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________________________________________ Chœur de l’église St Hilaire de Melle – 8 avril 2011 1 Dossier de presse Un chœur contemporain pour l’église Saint-Hilaire de Melle Inauguration officielle 8 avril 2011

Choeur contemporain pour l'église St-Hillaire de Melle

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Dossier de presse du diocèse de Poitiers : "Un choeur contemporain pour l’église Saint-Hilaire de Melle". 8 avril 2011

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Dossier de presse

Un chœur contemporain pour l’église Saint-Hilaire de Melle

Inauguration officielle 8 avril 2011

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Chœur de l’église St Hilaire de Melle

Sommaire du dossier de presse

Un chœur contemporain pour l’église Saint-Hilaire de Melle

Fiche 1 – Le projet Fiche 2 – L’intuition de Matthieu Lehanneur / Le chœur / Son intérêt pour les visiteurs Fiche 3 – La consécration du chœur et la dédicace de l’autel (23 janvier 2011) Fiche 4 – Notice de présentation de l’église St Hilaire de Melle (extrait du livre Les églises du Mellois – Edition Gilbert de la Porrée)

Contact presse : SEDICOM – service diocésain de la Communication

Marc Taillebois - 06 75 27 50 96 – [email protected]

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Chœur de l’église St Hilaire de Melle

« Voici un projet exceptionnel. L’exception, c’est l’église Saint-Hilaire ; c’est le projet de Mathieu Lehanneur ; et c’est le dialogue que vont nouer ces deux réalités, romane et contemporaine ».

Mgr Pascal Wintzer, Evêque, administrateur apostolique du diocèse de Poitiers

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Chœur de l’église St Hilaire de Melle

Fiche 1 – Le projet

Le projet d’une rénovation du chœur de l’église Saint-Hilaire, initié par le Père Jacques Lefebvre, curé de la paroisse de Melle, voulait apporter une solution à l’inadéquation du mobilier qui n’était plus à la hauteur de l’architecture prestigieuse de l’église. Quelques dates : en 2002, proposition d’une commande publique - chose rare pour les églises communales - sur suggestion de l’architecte en chef des Monuments historiques ; en 2003, constitution d’un cahier des charges qui est accepté en 2005 après de nombreuses visites officielles ; appel à candidatures sur le site de la DRAC et Mathieu Lehanneur est retenu en avril 2007 ; recherche de financements publics et privés. Face à ce projet de grande ampleur, la conservation générale des Monuments Historiques a réalisé une rénovation de l’ensemble du chœur de l’église : rejointement des pierres, badigeon, découverte de peinture. Le procédé de construction est très contemporain : respect des contraintes pour isoler l’œuvre du sol des colonnes ; précision de découpage en atelier à partir d’un relevé millimétré au laser par le bureau d’études de Philippe Smith. Le cahier des charges de ce projet est pleinement conforme aux prescriptions de l’Eglise romaine, aux orientations du Concile Vatican II en matière de liturgie.

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Chœur de l’église St Hilaire de Melle

Fiche 2 – L’intuition de Matthieu Lehanneur

Mathieu Lehanneur est un jeune designer parisien, choisi à partir d’un appel d’offre. Son intuition, au départ de l’œuvre, lui vient de la topologie. Pour entrer dans l’église Saint-Hilaire, il faut descendre un grand escalier d’où l’on a une vue plongeante sur le chœur de l’église à moitié enfouie dans le sol.

« L'église de Melle se découvre singulière. Elle donne en effet le sentiment d'être blottie dans son territoire, à l'image d'une « boite » enfoncée dans le sable. Cette église n'est pas un simple bâtiment posé sur le sol, elle fait corps avec la région elle-même et se révèle à vous en descendant. L'idée centrale du projet est d'accentuer cette sensation de découverte progressive et d'ancrage terrestre en imaginant que lorsque cette « boite » s'est enfoncée dans le sol, est alors venue émerger la face visible d'une forme minérale massive. Une révélation qui semble antérieure – et non postérieure - à la construction de l'église elle-même ; une présence minérale qui pourrait même justifier que l'église fut construite là. En écho à l'extrême attention portée aux énergies telluriques des pierres et des territoires dans l'édification des églises romanes, ce lieu de culte aurait été bâti sur cette zone spécifique pour l'énergie perceptible qui s'en dégage.

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Ce jeu entre construction antérieure ou postérieure permet de générer un relief et ainsi une hiérarchie entre le célébrant et les fidèles, qui apparaît comme naturelle. Le célébrant utilise simplement la topologie du lieu pour mieux se faire entendre. Induire que cette forme massive pourrait être antérieure à la construction de l'église permet aussi de la rendre indépendante de la géométrie du bâtiment, libre dans ses courbes... Ce bloc est formé de strates successives dont le but n'est pas d'imiter un rocher mais plutôt de rappeler la formation sédimentaire des minéraux. L’autel, l’ambon et le siège du célébrant) laissent imaginer qu'ils furent révélés, soulevés, quand l'église s'est enfoncée dans le sol et a pris ses marques. L'imbrication entre l'église et cette masse minérale est complétée par le baptistère creusé dans la plateforme, à même la matière. L'eau qu'il accueille semble être celle qui coule dans la rivière en contrebas de l'église. Tout est enchevêtré » (Mathieu Lehanneur)

Le chœur. Un nouveau sol a été conçu, pour porter le mobilier liturgique : autel, ambon, siège du célébrant et même baptistère. Sol qui affleure, l’œuvre pose question. Surprise au premier regard : au lieu de marches rectilignes, on est en présence de courbes en petites strates de 15mm, superposées comme des courbes de niveau et qui constituent la plateforme du chœur, haute de 45 cm. Elle se remarque par la blancheur du marbre – marbre de Namibie -, retenu pour son absence de veines.

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Cela procure une belle luminosité au chœur. Sur cet écrin, le mobilier d’albâtre ressort avec toute sa richesse. L’autel au volume volontairement restreint est à l’image des autels romans, et d’abord à l’image de l’humble humanité du Christ. L’ambon, pupitre fixe, par sa forme et son matériau rappelle l’autel, pour souligner le lien de la table de la Parole avec la table de l’Eucharistie. Le siège du célébrant n’est que le sol surélevé. Est-ce un clin d’œil à la légende de Saint-Hilaire qui veut qu’au Concile de Séleucie, la place étant refusée à l’évêque de Poitiers, la terre se souleva pour lui fournir un siège ? Le baptistère au centre géométrique de l’abside signifie la source de la vie. Il souligne le lien du baptême avec l’ensemble de la vie chrétienne qui se nourrit de la Parole de Dieu proclamée à l’ambon et qui trouve son sommet dans la célébration à l’autel. Creusé dans le sol, son fond est octogonal, rappelant le huitième jour du monde comme une nouvelle création. Le tabernacle en fond d’abside est en albâtre, du même matériau que l’ambon et l’autel, évoquant l’unité de la célébration se déroulant dans ce chœur.

L’intérêt pour les visiteurs Les très nombreux visiteurs de tous âges ne peuvent pas ignorer cette œuvre. Le touriste sera heureux d’admirer une œuvre d’art contemporain. Le chrétien y découvrira aussi une expression cohérente de sa vie chrétienne dans la liturgie. Quel beau dialogue en perspective entre art roman et création contemporaine, entre expression artistique et foi chrétienne.

« Certainement que ce dialogue, cette confrontation, suscitera des paroles fortes, des avis tranchés,

et je l’espère, de belles conversations. Heureuses les pierres qui délient les langues et ainsi nous humanisent »

Mgr Pascal Wintzer

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Chœur de l’église St Hilaire de Melle

Fiche 3 – La consécration du chœur et la dédicace de l’autel (23 janvier 2011) Le chœur a été consacré lors d’une célébration eucharistique présidée par l’archevêque de Poitiers, Mgr Albert Rouet, le dimanche 23 janvier 2011. Lors de cette célébration, le rituel catholique prévoit notamment la dédicace de l’autel qui reçoit la relique d’un saint enchâssée dans la pierre , puis se trouve consacré avec de l’eau, puis oint d’huile sainte et enfin revêtu de blanc par une nappe d’autel.

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Chœur de l’église St Hilaire de Melle

Fiche 4 – Notice de présentation de l’église St Hilaire (Extrait du livre Les églises du Mellois – Jacques Lefebvre – Collection Trésors poitevins N°5 - Edition Gilbert de la Porrée- Juin 2008)

Intérieur

La nef Bien en contrebas par rapport à la façade, elle a retrouvé son niveau d 'origine après les restaurations de Segrétain (1,50 m. de gravats !). Elle est longue, élevée par rapport au chœur, d'une campagne de construction postérieure (début du XIIè s.). La voûte est en berceau brisé avec doubleaux à chaque travée. Ses collatéraux sont élevés, c'est par eux que vient la lumière, selon l'habitude des églises halles en Poitou, avec deux baies par travée. Poitevines également les piles formées de quatre colonnes engagées en croix. Une originalité : le traitement différent des murs gouttereaux à l'intérieur : au nord, une alternance de deux ou quatre colonnettes à chaque travée, chacune d'elles soutenant une arcature ; au sud, une suite de trois colonnes groupées, la colonne centrale ne soutenant rien une fois sur deux, et se terminant alors par un cône.

Cette diversité se retrouve dans les chapiteaux, mais voyons d'abord le portail sud. Il est très travaillé à l'intérieur, fait assez rare. Il donnait accès aux bâtiments du prieuré, aujourd'hui tous disparus. Son arcade présente une série de personnages nimbés, tenant généralement un livre et bénissant. En partant de la gauche, on reconnaît : Moïse avec les tables de la Loi, n°3 un prophète avec un phylactère, n°4, saint Pierre avec la clef du Royaume (Matthieu 16, 19), puis onze apôtres jusqu 'au Christ en majesté, assis au sommet. Suit un personnage sans nimbe, crosse en main, évêque ou abbé de monastère, puis de nouveau la saga de la Parole, après le Christ. A l 'intrados, sous chaque claveau, un bestiaire étonnant à la fois de vérité et d'imagination.

Les chapiteaux

Ils sont 282 dans toute l 'église On y reconnaît la main de divers ateliers, le XII° s. étant particulièrement imaginatif. Dans la nef, l 'homme et la bête sont souvent affrontés, image du combat spirituel. Sur les colonnes de la nef, après l'écho des décors à feuillages du chœur, sur la travée qui en est la plus proche, après les « feuilles d'eau» qui forment aussi tout un ensemble, on

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trouve un groupe original dans les travées entre les deux portails, scènes historiées presque en ronde bosse, fortement expressives malgré une maladresse de l'exécution : un centaure tirant sur un cerf [b], un affrontement de basilics [9] ou de petits monstres [10], une chasse au sanglier [11], un arbre de vie gardé par deux lions [12], des diablotins tourmentant des hommes [13]. Laissons-nous porter par les symboles, sans trop vouloir expliquer. A l'approche de la façade on trouve des décors plus géométriques, dont certains ont été refaits. Un autre atelier couvre tout le mur sud avec de belles compositions : un dompteur met sa lance dans la gueule d'un lion [14], deux joueurs de vielle font danser un acrobate sur la tête [15], deux harpistes couronnés [16], deux lions dévorant un homme par les bras [17], et bien d'autres fantasmes ! Le long du mur nord on admirera les riches compositions végétales en allant vers la façade, au-dessus du confessionnal [13]. L'architecture se meuble de quantité de messages et tout simplement de beauté, pour qui prend le temps de s'en imprégner.

Le chœur

À plus petite échelle, on trouve à Saint-Hilaire le plan des grandes églises poitevines : chœur en hémicycle entouré d'un déambulatoire à chapelles rayonnantes, ouvrant sur le carré du transept, ou bras de croix.

Sur ce fond habituel, faisons quelques remarques : l'abside* est en fait plus profonde qu'un simple demi-cercle, évitant ainsi une allure étriquée. Colonnes et chapiteaux sont des restaurations. Le déambulatoire prend donc lui aussi un peu de longueur, avec une baie à chaque départ, ouverte obliquement vers l'emplacement de l'autel. Mais il reste très peu large.

Chaque absidiole a trois baies simplement ouvertes comme à l'emporte-pièce dans les murs, et peu ébrasées. La voûte d'arêtes du déambulatoire est portée par quatre paires de colonnes avec chapiteaux sous le même tailloir", sans doute le plus belle série sculptée du chœur. Tous les chapiteaux sont à feuillages profondément sculptés. Seul le premier, au nord [61, n'a pas livré le secret de ses personnages, dragons et arbustes. Les tailloirs sont toujours importants, très

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décorés. Sur celui des premières colonnes jumelées [7], au nord, une belle inscription désigne l'architecte ou le commanditaire plutôt que l'auteur du chapiteau : FACERE ME AIMERICVS ROGAVIT = Aimeric (non identifié) a demandé de me faire. Le style de l'écriture permet de dater cette partie de l'église de l'extrême fin du XIè s.

Abside et chapelles du déambulatoire communiquent à travers cinq arcades dont on appréciera les largeurs différentes. Les voûtes sont basses et la lumière vient uniquement par les absidioles, sans faire appel à des ouvertures au-dessus du déambulatoire. C'est un choix qui favorise l'intimité, caractère encore amplifié par les vitraux très colorés qui assombrissent cette partie de l'église.

L'ensemble correspond bien aux églises de pèlerinage, avec la possibilité de vénérer les saints et leurs reliques dans les absidioles.

Les bras de croix sont courts, voûtés en berceau, les murs nus, les percements des absides sont sans fioritures sous les arcs en pleins cintres. On est encore dans l'esprit du XIè s. dont l'austérité convient bien à une église monacale.

A la croisée du transept, les piles ont un volume impressionnant : elles portent une coupole octogonale sur trompes, mais aussi tout le poids d'un grand clocher. Elles délimitent entre elles un espace assez restreint (3,30 m. de côté) peu favorable à de larges angles de visibilité. Les chapiteaux ouvrant sur la nef ont un décor animalier, les gardiens du sanctuaire... A leurs pieds, le degré qui marque l'accès d'un autre monde, celui de la nef.

Crédits photos : Matthieu Lehanneur / Marc Taillebois / Ed.Gilbert de la Porrée Droits réservés – Reproduction interdite sans l’accord des auteurs.