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LE SOLEIL • SPECIAL NIASSENES • SAMEDI 26 - DIMANCHE 27 JUILLET 2008 • PAGE I N’avait-il pas annoncé, bien avant son arrivée au Sénégal, que sa visite était privée et essentiellement consacrée à des actes de recueille- ment dans la cité religieuse de Médina Baye ? Quand le jet privé affrété au Nigeria a atterri à l’aéro- port Léopold Sédar Senghor, il n’aura pas fallu plus de vingt minutes pour que l’impression- nant cortège prenne la direction de la route nationale N°1 qui mène vers la ville de Kaolack. Il l’avait annoncé. Il l’a fait. Médina Baye était la priorité des priorités dans le cadre de son premier séjour au Sénégal en sa qualité d’Emir du plus grand Etat musul- man du Nigeria. En réalité, depuis qu’ils se sont quittés, à la veille de son départ en 1963 pour le Nigeria, le Dr Ado Bayero avait suivi les conseils avisés de son guide Cheikh Ibrahima Niasse. Lors du point de presse qui a sanc- tionné la fin du séjour de l’Emir de Kano à Médina Baye, le porte- parole de la famille de Cheikh Ibrahim Niasse, en l’occurrence Mouhammadou Mamoune Niasse a relaté l’histoire qui lie la famille de l’Emir de Kano à celle de Cheikh Ibrahim Niasse. Le père du Dr Ado Bayero (Abdoullahi Bayero) fut le premier Moukhadam de Cheikh Ibrahim au Nigéria. Il a été un des person- nages qui a le plus aidé à la propa- gation de la Tidianiya dans les pro- vinces au nord du Nigeria. DES LIENS FORTS ET ETROITS ENTRE LES DEUX FAMILLES Cette relation à travers la religion musulmane, mieux encore, la Tarikha (voie) Tidiane a scellé des liens forts et étroits entre les deux familles. Les Tidianes du Nigeria ne sont pas prêts à oublier, le « noble maître » qui a renforcé leur croyance dans la voie tracée par le fondateur de la Tarikha, Cheikh Ahmad Tidiane, chérif ; celui qui les a facilités la compréhension et la prononciation des versets du coran ; celui qui les a initiés à la maîtrise de la « Marifah », basée sur la connaissance de Dieu, le Créateur. Le Dr Ado Bayero qui fut très pro- che de son père a bien évidemment connu et admiré le guide de son père et a eu l’occasion de le prati- quer durant les trois années de mission diplomatique au Sénégal. Du poste de chargé de mission au niveau de l’ambassade, il devint plus tard ambassadeur. La pré- sence de Cheikh Ibrahim à ses côtés, à en croire Mouhammadou Mamoune Niasse, lui fut d’un grand réconfort dans les périodes difficiles de son séjour, surtout quand, il s’est agit de se prononcer sur la déportation de son frère aîné Sanoussi, ou encore, quand il s’est agit de faire le choix entre son poste d’ambassadeur et celui d’Emir de Kano. De tous ces ques- tionnements, il aura reçu du « Maître » de Médina Baye, des conseils avisés qui lui ont permis de se réaliser et de succéder à son frère Sanoussi. Un titre d’Emir de Kano qu’il garde depuis 45 ans. Depuis 45 ans, Ado Bayero vit une nouvelle expérience d’Emir avec toute la charge qu’elle comporte en termes de privation de certaines libertés de sorties, de fréquenta- tions, pour ne citer que celles-là. Dans l’exercice de ses nouvelles fonctions, il n’a jamais eu l’oppor- tunité de venir se recueillir auprès du « noble Maître », qui a marqué les cœurs de millions de Nigérians. Depuis 33 ans, il a attendu ce moment pour faire son « Ziarra » au mausolée de Cheikh Ibrahim Niasse, et comme Dieu a accepté son souhait, l’invitation faite par les jeunes Nigérians du mouve- ment « Al Fatihiyya », sonne comme une grâce, qu’il a accueillie avec plaisir. ACCUEIL POPULAIRE POUR UN HOTE DE MARQUE C’est tout aussi l’image forte que l’importante délégation de 166 personnes composée de l’Emir de Kano et de 12 autres Emirs du Nigéria et de membres de tous les Etats du Nigéria, a donné pour les observateurs et fidèles musulmans du Sénégal. La majeure partie des familles religieuses a envoyé des délégations pour prendre part à cet évènement exceptionnel. Si l’Emir de Kano est venu en talibé pour se recueillir sur le mausolée de son marabout et guide dans la Tarikha Tidiane, il a été reçu en roi. D’abord en l’absence du Chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, c’est le ministre d’Etat, ministre de l’inté- rieur, Cheikh Tidiane Sy qui a accueilli à l’aéroport la délégation de l’Emir. Il aura été aussi à l’au- dience que lui a accordée le Premier ministre Aguibou Soumaré, avant de le raccompa- gner à l’aéroport Léopold Sédar Senghor à son retour. Les dispositions prises dans le cadre de la logistique (près d’une dizaine de véhicules offerts par la prési- dence pour le transport des hôtes) et de la sécurité (une Mercedes blindée et 200 agents de sécurité dont des éléments du GIGN) prises par les autorités reflètent le rang dans la hiérarchie protocolaire que lui don- nent les autorités au plus niveau. La communauté de Médina Baye a, pour sa part, déroulé le tapis rouge pour cet hôte et « talibé de marque » du Nigéria qui compte le plus de disciples du « maître » de Médina Baye. Un accueil populaire digne d’un roi, une séance de « Wazifa » dans la grande mosquée et une grande réception dans le salon de la terrasse de la grande mosquée. B. B. SANE Une émouvante visite de recueillement et de fidélité renouvelée à Baye Niasse C’est pieds nus, en rampant et en versant des larmes que l’Emir de Kano a franchi le 06 juillet dernier, vers les coups de 17 heures, la porte du mausolée où repose Cheikh Ibrahim Niasse et ses proches compagnons. L’image qui a frappé plus d’un est révélatrice de l’at- tachement, du respect et de la considération que le Dr Ado Bayero a pour Cheikh Ibrahim Niasse. Locasen est une société spécialisée dans la location de voitures et de transport touristique depuis une dizaine d'année. Elle dispose d'un parc automobile très récent et varié, qui va de la petite caté- gorie aux bus en passant par les moyens standing, véhicules de luxe et 4x4. Reconnue par le sérieux et la compétence de ses agents, elle jouit de la confiance de nombreuses stars ainsi que des institutions internationales les plus prestigieuses. Ainsi, vous pouvez dés main- tenant rejoindre le club des «Toujours satisfaits » de Locasen. Tout pour un voyage de rêve. Locasen Travel Services vous offre sur un plateau votre billet d’avion, votre séjour en hôtel ou appartement de luxe, vos trans- ferts en limousine ou en bus vers votre destination de rêve, vos cir- cuits découverts avec nos programmes à la carte enfin le meilleur rêve dont vous n’avez jamais rêver. Locasen la clef des merveilles au bout du doigt. L’EMIR DE KANO AU SENEGAL Le Dr Ado Bayero, Emir de Kano, à sa descente d’avion à l ‘Aéroport Léopold Sédar Senghor pour une visite aux sources de la Fayda Tidiane à Médina Baye.

Cheikh Ibrahim Niasse

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Page 1: Cheikh Ibrahim Niasse

LE SOLEIL • SPECIAL NIASSENES • SAMEDI 26 - DIMANCHE 27 JUILLET 2008 • PAGE I

N’avait-il pas annoncé, bien avantson arrivée au Sénégal, que sa visiteétait privée et essentiellementconsacrée à des actes de recueille-ment dans la cité religieuse deMédina Baye ? Quand le jet privéaffrété au Nigeria a atterri à l’aéro-port Léopold Sédar Senghor, iln’aura pas fallu plus de vingtminutes pour que l’impression-nant cortège prenne la direction dela route nationale N°1 qui mènevers la ville de Kaolack.Il l’avait annoncé. Il l’a fait. MédinaBaye était la priorité des prioritésdans le cadre de son premierséjour au Sénégal en sa qualitéd’Emir du plus grand Etat musul-man du Nigeria. En réalité, depuisqu’ils se sont quittés, à la veille deson départ en 1963 pour leNigeria, le Dr Ado Bayero avaitsuivi les conseils avisés de songuide Cheikh Ibrahima Niasse.Lors du point de presse qui a sanc-tionné la fin du séjour de l’Emir deKano à Médina Baye, le porte-parole de la famille de CheikhIbrahim Niasse, en l’occurrenceMouhammadou Mamoune Niassea relaté l’histoire qui lie la famillede l’Emir de Kano à celle deCheikh Ibrahim Niasse. Le père duDr Ado Bayero (AbdoullahiBayero) fut le premierMoukhadam de Cheikh Ibrahimau Nigéria. Il a été un des person-nages qui a le plus aidé à la propa-gation de la Tidianiya dans les pro-vinces au nord du Nigeria.

DES LIENS FORTS ET ETROITSENTRE LES DEUX FAMILLES

Cette relation à travers la religionmusulmane, mieux encore, laTarikha (voie) Tidiane a scellé desliens forts et étroits entre les deuxfamilles. Les Tidianes du Nigeriane sont pas prêts à oublier, le «noble maître » qui a renforcé leurcroyance dans la voie tracée par lefondateur de la Tarikha, CheikhAhmad Tidiane, chérif ; celui quiles a facilités la compréhension etla prononciation des versets ducoran ; celui qui les a initiés à lamaîtrise de la « Marifah », baséesur la connaissance de Dieu, leCréateur.Le Dr Ado Bayero qui fut très pro-che de son père a bien évidemmentconnu et admiré le guide de sonpère et a eu l’occasion de le prati-quer durant les trois années demission diplomatique au Sénégal.Du poste de chargé de mission auniveau de l’ambassade, il devintplus tard ambassadeur. La pré-sence de Cheikh Ibrahim à sescôtés, à en croire MouhammadouMamoune Niasse, lui fut d’ungrand réconfort dans les périodesdifficiles de son séjour, surtout

quand, il s’est agit de se prononcersur la déportation de son frère aînéSanoussi, ou encore, quand il s’estagit de faire le choix entre sonposte d’ambassadeur et celuid’Emir de Kano. De tous ces ques-tionnements, il aura reçu du «Maître » de Médina Baye, desconseils avisés qui lui ont permisde se réaliser et de succéder à sonfrère Sanoussi. Un titre d’Emir deKano qu’il garde depuis 45 ans.Depuis 45 ans, Ado Bayero vit unenouvelle expérience d’Emir avectoute la charge qu’elle comporte entermes de privation de certaineslibertés de sorties, de fréquenta-tions, pour ne citer que celles-là.Dans l’exercice de ses nouvellesfonctions, il n’a jamais eu l’oppor-tunité de venir se recueillir auprèsdu « noble Maître », qui a marquéles cœurs de millions de Nigérians.Depuis 33 ans, il a attendu cemoment pour faire son « Ziarra »au mausolée de Cheikh IbrahimNiasse, et comme Dieu a acceptéson souhait, l’invitation faite parles jeunes Nigérians du mouve-ment « Al Fatihiyya », sonnecomme une grâce, qu’il a accueillieavec plaisir.

ACCUEIL POPULAIREPOUR UN HOTE DE MARQUE

C’est tout aussi l’image forte quel’importante délégation de 166personnes composée de l’Emir deKano et de 12 autres Emirs duNigéria et de membres de tous lesEtats du Nigéria, a donné pour lesobservateurs et fidèles musulmansdu Sénégal. La majeure partie desfamilles religieuses a envoyé desdélégations pour prendre part à cetévènement exceptionnel. Si l’Emirde Kano est venu en talibé pour serecueillir sur le mausolée de sonmarabout et guide dans la TarikhaTidiane, il a été reçu en roi.D’abord en l’absence du Chef del’Etat, Me Abdoulaye Wade, c’est leministre d’Etat, ministre de l’inté-rieur, Cheikh Tidiane Sy qui aaccueilli à l’aéroport la délégationde l’Emir. Il aura été aussi à l’au-dience que lui a accordée lePremier ministre AguibouSoumaré, avant de le raccompa-gner à l’aéroport Léopold SédarSenghor à son retour.Les dispositions prises dans le cadrede la logistique (près d’une dizainede véhicules offerts par la prési-dence pour le transport des hôtes) etde la sécurité (une Mercedes blindéeet 200 agents de sécurité dont deséléments du GIGN) prises par lesautorités reflètent le rang dans lahiérarchie protocolaire que lui don-nent les autorités au plus niveau. Lacommunauté de Médina Baye a,pour sa part, déroulé le tapis rouge

pour cet hôte et « talibé de marque» du Nigéria qui compte le plus dedisciples du « maître » de Médina

Baye. Un accueil populaire digned’un roi, une séance de « Wazifa »dans la grande mosquée et une

grande réception dans le salon de laterrasse de la grande mosquée.

B. B. SANE

Une émouvante visite de recueillement et de fidélité renouvelée à Baye Niasse

C’est pieds nus, en rampant et en versant des larmes que l’Emir deKano a franchi le 06 juillet dernier, vers les coups de 17 heures, laporte du mausolée où repose Cheikh Ibrahim Niasse et ses prochescompagnons. L’image qui a frappé plus d’un est révélatrice de l’at-tachement, du respect et de la considération que le Dr Ado Bayeroa pour Cheikh Ibrahim Niasse.

Locasen est une société spécialisée dans la location de voitures etde transport touristique depuis une dizaine d'année. Elle disposed'un parc automobile très récent et varié, qui va de la petite caté-gorie aux bus en passant par les moyens standing, véhicules deluxe et 4x4.

Reconnue par le sérieux et la compétence de ses agents, elle jouitde la confiance de nombreuses stars ainsi que des institutionsinternationales les plus prestigieuses. Ainsi, vous pouvez dés main-tenant rejoindre le club des «Toujours satisfaits » de Locasen.

Tout pour un voyage de rêve.

Locasen Travel Services vous offre sur un plateau votre billetd’avion, votre séjour en hôtel ou appartement de luxe, vos trans-ferts en limousine ou en bus vers votre destination de rêve, vos cir-cuits découverts avec nos programmes à la carte enfin le meilleurrêve dont vous n’avez jamais rêver.

Locasen la clef des merveilles au bout du doigt.

L’EMIR DE KANO AU SENEGAL

Le Dr Ado Bayero, Emir de Kano, à sa descente d’avion à l ‘Aéroport Léopold Sédar Senghor pour une visite auxsources de la Fayda Tidiane à Médina Baye.

Page 2: Cheikh Ibrahim Niasse

LE SOLEIL • SPECIAL NIASSENES • SAMEDI 26 - DIMANCHE 27 JUILLET 2008 • PAGE II

La célébration commune de la « Wazifa », unedes pratiques obligatoires pour le fidèle musul-man tidiane, dans la grande mosquée deMédina Baye, dans la soirée du 7 juillet dernier,avait ceci d’exceptionnel qu’elle regroupait desfidèles tidianes de plusieurs pays visités parCheikh Ibrahima Niasse dans ses missionspour la propagation de l’islam et de la voieTidiane. Tous les khalifes de Cheikh IbrahimNiasse et tous les hôtes dont les 166 membresde la délégation conduite par l’Emir de Kano etles fidèles de Médina Baye ont pris une partactive à la célébration de la « Wazifa ».Et comme en pareille circonstance, plus lesfidèles sont nombreux, plus ils acquièrent dessensations d’extase et de plénitude ; et la soiréene pouvait commencer que sur cette note posi-tive.Au centre de la mosquée, beaucoup de fau-teuils ont été installés pour accueillir les invitésde la cérémonie officielle. Mais ils ont étéinsuffisants pour accueillir tout ce que la mos-quée a reçu comme invités. C’est pourquoi,nombre de ceux-là considérés comme officiels,ont été obligé de s’asseoir sur les tapis de lamosquée. Et la cérémonie pouvait commencer,non sans que les fidèles ne soient abreuvés derécitals du Coran (Baye Aladji Niasse…) etautres poèmes comme savent bien le faire les

fidèles de la Mauritanie qui ont fait le déplace-ment en masse sur Kaolack.

AIDE APPRECIABLE DES POUVOIRS PUBLICS ET DES ELUS LOCAUX

Sous la présidence du gouverneur de KaolackMamadou Ly, plusieurs orateurs ont tour à toursouhaité la bienvenue à l’illustre hôte et à toutela délégation qui l’accompagnait. D’abord leporte parole de la famille de Cheikh IbrahimNiasse, Serigne Mamoune Niasse qui a retracéles relations qui lient la famille de l’Emir deKano et celle de Cheikh Ibrahim Niasse. Il aaussi salué les disciples des pays limitrophesqui sont venus accueillir l’illustre disciple deKano.Il n’a pas manqué de remercier l’aide apprécia-ble des pouvoirs publics et des élus locaux qui apermis de faciliter l’organisation du séjour del’Emir au Sénégal. Abdoullahi Ould SidiMohamed, Salahdine Ould Mohamed HafizOuld Nakhwi, tous fidèles disciples de CheikhIbrahim de la Mauritanie ont tour à tour saluéla visite de l’Emir qui rentre, selon eux, dans leraffermissement des liens au sein de la confré-rie Tidiane plus précisément dans la commu-nauté des disciples de Cheikh Ibrahim et prié

pour un bon retour de l’Emir. NoureMourtada, au nom du mouvement « AlFatihiyya » a dit sa satisfaction d’avoir, en com-pagnie de son mouvement, réussi à faire venirau Sénégal l’Emir de Kano.Une action qui selonlui va se poursuivre par d’autres projets pourfaciliter le pèlerinage vers Kaolack de millionsde disciples de Cheikh Ibrahim dont le rêvesecret est de venir se recueillir sur son mausoléeà Médina Baye. Mahi Niasse, l’un des frères duKhalife de la famille de Cheikh Ibrahim a unenouvelle fois retracé les liens entre la famille del’Emir et celle de Cheikh Ibrahim et a remerciétous ceux qui de près ou de loin ont participé àla réussite de l’évènement.

Le Gouverneur Mamadou Ly a, pour sa part,remercié ceux qui ont facilité cette rencontre deplusieurs peuples islamiques (Mali, Mauritanie,Gambie, USA, Nigériens, Nigérians…). Il a sol-licité des prières pour le Chef de l’Etat et toutesles autorités pour qu’ils puissent maîtriser lesdifficultés économiques du moment. Il a sou-haité une longue vie pour tous les dignitairesde la Tarikha Tidiane. Cheikh Ahmad TidianeNiasse et l’Emir de Kano, le Dr Ado Bayero ontsalué l’aide précieuse des autorités pour la réus-site de l’évènement, avant de prier pour la réus-site du mouvement « Al Fatihiyya » qui a eu laprouesse de créer cet évènement.

BABACAR BACHIR SANE

TEMPS FORTS

Resserrement des liens au sein de la communauté tidianeLa cité religieuse de Médina Baye a été en 48 heures la capitale de la CEDEAO. Toutle gratin des disciples de Cheikh Ibrahim Niasse de la sous région ouest-africaines’était donné rendez-vous à Kaolack pour accueillir l’Emir de Kano. Ce qui en sus dela présence des autres familles religieuses du pays a conféré un caractère exception-nel à l’évènement.

Ils sont aujourd’hui 200 000 jeunes représen-tés dans les 36 Etats du Nigeria. Ils ont endénominateur commun une farouchevolonté de travailler pour la propagation de laFaydha au Nigeria et partout dans le monde.Nourou Mourtada, le secrétaire général dumouvement l’a martelé dans toutes les occa-sions qu’il a eues pour s’exprimer en publiclors du séjour en terre sénégalaise à Kaolacket à Dakar. Dans le domicile deMouhammadou Lamine Niasse plus connusous le sobriquet de nom de « Baba Lamine», où nous les avons trouvés en compagnie deBahram Mar, leur guide et représentant auSénégal, ils ont affiché toutes leurs ambitionspour prêcher la bonne parole au Nigeria etpartout dans le monde.L’ouverture du bureau de « Al Fatihiyya »s’est faite, au courant du mois de novembredernier, en grande pompe sous la présence del’Emir de Kano qui avait fait le déplacementen présence de Cheikh Ahmad Tidiane

Niasse et de Baba Lamine Niasse qui ont faitle déplacement depuis le Sénégal pour la cir-constance. Depuis lors les jeunes du mouve-ment ne cessent de mener des actions dans lecadre de l’objectif qu’ils se sont fixé : propa-ger la mission de Cheikh Ibrahim Niasse.S’ils sont parvenus lors de l’ouverture de leurbureau à faire sortir l’Emir de Kano et à lefaire déplacer sur l’Etat de Zamfara, ils ontaussi eu la chance d’obtenir de l’Emir de Kanola promesse ferme de faire le pèlerinage le 6juillet 2008 à Médina Baye en terreSénégalaise. « Cela fait aujourd’hui 45 ansque l’Emir n’a plus foulé le sol de MédinaBaye et il a émis le vœu de venir se recueillirauprès de celui qui a été d’un soutien incom-mensurable lors des périodes de doute de sonexistence », explique Nourou Mourtada.Pour Nourou Mourtada, les moyens utiliséspour rendre possible le voyage sont le fruit dela collecte de fonds auprès de tous les jeunesdu mouvement. « Cheikh Ibrahim disait deson vivant que s’il le fallait, il était prêt à pren-dre l’avion pour faire le tour du monde pourla propagation de sa mission », souligne-t-il,avant de dire que les jeunes d’Al Fatihiyya nefont que suivre l’exemple de leur guide etmarabout. Nourou Mourtada affirme que lesjeunes de son mouvement sont ceux-là mêmeque Cheikh Ibrahim annonçait qu’ils ferontle tour du monde pour propager la Faydha. «Cela n’est qu’un début. Il y a aura des chosesqui vont venir et qui vont étonner les gens »,annonce-t-il.

CHEIKH IBRAHIM,UN DON POUR LE NIGERIA

Les jeunes du mouvement « Al Fatihiyya »ne sont pas à leur premier coup d’essai. Lorsdu dernier Maouloud, ils ont organisé le pèle-rinage de 313 nigérians à Médina Baye par laroute, un chiffre qui rappelle le nombre decombattants du prophète Mohammad lors de

la célèbre bataille de Badr ou encore l’arméedu prophète David. Pour ce voyage, ce sont166 personnes qui ont eu la chance d’effec-tuer le pèlerinage sur Kaolack en provenancede toutes les régions du Nigéria, un chiffrequi garde tous ses secrets dans le domaine dessciences cachées.Quid de l’intégration des peuples tant prô-née par Cheikh Ibrahim ? Pour NourouMourtada, Cheikh Ibrahim est une figureemblématique de l’intégration. « Il a réunifiéau Nigéria des peuples qui ne se parlaient pas.Je veux parler des Ibo, Haussa, Fulani,Yorouba etc,… Actuellement au Nigéria, il aplus de 60 millions de condisciples qui sontprêts à tout faire pour Cheikh Ibrahim et safamille, et même à le prendre des sénégalais(rires…) », commente-t-il. Pour ce dernier, «le plus grand miracle que le Créateur a faitpour le Nigéria est l’avènement de CheikhIbrahim Niasse », dira-t-il. « Il nous a trouvédivisés et il nous a réunis. Il nous a trouvémusulmans, pour certains païens et il a ren-forcé notre croyance en l’islam », révèle-t-il. *Cheikh Ibrahim a dit à Kano que : « Si Dieule reçoit au jour du jugement dernier, il le feraavec les Haussas. Nous croyons qu’au Nigériaque Cheikh Ibrahim est notre marabout et

qu’effectivement, il a trouvé tout au Nigéria.N’est ce pas lui qui a embelli la lecture et laprononciation des versets du Coran ? Encorelui qui est venu partager les connaissancesdans la pratique de l’islam, dans l’organisationdu pèlerinage et dans l’organisation duNigéria avec le monde Arabe ? », souligne-t-il.Pour son compatriote Ibrahima Taher Bauchiqui malgré un voyage assez harassant à laMecque ne s’est pas privé de l’aubaine pourfaire partie de la délégation, « CheikhIbrahim Niasse est un don pour le Nigéria ».Ibrahima Taher Bauchi et son secrétairegénéral Nourou Mourtada affirment qu’enmatière de foi, de connaissance des sciencesislamiques et d’endurance, Cheikh Ibrahimest un exemple à suivre par les jeunes. Au-delà de cette marque de confiance pour leurguide Cheikh Ibrahim Niasse, les jeunes dumouvement « Al Fatihiyya » ont plusieursprojets en gestation pour donner à MédinaBaye, un rayonnement sans communemesure. Pour ce faire, ils ont demandé auxautorités sénégalaises de refaire l’axe routierKidira-Tamba-Kaolack afin de faciliter levoyage au Sénégal des pèlerins.

B. B. SANE

LE MOUVEMENT « AL FATIHIYYA » DES JEUNES DU NIGERIA

La poursuite de la mission du Cheikh comme ambitionIl va falloir dorénavant compter dans la propagation de la Faydha avec les jeunesdu mouvement « Al Fatihiyya » du Nigeria qui ont organisé la venue de l’Emir deKano au Sénégal. Depuis que le Dr Ado Bayero a donné son accord, lors de l’ouver-ture de leur bureau à Gausau dans l’Etat de Zamfara au mois de novembre dernier,pour venir faire son « Ziarre » à Médina Baye, les jeunes de cette organisationmobilisés comme un seul homme ont actionné tous les leviers pour rendre possi-ble ce pèlerinage.

L’ Emir de Kano dirigeant la wazifa dans l’enceinte de la mosquée de Médina Baye

Nourou Mourtada, président du mouvement desjeunes d’ Al Fatihiyya

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LE SOLEIL • SPECIAL NIASSENES • SAMEDI 26 - DIMANCHE 27 JUILLET 2008 • PAGE III

Quelles leçons pouvons nous tirer de la visitede l’Emir de l’Etat de Kano au Sénégal ?Je vous remercie beaucoup de votre intérêt pourla visite de l’Emir au Sénégal. Les leçons quenous pouvons tirer de cette visite sont trèsnombreuses. Mais le plus essentiel dans lavenue de l’Emir au Sénégal est la réussite del’appel que Baye a fait pour la propagation de laFaydha de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif. Sonpremier voyage, il l’a fait au Nigeria après avoirrencontré le père de l’Emir de Kano(Abdoullahi Bayéro) à la Mecque et fait de luiun disciple et un moukhadam. Cela s’est passéen 1937. C’est en 1947 qu’il s’est rendu auNigeria. A l’époque, les moyens de transportpour accéder à certains pays étaient aléatoirescar les vols étaient très irréguliers. CheikhIbrahim Niasse est passé par la Gambie, où, il apassé plusieurs jours. C’est un avion privé d’unblanc qui l’a conduit jusqu’au Ghana. Et c’est àpartir du Ghana qu’il a poursuivi la route par lavoie terrestre jusqu’à Kano. Arrivé à Kano, il atrouvé que l’Emir se trouvait dans son palais. Ila été reçu dans cette ville par une famille quirecevait généralement les personnes et autresvoyageurs en provenance de la côte ouest. Chezson hôte, il a expliqué l’objet de son séjour àKano, notamment sa volonté de rencontrerl’Emir Abdoullahi Bayéro.Ce dernier lui a fait lapromesse de le conduire au palais de l’Emirsans pour autant lui dire qu’il ne lui garantissaitpas l’accès dans la cour de l’Emir. Arrivé aupalais de l’Emir, il a fait une note qu’il a remiseà ses sujets pour l’Emir. Dès la réception de lanote, l’Emir est sorti. Et dans la précipitation, ilest sorti pieds nus, sans son bonnet (à l’étonne-ment général de sa cour).Il a conduit Baye Niasse dans le palais, où, il l’areçu. Il fit appel à tous les hommes de science desa province pour leur présenter son hôte. Cesderniers demandèrent à l’Emir de les laisserseuls avec l’hôte pour une séance d’échange etd’interrogatoire afin de mesurer le degré et lestatut de cet homme qui prétendait être le dépo-sitaire de la Faydha que Cheikh Ahmed Tidianeavait prédite. Face aux 45 dignitaires de l’Etat deKano, il mit tout le monde d’accord sur sesconnaissances du coran et de la voie de CheikhAhmed Tidiane.Enfin, il s’exprima sur la Faydha (la profusion)en soulignant qu’il en était le dépositaire. Il estmême allé jusqu'à présenter un de ses livres «Kachiful Albach » qui explique le sens de laFaydha et son contenu. A la suite de cette entre-vue, tous les hommes de science de la cité deKano se mirent d’accord sur la véracité des pro-pos de Cheikh Ibrahim Niasse. Son secondvoyage en 1952 est celui au cours duquel desmilliers de personnes sont venues l’accueillir enscandant le nom « Bahramou », ce qui allait lepousser à se poser des questions sur cet être quin’était autre que lui à son arrivée à Kano.Il était sûr de ce qu’il détenait, et comme il pla-çait aussi une confiance totale en CheikhAhmed Tidiane et au prophète Mohammad(PSL), il se ressaisit. C’est au sortir de ce secondvoyage que l’enseignement commença à serépandre au Nigeria, dans la côte comme auGhana et chez les pays voisins du Nigeria. Lesgens ont commencé à fréquenter la ville deKano pour l’éducation spirituelle qui mène à laconnaissance de Dieu et terminaient leur for-mation avec l’autorisation de faire subir la for-mation à d’autres disciples.Vu sous cet angle, la visite de l’Emir symbolise lesuccès du premier voyage effectué à Kano.L’Emir de Kano avec ses 45 ans de règne a décidéde venir à Médina Baye, 74 ans, après que sonpère rencontra à la Mecque Ckeikh IbrahimNiasse. Aujourd’hui au Nigéria, l’on estime à 60à 70 millions de disciples de Cheikh IbrahimNiasse. Cela prouve encore une fois que cette

visite est un symbole de la réussite du projet deCheikh Ibrahim Niasse.

Que dire des jeunes du mouvement Fatihiyyaqui ont organisé ce voyage ?Le mouvement Fatihiyya est composé de jeunesqui se trouvent à Gausau dans l’Etat de Kamfaraau Nigéria. Ce sont des jeunes qui ont l’ambitiond’œuvrer pour la propagation de la mission deCheikh Ibrahim Niasse et d’encourager de l’au-tre côté, les disciples Nigérians à faire le déplace-ment sur la ville de Kaolack.Il y a une décenniede cela, l’on dénombrait des groupes de disciplesde 10, 20, 40 qui venaient du Nigeria se ressour-cer à Médina Baye.Nous n’avons jamais recensé des groupes deplus de trois cent personnes, comme ce fut le caslors du dernier Gamou. Et cela a été possiblegrâce au mouvement Fatihiyya. Les Nigérienssont entrain de suivre le mouvement. D’ailleurs,nous attendons dans les prochains jours près de400 Nigériens à Médina Baye. Nous préparonsleur arrivée. Tout cela pour suivre l’exemple d’unhomme.

Qu’est ce que l’on peut tirer de cet engagementde ces jeunes pour la propagation de la FaydhaTidianiyya ?Les disciples jeunes de notre pays manquentpour le moment d’initiatives dans ce sens.Depuis mon retour du Caire où, j’ai fait mes étu-des, mon père m’avait confié la mission d’orga-niser les jeunes. Il m’a dit qu’il a parcouru lescontinents, les villes, les villages, uniquementpour enseigner et demander aux jeunes deretourner à Dieu à travers le respect des recom-mandations de l’Islam. Il m’avait demandé demettre en place l’association « Ansaroudine ».Cela a été fait et avait beaucoup marché auSénégal.Beaucoup de jeunes ont appris et connula Faydha, comme le mouvement Fatihiyya estentrain de la faire.Je suis actuellement entrain de réfléchir sur desstratégies pour remettre sur les rails le mouve-ment afin que la jeunesse du Sénégal et del’Afrique aillent ensemble et aient les mêmesobjectifs dans le cadre du travail pour dévelop-per leurs pays. Je me suis fait un serviteur pourtravailler au profit de Cheikh Ibrahim Niasse. Jelui ai demandé de reprendre le fils et le talibéafin qu’il me reconsidère comme un sujet quicompte travailler pour lui. Il m’a accepté celanon sans poser ses conditions. Il m’a demandéde renforcer le mouvement des jeunes ; d’êtredans de bons termes avec les membres de mafamille avec qui je dois tout partager ; de voya-ger afin de travailler à rapprocher les talibés avecles peuples africains. Je constate que l’intégrationet l’unité africaine sont aujourd’hui des préoccu-pations des Chefs d’Etat africains.

Quelles actions pourraient-on faire pourconsolider cette intégration ?Cheikh Ibrahim est le pionnier de l’intégrationafricaine, car il a abattu une œuvre gigantesquepour unir les populations, les peuples et des eth-nies qui ne se parlaient pas, qui ne se mariaientpas, qui ne priaient pas… Actuellement dans lespays qu’il a visités beaucoup de choses ontchangé et Baye Niasse leur a montré qu’il n’y aque l’Islam qui est là et que nous sommes des filsd’Adam et de Eve ; qu’il n’y avait aucune diffé-rence entre les êtres et que la différence se situaitau niveau des cœurs et à travers la capacité desuivre les recommandations de Dieu.Il a réussi cette mission, car aujourd’hui, l’inté-gration est entrain de prendre ses marquesavec différentes formes d’unions entre les peu-ples et les ethnies sous la base de la croyance enDieu. Dans mes voyages, j’ai constaté les rap-prochements entre les fédérations et les talibés,mais aussi entre les peuples d’Afrique. Des pré-

sidents panafricanistes comme le présidentAbdoulaye Wade, Khadaffi et autres souhaitentl’unité africaine. Nous avons fait ce que nousavons à faire. D’autres le font à leur manièrecomme les arabes.Donc, il faudrait que les africains s’unissent pourparvenir à faire de l’intégration une réalitévécue. Il faudrait aussi que l’on s’unisse pour ren-forcer nos économies,unifier nos cultures et nosprogrammes d’éducation, afin que nous ayons lemême niveau intellectuel. Tout cela nécessite unrapprochement, une intégration. Et sur ce pointCheikh Ibrahim a déjà fait le travail au niveaudes peuples afin que les Etats sur la base du tra-vail abattu, poursuivent l’œuvre de rapproche-ment entre les peuples au niveau des gouver-nants. Je travaille sur cet aspect et je crois que leprésident Wade peut y jouer un rôle car il est leprésident du pays de Cheikh Ibrahim Niasse.Personne ne peut jouer ce rôle, sinon lui.Le président Khadaffi avait commencé à exploi-ter cette dynamique petit à petit en organisantdes « gamous » (veillées de prières dédiées auprophète Mohammad (PSL)) à Kano, à Maradi(Niamey) et à Tombouctou. Cette année leGamou a été fait au Kenya. Et pour exploitertous ces peuples, Wade est plus fort et il est leplus habilité pour le faire. Il suffit qu’il s’entendeavec la famille de Cheikh Ibrahim Niasse. Ilpourra aller prêcher l’intégration dans des paysde l’Afrique où son aura dépassera celui des pré-sidents des pays visités.Ce seront des millions d’individus qui vont lerecevoir et il verra que ce qui les lient est le rap-prochement fait par Cheikh Ibrahim Niasse. S’ilexploite la piste de Cheikh Ibrahim Niasse, ilparviendra à faire des pas dans le cadre de l’unitéet l’intégration africaine.

Apparemment il semble que l’intégration parl’économie ne vous intéresse pas ?Nous y sommes car la base du travail effectuépar Cheikh Ibrahim Niasse est de faire com-prendre aux peuples qu’ils sont les mêmes. Lamajeure partie de ses filles s’est mariée hors duSénégal à l’exception de Mariama, Rokhaya etnafissatou. Tout le reste de ses filles se sontmariées avec des étrangers (au Mali, enMauritanie, au Niger, au Nigeria, auCameroun,…). Tout cela pour faciliter cettemission afin que les populations sentent qu’ellessont les mêmes.Actuellement, il a des fils et des petits fils partouten Afrique, ce qui est un symbole. Le rapproche-ment et l’attachement font que plusieurs mos-quées ont été construites partout dans le monde.Des centres culturels pour l’éducation ont étéconstruites d’autant que partout où, il est passé,il a rassemblé ses Moukhadams et ses disciplespour insister sur la primeur de l’éducation. AuSénégal, nous avons pris un sacré retard sur leplan des affaires commerciales. Nous y attelonscar pour le moment,nous avons allons créer unefondation Cheikh Ibrahim Niasse que nous

allons bientôt implanter. Nous avons mis enplace une mutuelle dénommée « Faydha ».Nous avons une agence de voyage et bien d’au-tres choses que nous préparons. Nous voulonsaussi une banque pour asseoir l’entraide entre lespeuples et assurer le développement économi-que des disciples.Nous pouvons faire venir les bailleurs de fondsde partout en Afrique pour participer au déve-loppement des populations de notre pays. Parexemple sur la GOANA, le développement dupays, la lutte contre la pauvreté, nous avons desréponses que nous présenterons au président dela république qui pourrait aider au développe-ment du pays.

Comment se présente cette année la commé-moration de la naissance et de la disparitionde Cheikh Ibrahim Niasse ?Cheikh Ibrahim Niasse est né en 1900 à TaïbaNiassene. Il est né dans une zone assez pauvre àsavoir un petit village. Mais comme il était némissionnaire,Dieu l’a offert beaucoup de grâces.Ce village aujourd’hui est connu et chacun saitque c’est à partir de ce coin que la lumière estapparue et que c’est de là aussi qu’elle s’est propa-gée dans le monde.Depuis sa disparition, nous sommes convain-cus avec ce qu’il nous a légué, que c’était unhomme de science qui a apporté des connais-sances innovantes. J’ai été le premier à créer leGamou de Taïba Niassene en 1977 (deux ansaprès sa mort). J’ai été aussi le premier à faireune tribune pour son successeur El hadjAbdoullahi Niasse, afin qu’il puisse s’exprimeraux populations. Il en est de même pourOustaze Bahram Diop que l’ai encouragé àtenir des conférences pour les activités demobilisation de fonds pour la construction dumausolée de Cheikh Ibrahima Niasse.C’est à partir de là, qu’il est sollicité de partoutpour tenir des conférences partout dans lemonde. Ceci pour dire, qu’en ce qui nousconcerne, c’est plutôt la propagation de laconnaissance qui nous intéresse le plus dansnos activités. La naissance de Cheikh Ibrahimest fêtée pour symboliser la connaissance qu’iln’a cessée de son vivant à vulgariser. La célébra-tion de cette année à ceci de particulier que ladisparition et l’anniversaire de sa naissancecoïncident presque dans la même période. Unfait qui va nous pousser à fêter en grandepompe l’évènement.Cette année, nous allons renforcer le Gamou etl’agrandir. Nous souhaiterions la veille duGamou que l’on procède à l’inauguration de laZawiya de Kossi et de l’école coranique qui est àses côtés (le vendredi 18 juillet dernier). Aprèscet acte, nous allons partir à Taïba Niassenepour le Gamou. C’est dire que le Gamou de cetteannée sera assez particulier.

PROPOS RECUEILLIS PAR BABACAR BACHIR SANE

MOUHAMMADOU MAMOUNE NIASSE, PORTE PAROLE DE LA FAMILLE DE CHEIKH IBRAHIM

« L’œuvre de Cheikh Ibrahim en Afrique est une véritablepiste pour l’unité et l’intégration africaine »Avec le séjour effectué au Sénégal par l’Emir de Kano après 45 ans de règne auNigeria mais aussi d’absence du Sénégal où, il a assumé les plus hautes fonctionsdans la diplomatie de son pays, une autre page de l’histoire entre le Sénégal et leNigeria vient d’être ouverte. Le porte parole de la Famille de Cheikh Ibrahim Niasse,en l’occurrence Mouhammadou Mamoune Niasse tire les enseignements d’une tellevisite et invite le président de la république du Sénégal Me Abdoulaye Wade à s’ins-pirer de l’œuvre accomplie par Cheikh Ibrahim Niasse pour aider l’Afrique à fairedes pas de géants dans le cadre de l’unité et de l’intégration africaine.

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L’Algérie

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quartiers- un internat pour garçons et filles à partir de 6 ans

Signature du livre d’or de l’école par l’Emir de Kano entouré de CheikhaMariame Niasse en arrière plan et de Cheikh Tidiane Niasse

Le représantant de l’université Al Azar du Caire remettantson prix à Fatoumata Zahra Dia, une élève très méritante

Cheikha Mariame Niasse, une virtuose du Coran accompagnant de jeunes colons lorsdes dernières vacances

Entretien en tête à tête entre l’Emir de Kano, Cheikha Mariame Niasse et CheikhTidiane Niasse

Cheikha Mariame Niasse offrant un cadeau à l’Emir à son départ deDakar

Profitez d'un voyage à la foisspirituel et d'agrément

L’Emir de Kano au Complexe Scolaire Cheikh Al Islam El Hadj Ibrahima Niasse

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LE SOLEIL • SPECIAL NIASSENES • SAMEDI 26 - DIMANCHE 27 JUILLET 2008 • PAGE VI

La visite de l'Emir de Kano à Médina Baye,Kaolack, prévue du 6 au 8 Juillet 2008, estl'occasion pour nous de revisiter les rela-tions entre Cheikh Ibrahim Niasse et leNigéria d'une manière générale et del'Emirat de Kano et de ses émirs en particu-lier. L'importance de cet émirat dans l'ex-plosion de la Faydha Tijâniyya initiée parCheikh Ibrahim Niasse a été maintenantsoulignée par les chercheurs et chroni-queurs de Cheikh Baye Niasse.L'Historique des relations des émirs deKano jusqu'à l'actuel est retracée sous l'an-gle de multiples sources, en particulierl'ouvrage à paraître de Cheikh AhmedIbrahim Niasse.

I - L'EMIRAT DE KANO

Située dans une région peuplée depuis le VIesiècle, la ville de Kano a été fondée vers l'an1000 en tant que cité-état haoussa indépen-dante.À la croisée de plusieurs routes carava-nières trans-sahariennes, Kano prospéragrâce aux échanges de biens : or, cuir, ivoire,sel, esclaves... L'Islam y est introduit au XIVesiècle par les marchands, et dès le XVe sièclela première grande mosquée est érigée. Audébut du XIXe siècle le chef islamique(musulman) peul Uthman dan Fodio dirigeun jihad contre Kano, prend la ville et met àsa tête Sulaiman qui devient le premier mem-bre de la dynastie des émirs de Kano. Ladynastie des Habe gouverna la Cité-Etat deKano depuis 999. Elle a commencé avec le roiHaoussa Bagauda (999-1063). Elle donna 46rois dont le dernier fut Muhammad al-Walid(ruled 1781-1805). La Cité-Etat fut envahie etvassalisé par l'empire de Sokoto, consé-quence de la guerre sainte menée parUthman dan Fodio en 1805. Souleiman(1805 - 1819) devint le premier émir Peul dunouvel état vassal de Kano. Elle fut prise parles Anglais le 7 Février 1903 lorsque le sep-tième émir Aliyu (1894-1903) était en visite àSokoto. Commence alors la lignée des émirsde Kano sous la colonisation Anglaise. Ilssont dans l'ordre : Muhammad Abbas Danabdullahi 1903/1919, 8ème Emir ; Usman IIDan Abdullahi 1919/1926, 9ème Emir ;Abdullahi Bayero Dan Muhammad Abbas1926/1953, 10ème Emir ; MuhammadSanûsi Dan Abdullahi Bayero 1953/1963,11ème Emir qui a abdiqué ; MuhammadInuwa Abbas Dan Muhammad Abbas 196312ème Emir, Dr Ado Bayero Dan Abdullahibayero 13ème Emir. Celui qui va rencontrerCheikh Ibrahim Niasse fut Abdullahi Bayérodan Mouhamed Abbas (1881/1883-1953). Ilfut l’alpha des relations entre CheikhIbrahim Niasse et Le Nigéria. Kano, capitalede l'Etat de Kano, est actuellement la troi-sième ville du Nigéria par l'importance de sapopulation qui s'élève environ à 3.848.885habitants, après Lagos et Ibadan.

II - RENCONTRE ENTRE KANO ET CHEIKH IBRAHIM NIASSE

La rencontre entre l'Emir du Kano et CheikhIbrahim Niasse doit être située à la rencontrede trois axes.

A - La prédiction de Uthman Dan Fodio

Cheikh Uthman Dan Dofio(1754-1817 ) futune éminente personnalité qui mena la Jihaddans ces contrées d'Afrique. Il est aussi consi-déré comme un rénovateur de la religion. Ilfonda l'empire de Sokoto et islamisa la cité deKano. En véritable visionnaire, il prédit lavenue de Cheikh Ibrahim Niasse, à travers unpoème de dix vers. Dans son ouvrage : aslual-faydhati al-tijaniyya, Darul al-fajri al-islâmî, Islamic Dawn, Lagos state, Nigéria, al-hâj Haml muhammad al-awwalu (El HâjKawlakh Zakzakî), expose ces dix vers enPeul et en donne une traduction en Arabe :

1. Je remercie Dieu et Prie sur le Prophète.Ecoute bien, Toi qui demande après leMahdî.

2. Viendra dans ces contrées un hommevenant de l'Ouest. Son assemblée seraconstituée d'assistants du Mahdî, en vuede raffermir la religion et de lutter contrele polythéisme et l'innovation religieuse.

3. Cet homme viendra de l'Occident loin-tain et ses hommes seront les aides duMahdî.

4. Quand viendra cet homme, vous et vosprinces, ne suivez personne d'autre quelui, …

5. Il apparaîtra en l'an (min charafin), dontle poids numérique est 1370, correspon-dant l'année 1951 de l'ère Chrétienne,

6. Cet homme a un visage large et sa mar-que est sur son visage. Comprends !

7. Cet homme a une peau noire, une barbefournie, une poitrine large et de gros yeuxcomme ceux d'un bœuf libre dans laprairie.

8. Cet homme effectuera plusieurs visitesau Prophète Mouhamed et son pèreporte le même nom que celui duProphète.

9. Son vrai surnom est " le noble de la reli-gion ", beau présage de sa mission consis-tant à restaurer la noblesse de la religionaprès son déclin. Son nom apparent seraIbrahim.

10. Ces dix vers, je les ai composés pour lequestionneur, au nombre de dix, etc…

Cela veut dire alors que dans ces contréesfortement dominées par la forte personnalitéde Uthman Dan Fodio, une autre personna-lité unique était attendue en 1951. Dans lelangage local, Barham est une forme deIbrahim. Donc Barhâm était attendu. En l'an1951, Cheikh Ibrahim mena un périplemémorable au Nigéria et au Ghana. Des fou-les énormes se sont déplacées. Ces phénomè-

nes de masses indescriptibles ont attiré l'at-tention des colons surtout français. Tout leNigéria, particulièrement Kano et ses savantsattendaient Barhâm. Le récit de ce périplesort du cadre de cette note. Il nous suffit derelater les propos de Cheikh Ibrahim lui-même, sur cette descenteà Kano en 1951 : « Quand je descendis del'avion, me surprit, O par Dieu, ce qui ne futjamais parmi mes espérances. Pourtant jesuis ferment convaincu que Dieu fait mar-cher les choses comme bon lui semble. Je memis à dire : Qui est ce Cheikh vers lequel,tous ces braves tendent leur cou pour le voir? Où est Barhâm, d'ailleurs que signifieBarhâm, au point qu'ils s'anéantissent en luiéperdument ? Oh Par Dieu, n'eût été monpropre anéantissement en Cheikh AhmadTijân, de gêne, je me serais confondu ! ». Lelecteur est renvoyé dans l'ouvrage de CheikhAhmad Tijân Niasse qui va sortir bientôtarabe et en français.

B - La prédiction de la Faydha Tijâniyya

Le deuxième axe concerne une autre prédic-tion. Cheikh Ahmad Tijân lui-même a pro-mis à sa communauté que la Voie sera com-plétée par un des ses disciples. La connais-sance de Dieu, étape ultime de la Voie, serafacilitée par l'intermédiaire de cet homme là.Cette ferveur mystique est dénommée sous levocable de profusion (faydha). C'est pour-quoi on l'appelle le maître de la profusion(Sâhibul faydhati). Cet homme là sera le véri-table successeur de Cheikh Ahmad Tidiane,son continuateur. La communauté de ses dis-ciples n'est rien d'autre que la Tijaniyya, etnon la Tijniyya rénovée comme l'appellentles chercheurs. Tous les Tijân, dont ceux deKano, étaient au courant de cette prédictionet l'attendaient aussi. Beaucoup d'entre eux, àl'apparition du Cheikh, ont vu en lui la pré-diction du maître et l'ont suivi avec sincérité

sans autre considération de couleur (il étaitnoir), d'âge (il n'avait que 30 ans), de pays (ilétait basé au Sénégal). Par contre d'autres, enparticulier les les Tijân contemporains duSénégal, se sont vus détournés par ces consi-dérations et n'on vu en lui qu'un hommeextrêmement cultivé, savant, pieux, pas plus.

C - LES VŒUX DE L'EMIR

Abdoullahi Bayéro, alors prince, avait for-mulé trois vœux dans sa jeunesse. D'abord,devenir Emir, puis avoir l'honneur de faire lepèlerinage à la Mecque et enfin rencontrer lemaître de son temps. D'après Cheikh AhmadTijân Ibrahim Niasse (ouvrage à sortir bien-tôt arabe et en français), après qu'il futdevenu émir, il ne cessa de faire et de fairefaire des prières en vue de rencontrer le maî-tre de la profusion prédit par Cheikh AhmadTijân. Un homme vertueux lui révéla que saprière est acceptée et qu'il le rencontrera lorsdu pèlerinage de l'année en cours. En cetteannée 1937 AJ, soit 1356 H, il partit à laMecque. Cheikh Ibrahim Niasse dans sonouvrage al-rihlatu al-hijâziyyatu al-ûlà ouPremier périple au Hijâz précise : " le ven-dredi, se présenta à moi le Sultan de Kano etson bras droit Sulaymân fils de Ismâ-îl. Ilssouhaitaient de moi le renouvellement deleur affiliation à la Voie Tijâniyya et leur pro-motion en qualité de Muqqadam, lieutenantsde la Voie. " Cheikh Ibrahim Niasse entra à Médine lelundi 11 du onzième mois de l'année lunaire(dhû al-qa-âda) et y passa 21 jours et la quittale 3 du douzième mois. Le récit suggère quecette consécration de l'émir de Kano eut lieule vendredi 15 du onzième mois, correspon-dant au mois décembre 1937. CheikhIbrahim raconte lui-même que l'Emir fut sonserviteur durant tout son séjour à la Mecque.Ils eurent l'insigne honneur de visiter seuls laKaba, seuls avec leurs compagnons, un mer-credi soir. Le serviteur de la Kaba,AbdoullahiShaybî, en le voyant visiter la Kaba dans unefoule touffue, lui dit: " Pourquoi ne m'as-tupas fait savoir ton souhait de visiter l'inté-rieur de la Kaba, que je le l'ouvre pour toi toutseul et ceux qui t'accompagnent ". Il lui ouvritla Kaba tard dans la nuit du mercredi aujeudi. Selon le prochain ouvrage à sortir deCheikh Ahmad Tijân Ibrahim Niasse, unefois à la Mecque, Abdoullahi Bayero et sescompagnons s'installèrent à la place de savision et attendaient la venue du Khalif deCheikh Ahmad Tijân. Ils scrutaient toutes lesdirections quand surgit Cheikh IbrahimNiasse. Ils n'eurent aucun doute et s'empres-sèrent autour de lui tout en l'embrassant.Abdoullah Bayero répétait " Anta, Anta, … ",c'est toi, c'est toi …Ces récits brodés autour de trois axes mon-trent à quel point la rencontre entre CheikhIbrahim Niasse et l'Emir de Kano était unprogramme divin, préparé et exécuté avecprécision. Les trois prédictions se sont foca-lisées sur l'Emir Abdoullahi qui aura régnépendant 27 ans sur Kano. Il fût spirituelle-ment intronisé par Cheikh Ibrahim. Decette rencontre, la connaissance de Dieuallait irradier toute l'Afrique depuis Kanocomme hub de dispersion après Kaolack, lehub de diffusion.

III - LE PREMIER VOYAGE DE CHEIKH IBRAHIM

Ce voyage fait partie des grandes curiositésde Cheikh Ibrahim Niasse. Cheikh AhmadTijân Niasse relate ce qui suit. A la fin duHâjj de 1937 AJ, l'Emir de Kano a invitéCheikh Ibrahim Niasse à lui rendre visite àKano. Quelques années après, CheikhIbrahim Niasse se décida à répondre à l'invi-tation. Il se rendit seul en Gambie et bénéfi-cia de l'hospitalité de Oumar Faye, un de sesgrands représentants sur place. Il lui apprit

DOCUMENT

L’histoire revisitée

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son intention d'aller au Nigéria en avion. Illui répondit que les avions vers cette direc-tion n'étaient pas programmés et que les volsvers ces cotés ne survenaient que de tempsen temps. Cheikh lui dit : " Allons à l'aéro-port ". A leur arrivée, le directeur de l'aéro-port dit à Cheikh Ibrahim la même chose.Cependant, il prit tout son temps, demandaune chaise et s'asseya. Quelques temps après,un avion survenant d'on ne sait où, vrombitdans le ciel et demanda à atterrir. Une foissur terre, le pilote sortit et s'adressa à lamécanique pour vérifier son moteur. Ilraconta qu'il était sur le chemin versl'Europe. Puis il entendit des bruits d'origineinconnue quelque part dans son avion. Ilchercha l'aéroport le plus proche pour atter-rir et vérifier son avion. Le Directeur de l'aé-roport, lui parla de Cheikh Ibrahim Niasse etde son voyage. Bien que réticent, il finit paraccepter de le déposer à Freetown avant decontinuer. Une fois à Freetown, il descenditchez Ahmad Traoré, se prépara pour la suitedu voyage. Il se rendit à Monrovia, puis àAbidjan, à Cotonou et enfin à Lagos. De là ilprit la route vers Kano. Il descendit chez lereprésentant des Sénégalais, un certainTierno KA. Delà, il chercha à se rendre chezle prince. Ce fut difficile. Avoir une audienceavec le président d'un pays en simpleinconnu n'est pas chose aisée. Mais ThiernoKA connaissait wâlî Sulaymân le bras droitqui avait reçu la consécration du Cheikh àMédine en même temps que l'Emir. Il luidonna rendez-vous à la porte du palais.Thierno et le Cheikh vinrent tardivement,après que Wâlî soit déjà entré. Quand ilannonça son intention de voir l'Emir, les gar-des se mirent à rire en dérision. De guerrelasse, il sortit une feuille de son sac, y écritquelques mots pour l'Emir avec son cachet etson adresse. La lettre, de main à main, atter-rit dans celle de Wâlî Sulayman. Quand il eutlu le contenu, il n'en crut pas à ses propresyeux. Il sortit lui-même pour s'assurer qu'ilne s'agissait pas d'une plaisanterie. Il vit leCheikh, le salua avec joie et courut annoncerla bonne nouvelle à l'Emir.A son tour, il bon-dit et se rua vers la porte, sans mettre sonturban. Comme de coutume, les gardes semettaient à terre quand passait l'Emir.Arrivéau portail, il a voulu se mettre à terre lui-même. Le Cheikh l'en empêcha. Ils secongratulèrent et se dirigèrent à l'intérieurdu Palais. Durant cette visite, l'Emir invita degrands savants. Cheikh Ibrahim parfît leurconnaissance comme il l'a fait toute sa viedurant, confirma leur affiliation à la VoieTijâniyya. Ce voyage est assurément un desgrands miracles de Cheikh Ibrahim Niasse.Selon certaines sources non encore vérifiées,il se serait déroulé en 1946. Nous ne sommesau courant d'une mention de ce voyage parCheikh Ibrahim, et Cheikh Ahmad TijânIbrahim Niasse ne cite pas de date. Un éclai-rage intéressant sur cette visite nous a été

donné par Cheikh Ababacar Oumar, un deskhalifs de Aboubakar Thiota Hâchimî duNiger. Pendant que Cheikh Ibrahim étaitchez le sultan, le savantissime Mizignéwa eutune vision nocturne. On lui dit " Commentpouvez-vous rester au lit pendant que leKhalif de Cheikh Ahmed Tidiane est à Kano? ". Il crut que c'était un simple rêve. Lavision se répéta une deuxième fois. LeCheikh Mizignéwa était assez âgé et comp-taient parmi ses disciples les sommitéssavantes de ces contrées comme Malam SâniKâfanga, Malam Ahmad Tijân bunUthmâm, Aboubakar Atîqu, etc.. Après ladeuxième vision, il les ressembla, les mis aucourant et leur dit " Trouvez moi le Khalif deCheikh Ahmad Tijân par tous les moyenspour que je puisse me rendre auprès de lui ".Ils le cherchèrent partout et obtinrent l'in-formation que le sultan avait reçu un impor-tant hôte de marque. Ils reçurent confirma-tion que le Khalif de Cheikh Ahmad Tijânétait bien là. Une fois informé, le vieuxCheikh Mizignéwa pleura de tristesse del'avoir manqué. Il pria ses disciples d'aller àKaolack, même à pied, pour le voir et rece-voir la faveur divine dont la diffusion est samission. Dans l'ouvrage Le parfum desNiasse, relative à la biographie de l'ami desNiasse, Cheikh Abdou razzâq Koossa, AbûBakar fils de Mûssà décrit la première délé-gation vers Kaolack comme composée deAmad Tijân ben Uthmâm, CheikhMuhmmad Thânî ben Hassan Kâfanga,ElHâj Ahmad Nabîgû. Ils furent initiés pen-dant un an à Kaolack avant de retourner aupays. De même, il nous été rapporté qu'ElHâj Bâba Makkaranta de Kumâsi a vu lespélerins Nigérians se rendre à Kaolack àpied. Informé de la bonne nouvelle, il les sui-vit. Il devint ainsi le porte étendard de laFaydha Tijâniyya à Kumâsi et au Ghana.Tout cela fait dire que Kano est la capitale dela Faydha Tijâniyya dans cette zone et Kumâsiest la deuxième capitale juste derrière.

IV - LE KHILAFAT DE ABDOULAYEBAYERO

Quand l'Emir Abdoulaye Bayero décéda en1953, son fils Muhammad Sanusi le remplaçaen sa qualité d'Emir. Il régna paisiblementpendant longtemps. Malheureusement desévènements politiques, liés aussi à CheikhIbrahîm Niasse, ont dû le pousser àAbdiquer. Il fut mis en exil entre Azârà etÛdayl. Cheikh Ibrahim le nomma son Khalifsur tout le Nigéria. Les foules se précipitèrentvers son lieu d'exil, cherchant la baraka etparticiper aux actes d'adoration de Dieu. Lescirconstances et les détails de ces évènementspolitiques ont été largement développés dansl'ouvrage de Cheikh Ahmad Tijâne IbrahimNiasse. Juste avant son abdication, CheikhIbrahim reçut une vision à son propos autourdu 13/10/1382 (9 mars 1963). Dans l’ouvre «

Recueil de lettres de Cheikh Ibrahîma Niass,supplément. (Ziyâdatu al-jawâhir). 1990.Médina, Kaloack », Baye Niasse relate :Pendant que je pensais à El Hâj Sanûsi Emirde Kano, le sommeil me surprit et j'étaisentrain de lui dire à haute voix " Ne fais rien,ni dis rien, n'utilise rien de ta force et de tapuissance pour asseoir ta position. Ta puis-sance est à Dieu, ne l'utilise que pour le ser-vir. La force de Dieu et sa puissance sont à toi,Dieu est avec celui qui est avec lui, que Dieut'aide, à toi la fin heureuse, ta patience est àDieu, ne t'attriste pas et ne te pré-occupe pasde ce qu'ils complotent. Dieu est avec ceuxqui craignent et qui embellissent leurs actes. "Quand El Hâj Sanûsi abdiqua, il aurait dûêtre remplacé par son frère consanguinTurâkî Salih. Celui-ci préféra le suivre dansson exil. Il fut remplacé par MuhammadInuwa Abbas Dan Muhammad Abbas en mai1963. Celui-ci décéda seulement après sixmois de règne.

V - LE KHALIF ACTUEL

Alors Sardawanà appela le Docteur AdoBayero, frère de l'Emir sortant Sanûsî, alorsAmbassadeur du Nigéria à Dakar et lenomma Emir à Kano. Jouant la prudence, ilalla retrouver son frère en exil et l'informa.Celui-ci lui remit une lettre pour CheikhIbrahim Niasse. Il se rendit à Kaolack et

remit la lettre au Cheikh. Il lui fit aussi savoirson peu d'enthousiasme pour l'émirat carcraignant des problèmes avec sa famille.Alors Cheikh Ibrahim lui dit : " Je te mets surle trône, sinon l'émirat sortira de ta famille ".Il rédigea la réponse à El Hâj Sanûsi confir-mant la nouvelle position de Dr Ado Bayéro.C'est peut être là le secret de l'Emir. D'abord,il n'a pas cherché le pouvoir. Ensuite, il a su yentrer par la bonne porte avec l'approbationet la bénédiction de Cheikh Ibrahim Niasseafin de continuer l'œuvre de AbdoullahiBayéro. Il est en poste depuis 1963 et jouitd'une bonne santé. Il vient rendre visite à lafamille de Cheikh Ibrahim Niasse, à sonMausolée, à sa ville Médine, à son pays, à sesamis, en reconnaissance de l'immense et del'inestimable œuvre dont le Cheikh a accom-plie envers l'Islam, le Nigéria, Kano et parti-culièrement envers lui-même. Cette visitehonore le Sénégal et la communauté de laFaydha Tijaniyya. Ce pays, le Sénégal, ne peutimager l'immense œuvre accomplie parCheikh Ibrahim, Baye Niasse, dans le mondeet dans les contrées africaines. C’est de tempsen temps que des phénomènes comme celui-là se réalisent et rappelle aux Sénégalais lesouvenir de cette œuvre.

Professeur Gane Samb LO Groupe de Réflexion Ansaroud-Dine

(GRAD)

L’histoire revisitée (suite)

CHEIKH AHMAD TIDIANE NIASSE« L’Etat a tout fait pour la réussite de l’évènement »Le khalife de la famille de Cheikh Ibrahim, Cheikh Amad Dame Niasse a demandé quel’Emir et toute la délégation qui l’a accompagnée soient des hôtes de la communauté etdu pays. Nous avons tout fait pour aviser les autorités du pays qui ont remis le dossier auministre d’Etat, ministre de l’intérieur. Et de Dakar à Kaolack, tous les services de l’Etatconcernés ont fait ce qu’ils avaient à faire et ont même fait plus.Depuis la Primature jusqu’au niveau le plus bas, tout le monde a respecté ses engage-ments. Nous en sommes très contents. Nous les remercions et prions Dieu pour eux.Nous remercions également toute la famille de Cheikh Ibrahim et tous les disciples dece dernier, et tous ceux qui ont participé à la réussite de l’évènement.Tous ces gens ont agi dans la même voie pour la réussite de l’évènement. Pour parler del’hôte, je dirai tout simplement qu’il est un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse, mais aussi,on pourrait dire qu’il est un marabout car son père depuis 1937 a tissé des liens forts avecCheikh Ibrahim Niasse dans la Tarikha de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif. Ils se sontconnus dans la voie, c’est pourquoi, Cheikh Ibrahim Niasse a fait le déplacement surKano au Nigeria. Et c’est aussi là-bas où, il a affronté sur le plan mystique et de laconnaissance, les grands dignitaires musulmans du Nigeria avant de leur donner le wirdTidiane.Ils ont tous rallié la ville de Kaolack pour la formation spirituelle au bout de laquelle, ilsont tous réussi en amenant avec eux leur certificat qui leur donne l’autorisation de don-ner le wird et de former les disciples sur le plan de la connaissance de Dieu. C’est commecela que les choses ont commencé avant de s’étendre à plusieurs pays du monde. Et pourl’accueil de cet hôte, nous remercions l’Etat du Sénégal qui a fait beaucoup de chosespour faciliter sa venue à Kaolack.

MOUHAMMADOU LAMINE NIASSE« Un voyage historique »A la suite de la déclaration de cheikh Ahmed Tidiane Niasse, on ne peut rien ajouteraucun mot sur l’évènement. Les activités que nous avons vécues ces jours-ci, nous ontcomblées de joie. C’est pourquoi nous nous associons aussi aux remerciements à l’endroitde ceux là qui ont participé de près ou de loin à la réussite de l’évènement. C’est unvoyage historique pour l’Emir de Kano qui est venu visiter un homme historique. Doncc’est l’histoire qui avait un rendez-vous. Que Dieu, nous donne la satisfaction de conti-nuer l’œuvre de Cheikh Ibrahim Niasse. Qu’il nous donne un avenir meilleur. Que le bonDieu épargne le Sénégal de tout mal et Qu’Il nous donne cette année un hivernageexceptionnel

SERIGNE MOUSTAPHA SY« Un accueil conformé aux recommandations du Prophète (PSL) »Nous sommes venus à Médina Baye pour représenter toute la famille d’El Hadj MalickSY sur l’autorisation d’El Hadj Malick Sy de Serigne Abdoul Aziz Sy. L’accueil de l’Emirde Kano a été faite conformément aux recommandations faites par le prophète (PSL). «Si l’on croit à Dieu et en son prophète, on se doit de bien traiter ses hôtes. Ils ont fait ceque recommande le Coran dans le cadre des relations entre deux fidèles ». Entre El HadjAbdoul Aziz Sy et Cheikh Ibrahim Niasse les relations sont très anciennes et très étroi-tes. Quand ces deux guides nous ont quittés, nous essayons d’entretenir ces relations, cequi est une excellente chose. C’est l’objet de la présence de cette délégation pour témoi-gner les excellentes relations entre les deux guides et saluer l’évènement qui consacre lesliens entre Cheikh Tidiane Niasse et son illustre hôte.

PROPOS RECUEILLIS PAR BABACAR BACHIR SANE

ILS ONT DIT…

Page 7: Cheikh Ibrahim Niasse

La famille Feu Djim Momar GUEYE, en ce jour de Commémoration rend Hommage etsalue la famille Niassène qu’elle accompagne aujourd’hui comme par le passé.

26 juillet 1975 - 26 juillet 2008Il y a 23 ans nous quittait Cheikh Al Islam El Hadj Ibrahima NIASSE

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