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n°273 27 mars 2017 Le journal Journal de Sud éducation Paris 30 bis, rue des Boulets 75011 PARIS 01 44 64 72 61 [email protected] pour vous tenir au courant de l'actualité syndicale : www.sudeducation75.org Sud éducation Paris @sudeducparis N°CPPAP : 0314 S 06897 2 Abonnement : 20Directeur de la publication Thierry PERES Hebdomadaire Imprimé par nos soins Dépôt légal en cours pp. 2 et 3 : Retour sur la Marche pour la justice et la dignité p. 4 : La répression syndicale tue. Plus jamais ça ! p. 4 : Mobilisations lycéennes : de qui viennent les violences ? p. 5 : Heures supplémentaires dans le 2nd degré. pp. 6 et 7 : Le Cappei : nouvel avatar du traitement du handicap et de la difficulté scolaire. p. 7 : Mars en lutte, un avantgoût du printemps ? p. 8 : Suppression des aides au transport et absentéisme. p. 9 : Appel de l'assemblée des précaires de l'Éducation nationale. SOMMAIRE C'est pas à l'Élysée, c'est pas à Matignon, c'est dans la rue que ça se passe ! 1 Un autre monde est possible. Ce monde, nous le construirons par nos luttes, par en bas. C’est pour faire vivre cette idée que la Fédération Sud éducation et l'Union syndicale Solidaires s’engagent dans la campagne nationale « Nos droits contre leurs privilèges » aux côtés d'une trentaine d'organisations associatives et syndicales. Parce que c’est dans la rue ou sur les lieux de travail que se joue la lutte des classes et que s’établissent les rapports de force, nous voulons montrer que nous avons notre mot à dire pour améliorer les conditions de vie des travailleurs et des travailleuses mais aussi, audelà, pour transformer la société et proposer un projet alternatif au capitalisme. Nous avons trop subi de lois antisociales, nous avons trop subi de lois liberticides, nous avons trop subi le racisme et le sexisme, nous n’en pouvons plus de la frénésie productiviste et du saccage de la planète. Nous savons que c’est nous qui devons prendre nos affaires en main si nous voulons un monde plus juste, un monde où les richesses seront partagées et non accaparées par une minorité, un monde où la liberté de circulation sera garantie et où chacune pourra jouir d’un travail et d’un logement digne, un monde débarrassé des discriminations. Les travailleurs et les travailleuses qui subissent jour après jour la loi des patrons et l'autoritarisme des chefs n’ont pas à confier leur destin aux politiciens qui prétendent défendre leurs intérêts : ils et elles peuvent continuer à s’organiser, à défendre leurs intérêts et à faire entendre leur voix en toute autonomie. Le 29 mars, un meeting sera organisé à partir de 18h30 à la Bourse du Travail de Paris pour dénoncer les politiques antisociales passées ou à venir et pour redonner de la voix aux mouvements sociaux. Le 1er avril, nous marcherons pour nos droits, contre leurs privilèges, à partir de la Place de la République. RDV à 15h côté rue du Temple. Le 22 avril, plusieurs syndicats appellent à organiser un « premier tour social » dans la rue.

C'est pas à l'Élysée, c'est pas à Matignon, c'est dans la ...sudeducation75.org/IMG/pdf/no273-2-2.pdf · Le meurtre d’Adama Traoré par des gendarmes de Beaumont le 19 juillet

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n°273 27 mars 2017

Le journal

Journal de Sud éducation Paris30 bis, rue des Boulets 75011 PARIS

01 44 64 72 [email protected]

pour vous tenir au courant de l'actualité syndicale : www.sudeducation75.org

Sud éducation Paris @sudeducparis

N°CPPAP : 0314 S 06897 2 Abonnement : 20€

Directeur de la publicationThierry PERESHebdomadaire

Imprimé par nos soinsDépôt légal en cours

­ pp. 2 et 3 : Retour sur la Marche pour la justice et ladignité­ p. 4 : La répression syndicale tue. Plus jamais ça !­ p. 4 : Mobilisations lycéennes : de qui viennent lesviolences ?­ p. 5 : Heures supplémentaires dans le 2nd degré.

­ pp. 6 et 7 : Le Cappei : nouvel avatar du traitement duhandicap et de la difficulté scolaire.­ p. 7 : Mars en lutte, un avant­goût du printemps ?­ p. 8 : Suppression des aides au transport etabsentéisme.­ p. 9 : Appel de l'assemblée des précaires del'Éducation nationale.

SOMMAIRE

C'est pas à l'Élysée, c'est pas à Matignon,

c'est dans la rue que ça se passe !

1

Un autre monde est possible. Ce monde, nous leconstruirons par nos luttes, par en bas. C’est pour fairevivre cette idée que la Fédération Sud éducation et l'Unionsyndicale Solidaires s’engagent dans la campagne nationale« Nos droits contre leurs privilèges » aux côtés d'unetrentaine d'organisations associatives et syndicales. Parceque c’est dans la rue ou sur les lieux de travail que se jouela lutte des classes et que s’établissent les rapports de force,nous voulons montrer que nous avons notre mot à dire pouraméliorer les conditions de vie des travailleurs et destravailleuses mais aussi, au­delà, pour transformer la sociétéet proposer un projet alternatif au capitalisme. Nous avonstrop subi de lois antisociales, nous avons trop subi de loisliberticides, nous avons trop subi le racisme et le sexisme,nous n’en pouvons plus de la frénésie productiviste et dusaccage de la planète. Nous savons que c’est nous quidevons prendre nos affaires en main si nous voulons unmonde plus juste, un monde où les richesses serontpartagées et non accaparées par une minorité, un mondeoù la liberté de circulation sera garantie et où chacun­e

pourra jouir d’un travail et d’un logement digne, un mondedébarrassé des discriminations.

Les travailleurs et les travailleuses qui subissent jouraprès jour la loi des patrons et l'autoritarisme des chefsn’ont pas à confier leur destin aux politiciens qui prétendentdéfendre leurs intérêts : ils et elles peuvent continuer às’organiser, à défendre leurs intérêts et à faire entendre leurvoix en toute autonomie.

Le 29 mars, un meeting sera organisé à partir de18h30 à la Bourse du Travail de Paris pour dénoncer lespolitiques antisociales passées ou à venir et pourredonner de la voix aux mouvements sociaux.

Le 1er avril, nous marcherons pour nos droits, contreleurs privilèges, à partir de la Place de la République.RDV à 15h côté rue du Temple.

Le 22 avril, plusieurs syndicats appellent à organiserun « premier tour social » dans la rue.

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Dimanche 19 mars, des milliers de personnes ontmanifesté à Paris lors de la Marche pour la justice et ladignité à l’appel de familles et proches des victimes deviolences policières. Une manifestation forte etimposante, signe de la construction d’un rapport de forcerassemblant collectifs d’habitant­es des quartierspopulaires, organisations syndicales et mouvementassociatif. De toutes parts, le travail en amont de lamarche pour assurer sa réussite a été important. Sudéducation Paris a a rédigé un appel que nous avonsnotamment diffusé dans les lycées de l’Académie qui ontété bloqués ces dernières semaines en réaction auxviolences policières et aux violences d’État.

Le dispositif policier était considérable, comme c’estdésormais devenu la règle : fouilles, quadrillage duparcours et de l’arrivée, usage de grenadeslacrymogènes. D’autres initiatives ne manqueront pasd’être organisées dans les mois à venir pour maintenir lapression face aux violences de la police et au racisme.Soyons solidaires, pour une autre société !

Contre les violencesde la police et la répression

Le meurtre d’Adama Traoré par des gendarmes deBeaumont le 19 juillet 2016 et le viol de Théo Luhaka parquatre policiers de la Brigade spécialisée de terrain le 2février 2017 à Aulnay­sous­Bois ont créé une vague decolère et de révolte projetant au devant de la scène laquestion des violences policières.

Ce ne sont pas des cas isolés, victimes collatérales dequelques brebis galeuses de la police, comme voudraientle faire croire certains politiques relayés par les médias,quand d’autres nient purement et simplement le fait mêmeque ces actes aient pu exister. Aujourd’hui en France, environune personne par mois décède entre les mains de la police :techniques de pliage qui conduisent à l’asphyxie, coups, tirsde balles ou de flashball, électrocution au Taser…

Dans les quartiers populaires, la violence de la policeest banale, répétée, institutionnalisée : humiliations,intimidations, violences verbales et physiques, etc. Cette

violence, qui conduit trop souvent à des blessures graves,à des mutilations et à des morts, est en soi une techniquede gestion de population et de maintien de l’ordre. Il nes’agit pas de bavures.

La police est une institution de l’État, elle agit pourgarantir ses intérêts. Lors du mouvement social contre laloi travail de l’année dernière, l’usage de la force a bel etbien été à la mesure de la volonté du gouvernement d’allerau bout de sa réforme de destruction du code du travail.Les actions de blocage économique ont été délogées parla force, les manifestations ont été « nassées », la police ausé de toutes les armes dites « non­létales » qu’ellepossède pour attaquer les cortèges (grenadeslacrymogènes, grenades de désencerclement, flashball,canon à eau, nouveaux modèles de lance­grenades…)causant de nombreuses blessures à des manifestant­es,dont certaines très graves ayant des conséquencesirréversibles : trois manifestant­es ont perdu un œil,plusieurs ont eu les testicules arrachés, deux ont passéplusieurs semaines dans le coma. Sans compter lescentaines d’arrestations et de procès qui continuent d’avoirlieu aujourd’hui, avec des peines très lourdes prononcéespar les tribunaux.

Le 16 février dernier, cette institutionnalisation de laviolence policière a franchi un cap supplémentaire avec levote de la loi Sécurité publique par l’assemblée. Réclaméeà cor et à cri par les policiers qui ont manifesté plusieurssemaines dans les rues des principales villes de France,

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Retour sur la Marche pour lajustice et la dignité

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armés et cagoulés, cette loi prévoit, entre autres, unélargissement des situations de légitime défense lorsdesquelles les policiers pourront utiliser leur arme.

C’est un véritable « permis de tuer » qui leur estdélivré. Dix jours auparavant, lors d’une émeute dans lanuit du 6 au 7 février, à Aulnay­sous­Bois, suite au viol deThéo, la police a tiré à cinq reprises à balles réelles.Nouvelles méthodes de maintien de l’ordre dans lesquartiers populaires ? C’est désormais la loi quis’adapte à la police.

Contre la guerre aux migrant­e­s

Des expulsions de campements parisiens à l’été 2015 àcelle de la Jungle de Calais en octobre 2016, du verrouillagemilitaire et technologique des frontières franco­italienne etfranco­britannique aux rafles policières sur les lieux deregroupement des migrant­es à Paris, cette violence d’Étatse déchaîne également à l’encontre des migrant­es.

La politique de guerre menée par le gouvernementvise à empêcher coûte que coûte l’arrivée etl’installation de migrant­es en France et à invisibiliserla présence de celles et ceux qui sont parvenu­es àpasser entre les mailles du filet.

Le durcissement de la législation en matière d’asilepermet à l’État de débouter un nombre toujours plusgrand de demandeurs­euses tandis que se multiplient descentres dits « d’accueil et d’orientation » (CAO) à traverstout le territoire. Ces CAO constituent un nouvel outil enmatière de politiques migratoires en dehors de tout cadrelégal et réglementaire, ils sont en quelque sorte des sous­centres pour demandeur­euses d’asile et des pré­centresde rétention... D’une certaine façon, l’État françaisexpérimente ainsi « l’approche hotspot » voulue parl’Union Européenne mais à l’échelle du territoire national.

Contre le racisme et l'état d'urgence

Ces politiques dévoilent le racisme qui imprègnetoute les structures de la société. Racisme de plus enplus assumé au grand jour quand un syndicaliste policieraffirme sur un plateau télé, que « bamboula » est uneinsulte convenable. La situation sociale dans les quartierspopulaires ne cesse d’empirer, années après années,avec les politiques de dégradation des services publics :école, santé, social, transport, etc.

À cela s’ajoute la domination permanente de race,de genre et de classe à l’encontre de toute une partiede la population. Cette situation n’a fait que s’aggraver

suite aux attentats du 13 novembre 2015 et la mise enplace de l’état d’urgence le 14 novembre 2015. Lesamalgames nauséabonds, stigmatisant certainespopulations pour leur pratique religieuse, supposée ouréelle, ont concouru à la banalisation des discours et desactes racistes déjà monnaie courante.

Les dérives autoritaires liées à l’état d’urgencepermanent, qui a été encore une fois renouvelé jusqu’au15 juillet 2017, ainsi que la multiplication des déclarationset promesses électorales sécuritaires dans le cadre de lacampagne présidentielle ne font qu’envenimer encoreplus ces différents constats.

Suite au viol de Théo Luhaka, des émeutes ont éclatéet les manifestations se sont multipliées. Dans les lycées,les blocages contre les violences policières et lesviolences d’État continuent. La famille de Théo, commecelle d’Adama, comme d’autres avant, a porté plainte. Onveut nous faire croire que les policiers sont desjusticiables comme les autres : trop souvent dans cegenre d’affaire de crimes policiers, la justice prononce larelaxe et les familles doivent faire face à un acharnementpolicier, judiciaire et politique.

Pour Abou Bakari Tandia (24 janvier 2005), Zyed Benna(27 octobre 2005), Bouna Traore (27 octobre 2005), EricBlaise (13 novembre 2005), Lamine Dieng (17 juin 2007),Chulan Liu (25 septembre 2007), Moushin Sehhouli(25 novembre 2007), Laramy Samoura (25 novembre2007), Lucilia Semedo Da Veiga (18 janvier 2008), BabaTraoré (4 avril 2008), Abdelakim Ajimi (9 mai 2008), SalemSouli (21 juin 2008), Ali Ziri (9 juin 2009), Yakou Sanogo(9 août 2009), Mamadou Marega (30 novembre 2010),Wissam El Yamni (10 janvier 2012), Amine Bentounsi(21 avril 2012), Lahoucine Ait Omghar (28 mars 2013),Mourad Touat (1er avril 2014), Abdelhak Gorafia (21 août2014), Hocine Bouras (26 août 2014), Rémi Fraisse(26 octobre 2014), Abdoulaye Camara (16 décembre2014), Amadou Koumé (6 mars 2015), Babacar Gaye(3 décembre 2015), Adama Traoré (19 juillet 2016), Jean­Pierre Ferrara (28 octobre 2016)… et pour tous lesautres anonymes ou inconnus, ni oubli, ni pardon !

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Mercredi 15 mars, 2000 personnes ont rendu unhommage émouvant et combatif à notre camaradeÉdouard, cheminot de la gare Saint Lazare et déléguéSud­Rail, qui s'est suicidé vendredi 10 mars sur son lieude travail. Édouard était attaqué depuis plusieurs annéespar la direction de la SNCF qui ne supportait pas sonengagement et l’a poussé à commettre cet acte. Dans uncommuniqué, la Fédération Sud­Rail dénonce :

« Aujourd'hui, les directions d’entreprise donnent lespleins pouvoirs à leurs "managers" afin d'étouffer toutecontestation et de poursuivre des politiques antisocialesqui renforcent l'aliénation du salarié et lui font perdretoute envie de revendiquer ses droits.

Pour ceux et celles qui résistent et refusent cesystème, ils devront faire face aux pressions, au

harcèlement et aux sanctions injustes qui deviennent lesarmes de dissuasions des patrons contre le militantisme.

A la SNCF, le nombre de conseils de disciplinesexplose ces dernières années avec des sanctionstoujours plus dures prononcées par l’employeur. Aucunedéfense ni justice dans ces tribunaux patronaux !

Édouard, militant Sud­Rail, est la dernière victime deces dirigeants d’entreprise qui brisent des vies au nom duproductivisme à tout prix au service d’une logiquecapitalistique qui nie l’humain et dont le cœur duprogramme est le profit.

Édouard, militant au service de la défense de sescollègues aura été poussé à bout, harcelé par unedirection SNCF sans âme.

Édouard, militant pour une société meilleure, est unenouvelle victime, assassiné par l’action d’hommes et defemmes au service d’un système qui refuse qu’on luirésiste. »

Ni oubli, ni pardon, #JusticePourEdouard !

La répression antisyndicale tue.

Plus jamais ça !

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Mobilisations lycéennes : de qui viennent les violences ?Des mobilisations en solidarité avec les victimes de violences policières ont eu lieu ces dernières semaines. Ces

mobilisations ont conduit des lycéens­nes à mener diverses actions pour dénoncer les exactions des forces del’ordre. Quelles que soient les actions menées et quels que soient les avis portés sur ces actions, Sud éducationParis ne dissimulera pas son soutien aux mobilisations lycéennes. Il ne s’agit pas pour nous de dire « Il faut bienque jeunesse se passe » mais bien de reconnaître à la jeunesse ses droits à dénoncer l’injustice et les inégalités.

Sud éducation Paris dénonce, au même titre que les lycéen­nes, les violences policières, surtout lorsqu’ellesvisent ces mêmes lycéens­nes. Durant le mouvement de blocus en soutien à Théo, qui a été violé par un policier,les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et ont tiré au Flash Ball. Certains lycées (Louis Armand,Voltaire, Balzac, et d'autres encore) ont été particulièrement visés par les interventions de la police et deslycéen­nes en ont été les victimes. Il y a eu encore des dizaines d'interpellations et de gardes à vue. Des conseilsde discipline ont déjà eu lieu pour sanctionner les élèves bloqueurs­ses notamment lors des blocus en soutien àAdama, qui est mort sous les coups de la police en juillet dernier.

Les actions lycéennes ont été le plus souvent menées de façon pacifique, ce qui illustre bien la disproportion desréactions des forces de police appelées par les chef­fe­s d'établissement. C’est pour cela que Sud éducation Parisdemande à l’Académie de privilégier le dialogue avec une jeunesse qui se sent délégitimée et méprisée, de fournirdes espaces de débat, de banaliser les cours lors de ces blocus et de ne pas sanctionner les élèves.

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Heures supplémentaires dans le 2nd degré :

stop au travail gratuit !Dans le second degré, pour pallier l’insuffisance des

recrutements, notamment dans des disciplines commeles SES ou les SVT, et la faiblesse des rémunérations(d’autant plus à Paris, au vu du coût de de la vie), leschef­fe­s d’établissement imposent bien souvent desHSA (Heures Supplémentaires Années), au­delà del’heure supplémentaire qu'ils peuvent légament exiger.Ce sont, comme leur nom l’indique, des heureseffectuées toute l’année que les chefs d'établissement,en suivant les instructions qui leur sont données,dégagent de leur DHG (Dotation Horaire Globale). CesHSA prises sur la DHG entraînent des fermetures depostes et une réduction du nombre de TZR (Titulaire deZone de Remplacement). En somme, c’est le serpent quise mort la queue...

Il est très facile de s’y opposer individuellement oucollectivement mais, bien sûr, c’est plus payantcollectivement. Demandez en Conseil d’Administration leTRMD (Tableau Récapitulatif des Moyens par Discipline)et faites voter des motions pour transformer ces heuresen création de postes. C’est le moment, en pleinediscussion sur les DHG.

Existent aussi des HSE (Heures SupplémentairesEnseignement), attribuées pour des actions ponctuelles(soutien, voyages…). Une précision toutefois : depuis la

modification des obligations de service des enseignant­e­sdu second degré, en 2014­2015, ces actions ponctuellesont été intégrées aux missions pédagogiques desenseignant­e­s ; les HSE, quant à elles, se sonttransformées en IMP (Indemnités pour MissionsParticulières), des indemnités distribuées au compte­goutte et moins bien rémunérées. Les HSE, qui n’étaientpas extensibles à l’infini, ne représentaient pas unesolution de rémunération satisfaisante mais elles avaientle mérite de reconnaître que les collègues pouvaientavoir des charges de travail plus lourdes.

Néanmoins, certains établissements du second degréconservent encore une quotité de HSE et cela conduit àun autre problème : certain­e­s collègues n’ont toujourspas été payé­e­s des heures faites en 2016 en lycée ouen collège, au motif qu’il n’y aurait plus de fric.

On est donc confronté à une situation doublementscandaleuse : d’une part, parce que, sous prétexte demissions pédagogiques inscrites dans les nouvellesobligations de service, sans aucune considération del’augmentation de la charge de travail, les enseignant­e­sn’ont pas vu de revalorisation de leur traitement ; d’autrepart, parce que, lorsqu’il y a la possibilité de rémunérerdes actions ponctuelles, cela ne se fait pas ou sinon,difficilement… Et, comble du mépris, cette pratiquetouche majoritairement les contractuel­le­s, moins bienpayé­e­s...

Quelle que soit la situation, tout travail doit être payé !Les combats sont nombreux et ce sont nos droits à unerémunération en adéquation avec nos charges de travailque nous devons défendre. Une chose est certaine : c’estdu salaire qu’il nous faut !

Faites valoir vos droits,contactez Sud éducation Paris !

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D'où vient la difficulté scolaire ? Qui larenforce ? Qui la crée ?

Les élèves dans nos écoles et établissements ? Quel'on dit « difficiles, en difficulté », à qui l'on trouve toujoursplus de « dys » ?

Leurs parents ? Qui, dans des situations matérielleséprouvantes, face à la précarité, à la crise économique,aux attaques de toutes parts dont ils font l'objet en tantque travailleuses et travailleurs, bataillent tant bien quemal pour leur famille et la réussite de leurs enfants ?

Les personnels en contrat précaire de l'Éducationnationale ? AED, AESH, AP, AVS CUI, enseignant­e­scontractuel­le­s ? Payé­e­s des miettes et méprisé­e­sdans leur travail et sans qui, pourtant, les établissementset les classes spécialisées ne pourraient pasfonctionner ?

Les enseignant­e­s ? Toujours absent­e­s, toujours envacances, si peu compétent­e­s, si grassement payé­e­s,qui ne veulent pas se former, qui ne veulent pas évoluerdans leur pratiques ?

La fin de l'enseignement adapté

La nouvelle formule de la formation des enseignant­e­sspécialisé­e­s concoctée par le ministère nous donnequelques pistes de réponse : le Cappei (Certificatd'aptitude professionnelle aux pratiques de l'éducationinclusive et formation professionnelle spécialisée) vientremplacer le Capa­SH et le 2CA­SH (Certificat d'aptitudeprofessionnelle pour les aides spécialisées, lesenseignements adaptés et la scolarisation des élèves ensituation de handicap) faisant dans son titre mêmedisparaître l'enseignement adapté.

De l'aveu même du ministère, l'adaptation n'a pluslieu d'être. Seule l'école inclusive permet de scolariserdans de bonnes conditions l'ensemble des élèves endifficulté. Cette nouvelle formation et l'ensemble desmesures adoptées dans l'enseignement spécialisédepuis 2013 nient la spécificité de l'adaptation scolairequi s'adresse à des élèves qui ne relèvent ni du champmédical ni du handicap. Or, la difficulté scolaire est, pour

beaucoup, la conséquence de conditions sociales etconcerne en premier lieu les enfants de milieuxpopulaires. Ceci alors que l'École reproduit ou aggraveles inégalités sociales. Les élèves en grande difficultéscolaire, au lieu d'avoir des enseignements adaptés àleur situation, sont ainsi renvoyés à des traitementsmédicaux ou paramédicaux, ou conduits vers desstructures externes au service public d'éducation. Cettedisparition de l'adaptation implique logiquement laliquidation des Rased, des Segpa, des Érea...

Cette réforme du ministère aggrave également lesdifficultés pour les enseignant­e­s du 1er et du 2d degréqui voudraient se lancer dans l'enseignement spécialisé :rabotage drastique du volume horaire de la formation,entrée dans le métier dans des conditions pénibles(alternance sur un poste spécialisé sans réelleconnaissance de la mission) et épreuve supplémentaire àl'examen sur le rôle de personnel ressource, bien que cedispositif (issu de la circulaire du 18 août 2014) n'ait pasencore été mis en place dans de nombreusescirconscriptions.

La fin des Rased ?

Les répercussions dans les écoles et lesétablissements ne tarderont pas à se manifester :

­ dans les classes, pour les élèves porteurs dehandicap avec des personnels moins formés ;

­ dans les équipes pédagogiques du 1er degré, oùl'affaiblissement des Rased est entériné.

Et même si, à ce jour, aucune circulaire ne modifie lesmissions des personnels déjà en poste E ou G pour larentrée prochaine, on voit poindre leur disparition àl'horizon de l'école inclusive. Le décret qui met en placele Cappei annonce en effet la fin des deux missionsdistinctes jusqu’ici assurées par les maître­sse­s E etmaître­sse­s G.

En effet les enseignant­e­s vont suivre la mêmeformation quelle que soit leur mission au sein du Rased(aide à dominante pédagogique ou aide à dominanterelationnelle). Ceci signifie que ces personnels serontinterchangeables au sein des pôles ressources...

Le Cappei : nouvel avatar du traitementdu handicap et de la difficulté scolaire

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De même, devoir choisir uniquement deux modulesd’approfondissement est bien trop limitant : tou­te­s lesenseignant­e­s auraient besoin d’une grande partie ou del’ensemble de ces modules.

Avec tout ça, quand il faudra parler de la difficultéscolaire grandissante, nous saurons vers qui noustourner... Au lieu de ces économies de bouts dechandelle sur le dos des élèves, exigeons des moyens àla hauteur des besoins et une réelle transformation del’École qui permette à chaque élève de recevoir une aideà la hauteur de ses besoins !

Pour Sud éducation, l’école inclusive comme nous lasouhaitons, ne peut être mise en œuvre sansmodifications importantes des politiques actuelles, sansrepenser la formation, sans concevoir un réel budget à lahauteur des ambitions, sans repenser le cadre global dela société. C’est en luttant contre toutes les dérivesexclusives que nous y parviendrons. Pour une réelleécole inclusive, Sud éducation revendique :

­ une année de formation à temps plein. Ce quipermet d’augmenter considérablement le volume horairede la formation, de dispenser les personnels en formationde toute tâche d’enseignement et de prévoir despériodes de stages.

­ l’accès à l’ensemble des modules par lesenseignant­e­s spécialisé­e­s des 1er et 2d degrés. Etau delà par l’ensemble des enseignant­e­s des classesordinaires et des personnels (personnels de vie scolaire,AESH, Atsem...) dans le cadre de la formation initiale etcontinue. Cette formation ne peut se réduire à unejournée institutionnelle. Il faut une formation initiale etcontinue de qualité qui intègre, outre le repérage desdifficultés des élèves, des connaissances psycho­pédagogiques et le développement de pratiquespédagogiques coopératives.

­ une véritable accessibilité à la formation avec unnombre de départs largement réévalué à la hausse pourl’ensemble des missions spécialisées.

­ la réaffirmation de la spécificité et de la nécessitéde l’enseignement adapté.

­ des moyens pour l’enseignement spécialisé : labaisse des effectifs des classes spécialisées et desclasses ordinaires ; du temps dégagé pour le travail enéquipe ; la restitution des 5000 postes de Rasedsupprimés, le développement de Rased complets et deproximité.

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Mars en lutte, un avant-goût du printemps ?Ce début du mois de mars a été riche en luttes et en grèves dans plusieurs secteurs.

Le 6 mars, les agent­es de Pôle Emploi ont démarré une grève reconductible contre la sous­traitance desservices, l’amélioration des conditions de travail des personnels et d’accueil des usager­es et contre les processusde réorganisation interne. Plus de 10 000 salarié­es ont répondu à l’appel de l’intersyndicale et se sont mis­es engrève reconductible.

Le lendemain, ce sont travailleur­euses de la santé, du social et du médico­social qui ont massivement fait grèvecontre les coupes budgétaires et la mise en place des Groupements hospitaliers et territoire (GHT). Plus de 35 000personnes ont battu le pavé. Ils­elles redescendront dans la rue le 7 avril face à des conditions de travail de plus enplus insupportables, entre management, pressions hiérarchiques et harcèlement. Le même jour, mardi 7 mars, une

infirmière de l’hôpital Cochin a mis fin à ses jours sur son lieu de travail.

Un 8 mars qui fera date ! Plusieurs organisations syndicales appelaient à la grève dans lecadre de la journée internationale de lutte des femmes. Une journée réussie au vu des 300actions répertoriées sur tout le territoire pour faire résonner la lutte contre les inégalitéssexistes et l’oppression patriarcale. À Paris, la manifestation à l’appel des organisationsféministes et syndicales et la marche de nuit féministe anticapitaliste et antipatriarcale ontrassemblé des milliers de personnes.

Et en avril ? Le 17, Marine Le Pen tient un meeting au Zenith, porte de la Villette. Plusieurs organisationsantifascistes ont bien l'intention de ne pas laisser le FN faire son show en tout tranquillité. Infos à suivre...

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Suppression des aides autransport et absentéisme

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Il y a un an, le 21 janvier 2016, la Région Ile­de­Franceprésidée par Valérie Pécresse votait la suppression desaides au transport pour les personnes dites sans papiers.Cette mesure qui a supprimé le droit aux personnes ensituation irrégulière titulaires de l'AME (Aide Médicaled'État), de bénéficier de 75% de gratuité de leur passNavigo à tarif unique de 70 euros a été, selon plusieursélu­es, adoptée par souci de « justice et d'équité », lespersonnes sans papiers ne devant pas être favoriséespar rapport aux autres. Celle­là même qui plaide pour lemaintien de la gratuité du pass Navigo pour les forces del'ordre, s'était d'ailleurs permis de rajouter à propos de lasuppression de cette aide : « je la supprimecomplètement, ils ne peuvent pas s'offrir une télé­vision, est­ce que c'est notre rôle de leur offrir unetélévision ? ». Chacun­e appréciera la comparaison…

Quelques semaines après, le 10 mars 2016, legouvernement dit de gauche ajoutait sa petite pierre auharcèlement des pauvres et aux entraves à leur libertéde circulation avec la loi Savary. Cette loi sur lestransports a augmenté le tarif des amendes et renforcéla criminalisation de la fraude. Ainsi, le seuil de 10infractions par an pour déclencher le délit de frauderépétée, délit passible de six mois de prison et 7500euros d'amende, est passé de 10 amendes à 5. De plus,désormais, ne pas pouvoir justifier de son identité lorsd’un contrôle de titre de transport expose à une retenuependant 4 heures. La loi interdit aussi les « mutuelles defraudeurs », ces réseaux solidaires de personnes quis’entraident pour payer les amendes et se préviennentdes contrôles grâce à des chaînes téléphoniques.

Quel rapport avec l’école me direz vous ? Le contrôleet notamment le contrôle des présences. En effet, dansnos classes de plus en plus d’élèves, dont les parentssont sans papiers et en situation très précaire, sontballoté­es d’un hôtel du Samu social à l’autre, parfois entrès grande banlieue alors qu’ils et elles sont scolarisé­esà Paris. Ainsi, dans des écoles parisiennes, il n’est pasrare d’avoir des élèves hébergés à 50 km de Paris enzone 5. Choix cornélien pour elles et eux : frauder etrisquer d’accumuler des amendes qui, aujourd’hui,peuvent mener à la prison et peser négativement dans

les démarches de régularisation ou ne pas venir à l’écoletous les jours. Double peine parfois également. Toutd’abord celle de ne pas pouvoir se déplacer et donc dene pas pouvoir venir régulièrement à l’école, etnotamment pas pour des petites journées (mercredimatin, mardi et vendredi dans le primaire). À cela,s’ajoute trop souvent les remarques désobligeantes pourabsentéisme, voire les signalements si les enseignant­eschargée­es de direction ou les chef­fes d’établissementsuivent la procédure recommandée par l’Éducationnationale.

Il y a quelques années, certain­es enseignant­esparisien­nes avaient pris l’habitude de mettre de côté destickets demi­tarifs non utilisés lors de sortie pour lesdonner à leurs élèves qui pouvaient en avoir besoin. Cen’est plus possible aujourd’hui, les dits tickets étantestampillés « tarif de groupe » et plus « demi­tarif »…Dans un système qui considère les pauvres et lesétranger­es comme des suspect­es à contrôler, lesespaces d’entraide et de solidarité, les failles et intersticesdans lesquels nous pouvions nous glisser, se restreignenten effet de jour en jour. Ces espaces de solidarité ilconvient justement de les faire exister dans ces lieux defabrication du commun que devraient être nos écoles.

Dans un premier temps, dans les écoles, peut­êtrepouvons nous également faire remonter, notamment pardes courriers collectifs, les situations de nos élèves quisont absent­es parce qu’ils et elles ne peuvent sedéplacer et sont brinquebalé­es aux quatre coins de l’Île­de­France aux pouvoirs publics (mairie, conseil régional,ministère de l’Éducation nationale) afin de les mettre faceà leurs responsabilités de générateur d’absen­téisme.Cela permettrait a minima de discuter ces situations etde les faire exister au sein de nos équipes autrement quedans un rapport au cahier d’appel.

Au­delà de penser à ne pas rajouter des difficultés auxfamilles et enfants qui ont déjà une vie que la plupartd’entre nous auraient du mal à supporter, réfléchir à despratiques solidaires au sein de nos classes et de nosétablissements est en effet une des priorités que nousdevrions avoir.

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Appel de l'Assemblée des précairesde l'Éducation nationale

L'Éducation nationale,premier employeur de précaires

Nous, précaires de l’Éducation nationale, nous nousretrouvons depuis peu afin de nous organiser, établir desrevendications et agir pour la reconnaissance de notretravail. Professeur­es contractuel­les, AVS, CUI, AED, AP,AESH, sous ces sigles et situations contractuellesdifférentes se cachent une même réalité : des salaires demisère et un mépris de notre travail.

L’Éducation nationale ne se soucie pas des besoinsdes élèves ni de principes pédagogiques, et pasdavantage de nos conditions de vie et de travail.Considérés comme des variables d’ajustement, alorsmême que nous sommes nécessaires au bonfonctionnement des établissements, nous enchaînons lescontrats précaires souvent payés en­dessous du seuil depauvreté. Sans statut réel, nous sommes souvent en butau mépris de nos hiérarchies, et de nos collègues. Parailleurs, par l'usage des contrats précaires, l’Éducationnationale fragilise nos droits, réduit les postes afin denous mettre en concurrence, nous isole et nous contraintà accepter ses conditions.

L’État utilise cyniquement les CUI comme une rustinetemporaire puisant dans les viviers de la précarité sansoffrir de perspectives à l’issue du contrat. Dans uncontexte de massification du chômage et de la pauvretépar le biais de ces contrats, l’État entretient un systèmede précarité en proposant une flopée de contrats à peineplus élevée que le RSA. Ces contrats servent aussi lacasse de la fonction publique, en venant menacertou­te­s celles et ceux qui ont un statut de fonctionnaire.

Parce que nous constatons que, sous les différences denos fonctions, nous vivons des réalités similaires : contratde courte durée, problèmes de paie, de renouvellement,de gestion de nos emplois du temps, etc. ;

Parce que se réunir et agir collectivement permet debriser l'isolement et de créer les solidarités qui nouspermettent d'affronter avec plus de force les difficultésque nous rencontrons ;

Parce que nous ne sommes pas une main­d’œuvrejetable pour élèves encombrants ;

Et parce que ce sont nos luttes qui construisent nosdroits ;

Nous exigeons la titularisation immédiate et sansconditions de tou­te­s les précaires, avec une augmentationde salaire. À fonction pérenne, poste pérenne.

Contacts :

Assemblée des précaires de l'éducation – IDF

[email protected]

Nous revendiquons :

Statut­ Titularisation de tous les précaires, sans conditions deconcours, de nationalité, de diplôme, par la création d’unnouveau corps de fonctionnaires.­ Fin de l’embauche de CUI, basculement de tous lespersonnels dans le droit public sans conditions de diplôme.­ Embauche par le rectorat plutôt que par les chefsd’établissement.­ Création de contrats pérennes.­ Arrêt des temps partiels imposés.

Conditions de travail­ Reconnaissance comme membre à part entière de lacommunauté éducative et pédagogique des établissements.­ Augmentation générale des effectifs.­ Temps de coordination et de préparation compris dansle temps de travail.­ Pas d’affectation sur plusieurs établissements.­ Pour les AVS­Mutualisés, limitation à deux du nombred’élèves accompagnés.­ Libre organisation des emplois du temps et des grillesde poste ; temps de pause méridienne d’une heure surtemps de travail.

Salaire­ Augmentation des salaires, un salaire décent.­ Prise en charge du repas, des transports, de la mutuellepar l’employeur ; facilité d’accès au Pass éducation.

Formation­ Droit à une réelle formation, sur le temps de travail,rémunérée, diplômante.­ Droit à la VAE automatique ; accès aux concoursinternes dès la première année.

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Déposé le 27 mars 2017

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