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LEONSNous proposons ici une srie de rubriques qui reprennent ce qu'il est ncessaire de savoir pour russir l'preuve uniforme de franais.1.Ce qu'est l'preuve2.La tche que l'lve doit accomplir3.Ce qu'est une dissertation critique4.Le type de question susceptible d'tre pose lors d'une preuve5.Le point de vue qu'il faut dfendre dans une dissertation critique6.Comment organiser ses ides dans un plan efficace et pertinent7.L'argumentation (arguments, preuves, explications)8.Le paragraphe de dveloppement9.L'introduction10.La conclusion11.L'intgration de connaissances littraires et socioculturelles: lments de forme et lments de culture gnrale12.Les transitions: les organisateurs textuels et les phrases de transition13.La gestion du temps lors d'une preuve14.Les critres d'valuation de la dissertation critique retenus par le MELS15.Les seuils de russite: les notes qu'il faut obtenir pour russirChaque rubrique n'est qu'un rsum des principales notions que l'lve devrait avoir dj vu dans ses cours de formation gnrale commune en langue et littrature.CE QU'EST UNE DISSERTATION CRITIQUEUne dissertation critique est un expos crit et raisonn sur un sujet qui porte discussion. Il s'agit donc d'un texte suivi dans lequel l'lve doit rpondre une question qui lui demande de prendre position et de soutenir un point de vue.Par dfinition, la dissertation critique exige un texte argumentatif, c'est--dire un texte qui dmontre unpoint de vueen l'appuyant par unsystme argumentatifcohrent et convaincant. Unargumentest une affirmation qui explique ou justifie lepoint de vueretenu par l'lve. Le bien-fonddesargumentsest dmontr par des preuves tires des textes l'tude et par des explications.Voici schmatiquement les diffrents lments qui forment le systme argumentatif d'une dissertation critique:http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/LaDissertation.gifOn comprendra que la dissertation critique se distingue de l'essai critique par le fait que lepoint de vue discuter dans les textes est dtermin l'avance. Une affirmation est fournie dans laquestionet l'lve doit acquiescer cette affirmation, la nier ou la nuancer. L'lve, dans sa rdaction, devra donc dmontrer que sonpoint de vueest valable en le dfendant par desargumentset des preuves.C'est un peu comme s'il fallait se placer dans la peau d'un avocat qui prpare une plaidoirie pour faire valoir un point de vue. Il est alors ncessaire de dmontrer que cepoint de vueest le bon en montrant lesargumentset les preuves qui le soutiennent. Le juge est alors le lecteur (la correctrice ou le correcteur de la dissertation).
LE TYPE DE QUESTION POSEChaque preuve offre un choix entre trois sujets. Chaque sujet est accompagn d'un ou deux textes littraires pouvant appartenir aussi bien au rcit, la posie, au thtre, l'essai, etc.On peut diviser un sujet en trois lments :la question (qui varie selon le sujet et les textes qui l'accompagnent) ;
une consigne identique pour chaque sujet et qui se lit comme
suit :
Vous soutiendrez votre point de vue l'aide d'arguments cohrents et
convaincants et l'aide de preuves relatives au contenu et la forme
des textes proposs, preuves puiss dans ces textes et dans vos
connaissances littraires qui conviennent au sujet de
rdaction.
Un renvoi en bas de page indique ce qu'il faut entendre par
connaissances littraires :
On entend par connaissances littraires le fait d'utiliser des
procds langagiers (figures de style, versification, types de
phrases, etc.) et des notions littraires (point de vue narratif,
genres, etc.) au service de votre argumentation. On reconnat
galement comme connaissances littraires le fait de vous rfrer des
oeuvres autres que les textes proposs, de relier ces derniers des
courants ou tendances littraires ou le fait d'avoir recours des
connaissances culturelles et sociohistoriques qui conviennent au
sujet de rdaction.
une rfrence aux textes littraires proposs pour rpondre la question.
L'ANALYSE DE LA QUESTIONUne fois que l'lve a choisi le sujet qui lui convient le mieux, il doit bien relire la question. Pour bien accomplir la tche demande, il est fondamental de bien comprendre cette question.Celle-ci comporte une affirmation qui nonce unpoint de vuepossible qui devient en quelque sorte le noeud du sujet, la problmatique discuter. La question demande explicitement de prendre position, d'adopter un point de vue face cette problmatique eu gard aux textes proposs.Ainsi, l'lve doit prendre position en choisissant de dire si l'affirmations'applique (point de vue du OUI),
ne s'applique pas (point de vue du NON),
ou ne s'applique qu'en partie aux textes proposs (point de vue NUANC).
De plus, la question indique sur quels aspects s'attarder dans les textes pour confirmer, infirmer ou nuancer l'affirmation. Autrement dit, elle indique propos de quel sujet, de quel thmatique il faut vrifier cette affirmation.En rsum, la question comprend les lments suivants :une demande de prise de position ;
le noeud du problme, c'est--dire le point central de la question qui suppose la confrontation de deux lments (deux concepts, deux valeurs, deux ralits, deux visions, etc.); par exemple, la loi peut tre confronte au dsir, la passion. Lorsque la question ne fournit pas le deuxime lment de la confrontation, celui-ci se dtermine par sa simple contradiction (par exemple, dans la question demandant si les personnages sont lucides, la confrontation opposera la lucidit par rapport la non-lucidit des personnages) ;
les diffrents aspects considrer pour rpondre la question, c'est--dire les lments priphriques, le cadre dans lequel on doit chercher dfendre le point de vue retenu (par exemple, les personnages, une poque donne, un milieu social, etc.) ;
les textes sur lesquels on doit fonder sa rflexion, c'est--dire dans lesquels on puisera des illustrations, des preuves.
Voici deux exemples:
Exemple 1
La vie se construit sur la raison ; elle ne se construit pas sur la
passion. Cette affirmation s'applique-t-elle aux personnages des
extraits proposs ?demande de prise de position: cette affirmation
s'applique-t-elle...?noeud du problme: la vie se construit sur la
raison ou sur la passion ?
diffrents aspects: les personnages, les extraits
textes l'tude: extraits deLa princesse de Clvesde Mme de La Fayette
et deJuilletde Marie Laberge.Exemple 2
Si l'on se rfre aux extraits de Molire, auteur classique, et de
Balzac, auteur raliste, on constate qu'ils prtent leurs personnages
la mme conception de l'amour et qu'ils le dcrivent de faon
similaire. Critiquez la vracit de cette affirmation.demande de
prise de position: critiquez la vracit de cette affirmation
nud du problme: la similarit ou non de la conception et de la
description
diffrents aspects: selon la conception de l'amour des personnages
et selon la description qu'en font les auteurs
textes l'tude: extraits de Dom Juan de Molire et de Le Pre Goriot
de Balzac.On peut trouver la version complte de ce sujet encliquant
ici.
Lors de la lecture et de la relecture des textes l'tude, on peut
surligner, avec un crayon marqueur, les passages qui dfendent le
point de vue du OUI et, avec un crayon marqueur d'une autre
couleur, les passages qui illustrent le point de vue du NON. Ou on
peut aussi simplement inscrire dans la marge des signes facilement
reconnaissables, comme O (pour Oui) et N (pour Non), vis--vis les
passages qui semblent dfendre un point de vue ou l'autre.Il devient
ainsi plus facile de dgager les lments pertinents aux deux points
de vue possibles et de formuler les arguments pour chacun en vue de
choisir un point de vue (OUI, NON ou NUANCE) qui permettra de
rpondre la question. On peut aussi sur une feuille tracer un
tableau qui permet d'crire au fil de la lecture les lments dfendant
le OUI et ceux dfendant le NON:Oui, l'affirmation s'appliqueNon,
l'affirmation ne s'applique pas
lment 1lment 1
lment 2lment 2
lment 3lment 3
LE POINT DE VUE DFENDREL'lve doit prendre position par rapport l'affirmation sous-entendue dans laquestion. Il peut :approuver cette affirmation ;
la rfuter ;
la nuancer.
Cette prise de position est la rponse de l'lve laquestion, c'est--dire le point de vue qu'il devra dfendre dans sadissertation critique.Il n'y a pas de bon ou de mauvais point de vue, de bonne ou de mauvaise rponse. Les sujets sont toujours conus pour que n'importe quel point de vue soit dfendable et les textes sont choisis en consquence.C'est la valeur del'argumentationqui est value et non si l'lve a donn une bonne ou une mauvaise rponse la question (toutes les rponses pouvant tre acceptables).L'nonc du sujet contient toujours un des points de vue possibles sous la forme d'une affirmation directe ou indirecte. La question demande l'lve s'il est totalement en accord, partiellement en accord ou totalement en dsaccord avec ce point de vue. On peut donc, partir de l'affirmation contenue dans l'nonc du sujet, dduire tous les points de vue possibles en opposant cette affirmation sa contradiction. On obtient ainsi les deux points limites entre lesquels tous les autres points de vue peuvent se situer.Par exemple, voici les diffrents points de vue possibles avec le sujet suivant (dont les extraits sont disponibles encliquant ici) :Si on se rfre aux extraits de Molire, auteur classique, et de Balzac, auteur raliste, on constate qu'ils prtent leurs personnages la mme conception de l'amour et qu'ils le dcrivent de faon similaire. Critiquez la vracit de cette affirmation.http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/Ptdevue1.gifUne lecture attentive des textes proposs permettra d'tablir le point de vue qui convient le mieux l'lve. C'est au cours de cette lecture qu'il est possible de souligner les passages pertinents la question, de noter en marge des indices (par exemple : conception sim., desciption diff., etc.), de reprer d'ventuelles preuves, etc.On peut procder de faon plus systmatique en utilisant un tableau analytique de la question. Cependant, le temps ne permet pas toujours d'aller dans le dtail. simple titre d'exemple, voici une lecture possible des extraits de Molire et de Balzac avec le jugement que l'on pourrait en tirer :http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/Ptdevue2.gifCette lecture conduirait la formulation d'un point de vue nuanc qui pourrait se lire ainsi :http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/Ptdevue3nuance1.gifLa formulation claire du point de vueIl est essentiel que le point de vue soit clairement formul. Pour viter de dvier de la question originale, il peut tre prudent de reprendre dans sa formulation du point de vue l'affirmation de la question peu prs telle quelle avec les adaptations ncessaires quand on est d'accord avec l'affirmation :http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/Ptdevue4oui.gif en niant l'affirmation si on veut la rfuter :http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/Ptdevue5non.gif en l'adaptant aux nuances voulues si l'on veut dfendre un point de vue nuanc :http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/Ptdevue6nuance2.gifUne fois le point de vue tabli, on relit les textes de manire reprer les arguments qui le justifieront.L'ORGANISATION DES IDESUne fois le point de vue choisi, il est ncessaire de chercher dans les textes les lments qui pourront l'appuyer.Une premire lecture a permis d'identifier certains de ces lments (voir la leon sur lepoint de vue). Parfois, une seconde lecture devient ncessaire et est alors plus systmatique : on sait quoi chercher (les passages prcis qui permettent d'appuyer le point de vue retenu). De plus, cette seconde lecture peut servir relever des caractristiques formelles qui pourraient enrichir l'argumentation.Deux tapes sont suivre :regrouper les passages qui se rapportent au point de vue dfendre sous des ides communes qui serviront alors d'arguments(les passages en question deviennent ainsi des preuves);
choisir les ides qui semblent utiles la dfense du point de vue (lesarguments) et les organiser les unes par rapport aux autres de manire crer une cohrence entre elles.
On regroupe les passages se rapportant la mme ide (c'est le
principe de la ressemblance).Par exemple, dans les textes de Molire
et de Balzac, plusieurs passages se regroupent sous l'ide de jeu de
sduction, plusieurs autres sous celle de conqute, d'autres encore
sous celle de fidlit/infidlit, etc. Un tel reprage sert ainsi
rpondre la premire partie de la question (la conception de l'amour
chez les personnages).La deuxime partie de la question (la
description de l'amour faite par les auteurs) se traite de la mme
manire : on examine si la forme des deux textes offre des
similarits et des diffrences tout en les liant au point de vue
dfendre. Par exemple, le texte de Molire prsente une tonalit qui se
rapproche de la plaidoierie, ce qu'on ne retrouve nullement dans le
texte de Balzac o ce sont plutot les penses des personnages qui
sont prsentes. Le genre de discours (thtral chez Molire, narratif
chez Balzac) favorise ces diffrences : la rplique thtrale chez
Molire prsentant l'expression au grand jour des penses des
personnages alors que le point de vue intrieur (la focalisation
interne) chez Balzac constitue une technique narrative pour
prsenter les penses des personnages.Les ides et les passages qui
serviront la dmonstration du point de vue sont alors trouves. Il
s'agit maintenant de les organiser dans un ordre cohrent.La
cohrence de l'ordre, de l'organisation des ides dpend toujours
d'une dmarche logique, d'une sorte de rgle que l'on s'impose. Cette
dmarche est gnralement explicite dans le sujet divis et se
manifeste par les transitions entre les paragraphes.Ainsi, si l'on
veut comparer deux textes, on n'obtiendra pas le mme ordre logique
que si l'on veut comparer les personnages de ces deux textes. Si
l'on veut examiner les arguments favorables un point de vue pour
ensuite les opposer aux arguments dfavorables afin finalement de
tirer une conclusion, on n'obtiendra pas la mme organisation des
ides que si on veut dmontrer les ides principales des textes qui
illustrent et qui dmontrent le point de vue retenu.Ces variantes
expliquent qu'il y a plusieurs faons d'tablir la cohrence des
idesprsentes dans la dissertation. Ces faons correspondent
diffrents types de plans.Voici diffrents exemples de plans qui
organisent les ides de manire diffrente mais qui pourtant cherchent
tous dfendre, propos du sujet portant sur la conception de l'amour
de Dom Juan et des personnages de Balzac, le point de vue que la
conception de l'amour est similaire chez les personnages mais que
la description qu'en font les auteurs n'est pas la mme.Le plan
dmonstratifLe plan dmonstratif consiste organiser les ides de
manire dmontrer l'existence et la pertinence du seul point de vue
retenu dans les textes l'tude. Les arguments servent alors avancer
des ides qui dfendent ce point de vue. Les passages retenus servent
d'illustrations, donc de preuves. On ne compare pas les textes ou
des lments prcis de ceux-ci (comme les personnages, par exemple):
on se contente de montrer que l'ide retenue se retrouve dans les
deux textes, indpendamment d'une quelcconques comparaison.Par
exemple :
1. la conception similaire de l'amour chez les personnages1.1 les
jeux de sduction chez Don Juan et chez Mme de Nucingen
1.2 le dsir de conqute amoureuse chez Don Juan et chez Eugne de
Rastignac
1.3 la rserve morale de Sganarelle, serviteur de Don Juan2. la
description diffrente de l'amour chez les deux auteurs2.1 la
tonalit de plaidoierie chez Molire
2.2 le point de vue intrieur (focalisation interne) chez
Balzac
2.3 la parole versus le silenceC'est ce plan qui est prsent dans
l'exemple de dissertation sur Molire et Balzac qu'on peut consulter
encliquant ici.Un autre exemple de plan dmonstratif se retrouve
dans l'exemple de dissertation sur un texte de Daudet, exemple que
l'on peut consulter encliquant ici.
Le plan comparatifDans le plan comparatif, les ides sont
prsentes dans la comparaison de deux ou de plusieurs lments (deux
textes, trois personnages, etc.). La cohrence est tablie par la
ncessit de comparer une mme ide dans plus d'une manifestation.
Lepoint de vueest alors dfendu par le rsultat de la comparaison.Par
exemple, on peut comparer la conception de l'amour chez Molire et
chez Balzac ; ou bien chez Don Juan et chez Rastignac, etc.Mais
attention: ce type de plan est valablesi et seulement sila question
demande de vrifier la similarit entre deux choses ("de manire
similaire", "de la mme faon", "sont semblables", etc.).Voici deux
exemples de plan comparatif. Le premier est construit selon la rgle
qui consiste comparer deux textes, le second selon la rgle qui
consiste comparer des personnages.Exemple 1 : comparaison entre
deux textes1. le texte de Molire1.1 la conception de l'amour selon
Don Juan et selon Sganarelle
1.2 la description de l'amour (discours thtral, tonalit de la
plaidoierie)2. le texte de Balzac2.1 la conception de l'amour chez
Delphine de Nucingen et chez Eugne de Rastignac
2.2 la description de l'amour (discours narratif, point de vue
intrieur)3. comparaison3.1 conception similaire : sduction,
conqute
3.2 description diffrente : focalisation internevstonalit de la
plaidoierieExemple 2 : comparaison entre les personnages1. la
conception de l'amour1.1 Don JuanvsDelphine de Nucingen
1.2 Don JuanvsEugne de Rastiganc
1.3 Sganarellevsles autres personnages2. la description de
l'amour2.1 chez Molire
2.2 chez Balzac3. comparaison3.1 conception similaire
3.2 description diffrenteOn pourrait multiplier les exemples de
plans comparatifs. Le principe reste toujours le mme: il suffit de
confronter deux lments tirs des textes. On pourrait par exemple
examiner la conception de l'amour des personnages masculins par
rapport la conception de l'amour des personnages fminins. Dans ce
cas, la rgle logique qui tablirait la cohrence de l'organisation
des ides serait le sexe des personnages.L'important est d'tablir
une telle rgle logique que l'on respectera tout au long de la
dissertation, ce qui devrait assurer la cohrence des ides du
texte.
Le plan dialectiqueUn autre plan qui fonctionne sur la base de
la confrontation d'lments, c'est le plan dialectique. C'est un plan
propice au dbat, la discussion o on confronte des ides diffrentes,
voire opposes. L'intrt de ce type de plan pour l'preuve, c'est que
peu importe la question pose, ce plan est toujours pertinent (ce
qui n'est pas le cas du plan comparatif, par exemple, qui se limite
aux questions exigeant comparaison).Dans ce type de plan, on
examine les arguments en faveur d'un point de vue (thse), puis les
arguments en sa dfaveur (antithse) pour finalement trancher la
question (synthse) en choisissant un point de vue ou en en
formulant un nouveau la lumire de la confrontation de la thse
(arguments favorables) et de l'antithse (arguments
dfavorables).C'est le plan o on pse le pour et le contre d'une
question, o on examine les deux faces de la mdaille avant de
conclure laquelle il faut retenir ou ne pas retenir, ou quels
aspects de chaque face il faut considrer. L'ordre de ce plan est
pr-dtermin : on prsente une thse, son antithse et on fait la
synthse des deux en les confrontant.Un problme frquent rencontr
dans les copies d'lves utilisant ce type de plan est l'impression
de contradiction qui peut facilement ressortir de ce genre de plan.
Souvent, cette fausse impression est simplement cause par l'absence
de transitions adquates montrant clairement la dmarche logique
retenue par l'lve (le passage de la thse l'antithse). Il est facile
d'utiliser des phrases de transitions montrant clairement les
parties.Par exemple, pour montrer le passage de la thse l'antithse
:http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/Ex._Transition-dialect-1.gifOu
pour montrer le passage de l'antithse la synthse
:http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/Ex._Transition-dialect-2.gifVoici
un exemple de plan dialectique toujours sur la question de la
conception de l'amour chez Molire et chez Balzac:1. thse :
arguments favorables au point de vue1.1 les jeux de sduction chez
Don Juan et Delphine de Nucingen
1.2 le dsir de conqute chez Don Juan et Eugne de Rastignac
1.3 un mme champ lexical de la conqute dans les deux textes2.
antithse : arguments dfavorables au point de vue2.1 l'importance de
la fidlit chez Delphine et non chez Don Juan
2.2 l'importance du respect de la morale chez Sganarelle et non
chez les autres
2.3 tonalit et point de vue diffrents dans les deux textes3.
synthse : arguments dfavorables moins importants que les arguments
favorables3.1 les jeux de sduction et le dsir de conqute concernent
la majorit des personnages
3.2 la fidlit est un dsir de Delphine mais elle ne la respecte pas
elle-mme
3.3 Sganarelle est un personnage peu important
3.4 la forme est trs diffrente sauf pour la prsence du champ
lexical de la conquteOn peut consulter un exemple de dissertation
portant sur un autre sujet mais rdige partir d'un plan dialectique
encliquant ici.
Ces diffrents exemples de plans montrent bien qu'un mme point de vue peut se dfendre de plusieurs manires diffrentes.Ce qui est important de retenir, c'est que l'organisation des ides doit se faire autour d'une rgle , d'une dmarche logique que l'on respectera tout au long de la dissertation. Il n'y a pas de plan meilleur ou pire... il suffit de rester cohrent en organisant ses ides selon une rgle logique.Mais attention : le plan analogique (ressemblances / diffrences / analogie) et le plan comparatif sont souvent inadquats pour traiter des questions qui ne demandent pas de vrifier la similarit d'un phnomne entre deux textes ou deux personnages.Les plans "passe-partout", peu importe la question, demeurent le plan dmonstratif et le plan dialectique.Voici un tableau qui montre diffrentes faons d'organiser les ides en un plan donn:http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/Types_de_plan.gifL'ARGUMENTATIONL'argumentPour dfendre sonpoint de vue, on doit recourir des arguments.Un argument est une assertion, c'est--dire une affirmation qui cherche dmontrer le bien-fond du point de vue que l'on a retenu, donc le justifier. Cette justification est en fait une gnralisation de plusieurs observations effectues sur les textes l'tude. Elle permet de dire quelque chose du genre :le point de vue est vrai puisqu'en gnral on retrouve dans les textes telle et telle justifications.De cette manire, quand plusieurs passages renvoient une mme ide, on peut formuler partir de cette ide un argument. Ainsi, l'arguments'appuie sur des passages des textes l'tude, lesquels passages deviennent alors des preuves susceptibles d'tre utilises dans la dissertation.La preuve devient donc un exemple, un cas particulier de l'argument qui, lui, reprsente l'ide gnrale de cette preuve.Par ailleurs, l'argument doit tre juste, c'est--dire fond sur les textes, et cohrent, c'est--dire ne jamais entrer en contradiction avec un autre argument qui cherche dmontrer le mme point de vue.Tous les arguments d'un texte doivent converger vers un mme but : la dmonstration d'un seul et mme point de vue.L'assertion, qui est la forme courante de l'argument, comporte deux parties :l'nonc de la totalit ou d'une partie du point de vue, et,
l'nonc de la justification du point de vue, c'est--dire l'argument lui-mme.
Ces deux parties sont relies par un mot ou une expression qui
tablit un rapport de cause effet, qui montre le lien logique entre
le point de vue et sa justification par l'argument lui-mme
(expressions du genre:puisque,parce que,tant donn que,considrant
que, etc.). Ainsi, la forme de l'assertion se rsume en ceci :Tel
point de vue parce que tel argument.Voici quelques exemples
d'arguments recevables propos d'un sujet utilis en exemple (la
conception de l'amour dans les textes de Moilre et de Balzac)
:http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/Ex._argument.gifLa
preuve et l'explicationOn doit trouver dans les textes les
arguments utiles la dfense de sonpoint de vue. Il faut donc se
fonder sur certains passages pour formuler ses arguments. Ces
passages deviennent des preuves venant soutenir chaque argument. La
preuve est donc un exemple qui illustre l'argument.Pour que
l'argumentation soit plus convaincante, la preuve devient
essentielle : elle montre qu'on n'invente pas, que les textes
contiennent bel et bien des lments qui appuient l'argument.La
principale qualit d'une preuve est sa pertinence : la preuve est
approprie l'argument et son contexte, elle l'illustre bel et bien
et elle sert l'ensemble de l'argumentation sans la contredire.Il
est inutile de citer de trs longs passages dans lesquels quelques
lignes ou quelques mots illustrent l'argument. Autrement dit, il
faut viter de "noyer" la preuve dans de trop longues citations. Le
faire affaiblit l'argumentation et rend inutile et inappropri des
passages de la dissertation.Si la preuve se rapporte un long
passage du texte (disons plus de quatre lignes), il est prfrable de
rsumer le passage. l'inverse, il faut citer suffisamment pour que
le passage retenu soit comprhensible et s'intgre bien au texte de
la dissertation.Par ailleurs, il arrive souvent que certains
passages ne soient pas en soi suffisamment loquents pour bien
illustrer eux seuls ce que l'on veut illustrer. Il faut alors avoir
recours uneexplication.L'explication cre les liens logiques entre
la preuve et l'argument ou entre l'argument et le point de vue.
Cela est utile lorsque la preuve n'est pas claire quant sa capacit
illustrer l'argument ou lorsque l'argument n'est pas en soi
suffisamment clair pour montrer en quoi il appuie le point de
vue.Finalement, l'explication peut aussi relier logiquement deux
preuves. Dans ce dernier cas, elle vite de citer en cascade ou sous
forme de liste d'picerie une srie de preuves qui illustrent
l'argument de manire prsenter cette srie comme un raisonnement
cohrent.Voici un exemple de paragraphe o on retrouve : l'nonc du
point de vue ;
l'explication faisant un lien entre l'argument et plusieurs preuves
;
les
preuves.http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/Ex_Preuve_explic.gifLE
PARAGRAPHE DE DVELOPPEMENTUn paragraphe est un ensemble de phrases
qui gravitent toutes autour d'une ide commune. Le paragraphe se
caractrise donc par son unit de sens.Les paragraphes se divisent l
o on change d'ide. Tout paragraphe contient au moins trois parties,
la quatrime tant facultative :1. une partie nonant l'ide principale
du paragraphei. = ide nonce
2. une partie illustrant l'ide principale du paragrapheii. = ide illustre
3. une partie expliquant l'ide principale du paragraphe ou expliquant l'ide illustreiii. = ide explique
4. une partie rappelant l'ide principale du paragraphe et prparant le passage au paragraphe suivant (transition)iv. = rappel et lien
On aura devin que chacune des trois parties obligatoires
correspond une partie de l'argumentation.Ainsi, pour le plan
dmonstratif:ide nonce = argument
ide illustre = preuve
ide explique = explication (les ides secondaires dtaillent l'ide
principale, l'argument)Pour le plan dialectique, les choses
diffrent lgrement:ide nonce = point de vue possible (les arguments
sont les ides secondaires)
ide illustre = preuves
ide explique = explicationIl arrive souvent que l'ide illustre se
confonde avec l'ide explique, une preuve pouvant servir expliquer
quelque chose, tout comme une explication pouvant aussi illustrer.
Ces deux parties peuvent donc tre traites sparment ou ensemble.
L'ordre de prsentation de ces trois parties peut varier
(l'explication peut prcder ou suivre la preuve, selon la faon avec
laquelle on prsente les illustrations.Comme pour le plan, on trouve
trois types de paragraphes dans la dissertation critique (on peut
obtenir des paragraphes hybrides qui mlent ces trois types) :Le
paragraphe dmonstratif prsentera d'abord l'ide nonce, ensuite les
parties illustratives (ide illustre) et les parties explicatives
(ide explique), puis enfin un rappel de l'ide nonce avec une
transition.
Le paragraphe dialectique avance d'abord une ide dfendant un point de vue (thse) avec illustration et explication, pour ensuite l'opposer l'ide contraire (antithse) avec illustration et explication pour finalement conclure et donner la vritable ide nonce du paragraphe (synthse). Ce type deparagraphe est plus complexe et exige une plus grande habilet d'criture, dfaut de laquelle il peut facilement donner l'impression que l'lve se contredit.
Le paragraphe comparatif fonctionne comme le paragraphe dmonstratif, sauf qu' l'intrieur du mme paragraphe, on tablit la dmonstration entre deux lments que l'on veut comparer. L'exemple qui suit montre ce type de paragraphe.
Voici un exemple comment de paragraphe. Notez la faon de
rapporter les illustrations (le deux-points, les guillemets,
l'utilisation des crochets, la mise en retrait, la rfrence aux
numros de vers, etc.) ainsi que les enchanements entre les
diffrents lments du
paragraphe.http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/Ex._Paragraphe.gifL'INTRODUCTIONL'introduction
sert amener le lecteur comprendre ce que l'on va faire. Elle
consiste donc prsenter le sujet et annoncer la manire qu'on a
retenue pour rpondre la question.On peut dans l'introduction
exposer lepoint de vuequ'on aura choisi, comme on peut attendre
enconclusionpour le faire. Il apparat toutefoisplus logique
d'annoncer en introduction son point de vue lorsque l'on traite la
question par le biais d'unplan dmonstratif, mais d'attendre dans la
dernire partie du dveloppement (en synthse) et en conclusion si
l'on a choisi de traiter la question par le bias d'unplan par
confrontation(dialectique ou comparatif).Trois parties forment
l'introduction :lesujet amen(ide gnrale lie au sujet) : on ne part
pas du dluge ou du dbut de l'humanitlesujet possous forme
affirmative : on reformule la question et on peut immdiatement
annoncer son point de vue
lesujet divis: on prsente les parties du dveloppementOn applique en
fait le principe de l'entonnoir : on va du gnral au
particulier.Voici un exemple
d'introduction:http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/Ex_Intro.gifLA
CONCLUSIONLa conclusion est l'aboutissement de la rflexion et de la
dmonstration de l'lve. Elle doit donc rvler le rsultat de cette
dmonstration et la manire utilise pour y parvenir. Elle est en
quelque sorte un bilan du travail accompli dans le
dveloppement.Ainsi, c'est cet endroit que la rponse la question
prend tout son sens, s'appuyant sur le dveloppement qui prcde.Trois
parties forment la conclusion :
larponse la question (c'est--dire lepoint de vueretenu et dmontr
dans le dveloppement)
lasynthsedudveloppementqui constitue le bilan du travail fait :elle
expose dans ses grandes lignes lesarguments, les motifs qui ont
amen la rponseelle amne parfois une gnralisation de la
problmatiqueuneouverture, un largissement de la question vers une
gnralit; elle doit tre lie au sujet et ne pas driver trop du thme
de la question. la diffrence de l'introduction, ici, on inverse le
principe de l'entonnoir : on part du particulier et on ouvre sur
une gnralit, un nouveau problme, une nouvelle perspective de
recherche.Voici un exemple de conclusion
:http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/Ex_Conclu.gif
L'INTGRATION DES CONNAISSANCESL'lve a l'obligation d'intgrer dans sa rdaction des connaissances littraires (voirsous-critre 3).Deux types de connaissances sont possibles :lesconnaissances formellesrenvoyant l'analyse littraire des textes l'tude
lesconnaissances culturellesrenvoyant tout ce qui est extrieur aux textes mais qui demeurent pertinentes au sujet (courants littraires, auteurs, autres uvres, lments socio-historiques, etc.).
Il est ncessaire d'intgrer dans sa rdaction des connaissances
renvoyant ces deux types, soit pour prouver ce qu'on avance (c'est
le cas des connaissances relatives la forme des textes), soit pour
renforcer la valeur d'unpoint de vueou d'unargumenten faisant des
rfrences ou des allusions d'autres uvres, d'autres auteurs, des
lments socio-historiques, aux courants littraires pertinents, etc.,
ou en faisant des analogies avec d'autres uvres (incluant le cinma
ou la chanson), d'autres auteurs, d'autres courants, etc.Il faut se
rappeler que le but principal de l'preuve n'est pas de vrifier
l'apprentissage par cur de diffrentes connaissances, mais bien de
vrifier la capacit de l'lve rdiger un texte qui dfend unpoint de
vuesur une problmatique qui s'appuie sur des textes littraires et
cela dans un franais correct. Il faut donc porter ses efforts
d'abord et avant tout sur uneargumentationfonde sur les textes
l'tude et ne recourir qu'aux seules connaissances littraires
pertinentes au sujet ou aux textes l'tude, dans le but d'enrichir
la dmonstration de son point de vue. Il est donc inutile, voire
nuisible, de faire talage de connaissances littraires qui ne se
rapporteraient pas au sujet ni aux textes, ou qui ne seraient pas
utiles la dfense du point de vue retenu. Ainsi, l'intgration la
dmonstration d'une seule connaissance culturelle et d'une seule
connaissance formelle peut suffire si elles sont pertinentes et
servent le propos de l'lve.De plus, il est ncessaire que les
connaissances utilises dans la rdaction soient bien intgres la
rdaction de l'lve, c'est--dire qu'elles soient incorpores dans son
texte de manire naturelle, sans heurter la lecture, sans apparatre
comme un cheveu sur la soupe, sans tre plaques. Une connaissance
bien intgre poursuit le souffle de la phrase qui prcde et se marie
sans problme avec la phrase qui suit. Gnralement, une connaissance
pertinente russit tout naturellement ce tour de force.Une rvision
approfondie des connaissances acquises lors des trois cours de
franais est inutile. En trois sessions, les lves ont vu plusieurs
lments formels et culturels : il est impossible de les avoir tous
oublis comme il est impossible de se souvenir de tous.Un survol
rapide de ces diffrentes connaissances permet de se remmorer des
principales et de ne retenir que les plus importantes.Voici donc un
rappel succint de connaissances littraires susceptibles d'tre
utiles lors de l'preuve. videmment, elles ne le seront pas toutes;
quelques-unes seulement seront suffisamment pertinentes la question
retenue et pourront servir la dmonstration de l'lve.Certaines
notions ou certains courants n'ont peut-tre pas t tudis : il ne
faut pas s'en inquiter. Le bagage moyen de l'lve devrait largement
suffire.Les mots en caractres MAJUSCULES renvoient au vocabulaire
appropri que l'on peut utiliser dans sa dissertation1.
CONNAISSANCES SPCIFIQUES L'ANALYSE LITTRAIRE1.1 notions
gnralesCHAMP LEXICAL
C'est un ensemble de mots ou d'expressions utiliss dans un texte
(potique, narratif, thtral, etc.) qui renvoient une notion commune,
une mme ide qui traverse le texte ou une partie du texte.Par
exemple, un texte peut contenir un champ lexical d'amour, de
libert, de tristesse, de passage du temps, etc.Un champ lexical est
toujours le champ lexical de quelque chose (de l'amour, de la
colre, de la tristesse, etc.). Ainsi, on vitera de dire qu'il y a
un champ lexical sans prciser duquel il s'agit.TONALIT
Tout texte est crit de manire dgager une impression d'ensemble, un
ton, une atmosphre gnrale. Ainsi, un texte peut avoir un ton
tragique, pathtique, ironique, comique, argumentatif, satirique,
raliste, etc. Ou un texte peut avoir une tonalit semblable celle
d'un discours courant, connu (plaidoirie, loge, caricature,
etc.).FIGURES DE STYLE
Une figure de style est un emploi particulier du langage , un cart
entre une expression utilise rellement et une expression qui nous
aurait sembl plus habituelle, plus courante, plus "normale".Voici
les principales :ACCUMULATION, NUMRATION, GRADATION
Juxtaposition de plusieurs mots de nature grammaticale identique ou
appartenant un groupe syntaxique identique.Un livre, une pipe, un
coin de verdure suffisaient son bonheur.Un soldat jeune, bouche
ouverte, tte nue
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort.(Rimbaud)
ALLGORIE
Rcit qui met en scne des personnes, des animaux ou des ides
personnifies dans le but de communiquer une ide abstraite, souvent
une morale. Par exemple, la plupart des fables de La Fontaine sont
des allgories.
ALLITRATION
Rptition d'une sonorit consonantique (consonnes) intervalles
rapprochs.Drle de drame.Et je m'en vais
Au vent mauvais(Verlaine)U, cycles, vibrements divins des mers
virides(Rimbaud)
ANAPHORE
Rptition d'un lment fixe dans une structure donne, en dbut de
vers.Ceux qui pieusement...
Ceux qui copieusement...
Ceux qui tricolorent
Ceux qui inaugurent(Prvert)Car elle me comprend, et mon coeur
transparent
Pour elle seule, hlas! cesse d'tre un problme
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blme,
Elle seule les sait rafrachir en pleurant.(Verlaine)
ANTIPHRASE ou IRONIE
Figure qui consiste employer volontairement un mot ou une
expression pour signifier le contraire de ce qu'ils signifient
d'ordinaire et ce dans le but de souligner ce que l'on pense.Trs
drle! Vraiment trs drle!(dit en rplique une boutade, alors que
c'est plutt triste)L'ironie est l'art de dire le contraire ce que
qu'on veut laisser entendre tout en donnant suffisamment d'indices
pour que le rcepteur comprenne bien que l'on dit le contraire de ce
qu'on peut comprendre en lisant le texte au pied de la lettre.Il y
a donc dans l'ironie un dcalage entre l'expression apparente (ce
qui est dit) et le fond rel de la pense (ce qui est sous-entendu).
L'ironie est une figure qui se saisit grce au contexte dans lequel
elle est nonce, contexte permettant de ne pas interprter au pied de
la lettre ce qui est dit, mais plutt de comprendre le sous-entendu.
Pour faire de l'ironie, on utilise parfois la caricature (voir plus
bas HYPERBOLE) ou l'absurde.Monsieur le Baron tait un des plus
puissants seigneurs de la Westphalie
car son chteau avait une porte et des fentres.(Voltaire)
ANTITHESE ou CONTRASTE
Rapprochement, dans une mme phrase ou dans des phrases successives,
de deux mots ou deux groupes de mots de sens opposs afin que l'un
mette l'autre en vidence.Petite tte, gros bras.Il est triste et
gai.(Verlaine)Nature, berce-le chaudement : il a
froid.(Rimbaud)Notez que les termes opposs n'appartiennent pas
ncessairement au mme groupe de mots. distinguer de l'OXYMORE (voir
plus loin).
ASSONNANCE
Rptition d'une sonorit vocalique (voyelles) intervalles
rapprochs.Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.(Verlaine)CHIASME
Figure qui consiste placer les lments de deux groupes formant une
antithse dans l'ordre inverse de celui que laisse attendre la
symtrie.La neige fait au nord, ce qu'au sud fait le sable.
COMPARAISON ou SIMILITUDE ou SIMILARIT
Rapprochement de deux termes pour tablir entre eux une
ressemblance. Dans la comparaison on retrouve,uncompar, mot qui
dsigne la ralit dont on parle
uncomparant, mot qui dsigne la ralit que l'on veut rapprocher
unterme comparatif, outil unissant le compar et le comparant
unpoint de comparaison,qui dsigne la qualit ressemblante.
Le racisme, comme une mare noire, s'tend
partout.compar:leracisme
terme comparatif:comme
comparant:unemare noire
point de comparaison:s'tend partout
Des divans profonds, comme des tombeaux,
...(Baudelaire)compar:des divans
terme comparatif:comme
comparant:des tombeaux
point de comparaison:profonds
ELLIPSE
Suppression de mots grammaticalement attendus.L'enfant parla avec
la mme autorit qu'un adulte.L'toile a pleur rose au cur de tes
oreilles,
L'infini __ roul blanc de ta nuque tes reins ;
La mer a perl rousse tes mammes vermeilles
Et l'Homme __ saign noir ton flanc souverain.(Rimbaud)
EUPHMISME
Remplacement d'un mot (ou d'une expression) par un autre moins
brutal.Ils ont disparu en mer= ils se sont noys
Il s'est teint= il est mort
HYPERBOLE (exagration, caricature)
Il s'agit d'une mtaphore dans laquelle une intensit est ajoute dans
le but de produire une exagration.J'tais morte de peur en apprenant
cette nouvelle.Il avait le visage sorti d'une bande dessine.
LITOTE
Dire le moins pour laisser entendre le plus. La litote nie le
contraire de ce que l'on veut dire. Elle se distingue de
l'EUPHMISME par le fait qu'elle contredit le contraire, qu'elle est
la ngation du contraire de ce que l'on veut laisser entendre.Ce
n'est pas dsagrable de partir en vacances.(= trs agrable)Je ne te
hais point.(= je t'aime)
MTAPHORE
Dsignation d'une ralit au moyen d'un terme qui renvoie une autre
ralit avec laquelle on veut tablir un lien de similarit. Il s'agit
d'une comparaison incomplte ou abrge dans la mesure o le terme
comparatif est toujours absent, le compar pouvant galement tre
absent.Je brle d'envie de le rejoindre. (je brle comme un feu
ardent)L'or du soir qui tombe... Hugo (coucher de soleil: le soleil
couchant est comme l'or).Cet homme est un lion. (courageux comme un
lion)
MTONYMIE et SYNECDOQUE
Dsignation d'un objet au moyen d'un terme dsignant un autre objet
uni au premier par une relation logique (dduction) ou simplement
naturelle. La synecdoque est une mtonymie spcifique (elle ne
concerne que le cas de prendre la partie pour le tout ou le tout
pour la partie).Il vit de sa plume.(cause pour effet : les crits
lui rapportent)Les voiles au loin descendaient vers
Harfleur.(partie: voile, pour un tout: voilier)Il a achet un
bronze.(matire pour objet)Boire un verre d'eau.(contenant pour
contenu)
OXYMORE (paradoxe)
Rapprochement, dans un mme syntagme (gorupe de mots), de deux mots
ou deux expressions de sens opposs. Les deux termes sont
syntaxiquement lis, ce qui le distingue de l'ANTITHSE ou du
CONTRASTE.Mourir de rire
Un instant ternel
Passer une nuit blancheNeige noire(titre d'un roman d'Hubert
Aquin)Sangloter d'extase(Verlaine)Cette douce violence(Molire)
PRIPHRASE
Figure qui consiste exprimer en plusieurs mots ce qui pourrait tre
dit en un seul.L'oiseau d'acier(= l'avion)
Le cheval-vapeur(= la locomotive)
PERSONNIFICATION
Reprsentation d'une chose, d'un animal, d'une ide sous les traits
d'une personne ou attribution de caractristiques humaines un objet,
un animal ou une ide (dans ce cas, on dit aussi
ANTHROPOMORPHISME).Sur la mer Noire dorment les toiles.
Le visage du vent pleurait dans les arbres.
La rivire chante.
RPTITION
Reprise du mme mot ou groupe de mots dans la mme construction
syntaxique.Il tait beau, beau comme un dieu!Il est possible de
regrouper les figures de style selon qu'elle joue sur le sens, le
contexte ou la matire plastique du message.Sur le sens du
message:figures de similarit (ressemblances des lments):
comparaison, mtaphore, priphrase, personnification, etc.
figures de contigut (co-prsence des lments) : mtonymie, synecdoque,
ellipse, oxymore, antithse, paradoxe, etc.Sur le contexte du
message: ironie, caricature, hyperbole, etc.
Sur la matire formelle du message : assonances, allitrations,
rptitions, anaphores, etc.1.2 notions spcifiques au discours
narratifLe rcit se dfinit comme une histoire mise en discours.
L'histoire relve du contenu, le discours relve de la
forme.L'histoire met en scne des personnages qui voluent dans des
lieux prcis une poque donne et qui vivent des vnements. Les
vnements sont les dsordres qui surviennent dans l'ordre habituel
des choses, c'est l'EXTRA-ORDINAIRE vcu par un personnage.Le
discours, la forme narrative est la MANIRE de raconter l'histoire.
Le narrateur prsente les vnements dans un style donn et sous un
angle prcis (d'un certain point de vue) en plus de dcider de
l'ordre temporel dans lequel il les prsente.Voici schmatiquement
les principales notions concernant le discours narratif
:http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/1SchemaRecit.gifIl
y a diffrents types de narrateur et un narrateur peut emprunter
diffrentes voix narratives :TYPES DE NARRATEUR
:http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/2SchemaNr.gifVOIX
NARRATIVES
:http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/3SchemaVoixNr.gifFOCALISATION
:
Le narrateur prsente les vnements selon un certain point de vue.
C'est comme s'il existait une camra qui donnait les diffrents
angles choisis par le narrateur. Les informations fournies au
lecteur peuvent tre perceptibles (concrtes) ou imperceptibles
(abstraites ou appartenant au monde imaginaire d'un personnage,
comme les rves, les souvenirs, etc).Selon les informations donnes,
la focalisation du narrateur varie comme une camra au cinma
:internesi on voit ce qui se passe dans l'esprit d'un
personnage,externesi l'on voit ce qui parat de l'extrieur,
ettransposesi l'on voit la scne par le biais du regard d'un
personnage (camra
subjective).http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/4SchemaFocal.gifOn
aura compris que la focalisation transpose est au fond une
focalisation externe qui passe par le regard de quelqu'un d'autre
que le narrateur.Ce graphique rsume la thorie narratologique de
Mieke Bal (Narratologie. Essais sur la signification narrative dans
quatre romans modernes, Paris, Klincksieck, 1977), que l'on
pourrait aussi appeler "ocularisation" dans lamesure o elle s'en
tient ce que l'ildu lecteur voit travers le discours du
narrateur.Grard Genette, un autre narratologue, propose dansFigures
III(ditions du Seuil, collection Potique, Paris, 1972), une thorie
un peu diffrente.Pour Genette, la focalisation rpond la question:
"Qui voit dans l'histoire raconte?". Ce regard fournit lesavoirque
le narrateur transmet au lecteur. Genette propose trois
focalisations:la focalisationzro(ou non-focalisation)
Il s'agit du degr zro, neutre, de la focalisation. Il n'y a pas une volont du narrateur de slectionner l'information; au contraire: il y a une volont de ne pas faire une telle slection. C'est le cas du narrateur omniscient: il sait tout sur tous. Le narrateur peut donc passer des penses d'un personnage sa description extrieure. Les romans ralistes du XIXme sicle sont considrs par Genette comme tant en focalisaiton zro qui contient des focalisations externes et des focalisations internes.savoir du narrateur > celui des personnagesla focalisationexterne
Similaire celle de Bal, cette focalisation se veut assimilable une camra qui prsente ce qu'un spectateur objectif verrait s'il tait prsente dans l'histoire. Elle place ainsi le lecteur dans la position du spectateur d'un film. Part le fait mme, le narrateur en sait moins que les personnages puisqu'il ne donne pas d'information sur leurs penses, leur univers interne.savoir du narrateur < celui des personnagesla focalisationinterne
Genette assimile cette focalisation la conscience d'un personnage. Le narrateur en sait donc autant que lui, mais pas plus que lui. Ainsi, le narrateur ne dit que ce que sait ce personnage. C'est le cas des rcits au "je" (narrateur autodigtique).savoir du narrateur = savoir d'un personnage
PERSONNAGES ET RLES ACTANTIELS :
Au plan du contenu, de l'histoire, les personnages ne jouent pas
tous un rle quivalent. Le hros est plus important, des personnages
secondaires viennent aider ou nuire au hros, etc. Voici le schma
des rles possibles des personnages
:http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/5SchemaActants.gifPERSONNAGES
ET PROGRAMME NARRATIF :
Le hros veut ou doit accomplir une qute. L'histoire consiste
raconter la performance du hros. Des conflits peuvent surgir entre
ce que veut le hros (son dsir) et ce qu'il doit faire (la loi),
tout comme ils peuvent survenir entre les personnages qui aident et
ceux qui nuisent au hros qui, lui, FAIT quelque chose, AGIT. La
performance du hros dpend de tous ces facteurs, c'est--dire de sa
motivation agir et de sa comptence agir
:http://pages.infinit.net/berric/EUF/image_sets/6SchemaPrgNr.gif1.3
notions spcifiques au discours potique
Ce qui caractrise la posie est sa capacit voquer, laisser sentir
les choses plutt qu' les expliquer. Son discours est ncessairement
plus prs de la polysmie (plusieurs sens) et de la connotation (sens
suggrs, vocatifs) que de la monosmie (un seul sens) et de la
dnotation (sens premier, dsignant un rfrent conventionnel). C'est l
toute la diffrence entre un pome (polysmique, donc interprtable) et
un panneau de signalisation (monosmique, ne signifiant qu'une seule
chose).C'est surtout la forme qui distingue clairement la posie des
autres types de discours. En plus des figures de style (voir plus
haut), des lments comme le rythme, la rime, la ponctuation, etc.,
sont surveiller.
1.4 notions spcifiques au discours thtral
Le thtre est une narration que l'on met en scne. Le narrateur
disparat donc sauf pour donner les indications scniques, appeles
les DIDASCALIES.Ce sont les dialogues entre les personnages qui
permettent d'exposer l'action. La rplique est donne entre les
personnages et elle est variable : elle peut tre un monologue (le
personnage se parlant seul), une tirade (longue rplique) ou un
apart (s'adressant l'auditoire comme si elle ne pouvait tre
entendue des autres personnages).Une pice de thtre se divise en
ACTES ou en TABLEAUX (ce sont les grandes parties de la pice)
lesquels sont diviss en SCNES qui prsentent les actions des
personnages. On peut appliquer certaines parties de la thorie du
discours narratif (voir plus haut) au thtre (notamment
l'histoire).Le thtre classique s'est caractris par la rgle des
trois units : unit d'action : une seule intrigue pour toute la
pice
unit de temps : l'action se droule dans l'espace de 24 heures
unit de lieu : l'action se droule dans un seul et mme lieu.Cette
rgle n'a plus cours depuis le romantisme (XIXe sicle) et le thtre
plus contemporain cherche abolir le personnage ou multiplier ses
manifestations dans plusieurs mdias diffrents.2. CONNAISSANCES LIES
AUX COURANTS LITTRAIRES2.1 la littrature franaiseLE CLASSICISME
(1660-1690)
Courant qui se caractrise par l'imposition de critres, de rgles
concernant le beau, le vrai et la mesure. S'appuyant sur la raison
et les oeuvres de l'Antiquit grco-romaine, ce courant se fonde sur
l'imitation (de la nature et des Anciens).
Le thtre et la fable (La Fontaine) en sont les genres
privilgis.
Les thmes : le conflit entre la raison et la passion servant
montrer le triomphe de la raison et de l'ordre ou les passions
humaines confrontes la raison (dilemme) ; l'opposition entre la
vertu et les dfauts ; le devoir ; l'honneur, le sens de la mesure ;
l'honnte homme; dans la tragdie: la fatalit, etc.
Les auteurs reprsentatifs : Corneille, Molire, Racine, La
Fontaine.
Exemples :Ce n'est que dans le sang qu'on lave un tel
outrage;
Meurs ou tue!...(Pierre Corneille)Je meurs si je vous perds, mais
je meurs si j'attends.(Jean Racine)
LE SICLE DES LUMIRES (XVIIIe sicle : 1700-1800)
Courant marqu par la rflexion philosophique qui rclame l'esprit
critique, le libre exercice de la raison et l'accs aux
connaissances (L'Encyclopdie).Le but des philosophes est d'clairer
les esprits en se fondant sur la nature et la raison. Comme la
science s'est impose au sujet des phnomnes naturels, le Classicisme
a cherch la raison dans l'esprit humain et le sicle des Lumires
cherchera la raison dans les phnomnes sociaux. Ainsi, seront
critiques les formes de pouvoir qui n'apparaissent pas naturelles
(monarchie, religion, esclavage, guerres, etc.) en faveur de
revendications pour la libert, la justice et la tolrance.
L'ironie et la caricature caractrisent les crits de ce sicle. Le
rcit ou le conte ainsi que l'essai en sont les genres
privilgis.
Les thmes : la justice, la tolrance, la libert, l'galit, la
connaissance, etc.
C'est en 1789 que les ides de ce sicle se sont incarnes par la
Rvolution franaise.
Les auteurs reprsentatifs : Montesquieu, Voltaire, Diderot,
Rousseau.Exemples :Aucun homme n'a reu de la nature le droit de
commander aux autres. [...] Toute autre autorit vient d'une autre
origine que la nature. Qu'on examine bien et on la fera toujours
remonter l'une de ces deux sources: ou la force et la violence de
celui qui s'en est empar; ou le consentement de ceux qui s'y sont
soumis par un contrat fait ou suppos entre eux et celui qui ils ont
dfr l'autorit.(Denis Diderot)Il en est des manires et de la faon de
vivre comme des modes : les Franais changent de murs selon l'ge de
leur roi. Le monarque pourrait mme parvenir rendre la nation grave,
s'il l'avait entrepris. Le Prince imprime le caractre de son esprit
la Cour, la Cour la Ville, la Ville, aux provinces. L'me du
souverain est un moule qui donne forme toutes les
autres.(Montesquieu)Cela est bien dit, rpondit Candide, mais il
faut cultiver notre jardin.(Voltaire)L'Homme est bon l'tat de
Nature, mais la socit le corrompt.(Rousseau)
LE ROMANTISME FRANAIS (1800-1850)
Courant s'opposant aux rgles du Classicisme et la suprmatie de
laraison dfendue par les philosophes du sicle des Lumires. On veut
obtenir la prpondrance du sentiment sur la raison en faisant
coincider le sentiment avec la nature, en y mlant la nostalgie, le
souvenir, le rve... C'est d'abord le lyrisme qui a caractris ce
courant, tant sur le plan personnel (l'expression du moi: c'est le
romantisme lyrique) que sur le plan social (c'est le romantisme
social que Victor Hugo, avec le Cnacle qui regroupe les crivains
romantiques, va instituer et qui dnonce les injustices et
l'oppression de l'individu).
Le thtre, le roman et la posie en sont les genres privilgis.
Les thmes : l'exotisme, le rve, l'vasion, la nature, le souvenir,
le passage du temps, l'histoire (personnelle ou sociale), le
dsespoir, la mlancolie, etc.
Les auteurs reprsentatifs : Chateaubriand, Hugo, Constant, Musset,
Lamartine, Baudelaire.Exemples :Salut, bois couronns d'un reste de
verdure,
Feuillages jaunissants sur les gazons pars!
Salut, derniers beaux jours! Le deuil de la nature
Convient la douleur et plat mes regards. (Lamartine)O vont tous ces
enfants dont pas un seul ne rit?
Ces doux tres pensifs que la fivre maigrit?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules;
Ils vont, de l'aube au soir, faire ternellement
Dans la mme prison le mme mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux, qui mche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.(Hugo)
LE RALISME ET LE NATRALISME (1840-...)
Courant prconisant la description objective et fidle des faits, des
personnages et des lieux. Les crivains ralistes s'intressent la
vrit psychologique des personnages, aux classes sociales, notamment
dfavorises, aux lieux miteux, des aspects sordides de la vie que la
littrature antrieure jugeait indignes d'tre montrs. La description
et lanarration "neutre" en sont les principaux proccs. Le
Naturalisme poussera plus loin en expliquant les conditions
sociales par l'hrdit et en faisant du roman une sorte de
"laboratoire sociale" (Zola).
Le roman en est le genre privilgi.
Les thmes : les moeurs, la ville, la science, le peuple, les
classes sociales, l'aspect documentaire, la vrit historique,
etc.
Le auteurs reprsentatifs : Balzac, Maupassant, Flaubert,
Zola.Exemples:Pour l'individu, rves et ralit se contredisent
:
Emma ne dormait pas. Elle rvait : au galop de quatre chevaux, elle
tait emporte vers un pays nouveau. Les villes taient de marbre
blanc.(Flaubert)Sur le plan social, on dcrit la classe ouvrire et
on dnonce les ingalits sociales:Deux annes s'coulrent pendant
lesquelles les habitants de l'immeuble s'enfoncrent dans la misre.
Dcembre apportait le chmage.(Zola)
LE PARNASSE (1850-1880)
Courant en posie voulant se dmarquer du romantisme et du ralisme en
valorisant un esthtisme fond sur le lyrisme impersonnel et la
thorie de l'art pour l'art (la beaut la plus pure possible). Il
revendique le droit de faire uvre inutile, uniquement pour le beau.
Les crits qui en rsultent sont des instantans, sortes de bijoux
essentiellement descriptifs (comme le ralisme) dont il suffit
d'admirer les qualits esthtiques. Le Parnasse a revaloris la
versification classique et l'utilisation du mot rare.
La posie en est le seul genre.
Les auteurs reprsentatifs : Gautier, Heredia, Leconte de Lisle,
Banville.Exemple :Comme un vol de gerfauts hors du charnier
natal,
Fatigus de porter leurs misres hautaines,
De Palos de Moguer , routiers et capitaines
Partaient, ivres d'un rve hroque et brutal.Ils allaient conqurir le
fabuleux mtal
Que Cipango mrit dans ses mines lointaines,
Et les vents alizs inclinaient leurs antennes
Aux bords mystrieux du monde Occidental.(Heredia)
LE SYMBOLISME (1880-1910)
Courant fond sur la notion de symbole et sur la musicalit du vers,
il cherche exprimer les impressions et les tats d'me d'une ralit,
plus idale, que l'on croit superpose la ralit immdiate et
perceptible. Il a t le lieu des premires manifestations du vers
libre et de la posie en prose en plus de faire apparatre des images
plus audacieuses, pr-surralistes (comme les synesthsies, par
exemple). Les lments de la ralit sont transforms en un univers de
signes, de symboles.
La posie et, dans une moindre mesure, le thtre en ont t les genres
privilgis.
Les thmes : l'ailleurs, l'idal, le mystre et le mysticisme, la
sensualit, le langage, etc.
Les auteurs reprsentatifs : Baudelaire, Rimbaud, Verlaine,
Mallarm.Exemple:La Nature est un temple o de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe travers des forts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.Comme de longs chos qui
de loin se confondent
Dans une tnbreuse et profonde unit,
Vaste comme la nuit et comme la clart,
Les parfums, les couleurs et les sons se rpondent.(Baudelaire)
LE SURRALISME (1920-1970)
Courant n du dadasme qui voulait tout nier, le surralisme s'est
d'abord pos en raction la Premire Guerre mondiale. Exploitant le
vers libre, il cherche tablir une sur-ralit en rapprochant des
ralits habituellement loignes dans le but d'tablir une rvlation,
une nouveaut, une tincelle, une nouvelle faon d'approcher le rel.
S'appuyant sur l'criture automatique, le hasard objectif,
l'association libre, les jeux, les rves, les fantasmes, bref:
l'imaginaire, ce courant veut faire parler l'inconscient de manire
librer les dsirs refouls de l'individu.
La posie en est le genre privilgi, bien que les arts visuels
(peinture, sculpture, cinma) en aient t fortement marqus.
Les thmes : la libert, le rve, l'amour, le dsir, la femme, le
merveilleux,etc.
Les auteurs reprsentatifs : Breton, luard, Aragon, Desnos,
Prvert.Exemple:Elle est debout sur mes paupires
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux.
Elle s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.(Paul luard)
L'EXISTENTIALISME (1945-1960)
Courant marqu par les interrogations sur l'tre en gnral, sur
l'existence vcue, son sens, sur l'engament et les projets. Il a
inspir son pendant : l'Absurde, qui montre la difficult d'exister
dans un monde absurde, dont le sens fait dfaut.
Le roman et l'essai en sont les genres privilgis.
Les thmes : la morale, le sens de la vie, la difficult d'exister,
l'tranget du monde et de la vie, la libert personnelle,
l'engagement, etc.
Les auteurs reprsentatifs : Sartre, de Beauvoir, Camus,
Ionesco.Exemples:L'existentialisme traitant de la libert et de la
responsabilit de l'tre humain:
"Il y en a marre, finis les remords, les rserves, les restrictions.
Personne n'est mon juge. Personne ne peut dcider pour moi." Il
dcida sans remords, en connaissance de cause. Il s'approcha et se
mit tirer debout. Mathieu tira, il tait libre! (Jean-Paul
Sartre)L'absurde (dsintgration de l'intrigue, du discours et du
personnage):- Jean : Aprs tout, les rhinocros sont des cratures
comme nous qui ont droit la vie au mme titre que nous! - Brenger :
condition qu'elles ne dtruisent pas la ntre. - Jean : Tout de mme,
nous avons notre morale nous! - Brenger : J'en ai assez de la
morale. - Jean : Que mettriez-vous la place? - Brenger : La nature!
(Eugne Ionesco)
LE NOUVEAU ROMAN (1955-1975)
Courant caractris par la recherche formelle sur le rcit. Ce courant
veutrenouveler le genre narratif par des jeux formels (multiplicit
des voix narratives et des focalisations, transgression de la
temporalit, etc.) en rduisant l'histoire et le personnage (le
contenu, l'histoire) au maximum, allant jusqu' sa disparition au
profit de la description minitieuse, presque millimtrique (le dcor
subordonne le personnage quand il ne le cache carrment pas).
Le roman et le cinma en sont les genres privilgis.
Les thmes: l'anonymat, l'errance, le voyage, le pitinement et
l'absurdit d'une qute, l'importance du visuel, le regard hyper-rel
sur le monde, l'incommunicabilit, etc.
Les auteurs reprsentatifs : Robbe-Grillet, Butor, Sarraute, Duras,
Toussaint, etc.Exemple:Ces corps sont au nombre de cinq, groups sur
trois ou quatre marches de hauteur, dans la moiti gauche de
celles-ci, proximit plus ou moins grande de la rampe, qui se
dplace, elle aussi, du mme mouvement, mais rendu plus insensible
encore, plus douteux, par la forme mme de cette rampe, simple ruban
pais de caoutchouc noir, la surface unie, aux deux bords
rectilignes, sur lequel aucun repre ne permet de dterminer la
vitesse, sinon les deux mains qui se trouvent poses dessus, un mtre
environ l'une de l'autre, tout en bas de l'troite bande oblique
dont la fixit partout ailleurs semble vidente, et qui progressent
d'une faon continue, sans -coup, en mme temps que l'ensemble du
systme.("L'escalier mcanique", Alain Robbe-Grillet)
LE RALISME SUBJECTIF (1980-2005)
Courant qui marque un retour un contenu plus conventionnel (moins
exprimental) que le Nouveau Roman ou la recherche de nouvelles
formes d'expression (comme on a vu au thtre et en posie). Sous
l'impulsion de la littrature fministe des annes 70-80 qui a mis de
l'avant des proccupations lies au corps, l'intimit et la difficult
d'tre (avec soi-mme, avec les autres) et sous l'impulsion de la
monte de l'individualisme triomphant et du nolibralisme (de plus en
plus dominant dans les annes 80-90), ce courant met en scne la
performance (et souvent la russite) de l'individu confront un
univers difficile ou des rapports humains difficiles qui souvent
expliquent un certain repli sur soi. On revient un ralisme qui a
comme dcor de fond la quotidiennet et la vie "ordinaire" (ce dont
secontente souvent de dcrire la posie) et qui met en scne des
personnages "ordinaires", gnralement aux prises avec des situations
plus ou moins extraordinaires qu'ils doivent apprendre traverser
(ce qui est surtout le cas dans le roman et le thtre). On parlera
ainsi de rcit d'apprentissage dans lequel le hros prsente au
lecteur une ralit singulire travers son propre regard (la
narration, souvent en focalisation transpose, prsente une version
du rel marque par un lyrisme prgnant -- on est conscient de la
dformation reprsentative en ne croyant plus au mythe de l'illusion
raliste qui voulait la reproduction fidle et "objective" de la
ralit) et une qute d'identit personnelle (et non plus collective,
comme dans les dcennies prcdentes). Ainsi, le hros est amen crer sa
propre morale travers diffrentes tranches de vie (facture
autobiographique ou biographique o souvent se confondent le rel et
le fictif). L'criture se rapproche davantage de la chronique que du
reportage, de l'expression personnelle de sa ralit plus que de
l'expression neutre d'une ralit (on ne sauve plus le monde, on
sauve son monde). Sur le plan de la forme, on rcupre les
trouvailles prcdentes (en posie: criture elliptique et minimaliste;
dans le rcit: polyphonie narrative, dsordre chronologique, etc.),
on efface les frontires entre les genres (le roman est un journal
intime ou une correspondance, par exemple), on mlange volontiers
les tonalits (l'humour ctoie le tragique rendant ainsi
l'insupportable supportable) et on multiplie les clins d'il
intertextuels (citations plus ou moins conformes d'autres uvres
appartenant la culture savante ou mme populaire ; recyclage
d'anciens mythes; reconstitution biographique ou historique;
etc.).2.2 la littrature qubcoiseLE TERROIR OU LE RGIONALISME
(1850-1945)
Courant raliste dcrivant les moeurs et les travaux associs la vie
rurale (travail de la terre). Ce courant, soumis aux dogmes
religieux, valorise la tradition (famille, religion, race
francophone) et dnonce les dangers de la ville. Son motif est de
dfendre le statu quo , c'est--dire la vie paisible et surtout pas
contestataire des paysans francophones installs au Qubec.
Le roman et la posie en sont les genres dominants.
Les thmes : la nature, le travail paysan, la terre, la religion, la
filiation, larace (nationalisme primaire), etc.
Les auteurs reprsentatifs : Hmon, Ringuet, F.A. Savard, Guvremont,
Laberge (anti-terroir).
LA LITTRATURE SOCIALE, rcits de la ville (1945-1950)
Courant raliste cherchant dcrire la vie des anciens paysans venus
s'tablir en ville et qui doivent s'adapter aux conditions
difficiles de la vie urbaine et du travail ouvrier.
Le roman en est le genre privilgi.
Les thmes : la vie ouvrire, la pauvret, les difficults de survie
urbaine, la ville, etc.
Les auteurs reprsentatifs : Gabrielle Roy, Roger Lemelin,
Jean-Jules Richard.
LE RCIT PSYCHOLOGIQUE (1945-1960)
Courant succdant au terroir et voulant dominer la littrature
sociale. Ce courant explore les problmes moraux qui se posent
l'individu. Il veut se dmarquer du terroir en ayant des
proccupations universelles centres sur l'individu (l'me humaine
dchire entre la loi et le dsir). Il explore le monde intrieur des
personnages (plus qu'extrieur, comme le roman social).
Le roman et le thtre en sont les genres privilgis.
Les thmes : le bien contre le mal, la famille comme autorit, le
cosmopolitisme, l'engagement moral, etc.
Les auteurs reprsentatifs : Loranger, Dub, Langevin, Vac.
LA LITTRATURE ENGAGE (1960-1975)
Courant visant dfendre une cause, une idologie, il a dnonc
l'alination de la socit qubcoise et de ses habitants par le pouvoir
religieux et anglophone tout en proclamant la ncessit de la
libration nationale sur le plan politique. Inscrit dans la foule de
la Rvolution tranquille, il met en vidence la langue
franco-qubcoise (le joual) et l'existence d'une littrature
nationale.
La posie, le thtre et l'essai en sont les genres privilgis.
Les thmes : l'identit, la nation, le peuple, la notion de
territoire qubcois,la contestation des institutions traditionnelles
(famille et religion, surtout), etc.
Les auteurs reprsentatifs : Miron, Godin, Ferron, Chamberland,
Aquin, Ducharme, Blais, Godbout, Tremblay, etc.
LE RALISME SUBJECTIF (1980-2005)
Courant qui marque un retour un contenu plus conventionnel (moins
exprimental) que le Nouveau Roman ou la recherche de nouvelles
formes d'expression (comme on a vu au thtre et en posie). Sous
l'impulsion de la littrature fministe des annes 70-80 qui a mis de
l'avant des proccupations lies au corps, l'intimit et la difficult
d'tre (avec soi-mme, avec les autres) et sous l'impulsion de la
monte de l'individualisme triomphant et du nolibralisme (de plus en
plus dominant dans les annes 80-90), ce courant met en scne la
performance (et souvent la russite) de l'individu confront un
univers difficile ou des rapports humains difficiles qui souvent
expliquent un certain repli sur soi. On revient un ralisme qui a
comme dcor de fond la quotidiennet et la vie "ordinaire" (ce dont
se contente souvent de dcrire la posie) et qui met en scne des
personnages "ordinaires", gnralement aux prises avec des situations
plus ou moins extraordinaires qu'ils doivent apprendre traverser
(ce qui est surtout le cas dans le roman et le thtre). On parlera
ainsi de rcit d'apprentissage dans lequel le hros prsente au
lecteur une ralit singulire travers son propre regard (la
narration, souvent en focalisation transpose, prsente une version
du rel marque par un lyrisme prgnant -- on est conscient de la
dformation reprsentative en ne croyant plus au mythe de l'illusion
raliste qui voulait la reproduction fidle et "objective" de la
ralit) et une qute d'identit personnelle (et non plus collective,
comme dans les dcennies prcdentes). Ainsi, le hros est amen crer sa
propre morale travers diffrentes tranches de vie (facture
autobiographique ou biographique o souvent se confondent le rel et
le fictif). L'criture se rapproche davantage de la chronique que du
reportage, de l'expression personnelle de sa ralit plus que de
l'expression neutre d'une ralit (on ne sauve plus le monde, on
sauve son monde). Sur le plan de la forme, on rcupre les
trouvailles prcdentes (en posie: criture elliptique et minimaliste;
dans le rcit: polyphonie narrative, dsordre chronologique, etc.),
on efface les frontires entre les genres (le roman est un journal
intime ou une correspondance, par exemple), on mlangevolontiers les
tonalits (l'humour ctoie le tragique rendant ainsi l'insupportable
supportable) et on multiplie les clins d'il intertextuels
(citations plus ou moins conformes d'autres uvres appartenant la
culture savante ou mme populaire ; recyclage d'anciens mythes;
reconstitution biographique ou historique; etc.). On peut inclure
dans ce courant ce que certains classent dans la littrature
intimiste et dans la littrature dite mtisse (qui met en scne une
thmatique lie l'origine culturelle et l'intgration de l'immigrant
dans la socit qubcoise) dans la mesure o les textes de ces genres
(plus que courants) rpondent aux caractristiques du ralisme
subjectif.Note au sujet de la posie qubcoise
Jusqu'au dbut des annes 1960, la posie qubcoise a souvent t
influence par les courants franais mais souvent avec un dcalage de
quelques dcennies :romantisme : Frchette, Lemay (fin du XIXe
sicle)
romantisme et symbolisme (idalisme, exotisme) : Nelligan,
Saint-Denys Garneau, Anne Hbert (premire moiti du XXe sicle)
surralisme (automatisme) : Gigure, Lapointe, Gauvreau (1950...)LES
TRANSITIONSDans un texte, les articulations entre les ides, donc
entre lesparagraphes(transitions) ou entre les phrases (marqueurs
de relation, pronominalisation, etc.), sont fondamentales pour que
les ides s'enchanent avec aisance et logique et surtout pour que le
lecteur saisisse le raisonnement prsent.Les transitions entre les
paragraphes
Entre chaqueparagraphe, il est ncessaire d'tablir un lien logique
entre l'ide que l'on vient de dvelopper dans le paragraphe et l'ide
qui sera dveloppe dans le paragraphe qui suit. Cette transition se
situe la fin d'un paragraphe ou au dbut du paragraphe suivant. Le
lien doit trelogique, c'est--dire qu'il doit relier les deux ides
de manire cohrente (lien de cause effet, lien chronologique,
etc.).Il faut viter d'expliquer au lecteur ce que l'on est en train
de faire (par exemple, il faut viter les formules du genre
:Maintenant que j'ai parl des personnages, je vais aborder le
langage).Le principe de la transition consiste relier l'ide
principale que l'on vient de discuter celle qui va suivre, que l'on
va discuter. Autrement dit, on peut partir de l'ide que l'on vient
d'exposer puis, dans la mme phrase, glisser vers l'ide principale
qui va suivre.Exemples de transitions entre paragraphes1. Peut-on
dire que, tant par le langage que par les personnages, l'extrait de
la pice de Jean Daigle,Coup de sang, traduit bien la tension
dramatique propre au thtre ?exemple de transition :La volont oppose
des personnages ne se traduit pas uniquement par les gestes, mais
aussi par le langage qu'ils utilisent. ide prcdente :les gestes des
personnages comme tension dramatique
ide qui va suivre :le langage des personnages traduit la tension
dramatique
2. Si l'on se rfre aux extraits de Molire, auteur classique, et
de Balzac, auteur raliste, on constate qu'ils prtent leurs
personnages la mme conception de l'amour et qu'ils le dcrivent de
faon similaire. Critiquez la vracit de cette affirmation.exemple de
transition :L'impossibilit pour Don Juan de matriser ses passions
l'amne invitablement devenir infidle. ide prcdente :la passion
dmesure de Don Juan
ide qui va suivre :l'inconstance de Don Juan dans ses
relations
Un exemple de dissertation existe sur ce sujet :cliquez ici.3.
Est-il vrai de dire que l'oiseau revt une seule et mme symbolique
dans les pomes de Prvert et de Saint-Denys Garneau ?exemple de
transition :Si l'oiseau chez Prvert est vu comme une libert
d'action, chez Saint-Denys Garneau il reprsente la dlivrance d'une
souffrance. ide prcdente : l'oiseau comme symbole de libert chez
Prvert
ide qui va suivre : l'oiseau comme symbole de dlivrance chez
Saint-Denys GarneauLes organisateurs textuels (marqueurs de
relation) utiliss l'intrieur d'un paragraphe
Il est ncessaire qu'il y ait une unit de sens l'intrieur d'un
paragraphe et c'est souvent les liens entre les phrases qui
assurent un tissage uniforme des ides contenues dans un
paragraphe.Les marqueurs de relation deviennent alors utiles, mais
il ne faut pas en abuser, deux phrases pouvant trs bien s'enchaner
sans eux, souvent grce une notion commune ou l'laboration d'une mme
notion. Toutefois, ces marqueurs sont parfois essentiels pour
montrer la logique du raisonnement et assurer la progression des
ides.Les marqueurs de relation sont des articulations textuelles
assez courtes (locutions, expressions) assurant une cohsion, une
cohrence logique entre les diffrentes parties du paragraphe. Ils
tablissent ainsi le schma logique du paragraphe.Plusieurs
expressions existent pour montrer diffrents types de relation entre
deux ides. On peut introduire une ide, en ajouter une autre,
nuancer celle qui prcde ou simplement conclure le
raisonnement.Voici quelques exemples
:IntroduireAjouterNuancerConclure
Tout d'abordD'autre partPar contreEn somme
En premier lieuPar ailleursAinsiOn le voit
Pour commencerDe plus,Cependant, ToutefoisBref
D'entre de jeuEn outreQuant Finalement
La pronominalisation, la priphrase, les adjectifs dmonstratifs et possessifsUne autre faon de lier les phrases entre elles consiste employer des pronoms personnels, des priphrases ou certains dterminants (adjectifs possessifs ou dmonstratifs) qui renvoient un mot utilis dans la phrase prcdente. Ce sont ces renvois qui crent les fils qui tissent le texte.Par exemple :Don Juan voit l'amour comme une conqute. Il utilise un vocabulaire qui se rapproche du vocabulaire militaire pour en parler. Ainsi, le personnage de Molire se compare aux grands combattants de l'Histoire.Selon le mme principe (rfrer un terme utilis dans une phrase prcdente), l'utilisation des adjectifs dmonstratifs ou possessifs peut aussi assurer un lien efficace entre deux phrases :Don Juan et Eugne de Rastignac ont une vision de l'amour assez particulire. Le comportement de ces deux personnages montre qu'ils cherchent d'abord conqurir avant mme d'aimer. L'objet de leur amour est davantage la sduction que l'individu dsir... etc.
On peut examiner d'autres exemples en consultant les leons portant surl'introduction, laconclusionet leparagraphe.