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ECONOMIE DESCRIPTIVE Nicolas CANRY Octobre 2008 Licence 1 – Division 3 Chapitre 2 Le compte de biens et services

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ECONOMIE DESCRIPTIVENicolas CANRY

Octobre 2008Licence 1 – Division 3

Chapitre 2Le compte de biens et

services

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Chapitre 2 : le compte de biens et services

Introduction. Qu’est-ce que la richesse ?I. L’équilibre emplois - ressources concernant

les produitsII. DéfinitionsIII. De la production au PIBIV. La notion de contribution à la croissance du

PIBV. La mesure des opérations économiques en

valeur et en volume

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Chapitre 2 : le compte de biens et services

Introduction. Qu’est-ce que la richesse ?I. L’équilibre emplois - ressources concernant

les produitsII. DéfinitionsIII. De la production au PIBIV. La notion de contribution à la croissance du

PIBV. La mesure des opérations économiques en

valeur et en volume

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• Longtemps : augmenter la richesse = préhension (F. Rachline)

• François Quesnay (1694-1774), physiocrate, un des pères de la comptabilité nationale : seule est productive l’activité agricole. Autres activités sont dite stériles : artisans, commerçants, manufacturiers ne font que manger le produit de l’agriculture ou en changer la forme. Seul le surplus est créateur de richesse.

• A. Smith (1723-1790) : ce n’est pas le produit de la terre (la nature) qui est créatrice de richesse mais le travail humain (la division du travail permet à la fois d’accroître la productivité et la richesse des nations, 1776). Travail productif (manufacturiers) ≠ travail improductif (services )

• K. Marx (1818-1883), « dernier des classiques » : déf. similaire. Médiation matérielle centrale (commerce improductif ≠ Smith)

• Jean-Baptiste Say (1767-1832), précurseur de la théorie néoclassique : sphère productive identifiée à sphère marchande : la production n’est pas création de biens ou de matière, mais création d’utilité pour les agents. Cette utilité doit être validée socialement par l’échange marchand.

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PIBV. La mesure des opérations économiques en

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• Cette égalité traduit le principe d’égalité entre l’offre et la demande sur le marché des bienset services.

• La CN décompose l’offre et la demande en différents types de postes :– Côté ressources (offre), deux origines possibles : la

production nationale et les importations– Côté emplois (demande), 3 utilisations possibles de

l’offre : consommation, investissement (au sens productif du terme) et exportations.

– La CN décompose en fait les emplois en cinq postes : deux pour la consommation, deux pour l’investissement et les exportations.

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• Consommations intermédiaires (CI) : consommations qui entrent dans (ou sont détruits par) un processus productif. Les CI émanent forcément d’agents assurant une activité productive.

• Dépenses de consommation finale (DCF) : biens ou services détruits pour satisfaire directement les besoins individuels.

• Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) : biens achetés par un producteur mais qui n’est pas immédiatement détruit ou transformélors de son utilisation : machines, équipements, bâtiments, etc.

• Variations de stocks (VS) de biens (matières premières, des produits semi-finis ou finis). Poste assurant l’égalité comptable entre offre et demande. Si O > D, une partie de leur production est alors stockée (VS > 0). Si D > O, excédent de demande satisfait en allant puiser dans leur stock de produits des années antérieures (VS < 0).

• Exportations : biens produits localement pour répondre à une demande n’émanant pas du territoire national.

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Chapitre 2 : le compte de biens et services

Introduction. Qu’est-ce que la richesse ?I. L’équilibre emplois - ressources concernant

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1. La production (P)

P = « Activité exercée sous le contrôle et la responsabilité d’une u.i. qui combine des ressources en main d’œuvre, capital et biens et services pour fabriquer des biens ou fournir des services. Résultat de cette activité ».

Les processus purement naturels (sans intervention ou contrôle humain) ne font pas partie de la production (ex : le pétrole ; même si son extraction, si).

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Le traitement de la production illégale

• Deux grands types de production dite illégale :– la production de BS dont la vente, la distribution ou la

possession est interdite par la loi (drogue, prostitution, etc.). France = moins de 1 % du PIB.

– les activités de production habituellement légales mais qui sont effectuée illégalement, soit que le producteur n’a pas d’autorisation pour produire, soit qu’il ne déclare pas au fisc cette production = travail au noir (plomberie, cours particuliers, etc.). France = environ 4 % du PIB.Sa non prise en compte peut générer des déséquilibres liés au fait que certains agents ne déclarent pas de revenus… qu’ils vont pourtant consommer ou épargner. En pratique, l’INSEE procède à une estimation du seul travail au noir : le taux de redressement pour travail au noir est un coefficient qui est calculé uniquement lors de l’année de base et reste le même pour toute la durée de vie de la base.

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1.1. La production marchande

= Production écoulée (ou destinée à l’être = stocks) sur le marché. • Les services marchands : sociétés de services aux entreprises ou

aux particuliers, professions libérales tels qu’avocats mais aussi médecins.

• La location de logement : le propriétaire d’un bien immobilier qui loue son bien effectue une production de service de logement, consommée par le locataire (consommation finale ≠ revenu de la propriété). Cette production est estimée par les loyers effectifs payés par les locataires.

• Le commerce = un service de distribution de biens. Par convention, valeur de la production du commerce = marges commerciales perçues par les commerçants = différence entre valeur d’achat auprès du fournisseur et valeur de la vente (HT) auprès de l’acheteur final. Evite de gonfler artificiellement le poids de ce secteur.

• La production des intermédiaires financiers. Les banques rémunèrent leur activité sous deux formes : frais directement facturés au consommateur (frais de tenue de compte, cartes bancaires) + les marges sur intérêts = Services d’Intermédiation Financière Indirectement Mesurés (SIFIM). SIFIM estimés par la différence entre les intérêts perçus par les banques sur les crédits qu’elles octroient et les intérêts qu’elles versent à leurs créanciers.

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Evaluation de la production marchande (PM)

= au prix de base et non au prix de production (base 80) ou au prix d’acquisition.

• Le prix de base est la recette effective du producteur par unité produite= montant payé par l’acheteur pour chaque unitéde produit moins les impôts sur les produits plus les subventions sur les produits. Il faut également déduire les marges commerciales ou de transport payés par les consommateurs mais non perçus par les producteurs de bien (mais par les intermédiaires qui assurent le service de distribution des biens).

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Petit exposé sur les impôts dans la CN

• La comptabilité nationale distingue deux grands types d’impôts : – les impôts sur les revenus– les impôts sur la production et les importations (P et IM)

• Dans les impôts sur P et IM, on trouve : – les « impôts sur les produits », qui sont déduits du prix de vente

du bien pour estimer le prix de base. Ces impôts sont dus par unitéde bien ou de service produit : TVA, Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP), taxes sur le tabac ou sur les alcools.

– les « autres impôts sur la production », dont l’assiette ne dépend pas des quantités produites mais des facteurs de production : salaires (taxe sur les salaires ou taxe d’apprentissage) et capital (taxe professionnelle, taxe foncière) = impôts prélevés par les collectivités locales.

• Dans les subventions, on trouve, de la même manière :– les subventions sur les produits versées aux producteur par unité

produite et ajoutées au prix de vente pour obtenir le prix de base– les subventions d’exploitation, dont l’attribution n’est pas

directement reliée aux quantités produites et qui ne font donc pas partie de la VAB au prix de base.

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1.2. Production pour Emploi Final ProprePEFP = production destinée à la consommation finale ou à la FBCF de

l’agent qui la produit.

Comprend, pour les ménages :• La production agricole autoconsommée des agriculteurs.• La production agricole dans les potagers ou les jardins familiaux

(« jardins ouvriers »). • Production liée à l’ emploi de personnel salarié (femme de

ménages, nourrice). Production directement consommée par le ménage qui embauche. Estimée par le montant des salaires versés.

• Les propriétaires du logement dans lequel ils vivent effectuent un service de logement qu’ils se rendent à eux-mêmes : à la fois producteurs et consommateurs de ce service de logement : PEFP.Pourquoi une telle estimation ? Sinon, le PIB évolue avec le taux d’accession à la propriété.

Pour les SNF ou APU, comprend tout bien capital produit pour être utilisé ensuite dans leur propre unité de production.

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Pour aller plus loin…

Pourquoi l’emploi de personnel salarié par les ménages est-il une PEFP ?

Si un ménage emploie une femme de ménage, la CN considère que la production du service ainsi effectué est autoconsommée par le ménage, ce qui peut paraître surprenant : pourquoi un tel enregistrement en PEFP ?

Pour comprendre, il suffit de se souvenir que, dans la CN, la production est toujours enregistrée dans le compte de l’employeur, jamais dans celui du salarié. Ainsi, dans notre exemple, le service de ménage est produit non par le salarié (femme de ménage) mais bien par le ménage employeur. Comme c’est ce ménage qui va bénéficier de ce service, celui-ci est à la fois produit et consommé par le même ménage, d’oùl’enregistrement en PEFP.

Notons que, comme cette production, enregistrée en ressources, ne se traduit par aucune rentrée financière pour le ménage, il s’agit en fait d’une opération fictive ou imputée. A toute opération imputée côté ressources doit correspondre une opération imputée de même montant côté emplois : la DCF dans notre exemple. Ces deux opérations « se neutralisent » ; reste donc à enregistrer la seule dépense effective de cette opération pour le ménage employeur, à savoir le versement du salaire à la femme de ménage, côté emplois.

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1.3. La production non marchande (Autre production non marchande)

• PNM = production « fournie à d’autres unités soit à titre gratuit soit àun prix non économiquement significatif, c’est-à-dire à un prix couvrant moins de 50 % des coûts de production. Comprend principalement les services assurés par les Administrations Publiques (défense, police, justice, éducation, santé publique) mais également ceux des ISBLSM.Financée par l’impôt. 11 % de la production totale.

• Par convention, les biens sont toujours marchands. SM et SNM.

• Deux grands types de SNM :– Ceux qui ne peuvent faire l’objet d’échanges marchands et qui

profitent à l’ensemble des SI (activités régaliennes de l’Etat).– Ceux qui sont non marchands par choix politique et bénéficient

exclusivement au SI des ménages (éducation, santé publique). Les premiers font l’objet d’une consommation dite collective, les seconds, d’une consommation individualisable.

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Evaluation de la PSNM

PSNM = Somme des coûts de cette production= Consommations Intermédiaires

+ Rémunération des salariés + autres impôts sur la production nets des subventions d’exploitations reçues + Consommation de Capital Fixe (amortissement).

Donc ces services sont produits sans rémunération du capital autre que celle qui paye les machines (rémunération du capital nulle), soit une bonne définition de ce qui oppose le marchand et le non marchand.

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1.4. Comment estimer la P d’un produit ?• Production ≠ chiffre des ventes d’entreprises. En effet :

– Les ventes ⇒ postes d’emplois, donc valorisées au prix d’acquisition (≠ prix de base, pour la prod.) : il faut déduire les impôts, les marges commerciales et de transport, ajouter les subventions sur les produits.

– Toute la production n’est pas forcément vendue : • production pour compte propre, qu’il ne faut jamais

oublier d’ajouter, si elle existe, à la production vendue.• Stocks (VS)

Finalement :

P = Ventes au prix d’acquisition – (IP – SP) – (MC + MT) + PEFP + ΔStocksouP = production vendue (estimée au prix de base) + PEFP + ΔStocks

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2. Les importations• Définition du Fret : coût du transport des marchandises

par mer et, par extension, par air ou par route = coût du transport des marchandises.

• Les importations ne comprennent pas :– Biens en transit direct (produit qui arrive au Havre ⇒ Allemagne)– Biens entrant à titre provisoire (foires, expositions, etc.)– Les effets personnels des touristes ou des migrants– Les ventes de travaux en bâtiment ou génie civil par des

entreprises étrangères (produits par une société résidente = quasi-société)

– Les ventes de terrain à des non résidents (attribué à une u.résidente fictive)

– les échanges effectués entre filiales d’une FMN.

• Les importations, tout comme les exportations, peuvent être estimées soit Franco A Bord (FAB), soit Coût Assurance Fret (CAF).

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Importations françaises

Exportations françaises

France FrontièreFrance – Belgique

Pays-BasFrontièreBelgique – Pays-Bas

FAB

CAF

CAF

FAB

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• L’estimation au prix FAB = coûts de transport et d’assurance (CTA) jusqu’àla frontière du pays de l’agent exportateur (producteur), soit :– la frontière Belgique – Pays-Bas pour les importations françaises.– la frontière France – Belgique pour les exportations françaises.

• L’estimation prix CAF = CTA jusqu’à la frontière du pays de l’agent importateur, soit :– la frontière France – Belgique pour les importations françaises.– la frontière Belgique – Pays-Bas pour les exportations françaises.

• Prix CAF > Prix FAB (EX et IM) : CAF = FAB + CTA sur le territoire belge.

• Les CTA des IM sur le territoire national ne rentrent pas dans la valeur des IM de marchandises (CI ou service de transport importé).

• La CN valorise importations et exportations au prix FAB.Pour EX : CTA hors France sont des EX de services. Pour les IM : CTA hors pays producteur = IM ou CI de services.

• En pratique cependant, difficile d’obtenir des statistiques douanières sur IM au prix FAB ⇒ IM estimées CAF (EX enregistrées FAB). Puis, la CN applique une correction CAF/FAB au volume global des IM (2 % des IM).

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3. Les Dépenses de Consommation Finales

• Les DCF représentent la valeur des biens et services utilisés pour la satisfaction directe des besoins humains, que ces besoins soient individuels ou collectifs.

• « direct » exclut deux autres types de dépense : CI et investissement.

• Ces dépenses représentent la CF des unités résidentes, que ces dépenses s’effectuent sur le territoire national ou dans le reste du monde (les dépenses de consommation d’un touriste allemand en France n’entrent pas les DCF des ménages (= EX) tandis que les dépenses d’un touriste français en Italie, si (=IM).

• Seuls trois SI ont une DCF : ménages, APU et ISBLM.

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3.1. DCF des ménages • DCF = toutes les dépenses en biens et services des ménages

(y.c. biens d’équipement ménagers, ordinateurs, automobiles) à une seule exception : l’achat de logement = FBCF (investissement productif).

• Surprenant ! La voiture ou la machine à laver achetée l’année t, servira pendant plusieurs années aux ménages et pourrait, à ce titre, entrer dans leur FBCF…

• Pour comprendre la distinction : la FBCF comprend des achats de biens qui sont à la fois durables (≠ CI) et qui entrent dans ouparticipent à un processus productif (générant à ce titre des revenus dans le futur) : l’achat d’un logement remplit cette définition puisque l’occupation ou la location d’un logement constitue une production de service de logement (PEFP ou production marchande pour la location).

• Les dépenses incluent les biens achetés à crédit (mais pas les intérêts payés = opération de répartition).

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• La DCF comprend :– les loyers payés effectivement (locataires) ou imputés

(propriétaires)– l’évaluation (dépense imputée) des biens autoconsommés– les SIFIM (services financiers produits et indirectement

« facturés » par les banques)

• La DCF ne comprend pas les impôts (ne sont pas payés en l’échange direct d’un bien ou d’un service). Exception : redevance TV (si on possède une TV = service audiovisuel)

• Comme tous les postes côté « emplois », la DCF des ménages est enregistrée au prix d’acquisition (hors TVA déductible) ≠ prix de base (production).

Le prix d’acquisition des DCF des ménages comprend donc :– tous les impôts sur les produits : TVA (non déductible),

TIPP, taxes sur les alcools ou le tabac, etc. – les marges commerciales et de transport.

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3.2. Les DCF des APU (et des ISBLSM)

• Les APU ont une activité de PSNM. Comme cette P n’est pas vendue (ou à un prix non significatif), il est difficile de savoir à qui attribuer la consommation de cette PSNM (côté « emplois »).

• Par convention, on suppose que la PSNM des APU est consommée sous forme de DCF par les APU elles-mêmes. Il faut néanmoins soustraire de cette DCF des APU la part de la PSNM qui a été payée par les ménages (qui entre dans leur DCF).

• On pourrait penser que certaines PSNM correspondent non à de la consommation mais à de l’investissement productif (éducation, etc.). Par convention, toute la PSNM est consommée.

• Les APU effectuent parfois des dépenses qui ne sont pas considérées comme des prestations sociales (en nature) et sont donc enregistrés dans leur DCF : il s’agit surtout d’achat de biens et services en lieu et place des ménages (remboursement de médicaments ou de frais médicaux auprès de médecins libéraux, versement d’allocations logement). On reviendra en détails sur ce point dans le chapitre suivant

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• Finalement :

DCF des APU= PSNM des APU

– Paiement partiel des services rendus par les APU par d’autres SI (surtout ménages)+ Achat de biens et services en lieu et place de ménages = « prestations sociales en nature »

• Nota : on verra dans le chapitre suivant que la CN distingue, dans les DCF des APU, les DCF individualisables (santé, éducation) des DCF collectives des APU ce qui permet de calculer un autre indicateur de consommation des ménages, la Consommation Finale Effective (CFE) des Ménages, qui intègre la PSNM individuelle des APU.

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Exercice d’application• Enoncé : les APU assurent un service d’éducation à l’université. Le coût annuel de

cette université s’explique par la rémunération des enseignants (70), le paiement des fournitures (20), l’usure naturelle des locaux (amortissement) évaluée à 10. Les étudiants payent cependant une inscription universitaire s’élevant au total à 30.Dans cette économie la santé est uniquement gérée par des médecins libéraux. Les recettes de ceux-ci auprès des ménages s’élèvent à 50 chaque année mais une partie (40) est prise en charge par la sécurité sociale, organisme rattaché aux APU.

• Question : Déterminer 1) les productions marchande et marchande de cette économie. 2) les DCF des ménages et des APU.

– Production des APU = CI + Rémunérations salariales + CCF = 20 + 70 + 10 = 100. Comme le « prix de vente » est de 30 %, il s’agit de PSNM (si les droits d’inscription étaient de 55, il s’agirait de production marchande). La PSNM est consommée sous forme de DCF par les ménages à hauteur de leur droit d’inscription, soit 30 et, par différence, à hauteur de 100 – 30 = 70 par les APU.

– La production de santé est assurée par des médecins libéraux : il s’agit donc de production marchande, estimée au prix de base. Comme il n’y a ni IP ni SP, Production Marchande = 50. Cette production est intégralement payée par les ménages mais ceux-ci se font rembourser une partie, soit 40, par les APU.La production marchande est donc consommée pour 50 – 40 = 10 par les ménages (« ticket modérateur ») et par 40 par les APU.

• Conclusions :Production totale = PM + PSNM = 50 + 100 = 150DCF de ménages = 30 (éducation) + 10 (santé) = 40DCF des APU = 70 (éducation) + 40 (santé) = 110

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3.3. Les Consommations intermédiaires (CI)= Biens et services transformés (le coton dans les vêtements) ou entièrement détruits (l’électricité) au cours d’un processus de production. Les CI sont les biens entrant dans un processus productif et dont la durée de vie est inférieure à un an. Elles comprennent aussi les biens durables de faible valeur (exemple : les petites fournitures).

• Seuls les agents producteurs peuvent donc effectuer des CI• A savoir :

– Par convention, les services non marchands ne peuvent pas être l’objet de CI.

– L’usure du capital (amortissement) ne fait pas partie des CI mais du poste Consommation de Capital Fixe (CCF).

– La valeur des CI est estimée au coût d’acquisition, hors TVA déductible.Si une entreprise achète des fournitures, elle paye la TVA mais celle-ci sera déduite de la TVA (collectée sur les ventes et) reversée à l’Etat. La TVA payée par les entreprises est déductible (et n’est jamais payée par l’entreprise).

– Les CI sont enregistrées comme telles au moment où ces biens entrent effectivement dans le processus productif et non au moment où ils sont achetés. Si une entreprise achète des fournitures en 2000 mais qu’elle utilise ces fournitures seulement en 2001, celles-ci sont enregistrées en variations de stocks en 2000 (VS > 0). En 2001, elles sont enregistrées d’un côté en variation de stock (VS < 0 = déstockage) et de l’autre, en CI.

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3.4. La formation Brute de Capital Fixe (FBCF)= Acquisitions moins cessions d’actifs fixes réalisées par les producteurs résidents. Actifs corporels ou incorporels issus de processus de production et utilisés de façon répétée ou continue dans d’autres processus de production pendant au moins un an.

• Seuls les agents producteurs ont des dépenses de FBCF• A savoir :

– « Fixe » ne signifie pas immobile (bien immeuble). On oppose ici « fixe » à capital « variable », qui caractérise les stocks.

– « Brut » s’oppose dans la CN au terme « Net ». Pour passer de l’un àl’autre, il faut soustraire l’usure du capital au cours du processus productif = CCF. Exemple : quand les entreprise dépensent 100 pour acheter des machines, elles dépensent par exemple 80 pour remplacer certaines machines hors d’usage et 20 pour accroître le stock existant de machines. Dans cet exemple la FBCF est de 100 (englobe l’achat de toutes les machines). La Formation Nette de Capital Fixe n’est que de 20 : elle correspond à l’accroissement réel du stock d’actifs des entreprises. Cette distinction n’a strictement rien à voir avec la distinction salaire brut / salaire net (cotisations salariales déduites).

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• La FBCF comprend :Pour les ménages hors EI :– uniquement l’acquisition de logements (ou les gros travaux d’entretien). De

fait, seule l’acquisition de logements neufs est enregistrée dans la FBCF des ménages hors EI.

Pour les autres SI (y compris EI) :– les actifs physiques (c’est-à-dire matériels) fixes à savoir les bâtiments

(biens immeubles) mais aussi les constructions de routes, etc..– les actifs physiques meubles (mais fixes) : biens d’équipement, matériels de

transport (pas pour les ménages hors EI).– Les actifs physiques (fixes) cultivés dans le but de produire à terme des

fruits : vergers, vignes etc. Idem pour le bétail : n’entre dans la FBCF que le bétail élevé pour produire un bien qui se distingue de l’animal lui-même : animaux laitiers, moutons pour la laine, etc. mais pas l’agneau qu’on élève pour le manger.

– Actifs fixes immatériels (≠ physiques), notamment les logiciels informatiques, les dépenses d’exploration minière (qu’elle soient fructueuses ou non – Poste très faible aujourd’hui en France), ainsi que l’achat d’œuvres artistiques originales (livres, films, etc.) dont les recettes seront perçues sur plusieurs années.

• La FBCF ne comprend pas les dépenses de recherche et développement, les dépenses de publicité (enregistrées en CI).

• Evaluation : au prix d’acquisition, c’est-à-dire hors TVA déductible. En revanche, les impôts et taxes liés à l’achat de ces biens sont inclus : frais de notaire et/ou d’agence immobilière, droit d’enregistrement, etc.

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Pour aller plus loin…

Pourquoi la FBCF des ménages ne contient que les achats de logements neufs ?

Pour comprendre, il faut revenir à la définition de la FBCF = « acquisitions moins cessions d’actifs fixes… »Quand un ménage A achète un logement ancien pour 100 à un ménage B, A augmente sa FBCF de 100. Symétriquement, B réduit sa FBCF de 100 (B se sépare d’un bien qui permet de produire un service de logement). Les cessions sont en fait des FBCF négatives. Au total les FBCF de A et B s’annulent (dans le compte des ménages). Dans le cas d’achat de logement neuf, le bien vient d’être produit par une entreprise : la contrepartie de la FBCF du ménage est une production marchande, pas une FBCF négative. On voit donc que, de facto, seuls les achats de logements neufs figurent dans la FBCF des ménages. L’équilibre emplois – ressources d’un produit présente comment l’offre produite au cours d’une période considérée est employée : il est rassurant de savoir que des biens produits dans des périodes antérieures ne figurent pas dans un tel équilibre…

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3.5.Les variations de stock (VS)

• Les stocks sont constitués de biens intermédiaires, de produits semi-finis ou finis (rend l’analyse des VS parfois difficile àinterpréter).

• On devrait en fait décomposer les variations de stocks en deux postes biens distincts : – les sorties de stocks, qui participent à l’offre de biens et

devraient à ce titre figurer côté « ressources ».– Les entrées en stocks, qui correspondent à des biens produits

mais qui n’ont pas trouvé d’emploi correspondant.• En pratique, la comptabilité n’évalue ni les entrée ni les sorties mais

seulement les évolutions de stocks, qui sont enregistrées côté« emplois », quel que soit leur signe :– Si les entrées > sorties, la variation est positive (production non

encore employée)– Si les entrée < sorties au contraire, il y a déstockage net : la

production n’a pas suffi à répondre à la demande et il a fallu puiser dans une ressource additionnelle, les stocks

• Evaluation : les variations de stocks sont évaluées au prix de base moyen du marché au cours de l’année considérée.

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3.6. Les acquisitions nettes d’objets de valeur

• Il s’agit d’un tout petit poste, que l’on va négliger par le suite.

• Il concerne l’acquisition de biens de valeur (bijoux, antiquités ou œuvres d’art) qui ne sont ni consommés ni intégrés à un processus productif mais simplement détenus comme réserve de valeur (avec sans doute des espoirs de plus-value c’est-à-dire de revente à un prix de vente supérieur au prix d’acquisition).

• La formation brute de capital (FBC) est la somme des postes de FBCF, de variations de stocks et des acquisitions nettes d’objets de valeur.

FBC = FBCF + VS + AOV

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Pour aller plus loin…

L’enregistrement des acquisitions d’objets de valeur

Ces biens sont acquis mais ne sont, le plus souvent, pas produits au cours de l’année, contrairement aux biens enregistrés en FBCF (ils n’entrent donc pas dans la production courante). Tant que ces opérations concernent deux agents résidents, l’opération est parfaitement neutre (invisible) au niveau national parce qu’ils s’agit (voit topo pour la FBCF) d’acquisitions nettes de cessions.Exemple : vente d’un tableau de Monet de ménage à ménage : variation positive du poste pour l’acheteur mais négative et de même montant pour le vendeur (il s’agit pour lui d’un cession) : donc au niveau consolidé, c’est invisible dans la comptabilité nationale (deux montants identiques mais de signes opposés au sein d’un même secteur s’annule). Si la transaction touche une entreprise qui achète un tableau à un ménage : poste positif pour l’entreprise mais négatif de même montant pour le ménage : cela va apparaître dans les comptes de secteurs institutionnels, mais au niveau national, donc agrégé, cela va, ici encore, s’annuler.Ce poste ne concerne donc le plus souvent que les opérations faisant intervenir un agent résident et un agent non résident. Si l’acheteur du tableau d’une valeur de 100 est japonais et le vendeur français on aura à la fois : -100 dans le poste « acquisitions nette d’objet de valeur » et +100 dans le poste d’exportation (deux postes côté « emplois » mais avec des signes opposés). Dans le cas symétrique où l’acheteur est français, le poste « acquisitions nette d’objet de valeur »augmente de + 100 dans la comptabilité française et le poste importation (côté ressources) est augmenté de 100 également.Notons par ailleurs que les lingots d’or ne sont pas considérés par la comptabilité nationale comme des objets de valeur mais comme des actifs financiers (n’entrent pas dans les comptes réels mais dans les comptes financiers, à savoir le TOF)

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Chapitre 2 : le compte de biens et services

Introduction. Qu’est-ce que la richesse ?I. L’équilibre emplois - ressources concernant

les produitsII. DéfinitionsIII. De la production au PIBIV. La notion de contribution à la croissance du

PIBV. La mesure des opérations économiques en

valeur et en volume

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1.1. Equilibre Emplois – Ressources :au niveau d’un produit

• En principe, on doit avoir une égalité entre les emplois (DCF, CI, FBCF, etc.) et les ressources (P, IM).

• Problème : ressources et emplois ne sont pas estimés, valorisés de la même façon : la production est valorisée au prix de base tandis que la plupart des emplois sont valorisés au prix d’acquisition.

• Comment passer du prix de base au prix d’acquisition ? Le prix de base ne comprend pas : – les impôts sur les produits (IP) de type TVA (non perçus par le producteur

mais payé par l’acheteur) ; en revanche, ce prix intègre les subventions sur les produits (SP) perçues par le producteur mais non payées par l’acheteur.

– les marges commerciales (MC) et de transport (MT), non perçues par le producteur mais payées par le consommateur final.

• Il faut donc ajouter aux ressources ce qui est payé par les acheteurs mais non inclus dans le prix de base (IP + MC + MT) et déduire ce qui n’est pas payé par l’acheteur mais inclus dans le prix de base (SP).

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Equilibre Emplois – Ressources du bien i

Pi + IMi + (IPi – SPi) + (MCi + MTi) = CIi + DCFi + FBCFi +ΔStocksi + EXi (1)

Soit :

Pi + IMi + (IPi – SPi) + (MCi + MTi) = CIi + DCFi + FBCi + EXi (2)

Cette égalité est valable pour tous les produits sauf 2 : le commerce et le transport, pour lesquels on a par définition :

Commerce : PC = MC (3)Transport : PT = MT (4)

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1.2. Equilibre Emplois – Ressources :au niveau agrégé

Considérons tous les secteur indexés par i hors commerce et transport. L’équation (2) s’écrit alors :

(2’)

Or, par définition, la somme des MC sur tous les produits i correspond exactement à la production (aux recettes) de la branche commerce. Même principe pour les MT. On a donc :

(3’)(4’)

∑ ∑∑∑∑∑∑∑∑ +++=++−++i i

ii

iii

ii

ii

iii

ii

ii

i XFBCDCFCIMTMCSPIPIMP )(

∑=

=

iiT

iiC

MTP

MCP

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On peut donc réécrire (2’) en y substituant les valeurs de (3’) et (4’) :

Notons que les productions du commerce et des transports ont bien leur contrepartie enregistrée côté « emplois », dans la mesure où les postes d’emplois sont estimés au prix d’acquisition, qui comprend les coûts de distribution.Conclusion : cette égalité traduit bien l’équilibre Emplois - Ressource au niveau agrégé, branches Commerce et Transport comprises. Sans indice, et en regroupant les production, on a :

P + IM + (IP – SP) = CI + DCF + FBCF +ΔStocks + EX

Les MC et MT qui sont les productions de ces secteur (incluses à ce titre dans P, somme des productions) n’apparaissent plus dans l’égalitéagrégée.

∑ ∑∑∑∑∑∑ +++=++−++i i

ii

iii

iTCii

ii

ii

i XFBCDCFCIPPSPIPIMP )(

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1.3. Mesure de la richesse : le concept de Valeur Ajoutée Brute (VAB)

• Le PIB = richesse créée au cours d’une période donnée• PIB ≠ somme des productions.• Si l’on somme les productions, on va en effet comptabiliser plusieurs

fois certaines productions. • La valeur de la production d’un bien comprend en effet la valeur des

CI nécessaires à sa production. Or ces CI constituent elles-mêmes la production d’autres entreprises.

• Si on calcule la richesse totale en additionnant les productions, on va comptabiliser plusieurs fois les CI.

• On définit ainsi la richesse produite par une unité institutionnelle (sa valeur ajoutée (VAB)), par la différence entre la valeur de sa production et la valeur des CI qu’elle a utilisées :

VAB = P – CI

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Un exemple

Soit une économie avec un agriculteur produisant du blé pour 100 €, un meunier produisant de la farine (à partir du blé) pour 150 € et un industriel produisant des pâtes (àpartir de la farine) pour 210 €. Dans cette économie, il n’y a pas de capital. Travail = unique facteur de production.

La richesse créée par l’industriel n’est pas égale à la valeur de sa production : sa production intègre en effet la valeur de la farine qu’il a achetée pour faire les pâtes.La richesse effectivement créée par l’industriel –sa Valeur Ajoutée (VAB)– réside dans l’activité de transformation (par son travail) de la farine en pâtes. La farine ne fait pas partie de la richesse créée par l’industriel : c’est la production du meunier. Pour l’industriel, la farine est une simple CI (produit transformé par le travail).La richesse créée par chaque agent est ainsi mesurée par sa VAB = P – CI.Pour l’agriculteur, pas de CI (en simplifiant un peu) : VAB = P – CI = P = 100.Pour le meunier : VAB = P – CI = 150 – 100 (prix du blé) = 50Pour l’industriel enfin, VAB = P – CI = 210 – 150 (prix de la farine) = 60.

La richesse de cette économie, mesurée par le PIB = somme des VAB = 100 + 50 + 60 = 210 ≠ Somme des Productions = 100 + 150 + 210, qui comptabilise deux fois de trop la valeur du blé et une fois de trop la valeur de la farine.

P = 100Agriculteur

Meunier P = 150CI VAB

Industriel P = 210CI VAB

VAB

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De la VAB au PIB

• Les productions sont estimées au prix de base et les CI, au prix d’acquisition, c’est-à-dire hors TVA (déductible).

• Donc la VAB est enregistrée « au prix de base », c’est-à-dire hors IP (TVA, etc.) mais SP comprises.

• Comme on cherche à estimer le PIB (la richesse produite) non au prix de base mais au prix d’acquisition, on doit penser à ajouter les IP (non compris dans les VAB) et à déduire les SP (comprises dans les VAB) :

PIB = Σ VAB + (IP – SP)

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On a donc :PIB = P – CI + (IP – SP)

Dans la section précédente, on a vu que :

P + IM + (IP – SP) = CI + DCF + FBCF +ΔStocks + EX

Soit :P – CI + (IP – SP) = DCF + FBCF +ΔStocks + EX – IM

Par conséquent, on a :

PIB = DCF + FBCF +ΔStocks + EX – IM

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Du « brut » au « net » dans la CN

• Pourquoi parle-t-on de Valeur Ajoutée Brute, de Produit Intérieur Brut ?

• Les données brutes sont des données où l’amortissement, l’usure du capital consécutive à la production de richesse, n’a pas étédéduit.

• En théorie, cette usure du capital doit être déduite (au même titre que les CI) de la valeur de la production pour connaître la vraie richesse créée.

• On définit la VAN par la différence entre VAB et amortissement, mesurée par la consommation de capital fixe (CCF) :

VAN = VAB – CCF

• Cependant, l’estimation de l’amortissement est difficile à effectuer. • La VAN est un indicateur économique plus pertinent que la VAB

mais plus difficile à estimer, et donc moins précis que a VAB. C’est la raison pour laquelle la CN raisonne plutôt à partir des données brutes.

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La formation de la VAB dans la CN : le compte de production

• Les opérations économiques sont enregistrées dans des comptes en « T » des secteurs institutionnels.

• Il existe une série de compte en « T » pour chaque secteur institutionnel (les mêmes pour tous les secteurs). Le premier de ces comptes est le compte de « Production », dans lequel on retrace le passage de la production à la VAB.

• La production est toujours enregistrée côté« ressources ».

• Les CI sont toujours une dépense, donc un « emploi »pour les agents producteurs.

• La VAB apparaît alors, côté emplois, comme solde du compte de production, c’est-à-dire comme différence entre P figurant en ressources et les CI figurant en emplois.

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valeur et en volume

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Plaçons nous, pour simplifier, dans une économie fermée. On a alors :

PIB = DCF + FBC

On l’exprime à la date t et t+1 :

PIBt+1 = DCFt+1 + FBCt+1

PIBt = DCFt + FBCt

On peut donc écrire :

(PIBt+1 – PIBt) = (DCFt+1 – DCFt) + (FBCt+1 – FBCt)

On divise alors les deux côtés de l’égalité par PIBt et on obtient :

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• En postulant que α est la part de la consommation dans le PIB, on a finalement :

• Le taux de croissance du PIB entre t et t+1 est la moyenne pondérée des postes composant le PIB, les pondérations correspondant au poids de chacun de ces postes dans le PIB à la date t (initiale).

• Cette démonstration est menée à partir d’un équilibre en valeur. Néanmoins, on montre sans difficulté que, si on décompose la croissance du PIB en volume, les variables de taux croissance sont en volume, tandis que les poids restent en valeur.

⎟⎟⎠

⎞⎜⎜⎝

⎛ −+⎟⎟⎠

⎞⎜⎜⎝

⎛ −=

−+

−=

++

+++

t

tt

t

t

t

tt

t

t

t

tt

t

tt

t

tt

FBCFBCFBC

PIBFBC

DCFDCFDCF

PIBDCF

PIBFBCFBC

PIBDCFDCF

PIBPIBPIB

11

111

..

t

tt

t

tt

t

t

FBCFBC

DCFDCF

PIBPIB Δ

−+Δ

=Δ ).1(. αα

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• On appelle contribution à la croissance du PIB d’un poste le produit du taux de variation de ce poste par son poids dans le PIB (à la période initiale).

• Pour calculer la contribution de la DCF des ménages àla croissance du PIB (en volume) entre t et t+1, il faut ainsi :– Calculer le poids (ou la part relative) de la DCF des ménages

dans le PIB à la période t (DCF et PIB exprimés en valeur).– Calculer le taux de croissance de la DCF en volume entre t et

t+1. • Plus le poids d’un poste dans le PIB est important et plus

les évolutions de ce poste auront un impact fort sur le PIB.

• Ainsi, les variations de FBCF sont souvent nettement plus importantes que celles de la consommation, mais leur impact sur le PIB est atténué par le fait que la FBCF a un poids dans le PIB bien moindre que la DCF.

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Chapitre 2 : le compte de biens et services

Introduction. Qu’est-ce que la richesse ?I. L’équilibre emplois - ressources concernant

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PIBV. La mesure des opérations économiques en

valeur et en volume

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1. La présentation du problème

• L’ensemble des opérations sur biens et services est synthétisé dans le Tableau des Ressources et Emplois en Biens et Services.

• Deux équilibres ressources et emplois sont en fait présentés : – Un tableau ressources de biens et services à prix courants.– Un tableau ressources de biens et services aux prix de l’année

précédente, chaînés, base 2000.

• La différence entre ces deux tableaux renvoie àl’opposition des notions valeur / volume.

• Quand on étudie l’évolution d’une grandeur en valeur, on mesure l’évolution de deux éléments bien distincts :– l’évolution des quantités produites– l’évolution des prix, à savoir l’inflation.

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• Lien entre variable en valeur et variable en volume :

Variable en valeur x = Variable en volume y * Niveau des prix z

• Soient trois variables x, y et z telles que x = y*z. On a :

à la date t et en (t+1), d’où

• Le CM de la variable en valeur est égale au produit des CM de la variable en volume et des prix.

• On appelle indice (d’une variable) base 1 pour l’année n la série des coefficients multiplicateurs de cette variable pour toutes les dates considérées mais toujours par rapport à l’année de référence n.

• Un indice en base 100 est l’indice base 1 multiplié par 100.• Un indice base 100 répond à la question : si une variable avait une

valeur de 100 l’année n, quelle est sa valeur en n+t, ou n-t ?• Les informations sur les prix fournies par la CN sont généralement

des indices de prix en base 100 pour l’année de base (2000 actuellement) : cela signifie que l’on considère que le niveau des prix en 2000 est de 100 et on donne alors le niveau des prix toues les années antérieures et postérieures.

ttt zyx = 111 +++ = ttt zyxt

t

t

t

t

t

zz

yy

xx 111 +++ =

Coefficient multiplicateur de x

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Le lien entre coefficient multiplicateur (CM) et taux de croissance

• Taux de croissance de x en % =

• D’où :

Taux de croissance en % = (CM – 1)*100

100*1100* 11⎟⎟⎠

⎞⎜⎜⎝

⎛−=⎟⎟

⎞⎜⎜⎝

⎛ − ++

t

t

t

tt

xx

xxx

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Comment utiliser les indices fournis par la CN ?

• Un indice base 100 pour l’année de base est un CM (multiplié par 100), mais uniquement par rapport àl’année de base, jamais par rapport à une autre année.

• Par exemple, on ne peut pas connaître sans calcul l’évolution du prix du PIB entre 2003 et 2004 en regardant l’indice de prix base 100 en 2000.

• Pour calculer l’évolution des prix entre 2003 et 2004, il suffit de rapporter l’indice de prix en 2004 à l’indice de prix en 2003 : on obtient alors le CM des prix entre ces deux dates, et on en déduit facilement le taux de variation des prix entre ces deux dates (inflation en 2004).

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PIB en valeur et en volume

PIB val. = PIB vol.* Indice de prix base 1 en 2000

ou encore :

PIB val. = PIB vol. * Indice de prix base 100 en 2000 / 100

Pour l’année de base : PIB val = PIB vol

La CN fournit un indice de prix pour chacun des postes de l’équilibre emplois – ressources : DCF, FBCF, EX, IM etc.