C'est pas complique, l'amour

7/26/2019 C'est pas complique, l'amour

1/34

S y l v a i n e J a o u i

W a p t a t i o n

P i e r r e

l e B o r f c n e

A t e l i e r d e

C'EST PAS

COMPLiqUE

LAMOUR

N i v e a u

A 2


2/34

A t e l i e r d e

l e c t u re

:ST

P/

I P L / q i

N i t e a u

A 2


3/34

Dansla

meme

collection

Niveau

A 1

Disparition Saint-Malo

Le

casquemysterieux

Quinze

jours pour

reussir

Niveau

A2

Le

jour

ou

j'ai ratele bus

Avertissementde

conduite

Carton

rouge

oumort

subite

Crimed'auteur

Couverture:

Conception:

Chrystel Proupuech

Illustration:

Laetitia

Aynie

Interieur:

Conception

etmiseenpage:

Nicole Pellieux

Illustrations:

LaetitiaAynie

Credits C D audio:

Nice Game KOS1213400/ KMUSIC

Le

photocopillage,

c'estI'usage abusifet

collectif

de la

photocopie

sans

autorisation

des

auteurs et des editeurs.

Largement repandu

dansles

etablissementsd'enseignement,

le

photocopillage

menace

I'ave-

nir du

livre,

carlmet en

danger

son

equilibre

economique. II

prive

les

auteurs

d'une

juste remu-

neration.

En

dehors de I'usage prive du copiste,

toutereproduction

totale

ou

partielle

de cet ouvrage est

interdite.

Laloidu 11 mars 1957 n'autorisant,autermedes alineas 2 et 3 de('article 41,d'unepart,que

les copies

ou

reproductionsstrictement reservees

I'usage prive

du

copiste

et non

destinees

une

utilisation

collective

et,

d'autre part,

que les

analyses

et les

courtescitations

dans un but

d'exemple

etd'illustration,touterepresentation ou

reproduction integrale,

ou

partielle,

faite

sans

le

consentement

de

l'auteur

ou de ses ayants dro'rt ou ayants

cause,

estillicite.(alinea1

de ('article

40) -

Cette

representation ou

reproduction,

par quelque

precede

que ce soit,

constituent

done une contrefacon sanctionnee par les articles 425 et

suivants

du Code

penal.

0

Rageot-Editeur/Les

Editions Didier, Paris2008

ISBN

978-2-278-06093-1 Imprime en France

Avant propos

Lecture:mode

d emploi

Lire

est

d'abord

un plaisir: ne

le

gchepas ent'arretant

chaque fois que tu rencontres un mot inconnu.

Continue La

plupart

du

temps,

tu auras

tout compris

au

bout

de

quelques lignesgrace

au

contexte .

Si

tu as

I'impression

que tu ne comprends pas

quelque

chose

d'important,

n'hesite

pas: reprends au

debut

du

chapitre.

Avantdepasserau

chapitre suivant,

tu si tu le

veux

fairelepointen

repondant

auxquestionsposees

la fin du livre,

page

51. Si tu as undoute, regarde

les

reponses

page63: ainsi, tu

sauras tout

qu'il

faut

savoir

pour

comprendre la

suite.

Pourt'aider, tu trouveras la

liste

despersonnages la

page 6 et ('explication des

expressions

marquees*dans

le

lexique, page

56.

Le

recit Cestpas

comp lique

I'amour

aete ecrit

pour

des

adolescents

francophones. Le

texte

que tu vasdecouvrir

est le

texte original. Cependant, pour

que le

livre

ne

soit

pas

trop

long,

certains

passages

sont

resumes.

Liren'est

pas

seulement

une

source

deplaisir.L a

lecture

permet d'affermir

tesconnaissances,de revoir du

voca-

bulaire

et de

constater

que graceau

contexte

tu

com-

prends

beaucoup

plusdechosesque tu ne lepensais

S i

tu le

veux,

tu

noter les expressions qui te

semblent

personnellement utiles

dans

ton carnet de

vocabulaire.


4/34

Remarques

pour le professeur

Letexte propose correspond

un

niveau

A2 de

compe-

tenceenlecture.Leherosduromana lememeage que

le lecteur,il evolue dans

un

milieu

qui

lui

est

familier:

lafamille

et lecollege.Lessituations sont

celles

de la

viequotidiennedeseunes.Lepersonnage principalest

un

adolescent

qui

nous raconte I'histoire

de son

pre-

mier amour.NousI'accompagnonsdans

sa

recherche

d e

la conduite adopter vis--vis de

celle

qu'il aimeet

dans

I'apprentissage

du respectde

l'autre.

Les

questions

et

activites

proposees

pour chaque chapi-

tre

permettent

au lecteur deverifier

qu'il

aglobale-

ment compris

le

texte

et

qu'il

a

repere lesquelques

informations importantes pour la comprehension du

redt

Quand, pour lesbesoins

specifiques

de ('intrigue, le

vocabula ire

utilise

depasse

les

connaissancessupposees

acquises auniveaudecompetenceA2,nousavons

veille

expliquer dans le lexique, page56, lesmots utiles

pour une comprehension globale du texte ou une

bonne comprehension de points de detail importants

pour saisir

revolution

des

personnages

et

suivre

I'his-

toire.

Sommaire

Chapitre

Chapitre

Chapitre

Chapitre

Chapitre

Chapitre

Chapitre

Chapitre

Chapitre

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

S am

Les adultes

Une idee

de

genie

Lacatastrophe

Seul

Lafamille

Deprime

Entre hommes

II

faut

que c a change

Lamontgolfiereamoureuse

Le cours de

francos

Le bonheur..,

Questions e tactivites

Lexique

Reponses

a ux questions

7

11

15

19

22

25

35

38

40

43

46

51

56

63


5/34

Les

Tom et sa

famille

Tom,un

collegien

qui adore le cinema

sa mere, qui

aime

aller lacinematheque

avec

lui

t AV

fT

son

pere,

toujours

^ejijnunjie,

travailler

sa

tante

Sam,ou

Samantha,

une

specialiste

de l'amour

quin'arrivepas garder ses amoureux

etaussi

sescousineset leur

grand-pere

,ainsi

qu#

Laurent,l'amid e

Sam.

>

.

*

Tom

et lecollege

Fanny, la fille qu'il aime

Gaston,son meilleur copain

Jonos,

uncollegienplusserieux que ses camarades

le petit

Remi,

qui zozote

et sa prof de frangais.

1 1

Sam

Sam

vient

me

chercher

au

college,

je suis le

,roi

du monde. Tous les gargons de ma classe ont,

comme,pafhasar^

q uelque chose

medemanderou m ej

donner.

Lesfilles,jen'en

parle

memepas,ellesse

mettent

i/fo/r?

$jut,

' / v

en

gr4ppe*

etellesse chuchotent* des trues* Poreille en

nous regardant.

C^est

magique. C'est

1'effet Sam.

Sam,

c'estma

tata,

enfin,

eile ne

veut

pas que jel'appelle

comme ;eile dit que

fait tout

de

suite vieille tante

barbue* qui pique* quand on

1'embrasse.

C e

qu'il

a de

bien chez Sam, c'est

qu e

c'est

une

specia

liste de l'amour. C'est eile qui me conseille pour Fanny

depuis plusieurs semaines. Je lui ai demande de m'aider

parce

qu e moi, avec les filles, je ne sais pas comm ent il

faut

faire. Tout

a 1'air

complique*.


6/34

Le

jour

de la rentree*,quand

j'ai

v u

Fanny pour

la

pre-

miere

foisdansla

cour,

la

*, ga m'a fait de l'electri

cite jusque dans les pieds. Surtout au moment ou eile

a

refait

sa queue* de cheval.Be noui,

eile

a leve ,les bras

pour mettres

barrette*

et je

n'ai

pas pu

decoller

mes

yeux pendant je nesaispas combien detemps. Alorssa

copine Manon,

eile

lui

a dit discreto*

quelque chose

l'oreille

et Fanny

m'a

regarde en

souriant.

Depuis,cha-

que foisque jela

croise, j'ai

l'impression

qu'elle

pense

ce

jour-l

etqu'

1'interieur d'elle, eile

semoqede

moi.

Comme j'ai peur

de

passer* pour

un

idiot, j'ai

demande

Sam de m'aider. Elle a eu

plein

d'amoureux dans sa vie,

alors eile ne

peut

pas se

tromper*.

Je

l'appelle tous

les

jours,

je lui raconte ma journee, ce qu'a fait Fanny

r

ce

qu'elle

m'a

dit...

et

ensuite

on

prepare

le

plan*

d'attaque

pour

le

lendemain.

Cest rigolo. 11 a les

jours loukoum*

pendantlesquels

je

dois etre super gentil

et

ampureux

et

hop,quand

Fanny

mord*l'hamegon,le

lendemain, c'est

journee

acide sulfurique*.

Ce qui

compte,

di t

Sam, c'est

le bon

dosage* entre

ce

que tudonneset ce que tu prends. Quand tu auras com-

pris

, elles te mangeront toutes danslamain.

E h

bien, eile a raison.

Fanny, eile fait

tout ce que je

veux. La

derniere fois,

dans la cour, j'ai bien vu qu'elle

s'etait faite

toute

belle mais

je

n'etais

pa s

sr que

soit

pour

m oi

alors

je

suis passe

et je lui ai dit:

Oh, jesuis contentde tevoirj'ai attenduun petit

momentet j'aiajouteparceque j'ai pasfaitmes exos* de

maths et je

voulais

que tu m e pretes ton

cahier.

Comme dans

les

dessins*

animes,

eile

es t

passee

du

< .'

:

/ A ? / / :/

Q ?

/ 4

sourire

joyeux

la

tetecatastrophee

en une fracfiori

der

seconde;eile a

ouvert

son

cartable*

et eile m'a

tehdu

tris-

tement

son

cahier.

,

/

v < ^

< v t

a

m'a fait

di

lapeine, alors j'aieuenviede luidirece

que

jeressentais,

qu'elle etait

jolie

avec

ses

longs cheveux

raides mais j'ai eupeur qu'elle semoque de moi et, en

plus, j'ai pense Sam. Elle n'aurait pas

etefiere

de moi.

Elle

m'aurait

dit:

Tom,

tu m edegois*\

c'estpascomme

que je t'aieduque,t'as l'energie d'unspaghetticuit.Les

filles,

elles veulent

de s

hommes,

des

vrais,

d es

durs,

pas

de s

savonnettes,

un peu de

nerf,

m on

gargon.

Ne lui

mon

tre surtout

pas que tu es

sensible

ses

efforts

ridicules de

poupee Barbie. Prends le cahier et tire-toi. Accorde-lui

justeunpetit sourire enpartant etc'est tout.

Alors j'ai faitcomme

Sam

m'aurait

dit et

j'ai rejointm ed

copains

qui me

regardaient.

Je me

suis senti oblige

de leur

expliquer:

- Vous voyez,lesmecs*, c'estpascompliquelesfilles,

il

faut

juste

les

tenir. Fanny, c'est

pas

parce qu'elle

a de

longs cheveux chtains

et des

yeux noirs

que je

vais etre

genoux.

Ilsetaientd'accord

avec

moi.

Remi, il a

meme

ajoute:

-

C'est

sr,

c'est sr,

les

filles,

c'est

pas

elles

les

chefs,

c'est nous

les chefs.

Ca

nous

a fait rire

parce

que

Remi, c'est

le

plus petit

et

il

zozote* comme

un

bebe. Alors

qu'ilo se

dire

Lesfilles,


7/34

c'estpaselles,les

chefs,

c'est nous les

chefs ,

ga adeclen-

che

un fou riregeneral.

Enfin quand je dis general, j'exagere, evidemment.

Jonas,il ne

s'est

pasmarre*.11 a ecouteavec

l'air

dutype

que ce

genre

de

remarquesn'interessepas.

De

toute fagon,

lui, part sescetaces*,je ne vois pas ce qui le branche*.

Si,

les

etoiles...

On raconte que sa mere est morte en

accouchant* de lui, peut-etrequ'illa cherche dans leciel

ou

dans

le

ventre

des

baleines.

En

tout cas,

il

n'en

a

jamais

parlepersonne.

Pour

en

revenir

Fanny

et ses

grands yeux

noirs,

j'ai

tenu bon* toutela

journee

et dur.Pas un

regard,

pas un sourire. Meme

que,

quand

j'ai

croise mon reflet

dans la vitre du hallen luidisantau

revoir

cinq heures,

je ne me

suis

pas reconnu tellement j'avais

1'air

mediant.

On

aurait cm Schwarzenegger dans

Terminator

2: une

vraie gueule*

de

tueur*. C'est

Sam qui

sera fiere

de

moi

quand

je lui

raconterai .

12

Les

^uandje

suis

rentre lamaison,je les aientendues

,des

1'entree,

elles etaient

en

train

de se

disputer*.

Je

ne

les avais jamais vues comme. C'est Sam quicriait k

plus fort^

Maisfiche*moilapaix,

qu'estce

que peutte faire

qu e

je ne sois pas encore

mariee

?

C'est

dommage.

Qu'estce

qui estdommage?

Enfin,

Sam,tu vasavoirtrente ans,ilserait peutetre

temps de t'engager*

avec Laurent,

je ne sais pas, moi,

d'avoir un

enfant.

To n

boulot*,

ta carriere ,

c'estbien mais

le reste? Il est

tres

biencet homm e, tu esl,

le S f a i r eniar-

ner*

expres*,comme si tuetaisla seule

femme

sur terre.


8/34

- T'inquiete*,il ne va pas

s'envoler.

Et

puis

je te

rap-

pelle

que tu es ma

sceur,

pas ma

mere.

Et que

cote

mecs,

t'as pas de legon me donner. Et toi,tes livres pour

enfants, pourquoi

tu ne lesecrispas? Au

debut

de ton

manage, tu as laisse ton boulot parce que tu

disais

que tu

voulais

du

temps pour

ecrireet

elever* Tom.

Tu en es ou

aujourd'hui?

A

part

to n

menage

et ta

cuisine, qu'est-ce

que tu fais ?

Ace

moment-l,

Sam m'a

vudans

le

couloir

eteile

s'est

mise a tourner autour de maman en chantantcommedans

le

dessin anime:

- Cendrillon* Cendrillon

Il

faut

fairelescourseset

le

menage.

. .C'est vraiment

de

l'esclavage* ...

Plus maman

availl'air

fchee*plusSamchantait

fort

en

faisant

semblant* decoudre* une robede

princesse.

J'ai

biencomprisqu'elle

faisait

expres pour que je croie qu'el-

les s'amusaient et

qu'il

n'y avait pas de probleme.

II fautvoir

mes

parents quandils

se

disputent

et que je

debarque*aumilieude la tempete. Ilsarretentnet et ils

prennent un airsuper

degage*.

Puis ne

loupe*

jamais,

papa

me

demande:

Et la gym, Tom, va la gym?

Quant

maman,

eile

regarde

s

montre

et

eiledit:

Qu'est-ce que je fais la ,moi?Excusez-moi lesgargons,

maisj'aide s

las

d etruesfaire.

Unjour, j'aurai lecouraged eleur

balancer*

:

Ce que

tu faisais, maman,

tu etaisen

train

de

t'engueuler* avec

papa

et tu

lui hurlais

que tu en

avais* ras-le-bol

de

cette

....

vie

; que quand tu asarretedebosser*,c'etaitcertainement

pas

pour devenir la bonniche* d'un macho* tout juste bon

rallumer son

ordinateur*

portable pour travailler encore

^v***-**-*'-

0

V

> : - * /> . * , ,

en retitrant

du

boulot,

ce a

quoipapa

te

repondait

que si tu

.

SAAJ-^-t-i > b

preferais

te laire

massacrer*

par un

patron

maniacode-

M.wvt vMiV**'* *

pressif*,

il

acceptait de

glander* devant

la

tele tout 1'apres-

midi et de decongeler* "les

plats

minute" de Picard

pour

le

repas du

soir.

Voil,vous en etiez la, je ne voudrais surtout

pas vous deranger. Et ne vous

inquietez

pas pour la gym,

c'est laseule

matiere

ouj'ailamoyenne.

J'aimerais vraiment avoir le courage de

leur

dire

mais,

pour l'instant,

je l'aipas.

Enfin,pourenrevenirmaman et Samantha,je suis

entredans lacuisineen hurlant:

- Salutlacompagnie

Pour

detendre I'atmosphere,j'airaconte majournec

avecFanny, comment

je 1'avais

laisse

poireauter*l'arret

dubus et surtout commentj'etaisrentre avec mes copains.

Sani

a applaudi des deux mains.

Mamana

dodeline*

de latete.

- Vous

etes contents

de

vous

?Vous

trouvez

biende

la faire souffrir? C'est quoi exactement le but?

Lui

montrer

qui

c'est

le

m ec

Ah bien,

bravo mon

f i ls...J'aidu

vraiment

louper

quelque

chose dans

ton education.

Remarque,

je ne

suis

pas completement responsable,tu S A U D I S * une tres

mau

vaise influence*.


9/34

Evidemment, mamana dit ga enregardant Sam,qui se

> . * - m # V bidonnait*

sur sa

chaise.

Hfc.

t

-

Oui,

une

influenceepouvantableet

je

pese*

mes

mots.

Comme on a

eclate

de rire, eile est partie en claquant la

porte

de la

cuisine.

-

Alors Sam,

ton

avis, demain, journee loukoum

ou

acidesulfuriquepour Fanny?

- Il faut

1'achever*. C'est le moment, eile

estprete.

II

fautlui demander un true enorme. Un sacrifice* qu'elle ne

ferait

pour rien au monde.

Demande-lui

en douceur, avec

l'air de ne rien exiger. Ne la brusque* surtout pas et

attends. N'oublie pas, Tom, tu es un tombeur* de filles,

pas un tueur. De la classe, de ladistinction,tudoisetreun

gentleman lover. Ah oui, point important,

previens*

un

ou deux

bons

copains,

il faut

qu'il

ait des

temoins*,

le

jour

de ta

victoire.

Mais

qu'estce

que je

vais

luidemander?

Je nesais pas, c'est toi detrouver.Tuconnais Fanny,

cherche

ce

quoi eile tient

le

plus.

Il

faut

que j'y aille,

fait exactement une

heure trente

que ce

brave

Laurent

m'attend

dans

le cafe en

bas.Ca suffira*

pour aujourd'hui.

CH^PITRE 3

tine

idee

dejenie

Apres que Sam estp artie,Tom

cherche

cequ'ilvapou

voir

demander

Fanny. II a beau se repasser dans la

tetetous lesfilmsqu'ila vusavecs amere lacinema- j

theque, il ne trouve pas une

seule

bonneidee.

E

nfin,

pour en revenir ausacrificede Fanny, le matin,

j'ai eu l'idee du siecle. -, . .

v V

-

r

V V N

J'ai

meme

pas

pris

le temps d'avaler* mes

Mjel

Pops, j'ai

enfilemonjean,

mes

baskets

et

j'aifonce

au

college.

Je me

suis

assis

sur le petit muret en face de la porte

d'entree

pour

ne pas la

louper

et

l,j'ai attendu Fanny.

Pluslesminutes passaient,plus

j'etais

excite*,jesavais

point par

point comment

j'allais proceder*. Pourtant,

quandeile est

arrivee

etqu'ellem'a

souri,

ga m'a fait mal

aucceur,comme quand on est sur la balangoire et qu'elle

14


10/34

revientfort verscelui qui la

pousse,

et je me

suisdemande

sic'etait la

peine

deluidemanderquoi*que cesoil.

II

faut

dire qu'elle etait vraiment belle et que j'avais

pleind'amourdansmon

coeur;

maisj'aipense a Sam alors

4-1JV.UU4

j'ai

respiretres

fortet je me

suis

approche deFanny.

- J'aipense toitoutelanuit.

-

C'estvrai

?

- Oui et

matin,j'ai

m e m e pasprismon

p'tit

dej' tel

lement

j'etais presse

de tevoir.

La,eile est devenue toute rouge, eile abaisseses grands

I

^ . **

yeux

noirsetj'aivuque sescils

faisaient

de l'ombre sur

ses

pontmettes*.Ca rn'a fait

un coup de balangoire

dans

le

coeur.

- Moiaussi,j'aipense toi

toute

lanuit.

Vlan,

recoup

de

balangoire.

Si je

n'avais

pas eu si

peur

de

passerpourde laguimauve* l'eau derose, je crois

qu'cemoment-lje

l'aurais

embrassee et que je lui aurais

murmure*

l'oreille:

Je

t'aimeFanny

,il

auraiteu la

musique du generique* et des

applaudissements*

autour

de nous; mais je mesuisrepriset je lui ai dit:

T'es belle

Fanny,tu sais...

enfin,

il a tes

cheveux...

c'est pas que je

les

trouve pas beaux tout raides

comme

des baguettes* de tambour, mais moi, iln'ya rien

faire,

j'aime les boucles* toutes courtes. Je nesaispas pourquoi,

mais

des

qu'il a une

fille

avec les cheveux courts et bou

cles,

je ne

peux

pas

m'empecher*

de

l'admirer.

Fannym'aencore regarde avecsesyeux faire fondre*

un

bloc

de

granit, mais,

moment-l, Remiest

arrive:

- Salutleszamoureux,il azozote,si zederanze,ze dis-

parais.

Q anousafaitrigoler* etcommeon aentendu la cloche

sonner,on est rentre et on n'aplus

parle.

'Via .. . n ta. , *

Mais

dans la classe, des que les profs ecrivaient au

tableau,

Fanny

se

retournait pour

me

voir,

o u

bien eile

se

mettaitdeprofil p o u r q u e je regarde un petit bout

d'elle.

Elles sont

malignes*,

les filles, pour . Parfois,elles

sacasquette Nike et il zigzaguait avec son velo

pour

la

faire rire.

Quand

ils

sont

passes presde

moi,

eile m'a vu.

Elle

a

tourne la

tete

et

j'ai

eu1'impression

qu'elle

s'agrippait tres

fort

Jonas.

am'a envoye un

coup

de

balangoire^dans

le

cceur sauf

que

l,apres,j'etais

super

triste.


13/34

5

M

aman estvenuemevoir dansmachambre, mais eile

est ressortie sans un mot quand je luiai hurle qu'il

en avait marre* des meres pots* de

colle

et que, dans

les

droitsde 1'enfant,il avait aussi la

liberte

de penser sans

controle du pouvoir* enplace. C'est vrai,les adultes,

ils

sonttres

forts

pourla theorie,mais pour

le

reste...

Jen'ai pas vu tomberle

jour;

de

toute

fagon,

dansma

tete,il

faisait

noir depuis lematin.

C'est

papa

qui est

venu

me

chercher pour diner.

Salut Tom,ga

va?

mere m'a dit que tu

ecouteS|

pousser tes cheveux depuis six heures de l'apresmidi.

Jevoudraislapaix,si ga ne tederange pas.

Je tetrouve bien insolent*.Tusaisquemoi,sij'avais|

repondu comme mon pere...

_. Je sais,je sais, il t'aurait file une ratatouille* et tu

aurais finitascolarite*enpension*.

- Exactement.

- Eh

ouais,

pas dechance.

Papa m'a

regarde droit dans

lesyeux,

genre

je suisle

pere

et tu as interet

t'en

souvenir.

J'ai soutenu

son

regard.

Je

m'etais assez ecrase

toute la-journee,

il

fallait

que

sorte.

Tom,nedepassepas les

bornes*.

Sinon quoi?

Il

n'a pas su repondre.

J'ai

vu le bas de son

menton

trembler et sa main droite amorcer une baffe,mais il

s'est

leve, raide comme une canne

peche les

jours

ou

ne

mord

pas*,

et il est

sorti

de ma

chambre.

D e

toute

fagon,

mon

grandpere,

je ne le

connais pas.

Ce

n'est

pas la

peine

de me le

donner

en

exemple. Papa

est

fache

avec lui depuis son manage avec maman.Je n'ai

jamais

vraiment su pourquoi, c'est sujet tabou*

lamaison.

La seule

choseque jesache, c'estquec'estundictateur*

j

lever

sixheures

memependant

les

vacances,

silence

table,

pas de

clin*,

pas de

bisou*, mais ratatouille

au

moindremot de travers.

Quand

je vais

chez mes

cousines Julia et

Lola

et

qu'il a leur grandpere, je me dis que j'aimerais bien que

ce

soille mien. Je lui parle de mes

problemes

et lui, il me

raconteWdyssee . Laderniere fois,il apasse tout 1'apres

m

idi

monter une

maquette

de

bateau avec moi,

en

22


14/34

m'expliquant pourquoi Ulysse avait mis tant de temps

a

rentier sur son

tie.

Cest

pas du

tout

cause

des

dieux,

c'est parce que Penelope* etait vraiment casse-pieds et

qu'Ulysse avait envie de se prendre des vacances.

Lesoir, quand j'ai racontega papa,ila eul'air triste.

Je n'ai pas compris pourquoi, mais apres je mesuis dit

qu'il

aurait peut

aime avoir un pere

comme

lu i

pour

me

1'offrir commegrandpere.

C'est pour que jen'aipasaime qu'ilnecherchepas

comprendre monchagrin*. II sait, lui, ce que c'est que

d'etre triste tout

seul.

Pourtant ne

change

rien, il ne

parle jamais avec moi.

Des que

j'essaye

d'exprimerce que

je

ressens,

il s'arrange pour parier d'autre chose.

Le plus souvent, ilallume son ordinateur portable et il

me

dit:

II

faut

que je me mette auboulotsi je

veux

offrir

ma

petite

familleune vie de

reve.

Je

n'ai jamais

oselui

balancer qu'une

vie de

reve,

serait

une vie

dans laquelle

il feraitune partie de

Teken

3sur la Play Station avec moi,

en

me

racontant

des blagues

Carambar completement

nulles.

En

toutcas, ce qui est

sr, c'est

que

c'est

pas

pour

ce

soir. Il ne

m 'a

pas appele pour diner et maman

n'est

meme

pas venue me chercher.

6

Laf

amiile

Quand

Tom sereveillelelendemain matin,il ne se sent

pasbien. II pense Fanny et ses

cheveux,

Jonas...S i

seulement ce n'etait qu'un mauvais

reve,

mais helas,

c'est latriste

verite

- et on nepeut paschangerlei

passe.L aourneeaucollegeestlonguee ttriste.Rentre

la maison, il se demande pourquoi il a

suivi

les

conseils

de Sam. II imaginetoutcequ'ilaurait pu faire

avec

Fanny,

si seulement il n'avait pas ecoute sa

tante...

E t

Fanny

es t

maintenant

dans

les

bras

de

Jonas

T om

se trouve completement nul. II

sait

bien que les

gardens

ne

doivent

pas

pleurer,

surtout

pour

unefille,

mais les larmes

sont

lesplus

fortes.

cemoment,

on afrappe m a

porte.

C'etait

Sam, cer-

tainement

alertee

par maman. Je lui ai dit que je

n'avais pas envie de lui parier, qu'elle etait nulle, qu'elle se

24

25


15/34

croyait

fortemais

qu'elle etait tout simplement mechante

etque simamanetait

Cendrillon,

eile,eileetait vraiment

sa mechantesoeur-JavotteouAnastasie,auchoix-;et

que

jamais

eile

n'arriverait rentrer son gros

pied dans

unejolie

chaussure

et que jamais unprincen'aurait envie

de loin, qu'elle resterait

une

vieille fille*

moche*

et

mechante.

J'ai dit d'un coup,sans reprendre ma respiration,

travers

la serrure*.

Pendant

un

long moment,

il n'y aei

aucunbruit et

puis

j'ai entendu Samrenifler*et des tits]

gemissements* comme quelqu'un qui pleure. J'ai ouvei

ma

porte

et je l'ai vue, par

terre, avec

des

yeux rouges|

comme

un

lapin.

Laurent

m'aquittee,ilm'a

juste

laisseun

message

sur|

portable pour me l'annoncer, tu sais ce qu'il me dit

:]

Un bon conseil, si jamais tu en as un, branche*toi

sui

ton cceur, permettra peutetrequelqu'undet'aimer.

Elle

a mis sa tete dans les

mains

et eile acontinue

pleurer.

Je mesuisassispres d'elle.

- Si tu

veux,

on

peutfonder

un

club,Fanny

ne

m'aii

plus.J'ai etcle roi desnuls.Je lui ai

demande

de couj

ses

beauxcheveux raides

et de les

fairefriser. Elle

f;

mais eile

a su que

c'etait

un

plan. Maintenant, Fanny

dans

les

bras

de

Jonas

et

tout

le

monde

se

fout

de

moi.

Sam

m'a regarde avec un air

desespere

et

eiles'est

pleurerencoreplus fort:

- C'estmafaute,c'estmafaute, decidement,je ne

faire que du mal aux gensque

j'aime.

Je ne

comprei

plusrien atoutce quiarrive.

_ Mais enfin, Sam,t'esquand

une

super

specia

liste de

l'amour,

non ?

Elle

n'arien

repondu.

_

Si tu as eu

plein

de

fiances*, c'est parce

que tu

sais

comment

marche.

Ben

non...

Non, quoi

?

Si 'aieupleindef iances,c'est parce que, justement,

je nesaispascommentmarche.Jen'aipas su engarder

un

seul...

Quand j'ai eu dixhuit ans, j'ai rencontrecelui que je

croyais etrede ma

vie.

Je le trouvais...

merveil

leux,profond, intelligent,drle,beau.

Il

jouait

du

piano

comme

un dieu, il

faisait

de la

boxe thai comme

un

athlete,

il lisait des livres dephilosophic incomprehensi-

bles...Il mefaisait rire, pleurer, rever,toutquoi Jefaisais

toutpourluiplaire.Je mesuishabilleecomme il aimait,

j'aipensecomme

il

voulait,

je

voyais uniquement

les

gens

qu'il connaissait,je

suis

devenue sa marionnette*... Plus

j'en faisais,plusil en

demandait.

- Ben, avec tout, l a dut'adorer.

Non.

Et en

plus,

un

beau matin,

je me

suisreveillee,

j'ai

regarde dans

le

miroir

et

c'etait plus moi.

C'etait

qui?

Une

autre.

En

plus,

ce

cretin,

il m'adit:

T'as

change,Sam,tu n'espluslaqu'avant,tu rismoins,

t'es

comment dire moins naturelle, moins libre.

J'aimaistellementce que tuetaisavant...

Oh la vache* Et qu'estce que tu as

fait

?

27


16/34

est

- Je

l'ai

quitte.Je ne mangeais pluset lanuitje me

reveillais,

j'avais

des larmes qui

coulaient toutes seules.

Mais j'ai tenu bon. Je me suisjure que plusjamais un

homme ne me dirait ce que j'ai faireou qui jedoisetre.

Leprobleme

c'est que, depuis, je

n'ai

plus confiance, je me

blinde*desqu'il en a un quis'approche.Jesuis devenue

unmur de

beton.

Laurent,

je

l'aime, mais

je

n'arrive

ni

lui

dire

ni lui

montrer.

moment, maman est

arriveedans

le

couloir, eile

nous

avait

prepareun

plateau avec

dusirop d'orgeatetdes

gteaux l'anis.

Elle

depose

cote

de

nous

eteile

repartie sans un mot.

Ca

aurait

etc

facile

pour eilede

moquer de nous, denousdire que c'etaitbien*fait,

qu'o

ne traite pas

les

gens comme,

qu'un jour

ou

l'autre,

l

boomerang, il terevient enpleine figure ;maiseile s'

tue etj'aiapprecie sonsilence,memes'il

faisait

plus

qu e les

mots.

Qa a

declenche*

chez Sam une nouvelle

crise

d e

lrm

que rien n'a pu

arreter. J'ai appele maman

parce que je ni

savais

pas

quoi

faire

de

cette eau. Elle

lui a dit

tout douc

ment:

-

Qu'est-ce

qui se

passe

maSam? Je ne

t'ai jamais

dans cet

etat.

- Je

suis

unmonstre.. .

j'ai

desbarbeles*

tout

autour.

ne

sais plus aimer. Comment

tu fais, toi ?

- Je fais

comme

jepeux.. .Etparfoisje fais

mal.

-

Toi,

faire

mal? Mais

tu es un

modele.

maisonest

impeccable,

ton man

t'adore,

ton

fils

est une merveille.

Ahoui,tucrois ? Tudevrais venir plus souvent

la

maison. C'est

pas

toujours simple.

Parfois,

Pierre tra-

vaille

comme un fou, il se branche sur son portable des

qu'il

rentre. Il n'ouvre la bouche que pour demander si le

dlnerest

pret.

Tom

joue

la

Play Station

ou

telephone

Gaston.

Je passe ma soiree

sans

que qui* que ce soit me

voieou me

parle.

- C'est vrai?

-

Bien sur,

ma

Sam. Mais

il a

aussi

le

bonheur d'aller

lacinematheque avecTom ou de mereveiller avec Pierre

mescotes. J'adore quand on

ecoute

de la musique tous

les

trois ou qu'on mange un enorme gteau au chocolat en

s'en mettantplein les doigts. C'est tout

, ma vie

avec

eux. . .

Maistoi,rien quepourtoi ? Tufais

quoi

?

Ca,

c'est

mon

jardin*secret.

..

Viens

voir..

.

O n

asuivi maman dans s chambre. Elle

a

ouvert

so n

armoire,

sorti

une

grosse caisse pleine

de

cahiers. J'aivu

des

titres :

La

montgolfiere

et le scotch double face

;

Takakite

Tondoyo,

le sumo amoureux.

.

.

- C'est quoi,

cestrucs-la,

maman

?

- Ce

sont

mes

histoires pourenfants, celles

quej'ecris

depuis

des annees

quand vous partez travailler.

- Maistu nenousles asjamais montrees?

~ Non.


17/34

- Tu

les

as

envoyees

un

editeur*

?

lui

a

demande

Sam.

- Non.

On est restes la bouche ouverte

comme

les carpes

dans

les

films

sur les

poissons

d'eau douce. Puis Sam a

retrouve

la

parole:

- Je

n'en

reviens*pas...Je ne

connais

rien de lavie

de ma sceur. La

fee*

du

logis n'aime

pas ses

eponges*,

s'ennuie

parfois en famille,

mange salement

ses

gateaux]

au

chocolat

et est un

grand ecrivain meconnu.

C'est tout,]

tu

n'as rien d'autreanous reveler?

- Si.

Pierre,

Tom et

toi, vous etes

ma

famille

et je

vouj

aime

tels

que vous etes.

La,

a ete

le

bouquet*,Sams'est

remise

a

pleurer,

ell

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C'est pas complique, l'amour