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L’inspection Réalités et Prospective Syndicat de l’Inspection de l’Education Nationale Bulletin trimestriel n° 116 Janvier - février - mars 2010 www.unsa-education.org/sien Préparation du congrès de Nantes 10 - 11 - 12 mai 2010 Sommaire en page 3 Elections professionnelles des IEN le SI.EN confirme son implantation largement majoritaire tant pour la CAPN que dans les CAPA Ce bulletin comporte pour les adhérents quatre enveloppes en quatrième de couverture destinées aux élections au Bureau National et au rapport d’activité. Candidatures au Bureau National 9 sièges sont à renouveler au sein du Bureau National. tous les syndiqués sont appelés à voter pour les 3 secteurs (1er degré, Enseignement général, technique et professionnel, In- formation et Orientation). Rapport d’activité présenté par le Secré- taire général Ce rapport d'activité ne prétend pas au statut de descriptif exhaustif, ni même de présentation chronologiquement fidèle des actions mises en place par le syndicat depuis notre con- grès de Lille, l'affichage régulier sur le site et dans notre bul- letin de nos interventions rendrait cet exercice formel et de peu d'intérêt ; ce rapport vise plutôt à dégager les axes ma- jeurs qui ont fondé notre action au quotidien et qui nous con- duisent, aujourd'hui, à tracer de nouvelles perspectives qui seront arrêtées à Nantes. Procédures de vote 1 - Elections au Bureau National Tous les syndiqués sont appelés à se prononcer sur toutes les candi- datures. Attention, il n’est pas possible de retenir la liste complète car, pour le premier degré, il y a 5 candidats pour 4 sièges renouvelables. Les votes devront parvenir directement au siège du SI.EN – 23, rue Lalande – le plus tôt possible et, au plus tard, le 30 avril 2010. 2 - Vote sur le rapport d’activité Chacun est appelé à s’exprimer en transmettant un des trois bulle- tins : «Pour», «Contre» ou «Abstention» sous enveloppe à son Respon- sable académique ou au siège du SI.EN avant le 30 avril 2010.

C:Documents and SettingsMarie · l'essentiel de la pensée korczakienne. On trouve dans la liste des vingt, ... Maria Montessori de culture catholique. Janusz Korczak dénonce avec

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L’inspectionRéalités et Prospective

Syndicat de l’Inspection de l’Education Nationale

Bulletin trimestriel n° 116Janvier - février - mars 2010

www.unsa-education.org/sien Préparation ducongrès de Nantes

10 - 11 - 12 mai 2010

Sommaire en page 3

Elections professionnelles des IEN

le SI.EN confirme son implantationlargement majoritaire tant pour laCAPN que dans les CAPA

Ce bulletin comporte pour les adhérents quatreenveloppes en quatrième de couverturedestinées aux élections au Bureau National etau rapport d’activité.

Candidatures au Bureau National9 sièges sont à renouveler au sein du Bureau National. tousles syndiqués sont appelés à voter pour les 3 secteurs (1erdegré, Enseignement général, technique et professionnel, In-formation et Orientation).

Rapport d’activité présenté par le Secré-taire général

Ce rapport d'activité ne prétend pas au statut de descriptifexhaustif, ni même de présentation chronologiquement fidèledes actions mises en place par le syndicat depuis notre con-grès de Lille, l'affichage régulier sur le site et dans notre bul-letin de nos interventions rendrait cet exercice formel et depeu d'intérêt ; ce rapport vise plutôt à dégager les axes ma-jeurs qui ont fondé notre action au quotidien et qui nous con-duisent, aujourd'hui, à tracer de nouvelles perspectives quiseront arrêtées à Nantes.

Procédures de vote

1 - Elections au Bureau National

Tous les syndiqués sont appelés à se prononcer sur toutes les candi-datures. Attention, il n’est pas possible de retenir la liste complète car,pour le premier degré, il y a 5 candidats pour 4 sièges renouvelables.

Les votes devront parvenir directement au siège du SI.EN – 23, rueLalande – le plus tôt possible et, au plus tard, le 30 avril 2010.

2 - Vote sur le rapport d’activité

Chacun est appelé à s’exprimer en transmettant un des trois bulle-tins : «Pour», «Contre» ou «Abstention» sous enveloppe à son Respon-sable académique ou au siège du SI.EN avant le 30 avril 2010.

Page 2 - SI.EN-UNSA Education - L’Inspection n° 116 - janvier - février - mars 2010

Page 3 - SI.EN-UNSA Education - L’Inspection n° 116 - janvier - février - mars 2010

L’inspection n° 116Directeur de la publication :Patrick ROUMAGNACMaquette : Michel VOLCKCRICKCommission paritaire : 0511 S 07856ISSN : 1251-2028Imprimerie et photocomposition : UNSALe prix du numéro est compris dans lacotisation syndicale. Pour les personnesextérieures au secteur de syndicalisationcouvert par le SI.EN, le prix du numéro estde 7,50 euros, l’abonnement annuel de50 euros.

SI.EN - UNSA Education23 Rue Lalande - 75014 PARIS

Tél : 01 43 22 68 19Fax : 01 43 22 88 92

Agenda

SommaireAgenda du Bureau National p 3

Notes de lecture p 4

L’orientation tout au long de la vie p 5-6

La co-éducation : vers la voie du salut ? p 6-7

Rénovation de la voie professionnelle p 8-9

Congrès de Nantes :

- expertise pédagogique et pilotage du système éducatif p 10

- candidatures au Bureau National p 11 à 14

- rapport d’activité 2007 - 2010 p 15-16

- responsables académiques p 17

Vie syndicale p 18

Vie dans les académies : Lille - Nantes p 19

Tribune libre p 20-21

Bulletins de vote p 23

1er décembre : réunion de la section académique de BORDEAUX (B. LESPES)2 décembre : réunion de la section académique de CRETEIL (Y. DESTOT - P. ROUMAGNAC)3 décembre : MEN/Direction de l'Encadrement : Scrutin / Elections professionnelles des IEN (E. ROQUES)8 décembre : réunion d'un groupe de travail de la section académique de NANTES pour la préparation du congrès (P. ROUMAGNAC)

- DGESCO : groupe de travail sur l'aide personnalisée à l'école primaire (P. ROUMAGNAC)10 décembre : Conseil Supérieur de l'Education (P. ROUMAGNAC)11 décembre : MEN/Direction de l'Encadrement/ Proclamation des résultats aux élections professionnelles des IEN (P. ROUMAGNAC)14 décembre : Commission disciplinaire (P. ROUMAGNAC)

14 et 15 décembre : Bureau National

15 décembre : MEN / Rencontre avec M. LUGNIER, chargé de mission Information et Orientation (Y. DESTOT - B. LESPES)16 décembre : CTPM (P. ROUMAGNAC)

14 janvier : MEN/DRH : groupe de travail sur le vote électronique pour les corps d'encadrement (P. ROUMAGNAC)19-20 janvier : FGR / Bureau National (J.-C. QUEMIN)21 janvier : groupe de travail de la section académique de NANTES pour la préparation du congrès (A. CADEZ - M. LEVEQUE -

P. ROUMAGNAC)27 janvier : UNSA Education / BFN (P. ROUMAGNAC)

- MEN/D.E. / Rencontre avec M. DELOCHE sur les modalités du concours de recrutement des IEN (P. ROUMAGNAC)- Sorbonne - Sous l'égide de la Fédération des DDEN / Remise des prix du Concours des Ecoles fleuries (SI.EN représenté parC. DURAND)

28 janvier : SI.EN / Réunion du Secrétariat général (M. LEVEQUE - J. COURTAIS -- P. ROUMAGNAC - M. VOLCKCRICK -F. BOUGAULT)

29 janvier : réunion de la section académique de LYON (P. ROUMAGNAC)

3 février : réunion de la section académique de LIMOGES (P. ROUMAGNAC)

4-5 février : Bureau National

10 février : FGR / Bureau National et commission fiscalité(J.-C. QUEMIN) - Réunion de la section académique de PARIS (P. ROUMAGNAC - E. ROQUES)

9 mars : FGR / Bureau National et rencontre avec les syndicats affiliés à la FGR (J.-C. QUEMIN)11 mars : Conseil Supérieur de l'Education (P. ROUMAGNAC)17 au 19 mars / Brest / Congrès du Syndicat des Enseignants. Participation de P. ROUMAGNAC à la première journée

22-23 mars : Bureau National

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Note de lectureLe droit de l'enfant au respect

Janusz KORCZAKEditions Fabert. Octobre 2009. 135 pages. 3,50 euros

Vingt associations et mouvements se sont mobilisés à l'occasion du20ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l'en-fant pour publier un texte qui condense en quelques dizaines de pagesl'essentiel de la pensée korczakienne. On trouve dans la liste des vingt,outre les associations Korczak française et suisse, une association duQuébec et la plupart des mouvements que les éducateurs progressis-tes ont l'habitude - souhaitons-le en tous cas en cette période de dénide la pédagogie - de rencontrer : CEMEA, CRAP, Francas, FOEVEN,GFEN, ICEM Freinet, OCCE…Quelle belle idée ! Quel bel outil pour la réflexion pédagogique !Janusz Korczak est ce médecin, éducateur et écrivain visionnaire, juifpolonais, assassiné à Treblinka en 1942 avec les enfants de son or-phelinat. Son œuvre littéraire et pédagogique, son action de précurseurdans ses orphelinats à Varsovie entre les deux guerres mondiales, sonactivité d'enseignant et de formateur, son implication constante depuisle début du XXème siècle dans la presse, à la radio et jusque dansl'enfer du ghetto, lui ont valu d'être considéré comme le père spiritueldes droits de l'enfant, auquel on associe volontiers Maria Deraismes,de culture maçonnique, Ferdinand Buisson de culture protestante etMaria Montessori de culture catholique.Janusz Korczak dénonce avec vigueur le manque de considération dontsouffrent les enfants, à la maison comme à l'école, entretenu par l'égo-ïsme, l'ignorance ou l'orgueil des adultes. Il revendique, au nom desenfants, leurs droits à être ce qu'ils sont, c'est-à-dire des êtres humainsnon pas en devenir, mais à part entière, qui méritent respect, écoute etconfiance. Peut-on faire semblant de vivre ? «La hiérarchie des âgesn'existe pas» nous dit le pédagogue. Publié pour la première fois plusd'un demi-siècle avant la ratification de la Convention internationaledes droits de l'enfant, ce manifeste est toujours frappant d'actualité.Les travaux de Janusz Korczak qui ne se contentait pas de dire et d'écriremais qui faisait, contrairement à beaucoup de soi-disant experts, peu-vent toujours être exploités aujourd'hui. Je pense notamment à la no-tion de sanction différée que j'ai moi-même expérimentée avec enthou-siasme dans des écoles où la violence s'était gravement développée.Le regard de Korczak sur les dangers de l'humiliation, souvent involon-taire et inconsciente, est salutaire. Les traumatismes produits sont denature à renforcer des rejets de l'école, ils surgissent parfois de nosmémoires des dizaines d'années plus tard. A cet égard, actuellement,les excès d'évaluationnite et du " teaching for testing " ne sont pas sansconséquence sur l'état des enfants et des jeunes. Mais les snobismestechnicistes tendent à effacer l'humain si généreusement décrit parKorczak.Ce beau texte est complété par la déclaration universelle et des an-nexes.Frédéric Jessu et Bernard Defrance, vice-présidents de DEI France (sec-tion française de défense des enfants), signent la préface et s'interro-gent :«Et si, aujourd'hui, nous mettons les enfants à l'école, n'est-ce pas es-sentiellement pour leur poser une question dont nous sommes incapa-bles d'esquisser la réponse : comment vont-ils s'y prendre pour queleur histoire soit un peu moins sanglante que celle de leurs pères et deleurs maîtres ?».Un très beau petit livre, pas cher (3,50 euros), à mettre dans toutes lesbibliothèques pédagogiques et sur les bureaux et tables de nuit de toutéducateur.

Pierre Frackowiak

Dans cet ouvrage, les auteures ont souhaité dessiner les entours etles contours d'une école maternelle que l'on ne réduise ni à unecrèche ni à un pré-CP ni à une chambre d'enregistrement des iné-galités socio-culturelles.L'ouvrage, à partir d'entrées alphabétiques qui apparentent sa lec-ture à un voyage au coeur de l'école maternelle, met à mal un cer-tain nombre d'idées reçues et vise à identifier clairement les enjeuxet les réalités d'une école maternelle où rien ne justifie aucun re-noncement. Ce livre se propose en somme d'aider à mieux «discer-ner» l'école maternelle, de la sortir de ses apories didactiques, deses errements pédagogiques, de ses fantasmes idéologiques.

Françoise DEMOUGIN est professeur des universités à l'IUFM deMontpellier-Montpellier 2.

Maître-formateur, conseillère pédagogique, Claudie CANAT estmaintenant inspectrice de l'Education nationale.

Carole ROUSSEAU-ELBAZ a enseigné de nombreuses années enpetite section de Maternelle. Après avoir été maître-formateur. Con-seillère pédagogique, elle est aujourd'hui directrice d'une écolematernelle d'application.

Nos collègues écrivent

Notre métier

Page 5 - SI.EN-UNSA Education - L’Inspection n° 116 - janvier - février - mars 2010

Le SI.EN-UNSA Education se réjouit que la ré-forme du lycée consacre une place éminenteà une vision progressive et accompagnée del'orientation des élèves par l'ensemble de lacommunauté éducative. Cette nouvelle con-ception, anticipée dans la rénovation de la voieprofessionnelle, répond aux points de vue denotre organisation dont nous avions à de nom-breuses reprises fait part à nos interlocuteursdu ministère et de la délégation interministé-rielle à l'orientation.En cohérence avec la mise en œuvre du soclecommun dans le contexte européen des com-pétences-clés pour une économie de la con-naissance, et la résolution de novembre 2008sur l'orientation qui invite les Etats-membres àfavoriser l'acquisition de la capacité à s'orien-ter tout au long de la vie, la loi orientation etformation énonce que « toute personne dis-pose du droit à être informée, conseillée et ac-compagnée en matière d'orientation profes-sionnelle», au titre du droit à l'éducation ga-ranti à chacun par l'article L. 111-1 du code del'éducation. Et que «Le service public de l'orien-tation tout au long de la vie est organisé pourgarantir à toute personne l'accès à une infor-mation gratuite, complète et objective sur lesmétiers, les formations, les certifications, lesdébouchés et les niveaux de rémunération,ainsi que l'accès à des services de conseil etd'accompagnement en orientation de qualitéet organisés en réseaux».

LA LOI «ORIENTATION ET FORMA-TION» CONFORTE NOTRE POINT DEVUE SUR LE METIER DES CON-SEILLERS D'ORIENTATION PSYCHO-LOGUES

Elle retient après amendement que l'article313-1 du code de l'éducation est complété parun alinéa ainsi rédigé :«Les conseillers d'orientation psychologuesexerçant dans les établissements d'enseigne-ment du second degré et les centres visés àl'article L. 313-4 sont recrutés dans des condi-tions définies par décret. Leur formation initialeleur assure une connaissance étendue des fi-lières de formation, du monde économique, del'entreprise, des dispositifs de qualification, desmétiers et des compétences qui sont néces-saires à leur exercice. Ils sont tenus d'actuali-ser régulièrement leurs connaissances aucours de leur carrière.»L'AIOSP souligne que les conditions socio-éco-nomiques et les valeurs culturelles sont diffé-rentes d'un pays à l'autre et doivent être prisesen considération de façon différente dans lesnormes de qualification des conseillers etqu'une qualification différente est nécessairepour différents groupes cibles et différentestâches d'orientation (formation au choix decarrière, counselling individuel, counselling

pour des étudiants, des membres de minori-tés, des groupes multiculturels, des personneshandicapées et des personnes âgées désavan-tagées).Le benchmarking nous démontre qu'en France,la qualification de psychologue est affichée parles organismes qui s'installent sur le marchéde l'orientation.Le processus d'orientation des élèves et sonaccompagnement concerne naturellementtoute la communauté éducative et les proces-sus individuels d'orientation sont naturellementconséquents du résultat des démarches édu-catives, d'instruction et d'évaluation des élè-ves, auxquelles participent tous les acteurs decette communauté depuis l'école maternelle etélémentaire. En France, les conseillers d'orien-tation psychologues en sont partie prenantedans leur fonction de psychologue scolaire dusecond degré et ils sont les acteurs-clés duconseil en orientation.La «révolution» d'une évaluation positive parles compétences qui consacre la démarcheéducative en orientation et le concept de gui-dance partagée à travers les modalités prévuesen formation initiale d'accompagnement per-sonnalisé et de tutorat, inclut naturellement le«counselling», dont les conseillers d'orienta-tion psychologues sont les principaux acteurs.Le partage de la mission d'orientation avec l'en-semble des professeurs positionne égalementles COP et les CIO comme experts et centreressource.Si les dimensions de connaissance de l'envi-ronnement professionnel, du monde économi-que, des cursus de formation et pour partie dela connaissance de soi (feed-back des ensei-gnants relatif à l'évaluation des compétencesde l'élève, sur ses stratégies d'apprentissagedans les nouvelles logiques d'évaluation quevise la mise en œuvre du socle commun) peu-vent être prises en charge par des enseignantsformés, l'expertise propre des COP les prédis-pose à la mise en relation dans le cadre duconseil, des dimensions personnelles , édu-catives, sociales et économiques.Conseillers des équipes éducatives, leur ex-pertise leur permet l'examen du fonctionnementdes groupes et de l'institution scolaire notam-ment dans une approche systémique qui con-tribue par son feed-back aux progrès dans laprise en charge des élèves.Par ailleurs, elle les autorise à contribuer à laconstruction d'un rapport au métier et au tra-vail chez les élèves (cf. «analyse du travail -ergonomie scolaire» - référent : psychologiedu travail) qui les outillera pour l'orientation etla formation tout au long de la vie (…cf démar-che VAE notamment).Dans le domaine de l'information, les servicesd'orientation et les COP se centrent sur l'ingé-nierie de l'information, la formation et l'outillagedes enseignants en la matière, à partir de leurexpertise de psychologue de l'éducation, d'er-gonome scolaire (fabrication de supports et deprogressions - démarche documentaire - quitiennent compte des paliers cognitifs etmotivationnels des élèves).

Les COP s'ils sont inclus statutairement dansles «personnels enseignants», n'ontaujourd'hui ni les même modes de recrutement,de formation et de carrière. La réforme en coursdu recrutement des enseignants doit permet-tre de rectifier ce qui est une incohérence etune injustice.C'est pourquoi le SI.EN-UNSA Education réaf-firme la nécessité de recruter à hauteur desbesoins des conseillers d'orientation psycho-logues dans le nouveau cadre de lamastérisation.1. Assimilation totale du statut et de la forma-tion des COP et des enseignants (niveau derecrutement, caractéristiques de laprofessionnalisation, échelle indiciaire, évalua-tion, gestion de carrière, possibilités de pro-motion : à l'intérieur du corps, par concours etpar détachement).2. Nécessité absolue de recevoir le grade demaster (M2) avant d'être nommés fonctionnai-res stagiaires.3. Pour les COP, il s'agit d'un M2 donnant droitau titre de psychologue (voir les maquettes demasters existantes).4. L'année de stage qui fait suite au M2 doitréunir plusieurs conditions :- c'est une année de formation par alternanceprofessionnelle ;- sur un poste de COP en responsabilité, maisavec un aménagement des horaires et du sec-teur permettant de dégager un temps impor-tant pour la formation (cf. infra).5. La situation des actuels Centres de forma-tion des COP doit être prise en compte avecleur appareil de formation et de recherche (uni-versitaires, formateurs associés, compétencesen ingénierie de formation des COP ; servicesde recherche et de formation continue).6. Par un cadrage national, une cohérenceapprofondie doit être recherchée entre :- le référentiel des compétences des COP etles grilles d'évaluation ;- la formation et l'examen de master et les sta-ges en formation et en situation professionnelle(pratique accompagnée) ;- les épreuves du concours évaluant la com-pétence académique et les acquisitions néces-saires au développement de la compétenceprofessionnelle ;- l'année de stage en responsabilité.7. Les stages en formation de master (M2 no-tamment) et surtout le stage en responsabilité(1ère année de fonctions) doivent être co-pré-parés et co-évalués, en dégageant les moyensde mettre en place une véritable concertationentre les formateurs, les tuteurs de terrain etles inspecteurs de spécialité.8. En fin d'année de stage en responsabilité,la titularisation doit faire l'objet d'une proposi-tion au ministre, établie par un inspecteur despécialité information et orientation, en concer-tation avec le centre de formation et le ou lesresponsables de stage sur le terrain.

Valoriser la contribution des services d'orientation de l'Education nationaleà l'orientation tout au long de la vie

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Page 6 - SI.EN-UNSA Education - L’Inspection n° 116 - janvier - février - mars 2010

9. Plutôt qu'un concours en un seul tempsaprès le M2, il convient d'organiser un concourssur une année de glissement, avec, en fin deM1, une admissibilité calibrée (en fonction desrecrutements étendus aux recrutements enliste supplémentaire et à une marge de sécu-rité) et, à l'issue du M2, les épreuves définiti-ves d'admission.10. Les terrains de stage de M1, M2 et 1èreannée de fonctions devront associer : servi-ces d'orientation (CIO, SCUIO, DRONISEP,Centre INFFO,…), établissements et organis-mes de formation initiale et continue, organi-sations et entreprises, services de l'emploi(Pôle-Emploi, APEC).11. La formation comportera une initiation à larecherche et à la recherche appliquée.Un scénario possible : un corps unique de psy-chologues de l'éducation et de l'orientation.L'objectif de l'acquisition progressive du soclecommun pour tous depuis l'école élémentairequi concerne également les élèves à besoinsparticuliers et les enfants handicapés, ainsi quela logique de l'intégration scolaire, confère auxpsychologues scolaires un rôle-clé dans notresystème éducatif. La continuité école/collègepourrait nous conduire à penser un corps uni-que de psychologue de l'éducation et de l'orien-tation qui intègrerait les actuels psychologuesscolaires exerçant dans le 1er degré (qui n'ontpas de statut de corps propre) et les conseillersd'orientation psychologues. Il permettrait desmobilités professionnelles sur les différentsordres d'enseignement porteuses d'enrichisse-ment mutuel.A partir des masters de référence existants(Université de Provence, Inetop, Université deClermont-Ferrand…) on pourrait concevoir uneformation mixant psychologie scolaire, psycho-logie de l'insertion et de l'orientation, connais-sance du monde économique et des métiersainsi que des systèmes de formation qui pré-disposerait au recrutement par un concourscommun.

LES CIOLa place spécifique des Centres d'Informationet d'Orientation doit être consolidée au seind'un dispositif d'orientation aux multiples ac-teurs. Le CIO s'adresse à un public spécifique,mais dans un réseau d'échange partenarial auxcompétences diversifiées. L'article 4 de la loiorientation formation préconise le rapproche-ment sur un lieu unique des partenaires del'orientation tout au long de la vie. Le modèle«cité des métiers» suggéré en creux,complémenté par les plates-formes en ligne,nous semble particulièrement opportun dansun souci de qualité du service public d'orienta-tion et de rationalisation de l'usage des res-sources. Les organismes participants pour-raient cependant y conserver leur identité pro-pre. La réforme des collectivités locales, si elleconduit les Régions à envisager ces espacespartagés, ne doit pas exclure l'implantation desatellites nécessaires sur des territoires isolésdont certains CIO pourraient être supports.Nombre de CIO travaillent déjà dans cette lo-gique de rapprochement physique ou virtuel.Mais l'organisation des CIO sur les territoiresne leur permet pas toujours d'atteindre la taillecritique qui leur permettrait une utilisation ra-tionnelle de leurs ressources au profit des éta-blissements et des publics qui les concernent.Une saine réorganisation sur les territoires, aucas par cas, permettrait de donner à chaqueentité CIO la taille suffisante pour répondre àleurs missions au sein du réseau partenarial.

LES INSPECTEURS DE L'ORIENTA-TION DANS LE NOUVEAU CONTEXTELes missions permanentes des inspecteurs del'orientation sont transversales ; en posteauprès des recteurs, au sein du collège aca-démique des inspecteurs du 2nd degré, du faitde leur expertise propre :

- ils pilotent et évaluent les politiques, les struc-tures, les dispositifs, les établissements, lesprocédures et les pratiques des acteurs dansle champ de l'orientation et plus globalementde la politique de réussite éducative ;- ils participent au pilotage des dispositifs rela-tifs au décrochage scolaire et en évaluent leurseffets ;- Ils impulsent et suivent la mise en œuvre desréformes ;- ils animent le réseau des CIO, centres-res-sources pour l'orientation des élèves et les pré-parent à répondre aux exigences des normesde qualité pour l'exercice de la mission de ser-vice public d'information et d'orientation ;- ils participent au recrutement, au concours età la formation initiale et continue des conseillersd'orientation psychologues, au niveau dumaster ;- ils inspectent les personnels d'orientation etproposent leur titularisation durant l'année destage en responsabilité. Ils accompagnent etévaluent leur carrière ;- ils participent à la définition de la politiqueacadémique de formation des acteurs, à sonanimation pédagogique et à l'accompagne-ment des personnels ;- ils apportent leur expertise à la mise en œuvreet à la coordination des politiques d'informa-tion et d'orientation scolaires et professionnel-les aux niveaux régional et local, à la demandedu délégué à l'information et à l'orientation ;- ils contribuent à la coordination et à la coo-pération des différents réseaux et acteurs char-gés de l'orientation et de l'insertion dans lecadre du service public de l'orientation et ilsinterviennent en tant qu’experts dans lalabellisation des organismes.

Y. Destot - B. Lespés - BN

Nous avons souvent eu l'occasion d'échangersur les évolutions nécessaires de notre sys-tème éducatif eu égard à l'importance des pro-blèmes auxquels il se trouvait confrontéaujourd'hui. Et cela en dehors de toute polé-mique partisane, mais dans une réflexion pros-pective alimentée par les demandes multifor-mes émanant du terrain, les tensions auxquel-les nous avons à faire face quand ces besoinsconfinent à l'inquiétude, au désarroi, et parfoismême à la désespérance. Car si évolution il doit nécessairement y avoir,elle ne pourra certainement pas être le fait d'uneinjonction ministérielle mais l'expression d'unevolonté partagée par des esprits préparés etdésireux d'agir indépendamment de toute am-bition clanique. Il s'agit bien là, en effet, de met-tre en place une éducation de nos enfants quicorresponde mieux aux exigences de la démo-cratie moderne en même temps que la facultéqu'elle engendrera chez eux de pouvoir bâtirun monde nouveau. J'avais eu l'occasion, au

La co-éducation : vers la voie du salut ?terme d’un congrès sur le thème du «dévelop-pement durable», de conclure mon interven-tion par une (presque) boutade en disant quej'en appelais personnellement à une école «du-rable». Certes, dans son acception première,le terme «durable» renvoyait bien à la péren-nité : maintenir coûte que coûte une école uni-que, l'école de la République, laïque et obli-gatoire. Mais il faisait allusion bien évidemmentà cette école éco-citoyenne plus ouverte, plusjuste, plus efficiente et par conséquent plusdémocratique.Pour en revenir à une récente intervention de-vant les enseignants de Dunkerque, je disaisen substance dans mon propos introductif :Notre système scolaire semble en difficultépour réduire l'échec scolaire. Où faut-il recher-cher les causes de cet échec qui paraît si dif-ficilement incompressible» ?Les causes sont vraisemblablement de deuxordres :

- elles sont extrinsèques : misère sociale, sous-développement linguistique et culturel, man-que de suivi des élèves au sein de la sphèrefamiliale, manque de synergie entre les ac-tions de soutien extérieures à l'Education na-tionale ;- elles sont intrinsèques : manque de moyens,sans doute, mais aussi indéniable difficulté àmettre en place des enseignements adaptés,cohérents et concertés. Nous ne pouvons agirrapidement que sur les secondes qui sontd'abord cause de la difficulté scolaire quoti-dienne.Le manque d'adaptation des enseignements,leur manque de cohérence et le manque deconcertation au sein des équipes sont desmaux dont nous devrions pouvoir nous sépa-rer rapidement avec un tant soit peu de vo-lonté, de méthode, de réflexion et de recher-che.

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Les contraintes de l'article et le choix du sujetm'empêchent de développer plus largement etm'invite à me cantonner à la seule question dela concertation. Le Service public d'Educationne doit plus être en charge de toute l'éduca-tion. L'Education avec un grand «E» doit êtreun champ loyalement partagé.Partagé avec les parents d'abordIl va de soi que l'exercice de la professionnalitéde chacun, de chaque équipe, ne peut porterses fruits que dans un contexte débarrassé detout ce qui peut nuire à la sérénité du climatscolaire. Car tout apprenant a besoin de cettesérénité pour apprendre. Cette sérénité existequand la confiance des parents, informéscomme il le faut des activités qui sont misesen place dans chacune des classes, vient sou-tenir et encourager les équipes dans leurs ac-tions. Cette sérénité existe aussi quand lesparents acceptent de collaborer loyalement autravail des enseignants en assumant leur rôlepremier de parents : assurer une hygiène devie nécessaire, vérifier quotidiennement le tra-vail des leurs enfants, inculquer les règles in-dispensables à une vie commune harmo-nieuse. Cette sérénité existe enfin quand lesparents créent eux-mêmes une communautéforte au sein de chaque école, non pas un syn-dicat mais un groupe de ressource au servicedes enfants et des parents en difficulté sous lamédiation du directeur. L'entraide et la solida-rité ne deviendront un principe républicain res-pecté par nos élèves, futurs citoyens, que siles parents en montrent l'exemple à leurs en-fants. Partagé avec les collectivités locales aussiLe rôle de toute collectivité locale est de prou-ver, entre autres choses, qu'elle prend bien encompte les préoccupations de ses électeurs.Elle aura donc plutôt tendance, quand elle ena les moyens comme à Dunkerque, àsurvaloriser son rôle éducatif par une offre par-fois inflationniste, sans s'attacher forcémentaux résultats pédagogiques, l'effet d'annonceimportant davantage. Notre rôle n'est ni de toutaccepter ni de refuser cette offre de collabora-tion. Tout doit être discuté en conseil d'école,et non décidé de manière unilatérale par le di-recteur, dans le cadre du projet d'école. C'està ce moment aussi qu'apparaît notre profes-sionnalisme : dans notre propension ou non àrecentrer toute collaboration extérieure dansle cadre d'une amélioration des conditions devie ou d'apprentissages des élèves. Attentionaux attitudes discriminatives : je ne comprendspas bien que l'on puisse accepter l'aide (voirela substitution) des moniteurs sportifs et refu-ser la collaboration avec la Maison de l'Edu-cation et les Maisons de quartier. La collabo-ration franche implique un engagement loyalet réciproque. L'école a tout à gagner d'unecollaboration loyale avec nos partenaires mu-nicipaux. Comment pourrait-il en être autre-ment du reste quand les conditions d'enseigne-ment et les conditions d'apprentissage interfè-rent d'une manière aussi complexement étri-quée ?

D'où l'importance de mener cette réflexion par-ticulière. D'aucuns rêveraient de se substitueraux enseignants tout en appelant au retour àl'âge des blouses grises et du tableau noir. Leurpromptitude à la substitution n'a d'égale, effec-tivement, que l'ignorance qu'ils ont de la com-plexité du métier. Il était bon de le rappeler.Mais l'heure n'en est pourtant pas moins à laco-éducation. L'exemple de ce que nous vivonsà Dunkerque est à ce titre porteur de promes-ses et de satisfactions, et je voudrais en énu-mérer rapidement les raisons.La co-éducation est gage de démocratieQu'on le veuille ou non, notre système éduca-tif est fondé sur la concurrence. Cette concur-rence ne stimule pas les esprits et ne révèlepas les talents : elle est pipée d'avance. Dèsles premiers âges, l'histoire est déjà écrite en-tre les enfants issus de milieux frustes et /ouvivant dans des familles déstructurées et lesautres, ceux qui ont la chance de pouvoir dé-marrer du bon pied. Que dire également desenfants dont la langue maternelle est une lan-gue étrangère à celle qu'emploient leurs en-seignants ? Une école démocratique ne peutpas admettre ces différences sociales ou d'ori-gine. Mais la tâche est immense et les ensei-gnants, seuls, ne peuvent ramener tous les élè-ves au même niveau à l'orée des apprentissa-ges fondamentaux. L'expérience dunkerquoisede la Maison de l'éducation et des Maisons dequartier vise l'accès de tous aux apprentissa-ges premiers dans les mêmes conditions. Eninsistant sur l'importance de la fonction paren-tale, elle conduit à l'indispensable implicationdes parents dans la scolarité de leurs enfants,en dédramatisant et en facilitant les rapportsavec les enseignants. Les parents sontd'ailleurs obligatoirement associés dans le pro-jet de stimulation langagière mis en place dèsla moyenne section d'école maternelle.La co-éducation est gage de richesseL'accès égal à la culture pour tous est certai-nement le meilleur moyen de réduire le fosséqui existe entre les familles où le patrimoinenational est valorisé et celles où il est complè-tement ignoré, celles où les questions existen-tielles fondamentales sont abordées et cellesoù elles sont escamotées faute de pouvoir lesaborder d'une manière ou d'une autre. L'ac-cès aux lieux de culture avec le ressenti despremières émotions, les premières expérien-ces de pratique artistique par l'usage d'outils,d'instruments spécifiques, de gestuelles pro-pres à la discipline, les premiers enseigne-ments systématiques artistiques et humanis-tes contribuent au partage égal de notre patri-moine culturel et à la construction d'une iden-tité commune même si les démarches créatri-ces empruntent des chemins différents. Cesdifférences, en relativisant d'ailleurs l'absoluartistique, collaborent à la construction progres-sive du respect et de la tolérance mutuelles.L'expérience dunkerquoise des classes or-chestres, la fréquentation, gratuite pour tous,des musées, la formation conjointe des ensei-gnants, la collaboration souhaitée des parents

dans le cadre d'une ouverture nécessaire fontde la co-éducation un élément de richesse in-commensurable.La co-éducation est gage de développementharmonieuxL'école et la ville, l'école dans la ville, consti-tuent un environnement apaisé, rassurant, dufait qu'elles sont d'abord et très tôt vécuescomme des espaces de rencontre et de com-munication, voire de médiation, par l'actioncommune de tous - élus, enseignants, éduca-teurs, parents, enfants - , dans le cadre de pro-jets partagés. L'espace scolaire comme l'es-pace urbain sont des lieux enfin possibles deconstruction de vrais projets de vie dans lamesure où les adultes attentifs à chacun colla-borent à l'épanouissement de tous. En ce sens,la co-éducation est gage d'un développementphysique et mental harmonieux de tous lesenfants qui la reçoivent.La co-éducation facilite la prise en compte deshandicapsL'école ne peut à elle seule résoudre la ques-tion du droit des handicapés à l'Education.L'exemple des collaborations entre l'école etles associations dunkerquoises montre à quelpoint cette co-éducation est nécessaire, l'uneprenant le relais des autres et vice versa.La co-éducation est gage de réussite pour tousTout individu qui, dès son plus jeune âge, areçu par de multiples voies, selon des maniè-res diverses, bienveillantes et adaptées, desstimulations positives, qui a bénéficié d'uneécoute toujours attentive, d'un regard tolérantmais jamais complice, qui a pu s'enrichir intel-lectuellement autant par l'expérience que parle savoir, se trouvera dans une posture favo-rable pour envisager son avenir avec lesmeilleures chances de succès.En conclusion de ce rapide balayage de laquestion, je ne vois que des vertus à la co-éducation. Certes, elle ne s'arrête pas à la portedu second degré, même réaménagé de lamanière dont je viens de l'envisager. Je n'aid'ailleurs pas développé les réformes possi-bles d'un second degré qui, plombé au pre-mier chef par l'échec scolaire, ne peut offrir desparcours d'épanouissement personnels qu'àceux que le milieu d'origine a favorisés dès leberceau rien que du fait des stimulations quipourraient être le lot de tous, à commencer parla stimulation langagière. Mais rien qu'en m'entenant à cette dernière, nous possédons là unedes raisons essentielles pour lesquelles je mi-lite personnellement, sans retenue, pour la co-éducation. La complexité du monde dans le-quel nous vivons, l'immensité des défis aux-quels nous nous trouvons confrontés, nouscontraignent à penser l'éducation comme unespace de collaboration indispensable. J'iraisjusqu'à parler d'éducation partagée.

Michel LarchanchéIA IPR Vie scolaire

Circonscription de Dunkerque

Notre métier

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Depuis la rentrée 2007, la rénovation de la voieprofessionnelle est en marche.Elle doit apporter un nouveau souffle à cetteimportante voie de formation qui doit rapide-ment retrouver ses lettres de noblesse.Mesure phare de la réforme, la généralisationdu baccalauréat professionnel en trois ans doitconstituer, malgré les difficultés rencontrées,une véritable nouvelle chance pour les quel-que 700 000 jeunes, souvent issus des caté-gories sociales les plus défavorisées qui y sontscolairés et à qui elle ouvre, désormais desperspectives intéressantes de formation et dequalification.Aujourd'hui, tous les acteurs engagés au ser-vice de la réussite des élèves de l'enseigne-ment professionnel ont une obligation conjointede résultat : REUSSIR ENSEMBLE LA RENO-VATION ENTREPRISE, faire qu'elle produiseles changements attendus au niveau :- des résultats et des acquis des élèves ;- de la généralisation de leur poursuite d'étu-des et de l'élévation du niveau général de leurqualification ;- de la diminution des abandons en cours decycle et de la réduction des sorties sans quali-fications.Rénové, l'enseignement professionnel doitdevenir plus efficace pour mieux répondre auxbesoins de formation des élèves concernés.En notre triple qualité de corps d'inspectiondétenteurs de l'expertise pédagogique, de ca-dres supérieurs en charge du pilotage du sys-tème éducatif et de syndicalistes engagés dansl'action pédagogique au quotidien, il nous ap-partient d'apporter notre contribution à cetteréussite.On nous demande de nous placer à l'écoutedes établissements et d'accompagner la miseen œuvre de la rénovation sur le terrain.Au delà des difficultés réelles, liées à desmoyens contraints,- quels constats pouvons-nous effectuer ?- Quel accompagnement pédagogique pou-vons-nous proposer ?Nous devenons des acteurs incontournablesde la rénovation. Et si, une fois de plus le salutpassait par la pédagogie ?Les leviers du changement existent, n'hésitonspas à nous en emparer !Destiné à initier la réflexion collective, en vued'une nécessaire rénovation de cette dernière,ce dossier propose, sur divers sujets consti-tuant les axes forts de la rénovation en cours,une série d'articles qui, partant des constatseffectués par les collègues dans leurs acadé-mies respectives, prenant en compte les in-quiétudes et les doutes des acteurs de terrain,s'efforcent, au nom du SI.EN, d'esquisser quel-ques propositions qui ne demeurent, pour l'ins-tant, que des pistes de réflexion.

Rénovation de la voie professionnelle : six mois après la rentrée, où en est-on ?

L'autonomie pédagogique accrue des établis-sements

La rénovation de la voie professionnelle laisseune importante autonomie aux établissementsdans un cadre réglementaire donné à traversdes grilles horaires déclinées sur la totalité ducursus de f ormation. Cette autonomie dontbénéficient les établissements permet à ceux-ci d'intégrer les problématiques locales dansleurs choix opérationnels. Ceci suppose uneréflexion approfondie de tous les acteurs del'établissement. L'instance appropriée pourcette réflexion et la détermination des choixpédagogiques est le Conseil pédagogique surlequel le chef d'établissement doit absoluments'appuyer pour prendre les décisions et lesarbitrages liés à l'utilisation des marges d'auto-nomie laissées par la réforme.Dans cette logique, il convient de s'interrogersur le rôle des inspecteurs dans l'organisationpédagogique des établissements. Il nous ap-paraît que ce rôle n'est absolument pas réduitpar rapport au système précédent. En effet,l'expertise disciplinaire de l'inspecteur est uneressource incontournable pour les établisse-ments pour opérer des choix pertinents. Lesconseils que peuvent apporter l'inspecteur àchaque établissement sont essentiels pourétayer les différents choix pédagogiques queceux-ci sont amenés à faire. Ensuite, l'inspec-teur devra, en aval naturellement, participer àune évaluation des choix opérés par les éta-blissements afin que ceux ci puissent, le caséchéant, modifier leur stratégie. La plus grandeautonomie laissée aux établissements ne di-minue donc aucunement le rôle pédagogiquede l'inspecteur pour l'organisation pédagogi-que.

Les diplômes intermédiaires de niveau V

Dans le cadre du baccalauréat professionnelen trois ans, les élèves ont la possibilité devalider une certification intermédiaire de niveau5. Cela permet à ceux qui, malheureusement,ne pourraient pas atteindre le niveau 4, de nepas sortir du système scolaire sans qualifica-tion. Cette intention est bien entendu louableet le SI.EN s'est toujours prononcé favorable-ment sur le principe de cette certification inter-médiaire. Dans le cadre de certains baccalau-réats professionnels, le diplôme de niveau 5est un CAP qui, par nature, permet l'insertionprofessionnelle. Pour d'autres baccalauréatsprofessionnels, il s'agit d'un BEP. Si celui-cipermet l'insertion, il convient alors seulementde s'interroger sur les modalités de certifica-tion.Dans certaines filières, le niveau 5 n'est plusdu tout le niveau d'insertion et il convient alorsde s'interroger sur le bien-fondé d'un diplômequi ne permettra pas à un jeune de s'insérer.En tout état de cause, cette certification ne doitpas prendre le pas sur la formation ayant pourobjectif le baccalauréat. Les différentes situa-tions d'évaluation dans ce cadre sont parfois

chronophages et donc obèrent obligatoirementle temps de formation. Nous proposons doncque la certification intermédiaire puisse s'ac-quérir par des unités intermédiaires du diplômevisé, c'est-à-dire le baccalauréat. De cette ma-nière, les enseignants pourraient se concen-trer sur la préparation du Bac Pro, tandis queles élèves obtiendraient «au passage» unecertification de niveau 5.

L'épreuve orale de contrôle du baccalauréatprofessionnel

Le SI.EN réaffirme son accord sur le principed'un oral de contrôle pour le baccalauréat pro-fessionnel. Après la session 2009, nous nousétions vivement interrogés sur les modalitésmises en oeuvre et avions émis quelques pro-positions dans le sens de davantage d'équitéet d'efficacité.Nous souhaitions également rapprocher les-dites modalités des autres baccalauréats, tou-jours dans un souci d'équité. D'après les pro-jets qui viennent de paraître, nous avons étéglobalement entendus et les modalités de pas-sation vont certainement être modifiées pourla session 2010.Toutefois, il semble que la moyenne des deuxépreuves de contrôle se substitue encore à lamoyenne générale de l'examen. Ce point nenous paraît pas satisfaisant car de nature àdévaloriser un diplôme acquis seulement surdeux épreuves orales. Nous demandons à nou-veau que le principe de cet oral de contrôlesoit calqué sur les baccalauréats généraux ettechnologiques et que les notes des deuxépreuves de contrôle viennent se substitueraux notes acquises au premier groupe d'épreu-ves.Les modifications envisagées pour la session2010 vont donc apparemment dans le bon senset nous jugerons le nouveau dispositif lors dela session d'examen. Il restera certainementdes points qui devront être améliorés.

L'accueil des nouveaux élèves entrant en se-conde professionnelle

L'accueil en seconde professionnelle des jeu-nes issus de différents horizons constitue uneétape importante et une clé d'entrée dans ceparcours de formation en 3 ans. L'équipe pé-dagogique devra se mobiliser pour apporterune dimension particulière à cette phase. Cetaccueil peut-être organisé sous différentes for-mes, selon l'initiative de l'équipe de directionet de l'équipe pédagogique, avec pour objec-tifs :- la présentation du dispositif ;- le schéma de formation avec les poursuitesd'étude et les passerelles en vue de créer unedynamique de classe et de rassurer les jeu-nes quant à leur intégration dans ce nouvelenvironnement.

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Les préoccupations des enseignants se foca-lisent sur les points suivants :- l'hétérogénéité des élèves ;- la réussite du plus grand nombre.L'objectif majeur consiste à éviter toute sortiesans qualification et de permettre à tous lesélèves entrés en seconde professionnelle deréaliser un parcours complet visant l'obtentiondu baccalauréat professionnel.Il appartient aux équipes d'employer de façonoptimale et réfléchie tous les dispositifs péda-gogiques qui concourent à cet objectif tout enprenant en compte les jeunes qui éprouventdes difficultés :- accompagnement personnalisé ;- enseignements généraux liés à la spécialité ;- complémentarité Ecole - Entreprise (au tra-vers des PFMP).

L'accompagnement personnalisé

Dispositif essentiel de la rénovation de la voieprofessionnelle, l'accompagnement personna-lisé doit répondre aux besoins des élèves. Ont-ils conscience de leurs propres besoins ? A ceteffet, il convient de mettre en place, préalable-ment une évaluation-diagnostic pour identifierces besoins. Ce positionnement initial permetd'offrir des activités pédagogiques adaptées quine se limitent pas aux objectifs de soutien,d'aide et de remédiation. «L'évaluation-dia-gnostic», est complétée en cours d'année pardes bilans intermédiaires, effectués par l'équipepédagogique. Ils peuvent prendre des formesdiverses (réunions d'équipes, évaluations dis-ciplinaires, évaluations des compétences trans-versales,…). La qualité de cette évaluation etdu bilan personnalisé qui en découle fonderales multiples activités qui seront mises en placepour répondre aux besoins des élèves.Cet ac-compagnement vise une relation plus person-nelle entre l'enseignant et l'élève, au seinmême d'une classe. Néanmoins, il nécessitela mise en œuvre d'une pédagogie adaptée auxbesoins du jeune ou d'un groupe de jeunesayant été repérés pour les mêmes besoins.Tout ceci nécessite de la part des enseignantsune remise en question quant aux stratégiespédagogiques à mettre en œuvre (changementde posture). La pédagogie mise en œuvre parles enseignants chargés de ce temps d'ensei-gnement spécifique doit bien évidemment con-tribuer à la réussite des élèves. Les ensei-gnants savent très bien identifier les lacuneset les insuffisances des élèves. Les décisionsde redoublement, de réorientation, d'orienta-tion vers des passerelles « négatives» font tropsouvent office d'accompagnement personna-lisé aujourd'hui. L'accompagnement personna-lisé offre une alternative à ces pratiques. Dansce cadre, il faut bien considérer toute la pa-lette des modes d'intervention pédagogiques.Il ne s'agit pas seulement d'aide, de soutienou de remédiation.Cet accompagnement d'une durée de 210 hpar cycle de 3 ans concerne toutes les disci-plines, tous les enseignants, d'autres acteurségalement (intervenants internes ou externesà l'établissement). 2,5 heures hebdomadairesen moyenne (la répartition peut varier suivantles différentes années du cycle de formation)

pour la mise en place de cet accompagnement.Ces horaires peuvent être cumulés en tant quede besoin, en fonction de l'organisation péda-gogique retenue dans l'année, du projet. LeSI.EN recommande que ce dispositif répondantà un besoin spécifique ne soit pas utilisé entant que variable d'ajustement.Les conditionsde réussite de ce dispositif sont d'ordres orga-nisationnel et pédagogique. L'organisation dece temps pédagogique dans les emplois dutemps doit être au service des intentions pé-dagogiques. Ce constat implique une analyseréflexive préalable des enseignants et de l'ad-ministration des établissements. Une organi-sation en barrette facilite l'activité pédagogi-que et donc la participation des enseignants etle nécessaire travail en équipe. Organisationet pédagogie sont étroitement liées pour laréussite du jeune.

Les enseignements généraux liés à la spécia-lité

Le volume horaire est de 152 heures sur lecycle des 3 ans, soit 50 heures approximati-vement, chaque année, mais modulable selonles projets. L'enseignement général apporteainsi sa contribution à la professionnalisationdes élèves. Le développement de connaissan-ces et de compétences spécifiques des domai-nes généraux complète l'enseignement profes-sionnel. L'enseignement général trouvera desréponses dans les activités disciplinaires, plu-ridisciplinaires, de co-animation autour de lapériode de formation en entreprise ou de lapédagogie de projets.La planification de ces horaires relève de l'auto-nomie des établissements. Le corps d'inspec-tion préconise une réflexion d'équipe pédago-gique, en vue de répondre aux besoins desélèves. Il ne s'agit en aucun cas d'instrumen-taliser l'enseignement général mais il est es-sentiel que cet enseignement contribue forte-ment à l'acquisition des capacités transversa-les des élèves, fondamentaux de leur réussite.Sur les sujets de l'accompagnement person-nalisé et des enseignements généraux liés àla spécialité, notre mission d'inspecteur se si-tue d'abord auprès des chefs d'établissementpour aider à la mise en place d'une organisa-tion favorisant l'atteinte des objectifs assignésà ces dispositifs. Elle s'étend également auxenseignants pour favoriser la prise en comptede ces dispositifs dans toutes leurs dimensions,pour impulser une réflexion, favoriser le travaild'équipe, l'innovation et la créativité.

Sujet n° 8 : La complémentarité Ecole - Entre-prise.

Pour tous les baccalauréats professionnels ladurée réglementaire des PFMP est fixée à 22semaines sur le cycle des trois années, répar-ties au maximum en 6 périodes d'une duréeminimale de 3 semaines chacune. Ce tempsde formation en entreprise représente 40 %du temps de formation du domaine profession-nel. C'est considérable. Il s'agit donc d'attein-dre les objectifs de formation et de certifica-tion dans le cadre d'une co-responsabilité et

d'une réelle complémentarité des situations etdes contenus de formation entre lycée et mi-lieu professionnel. Cette démarche interactiveexige de réfléchir à l'apport et à l'intégrationdes PFMP dans le projet pédagogique global,donc à leur organisation (place dans le par-cours, durées, rythmes, modalités et outils desuivi et d'évaluation, …) afin que le tempspassé en entreprise contribue efficacement àl'acquisition des compétences du référentiel.Le dialogue entre les entreprises et les éta-blissements scolaires doit être renforcé. Il estindispensable d'informer les entreprises del'évolution de nos parcours de formation liée àla rénovation de la voie professionnelle dontils n'ont pas précisément connaissance. Cetteinformation doit être faite par les équipes pé-dagogiques. Avant tout départ en entreprise, ilest également nécessaire que les équipes pé-dagogiques négocient les objectifs de forma-tion en fonction du niveau de formation dansle cursus de trois ans.

Le lycée des métiers

Le «Lycée des Métiers» a pour objectif géné-ral d'accroître l'efficacité pédagogique et édu-cative des établissements tout en clarifiant l'of-fre de formation académique pour la rendreplus cohérente et plus lisible dans le cadre duSchéma Régional des Formations. Ce labelvise à renforcer l'attractivité et l'efficacité desétablissements scolaires proposant des forma-tions professionnelles et technologiques cons-truites autour d'un ensemble cohérent de mé-tiers. Outil essentiel de professionnalisation etd'insertion des jeunes adultes, le «Lycée desmétiers» propose des itinéraires adaptés etpersonnalisés pour les jeunes et les adultes etconstitue de fait un véritable levier de l'éduca-tion et de la formation tout au long de la vie.Lieu fédérateur des quatre voies d'accès à lacertification, le «Lycée des Métiers», dans sadéfinition nouvelle de réseau d'établissementsque lui donne le décret n° 2005-1934 du 20novembre 2005, répond à la nécessité d'uneoffre de formation académique organisée ausein des bassins d'éducation dans un espritde complémentarité.Par la dynamique de progrès qu'elle engen-dre, la démarche qualité «Lycée des Métiers»se veut un outil de développement du projetd'établissement, un espace d'échange des pra-tiques pédagogiques au sein d'un réseau, unsupport de communication tant à l'interne qu'àl'externe.

Contribution collectivecoordonnée par C. Barthès

Congrès de NANTES

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La réforme des retraites de 2003 connaît ac-tuellement une de ses caractéristiques les plusvisibles avec l'allongement de la durée de co-tisation (41 ans en 2012) pour l'obtention d'uneretraite à taux plein, sans décote. Il est ques-tion, sous la pression du MEDEF, de repous-ser l'âge légal de départ en retraite à 61 ans etdemi et, pourquoi pas comme en Allemagne,Espagne ou au Royaume-Uni, à 65 ans. Il estégalement souvent préconisé de panacher ré-partition et capitalisation. Le Premier ministreavait suggéré un débat dans le cadre d'uneélection présidentielle, le président de la Ré-publique a répondu, dans son discours devantle Congrès le 22 juin, qu'après les propositionsdes partenaires sociaux viendrait le temps dela décision à la mi-2010, après que tout ait étémis sur la table : l'âge de la retraite, la duréede cotisation, la pénibilité.Nous sommes donc aujourd'hui au pied du mur,dans le temps de ce calendrier. Ajoutons, pourêtre complet, que le Conseil d'Orientation desRetraites doit rendre en février un rapport surl'état des comptes et des prévisions ainsiqu'une étude débouchant sur un possible bou-leversement du mode de calcul des pensions.L'idée est notamment d'envisager le passageéventuel d'un régime en annuités à un régimeen points, calqué sur le modèle suédois. Cedernier reposant sur l'accumulation de droits,il laisse au salarié, informé à tout moment dumontant de sa pension éventuelle, le soin d'ar-bitrer librement l'âge de son départ à la retraite.Au-delà des différents paramètres que sontl'âge légal de départ, le taux et la durée de co-tisation, l'avenir de notre système par réparti-tion ne pourra être assuré à long terme que s'il repose sur une dynamique de solidarité en-tre générations sur fond de justice sociale. Ildoit pour cela gagner en clarté et en visibilité.La faible confiance des jeunes générationsdans le système actuel justifie la nécessité d'undébat national comme la mise en place d'uneréforme d'ampleur qui vise au-delà du courtterme.Dans la société française où les retraités, se-niors et personnes âgées représenteront bien-tôt 25% de la population, tout doit être fait pouréviter les conflits entre générations et pour pré-server, voire reconstruire, les solidarités.Le combat syndical ne s'arrête pas le jour dela retraite. Les retraités doivent continuer d'agirpour améliorer les conditions de vie des pré-retraités et des retraités.Le SI.EN entend bien contribuer à alimentercette réflexion en cours, notamment lors duprochain congrès de Nantes, et à la relayer defaçon transversale dans le cadre de l'UNSA-Retraités et de la FGR.

Jean-Claude Quemin

Retraités

Expertise pédagogique et pilotage du système éducatif

Outre les aspects corporatifs qui seront vusdans les commissions de secteur, le BureauNational a souhaité que le congrès de nantesengage une réflexion pédagogique concrèterenvoyant à une préoccupation majeure chezles enseignants et les inspecteurs de tous ni-veaux et de toutes disciplines.Certes, on pourrait ajouter les langues vivan-tes, les autres langages (mathématiques,scientifiques, etc), la culture, bref, le socle en-tier, mais cela nous renverrait inévitablement àdes discours inefficaces. C’est donc la maîtrisede la langue française qui sera au centre dutravail des commissions pédagogiques à partirdu thème central de«L'expertise pédagogique et du pilotage dusystème éducatif français»

et au travers des entrées qui sont :- Education et territoire- Evaluation et pilotage- Expertise et formation- Territoire et expertise partagée

MOTION PEDAGOGIQUE

Constats :- Voilà des années que les priorités ministériel-les se succèdent et sont abandonnées aussivite sans qu'aucun bilan, aucune évaluation nepermette de dire si ce qui a été mis en placeétait bénéfique ou non.- Voilà des années que les recteurs et les ins-pecteurs d'académie relaient ces priorités sansse préoccuper de leur faisabilité et sans oc-troyer les moyens nécessaires à leur réussite.- Voilà des années que ces mêmes recteurs etinspecteurs d'académie, cherchant à satisfaireleurs ministres, n'ont pour seul souci que detransmettre des comptes rendus positifs.- Voilà des années que les inspecteurs tententde mettre en œuvre ces priorités, connaissantbien toutes les difficultés rencontrées et ten-tant de convaincre les acteurs locaux (ensei-gnants - élus - parents) du bien-fondé de cesorientations.- Les exemples ne manquent pas, qu'ils soientdisciplinaires, transversaux ou organisation-nels.- Et nous allons subir très bientôt une nouvellepriorité sur le «Tout numérique» à la suite durapport Fourgous qui, au travers de ses 70 re-commandations, fixe les orientations à pren-dre de la maternelle au lycée pour que nos élè-ves réussissent enfin à l'école !- Le résultat de cette absence de cohérence etde continuité se retrouve dans les multiplesincertitudes et questionnements des ensei-gnants, tentés de se réfugier dans le conser-vatisme, et dans les difficultés de nos élèves,constatées à tous les niveaux et révélées, enparticulier, lors des évaluations internationales.- Ces difficultés sont diverses, elles se retrou-vent à la fois dans la compréhension de l'écrit,dans les mathématiques, les langues étrangè-res, les sciences, etc.- Face à cette superposition de «pseudo-urgen-ces» qui privilégient les opportunités conjonc-

turelles au détriment d'une réelle continuité desapprentissages, nous avons décidé de fixernous-mêmes ce qui nous semble primordialdans la réussite scolaire et sociale de nos jeu-nes, à savoir «la maîtrise de la langue fran-çaise».- Cela ne signifie pas que les 7 piliers du soclede connaissances et de compétences dontnous pensons qu'il constitue une référencepertinente soient abandonnés. Cela signifiequ'à tous les niveaux, et durant les 3 annéesqui suivront le congrès de Nantes qui en défi-nira les lignes directrices, le pilotage mené parles inspecteurs se fera autour de ce domaineinterdisciplinaire, dont chacun s'accorde à direqu'il est fondamental.

Objectifs :- Les apprentissages fondamentaux définisdans le cadre du socle constituent les basesnécessaires pour l'épanouissement social etculturel de tous les jeunes.- Pour que la langue joue son rôle de liant, ilfaut que les jeunes en repèrent les valeurs fé-dératrices et s'éloignent des replis individua-listes pour tendre vers un système social fondésur le développement de solidarités et de va-leurs partagées.- La question des démarches partagées entrepremier et second degrés peut aider les jeu-nes à accéder à une meilleure réussite éduca-tive incluant, aujourd'hui, la capacité à s'adap-ter à des contextes fluctuants. La langue ap-paraît alors comme un puissant facteur d'in-sertion ; sa maîtrise constitue donc, légitime-ment, une préoccupation majeure pour lescorps d'inspection.- L'implication des jeunes dans la dynamiquede l'évaluation est le gage d'une meilleure prisede conscience de leurs capacités, ce qui lesaidera à s'inscrire dans une progression valo-risant leur image d'élève et de personne.- La continuité des apprentissages, qui sup-pose une validation progressive des compé-tences, guidée par un pilotage garant de lacohérence des perspectives éducatrices, ren-voie au rôle essentiel que les inspecteurs doi-vent assurer. Cet accompagnement s'accom-mode mal de l'actuelle scission entre premieret second degrés. Un recentrage plus clair surle développement progressif des compétencesde l'élève est indispensable pour donner sensaux performances enregistrées aux différen-tes étapes de la scolarité.- L'articulation entre le travail des inspecteurset celui des chefs d'établissement peut renfor-cer la cohérence et le crédit accordés aux in-terventions respectives des uns et des autres.- L'expertise des inspecteurs garantit une vi-sion transversale à l'échelle d'un territoire ausein duquel les échanges renforcent la cohé-sion du service public d'éducation sur la based'objectifs partagés.ceci est une première approche du thème ducongrès de Nantes.Les différents développements et questionne-ments seront affichés au fur et à mesure descontributions, sur le site du SI.EN. Nous enga-geons chacun à s’y référer et à y contribuer.

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Candidatures au Bureau National

Inspecteur de l'Education Nationale depuis 23ans (promotion 85-87) et fidèle adhérent duSI.EN-UNSA, j'ai exercé durant plusieurs an-nées les mandats de R.D et R.A de l'acadé-mie de Nantes. J'y ai toujours apprécié l'espritde dialogue et la qualité des débats, sans pourautant en approuver toujours toutes les posi-tions. Après avoir exercé la fonction d'IEN-Ad-joint en Loire-Atlantique, j'ai souhaité retrou-ver un poste en circonscription.Je propose ma candidature au Bureau Natio-nal afin de participer activement à la réflexionet à l'action syndicale constituée autour d'aumoins trois enjeux :- la réforme de l'école de primaire : tout a déjàété dit à ce sujet sur le manque préalable deconcertation, je pense en particulier à l'organi-sation de la semaine scolaire, l'empilement desdispositifs, ou encore certaines prises de po-sition fortement teintées d'idéologie. Le SI.ENa su, au milieu des tensions multiples, conser-ver, à mon sens, une position responsableconforme à notre éthique professionnelle. LesInspecteurs de l'Education Nationale, repré-sentés par leur principal syndicat, sont bienplacés pour apprécier les effets d'une mise enœuvre précipitée et témoigner de l'état, sousses différentes formes, dans lequel se trouveactuellement le premier degré.- Les missions des IEN : la circulaire du 19/05/09 a ouvert quelques pistes en ce qui concerneen particulier l'évaluation des écoles mais ellene marque pas de réelle inflexion par rapportà l'inspection individuelle et la notation. Nosmissions de pilotage, de formation et d'impul-sion sont réaffirmées mais nous vivons, auquotidien, l'accumulation des tâches adminis-tratives de toute nature. Et que dire, en règlegénérale, des moyens mis à notre dispositionpour accomplir lesdites missions ? Il faudrabien, là encore, peser pour que de réelles évo-lutions voient le jour, en tenant compte d'undevenir toujours incertain des EPEP. Enfin,selon les contextes académiques, il nous estdemandé de nous investir afin de renforcer laliaison école-collège et la continuité des ap-prentissages dans le cadre du socle commun.Cette priorité peut être porteuse d'une évolu-tion de nos missions à intégrer à la réflexionsyndicale.- La formation : formateur associé à l'ESEN,j'ai pu, avec d'autres, me rendre compte,auprès de différentes promotions de stagiai-res, des avantages et des inconvénients del'année de formation initiale. La formation quise met actuellement en place dans les acadé-mies est-elle pour autant satisfaisante ? Quantà la formation continue, au sens plein du terme,elle a quasiment disparu au profit des sémi-naires nationaux à public désigné, quel quesoit l'intérêt institutionnel de ces derniers. Surun autre plan, en ce qui concerne les profes-seurs des écoles, nous aurons très prochai-nement à gérer, hélas, sur le terrain les man-ques de la formation professionnelle. Commentpourrons-nous assurer cette charge renfor-cée ?

Bernard ACHDDOUVoilà quelques questions, parmi bien d'autresqui prouvent, si besoin était, la nécessité d'unsyndicat représentatif auquel je souhaite ap-porter mon expérience et mon engagementsyndical.

Bernard ACHDDOUIEN CCPD Nantes-Orvault (44)

Francis BOUGAULT

Je sollicite cette année vos suffrages dans lecadre des élections au Bureau National.Cette démarche s'inscrit dans un parcours pro-fessionnel et syndical global ancré en totalitédans l'enseignement professionnel.Sur le plan professionnel, mon cursus a étéplutôt linéaire et classique.Successivement maitre auxiliaire, professeurde lycée professionnel, formateur et, depuis1995, Inspecteur de l'Education Nationale, j'aiexercé successivement cette fonction dansdeux académies et œuvré dans plusieurs fi-lières.Sur le plan syndical, mon engagement a étéconstant dans les différents corps auxquels j'aiappartenu, ayant été responsable local en tantqu'enseignant ; responsable académique dusecteur second degré, trésorier académique,membre de la CAPA depuis que je suis IEN.Si je sollicite aujourd'hui vos suffrages, c'estd'abord parce que ma mission départemen-tale est achevée et que je considère donc lemoment venu de renforcer mon engagementsyndical.En effet, les thèmes de mobilisation ne man-quent pas et l'actualité montre qu'il est abso-lument nécessaire que les organisations re-présentatives soient constamment présentes.Notre syndicat doit dialoguer avec les déci-deurs institutionnels et être sans cesse forcede proposition lors de la mise en œuvre desréformes.Si je suis élu au Bureau National, je m'engageà œuvrer pour :- le maintien de l'enseignement professionnelau sein du service public d'éducation et sa va-lorisation par rapport aux autres voies de for-mation ;- la clarification des missions et de la placedes inspecteurs dans le second degré ;- la défense de la liberté d'expression dans lecadre syndical ;- la revalorisation de notre situation indiciaireet de nos carrières dans la perspective ducorps unique ;- l'amélioration des conditions matérielles detravail, problème récurrent dans les académies- la préservation de notre système de retraite- la sauvegarde de l'emploi dans l'Educationnationale.

Mon action s'inscrira naturellement dans la li-gne de la direction actuelle du syndicat.Je remercie par avance les collègues qui ac-cepteront de me faire confiance afin de porterau plan national les valeurs du service publicqui ont toujours été miennes.

Francis BOUGAULTIEN 2nd degré Economie-Gestion

Académie de CRETEIL

Joël COLIN

Inspecteur de l'Education Nationale pour la6ème année, j'ai choisi de présenter ma can-didature au Bureau National après avoir eu denombreux échanges à ce sujet avec mes col-lègues.Grâce à nos actuels représentants nationaux,académiques et départementaux, notre orga-nisation demeure de façon indiscutable, la plusreprésentative pour les IEN. Ils ont obtenu in-fluence et résultats. Nous en profitons tousaujourd'hui et nous leur devons respect et gra-titude. Par delà les insatisfactions et attentesque nous serons amenés à présenter lors duprochain congrès, rien ne doit laisser croire quel'action de nos élus est devenue sujette à cau-tion.Dans toute organisation, si la menace de dé-rive peut venir de ceux-là même qui la défen-dent le mieux, ce n'est pas qu'ils ont pervertileurs intentions ni que leur ligne politique sesoit compromise comme on le laisse parfoisinjustement entendre au sujet du SI.EN ; c'estplutôt que nous avons laissé la charge troplongtemps aux mêmes et qu'il est trop facilede critiquer si l'on n'accepte pas à son tour derelever les manches.C'est pourquoi, fort de l'appui et du soutien quem'accordent mes collègues du Pas-de-Calaisdans l'action syndicale de terrain que je mèneavec eux depuis 3 ans comme RD, j'ai décidéde présenter ma candidature au Bureau Na-tional. Voilà comment je conçois mon engage-ment.Je critique souvent mon syndicat, mais j'en aile droit, je m'y implique et surtout je tiens suffi-samment à lui pour lui souhaiter de grandirmais pas seulement en nombre de suffrages.J'ai une conscience aiguë du militantisme etde la démocratie. C'est pourquoi ma démar-che ne s'inscrit pas dans la rupture mais dansla régénération, elle est soutenue par les ca-marades du Pas-de-Calais et c'est pour moiune grande responsabilité que de rester dignede leur confiance. Pour autant, je ne suis lereprésentant que de ma sensibilité et je sou-tiens un syndicat de portée et d'influence na-tionale qui se doit de lutter pour le respect et ladignité de notre corps, qui soit aussi la voix detous ses militants sur les évolutions de l'écolequ'il accompagne ou qu'il subit, qui soit aussiun phare pour l'institution, une force de propo-sition, sachant fédérer et soutenir l'expertise

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Candidatures au Bureau National

IEN en charge de l'information et de l'orienta-tion, titulaire depuis 2006, j'exerce mes fonc-tions dans l'académie de Créteil, en résidenceà l'inspection académique du Val-de-Marne. Jepropose ma candidature au Bureau Nationaldu SI.EN pour le secteur «Information-Orien-tation».Née en 1967, après des études universitairesinternationales (Montréal, Québec ; Mons,Belgique), j'ai accompli toute ma carrière dansle service public d'éducation. Mon parcoursuniversitaire m'ayant apporté un regard em-preint de curiosité sur les conditions de l'exer-cice de la pédagogie dans d'autres systèmeséducatifs, j'ai conservé une appétence à met-tre en perspective nos façons de faire en lesconfrontant au contexte. Je suis par ailleursExpert permanent auprès de la Commissioneuropéenne pour les projets Leonardo etComenius.Mon parcours au sein du système éducatif m'aconduite à traverser des champs de compé-tences variés mais complémentaires en regardde la culture de l'éducation : enseignante enanglais (de la 6ème à la licence), en français(en lycée professionnel), puis CPE, faisantfonction d'adjoint «en appui» du chef d'établis-sement, coordonnatrice conseil pour laMGIEN, puis chargée de mission au rectoratpour la lutte contre le décrochage scolaire, jesuis f inalement passée à l'orientation qui, denature, est un domaine transversal.C'est à ce titre que je souhaite rejoindre leBureau National, afin de faire valoir les idéesportées par le SI.EN. L'orientation est au cen-tre des réformes et nous, cadres du système,devons en accompagner la mise en œuvre touten veillant à rester fidèles à nos idéaux. Jecrois que seules la cohésion et la solidaritéentre inspecteurs peuvent, par l'avancée denos réflexions et de nos interventions concer-tées, faire vivre notre métier.

Véronique DUCHAUD-FUSELLIRégis DECOFOUR

Avant tout, je remercie les membres du Bu-reau National en place, ainsi que ceux qui lequittent, pour le travail d'équipe accompli dansle souci de défendre inlassablement les inté-rêts de tous et de mobiliser autour de revendi-cations légitimes.Ayant exercé au cours des six dernières an-nées avec détermination, conviction et loyautéle mandat que vous m'aviez confié, j'en solli-cite le renouvellement.Inspecteur depuis 15 ans, promotion 1995, j'aieffectué toute ma carrière dans l'académie deLille au service de l'enseignement techniqueet professionnel.Je souhaite poursuivre mon engagement dansune action syndicale forte visant la créationd'un corps unique d'inspection et l'améliorationdes conditions de travail et de formation.Ce qui m'intéresse dans mes fonctions c'estl'animation et la communication.Beaucoup de jeunes collègues qui entrent dansla profession pensent pouvoir obtenir, seuls,quelques avantages. Je suis convaincu ducontraire, ce n'est que par l'action collectiveque nous pourrons être entendus.Les multiples tâches qui nous incombent fontde nous des hommes et des femmes de ter-rain, proches des enseignants, c'est cette dé-marche qui est pour moi prioritaire. Je conti-nuerai de m'investir pour être reconnu par tou-tes les instances comme un référent donnantdes avis pertinents, éclairés et s'appuyant surdu vécu.J'attacherai beaucoup d'importance, si je suisré-élu, à l'amélioration de nos conditions detravail et à la sauvegarde de l'enseignementtechnique et professionnel.

Régis DECOFOURIEN STI

Académie de LILLE

Elections au Bureau National : ATTENTION 4 postes sont à renouveler dans le premier degréle bulletin de vote doit être adressé directementau SI.EN-UNSA Education23, Rue Lalande 75014 PARIS

pédagogique de tous ceux qui sont au cœurdes politiques éducatives, les IEN.Patrick a très bien résumé les derniers suffra-ges. Je les traduirai à ma manière par ces mots,«nous n'avons jamais été aussi forts et simul-tanément aussi faibles». Les collègues ne setournent pas tous vers nous, loin s'en faut, paradhésion totale à nos positions et postures.Certains, à juste titre, veulent éviter la disper-sion de nos forces, d'autres rejettent davan-tage les autres organisations plus qu'ils ne plé-biscitent la nôtre ; d'autres enfin considèrentque nos avancées, aussi modestes qu'ellessoient, sont des avancées que seul le SI.ENréussit à obtenir, je ne l'oublie pas non plus.Mais qu'en est-il de notre capacité réelle à fé-dérer autour de nos perspectives ? Quellessont-elles d'ailleurs ? Sur ce plan, les critiquesde collègues sont nourries et le Bureau Natio-nal ne semble pas les entendre pour ce qu'el-les sont. Il n'a jamais été question de désignertel ou tel représentant national comme étantresponsable d'une faillite idéologique. Il s'estagi, de multiples manières, de regretter la fai-blesse du discours face aux coups de boutoirportés par les actuels décideurs. Il s'est agi depolitique au sens noble. Il s'est agi de sortir dela pudeur de notre légendaire loyauté, de fé-dérer nos collègues autour d'idées et de pro-jets qui redonnent à notre syndicat la capacitéà être plus qu'une organisation de défensecorporative, un creuset d'idées pour une écoleà la fois plus ambitieuse pour ses élèves, hu-maine et plus juste avec ses personnels.En somme, j'ai le sentiment que nous devonschoisir entre trois positions :- entretenir le souvenir d'une école idéalisée ;- accompagner les politiques actuelles en es-sayant de limiter la casse… Ce n'est pas mé-prisable, mais réduite à cela, notre action aune faible crédibilité ;- ou rechercher une nouvelle doctrine syndi-cale qui ne rejette rien des valeurs de l'écolede la République et qui projette notre corpsdans une nouvelle organisation du service pu-blic d'enseignement. C'est cette position queje souhaite défendre au sein du BN.Je me demande si je ne présume pas de mesforces et si j'ai la capacité de telles ambitions.La réponse ne peut se trouver que dans lecollectif ; si nous sommes réunis autour de cetteambition, nous saurons, ensemble, la mettreen œuvre. Je m'engage à être un représen-tant fidèle à l'esprit et de la lettre de cette pro-fession de foi.

Joël COLINIEN Calais ASH

Académie de Lille

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Candidatures au Bureau National

Jean-Pierre PICHAUT

J'ai 57 ans. D'abord enseignant à Châtellerault,puis IMF à Paris, je me suis investi tôt dans lemouvement syndical, notamment comme se-crétaire SNI-Pegc du 14ème arrondissementet conseiller syndical départemental. IEN en1996, un rapide passage en Seine-Saint-De-nis puis une affectation au Havre, avec l'occa-sion d'appréhender les difficultés profondesd'une ZEP en proie aux bouleversements so-ciaux des restructurations industrielles de labasse vallée de Seine. J'exerce ensuite àDarnétal-lès-Rouen (76) et depuis 2004 à LaRochelle (Charente-Maritime)Elu à la CAPA, j'anime aujourd'hui le SI.EN-UNSA dans l'académie de Poitiers.Des revendications d'équité pour un syndica-lisme de solidaritéAu cœur de l'UNSA, le syndicalisme des IENs'inscrit sur des valeurs de solidarité et dansune logique de proposition.

Nous sommes nombreux à nous plaindre dela dégradation de nos conditions de travail.Nous constatons chaque année une réductionde nos frais de déplacement, de nos frais defonctionnement. Les menaces qui planent surle maintien des emplois de secrétariat, indis-pensables au bon fonctionnement de l'école,tout comme les mesures brutales et non con-certées sur les sièges des circonscriptionsconstituent également d'inquiétants signaux. Jesuis comme chacun d'entre nous irrité pas lemépris ou la condescendance dont souventnous sommes l'objet ! Tout ceci doit nous inci-ter à la plus grande vigilance et à la plus fermerésolution quant à nos conditions d'exercice.Toutefois nous continuons souvent à travailler,dans la loyauté et sans trop nous plaindre, enconstatant que l'on nous reprend aujourd'huice que l'on nous a accordé hier après d'âprescombats et de longues négociations. Certes,les consignes syndicales claires existent, maispersonne ne les applique vraiment alors quenombreux sont les exemples qui apportent lapreuve que nous pouvons être forts pour peuque nous soyons unis et solidaires.Les collègues qui me connaissent le savent,je suis un homme de conviction et de dialo-gue. En tant que RD, j'ai cherché à aider et àinformer, en toute transparence, en toute hon-nêteté. Je me suis efforcé, sans démagogie nieffet tapageur, de faire avancer les choses etde «sortir par le haut» de situations difficiles.Je m'engage aujourd'hui, si je suis élu au Bu-reau National, à faire preuve de la même hon-nêteté, de la même conviction et du même en-gagement afin d'améliorer le fonctionnementde notre système éducatif tout en faisant pro-gresser la situation des inspecteurs de l'Édu-cation.

Franck MONTUELLEIEN CCPD Douai-Centre (59)

Je suis IEN chargé d'une circonscription du 1erdegré depuis la sortie de l'ESEN en juin 2001.J'ai d'abord exercé pendant six années scolai-res sur un territoire caractérisé par une forteruralité avant d'être nommé dans une circons-cription urbaine comportant un RRS, un RARet de nombreuses écoles d'application implan-tées à proximité d'un site IUFM important,aujourd'hui fortement menacé.J'ai décidé de présenter ma candidature auBureau National de notre syndicat. J'accom-plis cette démarche avec le soutien de mem-bres du BN, d'anciens et d'actuels RD et RAde l'académie de LILLE. J'ai la volonté d'offrirà notre organisation ma capacité de travail,mon aptitude à l'écoute et ma détermination àfaire vivre un syndicalisme ouvert et respon-sable, mais aussi résolu et vigilant. Je veuxaujourd'hui apporter ma contribution au déve-loppement de l'action de notre syndicat.Instituteur durant quinze ans, maître-formateur,membre de l'équipe d'encadrement d'un cen-tre IUFM important, j'ai toujours défendu leService public d'éducation. Syndiqué depuismon entrée dans le métier d'enseignant à laFédération de l'Éducation Nationale puis àl'UNSA, j'ai adhéré au SI.EN dès mon entrée àl'ESEN. J'y ai mené mes premiers combatssyndicaux en tant qu'inspecteur stagiaire enassumant, avec une équipe de collègues (for-midables ?), la responsabilité de la section desstagiaires. J'ai soutenu nos responsables na-tionaux et approuvé les orientations donnéesà notre action, n'hésitant pas malgré tout à for-muler parfois quelques critiques. Proche dePierre FRACKOWIAK, même si je ne partagepas toujours toutes les positions qu'il défend,je lui ai succédé comme RD dans le Nord de2005 à 2008. J'entends aujourd'hui poursuivremon action dans le même esprit et dans le res-pect des avis et points de vue de mes collè-gues.Je revendique résolument le corps unique desinspecteurs de l'Éducation. Toutefois, je ne meberce pas d'illusions. Je sais que le cheminsera encore long. Je sais qu'il faudra de la pa-tience pour le construire étape par étape. Oui,je suis convaincu que tant que nous n'obtien-drons pas ce corps unique aux missions diver-sifiées, tant que notre expertise ne sera pasreconnue au même titre que celle des IA-IPR,tant que nous ne pourrons pas travailler aveceux à niveau égal, le système éducatif progres-sera très difficilement parce qu'il demeureracloisonné en des divisions qui n'ont plus aucunsens aujourd'hui ! Avant d'en faire une reven-dication corporatiste, je fais donc de l'unifica-tion des corps d'inspection un enjeu majeur deprogrès pour notre système éducatif.Je suis convaincu que le SI.EN, organisationsyndicale largement majoritaire, doit gagner encrédibilité dans les médias en renforçant lesefforts de communication qu'il a engagés. Jesuis persuadé que nous devrions exposer da-vantage nos positions et contribuer de manièreplus lisible aux débats de société qui concer-nent notre système scolaire.

Franck MONTUELLE

Ginette KIRCHMEYER

Si je vous sollicite aujourd'hui pour m'accorderun nouveau mandat, c'est que je pense qu'ilreste encore bien du chemin à parcourir et qu'ilne s'agit pas de baisser les bras.

Les thèmes de mobilisation, en effet, ne man-quent pas :- revendication d'un corps unique d'encadre-ment aux missions diversifiées ;- amélioration de la situation des IEN pour leurassurer une réelle promotion par rapport à leurcorps d'origine ;- revalorisation de la fonction par la reconnais-sance de nos missions diversifiées ;- accompagnement de la réforme de la voieprofessionnelle pour permettre à chaque jeuned'avoir une réelle chance d'insertion profession-nelle réussie.

C'est également pour poursuivre mon enga-gement syndical que je me suis à nouveau por-tée candidate aux toutes récentes électionsprofessionnelles - tant à la Commission admi-nistrative Paritaire Nationale qu'à la CAPA deStrasbourg - afin de défendre à ces niveauxles situations et intérêts individuels des collè-gues.

Soyez assurés, si vous me renouvelez votreconfiance, de mon engagement total et de maprofonde détermination à œuvrer pour l'amé-lioration de nos conditions de travail, notre re-valorisation indiciaire, la valorisation de la voieprofessionnelle et la défense des valeurs quenous partageons au sein de l'UNSA-Éducation.

Ginette KIRCHMEYERIEN 2nd degré Économie-Gestion

Académie de STRASBOURG

Pour cela il nous appartient de diffuser l'infor-mation auprès de tous nos collègues, de re-cueillir et de transmettre des propositions cons-truites par tous au plus près du terrain et éclai-rées par la pluralité des réalités.C'est en développant l'intérêt du plus grandnombre au travers des principes mis en œuvrepar ses adhérents et ses élus que le SI.EN-UNSA Education réussit là où il a toujours étéreconnu : à fédérer autour de valeurs commu-nes. L'accélération des rythmes des change-ments nous confronte à des exigences qui de-mandent une expertise transversale, garantede réactivité. J'espère par mon engagementpouvoir porter cette dynamique qui permet deconstruire nos missions avec intelligence etloyauté.

Véronique DUCHAUD-FUSELLIIEN IO du Val-de-Marne

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Candidatures au Bureau National

Michel VOLCKCRICK

Voilà six ans, lors du congrès de Montpellier,vous m'avez élu au Bureau National et les cir-constances ont voulu que je sois désigné d'em-blée par mes collègues secrétaire général ad-joint, chargé du premier degré, auprès de Pa-trick Roumagnac.Responsable du site pendant un temps, chargéde l'édition du bulletin depuis six ans, je mesuis appliqué à rendre compte le plus objecti-vement possible des opinions parfois très di-vergentes des inspecteurs et faire en sorte queles écrits des académies et des différents ni-veaux d'enseignement ne lèsent personne.Par ailleurs, la relative proximité de Paris dema circonscription nordiste m'a permis de ré-pondre très souvent présent aux multiples ren-dez-vous et audiences maintes fois organisésdans l'urgence, parfois à des heures particu-lièrement tardives, au côté du secrétaire gé-néral et dont nous avons rendu compte régu-lièrement. J'y ai appris beaucoup et découverten particulier que les négociations ne sont pasaussi simples qu'on pourrait le penser lorsqu'onest dans son " fief ".

Catherine RAUX

Suite à l'appel paru dans le bulletin syndicalrelatif à la vacance de deux sièges au BureauNational, je me porte candidate au titre du se-cond degré. Adhérente au SI.EN depuis maréussite au concours en 2004, je désire m'in-vestir au niveau national dans la continuité dutravail d'équipe mené par l'actuel Bureau.Cette démarche personnelle s'inscrit dans undouble objectif :1. Défendre les intérêts du corps d'ins-pection du second degréL'unification des corps d'inspection ne pourraavancer que par les actions transversales etpyramidales déjà en oeuvre sur le terrain parfilière et, notamment, dans le domaine de l'éco-nomie-gestion. La pragmatisation et la réalitédes missions diversifiées qui sont les nôtresne peuvent qu'enrichir la réflexion collective auniveau national.2. Valoriser la voie professionnelleIl s'agit d'accompagner les équipes sur le ter-rain en vue d'offrir à tous les jeunes sous sta-tut scolaire à temps plein, en alternance, ouen formation continue une formation de qua-lité leur permettant une insertion profession-nelle réussie en lien avec la demande sociale,les besoins économiques et la citoyennetéeuropéenne.Je souhaite apporter ma contribution à la miseen œuvre d'une politique syndicale volontaristeau profit des collègues de l'enseignement gé-néral et technique. Soyez assurés de mon en-gagement pour œuvrer à l'amélioration desconditions de travail des inspecteurs et à lavalorisation de la voie professionnelle.

Catherine RAUXIEN Economie-Gestion

Académie de Nantes

Si nos conditions de travail ont pu progresserici ou là, ces avancées se révèlent d'autant plusmodestes et fragiles que nos tâches s'alour-dissent indéfiniment : recrutement et suivi desemplois aidés, missions peu ou pas reconnuespar le Recteur, plus ou moins requalifiées en«dossiers», mais irrémédiablement mangeu-ses de temps et démultipliées au gré des prio-rités ministérielles et des réformes, secrétariatsmenacés, frais de déplacement peau de cha-grin, au point que l'on peut s'interroger sur lesens d'un territoire à visiter avec la plus grandeparcimonie.Pourtant nos acquis sont actés : la création du10ème échelon a amélioré le sort de la classenormale, et l'élargissement de l'accès à la hors-classe constitue un progrès tangible pour tousles collègues dont le temps d'attente s'est ré-duit sensiblement.Acté dans le protocole national, le collège aca-démique des IEN du premier degré est devenuune réalité… mais pas partout. Il ne tient qu'ànous de marquer notre détermination pouravancer sur ce point.L'alignement sur la grille indiciaire des IA-IPRreste un objectif national.Mais notre syndicalisme est fragile : les IENsont peu nombreux et, plus ou moins implici-tement, notre représentativité est trop souventcontestée. C'est donc en restant présentsquand il faut, là où il faut, que nous parvien-drons à faire progresser nos revendications.Notre métier évolue, notre métier change etchangera encore : avec le socle commun deconnaissances et de compétences, l'Educationnationale et ses cadres sont au cœur de laconstruction européenne pour l'éducation. Ser-pent de mer, la création des EPEP (établisse-ments publics d'enseignement primaire) conti-nue d'interroger notre positionnement territo-rial et hiérarchique.Nous avons beaucoup à faire, nous avonsbeaucoup à dire.Mais soyons réalistes, notre loyauté institution-nelle ne doit pas nous rendre muets : si nousn'affirmons pas notre place, le monde éducatifpeut aussi bouger sans nous.Avec nous, il s'enrichira d'un professionnalismeque nos partenaires institutionnels directs nenous contestent pas ; avec une mission deservice public, il porte des valeurs de solida-rité, d'équité, d'efficience, de progrès et de réus-site pour les élèves dont nous avons collecti-vement la charge.Ce sont ces projets et ces valeurs que je pro-pose de porter en rejoignant le Bureau Natio-nal du SI.EN-UNSA Education.

Jean-Pierre PICHAUTIEN CCPD La Rochelle sud (17)

Ces dernières années, des discussions âpres,difficiles, ont abouti, avec l'aide de tous, à desavancées corporatives non négligeables maisqui interpellent sur l'avenir de notre métier etdu système éducatif dans son ensemble. Cer-tes, nous progressons vers la constitution d'uncorps unique d'inspecteurs, mais la mise enplace d'une «Prime de Fonction et de Perfor-mance» nous préoccupe beaucoup. Si nousavons conscience de la nécessité de faire évo-luer notre École, la logique de réduction dras-tique des moyens qui lui sont octroyés peutnous faire craindre le pire pour son avenir.Le prochain congrès de Nantes revêtira uneimportance capitale dans les orientations quenotre syndicat devra arrêter. Et ce sera moinssur les questions corporatives - sur lesquellesnous sommes globalement d'accord - qu'il nousfaudra travailler que sur nos positionnementstant dans le premier que dans le second de-grés. Le socle commun de connaissances etde compétences affirme une cohérence surl'ensemble de la scolarité obligatoire. Quelleplace les IEN du premier degré doivent-ils pren-dre pour gérer cette cohérence ? Avec qui ? Etsur quel territoire ? Quel rôle les IEN du se-cond degré doivent-ils jouer dans la rénova-tion de l'enseignement professionnel, dansl'orientation des élèves ? Nous faut-il intégrerl'idée de «pilotage», voire de «pilotage par-tagé» sur un secteur donné et si oui, commentcomprendre et mettre en œuvre ce pilotage ?Quel rôle devrons-nous avoir dans la nouvellemaquette de la formation des enseignants ?Et bien d'autres questions qui devront être dé-battues.Je me suis exprimé personnellement à plu-sieurs reprises sur certains de ces points quifont débat et je continuerai de le faire. Je saisque les avis sont partagés, que nous n'avonspas tous la même approche de la situationactuelle, et je souhaite voir se poursuivre et sedévelopper ces confrontations d'idées toujoursenrichissantes parce qu'il faudra bien que leSI.EN se positionne. Mais il va sans dire queje m'attacherai, au sein du Bureau National, àcollaborer à la mise en œuvre des décisionsprises en congrès, comme je l'ai - comme nousl'avons - toujours fait.Depuis six ans je me suis beaucoup investipour l'évolution de notre syndicat. Je brigue unsecond mandat parce que j'ai conscience quebeaucoup encore reste à faire et que nousdevrons faire preuve de la plus grande vigi-lance face à des gouvernants dont il est diffi-cile de dire aujourd'hui s'ils cherchent à détruirenotre École ou si leur politique de réductionde moyens les oblige à des contorsions im-possibles entre les discours et les actes.

Michel VolckcrickIEN CCPD - Douai-Waziers (59)

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Rapport d’activité 2007 - 2010Les trois années qui viennent de s'écouler ontété particulièrement denses pour notre syndi-cat, comme pour bien d'autres organisationsdu reste ! Il faut dire que le pouvoir en placene nous laisse guère de répit et ne nous offreque peu de raisons de nous réjouir…

Réformistes par conviction, il est clair que nousnous efforçons toujours d'obtenir des avancéespar la négociation plutôt que d'enkyster notreaction dans un conflit illusoire. Cette positionqui rejoint les orientations de notre fédérationn'exclut en aucune manière l'opposition quandcelle-ci s'avère nécessaire et nous n'avonsjamais hésité à nous engager clairement, quece soit pour défendre notre corps ou nos va-leurs.

Au cours de ces trois années, le Bureau Na-tional s'est attaché à mettre en œuvre lesmotions de congrès votées à Lille. Dans lecadre de négociations nous avons parfois dûaccepter des compromis, mais jamais la moin-dre compromission. Se pencher sur le cheminparcouru nous aide à mieux prendre cons-cience des avancées obtenues, lesquelles nesont, in fine, que des encouragements à pour-suivre le travail car chaque évolution ne peutque nous convaincre que la suivante est àportée de main…

1. Volet «carrières»

Pour défendre les intérêts des inspecteurs, leSI.EN s'est attaché à nouer et à entretenir descontacts réguliers avec ses interlocuteurs duministère. D'autres organisations syndicalesont préféré inscrire leur action dans une " pu-reté " préservée par l'absence d'échangesavec le pouvoir. Notre syndicat a préféré uneapproche plus pragmatique, persuadé qu'aubout du compte les syndiqués auraient le der-nier mot.

Nous n'avons pas été les seuls à appliquer ceprincipe et nos camarades du SNIA-IPR ontchoisi la même voie. Ceci nous a du reste per-mis d'amplifier nos gains respectifs, même s'ilest clair que ce que nous avons obtenu resteen deçà de nos attentes.

La revalorisation de nos indemnités, le reclas-sement des stagiaires en début de formation,la réforme du concours avec la mise en placed'une épreuve écrite d'admission, sont desmesures tangibles qui ont été actées après unelarge consultation des syndiqués. Ce choix defaire appel à l'expression des syndiqués cons-titue toujours un risque à plusieurs titres. Toutd'abord, la décision « majoritaire» introduit iné-vitablement un clivage entre ceux qui l'ont ap-prouvée et ceux qui auraient préféré une autrevoie. Ensuite, une large majorité pourrait con-duire à un relâchement de la pression syndi-cale. Enfin, il est toujours tentant de penserque les «miettes» accordées ne sont là quepour adoucir la mise en œuvre de nouvellescontraintes…

C'est sans méconnaître ces risques que nousavons choisi de privilégier l'expression démo-cratique au sein de notre organisation. Cetteorientation a été bien comprise de tous puis-que les résultats aux élections professionnel-les ont montré le large crédit accordé au SI.ENpar ses adhérents, certes, mais aussi par biend'autres collègues qui ont ainsi reconnu l'en-gagement de notre syndicat au service des ins-pecteurs.

Nous ne tirons aucune vanité de ces résultats.Certains se sont félicités de maintenir une po-sition clairement minoritaire, quant à nous lemaintien dans notre position largement majo-ritaire doit être lu comme une responsabilitéqui nous est confiée. Nous continuerons à toutfaire pour ne pas décevoir ceux qui nous ontexprimé leur confiance.

Au cours de ces trois années, le SI.EN a con-tinué d'œuvrer pour défendre les intérêts indi-viduels de nos collègues, dans le respect deprincipes partagés garantissant l'équité de trai-tement à laquelle nous sommes tous attachés.Ce combat s'est particulièrement manifestédans le cadre des opérations de gestion descarrières que sont le mouvement et les pro-motions. Nos positions en ce domaine sont clai-res : nous avons pour mandat d'exiger de l'ad-ministration la plus grande transparence et lerespect de critères objectifs pour la sélectiondes personnels.

Depuis le congrès de Lille, nous avons large-ment confirmé les bonnes orientations prisespour ce qui est des promotions. A l'issue desdeux dernières CAPN, nous étions en mesured'expliquer à chacun les raisons pour lesquel-les il avait été retenu… ou non. Cette évolu-tion significative s'inscrit bien dans le respectde nos principes ; elle reste pourtant fragile etfait l'objet d'attaques régulières de la part deceux qui, prétendant promouvoir le mérite, in-troduisent en fait une discrimination injuste ettotalement contre-productive.

Les résultats sont plus nuancés pour ce quiest du mouvement. Nous avons obtenu là aussiun certain nombre de clarifications, néanmoinsnous sommes inquiets face à une recrudes-cence des «postes à profil» pour lesquels cer-tains candidats retenus le sont de manière àtout le moins discutable. Nous saurons faireentendre nos réserves, et si nécessaire, nosoppositions sur cette question.

Au cours de ces trois dernières années, nousavons aussi dû constater une sensible aug-mentation des pressions auxquelles les inspec-teurs sont soumis. Les exigences du ministèreperturbent -et parfois même affolent- notre hié-rarchie locale qui cherche trop souvent à don-ner des gages de sa soumission plutôt que desa loyauté. Dans ce contexte, les injonctionsdonnées aux inspecteurs sont fréquemmentinadéquates par rapport à la connaissance quenous avons du terrain. À rebours, de nombreuxenseignants supportent de plus en plus malles dégradations de leurs conditions de travail

résultant des consignes ministérielles et deschoix budgétaires. À leur tour, ils se retournentcontre les inspecteurs croyant voir en eux lesresponsables de leurs vicissitudes. Notre po-sitionnement " entre le marteau et l'enclume "induit inévitablement des dérapages et le SI.ENest de plus en plus souvent obligé d'intervenirpour défendre des collègues abusivement misen cause d'un côté ou de l'autre. Cette défensedes situations individuelles fait clairement par-tie de nos obligations syndicales et nous nousattachons à réagir de manière déterminée.

2. Volet «conditions de travail»

Dans le domaine des conditions de travail,notre syndicat est parvenu, à de nombreusesoccasions, à éviter que celles-ci ne se dégra-dent localement, mais ces interventions neparviennent pas à masquer la dégradation glo-bale du contexte.

Si nous avons pu " sauver " ici ou là un postede secrétaire d'inspection menacé de ferme-ture, si nous avons pu obtenir dans telle aca-démie une meilleure prise en compte des be-soins en frais de déplacement ou une réponsefavorable pour une demande justifiée, combiende fois n'avons-nous pu que constater les dé-gâts directement liés à la réduction des enve-loppes budgétaires ?

Dans toutes les spécialités, à tous les niveaux,le maître mot n'est plus «économie» mais «ré-duction des coûts». La qualité de l'enseigne-ment reste une priorité affichée, mais s'appa-rente de plus en plus à un souvenir ou à uneutopie.

Il ne saurait être question pour le SI.EN de s'ins-crire dans une déploration douillette ou dansun renoncement coupable. Notre action s'ins-crit toujours dans la même ligne : fédérer etdévelopper les solidarités entre tous les ins-pecteurs.

Nous avons fort à faire en ce domaine car ilest malheureusement évident que la préoccu-pation majeure du ministère s'accorde auxorientations néo-libérales dans son rejet de toutce qui s'apparente au collectif. C'est dans cettelogique que la modulation de nos indemnitésa été instaurée, ce que les inspecteurs rejet-tent massivement. Il est sidérant de constaterque sous couvert de «gestion des ressourceshumaines», la priorité de notre hiérarchie s'an-cre dans la capacité à mettre en concurrenceles individus plutôt qu'à chercher des straté-gies visant à les solidariser dans l'intérêt duservice.

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Rapport d’activité 2007 - 2010Les pressions sont fortes, les menaces sontlourdes… Le SI.EN peut-il inverser un tel mou-vement de fond ? Ce serait pure fanfaronnadeou dangereuse illusion. En revanche, nousnous attachons systématiquement à interpel-ler l'administration, tant au niveau nationalqu'académique, pour montrer les incohéren-ces et les dérives engendrées par ce mode degestion. Nous exigeons - a minima - la trans-parence dans les choix opérés par notre hié-rarchie, ce qui met très souvent en évidenceson incapacité à produire des critères autresque totalement subjectifs.

Nous ne nions certes pas la nécessité d'uneévaluation de notre action. Ce serait paradoxalpuisque notre cœur de métier se situe préci-sément dans l'évaluation des pratiques desenseignants. Ce sont les conséquences de cesévaluations qui nous paraissent tout à fait ina-daptées et contre lesquelles nous entendonslutter pas à pas.

3. Le SI.EN dans le débat éducatif

Depuis le congrès de Lille, nous n'avons ja-mais cessé de faire entendre la voix de notresyndicat, y compris dans les moments où desnégociations corporatives étaient ouvertes.Nous nous référons toujours au modèle de lasociété éducatrice qui constitue le ferment dela réflexion au sein de notre Fédération.

Le Bureau National n'ignore pas que certainscollègues souhaiteraient que notre présencedans le débat sociétal autour de l'école soit plusvisible. A ceux-là je répondrai que la visibilitén'est pas une fin en soi mais que seule comptel'engagement. En ce domaine, il serait difficilede trouver une seule action collective de dé-fense du service public d'éducation à laquellenotre syndicat n'ait pas été associé.

C'est en effet dans ces démarches concertéesqu'un syndicat comme le nôtre peut donnertoute sa mesure et jouer tout son rôle. Les com-muniqués tapageurs et les rodomontades fa-ciles ne sont pas de nos stratégies. Nous pré-férons œuvrer au côté de ceux qui partagentnos valeurs ou nos idées pour essayer d'êtreefficaces plutôt que de nous mettre en avantau mépris des causes que nous prétendrionsdéfendre.

Cette démarche a fait de nous des interlocu-teurs reconnus, aussi bien de la part de nospartenaires syndicaux ou associatifs que dupouvoir et des élus. Fréquemment consulté ousollicité, le SI.EN tient toujours un discourspragmatique et recherche l'apaisement plutôtque le conflit. C'est là que se situe pour nousle réformisme : dans la capacité à négocier età trouver des issues et non dans le postulatinitial selon lequel nos interlocuteurs seraienttoujours des adversaires retors avec lesquelsaucune discussion ne serait possible.

Nous ne nous inscrivons jamais par plaisir dansle rapport de force. Ce n'est que quand toutesles voies de la négociation ont été épuiséesque cette logique s'impose à nous.

4. La vie syndicale

La force de notre syndicat résulte directementde la mobilisation du réseau des responsablesacadémiques, départementaux et de secteursecond degré. Ce sont ces collègues qui tis-sent patiemment au quotidien la vie syndicaleavec une opiniâtreté reconnue de tous.Les inspecteurs sont des gens «très occupés»qui vivent en permanence dans le stress et l'ur-gence. Une telle situation les isole et les fragi-lise. C'est dire si la disponibilité et la solidaritédont font preuve les représentants locaux duSI.EN sont importantes et appréciées.

Pour autant la tâche est complexe car il estclair que notre société a tellement adopté l'in-dividualisme comme vertu cardinale que lesvaleurs syndicales semblent souvent désuè-tes. Il faut donc, en toute occasion, rechercherles moyens de resserrer les liens entre nouset les membres du Bureau National s'y atta-chent en permanence.

La diffusion de l'information, les échanges, lesrencontres et les débats sont autant de mo-ments qui donnent du sens à l'action syndicale.

Le congrès de Lille nous a doté de mandatsclairs en ce domaine et le Bureau National s'estappliqué à les mettre en œuvre. Des progrèsont été accomplis, d'autres restent à faire. Al'issue de ce rapport, il me reste à souhaiterque chaque syndiqué participe activement auxtravaux de préparation du congrès de Nantes,afin que celui-ci soit l'occasion pour notre syn-dicat de se doter de nouveaux mandats, luci-des mais ambitieux, qui constitueront la feuillede route du nouveau Bureau National.

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Rapport d’activité 2007 - 2010

AIX-MARSEILLEMarie-Christine AUGERcirconscription Aix- ouestécole Jean Jaurès - rue desNations13100 AIX EN PROVENCE

AMIENSJean SANNIER - IEN adjointInspection académiqueBP 260780026 AMIENS CEDEX 1

BESANCONJacky COURTAISCirconscription de Montbéliard 22 rue Jean Mermoz - BP 367 -25207 MONTBELIARD CEDEX

BORDEAUXMichel PETIT Circonscription Hauts de l'AdourASH27 Place Pancau - 40000 MONTDE MARSAN

CAENFabienne MAUGEREnseignement Pré-élémentaire /OrneIA - cité administrative - Pl Bonet61013 ALENCON Cedex

CLERMONT-FERRANDLaurent DUBIENEnseignement Pré-élémentaireInspection Académique - 4 ruePélissier63033 CLERMONT-FERRANDCEDEX

CRETEILDaniel HUQUETCirconscription de Boissy-Saint-Léger6 rue La Fontaine - 94470BOISSY SAINT LEGER

DIJONPas de responsable académiquevote à envoyer au SI.EN - 23,rue Lalande - 75014 Paris

GRENOBLEJean ROGERcirconscription Chambéry 1école Haut Maché - 655Faubourg Maché73000 CHAMBERY

GUADELOUPEPas de responsable académiquevote à envoyer au SI.EN23, rue Lalande - 75014 Paris

GUYANEPatrick LAMBERTCirconscription de SinnamaryAnnexe de la Mairie - Rue deCluny - 97315 SINNAMARY

LILLEJean-Robert GAGNEUILCirconscription de Lille 3Villeneuve d'Ascq sudEcole Mermoz - 4 rue desOrmes - 59650 VILLENEUVED'ASCQ

LIMOGESSylvie MARCEAUCirconscription de Limoges 4Inspection Académique - 5 AlléeA. Leroux - BP 3123 - 87031LIMOGES CEDEX 1

LYONRoland VITTIcirconscription Tarare9 Bd Voltaire69170 TARARE

MARTINIQUEPas de responsable académiquevote à envoyer au SI.EN23, rue Lalande - 75014 Paris

MAYOTTEThierry DENOYELLECirconscription de Mayotte ASHInspection bureau PPF - RouteSEPPM Kawéni - 97600MAMOUDZOU

MONTPELLIERSerge SEGURACirconscription de PézenasPlace Bobby Lapointe - BP 86 -34120 PEZENAS

NANCY-METZHélène LECLERCQIEN Moselle «début de carrière»IA - 1 rue wilson - BP 3104457036 METZ CEDEX 1

NANTESBruno LEJOP - Circonscriptionde Nantes Saint-Sébastien -2 rue du 8 mai 1945 - 44230SAINT-SEBASTIEN-sur-LOIRE

NICEChristian CARDONCirconscription de CarqueiranneEcole Jules Ferry - Place de laRépublique83320 CARQUEIRANNE

ORLEANS-TOURSEmmanuel VIRTONCirconscription d'Orléans sud-ouest7 rue des Sablons - BP 59 -45750 SAINT-PRYVE - SAINT-MESMIN

PARISMarie Isabelle BACCELLIERIIEN Paris ASH 219 rue de l’Arbre Sec75001 PARIS

POITIERSJean-Pierre PICHAUTCirconscription de La Rochellesud16 rue Pierre Loti - 17025 LAROCHELLE CEDEX 1

REIMSClaude PERIGNONCirconscription de Charleville-Mézières sud - IA - 20, avenueFrançois Mitterrand - 08000CHARLEVILLE-MEZIERES

RENNESMichel GUILLERYCirconscription d'Auray - Citéadministrative BP 50632 -56406 AURAY

REUNIONMichel BARSACQCirconscription de Saint-Pierre 117 rue de la Cayenne - 97410SAINT-PIERRE

ROUENJacques BEAUDOINCirconscription de Louviers -Ecole Jules Ferry - 5, boulevardJules Ferry - 27400 LOUVIERS

STRASBOURGPatrick SCHANTECirconscription de Molsheim1, rue Charles Mistler - BP 16867125 MOLSHEIM CEDEX

TOULOUSEJean-Marc CHAUSSARDCirconscription de Rieux-Volvestre1 Allée de Garonne - 31310RIEUX VOLVESTRE

VERSAILLESDidier GAZAYcirconscription Orsay8 rue Serpente91400 ORSAY

Responsables académiques

Le vote sur le rapport d’activitésera remis sous enveloppe au responsable académique ouadressé au siège du SI.EN avant le 30 avril 2010(Bulletin de vote page 23)

Vie syndicale

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Avec plus de 70% des votes exprimés en sa faveur pour la commis-sion administrative paritaire nationale, le SI.EN-UNSA Education con-servera quatre sièges sur cinq dans cette instance. Comme précédem-ment, le dernier siège sera affecté au SNPI-fsu. Dans les académies, leSI.EN-UNSA Education maintient sa représentativité à un niveau en-core plus impressionnant puisque plus de 90% des sièges des com-missions administratives paritaires académiques lui sont attribués. Cesexcellents résultats ont été obtenus grâce à l’engagement militant desréseaux locaux du syndicat. Cette victoire est celle de toutes celles etde tous ceux qui se mobilisent au quotidien pour répondre aux sollici-tations de leurs collègues comme pour défendre les orientations et lesvaleurs réformistes du SI.EN-UNSA Education. Il est légitime qu’ils soientles premiers remerciés de ce succès. Cependant, au-delà d’une satis-faction qu’il serait malséant de cacher, le Bureau National de notreorganisation ne se laissera pas griser par ces résultats ; il les considèreavant tout comme une incitation à poursuivre et à renforcer l’action dansun contexte que nous savons tous difficile. Le SI.EN-UNSA Educationremercie toutes les inspectrices et tous les inspecteurs qui lui ont ac-cordé leur confiance et profitera de cette crédibilité renouvelée pourpoursuivre avec force son engagement au service d’une inspectionmieux reconnue dans un service public d’Education plus juste et plusefficace.

Patrick ROUMAGNACSecrétaire général du SI.EN-UNSA Education

Résultats aux élections professionnellesdu 3 décembre 2009

Séminaires inter-académiques : lettre au DGESCO

Monsieur le directeur,Vous avez invité les inspecteurs à des séminaires inter-académiquessur le thème des évaluations. Le SI.EN-UNSA Education s'est toutd'abord réjoui de cette initiative s'inscrivant dans une dynamique deformation continue interactive qui correspond bien aux attentes et auxbesoins des inspecteurs.Malheureusement plusieurs événements risquent de contrarier forte-ment la mise en œuvre de ces actions. Il semble en effet que de nom-breux recteurs ne soient que fort peu sensibles à l'importance de cesrencontres. Certains ont limité le nombre de participants, la plupart serefusent à prendre en charge l'organisation du déplacement et de l'hé-bergement des inspecteurs.Nous dénonçons avec force le retard de remboursement des frais dedéplacement des inspecteurs. Pour accompagner les réformes, cesderniers n'ont jamais barguigné et ont accepté de faire des avances deplus en plus conséquentes en matière de déplacement. Depuis bientôthuit mois, pour cause de déploiement d'un nouveau dispositif informa-tique qui ne fonctionne toujours pas, ils n'ont pas perçu le moindreremboursement des frais engagés au service de l'Ecole.Nous ne pouvons accepter d'aller plus loin et nous demandons quepour ces séminaires l'ensemble des frais de déplacement et d'héber-gement soient immédiatement pris en charge par les services acadé-miques. Si ceux-ci s'y refusent, ils porteront la responsabilité de l'ab-sence d'un grand nombre d'inspecteurs à ces réunions, ce qui en atté-nuera regrettablement l'impact.Connaissant votre attachement à ce dispositif, je vous remercie paravance de ce que vous pourrez faire pour convaincre les recteurs del'utilité de cette dépense qui ne peut être laissée à la charge, mêmetemporaire, des inspecteurs.Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'assurance de mon indéfectibleattachement au service public d'éducation.

P. ROUMAGNACFrais de déplacement

Vie dans les académies

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Académie de Lille : audience intersyndicalele 17 décembre 2009

Administration : Bernard DUBREUIL, Recteurde l'académie de Lille ; Jean-Pierre POLVENT,IA du Nord ; Yannick TENNE, IA du Pas-de-Calais

Représentants du personnel : Jean-RobertGAGNEUL (SI.EN) ; Marie-Aimée PLOUVIN(SI.EN) ; Joël COLIN (SI.EN) ; AlainDOGIMONT (SI.EN) ; Michel VOLCKCRICK(SI.EN)Jean-Robert GHIER (SGEN) ; Gérard DRUON(SGEN) ; Jean-Marc VASSEUR (SNPI)

Les représentants des IEN ont fait remarquerà Monsieur le Recteur le caractère événemen-tiel d'une audience intersyndicale (la premièredepuis la nomination de Monsieur DUBREUILcomme Recteur de l'académie de Lille).Cette démarche unitaire traduit une forte in-quiétude et une exaspération des collèguesface à l'augmentation des charges de travail,aux décisions prises sans que nous soyonsconsultés et au sentiment croissant de ne pasêtre reconnus, voire méprisés, par une admi-nistration qui raisonne en chiffres et ignore ladimension humaine et la réalité du fonction-nement des circonscriptions du premier degré.La spécificité du fonctionnement des circons-criptions a été rappelée : le lien de proximitéavec les usagers et les élus, et surtout le rôleessentiel des secrétaires qui accomplissentdes tâches de plus en plus nombreuses etcomplexes, sans pour autant être reconnuspour leurs compétences professionnelles etleur dévouement.Les conditions déplorables de regroupementsdes locaux d'inspection déjà réalisés (Lille,Roubaix…), ont été soulignées, tant au niveaudu manque de concertation préalable que desconditions de travail qui en ont découlé.

1) Regroupement des locaux d'inspectionLe Recteur a reconnu que l'Etat cherchait àoptimiser le coût des moyens nécessaires aufonctionnement de ses services. La gestion dupatrimoine immobilier a été confiée à FranceDomaines, dans cette perspective.Même si la décision finale relève du Préfet, leRecteur a pris les engagements suivants :- mettre en place une authentique concerta-tion préalable à toute proposition de regrou-pement des inspections ;- prendre en compte les spécificités des cir-conscriptions du 1er degré dans le schéma deregroupement des locaux : modulation de lanorme de 12 m2 par fonctionnaire pour inté-grer l'existence d'une bibliothèque de circons-cription, d'une salle de réunion… ;- dépasser une approche budgétaire, liée uni-quement au coût des loyers, pour intégrer desaspects de fonctionnement (frais de déplace-ment supplémentaires engendrés, investisse-ments réalisés par les communes…) ;- un courrier en ce sens sera adressé par leRecteur aux interlocuteurs concernés par cesrestructurations (Préfet, France-Domaines).

2) Suppression de postes de secrétairesLe Recteur a reconnu l'augmentation des tâ-ches administratives confiées aux IEN pourmettre en œuvre et assurer le suivi des nom-breuses réformes qui ont concerné, depuis l'andernier, le premier degré. Il a convenu que ledéveloppement de l'informatisation générait«une activité administrative croissante». Il aprécisé que le contexte politique imposait lenon-remplacement d'un fonctionnaire sur deuxet que le budget attribué à l'académie de Lilleétait à la baisse. Cela impose une réorganisa-tion des services du rectorat et des deux ins-pections académiques : suppression de plu-sieurs dizaines de postes administratifs, cha-que année.Dans ce contexte défavorable, le Recteur a prisles engagements suivants :- pas de suppression de poste de secrétaired'inspection pour cette année. Au-delà, celadépendra de la dotation budgétaire annuelleattribuée à l'académie de Lille ;- mise en place «d'un chantier de réflexion»,au niveau académique, sur l'évolution des tâ-ches de secrétariat d'IEN.En contre-partie du maintien des postes desecrétaires d'IEN, au détriment de la suppres-sion de postes au rectorat et dans les inspec-tions académiques, le Recteur a proposé quesoit envisagé un transfert de charges adminis-tratives vers les circonscriptions.Nous lui avons fait remarquer que cette con-tre-partie était contradictoire avec le fait de re-connaître que les charges administratives quireposaient sur les secrétaires d'IEN étaient déjàtrès importantes et s'étaient encore accruesavec la mise en œuvre et la réalisation d'en-quêtes, liées aux multiples réformes récentes.

3) Association des équipes d'inspection pourla mise en stage et l'évaluation des futurs PE(M1 et M2)Proposition aux 6 universités de l'académie decréer une structure (IUFM nouvelle mouture)qui ferait office d'interface entre les universitéset l'Education nationale, pour l'organisation dela formation des futurs PE.

4) Prise en charge des frais de déplacement,de restauration et d'hébergement liés au sé-minaire inter-académique programmé à Reinsfin janvier.Le Recteur s'est engagé à rechercher les mo-dalités de prise en charge de ces frais par l'aca-démie, après consultation des intéressés, auniveau notamment des transports.

Jean-Robert GAGNEUIL - RA

Les inspecteurs de l'Education nationale, et no-tamment ceux de l'enseignement technique,souhaitent sans attendre vous alerter une nou-velle fois sur la question brûlante des frais dedéplacement. La situation de plusieurs collè-gues devient excessivement difficile faute deremboursements depuis plusieurs mois. Lessommes dues par l'administration sont impor-tantes. Cet état de fait nuit considérablementà l'exercice de leurs fonctions. Il est importantde vous signaler les inquiétudes et le fort mé-contentement des collègues.La manière de servir des IEN, leur sens aigudu service public d'éducation, leur dévouementà la maison «Education nationale» et l'intérêtprioritaire qu'ils portent à la réussite des élè-ves auraient presque tendance à leur faireoublier trop souvent leur propre intérêt.C'est pourquoi, nous exigeons des réponsesprécises sur les modalités de remboursement.En effet, trop d'informations évasives ou con-tradictoires circulent. Ainsi concernant le se-cond degré où la situation est la plus préoccu-pante, les éléments qui ont été donnés le 9octobre dernier en réunion de collège des IEN-ET et des IA-IPR par le Service AcadémiqueBudgétaire (SAB) ont été jugés aléatoires ettrès insuffisants pour donner satisfaction aucorps d'inspection. Par ailleurs, la note du 31août 2009 de Monsieur le Secrétaire Généralsur le remboursement des frais de déplace-ment des personnels itinérants n'apporteaucune réponse précise quant au déclenche-ment réel des remboursements dus.L'exigence de l'Institution envers un corps d'ins-pection qui assure ses missions avec un granddévouement se doit d'être accompagnée d'unereconnaissance minimale, notamment par larégularisation immédiate d'une situation forte-ment dégradée qui aurait pu être grandementévitée. En effet, la note de la DGRH/ D.E du30 avril 2009 permet de consentir des avan-ces, refusée catégoriquement par le S.A.B lorsde la réunion du collège précitée. Nos infor-mations nous apprennent que d'autres acadé-mies ont su relancer le fonctionnement surpapier et qu'en général les frais de déplace-ment pour l'année en cours sont réglés ou encours de règlement, ce qui n'est pas le cas pournous.Nous vous demandons donc de faire le pointrapidement avec les différents services con-cernés et de mettre en œuvre dès à présentles mesures nécessaires à un règlement ra-pide de ces retards qui peuvent se traduirepour certains collègues par des sommes con-séquentes.Cette question doit trouver des solutions ur-gentes afin d'éviter que nous en venions à lanécessité d'interrompre prochainement tout oupartie de nos déplacements. Nos collèguesespèrent plus qu'une écoute, ils veulent êtreinformés, sans attendre la date de la futureaudience, des instructions que vous allez don-ner à vos services.

Bruno LEJOP - RA

Académie de Nantes :courrier au recteur

Tribune libre

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Drôle de réunion.... Comme si tout était prêt mais on en discute un tiotpeu avec les con cernés... J'ai eu l'impression d'une prise de tempéra-ture.... à sec !! Du style : «Est-ce que ça pourrait passer ? Après tout,voyons voir..» En démentelant, c'est la spécificité CCPD qui est at-teinte dans toutes ses dimensions. C'est le métier d'inspecteur qui estmis dans la balance... dans la catapulte... Si le métier devient trop dif-ficile à exercer... Y'aura plus qu'à supprimer le métier !Allez, hop ! Passons aux EPEP : le MEN rédige les programmes, lacommune paie, le Directeur évalue (via des outils externalisés) et toutle monde (sauf 1300 personnes) est content... d'un service de proxi-mité... inégalitaire certes, mais qui s'en souciera ? Pour peu qu'on paie-rait les élèves pour aller à l'école... La base élèves permet déjà la gestion de la carte scolaire sans nous...De toute façon, quand ça dérange... ça passe déjà au-dessus.... et puisy'a du consulting qui arrive !! Les réunions de directeurs sont difficiles à organiser ? Pas de pb....sans l'IEN.. y'en n'aura plus ! Vive la DAO : direction assistée par ordi-nateur (au fait, c'est pas déjà le cas ?) Y'a plus qu'à rajouter de la pubet hop, ça rapporte !L'organisation de la formation continue hors temps scolaire est compli-quée.. Pas de pb... sans la circo, on donne dix-huit heures pour la for-mation en ligne (comme chez Peugeot) avec VAO. Que reste-t-il ? Une plate-forme «locale» de secrétaires en ligne pourl'Aide personnalisée.... PACON (Plateforme d'Aides CONnectées)Une agence du remplacement (comme ça plus de pb de gestion debrigade... au fait, c'est pas prévu ?)Une plaque commémorative «Ici autrefois travaillait un presque RIEN»(Regretté Inspecteur de l'Education Nationale)... si, si «regretté» quandon «comme est mort» (commémore - NDRL) on regrette, ça fait bien !!Et ça va tourner ma p'tite dame.. tout ce qui pouvait gripper a été sup-primé. Si on a de la chance, peut-être que nous serons recyclés enCPARIEN... (Conseiller Pédagogique Accessoire Reclassé Itinérant EtNégligeable), voire en CPLURIEN.... ou CTRIEN... Bon, on a accepté de travailler plus pour gagner moins. Il ne reste plusqu'à accepter de travailler n'importe où pour gagner presque rien !!! On peut aussi se présenter au concours de recrutement de chef d'éta-blissement... Mais y'a pas encore de concours spécifique !!!Au fait, pourquoi pas EVS... pourquoi pas ?Plus sérieusement : si on ne bouge pas sur ça... on ne bougera plus dutout, ou alors beaucoup plus !! Alors que nous sommes devenus «cadres sup» de l'Education natio-nale (fallait-il comprendre «supprimables» ?), le temps d'un texte anes-thésique, nous voilà en passe de voir le «cadre» aller se faire pendreailleurs !!

Regroupement des ciconscriptionsdu premier degré

Nous allons devoir voter pour désigner nos représentants à la CAPN...Ici en Guyane, Yes we can !Nous allons devoir voter pour désigner nos représentants en CAPA desIEN...Ici en Guyane, NO, we cannot !Ah bon ? et pourquoi donc ?Non, non, nous sommes comme les collègues détachés dans des pos-tes d'autres institutions ou à l'étranger ou dans les TOM ouPOM…rattachés à la «29ème base».Nous ne serions pas assez d'électeurs pour que cela justifie de consti-tuer un bureau de vote.Ce serait une décision du Conseil d'Etat…Nous avons pourtant montré notre capacité, ici en Guyane, à constituerune liste complète du SI.EN-UNSA Education.Cette liste n'est pas retenue.Sauf que, dans cette académie mono-départementale, nous risquonsbien de n'être jamais assez nombreux pour que cela vaille la peine demettre en place un peu de démocratie locale…La Guyane, la Martini-que, la Guadeloupe, toutes académies mono-départementales, ayantacquis cette échelle administrative, ont-elles du même coup perdu lapossibilité d'exister en tant que telles ? Sont-elles (re) devenues dessortes de républiques bananières dans lesquelles les «gouverneurs»locaux, comme des potentats, n'auront de compte à rendre qu'au gou-vernement national ? Sans que les mesures prises concernant les IENne soient transparentes ?Ou bien, cela signifie-t-il que les IEN de ces académies n'ont à répon-dre qu'au responsable de la 29ème base, que ce soit pour les projetsde circonscription, les promotions, les missions et lettres de mission,les mutations ? Avons-nous affaire à des responsables totalement in-vestis de leurs prérogatives ? Si oui, pourquoi ne le serions-nous pas ?serions-nous des fonctionnaires de seconde zone ?Qui représente les IEN dans cette 29ème base ? Est-ce un «truc», es-pèce de fourre-tout dans lequel sont jetés ceux qui ne sont d'aucuncadre républicain (alors retour à la question de la place des académiesmono-départementales dans la République) ? Ou bien est-ce une sortede «fédération» des personnels qui a une vie administrative et régle-mentaire propre qui pourrait donner lieu à désignation de commissairesparitaires tant pour une CAPA des enseignants qu'une CAPA des IEN.Auquel cas, nous pourrions déposer une liste de candidats à cette CAPA,elle est prête, même si elle ne comporte que des noms de collèguesexerçant en Guyane, ce serait toujours mieux que RIEN. Et qu'on nenous dise pas que la CAPN peut faire off ice de CAPA 29ème base !Pourquoi ne le ferait-elle pas pour toutes les académies alors ? Ou biennous ne sommes pas tout à fait comme nos collègues…D'où mon inter-rogation de début.Après le «sort» réservé à nos collègues stagiaires, voici le second coupporté au paritarisme. Cela laisse assez mal augurer de la considérationqui nous sera montrée lorsqu'il s'agira de négocier les lettres de missionà partir desquelles nous seront évalués et, puisqu'il y a cet engrenagefort bien dénoncé par Patrick Avet-Rochex, plus ou moins «récompen-sés» de notre mérite…Je pose la question. Combien faut-il de citoyens pour que commence ladémocratie ? Deux me paraissent suffire…Allez, aux urnes !!!!

Patrick LAMBERT - RA

Elections professionnelles

Serre vis publique ! Servi, ce public ! Ecole de l'arrêt public !! C'est au collectif, et à chacun, qu'il appartient de défendre la qualitéd'un service public de proximité. D'autres services ont connu, connais-sent ce style de management... ce glissement... avec l'alibi de l'effi-cience en oubliant le facteur humain dans le calcul.1/3 i (je m'habitue, 1/3 c'est mieux que RIEN)

Thierry - alias Andromède

Tribune libre

Page 21 - SI.EN-UNSA Education - L’Inspection n° 116 - janvier - février - mars 2010

Je suis choqué après la lecture de la tribunede P. Frackowiack dans le «Café pédagogi-que». Quelle caricature des IEN ! Je ne meretrouve absolument pas dans ce portrait auvitriol. Quelle mouche l'a piqué ? Je perçoismême une certaine aigreur dans ces propos.Il y a sans doute des collègues qui peuventressembler à cela ; ce n'est pas mon cas maisje me sens mis en cause :- oui, je préviens toujours du jour et de l'heurede ma venue ;- oui, je sais ce que l'on pense de moi et pastoujours en bien, même si cela est limité ;- oui, j'ai affaire à des directeurs et des ensei-gnants qui me disent leur désaccord ; - oui, j'ai un document préparatoire à l'inspec-tion qui est rempli en une demi-heure maxi etqui engage une pratique réflexive ;- oui, la part analyse pédagogique et conseilde l'entretien qui dure au minimum une heureest essentielle et souvent les enseignants medisent leur satisfaction ; la reconnaissance dutravail est un point essentiel des retours faits ;- oui, je suis un ancien CPC et un ancien instit(je peux prendre la classe mais ce n'est pasmon rôle) et je le revendique parce que cesmétiers m'ont apporté la légitimité pédagogi-que qui me permet d'obtenir une adhésion auxobjectifs définis ;- oui, j'ai choisi quelques indicateurs précis,ce qui me permet d'objectiver la situation, jene passe pas mon temps devant les tableauxde bord mais sur le terrain en inspection, envisite de classe, en conseils de cycle, d'école,en entretien, en formation (stages et anima-tion pédagogiques) et je fais une lecture trèsprudente et distanciée des évaluations natio-nales et locales ;- oui, je m'investis fortement dans la forma-tion pour apporter des réponses concrètes etje prouve mon expertise ;- oui, l'aide personnalisée plus que tout autredispositif ou texte ou recommandation louablede tel chercheur apprécié (S. CEBE «j'en airévé, le ministère l'a fait»), est en train de faireévoluer les pratiques d'enseignement et delutte contre la difficulté scolaire ;- non, tous les désobéisseurs n'ont pas rai-son, surtout ceux qui cachent incompétenceset insuffisances professionnelles ou qui veu-lent faire leur révolution d'extrême gauche avecl'école (j'en ai côtoyé un célèbre dans une pré-cédente circonscription) ;- oui, j'ai une haute idée de ma fonction et demon rôle, je travaille beaucoup pour participerà l'amélioration des résultats des élèves, despratiques enseignantes ;- etc... je pourrais continuer longtemps. Amalgamer des situations, faire comme si tousles IEN étaient comme cela est malhonnêtemême si moi aussi j'en connais, bien peu nom-breux.Alors, comment le SI.EN peut-il réagir sans sefaire taxer de défense corporatiste ?Merci de m’avoir permis de réagir à une in-compréhensible attaque d'un collègue qui, parailleurs, a pu dire et écrire des choses intéres-santes.

O. HOFFALT

RéactionLa question de l’inspecteur et de l’inspectiontraitée par Pierre Frackowiak (le « Café péda-gogique » du 9 février) et les contributions quiy ont répondu, provoquent quelques échos etrésonnances personnelles (je suis un inspec-teur, ordinaire, après avoir été un enseignant,ordinaire. Je suis un professionnel ordinaire.Mais, toujours un citoyen. Ordinaire). Jem’étonne de la méthode, ou de l’absence deméthode, de rigueur, d’exigence de l’argumen-taire à charge proposé dans vos colonnes. Lagénéralisation à partir de remarques (d’ensei-gnants : on ne parle que de ce point de vue),même nombreuses, sur les dysfonctionne-ments de l’inspection relève d’un processusdangereux, peu rigoureux, démagogique.Facile.L’inspection fait débat. Faut-il évaluer, con-seiller, contrôler ? Ce verbe ne me fait paspeur : les élèves ont droit au service public,dont je me sens l’un des garants, l’un des re-cours.C’est à la question « qui inspecte ? » que laquête de légitimité renvoie à des cultures, dessensibilités qui ont sensiblement évolué, dansune mouvance où l’aspiration à la démocratiequi s’exprime dans tous les domaines de lasociété n’est jamais loin. Je n’ai, hélas, ni letalent d’écrivain ni celui de penseur de Ma-dame Badinter pour articuler liberté et démo-cratie comme elle l’a fait à propos du voile enFrance. Il me semble cependant que la thèsede Pierre F. est d’autant plus troublante quesa logique semble fondée (mais pas analysée)sur une évidence de démocratie… Quelle évi-dence ? On ne peut faire l’impasse sur la réfé-rence ou l’absence de référence à l’histoiredans l’article (la seule allusion aux « vieillesrecettes », très indéfinies : qu’est-ce ?) qui ré-vèle un point de vue où la formule l’emportesur la méthode, l’amalgame, l’approximationentraînent dans une nébuleuse…Trop facile !.Il est essentiel de rappeler que l’existence descorps d’inspection est une volonté de l‘Etat(voire d’un ministre, Guizot) pour dégagerl’école des autorités locales, idéologiques,politiques, religieuses, de lui assurer ainsi l’in-dépendance en extrayant l’enseignant duchamp des influences locales. Chacun retour-nera au contexte de l’époque pour analyser etsaisir tous les enjeux, tensions et priorités dela fin du XIXème en France.L’Institution scolaire est fondée sur cette base,sur cette société, sur cette époque. Que ledébat porte sur la société d’aujourd’hui, sur lesrelations entre la société et son Ecole est undébat politique. Mais il faut en préciser le con-tour : l’aspiration de notre société à plus dedémocratie dépasse le cadre de l’Ecole. Fran-chir le pas de la démocratie dans l’institutionest une problématique qui remet totalement enquestion la base même de son existence INS-TITUTIONNELLE. Sans doute ce débat defond est-il nécessaire, sans doute n’a-t-on passuffisamment pensé les évolutions, sans douteles dysfonctionnements sont-ils sensibles…Mais il faudrait clarifier ce qu’on entend pardémocratie dans l’école :

L’inspecteur et l’inspection- Faut-il que la démocratie s’applique à l’interne(les enseignants qui élisent leur inspecteur,leurs programmes, leurs évaluations) ?- Faut-il que la démocratie s’applique au tra-vers des élus, émanation légitime du suffrageuniversel, élus locaux ou nationaux qui con-trôlent et évaluent le système et/ou les ensei-gnants ? ça ne vous rappelle pas quelquechose… Historiquement ?- Faut-il que la démocratie s’applique au cer-cle des usagers dont des représentants élusauraient vocation à contrôler et évaluer le sys-tème et/ou les enseignants ?Les deux dernières questions sont très lour-des de conséquences et justifient des analy-ses approfondies que je n’aborde pas ici. Uneremarque, d’un seul point de vue, celui de l’as-piration à une démocratie interne. J’entends,je lis des propos surprenants : il faudrait queles enseignants conçoivent les évaluationsnationales, les programmes… au nom de ladémocratie… ça me semble une aberration.Les sciences de l’éducation évoluent, ce sontles savants et les chercheurs qui ressourcentce champ. N’en déplaise à Pierre, bien qu’ins-pecteur, je ne sais pas tout faire, je ne suis pascertain d’accéder à l’excellence de certainsmaîtres face à n’importe quelle classe, je suiscertain de n’être pas le spécialiste de quelquesdomaines… J’essaie d’être informé, d’être pro-fessionnel, de comprendre le pourquoi desévolutions, les fondements théoriques qui lessous-tendent : je ne suis pas un savant, je disle contraire de ce que j’ai dit hier, et je saispourquoi, et, j’essaie de le partager… Non ladémocratie ne doit pas engager de tels dévoie-ments, de tels malentendus. Ni les usagers, niles professionnels, ni les politiques, tout mi-nistre qu’ils soient, n’ont à écrire des program-mes ou concevoir des programmes ou desévaluations. Qu’on les confie à des spécialis-tes.La légitimité de l’inspecteur, dans le contexteactuel, garantit l’indépendance et la neutralitéde l’Ecole. C’est un système très peu partagédans le monde. Ce n’est ni immuable, ni, hé-las, garant de la qualité de notre système (en-core faudrait-il mieux définir l’idée de «qualité»y compris dans une acception démocratique),ni exempt de multiples critiques légitimes quiméritent de faire l’objet de reproches mêmesévères. Mais il est dangereux, démagogique,de jeter l’opprobre sur un système en oubliantles valeurs fondamentales sur lesquelles sefondent sa structure.Les principes et les valeurs doivent organiserce système. Le débat est là. Les règles éthi-ques de l’exercice de l’autorité, transversalesà tous les niveaux des relations professionnel-les, sont sensibles mais secondaires. L’imagecaricaturale d’un IEN désincarné et lointain,plus lointain que dans le «bon vieux temps…»est une perception, pas une réalité. La réalitéc’est que l’inspecteur, l’homme, la femme, estfaillible et perfectible, divers. Jusqu’à la cari-cature. J’accepte la caricature. Au singulier.Mais l’essentiel est ailleurs.

Jean-Jacques CALMELETIEN-CCPD - Marcq-en-Baroeul (59)

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