9
Château de Pierrefonds Le château de Pierrefonds est un imposant château fort situé à Pierrefonds, dans le département de l'Oise, à la lisière sud-est de la forêt de Compiègne, au nord de Paris. Le château de Pierrefonds présente la plupart des caractéristiques de l'ouvrage défensif du Moyen Âge. Il fut sauvé par Viollet-le-Duc, au XIX e siècle, qui y entre- prit également d'importants travaux de décoration et de création de mobilier. Ce château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862 [1] . Il est géré par le Centre des monuments nationaux [3] . 1 Histoire 1.1 Origines Au XII e siècle, un château s’élevait déjà sur le site, construit par le puissant lignage des Nivelon, seigneurs de Pierrefonds, originaires de Quierzy. Il n'en reste que des caves situées sous le logis du XI e siècle. Ce château passe à la fin du XII e siècle au roi Philippe Auguste, et demeure ensuite dans le domaine royal [4] . 1.2 Le château de Louis d'Orléans (1396- 1407) En 1392, à la mort de son père Charles V, Louis d'Orléans reçoit en apanage le comté de Valois, plusieurs châtelle- nies, dont Pierrefonds, et le duché de Touraine. En 1406, le roi érige le comté en duché, y incluant entre autres Pierrefonds. En 1396, Louis d'Orléans entreprend la re- construction quasi totale du château, l'architecte n'en est pas connu, bien qu'on puisse sans doute attribuer l'édifice à Raymond du Temple. Le chantier fut dirigé par le maître des œuvres de la châtellenie de Senlis Jean le Noir, et supervisé après la mort de Raymond du Temple par le maître général des œuvres du duché Jean Aubelet. Les travaux s’interrompirent après l'assassinat du duc en 1407, alors que les logis bordant la cour ne comportaient encore que leurs deux niveaux gigantesques de caves, mais ils ne furent jamais achevés. Le château est destiné à la surveillance des échanges entre les Flandres et la Bourgogne, deux domaines qui appar- tiennent à la famille des ducs de Bourgogne, rivaux des Orléans. En 1411, les partisans du duc de Bourgogne dirigés par le comte de Saint-Pol, réussissent à occuper le château au nom du roi de France, fou, Charles VI. Mais en 1412, le duc d'Orléans, après sa paix avec le roi, rentre en posses- sion de ses biens. Toutefois, Pierrefonds ne lui sera rendu par le comte de Saint-Pol qu'en 1413, celui-ci ayant pris soin d'en incendier les combles et les couvertures. Charles d'Orléans, fils de Louis d'Orléans, battu à la ba- taille d'Azincourt par les Anglais d'Henri V en 1415, est emmené en captivité pendant 25 ans. Le capitaine de Pierrefonds, Nicolas Bosquiaux, résiste jusqu'en 1420, mais la rigueur de l'hiver et la disette qui sévit, l'oblige à capituler face aux partisans de l'Angleterre. Cette place reste une base bourguignonne jusqu'aux environs de 1436, où elle est alors commandée par un Armagnac. Charles d'Orléans ne revient en France qu'en 1440 mais se retire dans ses apanages de Touraine. Toutefois, il fait réparer le château. La forteresse échoit, ensuite, à son fils, le futur roi de France Louis XII. Après son accession au trône, Louis XII donne en apa- nage le duché de Valois à son cousin François. À partir de 1515, le duché de Valois reste réuni à la couronne jus- qu'au règne de Louis XIII. Louis d'Orléans (1372-1407) rencontre Christine de Pisan Vue cavalière du château de Pierrefonds vue depuis le nord 1.3 Démantèlement du château par Louis XIII (1617) En 1588, le château est occupé par un « seigneur de la guerre », le capitaine Rieux, partisan de la Ligue qui 1

Château de Pierrefonds - carte-education.frcarte-education.fr/wp-content/uploads/Château-de-Pierrefonds... · ChâteaudePierrefonds Le château de Pierrefonds est un imposant château

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Château de Pierrefonds - carte-education.frcarte-education.fr/wp-content/uploads/Château-de-Pierrefonds... · ChâteaudePierrefonds Le château de Pierrefonds est un imposant château

Château de PierrefondsLe château de Pierrefonds est un imposant châteaufort situé à Pierrefonds, dans le département de l'Oise,à la lisière sud-est de la forêt de Compiègne, au nord deParis. Le château de Pierrefonds présente la plupart descaractéristiques de l'ouvrage défensif du Moyen Âge. Ilfut sauvé par Viollet-le-Duc, au XIXe siècle, qui y entre-prit également d'importants travaux de décoration et decréation de mobilier.Ce château fait l’objet d’un classement au titre desmonuments historiques par la liste de 1862[1]. Il est gérépar le Centre des monuments nationaux[3].

1 Histoire

1.1 Origines

Au XIIe siècle, un château s’élevait déjà sur le site,construit par le puissant lignage des Nivelon, seigneursde Pierrefonds, originaires de Quierzy. Il n'en reste quedes caves situées sous le logis du XIe siècle. Ce châteaupasse à la fin du XIIe siècle au roi Philippe Auguste, etdemeure ensuite dans le domaine royal[4].

1.2 Le château de Louis d'Orléans (1396-1407)

En 1392, à la mort de son père Charles V, Louis d'Orléansreçoit en apanage le comté de Valois, plusieurs châtelle-nies, dont Pierrefonds, et le duché de Touraine. En 1406,le roi érige le comté en duché, y incluant entre autresPierrefonds. En 1396, Louis d'Orléans entreprend la re-construction quasi totale du château, l'architecte n'en estpas connu, bien qu'on puisse sans doute attribuer l'édifice

à Raymond du Temple. Le chantier fut dirigé par lemaître des œuvres de la châtellenie de Senlis Jean leNoir, et supervisé après la mort de Raymond du Templepar le maître général des œuvres du duché Jean Aubelet.Les travaux s’interrompirent après l'assassinat du duc en1407, alors que les logis bordant la cour ne comportaientencore que leurs deux niveaux gigantesques de caves,mais ils ne furent jamais achevés.Le château est destiné à la surveillance des échanges entreles Flandres et la Bourgogne, deux domaines qui appar-tiennent à la famille des ducs de Bourgogne, rivaux desOrléans.En 1411, les partisans du duc de Bourgogne dirigés parle comte de Saint-Pol, réussissent à occuper le château aunom du roi de France, fou, Charles VI. Mais en 1412, leduc d'Orléans, après sa paix avec le roi, rentre en posses-sion de ses biens. Toutefois, Pierrefonds ne lui sera rendupar le comte de Saint-Pol qu'en 1413, celui-ci ayant prissoin d'en incendier les combles et les couvertures.Charles d'Orléans, fils de Louis d'Orléans, battu à la ba-taille d'Azincourt par les Anglais d'Henri V en 1415, estemmené en captivité pendant 25 ans. Le capitaine dePierrefonds, Nicolas Bosquiaux, résiste jusqu'en 1420,mais la rigueur de l'hiver et la disette qui sévit, l'oblige àcapituler face aux partisans de l'Angleterre. Cette placereste une base bourguignonne jusqu'aux environs de1436, où elle est alors commandée par un Armagnac.Charles d'Orléans ne revient en France qu'en 1440 maisse retire dans ses apanages de Touraine. Toutefois, il faitréparer le château. La forteresse échoit, ensuite, à son fils,le futur roi de France Louis XII.Après son accession au trône, Louis XII donne en apa-nage le duché de Valois à son cousin François. À partirde 1515, le duché de Valois reste réuni à la couronne jus-qu'au règne de Louis XIII.

• Louis d'Orléans (1372-1407) rencontre Christine dePisan

• Vue cavalière du château de Pierrefonds vue depuisle nord

1.3 Démantèlement du château par LouisXIII (1617)

En 1588, le château est occupé par un « seigneur de laguerre », le capitaine Rieux, partisan de la Ligue qui

1

Page 2: Château de Pierrefonds - carte-education.frcarte-education.fr/wp-content/uploads/Château-de-Pierrefonds... · ChâteaudePierrefonds Le château de Pierrefonds est un imposant château

2 1 HISTOIRE

continue à lutter contre Henri de Navarre, devenu le roide France Henri IV. Le capitaine Rieux repousse en 1591deux tentatives de l'armée royale. En 1594, Rieux est cap-turé et pendu. Un nouveau commandant entreprend desnégociations pour rendre le château de Pierrefonds. Mais,Antoine de Saint-Chamand, un autre ligueur, grâce à descomplicités dans la place, prend le château et ne le livreque moyennant rançon à la fin de l'année 1594.En 1595, le château est confié à Antoine d'Estrée, gouver-neur de l'Île-de-France, et, surtout, le père de Gabrielled'Estrées, la maîtresse d'Henri IV.Le 10 août 1595, Henri de Saveulx (ou Saveux) prendle château pour le compte de Philippe II d'Espagne. Lechâteau est alors occupé par sept à huit cents napolitains etwallons expédiés par les Pays-Bas espagnols. Mais, aprèsavoir résisté à plusieurs attaques royalistes, Saveulx est faitprisonnier, et les napolitains vendent le château à Antoined'Estrées.Durant la période troublée de la Régence de Marie deMédicis et des débuts du règne de Louis XIII, le châteauest la propriété de François-Annibal d'Estrées vicomte deCoeuvres, fils d'Antoine d'Estrées, et membre du « partides mécontents » mené par Henri II de Bourbon-Condé,prince de Condé, désireux de renforcer son pouvoir audétriment de celui du roi de France.Le château est assiégé en 1616 et pris en 1617 parles troupes du gouverneur de Compiègne, le comted'Auvergne, envoyées par Richelieu, secrétaire d'État àla Guerre, à la suite de bombardements qui ont créé unefaille en un point faible de la forteresse, près de la porte,permettent ainsi aux troupes royalistes d'entrer dans lechâteau. Le conseil du roi Louis XIII décide alors de dé-molir le château, en mai 1617. Son démantèlement estentrepris par le comte d'Angoulême. On fait sauter lesgrosses tours par la mine, les logements sont détruits, lesplanchers et charpentes sont brûlés. Les ouvrages exté-rieurs sont rasés, les toitures détruites et des saignées sontpratiquées par la sape dans les tours et les courtines nord.

1.4 La redécouverte de Pierrefonds

Au cours du XVIIIe siècle, le château, abandonné, attirequelques rares visiteurs. En 1798, il est vendu commebien national pour 8 100 francs. Napoléon Ier le rachèteen 1813 pour 2 700 francs et le fit rentrer dans les dépen-dances de la forêt de Compiègne.Au cours du XIXe siècle, l'engouement pour le patri-moine architectural du Moyen Âge le fait devenir une« ruine romantique » : en août 1832, Louis-Philippe yoffre un banquet à l'occasion du mariage de sa fille Louiseavec Léopold de Saxe-Cobourg Gotha, premier roi desBelges. Comme d'autres artistes, Corot représente lesruines à plusieurs reprises entre 1834 et 1866.

• Eugène Isabey, Château de Pierrefonds en ruine

• Vue des ruines du château (vers 1860)

• Jean-Baptiste Corot, Ruines du château de Pierre-fonds (1866-1867)

• Jean-Baptiste Corot, Souvenirs de Pierrefonds(1860-1861)

1.5 La réinvention du château

1.5.1 Au-delà d'une simple restauration

Le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte le vi-site en 1850. Sur les conseils de Prosper Mérimée,celui-ci devenu l'empereur Napoléon III, demande en1857 à l'architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879)d'entreprendre sa restauration. Une anecdote raconte quel'empereur hésitant entre la restauration du château dePierrefonds et celle d'un autre château, l'impératrice Eu-génie lui proposa un tirage au sort, dont sortit le nom dePierrefonds. Et pour cause : pour satisfaire sa préférence,elle aurait écrit ce nom sur les deux papiers du tirage.Le chantier commence, en janvier 1858, tout d'abordpour rénover la tour Hector de cette ruine célèbre etvisitée[5]. Il n'est alors question que d'une simple remiseen état des parties habitables (donjon et deux tours), lesruines « pittoresques » devant subsister pour le décor. En1862, le projet prend de l'ampleur : le souverain désirecette fois-ci en faire une résidence impériale afin de re-cevoir et de faire admirer sa splendide collection d'armeset d'armures ; le château doit donc être entièrement re-construit. Les travaux, qui auront coûté cinq millions defrancs de l'époque (dont quatre millions ont été prélevéssur la liste civile de l'empereur), seront arrêtés en 1885,six ans après la mort de Viollet-le-Duc. Faute d'argent, ladécoration des salles reste inachevée.Viollet-le-Duc fera pour l'intérieur un travail d'inventionet de recréation beaucoup plus que de restauration. Il ima-ginera comment aurait dû être le château, sans se fon-der sur l'histoire stricte de l'édifice. La cour intérieure,avec ses galeries Renaissance, tout autant que les pein-tures polychromes d'inspiration médiévale, témoigne deson éclectisme et de sa liberté d'interprétation.On reconnaît par contre dans l'architecture extérieure sonexcellente connaissance de l'art castral du XIVe siècle[6].L'architecte s’offrira cependant dans le parc et les forti-fications un éventail éclectique des constructions défen-sives des autres époques. Il a laissé libre cours à une ins-piration très personnelle, travail qui n'est pas sans rappe-ler celui effectué par l'architecte au château de Roque-taillade. Mort avant la fin du chantier, c'est son gendreMaurice Ouradou qui continuera la reconstruction puisJuste Lisch qui la terminera[7] sur la période 1858-1885.Si ses détracteurs lui ont reproché cette réinvention d'unearchitecture néo-médiévale, qui prenait de larges liber-tés avec la vérité archéologique, Viollet-le-Duc a faitmontre dans cette reconstruction d'un exceptionnel sens

Page 3: Château de Pierrefonds - carte-education.frcarte-education.fr/wp-content/uploads/Château-de-Pierrefonds... · ChâteaudePierrefonds Le château de Pierrefonds est un imposant château

3

de l'élévation et des volumes et d'une incontestable sen-sibilité au site[8]. Il ne fit pas œuvre d'archéologue, maisde créateur. Il a imaginé des sculptures, des boiseries, undécor peint, des meubles, tout un ensemble qui annonceparfois plus l'Art nouveau des années 1900 que le retourau Moyen Âge. Il s’est attaché à concilier le respect desvestiges médiévaux et les impératifs de la vie de cour tellequ'on la concevait sous Napoléon III.

1.5.2 Des techniques modernes

À Pierrefonds, Eugène Viollet-le-Duc est à la fois, archi-tecte et pédagogue. Son programme est exprimé de ma-nière claire en 1853 : « Le château de Pierrefonds, rétablien totalité, fera connaître cet art à la fois civil et militairequi, de Charles V à Louis XI, était supérieur à tout ce quel’on faisait alors en Europe. ». L’œuvre de Pierrefonds estdonc une leçon d’architecture.La reconstruction du château est donc un manifeste du ré-pertoire décoratif architectural, directement issu des des-sins d’Eugène Viollet-le-Duc mais aussi de l’emploi deprocédés constructifs les plus performants de son temps.Si l’apparence est médiévale, les procédés constructifssont ceux du XIXe siècle.Ainsi, la silhouette générale du château est rehaussée parde nombreux et variés accessoires de toitures qui sontmodernes (lucarnes, crêtes de faîtage, épis, poinçons, gi-rouettes et bannières).L’usage du fer est généralisé, visible dans les comblespour les charpentes et dissimulé dans les planchers dontl’âme des poutres est renforcée de métal. Les couverturesd’ardoise sont posées au crochet. Les portails et le pont-levis sont entièrement métalliques.Le confort moderne fait aussi son apparition avec l’ins-tallation d’un calorifère répartissant l’air chaud dans lessalles par des boisseaux en fer et plâtre[9].

1.5.3 Chronologie du chantier

• décembre 1857 : Napoléon III approuve le projet derestauration du donjon proposé par Viollet-le-Duc.

• 1858 : travaux de fouilles. Les découvertes sont ex-posées au château.

• décembre 1858 : achèvement de la couverture de latour Hector.

• décembre 1860 : achèvement de la couverture de latour Godefroy de Bouillon et de la tour carrée dudonjon.

• décembre 1861 : achèvement de la couverture dudonjon.

• décembre 1864 : poursuite des travaux du donjon etachèvement de la tour de César.

• 1865 : achèvement du donjon, des tours Artus etAlexandre, de l'aile Ouest.

• décembre 1866 : achèvement du décor de la salle desPreuses.

• décembre 1867 : achèvement des tours Charle-magne et Josué. Création du vieux pont devant lechâtelet.

• décembre 1868 : achèvement des maçonneries et descouvertures de la chapelle.

• septembre 1870 : achèvement de l'ensemble descouvertures. Cinq salles sont entièrement décorées.

• 1882 : achèvement des travaux de la façade de lachapelle.

• novembre 1885 : arrêt définitif des travaux[10]

2 Description de l’extérieur du châ-teau

Bien que dans l'ensemble l'aspect extérieur du châteauait été respecté, Viollet-le-Duc a tout de même apportéquelques modifications sur la partie Sud. En effet, afinde justifier l'emplacement du château qui est dominé dece côté par un plateau, Viollet-le-Duc a prétendu qu'ilexistait entre le château et le plateau un profond fossé ettrois retranchements pour canons, alors que l'artillerie n'aété utilisée qu'au XVIe siècle. Dans sa reconstitution, il adonc placé un fossé et plusieurs dispositifs extérieurs dedéfense (portes, chicanes, pont-levis, châtelets) qui n'ontaucune efficacité militaire, mais qui contribuent à l'aspectde décor théâtral.Pour le reste, le château présente, comme sous Louisd'Orléans, cette forme de quadrilatère irrégulier de 65× 85 m, flanqué de huit grosses tours portant chacunedans une niche la statue d'un preux. La façade prin-cipale est également ornée d'un bas-relief représentantl'Annonciation. Cela s’inscrit dans une transformation,qui émerge en ce début du XVe siècle, de la conceptiondu château qui n'apparaît plus seulement comme un objetde défense mais aussi comme un lieu d'habitation.Un des traits les plus caractéristiques du système de dé-fense du château est d'être muni, au niveau des cour-tines et des tours, de deux chemins de ronde superposés.Le premier, chemin de ronde inférieur, est couvert d'untoit pour empêcher l'escalade au moyen d'échelles et re-pose sur des mâchicoulis. Les murs sont percés d'archèrescruciformes permettant d'atteindre les assaillants qu'ilssoient éloignés ou proches des murailles. Le chemin deronde supérieur, avec ses créneaux et ses meurtrières,forme une seconde ligne de défense. L'originalité est quele crénelage se trouve de niveau avec celui des tours, cequi permet une communication entre elles. Enfin, sur les

Page 4: Château de Pierrefonds - carte-education.frcarte-education.fr/wp-content/uploads/Château-de-Pierrefonds... · ChâteaudePierrefonds Le château de Pierrefonds est un imposant château

4 3 DESCRIPTION DE L’INTÉRIEUR DU CHÂTEAU

deux grosses tours Charlemagne et Jules César, Viollet-le-Duc a rajouté un troisième étage de défense – quebeaucoup de spécialistes contestent – constitué de hautescheminées crénelées qui donne au château un aspect fée-rique.

2.1 Les tours

Le château comporte huit tours dont chacune porte le nomd’un personnage issu des Neuf Preux.Personnages nés dans un roman au début du XIVe siècle,les preux symbolisent toutes les vertus des chevaliers :bravoure, fidélité, honneur… Au nombre de neuf, ils sontissus de trois sources : l’Antiquité et les histoires juiveet chrétienne. Ils sont tous des héros de l’histoire et degrands conquérants. Ainsi les preux de l’Antiquité sontHector (roi de Troie), Alexandre (Alexandre le Grand,conquérant d’un empire allant de la Grèce jusqu’à l’Inde)et Jules César. Ceux représentant l’histoire juive : Josué(successeur de Moïse qui se bat contre les Infidèles), Ju-das Maccabé (s’est rendu maître de Jérusalem en combat-tant les Syriens) et David (vainqueur du géant Goliath).Enfin, trois rois chrétiens : Charlemagne (roi des Francsà la tête d’un empire s’étendant jusqu’à l’Allemagne ac-tuelle), le roi Arthur ou Artus (célèbre pour son légen-daire Camelot et son épée Excalibur) et Godefroy deBouillon (héros de la première croisade au XIe siècle).Ces neuf personnages se retrouvent à Pierrefonds danschacune des tours du mur d’enceinte mais aussi, dans leurversion féminine, dans la plus grande salle d’apparat duchâteau : la salle des preuses[11].Parmi ces tours nous avons : Artus, Alexandre,Godefroy de Bouillon, Josué, Hector, Judas Maccabée,Charlemagne et Jules César[12]. La tour Alexandre (ditetour de la torture) reprend l’architecture du XIVe siècleavec ses murs bruts. Au bas, dans les soubassements de latour, se trouvent toujours les oubliettes datant de l’époquemédiévale. Le preux non doté d'une tour (le roi David) aété symbolisé par la présence d'une étoile de David dansla rosace de la chapelle.Pour leur permettre de résister aux tirs des bombardes, lestours placées face au plateau (tours Jules César et Charle-magne) ont des diamètres exceptionnels de 16 m et 15,50m avec une épaisseur des murs pouvant aller jusqu'à 4,50m. Les autres tours ont des diamètres compris entre 10 met 12 m.Les tours ont été reconstruites à partir des maçonneriesanciennes.

2.2 La cour d’honneur

La cour d'honneur distribue au sud-ouest, le donjon quienferme les appartements impériaux ; au nord-ouest, legrand corps de logis qui abrite les salles d’apparat ; aunord-est, l’aile des cuisines avec les appartements des in-

Cour intérieure

vités et au sud, la chapelle et la cour des provisions.Les façades de style Renaissance qui donnent sur la coursont toutes conçues comme des écrans ou des décors dethéâtre dont le dessin est destiné à l’agrément du visiteursitué au centre. Elles ne reflètent en rien la dispositionintérieure, à l’inverse du système médiéval. Ainsi, les toi-tures de l’aile destinée aux invités sont-elles dédoubléesde manière à donner un pignon sur la cour et, de l’autrecôté, un haut toit à double pente. La coupe sur ce bâti-ment montre aussi la variété d’agencement des cloisonset des voûtements d’un étage à un autre, liberté renduepossible uniquement par l’utilisation d’une structure mé-tallique dissimulée dans les maçonneries d’aspect tradi-tionnel.La façade principale, celle du grand logis, présente des ar-cades en anses de panier formant un préau, que surmonteune galerie de 57 mètres de long. L’ensemble a été ima-giné par Viollet-le-Duc. Dans la galerie couverte, les clésde voûtes sont, sur une face, sculptées de représentationsdes métiers du Moyen Âge (tailleurs de pierre, écuyer…)et sur l’autre face de monstres et de chimères. Les chapi-teaux de cette galerie, retracent l’un des romans les pluscélèbres du Moyen Âge, le Roman de Renart. Plus qu’unroman le Roman de Renart est un ensemble de récits dedifférents auteurs mettant en scène des animaux qui secomportent comme des humains. Ces récits s’axent au-tour d’un personnage central : Renard, le goupil (nom an-cien désignant un renard) habile et rusé. On retrouve aussiYsengrin, le loup bête et cruel, Noble, le lion, roi des ani-maux ou encore Chanteclerc, le coq[11].Au milieu de la cour d’honneur, trône une statue équestreen bronze de Louis d'Orléans, et d'énormes salamandres,symbole du duc, font office de gargouilles. Ces sculpturesont été réalisées par Emmanuel Frémiet [1824-1910] ain-si que les chimères du grand perron d'angle.

3 Description de l’intérieur du châ-teau

Page 5: Château de Pierrefonds - carte-education.frcarte-education.fr/wp-content/uploads/Château-de-Pierrefonds... · ChâteaudePierrefonds Le château de Pierrefonds est un imposant château

3.2 Le donjon 5

3.1 La chapelle

Chapelle

La chapelle a été entièrement reconstruite. Lovant sonabside dans la tour Judas-Maccabée, elle n’est pas vi-sible de l’extérieur. Sa façade sur cour rappelle les sainteschapelles du Moyen Âge (château de Vincennes). Ornéed’une figure de pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle(auquel Viollet-le-Duc a prêté ses traits, réalisée en 1884par Hiolin), elle dissimule une architecture étonnante,bien loin des modèles anciens puisqu’une tribune destinéeaux gardes du château a été installée au-dessus du chœur.Aux piédroits du portail, figurent Louis d'Orléans et safemme, Valentine Visconti. Au-dessus du tympan de lachapelle, figure saint Denis accompagné de ses compa-gnons saint Rustique et saint Éleuthère.

3.2 Le donjon

Le donjon du château pouvait être complètement isolédes autres défenses. Il comprend les deux grosses toursde César et de Charlemagne, tout le bâtiment carré, di-visé en trois salles à chaque étage, et la tour carrée. Ledonjon était l’habitation réservée au seigneur.Bâti dès le XIVe siècle, le donjon a pour particularité etoriginalité à Pierrefonds d’être totalement accolé à la mu-raille du château. Composé de trois étages successifs, ilétait destiné à accueillir les appartements des souverains.Aujourd’hui (en 2013), seuls les appartements de l’empe-reur Napoléon III sont accessibles au public.En relevant les ruines en 1858, Viollet-le-Duc n'a pas mo-difié fondamentalement l'implantation initiale du donjon.Sa première intention, conformément à la volonté de Na-poléon III, fut de remonter exclusivement que le donjoncar d'importantes portions de murs subsistaient.L’escalier du donjon, entièrement imaginé lors des res-taurations du XIXe siècle, est greffé sur des murs restau-rés. Son départ en perron couvert échappe à tout modèlemédiéval mais assure une entrée majestueuse aux appar-tements impériaux. Si l’aspect général de cet escalier est

incontestablement médiéval, le foisonnant répertoire dé-coratif est d’inspiration très originale avec une liberté cer-taine dans le mélange des réminiscences médiévales etRenaissance. Les quatre statues féminines représententles quatre vertus cardinales : la Justice, la Tempérance,la Prudence et la Force.

3.2.1 Le salon de réception

détail de décoration intérieure dans le salon de réception

Au XIXe siècle, l’empereur et l’impératrice recevaient icileurs proches et intimes. Salle dépourvue d’ameublementà l’exception d’une banquette remarquable due à Viollet-le-Duc, la décoration est quant à elle très lumineuse etriche. Les murs représentent divers emblèmes et blasonsde souverains peints par la technique dite de peinture aupochoir. Se côtoient dans cet ensemble l’Aigle impérial deNapoléon III et le porc-épic de Louis XII. Le porc-épicétait l’emblème de la dynastie des Valois d’Orléans et leurdevise était : « Qui s’y frotte s’y pique ». Le reste de lapièce est agrémenté de panneaux de lambris sculptés etreprésentant diverses chimères.Toute la sculpture en bois a été réalisées par Zoegger.La grande banquette sculptée à dossier basculant a étéréalisée à partir de dessins de Viollet-le-Duc montrant lesprojets d'ameublement destinés aux appartements privés.

3.2.2 La salle des plâtres de travail

Dans ce lieu totalement dépourvu de peintures murales,étaient réalisées et exposées diverses statues destinéesà orner le château. Posés sur leur sellette d'origine, lesplâtres de travail ont été utilisés par Viollet-le-Duc pourfaire exécuter la statuaire monumentale du château : lespreux des tours, les preuses de la salle de bal, l'archangesaint Michel et la Vierge de l'Annonciation.

3.2.3 Le cabinet de travail de l’Empereur

C’est la pièce la plus meublée du donjon, avec notam-ment le bureau sur lequel travaillait Viollet-le-Duc. Intri-gant mais amusant, un cabinet de toilette était dissimulé

Page 6: Château de Pierrefonds - carte-education.frcarte-education.fr/wp-content/uploads/Château-de-Pierrefonds... · ChâteaudePierrefonds Le château de Pierrefonds est un imposant château

6 3 DESCRIPTION DE L’INTÉRIEUR DU CHÂTEAU

derrière une porte faisant office d’armoire. Ce cabinet detoilette possédait un système de chasse d'eau alimenté parle biais d’une bassine remplie d’eau et située au-dessus del’armoire.Les parties hautes des lambris représentent des rinceaux,des feuillage, et des figures d'animaux combattants. Ledécor peint au pochoir reprend le motif de l'aigle impé-riale mais modifié pour éviter toute répétition. Le man-teau de la cheminée est peint d'abeilles, emblème choisipar Napoléon 1er pour évoquer la notion de pugnacité.

3.2.4 La chambre de Napoléon III

C’est une pièce immensément illuminée. Cet avantageprovient de sa position au centre du donjon. Viollet-le-Duc a conçu un décor ornemental de lambris sculpté etde peinture au pochoir où la richesse des figures inspi-rées des bestiaires médiévaux rivalise avec le foisonne-ment des motifs floraux. Par cette utilisation de la lignevégétale, par la stylisation du dessin et l'emploi d'une vivepolychromie, l'architecte s’impose ici, avec cinquante ansd'avance, comme l'un des précurseurs de l'Art nouveau sibrillamment illustré par Guimard ou Horta. Symbole ré-current, l'aigle impériale orne poutres, murs et cheminéestandis qu'une frise historiée narre la vie des chevaliers duXIVe siècle. Elle se lit en partant de la droite de la che-minée. Elle décrit l'éducation idéale du chevalier, l'art decombattre. Elle évoque l'exploit que doit réaliser chaquechevalier par la mort d'un griffon. Enfin, elle rappelle quel'un des devoirs d'un seigneur est de rendre la justice.Le linteau de la cheminée s’orne d'abeilles sculptées. dansle cartouche s’inscrit la devise : « Qui veult peult ».La chambre est vide de tout meuble. Viollet-le-Duc des-sina un projet de lit qui restât sans suite.

3.2.5 L’appartement de l’Impératrice

La chambre de l'impératrice Eugénie est une haute sallevoûtée sur le plan d'un octogone, entièrement peinte,au second étage de la tour Jules-César, au-dessus de lachambre de Napoléon III. Le salon-antichambre occupela moitié du donjon.Sur le manteau de la cheminée figure un arbre dont lesbranches à enroulement désignent chacune un des huitchevaliers de la Table Ronde. Au sommet, siège Arthur(ou Artus). Les vitraux aux aigles héraldiques portent ladevise « Je l'envie ».En cours de restauration et de mise aux normes en 2013,l’appartement devrait être ouvert au public prochaine-ment.

3.3 Le grand logis

3.3.1 Le dépôt des sculptures

Dans ces salles gothiques, sont exposées au public de-puis 1997 les sculptures de plâtre commandés par Louis-Philippe pour le musée national du château de Versailles.Ce sont pour la plupart les copies des gisants et d’orantsde la basilique Saint-Denis. Parmi ces sculptures figurentégalement ceux qui ont fait Pierrefonds : Louis et Charlesd'Orléans ou Valentine Visconti duchesse de Milan.En 2006, l’artiste Skertzo a installé une muséographiemoderne. Mais la présentation des moulages respectepour l'essentiel, la dépose effectuée en 1953, sans respectchronologique ni intention pédagogique.Les caves où se trouve ce dépôt correspondent aux partiesde château datant de Louis d'Orléans. On y voit aussi lesfoyers en brique du système de chauffage par calorifèresdatant du XIXe siècle.

3.3.2 La salle de la maquette

Maquette en pierre

La maquette en pierre du château a été réalisée pourl’Exposition universelle de 1878 par Lucjan Wyganows-ki (1809-1884), inspecteur des travaux et collaborateurde Viollet-le-Duc dès 1857. Lors de sa présentation àl'exposition universelle, elle a été découpée en 85 mor-ceaux et rangées dans 28 caisses.

3.3.3 La salle des gardes ou des mercenaires

D’après Viollet-le-Duc, elle était destinée à abriter dessoldats que l’on surveillait depuis la galerie du demi-étage.Quelques vestiges de l'ancien château découverts lors desfouilles archéologiques de 1858 sont entreposés, notam-ment une statue de la Vierge de l'Annonciation et troisstatues de Preux : Artus, Charlemagne et Godefroy deBouillon.Cette salle a été entièrement créée par Viollet-le-Duc saufla cheminée à deux âtres et blason des Orléans qui est enpartie d'origine.

Page 7: Château de Pierrefonds - carte-education.frcarte-education.fr/wp-content/uploads/Château-de-Pierrefonds... · ChâteaudePierrefonds Le château de Pierrefonds est un imposant château

3.4 L’aile des invités 7

3.3.4 La salle des preuses

Salle des Preuses

Ancienne salle de justice, c’est aujourd’hui la salle la plusimposante du château incarnant le faste de la périodeSecond-Empire avec son architecture impressionnante etsa décoration grandiose. Elle a une longueur de 52 m, unelargeur de 9,50 m et une hauteur de 12 m. La voûte en ber-ceau lambrissées carénée, en double presque le volume.Elle est éclairée par 22 fenêtres.Sous le Second Empire, ce lieu sert de salle de réceptionainsi que de galerie de bal. À cet effet, une tribune d’or-chestre située au-dessus de la salle d'armes, la domine.Deux ensembles statuaires se répondent aux extrémitésde la salle : Le portail est richement orné de statues-colonnes avec, au centre, l’empereur Charlemagne entou-ré des princes paladins : Olivier, Roland, l’évêque Turpinet Guillaume d'Orange. À son dessus, deux anges sou-tiennent le blason impérial surmonté d’une couronne. Lessculptures ont été réalisées par Gondran.De l’autre côté de la salle, une cheminée à double foyerest monumentale et ornée d’un manteau représentant neufstatues féminines nommées les preuses. Elles évoquentl’amour courtois. Les visages des « preuses » s’inspirentde ceux de l'impératrice et de ses dames de compagnie.Nous avons de gauche à droite : Thamaris (maréchaleCanrobert), Cinopé (princesse Murat), Lampetto (du-chesse de Malakoff), Hipolyté (baronne de Pierres), Sé-miramis (impératrice Eugénie), Penthésilée (duchesse deCadore), Teuca (duchesse de Bassano), Déiphyle (Com-tesses de la Poeze) et Ménalippe (madame Carette) qui,n’étant pas d’origine noble, est la seule statue à ne pasavoir de couronne.Seules deux banquettes circulaires dessinées par Viollet-le-Duc constituent le mobilier après le déménagement dela collection d’armures médiévales de Napoléon III quise trouve maintenant à l’hôtel des Invalides, à Paris. Lacollection d’armures et d’armes de poing avait été acquisepar l’empereur à la vente du prince Soltikoff en 1861 etelle était présentée auparavant dans le palais de l’Industrieaux Champs-Élysées.

3.4 L’aile des invités

L’aile des invités abritait au rez-de-chaussée, les cuisineset à l’étage, des salons, puis à l’étage supérieur, les appar-tements des invités. Cette aile n’a jamais été terminée.De nos jours, elle abrite les collections des ateliers Mon-duit. Ces ateliers surent renouveler la technique de laplomberie d’art. Les plus grands sculpteurs et architectesconfièrent à ces ateliers la restauration des toitures dechâteaux, d’églises ou d’hôtels particuliers mais aussi descréations telles que la flèche de la cathédrale Notre-Damede Paris, la grande lanterne de la coupole de l’Opéra deParis, la flèche de la cathédrale d’Amiens, la couvertureen bronze de la statue de la Liberté à New York (une re-production en modèle réduit est visible), le Lion de Bel-fort, l’archange saint Michel qui couronne la flèche del’abbaye du Mont-Saint-Michel, la réalisation du quadrigesur le toit du Grand Palais à Paris et aussi, les couverturesdu château de Pierrefonds.Les pièces présentées ne sont pas des copies mais desdoubles véritables, fabriqués par les ateliers Monduit aumoment de la réalisation des commandes, pour être expo-sés lors des expositions universelles. L’escalier à doublerévolution emblématique de la période Renaissance offredeux volées qui ne se croisent pas (comme au château deChambord), jouant ainsi sur une idée de divertissementpour la Cour.

4 Un monument en constantetransformation

4.1 Dès ses origines

Ouverts au public sous le Second Empire comme un mu-sée, le bâtiment et son parc, une fois la défaite consom-mée, retrouvent cette vocation, et, jusqu’en 1879, datede la mort de Viollet-le-Duc les travaux d’aménagementse poursuivent. Pourtant, dès l’année 1870, la collectiond’armures a été déménagée. Vide, le château est loind’être terminé. Les visiteurs se font rares. Ils affluerontplus tard, d’autant qu’en 1884, date du décès de MauriceOuradou, gendre de l’architecte, qui avait poursuivi l’en-treprise d’après les dessins de son beau-père, le train arri-vera à Pierrefonds. Mais, après 1870, Viollet-le-Duc pro-gramme seul la reconstruction du château. L’empereurest absent, humilié par les Prussiens ; l’architecte préparedonc sans lui le devenir de cette œuvre si peu ordinaire etfait de la reconstruction de Pierrefonds une leçon pour leprésent.

4.2 De nos jours

• Au terme d'une période de désaffection qui a vudiminuer le nombre de ses visiteurs (100 000

Page 8: Château de Pierrefonds - carte-education.frcarte-education.fr/wp-content/uploads/Château-de-Pierrefonds... · ChâteaudePierrefonds Le château de Pierrefonds est un imposant château

8 6 GALERIE

en 2000), le domaine est dirigé depuis 2008 parl'administratrice Mme Eva Grangier Menu.

• La galerie des gisants a fait l'objet d'une nouvellescénographie en 2006 après l'affectation définitivedes sculptures en plâtre provenant, pour la plupart,de la nécropole de la basilique Saint-Denis[13]. Re-présentant des personnages étroitement liés à la mo-narchie française, elles avaient été commandées parle roi Louis-Philippe pour le musée de l'Histoire deFrance du château de Versailles.

• D'autres parties du château sont ouvertes, dontl'exposition de la collection Monduit, en cuivre mar-telé.

• Le parc du château fait l'objet d'un programmede restauration, avec la construction et l'installationd'engins de siège, comme un trébuchet.

• Depuis décembre 2012, une campagne de restaura-tion sans précédent étalée sur cinq ans, a été lancée.Objectif : donner encore plus à voir aux visiteurs etainsi attirer un nouveau public

Trébuchet visible dans le parc du château.

5 Le château comme décor de ciné-ma

Le château a servi fréquemment de lieu de tournages defilms :

• La Vie de Polichinelle (1907),

• L'Aigle à deux têtes (1948),

• Le Bossu (1959),

• Le Capitan (1960)

• Le Miracle des loups (1961),

• Peau d'Âne (1970),

• Papy fait de la résistance (1983),

• Les Couloirs du temps : Les Visiteurs 2 (1998),

• Jeanne d’Arc (1999),

Il a aussi inspiré le château du roi Miraz dans Le Mondede Narnia : Le Prince Caspian (2008).Plus récemment, il a servi de décor pour des séries télé-visées :

• Sydney Fox, l'aventurière (1999).

• Napoleon (2002),

• Les Rois maudits (2005),

• Merlin, sur BBC One (2008).

• Inquisitio - intérieur du château uniquement, surFrance 2 (juillet 2012).

• Les mystères de l'amour (saison 8, épisodes 5 et 6,diffusés le 14 décembre 2014 sur TMC)

6 Galerie• Vue aérienne

• Vue des murailles

• Entrée du château, 2010

• L'entrée principale vue depuis la cour extérieure

• Le château vu du lac de Pierrefonds

• Entrée basse principale

• Vue des ruines du château avant sa restauration

• Plan du château actuel

• La tour nord-est restaurée

• Plan en coupe des oubliettes

• Cour d'honneur du château vers 1910

• Cour intérieure

• Cour intérieure : le donjon et l'escalier à vis

Page 9: Château de Pierrefonds - carte-education.frcarte-education.fr/wp-content/uploads/Château-de-Pierrefonds... · ChâteaudePierrefonds Le château de Pierrefonds est un imposant château

7.2 Articles connexes 9

• Panorama de la cour et de l'entrée

• Le cavalier (Louis Ier d'Orléans) devant l'escalierprincipal

• Gouttière du donjon en forme de salamandre

• Une autre gouttière en forme de salamandre en facede la première

• Statue de Viollet-le-Duc en pèlerin de Saint-Jacquesà gauche de l'entrée de la chapelle

• Statue de jeune femme, à droite de l'entrée de la cha-pelle

• Chapiteau sur thème du Roman de Renart dans lacour intérieure, créée par Viollet-le-Duc

• Chapiteau sur thème du Roman de Renart dans lacour intérieure

• gargouille dans un couloir

• lion en haut d'un escalier

• Sculptures (dont Saint-Michel) de la chapelle

• Haut de l'intérieur de la chapelle

• Détail de boiserie

• Cheminée dans le cabinet

• La salle des gardes

• Le salon de réception

• La salle des preuses

7 Annexes

7.1 Bibliographie

• Eugène Viollet-le-Duc, Description du château dePierrefonds, Paris, Bance, 1857, 23 p. (OCLC458608678, notice BnF no FRBNF31590227) [lire surWikisource]

• Collectif, Viollet-le-Duc à Pierrefonds et dansl'Oise : actes du colloque de juin 2007, Paris, Édi-tions du patrimoine / Centre des monuments natio-naux, coll. « Idées et débats », 2007, 153 p. (lire enligne [PDF])

• Jacques Harmand, « Le plus ancien château de Pier-refonds et ses problèmes », Bulletin monumental, Pa-ris, Société française d'archéologie, vol. 117, 1959,p. 167-202 et 245-264 (ISSN 0007-473X)

• Jacques Harmand, « Le manoir d'Orléans à Pier-refonds, esquisse d'une restitution », Bulletin de laSociété nationale des antiquaires de France, Paris, 1960, p. 159-174 (ISSN 0081-1181)

• Jacques Harmand, Pierrefonds, la forteressed'Orléans : les réalités, Le Puy-en-Velay, ÉditionsJeanne d'Arc, 1983, 208 p.

• Jean Mesqui, Île-de-France gothique 2 : Les de-meures seigneuriales, Paris, Picard, 1988, 404 p.(ISBN 2-7084-0374-5), p. 281-293

• Jean Mesqui, « Le château de Pierrefonds : Une nou-velle vision du monument », Bulletin Monumental,vol. 166, no 3, juillet-septembre 2008, p. 197-245(ISSN 0007-473X, DOI 10.3406/bulmo.2008.2034)

• Gérard Dalmaz, Le Château de Pierrefonds, éditionsdu patrimoine, 2010.

• Robert Dalau, Le Château de Pierrefonds, éditionsdu patrimoine, 1997, ISBN 978-2-85822-192-9.

7.2 Articles connexes

• Pierrefonds (Oise)

• Liste des monuments historiques de l'Oise (est)

• Louis Ier d'Orléans

• Eugène Viollet-le-Duc

7.3 Liens externes

• Site officiel

8 Notes et références[1] « Notice no PA00114803 », base Mérimée, ministère

français de la Culture

[2] Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps

[3] Pierrefonds sur le site du Centre des Monuments natio-naux

[4] Voir article de Jean Mesqui, publié en 2008 par le Bul-letin monumental : PDF Le Château de Pierrefonds. Unenouvelle vision du monument, 2007

[5] http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/editions_ebook_chapitre/664/03.pdf

[6] Viollet-le-Duc était un auteur d'ouvrages reconnus sur lesfortifications.

[7] page 4 du document des Monuments nationaux

[8] Des qualités que l'on retrouve par ailleurs dans deux autresreconstructions majeures : la cité de Carcassonne et le sitede Vézelay.

[9] Collectif, Viollet-le-Duc à Pierrefonds et dans l'Oise :actes du colloque de juin 2007, Paris, Éditions du patri-moine / Centre des monuments nationaux, coll. « Idées etdébats », 2007[réf. incomplète]