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Charte nationale pour la gestion des ressources génétiques · 2017. 6. 1. · tiques pour sa démarche constructive visant à l'élaborationde la stratégie française pour la conservation

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4e de couverture

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L..~...

PHOTOS

1e de couverture

Paysage en Ile de FrancePhoto J. Weber, INRA.

2 Canards variétés de plumagesPhoto J Weber, INRA.

3 Paysage de Midi-Pyrénées.Photo G Cattlau, INRA

4 Diversité des agrumesPhoto C. Navari, INRA - CIRAD

5 Forêt en Auvergne. Photo L Vidai, GEVES

6 Flore de surface de fromage de chévrecomdiophores de Penicillium.Photo M. Rousseau, INRA.

7 Découverte d'un verger-conservatoire par desscolaires. Photo B Boutchacha, CBN Gap

8 Pains Photo J. Nioré, INRA.

9 Abeille vIsitant du colza Photo S Carre, INRA

4e de couverture

10 Bords de LOire Photo A. Beguey, INRA

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MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE, DE LA RECHERCHE

ET DE LA TECHNOLOGIE

MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE

MINISTÈRE DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE L'ENVIRONNEMENT

INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE (INRA)

MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE I\IATURELLE (MNHN)

CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (CNRS)

INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DÉVELOPPEMENT (IRD)

CENTRE DE COOPÉRATION INTERNATIONAL EN RECHERCHE AGRONOMIQUE

POUR LE DÉVELOPPEMENT (CI RAD)

GROUPE D'ÉTUDE ET DE CONTRÔLE

DES VARIÉTÉS ET DES SEMENCES (GEVES)

MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE, DE LA RECHERCHE

ET DE LA TECHNOLOGIE

MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE

MINISTÈRE DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE L'ENVIRONNEMENT

INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE (INRA)

MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE I\IATURELLE (MNHN)

CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (CNRS)

INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DÉVELOPPEMENT (IRD)

CENTRE DE COOPÉRATION INTERNATIONAL EN RECHERCHE AGRONOMIQUE

POUR LE DÉVELOPPEMENT (CI RAD)

GROUPE D'ÉTUDE ET DE CONTRÔLE

DES VARIÉTÉS ET DES SEMENCES (GEVES)

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Les paradoxes du XX/ème siècle se nommentdémographie et suffisance alimentaire, développements économiques etenvironnement, identités et progrès culturels. Pour y faire face nous serons obligésde demander plus en quantité et en diversité aux ressources biologiquesglobalement limitées de la planète.

La diversité génétique des espèces et des individus fondela richesse du monde vivant que nous exploitons. Elle a émergé d'un long processusd'évolution naturelle et du travail patient des agriculteurs et des éleveurs. Presséesdepuis une centaine d'années par leurs besoins, nos sociétés développent unemaîtrise génétique et une utilisation à grande échelle de races animales, de variétésvégétales et de souches microbiennes peiformantes et homogènes. En conséquence,la diversité génétique régresse et, avec elle, la réserve génétique dans laquelle ilfaudra éventuellement puiser pour satisfaire aux changements globaux et auxbesoins de société incertains de l'avenir. ..

Au tournant des années 80, André Cauderon réussit àconvaincre les autorités nationales - ministères, institutions de recherche et degestion, associations... - que la France devait élaborer une véritable politique deconservation et de gestion prospective des ressources génétiques. Le Bureau deRessources Génétiques, en 1983, reçoit la mission d'élaborer cette politique. Sousla direction d'André Cauderon, puis d'André Charrier et aujourd'hui de MarianneLefort, cette petite structure, sans autre pouvoir que celui de la conviction et de lapersuasion, mais en animant des débats éclairés entre tous les acteurs du domaine- qu'ils appartiennent aux institutions publiques, aux entreprises privées ou aumonde associatif, qu'ils soient gestionnaires, producteurs ou scientifiques -,réussit à énoncer sous forme d'une Charte nationale les principes d'une politiquenationale, globale et novatrice en matière de ressources génétiques.

La publication de cette Charte approuvée par tousconstitue un événement national de très grande portée. La preuve est apportée quele débat libre et démocratique peut réconcilier la société et sa science. La doctrineet le cadre opérationnel étant adoptés, la politique nationale des ressourcesgénétiques demande maintenant à être ancrée dans le temps sur des moyenspérennes pour appliquer les recommandations de la Charte. La France pourra ainsifaire face aux défis de l'avenir et tenir une place originale et respectée dans l'effortmondial que la FAO cherche à promouvoir.

Jean-Claude Mounolou

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LES SIGNATAIRES DE LA CONVENTION AYANT CRÉÉ LE GROUPEMENT SCIENTIFIQUE BRGADOPTENT LA CHARTE NATIONALE POUR LA GESTION DES RESSOURCES GÉNÉTIQUES

ET S'ENGAGENT À PROMOUVOIR SA MISE EN ŒUVRE AU COURS DES PROCHAINES ANNÉES.

'f. b 11' TT E E..

MINISTÈRE EN CHARGE

DE LA RECHERCHE

Le Directeur Généralde la Recherche

et de la Technologie

INSTITUT NATIONAL

DE LA RECHERCHE

AGRONOMIQUE (INRA)

Le Directeur Général

INSTITUT DE RECHERCHE

POUR LE DÉVELOPPEMENT

(IRD)

Le Directeur Général

MINISTÈRE EN CHARGE

DE L'AGRICULTURE

Le Directeur Généralde l'Enseignementet de la Recherche

MUSÉUM NATIONAL

D'HISTOIRE NATURELLE

(MNHN)

Le Directeur

CENTRE DE COOPÉRATION

INTERNATIONALE

EN RECHERCHE

AGRONOMIQUE

POUR LE DÉVELOPPEMENT

(CIRAD)

Le Directeur Général

5

MINISTÈRE EN CHARGE

DE L'ENVIRONNEMENT

de l'Administrationet du Développement

CENTRE NATIONAL

DE LA RECHERCHE

SCIENTIFIQUE (CNRS)

Le Directeur Général

GROUPE D'ÉTUDE ET DE

CONTRÔLE DES VARrÉTÉS

ET DES SEMENCES

(GEVES)

Le Directeur

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Le MINISTÈRE EN CHARGE de la Recherche, cosignataire de la convention degroupement scientifique du Bureau des Ressources Génétiques, adhère à la Chartenationale pour la gestion des ressources génétiques.

Cette Charte, qui définit la stratégie de la France pour la conservation des res­sources génétiques animales, végétales et microbiennes, va permettre de mener desprogrammes d'action dans un objectif d'utilisation maîtrisée des ressources géné­tiques et de préservation de la biodiversité.

*

* *

En raison de l'importance des ressources génétiques, qui doivent répondre auxbesoins actuels et futurs de l'agriculture et de l'alimentation, le MINISTÈRE EN CHARGEDE L'AGRICULTURE, cosignataire de la convention de groupement scientifique duBureau des Ressources Génétiques, tient à féliciter le Bureau des Ressources Géné­tiques pour sa démarche constructive visant à l'élaboration de la stratégie françaisepour la conservation des ressources génétiques animales, végétales et micro-biennesen rédigeant une Charte nationale dans ce domaine.

Cette Charte a permis de réunir, coordonner et fédérer les initiatives menéesdans chaque secteur.

Le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche adopte la présente Charte considé­rant que ce document sera très utile pour initier et conduire des actions concrètesconcernant la conservation et l'utilisation maîtrisée des ressources génétiques dans unobjectif d'agriculture durable et de préserva-tion de la biodiversité. De plus, il contri­buera à conforter le respect des engagements nationaux et internationaux pris par laFrance.

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* *

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Le MINISTÈRE EN CHARGE DE L'ENVIRONNEMENT, cosignataire de la conventionde groupement scientifique du Bureau des Ressources Génétiques, apprécie la qua­lité des efforts du Bureau des Ressources Génétiques qui a réuni des groupes d'ex­perts pour analyser les besoins potentiels en termes de recherche génétique et pourproposer une hiérarchisation des actions de recherche et de vulgarisation; la chartesynthétise ces propositions et constitue une base de réflexion utile pour les program­mes d'action des années à venir.

Le Ministère en charge de l'Environnement, dont une des missions est laconservation du patrimoine biologique, fera appel au Bureau des RessourcesGénétiques chaque fois que sa compétence scientifique le justifiera dans le champ deses missions liées à la connaissance ou à la sauvegarde du patrimoine génétique :animation du dispositif français, promotion de la recherche et de la diffusion desconnaissances, représentation française auprès des instances européennes etinternationales. Les connaissances ainsi acquises en matière génétique seront misesà la disposition des opérateurs qui, sous l'impulsion du ministère en charge del'Environnement, interviennent dans la gestion de la biodiversité et de la conserva­tion de la faune et de la flore ainsi que des espaces naturels.

C'est dans cet esprit qu'il adhère à la présente charte.

*

* *

Conscient de l'intérêt des ressources génétiques pour les besoins actuels etfuturs d'une agriculture diversifiée, de qualité, respectueuse de l'environnement etrépondant aux attentes des citoyens, l'INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHEAGRONOMIQUE (INRA), cosignataire de la convention de groupement scientifique duBureau des Ressources Génétiques, adhère pleinement aux objectifs et principes défi­nis dans la Charte nationale pour la gestion des ressources génétiques.

La large concertation qui a permis l'élaboration de ce document témoigne del'intérêt et de la responsabilité de nombreux acteurs publics, privés et associatifs, faceaux questions posées par la gestion durable des ressources génétiques. L'INRA, entant qu'acteur privilégié, participe pleinement aux actions déjà entreprises pour géreret valoriser ces ressources. Il s'engage à poursuivre ses efforts dans ce domaine, tantpour les activités de conservation que pour la stimulation de recherches méthodolo­giques, conformément à la présente Charte nationale.

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Le MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (MNHN), cosignataire de laconvention de groupement scientifique du Bureau des Ressources Génétiques, adoptela Charte nationale pour la gestion des ressources génétiques et.s'engage à promou­voir sa mise en œuvre au cours des prochaines années.

*

* *

Le CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (CNRS), cosignataire dela convention de groupement scientifique du Bureau des Ressources Génétiques, aparticulièrement apprécié le large travail de consultation entrepris par le BRG dansle domaine de la gestion des ressources génétiques. La Charte nationale qui en résultepose très clairement les bases d'une stratégie nationale bien coordonnée, tant enmatière de recherche que de gestion, et est pleinement conforme aux engagementsinternationaux de notre pays.

*

* *L'INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DÉVELOPPEMENT (lRD), (anciennement

ûRSTûM) cosignataire de la convention de groupement scientifique du Bureau desRessources Génétiques, a participé activement à l'élaboration de la présente Chartenationale et apprécie que le BRG ait pris l'initiative de la publier.

Impliqué de longue date dans la conservation et le traitement des ressourcesphytogénétiques tropicales par ses activités en génétique et amélioration des plantes,l'Institut dont l'une des missions est de contribuer à l'intégration des communautésscientifiques et techniques du Sud au concert mondial de la recherche, est conscientde la complexité matérielle et juridique de cette tâche dans le domaine des ressourcesgénétiques tropicales. La Charte nationale pose clairement les bases de l'action del'Institut dans cette voie; elle fixe le cadre dans lequel sera inscrite la future conven­tion pour la gestion des ressources phytogénétiques tropicales et méditerranéennesqui conduira naturellement à une plate-forme permettant d'assurer la conservationex situ, le transit et la diffusion de matériel végétal sain et toutes recherches en coopé­ration avec nos partenaires du Sud.

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Le CENTRE DE COOPÉRATION INTERNATIONALE EN RECHERCHEAGRONOMIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT (CIRAD), cosignataire de la convention degroupement scientifique du Bureau des Ressources Génétiques, adopte la Chartenationale pour la gestion des ressources génétiques et s'engage à promouvoir sa miseen œuvre au cours des prochaines années.

** *

Le GROUPE D'ÉTUDE ET DE CONTRÔLE DES VARIÉTÉS ET DES SEMENCES(GEVES), cosignataire de la convention de groupement scientifique du Bureau desRessources Génétiques, adhère à la présente charte qui établit à la fois des modalitésde gestion et de conservation des ressources génétiques et des objectifs d'améliora­tion des méthodologies à mettre en œuvre.

L'implication dans la charte de l'ensemble des acteurs concernés par laconservation des ressources génétiques constitue pour le GEVES une garantie del'utilisation raisonnée de ces dernières et, par conséquent, une garantie de pérennitédes actions dans le temps.

Le GEVES s'engage à placer toutes les actions qu'il conduit en matière de ges­tion et de conservation des ressources génétiques des espèces végétales cultivées sousl'égide du Bureau des Ressources Génétiques. Il s'engage également à faciliter laconcertation entre les acteurs notamment, de par sa position au sein de la filièresemences, entre les acteurs publics et privés.

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INTRODUCTION

Depuis des millénaires, lesespèces vivantes n'ont cessé dese disperser dans des milieux

très variés, bien au delà de leurs centresd'origine. Ces espèces ont ainsi dû évo­luer et s'adapter progressivement à desenvironnements très variés. Ceci aconduit à la formation et à l'expressiond'une importante diversité génétique ausein des espèces. Cette diversité se maté­rialise au travers d'une grande variété deformes et de caractères transmis par voiehéréditaire. Elle a grandement évolué aucours du temps du fait des pressions desélection naturelle, mais aussi de l'ac­tion exercée par les communautéshumaines tout au long de leur histoiredans les différentes régions du monde.

Une part importante de ladiversité génétique est indispensableà l'homme qui y a recours pourl'agriculture, l'industrie et la médecine;il s'agit en fait de véritables ressourcesdans lesquelles il puise pour répondre àses besoins présents et futurs, aujour­d'hui difficilement prévisibles. Du faitde leur nature héréditaire, ces ressourcessont qualifiées de « ressources géné­tiques ». Concrètement, elles recou­vrent les catégories qui suivent.

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o Les populations sauvages, lespopula-tions traditionnelles ouprimaires, les races standardisées,les lignées ou les souchessélectionnées, pour les animaux;

o Les variétés anciennes ou modernes,les populations locales, les formessauvages apparentées, pour lesvégétaux;

o Les souches, les isolats, lespopulations et les communautés,pour les micro-organismes.

Leur préservation se fait en condi­tions naturelles, en milieu traditionneld'élevage ou de culture ou en conditionsartificielles, selon ces catégories de res­sources et l'objectif de conservation.

Les ressources génétiques :un choix politique et écono­mique

La prise de conscience de lanécessité de préserver les ressourcesgénétiques pour l'alimentation et l'agri­culture a conduit la France à signer plu­sieurs accords internationaux qui visentà garantir leur sauvegarde sur le longterme.

Ainsi, dès 1984, la France adoptel'Engagement International sur lesressources phytogénétiques 1 sousl'égide de l'OM (FAO), sous réserve,

1 Engagement International sur les ressourcesphytogénétiques. Résolution 8/83. Vingt-deuxièmesession de la Conférence de la FAD. Rome, 5-23novemhre 1983.6 p.

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Introduction

entre autres, que soient reconnus lesdroits des obtenteurs. Ceci est acquis en1991 tandis qu'émerge le concept desdroits des agriculteurs. L'EngagementInternational promeut la libre circu­lation des ressources génétiques entreétats, celles-ci étant considérées comme« patrimoine commun de l'humanité ».

Cet engagement est non contraignant.La signature de la Convention sur ladiversité biologique en 1992, anécessité sa révision pour mettre lesdeux textes en conformité. Sa révisionest actuellement en cours, dans le cadrede l~ Commission des ressourcesgénétiques pour l'alimentation etl'agriculture de la FAO.

La Convention sur la diversité bio­logique2, ratifiée en 1992 à Rio, est untraité international, légalement contrai­gnant. Il reconnaît aux états un droit sou­verain sur leurs ressources biologiques etréaffirme leur responsabilité face à la

. conservation et à l'utilisation durables deces ressources. Les pays signataires sonttenus de mettre en place des programmesd'action visant à préserver la diversitébiologique et, a fortiori, les ressourcesgénétiques. Les pays doivent s'efforcerde faciliter l'accès aux ressources géné­tiques sur la base d'accords mutuelle­ment consentis et prendre les mesuresnécessaires pour assurer un partage justeet équitable des avantages découlant deleur exploitation.

2 Convention sur la diversité biologique.Textes et annexes. Programme des Nations Unies pourl'Environnement (PNUE). 1996.34 p.

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En ce qui concerne la protectiondes forêts, après deux conférencesministérielles européennes (Strasbourg,1990 ; Helsinki, 1993), la France a sous­crit à un certain nombre de résolutionsdans ce domaine. Avec l'adoption de larésolution 2 (Strasbourg, 1990), elles'est engagée à mettre en œuvre unepolitique nationale de conservation desressources génétiques forestières.

En 1996, la France adopte le Pland'Action Mondial pour la conservationet l'utilisation durables des ressourcesphytogénétiques pour l'alimentation etl'agriculture3 (FAO). Elle s'est ainsiengagée à favoriser le développementd'actions concrètes de conservation, decaractérisation, d'évaluation et d'utilisa­tion des ressources génétiques, maisaussi à promouvoir la recherche, la for­mation et le transfert de technologiesdans ces domaines, à l'échelle nationale,régionale et mondiale.

Enfin, en 1997, elle accepte d' ani­mer le Centre régional de coordinationpour l'Europe, mis en place dans lecadre du Programme Mondial de la FAOpour gérer les ressources génétiques desanimaux d'élevage, en vue d'aider àmieux coordonner les efforts des pays dela grande Europe.

3 Plan d'action mondial pour la conservation etl'utilisation durable des ressources phytogénétiquespour l'alimentation et l'agriculture. FAD. Conférencetechnique internationale sur les ressources phytogéné­tiques. Leipzig, Allemagne, 17-23 juin 1996.67 p.

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L'ensemble de ces engagementspolitiques (voir encadré ci-dessous) doitmaintenant se concrétiser par la mise enœuvre d'un véritable « Plan National»pour la préservation des ressources

Introduction

génétiques et par le développementd'une forte coopération internationaledans ce secteur (recherche, formation,transfert de technologies, ... ).

L~ engagements français SUl' les aspects liés aux ressources génétiques

La France est partie à :

c la Convention UPOV (Union pour la Protection des Oblentions Végétales)1Convention de Paris du 2 dt?l:cmbre 1961. révisé~ à Genève le 10 novembre 1972el le:B octobre 19781.

c le Traité de Budapest sur la reconnaissance internationale du dépôt de micro­organisml~s aux tins de la procédure en matière tlc brevets pX avril 19771.

c l"Engagemelll International slIr les ressources phylogénétiques pour l'uiimentalionct l'agriculture [/';\0. résolution 8/83 - 19831,

c la Convelllion sur lu Diversité Biologique lNalions Unies, Rio Jl)()2I.

Cl }' Accord relatif aux droits de propri0té imeliecllIclie qui lOuchent au l'ommerce(ADPIC) [GA7T - OMC, Convention dc Marrakech du 15 décembre 19931.

La France est membre de la Commission des Ressources Généliques pour l'Agri­culture ctl'AlimentalÏon (CRGAA) sous l'égide de la FAO.

La Frunce pat1icipe à ln mi~e en œuvre:

c du Programme rvlontlial pour la ge:-.tion des ressources génétiques des animaux d'éle­vage Il;'1\0 - iDAD]. notamment en tant que centre régional européen de coordination.

<:1 du Plan d'Actioll Mondial pour la conservation el l'utilisation durable des res­:-.ources phYlogénétiques pour l'alimentation ct r agriculture Il"110. Leipzig.juin 19961.

La préservation des ressourcesgénétiques : un enjeu pourl'agriculture de demain

La domestication de nombreusesespèces s'est faite dans le voisinage deleurs parents sauvages avec lesquelselles continuent à réaliser des échanges

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gemques sous des formes très variées.

Cette dynamique évolutive, associée au

processus de mutation, a favorisé le

maintien d'une large diversité géné­

tique, ainsi qu'une large adaptabilité des

espèces. Plus récemment, l'intensifica­

tion de l'agriculture s'est traduite par

une uniformisation des productions

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Introduction

animales et végétales sur des surfaces deplus en plus importantes. Elle a entraînéune réduction sensible du nombre desespèces utilisées par l' homme ainsiqu'une nouvelle forme d'exploitation dela diversité génétique, les races et culti­vars locaux étant remplacés par desformes élites, tandis que les systèmes deproduction traditionnels régressaient.Les races et cultivars locaux, souventmoins productifs et beaucoup plus hété­rogènes que les variétés élites consti­tuaient des sources importantes de diver­sité du fait de leur base génétique large.Leur désuétude et l'absence d'organisa­tion pour préserver ce capital génétiquea conduit à la perte irréversible d'unepartie de celui-ci.

Les dangers d'une trop grandeuniformité génétique des productions etla nécessité de maintien d'une diversitégénétique intra-spécifique pour garantirles capacités évolutives de l'espèce nesont plus à démontrer aujourd'hui.L'uniformité génétique peut rendre unerace ou une culture très vulnérable auxépidémies de ravageurs ou maladies.Répondre aux besoins d'une agriculturedurable, plus économe et plus respec­tueuse de l'environnement, plus diversi­fiée et capable de s'adapter à des chan­gements climatiques notables, imposede pouvoir faire régulièrement appel àune diversité génétique importante. Bonnombre de ces besoins sont cependantdifficilement prévisibles aujourd'hui :apparition de nouvelles souches parasi­taires, demande de nouveaux produits,nouvelles exigences de qualité, nou­velles contraintes de marché... Ilimporte donc de raisonner au mieux la

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constitution et la gestion durable d'unréservoir de diversité génétique à lalumière des connaissances biologiquesactuelles et sur la base de l'ensemble destechniques de gestion des ressourcesdisponibles aujourd'hui.

Enfin, à l'échelle mondiale,l'intégration progressive de cette diver­sité dans les programmes d'améliorationgénétique devrait contribuer à résoudreles problèmes de satisfaction des besoinsalimentaires du XXle siècle, tout en pré­servant l'environnement, au moment oùla démographie s'accroît considérable­ment.

Les ressources génétiquesun atout social et culturel

Outre les considérations liées auxbesoins futurs du secteur agro-alimen­taire, il est important de souligner aussila dimension sociale et culturelle desressources génétiques dont la diversitéest intimement liée à celle de nos cul­tures, de nos modes de vie, de nossavoir-faire et de nos paysages.

Nous avons aujourd'hui pleine­ment conscience de la valeur patrimo­niale des ressources génétiques. À cer­taines d'entre elles, les races et lespopulations locales en particulier, se rat­tachent nombre de valeurs humaines,sociales et culturelles : des traditionsd'usage, des techniques et savoir-faireartisanaux, l'identification de terroirs etla persistance de filières de valorisationbien typées.

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Dans certaines régions, déjà, desstructures comme les parcs naturelsrégionaux, des conservatoires régionaux,des fermes pédagogiques, des écomusées,répondent à cette demande sociale au tra­vers d'approches diverses, muséogra­phiques, pédagogiques ou de loisir. Cesinitiatives jouent un rôle important dansl'information du public et peuvent contri­buer au maintien des ressources géné­tiques elles-mêmes, constituant ainsi unenouvelle façon de les valoriser.

L'élaboration d'une CharteNationale pour la préser­vation des ressources géné­tiques animales, végétales etmicrobiennes

Comme le montre le bilan qui suit,les mesures prises aujourd'hui en Francepour gérer les ressources génétiques res­tent insuffisantes. De plus, elles relèventd'initiatives dispersées et de motivationshétérogènes, conséquence, entre autres,de l'absence de véritable reconnaissanceinstitutionnelle et politique des activitésengagées dans ce domaine.

Depuis 1994, le Bureau des Res­sources Génétiques (BRG) (voir encadrépage suivante) sensibilise, en France,l'ensemble des filières et les acteurs dessecteurs public, privé ou associatif, quisont concernés par la gestion des res­sources génétiques animales, végétales etmicrobiennes. Il a sollicité de nombreuxacteurs pour l'aider à concevoir lesgrandes lignes d'une Charte Nationalepour la gestion des ressources génétiques,

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Introduction

en s'appuyant sur les initiatives exis­tantes. Ceci a conduit à dresser un bilandes activités en cours, à en souligner lesfaiblesses et les lacunes éventuelles, maisaussi à préciser les stratégies complémen­taires à mettre en œuvre. La réflexion aété conduite en tenant compte des enga­gements internationaux pris par la Francedans ce domaine, tant au plan politiquequ'au plan des coopérations techniques.

La Charte dresse le bilan actuel etdécrit les étapes nécessaires à la mise enplace d'une véritable stratégie de gestiondes ressources génétiques, stratégiedéveloppée en intégrant les cadres coopé­ratif et politique européens et internatio­naux. Elle fait aussi état du manque deconnaissances scientifiques dans plu­sieurs domaines, lacunes rendant difficilela mise en œuvre d'actions concrètes deconservation et justifiant le soutien derecherches dans ces domaines particu­liers. Une synthèse des besoins nationauxen termes de recherches méthodolo­giques pour guider et optimiser les sché­mas actuels de gestion de la diversitégénétique a donc été faite.

La Charte Nationale sera révisée etenrichie pour les espèces, domaines etchamps thématiques qui n'ont pu êtrecouverts dans cette première version.Ainsi, une analyse des besoins en forma­tion tant académique (enseignements pri­maire, secondaire et supérieur) que pro­fessionnelle (particulièrement celledestinée aux gestionnaires et utilisateursdes ressources génétiques) dans les sec­teurs liés à la préservation des ressourcesgénétiques, est d'ores et déjà engagée.

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Introduction

Le Bureau des Ressources Génétiques (BRG)

Le Bureau des ressources généliques est.une structure nationale de conn.linalÎon pourla gestion des res!\ources gèlétiques. Créé en 1983, il esl conslilué en groupemenl~cienti tique depuic; IlJ93. Âu 1Cf janvier IlJt)X, celle stnlcturc associe 12 partenaires:six ministères l el six organismes scienlifiqut:s2,

Un haut comité d'orientation, Oll siègent des représentants des six minislères est dlargéde définir la politique générnlc en matière de ressources génétiques.

Les douze partenaires du groupement sonl représentés au sein d'un conseil de grou­pement qui délïnit les grandes orientations des actions du BRG. Le conseil de grou­pement s'appuie sur une commission scientifique consullécsur la Illise en œuvre ùesorienlations proposées el chargée de la veille scienlifique sur les lhèmes relatifs auxmissions du BRG,

Les missions contiées 'au BRC sont structurées selon trois uxes stratégiques:

Cl développer lu réOexion el organiser la concertaI ion au plan national;

Cl promouvoir la recherche. favoriser le transfet1 des connaissances: informer etcUlIlmuniquer : soutenir la formation:

Cl assurer ["expertise el la représentation rrançaise auprès d'inslances européennes elinternat iona les.

Le BRGestplacé sous la responsabilité d·un présiuenlet tl'un directeur. Ils compo­sent avec six chargés uc mission et une secrétaire ["équipe permanenle.

Le BRG s'appuie sur l"expertise de pillsde cent cinquante aCleurs, gestionnaires elscientifiques, dans le domainc{ks res~ourcesgénéliques en France. Ces derniers col­laborent en particulier all travers de lrois commissions truilant n~spectjvement desquestions des ressources génétiques des animaux, des végétaux el des micro-orga­nismes.

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Le domaine couvert par laCharte Nationale comprend les espècesd'intérêt agricole, industriel, écono­mique, scientifique et social, gérées etexploitées par l'homme. La Chartes'intéresse à la diversité génétique desespèces domestiquées, ou en cours dedomestication, à celle de leurspathogènes et de leurs symbiotes, ainsiqu'à celle des espèces sauvages qui leursont apparentées. Son domaine d'appli­cation se situe donc davantage au niveaude l'espèce qu'au niveau du milieu.Ainsi, les approches plus écologiquesliées à la préservation des écosystèmesn'entrent pas directement dans sonchamp d'application et relèvent de laprotection de la biodiversité et de la bio­logie de la conservation.

Cependant, les limites entre laCharte Nationale et les projets engagéspour préserver la diversité biologique nesont pas toujours évidentes et ce d'au­tant plus que la dimension génétique est

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Introduction

une composante essentielle de la diver­sité biologique. C'est le cas, notamment,de toutes les approches liées à la préser­vation des ressources génétiques enmilieu naturel: citons, à titre d'exemple,la gestion des populations naturellesd'espèces animales sauvages partielle­ment exploitées par l'homme, la gestionin situ des espèces forestières pour lesvégétaux, et surtout l'inventaire et lacaractérisation de la diversité micro­bienne in situ. Nous avons donc veillé àl'articulation entre certains volets de cerapport et différents programmes natio­naux visant à mieux connaître et préser­ver la biodiversité.

Enfin, en ce qui concernela compétence territoriale, la CharteNationale couvre les ressources géné­tiques dont la responsabilité deconservation incombe à la France :métropole, départements et territoiresd'outre-mer.

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LES RESSOURCESGÉNÉTIQUESANIMALES

La reproduction sexuée est lemode de multiplication chez lesanimaux supérieurs4 ; elle assure

le brassage génétique à l'intérieur despopulations dont la capacité d'adapta­tion est en grande partie liée à la variabi­lité génétique. Le potentiel d'adaptationdes animaux chez certaines espèces peutêtre limité par la faiblesse de leur taux dereproduction et la longueur de l'inter­valle de temps entre deux générations estgrand, en comparaison avec la vitesse dechangement de leur environnement. Ilapparaît donc raisonnable de préserverau maximum la variabilité génétiqueglobale du monde animal pour pouvoirfaire face à l'évolution rapide de l'envi­ronnement naturel, sodo-économique etagricole.

Les pratiques humaines, tellesque la sélection intensive pour des typestrès spécialisés, des prélèvements exces­sifs, la dégradation des habitats naturels,ont entraîné plusieurs types d'effetsnégatifs sur les races et populations ani-

4 La multiplication végétative étant exception­nelle chez les animaux.

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males: une réduction de la variabilitégénétique pour les animaux traditionnel­lement sélectionnés, des perturbationsdes pools géniques des populationsnaturelles pour les espèces plus récem­ment exploitées par l'homme. Lesconséquences de ces pratiques sur lagestion et la conservation des ressourcesgénétiques sont souvent mal connues etprobablement différentes selon lesespèces.

La synthèse qui suit propose unregroupement des animaux en troisgrandes catégories. Au sein de chacuned'elles les actions, déjà engagées ouenvisagées ultérieurement pour préser­ver les ressources génétiques, relèventdes mêmes principes.

Les espèces dites domestiquées

Pour les espèces sélectionnéesdepuis longtemps, les confrontationsentre les animaux d'élevage et les ani­maux sauvages sont relativement rares.La variabilité disponible est pour l'es­sentiel entre les mains de l'homme. Cesespèces sont particulièrement sensiblesà toute fluctuation économique du mar­ché de leurs produits, susceptible d'en­traîner une diminution drastique de leurseffectifs et donc une perte de variabilité.

Pour les espèces plus récemmentsélectionnées (lapins, poissons, gibierd'élevage), les confrontations avec lespopulations naturelles sont involontaires(<< échappées ») et leurs conséquencessur les populations naturelles sontencore mal connues. Il peut être faitrégulièrement appel au réservoir de

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Ressources génétiques animales

gènes que constituent les populationssauvages, si tant est que la diversitégénétique de ces dernières soit préservéesur le moyen et le long terme.

Les espèces élevées et relâchées

Les espèces élevées et relâchéesregroupent des invertébrés utilisésen lutte biologique, des espèces derepeuplement pour la chasse et la pêcheet des espèces faisant l'objet d'aquacul­ture et d'apiculture.

Pour ces espèces, le contact entredes souches d'élevage et les populationsnaturelles est régulier. L'impact de cesmélanges de populations sur l'évolutionde la diversité génétique de l'espèce,dans l'espace et dans le temps, doit êtremieux cerné afin de proposer des règlesde gestion qui permettent de maintenircette diversité sur le long terme avec sacapacité à assurer la variation adaptativede l'espèce.

Les espèces sauvages

Le maintien d'une diversité géné­tique importante au sein des espècesd'animaux sauvages, non directementexploitées par l'homme ou non appa­rentées aux espèces des deux groupesprécédents, est peu évoqué dans cedocument. Il relève du problème plusvaste d'une protection de la diversitébiologique, placée sous la responsabilitédu ministère en charge de l'Environne­ment. Néanmoins, il paraît important desouligner les problèmes génétiquesposés dans quelques cas (introductions

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d'espèces exotiques, réintroductionsd'espèces sauvages) et d'insister sur lerôle que pourraient jouer les parcs zoo­logiques et les aquariums dans la sauve­garde de certaines espèces autochtonesfortement menacées sur le territoirenational.

** *

Dans ce qui suit on distinguera lagestion in situ d'animaux sur pied dansleurs milieux traditionnels d'élevage oudans leur habitat naturel et la conserva­tion ex situ. Sont inclus dans ce derniercas la cryoconservation d'embryons etde cellules pour les animaux d'élevageet la conservation d'animaux vivants ausein de structures spécialisées (parcszoologiques, aquariums ... ).

LES ESPÈCESDOMESTIQUÉES

La France, de par son histoire,dispose d'un grand nombre de racesd'animaux au sein de chacune desespèces élevées pour l'agriculture oul'alimentation avec, dans de nombreuxcas encore, une large variabilité intra­race. Il s'agit là d'un potentiel considé­rable de diversification, permettantl'adaptation aux besoins de la produc­tion agricole, d'amélioration de la qua­lité des produits et de gestion de l'envi­ronnement.

Cependant, une demande impor­tante de productivité, d'intensification etd'uniformisation de la production a

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entraîné la sélection de types très spé­cialisés. Ce courant est susceptible deconduire à une érosion progressive de lavariabilité génétique. Dans certains cas,cette évolution peut être très rapide, parexemple pour les espèces de domestica­tion récente et de sélection intensive,comme c'est le cas pour les poissons.

Aujourd'hui, la Politique AgricoleCommune (PAC) tend à orienter lessystèmes européens de production versune agriculture plus diversifiée et plusextensive. La rusticité de certaines racestraditionnelles d'animaux constitue uncaractère intéressant pour suivre cesnouvelles orientations qui suscite, parailleurs, l'intérêt du milieu associatif etdes collectivités territoriales. Or, plu­sieurs de ces races traditionnelles sonttrès fragilisées du double fait d'uneconcentration des efforts de sélection surquelques races répondant aux critèreséconomiques actuels et d'une mécon­naissance de leurs capacités réelles.

Dès les années 70, le ministère encharge de l'Agriculture s'est soucié de laprotection des ressources génétiquesanimales. Depuis lors, 0,5 p. cent dubudget consacré à l'amélioration géné­tique est alloué à des programmes deconservation retenus par la CommissionNationale d'Amélioration GénétiqueS(CNAG). De même, les instituts tech­niques ont initié différentes actions dansce domaine. L'INRA, par ailleurs, aincité à une recherche active susceptible

5 Commission Nationale de l'AméliorationGénétique, organisme de réflexion et de suggestionsauprès du Ministère en charge de l'Agriculture.

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Ressources génétiques animales

d'aller vers une gestion plus efficace dela variabilité génétique. Ces premiersefforts doivent être poursuivis, voireamplifiés afin de s'assurer du maintien àlong terme d'un réservoir génétique suf­fisant pour répondre aux besoins futurset, en particulier, être en mesure d'assu­rer une production agricole plus diversi­fiée à moyen terme.

BILAN GÉNÉRAL

L'inventaire et la caractérisationdes populations

Nomenclature

Rappelons la classification évolu­tive des ressources génétiques desanimaux domestiques. Elle distinguequatre catégories de populations ani­males selon leur degré d'évolution: lespopulations sauvages, les populationsprimaires ou traditionnelles, les racesstandardisées et les lignées sélec­tionnées. Les populations primairesdériveraient des populations sauvagespar accumulation de mutations à effetvisible. Par la suite, ces populations pri­maires se seraient fragmentées en racesstandardisées puis en lignées sélec­tionnées. Cette distinction conduit àclasser les races selon un gradient dedomestication.

Inventaire et bases de donnéesdisponibles

Pour la plupart des espècesdomestiquées, il existe des inventaires

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Ressources génétiques animales

des races et des populations qui sontrégulièrement mis à jour par des orga­nismes professionnels et techniques(ruminants, porcs, chevaux), des asso­ciations (lapins, espèces aviaires,chiens, certaines races de ruminants) oudes laboratoires de recherche (vers àsoie). Ils contiennent, entre autres, desdonnées généalogiques et individuellesrelativement précises.

En France, la collecte des donnéesa été centralisée, à partir de 1985, parl'Union Nationale des Livres Généa­logiques (UNLG), en liaison avecl'ensemble des partenaires profession­nels (instituts techniques) et publics(recherche, enseignement). Un inven­taire des races bovines, équines, por­cines, ovines ct caprines est réalisé auniveau européen; il est consigné dansune base européenne de données, géréepar l'Université vétérinaire de Hanovre(Tieriirztliche Hochschule Hannover,TiHo). Cette base, constituée en 1988 àl'instigation de la FédérationEuropéenne de Zootechnie (FEZ),contient des données générales sur lesraces et des éléments de généalogieconcernant les chevaux et les bovins.Une mise à jour de la partie française,conduite par le BRG, a été réalisée en1994. Il s'agissait, pour les différentesraces, de données démographiquesgénérales, d'informations descriptivesainsi que d'éléments sur les principalesutilisations et les performances. Cettebase de données est en cours de réorga­nisation dans le cadre d'un projeteuropéen coordonné par la FEZ.

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Au début des années 90, partantde la base de données de la FEZ, unebase de données FAO a été créée (GlobalDatabank for Farm Animal GeneticResources) ; elle prend en compte lesdifférentes espèces domestiques uti­lisées dans le monde pour l'agricultureet l'alimentation. La FAO a aussi solli­cité les différents pays pour recenserleurs ressources avicoles. Les ressourcescunicoles, actuellement inventoriées,avec un soutien financier européen,seront bientôt intégrées dans cette base.

Aujourd'hui, la mise à jour desdonnées françaises, qu'elles soient valo­risées au niveau national, européen(FEZ) ou mondial (FAO), est coor­donnée par le BRG.

Pour la plupart des espèces faisantl'objet d'élevage depuis peu, l'inven­taire de la diversité génétique reste àfaire : poissons d'eau douce (truite,saumon) et marins (bar, daurade, turbot),gibier de venaison (cerfs, sangliers,lièvres), gibier à plumes (faisans,perdreaux).

Caractérisation complémentaire

Les ressources génétiques dispo­nibles sont d'autant plus et mieux uti­lisées qu'elles sont bien caractérisées.D'une façon générale, les bases dedonnées sont peu renseignées sur lescaractères zootechniques. Elles le sontencore moins sur les éléments d'ordrehistorique (évolution), géographique(localisation), culturel (pratiques d'éle­vage et usages) et socio-économique(valeurs d'échange des animaux et de

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leurs produits). Or ces différents élé­ments sont propres à intéresser tous lesintervenants dans la filière des animauxdomestiques. Ces aspects sont aussi trèsimportants pour les races à petit6 et trèspetit effectif, car c'est souvent au traversde la relation tripartite homme - animal- environnement que se situent les rai­sons de la persistance d'une race dans lepaysage agricole et les pistes éventuellespour son utilisation future.

Les données moléculaires sontaujourd' hui nombreuses pour plusieursespèces et permettent de mieux appré­hender l'analyse et la structuration de ladiversité génétique entre races, et au seindes races, et de préciser les apparente­ments. Elles devraient aussi aider à rai­sonner les choix de conservation (races,effectifs ... ) et contribuer à une pluslarge valorisation du matériel. Dans lecas de sélection ou d'élevage récent,l'approche moléculaire devrait aussipermettre de distinguer les animaux desfilières de production de ceux des popu­lations naturelles et d'étudier l'impactsur la structure des populations natu­relles des « échappées » d'animauxélevés.

Il existe aujourd'hui quelquesbases de données moléculaires,construites dans le cadre de projets derecherche spécifiques; mais ces bases

6 Les définitions suivantes sont retenues: racesà petit effectif ou « critiques ", pour les races qui com­portent moins de 1 000 femelles ou moins de 20 mâlesfertiles, pour les races à très petit effectif ou « en dan­ger », races qui comportent moins de 1(JO femelles oumoins de 5 mâles fertiles,

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Ressources génétiques animales

ne sont pas reliées à celles inventoriantles races.

L'Union européenne soutient parailleurs des actions de caractérisation etde conservation, dans le cadre du règle­ment CCE 1467/94.

Enfin, il existe depuis peu enFrance une structure de services, LABü­GENA7, capable de réaliser des analysesgénétiques pour les espèces d'animauxdomestiques.

La gestion et la conservation de ladiversité génétique des racesfrançaises

Le maintien de la variabilité géné­tique des populations animales domes­tiques (mammifères, volailles) est réa­lisé pour l'essentiel in situ ou sur piedcar les animaux sont utilisés le plus sou­vent pour la production. La gestion surpied permet en outre la transmission descomportements sociaux acquis et héritéspar apprentissage entre individus d'unemême espèce. Elle est pratiquée defaçon différente au sein des races àgrand, petit et très petit effectif.

La gestion sur pied des popula­tions peut être facilitée par la cryocon­servation de semences (conservationex situ) qui permet, par le biais de l'insé­mination artificielle, une meilleure

7 LABOGENA : groupement d'intérêt écono­mique associant 6 partenaires: l'INRA (45 %), j'Insti­tut du Cheval (22 %), Iïnstitut de l'Élevage (10 %),]' Assemblée Permanente des Chambres d'Agricultureou APCA (9 %), l'UNLG (7 %) ct l'U''ICEIA (7 %),Ces partenaires sont tenus d'utiliser les services deLABOGENA, pour les contrôles de filiatiun nutam­ment.

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Ressources génétiques animales

gestion des mâles parentaux en vue delimiter la consanguinité. Enfin la cryo­conservation de semences et d'em­bryons est aussi utile pour le renforce­ment, voire la reconstitution de races envoie d'extinction.

Gestion sur pied de la diversitédes races à grand effectif

Les races à grand effectif subis­sent une sélection intensive à partird'objectifs très convergents, à un instantdonné, même à l'échelle internationale.Ces objectifs répondent à descontraintes économiques, sociales etculturelles. Au sein des races largementexploitées, les animaux sont sélec­tionnés selon leur aptitude à une produc­tion visée (lait, viande ... ), dans unmilieu d'élevage bien défini et de mieuxen mieux maîtrisé; cela conduit à l'ob­tention de populations spécialisées,valorisant au mieux ces milieux. Pourmaximiser le progrès génétique à courtterme, les sélectionneurs sont conduits àdiriger leurs efforts sur un nombre réduitde races (en 1993, six races constituaient83 p. cent du cheptel bovin). De plus, ausein de ces races, ils concentrent le choixdes reproducteurs (en 1993, cinq pèresassuraient 52 p. cent de la reproductionchez la race 'Prim'Holstein').

Les phénotypes extrêmes,considérés comme déviants par rapportà l'optimum recherché, sont générale­ment éliminés quelle qu'en soit l'origi­nalité. Cette attitude peut aussi résulterd'une absence de moyens pour en assu­rer la conservation. Les potentialités deces phénotypes, en tant que ressources

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génétiques, sont donc perdues. Demême, lorsque des animaux se ressem­blent selon des critères phénotypiquesou zootechniques mais ont une généalo­gie et, vraisemblablement, des géno­types différents, ils ne sont pasconservés.

Pour l'instant, ce comportementn'a apparemment pas freiné le progrèsgénétique. Cela explique que la profes­sion se soit peu intéressée au maintien dela variabilité génétique au sein de cesraces. Les variations temporelles descritères et des milieux de sélection quiaccompagnent l'évolution de l'élevage etdes marchés de produits animaux pour­raient partiellement expliquer cet état defait.

Les effets d'une sé1cction inten­sive favorisant le progrès génétique àcourt terme par rapport à la variabilitégénétique d'une population à grandeffectif sont encore mal connus. A priori,cette pratique semble peu compatibleavec le maintien d'une diversité géné­tique suffisante sur le long terme. Lesuivi de l'évolution de la diversité dansles races ainsi sélectionnées au cours deplusieurs décennies permettrait d'étayercette dernière affirmation.

Gestion sur pied de la diversitédes races à petit et très petit effectif'!

• Principes

Pour les races à petit effectif, il estimportant de veiller à limiter au maxi­mum les effets de la dérive génétique etde la consanguinité et les pertes conco­mitantes de variabilité génétique.

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Des programmes de gestion génétiqueont été conçus dans cette optique.

Les principes d'une gestion idéaleont été définis ainsi qu'il suit.

o Une connaissance exhaustive des ani­maux, de leur généalogie, des éle­veurs détenteurs et des pratiques d'é­levage.

o Le maintien d'un nombre élevé dereproducteurs mâles, issus d'unmaximum d'ancêtres fondateurs etprésentant l'essentiel des caractéris­tiques phénotypiques et zootech­niques de la race.

o L'usage maîtrisé des reproducteursmâles pour assurer le renouvellementdes populations femelles et mâles, enminimisant le degré de parenté entrereproducteurs et le taux de consan­guinité : l'insémination artificiellepeut être une aide précieuse dans cedomaine.

o Un effectif de descendance le plusrégulier possible d'un reproducteur àl'autre.

• Mise en œuvre

Une telle gestion de race a déjà faitla preuve de son efficacité sur le terrain,quand elle a su s'adapter au contextelocal particulier : c'est le cas, parexemple, du 'Mérinos de Rambouillet'pour lequel il n'existe qu'un seul trou­peau conservatoire. En revanche, dans lecas d'élevages dispersés, elle impose uneanimation spécifique et un suivi tech­nique adapté, entraînant des contraintespour les éleveurs. Le dispositif proposé

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Ressources génétiques animales

ci-dessus est alors difficilement appli­cable et il convient de l'adapter aux spé­cificités de « terrain» propres à chacunedes races concernées. Cet aspect, large­ment sous-estimé dans les premiers pro­grammes de conservation, est mainte­nant reconnu; il conviendra doncd'intégrer la dimension sociale dans lesnouveaux programmes de conservation.

Dans tous les cas, la maîtrise desaccouplements est fondamentale; leregroupement des données de généalo­gie dans un fichier racial la facilite. Desassociations reconnues ou, à défaut, desinstituts techniques tiennent de telsfichiers raciaux.

Par exemple, l'Institut de l'Éle­vage, qui est partie prenante dans tousles programmes de conservation desraces bovines à petit effectif, relayé parles éleveurs sur le terrain, met une assis­tance technique à la disposition desorganismes maîtres d'œuvre de ces pro­grammes. Son principe d'action reposesur le contrôle de la filière mâle: aprèsinventaire, la semence des taureaux estprélevée, congelée et ainsi stockée. Lesmères sélectionnées, ou mères à tau­reaux, sont inséminées afin d'obtenir lesfuturs mâles de qualité dont la semenceira renouveler et enrichir le stock desemences.

• Pérennisation des dispositifs

La gestion à long terme des racesà petit effectif est incluse dans uneréflexion globale sur les systèmesagraires, dépassant l'élevage d'uneespèce donnée et constituant un enjeu

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L'Union européenne apporte sonsoutien aux efforts nationaux en faveurdes races à petit effectif dans le cadre desmesures d'accompagnement de la PAC(règlement CCE 2078/92). Ainsi les éle­veurs s'engageant dans des actions deconservation et de valorisation des raceslocales à faible effectif, peuvent recevoirune prime couvrant au moins partielle­ment leur manque à gagner du fait de lamoindre productivité de celles-ci.

La cryoconservation de semen­ces et d'embryons est une méthodecomplémentaire, et non alternative, desactions de gestion du cheptel sur pied.La constitution et la gestion de stocks desemences et d'embryons est raisonnéeavec deux objectifs :

o conserver pour le long terme la diver­sité génétique disponible au sein desraces à grand et petit effectif;

o faciliter la gestion génétique desraces à faible effectif conservées surpied.

Les techniques de cryo-conservation de gamètes et d'embryonsdans l'azote liquide donnent de bonsrésultats; par exemple, chez les bovins,des spermatozoïdes ont pu êtreconservés plus de quarante ans et desembryons plus de dix ans (le recul étantmoindre dans ce dernier cas). Lamaîtrise de ces techniques n'est pas lamême pour toutes les espèces. Lacongélation de semences est déjà aupoint pour les bovins, les OVlllS,

Ressources génétiques animales

majeur pour gérer durablement l' agro­biodiversité au sein des territoires. Unedes conditions favorables à la valorisa­tion de telles races est d'intégrer plussystématiquement les aspects quantita­tifs et qualitatifs de production, propresà satisfaire la demande des consomma­teurs et l'offre qui peut être faite par lesagriculteurs.

D'ores et déjà, des groupesd'éleveurs motivés, en suivant unschéma rationnel de gestion de la varia­bilité génétique, ont réussi à donner del'essor à des races. Cela a abouti à lavalorisation de produits typés identi­fiables par le consommateur: charcute­rie de qualité pour le porc 'Gascon',valorisation élevée du litre de lait(beurre, fromage, yaourt ... ) pour la racebovine 'Bretonne Pie-Noir', lien régle­mentaire créé entre le fromage de Beau­fort et le lait des races 'Abondance' et'Tarine'.

Ces expériences témoignent de lapossibilité de mener de telles actions;elles mériteraient d'être plus largementmultipliées sur le territoire national.Elles nécessitent toutefois un soutienlocal et régional et une valorisation parl'attribution d'AOCg

, d'IGP9 ou delabels agricoles. Elles doivent absolu­ment être suivies pour veiller à unebonne gestion génétique de la race (ins­tituts techniques ... ).

x AOC: appellation d'origine contrôlée,système français de protection entrant dans le cadre desappellations d'origine protégées (AOr), adopté parJ'Union européenne (règlement CCE 2081/92).

9 IGr: indication géographique protégée,système communautaire de protection (règlement CCE2081192).

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Cryoconservationet d'embryons

de semences

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les lapins et les poissons (salmonidésnotamment) ; elle doit encore êtreaméliorée pour les porcins, les volailleset les équins. La cryoconservation desembryons, assez bien maîtrisée pour lesruminants et les lapins, pose encore desproblèmes techniques pour les autresanimaux domestiques.

Aujourd'hui, en France, la congé­lation de semences et d'embryons estessentiellement utilisée pour la gestiondes croisements au sein des races à petitet très petit effectif en vue de limiter letaux moyen de consanguinité, ou pour lagestion des croisements au sein desraces à grand effectif dans un but deconserver des génotypes sélectionnés.

La constitution d'une Cryo­banque nationale à des fins patrimo­niales est en cours, concrétisant ainsiune réflexion menée, depuis plusieursannées, au sein de la CNAG et soutenuepar le BRG. Cette opération est conduiteavec les opérateurs de l'élevageconcernés : instituts techniques, INRA,syndicats de race, centres d'insémina­tion ... Il est prévu que la Cryobanquesoit alimentée en priorité par les racesdomestiques les plus menacées, maiselle devrait intégrer à terme une réservegénétique pour les races à grand effectif.Les actions engagées dans ce sensconstituent une première étape vers laconstitution d'une Collection nationale.

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Ressources génétiques animales

La participation à l'inventaire,la gestion et la valorisation de racestropicales

Dans les départements et les terri­toires d'Outre-mer, l'État est engagé viases organismes de recherche et de déve­loppement (CIRAD, INRA et IRD) dansla recherche d'une meilleure valorisa­tion des races locales (caprins de Gua­deloupe par exemple). Les actions visentsoit directement le plan de la production,soit l'extériorisation de caractéristiquesparticulières comme la résistance à cer­taines pathologies, notamment cellestransmises par les tiques.

L'expérience acquise sur desraces tropicales a un impact non négli­geable en Afrique francophone et enAsie. Les partenaires français initientdéjà les inventaires et les recensementsdans de nombreux pays.

La gestion des pathogènes et dessymbiotes des espèces domestiquées

Certaines collections d'agentspathogènes - viraux ou microbiens - etde symbiotes associés aux espècesd'animaux domestiques sont déjàconstituées mais sont plus ou moins dis­persées (voir chapitre ressources géné­tiques microbiennes). Des projets d'or­ganisation en réseaux de ces collectionssont envisagés, selon les types et lesfonctions des micro-organismes.

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Ressources génétiques animales

RECOMMANDATIONS

Le bilan qui précède fait état denombreuses initiatives dans le domainedes ressources génétiques des animauxdomestiques. Il est nécessaire de lescompléter tant dans le domaine de lacaractérisation des ressources que danscelui de leur gestion sur le long terme,dont certains volets sont à traiter dans uncontexte plus global de gestion del'agro-biodiversité.

Ces initiatives sont souvent le faitd'acteurs très différents dans leurs moti­vations et leurs compétences. Ellesgagneraient à être mieux formalisées etcoordonnées au travers d'un programmenational couvrant les différents aspectsde la gestion des ressources, en sollici­tant et responsabilisant tous les acteursautour d'objectifs communs. L'impor­tance du nombre d'acteurs en cause, tantà l'échelle locale que régionale, et ladiversité de leurs rôles justifient unecoordination d'ensemble et impliquentla mise en place d'un circuit adéquatd'informations entre les coordonnateurset les acteurs.

Le programme national sera pilotépar des groupes de concertation spéci­fiques d'une espèce, ou d'un grouped'espèces. Ceux-ci définiront, avec lespartenaires concernés et à l'appui desinformations disponibles au sein de labase nationale de données, les actions àdévelopper ainsi que les priorités d'inter­vention pour garantir le maintien dupotentiel génétique nécessaire pourrépondre aux besoins futurs de l'homme.

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Ces groupes auront pour relais :

o différents partenaires, individuels ouregroupés en associations selon lesraces considérées, s'engageant àassurer une gestion du cheptel surpied selon des règles préétablies col­lectivement ; ces règles, qui viserontà limiter les effets de la consanguinitéau sein des races, seront appliquéesavec le souci d'une utilisationsociale, culturelle et/ou économiquedu matériel préservé; ainsi, les parte­naires régionaux auront un rôlemoteur à jouer dans la dynamiquenationale;

o une structure nationale de service,commune à toutes les espèces, sus­ceptible de garantir la cryoconserva­tion de semences et/ou d'embryonsdes races considérées, selon les prio­rités définies collectivement;

o une cellule de soutien méthodolo­gique, interface entre la recherche etle développement, aidant au transfertdes résultats de la recherche pouroptimiser les méthodes de gestiondes ressources génétiques des ani­maux de ferme.

L'ensemble doit constituer unestructure dynamique et évolutive.L'intérêt d'un tel programme réside nonseulement dans la capacité à décider etentreprendre des actions collectives,mais aussi dans la motivation et la res­ponsabilité des acteurs qui contribuerontdirectement à un projet d'envergurenationale. Sa pérennité est liée à unereconnaissance institutionnelle et àl'existence d'une animation régulière.

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Enfin, dans les pays en voie dedéveloppement où l'expérience de laFrance dans le domaine de la génétiquepeut être sollicitée, l'aide apportée doitse traduire à travers une assistance à lagestion des ressources génétiqueslocales. Elle doit contribuer à unemeilleure prise en compte du potentielreprésenté par les races autochtones, enaidant à l'évaluation de leur productivitédans des conditions, parfois difficiles,répondant aux besoins du pays. Lesprogrammes d'amélioration des raceslocales devraient intégrer les besoins etles spécificités des pays hôtes. Dans cesopérations, les organisations et associa­tions françaises parties prenantesdevraient concevoir l'introductionéventuelle de races exotiques dans lerespect des races locales. Cette approcheest le gage du maintien d'intérêtséconomiques réciproques sur le longterme.

PROGRAMMES 0'ACTIONS

Les recommandations qui précè­dent conduisent à proposer une organi­sation décentralisée des actions de ges­tion des ressources génétiquesd'animaux domestiques, en impliquanttous les acteurs de l'élevage susceptiblesde contribuer de manière pérenne à unprogramme national fédérateur. Lesactions ainsi engagées doivent s'accom­pagner de projets nationaux d'intérêtgénéral, dépassant l'espèce :

o une coordination de l'ensemble dudispositif et l'établissement de relaisd'information efficaces entre les

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Ressources génétiques animales

acteurs spécifiques mais aussi entreles acteurs et les coordonnateurs dansles régions, au plan national ou inter­national; le BRG et des groupespilotes pourraient assurer cette coor­dination;

Dune Cryobanque nationale;

o une cellule d'appui méthodologiquepermettant de consolider et d'affinerles plans de gestion engagés.

Cette organisation s'appuie surdifférents groupes d'acteurs dont lesrôles sont précisés dans la partiesuivante.

Une réflexion et une incitationà l'action: les groupes pilotes

Constitution

Pour chacune des grandes espècesd'animaux domestiques, il est mis enplace des groupes de travail chargés depiloter les actions de gestion des res­sources génétiques et d'assurer leurcohérence au niveau national. L'effica­cité d'un tel pilotage est déterminée parune bonne connaissance des races(effectifs de reproducteurs, caractéris­tiques zootechniques, diversité inter- etintra-races ... ) et des contextes socio­économiques et agricoles au sein des­quels pourront être développées lesactions concrètes de conservation. Lesgroupes pilotes doivent assurer la liaisonentre les institutions et tous les autrespartenaires de la gestion des races.

Les groupes pilotes doivent com­prendre des représentants des différents

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Ressources génétiques animales

partenaires de la conservation et de lavalorisation des ressources génétiques:

D partenaires spécialisés pour chacunedes espèces considérées (institutstechniques, Office National de laChasse (ONe), Conseil Supérieur dela Pêche (CSP), instituts derecherche, secteur professionnel,secteur associatif... ) ;

D partenaires communs aux différentesespèces qui pourront aider à laréflexion de manière transversale(ministères en charge de l'Agricul­ture et de l'Environnement, Parcs ouRéserves Naturels de France, Berge­rie Nationale de Rambouillet, BRG,LABOGENA... ).

Le BRG favorise la cohérence desdifférents groupes et harmonise l'en­semble pour mettre progressivement enforme le programme national. Il est l'in­terlocuteur privilégié au niveau interna­tional. La Bergerie Nationale de Ram­bouillet fournit un appui informatique,notamment pour les bases de donnéesfrançaises. Le BRG édite régulièrementun état des ressources génétiques parespèce et assure la liaison avec les basesde données internationales.

Champ couvert

Des groupes pilotes pour la ges­tion des ressources génétiques de chaqueespèce, ou groupe d'espèces, d'animauxde ferme traditionnels sont créés ou àcréer : ruminants, porcins, équins,volailles et lapins. De plus, pour tenircompte de certaines particularités et tra­ditions françaises en matière d'élevage, il

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est pertinent de compléter ces groupesavec:

D les espèces de pisciculture d'eaudouce (salmonidés, carpe, silure ... )et d'eau de mer (bar, daurade,turbot) ;

D les espèces de gibier faisant l'objetd'élevage depuis peu, gibier de venai­son (cerfs, sangliers, lièvres) et gibierà plumes (faisans, perdreaux) ;

D les chiens ;

D les espèces d'agrément, chez les­quelles on retrouve le même type decritères d'élevage et de distributionque les espèces domestiques;

D les vers à soie.

Missions

Les groupes pilotes ont pour mis­sions (voir encadré page suivante) :

D de sensibiliser tous les acteurs àl'importance de la préservation et del'utilisation des ressources géné­tiques, notamment pour les races for­tement menacées dans leur diversitégénétique; le recensement desacteurs et l'organisation d'unsystème d'information sont des préli­minaires indispensables à la mise enœuvre de la stratégie nationale;

D d'aider à l'organisation des plans degestion des différentes races ;

D de rechercher des moyens pour mettreen œuvre les actions d'inventaire, decaractérisation, de gestion et de sauve­garde, en liaison avec l'ensemble despartenaires nationaux et régionaux.

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Ressources génétiques animales

Activités contiées aux groupes pilotes

!m'enfuire N. ca/"{/('/éri.m/i(ll/ des rC's,wllln'.I' gcfllàilJlIC'S

'" COn<.litulÎon, enrichi~sel11ent etlllbe ù jour d'une hase nalionale de uonnéc~'rcla­

livc à une espèce, ou à un groupe tfespèœs (at:tcurs. caractéristÎques dés rtlces etde leur diversité, etTCl:lifs gérés. plans de geslion el de valorisai ion) : unI.' partie deces informations pcnnetlru J' alimeml.'r le~ hascs Je donnée~ inlernalionales (FEZ.FAO), Celle activité conduira il l'édilion J'un catalogue dc,s raœ~ françaises el il laJilTusionla plus large d'inforl1wtions auprè:, des utilisalcurs <Je œs re,~s()urces

génétiCJues,Q Organisation pratique JI.' la collecle des données auprès Je l'cnscmbk Jesactcurs

précédents ct processus de validation,

Aide li "organisatioll 1'01/1' gérer /0 tlil'ersilé gimftilJuC'-al/ sein cles di./lérel/l{'s /'{/ce,\'D Organi~atitJn de la ~aLlvcgarde conservatoire des races menacées en liaison. d'une

parl avec les geslionnaire~ de lerrain pour k maintien slir pied et.d'aulre parl avecles ge"tionnuires de lu Cryubanque nationale pour la conservation e.\;:sitll, - --

D Incitalion il la mise en IClIvre de plans de geslion pOllr la valorisation des raceslocales à petit effectif dans les territoires iùentiliés. enimpliljuanl direClèllieill lespartenaires locau.\ct les instances régionales.

D Proposilions de méthodes de ,\u ivi cl Je gestion optimale de la diversilé généliqueau sein des races ü grand effectif. en liaison avec le Groupe d' Appui Méthodolo,gique : élude des possihilités concrètes de mise en ICllvre de ces l1léthuJe's~

Aide il /11 rel'herche desjirwl/ct'nlCIIIJ lIà'essClires !lIlX lIclil'ité.l'

o Sollicitation des institutions nationales et européennes appropriées,o Soumission des dossiers aupr~s des colle~'ljvités territoriales idoines,

Au 1er janvier 1998. quatregroupes pilotes sont actifs; ils concer­nent respectivement les ruminants, lesporcins, les volailles et les lapins,

Une gestion des cheptels sur pied

La gestion in situ s'organisera pro­gressivement avec les différentspartenaires concernés et selon les prio­rités définies collectivement au sein desgroupes pilotes, L'étape préliminaire

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et prioritaire consiste à organiserau mieux les circuits d'infonnationentre les groupes pilotes et tous lesacteurs de l'élevage, afin de mobilisertoutes les compétences, individuelles oucollectives, dans une même dynamique,Ceci conduira à travailler avec:

a les sélectionneurs pour les grandesraces, une fois précisés les risques derégression de la diversité et proposésquelques schémas raisonnés de ges­tion de cette dernière;

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Ressources génétiques animales

o les associations d'éleveurs, les insti­tuts techniques, les structures régio­nales appropriées et, éventuellement,les DDAF 10 et EDE Il pour les races àpetit effectif, en recherchant tous lesmoyens de promotion et de valorisa­tion économique ou sociale de cesraces, et en veillant au maintien de ladiversité génétique au sein d'un pro­blème plus complexe de gestiondurable de l'agro-biodiversité ;

o tous les acteurs susceptibles de soute­nir ou de participer à une gestionconservatoire pour les races à petiteffectif (instituts techniques, BergerieNationale de Rambouillet, lycéesagricoles, fermes pédagogiques, éle­veurs, amateurs ... ) ; le renforcementdes effectifs de ces races pourra, danscertains cas, permettre leur réinser­tion ultérieure dans le circuit de l'éle­vage. Ces différentes initiativesnécessitent un accompagnement tech­nique spécialisé pour le suivi desplans de gestion des accouplements.Les instituts techniques, ou d'autresstructures compétentes lorsque ceux­ci font défaut, sont les mieux placéspour assurer un tel suivi.

Une conservation ex situ la Cryo­banque

Au niveau national, la mission dela Cryobanque est d'assurer la sécurité de

10 DDAF: Direction Départementale de l' Agri­culture et de la Forêt (représentant le ministère en chargede l'Agriculture ct de la Forêt).

II EDE : Établissement Départemental del'Élevage.

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la conservation de la semence et desembryons d'animaux domestiques dontla variabilité génétique est en régression;la priorité sera donnée, dans un premiertemps, aux races fortement menacées.Cependant, les races à grand effectif doi­vent aussi y trouver leur place qu'elles yfigurent au travers d'un échantillond'animaux représentatif de la gamme devariation génétique ou d'individus origi­naux, non retenus par la sélection parceque non conformes à ses objectifsactuels.

La nécessité d'une Cryobanquenationale est établie, les lieux de stockagedu matériel sont définis et la plupart desprojets chiffrés. Il reste maintenant àmettre en œuvre concrètement le projet:préciser le statut juridique de la Cryo­banque nationale (voir encadré page sui­vante), définir les règles globales de ges­tion du matériel patrimonial, programmerla constitution des stocks sur les cinq pro­chaines années, assurer le financementindispensable pour le maintien pérennede ces stocks.

L'élaboration et le suivi du projetpourront être assurés par un comitéde gestion composé de représentantsdu ministère en charge de l'Agriculture,du BRG, de l'INRA, des institutstechniques, de l'enseignement supérieuragronomique et vétérinaire, du labora­toire de contrôle des reproducteurs del'UNCEIA 12, de différents centres d'insé­mination artificielle, ...

12 UNCEIA : Union Nationale des Centresd'Insémination Artificielle

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Ressources génétiques animales

Statut juridillue de la Cr~'ohanque nationale

Une réflexion e~l encours sur le statlltà donner à la Cryobanque IWlionale el ~ur lesmodalités d'acquisition ~tde gestion du matériel génélique qui y sera conservé.

Le sLaI ut du matériel génélique susceptible d'être ainsi conservé peul varier selon qu'ils'agil ue matériel collect~ dans le cadre de la production des cspèœs domesliques ounon. auprès d' amateurs ou de producteurs privés. dc ccntres dïnsémination art ilicielleou d'instituts techniques. L'acqui~ition du matériel génétique par la Cryohanqucs'opérera donc vraisemblablement avec des motlalilés différentes. scIon le Statut dumalériel. I)e la même nIÇOIl. les conditions Cl modalités juridiques de sortie ue maléril'lde la Cryoballl.jue. nI;' serail ~'e qu'à des tins de régénération. devront être précisées.

Enfin.plusieurs oplions ;o;ont envisageables qU:1ll1 au slalUljuridiljue mêm~ d~ la Cryo­banlJue. de l'établissement public spécifique au simple contrat encadranl le dépôt dematéricl clllre propriétaires LIes doses dl' semences et sitcs gestionnaires. en passantpar la création d'une personne momie associant les délclllcurs du malériel cOllservé.Le choix qui sera fllit doit prendre l'Il compte les aspecls de propriété. de disponibililé.d' indépendance el de sauvegarde du matériel génétique français.

Les gestionnaires et administra­teurs de la Cryobanque dialogueront enpermanence avec les groupes pilotes, afinde déterminer conjointement les prioritéspour les actions à entreprendre.

Un appui méthodologique: le GAM

Le Groupe d'Appui Méthodolo­gique (GAM), commun à toutes lesespèces, s'intéresse au suivi de la variabi­lité génétique des « petites races »comme des « grandes races» et s'appuiesur toutes les compétences scientifiquespertinentes dans ce domaine (INRA,

INA-PG ... ) (voir encadré page suivante).

Il fait part du résultat de ses obser­vations aux groupes pilotes, certainespouvant, en particulier, alimenter la base

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de données. Il propose des activitésconcrètes et rapidement réalisables pourla gestion des ressources génétiques. Sesmissions multiples répondent auxbesoins des différents acteurs.

Le Groupe d'Appui Méthodolo­gique sera constitué de plusieurs expertsscientifiques maîtrisant bien les pointsprécédents et de représentants des sec­teurs techniques et du développementmaîtrisant les contraintes opératoiresliées à la gestion et à la caractérisationdes espèces concernées.

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Ressources génétiques animales

Missions confié~s au Groupe d'Appui Méthodologique

o Estimer et analyser la structuration génétique ct gtiographiquc de la diversité entreraces Cl ir1ll'a-race. sur la hase de caractères neutres el non neutres vis-fi-vis de lasélection - seront aussi considérés les gènes et les panicul<u'ilés génétiques dont('exiswncl' a lité reconnue dans les différentes populatinns.

o Évaluer les Jistances génétiques entre races ct identifier les races originaks sLir les­quelles seront engagées des actions prioritaires.

Cl Mettre en place un dispositif qui pelll1elle le suivi dans le temps <.le hl diversité ausei n des granues races (moua1ité, d' échalll i110n nage, modal ités <.1' éval uation. inter­valle ùe temps elllrc deux cycles (.l'évaluation ... ), Llans le hUI d'évaluer les risquesd'érosion génétique.

Cl Détinir des méthodologies de gestion de la variabilité au sein des races il grandcrtecti r (réduction de la cOllsanguinité, ... J. qui soiclll compatibles avec le mailllicnde ln diversité génétique sur le long terme ct ,. augmentation régulière du progrèsgénétique.

CI Prorm('r de, mélhllr!nlngies de geslinn des rC'liles ropulation... ('Il intégrant lescontraintes « de tCITuin ».

CI Entretenir la base française de données, en liaison avec le groupe d'étude derespèce concernée (informations réciproques. alerte, ... J.

LES ESPÈCES ÉLEVÉESET RELÂCHÉES

BILAN GÉNÉRAL

L'homme élève un certain nombred'espèces qu'il relâche par la suite; ellessont destinées à la production (aqua­culture, apiculture), au repeuplement(chasse, pêche) ou à la lutte biologique età la pollinisation. Dans ce cas, le soinapporté au choix des reproducteurs estvariable (prélèvements aléatoires, sélec-

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tion pour un critère particulier comme lacouleur, la taille, la vitesse de crois­sance ... ). Du point de vue du gestion­naire, un problème essentiel se pose :celui de la coexistence dans un mêmemilieu de populations naturelles et depopulations introduites souvent parlâchers massifs, avec des possibilité d'hy­bridations et de concurrence entre elles.

Qu'il s'agisse du domaine aqua­tique (pêche, aquaculture) ou terrestre(chasse, lutte biologique, pollinisation,apiculture), les situations rencontréessont comparables et les risques de pertede variabilité génétique se posent en

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termes analogues. Aussi est-il nécessairede mieux appréhender les problèmes ren­contrés au sein des populations naturellesface à l'introduction de souches d'éle­vage. Des travaux récents ont permis unepremière évaluation des risques de modi­fication de la variabilité génétique despopulations naturelles. Des études com­plémentaires restent à développer pourdéfinir des stratégies de gestion appro­priées.

La production en masse de jeunesà partir d'un petit nombre de reproduc­teurs a pour effet de favoriser uniquementquelques génotypes. Aujourd'hui, on neconnaît pas bien les caractéristiquesgénétiques des individus prélevés dans lemilieu, ni celles de ceux qui y sont intro­duits. Il est pourtant essentiel de préciserla fraction de la diversité génétique del'espèce qu'ils représentent et la manièredont celle-ci participera aux générationssuivantes.

Une fois relâchées dans le milieunaturel, les populations issues d'élevagevont interagir avec les peuplements natu­rels de la même espèce et avec ceux desautres espèces. L'impact, sur l'évolutionde la diversité génétique, de ces interac­tions entre populations naturelles etpopulations d'élevage est encore malconnu et suscite plusieurs questions:

D quels sont les risques de perturbationgénétique des populations naturellespar les souches d'élevage?

D quels sont les risques de concurrenceentre les populations naturelles et les.populations introduites, à l'intérieurd'une même espèce ou entre espèces?

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Ressources génétiques animales

D cette concurrence peut-elle aller jus­qu'à la disparition totale des popula­tions locales d'une espèce, voired'autres espèces?

Du point de vue réglementaire,l'article L 211-3 de la loi na 95-101 du2 février 1995, relative au renforcementde la protection de l'environnement,interdit « l'introduction, dans le milieunaturel, volontaire, par négligence ou parimprudence de tout spécimen d'uneespèce animale à la fois non indigène auterritoire d'introduction et non domes­tique». L'application de la loi devrait àl'avenir conduire à limiter les risques liésaux introductions d'espèces mais nepermet en aucun cas d'agir au niveauintra-spécifique pour contrôler les intro­ductions de populations non indigènes.

L'inventaire et la gestion de ladiversité génétique des espècesaquatiques

Les poissons d'eau douce

Les espèces de poissons d'eaudouce posent des problèmes aigus pourplusieurs raisons:

D elles ont une structure génétiquecomplexe due, en particulier, à la frag­mentation de leur habitat en bassinshydrographiques indépendants ;

D elles présentent une grande vulnérabi­lité du fait de repeuplements parfoismassifs à partir d'un nombre réduit degénotypes en raison des féconditésélevées observées chez ces espèces;

D elles présentent également une grande

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Ressources génétiques animales

vulnérabilité aux dégradations localesde l'environnement, pouvant se tra­duire par la disparition d'un taxongénétiquement original et/ou d'aire dedistribution réduite (c'est le cas pourcertaines sous-espèces de la truitecommune).

Pour chaque grand bassin hydro­graphique, il est possible de mettre enévidence une composition spécifique ori­ginale. Mais cette spécificité est de plusen plus gommée par les transferts et lesintroductions dont la pratique courantedate de plus d'un siècle. En effet, lerepeuplement utilisé pour soutenir leseffectifs ou pour accroître la diversitébiologique a souvent été la seule pratiquede gestion réalisée par les pêcheurs. Parsa persistance, il peut aboutir, à plus oumoins long terme, à l'installation de laforme spécifique d'élevage, réduisant ladiversité génétique globale de l'espèce.Toutefois si les souches d'élevage uti­lisées présentent une diversité génétiqueélevée, il n'y aura pas, dans ce cas, deréduction quantitative du polymorphismemais disparition qualitative. Actuelle­ment, peu d'études permettent de dresserun bilan précis de l'impact de ces pra­tiques.

Il existe cependant une réglemen­tation précise dans ce domaine (coderural, loi sur la pêche du 29 juin 1984). Lagestion des peuplements est confiée à desassociations de pêche agréées, regroupéesen fédérations départementales et en uneUnion nationale. Elles bénéficient del'appui du Conseil Supérieur de la Pêche(CSP) et de gardes-pêche chargés de fairerespecter la législation et de réaliser

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certaines opérations de gestion (contrôleet réalisation des repeuplements, inven­taires piscicoles ... ). Par contre, de nom­breuses sociétés privées de pêche ne sontpas soumises à la réglementation de lapêche fluviale lorsqu'elles exercent enmilieu clos. La multiplicité des centres dedécision sur le terrain constitue un frein àla mise en place d'une politique cohé­rente de gestion des peuplements pisci­coles. Sur le plan quantitatif, des mesuresexistent. Elles ont permis de lutter contreles prélèvements excessifs en établissantdes limitations saisonnières, complétéespar des restrictions portant sur la taille etle nombre des prises.

Une réflexion est en cours pourfixer des objectifs de gestion des res­sources génétiques piscicoles en milieunaturel et faire le choix des stratégies etdes moyens à mettre en œuvre pour res­pecter au mieux les populations natu­relles. Elle associe les ministères encharge de l'Environnement et de l'Agri­culture, le Conseil Supérieur de la Pêche,les sociétés de pêche et les pisciculteurs.La première application concrète en est la« Charte des salmonidés de repeuple­ment» du 4 avril 1995, réalisée à l' initia­tive de l'Union nationale pour la pêche enFrance et la protection du milieu aqua­tique, de la Fédération française d'aqua­culture, sous Je parrainage des ministèresen charge de l'Agriculture et de l'Envi­ronnement.

Le groupement d'intérêt public(GIP) Hydrosystèmes devrait à termecoordonner les programmes de gestiondes ressources des milieux aquatiques.

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Créé en 1993, il associe le BRGM, leCEMAGREF, le CNRS, l'IFREMER,l'INRA, l'Office International de l'Eau etl'IRD.

Les mollusques

Lorsque l'exploitation directe n'aplus été possible du fait de l'épuisementdes stocks, la pêche a peu à peu été rem­placée par l'aquaculture extensive enmilieu ouvert. Celle-ci repose sur larecherche d'un approvisionnementsuffisant en jeunes individus pour lerepeuplement.

La conchyliculture concerne plu­sieurs espèces : huîtres (huître plate,huître creuse), moules, palourdes, praireset coquilles Saint-Jacques. Deux tech­niques sont actuellement employées pourobtenir le naissain avant de l'engraisser etde le relâcher dans le milieu naturel :

o la capture du naissain naturel dans deszones de reproduction et son élevagedans des zones d'engraissage le plussouvent distinctes (huîtres, moules) ;

o la production du naissain en écloserieindustrielle (obligatoire pour lespalourdes, les praires et les coquillesSaint-Jacques) permettant de manipu­ler des centaines de millions de larveset de contrôler les conditions de pro­duction.

Mais le naissain peut aussi êtreimporté de pays étrangers après autorisa­tion (États-Unis (Californie), Japon ... ).

Une autre caractéristique de cetteproduction est l'apparition de maladiespouvant ravager très rapidement les chep-

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Ressources génétiques animales

tels - l'huître plate est actuellementmenacée de deux parasitoses -, ce qui aconduit dans le passé à l'importationd'espèces exotiques. C'est ainsi quel'huître japonaise (huître creuse) a rem­placé l'huître portugaise anéantie par uneépidémie virale entre 1969 et 1971. Cetteespèce, dont la production représenteactuellement 80 p. cent de la productionmondiale d'huîtres, est, du fait de sasituation de monoculture, particulière­ment vulnérable en cas de nouvel épisodeépizootique.

Les recherches s'orientent actuel­lement vers un strict contrôle sanitaire, lasélection de souches de remplacement etla mise en place d'un programme d'amé­lioration des espèces passant par la maî­trise des productions en écloserie. Destravaux sont en cours à l'IFREMER sur lasélection de souches résistantes aux para­sitoses de l'huître plate; le programmeinclut la caractérisation de la variabilitégénétique des lignées de sélection et l'é­tude de la structuration des populationsnaturelles. En ce qui concerne l'huîtrecreuse, des travaux sont amorcés sur lavariabilité génétique pour les caractèresliés à la croissance. Un conservatoire desouches d'huître creuse a été créé à la sta­tion de l'IFREMER à La Tremblade afind'acclimater de nouvelles espèces et d'é­tudier leur capacité d'hybridation.

Les crustacés

• Les crustacés marins

Actuellement, parmi les crustacésmarins, seule la crevette d'origine japo­naise fait l'objet d'élevage en France.

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Ressources génétiques animales

Les essais d'élevage du homard ont étéabandonnés, n'ayant pas donné de résul­tats satisfaisants.

Les larves de crevettes menant unmode de vie pélagique sont particulière­ment vulnérables - 1 sur 1 000000 surviten milieu libre. Les élevages reposent surla production en milieu protégé de post­larves, stade où le jeune passe de la viepélagique libre à la recherche d'un abrisur le fond de la mer. elles sont ensuiteplacées en bassins d'engraissage de 5 à6 mètres de diamètre. En théorie, ces ani­maux, élevés en milieu confiné, nedevraient pas connaître le milieu naturel,mais des « échappées » ne sont pasimpossibles et le risque de perturbationgénétique qui en découlerait pour lesespèces locales n'a pas été mesuré(hybridation, concurrence trophique).

• Les écrevisses

À la fin du siècle dernier, uneépidémie a détruit la majorité des peu­plements d'écrevisses en Europe. Lesrepeuplements se sont faits à partir desouches d'espèces exotiques, principale­ment américaines. Les populations d'é­crevisses locales qui subsistaient ont étélargement perturbées par ces repeuple­ments. Cette perturbation risque de s'ac­compagner de problèmes sanitaires avecla création d'écloseries à partir des­quelles des populations exotiques peu­vent être introduites en masse dans lemilieu (espèces américaines notam­ment).

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L'inventaire et la gestion de ladiversité génétique des espècesterrestres

Le gibier

Dans le domaine du gibier, lesdéplacements d'espèces sauvages ­introduction, réintroduction, renforce­ment de populations à partir d'espèces oude races non indigènes - sont des pra­tiques courantes. Ils ont souvent étéétudiés sur les plans écologique, patholo­gique et biologique mais, trop rarement,sur le plan génétique; ils peuvent pour­tant constituer une menace pour lespetites populations locales bien adaptées.

L'apport massif d'animauxcomporte les mêmes risques pour ladiversité génétique de la faune locale et lastructure des populations que dans le casde la pêche. L'Office National de laChasse (ONC), conscient de ce pro­blème, met en place, en liaison avec desgénéticiens, un suivi pour un certainnombre d'espèces (faisans, sangliers,cerfs ... ). Le problème reste cependantpréoccupant pour les espèces aviairespour lesquelles d'importants risques deperturbation génétique existent entreespèces locales et espèces introduitespour le repeuplement. Exemples: perdrixrouge / perdrix 'chukar', caille européenne /caille japonaise.

Aujourd'hui, il n'existe pas deréglementation d'introduction de popula­tions d'élevage d'une espèce donnéepour le repeuplement de cette mêmeespèce. Seuls les animaux importés sont

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soumis à un contrôle sanitaire aux fron­tières (quarantaine).

Les insectes

Plusieurs espèces d'insectes etd'acariens font l'objet d'élevages et delâchers pour la lutte biologique (cas destrichogrammes utilisés contre la pyraledu maïs), pour la pollinisation de cer­taines cultures (cas des bourdons utilisésen culture de tomate sous serre) et pour laproduction de miel.

• Les insectes pour la luttebiologique

Deux stratégies d'utilisation desauxiliaires en lutte biologique peuventavoir des effets négatifs sur la faunelocale. L'introduction d'espèces exo­tiques dans des milieux plus ou moinsanthropisés peut entraîner les déplace­ments d'espèces autochtones d'auxi­liaires ou même, selon certains travaux,l'extinction d'espèces non visées. Quantaux lâchers massifs, à caractère préventifou curatif, d'auxiliaires généralementautochtones, ils présentent un risquepotentiel de perturbation génétique despopulations naturelles de l'auxiliaire.

Les effets négatifs et les nombreuxéchecs rencontrés ont conduit à dévelop­per de nouveaux axes de recherche pouraccroître les taux de réussite des opéra­tions de lutte biologique et réduire lesrisques de perturbation de la faune localenon visée. Les recherches ont pour objetde:

o mieux identifier et caractériser lesespèces et les populations utilisées ouvisées (auxiliaires et cibles) ;

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Ressources génétiques animales

o mieux comprendre la dynamique et lagénétique des populations d'auxi­liaires et d'hôtes pouvant interagir;

o évaluer les conséquences des lâcherssur les espèces cibles et sur les autresespèces présentes dans le milieunaturel.

L'évolution des programmes derecherche en lutte biologique s'est tra­duite par la création à Montpellier duComplexe International de Lutte Biolo­gique Agropolis (CILBA) dont la missionscientifique porte sur l'étude et la gestiondes populations d'organismes ravageursqu'ils soient animaux (invertébrés) ouvégétaux (mauvaises herbes). Deux orga­nismes étrangers, le CS/RO en Australie(Commonwealth Scientific and /ndustrialResearch Organization) et l'USDA auxÉtats-Unis (United States Department ofAgriculture) collaborent à ce groupe­ment. En 1998, le Centre de Biologie etde Gestion des Populations (CBGP),nouveau laboratoire créé conjointementpar le CIRAD, l'INRA et l'IRD, inté­grera à son tour le complexe.

Le développement de ces travauxde recherche s'accompagne aussi demesures réglementaires. La loi 95-101 du2 février 1995 fait obligation aux impor­tateurs d'auxiliaires exotiques d'obtenirune autorisation préalable du Service dela Protection des Végétaux et de respec­ter les procédures de quarantaine.

• Les insectes pour la pollinisation etl'apiculture

L'abeille domestique apparaîtcomme une espèce déterminante enmatière de pollinisation. Dans ce rôle,

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Ressources génétiques animales

son importance économique est signifi­cativement supérieure à celle que repré­sentent les produits de la ruche.

Les transformations des pratiquesagricoles ont profondément perturbé leshabitats naturels de l'entomofaune polli­nisatrice et en ont réduit l'efficacité. Dansles régions les plus perturbées, lesabeilles sont maintenues par apiculture etassurent l'essentiel de la pollinisation.Les importations d'abeilles d'autressous-espèces que l'abeille noire locale(Apis mellifera mellifera) peuvent entraέner des perturbations génétiques impor­tantes, voire la disparition d'écotypesadaptés à un climat ou une flore locale.

Des travaux sont menés actuelle­ment sur l'abeille, ils visent à :

o caractériser les écotypes locaux;

o analyser la structuration génétique dela diversité intra- et inter-écotypes;

o étudier l'impact de la transhumancedes colonies (flux géniques dus àl'homme) sur la variabilité des popu­lations locales;

o préciser le niveau d' introgressiongénétique de différentes sous-espècesdans les populations françaisesd'abeille noire.

Les progrès réalisés dans lacaractérisation de la variabilité génétiquede l'abeille se sont traduits par un rap­prochement entre des organismes derecherche et des associations d'api­culteurs, rapprochement qui a abouti à lamise en place de conservatoires géné­tiques d'abeilles en Bretagne et dans larégion Nord.

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RECOMMANDATIONS

Pour l'ensemble des espècesélevées, puis relâchées dans le milieunaturel, il convient de renforcer lesconnaissances qui permettront, par leurapplication, de définir des conduites degestion raisonnée garantissant le main­tien de la diversité génétique sur le longterme.

Les connaissances à acquérirconcernent:

o la caractérisation génétique du maté­riel considéré, souches d'élevage etpopulations naturelles, nécessaire àl'appréhension des mécanismes bio­logiques qui concourent à la structu­ration de la diversité génétique dansl'espace et dans le temps;

o la mesure de l'impact des introduc­tions à partir d'élevage sur les popula­tions locales en termes d'interactiongénétique et de compétition, en sui­vant l'évolution de la diversité géné­tique sous l'influence de différentespratiques humaines.

L'application des méthodes rai­sonnées de gestion des ressources géné­tiques, compatibles avec une exploitationdurable de la diversité par l'homme serad'autant plus facile qu'elle sera accom­pagnée sur le plan réglementaire :

o d'un renforcement des mesurespréexistantes, leur application ne tou­chant généralement que le niveausupra-spécifique;

o de l'établissement de mesures appro­priées visant à limiter, voire à

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interdire, des pratiques néfastes aumaintien de la diversité génétique desespèces concernées.

PROGRAMMES D'ACTIONS

Les recommandations précédentess'inscrivent dans le long terme. Or lavolonté de mieux recenser la diversitépotentielle de bon nombre d'espècespilotes et les connaissances acquises surcertaines d'entre elles incitent à mettrel'accent sur les priorités qui suivent.

• Une élaboration et une mise enœuvre de codes de bonne conduite àl'intention de ceux qui exploitent et valo­risent la diversité génétique.

Ces codes porteront sur les objec­tifs poursuivis, la définition des parte­naires et des règles de gestion, les moda­lités de mise en application de ces règles.Ils pourront concerner différentesespèces : poissons, gibier, mollusques,crustacés et insectes. Il est souhaitablequ'ils soient élaborés au sein de groupesde travail associant tous les partenaires desfilières concernées ; par exemple, pour lesespèces chassées et pêchées, il imported'associer des représentants de l'OfficeNational de la Chasse, du Conseil Supé­rieur de la Pêche, des associations de chas­seurs et de pêcheurs, des instituts derecherche et universités compétents, duministère en charge de l'Environne­ment. ..

L'information des gestionnairesest à développer, surtout dans les cas oùles instances de décision sont morceléeset où la réglementation est inexistante ou

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Ressources génétiques animales

mal adaptée à une protection de la varia­bilité intra-spécifique.

Quelques projets dans ce senspourraient être rédigés à la lumière desconnaissances acquises jusqu'à présentsur certains modèles biologiques, dansl'esprit de ce qui a été fait pour lessalmonidés et en intégrant lapréoccupation de gestion durable de ladiversité génétique.

• Un inventaire, une caractérisationgénétique des ressources et une analysede la diversité génétique des popula­tions naturelles, en vue de préciser lespotentialités des réserves génétiquesactuelles et d'en affiner les modes de ges­tion sur le long terme.

Des développements méthodolo­giques restent à réaliser pour inventorieret comprendre la structuration de ladiversité génétique des espèces dans l'es­pace et dans le temps, sous l'effet des pra­tiques humaines, ils seront pour partiefacilités par le recours aux outils molécu­laires. Ces derniers permettront notam­ment de quantifier et de suivre les fluxgéniques des populations d'élevage versles populations naturelles, leur impactéventuel sur la structuration génétiqueglobale et sur les capacités d'adaptationde l'espèce. Les outils moléculairesseraient utilisés pour une caractérisationgénétique moléculaire large, en premierlieu sur quelques espèces pilotes. LABO­GENA, structure de services déjà citée,chargée de la caractérisation génétique enroutine d'un grand nombre d'individuspour les espèces bovines, équines, ovineset caprines, pourrait voir ses compétences

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Ressources génétiques animales

élargies à d'autres espèces animales enaccord avec les partenaires concernés :IFREMER, CNRS, Conseil Supérieur dela Pêche, Office National de la Chasse etSyndicat des Sélectionneurs Avicoles etAquacoles Français (SYSAAF). Lesbesoins de caractérisation génétique sontimportants : par exemple, en ce quiconcerne les activités aquacoles duSYSAAF, 1 500 individus en contrôle defiliation pour la première année et 2 à3 000 à terme. Mais l'obstacle majeurreste le financement de ces analyses.

LES ESPÈCES SAUVAGES

BILAN GÉNÉRAL

Si toutes les espèces sauvagesconstituent des ressources potentielles, lamise en œuvre d'une approche génétiqueinfra-spécifique ne peut concernerqu'une partie d'entre elles. Il s'agit descatégories d'espèces qui suivent.

o Les espèces menacées et/ouprotégées. Ces espèces sont réperto­riées, à l'échelon international. dansles Livres Rouges publiés par l'VICN(Alliance Mondiale pour la Nature)et, à l'échelon national, dans lesInventaires et Livres Rouges du Ser­vice du Patrimoine Naturel de l'Insti­tut d'Écologie et de Gestion de la Bio­diversité (IEGB) du MuséumNational d'Histoire Naturelle ou,encore, mentionnées dans les arrêtésde protection publiés au Journal Offi-

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ciel. On observe un large recouvre­ment des espèces déclarées commemenacées dans les Livres Rougesavec celles protégées par les régle­mentations françaises et européennes,bien que toutes les espèces protégéesne soient pas aujourd'hui menacées.

o Les espèces faisant l'objet de prélè­vements intensifs et parfois non rai­sonnés dont les conséquences à termepeuvent être dommageables pour leursurvie ou le maintien de leur capacitéévolutive. Ce sont essentiellement desespèces chassées (perdrix rouges,gibier d'eau, tourterelles) ou pêchées(civelles) et des espèces de récolte(escargots, grenouilles, coquillages).Les ongulés qui sont chassés (cerfs,chevreuil, chamois, mouflon et isard)sont déjà en partie protégés grâce àdes plans de chasse efficaces.

o Les espèces confrontées à la concur­rence d'espèces exotiques intro­duites (tortue cistude, visond'Europe ... ).

o Les espèces réintroduites dans leurshabitats naturels d'où elles avaientcomplètement disparu (grands carni­vores, bouquetin et grands rapaces).

L'inventaire et la caractérisation

Si le recensement des espèces estloin d'être achevé pour les invertébrés,celui des vertébrés est beaucoupplus complet, bien que l'on découvreencore de nouvelles espèces (poissonsabyssaux ou tropicaux, vertébréscavernicoles) ou que la systématiqueactuelle appelle à en créer de nouvelles;

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leurs aires de répartition sont assez bienconnues. En revanche, l'inventaire dela variabilité génétique infra-spécifiqueet la caractérisation génétique de ces res­sources sont encore peu avancés.

Peu de choses sont connues sur cesespèces sauvages, hormis pour lesespèces « sous surveillance » ouchassées. Dans un certain nombre de cas,on ne dispose que d'évaluations semi­quantitatives - oiseaux surtout, maisaussi loutre, vison, saumon, esturgeon,tortue d'Herman... Le plus souvent,on estime seulement les tendances d'évo­lution démographique des populations ­chauve-souris, carnivores, cétacés, cer­tains reptiles et amphibiens, poissons.

La gestion in situ

La sauvegarde des espèces sau­vages passe le plus souvent par laprotection de leur habitat et relèvepour l'essentiel des dispositifs générauxde protection de l'environnement. Cesdispositifs sont relayés par un secteurassociatif très actif (associations d'étudeet de protection de la nature), les conser­vatoires régionaux d'espaces naturels,l'Office National de la Chasse et leConseil Supérieur de la Pêche, avec l'ap­pui administratif et technique apporté parles DIREN, représentations régionales duministère en charge de l'Environnement.Pour certaines espèces parmi les plusmenacées (espèces étroitement inféodéesà un habitat, par exemple), renduesvulnérables du fait de la dégradation desmilieux naturels correspondants, desmesures de surveillance et de sauvetage

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Ressources génétiques animales

ont déjà été mises en place par leministère en charge de l'Environnementen accord avec de nombreux laboratoireset équipes sur le terrain.

Pour les espèces faisant l'objet deprélèvements intensifs, des mesures delimitation des prélèvements ont été misesen place, mais le contrôle de leur appli­cation est difficile sauf pour les espècesles plus spectaculaires (mammifèresmarins). Le problème n'est d'ailleurs pasuniquement quantitatif et il convientaussi de s'interroger sur le risque de voirune combinaison génétique être privilé­giée par rapport aux autres à la suite deces prélèvements massifs. Aujourd'hui,rien n'est connu des conséquences detelles pratiques sur la variabilité géné­tique des espèces et notamment sur leurcapacité à assurer une réponse adaptativeaux changements d'environnement.

De nombreuses espèces localessont soumises à la concurrence provo­quée par l'introduction d'espèces oude souches exotiques bien que laloi n° 95-101 du 2 février 1995 inter­dise ces introductions et prévoit desmesures sévères en cas d'infraction. Lesespèces tropicales paraissent peu aptes às'acclimater: si elles peuvent survivredans le milieu extérieur, elles ont peu dechances cependant d'y rencontrer lesconditions nécessaires à leur reproduc­tion. Ce problème ne doit pas être négligépour autant car l'invasion d'espèces exo­tiques (tortue de Floride, esturgeon deSibérie) peut constituer une menace pourles ressources trophiques d'autresespèces locales.

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Ressources génétiques animales

Les réintroductions d'espèces sau­vages (lynx, vautours fauves, gypaètesbarbus, bouquetins des Alpes) font l'ob­jet d'études préalables approfondies surleurs incidences prévisibles sur la faunelocale, en concertation avec le ministèreen charge de l'Environnement. Celui-cifournit les autorisations nécessaires,après avis du Centre National pour laProtection de la Nature (CNPN).

La conservation ex situ

La conservation ex situ concerneessentiellement les espèces sauvages for­tement menacées ou disparues dans leurmilieu naturel. Plusieurs dispositifs exis­tent et permettent de pallier la disparitionde ces espèces.

Les parcs zoologiques jouent unrôle important dans la sauvegarde etla gestion d'espèces fortement menacéesau plan mondial, tels le cheval de Prze­walski, le cerf du Père David, le bisond'Europe, ou d'espèces fortementmenacées dans leur habitat naturel(grands rapaces ... ). Pour nombre de cesespèces, la reproduction repose sur unpetit nombre d'animaux fondateurs, cequi entraîne un risque d'augmentation dela consanguinité et de diminution de lavariabilité génétique. Pour résoudre ceproblème, près de 450 parcs zoologiquesse sont groupés en un réseau ISIS(International Species InformationSystem), en vue de centraliser les infor­mations sur tous les individus disponiblespour l'espèce à l'échelle planétaire etd'optimiser les plans de croisement. Lesaccouplements sont raisonnés à partir de

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l'ensemble des individus maintenus dansces parcs, les effectifs moyens de popula­tions gérées variant entre 250 et 500.

Pour les espèces de poissons trèsmenacées (esturgeon d'Europe, certainessouches de saumon, apron) , le recourssystématique à un élevage temporaire eneau douce (aquarium ou en pisciculturedomaniale) et à une gestion génétique descheptels maintenus ou utilisés en pisci­culture doit être également envisagé.Cette stratégie pose des problèmes, enparticulier pour les espèces en voie d'ex­tinction, les prélèvements d'animauxdans le milieu naturel risquant de partici­per à leur disparition. La mise en œuvrepour l'apron d'une stratégie de ce type asuscité de nombreuses controverses.

RECOMMANDATIONS

La protection des espèces sau­vages dans leurs habitats naturels estactuellement prise en compte par leministère en charge de l'Environnementet largement décrite dans le rapport desynthèse « Programme pour la diversitébiologique» (juin, 1995). Il serait sou­haitable de renforcer les programmesexistants en y intégrant, quand cela sejustifie, un volet de caractérisation et d' é­tude de la variabilité génétique dans lebut de mieux intégrer la composantegénétique dans tout programme deconservation de ces espèces (taille effi­cace des populations, flux migratoiresefficaces ... ).

Le recours temporaire à des condi­tions artificielles de gestion génétique de

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l'espèce devrait être facilité, quand il estapproprié.

Les parcs zoologiques et les aqua­riums, qui participent déjà à la stratégiemondiale des parcs zoologiques pour laconservation des espèces disparues oumenacées de disparition dans leur habitatnaturel, pourraient étendre leur mandat àquelques espèces autochtones fortementmenacées.

La participation d'éleveurs privéspourrait aussi être envisagée, sous

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Ressources génétiques animales

réserve du respect d'un cahier techniquedes charges établi avec les compétencesscientifiques adéquates. La multiplica­tion des partenaires entraînerait une aug­mentation du nombre de spécimensconservés et une dispersion toujours utileen cas d'apparition d'un problème patho­logique. Par ailleurs, les méthodes decryoconservation pourraient être appli­quées à de telles espèces et compléte­raient le dispositif mis en place pour leurconservation.

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LES RESSOURCESGÉNÉTIQUESVÉGÉTALES

La France a toujours eu une poli­tique de collecte, de domestica­tion, d'acclimatation et de sélec­

tion des plantes présentant un intérêtbotanique, agricole, horticole, paysager,sylvicole ou industriel. Elle est riche deressources génétiques pour toutes lesespèces cultivées tant en métropole quedans les départements et territoiresd'outre-mer, mais cette richesse a sou­vent été sous-évaluée, dispersée et par­fois menacée.

Le développement agricoleconduit à des variétés très performantesmais s'accompagne d'une réduction sen­sible de la diversité génétique exploitée,tant au niveau spécifique qu'intra­spécifique : diminution du nombre desespèces cultivées et des variétésexploitées, création de types variétaux deplus en plus homogènes et supplantantles populations locales à base génétique 13

large. Ces dernières ont alors commencéà disparaître, du fait de leur non compéti-

13 Base génétique: diversité génétique du maté­riel dont est issue la structure considérée (population,variété, écotype... ).

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tivité en système agricole intensif.En parallèle, les espèces sauvagesapparentées aux espèces cultivées,sources de diversification pour ces der­nières, ont régressé du fait d'une largediminution des surfaces non agricoles.Ainsi la réduction de la diversité géné­tique exploitée s'est souvent ainsi accom­pagnée d'une régression de la variabilitédisponible.

Or, la diversité génétique condi­tionne les potentialités adaptatives desespèces. De plus, elle a toujours permis lemaintien d'un progrès agricole par inté­gration permanente dans les plantes cul­tivées de gènes nouveaux provenant desources végétales diversifiées; parmicelles-ci figurent les espèces apparentéessauvages. Il est donc nécessaire deveiller, aujourd'hui, au maintien d'unevéritable réserve génétique, comprenantdes ressources très diversifiées et nontoutes actuellement « utiles », mais sus­ceptibles de répondre aux besoins futurset imprévisibles de l'homme.

De nombreuses actions ont déjàété engagées pour préserver, en condi­tions naturelles et artificielles, les res­sources génétiques des espèces végétalesd'intérêt économique. Elles sont cepen­dant encore insuffisantes, dispersées etsouvent mal organisées, et de ce fait neconstituent pas une réelle assurance pourl'avenir. Il importe maintenant de biencoordonner ces actions, de mieux lesstructurer et de les étendre à l'ensembledes espèces d'intérêt agricole et alimen­taire, en y incluant les espèces fores­tières, ornementales et industrielles.

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Ressources génétiques végétales

BILAN GÉNÉRAL

Conserver les ressources géné­tiques d'espèces sauvages dans leurmilieu naturel permet de maintenir leurspotentialités adaptatives face auxfluctuations du milieu ; on parle alors deconservation ou de gestion in situ de ladiversité génétique.

Mais la plupart des espèces cul­tivées en France sont sélectionnéesdepuis longtemps et ne peuvent prétendreà ce type de gestion; elles sont alorsconservées sous forme de semences,d'organes ou de plants en conditions arti­ficielles, ou encore de plantes rassem­blées en collection conservatoire auchamp: on parle de conservation ex situ.

Dans le cas de quelques espècessélectionnées, on soumet aussi despopulations composites, créées artificiel­lement, à des pressions de sélectionproches de celles d' agrosystèmesextensifs diversifiés, afin de maintenirleurs capacités évolutives: on parle alorsde gestion dynamique de la variabilitégénétique, ce mode de gestion relevant dela conservation ex situ au sens large.

La conservation ex situ

Du fait de l'importance du secteuragricole et des recherches qui y sont liées,la France dispose de très nombreuses col­lections de ressources génétiques. Cepotentiel, base indispensable de tout pro­gramme de sélection, est réparti pourl'essentiel dans les nombreux établisse­ments publics et privés qui s'intéressent à

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sa valorisation. Il comprend aussi unpatrimoine inestimable, distribué surl'ensemble du territoire et géré au niveaude différentes collectivités territoriales etpar de nombreux amateurs.

La gestion du matériel détenu parles établissements publics et privés estsouvent raisonnée en fonction des objec­tifs de sélection à un moment donné.Cette situation génère deux types de pro­blèmes. D'une part, les laboratoirespublics et privés conservent un matérielde base, en partie, très redondant. D'autrepart, de nombreuses ressources géné­tiques rares ont déjà été perdues, ou ris­quent de l'être prochainement, du faitd'une concentration des moyens sur lesressources les plus directement valori­sables à court terme. Il faut souligner parailleurs que les établissements publics derecherche n'ont pas mission de préserverles collections de ressources génétiquesqui ne sont pas utilisées dans leurs pro­grammes. Il est donc nécessaire aujour­d'hui de différencier clairement les col­lections de travail des différentesinstitutions - qui privilégient les res­sources ayant un intérêt économique ouscientifique à court terme et intègrent dumatériel souvent fortement apparenté ­des Collections nationales d'intérêt col­lectif comprenant du matériel très diver­sifié, réserve génétique indispensablepour répondre aux besoins futurs del'homme. Les Collections nationalescomprendront aussi des ressources géné­tiques locales originales, maintenues auniveau des collectivités territoriales et pardes collectionneurs amateurs.

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De plus, la constitution et l'acces­sibilité de telles Collections nationalespour les espèces agricoles constitue unvéritable enjeu au plan international,dans le cadre de la réflexion actuellevisant à développer un système mondiald'accès et d'échanges des ressourcesgénétiques d'intérêt agricole et alimen­taire (FAO, Engagement International surles ressources phytogénétiques, en coursde révision).

Les espèces tempérées cultivées

Dans le cas des espèces tempéréescultivées, la conservation à long terme desemences sèches à basse température oud'organes in vitro par cryoconservationest largement utilisée, même si des déve­loppements technologiques sont néces­saires pour quelques espèces : cas dessemences récalcitrantes dont la dessicca­tion entraîne la mort. Dans ce cas, en par­ticulier pour les espèces ligneuses, laconservation est réalisée via des collec­tions de terrain : plantations compara­tives de provenances et de descendances,parcs à clones, vergers à graines, conser­vatoires, arboretums.

Les collections ainsi maintenuespar le secteur public regroupent à ellesseules de l'ordre de 150 000 entrées, dont40 p. cent sont relatives aux espècesforestières. Elles sont plus ou moins biencaractérisées, selon l'espèce et la naturedu matériel considérés, ce qui entraîneune sous-exploitation par les sélection­neurs. De plus, l'informatisation desdonnées n'a pas été systématique et ungros travail reste à faire dans ce domaine.Pour les espèces faisant encore l'objet de

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Ressources génétiques végétales

programmes de sélection, les collectionssont dispersées et rarement gérées demanière coordonnée. La France n'ajamais opté pour la création d'unebanque de gènes centralisée pour fédérerce type d'activités, contrairement auchoix fait par plusieurs pays dans cedomaine. Dès 1985 et à l'initiative d'An­dré CAUDERON, la réflexion s'est orientéevers une organisation souple et décentra­lisée ; celle-ci a d'abord été expérimentéesur les ressources génétiques des céréalesà paille.

e est pour cette raison que les ressourcesgénétiques des céréales à paille - blétendre, blé dur, orge, avoine, seigle et tri­ticale - font l'objet d'une gestion col­lective depuis plusieurs années. La col­lection est gérée par un réseau decoopération, associant des partenairespublics et privés; ces derniers ontaccepté de mettre en commun, de main­tenir, de caractériser et de diffuser unepartie de leur matériel ne faisant plusl'objet d'une protection industrielle etqui n'est pas non plus engagé dans unprocessus de sélection. Ce matériel, outreson intérêt en tant que source potentiellede diversification, est librement acces­sible par tous les membres du réseau. Leréseau comprend des conservateurs, uneunité de coordination technique ainsiqu'un comité de pilotage. Il est ouvert àtout partenaire, qu'il relève du secteurpublic, du secteur privé ou du secteurassociatif sous réserve qu'il s'impliqueeffectivement dans le processus et qu'ilaccepte les règles définies collectivementet figurant dans une charte et un règle­ment intérieur.

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Ressources génétiques végétales

L'expérience engagée pour lescéréales à paille a guidé les choix opérésces dernières années pour organiser lagestion d'autres Collections nationalesde ressources phyto-génétiques (voirencadré ci-dessous). D'une part, elleconduit à un système plus léger et plussouple que celui découlant de la créationd'une banque de gènes centralisée et,d'autre part, elle associe des gestion­naires et des sélectionneurs favorisantainsi le lien entre les conservateurs et lesutilisateurs des ressources génétiques.C'est dans cet esprit que sont actuelle-

ment envisagés et mis en place desréseaux de gestion et d'évaluation desressources génétiques pour de nom­breuses espèces sélectionnées en France.

Pour des espèces d'intérêt écono­mique moindre, les collections d'effectiflimité sont souvent regroupées en un seullieu. Bien qu'étant une source de diversi­fication importante, leur préservation àmoyen terme n'est pas garantie aujour­d'hui; ceci est dû d'abord à la disparitionprogressive de compétences sur l'espèceet, dans une moindre mesure, à la chargefinancière associée.

Organisation c0!11mul,lcaux r~s~aux de gestion ct d'évaluationdes Collections nntionales dé reSSflllrcC..; phytog~nétiqlleS

Ll!S réseaux dt: coopération associent des conservateurs (panenaires publics. privés.associai ions). Ils .'>onl Slruc.:lurésaUlour d'une cellule dccllordination. regroupantquelques uns de leurs rcprésemants. el Ù'UIl comilé de pilotage.

a Les conservateurs sont les éléments de base du réseau. Ils parlicipent à la conservu­lion, la C3l1lClérisalioll. l'évaluation ct la régénération uu mal"riel. selon les condi­tion., établies dans le règlement illlérieur.

Cl La cellule de coordination est composée u'un animateur du ré..eau et de quelquesreprésentanls ues conservateurs. Elle a pour objel r organisation el le suivi des lra­vaux du réseau ainsi que la mise II disposilion li' une Colleclion nationale lle'res­S(lUrœS génétiques. avec les inforlllaliùns associées. pour l'espèce ou le grouped'espèccspour lequel le réseau est constitué.

o Le comité de pilotage est constilué de LlI1imateur. de plusieurs conservaleur~. dereprésenlanls ùes inslilutions puhliques com:crnées p..u' la gestion des ressourcesphYlogénéliquè.s ainsi qlle de différents inemhres de I<i lilière considérée. Il élaboreles gl1llldcs lignes de l' acti\'il': du réseau. en lenant compte du collleXlc il1lernalio­nal. d"une pan. el des moyens potentiellement uisponibles d'autre parI. Il assure,avec la cellule de coordination. le suivi régulier des travaux du réseau el sc ponegarant de leur qualité sl'icnlilique el technique.

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Les espèces tropicales cultivées

Les instituts français (CIRAD,INRA, IRD) maintiennent des collec­tions au champ en Corse pour lesagrumes et dans les départementsd'Outre-mer: bananier, canne à sucre etignames en Guadeloupe; ananas à laMartinique; hévéa, cacaoyer et eucalyp­tus en Guyane. Le CIRAD-Forêt main­tient des banques de semences et des col­lections au champ de très nombreusesespèces forestières pour les genres Ter­minalia, Tectona, Pinus et Eucalyptusnotamment.

La responsabilité des départe­ments et des territoires d'Outre-mercomme sites de conservation ex situd'espèces agricoles tropicales reste toute­fois à préciser, en liaison avec les impé­ratifs régionaux de développement agri­cole et dans le cadre de stratégies deconservation plus internationales. C'estpar exemple une des questions abordéespour les forêts tropicales dans le cadre deSILVOLAB, structure regroupant l'ONF etdes instituts de recherche (CIRAD,CNRS, ENGREF, INRA, IRD).

Du fait de sa longue tradition decoopération, la France participe à plu­sieurs réseaux internationaux au traversdu CIRAD et de l'IRD. En particulier, lepôle de Montpellier maintient des dupli­cata de plusieurs collections d'espècestropicales acquises dans le cadre de diffé­rentes collaborations. Près de 40 000 res­sources sont ainsi stockées en chambrefroide. Il s'agit de collections de coton­nier, fonio, gombo, haricot, maïs, mil,Panicum, riz, soja, sorgho, tomate et

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Ressources génétiques végétales

diverses espèces forestières. 800 res­sources de cacaoyer, caféier et Panicumsont maintenues en serre. Enfin, plus de1 600 ressources, relatives à des collec­tions d'ananas, de bananier, de caféier, decanne à sucre, d'ignames, de manioc etde palmier à huile, sont conservées invitro.

La gestion in situ

La préservation in situ des espècessauvages est largement soutenue par leministère en charge de l'Environnement,dans le cadre de la politique de préserva­tion des espaces naturels et des espècesmenacées, décrite dans son " Programmepour la diversité biologique" (juin, 1995).

En ce qui concerne les espècesd'intérêt agricole et alimentaire, la ges­tion in situ n'est envisagée, ici, que pourles espèces forestières, les espèces sau­vages apparentées aux espèces cultivéeset les espèces fourragères prairiales. Ellepeut être réalisée avec deux objectifscomplémentaires, l'un centré sur la pré­servation de l'espèce et l'autre sur lapréservation des habitats où elle est pré­sente. Dans tous les cas, elle fait appel àune organisation en réseau des sitesprotégés et gérés, et permet naturellementle maintien de la microflore associée.

Pour chaque espèce, toute actionde conservation nécessite une bonneconnaissance de la diversité existante etde sa structuration écologique et géogra­phique, ainsi que des mécanismes biolo­giques de maintien de la diversité géné­tique en milieu naturel. L'acquisition dedonnées partielles dans ces deux derniers

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Ressources génétiques végétales

domaines a conduit à initier des pro­grammes de gestion in situ sur quelquesespèces d'intérêt agricole et alimentaire,mais ceux-ci restent encore très limités.

Dans tous les cas, la gestion in situd'une espèce doit être accompagnée, encomplément, d'une conservation ex situ,dans le but de mieux caractériser, analy­ser et utiliser la variabilité de l'espèceconsidérée.

Les espèces forestières

• Les espèces forestières majeures

Depuis 1991, la Direction del'Espace Rural et de la Forêt (DERF), auministère en charge de l'Agriculture et dela Forêt, a initié une politique nationalede conservation des ressources géné­tiques forestières (circulaire DERF/SDFIN91 N°3011). C'est dans ce cadrequ'ont déjà été élaborés et mis en œuvreplusieurs dispositifs de maintien in situ(hêtre commun et sapin pectiné), deconservation ex situ (orme) et de gestionintégrant simultanément des placettesin situ et une conservation dynamiqueex situ (merisier). À l'horizon 2000, il estprévu que des mesures de protectionin situ et ex situ soient engagées pour unedizaine d'espèces forestières majeures(grands chênes, peuplier noir, épicéacommun, pin maritime... ).

Les programmes de gestion in situdes ressources génétiques forestières sontexemplaires car ils associent tous les par­tenaires publics (CEMAGREF, ENGREF,INRA, ONF) avec le soutien des ministè­res en charge de l'Agriculture et del'Environnement. Ils gagneraient aujour-

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d'hui à intégrer les gestionnaires de laforêt privée, cette dernière représentant70 p. cent des superficies forestièresfrançaises. Cette organisation constitueun modèle à développer pour les autresgroupes d'espèces.

Certaines espèces d'intérêt écono­mique (Vlmus campestris, Populusnigra, Prunus avium) ne peuvent pré­tendre au même type de gestion que lesprécédentes, du fait de leur habitat dis­persé ou de leur caractère pionnier. Lespremières réalisations s'orientent vers undispositif de conservation ex situ en inté­grant, dans quelques cas, une gestiondynamique en complément (Populusnigra, Prunus avium).

• Les espèces forestières de moindreintérêt économique, ligneuses ouherbacées

Il n'existe actuellement aucunemesure législative ou incitative permet­tant la protection in situ d'espèces nefigurant pas sur la liste des espècesprotégées, cette liste ne concernant quedes espèces rares ou menacées. Un dis­positif complémentaire, basé sur laconservation d'un échantillon représen­tatif des principaux écosystèmes fores­tiers, est en cours d'élaboration dans lecadre des travaux engagés pour préserverla diversité biologique; il devrait per­mettred' assurer la préservation d'espècesrares ou secondaires d'un point de vueéconomique, aujourd'hui.

Dans l'ensemble, l'approche actuellepar espèce doit être élargie et reliée à uneapproche plus écologique. Un premierpas dans ce sens est fait avec

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l'élaboration d'un projet de recherchesur le fonctionnement des ripisylves l4

Les espèces sauvages apparentéesaux espèces cultivées

La France possède des espècessauvages apparentées à la plupart desespèces cultivées originaires d'Europe etde la Méditerranée nord-occidentale. Elleest aussi riche d'espèces sauvages com­patibles avec des espèces cultivées pro­venant d'autres centre d'origines. Sitoutes les populations sauvagesconcernées ne sont pas actuellementmenacées, de profonds bouleversementspeuvent affecter les milieux naturels dansles années à venir, notamment sur le lit­toral et en plaine, et mettre leur diversitéen péril.

Différentes réglementations exis­tent pour protéger les espèces sauvages(apparentées ou non aux espèces cul­tivées) ou leurs habitats. En France,l'arrêté du 20 janvier 1982, pris en appli­cation des articles L 211-1 et L 211-2 duCode rural, fixe la liste des espèces végé­tales protégées sur l'ensemble du terri­toire national. Il est complété par de nom­breux arrêtés qui énumèrent les espècesprotégées au niveau régional et départe­mental, et par l'arrêté du 13 octobre 1989qui dresse la liste des espèces végétalessauvages pouvant faire l'objet d'uneréglementation préfectorale permanenteou temporaire. De plus, l'article R 2Il­12 du Code Rural permet aux préfets deprotéger les milieux hébergeant des

14 Ripisylves : forêts alluviales.

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Ressources génétiques végétales

espèces protégées. Par ailleurs, la direc­tive européenne Habitats - Faune - Floredu 21 mai 1992 vise à assurer la conser­vation des habitats mais aussi de la fauneet de la flore sauvages sur le territoireeuropéen des États membres ; sa mise enapplication doit aboutir à la constitutiond'un réseau de zones spéciales de conser­vation (ZSC) à l'échelle de l'Unioneuropéenne, qui doit être achevé en 2004.Enfin, la Convention sur le commerceinternational des espèces menacées(CITES) interdit ou réglemente le com­merce international d'espèces sauvagesmenacées d'extinction, dont de nom­breuses plantes d'intérêt horticole. Auniveau national, il existe donc un arsenalréglementaire pour la protection desespèces sauvages; mais, ces réglementa­tions sont difficilement appliquées, enparticulier par manque de formation desagents chargés du contrôle.

En ce qui concerne les espècesapparentées aux espèces cultivées, seulesquelques actions pilotes d'inventaire etde caractérisation ont été menées sur plu­sieurs espèces - Brassica oleracea, Betamaritima, Prunus brigantina, Agropyronet Tulipa - par les Conservatoires bota­niques nationaux. Il apparaît donc oppor­tun de mieux organiser l'inventaire et lagestion de ces espèces, en complémentdes actions plus larges de protection de lanature soutenues par le ministère encharge de l'Environnement.

Les espèces fourragères prairiales

Certaines plantes fourragères, quise trouvent dans des milieux naturels,sont protégées par les réglementations

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Ressources génétiques végétales

énumérées au paragraphe précédent.D'autres, plus nombreuses, sont situéesdans des prairies permanentes ou des par­cours d'animaux; leur conservation sup­pose le maintien des pratiques agricolescomme le pâturage ou la fauche. Certainsmilieux prairiaux disparaissent ou sontprofondément modifiés par le labour, ledrainage ou sont laissés à l'abandon.Leur conservation in situ passera doncpar des interventions définies dans descahiers des charges, dans le cadre decontrats passés avec des organismesgérant déjà ce type de milieu et, éven­tuellement, avec des agriculteurs.

Il n'y a pas aujourd'hui de réseaustructuré de gestion in situ de prairiesnaturelles.

La gestion dynamique de lavariabilité

La gestion dynamique de la varia­bilité génétique est complémentaire de laconservation ex situ. Elle vise à recréerartificiellement des conditions d'évolu­tion continue pour les populations deplantes cultivées, dans un pays d'agricul­ture moderne où ces processus naturelsont disparu. Des populations, intégrantune grande diversité génétique, sont aussisoumises à des pressions sélectivesfaibles dans plusieurs milieux. Laméthode favorise l'apparition de combi­naisons de gènes répondant à de nou­velles contraintes de l'environnement, etsusceptibles d'être plus rapidement valo­risables que les ressources brutes pourrépondre aux besoins futurs de l'homme.

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Ce type de gestion est encore austade expérimental.

o Une expérience pilote, soutenue par leministère en charge de l'Agriculture,est menée sur le blé tendre depuis dixans; elle porte sur trois populationsdont l'une a été rendue allogame parintroduction d'un gène de stérilitémâle. Des sous-populations, issues deces populations, sont entretenues dansun large réseau multilocal, avec unefaible contre-sélection pour la hauteurdes plantes.

o Des pools génétiques ont été consti­tués pour le ray-grass à partir d'unéchantillon représentatif de la diver­sité des populations françaises ; cespools sont en cours de brassage avantune multiplication libre en conditionsnaturelles.

o Deux populations composites ont étécréées pour le merisier, en Bretagne eten région Midi-Pyrénées, parmélange des descendances mater­nelles d'individus repérés dans desforêts géographiquement voisines.Une troisième population compositesera probablement constituée enrégion Rhône-Alpes.

Il importe ici de souligner l'origi­nalité de la méthode et son intérêt straté­gique. Avec un objectif un peu différent,mais aussi avec le souci d'enrichir la basegénétique exploitée par les sélection­neurs, des programmes de création depools génétiques à base large ont étéengagés pour le maïs et le tournesol (pro­grammes « Populations sources de varia­bilité », développés en partenariat par les

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secteurs public et privé et soutenus par leministère en charge de l'Agriculture).

La conservation à la ferme

La conservation à la ferme susciteun grand intérêt au niveau international,mais sa place effective dans la gestion desressources génétiques sur le long termedemande à être précisée. Elle repose eneffet sur le principe d'utilisation parl'agriculteur, chaque année, de semencesissues de ses propres champs ou de ceuxde ses voisins. Si cela reste réel pour cer­taines espèces et dans certaines régions dumonde, l'évolution économique a, depuislongtemps, en Europe, abouti à une divi­sion du travail qui fait de la production desemences une activité spécialisée.

Dans les conditions de la France,où l'organisation de la filière dessemences a suivi l'évolution du mondeagricole, la conservation à la ferme, défi­nie au niveau international, ne semble pasdevoir jouer un rôle notable. Elle est réa­lisée aujourd'hui pour le maintien de cer­taines variétés locales, relatives à desespèces très variées, et pour beaucoup,supports de produits du terroir (variétésanciennes de plantes potagères, arbresfruitiers propagés par des amateurs ... ). Ilfaut cependant souligner ici l'absence deréelle garantie quant à l' identité et à lastabilité génétiques des ressources ainsimaintenues.

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Ressources génétiques végétales

La gestion des pathogènes et dessymbiotes des espèces cultivées

Certaines collections de pathogènesou de symbiotes associés à ces différentesespèces sont déjà constituées (voir le cha­pitre relatif aux micro-organismes) maiselles sont plus et moins dispersées. Desprojets d'organisation en réseaux de col­lections de micro-organismes par grandstypes et grandes fonctions sont aussienvisagés.

RECOMMANDATIONS

Le grand nombre d'initiatives déjàengagées tant dans le domaine de la ges­tion in situ que de la conservation ex situ,et les conséquences très positives de cer­tains modèles ont facilité la réflexionnationale pour définir les grandes lignesd'un programme de préservation à longterme des ressources phytogénétiquesd'intérêt agricole et alimentaire. Le pro­gramme est organisé autour de plusieursaxes.

o Le premier vise à mettre en place etrendre opérationnels des réseaux degestion ex situ - régénération,conservation et évaluation - de Col­lections nationales de ressourcesgénétiques, impliquant et responsabi­lisant tous les acteurs sur le longterme. L'effort porte plus spécifique­ment sur un matériel diversifié et ori­ginal, dont la responsabilité deconservation incombe à la France,dans l'idée d'une répartition desefforts à l'échelle européenne voire

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Ressources génétiques végétales

mondiale. Ce premier axe pourraitêtre complété par un dispositif inté­grant la gestion centralisée de Collec­tions nationales pour quelquesespèces mineures, dans un contextede partage des charges à l'échelleeuropéenne.

o Le second incite au développement deréseaux de gestion in situ. Les don­nées actuellement disponibles penne­ttent d'envisager, à court terme, desréalisations concrètes pour lesespèces forestières et pour les espècessauvages apparentées aux espècescultivées, avec le soutien des gestion­naires concernés. La réflexion doitêtre poursuivie pour les espècesprairiales, via le développement d'unprojet pilote à l'échelle régionale.Dans tous les cas, le maintien d'unelarge diversité génétique pour lesespèces considérées est complémen­taire des approches et des actions

engagées pour préserver plus globale­ment la diversité biologique. Lesactions proposées doivent s'inscriredans des projets plus internationauxtenant compte de l'aire de distributiondes espèces et favoriser au mieux)' in­tégration des processus in situ et exsitu, de manière complémentaire.

o Le troisième axe propose l'établisse­ment d'une plate-forme pour la ges­tion des ressources génétiques tropi­cales et méditerranéennes permettantde fédérer les actions engagées pardifférents instituts de recherche surces espèces, tout en renforçant le pôlede compétences de Montpellier.

o Enfin, les atouts méthodologiquesd'une gestion plus dynamique de lavariabilité sont à confirmer surquelques espèces, avant d'envisagerune mise en œuvre sur différentesespèces d'intérêt stratégique.

Principauxélémcnl'i identifiés dans les chartes et règl('lllcnls intérieurspour la gestion des re~~ou ..cesphYlogénétiques - -

'" Objectifs Ùu réseau ùe coopél1ltion et pi.lrtenuires,impliqués.

'" Inventaire des ressources généliques échangeables aux plans national et ïnlerna­tionai el critères ùe constitution de la Colleclion nmionak.

o Liste des dest:ripteurs primaires de la Collection nationuk ei des, descripteurscomplémentaires utiles pour une n1cilh.:ure valorhëll ilin.

'" Répanition Jes tât:hes Je conser\'ation, de régénération el d'évaluation ùu mat(5lielenlre les partenaires cl rédaction d'un cahier des charges précis311l celle réparti lionel les modalités lechniques de mise en rcuVfC,

'" Modalités d'accès aux données Cl aux ressources,

'" Infrastructure nécessaire au fonl:tionnemenl et à l'animalioll du réseau.

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PROGRAMME 0'ACTIONS

Des réseaux de gestion ex situ etd'évaluation des Collections natio­nales, pour les espèces tempérées

Mise en place et fonctionnement desréseaux de coopération

Le programme national s'appuiesur des réseaux de partenaires, s'enga­geant collectivement à maintenir des Col­lections nationales de ressources géné­tiques, pour les espèces qui font l'objet deprogrammes de sélection.

La constitution de Collectionsnationales est aujourd'hui une priorité.Ces collections comprennent desressources originales et diversifiées, peuapparentées entre elles, dont la responsa­bilité de conservation incombe à laFrance. Elles sont conçues sur la based'un effectif fixé tenant compte de lavariabilité disponible pour l'espèce etmaintenu constant dans le temps, aumoins pour les espèces pour lesquelles lacollecte n'est plus pratiquée. Les Collec­tions nationales doivent cependant évo­luer pour prendre en compte, notamment,le progrès génétique.

Les modalités de la gestion encoopération de ces Collections nationalessont actées au sein de chartes et règle­ment intérieurs (voir encadré ci-contre).

Cette organisation induit de faitune participation active des partenairesdu réseau, conservateurs et utilisateurs, àla gestion mais aussi à l'évaluation des

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Ressources génétiques végétales

ressources génétiques des Collectionsnationales. Elle devrait largementstimuler l'exploitation de ces ressourcesdans le futur. Au delà des Collectionsnationales, l'organisation permet auxpartenaires de valoriser cet effort collec­tif en introduisant dans le réseau desressources et des informations complé­mentaires d'accès plus confidentiel.

Au 1er janvier 1998, vingt-troisréseaux de ce type sont créés en France,les chartes et règlements intérieurs étantrédigés (voir encadré page suivante). Ilest nécessaire maintenant de rendre ceschartes opérationnelles et actives, au seind'un système assurant la pérennité desréseaux ainsi constitués.

Aspects juridiques liés à l'établis­sement de Collections nationales

Depuis 15 ans, les ressourcesgénétiques ont été marquées par l'adop­tion de textes importants, ayant desconséquences sur leur statut juridique,aux niveaux national et international :

o l'Engagement international sur lesressources phytogénétiques, adoptéen 1983 et suivi de plusieursamendements ;

o la révision de la Convention UPOV en1991 ;

o la Convention sur la diversité biolo­gique, signée en 1992, reconnaissantaux états un droit souverain sur leursressources génétiques ;

o les accords du GATT (en particulierl'accord ADPIC) ;

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Ressources génétiques végétales

o l'évolution de la jurisprudence quipennet désormais de protéger par bre­vet des plantes entières.

Ces textes sont souvent complé­mentaires, mais parfois contradictoires.

C'est dans ce contexte que doitêtre établi le cadre juridique dans lequelseraient placées en France les Collectionsnationales de ressources phytogénétiques(voir encadré ci-contre). Il concerne leclassement des collections, les modalitésd'accès au matériel et de partage des

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avantages découlant de leur utilisation, letype d'association entre les partenairesdes réseaux.

Quelles que soient les options rete­nues, il faudra veiller à la compatibilitéde ce cadre juridique avec les accordsinternationaux signés par la France, dontcertains, comme l'Engagement interna­tional sur les ressources phytogénétiques,sont en cours de révision, et ménager lapossibilité d'une évolution vers un dispo­sitif européen autorisant un partage destâches.

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Ressources génétiques végéta/es

Animation et coordination del'ensemble du dispositif

La gestion décentralisée des res­sources génétiques au sein des nombreuxréseaux impose une coordination natio­nale des activités sur la base d'axes fédé­rateurs, replacés en permanence dans lescontextes technique et politique,européen ou international. Cette coordi­nation est assurée par le BRG et sa com­mission végétale où siègent, entre autres,tous les animateurs des réseaux actuels eten cours de constitution. Ceci permet defaciliter les échanges d'informationsentre les différents réseaux, tant sur le plande l'organisation que sur le plan tech­nique, tout en favorisant la cohérence de laréflexion et des actions en leur sein. Cecipermet aussi de traiter des questions com­munes à tous les réseaux: cadre juridiquedu dispositif, coût et financement pérennedu système, modalités de coopération àl'échelle européenne, internationale ...

Cette coordination est de plusabsolument nécessaire aujourd'hui pouraider à inscrire ces différentes actionsdans un partenariat européen et dans lecontexte imposé par les négociationsinternationales en cours dans ce domaine(Engagement International sur les res­sources phytogénétiques, Convention surla Diversité Biologique).

À terme, l'ensemble des Collec­tions nationales maintenues au sein desréseaux constituera la « Banque françaisede conservation des ressources géné­tiques », placée sous la responsabilité duBureau des Ressources Génétiques.

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Une plate-forme pour les res­sources génétiques des espècestropicales et méditerranéennes

Aspects juridiques liés aux activitésdéveloppées avec du matériel tropical

Les ressources génétiques d'espècestropicales s'inscrivent dans un contextejuridique plus complexe que celui de laplupart des espèces tempérées. Les acti­vités des organismes de recherche pour ledéveloppement les ont conduits en effet àmaintenir des ressources génétiques tro­picales dans des situations juridiques lesplus variées : conservation de matérielgénétique collecté sur le territoire natio­nal, participation à des activités interna­tionales de collecte et de préservation dela diversité génétique, conduisant danscertains cas au maintien sur le solfrançais de matériel acquis antérieure­ment à l'entrée en vigueur de la Conven­tion sur la Diversité Biologique. La pra­tique des organismes de rechercheconfrontés à ces situations prend d'oreset déjà en compte ces données. Elle devraêtre entérinée lors du montage d'activitésconjointes de conservation et de gestionde ces ressources génétiques tropicales.

Ces activités s'accompagnerontd'échanges internationaux de ressourcesgénétiques tropicales. Ceux-ci devrontdonner lieu à établissement d'accords detransfert de matériel, prenant en compte:la diversité de statut juridique du matérielgénétique concerné (le cas échéant selonson territoire d'origine, les conditions etle cadre juridique de son acquisition, de

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sa conservation et de son utilisation), lemotif de l'échange et son lien éventuelavec un autre Centre international decoopération, la nature des institutionsimpliquées dans la transaction.

Object{fs et missions du programme

La préservation efficace des res­sources génétiques tropicales nécessiteune stratégie globale avec des compo­santes diverses complémentaires. LaFrance bénéficie d'une expérience etd'un dispositif géographique à mettre envaleur : des collections très riches, desterritoires en zones tropicales et un centrede compétences situé hors des zones deproduction, à Montpellier.

Il convient tout d'abord de renfor­cer le rôle et la responsabilité des dépar­tements et des territoires d'Outre-mer entant que sites de conservation ex situd'espèces agricoles tropicales, en tenantcompte des impératifs de développementde l'agriculture régionale et de préserva­tion de ressources génétiques à vocationpantropicale. Ceci concerne le bananierles manguiers et les ignames pour la Gua~deloupe, l'ananas pour la Martinique, lecacaoyer et l'hévéa pour la Guyane, lesignames, les taros et le Casuarina pour laNouvelle Calédonie. et, probablement,les cotonniers et les riz sauvages. Ce dis­positif devra être complété par un appui àla gestion in situ des formationsnaturelles forestières intéressantes enGuyane, afin de préserver les essencesforestières et de favoriser l'accès àd'autres plantes de la forêt (cacaoyer,hévéa, passiflore, palmier, ananas,plantes médicinales ... )

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Ressources génétiques végétales

Il importe aussi de conforter le dis­positif de transit de matériel végétal pourles plantes à multiplication végétative:laboratoires de diagnostic despathogènes et de multiplication-conser­vation in vitro, serres tropicales de tran­sit. Ceci permettra d'assurer deséchanges de matériel sain, hors zone deculture, et de participer activement à desréseaux internationaux de plantes cul­tivées. Le dispositif concerne déjà lacanne à sucre, le bananier (en collabora­tion avec l' INIBAP) et les agrumes; ildevrait ultérieurement intégrer lesignames, le cacaoyer et l'hévéa, ainsi queles caféiers (réseau RECA).

Ces efforts conduisent à mettre enplace une plate-forme pour la gestion desressources génétiques tropicales et médi­terranéennes pour fédérer les compé­tences qui existent dans les domaines dela conservation et de l'utilisation de cematériel, de son indexation phytosani­taire, d'expertise et de formation sur cesquestions. La plate-forme bénéficiera dessynergies avec les multiples acteursrégionaux. Elle aura en outre à faire lelien avec les questions de développementagricole et de biodiversité.

Des réseaux de gestion in situ

Dans le souci de bien intégrer lesprocessus de préservation des ressourcesin situ et ex situ, les chartes en cours d'é­laboration pour les espèces forestières etpour les espèces sauvages apparentéesaux espèces cultivées considèrent globa­lement ces deux aspects.

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Ressources génétiques végétales

Réseau de gestion des ressourcesgénétiques des espècesforestières

Dans la poursuite des effortsaccompagnés par la Commission natio­nale des ressources génétiques fores­tières, un programme ambitieux quis'inscrit dans la durée et vise cinq grandsobjectifs est défini:

o la gestion dynamique in situ des res­sources génétiques forestières;

o la conservation ex situ au sein desCollections nationales;

o l'inventaire permanent des res-sources génétiques gerees etconservées au sein du programme;

o la surveillance de l'évolution de ladiversité génétique des espècesforestières sur le territoire français;

o la mobilisation ou l'acquisition desconnaissances scientifiques néces­saires pour définir les méthodes et lesindicateurs de gestion de la diversité,dans les dispositifs en conservation eten forêt de production.

Le programme national associe:

o la Commission Technique Nationalede Conservation des RessourcesGénétiques Forestières définie par leministère en charge des forêts qui ennomme les membres;

o une cellule d'appui méthodologiquedésignée par cette Commission pourdéfinir et mettre en œuvre les objectifset les modalités des programmes degestion et de conservation de ladiversité génétique des espècesforestières;

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o un réseau global de gestion et deconservation, organisé par espèces etcombinant les méthodes in situ et exsitu.

Le programme national concerneen priorité les espèces faisant l'objetd'importants programmes d'améliora­tion, les grandes essences sociales et lesespèces reconnues rares ou menacées. Ilest prévu qu'il prenne ultérieurement encompte les espèces tropicales en l'élar­gissant aux Départements d'Outre-mer eten veillant dans ce cas à bien intégrer ladimension écologique.

Au 1er janvier 1998, le programme

est mis en œuvre pour six espècesmajeures et débute pour deux autres (voirencadré page suivante)

Ce programme est complémentairede celui engagé par ailleurs pour protégerles habitats, en application des engage­ments pris par la France lors de la ratifica­tion de la Convention sur la Diversité Bio­logique (Directive 92/43 du Conseil del'Union européenne du 21 Mai 1992concernant la conservation des habitatsnaturels ainsi que de la faune et la floresauvage [Réseau Natura 2000]).

Espèces sauvages apparentées auxespèces cultivées : inventaire, ges­tion in situ et conservation ex situ

La conservation de la diversité desespèces sauvages apparentées auxespèces cultivées est articulée en troisvolets complémentaires, relevant d'unemême coordination scientifique et tech­nique. Un programme national, visant àmettre en œuvre ces trois volets, est

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élaboré avec le concours du ministère encharge de l'Environnement; il pourraitêtre conduit sous la responsabilité d'uneCommission nationale, à l'image de cequi est fait pour les espèces forestières.

Le premier volet concerne lesactions d'inventaire sur l'ensemble duterritoire national, incluant les départe­ments et les territoires d'Outre-mer. Lacoordination de ces actions d'inventaire,le stockage des données et leur traitementpourraient être assurés par le Service duPatrimoine Naturel (SPN) de l'IEGB 15 auMuséum National d'Histoire Naturelle etles conservatoires botaniques nationaux.La commission nationale assisterait leSPN et les conservatoires nationaux dansleur tâche, pour définir les: méthodolo­gies, établir les priorités et définir lesrègles déontologiques de l'utilisation desdonnées.

1) rEGS: Institut d'Écologie et de Gestion dela Siodiversité.

Ressources génétiques végétales

Le second volet concerne laconservation in situ, Un tel programmepourra s'appuyer sur le réseau desespaces naturels français : parcs natio­naux, réserves naturelles, conservatoiresdes sites, terrains du Conservatoire du lit­toral et des rivages lacustres, terrainsdomaniaux, propriétés des collectivitéslocales. Les gestionnaires seraientassistés dans leur mission par la commis­sion nationale, chargée de définir lesconsignes de gestion applicables àchaque espèce et de donner un avis sur leséventuels plans de gestion établis par site,

Le troisième volet concerne laconservation ex situ, assurée conjointe­ment par les conservatoires botaniquesnationaux, les instituts de recherche et lessélectionneurs. Dans ce cas aussi, laCommission nationale aurait à établir lespriorités, œuvrer pour l'acquisition desconnaissances scientifiques nécessaireset veiller à la cohérence de ce volet avecles volets précédents,

Réseaux de gestitlO etd'évalulltion dé. ressources génétiquest'oreslières(sous-réseaux. et· animation)

Hêlre

Sapin pedin~

Onnes

Merisier

Chêne blanc el chêne rouvre

Peuplier noirÉpicéa commun

Pin marilime

INRA Avignon (84)

ONF Fontainebleau (77)CEMAGREF NogentslVernis~on(45)

CEM;\GREF Nogent s/Verni~son (45)

ONF Fontainehleau (77)INRA Avignon (R4)

En cours de mise en place

INRA Cesla~ (33)

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Ressources génétiques végétales

Au 1er janvier 1998, la construc­tion de ce programme est tout juste ini­tiée, avec le concours de conservateurs,de gestionnaires d'espace et de scienti­fiques. Elle doit conduire à identifierquelques espèces pilotes pour initier ledispositif national; ces espèces serontchoisies selon différents critèresdonnées biologiques et écologiques, pré­sence sur des sites où la maîtrise foncièreest acquise, valeur d'usage potentielle ...

Réseau de sauvegarde d'espècesfourragères prairiales

La sauvegarde de prairies gérées etexploitées par pacage des ruminants estun des moyens les plus économiques depréserver ill situ les ressources prairialesdes espèces majeures et aussi des espècesrares ou secondaires (Agrostis, pâturins,sainfoins, trèfles. 00)' La stratégie natio­nale doit donc être construite autour d'unréseau de sauvegarde in situ des prairiesnaturelles représentatives des différentesrégions et de milieux gérés en fonc­tion d'objectifs spécifiques (pâturage,fauche ... ). Ce mode de gestion favoriserale maintien du potentiel adaptatif despopulations naturelles, face aux varia­tions prévisibles et imprévisibles dumilieu.

À l'heure actuelle, cependant,l'établissement d'un réseau nationalapparaît prématuré, de nombreusesinterrogations restant, tant sur le choixdes prairies, leur mode de conduite etleur représentativité au niveau duterritoire national que sur le choix desespèces majeures et sur l'évolution de la

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variabilité génétique en leur sein, selonles contraintes appliquées. Il apparaîtdonc prudent d'initier un tel projet àl'échelle d'une région en vue de préciserles bases méthodologiques du program­me national.

Une gestion dynamique de lavariabilité

Il reste encore à progresser au planscientifique pour comparer différentsschémas de gestion dynamique. Denombreuses interrogations subsistentconcernant:

o les modalités de constitution de lapopulation initiale à base génétiquelarge et de son enrichissement ulté­rieur ;

o le nombre de sous-populations et leursmodalités de maintien, ainsi que lanature des pressions de sélectionexercées sur ces dernières;

o les modalités de suivi de la variabilitéau cours du temps;

o la fréquence et les modalités debrassage génétique entre les sous­populations.

L'avancée des connaissances théo­riques et expérimentales à partir demodèles développés depuis plusieursannées pennettra de mieux cerner l' ap­port de ce type de méthode pour le main­tien des potentialités adaptatives desespèces et de mettre en œuvre quelquesprojets pilotes sur des espèces straté­gIques.

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LES RESSOURCESGÉNÉTIQUESMICROBIENNES

sous l'appellation micro-orga­nismes sont regroupés tous lesorganismes microscopiques

incluant les virus, les bactéries, les alguesunicellulaires, les protozoaires, les cham­pignons filamenteux et les levures. 11s'agit donc d'un ensemble très hété­rogène.

Les micro-organismes jouent unrôle fondamental dans la biosphère : ilsassurent, souvent exclusivement, desfonctions essentielles, jouant ainsi desrôles clés dans les grands cycles biogéo­chimiques (cycles du carbone, del'azote ... ). Certaines espèces sontcapables de se développer dans desmilieux aux conditions extrêmes par leursalinité, leur température, leur pression,leur acidité ou leur alcalinité. Les micro­organismes sont les premières espècesqui envahissent les milieux, du fait deleur capacité à transformer la matièreminérale et organique, intervenant ainsidirectement dans la formation et l'évolu­tion des sols. Dans l'ensemble, ils assu­rent un rôle essentiel par leur capacité à

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réorganiser les « matériaux », par leuraction de transformation, de détoxifica­tion et de biodégradation des organismesmorts (litières, sols ... ).

Les micro-organismes ont d'abordété utilisés de manière empirique parl'homme, en particulier pour la transfor­mation et la conservation de denrées ali­mentaires ou l'obtention de produitssemi-finis (tannage, rouissage ... ). Ils ontaujourd'hui un rôle économique impor­tant, notamment dans la fabrication denombreux aliments (industries laitières etœnologiques, boulangerie, brasserie, sau­risserie, salage des poissons) et dansl'industrie chimique et pharmaceutique.Les micro-organismes sont actuellementl'objet d'enjeux industriels, agronomiqueset médico-pharmaceutiques extrêmementimportants (biotechnologies).

Ils jouent également un rôle fon­damental par leurs interactions avec lesêtres vivants, entre eux, mais aussi avecles organismes supérieurs, végétaux etanimaux. Ces interactions sont souventdécrites en fonction de leur impact le plusvisible sur la plante ou l'animal (sym­biose, commensalisme, parasitisme,pathogénicité) mais les limites entre cesdifférents types de relation ne sont pastoujours nettes.

De plus les flores microbiennessont soumises à une évolution rapide dueaux activités humaines et dont les consé­quences sur la diversité génétique sontencore peu connues.

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Ressources génétiques microbiennes

BILAN GÉNÉRAL

Les micro-organismes constituentun groupe à la charnière des thématiquesde la biodiversité et des ressources géné­tiques. En effet, le terme de « res­sources » apparaît ici comme restrictif :son acceptation au sens strict imposeraitde ne prendre en considération que lesmicro-organismes utilisés à dessein parl'homme en agro-alimentaire et dans lesindustries médico-pharmaceutiques. Or,ce domaine d'étude ne peut être exclusi­vement fondé sur l'utilité, l'explosiondes infections opportunistes liées auxmaladies immunodépressives ayant lar­gement montré l'importance desconnaissances acquises sur des espècesjugées jusqu'alors comme mineures.

Il importe aussi de considérer lesmicro-organismes interagissant avec lesanimaux domestiques et les plantescultivées et, plus largement, les souchesconservées dans les collections et pourlesquelles d'importants travaux de labo­ratoire ont permis d'accumuler unesomme de connaissances, représentantun patrimoine à:préserver pour l'avenir.

L'inventaire

Les populations microbiennes secaractérisent par l'importance de leurseffectifs comparativement aux espècesanimales ou végétales: l'ordre de gran­deur varie entre le million et le milliardd'individus. Les temps de générationssont très courts et les échanges génétiquesfréquents (inter- ou intra-spécifiques),aboutissant à la formation de populations

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hétérogènes évoluant rapidement sousl'effet des modifications du milieu.

Un grand nombre d'espècesmicrobiennes sont connues aujourd'hui,elles ne constitue cependant qu'unepetite partie d'un monde beaucoup plusvaste. Un obstacle à leur étude vient de ladifficulté technique, voire l'impossibi­lité, de les isoler, de les cultiver et, parconséquent, de les identifier. Les micro­biologistes s'accordent à considérer queplus de 90 p. cent des espèces micro­biennes restent inconnues à ce jour.Ainsi, les flores microbiennes de milieuxnaturels (flore intestinale de l'homme etdes animaux, flore tellurique, milieuxextrêmes,...) sont peu connues. D'impor­tantes lacunes subsistent dans leurconnaissance quant à la diversité intra- etinter-spécifique ainsi que biogéographiquemais aussi la diversité des réponses adap­tatives, des niches occupées, des interac­tions existant avec les êtres vivants desrègnes supérieurs (animaux et végétaux)et des échanges génétiques pouvant seproduire pour les micro-organismes entreeux et avec les organismes supérieurs.

Des techniques ont été mises aupoint pour cultiver certains micro-orga­nismes, mais elles sont lourdes à gérer etd'une fiabilité relative: culture des sym­biotes sur hôtes vivants, des anaérobiessur animaux stériles ou en atmosphèreanoxique, des bactéries des sources océa­niques profondes sous pression. La tech­nique de clonage de l'ADN extrait demilieux complexes et son expressiondans des cellules bactériennes parait pro­metteuse ; elle permettrait de s'affranchirdes étapes de l'isolement et de la culture.

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La caractérisation

L'objet d'étude du microbiologisten'est pas toujours défini précisément:souche, isolat, clone, population,espèce... En effet la microbiologie nes'adresse pas à l'individu, mais à unensemble d'individus (population) dérivéd'un prélèvement particulier (isolat) qui,après séparation d'autres micro-orga­nismes et par multiplication le plus sou­vent végétative (clone), aboutit à unepopulation purifiée (souche) représenta­tive d'une partie de la variabilité présenteau sein de l'espèce. Des mutations spon­tanées peuvent apparaître dans les popu­lations clonales, introduisant au sein duclone une variabilité et une hétérogénéiténouvelles.

L'étude des micro-organismes seheurte à d'importants problèmes de taxo­nomie : les critères d'identification desespèces fondés sur la sexualité, employésen taxonomie animale et végétale, nes'appliquent qu'à une infime partie desgroupes microbiens.

Jusqu'à une période récente,l' identification reposait essentiellementsur des critères morphologiques, physio­logiques et biochimiques. La taxonomies'est maintenant enrichie avec l'arrivéedes outils moléculaires (séquençage,hybridation, amplification) qui ontconduit, entre autres, à révéler une trèsforte diversité intra-spécifique. La disci­pline est en pleine évolution et imposeaux laboratoires de réidentifier lessouches à la lumière des nouvelles tech­niques; par exemple, les techniquesd'amplification de l'ADN permettent l' é-

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Ressources génétiques microbiennes

tude moléculaire de ces organismes dansleur milieu naturel, même lorsqu'ils nepeuvent être mis en culture.

Un des intérêts, et non desmoindres, d'identifier les micro-orga­nismes est d'ordre réglementaire. L'é­change de produits (aliments, eaux) oud'organismes (plantes, animaux), por­teurs réels ou potentiels de micro-orga­nismes, est soumis à des réglementationsnationales et internationales pouvantentraîner des contraintes (normesstrictes, quarantaines) ou des interdic­tions à l'importation. Dans tous les cas,ces réglementations nécessitent de dispo­ser de techniques sûres et de mise enœuvre simple et rapide en routine.

La conservation ex situ

Les souchothèques ou collections demicro-organismes

On peut considérer, de manièreschématique, que tout laboratoire demicrobiologie est détenteur d'unecollection de micro-organismes. Lesméthodes les plus employées pour laconservation des souches sont la lyophi­lisation et la cryoconservation quiconviennent à 90 p. cent des souches cul­tivables ; 10 p. cent d'entre elles restentrécalcitrantes et posent dès lors des pro­blèmes de conservation à long terme.

On parlera en fait de véritable sou­chothèque quand les micro-organismessont conservés durablement, de manièreraisonnée, quand ils sont analysés pourleur diversité et qu'ils sont accompagnésd'un minimum de renseignements. Cessouchothèques présentent un intérêt

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Ressources génétiques microbiennes

primordial, carelles permettent de conduiredes travaux de caractérisation à partir d' é­chantillons d'origines géographiquesvariées, provenant de substrats différentset prélevés à diverses époques. On peutainsi mieux appréhender l'évolution decertains caractères dans le temps (parexemple, la résistance aux antibiotiques).

La plupart des souchothèques sesont constituées sans référentiel préa­lable, au gré des travaux menés par leschercheurs. Un premier inventaire en aété réalisé par le BRG et co-édité avec laSociété Française de Microbiologie(SFM) sous le titre de « Répertoire descollections françaises de micro-orga­nismes », la 2e édition datant de 1993. Ilrecense 168 collections et fournit pourchacune d'entre elles un certain nombred'informations sur le statut de la collec­tion, les types de micro-organismes déte­nus, leur mode de conservation, les acti­vités du laboratoire. Ce recensement estencore très incomplet, notamment dans lesecteur industriel.

On peut distinguer deux grandstypes de souchothèques : les soucho­thèques de service etcelles de laboratoire.Les souchothèques de service sont desstructures ouvertes, assurant un certainnombre de services (identification. caracté­risation de propriétés particulières, dépôtconfidentiel de souches ... ) à côté de la dif­fusion des souches détenues et réfé­rencées dans un catalogue; ceci impliqueune caractérisation et une conservationoptimale des souches. Les souchothèquesde service sont en nombre restreint et rat­tachées à différents instituts de recherche(MNHN, INRA Institut Pasteur ... ).

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Les souchothèques de laboratoiresont, en revanche, très nombreuses et dedimension variable. Dans le rapport « Lescollections de micro-organismes del'INRA» (EHRLICH 1993), plus de 69 col­lections de laboratoires sont répertoriéesau sein de ce seul institut. Ces soucho­thèques entretiennent des souches qui,sauf exception, ne sont pas à la disposi­tion des utilisateurs extérieurs. Elles sontétroitement liées aux activités derecherche du laboratoire, voire d'un cher­cheur. De ce fait elles sont vulnérables,car le soin apporté à la conservation dessouches évoluera en fonction des axes derecherche du laboratoire ou du départ deschercheurs qui les ont constituées.

À côté de ces deux types de collec­tions existent d'importantes soucho­thèques industrielles, totalement fermées.L'objectif de ces souchothèques est, à tra­vers le choix du procédé de conservation,de garantir la pérennité de l'identité et laviabilité, mais aussi la stabilité des pro­priétés des souches construites, ainsi quela sécurité de l'environnement (non­dissémination des cultures). Les soucho­thèques industrielles sont numériquementimportantes: cependant, les souches sontcollectées pour des propriétés précises, etsont souvent mal identifiées, à l'exceptiondes souches utilisées en développement etproduction.

Des lacunes existent pourtant dansla conservation des micro-organismes.Ainsi, il n'existe pas de collection dedimension nationale pour certainsgroupes (extrêmophiles) ou pour certainsécosystèmes (milieux aquatiques). Deplus, le maintien des collections de taille

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nationale rencontre des difficultésd'ordre financier et les petites collec­tions, souvent liées à l'activité d'unchercheur, sont souvent menacées de dis­parition par manque de moyens humains.

Les réseaux de souchothèques

Des réseaux de souchothèques sesont mis en place dans le cadre de colla­borations scientifiques afin d'échangerdes informations. En revanche, la mise encommun et la gestion de souches encoopération ont rarement été le mobile deleur constitution.

Plusieurs réseaux concernent ledomaine de la santé (santé animale etsanté humaine) et sont essentiellementcentrés sur la collaboration scientifique,le suivi épidémiologique et épizootique,ainsi que sur la conservation des souchesde référence :

o le réseau de laboratoires qui, sous l'é­gide de l'Organisation Internationaledes Épizooties (OIE), regroupe181 laboratoires vétérinaires dans lemonde;

o le réseau des Centres Nationaux deRéférence pour la lutte contre lesmaladies transmissibles en santéhumaine, mis en place par le ministèreen charge de la Santé, qui regroupe 34centres, dont 15 à l'Institut Pasteur(Centres Nationaux de Référencepour les bactéries anaérobies, les lep­tospiroses, les staphylocoques, lagrippe ... ) ;

o le réseau des Centres Collaborateursde l'Organisation Mondiale de laSanté (OMS).

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Ressources génétiques microbiennes

L'adhésion de la France au réseaueuropéen MINE (Microbial InformationNetwork in Europe) a été l'une des consé­quences du rapport « Collections natio­nales de micro-organismes » deMM. GASSER, MÉNORET, PILET etRAPOPORT, commandé par le ministère encharge de la Recherche (février 1987). Cerapport concluait à la nécessité :

o de créer de nouvelles collections danscertains secteurs (levures d'intérêtbiotechnologique) ;

o d'organiser quelques collectionsouvertes de dimension nationale en unréseau capable de coopérer avec seshomologues européens.

Le Ministère en charge de laRecherche a mis en œuvre ces recom­mandations en aidant à la création d'unecollection de levures (INRA Grignon), eten incitant les responsables de plusieurscollections d'importance nationale à par­ticiper au réseau MINE.

Aujourd'hui, le réseau MINEregroupe 38 collections de service del'Union européenne. Ces collectionss'engagent à diffuser les souchesdétenues, à fournir l'information lesconcernant par voie de catalogueimprimé ou informatisé dans un formatunique. Elles sont tenues d'assurer laconservation des souches de deuxmanières différentes et en deux lieux dis­tincts. Sept collections françaises partici­pent actuellement au réseau (voir enca­drépage suivante). Elles ont été soutenuespar l'Union européenne, le ministère encharge de la Recherche et le BRG. Cedernier, depuis 1988, en tant que nœud

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Ressources génétiques microbiennes

Collections françaises de micro-organismes participant au réseau européen MINE

[J au MNHN : la souchOlhèquc de champignons lilamenleu.x du labonlloiretleCryptogamic:

o ;L I"lNRA : les SOUChOlhl:qu-:s de bactéries lactiques ct de bactéries propioniqucs(Jouy-cn-Josas), de bactéries phYlOpathogènes (Angers) et uc levures Ir intérêl bio­tcchnologique (Grignon) :

'" à l'Institut Pasteur; lessouchothèques de bacrélies et de cyallobaclérj~s.;

o àl"ADRIA Nomlandie: la souchothèque de baclàies lacliques.

français de MINE, coordonne la partici­pation de ces collections au réseaueuropéen.

D'autres réseaux d'échanges d'in­fonnation (catalogue commun selon unmême fonnat) se sont constitués à l'é­chelle d'une même institution, tel leréseau de l'INRA « Collection FrançaiseInfonnatisée de Souches Microbiennes(CFISM) » qui regroupe les collections de20 laboratoires.

La dynamique des populations etla gestion in situ

Les interactions entre hôtes etmicro-organismes font l'objet de travauximportants du fait des intérêts écono­miques en jeu. La complexité et]' extrêmevariété des types d'interaction conduisentà des études au cas par cas; les recherchessur la diversité des micro-organismesimpliqués et les modalités d'associationavec leurs hôtes sont étroitement liées à

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l'étude de ces hôtes et de leur diversité.Toutes ces questions liées aux interac­tions durables ainsi qu'au mutualismesont largement prises en compte dans labranche française du programme Diver­sitas, ancien programme « Dynamique dela Biodiversité et Environnement ».

Le réseau « Biodiversité et écolo­gie microbienne » mène des recherchessur les causes et sur les mécanismesgénérateurs de diversité au sein d'éco­systèmes ainsi que sur l'impact de labiodiversité microbienne sur les éco­systèmes, dans le cadre du même pro­gramme national.

RECOMMANDATIONS

Il subsiste de nombreuses lacunesdans la connaissance de la biologie de cesespèces, ce qui implique qu'un groseffort soit fait en recherche fondamen­tale, en concertation entre les équipes

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impliquées. Plusieurs points devraientêtre prioritairement encouragés :

o le développement des techniquesd'amplification de l'ADN qui permet­tent de mieux identifier et décrire lerôle de nombreux micro-organismesnon cultivables;

o l'étude approfondie de quelquessystèmes complexes mal connus, sousle double aspect de la place et de lafonction que les micro-organismesremplissent (sources hydrothermales,jachères, flore microbienne inféodéeà certaines parties d'espèces végétaleset animales ... ).

En ce qui concerne la gestionex situ, un effort de rationalisation doitêtre fait dans le choix des souches àconserver car il est illusoire de penser quel'on pourra, à terme, tout conserver. Enparticulier, une analyse plus pousséedevrait permettre d'organiser les soucho­thèques françaises par rapport à leurshomologues européennes dans le but d'é­viter les redondances, mais aussi d'iden­tifier les souches à maintenir pour conser­ver une bonne représentation de ladiversité d'une espèce donnée à partir decritères précis (fonction, diversité des ori­gines géographiques, distance génétiqueentre les souches, gamme d'hôtes ... ).

Par ailleurs, les souches conser­vées en laboratoire et les informations lesconcernant sont trop souvent disperséeset peu accessibles; ces difficultés pour­raient être résolues par le renforcementde l'organisation en réseaux des labora­toires spécialisés, soit à partir des réseauxexistants, soit par développement de nou-

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Ressources génétiques microbiennes

veaux réseaux. Au sein de ces réseauxune (ou plusieurs) collection pourraitassurer un certain nombre de services :l'identification et la caractérisation dessouches, leur conservation de manièredurable, la diffusion des souches et del'information (catalogues, bases dedonnées). La reconnaissance institution­nelle de ces réseaux et leur financement,en particulier pour les services d'intérêtcollectif, devront être envisagés sur lelong terme.

De plus, l'activité de conservationdes souchothèques gagnerait à être élar­gie à quelques groupes de micro-orga­nismes mal représentés.

Dans le domaine de la gestionin situ, outre les axes de recherche déve­loppés dans le programme « Dynamiquede la biodiversité et environnement », ilserait utile de pouvoir se référer à desécosystèmes témoins: ceux-ci seraient,dans la mesure du possible, protégés detoute intervention extérieure afin demaintenir la biodiversité microbienneavec un taux de perturbation anthropiqueminimal. Le choix de ces écosystèmes deréférence pourrait être inclus dans lesprogrammes plus vastes de préservationdes écosystèmes, notamment en concer­tation avec le réseau « Biodiversité etécologie microbienne ».

PROGRAMMES D'ACTIONS

Les recommandations précédentesconduisent à centrer le programme natio­nal de gestion des ressources génétiquesmicrobiennes sur la conservation ex situ.

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Ressources génétiques microbiennes

Les problèmes de recherche relèvent deprogrammes susceptibles d'être financéspar les instituts de recherche et à traversdivers appels d'offres; en particulier, lesétudes portant sur la gestion in situdépendent plus d'une recherche appro­fondie liée au programme national« Dynamique de la biodiversité et envi­ronnement ».

Le programme national doit êtreorganisé autour de réseaux de gestion desouchothèques, mais aussi autour de sou­chothèques d'intérêt national, choisiespour assurer un service particulier pour lacollectivité.

Une organisation en réseaux

L'organisation en réseaux incite àun partage des tâches entre partenaires età une plus large diffusion des ressourceset des connaissances associées. Àl'image de ce qui est fait pour les collec­tions végétales, cette organisation pour­rait conduire à l'établissement de chartesentre partenaires d'un même réseau;celles-ci préciseraient l'objectif de la col­laboration, les modalités du travailcoopératif et les charges afférentes auxdifférents partenaires, l'infrastructureglobale et les moyens nécessaires à sonfonctionnement. Les réseaux devraientêtre envisagés par domaine d'activité, parmilieu, par type de micro-organismes.

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Des souchothèques d'intérêt national

La création de souchothèquesd'intérêt national se justifie dans lecas où les compétences scientifiquessont fédérées au sein d'une même struc­ture, ou lorsqu'une structure est la seuleà même d'assurer un service particulier.Ainsi, au 1er janvier 1998, des projetssont envisagés pour établir:

Dune souchothèque de micro-orga­nismes symbiotiques des végétauxdes zones méditerranéennes et tropi­cales, dont l'installation est en coursà Montpellier; elle associe leCIRAD, l'IRD, l'INRA et l'ENSAde Montpellier;

Dune souchothèque de référence pour leschampignons filamenteux, à l'INRAà Versailles (Mycomol) ;

Dune souchothèque de micro-organismesmarins et extrêmophiles.

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LES RECHERCHESMÉTHODOLOGIQUESET LES PRIORITÉSPOUR 1997-2000

Les recherches sur la diversité géné­tique, son histoire évolutive et sastructuration dans l'espace et dans

le temps, ainsi que ses méthodologies degestion ont été développées en France cesdernières années au sein des organismesde recherche à titre individuel, mais aussicollectivement dans différents cadres.

Une convergence desprogrammes soutenus pardifférentes institutions depuis10 ans

Le ministère de la Recherche asoutenu, de 1988 à 1991, différents pro­jets dans les secteurs animal (gestion depopulations à petit effectif) et végétal(collecte, évaluation, structuration de ladiversité génétique).

Le ministère de l'Environnement(comité EGPN j 6) soutient régulièrement,

16 Écologie et Gestion du Patrimoine Naturel(EGPN) : comité scientifique chargé de la programma­tion. du suivi ct de l'évaluation de la recherche

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depuis 1981 des recherches comportantune dimension génétique; elles portentprincipalement sur des espèces sauvagesmenacées. En 1992, des espècescommunes ont été abordées par l'appel àpropositions de recherche pour « l'étudede la variabilité écotypique en vue de laconservation de la biodiversité et de l'uti­lisation de matériel biologique mieuxadapté pour le repeuplement des milieuxperturbés ».

L'INRA a ouvert en 1990 leprogramme « PRODIGE » (protection etgestion de la diversité génétique exploi­table), qui a d'abord porté sur (i) lacaractérisation du génome et de ses intro­gressions, (ii) la méthodologie d'étudedes populations et ses modélisations et(iii) la conservation de la diversité géné­tique animale et végétale ; le programmea été ensuite étendu au thème de la co­évolution des populations végétales faceà leurs agents pathogènes ou ravageurs(1993-1994).

Depuis 1993, le programme« Dynamique de la Biodiversité et Envi­ronnement » (branche française deDIVERSITAS 17), piloté par le CNRS, a sti-

en écologie et de ses applications dans le domaine del'environnement (Ministère en charge de l'Environne­ment).

17 Diversitas : programme international mis enplace par l'union internationale des sciences biolo­giques (IUBS), le comité scientifique sur les problèmesde l'environnement (Scope) et j'organisation des nationsunies pour l'éducation, la science et la culture (unesco).Il répond au besoin d'accroissement des connaissancesdans le domaine de la biodiversité, souligné par laConvention sur la Diversité Biologique signée à l'issuedu Sommet de Rio en 1992.

La branche française de ce programme est àl'initiative du projet plus récent « Programme NationalDiversité Biologique (PNDB) ».

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Recherches méthodologiques

mulé la coordination des recherchesfondamentales sur la diversité biologiqueet ses rapports avec les enjeux de société.La dimension génétique des problèmes yest prise en compte, en particulier autravers des volets concernant (i) l'ori­gine, le maintien et l'évolution de ladiversité biologique et (ii) la contribu­tion de la biodiversité au fonctionne­ment des écosystèmes.

Le premier appel d'offres nationaldu BRG (1994-1996) sur les méthodolo­gies de gestion et de conservation des res­sources génétiques a été soutenu par plu­sieurs ministères et organismes derecherche partenaires du BRG. Les deuxpremières années, il a été volontairementlimité aux thèmes « méthodologiesd'inventaire et de caractérisation » et« méthodes de gestion etconservation des res­sources» ; la dernière année, il a été ouvertau thème <,<, structuration de la variabilitégénétique des populations naturelles ».

Le CIRAD et l' IRD soutiennentdepuis longtemps des recherches sur l'in­ventaire, la caractérisation et la gestiondes ressources tropicales animales etvégétales. Ils ont coutume de fédérer leursefforts pour réaliser les prospections,assurer la conservation et la gestion descollections, développer l'évaluation et lavalorisation de ces ressources génétiques.

Ces différentes initiatives ontconduit à des publications scientifiques età des colloques de restitution (voir enca­dré ci-contre), qui témoignent de larigueur scientifique qui sous-tend les pro­jets et de la volonté de communicationdans ce domaine, en particulier vis-à-vis

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de la collectivité scientifique nationale etinternationale.

Au moment où protéger l' environ­nement et la biodiversité constitue unvéritable enjeu pour la société, du fait dela participation active de la France dans leProgramme Mondial pour la gestion desressources génétiques des animaux d'éle­vage (FAO) et après la récente adoptionpar plus de 150 pays du Plan d'ActionMondial pour la conservation et l'utilisa­tion durable des ressources phytogéné­tiques, il est essentiel de continuer à sou­tenir des recherches dans ce domaine aucours des années qui viennent. En effet ils'agit de rationaliser et d'optimiser laconservation sur la base de connaissancesscientifiques solides: nature et structura­tion de la variabilité, processus évolutifs,facteurs sociaux, économiques et juri­diques.

Il est tout aussI Important detransférer les résultats de ces travaux auxgestionnaires de terrain, impliqués dansl'aménagement du territoire ou des pay­sages, dans la gestion de la diversité bio­logique ou dans la préservation des res­sources génétiques. C'est dans cet espritqu'a été conçu le dernier colloque natio­nal sur les ressources génétiques quiregroupait chercheurs et acteurs de ter­rain ce qui a conduit à des échanges par­ticulièrement productifs lors de tablesrondes.

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Recherches méthodologiques

Actions de recherche présentées: rapporlo; scientitiques el actes des colloques

'" Colloqu~ BRG-INRA « Ressources génétiques animales et végétale.~ - Mél.hodo!lI­gie~ d' étuùes et de gestion » Monlpellier, septemhre 19lJ3 - Ci('//l'tics Sell'clÎcmE!'IJ/lltio/l (ltJ9.:J.) 26, Suppl. 1. Is-365s

c Ministère de "Environnement - La variation écotypilluc : Ulle connaissance ulilepour la cOlbcr/ation d~s espèces et le rcpeuplemcm dcs milieux perturbés. r~EEDjuillet-décembre 1993.23-25.

" CNRS - Programme Environnement. Vie et Sociét-'s - Programme National« Dynamique de I,i BioJiversitJ et Emil'Onncrncnl »- Perspectives l.}6-99 - Février1996.17Sp.

" Actes du colloque Glr hydrosystèmes « Les introductions ù'espèces dans ksmilieux aquatiques cOnlinentaux en métropole ... Paris, 13-14-15 lëHil'r 11)96.

c Progrnmmc inlcrdisciplimlire de recherche « Envirollnemelll, Vic et SOCi~lés " duCNRS - Programme National « Dynamique lit' la 8iodiversilé ç! Environnemcnt »

- Symposium « Biodiversité et fon('tionnem~nt des ~cosystèmes ". juin 1996, ~7r.(résumés).

c CoJloque BRG «( MClhodologies de gestion et de conservation des ressources géné­tiques ", o<:lObre 1997, (colloque de restillllion des résullats de l'appel J'offr~s

1994-1996, Gelll'tics Selection El'()llIliol1 (panllion second semestre 199!').

o Ministère Je l'Environnement. Synthèse des résultats de l'appel à proposilions derecherche sur <, l'étude de la \11riahilité écotypil.lue CI!VUC de la conservation de labiodiversilé cL de l'utiJisaliollue matériel biologique mieux udaplé pour le repeu­plement des milieux perturhés ), (cn cours de IJarution).

Un effort national concertéen 1997 et 1998

Les réflexions précédentes et le

succès du premier appel d'offres national

lancé par le BRG en 1994 ont conduit les

ministères et les organismes de recherche

partenaires du BRG à confinner leur

volonté d'avoir une approche concertée de

ces problématiques de recherche et à aug­

menter leur soutien financier.

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Un nouvel appel d'offres pour sou­tenir des recherches sur les méthodolo­gies de gestion et de conservation des res­sources génétiques a donc été lancé pourla période 1997 - 1998 (voir encadrépages suivantes). Il couvre pour l'essen­tiel des organismes faisant l'objet d'uneexploitation par l'homme et les espècessauvages qui leur sont apparentés. Ils'agit de pennettre à tenne l'optimisationdes méthodes de gestion des ressourcesgénétiques de ces organismes.

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Recherches méthodologiques

Appel d'off.,cs 1997-1998

Aspects biologiques liés à la gestion des ressources généti()ues

Mélhodolugies 1/ 'illl'elliailt, ('1 de clII'C/clérisarioll dl' /a dil'erl'ilt' géllétique des IIOf'ullIIiollsIUllul'l'fles, Slru('l/Irl' génétique et .l'tratligies r/'édullllil/o/l/wge Je la dil'ersité,

Malgré les lacunes dan~ cc <!lImai ne, il n' a pa.~ été jugé priorilaire de SOtll~llir les élude!>visatll à une mciIle Il re caracl~rbat itlO des l'I'::$s(illn:c~ des cspèceJ, Œ1Li\ées et dom6tiqüées.

Il a[>paraîl encore aujourd'hui urgenl Je wmpléter IcsinVl'ntaires de diffén:nlcs cspêcessauvages animales el ,'égérales (pareOls sam'ages des espèces domestiquées. espèces can­didales à la domeslicatiun ou d'intérêl cynégélique el halicUI iquel mais aussi d' antl lyse l' lasiruclunliion de la diversilé génétique ainsi recensée. Dans lous ks C:IS, la stralégie d'é­chanlillonnage sera un élémcnt dt'lI.::rminaJll ; elle devr:1 donner unlUmage représentativcde la diversité intra-spéciliquc au ;.;cin de la ou des espèces c:onsidérécs.

En ce qui concerne les mkro-organîsme~, il esl impOJ1anl,ue l11<1imel)ir relToJ'l ~ur: lesmélhodologies lechniques el conceptuelles appropriées pourl'invclltaire ù'écusystèlne~

encore mal connus du p.ojnl de vue de leul' diveJ7)ilémiçr()~ienne,.ainsique.sur celles PCI'­niellant un suivi il long lemle des communaulés d'espèces, Dans l'CuernÎcr cas,quelquesétllucs lisant il fll.5cbcr lïllipacl de \':lfi;llilllisell\iilUJIm:fIjc;.llale~ llua;llhl'llp(qucs~ur la,diversité microbienne en phlce pourronl.êlre sOUlellues, .

Pour tics raisons évidentes de coût. el cc qud qllcsoii!e secleur,I~lçonscrvfl,tÎf.~ntl~srescsourcc~ gél1éliquc~ actuellement disponibles sous forme ill sÎ/IJ cte.\' ",i/IJ esl forcémerù' par­tielle.II convienl donc de raisonner aumi"::IL\ les choix de conservation: afill d'oplimist;r le'nombre elles volum..::s de ressources il préserver et garanlir ainsi la pérennilé du systèn1e;Lesslralé~..jes d'échal1lillonnagc d'unc [>afl el le choix des CantCI~res préser\'é~ tI:autre,pitrldéterminerolll la qualité de..s réservoirs génélique... ainsi con...tituéscnvue de répondre u'uxbesoins fUI urs.

Éru{le dù e.fJi1fS physiologiques el p"ysh·(I-cJtimlq'I~:;;{l.eX!ll/;'tl,~'sel;'etli(1; tellip';rr.;!(i!!f~et:de la d<:ss;ccatiul/,eii l'Ile dl.' la CI"Y0I'OIISel'1'arilill de gal1lères:id;e/ll!.JI)'oJ/s IIlI.Ù,'orgll/le,\";

• '-' - ; . .' ..... . .-" '. - . - • -. ,.. - ~-"4' ....J"~ .' •• .'.-.".' --..- ... , -1. "'~--' - ."

Dal,ls ,le secteur an,imal. Iïmponance des aspects osrnoli:l.ueS:jct m~ll)bra,~~ires.da!'l~~~ie.:mamtlen et la surVIe des embryons el spt:nnalozoïdes apres cry(lconserval~o.!H~,sl:c1a~e;,

mcn1 soul ignée pour un gr:md nombre d'espèces. En particulier: I~ rôle des Jjri~e"'A~.ns.I~5:

pmce~sus de l'ollgéhllion el décongélation tloit être analysé, OÙtl~c.:I'.,t;xlen~i(~n.d.-e .c~~"lesh.~

niques il de nouvelles espèces, il convient d'approfondir ks recherches tians ce domainé cn·les illlégrant uans une perspective plus globale de biologie de la reproduction où soniconsidérés rensemblcdes facleurs Iimilant la reproducliori.

Dans le secteur végélal. la cryoconservation des t:spèces olétlgineuscs el ues espècesdites récalcilranles. sou,~ t'orme Ûl.': semence:. ou lforgnnes ill l'ill'o. soulèw encore denombreuses questions û'orure physiologique. Des recherches restent à faire sur l'itathydrique optimal des semences de ces e~pèces cn vue de leur congélation à long lcnnl.':

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Recherches méthodologiques

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Recherches méthodologiques

Appel d~ofTres 1997-1998 (suite)

Q Mécanismes deco-évolution elllrde~ cspè(;C~ animales e\Végélliles, Icur~ p"nlsiles elIeur~ symhiotes

Le~ rcchcrchè~ Mlf leI> nll':calli:-lIle~ génétiqucs dc CtH~Vlllution t'n'reùes espèœs animaleset végétales. leurs parasitl~s CI leurs symhiotes son! impoflllllles, Elles sont déj~1 largcrnclllprises en compte dans k programme DHE au travers des tntvuu'\ Sllr les illlerat:lion,uurabb (parasitisme et évolution des traits hiodémographiqucs lieS hÔICS, modélisation dela dynamique des p<lpulalions, stratégies de l'hoix de l'hôte, mod!flisalion clu comportemenloptimal chel les parasiloïdes, symbiotes et reproduction de l'hôte) et sur les mutualÎsmes.Le présent appd d'offres souhaite encourager spécifiquemenl les travllUX ~L1sœptihlcsde

conduire Ù ulle anticipation de l'évolution des méthodes de geslion de la diver..ité g~néliqüe

sur le long lerrnc. puur les deux partenaires con~idér6, Seront aussi considér~cs les étudespermettant de .rnisonner les ehoix de conservation des ressources génétiques d....s micro­organismes .symbiolc:- CI parasite~,il11p()rtanls pour.lcsectcur agrimle ..

AspCCLs socio·éconOllUejUeS et réglementaires associés:1 la gestion pérenne.des ressources génétiques

La gestion ùes ressources génétiques pose û la sociét~ un certain nombre de problèmes éco-,nomiqucs ct .iuridiquc~. Ellc doit s' inscrire Jans un cadre ~c()nomjque el réglementaire, quiréponde 11 la demande sociale cl assure sa viahilité sur le long terme, JI esl donc importantde bien préciser JUSqU'll quel niveau (es méthodologies propos~cs seronl ùépendantesducontexte socin-économique el. inversement. comment ce colltexlc peut .induire des dêvia­tions par rapport aux stralégies considérées comme oplimale~ au niveau génétique. Desétudes sur des cas concrets de gestion dc~ ressources génétiques penncuront de ùonner deséléments lk réponse tenanl comple de la diversité des .situations, t<lnl méthouolngiqucs que\;ocio-cconomiqucs;

Lcsltltut juridique des collections végétales el. animulcs'sâli uiiélérilcl1l essenliel de cccOl1lexte sOcÎa-économique, Une élude préliminaire a déjà pCn1ikd~idel1lilièr ullccrtainnombre d'oplions possibles, l'n particulier dans le .secleur végélill (typl' de commts iiantlcspUrlcnaires d'lIne Collection nationale, régimcjuridiquc des ressourr.:cs génétiques), D:'~ns.

ce domaine, il semble maintenanllléœssaire d' envisager des études de t'as pour~évalucl":les.

cnns,(qucnres el la pel1inencc dl' ecs di Il'érrnles options d;ms le ('ollle.xle français, plu" que..de développer lb recherches mélhoùologiqucs.

Entin. un (m\'ail de recherche doit être mené sur les droits de pmpriêlé ct lJ"usagc des re.s­sources génétiques qui sous-tcndcntlurgcmenl l'c''olutiolldes négl1ciations internationales1.'11 cOllrs~

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C'est dans cet esprit que les ques­

tions de sciences sociales accompagnantl'établissement et la mise en œuvre de

stratégies de gestion pérennes constituent

un des axes de l'appel d'offres. Ainsi, les

thématiques retenues couvrent deux volets:le premier relatif aux questions biologiques

et le second aux aspects sociaux, écono­

miques et réglementaires associés à la ges­

tion des ressources génétiques.

Le volet relatif aux questions biolo­

giques est axé sur:

o les méthodologies d'inventaire et

de caractérisation de la diversité géné­

tique des populations naturelles;

l'analyse de la structure génétique de ladiversité et les stratégies d' échantillon­

nage associées;

o l'étude des effets physiologiques et phy­

sico-chimiques de l'abaissement de

température et de la dessiccation en vuede la cryoconservation de gamètes,

d'embryons ou d'organes;

o les mécanismes biologiques qui concou­

rent au maintien et à l'évolution de la

diversité de populations naturelles ou

artificielles ainsi qu'à celle de leursparasites ou symbiotes.

Le volet relatif aux sciences sociales

est centré sur:

o l'analyse du contexte socio-économique

et de son impact sur les méthodes de ges­

tion proposées;

o la recherche sur les droits de propriété et

d'usage des ressources génétiques ainsique sur le statut juridique des collections

françaises.

79

Recherches méthodologiques

En juin 1997, trente-cinq projets ontété retenus à l'issue de cet appel d'offres,trois d'entre eux seulement proposant uneréflexion sur le second volet. Il y a doncencore beaucoup à faire pour fédérer deschercheurs de disciplines aussi diversesdans une même problématique de gestionpérenne des ressources génétiques.

Les perspectives

Les trois premiers chapitres de laCharte montrent à l'évidence la nécessitéde maintenir un effort de rechercheconséquent sur tous les axes identifiésdans le présent chapitre, effort qui néces­site même d'être étendu dans plusieursdirections. Sans entrer dans le détail desfuturs appels d'offres nationaux dans cedomaine, il est important de rappeler enconclusion les motivations qui sous-ten­dent les recherches :

o mieux connaître la diversité génétiqueet mieux comprendre les mécanismesbiologiques qui permettent de mainte­nir ses capacités d'adaptation tant auxvariations du milieu qu'aux pressionsdiverses exercées par l'homme pourrépondre à ses besoins ;

o mieux raisonner les choix de conser­vation pour l'avenir, en intégrant laconnaissance biologique mais aussiles composantes sociales, écono­miques et réglementaires qui rendrontviables les choix proposés sur le longterme;

o maîtriser les technologies - méth­

odes et techniques - associées à ceschoix;

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Recherches méthodologiques

o identifier et construire les dispositifssusceptibles d'aider à une plus largevalorisation des ressources génétiquesen prenant en compte toutes leurcomposantes (biologique, sociale,économique et réglementaire).

Ces motivations se retrouvent dansla mise en œuvre des programmes d'ac­tion présentés dans les chapitres précé­dents. Les résultats des travaux derecherche permettront des réajustementssuccessifs de ces programmes en suivantla progression des connaissances scienti­fiques. C'est dans cette logique quepourra être dégagé un principe d'assu­rance qualité applicable à la gestion desressources génétiques.

80

La progression des connaissancesscientifiques doit aussi entrer dans lesprogrammes des formations supérieures,formation initiale et formation perma­nente, qui fourniront les futurs cher­cheurs et enseignants ainsi que les ges­tionnaires de terrain de demain.

Enfin, l'établissement d'une véri­table dynamique de recherche dans cedomaine et sa reconnaissance sur le planinternational devraient renforcer la crédi­bilité de l'expertise française en matièrede gestion des ressources génétiques surle long terme.

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CONCLUSION

Ce bilan national, réalisé de 1995à 1997, souligne la richesse et ledynamisme des initiatives,

prises ces vingt dernières années par denombreux acteurs en France pour préser­ver les ressources génétiques. Il fait aussiclairement apparaître les faiblesses et leslacunes actuelles et identifie les besoinsen renforcement des dispositifs actuels.La Charte propose d'organiser la stratégienationale autour de grands axes fédéra­teurs. Cette stratégie constitue le cadreconceptuel au sein duquel pourront s'ins­crire dans les prochaines années, les diffé­rents programmes d'actions présentés.

Une Charte volontairementglobale dans sa conception

La Charte Nationale est rédigée entenant compte des spécificités des grandsgroupes d'espèces animales, végétales etmicrobiennes. n est cependant clairqu'une même philosophie a guidé laréflexion dans ces trois secteurs, les ques­tions d'une part et les problèmes d'orga­nisation d'autre part se posant souvent defaçon similaire.

81

Un des points forts de la Charte estla volonté d'associer systématiquementles processus de conservation et d'utilisa­tion afin d'être en mesure de répondre àdifférents types de besoin, à l'avenir.Cette volonté, qui résulte d'une largeconcertation entre gestionnaires et utili­sateurs, est essentielle pour dynamiser lesystème ; elle a induit la formation deréseaux de partenaires et de groupespilotes dont la richesse réside dans la plu­ralité des compétences et des motivationsréunies.

Un autre point important est larecherche, dans la mesure du possible,d'un équilibre et d'une complémentaritéentre les stratégies de conservation ex situet de gestion in situ. Si ces deux modes deconservation sont souvent opposés, ilimporte de rappeler ici combien l'un etl'autre sont indispensables dans la miseen œuvre d'une gestion intégrée (préser­vation, caractérisation, valorisation) desressources génétiques de nombreusesespèces animales, végétales et micro­biennes.

En ce qui concerne la conservationex situ, les problèmes traités sont simi­laires que ce soit pour la gestion des col­lections végétales en réseaux, pour lagestion d'une cryobanque de semencesou d'embryons d'animaux ou encorepour celle d'une souchothèque micro­bienne. Les questions relatives à l'orga­nisation de ces activités mais aussi leurcadre juridique et économique se posentdans les mêmes termes pour les trois sec­teurs. En revanche, les recherches portantsur la technologie de conservation sontplutôt spécifiques à chacun des secteurs

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Conclusion

mais, celles traitant de la rationalisationdes collections et, en particulier, deschoix de conservation pour l'avenir relè­vent d'une même démarche méthodolo­gique.

En ce qui concerne la gestionin situ de populations naturelles, nousdisposons à l'heure actuelle de méthodesde gestion encore empiriques dans le sec­teur animal et dans le secteur végétal.Dans ces deux secteurs, nous pensonsqu'une même démarche méthodologiquepermettrait de surmonter cet empirisme,en s'appuyant notamment sur un appren­tissage progressif dans le temps. Lecumul d'informations recueillies à deséchelles et des pas de temps variablesselon les espèces permettrait en effet demieux connaître les interactions entremécanismes biologiques et facteurssociaux, économiques et juridiques,interactions qui conditionnent les capa­cités d'adaptation de l'espèce sur le longterme. C'est en suivant cette démarcheque seront abordés à plus court terme, enparallèle pour les deux secteurs, les pro­blèmes de concurrence entre « sauvages»et cultivés/élevés, voire d'introgressionentre ces deux compartiments du fait desnombreuses manipulations d'espèces,non raisonnées et non contrôlées.

L'approche commune aux ani­maux, végétaux et micro-organismes deces différentes questions constitue unedes richesses de la Charte Nationale.

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Une Charte qui s'appuie surdes programmes d'actionsévolutifs

La Charte Nationale identifie desprogrammes de gestion et de conserva­tion des ressources génétiques, consen­suels et opérationnels, raisonnés dansleur conception technique. Plusieurs pro­grammes sont maintenant bien engagés.D'autres devraient l'être dans les pro­chains mois.

Ces programmes ne sont pas figésà moyen et long terme. Ils sont appelés àintégrer régulièrement le progrès tantgénétique que scientifique et techno­logique en même temps que leschangements de la demande socialeet des contextes économiques etréglementaires.

Au delà de ces aspects, la Chartepourra s'enrichir de nouvelles initiatives.En particulier, les projets associant ani­maux et végétaux, développés au planrégional pourront s'y inscrire logique­ment. C'est aussi à travers cet esprit d' ou­verture et la capacité d'évolution du dis­positif que la participation du secteurassociatif à la stratégie nationale pourraêtre développée.

Une évaluation régulière de lamise en œuvre de la Charte est nécessairepour rendre compte des progrès maisaussi des difficultés rencontrées. LeConseil de Groupement du BRG en aurala responsabilité, avec le concours de per­sonnalités extérieure

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Une Charte qui contribue à lapréservation de la diversitébiologique

Les ressources génétiques, enjeuprincipal des négociations internatio­nales, font partie intégrante de la biodi­versité. Le lien entre ressources géné­tiques et biodiversité, s'il est politique,est aussi et surtout fonctionnel.

En effet, la gestion et l' exploita­tion raisonnées des ressources génétiquesdans leur milieu naturel imposent biensouvent de dépasser le seul cadre del'espèce et de prendre en compte lecontexte intra- et inter-spécifique au seinde systèmes, écologiques ou agrono­miques. Cette remarque pourrait s' é­tendre aux ressources gérées dans leurmilieu traditionnel de culture ou d'éle­vage qui, de fait, constituent la base géné­tique du champ couvert par l'agro-biodi­versité. Si la composante génétiquesous-jacente à ces questions est impor­tante, elle n'a pour autant de valeur quedans une approche pluridisciplinairebeaucoup plus large. En effet, au delà desconsidérations biologiques et notammentdes relations entre les différents niveauxde diversité biologique, c'est l'ensembledes composantes sociale, économique etjuridique qu'il faut intégrer pour progres­ser dans la maîtrise de ces problèmescomplexes.

Pour gérer ces situations d'inter­pénétrations, le BRG travaille en étroiteconcertation avec les interlocuteurspréoccupés par les questions de gestiondurable de la diversité biologique. Ceci

83

Conclusion

témoigne de la volonté nationale d' inté­grer les différentes approches dans le res­pect des engagements pris lors de laConférence des Nations Unies sur l'envi­ronnement et le développement (Rio,1992).

Un Charte qui s'appuie sur unestructure nationale d'animationet de coordination

La concertation engagée par leBRG a permis une large sensibilisation etresponsabilisation de nombreux parte­naires vis-à-vis de la gestion et de laconservation des ressources génétiques àlong terme. Elle demande à être poursui­vie et amplifiée, dans le cadre des sous­commissions « animale », «végétale» et« microbienne » du BRG et de saCommission Scientifique, structures quiont mobilisé plus de 150 personnes cesdernières années. Cette stratégie partici­pative et dynamique est apparue commele moyen le plus efficace pour engager unprocessus durable de maintien des res­sources génétiques nationales.

Quel que soit le secteur concerné(animal, végétal, microbien), l'intérêtd'une coordination globale des activitéspar le BRG est clairement apparue. Outrece rôle moteur, il conduit la réflexion etl'organisation nationales mais aussi sou­tient les groupes dans la conception deleurs projets. Le BRG a stimulé leséchanges d'informations au sein d'unmême secteur et renforcé la cohérenceentre secteurs. II a favorisé, entre autres:

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Conclusion

o le dialogue entre de nombreux acteursimpliqués dans la gestion et l'utilisa­tion des ressources génétiques;

o les échanges entre les différentsréseaux et groupes mis en place, pourstimuler la circulation des informa­tions techniques et organisationnelles;

o la mise en place des activités de ges­tion génétique au sein des probléma­tiques de préservation de la biodiver­sité, dans les cas où se posait unproblème génétique;

o la prise en compte des contraintes etdes développements internationauxdans les différents projets énoncésdans la Charte Nationale;

o la liaison avec les instituts etministères de tutelle directementimpliqués dans ces problèmes, par lebiais de son Conseil de Groupementet du Comité Interministériel pourl'Agriculture et l'Alimentation.

Ces rôles d'animation et de coor­dination nationales sont associés, dans lecadre de la Charte Nationale, à unevolonté de promouvoir les recherches etle transfert des résultats, en partenariatavec les membres du Groupement. Ilsseront bientôt prolongés par une stratégieplus affirmée en matière de formation etde communication, en liaison avec lesréflexions nationales engagées dans Jedomaine de la Biodiversité. Enfin, ilsfaciliteront la contribution de la Franceau Centre international d'échanges d'in­formations mis en place à la suite desengagements pris à Rio (Clearing HouseMechanism) , dans tous les domainesrelatifs aux ressources génétiques.

84

L'importance du travail collectifde conception de la Charte Nationale per­met aujourd'hui au BRG de mieux fairevaloir les compétences de la France auplan européen et international et savolonté de participer à la mise en place unsystème durable de préservation des res­sources génétiques, incluant les aspectsde recherche et de formation. Le BRG, entant que représentant français, apporteune contribution très active à tous lesdébats scientifiques et techniques inter­nationaux dans ce domaine.

La Charte Nationale:

Une responsabilité collective

La Charte Nationale a unevocation large et fédératrice dansle domaine des ressources génétiquesanimales, végétales et microbiennes.Après l'avoir conçue, le BRG et ses diffé­rents Conseil et Commissions l'accom­pagnent dans sa mise en œuvre et prépa­rent les réajustements qu'elle nécessite.La Charte repose sur des programmesd'action bien identifiés, conduits par desacteurs très divers (conservateurs, ges­tionnaires d'espèces et d'espaces, utilisa­teurs ... ) avec l'implication de leurstutelles. Cette dynamique contribue ainsià l'édification d'une véritable politiquenationale pour les ressources génétiques.

Avec le soutien de tous cesacteurs, il faut maintenant consolider lesactivités initiées dans ce cadre, mettre enœuvre celles qui n'ont pu encore êtreengagées, et surtout inscrire l'ensembledes programmes dans la durée.

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Les engagements pris par chacun dansles prochaines années, tant au niveau desprogrammes proposés qu'au niveau de la

85

Conclusion

coordination nationale assurée par leBRG, donneront sa dimension véritableà la Charte Nationale.

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SIGLES ET ABRÉVIATIONS

ACRN

ACVF

ADPIC

African Coffee Research Network (cf RECA)

Association des Créateurs de Variétés Fourragères

Accord relatif aux droits de propriété intellectuelle qui touchent aucommerce (GATT - OMC) (cf TRIPS)

AMSOL

AFMA

ADRIA

AFCEV

Association pour le Développement de la Recherche Appliquée auxIndustries Agro-alimentaires

Association Française pour la Conservation des Espèces Végétales

Association Française des Musées d'Agriculture

Association des établissements Multiplicateurs de SemencesOléagineuses et Protéagineuses

ANCRPF Association Nationale des Centres Régionaux de la Propriété Forestière

AOC Appellation d'Origine Contrôlée, système français de protection entrantdans le cadre des appellations d'origine protégées (AOP)

APCA Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture

ASSINSEL Association Internationale des Sélectionneurs pour la protection desobtentions végétales

BRG Bureau des Ressources Génétiques

BRGM Bureau de Recherches Géologiques et Minières

CBGP Centre de Biologie et de Gestion des Populations(CIRAD - INRA - Orstom)

CBN Conservatoire Botanique National

CCE Conseil des Communautés européennes

CDB Convention sur la Diversité Biologique (Rio 1992)

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Sig/es et abréviations

CEMAGREF Centre National du Machinisme Agricole et du Génie Rural, des Eauxet des Forêts

CFISM Collection Française Informatisée de Souches Microbiennes (INRA)

CILBA Complexe International de Lutte Biologique Agropolis (Montpellier)

CIRAD Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pourle Développement

CIREF Centre Inter-régional de Recherche et d'Expérimentation de la Fraise

CITES Convention on International Trade in Endangered Species ofWild Floraand Fauna [Convention sur le commerce international des espècesmenacées] (Convention de Washington)

CNAG Commission Nationale de l'Amélioration Génétique (pour les espècesanimales) (Ministère en charge de l'Agriculture)

CNEVA Centre National d'Études Vétérinaires et Alimentaires

CNPMAI Conservatoire National des Plantes Médicinales, Aromatiques etIndustrielles

CNPN Centre National pour la Protection de la Nature

CNRS Centre National de la Recherche Scientifique

CPOV Comité pour la Protection des Obtentions Végétales

CRGAA Commission des Ressources Génétiques pour l'Agriculture etl'Alimentation (FAO)

CRRG Conservatoire Régional de Ressources Génétiques

CSIRO Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization

CSP Conseil Supérieur de la Pêche

CTIFL Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et des Légumes

CTPS Comité Technique Permanent de la Sélection (Ministère en charge del'Agriculture)

DDAF Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt

DERF Direction de l'Espace Rural et de la Forêt (Ministère en charge del'Agriculture et de la Forêt)

DIREN Direction Régionale de l'Environnement

EAAP European Association for Animal Production (cf FAO)

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Sigles et abréviations

EDE Établissement Départemental de l'Élevage

El Engagement International sur les ressources phytogénétiques pourl'alimentation et l'agriculture

ENGREF École Nationale du Génie Rural, des Eaux et des Forêts

ENR Espace Naturel Régional

ENSA École Nationale Supérieure Agronomique

ENSAIA École Nationale Supérieure d'Agronomie et des Industries Alimentaires

ENTAV Établissement National Technique pour l'Amélioration de la Viticulture

ENV École Nationale Vétérinaire

FAO Food and Agricultural Organization of the United Nations (cf OAA)

FEM Fonds pour l'Environnement Mondial

FEZ Fédération Européenne de Zootechnie (cf EAAP)

FPNF Fédération des Parcs Naturels de France

GAM Groupe d'Appui Méthodologique

GATT General Agreement on Tariffs and Trade

GEVES Groupe d'Étude et de Contrôle des Variétés et des Semences

GNIS Groupement National Interprofessionnel des Semences et des Plants

IDAD Initiativefor Domestic Animal Diversity (FAO)

IEGB Institut d'Écologie et de Gestion de la Biodiversité (MNHN)

IFREMER Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer

IGP

INA-PG

INH

INIBAP

INRA

IRD

ISA

ISARA

Indication Géographique Protégée, système communautaire deprotection

Institut National Agronomique Paris-Grignon

Institut National d'Horticulture

International Networkfor Improvement ofBananas and Plantains

Institut National de la Recherche Agronomique

Institut de Recherche pour le Développement (anciennement ORSTüM)

Institut Supérieur d'Agriculture

Institut Supérieur d'Agriculture Rhône-Alpes

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Sigles et abréviations

ISIS International Species Information System

IUCN International Union for Conservation ofNature and Natural Resources(cf VICN)

LEGTA Lycée d'Enseignement Général Technologique Agricole

MINE Microbial Information Network in Europe

MNHN Muséum National d'Histoire Naturelle

OAA Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture(cf FAO)

OIE Organisation Internationale des Épizooties

OMC Organisation Mondiale du Commerce (cf WTO)

OMS Organisation Mondiale de la Santé

ONC Office National de la Chasse

ONF Office National des Forêts

ONIDOL Organisation Interprofessionnelle des Oléagineux

OPIE Office pour l'Information Éco-entomologique

ORSTOM Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement enCoopération (cf. IRD)

PAC Politique Agricole Commune

PIR Parc inter-régional

PN Parc National

PNR Parc Naturel Régional

RECA Réseau de recherche du Café Africain (cf ACRN)

SFM Société Française de Microbiologie

SPN Service du Patrimoine Naturel (Muséum National d'Histoire Naturelle)

SPSS Syndicat des Producteurs de Semences Sélectionnées

SYSAAF Syndicat des Sélectionneurs Avicoles et Aquacoles Français

TRIPS Trade Related Aspects ofIntellectual Property Rights (cf GATT-WTO)(cfADPIC)

VICN Alliance Mondiale pour la Nature (précédemment Union Internationalepour la Conservation de la Nature et de ses ressources) (cf IUCN)

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UNCEIA

UNIP

UNLG

UPOV

USDA

WTO

ZSC

Sigles et abréviations

Union Nationale des Centres d'Insémination Artificielle

Union Nationale Interprofessionnelle des Plantes riches en protéines

Union Nationale des Livres Généalogiques

Union pour la Protection des Obtentions Végétales

United States Department ofAgriculture

World Trade Organization (cf OMC)

Zones Spéciales de Conservation

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SOMMAIRE

PRÉFACE •••••••••• ••••••••••••••••••.. .•.•.... ••..••• ••••••.•.•••• ••••.••.•••. •.•• •••••••••• 3

LES SIGNATAIRES DE LA CHARTE NATIONALE .•••.•••. ••.•••••••••.• ••••••••• 5

INTRODUCTION .•••••••.•••••• •••••••••.•••. 11

LES RESSOURCES GÉNÉTIQUES ANIMALES •.•••..••.•••••.•••••••••••••••••.• '" 19Les espèces domestiquées 20Bilan général 21Recommandations............................................................................. 28Programmes d'actions 29

Les espèces élevées et relâchées 34Bilan général...................................................................................... 34Recommandations............................................................................. 40Programmes d'actions 41

Les espèces sauvages .............................•.......•..........•.......•.......•.... 42Bilan général...................................................................................... 42Recommandations............................................................................. 44

LES RESSOURCES GÉNÉTIQUES VÉGÉTALES 47Bilan général...................................................................................... 48Recommandations............................................................................. 55Programme d'actions......................................................................... 57

LES RESSOURCES GÉNÉTIQUES MICROBIENNES •••••••.•...•••.•••••••.•••.•• 65Bilan général...................................................................................... 66Recommandations............................................................................. 70Programmes d'actions 71

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Sommaire

LES RECHERCHES MÉTHODOLOGIQUES

ET LES PRIORITÉS POUR 1997-2000 73

CONCLUSION ••.•.•.•••.•••..•..•••.•.•.••..•••.•.•.•••.•....••.•••.•••...•..••.•.•.•.•.•• 81

SIGLES ET ABRÉVIATIONS ••.•.... •... ••••••.•. ••••••.•.•• •••••••• •••••. 87

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B. AIZAC (GEVES), J. ALLARDI (Ministère en charge de l'Environnement),

M. ARBEz (INRA), F. ARNAUD (Procolza), J. ARNOLD (Association Française

de Cuniculiculture), J. AUBOURG (Société Pomologique du Berry),

J.-M. AUDERGON (INRA), A. AUDIOT (INRA), L. AVON (Institut de

l'Élevage), F. BALFOURRIER (INRA), X. BALLoT (GEVES), R. BARBAULT

(CNRS), V. BARRE (Ministère en charge de l'Environnement), Y. BARRIÈRE

(INRA), P. BASTERGUE (GEVES), A. BÉGIC (BRG), V. BELLENOT-KAPUSTA

(INRA), V. BENTATA (Ministère en charge de l'Environnement) P. BERREBI

(Université Montpellier II), J. BERTHAUD (ORSTOM - IRD), G.-Y. BERTHE

(Limagrain), J.-L. BERTHIER (MNHN), H. BERTRAND (Institut National

d'Horticulture), F. BIADI (Office National de la Chasse), M. BIGAN (Ministère

en charge de l'Environnement), 1. BILGER (CEMAGREF), C. BIZET (Institut

Pasteur), F. BLOUET (GEVES), R. BOIDRON (Etablissement National

Technique pour l'Amélioration de la Viticulture), P. BOIREAU (Centre

National d'Études Vétérinaires et Alimentaires), P. BOIRON (Institut Pasteur),

G. BOLET (INRA), J.-P. BONNAUD (INRA), P. BOUCHET (MNHN),

S. BOUCHEZ (École Nationale Vétérinaire de Nantes), P. BOUDRY

(IFREMER), J. BOUGLER (lNA-PG), F. BOULINEAU (GEVES), J. BOURDREUX

(Bergerie Nationale de Rambouillet), F. BOURGEOIS (INRA),

J.-M. BOURREAu (Syndicat des Producteurs de Lentilles vertes du Berry),

J.-M. BOURSIQUOT (INRA), R. BRAND (GEVES), M. BRIARD (Institut

National d'Horticulture), l-P. BRILLARD (INRA), Y. BRUNEL (Espace Naturel

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Régional du Nord-Pas de Calais), Y. BRYGOO (Université Paris XI),F. BURGAUD (GNIS), J. BURSTIN (INRA), N. BUSTIN (Comité pour laProtection des Obtentions Végétales), A. CADIC (INRA), V. CADOT (GEVES),1. CALVIÈRE (Conseil Général du Tarn), M. CAMBOLIVE (AssINsEL France),G. CARANTINO (Association Française des Musées d'Agriculture), P. CARRÉ(Promaïs), R. CASSINI (INRA), A. CAUDERON (Académie d'Agriculture deFrance), M. CHABRIER (Ministère en charge de la Recherche), T. CHANGEUX(Conseil Supérieur de la Pêche), A. CHARCOSSET (INRA), A. CHARRIER(École National Supérieure Agronomique de Montpellier), 1.-F. CHAUSSON(Associartion des Créateurs de Variétés Fourragères), M. CHAUVET (BRG),B. CHEVASSUS-AU-LoUlS (INRA), V. CHOVELON (INRA), 1. CLÉMENT-NIssou(Ministère en charge de l'Agriculture), A. COLÉNO (INRA), D. COMBES(Université de Pau), D. CÔME (Université Paris VI), G. COQUERELLE (INRA),F. CORBINEAU (Université Paris VI), J.-M. CORNUET (INRA), J. CORRE(INRA), R. COTTIN (CIRAD), J.-F. COURREAU (École Nationale Vétérinairede Maisons-Alfort), J. CROUZET (Ministère en charge de la Recherche),J. CUGUEN (Université Lille 1), J. OALLARD (lNRA), J.-P. DALMAS(Conservatoire Botanique National de Gap-Charance), Y. DATTÉE (GEVES),M.-C. DAUNAY (INRA), J. DAVID (INRA), 1. DAVISON (INRA), P. DE FARCY(SANOFI), A. DE LA SOUJEOLE (Syndicat des Producteurs de SemencesSélectionnées), P. DE MASCUREAU (Société centrale canine),H. DE ROCHAMBEAU (INRA), A. DE TALANcÉ (Gibelvage), J.-J. DEBERNARD(Rhône-Poulenc Santé), M. DECUADRO-STEINER (Ministère en charge del'Agriculture), M. DELALANDE (GEVES), D. DELPLANCKE (UNIP-ONIDOL),B. DENIS (École Nationale Vétérinaire de Nantes), M. DERIEUX (INRA),H. DESCIMON (Université de Marseille), B. DESPREZ (Florimond-Desprez),M. DESPREZ (Florimond-Desprez), Y. DESSAUX (CNRS), 1.-L. DONAL (InstitutSupérieur d'Agriculture), C. DORÉ (INRA), 1. DORÉ (INRA), N. DORION(INSTITUT NATIONAL DE L'HORTICULTURE), F. DOSBA (INRA), R. DOUILLET(page Provence), G. DOUSSINAULT (INRA), B. DREYFUS (ORSTOM - IRD),M. DRON (CIRAD), F. DRUGMANT (Fédération des Parcs Naturels de France),R. DucLuzEAu (INRA), J. DUPONT (MNHN), M. DURAND-TARDIF (BRG),S. DUSSERT (ORSTOM - IRD), Y. DUVAL (ORSTOM - IRD), M. EDDI (CIRAD),D. ELLlSÈCHE (INRA), B. FADY (INRA), H. FEYT (CIRAD), M. FONS(INRA), G. FOUILLOUX (INRA), C. FOURY, F. FRIDLANSKY (CNRS),G. FRISONI (Parc Naturel Régional de Corse), A. GALLAIS (INA-PG),J.-P. GALLAND (Ministère en charge de l'Environnement),

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M.-H. GANDELIN (GEVES), L. GARDAN (INRA), J. GASQUEZ (INRA),P.-L. GASTINEL (Institut de l'Élevage), V. GENSOLLEN (GEVES), E. GERMAIN(INRA), H. GERMAIN (Parc Naturel Régional des Grands Causses),M. GHESQUIÈRE (INRA), J.-c. GLASZMANN (CIRAD), P.-H. GOUYON(Université Paris XI), P. GRACIEN (GNIS), L. GRANJON (MNHN), C. GRAND(RAGT), L. GRIFFON (Algo), Y. GRIVEAU (INRA), F. GROSCLAUDE (INRA),B. GUÉRIN (AcSEDIATE), J. GUIARD (GEVES), R. GUILBOT (Office pourl'Information Éco-entomologique), P. GUY (Association Française pour laConservation des Espèces Végétales), R. GUYOMARD (INRA), P. HAFFRAY(Syndicat des Sélectionneurs Avicoles et Aquacoles Français), S. HAMON(ORSTOM - IRD), J.-L. HELLE (AMSOL), J.-P. HENRY (Conservatoire BotaniqueNational de Porquerolles), B. HÉOIS (CEMAGREF), M.-A. HERMITTE (CNRS),M. HIGNETTE (Musée des Arts d'Afrique et d'Océanie), M. HOLL (ConseilSupérieur de la Pêche), G. HUMBERT (MNHN), G. JOLIVET (Centre Nationald'Études Vétérinaires et Alimentaires), H. JOLY (CIRAD-Forêt), P.-B. JOLY(INRA), T. JOLY (Institut Supérieur d'Agriculture Rhône-Alpes), E. JULLIEN(Institut de l'Élevage), E. KAMEL (Page Provence), P. KEITH (MNHN),F. KLEIN (Office National de la Chasse), J. KŒNIG (INRA), A. KREMER(INRA), J. LABARÈRE (INRA), M. LABERGÈRE (Centre TechniqueInterprofessionnel des Fruits et Légumes), D. LABORDE (Ministère en chargede l'Agriculture), F. LABRouE (Institut technique du Porc), J.-F. LACAZE(INRA), A. LANGANEY (MNHN), M.-P. LAToRsE (Rhone-Poulenc),F. LAURENS (INRA), P. LAURENT (Association des astaciculteurs de France),J.-1. LAUVERGNE (INRA), F. LAVARDE (Association Nationale des CentresRégionaux de Propriété Forestière), A. LE BLANC (GEVES),S. LE CHEVESTRIER (Bergerie Nationale de Rambouillet), Y. LE CONTE(INRA), J. LE GUEN (INRA), M. LE NARD (INRA), F. LE TACON (INRA),V. LEBOT (CIRAD), M.-H. LEBRUN (CNRS), L. LECHEVANTON (GIST­BROCADES), P. LECLAIR (INRA), H. LECOQ (INRA), F. LEFÈVRE (INRA),M. LEFORT (BRG), P.-L. LEFORT (GEVES), B. LESAFFRE (Ministère en chargede l'Environnement), Y. LESPINASSE (INRA), E. LETERME (Conservatoirevégétal régional d'Aquitaine), C. LÉvÊQuE (ORSTOM - IRD), M. LUQUET(Institut technique du Porc), F. LURO (INRA), M. MAILLARD (Écomusée deRennes), M. MALAFOSSE (Union Nationale des Centres d'InséminationArtificielle), C. MARCHAND (Syndicat des Producteurs de Lentilles Vertes duBerry), F. MARIE (BRG), J. MARROU (Comité Technique Permanent de laSélection), F. MARTIN (INRA), P. MAS (INRA), B. MAUCHAMP (INRA),

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H. MAURIN (MNHN), M. MITTEAU (BRG), J.-c. MocQuoT (Institut del'Élevage), M.-H. MONIER (Ministère en charge de l'Agriculture),J.-P. MONOD (GNIS), J. MORET (Conservatoire Botanique National du BassinParisien), J.-c. MOULIN (Lycée d'Enseignement Général TechnologiqueAgricole d' Hyères), J.-C. MOUNOLOU (CNRS), C. MOUSSET-DECLAS(INRA), S. MULLER (Université de Metz), Y. NACIRI (IFREMER),J.-c. NAVATEL (Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes),D. NICOLAS (CIRAD), C. NorVILLE (CNRS), J.-L. NOTfEGHEM (CIRAD-CA),L. OLIVIER (Parc National du Mercantour), 1. OLIVIÉRI (UniversitéMontpellier II), L. OLLIVIER (INRA), B. PASQUIER (Conservatoire Nationaldes Plantes Médicinales, Aromatiques et Industrielles), J-P' PAULIN (INRA),A. PERRIN (Ministère en charge de l'Agriculture), R. PETIT-PIGEARD(SICASOV), M. PHELEP (Ministère en charge de l'Agriculture),M.-A. PHILIPPE (Parc Inter-Régional du Marais Poitevin), J. PHILOUZE(INRA), M. PITRAT (INRA), J.-N. PLAGÈS (Limagrain), D. PLANCHENAULT(BRG), S. PLANTUREUX (École Nationale Supérieure d'Agronomie et desIndustries Alimentaires), D. PRÉVEL (Ministère en charge de l'Agriculture),D. PRIEUR (CNRS), Y. PRIN (CIRAD-Forêt), J.-M. PROSPÉRI (INRA),J.-Y. RASPLUS (INRA), J.-P. REDURON (Mairie de Mulhouse), M. REFFAY(Syndicat des Sélectionneurs Avicoles et Aquacoles Français), J-P. RENARD(INRA), M. RENARD (INRA), R. RENAUD (INRA), R. RIBEREAU-GAYON(Conservatoire des Races Animales d'Aquitaine), P. RICCI (INRA),B. RICHARD (GEVES), J.-P. ROGER (Conservatoire Botanique National dePorquerolles), B. Roman-Amat (Office National des Forêts),M.-F. ROQUEBERT (MNHN), O. ROSSET (Conservatoire des Races Animalesd'Aquitaine), E. ROSSIER (Institut du Cheval), P. ROUDEILLAC (Centre Inter­régional de Recherche et d'Expérimentation de la Fraise), F. ROUSSELLE(INRA), M. ROYER (Association Française des Musées d'Agriculture),A. ROUBAN (Ministère en charge de l'Industrie), J. RUIZ (Ministère en chargede l'Agriculture), G. SAINT-MARTIN (Ministère en charge de la Recherche),G. SALESSES (INRA), J.-P. SAMPOUX (Coop de Pau), G. SAUNIER (INRA),B. SCHWEISGUTH (INRA), C. SCRIBE (Association des Croqueurs dePommes), J. SERGENT (Parc Naturel Régional d'Armorique), J.-F. SILVAIN(ORSTOM - IRD), P. SIMONET (Université Lyon II), B. SMETS (Novartis),M. SOLIGNAC (CNRS), A. SONTOT (BRG), C. STEINBERG (INRA),R. STIEVENARD (Centre Régional de Ressources Génétiques du Nord-Pas deCalais), C. SUNT (Association Fruits oubliés), M.-F. TARBOURIECH

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(Conservatoire Botanique National de Gap-Charance), E. TESSIER DU CROS(INRA), L. THALER (BRG), G. THOMAS (École Nationale SupérieureAgronomique de Rennes), M. TROMMEITER (INRA), J. TROUVILLIEZ (OfficeNational de la Chasse), N. TRUFFAUT (Université de Compiègne), L. TUBIANA(SOLAGRAL), R. VALOGNES (Ministère en charge de l'Agriculture),J. VANDERHAGEN (Institut technique du Porc), P. VERNET (Université Lille 1),E. VERRIER (lNA-PG), P. VILLEMUR (École Nationale SupérieureAgronomique de Montpellier), M. VIREVAIRE (Conservatoire BotaniqueNational de Porquerolles), P. VISSAC (Ministère en charge de l'Agriculture),A. WEIL (CIRAD), J. WINTERGEST (Ministère en charge de l'Environnement),A. ZANETTO (INRA).

À tous ceux qui ont aidé à l'élaboration de la Charte Nationalepour la gestion des ressources génétiques.

À tous ceux qui contribuent à sa mise en œuvre.

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Imprimé en France par INSTAPRINT SA1-2-3, levée de la Loire - LA RICHE - B.P. 5927 - 37059 TOURS Cedex 1

Tél. 02 47381604

Dépôt légal 2" trimestre 1999 - N° 05993386

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Le présent ouvrage est l'aboutissement d'activités menées en France depuis vingtans pour préserver les ressources génétiques animales, végétales et microbiennes. Le bilan desactions en cours y est dressé. La Charte Nationale comprend des recommandations pour assurerl'indispensable couverture des besoins de l'homme dans ce domaine, aujourd'hui et demain Ellepropose des programmes d'action qui constituent les grands axes d'une stratégie nationale pour lagestion des ressources génétiques.

La Charte Nationale pour la gestion des ressources génétiques est mise en œuvreeffectivement Les réalisations, en France, s'inscrivent dans les cadres de coopération européen etmondial. Elles constituent une contribution significative de la France face à ses engagements poli­tiques des dernières années dans le domaine de la préservation de la diversité biologique et desressources génétiques.

La Charte est le résultat d'une réflexion collective durant quatre ans, qui a mobiliséplus de cent cinquante experts, scientifiques et politiques.

ISBN 2-908447-09-6