1
8 OptionBio | mardi 19 novembre 2013 | n° 498 actualités | santé publique Un traitement pour la FPI Un traitement pour la FPI épidémiologie Cinq ministères contre l’obésité La prévalence croissante de l’obésité en France suscite régulièrement des questions des parlementaires au ministère de la Santé. Selon les dernières enquêtes, 7 millions de Français sont obèses, soit 15 % de la population, augmentation encore plus forte chez les 18-24 ans. Pour Roland Courteau, sénateur, si l’obésité progresse c’est la faute à l’agroalimentaire qui ne respecte pas les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS). Des mesures contraignantes s’imposent pour améliorer la qualité nutrition- nelle des aliments, corriger le mar- keting vers les jeunes, renforcer l’étiquetage informatif, veiller à la qualité des aliments que vendent les établissements scolaires, etc. La France est à l’avant-garde de la lutte contre le surpoids et l’obésité, affirme le ministère, depuis le pre- mier PNNS, lancé en 2001, que tous les gouvernements ont poursuivi. Résultat : la France résiste mieux que d’autres pays, la progression de l’obésité semble enrayée. Mais le surpoids reste un fléau : 7 millions d’adultes sont obèses. L’obésité est associée à l’HTA, au diabète, à l’arthrose, à des addictions. C’est une injustice sociale, il y a dix fois plus d’enfants obèses chez les ouvriers que chez les cadres, mais aussi terri- toriale : plusieurs régions ont des taux d’obésité plus élevés que d’autres : Nord-Pas-de-Calais, Champagne- Ardenne, Picardie, Haute-Normandie, DOM. La lutte contre le surpoids et l’obésité est un point important du Plan santé des jeunes, avec plusieurs volets : être plus efficaces en prévention, lutter contre les inégalités de santé pour rattraper les écarts entre les Français, agir dans tous les milieux de vie (école, travail, lieux sportifs). Les professionnels de santé ont une place centrale pour opérer le repé- rage des jeunes et proposer la prise en charge des enfants et de leurs parents et des adultes en surpoids ou obèses. Le ministère de la Santé travaillera en étroite collaboration avec les ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supé- rieur, du Travail et de l’Agriculture. | Y.-M. D. parcours de soins Prise en charge des médicaments de confort en cas d’ALD Le sénateur Jean-Louis Lorrain a interpellé la ministre de la Santé à propos du déremboursement des médicaments de confort chez les patients chroniques ou handicapés, souffrant de troubles jugés mineurs par d’autres, mais deviennent insupportables, voire dangereux. Réduire les dépenses de la Sécurité sociale, certes, mais dérembourse- ment des médicaments de confort même partiel, mutuelles ne prenant rien en charge : pour les personnes en allocation de solidarité, ces frais supplémentaires représentent jusqu’à 3 mois de revenus ! L’Assurance-Maladie rembourse 100 % des dépenses aux traitements des patients en affection de longue durée (ALD) ou en invalidité, si ces traitements font partie des presta- tions remboursables. La prise en charge des médicaments est condi- tionnée par l’avis de l’HAS selon le service médical rendu (SMR), qui peut être jugé insuffisant, faible, modéré, majeur ou important (exemple : les antibiotiques). De ce classement dépend le niveau de remboursement habituel du médicament (15 % pour un SMR faible ; 30 % pour un SMR modéré ; 65 % pour un SMR majeur ou important ; 100 % pour les médi- caments considérés comme irrempla- çables et particulièrement coûteux). En cas de SMR insuffisant il n’y a pas de prise en charge ou le produit sera déremboursé. En cas d’ALD, tous les traitements en rapport avec l’affection sont pris en charge à 100 %, quel que soit leur SMR, s’ils sont inscrits sur la liste des produits remboursables. Mais on ne peut prendre en charge un traitement insuffisamment évalué ou n’ayant pas fait preuve d’efficacité. En cas de difficulté matérielle, des pres- tations supplémentaires extra-légales peuvent être attribuées par les CPAM, au titre du Fonds national d’action sani- taire et sociale (FNASS) après avis de la Commission de l’action sanitaire et sociale, l’attribution de ces prestations étant appréciée par chaque caisse d’assurance maladie au cas par cas et sous condition de ressources [un parcours du combattant]. | Y.-M. D. Source Sénat. © SJHULS © PAULISTA

Cinq ministères contre l’obésité

  • Upload
    y-m

  • View
    214

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Cinq ministères contre l’obésité

8 OptionBio | mardi 19 novembre 2013 | n° 498

actualités | santé publique

Un traitement pour la FPIUn traitement pour la FPIU i l FPI

épidémiologie

Cinq ministères contre l’obésitéLa prévalence croissante de l’obésité en France suscite régulièrement des questions des parlementaires au ministère de la Santé. Selon les dernières enquêtes, 7 millions de Français sont obèses, soit 15 % de la population, augmentation encore plus forte chez les 18-24 ans.

Pour Roland Courteau, sénateur, si l’obésité progresse c’est la faute à l’agroalimentaire qui ne respecte pas les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS). Des mesures contraignantes s’imposent pour améliorer la qualité nutrition-

nelle des aliments, corriger le mar-keting vers les jeunes, renforcer l’étiquetage informatif, veiller à la qualité des aliments que vendent les établissements scolaires, etc.La France est à l’avant-garde de la lutte contre le surpoids et l’obésité, affirme le ministère, depuis le pre-mier PNNS, lancé en 2001, que tous les gouvernements ont poursuivi. Résultat : la France résiste mieux que d’autres pays, la progression de l’obésité semble enrayée. Mais le surpoids reste un fléau : 7 millions d’adultes sont obèses. L’obésité est associée à l’HTA, au diabète, à

l’arthrose, à des addictions. C’est une injustice sociale, il y a dix fois plus d’enfants obèses chez les ouvriers que chez les cadres, mais aussi terri-toriale : plusieurs régions ont des taux d’obésité plus élevés que d’autres : Nord-Pas-de-Calais, Champagne-Ardenne, Picardie, Haute-Normandie, DOM.La lutte contre le surpoids et l’obésité est un point important du Plan santé des jeunes, avec plusieurs volets : être plus efficaces en prévention, lutter contre les inégalités de santé pour rattraper les écarts entre les Français, agir dans tous les milieux

de vie (école, travail, lieux sportifs). Les professionnels de santé ont une place centrale pour opérer le repé-rage des jeunes et proposer la prise en charge des enfants et de leurs parents et des adultes en surpoids ou obèses. Le ministère de la Santé travaillera en étroite collaboration avec les ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supé-rieur, du Travail et de l’Agriculture. |

Y.-M. D.

parcours de soins

Prise en charge des médicaments de confort en cas d’ALD

Le sénateur Jean-Louis Lorrain a interpellé la ministre de la Santé à propos du déremboursement des médicaments de confort chez les patients chroniques ou handicapés, souffrant de troubles jugés mineurs par d’autres, mais

deviennent insupportables, voire dangereux.

Réduire les dépenses de la Sécurité sociale, certes, mais dérembourse-ment des médicaments de confort même partiel, mutuelles ne prenant rien en charge : pour les personnes en allocation de solidarité, ces frais supplémentaires représentent jusqu’à 3 mois de revenus !L’Assurance-Maladie rembourse 100 % des dépenses aux traitements des patients en affection de longue durée (ALD) ou en invalidité, si ces traitements font partie des presta-tions remboursables. La prise en charge des médicaments est condi-tionnée par l’avis de l’HAS selon le service médical rendu (SMR), qui peut

être jugé insuffisant, faible, modéré, majeur ou important (exemple : les antibiotiques). De ce classement dépend le niveau de remboursement habituel du médicament (15 % pour un SMR faible ; 30 % pour un SMR modéré ; 65 % pour un SMR majeur ou important ; 100 % pour les médi-caments considérés comme irrempla-çables et particulièrement coûteux). En cas de SMR insuffisant il n’y a pas de prise en charge ou le produit sera déremboursé. En cas d’ALD, tous les traitements en rapport avec l’affection sont pris en charge à 100 %, quel que soit leur SMR, s’ils sont inscrits sur la liste des produits remboursables.

Mais on ne peut prendre en charge un traitement insuffisamment évalué ou n’ayant pas fait preuve d’efficacité. En cas de difficulté matérielle, des pres-tations supplémentaires extra-légales peuvent être attribuées par les CPAM, au titre du Fonds national d’action sani-taire et sociale (FNASS) après avis de la Commission de l’action sanitaire et sociale, l’attribution de ces prestations étant appréciée par chaque caisse d’assurance maladie au cas par cas et sous condition de ressources [un parcours du combattant]. |

Y.-M. D.

SourceSénat.

© S

JHU

LS

© P

AU

LIS

TA