Clarté - Mai 2014

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  • 8/15/2019 Clarté - Mai 2014

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    COMMENTAIRE 

    Sur la conjoncture politique

    Prolétaires de tous les pays, peuples et nations opprimés, unissez-vous!www.particommunisteduquebec.ca

    ClartéMai 2014- no. 19

    LA CHARTE DU PQEnjeux page 3

    15eRÉUNION DES PARTIS COMMUNISTESInternational, page 13

     suite page 2

    Élections au Québec Analyse de ladéfaite du PQ

    1er mai 2014 :Notre lutte

    pour l’avenir 

    Canada page 6

    Par Robert Luxley

    Un grand nombre, sinon la majoritédes observatrices et observateurs dela scène politique, conviennent que la

    tournure quasi-référendaire qu’a pris ladernière campagne électorale au Québecexpliquerait en bonne partie la défaitehistorique subie par le Parti Québécois(PQ).

    La première ministre Pauline Maroisavait déclenchées ces élections malgrésa propre loi établissant la tenue desélections à date xe, an de proter del’avance que sa charte des valeurs, soi-disant québécoises, avait procurée à son parti dans les sondages.

    Cependant, l’arrivée de Pierre-Karl

    Péladeau (PKP) comme candidat duPQ, faisant sa profession de foi pour lasouveraineté du Québec, a galvanisé lecaractère référendaire de la campagneélectorale, polarisant le débat entre leParti Libéral (PLQ) fédéraliste et lePQ souverainiste, polarisation dont laCoalition Avenir Québec (CAQ) semblaitdevoir faire les frais durant les premièressemaines de la campagne.

    Le PLQ comme la CAQ ont accusé lePQ de ne pas se préoccuper des soucisquotidiens des gens et d’avoir plutôtun agenda caché en vue de tenir unréférendum sur la souveraineté du Québec

    si jamais il parvenait à obtenir unemajorité parlementaire. Puisqu’en vertudes sondages, une majorité d’électriceset d’électeurs étaient opposés à lasouveraineté du Québec, le PLQ et laCAQ ont agité la tenue d’un éventuelréférendum comme un épouvantail pourrameuter le vote fédéraliste.

    Le PQ au contraire s’est bien défendu de pareille chose, jurant la main sur le cœurque l’élection n’avait rien de référendaireet qu’il souhaitait uniquement former un« bon gouvernement » majoritaire. Mais,il semble bien que le PQ n’a pas réussià dissiper le doute dans l’esprit de la

    Salutations du Comité exécutifcentral, Parti communiste du Canada 

    Ce 1er  mai 2014, cela fait plus de cinqans que la bulle immobilière américainea éclaté pour devenir rapidement la crisenancière mondiale la plus grave et la plus dangereuse depuis les années 1930.L’ordre du jour néolibéral des principales puissances impérial istes a expor té unmouvement effréné et non réglementée descapitaux à travers le monde, des accordsde libre-échange, une gloutonnerie desurexploitation, le vol des biens publicset la privatisation des services publics, provoquant une crise si aiguë qu’elle lesmenaçait d’effondrement.

    Les gestionnaires de l’impérialismene pouvaient pas réparer leurs propresdommages, aussi se sont-ils payés unsursis en pillant la propriété publique,en expropriant les fonds publics pourreconstruire leurs entreprises en faillite, entransférant le nancement des programmes

    sociaux et de la superstructure dans leurs propres maisons d’investissement. Ils se

    sont richement récompensés, augmentantles budgets militaires, et corrompant lesmarchés au point que cela a créé unecrise mondiale de chômage, de privationsterribles, de faim, de maladie et de guerre.L’impérialisme, le dernier stade ducapitalisme, est dans une stagnationincurable caractérisée par le déclin dutaux des prots qui a provoqué la crise,une crise qui n’est pas seulement cyclique,mais aussi structurelle. Mais si le taux des prots a diminué, leur volume absolu luin’a pas diminué.

    Jamais dans toute l’histoire de l’humanitéil n’y a eu autant de richesses expropriées par si peu de gens au détriment d’un sigrand nombre. Cette macabre réalisationa pour conséquence la pauvreté, la faim, lamaladie, la dégradation de l’environnementet la guerre. Les dirigeantes et dirigeants politiques qui osent refuser, ou mêmehésitent à livrer leurs nations au moulin ducapital sans restriction, sont ciblés.

    Pourtant, les peuples résistent et créentde nouvelles dirigeantes et de nouveaux

    dirigeants, car le contraire de l’exploitation,c’est la lutte, la résistance, le socialisme.Les foyers de résistance en Europe, enAmérique latine, en Afrique et en Asie surles lignes de front de l’anti-impérialismesont un phénomène vivant qui représentele développement profond d’une riposteglobale et massive. La réponse impérialisteest la destruction des libertés civiles,la corruption de la démocratie et ledéveloppement du militarisme et de laguerre, tant comme politique intérieurequ’étrangère.

    Au Canada, les Conservateurs d’Harperreprésentent les éléments les plus rapacesdu capital, cette section de la classedirigeante qui s’enrichit au détriment denos programmes sociaux, dont les membrescherchent à remplir leurs comptes de banque avec le produit de la privatisation,de la vente des ressources naturelles, audétriment des rêves brisés de notre jeunesseréduite à une existence précaire et grâce au pillage continuel des peuples autochtones.

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    2 Actualité 

    ClartéClarté est publié par New Labour Press Ltd.,

    imprimé à Montréal, Québec, et est de fabricationsyndicale sur du papier recyclé.

    Volontaires et contributeurs etcontributrices :

    J.Boyden, N. Welsh, A. Welsh, R. Bélangé, M.Breton Fontaine, S. Archambault, P. Fontaine, K.

    Cariou, M. Figeroa, B. Sloan

    Commentaires et lettres à l’éditeur :Clarté vous encourage à nous écrire :

    Rédacteur en chef: Robert Luxley5359 Ave du Parc App. C, Montreal, H2V 4G9

    438-338-8890 [email protected]

    Prolétaires de tous les pays, peuples et nations opprimés, unissez-vous!

    ÉLECTIONSSuite de la page 1

    majorité des électrices et électeurs.

    Lorsqu’on examine le résultat du scrutin,

    on peut remarquer qu’en additionnantles suffrages obtenus par les principaux partis souverainistes (PQ, QS, ON), ils ontreçu l’appui d’un peu moins de 34% del’électorat tandis que du côté fédéraliste, lePLQ et la CAQ en ont reçu ensemble plusde 64%. Or, le dernier sondage portant surl’appui à la souveraineté du Québec tenu en janvier 2014, à la veille du déclenchementdes élections, le situait légèrement plushaut, à 37%.

    La proximité des deux résultats corrobore probablement l’importance que la questiondu référendum a pu jouer sur l’issue de

    l’élection, mais la différence indique aussique les partis souverainistes n’ont pu ralliertous les souverainistes, ce qui laisse penserque d’autres facteurs importants ont aussiété déterminants.

    Lorsqu’on fait le même exercice pour lesrésultats de l’élection de 2012, on peutconstater que le cumul des votes des partissouverainistes se montait alors à tout prèsde 40% tandis que le sondage portant sur lasouveraineté réalisé à la n d’août 2012, en pleine campagne électorale, ne lui donnaitalors que 28% d’appui, reculant de 8 pointsdurant la campagne électorale. Le sondeurCROP constatait que le camp du NON était

    néanmoins demeuré plutôt stable, la baissesubie par la souveraineté se traduisant plutôt par une augmentation du nombredes indécises et des indécis.

    Or, il faut se rappeler que l’élection de2012 avait eu aussi un caractère presque plébiscitaire, mais qui avait porté cettefois-là non pas sur la question de lasouveraineté du Québec mais plutôt sur laconfrontation entre le gouvernement libéralet le mouvement étudiant. Pourtant, JeanCharest n’avait pas cessé de marteler toutle long de la campagne électorale qu’uneélection du PQ conduirait inévitablement àun référendum exactement comme l’a fait

    Philippe Couillard la dernière fois. MaisCharest n’avait pas réussi pour autant àfaire dominer ce thème chez les électriceset les électeurs.

    On peut penser que le cumul des votes de QS,d’ON et du PQ correspondait probablementdavantage à un vote « progressiste », unvote opposé aux politiques néolibéralesdu PLQ et de sa gestion du conit avec les

    étudiantes et étudiants, plutôt qu’à un votesouverainiste. Le PQ avait en effet été forcé par les circonstances de se positionner plus à gauche durant cette campagne et desoutenir le mouvement étudiant, faisantmême probablement hésiter certains de sessupporteurs plus à droite, ce qui pourrait peut-être expliquer le recul subi pour lasouveraineté à ce moment-là.

    Quoiqu’il en soit, le PQ avait pu gagnerl’élection ainsi, se faisant élire minoritaireau gouvernement, en dépit son messagetoujours ambigu sur la question de lasouveraineté, et en bénéficiant de ladivision du vote de la droite entre le PLQ

    et la CAQ, tous deux fédéralistes.Mais lors de la dernière campagneélectorale, le PQ, loin de faire campagneà gauche, s’est résolument campé à droite.Ce faisant, il a sabordé lui-même lesconditions qui lui avait conféré la victoireen 2012.

    Il faut dire qu’il aurait pu difcilement faireautrement puisque qu’il n’avait pas cesséde trahir une derrière l’autre les promessesqu’il avait faites au peuple pour se faireélire 18 mois plus tôt. Faire encore des promesses à gauche n’aurait eu aucunecrédibilité.

    En effet, il avait reculé sur l’abolition de lataxe-santé et sur sa promesse d’établir unescalité plus progressive et plus équitable;il avait trompé les étudiantes et les étudiantsen augmentant les droits de scolarité et enréduisant le crédit d’impôt auquel ceux-cidonnaient droit; il avait non seulementreculé sur le gel des tarifs d’électricité maisles avait fortement augmentés; il s’étaitattaqué aux prestations d’aide sociale des personnes les plus démunies.

    Sur le plan de l’environnement et desressources naturelles, le PQ avait reculésur la question des redevances minières

    qu’il avait promis d’augmenter et il avaitappuyé le renversement du ux du pétroledans l’oléoduc d’Embridge. Il venait de permettre l’exploration pétrolière sur l’îled’Anticosti à grand renfort de subventions

    de fonds publics (115 millions $) pour les pétrolières.

    Obsédé par l’atteinte du déficit zérodans les nances publiques, le PQ avaitaccru encore plus les coupes budgétaires

     prat iquées avant lui dans les services publics par les Libéraux, notamment ensanté et en éducation. Poursuivant danscette voie, il déposait, quelques jours avantle déclenchement des élections, un budgettrès austère impliquant des coupes danstous les ministères. Entre autres, il faisait passer les frais de garderie de 7 à 9 dollars par jour par enfant.

    Finalement, la présentation de PKP commecandidat dans la circonscription de Saint-Jérôme a aussi scellé cette orientationdroitière du PQ. Le propriétaire milliardairede l’empire Québécor, considéré comme

    un des pires employeurs du Québec,s’était durant les dernières années renducoupable de 14 lockout pendant lesquelsil avait utilisé des briseurs de grève pourécraser les syndicats. Or, juste avant ledéclenchement de l’élection, le PQ venaitde retirer de sa plate-forme électorale, dansle plus pur opportunisme, une propositionde modernisation de la loi anti-briseurs degrève qui visait justement à empêcher lestactiques utilisées par PKP pour contournerl’esprit de la loi.

    BOUSCULADE DU CÔTÉ DROIT

    Avec ce virage à droite, le PQ laissaittomber son masque social-démocrate etdévoilait sa nature profonde. Comptantcomme toujours qu’au nom de la causenationale, il pourrait malgré tout gardercaptifs une majorité des votes de gauche,il s’est lancé à la conquête d’une majorité àdroite, en tentant de récupérer les électriceset les électeurs de la Coalition AvenirQuébec (CAQ).

    La pièce maîtresse de sa stratégie était sacharte des valeurs soi-disant québécoises.En s’appuyant sur des préjugés xénophobeset en moussant la crainte d’une « menaceétrangère » imaginaire qui pèserait surla culture occidentale et catholique

    de la majorité des Québécoises et desQuébécois, le PQ avait réussi à gagner pour sa politique, dans les mois qui avaient précédé l’élection, le soutien de plus de lamoitié de la population, divisant celle-ci

     profondément. Le PQ avait même conquis plusieurs partisanes et partisans au seinmême des partis d’opposition, affaiblissantces derniers.

    Parce qu’une majorité des francophones

    soutenaient sa charte, le PQ pensait pouvoir l’utiliser pour gagner une majorité parlementaire. La charte visait à s’empareren particulier du vote de l’ex-ADQ, fondueau sein de la CAQ, et qui avait fait deces questions identitaires son fonds decommerce. En s’appuyant sur pareille position, l’ex-ADQ avait fait en 2007 une percée surprenante, formant l’oppositionofcielle. Cette fois, c’est le PQ qui avaitl’initiative et la conservait en refusant toutcompromis sur son projet, forçant ainsila CAQ à se démarquer de lui avec une politique moins radicale.

    L’erreur du PQ aura été de croire quele soutien qu’obtenait la charte allaitautomatiquement se traduire en votes pourlui. Malgré le débat passionné qu’elle avaitsuscité pendant des mois, il s’est avéré quela charte demeurait dans le contexte desélections une préoccupation bien secondaire pour la majorité des élec trices et desélecteurs, bien loin derrière « la menace »d’un référendum sur la souveraineté duQuébec. Or, bon nombre des personnessoutenant la charte étaient fédéralisteset ont voté prioritairement contre unréférendum. Par ailleurs, les communautésqui avaient été ostracisées dans le cadrede la campagne autour la charte se sont

    mobilisées comme jamais pour voter contreelle. Finalement, les dérapages racistesouvertement encouragés par la directiondu PQ ont sans doute dégouté plus d’une et plus d’un souverainiste qui ont voté ailleursou se sont abstenus.

    Contrairement à ce que le PQ avaitespéré, la majorité des votes que perdaitla CAQ s’en allaient au PLQ et non pasà lui. Finalement, l’affaiblissement de laCAQ desservait le PQ. Dans les derniers

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    3 Enjeux Clarté Mai 2014

    DÉCLARATION DU PCC-PCQ SURLA CHARTE DES VALEURS DUPARTI QUÉBÉCOIS

    Septembre 2013

    Le débat fait rage au Québec autourdu projet de « charte des valeursquébécoises » que le gouvernement péquiste a ofciellement rendue publiquele 10 septembre dernier, mais dont lecontenu avait été publié pour l’essentiel

     par les médias plusieurs jours auparavant.

    Selon toute vraisemblance, c’est legouvernement lui-même qui avaitorchestré ces fuites dans les médias defaçon à pouvoir évaluer l’impact que le projet allait avoir auprès de l’électorat.Au mois de mai 2013, le gouvernementavait fait faire un sondage où il avait déjà pu constater l’appui d’une majorité decitoyennes et de citoyens en faveur d’unencadrement des « accommodementsraisonnables ». À cette occasion, leministre responsable, Bernard Drainville,avait annoncé que la charte de la « laïcité

    » promise durant la dernière campagneélectorale allait devenir plutôt celle des«valeurs québécoises ».

    Essentiellement, le projet rendu publiccomporte cinq propositions tournantautour de deux aspects principaux, soitl’établissement de balises pour encadrerles demandes d’accommodementsreligieux et deuxièmement, la déclarationde la neutralité de l’État, notamment eninterdisant à tous les employé(e)s de lafonction publique de porter des signesreligieux ostentatoires.

    Dans ce dernier cas, il est proposé de

     permettre aux  cégeps, aux universités,aux établissements publics de santéou de services sociaux ainsi qu’auxmunicipalités, de se soustraire à cetteinterdiction, durant deux périodes decinq ans, à titre de période transitoire. Néanmoins, cet aspect demeure de loinle plus controversé puisqu’il brime desdroits fondamentaux.

    De surcroit, alors que le projet prétendassurer la neutralité religieuse de l’État,il permettrait néanmoins de conserverune multitude de symboles catholiques,considérés faire partie du patrimoinedu Québec. Ainsi, paradoxalement, le

    crucix que Maurice Duplessis, premierministre d’obédience fasciste, avait fait

    accrocher en 1936 dans l’enceinte del’Assemblée nationale, pour justementillustrer l’étroite relation d’alors de l’Étatavec l’Église catholique, y demeurerait.

    UN MESQUIN CALCULÉLECTORALISTE

    Le gouvernement péquiste minoritairecherche désespérément une façon deconquérir une majorité parlementaire.Lors de la dernière campagne électorale,dans le contexte de la protestationétudiante contre la hausse des frais descolarité, le Parti québécois a dû serésigner nalement à se positionner plusà gauche du spectre politique, faisantmoult promesses allant dans le sens desrevendications populaires: abolition dela loi 78, annulation de la hausse desfrais de scolarité, abolition de la taxesanté, annulation de la hausse des tarifsd’électricité, augmentation de l’impôtdes plus riches et des redevances sur lesressources naturelles, etc.

    Le PQ n’avait agit de la sorte uniquement parce que l’espace politique à droite qu’il

    avait bien essayé d’occuper, était déjàtrop achalandé, d’une part par le PartiLibéral et d’autre part, par la CoalitionAvenir Québec qui, de son côté, lui avaitravi une grande partie de sa clientèlenationaliste de droite.

    Cependant , aussi tô t au pouvoir , prétextant son statut minoritaire, le PQn’a pas tardé à trahir presque toutes ses promesses une derrière l’autre, et à semontrer sous son vrai jour en adoptantune politique budgétaire très austère.Loin de se soucier des droits des femmescomme il le prétend avec cette charte, il

    s’est plutôt attaqué aux services publicsde santé et d’éducation, pénalisant principalement les femmes. Il s’est aussiattaqué aux personnes les plus démuniesen diminuant les prestations d’aidesociale des personnes âgées de 55 à 57ans, ainsi qu’aux familles avec enfantde moins de cinq ans. Bien entendu,un grand nombre de celles et ceux quil’avaient élu sont déçus.

    D’autre part, avec l’arrivée de PhilippeCouillard à sa tête, le parti Libéral avaitremonté très en avant dans les sondages,tandis que la CAQ reculait beaucoup.Cette situation est très menaçante pourle PQ.

    Le PQ a donc fait le calcul opportunisteque le lancement de sa charte desvaleurs lui permettrait de conquérir oude reconquérir un électorat plus à droite,en particulier celles et ceux qui ont voté pour la CAQ et l’ADQ auparavant, et quicraignent pour leur identité nationale.Sans l’avouer ouvertement, le PQ compte bien proter des sentiments d’intolérance,de xénophobie et d’islamophobie latentsqui existent dans certains segments de la population.

    Il n’exis te aucun problème réel pr és en te me nt en ra pp or t ave c le saccommodements religieux qu’il soiturgent de régler, ni de menace concrète àl’identité québécoise provenant de signesreligieux portés par des gens issus descommunautés culturelles. Il est clair pourla majorité des gens que la démarche duPQ est avant tout électoraliste.

    UNE CAMPAGNE QUI DÉRAPE

    Au départ, suite aux premières fuitesdans les médias, le PQ semblait avoir

    gagné son pari. Les sondages d’opinionsétaient largement favorables à son projet. Le débat, une fois lancé par legouvernement, a malheureusementautorisé, d’une certaine façon, certainesmanifestations de racisme, quelquefoisdans la rue, mais plus souvent dans lesmédias sociaux.

    Mais, il y a aussi une mobilisationde celles et ceux qui s’opposent àcette charte, notamment de nombreuxintellectuels et professeurs, des artistes

    fameux comme Richard Desjardins,Dan Bigras ou Michel Rivard, ou l’ex-leader étudiant, Gabriel Nadeau-Dubois,d’organismes comme la Fédération desfemmes du Québec ou la Ligue des droitet libertés, ou la Fédération autonomede l’enseignement, un syndicat de professeurs.

    Tout en étant favorable au principede laïcité, Québec Solidaire s’opposeà l’interdiction du port de signesreligieux par les employés-es de l’Étatet des institutions publiques : « Nousfaisons une différence entre la neutralitéreligieuse des institutions et celle desindividus » a déclaré Françoise David.

    S’ajoutent aux opposants, des personnestrès en vue du mouvement souverainiste,comme la députée du Bloc québécois,Maria Mourani, François Leblanc etPatrick Marais, respectivement ex-chef

    de cabinet et ex-conseiller politique deGilles Duceppe, Jean Dorion, ex-députédu Bloc québécois, l’écrivain YvesBeauchemin, l’auteur bien connu et ex-candidat du PQ, Robin Philpot et MichelSeymour, professeur de philosophie etex-président des Intellectuels pour lasouveraineté, etc.

    Autre organisation qui déclare s’opposerà la charte est Amnistie internationaleCanada francophone. La directricegénérale, Béatrice Vaugrante, s’interrogesur la nécessité de « subs tituer à une supposée contrainte de porter un s ignereligieux la contrainte de l’État de ne pas

    en porter », craignant la stigmatisation etl’isolement de certaines femmes.

    Toute cette opposition démocratique acommencé à faire reculer sérieusementle soutien au projet, considéré répressifet diviseur. Actuellement, selon le derniersondage, il y aurait autant d’opposantsque de supporteurs.

    L’expulsion de la députée MariaMourani du Bloc québécois à cause deson opposition ouverte à la Charte, a provoqué une sérieuse onde de choc dansles rangs souverainistes. Non seulementles prétentions du PQ qui dit vouloir

    mener « un débat ouvert » furent misesà mal, mais ce faisant, le PQ risque des’être aliéné dénitivement une grande partie des communautés culturelles, ainsique leur soutien éventuel au projet desouveraineté du Québec.

    D’autre part, le soutien qu’une droitexénophobe et raciste pourrait apporterau projet de charte ne se traduit pasnécessairement et automatiquement envote pour le PQ. Une partie de cette

    NON À LA DIVISION!OUI À L’UNITÉ DE LA CLASSE OUVRIÈRE!

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    4 Québec Prolétaires de tous les pays, peuples et nations opprimés, unissez-vous!

    droite est fédéraliste et opposée à lasouveraineté du Québec (On peut penser, par exemple, à des supporteurs du parti

    conservateur de Stephen Harper.)

    Selon certaines déclarat ions dereprésentants du gouvernement, celui-ci serait peut-être prêt à envisager descompromis sur l’interdiction de signesreligieux ostentatoires pour les employésdu secteur public.

    Mais en même temps, le gouvernementsemble manoeuvrer pour livrer la bataille électorale. Il vient d’annoncer lanomination de quatre ardentes partisanesde sa charte des valeurs au conseild’administration du Conseil du statut de lafemme à la veille d’une prise de positionde l’organisme. Or, les opinions étaient partagées à ce Conseil et ces nominationsqui ont été dénoncées publiquement parsa présidente Julie Miville-Dechênesont carrément une prise de contrôle par le gouvernement de l’organisme,qui est supposé jouir d’une certaineindépendance pour être en mesure deremplir sa mission consultative. De

     plus, il y a certaines indicat ions que des préparatifs logistiques pour des électionsdès cet automne auraient été commandés par les autorités.

    QUEBEC BASHING DANS LES

    MÉDIAS CANADIENSDès que les fuites sur le projet du PQ sontsorties dans les médias au Québec, il y aeu un tollé dans les médias dans le reste duCanada pour le dénoncer. Des accusationsd’intolérance, de racisme, voire defascisme ont été lancées, véhiculant des préjugés chauvins contre le Québec.

    Ce n’est pas nouveau. Durant les années40, l’intellectuel communiste StanleyRyerson dénonçait dans son livre FrenchCanada, « la calomnie à l’effet que lesCanadiens français, en tant que peuple soient ind if fére nts ou enn emi s de la

    démocratie est réfutée par l’histoire. Latradition démocratique est profondémentenracinée dans la conscience du peuplequébécois »

    Peu de temps avant, le 26 juillet dernier,dans une cause portant sur les droitslinguistiques des francophones enColombie-Britannique, la Cour suprêmedu Canada rendait une grave décision

    confirmant la position des tribunauxinférieurs à l’effet qu’il n’est pas possiblede déposer des documents uniquementen français devant les tribunaux de cette province et qu’ils doivent obligatoirementêtre traduits en anglais. La Cour décidaitaussi qu’il n’était pas non plus contraireà la Charte canadienne des droits etlibertés que des instances s’y déroulentuniquement en anglais.

    Pourtant, dans les médias du Canada, cettedécision est pratiquement passée sousle radar. On peut imaginer sans peine lafurie qu’aurait par contre déclenchée unedécision semblable au Québec interdisantl’Anglais. Ce double standard illustre parfaitement la grande injustice qui règnedans ce pays contre le Québec : UnequalUnion aurait dit Ryerson.

    Or, c’est précisément ce traitement injusteet inégal au sein du Canada pour le peuple québécois qui anime et provoque

    cette crainte pour son identité. Le statutdominant conféré au Canada Anglais audétriment des autres nations du Canadaest le point de départ des divisionsnationales qui affaiblissent la lutte du peuple travailleur contre la dominationdu capital monopoliste.

    O U I À LA LA ÏC ITÉ , N O N ÀL’INTERDICT ION DU PORT DESIGNES RELIGIEUX!

    Le PQ pratique essentiellement la mêmestratégie : diviser pour régner. S’ilréussit son pari de gagner une majorité

     parlementaire sur la base de cette chartedes valeurs, en montant les gens lesuns contre les autres, il sera plus enmesure de raffermir ses attaques contrela classe ouvrière et ses acquis sociauxet il accélérera la mise en œuvre de son programme d’austérité.

    Le parti communiste cherche au contrairele moyen d’unir la classe ouvrière pourqu’elle puisse résister aux attaques dela bourgeoisie et mener la lutte contre lecapitalisme et pour le socialisme. C’està travers le développement de la lutte declasse, dans les conditions pratiques dela société capitaliste, que les ouvrièreset ouvriers parviendront le mieux às’affranchir de leurs croyances religieuseset rejoindre la lutte pour le socialisme.

    Le Parti communiste est d’opinion quela religion et les églises de toutes sortessont fondamentalement réactionnaires et servent à défendre l’exploitation et àintoxiquer la classe ouvrière. Nous nous prononçons sans équivoque en faveurde la laïcité de l’État. Les institutions publiques doivent afcher une neutralitéà l’égard des religions. Ainsi, est-ilimportant que le crucix soit enlevé del’assemblée nationale si on veut pouvoir

     prétendre à la laïcité de l’État.

    Cependant, le Parti communiste soutientla liberté de conscience et le droitdémocratique des individus de pratiquerleurs religions ou de n’en avoir aucune. Nous nous opposons à la coercit ionet prônons une approche s’appuyantsur la persuasion et l’éducation. Dansce sens, le Parti communiste s’opposecatégoriquement à l’interdiction du port designes religieux pour tous les employé(e)sde la fonction publique tel que le proposele PQ, qui ne règle rien véritablement, puisque comme le disait Freidrich Engels,

    « les persécutions sont le meilleur moyend’affermir des convictions indésirables », d’aviver l’intérêt pour la religion et de

    rendre plus difcile son dépérissementeffectif.

    «  Les nouveaux immigrants constituentune partie importante de la main-d’œuvredu Canada. Ils continuent d’être l’objetd’attitudes hautement discriminatoirescrées surtout pour accroître l’exploitationcapitaliste et le chauvinisme national. Depuis sa fondation, le Parti communistene cesse de lutter pour mettre fn à la

    discrimination contre les immigrants. Ilexplique, dans son travail politique, quele capitalisme engendre le racisme et lechauvinisme. Le capitalisme cherche à profter au maximum de ces travailleurs

    et de ces travailleuses qui œuvrent dansdes secteurs mal-payés de la société. Il cherche à diviser la classe ouvrièreafin de l’empêcher de s’unir et pourretarder ainsi la lutte commune de tousles travailleurs et travailleuses. »*

    Le Parti communiste prône l’adoption

    d’une nouvelle Constitution et d’« interdir toute violation des libertésciviles des immigrants, rendre illégalele racisme et la discrimination, garantirles droits démocratiques, culturels etlinguistiques des groupes ethniques non- francophones et non-anglophones duCanada. Une nouvelle Constitution devraincorporer une déclaration généraledes droits, ainsi qu’une déclaration spécifque des droits des travailleurs et

    des travailleuses pour garantir les droitsdes syndicats. Les droits démocratiquesdoivent s’appliquer à toutes les nationsdu Canada. Ces garanties doivent assurer

    l’égalité économique, sociale, culturelleet linguistique, le droit d’assemblée,le droit de syndicalisation et de grève,le droit d’habeas corpus (droit de ne pas être détenu sans accusation et sans jugement), le droit à un emploi, à la santé,à l’éducation, au logement. Elles doiventégalement garantir les droits des femmes,des jeunes et des enfants. »*

    « Une nouvelle Constitution doit garantirl’unifcation des lois sociales, l’égalité de

    toutes les personnes, des normes élevées pour l’ensemble du Canada, ainsi quele respect de la souveraineté du Québecet le droit des peuples aborigènes à

    l’autonomie. »*

    Le Parti communiste propose aussi un partenariat égal et volontaire du Québecet du Canada anglais, incluant le droitde se séparer, garantissant la pleine participation des peuples aborigènes et protégeant et développant leurs droitsnationaux ancestraux, y compris le droitau “self-goverment” véritable, un droit deveto face à tout changement qui affecteraitleur statut constitutionnel, et le droit à undéveloppement économique, social etnational accéléré.

    « Cette lutte pour un changement

    constitutionnel est cruciale dans le cadrede la lutte générale pour la démocratie,le progrès social et le socialisme. L’unitéde la classe ouvrière à travers le pays sera impossible si l’on ne mène pasune lutte contre l’oppression nationaleet pour la réalisation d’un partenariatnouveau, égal et volontaire des nationsdu Canada. »*

    ( * Extraits du programme du Particommuniste du Canada et du Particommuniste du Québec, Notre avenir au

    Canada : le socialisme!)

    CHARTE

    Suite de la page 3

    An de dénoncerl’arrêt de lalivraison ducourrier à domicile

    et de soutenir lestravailleurs ettravailleuses des

     postes et le maintiend’un service postal

     public et universel,vous êtes invité(e)s, le samedi, 10 mai2014, à participer àl’activité « Je marcheavec mon facteur etma factrice ».

    Quand : Samedi, le10 mai 2014, 9h 30Où : au Parc

    Émilie Gamelin(à l’angle des ruesBerri-Uqam et Ste-Catherine)

  • 8/15/2019 Clarté - Mai 2014

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    L’entrée est gratuite.

    Suivez nous sur facebook pour plus de détails!

    5 QuébecClarté Mai 2014

    Le Parti communiste du Canadadénonce avec véhémence la décision duGouvernement fédéral conservateur dedénier le droit à l’autodétermination du peuple québécois en intervenant devantla Cour supérieure du Québec en soutien

    à la poursuite initiée il y a une douzained’années par l’ancien chef du PartiÉgalité, Keith Henderson, contre la loi 99adoptée par le gouvernement du Québec.

    La loi contestée fut adopté en 2000 enréplique à l’adoption par le gouvernementfédéral de la loi sur la clarté référendaire.Cette dernière impose au Québec lefardeau d’obtenir plus qu’une simplemajorité en réponse à une question jugée claire par le gouvernement fédéral pour pouvoir se déclarer souverain. Elleconstitue de fait une négation pure etsimple du droit à l’autodétermination du

    Québec.

    L’objet de la loi 99 consistait précisémentà réafrmer le droit à l’autodéterminationdu peuple québécois en établissantnotamment que la détermination de laquestion demeure la prérogative exclusivede l’Assemblée nationale du Québec etqu’une majorité simple des votes exprimélors d’un référendum soit suffisante pour l’exercer. Le gouvernement fédéraldemande à la Cour d’« atténuer »l’interprétation de ces dispositions ou, àdéfaut de pouvoir le faire, de les déclarer« inopérantes ».

    Reniant sa reconnaissance de la nationquébécoise de 2006, qui à l’évidenceétait vide de sens, le gouvernementconservateur écrit dans sa déclarationque « la Cour   devrait prononcer une

    conclusion déclaratoire selon laquelle,

    en vertu de la Constitution du Canada,le Québec est une province du Canadaet la loi contestée ne peut en aucun casconstituer le fondement juridique d’unedéclaration unilatérale d’indépendance pa r le go uv ern em en t du Qué be c,l’Assemblée nationale ou la législaturedu Québec ou d’une sécession unilatéralede “l’État du Québec” de la fédérationcanadienne ».

    En conséquence, le 23 octobre 2013,malgré l’expression d’une certaineréticence de la part des Libéraux, les125 députés de l’Assemblée nationale duQuébec, tous partis confondus, ont adoptéunanimement une motion dénonçantl’attaque du gouvernement fédéral sur la prérogative des Québécois de choisir leuravenir. Malgré cela, les Conservateursmaintiennent leur offensive chauvine.

    Du côté des partis d’opposition à laChambre des Communes, les Libéraux par la voix de leu r député Sté phaneDion, le père de la loi fédérale sur laclarté référendaire, applaudissent sansréserve les Conservateurs, tandis que lechef du NPD, Thomas Mulcair, laisseentendre que la chose n’est somme toutequ’une chicane de vieux partis et n’aurait

    nalement que peu d’importance, bienqu’il se déclare favorable au principe dela majorité simple pour un référendum.

    Or, ce n’est là que pure hypocrisie de la part du NPD puisqu’en mars 2013, il votaitavec les Conservateurs et les Libéraux àl’unanimité contre un projet de loi du BlocQuébécois visant à abroger la loi sur laclarté référendaire, réitérant leur appuià l’encadrement par le gouvernementfédéral du droit à l’autodétermination duQuébec.

    Contrairement à ces partis, le Parti

    communiste du Canada reconnaît ledroit du Québec à l’autodétermination, jusqu’à et y compris le droit de se séparer,et de choisir la forme de souverainetéque la majorité du peuple désire, soitun État indépendant et séparé, soit uneConfédération de nations ou d’Étatségaux, soit l’autonomie.

    Le Parti communiste propose, depuisde nombreuses années, l’élaborationd’une nouvelle Constitution basée sur un partenariat égal et volontaire du Québecet du Canada anglophone, garantissantla pleine participation des peuplesautochtones, protégeant et accroissantleurs droits nationaux ancestraux, ycompris le droit au “self-goverment”véritable, avec un droit de veto face àtout changement pouvant affecter leurstatut constitutionnel, et le droit à undéveloppement économique, social etnational accéléré.

    Le Parti communiste propose unerépublique confédérée des différentesnations. Cette république disposerait,au niveau central, de deux chambres. La première de ces deux chambres serai tsimilaire à la Chambre des Communesactuelle mais les députés, hommes etfemmes, qui la composeraient, seraientélus au moyen d’un nouveau système dereprésentation proportionnelle. L’autrechambre, qui remplacerait l’actuel Sénat,serait une Chambre des Nationalités,constituée d’un nombre égal d’élus,hommes et femmes, provenant du Québecet du Canada anglophone, et d’un nombre

    garanti et important pour les peuplesaborigènes, acadien et métis. Chaquechambre aurait le droit de proposer des projets de lois, qui ne deviendraient loisque si les deux chambres les adoptent. De plus, les peuples autochtones auraient ledroit de veto sur toute question concernantleur développement national. Cettestructure protégerait ainsi les deux principes démocratiques fondamentauxque sont l’égalité des droits des nations,quelle que soit leur taille, et la règle dela majorité.

    Non à l’attaque d’Harper contre ledroit à l’autodétermination du Québec!

    T hèmes d es prochai ns mois

    24 avril :Mi chel Chartrand  

    29 Mai  : Palesti ne

    26 Jui n :L uttes autochtones

    31  Jui llet :Raci sme et xé nophobi e

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    Prolétaires de tous les pays, peuples et nations opprimés, unissez-vous!6 Québec

    le gouvernement a promis de renforcerles règles, commel’obligation faiteaux employeursde chercher àembaucher dese m p l o y é ( e )s canadiens etcomme de mettrefin à la pratiqueconsistant à payerles travailleuseset les travailleursmigrants jusqu’à

    révélant que des employés fédéraux sontmenacés de congédiement s’ils ne traitent pas les demandes du PTÉT rapidement etavec un contrôle minimal. Sans véritablecontrôle ou renforcement effectif, leschangements annoncés ne pourront pasaméliorer la situation existante.

    Le problème fondamental n’est pas que lesConservateurs de Stephen Harper « n’ont pas réussi à entendre» les plaintes, mais plutôt que le Programme des travailleursétrangers temporaires  est une stratégiedélibérée du Capital visant à pousser lestravailleuses et les travailleurs étrangers

    vers des emplois mal payés, sans droitslégaux, sans protections ou avantagestels que les droits parentaux. Commele dernier congrès de notre parti lesoulignait: « Ces travailleuses et cestravailleurs surexploités sont à la mercides employeurs, et lorsque leurs services

    des producteurs jetables de prots, et ande faire baisser les salaires de toutes lestravailleuses et de tous les travailleursen augmentant «l’armée de réserve deschômeuses et des chômeurs» dans tousles pays capitalistes. Le PTÉT donne aussiaux forces de droite une opportunité dediviser la classe ouvrière par la promotionde préjugés anti-immigrant(e)s et racistesdans un temps de crise économique et dechômage élevé.

    Le Parti communiste du Canada appelleà l’abolition de la PTÉT, et exige aucontraire que toutes les travailleuseset tous les travailleurs migrants soient pourvus d’un parcours pour accéder àla citoyenneté, avec tous les droits et protect ions économiques, juridiques et politiques dont dispose la classe ouvrièreau Canada. Nous plaidons avec force enfaveur d’une plus grande unité de toutesles travailleuses et de tous les travailleurs

     – qu’elles et qu’ils soient nés au Canada ouà l’étranger - syndiqués et non syndiqués,employés et chômeurs – pour lutter contrele programme raciste du gouvernementconservateur et contre la campagne descompagnies pour attaquer les salaires etles conditions de travail.

    Jetons aux poubelles le programme de « cheaplabour » des travailleurs étrangers temporaires ! 

    Selon David Macdonald, économiste principal du Centre canadien de politiquesalternatives , « les 86 personnes les plus fortunées du Canada ne représentent

    que 0,002 % de la population, mais elles sont tellement riches qu’elles pourraientacheter absolument tout ce que possèdentchaque personne vivant au Nouveau- Brunswick, elles pourraient acheter toutesles voitures des Néo-Brunswickoises etdes Néo-Brunswickois, l’ensemble deleurs maisons, la totalité de leurs terresinexploitées, l’ensemble de leurs actions,obligations, fonds de pension et REER,tous leurs bijoux, tous leurs meubles -

    absolument tout - et il leur resterait encoredes milliards à dépenser » .Pourtant, elles nous disent que nous ne pouvons nous permettre les soins dentaires,l’assurance-médicaments, les services degarderie, l’éducation universelle gratuite,ou quoique ce soit qui nous donnerait un

    minimum de démocratie et de sécurité. Lavérité est que nous, les gens du peuple duCanada, nous ne pouvons pas les payer.Les Conservateurs d’Harper et les personnes qu’ils représentent cherchentune plus grande participation au pillagede l’impérialisme mondial et à jouerun rôle plus important pour soumettremilitairement les peuples. Ils voudraientse débarrasser de leur statut de partenaire junior et rêvent d’un véritable partenariat

    fait partie de cette agitation mondiale profonde, du potentiel de développementde la lutte, et ça existe dans des milliers de petites escarmouches chaque jour partoutoù les gens travaillent, dans la lutte desères nations autochtones, dans la lutte desétudiantes et des étudiants.

    Il est tout aussi naturel pour les travailleuseset les travailleurs de lutter et de s’organiserque de vivre et de travailler. Les bravesgens qui ont manifesté au G20 à Toronto,le peuple er des Six Nations qui refusetoujours de renoncer au territoire deDouglas Creek, le mouvement Idle NoMore, le mouvement Occupy, les étudianteset étudiants du Québec et beaucoup beaucoup d’autres combats montrent lesdébuts de ce qui est à venir, montrent ceque la conscience et l’organisation peuventaccomplir.

    Le 1er   mai est un temps de réflexionsur les luttes passées, un temps pour serappeler les martyrs, les combattanteset les combattants, les moments forts denotre histoire, la solidarité internationaleet la conscience de soi, la conscience declasse. La chose la plus importante que laJournée internationale du 1er mai apporteest la réalisation que toute notre culture,nos martyrs et nos luttes sont pour l’avenir,une vision d’un avenir libre d’exploitation,de guerre et de cupidité. Un avenir de paixet de prospérité. C’est pourquoi la Journéedu 1er   mai est conçue pour se faire dansla rue, reéter la solidarité internationaleet pour être l’expression de la volonté du peuple, inébranlable, anti-impérialiste et

    visionnaire.

    Cette vision, c’est le socialisme et c’estla vision du Parti communiste.

    au sein du camp impérialiste. Ils n’offrentà nos jeunes d’autres choix de s’engagerdans l’armée, d’avoir recours aux banquesalimentaires, ou d’être voués à uneexistence à temps partiel dans des servicesde restauration rapide. Chaque mois, ilsfabriquent des chiffres pour montrer que

    le chômage est en baisse et tous les mois,il ya plus de chômeuses et de chômeurs.Ils inventent le mensonge de la pénuriede main d’œuvre et de compétences pour pouvoir utiliser le «programme destravailleuses et travailleurs étrangerstemporaires » an de maintenir au plus bas les salaires et la surexploitation des« travailleuses et travailleurs invités »d’autres pays, pendant qu’ils maintiennentdes niveaux élevés de chômage pour gardernos jeunes désespérés et vulnérables. Les«travailleuses et les travailleurs invités»sont nos sœurs et nos frères qu’ils jettentaprès usage. Mais nous ne nous laissons pastrompés, nous les accueillons parmi nous et

    nous luttons pour elles et eux parce qu’elleset ils sont de notre classe, de notre famille.

    Il y a une vague grandissante d’agitationdans notre pays qui n’a pas encore trouvéécho chez les directions syndicales, quin’a pas encore pleine conscience de cequi précisément ne va pas et qui n’a pasencore conduit à articuler la lutte de classedans un programme et une idéologie. Cela

    À cause d’une énorme pression publique, les Conservateurs de StephenHarper ont fini par annoncer à la find’avril 2013 que des modificationsseraient apportées au  Programme destravailleurs étrangers temporaires  (PTÉT ). Mais le gouvernement n’a paschangé fondamentalement sa stratégieconsistant à créer pour le bénéfice dugrand Capital un plus grand bassinde main-d’œuvre à bon marché.

    Après que les médias eurent révélé que degrandes entreprises, telles que la BanqueRoyale, abusaient délibérément des

    dispositions du PTÉT pour remplacer lestravailleuses et les travailleurs canadiens,

    15% de moins que les autres travailleuseset travailleurs. Les compagnies devrontdésormais payer le coût du processusd’embauche lorsque les travailleuses etles travailleurs migrants sont recrutésdans le cadre du PTÉT, un coût quiétait précédemment assumé par legouvernement, autrement dit, par lescontribuables canadiens.

    Mais comme le mouvement syndical l’a bien noté, la plupart des changementsque le gouvernement Harper a promisfont déjà partie intégrante des règlesexistantes sans qu’elles aient besoin d’être

    renforcées. Au cours du dernier mois,de nouvelles informations ont fait jour

    ne sont plus requis, ils doiventquitter le pays ou faire face à unedéportation immédiate. »

    Le PTÉT est une manifestationde la campagne que mène legrand capital partout à travers lemonde an que les travailleuses

    et les travailleurs soient traitésnon pas comme des êtreshumains mais plutôt comme

    1er Mai 2014Suite de la page 1

  • 8/15/2019 Clarté - Mai 2014

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    7 QuébecClarté Mai 2014

    À Clarté, nous sommes heureuxet heureuses de recevoir voscommentaires et vos lettres.Écrivez-nous à [email protected] ou à notre adressepostale : 5359 ave du Parc,

    Montréal, Qc. H2V 4G9.

    Nous nous réservons cependantle droit de ne pas publier

    une lettre, ou de n’en publierqu’une partie pour des raisons

    d’espace et/ou d’éthique.

    La décision unilatérale du gouvernement

    fédéral d’éliminer la livraison à domicile,d’hausser les tarifs postaux, et desupprimer des milliers d’emplois à PostesCanada est une attaque majeure contrel’un des vaisseaux amiraux des services publics du Canada. Cette «réforme» n’arien à voir avec la « modernisation» denos services postaux, mais est plutôt estun élément central du programme généraldes Conservateurs et de leurs grands patrons des grosses compagnies visant à privatiser les services publics et à attaquerles droits et les intérêts des travailleuseset des travailleurs organisés. Le Particommuniste du Canada se joint aux

    travailleuses et aux travailleurs des postes,ainsi qu’au reste du mouvement ouvrieret aux nombreux alliés au sein de lacommunauté pour condamner cette action,et appelle à la mobilisation la plus large possible pour forcer le gouvernementHarper à annuler sa mise en œuvre.

    Ces changements feraient du Canadale premier pays au monde à remplacercomplètement la livraison à domicile ducourrier urbain par des «boîtes postalescommunautaires » qui ont déjà étéimposées malgré l’opposition dans leszones rurales à travers le pays. Parmi

    celles et ceux qui seront particulièrement

    affectés se retrouvent un très grand nombrede personnes retraitées et de personneshandicapées qui trouveront beaucoup plusdifcile d’obtenir leur courrier sur une base régulière. La réduction des niveauxde service et les hausses vertigineuses de prix vont également dévaster des milliersde petites entreprises et les organismesde bienfaisance qui s’appuient fortementsur le courrier postal pour maintenir lecontact avec les clients et pour le paiementde leurs factures. Les pâles tentativesde Postes Canada et des ministres dugouvernement Harper an de rassurer endisant ce ne sont là que des « problèmes

    mineurs », sonnent complètement creuxet leur prétention ridicule à l’effet que «les personnes âgées se féliciteraient del’occasion de faire plus d’exercice » estune cruelle farce.

    Ce plan de «restructuration» marque uneescalade dans l’attaque du gouvernementcontre les travailleuses et les travailleursde Postes Canada. Jusqu’à 8.000 emploisde postiers seront éliminés, et le régimede retraite durement acquis de l’ensembledes employé-e-s de Postes Canada estégalement menacé. Ce n’est que le dernierexemple du programme d’austérité

    du gouvernement Harper, basé sur la protection et l’augmentation des protsdes entreprises aux dépends de la classeouvrière et du public en général.

    La réduction des services et la haussespectaculaire des prix de Postes Canadasont prévus pour obliger les Canadienneset les Canadiens à rechercher d’autresoptions pour la livraison des lettres etdes colis. Les Conservateurs de Stephen

    Harper ouvrent la voie à la privatisationde tous les biens et services publics enlivrant ainsi un gros morceau de ce serviceessentiel aux très rentables sociétéstransnationales de distribution.

    Cette tendance sera presque impossibleà arrêter avec la signature d’accordssecrets tels que l’Accord économique etcommercial global (AECG) avec l’Unioneuropéenne, qui vise à prévenir que toutfutur gouvernement puisse adopter des pol itiques ou des lois qui pour raientavoir une incidence sur les bénéces dessociétés privées. L’AECG introduit deschangements qui enrichissent beaucouples précédents cadeaux faits au Capitalmondial et lui ajoutent de nouvellesconditions d’exploitation et de pénétrationau Canada.

    La privatisation des services postaux estégalement en train d’être imposée dans la plupart des pays de l’Union européenne,où tous les États membres ont aboli lemonopole de la distribution publique ducourrier par des entreprises nationales. Lalivraison des lettres est toujours dominée par les anciennes entreprises postalesnationales des pays (dont certaines ontété privatisées), mais dans plusieurs pays

    de nouveaux concurrents ont acquis plusde dix pour cent du marché. Les réseauxde bureaux de poste ont été largementremplacés par des comptoirs privésinstallés par exemple dans les épiceries oudans les stations-service, et qui offrent unegamme réduite de services. Les nouveauxconcurrents émergeant du « marchélibéralisé » font directement la collectedu courrier pour leurs grands clientscorporatifs, et ne livrent habituellementque deux ou trois jours par semaine dansles zones urbaines.

    Malgré les promesses de réductions des

    Sauvons Postes Canada!

     L’unité peut arrêter les coupes des

    Conservateurs!tarifs, les frais réguliers de messagerieont fortement augmenté dans beaucoupde ces pays. Les «gagnants» de cette privatisation de la poste européenne sontles actionnaires privés, les gestionnairesdes anciens monopoles publics et lesgrandes entreprises clientes. Les perdantssont les ménages et les postiers qui ont perdu jusqu’à la moitié de leurs emploiset subi la détérioration des conditions detravail et des réductions de salaire.

    Il existe un lien direct entre la destructiondes 8000 emplois à Postes Canada, ledéclin du secteur manufacturier canadienet la perte de 500,000 emplois sousl’ALENA, et maintenant sous l’AECG.Ces développements font tous partie du plan des compagnies visant à faire payerà la classe ouvrière les coûts de la crisegénérale du capitalisme qui continue des’approfondir depuis qu’elle a débutéen 2008.

    On justie cette « restructuration » par des prédictions follement exagérées de lourdes pertes nancières pour Postes Canada,ainsi que par un rapport du ConferenceBoard du Canada qui préconise leschangements annoncés en décembre. Lesrecommandations du Conference Boardne sont guère surprenantes, puisque lePDG de Postes Canada, Deepak Chopra(qui est payé près de 500.000 dollars par année) fait partie de ce « think tank» de droite soi-disant « indépendant »,et est clairement en situation de conitd’intérêts.

    Le Parti communiste du Canada exigele retrait complet de ce plan pour couperles services de livraison, augmenter les

     pri x et suppri mer les emploi s. Nousdemandons au gouvernement fédérald’agir plutôt en fonction des propositions bien fondées du Syndicat de travailleurs ettravailleuses des postes (STTP) en misantsur l’expansion des services de PostesCanada, comme des services bancaireset nanciers qui pourraient devenir unesource de revenu solide.

     No us no us as so ci er on s au x au tr esmouvements ouvriers et progressistes àtravers le pays pour aider à développer uneriposte massive du public contre ce projetréactionnaire de restructuration.

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      8 International Prolétaires de tous les pays, peuples et nations opprimés, unissez-vous!

    La crise politique qui s’aggrave enUkraine et la menace d’un conit régional,qui pourrait même faire éclater une guerreencore plus large à propos du sort de laCrimée, sont extrêmement alarmantes.La « guerre des mots » émanant deWashington et de Bruxelles attise les

    tensions internationales et pourrait à sontour provoquer une catastrophe mondiale.Cette crise a été alimentée par la stratégieimpérialiste récurrente des États-Unis etde l’OTAN visant à encercler la Russie,comme on peut le voir dans l’installationde systèmes anti-missiles en Pologne,et l’intégration de la Géorgie au sein del’OTAN. Leur but est d’isoler la Russieet la Chine, en neutralisant tous lesobstacles potentiels nuisant à la volonté politique du capital transnational des paysde l’OTAN d’exploiter les ressources etla force de travail de la planète entière.

    Il est consternant de voir que legouvernement conservateur de StephenHarper joue un rôle actif dans cetteescalade dangereuse, et à quel point lesgrands médias continuent de véhiculermensonges et distorsions des faits autourdes récents évènements en Ukraine. La prétention des forces de droite à l’effetque le référendum du 16 mars sur le statutde la République autonome de Criméeserait l’équivalent de l’occupation naziede la région des Sudètes en 1936, est particulièrement odieuse. L’expansionincontrôlée du fascisme hitlérien aconduit à la Seconde Guerre mondialequi a tué 60 millions de personnes,

    dont plus de 27 millions de citoyenneset de citoyens de l’URSS. En tant querépublique autonome, la Crimée a le droitde déterminer son statut, libre de touteingérence étrangère.

    L’impasse actuelle dans la région estle résultat d’une campagne orchestrée pa r l ’op po sit io n de dr oi te et le sforces néo-fascistes ukrainiennes –soutenues nancièrement et conseilléesstratégiquement par les États-Uniset les autres puissances impérialistesoccidentales - pour renverser legouvernemen t é lu du p rés iden t

    Ianoukovitch, et le remplacer par l’actuel« gouvernement de coalition » illégitimeà Kiev. Loin d’être un «soulèvement pop ulai re» pro-démocrat ique su r leMaidan Square, il est maintenant clairque ce coup d’État était une opérationtrès organisée, menée avec une précisionmilitaire, et orchestrée par les puissancesaméricaines et européennes. L’intentionétait de compléter le travail inachevédepuis l’éclatement de l’ex-UnionSoviétique, et la soi-disant «révolutionorange» survenue par la suite en 2004,et ainsi amener l’Ukraine entièrementsous l’influence et la domination des puissances impérial istes occidentales .Cet objectif impérialiste, poursuivi delongue date, non seulement mettrait les

    ressources naturelles et la main-d’œuvrede l’Ukraine sous son contrôle, maisaffaiblirait aussi encore plus la Fédérationde Russie, tant économiquement et que politiquement , et donnera it aux États-Unis et à l’OTAN une autre base solide

    toutes les celles et se considérait lui-même avec arrogance en charge dufutur gouvernement à mettre en placeaprès le coup d’État de Kiev. Que lesgouvernements des États-Unis et d’autresà l’Ouest puissent maintenant dénoncer

    sur le anc sud de la Russie, renforçantl’encerclement stratégique et militaire decette puissance rivale.

    La désormais fameuse conversationtéléphonique interceptée au début defévrier entre la sous-secrétaire d’Étataméricaine, Victoria Nuland, etl’ambassadeur américain en Ukraine,Geoffrey Pyatt, prouve très clairementque Washington – tant directementque par l’intermédiaire de son réseaulouche d’ONG et celui de la « NationalEndowment for Democracy » - tirait

    l’«ingérence étrangère» de la Russie dansles affaires intérieures de l’Ukraine, etexiger le respect de son indépendance,relève de l’hypocrisie du plus haut niveau. LES MÉDIAS CORPORATIFS DEL’OUEST - PETITS ROQUETS DEL’IMPÉRIALISME En dépit de l’accumulation des preuvesà l’effet contraire, la presse corporativedominante au Canada et à l’étrangercontinue de dépeindre le changementde régime orchestré à Kiev comme un

    soulèvement populaire de la majorité du peuple ukrainien, luttant pour la «liberté»et la «justice». Toute révélation quicontredit ce scénario est délibérémentminimisée ou tout bonnement occultée.

    Des groupes néo-nazis et fascistes bien

    connus avaient une présence importante parmi les combattants de rue à MaidanSquare. Le Parti Svoboda («Liberté»),Pravi sector (Secteur droite) et l’UNA-UNSO (Armée nationale ukrainienne –auto-défense nationale ukrainienne) sont parmi les groupes les plus importants.Il est bien documenté que toutes cesorganisations ont des politiques et desidéologies pro-fascistes, racistes etantisémites. Quand ils se sont emparéset ont occupé le bâtiment du parlementukrainien, ils l’ont orné avec des symboleset des bannières fascistes et nazis. Mêmele Huffington Post a été obligé deconcéder : «  Des groupes comme quele parti Svoboda ultra - nationaliste,avec son discours menaçant à proposd’une «mafa moscovite-juive», jouent

    désormais un rôle-clé dans le nouveau gouvernement intérimaire - Svobodacontrôle trois ministères et le bureau du procureur général   ». Plusieurs postesgouvernementaux sont occupés par desdirigeants de Svoboda, notamment IhorTenyukh, ministre de la Défense, AndriyParubiy, chef du Conseil de sécuriténationale, et Serhiy Kvit, ministre del’Éducation. Dmytro Yarosh, le co-fondateur de Pravi sector a été nomméchef-adjoint du Conseil national de

    sécurité, chargé du renseignement.

    Les États-Unis, le Canada et d’autresgouvernements de l’OTAN s’évertuentà blanchir ces faits troublants, et lesgrands médias échouent dans une largemesure à rapporter ces «nouvelles»à la communauté internationale, carles exposer au grand jour saperait lacrédibilité et la légitimité de ce groupehétéroclite de conspirateurs et deréactionnaires.

    Une révélation encore plus accablanteest surgie concernant les événements

    qui ont eu lieu dans la nuit critiquedu 20 Février au Maidan Square,lorsque plus de 80 combattants de rueet policiers ont été tués par des tirs detireurs embusqués. Cette tragédie a étéattribuée, comme on pouvait s’y attendre,à Ianoukovitch et ses forces de sécurité,et a contribué à le balayer du pouvoir.Mais une conversation téléphonique privée entre le mini stre estonie n desAffaires étrangères, Urmas Paet, et lechef des Affaires étrangères de l’UnionEuropéenne, Catherine Ashton, raconteune histoire bien différente. Durant laconversation (depuis authentiée par legouvernement estonien), Paet déclare :«Toutes les preuves montrent que les gensqui ont été tués par des tireurs embusqués – tant les policiers que les personnesdans les rues - que c’étaient les mêmestireurs d’élite qui tuaient les gens desdeux côtés. Même signature, même typede balles, et c’est vraiment inquiétantque maintenant la nouvelle coalitionne veuille pas enquêter sur ce qui s’estréellement passé. Donc, il y a maintenantune compréhension de plus en plus forteque derrière les tireurs d’élite, ce n’était pas Ianoukovitch, mais c’était quelqu’unde la nouvelle coalition.»

    COMITÉ EXÉCUTIF CENTRAL,PARTI COMMUNISTE DU CANADA13 MARS 2014

    A propos des dangereuxdéveloppements en UkraineDéclaration du Parti communiste du Canada

  • 8/15/2019 Clarté - Mai 2014

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    9 International Clarté Mai 2014

    Le Comité exécutif central du Particommuniste du Canada a endossé et signéla déclaration conjointe suivante de partiscommunistes et ouvriers sur les récentsdéveloppements en Ukraine.

    Les événements dramatiques survenusrécemment en Ukraine ne constituent pasune «victoire de la démocratie » conquise par les « révolutionnaires » allégués,comme il est décrit par les médias demasse aux États-Unis et en Europe,

    mais est au contraire un développementdangereux, avant tout pour le peupleukrainien lui-même.

    Des forces politiques réactionnaires,descendantes idéologiques des nazis,ont fait politiquement « surface » avecl’aide de l’Union Européenne et desÉtats-Unis. Ce sont des forces qui, en plus de détruire les bureaux de leur sadversaires, projettent de se livrer à des persécutions politiques, surtout contre

    les communistes, d’interdire des partiset même d’adopter une législation racisteau détriment de la population russophone,comme ce qui a été en vigueur depuis les20 dernières années dans les pays de laBaltique «européenne», avec le soutien politique agrant de l’UE.

    Les partis communistes et ouvrierssignataires de cette déclaration exprimonsnotre solidarité et notre soutien auxcommunistes d’Ukraine, surtout avec

    fascistes, leur idéologie et leurs activitéscriminelles, promouvant la division du peuple en persécutant les russophonesd’Ukraine .

    Les positions des forces opportunistes sontdangereuses. Elles répandent l’illusionqu’il pourrait exister une «meilleureUnion Européenne», «une meilleureentente d’association entre l’UE etl’Ukraine». L’UE, comme toutes lesassociations entre États capitalistes, estune alliance prédatrice qui a un caractère profondément réactionnaire, et qui agitet continuera d’agir contre les droits desouvrières, des ouvriers et des peuples. Lesdéveloppements en Ukraine sont reliées àla concurrence féroce que se livrent l’UEet les États-Unis, d’une part, et la Russied’autre part, pour le contrôle des marchés,des matières premières et des réseaux detransport du pays. Cependant, le peupleukrainien, comme tous les autres peuplesde l’Europe, n’a aucun intérêt à s’allieravec l’un ou l’autre impérialiste, ou l’uneou l’autre alliance prédatrice.

    Il est dans l’intérêt de la classe ouvrièreet des couches populaires d’Ukraine dene pas se faire «piéger» dans les divisionsnationalistes, sur la base de particularitésethniques, linguistiques, religieuses, et de plutôt donner la priorité à leurs intérêts declasse communs, pour tracer leur voie dela lutte des classes, pour leurs droits et lesocialisme. Le socialisme demeure plusopportun et plus nécessaire que jamais.Dans cette perspective il faut s’opposerà toute union d’états capitalistes afind’ouvrir la voie à une économie et unesociété qui ne fonctionne pas sur la basedu prot, mais sur la base des besoins des

    travailleuses et des travailleurs.

    Sur les développementsréactionnaires en UkraineDéclaration conjointe des partis communistes

    LE RÔLE DÉPLORABLE DUC A N A D A D A N S L A C R I S EACTUELLE Les récentes déclarations du premierministre Stephen Harper et du ministredes affaires extérieures John Bairddéfendent la légitimité du gouvernementnouvellement installé à Kiev, lui offrantun soutien économique, technique et pol itique. En acc usant la Fédéra tionde Russie de s’«ingérer» et de tenterde violer «l’intégrité territoriale»de l’Ukraine - allant même jusqu’à

    menacer d’expulser la Russie duG-8 - ils jettent de plus en plusd’huile sur le feu. Critiquer la Russied’ingérence et de violations d’intégritéterritoriale, de la part du Canada et desautres gouvernements impérialistesoccidentaux, fait preuve d’un orgueilincroyable, compte tenu des cas répétésd’ingérence impérialiste et d’agression pure et simple - souvent en violation dela Charte des Nations Unies - en Irak, Yougoslavie, Afghanistan, Haïti, leVenezuela, la Libye, le Pakistan, et denombreux autres pays.

    L a p o s i t i o nopportuniste desautres partis del’« opposition »a u s e i n d uParlement autourde cette question,a été tout aussi

    déplorable. Tantl e s l i b é r a u xq u e l e s n é o -d é m o c r a t e so n t f é l i c i t él e s d i r i g e a n t s pu t s c h i s t e s d eKiev, déployantleur rhétorique dela condamnationde «l’agressionrusse ». Sur ce poin t comme surd’autres questionsc r u c i a l e s , i l s

    s e m b l e n t t o u s po ur l’ es se nt ie l

    «chanter le même refrain », en dépit desdifférentes nuances entre eux.

    Le Parti communiste du Canada,

    pour sa part, dénonce la conspiration

    impérialiste criminelle pour imposer un

    «changement de régime» en Ukraine

    et à son peuple. Comme le dit la

    déclaration commune que notre Parti et

    quelques 40 autres partis communistes

    et ouvriers ont signée récemment :

    « Nous dénonçons les États-Uniset l ’Union européenne pour leur

    implication flagrante dans les affaires

    intérieures de l’Ukraine, pour le soutiendirect qu’ils ont fourni et fournissentencore aux groupes fascistes armés,en soutenant le revanchisme historiquecontre l’issue de la 2e Guerre mondiale,

     fa is an t de l’a nt i- comm un is me le ur po li ti qu e of fi ci ell e, en jo li va nt le sgroupes fascistes, leur idéologie et

    leurs activités criminelles, promouvantla division du peuple en persécutant lesrussophones d’Ukraine. »

     Nous exhortons toutes les Canadienneset tous les Canadiens épris de paixà rejeter le barrage de propagandeimpérialiste pour justifier ce coup d’étatorchestré et les visées de l’OTAN pourimposer des sanctions contre la Russie.Des actions urgentes en faveur de la paix par les mouvements ouvriers etdémocratiques sont nécessaires pouraider à bloquer la menace croissanted’affrontements militaires et la guerre.Le gouvernement Harper doit être avisé

    de mettre fin immédiatement à sonsoutien aux forces d’extrême-droitequi ont pris le pouvoir en Ukraine, derétablir des relations diplomatiquescomplètes avec la Russie, et des’opposer aux appels à des sanctionset autres menaces ainsi qu’à la stratégiede la corde raide contre la Russie. 

    celles et ceux qui à de nombreusesoccasions sont allés dans les rues pour défendre les monuments deLénine et d’autres monumentssoviétiques et anti-fascistes, et

    qui se sont retrouvés « ciblés » par le «nettoyage» idéologique del’histoire que tentent les groupesnationalistes-fascistes armés.

     Nous dénonçons les États-Uniset l’Union européenne pour leurimplication flagrante dans lesaffaires intérieures de l’Ukraine, pour le soutien direct qu’ils ontfourni et fournissent encoreaux groupes fascistes armés,en soutenant le revanchismehistorique contre l’issue de la2e Guerre mondiale, faisant de

    l’anti-communisme leur politiqueofcielle, enjolivant les groupes

  • 8/15/2019 Clarté - Mai 2014

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    Prolétaires de tous les pays, peuples et nations opprimés, unissez-vous!10 International 

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    SECTION DU PARTICOMMUNISTE DU CANADA

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    Par Daniel Zamora pour Investig’Action /michelcollon.info

    Alors que le chômage atteint des records enEurope avec plus de 12%, dans une longueinterview pour de Standaard, Bart DeWever déclarait que la contradiction entrecapital et travail n’était plus pertinentemais que la nouvelle ligne de démarcationse situait entre les productifs et les non- productifs. Pour lui, « l’État est un monstrequi inspire puis expire de l’argent. Quiapporte l’argent ? Ceux qui créent lavaleur ajoutée. Qui consomme cet argent? Les non-productifs qui sont si importants

    électoralement qu’on perpétue cette politique. »

    En France, le député d’extrême droiteJacques Bompard déposait une propositionde loi visant à transformer le chômeurindemnisé en un travailleur gratuit. Cetteidée, loin d’être nouvelle, était déjà dansle programme de Nicolas Sarkozy en2007, proposant que les « titulaires d’unminimum social aient une activité d’intérêtgénéral, an d’inciter chacun à prendre unemploi, plutôt qu’à vivre de l’assistanat ».En Angleterre, pour justier une nouvelle

    réforme du système social visant à limiterle montant des allocations de chômageDavid Cameron déclarait qu’aujourd’huice système « est devenu un choix de stylede vie pour certains »[1]. Les changements prônés par ces pol iti ciens sont alo rssensés rétablir la « justice » d’un systèmequi blâme celui qui « travaille dur » etrécompense ceux qui se complaisent dansla « dépendance ». Ce discours est devenuhégémonique et incarne une tendancegénérale sur le continent où il est devenu

    un lieu commun d’exalter « ceux qui selèvent tôt » contre les « assistés », les « productifs » contre les « improductifs »,et ce an de mieux légitimer des réformesd’austérité et la croissance des inégalités.

    Cette idée nous renvoie aujourd’hui au «modèle allemand » promouvant notammentces fameux travaux d’intérêt général payés1 euro de l’heure pour pouvoir recevoirl’aide sociale. L’intérêt de ce modèledéveloppé sous le gouvernement Schroederentre 2003-2005 réside précisément dansle fait qu’il concentre son action sur larestructuration profonde du système de

    chômage et d’aide sociale en lien avec desréformes en matière d’emploi très radicales; les réformes Hartz. Cette recongurationde l’état-social allemand est alors miseau service de la réforme du marché del’emploi pouvant ainsi contraindre leschômeurs à accepter un emploi mêmelorsque le salaire perçu est inférieur àl›indemnité-chômage faisant alors exploserles chiffres des fameux « working poors». Loin de se limiter à une politique demodération salariale, le modèle Allemanda donc pour caractéristique centrale d’avoir précisément concentré son action sur les

    « surnuméraires » (chômeurs, pauvres, précaires) et non sur les salariés « stables». Mais par ce biais, elle a provoqué une profonde déstabilisation de l’ensemble dumarché du travail sans pour autant s’êtreconfrontée directement aux secteurs les plus syndiqués et combatifs du salariat.Ce type de réformes loin de se cantonner

    à l’Allemagne semblent se généraliser enEurope. Une question se pose cependantavec insistance ; comment expliquerla relative passivité avec laquelle lessyndicats et les mouvements ouvriersde ces pays ont réagi à ces réformes. EnBelgique la réforme pour la dégressivitédes allocations de chômage n’a mobiliséque des franges minoritaires du salariat,en Allemagne les très radicales réformesHartz ont largement été accompagnées parceux-ci. Comment expliquer une si faiblemobilisation des factions « actives » dusalariat lorsqu’il s’agit d’enjeux touchantles « non-actifs » ?

    Pour comprendre ce problème il fautsaisir la dualisation du salariat qui s’est produite entre les « actifs » et les « non-actifs » sous l’effet de l’explosion duchômage depuis les années 70. Cetteévolution a profondément modié ce quifondait la vision populaire du monde, cettedivision « eux » (les patrons) / « nous »(les ouvriers), si bien étudiée par RichardHoggart. Enracinée dans l’expériencequotidienne du monde ouvrier, cette vision permettait, avant même toute pratique pol itique, la sol idarit é cul turell e desclasses populaires fondant alors l’efcacitédu discours politique de la gauche[2].

    La déstructuration des environnements popula ires a alors consid érabl eme ntdéstabilisé cette solidarité en rajoutantun « eux » en dessous de « nous ». Une partie des couches populaires ayant ainsile sentiment que les « eux » d’en haut nefont rien contre les abus des « eux » d’en bas. Dans son étude sur le monde ouvrierOliver Schwartz écrira qu’« on à ici untype de conscience populaire qui (…) esttourné à la fois contre les plus hauts etcontre les plus bas » [3]. Cette structurecorrespond partiellement au nouveau prol que le FN cherche à se donner pour

    conquérir le vote des classes populaires. Ilsemble ainsi s’opposer au « système », àses « élites » et à « l’argent roi » tout enattaquant également cet autre « eux » queconstituent les chômeurs, immigrés, sans- papiers, peuplant les rangs de l’« assistanat»[4]. Cette séparation ne doit cependant pas nous aveugler sur le fait que la logique

     politique que devrait défendre la gauchen’est précisément pas celle qui renforcecette dynamique, mais qui au contrairela dépasse. Et cela tant sur le plan tantthéorique que pratique.

    Au sens théorique cela veut dire rompre avecla tendance qui a substitué la problématiquede « l’exclusion » à centralité de la questionouvrière dans la période d’après-guerre.En effet, si la problématique s’articule demanière différente selon les pays c’est bienla question des « surnuméraires » danstoutes leur variantes (chômeurs, pauvres, précaires, exclus, immigrés,…) qui vaoccuper le débat public et scientifique pour les décennies suivantes . Commele notait Xavier Vigna, on assiste à undéplacement de « la focale du monde dutravail vers l’exclusion, les pauvres oule chômage. »[5] qui, paradoxalement, àcontribué à façonner cette dualisation dansla manière dont on a abordé publiquementces problèmes. Séparée de l’emploi lacatégorie de « chômeurs », « pauvres »,« précaires », ne renvoie alors plus à lanotion d’exploitation ancrée au cœur durapport économique mais beaucoup plusaux formes de domination, aux situationsde privation relative en termes monétaires,sociaux ou psychologiques.

    Il est à ce titre intéressant de noter commentMarx posait le problème à son époque.Considérant alors que « le conceptd’ouvrier libre implique que l’ouvrier est pauper : virtuellement miséreux » [6] ilconcevait la notion de paupérisme comme« latente dans celle du travail salarié ».Elle l’est virtuellement car elle est lefruit contradictoire d’un même et uniquedéveloppement, celui qui établit, « unecorrélation fatale entre l’accumulation

    Quand on utiliseles chômeurs pour

    voter l’austérité

     suite page 10

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    Par Adrien Welsh

    Ça y est, c’est fait! Dans la prétendue patrie des Droits de l’Homme, de laRévolution française et de la Communede Paris, Vincent et Bruno ont enn puconclure leur mariage le 29 mai dernier.Cette célébration marquait la premièreunion entre deux personnes de mêmesexe, mettant n, par le fait même,à la discrimination légale basée surl’orientation sexuelle.

    Alors que les couples homosexuels pouvaient depuis quelques annéescontracter une union civile ou un Pactecivil de solidarité (PACS), les droits

    encourus par le mariage «traditionnel»- dont le droit à l’adoption - sontaujourd’hui universalisés à l’ensemblede la population française, eu égardsaux orientations sexuelles.

    L’union de Vincent et Bruno, célébréeà Montpellier (ville estudiantine duMidi de la France) suit plusieurs moisde mobilisation des différents acteurs progressistes tant de la scène politiqueque de la société civile française ausein de laquelle le Parti communistefrançais, son organisation de jeunesseet ses alliés ont joué un rôle d’avant-

    garde notamment en s’attaquant auxmouvements d’extrême droite dontCivitas.

    UNE DÉFAITE POUR L’EXTRÊMEDROITE

    Malgré l’attention médiatique qui lui aété accordée, les mouvements d’extrêmedroite n’ont pas réussi à susciter unemobilisation de masse contre le mariagegay, tout comme bon nombres de personnalités opposées à cette loi dontle cardinal et archevêque de Paris, AndréArmand Vingt-Trois, qui ont été forcées

    de qualier les groupes extrémistescomme Civitas «borderline».

    Effectivement, cette organisationn’a cessé d’appeler à la participationaux manifestations homophobes -aboutissant généralement à des émeutes.Par exemple, en novembre dernier, lesfemmes dont quelques activistes dugroupe Femen qui ont organisé uneriposte aux manifestations anti-mariage

    homo ont été battues sauvagement parles partisans de Civitas.

    Le dernière mobilisation de la«coalition» anti-mariage pour tous a eulieu le 26 mai dernier, soit trois joursavant la célébration du premier mariageentre personnes de même sexe. Selonles organisateurs de la manifestation, ilsauraient été plus d’un million à rallierles rangs des groupes d’extrême droitedans les rues de Paris. Cependant,les sources ofcielles planchent surune participation d’environ 150 000individus.

    UN CLIMAT DE TENSION SOCIALEÉVITABLE

    Il va sans dire que le premier mariagehomosexuel a eu lieu sous un climatde tension. En plus des invités, plusde 140 journalistes et 200 policierset gendarmes ont été présents à lacérémonie. Toutefois, même si uneconfrontation sociale s’est développéesur la question au cours des derniersmois, il n’en demeure pas moinsque selon plusieurs commentateurs progressistes, cet atmosphère aurait pu -et dû - être évité si la loi avait été votée beaucoup plus tôt.En fait, lorsque Christiane Taubira,la ministre de la Justice française, aannoncé ce projet de loi, seuls quelquesgroupes extrémistes de catholiquesintégristes se seraient lancés dans unecontestation riposte organisée, le Partisocialiste de François Hollande et legroupe parlementaire dont fait partie leParti communiste, «Gauche démocrateet républicaine» étant en position deforce à l’Assemblée nationale.

    A l’inverse, le gouvernement a laissé proliférer les groupes réactionnaires en

    retardant de plusieurs mois l’adoption dela loi dans le but d’évaluer d’un nombre

    inhabituellement élevé d’amendementssoumis par les partis d’extrême-droite.

    A PART ÇA, PAS GRAND CHOSE!

    Depuis l’élection de François Hollandeen mai dernier, alors que certainsFrançais misaient beaucoup sur

    cette alternance comme garantie de«changement», l’universalisation desdroits du mariage seule a été accomplie parmi les 60 promesses auxquelles ils’était engagées. Notons au passagequ’il s’agit ici de promesses électorales,car si certains, naïvement, soutiennentencore maintenant qu’il faut un certaintemps pour renverser la vapeur, ils fontabstraction du fait que les promessesformulées au patronat - notamment àla grande nance internationale - ont,elles, été tenues.

    Ainsi, tel que mentionné par certains,

    les couples homosexuels peuvent certescontracter un mariage, mais quand ils’agit de trouver un emploi, l’entreprisen’est guère moins ardue. La situationéconomique s’est dégradée de façondraconienne pour les salariés et lestravailleurs. En plus de rejeter d’un reversde main la possibilité de nationaliserles secteurs clés de l’économie dontcelui de l’automobile, Hollande aoffert 20 milliards d’euros au patronatà travers des exonérations scales sans précédent. Le gouvernement s’apprêteà couper dans le régime de retraites àla rentrée - ce qui suscitera sans douteune mobilisation massive -, pousse

    vers une «une meilleure exibilitéd’emploi» (comprendre un cout dutravail moins élevé et la mobilité totaledes employés) avec l’Accord nationalinterprofessionnel (ANI) et s’engagedans la voie de la privatisation del’éducation supérieure notamment avecl’adoption de la Loi Fioraso le 9 juilletdernier.

    En conséquence, depuis l’arrivée dessocialistes au pouvoir, on compte enmoyenne 1000 chômeurs de plus par jour, pour un total de plus de 730 000 personnes. Chez les jeunes, la s ituation

    est encore plus alarmante: 25% d’entreeux sont sans emploi.

    Ironiquement, la cure d’austéritéimposée au peuple français justiée par le manque de deniers dans le trésor public n’a pas empêché Hollande de selancer dans une guerre impérialiste auMali générant des couts de l’ordre de plusieurs millions d’euros...

    LE MARIAGE HOMO ET L’UNITÉDANS L’ACTION

    En opposition totale à ces politiques, leParti communiste français, avec l’aidede ses alliés progressistes, a tenté de bâtir une mobilisation massive malgrél’absence d’une partie du mouvementouvrier (surtout de la part du syndicatslié au Parti socialiste, soit la CFDT quisoutient entièrement le gouvernement).

    Ces mobilisations doivent néanmoinsse traduire par un mouvement plus large.

    Avec un peu de recul, nous devonssouligner l’importance d’étendre ledroit au mariage aux personnes demême sexe an d’empêcher la classedirigeante d’atteindre à l’unité de laclasse ouvrière sur des bases racistes,ethniques, religieuses ou sexuelles.Dans cette optique, les mouvementssociaux progressistes et démocratiquesdont le Parti communiste à traversses collectifs LGBT ont joué un rôled’avant-garde.

    En revanche, il semble clair que lessocialistes se sont aussi appuyés sur uncalcul politique opportuniste lorsqu’ilsont décidé de présenter le projet de loidu mariage pour tous.

    UNE MANŒUVRE POLITIQUE

    En espaçant autant la présentation du projet de loi à l’Assemblée nationaleen novembre et son vote dénitif enmai, Hollande a sciemment octroyéle temps nécessaire à la droite et àl’extrême droite pour constituer unlarge mouvement contre le mariage

     pour tous. Cette problématique dumariage entre conjoints de même sexe,soutenue largement par la populationmais aussi fortement polarisante estrapidement devenue le nucléon dudébat politique français à un point telque la seule opposition à la politiquegouvernementale a été celle de la droite.

    Cette situation a donc généréd’importantes conséquencessusceptibles d’altérer les perspectivesde luttes au sein des mouvements progressistes.

    Premièrement, la plupart des groupes progressistes, tant les associations ,mouvements que les partis politiques -même le Parti communiste français - onteu tendance à étançonner les socialistescontre l’opposition de droite dans la plupart des débats au lieu de s’efforcerà bâtir un mouvement massif, critique etréellement de classe avec les demandesde la classe ouvrière au cœur de sonagenda politique.

    France: l’extrême droitecontrainte de déposer lesarmes devant le droit aumariage pour tous

     NDLR : Cette article a été écrit en2013, mais dans le contexte des récentesélections municipales où l’extrême-droite à justement remporté beaucoup deterrain, Clarté a décider de republier.

     suite page 14

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    Prolétaires de tous les pays, peuples et nations opprimés, unissez-vous!12 Enjeux 

    Le Parti communiste du Canada dénoncehaut et fort le nouveau projet de loiomnibus C-4 visant en mettre en vigueurd’autres éléments du budget présentéle 21 mars 2013 par le gouvernementconservateur, modiant de nombreuseslois et contenant une panoplie de mesures,dont une attaque féroce contre le droit degrève dans la fonction publique fédérale.

    En particulier, ce projet de loi donneradésormais au gouvernement commeemployeur le droit exclusif de déterminerles services, installations ou activités del’État qu’il considère essentiels, privant

    les gens qui y travaillent de leur droit degrève. Actuellement, la déterminationdes services essentiels résulte d’unenégociation entre l’employeur et lesyndicat.

    De plus le projet de loi prévoit que lorsquel’employeur aura déclaré qu’au moins80% des postes sont essentiels, le droitde grève sera alors complètement aboli etle différend sera obligatoirement référé àl’arbitrage.

    Cependant, lorsque l’employeur jugeraque moins de 80% des services sont

    essentiels, l’employeur aura un droitde véto sur le recours à l’arbitrage. De

     plus, le projet de loi prévoit que l’arbitresera tenu d’accorder d’emblée un poids prépondérant aux demandes patronales.

    Finalement, le droit de grève sera retirélorsque son exercice constituera, selon legouvernement, une menace à l’économiecanadienne.

    La Cour suprême du Canada aura àdéterminer bientôt si le droit de grèveest protégé par la Constitution suite àdes décisions contestées des tribunauxinférieurs à propos d’une loi qu’avaitadoptée le gouvernement de Saskatchewan

    en 2008 semblable au projet de loi C-4.

    Dans son livre sur la grève de l’amiante de1949 à Asbestos, l’ancien premier ministredu Canada, Pierre-Elliott Trudeau qu’onne peut soupçonner d’être communisteécrivait :

    « Dans l’état actuel de la société, en fait,c’est la possibilité de la grève qui permetaux travailleurs de négocier avec leursemployeurs à peu près d’égal à égal. C’estune erreur de croire que les syndicats sont capables seulement par eux-mêmesd’assurer cette égalité. Si le droit de grève

    est supprimé, ou sérieusement limité, lemouvement syndical ne devient rien de

     plus qu’une institution parmi d’autres au service du capitalisme; une organisationcommode pour discipliner les travailleurs,

    occuper leurs temps libres et assurer leurrentabilité pour l’entreprise ».

    En fait, ce projet de loi contrevient aux principes de la Déclaration universelle desdroits de l’homme qui prévoit notammentque « toute personne a le droit de fonderavec d’autres des syndicats et de s’aflierà des syndicats pour la défense de sesintérêts ».

    Ce projet de loi est une consécration deslois spéciales que le gouvernement avaitimposées lors des dernières négociations àPostes Canada et Air Canada il y a un peu plus d’un an. Il s’ajoute à toute une sériede mesures récentes du gouvernementconservateur contre les travailleuses etles travailleurs et leurs organisations,telle que l’élimination progressive ducrédit d’impôt accordé aux personnes qui

    souscrivent à des fonds de travailleuses etde travailleurs, l’obligation imposée auxsyndicats de dévoiler publiquement tous

    leurs états nanciers (C-377), l’obligationde la tenue d’un vote pour obtenir uneaccréditation syndicale (C-525) et lamenace de retirer la Rand.

    Toutes ces attaques contre le mouvementsyndical qui visent à affaiblir et neutraliserle mouvement ouvrier, principal obstacleà l’instauration de la domination totaledu grand Capital et de ses politiquesd’austérité sur la société canadienne,constituent une grave menace pour ladémocratie elle-même a