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Notice Sur la Famille De Castillon Rédigée à Aix en Provence le 6 juillet 1893 Par M de Castillon

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Notice

Sur la Famille

De Castillon

Rédigée à Aix en Provence le 6 juillet 1893 Par M de Castillon

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(1)Le Roi René donna à 28 ou 29 familles véritablement nobles de Provence une qualification tirée des vertus ou des vices qui paraissaient être leur caractère distinctif. (Essai sur l’histoire de Provence, 1775).

Renseignements Généraux

La famille de Castillon est noble de sang, de nom et d’armes.

D’après M. de Villeneuve (histoire du Roi René) elle serait originaire du royaume de Naples. Un auteur italien, en particulier, Tomasi Costo, fait mention d’une famille de noble de Castiglione à Aquila, ville de l’Abruzzes, dans le royaume de Naples. Elle s’attacha à la maison d’Anjou et s’établit définitivement en Provence vers 1390, sous Louis II, Duc d’Anjou, Roi de Sicile et de Naples, Comte de Provence. Suivant Papon (histoire de Provence), le journal de J. Lefèvre et d’autres documents, voici à quelle occasion cette famille s’établit en Provence.

A la mort de la Reine Jeanne, Louis d’Anjou, frère de Charles V, Roi de France, qu’elle avait institué son héritier, partit d’Avignon (13 juin 1382) pour aller conquérir le Royaume de Naples contre Charles de Duras qui y prétendait droit. Il parvint à réunir 40000 hommes par la jonction de ses alliés, parmi lesquels on comptait deux Spinola, Guichard de Baschi, chevalier d’honneur du prince Louis, Jacques d’Arcussia, grand chambellan de la Reine, Raymond des Vesins, plusieurs chevaliers de la maison de Saint Sévérin, deux de la maison Caraciaoli, Louis de Sabran, l’un des principaux Barons, Elzéar, son fils, Thomas de Brancas et Luc de Castillon. Cette guerre ne fut pas couronnée de succès et se prolongea malheureusement sous les successeurs de Louis d’Anjou. Ce fut dans ces circonstances que furent proscrits tous les seigneurs attachés à leur ancienne et légitime souveraine, qui avait embrassé le parti du Duc d’Anjou et que la plupart d’entre eux vinrent se fixer en Provence où leur étaient assurées sécurité et récompense pour leur dévouement.

A ce sujet et à propos des Sabran, citons le passage suivant d’un livre rare de la Bibliothèque Nationale (Naples Française, par messire Jean Baptiste l’Hermite dit Tristan, 1660) : « Plusieurs autres familles de Provence ont fait branche au royaume de Naples, comme celle de Boniface, originaire de Marseille, et d’autres de cet état ont refleuri en Provence, comme les Castillons et les Varadiers, cette terre étant assez fertile en braves et grands personnages, quoique quelques auteurs aient fait un défectueux portrait des Provençaux de leur temps, ainsi que gervaise, Maréchal du Royaume d’Arles. »

Le registre ou armorial de tous les gentilshommes de Provence s’exprime ainsi : « La famille de Castillon (sieurs de Beynes et de Cucurron) est très noble et très ancienne, ayant toujours tenu les premiers rangs entre les gentilshommes. Leur maison en est la ville d’Arles.

Elle a fourni depuis 1560, neuf Chevaliers ou commandeurs de l’Ordre de Malte et compte parmi ses ancêtres un Gouverneur d’Arles, des représentants du Roi en Italie et en Sicile, de nombreux chefs d’escadre, enfin le Pape Pie VIII, prédécesseur de Grégoire XVI, qui appartenait à la branche des Castillon demeurés en Italie. Cette famille est alliée à tout ce que la Provence compte de maisons illustres, les Catellano, les Forbin, les Sabran, les Villeneuve et bien d’autres.

Ses armes sont de gueules à trois anneaux d’argent, deux en chef, un en pointe que portent les maisons de Castellet et de Cucurron – Castellet – leur devise est, La Bonté, qui fut donnée par le Roi René à Charles et Cola de Castillon, ses contemporains, à cause de l’honorable réputation de bonté dont ils jouissaient. (1)

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(1)Les maîtres rationaux étaient les officiers d’une compagnie existant à Aix, longtemps avant la réunion de la Provence à la France qui était chargée du jugement des comptes, de la conservation des Domaines et des archives. Ce fut plus tard la Chambre Souveraine des Comptes, Aides et Finances. (2)Marguerite de Castillon recevait en 1428, par an, pour sa charge, 120 écus d’or de France. (3)La première qualité de la première classe de citoyens était d’être Miles, soldat, expression remplacée plus tard par celle de Chevalier, gentilhomme, noble.

I – Luc de Castillon (Castiglione)

Luc est le premier du nom connu en France.

Après avoir suivi Louis I d’Anjou dans sa malheureuse campagne de Naples ; il resta fidèle à Louis II qui succéda à son père sous la tutelle de sa mère et prit part avec ce Prince à une nouvelle campagne, entreprise le 20 juillet 1390, qui fut courte, aussi désastreuse que la première et obligea Louis II à revenir en Provence, accompagné des derniers débris de son armée. (Histoire de Provence de L. Méry).

Luc de Castillon devint secrétaire des commandements de ce Prince. Déjà dès le 10 septembre 1387, il était maître national à vie (1), la Reine régente ayant scellé une commission en faveur de Luc de Castillon qui domina « comedit officium in camera summario audientia rationum ad vitam » (journal de la Fèvre). Il était, dès cette époque qualifié Chevalier.

En 1400, il fut envoyé à Naples, avec Charles d’Anjou, sieur de Pierrerue, pour recevoir, au nom du Prince, le serment de fidélité des prélats, Barons et gentilshommes de ce royaume et, en 1405, pour négocier le mariage de Marie, fille du Roi Louis, avec le Prince de Tarante.

Il laissa de sa femme dont on ignore le nom, deux fils : Charles et Cola ou Côsnie qui en 1405 reçurent en inféodation les terres d’Antrages, de Beynes et du Castellet pour les services rendus par leur père ; et une fille Marguerite qui devint dame d’honneur de Marguerite de Savoie, femme de Louis III, Comte de Provence. (2)

Charles et Cola sont qualifiés milites (la qualité de miles portrait noblesse de nom et d’armes). (3) Charles forma la branche des seigneurs de Beynes dont est issue celle du Castellet. - Cola, celle

des seigneurs de Cucurron qui en fait deux autres.

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(1)On appelait terres Bausseuques celles ayant appartenues à la maison des Baux.

Branche des Seigneurs de Beynes

II – Charles de Castillon (né en 13…., mort en 1461)

Comme son père, Charles de Castillon fut, dès 1404, maître national de la cour royale séant à Aix.

Charles de Castillon fut pourvu, le 2 février 1430, d’un office de contrôleur du grenier à sel de Berre. Il était déjà secrétaire de Louis III, comte de Provence, qui avait succédé à son père en 1417. Il fut nommé le 20 octobre 1433 Conseiller au Conseil d’Etat du Roi. Ce dernier mourut en 1434 en Calabre, âgé de 28 ans, laissant un testament par lequel il déclarait son frère René, Duc de Bar et de Lorraine, son héritier du royaume de Naples et de ses autres Etats. Ce testament daté du jour de sa mort, fut fait en présence de Louis de Beauveau, Louis Gaboty, Guy de Bonsaie, chevaliers et de Charles de Castillon, conseiller et secrétaire de Roi. Par un codicille du même jour, étant présents les mêmes témoins, Louis donna à Charles de Castillon la terre d’Airagues (manuscrit de Saint-Germain-des-Prés, N° 403). Cette terre avait été enlevée à l’Evêque de Gap qui avait trahi les intérêts des comtes de Provence.

Charles épousa le 19 octobre 1435, Madeleine de Quiqueran, fille unique de Gaucher de Quiqueran et de Fanette Reynaud, morts l’un et l’autre de peste en 1415, laissant un neveu du nom de Jean qui perpétua la lignée. Ils étaient d’Arles tous les deux et y possédaient de grands biens. LA maison de Quiqueran était des plus nobles et des plus anciennes d’Arles. Un de ses membres en avait été podestat, alors que la ville indépendante se maintenait encore en République (Noblesse de Provence de Magnier). Du reste, Arles comptait à cette époque de nombreuses familles nobles. Son immense territoire était divisé en grandes propriétés qui se sont longtemps transmises dans les mêmes familles, retenues en Arles tant par leurs intérêts que par l’attachement au sol natal. D’après un inventaire juridique de leur succession fait en 1466, (Recueils manuscrits de Bouquier d’Arles) les Quiqueran en particulier possédaient de nombreux immeubles au Trébon et à la Crau dont la baronnie de Beaujeu (territoire d’Arles et de Tarascon), d’importantes créances sur le Duc de Calabre et autres, des pensions, des espèces en or et en argent, de la vaisselle d’argent, des joyaux et un hôtel d’habitation en Arles. Une alliance aussi riche explique comment Charles de Castillon vint se fixer en Arles et y fit la maison de Beynes.

Pendant que le Roi René était prisonnier en Bourgogne 1435, la Reine Jeanne, ne pouvant avoir

des secours du côté de la France, dépêcha trois ambassadeurs, le Vicomte de Reillasse, Charles de Castillon, sieur de Beynes et Vital de Cabanis, vers Philippe de Marles, Vicomte et Duc de Milan, grand et puissant seigneur de ce temps en Italie, à qui les Génois s’étaient soumis ; pour traiter d’alliance avec lui et employer son secours afin de s’opposer aux desseins d’Alphonse d’Aragon sur le royaume de Naples (Boucher, histoire de Provence).

Le 12 mars 1436, sont accordées par Isabeau, comtesse de Provence, des lettres de don et octroi de 300 livres tournois du pays en faveur de Charles pour la charge qu’il occupait déjà de maître national.

En 1437, Charles de Castillon acquit la baronnie d’Aubagne avec la seigneurie comprenant Roquefort, Cassis et Saint-Marcel qui avec La Ciotat, La Cadière et le Castellet avaient fait partie des terres Bausseuques (1). Ce ne fut que le 12 novembre de la même année que le Roi René lui donna commission pour se mettre en possession de ces seigneuries et en ratifia la vente moyennant 5000 florins qui devaient lui servir pour son expédition de Naples. Du reste, le Roi René, dès le commencement de son règne et avant de quitter le Provence pour l’Italie (avril 1438), montra, par les marques de sa générosité royale, sa reconnaissance à Charles de Castillon et aux autres gentilshommes assez heureux pour lui avoir témoigné leur dévouement et consenti quelques sacrifices pour la réussite de ses projets. Charles de Castillon figure en effet avec Jean d’Arlatan, Georges de Lamagna, Alagonia et trois frères du nom de Belley, parmi les chevaliers fidèles qui combattaient aux côtés du Roi pendant la campagne pour la conquête de Naples (novembre 1442). Avant de se rendre sur le théâtre de la guerre, le Roi avait pris la précaution d’envoyer Charles de Castillon avec Vital de Cabanis aux divers Princes d’Italie, pour traiter d’une ligue contre l’usurpateur, le Roi d’Aragon, et s’assurer des intelligences avec un grand nombre de seigneurs napolitains dévoués à sa cause.

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(1)Le viguier était un juge qui en Provence, faisait les mêmes fonctions que les prévôts royaux dans les autres provinces. A Marseille, en particulier, ce titre fut donné au gouverneur de la ville.

Il avait également distribué à la plupart des chevaliers, qui avaient tout quitté pour le suivre, une partie des soixante 60000 florins que les Etats de Provence lui avaient votés. Il les gratifia en outre plus tard de beaux manoirs dans le comté de Provence. – L’expédition de Naples fut aussi courte et malheureuse que les précédentes. A son retour, le Roi, découragé, se trouva dans une situation des plus obérées. Ce fut dans ces circonstances critiques que parmi les seigneurs, Charles de Castillon ainsi que Tanneguy du Châtel, Sénéchal d’Anjou, Fouquet d’Agoult ; Jean d’Arlatan, Guillaume de Pontévés, Jean Martin, chancelier de Provence ; etc.… lui ouvrirent leurs bourses (1450) pour lui permettre de rembourser des sommes considérables, empruntées par lui à deux particuliers d’Avignon. Pour reconnaître ce service, le Roi leur délégua le produit de ses salins du Rhône et des Côtes maritimes de Provence. (février 1451)

Le 2 novembre 1445, Charles de Castillon avait fait partie de la commission des gentilshommes chargés d’aller rendre hommage au Roi Charles VII au nom de la Provence. Ce fut seulement le 19 mai 1446 qu’il remplit la même formalité en Arles pour le compte de la ville. Charles VII qui avait eu l’occasion de voir Charles de Castillon à la cour du Roi René et qui l’avait pris en affection, profita d’un séjour qu’il fit à Marseille pour lui accorder les provisions d’une charge de conseiller en son Conseil d’Etat. Il lui fit don également d’une pension de 500 livres sur les gabelles du Languedoc dont il était déjà visiteur, ainsi que des greniers à sel.

« Cet homme, dit François de Gaufridi, conseiller au parlement (histoire de Provence – 1680) avait vieilli dans le service et les emplois et s’était si bien acquitté de tout, que non seulement il conserva ses appointements, quand il passa à d’autres charges, mais aussi que Charles VII qui avait su l’apprécier à sa valeur, l’attira dans son service. »

Vers la même époque, le Roi René nomma Charles de Castillon viguier de la ville d’Arles (1). Il est qualifié dans les lettres patentes de magnifiques et égregins vie carolus de Castillon, dominus de Albanea (Aubagnac). – à ces nombreuses charges il joignit celles de Chatelain de Fourques, en Languedoc (1447) et en 1148 de conservateur des Juifs en Provence que les Princes tenaient beaucoup à protéger pour les services signalés qu’ils en recevaient en finances. Cette charge qui donnait de grands revenus, fut toujours occupée par des personnages de haut rang, Jean de Matheron en 1485 et, après lui, par les frères du Grand Palamède.

Déjà chancelier du Roi et Président aux comptes, il fit aussi partie de l’ordre du Croissant dont il devint Chancelier. Le Roi avait établi cet ordre à Angers le 11 août 1448. Il ne pouvait être accordé qu’à 50 chevaliers qui devaient être sans reproche et ne fut en réalité conféré qu’aux plus grands seigneurs et des plus qualifiés de Provence. La décoration représentait en croissant d’or, avec cette devise : » …..en croissant. » Les chanceliers du croissant étaient habillés d’écarlate, doublé de menu-vair. Cet ordre fut supprimé en 1460 par le Pape Pie II qui voulait rendre libres, en les délivrant de leur serment, les chevaliers napolitains attachés à la maison d’Anjou, pour former une sainte ligue contre les Turcs. (Histoire du Roi René par le Comte de Quatrebarbe).

E. Fassin, dans ses annales calamiteuses de la vile d’Arles, rapporte un fait qui montre la valeur, la réputation et la générosité de Charles de Castillon. En 1453, les incursions des corsaires catalans sur le territoire d’Arles devenaient si menaçantes que toute la population rurales des bords du Rhône fuyait à leur approche et que la ville d’Arles, lasse de réclamer en vain le secours du Comte de Provence, se décida à lever sa milice et prit à sa solde 50 arbalétriers avec quelques navires. Charles de Castillon étant venu prendre le commandement de ces troupes, surprit les ennemis qui remontaient le Rhône avec des galères traînées par des chevaux, fondit sur eu, les pourchassa et tailla en pièces, mit en fuite leurs navires et pour quelque temps ramena la sérénité sur les deux rives du Rhône.

Par lettre du 10 avril 1459, il fut chargé avec le conseillé Martin et Louis de Beauvau, Sénéchal de Provence, d’aller négocier le mariage de Jean d’Anjou, Duc de Calabre et de Lorraine, fils du Roi, avec la fille du Comte de Foix, mariage qui n’eut pas lieu. La même année (14 novembre) Charles de Castillon signa une déclaration au Roi René par laquelle ses héritiers, après sa mort, étaient tenus de lui restituer la baronnie d’Aubagne, moyennant 300 écus de retour. (Charte en latin des archives de la mairie du Castellet). A la mort de Charles survenue en 1461, la seigneurie d’Aubagne fit en effet retour au Roi qui en laissa la jouissance à Jeanne de Laval, sa seconde femme. Ce ne fut que le 20 février 1473 que par un acte d’échange le Roi céda la baronnie d’Aubagne et ses dépendances, y compris Le Castellet, d’un revenu considérable, à Assardeau, alors évêque de Marseille, contre les terres de Saint-Cannat, Alleins et Valbonnette que possédait l’évêque, alors presque stériles, amis plus abondantes en gibiers de toute espèce.

Depuis lors, toutes les terres dépendant de l’ancienne seigneurie d’Aubagne, sont restées jusqu’à la Révolution sous la directe des évêques de Marseille. Déjà en 1443, Etienne de Vincent, seigneur de la terre de Jullians, contiguë à celle du Castellet, rendait foi et hommage à l’évêque de Marseille. Malgré cet état de choses, Charles de Castillon n’en est pas moins considéré comme le chef de la branche des seigneurs de Castillon, comme son frère l’était déjà de celle des seigneurs de Cucurron.

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Vers cette même époque et avant sa renonciation à la seigneurie d’Aubagne, Charles de Castillon, par ses soins et ceux de son gendre Palamède de Forbin, avait assaini la grande plaine d’Aubagne, jadis sous l’eau, et desséché les paluns ou marais contigus, d’où proviendrait, dit-on, la source de Forteniou (près Cassis), ces dessèchements ayant amené les eaux des anciens paluns vers des embues voisins (histoire de la Châtellenie de Saint-Marcel pa le Maquis de Forbin d’Oppède)

Après une vie aussi bien remplie et avoir fait son testament le 12 décembre 1450, Charles de Castillon mourut le 4 janvier 1461 à Aubagne où il fut enseveli.

Il laissa un fils René qui continua sa descendance et une fille Jeanne qui avait été mariée le 28 janvier 1455 à Palamède de Forbin, dit Grand Sénéchal de Provence, seigneur de Soliers et Vicomte des Martigues, ainsi qu’il apport de l’acte suivant : (Notaire Baussch à Aubagne)

Mariage entre noble et égrège homme, Monsieur Palamède Forbin, docteur en chaque droit de la ville de Marseille, avec demoiselle noble Jeanne de castillons, fille de magnifique et égrège homme Charles de Castillon, seigneur et Baron d’Aubagne et de la baronnie, Conseiller du Roi et Maître Rational et de magnifique dame Madeleine de Quiqueran.

III – René de Castillon (Renatus de Castillone, dominus de Bedenis)

(né en 14…., mort en 1498)

René, après la mort de son père, continua à se qualifier de Baron d’Aubagne, bien qu’il n’eut

plus la possession de cette seigneurie. Il fut aussi seigneur de Beynes, cette terre située dans la Viguerie de Dignes, ayant été acquise par lui de son cousin germain ; Jean de Castillon, seigneur de Cucurron. Enfin le 23 septembre 1493, la seigneurie du Castellet, qui relevait de l’évêché de Marseille, fut aliénée en sa faveur par les commissaires délégués des Papes Sixte IV et Alexandre VI. (Archive de la mairie du Castellet)

Par lettres patentes du 5 août 1480, René est nommé écuyer des écuries du Roi Louis XI. – le 8 févier 1481, Palamède de Forbin, gouverneur de Provence, lui fait octroi d’une pension de 300 florins, en considération des bons services rendus par lui à sa majesté. Le 25 mars de la même année, il est élu syndic noble de la ville d’Arles, mais le 29 janvier 1482, une ordonnance du Gouverneur portant que les syndics seront désormais appelés Consuls. René devient premier Consul. Ce fut le premier Castillon qu’on trouve en charge dans la ville d’Arles. René fut encore élu premier Consul en 1494. Du reste depuis 1464 jusqu’à sa mort, il figura sans interruption dans l’état des Conseillers nobles de la ville.

Charles, Comte de Provence et successeur du Roi René, étant mort à Marseille au commencement de décembre 1481 et devant être enseveli à Aix le 3 du même mois, la ville d’Arles députa, pour assister à ses obsèques, noble René de Castillon, syndic, Bermont, Bochon et Fouquet de la Tour, seigneur de Romoles, avec pouvoir d’honorer les dites funérailles de cinquante flambeaux et bastons au dépens de la ville d’Arles. (Archives de l’Hôtel de ville)

Le 19 décembre suivant, Boniface de Castellane, Viguier d’Arles, René de Castillon et Brémont de Bosches, consuls de d’état des nobles, portèrent hommage de fidélité au Roi Louis XI et le firent proclamer par la ville d’Arles, Palamède de Forbin étant président.

En 1483, Louis XI devant marier son fils Charles VIII avec Marguerite d’Autriche, fille de l’Empereur Maximilien et de Marguerite de Bourgogne, écrit en Provence, pour qu’on envoie des députés afin d’assister à la célébration des noces et de prêter à son fils le serment de fidélité. Les états assemblés à Toulon députèrent d’Agout, seigneur d’Entrevennes, Castillon, seigneur de Beynes et Tarente, seigneur de Sénas, le député de Marseille fut Jacques de Candolle, assesseur. (Papon, histoire de Provence et Ruffi.) Le Roi à cette occasion conféra à ces députés l’Ordre de Saint-Michel, que Louis XI avait établis en 1469, les faisant surnuméraires du nombre qui était de 36 en tout.

En 1484, René est élu avec Jean Meyran, caritadier (1), l’une des charges de la ville d’Arles.

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(1)La charge de Caritadier équivalait à celle d’un président actuel d’établissement publique ?=. elle était à cette époque confiée à l’un des plus nobles de la ville.

Il est ajourné en 1494 avec les autres consuls et conseillers d’Arles devant le conseiller, commissaire du Roi, pour avoir à élargir les officiers maltraités et incarcérés par les habitants, à propos d’un différent grave, survenu entre le ville de Vienne (Dauphiné) et celle d’Arles à l’occasion des reliques de Saint-Antoine.

Après avoir fait son testament le 1er janvier 1498, René de Castillon mourut le 24 mai suivant. Il avait fait alliance le 19 juin 1471 avec Jeanne de Villeneuve, fille de noble Armand de

Villeneuve, seigneur des Arcs et de Trans et de dame Honorade de Baschi qui l’avait épousé le 24 décembre 1440.

De ce mariage étaient nés : François de Castillon qui suit ;

Et trois filles dont l’une Colette de Castillon, épousa Louis de Villeneuve, seigneur de Flayosc et les deux autres entrèrent dans les maisons de Castellane – La Verdière et d’Aube de Roquemartine.

IV – François de Castillon (Franciscus de Castillone, dominus de Bedenis)

(né en 14…., mort en 1550)

François de Castillon, écuyer, seigneur de Beynes, est qualifié dans les actes de noble et de

magnifique. Il fut Conseiller de l’Etat des nobles de la ville d’Arles de 1503 à 1549 et élu six fois premier Consul, notamment en 1512 et 1525.

Il fit alliance le 12 octobre 1505 avec Marguerite de Gérente, fille de Thomas, seigneur de Sénas, du Tholonet et de Beaurecueil et de Louise de Glaudevès.

François figure le 2 mars 1521 dans une députation du conseil de ville au gouverneur de Provence pour faire conserver la perception à perpétuité des gabelles depuis longtemps autorisée ? ce qui fut accordé, moyennant le paiement au Roi de 3000 florins d’or et l’obligation d’employer le montant des gabelles à des objets d’utilité publique.

Le 23 juillet 1525, les consuls, en vertu des délibérations de précédents conseils, veulent faire vendre aux enchères ou arrenter plusieurs paluns de la ville. Un grand nombre de pêcheurs se soulevèrent à cette occasion et vinrent menacer les consuls, entre autres, un nomma Mr de Beynes, premier consul, mais en fut empêché par les autres consuls.(1)

François de Castillon est désigné le 26 mai 1536 avec d’autres conseillers pour vérifier l’état des murailles de la ville et pourvoir à leur réparation, dans l’appréhension de l’arrivée de l’ennemi.

Il figure en juillet 1537, aux Etats de Provence qui demandent au Roi une diminution d’impôts à cause de la misère affreuse où l’armée impériale avait réduit les habitants. Le 25 mars 1544, le Roi François 1er vend à Claude de Marseille, Chevalier du Saint Sépulcre et du Roi, capitaine général de ses galéasses et gros vaisseaux, une partie de son domaine en Provence, soit les censes qu’il recevait sur certains mas dépendant du Château des Baux. Cette vente fut faite en la chambre d’Aix en présence de François de Castillon, seigneur de Beynes et de Simon Albert, receveur d’Arles. (Fastes de la Provence par Maître Fondue, avocat d’Arles – 1937)

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(1)On appelait religionnaires dans le temps des guerres de religions, ceux qui faisaient profession de la religion réformée

François de Castillon mourut le 15 août 1550, après avoir fait son testament et laissa après lui trois fils et une fille :

- Pierre de Castillon, institué son héritier, qui suit - Marc, Honoré de Castillon, qui fut en réalité le chef de la branche des seigneurs du Castellet et

d’Entrages. Cette branche, les autres étant déjà éteintes, subsistait encore à Toulon en 1776 dans la personne de messire Bruno de Castillon, chevalier, capitaine des vaisseaux et brigadier des armées du Roi. C’est de lui que proviennent les débris encore existant de cette ancienne famille.

- Hardouin de Castillon, de Beynes, sui fut reçu chevalier de Rhodes en 1560 et devint commandeur de Ste Luce et de Saliers, dépendant de Grand Prieuré de St Gilles. Il se rendit des plus utiles eu Roi Henri II, en prenant pour son service 3 galères qu’il possédait en propre ; ce dont il fut récompensé en recevant pour 6 ans la jouissance du greffe des appellations d’Arles (15 février 1551). Il mourut à Syracuse des blessures reçues dans un combat naval contre les turcs.

- Marguerite de Castillon, mariée le 9 janvier 1555 à noble Louis de Cays, gentilhomme d’Arles, fils de Jean.

V – Pierre de Castillon (né en 15…., mort en 1593)

Pierre de Castillon, écuyer, qualifié de magnifique ;seigneur de Beynes et de Méailles, fit

partie du conseil de ville pour l’état des nobles de 1558 à 1593 et fut élu quatre fois premier consul d’Arles de 1562 à 1584. il était Chevalier de l’Ordre militaire de Saint-Michel du 12 mars 1568 et Gentilhomme ordinaire de la Chambre.

Il épousa le 7 octobre 1540 Renée de Castellane – Laval, dame de Méailles, l’une des trois filles de noble et généreux Honoré de Castellane – Laval, Baron de Fos et de Louise de Viette des seigneurs de Condé en Touraine. Cette femme qui avait déjà donné des preuves de son énergie et de son patriotisme était digne de le seconder dans les circonstances critiques que le pays allait traverser. En effet, le 15 août 1536, lors du siège d’Arles par Charles Quint, l’amour de la patrie et le dévouement au Roi, avait fait des héros de tous les arlésiens. Les femmes elles-mêmes, et parmi elles, dames d’Allen, de Castellane – Laval, de Quiqueran – Beaujeu, de Porcelets, se signalèrent par leur intrépidité. Non contente de porter des matériaux, pendant qu’on travaillait aux fortifications, elles s’armèrent de pied en cap, et lorsque le moment décisif fut arrivé, se montrèrent, en tous points, dignes des Romaines qui leur avaient légué leur courage et leur beauté et firent échouer Charles Quint sous les murs d’Arles. (Fastes de la Provence par Maître Fouque – avocat, 1837)

En 1560, le château de Senez ayant été le premier attaqué et emporté par les religionnaires (1) et tenant pour eux les sieurs de Beynes, de la Bastide, et autres Gentilshommes, avec quelques troupes, y furent envoyés de la part du Gouverneur, pour les dénicher, ce qu’ils firent assez heureusement et sans grande résistance.

Pierre de Castillon, en 1571, fut élu Capitaine de la Tour de Balouard ou du Boulevard qui défendait la ville d’Arles.

En 1573, il contribua de tout son pouvoir et de ses deniers à la construction du grand hôpital d’Arles. On lisait encore dans ces derniers temps l’inscription suivante sur la porte de cet édifice :

D.O.M.

Car IX, Franco-Rege, Hoc in Egemorum levamen,ore tuni publico, tuni privato, Ab Arel, Reg VI Kal, Solemnites

dédicatum, Operis Presides : P. de Castillon, D. de Beynes – H. ee l’Edtang J.L. Borel et A. Drivet, utruisque ordinis senatores, in hanc elegantiam a fundamentis crexere.

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(1)extrait d’un manuscrit de la bibliothèque Méjanes d’Aix -(2)Fouques était situ »é en Languedoc, dans l’angle formé par le fleuve et le bras du petit Rhône. C’est aujourd’hui une réalité peu importante, dépendant du canton de St-Gilles (Gard)

Le 22 janvier 1574, Henry III recevant de Pologne par Vienne de Turin, pour prendre la couronne, s’arrêta en Avignon. Jean de Renaud, sieur d’Allein, premier consul de l’état des nobles, L. Borel, consul de l’état des Bourgeois, Pierre de Castillon, écuyer, chevalier de l’Ordre du Roi et seigneur de Beynes, Honoré de l’Estang et Valentin de Grille, aussi écuyer et autres, vinrent y faire hommage et prêter serment au Roi au nom de la ville d’Arles. Celui-ci ayant quitté le pays pour se rendre à Paris, le sieur de Beynes avec les consuls et le sieur de Beaujeu s’employèrent activement à déjouer toutes les tentations faites en Arles et dans les environs pour faire prévaloir toutes les prétentions de ceux de la religion réformée et de leurs partisans contre le Roi.

Pendant le Carême de 1575, l’on croyait fort dans la ville d’Arles quelque tentative ou trahison des réformés. Aussi, M.M. d’Allein et Marc d’Ursane, consuls, assistés de M. de Beynes et autres de la ville, étaient toutes les nuits veillant sur les murailles et corps de garde pour se garantir de ladite entreprise, étant avertis par quelques affidés, sans savoir qui étaient ceux qui la conduisaient. (Mémoire de Mgr Damian – Nègre, prêtre)

La ville d’Arles fut de plus divisée pendant les troubles de la Ligue, dit M. de Rebattu, conseiller du Roi au siège d’Arles, dans un de ses recueils manuscrits, d’une part des bourgeois suivis de plusieurs gentilshommes et les consuls tenant pour le Roi et le sieur de la Valette, son représentant dans le pays, appelés Bigarrats ; d’autre part, le sieur de Biord Pierre, lieutenant principal au siège d’Arles ; fortifié des gens d’église, de la justice, du plus grand nombre de la noblesse , bourgeois et peuple, prit parti pour le Duc de Guise et la ville de Paris, qui fut dit de la Ligue.

Au surplus, voici, d’après un manuscrit de la Bibliothèque Méjanes d’Aix, les faits les plus saillants qui rappellent le rôle actif de Pierre de Castillon et de son fils pendant les troubles de La Ligue en Arles de 1588 à 1598.

En décembre 1588, le sieur d’Allein recevant de la Cour, apprend que le Roi Henry III vient de révoquer les pouvoirs du sieur de la Valette, Gouverneur de Provence, qui tenait pour la Ligue et la maison de Loraine. Il conjure le Baron de Calvisson, le sieur de Beynes, les sieurs d’Aiguières et d’Icard père de se retirer eux et leurs enfants de son service.

Leur dévouement à la cause royale était assuré. En effet, le 13 février 1589, le sieur de Beynes étant allé à Fouques (2), pour voir le sieur Jehan, son fils, qui portait les armes pour le parti du Roi, le lieutenant du Sénéchal, Pierre de Biord, homme ambitieux et intriguant et ceux de La Ligue auxquels il était dévoué, prétendirent que le sieur de Beynes, dont il était le filleul, son fils et les Biguarrats préparaient une conjuration contre la ville. Ceux-ci se plaignirent aux consuls de cette accusation et dans une entrevue qu’ils eurent en leur présence, dans la maison di sieur de Beynes, le sieur Jehan, qui était muet, lui exprima ses plaintes par signes, et s’en aigrit contre lui. Le sieur Philippe de Varadier, écuyer de Saint-Auriol, prit ensuite la parole et lui dit quelques mots des plus piquants au point que Biord voulait lui mettre la main au collet et le conduire en prison. Heureusement, que par l’intervention des consuls, l’accord finit par se faire entre eux. Pourtant le parti de La Ligue devenant partout des plus entreprenant.

Le 4 avril de la même année, le consul de ville charge le sieur de Beynes et Louis Tourrel de faire récurer les fossés d’Arles, réparer ses fortifications ainsi que celles de son territoire, d’acheter 50 piques et bon nombre d’arquebuses pour être déposées dans la maison de ville et s’en servir au besoin.

Le Roi ayant été assassiné en août par Jacques Clément, avis est donné le 10 janvier 1590, d’une convention en Aix d’une assemblée générale des états.

Les Bigarrats, toujours très unis, avaient l’habitude de se rassembler dans la maison du sieur de Beynes, où personne ne songeait d’aller les attaquer. Ils voyaient pourtant, à grand regret, les progrès de La Ligue autour d’eux. Depuis quelque temps était arrivé en Arles un sieur Terrolles, envoyé par le parti, pour, de concert avec Biord, amener la soumission de la ville à la maison de Loraine. Emus de ces intrigues, plusieurs gentilshommes, y compris le sieur de Beynes, armés de leur épées, partent le 27 avril 1590 de sa maison, pour entreprendre de tuer Biord et Terrolles qu’ils savaient devoir se trouver sur la place du marché. Leur projet eut été certainement mis à exécution, s’ils n’avaient été arrêtés par les consuls, les sieurs de Beaujeu et de Balarin, qui parvinrent à les contenir et à amener une réconciliation. Celle-ci fut de peu de durée.

Le 1er août 1590, 40 ou 50 Bigarrats, la plupart personnes de qualité, étaient réunis dans la maison de M. de Beynes, quand ils y furent assiégés par une populace ameutée à l’instigation du lieutenant. Ceux-ci pratiquèrent aussitôt des meurtrières, bien résolus à se défendre. Les consuls intervinrent encore une fois et, pour donner une sorte de satisfaction à la populace, il fut décidé que ceux des assiégés qui seraient désignés, sortiraient sous leur protection ; au nombre desquels se trouvèrent le sieur de Méailles, muet, fils de M. de Beynes, le sieur de Montréson et quelques autres, qui parurent revêtus de leurs cuirasses, montés sur chevaux et escortés par leurs valets. Ils furent conduits, sans déplaisir, à l’une des portes de la ville, d’où ils allèrent, les uns dans leurs mas de Camargue, les autres en Languedoc, pour être plus en sûreté.

Après cette échauffourée, il y eut une tentative d’accommodement des divers partis.

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Le jour de Notre-Dame de la mi-août, les principaux de la ville sont rassemblés dans la grande salle de l’Archevêché, M. de Beynes, qui était mutilé de ses jambes depuis quelques années, se fait porter dans ladite salle sur une chaise. M. de Beynes ayant indiqué les motifs de l’assemblée, le lieutenant de Biord remontre que le serment de réconciliation que l’on allait faire était fort à propos, que pour sa part, il était prêt à oublier tous les tors qu’il avait reçu du sieur de Beynes, son parrain. L parle de la conjuration qui avait été faite dans sa maison de le tuer, de la retraite qu’il y avait toujours donné aux Bigarrats, perturbateurs du repos public, et tient tant d’autres discours qui offensaient ce vieux gentilhomme plein de courage. Après un pareil langage, Biord se levait pour aller l’embrasser, lorsque le sieur de Beynes, irrité de ses discours, se ressouvenant du cas qu’il avait fait des précédentes réconciliations, s’écrie, en le voyant s’approcher, qu’on lui ôte ce fou et hausse un bâton pour le frapper. De quoi, le lieutenant fort irrité, se prit à dire que c’était une piperie, sous prétexte du bien de la paix, de sorte que cette belle assemblée demeura sans effet.

A ces évènements succéda dans la ville d’Arles une longue période d’anarchie pendant laquelle l’administration étant entre les mains des Ligueurs et des gens sans aveu, les hommes honnêtes ou de qualité furent menacés ou exilés.

Quoiqu’il en soit, le dévouement de Pierre de Castillon à la cause royale se poursuivit sans défaillance jusqu’à la fin de ses jours. Après avoir fait son testament le 18 octobre 1585, il mourut le 21 septembre 1593. il laissa un fils et une fille :

- Jean, Léon de Castillon, institué son héritier qui suit. - Madeleine de Castillon, mariée le 29 septembre 1575 à Jean de Renaud, seigneur d’Allein et

Chevalier de Saint-Michel.

VI –Jean, Léon de Castillon (né en 15…., mort en 1629)

Seigneur de Beynes, élu au conseil de la ville d’Arles pour l’état des nobles de 1594 à 1629.

Quoique sourd et muet de naissance, il savait lire et écrire parfaitement et composa même une généalogie des comtes de Provence.

Il était patron avec les hoirs de Gaucher de Quiqueran, sieur de Beaujeu, d’une chapelle fondée le 10 août 1370 par Marguerite Quiqueran dans l’église paroissiale de Saint-Martin d’Arles, au grand autel. Jean épousa le 20 mars 1566 Marie de Grasse de Bar, fille de magnifique et puissant seigneur Antoine de Grasse de Bar, écuyer, seigneur de Briançon et de Nicaise de Russan.

Inféodé avec son père, au parti du Roi qu’il ne cessa de soutenir avec le plus complet dévouement, il s’était réfugié en Languedoc à la suite des troubles de La Ligue qui eurent lieu en Arles .Il n’en prit pas moins en 1592, avec Vintimille et Tourves une part active à une action de guerre où les royalistes, agissant sous l’impulsion du Duc d’Epenron, taillèrent en pièces, du côté de Pignans, un corps de mille arquebusiers commandés par le Chevalier d’Aiglun. Les ligueurs, consternés de tant de pertes, firent proposer une suspension d’armes par Castillon – Cucurron et par Allamananon. Il leur fut répondu que, avant tout, il fallait reconnaître Henri de France. A la suite de cette victoire, Jean de Castillon fut désigné parmi les députés royalistes, ayant à leur tête d’Epernon, chargés de traiter de la paix avec les ligueurs. (Papon. Histoire de Provence)

En janvier 1594 seulement, on apprend que le Parlement d’Aix vient de reconnaître Henri de Bourbon et de Navarre, comme Roi légitime de France. Mais, malgré la paix de la ville d’Arles avec le Duc d’Epernon, ce n’est qu’en septembre 1595 que le mouvement royaliste s’y accentua. En effet à cette époque, le Cardinal Aqueviva, légat du Pape, reçoit un courrier de Rome qui lui fait savoir que le Pape a reçu le Roi dans le giron de l’Eglise et porte l’ordre de faire en cette occasion tout ce qui peut témoigner de la plus grande joie. Sans attendre que le bruit commun l’apprenne, le Cardinal fait savoir au siège d’Arles la nouvelle que le courrier lui a apportée. Mais la ville ne pouvait faire éclater sa joie, étant déjà très engagée dans les intérêts de M. d’Epernon. Les consuls avaient promis, entre autres choses, de l’assister contre tous les ennemis. Aussi les chanoines ne trouvant possible d’agir, comme ils

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le souhaitaient, se contentèrent d’avertir leurs parents de ce qui se passait. Quand cette nouvelle fut publiée, plusieurs allèrent exhorter les chanoines de vouloir bien faire la procession. Ils disaient que le monde s’animerait par leur exemple. Sur les instances qui leur sont faites, par bien du monde, les chanoines prennent heure pour la procession. (Elle fut fixée au 15 octobre) A l’heure assignée, les sieurs de Beynes et de Beaujeu se rendent les premiers à l’église. Ils paraissent avec l’écharpe blanche. Bien d’autres gens de qualité s’y rendent aussi. Comme la procession est en marche, il se trouve quelques-uns parmi le peuple qui disent aux enfants de crier : Vive le Roi ! Aussitôt tous les enfants se mettent à crier. Le monde reçoit si bien ces cris que chacun se met à crier de même. Tous ouvrent en même temps leur cœur au Roi. Mais pour faire le chose avec plus d’ordre, les consuls assemblent le Conseil Général. On y résout tout d’une voix de rentrer dans le service du Roi, de députer vers sa majesté pour lui rendre hommage et de témoigner l’allégresse publique par des processions et par des feux qui durèrent trois jours. Ceux, que la misère des temps tenait éloignés, reviennent en ville et sont reçus à bras ouverts, tant on avait envie d’oublier les choses passées. (Histoire de Provence de François de Gaufridi, conseiller au Parlement……1684)

Ces faits et le rôle actif de Jean de Castillon dans la reconnaissance du Roi par la ville d’Arles sont confirmés par tous les documents. M. de Castillon et de Beaujeu, dit Achard dans son dictionnaire des hommes illustres de Provence, furent les premiers des gentilshommes d’Arles qui prirent l’écharpe blanche dans la guerre de la ligue et qui par le moyen des gens qu’ils avaient semés parmi la foule dans une cérémonie entraînèrent le peuple et l’échauffant par leurs cris de : Vive le Roi !, le portèrent à se soumettre à Henri IV et à empêcher le retour du Duc d’Epernan, alors rebelle aux ordres de la cour.

Comment Jean de Castillon, malgré ses infirmités, a-t-il pu remplir pendant son existence un rôle toujours agité et parfois si utile ? César Nostradamus (histoire de Provence – 1614) nous l’apprend en nous faisant son portrait pris sur le vif. Le fils de Pierre de Castillon et de Renée de Castellane, dit-il, fut Jean, Helion de Castillon, sieur de Beynes, privé par un défaut de nature de la parole et de l’ouie et par accident d’un coup d’estouf (sans doute estoc, pointe d’épée) d’un œil, au demeurant bien formé de corps, de taille héroïque et puissante, adroit à toutes sortes d’exercices, d’un esprit et d’une compréhension si excellente et si admirable qu’il fit des choses incroyables et prodigieuses ; ce qui semble même l’avoir rendu chenu et tout blanc dans sa plus vigoureuse virilité. Ce gentilhomme, de Marie de Grasse de Bar, sa femme a eu plusieurs enfants mâles et femelles, muets et muettes comme son père, entre autres.

Pierre de Castillon épousé à Françoise Varadier, aujourd’hui vivants, tant le père que les enfants en la ville d’Arles, où cette maison de Beynes a tenu des premiers et des plus illustres rangs entre les gentilshommes tant aux assemblées particulières que publiques.

En 1614, dans un procès devant le Conseil du Roi, entre les consuls nobles et bourgeois demandeurs et M. Jacques de Grille ; sieur de Robiac, viguier d’Arles, tendant au remboursement et à la suppression de cet office qui serait mis à la charge des consuls, M. de Beynes exprime par signes qu’il partage l’avis de M.M. mes consuls. Lors du passage de Louis XIII en Arles, le 29 octobre 1622, Jean de Castillon eut l’honneur de présenter au Roi, sa mère, Renée de Castellane, baronne de Laval.

Jean de Castillon mourut en 1629, laissant comme héritier, son fils, Pierre de Castillon qui suit et entre autres filles, Marguerite de Castillon qui épousa le 1er décembre 1598 Paul de la Baume, seigneur de Casteljac, des Isarn, seigneur de Crussolles.

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VII –Pierre de Castillon (né en 15…., mort en 1649)

Seigneur de Beynes. Il fut élu en 1630, conseiller de la ville d’Arles pour l’état des nobles et

ne cessa d’y figurer jusqu’en 1649. C’est à cette époque que cessa l’organisation en vigueur parmi les conseillers à perpétuité dont 50

nobles et 50 bourgeois. Le sieur de Beynes et son fils avaient signé dès 1644 une requête eu Gouverneur de Provence pour faire cesser la perpétuité de la maison commune, demander la suppression du second chaperon consulaire des nobles et obtenir un nouveau règlement sur la matière. Une ordonnance conforme fut homologuée le 1er mai 1644 par un arrêt du Conseil d’Etat ? ce n’est pourtant qu’en 1649 que cette réforme fut mise en vigueur.

En août 1642, la tour de Balouard ou du Lion ayant été démolie dans l’Islon du Védeau, Pierre de Castillon acheta une partie des matériaux en provenant pour servir à construire sur les dits herbages, une honnête maison basse destinée au rentier.

Il avait été marié le 4 octobre 1598 à Françoise de Varadier, dont il eut : - Jean de Castillon, sieur de Beynes, mort vers 1647 dans les armées du Roi, étant officier de

cavalerie - François qui devint son héritier.

Pierre de Castillon mourut en 1649.

VIII –François de Castillon (né en 16…., mort en 1670)

Seigneur de Beynes et de Méailles. Cette dernière seigneurie lui venait de sa grand-mère de

Castellane, dame de Méailles. François de Castillon fut élu au conseil de ville d’Arles, au rang des nobles, de 1649 à 1659 et de

1667 à 1670. Non seulement M. le Grand Prieur de Fourbin, contribua à bâtir le cloître de Saint-Honorat des Aliscamps, mais encore un certain nombre de particuliers (entre autres François de Castillon), chacun donnant une certaine somme d’argent, afin qu’on mit leurs armes à la clef de voûte . Sur la première voûte, en entrant dans le couvent, il y a les armes de M. le Maquis d’Allein et sur la seconde, celles de M. de Beynes, marquis de Castillon. (Histoire de la ville d’Arles de M. Gaignon)

François de Castillon fut marié le 12 avril 1624 à Madeleine de Varadier de Saint-Andiol, nièce de Françoise de Varadier, sa mère. Elle était fille de noble Laurent de Varadier, seigneur de Saint-Andiol et de Marguerite de Forbin la Barben.

De ce mariage sont issus : - Pierre de Castillon qui suit - Honorée de Castillon qui s’allia à Arles en 1643 à Armand de Monier de Châteaudeuil.

Résident à mortier au Parlement de Provence. - Françoise de Castillon, mariée le 14 février 1650 à noble Joseph de Cays, premier consul

d’Arles, membre de l’académie royale de cette ville, qui mourut le 8 octobre 1690, âgé de 60 ans, laissant trois fils : François, Joseph et Pierre, tous Chevaliers de Malte.

François de Castillon mourut en 1970.

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(1)il s’agit ici de démonstrations belliqueuses faites contre la Provence par le Duc de Savoie, Victor Amédée, ouvertement rallié à la coalition de l’Europe contre Louis XIV.

IX -Pierre de Castillon (né en 16…., mort en 1706)

Marquis de Beynes. La terre et seigneurie de Beine ou Beynes, située en Provence, dans la

viguerie de Digne (diocèse de Riez) fut acquise de Jean de Castillon – Cucurron par son cousin germain René de Castillon, baron d’Aubagne, mort en 1418 et quatrième aïeul de Pierre de Castillon. Elle fut érigée au titre et dignité de marquisat, en faveur de Pierre de Castillon par lettres patentes de LOUIS XII du mois d’avril 1673, datées de Saint-Germain en Laye. Elle sont octroyées, dit le titre d’élection, à l’occasion de ses services, à l’exemple de ses prédécesseurs, à la charge de relever du Comté de Provence. Ces lettres furent enregistrées au parlement et à la Cour des Comptes les 12 et 13 mars 1674.

D’après un manuscrit on disait, parait-il, qu’elles étaient au nom de François de Castillon, son père, marquifié ensemble avec sa terre de Beynes pour ses successeurs. Cette assertion est inadmissible puisque la mort de François remonte à 1670.

Pierre de Castillon était déjà pourvu …….(illisible) En effet François de Simiane, Marquis de Gordes et Comte de Carcès, ci-devant Grand Sénéchal

de Provence, ayant eu permission du Roi de vendre sa charge et de la diviser en autant de sénéchaussées qu’il y avait de sièges dans la province. Pierre de Castillon acheta la charge de Sénéchal d’Arles et, ayant été reçu en Parlement en Aix, fut installé et mis en possession le 26 avril 1667, dans l’audience de la Généralité de cette ville par M. de Barrème, conseiller audit parlement et par le sieur de Gantès, procureur général, commissaires députés par la Cour.

La même année, il fut admis sur sa demande et sans délai, comme membre de l’Académie Royale d’Arles, fondée en 1627. il en devint un des membres les plus importants. S’il faut en juger par un compte rendu de la réception par l’Académie Française (30 avril 1670) d’une députation de l’Académie d’Arles où il est dit : Le jour arrêté étant arrivé, nous fûmes introduits sur les 2 heures après-midi, M. le Marquis de Castillon, comme un des plus dignes membres de notre corps et des plus considérables gentilshommes de notre ville, donna beaucoup d’éclat à la députation. Parmi les académiciens députés au Duc de Saint-Aignan, protecteur de l’Académie d’Arles, figura plus tard (1678) Pierre de Castillon qui se distingue chaque jour par des importants services qu’il rend à la ville d’Arles, sa patrie, et est savant dans tous les genres de littérature. (Histoire de la ville d’Arles par le P . Poulier, Trinitaire)

A la même époque (19 septembre 1667) François, sieur de Beynes et Pierre, son fils, conseiller du Roi en ses conseils et Grand Sénéchal d’Arles, comparaissaient devant les commissaires du Roi, chargés de la vérification de l’Etat des nobles de la Provence. Ceux-ci les déclarèrent nobles et issus de noble race et lignée et ordonnèrent que iceux et leur postérité née et à naître et légitime mariage jouiraient des privilèges accordés aux autres nobles de la Provence tant et si longuement qu’ils vivront noblement et ne feront des actes dérogeant à noblesse, et, à cet effet, ont immédiatement inscrit leurs noms et armes dans le catalogue des nobles.

Pierre de Castillon figura au conseil de ville en 1643 et années suivantes. Il fut élu consul d’Arles de 1671 à 1671, consul d’Aix en 1680 et en même temps Procureur Général du pays de Provence. A cette époque, il devait avoir au moins un pied à terre à Aix.

(1)En 1690 la noblesse d‘Arles fut convoquée par le Comte de Grignan, pour l’aller rejoindre à Fréjus, afin de s’opposer aux ennemis qui étaient sur la frontière. Parmi les gentilshommes présents en figurent quatre : les Marquis d’Estoublon, de Castillon, de Lagoy, Le Chevalier de Cays qui s’étaient rendus et à leurs dépens. Ils furent envoyés à Saint-Laurent, sur les bords du Var et demeurèrent trois heures en bataille avec les compagnies des autres villes de la Province, M. de Grignan étant à leur tête. Ils y montrèrent une si bonne contenance, que les ennemis se retirèrent, sans opérer le passage de la rivière. Ls compagnies furent aussitôt licenciées.

En 1692 eut lieu une convocation du même genre dans laquelle figurent les mêmes gentilshommes qui demeurèrent deux mois à Manosque, près du Comte de Grignan, toujours à leurs dépens. Pierre de Castillon avait épousé en premières noces le 6 octobre 1645 Lucrèce de Forbin-la-Barben, l’une des cinq filles de Jacques de Forbin, Gouverneur pour le Roi de la ville, fort et citadelle d’Antibes et viguier royal de Marseille. Il eut de ce mariage une fille, Charlotte de Castillon, qui fit alliance le 20 novembre 1663 (Notaire, Claude Alphéran en Aix) avec Gaspard II de Grimaldi, Marquis de Régusse, qui succéda à son père dans la charge de Président à mortier du Parlement d’Aix.

Il se remaria le 8 juin 1668 à demoiselle Anne Thérèse de Scarron, fille de Thomas Scarron, Marquis de Vavre et de Mérigny et de Dame Françoise de Diodé.

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Il eut du second lit : - Marc, Antoine de Castillon, qui suit - Deux filles dont l’une épousa le sieur de Lahaud, gentilhomme flamand et l’autre, Françoise,

noble Charles de Monfort, page du Roi et lieutenant dans son régiment qui mourut le 1er février 1702, avant sa femme qui décéda qu’en 1709.

Pierre de Castillon mourut le 22 juillet 1706.

X –Marc Antoine de Castillon (né en 166…., mort en 1745)

Marquis de Beynes et de Méailles. Consul d’Arles de 1710 à 1728 et de 1741 à 1745.

Le 28 septembre 1715, il prêta serment de fidélité au Roi Louis XV avec la noblesse, les consuls et les principaux bourgeois d’Arles, devant les Conseillers de l4estagnet et de l’Enfant et M. le Procureur Général de Vergons, Commissaires du Parlement à ce délégué.

Le 11 mai 1717, il épousa à Montpellier Marie-Anne du Ché fille de Jean du Ché, conseiller du Roi en la Cour des Comptes, aides et finances et de dame Antoinette Gazou.

Dans les premiers mois de 1718 trois de M.M. les consuls d’Arles, en chaperon, firent visite à M. le Marquis de Castillon, premier consul, au sujet de son mariage ; ce qui fut approuvé par le conseil de ville qui délibéra qu’à l’avenir, cette visite servirait de règle en pareil cas.

Le 12 mais 1734, le Marquis de Castillon est député avec quatre autres en Aix, pour faire une visite au Marquis de Villars, Gouverneur de Provence et lui offrit, au nom de la ville, une bourse contenant cent Louis d’or, de 24 livres pièce, au lieu et place des frais d’entrée qu’on serait tenu de faire, si ce seigneur venait dans cette ville.

M. le Duc de Villars, nommé Gouverneur de Provence, informe qu’il arrivera le 14 octobre 1738 au soir en Arles, qu’il y fera son entrée à cheval et qu’il lui ferait plaisir que la noblesse allât au devant de lui à quelques lieues de la ville. La bonne volonté ne manquait pas ; mais n’y ayant en Arles ni chevaux de main, ni harnais convenables, le Marquis de Castillon fut prié de se rendre auprès de M. le Duc pour lui témoigner les regrets de la noblesse à cet égard ? Ayant accepté cette mission, il se rendit avec son fils, le 11 dudit mois, aux Martigues où l’on avait su_ que ce seigneur devait coucher. La réponse du Gouverneur fut des plus obligeantes et, vu les circonstances, il voulut bien changer la forme de son entrée, en arrivant en carrosse.

Marc Antoine de Castillon eut de son mariage : - Jean-Pierre de Castillon qui suit, né le 9 septembre 1718 - Anne de Castillon, mariée à Jean Baptiste de Bouchet de Famon, reçu conseiller au Parlement

de Provence en 1744, dont il eut un fils et quelques filles. Marc Antoine de Castillon mourut en 1745.

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(1)il y avait dans l’ancienne Cour de France la grande et la petite écurie. On appelait ainsi le logement des écuyers, pages, etc.…Ceux attachés à la petite écurie étaient chargés, sous la direction du Grand Ecuyer, des chevaux que l’on attelait aux carrosses, chaises, etc.… Tandis que ceux de la grande écurie s’occupaient des chevaux affectés à la guerre ou aux carrousels. (2)Archivaire, …..illisible……

XI –Jean-Pierre de Castillon (né le 9 septembre 1718, mort en 1762)

Chevalier, Marquis de Beynes. Il fut reçu page de la petite écurie du Roi (1) le 23 mars 1734. Fit

parti du conseil de ville de 1750 à 1762. Le 1er août 1760, le Marquis de Castillon, premier consul d’Arles, suivant un ancien usage, assistait en chaperon à la messe de Trinquetaille (faubourg d’Arles). Il eut à se plaindre de ce que le curé ne lui eut pas offert l’eau bénite, à son entrée dans l’église, comme l’exigeait le décorum dû au premier magistrat de la cité ? Comme les marguillers, sur sa plainte, semblaient ne pas reconnaître son droit, le Marquis les fit poursuivre devant le lieutenant correctionnel et ne renonça à son action que lorsque ceux-ci avouant leurs torts, se furent soumis. Le 22 septembre de la même année, le Marquis assista, chaperon en tête, précédé des trompettes et valets de ville et sur la demande de la famille, aux obsèques de M. Sabathier, archivaire (2) et secrétaire de la communauté. Il avait épousé en Arles M……… de Serre, dame de La Roque dont il n’eut qu’une fille.

En lui s’éteignait la branche des Seigneurs et Marquis de Beynes. Les autres branches de cette noble famille avaient déjà disparu vers le milieu du XVIII me siècle, à l’exception d’un cadet de la branche des seigneurs du Castellet, qui subsistait encore au lieu de La Cadière, près Toulon, et était au service du Roi dans la marine.

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(1)Nom que l’on donnait aux jeunes gentilshommes qui n’éaient pas encore chevaliers et qui aspiraient à le devenir

Branche des Seigneurs de Cucurron

La branche des seigneurs de Cucurron eut pour premier auteur Cola, Cosme ou Colin de

Castillon, frère puîné de Charles deuxième du nom. Après s’être subdivisé en deux rameaux, l’un au lieu de Lambesc, l’autre continuant la lignée à Cucurron, elle s’éteignit pauvrement dans le cours du XVIII ième siècle, ayant tenu noblement son rang dans les premiers temps mais après avoir beaucoup perdu de son lustre dans les derniers.

On vit ainsi se vérifier à son sujet ce que dit Papon dans son histoire de Provence : « Une infinité de familles, nobles d’origine, descendant de cadets pauvres » Car, il fut un temps, où presque tous les cadets se mariaient. Ces familles se trouvant sans titres et sans fortune rampent dans la roture et s’allient avec des personnes de la bourgeoisie ou du peuple qu’elles attachent par les liens du sang aux maisons illustres dont elles descendent.

Cola ou Cosme de Castillon (Mort en 1461)

D euxième fils de Luc de Castillon, le premier du nom qui ait suivi les Princes d’Anjou en

Provence, fut Baron d’Aubagne, seigneur de Cucurron, Vaugine et Beynes. Maître Rational à la cour d’Aix et secrétaire du Roi. Les catalans ayant attaqué la ville de Marseille par terre et par mer et les hostilités se prolongeant sans résultat, grâce à la vigoureuse résistance du Vicomte de Reillane, Gouverneur de la ville, une conférence eut lieu enfin dans l’abbaye de Saint-Victor entre le Gouverneur et les chefs de l’armée ennemie qui signèrent une trêve que quatre ans. Ce fut Cola de Castillon, secrétaire du Roi, qui vint lire la traité de paix, sur la colline du Pharo au dessous de laquelle flottait au vent les voiles catalanes ; ce qui fut juré solennellement par les parties sur l’évangile. (5 juin 1431 – histoire de Marseille par Ruffi)

En août 1443, le Roi René croyant qu’il ne fallait pas abandonner ses espérances sur le royaume de Sicile, s’avisa qu’il fallait conserver ses amis dans ce pays-là. Pour ce sujet, il envoya Vidal de Cabannes et Cola de Castillon, son conseiller et ambassadeur vers quelques seigneurs d’Italie. Il sollicita, entre autres, le Duc de Milan, les vénitiens et les florentins pour se liguer avec eux contre Alphonse qu’il savait être leur ennemi commun.(histoire de Provence de Gaufridi) Cette qualité d’ambassadeur fut confirmée par le Roi René à Cola de Castillon en 1444.Le 16 août 1448, une transaction intervient entre noble et Castillon d’une part, noble Jean du Caylar, damoiseau(1), noble Catherine de Cabannes, son épouse, d’autre part, au sujet des prétentions que le premier avait sur la moitié des biens de Jean de Cabannes at Aunarde du Font, son épouse, père et mère de ladite Catherine de Cabannes.

Cola de Castillon fut marié à Jeanne de Saint-…. De la ville de Fréjus. Il mourut à Aix le 2 août 1461 et fut inhumé dans l’église paroissiale de la Madeleine, construite vers le milieu du XIV ième siècle, au midi du palais Courtal et démolie en 1792. On y lisait cette inscription ou Cola est qualifié de noble et magnifique seigneur (hic jacet nobilis et magnificus vir dominus Cola de Castillone, donimus de Bedenis et d e Cucurrone, anno 1461).

Cola de Castillon laissa deux fils et une fille : - Jean qu’il reconnut par son testament son héritier, il fut seigneur de Beynes et de Cucurron et

vendit sa terre et seigneurie de Beynes à son cousin germain, René de Castillon, Baron d’Aubagne,. Marié à Marquise de Sabran, il n’eut qu’un fils, Arthur de Castillon, qui mourut sans avoir été marié.

- Fouquet de Castillon, seigneur en partie de Cucurron. Il épousa Colette de Brisson et eut deux fils, Fouquet et Pierre qui suivent. Le 3 novembre 1476, une convention était intervenue entre les deux frères Jean et Fouquet pour régler l’état des biens délaissés par leur père.

- Anne de Castillon qui, en 1482, épousa Jacques de Forbin, seigneur de Gardanne.

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Fouquet II de Castillon (Mort en 1508)

S eigneur de Cucurron. Le 9 avril 1487 il figura aux Etats Généraux de Provence convoqués à Aix

par Charles VIII, où, dit Papon, furent présents avec les Prélats, les Barons et Gentilshommes une bonne partie des plus nobles, anciennes et signalées familles, pour confirmer la réunion de la Provence à la France. Marié à Louise de Lacroix, des seigneurs de Courbières, il en eut deux fils et une fille.

- Cola de Castillon que son père reconnut pour son héritier par son testament du 28 mars 1508 et n’eut point de postérité.

- Louis de Castillon, devenu seigneur de Cucurron par la mort de son père. - Marguerite de Castillon, qui épousa le 29 décembre 1552 noble Gaucher Mathéï, seigneur de

Revert. Fouquet de Castillon mourut en 1508.

François de Castillon

Il épousa Jeanne de Sabran. Ce fut François, qui après avoir pris parti pour la ligue, fit partie de

l’assemblée tenue à Aix, sur l’invitation des commandants pour le Roi en Provence, le Comte de Carcès et Marquis d’Oraison, pour s’occuper des moyens d’écraser l’ennemi, ou du moins de conclure une trêve qui ne put être décidée. (8 mars 1594)

Il n’eut qu’un fils, Gaspard de Castillon, qui contracta alliance avec Hélène Aquillenqui dont il n’eut qu’une fille, Gabrielle, Charlotte de Castillon, mariée en 1643 à Jean de Castellane, seigneur de Montmeyan.

Avec Gaspard et après une durée d’un peu plus de deux siècles, s’éteignit la branche aînée des Castillon-Cucurron.

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Branche cadette des Castillon-Cucurron

Pierre de Castillon

Ie premier de cette branche cadette fut Pierre de Castillon, deuxième fils de Fouquet, seigneur

de Cucurron. Il épousa le 8 août 1517 Isabeau de Jayme ; fils de Breton-Jayme, dont il eut deux fils Guillaume et Annibal.

Pierre, saint de Cucurron, après avoir consenti en 1566 une transaction avec louis de Castillon, son neveu, pour régler les intérêts de ses enfants, procéda le 15 octobre 1583 à un accord entre lui et ses deux fils Guillaume et Annibal.

Guillaume de Castillon, épousa à Lambesc le 24 avril 1606 Anne de Seguin, fille du capitaine Mathieu de Seguin et de demoiselle Briconnes Charlotte (archives du notariat de Lambesc).

De ce mariage sont issus deux fils sui suivent.

1° - Jean-Baptiste de Castillon

Jean-Baptiste de Castillon était docteur en médecine. Il fit branche à Lambesc où il était venu se

fixer. Il passa ensuite à Aix où il pratiqua les fonctions de médecin et y mourut. Il avait épousé le 28 févier 1634 Diane Blanque, fille de M. Barthélemy Blanc et de Demoiselle

Marguerite de Baratte dont il eut un fils, Etienne Joseph, né le 10 septembre 1638, qui continua, dit une chronique du temps, la même fonction que son père, ne pouvant faire mieux.(critique du nobiliaire de Provence de Bareillon de Mauvans).

2° - Jean-Pierre de Castillon

Jean-Pierre de Castillon continua la branche des seigneurs de Cucurron dans cette localité où il

vécut modestement et avec peu de biens. Il fut marié le 2 février 1637 à Marie Chaix, fille de noble Pierre Chaix et de demoiselle Jeanne de

Bruis. De ce mariage naquit un fils, Jean-Joseph qui épousa dame Honorade de Vincens. Il n’en eut qu’une fille, Anne de Castillon-Cucurron, qui contracta alliance le 23 juillet 1703 avec

Jean du Queylar, écuyer qui mourut le 28 octobre 1729. C’est le 14 avril 1668 que Jean-Pierre de Castillon du lieu de Cucurron et son fils, sur la requête

par eux faite à nos seigneurs les commissaires, réputés pour la vérification des titres de noblesse, furent autorisés à faire leur preuves et admis à jouir plus particulièrement des privilèges de la noblesse reconnue en 1668.

Cette branche, comme celle transplantée à Lambesc puis à Aix, s’éteignit sans éclat dans la première moitié du XVIII ième siècle.

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(1)C’était une redevance annuelle en argent ou en nature que les habitants devaient payer pour certains biens au seigneur du fief dont ils relevaient

Branche des Seigneurs du Castellet

et de Castillon

Marc-Honoré de Castillon (Mort en 1606)

Ie Chef de la branche des seigneurs du Castellet fut Marc-Honoré de Castillon, 2ième fils de

François de Castillon, 4ième du nom, seigneur de Beynes et de Marguerite de Gérente. Il était Chevalier des Ordres du Roi Henry IV et Gentilhomme ordinaire de sa chambre. La seigneurie du Castellet lui était echue par suite d’arrangements de famille. Le dénombrement

de tous les biens et droits de cette juridiction seigneuriale avait été fait le 15 décembre 1539, devant la Chambre des Comptes à Aix, par le Révérend seigneur, Louis de Castillon, de la maison de Cucurron, cousin d’Honoré, protonotaire du Saint-Siège Apostolique (1) et seigneur du Castellet.

En 1568, Honoré d eCastillon, avec le commandeur de Glandevès – Cuges, Castellane la Verdière et quelques autres gentilshommes, se fit remarquer au siège de Sisteron, occupé par le parti protestant qui céda la place aux catholiques.

Ce n’est que le 1er juin 1571 (sous Charles IX) que très noble et magnifique seigneur, Messire Honoré de Castillon, seigneur du lieu du Castellet, fit acte de possession et d’autorité par une transaction consentie devant Laurent Gamel, notaire, en faveur des syndics, manants et habitants du Castellet, pour supprimer toutes les censes et autres droits et les remplacer par une cense générale à payer par la communauté.(1) Honoré de Casillon fut Viguier de Marseille en 1585.

Il fit son testament le 5 septembre 1606 et mourut en laissant trois fils : - Pierre de Castillon, son héritier, qui suit - Antoine de Castillon - Frédéric de Castillon.

Par son testament, Marc-Honoré demande que son corps soit enseveli dans l’église paroissiale du Castellet, en une chapelle qui sera édifiée et construite aux dépends de son hérédité ; il institue pour héritier particulier Antoine de Castillon, son second fils, à qui il laisse 4500 livres et 900 livres pour son fils futur ; enfin, il reconnaît pour son héritier universel, l’un des enfants mâles de nobles Pierre de Castillon, son fils aîné, tel que celui-ci l’élira et à défaut de postérité, les enfants mâles du susdit Antoine et s’il n’y en a pas, les enfants les enfants mâles de son fils Frédéric et dans le cas où il n’y aurait que des filles, celles-ci toujours par ordre de primogéniture.

Pierre de Castillon (Mort en 1642)

Ie testament d’Honoré de Castillon, malgré toutes les précautions prises pour assurer l’avenir et

la transmission régulière de la succession, devait donner lieu dans la suite à de nombreuses contestations et à des procès.

Pierre de Castillon, pour le moment seigneur du Castellet, fut marié le 30 mai 1612 à Marguerite de Boniface de Cabanes d’Auche. Il n’eut de ce mariage qu’une fille, Anne de Castillon, née en 1615, qui à défaut d’héritiers mâles, devait recueillir en hoirie la seigneurie entière du Castellet.

Il fut Viguier de Marseille en 1623.

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(1)Les Duboys cités dans cet acte ne sont sans doute que des Boyer d’Eguilles. On ne connaît pas en effet de conseiller au Parlement de ce nom, tandis qu’à cette époque un Boyer figurait parmi les conseillers de cette cour.

Le 6 octobre 1629, assisté de son père Pierre de Castillon, Saint du Castellet, et de sa mère dame Marguerite de Boniface de Cabanes d’Auche, Anne de Castillon contracta mariage avec Messire Vincens de Lombard, avocat au Parlement de Provence, fils de feu Messire André de Lombard, conseiller du Roi en la chambre des comptes et commissaire des aides et de dame Marguerite Duboys, de la ville d’Aix, qui fut dans la circonstance assistée de Jean Baptiste Duboys, conseiller du Roi en la cour du Parlement, son oncle maternel (1) la constitution dotale d’Anne de Castillon fut de 30.000 livres représentées par la cession de tous les droits seigneuriaux su Castellet évalués 20.000 livres et 10.000 livres restant à payer, sauf à lui compter une pension viagère de 600 livres jusqu’à complet paiement et en outre un trousseau (robes, bagues, joyaux) estimé 2000 livres. De son côté, la dame Duboys promit une somme de 60.000 livres et une maison à Aix, valant 12.000 livres, qui serait meublée suivant sa qualité, à la condition qu’elle conserverait l’administration et la jouissance de tous les biens, sa vie durant, et que s’il n’y avait pas accord entre eux, la maison serait divisée en deux et le sieur Lombard aurait dans ce cas une pension de 1200 francs.

Les Lombard qui par leur alliance avec les Castillon devenaient ainsi seigneurs du Castellet, remontent à un Arnoul Lombard, seigneur de Saint-Benoît, Président des maîtres rationaux sous le Roi René. Ils ont fourni une longue suite d’honorables magistrats à la cour des comptes et ont possédé jusqu’à la Révolution le bel hôtel qui se présente, le second, à l’entrée du cours, à droite, en venant de la Rotonde, qu’ils avaient acquis, vers le milieu du XVIII ième siècle, des Margalot, seigneurs de Luynes et conseillers à la cour des comptes. Les Lombard ont quitté Aix au commencement de la Révolution.

Vincent de Lombard, le nouveau seigneur du Castellet, devenu président de la cour des comptes, mourut le 20 septembre 1681, Anne de Castillon, sa femme, le 26 mars 1699 à l’âge de 84 ans.

Elle laissait un fils, Pierre, devenu Président, comme son père, qui épousa noble Suzanne de Tressemanes et mourut à 74 ans le 13 mars 1710.

Quand à Pierre de Castillon, il était déjà mort en juillet 1642. Ainsi s’éteignit, dans une femme, la branche aînée des seigneurs du Castellet. Nous allons suivre

sa descendance dans la branche cadette, qui constitue, à proprement parler, celle de Castillon.

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(1)Toulon était envahie par quantité de malandrins et aventuriers que les habitants et les gens d’armes soldés par la ville étaient intruissants à contenir.

Branche cadette des seigneurs du Castellet

dite de Castillon

Antoine de Castillon

Antoine de Castillon est le deuxième fils de Marc-Honoré et est désigné par la qualification

de sieur d’Autrages, pour le distinguer de son frère aîné qui était sieur de Castellet. D’après d’anciens titres, il n’en fut pas moins, dès 1590, propriétaire et seigneur de la terre et du

château de Castillon, désigné aussi par le château du logis de l’Estagnol, sur le cadastre du Castellet de 1711. C’était une dépendance de la seigneurie du Castellet.

En 1646, le Comte d’Alais ordonna aux consuls de Beausset, Le Castellet, La Cadière, Signes etc.… d’envoyer des hommes armés à Toulon pour la sûreté de la ville ? Antoine, dans des circonstances aussi critiques, dut prendre sa part de cette prise d’armes. (1)

Il se maria vers 1617 avec Isabeau de Garnier et en eut quatre fils, ci après dénommés : - Honoré, né en 1619, reçu Chevalier de Malte le 8 janvier 1639. Il devint commandeur de

l’ordre et mourut à l’âge de 75 ans le 11 décembre 1694. Il fut enseveli dans la chapelle de Notre Dame de la Pinède, près du Castellet.

- François - Cosme, reçu le 3 mai 1649 Chevalier de Malte - Jean Quand au dernier fils de Marc-Honoré, Frédéric de Castillon, il épousa Polymène de Guirau et en eut deux enfants, Jean et Marguerite de Castillon. Jean épousa, en 1660 sa cousine Elisabeth Angélique de Castillon, fille de Jean, quatrième fils d’Antoine, Sieur d’Autrages, qui suit et en eut une fille unique Polymène de Castillon.

Jean de Castillon (Mort en 1674)

Noble Jean de Castillon, le dernier des fils d’Antoine, sieur d’Autrages, contracta mariage le 17

octobre 1641 avec dame Véronique de Castellane-Mazangues. Cette dame avait été marié en premières noces le 28 février 1623 au sieur Gaspard de Fabry avec 10.000 livres et ses coffres du côté du père et 1500 livres de la dame de Cuges, sa grand-mère. Jean fut assisté, dans la circonstance, de noble Antoine de Castillon, sieur d’Autrages, son père et de dame Isabeau de Garnier, sa mère. Il fut stipulé par eux que Jean serait l’héritier universel de tous leurs biens et droits, sous la réserve des fruits, leur vie durant, par le motif que Pierre de Castillon, seigneur du lieu du Castellet, fils aîné d’Honoré, n’avait pas eu d’enfants mâles, à la condition toutefois que ledit Jean venant à décéder sans postérité mâle, la succession appartiendrait à l’un de ses autres frères, Cosme et François. L’aîné devant être préféré.

Il n’est pas question d’Honoré dans ces dispositions, sans doute parce que depuis 1639, celui-ci comptait dans l’Ordre de Malte.

Quelques années plus tard, 3 mai 1649, Noble Cosme de Castillon-Castellet était reçu comme Chevalier de la maison hospitalière et de l’Ordre Militaire du Saint-Sépulcre. Toutefois, pour faire une situation à son frère aîné qui n’avait qu’une part éventuelle dans l’héritage paternel, Cosme crut devoir ultérieurement lui faire donation de tous ses droits, à cause de mort.

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En effet, par acte du 25 juin 1683, il élit la sépulture de son corps au lieu où il plaira à Dieu prendre son âme, attendu qu’il est sur la veille de son embarquement sur l’armée navale du Roi pour la part qu’il lui plaira pour son service. En même temps il institue pour héritier universel de ses biens son frère François pour en disposer en faveur de celui de ses enfants mâles tel qu’il lui plaira, ou à défaut, lui substituer un de ses frères ou de ses neveux.

Le 29 mars 1652, intervient entre Messire Vincent de Lombard, seigneur du Castellet et son cousin, Noble Jean de Castillon, une transaction portant en faveur de ce dernier démembrement de la terre et seigneurie de Castillon. Le sieur de Lombard agissait dans cette circonstance, tant en son nom propre que comme mari de dame Anne de Castillon, successionnaire de divers créanciers de feu Messire Honoré de Castillon, son aïeul, et encore de Jean de Castillon, fils et héritier de feu Frédéric et de sa sœur demoiselle Marguerite de Castillon. Cette transaction avait pour but de faire cesser tous procès et contestations entre les intéressés et en même temps de régler dans ses détails la constitution de la seigneurie de l’Estagnol, sous la réserve de faire ratifier le contrat par les autres frères de Jean, François, Honoré et Cosme, ces deux derniers Chevaliers de Malte.

Messire Jean de Castillon, désormais pourvu de la seigneurie de Castillon, prêta le 24 février 1654 foi et hommage de sa seigneurie devant Messire Etienne de Puget, évêque de Marseille, Baron d’Aubagne, seigneur direct de la place et juridiction du lieu du Castellet dont le quartier de l’Estagnol était une dépendance.

Le 21 juin 1656, Jean régla par une autre transaction avec dame Isabeau de Garnier, sa mère et ses frères Honoré et François de Castillon, toutes les questions d’intérêt relatives à l’héritage d’Antoine de Castillon, son père. Le 7 septembre fut célébré le mariage de sa fille unique Elisabeth Angélique avec son cousin, Jean de Castillon, Ecuyer de Marseille, fils de Frédéric de Castillon et de Polixène de Guiran. La mariée fut assistée, en cette occasion, de dame Isabeau de Garnier, dame d’Autrages, sa grand-mère, des sieur Honoré, Chevalier de Malte et François, ses oncles paternels. La dot constituée fut de 30.000 livres données par son père Jean de Castillon dont 10.000 livres du chef de sa mère Véronique de Castellane. Cette union dont est issue une seule fille Polixène de Castillon, née le 24 juin 1664, ne fut pas de longue durée. Nous voyons, en effet, dame Elisabeth Angélique de Castillon épouser en secondes noces le 21 février 1667 Messire Esprit de Garnier, seigneur de Fontblanche ; fils de Messire Melchior de Garnier, seigneur de Julhans et de dame Marguerite Beaussier, furent assistants à ce mariage, du côté de l’époux, Messire Nicolas de Félix, seigneur de la Jaconière, son beau frère, tant en sa qualité que comme procureur fondé desdits sieur et dame de Julhans, ses père et mère, et du sieur de Garnier, seigneur de Saint-André, son cousin, et du côté de la dame de Castillon, M. Jean de Castillon et Véronique de Castellane, ses père et mère, M. Honoré de Castillon de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, son oncle paternel et M. Jean-Baptiste François de Glandevès, seigneur de Cuges, son cousin.

La constitution dotale fut encore de 30.000 livres qui lui furent confirmées par son père, Jean de Castillon. Dans l’intervalle de ces deux mariages, le 17 septembre 1663 était intervenue une transaction importante ayant pour objet de hisser définitivement la ligne délimitative entre seigneurie de Castillon et La Cadière. Elle fut consentie d’une part entre l’abbé de Saint-Victor-les-Marseille, seigneur spirituel et temporel de La Cadière, qui était alors le Prince Monseigneur Philippe de Vendôme, Cardinal, abbé de Vendôme, Saint-Victor etc.… représenté par André Mathieu, seigneur de Frévaux, avocat à la cour et Jean de Castillon, seigneur dudit lieu et de partie du Castellet, d’autre part la communauté et tenants biens de La Cadière.

Le 29 mars 1669 il est fait cession sur les Echevins de Marseille d’une somme de 4500 livres par le sieur François de Castellane à Jean de Castillon, en qualité de mari de la dame Véronique de Castellane.

Cependant les procès et les discussions d’intérêts continuaient entre les deux frères Jean et François de Castillon. Le 26 mai 1673, il intervint une sentence du Lieutenant de justice à Toulon, qui condamnait noble Jean de Castillon au paiement de 10.000 livres à son frère, noble François de Castillon. De son côté, le 17 juillet suivant, la dame de Garnier, veuve d’Antoine de Castillon, voulant sans doute favoriser le mariage de son fils, François de Castillon, consentit à lui faire cession de 700 livres, qui devaient lui être payées par le sieur Jean de Castillon, son autre fils, héritier du dit Antoine.

En effet, le 14 novembre 1673 fut célébré à Aix le mariage de noble François de Castillon-Castellet et d edemoiselle Madeleine de Colonia, fille de Jacque de Colonia, avocat à la cour et de dame Claire de Chivary. Furent témoins au contrat le sieur Jan de Castillon, Etienne Galem, bourgeois de La Cadière, procureur fondé de dame Isabeau de Garnier, mère du conjoint et son frère Honoré de Castillon, Chevalier de Saint-Jean de Jérusalem. La dot constituée de l’épouse fut de 8000 livres. La famille à laquelle s’allait François de Castillon, déjà distinguée dans la noblesse de robe, compta plus tard, parmi ses membres, le célèbre Colonia, avocat au Parlement de Provence, professeur en droit à l’université d’Aix, né en 1716 et décédé le 23 mars 1766 en cette ville, qui par sa parole brillante et persuasive, dit M. de Ribe, mérita d’être inscrit parmi les plus remarquables orateurs de la Provence.

Le 24 avril 1674 Jean de Castillon fit son testament par lequel il institue comme héritiers : sa mère, Isabeau de Garnier pour une pension viagère, dame Véronique de Castellane, sa légitime épouse, à laquelle il laissa une somme de 18.000 livres, pour entière restitution de sa dot et 100 livres seulement en cas de refus, pour les surplus de ses biens et par parts égales. Elisabeth Angélique de Castillon, sa fille, femme en secondes noces de M. Julhans de Fontblanche et demoiselle Polixène de Castillon, sa

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petite-fille qui eut pour tuteur Jean d’Eespinassy, avocat en la cour, et était la fille d’un premier mari d’Elisabeth Angélique, feu noble Jean de Castillon de la ville de Marseille.

Jean de Castillon, seigneur d’une partie du Castellet, fut inhumé, à sa demande, dans la chapelle de Notre-Dame de la Pinède, située au pied du versant nord de la colline du Castellet, qui désormais devait être le lieu habituel de sépulture de la famille.

Des messes furent dites pour son âme par les Pères de la Rédemption des esclaves de La Cadière. Son corps fut accompagné par les Pénitents di Castellet et il fut employé à ses funérailles quatorze cannes de drap gris.

Sa femme, dame Véronique de Castellane mourut à La Cadière le 27 février 1683 et fut également ensevelie à Notre-Dame de la Pinède.

François de Castillon (Mort le 25 décembre 1685)

François de Castillon était le deuxième fils d’Antoine, sieur d’Autrages.

En 1660, il était lieutenant sous les ordres du Chevaliers de La Fayette commandant, dans la compagnie des gardes-marine, reconstituée en 1655 et rendue à François de Vendôme, Duc de Beaufort, qui avait succédé à son frère dans la charge de Grand Maître de la marine.

Nous avons vu qu’en 1673 il avait épousé en Aix Madelaine de Colonia. Il possédait déjà à l’époque de la mort de son frère Jean (1674) la bastide du Jas de Clare, située sur la commune de La Cadière, ainsi que les bois de pins attenants qui avaient été compris dans le démembrement de la seigneurie du Castellet. Mais il n’était que simple propriétaire de ce domaine tandis que Jean, son frère cadet, restait seigneur des terres et de la seigneurie de Castillon.

Aussi, immédiatement après la mort de son frère, François attaqua le testament, soutenant que Pierre, fils aîné d’Honora de Castillon, n’avait pas eu la postérité mâle, mais seulement une fille, mariée à monsieur le Président de Lombard ; que Jean, désigné comme son héritier, était mort à son tour sans héritiers mâles, que par suite, c’était à lui de recueillir sa succession, attendu que son frère Honoré était Chevalier de Malte, qu’il s’agissait au cas particulier, d’une famille noble et que pour ce motif, la masculinité constituait un droit d’hoirie à la préférence des filles. Les intérêts et les droits des héritiers de Jean de Castillon furent défendus contre M. de Colonia qui plaidait pour ceux que François et finirent par avoir gain de cause, les prétentions de François de Castillon ne pouvant être admises en présence de la transaction passée en 1652 avec Jean quelque peu des biens qui n’atteignaient pas le chiffre de la restitution dû aux descendants d’Antoine.

François de Castillon eut de son mariage avec Madelaine de Colonia (14 novembre 1673) sept enfants, dont quatre fils ci-après désignés :

- Antoine de Castillon, né le 2 août 1675, eut pour parrains Honoré de Castillon, commandeur de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et M. Clérici de Chiavary ; pour témoin, le Chevalier de Castellet

- Elisabeth Françoise, née le 8 août 1676, eut pour parrains Jacques d eColonia, avocat à la cour du Parlement

- Jacques de Castillon, né le 29 juillet 1678, eut pour parrains, Jacques de Colonia, sieur de Bardaches, Madame Perrine Aures

- Jean de Castillon, né le 25 novembre 1679, eut pour parrains Jean de Colonia, avocat et conseiller du Roi, Claire Brémont de Castillon

- François de Castillon, né le 4 octobre 1680, eut pour parrains, Antoine et Elisabeth de Castillon, ses frères et sœur. François mourut le 3 octobre 1682 et fut enseveli à Notre-Dame de la Pinède

- Thérèse de Castillon, née le 18 juin 1683, eut pour parrain,s Jean de Garnier, Isabeau Angélique de Castillon

- Anne de Castillon, née le 28 août 1684, eut pour parrains, Antoine de Castillon, Françoise de Guilherme.

Le 8 septembre 1679 ; François, déjà âgé ; crut prudent de régler sa succession entre ses enfants. Ar son testament il laissait la jouissance de tous ses biens à son frère Honoré, commandeur de Saint-Jean de Jérusalem, 3000 livres à chacun de ses enfants Jacques, Elisabeth Françoise et autres à venir de sa femme Colonia Madelaine, qui leur seront payées à leur mariage ou à leur entrée en religion, et

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(1)On appelait caravanes, les expéditions maritimes, des courses dirigées contre les pirates qui étaient presque toujours des barbaresques.

instituait pour héritier universel, son fils aîné Antoine de Castillon. Il était fait également un legs assez important en vue de l’établissement d’une sépulture pour lui et ses successeurs dans la chapelle Notre-Dame de la Pinède. Il n’eut alors d’autres préoccupations que de faire rentrer dans sa famille la seigneurie de Castillon dont il portait le nom, sans en posséder les terres. En effet, le 30 septembre 1680 il fit consentir un acte de démembrement en sa faveur de la terre et seigneurie de Castillon, par son parent, Noble Esprit de Garnier de Julhans, agissant comme mari de dame Angélique de Castillon, fille et héritière de Jean de Castillon. Ce ne fut cependant que le 30 janvier 1683 que la seigneurie lui fut vendue au prix de 45.000 livres et qu’il put entier en pleine possession de ses droits.

François de Castillon mourut le 25 décembre 1685 après avoir vu se réaliser l’objet de son ambition, comme son frère et en exécution de sa volonté, il fut inhumé à Notre-Dame de la Pinède.

Antoine de Castillon (Né en 1675, mort en 1738)

Antoine, l’aîné des fils de François, n’avait que dix ans à la mort de son père. La dame de

Colonia, sa mère, dans l’intérêt de ses enfants mineurs, crut devoir prendre la direction de leurs affaires et dut s’entendre pour cela avec son beau-frère, le commandeur de Malte, Honoré de Castillon que le testament de son mari avait établi usufruitier et administrateur de tous ses biens. Il fut convenu entre eux qu’il renoncerait aux fruits de l’héritage de son frère et en laisserait l’administration à la dame de Colonia, à la condition pour elle d’en supporter toutes les charges, de pourvoir à l’entretien de ses enfants et de payer au commandeur une pension viagère de 300 livres.

La dame de Colonia poursuivant sa tâche, comme tutrice et mère des enfants mineurs de son mari François de Castillon et aussi comme curatrice de noble Antoine de Castillon, son fils héritier testamentaire de feu son père, donna une procuration générale à son frère François de Colonia, avocat à la cour, juge général des plans de l’abbaye de Saint-Victor pour terminer tous les procès engagés. Ce qui fut fait par une transaction passée le 5 janvier 1690 avec Messire Esprit de Garnier, seigneur de Julhans et Fontblanche, créanciers hypothécaire de la terre de Castillon, en qualité de mari et maître des biens et droits de dame Isabeau Angélique de Castillon, fille de Jean.

Antoine de Castillon avait épousé le 14 octobre 1692 Claire de Monier, fille de Jean de Monier et de Thérèse Deydier. Elle était d’une famille noble qui au XVI ième et XVII ième siècle a marqué au Parlement de Provence par ses services et son dévouement à la royauté.

De ce mariage sont issus : - François Antoine de Castillon, né le 15 décembre 1698, officier de marine - Antoine, né le 10 février 1700, prêtre - Bruno de Castillon qui suit. Il fut baptisé à La Cadière le 13 janvier 1705, ayant pour parrain

Jean d’Espinassy, avocat en la cour et pour marraine, Isabeau Bregier du lieu La Cadière. Le 24 septembre 1706, Antoine étant âgé de 31 ans, la dame de Colonia procéda avec son fils aîné, héritier universel de son père et ses autres enfants, Jacques, Jean, Thérèse et Anne de Castillon à des arrangements de famille. Elisabeth Françoise et François de Castillon ne sont pas mentionnés dans cet acte de transaction, ce qui fait supposer qu’ils étaient antérieurement décédés.

Ces arrangements étaient urgents, puisque par lettres patentes du 25 février 1707, datées d’Anet, de Louis de Vendôme, Prince d’Anet et des Martigues, général des galères de France, etc.…, Antoine de Castillon était nommé garde dans sa compagnie, servant près l’étendard des galères de France, pour sa suffisante capacité et expérience au fait des armées et de la navigation et de son affection au service. Cette compagnie comprenant 36 gardes, appointés à 324 livres par an, qui appartenaient presque tous à la noblesse de la Provence ou de Languedoc. Elle renfermait aussi dans son sein plusieurs Chevaliers de Malte, allant faire leurs caravanes (1) et revenant ensuite prendre place dans le rang.

Désormais engagé dans le service de la Marine, ne pouvant plus consacrer son temps à l’exploitation de toutes ses terres et voulant d’ailleurs éteindre l’hypothèque qui grevait ses biens, Antoine, par acte du 22 septembre 1708, alinéa la terre, seigneurie et juridiction de Castillon, en faveur de son parent, noble Jean de Garnier, déjà seigneur de Julhans et Fontblanche, moyennant 42.676 livres qui lui étaient dues en se réservant toutefois les biens roturiers acquis par Messire François de Castillon, son père, et Honoré de Castillon, commandeur de Malte, son oncle.

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Jean de Garnier, sénéchal au siège de Brignoles, devenu seigneur propriétaire des terres de Julhans, Fontblanche et Castillon, maria le 26 mai 1724 sa fille Anne Thérèse Françoise à Joseph de Venel écuyer. Il eut pour fils Louis Claire de Garnier que nous trouvons le 15 mars 1727 engagé dans un procès avec Antoine de Castillon. Le sieur de Garnier attaquait ce dernier pour cause d’empiètements opérés sur les terres seigneuriales de Castillon désemparées par lui. Il fut finalement débouté de toutes ses prétentions.

Antoine de Castillon, en prenant du service dans la marine, avait fixé sa résidence du lieu de Cassis. Il fut maréchal des logis d’une compagnie de 1725 à 1728 avec le rang d’enseigne et une solde de 800 livres par an. Quand il se retira du service, il était capitaine de vaisseau et Chevalier de Saint-Louis. Il mourut le 26 octobre 1738, âgé de 63 ans et fut enseveli à la chapelle de Notre-Dame de la Pinède.

Bruno de Castillon (Né en 1705, mort en 1780)

Le Chevalier Bruno de Castillon, capitaine de vaisseau et brigadier des armées du Roi,

Chevalier de Saint-Louis, était fils d’Antoine de Castillon et de Claire de Monier ? Il était né le 13 janvier 1705 et avait deux frères, François Antoine et Antoine.

François Antoine épousa Claire Madelaine de Leautaud. Entré au service de la marine, il était encore en 1762 lieutenant des vaisseaux du Roi et Chevalier de Saint-Louis. Cette même année, il maria sa fille, Victoire de Castillon à François Gaspard de Venel, capitaine des vaisseaux du Roi et Chevalier de Saint-Louis, veuf de dame Claire Bonnassant et fils de M. Joseph de Venel et de dame Elisabeth de Goye. Bruno était aussi au service de la marine et poursuivait, sur de nouveaux chefs, le procès au sujet des terres de Castillon. Mais une lettre royale du 5 mars 1741 ordonna l’ajournement de toute procédure pendant six mois en faveur des sieurs de Castillon, le premier lieutenant de vaisseau, embarqué sur le Toulouse, faisant partie tous les deux de l’escadre du sieur Marquis d’Antin pour la compagnie d’Amérique. C’est à cette même époque (5 juin 1741) que fut entreprise, sous les ordres du Comte Marquèse, la croisière contre les corsaires de la République de Tunis. Cette expédition qui a sa place dans l’histoire du temps et à laquelle prirent part les deux frères de Castillon, mérite quelques détails.

Une révolution s’étant produite à Tunis dans les premiers mois de 1741, les tunisiens favorisés par le nouveau Bey, pouvant d’ailleurs sans crainte se livrer à tous leurs instincts de rapine, recommencèrent leurs déprédations, arrêtèrent les bâtiments français dans leurs ports et à la mer et menacèrent sérieusement tous les comptoirs de commerce établis sur les côtes. Dans une situation aussi critique, je Comte de Maurepas, alors Ministre au département de la marine, organisa immédiatement une croisière ayant pour double objet d’assurer la liberté et la sérénité des mers pour le commerce et de mettre le Bey de Tunis à la raison en faisant bloquer tous ses ports par des vaisseaux de guerre.

Le commandement supérieur de cette expédition fut confié à la vieille expérience et au dévouement du Comte Marquèse, capitaine des vaisseaux du Roi, Chevalier de l’Ordre Royal et militaire de Saint-Louis et de celui de Saint-Lazare, qui déjà en 1710 et 1711 avait eu l’occasion de rendre d’importants services au commerce de Marseille.

Messire François Auguste, Comte Marquèse, des Princes della Scalletta, d’origine et de famille italiennes, né à Messine, était au service de la France dans la marine, depuis la fin du XVII ième siècle. Il avait épousé à Toulon, Véronique de Moras, appartenant à une famille dont un des membres, contrôleur général des finances, devait être un peu plus d’un an Ministre de la marine (1757 à 1758).

De cette union étaient nées deux filles, Anne et Anne Thérèse Marquèse. Le comte Marquèse, qui était à Toulon, son port d’attache, ayant reçu ses ordres de service par

l’intermédiaire de M. de Bauneville, commandant l’arrondissement maritime de Toulon, prit le commandement de la frégate l’Atalante, ayant sous ses ordres les autres bâtiments en mer ou à l’état d’armement qui étaient employés à cette expédition. L’Atalante portait 30 canons et sortait à peine des chantiers de Toulon. Elle avait 300 hommes d’équipage, y compris 9 officiers majors, dont le Chevalier Bruno de Castillon, lieutenant de vaisseau et capitaine de compagnie, son frère François Antoine, lieutenant en second. Les deux frères, après avoir accompagné le Marquis d’Antin en Amérique, dans une campagne courte et sans résultats contre les anglais, venaient de rentrer en France et avaient obtenu de reprendre la mer, sous les ordres du Comte Marquèse dont une communauté d’origine rapprochait les familles.

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L’expédition commencée en 1741 se poursuivit avec des phases diverses jusqu’à la fin de 1742. Dans cet intervalle, le port de Tunis fut bloqué par les frégates françaises qui s’emparèrent de plusieurs bâtiments, même de quelques navires hollandais et anglais chargés pour le compte des tunisiens. Un de ces navires anglais, conduit à Malte par l’Atalante avait 88 passagers turcs. Les tunisiens et marocains furent transportés aux galères à Toulon. Pour en finir avec une croisière qui se prolongea sans résultats décisifs, il fut proposé de bombarder quelques places du littoral tunisien. Au lieu de recevoir à ces moyens de rigueur, le Ministre aima mieux négocier et le Comte Marquèse, commandant des frégates françaises, chargé d’entrer en pourparlers avec le Bey, finit par conclure et signer la paix avec lui le 9 novembre 1742. Les esclaves tunisiens furent rendus en échange des esclaves et prisonniers français au nombre de 500. selon l’usage, on envoya, en outre, au Bey des présents et 10.000 sequins. (110.000 francs) Par compensation en envoyé de Tunis alla à Paris se jeter aux pieds du Roi pour lui demander pardon.

Le Comte Marquèse avait eu l’occasion d’apprécier à sa valeur Bruno de Castillon qui n’avait cessé de prendre part à ses côtés et sous ses ordres à cette laborieuse campagne, tandis que son frère, François Antoine avait été débarqué à Toulon le 21 octobre 1741 pour cause de maladie. Peut-être avait-il pensé à l’union possible de ce jeune officier d’avenir avec l’une de ses filles. Dans tous les cas il mourut à Toulon le 28 septembre 1744 sans avoir eu la douce satisfaction de voir se réaliser ce vœu de son cœur.

Ce fut en effet le 7 février 1746 que fut célébré à Toulon le mariage de Messire Bruno de Castillon, Chevalier d e l’Ordre militaire de Saint-Louis, lieutenant des vaisseaux du Roi, capitaine d’une compagnie franche de la marine au département de Toulon, originaire de La Cadière et de demoiselle Anne Marquèse, fille de feu Messire François Auguste, Comte de Marquèse, Chevalier de l’Ordre Royal et militaire de Saint-Louis et de Saint-Lazare, capitaine des vaisseaux du Roi et de dame Véronique de Moras de cette ville de Toulon. Les témoins du mariage furent d’une part, François Antoine de Castillon, son frère, lieutenant des vaisseaux du Roi et capitaine d’une compagnie franche de la marine, d’autre part, la dame Véronique de Marquèse, et demoiselle Anne Thérèse de Maquèse, sœur de la mariée.

La dot constituée à l’épouse fut de 20.000 livres, plus une pension du Roi de 400 francs et encore ses droits à faire valoir sur les biens délaissés par la Comte Marquèse hors du royaume et ceux encore à lui échoir sur la fortune laissée à sa mère par égales parts avec sa sœur.

D’après le livre de raison de Bruno de Castillon, de ce mariage sont issus : - Jean-François, né à Toulon le 27 décembre 1746, parrain noble François Antoine de Castillon,

capitaine de vaisseau, marraine la Comtesse Marquèse. - Anne Thérèse, née à Toulon le 9 janvier 1749, parrain M. de Lasserre ; lieutenant de vaisseau

et capitaine de compagnie, marraine Melle Marquèse - Anne Victoire, née à Toulon le 12 janvier 1750, parrain M. de Villeblanche, lieutenant de la

marine, marraine Mme de Motheux - Pierre-Louis, né à Toulon le 16 janvier 1752, parrain M. le Marquis de Castellet ; marraine

Melle de Marsiao - Marie-Charlotte, née à Toulon le 17 août 1753, parrain Messire Chaumont, lieutenant de

vaisseau et capitaine d’une compagnie franche de la marine, marraine Marie Bérard - Jean-Baptiste-Bruno, né à Toulon le 2 septembre 1756, parrain Jean-Baptiste Fournier,

marraine Marguerite Fournier, sa sœur, ce dernier figure sous le nom de Monier du Castellet parmi les 30 élèves de l’école de Marine Royale, établie au Havre, qui fut supprimée le 2 mars 1775.

Cependant les contestations pendantes entre Messire Bruno de Castillon et M. de Garnier de Fonblanche au sujet des terres sises au terroir de Castillon étaient loin d’être terminées. A la date du 10 octobre 1747, Messire Antoine de Castillon, prêtre, docteur en théologie, Chanoine sacristain du chapitre de Grignon, prieur comandataire du prieuré Royal de Saint-Irénée de Lyon, et Official diocèse de Die, donna une procuration générale pour terminer ce procès à son frère, Messire Bruno de Castillon, Chevalier de Saint-Louis, lieutenant de vaisseau, qui était alors en mer, commandant la frégate La Volage

La liquidation de ces affaires traîna en longueur et les froissements entre les deux familles alliées durent être bien grands puisqu’à la date du 11 mai 1751, on voit Messire Claire de Garnier, seigneur de Julhans, Fonblanche et Castillon vendre cette dernière terre à Messire Joseph Fabre, lieutenant général de l’amirauté à La Ciotat, moyennant 42.406 livres. C’était la deuxième fois que le seigneur de Castillon échappait à la famille. Heureusement que dans la législation féodale, un droit de retrait conventionnel était réservé à l’ancien seigneur dans toutes les ventes de biens nobles dépendants de sa directe.

Le seigneur de Lombard, dans l’intérêt de son cousin, s’appuya sur ces dispositions pour faire vuider et désemparer la terre et seigneurie acquise par le seigneur Fabre. Ses prétentions lui furent adjugées par une sentence en conseil du lieutenant général du sénéchal de Toulon du 28 avril 1752, à la condition par le sieur lombard d’en rembourser la prix de vente, et de justifier dans la quinzaine du titre en vertu duquel il était seigneur fondataire dudit lieu.

Ce résultat étant acquis, la terre et seigneurie de Castillon fut rétrocédée, cette fois pour ne plus sortir de la famille, le 22 août 1753 par M. Pierre-Henri Vincens de Lombard, Marquis de Castellet et de Beauver et à son cousin, Messire de Castillon, Chevalier, capitaine des vaisseaux du Roi, Chevalier de

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(1)C’est l’un des tristes épisodes de la guerre de 7 ans, dans la lutte maritime de la France contre les anglais (2)Terme des anciens actes qui veut dire peuplés.

Saint-Louis. Aux termes de l’acte de vente, la seigneurie, enclavée dans le terroir du Castellet, est vendue avec tous ses droits et dépendances consistant : -1- en la lustice haute, moyenne et basse – 2- en la directe du terroir de Castillon, autrefois de l’Estagnol -3- en la maison seigneuriale ou logis de la Croix de malte -4- en bois et pins, terres, vignes, arbres fruitiers, oliviers et autres bâtiments ou ténements, parties nobles et parties roturiers et taillables et en capitaux qui se trouvent audit château de Castillon ; ladite terre et seigneurie relevant de l’évêque de Marseille, Baron d’Aubagne. Le prix de la vente était fixé à 42.000 livres dont 2000 en capitaux que le sieur de Castillon a trouvés au château et 6000 livres de frais supportés par le sieur Lombard pour procès. Ce que ledit acquéreur accepte à la condition de renoncer à toute participation aux droits légitimes et distinctions du seigneur, tant dans l’église et paroisse du Castellet que dans l’étendue dudit lieu ou de son terroir, qui avaient été réservés à nobles Jean de Castillon par la transaction du 22 mars 1652 et que, en cas d’aliénation de ladite terre à des étrangers ou à d’autres personnes que des descendants légitimes du sieur de Castillon ou de ses frères, il sera permis au sieur Lombard ou aux siens de retirer telles parties à aliéner qu’ils voudront au prix convenu.

Le 6 septembre 1753, l’évêque de Marseille, Monseigneur de Belzunce, comme Baron d’Aubagne et seigneur suzerain du Castellet et de la terre de l’Estagnol qui en a été démembrées et y est enclavée, reçut foi et hommage de Bruno de Castillon et en considération du nom de Castillon, lui céda tous les droits de lods et tenances qui lui sont dues sur ladite terre. Le 1er juillet 1773, l’acte de foi et hommage pour la terre et seigneurie de Castillon, dût être renouvelée par Messire Bruno, devenu brigadier des armées du Roi, à Monseigneur de Belloy, évêque de Marseille, Baron d’Aubagne, seigneur du Beausset, de Cassis, etc.… et Marquis de Mallemort.

C’est sous le commandement de Bruno de Castillon que le 17 janvier 1760 rentrèrent à Toulon cinq vaisseaux et trois frégates qui en se séparant de l’escadre de M. de Laclue, s’étaient arrêtées à Cadix, après avoir recueilli les équipages des vaisseaux brûlés à Lagos par les anglais (août 1759)(1).

Le 9 décembre 1765, Bruno maria sa fille aînée, Anne Thérèse à Messire Louis Edmond Jacques Ledrètre, sœur de La Moustière, Chevalier de Saint-Louis et ancien capitaine d’une compagnie d’infanterie avec une dot de 15.000 livres. Un oncle du sieur de La Moustière, Chevalier, trésorier général de la Maison du Roi, fit donation à son neveu de 100.0000 livres, à la condition qu’il lui serait servi une pension viagère de 3000 livres.

Bruno de Castillon mourut au château de l’Estagnol, le 4 avril 1780, âgé d e75 ans, après avoir fait à la date du 21 août 1761 et par mesure de précaution, un testament dont suivent les principales dispositions :

- « Messire Bruno de Castillon, seigneur de Castillon, Chevalier de Saint-Louis, Capitaine des vaisseaux du Roi au département de la ville de Toulon, y demeurant, lègue et laisse à Messire Jean-François, demoiselle Anne Thérèse, demoiselle Anne Victoire, Messire Pierre-Louis et demoiselle Marie-Charlotte de Castillon, ses cinq enfants, ensemble à tous les autres enfants mâles et filles qu’il pourra délaisser en mourant, nés ou conçus, trois livres à chacun payables lorsqu’ils pourront les exiger valablement et ce pour tous droits de légitime, les instituant en ce ses héritiers particuliers.

Leur nomme pour tutrice et curatrice de leurs personnes et de leurs biens, dame Anne de Marquèse, leur mère, la déchargeant de tout inventaire et formalité de justice, l’escortant seulement de se concilier avec Messieurs ses frères, pour l’éducation et l’établissement de ses enfants, convaincu que par continuation de l’amitié qu’ils ont toujours eu pour lui, ils voudront bien aider ladite dame, sa chère épouse, de leurs sages conseils.

Institue son héritière universelle, seule et pour le tout, ladite dame Anne de Marquèse, pour en jouir se vie durant, en gardant viduité et le nom dudit testateur et non autrement et dispose des fonds en faveur de tels ou tels de ses enfants mâles que bon lui semblera par portions égales ou inégales, avec faculté de constituer aux filles telles dots ou légats qu’elle avisera.

Insinué à La Cadière le 13juillet 1780 » Son héritière, la dame Anne de Marquèse, fit procéder le 10 avril 1780, à l’inventaire de la

succession de son mari. A partir de ce moment, elle vécut au château de l’Estagnol, s’occupant de la mise en valeur de ses terres dont elle poursuivait activement le défrichement. Le 18 novembre 1783, Louis François de Clappiers, écuyer de la ville de Brignoles, constate, en effet, à sa requête, que certains champs en plaine, enclavés dans le fief de Castillon et radiqués(2) de pins, peuvent être utilement défrichés et convertis en vignes. Quatre ans plus tard, 19 novembre 1787, la dame de Marquèse crut devoir renoncer à la gestion directe de son domaine, en l’affermant à Joseph Barthélemy, bourgeois du Castellet, moyennant 6000 livres et sous la réserve expresse du colombier et des pigeons, du château avec sa cour, des mûriers qui sont à l’entour du château et de trois figuiers qui sont devant.

Peut de temps après, (24 mars 1788) mourut François Antoine de Castillon, frère de Bruno, ancien capitaine de vaisseaux.

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(1)C’est une erreur historique empruntée à Thiers (révolution française, tome 1er)Trogof (le Comte de)était né en Bretagne en 1751. Devenu contre-amiral à la Révolution dont il avait adopté les principes, il répudia les idées républicains alors que les anglais assiégeaient Toulon, et de concert avec les royalistes de la ville, leur livra le port et les arsenaux. Il mourut peu après la reprise de Toulon sur un navire marchand en rade de Porto Ferrajo (île d’Elbe)

Il laissait un testament qui fut mis à exécution un mois après (24 avril 1788). Les biens de François Antoine étaient divisés par parts égales, entre Madame de Castillon de Venel, sa fille, demeurant à Signes, ses deux neveux, Messires Jean François de Castillon, lieutenant des vaisseaux du Roi, officier d’arrondissement au bureau des classes de La Ciotat, et M. Pierre Louis de Castillon, major des vaisseaux du Roi. Ce dernier étant au service de la marine, M. Jean François, son frère aîné et la dame de Venel procédèrent au partage de la succession et firent estimer la terre du Jas de Clare, située sur le territoire de La Cadière qui fut évaluée à 32.000 livres. Le sieur Jean François se chargea de toute la propriété, tant en son nom que pour Pierre Louis, son frère absent, moyennant le paiement à la dame de Venel, sa cousine, de sa part évéluée à 10.896 livres à recouvrer sur les ????? de M. Bruno de Castillon en déduction de celle que ceux-ci lui doivent et en conséquence une hypothèque fut prise plus tard sur Castillon (16 Prairiat au X)

Marin, lieutenant général au siège de l’amirauté de La Ciotat, dans un de ses mémoires de 1782 où il fait l’énumération et l’historique des familles nobles de cette ville, écrivait à propos de Jean François : « Le Marquis de Castillon, fils et neveu de lieutenants généraux des armées navales et dont la famille qui remonte aux premiers âges, a toujours été revêtue de dignités et de grades militaires, après avoir servi lui-même dans les troupes de terre et dans la marine, vient de se marier à La Ciotat, où il exerce des vertus paisibles et cultive son esprit par l’étude. »

La famille de Castillon

Pendant et après la Révolution

Pendant les jours de la terreur, la Comtesse Marquèse et sa fille Anne Victoire qui vivait

auprès d’elle, furent détenues dans les prisons de Toulon, comme ci-devant nobles. Ses deux fils Jean François et Pierre Louis de Castillon continuaient leur service dans la marine, lorsque le 19 octobre 1793, Jean François reçut à Toulon l’ordre au nom du Roi Louis XVII de s’embarquer sur le brich Le Farlettons, commandé par M. d’Ambland, pour y remplir les fonctions de son grade. Dix jours après, un nouvel ordre du contre-amiral Trégof, commandant pour le Roi Louis XVII les forces navales de la méditerranée, lui fut donné de passer avec le même grade et les mêmes fonctions sur la frégate du Roi, La Tapazie, commandée par M. de Grasse.

C’était le moment om Trégof, étranger que la France avait comblé de faveurs, livrait le port de Toulon aux anglais, avec l’appui des contre-révolutionnaires et malgré l’opposition d’une grande partie de la marine restée fidèle(1).

Dans ces circonstances difficiles, Jean François de Castillon et son frère Pierre Louis vinrent ensemble à Florence, munis d’une permission du général Acton du 29 février 1794. Là, ils obtinrent de l’envoi extraordinaire de S.M. sicilienne en Toscane, un passeport valable pour 40 jours afin de se rendre à Messine.

Une fois rendus dans cette ville et à la date du 17 mars 1794, Jean François de Castillon établit pour son procureur et agent M. le Comte François Marquèse, demeurant à Messine , frère de sa mère, donc Anne Marquèse, à charge par lui acceptée de recueillir le paiement de toutes les sommes d’argent appartenant à sa mère et à sa tante Anne Thérèse Marquèse, devenue la femme du Chevalier de Tennessoli, lieutenant colonel du régiment royal italien au service de la France, en raison des legs laissés à ses parents par testament de feu Jean Jacques Marquèse du 23 octobre 1580, et lui confère tous pouvoirs à cet effet.

Pour demeurer un caractère authentique à ces dispositions, un acte de notoriété devenait nécessaire. Voici traduite du texte italien, la constatation faite le 3 avril 1794 de l’identité de Jean François :

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(1)Laurent de la Rouvière, suivant l’exemple de la noblesse, avait émigré en 1791 pour aller augmenter par sa présence la marine d e l’armée de Condé. Il mourut à La Cadière en 1822.

« Don Salvator Donato, fils de feu don Antoine, noble Messinois, atteste que le Comte Jean François Castillon et Marquèse, émigré de la ville de Toulon du côté de la juste cause des royalistes, lieutenant-colonel de la marine royale de France, est fils aîné et légitime du Marquis Bruno de Castillon et de Mme Anne Marquèse (de Moras) femme de feu Bruno, noble de la ville de Toulon ; que Mme Anne Marquèse et Monier est fille légitime de feu Comte François Auguste Marquèse, né à Messine ; que le Comte Jean François de Castillon est neveu et Mme Anne Thérèse Marquèse, fille de feu Comte François Auguste Marquèse et sœur de ladite Mme Anne de Castillon, femme du lieutenant-colonel Tennessoli ; qu’il l’a reconnu pour son intime parent ; qu’étant arrivé depuis peu dans cette ville, il l’a conduit chez lui, où se trouve ???????, traitant comme son neveu, il soutient son attestation et repose comme parent des Marquèse, comme le tenant de M. le brigadier et lieutenant du Roi, M. La Til, du Chevalier et colonel Pinelli et d’autres Chevaliers de cette ville et comme ayant eu dans le temps commerce en écriture avec ledit Chevalier, Jean François de Castillon »

Sur ce, et après arrangements de famille, le 7 août 1794, à Messine, Jean François de Castillon, muni des pouvoirs de son frère Pierre Louis, cède par acte notarié tous ses droits et actions présents et à venir à revendiquer à Messine, Palerme, Mélazo et autres lieux des royaumes de Naples et de Sicile, à la Comtesse Marquèse, épouse du Comte François, son oncle, pour en jouir leur vie durant, après eux à sa tante et à défaut à ses héritiers et successeurs.

Après un séjour assez prolongé à Messine et à Naples qui n’était que trop justifié par événements de France, les deux frères rentrèrent dans leur patrie. La dame Marquèse, veuve de Castillon et sa fille avaient été rendues à la liberté. La Comtesse étant propriétaire des terres de Castillon et n’ayant point émigré, celles-ci n’avaient pu être aliénées comme propriétés nationales. Ce n’est pourtant que le 21 Prairial An II de la République (2 juin 1804) que la veuve de Bruno de Castillon, alors résidant à La Cadière, dans la maison d’habitation du citoyen Gamel, rue Grande, disposa de ses biens dans un testament mystique par lequel elle déclare que, conformément aux volontés de son époux, elle confirme un testament fait par elle au mois de septembre 1789, par lequel elle reconnaît Pierre Louis Castillon, son fils cadet, pour seul et unique héritier de l’entière succession de feu Bruno Castillon, son époux, telle qu’il l’a délaissé, pour la posséder en toute propriété à l’époque de son décès. En cas que ce choix ne soit pas validé par les lois, elle lègue par préciput et hors part au dit sieur Pierre Louis Castillon, quart de l’universalité de sa propre succession, de quoi qu’elle puisse se composer à son décès, sans être soumis à aucunes dettes et charges. Dans le cas ou son choix serait contraire à la disposition des lois, elle lègue par préciput et hors part à son fils cadet le quart de sa succession entière, se composant de ses biens propres et personnels et de ceux desquels feu Bruno Castillon, son mari, l’avait institué héritière, sans que son fils soit soumis à contribuer à aucune dette et charge.

Ce testament fut converti en acte notarié apr le notaire du Castellet à La Cadière dans un ses appartements tenu à louage par le sieur Laurent François Geanteaume, au 1er étage de la maison du sieur Gamel, le 1er Thermidor an 12, à la réquisition de Pierre Louis Castillon, son beau-frère. Il avait été ouvert et paraphé par le Président du Tribunal à Toulon, le 27 Messidor an 12.

Le 29 janvier 1782, la dame Anne de Merquèse, veuve de Castillon, avait marié à Laurent François Ganteaume de la Rouvière, fils d’Antoine Ganteaume et de Thérèse Decugis, Anne Victoire de Castellet, âgée de 32 ans, deuxième fiulle de feu Messire Bruno de Castillon, seigneur de l’Estagnol, Chevalier de Saint-Louis, brigadier des armées navales de S.M. Laurent de la Rouvière, n’était que capitaine de cavalerie, garde du corps du Roi. Il devint depuis major de cavalerie, maréchal des logis des gardes du corps (compagnie de Grammont) grade équivalent à celui de colonel et Chevalier de Saint-Louis. Ce fut lui qui, au mois d’août 1775, fut désigné pour accompagner à la cour de Turin, la Princesse Clotilde, sœur de Louis XVI, alors âgé de seize ans, fiancée au Prince de Piémont, plus tard Roi de Sardaigne sous le nom de Charles Emmanuel IV. C’est de cette Princesse que Marie-Antoinette écrivait à sa mère en 1770 : « Clotilde est la douceur même, raisonnable, avenante, et un sourire de bonté sur les lèvres ».

Laurent de la Rouvière reçut du Prince de Savoie, en souvenir de cette honorable mission, une épée au cour richempent démasquinée qui est encore en possession de son petit fils : M. Raymond de Castillon (2). Son issus de son mariage avec Anne Victoire de Castillon :

- Ganteaume de la Rouvière, François Bruno Auguste, né le 5 mars 1783, décédé à La Cadière

en 1826 - Ganteaume de la Rouvière, Laurent François, né le 20 juillet 1784, décédé en 1822 - Ganteaume de la Rouvière, Marie Véronique Claudine, née le 6 juin 1785 - Gauteaume de la Rouvière, de Castillon Etienne, né le 22 juin 1787 - Gauteaume de la Rouvière, Marie Addélaïde, décédée en 1855

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(1)Les menons sont les boucs, placés en tête de troupeaux transhumants qui sont destinés à marquer la marche et à les conduire.

Jean François de Castillon s’était pauvrement marié vers 1782 à La Ciotat. Quand à son frère Pierre Louis, resté célibataire, il figurait en 1787 sur l’état de la marine, comme major de vaisseau (au 1er décembre 1786) et était attaché à la 3ième escadre du département de Brest, commandée par le Comte Renaud d’Allen. Retiré du service comme contre-amiral et Chevalier de Saint-Louis, il vécut depuis à Toulon et dans ses terres et mourut à Toulon le 27 mars 1828 à l’âge de 76 ans, laissant le testament qui suit du 24 mars de la même année.

« M. Pierre Louis, Chevalier de Castillon, contre-amiral de la marine Royale en retraite, Chevalier

de l’Ordre Royal et militaire de Saint-Louis, natif de Toulon, domicilié à Signes, demeurant ordinairement à son domaine de Castillon, au terroir du Castellet, quartier de l’Estagnol, fils de M. Bruno de Castillon, décédé, Chevalier dudit Ordre de Saint-Louis et de feu dame anne de Marquèse, résidant depuis un mois environ à Toulon, où il loge, rue de l’Intendance, N° 5 au second étage, lègue à la fabrique de l’église succursale de Sainte-Anne, au terroir du Castellet, une somme de 300 francs à payer dans l’année de son décès ; charge son héritier de distribuer avec le concours du Recteur de ladite église aux pauvres de ladite succursale quatre charges de blé pendant chacune des quatre premières années de son décès, à l’époque de la récolte ; lègue, à titre de legs particulier et en toute propriété à M. Joseph François Victor de Castillon et à M. Maximilien de Castillon, frères, deux de ses neveux, fils de feu M. françois de Castillon, son frère, le domaine rural dit Jas de Clare, avec ses dépendances, tel qu’il l’a acquis de Mme Claire de Venel, veuve d’Espinassy de Signes par acte de 11 mai 1826, le surplus de ce qui reste à payer restant à la charge de son héritier, duquel les légataires entreront en jouissance pleine et entière dès le jour de son décès ; lègue à ses deux neveux la faculté de faire dépaître dans les bois de pins de son domaine de Castillon leurs troupeaux, bêtes à laine, chèvres et non boucs et menons(1), sans que ces troupeaux puissent excéder le nombre de six trentaines et ce droit devant cesser dès le jour du décès des légataires ; lègue à M. Casimir de Castillon, son autre neveu germain, la somme de 20.000 payables pare son héritier dans les 20 années de son décès, avec intérêts annuels à cinq pour cent, son héritier pouvant se libérer en parties brisées, pourvu que les acomptes ne soient pas moindres de 3000 francs : lègue à Melle Judith de Castillon, sa nièce germaine, une pension alimentaire et viagère, inaliénable, de 400 francs, payables de six mois en six mois à partir du décès ; lègue à Melle Loc ???? de Castillon, son autre nièce germaine, une pension de 300 francs dans les mêmes conditions ; lègue à Melle Adélaïde Ganteaume la Rouvière, son autre nièce germaine, fille de Melle Victoire de Castillon, sa sœur, défunte, une pension annuelle et viagère de 200 francs »

Il charge son héritier de compter à Rosalie Gamèire, sa domestique, si elle est encore à son

service à l’époque de son décès une somme de 600 francs et en outre ce qui poura lui être dû de l’amitié de ses gages ; et pour le restant de ses biens, il institue pour son héritier universel, M. Etienne Gauteaume la Rouvière, son neveu germain, Chevalier de l’Ordre Royal et militaire de Saint-Ferdinand d’Espagne, garde du corps du Roi, fils de M. Laurent François Ganteaume la Rouvière, Major de cavalerie, Maréchal des logis des gardes du corps du Roi, en retraite, Chevalier de Saint-Louis, et de feu Anne Victoire de Castillon, sa soeur, pour en prendre jouissance le jour de son décès. Il veut expressément que ledit sieur, son neveu et héritier, joigne son nom de Castillon, qui est celui de sa mère, au nom de sa famille et qu’il porte ses armes. En conséquence, il fera à son décès toutes les demandes et démarches nécessaires pour s’obtenir l’effet de cette disposition.

Il exprime le vœu le plus instant que son neveu conserve son domaine de Castillon dans toute son intégrité, sans jamais en démembrer aucune partie. Son attachement pour cette terre qu’il tient de ses ancêtres et qu’il a conservé et amélioré malgré les orages de la Révolution juste, sa sollicitude pour sa conservation.

Enregistré à Toulon le 31 mars 1828

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Conformément aux dernières dispositions du Chevalier de Castillon et à la suite des démarches faites par son héritier, une ordonnance du Roi du 14 décembre 1828 permet au sieur Etienne de la Rouvière, Chevalier de l’Ordre Royal et militaire Saint Ferdinand d’Espagne, garde du corps du Roi, né à La Cadière, arrondissement de Toulon, département du Var, le 22 octobre 1787, jouter à son nom celui de Castillon, qui est le nom du sieur Pierre Louis, Chevalier de Castillon, son oncle maternel, contre-amiral en retraite de la Marine Royale et militaire de Saint-Louis, décédé le 27 mars 1828 et de s’appeler à l’avenir Ganteaume de la Rouvière de Castillon sauf à l’impétrant de se pourvoir, s’il y a lieu, devant le tribunal de 1ière instance compétent pour faire faire lez changements convenables sur les registres de l’état civil du lieu de naissance.

Le 23 décembre 1829 intervint en effet un jugement du Tribunal de Toulon qui considérant qu’il s’est écoulé une année sans opposition ordonne qu’il sera fait mention de cette addition sur l’acte de naissance de l’impétrant dans les registres de l’état civil de la commune de La Cadière.

C’est le 11 janvier 1834 qu’eût lieu le mariage de M. Ganteaume de la Rouvière de Castillon, ex-officier de cavalerie, Chevalier, etc.…, demeurant à La Cadière, fils de M. Laurent Ganteaume de la Rouvière et de feu Anne Victoire de Castillon avec mademoiselle Marie Adèle de Ginoux, fille majeure de M. Hyppolite Cosar de Ginoux, écuyer, directeur de l’enregistrement à Rodez (Aveyron) nommé récemment à la direction de Montpellier (Hérault) et de dame Grazia Maria de Lacoche, demeurant à Toulon, rue Royale N° 12, furent présents : Madame sa mère, Monsieur Ernest de Ginoux, son frère employé de l’enregistrement, procureur fondé de son père, Monsieur Louis Honoré Garaud, receveur de l’enregistrement à Toulon, procureur fondé de Monsieur Gabriel Raymond Ginoux, ancien directeur de l’enregistrement, Chevalier de Légion d’Honneur et de dame Marie Ginoux, son épouse, demeurant ordinairement à Paris.

Madame de Lacoche et son époux constituent en dot à la future épouse et au futur mari la somme de 40.000 francs dont 5000 en trousseau et 35000 en numéraire, 2500 ayant été payés comptant et le surplus après décès du dernier des survivants des donateurs, sauf intérêts, en attendant, à cinq pour cent. Il est convenu que si ces 40.000 francs excédaient la portion héréditaire de mademoiselle de Ginoux, l’excédant lui sera acquis à titre de présent.

M. Garaudau, nom de M ; et Mme Ginoux, donne à la future épouse 40.000 francs à prendre par moitié sur les successions futures desdits, laquelle ne sera exigible qu’au décès des survivants des donateurs sans porter intérêts, en attendant. (Cette somme a été payée le 23 août 1863)

La future épouse se réserve comme ???????? Cette somme, comme tous autres biens qui lui obtiendraient dans la suite.

Monsieur de la Rouvière de Castillon, de son côté reconnaît et assure la somme de 40.000 francs sur ses biens présents et futurs à la condition toutefois de ne pouvoir prendre inscription d’hypothèque légale que sur les biens immeubles ci-après désignés et consistant dans un grand domaine rural, dit l’Estagnol, dont une grande partie en bois, y ayant le château de Castillon et diverses fermes (La Tèse, La Bastide Neuve, La Bastide Blanche, La Péliquette, Caday, La Capucine, La Croix de Malte) ne formant qu’un seul ténement d’un revenu cadastral de 3142 francs 53 et d’une superficie de 922 hectares 25 ares 12. Ténons, César Etienne de Bovis, contrôleur ambulant des contributions indirectes en retraite ; Joseph Pierre d’Arbo, capitaine d’artillerie de marine au port de Toulon, Adrien de Bontiny ; Louis de Bontiny ; Elise de Meunier de Bovis, née de Bory : Bontiny, lieutenant au 20ième.

De ce mariage sont issus : - Raymond Ganteaume de la Rouvière de Castillon, né à Toulon le 16 novembre 1834, marié le

27 février 1867 à Melle Rose Gamel - Ernest né en 1836, mort à l’âge de 7 ans - Blanche, née à Castillon le 27 juin 1837, mariée le 2 juin 1863 à M. Monerie de Cabrens, alors

inspecteur des forêts à Digne (Basses Alpes) - Adeline, née le 19 mai 1838, décédée le 26 septembre 1841 - Berthe, née le 26 février 1843 - Oswald, né le 20 août 1844, tué en 1870 sur le champ de bataille de Reichoffen ; sous-

lieutenant d’infanterie. - Edmond, né le 23 février 1846, mort en bas âge.

Monsieur Ganteaume de la Rouvière de Castillon mourut le 26 février 1856, âgé de 68 ans. Il

laissait un testament en date du 25 janvier 1848 par lequel il laissait à son fils Raymond le quart de son héritage à titre de préciput et hors part. il prendra, est-il stipulé, pour son quart, le château et ses dépendances, la ferme dite de La Bastide Neuve, celle de La Tèse ainsi qu’une partie de terre qu’il fait valoir lui-même, en un mot toutes terres qui sont au midi du chemin public, dit du Pié de Canne, sauf à composer sur le surplus de l’héritage le plus ou le moins de ce quart. Il est chargé de payer à son frère Oswald 1500 francs qui lui sont donnés en toute propriété. Cette somme sera échue dans douze années à compter de son décès et, en attendant les intérêts en seront payés à raison de quatre pour cent, lui laissant la liberté de se libérer en parties brisées avant ce terme.

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Lègue 500 francs de pension viagère à sa femme que son fils Raymond sera obligé de lui payer : à la fabrique succursale de Saine Anne, 300 francs à payer dans l’année du décès : charge son fils de distribuer avec secours de sa mère et du recteur de ladite église, aux pauvres de ladite succursale, six charges de blé à l’époque de la première récolte qui suivra son décès, une fois seulement ; plus à payer 100 francs à chacun des domestiques à son service depuis plus d’un an.

Le surplus de son héritage sera partagé entre tous ses enfants suivant le vœu de la loi. « J’exprime le vœu le plus instant pour qu’aucun motif d’intérêt ne vous désunisse, mes bons

amis, et vous recommande de vivre en bonne intelligence, sur quoi, je finis en vous donnant ma bénédiction »

« Par un codicille du 1er février 1856, reçu par M. Asquier, M. de Castillon, lègue à MARIE Adélaïde

de Ginoux, son épouse, la jouissance, sa vie durant, du quart laissé à son fils en préciput et le charge de payer à chacune de ses deux sœurs, Blanche et Berthe, à chacune 2000 francs avec intérêts à quatre pour cent l’an. »

Par délibération du 18 mai 1856, le conseil municipal du Castellet vota la concession gratuite d’un

terrain dans le cimetière de la commune pour y établir la sépulture de M. la Rouvière de Castillon. Cette délibération fut approuvée par un décret du 14 juillet 1856. Cette concession occupant l’angle nord-ouest du cimetière, est devenue depuis le lieu de sépulture de la famille, comme avant la Révolution, l’était pour les Castillon, la chapelle de Notre-Dame de la Pinède. Les restes mortels du Chevalier de Castillon, d’abords inhumés à Toulon, y ont été transportés peu après l’inauguration du monument. C’est là aussi que repose, avec l’un de ses frères, M. Oswald de Ginoux, capitaine de frégate, officier de la Légion d’Honneur, etc.…, décédé à Castillon en novembre 1874, Marie adèle de Castillon, née de Ginoux, décédée à l’âge de 73 ans, au château de Castillon, le 4 mai 1883.

Le partage de la succession de M. la Rouvière de Castillon entre ses héritiers fut fait en exécution d’un jugement du tribunal de Toulon du 1er mars 1859. Dans la répartition des lots, les terres du Brûlat et des Estournois tombèrent dans la par d’Oswald de Castillon, fils d’Etienne de Castillon et de dame de Ginoux. Cette propriété provenait de l’hoirie de M. Laurent François Ganteaume la Rouvière, propriétaire à La Cadière, décédé en 1822, partie de son frère François Bruno, Auguste et de sa mère Anne Victoire de Castillon, propriétaire à La Cadière, tous deux y décédés en 1825, et partie enfin de sa sœur, Melle Marie Adélaïde Ganteaume la Rouvière, décédée à La Cadière en 1855.

Nous voilà au bout de notre tâche, en arrivant à la génération contemporaine. Cette notice

sur la famille de Castillon, depuis son apparition en Provence jusqu’à nos jours, est sans doute bien incomplète ; elle ne peut pourtant manquer d’intérêt et d’utiles enseignements pour les survivants, qui y trouveront relatés dans leur ordres chronologique, nombre de faits, généralement ignorés, épars, dans quantité d’actes, d’histoires, de manuscrits et de documents de tous genres.

En relisant cette vie si abrégée de leurs aïeux, puissent-ils y trouver de nobles exemples à imiter et en conserver toujours les honorables traditions et le pieu souvenir.

Cette notice est terminée par un tableau synoptique de descendance de Bruno de Castillon.

Aix, le 6 juillet 1893

M. de C.

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