Le Soleil parcourt la nef d'Est en Ouest, mettant en mouvement le temps dans la cathdrale.

    Le Decumanus dtermine l'axe humain de l'Edifice, c'est--dire celui du devenir, de la naissance la mort, respecti-vement associs l'Est et l'Ouest.

    L'Entre par la faade ouest permet donc de remonter le temps de la mort vers la vie, c'est--dire du profane, situ hors de l'enceinte sacre, vers l'Est, les origines. Le Cardo reprsente l'axe de l'ternit et le croisement du temps et de 1 'ternit a lieu sous la clef de vote.

    1 1

  • LA SYMBOLIQUE DES CATHEDRALES

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    Figure 7 Les pieds de l'homme cosmique dans la faade ouest

    LE MODELE DE L'HOMME COSMIQUE ET LE PLAN DE LA CATHEDRALE

    La disposition de l'glise matrielle reprsente le corps humain car, le cancel ou lieu de l'autel, reprsente la tte et la croix de l'une et de l'autre partie, les bras et les mains. Enfin, l'autre partie qui s'tend depuis l'Occident , tout le reste du corps.

    Durand de Mende

    Saint Jacques de Compostelle

    Le plan au sol de l'difice reprsente donc avant tout, le corps de l'Homme cosmique. Il est important de prciser que le modle est absolument ind-pendant du choix de la croix.

    Cette assimilation du tem-ple l'homme n'est pas spci-fique au Christianisme ; elle gouverne galement le mode architectural du temple en Inde et en Egypte, pour ne citer que deux exemples. (Fig. 6 ).

    Cette disposition cre un tat de sympathie vibratoire entre l'homme et le cosmos. L'Entre dans le temple repr-sente l'entre dans le corps de l'Homme, c'est--dire une in-trospection. Il s'agit en fait, dt la traduction jude-chrtienne du ~Connais-toi toi-mme et tu connatras l'Univers et les Dieux.

    Chaque partie de la cath-drale possde les qualits assi-milables aux parties du corps humain. Le Cercle absidial reprsente la tte, la croise dt la nef et du transept , le cur, c'est--dire la vie qui bat dans l'difice. Quant la faade ouest, elle reprsente les p1eds de l'homme cosm1que. Selon 1 'acupuncture, la plante des pieds donne une image rduite des fonctions et or-ganes du corps humain. Dans la cathdrale, la faade ouest reproduit les fonctions et prin-cipes de tou te la construction. Les pieds de l'Homme cos-mique rappellent aussi ceux du plerin. Toute doctrine spiri-tuelle s'oppose aux manipula-tions et le nophyte doit con-natre le parcours qu'il devra raliser, avant d'entrer dans la Voie. A la lecture de la faade ouest, le profane est inform du contenu spirituel du par-cours initiatique qu'il devra effectuer dans la cathdrale

    Olartres

    Figure6 L'homme aux proportions des cathdrales de Saint-Jacques de Compostelle, Chartres et Troyes.

  • NOMBRE, GEOMETRIE, ARCHITECTURE ET MUS/DUE

    Nombre, Gomtrie, Architecture et Musique

    (( L 'Univtrs n'est resplendissant de divine bt aut que parce qu 'une mathmatique, une divine combi-naison des Nombres rgle ses mouvements, car, nous dit l'Ecriture, Dieu a tout cr avec Nombres, poids et muure. Pie Xl

    A l'image des trois niveaux de l'Univers, trois sciences divines ordonnent le monde. Le Nombre qualif'te l'Esprit. la gomtrie, l'Ame. l'archi tecture, le corps.

    La cathdrale, image rdu ite du monde, existe par la synthse de ses trois ordres donnant un mariage harmo n ieux d' Ide, de forme et de substance.

    LE NOMBRE

    Alors que les chiffres ex-priment des dimensions, des quantits. le nombre qui est li mi t, donne une image qua.li-tative.

    Chaque ~ombre. parmi ceux que les Pythagoriciens appe laient la Dcade. reprsente un principe ordonnateur, une Ide. La Cra t i on na i t des rapports interactifs de ces dix modles.

    Dans la cathdrale , aucune mesure n'est considrer com-me un critre, en raison de l'norme difficult du Moyen-Age pour obtenir une unit de mesure-talon. Il s'agit plutt de lire le Nombre qui a t choisi pour donner la mesure dans une quelconque unit, et les rapports des dimensions des diffrentes parties de l'Edifice. Les modles sont des propor tions et ce sont des rapports entre Nombres qui dterminent les choix de la mesure.

    Le mme canon rgle les proportions de l'homme et de l'Edifice. Ainsi, parmi les mo-dles utiliss, apparat un rap port particuHer qui gouverne les tres vivants dans leur ensem ble. Ce nombre qui s'exprime

    sous la forme d'une proportion rgit l'quilibre architectural du corps humain ; il s'agit du Nombre d'Or ou section dore qui partage l'homme de la tte au nombril et du nombril au pieds. (Fig. 8 J.

    1

    1

    1 _____ J

    0 -

    La construction de ce rap-port sous forme gomtrique mane des proprits du cercle et carr comme les fJgUres primitives de la cathdrale. (Fig9).

    '

    __ J A D -=-= 1,6 18 B C

    Figure 8 Les proportions do~s dans le corps humain

  • . ~ Il\

    ' f . t 1

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  • GEOMETRIE SACREE

    Le Nombre porte l' Ide. Il est le Pre. La gomtrie est la mre de la Cration. elle gnre les formes. Chaque

    ombre peut habiter une forme qui lui est consacre >>. comme une Ide habite un mot qui lui sert de vhicule.

    Ainsi l'abstraction mtaphy-sique du Nombre se concr-tise dans la gomtrie.

    Le mariage des formes. or-chestr par les rgles de propor-tion. va dterminer le trac du plan primitif de la cathdrale. Au sol ou dans 1 'lvation. c'est l'Ame gomtrique de l'difice qui se coule dans la pierre .

    Les trois modles gom triques de base sont comme les trois couleurs primaires. le Cercle. le Triangle et le Carr.

    Le Cercle reprsente la tota-lit l'tat indiffrenci, mais aussi l'unit qui est le point de son centre sans lequel il ne peut exister . Toute la gom trie s'inscri t dans le Cercle. Le Triangle. premire figure fer-me. explicite la convergence. C'est l'angle qui permet la conciliation des contraires par leur rencontre dans le point.

    Quant au Carr, il est l'image de la concrtisation, de la stabilit et de la perfection dans la matire.

    Le mariage de ces trois modles fait natre toutes les autres formes gomtriques.

    ARCHITECTURE ET MUSIQUE

    Demilr stade de la concep tion. 1\ardtitecture ralise la fusion magique de la subs-tance et de la forme . Pour res-pecter le trac gomtrique et concilkr les normes efforts mcaniques ds la masse des Nef de la cathdrale de Bourges.

    NOMBRE, GEOMETRIE, ARCHITECTURE ET MUS/DUE pierres. le maitre d'uvre devra marier le plein et le vide pour donner sa stabilit l'difice.

    Le choix de la pierre et sa dcoupe permettra ensuite le plus dlicat, c'est--dire de do mestiq uer la substance pour imposer l'Ide forme.

    Cette contrainte subie par la pierre, va donner un tat de tension extrme aux colonnes et votes. La cathdrale est donc assimilable un gigan tesque inst rument de musique dans lequel chaque colonne est une corde tendue. Caisse de rsonance accorde par ses proportions, le Temple vibre de chaque pierre la moindre stimulation cosmique ou hu-maine , en reproduisant les notes premires de la symphonie de 1 'Univers.

    Les donnes de base de la musique nonces par Pytha gore. font tat de relations grom triques. de proportions, pour tanlir les intervalles musi caux . Chaque note peut s'ex-primer sous la forme du rap-port des longueurs nes du partage de la corde. Ainsi, la gnse des notes apparat sous

    forme gomtrique dans chaque cathdrale qui possde sa clef musicale.

    VITRAUX ET ROSACES

    Formes gomtriques, vibra lions sonores et lumineuses, s'accordent pour reproduire Je modle de l'univers. Comme Je prisme qui dcompose la lu-mire blanche. les vi traux re-constituent l'arc en ciel et ses sept tonalits fondamentales.

    La lumire solaire, image de l'unit incre, va se diff-rencier dans la multiplicit des couleurs qui reprsentent la cration. Le vitrail apparat avec l'art gothique, remplaant les murs peints des glises romanes par des murs de lu mire en rapport avec ceux de la Jrusalem cleste.

    Le traitement du verre prend une importance consid-rable, notamment Chartres o rsidaient les plus grands mai tres verriers. Les techniques de

    ---......... ~

    --

    14- Ys

    2

    1

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    1

    0 = 1,618

    Figure 9 la construction du nombre d'or

    15

  • LA SYMBOLIQUE DES CATHEDRALES

    Croissance gomtrique du tournesol. de la marguerite. de la rose.

    coloration utilisaient les con-naissances alchimiques des mai tres qui 1 'aide d'oxydes m-talliques, ou d'lments orga-niques, formulaient les couleurs de base.

    La grande puret du sable du Bassin de l'Eure. allie l'inclusion d'lments mtal-liques, comme l'or. confraient aux verres des qualits optiques mme encore aujourd'hui diffi-cilement accessibles.

    Par leur position dans la cathdrale. les vitraux et rosaces dterminent un clairage quali-fi dans chaque moment du jour et de l'anne.

    Il est courant de remarquer d es mutations dans la couleur des rosaces en fon ction de l'heure du jour et mme dans

    . ' certams cas, de la saison.

    Il faut aussi mentionner. au sol de Notre Dame de Chartres. le clou. clair par une tache

    r -,

    _ ;.

    '

    de lumire projete d'un vitrail ou encore la fameuse verrire du Zodiaque que le soleil levant balaye signe aprs signe .

    Tous ces indices , placs par le maitre d'uvre . sont autant de repres pour le ca-lendrier rituel et permettent en-~ore une fois au cycle solaire. tmage du temps, de revitaliser 1 'espace.

    A la fois roues de la vie et roses de lumire , les rosaces incarnent les principes de crois-sance naturels dirigs par le Nombre.

    Le 8 et ses multiples, image de l'infini et de l'ternit. gouverne gnralement l'expan-sion de la rosace nord .

    Le 4 et ses multiples pro-duits par le 3, reprsentent dans la rosace sud, la fcondation de l'Esprit dans la matire e t l'quilibre harmonieux de la Cration.

    Enfin. le 12, principe stel-laire associ au Zodiaque, aux tribus d'Isral. indique la fin du cycle dans la rosace o uest.

    Dans quelques cathdrales. comme Strasbourg, il faut re-

    ma~uer une utilisation parti-cub~ de la l_ull!ire filtre par les '?traux . Ams1, le traitement spc1al de 1 'un des verres pe!'nlet, le jour de l'quinoxe de Pnntemps, de projeter un rayon vert sur la chaire. Le ph-

    n~mne ne dure que quelques mmutes de part et d'autre de midi. Dveloppement gom1nque de la rosace Nord de Chartres. . ,

  • RITUEL ET LITURGIE

    Ritue Le temps n'est pas peru comme homogne par l'homme qui apprcie psychologiquement, plutt que

    chronologiquement son coulement. Un moment de joie n'a pas la mme valeur chronologique qu'un mo-ment de peine.

    Ainsi. dans la vision traditionnelle, le temps sacr s'oppose la dure profane, c'est --dire la qualit la quantit. Il s'agit en fait d'une complmentarit ou d'une alternance qui doit tre orchestre par la liturgie.

    TEMPS SACRE, TEMPS PROFANE

    Le temps sacr est cycli-que par rapport la dure li-naire. Les cycles journaliers et annuels de la liturgie jude-chrtienne visent incorporer l'homme au Christ cosmique en faisant revivn: toutes les phases de la vic terrestre du Chrisi.

    Ces phases sont d'ailleurs gnrdlement reproduites au ni-veau de l'espace mme.

    C'est le parcours du soleil qui orchestre les crmonies quotidiennes. De matines complio.:s . les hymnes scan-dent les phases diurnes et nocturnes du soleil roi. ou Christ Soleil.

    "La clart cie l'Aurore nais-sante 1wus rappelle clans le tem-ple elu Seigneur . elle exige de nouaelles actions de grdce pour le don prcieux que Dieu nous fait de sa lwni

  • LA SYMBOLIQUE DES CATHEDRALES le 25 mars, soit 1 'quinoxe de Printemps, jusqu ' Nol, c'est--dire le solstice d'Hiver, en passant par la Sain_t Jean, la _li-turgie intgre la v1e du Chnst cosmique et. par l mme, rapproche 1 'homme des cycles naturels. rappelant les initia-tions saisonnires des ancien-nes religions mystres.

    LE RITE

    Vritable instrument de communication avec l'invisible, le rite reproduit le geste ori-ginel. Il s'agit d'une re-pr-sentation du modle instaur par le Christ lui -mme. Il faut comprendre re -prsentation comme remise au prsent.

    La rinstauration dans le moment du jour de l'anne correspondant provoque la mu-tation de la dure en temps sacr et l'ternit devient acces-sible par cette remonte dans le temps vers le geste premier.

    LE SENS DE LA MESSE

    Le rituel de base de la religion chrtienne est la Messe, qui s'intgre toutes les cr-monies du calendrier liturgique et mme du calendrier de la vie de l'homme.

    Conue comme modle du lien spirituel, elle est en fait la reconstruction de l'arcl tecture invisible qui tablit les condi-tions de la prsence de l'Esprit Saint parmi les hommes. Parta-ge en 7 parties, comme les jours de la Cration, elle re-formule par l'Eucharistie l'acte sacrificiel de fcondation de la Terre par la Divinit. Du premier dimanche de l'Avent au vingt -quatrime aprs la Pente-cte, la messe est le f qui relie les perles du calendrier litur-gique formant le cycle de l'an-ne sacre.

    Par le geste, les hymnes et l'esprit. les trois plans du mon-

    1 Q

    Par le geste. les hymnes et l'esprit, les trois plans de l'Univers entrent en rso-nance.

    de entrent en rsonance. don-nant la Divinit le support vibratoire de sa prsence parmi les hommes. transformant ainsi le vin en sang et le pain en corps du Christ .

    Pratique ri tue Ile collective, la messe trouve sa contrepartie pour l'individu dans les sept sacrements qui. du Baptme l'Extrme-onction. visent r-intgrer l'homme dans sa de-meure spirituelle originelle.

    L'AUTEL, TABLE DU SACRIFICE

    Comme la religion possde son sanctuaire. le rite possde son support. Le lieu privi-

    lgi qui est le centre de la messe est l'Au tel. Il est lui seul tout le symbole de la li-turgie.

    Surlev par des marches, non pour tre mieux vu, mais pour reconstituer la montagne du sacrifice, l'Au tel est le cen-tre du monde en modle rduit.

    Le rite de conscration de la pierre. rappelle 1 'rection de la colonne du centre et les cinq croix graves en diagonale sur sa partie suprieure, les quatre piliers de la croise avec au centre la colonne devenue invi-sible.

    Table rectangulaire du sacri-fice. c'est la table mystique de la Cne qui supporta le geste originel de l'Lud wristie.

  • LA CATHEDRALE, ESPACE DE TRANSMUTATION

    a at ra espace de transmutation

    Comme nous venons de la voir, la Cathdrale n'est pas une simple reprsentation de l'Univers, maJS, par le rite qui s'effectue autour de l'autel, elle devient un espace de communication entre l'homme et les prin-cipes cosmiques.

    Mais elle est aussi un espace de transf~guration puisqu'eUe est capable de transformer le profane en sacr.

    L' itinraire du fidle en est un exemple, partant de l'Ouest, c'est--dire du monde de l'ignorance et de l'obscurit, vers l'Est. le monde de la lumire, sjour des origines.

    Ainsi, la Cathdrale met en vidence un parcours de transmutation de l'tre , c'est--dire qu'elle lui donne la possibilit de transmuter sa nature profane en vertu spirituelle. Ce plerinage vers l'intrieur de la Cathdrale, est une vritable opration alchimique.

    L'ALCffiMIE du Moyen-Age tait considre comme la science des transmutations. Ces transmutations pouvaient s'op-rer tant au niveau physique que psychique ou spirituel... illus-tres par le vieil adage de trans-mutation du plomb en or.

    Un certain nombre de ca-thdrales prsentent dans des mdaillons les signes de la con-naissance alchimique des B-tisseurs. comme nous le verrons pour la Cathdrale Notre -Dame de Paris.

    La recherche alchimique d-passe largement J'investigation matrielle et rpond plutt la croyance selon laquelle tout provient d'une seule et unique substance dont nous sommes actuellement un des aspects diffrencis e t que le but de l'volution serait le retour cons-cient de ces entits particu-lires l'unit originelle.

    Ainsi. l'Alchimie serait -elle la pratique travers laquelle la ma ti re, la psych et l'es-prit pourraient retourner l'unit primordiale, c'est- -dire Dieu.

    La vocation de l'Alchimie, comme celle de l'Architecture sacre, qui au Moyen-Age -taient toutes deux appeles

    Art royal , tait avant tout de permettre l'tre de se trans-figurer et de se librer de sa prison matrielle, c'est--dire d'oprer une vritable mutation intrieure, et non pas seule-ment un changement extrieur.

    Cette technique d'ascse matrielle et spirituelle se ra-lisait travers trois uvres :

    La premire est appele Oeuvre au Noir : elle consiste dissoudre la matire pre-

    mire (que ce soit un mtal, une pense, une sensation ou un dfaut), afin que celle-ci rcu-pre son tat grossier et impur du dpart. La matire premire peut tre d'ordre physique, psy-chique ou spirituel : c'est ainsi que certains psychologues comme Jung, ont repris ce che-minement de l'uvre pour ex-pliquer le fonctionnement de la psych.

    L'Oeuvre au Noir reprs-sente, dans le discours spiri-tuel, la descente aux enfers,

    Labyrinthe de l'glise paroissiale de Saint Quent1.

    19

  • LA SYMBOLIQUE DES CATHEDRALES o J'tre recherche la cause de la douleur. C'est par exemple la traverse du dsert du Christ.

    L'Oeuvre au Blanc permet de sortir de cet tat infernal par la capacit de crer un lan vertical et ascensionnel , c'est un mouvement de purification, ou-vrant le passage la troisime partie de 1 'Oeuvre qui, elle, permet l'Esprit de s'incarner : c'est l'Oeuvre au Rouge.

    L'Oeuvre au Rouge permet de transmuter la matire, de lui faire dpasser sa nature parti culire, en la reliant l'uni-versel.

    Si l'Ascension peut tre as socie l'Oeuvre au Blanc, la Pentecte correspond l'Oeu-vre au Rouge.

    Ces trois parties de l'Oeu-vre, qui , en fait, est une, s'asso cient galement aux trois par ties de l'tre humain : le corps, l'me et l'esprit.

    Dans une tradition du Mo-yen Age, elles sont relies dans la Cathdrale la Coupe du Graal , chaudron magique per-mettant d'obtenir l'lixir de longue vie, mais aussi lixir alchimique par excellence.

    Le Graal est port par trois Tables : une ronde, une carre et une rectangulaire. Un vieux dicton dit : ~Trois tables ont port le Graal, une ronde, une carre et une rec-tangulaire, elles sont de mme surface et leur nombre est 21.

    L'Alchimiste guette l'accomplissement de l'Oeuvre.

    Chacune de ces Tables est en rappor t avec une partie de l'Oeuvre, et ce mystre est priodiquement renouvel par l'Eucharis~.

    Nous trouvons dans la nef la Table Ronde, reprsente par le labyrinthe dans certaines cath-drales, comme celui de Char tres que l'on peut encore vi-siter (mais aussi Saint Omer, Ravenne ... ).

    La Table Carre est la croise du transept ; enfm, la Table rectangulaire est l'autel ou Table des sacrifices.

    Pone spirituelle pour acc-der l'ternit, la cathdrale possde trois . cls. La pre-mire , ou table ronde, impose 11tomme de se transformer en Thse et descendre au plus profond de sa propre nature tnbreuse, pour y affronter son minotaure, son instinct encore animal, et le matriser. Dans I'Aichine, c'est aussi l'Oeuvre au Noir. la descente aux enfers, prenre tape de la transmutation.

    La deuxime cl, ou table carre. permet de transformer l'instinct maitris en intelli-gence et donne accs aux lo1s de la Nature. C'est l'Oeuvre au blanc, la purification.

    La troisime , tape fmale ou table rectangulaire, porte de 1 'ternit. est reprsente par l'autel. lieu du sacrifice, du don de soi. au profit de l'humanit. c'est l'Oeuvre au Rouge.

    Ce parcours initiatique est ralis dans la cathdrale de l'ouest vers l 'est, c'est--dire en remontant le temps vers les origines, vers Je lieu de la nais-sance spirituelle.

    La mise en situation de l'homme dans la cathdrale ouvre la voie de l'Alchimie spirituelle. Il s'agit de com-prendre cet espace comme un outil de communication avec l'invisible , qui offre en mme temps les rgles de sagesse acqurir par le nophyte . C'est par une transmutation profonde que l'homme de fe r (matriel) deviendra un homme d'or ! spi rituel) .

  • LA CATHEDRALE, IMAGE DU MONDE

    #

    a ra e . image du monde n

    at e

    Si dans la premire partie de ce cahier d'tudes, nous avons tudi les composants thoriques de l'archi-tecture sacre des cathdrales. nous vous proposons, dans cette deuxime partie, de dcouvrir comment les Btisseurs ont concrtement incarn ces principes dans la pierre , faisant de chaque cathdrale une vri-table image du monde et un espace transfigurateur. Toutefois, chaque cathdrale aura sa spcificit :

    CHARTRES, la musique et la gomtrie ; NOTRE - DAME DE PARIS, l'Alchimie; TROYES, le Nombre d 'Or et REIMS, la Royaut.

    Mais qui taient donc les Btisseurs-Compagnons et comment taient organiss les chantiers des cath-drales?

    Le Compagnonnage est a-vant tout une confrrie et non pas une corporation ; la corpo-ration est une simple associa-tion de mtier , alors que la confrrie est, comme le dit Jean-Pierre Bayard. dans son ouvrage Le compagnonnage en France, : une aristocratie ou vrire. une che valerie de mtier 11. L'on peut donc dire que Je Compagnonnage impli-que un engagement moral , issu d'une tradition ancestrale et gouvern par certaines rgles et rites trs prcis.

    .: Le Devoir, c'est la [ois une histoire. un rituel et une rgle d'action 11, exprime Luc Benoist dans '' Le Compagnon-nage et les mtiers.

    On distingue traditionnelle-ment trois ordres compagnon-.

    mques:

    les Enfants de Salomon (Compagnons du Devoir de Libert) ;

    Les Enfants de Maitre J acques (Compagnons du De-voir, ou Dvorants) ;

    - et Les Enfants du Pre Soubise (Compagnons du De-voir ).

    .: Il n y avait que deux grades dans le Compagnon-nage : apprent i et compagnon. Le degr de maitre n 'existait pas ; quand on donne ce nom. c'est pour signifier le patron

    d'un tablissement ou d'un atelier. De mme. dans la Maonnerie oprative. on donne le nom de maitre celui qui dirige le groupe. Avec la Franc-Maonnerie spculative. 'orga-nise un troisime grade, celui de Maitre. Le Compagnonnage imite son tour la Franc-Maonnerie. Trois tats se for-ment alors dans le Compagnon-nage : Aspirant, ou Affili. Compagnon reu et enfin, com-pagnon fini. aprs prsentation du chef-.1 'uvre. Chacune de ces tapes est marque par une crmonie initiatique particu-liere.,

    Jean -Pierre BA YARD ~:Le Compagnonnage en

    France,

    Par contre, dans l'art royal, le grade de Maitre d'Oeuvre tait attribu l'architecte, c'est - -dire celui qui poss-dait la matrise de l'art du trait.

    Les Btisseurs avaient une vie tn.>~ nomade qui rpondai t aux m''"ltl' ' du mtier. Cette vic: it lnl' rantt ~ta1t importante pour la formatio n du Compa-gnon. car la Confrrie devenait sa vritable famille. indpen-dante du lieu gographique o il se trouvait.

    La grand e particularit du Compagnonnage est, en effet, l'ohligation de voyager, de faire son .. tour de France . Les rtapt' ' de ce priple initiatique -.ont k' cayennes. Tout corn-

    pagnon ralisant son tour de France doit se prsenter au Pre et la Mre responsables du relais qui l'abrite pour un temps. La cayenne est aussi parfois nomme la Mre. Dans la cayenne, nous trou-vons deux personnages impor-tants : la Mre et le Rouleur, en plus du Prsident, le Premier en Ville qui est aussi nomm Capitaine. Premier Compagnon, Dignitaire. Le Prsident sur-veille l 'organisation intrieure de la cayenne, p rocde aux initiations et fait appliquer les rgleme n ts.

    La cayenne est Je lieu de naissance de l'apprenti l'tat de Compagnon. C'est pourquoi, la Mre des Compagnons peut tre considre comme une mre spirituelle dont Je rle est de veiller 1 'panouisse-ment de ses fs. Le Rouleur est charg de tester e t d'prouver les connaissances des Compa-gnons. Il garanti t donc la qua-lit du mtier.

    Le chef-d'uvre tait une preuve traditionnelle qui ne pouvait tre entreprise qu'aprs sept annes d'apprentissage et de perfectionnement. Grace cette preuve, le compagnon est consacr dans sa profession ; il devient un Compagnon fini.

    ~Le chef d'u1re mne 1 'homme jusqu ' cet achve-ment que donne 1 im t ihe pos-session d'un mtier. 11

    Jean BERNARD

    21

  • LA SYMBOL/DUE DES CATHEDRALES

    VIENT DE PARAITRE

    De la plus haute antiquit la Rvolution franaise, les archi-tectes traditionnels ont symboli- -quement imit dans le dessin de leurs constructions les structures du cosmos, cration du " Grand Architecte ".

    Georges JOUYEN, Archi -tecte en chef des Monuments

    Historiques prsente aujourd'hui un expos rcapitulatif des travaux de sa thse de Doctorat et d'tudes menes depuis plus de 40 ans pour mettre en lumire la rigueur et la clart du symbolisme de l'archi- -tecture traditionnelle. Il s'est appuy tant sur des textes anciens que sur les analyses graphiques de monuments, contemporaines de ces textes. Pour rendre hommage au carr, symbole universel de la perfection des constructions tradi -tionnelles, il a intitul son ouvrage

    " lA F Of me 1 nitiale ", le nom mme que les Hindous donnaienr la case centrale du Mandala, quadrillage sacr gnrateur des temples.

    L'ouvrage est divis en trois parties: la premire est consacre l'expos thorique des principes gnraux du symbolisme architec-tu rai, c'est--dire aux "trois postu -lats " du symbolisme arithmolo -gique * opratif sur les Formes,

    les Mesures et les Nombres. La seconde partie est consacre aux monuments les plus caractristi -

    ques des civilisations des pays mditerranens, de la grande Pyramide d'Egypte Notre-Dame de Paris, en passant par le Colise, les Arnes de Nimes et les abbayes cisterciennes. Enfin, la troisime partie nous fait visiter les clbres sanctuaires d'Extrme Orient ,

    Borobudur et Angl:or- Vat, ams1 que les plus fameuses pyramides mexicaines. Des annexes ct un petit glossaire compltent utilement cet

    ouvr;~ge p:~ssionn:~nt , facilement abordable pour celui qui veut dcouvrir les rgles de l'Architecture sacre, mais aus~i fort utile au spcialiste, car toutes les analyse~ prsentes sont originales et la plupart sont mme des " premires ".

    Le terme Arithmolo~ic a U: cr par A mprc pour d'i~ncr la scncc ~nralc des nombres cl de la mesure des ~ran -dcurs . quelles qu'elles soient. Cc mol a

    l repris nolammcnl par Malila Ghyka pour dsi~ncr le syst~mc des mesures priviiC:~ies consutuanl les ltacs d 'arc:hile

  • CHARTRES, MUS/DUE ET GEOMETRIE

    ar res Musique et Gomtrie

    LES ORIGINES

    La premi~ glise remonte, selon les archives de 1 'vch, au IVme sicle.

    La vie de Saint Bethaire, vque de Chartres au Vlme sicle, mentionne la prsence d'un autel de la Vierge, sans prciser si l'difice lui tait consacr. C'est un manuscrit du Vlllme sicle qui fait apparaitre la premire fois le nom d'Eglise Sain te Matie dl' Chartres.

    On peut relever quatre aes-tructions successives, d'abord en 743. par le duc d'Aqui taine. ensui te par les pirates danois ~n 858 . Aprs cette destruction. l'vque Gisleber t releva l'difice. Il nous res te aujourd'hui de cette glise la thapelle Saint Lubm. partie de la crypte. Cette glise fut son tour dtrui te par un incen-die en 1 020.

    L'vque Fulbert, qui gou-vernait le diocse et J'cole pis-copale de Chartres. releva de nouveau les ruines et agrandit la crypte. L'incendie de la viii t' en 1134 endommagea la cath-drale. Les travaux de remise en tat furent achevs en Il 50.

    Chartres tait un site marial trs connu cette poque, comparable ce qu'est devenu Lourdes aujourd'hui. De trs nomb reux malades taient hos-pitaliss dans l'un des immenses bras de la crypte. dans lequel ils passaient parfois plusieurs semaines. On mentionne bon nombre de gurisons miracu-leuses attribues la Vierge. Le culte de la Mre du Christ tait trs important et la cath-drale souvent remplie, servait de tiortoir la nuit venue.

    La nuit du 10 juin 1194., un incendie dvora la basilique

    de Fulbert dont il ne resta que les cryptes, les tours et la faade. Les travaux de recons-truction s'chelonnrent jus-qu'en 1220, anne de pose des votes.

    La cathdrale actuelle ne fut acheve qu'en 12{i0, anne de la ddicace en prsence de Saint Louis.

    Au cours des dernires an-nes du Xlllme sicle, un tage fut ajout la tour nord de la faade ouest, deux cha-pelles furent adjointes en 1326 et 1413. Jean Texier termina la flche nord en 1513.

    En 1836. un incendie d-truisit la clbre fort de la charpente mais l'difice e t les verrires furent miraculeuse-ment pargns.

    ORIENTATION

    La cathdrale de Chartres fait partie des difices dont J'axe est le plus loign par rapport l'axe ht-Ouest. En effet, l'orientation gnrale de

    OUEST

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    la camdrale ilJsente une d-viation de 47 par rapport 1 'Est (Fig 1 ). Cette particu-lari t de la cathdrale permet au carr du ciel (celui dont les angles sont aux points cardi-naux) de se superposer au carr de la terre ( celui dont les angles sont les piliers de la croise) (Fig. 2). Au lieu donc d'avoir Chartres, comme dans la ma-jorit des cathdrales un octo-gone, il n'y a que deux carrs ou quadrilataires superposs. Y a-t-il eu , de la part du maitre d'uvre une volont prmdite de faire de Chartres un sanctuaire du Ciel plutt que de la Terre ?

    LE MODULE GEOMETRIQUE

    Le rapport arithmtique des diamtres du cercle directeur et des cercles du Jecumanus est exactement proportionn 7 et 6. c'est - -dire 7 units pour le cercle directeur , 6 pour les cercles du decumanus. Le rap-port 6-7 se retrouve donc dans la cathdrale sous la forme de 7: largeur de la nef, 6 : largeur du transept .

    NORD

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    Figure 1 Orientation de l'axe de la nef

  • LA SYMBOLIQUE DES CATHEDRALES

    car~ du ciel et du can IJ terre

    Figure 2 SUD

    De nombreux documents du Moyen Age font apparatre des constructions gomtriques base du carr, du triangle et du cercle. Or, cette figure par-ticulire o se mlent les trois principes majeurs d-e la go-mtrie, fait apparatre un rec-tangle dont les cts sont dans la proportion 6 - 7 (Fig. 3) Un bon nombre de conci-dences se cumulent d'autant plus que le rapport 6-7 appa-rat dans la valeur du ct des deux hexagones inscrits et cir-conscrits un meme cercle. (Fig.4). L'hexagone serait donc le modle gomtrique de base du trac.

    LE RAPPORT REGULATEUR

    Pour les anciens, chaque nombre tait porteur d'une ide principe qui se manifestait avant tout dans les polygones rguliers.

    1 EST~ o "'\

    nombres pairs sont, eux, asso-cis la fonctior. fminine, la substance.

    Le mariage entre les deux nombres choisis pour crer le module indiquait le rapport entre la pense divine et la substance primordiale. La ca-thdrale dans son ensemble, sera le rsultat, c'est--dire l'enfant produit par ce rapport.

    Nous avons pu tablir qu'en ce qui concerne les cathdrales en France, les rapports rgu-lateurs choisis par les mai-

    Figure 3

    7

    tres d'uvres taient soit le rap-port 5 6, soit le rapport 6 7.

    Le rapport 5 6 est mani-fest Reims par exemple et le rapport 6 7 Chartres.

    Le temple chrtien pouse les rapports 7 8 ou 8 9 dans des cas plus spcifiques, comme dans 1 'archltecture by-zantine et les constructions templires dont l'tude fera l'objet d'une parution future dans nos colonnes.

    SYMBOLIQUE DES NOMBRES

    Le facteur commun des rap-ports choisis par les btisseurs est le nombre 6. Il reprsente les 6 directions de l'espace et le principe de croissance naturel de tout ce qui vit dans tous les rgnes, y compris minral.

    Par rapport la Tradition biblique, il manifeste les 6 jours de la Cration. C'est enfin 1 'hexagone. la substance struc-ture devenue un rceptacle en attente de fcondation. Le 6 est , par 1 'hexagone, 1 'image fminine par excellence.

    6

    Le module gomtrique de la cathdrale devait natre du rapport entre deux nombres. Ce couple devait imprative-ment tre form par un nom-bre pair et un nombre impair.

    S~lon la .t~adition pythagori-Cienne utilise par les ma-tn:s d'uvres, le nombre im-p~ reprsente les puissances actives masculines en rapport avec la volont cratrice. Les Le module gomtrique de CHARTRES

  • Croissance hexagonale dans la cathdrale de CHARTRES

  • LA SYMBOLIQUE DES CATHEDRALES

    7

    Figure 4 Hexagone inscnt et circonscrit un mme cercle.

    Le nombre S est associ au pentagramme qui est la base des proportions du corps hu-main ( 4 doigts plus un pouce, quatre membres plus une t te).

    Il exprime surtout, par l'homme-pentacle, la perfection l'tat humain. 5 est le nombre de l'homme ralis.

    Le rapport S 6 permet donc d'exprimer les relations entre l'homme spirituel et la nature. Cet tat de commu-nion incarne la capacit de l'homme r.:crcr la cit sur terre 1 'image de la Jrusalem cleste. Il s'agit par ce rap-port de donner le modle de 1 'incarnation l'chelle hu-maine et temporelle des bien-faits spirituels avec l'aide de la nature. Ceci est parfaitement clair Reims dont la cath-drale a pour fonction de per-mettre le sacre du Roi-prtre, le matre de la Cit.

    Le nombre 7 est le nombre du centre. il indique les lois de la vie, les principes qui animent la creation (les 7 notes de la gamme, les 7 couleurs de l'arc-en -ciel...) Alors que Je nombre 1 0 est Dieu, le 7 personnifie Dieu dans son action cratrice et lui donne la capacit f-condante.

    Le rapport 6 7 est donc celui de Dieu et de la nature dans son ensemble. Ce rapport reprsente la Sagesse de la cration . Le module gom-trique qui guide la construction de la cathdrale de Otartres, manifeste cette ralit. C'est donc un temple lev la Sa-gesse naturelle, comme l'expri-mait l'cole de Chartres qui a

    introduit en Europe les connais-sances des anciennes coles pythagoriciennes.

    Si le premier rapport S 6 s'incarnait dans le Temps. l'au-tre rapport, 6 7, permet le dtachement du monde tempo-rel par la voie de! la .:ontem-plation et permet une rint-gration l'unit.

    LE PLAN PRIMITIF

    Il faut noter que le maitre d'uvre de l'difice actuel a d tenir compte des fondations prcdentes. les premires ca-thdrales ayant t successive-ment dtruites.

    Nous avons mis en vidence les qualits hexagonales du rap-port 6 7 et c'est effectivement 1 'hexagone qui gouverne. le trac du plan primitif. (Fig 5 ).

    Le rectangle de rapport 6 7 dtermine donc les quatre pi-liers matres. Deux cercles con-centriques de rayon respectifs proportionns 6 et 7 dter-minent les deux premiers hexa-gones base des piliers de la nef et du transept. Une croissance hexagonale de module 6 et 7 dterminera tous les autres piliers ainsi que les limites du sanctuaire.

    MUSIQUE ET GEOMETRIE

    Comme le montre la fi. gure 5, la cathdrale met une onde gomtrique sur la Terre. comme une goutte sur une surface d'eau calme. Cette capa-cit vibratoire existe galement sur le plan d'lvation dont les caractristiques gomtriques ont t calcules pour repro-duire les intervales musicaux. f Fig. f. J.

    37 111

    25.56 rn

    21,19m

    16,50 rn

    9.78 m

    fondamentale 14,78 m Figure 6 CHARTRES : Les inlervJlcs musicaux dJn;, l'clva tion.

  • NOTRE-DAME ET l'ALCHIMIE

    ar1s Notre Darne et 1 'alchimie

    La cathdrale perptue une tradition dans l'architecture et l'art sacrs.

    Par sa situation dans 1 'lie de la Cit et au croisement des deux grands axes Nord -Sud et Est-Ouest, Notre-Dame appa-ra i t comme le noyau de la gographie sacre de la capitale.

    Sa construction fut ra-lise en moins de deux si-cles. Pour donner une ide des proportions de l'ouvrage, ci tons 1 'exemple de la charpente : 1 ~0 rn de long. 13 rn de large. 10 rn dt: hauteur. Un poids total de ~ 10 .000 kg.

    La pose de la premire pierre fut dcide par Maurice de Sully. le roi Louis VI l e t

    1163 - Les travaux du chur et de l'abside sont mis en chantier .

    1165 - On place dans le portail Sain te Anne les portraits des fon dateurs.

    1172-82 - Achvement du chur. Le transept et la nef commencent s'lever.

    1196 - L1 nef est acheve sauf la toiture.

    1200 - Les travaux de la faade occidentale sont ouverts.

    1207 - Les sculptures ornent les portaliS.

    1220 - I..J faade s'lve jusqu' la galer.e des ro1s.

    1224 - I..J Rose d'Occident est ache ve.

    1230 - L1 reconstruction de la nef dmarre - les arcs boutants sont rigs. On tnsre des chapelles entre les contreforts extrieurs de la nef.

    le Pape Alexandre Ill e n 11 63. L'uvre fut compl tement acheve en 1351.

    A partir de 1699. commen-cent les destructions et muti-lations de la cathdrale : du Jub aux gargouilles jusqu' la suppression du dallage remplac par des carreaux de marbre et Je massacre des vitraux au XVIIIme sicle par des cha-noines se plaignant du man-que de lumire.

    En fin. le Conseil de la Commune dcide que les effi-gies religieuses sont des ves-tiges de royaut qu'il faut dtrui re. Les statues des Saints sont mutiles. La flche est abattue pour tre transforme en balles de fusil.

    1240 - La Tour Sud est acheve . La Galerie suprieure de la Tour Nord est termine vers 1244.

    1250 - Le maitre d'uvre Jehan de Chelles commence les nouvelles fa. ades du transept ( 1250 1 1258) . L1 nef est entirement reconstruite. 1265 - Pterre de Montreuil devient le nouveau maitre d'uvre. Il corn menee la construction du Portail Rouge. 1 JOO - Sous l'piscopat de Matiffas de Bucy ( 1301 + )rection des trois chapelles d'Axe. 1318- Pterre succde Jehan de Chelles. Il termine le dcor de l'extrieur de l'abs1de.

    1320 - Jean Ravy ( 1344 + ) cons truit les arcsboutants du chevet ( 15 m de vole). Il travaille la clture du chur commenc par Pierre de Clelles, continu par Pierre Le Bouteiller. 1351 - NotreDame est entirement termine.

    En 1871 , Notre-Dame est sauve de justesse de 1 'incen-die par les internes de l'Htel-Dieu qui teignent le bcher flambant dans le nef, allum par les communards.

    Notre-Dame n'a plus alors que l'aspect d'une ruine vn-rable quand Viollet-le-Duc et son quipe, suivant la scien-ce compagnonnique dcident de lui redonner les tracs du Moyen -Age

    L'ORIENTA Tl ON DISSYMETRIQUE

    Comme nous l'avons dj expos, l'orientation idale d'une cathdrale est donne par le trac du carr du ciel, dont les diagonales marquent les qua tre points cardinaux. C 'est le carr de la Te rre. le module gomtrique qui. par son orien-tation particulire . va signer la ddicace spcifique de la cath-drale. Ainsi. dans certaines cathdrales comme Chartres ou Reims, l'axe d~ la nef dter-mine deux da tes, l'une pour le lever du soleil, l'autre pour le coucher .

    Par contre. Notre-Dame de Paris. l'axe de la nef est marqu par une rupture situe exactement la croise du transept donnant pour la nef et pour le chu r deux orien-tations sensiblement diffren-tes. Bien que certains auteurs aient considr que cette rup-ture ne fut pas prmdite et que sa cause en fut une diffi-cult de construc tion, il faut remarquer que le sommet de l'angle form par les deux par-ties de l'axe est trs exacte-ment la croise du transept.

  • LA SYMBOL/DUE DES CATHEDRALES D'autre part, l'axe de la nef marque une inclinaison de 26 par rapport l'axe est -ouest, donnant le lever du soleil dans cette direction le 2 fvrier. qui correspond dans le calen-drier liturgique la Purifica-tion, galement le lever le Il novembre (Saint Martin). Ce mme axe dsigne le cou-chant le 8 mai (Saint Michel de Printemps) et le 6 aot (Transfiguration). Cette pre-mirt: onentation apparait lie au fidle . dont la place dans la cathdrale est dans la nef. Purification. transfiguration. sont aussi les qualits dve-lopper pour le plerin . L'orien-tation de la nef qualifie donc l'axe humain de la cathdrale.

    Par contre. l'axe du chur est inclin de 23 o 5 . sensi-blement comme l'axe de rota-tion de notre plante par rap-port la verticale au plan de l'cliptique ( 23 27 ).

    Cette orientation du chur dsigne la direction du soleil levant le 1er novembre (Toussaint) e t le couchant le 1er mai (premier jour du mois de Marie) et le 15 aot ( As-somption). Il est important de rappeler que l'on ftait en Gaule le printemps le 1er mai comme l'mergence des forces visibles de la nature et le !er novembre, qui tait aussi la fte des Morts, clbrait les forces invisibles et souterraines de la Cra ti on.

    L'orientation de l'axe du chur est donc plus particu-lirement marial. Cette partie de la cathdrale n'tant pas

    rserve 1 'homme mais aux principes divins incarns dans la nature.

    Cette rupture dans l'axe du vaisseau cent ral n'est pas dcelable l'il, et a priori, tout est symtrique dans la construction. Le corps humain est aussi apparement parfaite-ment symtrique. alors que la position des organes ne l'est pas. En fait, la symtrie par-faite n'existe pas l'tat naturel et tout ce qui est vivant rpond un quilibre

    dynamique, une alternance des complmentaires qui permet le mouvement et la vie. La notion de proportion, capitale dans l'a.rchitecture mdivale, in-carne Je principe mme de la dissymtrie. Cette proprit go-mtrique est la base de l'esthtique dans toutes les formes de l'art.

    Ce double axe invite donc le plerin transcender l'tape humaine par la transmutation de sa propre na ture.

    Le sens sy111bolique de la facade ouest

    1 Comme nous l'avons expli-

    qu prcdemment, l'orienta-tion cardinale de la cathdrale attribue des fonctions sym-boliques chaque partie de l'-difice. Ces fonctions sont repro-duites en modle rduit dans la faade ouest qui rsume l'ensemble.

    La desse Cyble ( ). situe sur le pilier cen tral. porte deux livres. que certains voient comme la reprsentation de l'Ancien et du Nouveau Testa-ment. Nous pourrions aussi dire qu'ils signalent les deux voies travers lesquelles l'on peut interprter le message des Ca-thdrales.

    Le premier livre. le plus proche de l'observateur, se tient ouvert et reprsente la connais-sance par les critures ; l'autre,

    fem1, reprsente la connais-sance intrieure, celle que l'on obtient en dpassant l'esprit de la lettre. La premire est la voie qui suit le sens littral des cri tures et la deuxime est la voie du cur. qui donne son sens vritable la dmarche spirituelle.

    Rensetgn par la voie du livre ouvert, le fidle qui p-ntre dans le Temple, va crer un rapport entre le dedan~ et le dehors. renversant ainsi le sens des explications obtenul!s dans le monde profane.

    Ce qui. au dpart, n'tait que morale, devient ensui te principes de vie.

    ( * ) Cyble : Desse phrygienne re-prsenta ni la Sagesse. que les Grecs et Romains ont intgre dans leurs panthons.

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  • Ce double itinraire, int-rieur et extrieur, se trouve reprsent l'extrieur de la Cathdrale par sa faade, et l'intrieur, par ses rosaces.

    La rpartition des trois por-tails de la faade par rapport la symbolique des points cardi-naux, est complmentaire de la distribution iconographique de 1 'itinraire propos par les trois rosaces.

    L'itinraire l'intrieur de la Cathdrale, commence par le Nord, monde de minuit, celui des origines du Monde.

    Le dbut du parcours ext-rieur est signal dans la faade par le portail Sud, c'est--dire, par le lieu complmen-taire, rgion de la pleine lumire de midi.

    C'est le portail de Sainte Anne o figurent la Nativit, l'arrive des Mages, donc la naissance du Christ. Le rapport avec les origines cosmiques du monde est rappel dans ce por-tail Sud par la symbolique mme de Sainte Anne, mre de la Vierge, la pr-Nature, et sym-bole du monde souterrain.

    La Rosace Sud reprsente le Christ Cosmocrator, Archi-tecte et Roi du monde, ins-taurant les principes cosmiques.

    Dans l'angle complmen-taire, le portail Nord de la faade Ouest ou portail de la Vierge, reprsente les signes du Zodiaque et leurs rapports avec les travaux quotidiens des hom~ mes. C'est le cycle temporel des saisons qui y est figur.

    Si le portail Sud reprsen tait la matire chaotique, la substance reprsente dans le portail de la Vierge est une substance panouie, fconde par l'Esprit , symbolise par la Rose-Croix porte par la main droite de la Vierge : cette der-nire symbolise la spiritualisa-tion de la matire par la purifi-cation, c'est--dire I'Oeuvrt: au Blanc, alors que le premier portail , au Nord, reprsentait 1 'Oeuvre au Noir, travers Sainte Anne.

    NOTRE-DAME ET L'ALCHIMIE La Rosace Ouest reprsente

    le ciel nocturne, le Zodiaque et la synthse de l'Oeuvre ainsi que la fm des temps.

    Le portail central de la faade Ouest est le revers de la Rosace Ouest, puisqu'tl est la porte par laquelle entre le plerin.

    Il est aussi le portail du 1 ugemen t dernier ; il reprsente l'Univers de la Jrusalem c-leste, le monde o le Christ est Roi ; c'est le portail de 1 'Oeuvre accomplie.

    Ce sont justement les m daillons de portail qui nous enseignent les tapes de 1 'Oeu-vre alclmique.

    Chaque portail et la rosace qui lui correspond sont donc les deux faces d'une mme et uni-que ralit. L'une donne le ct cosmique, l'autre le ct humain , ainsi que la vision du dedans et celle du dehors.

    LE PORTAIL CENTRAL

    Comme nous l'avons vu, la faade Ouest est l'incarnation du seuil par excellence ; c'est la porte du passage entre le profane et le Sacr.

    Si les portails Nord et Sud de la faade Ouest symboli-sent l'Ancien et le Nouveau Testament, le jour et la nuit, le pass et l'avenir, Je por tail central symbolise 1 'axe de la Cathdrale, vritable pine dor sale travers laquelle passent les nergies transfiguratrices de la Cathdrale.

    D'une part, il est l'axe ho-rizontal qui divise la Cath-drale en deux parties Nord et Sud, mais il est aussi l'Axe du Monde qui relie le Ciel et la Terre.

    Le portail de la Vierge

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  • La disposition de son icono-graphie symbolique respecte la dynamique de la Croix, c'est--dire l'harmonie des contraires qui permet d'extraire la quintes-sence habitant chaque chose .

    C'est cette facult d'extraire la quintessence des choses1 c'est - -dire les qualits qw permettent chaque objet in-cam de parti..:iper de l'uni-

    ve~el , qui tait la proccupa-tion des philosophes du Moyen-Age.

    Dans le tympan central, le Christ en gloire se trouve au-dessus de la Jrusalem cleste, symbolisant ainsi la transcen-dance qui se situe au -del de la dualit et des contradictions ; par contre, ces dernires sont symbolises au -dessous de la Jrusa.lem cleste par les dam-ns du ct Sud et les mes sauves au Nord.

    Au trumeau, le Christ tient dans sa main gauche un livre ferm , celui de la connaissance non intellectuelle, ce.lle de l'A-mour. A ses pieds, Cyble, la Dame de la Sagesse , prsente une chelle neuf barreaux, comme celle de Jacob, repr-sentant les neuf degrs de l'initiation.

    Cyble est assise sur une cathdre, le sige qui donne son tymologie la cath-drale et qui reprsente le sup-port de l'incarnation divine. On retrouve ce mme sige portant la Vierge et l'Enfant au centre de la rosace Ouest.

    De part et d'autre de Cy-ble. des bas-reliefs reprsen-tent les Arts libraux : Musique, Grammaire, Astronomie, Mde-cine, Dialectique et Gomtrie.

    Des deux cts du trumeau, parallles au pilier central, appa raissent deux sries verticales de Vierges portant un flambeau. Elles symbolisent les deux mouvements de l'me, lors-qu'eUe est attire vers le Ciel ou

    ve~ la Terre, c'est--dire le vieux principe des no-plato niciens de Vnus Ouranla et Vnus Pandemos

    A gauche, les Vierges dites Sages, portent leur torche vers le haut, clairant le Ciel et re-gardant la porte ouverte au-dessus d'elles ; elles symbo-lisent la matire qui se spiri-tualise.

    NOTRE-DAME ET L'ALCHIMIE A droite;, les mmes person-

    nages fcondent la Terre avec leur feu , multipliant la vie. La porte du Ciel est ferme et prfigurE' dj l'incarnation de 1 'Esprit sur la matire, que reprsentent les Vierges folles.

    Des deux rots du portai.! central, dans les mu~ lat-raux, se trouve une sne de mdai.llons qui reprsentent les vertus et les dfauts que lt: fidle doit connaltre pour ra-liser son cheminement intrieur.

    Le sens alchimique du portail central

    Chaque mdaillon repr-sente un double miroir qui permet de dgager l'aspect po-sitif et ngatif de notre propre nature symbolise par la vertu et le dfaut. La spiritualit mdivale n'est pas porteuse d'un message de fuite ou d'va-sion dans un mysticisme roman-tique mais nous oblige com-prendre que tou te qualification spirituelle passe par un nces-saire face face avec soi-mme. La confrontation notre dou-ble nature apporte l'nergie, la force ncessaire notre trans-mutation.

    Ceci expliquerait le sens du dernier mdaillon, unique m-daillon reprsentant une figure masculine, symbolisant , par son pe dresse vers le Ciel, l'Axe du Monde.

    Les Btisseurs ont choisi d'inclure dans l'iconographie des vertus et des dfauts des signes et des symboles employs l'poque par les A.lchimistes lorsqu 'ils pra tiquaient leurs op-rations.

    Ces signes n'truent identi fiables que par les initis, amoureux de l'Art Royal ; c'est un vritable code pour une initiation pratique, qui se glis-sait l'intrieur du message au profane.

    La dimension initiatique du message alchimique, loin d'ex-clure la morale chrtienne, l'in-tgre et la transcende.

    La lecture des mdaillons se fait de l'extrieur vers l'axe reprsent par le pilier central

    du portail. Chaque mdaillon possde son complmentaire si-tu en face de lui.

    La progressiOn dans l'itin raire se fait trave~ sept sta tions, comme les sept jours de la Gense.

    Dans la premire phase, nous trouvons, gauche, Job sur son tas de fumier, droite Abraham devant l'autel du sacrifice.

    La spiritualit mdivale ne se contente pas de dresser un catalogue de vertus et de d-fauts caractristiques de l'hom-me, mais eUe donne le sens d'une dmarche de transmuta-tion des dfauts en vertus, d'une vritable Alchimie in t rieure, o chaque dfaut est utilis comme matire premire ncessaire la transmutation.

    Selon la tradition alchimi-que mdivale, l'homme devait tre capable d'obtenir la pierre philosophale, c'est--dire le dis-cernement ou Sagesse qui lw permettait de choisir entre le Bien et Je Mal et de le prve-nir de tout garement dans sa conduite.

    C'est en effet, la qute d'une conscience intrieure qui nous est propose par la srie des mdaillons alchimiques con-vergeant ve~ l'axe du portail central.

    C'est une descente au cur de ses profondeurs qui est sym-bolise par Cyble portant l'-cheiJe 9 barreaux, qui sige dans Je point de convergence des deux ~ries de mdaillons latraux.

    33

  • 1.A SYMBOLIQUE DES CATHEDRALES ~---------------------------------------

    Avant de dbuter toute uvre sur soi-mme, il faut d'une part reconnatre en soi la source de la matire trans-muter, ce que les alchimistes appelaient le Compost, qui peut tre assimil notre nature im-parfaite ; d'autre part, au lieu de cder la tentation de fuir devant la vision de sa pro-pre ralit intrieure, le Candi-dat doit faire preuve d'une vo-lont de transmutation, c'est- dire de sacrifice du dfaut, comme l'illustre Abraham prs de l'autel. Cette double a tti-tude, celle de Job et d' Abra-ham, permet de comprendre quelles sont les premires qualits fournir partir de la deuxime station o figu-rent les mdaillons proprement dits, savoir les six couples de mdaillons, comme les six jours et six nuits de la Cration.

    Ensuite, apparaissent deux qualits ncessaires toute uvre : l'Humilit et la Pers-vrance qui sont l'origine de la Foi et de la Force de concr-tisation, qualits majeures que nous retrouvons dans les deux derniers mdaillons.

    La qualit fondamentale, pour l'uvre alchimique est, en effet, 1 'humilit qui peut vaincre l'orgueil et la pers-vrance qui vainct l'incons-tance.

    L'humilit permet l'op-ration alchimique dite de Putr-faction symbolise par le Cor-beau du mdaillon qui repr sente le dbut de l'uvre ou uvre au Noir. Il s'agit du retour des choses leur nature

    " prerruere.

    L'Athanor qui fait face est le rceptacle o se produit J'opration et en mme temps J'entre dans le sanctuaire alchi-mique. C'est ainsi que com-mence l'opration alchimique proprement dite qui passera par l'Oeuvre au blanc ou purifi-cation, jusqu' l'Oeuvre au ro~ge ou Grand Oeuvre, repre-

    se~te dans les deux dernires ranges de mdaillons qui sont la Foi et la Force.

    La Force est symbolise par le Chevalier qui garde l'Arbre Solaire. producteur de l'Eau de Vie.

    Les mdaillons alchimiques l . JOB SUR SON FUMIER

    LE COMPOST ALCHIMIQUE Matitre premire sur laquelle se forgent les premires phases de l'uvre. En bas, la fontaine mys-trieuse est le lait de la Vierge, la fontaine d'ternelle jeunesse ou de Vie Une qui pntre le cosmos et dont l'alchimiste apprendra remon-ter les causes jusqu' atteindre nouveau l'nergie de la jeunesse ou le mysttre de l'immortalit de l'me. 2. LE CORBEAU

    PUTRtf ACTION Premire apparence de la dcom position : l'uvre au noir. En bas, la distillation permettant la rectifica-tion de l'esprit obtenu. 3. LE SERPENT- MERCURE

    PHILOSOPHIQUE : Enroul autour du biton, il est le mercure philosophique qui absorbe avidement le soufre mtallique. En bas, l'initiateur prsente la come d'Amalte : ses cOts se voit l'arbre de Vie. Le miroir marque le dbut de J'ouvrage, l'arbre de Vie, la fm et la come d'abondance le rsultat . 4. LA SALAMANDRE -

    CALCINA Tl ON La salamandre entoure de feu est Je sel central, incombustible et fiXe qui garde sa nature jusyue dans les cendres des mtaux ~alcins. En bas, la porteuse de la balance nous parle de la connaissance des poids et de la juste mesure indis pensable la ralisation de l'uvre. S. LA PRePARATION DU

    DISSOLVANT UNIVERSEL En bas se trouve la premire phase du second uvre ; Je Rgis hermtique, enferm au centre de J'athanor souffre de la dislocation de ses lments. 6. LES COULEURS ET R>IMES

    DU GRAND OEUVRE Le parmeau reprsente les couleurs au nombre de trois et Je rgime du grand uvre qui va du noir au rouge, en passant par le blanc. En bas, la femme qui danse dans le tourbillon est la re prsentation du bouillonnement alchimique. 7. LA CROIX DANS LE CERCLE:

    LES QUATRE ELEMENTS ET LES DEUX NATURES

    Les deux natures sont soleil et lune ou soufre et mercure. En bas, le sujet des sages : Ful-canelli dit l'adepte s'y retrouve, mains jointes dans l'attitude de la prire et semble adresser des actions de grce la nature, ftgUre sous les traits d'un buste fminin reflt dans un miroir. Nous reconnaissons l le hiroglyphe du sujet des sages, miroir dans lequel on voit toute la nature dcouvert.

    Ibis LE SACRIFICE D'ABRAHAM LA TRANSMUTATION AL-CHIMIQUE

    De meme qu'Isaac se transforme en blier sacrificiel, la matire contient elle-r!ll!me la puissance de trans-mutation qui est la cl r!ll!me de l'alchimie, une matire premire, plastique et mutable. En bas, l'al chimiste, habill en guerrier philo sophe protge son athanor contre les influences extrieures.

    2bis LADAME LA PIERRE PHILOSOPHALE

    La Dame, qui reprsente l'alchimie, tient de la main gauche un mdaillon o apparat la coupe de l'athanor et de la main droite la pierre philoso-phale prte aux oprations. En bas, J'entre du sanctuaire : les premiers pas dans la pratique, la rduction du corps fiXe. 3bis LE GRIFFON - UNION DU

    SOUFRE ET DU MERCURE Le griffon, union de l'aigle et du lion, est l'image des q_ualits contraires (soufre et mercure) qu'il faut assem bler dlltls la matire philosophale. En bas, la rencontre du vieillard et du roi couronn, est celle du dissolvant et du corps, du principe volatil et du sel mtallique fiXe, incombustible, pur. 4bis LE PARCHEMIN - MATE-

    RIAUX POUR LA PR.EPA RATION DU DISSOLVANT

    Le parchemin que la Dame Alchimie tient dans ses mains, nous parle des matriaux ncessaires l'laboration du disso Ivan t. En bas, les deux enfants querelleurs sont l'image des deux natures dont l'une laisse choir un pot et l'autre, une pierre. Sbis L'ANIMAL FANTASTIQUE -

    UNION DU FIXE ET DU VOLATIL

    L'animal fantastique, tenant du coq et du renard, ftgUre l'extraction du soufre rouge et incombustible. En bas, la reine qui terrasse le ser-pent, est l'eau coagule, qui sous forme de masse pierreuse reprsente l'alkahest et le dissolvant universeL 6bi

  • LES ROSACES Par sa structure et sa tona-

    lit, la rosace symbolisera, aux diffrents points cardinaux, une des tapes de l'volution entre les tnbres originelles (rosace nord) et l'accomplissement to-tal de l'uvre (rosace ouest), en passant par une tonalit moyenne (rosace sud). Ce sont les trois grands chelons de l'Oeuvre : l'uvre au noir, l'uvre au blanc , l'uvre au rouge. L'chelle des philoso-phes, neuf marches, repr-sentant le cheminement vers la Sophia , la Sagesse, rsume le processus d'initiation ou de transformation accomplir.

    Chaque rosace s'panouit suivant un point germinatif, le centre, le point de vie qui coordonne. Chaque morceau de la rosace incarne une parcelle de vie symbolise par un nom-bre qui se propage, croit et transmet ce germe. La notion du cercle est trs importante pour l'homme mdival. Elle souligne le caractre cyclique de l'anne qui ne s'arrte jamais. A peine acheve, elle est prte recommencer. C'est cette ide que l'on retrouve dans la roue de la fortune ou du destin, que l'on peut admirer dans la rosace de la cathdrale d'A-miens, l o toute chose se moule. Le perptuel recommen-cement, l'ternel retour, sont le signe d'une imperfection cons-tante. d'un lien dont il faut se dfaire.

    LA ROSACE NORD

    Le cercle central est dcor d'une croix aux extrmits ar-rondies, avec au centre, un cer-cle plus petit inscrit dans un carr form par l'intersection des branches de la croix. Les six autres cercles se rptent deux deux, les deux pre-miers sont orns de votes formant une fleur quatre ptales, les deux suivants d'une fleur trois ptales, les deux

    NOTRE-DAME ET l'ALCHIMIE

    '"'

    :::z La rosace nord de !loU 1 RI:. -OAME DE PARIS derniers d'une fleur six p-tales avec au milieu une croix latine. Le sculpteur plaa entre les cercles, de droite gauche, deux crosses double spirale, quatre croix, une crosse spire simple. Les quatre croix repr-sentent les mtaux imparfaits, les crosses double spire les deux mtaux parfaits : or et argent , la crosse spire simple. le Mercure, mtal semi-parfait.

    En son centre. la Vierge et l'Enfant sont entours de huit alvoles d estabilises par rap-port au centre, et correspon-dant au carr gnsique d-doubl : c'est le principe carr qui se ddouble travers le binaire. Ainsi, la rosace crois-sance binaire se dcompose en 4. 8, 16, 32. Aprs les huit alvoles viennent les 16 pro-phtes et 32 rois. Cette dua-lit correspond au monde pr-originel , monde des deux paral-lles qui, ne se rencontrant jamais, ne se croisant jamais, ne peuvent pas engendrer. Les couleurs sont froides et peu lumineuses, le ple du ciel est invisible, c'est la source de l'alkaest, le dissolvant universel. Tout est dans une nuit sans fin, l'uvre au noir est le d-but du parcours.

    LA ROSACE SUD

    Si le Nord est le monde bi-dimensionnt'i, la rosace sud est

    le monde accompli ; en son centre, trne le Christ-Roi entour des douze aptres et des vingt-quatre martyrs, des confesseurs, des saints et des sain tes. Le Christ, comme desta-bilisateur du monde est le dia-mtre de la roue encadr par le carr devenu croix. On pn-tre dans le monde tridimension-nel. la croissance est ordonne et diffrencie. Elle est base sur un rythme ternaire : excs, dfaut et synthse. Le carr de la ma ti re primordiale est activ par le principe triple qui l'anime et la fconde. C'est l'uvre au blanc.

    LA ROSACE OUEST

    La rosace ouest runit l'acti-vit du trois et du quatre ; c'est le crepuscule et le ciel visible les couleurs sont chaudes et lumineuses ; elles rsument 1 'incarnation du ple de l'Est. Cette synthse s'ex-prime par le douze, le premier nombre divisible par les quatre premiers dont la somme :

    1 plus 2 plus 3 plus 4 gale 10. ( tetractys). Le douze est le nombre rgulateur du cercle (degrs), in t grant tous les sous-multiples et en rapport direct avec le zodiaque ou cer-cle de vie. C'est Je point fmal de la transmutation, l'uvre au rouge ( 12, 24, 48 ).

    35 ,.,

  • LA SYMBOLIQUE DES CATHEDRALES

    Bibliographie commente

    OUVRAGES GENERAUX

    BAYARD Jean-Pierre : Le compa gnonnage en France - Payot, 1982. Les origines des ordres initiatiques er les rapports entre la Franc-maon nerie oprarive er les Socits ini riariques de mtier. L'auteur replace aussi le compagnonnage dans le mondt actuel.

    BORD Janet et LAMBERT Jean-Clarence : labyrinthes et ddales du monde - Presses de la Con-naissance, 1977. La symbolique du labyrinthe rra-vers ges er civilisation. Une icono graphie tres riche et draille.

    BURCKHARDT Titus : Principes et mthodes de l'Art sacr - Dervy Livres, 1976. Les re/arions de l'Art sacr chrtien avec les autres civilisations, de l'fs lam l'Inde. Analyse symbolique indispensable pour resituer le parti cu lier dans l'universel.

    CHAMPEAU (Grard de) et Don Sebastien STERCKX : Le monde des symboles - Ed. Zodiaque, 1966 Synthse des symboles et de leur utilisation dans l'iconographie. l'ar-chitecture et routes les formes ar-tistiques.

    COWEN Pain ton : Roses mdi-vales - Seuil, 1979. Un bouquet de rosaces agrment d'explications indispensables pour lire le message de lumire des ca th draies.

    DUBY Georges : Le temps . des cathdrales L'Art et la socit, 980-1420- Gallimard, 1976. Une analyse ~cio/o~ij~e d~ la cration artistijUe QUI rehablirte le Moyen -Age er nous fait partager/a qute de l'ge d'or mdival. A lrre

    ab~lument.

    HAN! Jean : Le symbolisme du Temple chrtien - Trdaniel, 1978. Ouvrage de base pour comprendre le symbolisme des cathdrales. le rituel. la liturgie judo-chrrienne. Un ou vrage de grande qualit, une rf renee dans 1 'tude du symbolisme mdivaL

    JACQ Christian : Le message des constructeurs de cathdrales Ed. du Rocher, 1984. Un document vcu, fruit d'une qure intrieure, qui sait communi quer avec simplicit er enthou-siasme le message spirituel des cons-tructeurs de cathdrales.

    J ACQ Christian : Les 33 degrs de la Sagesse - Ed. du Rocher. L Itinraire initiatique du disciple guid par ~n maitre dans le con-texte iconographique mdival. Pour mieux comprendre er vivre l'ensei gnemenr traditionnel de rous les temps.

    MARTlN Henry :L'Art gothiqu