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Premières STMG Histoire 1 Chapitre I La Révolution Industrielle Introduction I Les révolutions industrielles et leurs conséquences A - L'industrialisation 1 - La première révolution industrielle a) Deux énergies : le charbon et la vapeur b) Deux productions : le textile et la sidérurgie 2 - La deuxième révolution industrielle a) Deux énergies : le pétrole et l’électricité b) L’apparition de l’automobile et des biens de consommation c) De nouvelles techniques de productions : le taylorisme et le fordisme 3 - La révolution des transports et de la communication B - La croissance économique 1 - Les fluctuations de la croissance 2 - Une croissance inégale 3 Le cas de la crise de 1929 a) Une crise aux conséquences importantes b) Une tentative de solution : le New Deal C - La transformation de la société 1 - Une société qui s'urbanise 2 - L'apparition des classes sociales a) Les élites urbaines b) La classe ouvrière c) Les classes moyennes II – L’Europe domine le monde A –L’impérialisme européen 1 – Les causes de l’expansion a) Démographiques b) Techniques c) Economiques d) Spirituelles e) Stratégiques 2 - Les étapes de l'expansion a) Jusqu’en 1880 : des initiatives isolées b) La compétition coloniale B Les empires 1- L’empire britannique 2- L’empire français 3 - Les autres empires

Chapitre I La Révolution Industrielle · Chapitre I La Révolution Industrielle Introduction Entre 1850 et ... industrialisation intense aux Etats-Unis et en Europe de l ... En effet,

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Premières STMG Histoire 1

Chapitre I La Révolution IndustrielleIntroductionI – Les révolutions industrielles et leurs conséquencesA - L'industrialisation1 - La première révolution industrielle

a) Deux énergies : le charbon et la vapeurb) Deux productions : le textile et la sidérurgie

2 - La deuxième révolution industriellea) Deux énergies : le pétrole et l’électricitéb) L’apparition de l’automobile et des biens de consommationc) De nouvelles techniques de productions : le taylorisme et le fordisme

3 - La révolution des transports et de la communicationB - La croissance économique1 - Les fluctuations de la croissance2 - Une croissance inégale3 – Le cas de la crise de 1929

a) Une crise aux conséquences importantesb) Une tentative de solution : le New Deal

C - La transformation de la société1 - Une société qui s'urbanise2 - L'apparition des classes sociales

a) Les élites urbainesb) La classe ouvrièrec) Les classes moyennes

II – L’Europe domine le mondeA –L’impérialisme européen1 – Les causes de l’expansion

a) Démographiquesb) Techniquesc) Economiquesd) Spirituellese) Stratégiques

2 - Les étapes de l'expansiona) Jusqu’en 1880 : des initiatives isoléesb) La compétition coloniale

B – Les empires1 - L’empire britannique2 - L’empire français3 - Les autres empires

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Révolution industrielle : phase d'intense transformation de l'industrie,caractérisée par l'utilisation de nouvelles techniques, le développement denouvelles branches d'activité et une forte croissance de l'activité.Croissance économique : augmentation durable et irréversible de la production.Elle s'accompagne de transformations dans l'organisation de l'économie.Commonwealth : ensemble des pays associés à la Grande BretagneNew Deal : « Nouvelle donne » : Politique menée par le président américainRoosevelt, destinée à lutter contre la crise économique par un investissement del’Etat dans la vie économique et sociale.

Taylorisme : système d’organisation scientifique du travail consistant àspécialiser chaque ouvrer à une tâche unique

Fordisme : Application des théories de taylor, avec le travail à la chaîne, associéà une augmentation de salaire, afin de permettre à l’ouvrier de consommer etéviter la crise par saturation du marché.

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Chapitre I La Révolution IndustrielleIntroduction

Entre 1850 et 1940, l'Europe puis d'autres pays comme les Etats-Unis et leJapon connaissent une formidable croissance économique grâce àl'industrialisation de leur économie.

Ce phénomène, fondé sur deux révolutions industrielles importantes aentraîné la transformation de la société. Face à l'apparition d'inégalités sociales,de nombreuses réflexions ont été développées afin d'améliorer la société.I – Les révolutions industrielles et leurs conséquencesA - L'industrialisation

La fin du XIX ème siècle est marquée par deux révolutions industriellesqui ont permis une forte croissance de l'économie.1 - La première révolution industrielle

a) Deux énergies : le charbon et la vapeurCette révolution industrielle concerne essentiellement le Royaume-Uni

dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle. Elle a été permise grâce auxprofits tirés de l'agriculture et du commerce et repose sur le charbon, la machineà vapeur mise au point par James Watt en 1769.

Première locomotive à vapeur la Rockett de Stephenson

b) Deux productions : le textile et la sidérurgieDe nouvelles machines dans le secteur du textile, de la sidérurgie sont

développées. C'est l'apparition des " Pays noirs " comme le Pays de Galles.

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Cette révolution s'étend à d'autres pays beaucoup plus tardivement, aumilieu du XIXème siècle.2 - La deuxième révolution industrielle

a) Deux énergies : le pétrole et l’électricitéElle commence vers 1880 et repose sur des nouvelles sources d'énergie, le

pétrole et l'électricité.b) L’apparition de l’automobile et des biens de consommationC'est aussi l'époque du développement de l'automobile, de la chimie, des

machines-outils. Mais apparaissent aussi les produits électroménagers.c) De nouvelles techniques de productions : le taylorisme et le fordismeL’ingénieur théorise le principe de l’organisation scientifique du travail

consistant à confier à chaque ouvrier une tâche unique. Ford applique ceprincipe en créant le travail à la chaine. Il associe cela à une augmentation desalaire, permettant à l’ouvrier de consommer. Cette technique permet dediminuer largement les coûts de fabrication.

Une chaîne demontage chez Ford3 - La révolution des transports et de la communication

Les transports modifient les relations commerciales en permettant deséchanges plus lointains. De plus de nouvelles routes commerciales, avec lepercement des canaux de Suez (1869) et de Panama (1914) raccourcissent lesdistances.Il y a l'essor :

du rail : première liaison transcontinentale aux Etats-Unis en 1869,Transsibérien en 1904

de la navigation maritime de l'automobile et la naissance de l'aviation.

En outre de nouveaux moyens de communication comme le télégraphe (deMorse) et le téléphone (de Bell) modifient les relations.B - La croissance économique1 - Les fluctuations de la croissance

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Durant la période 1850-1939, la conjoncture économique est favorablemalgré des crises. Les périodes de forte croissance (4% en France) ont lieu de1860 à 1873 et de 1896 à 1914 et sont liées à : l'abondance monétaire avec ladécouverte de mines d'or (Californie, Alaska), l'industrialisation avec de fortesproductivités, les progrès techniques…

Les périodes de crise sont de 1873 à 1896, " La GrandeDépression " et à partir de 1929 avec le krach de Wall Street. Les raisons desdifficultés sont : des surinvestissements, des krachs boursiers, des pénuries definancement…

Sur la longue durée (50 à 60 ans), on observe un cycle dit deKondratieff théorisé en 1926 : une phase A correspond à une périoded’expansion (augmentation des prix, de la production, de l’emploi, des salaires,des profits…), une phase B correspond à une période de dépression (stagnationou baisse de ces indices). Chacune des 2 phases dure 20 à 30 ans. Il y a ainsi unesuccession de phases de prospérité liées à l’innovation et à leur diffusion et dephases de dépression : disparition et apparition de nouvelles techniques

2 - Une croissance inégale selon les secteurs : le pétrole concurrence le charbon, boom de

l'automobile. selon les régions : industrialisation intense aux Etats-Unis et en Europe

de l'Ouest et moindre en Russie.

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3 – Le cas de la crise de 1929a) Une crise particulièrement grave

En 1929, tous ces facteurs liés à une spéculation inconnuejusqu’alors et une surproduction importante aboutissent à une criseparticulièrement violente aux conséquences internationales profondes.

- Entre 1927 et 1929 multiplication par deux du cours des actionsalors que la production n’augmente que de 13 % => on achète des actions àcrédit, on s’endette, on spécule (on peut emprunter 90 % de la somme)

Or, l’essor économique s’essouffle : les investisseurs s’inquiètent.Mardi 22 octobre 1929, retournement de tendanceJeudi 24 octobre : « jeudi noir » : effondrement des marchés

les épargnant retirent leurs capitaux des banques qui ne peuventrécupérer l’argent prêté : faillite de 640 banques en 1929, 1300 en1930, 2200 en 1931…

les survivants ne prêtent plus => plus d’investissement ni deconsommation

chute des prix => augmentation du chômage => chute de laconsommation => augmentation des stocks

la crise nourrit la crise…- crise sociale

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- L’augmentation du chômage plus la chute des cours pour lesagriculteurs entrainent le développement des soupespopulaires, les expulsions des populations…

on fait la queue pour avoir du ait alors que des stocks sont détruitsailleurs.

La crise s’étend au reste du mondeb) Une tentative de solution : le New Deal

Aux USA, le président Roosevelt élu en 1932 tente d’établir ce systèmedans un pays farouchement attaché au libéralisme : c’est le New Deal.

L’Etat protège les revenus des agriculteurs : Agricultural Adjustment Act=> augmentation des cours

Lutte contre l’érosionFixe des quotas aux entreprisesFinance des grands travaux : Tennessee valley Authority par ex.Création en 1935 d’une sécurité sociale.Mais en 1941, le pays n’est pas encore vraiment sorti de la crise.Cette crise aura des conséquences pour les régimes allemand italien et

japonais et favorise la montée vers la guerre. En effet, ces pays dépourvus decolonies, ne pouvant plus vendre à l’extérieur à cause du renforcement desbarrières douanières, n’ayant donc plus de capitaux pour acheter ce qui leur estnécessaire font le choix de la conquête.

Complétez le graphique avec les termes : Dans les cercles et rectangles :Etat, augmentation du revenu donc du pouvoir d’achat, reprise de la production,baisse du chômage, dette, grands travaux, impôts et taxesLe long des flèches (sur les pointillés) : finance, rembourse, emprunte

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C - La transformation de la société1 - Une société qui s'urbanise

Malgré la diminution de la natalité dans les grands pays industriels, lapopulation s'accroît fortement grâce au recul de la mortalité.

L'industrialisation et la présence des usines dans les villes. La populationrurale, attirée par les emplois urbains décline donc et le seuil de 50% de citadinsest franchi dans l'ensemble des pays industriels entre 1850 et 1940. Lesconditions de vie en milieu urbain sont difficiles avec des loyers élevés, deslogements médiocres.

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Néanmoins de nombreux progrès sont faits avec l'amélioration des

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transports urbains, l'apparition du gaz puis de l'électricité.

Une cité ouvrière2 - L'apparition des classes sociales

a) Les élites urbainesLes élites urbaines avec la bourgeoisie financière et industrielle disposent dupouvoir économique, politique et culturel et mènent une vie mondaine.

b) La classe ouvrièreLes ouvriers, de plus en plus nombreux, passent du travail à domicile au travail àl'usine, prennent conscience d'appartenir à une classe malgré leur diversité(ouvriers qualifiés, chef d'équipe) et affirment leur identité. Leurs conditions devie s'améliorent.

c) Les classes moyennesCette classe très diversifiée: artisans, employés, fonctionnaires, professionslibérales se regroupe autour de valeurs communes. Ce sont des cols blancs quiont des ambitions pour leurs enfants et attachent une grande importance àl'éducation.

TEST

? industrielles révolutions des sociales conséquences les sont Quelles –8 ? Etats-Unis

les comme libéral pays un dans révolutionnaire est-il deal New le quoi En – 7 ? Kondratieff de cycles des théorie la que Qu’est-ce –6

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II – L’Europe domine le mondeBénéficiant d'une incontestable supériorité technique, militaire et financière,

l'Europe se lance dans la deuxième moitié du XIXe siècle dans un processusd'expansion planétaire aux formes multiples. Elle exporte ses hommes, sesmarchandises et ses capitaux et entreprend la conquête de l'Afrique et d'unegrande partie de l'Asie et de l'Océanie.

On parle d’impérialisme européen. Le mot impérialisme vient du latinimperium, équivalent de dominatio : domination absolue.A –L’impérialisme européen1 – Les causes de l’expansion

a) DémographiquesContinent regorge d'hommes : de 1850 à 1914, près de 50 millions

d'Européens partent vers les pays neufs, attirés principalement par les Etats-Unis, mais aussi par le Brésil, l'Argentine ou les colonies de peuplementbritanniques (Australie, Nouvelle-Zélande, Canada…). Italiens, Irlandais,Slaves…

Ce mouvement de fond diffuse les langues, les cultures et les valeurs desnations européennes.

b) TechniquesL'Europe tire aussi largement parti de sa maîtrise technique : les progrès

des moyens de transport et de communication, de la navigation à vapeur autélégraphe, unifient l'espace mondial ; le percement des grands canauxtransocéaniques, Suez (1869) et Panama (1914), raccourcissentspectaculairement les distances.

La supériorité militaire et les progrès de l'encadrement sanitaire descolons (quinine contre le paludisme), constituent aussi des atouts décisifs.

c) EconomiquesIl y a le but d’acheter les matières premières au prix le plus bas et de

s’octroyer un marché pour vendre les produits transformés => la divisioninternationale du travail l’avantage.

d) SpirituellesIl y a la conviction largement partagée que les nations d'Europe ont une

responsabilité vis-à-vis de peuples «en retard», voire «inférieurs ».e) Stratégiques

Il s’agit de s’assurer le contrôle des mers et des territoires : voies de passages…2 - Les étapes de l'expansion

a) Jusqu’en 1880 : des initiatives isoléesL'expansion européenne avait marqué un temps d'arrêt au début du XIXe

siècle, avec l'indépendance des Etats-Unis (1783) et des anciennes coloniesespagnoles.

L'expansion est longtemps le fait d'initiatives isolées, les Etats répugnant às'engager, hormis quelques exceptions notables, comme la France, en Algériedès 1830, ou la Grande-Bretagne en Nouvelle-Zélande en 1840.

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b) La compétition colonialeL'expansion change de nature vers 1880. Les rivalités grandissantes entre

puissances, les difficultés économiques entraînées par la Grande Dépression,suscitent l'adoption de politiques résolument colonialistes.

Le Britannique Joseph Chamberlain et le Français Jules Ferry se font lesporte-parole d'une conquête plus systématique.

Alors que les Français mettent la main sur la Tunisie en 1881, lesBritanniques occupent l'Égypte en 1882 afin de contrôler la nouvelle route desIndes ouverte par le canal de Suez.

A partir des années 1880, la compétition s’accélère et une vaguecolonisatrice submerge l'Afrique.

Le partage colonial est achevé pour l'essentiel en 1914. Il s'estaccompagné de terribles violences contre les indigènes, les confiscations deterres et les déplacements de peuples s'ajoutant aux massacres de la conquête eta provoqué des heurts entre puissances.

B – Les empires1 - L’empire britannique

En 1939, l'Empire britannique est de loin le plus important, tant par lataille (30 millions de km') que par la population (500 millions d'habitants).

S'étendant sur les cinq continents, il comprend des territoires depopulation blanche, les Dominions, associés à la Grande-Bretagne dans le cadredu Commonwealth (créé en 1926, dans les statuts de l’Angleterre en 1931).2 - L’empire français

L'Empire français s'étend sur 10 millions de km² et ne compte que 70millions d'habitants. Il n'y a pas de colonie de peuplement, même si l'Algériecomporte une forte minorité de population européenne et est, pour cette raison,divisée en départements et rattachée directement à la métropole.

3 - Les autres empiresLes autres empires sont beaucoup plus petits, même si l'Italie a pu étendre

son domaine africain : Erythrée, Somalie (1882), Tripolitaine (1911), reste de laLibye en 1920…par la conquête de l'Éthiopie en 1936.

Leur importance économique est très inégale, mais le Congo belge oul'Indonésie néerlandaise ont largement profité à leurs métropoles.

L'Exposition coloniale internationale de Vincennes en 1931 constituel'apogée de cette vision et place, tardivement, les empires au cœur del'imaginaire des Européens.

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TEST

? 14 de guerre la de veille la à principaux empires les sont Quels – 3 ? colonisation la de causes les sont Quelles – 2

? industrielle révolution et colonisation entre liens les sont Quels ? siècle XIXe au s’accélère-t-elle colonisation la Pourquoi – 1

II

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Chapitre II Deux guerres mondialesI - La Première guerre mondialeA – Les grandes phases de la guerre1 – Les causes

a) Une Europe en deux campsb) Un engrenage diplomatique

2 – La guerre de mouvement (1914)3 – La guerre de positions (1915 – 1917)4 – Le tournant de 1917

a) Les mutineriesb) L’entrée en guerre des Etats-Unisc) Les conséquences de la Révolution russe

5 – Reprise de la guerre de mouvements (1918)B – Une brutalité de masse1 - La violence des combats2 - La fatigue des corps et des esprits :3 – Pour les civils : l’exemple du génocide arménienC – Une guerre totale1 – Un combat économique2 – Un combat moral3 – Un combat politiqueD – Le bilan de la guerre1 - La paix des vainqueurs2 - Une nouvelle Europe, affaiblie

a) Un bilan humain et matériel terribleb) D’importants changements de frontièresc) Les conséquences sociales

Mots importantsArmistice : Traité engageant le belligérant à cesser le combat, mais ce n’estpas un traité de paix.Triple entente : Angleterre, France, RussieTriple Alliance : Allemagne, Autriche Hongrie (et théoriquement Italie, quibascule en 1915 aux côtés de l’Entente)Nationalisme : Mouvement offensif, basé sur la soi-disant supériorité de sanationalité et des ambitions territorialesGénocide : Extermination systématique d’un peuple en raison de ses origines,race religion…Mutinerie : Refus, dans l’armée, d’obéir aux ordresPoilu : Nom donné aux soldats du front, souvent mal rasés, et valorisant aussile côté « viril » des combattants.

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Propagande : Ensemble d'actions psychologiques influençant la perceptiondes événements, des personnes ou des enjeux, de façon à endoctriner ouembrigader une population et la faire agir et penser d'une manière voulueTranchées : Fossé permettant au combat la circulation et le tir à couvert. (Encas de guerre de position, les tranchées sont équipées de postes d'observationet de commandement, d'abris et de boyaux les reliant à l'arrière ; ellesdeviennent alors de véritables positions fortifiées.)Guerre de mouvements : Conflit se déroulant pas une successiond’offensivesGuerre de position : Conflit durant lequel les armées sont face à face etlancent des attaques régulières sans obtenir de changement réel.Front/arrière : Les combats armés se déroulent au front, mais les civils del’arrière participent aussi à la guerre en se mobilisant (production agricole,industrielle, dons d’argent…).

Chronologie guerre de 14 - 18:28 juin 1914 : Assassinat de l'héritier de l'empire austro-hongrois François-Ferdinand à SarajevoAoût à décembre 1914 : Guerre de mouvement3 août 1914 : L'empire allemand (Triple-Alliance) déclare la guerre à la France(Triple-Entente).6 au 9 septembre 1914 : Bataille de la Marne1915 – 1918 : Guerre de position1915 : Génocide des ArméniensFévrier à décembre 1916 : Bataille de Verdun27 février 1917 : Révolution à Petrograd. Nicolas II doit abdiquer.24 au 25 octobre 1917 : Les Bolcheviks menés par Lénine s'emparent dupouvoir en RussieDécembre 1917 : Armistice de Brest LitovskAvril 1917 : Le président des Etats-Unis W. Wilson déclare la guerre à laTriple-Alliance1918 : Guerre de mouvement11 novembre 1918 : Armistice signé à Rethondes1919 : Traité de Versailles

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I - La Première guerre mondialeLa 1ere Guerre mondiale, entre 1914 et 1918, est le conflit le plus

meurtrier que les Français aient connu, c’est aussi la première guerre totale.A – Les grandes phases de la guerre1 – Les causes

a) Une Europe en deux campsLa guerre de 1914 éclate dans une Europe profondément divisée par les

rivalités nationalistes et coloniales.Depuis la fin du XIXe, les tensions sont très fortes : la France veut par

exemple récupérer l’Alsace Loraine, que l’Allemagne a confisqué à la suite savictoire en 1870.

Un système d’alliances militaires oppose deux camps :– la Triple Alliance (ou Triplice), celle des «empires centraux» : empire

allemand, Autriche-Hongrie, et au départ l’Italie.– la Triple Entente : Royaume-Uni, France et Russie.

b) Un engrenage diplomatiqueDans le sud de l’empire d’Autriche Hongrie, les indépendantistes de

Bosnie Herzégovine sont soutenus par la Serbie qui veut récupérer cette région.Lorsqu’à Sarajevo, ces indépendantistes assassinent, le 28 juin 1914,

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l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie, cette dernière déclare la guerre à laSerbie le 28 juillet.

Il y a immédiatement un engrenage : la Serbie étant alliée à la Russie,elle-même à la France et à la Grande Bretagne, tandis que l’Autriche Hongrie estalliée à l’Allemagne. Dès le 4 août, à l’exception de l’Italie qui rentrera enguerre en 1915 aux côtés de la France et de la Grande Bretagne, l’Europe est enguerre.

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2 – La guerre de mouvement (1914)Dans les pays concernés, la mobilisation s’effectue dans un climat de

résignation, mais chaque camp est persuadé de son bon droit et surtout que laguerre sera rapide et victorieuse.

Durant l’été 1914, l’Allemagne envahit la Belgique pour attaquer laFrance par le Nord. Une contre attaque permet de repousser l’invasion et à la finde l’année, le front se stabilise le long d’une ligne allant la Suisse à la mer duNord.

3 – La guerre de positions (1915 – 1917)Des deux côtés les armées s’enterrent dans des tranchées d’où elles

lancent des attaques continuelles sans grands effets stratégiques mais causantdes milliers de morts.

Certaines batailles sont particulièrement meurtrières comme les offensivesfrançaises en Champagne et Artois en 1915 : 350 000 morts pour avancer de 4km.

Surtout, de février à novembre 1916 la bataille de Verdun cause 375 000morts français, 340 000 allemands et la bataille de la Somme en juillet 1916 fait

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plus d’un million de morts et de blessés (dont 400 000 britanniques).

4 – Le tournant de 1917Trois événements modifient en profondeur l’évolution du conflit

a) Les mutineriesA la suite d’attaques particulièrement inutiles et meurtrières, de nombreux

soldats se mutinent notamment dans l’armée française. Un nouveau général enchef, Pétain est nommé. Il est considéré comme le vainqueur de Verdun, etcomme un homme soucieux de soulager la vie des soldats. Il interrompt lesattaques inutiles.

b) L’entrée en guerre des Etats-UnisAu départ, les Etats-Unis ne souhaitaient aucunement rentrer dans la

guerre, mais le blocus déclenché par l’Allemagne pour isoler ses adversairesavait entrainé le torpillage de plusieurs navires allant vers l’Angleterre. De plusun plan de l’Allemagne pour aider le Mexique à regagner des territoiresaméricains contre la livraison de marchandises avait été dévoilé. En avril 1917,les USA entrent en guerre.

c) Les conséquences de la Révolution russeEn octobre 1917, les Bolcheviks dirigés par Lénine prennent le pouvoir en

Russie. Ils interrompent immédiatement la guerre et signent un armistice avecl’Allemagne et l’Autriche Hongrie.5 – Reprise de la guerre de mouvements (1918)

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Inquiets de l’entrée en guerre américaine, les Allemands reprennent lesoffensives contre la France début 1918, mais ils ne parviennent pas à briser laligne de front.

L’arrivée des soldats américains permet de mener des contre offensivesqui aboutissent à la demande d’un armistice par l’Allemagne. Celui-ci est signéle 11 novembre 1918 à Rethondes (forêt de Compiègne).

B – Une brutalité de masse1 - La violence des combats

L’artillerie est l’arme qui a fait le plus de progrès techniques au début duXXe siècle et provoque les plus grands ravages : les bombardements peuventdurer plusieurs jours d’affilée en période d’offensive, ce sont de véritables«orages d’acier». Ex : 60 millions d’obus sont utilisés pendant la bataille deVerdun (février-juin 1916). 70 % des morts sont dus à l’artillerie. Elle tuesurtout les fantassins, ceux qui montent à l’assaut.

Des armes nouvelles ou perfectionnées sont utilisées pour le conflit : lescanons tirent plus loin des obus plus gros, les mitrailleuses, les gaz de combat,utilisés pour la première fois par les Allemands à Ypres en Belgique en 1915, lesgrenades, les lance-flammes…

Les avions sont encore peu utilisés au début du conflit, et surtout pour desmissions de reconnaissance. Toutefois le nombre d’avions de combat augmenteà partir de 1917. Les sous-marins sont pour la première fois utilisés avec unimpact significatif dans un conflit. Les chars d’assaut sont une innovation quipermet la reprise de la guerre de mouvement en 1917.

Près d’un combattant sur 2 a été blessé au moins une fois. Les blessuressont aussi bien physiques (amputations, «gueules cassées»…) quepsychologiques (et dans ce cas pas réellement prises en charge à l’époque).

Beaucoup de blessés agonisent sur le champ de bataille sans pouvoir êtresecourus.

Plus de 15 % des Allemands et des Français mobilisés sont morts aucombat, dont 70 % tués par les bombardements. Un grand nombre de corps neseront jamais retrouvés, éparpillés par les bombardements.2 - La fatigue des corps et des esprits :

Les soldats ne combattent pas constamment. Les tranchées, d’abordimprovisées en 1914, sont ensuite organisées en un vaste réseau défensif qu’ilfaut créer, entretenir et réparer quand les bombardements en détruisent desparties.Plusieurs lignes de tranchées sont reliées entre elles par des boyaux ; la premièreligne est protégée par des barbelés ; des abris sont creusés.

Les conditions sont éprouvantes : manque total d’hygiène, froid ethumidité à la mauvaise saison, boue qui rend les déplacements fatigants.

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La prolifération des puces et des rats gêne le repos, abîme les rationsalimentaires ; ainsi que les ordures, voire les morceaux de cadavres, que lesbombardements font ressurgir de terre.

La contrainte de la discipline militaire est extrêmement sévère : refuser decombattre, déserter, s’automutiler pour échapper à la mobilisation sontsanctionnés du passage devant un tribunal militaire, et souvent condamnés demort.

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3 – Pour les civils : l’exemple du génocide arménienLes Arméniens sont une minorité chrétienne présente dans l’Empire

ottoman. Ils sont persécutés dès le XIXe siècle en raison de leur religion et deleur aspiration à l’autonomie.

Dès leur première défaite face aux Russes en janvier 1915, les Turcsottomans, qui sont entrés en guerre au côté de l’Allemagne, les accusent detrahison et commencent à désarmer, torturer et massacrer les soldatsarméniens. À partir d’avril, des rafles ont lieu dans les villes puis, en mai, lescivils, notamment les femmes et les enfants, sont systématiquement déportésdans les zones désertiques. Beaucoup meurent en route en raison des massacreset de l’absence de vivres.

Le bilan humain est extrêmement lourd : 1500 000 morts : plus dela moitié de cette population a péri. On parle d’un génocide puisque cemassacre a été soigneusement préparé par l’État ottoman en vue de supprimercette population.

C – Une guerre totale1 – Un combat économique

Tous les Hommes et toutes les ressources des pays sont engagés etmobilisés pour obtenir la victoire. Dans tous les pays se met en place uneéconomie dirigée, sous le contrôle de l'État; des ministères de l'armementapparaissent partout, qui utilisent largement les fonds tirés des emprunts

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nationaux afin de produire les matériels nécessaires aux combattants et definancer la recherche pour des armes nouvelles (tanks, gaz, lance flamme…).

S’y ajoute la réquisition des ressources agricoles ou humaines descolonies.

Pour la France, près de 600 000 « coloniaux » sont enrôlés dans l'armée(tirailleurs sénégalais, marocains ou indochinois) et 230 000 remplacent lesouvriers partis au front.

Les femmes remplacent progressivement les hommes à mesure que cesderniers partent au front, et occupent des fonctions de production importantes(notamment dans l'armement).

Les civils sont aussi appelés à financer la guerre : ils souscrivent auxnombreux emprunts levés par les gouvernements.

L’économie est aussi une arme de guerre par l’établissement d’un blocusmaritime contre les empires centraux, auquel l’Allemagne réplique par la guerresous-marine contre les navires de commerce britanniques.

2 – Un combat moralOn mobilise les moyens d’information (surtout les journaux) qui

véhiculent la propagande officielle pour rassurer les Français de l’arrière sur lavie au front. C’est le « bourrage de crânes » qui doit entretenir la haine del'ennemi et la foi dans la victoire.3 – Un combat politique

Dans les pays en guerre les partis politiques et les syndicats interrompentleurs oppositions pour travailler ensemble à la victoire : on parle d’ « Unionsacrée ».D – Le bilan de la guerre

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1 - La paix des vainqueursAprès la guerre les pays vainqueurs organisent une conférence de paix à

Paris de janvier 1919 à août 1920.Seuls les représentants des pays vainqueurs y participent.Les traités modifient la carte de l'Europe.Le traité de Versailles (28 juin 1919) voit la création de la SDN, voulue par

le président américain Wilson, l'Allemagne perd 15 % de son territoire et sescolonies. La France gagne l'Alsace -Lorraine et le couloir de Dantzig est détachéau profit de la nouvelle Pologne.

L’armée allemande est limitée à 100 000 soldats. Enfin, l'article 231 dutraité établit la responsabilité allemande dans le déclenchement du conflit etprévoit des réparations dont le montant sera de 135 milliards de marks or dont52 % pour la France sans compter le charbon de le Sarre pour 15 ans et lacession de tous les brevets.

Le traité de Saint germain en Laye (10 octobre 1919) :L’Autriche-Hongrie disparaît, et ses anciens territoires forment désormais toutou partie de sept États, dont trois nouveaux: la Pologne, la Tchécoslovaquie, lafuture Yougoslavie.

L’Italie obtient le Trentin et Trieste, mais se voit refuser la Dalmatie.Par le traité de Sèvres (août 1920), la Turquie est privée de ses

possessions arabes qui sont confiées à l'Angleterre et à la France.2 - Une nouvelle Europe, affaiblie

a) Un bilan humain et matériel terribleAlors qu’elle dominait le monde jusqu’en 1914, l’Europe est affaiblie :

10 millions de morts au total (1,4 million de morts en France laissant 700000 veuves, 800 000 orphelins, quasiment toutes les familles ont perduquelqu’un), 6 millions d’invalides (2,8 millions de blessés, 300 000 mutilésfrançais de guerre).

S’y ajoute une épidémie de grippe (« grippe espagnole ») qui fait 2millions de morts en 1918-1919

Un désastre matériel et financier : Les régions touchées par les combatssont complètement détruites ; ex : 220 000 maisons détruites, 2 millions d’hacultivés hors d’usage

Ce sont désormais les États-Unis qui dominent le monde : ils ont permis lavictoire de l’Entente et sont beaucoup moins touchés par la guerre.

La violence extrême du conflit marque profondément les Hommes duXXe siècle. Le traumatisme reste profond, d’autant que les « gueules cassées »sont là pour rappeler les horreurs de la guerre.

Premières STMG Histoire 25

Otto Dix Les joueurs de skatb) D’importants changements de frontières

La guerre a d’abord eu comme conséquence la disparition des Empiresallemand, autrichien et russe, ce qui donne naissance à de nouveaux pays :- Pologne- Tchécoslovaquie- Yougoslavie- la Finlande et les pays baltes : Estonie, Lettonie, Lituanie

c) Les conséquences socialesLes divorces sont nombreux dans les premières années d’après guerre.Les anciens combattants se regroupent dans des associations, pour

défendre leurs droits (pensions d’invalidité etc…) et militent pour que cetteguerre soit vraiment la « der des ders ».

Les années 20 sont aussi celles des années folles : dans les villes, les cabaretsse multiplient, où danse et où on commence à écouter du jazz venu des Etats-Unis.

Premières STMG Histoire 26

EXERCICES

1 – Les lettres des soldats

Parole de poilus,Les documents ci-dessous sont des lettres ou des témoignages personnels écritsdans des carnets par des combattants français de la 1ère GM.Extrait de carnet : La mobilisationDimanche 2 aoûtPremier jour de la mobilisation générale. Hier matin j'ai pris la résolution d'agiren Français. Je rendais mes cartons à la Musique, quand je me suis retournémachinalement sur la ville, la cathédrale vivait, et elle disait: « Je suis belle detout mon passé. Je suis la Gloire, je suis la Foi, je suis la France. Mes enfants quim'ont donné la Vie, je les aime et je les garde. » Et les tours semblaient s'éleververs le ciel, soutenues seulement par un invisible aimant. Et Meyer me dit: «Vois-tu des boulets dans la cathédrale ? »J'ai été à l'infirmerie, Je serai du service armé et si on touche à la France, je mebattrai. Toute la soirée, des mères, des femmes sont venues à la grille. Lesmalheureuses ! Beaucoup pleuraient, mais beaucoup étaient fortes. Maman seraforte, ma petite mère chérie, qui est bien française, elle aussi ! J'ai reçu sa lettrece matin, dimanche.Ici, je te confie un secret, carnet, elle contenait cette lettre, une lettre d'une jeunefille qui aurait peut-être pu remplacer Thérèse un jour. Si je pars et si je meurs,je prie ma petite mère de lui dire combien j'ai été sensible à sa lettre de Villers,combien je l'ai appréciée dans sa droiture, dans son courage, dans sa grâce;combien je la remercie des bonnes paroles que j'ai vraiment senties être d'uneamie. Je suis sorti ce matin prendre du linge, poser mon violoncelle chezBarette. J'ai écrit à petite mère. Je ne peux pas écrire à tous, mais je pensepourtant à tous nos amis.Maurice Maréchal (célèbre musicien, Maurice Maréchal a survécu à la guerre. Ilavait 24 ans en 1914)

Questions :Q1 : Quels sentiments animent les jeunes Français et les mères au momentde la mobilisation générale ?Q2 : Comment Maurice prépare-t-il son départ ? A qui pense-t-il ? Quenous montre son attitude vis-à-vis du départ des combattants ?

Premières STMG Histoire 27

Texte 2. Lettre d’un combattant : Le 1er combat.Mercredi 5 mai 1915Chérie,

Voilà le baptême du feu, c'est chose tout à fait agréable, tu peux le croire,mais je préférerais être bien loin d'ici plutôt que de vivre dans un vacarme pareil.C'est un véritable enfer.

L'air est sillonné d'obus, on n'en a pas peur pourtant: nous arrivons dansun petit village où se fait le ravitaillement; là, on trouve dans des casematesenfoncées dans la terre les gros canons de 155; il faudrait que tu les entendescracher, ceux-là; ils sont à cinq kilomètres des lignes (…).

On sort du village à l'abri d'une petite crête, là commencent les boyaux decommunication; ce sont de grands fossés de 1 mètre de large et de deux mètresde profondeur; nous faisons trois kilomètres dans ces fossés, après on arrive auxtranchées qui sont assez confortables.

De temps en temps, on entend siffler quelques balles, les Boches nousenvoient quelques bombes peu redoutables; nous sommes à deux cents mètresdes Boches, ils ne sont pas trop méchants.

Je me suis promené à huit cents mètres sur une route, à peine si j'en aientendu deux siffler; nous avons affaire à des Bavarois qui doivent en avoirassez de la guerre, ça va changer d'ici quelques jours.

Nous faisons des préparatifs formidables en vue des prochaines attaques.Que se passera-t-il alors, je n'en sais rien, mais ce sera terrible car à tout ce quenous faisons nous prévoyons une chaude affaire.

J'ai le cœur gros mais j'attends toujours confiant; nous prévoyons le coupprévu avant dimanche. Si tu n'avais pas de mes nouvelles après ce jour, c'estqu'il me sera arrivé quelque chose, d'ailleurs tu en seras avertie par un de mescamarades.

Il ne faut pas se le dissimuler, nous sommes en danger et on peut prévoirla catastrophe; sois toujours confiante malgré cela parce que tous n'y restent pas.Alphonse (Neuf jours après avoir écrit cette lettre, Alphonse fut tué par unobus.)

Questions :Q1 : Quels sens pouvez-vous donnez à la phrase soulignée ?Q2 : Utilisez le texte pour décrire l’univers du soldat lorsqu’il est au front.Q3 : Dans quel état d’esprit l’auteur de la lettre est-il ?

Premières STMG Histoire 28

Les offensives : Ces trois lettres furent écrites par des soldats qui participèrentaux grandes offensives françaises de 1915 en Champagne et en Artois puis àcelle allemande de Verdun en 1916.1ère lettre :« Le 26 juillet 1915J'ai vu de beaux spectacles! D'abord les tranchées de Boches défoncées par notreartillerie malgré le ciment et les centaines de sacs de terre empilés les uns au-dessus des autres; ça c'est intéressant.Mais ce qui l'est moins, ce sont les cadavres à moitié enterrés montrant, qui unpied, qui une tête; d'autres, enterrés, sont découverts en creusant les boyaux. Quec'est intéressant la guerre! On peut être fier de la civilisation!Pierre RULLIER »

2ème lettre :« Juillet 1915

L'attaque du 9 a coûté (c'est le chiffre donné par les officiers) quatre-vingt-cinq mille hommes et un milliard cinq cents millions de francs enmunitions. Et à ce prix, on a gagné quatre kilomètres pour retrouver devant soid'autres tranchées et d'autres redoutes.

Si nous voulons prolonger la guerre, il faudra renoncer à ces offensivespartielles et coûteuses, et reprendre l'immobilité de cet hiver. Je crois que dansl'état de fatigue où sont les deux infanteries, c'est celle qui attaquera la premièrequi sera la première par terre.

En effet, partout on se heurte aux machines. Ce n'est pas homme contrehomme qu'on lutte, c'est homme contre machine. Un tir de barrage aux gazasphyxiants et douze mitrailleuses, en voilà assez pour anéantir le régiment quiattaque. C'est comme cela qu'avec des effectifs réduits les Boches nous tiennent,somme toute, en échec. Car enfin nous n'obtenons pas le résultat désiré, qui estde percer. On enlève une, deux, trois tranchées, et on en trouve autant derrière.Michel LANSON »

3ème lettre :« Verdun, le 15 juillet 1916, 4 heures, soir.

Je suis encore vivant et en bonne santé, pas même blessé alors que tousmes camarades sont tombés ou blessés aux mains des Boches, qui nous ont faitsouffrir mille horreurs, liquides enflammés, gaz asphyxiant, attaques…

Premières STMG Histoire 29

Je suis redescendu de première ligne. Je ne suis qu’un bloc de boue (...).J’ai eu soif, j’ai connu l’horreur de l’attente de la mort sous un tir de barrageinouï. Je tombe de fatigue…je vais me coucher, au repos dans un village àl’arrière où cela cogne cependant, voilà dix nuits que je passe en premièreligne. Demain, les autos emmènent le reste de mon régiment pour le reformer àl’arrière, je ne sais encore où (..).

J’ai sommeil, je suis plein de poux, je pue la charogne des macchabées. Jevous écrirai dès que je vais pouvoir. J’espère que le gros coup pour nous a étédonné. Bonne santé et vous embrasse bien affectueusement.Georges. »Georges Gallois a survécu à la 1ère GM mais est mort lors d’un bombardementdurant la 2de GM.

Question :Q1 : Relevez le vocabulaire propre à la première guerre mondiale (« argotde tranchée »).Q2 : Quelles armes sont omniprésentes dans les lettres des soldats ? Quepouvez-vous conclure sur la forme de la guerre ?Q3 : Quelles sont les difficultés de la vie quotidienne dans les tranchées leslettres mettent-elles en évidence ?Q4 : Montrez que la mort est omniprésente dans l’esprit des combattants etque survivre est une question de chance.

TEST

? conflit ce dans civils des place la est Quelle – 6 ? précédentes guerres les que brutale plus est-elle Pourquoi – 5

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? mondiale guerre une à local conflit d’un passé est-on Comme – 2 ? mondiale guerre première la de causes différentes les sont Quelles – 1

III

Premières STMG Histoire 30

II – La montée des totalitarismes en Europe dans l’entre deux guerres

A – De la Russie tsariste à l’URSS stalinienne1 - La révolution d’octobre 1917 et ses conséquences2 – Le totalitarisme stalinien

a) Priorité à l’industrie lourdeb) Terroriser

B - En Italie : le fascisme1– Les causes de la montée du fascisme

a) Une crise socialeb) la victoire mutiléec) Naissance et essor du parti fasciste

2 – La prise de pouvoira) La « marche sur Rome ».b) L’affaire Matteotic) Les lois fascistissimes

C – En Allemagne : le nazisme1 – Apparition et développement du nazisme

a) Les difficultés de la République de Weimarb) Le succès d’Hitler et du nazismec) L’entrée au gouvernement

2 - La mise en place rapide de la dictature en Allemagnea) L’incendie du Reichstagb) Suppression des partis et des syndicatsc) Les lois de Nuremberg et la nuit de cristal

D – Les mécanismes du pouvoir totalitaire1 - Le culte du chef2 - Le parti unique et l’Etat3 - Le contrôle total de la population4 - Le poids de la terreur

Totalitarisme : Le totalitarisme est une forme de dictature dans laquelle l’Etatcontrôle tout à la fois la politique, l’économie, la culture, la sociétéFascisme : Idéologie révolutionnaire consistant à renverser le système bourgeoispour établir une société dominée par un guide unique.Bolcheviks : Mouvement révolutionnaire russe inspiré du marxisme, dirigé parLénineProlétariat : Ceux qui n’ont que leur bras comme richesseRépublique de Weimar : Système politique allemand qui nait en novembre1918 et disparait en 1933 lorsqu’Hitler arrive au pouvoir.NSDAP : Parti national socialiste des travailleurs allemands : nom du parti nazi

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Nuit des longs couteaux : Exécution des principaux chefs de la SA enAllemagne du 29 au 20 juin 1934Lebensraum : Espace vital revendiqué par HitlerLois de Nuremberg : en 1935, série de loi antisémitesNuit de cristal : Le 9 novembre 1938, les quartiers juifs des villes allemandessont attaquées, les populations battues et les bâtiments détruits (notamment lessynagogues), à la suite de l’assassinat par un juif polonais à Paris, de Von Rath,un diplomate allemand. Marque le début de la répression brutale contre les juifs.

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II – La montée des totalitarismes en Europe dans l’entre deux guerresA – De la Russie tsariste à l’URSS stalinienne1 - La révolution d’octobre 1917 et ses conséquences

Début 1917, les difficultés de l'économie paralysée par la guerre, la haussedes prix, le chômage et la faim se font sentir dans les villes mal ravitaillées: lamultiplication des manifestations conduit le tsar à envoyer l'armée pour réprimerles émeutes. Mais les soldats passent dans le camp des insurgés, et le tsar doitabdiquer peu après (2 mars).

Le gouvernement provisoire de Kerensky, entend poursuivre la guerre, cequi le rend très impopulaire. Bientôt, le dirigeant bolchevique Lénine, tented'exploiter la situation. Le 25 octobre, il lance ses partisans à l'assaut du Palaisd'hiver, siège du Gouvernement. Les bolcheviks prennent le pouvoir, éliminantleurs opposants.

La guerre civile dure trois ans et fait 10 millions de morts. En 1921, lesbolcheviks sont maîtres de la Russie. L’URSS est fondée en 1922, tandis que lepouvoir est de plus en plus autoritaire au nom de la «dictature du prolétariat».

Lénine meurt en 1924. Trotski et Staline se disputent sa succession. Cedernier, en manœuvrant habilement les membres du bureau politique, parvient àfaire exiler Trotski, qu’il fait assassiner en 1940. En 1929, Staline dispose detous les pouvoirs.2 – Le totalitarisme stalinien

a) Priorité à l’industrie lourdeStaline décide de planifier l’économie (plans quinquennaux préparés par

le Gosplan,) et de collectiviser les campagnes. Il confisque les terres despaysans, regroupés dans des coopératives agricoles, les kolkhozes. 4 millions depaysans riches (les « koulaks ») sont déportés dans des camps de travail enSibérie ou tués.

Dans l’industrie, l’Etat lance des défis aux ouvriers en prenant commemodèle le mineur Stakhanov capable de réaliser en une journée 14 fois la norme(il est en fait assisté par d’autres ouvriers) : c’est le stakhanovisme.

b) TerroriserUne nouvelle police politique, le N.K.V.D., est instituée, dont le Goulag

est l’une des branches.De 1936 à 1938 ont lieu les grands procès de Moscou qui éliminent tous

les anciens chefs bolcheviks opposés ou non aux méthodes de Staline. Ce sontles « grandes purges ».

Cela a le double avantage de fournir une main d’œuvre gratuite auGoulag, et de remplacer les cadres par un personnel, peut être pas trèscompétent, mais d’une dévotion totale à Staline.

Premières STMG Histoire 33

Les grévistes peuvent être fusillés, ou les ouvriers qui ne remplissent pasla norme (exigeant parfois 17 à 18 heures de travail /jour) peuvent être fusillés.

Pendant le « règne » de Staline, 3,7 millions de personnes furentcondamnées pour des crimes « contre-révolutionnaires », dont 600 000 à mort,2,4 millions emprisonnés ou envoyés dans des camps de travail. Le hautencadrement de l'Armée rouge ne fut pas épargné, et subit une épuration quidevait affaiblir l'URSS pendant le début de la Seconde guerre mondiale.

c) SéduireLes jeunes doivent adhérer au Komsomol (jeunesse communiste). La

propagande célèbre partout la gloire de Staline, « Petit Père des Peuples ».Ecrivains et artistes doivent obéir, sous peine d’être éliminés. C’est le

culte de la personnalité, que l’on rencontre dans tous les régimes totalitaires.

B - En Italie : le fascisme1 – Les causes de la montée du fascisme

a) Une crise socialeA la fin de la première guerre, les difficultés de la reconversion

économique, présentes dans toute l'Europe, débouchent en Italie sur une crisesociale profonde qui ébranle les institutions politiques. La société italienne en

Premières STMG Histoire 34

est particulièrement affectée. Les ouvriers, appauvris, organisent de grandesgrèves qui culminent en 1920 avec le mouvement d'occupation des usines parles salariés.

b) la victoire mutiléeEn outre, le thème de la « victoire mutilée », développé par les

nationalistes, trouve un écho favorable dans l'opinion. Les Italiens obtiennent lafrontière qu'ils souhaitaient au Nord mais ils se voient refuser la Dalmatie aunom du principe des nationalités mais aussi la ville de Fiume, pourtant peupléed'Italiens.

c) Naissance et essor du parti fascisteAnciens combattants, nationalistes, couches sociales se sentant menacées

par la crise de 1919 se retrouvent dans un mécontentement qui n'exclut pas laviolence.

En mars 1919, Benito Mussolini provoque à Milan une réunion plutôtcomposite de nationalistes de droite et de gens de l'ultra gauche.

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est particulièrement affectée. Les ouvriers, appauvris, organisent de grandesgrèves qui culminent en 1920 avec le mouvement d'occupation des usines parles salariés.

b) la victoire mutiléeEn outre, le thème de la « victoire mutilée », développé par les

nationalistes, trouve un écho favorable dans l'opinion. Les Italiens obtiennent lafrontière qu'ils souhaitaient au Nord mais ils se voient refuser la Dalmatie aunom du principe des nationalités mais aussi la ville de Fiume, pourtant peupléed'Italiens.

c) Naissance et essor du parti fascisteAnciens combattants, nationalistes, couches sociales se sentant menacées

par la crise de 1919 se retrouvent dans un mécontentement qui n'exclut pas laviolence.

En mars 1919, Benito Mussolini provoque à Milan une réunion plutôtcomposite de nationalistes de droite et de gens de l'ultra gauche.

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est particulièrement affectée. Les ouvriers, appauvris, organisent de grandesgrèves qui culminent en 1920 avec le mouvement d'occupation des usines parles salariés.

b) la victoire mutiléeEn outre, le thème de la « victoire mutilée », développé par les

nationalistes, trouve un écho favorable dans l'opinion. Les Italiens obtiennent lafrontière qu'ils souhaitaient au Nord mais ils se voient refuser la Dalmatie aunom du principe des nationalités mais aussi la ville de Fiume, pourtant peupléed'Italiens.

c) Naissance et essor du parti fascisteAnciens combattants, nationalistes, couches sociales se sentant menacées

par la crise de 1919 se retrouvent dans un mécontentement qui n'exclut pas laviolence.

En mars 1919, Benito Mussolini provoque à Milan une réunion plutôtcomposite de nationalistes de droite et de gens de l'ultra gauche.

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Cette réunion aboutit, le 23 mars 1919, à la création des « Fasci italiani dicombattimento », dont le programme est à la fois antiparlementaire etanticapitaliste.

Le mot fascio (faisceau), visant à unifier des mouvements bien divers,passe dans le vocabulaire politique courant.

D’abord révolutionnaire, le parti fasciste comprend son intérêt de serapprocher de la bourgeoisie qui le finance pour lutter contre les communistes etréprimer les grèves.

Les fascistes, organisés en « squadre » (escadrons), font régner uneterreur contre révolutionnaire dans les campagnes et se présentent comme desremparts forts ambigus de l'ordre.2 – La prise de pouvoir

a) La « marche sur Rome ».Durant le mois d'octobre 1922, les fascistes préparent une marche sur

Rome destinée à la prise du pouvoir.Le 28 octobre, les squadristes, mal organisés, médiocrement armés, se

présentent devant la capitale. Sur les conseils des militaires, des milieuxindustriels et de certains libéraux, le 30 octobre 1922, le roi Victor EmmanuelIII nomme Mussolini président du Conseil en espérant le contrôler et ledominer.

b) L’affaire MatteotiLorsque le député socialiste Matteotti, qui avait promis de donner des

preuves du trucage des élections au profit des facistes disparait en 1924, lesdéputés d'opposition refusent de participer aux débats tant que la lumière n'estpas faite sur cet enlèvement, qui est en réalité un assassinat.

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Caricature du journal clandestin « Il becco giallo » méttant en cause Mussolinidans l’assassinat du député socialiste Giacomo Matteotti en 1924 par lesfascistes.

Mussolini réagit durement aux critiques suscitées par l'affaire Matteotti. Ilannonce devant l’assemblée qu’il en est effectivement responsable et qu’à partirde cet instant tous ses opposants subiront le même sort.

c) Les lois fascistissimesDurant deux ans, les fascistes font régner la violence dans le pays. Les

syndicats sont étroitement contrôlés, la presse est soumise à des mesures decensure, de suspension.

A la fin clé l'année 1925 et en 1926, une série de lois institutionnalise cequi n'était jusque-là qu'une pratique.

Le fascisme émet la prétention d'être désormais l'unique expression del'État italien.

La loi du 24 décembre 1925, donne à Mussolini la totalité du pouvoirexécutif.

En novembre 1926 une série de lois, dites de défense de l'État et qualifiéesde « fascistissimes » instaurent définitivement une dictature : création du délitd'opinion, dissolution des partis politiques, suppression de journauxd'opposition.

Le mandat des députés de l'opposition est aboli. Sous le contrôle del'O.V.R.A., police politique, les arrestations d'opposants politiques, spécialementcommunistes, entraînent l'exil de nombreux antifascistes.

C – En Allemagne : le nazisme1 – Apparition et développement du nazisme

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a) Les difficultés de la République de WeimarLa défaite allemande provoque l’abdication du kaiser Guillaume II qui refuse

d’assumer la signature de l’armistice et l’installation de la République deWeimar (1918-1933), vite impopulaire : Elle accepte le Traité de Versailles, quihumilie le pays. Or, selon la rumeur, ce sont les socialistes et les juifs qui sontresponsables de la défaite et non l’armée allemande.

b) Le succès d’Hitler et du nazismeLe parti national-socialiste (ou nazi) créé en 1919 profite du

mécontentement croissant de nombreux Allemands du à la crise. Hitler en prendvite la tête. Emprisonné pour une tentative de coup d’Etat en 1923, il écrit« Mein Kampf » (Mon Combat), dans lequel il expose son programme :

- réaliser une Grande Allemagne, le IIIème Reich, qui rassemble toutes lespopulations de langue allemande, c'est à dire l'Allemagne, l'Autriche, lesSudètes, l'Alsace et Dantzig. A cela doivent s’ajouter des conquêtes destinées àconstituer un espace vital, dont les races inférieures (Slaves) seront réduites enesclavage.

- n'accorder la nationalité allemande qu'aux habitants de sang allemand,c'est à dire de race aryenne, supérieure à toutes les autres. Pour les Nazis, la raceest donc le fondement de la nation. Par conséquent, les juifs, responsables de« souiller » les races supérieures, doivent en être exclus. Le parti N.S. est doncun parti raciste et antisémite.

- Dans le domaine social, il prévoit des mesures en faveur des catégoriespopulaires.

c) L’entrée au gouvernementLe pays est très touché par les répercussions de la crise américaine de

1929. Le Parti N.S connaît alors une envolée électorale; en 1932 tandis que 50 à60% de la population active est touchée par le chômage, il devient le premierparti d'Allemagne avec plus de 30% des voix et 1 million de membres.

Les sections d’assaut ou « S.A. » et la garde personnelle de Hitler, les« S.S. » sèment la terreur en attaquant les bureaux des syndicats, des journauxcommunistes et socialistes…Cela séduit les milieux financiers et une partie de laclasse politique avant tout inquiets du danger « rouge ».

Par peur des communistes qui progressent aux élections, la droite et lecentre (le Zentrum de Von Papen), soutenus par les milieux d’affaires (Krupp,Siemens…) décident de passer une alliance avec Hitler: le 30 janvier 1933 leprésident Hindenburg le nomme chancelier (premier ministre), sur les conseilsde certains partis, persuadés qu’une fois le communisme éliminé, Hitler serafacile à manipuler.2 - La mise en place rapide de la dictature en Allemagne

a) L’incendie du ReichstagHitler va accroître progressivement ses pouvoirs et éliminer les autres

partis les uns après les autres.Principales étapes:

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Dès le 1er février Hitler fait dissoudre le reichstag et appelle à desélections pour le 5 mars. Mais le 27 février, c’est l’incendie du reichstag. LeParti communiste est interdit après avoir été accusé d'avoir provoqué l'incendie.Dans le même temps, un décret suspend les libertés individuelles.

b) Suppression des partis et des syndicatsEn mars, après les élections, malgré l’interdiction du parti communiste, le

parti nazi ne reçoit que 44 % des suffrages. Mais Hitler réclame les pleinspouvoirs pour 4 ans à l’assemblée : il les obtient par la menace avec 441 voixcontre 92.

En juin, le seul parti autorisé est le Parti N.S et les syndicats sont interdits.Des autodafés sont organisés pour brûler les livres interdits.

Un autodaféLes opposants commencent à être internés dans des camps de concentration.

Pour resserrer ses liens avec les industriels, Hitler fait assassiner les chefsdes S.A le 30 juin 1934 durant la nuit des "long couteaux", car ceux-ciexigeaient des mesures contre les monopoles et favorables aux ouvriers.

La Gestapo, la police secrète qui dépend de la SS traquent les opposants.Certains sont envoyés dans des camps de concentration

c) Les lois de Nuremberg et la nuit de cristalL'antisémitisme au fil des années augmente d'intensité. Jusqu'en 1939,

l'objectif des nazis est de persécuter les juifs pour les pousser à quitterl'Allemagne. Dès 1933, ils sont exclus de l'administration, puis de certainesprofessions (médecins....) et mêmes de certains spectacles (cinéma, concerts.....).

En 1935, les lois de Nuremberg interdisent en particulier les mariages etles relations sexuelles entre juifs et aryens.

Enfin : 9- 10 novembre 1938, la "nuit de cristal" inaugure une politiquede terreur et de confiscations des biens des juifs. En janvier 1941, Hitlerdécidera l'extermination de toute la population juive d'Europe.

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D – Les mécanismes du pouvoir totalitaire1 - Le culte du chefLes dictateurs sont présentés comme des individus extraordinaires et font

l’objet d’un véritable culte.Les portraits et les statues de Staline insistent sur sa bienveillance. Les

journalistes et les poètes parlent de lui comme d’une divinité.

Mussolini prend les traits d'un personnage surhumain. Il est infaillible etsait tout faire.

Mussolini par Ambrosi

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Hitler est présenté comme le seul homme capable de sauver l’Allemagneet son peuple

2 - Le parti unique et l’EtatDans les trois cas, obtenir un poste à responsabilités exige de posséder la

carte du parti. Ainsi, tout le personnel doit sa nomination et sa position au chefde l’Etat lui-même et doit lui être totalement dévoué.

3 - Le contrôle total de la populationLes partis communistes, fascistes et nazis encadrent la population, de

l’école à l’usine. Les jeunes gens sont enrôlés dans des structures spécialisées :comme les Komsomols en URSS, les fils de la Louve en Italie, ou laHitlerjugend en Allemagne.

Les jeunesses fascistes

Premières STMG Histoire 41

Les jeunesses hitlériennes

Les ouvriers sont placés sous la surveillance du parti : le portrait deStaline est dans toutes les usines. En Allemagne, les syndicats sont remplacéspar le Deutsche Arbeitsfront (Front allemand du Travail).

Les loisirs ne doivent pas non plus échapper aux autorités. La radio, lesactualités, les films, les affiches géantes, diffusent une propagande intensive.

Les manuels scolaires sont révisés, les bibliothèques épurées etl’information est censurée (autodafés en Allemagne).

Premières STMG Histoire 42

Un exercice de mathématique nazi« Un aliéné coûte quotidiennement 4 marks, un invalide 5,5 marks, uncriminel 3 marks. Dans beaucoup de cas, un fonctionnaire ne touche que4 marks, un employé 3,65 marks, un apprenti 2 marks.1) Faites un graphique avec ces chiffres.2) D’après des estimations prudentes, il y a en Allemagne environ300.000 aliénés et épileptiques dans les asiles. Calculez combien coûtentannuellement ces 300.000 aliénés et épileptiques.3) Combien de prêts aux jeunes ménages à 1000 marks pourrait- on fairesi cet argent pouvait être économisé ?»

Un jeu nazi

La règle de “Juden Raus” est simple. Un plateau de bois représente six ruesd’une ville standard, bordées de commerces en tout genre tenus par des juifs. Lejoueur -un Aryen forcément -est doté d’un petit personnage, qui va se déplacer,au fil du lancer de dés, dans cet espace, avec comme objectif d’atterrir dans unede ces boutiques. Il s’agit de faire prisonnier son propriétaire - représenté par un

Premières STMG Histoire 43

cône grimaçant -, et de le ramener ensuite dans un “camp” «Chassez six juifs etvous aurez gagné», explique le mode d’emploi

4 - Le poids de la terreurLes populations sont terrorisées par le NKVD en URSS, l’OVRA en Italie

et la Gestapo en Allemagne.En URSS, ce sont des ennemis de classe, persécutés au nom de la lutte des

classes (la dékoulakisation par exemple).En Allemagne, ce sont les ennemis du Volk, qui mettent en péril la race

aryenne. Les persécutions antisémites aboutissent, en 1935, aux lois deNuremberg : impossibilité d’exercer de nombreuses professions, perte de lacitoyenneté allemande, port de l'étoile jaune, exclusion des lieux publics.

A partir de 1938, le régime s'engage dans une politique d’exterminationqui aboutit, pendant la guerre, à la solution finale.

Cette extermination systématique au nom de la race est une caractéristiquespécifique du nazisme, que l’on ne retrouve ni en URSS - même si le régimeconnaît des poussées d’antisémitisme - ni en Italie, malgré l’adoption d’unelégislation antisémite (Mussolini s’aligne sur la politique raciste d’Hitler à partirde 1938).

Les systèmes concentrationnaires soviétique et nazi sont égalementdifférents.

Le Goulag, malgré les conditions de vie déplorables des détenus, le travailforcé et les exécutions sommaires, ne présente pas de chambres à gaz ou defours crématoires comme dans les camps d’extermination nazis.

En Italie, les opposants sont plutôt envoyés en exil dans les provincespauvres du Sud (on les appelle les «confinati»).

TEST

tableau le Complétez – 4 ? stalinien et

fasciste nazi, régime le entre différences les et communs points les sont Quels – 3 ? » classique « dictature d’une différent est-il totalitaire régime un quoi En – 2

? économiques crises des et mondiale guerre première la de nés sont totalitaires régimes grands trois les que affirmer peut-on Pourquoi – 1

IV

Premières STMG Histoire 44

III - LA SECONDE GUERRE MONDIALEA – Les grandes phases de la guerre1 – Les victoires de l’Axe

a) Les débuts de l’expansion nazie* L’Anschluss (mars 1938)* Les Sudètes et la Conférence de Munich (septembre 1938)* La Pologne et le pacte germano soviétiqueb) Les offensives victorieuses de l’Axe (1939 – 1942)* La blitzkrieg* Débuts de la guerre du Pacifiques (7 décembre 1941)

2 – 1942 – 1943 : le tournant de la guerre* Le « Victory Program* La maîtrise de la Méditerranée (octobre et novembre 1942)* La contre offensive soviétique (février et juillet 1943)

3 - La victoire des alliésa) Les débarquements en Europeb) La capitulation allemande (8 mai 1945)c) La fin de la guerre du Pacifique (2 septembre 1945)

B - Une guerre d’anéantissement1 – Des millions de victimes civiles2 – L’extermination des Juifs et des Tziganes

a) Des persécutions à l’exterminationb) La solution finale

C – Le bilan de la guerre1 - Le conflit le plus meurtrier de l’histoire2 – Des destructions matérielles gigantesques :3 – Un monde nouveau

Mots importantsBlitzkrieg : Stratégie de « guerre éclair » combinant les chars et l’aviation.Blitz : bombardement des villes britanniquesAnschluss : Annexion de l’Autriche en 1938Solution finale : plan adopté par les nazis pour l’extermination totale des Juifsd’EuropeEinsatzgruppen : unités qui se livrent à des massacres de Juifs, dans lesterritoires conquis par l’Allemagne nazie, à l’arrière du front de l’Est.Camps de concentration : à l’origine ce sont des prisons qui peu à peudeviennent des lieux de mort lente par le travail et les privations.Camps d’extermination : apparus en 1942 ils sont destinés à la destructionsystématique de façon industrielle.

Premières STMG Histoire 45

1er septembre 1939 L'armée allemande entre en Pologne. Français etBritanniques mobilisent le lendemain et déclarent la guerre à l'Allemagne le 3.10 juin 1940: L’Italie entre en guerre aux côtés de l’Allemagne14 juin : Les Allemands entrent dans Paris17 juin 1940 : le maréchal Pétain, nouveau chef du gouvernement français,demande l'armistice. Le lendemain, depuis Londres, le général de Gaulle lance àla B.B.C. un appel à poursuivre la guerre.22 juin 1941 Déclenchement de l'opération Barbarossa : Hitler envahit l'Unionsoviétique.7 décembre 1941 Attaque aéronavale japonaise contre la flotte américaine duPacifique, basée à Pearl Harbor, dans les îles Hawaii. Les États-Unis entrent enguerre contre le Japon (8 décembre) et l'Allemagne (11 décembre).20 janvier 1942 Conférence de Wannsee, qui fixe le programme nazid'extermination des Juifs d'Europe, la « solution finale ».23 octobre 1942 Déclenchement d'une contre-offensive britannique victorieuseà El-Alamein, à l'ouest d'Alexandrie. L'Afrika Korps de Rommel est mis endéroute.8 novembre 1942 : Les Anglo-Américains débarquent au Maroc et en Algérie(opération Torch).2 février 1943 Capitulation allemande à Stalingrad, sur la Volga. L'avancegermanique à l'Est est définitivement stoppée.10 juillet 1943 Débarquement allié en Sicile, qui entraîne la chute de Mussolini(25 juillet). Le nouveau dirigeant italien, le maréchal Badoglio, entame lesnégociations avec les Alliés.6 juin 1944 Débarquement allié en Normandie (opération Overlord). Le frontde l'Ouest est ouvert.15 août 1944 : Débarquement allié en Provence4-11 février 1945 Conférence à Yalta entre Staline, Roosevelt et Churchill : lesfutures frontières orientales de la Pologne et le principe des zones d'occupationen Allemagne sont adoptés. L'Union soviétique s'engage à déclarer la guerre auJapon dans les trois mois.8 mai 1945 Capitulation sans condition du IIIe Reich à Berlin, quelques joursaprès la prise de la ville.6 août 1945 Explosion d'une bombe atomique américaine à Hiroshima, suivied'une seconde à Nagasaki le 9. Entre-temps, l'U.R.S.S. est entrée en guerrecontre le Japon (8 août).2 septembre 1945 Signature de la capitulation sans condition de l'Empirenippon : la Seconde Guerre mondiale est terminée.

Premières STMG Histoire 46

III - LA SECONDE GUERRE MONDIALELa crise économique, l’idéologie des Etats totalitaires, l’Allemagne en

tête, sont parmi les causes de la seconde guerre mondiale. Celle-ci commence en1939 après une multiplication des tensions dans les années précédentes.

Quelles sont les causes de la deuxième guerre mondiale ?Comment expliquer la victoire puis la défaite des troupes de l’Axe ?Pourquoi évoque-t-on une guerre d’anéantissement ?

A – Les grandes phases de la guerre1 – Les victoires de l’Axe

a) Les débuts de l’expansion nazie

Premières STMG Histoire 47

* L’Anschluss (mars 1938)Parmi les objectifs d’Hitler, le premier est la création d’une grande

Allemagne, intégrant tous les territoires de « race » allemande. En mars 1938,l’armée allemande prend le contrôle de l’Autriche. C’est l’ « Anschluss » :rattachement au Reich.

* Les Sudètes et la Conférence de Munich (septembre 1938)Au nom du « principe des nationalités », Hitler réclame le rattachement

des Sudètes, territoire de Tchécoslovaquie peuplé de germanophones. Face à uneopinion largement hostile à une entrée en guerre, les représentants de la Franceet de l’Angleterre, retrouvent Mussolini et Hitler à Munich (septembre 1938) et,« pour sauver la paix », acceptent les exigences allemandes.

* La Pologne et le pacte germano soviétiqueDès lors, rien ne semble freiner les ambitions d’Hitler. Il signe un pacte de

non agression avec l’URSS en août 1939 qui comprend un accord secret sur lepartage de la Pologne et des Etats baltes entre les deux pays.

Le 1er septembre 1939, l’Allemagne pénètre en Pologne. La France etl’Angleterre, lui déclarent la guerre le 3 septembre 1939. C’est le début de laseconde guerre mondiale.

b) Les offensives victorieuses de l’Axe (1939 – 1942)* La blitzkrieg

Les Allemands, utilisant la tactique de la guerre éclair (Blitzkrieg),coordination entre la Panzerdivision (chars) et l’aviation, écrasent le pays(bientôt partagé avec l’URSS) en moins d’un mois sans que les Alliés, entrésofficiellement en guerre, ne lui viennent en aide.

En avril et mai 1940 c’est au tour du Danemark et de la Norvège d’êtreenvahis par l’armée allemande.

Le 10 mai 1940 Hitler lance les attaques à l’Ouest. Les Pays-Bas et laBelgique (neutres) sont rapidement battus.

En France, la percée des chars allemands à Sedan, par les Ardennes, rend lasituation désespérée. La France signe l’armistice le 22 juin 1940.

Pendant l’été 1940 s’engage la Bataille d’Angleterre (bataille aérienneentre la Royal Air Force et la Luftwaffe, bombardements allemands sur Londres)qui consacre la résistance héroïque du peuple britannique et de son premier

Premières STMG Histoire 48

ministre Winston Churchill. Hitler déclenche l’opération Barbarossa, le 22 juin1941 : l’invasion de l’URSS. Dès octobre les soldats allemands sont à 100 kmde Moscou.

* Débuts de la guerre du Pacifiques (7 décembre 1941)Le Japon, après avoir envahi la Chine et l’Indochine, poursuit sa politique

expansionniste en attaquant par surprise la flotte américaine à Pearl Harbor(dans les îles Hawaï), le 7 décembre 1941, provoquant l’entrée en guerre desÉtats-Unis et la mondialisation du conflit.

Premières STMG Histoire 49

2 – 1942 – 1943 : le tournant de la guerre* Le « Victory ProgramImmédiatement, les Etats Unis développent une vaste industrie de guerre :

les jeeps, les barges de débarquement, les armes sortent par milliers des chaînesde montage et ravitaillent les alliés.

* La maîtrise de la Méditerranée (octobre et novembre 1942)La victoire britannique à El-Alamein en octobre 1942 bloque les possibilités

d’accès des Allemands au canal de Suez. Le 8 novembre 1942 les Américainsdébarquent au Maroc et en Algérie (Opération Torch).

* La contre offensive soviétique (février et juillet 1943)Stalingrad par son nom mais aussi en raison de sa position stratégique (sur

la route du pétrole du Caucase) doit absolument résister à l’assaut allemand.Staline interdit aux combattants russes de reculer devant l’ennemi. Ceux

qui fuient sont fusillés. Soumis à cette résistance, souffrant du froid extrême etde la faim, les Allemands sont finalement encerclés en novembre 1942 etdoivent se rendre en février 1943.

Les Russes ont perdu plus d’un million d’hommes et plus de 15 000canons. Les pertes allemandes sont inférieures (500 000 morts). Mais la défaite,

Premières STMG Histoire 50

la première contre les Russes, va atteindre fortement le moral de l’arméeallemande. C’est le début de la reconquête russe et un tournant de la guerre.3 - La victoire des alliés

a) Les débarquements en EuropeEn juillet 1943 les troupes anglo-américaines débarquent en Sicile puis en

Italie. Mussolini est renversé et en septembre 1943 l'Italie capitule.Le 6 juin 1944 les Alliés débarquent d’abord en Normandie permettant la

libération de Paris le 25 août 1944, puis en Provence le 15 août 1944.b) La capitulation allemande (8 mai 1945)

A partir de 1943 l'Allemagne est bombardée constamment. Les Alliésparviennent à franchir le Rhin en mars 1945. Sur le front Est, l’armée rougechasse les Allemands d’Europe centrale et orientale. Elle prend Berlin le 30 avril1945, jour où Hitler se suicide dans son bunker. Les 7 et 8 mai 1945, à Reimspuis à Berlin, les Allemands capitulent.

c) La fin de la guerre du Pacifique (2 septembre 1945)Dans le Pacifique, les victoires américaines de Midway (juin 42) et

Guadalcanal (déc. 42) permettent de renverser la situation, mais la résistanceJaponaise est acharnée et chaque ilot n’est conquis qu’au prix de milliers demorts.

Les Américains ne parviennent à soumettre définitivement le Japon qu’avecle lancement de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août1945 (100 000 et 80 000 morts), contraignant l’empereur Hiro-Hito à capitulerle 2 septembre.B - Une guerre d’anéantissement

Premières STMG Histoire 51

1 – Des millions de victimes civilesLa Seconde Guerre mondiale cause plus de 50 millions de morts, soit 5

fois plus que la Première Guerre mondiale. Les victimes civiles sont plusnombreuses que les soldats tués au combat.

Les populations civiles ont participé au conflit car la mobilisation del’économie les a placées au service de l’effort de guerre.

Ce conflit a pu alors être présenté comme une guerre d’anéantissement :l’objectif n’est plus seulement de vaincre l’armée de l’adversaire, il s’agit dedétruire l’ennemi pour remporter la victoire.Des armes nouvelles sont mises au point : les V1 et V2 sont les tout premiersmissiles, utilisés à partir de juin 1944 par l’armée allemande. Dès 1942, lesAméricains développent le «projet Manhattan», la bombe atomique, utiliséepour la première fois en 1945.

Ce conflit a fait plus de victimes civiles que militaires. Lesbombardements de villes entières effacent la distinction entre le front et l’arrière: ils visent des objectifs économiques et les civils dans le but de briser lesressources morales et matérielles de l’ennemi, et aussi d’éviter des combatsterrestres très coûteux en soldats : le Blitz sur Londres, les destructions des villesde Hambourg, Dresde, Tokyo… A cela s’ajoutent les massacres pour des raisonsidéologiques ou politiques.

Considérés comme des sous-hommes les Russes prisonniers meurent defaim et de froid dans des camps. Sur 95 000 prisonniers allemands capturésvivants par les Soviétiques à l’issue de la bataille de Stalingrad, seuls 5 000survivent à la guerre. De même, sur 6 millions de prisonniers de guerresoviétiques capturés vivants par les Allemands au cours de la guerre, plus de lamoitié meurent durant leur captivité.

Premières STMG Histoire 52

En Chine, les Japonais massacrent près de 300 000 civils à Nankin. Lessoviétiques exécutent les intellectuels et les officiers polonais (25 000 àKatyn)… Dans l’Allemagne conquise par l’URSS les viols des femmes sontsystématiques.2 – L’extermination des Juifs et des Tziganes

a) Des persécutions à l’exterminationLe génocide s’explique par l’idéologie raciste des nazis qui considéraient

ces peuples comme des sous races. .L’Allemagne nazie dirigée par Hitler persécutait déjà les Juifs allemands

avant la guerre (cf chapitre précédent). Des Juifs d’Allemagne ont d’abord étéenvoyés dans les camps de concentration, dits de la mort lente. Les ghettosdatent de 1940 et sont situés dans la partie polonaise du Grand Reich.

Après la conquête de la Pologne, des milliers de Juifs polonais meurent defaim dans les ghettos où ils sont enfermés.

L’extermination systématique a réellement commencé en URSS en 1941.Il s’agit alors de liquider les Juifs et les Tziganes qui s’y trouvent.

C’est la mission des SS des Einsatzgruppen (groupes d’interventions),aidés par des auxiliaires locaux (Lituaniens, Ukrainiens…),

b) La solution finaleLes six camps d’extermination ouverts à partir de décembre 1941 sont

situés dans la partie polonaise du Grand Reich. Destinés à exterminer d’abordles Juifs des ghettos, ils sont utilisés pour la solution finale décidée en janvier1942, lors de la conférence de Wannsee.

Des millions de Juifs d’Europe sont alors déportés par trains entiers versces camps dirigés par des S.S. La plupart des déportés sont ensuite assassinésdans des chambres à gaz dès leur arrivée, leurs corps sont ensuite brûlés.

Ce génocide coûte la vie à plus de 5 millions de Juifs (fusillades,extermination dans les camps ou morts dans les ghettos), soit plus de la moitiédes Juifs d’Europe. Plus de 200 000 Tziganes sont également exterminés, soitenviron un tiers d’entre eux

Le camp d’Auschwitz-Birkenau est le plus important camp de la mort nazi: plus d’un million de personnes y sont mortes. C’est à la fois un campd’extermination et un camp de concentration : les déportés capables de travaillersont réduits en esclavage et ils sont éliminés quand ils sont trop épuisés. Surenviron 76 000 juifs de France déportés, souvent vers Auschwitz, seuls 2 600ont survécuC – Le bilan de la guerre1 - Le conflit le plus meurtrier de l’histoire

Il a fait environ 50 millions de victimes, dont plus de la moitié de civils.L’URSS est le pays qui a subi les plus lourdes pertes (plus de 26 millions demorts), puis l’Allemagne et la Pologne (6 millions chacune) ; la France a perduenviron un demi-million de personnes. Des millions de personnes ont étédéportées

Premières STMG Histoire 53

.2 – Des destructions matérielles gigantesques :

Villes, réseaux de communication, industries, détruits par les combats etles bombardements. Le potentiel agricole et industriel de l’Europe, surtout àl’est, est fortement diminué.

Berlin 19453 – Un monde nouveau

L’Europe, ravagée et ruinée, a perdu son rôle de puissance mondiale.Deux nouvelles puissances se détachent en 1945, les Etats-Unis et l’URSS.

Premières STMG Histoire 54

Dans les colonies, les mouvements indépendantistes se développent. Dans lemême temps, une nouvelle organisation est créée pour favoriser la paix dans lemonde : l’ONU.Les responsables nazis capturés sont jugés à Nuremberg en 1945-46.

TEST

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Premières STMG Histoire 55

EXERCICESEn vous appuyant sur l’analyse et la description des documents, montrezque les deux camps mènent une guerre idéologique. En haut, affiches alliés,en bas affiches allemandes.

Une guerre d’anéantissement

1 : Le cannibale, affiche britannique de 1941

Doc 3 et 4 : Affiches allemandes imprimées et diffusées en France occupée en 1942.

2 : « Voilà ce qui attends vos femmes, Affichesoviétique, 1943.

Premières STMG Histoire 56

Chapitre III La République en France de 1870 à 1945

I - La III ème République.A - Des débuts difficiles. (1870-1879)1 - La défaite2 - La commune de Paris (mars – mai 1871)3 - Une majorité royalisteB - La république s'affirme. (1879-1914)1 - Les lois fondamentales2 - Des crises politiques3 - Le cas de l’affaire Dreyfus (1894 – 1906)4 - La loi de séparation de l’Eglise et de l’EtatC – La France d’une guerre à l’autre1 – 1918 : Un terrible bilan2 – La France des années trente : le Front populaire

a) Une situation de crise politiqueb) La fondation du Front populairec) Le temps des réformes : les accords de Matignon

Conclusion

Mots importantsChambre bleu horizon : nom donné » à l’Assemblée élue en 1920 composée enmajorité d’anciens combattants (le bleu horizon était la couleur de l’uniforme durant laguerre).SFIO : Section française de l’internationale ouvrière : parti socialiste français fondé en1905 par Jean Jaurès.SFIC : Section française de l’internationale communiste, deviendra le particommuniste français. Fondée lors du Congrès de Tours de 1920 par une majorité dessocialistes.Parti radical : parti centriste françaisLigue : organisation politique antiparlementaire, souvent violente, militant pour unsystème autoritaire de type fasciste ou monarchiste.Front populaire : Gouvernement formé par la coalition des communistes, dessocialistes et des radicaux en 1936.Accords de Matignon : accords signés en 1936, entre le patronat et les syndicatsfrançais, sous la responsabilité du gouvernement du Front populaire. Ces accordsprévoient une augmentation des salaires et un rôle accru des syndicats dansl’entreprise.Xénophobie : Haine de l’étrangerUnion sacrée : Terme donné à l’union de tous les partis politiques durant la premièreguerre mondiale.Personnages importants : Jean Jaurès, Clémenceau, Léon Blum

Premières STMG Histoire 57

Chapitre III La République en France de 1870 à 1945

I - La III ème République.A - Des débuts difficiles. (1870-1879)

1 - La défaiteLa défaite contre la Prusse en 1870, entraîne l’abdication de Napoléon III

et la fin du Second Empire.Un gouvernement provisoire proclame la Troisième République le

4 septembre 1870.Le traité de paix franco-allemand, signé à Versailles le 26 février, est

confirmé par le traité de Francfort (10 mai 1871). La France doit rendre àl'Allemagne l’Alsace et une large partie de la Lorraine. Elle doit égalementpayer une indemnité de guerre de 5 milliards de francs or. Les troupesallemandes occupent une partie de la France jusqu'à ce que le total desindemnités soit versé en septembre 1873. Cela crée en France un esprit derevanche qui ne sera pas étranger à la montée des tensions à la veille de 1914.

2 - La commune de Paris (mars – mai 1871)La République est proclamée, le 4 septembre 1870, mais la France est

toujours en guerre.Le gouvernement provisoire, replié à Versailles, décide de signer un

armistice.Thiers le chef du gouvernement, conformément à la demande allemande,

veut désarmer Paris, qui vient de subir un siège très dur de l’armée prussienne.

Adolphe ThiersLa population se révolte contre cette idée et crée une commune (un

gouvernement révolutionnaire) qui va durer 9 mois et se lance dans des réformessociales importantes.

Thiers, lors de la "semaine sanglante" (du 21 au 28 mai) reprend lecontrôle de la capitale en menant une terrible répression.

Premières STMG Histoire 58

Exécution des communards

Paris après l’écrasement de la commune

3 - Une majorité royalisteDe 1871 à 1875, les royalistes sont majoritaires à l’Assemblée. Mais ils

sont divisés entre légitimistes (ceux qui veulent comme roi le petit fils deCharles X, le comte de Chambord) et les Orléanistes (qui veulent comme roi lefils de Louis-Philippe, le Comte de Paris).

Premières STMG Histoire 59

Le Président provisoire Mac-Mahon lui-même est légitimiste. Mais lesprétentions du comte de Chambord sont inacceptables (retour au drapeau blanc,rétablissement d’une monarchie de droit divin…), si bien que les Orléanistes, etles plus modérés des légitimistes, rejoignent les Républicains menés par Ferry etGambetta.

Une constitution républicaine est finalement adoptée en 1875. Elle met enplace un régime parlementaire.B - La république s'affirme. (1879-1914)1 - Les lois fondamentales

A partir de 1881, tandis que la Marseillaise devient l’hymne national, quele buste de Marianne rentre dans les mairies et que le 14 juillet devient la fêtenationale, d'importantes lois sont votées :

- l'école devient gratuite, laïque et obligatoire- la presse est libre- on accorde le droit de réunion

2 - Des crises politiquesDes crises politiques secouent la République, mais elle tient bon:

Premières STMG Histoire 60

Ainsi, en 1889, les partisans du général Boulanger, qui rassemble autourde lui tous les mécontents du régime, tentent un coup d’Etat qui échoue.

En 1894, des révolutionnaires assassinent le président Sadi Carnot quelquesmois après avoir lancé une bombe dans l’Assemblée nationale. Mais la crise quiébranle le plus profondément la République est l’affaire Dreyfus.3 - Le cas de l’affaire Dreyfus (1894 – 1906)

1894 – 1906 : c’est l’affaire Dreyfus. Lorsqu’on découvre qu’il y a untraître vendant des secrets militaires à l’Allemagne, on accuse le capitaineDreyfus, parce que Juif et que seul « un Juif peut trahir l’armée française ». Ladécouverte du vrai coupable n’y change rien. Il devra sa libération et saréhabilitation à la lutte acharnée menée par des intellectuels (Zola…) et certainshommes politiques.

Premières STMG Histoire 61

Mais la France a été violemment déchirée entre les « antidreyfusards »(souvent antisémites) qui estiment qu’à l’heure de la revanche contrel’Allemagne, rien ne doit affaiblir l’armée française et la République, et les« dreyfusards » qui pensent qu’en condamnant un innocent la République nie sesprincipe mêmes, fondés sur les Droits de l’Homme..4 - La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat

La République qui a su résister aux crises, est devenue assez forte pouraffronter un contre-pouvoir resté important, l’Eglise.

En 1901, la loi sur les associations permet à tous de créer une association(et donc un parti politique), sauf aux groupes religieux qui doivent demanderune autorisation spéciale. En 1901, Waldeck-Rousseau fait voter une loi quiautorisait toutes les associations, mais la loi ne s’applique pas aux congrégationsreligieuses qui doivent demander une autorisation pour continuer à exister.

Le ministre des cultes, Emile Combes, fait fermer les écoles catholiques etexpulse les religieux. Enfin, en 1905, Aristide Briand fait voter la loi deséparation de l'Eglise et de l’Etat, mettant ainsi fin au Concordat de 1801 quiorganisait les rapports entre l'Eglise et l'Etat. L'Eglise est alors indépendante etl'Etat ne subvient plus à ses besoins financiers. Cette loi marque le triomphe dela laïcité.

L'essentielLes débuts de la IIIe République sont difficiles, compte tenu du contexte

de sa mise en place (la guerre).La Commune de Paris montre la mésentente entre la population parisienne

qui craint un retour à la monarchie et le nouveau gouvernement, dirigé par letrès conservateur Adolphe Thiers.

Ce n'est qu'en 1875 que la nouvelle République se dote d'uneConstitution, et au début des années 1880 le gouvernement républicain met enplace des lois importantes, comme la loi de séparation de l'Église et de l'État.

Mais parallèlement, des crises politiques émaillent la fin du 19e siècle, etil faut attendre la première décennie du 20e siècle pour que le régime soit tout àfait stabilisé.

A la veille de la guerre, les opposants à la République sont très rares, et ledébat principal ne porte plus sur le régime, mais sur l’allongement de la duréedu service militaire, alors que les tensions se multiplient entre les Etatseuropéens.

C – La France d’une guerre à l’autre1 – 1918 : Un terrible bilan

Le bilan humain de la Première Guerre mondiale est particulièrementlourd : on dénombre près d’un million et demi de victimes en France : on necompte plus les veuves et les orphelins de guerre. Des millions de blessés,

Premières STMG Histoire 62

d’amputés et de gazés sont recensés. Les anciens soldats les plus défigurés sontsurnommés les « gueules cassées ».

Le paysage français du Nord de la France est dévasté. Des villages entiersont disparu et les villes apparaissent comme des champs de ruine.2 – La France des années trente : le Front populaire

a) Une situation de crise politiqueLes hommes politiques semblent incapables de faire face à la crise

économique qui frappe la France depuis 1931 (hausse du chômage).Cette situation favorise la montée de l'antiparlementarisme au sein de

l'opinion publique. D’autant plus que de nombreux députés sont soupçonnésd’être corrompus.

Les Ligues sont des organisations d’extrême-droite opposées à laRépublique parlementaire et fascinées par le fascisme italien, instauré en 1922par Mussolini, régime qui repose sur la dictature d'un parti unique et sur lenationalisme.

La xénophobie (haine des étrangers) et plus particulièrementl’antisémitisme (haine des Juifs) sont au cœur de leur discours. Elles recrutentleurs adhérents parmi les anciens combattants, mais aussi parmi les personnes detoute catégorie ruinées par la crise.

Le 6 février 1934, une manifestation antiparlementaire menée par lesligues, marche vers l'Assemblée nationale et dégénère en violents affrontementsavec la police, qui font 15 morts et 1 500 blessés. Cet événement est vécucomme une tentative de prise du pouvoir par les ligues.

b) La fondation du Front populaireLe 12 février, communistes et socialistes organisent une contre-

manifestation : ils fraternisent et appellent à l'unité.Les partis de gauche, divisés depuis 1920, décident de s'allier pour faire

face au danger fasciste et pour gagner les élections législatives de mai 1936.Maurice Thorez (communiste), Léon Blum (socialiste) et Édouard Daladier(radical) signent en janvier 1936 un programme commun dont le slogan est :« Pour le pain, la paix, la liberté ».

Premières STMG Histoire 63

Le Front populaire remporte les élections législatives de mai 1936. Àl'issue de cette victoire, Léon Blum, leader de la SFIO, devient président duConseil ; c'est la première fois qu'un socialiste devient chef du gouvernement enFrance.

L'arrivée du Front populaire au pouvoir provoque une vague de grèvessans précédent à travers toute la France. Ces grèves dites « joyeuses » setransforment en une véritable fête populaire. Il s’agit de montrer ladétermination des ouvriers pour obtenir les changements promis.

c) Le temps des réformes : les accords de MatignonLéon Blum répond à cette attente en organisant des négociations entre

syndicats et patrons.Le 7 juin 1936 sont signés les accords de Matignon. Ils prévoient une

hausse des salaires de 7 à 15 % et la reconnaissance des droits syndicaux dansles entreprises.

À ces accords s'ajoute une loi sociale qui limite la durée du temps detravail à 40 heures par semaine, sans baisse de salaire et qui instaure deuxsemaines de congés payés par an. Ainsi, beaucoup d'ouvriers partent pour lapremière fois de leur vie en vacances durant l'été 1936.

Léon Blum engage également la nationalisation des industries d'armementet des chemins de fer avec par exemple la création de la SNCF.

Enfin, c’est le premier gouvernement à intégrer trois femmes commesecrétaires d’Etat.

ConclusionLa crainte de voir les milieux d’affaires retirer leurs capitaux de France

alors même que la montée des tensions avec l’Allemagne exige la relance del’armement amène les radicaux à se rapprocher de la droite. Léon Blum doitdémissionner en juin 1937 et Daladier, nommé chef du gouvernement décide de« remettre la France au travail », supprimant certaines avancées sociales liées auFront populaire. Ce dernier a cependant été un gouvernement d’un type nouveaupar sa volonté de changer la société, par l’intégration de femmes dans l’exécutifet si ses reformes sont interrompues, alors que se multiplient les tensionsinternationales, elles seront de nouveau mises en avant après la seconde guerremondiale.

Premières STMG Histoire 64

II - La France de 1940 à 1945A – La France de Vichy1 – L'invasion allemande2 - Naissance de l’Etat français3 - La politique de Vichy

a) La Révolution nationaleb) La collaboration d’Etat

B - De la Résistance à la Libération1 - Les débuts2 - Les méthodes de la Résistance3 - L’Unification de la Résistance4 - La Libération5 – Tracas, famine, patrouilles

L’essentiel

Mots importants :France libre : Organisation dirigée depuis Londres puis Alger par de Gaulledestinée à chasser l’occupant allemand par la Résistance et les forces françaiseslibres. Ne pas confondre avec la zone libre (non occupée par les Allemands) oùse trouve le gouvernement de Vichy.FFL : Forces françaises libres : armée française poursuivant la guerre contre lesAllemands et leurs alliés, notamment en Afrique du Nord, qui participeront audébarquement.FFI : Forces françaises de l’intérieur : ensemble des réseaux de résistance qui sesont rassemblés au sein du CNRCNR : Conseil national de la Résistance : organisme regroupant les chefs desdifférents mouvements de résistance français, unifiés par Jean Moulin en mai1943.Ligne de démarcation : frontière entre la France occupée et la France nonoccupée, jusqu’en novembre 1942.Révolution nationale : Nom donné au programme de Vichy, consistant àéliminer les valeurs républicaines.Maquisards : Résistants regroupés dans les montagnes et les forêts.GPRF : Gouvernement provisoire de la République française : premiergouvernement de De Gaulle à la libération, en attendant de nouvelles élections.Epuration : politique consistant à éliminer les collaborateurs au régime nazi.On passe d’une épuration sauvage à une épuration légale.

Personnages importants : Philippe Pétain, Pierre Laval, Charles de Gaulle,Jean Moulin

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II - La France de 1940 à 1945A – La France de Vichy1 – L'invasion allemande

Au terme d’une attente de plusieurs mois, appelée la « drôle de guerre »,la France est envahie par les Allemands aux mois de mai et juin 1940. Elle neparvient pas à résister à l’offensive ennemie, forte d’un équipement militaireperfectionné, amis surtout d’une stratégie offensive efficace (la Blitzkrieg).L’armée française est contrainte de se replier.

Inquiétée par cette arrivée ennemie en masse, une grande partie deshabitants du Nord de la France choisissent d’abandonner leur maison et de partirsur les routes : c’est l’exode. Le gouvernement lui-même doit quitter Paris. Le15 juin, il s’installe à Bordeaux où les Allemands ne sont pas encore entrés.

Le 16 juin 1940, le président du Conseil Paul Reynaud démissionne. Lemaréchal Pétain âgé de 84 ans, héros de Verdun, est alors appelé le 22 juin 1940par le Président de la République, Albert Lebrun à cette fonction pour reprendrela situation en main.

Il choisit de demander l’armistice à l’Allemagne. Le texte est signé dansle wagon de Rethondes le 22 juin 1940.L’armistice comporte plusieurs exigences dont l’annexion de l’Alsace-Lorraine.La France se retrouve coupée en deux : une zone au Nord occupée et une zoneau Sud maintenue libre. La frontière qui sépare ces deux zones est appelée laligne de démarcation.

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Doc. 2. Carte de la France pendant le régime deVichy

2 - Naissance de l’Etat françaisLe maréchal Pétain fait installer le gouvernement français à Vichy. Alors

que le Président de la République Albert Lebrun se retire, le Parlement vote le10 juillet 1940 la loi constitutionnelle, qui donne les pleins pouvoirs à Pétain.La République française n’existe plus : elle est remplacée par l’État français.

L’État français est également désigné sous le nom de « France de Vichy »,du nom de la capitale du nouveau régime. Son premier personnage est lemaréchal Pétain qui réunit la majorité des pouvoirs politiques.

En opposition avec la IIIe République, les libertés fondamentales sontsupprimées, les partis politiques et les syndicats sont interdits.3 - La politique de Vichy

a) La Révolution nationalePétain veut instaurer un ordre nouveau en France, influencé par l’extrême

droite.C’est la Révolution nationale, sorte de contre-révolution française, niant

les principes républicains.

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La devise "Travail, Famille, Patrie" remplace "Liberté, Égalité,Fraternité".

Travail : Les métiers traditionnels, les paysans, les artisans sont au centrede ses attentions. Les syndicats sont interdits.

Famille : la mère de famille est valorisée (institution de la « fête desmères »), on leur déconseille de travailler pour mieux s’occuper des enfants. Lapersonne pratiquant des avortements peut être punie de mort. Le divorce estinterdit après trois ans de mariage. Les allocations familiales qui sont alorsversées, permettent une relance réelle de la natalité dès 1942.

Patrie : Les Juifs sont exclus, car ne sont pas considérés comme de« vrais Français ».

Le gouvernement s’appuie sur des mouvements de jeunesse (les jeunessespétainistes), la presse et la radio, qu’il contrôle et lui permet de lancer de vastesopérations de propagande.

Pétain, objet d’un véritable culte de la personnalité (chant Maréchal, nousvoilà), bénéficie aussi du soutien de nombreux anciens combattants qui voienten lui le « héros de Verdun » et qui, arrivé à la tête de l’Etat major en 1917 à lasuite des mutineries, avait été le premier à tenter d’épargner les hommes.

b) La collaboration d’EtatPétain et son principal ministre Pierre Laval collaborent avec l'Allemagne,

par anticommunisme et espérant que la France pourra tenir une place importantedans une Europe allemande.

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L'État français mène une politique antisémite :- En octobre 1940 est décidé le Statut des Juifs, qui vise à les exclure de la

société en leur interdisant de nombreux métiers ou de se rendre dans denombreux endroits publics.

- La police française aide les Allemands à déporter les Juifs vers lescamps : en juillet 1942 13 000 Juifs sont arrêtés et entassés dans le Vélodromed’Hiver de Paris.

Cette rafle du Vel’ d’Hiv’ marque le début de la « solution finale » enFrance. Au total 76 000 juifs de France seront déportés et très peu survivront.

Le port de l’étoile jaune devient obligatoire en zone occupée à partir du29 mai 1942.

Mais cette collaboration devient de plus en plus importante…. Aprèsl’Opération Torch (débarquement allié en Afrique du Nord), les Allemandsoccupent la zone sud le 11 novembre 1942. Ils placent alors des hommes quileur sont fidèles au gouvernement de Vichy, qui devient un Etat fantoche auxmains des nazis. La Milice est créée, afin de traquer les résistants et la divisionSS Charlemagne comprend de nombreux Français.

B - De la Résistance à la Libération1 - Les débuts

Le 18 juin 1940 le général de Gaulle, parti à Londres, refuse l’armistice etlance un appel à la résistance.

La résistance à l'occupant allemand est d'abord très minoritaire,inorganisée. Les Français en majorité, voient alors dans le Maréchal un sauveur,qui prépare la revanche en secret.

L’invasion de l’URSS en juin 1941 fait basculer les communistes françaisdans la résistance. Ils amènent avec eux les hommes mais aussi une organisationqui avait pris l’habitude de travailler en secret.

Quant au gouvernement de Vichy, il devient de plus en plus impopulaire àmesure que la s’affirme la collaboration : les rafles des Juifs, le port obligatoirede l’étoile jaune choquent.

En février 1943, l'instauration du S.T.O. (Service du Travail Obligatoire),qui déporte 700 000 travailleurs français en Allemagne, incite de nombreuxjeunes à s’engager dans la Résistance.2 - Les méthodes de la Résistance

Les résistants mènent une guerre secrète, ils s'organisent en réseaux ettransmettent des messages codés radiophoniques par le biais de la radio anglaiseB.B.C. ("les Français parlent aux Français").

Des groupes font des attentats contre des Allemands, distribuent des tractset journaux clandestins, et organisent des filières pour aident les aviateursanglais tombés en France à retourner en Angleterre.

Des résistants se réfugient dans les forêts ou les régions montagneuses,organisés en groupes armés, lançant des attaques : ce sont des "maquisards".

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3 - L’Unification de la RésistanceLes mouvements de Résistance deviennent nombreux, certains se

regroupent par affinité politique, religieuse, syndicale etc.Jean Moulin (1899-1943) est chargé par de Gaulle d'organiser la

résistance et de l'unifier.En mai 1943 il crée le Conseil National de la Résistance, qui regroupe la

plupart des organisations. Dénoncé en juin, il meurt après avoir été torturé par laGestapo.4 - La Libération

En 1944 la France participe à la libération au sein- des FFL, forces françaises libres, qui agissent hors de France, notamment

en Afrique, puis participent aux débarquements en Normandie en juin puis enProvence en août 44.

- des FFI, forces françaises de l’intérieur, qui agissent en France, et sontcomposées des résistants

Après le débarquement de Normandie, le gouvernement de Vichy et lescollaborateurs les plus influents partent se réfugier en Allemagne. Dès lalibération de Paris, de Gaulle y installe le Gouvernement Provisoire de laRépublique Française, (GPRF) qui, alors que la guerre n’est pas encoreterminée, prend les premières mesures importantes :

- désarmer les Résistants dans les zones libérées, ou les encourager àrejoindre les FFL,

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- mettre fin à l’épuration sauvage (collaborateurs assassinés, femmes raséespour avoir eu des relations avec des Allemands…). Une cour de Justice estchargée de juger les collaborateurs les plus importants. Certains sont condamnésà mort (Laval, Pétain qui est gracié à cause de son âge et qui est envoyé au fortde l’île d’Yeux), d’autres ont des peines de prison ou sont frappés d’indigniténationale, ce qui leur interdit certaines activités (politique notamment).

- Réorganiser l’administration. Les premières élections, municipales ontlieu le 29 avril 1945. C’est la première fois qu’en France, les femmes votent(ordonnance du 21 avril 1944).

5 – Tracas, famine, patrouillesPourquoi n’y a-t-il pas eu plus de résistants en France ? La première réponse

est d’abord de dire que nombreux sont ceux qui ont participé sans forcément lerevendiquer après la guerre, cachant des Juifs (certains villages entiers l’ontfait), aidant des parachutistes à s’évader, commettant des sabotages etc…

Mais le grand souci est surtout de survivre.Survivre au manque d’alimentation : il y a des tickets de rationnements, mais

ils sont insuffisants pour s’alimenter correctement, il faut recourir au marchénoir.

Survivre au froid : il faut trouver du charbon l’hiver et pour chauffer lanourriture.

Survivre aux rafles allemandes (pour le STO ou pour avoir des otages àfusiller en cas d’opérations de la Résistance)…

L’essentielPendant la guerre, la France libre dirigée par De Gaulle s’oppose à la France

de Vichy. Cette dernière compte revenir aux valeurs « traditionnelles »françaises, en luttant contre les valeurs républicaines. Mais sa politique se tournede plus en plus vers la collaboration. La France libre s’organise : les différentsmouvements de Résistance s’unissent au sein du CNR, dont le programmepolitique et social servira de socle lors de la reconstruction du pays. Lesrésistants se regroupent au sein des FFI (Forces françaises de l’Intérieur) ou lesFFL (Forces françaises libres) qui participeront à la poursuite de la guerrejusqu’à Berlin. Dès la libération de Paris, le Gouvernement provisoire de larépublique française s’y installe et commence à réorganiser le pays.