SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE

Chick CoreaSolo Piano

Mardi 20 novembre 2018 – 20h30Mercredi 21 novembre 2018 – 20h30

Chick CoreaSolo Piano

FIN DU CONCERT (AVEC ENTRACTE) VERS 22H30.

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Chick Corea Solo Piano

« Quand je joue avec des musiciens exceptionnels, je me perds en eux. Pas d’une façon négative mais positive : j’apprends tellement de leur maîtrise, de leur génie, j’apprends tous les soirs ! (…) Mais au bout d’un moment, j’ai envie de retrouver un sentiment de moi-même et de me poser la question : où est-ce que, moi, j’en suis, tout seul ? Quel est mon intérêt propre, quel est l’univers musical personnel que je veux développer ? » C’est en ces termes interrogatifs que Chick Corea décrivait, il y a quelques années, en interview avec son confrère et benjamin français Laurent de Wilde pour Jazz Magazine, ses retours réguliers à l’expérience du piano solo.

Revenir à soi, profiter de la position solitaire face à l’instrument pour pratiquer une forme d’introspection, recentrer son propos sur l’essentiel en allant chercher dans son propre paysage intérieur les éléments d’une stylistique personnelle, l’exercice possède, à l’en croire, des vertus onto-logiques pour Chick Corea. Il est vrai que, chez ce musicien actif sur la scène du jazz depuis le milieu des années 1960, la pluralité, les multiples rencontres artistiques et l’expérimentation ont toujours été de mise. Se démarquant par son toucher cristallin, son articulation sans faille, sa capacité d’abstraction et son acuité harmonique, il est considéré, avec Herbie Hancock, Bill Evans et McCoy Tyner (qui l’ont chacun influencé), comme l’un de ceux qui, au cours de la décennie 1960, ont modernisé le langage du jazz au piano tout en contribuant, par la suite, à donner à cette musique de nombreuses ouvertures.

Actif dans tous les champs hormis les plus anciens, du latin jazz au free jazz, il a été un pionnier du jazz-rock – depuis sa participation au premier groupe « électrique » de Miles Davis jusqu’à son Elektric Band en passant par la fondation de l’une des formations phares du genre, Return to Forever – et l’un des artisans de la fusion (notamment du jazz avec la musique anda-louse) mais aussi l’auteur de plusieurs pièces orchestrales, concertantes ou symphoniques. On comprend mieux, à l’aune de ce foisonnement artistique ici très partiellement résumé – il faudrait encore citer ses duos avec le vibraphoniste Gary Burton régulièrement renouvelés depuis 1972 ; ses différents trios ; son sextet Origin d’où émergea le bassiste Avishai Cohen ; ses rencontres avec le chanteur Bobby McFerrin… – que Chick

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Corea puisse se poser parfois la question de sa dispersion ou, pour le paraphraser, de sa propre « dissolution » esthétique… L’exercice du piano solo opérant donc, selon ses dires, comme une manière de se recentrer, on ne s’étonnera pas que sa discographie soit effectivement jalonnée de nombreux albums enregistrés dans ce contexte. Le plus ancien, réalisé en 1971 à Oslo pour le compte du label allemand ECM, sous la forme de deux volumes de Piano Improvisations, comprenait notamment une série de huit « Images » sous le titre « Where Are You Now? ». Le plus récent, qui date de 2014, également double, intitulé Portraits, nous éclaire sur la manière dont le pianiste aborde le solo. Le premier volume est une série d’improvisations sur des standards dédiés à ses différents modèles : on y retrouve Bill Evans, Thelonious Monk, Bud Powell et même Stevie Wonder ainsi que le guitariste flamenco Paco de Lucía disparu peu de temps aupa-ravant, avec qui le pianiste avait cultivé ses penchants hispanophiles. Le second volume voit, en revanche, le pianiste interpréter de courtes pièces qui relèvent du répertoire du piano classique, des préludes de Scriabine et des bagatelles de Béla Bartók, auxquelles Chick Corea adjoint ses propres Children’s Songs, un ensemble de miniatures pour piano publié pour la première fois en 1983, qu’il présente comme ses Mikrokosmos à lui.

Hommage aux géants du piano jazz moderne, plongée dans les standards de l’American Songbook, reprises de ses thèmes les plus fameux, incursions dans le répertoire du piano classique ou encore apartés du côté de ses propres compositions pour piano seul… tout récital en solo de Chick Corea considère nécessairement plusieurs directions, que le pianiste se plaît bien souvent à commenter de vive voix devant son auditoire. Son engagement exubérant dans les musiques amplifiées et les plus réussies des expériences du jazz-rock n’a jamais, en effet, empêché le pianiste de donner à entendre son versant le plus introspectif ni de cultiver son goût immodéré pour le piano dans ses subtilités et richesses acoustiques. Régulièrement confrontée à celle de ses confrères, de Herbie Hancock à Friedrich Gulda, son impres-sionnante technique appliquée à ses talents d’improvisateur éclate dans ce contexte, qui permet d’apprécier autant la richesse expressive de son jeu que la densité de son univers musical et transforme chaque concert en solo en esquisse d’un d’autoportrait en musique.

Vincent Bessières

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JAZZ

Biennale 11 - 21 janvier

SFJAZZ COLLECTIVE • CHICK COREA

BRAD MEHLDAU • CHUCHO VALDÉS

THE AMAZING KEYSTONE BIG BAND • ANNE PACEO

VINCENT PEIRANI • THÉO CECCALDI • EVE RISSER

AIRELLE BESSON • THOMAS DE POURQUERY & SUPERSONIC

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