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La certification du contrôle interne : Proposition d’un référentiel Vers une approche combinée COSO et la norme d’audit 5 du PCAOB 1 1 Proposition d’un mémoire pour l’obtention du diplôme national d’expert comptable / Mohamed Nizar Tayech PLAN DETAILLE Page Introduction -5- Première partie : Le contrôle interne et l’évolution du contexte législatif -10- Chapitre 1 : Le contrôle interne -11- Section 1 : Définitions -11- 1. Définition du système comptable des entreprises Tunisien -11- 2. Définition du contrôle interne à l‟échelle Internationale -12- A. Définition de l'International Federation of Accountants (IFAC) -12- B. Définition du Committee of Sponsoring Organization (COSO) -13- C. Définition du Public Company Accounting Board (PCAOB) -14- D. Définition de l'Autorite des Marches FGinanciers (AMF) -15- 3. Définition du contrôle interne à l‟égard de l‟information financière -17- Section 2 : Objectifs suivi par le contrôle interne -18- 1. Fiabilisation des données -18- 2. Prévention et sauvegarde du patrimoine -18- 3. Optimisation des ressources -18- 4. Prévention et détection des erreurs et des fraudes -18- Section 3 : La responsabilité des différents intervenants en matière de contrôle interne -20- 1. Responsabilité du maintien d‟un bon système de contrôle interne -20- 2. La responsabilité de la direction -21- 3. La responsabilité des organes de contrôle -23- A. Les organes de vérification internes -23- B. Les auditeurs externs -24- Chapitre 2 : Le contexte réglementaire évolutif en matière de contrôle interne -26- Section 1 : Les obligations inhérentes au contrôle interne et leur évolution -26- Sous section 1 : Les obligations à la charge des organes de direction -26- 1. Les obligations à l‟échelle internationale -26- A. Aux USA -27- B. En France -29- 2. Les obligations en Tunisie -31- Sous section 2 : Les obligations à la charge des auditeurs et l’élargissement de leurs missions -35- 1. Les obligations à l‟échelle internationale -35- A. Aux USA -35- B. En France -37- 2. Les obligations en Tunisie -40- Section 2 : L’évolution de la normalisation en matière de contrôle interne -43- Sous section 1 : Cadre de références pour le contrôle interne -43- 1. Le COSO 1: Internal control Integrated framework -44- A. Historique -44-

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  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    1

    1 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    PLAN DETAILLE Page

    Introduction -5-

    Premire partie : Le contrle interne et lvolution du contexte lgislatif -10-

    Chapitre 1 : Le contrle interne -11-

    Section 1 : Dfinitions -11-

    1. Dfinition du systme comptable des entreprises Tunisien -11-

    2. Dfinition du contrle interne lchelle Internationale -12-

    A. Dfinition de l'International Federation of Accountants (IFAC) -12-

    B. Dfinition du Committee of Sponsoring Organization (COSO) -13-

    C. Dfinition du Public Company Accounting Board (PCAOB) -14-

    D. Dfinition de l'Autorite des Marches FGinanciers (AMF) -15-

    3. Dfinition du contrle interne lgard de linformation financire -17-

    Section 2 : Objectifs suivi par le contrle interne -18-

    1. Fiabilisation des donnes -18-

    2. Prvention et sauvegarde du patrimoine -18-

    3. Optimisation des ressources -18-

    4. Prvention et dtection des erreurs et des fraudes -18-

    Section 3 : La responsabilit des diffrents intervenants en matire de contrle interne

    -20-

    1. Responsabilit du maintien dun bon systme de contrle interne -20-

    2. La responsabilit de la direction -21-

    3. La responsabilit des organes de contrle -23-

    A. Les organes de vrification internes -23-

    B. Les auditeurs externs

    -24-

    Chapitre 2 : Le contexte rglementaire volutif en matire de contrle interne -26-

    Section 1 : Les obligations inhrentes au contrle interne et leur volution -26-

    Sous section 1 : Les obligations la charge des organes de direction -26-

    1. Les obligations lchelle internationale -26-

    A. Aux USA -27-

    B. En France -29-

    2. Les obligations en Tunisie -31-

    Sous section 2 : Les obligations la charge des auditeurs et llargissement de leurs missions

    -35-

    1. Les obligations lchelle internationale -35-

    A. Aux USA -35-

    B. En France -37-

    2. Les obligations en Tunisie -40-

    Section 2 : Lvolution de la normalisation en matire de contrle interne -43-

    Sous section 1 : Cadre de rfrences pour le contrle interne -43-

    1. Le COSO 1: Internal control Integrated framework -44-

    A. Historique -44-

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    2

    2 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    B. Les principes -45-

    C. Le cadre cubique du COSO -45-

    i. Les 3 objectifs -46-

    ii. Les 5 composantes du contrle interne -46-

    2. Le COSO 2: Entreprise risk management framework -48-

    A. Positionnement du COSO 2 par rapport au COSO1 -48-

    B. Les nouvelles notions introduites par COSO 2 -48-

    C. Le cadre cubique du COSO 2 -49-

    i. Niveaux de lorganisation -49-

    ii. Gestion des risques : Les 8 composantes -50-

    iii. Objectifs -52-

    Sous section 2: Normes daudit et lapparition de lAS 5 -53-

    1. Les normes de lIFAC -53-

    A. Le contrle interne et la dfinition de la mthodologie daudit -53-

    B. Le risque de contrle et son impact sur la mission daudit -55-

    2. Les normes daudit du PCAOB -57-

    A. Prsentation -57-

    B. Nouveauts de lapproche daudit -57-

    i. Un double objectif -57-

    ii. Concept du contrle interne relatif la publication des tats financiers -58-

    iii. Limites inhrentes au contrle interne, assurance raisonnable et matrialit

    -59-

    iv. Approche daudit -61-

    Section 3 : Analyse des pratiques du contrle interne en Tunisie -62-

    1. Pratiques des directions en matire du contrle interne en Tunisie -63-

    2. Pratiques des auditeurs en matire du contrle interne en Tunisie -66-

    Conclusion de la premire partie -71-

    Deuxime partie : Dmarche dvaluation du systme de contrle interne : Le COSO et lAS 5

    -72-

    Chapitre 1 : Rfrentiels et composantes -73-

    Section 1 : Prsentation -73-

    1. COSO -73-

    2. Standard daudit n5 du PCAOB (AS5) -76-

    Section 2 : Composantes du contrle interne lgard des deux rfrentiels -79-

    1. Les cinq composantes COSO -79-

    A. Environnement de contrle -80-

    B. Evaluation du risque -80-

    C. Activits de contrle -81-

    D. Information et communication -81-

    E. Pilotage et suivi -82-

    2. LAS 5 : Approche top down ou lapproche par les risques -83-

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    3

    3 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    A. Les contrles au sein de lentreprise (Lenvironnement de contrle) -83-

    B. Les comptes -84-

    C. Les process -85-

    D. Les risques -86-

    E. Les contrles tester -86-

    Chapitre 2 : Evaluation du contrle interne : Vers lutilisation dune approche combine

    -87-

    Section 1 : Lenvironnement du contrle interne -87-

    1. Intgrit et thique -87-

    2. Organisation et style de gouvernance -89-

    3. Pouvoir et responsabilits -90-

    4. Rgles et pratiques -91-

    5. Les ressources humaines et la valorisation de la comptence -92-

    Section 2 : Le contrle interne lgard de linformation financire -92-

    1. Dfinition des comptes significatifs -92-

    2. Les assertions -94-

    3. Identification des process et des flux de transactions significatives -96-

    4. Cartographie des risques derreurs au niveau des tats financiers -97-

    Section 3 : Evaluation des risques : COSO Entreprise Risk Management -98-

    1. Objectifs du reporting financier -98-

    2. Risques au niveau du reporting financier -99-

    3. Risque de fraudes -100-

    Section 4 : Les contrles au niveau de lentreprise -102-

    1. Les contrles instaurs par la direction -102-

    2. Lauto contrle -104-

    3. Le process de clture -105-

    4. Les normes et scurits comptables -106-

    5. Les scurits au niveau du systme dinformation -106-

    6. Documentation -107-

    Section 5 : Tests et valuation des contrles : Evaluation des risques -108-

    1. Contrles tester -108-

    2. Tests de cheminement -108-

    3. Tests defficacit de la conception -110-

    A. Contrles manuels -110-

    B. Contrles automatiss (systme dinformation) -111-

    4. Tests dvaluation du fonctionnement -111-

    5. Etendue des tests et jugement professionnel -112-

    6. Utilisation de travaux dautrui -112-

    7. Finalisation et documentation -113-

    Section 6 : Apprciation globale et proposition daxes damlioration : Rapport dvaluation, pilotage et suivi de la mise en place

    -115-

    1. Conditions quant lvaluation -115-

    A. Normes de travail -115-

    B. Formation technique, comptence et connaissances des lments valuer -116-

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    4 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    C. Comptence, objectivit et indpendance -117-

    D. Diligences -118-

    E. Planification et droulement de la mission -119-

    F. Responsabilit -122-

    2. Conclusion des travaux et rapport -123-

    A. Rapport de la direction -123-

    B. Evaluation du rapport de la direction -126-

    C. Rapport de lauditeur -128- i. Formulation du rapport -129- ii. Modification du rapport -132- iii. Rapport distincts ou combines -134- iv. Date dmission du rapport -134- v. Evnements postrieurs la date de clture -135- vi. Effets de la formulation dun avis motive sur le contrle interne sur

    lattestation des tats financiers

    -136-

    vii. Lettre daffirmation -136- viii. Autres communications -138- ix. La notion de lassurance raisonnable -139-

    Section 7 : Le pilotage et le suivi -139-

    1. Le pilotage permanent -139-

    2. Les valuations ponctuelles -140-

    Conclusion de la deuxime partie -141-

    Troisime partie : Etude empirique : Mise en place du rfrentiel COSO et de la

    norme daudit 5 du PCAOB en tant que rfrentiels de certification du contrle interne : Etude dimpact et de faisabilit.

    -143-

    Section 1 : Prsentation du questionnaire -144-

    1. Mthodologie -143-

    2. Champ dapplication et caractristiques de lchantillon -155-

    Section 2 : Synthse -156-

    1. Prsentation des rsultats -156-

    2. Conclusion de lenqute -167-

    Conclusion gnrale -168-

    Bibliographie -171-

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    5

    5 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    INTRODUCTION GENERALE

    Pouvant tre dlaiss parfois, par les responsables des entreprises et sacrifi au dtriment des

    bonnes performances conomiques, situation ayant t lorigine de nombreux scandales

    financiers, le contrle interne, a t remis sur la sellette, et est redevenu depuis quelques

    annes un sujet dactualit, et au centre dune rglementation qui ne cesse dvoluer et de

    devenir de plus en plus contraignante tant au niveau national quinternational.

    En effet, les autorits et les gouvernements ont t incits, instaurer rapidement de nouvelles

    lois, permettant de renforcer la scurit financire et de redonner confiance aux investisseurs.

    Dans un contexte daffaiblissement de la confiance des bailleurs de fonds, les lgislateurs de

    nombreux pays, ont eu des ractions fortes afin damener les socits une plus grande

    transparence et fiabiliser les informations financires quelles publient.

    Cest ainsi que la loi de scurit financire Amricaine, le Sarbanes Oxley Act , que la loi

    de scurit financire Franaise et que la loi de scurit financire Tunisienne, lois cites

    titre limitatif et pour les besoins du prsent travail, ont t promulgues1.

    Ces lois ont instaur de nouvelles obligations, tant pour les organes de direction, que pour les

    organes de contrle. Ces obligations ont pour finalit de rinstaurer un climat de confiance

    pour les actionnaires et de fiabiliser et dcourter les dlais de production des informations

    financires et surtout de mettre en place des rgles encore plus contraignantes pour permettre

    une bonne gouvernance.

    Ces nouvelles obligations visent trois axes majeurs, savoir, lexactitude des informations

    financires publies, le renforcement de la responsabilit des gestionnaires et lindpendance

    des organes de vrification.

    1

    Ces lois ont t cits titre limitatif pour le besoin de ce travail et du fait que la loi Amricaine constitue le

    texte prcurseur ayant cre un prcdent en matire de scurits financires, alors que la loi Franaise a t cite

    vu la forte connexit des lois Tunisiennes aux textes de lois Franais.

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    6 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Cette volution a t initie essentiellement par la loi Amricaine2, ayant cr un prcdent en

    la matire, qui a mis laccent surtout, sur lamlioration des informations financires et ce

    notamment par laccroissement de limportance donne au systme de contrle interne.

    La rglementation Amricaine a introduit une obligation dauto-valuation par les organes de

    direction et lapprciation de cette auto-valuation par les auditeurs. En effet, la loi oblige les

    organes de direction de procder lauto-valuation de leur systme de contrle interne,

    dmettre un rapport ce sujet, et de soumettre ce rapport dvaluation lauditeur, qui en

    value la porte.

    Pour la France, la loi de scurit financire Franaise3, linstar de la loi amricaine, avait

    pour finalit de restaurer la confiance des investisseurs dans les marchs financiers et dans les

    entreprises. La loi Franaise a port une refonte des organes de contrle du secteur financier

    franais crant ainsi deux grandes autorits de contrle dotes de pouvoirs forts et tendus4.

    Elle a mis en place des mesures pour scuriser les pargnants et les assurs5. De plus, elle a

    surtout mis en place un systme de renforcement des scurits financires entranant ainsi, la

    ncessit pour les dirigeants des entreprises davoir un regard nouveau sur le contrle interne.

    Le prsident de toute socit anonyme ( conseil dadministration ou conseil de

    surveillance), cote ou non cote, doit, en effet, ds les exercices ouverts compter du 1er

    janvier 2003, prsenter un rapport joint au rapport de gestion sur les conditions de prparation

    et dorganisation des travaux du conseil, ainsi que sur les procdures de contrle interne mises

    en place par la socit. Ce rapport, fait en outre, lobjet dun rapport du commissaire aux

    comptes, joint au rapport gnral et portant sur les procdures de contrle interne relatives

    llaboration et au traitement de linformation comptable et financire.

    En Tunisie, la loi 2005-96 du 18 Octobre 2005 ayant instaur le renforcement de la scurit

    des relations financires, a mis en place les obligations de renforcement de lobligation de

    2 Le sarbanes-oxley Act : Loi adopte le 30/07/2002

    3 Loi 2003-706 portant loi de scurit financire Franaise, loi adopte par le parlement Franais le 17 Juillet

    2003 et approuve pat le conseil constitutionnel Franais en date du 02/08/2003.

    4 Lautorit des marchs financiers et la commission de contrle des assurances, des mutuelles et des institutions

    de prvoyance ont vu le jour en lieu et place des organes de contrles existants auparavant

    5 Titre II de la loi de scurits financires Franaise

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    7

    7 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    dpt, de communication, de divulgation et de publication des informations financires, de

    mise en place et renforcement des organes de contrle au sein des entreprises (Comits

    daudit), de renforcement de lindpendance des auditeurs et ce par la dlimitation des

    prestations offrir, par la mise en place dun systme de rotation obligatoire, par la mise en

    place du Co-commissariat aux comptes

    Et surtout laccroissement du rle donn au systme de contrle interne et ce par la mise en

    place dobligations la charge des organes de direction et la charge des auditeurs lgaux.

    Cest ainsi que les termes de la loi renforant les scurits financires combine avec les lois

    94-117 du 14 novembre 1994 et la loi 2005-65 du 27 juillet 2005 ayant modifi et complt le

    code des socits commerciales, ont mis la charge des organes de direction lobligation

    dinsrer des lments sur le contrle interne au niveau du rapport de gestion6, et de

    communiquer aux commissaires aux comptes une dclaration annuellepour attester quils

    ont fourni les diligences ncessaires pour garantir lexhaustivit et la conformit des tats

    financiers la lgislation comptable .

    De plus, la lecture combine de ces lois (la loi renforant les scurits financires et la loi

    2005-65 du 27 Juillet 20057), fait ressortir lobligation, pour les commissaires aux comptes,

    de revue priodique des systmes de contrle interne8, Cette revue doit tre couronne par

    linsertion dun paragraphe au niveau du rapport gnral, portant une valuation du contrle

    interne, pour ce qui est des socits faisant appel public lpargne9.

    Le lgislateur Tunisien, et linstar de ses homologues ltranger, a accentu et renforc ces

    obligations, aussi bien celles incombant aux organes de contrle quaux organes de direction

    en matire dvaluation et dattestation du bon fonctionnement de ces systmes de contrle

    interne. Ces dispositifs sont considrs comme pouvant contribuer lamlioration de la

    qualit de linformation financire.

    6 Article 3 nouveau de la loi n 94-117 du 14 Novembre 1994

    7 Article 266 alina 2 nouveau de la loi 2005-65 loi modifiant et compltant le code des socits commerciales

    8 Larticle 266 au niveau de son alina 2 (nouveau) stipule que : Le commissaire aux comptes certifie la

    sincrit et la rgularit des comptes annuels de la socitIl vrifie priodiquement lefficacit du systme de

    contrle interne

    9 Article 3 nouveau de la loi 2005-96 ayant modifie larticle 14 de la loi 94-117 du 14 novembre 1994 portant

    rorganisation du marche financier.

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    8

    8 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Cependant, les nouvelles dispositions lgislatives introduites par la loi renforant les scurits

    financires, nont pas t suffisamment tayes, et posent, notre sens, un problme de mise

    en place et dapplication.

    Cest ainsi quaucun rfrentiel permettant dattester les systmes de contrle interne na t

    prvu par cette loi et quaucune norme professionnelle na t mise en place pour faire face

    cette obligation, ce jour, et bien quon ait adopt les normes de lIFAC, lesdites normes

    nont pas prvu de rfrentiel permettant lvaluation du contrle interne10.

    Cest ce titre, quil nous parait opportun, danalyser les expriences des autres pays, et

    notamment celles o des dmarches concrtes et concluantes ont t mis en place. Lexemple

    amricain nous parait tre le mieux adapt pour cela, tant donn que ces obligations ont t

    dictes par la loi de scurits financires amricaine, une loi considre comme le texte

    lgislatif le plus important en matire de gouvernance dentreprise. Elle est la premire loi

    ayant vu le jour. Elle a une porte extraterritoriale11

    , et surtout elle a t dveloppe et

    enrichie par des textes de mise en application dvelopps et retraits pour tenir compte des

    difficults de sa mise en place..

    Le prsent mmoire a pour objectif dclaircir la mise en place de ces obligations ainsi que

    leur impact sur les travaux daudit, et porte sur ltude du rfrentiel le plus connu lchelle

    internationale, savoir le rfrentiel COSO ainsi que la norme daudit 5 du PCAOB. Il tente

    daboutir la proposition dun guide permettant la certification du contrle interne.

    Pour se faire, nous nous proposons de structurer notre travail en trois parties

    - La premire partie traitera le contrle interne et lvolution du contexte rglementaire y

    affrent. Nous nous proposons de passer en revue les dfinitions donnes au contrle interne,

    les objectifs viss par la mise en place dun bon systme de contrle interne ainsi que les

    responsabilits incombant aux diffrents intervenants en la matire, avant de passer en revue

    10

    Pour les tablissements financiers, la BCT dans sa circulaire 2006-19 a dfini un cadre permettant la mise en

    place dun bon systme de contrle interne. Cette circulaire ne sera pas tudie dans le prsent mmoire (Cf

    limites du sujet)

    11 Le SOX act sapplique a toutes les socits cotes aux USA et pourrait sappliquer mme aux filiales des

    groupes trangers implantes en Tunisie

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    9

    9 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    les volutions des contextes lgaux en Tunisie et linternational en matire de gouvernance

    et surtout en matire de contrle interne et les obligations qui ont t introduites par les lois de

    scurits financires en la matire. Cette premire partie sera couronne par la prsentation de

    ltat des lieux des pratiques des entreprises Tunisiennes en la matire.

    - La deuxime partie sera, quant elle, consacre ltude du rfrentiel COSO et de la

    norme daudit 5 du PCAOB parmi les rfrentiels les plus utiliss pour la certification du

    contrle interne et elle aboutira la proposition dune dmarche combine pour lvaluation

    du contrle interne.

    - La troisime partie portera sur ltude de faisabilit de la mise en place du rfrentiel COSO

    et de la norme daudit 5 du PCAOB en tant que rfrentiels pour la certification du contrle

    interne dans le contexte Tunisien et sera matrialise et enrichie par les rsultats dun

    questionnaire adresser aux professionnels tunisiens.

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    10

    10 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Premire partie :

    Le contrle interne et lvolution du contexte lgislatif

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    11

    11 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Chapitre 1 : Le contrle interne

    Le contrle interne est un dispositif, dfini et mis en uvre par plusieurs intervenants au sein

    de lentreprise et sous leurs responsabilits. Il a t dfini par de nombreuses organisations

    professionnelles. Dans ce qui suit, nous allons prsenter les diffrentes dfinitions du contrle

    interne en Tunisie et lchelle internationale, les objectifs qui lui sont assigns, avant de

    dlimiter les responsabilits des divers intervenants en la matire.

    Section 1 : Dfinitions

    Les dfinitions du contrle interne sont nombreuses et ont eu le plus souvent comme auteurs

    des organisations professionnelles de comptables.

    Dans ce qui suit, nous allons prsenter la dfinition fournie par le systme comptable tunisien,

    et celles des principales organisations professionnelles lchelle internationale, avant de

    dfinir le contrle interne lgard de linformation financire.

    Paragraphe 1 : Dfinition du systme comptable tunisien

    La dfinition du contrle interne a t prsente au niveau de la norme comptable gnrale du

    systme comptable des entreprises, tunisien promulgu par la loi n 96-112 du 30 dcembre

    199612

    .

    Le contrle interne est dfini comme tant un processus, mis en uvre par la direction, la

    hirarchie, le personnel d'une entreprise, et destin fournir une assurance raisonnable quant

    la ralisation des objectifs suivants:

    promouvoir l'efficience et l'efficacit,

    protger les actifs,

    garantir la fiabilit de l'information financire,

    assurer la conformit aux dispositions lgales et rglementaires.

    12

    Deuxime partie de la norme comptable gnrale : Dispositions relatives l'organisation comptable

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    12

    12 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Le systme de contrle interne, ainsi, mis en place, a pour finalit de permettre

    l'information produite par la comptabilit de vrifier les caractristiques qualitatives prvues

    par le cadre conceptuel13

    . .

    Ces caractristiques sont les attributs que doit revtir l'information financire vhicule dans

    les tats financiers et qui sont indispensables pour garantir la production et la divulgation

    d'informations financires utiles la prise de dcision14

    , savoir une information intelligible,

    pertinente, fiable et comparable.

    Paragraphe 2 : Dfinition du contrle interne lchelle Internationale

    A lchelle internationale, diverses dfinitions ont t donnes au contrle interne, par des

    organisations professionnelles. Pour les besoins de ce travail, nous prsenterons la dfinition

    donne par lInternational Federation of Accountants (IFAC), le Public Company Accountng

    Oversight Board (PCAOB), le Committe of Sponsoring Organizations of the Traedway

    Commission (COSO) et lAutorit des Marchs Financiers (AMF) Franaise.

    A. Dfinition de lInternational Federation of Accountants (IFAC)

    Le contrle interne, a t dfini au niveau de la norme internationale daudit 315 :

    Connaissance de lentit et de son environnement et valuation du risque danomalies

    significatives .

    Ladite norme, a prsent le contrle interne, comme tant un processus, conu et mis en place

    par les personnes constituant le gouvernement dentreprise, la direction et dautres membres

    du personnel, pour fournir une assurance raisonnable quant la ralisation des objectifs de

    l'entit en ce qui concerne la fiabilit de linformation financire, l'efficacit et l'efficience des

    oprations, ainsi que leur conformit avec les textes lgislatifs et rglementaires applicables.

    13

    Les caractristiques qualitatives de linformation financire ont t dcrites au niveau du paragraphe 19, du

    dcret n 96-2459 du 30 dcembre 1996, portant approbation du cadre conceptuel de la comptabilit

    14 Les caractristiques qualitatives de linformation financire ont t dcrites au niveau du paragraphe 19, du

    dcret n 96-2459 du 30 dcembre 1996, portant approbation du cadre conceptuel de la comptabilit.

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    13

    13 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Il en rsulte que le contrle interne est conu et mis en uvre pour rpondre aux risques

    identifis, qui sont lis lactivit, et qui menacent la ralisation des objectifs suivis par

    lentreprise.

    Le contrle interne est constitu par :

    (a) lenvironnement de contrle ;

    (b) le processus dvaluation des risques de l'entit ;

    (c) le systme d'information, y compris les processus oprationnels y affrents, relatif

    linformation financire et sa communication ;

    (d) les activits de contrle ;

    (e) le suivi des contrles.

    Notons enfin que les normes techniques de lIFAC ont t adoptes par lordre des experts

    comptables Tunisiens et quil sen suit que cette dfinition ait t adopte par le mme corps

    en Tunisie.

    Notons que la dfinition de lIFAC a t reprise par le Compagnie Nationale des

    Commissaires aux Comptes (CNCC) pour qui le contrle interne est : lensemble des

    politiques et procdures (contrles internes) mises en uvre par la direction dune entit en

    vue dassurer, dans la mesure du possible, la gestion rigoureuse et efficace de ses activits.

    Ces procdures impliquent le respect des politiques de gestion, la sauvegarde des actifs, la

    prvention et la dtection des irrgularits et inexactitudes, lexactitude et lexhaustivit des

    enregistrements comptables et ltablissement en temps voulu dinformations financires ou

    comptables fiables. Le systme de contrle interne sentend au-del des domaines directement

    lis au systme comptable 15

    .

    B. Dfinition du Committe of Sponsoring Organizations of the Traedway

    Commission (COSO)

    COSO est lacronyme abrg de Committee Of Sponsoring Organizations of the Treadway

    Commission, une commission but non lucratif qui tablit en 1992 une dfinition standard du

    contrle interne et cre un cadre pour valuer son efficacit.

    15

    Norme 2-301 du CNCC. Evaluation du risque et contrle interne

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    14

    14 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    COSO a dfini le contrle interne, comme suit : Le contrle interne est un processus, mis en

    uvre par le conseil dadministration, les dirigeants et le personnel dune organisation destin

    fournir une assurance raisonnable quant la ralisation dobjectifs entrant dans les

    catgories suivantes :

    La ralisation et loptimisation des oprations ;

    La fiabilit des informations financires ;

    La conformit aux lois et rglementations en vigueur.

    Pour chaque activit de lentreprise, le contrle interne se doit dtre analys selon ces 3

    objectifs et au niveau de 5 composantes qui sont :

    Lenvironnement de contrle;

    Lvaluation des risques ;

    Les activits de contrle,

    Linformation et la communication ;

    Le pilotage du contrle interne.

    La dfinition donne par le COSO, ressemble largement celle prconise par le systme

    comptable tunisien, tant donn que le systme comptable tunisien a t promulgu en 1996,

    alors que le COSO avait mis son rapport en 1992 et que le systme comptable avait repris la

    dfinition donne par le cadre COSO.

    C. Dfinition du Public Company Accounting Oversight Board (PCAOB)

    Le Public Company Accouting Oversight Board est un organisme priv, but non lucratif,

    ayant t cr en 2002 par le Sarbanes_Oxley Act. Le PCAOB a t cre, dans lobjectif de

    superviser les travaux des auditeurs des socits faisant appel public lpargne et de

    sassurer de la qualit de leurs travaux et de leur indpendance, avec pour objectif ultime de

    protger les intrts des investisseurs et autres bailleurs de fonds.

    Le PCAOB, dans la loi organique layant cre, a t accrdit du pouvoir de lgifrer dans le

    cadre des attributions qui lui ont t confrs. Le PCAOB a mis un ensemble de normes

    portant sur la mise en place des obligations insres par la loi de scurit financire

    Amricaine et notamment sur la mise en application de la norme permettant lauto-valuation

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    15

    15 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    du contrle interne par la direction et lexpression dune opinion par les auditeurs sur cette

    mme valuation.

    Le contrle interne a t dfini au niveau de la norme daudit No. 5, ayant abrog et remplac

    la norme No. 216

    , comme tant un processus mis en place par, ou sous, la responsabilit de la

    direction, les principaux responsables, et impact par le conseil dadministration, le

    management et le personnel, et qui a pour finalit de donner une assurance raisonnable quant

    la fiabilit du reporting financier et le droulement des conditions de sa prparation. Il

    englobe toutes les rgles et procdures permettant de :

    Sassurer de lexhaustivit des enregistrements comptables et de leur reprsentation

    fidle des transactions et des mouvements ayant eu lieu sur les actifs de lentreprise ;

    Fournir une assurance raisonnable que la totalit des transactions de lentreprise ont

    t traduites de faon fidle au niveau des tats financiers et que ces mmes

    transactions ont t autorises et approuves par la direction, et :

    Fournir une assurance raisonnable quant la prvention et la dtection en temps

    opportun des acquisitions, utilisations et cessions non autorises et qui ont un impact

    sur les tats financiers de lentreprise.

    D. Dfinition de lAutorit des Marchs Financiers (AMF)

    L'Autorit des marchs financiers (AMF) est l'autorit franaise de rgulation des marchs

    financiers. Elle a t instaure par la loi n2003-706 du 1er aot 2003 complte par le dcret

    n2003-1109 du 21 novembre 2003 (modifi par le dcret n2005-131 du 14 fvrier 2005).

    LAMF est venu se substituer aux autorits existantes pralablement : Elle est issue de la

    fusion de la Commission des oprations de bourse (COB), du Conseil des marchs financiers

    (CMF) et du Conseil de discipline de la gestion financire (CDGF).

    16

    Auditing standard No. 2 An Audit of Internal Control Over Financial Reporting Performed in Conjunction

    with An Audit of Financial Statements ayant vu le jour le 09/03/204, abroge et remplace en date du

    12/07/2007 par Auditing Standard No. 5 An Audit of Internal Control Over Financial ReportingThat Is

    Integrated with An Audit of Financial Statements

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    16

    16 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    lAMF, dans sa publication : Le dispositif de Contrle Interne : Cadre de rfrence17 , a

    dfini le contrle interne de la manire suivante: le contrle interne est lensemble des

    scurits contribuant la matrise de lentreprise. Il a pour but dun ct dassurer la

    protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualit de linformation, de lautre lapplication

    des instructions de la direction et favoriser lamlioration des performances. Il se manifeste

    par lorganisation, les mthodes et les procdures de chacune des activits de lentreprise,

    pour maintenir la prennit de celle-ci

    Vers une dfinition gnrale du contrle interne :

    Il ressort des dfinitions prcites, que le contrle interne est un systme ou processus ;

    ensemble de procdures et de scurits; qui sont mises en place par les diverses parties

    prenantes de lentreprise et par les diverses hirarchies, telle une culture, et qui touchent la

    totalit des activits dune entreprise, qui fonctionnent efficacement et de faon efficiente,

    afin de permettre lentreprise datteindre ses objectifs, tout en lui permettant de protger ses

    avoirs et en identifiant et maitrisant les risques inhrents la ralisation de ses objectifs

    stratgiques, de lui permettre de se conformer aux obligations lgales et rglementaires dont

    elle est sujette, et de produire une information financire conforme la ralit conomique,

    raisonnablement exempte derreurs et de manipulations.

    Un systme de contrle interne qui fonctionne bien, est un systme qui fonctionne de faon

    efficace et efficiente: Lefficience nous amne lune des hypothses sous-jacentes la

    publication de linformation financire, savoir lavantage/cot. Un contrle interne efficient

    est, par suite, un systme dont la mise en place entrane des avantages, tel que les cots de

    mise en place engags auparavant ne sont plus ressentis.

    17

    Dans le cadre des obligations prvues par le code de commerce pour les socits faisant appel public

    lpargne, lAMF a publi en 2006 un cadre de rfrence qui a fait lobjet dune recommandation de lAMF le

    22 janvier 2007 et sera applicable pour les exercices ouverts compter du 1er janvier 2007.

    Ce cadre de rfrence sur le contrle interne prvoit que "chaque socit est responsable de son organisation

    propre et donc de son contrle interne" et que le cadre de rfrence "na pas vocation tre impos aux socits"

    mais tre utilis par celles-ci "pour superviser ou, le cas chant, dvelopper leur dispositif de contrle interne,

    sans cependant constituer des directives sur la faon de concevoir leur organisation".

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    17

    17 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Lefficacit a trait au bon fonctionnement du systme. Un systme qui fonctionne de faon

    efficace, est un systme fonctionnant correctement et de faon pertinente. Toutefois,

    lefficacit ne devrait pas tre considre comme une notion absolue. Un systme qui

    fonctionne, ne veut en aucun cas dire que cest un systme o il n ya pas dcarts de

    conformit, mais cest un systme o les carts, sils existent, sont non significatifs. Ceci veut

    dire quun systme qui fonctionne, cest un systme qui permet de dceler les carts et les

    fraudes importantes.

    Le systme de contrle interne ainsi mis en place, permet de fournir une assurance

    raisonnable quant son bon fonctionnement. Cette assurance, ne peut en aucun cas tre

    absolue, du fait du risque inhrent au contrle interne provenant du jugement humain y

    intervenant dune part, et de larbitrage avantage/cout, dcoulant de sa mise en place, dautre

    part.

    Paragraphe 3 : Dfinition du contrle interne lgard de linformation financire

    Le systme de contrle interne lgard de linformation financire est dfini comme tant un

    processus, conu par le chef de la direction et le chef des finances ou par des personnes

    exerant des fonctions analogues, ou sous leur supervision, et mis en uvre par le conseil

    d'administration, la direction ou d'autres employs, pour fournir une assurance raisonnable

    que l'information financire est fiable et que les tats financiers ont t tablis, aux fins de la

    publication de l'information financire, conformment aux principes et normes comptables y

    compris les politiques et procdures qui :

    a) concernent la tenue de dossiers suffisamment dtaills qui donnent une image fidle et qui

    refltent la ralit des oprations et des cessions d'actifs de l'entreprise;

    b) fournissent une assurance raisonnable que les oprations sont enregistres correctement

    pour tablir les tats financiers conformment aux normes et principes comptables admis et

    que les encaissements et dcaissements de lentreprise ne sont faits qu'avec l'autorisation de la

    direction et du conseil d'administration;

    c) fournissent une assurance raisonnable que toute acquisition, utilisation ou cession non

    autorise des actifs de l'metteur qui pourrait avoir une incidence importante sur les tats

    financiers est soit interdite, soit dtecte temps;18

    18

    PCAOB Audit standard # 5 / Appendix A : Definition

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    18

    18 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Il sagit donc ici, doprer une distinction entre le contrle interne dune socit en gnral et

    le contrle interne relatif llaboration et au traitement de linformation comptable et

    financire dautre part.

    Le contrle interne lgard de linformation financire est donc le processus de contrle

    interne mis en place pour assurer le bon fonctionnement de la seule fonction financire et

    comptable au sein de lentreprise. Ce systme de contrle interne a pour finalit dassurer la

    fiabilit de linformation financire publie et sa conformit la ralit conomique de la

    totalit des transactions ayant eu lieu.

    Il sagit donc, dune des composantes du systme de contrle interne dune entreprise, et

    mme sa principale composante, qui a pour objectif de concourir la production dune

    information fiable, en conformit la ralit conomique, dune part, et aux lois et rglements

    dautres part .

    Le contrle interne lgard de linformation financire, concentre ainsi, son champ

    dapplication sur la seule fonction financire et comptable, alors que le systme comptable

    des entreprises Tunisiennes semble consacrer le contrle interne en sa globalit, cest dire le

    contrle interne touchant la totalit des activits de lentreprise et non de sa seule fonction

    comptable et financire.

    A linstar du contrle interne de lentreprise, le contrle interne comptable et financier ne peut

    fournir quune assurance raisonnable quant la ralisation de ses objectifs. En effet, aussi

    bien conu et structur soit-il, le contrle interne comptable et financier ne peut fournir une

    garantie absolue, vu les limites inhrentes la fonction comptable et financire, dues la part

    importante du jugement dune part, et des dysfonctionnements pouvant y survenir dautre

    part, et ce en dpit de la volont de lentreprise et des responsables chargs de sa mise en

    place.

    Section 2 : Objectifs suivi par le contrle interne

    Les objectifs suivis par le contrle interne se dtaillent comme suit :

    - Fiabilisation des donnes

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    19

    19 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    - Prvention et sauvegarde du patrimoine

    - Optimisation des ressources

    - Prvention et dtection des erreurs et des fraudes

    Ces objectifs ont t repris par la totalit des autorits lgislatives aussi bien en Tunisie qu

    lchelle internationale.

    Ces objectifs peuvent tre regroups comme suit :

    Objectifs oprationnels : Ces objectifs ont trait loptimisation des ressources et

    lutilisation efficace et efficiente de ces dernires.

    Objectifs dinformation : Il sagit des objectifs de fiabilit des communications

    financires en interne et celles destines au public, ainsi que la dtection des erreurs

    qui peuvent sy insrer.

    Objectifs de conformit : Il sagit de la conformit aux lois et rglements applicables

    et par suite la prvention et dtection dventuelles fraudes.

    Les objectifs oprationnels de contrle interne concernent l'efficacit et l'efficience de

    lentreprise dans l'utilisation de ses actifs, et ses autres ressources, quils soient corporels ou

    incorporels, ainsi que dans sa protection en cas de pertes. Lefficacit a trait une vision

    unique du personnel qui uvrerait avec droiture afin de raliser les objectifs fixs de faon

    efficiente ; Cest dire sans occasionner de cots imprvus, ou excessifs, ni privilgier des

    intrts, autres, que ceux de l'tablissement.

    Lefficacit nest pas, toutefois, porte absolue, car un systme qui fonctionne, ne veut en

    aucun cas dire, que cest un systme o il n ya pas dcarts de conformit, mais cest un

    systme o les carts sils existent, seraient non significatifs. Ceci veut dire quun systme qui

    fonctionne permettrait de dceler les carts et les fraudes importantes et ainsi les objectifs de

    conformit suivis.

    Les objectifs de conformit garantissent que toute l'activit est conduite en conformit avec

    les lois ou rglementations et exigences prudentielles applicables, ainsi qu'avec les politiques

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    20

    20 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    et procdures internes. Cet objectif doit tre satisfait pour prserver les droits et la rputation

    de lentreprise.

    Lentreprise est appele inventorier la totalit de ces lois et rglements, leur mise jour,

    les insrer dans ses procdures internes et en informer et former ses employs.

    Les objectifs d'information portent sur la prparation de rapports fiables et aussi rcents que

    possible, indispensables la prise de dcision au sein de lentreprise.

    La fiabilit est lune des caractristiques qualitative requise de linformation financire. Les

    critres constituant les composantes du concept de fiabilit sont essentiellement la

    reprsentation fidle, la neutralit et la vrifiabilit19

    .

    Ces objectifs couvrent la totalit des communications financires et autres, quelles soient

    destines aux autorits gouvernementales, ou d'autres usages, externes ou internes. Les

    donnes reues par la direction, le conseil d'administration, les actionnaires et les autorits de

    contrle devraient tre d'une qualit et d'une intgrit, suffisantes, pour que leurs bnficiaires

    puissent s'y rfrer pour fonder leurs dcisions.

    Section 3 : La responsabilit des diffrents intervenants en matire de contrle interne

    Aprs avoir dfini le contrle interne et les objectifs provenant de sa mise en place, nous

    allons ce niveau dfinir les responsabilits des diffrents intervenants en la matire

    Paragraphe 1 : Responsabilit pour le maintien dun bon systme de contrle interne

    Tel que dfini auparavant, le contrle interne est, donc, un systme ou processus, ou encore,

    ensemble de procdures et de scurits; qui sont mises en place par les diverses parties

    19

    Dcret n 96-2459 du 30 dcembre 1996, portant approbation du cadre conceptuel de la Comptabilit /

    Paragraphe 25 28 : La notion de fiabilit, se rapporte la prparation de documents tablis sur une base sincre

    partir de principes et rgles comptables exhaustifs et bien dfinis. Pour se faire elle doit reprsenter fidlement

    savoir correspondre ou concorder avec la ralit des vnements et leurs traductions dans les communications

    de lentreprise, tre neutre sans parti pris, et vrifiable qui repose sur des donnes probantes et sur des

    valuations dont les mthodes sont divulgues avec l'information elle-mme.

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    21

    21 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    prenantes de lentreprise et par les diverses hirarchies, qui touchent la totalit de ses activits

    et qui fonctionnent efficacement et de faon efficiente.

    Le contrle interne donc, fait intervenir la totalit des parties prenantes au sein dune

    entreprise, et divers chelons, quils soient le conseil dadministration, les dirigeants ou le

    personnel. Ces organes, internes lentreprise, ont leur charge la responsabilit de sa mise

    en place et de veille sur son bon fonctionnement.

    Mais le contrle interne ne fait pas intervenir que des organes internes ; En effet, les lois, et

    notamment les lois de scurits financires, que a soit en Tunisie ou ltranger, ont confr

    un rle trs important en la matire pour les auditeurs lgaux : Ces derniers sont appels en

    attester et certifier le bon fonctionnement.

    Dans ce qui suit, nous allons prsenter les responsabilits des directions dune part, et des

    organes de contrle, internes et externes, dautre part, dans limplmentation et le maintien

    dun bon systme de contrle interne.

    Paragraphe 2 : La responsabilit de la direction

    La direction est le pilier, et le garant de la mise en place dun systme de contrle interne.

    Selon le code des socits commerciales, la direction dune entreprise bnficie des

    pouvoirs les plus tendus pour agir en toutes circonstances au nom de la socit 20

    Il sen suit que, la direction bnficie en vertu des pouvoirs qui lui sont confrs par le conseil

    dadministration, des pouvoirs les plus tendus pour mettre en uvre les stratgies et

    politiques approuves par le conseil, permettant datteindre les objectifs fixs.

    Il en dcoule donc, que la direction est responsable de la mise en place des politiques de

    contrle interne appropries et de sassurer de leurs bons fonctionnement.

    La direction gnrale, responsable de la gestion quotidienne de lentreprise et la dfinition de

    sa structure organisationnelle, est charge de dfinir, d'impulser et de surveiller le dispositif

    20

    Article 211 de la loi 2000-93 du 3 Novembre 2000 portant promulgation du code des socits commerciales

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    22

    22 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    de contrle interne, le mieux adapt qui soit, la situation et aux activits de lentreprise, qui

    est apte dceler ses dysfonctionnements, ses insuffisances et les difficults de sa mise en

    application, et qui veille l'engagement des actions correctives, sil y a lieu de le faire.

    La direction est donc le seul garant de la discipline et de lorganisation au sein de lentreprise.

    Elle est responsable de vhiculer ces lments au sein delle et ainsi au sein des ressources

    humaines dont elle dispose. Ces lments constituent lenvironnement de contrle de

    lentreprise21.

    La direction dfinit la structure de lentreprise, attribue les pouvoirs et les restreints dans le

    but de mener bien ses actions et atteindre ses objectifs. Il sen suit, quelle est la seule

    garante de la mise en place dun bon systme de contrle interne.

    Ce rle a t consacr par le lgislateur tunisien au niveau de plusieurs lois. Les termes de la

    loi renforant les scurits financires. combine avec les lois 94-117 du 14 novembre 1994 et

    la loi 2005-65 du 27 juillet 2005 ayant modifi et complt le code des socits

    commerciales22

    , ont mis la charge des organes de direction, lobligation dinsrer des

    lments sur le contrle interne au niveau du rapport de gestion23

    , et de communiquer aux

    commissaires aux comptes une dclaration annuellepour attester quils ont fourni les

    diligences ncessaires pour garantir lexhaustivit et la conformit des tats financiers la

    lgislation comptable ; Le texte de cette dclaration, dfini par larrt du ministre des

    finances du 17 Juin 2006, inclut une attestation, sur le bon fonctionnement du systme de

    contrle interne de lentreprise.24 La dclaration prcite, est signe par les organes de

    direction et par les chargs des affaires financires et comptables.

    21

    Norme comptable gnrale / Partie 2 : Dispositions relatives lorganisation comptable / Paragraphe 9 :

    Environnement de contrle

    22 Article 13 quinter du code des socits commerciales

    23 Article 3 nouveau de la loi n 94-117 du 14 Novembre 1994

    24 Le paragraphe 2 de la lettre daffirmation annexe a larrt stipule Nous navons connaissance daucune

    irrgularits concernantla dfinition et le bon fonctionnement des systmes comptables et de contrle

    interne

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    23

    23 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Paragraphe 3 : La responsabilit des organes de contrle

    A prsent nous allons prsenter les limites de la responsabilit des organes de vrification

    internes et externes en matire de contrle interne.

    A. Les organes de vrification internes : Les comits daudit

    Tant lchelle nationale, quinternationale, les comits daudit sont considrs comme tant

    les garants privilgis des mcanismes permettant damliorer le gouvernement des

    entreprises, et de s'assurer de la pertinence et de la permanence des mthodes comptables

    adoptes pour l'tablissement des comptes sociaux, et de vrifier que les procdures internes

    de collecte et de contrle des informations garantissent celles-ci. Ceci a pour effet, de

    renforcer le contrle interne et remonter les dfaillances au conseil dadministration le cas

    chant.

    De mme, responsable du pilotage de la procdure de slection des commissaires aux

    comptes, ainsi que de leur rmunration25, le comit daudit a un rle prpondrant dans la

    garantie de la ralisation dun contrle externe de qualit.

    En Tunisie et selon le code des socits commerciales, le comit permanent d'audit veille au

    respect par la socit de la mise en place de systmes de contrle interne performant, de

    nature promouvoir l'efficience, l'efficacit, la protection des actifs de la socit, la fiabilit

    de l'information financire et le respect des dispositions lgales et rglementaires. Le comit

    assure le suivi des travaux des organes de contrle de la socit, propose la nomination du ou

    des commissaires aux comptes et agre la dsignation des auditeurs internes26

    Le comit daudit a donc un rle de contrle important et central, qui permet la mise en place

    dun bon systme de contrle interne fonctionnant de la faon escompte.

    25

    Les honoraires des commissaires aux comptes en Tunisie sont prvus par un barme et sont par suite plafonns

    26 Article 256 bis du code des socits commerciales ajout par la loi 2005-96 du 18 Octobre 2005 relative la

    loi renforant les scurits financires.

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    24

    24 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Dans le cadre de ses attributions, le comit daudit est assist, dune part, par laudit interne,

    en tant qu'lment interne majeur de la surveillance continue du systme de contrle interne,

    et galement les auditeurs externes pour qui, il est l'interlocuteur privilgi.

    B. Les organes de vrification externes : Les auditeurs externes

    Le rle des auditeurs externes en matire de contrle interne a t consacr en Tunisie

    plusieurs niveaux, que ce soit par le Code des Socits Commerciales et les lois subsquentes

    layant modifie, la loi renforant les scurits financires ou encore les normes dexercice

    professionnel rgissant la profession de laudit lgal, savoir les normes internationales

    daudit de lIFAC.

    Larticle 266 alina 2 nouveau la loi 2005-65 du 27 Juillet 2005 ayant modifie et complte

    le code des socits commerciales, a mis la charge des commissaires aux comptes des

    socits faisant appel public lpargne lobligation de revue priodique des systmes de

    contrle interne27

    ,

    Les termes de la loi renforant les scurits financires, ont accentu la teneur de cette

    obligation, en mettant la charge des commissaires aux comptes lobligation de revue

    priodique des systmes de contrle interne28

    , Ladite revue doit tre couronne par linsertion

    dun paragraphe portant une apprciation du contrle interne, au niveau du rapport gnral du

    commissaire aux comptes, pour ce qui est des socits faisant appel public lpargne.

    De leur part, les normes techniques de lIFAC, adoptes en tant que normes techniques

    rgissant lexercice de laudit lgal en Tunisie29, mettent le contrle interne au centre des

    proccupations de lauditeur lgal, dans le cours de la ralisation de sa mission daudit.

    27

    Larticle 266 au niveau de son alina 2 (nouveau) stipule que : Le commissaire aux comptes certifie la

    sincrit et la rgularit des comptes annuels de la socitIl vrifie priodiquement lefficacit du systme de

    contrle interne

    28 Larticle 266 au niveau de son alina 2 (nouveau) stipule que : Le commissaire aux comptes certifie la

    sincrit et la rgularit des comptes annuels de la socitIl vrifie priodiquement lefficacit du systme de

    contrle interne

    29 le Conseil de l'Ordre des experts-comptables a adopt les normes ISA de l'IFAC, d'application obligatoire

    partir de l'anne 2000 comme tant le cadre de rfrence pour lexercice des missions daudit en Tunisie suite

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    25

    25 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Ces normes, dfinissent les principes fondamentaux concernant la prise de connaissance du

    systme de contrle interne et des composantes du risque daudit, notamment le risque de

    contrle, et prcisent leurs modalits dapplication.

    Dans le cadre de sa mission daudit, le commissaire aux comptes organise ses travaux sur le

    contrle interne dans le but de la certification des comptes. Pour se faire, le commissaire aux

    comptes dfinit une stratgie daudit adapte permettant de produire une opinion de qualit.

    Dans ce cadre dide, lvaluation du contrle interne, nest pas une fin en soi, mais une

    composante principale permettant de dlimiter le champ des travaux effectuer par lauditeur

    lgal, et de mettre en place une stratgie structure lui permettant de certifier et de formuler,

    de faon claire, son opinion daudit.

    aux insuffisances releves au niveau des normes que lOECT avait publi et rendu obligatoire pour les

    professionnels au cours de la priode 1984-1999.

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    26

    26 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Chapitre 2 : Le contexte rglementaire volutif en matire de contrle interne

    Les lois de scurits financires, ont pour finalit datteindre lobjectif ultime de

    rtablissement de la confiance des investisseurs, et autres bailleurs de fonds, suite aux

    nombreuses dfaillances financires enregistres dans divers horizons.

    Ces lois, qui ont couvert, par ailleurs, une multitude de thmes, ont t considres comme les

    textes lgislatifs les plus importants, en matire de gouvernance et de publications financires.

    Bien que certains thmes de ces lois ne sont pas directement lis lobjet du prsent mmoire,

    nous passerons en revue, dans ce qui suit, lvolution enregistre au niveau de

    lenvironnement lgal ayant accompagn lapparition de ces nouvelles obligations en matire

    de contrle interne, en Tunisie et ltranger, et ce aussi bien pour les organes de direction

    que pour les auditeurs.

    Section 1 : Les obligations inhrentes au contrle interne et leur volution

    Dans ce qui suit, nous allons prsenter la porte des nouvelles obligations inhrentes au

    contrle interne, pour les directions et les organes de contrles, et qui ont t introduites par

    les lois des scurits financires, en Tunisie et lchelle internationale.

    Sous section 1 : Les obligations la charge des organes de direction

    De nouvelles obligations inhrentes au contrle interne ont t introduites par les lois des

    scurits financires, aussi bien en Tunisie qu ltranger. Dans ce qui suit, nous allons

    prsenter, la porte de ces obligations pour ce qui est des organes de direction.

    Paragraphe 1 : Les obligations lchelle internationale

    Dans ce qui suit, nous allons prsenter, ltendue de ces obligations au niveau des contextes

    Amricain et Franais.

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    27

    27 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    A. Aux USA

    La survenance de plusieurs scandales financiers outre atlantique, a engendr de vives

    ractions, visant terme, rinstaurer un climat de confiance au sein des marchs. La raction

    du lgislateur Amricain a t vive en donnant naissance une loi renforant la gouvernance

    et le contrle interne, savoir la loi Sarbanes-Oxley30

    , loi qui reste ce jour, la loi la plus

    importante en la matire.

    La loi Amricaine, sest focalise sur 3 axes majeurs, savoir, lexactitude et laccessibilit

    de linformation financire, la responsabilit des gestionnaires et lindpendance des organes

    vrificateurs31

    .

    La loi Amricaine est venue accentuer les obligations en matire de bonne gouvernance, en

    rendant obligatoire des pratiques considres jusque l, comme bonnes mais nayant pas de

    force de loi, et en insrant un volet pnal pour sanctionner le non respect de ces obligations.

    Cest ainsi que la loi SOX est venue renforcer le rle confr aux organes de contrle au sein

    des entreprises (Comits daudit), obligeant celles faisant appel public lpargne aux Etats

    Unis de se prmunir de tels corps. Elle a en outre, consacr lindpendance des membres le

    formant, et la rendu le seul vis--vis des auditeurs externes.

    Dautre part, SOX a contribu lamlioration de la qualit des reportings financiers, exigeant

    une information dtaille et plus complte sur les engagements hors bilan dune part, et une

    information en pro-forma si ncessaire, dautre part. Les entreprises, sont aussi obliges de

    divulguer les ajustements comptables identifis par les auditeurs et informer sur les richesses

    des dirigeants

    Mais surtout, des mesures de certification et dattestation personnelle des reportings

    financiers et des systmes de contrle interne ont t mises la charge des organes de

    30

    Sarbanes-Oxley Act ayant vu le jour le 23 Juillet 2002 Loi au nom de ces 2 auteurs, le snateur Sarbanes et le

    membre de la chambre des dputs Oxley.

    31 Le rle des organes de vrification externe sera dvelopp au niveau de la section 2.2.2 Les obligations la

    charge des auditeurs et llargissement de leurs missions

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    28

    28 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    direction. Il sagit l, des mesures les plus importantes qui ont accrues limportance donne

    aux systmes de contrle interne. Cet accroissement a t consacr par linsertion dune

    obligation de description et dauto-valuation par les organes de direction de ce dispositif, et

    lexigence dmettre un rapport ce sujet. Ledit rapport porte, en outre, un engagement, de la

    part du management, sur la mise en place et la bonne tenue de procdures de contrle interne

    adquates, pour permettre le bon fonctionnement de lentreprise (Le management en la

    personne des CEO et des CFO sont responsables du contrle interne au sein de lentreprise).

    En effet, cest au niveau de ses sections 30232 et 40433 que SOX a mis laccent sur la qualit

    du contrle interne au sein de lentreprise.

    Larticle 302 portant sur la certification des tats financiers par les dirigeants34, a oblig les

    dirigeants attester quils :

    Sont responsables de la mise en place et du maintien du contrle interne ;

    Ont conu ce dispositif de telle sorte que toute information significative concernant

    lentreprise est connue par eux

    Ont valu lefficacit du contrle interne moins de 90 jours de la publication du

    rapport ;

    Ont prsent dans leur rapport leurs conclusions sur le dispositif de contrle interne

    suite son valuation et notifi les auditeurs et le comit daudit des dficiences et

    fraudes relevs ainsi que tous les changements qui y taient intervenus.

    Larticle 404 pour sa part, traitant Lvaluation du contrle interne , exige que chaque

    rapport annuel contienne un rapport sur le contrle interne qui :

    Confirme que la direction est responsable de la mise en place et de la gestion des

    procdures et autres structures de contrle interne pour la communication financire ;

    32

    SOX Act / Title 3 : Corporate responsibility for financial reports

    33 SOX Act / Title 4 : Management assesment of internal controls

    34 Le CEO et le CFO doivent prparer une dclaration, accompagnant le rapport des auditeurs, qui certifie la

    validit des tats financiers et des indicateurs prsents en hors bilan contenues dans le rapport annuel. La

    dclaration doit aussi signaler que les tats financiers prsentent de manire sincre, dans tous leurs aspects

    significatifs, la situation financire et les rsultats de lactivit de lentreprise.

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    29

    29 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Contienne une valuation de lefficacit de ce qui est mis en place la date de clture

    des tats financiers35

    .

    Notons que la loi Amricaine a limit la notion du contrle interne son seul volet financier

    et que la SEC a reconnu le rfrentiel COSO, dont nous dvelopperons les composantes plus

    tard, come tant le rfrentiel permettant datteindre les obligations quelle a dict.

    Enfin la loi SOX, a instaur un cadre lgal plus contraignant permettant de sanctionner

    lourdement les contrevenants en la matire, accroissant, ainsi, les responsabilits et prvoyant

    des peines pnales aussi bien pour les organes de direction que pour les organes de

    vrification.

    B. En France

    Dans le mme contexte de ladoption de la loi Sarbanes-Oxley aux tats-Unis, une loi de

    scurits financires a t adopte en France36

    , avec pour ambition la restauration de la

    confiance sur les marchs financiers, branls par la crise ouverte ne des scandales financiers

    aux tats-Unis. Les diffrentes dispositions, de la loi Franaise, sarticulent autour de trois

    axes majeurs:

    La modernisation des autorits de contrle avec la cration de lAutorit des marchs

    financiers ;

    Le renforcement de la scurit des pargnants et,

    Lamlioration du contrle des comptes des entreprises.

    35

    Larticle 404 a prvu galement que les auditeurs valuent, dans leur rapport, lvaluation du contrle interne

    faite par les dirigeants et insrent leurs conclusions sur cette dernire au niveau de leur rapport. Cette partie sera

    dveloppe au niveau de la section 2.2.2 Les obligations la charge des auditeurs et llargissement de leurs

    missions

    36 Loi de scurit financire n 2003-706 du 1er aot 2003 (JO du 2 aot 2003)12

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    30

    30 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    La loi Franaise, a port une refonte des organes de contrle du secteur financier franais

    crant ainsi deux grandes autorits de contrle, dotes de pouvoirs forts et tendus37

    . Elle a

    mis en place des mesures pour scuriser les pargnants et les assurs38

    . De plus, elle a surtout

    mis en place un systme de renforcement des scurits financires, amenant, les dirigeants

    dentreprise avoir un regard nouveau sur le contrle interne.

    Ces nouvelles dispositions, rendent obligatoire tout prsident de toute socit anonyme (

    conseil dadministration ou conseil de surveillance), cote ou non cote, partir des

    exercices ouverts compter du 1er janvier 2003, de prsenter un rapport joint au rapport de

    gestion sur les conditions de prparation et dorganisation des travaux du conseil, ainsi que

    sur les procdures de contrle interne mises en place par la socit39

    .

    Ce rapport fait en outre, lobjet dune valuation par le commissaire aux comptes. Ce dernier

    doit joindre son rapport gnral, un rapport40

    portant sur les procdures de contrle interne

    relatives llaboration et au traitement de linformation comptable et financire.

    Concrtement, le fait de joindre le rapport sur le contrle interne au rapport de gestion, offre

    lavantage de rendre public le rapport joint, puisquil sera dpos au greffe comme le rapport

    de gestion.

    Notons enfin quune distinction est oprer entre le contrle interne dune socit en gnral

    et le contrle interne relatif llaboration et au traitement de linformation comptable et

    financire. La LSF se distingue ds lors de la loi SOX qui sintresse au seul volet comptable

    et financier du contrle interne.

    Ltendue et la porte de la notion du contrle interne en France, na pas t clairement

    circonscrite par la LSF. A ce mme titre aucun cadre de rfrence na t dicte par la loi

    37

    Lautorit des marchs financiers et la commission de contrle des assurances, des mutuelles et des institutions

    de prvoyance ont vu le jour en lieu et place des organes de contrles existants auparavant

    38 Titre II de la loi de scurits financires Francise

    39 Titre III Modernisation du contrle lgal des comptes et transparence , chapitre II De la transparence dans

    les entreprises , larticle 117

    40 Ce rapport, ainsi que son contenu sera prsent au niveau de la sous section 2. Les obligations la charge des

    auditeurs et llargissement de leurs missions.

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    31

    31 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    pour faire face ces nouvelles obligations. Ds lors, lAMF, lautorit des marchs financiers,

    telle que redfinie par la loi de scurits financires Franaise, a alors demand un Groupe

    de travail nomm Groupe de la Place, d'laborer un cadre de rfrence pour le contrle

    interne.

    Ce groupe de travail, a publi en mai 2006 un cadre de rfrence, dont lutilisation a t

    recommande lensemble des socits faisant appel public lpargne en France. Ce cadre

    comprend les principes gnraux portant sur lensemble des processus de contrle interne de

    la socit. Il a t complt en dcembre 2006 par un guide dapplication pour les procdures

    de contrle interne relatives llaboration et au traitement de linformation financire et

    comptable publie41

    .

    Paragraphe 2 : Les obligations en Tunisie

    En Tunisie, la loi 2005-96 du 18 Octobre 2005, relative au renforcement de la scurit des

    relations financires, a mis en place la charge des organes de direction42

    les obligations

    suivantes :

    - Mise en place et renforcement de lindpendance des organes de contrle au sein des

    entreprises (Comits daudit). La loi oblige, dsormais, les socits faisant appel

    public lpargne, les socits mres des groupes Tunisiens dont le total bilan dpasse

    les cinquante Millions de Dinars43

    , et les socits qui remplissent les limites chiffres

    fixes par dcret relatives au total du bilan44

    et au total de leurs engagements auprs

    des tablissements de crdit et de l'en-cours de leurs missions obligataires45

    , de

    nommer un comit daudit. Ledit comit, aura, principalement, sa charge de veiller

    au respect par la socit de la mise en place de systme de contrle interne

    performant

    41

    Le cadre de rfrence de l4AMF est consultable sur le site de lAMF

    www.amf-france.org/documents/general/7602_1.pdf)

    42 Ces obligations ont t prvues au niveau du Titre 2 : Renforcement de la politique de divulgation financire

    des socits et de leur bonne gouvernance

    43 Dcret n 2006-1546 du 6 juin 2006

    44 Le dcret n 2006-1546 du 6 juin 2006 a fix cette limite cinquante millions de dinars (50 MDT)

    45 Le dcret n 2006-1546 du 6 juin 2006 a fix cette limite vingt cinq millions de dinars (25 MDT)

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    32

    32 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Le comit daudit est compos de 3 membres au moins dsigns par le conseil

    dadministration, ou le conseil de surveillance, parmi leurs membres. Ne peut tre

    membre du comit permanent d'audit, le prsident-directeur gnral ou le directeur

    gnral ou le directeur gnral adjoint, afin de garantir lindpendance de ce corps,

    Le lgislateur a mis laccent sur le maintien dun bon systme de contrle interne au

    sein des entreprises, et a consacr le rle central du comit daudit dans cette tache.

    - Renforcement de lobligation de dpt, de communication, de divulgation et de

    publication des informations financires : Toute personne morale, ainsi que toute

    socit mre46

    , est tenue de dposer ses tats financiers approuvs ainsi que la liste de

    son actionnariat au registre de commerce et ce au plus tard dans sept mois de la date

    de clture47

    .

    Bien que cette mesure, soit de nature amliorer la qualit de linformation financire

    et sa disponibilit, il nous parait opportun, linstar des lgislations Amricaine et

    franaise, dexiger le dpt dautres documents qui amlioreraient la lecture des tats

    financiers et qui donneraient une information efficiente ses lecteurs, savoir le

    rapport de gestion et le rapport sur le contrle interne.

    Ces mmes socits sont obliges, au mme titre, dadresser leurs tats financiers,

    leurs rapport sur la gestion de lexercice ainsi que les rapports de leurs commissaires

    aux comptes au Conseil du March Financier ainsi qu la Bourse des Valeurs

    Mobilires de Tunisie, au stade de projet et aprs leurs approbation par lAGO de leurs

    actionnariats. Notons ce niveau, que le rapport de gestion se doit dinclure des

    lments sur le contrle interne .

    46

    Lobligation en question sapplique aux socits mres tel que dfinies larticle 461 du code des socits

    commerciales

    47 Le dpt devrait tre effectu dans un mois de lapprobation des tats financiers par lassemble gnrale des

    actionnaires runis de faon ordinaire et dans tous les cas au plus tard dans sept mois de la date de clture. Il est

    noter aussi que la loi a prvu que dautres documents peuvent tre ajouts sur dcision du ministre de la

    justice. A ce jour aucun arrt na prvu dautres documents annexer aux tats financiers et qui devraient par

    suite tre dposs au registre de commerce

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    33

    33 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    - Aussi, la conscration du rle important du contrle interne dans une optique de bonne

    gouvernance, a pouss le lgislateur accroitre limportance du rle donn au systme

    de contrle interne. Cest ainsi que les termes de la loi renforant les scurits

    financires combine avec les lois 94-117 du 14 novembre 1994 et la loi 2005-65 du

    27 juillet 2005 ayant modifi et complt le code des socits commerciales, ont mis

    la charge des organes de direction lobligation dinsrer des lments sur le

    contrle interne au niveau du rapport de gestion48

    , et de communiquer aux

    commissaires aux comptes une dclaration annuellepour attester quils ont fourni

    les diligences ncessaires pour garantir lexhaustivit et la conformit des tats

    financiers la lgislation comptable ;

    Le texte de cette dclaration, paru par arrte du ministre des finances en date du 17

    Juin 2006, inclut une attestation, similaire celle prvue par le Sarbanes-oxley act,

    sur le bon fonctionnement du systme de contrle interne de lentreprise.49 La

    dclaration prcite, est signe par les organes de direction et par les chargs des

    affaires financires et comptables.

    Bien que la loi ait voulu consacrer le contrle interne, en tant que garant dune

    gouvernance seine, la loi est reste assez vague sur la divulgation ncessaire sur le

    contrle interne, parlant dlments insrer au niveau du rapport de gestion ou

    annexer ce rapport. On se pose alors la question de savoir sil sagit dinsrer une

    description sommaire, ou dtaille du contrle interne de la socit ? Ou de prsenter

    une valuation proprement dite de ce dernier ?

    Le texte prsente notre avis, une ambigut ce niveau et aurait d tre plus

    explicite. Certes lvaluation proprement dite, est un exercice complexe, qui doit tre

    effectu selon une dmarche bien structure, et ncessite, des pralables mettre en

    48

    Article 3 nouveau de la loi n 94-117 du 14 Novembre 1994

    49 Le paragraphe 2 de la lettre daffirmation annexe a larrt stipule Nous navons connaissance daucune

    irrgularits concernantla dfinition et le bon fonctionnement des systmes comptables et de contrle

    interne

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    34

    34 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    uvre, tel la dfinition dun cadre de rfrence permettant la direction de formuler

    une telle valuation.

    Toutefois, et hormis le secteur financier qui a dfini un cadre sommaire pour les

    institutions financires en Tunisie50, aucun cadre na t reconnu, come tant le cadre

    de rfrence permettant la bonne mise en place et lvaluation du contrle interne

    dune entreprise.

    Ceci tant, larrt ayant exig lengagement de la direction sur la mise en place dun

    bon systme de contrle interne, conforte lide de lvaluation de ce dernier ; La

    question qui se pose alors, serait de savoir comment une direction peut-elle prouver

    quelle a mis en place un bon systme de contrle interne si elle narrive pas

    dmontrer les travaux quelle a demand, effectu et document en la matire ?

    Les obligations introduites par le lgislateur tunisien sont restes vagues et peu

    prcises, en matire de divulgation sur le contrle interne par les directions. En effet,

    ces obligations ncessitent des pralables mettre en uvre avant dexiger clairement

    une valuation proprement dite de ce dernier. Une dmarche sinscrivant dans une

    perspective dynamique pourrait tre suivie et aboutirait terme une valuation du

    contrle interne.

    50

    Circulaire 2006-19 de la Banque Central Tunisienne ayant pour objet la mise en place par les tablissements

    de crdit et les banques non rsidentes dun systme de contrle interne et linstitution dun comit permanent

    daudit interne

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    35

    35 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    Sous section 2 : Les obligations la charge des auditeurs et llargissement de leurs

    missions

    A linstar des nouvelles obligations insres par les lois de scurits financires, et mises la

    charge des organes de direction, de nouvelles mesures la charge des auditeurs ont t

    prvus. A prsent nous allons tudier la teneur de ces obligations.

    Paragraphe 1 : Les obligations lchelle internationale

    A. Aux USA

    A linstar des obligations apportes par SOX concernant les directions, la loi Amricaine a

    apport des nouveauts pour la profession de laudit aux USA. La loi Amricaine a instaur

    les obligations suivantes :

    - Cration dun organisme de surveillance de la profession des auditeurs et de lexercice

    de leur profession, savoir le Public Company Accounting Oversight Board

    (PCAOB).

    Le PCAOB est un organisme, autonome51

    , but non lucratif qui a pour objectif de

    contrler les travaux effectus par les cabinets daudit en effectuant les contrles

    qualit ncessaires et en rprimant, le cas chant par la mise en place de sanctions

    disciplinaires, lencontre de cabinets ne rpondant pas aux obligations dictes par la

    profession daudit ainsi que les obligations insres par SOX.

    En outre le PCAOB a t accrdit de lgifrer pour amliorer la qualit de la

    profession daudit en mettant en place des normes relatives aux travaux daudit et aux

    contrles qualit, et sassurer de lapplication de ces normes. Le PCAOB sest vu

    donc, attribuer un rle allant lencontre de lautorgulation caractrisant le systme

    Amricain.

    51

    Le PCAOB tablit son propre budget de fonctionnement. Les cabinets daudit senregistrent auprs du

    PCAOB et payent des redevances qui constituent les ressources financires de cet organisme

  • La certification du contrle interne : Proposition dun rfrentiel Vers une approche combine COSO et la norme daudit 5 du PCAOB

    36

    36 Proposition dun mmoire pour lobtention du diplme national dexpert comptable / Mohamed Nizar Tayech

    - Renforcement de lindpendance des auditeurs en dlimitant les missions quils

    peuvent offrir et en rendant obligatoire leur rotation. Il sen est suivi que la

    superposition des missions daudit et des missions de conseil a t interdite52, et que

    lobtention de certaines missions est devenue tributaire de lapprobation pralable du

    comit daudit.

    - Accroissement de la teneur des sanctions lgard des auditeurs. A linstar de ce qui a

    t prvu pour les organes de directions, la loi a instaur ainsi, un cadre lgal plus

    contraignant en levant la teneur des sanctions encourues par les auditeurs

    contrevenants.

    - Les auditeurs. Sont tenus, en outre, dmettre un rapport sur lvaluation du contrle

    interne effectue par les organes de direction53

    et dinsrer un paragraphe au niveau de

    leur rapport daudit sur le bon fonctionnement de ce dernier54.

    Cette obligation, est venue consacrer limportance du contrle interne dans le maintien

    dune bonne gouvernance au sein de lentreprise et le rle central confr