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histoire sur la patience, la bonté et le pardon
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Celle qui aimait comme Dieu aime
Dans une profonde campagne, à l’abri d‘une petite case en
bois, vivaient Jeannot et sa maman, madame Albert.
Jeannot avait 8 ans cette année et cela faisait déjà 4 ans
que monsieur Albert n’était plus de ce monde
Ils n’étaient pas bien riches, à vrai dire ils étaient même
plutôt pauvres.
Derrière leur case, madame Albert cultivait avec soin un
joli jardin créole.
Grace aux bananes (poyos et figues pommes), aux racines
(ignames, patates, madères), aux tomates, concombres et ti
concombres, aux maïs et gombos qu’ils y récoltaient, même
sans le sous, ils ne souffraient pas de la faim.
De plus le petit Jeannot et ses copains avaient le chic de
dénicher les manguiers, abricotiers, sapotilliers qui
déversaient leurs délicieux fruits dans les bois.
Lorsque la vente au marché avait été bonne, madame Albert
achetait le petit nécessaire pour faire tourner la petite
case
Si la vie n’était pas facile, en se contentant de ce que
Dieu leur donnait, ils étaient heureux.
Un jour, alors que Jeannot arrachait les mauvaises herbes
du jardin pour aider sa maman, il vit paraître près de la
case un blanc pays, tout de blanc vêtu.
Tout surpris, il se rapprocha. Le monsieur lui dit :
Alors petit garçon, tu es seul ? Où est ta maman ?
Elle est au marché monsieur.
Ah ! Et bien dit lui bien que je passerai cet après midi
lui rendre une petite visite. N’oublie pas !
Oui monsieur. Répondit Jeannot bien intrigué
Lorsque sa maman rentra en début d’après midi, il
s’empressa de lui raconter l’étrange visite qu’ils avaient
reçue.
Ils s’assirent tout deux sur la petite véranda se demandant
si le visiteur du matin honorerait son rendez-vous
Ils n’attendirent pas longtemps. Le monsieur arrivait. Il
s’invita sur la petite véranda et s’adressa à madame
Albert.
Après les civilités d’usage, la maman de Jeannot l’envoya
jouer pour discuter entre grandes personnes.
Lorsqu’il rentra à 18h00, le monsieur était parti, mais
Jeannot sentit que quelque chose avait changé. Sa maman
était assise sur la véranda, perdue dans ses pensés.
Il s’assît par terre tout près d’elle et après quelque
temps, il l’entendit murmurer : Jésus donne moi la force et
le courage
Jeannot ne posa pas de questions et pendant 3 jours tout
sembla renter dans l’ordre. Mais le 4 eme jour monsieur
Jean-Baptiste V. apparut à nouveau et pendant quelques
semaines très souvent Jeannot dut aller jouer pour laisser
les grandes personnes parler.
Madame Albert qui était une femme de prière, passait de
plus en plus de temps devant la petite case à murmurer
doucement, confiant à Dieu quelque chose que Jeannot ne
pouvait pas encore comprendre.
Un matin, alors qu’il était encore couché, il entendit sa
maman poussé de hauts cris : Mon Dieu ! Mon Dieu ! aide
nous ! Seigneur Jésus secours tes enfants !
Jeannot bondit sur ses pieds et resta pétrifié devant le
jardin créole
Tout le carreau de tomates était dévasté. Les piquets
étaient arrachés et les tomates piétinées. Mais bizarrement
le reste du jardin restait intacte.
Maman s’assit sur une grosse pierre et enfouit son visage
dans son tablier.
Après quelques minutes elle se leva et chargea dans son
grand sac les légumes qu’elle irait vendre au marché. Elle
demanda à Jeannot de l’accompagner. Malgré la matinée
tristement commencée, il ne pouvait cacher sa joie de se
rendre au petit marché du village voisin.
Alors qu’il était assis près de sa maman, essayant de ne
pas perdre une miette du spectacle, il entendit une voix
qu’il reconnaitrait entre mille.
« Alors madame Albert, pas de tomates aujourd’hui ?
Pourtant elles étaient prêtes à être vendues hier ? Peut-
être avez-vous eu une petite surprise ce matin ? Lorsqu’on
est têtue, il faut s’attendre à avoir des ennuis. » Et
monsieur V. les quitta avec un petit rire moqueur
Madame Albert baissa la tête et ne répondit rien. Mais
Jeannot commençait à comprendre. Depuis quelques temps on
racontait qu’un riche propriétaire achetait pour une
bouchée de pain des terres aux alentours du village. Et
malheur à ceux qui tentaient de lui résister !
Comment allaient-ils faire ? Devraient- ils partir eux
aussi pour la ville ? Et de quoi vivraient-ils sans leur
jardin créole ?
Toutes les 2 nuits, un carreau du petit jardin
disparaissait. Pourquoi sa maman ne demandait- elle pas de
l’aide ? Peut-être que les hommes du village iraient
attendre monsieur V au détour d’un chemin pour lui régler
son compte.
Il est vrai que jusqu’à aujourd’hui personne n’avaient
réussit à l’atteindre. Les gens disaient que ce n’était pas
normal…..Mais madame Albert, elle, assise devant sa case,
murmurait sans cesse des prières au Dieu des cieux.
Pourtant les carreaux de légumes continuaient de
disparaitre les uns après les autres.
Un après midi alors qu’ils erraient dans les bois, les
garçons entendirent un bruit étrange. C’était comme ci
quelqu’un appelait doucement. Quand ils approchèrent, ils
restèrent bouche bée. En contre bas, gisait monsieur V. Il
avait certainement glissé dans ce précipice et ne pouvait
plus se relever. Les enfants éclatèrent en cri de joie et
se dispersèrent pour porter la bonne nouvelle à leur
parent. Le compte du méchant monsieur V. était réglé !
Certains villageois se rendirent même près de la ravine et
ne se privèrent pas de lui dire ces 4 vérités en lui
promettant une prompte mort. D’ailleurs il n’avait même
plus la force de demander de l’aide A quoi cela aurait-il
servit d’ailleurs
Madame Albert ne se rendit pas au précipice. Comme chaque
jour en fin de journée, devant sa case elle murmurait
doucement en regardant vers le ciel.
Lorsque Jeannot se réveilla le lendemain, sa maman n’était
nulle part. Elle ne rentra qu’à midi, très fatiguée et les
pieds endoloris.
Bientôt la nouvelle se répandit comme une trainée de
poudre. Monsieur V n’était plus dans le trou ! Où était
passé son corps ? Les villageois vivaient dans la crainte
car ils ne pouvaient expliquer ce mystère.
Et puis un jour, dans l’agitation du marché,
le silence se fit soudain. Au bout de
l’allée venait de paraître un blanc pays tout de blanc vêtu
et s’aidant d’une canne pour avancer. Monsieur V.
Il n’eut pas un regard pour les villageois qui le
dévisageaient les yeux écarquillés de stupeur.
Il se dirigeait vers madame Albert. Jeannot bondit sur ses
pieds pour défendre sa maman. Elle lui prît la main afin
qu’il se rasseye.
Monsieur V souffla d’une voix incertaine :
« Pourquoi ? »
Madame Albert se leva et répondit.
« Dieu fait lever son soleil sur les bons comme sur les
méchants. Il fait pleuvoir sur le jardin du bon et sur
celui du méchant. Il aime le bon comme le méchant Il m’a
dit que si je suis sa fille je dois aimer comme lui »
« Merci madame Albert. »
Monsieur V s’en alla et on ne le vit plus jamais.
Bientôt, les villageois qui avaient du partir revinrent de
la ville. On leur avait dit qu’ils pouvaient récupérer
leurs terres. Ce fut l’occasion d’une grande fête pendant
laquelle on raconta l’histoire de madame Albert, celle qui
aimait comme le Bon Dieu aime.
A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns
pour les autres
Jean 13 verset 35