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Chroniques de Fouesnant - s-myuh

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Grande CHELIDOINE page 6

LIERRE TERRESTRE page 9

COQUELICOT page 9

PRIMEVERE page 10

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MAUVE page 12 SENECON page 16

PENSEE SAUVAGE page 16 MARRONNIER page 15

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Dans la presse de l’époque des encarts publicitaires vantaient les mérites de la rhubarbe par exemple : « Voulez-vous vraiment guérir de la constipation …Prenez les comprimés de rhubarbe pure de Chine Callet, pharmacien à Lyon ». Le CRESSON DE FONTAINE (Nasturtium officinalis, nb Beler, np Tord-nez). Famille des Crucifères. Contient quantité de vitamines, soufre, iode et sels minéraux. Son nom populaire provient de l’odeur spéciale qu’il dégage. Il se développe dans les eaux vives, fontaines et sources. On le récolte sans doute encore à Gouesnac’h, terroir de fontaines et d’eaux courantes. Il faut être certain que l’eau dans laquelle il pousse n’a pas été souillée par des animaux, principalement les ovins, porteurs du parasite de la douve du foie qui détruit peu à peu cet organe. Au moment des cures de printemps, on le consommait jadis en salade comme complément de la rhubarbe.

Diarrhée Le dérèglement de l’intestin peut s’exercer dans le sens contraire et produire des évacuations brutales et liquides contre lesquelles la nature met quelques remèdes resserrants à la disposition des patients, tels que : La RENOUEE ou BISTORTE (ns Polygonum bistorta, nb Gwiniz du an diaoul, np Renouée aux oiseaux). Famille des Polygonacées. Mauvaise herbe rampante qui se multiplie facilement dans les jardins dont on néglige l’entretien. Contient des tanins, flavonoïdes et saponines, d’où des propriétés astringentes qui expliquent son action adoucissante. Enurésie Il s’agit de l’émission nocturne involontaire d’urine, courante chez les jeunes enfants, appelée autrement « le pipi au lit ».

Dans nos campagnes les mères de famille avaient recours à : La FOUGERE MALE (ns Dryopteris filix, nb Raden). Famille des Aspidiacées. Contient de l’amidon, du tanin et des substances complexes qui lui assurent une propriété vermifuge utilisée depuis l’Antiquité pour éliminer le ver solitaire. Cependant les populations de la région préconisaient plutôt son emploi, sans danger aucun puisqu’il était d’usage externe, pour faire disparaître cette affection enfantine ; il suffisait tout simplement de faire dormir l’enfant sur un matelas rempli de fougères, préalablement séchées, ramassées dans les bois ou sur les talus des chemins, lieux où l’espèce proliférait …et cela marchait !

Hémorroïdes Cette affection due à une mauvaise circulation veineuse ou parfois au stress trouvait des remèdes parmi les plantes de santé dont plusieurs espèces étaient considérées comme efficaces : Le MARRONNIER (ns Aesculus hippocastanum, nb Brizhkistinenn, np Marronnier d’Inde). Famille des Hippocastanacées. Arbre d’ornement que l’on voit dans les villes en bordure des avenues et dans les squares. (Voir photo page 14) Il contient des tanins, de l’amidon, des glucosides et des saponines. Il possède des propriétés astringentes, vulnéraires et fébrifuges. Il était employé dans les soins contre varices et hémorroïdes. La JOUBARBE (déjà citée). Outre son action sur le mal d’oreille elle était aussi recommandée en cas de troubles de la circulation du sang.

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Le SENECON (ns Senecio vulgaris, nb L. Sant Jakez, np Herbe aux oiseaux). Famille des Composées. Voici encore une mauvaise herbe qui a du bon ; elle est commune dans les jardins et les champs ; ses petites fleurs jaunes sont le régal des oiseaux. (Voir photo page14)

Très envahissante, elle fait l’objet d’instructions administratives en vue de sa destruction.

Comme plante emménagogue, son utilisation est mentionnée dès l’Antiquité. Dans la région, on lui reconnaissait une action bienfaisante sur les hémorroïdes. Rhumatismes Le mot paraît s’appliquer aujourd’hui à toutes les douleurs articulaires ; c’est dans ce sens que nous l’employons. Parmi les espèces susceptibles de soulager la personne qui en souffre nous trouvons : La REINE DES PRES (ns Spiraea ulmaria, nb Rouanez ar fouenneg, np Ulmaire ou Herbe aux abeilles). Famille des Rosacées. Pousse à proximité des sources et dans les lieux humides ; ses fleurs, de couleur crème, sont très odorantes et attirent les abeilles. L’analyse de laboratoire révèle la présence de glucosides, de substances salycilées et divers autres principes qui lui confèrent des propriétés fébrifuges et analgésiques connues par les médecins de l’Antiquité qui la recommandaient comme remède antirhumatismal. La PENSEE SAUVAGE (ns Viola tricolor, nb L. An dreinded, np Herbe à la Trinité). Famille des Violacées. Utilisée en infusion de façon courante dans les siècles passés, elle est de nos jours un peu oubliée. (Voir photo page 14) L’ORTIE (ns Urtica dioica, nb Lined, np Ortie brûlante). Famille des Urticacées. Mauvaise herbe qui envahit les parcelles incultes, les talus et les

décombres. Riche en sels minéraux, protides, vitamines et tanins, il était conseillé d’en frotter les parties du corps atteintes de rhumatismes. Le FIGUIER (déjà cité) : La figue, riche en sucre, présente des qualités émollientes ; elle était appliquée chaude sur la zone sensible. Le MARRONNIER (déjà vu). Il était également considéré comme une espèce antirhumatismale. Nous ne savons pas sous quelle forme il était utilisé ; il nous a simplement été dit qu’il n’y a pas si longtemps, il suffisait de porter un marron d’Inde dans sa poche pour calmer les douleurs. (Voir photo page 14) Scrofulose La scrofulose ou tuberculose ganglionnaire appelée jadis « écrouelles » trouvait son remède dans : (Voir photo page 23) La SCROFULAIRE NOUEUSE (ns Scrofularia nodosa, nb L. Sant Cadou, np Herbe aux écrouelles). Famille des Scrofulariacées. Elle se trouve en terrain humide, aux bords des ruisseaux ; à Gouesnac’h elle poussait naturellement aux alentours de la fontaine de Saint-Cadou avant que le placître ne fasse l’objet d’un entretien régulier, suite à la restauration de l’édifice. Substances actives : acides organiques, saponines, pectines et scrofularine. Propriétés toniques, stimulantes, vermifuges, vulnéraires et intéressantes surtout pour son action dans la lutte contre la scrofulose. Cette dernière propriété nous renvoie à Saint-Cadou et aux origines de sa chapelle ; cette maladie endémique au Moyen Age était, en effet, dénommée en breton le « drouk Sant Cado » et aussi le « drouk ar Roué » rappelant ainsi que la monarchie capétienne s’était attribuée le même pouvoir thérapeutique sur les écrouelles.

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A noter que ses feuilles écrasées en cataplasmes hâtaient également la guérison des escarres et des plaies persistantes. Aujourd’hui, elle n’est plus guère utilisée; il est vrai que l’adénite tuberculeuse, maladie endémique dans les siècles passés, a pratiquement disparu. Epidémies Les grandes épidémies de jadis sont trop anciennes pour que des souvenirs aient été conservés dans les mémoires et fassent l’objet de témoignages.

Il apparaît cependant que les autorités se trouvaient démunies pour traiter les cas individuels de peste ou de choléra. Pour venir en aide à l’action des établissements hospitaliers et du corps médical, on essayait de chasser, dans les villages et autour des malades, l’air contaminé et les mauvaises odeurs par des fumées odoriférantes en brûlant du bois de laurier, de genêt et des plantes comme : Le THYM (ns Thymus vulgaris, nb Turkantin, np Pouilleux). Famille des Labiées. (Photo page 23) Cultivé dans presque tous les jardins. Principes actifs : huile essentielle, tanins, saponines et substances diverses dont la plante tire ses propriétés antiseptiques, vermifuges, antitussiques, odoriférantes, digestives et stimulantes. Le personnel médical avait, en outre, recours à des préparations d’apothicaires, en particulier la thériaque, potion qui était, en fait, la panacée des 16ème et 17ème siècles.

De nombreuses plantes médicinales entraient dans sa composition, ainsi que des ingrédients très divers comme la chair de vipère et l’opium. Les maladies simplement contagieuses ne sont dangereuses que pour l’entourage

de ceux qui en sont atteints. Une telle maladie est-elle la cause des décès survenus du 3 au 18 janvier 1749 chez André LE LEURE et Marguerite LALAISON son épouse, tenanciers de la ferme de Keridré, aujourd’hui Kerider, qui perdaient cinq de leurs enfants âgés de neuf mois à dix ans ? Nous ne le saurons jamais puisque la cause du décès n’est jamais portée sur les registres paroissiaux. Peut-être peuvent-ils être attribués à la fièvre typhoïde ou à toute autre infection liée à l’empoisonnement de l’eau du puits par du fumier stocké à proximité. Il semble, qu’au plan local tout au moins, l’aide des plantes de santé n’ait pas été sollicitée pour accompagner ce type de maladies. Soins de beauté La plupart des guides de voyage des 19ème et début 20ème s. signalent une singularité de la localité de Fouesnant et des alentours : - entre Quimper et Quimperlé « les

femmes sont d’une beauté renommée dans le département » (Guide pittoresque du voyageur en France. Route de Paris à Brest. Edition 1836)

- éloge identique dans le Guide Joanne de 1883.

- « bourg renommé pour la beauté de ses femmes et la coquetterie de leur costume » (Guide Pratique du réseau de l’Ouest Normandie Bretagne).

- « la plupart des femmes ont une grâce monacale ; le parfum de leur charme est ancien; la jeune fille de Fouesnant rappelle à la fois les Bernoises de Hoelbein et Flora la Romaine » (Guide Myriam qui attribue cette appréciation à André Suarez).

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Que pouvaient faire les Fouesnantaises pour conserver cette fraîcheur et ces charmes ? Une explication vient immédiatement à l’esprit : elles trouvaient dans la nature des plantes de beauté dont elles connaissaient le secret. Nous en ajoutons quelques-unes à notre herbier :

Le TILLEUL (déjà cité) dont la lotion conserve sa souplesse à la peau du visage. Le PERSIL (ns Petroselinum hortense). Famille des Ombellifères. Plante condimentaire présente dans la plupart des jardins. Possède de nombreuses propriétés permettant son emploi dans des affections diverses ; en matière de beauté, sa lotion passait pour atténuer, sinon faire disparaître, les taches de rousseur, les « pikou rouss » qui déparaient parfois les visages féminins. La PÊCHE, la CERISE, appliquées l’une ou l’autre en masque pour tonifier la peau qui s’en trouvait raffermie. Ce produit naturel pouvait même être consommé après usage : sur un dessin humoristique dont nous avons conservé le souvenir, l’ « aide soignant » de l’époque demandait en fin de séance « est-ce le moment d’ajouter le sucre » ? Le LIS ROYAL utilisé en mélange avec miel et coquelicot pour confectionner des masques antirides. La GUIMAUVE (ns Althea officinalis, np Mauve blanche). Famille des Malvacées. Croissait naturellement sur les terres de Treffélen-vian. Action sur la couperose. La CAMOMILLE ALLEMANDE ou sauvage (ns Matricaria Chamomilla, nb Kramamailh, np Œil de soleil). Famille des Composées. Croît sur les talus et dans les terrains vagues. L’essence aromatique qu’elle contient lui assure de nombreuses utilisations dont celle qui nous occupe ici : sa lotion, employée en rinçage après

un shampoing, était réputée pour blondir les cheveux en leur donnant un reflet embellissant. Restons dans le domaine capillaire pour évoquer, à titre anecdotique, la perruque, chevelure artificielle de M. BILLY du PLESSIS, avocat au Parlement de Bretagne et expéditionnaire en Cour de Rome (il était, à ce titre, chargé d’obtenir de l’autorité papale des brefs d’indulgence pour l’église et les chapelles de Gouesnac’h). Une lettre de l’année 1750 de son homme de confiance a laissé à la postérité les considérations suivantes : « J’ay parlé au perruquier qui a la mesure de votre teste il m’a demandé si vous souhaitiés une perruque financier, ou de palais, que vous luy aviés dit que vous souhaitiés que votre perruque eut été fait d’un cheveux d’une belle grisaille ; dans l’instant que vous me marquerer de la façon que vous souhaités que soit votre perruque, il se mettera à la faire et elle sera preste avant votre arrivé …. » Comme quoi la gent masculine n’était pas insensible, elle non plus, à l’impact de son aspect extérieur sur les contemporains ; il est vrai que le sieur Billy du Plessis revêtait, dans l’exercice de ses fonctions d’avocat, une tenue d’apparat qui ne devait rien laisser au hasard. Action sur le bétail Les plantes médicinales pouvaient être utilisées, également, pour soigner ou entretenir au mieux les animaux de la ferme. Cependant, les recettes de nos ancêtres semblent, aujourd’hui, un peu oubliées.

Nous n’avons pas fait de recherches particulières sur cet aspect des choses et avons seulement retenu quelques remarques concernant plus spécialement l’alimentation du bétail, visant à son maintien en bonne santé et à sa valorisation économique.

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C’est ainsi que l’Ortie, déjà citée dans notre herbier, abondante sur les talus et à la lisière des champs, était fréquemment ajoutée, hachée, à la nourriture des animaux de la basse-cour ; ne disait-on pas que cela favorisait leur bon développement, ainsi qu’une ponte plus abondante des poules. (Voir photo page 23) En hiver, période de l’année où le fourrage pouvait se faire rare, certains n’hésitaient pas à y ajouter des orties séchées, ce qui présentait de surcroît l’avantage d’augmenter la quantité du lait fourni par les vaches, quand elles étaient laitières. Si l’Ajonc (ns Ulex europeus, nb Lann, np Genêt épineux) de la famille des Légumineuses, dont les fleurs jaune d’or s’épanouissent dans tous nos paysages, était employé dans la litière du bétail, il arrivait qu’il serve de complément alimentaire pour le cheval, avec prudence cependant, un emploi exagéré étant jugé dangereux pour la santé de l’animal. L’ajonc était la plante indigène par excellence : il serait étonnant que l’on ne trouva pas dans la microtoponymie locale, nombre de « park lann ». Nous avons vu précédemment que le Genet était considéré comme protégeant les moutons qui s’en nourrissaient contre les morsures de vipères. Mais cela relevait uniquement de l’instinct animal. Si les paysans savaient utiliser les propriétés des plantes pour soigner leurs animaux, ils n’en faisaient pas moins appel à Saint-Herbot pour qu’il protège leur cheptel ; la présence de ce saint personnage dans la plupart des églises et chapelles de la région pas moins de trois statues dans la chapelle Saint-Cadou à Gouesnac’h garde le souvenir de cette vénération. Notons, pour l’anecdote, une recette curieuse mettant en œuvre un

mélange de THYM, VERVEINE et SAUGE pour soigner une vache victime d’une indigestion, recette relevée dans un livre ancien qui décrivait ainsi les symptômes de la maladie « elle regarde ses flancs, baille, se roule, refuse de manger, a la bouche chaude et les yeux larmoyants. Une diète s’impose. Lui faire avaler un litre de vin chaud dans lequel on aura fait bouillir du thym, de la verveine et de la sauge. » Dans son « Voyage dans le Finistère » (1794-1795), Jacques CAMBRY, au cours de son passage dans le district de Carhaix, a recueilli auprès d’un certain Julien LE MENTHEOUR, des recettes pour soigner les chevaux mettant en œuvre persil, angélique, pas d’âne, armoise … (Ed. Sté Arch.du Fin.1999 page 129). Les lecteurs intéressés pourront s’y reporter. Les plantes dans les prescriptions médicales Parmi les archives que nous avons consultées, il s’est trouvé des procès-verbaux d’examens médicaux effectués à la demande des autorités administratives (Présidial de Quimper, Cour Royale de Concarneau, Amirauté de Quimper) à l’occasion d’accidents, noyades sur le domaine public ou rixes dans les tavernes de la région. A dire vrai, nos glanes ont été assez restreintes, les problèmes de santé ne faisant pas partie, à l’époque où nous les avons rassemblées, de nos centres d’intérêt ; elles sont cependant suffisantes pour montrer qu’apothicaires, barbiers, perruquiers, pharmaciens, chirurgiens et médecins énumérés dans l’ordre chronologique de l’histoire recon-naissaient la valeur thérapeutique des herbes de santé.

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Dans une procédure instruite par la Cour Royale de Concarneau sur une plainte du mois de février 1771, contre deux individus accusés d’avoir porté des coups à Yves LE REST, de Kernevet en Pleuven, employé chez Guillaume LE HELLORET, aubergiste au Quinquis en Fouesnant, François COQUEREL, maître en chirurgie et démonstrateur des écoles de chirurgie de la ville de Quimper et Jean-Corentin BREHIER, chirurgien, « demeurant séparément » rue Neuve et rue Obscure à Quimper, ont remarqué « une contusion considérable sur les os propres du nez avec éclatement des dits os … nous avons procédé à la réduction des os du nez et avons ordonné des pansements et des pottions (sic) vulnéraires » sans précision sur la composition de ces dernières (C.R. Conc. Arch. Dépt.série B 1312). Quelques années plus tard, les sieurs LEBRETON, médecin et LANNEGRIS, chirurgien, exerçant à Quimper, prescrivent à Françoise BOURDOULOUS, fe d’Alain GUILLERM, boucher de lard, retirée de l’Odet après qu’elle eût été réanimée, un lavement purgatif suivi d’une infusion de fleurs de SUREAU (ns Sambucus nigra, nb Skao, np Sureau noir. Famille des Caprifoliacées) aux propriétés vomitives et sudorifiques (Amirauté de Quimper. A.D. B 4472). Dans un procès-verbal du 10 juillet 1781, Blaise du BALAY, ancien chirurgien sur les vaisseaux du Roi, établi à Concarneau, administre des tisanes « vulnères » pour soigner des plaies à la tête et aux jambes (C.R. Conc. A.D. B 1325) Dans un tout autre domaine, celui des dépenses de la psallette de la cathédrale de Quimper (il s’agit de la maîtrise) dont les archives fragmentaires commencent au milieu du 17ème s. nous avons la trace d’interventions médicales sur les enfants de chœur dont le Chapître

de la cathédrale avait la charge (A.D. 2 G 102). Des mémoires et des quittances de dépenses établis à partir des années 1640 nous renseignent sur des interventions de représentants du corps médical, dont celles des sieurs : - LAURENT : 4 livres 10 sols pour « 1

fiole de sirop, 1 potée de tisane et autres médecines concernant le petit Provençal », originaire du comté d’Avignon, d’où son surnom.

- LONGUET : chirurgien, pour lavement, purge et fourniture d’onguent contre la gale pour les deux enfants CHARRUE.

- KERORMEN Philippe, médecin juré qui fournit une potion cordiale et vermifuge pour le coût de 2 livres 10 sols comprenant également une potion à vers, du sirop vermifuge et une pinte de tisane pectorale.

Les plantes bienfaisantes n’étaient donc pas ignorées des professionnels de la santé. Une preuve irréfutable en est fournie par l’existence des pots de pharmacie dont chacun, agrémenté parfois d’un joli décor de couleur, portait le nom latin ou populaire de la plante, de l’onguent ou de la préparation qu’il contenait.

Certaines officines, dont la création est ancienne, exposent leur collection dans la partie de l’établissement réservée à l’accueil de la clientèle. Dans le cours de cet article le lecteur trouvera la représentation d’un pot réservé à la THERIAQUE, aux formes exceptionnelles. La confection de ce médicament des siècles passés exigeait de nombreuses manipulations ; entraient, en effet, dans sa composition plus de cinquante extraits végétaux sans compter diverses substances dont la chair de vipère, tout cela soumis à un contrôle draconien et entouré d’un véritable cérémonial.

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Plantes utilisées par les anciens bretons

Il nous a paru intéressant de faire profiter nos lecteurs d’une liste parue dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère de l’année 1877 présentée, à l’époque, par M. BOURASSIN, liste non limitative, qui atteste d’une utilisation très ancienne des plantes de santé chez les Bretons. (Voir Annexe ci-après). Cette liste est présentée telle qu’elle a été soumise à la séance du 30 juin 1877 de la dite Société.

Vous remarquerez que la plupart des espèces qu’elle énumère ne sont pas retenues dans notre herbier qui, par définition, n’est qu’une ébauche ; elle apporte cependant à celui-ci des éléments complémentaires que nous ne sommes pas à même, pour le moment du moins, de commenter.

Arrivés au terme de cette enquête, qu’il nous soit permis d’exprimer le regret que les témoignages de nos contemporains n’aient pas été plus nombreux ; nous sommes d’autant plus reconnaissants envers les quelques amis qui ont bien voulu nous révéler certains secrets de famille qui sont venus compléter ceux de notre fonds familial. Nous avons tenté de donner une nomenclature bretonne qui, et ceci n’est pas anormal, ne figure pas dans les encyclopédies traditionnelles ; nous avons puisé, pour ce faire, dans les notes relevées au cours de nos lectures et dans quelques dictionnaires franco-bretons, à commencer par celui de Grégoire de Rostrenen et nous avons comblé quelques lacunes en partant des commentaires donnés par Fanch DUROS, lors d’une promenade récente dans le chemin botanique de Pors Garo aménagé il y a quelques années à Gouesnac’h à l’initiative des Amis des Jardins et de Fred Savary qui fut membre fondateur de Foen Izella.

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ANNEXE

La liste ci-dessous ne saurait être considérée comme limitative. Verveine (verbena officinalis). En s’en frottant le corps on obtenait tout ce qu’on voulait. Bryone ou Vigne blanche (Bryonia dioica). Contre l’hydropisie, les rhumatismes et la paralysie. Grande chélidoine ou Grande éclaire, avec laquelle disait-on les hirondelles guérissaient les yeux de leurs petits. Même usage chez les humains. Epi d’eau (potamogeton natans), astreingeant. Cheveux de Vénus (adianthum capillus Vénéris), en infusion contre la gravelle. Orchis pourpre (orchis purperea) passait pour aphrodisiaque. Molène (verbascum) ou Bouillon blanc, utilisé comme diurétique. Verge d’or (solidago virga aurea), vulnéraire. Plantain d’eau (alisma plantago) contre la rage. Concombre piquant (momordica elaterium) pour guérir douleurs et ulcères. Menthe (mentha tomentosa) causait la mort du fœtus et s’opposait à la génération en coagulant la semence. Morelle noire (solanum nigrum) contre les scrophules. Euphorbe (euphorbia peplis) raffermissait les dents. Vigne (vitis vinifera) dont les vrilles arrêtaient les vomissements. Peuplier blanc (populus alba) contre les maux d’oreilles. Saule (salix) feuilles pilées pour les dartres Caillelait (galium) appliqué en couronne contre les maux de tête.

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SCROFULAIRE page 16

ORTIE pages 16 et 19

THYM page 17

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OMBILIC page 5

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