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Chapitre 1 : Objet des indices de la production industrielle 1-1. Objet et caractéristique de base ..................................................................................... 7 1-1.1. Objet de l’instrument ............................................................................................... 7 1-1.2. Caractéristiques ....................................................................................................... 8 Mesurer la production… ........................................................................................................ 8 …mensuelle… .................................................................................................................... 11 ...de l'industrie française... ................................................................................................... 12 …à l’aide d’indices.............................................................................................................. 13 1-2. Utilisation des indices.................................................................................................. 14 1-2.1. Principales utilisations des indices ........................................................................ 14 1-2.2. Indices et autres sources statistiques sur la production ....................................... 16 Enquêtes de conjoncture dans l'Industrie ............................................................................... 16 Enquêtes de branche dans l'Industrie .................................................................................... 17 Comptes Nationaux Annuels ................................................................................................ 17

Chapitre 1 : Objet des indices de la production industrielle · Objet des indices de la production industrielle ... Une relation comptable de même nature permet de mesurer la production

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Chapitre 1 :

Objet des indices de la production industrielle

1-1. Objet et caractéristique de base .....................................................................................7

1-1.1. Objet de l’instrument...............................................................................................7

1-1.2. Caractéristiques .......................................................................................................8

Mesurer la production…........................................................................................................ 8

…mensuelle….................................................................................................................... 11

...de l'industrie française... ................................................................................................... 12

…à l’aide d’indices.............................................................................................................. 13

1-2. Utilisation des indices..................................................................................................14

1-2.1. Principales utilisations des indices ........................................................................14

1-2.2. Indices et autres sources statistiques sur la production.......................................16

Enquêtes de conjoncture dans l'Industrie ............................................................................... 16

Enquêtes de branche dans l'Industrie .................................................................................... 17

Comptes Nationaux Annuels ................................................................................................ 17

Insee Méthodes 6

Objet des indices de la production industrielle 7

CHAPITRE 1

1-1. Objet et caractéristique de base

1-1.1. Objet de l’instrument A quoi sert l’indice de la production industrielle ? C’est un instrument statistique qui mesure l’évolution de la production industrielle. Appuyons-nous sur cette définition un peu théorique pour d’abord circonscrire l’objet de cet instrument :

Les agents économiques concernés sont les entreprises

Les indices de la production industrielle (en abrégé I.P.I.) se distinguent d’autres indicateurs qui intéressent au premier chef les ménages ou les administrations. Ils s’adressent plutôt aux milieux d’affaires (organisations professionnelles notamment) et aux administrations économiques (nationales et supranationales), moins directement au grand public.

Parmi les entreprises, les IPI ne se rapportent qu’aux entreprises industrielles…

…c’est à dire principalement à celles qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Si l’on se réfère à la classification traditionnelle des activités économiques en trois secteurs, les IPI se rapportent au seul secteur secondaire et laissent à d'autres instruments statistiques la description des secteurs primaires (agriculture, pêche, sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services, administrations)1.

S’agissant des entreprises industrielles, les IPI ne prennent en considération que leur activité productrice.

Ils ne s’intéressent pas aux autres facettes de la vie des entreprises : rentabilité, situation financière, investissement, emploi, échanges avec l’étranger, etc. Les IPI enregistreront par un seul chiffre une hausse de la production, qu’elle s’effectue à effectifs constants ou qu’elle s’accompagne de créations d’emplois, qu’elle soit associée à des pertes ou à des bénéfices d’exploitation, qu’elle soit écoulée en France ou à l’Etranger…

Ce n’est pas la valeur en francs courants de la production des entreprises industrielles que les IPI se proposent de mesurer

…mais ce qui sort en quantités physiques à chaque période des usines, chantiers, mines et carrières nationales. L’évolution de la production industrielle en francs courants résulte à la fois de variations des quantités produites et de variations des prix à la production des entreprises : on veut que les IPI ne réagissent qu’aux mouvements sur les quantités produites, et en aucun cas aux mouvements des

1 Nous incluons notamment les activités de transport de l’énergie ainsi que celles de réparation navale ou de matériels électriques.

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prix. Aussi les unités de compte recherchées pour suivre la production seront-elles des nombres de pièces ou d’appareils, des mètres de fils, des mètres carrés de tissus, des tonnes de ciment, des litres de shampooings, des kWh d’électricité, etc.

1-1.2. Caractéristiques Ceci posé, l’instrument de mesure ‘IPI ’ présente quelques caractéristiques de base que l’on va présenter en reprenant chacun des mots-clé de son objet :

- mesurer la production… - mensuelle… - de l’industrie française… - à l’aide d’indices.

Mesurer la production… Où rechercher l’information sur la production des entreprises ? Si l’on regarde d’abord du côté de leur comptabilité générale, force est de constater que ces dernières ne fournissent que des montants annuels, en francs courants, tous produits confondus. Le compte « production » n’existe pas en tant que tel dans le plan comptable général : le montant de la production peut simplement se déduire d’une comparaison entre les comptes de « ventes » et les comptes de « stocks ». Cette comparaison s’effectue comme suit selon la nature et le degré d’achèvement des produits en stocks. « Produits finis » fabriqués par l’entreprise : La production résulte de l’égalité comptable :

« Stock début » de produits finis +

production de produits finis =

Ventes de produits finis +

Stock produits finis en fin d’exercice « Produit semi-ouvrés » : Une relation comptable de même nature permet de mesurer la production par l’entreprise de pièces, composants ou sous-ensemble intervenant dans la fabrication de ses produits finis. « Produits ou travaux en-cours » :

Objet des indices de la production industrielle 9

La « production » d’ouvrages ou de chantiers fait appel à un autre type de stock, non constatable dans un magasin de produits finis. On s’appuie sur la relation comptable :

Travaux en cours au début +

charges de production de la période =

Coût de production des ouvrages achevés au cours de la période +

Travaux en cours en fin d’exercice. C’est le terme « charge de production de la période » qui se rapproche de la production. « Marchandises » : Il existe encore une égalité comptable analogue aux précédentes :

Stock marchandises début +

achats de marchandises =

Ventes de marchandises +

Stock marchandises fin. Mais l’activité correspondante de l’entreprise est une activité de négoce (même s’il s’agit de produits industriels) ; elle fait apparaître une marge sur produits achetés et revendus en l’état, et non une production. « Matières premières, matières consommables » : Là encore les mouvements sur ce compte de stock ne concernent pas la production, mais des comptes de « coût d’achat des matières premières ou consommables ». Au total, la comptabilité générale ne peut fournir que des montants annuels, en francs, tous produits confondus, ce qui est très insuffisant au regard des objectifs poursuivis dans les IPI. Toutefois, elle fournit des références claires concernant le concept de production. Les IPI éviteront ainsi soigneusement de confondre production et ventes, le montant des secondes incorporant en plus de la production, d’éventuelles activités commerciales, ainsi que des mouvements sur stocks d’ampleur statistique parfois limitée s’agissant de produits finis, mais à l’évidence considérable s’agissant d’ouvrages. La comptabilité analytique des entreprises constitue un gisement beaucoup plus substantiel d’informations sur la production industrielle.

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Très élaborée dans les grandes entreprises, allégée mais bien implantée aujourd’hui dans la plupart des PME, elle répond au triple besoin de valoriser les stocks, de déterminer un résultat pour chaque produit, ouvrage ou commande, et enfin de contrôler l’efficacité de chaque partie de l’entreprise, établissement, atelier, chantier, etc. Ces besoins sont en outre satisfaits, non une fois par exercice, mais à intervalles rapprochés (en général chaque mois), de façon à éclairer la gestion. Pour déterminer ses résultats par produit, chaque entreprise procède à une décomposition en sections homogènes (ou centres de coûts ou centres de profit). Un compte « coût de production » est ouvert pour chaque produit fabriqué ; il est mouvementé par « affectation » des charges directement incorporées à chaque produit, puis par « répartition » de toutes les charges indirectes entre les sections, suivie de « l’imputation » des frais de section au prorata des unités d’œuvre consommées pour la fabrication de chaque produit. Les comptes de stocks (produits finis, produits semi-ouvrés, travaux en cours) sont mis à jour par virement mensuel des comptes « coût de production » ce qui constitue le point de départ de leur évaluation. Des coûts mensuels de production, exprimés en francs, pour chaque produit ou ouvrage fabriqué par entreprise, voilà qui se rapproche de ce qu’on cherche à mesurer dans les indices de la production industrielle. Encore faut-il préciser quel système de coûts est employé, car les comptabilités analytiques calculent soit des coûts complets, soit des coûts partiels (le « direct costing » ne prend en compte que les frais variables), et surtout, soit des coûts réels (constatés), soit des coûts préétablis (par exemple coûts budgétés ou coûts standard). Une solution fréquemment employée consiste ainsi à établir des coûts de production mensuels calculés d’après des « standards » (gammes matières et temps passés calculés par les services méthodes, prix matières et salaires ayant des valeurs fixes de référence), puis à comparer de façon intermittente ces coûts de production standard avec les coûts complets constatés : on concilie ainsi un système comptable mensuel relativement léger et la mise en évidence d’écarts significatifs en termes de gestion (écarts sur prix, sur rendements, sur activités). Les coûts standard de production par produit ou par ouvrage sont plus proches de ce qu’on cherche à mesurer dans les indices, car ils ne varient qu’avec les quantités produites et non avec les prix des facteurs de production ni avec la productivité. En plus des coûts de production mesurés en francs, la comptabilité analytique enregistre le plus souvent des quantités produites : l’entreprise a besoin en effet de ramener ses coûts de revient à l’unité fabriquée, et par ailleurs elle cherche à connaître des « points morts » ou des seuils de rentabilité par centre de coût, voire par section quand elle pratique l’imputation rationnelle des charges fixes. Les quantités produites sont connues par récapitulation sur le mois des « bons d’entrée » en magasin « produits finis » triés par article fabriqué : on relève sur chaque bon la quantité entrée en stock dans une unité de compte appropriée (nombre de pièces ou d’appareils, tonnages, nombre de mètres, de mètres carrés, de mètres cubes, de litres, etc.). En même temps, et parfois sur les mêmes bons, on trouve le coût de production des produits finis achevés et entrés en stock. Voilà au total ce qu’on va chercher à mesurer sous le terme de « production » dans les indices de la production industrielle : sur chaque site où se trouve un magasin de « produits finis » industriels ou de « semi-produits » industriels ou encore là où il y a un « en-cours » de produits ou de travaux industriels, on demandera, pour chaque famille de produits fabriqués ou de travaux assurés, soit les quantités de produits finis entrées en stock au cours du mois, soit les montants comptabilisés dans les

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comptes « coûts de production » au cours du mois, soit ces deux informations à la fois. Les montants enregistrés en « coûts de production » seront recherchés en coûts standard ou en coûts préétablis. Ces renseignements seront trouvés soit dans la comptabilité analytique des entreprises industrielles, soit dans des systèmes d’information para-comptables : statistiques économiques ou statistiques pour la gestion. Ils seront demandés de préférence auprès des centres autonomes de gestion que constituent le plus souvent les établissements industriels, à défaut auprès des services centraux des entreprises.

…mensuelle… Lorsqu’on considère l’ensemble des processus de fabrication en vigueur dans l’industrie, et qu’on les examine sous l’angle d’un gestionnaire de production (par exemple d’un service « méthodes » ou « ordonnancement et lancement »), on distingue très classiquement les systèmes suivants : Les processus continus Exemples : production d’électricité, raffinage du pétrole, chimie de base, fabrication de ciment, de pâte à papier,…. Le cycle de fabrication est très court, et la production peut se compter sans peine chaque jour. Ainsi la production française de ciment est de l’ordre de 57 000 tonnes par jour. La fabrication en grandes séries Exemples : production d'automobiles ou d'appareils électroménagers. Le nombre de modèles en fabrication n'est pas considérable ; le cycle de fabrication se compte en semaines ; il recouvre le montage final et la production de sous-ensembles ou de composants, laquelle peut intervenir plusieurs semaines auparavant. Le nombre mensuel fabriqué dans chaque modèle est très important et se compte sans difficulté. Ainsi la production française de voitures particulières est de l'ordre de 350 000 véhicules par mois en 1999. La fabrication répétitive en séries moyennes Exemples : production de chaussures, de chemises, de pièces moulées en matières plastiques. Le nombre de modèles différents fabriqués chaque mois devient important ; pour chaque modèle en revanche, les séries sont moins importantes. La production peut encore se compter en nombre de pièces, mais il faut souvent utiliser des coefficients d'équivalence. La fabrication discontinue en petites séries, selon des cycles de fabrication assez longs ou très longs Exemples : Avion civil (Airbus) : cycle de 2 ans environ ; Avion militaire : cycle de 1 an environ

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La fabrication d'ouvrages Chaque ouvrage est seul de son espèce. Il est réalisé sur chantier. Le processus de fabrication varie de 6 mois à 5 ans. Exemples : Navire marchand : cycle de 2 ans environ ; ouvrages chaudronnés ou de travaux publics.

La mesure de la production mensuelle de branches industrielles ayant des rythmes de fabrication aussi différents les uns et les autres constitue l'un des défis majeurs posés par l'indice de la production industrielle. Le suivi mensuel de la production des processus continus ou des fabrications répétitives en grandes et moyennes séries ne soulève pas trop de difficultés. Si le cycle de fabrication est un peu plus long, il faut prendre en compte non seulement la production mensuelle de produits terminés, mais aussi celle des principaux composants qui les constituent (produits semi-ouvrés). En revanche, il est difficile de mesurer la production mensuelle d'appareils fabriqués en petites séries selon de longs cycles de fabrication. Le décompte de ces appareils terminés dans un mois est sujet aux fluctuations des petits nombres ; en outre il est peu significatif de la production du mois, car cette dernière a aussi consisté à avancer la fabrication d'autres appareils. Il faut donc passer par le suivi mensuel des coûts de production. De même pour les ouvrages, où le décompte du nombre d'ouvrages terminés n'a même plus de sens. Une alternative rudimentaire au suivi mensuel des coûts de production est souvent trouvée comme suit : on collecte dans les établissements le nombre d'unités d’œuvre effectuées dans le mois par les principales sections homogènes pour avancer ou terminer la fabrication des ouvrages en cours. Ceci suppose bien sûr qu'on ne détaille pas beaucoup par produit ni par ouvrage la production des centres de gestion, car on ne sait en général pas imputer par destination ce nombre mensuel d'unités d'œuvre.

...de l'industrie française... Le terme « industrie » rappelle que le champ de l'indicateur se limite aux unités de production du secteur dit secondaire : usines, chantiers, mines et carrières, à l'exclusion des unités des secteurs primaire et tertiaire. L'ensemble « industrie française » rappelle la vocation de l'indicateur à l'exhaustivité : même si l'on ne suit la production que d'un échantillon de produits industriels auprès d'un échantillon d'entreprises, ces deux échantillons devront être suffisamment larges et bien choisis pour que la réunion des séries de production obtenues soit "représentative" de la production industrielle complète. Le terme "française" est employé au sens territorial et doit s'entendre au sens de production assurée par des unités (usines, chantiers, mines, carrières) opérant sur le sol métropolitain (DOM exclus). Cette définition ne doit pas être confondue avec une autre possible : « production assurée par des entreprises à capitaux ou à propriétaires de nationalité française ». Cette deuxième définition exclurait

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la production assurée en France par des entreprises à capitaux étrangers, mais inclurait la production assurée à l’étranger par des filiales d’entreprises à capitaux français. Cette convention n’est pas celle de l’indice de la production industrielle qui a une assiette territoriale.

…à l’aide d’indices Les indices de la production industrielle s'intéressent beaucoup plus à l'évolution de la production française qu'au montant proprement dit de cette production. Par exemple la production mensuelle de ciment dans les usines françaises au début de 2000 a été de 1 256 450 tonnes en janvier, 1 575 280 tonnes en février,…

Tableau 1 : Production française de ciment

1995 1999 2000

Moyenne annuelle

Moyenne annuelle

Décembre Janvier Février Mars Avril Mai

Production (en milliers de tonnes)

1 643,583 1 694,333 1 437,0 1 256,450 1 575,280 1 896,670 1 884,660 1 892,580

Indice (=100 en 1995) 100,0 103,1 87,4 76,4 95,8 115,4 114,7 115,1

Evolution mois / mois précédent (en %)

- - - -12,6 25,4 20,4 -0,6 0,4

Tableau 2: Production française de pâte à papier

1995 1999 2000

Moyenne annuelle

Moyenne annuelle

Décembre Janvier Février Mars Avril Mai

Production (en milliers de tonnes)

234,938 215,946 209,661 181,400 202,300 218,600 211,800 209,600

Indice (=100 en 1995)

100,0 91,9 89,2 77,2 86,1 93,0 90,2 89,2

Evolution mois / mois précédent (en %)

- - - -13,4 + 11,5 +8,1 -3,1 -1,0

En rapportant ces productions mensuelles à la production du mois moyen de 1995 (production annuelle de 1995 divisée par douze), on peut lire l'évolution de la production de ciment sous forme d'indices référence 1995=100, ou encore sous forme de taux de variation de la production d’un mois sur le suivant.

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L'avantage de cette présentation sous forme d'indices est de rendre comparables les évolutions de la production de 2 familles de produits industriels différentes. Si on rapproche ainsi l'évolution de la production française de ciment de celle de la production française de pâte à papier, il n'est guère facile de comparer par exemple l'accroissement de 318,83 milliers de tonnes de ciment entre janvier 2000 et février 2000 avec l’accroissement de 20,9 milliers de tonnes de pâte à papier sur la même période. En revanche, dire que la production de ciment a augmenté de 25,4% entre janvier 2000 et février 2000, et dire que la production de pâte à papier a augmenté de 11,5% sur la même période sont deux constats qui peuvent être rapprochés. Un deuxième avantage du suivi de la production industrielle à l'aide d'indices, réalisable dès que l'instrument statistique est construit à partir d'une bonne nomenclature d'activités et de produits, est de fournir un ensemble hiérarchisé d'évolutions, partant des familles de produits industriels les plus détaillées pour aboutir à l'ensemble de l'industrie, en passant par tous les niveaux intermédiaires souhaités en termes de grandes branches, de branches ou de sous-branches. Dans cette présentation, l'indice de la production d'une branche industrielle est la moyenne des indices de production des familles de produits qu'elle fabrique, et l'on peut choisir à volonté le degré de finesse avec lequel examiner l'évolution de la production : très détaillé pour des industriels opérant au voisinage immédiat de certains marchés, plus agrégé pour les services d'études de grandes professions. L'usage s'est ainsi établi de parler de l'indice (au singulier) de la production industrielle lorsqu’on ne n’intéresse qu’à l’indicateur macro-économique relatif à l’ensemble de l’industrie manufacturière nationale, et des indices (au pluriel) de la production industrielle lorsqu’on s’intéresse à l’instrument complet décrivant à la fois l’évolution des productions de l’ensemble de l’industrie des grandes branches, des sous-branches et des familles fines de produits industriels. Les deux propriétés de comparabilité des indices de production d'une famille de produits à l'autre, et de chaque famille de produits avec la branche industrielle dont elle relève, ces deux propriétés sont très commodes et militent grandement pour le suivi de la production à l'aide d'indices.

1-2. Utilisation des indices

1-2.1. Principales utilisations des indices Les indices de la production industrielle autorisent à la fois la lecture en termes de cycle économique et en termes d'évolution structurelle : la production de chaque famille élémentaire de produits industriels est retracée sous la forme d'une série chronologique mettant en évidence aussi bien une tendance de fond que des infléchissements cycliques, l'ensemble de ces deux composantes étant d'ailleurs appelé "tendance-cycle". Par ailleurs, les indices fournissent par construction on l'a vu, aussi bien le suivi de la production de chaque série-témoin que de celle des branches industrielles et de l'ensemble de l'industrie : ils permettent donc à la fois un suivi macro-économique et un suivi par famille fine de produits industriels, encore que dans cette direction les quelques 671 séries-témoin de l'indice base 1995 ne permettent pas toujours un détail extrême.

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Le dispositif des indices de la production industrielle ouvre donc le choix à un éventail assez large d'utilisation dont voici les principales. Dans son utilisation au mois le mois, l'indice d'ensemble est l'un des quatre grands indicateurs macro-économiques de santé de l'économie, avec les prix, le commerce extérieur et l'emploi 2. Un chiffre mensuel élevé du moins en termes de tendance (c'est à dire après prise en compte des effets de calendrier, des variations saisonnières et des aléas de la production), annoncera ou confirmera une orientation favorable de la production, dont on attendra investissement et créations d'emploi. Il sera interprété de la sorte par les Pouvoirs Publics (Système des Banques Centrales Européennes inclus), par la presse économique et par les milieux d'affaires, notamment la Bourse. Les uns comme les autres réagiront aux infléchissements et changements de rythme de l'indice d'ensemble notamment si l’indice national évolue dans le même sens que celui des autres grands pays européens. Le même jugement mensuel sur les tendances de la production industrielle sera recherché à partir des indices un peu plus détaillés, par exemple ceux des 18 principales branches industrielles (niveau NES 36), par les services économiques des banques, des grandes entreprises et des principales fédérations professionnelles. Parmi les Pouvoirs Publics, le Ministère de l'Economie, des Finances et de l’Industrie (MINEFI) utilise avec beaucoup d'attention les indices de la production industrielle. Celui-ci attache peut-être plus d'intérêt à l'aspect cyclique de l'évolution de la production, dans la mesure où les processus cumulatifs de la croissance et de la récession jouent un rôle important dans ses modèles d'analyse conjoncturelle. Les indices de la production industrielle contribuent ainsi au diagnostic conjoncturel et alimentent les comptes trimestriels. Néanmoins le MINEFI ne méconnaît pas les tendances annuelles, au moins pour les grandes branches industrielles, puisque dans le rapport annuel sur les Comptes de la Nation, la croissance de la production industrielle est largement estimée à partir des indices. Le Secrétariat Général à l’Industrie, intégré au MINEFI, accorde sans doute davantage d’intérêt aux évolutions du tissu industriel, et sera plus attentif aux tendances annuelles de la production et à un certain détail dans la description de ces tendances qu’au déroulement des cycles macroéconomiques. Le 19 mai 1998, le Conseil de l’Union Européenne a entériné sur proposition d’Eurostat le règlement des indicateurs conjoncturels (Cf. chapitre intitulé "Les statistiques de production en France"). A compter de cette date, tous les membres de l’U.E. ont cinq ans pour s’y conformer. Ce règlement a pour objectif de dresser une liste des indicateurs conjoncturels quantitatifs indispensables au diagnostic sur la situation conjoncturelle de l’Union. Tous les mois, Eurostat publie un tableau de 2 Il constitue ainsi l’un des 4 vecteurs ce que l’on appelle parfois le « carré magique ».

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bord prenant en compte ces divers indicateurs. Celui-ci permet à la Banque Centrale Européenne (BCE) de définir la politique monétaire de la Zone Euro et de la coordonner avec celle des pays européens ne faisant pas partie de cette zone (Royaume-Uni, Danemark, Suède). Comparer la croissance annuelle de la production industrielle française avec celle des industries des principaux pays développés intéresse à la fois les pouvoirs publics français et les organismes internationaux. Les uns et les autres constatent que si les phases d’expansion ou de ralentissement touchent en gros aux même époques les différentes industries nationales en raison de la mondialisation des économies, les tendances à moyen terme de chaque industrie sont assez différenciées. Enfin, les indices annuels de la production industrielle fournissent également des références auxquelles comparer par voisinage d’autres performances. Aussi les rapports annuels d’activité de la plupart des organismes professionnels présentent-ils le taux de croissance de la production de leurs industries comparées les unes aux autres, de même qu’avec l’ensemble de la profession. Chaque entreprise peut ainsi comparer la croissance annuelle de sa production avec celle de sa branche de rattachement afin d’évaluer ses propres performances. Ainsi un investisseur pourra-t-il examiner les taux de croissance de la production de différents segments de marché pour sélectionner les plus porteurs.

1-2.2. Indices et autres sources statistiques sur la production

Enquêtes de conjoncture dans l'Industrie Les indices de la production industrielle sont diffusés environ 45 jours après le dernier jour du mois de constat. A ce moment là, des enquêtes de conjoncture non obligatoires dans l’industrie de l’INSEE et de la Banque de France ont déjà apporté un éclairage sur les tendances de la production industrielle. Les questions posées à ces industriels sont sommaires : chacun indiquera si sa production récente a augmenté, est restée stable ou a diminué, et fournira son appréciation sur la tendance probable à venir dans les mêmes termes. L'évolution du solde pondéré des réponses "production en hausse" et "production en baisse" fournit un indicateur rapide des infléchissements éventuels de la production. Lorsque les indices de la production industrielle sont disponibles, ils apportent une mesure objective de la production fondée sur des enquêtes statistiques quantitatives obligatoires au lieu d'appréciations empiriques en partie subjectives ; cette mesure est établie à partir d'échantillons d'entreprises et de produits industriels considérablement plus représentatifs, et permet ainsi un suivi très détaillé au lieu de la vingtaine de branches présentées dans les enquêtes de conjoncture (NES 36). On pourrait se demander quelle est l'utilité de l'indicateur précurseur que constituent les soldes d'opinion. En fait d'une part les indices font l'objet de plusieurs rectifications, et d'autre part la mesure de la production au mois le mois véhicule des aléas peu significatifs en termes de tendance, ce qui fait que cette dernière n'apparaît clairement qu'avec plusieurs mois de recul. Aussi les soldes d'opinion,

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qui font apparaître directement des appréciations sur la tendance de la production, conservent-ils, en dépit de leur caractère empirique, un rôle utile d'indicateur avancé.

Enquêtes de branche dans l'Industrie En même temps que les indices de la production industrielle sont diffusés les résultats des enquêtes dites "de branche" qui ont servi à alimenter le calcul de ces indices. Les statistiques de production tirées des enquêtes de branche sont beaucoup plus détaillées que celles élaborées dans le cadre des indices : quelques milliers de lignes de produits, c'est-à-dire bien plus que les 671 séries-témoin de la base 1995. En outre les enquêtes de branche renseignent sur de nombreuses variables dont l’évolution est directement liée à celle de la production : commandes, consommations de matières, heures travaillées, stocks, facturations. L’utilisateur d’informations fines sur certains segments de marché devra toujours penser à consulter, en plus des indices de la production industrielle, les publications sectorielles spécialisées du Secrétariat Général à l’Industrie.

Comptes Nationaux Annuels Un certain temps après que les indices et enquêtes de branche aient présenté les évolutions de la production industrielle sur les douze mois d'un exercice écoulé, la Comptabilité Nationale fournit à son tour des évaluations sur les taux de croissance annuels de la production des principales branches industrielles. Trois comptes sont successivement élaborés pour une année : le compte annuel provisoire (pour l’année n, il est fait en avril n+1), le compte annuel semi-définitif (en février n+2) et le compte annuel définitif (en décembre n+2). La production industrielle calculée dans les deux premiers comptes trouve pour une large part son origine dans l’indice de la production industrielle. En revanche, les évaluations des comptes nationaux annuels définitifs reposent pour l’essentiel sur la comptabilité générale des entreprises. La comparaison des comptes définitifs avec les évolutions de l’indice de la production industrielle demeure intéressante car les sources de la production industrielle entre les comptes et les indices sont différentes : l’enquête annuelle entreprise pour les premiers et les enquêtes de branche pour les deuxièmes. Par ailleurs, la production annuelle des branches des comptes est d'abord évaluée en francs courants, les estimations du volume de la production 'à prix constants' n'étant faites que dans un deuxième temps à partir des prix de vente industriels. En revanche, dans l’indice de la production industrielle, on cherche à suivre des séries dont la production est connue en quantités physiques.

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Chapitre 2 :

Les statistiques de production en France

2-1. Rapide descriptif des enquêtes de branche en France..............................................21

2-1.1. Trois exemples .......................................................................................................21

2-1.2. Caractéristiques générales des enquêtes de branche ...........................................22

2-2. Historique sommaire des enquêtes de branche en France .......................................24

2-2.1. Les origines - La loi du 7 juin 1951........................................................................24

2-2.2. 25 ans de décentralisation (1951-1976) : avantages et inconvénients ..................26

2-2.3. La reprise partielle des enquêtes de branche par l ’administration (1976-1982) .28

2-2.4. 1983-1998 : un dispositif mixte dans un contexte communautaire ........................29

le lancement et le développement de PRODCOM..............................................................29

La mise en place de la nomenclature NAF d'activités et de produits....................................30

Les opérations de simplification administrative ....................................................................31

2-2.5. 1998-2000 : affirmation de la composante communautaire ....................................32

2-3. Rôle des organismes enquêteurs dans l’élaboration de l’indice de la production industrielle ..............................................................................................35

Insee Méthodes 20

Les statistiques de production en France 21

Sans enquête statistique sur la production, il n’y aurait pas d’indice de la production industrielle. Ce chapitre est consacré à la présentation des enquêtes dites « de branche » qui, en France, constituent les principales sources officielles collectant l’information sur la production des usines nationales. Outre le fait qu’il s’agit d’une entrée en matières naturelle, il importe de connaître le dispositif français d’enquêtes sur la production, car nous verrons qu’il présente de fortes particularités, qui retentissent pour une bonne part sur l’architecture de l’indice de la production industrielle et retentira prochainement sur celui d'entrées de commandes.

2-1. Rapide descriptif des enquêtes de branche en France

2-1.1. Trois exemples Le premier exemple concerne une entreprise industrielle fabriquant des biens intermédiaires que sont minerais non-ferreux (NAF 27.4). Le service statistique du Secrétariat Général à l’Industrie adresse un questionnaire mensuel à la plupart des entreprises de la métallurgie (NAF 27) portant à la fois sur les facturations de la branche mais aussi sur les quantités produites et livrées ainsi que sur le niveau des stocks de produits fins à la fin du mois sous observation. Les produits sont suivis à plusieurs stades successifs de traitement industriel (production puis première transformation) et dans un degré de définition assez détaillé (nomenclature Prodcom voire Prodfra1). Un questionnement annuel par NAF à 4 positions vient compléter l’enquête mensuelle par NAF 2 précédente : il porte sur d’autres aspects de leur activité : quantités livrées (en tonnes de produit et de métal majoritaire contenu) à l'extérieur de l'entreprise (y c. exportation), facturations, exportations, effectifs moyens employés. Le deuxième exemple est celui d’une profession fabriquant des compresseurs industriels (biens d'équipement). Un service statistique dépendant de la Fédération des Industries Mécaniques et Transformatrices des Métaux (organisation professionnelle patronale) adresse à toutes les entreprises de cette industrie (qui sont peu nombreuses et d’assez grande taille) un questionnaire trimestriel portant sur de nombreux aspects de leur activité : effectifs, heures travaillées par le personnel ouvrier, montant des commandes enregistrées par grande destination, quantités de matériels livrées, facturations tant en France qu’à l’exportation. Les livraisons et les facturations sont détaillées selon une nomenclature assez fine d’appareils articulée sur la Prodcom, destinée à permettre les études de marchés. La variable production n’apparaît pas dans le questionnaire. Le troisième exemple concerne une industrie fabriquant des biens de consommation : les chaussures et articles chaussants (classés en biens de consommation).

1 Ces nomenclatures seront évoquées plus loin dans ce chapitre

Insee Méthodes 22

Le Conseil National du Cuir (autre organisation professionnelle patronale) met en œuvre une enquête auprès d'un échantillon mensuel d’entreprises : comme les entreprises ressortissantes se comptent par centaines, cet échantillon ne recouvre qu’environ 70 % de la production totale et permet de ramener le suivi mensuel à un coût raisonnable. Le questionnaire est lui aussi multithèmes : nombre de paires de chaussures livrées et montant des facturations correspondantes (France et export) ; effectifs, heures ouvrées et rémunérations ; nombre de paires produites (pour compte propre ou en sous-traitance). Comme dans les exemples précédents, les quantités produites sont décrites selon la nomenclature Prodfra de cette branche. L’enquête mensuelle est articulée avec une enquête annuelle nettement plus lourde : toutes les entreprises ressortissantes sont alors interrogées ; la production annuelle est recensée selon une nomenclature plus détaillée que la précédente ; des thèmes complémentaires sont aussi abordés : répartition des livraisons (physiques et financières) notamment.

2-1.2. Caractéristiques générales des enquêtes de branche

Un lecteur désireux de consulter l’ensemble des questionnaires d'enquêtes de branche obligatoires en aurait compté 508 en 2000, se répartissant somme suit :

Périodicité mensuelle : Périodicité semestrielle : Périodicité trimestrielle : Périodicité annuelle :

1302 13

1184 2595

Une même branche peut être interrogée selon une seule ou deux périodicités différentes. L’assemblage de tous ces questionnaires constitue une grille de lecture assez captivante des fabrications de l’industrie française, ainsi que de la façon dont l’activité des diverses branches est appréhendée dans la statistique officielle. Trois grands enseignements s’en dégagent avec force, qui apparaissent à la simple lumière des exemples ci-dessus : Premier enseignement : les enquêtes de branche couvrent bien d’autres thèmes que celui de la production (d’où leur nom d’enquêtes de branche et non d’enquêtes de production) et ont bien d’autres utilisations que la stricte alimentation de l’indice de la production industrielle français. En plus des variables rencontrées dans les trois exemples fournis (productions, livraisons, facturations, commandes, stocks, effectifs employés, heures travaillées, rémunérations, exportations),

2 dont 38 pour les enquêtes directes ou sous tutelle du SCEES 3 elle correspond à une enquête sous la tutelle du SCEES 4 dont 10 pour les enquêtes directes ou sous tutelle du SCEES 5 dont 97 pour les enquêtes directes ou sous tutelle du SCEES

Les statistiques de production en France 23

on trouve, dans d’autres enquêtes, des questions sur les matières premières consommées, sur les investissements, sur les commandes en carnet. Les enquêtes de branche servent entre autres aux organismes professionnels à maintenir à jour leurs annuaires, à positionner chaque entreprise sur ses différents marchés, à suivre la pénétration des produits étrangers en France, à effectuer des analyses sectorielles, à étayer les rapports annuels d’activité, à suivre enfin l’évolution conjoncturelle de l’activité des branches : seul ce dernier objectif est commun avec l’indice de la production industrielle. Les enquêtes de branche satisfont parallèlement à des besoins de même nature de la part des ministères et secrétariats généraux techniques, et leur fournissent en outre les informations individuelles leur permettant d’exercer leur tutelle sur les entreprises. Enfin les enquêtes de branche alimentent bien sûr l’indice de la production industrielle, mais aussi les statistiques communautaires dites Prodcom (cf. plus loin). Deuxième enseignement : les enquêtes de branche présentent une extrême diversité, et assurent en quelque sorte un suivi sur mesure de l’activité de chaque industrie. Cette diversité apparaît d’abord en matière de nomenclature des produits suivis : chaque questionnaire, fondé très généralement sur la nomenclature communautaire Prodcom, « colle » à l’activité spécifique de la branche concernée, mais on constate que certains d’entre eux vont très loin dans le niveau de description des produits (utilisation de postes de nomenclature Prodfra, version détaillée française de la nomenclature communautaire), alors que d’autres se contentent d’un suivi nettement moins détaillé. Les thèmes couverts tournent toujours autour de l’activité productive, mais d’une part la variable « production » n’apparaît pas toujours de façon précise, d’autre part des thèmes complémentaires apparaissent, on l’a vu, diversement développés d’une enquête à l’autre : emploi, heures travaillées, rémunérations, commandes (en carnet ou enregistrées au cours de la période d’enquête), livraisons, facturations, stocks, consommations de matières premières, exportations, etc... La périodicité des enquêtes est le mois, le trimestre ou l’année selon les cas, le semestre étant tout à fait exceptionnel. Cette diversité tient certes à ce que certains rythmes sont plus « naturels » que d’autres selon le type d’activité : ainsi le mois apparaît plus volontiers s’agissant de la fabrication de biens intermédiaires produits en continu, tandis que le trimestre revient plus souvent dans les branches produisant des biens d’équipement à long cycle de fabrication. Mais il faut y voir aussi les résultats de choix statistiques différents selon les professions, les unes tenant à un suivi mensuel détaillé, les autres se contentant d’un suivi plus léger, donc moins coûteux, ou encore mettant l’accent sur les informations structurelles à caractère annuel. Certaines branches arbitrent entre les deux, en combinant une interrogation mensuelle légère et une interrogation trimestrielle (ou annuelle) détaillée. Un autre facteur de diversité tient à ce que certaines branches sont enquêtées exhaustivement, tandis que d’autres ne le sont que sur un échantillon d’entreprises. Il y a souvent interrogation exhaustive lorsque la population d’entreprises se compte en dizaines mais lorsqu’elle se compte en centaines,

Insee Méthodes 24

voire en milliers, le choix entre le sondage et l’exhaustivité dépend des moyens financiers que la profession (ou l'administration) veut bien consentir à la statistique de branche. Enfin, on a vu que les organismes enquêteurs étaient dans certains cas les services des ministères (minerais non-ferreux), dans d’autres des organismes professionnels patronaux (compresseurs et chaussures). Troisième enseignement : de nombreuses enquêtes de branche collectent la variable exactement appropriée à l’objectif poursuivi dans l’indice de la production industrielle, à savoir les quantités physiques des produits sortant des usines françaises au cours du mois sous observation ; en revanche d’autres enquêtes sont moins bien adaptées à cet objectif, soit que la production ne soit enquêtée que trimestriellement - voire annuellement -, soit que la production ne soit pas enquêtée elle-même, mais seulement une variable plus ou moins liée telles que les livraisons ou les heures travaillées. Les constructeurs de l’indice de la production industrielle essayent de faire évoluer les questionnaires de branche dans le cadre de la procédure annuelle du visa (cf. infra : loi du 7 Juin 1951) afin que les questionnaires accueillent autant que faire se peut la variable « production mensuelle » nécessaire à l’indice ; mais comme ceci demande de longues négociations à l’issue incertaine, il est souvent nécessaire de « faire avec » les variables contenues dans le questionnaire de branche, ce qui introduit des difficultés particulières au niveau de la construction de l’indice de la production industrielle6.

2-2. Historique sommaire des enquêtes de branche en France

2-2.1. Les origines - La loi du 7 juin 1951 Il n’y a pas en France de vieille tradition d’une statistique administrative centralisée sur la production des établissements industriels. Le seul domaine où cette tradition existe est celui des mines et carrières et de l’Industrie métallurgique de base, pour lequel on peut trouver depuis le début du 19 ème siècle des statistiques annuelles de bonne qualité sur la production de « l’Industrie minérale ». Jusqu’en 1939, en raison des traditions libérales et individualistes de ses entreprises, la France était en retard sur l’Allemagne, l’Angleterre et les Etats-Unis en matière de suivi statistique de la production industrielle, comme d’ailleurs en matière de statistique industrielle en général7. La période de l’occupation (1940-1944) et la pénurie qui l’accompagna virent la mise sur pied d’organismes impensables auparavant. Un Office Central de Répartition des Produits Industriels (OCRPI) fut chargé de répartir les matières premières rares entre 150 Comités d’organisation, lesquels les « sous-répartissaient » ensuite entre les entreprises de leur branche sur la base de déclarations statistiques mensuelles faites par ces entreprises.

6 Ces difficultés et les solutions afférentes sont décrites dans la partie consacrée aux choix des indicateurs de production 7 Voir par exemple VOLLE, « Naissance de la statistique industrielle en France », in « Pour une histoire de la statistique industrielle » INSEE 1976.

Les statistiques de production en France 25

Ces déclarations portaient chaque mois sur les quantités produites, sur les consommations intermédiaires de matières et d’énergie et sur les stocks ; elles servaient d’assiette à l’OCRPI pour répartir les matières premières entre les branches selon des « coefficients techniques » observés en rapport avec les productions. Elles étaient rendues de fait obligatoires pour quelque 40 000 entreprises industrielles, puisque seul moyen pour elles de se voir attribuer les matières premières indispensables. Les années 1945-1947 virent la reconstruction de l’industrie française (Plan Marshall) et le 1er Plan Français (Plan Monnet). Aux comités d’organisation, dissous, succédèrent des syndicats patronaux (ou « organismes professionnels ») qui reprirent leur organisation par branche industrielle, et continuèrent des enquêtes statistiques encore nécessaires pour les besoins de la reconstruction. Mais dès 1948, la dégradation des réponses des entreprises à ces enquêtes fit rechercher un dispositif capable de collecter durablement, c’est-à-dire en dehors d’environnements exceptionnels, des informations statistiques sur l’activité industrielle, dont les pouvoirs publics et les organisations patronales ressentaient désormais la nécessité. La loi du 7 juin 1951, sur la coordination, l’obligation et le secret en matière statistique organisa le nouveau dispositif des enquêtes de branche. L’administration s’attribua le monopole de ces enquêtes, qui prirent ainsi le caractère d’enquêtes officielles. Corollairement la réponse aux enquêtes fut rendue obligatoire, et le défaut (ou l’inexactitude) des réponses sanctionné par des amendes. En contrepartie la protection du secret fut garantie aux industriels. Le caractère officiel fut matérialisé par l’apposition à chaque enquête d’un visa annuel enregistré au Journal Officiel et attribué conjointement par l’INSEE et le ministère technique de tutelle. L’administration ne souhaitant pas prendre à sa charge la réalisation de ces enquêtes, la loi organisa aussi la procédure de l’agrément, selon laquelle les pouvoirs publics pouvaient déléguer leurs prérogatives d’enquête statistique auprès d’organismes agréés. Près de trois cents organismes professionnels demandèrent ainsi au départ le bénéfice de l’agrément. Chacun définit un contenu d’enquête inspiré de la pratique des années de guerre, adapté aux caractéristiques propres de sa profession et à la façon dont il percevait ses besoins en informations. Enfin la loi du 7 juin 1951 prévoyait que les entreprises ne voulant pas répondre aux organismes professionnels pouvaient opter pour une réponse directe à l’administration (on parle alors d'entreprise optante ou d'optant). Cette loi de 1951 a dessiné pour de nombreuses années la configuration du dispositif français d’enquêtes sur l’activité industrielle, configuration originale et très différente de celle de principaux pays étrangers développés.

Insee Méthodes 26

2-2.2. 25 ans de décentralisation (1951-1976) : avantages et inconvénients

A la lumière d’une longue expérience de 25 ans (1951-1976), les avantages et les inconvénients du dispositif décentralisé organisé par la loi du 7 juin 1951 sont apparus de plus en plus nettement. Au titre des avantages, on pouvait faire rentrer les considérations suivantes : 1) Le questionnaire « sur mesure » spécifique à chaque branche permettait de bien tenir compte des particularités de chaque industrie ; 2) Conçues et réalisées par des professionnels proches « du terrain », les enquêtes s’adaptaient rapidement à l’évolution des techniques et des marchés, ainsi qu’à l’apparition de nouveaux produits. Les erreurs de déclaration pouvaient être facilement détectées, et les infléchissements économiques rapidement repérés et analysés ; 3) Le coût des enquêtes de branches (de 3 à 500 personnes) n’était pas supporté par l’administration, mais restait à la charge des organisations professionnelles. En regard de ces avantages indéniables, un certain nombre d’inconvénients apparurent au fur et à mesure que l’administration étoffait sa tutelle technique sur les syndicats professionnels et développait ses propres instruments statistiques (répertoires nationaux d’entreprises et d’établissements, nomenclatures générales, enquêtes annuelles d’entreprises,...). Ces inconvénients ressortirent sous les thèmes suivants : 1) Le dispositif présentait des « trous » dans la couverture des entreprises et des produits industriels. Ces trous apparaissaient pour une ou plusieurs des raisons suivantes :

- en l’absence de référence à une nomenclature officielle, on ne savait pas bien à quel organisme professionnel revenait l’interrogation de certains produits, surtout parmi les plus récemment apparus ;

- le rattachement des entreprises aux syndicats patronaux relevant en grande partie de la solidarité professionnelle, et par ailleurs de nouvelles entreprises se créant sans cesse, il existait trop souvent des entreprises qui ne répondaient à aucune enquête de branche ;

- des professions entières n’étaient pas intéressées par des enquêtes infra-annuelles, tandis que d’autres ne tenaient pas à suivre la variable « production » dans leurs questionnaires de branche.

2) Les statistiques collectées ne présentaient pas toujours la qualité souhaitable.

Les statistiques de production en France 27

Le Ministère de l’Industrie estimait ainsi qu’environ 1/5ème des quelques 300 syndicats professionnels agréés ne respectaient pas leurs obligations en matière soit de délais de transmission des résultats, soit de relance des entreprises non-répondantes, soit d’estimation des déclarations manquantes - le plus souvent en raison des moyens notoirement insuffisants que ces syndicats consacraient aux enquêtes. Lorsque les enquêtes annuelles d’entreprise devinrent disponibles dans les années 1970, la confrontation des chiffres d’affaires déclinés en 600 branches tirés des enquêtes de branche d’un côté, des enquêtes annuelles d’entreprise de l’autre, fit apparaître des écarts inquiétants. 3) La pérennité des enquêtes de branche confiées aux organismes professionnels en vertu du système de l’agrément n’était pas assurée. La permanence du service constitué par ces enquêtes déléguées supposaient en effet à la fois le maintien de la santé financière des syndicats professionnels et le maintien de la solidarité des entreprises au sein de ces syndicats. Le déclin de certaines branches, ainsi que les crises consécutives aux chocs pétroliers, montrèrent que la santé financière de certains organismes pouvait être remise en cause. L’implantation d’entreprises étrangères en France fit aussi apparaître que la solidarité professionnelle n’allait pas de soi. 4) Enfin la synthèse de centaines d’enquêtes à la carte était extrêmement difficile à assurer par l’administration, en raison de l’hétérogénéité des unités statistiques (entreprises dans certains cas, établissements dans d’autres), des nomenclatures, des périodicités (mensuelles, trimestrielles, annuelles, ou combinaison de plusieurs périodicités) et des variables collectées (voir exemples en début de chapitre). Les débats entre l’administration et le Conseil National du Patronat Français (CNPF) sur les aménagements à apporter au dispositif des enquêtes de branche ont constitué entre 1965 et 1975 un chapitre important de l’histoire de la statistique industrielle française. En simplifiant des choses, trois lignes de conduite s’affrontèrent :

- le statu quo, au motif que les avantages du dispositif régi par la loi de 1951 l’emportaient sur les inconvénients ;

- la réforme, consistant en un contrôle renforcé de la tutelle statistique sur les organismes agréés, en une homogénéisation des questionnaires de branche, et dans le remède aux défauts de couverture demeurant dans le dispositif des enquêtes de branche ;

- la reprise complète des enquêtes par l’administration, au motif que le dispositif décentralisé n’était pas réformable.

Insee Méthodes 28

2-2.3. La reprise partielle des enquêtes de branche par l ’administration (1976-1982)

De 1976 à 1982, c’est la troisième ligne de conduite qui prévalut, l’administration (Ministère de l’Industrie principalement) prenant directement en charge les enquêtes relatives à une quinzaine de branches industrielles. Tableau 3 : Etat des reprises d'enquêtes de branche effectuées par l’administration en 1987

Branches

Numéro de la nomenclature officielle NAP

Année de reprise par

l'administration

Minerais non ferreux 12 1982

Métaux et demi-produits non ferreux 13 1982

Produits de l'industrie du verre 16 1983

Chimie de base 17 1982

Parachimie 18 1982

Pharmacie 19 1982

Travail des métaux 21 1977

Matériel médico-chirurgical 34.06 1978

Lait et produits laitiers 36 1972

Articles d'habillement 47 1981

Travail mécanique du bois 48 1981

Meubles 49 1979

Pneumatiques et autres produits en caoutchouc 52 1982

Transformation des matières plastiques 53 1979

Laboratoires photo et cinéma 54.09 1982

Enquêtes de branche effectuées par l'administration - -

Champ théorique de l'indice de la production industrielle 04 à 55 -

Champ théorique hors BTP 04 à 54 -

Sur la base de la valeur ajoutée des branches, c’était ainsi 23% du champ théorique de l’indice de la production industrielle qui était enquêté directement par l’administration en 1982 (ou encore 29% du champ théorique hors bâtiment et travaux publics). Au cours de la reprise, l’administration introduisit les principales améliorations qu’elle avait réclamées en vain auparavant : fichiers d’entreprises exhaustifs, articulation sur la nomenclature officielle, méthodes d'enquête rigoureuses, diminution de l’hétérogénéité des questionnaires.

Les statistiques de production en France 29

Des confrontations sur la variable facturations furent organisées systématiquement avec l’enquête annuelle d’entreprise. En revanche, l’administration ne chercha pas vraiment à introduire la variable « quantités produites » dans les enquêtes où elle faisait auparavant défaut (pharmacie, matériel médico-chirurgical, meubles).

2-2.4. 1983-1998 : un dispositif mixte dans un contexte communautaire

De 1983 à 1998, la reprise complète des enquêtes de branche par l’administration n’est plus à l’ordre du jour, faute de moyens budgétaires. L’administration s’est attachée à aménager le dispositif mixte constitué par les enquêtes de branche en 1983, s’efforçant de remédier à certains défauts des enquêtes qu’elle continuait à déléguer selon la procédure de l’agrément. Tout d’abord les organismes professionnels encore agréés étant tombés au nombre d’environ 110, le contrôle d’ensemble est devenu moins difficile. Ensuite un gros effort d’homogénéisation des questionnaires de branche et d’articulation sur les nomenclatures officielles (NAP et NODEP, puis NAF et PRODCOM) a été accompli. Des confrontations de fichiers et de chiffres d’affaires annuels avec l’enquête annuelle d’entreprise ont été menées avec plusieurs des organismes professionnels encore agréés. Enfin sous le nom de CIOP (Centres Informatiques des Organisations Professionnelles), des regroupements de moyens statistiques ont vu le jour au sein des organismes enquêteurs patronaux agréés, respectant un cahier des charges statistiques défini par le Ministère de l’Industrie et assurant à ce dernier l’accès aux déclarations des entreprises aux enquêtes de branche. Après une installation dans l’industrie du machinisme agricole (1986), un CIOP se met en place en 1988-89 au sein de la Fédération des Industries Mécaniques et Transformatrices des Métaux. Cette période de l'histoire des enquêtes de branche est cependant majoritairement marquée par les trois évènements suivants :

Le lancement et le développement de PRODCOM En décembre 1991, après de longues discussions au sein de groupes de travail et de task-force, le Conseil européen adopte le règlement PRODCOM (règlement (CEE) n°3924/91 du Conseil, du 19 décembre 1991), premier règlement européen sur la collecte de données. Le nom de PRODCOM correspond à la contraction de Produits Communautaires. Ce règlement définit les obligations des Etats membres en matière de statistiques structurelles européennes de production en se fondant sur les principes suivants : les statistiques doivent être suffisamment détaillées pour que les utilisateurs, tant du secteur privé que du secteur public (Instituts Nationaux Statistiques compris), en tirent un avantage substantiel ;

Insee Méthodes 30

ces statistiques de production doivent pouvoir être comparées aux statistiques du commerce extérieur. La plupart des demandes de données sur les produits émanent en effet d'utilisateurs réalisant des études de marchés et souhaitant principalement calculer la consommation apparente, les taux de pénétration des importations et d'autres caractéristiques. Or, ces calculs ne sont possibles que si les produits repris dans les statistiques de production et les statistiques du commerce extérieur sont entièrement comparables (même nomenclature et mêmes unités) ; la collecte doit être obligatoire dans l'ensemble des Etats membres et tenir compte des problèmes de confidentialité. Résultant d'un compromis entre Etats membres, une nomenclature de produits dite "liste PRODCOM" a été créée en se fondant sur celle du commerce extérieur (système harmonisé (SH) ou nomenclature combinée (NC)) mais en l'adaptant aux besoins spécifiques des statistiques industrielles. La première liste, basée sur la NC de 1993, a été publiée en novembre 1992 dans les neuf langues officielles de l'époque. Elle est dorénavant mise à jour annuellement (version provisoire en juin et version définitive en octobre de l'année sous observation). Le règlement définit un système de collecte d'informations relatives à la production industrielle dans la Communauté Européenne, tant en termes de valeur qu'en termes de volume physique. Il assure normalement une couverture exhaustive de la production industrielle, en évitant tout double compte. Il précise par ailleurs les aspects suivants : portée et couverture des statistiques, caractéristique de l'enquête, fréquence de la collecte des données et délais de transmission ainsi que les procédures mise en œuvre. Ce règlement a conduit à systématiser l’interrogation sur la valeur de la production par produits, alors que dans certaines branches n’étaient collectées jusqu’à présent que les quantités physiques (dans les IAA notamment) ; à cette occasion, le SCEES a été amené à mettre en place des enquêtes directes annuelles dans plusieurs activités.

La mise en place de la nomenclature NAF d'activités et de produits C'est au début du mois de janvier 1993 que la nomenclature NAF s'est imposée à l'ensemble du système statistique français. Elaborée dans un cadre européen harmonisé et accompagnant la mise en place du marché unique, elle s'est substituée à la version "activités" de la NAP mise en vigueur au 1er janvier 1974. Cette "nouvelle" nomenclature répond au triple objectif suivant :

- Disposer d'un système européen unique de nomenclatures - …qui dérive très simplement du système international - …et admette des adaptations nationales.

Ainsi la NAF compte-t-elle 700 positions à son niveau le plus élémentaire. Elle constitue l'adaptation française de la NACE rev. 1 (on passe alors à environ 500 positions pour ce qui concerne les activités). Cette dernière s'emboîte exactement dans la CITI rev.3 des Nations-Unies.

Les statistiques de production en France 31

Enfin, la NACE Rév.1 (et a fortiori la NAF) s'articule sans difficulté avec la liste PRODCOM évoquée dans le paragraphe précédent. Jusqu'à l'entrée en vigueur des nomenclatures françaises (PRODFRA et NAF), la plupart des questionnaires des enquêtes de branche étaient partitionnés selon la NAP. En particulier, les champs des enquêtes déléguées auprès des Organismes Professionnels Agréés étaient fondés sur les périmètres des syndicats, eux mêmes articulés autour de la NAP. Cette situation rendait donc l'adaptation aux nouvelles nomenclatures très lourdes. Aussi la "prodcomisation" des enquêtes directes ou déléguées de branche s'est-elle échelonnée sur plusieurs années et ne s'est totalement stabilisée qu'en 19958. Les enquêtes de branche reposent depuis cette date entièrement sur les nomenclatures NAF et PRODFRA. Néanmoins, la spécificité française que sont les enquêtes déléguées ayant été relativement préservée au cours du temps, deux cas de figure doivent être distingués :

- les enquêtes directes annuelles et trimestrielles sont généralement structurées par NAF 700, les mensuelles légères le sont par NAF 60 ( 2 positions). Elles sont en outre personnalisées (limitation de l'interrogation aux seuls produits de l'entreprise), du moins pour les enquêtes du SESSI ; - les enquêtes déléguées restent fondées sur les périmètres syndicaux (donc sur l'ancienne nomenclature NAP d'activités et de produits). Les produits suivis par ces questionnaires sont cependant codés par PRODFRA et par NAF ce qui fait qu'un poste de NAF 700 peut se trouver réparti sur plusieurs questionnaires d'enquêtes directes ou déléguées. Chacun d'entre eux permet donc de suivre un poste complet ou incomplet en terme de NAF 700.

Les opérations de simplification administrative Une opération de simplification et d'allègement de la "charge statistique" des entreprises a été lancée en 1996. Elle reposait sur le constat que le coût pour les entreprises non agricoles des réponses aux questionnaires statistiques obligatoires des administrations s'élevait à près de 13% du coût global des formalités administratives. Sans remettre en cause l'information souhaitée par les divers acteurs sociaux, il convenait donc de réduire ce coût autant que faire se peut et tout particulièrement pour les PME. Diverses voies d'approches sont traditionnellement possibles dans cette problématique :

- Remplacer davantage les enquêtes par des sources administratives mobilisées à des fins statistiques ;

8 Les deux tiers des enquêtes suivaient le règlement PRODCOM en 1994

Insee Méthodes 32

- Au delà de ce que permet cette substitution (très limitée en ce qui concerne les enquêtes de branche), procéder à des allègements des enquêtes existantes par suppression complète ou par suppression de certaines questions, par espacement des périodicités ou diminution de la taille des échantillons ; - "Dématérialiser", autant que faire se peut, la collecte statistique.

Pour les enquêtes de branche, l'objectif était de diminuer la charge de ces enquêtes pour les entreprises de 30% en deux ans selon les branches, en pratiquant :

- Un recours accru au sondage, notamment dans les enquêtes mensuelles : le SESSI estimait alors qu'un allègement de l'ordre de 30% des échantillons était possible sans perte significative de précision ;

- Une réduction du nombre de produits enquêtés en utilisant une nomenclature plus agrégée notamment dans les enquêtes infra-annuelles et en supprimant des facturations par activité;

- L'annualisation de certaines enquêtes trimestrielles là où les données des enquêtes mensuelles de branche permettent un suivi conjoncturel ;

- La fusion de questionnaires d'enquêtes déléguées à des OPA ;

- La suppression ou l'allègement des questions sur l'emploi par branche, les consommations d'énergie et les importations ou les exportations du fait de la redondance avec d'autres sources statistiques ou administratives ;

- La suppression de la décomposition détaillée des facturations par activités ;

- Des expérimentations du type Echanges de Données Informatisées (EDI). L'obligation dérivée du règlement communautaire PRODCOM et l'alimentation de l'Indice de la Production Industrielle par les bons indicateurs mensuels ou trimestriels d'activité ont constitué le noyau incompressible de cette opération. Aussi était-il par exemple impossible de rendre annuelle la collecte sur la production dans les branches de l'habillement ou de la chimie puisque le règlement PRODCOM impose aux Etats membres une périodicité au moins trimestrielle. En outre, il s'avérait impossible de collecter une information structurelle du type PRODCOM selon une liste de produits plus agrégée que la liste PRODCOM elle-même. Le SESSI a finalement mis en œuvre dès 1997 une simplification de cet ordre dans les enquêtes qu'il gérait directement après consultation des organisations professionnelles concernées. Par ailleurs, à l'occasion de la révision des agréments, il a incité les organismes agréés chargés d'enquêtes de branche obligatoires à suivre le même objectif en 1998. Les résultats obtenus ont été assez variables, certaines organisations professionnelles étant très attachées notamment au maintien de la périodicité trimestrielle (branches des industries mécaniques par exemple).

2-2.5. 1998-2000 : affirmation de la composante communautaire

Les statistiques de production en France 33

Cette période de l'histoire des enquêtes de branche dans l'Industrie française est marquée par l'affirmation de la composante communautaire à travers la signature en mai 1998 par les Etats membres du règlement européen sur les indicateurs de court terme (règlement (CEE) n°1165/98 du Conseil du 19 mai 1998). Comme la plupart des règlements européens en matière statistique, son établissement répondait à deux objectifs au moins :

- Une nécessaire harmonisation : le règlement définit en effet une norme commune à tous les Etats-membres ;

- Un arbitrage coût-avantages : les utilisateurs des indicateurs de court terme, notamment le Système des Banques Centrales Européennes, attendent plus de précision et de comparabilité pour des variables plus nombreuses. Il s'agissait lors des négociations entre Etats d'évaluer les coûts que ces nouvelles exigences entraînent, coûts supportés pour grande partie par les instituts statistiques nationaux (INS) et, en terme de charge statistique, par les entreprises interrogées.

Le dispositif antérieur au règlement de mai 1998 comportait plusieurs défauts majeurs que l'on peut résumer ainsi :

- Une base juridique très imprécise ; - Des lacunes importantes tant en terme d'indicateurs que de couverture sectorielle, les services Aux entreprises étant très mal suivis ; - Des délais trop longs ; - Une qualité parfois douteuse.

Ce nouveau règlement se compose donc d'un texte de base accompagné de quatre annexes. Le texte de base définit les principes suivants :

- Confidentialité des données : la fourniture des données à Eurostat est obligatoire mais la confidentialité est garantie ; - Vérification régulière de la qualité des données fournies ; - Instauration d'une période de transition : elle se traduit par l'octroi de dérogations temporaires et le lancement d'études pilotes afin de tester des variables ou des concepts n'ayant pas fait l'objet d'un consensus au moment de la signature.

Les quatre annexes quant à elles détaillent les spécificités des différents secteurs d'activité : "Industrie" (module A), "Construction" (module B), "Commerce de détail" (module C) et "Autres services (y c. commerce de gros") (module D)…dont seuls les deux premiers nous importent pour l'Indice de la Production Industrielle y compris Construction. Sont notamment demandés sur l'"Industrie" avec parfois une distinction selon la destination : prix à la production, chiffres d'affaires, production et entrées de commande, cette dernière étant une obligation complètement nouvelle pour la France.

Insee Méthodes 34

Sur le thème strict de la production industrielle, les obligations communautaires peuvent être résumées de la façon suivante : Mines Industrie

Manufacturière Energie Construction

Forme Brut CJO

Brut CJO

Brut CJO

Brut CJO

Périodicité Mensuelle Mensuelle Mensuelle Trimestrielle Niveau de détail le plus fin NACE

(2 positions) NACE (4 positions)

NACE (2 positions)

Bâtiment, Génie Civil

Délais de transmission 1 mois + 15 jours 1 mois + 15 jours 1 mois + 15 jours 2 mois Pour chacun des grands secteurs cités, la période de transition est de 3 ans à compter de mi-1998 pour l'ensemble des Etats membres et de 5 ans au maximum lorsque des dérogations peuvent être accordées. Au delà de la création ex nihilo d'un indice français d'entrées de commandes et de l'extension de la couverture de l'IPI, une contrainte forte pèse sur l'Etat français relativement aux délais de mise à disposition à Eurostat de l'Indice de la Production Industrielle. En 2000, la France s'avérait en effet être le plus lent des grands pays européens à transmettre cet indicateur à Luxembourg. Les spécificités françaises de collecte (nombreuses enquêtes de branche déléguées, abondance des enquêtes trimestrielles sans équivalent mensuel, fréquence des regroupements des réponses des entreprises au titre du bimestre de juillet-août) rendent en effet cet objectif particulièrement difficile à atteindre. La Banque Centrale Européenne, laquelle a besoin de toutes ces informations de court terme pour la conduite de la politique monétaire communautaire, exerce une pression croissante sur les Etats, notamment avec l'achèvement de l'intégration monétaire. La France, autant que les autres Etats, doit désormais s'adapter rapidement à cette nouvelle configuration. En matière d'enquêtes de branche, la signature du règlement en mai 1998 se traduit concrètement pour la France par :

- Le rattachement des indices d'entrée de commandes au dispositif existant : ainsi les informations sur les entrées de commandes seront-elles collectées par rajout d'un cadre dit commandes aux enquêtes mensuelles existantes ; aucun dispositif supplémentaire de collecte n'a donc été envisagé ; la collecte d'information sur les entrées de commandes des branches suivies par les enquêtes directes du SESSI a ainsi débuté en janvier 2000 ; - La création d'enquêtes mensuelles afin de pouvoir calculer IPI et indice d'entrées de commandes pour des branches pour lesquelles aucune enquête infra-annuelle de branche obligatoire n'existait en 2000 ; une extension du champ de l'Indice de la Production Industrielle est donc envisageable à l'horizon des bases 2000 et 2005 ;

Les statistiques de production en France 35

- La mensualisation des enquêtes trimestrielles existantes afin de pouvoir fonder chacun des deux types d'indices sur des sources véritablement mensuelles (cf. chapitre sur la mensualisation économétrique de l'IPI en base 1995) ; dans les cas de réticences des OPA, l'administration mobilise les moyens nécessaires pour créer de tels dispositifs dans ses services ; des enquêtes mensuelles directes et déléguées ont ainsi été créées au titre du suivi de la production et des commandes de 2001 des branches de l'habillement et des biens mécaniques ;' - La rédaction en 2000 d'une charte sur la qualité des enquêtes de branche. Portant sur les enquêtes déléguées aux organismes professionnels agréés, ce document, qui a pour vocation d'être signé à la fois par l'organisme de tutelle (SESSI ou SCEES) et chacune des OPA, instrumentalisera la politique de dialogue menée avec ces derniers à partir de 2001. Son objectif est la construction en commun d'un partenariat pour la qualité comportant des engagements pour les OPA et les services enquêteurs. Le respect de ces engagements permettra aux OPA d'obtenir la reconnaissance de la qualité de leurs enquêtes et de bénéficier de procédures allégées pour l'obtention de l'avis de conformité du Comité du label et l'attribution du visa les rendant obligatoires.

La charte définit des règles de bonne pratique applicables aux services enquêteurs et OPA pour la réalisation des enquêtes de branche. Ces pratiques feront donc l'objet à l'avenir d'une évaluation régulière sur la base de critères et d'indicateurs objectifs dont nous pouvons citer ici quelques exemples :

- compatibilité des questionnaires avec les nomenclatures officielles de produits ; - identifiant des entités enquêtées ; - délais de collecte et de mise à disposition des résultats ; - procédures de sélection ou d'échantillonnage ; - méthodes d'estimation pour non-réponse totale ou partielle ; - moyens affectés à la gestion de la (ou des) enquête(s) ; - respect des critères de secret statistique,…

Dans le cas où une OPA ne signe pas ou n'est pas en état d'appliquer la charte, le dialogue avec l'organisme de tutelle devra aboutir après examen de toutes les options et solutions possibles, soit à son respect, soit à la reprise de l'enquête par l'administration statistique. C'est dans ce contexte communautaire et national que la plupart des syndicats des industries textiles ainsi que de la Fédération des Industries Electriques, Electroniques et de Communication (FIEEC) restitueront leurs enquêtes annuelles et/ou infra-annuelles en 2002.

2-3. Rôle des organismes enquêteurs dans l’élaboration de l’indice de la production industrielle

Le dispositif des enquêtes de branche étant, on l’a vu, relativement complexe, l’organisation mise en place pour alimenter l’indice de la production industrielle à partir de ces enquêtes est elle-même

Insee Méthodes 36

assez délicate. On peut présenter comme suit la répartition des tâches entre les organismes enquêteurs et l’Insee. 699 organismes professionnels ou regroupements d’organismes professionnels restaient agréés en 2000 pour effectuer des enquêtes de branche sous le régime de la loi de 1951. Ces organismes ont seuls la relation statistique avec les entreprises industrielles de leur ressort. Le « produit fini » consiste, pour chacun d’entre eux, dans une récapitulation des déclarations des entreprises ressortissantes, « à l’image » du questionnaire de branche. Cette récapitulation doit être adressée au Ministère de tutelle dans des délais contractuels. Parallèlement, l’organisme enquêteur a toute liberté pour diffuser auprès des entreprises de sa profession les statistiques qu’il a collectées, sous la seule réserve de respecter les règles du secret statistique. Habituellement les organismes professionnels ne diffusent de la sorte qu’une partie des statistiques élaborées : on a vu plus haut que le suivi conjoncturel de la production ne constituait pour eux qu’une utilisation parmi d’autres des enquêtes de branche. Parallèlement aux organismes professionnels, le Secrétariat Général à l’Industrie (par ses centres d’enquêtes de Caen et de Paris) et le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche réalisent eux-mêmes directement des enquêtes de branche pour un ensemble de professions représentant un peu moins de 40% de la valeur ajoutée couverte par l'indice de la production industrielle français. En plus de leur rôle d’enquêteurs directs, les services statistiques des Ministères exercent une mission de supervision du travail effectué par les organismes professionnels agréés sur les enquêtes de branche. Cette supervision s’appuie sur les grands instruments statistiques que sont les répertoires nationaux d’entreprises, les nomenclatures officielles et les enquêtes de structure auprès des entreprises. Elle a pour objectifs de gérer la répartition du champ industriel entre les organismes enquêteurs, d’assurer dans les délais réglementaires la centralisation des statistiques de branche, de contrôler la qualité des informations transmises, et enfin d’atteindre progressivement une certaine harmonisation des questionnaires de branche par le biais de la procédure annuelle du visa. Les services statistiques des Ministères utilisent pour leur propre compte ainsi que pour celui de l'Union Européenne les récapitulations statistiques mensuelles, trimestrielles et annuelles afférentes à chaque enquête de branche, en y additionnant le cas échéant les déclarations des entreprises ayant opté pour une réponse directe à l’administration. Ils transmettent à l’Insee des exemplaires de la plupart de ces documents à l'attention des unités chargées du calcul de l'Indice de la Production Industrielle et des comptes nationaux. Pour compléter la présentation du dispositif, nous signalerons que :

- l'information sur la production de certaines professions ne provient pas d'enquêtes de branche, mais constitue un sous-produit de la tutelle réglementaire de certains ministères.

9 dont 27 pour la tutelle du SCEES. Concernant celle qui est assurée par le SESSI, il convient de noter que Mecastat est agréé au nom de 27 syndicats primaires, la FIEEC l'est au nom de 20 et l'IUT pour 6. Chacune de ces 3 fédérations compte pour un seul agrément dans le résultat du comptage qui est donné ici au titre de l'année 2000

Les statistiques de production en France 37

C’est le cas de l'extraction de gaz, de l’extraction et du raffinage du pétrole (activités connues par la Direction des Hydrocarbures du Secrétariat Général à l'Industrie), de la distribution du gaz naturel (données collectées par l'Observatoire de l'Energie du Secrétariat d'Etat à l'Industrie), de l’activité des chantiers navals (Sous-direction "Automobile-Ferroviaire-Navale" du même secrétariat d'Etat pour les navires civils, Direction des Chantiers Navals du Ministère de la Défense pour les navires militaires), de la fabrication de matériels d’armement terrestre et de matériels aéronautiques (activités sous la tutelle de la Direction des Systèmes d'Armes à la Délégation Générale pour l'Armement-Ministère de la Défense). C’est aussi le cas pour les abattages d’animaux de boucherie, soumis à déclarations mensuelles administratives exploitées directement par le SCEES ; - certaines entreprises monopolistiques (Charbonnages de France10) adressent directement à l’Insee leurs statistiques de production ; - les organismes professionnels effectuent pour leur propre compte auprès de leurs entreprises adhérentes des enquêtes non revêtues du visa de l’administration. Ces enquêtes, à couverture partielle et à thèmes très flexibles, présentent souvent de nombreux points communs avec les enquêtes de branche, mais elles restent en règle générale mal connues de l’administration. Dans les Industries Agricoles et Alimentaires, les statistiques collectées par certaines interprofessions, bien structurées et de bonne fiabilité, sont utilisées par l’Indice de la Production Industrielle (Champagne, cognac...).

10 EDF n'est plus, depuis la déréglementation du marché de l'électricité, en situation de monopole. Au moment de la rédaction du présent fascicule, cette entreprise connaît une restructuration importante de ses activités et de ses effectifs : il n'en demeure pas moins qu'elle demeure un agent économique largement majoritaire sur le territoire métropolitain et qu'elle poursuit la mise à la disposition de l'INSEE des informations mensuelles sur la production d'électricité

Architecture statistique des indices de la production industrielle 39

Chapitre 3 :

Architecture statistique des indices de la production industrielle

3-1. Les besoins de la synthèse : point de vue pragmatique ; théorie des indices ............41

3-2. Pondérations par les prix unitaires de l'année de base : indices de la production BRUTE ................................................................................42

3-3. Pondérations par les valeurs ajoutées unitaires de l'année de base : indices de la production NETTE .................................................................................44

3-4. Signification des indices de la production industrielle NETTE...............................45

3-5. Fréquence de mise à jour des pondérations de l'indice de la production industrielle.......................................................................................46

Insee Méthodes 40

Architecture statistique des indices de la production industrielle 41

Ce chapitre présente les instruments statistiques permettant la synthèse du petit millier de séries chronologiques qui assurent chacune le suivi de la production d'une famille de produits industriels (appelée série-témoin) en base 1995 de l’IPI. Indices de Laspeyres de la production brute ou de la production nette peuvent être utilisés, chacun avec son domaine d'emploi spécifique, mais la France ne fait appel qu'aux seconds depuis la base 1959 de l’IPI. Ce choix a été récemment conforté par les institutions européennes lesquelles ont durablement normalisé les indices de la production industrielle des États membres par l’entrée en vigueur du règlement européen sur les indicateurs de court terme signé en 1998. Au-delà des formules mathématiques, on s'attachera à dégager la signification des indices de la production nette.

3-1. Les besoins de la synthèse : point de vue pragmatique ; théorie des indices

La problématique de la construction des indices de la production industrielle peut être présentée comme suit : disposant, pour un grand nombre1 de familles de produits industriels, de séries chronologiques sur les quantités produites au mois le mois dans les usines implantées sur le territoire français, on désire tirer de cette masse d'informations des renseignements synthétiques sur l'évolution de la production industrielle dans son ensemble. La réponse à ce problème d'agrégation consiste dans son principe à attribuer à chaque série une "pondération" ; pour chaque famille de produits suivis (série-témoin), cette pondération doit être proportionnelle à l'importance économique des unités qui concourent à la fabrication des-dits produits. Une première attitude, que l'on pourrait qualifier de pragmatique, consiste à ne pas accorder un intérêt excessif au choix de ces pondérations, du moment qu'elles satisfont aux deux critères énoncés : qu'elles permettent de construire des indicateurs synthétiques d'une part, et qu'elles respectent approximativement l'importance économique de chaque série de production d'autre part. Dans cet esprit, on peut prendre pour jeu de pondérations les effectifs concourant à la production de chaque famille de produits suivis ou bien encore le chiffre d'affaires réalisé (pour une année de référence) dans chaque famille de produits suivis. Ce point de vue pragmatique est le seul possible quand des sources statistiques peu consistantes limitent l'information disponible. Pour cette raison les premiers indices de la production industrielle française faisaient appel à de telles pondérations (cf. le chapitre intitulé « Historique des indices français de la Production Industrielle »).

1 La problématique est la même qu’il s’agisse de 1 000 ou de 100 000 familles de produits. Sur la sélection des familles de produits industriels suivis dans l’indice de la production industrielle, se reporter au chapitre consacré à la définition des séries-témoin.

Insee Méthodes 42

Pour fournir le cadre conceptuel commode que constitue la valeur d'un "panier" de quantités produites, la théorie des indices réclame toutefois plus de rigueur dans le choix du système de pondérations. Nous allons donc examiner deux systèmes de pondérations :

- d'abord par les prix unitaires de l'année de base (synthèse la plus simple), - puis par les valeurs ajoutées unitaires de l'année de base (système retenu en France depuis la base 1959 des indices de la production industrielle).

3-2. Pondérations par les prix unitaires de l'année de base : indices de la production BRUTE

Désignons par ( 11q , 1

2q , …, 1iq ,…, 1

nq ), ou plus brièvement [ 1iq ] les productions enregistrées au

cours de la période courante 1 de toutes les familles de produits industriels recensés : par exemple la notation 1 désignera le mois de janvier 1998, l'indice i la série "kaolin"2 et 1

iq le nombre de tonnes de kaolin fabriquées en France en janvier 1998. On désignera par [ 0

iq ] les productions des mêmes familles de produits pendant le mois moyen de

l'année de base, par [ p i0 ] les prix unitaires moyens à la production de ces familles de produits lors

de l'année de base3, et par [ 1ip ] les prix unitaires à la production en vigueur lors de la période

courante. Les prix [ 0ip ] et [ 1

ip ] s'expriment en francs par pièce (en euros par pièce à compter de janvier 2002) ou en francs à la tonne, ou en francs par m2, selon l'unité de compte dans laquelle sont mesurées les q i . Ce sont des prix à la production (départ usine) et complets (prix moyens toutes

destinations confondues, notamment France et export). Les prix [ 0ip ] sont des prix moyens sur les

12 mois de l’année de base.

qp ii

i11∑ × est la valeur en francs courants de toute la production industrielle de la période courante,

alors que qp ii

i00∑ × est la valeur, en francs de l’année de base (actuellement 1995), de toute la

production industrielle du mois moyen de cette année de base. L’indice de Laspeyres des quantités produites fait appel à la grandeur qp i

ii

10∑ × qui représente la

valeur (fictive) qu’aurait eu la production industrielle de la période courante si les quantités produites [ 1

iq ] au cours de cette période avaient été valorisées aux prix à la production de l’année de base

[ 0ip ].

L’indice de Laspeyres de la production industrielle est calculé lui-même comme le rapport :

2 Codet E142C01 en base 1995 de l’IPI 3 La production du « mois moyen » de l’année de base est la production totale divisée par douze de cette année de base.

Architecture statistique des indices de la production industrielle 43

∑ ×

∑ ×=

jjj

iii

qp

qpI 00

10

Une deuxième présentation de cet indice de Laspeyres -conduisant à des résultats rigoureusement

identiques- consiste à effectuer la synthèse non pas sur les 1iq mais sur les indices

qq

i

i0

1

de la

production de chaque famille de produits industriels recensés. On écrit alors :

qq

qpqp

Ii

i

ij

jj

ii0

1

00

00

×∑

∑ ××

=

La pondération associée à l’indice élémentaire de production i représente le poids relatif de la valeur de production de la série i lors de l’année 0, rapporté à la valeur de production de tous les produits industriels recensés lors de la même année de base 0. Cette deuxième présentation des indices de Laspeyres est employée de préférence à la présentation (mathématiquement équivalente) par la valeur, aux prix unitaires de l'année de base, du "panier" des quantités produites pendant la période courante. Outre l'avantage de rendre comparables les évolutions indiciaires de la production pour toutes les séries élémentaires, cette présentation permet en effet de calculer commodément des indices de production pour tous les regroupements de séries que l'on peut souhaiter, à n'importe quel échelon intermédiaire entre le niveau le plus fin et le niveau de l'ensemble de l'industrie. Les indices de Laspeyres des quantités produites, construits comme il vient d'être dit à partir des pondérations fixes que constituent les prix unitaires moyens à la production de l'année de base, sont appelés indices de la production BRUTE. Ce sont les plus simples et les plus conformes à la représentation habituelle en terme de valeur de "paniers" de quantités produites. Et pourtant ils ne peuvent être mis en œuvre sans de sérieuses limitations d'emploi. Pourquoi ? L'ensemble des produits industriels dont la production courante est mesurée par [ 1

iq ] est constitué de produits dont les uns - les biens de consommation (poste C de la nomenclature NES 16), les biens de la construction automobile (poste D01 de la NES 36) et les biens d'équipement (poste E de la NES 16) - ont atteint le stade final d'élaboration et ne sont plus transformés avant d'atteindre leur destinataire final, et les autres - les biens intermédiaires (poste F de la NES 16)- doivent être transformés plusieurs fois avant d'atteindre le stade final d'élaboration. Les indices de la production BRUTE sont opératoires pour suivre la production des biens de consommation ou celle des biens d'équipement : le système de pondérations par les prix unitaires de l'année de base est clair, et convient équitablement pour valoriser un panier de produits qui ont tous atteint le stade final d'élaboration.

Insee Méthodes 44

En revanche, les indices de la production BRUTE ne conviennent ni pour suivre la production des biens intermédiaires, ni pour suivre la production de l'ensemble de l'industrie. Un exemple permettra de comprendre pourquoi. Un indice de la production brute valorisera la production de la série "Voitures particulières » à un prix unitaire 1995 de l'ordre de 100 000 F. Ce prix comprend, pour une bonne part, la valeur des tôles d'acier, du verre, des pneumatiques, etc... qui ont servi à sa fabrication. Quand dans un indice d'ensemble, on valorise par des prix unitaires complets, à la fois la production d'automobiles et d'autre part la production de tôles d'acier, de verre plat et de pneumatiques, on prend en compte plusieurs fois la valeur de production des biens intermédiaires, c'est-à-dire que l'on surpondère la production des biens situés en aval du processus de production. Autrement dit le système de pondérations n'accorde pas à chaque famille de produits un poids proportionnel à l'importance économique de la production de ces produits : il est biaisé parce qu'il accorde systématiquement un poids plus élevé aux produits qui sont situés en aval des filières de fabrication. Pour cette raison, les indices de la production brute ne peuvent être légitimement utilisés que pour suivre la production de biens tels que ceux de consommation ou d'équipement, ou encore pour suivre la production de biens très proches les uns des autres au sein de certaines filières restreintes de production, ce qui limite l'ampleur des biais potentiels dus à la surpondération.

3-3. Pondérations par les valeurs ajoutées unitaires de l'année de base : indices de la production NETTE

Le défaut de surpondération des produits situés en aval des filières de production est bien connu des comptables d'entreprises et des comptables nationaux ; pour remédier dans leur domaine à ce genre d'écueil, ils ont introduit depuis longtemps le concept de valeur ajoutée à côté de celui de la valeur de production. Aussi est-il naturel de chercher de ce côté un système de valorisation des quantités produites qui respecte mieux l'importance économique réelle de chaque production relativement aux autres.

Introduisons les notations suivantes :

- CT ij0 : quantité de l'input j nécessaire pour fabriquer une unité du produit i selon les

process industriels en vigueur lors de l'année 0 ("coefficient technique" de l'année de base) ;

- VAi0 : valeur ajoutée (au cours du mois moyen de l'année de base) pour fabriquer la

quantité q i0 du produit i ;

- q

VAVAU

i

ii 0

00 = : valeur ajoutée pour fabriquer une unité du produit i ;

- ∑=i

iVAVA 00 : valeur ajoutée par l’ensemble de l’industrie.

On peut écrire :

VAUqCTppqqCTpqpVA iiijj

jiiiijj

jiii000000000000 )()( ×=∑−=∑−×= avec :

Architecture statistique des indices de la production industrielle 45

CTppVAU iji

iii0000 ∑−= .

L'indice de Laspeyres des quantités produites, avec pondérations égales aux valeurs ajoutées unitaires de l'année de base, sera :

∑ ×

∑ ×=

jjj

iii

qVAU

qVAUJ 00

10

0/1

ou encore, de façon rigoureusement équivalente :

qq

qVAU

qVAUJ

i

i

ij

jj

ii0

1

00

10

0/1 ×∑

∑ ××

= soit : qq

VAVA

Ji

i

i

i0

1

0

0

0/1 ×∑

=

Si l'on a su répartir la valeur ajoutée VA0 par l'ensemble de l'industrie lors de l'année de base entre les valeurs ajoutées VAi

0 afférentes la même année de base à la production de chaque famille de

produits recensés, on aura avec les VAVAi

0

0

un système de pondérations des indices élémentaires des

quantités produites, qui permettra la synthèse recherchée, et qui sera le reflet le plus équitable possible de l'importance économique de chaque famille de produits industriels. Il ne présentera plus en tout cas le biais de surpondérer les produits en aval du processus de production.

L'indice français de la production industrielle est désormais à l’instar de tous les indices européens de la production industrielle conçus de la sorte.

On l'appelle indice de la production NETTE quand on veut rappeler le système de pondérations par les valeurs ajoutées unitaires et le distinguer de l'indice plus simple de la production brute, mais en pratique l'épithète "nette" est le plus souvent omis.

3-4. Signification des indices de la production industrielle NETTE

Le caractère "sophistiqué" de la pondération par les valeurs ajoutées unitaires, joint au côté abstrait de la valorisation du panier courant [q i

1 ] par des prix de l'année de base, conduit parfois à s'interroger sur la signification des indices de la production nette, voire à jeter un doute sur leur pertinence.

On dit "l'indice de la production nette est construit sur le postulat de la fixité des valeurs ajoutées unitaires : or les valeurs ajoutées unitaires ne sont bien sûr pas fixes, donc la conception de l'indice est fragile".

En raisonnant de la sorte, on perd le fil conducteur des indices de Laspeyres, aussi nous allons le vérifier encore une fois.

Insee Méthodes 46

En reprenant les notations du paragraphe précédent, on peut dire que la grandeur ∑ ×i

ii qVAU10

représente la valeur ajoutée par l’ensemble de l’industrie au cours du mois moyen de l’année de base si, au lieu d’avoir à produire les quantités [ 0

iq ], les usines implantées sur le territoire français avaient eu à produire – aux prix à la production en vigueur l’année de base et avec les process industriels en place (les « coefficients techniques ») pendant la même année de base - les quantités [ 1

iq ] observées sur la période courante.

Cette grandeur ∑ ×i

ii qVAU10 est bien sûr un abstrait, dont le caractère fictif est évident : lorsque les

usines « françaises » ont eu à produire [ 1iq ], ce n’était plus avec des prix à la production [ 0

ip ], ni avec des coefficients techniques [CT ij

0 ].

Ce caractère n’est toutefois ni plus ni moins fictif que celui qui est utilisé dans les indices de Laspeyres ordinaires à pondérations par les prix unitaires de l’année de base, soit ∑ ×

iii qp 10 .

La représentation, commode pour l’esprit, de la valeur du panier courant [ 1iq ] valorisé aux prix

unitaires [ 0ip ] de l’année de base, doit être transposée dans le cas des indices de la production

industrielle nette dans le sens de la représentation plus élaborée suivante :

Valeur ajoutée par l’industrie lors de l’année de base (= aux prix à la production en vigueur et avec les techniques de production en place cette année de base) si, au lieu de produire le panier [ 0

iq ], elle avait eu à produire cette même année de base les quantités [ 1iq ]

observées à la période courante.

Selon ce modèle simplifié de l’appareil productif industriel, l’indice de la production industrielle mesure la croissance, depuis l’année de base, de cette valeur ajoutée de l’ensemble de l’industrie fabriquant à prix constants et à technique, les quantités réellement observées.

3-5. Fréquence de mise à jour des pondérations de l'indice de la production industrielle

Lorsque la période courante sur laquelle on observe les [ 1iq ] n'est pas trop éloignée - disons de

quelques mois à un petit nombre d'années - de l'année de base qui a servi à chiffrer les valeurs ajoutées unitaires [VAU i

0 ], l'effort de représentation de la grandeur ∑ ×i

ii qVAU10 n'est pas trop

considérable. Plus le temps s'écoule entre la période courante et l'année de base, plus cet effort grandit : on accepte d'imaginer les usines « françaises » fabriquant les quantités [ 1

iq ] avec un environnement de

prix [ 0ip ] si ces prix à la production ne diffèrent pas trop des prix [ 1

ip ] associés réellement aux [ 11q ]

; on l'accepte difficilement si l'environnement des prix a beaucoup changé, par exemple du fait des fluctuations des cours des matières premières, des hydrocarbures ou des principales devises. De même on accepte d'imaginer les usines « françaises » fabriquant les quantités [ 1

iq ] selon les

Architecture statistique des indices de la production industrielle 47

techniques en vigueur l'année 0 si cette année de base est suffisamment proche pour que la majorité des process industriels n'ait pas trop changé ; on l'accepte difficilement si du fait de l'éloignement de l'année de base, on sait que beaucoup de process industriels ont été entièrement modifiés4. Pour éviter ce "vieillissement" des pondérations de l'indice de la production, l'idéal serait de chiffrer une fois par an les valeurs ajoutées unitaires afférentes à la production de l'année la plus récente connue, et d'appliquer ces pondérations fixes pendant les douze mois consécutifs à la-dite année. Par exemple les séries de production de 1996 seraient pondérées par les valeurs ajoutées unitaires de 1995, puis les séries de production de 1997 seraient pondérées par les valeurs ajoutées unitaires de 1996, etc... Une telle technique, dite des "indices-chaîne de Laspeyres", est la meilleure pour assurer en permanence l'actualité des pondérations5. Si cette méthodologie est désormais recommandée par Eurostat aux offices statistiques des États membres de l’Union Européenne, on ne sait malheureusement pas encore réaliser assez rapidement et précocement les lourds travaux d'estimation des valeurs ajoutées unitaires associées aux séries de production suivies. Aussi se fixe-t-on dans le règlement européen de 1998 sur les indicateurs de court terme comme objectif pragmatique d'assurer la mise à jour des pondérations seulement tous les cinq ans (en pratique les années se terminant par zéro et cinq). Cette démarche constitue un compromis raisonnable entre l'écueil du vieillissement des pondérations de l'indice, et le coût du rechiffrement de ces pondérations accompagnant chaque changement d'année de base de l'indice de la production industrielle.

4 le vieillissement de l’indice de la production consécutif à l’éloignement de la période de base ne concerne pas seulement les

pondérations : pour chaque famille de produits industriels, les quantités q i1 se comparent facilement aux quantités q i

0 si les

produits comptés sont identiques entre les périodes 0 et 1, ou renouvelés pour une part faible. Si au contraire, il s’est écoulé beaucoup de temps entre les périodes 0 et 1, les produits ont été en grande partie renouvelés et la comparaison entre les quantités

q0 et q1

en est obscurcie : cent mille automobiles de 7 cv produites en 1995 ne sont pas facilement comparables à cent mille

automobiles de même puissance produites en 1980. 5 Cette technique des indices-chaînes de Laspeyres est appliquée par l’Insee dans l’indice de prix à la consommation ;

Insee Méthodes 48

Tableau 4 : Comparaison des indices de la production brute et de la production nette

Indices de Laspeyres de la production industrielle BRUTE

Indices de Laspeyres de la production industrielle NETTE

Quantités produites au cours du mois moyen de l’année de base

[q i0 ] [q i

0 ]

Quantités produites au cours de la période courante

[q i1 ] [q i

1 ]

Pondérations fixes Prix unitaires moyens de l'année de base [ p i

0 ] Valeurs ajoutées unitaires moyennes de l'année de base [VAU i

0 ] "Valeur" du panier de référence qp i

ii

00∑ × = Valeur de la

production industrielle au cours du mois moyen de l'année de base

qVAU ii

i00∑ × = valeur ajoutée par

l'industrie au cours du mois moyen de l'année de base

"Valeur" fictive du panier de courant

qp ii

i10∑ × = valeur (fictive) de la

production industrielle de la période courante si elle était valorisée aux prix de l’année de base

qVAU ii

i10∑ × =valeur ajoutée

(fictive) par l'industrie si elle avait produit les quantités de la période courante avec les prix et les techniques de production de l'année de base

Indices de Laspeyres de la production industrielle

Indice de la production industrielle brute :

∑ ×

∑ ×=

jjj

iii

qp

qpI 00

10

Indice de la production industrielle nette :

∑ ×

∑ ×=

jjj

iii

qVAU

qVAUJ 00

10

Domaine d’utilisation Suivi de la production des biens de consommation, des biens d'équipement ou de branches fines

Suivi de la production de l'ensemble de l'industrie et de chaque branche

49

Chapitre 4 :

Historique des indices français de la production industrielle

4-1. Les premiers indices français.......................................................................................51

4-1.1. L’indice base 1913................................................................................................51

4-1.2. L’indice base 1928................................................................................................52

4-1.3. Le premier indice base 1938 ................................................................................53

4-2. Un témoin : l’indice base 1938....................................................................................53

4-2.1. Coup d’œil sur un ancêtre .....................................................................................53

4-2.2. Forces et faiblesses ..............................................................................................54

4-3. Les indices d’après-guerre ...........................................................................................55

4-3.1. L’indice base 1952................................................................................................55

4-3.2. L’indice base 1959................................................................................................56

4-3.3. L’indice base 1962................................................................................................56

4-3.4. L’indice base 1970................................................................................................59

4-3.5. L’indice base 1980................................................................................................59

4-3.6. L’indice base 1985................................................................................................62

4-3.7. L’indice base 1990................................................................................................62

Insee Méthodes 50

Historique des indices français de la production industrielle 51

L’outil de synthèse constitué par l’indice de Laspeyres était connu en France au début du siècle, et le désir existait de l’utiliser, à l’instar des pays étrangers, pour mesurer l’évolution de la production industrielle d’ensemble.

Encore fallait-il qu’un système d’enquêtes de production fût capable d’alimenter un tel indice : or nous avons vu qu’en ce domaine les investissements ont été plus tardifs en France que dans beaucoup d’autres pays.

Aussi l’histoire des indices français de la production industrielle est-elle celle des compromis et des aménagements faits par les statisticiens pour adapter l’instrument théorique à un dispositif de collecte sur la production d’abord très lacunaire, mais largement évolutif.

Onze générations d’indices ont précédé l’indice base 1995 : outre la mise à jour intermittente des pondérations (effectuée au demeurant avec de plus en plus de précision à mesure que les statistiques structurelles sur les entreprises se développaient), chaque nouvelle base incorporait par rapport à la précédente les progrès autorisés par les avancées de la statistique de branche : extensions de couverture, renforcement du « panier » de séries-témoin, amélioration des indicateurs de production, production d'un indice à périodicité uniquement mensuelle.

La séquence, parfois hésitante, de ces progrès, est résumée dans ce chapitre - le raccourci temporel donnant du relief à des avancées permises en fait à la suite de patients investissements.

4-1. Les premiers indices français

4-1.1. L’indice base 1913

Premier indice français de la production industrielle, l’indice base 1913 a été calculé à partir de 1924 et mis à jour jusqu’en 1939

Compte-tenu de la pauvreté des statistiques industrielles en ce temps, l’indice n’était alimenté que par vingt sept séries de production, ainsi constituées :

- treize séries pour les industries extractives (dont la production était bien connue en raison des traditions statistiques propres aux industries minières) ;

- trois séries pour la production métallurgique ; - quatre séries pour les industries textiles de base ; - une série de production pour chacune des sept industries suivantes : « travail du fer »,

« travail du cuivre », construction navale, papier, cuir, caoutchouc et bâtiment.

De nombreuses branches industrielles n’étaient pas couvertes par ce premier indice en raison du manque de sources. La couverture de l’industrie, bien sûr non mesurable à cette époque, était, pensait-on, comprise entre 30 et 40 %. Encore ce résultat n’était-il atteint qu’au prix de choix très audacieux sur les indicateurs mesurant la production des principales branches :

- consommation d’acier brut par le « Travail du fer » (industries mécaniques) ; - nombre de bêtes abattues dans douze villes, pour suivre la production des articles en cuir ; - importations de cuivre brut pour suivre la production de la branche « Travail du

cuivre » ; de pâtes de cellulose pour suivre la production de papier ; de caoutchouc brut pour suivre la production d’articles en caoutchouc ;

Insee Méthodes 52

- nombre d’autorisations de construire accordées mensuellement dans sept villes de France, pour suivre la production du bâtiment.

Les pondérations des vingt sept séries étaient proportionnelles à la population employée par chaque industrie concernée en 1906.

L’indice base 1913 a fourni des séries mensuelles de production allant de 1919 à 1939. Des indices annuels de production sur la même base ont été retropolés sur la période 1898-1913.

4-1.2. L’indice base 1928

L’indice base 1928 a été établi à partir de 1936 par Alfred Sauvy, 43 séries mensuelles de production élargissaient le champ couvert par rapport à l’indice base 1913 : étaient ainsi introduites dans l’indice les productions d’électricité et de gaz, une demi-douzaine de productions chimiques de base, la production de chaux et ciments, celle de verre plat et de verre à bouteilles et le nombre d’automobiles produites. L’indice du bâtiment devenait un indice du cubage des constructions autorisées dans cent villes de France.

Le nombre de séries associées à la production textile et à celle du papier augmentait. Des séries mensuelles de production faisaient pour la première fois l’objet de corrections pour inégalité du nombre de jours ouvrables et variations saisonnières.

Pour augmenter la représentativité de l’indice, A. Sauvy avait eu l’idée de faire appel aux statistiques de production disponibles seulement au rythme annuel. Il avait ainsi construit, en plus de l’indice mensuel, un indice annuel de la production industrielle incluant le premier et lui adjoignant 67 séries annuelles supplémentaires couvrant la production des branches suivantes :

- certaines mines non couvertes dans l’indice mensuel (minerais de cuivre, de plomb, de zinc, d’argent, d’antimoine) ;

- des matériaux de carrières (26 séries) ; - des matériaux de construction (briques, tuiles, plâtre...) ; - des productions chimiques non couvertes dans l’indice mensuel (dont le raffinage du

pétrole, mais aussi « la poudre », « les bougies et les cierges », ...) ; - de nombreuses industries alimentaires (14 séries) ; - la production de tabac ; - les industries « du terrassement ».

Les pondérations utilisées (aussi bien pour les 43 séries mensuelles que pour les 67 séries annuelles) étaient proportionnelles aux effectifs employés dans chaque activité en 1928. La couverture de l’ensemble de l’industrie par l’indice n’était pas connue : 40 % pour l’indice mensuel et 60 % pour l’indice annuel peuvent constituer des ordres de grandeur vraisemblables.

L’indice base 1928 a été diffusé en parallèle de l’indice base 1913 pendant les dernières années d’avant-guerre (1936-1939). Calculé rétroactivement sur la période 1928-1939, il a fourni, sur les années précédant et suivant la grande crise, des indications très intéressantes. Compte-tenu de sa couverture plus large que celle de l’indice base 1913, il a présenté sur cette période une évolution un peu moins heurtées.

Historique des indices français de la production industrielle 53

4-1.3. Le premier indice base 1938

Un premier indice base 1938 (indice dit « de l’Institut de Conjoncture ») a été mis en service de 1941 à 1946, avec une audience très faible compte-tenu de la période. Son objectif était double :

- mettre à jour les pondérations de l’indice en utilisant pour la première fois des estimations de la valeur nette des productions par grande branche, telles qu’on pouvait les trouver dans les premiers comptes nationaux sur l’année 1938 ;

- tirer parti de nombreuses statistiques de production créées ou rendues mensuelles à partir de 1938.

L’indice base 1938 comprenait 81 séries mensuelles et 17 séries annuelles. Par rapport à l’indice base 1928, la couverture mensuelle s’était ainsi substantiellement agrandie (81 séries contre 42), la couverture de l’indice annuel variant peu. Etaient introduites pour la première fois quelques branches comme la construction aéronautique, la fabrication de chaussures et les industries de l’imprimerie. En raison de l’élargissement de la couverture mensuelle, l’apport propre de l’indice annuel se restreignait aux industries alimentaires et à une partie de l’industrie du bois, soit moins de 8 % de l’indice mensuel. Le suivi de la production des industries mécaniques et électriques faisait l’objet d’un effort intéressant pour remédier à la pauvreté des statistiques et à la difficulté intrinsèque du suivi de leur production : à côté de la consommation d’acier brut, on suivait désormais la consommation d’une quinzaine de demi-produits ferreux ou non-ferreux (basses, fils, tôles, feuillards, etc...), plus la consommation mensuelle d’énergie électrique par les industries concernées - en principe assez bien corrélée avec les variations à court terme de leur production.

Le nombre mensuel d’heures travaillées était enfin utilisé pour la première fois comme indicateur indirect de la production des industries aéronautiques d’une part, du bâtiment d’autre part.

4-2. Un témoin : l’indice base 1938

L’indice base 1938 a été reconstruit en 1947 par le tout jeune Insee, pour constituer de 1947 à 1956 l’indice de référence. Par rapport à l’indice de l’Institut de Conjoncture, il introduisait de nombreuses séries tirées des enquêtes nouvellement mises en place par les organismes professionnels : on arrivait ainsi à 170 séries mensuelles. Les séries annuelles étaient abandonnées : en dépit de la réduction de couverture (industries alimentaires essentiellement), le mode d’emploi de l’indice en apparaissait simplifié. Enfin les pondérations relatives à l’année de base 1938 étaient rechiffrées en exploitant plus complètement les sources structurelles.

4-2.1. Coup d’œil sur un ancêtre

L’architecture de l’indice base 1938 est exhumée sur le document présenté en fin de chapitre. Il s’agit d’un extrait du bulletin de la statistique générale de la France, supplément de janvier-mars 1948. Ce document, d’allure presque « moderne », fournit la liste des 170 séries-témoin de l’indice, avec leurs pondérations et le montant des productions de référence en 1938, ainsi que les sources statistiques alimentant chaque série-témoin et les indicateurs de production utilisés.

Insee Méthodes 54

4-2.2. Forces et faiblesses

Avec cette seconde version de l’indice base 1938, la distance commence à se réduire entre les sources statistiques disponibles sur la production et les informations nécessaires pour alimenter un indice de la production industrielle.

Les 170 séries deviennent raisonnablement détaillées et homogènes dans de nombreuses branches. Les répercussions sur le niveau général de la production de variations accidentelles survenant dans certaines activités sont ramenées à des proportions plus normales, alors qu’elles étaient très importantes quand le nombre de séries était petit. L’indice d’ensemble devient par ailleurs moins sensible aux erreurs d’observation.

Des branches importantes (construction mécanique et électrique) restent néanmoins représentées par un nombre de séries beaucoup trop faible.

Les 170 séries de production sont toutes mensuelles, ce qui est bien l’objectif recherché dans l’indice de la production industrielle.

Pour environ 150 séries, la production est suivie par l’indicateur direct « nombre de tonnes de produits sorties des usines françaises au cours du mois ». Ceci est certes plus facile dans les industries de base qui sont les mieux représentées. Pour les branches fabriquant des biens de consommation et des biens d’équipement, la difficulté n’a pas encore été réellement affrontée, faute de sources statistiques. Les indicateurs de production afférents à la construction mécanique et électrique, au bâtiment, à l’imprimerie, sont des indicateurs très indirects et fort rustiques.

La couverture de l’industrie par l’indice est encore trop faible. Plusieurs industries d’équipement sont absentes (construction navale, matériel d’armement). De nombreuses industries de consommation ne sont pas représentées non plus : agro-alimentaire, bonneterie et habillement, bois et ameublement, industries diverses (jouets, instruments de musique, articles de sport, bijouterie...). On estimait alors que ces branches absentes de l’indice recouvraient approximativement 30 % de l’ensemble de l’industrie. Toutefois à l’époque la mesure précise du taux de couverture était hors de portée et ce chiffre constituait sûrement un plancher : la chimie était considérée comme couverte, bien qu’il manquât des sous-branches entières comme la parfumerie et la pharmacie, et bien que l’échantillon de produits-témoins apparût bien maigre. On appliquait largement la convention posant que dans chaque industrie, la production des produits non représentés dans l’indice était étroitement corrélée avec celle des produits suivis, ce qui ne facilitait pas la transparence. Enfin la représentativité des enquêtes de production dans chaque branche (part des entreprises interrogées, exclusion des entreprises artisanales) était à peine évoquée.

Les pondérations de l’indice avaient pour la première fois la signification de « valeurs nettes de production ». L’Insee avait repris le rassemblement de données structurelles sur les entreprises disponibles à l’époque : travaux du Plan sur la détermination du revenu national 1938, enquête de 1946 du Ministère de l’industrie auprès des organismes professionnels. Pour une vingtaine de grandes branches, l’Insee avait estimé ainsi des « valeurs nettes de production », ayant la signification de valeurs ajoutées diminuées de la valeur des amortissements. En pratique ces valeurs nettes avaient été estimées par grande branche comme la somme des salaires et des charges sociales, ainsi que des intérêts, dividendes, profits et impôts directs versés.

Historique des indices français de la production industrielle 55

Le valeurs nettes de production des grandes branches avaient ensuite été « réparties » entre les séries constitutives, au prorata soit des chiffres d’affaires réalisés, soit des effectifs employés. Au total, les pondérations du premier indice base 1938 avaient été en gros confirmées en 1947 par l’Insee, qui commençait ainsi à exploiter des sources plus consistantes que les statistiques de population active pour chiffrer les pondérations d’un indice de la production « nette ».

4-3. Les indices d’après-guerre

4-3.1. L’indice base 1952

L’indice base 1952 a été mis en service en 1957 et mis à jour jusqu’en 1961. Des séries existent sur la période 1949-1961.

Les pondérations de 1952 ont été chiffrées à méthodologie inchangée par rapport à la base 1938, en utilisant les travaux de comptabilité nationale menés conjointement par le Service des Etudes Economiques et Financières de la Direction du Trésor et l’Insee sur l’année 1952 (année de base des comptes nationaux : on commence à voir la synchronisation entre les années de changement de base des comptes et celles de l’indice), et en faisant appel aux enquêtes de branche.

Aucune branche nouvelle n’a été introduite dans l’indice base 1952, qui présentait les mêmes défauts de couverture que son prédécesseur. Mesuré en valeurs ajoutées de 1952, ce défaut s’était apparemment réduit (il était annoncé à 17 % du champ total), en raison peut-être du moindre développement entre 1938 et 1952 des branches non suivies (rappel : agro-alimentaire, habillement, bois et ameublement, industries diverses, armement...), et peut-être aussi de la fragilité des estimations de valeurs ajoutées.

Les innovations de l’indice base 1952 résidaient dans l’utilisation systématique des enquêtes de branche qui venaient d’être officialisées par la loi de 1951.

Dans le secteur de la construction mécanique et électrique, il devenait enfin possible de remplacer les indicateurs globaux et indirects de l’indice base 1938 par environ 70 séries de production, correspondant chacune à une famille restreinte de matériels (ex : tracteurs agricoles, moteurs thermiques, ressorts,...) pour laquelle des indicateurs directs de production pouvaient être bâtis. Une difficulté surgissait toutefois : si la moitié environ de ces nouvelles séries de production étaient bien mensuelles, l’autre moitié était suivie uniquement par des enquêtes de branche trimestrielles. Pour ces dernières séries, une « acrobatie » statistique était prévue : des chiffres mensuels de production étaient d’abord estimés « par prolongation de tendance » pour chacun des trois mois du trimestre manquant (on prenait en général trois fois la même valeur), puis lorsque les statistiques du trimestre étaient disponibles, on remplaçait l’estimation provisoire de chacun des mois par le tiers de la production du trimestre.

C’est avec l’indice base 1952 qu’on a commencé à distinguer d’une part l’indice mensuel provisoire (dit « indice rapide ») alimenté par des données de productions incomplètes et, pour certaines d’entre elles, manquantes - d’autre part l’indice mensuel rectifié, pour tenir compte des entreprises répondant en retard, et dans le cas de la construction mécanique pour prendre en compte les déclarations trimestrielles - et enfin les indices mensuels définitifs, calculés six mois après la fin de chaque exercice calendaire, pour tenir compte des enquêtes de production effectuées sur échantillon

Insee Méthodes 56

en cours d’année et complétées par une enquête annuelle « de balayage » auprès des entreprises hors échantillon.

L’indice base 1952 comprenait 186 séries : l’étoffement du « panier » de séries représentatives de la construction mécanique avait été compensé par la suppression de plusieurs séries à pondération très faible, notamment dans les produits de carrière et les articles en verre.

4-3.2. L’indice base 1959

L’indice base 1959 a été assez conservatoire par rapport à l’indice base 1952. Il a été mis en service en 1962 et mis à jour jusqu’en 1969. Des séries ont été calculées sur la période 1955-1969.

Les valeurs ajoutées nettes de 1959 ont été évaluées pour une trentaine de grandes branches en s’appuyant sur les travaux de comptabilité nationale de la nouvelle année de base 1959. La source principale était constituée par la statistique fiscale issue des déclarations des entreprises sur les bénéfices industriels et commerciaux. Ces valeurs ajoutées des grandes branches étaient ensuite réparties entre les séries constitutives au prorata des salaires distribués.

L’indice base 1959 accueillait quelques nouvelles branches : la mécanique de précision, la construction navale (sortie de l’indice depuis la base 1938), les industries de la chaussure et de la bonneterie. Compte tenu de l’évolution des valeurs ajoutées entre 1952 et 1959, le taux de couverture de l’ensemble de l’industrie ne s’accroissait guère, puisqu’il était annoncé à 80 %. Il faut dire que le champ théorique de l’indice se précisait et qu’on commençait à se rendre compte qu’aux défauts de couverture déjà enregistrés, il fallait en ajouter de nouvellement constatés, comme la distribution de l’eau et la transformation des matières plastiques.

L’indice base 1959 comprenait 230 séries de production, toutes mensuelles : outre les quelques introductions de branches signalées, les constructeurs de la base 1959 avaient étoffé les paniers de séries représentatives de la grosse et moyenne mécanique, de la chimie organique et surtout de l’industrie textile.

Comparé à l’indice base 1952, l’indice base 1959 indiquait une croissance moins rapide sur la période commune 1956-1961.

La couverture n’ayant pratiquement pas varié entre les deux indices et les séries-témoin étant restées en gros les mêmes, le ciseau était principalement imputable au rajeunissement des pondérations. Ce résultat fut considéré en 1962 comme normal : on estimait que les branches ayant crû fortement entre 1952 et 1959 étaient celles dont les prix relatifs -donc les valeurs ajoutées unitaires - avaient baissé entre ces deux dates, et que par conséquent le passage aux pondérations de 1959 revenait à réduire le rôle d’entraînement de ces branches en croissance.

4-3.3. L’indice base 1962

Il était très inhabituel d’enchaîner les travaux de deux années de base distantes de trois ans seulement : la raison en fut que 1962 avait connu des investissements statistiques particulièrement importants (le recensement industriel était venu s’ajouter aux statistiques fiscales), conduisant à remettre en question toutes les données structurelles sur la période.

Historique des indices français de la production industrielle 57

L’utilisation d’une nomenclature commune entre les comptes et l’indice facilita un peu le rapprochement entre sources structurelles et enquêtes de branche. Le concept de valeur ajoutée utilisé pour les pondérations de l’indice devint celui de valeur ajoutée brute, plus facile à estimer à partir des comptabilités des entreprises. Pour les grandes branches de l’indice, les valeurs ajoutées brutes étaient directement reprises des comptes nationaux, ce qui assurait un bon ancrage sur les comptes. Au niveau plus fin des sous-branches de la nomenclature à quatre chiffres (environ 100 positions pour l’ensemble de l’industrie), des premiers tableaux « branches X secteurs » furent établis pour estimer aussi la valeur ajoutée brute. Cette dernière était enfin répartie entre les séries-témoin constitutives au prorata soit des salaires versés, soit des valeurs de production des produits.

Tableau 5 : Architecture de l’indice base 1962

Indice mensuel Indice trimestriel Indice annuel non suivi Ensemble

industrie Nombre

de séries Poids Nombre

de séries Poids Nombre

de séries Poids Poids Poids

Agro-alimentaire 9 80 42 731 45 794 206 1 000 Charbons 3 250 3 250 3 250 - 250 Gaz distribué 1 62 1 62 1 62 - 62 Electricité, Eau 1 357 1 357 1 357 36 393 Produits pétroliers 3 152 3 152 3 152 - 152 Mat. Construction céramique 36 277 36 277 36 277 - 277 Verre 13 80 13 80 13 80 - 80 Fer, sidérurgie 4 393 4 393 4 393 - 393 Non ferreux 15 71 15 71 15 71 - 71 1ère transf. Et travail des métaux 24 277 44 571 44 571 - 571 Construction mécanique 10 116 44 928 44 928 186 1 114 Construction électrique 1 446 1 446 1 446 - 446 Automobile 2 259 4 410 4 410 - 410 Construction navale & aéronautique

1 44 2 178 2 178 27 205

Chimie, caoutchouc 69 669 69 669 69 669 - 669 Textile 36 580 36 580 36 580 - 580 Habillement - - - - - - 268 268 Cuir 5 134 5 134 5 134 9 143 Indus. du bois - - - - 20 241 - 241 Papier, carton 5 232 5 232 5 232 - 232 Presse, édition 2 285 2 285 2 285 - 285 Indus. Diverses - - - - - - 214 214 Bâtiment, travaux publics 1 1 606 1 1 606 1 1 606 338 1 944

58

Le chiffrement des pondérations de l’indice présentait une technicité proche des travaux actuels, nettement supérieure à ce qui avait été fait pour les bases précédentes. Lorsqu’il fallut comparer les pondérations bases 1959 et base 1962, des écarts importants apparurent d’ailleurs, qu’on ne sut pas séparer entre ce qui était imputable à l’évolution des structures et des prix sur trois ans, et ce qui était imputable au changement de méthodes et de sources statistiques.

A côté de ce gros investissement sur les pondérations, l’indice base 1962 introduisit un revirement de doctrine important concernant la périodicité de l’indice. Celle-ci d’uniquement mensuelle devint triple : mensuelle, trimestrielle et annuelle. Cette décision était motivée par la gêne qu’éprouvaient les statisticiens de l’indice base 1959 lorsqu’ils devaient « extrapoler » les données mensuelles afférentes à la production de la construction mécanique, données connues, à partir d’enquêtes de branche trimestrielles, seulement quatre à cinq mois plus tard. Les responsables de l’indice avaient le sentiment de mélanger le métier de statisticien (constater des évolutions) et le métier de conjoncturiste (prévoir ces évolutions), ce qui compte-tenu du poids de la construction mécanique n’était pas sans soulever des problèmes déontologiques (un « coup de pouce » sur les estimations permettait d’obtenir un arrondi favorable lors de la sortie de l’indice provisoire).

Les constructeurs de la base 1962 décidèrent donc d’aligner l’architecture de l’indice sur la périodicité des enquêtes de branche en vigueur. Il bâtirent deux indices, l’un mensuel, à champ réduit, reprenant toutes les séries de production mensuelles, l’autre trimestriel, à couverture plus large, faisant la synthèse des séries de production mensuelles (ramenées au trimestre par sommation sur trois mois) et des séries de production purement trimestrielles.

L’indice de la production industrielle se séparait ainsi en deux instruments : d’une part un indicateur mensuel, capable de retracer rapidement d’éventuels infléchissements de la conjoncture, mais inapte en raison de sa couverture réduite à mesurer les évolutions annuelles de la production ; d’autre part un indicateur trimestriel, trop tardif pour renseigner à temps sur les retournements conjoncturels, mais moins biaisé et donc capable de nourrir les budgets économiques et les comptes nationaux provisoires.

Tant qu’à compliquer le mode d’emploi de l’indice, les responsables de la base 1962 ne s’arrêtèrent pas en chemin, et rajoutèrent aux deux indices mensuel et trimestriel, un indice annuel comprenant, en plus des précédents, tout ce qu’on pouvait tirer des enquêtes de branche à périodicité purement annuelle (exemple : industries de la conserverie et du bois), de façon à atteindre la couverture maximum de l’industrie1.

Le nombre total de séries-témoin alimentant l’indice base 1962 était en nette augmentation : 354 séries, contre 230 pour l’indice base 1959. Ces 354 séries se décomposaient en 241 séries mensuelles, 90 séries trimestrielles et 23 séries annuelles.

En terme de couverture de l’ensemble du champ industriel, les taux de couverture s’établissaient officiellement à 64 % seulement pour l’indice mensuel, à 84 % pour l’indice trimestriel et à 87 % pour l’indice annuel.

L’augmentation du nombre de séries tenait : à concurrence de 63 séries à l’extension de couverture réalisée en base 1962 (avec la prise en compte de la majorité des industries agro-alimentaires, et des industries du bois et de l’ameublement) ; à concurrence de 61 séries, elle tenait à un étoffement des paniers de séries représentatives des matériaux de construction, de l’industrie mécanique et de la chimie.

1 L'indice annuel incorporait en outre le passage aux indices mensuels et trimestriels définitifs

Historique des indices français de la production industrielle 59

La gestion d’un nombre de séries augmenté en tout de 50 % par rapport à la base 1959 était rendue possible par le recours à l’informatique.

4-3.4. L’indice base 1970

L’indice base 1970 a été mis en service en 1974 et calculé de 1974 à 1986. Des séries sont disponibles de 1963 à 1986.

L’année 1970 a été choisie comme année de base, d’une part pour s’articuler, comme à l’accoutumée, avec la nouvelle base des comptes nationaux, mais aussi - et ce souci était nouveau - dans le but d’avoir une année de base commune avec les indices de la production industrielle des autres pays de la Communauté Européenne.

L’architecture de l’indice base 1970 a été très peu modifiée par rapport à l’indice base 1962. Les enquêtes de branche avaient peu évolué et n’offraient guère de possibilités nouvelles. La triple périodicité de l’indice fut conservée. La plupart des séries-témoin de la base 1962 furent reconduites, avec les mêmes indicateurs de production. Une seule branche nouvelle fut introduite : la transformation des matières plastiques (au rythme trimestriel). Le nombre total de séries-témoin changeait peu : 387 séries, dont 270 mensuelles, 100 trimestrielles et 17 annuelles. Les taux de couverture étaient en légère régression par rapport à l'indice base 1962.

La base 1970 vit une mise à jour des pondérations de l’indice effectuée elle aussi à méthodologie constante. Comme il avait déjà été constaté pour un changement de base antérieur, à architecture d’indice identique l’actualisation des pondérations faisait apparaître un léger ralentissement de la croissance retracée par l’indice.

4-3.5. L’indice base 1980

L'articulation complète des enquêtes et statistiques industrielles sur la nomenclature NAP 600 a créé pour l'indice de la production industrielle base 1980 un environnement favorable dont n'avaient pas bénéficié ses prédécesseurs.

Outre le fait que cette nomenclature a constitué le socle des séries-témoin de la nouvelle base, c'est aussi par rapport aux positions de la NAP officielle qu'est défini de façon rigoureuse le champ de l'IPI en terme de produits. A partir de cette base jusqu'à la base 1990, le champ théorique des IPI se définit en substance de la façon suivante :

"Production de biens et services industriels relevant des classes 04 à 55 de la Nomenclature française d'Activités et de Produits (NAP), assurée par des entreprises de 10 salariés et plus"2.

En plus des diligences normales de tout changement de base, la base 1980 s'est vu assigner un objectif général de remontée du taux de couverture de l'indice pour le rapprocher de l'exhaustivité qui était déjà la règle chez les grands pays européens.

Il faut dire que le dispositif des enquêtes de branche avait considérablement évolué depuis le début des années 60 : reprise de la charge de près de 40% du champ de l'industrie par l'administration, modification des enquêtes

2 cette dernière restriction portant sur la taille d'entreprise s'appliquera au moins jusqu'à la base 1995

Insee Méthodes 60

reprises dans le sens d'une meilleure satisfaction des besoins de l'IPI (mensualisation ou trimestrialisation d'enquêtes annuelles), raccourcissement des délais des enquêtes agro-alimentaires, etc.

Tableau 6 : extension de champ entre les indices base 1970 et base 1980

Champ = Industrie hors Bâtiment et Génie Civil

Base 1970 \ Base 1980 Branches suivies mensuellement en base 1980

Branches suivies trimestriellement en base 1980

Autres branches

Branches suivies mensuellement en base 1970

. Huiles essentielles et arômes . Motocycles . Navires marchands

Pond = 332 357 MF80 (49 %)

Pond = 328 992 MF80 Pond = 3 365 MF80

Branches suivies trimestriellement en base 1970

. Phytosanitaires

. Travail des métaux (partie)

. App. cuisine et chauffage non élec. . Abattages de viande . Produits laitiers . Travail du grain . Boissons et alcools (partie) . Etoffes de bonneterie . Panneaux, bois de placages

. Construction mécanique

. Equipement auto., carrosserie . Construction aéronautique . Produits alimentaires divers . Cuirs et peaux . Transfo. des matières plastiques

Pond = 156 580 MF80 (23 %)

Pond = 58 935 MF80 Pond = 97 645 MF80

Autres branches3 . Concentrés d'uranium . Métaux précieux . Parfumerie . Const. et menuiseries métalliques . Mécanique générale . Charcuterie, volailles . Eaux minérales . Charpentes et menuiseries en bois . Emballages en bois . Meubles . Transfo. du papier, carton ondulé

. Bases pour pharmacie

. Produits de ménages et d'entretien . Engrenages, organes de transmission . Matériel de soudage . Transmissions hydrau. et pneumatique . Matériel d'armement (partie) . Chantiers navals militaires . Café . Habillement . Articles de papeterie

.Eau et chauffage urbain

.Enrichissement, retraitement d'uranium .Chimie fine pharmaceutique .Informatique .Pièces auto (constructeurs) .Réparations (Sncf, navires, avions) .Construction spatiale, engins .Conserves, boulangerie .Maroquinerie, Scieries .Presse non quotidienne, édition .Jouets, art. de sport, ind. diverses

Pond = 186 535 MF80 (28 %)

Pond = 52 278 MF80 Pond = 28 011 MF80 Pond = 106 246 MF80

Ensemble Pond = 675 472 MF80 (100 %)

Pond = 440 205 MF80 (65 %)

Pond = 129 021 MF80 (19 %)

Pond = 106 246 MF80 (16 %)

3 y compris suivies annuellement

Historique des indices français de la production industrielle 61

Le tableau précédent montre que la couverture connaît des gains appréciables. Mesurées en terme de valeur ajoutée sur l'année de base 1980, les branches suivies dans le nouvel indice mensuel de la production industrielle représentaient environ 65 % de la valeur ajoutée de l'ensemble de l'industrie. Les branches suivies seulement en rythme trimestriel représentaient environ 19 % du même ensemble, ce qui portait à 84 % (65 % + 19 %) le taux de couverture de l'industrie par le nouvel indice trimestriel.

De la base 1970 à la base 1980, le progrès est net : le taux de couverture mensuel est passé de 49 % à 65 %, celui de l'indice trimestriel de 72 % à 84 %.

Les gains de couverture apportés au nouvel indice mensuel portaient surtout sur les industries agro-alimentaires, sur les biens intermédiaires (travail des métaux) et, dans une mesure moindre, sur les biens de consommation (parfumerie, travail du bois, ameublement). La production de biens d'équipement reste nettement plus faiblement couverte par l'indice mensuel que celle des autres catégories de biens.

En conséquence, lorsque les biens d'équipement suivis seulement dans l'indice trimestriel (construction mécanique, construction navale, construction aéronautique) évoluaient très différemment des autres branches – comme cela a été le cas en 1984 et 1985 où la production de ces branches a fortement baissé – l'indice mensuel pouvait présenter un biais non négligeable.

Le nombre de séries-témoin a connu un quasi-doublement par rapport à la base 1970. Il est ainsi passé – en se restreignant aux seuls indices mensuels et trimestriels - de 370 en base 1970 à 648 en base 1980.

Tableau 7 : Nombre de séries suivies dans l'indice base 1980 et poids respectifs (en nombre et en %)

Périodicité Total …dont par nature des indicateurs de production mensuelle trimestrielle Quantités

produites Quantités

livrées Facturations

déflatées Conso. de

mat. 1ères4

Heures travaillées

Commandes

converties5 Nombre 447 201 648 422 123 76 14 12 1 Poids 77,3 % 22,7 % 100 % 51 % 16 % 19 % 7 % 6 % 1 %

Cet élargissement substantiel du panier de séries-témoin est dû à la fois à :

- l'extension de couverture accompagnant la base 1980 (branches non prises en compte dans les bases précédentes) (+ 125 séries) ;

- l'accroissement de la couverture de certaines branches déjà suivies, par étoffement des séries-témoin représentatives (+ 41 séries) ;

- à l'éclatement de nombreuses séries de l'ancien indice à caractère de "conglomérats" (+ 122 séries).

4 Il s'agit de la quantité consommée de matière première principale dans le processus de production 5 Le traitement de cet indicateur de production est l'objet d'une explication dans l'un des chapitres suivants

Insee Méthodes 62

Les indicateurs de production ont été choisis en faisant preuve de plus de rigueur qu'auparavant, parfois après de délicats arbitrages entre arguments théoriques et considérations pratiques, avec l'aide des organisations professionnelles et des services statistiques enquêteurs.

Conformes aux pratiques des principaux offices statistiques des pays européens, le système de pondérations mixtes – par les valeurs ajoutées pour les branches 600, par les valeurs de production (voire les facturations) au sein de chacune d'entre elles- est le même qu'en base 1970. On notera néanmoins que l'évolution entre 1970 et 1980 du poids relatif des branches industrielles a été plus importante que le lent glissement que l'on observe à l'accoutumée entre deux années de base de l'indice en raison des deux chocs pétroliers qui sont intervenus entre ces années.

4-3.6. L’indice base 1985

Lors de la Conférence des Directeurs Généraux des Instituts nationaux de Statistique de la CEE ayant eu lieu en mai 1982 à Dublin, ceux-ci ont préconisé, conformément aux pratiques en vigueur au niveau international, un rebasement des principaux indices sur les années en 0 et en 5.

La base 1985 marque donc l'application désormais pérenne de ce principe de rebasement quinquennal6.

La mise en service de la base 1985 en 1990 n'est séparée de la sortie de la précédente base que de trois années. Sur la période, peu de modifications sont intervenues dans le dispositif des enquêtes de branche.

Ceci explique le fait que : - peu de nouvelles séries aient pu être introduites ; - la représentativité globale de l'indice n'ait pas beaucoup varié ; - les branches suivies au seul rythme trimestriel dans la nouvelle base soient les mêmes

qu'en base 1980 ; - les indicateurs de production retenus différent peu de ceux de la base précédente.

On pourra également noter que la tendance, en changeant de base, est plutôt à la réduction du nombre de séries suivies en quantités (-19) et à l'augmentation du nombre de celles alimentées par des facturations déflatées (+24). Ce phénomène tendanciel a été observé de façon analogue dans les principaux pays occidentaux : ainsi 43% (resp. 62%) des séries de l'indice anglais (resp. allemand) base 1985 étaient alimentés par des valeurs déflatées.

4-3.7. L’indice base 1990

Si le taux de couverture n'a été que légèrement amélioré (de 85 % en base 1985 à 86 % en base 1990 pour l'Industrie y compris Construction7), il a en revanche été décidé de ne plus disposer que d'un indice mensuel construit à partir des données mensuelles pures et des données trimestrielles mensualisées par estimation (cf. chapitre intitulé "mensualisation de l'indice de la production industrielle").

6 Nous verrons par la suite que ce principe sera de nouveau affirmé par l'adoption du Règlement européen sur les indicateurs de Court Terme de mai 1998 7 …et de 83,2% à 84,7 % pour l'Industrie Manufacturière

Historique des indices français de la production industrielle 63

En effet, dans les principaux pays industrialisés (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, USA), l'indice mensuel de la production industrielle avait un taux de couverture supérieur à 90% et n'avait pas besoin d'être associé à un indice trimestriel à couverture plus large. La double configuration française présentait plus d'inconvénients que d'avantages : les résultats sur la production industrielle française, fondés sur un champ assez différent en rythmes mensuel et trimestriel, étaient non seulement difficilement lisibles mais également peu comparables à ceux de nos principaux partenaires européens.

Par ailleurs, la Comptabilité Nationale n'ayant achevé son basculement en nomenclature NAF qu'en 1999, il était impossible de disposer d'une ventilation en NAF de la valeur ajoutée lors de la mise en production de la base 1990. Les pondérations ainsi que les contours des séries-témoin ont donc été évalués en se fondant sur la nomenclature NAP et la NAF n'a été utilisée que comme nomenclature de diffusion répondant à une exigence d'harmonisation européenne. Chaque série-témoin (au contour et pondération fondés sur la NAP) a pour cela été affectée à sa NAF 700 "majoritaire".

Enfin, depuis la base 1928 de l'IPI, chaque indice de série élémentaire était corrigé pour inégalité des jours ouvrables par une règle de trois, selon le propre rythme de marche de la branche, avant d'être agrégé au niveau NAP90 puis corrigé des variations saisonnières. Les indices CVS des niveaux supérieurs résultaient ensuite de l'agrégation de ces indices CVS de niveau 90 par le jeu des pondérations.

En base 1990, la correction CVS-CJO s'est faite simultanément selon la modélisation économétrique de logiciels modernes de désaisonnalisation (Macro Maillard, développée à l'INSEE, et Tramo-Seats). Le niveau de désaisonnalisation retenu était le niveau élémentaire de diffusion, c'est à dire la NAF 7008.

8 Indices en NAF calculés à partir du principe d'affectation des séries-témoin à leur NAF 700 majoritaire

Insee Méthodes 64

Tableau 8 : Onze générations d’indices français de la production industrielle : vue d’ensemble

Année

de base

Période de service

Séries disponibles

Périodicités Nombre de séries

Couvertures Calcul des pondérations

Observations

1913 1924 à

1935

1898 à 1939

Mensuelle 27 entre 30% et 40%

effectifs employés en 1906

indicateurs de production très rustiques en dehors des mines et de la métallurgie

1928 1936 à 1939

1928 à 1939

Mensuelle et annuelle

110 (43 M + 67 A)

mensuel : environ 40% annuel : environ 60%

effectifs employés en 1928

premières corrections CJO et CVS

1938 1941 à 1946

1936 à 1946

Mensuelle et annuelle

98 (81 M + 17 A)

de l’ordre de 50% (indice annuel)

- grandes branches : valeurs nettes de production en 1938 - séries : effectifs employés

début des enquêtes de branche

1938 1947 à 1956

1939 à 1956

Mensuelle 170 environ 70% - grandes branches : valeurs nettes de production - séries : effectifs employés

1952 1957 à 1961

1949 à 1961

Mensuelle 186 environ 80% - grandes branches : valeurs nettes de production - séries : effectifs employés

- indices provisoires, rectifiés, définitifs - estimations mensuelles dans la mécanique

1959 1962 à 1968

1955 à 1968

Mensuelle 230 environ 80% - 30 grandes branches : valeur ajoutée nette au coût des facteurs - séries : salaires versés

1962 1969 à 1973

1956 à 1973

Mensuelle, trimestrielle et annuelle

354 (241 M + 90 T + 23 A)

mensuel : 64% trimestriel : 84% annuel : 87%

valeur ajoutée brute aux coûts des facteurs pour 80 branches (recensement industriel de 1962)

séparation en 3 indices

…../…..

Historique des indices français de la production industrielle 65

Tableau 8 : Onze générations d’indices français de la production industrielle : vue d’ensemble (suite et fin)

Année de base

Période de service

Séries disponibles

Périodicités Nombre de séries

Couvertures Calcul des pondérations

Observations

1970 1976 à 1986

1963 à 1986

Mensuelle, trimestrielle et annuelle

387 (270 M + 100 T + 17 A)

mensuel : 63% trimestriel : 83% annuel : 86% ….du domaine industriel9

valeur ajoutée brute aux coûts des facteurs évaluées par les Comptes Nationaux Annuels

1980 1987 à 1990

1980 à 1990

Mensuelle et trimestrielle

64810 (447 M + 201 T)

mensuel : 70% trimestriel : 86%

valeur ajoutée brute aux coûts des facteurs évaluées par les Comptes Nationaux Annuels

Abandon de la périodicité annuelle Accroissement de la couverture globale Doublement du nombre de séries

1985 1991 à 1995

1980 à 1995

Mensuelle et trimestrielle

65211 (446 M + 206 T)

mensuel : 68% trimestriel : 85%

valeur ajoutée brute aux coûts des facteurs évaluées par les Comptes Nationaux Annuels

1990 1996 à janv. 2000

1985 à janv. 2000

Mensuel + Mensualisée (T)

642 (463 M + 179 T)

mensuel pur: 71% mensualisé : 86%

valeur ajoutée brute aux coûts des facteurs évaluées par les Comptes Nationaux Annuels

Introduction de la procédure de mensualisation des séries trimestrielles Abandon de la correction des effets de jours ouvrables par proportionnalité Diffusion en nomenclature NAF

9 …y compris la branche "Bâtiment et du Génie Civil", 72% si l'on exclut cette branche 10 A titre de comparaison, l'IPI-base 1980 allemand comprenait 1 053 séries élémentaires 11 A titre de comparaison, l'IPI-base 1985 allemand comprenait 1 069 séries élémentaires

67

Chapitre 5 :

Le choix des séries-témoin

5-1. Qu’est-ce qu’une série-témoin ? ....................................................................................69

5-1.1. Définition...............................................................................................................69

5-1.2. Exemples de séries-témoin de la base 1995 :......................................................69

A un seul code PRODFRA .................................................................................................. 69

A un seul code PRODCOM................................................................................................. 70

Néanmoins, la plupart des séries-témoin de l’IPI regroupent plusieurs codes PRODCOM "proches" mais distincts..................................................................................... 70

Quelques séries constituent à elles seules un poste de la NAF 700........................................... 70

5-2. Combien de séries-témoin en base 1995 ? .....................................................................70

5-3. Quels critères de choix des séries-témoin ? ...................................................................72

L’homogénéité des produits .................................................................................................. 71

La représentativité de la classe NAF..................................................................................... 72

Le sens donné par les professionnels ..................................................................................... 72

5-4. Passage à la pratique de construction de séries-témoin ...............................................72

Déterminer la valeur de la production des branches ................................................................ 72

Couverture réelle - couverture effective ................................................................................ 77

Quelques dérogations aux principes ....................................................................................... 77

Insee Méthodes 68

Le choix des séries-témoin 69

Il s'agit ici d'exposer sur la base d’exemples la façon dont est bâti un panier de une à vingt-cinq séries-témoin permettant de suivre la production de chaque branche NAF 700. Les séries-témoin obtenues doivent –idéalement– être homogènes et représentatives des branches couvertes.

5-1. Qu’est-ce qu’une série-témoin ?

5-1.1. Définition Comme il est impossible de suivre la production de tous les produits élémentaires concernés par une branche, il est procédé à des regroupements préalables de produits homogènes. Ces regroupements sont appelés séries-témoin et constituent collectivement le panier à partir duquel est calculé l’indice de la production industrielle. Chaque série-témoin correspond à une série élémentaire d’IPI. Si à l'instar de l'indice des prix à la consommation (IPC), les séries-témoin de l'IPI étaient fondées respectivement sur un unique produit représentatif, leur nombre - pour assurer une couverture acceptable de chaque branche - serait considérable et alourdirait sensiblement la gestion courante. Par ailleurs, cette gestion serait très probablement perturbée par la cessation de la production de certains produits en cours de base, certains produits représentatifs ne pouvant plus être suivis. Ainsi, les lignes des questionnaires des enquêtes directes de branche adressés aux entreprises sont pour une grande partie d’entre elles des séries-témoin de l’IPI. Elles peuvent correspondre à des lignes repérées par des codes PRODCOM ou PRODFRA1 ou à des regroupements de lignes PRODCOM voire à des postes entiers de NAF 700.

5-1.2. Exemples de séries-témoin de la base 1995 :

Certaines séries-témoin de l'IPI correspondent à un niveau très fin de la nomenclature de produits :

A un seul code PRODFRA

L'«aluminium ordinaire » (série identifiée dans la chaîne de calcul de l'IPI par le codet E274C012) correspond au seul code PRODFRA 27.42.11.30.1.

La série « Armoires, commodes, coiffeuses en bois » (codet E361G01) désigne l'unique code PRODFRA 36.14.12.30.1.

1 Rappel : la liste PRODFRA définit une version déclinée par la France de la liste communautaire PRODCOM 2 Le lecteur pourra noter que l'identifiant est portant du code NAF700 dont la série assure tout ou partie de la couverture (2ème à 5ème caractères). Les deux dernières positions correspondent en fait à un numéro d'ordre au sein de la branche NAF 700

Insee Méthodes 70

A un seul code PRODCOM

Le « Matériel de signalisation pour chemin de fer » (série E316D01) se résume au code PRODCOM 31.62.11.10 et la « Métallurgie des poudres » (codet E284C01) au code 28.40.20.80.

Néanmoins, la plupart des séries-témoin de l’IPI regroupent plusieurs codes PRODCOM "proches" mais distincts

La série-témoin « Malles, valises, mallettes » (identifiée par E192Z01) comprend les codes PRODCOM 19.20.12.10.1 (valises), 19.20.12.10.2 (malles) et 19.20.12.10.3 (vanity-cases).

La série-témoin « Vestes et blazers » (codet E182D03) comprend les produits 18.21.23.00 (vestes et blazers en maille) et 18.22.3Q.00 (vestes et blazers en chaîne et trame).

Quelques séries constituent à elles seules un poste de la NAF 700

La série « Champagne » (codet E159F01) désigne à elle seule l'ensemble de la production de la NAF 700 « 15.9F-Champagnisation ».

De même, la série-témoin « Acier moulé » couvre toute la NAF 700 « 27.5C-Fonderie d’acier » et la série « Fabrication de vêtements en cuir » (identifiée par E181Z01) constitue à elle seule la NAF 18.1Z de même intitulé.

5-2. Combien de séries-témoin en base 1995 ?

L’indice de la production industrielle de la base 1995 est suivi au travers de 671 séries-témoin, contre 642 en base 1990. Le lecteur pourra consulter la liste complète de ces séries en annexe intitulée "Tableau synthétique des séries-témoin de l'IPI-base 1995".

Ces séries-témoin permettent de suivre 261 postes de la NAF 700.

Le nombre de séries-témoin par NAF est très variable. Lorsque la variété des produits est très importante, la NAF est représentée par plusieurs séries-témoin (cas de l’habillement, de la chimie3, de la parachimie notamment). Une limite de vingt-cinq séries-témoin par NAF a cependant été fixée pour ne pas dépasser un total de 1 000 séries pour l'indice d'ensemble. Ce seuil a été imposé afin de ne pas « alourdir » la gestion courante de l’indice.

3 Ainsi, la NAF « Fabrication d’autres produits chimiques organiques de base » est constituée de 25 séries-témoin.

Le choix des séries-témoin 71

Quelques postes de la NAF 700 se résument à une seule série.

Tableau 9 : Nombre de séries-témoin par NAF 700 dans l’IPI en base 1995 Nombre de branches en NAF

700 Branches représentées par 1 série -témoin 119 Branches représentées par 2 séries-témoin 55 Branches représentées par 3 séries-témoin 26 Branches représentées par 4 séries-témoin 18 Branches représentées par 5 séries-témoin 19 Branches représentées par 6 à 10 séries-témoin 22 Branches représentées par 11 à 15 séries-témoin 0 Branches représentées par plus de 15 séries-témoin 2 Toutes branches suivies dans l’indice base 1995 261 Branches en NAF 700 non suivies dans l’indice base 1995 69

Parmi les activités introduites dans l'IPI en base 1995 figurent notamment la micro-informatique (30.0C), la maroquinerie (19.2Z), les produits pharmaceutiques de base (24.4A) et la distribution d’eau (41.0Z).

Les branches qui ne peuvent être suivies le sont soit en raison d'un défaut d’enquête de production à un rythme infra-annuel (construction de bateaux de plaisance,…), soit par manque d’indicateurs de production (Cf tableaux sur les NAF non couvertes et partiellement dans l’IPI en base 1995 présentées dans les annexes).

Au niveau 16 postes de la nomenclature NES, niveau le plus couramment commenté lors de la diffusion de l'IPI parce que relativement adapté à l'analyse macro-économique, la répartition des séries-témoin est la suivante :

Tableau 10 : Répartition des séries-témoin par poste de la NES 16

Nombre de séries-témoin Industries agricoles et alimentaires 78 Biens de consommation 111 Industrie automobile 9 Biens d’équipement 121 Biens intermédiaires 338 Energie 11 Construction 3 TOTAL 671

Insee Méthodes 72

5-3. Quels critères de choix des séries-témoin ?

L’homogénéité des produits

Il est essentiel que les séries-témoin soient des regroupements de produits homogènes.

Pour être homogènes, la production doit être suivie par le même indicateur pour tous les produits de la série-témoin, soit pour l’essentiel, en quantités produites ou livrées, en facturations, en heures travaillées productives ou en quantités consommées de matières premières.

La production doit être également disponible dans la même unité de compte.

La dispersion des prix unitaires des produits élémentaires4 au sein d’une série-témoin ne doit pas être trop grande si l’on veut éviter que des « effets de gamme » importants ne jouent au sein de la production de la série (Ce concept est précisé dans le chapitre relatif au choix des indicateurs de production).

Par ailleurs, les produits élémentaires constituant la série-témoin doivent être fabriqués selon des processus industriels voisins. Ceux-ci doivent se situer au même stade de fabrication dans la branche afin d’éviter les doubles comptes dans le calcul de la production de la série.

Enfin, les produits doivent idéalement présenter des évolutions de marché et des saisonnalités similaires.

La représentativité de la classe NAF

Celles-ci doivent être également représentatives des postes couverts de la NAF.

En effet, il est nécessaire de disposer de séries équitablement réparties entre l’amont, le milieu et l’aval des filières techniques de la branche, afin que l’indice de la branche reflète les modifications du système productif portant sur une partie seulement de la filière.

Par ailleurs, celles-ci doivent assurer une couverture correcte de la NAF, d’au moins 70% de la valeur de la production de l’année de base.

Le sens donné par les professionnels

On doit en effet éviter de gérer des séries-témoin sur lesquelles aucun correspondant de l’indice n’ait d’opinion d'expert en raison de leur aspect trop global.

Cette règle n’intervient néanmoins pas en tant que critère fondamental.

4 Dont le mode d'évaluation est précisé plus loin dans l'exposé

Le choix des séries-témoin 73

5-4. Passage à la pratique de construction de séries-témoin

Déterminer la valeur de la production des branches

Les quantités produites, les quantités livrées et les facturations hors taxe sont données par les résultats des enquêtes de branches annuelles ou trimestrielles (on somme alors les 4 trimestres pour constituer une donnée annuelle).

Les prix unitaires (moyens) permettant de valoriser la production en quantité sont évalués par le rapport "Facturations hors taxes / Quantités livrées".

Insee Méthodes 74

Ceux-ci sont ensuite appliqués aux totaux des quantités produites pour déterminer, produit par produit, la valeur de cette production.

Les deux exemples suivants sont à ce titre particulièrement représentatifs des travaux réalisés branche 700 par branche 700.

Exemple 1 : NAF « 28.2D-Fabrication de radiateurs et de chaudières pour le chauffage central » Dans le poste 28.2D de la NAF, 3 produits (Chaudières de chauffage central domestiques, parties de chaudières en fonte, acier ou autres et pièces de rechange et pièces de rechange pour chaudières murales) ne peuvent être suivis dans les séries-témoin de la base 1995 par manque d’information infra-annuelle : ils sont signalisés en grisé.

Au total, 5 séries-témoin sont suivies pour couvrir la NAF 28.2D en base 1995 : - « Chaudières murales à gaz » (codet E282D01), suivies en quantités livrées - « Radiateurs en fonte » (codet E282D02), suivis en quantités produites - « Radiateurs en acier » (codet E282D03), suivis en facturations - « Chaudières en fonte » (codet E282D04), suivies en quantités livrées - « Chaudières en acier » (codet E282D05), suivies en quantités livrées

Code des séries-témoin

en base 95

Code PRODFRA Intitulés Prix unitaires (Milliers de francs 1995 par unité)

Facturations hors taxes (Milliers de francs 1995)

Facturations hors taxes

(en %)

E282D01 28.22.12.03.3/6 Chaudières de type mural au gaz (à condensation ou non, mixtes ou non)

3,7 2 152 353 39,8

E282D02 28.22.11.30.0 Radiateurs, en fonte et leurs éléments 9,6 145 795 2,7 E282D03 28.22.11.50.0 Radiateurs, en acier et leurs éléments 23,2 970 225 17,9 E282D04 28.22.12.03.1 Chaudières gaz au sol, en fonte 6,4 414 326 7,7 E282D04 28.22.12.05.1 Chaudières fioul au sol, en fonte 6,3 180 727 3,3 E282D04 28.22.12.07.1 Chaudières autres que gaz et fioul (au sol ou murales)

- non équipées de brûleurs, en fonte 7,0 586 697 10,8

E282D04 28.22.12.07.3 Chaudières autres que gaz et fioul (au sol ou murales) à combustibles solides, en fonte

7,3 20 453 0,4

E282D04 28.22.12.07.5 Chaudières autres que gaz et fioul (au sol ou murales) - électrofioul, en fonte

9,7 3 017 0,1

E282D05 28.22.12.03.2 Chaudières gaz au sol, en acier 15,2 93 009 1,7 E282D05 28.22.12.05.2 Chaudières fioul au sol, en acier 6,4 137 248 2,5 E282D05 28.22.12.07.2 Chaudières autres que gaz et fioul (au sol ou murales)

- non équipées de brûleurs, en acier ou autres 11,2 258 888 4,8

E282D05 28.22.12.07.4 Chaudières autres que gaz et fioul (au sol ou murales) à combustibles solides, en acier ou autres

9,2 15 030 0,3

E282D05 28.22.12.07.6 Chaudières autres que gaz et fioul (au sol ou murales) - électrofioul, en acier

8,6 155 0,0

E282D05 28.22.12.07.7 Chaudières autres que gaz et fioul (au sol ou murales) - électriques

6,1 9 761 0,2

Non suivi 28.22.12.07.8 Chaudières de chauffage central domestiques n.d. 3 000 0,1 Non suivi 28.22.13.00.1 Parties de chaudières en fonte, acier ou autre (à

l’exclusion des parties de chaudières murales à gaz) n.d. 56 943 1,1

Non suivi 28.22.13.00.2 Pièces de rechange pour chaudières murales n.d. 358 559 6,6 Total /////////////

/ 5 406 186 100,0

Le choix des séries-témoin 75

Exemple 2 : NAF « 17.5G-Industries textiles non classables ailleurs »

Le poste 17.5G de la NAF continue d’être suivi en base 1995 par une seule série-témoin intitulée « Produits de la ouaterie » en quantités produites. Cette NAF se caractérise par un important défaut de couverture (88,4 %), certains produits ne pouvant être suivis par manque d’information infra-annuelle.

Code des séries-

témoin en base 95

Code PRODFRA Intitulés Facturations hors taxes

Livraisons Prix unitaire

s

Milliers de francs 1995

% kg F/kg

E175G01 17.54.31.30.1-2 Ouates de coton, hydrophiles, écrus, à usage médical 434 077 8,5 12 148 799 35,7 E175G01 17.54.31.30.3 Autres ouates à usage médical (seult ouates de coton,

hydrophiles, écrus à usage médical) 9 520 0,2 287 173 33,2

E175G01 17.54.31.50.1-2 Ouates de coton pour filtration et autres usages 326 0,0 11 095 29,4 E175G01 17.54.31.50.3-4 Autres ouates à usage hygiénique et autres 0 0,0 0 0,0 Non suivi 17.54.11.30.1 Rubans élastiques de grande largeur (>10 cm) 70 370 1,4 503 220 139,8 Non suivi 17.54.11.30.2 Autres rubans élastiques 535 449 10,5 3 866 215 138,5 Non suivi 17.54.11.30.3 Sangles 136 528 2,7 2 387 455 57,2 Non suivi 17.54.11.30.4 Rubans décoratifs en polypropylène 24 021 0,4 1 131 000 21,2 Non suivi 17.54.11.30.5 Rubans rigides autres que sangles et rubans

décoratifs (bolducs) 429 808 8,4 2 802 207 153,4

Non suivi 17.54.11.50.0 Etiquettes, écussons, articles similaires en matières textiles

71 625 1,4 306 903 233,4

Non suivi 17.54.11.70.0 Tresses, passementerie et articles ornementaires 390 571 7,6 2 250 648 173,5 Non suivi 17.54.12.30.0 Tulles - tulles bobinots - tissus à mailles nouées 14 665 0,3 - 128,4 Non suivi 17.54.12.50.0 Dentelles mécaniques 786 477 15,4 53 555 536,7 Non suivi 17.54.12.70.0 Dentelles à la main 20 466 0,4 - 208,1 Non suivi 17.54.13.30.0 Broderies chimiques ou aériennes et broderies à fond

découpé 78 635 1,5 7 700 308,0

Non suivi 17.54.13.50.0 Broderies de coton autres que chimiques ou aériennes à fond découpé

164 472 3,2 - 487,2

Non suivi 17.54.13.70.0 Broderies de matières textiles autres que coton et chimiques

251 816 4,9 - 370,2

Non suivi 17.54.20.00.0 Feutres, même imprégnés, enduits, recouverts ou stratifiés

129 185 2,5 4 049 212 31,9

Non suivi 17.54.31.50.5-7 Ouates de rembourrage 39 926 0,8 1 633 698 24,4 Non suivi 17.54.31.50.8 Tampons périodiques 304 644 6,0 3 501 948 87,0 Non suivi 17.54.31.50.9 Couches bébés 9 265 0,2 331 416 28,0 Non suivi 17.54.31.50.A Autres articles confectionnés 363 718 7,1 5 180 933 70,2 Non suivi 17.54.32.00.0 Cordons élastiques pour sandows, tendeurs-sandows

terminés, produits autres que sandows 47 464 0,9 1 495 334 31,7

Non suivi 17.54.35.00.0 Fils guipés; fils de chenille, fils dits "de chaînette" 546 407 10,7 4 672 311 116,9 Non suivi 17.54.38.50.0 Mèches textiles, manchons à incandescence et étoffes

tubulaires servant à leur fabrication 3 905 0,1 24 509 159,3

Non suivi 17.54.38.70.0 Tissus et feutres sans fin 248 235 4,9 533 004 465,7 Total 5 111 575 100,

0 47 178 335 ///////////

/

Insee Méthodes 76

Code des Prix Production

séries-témoin

en base 95

Intitulés unitaire calculés

plus haut F/kg

kg Valorisée (millier de FF)

Valeur (en %)

E175G01 Ouates de coton, hydrophiles, écrus, à usage médical 35,7 14 158 853 505 471,0 11,2 E175G01 Autres ouates à usage médical (seult ouates de coton, hydrophiles,

écrus à usage médical) 33,2 397 872 13 209,3 0,3

E175G01 Ouates de coton pour filtration et autres usages 29,4 51 788 1 522,6 0,1 E175G01 Autres ouates à usage hygiénique et autres 0,0 0 0 0,0 Non suivi Rubans élastiques de grande largeur (>10 cm) 139,8 617 976 86 393,0 1,9 Non suivi Autres rubans élastiques 138,5 4 119 837 570 597,4 12,6 Non suivi Sangles 57,2 2 476 100 141 632,9 3,1 Non suivi Rubans décoratifs en polypropylène 21,2 1 147 000 24 316,4 0,5 Non suivi Rubans rigides autres que sangles et rubans décoratifs (bolducs) 153,4 3 852 830 591 024,1 13,1 Non suivi Etiquettes, écussons, articles similaires en matières textiles 233,4 299 642 69 936,4 1,5 Non suivi Tresses, passementerie et articles ornementaires 173,5 2 266 436 393 266,6 8,7 Non suivi Tulles - tulles bobinots - tissus à mailles nouées 128,4 - 14 665,0 0,3 Non suivi Dentelles mécaniques 536,7 53 555 28 742,9 0,6 Non suivi Dentelles à la main 208,1 - 20 466,0 0,5 Non suivi Broderies chimiques ou aériennes et broderies à fond découpé 308,0 7 700 2 371,6 0,1 Non suivi Broderies de coton autres que chimiques ou aériennes à fond

découpé 487,2 - 164 472,0 3,7

Non suivi Broderies de matières textiles autres que coton et chimiques 370,2 - 251 816,0 5,6 Non suivi Feutres, même imprégnés, enduits, recouverts ou stratifiés 31,9 9 517 289 303 601,5 6,7 Non suivi Ouates de rembourrage 24,4 1 674 417 40 855,7 0,9 Non suivi Tampons périodiques 87,0 3 337 362 290 350,5 6,4 Non suivi Couches bébés 28,0 103 164 2 888,6 0,1 Non suivi Autres articles confectionnés 70,2 4 250 090 298 356,3 6,6 Non suivi Cordons élastiques pour sandows, tendeurs-sandows terminés,

produits autres que sandows 31,7 1 508 834 47 830,0 1,1

Non suivi Fils guipés; fils de chenille, fils dits "de chaînette" 116,9 2 104 585 246 026,0 5,5 Non suivi Mèches textiles, manchons à incandescence et étoffes tubulaires

servant à leur fabrication 159,3 23 268 3 706,6 0,1

Non suivi Tissus et feutres sans fin 465,7 856 252 398 756,5 8,8 Total ///////////// 52 824 850 4 512 274,9 100,0

A l'instar des deux exemples précédents, des séries-témoin respectant au mieux les critères d’homogénéité et de représentativité sont constituées pour chaque poste de la NAF 700.

Naturellement, les statisticiens de l’IPI qui ont contribué à la définition (et au calcul) des séries-témoin de la base 1995 ont dû faire preuve de pragmatisme et s’adapter au dispositif des enquêtes. Ils se sont notamment assurés que les enquêtes de branche garantissent la pérennité des statistiques capables d’alimenter les séries.

De nombreuses enquêtes contiennent toute l’information nécessaire pour suivre mensuellement ou trimestriellement la production des branches concernées. D’autres enquêtes sont sans utilisation possible pour l’indice, soit qu’elles ne contiennent aucune question, même indirecte sur la production, soit que leur périodicité n’est qu’annuelle.

Le choix des séries-témoin 77

Au sein de chaque NAF, la valeur de la production (ou, comme dans le cas de l'exemple 1 précédent, les facturations si celle-ci ne peut être déterminée) fournit une clef de répartition par série-témoin permettant de déterminer le jeu de pondérations au niveau le plus fin selon une démarche descendante présentée dans le chapitre consacré au calcul des pondérations de l’IPI.

Au final, dans l’industrie manufacturière :

- 65% de la pondération de l’indice de la production ont été valorisés selon les facturations,

- 32% l'ont été selon la valeur de la production, - les 3% restants concernent des postes de NAF (un peu abusivement) appelés

« mono-produit »5 et qui donc ne nécessitent pas de valorisation…ou qui l'ont été à partir d'informations provenant de la comptabilité d’entreprises particulières6.

Couverture réelle - couverture effective

Ces notions seront développées dans le chapitre consacré au calcul des pondérations.

Néanmoins nous pouvons d'ores et déjà retenir, pour une branche donnée, que si l'ensemble des séries-témoin couvre plus de 70% de la valeur de la production de l’année de base, la branche est considérée comme intégralement couverte 7 : le taux de couverture effectif est alors égal à 100 %.

Dans le cas où ce seuil de 70 % n'est pas atteint, la branche se caractérise par un défaut de couverture et sa pondération s’en trouve affectée (existence d'un poste dit "Non suivi" ou "hors IPI").

Exemples 1 et 2 :

NAF Couverture réelle Couverture effective 28.2D (exemple 1) 92,2 % 100,0 % 17.5G (exemple 2) 11,6 % 11,6 %

Quelques dérogations aux principes

La définition des séries-témoin de la base 1995 a mis en évidence qu’il pouvait y avoir incompatibilité des principes de bonne couverture, d'homogénéité des séries-témoin et de restriction de leur nombre par poste de nomenclature NAF 700.

Ainsi, concernant la chimie et la parachimie, pour admettre que la couverture est totale, il a été considéré que le taux de 55% était satisfaisant et suffisant.

En effet, ces branches sont constituées d’un nombre considérable de produits de nature très différente qu'il est très difficile de rassembler en groupes homogènes (Ethylène, stryrène, acétylène,…). Pour les couvrir de façon satisfaisante selon le critère des 70%, il aurait été nécessaire de créer plus de 25 séries-témoin par poste de NAF 700.

5 Exemple : « Presse quotidienne » : NAF 22.1C et 22.2A 6Exemple : série « Moteurs d'hélicoptères » dans la NAF 35.3A : elle est en effet suivie en comptabilisant les heures travaillées de la seule l'entreprise TURBOMECA, leader dans cette branche dont il convient d'évaluer la représentativ ité en terme de chiffre d'affaires réalisés en 1995. 7 Le total des pondérations des séries-témoin correspondra alors à la pondération de l’ensemble de la NAF.

77

77

Chapitre 6 :

Les indicateurs de production

6-1. Vue d'ensemble.........................................................................................................79

6-2. Les quantités produites : indicateur direct de production.....................................81

6-3. Indicateurs de production indirects........................................................................81

6-3.1. Les quantités livrées..............................................................................................81

6-3.2. Les facturations déflatées ......................................................................................83

Généralités .................................................................................................................. 83

De la nécessité de disposer de déflateurs....................................................................... 83

Risques d'effet de gamme ............................................................................................ 85

6-3.3. Les heures travaillées productives .......................................................................87

Suivi des produits à long cycle de production.................................................................. 88

Suivi des très grandes variétés d'activité ........................................................................ 88

De la nécessité de disposer de coefficients de productivité.............................................. 88

Quelques précautions sont à prendre ............................................................................. 89

6-3.4. Les consommations de matières premières..........................................................90

6-3.5. Les entrées de commandes ...................................................................................91

Généralités .................................................................................................................. 91

Les entrées de commandes devraient ouvrir des perspectives ......................................... 93

Insee Méthodes 78

Les indicateurs de production 79

L’indice de la production industrielle veut être un indice de volume. Devant l’impossibilité pratique d’évaluer l’évolution du volume de la production en intégrant les effets qualité (au sens de la comptabilité nationale), on s’attache à représenter au mieux les évolutions de la production en quantité.

Du fait de la difficulté de la mesure de la production de certaines branches et des restrictions de certaines enquêtes, seulement 57% des 671 séries-témoin de la base 95 sont suivies par un indicateur de production directe, les quantités produites. Pour les séries restantes, la production des entreprises est suivie indirectement à travers les quantités livrées, les facturations déflatées, les heures productives travaillées, les matières premières consommées et les commandes.

Les caractéristiques des différents indicateurs seront présentées dans ce chapitre, en soulignant les précautions qu’il faut prendre pour chacun d’entre eux pour que le « bruit de fond » introduit ne recouvre pas l’information contenue sur l’évolution de la production.

6-1. Vue d'ensemble

La nature des indicateurs de production retenus dans la base 1995 diffère peu de ceux des bases précédentes. Les indicateurs de production ont été choisis avec l'aide des services statistiques enquêteurs (SESSI, SCEES) ainsi qu'avec celle des organisations professionnelles agréées.

Les séries créées dans la base 1995 (c’est à dire dont aucun produit n’était suivi en base précédente) sont pour la plupart d’entre elles suivies par des quantités produites.

Depuis la base 1990, on peut noter que le nombre de séries suivies en quantités physiques tend à se réduire au profit de séries en facturations de quantités produites, concept naturellement plus proche de la comptabilité des entreprises.

Si l’on considère enfin la part de chacun des indicateurs dans les grands regroupements en 16 postes de la nomenclature NES (cf. tableau 2 présenté dans l’annexe à ce chapitre), l’industrie automobile et les biens intermédiaires se caractérisent par une forte proportion de quantités produites en terme de valeur ajoutée. En revanche, les biens d’équipement sont couverts pour une large part par des facturations hors taxes. Ce phénomène trouve son origine dans l’importance du "facteur qualité". Ce concept sera précisé dans le paragraphe relatif à l’indicateur de facturations déflatées.

Insee Méthodes 80

Tableau 11 : Indicateurs de production en bases 1990 et 1995

Base 1995 Base 1990 Indicateur de production Nombre de séries Valeur ajoutée

(% p.r. à l'ensemble "Industrie")

Nombre de séries Valeur ajoutée (% p.r. à l'ensemble

"Industrie") Quantités produites 382 40,2 373 39,8 Quantités livrées 103 8,1 118 14,4 Facturations déflatées 158 25,0 106 20,2 Heures travaillées productives 18 21,7 14 18,6 Matières premières consommées

9 4,8 13 6,6

Commandes 1 0,2 1 0,4 Total 671 100,0 625 100,0

Tableau 12 : Part (en terme de valeur ajoutée dans l’industrie) des indicateurs de production dans les grands regroupements de l’IPI en base 1995

(en %) Quantités

produites Quantités

livrées Facturation

s Heures

travaillées Matières premières

consommées Commandes Total

Industries agricoles et alimentaires

60,6 18,3 18,8 0 2,3 0 100,0

Biens de consommation 36,1 1,9 42,2 0 19,8 0 100,0 Industrie automobile 60,5 0 39,5 0 0 0 100,0 Biens d’équipement 4,5 4,7 70,4 16,8 2,5 1,1 100,0 Biens intermédiaires 51 19,6 20,2 6,3 2,9 0 100,0 Energie 91,3 0 0 0 8,7 0 100,0 Construction 0 0 0 100 0 0 100,0

Tableau 13 : Part (en terme de valeur ajoutée dans l’industrie) des indicateurs de production dans les grands regroupements de l’IPI en base 1990

(en %) Quantités

produites Quantités

livrées Facturation

s Heures

travaillées Matières premières

consommées Commandes Total

Industries agricoles et alimentaires

57,6 36,7 4,3 0 1,4 0 100,0

Biens de consommation 35,1 8,5 29,1 0 27,3 0 100,0 Industrie automobile 67,4 0,6 32 0 0 0 100,0 Biens d’équipement 7,5 17,5 53,4 18,3 1,1 2,2 100,0 Biens intermédiaires 52,4 22,5 14,4 4,6 6,1 0 100,0 Energie 87,6 0 0 0 12,4 0 100,0 Construction 0 0 0 100 0 0 100,0

Les indicateurs de production 81

6-2. Les quantités produites : indicateur direct de production

383 séries-témoin couvrant à peu près 41% de la valeur ajoutée de l’ensemble de l’industrie sont suivies en quantités produites dans l’IPI en base 1995.

Formule d’IPI élémentaire évalué avec cet indicateur :

95Q

QI m

m = où… . m désigne le mois d’observation,

. Qm la quantité produite au cours du mois m,

.Q 95 la quantité moyenne de l’année de base.

Dans certaines branches, les quantités produites peuvent être difficiles à mesurer.

Les déclarations des entreprises reposent en effet sur des bons d’entrée en magasins « produits finis » et doivent plutôt être renseignées dans les usines, soit dans une sphère de production que les services comptables et commerciaux – interlocuteurs naturels des services statistiques enquêteurs – ne connaissent parfois que de loin.

En outre, le dispositif actuel des enquêtes de branche collectant la production ne permet pas toujours de faire la part entre la production destinée effectivement à la vente (on parle de production "marchande") et l’autoconsommation (ou production "pour compte propre"). Dans certaines branches en effet, des produits sortant des ateliers de fabrication d’une entreprise ne sont pas vendus à des clients extérieurs à l’entreprise, mais sont acheminés vers d’autres ateliers de la même usine, ou vers d’autres usines de la même entreprise, dans le cadre d’un processus de fabrication intégré. Par exemple la majeure partie de l’acier fabriqué par les sociétés sidérurgiques n’est pas vendue en l’état, mais directement transformée en profilés et en laminés au sein de ces sociétés.

Au total néanmoins, l’intraconsommation – qui peut être un phénomène certes significatif - ne concerne qu’un nombre assez limité de produits de base (électricité, fonte, acier, ammoniac, éthylène, pâte à papier, …), ainsi que certaines fabrications « intégrées » par des grands ensembles comme les constructeurs automobiles.

6-3. Indicateurs de production indirects

Nombreuses sont les enquêtes de branche qui collectent auprès des entreprises les quantités produites. Néanmoins, dans un certain nombre de professions, les enquêtes de branche ne collectent que des informations indirectes (quantités livrées, facturations hors taxes, etc.) qui, faute de mieux, seront utilisées pour alimenter l'indice de la production industrielle.

6-3.1. Les quantités livrées

Dans un certain nombre de professions, les enquêtes de branche ne recensent que les quantités livrées en raison notamment de décisions prises en matière d’allégement de charge statistique des entreprises.

Insee Méthodes 82

De ce fait, dans l’IPI, 103 séries-témoin sont suivies en quantités livrées, soit 8,1% de la valeur ajoutée de l’ensemble de l’industrie.

La déclaration de quantités livrées résulte de l’enregistrement sur un bon de livraison ou sur une facture, documents courants dans la sphère comptable et commerciale.

L’indicateur « quantités livrées » fournit une approximation satisfaisante de l’évolution de la production dans la mesure où le stock de produits finis reste à peu près stable au cours du temps. Cette approximation repose en effet sur l’égalité comptable suivante :

Quantité livrée = Quantité produite – Variation du stock de produits finis

…où cette variation doit être négligeable au cours de la période sous observation

Formule d’IPI élémentaire évalué avec cet indicateur :

95Q

QI m

m = où… . m désigne le mois d’observation,

. Qm la quantité livrée au cours du mois m,

.Q 95 la quantité moyenne de l’année de base.

Lorsqu'en revanche le stock des produits finis fluctue de façon importante d’un mois sur l’autre, l’indicateur des quantités livrées enregistre en plus du « signal » recherché (celui de l’évolution des quantités produites) un « bruit de fond » (les fluctuations du stock des produits finis), qui peut gravement occulter l’évolution recherchée de la production.

Deux phénomènes peuvent en outre, si l’on n'est pas vigilant, venir grossir ce bruit de fond.

D’une part les industriels déclarants peuvent être tentés de récapituler, en même temps que les livraisons de produits sortant de leurs propres ateliers, des livraisons de produits similaires - ou complémentaires dans la gamme - qu’ils auront achetés sans les fabriquer à d’autres industriels. D’autre part le fait générateur de la déclaration en statistique des quantités livrées n’est pas toujours la sortie du magasin produits finis, mais parfois le transfert de propriété au client ou encore l’embarquement sur un navire (en cas de grande exportation), ce qui a l’inconvénient d’introduire des décalages temporels ou des « effets de grappe » dans la statistique observée.

Le premier risque peut être maîtrisé si les services enquêteurs veillent avec soin à ce que soient exclus des statistiques de branche « les produits achetés et revendus en l’état »1. Contre le second, on ne peut malheureusement pas faire grand chose car la statistique reste tributaire des conventions comptables propres à chaque entreprise.

1 Les services comptables et commerciaux ne distinguent en effet pas toujours volontiers les quantités livrées selon qu’elles ont une origine interne ou externe à leur entreprise.

Les indicateurs de production 83

6-3.2. Les facturations déflatées

Généralités

Près de 160 séries-témoin sont suivies en facturations dans l’indice de la production industrielle en base 1995 (autour de 100 en base 1990). Celles-ci couvrent une part non négligeable de la valeur ajoutée dans l’ensemble de l’industrie (soit 25% contre 20% environ en base 1990).

Les facturations (hors taxes) constituent l'une des variables les plus faciles à mobiliser par le canal des enquêtes de branches ; celles-ci sont donc disponibles dans presque toutes les enquêtes. Les facturations mensuelles sont généralement récapitulées par nature de produits par les services commerciaux et comptables des entreprises.

Elles représentent la valeur en francs courants de quantités fabriquées puis livrées par l'entreprise. On a la relation suivante :

Quantités livrées = Facturations / Prix à la production

Des divergences peuvent néanmoins exister avec les quantités livrées en raison de décalages dans les écritures comptables. Ainsi pourra-t-on parfois noter une pointe saisonnière des facturations en fin d’année, les livraisons étant effectuées à un rythme plus régulier tout le long de l’année.

Par ailleurs, pour une entreprise donnée, les facturations collectées par les enquêtes de branche peuvent être différentes du chiffre d’affaires total dans la mesure où elles excluent les marchandises revendues en l’état.

Enfin, à l'instar de l'indicateur des quantités livrées, pour que les facturations déflatées puissent être retenues comme indicateur de production, il est nécessaire que les stocks demeurent stables au cours du temps.

Formule d’IPI élémentaire évalué avec cet indicateur :

=

DFDF

I m

m

m

95

où… . m désigne le mois d’observation, . Fm , facturations enregistrées au cours du mois m, . Dm , le déflateur disponible pour le mois m, .

DF

95

, facturations déflatées moyennes de l’année de base.

De la nécessité de disposer de déflateurs

Le formulaire ci-dessus montre que le statisticien de l'IPI doit également disposer d’indices de prix de production ou de concepts s’en approchant s'il veut pouvoir dégager une information pertinente sur le volume de la production au cours de la période sous observation.

Pour la plupart des séries en facturations de la base 1995, il s’agit d'indices de prix de vente industriels (IPVI) calculés par la division « Prix de vente industriels » de l’INSEE selon la nomenclature européenne des produits en vigueur depuis 1993 (CPF).

Insee Méthodes 84

Les prix de vente industriels sont des prix « départ usine » et couvrent actuellement le seul marché intérieur2. Ainsi le champ couvert par les IPVI diffère-t-il (au moins pour la durée de la base 1995 de l'IPI) de celui des facturations des enquêtes de branches, celles-ci portant sur des biens « toutes destinations ».

Sur la période récente, les statisticiens de l'IPI ont à leur disposition un grand nombre de séries d'indices de prix de vente industriel correspondant aux séries-témoin de l'IPI (mêmes produits ou produits très proches) (série E212G01 intitulée « articles de correspondance », série E361A04 « fauteuils et canapés à usage domestique », etc.).

Pour une quarantaine de séries-témoin néanmoins, aucun indice de prix de vente industriel ne semble être adapté ou disponible (série E316D02 « appareils électriques d’alarme et de veille », série E332B03 « compteurs d’électricité »,…).

Un déflateur dit "composite", qui s’assimile à un indice de coût de production de tout un poste de nomenclature NAF 700, est alors calculé. Il s’agit de la moyenne pondérée de trois indices représentant le taux de salaire horaire des ouvriers, le prix des matières premières importées (hors pétrole), de prix de services divers aux entreprises3.

L'évaluation du poids respectif de chacun de ces indices a été mise en œuvre en utilisant les résultats comptables de l'année de base (1995) du Système Unifié des Statistiques d’Entreprises (SUSE), intégrant les déclarations fiscales des entreprises ainsi que les enquêtes annuelles d'entreprise (EAE). Bien entendu, ces informations comptables n'étaient disponibles qu'au niveau sectoriel, c'est à dire de l'activité principale exercée (APE).

A été établie une correspondance entre les postes comptables de SUSE les plus pertinents et les indices de coût composant nos déflateurs composites :

Tableau 14 : les déflateurs composites

Coût Indice de coût Poste de SUSE (pondération par leur poids lors

de l’année 1995) Main d’œuvre Taux de salaire horaire des ouvriers Salaires, traitements et charges

sociales4 Matières premières Prix des matières premières

importées (hors pétrole) Achats de matières premières et

autres approvisionnements5 Services divers Indice de prix de barème de services

divers de catégorie B (PSDB) Autres achats et charges

externes6

2 Le règlement européen sur les indicateurs de court terme signé en 1998 par les Etats-membres de l'Union contraint désormais la France à calculer et à mettre à la disposition d'Eurostat d'ici 2003 des indices de prix de vente industriels à l'exportation 3 Cet indice prend notamment en compte les prix de l’électricité, du gaz, du pétrole, les frais de transport, le coût de la construction, les prix des services aux entreprises, etc. 4 Il s’agit respectivement des variables R216 et R217 du fichier FUTE 1995 5 Variable R212 du fichier FUTE 1995 6 Variable R214 du fichier FUTE 1995

Les indicateurs de production 85

Pour couvrir le passé et obtenir des séries de déflateurs (et donc d'indices de la production industrielle) depuis 1985, les déflateurs de la période récente ont été :

- soit prolongés par des indices fins de prix de vente industriels lorsque ceux-ci sont disponibles,

- à défaut, soit chaînés avec des IPVI agrégés correspondant au niveau CPF à 4 positions,

- chaînés avec les déflateurs composites correspondants sinon.

Exemple : le déflateur de la série E312A02 « appareillage basse tension-relais » est bâti à partir d'un déflateur composite sur la période 1985/01 à 1985/12 chaîné avec un IPVI agrégé correspondant à un niveau CPF sur 4 positions (de 1986/01 à 1992/09), lui-même chaîné sur la période récente (depuis 1992/10) avec un indice de prix de vente industriel correspondant précisément au contour de la série-témoin.

En pratique; le prix de l’ensemble des matières premières importées hors pétrole n’est pas toujours utilisé. Pour la plupart des séries-témoin concernées, on retient le prix de la matière première principale (l’indice du prix de la pâte à papier importée est utilisé pour les séries d'IPI E212G03 « Copies, feuilles perforées » et E222C02 « Papeterie hors copie , etc.). par ailleurs, pour éviter que les déflateurs composites calculés ne reflètent trop la volatilité des prix des matières premières, une moyenne mobile sur 3 mois leur est appliquée ;

Le lecteur pourra consulter l'ensemble des définitions et chaînages des déflateurs utilisés pour le calcul de l'IPI-base 1995 dans le tableau de synthèse portant sur l'ensemble des séries-témoin de cette base.

Risques d'effet de gamme

Les indicateurs de facturations déflatées sont, au contraire des indices de quantité, des indicateurs de volume. Ils incorporent les "effets de gamme" (ou encore "effets de panier" ou "de structure") et les "effets de qualité" que l’on cherchera à minimiser.

Le second correspond au phénomène de remplacement au cours du temps de produits d'une génération par des produits de la génération suivante, aux performances généralement accrues (exemple : substitution progressive des téléviseurs couleurs au téléviseurs noir et blanc). L'"effet de gamme" quant à lui ne joue qu'entre produits d'une même génération, en fabrication au même moment.

Le risque d'effet de gamme dépend de la dispersion plus ou moins forte des prix unitaires des produits élémentaires : il sera naturellement plus forts si ces prix varient dans une fourchette de un à cinq que s’ils varient seulement dans une fourchette de un à deux. Toutefois, cette dispersion ne constitue qu'un risque : pour que celui-ci se matérialise, il faut que la répartition entre les produits élémentaires de la quantité produite se déforme substantiellement d'une période à l'autre, ce qui est rarement le cas de productions de grandes séries s'adressant à des segments de clientèle assez stables.

En pratique, quelques séries de l’indice de la production industrielle sont suivies par un indicateur de facturations déflatées même si les prix des produits élémentaires ne sont pas toujours très

Insee Méthodes 86

homogènes. En effet, une limite de vingt-cinq séries-témoin étant fixée au sein de chaque poste de nomenclature NAF 700, il est le plus souvent impossible d'y créer autant de séries-témoin que de produits pour assurer une couverture satisfaisante du poste en question.

Exemple : NAF « 34.3Z- Fabrication d'équipements automobiles »

La branche « 34.3Z-Fabrication d’équipements automobiles » se compose en 1995 d'un peu moins d’une quarantaine de produits élémentaires dont les prix varient dans une fourchette très large (de 1 à 870). En base 1995 de l'IPI, elle est suivie en « facturations déflatées » par une seule série -témoin regroupant 34 produits élémentaires.

Codet séries-témoin

Code PRODFRA3

4.30.

Intitulés Prix unitaires (Francs 1995

par kg)

Facturations hors taxes (MF 1995)

Facturations hors taxes

(en %) Non suivi 11.03.1 Blocs cylindres, chemises, carters et culasses pour

motoculteurs 76,9 14,8 0,0

E343Z01 11.03.2 Blocs cylindres, chemises, carters et culasses pour moteurs à étincelles

631,0 150,4 0,2

Non suivi 11.05.1 Bielles, pistons, segments de pistons pour motoculteurs 273,5 1,6 0,0 E343Z01 11.05.2 Bielles, pistons, segments de pistons pour moteurs à

étincelles 205,6 1 435,6 2,1

Non suivi 11.07.1 Carburateurs, injecteurs et porte-injecteurs pour motoculteurs

0,0 0,0

E343Z01 11.07.2 Carburateurs, injecteurs et porte-injecteurs pour moteurs à étincelles

9 870,1 1 678,0 2,4

E343Z01 11.09.1 Equipements divers pour moteurs de motocycles 155,7 130,5 0,2 Non suivi 11.09.1 Autres parties pour moteurs à explosion de motoculteurs 171,9 31,1 0,0 E343Z01 11.09.2 Autres parties pour moteurs à étincelles 220,6 1 725,7 2,5 E343Z01 11.09.3 Vilebrequins montés et assemblés pour moteurs à

étincelles 4 597,0 325,8 0,5

E343Z01 11.09.4 Autres équipements pour moteurs à étincelles 155,7 695,9 1,0 E343Z01 12.00.1 Blocs cylindres, chemises, carters et culasses pour

moteurs diesels n.d. 403,6 0,6

E343Z01 12.00.2 Bielles, pistons, segments pour moteurs diesels n.d. 500,1 0,7 E343Z01 12.00.3 Injecteurs et porte-injecteurs pour moteurs diesels 396,6 934,3 1,4 Non suivi 12.03.1 Bielles, pistons, segments moteurs diesels (tract.

agricoles et engins génie civil) 130,5 15,7 0,0

Non suivi 12.07.1 Injecteurs et porte-injecteurs mot. diesels (tract. agricoles et engins génie civil)

6 555,3 19,7 0,0

Non suivi 12.09.1 Autres parties pour moteurs diesels (tract. agricoles et engins génie civil)

487,2 669,0 1,0

E343Z01 12.09.3 Vilebrequins montés et assemblés pour moteurs diesels 3 070,6 191,0 0,3 E343Z01 12.09.4 Autres parties pour moteurs diesels 31,9 381,1 0,6 E343Z01 20.10.0 Pare-chocs et leurs parties n.d. 687,2 1,1 E343Z01 20.23.0 Garnitures de freins montées 16 246,5 1 247,2 1,8 E343Z01 20.25.0 Freins, servofreins et leurs parties n.d. 7 262,1 10,4 E343Z01 20.33.0 Boites de vitesses 3 412,7 10 250,0 14,8 E343Z01 20.35.0 Ponts avec différentiel n.d. 582,5 0,8 E343Z01 20.37.0 Essieux porteurs et leurs parties n.d. 238,1 0,3 E343Z01 20.40.0 Roues, leurs parties et accessoires 266,5 1 297,3 1,9 E343Z01 20.50.0 Amortisseurs de suspension 295,3 1 273,1 1,8 E343Z01 20.61.0 Radiateurs 151,1 1 715,5 2,5 E343Z01 20.63.0 Silencieux et tuyaux d’échappement 144,1 3 730,8 5,4

Les indicateurs de production 87

E343Z01 20.65.0 Embrayages et leurs parties 1 816,0 2 286,6 3,3 E343Z01 20.67.0 Volants, colonnes et boîtiers de direction 170,4 3 766,9 5,4 E343Z01 20.71.0 Réservoirs à combustibles 15 976,0 451,6 0,7 E343Z01 20.73.0 Organes de climatisation 659,8 5 192,7 7,5 E343Z01 20.75.0 Organes de suspension autres qu'amortisseurs 93,8 621,6 0,9 E343Z01 20.77.1 Joints de cardan n.d. 1 578,9 2,3 E343Z01 20.77.2 Organes de transmission autres que boîtes de vitesse,

ponts et joints de cardan 69,2 1 075,2 1,6

E343Z01 20.79.1 Barres de torsion, barres stabilisatrices 33,7 776,3 1,1 E343Z01 20.79.2 Autres parties et accessoires 1 915,0 2 867,6 4,1 E343Z01 30.30.0 Ceintures de sécurité n.d. 1 882,5 2,7 E343Z01 30.90.1 Tableaux de bord complets avec leurs instruments n.d. 3 792,7 5,5 E343Z01 30.90.2 Parties et accessoires de carrosseries automobiles 27 773,6 7 338,5 10,6

Total ///////////////// 69 218,9 100,0

6-3.3. Les heures travaillées productives

Les séries suivies en nombre d’heures travaillées productives sont peu nombreuses en base 1995 de l'IPI puisqu'elles sont au nombre de 18 sur un total de 671. Elles concernent néanmoins des branches importantes comme celles de la mécanique générale, du bâtiment, des travaux publics, de la construction navale et de l’armement.

En termes de valeur ajoutée, elles représentent près de 22% de la valeur ajoutée de l’ensemble de l’industrie.

Tableau 15 : séries-témoin de l’IPI-base 95 suivies par un indicateur de nombre d’heures productives travaillées

Intitulés série-témoin

Périodicité Pondération en

millions de Francs 1995

Mécanique générale Mensuelle 24 728 Turbines thermiques et hydrauliques Trimestrielle 1 776 Fabrication de moules et modèles Mensuelle 4 937 Fabrication de machines spéciales Mensuelle 1 593 Matériel d'armement terrestre fabriqué par le GIAT Mensuelle 383 Engins tactiques Trimestrielle 582 Constructions neuves de bâtiments de guerre par la DCN Mensuelle 979 Réparation de bâtiments de guerre Mensuelle 739 Constructions neuves de navires marchands Trimestrielle 2 096 Réacteurs Trimestrielle 5 345 Moteurs d'hélicoptères Trimestrielle 487 Cellules d'avions militaires Trimestrielle 1 795 Cellules d'avions civils Trimestrielle 9 875 Cellules d'hélicoptères Trimestrielle 990 Equipements spécifiques Trimestrielle 541 Gros œuvre Mensuelle 66 025 Second œuvre Mensuelle 95 012

Insee Méthodes 88

Travaux publics Mensuelle 75 401

Le nombre d’heures productives travaillées est notamment retenu pour suivre les produits à long cycle de fabrication ou pour couvrir une branche à très grande variété d’activités.

Suivi des produits à long cycle de production

Dans ce cas, le nombre d’heures travaillées productives reflète généralement mieux l'activité réelle que les autres indicateurs que sont les quantités livrées ou les montants de facturation. En effet, retenir ces notions reviendrait à concentrer le volume de plusieurs mois ou années de production sur les mois de livraison ou de facturation.

Suivi des très grandes variétés d'activité

Pour certaines professions où la production est très difficile à compter en quantités de produits fabriqués, les heures productives travaillées constituent une variable assez bien corrélée à court terme avec le volume de production de chaque période.

Ainsi, la série-témoin « Mécanique générale » est suivie en heures travaillées productives car elle recouvre une très grande variété d’activités industrielles, allant de l’usinage à façon à la fabrication de matériels unitaires sur devis à l’entretien et à la réparation de machines : le comptage en nombre ou en quantités de produits fabriqués est pratiquement impossible. En revanche, le volume d’heures travaillées productives de chaque mois est une unité d’œuvre couramment utilisée dans la comptabilité analytique des ateliers de mécanique générale. Celle-ci peut être collectée sans trop de difficultés auprès des unités de production par le canal d’une enquête de branche.

De la nécessité de disposer de coefficients de productivité

Les heures productives travaillées ne peuvent être utilisées comme indicateur de production sans être associées à un indicateur complémentaire de l’évolution de la productivité horaire de travail conformément à l'équation suivante : Production en volume = Heures productives Travaillées × Coefficient de Productivité Horaire

Formule d’IPI élémentaire évalué avec cet indicateur :

( )CHCHI mm

m××

=95

où…

. m désigne le mois d’observation

. Hm , heures travaillées au cours du mois m

. Cm , coefficient de productivité estimé pour le mois m

. ( )CH× 95 , la « quantité produite » moyenne de l’année de base (1995)

Si cet indicateur complémentaire est souvent évalué en France "à dire d'experts" sous la forme d'un rythme annuel en tendance sur le moyen terme, il peut également être calculé à partir des résultats du Système Unifié des Statistiques d’Entreprises (SUSE) au même titre que les indices "composites" de coût selon une procédure en deux étapes :

Etape N°1 : des gains annuels de productivité apparente (GA) sont évalués selon la formule :

Les indicateurs de production 89

par têteVA par têteVA par têteVA

1A

1AA

−−=G A en posant

EffectifVApar têteVA

A

AA

=

Plus précisément, les notions économiques utilisées sont celles d'effectif salarié directeur (sans prise en compte des effectifs dans l’intérim) et de la valeur ajoutée "au coût des facteurs" dont la formule de calcul est explicitée dans le chapitre consacré au calcul des pondérations de l'IPI en base 1995.

Les gains annuels les plus récents sont maintenus jusqu’à l’année courante; les résultats de la source SUSE de l’année A n’étant disponibles qu’en A+2.

Calculés à un niveau trop agrégé (NES 114) par rapport à celui des séries-témoin, les gains annuels de productivité des Comptes Nationaux ne sont, quant à eux, pas utilisés.

Etape N°2 : les profils infra-annuels de gains de productivité ( g Am , ) sont obtenus par résolution de

l'équation suivante :

Gg A

T

Am +=+ 1)1( , où G A est connu a priori grâce à l'étape N°1

(T = 12 si la série-témoin est mensuelle, T = 4 si elle est trimestrielle)

Ces profils résultent donc d'une opération de moyenne géométrique. Ils sont ensuite convertis en coefficients Cm de productivité par référence à l'année de base (1995) dont la moyenne arithmétique des coefficients doit être égale à 100.

Quelques précautions sont à prendre

Tout d'abord, il convient de s'assurer que les heures collectées par les enquêtes infra-annuelles de branche sont des heures productives réellement incorporées dans le processus de fabrication ; elles doivent résulter d'un relevé des temps passés par le seul personnel de production, à l'exclusion des temps des sections auxiliaires et de frais généraux, à l'exclusion également des heures payées et non travaillées (congés, absentéisme, etc.).

Les heures productives déclarées doivent non seulement comprendre les heures passées par le personnel de l'entreprise déclarante mais aussi celles passées par le personnel de production intérimaire éventuellement employé.

Ainsi, comme les questionnaires d'enquête de branche des activités du "Bâtiment" et des "Travaux Publics" ne portaient (jusqu'en décembre 1999 inclus) que sur le personnel dit "permanent", il a été décidé de corriger les heures travaillées ainsi collectées par l'addition de celles de la main d’œuvre intérimaire tirées de l'exploitation de déclarations administratives mensuelles imposées aux entreprises de travail temporaire par l'UNEDIC. Ces informations sur le travail temporaire sont mises à la disposition de l'INSEE par la Direction de l’Animation, de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (DARES) du Ministère de l’Emploi et de la Solidarité qui exploite cette source administrative pour ses propres besoins d'études et de diffusion7.

7 Cette consolidation des données d'enquêtes de branche à partir des données UNEDIC devrait être abandonnée en base 2000. En effet, les questionnaires d'enquête de branche dans la Construction portent aussi sur le personnel intérimaire depuis le mois de janvier 2000.

Insee Méthodes 90

6-3.4. Les consommations de matières premières

9 séries-témoin de l’indice de la production industrielle-base 1995 sont suivies par l’indicateur « Consommation de matières premières ».

Les indicateurs de production 91

Tableau 16 : séries-témoin de l’IPI-base 95 suivies par un indicateur de consommation de matières premières

Intitulés série-témoin

Périodicité

Pondération en millions de francs 1995

Café vert Trimestrielle 2 454 Malt non torréfié Mensuelle 210 Presse quotidienne Mensuelle 12 449 Imprimerie de labeur Mensuelle 19 539 Pétrole brut traité dans les raffineries Mensuelle 14 589 Menuiseries métalliques Mensuelle 2 084 Fabrication de menuiseries et fermetures métalliques Mensuelle 2 614 Pièces de découpage et d’emboutissage Trimestrielle 7 199 Pièces de décolletage Mensuelle 4 275

L’utilisation de cet indicateur s’avère pertinent lorsque le poids des matières premières consommées est proche de celui des produits fabriquées et que leur coût constitue une part importante du prix de revient de ces produits.

Formule d’IPI élémentaire évalué avec cet indicateur :

( )

95 AMAM

I mm

××

=

MM m

95

= où…

. m désigne le mois d’observation,

. M m , les matières consommées au cours du mois m,

. A, coefficient technique (inconnu et constant pour toute la durée de la base),

. M95 , la consommation moyenne de matières au cours de l’année de base.

Le bruit de fond introduit par cet indicateur n’est pas très important au mois le mois, car la quantité de matière première incorporée dans un poids donné de produits finis est assez stable.

Sur le moyen terme en revanche, une amélioration progressive du rendement matières peut conduire à consommer de moins en moins de matières premières pour un même poids de produits finis.

6-3.5. Les entrées de commandes

Généralités

Une seule série de l’indice de la production industrielle-base 1995 est suivie par un indicateur d'entrées de commandes (nettes d'annulations). Il s'agit de la série-témoin « Fabrication de moteurs et transformateurs » du poste de NAF 31.1B.

Cet indicateur constitue une mise en chiffres du principe « une commande d’aujourd’hui est la production de demain ».

Insee Méthodes 92

En pratique, on répartit la production afférente à cette commande sur plusieurs mois, à partir du mois suivant l'entrée de commande et d’hypothèses posées a priori sur la durée de production (1 mois, 6 mois, etc.).

La mise en application de cette méthode suppose néanmoins plusieurs conditions :

- le fait générateur de la constatation en statistique de la prise de commande doit être un ordre de mise en fabrication du matériel et non une déclaration d'intention du client,

- une durée standard de fabrication doit avoir été fournie pour tous les matériels relavant de la série-témoin et les statistiques de commandes doivent être détaillées en autant de matériels qu'il y a de durées différentes de fabrication,

- un déflateur doit être disponible pour ramener la valeur des entrées de commandes aux prix d'une année de référence.

La technique de conversion des entrées de commandes en production demande une collaboration active des industriels (connaissance des durées standard de fabrication pour chaque matériel, mais aussi résolution de nombreux problèmes ponctuels : traitement des annulations de commandes, des commandes à livraisons échelonnées, des commandes sous-traitées par un constructeur à d’autres associés).

En base 1995, une dizaine d'entreprises participaient à la collecte permettant l'élaboration de l'indicateur de production de l'unique série-témoin concernée8.

Exemple pédagogique :

Soit une entreprise A qui reçoit le mois M une commande de 132 millions de francs pour un matériel dont la fabrication est de 6 mois.

La production en valeur afférente à cette commande est répartie en 6 tranches mensuelles de 22 millions, étalées entre les mois M+1 et M+6. Si cette conversion en tranches mensuelles de production future a été faite pour les prises de commande de tous les produits du mois M, et si par ailleurs un travail analogue a été fait pour les entrées de commandes des 6 mois précédents, on peut calculer la production du mois M de l’entreprise selon la méthode : Production du mois M =

(en valeur)

production afférente aux entrées de commandes du mois M-1 + production afférente aux entrées de commandes du mois M-2 + . . . + production afférente aux entrées de commandes du mois M-6.

= Ainsi, pour chaque entreprise enquêtée, la production des biens est étalée selon leur cycle de fabrication.

La valeur de production globale de la série est alors obtenue en agrégeant les productions de chaque entreprise contribuant à l'élaboration de la série-témoin.

8 Jusqu'en janvier 2000, date de la reprise des enquêtes mensuelles de la FIEEC par l'Administration, ces entreprises constituaient l'échantillon du "volet additionnel du GIMELEC".

Les indicateurs de production 93

Formule d’IPI élémentaire évalué avec cet indicateur :

=

DPVD

PV

I m

m

m

95

. m désigne le mois d’observation,

. PV m , valeur de la production estimée pour le mois m,

. Dm , le déflateur disponible pour le mois m,

.

DF

95

, volume de production moyen de l’année de base.

Les entrées de commandes devraient ouvrir des perspectives

Rappelons en effet la récente décision du rattachement des futures indices français d'entrée de commandes au dispositif existant d'enquêtes de branche (cf. chapitre consacré aux statistiques de production en France). Ainsi les informations sur les entrées de commandes doivent-elles à terme être collectées par rajout d'un cadre dit "commandes" aux enquêtes mensuelles existantes ou par la création d'une enquête mensuelle exprès dans le cas où la branche n'est couverte pas aucune enquête mensuelle de production.

Lorsque ces dispositions se seront concrétisées dans toutes les branches concernées par l'indice d'entrées de commande, elles devraient se traduire par une amélioration (changement d'indicateur lorsque celui géré actuellement ne donne pas satisfaction) voire un accroissement de la couverture de l'indice de la production industrielle français.

Une augmentation du nombre de séries-témoin traitées comme la « Fabrication de moteurs et transformateurs » de la NAF 31.1B est donc à prévoir au cours des années à venir au prix d'une bonne connaissance des délais de production et des dates de livraison.

Si la gestion de la série E311B01 repose actuellement sur des hypothèses qu'il faudrait aujourd'hui revoir, nous pouvons espérer que la prochaine enquête de l'INSEE sur les délais de fabrication pour étayer le lancement de l'indice français d'entrées de commande devrait être particulièrement utile pour replacer le lissage des entrées de commande au rang de bon indicateur indirect de production industrielle.

93

Chapitre 7 :

Séries sur longue période en base 1995 :

recalculs manuels et rétropolation économétrique

7-1. La NAF s’impose à partir du 1er janvier 1993 ..........................................................95

7-2. Le changement de nomenclature impacte les séries-témoin ....................................93

7-3. Les séries nouvelles ont été l’objet d’un recalcul et d’une rétropolation économétrique.............................................................................................................98

Insee Méthodes 94

Séries sur longue période en base 1995 95

En base 1995, l’indice de la production industrielle est fondé sur la Nomenclature d’Activités française (NAF). La prise en compte de cette nomenclature à l’occasion de cette nouvelle base s’est traduite par le changement d’indicateurs ou de périmètres en terme de produits de très nombreuses séries-témoin suivies dans les bases précédentes en nomenclature NAP.

D’une part, sur la période allant généralement de 1990 à 1999, les statisticiens de l’indice de la production industrielle ont établi « manuellement » les séries modifiées par rapport à l’ancienne base ainsi que les séries nouvellement suivies à l’instar de ce qu’ils pratiquent en gestion courante au mois le mois. Ces travaux se sont avérés substantiels.

Pour compléter ces séries depuis l’année 1985, date de début des séries suivies en base précédente, des modélisations linéaires des séries-témoin de la nouvelle base à partir de celles de la base 1990 ont permis de réaliser une rétropolation économétrique.

7-1. La NAF s’impose à partir du 1er janvier 1993

En effet, comme cela a été exposé dans les chapitres précédents, c'est au début du mois de janvier 1993 que la nomenclature NAF s'est imposée à l'ensemble du système statistique français.

Elaborée dans un cadre européen harmonisé et accompagnant la mise en place du marché unique, elle s'est substituée à la version "activités" de la NAP mise en vigueur au 1er janvier 1974.

Ce n’est cependant qu’en 1999 que la Comptabilité Nationale française n'a achevé son basculement en nomenclature NAF. Il était par conséquent impossible de disposer d'une ventilation en NAF de la valeur ajoutée lors de la préparation et de la mise en production de la base 1990 (année 1996). Les pondérations ainsi que les contours des séries-témoin de cette base ont donc été évalués en se fondant sur la nomenclature NAP et la NAF n'a été utilisée que comme nomenclature de diffusion répondant à une exigence d'harmonisation européenne. Chaque série-témoin (au contour et pondération fondés sur la NAP) a pour cela été affectée à son poste de NAF 700 "majoritaire".

La table de passage de la nomenclature NAP à la nomenclature NAF est complexe : les branches, même fines, de la NAP ne se retrouvent pas toujours à l’identique dans les postes NAF présupposés équivalents. Si la convention « du poste de NAF majoritaire » de la base 1990 n’a dans l’ensemble posé aucun problème aux niveaux agrégés, il faut reconnaître l’existence d’indices impurs aux niveaux les plus fins de la NAF.

Ce n’est finalement qu’avec la base 1995 que l’indice de la production industrielle français a pu être entièrement évalué (séries-témoin et pondérations) en postes de nomenclature NAF « purs ».

7-2. Le changement de nomenclature impacte les séries-témoin

A la prise en compte de cette nouvelle nomenclature se sont ajoutés des changements d’indicateurs ou de périodicités des enquêtes liés notamment à l’allégement de certaines d’entre elles (cf. chapitre intitulé « Les statistiques de production en France »).

Insee Méthodes 96

Par exemple, l’enquête de la branche « Machines-outils à métaux » est passée de la périodicité trimestrielle à la périodicité mensuelle en 1996. Pour intégrer cet événement dans le calcul de l’IPI, les données relatives à cette enquête ont dû être mensualisées jusqu’en 1995.

Ainsi, sur les 671 séries-témoin de l’IPI en base 1995, près d’un tiers d’entre elles ont été modifiées par rapport à la base 1990.

Par ailleurs, près de 70 séries-témoin ont été introduites : nous parlons alors de « séries créées », aucun de leurs produits ne contribuant à des séries-témoin de la base 1990 (Cf. micro-informatique (30.0C), distribution d’eau (41.0Z) et maroquinerie (19.2Z)).

Ces créations de séries résultent d’une totale prise en compte de la NAF dans l’indice (objectif de suivre tous les postes dits « NAF 700 » de la sphère industrielle) et de l’apparition de nouveaux dispositifs d’enquêtes depuis la préparation de la précédente base.

Enfin, près de 60% des séries de l’IPI en base 1995 étaient déjà suivies en base précédente : leurs contours, leur périodicités ainsi que leurs indicateurs de production ont donc été strictement reconduits de la base 19901.

Exemple 1 : branche « 27.3J-Production de ferroalliages et autres produits non CECA »

Cette branche était suivie en base 1990 selon le principe de « la NAF majoritaire » par 2 séries-témoin en quantités produites dont le contenu est décrit dans le tableau suivant :

- « Ferro-silicium » (identifiée par le codet E1304012), - « Ferro-manganèse et autres ferro-alliages au four électrique » (codet E130402)

En base 1995, 3 séries, également en quantités produites, permettent désormais de couvrir la totalité de la NAF 27.3J :

- La même série « Ferro-silicium » (identifiée par le codet E273J01) : celle-ci correspond exactement au contour de la série E130401 en base 1990 : il s’agit d’une série « reconduite » ;

- La série « Ferro-manganèse et autres ferro-alliages » (codet E273J02) ; il s’agit de la série-base 1990 E130402 étendue aux produits « ferro-silico-manganèse », « ferro-silico-calcium », « ferro-alliages inoculants-nodulisants » et « fils fourrés » : c’est donc une série « modifiée » ;

- Enfin, la série « Grenailles et poudre » (codet E273J03) est une création de la base 1995 : aucun de ses produits n’était suivi en base 1990.

1 Attention : le seul motif de changement de déflateur ou de gain annuel de productivité ne suffit pas à conclure qu’une série-témoin a été modifiée par rapport à la base 1990. 2 Les codets de la base 1990 obéissent aux mêmes règles de construction que ceux de la base 1995. Ainsi, les quatre premiers caractères de la partie numérique indiquent le poste de nomenclature NAP auquel la série-témoin appartient.

Séries sur longue période en base 1995 97

Tableau 17 : comparaison bases 1990-1995 des contours en produits des séries-témoin de la NAF 27.3J

Intitulés (d’après l’enquête annuelle de branche 1998)

Code PRODFRA

Codet Base 1990

Codet Base 1995

FERRO-MANGANESE (c<= 2%) 51100 Ferro-manganèse affiné et surrafiné 51100 1 E130402 E273J02 Ferro-manganèse carburé 51100 2 Non suivi Non suivi

FERRO-CHROME 512000 Non suivi Non suivi

FERRO-NICKEL 513000 Non suivi Non suivi

FERRO-SILICIUM 52013 Ferro-silicium < 50% de silicium 52013 3 E130401 E273J01 Ferro-silicium à 50% de silicium 52013 4 E130401 E273J01 Ferro-silicium à 65% de silicium 52013 5 E130401 E273J01 Ferro-silicium à 75% de silicium 52013 6 E130401 E273J01 Ferro-silicium sous-produit de corindon 52013 7 Non suivi Non suivi

FERRO-SILICO-MANGANESE 520150 Non suivi E273J02

FERRO-SILICO-CHROME 520230 Non suivi Non suivi FERRO-MOLYBDENE 520250 Non suivi Non suivi

FERRO-TUNGSTENE ET FERRO-SILICO-TUNGSTENE

520330 Non suivi Non suivi

FERRO-TITANE ET FERRO-SILICO- TITANE 520350 Non suivi Non suivi

FERRO-VANADIUM 520430 Non suivi Non suivi

FERRO-NIOBIUM 520450 Non suivi Non suivi

FERRO-PHOSPHORES 520500 E130402 Non suivi

FERRO-ALLIAGES N.D.A. 52090 Ferro-silico-calcium 52090 1 Non suivi E273J02 Ferro-silico-magnésium 52090 2 E130402 E273J02 Ferro-alliages inoculants-nodulisants 52090 4 Non suivi E273J02 Fils fourrés 52090 5 Non suivi E273J02 Autres ferro-alliages 52090 Z E130402 E273J02

GRENAILLES ET POUDRES DE FONTE BRUTE, DE FONTE SPIEGEL, DE FER OU D’ACIER

530000 Non suivi E273J03

PROFILES SOUDES, EN ACIER 561000 Non suivi Non suivi

ELEMENTS DE VOIE FERREE EN FER OU ACIER, AUTRES QUE LAMINES A CHAUD OU MOULES

562000 Non suivi Non suivi

Insee Méthodes 98

Exemple 2 : cas du questionnaire de l’enquête trimestrielle « Equipements et Pièces pour automobiles »

La série en facturations « Pièces et équipements pour automobiles » de la base 1990 (codet E311301) affectée à la NAF majoritaire « 34.3Z-fabrication d’équipements automobiles », regroupe en réalité des produits appartenant à onze postes différents de la nomenclature NAF en 700 positions.

Lors de la préparation de la base 1995, huit séries-témoin distinctes en « NAF pure » ont été construites par répartition partielle de la précédente :

1-« Serrures pour véhicules automobiles en métaux communs » (codet E286F02), 2-« Ressorts pour véhicules automobiles » (E287H02), 3-« Autres pompes pour liquides » (E291C01), 4-« Machines diverses destinées à l’automobile » (E292K01), 5-« Fabrication de matériels électriques pour moteurs et véhicules » (E316A01), 6-« Instruments scientifiques et techniques pour automobile » (E332B06), 7-« Pièces mécaniques et équipements automobiles » (E343Z01), 8-« Sièges pour véhicules automobiles » (E361A01).

Tous les produits suivis dans la série-témoin E311301 de la base 1990 n’ont cependant pas été repris en base 1995 en raison de leur faible poids dans le total des facturations des postes de NAF 700 dont ils dépendent.

Séries sur longue période en base 1995 99

Tableau 18 : comparaison bases 1990-1995 des contours en produits des séries-témoin tirées de l’enquête trimestrielle « Equipements et Pièces pour automobiles »

NAF Code PRODFRA

Intitulés (d’après l’enquête trimestrielle de branche 1999)

Codet BASE 1990

Codet BASE 1995

26.1C 26.12.13.50.0 Miroirs rétroviseurs pour véhicules E311301 Non suivi 28.6F 28.63.11.50.0 Serrures pour VA, en métaux communs E311301 E286F02 28.6F 28.63.14.30.0 Garnitures, ferrures pour VA, autres que charnières, en métaux communs E311301 Non suivi 28.7H 28.74.14.13.2 Ressorts paraboliques et leurs lames en fer ou en acier, formés à chaud E311301 Non suivi 28.7H 28.74.14.15.2 Ressorts à lames et leurs lames formés à chaud pour véhicules E311301 E287H02 28.7H 28.74.14.17.2 Ressorts à lames et leurs lames formés à froid pour véhicules E311301 E287H02 28.7H 28.74.14.31.2 Ressorts en hélices, en fer ou acier formés à chaud pour véhicules E311301 Non suivi 28.7H 28.74.14.33.2 Ressorts en hélices, en fer ou acier formés à froid pour véhicules E311301 Non suivi 29.1C 29.12.21.70.0 Pompes à carburant, huile, ... pour moteurs à explosion ou diesels E311301 E291C01 29.1F 29.13.11.73.2 Valves pour pneumatiques et chambres à air E311301 Non suivi 29.2D 29.22.13.30.0 Elévateurs fixes de voiture pour garage E311301 Non suivi 29.2D 29.22.13.50.3 Crics et vérins hydrauliques pour garage E311301 Non suivi 29.2D 29.24.13.70.0 Crics et vérins autres qu’hydrauliques pour garage E311301 Non suivi 29.2K 29.24.13.30.0 Appareils pour filtration des huiles minérales dans les moteurs thermiques E311301 E292K01 29.2K 29.24.24.50.0 Filtres d’entrée d’air pour moteurs thermiques E311301 E292K01 29.2K 29.24.25.70.0 Installations complètes de lavage E311301 E292K01 29.2K 29.24.25.13.0 Joints métalloplastiques pour automobiles E311301 E292K01 29.5P 29.56.25.77.1 Installations de graissage pour garage E311301 Non suivi 29.5P 29.56.25.95.2 Machines pour écarter les pneus E311301 Non suivi 31.6A 31.61.10.00.1 Faisceau et jeux de fils utilisés dans les autos E311302 E316A01 31.6A 31.61.10.00.2 Faisceau et jeux de fils utilisés dans les moyens de transport autres que les autos E311302 E316A01 31.6A 31.61.21.35.0 Bougies d’allumage pour véhicules (sauf motocycles) E311302 E316A01 31.6A 31.61.21.55.0 Magnétos, dynamo -magnétos, ... pour véhicules (sauf motocycles) E311302 E316A01 31.6A 31.61.21.75.0 Distributeurs, bobines d’allumage pour véhicules (sauf motocycles) E311302 E316A01 31.6A 31.61.22.30.1 Démarreurs pour véhicules (sauf motocycles) E311302 E316A01 31.6A 31.61.22.50.1 Autres générateurs pour véhicules (sauf motocycles) E311302 E316A01 31.6A 31.61.22.75.0 Autres appareils du N8511 pour voitures E311302 E316A01 31.6A 31.61.22.77.0 Bougies de chauffage pour voitures E311302 E316A01 31.6A 31.61.23.30.1 Appareils d’éclairage ou de signalisation visuelle (sauf pour bicyclettes et

motocycles) E311302 E316A01

31.6A 31.61.23.50.0 Appareils de signalisation acoustique E311302 E316A01 31.6A 31.61.23.70.1 Essuie-glaces, dégivreurs et dispositifs antibuée E311302 E316A01 31.6A 31.61.23.70.2 Autres équipements électriques (lève-glaces, lave-glaces) E311302 E316A01 31.6A 31.61.24.30.0 Parties d’appareils et dispositifs d’allumage du N8511 E311302 E316A01 31.6A 31.61.24.53.0 Parties des appareils du N8512 pour véhicules à moteurs E311302 E316A01 33.2B 33.20.52.71.1 Contrôleurs de pression électroniques pour le gonflage des pneumatiques E311302 E332B06 33.2B 33.20.52.73.0 Autres contrôleurs de pression pour le gonflage des pneumatiques E311302 E332B06 33.2B 33.20.53.13.1 Analyseurs de gaz ou de fumées, électroniques pour véhicules E311302 E332B06 33.2B 33.20.53.19.1 Analyseurs de gaz ou de fumées, autres qu’électroniques pour véhicules E311302 E332B06 33.2B 33.20.64.30.0 Compteurs de tours, taximètres E311302 E332B06 33.2B 33.20.64.53.0 Indicateurs de vitesse pour véhicules E311302 E332B06 33.2B 33.20.64.55.0 Tachymètres E311301 E332B06 33.2B 33.20.65.15.0 Machines à équilibrer les pièces mécaniques pour voitures E311301 E332B06 33.2B 33.20.65.20.3 Bancs d’essai pour voitures E311301 E332B06 33.2B 33.20.65.20.4 Contrôleurs d’allumage pour véhicules E311301 E332B06 33.2B 33.20.65.20.5 Contrôleurs de batteries pour véhicules E311301 E332B06 33.2B 33.20.65.43.0 Appareils optiques de mesure ou de contrôle pour voitures E311301 E332B06 33.2B 33.20.65.89.0 Autres instruments de mesure de grandeurs non géométriques pour voitures E311301 E332B06 33.2B 33.20.70.15.1 Thermostats automatiques électroniques pour véhicules E311301 E332B06

Insee Méthodes 100

33.2B 33.20.70.19.4 Thermostats automatiques autres qu’électroniques pour véhicules E311301 E332B06

7-3. Les séries nouvelles ont été l’objet d’un recalcul et d’une rétropolation économétrique.

Compte tenu de la charge de travail induite par l’opération de rebasement, les statisticiens de l’indice de la production industrielle n’ont en général pu mobiliser les données et calculer les séries créées ou modifiées que depuis l’année 19903.

Près de 300 séries-témoin ont ainsi été traitée « manuellement » à l’instar des calculs mis en œuvre en gestion courante de l’IPI au mois le mois.

Pour obtenir des séries (modifiées) sur plus longue période, c’est à dire débutant en 1985, des rétropolations économétriques ont été effectuées avec l’aide d’un des rétropoleurs économétriques de l’INSEE4. Cette opération concerne près 150 séries-témoin.

Le programme de rétropolation (ou « rétropoleur ») estime des modèles linéaires entre les séries des deux bases successives sur une période commune qui se veut être la plus longue possible. La période de chevauchement est en général de 7 années. Les séries de la base 1990 sont appelées séries rétropolantes, celles de la base 1995 séries rétropolées. Le rétropoleur établit des approximations linéaires de la série rétropolée afin d’en produire des estimations des valeurs passées manquantes.

Les résultats des rétropolations économétriques sont dans l’ensemble satisfaisants.

La dynamique des séries à rétropoler et les points de retournement des séries rétropolantes sont en général bien pris en compte. Lorsque le contour et l’indicateur d’une série en base 1995 sont « proches » de ceux en base 1990, le modèle 2, sous forme additive, avec différence première et sans retard a été choisi : ceci concerne 98 séries-témoin (cf encadré ci-après).

En revanche, lorsque la qualité de la convergence s’est avérée médiocre (41 séries-témoin de la base 1995), des moindres carrés ordinaires ont été mis en œuvre.

3 La plupart des séries modifiées ou créées des industries agricoles et alimentaires ont pu être calculées « manuellement » depuis l’année 1985 (aucune retropolation économétrique), les données étant facilement disponibles. En revanche, certaines branches telles que celle de la transformation des matières plastiques (NAF en 25.2) se caractérisent par une table de passage NAP-NAF particulièrement complexes. Les séries créées ou modifiées n’ont alors été calculées manuellement que depuis 1994, le reste de la période depuis 1985 ayant été établi grâce au rétropoleur économétrique. 4 Celui que nous avons utilisé a été mis en place par Stéphane Gregoir et Gilles Laguerre de l’INSEE.

Séries sur longue période en base 1995 101

Exemple : rétropolation économétrique de l’unique série-témoin de la NAF « 34.3Z-Pièces mécaniques et équipements automobiles » dont la comparaison entre la base 1990 et la base 1995 a été présentée plus haut.

0

50

100

150

200

janv

-85

janv

-87

janv

-89

janv

-91

janv

-93

janv

-95

janv

-97

E311301

E343Z01

Série rétropoléeentre 1985 et1990

Les principes du rétropoleur économétrique

Les modèles sont construits en maximisant la log-vraisemblance calculée par la méthode du filtre de Kalman.

Deux sortes de modèles dynamiques sont testés : lorsque le contenu d’une série en base 1995 est proche de celui en base 1990, on peut s’attendre à trouver une relation linéaire entre les deux séries (Modèle 2 présenté ci-dessous). En revanche, lorsque le contenu est sensiblement différent, il faut recourir à une modélisation des accroissements des variables (Modèle 1). Ces modèles peuvent être spécifiés sous forme additive ou multiplicative, avec ou sans retard, différencié ou pas.

Modèle 1 φYt = αφYt-1 + βφXt-1 + ρφXt + Σt

φXt = νφYt-1 + δφXt-1 + ηt

Modèle 2 Yt - µXt= α(Yt-1 - µXt-1) + β∆Xt-1 + ρ∆Xt + Σt

∆Xt = ν(Yt-1 - µXt-1) + δ∆Xt-1 + ηt

Avec Xt série-témoin (exogène) en base 1990, Yt série-témoin (endogène) en base 1995, φ identité ou différence première.

Le choix du « meilleur modèle » se fait pour l’essentiel selon les critères usuels suivants :

- Qualité de l’ajustement du modèle estimé (minimisation du critère BIC - Bayesian Information Criterion), - Qualité de la convergence, - Ecarts-type des coefficients du modèle.

1990

Ancienne base (base 1990) Xt

Schéma explicatif de la rétropolation économétrique

Période de chevauchement

1985

2000

Nouvelle base (base 1995) Yt

Yt = f(Xt) + Σ t

1997

Yt = f(Xt) ^ ^

103

Chapitre 8 :

Mensualisation de l’indice

de la production industrielle en base 1995

8-1. La mensualisation : pour quoi faire ?.....................................................................105

8-2. Un dispositif de mensualisation existe depuis la base 1990 ..................................105

8-3. Des références bibliographiques peu adaptées .......................................................107

8-4. Mensualiser à partir de quelles informations ? ......................................................111

8-4.1. Les sources externes doivent être disponibles rapidement ...........................111

8-4.2. Le passage « secteur-branche » pour la source TVA ......................................112

8-4.3. Les résultats des enquêtes de conjoncture étaient disponibles en nomenclature NAF lors du démarrage de la nouvelle base de l’IPI ..........113

8-5. Mensualiser à quel niveau de nomenclature ? .......................................................115

8-6. Récupération de profils mensuels voisins ...............................................................115

8-7. Étalonnages sur les soldes d’opinion des enquêtes de conjoncture.......................118

8-7.1. Enseignements tirés des expériences d’étalonnages passées........................118

8-7.2. Qu’en est-il des étalonnages mis en œuvre au cours de la période récente ?119

8-7.3. Les problèmes posés par l’utilisation des soldes d’opinion............................119

8-8. Les méthodes classiques d’estimation du point trimestriel manquant..................120

8-9. Base 1995 : méthodes mises en œuvre à l’occasion de sa mise en production......120

8-10. Base 2000 : vers une mensualisation à la collecte ? ..........................................120

Insee Méthodes 104

Mensualisation de l’indice de la production industrielle en base 1995 105

8-1. La mensualisation : pour quoi faire ?

Le calcul de l’indice de la production industrielle repose pour une très grande part sur les résultats des enquêtes de branche mais ces dernières se caractérisent en base 1995 par des périodicités distinctes : mensuelles, trimestrielles voire annuelles selon les activités.

Comme cela a été annoncé dans le chapitre consacré à la mise en perspective des diverses bases de l’IPI, jusqu’à la fin de la base 1985, l’INSEE a calculé non pas un seul type d’indice mais deux : l’un, portant exclusivement sur les données mensuelles, se caractérisait par un délai d’exploitation relativement court (environ six semaines après la fin du mois considéré) mais était très incomplet puisqu’il ne recouvrait que très partiellement le champ théorique de l’exploitation (62 % de la valeur ajoutée industrielle en base 1985) ; le second indice, dit “ trimestriel ” était quant à lui produit avec un certain retard mais son champ présentait l’avantage d’être (presque) complet (environ 84 % de la valeur ajoutée de l’industrie hors construction).

Outre le fait que l’indice trimestriel était connu tardivement pour assurer un suivi conjoncturel satisfaisant, cette division en deux indices était une spécificité française, compliquant fortement les comparaisons internationales.

Le règlement européen sur les indicateurs de court terme N°1165/98 signé en mai 1998 impose à ce titre désormais aux instituts statistiques nationaux une transmission à Eurostat :

- d’indices mensuels de la production industrielle... - ...qui soient au moins CJO, si ce n’est CJO/CVS... - pour chaque poste de la nomenclature NACE Rev.1 à 2 positions sauf pour la section D

(“ Industrie manufacturière ”) qui doit être fournie selon un découpage à 4 chiffres... - au maximum 45 jours après la fin du mois observé.

La mensualisation de l’IPI, opération mise en œuvre depuis la base 1990, constitue donc une partie de la réponse de la France à ses obligations puisqu’il s’agit de ne produire qu’un seul indice - mensuel - à partir de résultats d’enquêtes de branche à périodicités multiples mais conservant une forte composante trimestrielle (de 15% en base 19951).

8-2. Un dispositif de mensualisation existe depuis la base 1990

Une procédure économétrique de mensualisation a été développée à l’occasion de la mise en production de la base 1990 de l’indice de la production industrielle : elle consistait successivement à estimer les valeurs mensuelles des séries trimestrielles, puis à caler, lors du calcul effectif de la série trimestrielle, le profil infra-trimestriel sur l’évolution réelle de la série trimestrielle.

1 Contre près de 20% de la valeur ajoutée entrant dans le champ de l’indice en base 1990, ce qui illustre la volonté des organismes de tutelle d’élargir la couverture de la collecte mensuelle

Insee Méthodes 106

Cette démarche passait d’abord par la mise en œuvre d’une modélisation autorégressive de la série trimestrielle d’indices CJO-CVS (notée Y) par une série mensuelle auxiliaire (notée X) également CJO-CVS, la plus corrélée possible à la série à mensualiser. Cette corrélation ne pouvait être détectée que sur la série auxiliaire (mensuelle mais…) trimestrialisée (notée XT).

Exemple de modèle trimestriel autorégressif : YT=a.YT-1+b.XT+UT Le modèle ainsi déterminé, fixé pour une durée de un an, posait une relation trimestrielle entre les 2 séries d’indices CJO-CVS de niveau 700 de la nomenclature NAF qui était transposée en rythme mensuel pour estimer un profil infra-trimestriel :

Pour l’exemple précédent, cela conduisait à un modèle transposé de la forme suivante : ym=a.ym-

3+b.xm+UT, les coefficients a et b étant supposés être les mêmes que ceux du modèle trimestriel.

L’indice brut mensualisé était estimé par application du coefficient CJO-CVS trimestriel à l’indice CJO-CVS mensualisé : il était donc postulé que le rapport entre ces deux types d’indices était constant au cours d’un même trimestre. Si cette hypothèse s’est avérée très (trop) forte pour assurer une bonne qualité d’ensemble aux indices bruts mensualisés, ceux-ci sont cependant assez peu repris par les médias et les conjoncturistes.

Le choix du niveau 700 de la nomenclature NAF comme niveau de mensualisation découlait naturellement, comme celui de désaisonnalisation, du choix opéré pour la diffusion grand public (BMS,...) de la base 1990.

Critère de choix des modèles trimestriels : la « meilleure » modélisation par série mensuelle auxiliaire était déterminée par balayage des nombres maximaux de retards rx et ry de l’exogène X (mensuelle) et de l’endogène Y (trimestrielle) respectivement puis par minimisation d’un critère quantitatif dit « Final Predicted Error » (noté ici FPE) quantifiant la valeur explicative de la série mensuelle à l’égard de la série d’indice trimestrielle compte tenu de leur nombre de retards respectifs :

σ̂)()( 2×

+−++

=rrnrrn

FPEYX

YX

où : n est le nombre total d’observations σ̂ 2 la variance des résidus estimés.

L’implémentation de cette méthode et son utilisation ont cependant permis d’en dégager assez nettement les limites :

1) elle est totalement autarcique : les indices trimestriels sont mensualisés à partir d’indices

mensuels de production industrielle sans incorporer la moindre information mensuelle extérieure à l’exploitation (enquêtes de conjoncture, déclarations de chiffres d’affaires,...) ;

2) compte tenu de son fonctionnement automatique, elle peut reposer sur des corrélations contestables ou contestées par les principaux clients institutionnels de l’IPI ;

3) les modèles de régression portent sur les niveaux (parfois retardés) des séries chronologiques : le risque de régression fallacieuse est donc fort ;

4) elle peut induire une forte révisabilité des résultats obtenus, notamment trimestriels, en raison de la prédominance du niveau retardé de l’endogène dans l’équation de régression ;

Mensualisation de l’indice de la production industrielle en base 1995 107

5) enfin, le choix du niveau 700 de la NAF comme niveau de mensualisation, motivé par une politique de diffusion assez généreuse, s’est avéré parfois délicat en gestion courante (abondance et surtout instabilité avérée des modèles).

Il s’agissait donc dans le cadre d’une éventuelle refonte de la méthode à l’occasion du passage à la base 1995 d’offrir une réponse à chacun de ces défauts de sorte que la procédure à venir :

a) soit bien entendu pérenne mais aussi...

b) pragmatique (modèles fiables, en nombre limité et accessibles aux agents assurant le calcul de l’indice au mois le mois)

c) prudente (ne pas se fonder sur des corrélations sujettes à la contestation...).

8-3. Des références bibliographiques peu adaptées

La mensualisation de données annuelles ou trimestrielles n’est pas une problématique spécifique à l’exploitation de l’IPI puisque les statisticiens et les économistes contemporains semblent avoir été confrontés très tôt à la conciliation de sources à périodicités différentes et à champs imbriqués.

Une terminologie s’est dégagée des expériences acquises et l’on peut distinguer trois termes introduisant une certaine nuance dans les objectifs à atteindre. Ils sont présentés dans un article de Chow et Lin paru en 19712:

- est appelée interpolation la démarche qui consiste à estimer à des dates rapprochées (tous les mois par exemple) une grandeur connue (une grandeur telle qu’une température ou un stock de produits) de manière relativement espacée (tous les trimestres par exemple) ;

- la “ distribution ”3 (ou répartition) d’une grandeur consiste non pas à interpoler au sens

mathématique du terme mais à répartir sur un intervalle de temps une grandeur additive connue à chaque extrémité de cet intervalle. Ainsi, on distribuera sur chacun des mois d’un trimestre le chiffre d’affaires trimestriel d’un secteur d’activité. Cette démarche se prête davantage à des variables de flux mais on peut raisonnablement y rattacher l’indice de la production industrielle tel qu’il est calculé dans l’union tel qu’il est calculé dans l’union européenne ;

Considérons en effet un trimestre (noté T) dont les mois sont désignés par m(1), m(2) et m(3) respectivement.

L’indice élémentaire mensuel du mois m(i) (i=1, 2 ou 3) s’exprime alors de la façon suivante :

1995 de moyenne mensuelle Productionm(i) moisdu Production

100Im(i) ×=

L’indice élémentaire trimestriel correspondant s’exprime quant à lui selon la formule suivante :

2 “ Best Linear Unbiased Interpolation, Distribution, and Extrapolation of Time Series by Related Series ” in The Review of Economics and Statistics (1971) de G. C. Chow et A. Lin, pp. 372-375 3 Il s’agit là du terme anglo-saxon

Insee Méthodes 108

1995en moyenne elle trimestriProductionT redu trimest Production

*100I(T) = .

Or, la production enregistrée au cours du trimestre T est égale à la somme des productions enregistrées au cours de chacun des mois qui le composent. Nous en déduisons donc que les indices mensuels et trimestriels sont reliés par la relation additive suivante:

IIII3I1995en moyenne mensuelle Production1995en moyenne elle trimestriProduction

m(3)m(2)m(1)TT ++=×=×

qui nous montre que l’estimation d’un triplet d’indices mensuels inobservés revient (à une constante multiplicative près) à répartir l’indice du trimestre sur l’ensemble des mois qui le composent.

- enfin, est désigné par extrapolation l’exercice qui consiste à estimer une valeur infra-trimestrielle en dehors de la période d’observation (généralement dans un futur proche) à partir d’informations mixtes (purement mensuelles et purement trimestrielles par exemple).

La très grande majorité de la bibliographie recensée sur le sujet lors de la préparation de la base 1995 de l’IPI traite du second problème (indépendamment du troisième) en réponse aux besoins des macroéconomistes (évaluation trimestrielle d’une composante de la demande globale à partir d’informations annuelles par désagrégation de cumuls...). Citons néanmoins :

- l’article de référence rédigé par Milton Friedman4 en 1962 lequel a pour objet d’éclairer le

statisticien sur la démarche d’interpolation en se limitant strictement à la période observée. Il ne correspond donc pas à notre problématique mais il constitue la première contribution sur le thème de l’estimation intertemporelle ;

- une paire de contributions à peine plus récentes (1964, 19665) qui offre une méthode alternative de

type “lissage par moyennes mobiles trimestrielles ” explicites sans tenir compte de l’existence éventuelle de séries mensuelles corrélées. Les applications pratiques présentées dans ces articles portent respectivement sur des séries d’indices de volume d’importations des Pays-Bas et du produit intérieur corrigé des variations saisonnières de la Belgique. La méthode exposée dans ces deux articles - dont le principe est très simple - repose en revanche sur des hypothèses assez fortes et présente l’inconvénient de compromettre l’inférence pour le premier et le dernier trimestre de la série à mensualiser ;

4 “ The Interpolation of Time Series by Related Series ”, J.A.S.A., 57, pp. 729-757 5 “Derivation of Quaterly Figures from Annual Data ” de Lisman et Sandee in Applied Statistics, Series C Vol. XIII, n°2, pp. 87 à 90 “ Une Méthode d’évaluation de Données Mensuelles à partir d’Indices Trimestriels ou Annuels ”, de H. Glejser, in Cahiers Economiques de Bruxelles, n°19, 1er trimestre, pp. 45 à 52

Mensualisation de l’indice de la production industrielle en base 1995 109

- un article de Boot, Feibes et Lisman, datant de 19676, propose les deux méthodes (que nous désignerons par M1 et M2) de désagrégation trimestrielle de données annuelles suivantes :

(M1) :( )

∑ ==

∑ −

−=

=−

k

kiki

n

i

nktx

xxMin ii4

34

4

2

2

),...,2,1(

1où n désigne le nombre d’observations annuelles, t la donnée

annuelle et x l’estimation trimestrielle. Ce programme, qui se résout matriciellement et sans série auxiliaire, est satisfaisante selon de nombreux critères7 mais elle présente l’inconvénient majeur de briser la parfaite monotonie d’une courbe aux extrémités au point d’en faire un signe “ ∫ ” allongé.

Ceci traduit la présence d’effets de bord ;

(M2) :( )

∑ ==

∑ ∆−∆

−=

=−

k

kiki

n

i

nktx

xxMin ii4

34

4

2

2

),...,2,1(

1où xxx iii −=∆ +1 (mêmes notations que précédemment sinon).

Cette méthode, qui peut a priori sembler arbitraire, est de surcroît plus lourde à mettre en œuvre mais elle évite l’inconvénient majeur de la précédente.

- une contribution de Ginsburgh (1973)8 propose un amendement de la méthode (M1) précédente de

sorte qu’elle intègre l’information apportée par une série auxiliaire (notée ici « y ») à travers une régression linéaire simple. L’exemple d’application porte sur le produit national brut nord américain (période 1955-1964) auquel il a été associé la série de l’IPI sur la même période :

( )

=

−−

−=

=

k

k

kii

niii

tx

yxMin

4

34

4,...,1

2βα

(mêmes notations que précédemment sinon).

- l’implémentation de la démarche de Chow et Lin, qui repose sur la méthode des Moindres Carrés Quasi-Généralisés (M.C.Q.G.), au-delà du choix de la série auxiliaire, peut poser un certain nombre de difficultés puisqu’il est nécessaire d’estimer une matrice de variance-covariance de résidus en cours de procédure ;

- enfin, un article de Roque B. Fernandez (1981)9 peaufine l’approche précédente en présentant une

solution fondée sur un programme d’optimisation dont la programmation en langage SAS était incompatible avec les délais de mise en production de la base 1995 de l’IPI.

Le cadre d’analyse commun à ces articles doit cependant être adapté à l’exploitation IPI En effet, le calendrier d’exploitation que le lecteur pourra consulter ci-dessous est tel qu’il nous faut estimer l’indice mensuel du mois d’observation sans pouvoir disposer de l’information du trimestre non seulement courant mais également précédent. Cette situation s’explique par les délais naturels d’exploitation des enquêtes trimestrielles de branche10. 6 “ Further Methods of Derivation of Quaterly Figures from Annual Data ” de J.C.G. Boot, W. Feibes et J.H.C. Lisman in Applied Statistics (1967) pp. 65-75 7 Cf. article de Lisman et Sandee 8 “ A Further Note on the Derivation of Quaterly Figures Consistent with Annual Data ” in Applied Statistics (1973) pp. 368-374 9 “ A Methodological Note on the Estimation of Time Series ” in The Review of Economics and Statistics, 63(3), pp. 471 à 476 10 Leur exploitation s’avère assez lourde car ces enquêtes permettent pour la plupart de satisfaire les obligations françaises en matière de règlement européen Prodcom

Insee Méthodes 110

En résumé… La procédure de mensualisation envisagée pour la base 1995 de l’IPI est une démarche de traitement à la frontière de la répartition et de l’extrapolation. En effet, il s’agit :

1) au préalable de compléter la série trimestrielle à partir d’estimation des points manquants (celui du trimestre courant et du trimestre précédent) selon une procédure satisfaisante d’estimation TRIMESTRIELLE... 2) ...puis de répartir cette série trimestrielle complétée selon l’une des méthodes précédentes afin d’obtenir une estimation de la série d’indices mensuels correspondants et inobservés par le système d’enquêtes.

Le tout doit être mis en œuvre à un niveau d’agrégation compatible avec les contraintes de gestion et de diffusion de la base 1995 de l’IPI (postes peu nombreux, rubriques économiquement significatives...).

Tableau 19 : Calendrier d’exploitation des résultats des enquêtes trimestrielles de branche Indice

provisoire mois de…

Date du calcul

Dernière donnée trimestrielle

prise en compte dans l’IPI

Nombre de trimestres

nécessaires à l’interpolation

mensuelle

Nombre de mois à

extrapoler

Dernière tendance trim.

PASSEE disponible dans

les Enq. de Conj.

Dernière tendance trim. FUTURE

disponible dans les Enq. de Conj.

Janvier Mars T3 année précédente

2 (+1) 4 T4 année précédente

T1 année courante

Février Avril T3 année précédente

2 (+1) 5 T1année courante T2 année courante

Mars Mai T4 année précédente

1 (+1) 3 T1année courante T2 année courante

Avril Juin T4année précédente

2 (+1) 4 T1 année courante

T2 année courante

Mai Juillet T4 année précédente

2 (+1) 5 T2 année courante

T2 année courante

Juin Août T1 année courante

1 (+1) 3 T2 année courante

T3 année courante

Juillet-Août Oct. T1 année courante

2 (+1) 5 T3 année courante

T4 année courante

Septembre Nov. T2 année courante

1 (+1) 3 T3 année courante

T4 année courante

Octobre Déc. T2 année courante

2 (+1) 4 T3 année courante

T4 année courante

Novembre Janvier T2 année précédente

2 (+1) 5 T4 année précédente

T1 année courante

Décembre Février T3 année précédente

1 (+1) 3 T4 année précédente

T1 année courante

Exemple : En avril 2000 était calculé l’indice de février 2000. Les derniers résultats trimestriels disponibles étaient alors ceux portant sur le 3ème trimestre 1999. Ce n’est qu’en mai 2000, à l’occasion du calcul de l’indice de mars 2000 qu’ont été introduits dans l’IPI les résultats portant sur le 4ème trimestre de l’année 1999. Remarque : la présence de la mention « (+1) » en quatrième colonne de ce tableau s’explique par la présence d’effets de bord dans la méthode d’interpolation mensuelle retenue (cf. descriptif de la méthode M1 dans la paragraphe précédent).

Mensualisation de l’indice de la production industrielle en base 1995 111

8-4. Mensualiser à partir de quelles informations ?

Deux sources mensuelles sont a priori éligibles pour fournir une variable auxiliaire pour la mensualisation des séries trimestrielles de l’IPI : les enquêtes de conjoncture et les indices de chiffres d’affaires. Cependant, ces sources ne remplissent pas l’ensemble des contraintes que les bâtisseurs de l’IPI souhaiteraient leur connaître.

8-4.1. Les sources externes doivent être disponibles rapidement

Le calendrier d’exploitation rappelle l’échéancier de l’exploitation IPI ainsi que la manière dont il s’articule avec celui des enquêtes de conjoncture dans l’industrie de l’INSEE. Ces dernières fournissent à l’évidence une information anticipée d’un mois par rapport à l’indice de la production industrielle puisque les enquêtes portant sur le mois (m) sont publiées à partir de la fin du mois (m+1). Elles devraient donc pouvoir servir de support à une procédure de mensualisation avec intégration d’information externe.

Les déclarations mensuelles de chiffres d’affaires pour le paiement de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) sont d’autant plus utilisables qu’elles sont proches conceptuellement de l’indicateur des séries de l’IPI à mensualiser. En effet, nous pouvons noter, à partir du tableau suivant, que les facturations représentent 44 % du nombre de séries trimestrielles.

Malheureusement, les déclarations fiscales ne répondent pas à la condition de délai puisque les bandes de la Direction Générale des Impôts portant sur les chiffres d’affaire du mois m ne sont transmises à l’INSEE qu’à partir du 8ème jour du mois (m+2). Du fait des délais d’exploitation, aucun indice de chiffres d’affaires n’est disponible avant le 25ème jour du mois (m+2), soit au mieux 10 jours après la date de mise à disposition de l’IPI à Eurostat.

En l’état actuel des calendriers d’exploitation, les indices de chiffre d’affaires ne permettent donc de mensualiser l’Indice de la Production Industrielle du mois m que dans le courant du mois (m+3), soit avec un retard d’un mois.

Des tentatives d’exploitation anticipée des déclarations de chiffre d’affaires sont actuellement entreprises dès l’arrivée des bandes en provenance de la DGI. Les résultats posent cependant parfois le problème de qualité, ces données n’étant pas encore validées par la chaîne de traitement de l’indice de chiffres d’affaire (donc pas de prise en compte des restructurations,...).

Insee Méthodes 112

Tableau 20 : Indicateurs de production et périodicité en base 1995

Séries trimestrielles

Séries mensuelles

Ensemble

Nombre de

séries-témoin

Pondération totale (en million de

francs 1995)

Pondération totale (en %)

Nombre de

séries-témoin

Pondération totale (en

millions de francs 1995)

Pondération totale (en %)

Nombre de

séries-témoin

Pondération totale (en

millions de francs 1995)

Pondération totale (en %)

Facturations 76 112 544 8,35 81 224 270 16,64 157 336 814 24,99 Heures travaillées

9 23 487 1,74 9 269 797 20,02 18 293 284 21,76

Quantités Produites

69 44 076 3,27 313 496 127 36,81 382 540 203 40,08

Conso. de Matières Premières

1 2 454 0,18 8 62 959 4,67 9 65 413 4,85

Commandes - - - 1 2 045 0,15 1 2 045 0,15 Quantités livrées

17 13 846 1,03 87 96 333 7,15 104 110 179 8,17

Total 172 196 407 14,57 499 1 151 531 85,43 671 1 347 938 100,00

8-4.2. Le passage « secteur-branche » pour la source TVA

L’IPI, fondé sur le concept de série-témoin, enregistre les évolutions de production de groupes de produits relativement homogènes. Les indices représentatifs de la production de ces groupes sont agrégés selon la nomenclature NAF-Produits afin de fournir des indices synthétiques aux utilisateurs.

La source externe TVA, retenue a priori pour la mensualisation compte tenu de sa pertinence, repose quant à elle sur la collecte d’une information qui n’a de sens qu’au niveau de l’entreprise. Les statistiques établies à partir de cette exploitation le sont donc selon l’activité principale de l’entreprise (APE), laquelle n’est que principale et non nécessairement unique...

Il ne sera donc possible à terme de mensualiser à partir de sources externes telles que les déclarations de chiffre d’affaires mensuelles qu’en s’appuyant sur des secteurs relativement homogènes et concentrés sur certaines branches afin d’imputer les informations valides au niveau « secteur » à la « branche » associée.

Se pose donc le problème de la détermination de la liste de ces secteurs concentrés et notamment du seuil dit « de pureté »11. La source du système unifié de statistiques d’entreprises (SUSE) laquelle intègre les résultats des enquêtes annuelles d’entreprise permet de répondre à ce besoin, ne serait-ce qu’en première approximation12, grâce à la déclinaison de la variable « Chiffre d’affaires » par entreprise et par branche (cf. chapitre consacré au calcul des pondérations en base 1995).

Les délais de la mise en production de la base 1995 n’ont pas permis d’utiliser la source TVA à court terme pour la mensualisation de l’IPI. L’objectif de moyen terme est néanmoins maintenu et

11 Autrement dit, dans quelle mesure peut-on considérer que les branches d’un secteur ont des dynamiques d’activité comparables au cours du temps 12 les informations contenues dans le fichier FUTE de SUSE portent seulement (et au mieux...) sur les entreprises industrielles de plus de 20 salariés ou de CA supérieur ou égal à 100 millions de francs ou de total de bilan supérieur à 200 millions de francs

Mensualisation de l’indice de la production industrielle en base 1995 113

des études seront menées sur la bonne corrélation des variations relatives des indicateurs trimestriels des enquêtes de branche et des chiffres d’affaires.

Les mêmes difficultés de passage « secteur-branche » existent avec les enquêtes de conjoncture ; elles sont peut-être même de plus grande ampleur dans ce dernier cas.

8-4.3. Les résultats des enquêtes de conjoncture étaient disponibles en nomenclature NAF lors du démarrage de la nouvelle base de l’IPI

Les enquêtes de conjoncture de l’INSEE dans l’industrie manufacturière et les industries agricoles et alimentaires permettent de mesurer le niveau d’optimisme des chefs d’entreprise à un rythme mensuel à travers une série d’indicateurs : production, prix, carnet de commande, exportation... L’exploitation de cette source du type « enquête légère » est relativement rapide et permet à travers des indicateurs très subjectifs (soldes d’opinion) d’anticiper les points de retournement de la production qui ne sont pas encore enregistrés par l’IPI, pas même sa composante purement mensuelle.

Les soldes d’opinions bruts sont calculés aux différents niveaux des nomenclatures NAF et NES, que ceux-ci soient purement mensuels, purement trimestriels ou mixtes par agrégation successive pondérée, comme l’IPI, par des montants de valeur ajoutée. En particulier, à l’instar de ce qui se produit pour les déclarations de chiffre d’affaires, il est parfois très difficile voire impossible d’isoler ce qui correspond exactement au contour de la composante trimestrielle de l’Indice de la Production Industrielle13.

Enfin, au dire même des responsables des enquêtes de conjoncture14, il est impossible de garantir une bonne qualité statistique des soldes d’opinion à tous les niveaux désagrégés pour des raisons d’échantillonnage et de taux de réponse.

Cette situation interdit donc un recourt systématique à ce type d’enquête pour mensualiser l’indice de la production industrielle français et le lecteur pourra remarquer à partir du tableau suivant que les soldes d’opinion des enquêtes ne sont pas robustes à tous les postes de la nomenclature NES 114.

Il en découle que certains postes de la nomenclature NES 114 (niveau choisi pour mensualiser et désaisonnaliser en base 1995 comme cela sera précisé dans le paragraphe suivant) d’IPI purement trimestriel ne pourront de toute façon pas être modélisées - et a fortiori mensualisées - par les enquêtes, en dépit parfois d’une part importante dans l’ensemble de l’industrie manufacturière (D02-equipements pour automobiles).

13 Il faudrait, pour que cela soit possible, pouvoir disposer des soldes d’opinions selon le contour des séries-témoin 14 en poste lors du premier semestre de l’année 1999

Insee Méthodes 114

Tableau 21 : Postes de la nomenclature NES contenant au moins une série-témoin trimestrielle en base 1995

NES Intitulé Nbre de Séries-témoin trim.

Part de Valeur

Ajoutée totale (en

%)

Part de Valeur

Ajoutée dans la NES

(en %)

Nbre de Séries-témoin

mensuelles

Part de Valeur

Ajoutée totale (en

%)

Part de Valeur

Ajoutée dans la

NES (en %)

Fiabilité Enquêtes de Conjoncture

à T2 1999

Produits des Industries Agricoles et Alimentaires, dont...

6 0,27 3,31 72 8,12 96,69

B03 Industrie des boissons 1 0,01 0,94 7 1,25 99,06 oui B04 Travail du grain; fabrication d'aliments

pour animaux 1 0,03 3,52 9 0,90 96,48 oui

B05 Produits des industries alimentaires diverses 4 0,23 9,76 27 2,16 90,24 oui

Biens de consommation, dont... 59 2,99 24,93 52 9,01 75,07 C11 Articles d'habillement et fourrures 31 1,82 100,00 0 0,00 0,00 oui C12 Cuirs, articles de voyage, chaussures 7 0,23 31,31 8 0,51 68,69 oui C20 Produits de l'édition, imprimés ou

reproduits 3 0,15 5,89 2 2,37 94,11

C31 Industrie pharmaceutique 6 0,14 4,95 2 2,65 95,05 C41 Meubles 1 0,24 17,99 15 1,10 82,01 C44 Appareils domestiques 1 0,02 4,09 7 0,58 95,91 C46 Matériel optique, photographique et

d'horlogerie 10 0,39 100,00 0 0,00 0,00 oui

Industrie automobile, dont... 4 2,84 45,61 5 3,39 54,39 D01 Produits de la construction automobile 3 0,38 10,17 5 3,39 89,83 D02 Equipements pour automobile 1 2,46 100,00 0 0,00 0,00

Biens d'équipement, dont... 68 6,12 43,54 50 7,93 56,46 E11 Produits de la construction navale 1 0,16 54,96 2 0,13 45,04 E12 Matériel ferroviaire roulant 1 0,12 32,50 4 0,25 67,50 E13 Produits de la construction aéronautique et

spatiale 6 1,41 100,00 0 0,00 0,00

E14 Cycles, motocycles, matériel de transport n,c,a,

7 0,17 100,00 0 0,00 0,00

E22 Réservoires, chaudières ; produits de la chaudronnerie

5 0,37 26,34 3 1,03 73,66

E23 Equipements mécaniques 13 1,25 83,99 3 0,24 16,01 oui E24 Machines d'usage général 17 1,28 77,07 1 0,38 22,93 oui E26 Machines-outils 1 0,03 7,40 5 0,32 92,60 oui E27 Autres machines d'usage spécifique 10 0,74 59,74 3 0,50 40,26 oui E28 Armes et munitions 1 0,04 60,31 1 0,03 39,69 E34 Matériel médicochirurgical et d'orthopédie 1 0,35 70,56 2 0,15 29,44 E35 Matériel de mesure et de contrôle 5 0,20 11,38 4 1,53 88,62

Biens intermédiaires, dont... 35 2,34 7,97 306 27,06 92,03 F13 Verre et articles en verre 1 0,02 1,77 15 1,17 98,23 oui F14 Produits céramiques et matériaux de

construction 1 0,05 2,78 29 1,75 97,22 oui

F21 Filature et tissage 1 0,08 7,84 13 0,99 92,16 oui F22 Produits textiles 2 0,13 47,35 3 0,15 52,65 oui F33 Articles en papier ou carton 4 0,08 9,11 8 0,77 90,89 oui F41 Chimie minérale 2 0,03 3,19 36 0,91 96,81 oui F42 Chimie oranique 3 0,15 6,17 33 2,23 93,83 oui F43 Produits de la parachimie 4 0,37 20,91 14 1,39 79,09 F44 Fibres artificielles ou synthétiques 2 0,01 32,40 2 0,03 67,60 F45 Produits en caoutchouc 2 0,06 4,41 9 1,21 95,59 oui F46 Produits en matière plastique 3 0,40 14,52 16 2,36 85,48 oui F51 Produits de la sidérurgie et de la 1ère

transformation 1 0,03 1,43 17 2,07 98,57 oui

F55 Produits métalliques 8 0,56 30,61 16 1,27 69,39 oui

Mensualisation de l’indice de la production industrielle en base 1995 115

F61 Matériel électrique 1 0,37 13,73 17 2,34 86,27 oui

Total 172 14,56 14,56 499 85,44 85,44

8-5. Mensualiser à quel niveau de nomenclature ?

L’échantillon des enquêtes de conjoncture de l’INSEE est de taille relativement modeste (moins de 3 000 entreprises apparemment) et repose sur une stratification élémentaire établie en NAP 90. En outre, ces enquêtes ne sont pas obligatoires et le taux de réponse est généralement proche de 60% ce qui nous conduit à privilégier un niveau de modélisation relativement agrégé à partir de cette source.

Le niveau équivalent au niveau 90 de la NAP en nomenclature économique de synthèse, soit le niveau NES 114, a donc été adopté pour la base 1995.

L’un des intérêts de ce niveau est une plus grande possibilité d’interprétation économique des phénomènes par rapport aux découpages de la nomenclature NAF.

En outre, il permet de restreindre le nombre de postes à mensualiser à une petite trentaine (38 postes de NES 114 exactement, au lieu d’une bonne soixantaine comme cela se déroulait en base 1990) : il limite donc le nombre de postes de nomenclature à maintenir sous surveillance par le responsable du calcul de l’indice agrégé.

Rappelons également que la diffusion et le commentaire mensuels de l’indice par le canal d’« Informations Rapides » s’appuient essentiellement sur des niveaux supérieurs à celui de la NES à 114 postes : NES à 16 et 36 postes. Il est donc possible de s’affranchir d’un niveau de détail tel que celui de la nomenclature NAF à 700 postes pourvu que l’on garantisse une bonne procédure de mensualisation à des niveaux de nomenclature qui sont effectivement attendus, surveillés et commentés.

8-6. Récupération de profils mensuels voisins

Il aurait été dommage de se priver d’utiliser les informations internes disponibles (IPI réellement mensuels sur d’autres séries-témoin ou d’autres postes de nomenclature) même si la procédure de la base 1990, très autarcique, induisait de délicats problèmes de révision.

De plus, le manuel méthodologique associé au règlement européen sur les indicateurs de court terme préconise « ...d’intégrer [une] cette activité non couverte [NDLR : en particulier au mois le mois] à l’activité la plus proche (en terme de part dans l’économie) supposée évoluer de manière parallèle ».

Il paraît en particulier intéressant de voir s’il était possible d’induire des évolutions mensuelles des séries mixtes (comprenant à la fois une composante mensuelle et une composante trimestrielle) à partir des seules évolutions mensuelles connues.

Pour ce faire, nous avons superposé le graphe de la composante trimestrielle pure de chaque NES mixte et le graphe de sa composante mensuelle trimestrialisée en caressant l’espoir d’observer des évolutions trimestrielles comparables sur le passé. Les résultats les plus probants de ces superpositions -hélas en nombre trop limité - sont les suivants :

Insee Méthodes 116

D01-Produits de la construction automobile F14-Produits céramiques et matériaux de construction

90

100

110

120

130

140

150

160

mens. trim.

90

95

100

105

110

115

120

mens. trim.

F45-Produits en caoutchouc F61-Matériel électrique

98

100

102

104

106

108

110

112

mens. trim.

90

100

110

120

130

140

150

mens. trim.

Ainsi pour les quatre cas précédents est-il possible d’envisager l’application des évolutions de la composante mensuelle pour mensualiser la composante trimestrielle. Nous remarquons d’ailleurs :

- le faible poids global et intra-NES des composantes trimestrielles à traiter, - le relatif échec de ce type de rapprochement qui révèle (autant en nouvelle qu’en ancienne

base) la spécificité de la dynamique des séries trimestrielles par rapport à leurs consœurs mensuelles.

La mise en perspective de séries trimestrielles au niveau de mensualisation avec la version trimestrialisée de la composante mensuelle agrégée correspondante s’avère presque aussi décevante :

Mensualisation de l’indice de la production industrielle en base 1995 117

9095

100105110115

120125130135140

E_mens. E13_trim.

9095

100105110115

120125130135140

E_mens. E34_trim.

Enfin, conformément aux préconisations du manuel méthodologique du Règlement sur les Indicateurs de Court terme d’EUROSTAT sur les méthodes d’estimation en cas de valeur manquante, est-il possible d’envisager ce genre de rapprochement avec la série mensuelle d’un poste de nomenclature assez proche. Les résultats obtenus pour les deux plus lourdes NES à mensualiser sont les suivants :

- rapprochement de la Construction Automobile (D01) et des Équipementiers pour Automobile (D02) :

9095

100105110115120125130135140

D01_mens. D02_trim.

Il apparaît, au moins sur le passé récent, que les deux composantes évoluent selon des dynamiques de moyen et long terme assez proches. Il en est de même pour le rapprochement suivant :

- Articles d’Habillement (C11) et Étoffes et Articles à mailles (F23) :

50

60

70

80

90

100

110

F23_mens. C11_trim.

Insee Méthodes 118

Aussi pouvons nous en conclure pour ces deux séries trimestrielles qu’il est raisonnable d’appliquer le profil mensuel associé, au moins sur la période récente et dans des conditions de grande vigilance. Cette pratique ne doit cependant pas affranchir le statisticien assurant la maintenance de la procédure de mensualisation d’en contrôler régulièrement la pertinence.

8-7. Étalonnages sur les soldes d’opinion des enquêtes de conjoncture

8-7.1. Enseignements tirés des expériences d’étalonnages passées

Des travaux entrepris à l’INSEE au début des années 199015 ont révélé que :

- la modélisation linéaire des variations de la production à partir des soldes d’opinion des enquêtes de conjoncture (« TPPA »16, « TPPRE »17 mais aussi évolutions de la demande étrangère et des stocks de produits fabriqués) est envisageable ;

- c’est le glissement annuel de la production qui trouve une explication satisfaisante à partir des grandeurs psychologiques émanant des enquêtes de conjoncture. Ce résultat correspond d’ailleurs bien au protocole de révision de l’IPI puisque ce dernier peut être révisé d’une campagne trimestrielle à l’autre et ceci sur des périodes relativement longues (jusqu’à 18 mois) ;

- il est possible de se limiter à un type de modèle relativement simple (autorégressif avec exogènes) puisque les opinions peuvent porter sur une période plus large que les trois derniers mois. Il est donc inutile de multiplier les variables explicatives et les retards mais cette simplicité peut se traduire dans certains cas par la persistance d’une autocorrélation des résidus : l’autocorrélation serait en quelque sorte le prix à payer pour une spécification schématique ;

- es expériences précédentes de modélisation conduisent à une qualité globale d’ajustement honnête (R2 de l’ordre de 0,7) ;

- ...mais des écarts assez significatifs entre valeurs observée et prévue de glissement sont à craindre. Aussi, dans un cadre de modélisation trimestrielle-mensualisation de l’IPI devra-t-on se fixer pour objectif premier (mais pas unique...) d’estimer correctement le sens des évolutions d’un trimestre à l’autre ;

- la stabilité de l’étalonnage doit être évaluée au moins une fois par an. Des outils18 permettent à l’INSEE de mettre cette vérification en œuvre dans de bonnes conditions.

15 Le lecteur est invité à se reporter aux articles suivants : - E. Le Rey : « Utilisation des étalonnages pour les enquêtes de conjoncture »-Courrier des Statistiques n°64 - J-C. Fanouillet et Bernard Salanié : « Prévoir la consommation et de la production grâce aux enquêtes de conjoncture »- Economie et Statistique n°234, Juillet -Août 1990 16 solde d’opinions sur la tendance de la production individuelle au cours des 3 derniers mois 17 solde d’opinions sur la tendance de la production individuelle au cours des 3 prochains mois 18 ...tels que la macro SAS %BCHOW

Mensualisation de l’indice de la production industrielle en base 1995 119

8-7.2. Qu’en est-il des étalonnages mis en œuvre au cours de la période récente ?

Les étalonnages actuels, notamment présentés par les gestionnaires d’enquêtes de conjoncture en réunion préparatoire de note de conjoncture, se distinguent des expériences précédentes par les deux faits suivants :

- ce sont désormais les glissements trimestriels (et non annuels) qui sont modélisés à partir des soldes d’opinion, ceci afin de fournir quelques éléments de prévision aux Comptes Trimestriels ;

- seules les variables portant sur la tendance passée et future de la production (variables appelées « TPPA » et « TPPRE ») servent désormais de support aux étalonnages. Entre autres, les variables sur les évolutions de la demande étrangère et des stocks de produits fabriqués ne figurent plus parmi les grandeurs explicatives des données comptables.

Selon les responsables des enquêtes de conjoncture dans l’industrie19, la nature des données tirées des enquêtes et l’expérience des conjoncturistes montrent que la plupart des soldes d’opinion sont finalement porteurs d’une information semblable à condition de retarder correctement chacune des variables. La volonté d’être « simple et pédagogique » a conduit les responsables d’enquête à fonder leurs étalonnages courants uniquement sur « TPPA » et « TPPRE » dont il apparaît que ce sont les plus robustes et les plus fiables de l’exploitation.

Ils considèrent néanmoins que les autres indicateurs que sont OSCD20, OSCDE21 et OSSK22 sont des régresseurs acceptables pour qui souhaiteraient les utiliser comme tels.

8-7.3. Les problèmes posés par l’utilisation des soldes d’opinion

La mise en œuvre d’une modélisation permettant l’estimation du point trimestriel manquant dans le cadre du changement de base de l’IPI a buté sur deux difficultés :

- Les séries longues d’indices bruts de l’IPI en base 1995 n’ont été disponibles que très peu de temps avant la première diffusion de la base ;

- Les séries de soldes d’opinion des enquêtes ne sont disponibles en version corrigée des variations saisonnières à partir du niveau de nomenclature correspondant à la NES à 36 positions.

19 en poste lors du premier semestre de l’année 1999 20 ...solde d’opinions à la question : « Compte tenu de la saison, considérez-vous que votre carnet de commandes est actuellement bien garni, normal ou peu garni ? » 21 ...solde d’opinions à la question : « Compte tenu de la saison, considérez-vous que votre carnet de commandes étranger est actuellement bien garni, normal ou peu garni ? » 22...solde d’opinions à la question : « Compte tenu de la saison, considérez-vous que vos stocks actuels de produits fabriqués sont supérieurs à la normale, normaux ou inférieurs à la normale? »

Insee Méthodes 120

8-8. Les méthodes classiques d’estimation du point trimestriel manquant

A défaut de disposer d’une modélisation ou d’une méthode d’estimation impliquant une variable exogène, le responsable du calcul de l’IPI peut compter – comme tout statisticien en de telles circonstances - sur deux outils d’estimation assez simples à mettre en œuvre :

- les modèles SARIMA23 permettent d’appréhender les séries temporelles qui peuvent, au prix d’une différenciation adéquate, être assimilées à des processus stationnaires du second ordre. Également utilisés pour la désaisonnalisation de l’IPI en base 1995, ces modèles sont présentés dans le chapitre consacré à la correction des effets de jours ouvrables et des variations saisonnières ;

- les méthodes de lissage exponentiel, notamment pour les séries qui n’entrent pas dans le cadre précédent, relativement réducteur et peu adapté à des indices trimestriels majoritairement évalués à partir de l’(intrinsèquement volatil) indicateur de facturations. Il s’agit ici de prolonger la tendance récente au prix d’une linéarisation locale de la série temporelle24.

En outre, le responsable du calcul de l’indice agrégé a, à l’instar de la base 1990, la possibilité de spécifier lui-même le point trimestriel manquant à partir des informations dont il dispose : climat général des affaires, avis des professionnels, divers résultats d’enquêtes de conjoncture. On parle alors « d’estimation d’expertise ».

8-9. Base 1995 : méthodes mises en œuvre à l’occasion de sa mise en production

A l’occasion du démarrage de la base 1995, l’urgence de la mise en production a fait que seules les méthodes mentionnées au paragraphe précédent, couplées à la méthode de répartition « M1 » du type « Boot, Feibes et Lisman » ont été utilisées pour mensualiser les séries trimestrielles de l’IPI.

L’étroitesse de l’éventail de méthodes appliquées s’explique aussi par le nécessaire rodage de la nouvelle base de l’IPI, nombreux étant les contours de séries-témoin modifiés ainsi que les séries d’indices révisées à horizon de trois à six mois.

Les premiers modèles SARIMA spécifiés l’ont été en se fondant sur ceux établis par TRAMO-SEATS lors de l’étape de désaisonnalisation. Ils sont dorénavant mis à jour en fonction des éléments dégagés par les travaux de désaisonnalisation entrepris depuis la mise en production de la nouvelle base.

8-10. Base 2000 : vers une mensualisation à la collecte ?

La double expérience - en base 1990 et en base 1995 - de mensualisation économétrique des séries trimestrielles a révélé, en dépit des aménagements apportés, de grandes difficultés à maintenir l’indice de la production industrielle à l’abri de révisions d’ampleur.

23 Ils sont estimés par la procédure PROC ARIMA du système SAS 24 Ces méthodes d’extrapolation sont mises en oeuvre grâce à la PROC FORECAST du système SAS

Mensualisation de l’indice de la production industrielle en base 1995 121

Ceci s’explique en partie par la volatilité intrinsèque de l’indicateur dit des « facturations de quantités produites par l’entreprise », particulièrement présent dans les séries trimestrielles ainsi que par la nature approximative de toute méthode d’estimation.

L’IPI français est donc, du fait de sa significative composante trimestrielle, structurellement porteur d’instabilité (parfois deux points trimestriels estimés) ainsi que sujet aux retards de mise à la disposition des institutions européennes.

Cette situation a été l’objet d’un examen attentif des inspections générales de l’INSEE et de l’Industrie au cours du dernier trimestre de l’année 2000, concluant à l’incompatibilité du raccourcissement des délais de l’IPI français avec l’existence de séries-témoin fondées sur un dispositif d’enquêtes de branche au mieux trimestrielles.

Depuis le début de l’année 2001, le SESSI s’attache à élargir le champ de la collecte mensuelle des enquêtes de branche, permettant d’espérer une réduction significative de la part de la pondération trimestrielle en base 2000. Ont été créées des enquêtes mensuelles :

- dans les branches de l’habillement (NAF en 18), - dans celles des biens d’équipement mécanique (NAF en 29).

Il est probable que les branches des caravanes et des pièces et équipements pour automobiles, cycles et motocycles connaîtront le même sort en début de l’année 2002, faisant alors passer la part de la production collectée en seul rythme trimestriel à moins de 5 %.

Cette mensualisation des enquêtes est néanmoins mise en œuvre de sorte qu’elle respecte les principes d’allègement de la charge statistique des entreprises implantées en France (collecte d’agrégats globaux, en facturations de quantités produites, etc.).

L’une des tâches importantes des artisans de la base 2000 sera donc de tenter d’inclure ces nouvelles enquêtes mensuelles – créées postérieurement à la nouvelle année de base (2000) - en les articulant, en indicateurs et en nomenclatures, avec les grandeurs statistiques utilisées en base 1995. C’est à ce prix que les utilisateurs pourront disposer de séries longues d’indices de la production industrielle.

Tableau 22 : mensualisation économétrique en bases 1990 et 1995 de l’IPI

Base 1990 Base 1995

Type de séries : CJO-CVS Niveau : NAF 700 Etape 1 : trimestrialisation des séries mensuelles Etape 2 : YT = série trimestrielle (à mensualiser) XT = série mensuelle (trimestrialisée) ⇒ “ meilleur ” modèle en niveau : YT = f(YT-1,XT-h)+ UT Etape 3 : transposition du modèle en rythme mensuel

⇒ Ym = f̂ (Xm)

Type de séries : variable selon l’option Niveau : NES 114 3 options : 1) application d’un profil mensuel CJO-CVS voisin ⇒ intégré à la chaîne de calcul de la base 1995 mais délicat à appliquer en pratique. 2) estimation des points trimestriels manquants sans exogène par (S)ARIMA ou lissage exponentiel + interpolation mensuelle ⇒ intégré à la chaîne de calcul de la base 1995 : utilisé dès la mise en production de la base 1995.

Insee Méthodes 122

Etape 4 : interpolation (calage) et extrapolation

3) estimation des points trimestriels manquants avec exogène(s) (Enquêtes de Conjoncture essentiellement) ⇒ non intégré à la chaîne : analyse méthodologique à approfondir à court et moyen terme.

Avantage : ce dispositif a fonctionné pendant toute la durée de la base 1990 Inconvénients : - corrélations parfois douteuses - risque de “ régressions fallacieuses ” - trop de modèles à surveiller

Avantages : - "anti-inconvénients" de la base 1990 - interpolation mieux maîtrisée - rapprochement de méthode des Comptes Nationaux Trimestriels Inconvénients : - peu de variables exogènes en pratique

123

Chapitre 9 :

Détermination des pondérations

9-1. Rappel du contexte...................................................................................................125

9-2. Le chiffrement des pondérations ............................................................................ 125

9-2.1. Chiffrement direct de la valeur ajoutée par unité produite .........................................126

9-2.2. Répartition de la valeur ajoutée du champ couvert entre les séries-témoin .................126

9-2.3. Notion comptable de valeur ajoutée retenue pour évaluer les pondérations ................127

9-2.4. Estimation de la valeur ajoutée des branches de niveau NAF 700.............................130

Présentation de la méthode : exemple de la branche F13 (Verre et articles en verre).......................................130

Correctifs et contrôles ...............................................................................................................................................132

9-2.5. Recalage sur la valeur ajoutée des branches 114 des Comptes Nationaux .................135

9-2.6. Parfois, une référence à la production plutôt qu'aux ventes.......................................137

9-2.7. Quid des appréciations sur stocks ? ........................................................................137

9-2.8. Adaptation des pondérations au dispositif de collecte ...............................................138

Neutralisation des entreprises artisanales .............................................................................................................138

Couverture effective de l’IPI ....................................................................................................................................139

Répartition de la valeur ajoutée de chaque branche 700 entre les séries-témoin composantes ....................140

9-3. Exemple n°1 : branche 26.6A « Eléments en béton pour la construction » ........143

9-4. Exemple n°2°: branche 26.1J « Fabrication et façonnage d'articles techniques en verre »................................................................................................146

9-5. Bilan .........................................................................................................................149

Insee Méthodes 124

Détermination des pondérations 125

9-1. Rappel du contexte Rappelons au préalable comment s’articulent formellement les indices élémentaires et les indices agrégés de la Production Industrielle. Soit : - qi

0 la production du groupe de produits i réalisée à la période 0 (mois moyen de l’année de base),

- q i1 la production réalisée à la période 1 (date courante),

- VAU i0 la valeur ajoutée au cours de l’année de base pour la fabrication d'une unité du

groupe de produits i. L’indice de Laspeyres des quantités produites avec des pondérations égales aux valeurs ajoutées unitaires de l’année de base s'exprime alors par :

∑=

jjj

iii

qVAU

qVAUI 00

10

01

La grandeur qVAU ii

i10.∑ figurant au numérateur de l’indice représente la valeur fictive ajoutée par

l’industrie si elle avait eu à produire, lors de l’année de base, les quantités q i1 de la période courante

avec les prix et les techniques de production de cette période. De façon rigoureusement équivalente, en multipliant numérateur et dénominateur par qi

0 on a :

qq

qVAU

qVAUI

i

i

i

jjj

ii

0

1

00

00

01 .∑

∑= .=

qq

VAVA

i

i

i

i0

1

0

0

.∑

où :

- VAi0 désigne la valeur ajoutée au cours du mois moyen de l’année de base pour la

quantité qi0 du groupe de produits i (ou j),

- VA0 désigne la valeur ajoutée totale au cours du mois moyen de l’année de base. Ainsi, ∑=i

iVAVA 00 .

Ainsi, si l’on peut répartir pour l'année de base la valeur ajoutée de l’ensemble de l’industrie entre chaque famille de produits recensés, on aura un système de pondérations qui sera le reflet le plus équitable possible de l’importance économique de chaque produit industriel.

9-2. Le chiffrement des pondérations Afin d’établir une synthèse des évolutions de production, on agrège les indices élémentaires des séries-témoin en les pondérant. Deux systèmes de pondération sont possibles :

Insee Méthodes 126

9-2.1. Chiffrement direct de la valeur ajoutée par unité produite Le chiffrement direct des valeurs ajoutées par unité produite en 1995 peut notamment conduire dans la voie des monographies et des études d’experts ; elles poussent à rechercher, auprès d’un échantillon important d’entreprises, des renseignements sur :

- les processus de fabrication, - les consommations intermédiaires, - les prix des matières premières, - les prix à la production.

Or, ces renseignements ne figurent que dans leurs comptabilités analytiques détaillées. De telles recherches sont délicates et coûteuses, même s’agissant de la fabrication de produits bien homogènes (du type acide sulfurique ou éthylène). Dès que l’on a affaire à des séries-témoin un tant soit peu hétérogènes, on doit évaluer des valeurs ajoutées unitaires pour un grand nombre de produits élémentaires et de filières de fabrication concurrentes, puis en tirer des moyennes délicates au niveau de la série-témoin. Cette approche micro-économique a été pratiquée au cours des travaux préparatoires de la base 1980 avec la coopération de quelques organismes professionnels (Union des Industries Chimiques, Chambre Syndicale de la Sidérurgie Française). En raison de son coût de mise en oeuvre et des risques évidents de non exhaustivité, il n’était pas envisageable de la pratiquer sur l’ensemble des séries-témoin. Elle est donc restée réservée à certains produits industriels de base. Cette approche micro-économique a finalement été complètement abandonnée lors de la préparation de la base 1995 compte tenu du coût élevé de sa mise en oeuvre.

9-2.2. Répartition de la valeur ajoutée du champ couvert entre les séries-témoin

La répartition entre les séries-témoin de la valeur ajoutée par l’industrie en 1995 est une démarche tout autre puisqu’on est parti, à l’instar des bases précédentes, de la valeur ajoutée en 1995 par l’ensemble des entreprises et fractions d’entreprises relevant du champ théorique.

Chaque entreprise évalue la valeur ajoutée sur l’ensemble des produits fabriqués ou vendus par elle, en établissant son compte annuel d’exploitation générale.

Ces comptes d’exploitation sont collectés et centralisés à des fins statistiques, soit dans le cadre des enquêtes structurelles que sont les Enquêtes Annuelles d’Entreprise (EAE), soit dans le cadre des déclarations fiscales sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Une mise en cohérence de toutes ces déclarations est ensuite effectuée par l’INSEE dans le cadre du Système Unifié de Statistiques sur les Entreprises (SUSE), puis dans le cadre des travaux du Système Intermédiaire d’Entreprise (SIE) et de la Comptabilité Nationale.

Détermination des pondérations 127

La méthode de chiffrement des pondérations par répartition de la valeur ajoutée industrielle globale consiste alors, dans son principe :

- à répartir la valeur ajoutée globale de l’industrie en 19951 entre les 336 branches2 de l’industrie en s’appuyant le plus judicieusement possible sur les valeurs ajoutées des 336 secteurs,

- puis à répartir « in fine » la valeur ajoutée de chacune de ces branches entre les séries-témoin constitutives.

Il s’agit d’une approche macro-économique descendante, qui ne permet jamais de s’appuyer sur des valeurs ajoutées unitaires estimées directement. Pour se rapprocher du déroulement pratique, on exposera le mode de détermination des pondérations selon 4 étapes :

Etape N°1 : estimation des ratios sectoriels des branches de niveau NAF700,

Etape N°2 : estimation des valeurs ajoutées des branches de niveau NAF700 à partir des ventes des Comptes Nationaux,

Etape N°3 : recalage des estimations précédentes sur les valeurs ajoutées des branches de niveau NES114 figurant dans les Comptes Nationaux Annuels,

Etape N°4 : répartition de la valeur ajoutée de chaque branche de niveau NAF 700 entre les séries-témoin constitutives.

Avant de présenter chaque étape, il conviendra toutefois de préciser le solde comptable à caractère de valeur ajoutée que l’on va relever dans la comptabilité des entreprises.

9-2.3. Notion comptable de valeur ajoutée retenue pour évaluer les pondérations

L’utilisation des prix unitaires comme système de pondération conduit à attribuer une importance économique exagérée aux produits situés en aval des filières de production. Ce défaut peut être évité en faisant plutôt appel à la notion de valeur ajoutée dont il existe différentes variantes (Valeur ajoutée (simple), Valeur ajoutée industrielle, Valeur ajoutée aux coûts des facteurs,...). La valeur ajoutée industrielle est la valeur de la production de l’exercice dont on a retiré la valeur des consommations des matières premières et de matières consommables ainsi que des postes du compte 63 qui ont un caractère prédominant de produits industriels et de frais variables. La valeur ajoutée (simple ou « de référence » ou « au prix du marché ») apparaît comme la somme de la notion précédente et de la marge sur activité purement commerciale à laquelle ont été ajoutés

1 mesurée en principe sans omission ni double compte par les dispositifs indiqués 2 Attention : la Construction n’est déclinée qu’en 2 postes : « Construction » et « Travaux Publics ». Ces 336 branches ne correspondent pas exactement au découpage de la NAF700.

Insee Méthodes 128

divers produits accessoires des entreprises et ont été retranchés les rubriques restantes des postes 63, 64 et 66 (« Travaux, fournitures et services extérieurs, « Transports et déplacements », « Frais divers de gestion »). La valeur ajouté appelée « brute au coût des facteurs » jusqu’à la base 1990 de l’IPI, enfin, se déduit en ajoutant à la notion précédente le poste « subventions d’exploitation » et en lui retranchant le poste « impôts et taxes ». Avec le passage en base 1995 des Comptes Nationaux français, nous parlerons désormais de « Valeur Ajoutée aux prix de base nette d’Impôts moins Subventions » (notée « ex. VABCF »). Pour la majorité des entreprises et des secteurs, il n’y a pas de subventions d’exploitation tandis que les impôts et taxes versées (hors TVA et droits de douane) représentent une part stable de la valeur ajoutée. Toutefois, certains secteurs sont atypiques : soit ils reçoivent des subventions importantes qui leur permettent de vendre leurs produits à un prix plus bas que les règles économiques courantes ne l’autoriseraient, soit au contraire ils collectent pour l’Etat des taxes spécifiques qui gonflent leurs prix de vente. Dans tous les cas, la Valeur Ajoutée (aux prix de base) nette d’Impôts moins subventions rapproche les différents secteurs des règles économiques courantes, et constitue donc une mesure plus équitable économique réel des branches les unes par rapport aux autres. Comme en outre les régimes de subventions et les taxations spécifiques varient d’un pays à l’autre pour les mêmes activités, les organismes internationaux préconisent l’emploi de cette notion comme pondération des branches dans les indices de la production industrielle, afin de rendre plus comparables les évolutions de pays à pays. Il en est ainsi du règlement européen sur les indicateurs de court terme (N°1165/98) signé par les Etats membres le 19 mai 1998 et publié au Journal Officiel des Communautés Européennes le 5 juin de la même année. Le choix de cette méthode de pondération remonte en France à la base 1962 aussi bien pour les grandes branches que pour les séries-témoin.

Le tableau suivant nous informe sur l’importance relative des secteurs et sur l’impact relatif des corrections apportées à la Valeur Ajoutée (aux prix du marché) par les impôts et les subventions d’exploitation.

Détermination des pondérations 129

Tableau 23 : comparaison des valeurs ajoutées (au prix de base) et des valeurs ajoutées nettes d’impôts moins subventions selon les secteurs de l’industrie en 1995 :

NES 114-Intitulés Valeur Ajoutée

(en millions de francs 1995)

Impôts moins subventions (en millions

de francs 1995)

Valeur Ajoutée nette (en millions

de francs 1995) B01-Viandes, peaux et produits a base de viande 212 705 -1 130 213 835 B02-Produits laitiers et glaces 14 938 -9 14 947 B03-Boissons 5 080 132 4 948 B04-Céréales transformées et aliments pour animaux 39 815 1 335 38 480 B05-Produits des industries alimentaires diverses 21 272 697 20 575 B06-Tabac manufacturé 27 151 819 26 332 C11-Articles d'habillement et fourrures 19 698 732 18 966 C12-Cuirs, articles de voyage, chaussures 83 505 2 226 81 279 C20-Edition, imprimerie, reproduction 3 000 146 2 854 C31-Produits pharmaceutiques 29 704 1 125 28 579 C32-Savons, parfums et produits d'entretien 11 428 484 10 944 C41-Meubles 80 614 2 775 77 839 C42-Bijouterie et fabrication d'instruments de musique 46 439 1 823 44 616 C43-Articles de sports, jeux et jouets et produits des autres industries diverses

23 000 1 080 21 920

C44-Appareils domestiques 26 803 1 122 25 681 C45-Appareils de réception, enregistrement, reproduction 4 830 189 4 641 C46-Matériel optique, photographique et d’horlogerie 11 358 476 10 882 D01-Produits de la construction automobile 8 687 425 8 262 D02-Equipements pour automobiles 3 375 182 3 193 E11-Produits de la construction navale 6 151 288 5 863 E12-Materiel ferroviaire roulant 54 807 3 279 51 528 E13-Produits de la construction aéronautique et spatiale 35 553 1 945 33 608 E14-Cycles, motocyles, matériel de transport n.c.a. 6 994 366 6 628 E21-Eléments en métal pour la construction 5 960 -137 6 097 E22-Réservoirs, chaudières ; produits de la chaudronnerie 28 457 1 103 27 354 E23-Equipements mécaniques 2 469 139 2 330 E24-Machines d’usage général 12 781 547 12 234 E25-Machines agricoles 25 431 1 115 24 316 E26-Machines-outils 22 006 1 126 20 880 E27-Autres machines d’usage spécifique 30 301 1 349 28 952 E28-Armes et munitions 9 867 359 9 508 E31-Machines de bureau et matériel informatique 5 417 242 5 175 E32-Moteurs, génératrices et transformateurs électriques 23 096 1 046 22 050 E33-Appareils d'émission et de transmission du son

et de l'image 1 629 254 1 375

E34-Matériel médicochirurgical et d'orthopédie 18 563 749 17 814 E35-Matériel de mesure et de contrôle 11 701 567 11 134

Insee Méthodes 130

Tableau 23 : suite et fin NES 114-Intitulés

Valeur Ajoutée

(en millions de francs 1995)

Impôts moins subventions (en millions

de francs 1995)

Valeur Ajoutée nette (en millions

de francs 1995) F11-Minerais métalliques 18 784 -243 19 027 F12-Produits divers des industries extractives 11 007 535 10 472 F13-Verre et articles en verre 26 871 1 289 25 582 F14-Produits céramiques et matériaux de construction 155 7 148 F21-Produits filés, tissés ou ennoblis 12 731 679 12 052 F22-Articles et produits textiles 17 533 891 16 642 F23-Etoffes et articles à maille 35 027 1 933 33 094 F31-Produits du travail du bois 16 401 828 15 573 F32-Pate à papier, papiers et cartons 12 031 578 11 453 F33-Articles en papier ou en carton 6 004 290 5 714 F41-Produits de la chimie minérale 22 561 1 125 21 436 F42-Produits de la chimie organique 14 909 948 13 961 F43-Produits de la parachimie 21 301 1 154 20 147 F44-Fibres artificiels ou synthétiques 13 705 773 12 932 F45-Produits en caoutchouc 34 472 1 888 32 584 F46-Produits en matières plastiques 26 432 1 375 25 057 F51-Produits de la sidérurgie et de la première

transformation 661 44 617

F52-Métaux non-ferreux 18 530 1 041 17 489 F53-Pièces de fonderie 41 488 2 068 39 420 F54-Services industriels du travail des métaux 30 267 1 764 28 503 F55-Produits métalliques 12 418 708 11 710 F56-Récupération 10 018 536 9 482 F61-Matériel électrique 59 259 2 485 56 774 F62-Composants électroniques 30 382 1 459 28 923 G11-Houille, lignite et tourbe 15 764 348 15 416 G12-Hydrocarbures naturels 42 884 2 060 40 824 G13-Minerais d’uranium 15 153 800 14 353 G14-Cokes et produits radioactifs 849 48 801 G15-Produits pétroliers raffinés 1 403 85 1 318 G2A-Production et distribution d'électricité 984 36 948 G2B-Production et distribution de combustibles gazeux

et de chaleur 14 220 634 13 586

G22-Captage, traitement et distribution d’eau 16 626 1 964 14 662 H01-Batiment 118 696 9 071 109 625 H02-Travaux publics 28 549 1 760 26 789

9-2.4. Estimation de la valeur ajoutée des branches de niveau NAF 700

Présentation de la méthode : exemple de la branche F13 (Verre et articles en verre)

Le point de départ est constitué par les statistiques de ventes et de Valeur Ajoutée des secteurs 700, telles qu’elles ressortent des Enquêtes Annuelles d’Entreprises complétées par la source fiscale

Détermination des pondérations 131

(« EAE susées »), ainsi que par les ratios « VABCF / Ventes » que l’on peut en tirer pour chaque secteur 700. Tableau 24 : mode d’évaluation de la notion de valeur ajoutée retenue à partir de la statistique d’entreprise

Valeur ajoutée « au prix du marché » (VA) : VA = ( Ventes de marchandises (R 4013) - Achats de marchandises (R 210) - Variations de stocks de marchandises (R 211) ) + ( Production de biens vendue (R 402) + Production vendue de services (R 403) + Production stockée (R 311) + Production immobilisée (R 312) + Autres Productions (R 315) ) - ( Achats de matières premières (R 212) + Variations de stocks de matières premières (R 213) + Autres achats et charges externes (R 214) + Autres charges (R 222) )

Valeur ajoutée « brute aux coûts des facteurs » (VABCF) : VABCF = VA + Subventions (R 313) - Impôts (R 215)

Seules les entreprises parfaitement identifiées et comptant au moins 20 salariés au cours de l’année de base ont été retenues lors de l’exploitation de cette source.4

La même source « SUSE » permet aussi de construire des tableaux de passage « Secteurs / Branches » sur les ventes réalisées au cours de l’année 1995, selon le modèle présenté ci-dessous :

Branches / Secteurs 26.1A 26.1C 26.1E 26.1G 26.1J 26.1K Ventes hors secteur F13

Ventes branche

Taux de pureté de la branche

26.1A 2 556,2 28,0 2 584,2 98,9 % 26.1C 976,2 6 817,4 154,7 7 948,3 85,8 % 26.1E 20 456,5 16,8 20 473,3 99,9 % 26.1G 2 248,5 39,0 2 287,5 98,3 % 26.1J 94,8 0,2 2 623,5 71,3 2 789,8 94,0 % 26.1K 423,8 1,7 425,5 99,6 % Ventes hors branche F13 530,5 842,7 1 722,3 742,8 210,0 163,0 //////////// //////////// //////////// Nombre d’entreprises 7 102 61 5 28 1 //////////// //////////// //////////// Ventes secteur 4 062,9 7 660,1 22 178,6 2 991,5 2 833,5 586,8 //////////// //////////// //////////// Taux de pureté du secteur 62,9 % 89,0 % 92,2 % 75,2 % 92,6 % 72,2 % //////////// //////////// ////////////

3 Les codes mis entre parenthèse désignent les noms des variables dans le fichier FUTE 4 Le filtre appliqué est en fait le suivant : n’ont été retenues que les entreprises de SIREN différent de ‘000000000’ et ayant l’un des 2 effectifs : effectif au 31/12 (E200) ou effectif directeur (E001) supérieur ou égal à 20 en 1995

Insee Méthodes 132

Valeur ajoutée du secteur (VA)

1 430,7 2 357,1 9 767,0 1 039,0 1 302,1 215,3

Ratio sectoriel VA/ventes 0,352 0,308 0,440 0,347 0,460 0,367

Un tel tableau nous indique par exemple que sur un chiffre d’affaires total de 22 178,6 millions de francs en 1995 (MF), le secteur « 26.1E-verre creux » avait vendu 20 456,5 MF de verre creux, constituant son activité principale, mais aussi 94,8 MF d’articles techniques en verre (26.1J) : de plus, 1 722,3 MF de chiffres d’affaires étaient réalisés en dehors du poste « F13-verre et articles en verre », ceci pouvant inclure des activités de négoce, de services ou de transport. Les ventes de la branche 26.1E s’élevaient de leur côté à 20 473,3 MF, réalisées majoritairement par le secteur « verre creux » pour le montant de 20 456,5 MF déjà cité, mais réalisées également à titre d’activité secondaire par d’autres secteurs industriels que le poste F13 (16,8 MF). Si le « taux de pureté » du secteur 26.1E (20 456,5/22 178,6 = 0,922) et de la branche 26.1E (20 456,5/20 473,3 = 0,999) sont relativement élevés, l’examen de secteurs voisins montre qu’il n’en est pas toujours ainsi. Par exemple, le secteur « 26.1A-verre plat » ne réalise que 62,9 % de son chiffre d’affaire en fabrication de verre plat. Quelle peut être la VABCF incorporée dans les 20 473,3 MF de ventes de la branche 26.1E ? Faute d’autres informations, on considère que le ratio (sectoriel) « Valeur ajoutée / ventes » de 0,440 correspond à la façon « moyenne » de fabriquer du verre creux en 1995 et que donc les entreprises des secteurs autres que 26.1E fabriquant et vendant du verre creux le font avec un ratio « Valeur ajoutée / Ventes » peu différent de 0,440. Au total, si l’on applique aux ventes branches provenant des Comptes Nationaux au titre de l’année 1995 les ratios sectoriels des secteurs correspondants à la NES F13, on obtient un premier tableau estimé de passage « Branches × Secteurs » sur les valeurs ajoutées :

Branches Ventes branche (1)

(Source = C.N.) (en MF)

Ratio sectoriel

VA/Ventes (2)

Valeur Ajoutée branche (1) × (2) (en MF)

26.1A 2 647 0,352 932 26.1C 9 503 0,308 2 927 26.1E 20 845 0,440 9 172 26.1G 2 312 0,347 802 26.1J 3 313 0,460 1 524 26.1K 461 0,367 169 Total 39 081 ////////////////// 15 526

Correctifs et contrôles

La méthode qui vient d’être décrite est d’autant plus robuste qu’au sein de chaque secteur 700, les ratios « Valeur Ajoutée / Ventes » des entreprises sont plus groupés autour de la valeur moyenne qui ressort dans le compte de ce secteur.

Détermination des pondérations 133

Nous n’avons pas effectué, au cours du chiffrement, de tests de dispersion des ratios individuels par entreprise. En revanche, nous avons apporté des correctifs lorsqu’il apparaissait que les ratios sectoriels étaient significativement biaisés.

Premier cas : les ratios sectoriels étaient parfois significativement « pollués » par la présence d’entreprises très polyvalentes dans SUSE95, réalisant plus de chiffre d’affaires en dehors de la branche qu’en dedans.

Deux critères ont donc été appliqués au niveau de chaque poste de NES 114 pour détecter automatiquement de telles entreprises : Critère n°1 : soit le ratio :

entreprisel' de totalesVentesNES-APEd' poste le dans entreprisel'par réalisées Ventes

1 =R

Ce ratio, qui correspond à un taux de pureté sectoriel évalué au niveau de la NES, est calculé entreprise par entreprise. Soit M 1 et σ 1 , respectivement la moyenne et l’écart-type de cette variable au sein de la NES. Critère n°2 : soit le ratio :

secteurdu sentreprise lespar secondaire industrieen réalisées totalesVentesentreprisel'par secondaire industrieen réalisées totalesVentes

2 =R

Ce ratio correspond en quelque sorte à une contribution individuelle de l’entreprise à la réalisation de ventes industrielles secondaires du secteur (NES 114). Soit M 2 et σ 2 , respectivement la moyenne et l’écart-type de cette variable au sein de la NES.

Une entreprise est reconnue comme étant impure dès lors que : 1) son taux de pureté est très faible ( σ111 −< MR )... 2) et que σ 222 +> MR

L’entreprise est alors exclue du calcul du ratio sectoriel.

Dans le cas concret du secteur « F13-Verre et articles en verre », la situation est la suivante :

M 1 = 87,1 % σ 1 = 1,1 % M 2 = 0,5 % σ 2 = 3,4 %

Secteur Nombre total d’entreprises

Nombre d’entreprises

telles que σ 111 −< MR

Nombre d’entreprises telles

que σ 222 +> MR

Nombre d’entreprises.

exclues

26.1A 7 2 2 2 26.1C 102 32 1 1 26.1E 61 5 0 0 26.1G 5 2 1 1 26.1J 28 6 0 0 26.1K 1 1 1 1

Insee Méthodes 134

Dans de tels cas où les entreprises vérifient simultanément les deux critères, les comptes des principales de ces entreprises « impures » ont été exclus de la récapitulation par secteur afin de permettre de calculer des ratios « Valeur Ajoutée / Ventes » plus significatifs.

La matrice de passage secteur-branche des ventes réalisées en 1995 présente alors une diagonale « plus chargée ». Deuxième cas : les ratios de certains secteurs étaient biaisés en raison d’une activité commerciale ou de service non négligeable. Nous observons en effet que les ratios correspondant à une activité industrielle sont le plus souvent compris entre 30 % et 40 % ; ils peuvent être biaisés vers le bas si le secteur a une activité significative de négoce, dont le taux de valeur ajoutée est généralement de l’ordre de 20 % ; ils peuvent également être biaisés vers le haut si le secteur a une activité significative de service (taux de valeur ajoutée de l’ordre de 60 % ou plus). En 1995, les taux moyens de valeur ajoutée sur les activités principales de commerce, de service et de transport étaient les suivants :

Commerce Services Transport Champ : NAF commençant par 5

Champ : NAF commençant par 64, 65, 66, 67 ou par 7

Champ : NAF commençant par 60, 61, 62, 63

13 % 63 % 33, 5 %

Il a été tenu compte de ces informations en réestimant les ratios sectoriels selon la formule suivante :

services"" branche la dans Ventescommerce"-" branche la dans Ventes- totalesVentes)services"" branche la dans Ventes(0,63-)commerce"" branche la dans Ventes(0,13- AjoutéeValeur ××

Après prise en compte des deux cas de figure précédents, nous sommes parvenus aux nouvelles estimations de valeur ajoutée suivantes :

Branches Ventes branche (1) (Source =

C.N.)

Ratio sectoriel VA/Ventes (2)

Valeur Ajoutée branche (1) × (2)

26.1A 2 647 0,478 1 265 26.1C 9 503 0,316 3 003 26.1E 20 845 0,463 9 651 26.1G 2 312 0,384 888 26.1J 3 313 0,478 1 584 26.1K 461 0,3675 169 Total 39 081 ////////////////// 16 560

Il convient de noter que (2) est évalué sur le champ des entreprises de 20 salariés et plus tandis que les montants des ventes issues des Comptes Nationaux portent sur l’ensemble des entreprises du champ, qu’elles soient artisanales ou pas. 5 L’unique entreprise d’APE 26.1K ayant été éliminée pour cause d’impureté, le ratio sectoriel du tableau précédent a donc été reconduit

Détermination des pondérations 135

La valeur ajoutée ainsi obtenue ne peut être considérée comme portant sur l’ensemble des entreprises du champ que si l’on admet que la part de la valeur ajoutée dans les ventes réalisées par les petites entreprises est en moyenne la même que celle dégagée par les entreprises issues de SUSE. Enfin, des tests de stabilité au cours du temps ont également été réalisés sur la période 1996 à 19976. En effet, pendant la préparation de la base 1995, la crainte a été exprimée que les ratios sectoriels figurant dans les comptes des secteurs en 1995 fussent affectés par des événements économiques propres à cette année (élection présidentielle, grève dans les transports au cours du quatrième trimestre,...), et qu’en conséquence les pondérations que l’on en tirait ne rendissent pas justice aux poids économiques « normaux » des branches. Pour détecter cette éventualité, nous avons comparé la valeur 1995 des ratios sectoriels au niveau 700 avec la valeur prise par les mêmes ratios au cours des années 1994 et 1996. Dans le cas du secteur F13, ces tests ont donné les résultats suivants :

Secteur 1995 (rappel)

1996 1997 Moyenne arithmétique 1995 à 1997

26.1A 0,478 0,385 0,399 0,421 26.1C 0,316 0,333 0,322 0,324 26.1E 0,463 0,456 0,441 0,453 26.1G 0,384 0,363 0,313 0,353 26.1J 0,478 0,475 0,458 0,470 26.1K 0,367 0,323 0,357 0,349

Les ratios moyens sur la période 1995-1997 différent peu des ratios de l’année de base 1995. Comme la même constatation a été faite sur la quasi-totalité des secteurs 700, les ratios de 1995 ont été retenus sans lissage ou arbitrage sur la période 1995-1997.

9-2.5. Recalage sur la valeur ajoutée des branches 114 des Comptes Nationaux

Conformément aux dispositions du Règlement Européen sur les Indicateurs de Court Terme de juin 1998, les valeurs ajoutées servant aux pondérations des branches de l’indice de la production industrielle doivent être alignées sur les montants fournis par la Comptabilité Nationale.

En effet, d’une part les Comptes Nationaux annuels constituent la référence officielle pour asseoir les valeurs ajoutées des grandes branches, et d’autre part ces valeurs ajoutées sont estimées par les comptables nationaux avec des moyens plus puissants que ceux des architectes de l’IPI, et en utilisant des sources d’information plus nombreuses.

6 La comparaison à l’année 1994 a été finalement abandonnée en raison des écarts systématiques observés et liés semble t’il au dispositif d’enquêtes structurelles de cette année

Insee Méthodes 136

Ces arguments sont renforcés par le fait que désormais les années de base de l'indice et de la Comptabilité nationale coïncident.

Comme les valeurs ajoutées des Comptes Nationaux ne sont pas estimées à un niveau plus fin que celui des branches NES 114, c’est à ce niveau que s’est opéré le rapprochement des estimations des architectes de l’IPI avec celles des comptables nationaux.

Lorsqu’on applique aux ventes des Comptes Nationaux les ratios « Valeur Ajoutée / Ventes » chiffrés par les agents de l’IPI à partir de la source SUSE (et après les divers apurements décrits plus haut) et lorsque l’on fait la somme des valeurs ajoutées ainsi estimées, nous ne retrouvons naturellement pas la valeur ajoutée des branches 114 telle qu’elle figure dans les Comptes Nationaux.

Par exemple, dans le cas de la branche F13, l’application des ratios sectoriels présentés après leur dernière évaluation (cf. plus haut) conduisait à une évaluation de la valeur ajoutée de la branche de 16 560 MF alors que cette valeur ajoutée ressort des Comptes Nationaux à 16 642 MF.

Comme nous voulons que par construction les pondérations des branches 114 dans l’indice soient exactement les valeurs ajoutées de ces branches dans les Comptes Nationaux base 1995, nous appliquons « pour recaler » la structure en valeur ajoutée obtenue à partir de SUSE au montant de valeur ajoutée des comptes nationaux.

Branches Valeur Ajoutée branche

non recalée

Structure intra-NES F13

(1) (en %)

Valeur Ajoutée

issue des Comptes

Nationaux

Valeur Ajoutée branche recalée (1) × (2)

26.1A 1 265 7,64 ///////////////////// 1 272 26.1C 3 003 18,13 ///////////////////// 3 018 26.1E 9 651 58,28 ///////////////////// 9 699 26.1G 888 5,36 ///////////////////// 892 26.1J 1 584 9,56 ///////////////////// 1 592 26.1K 169 1,02 ///////////////////// 170 Total 16 560 100,0 16 560 (2) 16 560

Tableau 25 : distribution des écarts entre la valeur ajoutée estimée et celle issue

des Comptes Nationaux Annuels (en nombre de grandes branches) : Ecarts (en valeur absolue) Base 1995 Base 1980 Compris entre 0 et 5 % 33 34 Compris entre 6 et 10 % 13 25 Supérieur ou égal à 11 % 20 4 (1) 66 63

(1) : le nombre total de grandes branches diffère entre les 2 bases car on est passé de la nomenclature NAP(90) à la nomenclature NES(114).

Ce bilan, comme celui qui avait été dressé lors de la présentation de la base 1980 de l’Indice de la Production Industrielle, peut être considéré comme la marque d’une cohérence raisonnablement satisfaisante entre des travaux menés de façon indépendante :

- l’équipe IPI mettant en oeuvre, au niveau des branches de niveau NAF 700, les procédures d’estimation relativement simples décrites ci-dessus,

Détermination des pondérations 137

- les comptables nationaux effectuant au niveau fin des branches de niveau NES 114 un travail plus sophistiqué de synthèse et de mise en cohérence à partir de sources plus nombreuses.

En effet, si les écarts, notamment supérieurs ou égaux à 11 %, sont plus nombreux qu’en base 1980, il s’avère qu’ils portent très majoritairement sur les postes « Hors industrie manufacturière » dont nous pouvons penser que SUSE est peu adapté pour y opérer un passage secteur-branche.

Liste : - Industries Agricoles et Alimentaires hors B03 et B05 (soit 4 postes) - G11, G12, G15, G22 (soit 4 postes) - Construction (soit 2 postes).

L’armement (E18), faisant pourtant partie de l’industrie manufacturière, est à rajouter à cette liste. En outre, certains postes ne sont que très partiellement concernés par le rapprochement de SUSE aux Comptes Nationaux, la nomenclature NES 114 coïncidant alors avec un unique poste de NAF 700. Dans ce cas, la branche sera bien entendu pondérée par la Valeur Ajoutée issue des Comptes nationaux sans référence à celle estimée par les statisticiens de l'Indice de la Production Industrielle. C’est notamment le cas de "D02-Equipements pour automobiles", "E12-Materiel ferroviaire roulant" et de "F44-Fibres artificiels ou synthétiques".

9-2.6. Parfois, une référence à la production plutôt qu'aux ventes...

Certaines branches, notamment celles à moyen ou long cycle de production, se sont écartées de la logique générale de passage secteur-branche de la Valeur Ajoutée via les ventes.

En effet, il s’est avéré lors du rapprochement avec les données issues des Comptes Nationaux, que le concept des ventes était incompatible avec un recalage modéré des niveaux NAF 700.

Aussi a-t-il été décidé dans ce cas, à l’instar des bases 1980 et 1985, de se fonder non plus sur les ventes mais sur la production (en valeur) au cours de l’année de base pour estimer la Valeur Ajoutée des branches à partir de celles des comptes de secteur.

Les branches concernées par cette pratique seront précisées dans le chapitre intitulé « Pondérations des branches en 1995 ».

9-2.7. Quid des appréciations sur stocks ?

Lors des changements de base précédents, la variation de stocks inscrite dans les comptes d’entreprises devait être corrigée dans les Comptes Nationaux d’une « appréciation sur stocks » (AS) représentant la part de cette variation de stock due à la seule évolution des prix entre le 1er Janvier et le 31 décembre de l’année de base de l’IPI.

Cette appréciation de stocks venait en diminution de la valeur ajoutée telle qu’elle ressort de la comptabilité des entreprises.

Dans les bases 1980 et 1985 (sauf si ce choix conduisait à des aberrations...), ce sont des valeurs ajoutées y compris appréciation sur stocks (AS) qui ont été retenues comme pondérations des branches de l’IPI, essentiellement pour les raisons suivantes :

Insee Méthodes 138

- pour certaines branches, le concept "VABCF y compris appréciation" correspondait mieux à leurs poids économiques respectifs,

- la méthode d’évaluation des valeurs ajoutées au niveau 700 à partir des « EAE-SUSées » est fondée sur des ratios sectoriels qui contiennent l’appréciation sur stocks.

L’évaluation et la prise en compte des appréciations sur stocks ont varié au cours des rebasements successifs, principalement en fonction des outils et des informations à la disposition des Comptes Nationaux pour les évaluer7. Compte tenu de la faible inflation de l’économie française depuis près de 10 ans (en 1995) et du mode de passage -quasi-direct- de la nomenclature NES 114 à la nomenclature NAF 700 pour les branches pour lesquelles ce phénomène peut encore avoir son importance (énergie notamment), il a été décidé d’abandonner la référence à ce concept pour recaler en base 1995 les pondérations de l’Indice de la Production Industrielle français.

9-2.8. Adaptation des pondérations au dispositif de collecte

Neutralisation des entreprises artisanales La valeur ajoutée estimée par poste de NAF700 et recalée sur le niveau NES114 des Comptes Nationaux est celle engendrée par toutes les entreprises, grandes ou petites, artisanales ou non. Il a été convenu, comme pour les bases précédentes, que l’Indice de la Production Industrielle français retracerait :

- la dynamique des entreprises « véritablement » industrielles, cette qualité reposant à la fois sur la taille et sur la nature intrinsèque de la branche,

- la dynamique des entreprises comptant au moins 10 salariés. Concernant le dernier point, si la plupart des enquêtes gérées par l’Administration (SESSI et SCEES) portent sur les entreprises appartenant théoriquement au champ de l’enquête annuelle d’entreprise (E.A.E.), il s’avère, notamment pour les enquêtes des Organismes Professionnels Agréés (OPA) que la taille peut être souvent inférieure à 20 salariés, les échantillons de leurs enquêtes étant souvent tirés au sein du fichier des adhérents au syndicat. Aussi a t’il été décidé de pondérer les indices élémentaires de l’IPI avec des valeurs ajoutées imputables aux entreprises de 10 salariés et plus, ces valeurs de pondération « collant » alors davantage au dispositif des enquêtes de branche françaises.

7 Lors du calcul des pondérations de la base 1985, l’appréciation sur stocks par branche NAP 90 a été calculée de la manière suivante :

- la Synthèse des Biens et Services (SBS) a calculé une AS producteurs - l’AS utilisateurs a été estimée comme la différence entre les variations de stocks utilisateurs secteur (y c.

appréciation) et les variations de stocks utilisateurs par branche NAP 90 hors appréciation tirées des Comptes et Etudes de Branche.

L’appréciation sur stocks branche au niveau 90 a finalement été calculée en sommant appréciation sur stocks producteurs et AS utilisateurs.

Détermination des pondérations 139

Ce choix se traduit finalement par une reconduction des choix opérés au cours des 3 bases quinquennales précédentes de l’Indice de la Production Industrielle (bases 1980, 1985 et 1990). Cette part des entreprises de 10 salariés et plus a été évaluée grâce à une photographie du répertoire français des entreprises (SIRENE) au cours de l’année de base 1995. Pour éviter de compter pour zéro les entreprises individuelles sans salarié qui emploient un chef d’entreprise non salarié et éventuellement des aides familiaux, nous avons fait l’hypothèse que chaque entreprise de moins de 10 salariés employait en moyenne une personne non salariée. La part retenue pour nos calculs se définit de la façon suivante :

secteur le dans occupées personnes de Nombresecteurdu pluset salariés 10 de sentreprise les dans occupées personnes de Nombre

Cette information, à l’instar des ratios de valeur ajoutée évoqués précédemment, est une variable de nature sectorielle.

Couverture effective de l’IPI Si la production de la plupart des branches industrielles est suivie à périodicité annuelle voire trimestrielle du fait des obligations Prodcom de l’Etat français, il apparaît que toutes ces branches ne sont pas systématiquement suivies en rythme infra-annuel. Le suivi mensuel ou trimestriel de la production de certaines d’entre elles peut même n’être que partiel, certains groupes de produits demeurant en dehors du dispositif d’enquête infra-annuelle de branche. Le taux de couverture des enquêtes mensuelles (et/ou trimestrielles) peut donc varier d’une branche à une autre (y compris au sein d’une NES 114), certaines étant intégralement suivies en rythme mensuel, d’autres ne comptant que quelques produits suivis8, d’autres enfin étant totalement exclues de l’observation infra-annuelle. Celui-ci est évalué, pour chaque branche 700, en rapportant la valeur de la production9 suivie en rythme mensuel ou trimestriel en 1995 à la valeur annuelle totale10. L’exemple de la NES « F12-Produits divers des industries extractives » se montre particulièrement probant :

Branche Part des entreprises de 10

salariés et plus

Taux de couverture

effectif de l’IPI

Valeur Ajoutée recalée sur les

Comptes Nationaux

Pondération retenue en base

1995

8 Cette situation résulte en général d’une adaptation retardée du dispositif d’enquêtes à la nomenclature NAF, de nombreux questionnaires, notamment d’OPA, ayant un champ fondé historiquement sur l’ancienne nomenclature NAP 9 ...voire le montant des facturations en 1995... 10 ...voire le montant des facturations en 1995...

Insee Méthodes 140

(1) (en %) (2) (en %) (3) (1) × (2) × (3) 14.1A 64,8 0,0 1 438 0 14.1C 93,1 52,5 547 267 14.1E 97,3 0,0 79 0 14.2A 86,7 100,0 7 577 6 569 14.2C 97,7 100,0 363 355 14.3Z 76,8 57,8 816 362 14.4Z 99,0 100,0 823 814 14.5Z 87,1 100,0 410 357 Total /////////////////////////// 87, 9 12 053 8 725

Deux sous-branches du poste F12 sont totalement exclues de l’Indice de la Production Industrielle français, aucune enquête infra-annuelle de branche ne permettant de les suivre. Il s’agit des postes « 14.1A-Extraction de pierre pour la construction » et « 14.1E-Extraction d’ardoise » de la nomenclature NAF 700. Deux autres branches ne peuvent être suivies qu’à hauteur de la moitié environ de la production totale au cours de l’année de base 1995 : la NAF « 14.1C-calcaire industriel, gypse » et « 14.3Z-Minéraux pour l’industrie chimique ». Les autres branches de la NES F12 sont quant à elles complètement couvertes en périodicité infraannuelle, ce qui peut signifier que seule la production des produits majoritaires et essentiels de cette branche est collectée tous les mois ou tous les trimestres (cf. distinction couverture réelle / couverture effective). Les valeurs finales et définitives des pondérations des branches-NAF 700 de l’IPI sont déduites des valeurs ajoutées recalées sur les résultats des Comptes Nationaux par application successive des deux ratios suivants :

- poids des salariés des entreprises de 10 salariés et plus au sein de la branche - taux de couverture effectif de l’IPI, celui-ci résultant de l’état du dispositif infra-annuel

d’enquête de branche.

Répartition de la valeur ajoutée de chaque branche 700 entre les séries-témoins composantes On ne peut guère envisager d’utiliser les comptes des entreprises pour évaluer la valeur ajoutée 1995 afférente à la production de chaque série-témoin. En effet, d’une part on ne dispose pas de comptes de secteurs à ce niveau fin et d’autre part, si cela était, les ratios « Valeur Ajoutée / Ventes » que l’on en tirerait seraient peu satisfaisants du fait de la polyvalence de nombreuses entreprises à ce niveau de détail des séries-témoin. Nous devons donc trouver une méthode de répartition de la valeur ajoutée des branches 700 entre les séries-témoin constitutives. La plus naturelle et la moins coûteuse consiste à ventiler la valeur ajoutée de chaque branche 700 de la même façon que les ventes des séries-témoin constitutives se partagent les ventes de la dite branche 700 en 1995.

Détermination des pondérations 141

Ceci revient à faire l’hypothèse de travail - assez forte - que le ratio « valeur Ajoutée / Ventes », inconnu pour chaque série-témoin de la branche 700, est en fait le même que le ratio moyen de la branche 700.

Insee Méthodes 142

En pratique... Etape n°1 : tout d’abord, on part de la photographie des quantités livrées (ou des quantités produites lorsque toute la production est destinée à la vente) la plus détaillée que fournissent les enquêtes de branche de l’année 1995 Pour chaque ligne de produits, on recherche le prix moyen unitaire à la production en 1995 soit :

- en rapportant les facturations des quantités livrées aux quantités livrées, où à défaut.... - en se les procurant auprès des organismes professionnels... - ...voire dans les statistiques douanières sur le commerce extérieur.

Etape n°2 : on valorise les quantités livrées pour chaque ligne d’enquête et on en effectue la récapitulation pour la branche, Etape n°3 : on examine la cohérence entre les ventes de la branche d’après les Comptes Nationaux de l’année de base, Etape n°4 : on regroupe selon les définitions des séries-témoin les valeurs des ventes 1995 par ligne fine de produits. On mesure au passage la part de la branche non couverte par les séries-témoin, Etape n°5 : la clé de répartition entre les séries-témoin constatée sur les ventes 1995 est appliquée à la valeur ajoutée nette d’impôts moins subventions de la branche 700.

Détermination des pondérations 143

9-3. Exemple n°1 : branche 26.6A "Eléments en béton pour la construction »

Valorisation de la production par familles fines de produits de la branche « 26.6A-Eléments en béton pour la construction »

Facturations HT Production Code

PRODFRA 26.61. Intitulés Unité

(en KF 1995) (1) en %

Livraisons (2)

Prix unitaires

(3) en unité (en KF) en %

11.30 1 à 6 Blocs et briques pour la construction en ciment, béton, ou en pierres artificielles, même armés t 2 581 434 23,08 13 202 800 0,20 13 290 500 2 598 581 22,80

11.50 1 Tuiles en béton millier 369 577 3,30 94 300 3,92 94 300 369 577 3,24

11.50 2 Carreaux et dalles granito et mosaïque de marbre à base de ciment m² 5 288 0,05 64 400 0,08 65 800 5 403 0,05

11.50 3 Hourdis en béton t 282 425 2,53 1 443 300 0,20 1 474 700 288 569 2,53

11.50 4 Pavés ( surface en cm² / épaisseur ≤ 100 cm) m² 340 394 3,04 7 617 400 0,04 7 844 100 350 524 3,08

11.50 5 Dalles ( pour trottoirs, allées, jardins, dalles gazon, dalles pour sols industriels ) m² 456 716 4,08 6 814 200 0,07 7 088 800 475 121 4,17

12.00 1+2 Poutrelles pour planchers préfabriqués m 629 645 5,63 31 789 600 0,02 32 849 200 650 632 5,71

12.00 3 Prédalles en béton précontraint m² 494 896 4,43 6 016 200 0,08 5 960 900 490 347 4,30

12.00 4 Prédalles en béton armé m² 204 210 1,83 2 296 600 0,09 2 296 300 204 183 1,79

12.00 5 Dalles en béton précontraint et en béton armé m² 265 036 2,37 1 565 100 0,17 1 572 500 266 289 2,34

12.00 6 Eléments de façades principaux m² 395 291 3,53 704 200 0,56 751 400 421 786 3,70

12.00 7 Eléments de façade complémentaires t 188 654 1,69 129 300 1,46 129 000 188 216 1,65

12.00 8 Eléments de murs intérieurs et de cloisons m² 18 637 0,17 67 000 0,28 68 000 18 915 0,17

12.00 9 Eléments tridimensionnels t 57 100 0,50 40 200 1,42 40 200 57 100 0,50

12.00 A Eléments de béton cellulaire t 101 169 0,90 60 500 1,67 60 500 101 169 0,89

12.00 B Escaliers et annexes : supports t 188 686 1,69 141 400 1,33 141 400 188 686 1,66

12.00 C Escaliers et annexes : marches pour escaliers m 29 660 0,27 163 300 0,18 168 700 30 641 0,27

12.00 D Poutres et pannes et béton armé t 147 296 1,32 132 400 1,11 132 900 147 852 1,30

12.00 E Poutres et pannes et béton précontraint t 292 764 2,62 288 900 1,01 269 200 272 801 2,39

12.00 F Autres produits ( plots, poteaux, semelles,... ) t 76 135 0,68 59 600 1,28 59 200 75 624 0,66 12.00 G à K

Conduits aérauliques et autres conduits : vide-ordure t 56 135 0,50 74 200 0,76 76 100 57 572 0,51

12.00 L+M Bordures, bordurettes et caniveaux t 558 062 4,99 1 759 400 0,32 1 820 400 577 411 5,07

12.00 N Fosses septiques en béton t 108 100 0,97 148 100 0,73 147 000 107 297 0,94

12.00 P Autres équipements d'épuration en béton et accessoires t 43 679 0,39 38 500 1,13 38 300 43 452 0,38

12.00 Q Poutres de pont t 27 228 0,24 27 200 1,00 27 600 27 628 0,24

12.00 R Autres éléments de structure pour le génie civil t 277 389 2,48 278 400 1,00 311 900 310 767 2,73

12.00 S Eléments de murs de soutènement t 112 922 1,01 110 000 1,03 117 400 120 519 1,06

12.00 T Petits éléments empilables de soutènement t 16 171 0,14 25 900 0,62 25 800 16 109 0,14

12.00 V Caniveaux t 156 484 1,40 222 600 0,70 226 400 159 155 1,40

12.00 W Traverses et longrines de chemins de fer t 278 929 2,49 337 800 0,83 338 500 279 507 2,45

12.00 X Supports en béton armé pour canalisations t 274 806 2,46 249 600 1,10 272 000 299 468 2,63

Insee Méthodes 144

aériennes

12.00 Y Chambres de tirage t 90 362 0,81 84 900 1,06 87 500 93 129 0,82

12.00 Z Clôtures et poteaux de clôtures t 282 621 2,53 328 000 0,86 334 700 288 394 2,53

13.00 1 Tuyaux à pression intérieure t 73 428 0,66 30 200 2,43 30 200 73 428 0,64

13.00 2 Tuyaux ovoïdes t 4 509 0,04 5 600 0,81 5 100 4 106 0,04

13.00 3+5 Tuyaux circulaires armés t 788 670 7,05 1 643 200 0,48 1 694 600 813 340 7,14

13.00 4+6 Tuyaux circulaires non armés t 156 870 1,40 418 800 0,37 418 600 156 795 1,38

13.00 7 Autres tuyaux et pièces de raccord t 37 323 0,33 61 500 0,61 61 400 37 262 0,33

13.00 8 Accessoires de canalisation et réseaux divers t 472 032 4,22 787 100 0,60 808 100 484 626 4,25

20.00 1 Eléments manu-portables pour constructions industrialisées t 130 794 1,17 75 300 1,74 75 700 131 489 1,15

20.00 2 Eléments de stockage t 42 671 0,38 67 800 0,63 68 000 42 797 0,38

20.00 3 Autres produits de l'agriculture t 68 829 0,62 77 700 0,89 78 100 69 183 0,61

Total //////// 11 183 027 100,0

0 79 542 500 /////////// 81 421 000 11 395 453 100,0

Données Comptes Nationaux 11 ////// 15 877 000///////

// /////////////// /////////// ///////////// 15 708 000 //////

//Remarque : les prix unitaires (3) sont évalués en rapportant la colonne (1) à la colonne (2).

11 Attention : les données extraites des Comptes Nationaux portent sur toutes les entreprises, quelle que soit leur taille

Détermination des pondérations 145

Pondération des séries-témoin de la branche : « 26.6A-Eléments en béton pour la construction »

Séries-témoin Définition (périmètre

PRODFRA)

Valeur de la production en 1995

(en KF)

Poids relatif dans la branche 26.6A

(en %)

Pondération base 1995

Rappel de la pondération base 199012

01-Blocs en béton 26.61.11.30 1 à 6 2 598 581 22,80 1 182 1 276 02-Tuiles en béton 26.61.11.50 1 369 577 3,24 166 271 03-Pavés et dalles pour trottoirs 26.61.11.50 4 & 5 825 645 7,25 379 400 04-Bordures et caniveaux 26.61.12.00 L &M 577 411 5,07 264 246 05-Poutrelles en béton 26.61.12.00 1 & 2 650 632 5,71 296 344 06-Dalles et prédalles en béton 26.61.12.00 3 à 5 960 819 8,43 436 n.d. 07-Tuyaux en ciment 26.61.13.00 3 à 6 970 135 8,51 441 n.d. Sous-total « séries-témoin » ///////////////////////// 6 952 800 61,01 3 164 3 085 Part de la branche non-couverte par les séries-témoin

///////////////////////// 4 442 653 38,99 2 021 n.d.

Ensemble des produits de la branche 26.6A

///////////////////////// 11 395 453 100,00 5 185 n.d.

Cet exemple s’avère représentatif des cas de couverture partielle à partir des séries-témoin retenues pour le suivi de la production industrielle de la branche 700. En effet, le taux de couverture effectif de chacune des branches dépend du rapport relatif entre le taux de couverture réel (il s’élève dans l’exemple précédent à 61,01 %) et le seuil de 70%. Ainsi, si le taux de couverture réel est supérieur ou égal à 70%13, nous considérons que la couverture par les séries-témoin retenues est complète. Le taux de couverture effectif sera donc de 100% et la branche 700 portera pour pondération l'intégralité de la valeur ajoutée des entreprises de 10 salariés et plus recalée sur les Comptes Nationaux. En revanche, si le taux de couverture est inférieur à 70%, nous admettrons que nous sommes confrontés à un cas de couverture partielle (ou encore de « Hors IPI »). Le taux de couverture effectif sera alors égal au taux de couverture réel et le poste de NAF 700 sera pondéré au prorata du taux effectif ainsi déterminé. Dans l’exemple précédent, la couverture réelle n’est que de 61 %, niveau inférieur à 70% et donc insuffisant pour admettre que la branche est complètement couverte. Le poids de la NAF 700 « 26.6A-Eléments en béton pour la construction » sera donc égal à 61,01% de 5 185 MF, soit 3 164 MF en 1995.

12 Cette référence à la pondération de la base 1990 n’a de sens que pour les séries strictement reconduites (même périmètre de produits) 13 En raison de la grande hétérogénéité des produits, ce seuil est ramené à 50% pour l’ensemble des branches de la chimie et de la parachimie

Insee Méthodes 146

9-4. Exemple n°2 : branche 26.1J "Fabrication et façonnage d'articles techniques en verre"

Pour certaines branches, il n’est pas possible d’éviter la valorisation des produits fins de la branche à partir de la seule information « montant des ventes ». Diverses situations rendent inéluctables ce recourt aux facturations par produit de l’année 1995 :

1) certaines enquêtes exhaustives de branche ne collectent pas la variable « quantités produites », compromettant le calcul d’une valeur de production, 2) le passage en nomenclature NAF des questionnaires d’enquêtes déléguées s’est traduit par l’éparpillement de postes de NAF 700 sur plusieurs questionnaires. Il suffit donc que l’un d’entre eux ne collecte pas les quantités produites pour que l’on soit obligé de valoriser l’ensemble des produits de la NAF 700 à partir des seules ventes de quantités produites, 3) enfin, certains questionnaires (activités du bois et du verre notamment) se caractérisent par des unités de collecte distinctes pour les quantités produites et les quantités livrées (ex. tonnes et milliers de pièces respectivement dans le cas du verre). Il s’avère dans ce cas impossible d’appliquer aux quantités produites le prix unitaire moyen évalué à partir du rapport des facturations et des quantités livrées (cf. exemple présenté ci-dessous).

La démarche décrite dans l’exemple précédent est alors simplifiée car la mobilisation de prix moyen de production en 1995 n’est plus nécessaire. Elle présente en revanche l’inconvénient de s’écarter -en structure- de la notion de valeur ajoutée, pourtant plus proche du concept statistique de valeur de production.

Détermination des pondérations 147

Valorisation de la production par familles fines de produits de la branche : « 26.1J-Fabrication et façonnage d'articles techniques en verre »

Facturations HT Code

PRODFRA 26.15 Intitulés Unité

(en KF 1995) (1) (en %)

Livraisons (2)

Prix unitaires

(3) 11.10 Calcin, autres déchets et débris de verre, verre en

masse (non consommé par l'entreprise) t

2 657 0,1 664 4,00 11.30 Verre en billes, barres, ou baguettes, non travaillé t 58 366 2,1 16 490 3,54 11.50 Verre en tubes, non travaillé t 165 468 6,1 6 391 25,89 12.00 Paves, dalles, briques, tuiles, carreaux...Verres

assemblés en vitraux, blocs, panneaux, plaques, ... t

60 797 2,2 7 786 7,81 21.00 1 Ampoules et enveloppes tubulaires...: cônes,

écrans et ampoules en verre pour télévision t

559 216 20,5 43 178 12,95 21.00 2 Ampoules et enveloppes tubulaires...: ampoules

et tubes en verre pour éclairage électrique t

22 997 0,8 1 774 12,96 22.00 1 Verres d'horlogerie et de lunetterie médicale ou

non, travaillés optiquement : verres d'horlogerie t

0 0 0 n,d, 22.00 2 Verres d'horlogerie et de lunetterie médicale ou

non, travaillés optiquement : verres de lunetterie médicale

t

499 387 18,3 3 316 150,60 23.30 Verrerie de lab., d'hygiène ou de pharma., même

graduée ou jaugée (à l'exclusion des ampoules pharmaceutiques)

t

144 445 5,3 3 079 46,91 23.50 1

Ampoules en verre, pour emballage : ampoules pharmaceutiques

millier de

pièces 603 869 22,2 4 356 922 0,14 23.50 2 Ampoules en verre, pour emballage : ampoules

autres que pharmaceutiques t

0 0 0 n,d, 24.00

Parties en verre des appareils d’éclairage

millier de

pièces 120 724 4,4 2 088 57,81 26.30 Verres de signalisation et éléments d'optique en

verre non travaillés optiquement t

9 336 0,3 114 81,89 26.50 Cubes, dés et autres verreries même sur support

pour mosaïques ou décorations similaires t

44 889 1,6 10 243 4,38 26.70 Perles de verre, imitations de perles fines ou

pierres gemmes et verroterie (hors bijouterie fantaisie)

t

44 758 1,6 1 504 29,76 26.90 Ouvrages en verre non désignés ailleurs t 387 184 14,2 23 886 16,21 Total ////////

2 724 093 ////////// //////////////

/ ////////// Données Comptes Nationaux 14 /////// 3 313 000 ////////// ///////////// /////////// Remarque : les prix unitaires (3) sont évalués en rapportant la colonne (1) à la colonne (2).

14 Attention : les données extraites des Comp tes Nationaux portent sur toutes les entreprises, quelle que soit leur taille

Insee Méthodes 148

Pondération des séries-témoin de la branche : « 26.1J-Fabrication et façonnage d'articles techniques en verre »

Séries-témoin Définition

(périmètre PRODFRA)

Valeur des ventes en 1995

(en KF)

Poids relatif dans la branche

26.1J (en %)

Pond. base 1995

Rappel pond. base

199015 01-Cônes, écrans et amp oules en verre pour

télévision 26.15.21.00 1 559 216 23,13 % 326 245

02-Verres de lunetterie médicale 26.15.22.00 2 499 387 20,65 % 291 186 03-Verrerie de laboratoire, ampoules

pharmaceutiques 26.15.23.30,

26.15.23.50 1 748 314 30,95 % 436 459

04-Composants industriels en verre 26.15.23.50 2 26.15.26.90,

387 184 16,01 % 225 n.d.

05-Tubes, barres et baguettes en verre 26.15.11.30, 26.15.11.50

223 834 9,26 % 130 n.d.

Sous-total « séries-témoin » /////////////////////

// 2 417 935 100,00% 1 408 1 149

Part de la branche non-couverte par les séries-témoin

//////////////////////

306 158

Ensemble des produits de la branche 26.1J /////////////////////

// 2 724 093

Taux de couverture de la branche par les séries-témoin

///////////////////////

88,76 %

15 Cette référence à la pondération de la base 1990 n’a de sens que pour les séries strictement reconduites (même périmètre de produits)

Détermination des pondérations 149

9-5. Bilan Tableau 26 : couverture et structure des pondérations en bases 1995 et 1990

Couverture base

1995 (en %) Structure de

pondération base 1995

Structure de pondération base 1990

Commentaire

Ensemble de industrie (EB...EH) 86,4 10 000 10 000

Industrie manufacturière (EC...EF) 84,9 6 168 6 723

EB Industries agricoles et alimentaires 64,2 840 879

EC Biens de consommation 74,6 1 200 1 159

C1 Habillement, cuir 100,0 256 260

C2 Produits de l’édition, imprimés ou reproduits 53,1 252 327

C3 Produits pharmaceutiques, de parfumerie et d'entretien 89,9 436 298 Fort accroissement de la VA du poste C3116 (+ 83%)

C4 Equipements du foyer 68,5 255 275

ED Industrie automobile 100,0 623 645

EE Biens d’équipement 85,1 1 405 1 866

E1 Bateaux, avions, trains, motos 84,3 223 373

Forte baisse de la couverture du poste E1117 (-40% sur la VA) et de la VA du poste E1318 (-45%)

E2 Equipements mécaniques 85,2 714 910

Baisse de la couverture du poste E2719 (-34% sur la VA) et de la VA du poste E2820 (-88%)

E3 Equipements électriques et électroniques 85,4 467 583 Forte baisse de la VA du poste E3521 (-46%)

EF Biens intermédiaires 87,3 2 940 3 052

F1 Produits minéraux 84,4 363 408

F2 Produits de l'industrie textile 76,5 174 211 Forte baisse de la VA du poste F2122 (-25%)

F3 Produits du bois, papier ou carton 59,1 235 304

F4 Produits chimiques, en caoutchouc ou plastique 99,8 915 861

F5 Métaux et produits métalliques 87,9 880 923

F6 Composants électriques et électroniques 94,5 373 345

EG Energie 90,8 1 238 1 020

G1 Combustibles et carburants 60,3 139 197

G2 Eau, gaz, électricité 96,8 1 099 823 Introduction du suivi du poste G2223

EH Construction 100,0 1 754 1 378 Calage sur les Comptes Nationaux non mis en oeuvre en base 1990

Base 1995

(en millions de Base 1990

(en millions de Evolution

(en %)

16 Légende : le poste C31 désigne les produits pharmaceutiques 17 Légende : le poste E11 désigne les produits de la construction navale 18 Légende : le poste E13 désigne les produits de la construction aéronautique et spatiale 19 Légende : le poste E27 désigne les “ autres machines d’usage spécifique ” (machines à vocation industrielle) 20 Légende : le poste E28 désigne les armes et munitions 21 Légende : le poste E35 désigne le matériel de mesure et de contrôle 22 Légende : le poste F21 désigne les produits filés, tissés ou ennoblis 23 Légende : le poste G22 désigne le captage, le traitement et la distribution d’eau

Insee Méthodes 150

francs) francs)

Pondération totale de l'ensemble de l'industrie 1 439 021 1 283 600 + 12,1

dont total des pondérations des branches en “ extension de champ ” en 1995 = 42 332 millions de francs (soit 2,94 % de la pondération totale de la base 1995). Il convient de noter que :

- l’évaluation des taux de couverture de la base 1990 en NES est rendue délicate par le fait que les séries-témoin y ont des contours fondés sur la seule nomenclature NAP.

- - la plupart des changements majeurs de pondérations entre les deux bases provient de l’accroissement de la couverture de l’IPI ainsi que de le caractère systématique du recalage sur les valeurs ajoutées tirées des comptes nationaux annuels.

Le lecteur pourra consulter ci-dessous un état plus détaillé des modifications de pondérations entre la base 1990 et la base 1995 de l’indice de la production industrielle français :

Tableau 27 : liste des 29 branches (NAF 700)24 dont la pondération a fortement augmenté25 de la base 1990 à la base 1995

Branches Intitulé Pondération en base 1995

(millions de F)

Pondération en base 1990 (millions de F)

Evolution (en %)

12.0Z Minerais d’uranium 889 406 119,0

14.4Z Sel 814 389 109,3

14.5Z Autres minéraux n.c.a. 357 232 53,9

15.6A Meunerie 3 310 2 013 64,4

15.6B Autres activités de travail du grain 744 318 134,0

15.7A Aliments pour animaux de ferme 7 080 1 415 400,4

15.8P Café et thé conditionnés 2 454 1 247 96,8

15.8T Aliments adaptés à l’enfant et diététiques 1 555 759 104,9

16.0Z Tabac manufacturé 2 845 1 128 152,2

17.4C Autres articles confectionnés en textile 577 173 233,5

17.5C Ficelles, filets et cordages 397 247 60,7

21.1A Pâte à papier 1 752 1 153 52,0

21.2C Emballages en papier 1 445 850 70,0

24.1L Matières plastiques de base 10 120 6 439 57,2

24.4C Médicaments 35 780 20 539 74,2

24.6L Produits chimiques à usage industriel 6 719 2 709 148,0

25.2E Eléments en matière plastique pour la construction 4 892 3 168 54,4

26.8C Produits minéraux non métalliques n.c.a. 2 392 1 317 81,6

27.4F Plomb, zinc ou étain 948 609 55,7

27.4K Première transformation du cuivre 3 384 1 756 92,7

28.1C Menuiseries et fermetures métalliques 2 614 1 368 91,1

28.7P Articles métalliques n.c.a. 1 967 555 254,4

31.1C Réparation de matériels électriques 2 987 953 213,4

31.6D Matériels électriques n.c.a. 1 119 599 86,8

24 ...sur un total de 237... 25 La pondération de ces NAF a augmenté d’au moins 25% entre les deux bases, soit le double de l’évolution de la pondération totale de l’IPI

Détermination des pondérations 151

32.1B Composants électroniques actifs 9 787 4 165 135,0

33.1B Appareils médicaux chirurgicaux 5 513 3 595 53,4

35.1B Navires civils 2 096 588 256,5

36.1A Sièges 5 750 2 156 166,7

40.2Z Combustibles gazeux distribués 21 604 14 324 50,8

Tableau 28 : liste des 29 branches (NAF 700)26 dont la pondération a fortement diminué27 de la base 1990 à la base 1995

Branches Intitulé Pondération

en base 1995 (en millions de

francs)

Pondération en base 1990 (en millions de francs)

Evolution (en %)

10.1Z Houille 556 3 586 -84,5

11.1Z Pétrole brut et gaz naturel 1 305 3 449 -62,2

15.4A Huiles brutes et tourteaux 104 801 -87,0

15.4E Margarines 79 232 -65,9

15.5B Beurre 984 2 764 -64,4

15.9T Boissons rafraîchissantes 583 2 529 -76,9

18.1Z Vêtements en cuir 142 586 -75,8

20.2Z Panneaux et placages à base de bois 1 574 3 604 -56,3

21.2E Articles en papier à usage sanitaire ou domestique

2 489 5 931 -58,0

26.1A Verre plat 1 244 3 683 -66,2

26.2E Isolateurs et pièces isolantes en céramique 169 537 -68,5

28.3A Produits de la chaudronnerie 1 454 19 870 -92,7

29.2K Machines diverses d’usage général 1 125 2 604 -56,8

29.3A Tracteurs agricoles 504 1 153 -56,3

29.5E Machines pour l’industrie agro-alimentaire 1 021 4 255 -76,0

29.5P Autres machines spécialisées 1 593 3 954 -59,7

29.6A Armement 965 7 923 -87,8

31.1B Moteurs, génératrices et transformateurs électriques de grande puissance

2 045 5 420 -62,3

33.2A Equipements d’aide à la navigation 9 231 30 539 -69,8

33.4B Instruments d’optique et de matériel photographique

755 1 963 -61,5

35.1A Bâtiments de guerre 1 718 5 789 -70,3

35.3A Moteurs pour aéronefs 5 832 15 726 -62,9

36.1C Meubles de bureau et de magasin 1 685 6 193 -72,8

26 ...sur un total de 237... 27 La pondération de ces NAF a diminué d’au moins 25% entre les deux bases, soit le double de l’évolution de la pondération totale de l’IPI

151

Chapitre 10 :

La correction des effets de jours ouvrables

et de variations saisonnières

10-1. La correction pour variations saisonnières et inégalité de jours ouvrables. ........153

10-2. La correction des effets de jours ouvrables et de variations saisonnières est délicate................................................................................................................154

10-3. Les corrections de jours ouvrables et de variations saisonnières au cours des bases successives de l’indice de la production industrielle. ............................157

10-3.1. Les bases 1980 et 1985............................................................................................157

10-3.2. La base 1990.............................................................................................................158

10-4. Le principe de la correction de jours ouvrables et de variations saisonnières en base 1995. ............................................................................................................159

10-4.1. La correction de l’indice de la production industrielle se fait à un niveau plus agrégé. ......................................................................................................................159

10-4.2. Les coefficients de jours ouvrables et de variations saisonnières sont mis à jour chaque trimestre.......................................................................................................159

10-4.3. La désaisonnalisation est réalisée avec le logiciel Tramo-Seats.............................159

10-4.4. l’IPI continue d’être « auxiliarisé » en juillet et août en base 95. ..........................162

10-5. Les principaux résultats de la désaisonnalisation de l’IPI en base 1995 .............162

10-6. ANNEXE 1 : Les modèles ARIMA .........................................................................164

10-7. ANNEXE 2 : Régresseurs utilisés en base 1995 pour la correction des jours ouvrables...................................................................................................................165

Insee Méthodes 152

La correction des effets de jours ouvrables et de variations saisonnières 153

L’objectif de l’indice de la production industrielle (IPI) est de retracer la dynamique de la production industrielle française selon un rythme mensuel. Cependant, les variations d’un mois sur l’autre des indices bruts sont difficilement interprétables du fait de la présence d’effets saisonniers et d’effets de composition mensuelle des jours dans le calendrier. Dans ce chapitre, on exposera les différentes techniques de correction des effets saisonniers et calendaires utilisées dans les bases successives de l’indice de la production industrielle. Les innovations méthodologiques mises en oeuvre pour la base 1995 de l’IPI seront également présentées.

10-1. La correction pour variations saisonnières et inégalité de jours ouvrables

L’IPI, calculé selon une périodicité mensuelle, permet d’éclairer au plus tôt les évolutions de la production industrielle française. Avec un indice publié chaque mois, l’interprétation de la production est plus précise et surtout plus rapide qu’une simple analyse en termes de glissement annuel ou de moyenne annualisée. C’est pourquoi, pour que l’évolution de la production soit interprétable d’un mois sur l’autre, des corrections d’effets saisonniers sont mises en place. Il s’agit de corriger la répétition « déterministe » de phénomènes agissant chaque année à des périodes connues sur la production (congés d’été, baisse ou hausse des températures, …).

La production de nombreuses branches de l’industrie manufacturière présente une allure saisonnière assez marquée. Elle est moins dynamique en juillet et août où beaucoup d’entreprises cessent ou réduisent leur activité en raison des congés d’été. Dans l’ensemble de l’industrie, quelques branches montrent des caractéristiques spécifiques dans leur rythme de production. Ainsi, la production d’électricité est-elle nettement plus élevée pendant les mois d’hiver au cours desquels l’utilisation à des fins de chauffage vient s’ajouter à la consommation habituelle de l’industrie et des ménages. En revanche, elle est plus basse pendant les mois d’été suite à un faible usage du chauffage et aux congés (cf. graphique de la série brute présenté ci-après). Enfin, certaines productions présentent un caractère saisonnier lié au cycle agricole. Ainsi, les engrais composés sont surtout utilisés en hiver et au printemps.

Exemple 1 : abattage de canards et pintades La production de canards et pintades enregistre une nette hausse en décembre du fait des fêtes de Noël et du Jour de l’An.

Insee Méthodes 154

"Canards et pintades" (E151C03)Quantités produites

507090

110130150170190

janv-95

juil-95

janv-96

juil-96

janv-97

juil-97

janv-98

juil-98

janv-99

juil-99

janv-00

juil-00

Tonnes

Exemple 2: la production d’électricité Le graphique présenté ci-dessous met en évidence une hausse de la production d’électricité au cours de l’hiver.

"Electricité" (E401Z01)Quantités produites

708090

100110120130

janv-95

juil-

95

janv-96

juil-

96

janv-97

juil-

97

janv-98

juil-

98

janv-99

juil-

99

janv-00

juil-

00

Gigawatheure

Par ailleurs, sachant que l’on cherche à mesurer aux conditions présentes de l’offre et de la demande l’intensité de la production, la production industrielle varie au mois le mois sous l’effet de la composition des mois en jours ouvrables. Les variations de nombre de jours ouvrables de chaque mois et leurs compositions (« effet calendrier ») expliquent une partie de celles de la production brute : il n’est pas équitable de comparer la production d’une branche pour deux mois sans ramener ces deux mois au même nombre de jours ouvrables (Par exemple, le mois de mai se caractérise par un nombre variable et important de jours fériés : en 1999, on dénombrait 25 jours ouvrables en avril, contre 22 en mai et 26 en juin). Il advient que la production ramenée à un nombre équivalant de jours ouvrables est plus lisse que la production mensuelle brute.

Ainsi, pour que les variations de l’IPI soient plus facilement interprétables d’un mois sur l’autre, une correction au titre de la composition du calendrier s’ajoute à celle pour effets saisonniers.

10-2. La correction des effets de jours ouvrables et de variations saisonnières est délicate

Plusieurs aspects rendent difficile la correction de l’IPI pour effets saisonniers et de jours ouvrables.

- Le partage entre les effets « jours ouvrables » et les effets « saisonniers » est délicat car ceux-ci ne sont pas toujours indépendants; ils se superposent en partie. Ce phénomène apparaît en présence

La correction des effets de jours ouvrables et de variations saisonnières 155

de fêtes à date fixe mais « à jour flottant ». On peut citer le cas du jour de Noël; celui-ci est toujours en décembre, mais pas systématiquement le week-end ou en semaine. Ainsi, le traitement de la saisonnalité n’éliminera pas totalement les effets « jours ouvrables ». A cette difficulté, s’ajoute la présence dans le calendrier français de certaines fêtes à « jour fixe » mais à date mobile (Pâques, Ascension, Pentecôte).

- La correction des effets « jours ouvrables » et des effets « saisonniers » devient parfois compliquée sous l’effet de modifications de l’organisation du travail faisant évoluer l’impact sur l’ensemble de la production de la composition du calendrier en jours ouvrables. A titre d’exemple, évoquons la branche de l’automobile dans laquelle on assiste de plus en plus à une extension du travail continu le dimanche. Toujours dans cette activité, l’institution des Millésimes a été supprimée en juillet 2000; celle-ci entraînait traditionnellement une hausse de la production d’automobiles en mai et juin. Avec la mise en place progressive de la réduction du temps de travail dans les entreprises françaises, obligatoire à partir de l’année 2000 pour les plus grandes, les rythmes de production de certaines branches peuvent également évoluer. Les effets du calendrier peuvent se modifier par une attractivité plus forte de certains ponts plus ou moins marquée selon les branches.

Exemple 3 : la production de confiseries de chocolat

La production de confiseries de chocolat doit être à la fois corrigée des effets calendaires et saisonniers. Celle-ci augmente en fin d’année pour les fêtes de Noël, puis pour Pâques. La seule correction des variations saisonnières ne supprimera pas totalement les effets « déterministes » liés à la structure du calendrier. Il en découlerait des variations mensuelles interprétées comme aléatoires alors qu’elles résultent d’effets mesurables déterminés.

"Confiseries de chocolat"(E158K03)Quantités livrées

70

5070

10070

15070

20070

25070

janv-95

juil-95

janv-96

juil-96

janv-97

juil-97

janv-98

juil-98

janv-99

juil-99

janv-00

juil-00

Tonnes

Série CJO Série brute

Le graphique ci-dessus montre une plus grande régularité de la production brute corrigée des effets jours ouvrables par rapport à la série brute. Elle reste cependant encore difficile à interpréter au mois le mois.

Insee Méthodes 156

"Confiseries de chocolat" (E158K03)Quantités livrées

70

5070

10070

15070

20070

25070

janv-95

juil-95

janv-96

juil-96

janv-97

juil-97

janv-98

juil-98

janv-99

juil-99

janv-00

juil-00

Tonnes

Série CJO Série CJO-CVS

L’analyse progressive de ces difficultés et les outils mis à disposition pour les résoudre ont conduit à des solutions évoluant aux cours des différentes bases.

La correction des effets de jours ouvrables et de variations saisonnières 157

10-3. Les corrections de jours ouvrables et de variations saisonnières au cours des bases successives de l’indice de la production industrielle.

L’IPI s’est illustré par des innovations successives concernant autant les corrections des effets saisonniers que les effets jours ouvrables.

10-3.1. Les bases 1980 et 1985

Les effets de jours ouvrables étaient calculés selon la méthode de « correction proportionnelle ». Un rythme de production était associé à chaque série-témoin (continu, 6 jours sur 7, 5 jours sur 7). Cette information était fournie par les résultats des enquêtes de branches.

Pour chaque série-témoin était examiné le nombre de jours ouvrables de chaque mois (ou trimestre).

Par ailleurs, pour chaque rythme de production, était calculé le nombre de jours ouvrables d’un mois de référence (ou trimestre), celui-ci étant le mois moyen de l’année de base (soit le nombre total de jours ouvrables sur l’année de base divisé par 12).

Le nombre de jours ouvrables d’un mois de référence s’établissait ainsi selon les rythmes usuels de fabrication : - 30,5 jours pour le rythme continu, - 25,3 pour un rythme de 6 jours sur 7, - 21,1 pour un rythme de 5 jours sur 7.

Pour supprimer l’effet mécanique du calendrier, la production brute du mois considéré était multipliée par le facteur (nombre de jours ouvrables du mois de référence / nombre de jours ouvrables du mois).

Cette technique de « correction proportionnelle » n’a plus été utilisée à l’occasion de la mise en production de la base 1990 du fait notamment que les séries redressées apparaissaient comme sur-corrigées dans un contexte de sous-utilisation des capacités de production. En effet, dans une situation de sous-utilisation des capacités de production, un jour ouvrable en plus ne se traduit pas nécessairement par une production identique ; celui-ci peut en effet être associé à un jour de chômage technique ou à une baisse des cadences journalières de production.

En fait, pour une branche donnée, le coefficient d’élasticité entre le poids d’un jour ouvrable en plus et l’augmentation de production à en attendre, doit être compris entre 1 (situation où tous les constructeurs utilisent à plein leurs capacités) et 0 (situation où aucun constructeur n’utilise ses capacités).

La règle de proportionnalité complète entre (production CJO / production brute) et le facteur (nombre de jours ouvrables du mois / nombre de jours ouvrables du mois de référence) conduit dès lors à une estimation maximaliste de la correction des jours ouvrables.

Insee Méthodes 158

La correction des variations saisonnières était ensuite effectuée sur la production brute-CJO de niveaux NAP 90 établis depuis 1980 à l’aide du logiciel X11-Arima. De l’agrégation de ces indices CJO-CVS résultait alors l’indice CJO-CVS de la production industrielle.

Les coefficients saisonniers des 65 branches de la NAP 90 étaient calculés une fois par an. Le cas particulier des mois de juillet et août. Dans de nombreuses branches, les coefficients saisonniers de juillet et août étaient nettement plus instables que ceux des autres mois. Etaient touchés par ce phénomène les branches de la construction automobile, des constructions mécanique et électrique, de l’industrie textile où une majorité d’établissements pratiquaient la « fermeture annuelle ». Ceux-ci préféraient organiser un arrêt complet de la production pendant plusieurs semaines au cours de l’été, plutôt que de produire à cadence ralentie et à effectifs réduits pendant toute la période de congé estival de leurs salariés. Cette faiblesse importante de la production est peu propice à l’utilisation de modèles multiplicatifs de désaisonnalisation (privilégiant l’approche en termes relatifs plutôt qu’en variations absolues) et rend très fragile les résultats ainsi obtenus. Cette période de congé annuel n’est pas toujours concentrée sur le mois d’août. Si le calendrier rend attractif les « ponts » du 14 juillet et du 15 août, celle-ci s’effectue plus volontiers entre ces deux dates, ce qui décale le creux estival de la production. En outre, dans certaines branches, il a été constaté que des entreprises enquêtées cumulaient leur production de juillet et d’août dans les données correspondant au seul mois d’août. Pour cette raison, la tradition s’était établie dans les indices de production français1 de ne diffuser à côté des indices bruts de juillet et d’août qu’un seul indice CVS pour la période « juillet + août ». Pour de nombreuses branches, la qualité de la désaisonnalisation était significativement améliorée si on neutralisait les aléas des dates de fermeture estivale en désaisonnalisant les indices de production sur onze mois comprenant un mois groupé « juillet + août ». Il résultait de ce traitement que les indices CVS publiés pour juillet et août étaient égaux. Cette « égalisation » des indices CJO-CVS de la production de juillet et d’août n’était pas nécessaire pour une partie des branches. Elle a été appliquée néanmoins à toutes les branches pour uniformiser la présentation des indices CVS et pour que les indices CVS des grands regroupements aient une signification en juillet et août. Cette pratique a été dénommée « auxiliarisation de l’indice ».

10-3.2. La base 1990

En base 1990, la désaisonnalisation de l’indice de la production industrielle est mise en oeuvre au niveau NAF 700. La méthodologie utilisée consiste en une succession de corrections de jours ouvrables sur le résidu de la désaisonnalisation et de corrections de variations saisonnières sur le résidu de la correction des jours ouvrables2.

Un retour sur l’utilisation systématique de cette méthode a cependant du être opéré en 1997 du fait de la multiplication de cas de surcorrection pour effets de jours ouvrables. Ce phénomène avait été 1 La RFA et le Royaume-Uni pratiquent davantage que la France l’étalement annuel des congés légaux et ne sont pas touchés au même degré par cette difficulté. 2 Cette méthodologie a été développée par Vincent Maillard de l’INSEE (cf. le document de travail « Théorie et pratique de la correction des effets de jours ouvrables » - Vincent Maillard - Janvier 1994)

La correction des effets de jours ouvrables et de variations saisonnières 159

observé a posteriori notamment dans l’automobile où pour certains mois les séries avaient tendance à être « trop corrigées ». La fin de la base 1990 s’est alors caractérisée par l’utilisation conjointe de cette méthode et du logiciel Tramo-Seats (voir infra).

Chaque année, l’utilisation de Tramo-Seats sur chacune des composantes mensuelle et trimestrielle des NAF 700 permettait de discriminer les séries à effets de jours ouvrables des autres séries. Les premières étaient corrigées chaque trimestre par la méthode de Vincent Maillard, les secondes avec Tramo-Seats jusqu’à la remise à plat annuelle suivante.

10-4. Le principe de la correction de jours ouvrables et de variations saisonnières en base 1995.

Une nouvelle méthodologie de correction des jours ouvrables et de variations saisonnières a été mise en oeuvre lors de la mise en production de la base 1995 de l’IPI.

10-4.1. La correction de l’indice de la production industrielle se fait à un niveau plus agrégé.

Celle-ci est effectuée désormais au niveau NES 114. La gestion courante de la base 1990 a en effet révélé que les corrections de variations saisonnières au niveau NAF 700 demeuraient fragiles du fait d’aléas relativement importants à ce niveau de détail. En se plaçant à un niveau plus agrégé de la nomenclature, ces aléas ont tendance à se neutraliser rendant ainsi la désaisonnalisation plus robuste.

10-4.2. Les coefficients de jours ouvrables et de variations saisonnières sont mis à jour chaque trimestre.

La présence d’effets calendaires est testée une fois par an. Les modèles de désaisonnalisation des séries d’indices au niveau NES 114 sont mis à jour chaque année afin de prendre en compte les dernières observations dans les procédures d’estimation et d’extrapolation préalables. Une correction CJO-CVS est alors réalisée selon ces modèles quatre fois par an, lors de la mise à disposition des résultats trimestriels et de résultats mensuels rectifiés ou définitifs. Entre 2 campagnes de calculs des coefficients saisonniers, la partie mensuelle des indices est désaisonnalisée grâce au jeu de coefficients saisonniers extrapolés lors de la campagne trimestrielle précédente.

10-4.3. La désaisonnalisation est réalisée avec le logiciel Tramo-Seats3.

Le logiciel Tramo-Seats est entre autre recommandé par Eurostat pour la correction pour variations saisonnières des indicateurs de court terme.

3 Les principes de ce logiciel sont explicités par D.Ladiray et K.Attal-Toubert dans un document de travail de l’INSEE « Philosophie, principes et mise en œuvre sous SAS » (N°9801).

Insee Méthodes 160

Tramo-Seats utilise des méthodes de désaisonnalisation paramétriques, celles-ci étant fondées sur des modèles ARIMA saisonniers et des méthodes d’analyse spectrale. Les séries calculées par Tramo-Seats n’ont pas tendance à être surcorrigées.

Pour effectuer les corrections, Tramo-Seats procède en deux étapes :

- L’estimation des coefficients saisonniers sera d’autant plus satisfaisante si la série brute n’est pas trop perturbée par l’aléa conjoncturel. C’est pourquoi, dans un premier temps, le module Tramo détecte les valeurs extrêmes et les perturbations qui conduiraient à fragiliser les estimations des effets de calendrier.

3 sortes de « perturbations » peuvent être décelées :

1. Les points atypiques (« additive outliers » et « innovationnal outliers ») sont des perturbations intervenues un mois donné. Il s’agit par exemple d’une grève d’électricité dont on peut supposer qu’elle n’aura pas de répercussion sur la production des mois suivants.

2. Les changements transitoires de niveau (« temporary changes »). On suppose qu’un incident a été suffisamment important et affecte la valeur de la production des mois suivants (par exemple une inondation).

0200400600800

1000

Jan-00

Feb-0

0Mar-0

0Ap

r-00

May-00

Jun-00

Jul-00

Aug-0

0Se

p-00Oct-0

0No

v-00De

c-00

3. Les ruptures de niveau (« level shifts ») (par exemple l’ouverture d’une nouvelle usine).

0

500

1000

1500

2000

Jan-00

Feb-0

0Mar-0

0Ap

r-00

May-00

Jun-00

Jul-00

Aug-0

0Se

p-00Oct-0

0No

v-00De

c-00

0200400600800

1000

janv-0

0

mars-00 avr

-00mai-0

0juin

-00 juil-00

sept-00 oct

-00nov

-00

La correction des effets de jours ouvrables et de variations saisonnières 161

Pour prendre en compte ce genre de phénomènes et leur combinaison, le module Tramo dispose d’outils mathématiques. Il traite ces perturbations par l’intermédiaire de différentes variables dites d’intervention (cf. Box, Tiao, 1975). Les possibilités de modélisation sont nombreuses, permettant ainsi de prendre en compte des situations atypiques très variées.

Pour les effets calendaires, ceux-ci sont estimés par le module Tramo directement sur la série brute. Leur estimation repose sur des méthodes de régression linéaire (Moindres carrés ordinaires). La composition du calendrier est appréhendée non pas directement mais au travers de la différence entre la structure du mois en jours non fériés et la structure moyenne de long terme du mois (moyenne sur la période 1985-2001, cf. présentation du calendrier en annexe). Cette méthode permet de ne pas prendre en compte au titre de la correction de jours ouvrables, mais plutôt comme effet saisonnier, la faiblesse de la production des mois comprenant structurellement un nombre élevé de jours fériés. L’impact des changements de jours des fêtes à date fixe (en mai par exemple) est alors mieux estimé et la série CJO-CVS plus robuste.

Une fois « les éléments perturbateurs » et les effets calendaires détectés, Tramo les corrige (on parle de « linéarisation ») et propose un modèle ARIMA adapté aux données linéarisées. Le modèle est choisi selon le critère du BIC (Critère d’Information Bayesien), avec une contrainte possible au nom du principe de parcimonie : Tramo identifie le meilleur modèle possible en balayant les valeurs suivantes 0<=(p,q)<=3 et 0<=(P,Q)<=2. Une contrainte peut être également imposée en faveur de modèles équilibrés (c’est à dire même ordre AR(p,P) et MA(q,Q) (cf. la présentation des modèles ARIMA en annexe).

- Dans un deuxième temps, le module Seats décompose la série linéarisée selon le modèle choisi par le module Tramo sous forme d’éléments orthogonaux : La tendance-cycle, la saisonnalité et la composante irrégulière par estimation et décomposition de la densité spectrale du modèle ARIMA.

Rappelons que la tendance représente le mouvement de fond de la production et le cycle les ralentissements ou accélérations de rythme liés au cycle économique.

Pour modéliser les séries, on choisit un schéma multiplicatif, soit indice de production = (tendance-cycle) * (coefficient de jours ouvrables) * (coefficient saisonnier) * (aléa) ou encore indice de production CJO = indice de production / (coefficient de jours ouvrables) et

indice de production CJO-CVS = indice de production CJO /(coefficient saisonnier) = (tendance-cycle) * (aléa)

Insee Méthodes 162

10-4.4. l’IPI continue d’être « auxiliarisé » en juillet et août en base 95.

Comme dans les bases précédentes, un traitement spécifique est réalisé sur les données des mois de juillet et d’août car les niveaux des IPI bruts de ces 2 mois ne reflètent pas les niveaux réels de l’activité.

Pour les séries où aucun effet de composition de calendrier n’est détecté, l’indice de la production industrielle est « auxiliarisé » avant le calcul de la désaisonnalisation. Aux mois de juillet et d’août est affectée la demie-somme du bimestre juillet - août car seul le niveau du bimestre juillet-août a un sens et est comparable à celui de l’année précédente.

En revanche, pour les séries où un effet CJO a été détecté, aucune « auxiliarisation » n’est mise en oeuvre avant le calcul des coefficients saisonniers. En effet, pour obtenir une désaisonnalisation satisfaisante, une auxiliarisation du calendrier serait alors nécessaire pour uniformiser le traitement.

Toujours pour tenir compte de l’activité réelle des entreprises au cours de l’été, l’indice de la production industrielle CJO-CVS est « auxiliarisé » lors de sa publication mensuelle.

10-5. Les principaux résultats de la désaisonnalisation de l’IPI en base 1995

- Séries de périodicité mensuelle 4 :

49 séries sont affectées par des effets CJO représentant 79,1% du poids de l’indice

60 séries au niveau NES 114 représentant 85,4% du poids de l’indice

11 séries n’ont pas d’effet CJO représentant 6,3% du poids de l’indice

- Séries de périodicité trimestrielle 5 :

23 séries sont affectées par des effets CJO (9,9% du poids de l’indice)

38 séries au niveau NES 114 représentant 14,6% du poids de l’indice

15 séries ne sont pas affectées par des effets CJO (4,7% du poids de l’indice)

4 Ces données correspondent à la campagne de janvier 2000. 5 Ces données correspondent à la campagne du premier trimestre 2000.

La correction des effets de jours ouvrables et de variations saisonnières 163

- Il convient de souligner que la nature de l’indicateur (majoritaire) n’est pas discriminante : les séries affectées par un effet « jours ouvrables » concernent autant les séries suivies en quantités produites, qu’en quantités livrées, facturations déflatées, matières premières consommées et heures productives travaillées. - Lorsque certaines séries désaisonnalisées demeurent volatiles, l’indice « tendance-cycle » est retenu au lieu de l’indice CJO-CVS. On se trouve dans cette situation lorsque les fluctuations de la partie aléatoire sont importantes au regard de celles de la tendance et des effets saisonniers. L’estimation des coefficients saisonniers est alors fragile. Souvent c’est à cause de problèmes statistiques tels que l’observation d’une variable qui ne représente pas exactement le phénomène de production étudié. C’est le cas de certaines séries suivies en facturations ou livraisons pour lesquelles la variance de l’aléa demeure très élevée après désaisonnalisation. En effet, cet indicateur n’est pas toujours très lié au rythme de fabrication des usines ; en conséquence la désaisonnalisation obtenue n’est guère satisfaisante pour représenter l’intensité de l’activité de production. Les séries pour lesquelles on retient l’indice « tendance - cycle » sont les suivantes : « Construction de matériel ferroviaire roulant » (NES E12, séries mensuelle et trimestrielle), « Fabrication de machines outils » (NES E26, série mensuelle), « Fabrication de moteurs, génératrices et transformateurs électriques » (NES E32, série mensuelle), « Fabrication d'appareils d'émission et de transmission » (NES E33, série mensuelle), « Fabrication de matériel médico-chirurgical et d'orthopédie » (NES E34, série mensuelle), « Fabrication de composants électroniques » (NES F62, série mensuelle). Exemple 4 : la fabrication de composants électroniques

"Fabrication de composants électroniques"

50

100

150

200

250

300

janv-95

juil-95

janv-96

juil-96

janv-97

juil-97

janv-98

juil-98

janv-99

juil-99

janv-00

juil-00

Millions de francs

TENDANCE-CYCLE CJO-CVS

Le graphique ci-dessus montre une plus grande régularité de la série tendance-cycle. La série CJO-CVS est difficile à interpréter au mois le mois ; la variance de l’aléa demeure importante (écart-type de 44 sur la période janvier 1995 - août 2000 ) et trouble la lisibilité de la série CJO-CVS. A l’exception de la construction du matériel ferroviaire roulant qui représente les livraisons de produits en quantité, les autres branches sont suivies à l’aide de facturations (Cf. le chapitre 5 sur le choix des séries-témoin)

Insee Méthodes 164

10-6. ANNEXE 1 : Les modèles ARIMA

Les modèles ARIMA saisonniers sont utilisés pour modéliser les séries temporelles. De façon générale, un modèle ARIMA de paramètres (p,d,q) (P,D,Q) s’écrit pour une série zt de la façon suivante : (1- φ 1B- ...- φ pBp)(1- ϕ 1Bs- ...- ϕ PBPs)(1-B)d(1-Bs)D zt = (1- θ1B- ...- θqBq) (1- Ξ 1Bs- ...- Ξ QBQs)at

où - s est le nombre d’observations par an, - (1- φ1B- ...- φpBp) est la partie autorégressive (AR) non saisonnière, - (1- ϕ1Bs- ...- ϕPBPs) est la partie autorégressive (AR) saisonnière, - (1- θ1B- ...- θqBq) est la partie moyenne mobile (MA) non saisonnière, - (1- Ξ1Bs- ...- ΞQBQs) est la partie moyenne mobile (MA) saisonnière, - at est un bruit blanc (succession d’aléas indépendants les uns des autres et de variance constante). Le terme (1-B)d(1-Bs)D représente les différenciations saisonnières (d’ordre D) et non saisonnières (d’ordre d) nécessaires pour rendre la série stationnaire. Au total, les paramètres (p,d,q) représentent les différenciations au titre de la composante non saisonnière et les paramètres (P,D,Q) représentent le nombre de paramètres modélisant les transformations au fil des ans de la composante saisonnière.

La correction des effets de jours ouvrables et de variations saisonnières 165

10-7. ANNEXE 2 : Régresseurs utilisés en base 1995 pour la correction des jours ouvrables

Calendrier des jours non fériés en 1999 et 2000 nécessaire au calcul des régresseurs utilisés dans Tramo-Seats pour la correction de l’effet des jours ouvrables.

Date Nombre de lundi

non fériés

(1)

Nombre de mardi

non fériés

(2)

Nombre de

mercredi non

fériés (3)

Nombre de jeudi

non fériés (4)

Nombre de

vendredi non fériés

(5)

Nombre de samedi non fériés

(6)

Nombre de jours non

fériés

jan 99 4 4 4 4 4 5 25 fév 99 4 4 4 4 4 4 24 mar 99 5 5 5 4 4 4 27 avr 99 3 4 4 5 5 4 25 mai 99 4 4 4 3 4 3 22 jun 99 4 5 5 4 4 4 26 jul 99 4 4 3 5 5 5 26 août 99 5 5 4 4 4 4 26 sep 99 4 4 5 5 4 4 26 oct 99 4 4 4 4 5 5 26 nov 99 4 5 4 3 4 4 24 déc 99 4 4 5 5 5 3 26 jan 00 5 4 4 4 4 4 25 fév 00 4 5 4 4 4 4 25 mar 00 4 4 5 5 5 4 27 avr 00 3 4 4 4 4 5 24 mai 00 3 5 5 4 4 4 25 jun 00 3 4 4 4 5 4 24 jul 00 5 4 4 4 3 5 25 août 00 4 4 5 5 4 4 26 sep 00 4 4 4 4 5 5 26 oct 00 5 5 4 4 4 4 26 nov 00 4 4 4 5 4 3 24 déc 00 3 4 4 4 5 5 25 Moyenne1985-2001

4,1 4,3 4,2 4,2 4,2 4,3

Insee Méthodes 166

Régresseurs utilisés. La valeur d’un mois donné est obtenu par la différence entre le nombre de jours non fériés (par exemple 4 lundis en janvier 1999) et la valeur moyenne sur longue période (4,1 lundis par mois en moyenne sur la période 1985-2000).

Date 1 - moyenne

sur longue période

2 - moyenne sur longue

période

3 - moyenne

sur longue période

4 - moyenne

sur longue période

5 - moyenne

sur longue période

6 - moyenne

sur longue période

jan 99 -0,1 -0,3 -0,2 -0,2 -0,2 +0,7 fév 99 -0,1 -0,3 -0,2 -0,2 -0,2 +0,3 mar 99 +0,9 +0,7 +0,8 -0,2 +0,2 -0,3 avr 99 -1,1 -0,3 -0,2 +0,8 +0,8 -0,3 mai 99 -0,1 -0,3 -0,2 -1,2 -0,2 -1,3 jun 99 -0,1 +0,7 +0,8 -0,2 -0,2 -0,3 jul 99 -0,1 -0,3 -1,2 +0,8 +0,8 +0,7 août 99 +0,9 +0,7 -0,2 -0,2 -0,2 -0,3 sep 99 -0,1 -0,3 +0,8 +0,8 -0,2 -0,3 oct 99 -0,1 -0,3 -0,2 -0,2 +0,8 +0,7 nov 99 +0,1 +0,7 -0,2 -1,2 +0,2 -0,3 déc 99 -0,1 -0,3 +0,8 +0,8 +0,8 -0,3 jan 00 +0,9 -0,3 -0,2 -0,2 -0,2 -0,3 fév 00 -0,1 +0,7 -0,2 -0,2 -0,2 -0,3 mar 00 -0,1 -0,3 +0,8 +0,8 +0,8 -0,3 avr 00 -1,1 -0,3 -0,2 -0,2 -0,2 +0,7 mai 00 -1,1 +0,7 +0,8 -0,2 -0,2 -0,3 jun 00 -1,1 -0,3 -0,2 -0,2 +0,8 -0,3 jul 00 +0,9 -0,3 -0,2 -0,2 -1,2 +0,7 août 00 -0,1 -0,3 +0,8 +0,8 -0,2 -0,3 sep 00 -0,1 -0,3 -0,2 -0,2 +0,8 +0,7 oct 00 +0,9 +0,7 -0,2 -0,2 -0,2 -0,3 nov 00 -0,1 -0,3 -0,2 +0,8 -0,2 -1,3 déc 00 -1,1 -0,3 -0,2 -0,2 +0,8 +0,7

167

Chapitre 11 :

Entre deux changements de base quinquennaux, la gestion courante

11-1. Cadre général ........................................................................................................ 169

11-2. La gestion de l'indice de la production industrielle à l'INSEE........................... 170

11-2.1. La mobilisation des résultats des enquêtes de production.....................................171

11-2.2. Le traitement des données par les gestionnaires sectoriels....................................171

11-2.3. Les différentes étapes du calcul de l’indice...........................................................173

11-2.4. Les contrôles ........................................................................................................175

11-2.5. Les difficultés.......................................................................................................177

L’exhaustivité .................................................................................................................... 177

La qualité des résultats issus des enquêtes de production ...................................................... 178

Les délais de production de l'indice..................................................................................... 178

Les moyens informatiques .................................................................................................. 180

11-3. Les rectifications.................................................................................................... 180

11-3.1. Pourquoi des rectifications ? ................................................................................180

Déclarations tardives.......................................................................................................... 181

11-3.2. Correction d’erreurs de déclaration.....................................................................181

Correction d’erreurs dans le calcul des statistiques ............................................................... 181

Les calages sur enquêtes au champ plus large ...................................................................... 182

11-3.3. Rythme des rectifications .....................................................................................182

Pour les séries-témoin couvertes par des enquêtes mensuelles exhaustives (chimie, papier-carton, verre...)........................................................................................... 182

Pour les séries-témoin couvertes par des enquêtes sur échantillon (plastique, textile, travail des métaux…).............................................................................. 183

11-3.4. L'ampleur des rectifications de l'indice de la production industrielle ...................185

Des indices provisoires aux indices rectifiés ........................................................................ 185

Des indices rectifiés aux indices définitifs ........................................................................... 187

11-3.5. Ébauche de conclusion sur les révisions ...............................................................189

Insee Méthodes 168

Entre deux changements de base quinquennaux, la gestion courante 169

11-1. Cadre général

La gestion de l’indice de la production industrielle a été attribuée à la Division « Indicateurs Conjoncturels d'Activité » (ICA) de la Direction des Statistiques d'Entreprise de l’INSEE, principalement pour trois raisons :

- Le champ de la production industrielle relève de quatre ministères ou secrétariats généraux techniques différents : Industrie, Pêche et Agriculture, Équipement et Défense. Il est donc administrativement plus aisé que les indices de l’ensemble des branches soient calculés par l’INSEE ;

- Le calcul de l’indice ainsi que les changements de base quinquennaux sont grandement facilités par la proximité, au sein de l’Insee, des unités responsables des comptes nationaux (annuels et trimestriels), des prix de ventes industriels, de la statistique structurelle sur les entreprises et du département de la conjoncture ;

- Enfin, l’institut est reconnu pour ses compétences en matière de traitement statistique, notamment pour la désaisonnalisation des séries et la mensualisation de données trimestrielles.

Rappelons qu’à la différence de nombreux instituts nationaux statistiques, la gestion de l'indice à l'INSEE n’intègre pas la collecte des données individuelles de production (confection et envoi des questionnaires, réception des résultats, relances auprès des entreprises retardataires, correction de non-réponse...), ni la production de séries de production élémentaires.

Néanmoins la diversité des organismes collecteurs et des indicateurs de production, la double périodicité des séries-témoin (tantôt mensuelle tantôt trimestrielle), le suivi d'un grand nombre de groupes de produits induit une complexité de gestion naturelle de l’IPI français. Son calcul n'est donc pas uniquement un simple calcul d'un indice de Laspeyres.

Ainsi, le rôle de l’unité chargée du calcul de l’IPI à l’INSEE est de collecter l’ensemble des informations nécessaires au calcul de l’indice, de construire les séries-témoin à partir de ces données, d'y appliquer des rectifications, de calculer des indices selon plusieurs nomenclatures, de mensualiser les séries trimestrielles, de désaisonnaliser les indices et enfin de les publier et les diffuser selon plusieurs formats à de nombreux clients.

L'indice de la production industrielle français est calculé tous les mois de l'année (excepté en septembre puisque les indices portant sur la production des mois de juillet et d’août sont calculés simultanément lors de la campagne ayant lieu en octobre)1. La charge de travail est cependant différente selon les campagnes.

Lors des campagnes dites "mensuelles" (mois sous observation : janvier, février, avril, mai, juillet-août, octobre, novembre), seuls les résultats du mois traité et les rectifications de ceux du mois précédent sont pris en compte dans le calcul de l'indice.

Ces campagnes sont plus légères que les campagnes dites "trimestrielles" (mois sous observation : mars, juin, septembre, décembre) où sont intégrés, en plus des informations

1 Conformément aux recommandations du rapport Mothe-Ledur sur les délais de l’IPI, cette particularité pourrait être

abandonnée dans le courant de l’année 2002 si les conclusions de l’étude d’opportunité de 2001 s’avèrent positives

Insee Méthodes 170

mentionnées précédemment, les résultats des enquêtes trimestrielles2, les résultats des enquêtes annuelles de branche ainsi que toutes révisions sur le passé (résultats mensuels définitifs, changement d'échantillon, rectifications sur les prix de ventes industriels, corrections d’erreurs de déclarations ou de traitement...). Sont également ré estimés à cette occasion les effets saisonniers et de la structure en jours ouvrables.

Tableau 29 : Les campagnes de calcul de l’indice

Objectif de publication (pour l’année 2001) : 45ème jour après la fin du mois sous observation

Mois de calcul

Type de campagne

Campagne de ...

Arrivée des résultats

d’enquêtes mensuelles

Intégration de résultats d’enquêtes

trim.

Arrivée des résultats

d’enquêtes trimestrielles

Intégration des résultats d’enquêtes annuelles

Arrivée des

annuelles

Observations

Janvier Mensuelle Novembre 1-5 janvier Vacances de Noël

Février Trimestrielle Décembre 1-5 février T3 (année précédente)

15-janv Retardataires année A-2

15-25 janvier

Vacances d’hiver

Mars Mensuelle Janvier 1-5 mars Raccord provisoire

décembre (A-1) / janvier (A)

Avril Mensuelle Février 1-5 avril Vacances de Pâques

Mai Trimestrielle Mars 1-5 mai T4 (année précédente)

15-avr Nombreux jours fériés

Juin Mensuelle Avril 1-5 juin Juillet Mensuelle Mai 1-5 juillet Vacances d'été

Août Trimestrielle Juin 1-5 août T1 (année en cours)

15-juil Année A-1 15-25 juillet

Vacances d'été

Sept. Octobre Mensuelle Juillet-

Août 1-5 octobre Vacances dites

de Toussaint

Novembre Trimestrielle Septembre 1-5 novembre T2 (année en cours)

15-oct Reliquat année (A-1)

15-25 octobre

2 jours fériés

Décembre Mensuelle Octobre 1-5 décembre Il n’est pas calculé d’indice en septembre

11-2. La gestion de l'indice de la production industrielle à l'INSEE

La section IPI est constituée d’un responsable d’unité, d’un agent chargé de l’attribution des visas et de la coordination des enquêtes de production dans l’industrie, d’un chargé d’études

2 Pour plus de détail sur la chronologie d’alimentation des séries trimestrielles, le lecteur pourra se reporter au chapitre consacré

à la mensualisation de l’indice base 1995 de la production industrielle français

Entre deux changements de base quinquennaux, la gestion courante 171

méthodologiques qui se consacre essentiellement à la désaisonnalisation des séries et à la préparation du rebasement quinquennal suivant, d’un responsable du calcul de l’IPI et d’une équipe de cinq gestionnaires sectoriels. La gestion dite « courante » de l’indice est principalement réalisée par le responsable du calcul de l’indice et par les cinq gestionnaires. Dès qu’il est calculé, l’indice est validé par l’ensemble des responsables hiérarchiques de ces six agents, du responsable de section au Directeur de Cabinet du Directeur Général de l’INSEE. Les travaux de gestion de l'indice sont multiples :

11-2.1. La mobilisation des résultats des enquêtes de production

Chaque gestionnaire sectoriel a la charge d’un ensemble de branches du champ couvert par l’indice. La répartition des branches repose sur les divisions de la nomenclature NAF (i. e. sur les deux premiers caractères des postes de la nomenclature NAF à 700 positions) et de la quantité de travail que nécessite le traitement de ces séries.

Ainsi, au titre de la production des années 2000 et 2001, les domaines de responsabilité des gestionnaires se regroupent en :

- industries agricoles et alimentaires, automobile et bois-papier-carton ; - énergie, textile, produits minéraux, branche « bateaux-avions-trains-motos » et

construction ; - chimie, parachimie et industries mécaniques ; - habillement-cuir, produits métallurgiques, caoutchouc et plastique ; - équipements du foyer, édition- imprimerie, électrique-électronique et métallurgie3.

Quel que soit le type de campagne (mensuelle ou trimestrielle), la première mission des gestionnaires consiste à réceptionner l’ensemble des résultats des enquêtes de production qui proviennent des services enquêteurs : centres de Caen et de Paris du SESSI, centre de Toulouse du SCEES, organisations professionnelles agréées (OPA) et certains services administratifs (Direction Générale de l’INSEE, Délégation Générale à l’Armement, Observatoire de l’Énergie, Direction des Hydrocarbures, DARES…).

Ils doivent aussi s’assurer que tous les résultats sont envoyés à l’INSEE dans les délais impartis à la production de l’IPI et ne pas hésiter à relancer leurs correspondants lorsque cela est nécessaire.

Les modes de transmission admis sont (par fréquence décroissante d’utilisation) la messagerie électronique, le fax, le courrier et exceptionnellement le téléphone 4.

11-2.2. Le traitement des données par les gestionnaires sectoriels

Tous les mois ou tous les trimestres (selon la périodicité des enquêtes de branche), les organismes enquêteurs produisent des résultats agrégés à partir des indicateurs de production 3 Le supplément de charge de travail individuelle induit en 2002 par la recette de la gestion courante des indices d’entrées de

commande par l’équipe des gestionnaires sectoriels conduira très probablement à modifier significativement cette répartition des branches

4 Une transmission téléphonique (seulement en cas d’urgence) doit désormais être confirmée par un fax, un courrier ou un envoi par messagerie électronique

Insee Méthodes 172

propres à chaque branche (quantités produites, quantités livrées, facturations, heures travaillés, indices d’évolution…). Ces résultats sont établis par lignes de questionnaires. Notons que pour les enquêtes mensuelles gérées directement par le SESSI ou le SCEES (IAA), ces lignes de produits correspondent assez souvent aux séries-témoin retenues en base 1995 de l’IPI.

A l’occasion des campagnes trimestrielles est aussi adressé à l’INSEE un ensemble de rectifications sur le passé provenant soit de résultats mensuels rectifiés (mauvaise déclaration d’une entreprise, estimation remplacée par la véritable réponse de l’entreprise), soit d’enquêtes trimestrielles ou annuelles réalisées sur la population totale des entreprises de la branche. Ces données nous permettent de rectifier les indices des mois précédents (cf. le paragraphe suivant).

Tous ces résultats sont traités par les gestionnaires IPI dans des fichiers de gestion de type tableur.

Il en résulte des données brutes calculées pour chaque série-témoin et des bases de calcul. Les rectifications sur un mois ou sur un trimestre donné sont appliquées à la donnée brute. Par contre, les calages sur enquêtes annuelles, ainsi que les raccords d’échantillon sont normalement répercutés sur l’indice via la base de calcul.

Ces deux informations, qui constituent le numérateur et le dénominateur de chaque indice élémentaire, sont ensuite saisies dans une application informatique spécifique appelée « application IPI » dont la vocation est la mise en œuvre des calculs d’indices bruts ainsi que de traitements statistiques élaborés (application des coefficients correcteurs des effets de jours ouvrables et saisonniers, mensualisation des indices trimestriels,…).

D’autres indicateurs, nécessaires aux calculs, sont aussi chargés dans cette application :

En gestion courante

- déflateurs : principalement des indices de prix de ventes indus triels (IPVI) ils sont utilisés pour convertir les indicateurs de production en valeur (facturations, indices de chiffre d’affaires) en indicateurs de volume ;

- coefficients de productivité : ils permettent de convertir les résultats en heures travaillées en données de production ;

- coefficients correcteurs des variations saisonnières et des jours ouvrables afin de calculer des indices corrigés de ces effets.

A l’occasion des changements de base :

- diverses nomenclatures arborescentes dont le niveau élémentaire est celui des séries-témoin (NAF, NES pour la France, NACE pour Eurostat, CITI pour l'OCDE et l'ONU, NCE pour l'Observatoire de l'Energie,…) ;

- pondérations des séries-témoin ; - liste des clients (nom, adresse, téléphone…) et des séries souhaitées en sortie de

l’application ; - autres informations de gestion telles que le niveau de confidentialité, les intitulés des

séries,…

Entre deux changements de base quinquennaux, la gestion courante 173

11-2.3. Les différentes étapes du calcul de l’indice

Plusieurs étapes sont nécessaires au calcul de l’indice de la production industrielle. Elles sont plus nombreuses lors d’une campagne trimestrielle du fait de l’intégration des résultats des enquêtes trimestrielles et des rectifications réalisées sur plusieurs mois.La première étape, décrite précédemment, correspond à la constitution, sur tableur, des séries-témoins de l’indice à partir des résultats agrégés correspondant généralement à des lignes de questionnaires. Lors des campagnes trimestrielles, un travail supplémentaire est réalisé afin de recaler les séries sur des résultats d’enquêtes exhaustives quand ils existent.

La deuxième étape consiste, après saisie des données dans l’application IPI, en une concaténation de l’ensemble des feuilles gestionnaires (contenant les données brutes et éventuellement des changements sur les bases de calcul) et en un calcul d’indices mensuels d’une part, et d’indice trimestriel d’autre part. Lors d’une campagne mensuelle, seul le calcul d’indice mensuel est lancé car aucun nouveau résultat trimestriel n’est pris en compte.

En campagne trimestrielle, les indices mensuels et trimestriels sont désaisonnalisés par le logiciel TRAMO-SEATS et de nouveaux coefficients CJO et CJO-CVS sont chargés dans l’application.

L’étape suivante est dédiée à la mensualisation des séries trimestrielles afin d’obtenir des séries mensuelles sur l’ensemble du champ de l’IPI. Lors d’une campagne mensuelle, seul le dernier point de chaque série est estimé. Lors d’une campagne trimestrielle, les séries mensualisées sont re-estimées entièrement du fait de l’intégration d’un nouveau trimestre, de rectifications sur le passé et du re-calcul des coefficients saisonniers trimestriels.

Ce n’est qu’après toutes ces phases qu’est lancé un calcul d’indice mensuel sur l’ensemble du champ de l’IPI réalisé à partir des séries-témoins mensuelles et des séries-témoins mensualisées.

Le calcul de l’indice n’est pas fini pour autant, trois phénomènes font qu’il est nécessaire de lancer à nouveau des calculs décrits précédemment :

- l’arrivée progressive des résultats tout au long d’une campagne nous oblige à concaténer plusieurs fois les feuilles des gestionnaires et à re-lancer l’ensemble des calculs d’indices,

- la correction « à dire d’expert » des résultats de la mensualisation nécessite un nouveau calcul de mensualisation et un calcul d’indice final.

- enfin quelques corrections peuvent être apportées aux coefficients saisonniers extrapolés lorsque ceux-ci sont jugés fragiles.

En fin de campagne, lorsque tous les résultats ont été intégrés, que les estimations ont été réalisées, que tous les contrôles ont été validés, on obtient un indice final en nomenclature NAF (niveau NAF700) et NES (pour les niveaux agrégés).

Un dernier calcul d’indice est réalisé pour des organismes internationaux afin qu’ils puissent calculer des indices internationaux de la production industrielle. Les nomenclatures utilisées sont alors la NACE (Eurostat) et la CITI (ONU et OCDE).

Insee Méthodes 174

L’indice peut alors être diffusé sous différentes formes afin d’être utilisable par un public le plus large possible (« Informations Rapides », Internet, BDM, fichier Eurostat, fichier Comptes Trimestriels, diffusion personnalisée pour d’autres clients privilégiés).

Organigramme des étapes de calculs de l’IPI (campagne trimestrielle)

Concaténation de nouvelles feuilles mises

à jour

Calcul de Menspur et de Trimpur

Concaténation des feuilles des gestionnaires (données brutes, bases de calcul, déflateurs, coefficients de

productivité, coefficients de calage)

Calcul d’indices bruts mensuels (« Menspur ») et d’indices bruts

trimestriels (« Trimpur »)

Désaisonnalisation des séries au niveau NES114 par le logiciel TRAMO SEATS

Re-calcul de Menspur et Trimpur (indices bruts, CJO, et CJO-CVS)

Mensualisation (« Mensual »)

Calcul de l’indice final (« MENSTOT » = « Menspur » + « Mensual » )

Calcul de fin de période (NACE, CITI)

Diffusion (Information Rapides, internet, BDM, Eurostat, Comptes trimestriels,

Clients privilégiés…)

Correction des séries mensualisées

--------------------------- Correction de la

désaisonnalisation

Saisie des résultats dans l’application IPI

Constitution des séries-témoins + traitements sur tableurs (recalage sur enquêtes exhaustives)

Chargement des déflateurs (PVI + déflateurs composites)

Entre deux changements de base quinquennaux, la gestion courante 175

11-2.4. Les contrôles Plusieurs contrôles sont effectués sur l’application IPI afin d’éviter les erreurs de manipulation, de déclaration, d'estimation des « non-réponses »5. Ils contribuent fortement à l'amélioration de la qualité de l'indice. Lors de la saisie En plus de la case destinée à recevoir le chiffre du mois en cours, l’application affiche les données se rapportant au mois précédent et au même mois de l’année précédente. Cet affichage permet par comparaison de révéler les données douteuses et d’éviter l’essentiel des fautes de frappe. L'édition des taux d'estimation Lorsque la valeur d’une série élémentaire fait défaut, elle est soit estimée par l'application informatique en fonction des données brutes des dates précédentes (on parle alors d’« estimation machine »), soit estimée par le gestionnaire sectoriel responsable de la série (« estimation gestionnaire »). Les taux d’estimation correspondant à la part des pondérations des séries estimées sont affichés par l’application pour chaque niveau de la nomenclature considérée. Cela permet d’évaluer dans quelle mesure une valeur d’indice résulte de données d’enquêtes ou bien d’estimations. Formalisation de l’« estimation machine » : Soit tS l’indice cjo-cvs de la période t, et tE l’estimation machine de l’indice cjo-cvs de la période t. Pour les séries mensuelles :

3

654

3211 )(

)(*

−−−

−−−− ++

++=

ttt

ttttt SSS

SSSSE

si )( 654 −−− ++ ttt SSS =0 alors 3

2413

12112 )...(

)...(*

−−

−−− ++

++=

tt

tttt SS

SSSE

Pour les séries trimestrielles :

)()(

*43

211

−−

−−− +

+=

tt

tttt SS

SSSE si )( 43 −− + tt SS =0 alors

)...()...(

*85

414

−−

−−− ++

++=

tt

tttt SS

SSSE

Le contrôle dit des seuils de CVS Ce contrôle est fondé sur les indices corrigés des variations saisonnières. Il consiste à valider les évolutions suspectes au mois le mois des indices de chaque série-témoin grâce à un intervalle de confiance dont les bornes sont fonction de la volatilité de la série. Les coefficients saisonniers des séries-témoin sont ré estimés annuellement. 5 Attention : la « non-réponse » ne désigne pas la non réponse individuelle d’une entreprise mais l’absence de transmission au

moment du calcul de l’indice des résultats d’enquête de branche à la section IPI par l’organisme qui en assure la gestion ou la tutelle.

Insee Méthodes 176

Formalisation du contrôle du seuil des CVS : Soit tS l’indice cjo-cvs de la période t, tE l’estimation machine de l’indice cjo-cvs de la période t et ti l’intervalle de confiance de la série. Si ttt iES >− alors l’indice cjo-cvs en t est jugé comme préoccupant.

iti σ*4≈ où iσ est l’écart type de la série différenciée tS∆ La valeur ‘4’ a été choisie suite à de nombreux tests afin que le nombre de séries à contrôler ne soit pas trop important (environ 50 séries-témoins). Les contributions aux évolutions Compte tenu du grand nombre de séries à analyser chaque mois, il est nécessaire de disposer d’une procédure qui détermine les évolutions d’indices élémentaires qui contribuent le plus à celle de l’indice dit d’ensemble (postes EB à EH de la NES à 16 positions). En plus de l’évolution et de la contribution de chaque série-témoin, cette option en affiche le poids en terme de valeur ajoutée, le glissement annuel en indice brut et en indice cjo-cvs. Formalisation du calcul des contributions : Soit i

nI l’indice cjo-cvs de la série i à la période n, inP son poids en terme de valeur ajoutée et

anI l’indice cjo-cvs agrégé.

Contribution de l’indice inI par rapport à a

nI = )(1

1an

in

in

ai

in

in

III

PP

Dans le même ordre d'idée, l'application calcule des contributions aux révisions qui permettent de pointer les branches contribuant le plus aux révisions des indices provisoires de la campagne précédente. La visualisation de séries Cette option est utilisée à la fois pour les contrôles et pour la diffusion de l’indice. Elle consiste à afficher sous forme de tableau l’ensemble des informations propres à une série (données brutes, indices bruts, déflateurs, coefficients de productivité, indices cjo, indices cjo-cvs, coefficient cjo-cvs, moyennes annuelles des indices, le montant annuel des données brutes). La disposition des mois en colonne et des années en lignes est un élément de confort visuel permettant de comparer aisément les données chiffrées sur plusieurs années. L'édition de représentations graphiques En l’état actuel de l’outil informatique, les contributions aux évolutions ou aux révisions ne permettent que de comparer et valider les résultats se rapportant aux deux derniers mois sous observation. Cela est suffisant en campagne mensuelle mais s’avère lacunaire en campagne trimestrielle puisqu’il s’agit alors de contrôler les résultats de plusieurs mois (voire plusieurs

Entre deux changements de base quinquennaux, la gestion courante 177

années). Le graphique d’une série d’indice élémentaire ou agrégé en permet une lecture simple et rapide. Il est aussi possible de visualiser par superposition la courbe de la campagne courante et celle héritée de la campagne précédente (i.e. avant intégration des rectifications).

11-2.5. Les difficultés Lors d’une campagne de calcul, les statisticiens de l’IPI doivent mobiliser toute leur énergie afin d’assurer simultanément à cette statistique exhaustivité, qualité et respect des délais de publication.

L’exhaustivité Depuis la mise en production de la base 1990 en mars 1996, l’IPI est produit mensuellement sur l’ensemble de son champ. Comme les branches suivies par le biais de l’IPI ne sont pas toutes couvertes par des enquêtes de périodicité mensuelle, il s’avère nécessaire de mensualiser les séries suivies en rythme trimestriel. Les enquêtes de branche correspondantes sont cependant dépouillées au mieux trois mois (généralement quatre) après la fin du trimestre sous observation. Il est alors nécessaire d’estimer ces indices mensuels faisant défaut. La méthodologie utilisée pour mensualiser et extrapoler est exposée dans le chapitre « Mensualisation de l’IPI en base 1995». Elle nous paraît pour le moment satisfaisante puisque les séries obtenues sont peu volatiles et les extrapolations prolongent en général la tendance observée au cours des derniers trimestres disponibles. Cependant, lorsque les séries trimestrielles ont elles-mêmes un profil heurté, l’extrapolation peut conduire à des résultats irrecevables et nous nous accordons la liberté de modifier les propositions du programme de mensualisation. Nous tenons alors compte du profil de la série, de celui de séries mensuelles liées à celle-ci ou des informations économiques diverses – le plus souvent qualitatives – disponibles au moment de la campagne. L’objectif visé est la minimisation de l’erreur d’estimation de l’indice trimestriel manquant. Les séries trimestrielles pesant près de 25 % de l’indice dit manufacturier (postes EC à EF de la NES à 16 positions), ce contrôle des extrapolations est à l’évidence primordial. L’étude des rectifications (cf. § 3) montre que les révisions entre les extrapolations et les résultats d’enquête trimestriels sont d’ampleur modérée au niveau 114 de la nomenclature NES. Outre la mensualisation, environ 5 % des séries en terme de valeur ajoutée ne sont pas transmis à la section IPI dans les temps impartis pour produire l’indice. La section IPI est alors dans l’obligation d’estimer – sous forte contrainte de temps - les données brutes de ces séries-témoin afin de pouvoir couvrir l’ensemble du champ de la base 1995. Ainsi, en admettant que les résultats transmis à l’INSEE intègrent près de 10 % d’estimation réalisée par l’organisme enquêteur (pour non-réponse individuelle ou extrapolation à la population totale), il apparaît que 35 % de la valeur ajoutée couverte par l’indice de l’industrie manufacturière (25 % de l’indice dit d’ensemble) sont estimés lors de la publication de la version dite provisoire de l’indice.

Insee Méthodes 178

La qualité des résultats issus des enquêtes de production La section IPI doit s’assurer de la bonne qualité des résultats obtenus, et ce d’autant plus que 35 % du champ couvert par l’indice provisoire ne s’appuient pas sur de véritables résultats d’enquête. Depuis la fin de l’année 2000, date de remise des conclusions d’un audit sur les délais de production de l’IPI (Rapport disponible sur le site Intranet de la division « Indicateurs Conjoncturels d’Activité » de l’INSEE), un imposant travail d’harmonisation des méthodes a été réalisé au sein des organismes de production, notamment au SESSI. La collaboration de la section IPI à ce travail lui a permis d’être mieux informée sur la qualité et la pertinence des résultats d’enquête de branche. De plus, l’entrée en vigueur de la charte sur la qualité des enquêtes de branche dans l’industrie (également disponible sur le site Intranet de la division « Indicateurs Conjoncturels d’Activité » de l’INSEE), a permis au SESSI et au SCEES de s’assurer que les organisations professionnelles agréées respectent effectivement quelques critères statistiques fondamentaux (délais de mise à disposition, méthodes d’échantillonnage et d’estimation pour non-réponse individuelle…). Cela étant, certains évènements peuvent se traduire par une dégradation ponctuelle de la qualité des résultats d’enquête et a fortiori de l’IPI. Il peut en effet arriver que certaines entreprises commettent des erreurs de déclaration (mauvaise compréhension des notices explicatives de l’enquête ou des nomenclatures, désarticulation des enquêtes mensuelles et exhaustives, incompréhension du concept de facturations de quantités produites par l’entreprise ce qui peut se traduire par une prise en compte d’activités commerciales ou de services…) ou même que les services enquêteurs ou la section IPI commettent eux-mêmes une bévue. L’objectif du jeu de contrôles mis en œuvre par la section IPI est justement de repérer ces anomalies lorsqu’elles sont décelables. Après contrôles et éventuellement confrontation avec diverses sources d’information économique, les gestionnaires sectoriels de l’INSEE appellent régulièrement leurs correspondants des services producteurs afin de solliciter une investigation. Les organismes enquêteurs peuvent ainsi être amenés à recontacter les entreprises pour leur demander confirmation de leurs déclarations. La qualité des résultats peut aussi s’avérer momentanément dégradée lors de la reprise d’enquête des OPA par les services administratifs. Ce genre d’opération se traduit le plus souvent par des changements d’échantillon ou de méthodes d’estimation lourds de conséquences qui peuvent déstabiliser l’indice de la production industrielle pendant plus d’une année (induction de changement de niveaux ou de saisonnalité apparente, etc).

Les délais de production de l'indice

De la mise en production de la base 1990 (en mars 1996) à la fin de l’année 2000, l'indice français a été publié entre le 49ème jour et le 52ème jour après le mois sous observation. L’ampleur du travail réalisé lors des campagnes trimestrielles était telle que l'indice était généralement publié vers le 52ème jour une fois par trimestre tandis qu’il l’était vers le 49ème lors des campagnes mensuelles.

Entre deux changements de base quinquennaux, la gestion courante 179

A l’occasion de ces dernières, la section IPI dispose en pratique de deux semaines pour calculer et publier l'indice : l’arrivée des résultats débute vers le 31ème jour et s’échelonne jusqu’à la veille de la publication et au delà.

Lors d'une campagne trimestrielle, les résultats trimestriels (du trimestre T-1) et annuels (de l'année A-1) arrivent à l’INSEE bien avant les résultats mensuels. Le traitement débute dès la fin de la campagne mensuelle précédente. Ces campagnes s’étalent donc sur quatre semaines.

Le calcul de l'indice en France a quelques spécificités qui expliquent la difficulté que nous avons à publier l’indice de la production industrielle aussi tôt que les autres grands pays de l’union européenne.

Tout d’abord, il convient de noter que la collecte des données n'est pas centralisée. Comme cela a été dit, plusieurs organismes s'occupent des enquêtes de branches ou assimilées : centres de Caen et de Paris du SESSI, centre de Toulouse du SCEES, nombreux syndicats ou fédérations professionnels, services administratifs (DGA, Observation de l'énergie, DARES, Direction des Hydrocarbures, Services Vétérinaires, Douanes...). Les moyens mis en œuvre pour effectuer ces enquêtes varient selon les organismes, les modes de transmission des données ne sont pas toujours optimaux, l'estimation pour non-réponse qui permet d'adresser des résultats plus tôt exige un minimum de temps lorsque les estimations sont réalisées entreprise par entreprise.

En outre, les enquêtes de branche françaises n'ont pas pour seul objectif le calcul de l'IPI. Certains questionnaires infra-annuels sont très détaillés : nombreuses sont les informations contenues dans ces questionnaires qui ne sont absolument pas utilisées par la section IPI6.

Enfin, la variété des indicateurs de production, des traitements faits sur les données brutes, font que la France publie son indice de la production industrielle plus tard que la moyenne des grands pays de l'Union européenne (Royaume-Uni, Allemagne et Italie notamment) et au-delà des 45 jours actuellement exigés par la réglementation européenne.

Pour remédier à cette infraction au règlement européen sur les indicateurs de court terme, plusieurs travaux ont été réalisés dans le courant de l’année 2001.

Le plus significatif d’entre eux est la reprise par l'administration d'enquêtes auparavant gérées par des syndicats professionnels défaillants, en particulier désormais à l’aune de la charte sur la qualité des enquêtes de branche dans l’industrie.

Font partie de ce mouvement les branches des industries électriques et électroniques (environ 15 % de l'indice de l’industrie manufacturière) dont les enquêtes infra annuelles sont gérées par le SESSI depuis janvier 2000. Une grande partie des enquêtes trimestrielles est réalisée par Mecastat, fédération regroupant les branches de la mécanique. Depuis janvier 2001, le SESSI crée et gère de nouvelles enquêtes visant à mensualiser « à la source » le dispositif trimestriel de Mecastat.

Une meilleure coordination des travaux entre le SESSI et l'INSEE (cosignature d’une convention en juillet 2001) ainsi que des relances plus soutenues des syndicats professionnels ont aussi permis de gagner quelques jours dans la publication de l'IPI.

6 Elles le sont en revanche par les organisations professionnelles qui assurent la gestion de ces enquêtes

Insee Méthodes 180

Grâce à une mobilisation de l’ensemble des services administratifs (gestion et/ou tutelle), les délais de production de l’IPI ont été raccourcis d’une semaine en 2001, et deviennent conformes aux exigences du règlement européen actuellement en vigueur.

Il convient toutefois de mentionner un projet de « nouveau » règlement communautaire visant à réduire d’une semaine au moins les délais de publication des indicateurs mensuels de court terme des États européens. L’objectif est de mettre à la disposition de la Banque Centrale Européenne (BCE) des informations conjoncturelles les plus fraîches possibles.

Les moyens informatiques Le calcul de l’IPI a connu de profonds changements d’environnement informatique visant à tenir compte des exigences - notamment européennes - de réduction des délais de publication et de rigueur statistique accrue. Les calculs d'indices et la gestion des données sont dorénavant réalisés par un ensemble de programmes (macros) SAS appelé « Propice ». Propice est un système sécurisé de gestion des données et de calcul d’indices. Il a été créé pour mettre en œuvre de manière harmonisée le calcul de tous les indices incombant à la division « Indicateurs Conjoncturels d’Activité » : indice mensuel de chiffre d’affaires (source : déclarations de TVA), indice trimestriel de stocks en valeur (source : enquête « Produits, Charges et Actifs »), futur indice d’entrées de commandes (source : enquêtes de branche dans l’industrie). L’application IPI utilisée par les gestionnaires et le responsable du calcul de l’indice mobilise Propice à travers une interface de type "client-serveur" sur micro- informatique. Elle permet notamment la saisie de données et le chargement à partir de tables SAS (données brutes, bases de calcul, déflateurs, coefficients de correction des variations saisonnières et de jours ouvrables, coefficients de productivité) sans que l’exécution de ces tâches nécessite une grande expertise du système SAS. Elle donne aussi la possibilité de consulter les données, de lancer des calculs à partir de nomenclatures, de contrôler les données, d'éditer des graphiques, de produire l'"Informations Rapides", d'effectuer une diffusion personnalisée des résultats à de nombreux clients... Les données sont stockées sous Oracle sur le Centre National Informatique de Nantes (CNIN) de l’INSEE. Lors de l'ouverture d'une campagne, toutes les informations nécessaires au calcul du nouvel indice sont extraites de la base Oracle « historique » et sont versées dans des tables SAS de travail. Ces tables sont ensuite utilisées par l'application IPI tout au long de la campagne puis sont rétrocédées à Oracle lors de la fermeture de la campagne.

11-3. Les rectifications

11-3.1. Pourquoi des rectifications ?

Les statistiques de production de nombreuses séries-témoin sont rectifiées à plusieurs reprises après leur première diffusion. Il y a à cela plusieurs raisons :

- certaines déclarations d’entreprises parviennent tardivement à l’organisme enquêteur; - des erreurs d’interprétation des questionnaires de la part des entreprises ou de saisie de

la part d’un des maillons (entreprise, organisme collecteur, section IPI) peuvent ne pas être détectées dès les premiers calculs.

Entre deux changements de base quinquennaux, la gestion courante 181

De plus, lorsque les enquêtes ne sont pas exhaustives (mensuelles voire trimestrielles) :

- les résultats sont extrapolés sur la population totale d'une branche 7 ; - les enquêtes sont rectifiées, comme pour une enquête exhaustive, puis calées en

rythme trimestriel ou annuel sur des échantillons plus complets.

Déclarations tardives

Pour les séries-témoin où la production est assurée par une population nombreuse d'entreprises, les entreprises non-répondantes peuvent représenter, lors de la première diffusion de la statistique de production, entre 10 % et 30 % de la production du mois. L'organisme enquêteur estime alors la production des entreprises non-répondantes, et ajoute ces estimations à la production des entreprises déclarantes : on parle alors d'une statistique de production "provisoire" pour le mois (m).

Le mois suivant8, les entreprises retardataires adressent leur déclaration de production au titre du mois M. L'organisme enquêteur remplace alors par ces déclarations les estimations qu'il a faites lors de la statistique provisoire : on parle alors d'une statistique "rectifiée" pour le mois (m).

Certaines entreprises refusent de répondre aux enquêtes pendant une durée assez longue : l'estimation faite par l'organisme enquêteur est dans ce cas plus fragile et lorsque ces entreprises finissent par répondre, les rectifications qui se produisent peuvent avoir un effet rétroactif significatif, notamment lorsque l’entreprise récalcitrante est prépondérante en terme de production réalisée sur le territoire national.

11-3.2. Correction d’erreurs de déclaration

Sur des populations importantes d'entreprises, il est inévitable qu'un certain nombre d'entre elles commettent des erreurs dans leurs déclarations : erreurs matérielles, erreurs d'interprétation des notices explicatives des questionnaires, déclaration implicitement établie en Euro, erreurs liées aux changements de personnes ou aux changements dans les systèmes d'information internes...

Lorsque ces erreurs sont constatées (soit spontanément par le déclarant, soit par l'organisme enquêteur ou par l’INSEE à la suite de leurs contrôles), des déclarations rectifiées sont établies. Si les rectifications sont substantielles, on a là une autre raison pour que les statistiques de production "rectifiées" différent des statistiques "provisoires" publiées auparavant.

Correction d’erreurs dans le calcul des statistiques

Bien qu'assez rares, des erreurs s'introduisent parfois dans le processus de récapitulation des statistiques de production.

7 Les échantillons des enquêtes mensuelles directes sont le plus souvent définis en se fondant sur les résultats de la dernière

enquête annuelle disponible, soit celle se rapportant à la production de l’année A-2. Les résultats définitifs de l’enquête annuelle sur la production de l’année A fournissent beaucoup plus tard le « véritable » taux d’extrapolation à appliquer aux résultats mensuels. Ce nouveau taux peut bien entendu être assez différent de celui qui a été utilisé lors des calculs d’indices provisoires et rectifiés

8 voire plusieurs mois après lors de procédures de contentieux

Insee Méthodes 182

Chez les organismes enquêteurs, il peut s'agir soit d'estimations déraisonnables de non-répondants, soit de reclassements d'entreprises ou de produits non signalés dans les publications.

A l'INSEE, les erreurs les plus fréquentes - normalement en nombre très limité - peuvent être commises lors de la réalisation du calage sur enquête exhaustive via la base de calcul des séries-témoin.

Les calages sur enquêtes au champ plus large

Les enquêtes mensuelles ne couvrent pas, dans la plupart des cas, l'ensemble des entreprises de plus de 20 salariés d'une branche donnée. Leur raison d’être est de disposer d’informations sur l'activité des principales entreprises le plus rapidement possible.

Lorsqu’elles ne reposent pas sur un échantillon exhaustif, des enquêtes au champ plus large de fréquence trimestrielle ou annuelle permettent d'obtenir – généralement dans le cadre du règlement européen Prodcom - des résultats plus détaillés et précis. Les indices établis à partir des enquêtes mensuelles sont alors calés, soit trimestriellement (conformément au calendrier d’exploitation des enquêtes trimestrielles), soit annuellement en août ou en novembre A+1. Les calages trimestriels sont appliqués aux données brutes « par règle de trois » alors que les calages annuels sont généralement appliqués aux bases de calcul comme cela a été dit précédemment.

Un indice peut donc être rectifié plusieurs fois en fonction de l'arrivée de résultats logiquement plus pertinents au cours du temps.

11-3.3. Rythme des rectifications

Pour les séries-témoin couvertes par des enquêtes mensuelles exhaustives (chimie, papier-carton, verre...)

L'organisme enquêteur reçoit, au fur et à mesure, des rectifications pour le mois M, qui sont soit des chiffres tardifs, soit des corrections d'erreurs. Au bout d'un an, il constitue des statistiques définitives en procédant non seulement à toutes les rectifications mises en attente au fil des mois, mais aussi à des contrôles, entreprise par entreprise, de validation de la production de l'exercice écoulé, contrôles qui génèrent eux-mêmes certaines rectifications.

Dans la plupart des cas, chaque indice fondé sur une enquête exhaustive fait l'objet de trois versions consécutives :

- l'indice de production du mois (m) de l'année A est d'abord diffusé avec le statut d'« indice provisoire » ;

- le mois suivant (m+1), il est rectifié du fait de l'arrivée d'informations supplémentaires ;

- en août ou novembre de l'année suivante (A+1), l'ensemble des indices de l'année A est rectifié par un jeu d’« indices définitifs ».

Dans certains cas, il arrive que la section IPI reçoive des rectifications par lots (trois derniers mois par exemple, ou mois M de l'année A-1 joint au mois sous observation). Dans ce cas, les rectifications sont incorporées dès que possible, c'est à dire lors des campagnes trimestrielles

Entre deux changements de base quinquennaux, la gestion courante 183

suivantes, seules campagnes pour lesquelles l’outil informatique admet des modifications du passé sur des dates antérieures au mois M-1. Cette méthode présente l'avantage de prendre en compte les rectifications dès qu'elles sont disponibles. Elle a par contre l'inconvénient de modifier l'indice constamment, ce qui en dégrade la lisibilité, notamment auprès des utilisateurs institutionnels.

Pour les séries-témoin couvertes par des enquêtes sur échantillon (plastique, textile, travail des métaux…)

Les rectifications sont plus nombreuses que dans le cas précédent.

Nous pouvons distinguer deux situations :

- les enquêtes mensuelles sont calées sur des enquêtes trimestrielles ; - les enquêtes mensuelles ou trimestrielles calées sur des enquêtes annuelles ;

Enquêtes mensuelles calées sur des enquêtes trimestrielles

Chacune des enquêtes mensuelle et trimestrielle donne lieu à trois versions successives d’indices : indices provisoires, indices rectifiés, indices définitifs. De plus, le taux d'extrapolation de l'échantillon mensuel à la population totale doit être estimé pendant les trois mois pendant lesquels les résultats de l'enquête trimestrielle ne sont pas disponibles.

Pour ne pas multiplier le nombre de versions d'indices, la section IPI a convenu de se limiter à quatre versions :

- le premier indice publié est obtenu en combinant les résultats provisoires de l'enquête mensuelle sur échantillon pour le mois M avec le dernier taux de couverture "échantillon mensuel/population théorique" connu, c'est à dire en général celui du trimestre T-1 ;

- le mois suivant sera diffusé un deuxième indice obtenu en combinant les résultats rectifiés du mois M de l'enquête mensuelle avec le même taux de couverture que précédemment, c'est à dire celui du trimestre T-1 ;

- un, deux ou trois mois plus tard, sera diffusé un troisième indice obtenu en combinant les mêmes résultats rectifiés pour le mois M de l'enquête mensuelle avec le taux de couverture "échantillon mensuel/population théorique" connu cette fois à partir des résultats provisoires de l'enquête trimestrielle pour le trimestre T ;

- enfin, en août ou en novembre de l'année A+1, un quatrième et dernier indice sera diffusé en même temps que tous les indices mensuels définitifs portant sur l'année A. Il sera obtenu en combinant les résultats définitifs de l'enquête mensuelle sur échantillon avec le taux de couverture "échantillon mensuel/population théorique" connu à partir des résultats définitifs de l'enquête trimestrielle pour les quatre trimestres de l'année A.

Enquêtes mensuelles calées sur des enquêtes annuelles

Le rythme des rectifications dépend de la date de disponibilité des résultats des statistiques annuelles :

Insee Méthodes 184

Si les résultats de l’enquête annuelle de l'année A sont disponibles dès mars de l'année A+1 (situation très rare en pratique), le premier indice mensuel de janvier A+1 pourra être obtenu en combinant les résultats provisoires de l'enquête mensuelle sur échantillon avec le taux de couverture "échantillon mensuel/population théorique" observé pour l'année A.

Cet indice pourra être révisé le mois suivant s'il y a des rectifications sur les résultats de janvier A+1 de l'enquête sur échantillon. Il sera révisé en tout état de cause un an plus tard, lorsque les résultats de l'enquête exhaustive portant sur l’activité de l'année A+1 fourniront le taux de couverture réel "échantillon mensuel/population théorique" pour l'année A+1.

Si les statistiques annuelles de l'année A ne sont disponibles qu'à partir de l'été de l'année A+1, les indices mensuels du début de l'année A+1 comporteront une version de plus : l'indice de janvier A+1 sera d'abord publié en combinant les résultats (provisoires puis rectifiés) de l'enquête sur échantillon pour le mois de janvier A+1 avec le dernier taux de couverture "échantillon mensuel/population théorique" connu, c'est à dire celui de l'année A-1. Dans le courant de l'été A+1, l'indice sera rectifié pour tenir compte du taux de couverture de l'année A. Enfin il deviendra définitif dans le courant de l'été A+2, lorsque les résultats de l'enquête exhaustive pour l'année A-1 fourniront le taux de couverture réel "échantillon mensuel/population théorique" pour cette année A+1.

Chronologie des rectifications des indices bruts de la production industrielle Cas des indices mensuels Statistique de production

portant sur le mois M (appartenant au trimestre

T et à l’année A)

1ère publication

(M+2)

2ème publication (M+3)

3ème publication (date variable

selon les branches)

4ème et dernière publication

(septembre A+1)

Branches concernées (en NAF)

Séries-témoin couvertes par des enquêtes

exhaustives

Indices provisoires

Indices rectifiés Indices définitifs 10, 11, 16, 35, 40, 41 partie du 15, 23, 24, 26, 29

Séries-témoin couvertes par des enquêtes à double périodicité mensuelle et

trimestrielle

Indices provisoires calés sur le

trimestre T-1

Indices rectifiés calés sur le

trimestre T-1

Indices rectifiés calés sur le trimestre T provisoire

Indices définitifs calés sur le trimestre T

définitif

17, Partie du 21, 24,

25, 26, 28

Séries-témoin couvertes par des enquêtes à double périodicité mensuelle et

annuelle

Indices provisoires calés sur

l’année A-2

Indices rectifiés calés sur l’année

A-2

Indices rectifiés calés sur l’année

A-1

Indices définitifs calés sur l’année A

12, 21, 30, 31, 32, 33, H0.

Partie du 14, 15, 19, 20, 24, 25, 26,

27, 28, 29, 36 Cas des indices trimestriels Statistique de production portant sur le mois M (appartenant au trimestre

T et à l’année A)

1ère publication

2ème publication

3ème et dernière publication

Branches concernées (en NAF)

Séries-témoin couvertes par des enquêtes exhaustives

Indices provisoires

Indices rectifiés Indices définitifs Toutes branches sauf ci-dessous

Séries-témoin couvertes par des enquêtes à double périodicité

trimestrielle et annuelle

Indices provisoires calés sur l’année A-1

Indices rectifiés calés sur l’année A-1

Indices définitifs calés sur l’année A

159L, 265C

Entre deux changements de base quinquennaux, la gestion courante 185

11-3.4. L'ampleur des rectifications de l'indice de la production industrielle

Après avoir examiné pourquoi il est dans la nature des choses que les statistiques de production soient plusieurs fois rectifiées avant de revêtir un caractère définitif, il reste à en évaluer l’impact sur les indices des niveaux agrégés de nomenclature.

Des indices provisoires aux indices rectifiés

Impact sur l’indice cjo-cvs d’ensemble et sur celui de la production manufacturière

A ce niveau de nomenclature, les révisions entre la première publication de l’indice et celle qui est opérée le mois suivant ne dépassent pas un demi-pourcent d’écart d’indice.

Sur les onze mois d’indices publiés dans le tableau, seuls trois d’entre eux ont connu des révisions supérieures à 0,2 %. Ces écarts s’expliquent par de fortes révisions provenant seulement d’une ou de deux branches de niveau NES 36 (en mars 2000 sur l’automobile et les métaux et produits métalliques, en juin 2000 sur les équipements électriques et électroniques, en novembre 2000 sur l’automobile, les produits pharmaceutiques, de parfumerie et d’entretien).

De plus, il convient de noter que les révisions ne sont pas à sens unique. Sur onze mois d’indices de la production manufacturière (resp. d’ensemble de l’industrie), les révisions sont à la hausse pour 5 mois (resp. 4 mois), nulles pour 2 mois et négatives pour 4 mois (resp. 5 mois).

Nous pouvons donc retenir de la gestion courante de l’année 2000 que, même si les révisions peuvent être d’assez grande ampleur à un niveau fin de nomenclature, les indices d’ensemble sont quant à eux assez peu rectifiés le mois suivant la première publication.

Aux niveaux de la nomenclature NES à 16 positions

Les rectifications sont plus significatives que pour les indices d’ensemble. Seule une branche est plus stable que les autres : celles des biens intermédiaires (seulement deux révis ions supérieures à 0,5 %).

Pour éclairer ce phénomène, il faut sans doute rappeler que cette grande branche (près de 30 % de l’ensemble de l’industrie) est principalement gérée par l’administration (environ trois quarts de sa pondération totale), que les enquêtes – pour la plupart mensuelles - sont souvent fondées sur un échantillon exhaustif et que le suivi de la production privilégie les indicateurs de quantités produites ou livrées.

Concernant les autres branches, il n’y a pas de « mauvais élève ». Elles ont toutes subi des révisions de plus de 1 % sur 6 mois de l’année.

Aux niveaux de la nomenclature NES à 36 positions

Comme on pouvait s’y attendre (phénomènes de compensation aux niveaux agrégés), les révisions sont de plus grande ampleur que sur les indices agrégés. Les révisions sont fréquemment supérieures à 1 % et peuvent atteindre 5 %. On remarque aussi que peu

Insee Méthodes 186

d’indices ne sont pas révisés le mois suivant leur première publication : 15 % d’entre eux n’ont jamais été modifié en 2000.

En outre, aucune branche n’est à l’abri d’une forte révision ponctuelle à ce niveau de nomenclature au cours de l'année. En effet, toutes les branches ont connu une révision de plus de 1,5 % en 2000 mais les indices des produits chimiques ou métalliques, de l’industrie automobile, des équipements mécaniques ou du foyer et des équipements électriques et électroniques sont marqués par une plus grande stabilité au cours du temps. Ces branches n’ont pas connu de forte révisions sur plus de 2 mois en 2000.

La périodicité des enquêtes n’est pas l’élément explicatif. Certaines de ces branches s’appuient en effet sur un dispositif d’enquêtes majoritairement mensuelles (chimie, produits métalliques, les équipements du foyer ou électriques et électroniques) tandis que d’autres reposent sur un nombre important d’enquêtes trimestrielles (pièces et équipements pour automobiles, équipements mécaniques).

La gestion (directe ou déléguée) ne semble pas non plus discriminante puisque les produits métalliques et les équipements mécaniques sont enquêtées en grande partie par des organisations professionnelles agréées.

Les plus fortes révisions sont constatées sur les indices de la branche « bateaux, trains, avions », sur ceux des produits minéraux et textiles et ceux des combustibles et carburants. Parmi cet ensemble, seule la branche « bateaux, trains, avions » se caractérise par une forte proportion d’enquêtes trimestrielles. Un point commun entre ces branches est qu’elles ne sont pas gérées directement par le SESSI mais le sont soit par des OPA, soit par d’autres services administratifs que le SESSI (le Ministère de la Défense pour les bateaux de guerre et l’aéronautique, la Direction des hydrocarbures pour le raffinage de pétrole).

Entre deux changements de base quinquennaux, la gestion courante 187

Tableau 30 : Révisions de l’indice CJO-CVS en 20009

Année 2000 Pondéra-

tion (en %)

fév. mars avril mai juin juillet août sept. oct. nov. déc.

INDUSTRIE (EB…EG) 76,46 0,0 0,4 -0,1 -0,1 0,4 -0,2 -0,2 -0,2 0,0 0,1 0,1 INDUSTRIE hors énergie et IAA (EC…EF) 57,61 -0,2 0,5 -0,1 -0,2 0,4 0,0 0,0 -0,2 0,1 0,4 0,1 EB Industries agricoles et alimentaires 7,77 0,2 -0,1 -0,6 0,0 -1,6 0,8 0,8 0,2 -0,4 -1,8 -0,1 EC Biens de consommation 11,60 -1,1 -0,1 0,1 -1,1 -0,1 -0,6 -0,6 -0,7 0,1 1,1 0,3 C1 Habillement, cuir 2,54 -0,8 0,0 0,0 -2,1 -0,9 -1,7 -1,7 0,0 0,0 -0,7 -0,2 C2 Produits de l'édition, imprimés ou reproduits 2,65 0,2 0,0 0,4 -0,3 0,3 -1,9 -1,9 -0,8 0,1 -1,0 0,7 C3 Produits pharmaceutiques, de parfumerie et d'entretien 3,84 -2,5 -0,1 0,1 0,2 -1,3 0,7 0,7 -1,0 0,0 2,2 0,2 C4 Equipements du foyer 2,57 -0,2 -0,3 -0,2 -0,6 1,8 -0,9 -0,9 -0,2 0,1 1,9 0,0 ED Industrie automobile 5,47 -0,7 1,3 -0,2 -0,8 -0,3 -0,5 -0,5 0,0 0,0 1,7 0,0 EE Biens d'équipement 13,40 -0,5 0,3 -0,3 -1,0 2,8 0,7 0,7 -0,3 0,1 0,4 -0,1 E1 Bateaux, avions, trains, motos 1,96 -4,2 0,0 -2,2 0,7 2,5 1,5 1,5 0,0 0,0 0,4 -0,7 E2 Equipements mécaniques 6,84 0,2 0,5 0,1 -1,9 0,3 0,8 0,8 -0,2 0,0 0,2 0,3 E3 Equipements électriques et électroniques 4,61 0,8 0,4 -0,1 -0,8 6,5 0,1 0,1 -0,4 0,2 0,9 0,0 EF Biens intermédiaires 27,14 0,4 0,7 -0,2 0,9 -0,1 0,0 0,0 -0,2 0,0 -0,1 0,1 F1 Produits minéraux 3,36 -0,5 -0,8 -0,6 -0,6 2,7 2,6 2,6 -0,8 -0,2 -1,9 0,3 F2 Produits de l'industrie textile 1,61 3,1 0,0 1,4 1,3 -1,8 4,2 4,2 -0,7 0,7 0,2 0,0 F3 Produits en bois, papier ou carton 2,11 1,3 2,5 0,1 -0,3 -2,6 0,9 0,9 0,1 0,1 -0,7 -0,8 F4 Produits chimiques, caoutchouc ou plastique 8,20 0,8 0,3 -0,3 1,3 0,2 -0,6 -0,6 -0,2 -0,1 0,0 0,2 F5 Métaux et produits métalliques 8,51 0,4 1,5 -0,3 1,4 -0,1 0,4 0,4 -0,1 -0,1 0,7 0,0 F6 Composants électriques et électroniques 3,35 -0,3 0,3 0,2 0,8 -1,1 -2,7 -2,7 0,1 0,0 0,0 0,0 EG Energie 11,08 0,9 0,0 0,4 0,1 1,3 -1,4 -1,4 0,0 0,1 -0,6 0,0 G1 Combustibles et carburants 1,21 -1,9 0,2 3,2 0,1 5,3 -0,3 -0,3 0,2 -1,5 1,6 0,4 G2 Eau, gaz, électricité 9,86 1,3 0,0 0,0 0,1 0,8 -1,5 -1,5 0,0 0,2 -0,8 0,0 EH Construction 23,54 3,2 -1,1 0,2 1,8 2,2 -0,3 -0,3 0,6 0,2 -0,5 -0,5

Des indices rectifiés aux indices définitifs Remarque préalable : le commentaire qui suit repose sur les séries d’indices cjo-cvs se rapportant à l’année 1999, dernière disponible au moment de la rédaction

Impact sur l’indice cjo-cvs d’ensemble et sur celui de la production manufacturière Contrairement à l’analyse précédente, les révisions sont souvent de faible ampleur et « à sens unique » (toutes à la hausse ou toutes à la baisse). L’opération de calage annuel consiste en

9 Ecart en pourcentage entre l’indice cjo-cvs provisoire et l’indice cjo-cvs rectifié le mois suivant

Insee Méthodes 188

effet à modifier le niveau des indices élémentaires des douze mois de l’année. Les révisions dues à l’intégration des résultats des enquêtes annuelles ne dépassent pas les 0,4 % en 1999. Pour l’indice de l’industrie manufacturière, la révision sur l’année 1999 a été en moyenne de -0,2 % (-0,1 % pour l’ensemble de l’industrie hors construction). Cette révision trouve son explication dans la forte rectification enregistrée dans la branche de l’habillement-cuir (-8 % environ sur l’année), les autres résultats définitifs se compensant.

Aux niveaux de la nomenclature NES à 16 positions A l’instar de l’analyse précédente, les rectifications sont d’ampleur plus importante que pour les indices d’ensemble et de l’industrie manufacturière. La branche des biens de consommation est plus fortement révisée du fait de l’habillement-cuir. Sans cela, l’ampleur des révisions aurait été presque la même dans toutes les branches (+/- 0,5 % environ).

Aux niveaux de la nomenclature NES à 36 positions Les écarts pour révision sont beaucoup plus grands que sur les indices d’ensemble et de l’industrie manufacturière puisque les révisions sont assez fréquemment supérieures à 2 %. En moyenne, chaque branche de la nomenclature NES à 36 positions a été révisée d’au moins 1 % lors de l’intégration des résultats définitifs de 1999. Les révisions apportées aux indices mensuels d’une série agrégée pour une année donnée ne sont pas nécessairement toutes identiques. Elles résultent de recalages à des niveaux fins des séries-témoin sur des sources exhaustives, parfois trimestrielles, et des corrections d’erreurs sur des périodes déterminées. Ces révisions peuvent entraîner des modifications sur les corrections de jours ouvrables et d’effets saisonniers. Ainsi, il arrive fréquemment que pour une série déterminée, certains mois soient corrigés négativement quand d’autres le sont positivement. Enfin, les révisions sont d’ampleurs inégales selon les branches. Certaines branches ont connu des révisions assez importantes en 1999 : habillement-cuir, produits de l’édition, imprimés et reproduits, équipements mécaniques, équipements électriques et électroniques, produits de l’industrie textile, combustibles et carburants. D’autres ont été peu révisées : produits du bois-papier-carton, produits chimiques et métalliques, composants électriques et électroniques, branche « eau, gaz, électricité », industrie automobile.

Entre deux changements de base quinquennaux, la gestion courante 189

Tableau 31 : Révisions de l’IPI en 1999 : de la version rectifiée à la version définitive10

Année 1999 Pondéra-

tion (en %)

jan fév mars avril mai juin juillet août sept oct nov déc

INDUSTRIE (EB,,,EG) 76,46 -0,3 0,1 -0,2 0,0 -0,1 -0,3 -0,4 -0,4 0,0 0,0 0,1 -0,1 INDUSTRIE hors énergie et IAA (EC,,,EF) 57,61 -0,3 -0,3 -0,3 -0,2 -0,2 -0,1 -0,4 -0,4 0,0 -0,1 -0,1 -0,2 EB Industries agricoles et alimentaires 7,77 0,2 1,3 0,1 -0,7 -0,6 -1,4 -0,2 -0,2 0,7 0,5 0,5 -2,0 EC Biens de consommation 11,60 -1,3 -2,1 -2,5 -2,2 -2,5 -1,8 -2,1 -2,1 -1,3 -1,3 -0,9 -3,1 C1 Habillement, cuir 2,54 -3,1 -2,3 -4,5 -7,3 -9,6 -10,5 -10,2 -10,2 -9,4 -8,7 -8,2 -7,9 C2 Produits de l'édition, imprimés ou reproduits 2,65 -1,4 -3,4 -1,2 -1,6 -2,0 -1,8 -3,8 -3,8 -1,3 -1,5 -1,9 -7,5 C3 Produits pharmaceutiques, de parfumerie et d'entretien 3,84 -0,5 -1,5 -3,1 -1,1 -1,0 0,7 0,7 0,7 0,2 -0,3 0,2 -1,2 C4 Equipements du foyer 2,57 -1,4 -1,6 -1,5 -1,0 -1,5 -0,7 -0,2 -0,2 0,8 1,6 2,0 0,7 ED Industrie automobile 5,47 -1,1 -1,9 -1,6 0,4 0,9 0,4 0,3 0,3 0,6 1,3 1,0 1,5 EE Biens d'équipement 13,40 1,2 0,6 0,6 1,0 0,1 0,3 0,1 0,1 -0,1 -0,3 -0,8 -0,7 E1 Bateaux, avions, trains, motos 1,96 3,1 3,8 2,3 0,6 -0,4 -0,4 0,9 0,9 -0,8 -3,9 -5,4 -5,6 E2 Equipements mécaniques 6,84 4,1 4,9 2,0 2,1 1,1 1,2 1,5 1,5 2,3 2,6 3,0 3,4 E3 Equipements électriques et électroniques 4,61 -3,6 -5,8 -1,7 -0,2 -0,7 -0,7 -1,9 -1,9 -2,6 -2,3 -3,2 -3,1 EF Biens intermédiaires 27,14 -0,4 0,4 0,5 -0,1 0,3 0,2 -0,2 -0,2 0,3 0,1 0,3 0,8 F1 Produits minéraux 3,36 -1,5 -2,2 -1,7 -1,6 -1,2 -1,0 0,4 0,4 -1,7 -1,9 -0,6 -0,5 F2 Produits de l'industrie textile 1,61 3,0 4,3 3,5 4,1 3,0 3,7 2,7 2,7 2,5 3,8 3,7 6,5 F3 Produits en bois, papier ou carton 2,11 -0,7 -0,5 0,0 -0,1 -0,8 -1,2 -1,2 -1,2 -0,3 -0,6 -1,0 -0,7 F4 Produits chimiques, caoutchouc ou plastique 8,20 0,3 0,7 0,8 -1,1 -0,1 -0,1 -1,0 -1,0 -0,2 0,1 0,4 2,1 F5 Métaux et produits métalliques 8,51 0,0 0,4 0,6 1,0 0,8 1,2 0,3 0,3 1,5 0,7 0,8 0,8 F6 Composants électriques et électroniques 3,35 -2,9 0,6 0,2 -0,4 0,9 -0,1 0,0 0,0 -0,1 -0,4 -0,5 -1,8 EG Energie 11,08 -0,3 0,7 0,4 0,8 0,5 0,0 0,1 0,1 -0,3 0,4 0,9 1,6 G1 Combustibles et carburants 1,21 1,0 -2,4 0,2 1,4 2,6 0,2 -0,3 -0,3 -0,5 -2,2 -0,7 1,2 G2 Eau, gaz, électricité 9,86 -0,4 1,1 0,4 0,8 0,3 -0,1 0,1 0,1 -0,3 0,6 1,1 1,7 EH Construction 23,54 -0,7 -4,9 0,3 -0,1 -0,6 -0,7 -0,1 -0,1 -0,9 -1,4 0,0 -1,4

11-3.5. Ébauche de conclusion sur les révisions Rappelons tout d’abord que cette analyse repose sur les seuls résultats de l’année 2000 pour les rectifications du mois précédent et de l’année 1999 pour ce qui est de l’intégration des résultats d’enquêtes annuelles. Il en ressort cependant quelques enseignements intéressants, à savoir :

10 Ecart en pourcentage entre l’indice cjo -cvs rectifié (un mois après la première publication) et l’indice cjo -cvs définitif (entre

six mois et un an et demi après la première publication)

Insee Méthodes 190

- Les indices d’ensemble et de l’industrie manufacturière sont assez peu révisés et peuvent être considéré comme fiables dès la publication des résultats provisoires à 0,2 % près ;

- Plus l’on se rapproche des niveaux de base des nomenclatures, plus les révisions

peuvent s’avérer de grande ampleur, conduisant parfois à modifier le profil infra annuel des séries ;

- Les branches les moins sensibles aux révisions sont en général gérées directement par

l’administration : elles reposent donc sur une interrogation mensuelle et l’indicateur de production est souvent la quantité produite ou livrée ;

- Les branches les plus volatiles sont généralement suivies en facturations ou en heures

travaillées par manque d’indicateur direct de production. Elles sont souvent déléguées aux organisations professionnelles agréées;

- Les séries basées sur des enquêtes trimestrielles (donc systématiquement estimées les

premiers mois) n’apparaissent pas plus fragiles que celles issues d’ enquêtes mensuelles.

Lecture, interprétation et diffusion de l’IPI 191

Chapitre 12 :

Lecture, interprétation et diffusion de l’IPI

12-1. Lecture et interprétation des résultats de l'IPI .................................................... 193

12-1.1. Les aléas de la production au mois le mois ...........................................................193

Les irrégularités de l'offre .......................................................................................... 193

Aléas climatiques ...................................................................................................... 194

Irrégularités de la demande ........................................................................................ 194

12-1.2. Lecture des séries d’indices de la production industrielle .....................................195

La lecture du passé lointain ........................................................................................ 196

La lecture du passé récent et des deux derniers mois publiés......................................... 196

12-2. La diffusion de l’indice de la production industrielle......................................... 197

12-2.1. Diffusion « classique » de l'INSEE.......................................................................197

12-2.2. Les clients dits « privilégiés » ...............................................................................198

12-2.3. Les autres clients..................................................................................................199

Insee Méthodes 192

Lecture, interprétation et diffusion de l’IPI 193

12-1. Lecture et interprétation des résultats de l'IPI

12-1.1. Les aléas de la production au mois le mois Même contrôlé et validé selon les procédures exposées dans les chapitres précédents, l'IPI corrigé des effets de jours ouvrables et de variations saisonnières peut avoir un profil assez heurté au mois le mois. On peut toutefois dégager plusieurs raisons à ce phénomène.

Les irrégularités de l'offre Certains événements ont un effet significatif sur l'offre. Lorsque les secteurs sont assez concentrés et que l'évolution de la production de la branche dépend de l'activité de peu d'entreprises, certains aléas techniques peuvent faire varier sensiblement la production de la branche. Les arrêts de production dus à la révision ou à l'entretien d'unité de production sont fréquents dans certaines branches. Ils ne se produisent pas forcément à la même période chaque année et ne sont donc pas détectables lors de la correction des variations saisonnières. C’est notamment le cas de la chimie où le nettoyage de cuve ou l’entretien de machine un mois donné dans une seule entreprise provoque une chute de l’ensemble de la production. Le verre est aussi concerné par ce phénomène puisque la production peut être arrêtée certaines années pour cause d’entretien. Certaines pannes ou incidents techniques peuvent gravement nuire à la production d'une branche. La création d'unité de production ou le lancement de nouveaux produits peut accroître, un mois donné, la production de façon superficielle. Le lancement de produits peut aussi créer un manque à produire certains mois, le temps que les ateliers s'adaptent ou se modernisent. La parachimie est souvent sujette à la création ou à la suppression de produits, conduisant ainsi à plusieurs à-coups perceptibles dans les résultats. C’est aussi le cas de l’automobile où l’arrivée d’un nouveau modèle créé parfois un pic de production qui fait souvent suite à une faible production des modèles plus anciens du fait de la mise en place de la chaîne de production. Lorsque l'activité dans une branche est très faible, certaines entreprises décident de fermer leurs usines : le mois de la fermeture peut créer un creux de production. Les mouvements sociaux ou de délocalisation de la production au sein d’un groupe d’entreprises peuvent faire sensiblement baisser la production d’un mois donné. La correction des jours ouvrables ne tient pas compte des ponts qui peuvent se produire avant un mardi ou après un jeudi fériés. La production peut baisser pendant les lundis ou les vendredis en question du fait du départ en congés d'un grand nombre de salariés ou de l'arrêt de chaînes de production décidé par la direction de l'entreprise. La demande d’importation de produits français exprimée par les pays étrangers joue aussi sur l'offre. Ainsi si l’Euro est cher (pour les pays situés en dehors de la zone Euro) ou si un pays

Insee Méthodes 194

importateur a une faible croissance, la production des industriels français peut rapidement pâtir de ces situations. L’effet du passage du cycle hebdomadaire de 39 à 35 heures – obligatoire depuis le début de l’année 2000 pour les entreprises de 20 salariés et plus - est encore difficile à appréhender. Il a cependant été remarqué en 2000 et en 2001 que les mois de mai, juin et décembre se sont caractérisés par davantage de congés des salariés, induisant une certaine faiblesse de la production.

Aléas climatiques Seule la production de quelques branches est sensible à la climatologie, mais cette sensibilité peut être grande. Dans les chantiers et les carrières notamment, les phénomènes de grand froid ou de fortes précipitations entraînent une restriction de l'offre. C'est le cas pour les chantiers du bâtiment et des travaux publics. L'activité est stoppée lorsque le baromètre descend en dessous de zéro degré car le béton ne prend plus. Il est aussi très difficile de travailler dans ces branches en plein air lorsque les précipitations sont très fortes. C'est aussi le cas pour les carrières et les mines à ciel ouvert. Certaines branches en amont du bâtiment, des travaux publics ou d'autres activités en plein air sont aussi pénalisées par les aléas climatiques, leurs demandes chutant inexorablement. Les grandes intempéries paralysent aussi les transports, ce qui affecte l'approvisionnement des entreprises de l'ensemble de l'industrie. Les branches de distribution de gaz et d'électricité, dont les clients sont les ménages et les entreprises, sont aussi sensibles au climat. Pour ces deux branches, les fluctuations de la demande se répercutent instantanément sur la production. Un hiver doux par rapport à la normale conduit à une diminution de la consommation de gaz et d'électricité des ménages, et inversement. Si l'activité de certaines entreprises est paralysée pour raison climatique, leur consommation en produits énergétiques sera forcément plus faible.

Irrégularités de la demande La production n'est pas seulement affectée par des perturbations de l'offre, mais aussi par les à-coups au mois le mois de la demande. La demande est fonction d'un grand nombre de facteurs. La consommation des ménages conditionne en partie la production de biens de consommation. Elle est elle-même fonction des salaires, du taux d'épargne, du moral des ménages, de certaines mesures politiques. Les exportations ont un impact très important sur la demande des industriels. Les exportations dépendent elles-mêmes de la santé de l’économie des pays importateurs des produits français. Beaucoup de branches fonctionnent à partir des exportations : les biens de consommation (habillement de luxe, équipements du foyer), l'automobile, les biens d'équipements (avions, trains, bateaux, matériel électrique et électronique), les biens intermédiaires (plastique, chimie, ...).

Lecture, interprétation et diffusion de l’IPI 195

Le taux de change entre la monnaie de la zone Euro et celle d’un pays tiers peut aussi jouer sur la production. En 2000, la faiblesse de la devise européenne par rapport au dollar a permis à nos exportations d'être dynamiques, ce qui a eu un impact très positif sur l'offre et donc la production. La demande fluctue aussi en fonction de la trésorerie des entreprises, de la compétitivité relative des produits nationaux et étrangers, du succès des campagnes commerciales, de l'anticipation sur l'évolution des prix, des choix de commandes des gros clients d'une branche… Les pics et les creux de production peuvent aussi s'expliquer par l'adaptation de la production aux fluctuations de la demande. Certains branches travaillent sur bon de commande, d'autres en rythme continue. Dans certaines branches la production est fortement dépendante des choix faits par les entreprises sur leurs stocks. Ces entreprises peuvent donc décider de fortement produire un mois donné afin de reconstituer leurs stocks ou de produire très peu en déstockant massivement (les stocks ayant un coût non négligeable pour les entreprises). Face à une demande particulièrement forte ou faible, les entreprises doivent adapter leur système de fabrication. Elles peuvent donc demander à leurs travailleurs de faire des heures supplémentaires, d'accélérer le rythme de production, de reporter les congés, d'embaucher temporairement du personnel intérimaire, ou au contraire, réduire les horaires ou les cadences, avoir recours au chômage technique. Au total les ajustements successifs auxquels procèdent les industriels pour adapter chaque mois la production aux variations de la demande constituent par eux-même un facteur d'aléa, qui se superpose à la tendance de la production. Ils créent en grande partie le bruit de fond caractéristique de l'indice mensuel de cette production industrielle.

12-1.2. Lecture des séries d’indices de la production industrielle

Indice de la production industrielle CJO-CVS

859095

100105110115120125

1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001

Données cjo-cvs reconstituées entre 1985 et

1990

Comment porter une appréciation sur la tendance de moyen ou de long terme de la production industrielle, sachant que l’indice mensuel CJO-CVS ne fournit cette tendance que recouverte d’un bruit de fond qui peut ne pas être négligeable ?

Insee Méthodes 196

La lecture du passé lointain Lorsqu’on observe la courbe de l’IPI sur plus d’une décennie (période 1985-2001 par exemple), l’évolution de la production industrielle en France peut être décomposée en périodes de longueur variable marquées par des phénomènes tout à fait distincts :

- La production industrielle a progressé entre janvier 1985 et février 1990, de façon modérée jusqu’en août 1987 (sur un rythme de croissance de 2% l’an), puis plus sensiblement dès septembre 1987 (sur une tendance de +4% par an).

- A partir de mars 1990, elle s’est légèrement dégradée, puis s’est stabilisée entre février 1991 et juin 1992.

- Dès juillet 1992, puis surtout à partir d’octobre 1992, la production s’est nettement dégradée (rythme annuel de -5%), et ce jusqu’en septembre 1993.

- La reprise s’est amorcée doucement en septembre 1993 puis de façon plus nette en avril 1994 (+5,5 % l’an environ) jusqu’en décembre de la même année.

- Entre janvier 1995 et février 1996, la production industrielle s’est légèrement détériorée (moins de 2% en rythme de croissance annuelle) puis elle s’est stabilisée jusqu’en janvier 1997.

- A partir de février 1997 et jusqu’en fin-2000, la production industrielle a progressé fortement, avec une phase très dynamique jusqu’en juin 1998 (croissance de 7% l’an environ), puis une stabilisation jusqu’en avril 1999, suivie d’une croissance plus modérée jusqu’en décembre 2000 (sur un rythme proche de 5% l’an).

- De janvier à juin 2001, la production industrielle semble se stabiliser. Pour que cela soit plus probant, on peut envisager de tracer des segments de droite sur le graphique représentant les phases de croissantes et de ralentissement de la production. La pente de ces segments de droite est alors le rythme de croissance pour une période donnée (dépendant de la longueur des segments).

La lecture du passé récent et des deux derniers mois publiés La lecture du passé récent est plus délicate que celle du passé lointain pour deux principales raisons. Tout d’abord, en se restreignant à des périodes d’observation plus courtes, il est plus difficile de « tracer » une tendance. En outre, les derniers mois observés (de statut provisoire et rectifié) peuvent être révisés jusqu’à l’intégration des résultats définitifs. Cette instabilité des indices peut s’étaler jusqu’à deux ans après leur première publication. Les indices de la période récente sont d’autant plus instables que les coefficients servant à la désaisonnalisation se stabilisent difficilement en fin de période. On peut cependant avancer, au vu des résultats de l’étude sur les rectifications du chapitre précédent, que les derniers points des séries d’ensemble sont fiables à 0,2 % près.

Lecture, interprétation et diffusion de l’IPI 197

Aux niveaux inférieurs de nomenclature, les révisions peuvent être supérieures aux évolutions mensuelles des indices. Il faut alors attendre les campagnes trimestrielles de juin ou de septembre de l’année A+1 (prise en compte des résultats des enquêtes exhaustives de branche) pour avoir une idée plus précise du profil de l’année A. Concernant l’année en cours, il faut considérer avec prudence les évolutions au mois le mois des indices qui peuvent être modifiés lors de chaque campagne trimestrielle. Mieux vaut alors calculer des moyennes mobiles d’ordre 3 afin d’éliminer certains aléas qui se compensent entre deux ou trois mois successifs. Une autre solution consiste à analyser les évolutions du trimestre en cours par rapport au même trimestre de l’année précédente (cf. les colonnes intitulées « Depuis 3 mois » et « Depuis 1 an » de l’« Informations Rapides » publié mensuellement). En prenant ces précautions, il est possible de tenir un langage fiable et cohérent sur l’évolution des derniers mois couverts par la publication. Une méthode complémentaire d’analyse de l’évolution des derniers mois d’indice consiste à se pencher sur l’évolution des branches à des niveaux plus fins de nomenclature. Supposons par exemple que l’évolution des biens intermédiaires soit de +0,5 % un mois donné. Cette évolution à la hausse sera plus fiable si la plupart des sous-branches (aux niveaux de la NES à 114 positions ou de la NAF à 700 positions) évoluent dans le même sens. Par contre, si cette évolution est due à une très forte progression des composants électriques et électroniques tandis que les autres branches sont stables, il faut alors être prudent quant au commentaire de l’évolution observée dans les biens intermédiaires. Il est de plus conseillé de regarder avec plus de précaution l’évolution des indices de certaines grandes branches plutôt que d’autres. En effet, nous savons que les indices se rapportant aux branches dont les entreprises sont interrogées par le SESSI ou le SCEES sont généralement moins révisés. On se penchera donc – dans l’exemple précédent – sur l’évolution des produits chimiques, des produits pharmaceutiques, de l’automobile, des métaux non ferreux, du verre, du meuble plutôt que celle des équipements mécaniques, de la branche « bateaux, avions, trains, motos », des produits de l’édition ou des produits textiles.

12-2. La diffusion de l’indice de la production industrielle L’indice de la production industrielle est un indicateur clef de l’activité économique d’un pays. Il est considéré à l’INSEE comme un des quatre principaux indicateurs conjoncturels avec le taux de chômage, les indices de prix à la consommation et le commerce extérieur.

12-2.1. Diffusion « classique » de l'INSEE Le premier moyen de diffusion des indicateurs conjoncturels est la publication intitulée "Informations Rapides". Ce document, constitué de quatre pages lors des campagnes mensuelles d’IPI et de huit pages lors des campagnes trimestrielles, contient les principaux résultats sous forme de commentaires, de tableaux des séries brutes et cjo-cvs aux niveaux de la NES à 36 positions et supérieurs, d'un tableau d'évolution et de graphiques des principales branches.

Insee Méthodes 198

Ce document est envoyé en priorité au bureau de presse de l'Insee qui en assure la diffusion auprès du Ministère de l'Économie et des Finances ainsi qu'auprès des services. Les résultats de l'IPI sont accessibles sur le site Internet de l'Insee (www.insee.fr) sous la rubrique "Les Grands Indicateurs" dès la levée de l’embargo (vers 9 heures le jour de la publication de l’indice). Il est alors possible à chaque internaute d'accéder aux principales informations de la campagne en français et en anglais et de télécharger l'"Informations Rapides" sous la forme d’un fichier image. Les résultats de l'IPI aux niveaux de la NES à 114 positions et supérieurs sont chargés dans la Banque de Données Macroéconomiques (BDM) de l’INSEE afin d’être mis à la disposition des agents de la statistique publique. Les IPI paraissent aussi dans le Bulletin Mensuel de Statistiques (BMS) quinze jours après leurs publications et dans l'Annuaire Statistique de l'Insee un an plus tard.

12-2.2. Les clients dits « privilégiés » Certains clients sont dits "privilégiés" car leurs demandes de séries de l'IPI font l'objet de calculs d'indices spécifiques ou sont des partenaires avec lesquels nous avons des relations approfondies et de longue date. En ce sens, ils constituent une « short list » dont Eurostat, service statistique de la Communauté européenne, fait bien entendu partie. Un calcul d’indices bruts et corrigés des effets de jours ouvrables est réalisé en nomenclatures NACE (4 positions) et HMIG. Les résultats lui sont envoyés par voie télématique et sous un format standard dans les plus brefs délais après la validation de l’indice par la ligne hiérarchique de la section IPI. Lorsque les IPI de tous les pays européens sont disponibles, Eurostat calcule des indices de la production industrielle européenne dont la France représente globalement près de 15 % de la pondération. Les résultats des traitements d’Eurostat seront ensuite transmis à la BCE pour l’alimentation du tableau de bord servant à la conduite de la politique monétaire européenne. Autre client important : le Département de la Conjoncture de l'INSEE reçoit - en tant que responsable de la publication "Informations Rapides" - les résultats de l’IPI juste avant leur diffusion. Ils servent naturellement de support d’analyse lors de la rédaction de la « Note de Conjoncture de l'INSEE ». Tous les trimestres, les Comptes Nationaux Trimestriels (CNT) chargent de nombreuses séries d'IPI dans leur chaîne informatique afin de construire leurs comptes de production1. Enfin, la Division « Comptes et Études dans l’Industrie » (CEI) établit ses comptes provisoires et semi-définitifs de production annuels en partie grâce aux résultats annualisés de l'IPI et vérifie la cohérence de ses résultats avec ceux des Comptes Trimestriels.

1 Un travail de coordination entre la section IPI et la section « TES » de la division des « Comptes Trimestriels » est en cours : il vise à harmoniser les méthodes de traitement (désaisonnalisation, agrégation des séries, mensualisation et extrapolation des séries trimestrielles) et à assurer une cohérence accrue entre les comptes de production et les résultats diffusés par les statisticiens de l'IPI en rythme trimestriel.

Lecture, interprétation et diffusion de l’IPI 199

Des calculs sont réalisés trimestriellement pour l'OCDE et l'ONU en nomenclature internationale (CITI). Ces organismes utilisent les résultats pour leurs propres publications ainsi qu’à des fins d'études. Notamment, l’ONU calcule un indice mondial de la production industrielle.

12-2.3. Les autres clients D'autres services ont fait la demande d'une diffusion personnalisée. C'est notamment le cas de services ministériels tels que :

- l'Observation de l'Énergie pour qui sont calculés des indices selon une nomenclature propre appelée la NCE ;

- le SESSI lequel intègre ces résultats dans sa note trimestrielle de conjoncture et dans ses brochures ;

- le SCEES qui reprend les résultats de l'IPI à des fins de publication ; - la Direction de la Prévision du MINEFI ; - le SES du Ministère du Logement, des Transports et de l’Équipement.

Plusieurs syndicats professionnels sont également demandeurs de résultats leur permettant d’asseoir un commentaire conjoncturel sur leur branche ou sur des branches « clientes ». Enfin, certains instituts privés, abonnés au BMS, demandent également des séries fines ne figurant pas explicitement dans les supports de diffusion « classique » de l’INSEE : OCDE, Observatoire Économique d'Oxford, Moniteur TP, CEREN...

Annexe 201

Annexe : Liste des séries-témoin de la base 1995 Ident. de la série Intitulé de la série Indicateur suivi

pondération Source

E100Z01 Houilles, lignites Quant. produites 556 Charbonnages de France

E111Z01 Pétrole brut extrait du sol métropolitain Quant. produites 797 Gisements hydrocarbures

E111Z02 Gaz naturel brut extrait du sol métropolitain Quant. produites 508 Gisements hydrocarbures

E120Z01 Minerai d'uranium Quant. produites 889 SESSI Caen

E141C01 Blanc de craie Quant. produites 143 UNICEM

E141C02 Dolomie crue Quant. produites 80 UNICEM

E141C03 Gypse Quant. produites 44 UNICEM

E142A01 Sables industriels Quant. produites 250

Fédération des chambres syndicales des minerais, minéraux industriels

E142A02 Poudres et pierres de carbonate de chaux Quant. produites 276 UNICEM

E142A03 Sables et graviers d'alluvions Quant. produites 3 212 UNICEM

E142A04 Granulats calcaires Quant. produites 1 294 UNICEM

E142A05 Granulats éruptifs Quant. produites 1 537 UNICEM

E142C01 Argiles crues non broyées Quant. produites 272

Syndicat national des producteurs de matières premières pour la céramique

E142C02 Kaolin Quant. produites 83Syndicat national des producteurs de kaolin et de feldspath français

E143Z01 Soufre brut Quant. produites 291 SESSI Caen

E143Z02 Fluorine (concentrée, flottée ou non) Quant. produites 71

Fédération des chambres syndicales des minerais, minéraux industriels

E144Z01 Sel ignigène Quant. produites 558 SESSI Caen

E144Z02 Sel de mer Quant. produites 256 SESSI Caen

E145Z01 Talc broyé Quant. produites 301

Fédération des chambres syndicales des minerais, minéraux industriels

E145Z02 Feldspath brut extrait Quant. produites 56Syndicat national des producteurs de kaolin et de feldspath français

E151A01 Gros bovins Quant. produites 5 245 Document administratif

E151A02 Veaux Quant. produites 1 534 Document administratif

E151A03 Porcins Quant. produites 2 597 Document administratif

E151A04 Ovins, caprins Quant. produites 652 Document administratif

E151C01 Gallus (hors chapons) Quant. produites 4 121 Document administratif

E151C02 Dindes Quant. produites 2 102 Document administratif

E151C03 Canards et pintades Quant. produites 761 Document administratif

E151E01 Produits à base de viandes CA déflaté 13 616 Div. ICA (source CA3)

E152Z01 Produits à base de poissons, crustacés et mollusques CA déflaté 3 246 Div. ICA (source CA3)

E153C01 Jus de fruits Quant. livrées 740

Union nationale des producteurs et distributeurs de jus de fruits et légumes

E153C02 Nectars Quant. livrées 163

Union nationale des producteurs et distributeurs de jus de fruits et légumes

E153E01 Produits à base de légumes CA déflaté 2 905 Div. ICA (source CA3)

E153F01 Produits à base de fruits CA déflaté 1 538 Div. ICA (source CA3)

E154A01 Huiles brutes Quant. produites 72Fédération nationale des huileries métropolitaines et industries dériv

E154A02 Tourteaux Quant. produites 32Fédération nationale des huileries métropolitaines et industries dériv

E154C01 Huiles raffinées Quant. produites 777Fédération nationale des huileries métropolitaines et industries dériv

E154E01 Margarine Quant. produites 79

Chambre syndicale de la margarine et des industries des corps gras alim.

Insee Méthodes 202

Ident. de la série Intitulé de la série Indicateur suivi

pondération Source

E155A01 Laits liquides Quant. produites 1 992 ONILAIT

E155A02 Crème de consommation Quant. produites 611 ONILAIT

E155A03 Yaourts et laits fermentés Quant. produites 1 644 ONILAIT

E155A04 Desserts lactés frais Quant. produites 1 022 ONILAIT

E155B01 Beurre de crème Quant. produites 818 ONILAIT

E155B02 Beurre anhydre Quant. produites 166 ONILAIT

E155C01 Fromages frais de vache Quant. produites 1 482 ONILAIT

E155C02 Fromages à pâte molle Quant. produites 3 313 ONILAIT

E155C03 Fromages à pâte pressée non cuite Quant. produites 1 204 ONILAIT

E155C04 Fromages à pâte pressée cuite Quant. produites 1 870 ONILAIT

E155C05 Fromages à pâte persillée Quant. produites 279 ONILAIT

E155C06 Fromages de chèvre et de brebis Quant. produites 915 ONILAIT

E155C07 Fromages fondus Quant. produites 885 ONILAIT

E155D01 Laits concentrés Quant. produites 71 ONILAIT

E155D02 Laits secs entiers ou demi-écrémés Quant. produites 557 ONILAIT

E155D03 Laits secs écrémés, poudre de babeurre Quant. produites 790 ONILAIT

E155D04 Poudre de lactosérum Quant. produites 237 ONILAIT

E155D05 Caséines Quant. produites 113 ONILAIT

E156A01 Farine de blé Quant. produites 3 310 ONIC

E156B01 Semoule de blé dur Quant. produites 302 ONIC

E156B02 Préparations soufflées ou grillées à base de céréales Quant. livrées 442 ALLIANCE 7

E156D01 Glucose, fructose et maltodextrine Quant. produites 645 USIPA

E156D02 Amidons et fécules Quant. produites 359 USIPA

E156D03 Dextrine et autres amidons et fécules modifiés Quant. produites 414 USIPA

E157A01 Aliments pour animaux de ferme Bovins Quant. produites 1 289 SNIA et SYNCOPAC

E157A02 Aliments pour animaux de ferme Porcins Quant. produites 1 989 SNIA et SYNCOPAC

E157A03 Aliments pour animaux de ferme Volailles Quant. produites 2 938 SNIA et SYNCOPAC

E157A04 Aliments d'allaitement Quant. produites 864 SNIA et SYNCOPAC

E158F01 Biscottes Quant. livrées 796 ALLIANCE 7

E158F02 Biscuits Quant. livrées 3 700 ALLIANCE 7

E158H01 Sucre de betteraves Quant. produites 5 679 Syndicat

E158H02 Sucre en morceaux Quant. produites 695Chambre syndicale des raffineurs et conditionneurs de sucre de France

E158K01 Poudre de cacao sucré Quant. livrées 393 ALLIANCE 7

E158K02 Chocolat en tablettes Quant. livrées 1 820 ALLIANCE 7

E158K03 Confiserie de chocolat Quant. livrées 1 397 ALLIANCE 7

E158K04 Pâtes à tartiner Quant. livrées 452 ALLIANCE 7

E158K05 Sucres cuits, caramels et pâtes à mâcher Quant. livrées 728 ALLIANCE 7

E158K06 Chewing-gum, gommes à mâcher Quant. livrées 675 ALLIANCE 7

E158K07 Confiserie gélifiée Quant. livrées 405 ALLIANCE 7

E158M01 Pâtes alimentaires Quant. produites 697Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France

E158M02 Couscous Quant. produites 336Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France

E158P01 Café vert Mat. consommées 2 454 Douanes

E158T01 Laits infantiles Quant. produites 652 ONILAIT

E158T02 Farines adaptées à l'enfant Quant. livrées 176 ALLIANCE 7

E158T03 Aliments en pots Quant. livrées 728 ALLIANCE 7

E158V01 Desserts lactés de conserve Quant. produites 119 ONILAIT

E158V02 Entremets et desserts à préparer Quant. livrées 137 ALLIANCE 7

E158V03 Bouillons solides et potages déshydratés Quant. produites 410Syndicat national des fabricants de bouillons et potages

E158V04 Petits déjeuners contenant moins de 50% cacao Quant. livrées 20 ALLIANCE 7

E158V05 Potages liquides Quant. produites 266Syndicat national des fabricants de bouillons et potages

Annexe 203

Ident. de la série Intitulé de la série Indicateur suivi

pondération Source

E159A01 Cognac Quant. livrées 2 661Bureau national interprofessionnel du cognac

E159F01 Champagne Quant. livrées 4 490Comité interprofessionnel du vin de champagne (CIVC)

E159L01 Apéritifs à base de vin Quant. livrées 160Conseil national des vins aromatisés (CNVA)

E159N01 Bière Quant. produites 4 113Association des brasseurs de France

E159Q01 Malt non torréfié (orge et autres céréales) Mat. consommées 210 ONIC (*)

E159S01 Eaux minérales IQuant. produites 4 733 SCEES

E159T01 Boissons aux fruits Quant. livrées 312

Union nationale des producteurs et distributeurs de jus de fruits et légumes

E159T02 Sirops de consommation Quant. livrées 270Syndicat national des producteurs de sirops

E160Z01 Cigares Quant. produites 202 ALTADIS

E160Z02 Cigarettes Quant. produites 2 424 ALTADIS

E160Z03 Autres produits à base de tabac Quant. produites 219 ALTADIS

E171A01 Fils de l'industrie cotonnière Quant. produites 772 ESITEX

E171C01 Fils cardés de l'industrie lainière Quant. produites 169Comité central de la laine et des fils associés

E171E01 Laine lavée à fond et carbonisée Quant. produites 39Comité central de la laine et des fils associés

E171E02 Rubans de laine cardée et peignes de laine Quant. produites 460Comité central de la laine et des fils associés

E171E03 Rubans cardés et peignes de fibres artificielles e Quant. produites 64Comité central de la laine et des fils associés

E171F01 Fils peignés industriels Quant. produites 754Comité central de la laine et des fils associés

E171F02 Fils peignés mercerie Quant. produites 75Comité central de la laine et des fils associés

E171K01 Fils de soie, retors ou câblés et des textiles art Quant. produites 1 131 ESITEX

E171M01 Fils à coudre Quant. produites 528Syndicat général de la filterie française

E172A01 Tissus des industries cotonnière et linière Quant. produites 3 150 ESITEX

E172CE1 Tissus pour l'habillement (peignés ou cardés) Quant. produites 562Comité central de la laine et des fils associés

E172CE2 Tissus pour usages divers (peignés ou cardés) Quant. produites 326Comité central de la laine et des fils associés

E172GJ1 Tissus de la soierie Quant. produites 2 319 ESITEX

E173Z01 Ennoblissement textile Quant. produites 4 072Fédération de l'ennoblissement textile

E174A01 Linge de maison Quant. produites 1 185 ESITEX

E174C01 Sachets et sacs d'emballage Quant. produites 577 SESSI Paris

E175A01 Tapis et moquettes Quant. produites 1 142Comité central de la laine et des fibres associées

E175C01 Ficellerie, corderie Quant. produites 397 FICCORFIL

E175G01 Produits de la ouaterie Quant. produites 421 ESITEX

E176Z01 Etoffes à maille Quant. produites 871 SESSI Caen

E177A01 Collants et bas Quant. produites 876 SESSI Caen

E177A02 Chaussettes Quant. produites 1 046 SESSI Caen

E177C01 Pull-overs et articles similaires Quant. produites 2 500 SESSI Caen

E181Z01 Vêtements en cuir pour hommes et femmes Quant. produites 142 SESSI Caen

E182A01 Vêtements et ensembles de travail pour hommes et f Quant. produites 533 SESSI Caen

E182A02 Blouses et tabliers à usage professionnel ou non Quant. produites 248 SESSI Caen

E182C01 Fabrication de vêtements sur mesure Facturations 198 SESSI Caen

E182D01 Manteaux et imperméables, hommes et garçonnets Quant. produites 118 SESSI Caen

E182D02 Anoraks et blousons , hommes et garçonnets Quant. produites 398 SESSI Caen

E182D03 Vestes et blazers, hommes et garçonnets Quant. produites 838 SESSI Caen

E182D04 Costumes, complets et ensembles, hommes et garçonn Quant. produites 870 SESSI Caen

E182D05 Pantalons, salopettes, shorts, bermudas, hommes et g Quant. produites 1 358 SESSI Caen

Insee Méthodes 204

Ident. de la série Intitulé de la série Indicateur suivi

pondération Source

E182E01 Manteaux et imperméables, femmes et fillettes Quant. produites 532 SESSI Caen

E182E02 Anoraks et blousons, femmes et fillettes Quant. produites 205 SESSI Caen

E182E03 Vestes et blazers, femmes et fillettes Quant. produites 1 213 SESSI Caen

E182E04 Costumes, tailleurs et ensembles femmes et fillettes Quant. produites 1 278 SESSI Caen

E182E05 Robes Quant. produites 2 426 SESSI Caen

E182E06 Jupes Quant. produites 2 323 SESSI Caen

E182E07 Pantalons,salopettes,shorts et bermudas, femmes et fill Quant. produites 1 353 SESSI Caen

E182G01 Soutien-gorges et bustiers Quant. produites 1 629 SESSI Caen

E182G02 Articles lingerie femmes, autres que soutien-gorges Quant. produites 1 546 SESSI Caen

E182G03 Slips et caleçons pour hommes Quant. produites 805 SESSI Caen

E182G04 Tee-shirts et maillots en maille Quant. produites 831 SESSI Caen

E182G05 Pyjamas, chemises de nuit, robes de chambre Quant. produites 594 SESSI Caen

E182G06 Chemises et chemisiers Quant. produites 984 SESSI Caen

E182J01 Vêtements pour bébés Quant. produites 602 SESSI Caen

E182J02 Vêtements de sport, combinaisons de ski Quant. produites 192 SESSI Caen

E182J03 Maillots de bain Quant. produites 567 SESSI Caen

E182J04 Vêtements de protection Quant. produites 411 SESSI Caen

E182J05 Gants (autres qu'en cuir) Quant. produites 293 SESSI Caen

E182J06 Accessoires de l'habillement Quant. produites 1 052 SESSI Caen

E182J07 Articles de chapellerie Quant. produites 372 SESSI Caen

E182J08 Ceintures Quant. produites 422 Conseil national du cuir

E183Z01 Pelleteries et fourrures Facturations 188 SESSI Caen

E191Z01 Cuirs et peaux finis de gros bovins Quant. produites 292 Conseil national du cuir

E191Z02 Peaux finies de veaux Quant. produites 162 Conseil national du cuir

E191Z03 Cuirs et peaux finis d'ovins et de caprins Quant. produites 276 Conseil national du cuir

E192Z01 Malles, valises, mallettes Quant. produites 318 Conseil national du cuir

E192Z02 Serviettes, cartables, porte-documents Quant. produites 304 Conseil national du cuir

E192Z03 Sacs à main Quant. produites 1 318 Conseil national du cuir

E192Z04 Articles de poches ou de sacs à main Quant. produites 378 Conseil national du cuir

E192Z05 Autres articles de voyage Quant. produites 338 Conseil national du cuir

E192Z06 Bracelets de montre non métalliques Quant. produites 209 Conseil national du cuir

E193Z01 Chaussures de ville à dessus cuir Quant. produites 3 784 Conseil national du cuir

E193Z02 Chaussures de sport (tous dessus) Quant. produites 714 Conseil national du cuir

E193Z03 Chaussures et bottes en matières plastiques Quant. produites 341 Conseil national du cuir

E193Z04 Chaussures à dessus textile Quant. produites 290 Conseil national du cuir

E193Z05 Pantoufles Quant. produites 734 Conseil national du cuir

E193Z06 Bottes et chaussures de sécurité Quant. produites 573 Conseil national du cuir

E202Z01 Contreplaq. multiplis+panneaux âme épaisse lattés.. Quant. livrées 537 SESSI Caen

E202Z02 Panneaux de particules Quant. livrées 587 SESSI Caen

E202Z03 Panneaux de fibres Quant. livrées 296 SESSI Caen

E202Z04 Bois déroulés ou tranchés Quant. livrées 154 SESSI Caen

E203Z01 Fenêtres et portes-fenêtres non posées Quant. livrées 1 207 SESSI Caen

E203Z02 Portes menuisées non posées Quant. livrées 801 SESSI Caen

E203Z03 Portes planes en bois Quant. livrées 616 SESSI Caen

E204Z01 Palettes et caisses-palettes Quant. livrées 1 116 SESSI Caen

E204Z02 Caisses, caissettes, cageots, cylindres+emballages Quant. livrées 1 067 SESSI Caen

E211A01 Pâtes à papier Quant. produites 1 752 COPACEL

E211C01 Papiers d'emballages pour cartons ondulés Quant. produites 2 166 COPACEL

E211C02 Papiers d'emballages pour autres usages Quant. produites 678 COPACEL

E211C03 Papier journal Quant. produites 895 COPACEL

E211C04 Papiers à usage graphique autre que journal Quant. produites 5 953 COPACEL

E211C05 Cartons Quant. produites 762 COPACEL

E211C06 Papiers à usages industriels et spéciaux Quant. produites 786 COPACEL

E211C07 Papier à usage domestique et sanitaire Quant. produites 859 COPACEL

Annexe 205

Ident. de la série Intitulé de la série Indicateur suivi

pondération Source

E212A01 Carton ondulé brut transformé Quant. livrées 6 084Fédération nationale des transformateurs de papier

E212C01 Sacs en papier toutes contenances Quant. livrées 1 445Fédération nationale des transformateurs de papier

E212E01 Papiers hygiéniques Quant. livrées 732 COPACEL

E212E02 Produits absorbants pour adultes Quant. livrées 458 COPACEL

E212E03 Articles d'essuyage Quant. livrées 343 COPACEL

E212E04 Articles sanitaires et domestiques autres Quant. livrées 348 COPACEL

E212E05 Couches jetables pour bébés Quant. livrées 607 COPACEL

E212G01 Articles de correspondance Facturations 20 SESSI Caen

E212G02 Enveloppes Facturations 793 SESSI Caen

E212G03 Copies, feuilles perforées Facturations 29 SESSI Caen

E212G04 Papiers-carbone, stencils Facturations 201 SESSI Caen

E212J01 Papiers-peints Quant. livrées 399Fédération nationale des transformateurs de papier

E221C01 Presse quotidienne (221C+222A) Mat. consommées 12 449 COPACEL

E222C01 Imprimerie de labeur Mat. consommées 19 539 SESSI Caen

E222C02 Papeterie (hors copies) Facturations 883 SESSI Caen

E222C03 Articles de classement Facturations 819 SESSI Caen

E222C04 Agendas Facturations 302 SESSI Caen

E231Z01 Coke : cokeries minières Quant. produites 297 Charbonnages de France

E231Z02 Coke : cokeries sidérurgiques Quant. produites 1 033 syndicat

E231Z03 Goudrons bruts Quant. produites 38 syndicat

E232Z01 Pétrole brut traité dans les raffineries Quant. produites 14 589 DHYCA

E241A01 Argon Quant. produites 497 SESSI Caen

E241A02 Hydrogène grande masse Quant. produites 103 SESSI Caen

E241A03 Hydrogène (citernes + bouteilles) Quant. produites 130 SESSI Caen

E241A04 Azote grande masse Quant. produites 240 SESSI Caen

E241A05 Azote (citernes + bouteilles) Quant. produites 536 SESSI Caen

E241A06 Oxygène grande masse Quant. produites 401 SESSI Caen

E241A07 Oxygène (citernes + bouteilles) Quant. produites 541 SESSI Caen

E241C01 Oxydes de titane Quant. produites 1 079 SESSI Caen

E241C02 Matières colorantes de synthèse Quant. produites 1 072 SESSI Caen

E241C03 Oxyde de plomb Quant. produites 75 SESSI Caen

E241C04 Oxyde de zinc Quant. produites 125 SESSI Caen

E241E01 Chlore (total ou gazeux) Quant. produites 586 SESSI Caen

E241E02 Acide cyanhydrique Quant. produites 601 SESSI Caen

E241E03 Hydroxyde de sodium en solution aqueuse Quant. produites 814 SESSI Caen

E241E04 Carbone Quant. produites 521 SESSI Caen

E241E05 Carbonate de dissodium Quant. produites 428 SESSI Caen

E241E06 Silicate de sodium Quant. produites 453 SESSI Caen

E241E07 Acide sulfurique Quant. produites 400 SESSI Caen

E241E08 Acides phosphorique et polyphosphorique Quant. produites 267 SESSI Caen

E241E09 Silicium Quant. produites 236 SESSI Caen

E241E10 Acide fluorhydrique Quant. produites 184 SESSI Caen

E241E11 Dioxyde de silicium Quant. produites 181 SESSI Caen

E241E12 Acide chlorhydrique Quant. produites 163 SESSI Caen

E241E13 Tripolyphosphate de sodium Quant. produites 152 SESSI Caen

E241E14 Peroxyde d'hydrogène Quant. produites 131 SESSI Caen

E241E15 Hydroxyde de potassium en solution aqueuse Quant. produites 123 SESSI Caen

E241E16 Carbure de calcium Quant. produites 90 SESSI Caen

E241E18 Chlorate de sodium Quant. produites 221 SESSI Caen

E241E19 Acide borique Quant. produites 62 SESSI Caen

Insee Méthodes 206

Ident. de la série Intitulé de la série Indicateur suivi

pondération Source

E241G01 Ethylène Quant. produites 3 286 SESSI Caen

E241G02 Propène (propylène) Quant. produites 3 165 SESSI Caen

E241G03 Chlorure de vinyle Quant. produites 1 935 SESSI Caen

E241G04 Styrène Quant. produites 1 794 SESSI Caen

E241G05 Hexaméthylène diamine Quant. produites 1 089 SESSI Caen

E241G06 D-Glucitol (sorbitol) Quant. produites 927 SESSI Caen

E241G07 Esters de l'acide acrylique Quant. produites 887 SESSI Caen

E241G08 Acide adipique Quant. produites 706 SESSI Caen

E241G09 Benzène Quant. produites 101 SESSI Caen

E241G10 Acide acétique Quant. produites 504 SESSI Caen

E241G11 Méthionine Quant. produites 605 SESSI Caen

E241G12 Toluène diisocyanate Quant. produites 544 SESSI Caen

E241G13 Méthyloxiranne Quant. produites 564 SESSI Caen

E241G14 Méthyl tertiobutyléther Quant. produites 484 SESSI Caen

E241G15 Butadiene Quant. produites 403 SESSI Caen

E241G16 Acétate de vinyle Quant. produites 383 SESSI Caen

E241G17 Alcools gras Quant. produites 383 SESSI Caen

E241G18 Alcool octylique Quant. produites 484 SESSI Caen

E241G19 Oxiranne (oxyde d'éthylène) Quant. produites 363 SESSI Caen

E241G20 Phénol de synthèse Quant. produites 302 SESSI Caen

E241G21 Paraxylène Quant. produites 242 SESSI Caen

E241G22 Anhydride phtalique Quant. produites 343 SESSI Caen

E241G23 Méthacrylate de méthyle Quant. produites 222 SESSI Caen

E241G24 Acétylène Quant. produites 202 SESSI Caen

E241G25 Isobutylène Quant. produites 242 SESSI Caen

E241J01 Urée Quant. produites 145 SESSI Caen

E241J02 Acide nitrique Quant. produites 103 SESSI Caen

E241J03 Ammoniac Quant. produites 357 SESSI Caen

E241J04 Ammonitrates Quant. produites 295 SESSI Caen

E241J05 Superphosphates Quant. produites 57 SESSI Caen

E241J06 Engrais PK Quant. produites 283 SESSI Caen

E241J07 Engrais NP, NK, NPK Quant. produites 830 SESSI Caen

E241J08 Chlorure de potassium Quant. produites 77 SESSI Caen

E241J09 Phosphates moulus Quant. produites 43 SESSI Caen

E241L01 Polypropylène Quant. produites 1 953 SESSI Caen

E241L02 Polyéthylène basse densité Quant. produites 1 670 SESSI Caen

E241L03 Polychlorure de vinyle, copolymère Quant. produites 1 538 SESSI Caen

E241L04 Polystyrènes Quant. produites 1 194 SESSI Caen

E241L05 Polymères acryliques Quant. produites 992 SESSI Caen

E241L06 Polyamides Quant. produites 860 SESSI Caen

E241L07 Polyéthylène haute densité Quant. produites 668 SESSI Caen

E241L08 Silicones Quant. produites 546 SESSI Caen

E241L09 Polyesters non saturés Quant. produites 405 SESSI Caen

E241L10 Polypropylène glycols Quant. produites 293 SESSI Caen

E241N01 Caoutchoucs synthétiques Quant. produites 1 746 SESSI Caen

E242Z01 Produits phytosanitaires Facturations 3 106 SESSI Caen

E243Z01 Mastics et enduits Quant. produites 518 SESSI Caen

E243Z02 Peintures et vernis en films Quant. produites 5 340 SESSI Caen

E243Z03 Encres d'imprimerie Quant. produites 962 SESSI Caen

Annexe 207

Ident. de la série Intitulé de la série Indicateur suivi

pondération Source

E244A01 Amides acycliques Quant. produites 699 SESSI Caen

E244A02 Vitamine E et dérivés Quant. produites 270 SESSI Caen

E244A03 Cortisone, hydrocortisone, prédnisone et prédnisol Quant. produites 435 SESSI Caen

E244A04 Oestrogènes et progestogènes Quant. produites 104 SESSI Caen

E244A05 Alcaloïdes de l'ergot de seigle Quant. produites 86 SESSI Caen

E244A06 Erythromycine Quant. produites 270 SESSI Caen

E244C01 Spécialités à usage humain Facturations 34 134 SESSI Caen

E244C02 Spécialités à usage vétérinaire Facturations 1 646 SESSI Caen

E245A01 Agents de surface anioniques Quant. produites 432 SESSI Caen

E245A02 Détergents liquides pour linge et vaisselle Quant. produites 1 075 SESSI Caen

E245A03 Agents de surface cationiques Quant. produites 116 SESSI Caen

E245A04 Détergents en poudre Quant. produites 1 768 SESSI Caen

E245A05 Produits de ménage et d'entretien Facturations 653 SESSI Caen

E245A06 Savons de toilette et de parfumerie Quant. produites 321 SESSI Caen

E245A07 Détergents liquides pour sols et murs Quant. produites 608 SESSI Caen

E245A08 Glycérine Quant. produites 50 SESSI Caen

E245C01 Produits de soin de la peau Quant. produites 3 847 SESSI Caen

E245C02 Produits de maquillage Quant. produites 2 076 SESSI Caen

E245C03 Produits capillaires (sf. shampooings) Quant. produites 2 994 SESSI Caen

E245C04 Parfums Quant. produites 290 SESSI Caen

E245C05 Eaux de toilette Quant. produites 3 670 SESSI Caen

E245C06 Shampooings Quant. produites 998 SESSI Caen

E245C07 Produits de toilette divers Quant. produites 2 221 SESSI Caen

E246A01 Cordeaux détonants Quant. produites 26 SESSI Caen

E246A02 Détonateurs électriques Quant. produites 157 SESSI Caen

E246A03 Nitrates-fuel Quant. produites 434 SESSI Caen

E246A04 Explosifs encartouchés Quant. produites 308 SESSI Caen

E246A05 Articles pour feux d'artifices Quant. produites 184 SESSI Caen

E246C01 Gélatines Quant. produites 249 SESSI Caen

E246C02 Colles (sauf colles-ciments) Quant. produites 1 132 SESSI Caen

E246E01 Huiles essentielles et arômes naturels et synthétiques Facturations 2 430 SESSI Caen

E246G01 Papiers, cartons textil. photogr.sensibilisés,non impre. Quant. produites 719 SESSI Caen

E246G02 Pellicules photographiques sensibilisées,non impre. Quant. produites 1 024 SESSI Caen

E246G03 Plaques photographiques Quant. produites 436 SESSI Caen

E246L01 Produits de carburation et de lubrification Quant. produites 4 367 SESSI Caen

E246L02 Réactifs composés de diagnostic ou de laboratoires Facturations 1 680 SESSI Caen

E246L03 Agent d'apprêt ou de finissage à base de matières Quant. produites 672 SESSI Caen

E247Z01 Câbles de filaments et fibres synthétiques discont Quant. produites 148Syndicat français des textiles artificiels et synthétiques

E247Z02 Fils synthétiques continus Quant. produites 263Syndicat français des textiles artificiels et synthétiques

E247Z03 Fils texturés de filaments synthétiques Quant. produites 43 ESITEX

E247Z04 Fils moulinés de filaments synthétiques Quant. produites 154 ESITEX

E251A01 Pneumatiques pour voitures de tourisme et assimilé Quant. produites 5 464 SESSI Caen

E251A02 Pneumatiques pour camions et autocars Quant. produites 2 235 SESSI Caen

E251A03 Pneumatiq. pour mach.agricoles, engins de génie civil Quant. produites 890 SESSI Caen

E251A04 Autres pneumatiques, chambres à air et bandages Quant. produites 140 SESSI Caen

E251C01 Pneumatiques rechapés pour véhicules de tourisme Quant. produites 153 SESSI Caen

E251C02 Pneumatiques rechapés pour transports routiers Quant. produites 602 SESSI Caen

E251E01 Profilés, plaques, feuilles Quant. produites 1 121 SESSI Caen

E251E02 Tubes, tuyaux, courroies Quant. produites 1 777 SESSI Caen

E251E03 Tissus enduits, tapis Quant. produites 214 SESSI Caen

E251E04 Rubans adhésifs à base de caoutchouc Quant. produites 374 SESSI Caen

E251E05 Ouvrages en caoutchouc principalement moulés Quant. produites 4 141 SESSI Caen

Insee Méthodes 208

Ident. de la série Intitulé de la série Indicateur suivi

pondération Source

E252A01 Monofils, joncs, bâtons, profilés en matières plast. Quant. livrées 859 SESSI Caen

E252A02 Tubes et tuyaux rigides ou souples en matières plast. Quant. livrées 1 220 SESSI Caen

E252A03 Plaques, feuilles bandes en polymères de l'éthylène Quant. livrées 1 142 SESSI Caen

E252A04 Plaques feuilles, bandes en polymères du propylène Quant. livrées 798 SESSI Caen

E252A05 Plaques feuilles, bandes en matières thermoplastiques Quant. livrées 704 SESSI Caen

E252A06 Plaques, feuilles, bandes alvéolaires mat.plast. Quant. livrées 821 SESSI Caen

E252C01 Sacs,sachets,pochettes,cornets en polymères de l'é Quant. livrées 1 855 SESSI Caen

E252C02 Sacs,sachets,pochettes,cornets en autres matières Quant. livrées 830 SESSI Caen

E252C03 Pots et gobelets en matières plastiques Quant. livrées 644 SESSI Caen

E252C04 Boîtes,bacs,caisses, articles similaires en mat. plastiq. Quant. livrées 1 142 SESSI Caen

E252C05 Bonbonnes,bouteilles,flacons, en mat. plastiq. (<= Quant. livrées 1 591 SESSI Caen

E252C06 Capsules,bouchons,couvercles, et autres fermet. ma Quant. livrées 2 099 SESSI Caen

E252C07 Autres articles mat.plas.pour le transport ou l'embout. Quant. livrées 1 601 SESSI Caen

E252E01 Revêtements de sols, murs, plafonds en matières plast. Quant. livrées 778 SESSI Caen

E252E02 Portes, fenêtres, cadres, chambranles, seuils, volets,.. Quant. livrées 2 965 SESSI Caen

E252E03 Autres articles en matières plastiques pour la con Quant. livrées 1 150 SESSI Caen

E252G01 Produits de consommation divers en matières plast.. Facturations 3 574 SESSI Caen

E252H01 Pièces techniques pour l'industrie en plastiques m Quant. livrées 10 268 SESSI Caen

E252H02 Pièces techniques pour l'industrie autres procédés Quant. livrées 3 154 SESSI Caen

E261A01 Verre plat Quant. produites 1 244 SESSI Caen

E261C01 Rétroviseurs pour véhicules Facturations 284 SIEPAC

E261C02 Verres de sécurité Quant. produites 1 633 SESSI Caen

E261C03 Verres isolants à parois multiples Quant. produites 841 SESSI Caen

E261E01 Bouteilles Quant. produites 4 236 SESSI Caen

E261E02 Flaconnage mécanique, pots industriels, bocaux en Quant. produites 2 467 SESSI Caen

E261E03 Verrerie de table, cristallerie mécanique Quant. produites 2 343 SESSI Caen

E261E04 Cristallerie à la main, verrerie à la main Quant. produites 516 SESSI Caen

E261G01 Fibres de verre "isolation" Quant. produites 418 SESSI Caen

E261G02 Fibres de verre "textile" Quant. produites 462 SESSI Caen

E261J01 Cônes, écrans et ampoules en verre pour télévision Quant. produites 325 SESSI Caen

E261J02 Verres de lunetterie Quant. produites 290 SESSI Caen

E261J03 Verrerie de laboratoire, ampoules pharmaceutiques Quant. produites 437 SESSI Caen

E261J04 Composants industriels en verre Quant. produites 225 SESSI Caen

E261J05 Tubes, barres et baguettes en verre Quant. produites 131 SESSI Caen

E261K01 Isolateurs en verre Quant. produites 163 SESSI Caen

E262A01 Porcelaine, vaisselle et ornementation Quant. produites 1 426Syndicat national de la porcelaine française

E262C01 Appareils sanitaires en grès, en porcelaine ou grès Quant. produites 1 053Association française des industries de céramique sanitaire

E262E01 Isolateurs et pièces isolantes en céramique Facturations 169 SESSI Caen

E262L01 Produits réfrac.façonnés,basiques isolants,hte ten. Quant. produites 508Syndicat national des industries françaises de produits réfractaires

E262L02 Produits réfractaires façonnés argileux ou silico- Quant. produites 107Syndicat national des industries françaises de produits réfractaires

E262L03 Produits réfractaires spéciaux façonnés ou électro. Quant. produites 842Syndicat national des industries françaises de produits réfractaires

E262L04 Produits réfractaires non façonnés préparés Quant. produites 326Syndicat national des industries françaises de produits réfractaires

E263Z01 Carreaux de grès Quant. produites 548Chambre syndicale du carreau céramique de France

E263Z02 Carreaux de faïence Quant. produites 188Chambre syndicale du carreau céramique de France

E264A01 Briques, blocs et hourdis Quant. produites 687Fédération française des tuiles et briques

E264B01 Tuiles Quant. produites 1 768Fédération française des tuiles et briques

E265A01 Ciments Quant. produites 5 706Syndicat français de l'industrie cimentière

Annexe 209

Ident. de la série Intitulé de la série Indicateur suivi

pondération Source

E265C01 Chaux hydrauliques Quant. produites 53Syndicat français de l'industrie cimentière

E265C02 Chaux vives Quant. livrées 673

Chambre syndicale national des fabriquants de chaux grasses et magnési

E265E01 Plâtres de construction Quant. produites 181 UNICEM

E265E02 Plâtres de préfabrication et industriels Quant. produites 97 UNICEM

E266A01 Blocs en béton Quant. produites 1 182 UNICEM

E266A02 Tuiles en béton Quant. produites 166 UNICEM

E266A03 Pavés et dalles pour trottoirs Quant. produites 379 UNICEM

E266A04 Bordures et caniveaux Quant. produites 264 UNICEM

E266A05 Poutrelles en béton Quant. produites 296 UNICEM

E266A06 Dalles et prédalles en béton Quant. produites 436 UNICEM

E266A07 Tuyaux en ciment Quant. produites 441 UNICEM

E266C01 Plaques et cloisons en plâtre Quant. produites 1 053 UNICEM

E266C02 Carreaux en plâtre Quant. produites 240 UNICEM

E266E01 Béton non réfractaire Quant. produites 2 158 UNICEM

E267Z01 Ardoises de couverture Quant. produites 91 UNICEM

E268A01 Abrasifs agglomérés Quant. produites 572 SESSI Caen

E268A02 Abrasifs sur supports souples Quant. produites 208 SESSI Caen

E268C01 Abrasifs artificiels en grains (corindon) Quant. produites 2 392 SESSI Caen

E271Z01 Produits finis laminés Quant. produites 10 735 FF de l'Acier

E271Z02 Fontes brutes Quant. produites 3 641 FF de l'Acier

E271Z03 Aciers bruts courants et alliés Quant. produites 6 550 FF de l'Acier

E272A01 Tuyaux en fonte Quant. produites 818 GFCC

E272A02 Fonte de bâtiments et de voirie Quant. produites 201 GFCC

E272C01 Tubes d'acier non soudés Quant. produites 1 427

Syndicat professionnel des industries des tubes étirés et laminés sans

E272C02 Tubes d'acier soudés de grande section Quant. produites 272 FF de l'Acier

E272C03 Tubes d'acier soudés de petite section et moyenne Quant. produites 1 175 FF de l'Acier

E272C04 Appareils de distribution et diffusion d'air Facturations 407 MECASTAT

E273A01 Etirés et profilés pleins en acier Quant. livrées 638 FF de l'Acier

E273C01 Feuillards d'acier Quant. livrées 224 FF de l'Acier

E273C02 Bandes laminées à froid refendues en acier inoxyd. Quant. livrées 58 FF de l'Acier

E273C03 Bandes laminées à froid refendues en autres aciers Quant. livrées 16 FF de l'Acier

E273E01 Profilés plats en acier Quant. livrées 727 FF de l'Acier

E273G01 Fils tréfilés en acier Quant. livrées 939 FF de l'Acier

E273J01 Ferro-silicium Quant. produites 88 SESSI Caen

E273J02 Ferro-manganèse et autres ferro-alliages Quant. produites 323 SESSI Caen

E273J03 Grenailles et poudre Quant. produites 135 SESSI Caen

E274A01 Argent brut Quant. produites 267 SESSI Caen

E274A02 Demi-produits en argent Quant. livrées 169 SESSI Caen

E274A03 Or brut Quant. produites 85 SESSI Caen

E274A04 Demi-produits en or Quant. livrées 235 SESSI Caen

E274C01 Aluminium ordinaire Quant. produites 564 SESSI Caen

E274C02 Aluminium sous forme brute, alliages secondaires Quant. produites 412 SESSI Caen

E274C03 Oxyde d'aluminium Quant. produites 117 SESSI Caen

E274D01 Barres et profilés en aluminium Quant. livrées 1 210 SESSI Caen

E274D02 Fil machine en aluminium Quant. livrées 216 SESSI Caen

E274D03 Tôles et bandes en aluminium Quant. livrées 2 052 SESSI Caen

E274F01 Plomb doux et allié Quant. produites 370 SESSI Caen

E274F02 Zinc raffiné de première fusion Quant. produites 550 SESSI Caen

E274F03 Zinc de deuxième fusion Quant. produites 28 SESSI Caen

Insee Méthodes 210

Ident. de la série Intitulé de la série Indicateur suivi

pondération Source

E274G01 Demi-produits en zinc Quant. livrées 367 SESSI Caen

E274G02 Demi-produits en étain Quant. livrées 29 SESSI Caen

E274G03 Demi-produits en plomb Quant. livrées 54 SESSI Caen

E274J01 Cuivre en cathodes Quant. produites 86 SESSI Caen

E274K01 Barres et profilés en cuivre Quant. livrées 988 SESSI Caen

E274K02 Produits laminés en cuivre Quant. livrées 579 SESSI Caen

E274K03 Tubes et tuyaux en cuivre Quant. livrées 785 SESSI Caen

E274K04 Fils en cuivre Quant. livrées 863 SESSI Caen

E274K05 Fil machine en cuivre Quant. livrées 169 SESSI Caen

E274M01 Nickel Quant. produites 137 SESSI Caen

E274M02 Demi-produits en nickel ou alliages Quant. produites 164 SESSI Caen

E274M03 Demi-produits en titane Quant. produites 61 SESSI Caen

E274M04 Demi-produits en zirconium Quant. produites 163 SESSI Caen

E275A01 Autres fontes sur modèles Quant. produites 3 473 GFCC

E275C01 Acier moulé Quant. produites 1 328 GFCC

E275E01 Produits moulés en aluminium et alliages Quant. produites 3 334 GFCC

E275G01 Produits moulés en cuivre et alliages Quant. produites 558 GFCC

E275G02 Produits moulés non ferreux divers Quant. produites 621 GFCC

E281A01 Produits de la construction métallique Quant. produites 5 692 SESSI Caen

E281A02 Menuiseries métalliques Mat. consommées 2 084 SESSI Caen

E281C01 Fabrication de menuiseries et fermetures métalliques Mat. consommées 2 614 SESSI Caen

E282D01 Chaudières murales à gaz Quant. livrées 1 354 GFCC

E282D02 Radiateurs en fonte Quant. produites 91 GFCC

E282D03 Radiateurs en acier Facturations 612 GFCC

E282D04 Chaudières en fonte Quant. livrées 760 GFCC

E282D05 Chaudières en acier Quant. livrées 324 GFCC

E283A01 Générateurs de vapeur Facturations 1 454 MECASTAT

E283B01 Chaudronnerie nucléaire Facturations 1 833 MECASTAT

E283C01 Chaudronnerie-tuyauterie CA déflaté 12 490 Div. ICA (source CA3)

E284A01 Produits de la forge Quant. livrées 3 236 SESSI Caen

E284B01 Pièces de découpage et d'emboutissage Mat. consommées 7 199 SESSI Caen

E284C01 Métallurgie des poudres Facturations 458 SESSI Caen

E285A01 Traitement et revêtement des métaux Facturations 5 624 SESSI Caen

E285C01 Pièces de décolletage Mat. consommées 4 275 SESSI Caen

E285D01 Mécanique générale Heures travaillées 24 728 SESSI Caen

E286A01 Articles de coutellerie Facturations 720 SESSI Caen

E286C01 Outillage à main agricole Facturations 1 458 SIO

E286D01 Outillage mécanique Facturations 4 626 SIO

E286D02 Outillage diamanté Facturations 178 SESSI Caen

E286F01 Serrures et ferrures métalliques Quant. livrées 2 591 SESSI Caen

E286F02 Serrures pour VA en métaux communs Facturations 915 SIEPAC

E287A01 Fûts et emballages métalliques similaires Quant. livrées 322 SESSI Caen

E287C01 Emballages métalliques légers Quant. livrées 3 477 SESSI Caen

E287E01 Torons, câbles, tresses et similaires Quant. livrées 458 SESSI Caen

E287E02 Armatures métalliques préparées pour le bâtiment Quant. livrées 719 SESSI Caen

E287E03 Dérivés du fil d'acier : treillis soudés Quant. livrées 227 FF de l'Acier

E287E04 Dérivés du fil d'acier : câbles en acier Quant. livrées 207 FF de l'Acier

E287E05 Autres dérivés du fil d'acier Quant. livrées 380 FF de l'Acier

E287G01 Articles de boulonnerie-visserie Quant. livrées 2 397 SESSI Caen

E287H01 Ressorts autres que pour véhicules automobiles Quant. livrées 577 SESSI Caen

E287H02 Ressorts pour véhicules automobiles Facturations 211 SIEPAC

E287L01 Fabrication d'articles métalliques ménagers Facturations 2 135 SESSI Caen

E287M01 Fabrication de coffres-forts Facturations 259 SESSI Caen

Ident. de Intitulé de la série Indicateur suivi pondéra Source

Annexe 211

la série tion

E287N01 Petits articles métalliques Facturations 834 SESSI Caen

E287P01 Fontes de voirie Quant. produites 431 GFCC

E287P02 Caisses, bacs et palettes en métal Facturations 209 UISM

E287P03 Tôles perforées ou gaufrées (3 séries) Facturations 1 326 SESSI Caen

E291A01 Moteurs thermiques Quant. livrées 1 373 MECASTAT

E291A02 Turbines thermiques et hydrauliques Heures travaillées 1 776 MECASTAT

E291C01 Pompes volumétriques pour huile et carburant Facturations 1 071 SIEPAC

E291C02 Autres pompes pour liquides Facturations 1 587 MECASTAT

E291C03 Compresseurs frigorifiques Facturations 755 MECASTAT

E291C04 Autres compresseurs et pompes à vide Facturations 1 108 MECASTAT

E291D01 Transmissions hydrauliques et pneumatiques Facturations 1 600 MECASTAT

E291F01 Organes de filtration et valves pour transmissions Facturations 1 431 MECASTAT

E291F02 Détendeurs, clapets de retenue, soupapes de sûreté Facturations 347 MECASTAT

E291F03 Robinetterie sanitaire et de chauffage Facturations 771 MECASTAT

E291F04 Robinetterie industrielle Facturations 2 368 MECASTAT

E291F05 Vannes et actionneurs industriels Facturations 187 SESSI Caen

E291H01 Roulements Facturations 3 096Association française de la mécanique de haute précision

E291J01 Chaînes mécaniques, paliers, coussinets Facturations 526 MECASTAT

E291J02 Engrenages et ensembles montés à partir d'engrenage Facturations 1 484 MECASTAT

E291J03 Organes divers de transmission Facturations 621 MECASTAT

E292A01 Fours et brûleurs industriels Facturations 776 MECASTAT

E292A02 Brûleurs de chauffage central Quant. livrées 338 GFCC

E292C01 Ascenseurs et monte-charges électriques Facturations 5 143 SESSI Caen

E292D01 Matériel de manutention manuel Facturations 1 116 MECASTAT

E292D02 Ponts roulants et portiques Facturations 507 MECASTAT

E292D03 Grues Facturations 770 MECASTAT

E292D04 Chariots élévateurs Facturations 1 911 MECASTAT

E292D05 Matériels de manutention continue Facturations 2 110 MECASTAT

E292F01 Centrales et appareils autonomes de conditionnement Facturations 996 MECASTAT

E292F02 Appareils de ventilation autres que domestiques Facturations 825 MECASTAT

E292F03 Appareils de filtrage et de dépoussiérage Facturations 726 MECASTAT

E292F04 Echangeurs de chaleur Facturations 911 MECASTAT

E292F05 Equipements frigorifiques industriels Facturations 2 156 MECASTAT

E292F06 Armoires et vitrines frigorifiques Facturations 1 501 MECASTAT

E292H01 Matériels d'emballage et de conditionnement Facturations 992 MECASTAT

E292J01 Matériels de pesage domestique Facturations 171 MECASTAT

E292J02 Matériels de pesage pour le commerce et l'industrie Facturations 353 MECASTAT

E292K01 Machines diverses destinées à l'automobile Facturations 1 125 SIEPAC

E293A01 Tracteurs agricoles complets Quant. produites 504 SYGMA

E293D01 Matériel de labour Quant. produites 268 SYMAP

E293D02 Semoirs à tracteur Quant. produites 120 SYMAP

E293D03 Tondeuses à gazon Quant. produites 163 SYMAP

E293D04 Faucheuses à tracteur Quant. produites 190 SYMAP

E293D05 Ramasseuses-presses Quant. produites 330 SYMAP

E293D06 Pulvérisateurs à tracteur Quant. produites 233 SYMAP

E293D07 Epandeurs Quant. produites 144 SYMAP

E293D08 Remorques à tracteur Quant. produites 179 SYMAP

E294A01 Machines travaillant par enlèvement de métal Facturations 1 628 SYMAP

E294A02 Machines travaillant par formage de métal Facturations 998 SYMAP

E294B01 Machines à bois Facturations 368 SYMAP

E294C01 Outillage portatif à moteur Facturations 323 SIO

E294D01 Matériel de soudage Facturations 938 SYMAP

E294E01 Machines-outils pour matériaux Facturations 340 MECASTAT

Insee Méthodes 212

Ident. de la série Intitulé de la série Indicateur suivi

pondération Source

E295A01 Matériels pour sidérurgie et fonderie Facturations 690 MECASTAT

E295A02 Fontes sur modèles Quant. produites 206 GFCC

E295C02 Matériels de terrassement et de travaux publics Facturations 3 009 MECASTAT

E295C03 Matériels de préparation des matériaux Facturations 470 MECASTAT

E295E01 Matériels de grandes cuisines Facturations 1 021 SESSI Caen

E295G01 Matériels pour textile Facturations 1 733 MECASTAT

E295J01 Machines pour pâte, papier, carton Facturations 282 MECASTAT

E295J02 Machines pour la transformation du papier et du carton Facturations 579 MECASTAT

E295L01 Matériels d'impression et de composition Facturations 803 MECASTAT

E295M01 Machines pour le caoutchouc Facturations 141 MECASTAT

E295M02 Machines pour le plastique Facturations 1 267 MECASTAT

E295N01 Fabrication de moules et modèles Heures travaillées 4 937 SESSI Caen

E295P01 Fabrication de machines spéciales Heures travaillées 1 593 SESSI Caen

E296A01 Matériel d'armement terrestre fabriqué par le Giat Heures travaillées 383 GIAT

E296A02 Engins tactiques Heures travaillées 582 DGA

E297A01 Réfrigérateurs domestiques, lave-linge, lave-vaisselle Facturations 1 724 SESSI Paris

E297A02 Autres appareils électroménagers Facturations 5 429 SESSI Paris

E297C01 Chauffe-eau, chauffe-bains au gaz Quant. livrées 179 GFCC

E297C02 Cuisinières non électriques Quant. produites 218 GIFAM

E297C03 Poêles de chauffage Quant. produites 99 GIFAM

E297C04 Radiateurs non électriques Quant. produites 40 GIFAM

E297C05 Barbecues non électriques Quant. produites 94 GIFAM

E297C06 Appareils de production d'eau chaude sanitaire à a Facturations 332 GFCC

E300C01 Micro-ordinateurs (Bureau & portables) Facturations 5 402 SESSI Paris

E311A01 Matériels électroniques de puissance Facturations 1 048 SESSI Paris

E311A02 Transformateurs de petite puissance Facturations 509 SESSI Paris

E311A03 Groupes électrogènes de puissance < 750kVA Facturations 395 SESSI Paris

E311A04 Machines tournantes de petite et moyenne puissance Facturations 1 829 SESSI Paris

E311A05 Composants magnétiques Facturations 605 SESSI Paris

E311B01 Fabrication de moteurs et transformateurs COMMANDES 2 045 SESSI Paris

E311C01 Réparation de gros matériel électrique Facturations 2 987 SESSI Paris

E312A01 Contrôleurs programmables Facturations 1 551 SESSI Paris

E312A02 Appareillage basse tension relais Facturations 5 475 SESSI Paris

E312A03 Appareillage électrique d'installation Facturations 2 500 SESSI Paris

E312A04 Connecteurs, commutateurs, interrupteurs Facturations 3 719 SESSI Paris

E312A05 Matériel de distribution ou de commande BT Facturations 2 579 SESSI Paris

E312B01 Matériel électrique de grande puissance ou à haute Facturations 3 220 SESSI Paris

E313Z01 Fils & câbles isolés Facturations 5 755 SESSI Paris

E314Z01 Piles électriques Facturations 330 SESSI Paris

E314Z02 Accumulateurs électriques non alcalins Facturations 1 573 SESSI Paris

E314Z03 Accumulateurs électriques alcalins Facturations 614 SESSI Paris

E315A01 Lampes électriques Facturations 805 SESSI Paris

E315B01 Appareils électriques autonomes de sécurité Facturations 247 SESSI Paris

E315C01 Appareils d'éclairage Facturations 2 053 SESSI Paris

E316A01 Fabrication de matériels électriques pour moteurs Facturations 5 020 SIEPAC

E316D01 Matériels de signalisation pour chemin de fer Facturations 283 SESSI Paris

E316D02 Appareils électriques d'alarme et de veille Facturations 140 SESSI Paris

E316D03 Electrodes (des types utilisés pour four) Quant. produites 434 SESSI Caen

E316D04 Produits à base d'anthracite et assimilés Quant. produites 262 SESSI Caen

E321A01 Condensateurs de puissance Facturations 254 SESSI Paris

E321A02 Composants passifs et condensateurs fixes Facturations 3 710 SESSI Paris

E321B01 Eléments piézo-électriques Facturations 69 SESSI Paris

E321B02 Tubes électroniques et semi-conducteurs Facturations 9 718 SESSI Paris

E322A01 Equipements d'émission et de transmission hertzien Facturations 5 205 SESSI Paris

Annexe 213

Ident. de la série Intitulé de la série Indicateur suivi

pondération Source

E322B01 Matériels téléphoniques Facturations 12 958 SESSI Paris

E323Z01 Radio-récepteurs et téléviseurs Facturations 2 370 SESSI Paris

E323Z02 Appareils d'enregistrement du son et de l'image Facturations 474 SESSI Paris

E323Z03 Antennes Facturations 119 SESSI Paris

E331A01 Appareils de radiologie médical Facturations 1 206 SESSI Caen

E331B01 Appareils d'électronique médicale Facturations 772 SESSI Paris

E331B02 Matériel médico-chirurgical et prothèses Facturations 4 741 SESSI Caen

E332A01 Matériels professionnels : aide à la navigation Facturations 9 231 SESSI Paris

E332B01 Compteurs de gaz Facturations 224 MECASTAT

E332B02 Compteurs d'eau Quant. produites 287 MECASTAT

E332B03 Compteurs d'électricité Facturations 574 MECASTAT

E332B04 Instruments de métrologie Facturations 350 MECASTAT

E332B05 Instruments d'optique Facturations 242 MECASTAT

E332B06 Instruments scientifiques et techniques pour autom. Facturations 1 551 SIEPAC

E332B07 Appareils de mesure de grandeurs électriques Facturations 5 738 SESSI Caen

E333Z01 Equipements d'automatisation des processus industr. Facturations 5 113 SESSI Caen

E334A01 Verres correcteurs Quant. livrées 1 552 MECASTAT

E334A02 Montures de lunettes Quant. livrées 1 028 MECASTAT

E334A03 Lunettes de soleil Quant. livrées 365 MECASTAT

E334B01 Instruments d'optique Facturations 755 MECASTAT

E335Z01 Montres Quant. produites 772 MECASTAT

E335Z02 Réveils, horloges et pendules Quant. produites 132 MECASTAT

E335Z03 Interrupteurs horaires Quant. produites 168 MECASTAT

E335Z04 Mouvements de montres terminés Quant. produites 105 MECASTAT

E335Z05 Boîtiers de montres Quant. produites 163 MECASTAT

E335Z06 Bracelets de montres (métalliques) Quant. produites 157 MECASTAT

E341Z01 Voitures particulières Quant. produites 36 045 SESSI Caen

E341Z02 Véhicules utilitaires légers dérivés de voitures p Quant. produites 2 924 SESSI Caen

E341Z03 Véhicules utilitaires légers spécifiques Quant. produites 1 233 SESSI Caen

E341Z04 Véhicules utilitaires >4 tonnes Quant. produites 4 843 SESSI Caen

E341Z05 Autocars et Autobus Quant. produites 640 SESSI Caen

E342A01 Remorques et semi-remorques routières > 6 tonnes Quant. produites 2 129 SESSI Caen

E342A02 Carrosseries véhicules utilitaires, remorques+semi- Quant. produites 2 676 SESSI Caen

E342B01 Caravanes, camping-cars Quant. produites 367 SESSI Caen

E343Z01 Pièces mécaniques et équipements automobiles Facturations 33 137 SIEPAC

E351A01 Constructions neuves de bâtiments de guerre par la Heures travaillées 979 DCN

E351A02 Réparation de bâtiments de guerre Heures travaillées 739 DCN

E351B01 Constructions neuves de navires marchands Heures travaillées 2 096 Bercy (DG de l'industrie)

E352Z01 Locomotives Quant. livrées 645

Bureau intersyndical des constructeurs et des réparateurs de matériel

E352Z02 Automotrices, autorails Quant. livrées 721

Bureau intersyndical des constructeurs et des réparateurs de matériel

E352Z03 Voitures et remorques Quant. livrées 1 683

Bureau intersyndical des constructeurs et des réparateurs de matériel

E352Z04 Wagons Quant. livrées 353

Bureau intersyndical des constructeurs et des réparateurs de matériel

E352Z05 Pièces et équipements Facturations 1 638

Bureau intersyndical des constructeurs et des réparateurs de matériel

E353A01 Réacteurs Heures travaillées 5 345 DGA

E353A02 Moteurs d'hélicoptères Heures travaillées 487 DGA

Insee Méthodes 214

Ident. de la série Intitulé de la série Indicateur suivi

pondération Source

E353B01 Cellules d'avions militaires Heures travaillées 1 795 DGA

E353B02 Cellules d'avions civils Heures travaillées 9 875 DGA

E353B03 Cellules d'hélicoptères Heures travaillées 990 DGA

E353B04 Equipements spécifiques Heures travaillées 541 DGA

E354A01 Cyclomoteurs, motocyclettes, scooters Quant. livrées 753 SIEPAC

E354A02 Pièces et équipements non électriques pour motocyc Facturations 116 SIEPAC

E354C01 Cycles Quant. livrées 564 SIEPAC

E354C02 Pièces et équipements pour cycles Facturations 369 SIEPAC

E354E01 Véhicules pour invalides Quant. livrées 95 SESSI Caen

E355Z01 Chariots à bras Facturations 70 SESSI Caen

E355Z02 Matériels de transport n.c.a. Facturations 262 SESSI Caen

E361A01 Sièges pour véhicules automobiles Facturations 3 266 SIEPAC

E361A02 Sièges métalliques à usage professionnel Facturations 592 SESSI Caen

E361A03 Sièges et tabourets à usage domestique Facturations 311 SESSI Caen

E361A04 Fauteuils et canapés à usage domestique Facturations 1 581 SESSI Caen

E361C01 Mobilier de bureau en bois et en métal Facturations 1 685 SESSI Caen

E361E01 Meubles de cuisine en bois par éléments Facturations 2 068 SESSI Caen

E361G01 Armoires,commodes,coiffeuses en bois, usage domest. Facturations 1 329 SESSI Caen

E361G02 Lits en bois à usage domestique Facturations 557 SESSI Caen

E361G03 Tables en bois pour salles à manger à usage domest. Facturations 343 SESSI Caen

E361G04 Buffets, bahuts, living et bibliothèques, à usage Facturations 1 025 SESSI Caen

E361G05 Meubles de rangement par éléments Facturations 643 SESSI Caen

E361J01 Meubles de complément en bois Facturations 807 SESSI Caen

E361J02 Meubles de salles de bains en bois (montés ou en k Facturations 721 SESSI Caen

E361J03 Meubles de magasins en métal Facturations 1 648 SESSI Caen

E361M01 Sommiers (tapissiers ou à lattes) Facturations 546 SESSI Caen

E361M02 Matelas recouverts Facturations 1 031 SESSI Caen

E401Z01 Electricité (centrales EDF et non EDF) Quant. produites 108 529 Observatoire de l'Energie

E402Z01 Gaz distribué (tous usages) Quant. produites 21 604 Observatoire de l'Energie

E410Z01 Eau distribuée (toutes destinations) Quant. produites 18 052 Division "PVI"

EH00000 Heures Intérim Heures travaillées 18 915 DARES

EH01001 Gros oeuvre Heures travaillées 60 743 FFB

EH01002 Second oeuvre Heures travaillées 87 411 FFB

EH02001 Travaux publics Heures travaillées 69 369 FNTP