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ATLAS ARCHÉOLOGIQUE DE TOURAINE Pour citer cette notice : SCHEFFER M.-E. - Chinon, la chapelle Sainte-Radegonde, in : Zadora-Rio É. (dir.) - Atlas Archéologique de Touraine, 53 e Supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 2014, http://a2t.univ-tours.fr/notice.php?149, 2010 IV LES LIEUX ___________________________________________________________________________________________ Chinon, la chapelle Sainte-Radegonde ___________________________________________________________________________________________ 0DULHÊYH 6FKHIIHU Conseil général d’Indre-Loire /¶pGL¿FH VLWXp j ÀDQF GH FRWHDX j O¶H[WpULHXU GHV limites médiévales de la ville de Chinon (carte 2), comporte deux nefs dont l’une est troglodytique et SDVVH SRXU rWUH OD SDUWLH OD SOXV DQFLHQQH GH O¶pGL¿FH GRFXPHQW 6RQ FLHO GH URFKH HVW VRXWHQX SDU GHX[ colonnes monolithes. L’autre nef est construite et aurait pWp pGL¿pH j OD ¿Q GX e s. suite à un effondrement partiel du ciel de roche (HÉRON (OOH HVW aujourd’hui à nouveau à ciel ouvert. La plus ancienne PHQWLRQ pFULWH GH O¶pGL¿FH GDWH GH LORANS /D FKDSHOOH HVW SDU DLOOHXUV UHOLpH j XQ UpVHDX GH cavités troglodytes qui abrite une source aménagée. Les origines de la chapelle Sainte-Radegonde sont OLpHV j O¶HUPLWH -HDQ /H 5HFOXV &H SUrWUH EUHWRQ VHUDLW YHQX VH UHWLUHU j &KLQRQ DX e s. (Grégoire de Tours, Liber in Gloriam confessorum /D reine sainte Radegonde chercha conseil auprès de lui et lui demanda de prier pour elle. La dédicace de la chapelle rend compte de ce culte rendu conjointement à l’ermite et à la reine. Mais c’est Rabelais, qui en évoquant “ l’hermite de Saincte Radegonde au-dessus de Chinon ”, fournit le témoignage écrit le plus ancien du lien entre l’ermite et la chapelle (Rabelais, Le Tiers livre… FKDSLWUH /D FKDSHOOH HVW WUDGLWLRQQHOOHPHQW associée à l’oratoire construit par l’ermite (DE COUGNY HÉRON 0DLV OHV DXWHXUV UpFHQWV établissent une distinction entre les deux sites, même si l’emplacement de la cellule n’a pas laissé de traces (LORANS 6HORQ OD WUDGLWLRQ ORFDOH OD paroi occidentale de la nef troglodytique aurait abrité le corps de l’ermite jusqu’à la démolition de son WRPEHDX SDU OHV SURWHVWDQWV HQ 8QH YLQJWDLQH de tombes rupestres ont été mises au jour dans les deux nefs. Selon É. Lorans, la datation de certaines VpSXOWXUHV GX e s. ne repose que sur l’interprétation initiale de la chapelle comme lieu d’inhumation de l’ermite. Les rares éléments typologiques (présence de loges céphaliques surélevées) et le mobilier (vases IXQpUDLUHV UHQYRLHQW SOXW{W j GHV GDWDWLRQV GHV e et e s. Après l’épisode des guerres de religion, il faudra DWWHQGUH SRXU TXH OD FKDSHOOH VRLW UHVWDXUpH dans son ensemble. C’est à cette époque que des peintures sont exécutées sur le thème de la vie de VDLQWH 5DGHJRQGH HW GH VDLQW -HDQ HÉRON À la Révolution, la chapelle est partagée entre quatre propriétaires qui y logent avec leurs animaux. C’est à l’initiative d’un propriétaire privé que l’ensemble est UDFKHWp HQWLqUHPHQW UHVWDXUp HW UHQGX DX FXOWH DX e s. Le tombeau de l’ermite est reconstruit et l’autel est FRQVDFUp HQ 'HSXLV OHV DQQpHV OD FKDSHOOH accueille un musée des arts et traditions populaires du Chinonais. Aujourd’hui, la chapelle est surtout connue pour une SHLQWXUH PXUDOH GH OD ¿Q GX e s. qui fut découverte et GpJDJpH HQ GRFXPHQW /D VFqQH UHSUpVHQWpH une chevauchée royale, a donné lieu à de multiples interprétations (VOYER 2004). Les plus récentes proposent un ex-voto peint en remerciement de la libération d’Aliénor d’Aquitaine (KLEINMANN, DULOS, GARCIA Bibliographie DE COUGNY De Cougny M.-G. - Chinon et ses monuments, notice historique et archéologique, Avisse, Chinon. Grégoire de Tours, Liber in Gloriam confessorum Grégoire de Tours - Liber in Gloria confessorum, 0*+ 650 , 3DUV ,,, % .UXVFK +DQRYUH

Chinon, la chapelle Sainte-Radegonde - Université de Toursa2t.univ-tours.fr/pdf/RACF_suppl53_AAT-149.pdfATLAS ARCHÉOLOGIQUE DE TOURAINE Pour citer cette notice : SCHEFFER M.-E. -

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  • ATLAS ARCHÉOLOGIQUE DE TOURAINE

    Pour citer cette notice : SCHEFFER M.-E. - Chinon, la chapelle Sainte-Radegonde, in : Zadora-Rio É. (dir.) -Atlas Archéologique de Touraine, 53e Supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 2014,

    http://a2t.univ-tours.fr/notice.php?149, 2010

    IVLES LIEUX

    ___________________________________________________________________________________________

    Chinon, la chapelle Sainte-Radegonde___________________________________________________________________________________________

    Conseil général d’Indre-Loire

    limites médiévales de la ville de Chinon (carte 2), comporte deux nefs dont l’une est troglodytique et

    colonnes monolithes. L’autre nef est construite et aurait e s. suite à un effondrement

    partiel du ciel de roche (HÉRONaujourd’hui à nouveau à ciel ouvert. La plus ancienne

    LORANS

    cavités troglodytes qui abrite une source aménagée.

    Les origines de la chapelle Sainte-Radegonde sont

    e s. (Grégoire de Tours, Liber in Gloriam confessorumreine sainte Radegonde chercha conseil auprès de lui et lui demanda de prier pour elle. La dédicace de la chapelle rend compte de ce culte rendu conjointement à l’ermite et à la reine. Mais c’est Rabelais, qui en évoquant “ l’hermite de Saincte Radegonde au-dessus de Chinon ”, fournit le témoignage écrit le plus ancien du lien entre l’ermite et la chapelle (Rabelais, Le Tiers livre… associée à l’oratoire construit par l’ermite (DE COUGNY HÉRONétablissent une distinction entre les deux sites, même si l’emplacement de la cellule n’a pas laissé de traces (LORANSparoi occidentale de la nef troglodytique aurait abrité le corps de l’ermite jusqu’à la démolition de son

    de tombes rupestres ont été mises au jour dans les deux nefs. Selon É. Lorans, la datation de certaines

    e s. ne repose que sur l’interprétation initiale de la chapelle comme lieu d’inhumation de l’ermite. Les rares éléments typologiques (présence de loges céphaliques surélevées) et le mobilier (vases

    e et e s.

    Après l’épisode des guerres de religion, il faudra

    dans son ensemble. C’est à cette époque que des peintures sont exécutées sur le thème de la vie de

    HÉRONÀ la Révolution, la chapelle est partagée entre quatre propriétaires qui y logent avec leurs animaux. C’est à l’initiative d’un propriétaire privé que l’ensemble est

    e s. Le tombeau de l’ermite est reconstruit et l’autel est

    accueille un musée des arts et traditions populaires du Chinonais.

    Aujourd’hui, la chapelle est surtout connue pour une e s. qui fut découverte et

    une chevauchée royale, a donné lieu à de multiples interprétations (VOYER 2004). Les plus récentes proposent un ex-voto peint en remerciement de la libération d’Aliénor d’Aquitaine (KLEINMANN, DULOS, GARCIA

    Bibliographie

    DE COUGNYDe Cougny M.-G. - Chinon et ses monuments, notice historique et archéologique, Avisse, Chinon.

    Grégoire de Tours, Liber in Gloriam confessorumGrégoire de Tours - Liber in Gloria confessorum,

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    HÉRONHéron A. - Découverte de peintures murales à la chapelle Ste-Radegonde de Chinon, Bulletin de la Société des Amis du Vieux Chinon

    HÉRONHéron A. - La chapelle Sainte-Radegonde, in : Lelong C. - Touraine romane, Zodiaque, La pierre qui

    KLEINMANN, DULOS, GARCIA 2004Kleinmann D., Dulos F., Garcia M. - Notes sur la peinture de la chapelle Sainte-Radegonde, Bulletin de la Société des Amis du Vieux Chinon

    LORANSLorans É. (dir.) - Saint-Mexme de Chinon, Ve-XXe siècle, Archéologie et histoire de l’art, 22, CTHS, Paris.

    Rabelais, Le Tiers livreRabelais - Le tiers livre des faicts et dicts héroiques du bon Pantagruel, in : Rabelais - Œuvres complètes, La Pléïade, Gallimard, Paris.

    VOYER 2004Voyer C. - Les Plantagenêts et la chapelle Sainte-Radegonde de Chinon : une image en débat, in : Aurell Martin (dir.) - Aliénor d’Aquitaine, Exposition de

  • Carte 1.

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    Carte 2.

  • Document 1.

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    Document 2. portent une couronne et un manteau doublé de vair. Si les historiens d’art s’accordent pour y voir une représentation de la famille royale

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