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Verba volant, scripta manent... cet adage traduit l’idée de la permanence de l’écrit et donc de la pérennité de la preuve apportée par un document, que l’on confie pourtant à un support bien fragile : une peau de bête écharnée (le parchemin ) ou un fragile enchevêtrement de vieux chiffons (le papier). Dès le Moyen Âge, abbés et seigneurs prirent grand soin de leurs archives, soigneusement abritées des rongeurs, du feu et des voleurs dans des pièces voûtées et dans des armoires. Les archives servaient alors avant tout à prouver des droits, elles étaient des titres de propriété. Ainsi l’escarton de la vallée du Queyras fit-il fabriquer en 1773 une armoire à archives, à 8 serrures : il fallait que les 7 consuls des communautés de l’escarton, ainsi que le secrétaire, soient présents et consentants, pour que l’armoire aux archives puisse être ouverte. Au cours des siècles, les documents ont subi bien des vicissitudes : ainsi les archives de l’abbaye de Saint-Antoine, chef d’ordre, furent-elle détruites en 1562 lors du pillage par les troupes du baron des Adrets. Pendant la Révolution, une partie des archives de la Chambre des Comptes fut brûlée. Pourtant, au regard de tous les accidents, petits et grands, de l’Histoire dauphinoise, puis iséroise, on peut dire que dans l’ensemble la plupart des archives institutionnelles sont parvenues jusqu’à nous, à l’exception des archives des communes qui ont largement souffert des mauvaises conditions de conservation ... et de la négligence humaine. Quant aux archives privées, leur sort fut plus aléatoire. Le dossier de ce nouveau numéro de Chroniques d’Archives, consacré au support matériel des archives, et à leur conservation, vous fera découvrir une de nos missions fondamentales : préserver le patrimoine écrit afin de le transmettre aux générations à venir. Mais vous aussi, cher lecteur, usager des Archives ou amateur de « vieux papiers », vous êtes concerné par cette noble cause ... Hélène Viallet, directrice Dossier / Les supports matériels et la conservation préventive Le Point sur... Le congé de maternité a 100 ans / Une lettre de Vaucanson / Derniers instruments de recherche ... La révision du répertoire de la série M / Service politique de la ville, direction du développement social / Le billet de Luce / Huis clos Direction / Hélène Viallet Responsable de la publication / Natalie Bonnet Photographies / Jean-Paul Guillet 04 76 54 37 81 www.archives-isere.fr 4 NUMÉRO LETTRE D’INFORMATION DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE L’ISÈRE SEPTEMBRE 2009 Chroniques d’Archives

Chroniques d'Archives numéro 4

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Lettre d'information des Archives départementales de l'Isère. Au programme de ce numéro : les supports matériels et la conservation préventive, les 100 ans du congé de maternité, une lettre de Vaucanson, la révision du répertoire de la série M, les versements du service politique de la ville et de la direction du développement sociale, le billet de Luce intitulé "Huis clos".

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Verba volant, scripta manent... cet adage traduit l’idée de la permanence de l’écrit et donc de lapérennité de la preuve apportée par un document, que l’on confie pourtant à un support bien fragile :une peau de bête écharnée (le parchemin ) ou un fragile enchevêtrement de vieux chiffons (le papier).

Dès le Moyen Âge,abbés et seigneurs prirent grand soin de leurs archives,soigneusement abritées desrongeurs, du feu et des voleurs dans des pièces voûtées et dans des armoires. Les archives servaientalors avant tout à prouver des droits, elles étaient des titres de propriété. Ainsi l’escarton de la valléedu Queyras fit-il fabriquer en 1773 une armoire à archives, à 8 serrures : il fallait que les 7 consulsdes communautés de l’escarton, ainsi que le secrétaire, soient présents et consentants, pour quel’armoire aux archives puisse être ouverte.

Au cours des siècles, les documents ont subi bien des vicissitudes : ainsi les archives de l’abbaye deSaint-Antoine, chef d’ordre, furent-elle détruites en 1562 lors du pillage par les troupes du baron desAdrets. Pendant la Révolution, une partie des archives de la Chambre des Comptes fut brûlée.Pourtant, au regard de tous les accidents, petits et grands, de l’Histoire dauphinoise, puis iséroise,on peut dire que dans l’ensemble la plupart des archives institutionnelles sont parvenues jusqu’ànous, à l’exception des archives des communes qui ont largement souffert des mauvaises conditionsde conservation ... et de la négligence humaine. Quant aux archives privées, leur sort fut plusaléatoire.

Le dossier de ce nouveau numéro de Chroniques d’Archives, consacré au support matériel desarchives, et à leur conservation, vous fera découvrir une de nos missions fondamentales : préserverle patrimoine écrit afin de le transmettre aux générations à venir.

Mais vous aussi, cher lecteur, usager des Archives ou amateur de «vieux papiers », vous êtes concernépar cette noble cause ...

Hélène Viallet, directrice

Dossier /Les supports matérielset la conservation préventive

Le Point sur...Le congé de maternité a 100 ans /Une lettre de Vaucanson /

Derniers instruments de recherche ...La révision du répertoirede la série M / Service politique de laville, direction du développementsocial /

Le billet de Luce / Huis clos

Direction / Hélène VialletResponsable de la publication /Natalie BonnetPhotographies / Jean-Paul Guillet

04 76 54 37 81www.archives-isere.fr

4NUMÉRO

LETTRE D’INFORMATION DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE L’ISÈRE SEPTEMBRE 2009Chroniquesd’Archives

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Les supports matériels des archives sont trèsdivers, du papyrus jusqu’aux supports numériques,en passant par les photographies et les calques…Dans ce dossier, nous évoquerons ceux qui,pour l’instant, sont les plus présents surles rayonnages : le parchemin et surtout le papier.

Le parchemin est une peau d’animal (généralementde mouton, ou de veau, ou de chèvre ) qui a subi unepréparation très soignée pour la rendre propre àl’écriture. L’origine du mot pergamenum vient de laville de Pergame (Turquie actuelle ) où, selon la tra-dition, il fut inventé au IIe siècle avant Jésus Christ,pour pallier les difficultés d’approvisionnement enpapyrus.

Le parchemin devient en Occident le support d’écri-ture à partir du VIIIe siècle de notre ère (pour laFrance, les Mérovingiens ). À partir de cette périodeet jusqu’aux années 1340, les actes officiels, desti-nés à une conservation illimitée, sont rédigés surparchemin. C’est aussi le matériau utilisé pour copierles manuscrits dans les monastères.

Il se présente sous diverses formes : la feuille sim-ple, le codex (assemblage de feuilles, ancêtre de no-tre livre ), et le rouleau fait de plusieurs feuilles cou-sues bout à bout ( rotulus, qui a donné aussi le motrôle : un rôle d’impôt, et le mot contrôle : contre rôle,c’est-à-dire rouleau servant de vérification).

Le processus de fabrication est coûteux ; aussi leparchemin est-il un produit de luxe : la partie centrale

de la peau est réservée pour un usage noble, tandisqu’on utilisera les parties latérales pour des docu-ments moins importants. Parfois, on trouve des pa-limpsestes : ce sont des parchemins grattés et pon-cés, puis ré-écrits. Les textes effacés peuvent êtrelus grâce à des procédés chimiques, ou optiques( lampe de Wood ).À partir du XIVe siècle, le parchemin est concurrencépar le papier, beaucoup moins coûteux mais plusfragile. Aussi continue-t-on à l’utiliser largementjusqu’au siècle suivant. Puis le développement trèsrapide des papeteries, entraîné par l’invention del’imprimerie, va provoquer son déclin. Le parcheminest cependant utilisé jusqu’au XVIIIe siècle pourquelques catégories de documents : ainsi en Dauphi-né, pour certains actes notariés destinés aux partiescontractantes ( les expéditions ). Puis, jusqu’au XIXe

siècle, pour les diplômes universitaires ( la peaud’âne ! ).De nos jours, le parchemin n’est plus utilisé que pourdes activités artistiques.

La fabrication du parcheminLa première partie du traitement est la même quepour le cuir : on la nomme travail de rivière. La peausubit un trempage dans un bain de chaux, qui permetd’ôter facilement par raclage, la laine ou les poils.Seul le derme est conservé : on enlève l’épiderme, etdu côté chair, la couche de graisse. À la différence ducuir, le parchemin n’est pas tanné.

Les supports / Le parcheminDossier

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La peau lavée, à l’eau claire, est tendue sur un cadre,et sèche sous tension, ce qui en modifie la structureinterne et rend le côté chair aussi lisse que le côtépoil ( la « fleur»). Ensuite, la peau est soigneuse-ment écharnée au couteau de façon à la rendre aussimince que possible. Une fois sèche, elle est polie à lapierre ponce et blanchie à la poudre de craie.

Le parchemin est découpé en feuilles, de plusieursformats. Les meilleures peaux sont celles de jeunesanimaux ; la plus recherchée, celle du veau mort-né,a donné le terme vélin.

D’une peau de taille moyenne, on pouvait tirer deuxbelles feuilles de parchemin de format A3. Le regis-tre B 2629 contenant les hommages des vassaux auroi dauphin, et comptant 300 feuilles de parchemin dehaut de gamme, représente donc tout un troupeau !

Le parchemin est un support extrêmement résis-tant, qui garde sa souplesse lorsqu’il est conservédans de bonnes conditions de température et d’hy-grométrie, comme notre peau.

Le parchemin est cependant sensible à la chaleur ( ilse rétracte ) et aux micro-organismes (des bactériespeuvent le colorier ou le ronger ).

En raison de ses qualités, les feuilles de parcheminont souvent été réutilisées comme couverture de re-liures, pour les minutaires de notaires par exemple.Mais on s’en est aussi servi pour boucher des conser-ves, ou en les criblant de trous, pour en faire des tamis!

Le cas le plus malheureux pour l’Histoire dauphinoisea été l’envoi, sous la Révolution, de plusieurs milliersde parchemins des archives de la Chambre desComptes aux arsenaux de Toulon pour en faire desgargousses (cartouches pour l’artillerie).

Autre avantage incomparable pour la pérennité del’écrit, les encres imprègnent le derme et sont diffi-cilement effaçables ( comme un tatouage).

Le plus ancien document des Archives de l’Isère estun acte de donation du roi Rodolphe III de Bourgogne,daté de 1011: nous célébrerons son millénaire l’an pro-chain ! Il porte toujours un sceau de cire représen-tant le roi de face, tenant son sceptre.

B 3924

1 G 114

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Nous n’aborderons pas ici en détail l’histoire du pa-pier et de sa fabrication, voir à ce sujet l’ouvrage Pa-petiers des Alpes, catalogue de l’exposition réaliséeen 2005 par le Musée dauphinois.

Rappelons simplement que le papier, inventé par lesChinois et transmis à l’Occident grâce aux Arabes,est fabriqué à partir du XIIIe siècle en Italie.Très ra-pidement, au cours du XIVesiècle, les moulins à papierse répandent en France. La fabrication demeure ar-tisanale jusqu’à la fin du XVIIIe siècle et, en dépit deprogrès techniques, reste limitée par la pénurie de lamatière première, les chiffons textiles de lin, de chan-vre et surtout de coton. Afin de résoudre ce problème,on recherche de nouvelles fibres dont on puisse ex-traire de la cellulose. Le bois déchiqueté et défibré vadevenir la matière première de la pâte à papier àpartir des années 1840,permettant un accroissementextraordinaire de la production (et par conséquencede l’édition et de la presse), mais au détriment de laqualité et de la pérennité de ce support de l’écrit.

La présence de lignine dans les fibres de bois consti-tue un facteur de jaunissement et de vieillissementprécoce du papier. Les réactifs chimiques utilisés, lesagents de blanchiment, les substances ajoutées pourla charge du papier, les colles, agissent de manièreforte dans la conservation du papier : ainsi les collesà base de colophane et d’alun en développent l’acidité.

Les papiers à base de cellulose de bois,produits plustardivement, ont vieilli beaucoup plus rapidement etsont en moins bon état que les papiers faits de chif-fons, plus âgés de plusieurs siècles…

La qualité des encres a joué un rôle non moins im-portant : selon leur composition (artisanale jusqu’auXVIIIe siècle à partir de substances végétales et mi-nérales), elles sont plus ou moins stables et peuventdans certains cas avoir libéré tant d’acidité que lepapier en est rongé.

La question de la qualité de conservation du papierreste plus que jamais d’actualité : le papier recyclé,dont on nous recommande si vivement l’usage dans lecadre du développement durable, est généralementde qualité très médiocre et vieillit très mal. On ne de-vrait jamais l’utiliser pour des documents importants.Il ne représente pour les archivistes qu’un dange-reux leurre.

Des normes particulières ont été élaborées pour dé-finir les caractéristiques minimales des papiers dits«permanents» ou de longue conservation. Reste àpersuader les administrations et les organismesd’utiliser ces papiers, beaucoup plus coûteux, pourcertains types d’acte... Leur production ne se déve-loppera sans doute pas, en raison de l’accélérationde la dématérialisation des procédures et de l’archi-vage électronique.

Dossier

Les supports / Le papier

B 2614

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Les documents sursupport papierreprésentent, on l’auracompris, l’énorme majoritédes archives. Lesplus anciens remontent,aux Archives de l’Isère,aux années 1260. Cesfeuilles, contemporainesdu règne de Saint Louis,sont parvenues jusqu’ànous dans un remarquableétat de conservation.Jusqu’au début du XIXe

siècle, les archives papieront franchi sans encombrele passage des années,à l’exception de celles,heureusement peunombreuses enproportion, qui se sontdélitées sous l’attaque desmicro-organismes.Infectés avant de rentreraux Archivesdépartementales, parl’effet des infiltrationsd’eau dans les greniersdes mairies, de l’humiditédes placards murauxdans les études

notariales, ces registreset liasses sont restauréslorsque leur état le permetencore, et dans la limitedes crédits disponibles.Ils doivent surtout êtreisolés dans desconditionnementsdifférents et les conditionsde conservationsurveillées, afin de nepas stimuler de nouvellesgerminations.À partir des années 1840,le papier fait de fibrede bois se présente sousforme de feuilles trèsminces, jaunies et souventtrès cassantes, qu’unemanipulation maladroiteou hâtive suffit à déchirer.Le pliage et le dépliageprovoqués par laconsultation suffisentà aggraver les dégâts.La qualité du papiersemble s’améliorer àpartir de la fin du siècle.Pendant la SecondeGuerre mondiale, lespapiers et l’encre sont de

très mauvaise qualité enraison des difficultéséconomiques : certainesarchives de la périodede Vichy sont aujourd’huià demi effacées.En raison de la massecolossale des archivesà traiter, l’archiviste doitadopter une positionpragmatique. Dans biendes cas, la prolongation dela vie du document passepar sa reproduction surun support deconsultation, c’est-à-direla numérisation. L’arrêtde leur consultation sousforme originale et leurreconditionnement dansdes matériaux neutresleur donneront demeilleures chances desurvie.

La mémoire de papier

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B 3699

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Les facteurs de dégradation

Dossier

Les conditions de conservation et d’utilisationdes documents sont déterminantes pourleur durée de vie. Plusieurs facteurs entrent en jeupour participer à la dégradation,voire à la destruction des archives.

Les facteurs climatiquesLa température et l’humidité de l’air sont deux fac-teurs intimement liés. Disons pour simplifier que lesmeilleures conditions de conservation sont 18/20°C,et 50 +/- 5% d’humidité relative. Le plus importantest la stabilité des conditions ambiantes, ou du moinsla lenteur de l’évolution. Actuellement, on ne privilé-gie plus la climatisation des magasins d’archives,mais l’inertie thermique en utilisant des matériauxadaptés.Plus que la trop grande sécheresse de l’air, qui en-traîne le racornissement des cuirs de reliure et desparchemins, c’est l’excès d’humidité qui est à crain-dre, et en particulier le développement de micro-orga-nismes (moisissures).

L’excès de lumière cause des dommages rapides etirrémédiables, chacun peut s’en rendre compte enlaissant quelques heures seulement un journal ausoleil.

La pollution atmosphérique et la concentration departicules ont un effet très nocif pour la bonneconservation des documents.

Les facteurs biologiquesLes micro-organismes, qui se trouvent naturellementen suspension dans l’air, ne sont nocifs qu’en pré-sence de mauvaises conditions ambiantes : tempéra-ture et hygrométrie trop élevées, atmosphère confi-née. Dans ce cas de figure, les moisissures, forméesde champignons microscopiques, se développent trèsrapidement : les spores se déposent sur les archives,germent en pénétrant le document et croissent en untissu, le mycelium. Les micro-organismes se nour-rissent de la cellulose du papier, le fragilisant à l’ex-trême et allant jusqu’à sa destruction totale. Dans laplupart des cas, ils colorent le papier de tachesnoires, jaunes, roses, violâtres. Il est pratiquementimpossible d’éradiquer les micro-organismes, tout auplus peut-on les empêcher de se développer.C’est l’ennemi numéro un des archives.

Les insectes : blattes, poux du livre, lépismes, vril-lettes, dermestes, termites, autant de charmantespetites bêtes qui adorent se repaître de la colle, del’amidon, du papier, du cuir et du parchemin. L’exa-men approfondi des archives collectées est impéra-tif pour éviter de faire entrer ces hôtes dangereux.

Les animaux : il est très rare de trouver des sourisdans les bâtiments d’archives ; en revanche, leursdégâts ont pu être commis dans le grenier de la mai-rie ou de la maison d’habitation. À noter que le pa-pier intéresse les rongeurs comme matériau pour lenid de leur portée, plutôt que comme nourriture. Deplus, leurs excréments abîment les documents.D’autres animaux peuvent causer de graves dom-mages : les oiseaux et les chauves-souris.

4 E 664

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L’homme, ce grand prédateur...Les destructions de documents : au cours des siè-cles, batailles, pillages, bombardements, incendiesont causé et causent encore des pertes irrémédia-bles dans le patrimoine écrit. Mais l’ignorance et lemanque de curiosité sont aussi à l’origine de des-tructions quotidiennes, qu’on nous signale encoretrop souvent… a posteriori…

Les dégradations mécaniques : la manipulation peusoigneuse des documents, leur mauvais rangement,provoquent déchirures, détérioration des reliures ;les ficelles ou élastiques utilisés pour maintenir lesliasses coupent le papier. La photocopie provoque laruine des reliures soumises à pression, tandis que lesdécharges lumineuses dégradent les encres et lepapier.

Les catastrophesAu premier rang de celles-ci figurent les crues etinondations, qui ont détruit de nombreux documentsd’archives : le papier, le carton, le cuir et le parche-min sont des matériaux hygroscopiques. Si les dégâtsdes eaux se produisent lorsque les températuressont élevées, alors les liasses et les registres, colléset boursouflés par l’humidité, deviennent des coloniesde champignons et la destruction se produit rapide-ment.

des documents

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Page 8: Chroniques d'Archives numéro 4

La restauration est l’intervention directe surun document pour le consolider et rétablirsa fonctionnalité. Le restaurateur doit établirun diagnostic et faire une analyse complète desproblèmes afin d’avoir une vision clairedes interventions possibles, de leur étendue etde leur nature. Cette intervention doit se faire selondes règles éthiques précises qui seront détailléesci-dessous.

Le but n’est pas de reconstruire l’état d’origine dudocument, mais de rétablir dans la mesure du pos-sible sa fonctionnalité pour son utilisation actuelle, enconservant la matière originelle du document. Ainsi,toute restauration doit être visible et les matériauxutilisés facilement identifiables.

Par exemple, l’intervention sur un document pré-sentant des lacunes consistera à combler ces la-cunes avec un matériau adéquat et à redonner audocument une solidité suffisante pour être manipulé ;en aucun cas le restaurateur ne devra réécrire letexte disparu.

Après le diagnostic, le choix du traitement doit sefaire selon des critères précis et certaines règles quifont partie de la déontologie du restaurateur.Par ailleurs, le traitement envisagé doit aussi tenircompte des critères et des besoins de l’archiviste. Cechoix est donc le résultat d’un dialogue et d’uneétroite collaboration entre l’archiviste et le restau-rateur.

Le choix du traitement doit respecter des règles fon-damentales qui font partie des principes déontolo-giques de la restauration :

Le traitement doit être aussi limité que possiblecar toute intervention comporte un risque de perted’information. En même temps, le restaurateur doitintervenir de façon suffisante pour permettre laconservation du document à long terme. Il doit doncconcilier au mieux ces deux impératifs souvent di-vergents. Les techniques contemporaines de res-tauration permettent de plus en plus des interven-tions légères, très localisées, qui n’obligent pas, parexemple, à démonter la reliure d’un registre et quipeuvent être suffisantes.

Le traitement doit être spécifique au document, à lanature et aux causes de la dégradation. Il n’existepas de recette universellement applicable.

Le traitement doit être compatible avec tous les ma-tériaux composant le document, y compris ceux qui nesont pas impliqués directement dans le processus dedégradation. Il y a en effet toujours un risque qu’untraitement efficace pour un aspect devienne nocifpour l’ensemble du document. De plus, il peut y avoirdes effets secondaires, des interactions chimiques àlong terme jamais totalement prévisibles. La plusgrande prudence s’impose donc.

Le traitement doit toujours être réversible.En effet, malgré toutes les précautions, il n’est paspossible de prévoir toutes les interactions, toutes les

La restaurat ion des documentsDossier

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le document autant que possible dans son état et sonaspect esthétique originels, mais de retarder sonvieillissement, de lui redonner solidité et cohésion,de le “guérir” lorsqu’il subit l’attaque de facteurs dedétérioration, des moisissures par exemple. Ainsi,une lacune dans une feuille de papier en plein milieud’un texte sera comblée avec de la pâte à papier pourredonner de la solidité au document, mais il n’est pasquestion de reconstituer l’écriture ou les décors.

Restaurer les documents, réparer ou refaire unereliure ne s’improvise pas : tout en étant animé debonnes intentions, on peut aggraver le mauvais étatd’un document : ainsi on ne double pas le documentavec un adhésif plastifié ; on ne recolle pas les dos dereliure arrachés en les bricolant…

En France, il existe plusieurs formations à la restau-ration et à la reliure des documents : brevets BMAArts de la reliure et de la dorure, l’Institut nationaldu patrimoine, l’École de Condé, formations univer-sitaires… Les restaurateurs diplômés exercent dansde petites ou moyennes entreprises, ou dans desservices publics d’archives et de bibliothèques.

Mais la restauration d’un document est d’un coûtélevé, en raison de la prédominance du travail ma-nuel. Les crédits alloués à la restauration ne per-mettent de traiter qu’un nombre limité d’archives, se-lon différents critères de priorité.Aussi l’archiviste doit-il intégrer, dans sa politique deconservation, la notion de préservation.

réactions chimiques qui se produiront dans les siè-cles à venir. Les influences extérieures aussi ne sontpas toujours prévisibles à long terme : par exemple,l'évolution climatique, l’apparition ou l’augmentationde certains polluants dans l’atmosphère.

De plus, les techniques et les connaissances en ma-tière de restauration évoluent : un traitement au-jourd’hui recommandé peut faire demain l’objet deréserves très sérieuses au vu des conséquencesconstatées dans le temps ; les chercheurs peuventtrouver dans l’avenir une solution à un problème quiapparaît de nos jours insoluble.

Il faut donc toujours utiliser des méthodes qui per-mettent, autant que possible, un démontage de larestauration, tout en sachant que la réversibilitéd’un traitement — notamment d’un traitement chi-mique — n’est presque jamais absolue.

Le traitement ne doit pas empêcher de futures re-cherches sur le document.Le restaurateur ne doit pas faire preuve de virtuo-sité artisanale en “reconstituant” des parties per-dues : son habileté, plus modestement, doit consisterà respecter au mieux les parties originales du docu-ment et les éléments ajoutés doivent être principale-ment fonctionnels. De plus les restaurations de do-cuments sont la plupart du temps visibles.Il faut biencomprendre qu’un restaurateur de documents n’estpas un restaurateur de tableaux : l’aspect esthétiquen’est pas primordial. Il ne s’agit pas de reconstituer

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Comment communiquer sans dégrader ?Comment conserver en communiquant ?La réponse à ces deux questions contradictoiresen apparence s’appelle la conservation préventive.Plutôt que de réparer les documents abîmés,il s’agit de créer les conditions les meilleures possiblespour leur conservation et de mettre en placedes gestes simples pour éviter les « accidents»de manipulation.

La conservation préventive a pour objectifs de re-tarder le phénomène de vieillissement des documentset d’empêcher leur détérioration. Alors que la res-tauration, en raison de son coût et du temps de trai-tement, ne peut concerner qu’un nombre forcémentréduit des documents, la conservation préventives’attaque aux causes possibles de dégradation ettraite des ensembles beaucoup plus vastes.

Le conditionnement et le stockagePour atteindre ces objectifs, l’archiviste doit créeret maintenir des conditions optimales de conserva-tion. Cela suppose en tout premier lieu un espacede stockage adapté : une température idéalementcomprise entre 18°C et 20°C, une humidité rela-tive variant entre 45% et 60%, à l'abri de la lu-mière, dans un environnement sain et ventilé.Les rayonnages seront en métal et non en boispour limiter la prolifération des insectes ettraités contre la rouille… Les bâtiments d’ar-chives construits récemment intègrent demieux en mieux ces prescriptions.

Le dépoussiérage et une éventuelle désinfection pouréliminer toute trace de moisissure sont indispensa-bles. Quant au conditionnement, c’est l’élément fon-damental de la conservation préventive. Il doit êtreadapté au format des documents (ni trop large ni tropétroit ), dans un matériau suffisamment rigide, un as-semblage solide, des charnières résistantes, un sys-tème de fermeture efficace. Le matériau doit avoirune structure chimique stable : s’il s’agit de carton,il doit être non acide (neutre ou alcalin ), s’il s’agitd’un matériau plastique, il doit être exempt de PVC.Enfin tous les éléments métalliques doivent être enalliage inoxydable. Des documents exposés à la pous-sière en raison d’un conditionnement inadapté ouinexistant auront toutes les chances d’être attaquéspar la combinaison acidité–poussière–humidité–pollution urbaine.C’est la raison pour laquelle aux ADI des campagnessystématiques de reconditionnement sont menéeschaque année.

Les supports de substitutionLes manipulations répétées sont, nous l’avons vu, laprincipale cause de détérioration des documents.Pour les documents les plus consultés, le recours ausupports de substitution, microfilm et image numé-rique, est sans conteste la solution de préservationla plus efficace. Ainsi, conditionnés dans des maté-riaux de bonne qualité et rangés dans des magasinsd’archives respectant les normes de conservationque nous avons vues, les originaux auront-ils plus dechance d’être transmis au générations suivantes.

Dossier

Mieux vaut prévenir que guérir…

Page 11: Chroniques d'Archives numéro 4

L’obligation decommunication desarchives instituéepar la loi n’entraîne aucundroit à la reproductiondes documents.Cette dernière est unefacilité qui peut êtreaccordée dans la limite desmoyens du service et dela sécurité des documents.La délivrance d’unereproduction doit mêmeêtre refusée lorsqu’elle estsusceptible de nuire à laconservation du document.C’est ainsi que sont exclusde la photocopie lesdocuments fragiles ou enmauvais état, ceux dont leformat est supérieur à A3( y compris les plans),tous les documents reliés,quelle qu’en soit la date(détérioration mécaniqueprovoquée par laphotocopie ). Le sontégalement la plupart desdocuments figurés

(aquarelles, dessins, planscadastraux, affiches etestampes, photographieset cartes postales en noiret blanc ), ainsi que ceuxqui sont sur des supportsfragiles (parchemin,pelures, calques etcarbones) ou accompagnésd’un sceau ou d’un cachet.Un certain nombre dedocuments nonphotocopiables peuventêtre plus aisémentphotographiés, sans flashnaturellement. Il estévident que sont exclus dela reproduction tous lesdocuments consultés pardérogation aux délaislégaux de communicabilité.Par ailleurs, lesreproductions ainsiobtenues sont réservées àun usage strictementprivé. Dans le cadre d’unediffusion y compris surinternet, il est nécessairede demander uneautorisation.

la conservat ion prévent iveLes gestes qui tuent .. . et les gestes qui sauventLors de la consultation d’originaux quelques gestesde bon sens permettent d’éviter les dégradationsles plus graves. Un document d’archives, le plus sou-vent unique, doit être traité avec précaution ; évitertout ce qui peut l’altérer ( encre, salive, aliments li-quides ou solides…), ne pas le déplier ou le replierbrusquement, ne pas le faire entrer de force dansune boîte… Que l’on soit personnel des archives ouusager de la salle de lecture, il est impératif que cetteculture de respect du document devienne un réflexe.Et nous avons tous besoin de piqûres de rappel…

C’est la raison pour laquelle, pendant tout ce derniertrimestre de l’année, vous sera présenté toutes lesdeux semaines le «geste de la quinzaine», ou plutôtles gestes : le mauvais, et bien sûr le bon. Nous vouslaissons découvrir le premier, qui explique mieuxqu’un long discours pourquoi nous vous demandonsde ne pas utiliser de stylo en salle de lecture.

Les reproductions

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Cette année marque le 100e anniversaire de la loi En-gerand, votée le 27 novembre 1909. Cette premièreloi sur la maternité stipule que « la suspension dutravail de la femme pendant huit semaines consécu-tives dans la période qui précède et suit l’accouche-ment ne peut être une cause de rupture, pour l’em-ployeur, du contrat de louage de services ».Remarquons toutefois qu’elle ne prévoit pas d’in-demnité pour la femme qui suspend son travail et lesfameuses huit semaines ne sont en aucun cas uncongé obligatoire…Quelques années avant le vote de la loi, des initiativeslocales dans un cadre mutualiste avaient vu le jour.C’est le cas de la mutualité maternelle de Vienne, pre-mière œuvre de ce type créée en province. Fondée en1894 par la chambre syndicale de l’industrie textilede Vienne, la mutualité maternelle permettait aux ou-vrières du secteur textile de bénéficier d’indemnitésde repos d’accouchement, d’une prime d’allaitementet d’un dispensaire médical gratuit. Une modificationdes statuts permit en 1906 d’étendre ces dispositionsà l’ensemble de la population féminine viennoise.Les archives de cette institution sont entrées aux Ar-chives de l’Isère en 1985 et constituent la sous-sé-rie 152 J (2,30 ml de rayonnages ).

Le Point sur...

Le congé dematernité a 100 ans

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Les Archives départementales viennent d’acquérir,pour le compte du département de l’Isère, une lettrede Jacques Vaucanson, dont cette année est célébréle 300e anniversaire de la naissance.Jacques Vaucanson est né à Grenoble le 24 février1709, dixième enfant d’une famille de gantiers. Dèsses études chez les Minimes de Lyon, il manifeste sonintérêt pour deux domaines : la mécanique et la méde-cine. Toute sa vie durant, il poursuivra le même but, legrand dessein qu’il ne pourra pas réaliser: construireun homme artificiel. La construction de plusieurs auto-mates, vite célèbres, attirent l’attention des milieuxscientifiques et du public. Le cardinal de Fleury l’at-tache à l’administration en lui confiant le poste d’ins-pecteur général des manufactures de soie. Cettenomination entraîne l’arrêt de ses travaux sur les au-tomates. De mai à octobre 1742, Jacques Vaucansonvisite magnaneries, filatures, moulinages et tissagesde soie, en Italie d’abord, en France ensuite. Sonrapport est sévère : fonctionnement et organisationsont à réformer. Il propose de nouvelles machines etla construction de fabriques pilotes. Sa premièreréalisation fut l'invention d’un «moulin à organsiner»la soie, avec une chaîne sans fin qui porte son nom.Il invente aussi la machine permettant de fabriquercette chaîne. Quant aux fabriques pilotes, une seuleverra le jour, la manufacture royale de soie d’Aubenascréée en1752. Elle sera équipée des fameux moulins.

Le Point sur...

Une lettre de Vaucanson

1 J 738

C’est dans ce cadre qu’a été écrite la lettre dont il estici question, datée du 9 septembre 1769 et adresséeà Henri Deydier, négociant en soie et propriétaire dela manufacture royale d’Aubenas.Vaucanson demandeà son correspondant de tester les nouveaux moulinsqu’il a mis au point. Ce document a rejoint un ensem-ble de 23 autres lettres au même Deydier écrites parJacques Vaucanson entre 1752 et 1773 et entréesdans les collections des Archives de l’Isère en 1959(don de M.Doyon, 1 J 738, consultable sur microfilm2 Mi 1086).

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La révision du répertoire de la série MUn nouvel inventaire de la série M est disponible. Ilsuccède au répertoire numérique imprimé de 1949puis au classeur «M supplément» qui regroupait lesarchives versées par la suite pour la même période.Les analyses ont été révisées et complétées afin depermettre un meilleur repérage de l’information.

La volumineuse série M (6500 articles, 551 mètreslinéaires) regroupe les dossiers de la préfecture etdu cabinet du préfet relatifs à l’administration gé-nérale et à l’économie du département entre 1800 et1960 environ. Cette série couvre des domaines hé-téroclites.

Sous le peu explicite intitulé « administration géné-rale » sont conservés aussi bien les dossiers desélections politiques (1500 dossiers), que ceux descérémonies et voyages officiels de personnalitésdans le département, d’attribution des distinctionshonorifiques (une quarantaine de décorations et mé-dailles différentes ) ou des catastrophes naturelles etdes incendies. On trouve également des dossiers re-latifs à la population et à l’état civil (naturalisation,émigration), à la statistique économique ou au contrôledes subsistances. Enfin, la correspondance préfecto-rale est une véritable mine d’or pour l’histoire locale,puisque tout fait sortant de l’ordinaire est signalé aupréfet, représentant de l’État et chargé du maintiende l’ordre et de la sécurité publique.

C’est ainsi que la rubrique «police» représente plusdu quart de la série, l’État surveillant les individus etles groupements d’individus, dans le but d’éviter lestroubles voire la révolution. Cette thématique regrou-

pe des dossiers de police générale (événements no-tables, personnel de police…), de sûreté générale(surveillance des étrangers, des réfugiés, des anar-chistes ou des membres de l’Action française…) etde police administrative (débits de boisson, associa-tions sportives et culturelles, manifestations sportives,chasse...). Nombreux sont les dossiers qui contiennentdes rapports de police et de gendarmerie ou de la cor-respondance. On peut rattacher à ce thème la santépublique et l’hygiène, qui relèvent de la police sani-taire: épidémies de choléra, station thermale d’Uriage,comité départemental de la tuberculose…

La thématique « économie » couvre l’agriculture, lecommerce et le tourisme, l’industrie, le travail et lamain d’œuvre. Outre le contrôle des cultures – viti-culture ou élevage du ver à soie par exemple –, lesservices préfectoraux encouragent la formationagricole et sont informés de la tenue des concourshippiques. La vie économique et ses aléas se re-trouvent dans les dossiers sur les grèves, par exem-ple au cours des années 1945-1950, ou sur les syn-dicats professionnels. Les statuts des associationsd’assurances mutuelles agricoles contre l’incendie etla mortalité du bétail, conservés depuis 1887, témoi-gnent d’un autre aspect économique lié à l’essor dela mutualité. Quant à l’organisation du travail, il estpossible de retracer l’évolution de la législation dutravail des enfants ou celle liée aux salaires depuisles années 1840.

Thématique, la série M peut être mise en parallèleavec d’autres fonds traitant de plusieurs sujets voi-sins (contentieux électoral, eaux et forêts, compta-bilité, enseignement technique…).

nouvellement en service

Instruments de recherche

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Service politique de la ville,direction du développement social( 8411W1 à 17 )«Politique de la ville »… une expression souvent uti-lisée mais dont le sens exact reste encore parfois unpeu flou. Créée il y a pourtant plus de 25 ans enFrance, la mission politique de la ville a pour objec-tif d’améliorer le bien-être des habitants des zonesurbaines dites sensibles. Sous cet intitulé, sont dé-veloppés des projets portant sur la rénovation del’habitat, l’éducation, l’insertion, l’intégration desétrangers, la lutte contre les discriminations ainsique sur des axes tels que l’accès à l’emploi, la santé,etc…Bien qu’il ne s’agisse pas d’une compétence obliga-toire pour les départements, un service chargé de lamise en œuvre, du suivi et de l’évaluation de la poli-tique du département en matière de politique de laville lui est entièrement dédié au conseil général del’Isère. Ce service, qui reçoit environ 1000 demandesde financement chaque année, nous a versé en maidernier plusieurs dossiers de subventions d’inves-tissement instruits dans le cadre des contrats de ville1998-2007des agglomérations de Grenoble, Vienne,Pont-de-Cheruy et du Nord-Isère.

SignalétiqueLes Archives modernisent peuà peu leur signalétique. Lespanneaux guidant les lecteursdans leur demande decommunication en salle desinventaires ont notamment étéremis à jour cet été.

RecherchesUne nouvelle fiche d’aide àla recherche est disponible ensalle d’inventaires.Intitulée « Histoire familiale »,elle récapitule les sourcesclassiques utilisées engénéalogie et pointe des sériessouvent négligées et pourtanttrès utiles pour reconstituerla vie d’un ancêtre.Cet outil devrait ouvrirde nouvelles pistes à noslecteurs…

Ces classements ont débouchésur la rédaction d’un répertoireou sur sa mise à jour(également consultable auxArchives de l’Isère ).Il est à souligner que lesmairies de Bonnefamille,Chapareillan, Chatonnay,Saint-Andéol, Saint-Primet Susville renferment toujoursd’intéressants fonds pour leXIXe siècle.

Aux Archives de l’Isère :Les registres paroissiauxde Tramolé ont rejointnos rayonnages. Ils sontconsultables sous forme demicrofilms (5Mi).Des registres paroissiaux,dont l’existence était inconnue,ont réintégré les collectionspubliques : Siévoz (1629-1708et 1763-1792) et Pierre-Châtel(1729-1736). Pour en avoirconnaissance on se reporteraaux microfilms (2Mi).

Pratique

Compteurs d’archives

Nouvelles du microfilmageLes registres d’état civil descommunes de l’arrondissementde Vienne pour la période1875–1906 sont microfilmésjusqu’à Cours-et-Buis.

La sous-série 2 OLes archives du bureaudes affaires communales dela préfecture (1800–1940)sont en cours de classementen 2 O. Lors du bon à tirer,la dernière commune classéeétait Saint-Sorlin-de-Morestel.

Du côté des archivescommunalesEn mairie : Depuis janvier 2009,13 communes ont, à leurdemande, bénéficié de l’aide auclassement pour leurs archivesdes XIXe, XXe et XXIe siècles.Pour 5 d’entre elles –Brion, Chatonnay, Chuzelles,Saint-Andéol, Susville –il s’agissait d’une première.Quant aux 8 autres –Chapareillan, Crachier,Herbeys, Meyrié, Saint-Prim etTramolé – les classements déjàentamé ont été poursuivis.

POUR NOUS JOINDRE

Par courrier :Hôtel du département,7 rue Fantin-Latour, BP 109638022 Grenoble cedex 1Par couriel :[email protected]

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Le Billet de Luce

Huis closUne question vous taraude sans répit, honorées lec-trices, honorés lecteurs, blanchissant vos nuits, obs-curcissant vos jour, vous égarant sur les scabreuxsentiers des supputations : que se passe-t-il doncderrière la grille ( la herse ) abaissée des Archivespendant ces deux semaines estivales de fermeture aupublic ? Ce n’est que tout récemment, à la faveur d’uncolloque dont l’objet était Lectorat et arcanes archi-visticalesques que nous avons pris conscience devotre souffrance et décidé en conséquence de toutvous révéler.

Vous imaginez vraisemblablement que nous œuvronsà des tâches ardues de l’espèce collecte, classement,reconditionnement, mise à jour des recherches, sai-sie d’inventaires et autres travaux propres à exalternotre abnégation toute imprégnée de notre amour duservice public. Vous vous fourvoyez dans toutes lesdimensions de votre candeur. La réalité est tout au-tre : nous passons ce temps à la distraction, dans unsouci d’épicurisme salvateur.

Tout d’abord, nous organisons des raouts urbano-champêtres chez Vauban, où nous invitons les gloireslocales : Aristide, qui ne rêve que chutes (aqueusesessentiellement ) ; Jean-François, hanté par le sou-venir d’une certaine Rosette, probablement quelqueaccorte bergère du Quercy ; Hector, qui conclut cha-cun de ses propos d’un c’est fantastique ! ; Jacques,immanquablement escorté de son canard championde natation ; et puis Henri, Antoine et les autres.

DESIGNGRAPHIQUE

Après les nombreux toasts portés à la prospérité denos hôtes, un brin d’exercice nous est salutaire.Chacun peut alors participer à diverses animations :escalade à mains nues, façon King Kong, de la tourB,au sommet de laquelle un solarium nous permet dehâler en dégustant quelque locale composition spiri-tueuse ; parcours d’orientation dans le dépôt – com-ment, en partant de Notre-Dame (4G), faisant étapeà la Grande Chartreuse (4H), parvenir à la sous-préfecture de Vienne (4Z ) en passant au plus largedes gendarmeries (4N) et sans utiliser les trans-ports en commun (4S) ; reconstitution de la Journéedes Tuiles – les projectiles sont d’un matériau agréépar la commission Hygiène et Sécurité – d’après De-belle,… pour ne citer que les plus comme-il-faut.

Enfin, nous avons nos œuvres. Par le biais d’une tom-bola, dont le premier lot est une photo dédicacéed’Auguste Prudhomme, le deuxième un dauphin gran-deur nature en chocolat, le troisième un inventaire dela série P en tirage limité sur vélin et reliure de ga-luchat, nous participons au secours apporté aux ar-chivistes nécessiteux de Clipperton et des Kerguelen,dont l’environnement, un zeste hostile, en fait descontrées d’exil..

Nous vous devions, estimé lectorat, la vérité.Puisse-t-elle mettre enfin un terme à vos maux !

LUCE

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