Classification des sciences. Les idees maitresses des sciences et leurs rapports by Naville,AdrienReview by: George SartonIsis, Vol. 4, No. 1 (May, 1921), p. 118Published by: The University of Chicago Press on behalf of The History of Science SocietyStable URL: http://www.jstor.org/stable/224121 .

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ISIS. IV. 1921

Naville, Adrien. - Classification des sciences. Les idees mattresses des sciences et leurs rapports, 3? edition, entierement renouvel6e, iv+322 p. Paris, ALCAN, 1920.

Les diverses classifications des sciences peuvent se diviser en

deux groupes fondamentaux : les classifications objectives, c'est- a-dire celles qui insistent surtout sur la nature des objets dont traitent les sciences et les classifications subjectives, c'est-a-dire celles qui considerent plut6t la part de l'esprit dans la creation des

disciplines. Les classifications de BENTHAM, d'AMPERE, d&ERNEST

NAVILLE (le pere d'ADRIEN), d'A. RAVA, et aussi celle de WUNDT

appartiennent au premier groupe; tandis que celles de FRANOOIS BACON, de D'ALEMBERT, de COMTE et de COURNOT appartiennent au

second. La nouvelle classification d'ADRIEN NAVILLE (je dis nouvelle,

car ses idees ont evolue sur ce sujet, et en 1877 il enseignait a

Neuchatel une classification tout autre), quoique profondement diffe-

rente de celles de COMTE et de COURNOT, est aussi une classifica-

tion subjective. L'auteur considere qu'il y a trois questions scientifiques fondamen-

tales : 1? quelles sont les possibilites conditionnees par les natures

permanentes des choses et quelles sont les relations necessaires entre ces possibilites ? 2? quels sont les faits reels et quelles sont les possi- bilites concretes conditionnees par ces faits? 3? quelles sont les

possibilites bonnes? Ou plus brievement: Qu'est-ce qui est possible? Qu'est-ce qui est reel? Qu'est-ce qui est bon? A ces trois questions, repondent trois classes de sciences : a) les sciences de lois, Theore-

matique; b) les sciences de faits, Histoire; c) les sciences de regles, Canonique. L'objet du livre est de developper cette classification. Je

n'essayerai point de le resumer. L'examen des diverses branches de la science, et surtout des problemes fondamentaux de chacune d'elles, donne a l'auteur maintes occasions de prouver la richesse de ses connaissances, la prudence de son esprit et la douce sagesse de son coeur. Je ne pense pas que les classifications des sciences soient fort

utiles, mais si elles n'avaient d'autre utilite que de nous obliger a faire ainsi un examen d'ensemble des richesses intellectuelles qui sont le plus precieux patrimoine de l'humanite, elles justifieraient deja leur existence. La lecture d'un livre comme celui-ci se recommande surtout aux jeunes etudiants; il les aidera puissamment a trouver leur voie dans la vie.

GEORGE SARTON.

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