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CORRESPONDANCES MEDICALES 2012 / N° 30 Le millepertuis (Hypericum perforatum L.) plante médicinale de la lumière du solstice d’été Les traces du cuivre dans la culture et dans la nature Anagallis arvensis Absinthium D1 / Resina laricis D3

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CORRESPONDANCES

MEDICALES

2012 / N° 30

Le millepertuis (Hypericum perforatum L.)

plante médicinale de la lumière du solstice d’été

Les traces du cuivre dans la culture

et dans la nature

Anagallis arvensis

Absinthium D1 / Resina laricis D3

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Les Correspondances Médicales, réservées au corps médical, paraissent deux fois par an et sont disponibles sur abonnement. Elles sont adressées gracieusement sur demande écrite à l’adresse suivante :

IFEMAInstitut de Formation et d’Edition pour la Médecine Anthroposophique

2, rue du Blochmont 68330 Huningue

Directeur de publication :Jacques Abegg

!"#$%&'(#)*$#+,-)&.&Jacques Abegg, Docteur en chirurgie dentaire

Véronique Baumann, Docteur en médecineJean Chazarenc, Docteur en médecine

Marc Follmer, Docteur en pharmacieFrançois Hibou, Docteur en médecine

Chaque auteur est responsable de ses articles. Les médicaments et leur utilisation sont cités en relation avec l’expérience des auteurs et/ou les

traitements classiques en médecine anthroposophique. La prescription des médicaments cités relève de la responsabilité individuelle du prescipteur.

Toute reproduction de texte doit faire l’objet d’une demande à l’IFEMA.

Dépôt légal : 3ème trimestre 2012

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Sommaire

- Editorial ................................................................................ 5

- Le millepertuis (Hypericum perforatum L.), plante médicinale de la lumière du solstice d’été& /0#'$!1/&23$/#'&4(/)"115&6$)&789:)5&690#(/&2);)05& Roland Schaette ................................................................. 7

- Les traces du cuivre dans la culture et dans la nature Peter A. Pedersen ............................................................... 37

- Anagallis arvensis Véronique Baumann ........................................................... 55

- Absinthium D1 / Resina laricis D3 ........................................ 63

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 5

Editorial

L’éclat jaune lumineux, du millepertuis qui marque fortement sa présence dans des terrains plutôt à l’abandon voire en friches, donne une belle image de sa principale indication thérapeutique qui est le traitement des dépressions légères à modérées. Cette plante dont l’usage médicinal remonte à la Grèce antique, a fait l’objet de nom-breuses études sur ses usages thérapeutiques, tant par voie interne qu’externe. L’éclairage de la médecine anthroposophique vient com-pléter les indications médicales de cette plante.

Le cuivre tient une place de choix parmi les sept métaux majeurs. Tant dans l’histoire de l’humanité qu’en biochimie, il se place comme précurseur du fer. L’article présenté dans ce numéro fait l’inventaire des formes naturelles de ce métal utilisées en médecine anthroposo-phique.

Anagallis, le mouron des champs, cette petite plante discrète 10)',-)&#*'#<*#+3*$)5&3&%$%&=%(0#$)&130&>-=!9?&4$)#*)0@&4!*&%$-=)&1)0-met la compréhension des médicaments qui en sont issus, notam-ment la composition minérale basée sur le modèle végétal de cette plante.

A*+*5& -*)& "!*!<031/#)& =-& (!"19)B)&CD'#*$/#-"& EF& G& >)'#*3& laricis D3, extraite du Vademecum des médicaments anthroposo-phiques vient terminer ce numéro.

Bonne lecture !

Jacques Abegg

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Photo J. Abegg

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 7

Le millepertuis (Hypericum perforatum L.), plante médicinale de la lumière du solstice d’été 1

!"#$%&'!()*%!#$(+,!-.''/(0%-(1234-/(03"#,!()-5-"/(6&3*78(+,!*-%%-(1

Traduction Marc Villegas

RésuméLe millepertuis, Hypericum perforatum&H@5&=!*$&9)'&:)-0'&I3-*)'&'J!-K0)*$&au fort de l’été, est une plante médicinale utilisée depuis l’Antiquité. Elle était traditionnellement utilisée en usage externe dans le traitement des plaies et des brûlures, en usage interne dans le traitement de la mélan-colie et des dépressions. Le millepertuis peut aujourd’hui être considéré (!"")& 9J-*)&=)'&193*$)'&"%=#(#*39)'&3;3*$& ?3#$& 9J!DI)$&=)'& 0)(/)0(/)'&les plus approfondies. Il a reçu l’agrément pour le traitement d’épisodes =%10)''#?'&=)&<03K#$%&9%<L0)&M&"!;)**)@&6*)&3($#K#$%&3*$#N#*:3""3$!#0)&et un effet de renforcement de la barrière cutanée ont récemment été démontrés pour l’usage externe du millepertuis. En médecine anthropo-'!1/#,-)5&O;1)0#(-"&1)0?!03$-"&I!-)&%<39)")*$&-*&<03*=&0P9)@&HJ#*=#(3-tion de Rudolf Steiner concernant une activité du millepertuis semblable à celle de l’arsenic, mais plus durable, a conduit à la composition de nouveaux médicaments et au développement d’indications supplémen-$3#0)'5&$)99)'&,-)&9)&';*=0!")&=)&?3$#<-)&=-&(3*(%0)-B&)$&9)'&$0!-D9)'&=)&la ménopause.

Mots-clésProcessus arsenicBrûluresDépressionsO;1%0#(#*)O;1)0?!0#*)

« Il est bien certain que cette noble plante médicinale appartient au côté lumineux de la vie terrestre… nous voudrions surtout esquis-ser une monographie du millepertuis, cette plante de nos régions, si célèbre depuis l’Antiquité, et dont la médecine élargie par l’anthropo-sophie a découvert quelques nouvelles propriétés. »

Wilhelm Pelikan (1, p. 41-42)

1 Traduit de : Der Merkurstab, Heft 6, 2011, pp. 596-606.

& Q0!?@&E0@&")=@&E#19@NR#!9@& /0#'$!1/&2@&4(/)"115&E0@&0)0@&*3$@&6$)&789:)&SD#!9!<#'$)T5& Kompetenzzentrum skintegral, Universitäts-Hautklinik, Hauptstrasse 7, D-79104 Freiburg

& E0@&0)0@&*3$@&690#(/&2);)0&S1/30"3(#)*T5E!0?'$03'')&F5&ENUVWXY&R3=&R!99&

Dr. rer. nat. Roland Schaette (pharmacien),Kolpingstrasse 3, D-88339 Bad Waldsee

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Correspondances médicales 2012 / n° 308

« Savez-vous qu’elle est la seule plante appartenant à la 18ème

,3*$$-( 8-( 3*( ,3*$$#9,*%#&7( 8-( :#77;( <( =33-( *( 8-$( ';%*3-$( >*?7-$( -%(

trois faisceaux d’étamines. C’est la seule plante ayant trois faisceaux d’étamines. Et si vous regardez les feuilles par transparence, elles semblent parsemées de petits pertuis. »

Rudolf Steiner (2, p. 246)

Introduction

Le millepertuis perforé, Hypericum perforatum L. (Figure 1) est non seulement l’une des plantes médicinales les plus anciennes, mais aussi l’une de celles qui ont fait l’objet des recherches les plus appro-fondies. Dans cet article, outre des contributions sur sa dénomination, son utilisation dans l’histoire et sa botanique, nous présenterons de "3*#L0)&';*$/%$#,-)&9)'&0%'-9$3$'&9)'&19-'&#"1!0$3*$'&=)'&0)(/)0(/)'&0%()*$)'& (!*()0*3*$& ')'& (!"1!'3*$'& )$& '-0& '3& 193()& )*& 1/;$!$/%-rapie. Les médicaments et les produits de soins anthroposophiques contenant du millepertuis seront étudiés, ainsi que ses possibilités de prescription, en prenant comme arrière-plan les indications de Rudolf Steiner sur cette plante.

Dénomination

Les espèces de millepertuis portaient déjà au début de notre ère 9)&*!"&=JO;1)0#(-"@&4)9!*&19-'#)-0'&3-$)-0'5&!*&1)-$&0)(!**3Z$0)&%$;-"!9!<#,-)")*$&=3*'&O;1)0#(-"5&!-&[&hypereikon », deux concepts <0)('&.&[&hyper&\&]&3-N=)''-'&)$&[&eikon » = image. Par conséquent, (/)^&9)'&_0)('&)$&19-'&$30=&(/)^&9)'&>!"3#*'5&[&hypereikon » servit à désigner des plantes qui étaient suspendues au-dessus des repré-sentations de Dieu pour en éloigner les mauvais esprits (3). Mais selon _)*3-'$5&()&*!"&*)&=%0#K)&13'&=)&[&hyper&\&)$&[&eikon », suspendu 3-N=)''-'&=)&9J#"3<)5&"3#'&=)&[&hyp&\&)$&[&ereikon&\5&'#<*#+3*$&[&')"-D93D9)&\&)$&[&A0#`3&\&a&-*)&193*$)&3-&?)-#993<)&')"D93D9)&M&()9-#&=)&93& D0-;L0)& S)*& <0)(& .&ereike& ]& D0-;L0)T&(4). Cette explication semble plausible puisque ce nom a laissé son empreinte dans la région mé-diterranéenne et se rapporte vraisemblablement à des espèces de millepertuis dont les feuilles sont fortement rétractées, par exemple

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 9

Figure 1

A'1L()'&)*=%"#,-)'&=JO;1)0#(-"@1 = H. humifusum, 2 = H. coris, 3 = H. montanum, 4 = H. perforatum, 5 = H. maculatum,EJ310L'&O)<#&FbcY5&1@&YWF5&"!=#+%@

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Correspondances médicales 2012 / n° 3010

H. empetrifolium ou H. coris (Figure 1T@& H)'&=%*!"#*3$#!*'&[& ')"-D93D9)&M& 93&D0-;L0)&\&)$&[&Hartheu » (autre nom allemand du mille-1)0$-#'5&'#<*#+3*$&[&?!#*&=-0&\T5&#*=#,-)*$&M&*!-K)3-&9)'&10!()''-'&=)&durcissement déjà évoqués chez les espèces de millepertuis.

H)&*!"&=J)'1L()&[&1)0?!03$-"&\&311303Z$&1!-0&93&10)"#L0)&?!#'&3-&2!;)*&d<)@&e9&=%0#K)&=-&?3#$&,-)&')'&?)-#99)'&')"D9)*$&1)0?!0%)'@&4)-lon une légende, le diable, dans sa colère envers l’extraordinaire puis-sance thérapeutique de la plante, se serait précipité sur elle avec une 3#<-#99)&)$&9J3-03#$&$0!-%)@&4!*&3*(#)*&*!"&=)&[&Fuga daemonum » se rapporte à la fuite du démon de la mélancolie et de la dépression. Le '-(&0!-<)&,-#&311303#$&&130&D0!;3<)&=)'&:)-0'&%$3#$&#*$)010%$%&130&9)'&peuples germaniques comme le sang du dieu solaire Baldur qui se sa-(0#+3#$&$!-I!-0'&M&93&$)00)&M&9J%1!,-)&=-&'!9'$#()@&H)&*!"&=J[&/)0D)&=)&93&Saint-Jean » se rapporte à Saint Jean-Baptiste pour l’anniversaire du-,-)9&)99)&:)-0#$5&9)&cf&I-#*@&6*)&9%<)*=)&(/0%$#)**)&03(!*$)&,-)&9)&"#9-

lepertuis proviendrait du sang de J.-Baptiste mis à mort. Selon une autre légende, c’est sous la croix que Jean aurait ramassé cette plante imbibée du sang du Christ. Dans l’icono-graphie artistique, Jean est souvent représenté avec un geste indiquant le haut, associé à la 130!9)& [& Ecce agnus Dei&\&S[&g!#(#&9J3<*)3-&de Dieu ») (5) (Figure 2).

Figure 2Saint Jean Baptiste. Tableau de Léonard de Vinci (1452-1519)

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 11

La famille des Hypericacées

Le millepertuis utilisé en thérapeutique (Hypericum perforatum L.) appartient à la famille =)'& O;1)0#(3(%)'@& HJ!0#<#*)& =)& ()$$)& ?3"#99)&')& $0!-K)& '!-'& 9)'& $0!1#,-)'@& h3*=#'& ,-)& 9)'& 0)10%')*$3*$'& ,-#& ;&poussent sont principalement des arbres et des arbustes à bois dur, 9)'&O;1)0#(3(%)'&=)&*!'&93$#$-=)'&$)"1%0%)'&'!*$&=)'&30D0#'')3-B&)$&des sous-arbrisseaux (6) (Figure 1). Dans son ouvrage sur les plantes "%=#(#*39)'5&Q)9#`3*&$03#$)&()$$)&?3"#99)&=)'&O;1)0#(3(%)'&=)&"3*#L0)&approfondie (1)@&R#)*&,-)&9)&$)0")&=)&[&_-$$#?L0)'&\&,-J#9&)"19!#)&*)&'!#$&plus en usage actuellement, et bien que quelques espèces de cette famille doivent depuis peu être comptées parmi les Clusiaceae en raison de recherches récentes en génétique moléculaire, nous pou-vons citer Pelikan pour la pertinence avec laquelle il a caractérisé 93& ?3"#99)&=)'&O;1)0#(3(%)'& .&[&4!*& $;1)&)'$&=J3D!0=& $0L'& ?!0$)")*$&:!0395&"3#'&#9&*)&')&(!*$)*$)&13'&=)&=%19!;)0&)*&/3-$&=)&<03*=)'&)$&*!"D0)-')'&:)-0'5&=)&(!-9)-0&(93#0)5&'!-K)*$&!=!0#?%03*$)'&i& #9&=)'-()*=&3-''#&10!?!*=%")*$&)$&311303Z$5&"%$3"!01/!'%5&'!-'&?!0")&=)&résine, de baume et de colorant jaune (gomme-gutte), dans la feuille, le tronc, l’écorce et la racine. Cette partie inférieure est capable de (!*=)*'3$#!*'&)$&=)&'!9#=#+(3$#!*'&#*$)*')'5&=!**3*$&*3#''3*()5&=3*'&cette famille de plus de 800 espèces, à des arbres dont le port est élevé, bien vertical, et dont le bois est quelquefois dur comme du fer. 2j")& 9)&"#99)1)0$-#'&=)&*!'& 0%<#!*'&)$&=)'&13;'&"%=#$)003*%)*'&3&des tiges raides et solides.

On n’observe donc ni d’épanouissement dans la chaleur, ni dans la lumière, mais une vie bien ancrée dans le liquide et dans le solide, K!#0)&130?!#'&0!#=#)k&e9&)'$&30!"3$#'%5&1%*%$0%&=)&9-"#L0)&i&#9&')&?!0")&des huiles essentielles et des gommes colorantes. Les feuilles des Guttifères sont simples, sans divisions, souvent découpées, parfois 0%$03($%)'& )*& ?!0")& =J3#<-#99)'@& H)'& :)-0'& =#39;1%$39)'& S(J)'$NMN=#0)&M&1%$39)'&'%130%'T&'!*$&<03*=)'5&D93*(/)'5& I3-*)'&!-& 0!')'& i&)99)'&sont terminales, le plus souvent regroupées en fausses-ombelles )$&=)&'$0-($-0)&03=#%)@&23#'&()&,-#& 9)-0&)'$&130$#(-9#)0&a&,-#& ?3#$&,-)&l’abondance de ses forces structurantes s’épuise et qui rend les Gut-$#?L0)'& -*#,-)'& a& )'$& 9)-0& 3*=0!(%)& S)*')"D9)& =)'& %$3"#*)'T@&l!*&seulement cet organe rectiligne est produit en grand nombre, mais #9& ')0$&=)&"3$%0#3-&M&-*&"!=)93<)&'1%(#+,-)&=#??%0)*$&1!-0&(/3,-)&espèce de cette famille. Cette forêt d’étamines est compartimentée en

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Correspondances médicales 2012 / n° 3012

fais()3-B&i&)99)&10)*=&=)'&?!0")'&=)&$-D)'5&=)&(!-1)'5&=)&=)"#N'1/L0)'5&=)&D!-9)'5&=)&"3''-)'5&=)&D!-$)#99)'&a&$!-$)&()$$)&#"3<#*3$#!*&193'$#,-)&*)&')&=%19!#)&<%*%039)")*$&,-)&=3*'&9)'&$0!#'&=#")*'#!*'&=)&93&:)-0&)99)N"j")5&!-&"#)-B5&=-&?0-#$&i&"3#'&#(#5&)99)&'J)"130)&=)'&%$3"#*)'k

De même que les Orchidées utilisent leurs forces de forme dans 3-?"(4-?"/(3-$(@&?AB"-$(8*7$(3-?"(C-?#33-/(3-$( "?,#CB"-$(8*7$(3-?"(C"?#%/(

les Guttifères les dépensent dans leurs étamines. C’est dire qu’on voit se déployer une activité formante dans le domaine de la pulvérisation, de la volatilisation.

Car avec sa poussière pollinique, le végétal s’échappe dans l’air pénétré d’astralité. C’est dans cette région que les Guttifères se mettent à modeler leurs organes avec une singulière précision. Autant 9)'&O;1)0#(3(%)'&%1-#')*$& 9)-0& 0#(/)&K#$39#$%&=3*'& 9)&=!"3#*)&:!0395&dans des étamines qui se pulvérisent, dans des parfums et des cou-leurs, autant elles deviennent rigides et décharnées dans leur bois, =-0)'&a&(!"")&?)0@& )&,-#&')&$0!-K)&)*$0)&93&:)-0&)$&9)&$0!*(&3&$)*-dance à se rétracter et à se dessécher. Un tel processus peut être ,-39#+%&=J30'%*#'3*$&\&(1).

Au travers de cette esquisse, Pelikan a caractérisé avec perti-*)*()&9)'&O;1)0#(3(%)'&)*&#*=#,-3*$&9)-0&3($#K#$%&$/%031)-$#,-)&')"-D93D9)&M&()99)&=)&9J30')*#(&i&*!-'&;&0)K#)*=0!*'&19-'&10%(#'%")*$&130&la suite. Mais une observation botanique plus détaillée du millepertuis utilisé en thérapeutique (Hypericum perforatum), s’impose dans un premier temps.

Botanique du millepertuis

m*&(!**3Z$&=3*'&9)&"!*=)&)*$#)0&19-'&=)&VUW&)'1L()'&=)&"#99)1)0-tuis répandues principalement dans les régions subtropicales et tropi-cales. En Europe centrale, il existe 13 espèces endémiques de mille-pertuis qui ont été comparées de manière goethéenne par Busse (7). Il en ressort une série allant des espèces à feuilles bien développées et aimant l’humidité, telles que H. elodes et H. humifusum, à celles dont (J)'$&19-$P$&93&:)-0&,-#&=!"#*)5&3#"3*$&93&(/39)-0&)$&=!*$&9)'&?)-#99)'&'!*$&)*&?!0")&=J3#<-#99)'5&$)99)'&,-)&O@&(!0#'@&E3*'&()$$)&'%0#)5&O;1)-ricum perforatum, qui est actuellement l’unique espèce à usage phar-maceutique, occupe une position médiane. Il pousse dans les friches,

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 13

au bord des chemins et dans les clairières des forêts. Il montre ainsi une grande capacité d’adaptation écologique, mais préfère nettement les sites pauvres et éclairés, à végétation clairsemée. H. perforatum )'$&-*)&193*$)&1)0'#'$3*$)&M&:)-0'&I3-*)'5&1!-K3*$&3$$)#*=0)&F5YW&"@&Cette plante s’ancre dans le sol par une racine fusiforme richement 03"#+%)& M& 93,-)99)& 'J3I!-$)*$& =)'& 03(#*)'& 10!K)*3*$& =)& 93& $#<)&(8). H3& $#<)&10#"3#0)&')& 03"#+)& 031#=)")*$& .& 9)'&10)"#)0'& 03")3-B& 93$%-03-B&%"3*)*$&=)&9J3#'')99)&=)'&(!$;9%=!*'&SFigure 3T@&n&93&+*&=)&9J%$%&naissent des rameaux de régénération bas (stolons) qui survivent à 9J/#K)0&)$&=)',-)9'&1!-'')*$&=)&*!-K)3-B& 03")3-B&:!03-B&3-&10#*-temps. Busse trouve une formulation pertinente : [&E-03*$&9J/#K)0*3<)5&9)&"#9-lepertuis perforé montre qu’il procède avec intel-ligence dans son rapport avec les forces de la terre et de l’eau, puisque, dans les périodes où les jours sont plus courts, ses sto-lons proches du sol et ses rameaux racinaires sou-terrains pleins de vie en ?!*$& -*& /%"#(0;1$!1/;$)&résistant » (7). Malgré sa résistance et sa vitalité, le côté végétatif reste discret.

Au début de l’été, les 03")3-B&:!03-B&')&")$$)*$&à pousser jusqu’à 1,50 m =)& /3-$@& H3& $#<)& 9#<*#+%)&est ronde et présente deux crêtes longitudinales caractéristiques. Cela dis-tingue nettement H. per-foratum de H. maculatum qui lui est semblable, mais qui possède une tige à quatre arêtes (Figure 1).

Figure 3o)-*)&193*$)&=JO;1)0#(-"&1)0?!03$-"5&03")3-&K%<%$3$#?&principal avec rameaux latéraux. EJ310L'&h0!99&p&7)D)09#*<&FbXb5&1@&VVf5&"!=#+%@

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Correspondances médicales 2012 / n° 3014

Les feuilles, petites et elliptiques, sont op-posées décussées sur la tige. Elles possèdent des tâches marginales sombres, rouge-violacé, et des points clairs trans-lucides (dispersés entre les nervures sur la partie interne du limbe), d’où le *!"&[&1)0?!03$-"&\&S1)0-foré) (Figure 4). Au mi-croscope, ces points sont des poches sécrétrices schizogènes (Figure 5),

qui occupent pratiquement toute l’épaisseur de la feuille en section transversale. Les points clairs sont remplis d’huile essentielle et d’une '-D'$3*()& 0%'#*)-')5& 9J/;1)0?!0#*)& i& 9)'&1!#*$'&'!"D0)'&(!*$#)**)*$&9J/;1%0#(#*)5& (!9!03*$& *!#0NK#!93(%@& HJ#*:!0)'()*()& 03"#+%)& )*& -*)&

Figure 4q)-#99)&=JO;1)0#(-"&1)0?!03$-"&3K)(&')'&<93*=)'&M&/-#9)5&les unes sombres et les autres translucides. Les glandes '!"D0)'&(!*$#)**)*$&=)&9J/;1%0#(#*)5&9)'&(93#0)'&=)&9J/-#9)&)'')*$#)99)&)$&=)&9J/;1)0?!0#*)@&Q/!$!&>-$/&23*=)035&l)-r#)=@

Figure 5H3(-*)&'(/#^!<L*)&=)&9J/-#9)&=3*'&-*)&?)-#99)&=JO;1)0#(-"&1)0?!03$-"@&Dessin : Matthias Emde, Francfort (d’après différents auteurs).

Epiderme

Q30)*(/;")

Epiderme

Epithélium

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 15

3"19)&13*#(-9)&*J311303Z$&,-)&=3*'&93&"!#$#%&'-1%0#)-0)&=-&03")3-&:!039&SFigure 6T@&[&e9&'J)*'-#$&-*)&<03*=)&3((-"-93$#!*&=3*'&93&0%<#!*&:!039)@&H)'&13#0)'&=)&?)-#99)'&!11!'%)'&=%(-''%)'&')&'-((L=)*$&=)*-sément sur les rameaux latéraux, mais sont beaucoup plus petites ,-)&()99)'&=-&03")3-&10#*(#139@&4!-'&93&10)"#L0)&:)-0&')&'!*$&?!0"%'&

Figure 6 !*'$#$-$#!*&=)& 93&1!-'')&=JO;1)0#(-"&1)0?!03$-"@&HJ#*:!0)'()*()&)*&13*#(-9)5&'-0"!*$%)&=J-*)&:)-0&$)0"#*39)5&*)&')&03"#+)&,-)&=3*'&93&"!#$#%&'-1%0#)-0)@EJ310L'&h0!99&p&7)D)09#*<&FbXb5&1@&VVb5&"!=#+%@

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Correspondances médicales 2012 / n° 3016

d’autres rameaux latéraux pairs portant des bourgeons. La première :)-0&)'$&=%13''%)&)*&,-)9,-)'& I!-0'&130&()'& 03")3-B& 93$%03-B&,-#&:)-0#'')*$&39!0'@&s-)9,-)'&I!-0'&19-'&$30=5&()'&:)-0'&')0!*$&M&9)-0&$!-0&=%13''%)'&130&9)-0'&03")3-B&3B#993#0)'@&H!0',-)&9)'&:)-0'&311303#'-sant plus tard viennent à s’ouvrir, les plus précoces sont déjà fanées. e9&)*&0%'-9$)5&K-&=)&9!#*5&-*&?3#'()3-&=)&:)-0'&)$&=)&D!-0<)!*'&I3-*)'&à l’extérieur et d’infrutescences brunâtres en cours de maturation à l’intérieur » (9).

#$!*'&M&*!-K)3-&Q)9#`3*&M&10!1!'&=)'&:)-0'&SFigure 7T&.&[&H)'&sépales possèdent aussi ces deux sortes de glandes, les sombres et 9)'&(93#0)'&i&9)'&1%=!*(-9)'&*J!*$&,-)&9)'&'!"D0)'&i&9)'&1%$39)'&I3-*)&=J!0&'!*$&1!-0K-'&=)&1!#*$'&)$&=)&$03#$'&'!"D0)'5&$0L'&+*'5&,-#&'!*$&=)'&<93*=)'&a&'-0$!-$&=)&9)-0&(P$%&9)&19-'&930<)@& 30&9)'&(#*,&1%$39)'&*J!*$&13'&-*)&?!0")&';"%$0#,-)&.&-*)&=)&9)-0'&"!#$#%'&)'$&19-'&#"1!0$3*$)&,-)&9J3-$0)5&-*&1)-&(!"")&=3*'&-*)&/%9#()&=J3K#!*&a&()&,-#&=!**)&M&93&:)-0&9J3'1)($&=J-*)&0!-)&9-"#*)-')5&'!93#0)5&10j$)&M&$!-0*)0&=!-()-")*$k&H)'&%$3"#*)'&*!"D0)-')'&'!*$&<0!-1%)'&)*&$0!#'&?3#'()3-B&i&le stigmate est à trois lobes (Figure 1, Figure 8). La capsule en forme de cœur pointu cache des graines noires, légères, mesurant à peine un millimètre. Ainsi, dans cette plante, tout se tend vers le haut, vers 93& 9-"#L0)@&43&:)-0&3**!*()& 9)&'!9'$#()&=J%$%5& 9)& $)"1'&=)& 93&43#*$NJean, et la force totale du soleil qui s’incarne. Mais, outre cet éclat =!0%5&!*&0)(!**3Z$&9)&"#99)1)0$-#'&=)&9!#*&M&'!*&1!0$&'K)9$)&)$&'%KL0)5&strictement dressé, à sa tige tenace, à la noblesse et à l’harmonie de toute son apparence. Tout cela en fait l’une des plus belles plantes du plein été » (1).

s-)9,-)&'!#$&93&<03*=)&D)3-$%&=)&()$$)&193*$)5&#9&)'$&1!-0$3*$&%$!*-nant qu’elle ne produise aucune métamorphose foliaire comme image )B$%0#)-0)&=)&'3&[&10%1303$#!*&#*$%0#)-0)&\&M&'!*&#*$)*')&10!()''-'&=)&:!03#'!*@&C0*(`)*&=%(0#$&()93&=)&93&"3*#L0)&'-#K3*$)&.&[&9J#"3<)&=J-*)&$)99)&%K!9-$#!*&1';(/#,-)5&=J-*&$)9&3?+*)")*$5&)'$&93&"%$3"!01/!')&$;-pique de la séquence foliaire : elle commence par des formes simples, pétiolées, puis s’élargit, se divise ensuite de manière plus complexe 1!-0& )*+*& ')& 03"3'')0& M&*!-K)3-@& H3& '%0#)& ?!9#3#0)& =-&"#99)1)0$-#'&a des feuilles peu expressives qui ne témoignent d’aucun dévelop-1)")*$&130&)B13*'#!*&'-#K#&=J3?+*)")*$&\&(9). Le millepertuis montre %<39)")*$&=3*'&93&0%<#!*&'-1%0#)-0)&=)&9J#*:!0)'()*()&-*)&'#*<-9#L0)&+B#$%&,-#&'J)B10#")&130&=)'&03")3-B& 93$%03-B&!11!'%'&=%(-''%'&')&détachant de la tige à 45° (geste du A). Les rameaux latéraux sont

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 17

Figure 7q9)-0&=JO;1)0#(-"&1)0?!03$-"&3K)(&'!*&?3#'()3-&=J%$3"#*)'&M&03;!**)")*$&()*$0#?-<)

Figure 8H)&=#3<03"")&:!039&=JO;1)0#(-"&1)0?!03$-"&"!*$0)&*)$$)")*$&93&=#'1!'#$#!*&=)'&%$3"#*)'&)*&$0!#'&groupes.EJ310L'&O)<#&FbcY5&1@&Yct5&"!=#+%@

H. Zell

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Correspondances médicales 2012 / n° 3018

H. Z

ell

)*'-#$)&(!-0!**%'&130&9)'&#*:!0)'()*()'&,-#&311303#'')*$&9J-*)&310L'&9J3-$0)&)*&?!0"3*$&-*&$0#3*<9)&:!039&#*K)0'%&SFigure 6T@&l!-'&*J3K!*'&donc pas affaire ici à une métamorphose par compensation, mais à une métamorphose par interpénétration typique, qui mène d’emblée à un rapport bien établi entre le domaine végétatif et le domaine repro-ductif de la plante. Une image claire nous en est donnée par le fait ,-)&9J!*&$0!-K)&=%IM&=3*'&9)'&I)-*)'&?)-#99)'&3-''#&D#)*&9)'&[&1!#*$'&=)&lumière » des glandes à huile que les premières taches sombres des <93*=)'&M&/;1%0#(#*)&(!"")&(!00%93$&1/;'#,-)&=)& 9J#*$)0K)*$#!*&=)'&[&?!0()'&:!039)'&\@

Composants du millepertuis

L’hypéricine, colorant aux propriétés photosensibilisantes

Le millepertuis contient une grande variété de combinaisons chimiquement très différentes qui ont toutes une importance pharma-cologique (10). Celle qui a le plus retenu l’attention depuis longtemps )'$& 9J/;1%0#(#*)5& 9)& (!9!03*$& *!#0NK#!93(%& (!*()*$0%& =3*'& 9)'& 1!(/)'&'%(0%$0#()'& '!"D0)'& =)& 93& 193*$)@& HJ/;1%0#(#*)& )*& '!9-$#!*& 3& -*)&:-!0)'()*()&0!-<)u$0)& .&)99)&)'$&0)'1!*'3D9)&=)& 9J%"#''#!*&=J-*& I-'&0!-<)&'3*<&3-&D0!;3<)&=)&93&193*$)@&H)'&1!(/)'&'%(0%$0#()'&'!"D0)'&sont répandues sur la plante entière, mais prédominent dans les pé-$39)'5& 9)'&'%139)'&)$& 9)'&1%=!*(-9)'&:!03-B@&C-& $03K)0'&=J-*)&%$-=)&goethéenne sur le millepertuis, Arncken (9) s’est intéressé à la signi-+(3$#!*& =)& 93& 9J31130#$#!*& =-& (!9!03*$& 0!-<)5& 9J/;1%0#(#*)5& =3*'& 9)'&feuilles de millepertuis. Il la décrit comme un déplacement du pro-()''-'&:!039&=3*'&9),-)9&93&'-D'$3*()&*J)'$&13'&3?+*%)&)*&:)-05&"3#'&encapsulée comme un corps étranger dans le domaine végétatif de la feuille verte. Cette trop forte pénétration des impulsions astrales dans 9)&=!"3#*)&K%<%$3$#?&=)&93&193*$)&)*$03Z*)&-*)&?!0"3$#!*&=)&1!#'!*&.&9J/;1%0#(#*)5&0)'1!*'3D9)&=)&9J3($#K#$%&1/!$!')*'#D#9#'3*$)&=-&"#99)1)0-tuis. Son spectre d’absorption se situe dans le domaine du rouge à 580 nm (10, 11)@&E-&?3#$&=)&93&?3#D9)&,-3*$#$%&=J/;1%0#(#*)&=3*'&93&193*$)5&la phototoxicité ne joue cependant un rôle que chez l’animal : des ani-maux de pâture à peau claire qui ont mangé de grandes quantités de "#99)1)0$-#'&!*$&=%K)9!11%&=)'&*%(0!')'&(-$3*%)'&)$&-*)&/%"!9;')5&'!-'& 9J)??)$&=-&03;!**)")*$&'!93#0)5a& $3D9)3-&(9#*#,-)&=%(0#$&'!-'& 9)&*!"&=J/;1%0#(#'")&(10, 12, 13, 14).

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 19

Comme la plante ne contient que des concentrations minimes en hypéricine (maximum 0,1 % d’hypéricine dans la drogue) elle n’en-traîne pas de phototoxicité chez l’homme, même en cas d’absorption de doses élevées d’extrait phytothérapeutique.

De nombreuses expérimentations sur des sujets en bonne santé ont montré que l’absorption de doses élevées d’extraits de milleper-$-#'&*J3&)*$03Z*%&=)&1/!$!')*'#D#9#'3$#!*&*#&M&(!-0$&*#&M&9!*<&$)0")@&h!-$&3-&19-'&=)&"#*#")'&"!=#+(3$#!*'&=-& ')-#9& =J%0;$/L")&!*$N)99)'&%$%&observées, dont l’intérêt clinique est cependant douteux (15, 16). L’appli-(3$#!*&)B$)0*)&=)&"#99)1)0$-#'&*J)*$03Z*)&13'&=)&1/!$!')*'#D#9#'3$#!*&appréciable chez l’homme (17). La concentration-seuil de phototoxicité =)& 9J/;1%0#(#*)5& M& FWW& *<G"9&(18), se situe largement au-dessus des concentrations sériques et cutanées atteintes dans le cadre d’une po-sologie antidépressive (19, 20). C’est seulement chez des patients souf-?03*$&=J#*?)($#!*&130&Oeg5&$03#$%'&130&=)&9J/;1%0#(#*)&=)&';*$/L')&M&?!0$)&=!')5&,-)&'!*$&'-0K)*-'&=)&<03K)'&';"1$P")'&1/!$!$!B#,-)'&(21).

6*)&'!0$)&=)&')*'#D#9#$%&[&1';(/#,-)&\&M&93&9-"#L0)&3&%$%&=%(0#$)&par Arncken après une auto-expérimentation par ingestion de petites quantités de millepertuis (9). Il a ressenti la lumière comme désa-gréable, préférant se tenir toute la journée dans des pièces sombres. Il a constaté une insomnie nocturne. On trouvera plus loin des détails sur l’utilisation du millepertuis en homéopathie.

Le millepertuis, une plante colorante

HJ/;1%0#(#*)&3& 9!*<$)"1'&%$%& 93&'-D'$3*()&=-&"#99)1)0$-#'& ?3#'3*$&l’objet du plus grand intérêt. Elle ne représente cependant qu’un aspect partiel de l’éventail de substances produites par cette plante. Un regard sur les autres productions du millepertuis montre qu’elle est une véri-table plante à tanins. La plante sèche contient jusqu’à 6 % de tanins de catéchine, témoignant donc d’un processus tanin marqué (10, 11). On peut faire l’expérience marquante d’une sensation d’astringence et de sécheresse buccale en préparant une décoction de millepertuis. Les $3*#*'&/;=0!'!9-D9)'&'!*$&)*&<%*%039&M&1)#*)&%K!,-%'&(/)^&9)&"#99)-pertuis puisqu’ils n’entrent pas dans la composition de son huile. Ils sont pourtant très caractéristiques du millepertuis, puisque des tanins se forment dans la plante partout où une forte impulsion astrale pé-nètre de l’extérieur dans son éthérique-végétatif, ce dont la formation =)&<399)'&M&$3*#*'&130&9)'&1#,v0)'&=)&<-j1)'&M&<399)&S ;*#1'T&0)10%-

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Correspondances médicales 2012 / n° 3020

')*$)&9J30(/%$;1)&(1)@&C#*'#5&*!*&')-9)")*$&9J31130#$#!*&=)&9J/;1%0#(#*)5&(!9!03*$&M&:-!0)'()*()& 0!-<)5&"3#'&3-''#& 9J#*$)*')&10!()''-'& $3*#*&qui traverse toute la plante, sont l’expression de la grande activité des ?!0()'&3'$039)'&=)&9J)*K#0!**)")*$&'-0&9)&10!()''-'&K%<%$3$#?&1/;'#,-)&=)&93&193*$)@&H)'&=)-B&<0!-1)'&=)&'-D'$3*()'&a&/;1%0#(#*)&)$&$3*#*'&a&proviennent du même processus formateur. Ils sont l’expression du 10!()''-'&=J30'%*#'3$#!*&=%(0#$&130&4$)#*)0&i&*!-'&;&0)K#)*=0!*'&19-'&bas en détail.

Hyperforine, une substance amère proche des résines

H)&"#99)1)0$-#'&'%(/%&(!*$#)*$&)*&!-$0)&I-',-JM&F&w&=)&:3K!*!x=)'5&jusqu’à 0,3 % d’huiles essentielles stockées dans les poches sécré-trices claires, environ 0,1 % de colorant jaune liposoluble (caroté-*!x=)T&a&9)'&B3*$/!*)'&(303($%0#'$#,-)'&=)'&O;1)0#(3(%)'&a&)$&)*K#0!*&f5Y&w&=J/;1)0?!0#*)@&HJ/;1)0?!0#*)&)'$&-*)&'-D'$3*()&9#1!1/#9)5&10!(/)&des résines et chimiquement très proche des amers du houblon : elle est stockée dans les glandes foliaires claires, mais surtout dans les fruits où elle atteint sa plus forte concentration pendant leur matura-tion. Après les tanins, l’hyperforine est la substance quantitativement dominante du millepertuis (10, 11, 23). Dans la plante et dans l’extrait total, 9J/;1)0?!0#*)&)'$&'$3D9)5&"3#'&)*&$3*$&,-)&'-D'$3*()&1-0)&#'!9%)&)$&)*&solution, elle se décompose rapidement. Du fait de sa liposolubilité, 9J/;1)0?!0#*)&)'$&%<39)")*$&10%')*$)&=3*'&9)'&/-#9)'&=)&"#99)1)0$-#'5&!y&'3&(!*()*$03$#!*&)$&'3&'$3D#9#$%&=%1)*=)*$&=)&9J/-#9)&)"19!;%)&)$&=)&la méthode d’extraction (24, 25). C’est seulement dans les années 70 du '#L(9)&=)0*#)0&,-)&=)'&'(#)*$#+,-)'&0-'')'&!*$&%9-(#=%&93&'$0-($-0)&=)&9J/;1)0?!0#*)&)$&=%"!*$0%&,-J#9&'J3<#$&=J-*)&'-D'$3*()&3*$#D3($%0#)**)&)?+(3()&(27)@&e9&3&0%()"")*$&%$%&=%"!*$0%&,-)&9J/;1)0?!0#*)&)'$&%<39)-")*$&)?+(3()&(!*$0)&9)'&'$31/;9!(!,-)'&"-9$#0%'#'$3*$'&(28).

Synthèse des phénomènes morphologiques et chimiques

Une observation précise du millepertuis a permis de relever la multiplicité des processus structurants externes et des productions #*$)0*)'&=)&'-D'$3*()'@&e9&311303Z$&(93#0)")*$&,-)&9)&"#99)1)0$-#'&)'$&une plante extrêmement différenciée et structurée qui absorbe tout 130$#(-9#L0)")*$&9)'&#*:-)*()'&(!'"#,-)'&S9-"#L0)&)$&(/39)-0T@

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 21

Par sa partie aérienne, le millepertuis témoigne d’une grande force ordonnatrice qui marque la tige et les feuilles d’une stricte oppo-sition décussée. Ces petites feuilles ovales, sans pétiole, ne faisant pratiquement l’objet d’aucune variation de forme du bas de la tige à la 0%<#!*&:!039)5&10%')*$)*$&-*)&/30"!*#)&"!01/!9!<#,-)&=)&'$0-($-0)&[&10!(/)&=)&()99)&=)'&:)-0'&\&S0%$03($%)T@&2j")&=3*'&9)&$#)0'&'-1%-0#)-05&!y&93&$#<)&')&03"#+)5&9)'&?)-#99)'&)$&9)'&D03($%)'&')&"!=#+)*$&M&1)#*)@&mD')0K%)&=J)*&/3-$5&93&193*$)&:)-0#)&')&10%')*$)&(!"")&-*)&(0!#B& 9-"#*)-')@&H)'&:)-0'5&,-#& 'J!-K0)*$& $P$& 9)&"3$#*&)$&)*&1)-&=)&$)"1'5& D#)*& ,-J3;3*$& <9!D39)")*$& -*)& ';"%$0#)& 03=#39)5& 10%')*$)*$&()1)*=3*$& -*)& 3';"%$0#)& 130$#(-9#L0)& =)& 130& 93& ?!0")& )*& /%9#()& =)&chaque pétale. L’abondance des étamines confère à toute la plante -*&(303($L0)&03;!**3*$&S+<-0)&UT@&E3*'&9)&10!()''-'&=)&"3$-03$#!*&=-&?0-#$5&9)&"#99)1)0$-#'&"!*$0)&3-''#&=)'&"30,-)'&'1%(#+,-)'@&g)0$&M&9J%$3$&immature, le fruit tripartite est ensuite saisi par les forces de chaleur, ce qui s’exprime par sa coloration rougeâtre comme par son odeur aromatique résineuse. Les graines sont petites, dures et sèches. Si l’on observe le processus de développement du millepertuis au cours de l’année, on voit au printemps des tiges herbacées s’élever ver-ticalement de la rosette. Le millepertuis forme des rameaux solides =-03*$&$!-$&9)&=%D-$&=)&9J%$%5&I-',-JM&()&,-)&'J%13*!-#'')*$5&K)0'&93&+*&I-#*&S39!0'&,-)&93&19-130$&=)'&:)-0'&=)&103#0#)&'!*$&=%IM&:)-0#)'T5&')'&#*:!0)'()*()'&=J-*& I3-*)&=J!0& 9-"#*)-B&a& 93&1%0#!=)&=)&(/39)-0&=)&9J3**%)&%$3*$&=%IM&D#)*&3K3*(%)@&Q30399L9)")*$&3-&10!()''-'&:!0395&93&193*$)&$!-$)&)*$#L0)&)'$&9J!DI)$&=J-*&10!()''-'&=)&'!9#=#+(3$#!*&,-#&0)*=&9)'&$#<)'&03#=)'&)$&=-0)'5&9)'&?3#'3*$&311303Z$0)&)*&/#K)0&(!"")&=)'&[&',-)9)$$)'&\&=3*'&9)&13;'3<)@

:*( 3?.#B"-(D?#( $E*,,"&F%( *?(93( 8-( 3E*77;-(*%%#"-( 3*('3*7%-(G-"$( 3-(

haut ; la chaleur qui s’accroît dans la deuxième moitié de l’année la .B7-(H(3*(4-?"(-%(*?(C"?#%I

e9&*J)'$&13'&'-010)*3*$&,-JM&()'&10!()''-'&?!0"3$)-0'&'1%(#+,-)'&[&M& 9J)B$%0#)-0& \& (!00)'1!*=)*$&=)'&10!()''-'& ?!0"3$)-0'&=)& '-D'-$3*()'& [& M& 9J#*$%0#)-0& \@& )'& '-D'$3*()'& '!*$& =)'& (!"1!'3*$'& '!#$&9#1!'!9-D9)'5&'!#$&/;=0!'!9-D9)'&.

N& '!*$& /;=0!'!9-D9)'& 9J/;1%0#(#*)5& 93& "3I!0#$%& =)'& :3K!*!x=)'5&9)'&10!(;3*#=#*)'5&9)'&B3*$/!*)'&)$&9)'&$3*#*'&i

N& '!*$& 9#1!'!9-D9)'& 9J/;1)0?!0#*)5&,-)9,-)'&:3K!*!x=)'5& 9)'& $)0-pènes (= huiles essentielles) et le carotène.

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Correspondances médicales 2012 / n° 3022

l!0"39)")*$5&()'&10!()''-'&?!0"3$)-0'&=)&'-D'$3*()'&!*$&9)-0&9#)-&=)&10!=-($#!*&(303($%0#'$#,-)&=3*'&93&03(#*)5&93&?)-#99)5&93&:)-0&!-&le fruit. Chez le millepertuis, la production de substances est égale-")*$&=%193(%)5&')9!*&-*)&"%$3"!01/!')&130& #*$)01%*%$03$#!*@&[&A*&ce sens, le millepertuis va au-delà d’une simple mise en évidence du contact de la plante avec l’astral et révèle la pénétration de l’activité =-&1';(/#'")&)$&=-&"!#@& e9&3&3D'!0D%&,-)9,-)&(/!')&=)'& ?!0()'&=)&9J)*K#0!**)")*$&,-J#9&3&$03*'?!0"%)'&3-&9#)-&=)&'#"19)")*$&9)'&0):%-ter. Les effets de l’environnement (l’essentiel de la lumière et de la chaleur) sont absorbés en excès, puis éliminés et stockés à l’intérieur sous forme de substance en tant qu’huile et en tant que pigment » (9).

)& 10!()''-'& =J[&%9#"#*3$#!*& )$& '$!(`3<)&\& 'J3((!"19#$& =L'& 9)&stade de la jeune plante. Si l’on observe la feuille verte (Figure 4), on remarque non seulement une ponctuation claire, mais aussi des taches sombres noir-violacé. Comme l’a montré Soelberg dans une étude minutieuse des glandes foliaires du millepertuis, ces deux subs-tances totalement différentes sont strictement séparées dans les tis-'-'&130&9)'&10!()''-'&K%<%$3-B&?!0"3$)-0'&a&=J-*)&130$&9)'&<93*=)'&'!"D0)'&(!*$)*3*$&=)& 9J/;1%0#(#*)5&)$&=)& 9J3-$0)& 9)'&<93*=)'&(93#0)'&(!*$)*3*$& 9J/;1)0?!0#*)&)$& 9)'&/-#9)'&)'')*$#)99)'&a5&'3*'&=!-$)&1!-0&%K#$)0&3#*'#&9)&(3$3D!9#'")&=)&9J/;1)0?!0#*)5&')*'#D9)&M&9J!B;=3$#!*5&130&9J/;1%0#(#*)&(313D9)&=J)*&'(#*=)0&9J!B;<L*)&(29).

Des substances de lumière (hypéricine) et de chaleur (hyper-forine), dont le lieu de production « $';,#9D?- » se trouve respecti-G-.-7%(8*7$(3*(4-?"(J!5';"#,#7-K(&?(8*7$(3-(C"?#%(J!5'-"C&"#7-K/($&7%(

répandues dans toute la plante.

Dans ses considérations sur le millepertuis, Spielberger montre à ,-)9&1!#*$&')"D9)&!0=!**%)&93&'$0-($-0)&"!9%(-93#0)&=)&9J/;1%0#(#*)5&,-#& )'$& )*& 0311!0$& 3K)(& 93& 9-"#L0)5& 3K)(& '3& [&'$0-($-0)& ';"%$0#,-)5&strictement en miroir », comme si la rigoureuse ordonnance de l’appa-rence extérieure de la plante avait laissé son empreinte interne sur le processus métabolique (30)@&HJ/;1)0?!0#*)&)*&0)K3*(/)5&,-#&)'$&)*&031-port avec la chaleur, a une structure spatiale tridimensionnelle extrê-mement complexe (Figure 9).

En résumé, l’observation de la morphologie et des processus de formation de substances chimiques montre que le millepertuis pos-sède un potentiel thérapeutique qui provient de la lumière et de la (/39)-0@&H)'&'-D'$3*()'&/;=0!'!9-D9)'&)$&9#1!'!9-D9)'&"!*$0)*$&3-''#&

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 23

cette différenciation dans leur comportement et dans leurs activités. Les différentes substances chimiques suscitent des procédés phar-maceutiques qui tiennent compte de la diversité et de la sensibilité de leurs structures pour les rendre disponibles en thérapeutique sous différentes formes de préparation.

Histoire de l’utilisation du millepertuis

Les premières indications concernant l’utilisation des espèces de "#99)1)0$-#'&M&=)'&+*'&"%=#(#*39)'&10!K#)**)*$&=-&eeème siècle avant o@N @&E3*'&'!*&9#K0)&[&H)'&$/%0#3,-)'&K)0'&N&bYX&'-0&9)'&"!0'-0)'&)$&9)'&piqûres d’animaux venimeux, par exemple les serpents et les scorpions, 3#*'#&,-)&9)-0&$03#$)")*$&\5&9)&"%=)(#*&<0)(&l#(3*=0)&=)& !9!1/!*&S)*K@&FbUNFVW&3K3*$&o@N @T&(#$)&9)&"#99)1)0$-#'&(!"")&0)"L=)&?!0$#+3*$@&Q9#*)&ScVNUb&310L'&o@N @T&%(0#$&.&[&H)'&D0v9-0)'&'!*$&<-%0#)'&130&9)&193*$3#*&a&mais aussi par l’herbe simple hypereikon » (3, 31). Le millepertuis joue également un rôle dans la Materia medica de Dioscoride (Ier siècle 310L'&o@N @T&.&[&H)&"#99)1)0$-#'&D-&3K)(&=)&9J)3-&=)&"#)9&)'$&-$#9#'%&)*&cas de brûlures et de sciatique. Et les feuilles en compresses gué-0#'')*$& 9)'& D0v9-0)'@& \&C-&2!;)*&d<)5& 9)&"#99)1)0$-#'& %$3#$& =)& $!-$)&?3z!*& 9J-*)& =)'& 19-'& #"1!0$3*$)'& 193*$)'& "%=#(#*39)'& i& 23$$/#!9-'&SFYWFNFYUUT&%(0#$&.&[&e9&<-%0#$&$!-$)'&9)'&193#)'&0),-%03*$&=)'&'!#*'k&

Figure 94$0-($-0)&=)&9J/;1%0#(#*)&SM&<3-(/)T&)$&=)&9J/;1)0?!0#*)&SM&=0!#$)T@&HJ/;1%0#(#*)&/;=0!1/#9)&10%')*$)&-*)&'$0-($-0)&'13$#39)&193*)5&9J/;1)0?!0#*)&9#1!1/#9)5&130&(!*$0)5&-*)&structure spatiale tridimensionnelle complexe.

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Correspondances médicales 2012 / n° 3024

Les feuilles appliquées guérissent la brûlure, réduites en poudre et pulvérisées dans les plaies et les ulcères putrides, elles stimulent 93&<-%0#'!*k&\@&H!*#()0-'&SFYcXNFYXtT&.&[&e9&)'$&D!*&1!-0&9)'&193#)'&1-$0#=)'5& M& D0!;)0& )$& 3119#,-)0@& HJ)3-& <-%0#$& $!-$)'& 9)'& 193#)'k&130&piqûre ou par coup… Il est bon pour les tremblements et les spasmes =)'&")"D0)'@&\&h3D)0*3)"!*$3*-'&SFYccNFYbWT&.&[&,-J#9'&$30#'')*$&9)&sang dans les plaies, guérissent merveilleusement ce qui est brûlé,… M&-$#9#')0&3K)(&10!+$&1!-0&9)'&*)0?'&%(03'%'&)$&D0!;%'k&\@&Q303()9')&(1493-1541) consacre au millepertuis tout un exposé dans lequel il %(0#$&.&[&oJ3#&%K!,-%&,-3$0)&?!0()'&,-#&'!*$&=3*'&9)'&perforata : elles agissent effectivement contre les phantasmes, les vers, les plaies et possèdent une vertu balsamique… Les phantasmes… sont des mala-dies qui obsèdent les gens jusqu’au suicide, leur font perdre la raison, les poussent au délire, à la folie furieuse, etc. » (32). Leonhardt Fuchs (1501-1566), professeur de botanique à l’université de Tübingen, %(0#$&'-0&9)&"#99)1)0$-#'&.&[&Q30"#&()'&1)$#$)'&/)0D)'&(!""-*)'5&()$$)&plante est appelée en latin Perforata et Fuga daemonum / du fait que si l’on tient ses petites feuilles face au soleil / on dirait qu’elles sont perforées par de multiples aiguilles / et puisqu’elle doit chasser tous les fantômes ».

D’après l’histoire de la médecine, le millepertuis possède donc les )??)$'&'-#K3*$'&.&#9&)'$&)"19!;%&)*&#*$)0*)&(!"")&?!0$#+3*$&*)0K)-B&)$&(39"3*$5&)*&)B$)0*)&(!"")&*)$$!;3*$&)$&(#(3$0#'3*$&(3, 31).

Utilisation phytothérapeutique du millepertuis

Utilisation interne : Effet « éclaircissant de l’humeur »

Un effet antidépresseur du millepertuis était déjà connu des mé-=)(#*'&=-&2!;)*&d<)&(3, 31). Depuis, de nombreuses études ont bien établi une activité des extraits de millepertuis dans les dépressions a&"j")&130&(!"1303#'!*&3-B&3*$#=%10)'')-0'&$0#(;(9#,-)'&)$&3-B&#*/#-biteurs de la recapture de neurotransmetteurs (11, 32, 33, 34). :-$(-L%"*#%$(standardisés de millepertuis avec l’indication des épisodes dépres-$#C$(8-(A"*G#%;(.&5-77-( C&7%(*?>&?"8E!?#('*"%#-(8-$(D?-3D?-$(.;8#-caments de phytothérapie restant encore remboursables@&A*&1/;$!-thérapie, la posologie dans le traitement des états dépressifs est en général de 600 à 900 mg d’extrait total par jour. Il est vraisemblable

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 25

que tous les composants du millepertuis cités plus haut participent à l’effet antidépresseur de la plante (11, 34)@&Q)*=3*$&9!*<$)"1'5&9J/;1%0#-(#*)&%$3#$&(!*'#=%0%)&(!"")&93&10#*(#139)&'-D'$3*()&3($#K)&i&310L'&93&=%(!-K)0$)&)$&9J#'!9)")*$&=)&9J/;1)0?!0#*)5&(J)'$&()$$)&*!-K)99)&'-D'-tance qui a été à son tour considérée comme la plus importante. Il se trouve cependant que non seulement des extraits de millepertuis *)&(!*$)*3*$&13'&=J/;1%0#(#*)5&"3#'&3-''#&=)'&)B$03#$'&*)&(!*$)*3*$&13'&=J/;1)0?!0#*)5&?!*$&10)-K)&=J-*)&3($#K#$%&3*$#=%10)''#K)@&A$&+*39)-ment, un effet antidépresseur a également été mis en évidence chez 9)'&D#:3K!*!x=)'&=-&"#99)1)0$-#'&(11,34). C’est pourquoi la standardisa-$#!*&=)&93&$)*)-0&)*&/;1%0#(#*)&=)'&)B$03#$'&=)&"#99)1)0$-#'&)B#<%)&130&l’Institut fédéral du médicament et des produits médicaux (BfArM) a été abandonnée. Les données sur les principes actifs se rapportent 3-I!-0=J/-#&M&9J)B$03#$&$!$39@&H)'&)B$03#$'&1/;$!$/%031)-$#,-)'&=)&"#99)-1)0$-#'&3-<")*$)*$&9J3($#K#$%&=)&9J)*^;")&/%13$#,-)&(;$!(/0!")&QfYW&)$&#*:-)*$&'-0&9)&pregnane X receptor, ce qui peut accélérer le méta-bolisme des substances étrangères et l’élimination de certains médi-caments (11, 34, 35)@&E)'&#*$)03($#!*'&=-&"#99)1)0$-#'&3K)(&9)'&<9;(!'#=)'&(30=#!$!*#,-)'5&9)'&"%=#(3")*$'&3*$#K#03-B5&93&(;(9!'1!0#*)5&)$(@&!*$&été décrites (34, 35).

!!"#$%&#'()*+&*,(*) -)%(&#.%$&/,#*(0)%(&#1#(2%33%&'#,*0) ,/4/(/-

rant de la peau

:E!?#3-(8-(.#33-'-"%?#$(-$%(?7(*7,#-7("-.B8-(8-('!*".*,#-(C*.#-liale utilisé pour le traitement des brûlures, des contusions et des douleurs musculaires. L’huile de millepertuis a une odeur particulière de résine rance provenant aussi bien des parties vertes de la plante ,-)&=)'&:)-0'&)$&=)'&?0-#$'@&e9&)'$&0)"30,-3D9)&,-)&9J30!"3$#'3$#!*&=)&la région reproductrice de la plante, normalement caractéristique de *!"D0)-')'&:)-0'&%13*!-#)'5&'-0K#)*$&(/)^&9)&"#99)1)0$-#'&')-9)")*$&à la fanaison et au début de la formation du fruit : elle est donc nette-")*$&=%193(%)&=)&93&0%<#!*&=)'&#*:-B&9-"#*)-B&M&()99)&=)&9J#"10%<*3-tion par la chaleur.

HJ/-#9)& =)&"#99)1)0$-#'& %$3#$& =%IM& -$#9#'%)& 3-&2!;)*&d<)& 1!-0& 9)&traitement des douleurs et des plaies qui guérissent mal (10, 31). L’huile de millepertuis est aujourd’hui la seule huile végétale à être produite à 130$#0&=)&93&193*$)&?03Z(/)&)$&M&?3#0)&9J!DI)$&=-&10!(%=%&1/30"3()-$#,-)&particulier d’extraction à la lumière du soleil. La chaleur qui se déve-9!11)&39!0'&?3#$&?)0")*$)0&93&"3'')&=)&193*$)&?03Z(/)&D0!;%)5&?3#'3*$&

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Correspondances médicales 2012 / n° 3026

*!$3"")*$&311303Z$0)&=)&9J39(!!9@&E)'&B3*$/!*)'&)$&=)'&:3K!*!x=)'&passent alors également dans l’huile, et sa couleur rouge caractéris-$#,-)&311303Z$5&,-#&=%1)*=&K03#')"D93D9)")*$&=)&()&,-)&9J!*&311)99)&9J/;1%0#(#*)& /-#9)-')&(24, 25)@& HJ/;1%0#(#*)& )99)N"j")& *J)'$& 13'& 9#1!'!-luble, mais elle est cependant transformée, par le processus d’ex-$03($#!*&%K!,-%5&)*&(!"D#*3#'!*'& 9#1!1/#9)'&a&M&:-!0)'()*()&0!-<)&%<39)")*$@&HJ)B$03($#!*&M&93&9-"#L0)&=-&'!9)#9&)*$03Z*)&=J3-$0)&130$&-*&(3$3D!9#'")&=)&9J/;1)0?!0#*)5&,-#&)'$&1/!$!')*'#D9)@&e9&)'$&#*$%0)''3*$&à cet égard que le mode de production de l’huile de millepertuis ait fait l’objet de multiples métamorphoses au cours de l’histoire. Ainsi au XVIIIe siècle, l’huile était produite à l’abri de la lumière dans des récipients d’étain ou de céramique (24).

Une étude clinique établit 3E-C9,*,#%;(8?(.#33-'-"%?#$(8*7$(3-(%"*#-tement des ecarres de décubitus des personnes âgées (36). Un extrait =)& 9J)'1L()&=)&"#99)1)0$-#'&O;1)0#(-"&13$-9-"&'J)'$&3K%0%&(313D9)&de stimuler expérimentalement chez l’animal la cicatrisation de plaies par excision et par incision (37). Weiss recommande l’utilisation d’huile de millepertuis non diluée pour le traitement de brûlures et d’ulcères. Pour lui, l’huile de millepertuis 2 à 5 % dans de la pâte de zinc tendre a fait ses preuves dans les dermatoses suintantes et infectées (38). Dans la thérapeutique anthroposophique des plaies, le millepertuis est utilisé au stade aigu et exsudatif de la cicatrisation (39). L’huile de millepertuis est également un composant de préparations complexes telles que certaines crèmes sportives, crèmes rhumatismales et cer-tains produits de soins. Les médicaments dermatologiques contenant du millepertuis qui sont fabriqués par des laboratoires anthroposo-phiques seront énumérés plus bas.

6*&)B$03#$& =)&"#99)1)0$-#'& 0#(/)& )*& /;1)0?!0#*)& 10%130%& 3K)(& =)&l’acide carbonique liquide de source minérale est utilisé dans un pro-duit de soin médical pour l’eczéma atopique (Bedan®&O;1)0?!0#*T@& )'&dernières années, des '"&'"#;%;$( *7%#M#74*..*%&#"-$(.*"D?;-$( &7%(été décrites pour l’hyperforine (20, 40). Les recherches les plus récentes "!*$0)*$&,-)&9J/;1)0?!0#*)&')&9#)&'1%(#+,-)")*$&M&-*&(3*39&(3$#!*#,-)&=)'&()99-9)&=)& 9J%1#=)0")5& 9)&(3*39&h>Q &t5&)$&'-'(#$)& 9J3?:-B&=#0)($&=)&(39(#-"&=3*'&9)'&()99-9)'@&H3&"!D#9#'3$#!*&=)&(39(#-"&)*$03Z*)&-*)&stimulation de la maturation normale (différenciation terminale) des `%03$#*!(;$)'5& ,-#& '$#"-9)& M& '!*& $!-0& 93& 0%<%*%03$#!*& =)& 93& D300#L0)&épidermique (41,42)@&H3&(0L")&0#(/)&)*&/;1)0?!0#*)&3&"!*$0%&=3*'&-*)&

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 27

étude randomisée en double aveugle contre placebo. une amélio-03$#!*& '-1%0#)-0)& =)'& ';"1$P")'& =J)(^%"3& 3$!1#,-)&(43). Dans une 3-$0)&%$-=)5& 9J)?+(3(#$%&=)& 93&(0L")&3-&"#99)1)0$-#'&3&%$%&(!*+0"%)&chez des adultes et des enfants souffrant d’eczéma atopique (44).

Le millepertuis en homéopathie

H3& 13$/!<%*%'#)& (!x*(#=)& 930<)")*$& 3K)(& '!*& -$#9#'3$#!*& $03=#-tionnelle et avec son utilisation en médecine anthroposophique. Son 3($#!*&)'$&!0#)*$%)&'-0&9)&';'$L")&*)0K)-B&()*$0395&9)'&*)0?'&1%0#1/%-riques et la peau (10, 22). Évoquons notamment l’activité antalgique mar-quée du millepertuis dynamisé. Voici à ce sujet deux cas cliniques tiré de Roth (10, p. 134) :

- 1er&(3'&.&-*)&#*+0"#L0)&=)&ff&3*'&'J)'$&D9)''%)&)*&!-K03*$&-*)&ampoule et présente une plaie de 0,5 cm de long atteignant le tissu sous-cutané, très douloureuse. Une demi-heure après la blessure, )99)&3&10#'&FW&<9!D-9)'&=JO;1)0#(-"&VW O&1)0&!'&)*&-*)& ?!#'@& #*,&minutes après la prise du médicament, les douleurs avaient presque complètement et durablement disparu,

- 2ème cas : une étudiante de 27 ans a marché pieds nus sur -*)&<0!'')&%1#*)&,-#&'J)'$&+(/%)&I-',-J3-&1%0#!'$)&=3*'&93&=)0*#L0)&phalange du gros orteil droit. Après extraction de l’épine, ses dou-9)-0'&)B$0j")")*$&#*$)*')'&!*$&%$%&$03#$%)'&130&O;1)0#(-"&Et

dilution

5 gouttes per os en une fois. Une minute après, disparition presque complète et durable des douleurs.

Une autre indication importante d’Hypericum dynamisé est repré-sentée par les photodermatoses, souvent appelées « allergies au soleil » dans le langage populaire. Selon notre propre expérience, les douleurs des photodermatoses aiguës, telles que le coup de soleil et les dermatites phototoxiques aux médicaments ou aux plantes, ré-1!*=)*$&130$#(-9#L0)")*$&D#)*&M&O;1)0#(-"&SEtT@&E3*'&9)'&1/!$!=)0-"3$!')'&(/0!*#,-)'&0%(#=#K3*$)'&$)99)'&,-)&93&1/!$!=)0"3$!')&1!9;-"!01/)5&9J3(*%&)'$#K39&)$&9J-0$#(3#0)&3-&'!9)#95&=)'&=#9-$#!*'&"!;)**)'&M& /3-$)'& SEFc& M&EVWT& =JO;1)0#(-"& '!*$& #*=#,-%'@& H)& 030)& -0$#(3#0)&au soleil, associant une photosensibilité et une humeur dépressive, présente en particulier une grande similitude avec la pathogénésie =JO;1)0#(-"@

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Correspondances médicales 2012 / n° 3028

Le millepertuis en médecine anthroposophique

Dans une conférence aux médecins du 1er janvier 1924, Rudolf Steiner aborde la question du traitement de l’énurésie infantile et indique à ce sujet un effet du millepertuis proche de celui de l’arse-*#(&.&[&HJ%*-0%'#)&#*?3*$#9)&)'$&$;1#,-)&=J-*)&?3#D9)'')&=-&(!01'&3'$039@&Le corps astral n’a pas la force qu’il devrait avoir. Mais dans ce cas, si vous utilisez l’arsenic sous la forme bienfaisante d’eau de Levico ou de Roncegno, vous aurez, précisément chez les énurétiques, un effet certes puissant, mais extrêmement bref obtenu par une mise en mouvement appropriée du corps astral par le biais de l’ensemble de l’organisme. Les enfants resteront cependant énurétiques. Mais vous obtiendrez de bons résultats avec la substance extraite par pressage =)'&?)-#99)'&)$&=)'&:)-0'&=)&"#99)1)0$-#'5&O;1)0#(-"&1)0?!03$-"@ Sa-vez-vous qu’elle est la seule plante appartenant à la 18ème classe de 93&(93''#+(3$#!*&=)&H#**%&{&A99)&3&=)'&1%$39)'&I3-*)'&)$&$0!#'&?3#'()3-B&=J%$3"#*)'@& J)'$&93&')-9)&193*$)&3;3*$&$0!#'&?3#'()3-B&=J%$3"#*)'@&A$&si vous regardez les feuilles par transparence, elles semblent parse-mées de petits pertuis. Si vous pressez cette plante, vous obtenez un jus. Cette substance d’extraction amère contenue dans cette plante est aussi une substance qui exerce une action très intense et durable $?"(3*(.&N#3#%;(#7%;"#-?"-(8?(,&"'$(*$%"*3(-%(3-(C&"%#9-(» (2).

La similitude de cet effet du millepertuis décrit par Steiner avec ()9-#&=)&9J30')*#(&=)K#)*$&)*(!0)&19-'&%K#=)*$&,-)&'#&9J!*&;&3I!-$)&()&,-J#9&=#$&=)&9J30')*#(&=3*'&93&"j")&(!*?%0)*()&.&[&=J-*)&"3*#L0)&<%*%-rale, l’arsenic donne essentiellement de l’énergie au corps astral. Tel est le phénomène primordial de l’activité arsenicale. L’arsenic et ses combinaisons agissent si intensément sur l’homme que l’on peut dire : l’arsenic énergétise le corps astral » (2)@& HJ30')*#(& )'$& -*&"%$399!x=)&,-#&?!0")&a&3K)(&9J3^!$)5&9)&1/!'1/!0)5&9J3*$#"!#*)&)$&9)&D#'"-$/&a&9)&groupe 15 du tableau périodique des éléments [anciennement groupe VA ou VB]. À pression normale, l’arsenic se sublime à une tempéra-ture de 616°C et passe ainsi directement de l’état solide à la phase <3^)-')@& H3& K31)-0& =J30')*#(& )'$& a& (!"")& 93& :)-0& =)&"#99)1)0$-#'&a&=)&(!-9)-0& I3-*)&(#$0!*@& e*K)0')")*$5& 9J30')*#(&13'')&=#0)($)")*$&=)&93&1/3')&=)&K31)-0&M&9J%$3$&'!9#=)&)*&%K#$3*$&9J%$3$&9#,-#=)&a&)*&()93&3-''#5&93&?3"#99)&=)'&O;1)0#(3(%)'&"!*$0)&-*)&()0$3#*)&'#"#9#$-=)@

23#'&,-)99)&)'$&()$$)&[&'-D'$3*()&=J)B$03($#!*&3"L0)&\&=-&"#99)1)0-$-#'&=%(0#$)&130&4$)#*)0&{&EJ310L'&-*)&#*=#(3$#!*&=)&Q)$)0&C@&Q)=)0')*5&

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 29

93& *!$#!*& =)& [& '-D'$3*()& =J)B$03($#!*& 3"L0)& \& =-& "#99)1)0$-#'& ')&trouve déjà dans le dictionnaire de pharmacie d’Hahnemann, d’où Steiner l’a vraisemblablement tirée. Steiner souligne qu’il s’agit effec-$#K)")*$&=J-*)&'-D'$3*()&=L'&9!0'&,-J#9&0%1L$)&()&$)0")&.&[&3-''#&-*)&substance& \& a& )$& *!*& ')-9)")*$& -*&10!()''-'&(45). Si l’on prend en considération les composants du millepertuis décrits plus haut, il peut 'J3<#0& =)& 9J/;1)0?!0#*)5& 3-& <!v$& )??)($#K)")*$& 3")05& )$& 3'')^& ')"-blable aux substances amères du houblon. Le goût amer est même %K!,-%& (!"")& $)'$& =J#=)*$#+(3$#!*& 1/30"3()-$#,-)& .& [& <!v$& u10)5&amer et astringent » (11). Du point de vue de l’arsénisation de la plante, c’est-à-dire de la condensation de l’astralité de l’environnement en une substance, il faut certainement, comme on l’a montré plus haut, 3I!-$)0&3-''#&M&()$$)&'-D'$3*()&=J)B$03($#!*&9)'&$3*#*'&)$&9J/;1%0#(#*)@

Q)9#`3*& (!*$#*-)& =J)B19#,-)0& 9)'& )??)$'& =-&"#99)1)0$-#'& .& [& e9& 'J;&ajoute l’action de l’huile essentielle sur l’organisation de la chaleur )$&=-&"!#5&)$&()99)&=-&(!9!03*$&:!039&I3-*)&S(30!$L*)T5&,-#&1!0$)*$&9)'&processus anaboliques et nutritifs jusqu’à la sphère neurosensorielle, c’est-à-dire dans le domaine des processus formateurs. Rudolf Stei-*)05&")*$#!**3*$&[&9)'&:)-0'&I3-*)'&?!*=3")*$39)'&\&3K)(&9)',-)99)'&!*&1)-$&(!"D3$$0)&93&'!-'N*-$0#$#!*&=)'&!0<3*)'&=3*'&9)&';'$L")&0;$/-mique, a cité non seulement la primevère et le lotier corniculé, mais 3-''#&9)&"#99)1)0$-#'k&h!-$&()93&?3#$&=)&9JO;1)0#(-"&-*&0)"L=)&<%*%039&pour les lésions nerveuses, soit par blessure (commotion cérébrale et "%=-993#0)T5&'!#$&130&*-$0#$#!*&=%+(#)*$)&=-&*)0?&a&)$&-*&K-9*%03#0)&,-#&')&"!*$0)&)?+(3()&3-''#&1!-0& 9)'&D0v9-0)'@&A*&!-$0)5& #9&')0$&M&"#)-B&intégrer le corps astral dans la région sexuelle (troubles de la mens-truation et de la ménopause, etc.) » (1, p. 44-45). Les domaines d’utilisation 3<0%%'&1!-0&O;1)0#(-"5&/)0D35&)$&O;1)0#(-"&3-0!&(-9$-"5&3#*'#&,-)&9)'&#*=#(3$#!*'&3;3*$&?3#$&9)-0'&10)-K)'&=3*'&9)&$03#$)")*$&=)&93&=!--9)-0&)$&=3*'& 93&10%K)*$#!*&=)'&1/!$!=)0"3$!')'&1!9;"!01/)'5& '!*$&exposés dans le Vademecum des médicaments anthroposophiques.

Fabricants anthroposophiques de médicaments par voie externe

Les médicaments externes contenant du millepertuis sont utilisés principalement dans les douleurs, les plaies, les brûlures, le rhuma-$#'")&"-'(-93#0)&)$&9)&';*=0!")&=J#00#$3$#!*&03=#(-93#0)@&E3*'&9)'&=#??%-rents cosmétiques du Dr Hauschka, le millepertuis est utilisé lorsqu’on

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Correspondances médicales 2012 / n° 3030

'!-/3#$)&3I!-$)0&M&'!*&)??)$&3*$#&#*:3""3$!#0)&-*&313#')")*$&)$&-*)&$!*#+(3$#!*&=)&93&1)3-@

Médicaments externes WALA :

! "#$%&'()*!%+!,%&-.!/!0!12%)*3

! Malvenöl [huile de mauve] : composition avec d’autres drogues 4)'!156!)5%! &%2.6'15!.7%(! 2.! 2)*'8&%!%6! 2.! (,.2%)&! 9! :%)&;!<%!$&)5%2'%&=!'5:1&%;(%5(%;!<%!;)&%.)=!:%)&;!<%!6'22%)23!>!$.&6'()-lièrement fait ses preuves chez les enfants souffrant d’infection à répétition en hiver (47).

! Primula Muskelnähröl [huile nutritive pour les muscles à la pri-mevère] : précieuse pour la réactivation après alitement et en rééducation après accident vasculaire cérébral.

! Kampfer Johanniskrautöl [huile de millepertuis au camphre] : indiquée dans les pathologies rhumatismales, transmet les impulsions de lumière (du millepertuis) et de chaleur (du camphre).

! L’huile de millepertuis est en outre utilisée dans les cosmé-tiques du Dr Hauschka : Soin Contour des Yeux, Crème Fitness pour les Pieds, Crème de Jour, Huile Protectrice,

! ?&8*%!$)&'@.56%=!?&8*%!2.-'.2%=!")'2%!<%!A1'5!>*.5<%!B'22%-pertuis, Huile de Soin Prunelle, Crème à la Rose, Crème de Soin Teintée.

Médicaments externes Weleda :

! "#$%&'()*=!:1;!C/!0!12%)*!9!D.-&'4)E!F!$.&6'&!<%!:%)&;!D&.G(,%;!de millepertuis et d’huile de sésame, s’écoule dans une cana-lisation en verre à la lumière du soleil et absorbe ainsi des D1&(%;!<%!2)*'8&%!;)$$2E*%56.'&%;=!1-;%&7.-2%!F!2H'56%5;'@(.-tion de la couleur rouge du médicament.

Fabricants anthroposophiques de médicaments par voie interne

Les médicaments par voie interne contenant du millepertuis sont principalement utilisés dans l’humeur dépressive, les irritations ner-

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 31

veuses, les douleurs musculaires, l’énurésie, l’incontinence de la per-sonne âgée, la cicatrisation et la photphobie (cf. aussi l’homéopathie). Les effets sur la fatigue du cancéreux et sur la ménopause méritent d’être cités.

Médicaments internes WALA :

! "#$%&'()*!%+!,%&-.=!;12)6'15!'5I%(6.-2%!JKLMLNCLKO3

! "#$%&'()*!%+!,%&-.=!P21-)2'!7%2.6'!D2/3/6

! Q%&-%&';!L!"#$%&'()*!(1*$3=!P21-)2'!7%2.6'!9!.!D.'6!;%;!$&%)7%;!dans l’incontinence de la personne âgée.

! Levico comp., globuli velati et solution injectable [ En France : !""#$%$!&'(()*#$%+,-%./0!")*#$%0!"12"'&#$%+3-%4!5)*2%+6-%

Prunus spinosa D4, aa ] : composition conçue par Margarethe Hauschka, où l’eau de Levico est préparée avec Prunuseisen [association de fer et de prunelier] et millepertuis. Levico comp. %;6! <';$15'-2%! <%$)';! NR/K! %6! .!*156&E! ;.! P&.5<%! %D@(.('6E!dans la fatigue du cancéreux ainsi que chez des patients âgés ou souffrant d’une fatigue générale avec une composante dé-pressive (47, 48). On trouvera une idée directrice de ce remède et d’autres indications cliniques dans le Vademecum des médica-ments anthroposophiques.

! Aurum / Apis regina comp., globuli velati : Aurum chloratum et "#$%&'()*! $%&D1&.6)*! &%5D1&(%56! 2.! 2)*'8&%! $;#(,'4)%! '56E-rieure, Acidum phosphoricum et Apis regina atténuent l’épui-;%*%56=!A6&#(,51;!'P5.6''!%6!>7%5.!;.6'7.!E4)'2'-&%56!2H,)*%)&3!Aurum/Apis regina comp. rend donc service en général en cas <%!;#*$6S*%;!<E$&%;;'D;!*.5'D%;6%;!1)!2.&7E;!F!2.!*E51$.);%!.7%(!7%&6'P%;=!(E$,.2E%;=!<'D@()26E;!<%!(15(%56&.6'15=!,)*%)&!instable, épuisement, troubles gastriques ou lumbago (49).

! T.;;':1&.!U%&7%5615'V)*!W615'4)%!5%&7%)+!F!2.!$.;;':1&%X

Médicaments internes Weleda :

! "#$%&'()*!P&.5)2%;!JMLJNCLJKO![ En France : Hypericum per-foratum granules, D6, D10, D15, D30

].

! "#$%&'()*=!,%&-.!YB [ En France : Hypericum perforatum TM ].

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Correspondances médicales 2012 / n° 3032

! "#$%&2()*!Z,!JK!<'2)6'15!$%&!1;![ En France : Hypericum per-foratum D3 ].

! "#$%&'()*!Z,!<'2)6'15!;12)6'15!'5I%(6.-2%!JMLJKO [ En France : ./0!")*#$%0!"12"'&#$-%7$02#(!8%)9:!*&';(!8%+6, D30 ].

! "#$%&'()*!.)&1!()26)*=!,%&-.=!<'2)6'15!$%&!1;!JCLJK[3

! "#$%&'()*!>)&1!()26)*!Z,!JK=!<'2)6'15! !$%&!1;[[ En France : Hypericum Auro cultum, dilution D3 ].

! "#$%&'()*! >)&1! ()26)*! Z,! ;12)6'15! '5I%(6.-2%! JCLJK[[ En "'9*!%<%./0!")*#$%7#"2%*#(&#$-%7$02#(!8%)9:!*&';(!8%+3 ].

Ces médicaments ne sont délivrés que sur ordonnance et sont prescrits par exemple dans les dépressions de gravité légère à *1#%55%3!\.!D.-&'(.6'15!;H%DD%(6)%!;%215!)5!$&1(E<E!$&1$&%!F!2.!*E-decine anthroposophique, appelé végétabilisation des métaux. Pour ce médicament, une préparation d’or est épandue sur la terre dans 2.4)%22%!$1);;%! 2%!*'22%$%&6)';3!\.!$2.56%!%;6! &E(126E%!F!:1&.';15!%6!compostée. Au printemps suivant, ce compost sert de fumure à une nouvelle plate-bande dans laquelle pousse la plante. Ce processus est répété encore une fois avant que le millepertuis ait effectué son 6&1';'8*%!(#(2%!<%!(&1';;.5(%!]!'2!%;6!.21&;!$&E$.&E!$.&!%+6&.'6!,#<&1.2-coolique ou par jus de pressage Rh. Le métal inerte, ici l’or, est ainsi '5(1&$1&E!.)!$&1(%;;);!7'7.56!<%!2.!$2.56%!%6!<%!(%!D.'6!<'2)E!%6!<#5.-*';E3!Y.56!2H1&!4)%!2%!*'22%$%&6)';!156!)5%!&%2.6'15!D1&6%!F!2.!2)*'8&%!]!(%!$&1(E<E!<%!D.-&'(.6'15!;$E('@4)%!'56%5;'@%!(%66%!$&E('%);%!$&1$&'E6E!thérapeutique. ^

Remerciements

Cet article doit son origine à une impulsion de Georg Soldner et se base sur une conférence donnée lors de la formation continue en pé-diatrie anthroposophique de la Société des médecins anthroposophes d’Allemagne, GAÄD (première partie : pathologies cutanées de l’en-fance, Clinique de Filder, du 1er! .)! _! I)'5! CONN`3! U1);! &%*%&('15;!les Drs Peter Alsted Pedersen, Georg Soldner et Claudia Suhr pour leur relecture critique du manuscrit et leurs précieuses indications. Le centre de compétences skintegral® est soutenu par la fondation A1D6a.&%!>b=! 2.! D15<.6'15!?,&';61$,1&);=! 2.! D15<.6'15!J&3c".);(,V.!et la WALA Heilmittel GmbH.

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 33

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47) B%#%&!q=!e!J'%!A(,2%,%!v!"%'2$:.5j%!Dp&!|%'6P%51;;%5!f=!J%&!B%&V)&;-tab, 2011, n° 64 (2), p. 100-114.

48) J%-);! B3! e! B%<'V.*%56o;%! Q%P2%'6-%,.5<2)5P! -%'! 15V121P';(,%5!Erkrankungen », Der Merkurstab, 2009, 62 (4), p. 320-325.

49) l)(V!>=!Z1%*%&!k=!e!d%55!<'%!l&.D6!.);!<%5!w&P.5%5!D&%'!a'&<!v!>)D-&)(,!j)! 5%)%5! \%-%5;$,r&%5! f=! A(,a%'j! |!b.5j,%'6;*%<=! CONN=! 5u! CK=! $3!18-21.

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 37

Les traces du cuivre dans la culture et dans la nature 1.

Peter A. Pedersen 1

Traduction Marc Villegas

RésuméLe cuivre joue toujours le rôle de précurseur du fer, tant dans le dévelop-pement de la technique que dans l’évolution des êtres vivants ou dans 2.!&%;$'&.6'15!<%;!.5'*.)+!1)!<%!2H}6&%!,)*.'59!e!\.!5.6)&%!<)!()'7&%!%;6!<%!$&E$.&%&!2.!71'%!<)!D%&!f!td12DD`3!U1*-&%!<%!*'5E&.)+!%6!<%!(1*-'5.'-sons de cuivre sont utilisés en médecine anthroposophique (tableau 1). Cuprum aceticum et le cuivre végétabilisé (Tabacum cupro cultum) sont $&%;(&'6;!<.5;!2%;!$.6,121P'%;!$)2*15.'&%;3!\.!5'(16'5%=!.2(.21~<%!712.6'2=!est décrite comme une possibilité de compréhension du rapport entre le tabac et Vénus.

Mots-clésHistoireT,#;'121P'%Cuprum aceticumCuprum aceticum comp.Pertudoron 2Tabacum cupro cultumMétaux végétabilisés

Histoire de l’utilisation technique du cuivre

Le cuivre a une importance exceptionnelle pour tous les êtres vivants et pour le développement technique de la civilisation, mais, à la différence de certaines autres substances, il ne se situe pas au premier plan. La répartition usuelle des âges préhistoriques met déjà celà en évidence (1) (Figure1). Dans cette division, le terme cuivre 5H.$$.&.G6!*}*%!$.;=!.)!(156&.'&%!<)!D%&!4)'!v!<%$)';!2.!<E(1)7%&6%!1)!2%!<E7%21$$%*%56!<%!;15!%+6&.(6'15!F!$.&6'&!<)!*'5%&.'!v!.!;%&7'!la poussée conquérante et l’agressivité de l’humanité, ou plutôt de

1 Traduit de : Der Merkurstab, Heft 5, 2011, pp. 480-485.

n5!*E*1'&%!F!w661!d12DD!tK!.7&'2!NRCN!v!_!;%$6%*-&%!COOK`

Dr. Peter A. Pedersen, Ph. D. - Maglegaards Alle 110 st.th. - DK-2860 Soeborg [email protected]

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Correspondances médicales 2012 / n° 3038

Jona

than

Zan

der

Cuivre à l’état natif

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 39

sa composante masculine. Ce ne sont pas seulement des outils, des armes et des véhicules qui ont été construits en fer, mais plus tard aussi des voies ferrées pour accéder à des régions nouvelles et conquérir des territoires étrangers.

Le cuivre est pourtant déjà présent dans ce tableau chronologique, *}*%!;1);!D1&*%!(.(,E%!v!%6!$.;!;%)2%*%56!(1**%!(1*$1;.56!<%!l’alliage de bronze. On a en effet découvert de très anciens objets en ()'7&%!<.5;!<'DDE&%56;!$.#;!<)!*15<%! 9!Y)&4)'%! ty!OOO!.7.56!m3c?3`=!�P#$6%!t_!yOO!.7.56!m3c?3`!%6!?,#$&%3

En parcourant les découvertes archéologiques, il s’avère que, dans l’histoire de l’humanité, le cuivre est le premier métal à avoir été travaillé. On peut donc parler d’un âge du cuivre, dénomination <H.'22%)&;!%*$21#E%!.);;'!$.&!2%;!;('%56'@4)%;!(cf. 2, p. 3). Müller-Karpe (2) appelle âge du cuivre la période allant du XXVIIème au XVIIème siècle .7.56!m3c?3!v!1�!2%!-&15j%!E6.'6!<H.'22%)&;!.);;'!<EIF!6&.7.'22E!v!%6!�P%!du bronze la période allant du XVIème au XIème siècle avant J.-C. (3). Mais pour nous autres profanes, la division principale reste telle que la présente la Figure 1.

Les sept métaux qui jouent un rôle particulier en Médecine Anthro-$1;1$,'4)%!te!*E6.)+!*.I%)&;!f`!156!61);!E6E!<E(1)7%&6;!<.5;!2H>56'-4)'6E!v!'2;!;%!6&1)7%56!61);!F!2HE6.6!5.6'D!v!*.';!;%)2;!2H1&=!2H.&P%56!%6!2%!()'7&%!2H156!E6E!%5!4).56'6E;!516.-2%;!]!2%!()'7&%!$1)7.'6!*}*%!;%!6&1)-ver par morceaux de plusieurs tonnes. Mais pourquoi a-t-on remplacé 2.!$'%&&%!v!4)'!%;6!61)I1)&;!<';$15'-2%!%5!4).56'6E;!'22'*'6E%;!v!$.&!)5!*E6.2=!%6!$1)&4)1'!I);6%*%56!2%!()'7&%!�

Selon les conceptions contemporaines, il existe trois raisons pour expliquer l’emploi du cuivre :

N`! 2H%+';6%5(%!<%!P';%*%56;!D.('2%*%56!%+$21'6.-2%;!]

C`! '2!%;6!$1;;'-2%!<%!2%!D1&P%&!;.5;!(,.)DD.P%!v!P&�(%!F!;.!*.22E.--'2'6E!v=!F!2.!<'DDE&%5(%!<)!D%&!]

3) son point de fusion bas comparé à celui du fer (1083°C contre 1535°C).

Figure 1

Divisions des âges préhisoriques

!"#$"#%&#'("))" !"#$*#+),-." !"#$*#/")

2,4 Ma 3000 av. J.-C. 700 av. J.-C. Aujourd’hui

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Correspondances médicales 2012 / n° 3040

Le travail du bois se fait en outre beaucoup plus rapidement avec des outils (hachettes) de cuivre qu’avec des outils de pierre, comme 2H156!*156&E!2%;!E6)<%;!(1*$.&.6'7%;!<%!A%*I151a!(1, p. 16). C’est pour-4)1'!2%!()'7&%!.!$)!;%!&E$.5<&%!v!<H.-1&<!<.5;!2%;!$.#;!1�!(%!*E6.2!était disponible. Des outils, comme par exemple des ciseaux à bois et des haches sont alors apparus (hachette de cuivre de la momie e!�6j'!f!<E(1)7%&6%!<.5;!)5!P2.('%&!.)6&'(,'%5=!<.6.56!<H%57'&15!KKOO!avant J.-C.), mais aussi des bijoux et des objets cultuels, et plus tard des monnaies qui, à la différence des monnaies d’argent et d’or, pou-vaient peser plusieurs kilos.

Mais bientôt les hommes apprirent à extraire le cuivre par fusion (c’est-à-dire par réduction au charbon de bois) de minerais comme la (,.2(1$#&'6%=!.66%;6E%!$.&!%+%*$2%!F!?,#$&%!F!$.&6'&!<%!K!/OO!.7.56!m3c?3!v!2%;!Z1*.'5;!156!(1**%5(E!$.&!.$$%2%&!(%!*E6.2!aes cyprium, *'5%&.'!1)!*E6.2!<%!2HG2%!<%!?,#$&%!v=!%6!$2);!6.&<!t$%)6c}6&%!$.&6'&!<%!2 000 avant J.-C.), à Mühlbach par exemple, à 50 km au sud de Salz--1)&P3!s2!%;6!'56E&%;;.56!<H1-;%&7%&!4)%!2.!(,.2(1$#&'6%!%;6!)5%!(1*-'-5.';15!<%!()'7&%=!<%!D%&!%6!<%!;1)D&%!v!)5!;)2D)&%!<%!D%&!%6!<%!()'7&%!v!1�!;%!&%5(156&%56!I);6%*%56!2%;!<%)+!*E6.)+!t(,.2V1;!v!(.2V�I!v!%;6!2%!51*!P&%(!<)!()'7&%!]!2.!$#&'6%!%;6!)5!;)2D)&%!<%!D%&`3

Ce procédé de réduction a constitué la base du progrès technique suivant : l’ajout d’un minerai d’étain (la cassitérite). Il en a résulté un alliage de cuivre et d’étain, le bronze, qui contient 75 - 90 % de cuivre et 25 - 10 % d’étain. Le bronze a supplanté progressivement le cuivre parce que son alliage possède des avantages importants : il résiste mieux à la corrosion, il est plus dur et peut être plus facilement fondu. Les premiers objets de bronze actuellement connus proviennent de T%&;%=!<%!BE;1$16.*'%!%6!<H�P#$6%=!.)61)&!<%!K!/OO!.7.56!m3c?3!J%;!objets décoratifs sont apparus, mais aussi des armes et des outils qui ont été fondus ou forgés.

Dès l’époque de l’empire romain, des alliages de cuivre et de zinc v!2%!2.'615!v!156!E6E!$&1<)'6;=!;.5;!<1)6%!<H.-1&<!<.5;!2%!51&<c1)%;6! <%!2H>;'%!B'5%)&%3!\%!2.'615!(156'%56!I);4)HF!/O!0!<%!j'5(!]!'2!%;6!$2);!dur, plus solide et plus résistant à la corrosion que le cuivre pur.

U1);!$1)715;!.'5;'!(15;6.6%&!4)%!2.!$'%&&%!<)&%!.!(E<E!2.!$2.(%!au métal tendre, là où il était présent, mais que celui-ci a très rapide-*%56!v!$.&!(1*$.&.';15!.7%(!2.!<)&E%!<%!2H�P%!<%!$'%&&%!v!E6E!;)$-planté par le bronze et le laiton, alliages plus durs. Il est cependant

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 41

intéressant de remarquer que l’expérience et les connaissances ac-quises par le travail du cuivre et du bronze ont eu des répercussions sur le travail du silex, comme en témoignent certaines découvertes archéologiques.

Les facultés que les hommes avaient acquises par le travail du *'5%&.'!<%!()'7&%!156!-'%56S6!$%&*';!2HE6.$%!;)'7.56%!v!%6!2%!(,.5P%-ment s’accomplit cette fois rapidement (1 200 - 300 avant J.-C.) : on apprit à extraire le fer de ses minerais, en dépit de son point de fusion élevé. Le fer supplanta très rapidement le bronze d’abord parce qu’il est disponible en plus grande quantité (5,08 % de l’écorce terrestre) et $&%;4)%!$.&61)6=!%6!%5;)'6%!v!;%215!(%&6.'5;!,';61&'%5;!v!$.&(%!4)%!;.!métallurgie ne dépendait pas du commerce de l’étain 2.

Les objets nous sont tous bien connus : épées, haches, armures, mais aussi récipients et outils.

Aussi peut-on dire qu’à partir d’environ 3 000 avant J.-C., la mal-2E.-'2'6E!<)!()'7&%!v!%6!F!$.&6'&!<H%57'&15!iOO!.7.56!m3c?3!;.!(1)2%)&!(,.)<%!%6!;.!-%.)6E!v!156!E6E!;)$$2.56E%;!$.&!2.!<)&%6E!%6!2.!D&1'<%)&!du fer.

Le cuivre n’a jamais été complètement remplacé. En cuisine et en pharmacie, le cuivre est toujours utilisé pour sa bonne conductivité <%!2.!(,.2%)&!v;%)2%*%56!D.'-2%*%56!<E$.;;E%!$.&!(%22%!<%!2H.&P%56v!surtout pour les chaudrons et les appareils de distillation. Après l’in-troduction de l’électricité à partir de 1847 (4, p. 10), le besoin en cuivre s’est fortement accru et le cuivre est redevenu à cause de sa bonne conductivité électrique le deuxième métal important après le fer. Les besoins annuels de cuivre sont aujourd’hui d’environ 15 millions de tonnes, tendance en augmentation, venant juste après le fer et l’alumi-nium. Les deux tiers sont utilisés pour sa bonne conductivité : câbles électriques, chaudrons, échangeurs de chaleur, etc. Environ un tiers est utilisé pour des alliages tels que le laiton et le bronze.

Au total, si l’on excepte le cuivre natif, ce métal est présent dans $2);!<%!NOO!*'5E&.)+!<'DDE&%56;3!>)!*1'5;!NO!<H%56&%!%)+!;156!v!1)!156!E6E!v!%*$21#E;!%5!BE<%('5%!>56,&1$1;1$,'4)%!(1**%!*.6'8&%;!premières de médicaments (Tableau 1).

C! n5!&%7.5(,%=!2.!<)&%6E!<)!D%&!5H.!$)!I1)%&!)5!&S2%!4)%!<.5;!;.!(1*$.&.';15!.7%(!2%!()'7&%!v!!2%! fer est plus dur (4 sur l’échelle de Mohs) que le cuivre (2,5-3), mais pas plus dur que le bronze (4-5 pour 10 % d’étain). Par comparaison, le quartz est de dureté 7.

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Correspondances médicales 2012 / n° 3042

Nom du minéral Chimie Créateur Fabrication actuelle*

?,.2(1$#&'6% Sulfure de cuivre et de fer naturel

[[ Weleda F

Chalcocite/Chalcosine Sulfure de cuivre naturel [[ Weleda F

Stannite Sulfure de cuivre, de fer et de zinc naturel

Cuprite w+#<%!<%!()'7&%!ts`!5.6)&%2 [[ Weleda F, WALA

Cuprum naturale Cuivre naturel [[[

Dioptase Silicate de cuivre (II) naturel Weleda F

Levico Eau minérale avec combinai-sons de Cu, Fe et As

[[ Weleda F

Malachite Carbonate basique naturel de cuivre (II)

[[ Complexes Weleda F

Olivénite Arséniate de cuivre (II) naturel [[[ Weleda F

Phosphorochalcite (pseudomalachite)

Phosphate de cuivre (II) basique naturel

[[[

Nom du métal pur

Cuprum metallicum Cuivre métallique pur [[ Weleda F, WALACuprum metallicum praeparatum

Miroir de cuivre [[ Weleda F

Nom de la combinaison fabriquée

Cupro-Stibium Alliage de cuivre et d’antimoine Weleda F

Cuprum aceticum Acétate de cuivre (II) [[[ Weleda F (notamment Pertudoron 2), WALA

Cuprum citricum Citrate de cuivre (II)

Cuprum sulfuricum Sulfate de cuivre (II) [[ Weleda F et WALA

Cuprum-Ren Rein préparé avec du sulfate de cuivre tétramine

d12DD[[[[ Weleda F + Weleda Suisse en Amp. D4 et D6

Chamomilla cupro culta Analogue à Tabacum cupro cultum

[[[ Weleda F

Melissa cupro culta Analogue à Tabacum cupro cultum

[[ Weleda F

Tabacum cupro cultum Cf. texte [[[ Weleda F

[ \%;!*%56'15;!e!d%2%<.!f!%6!e!d>\>!f!;'P5'@%56!4)%!(%!*E<'(.*%56!%;6!<';$15'-2%!%5!>22%*.P5%=!;.5;!tenir compte d’une fabrication possible par l’intermédiaire de pharmacies préparatrices, de Weleda ou <%!d>\>!<.5;!<H.)6&%;!$.#;3

[[ Cette utilisation a été recommandée par Rudolf Steiner

[[[ Cette utilisation remonte à une indication de principe de Rudolf Steiner

[[[[F

Cf. Treichler Préparation fabriquée en France

Tableau 1

Vue d’ensemble des combinaisons de cuivre utilisées en médecine anthroposophique

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 43

Le cuivre peut être comparé à une mère ou une épouse pleine <H.*1)&=!4)'!&%;6%!%5!.&&'8&%c$2.5!$%5<.56!4)%!;15!@2;!1)!;15!E$1)+!conquiert le monde d’une poigne de fer.

Importance physiologique du cuivre

J)!$1'56!<%!7)%!;('%56'@4)%=!?)!D.'6!$.&6'%!<%;!E2E*%56;!6&.(%;3. Tous les êtres vivants ont besoin d’ions Cu, toutefois en quantités différentes pour les unicellulaires ou les pluricellulaires, et pour des fonctions entièrement différentes chez les plantes ou chez l’animal. Ainsi par exemple les ions de cuivre, même à faible concentration, ont une action bactéricide et toxique sur les algues.

Les plantes, les animaux et l’homme ont en commun le besoin %5!?)!$1)&!.;;)&%&!2.!D15(6'15!<%!(%&6.'5;!%5j#*%;3!?%)+c('!$%)7%56!}6&%! (15;'<E&E;! (1**%!<%;! (.6.2#;%)&;!4)'=! %5!.-.';;.56! <%;!-.&-rières énergétiques, rendent possibles certains processus chimiques, $%)7%56!2%;!.((E2E&%&!%6!2%;!1&'%56%&3!J.5;!2.!e nature inorganique », c’est-à-dire dans la technique, on utilise des métaux comme cata-2#;%)&;=! $.&! %+%*$2%! 2%! $2.6'5%! 1)! 2%! ()'7&%3!T.&! 5.6)&%=! )5! (.6.2#-seur reste en arrière-plan, mais rend possible le processus qui se *.5'D%;6%3!\%;!%5j#*%;!;156!<%;!$&16E'5%;!9!'2;!(156'%55%56!<15(!<%!2H.j16%3!s2!%5!%;6!<%!*}*%!$1)&!<%;!(1c%5j#*%;!6%22%;!4)%!2.!6,'.*'5%!(= vitamine B1) par exemple.

L’observation des animaux, permet la découverte d’un phénomène très intéressant, qui a été exposé par Wolff (4) : leur sang contient tou-I1)&;!)5%!;)-;6.5(%!4)'!$%)6!.-;1&-%&!%6!2'-E&%&!2H1+#P85%=!w

2. Cela

;H%DD%(6)%!F!2H.'<%!<H)5!*E6.2!4)'!$%)6!(,.5P%&!<%!<%P&E!<H1+#<.6'15!ou de nombre de coordination. Théoriquement, de nombreux métaux t61);!2%;!*E6.)+!*.I%)&;!;.)D!>P`!$%)7%56!(,.5P%&!<%!<%P&E!<H1+#<.-tion, mais deux seulement sont utilisés par les êtres vivants : il s’agit de Fe et Cu3 !

Cu est le métal respiratoire de quelques animaux inférieurs :Mollusques Animaux mous sans squelette interne, par exemple

coquillages

Arthropodes La majorité des espèces animales !Par exemple crabes et cloportes

\.!;)-;6.5(%!(1&&%;$15<.56!F!2H,E*1P21-'5%!;H.$$%22%!2H,E*1(#.-

K! !e!?)'7&%!f!%;6!)6'2';E!$1)&!<E;'P5%&!2%!*E6.2=!?)I (ou CuII) pour le cuivre sous forme ionisée.

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Correspondances médicales 2012 / n° 3044

5'5%3!?%66%!$&16E'5%!%;6!<';;1)6%!<.5;!2%!e!;.5P!f!v! 2H,E*12#*$,%!v! <%;! .5'*.)+3! \H.-;1&$6'15! <H1+#P85%! %;6! 2'E%! F! )5! (,.5P%*%56! <)!<%P&E!<H1+#<.6'15!<%!?)I à CuII=!%56&.G5.56!)5!(,.5P%*%56!<%!(1)-2%)&! ]! 2.!;)-;6.5(%!1+#<E%! t?)II`!%;6!-2%)%! t&.<'(.2! c!(#.5!c=!<)!P&%(!kyanos = bleu).

Le processus correspondant et bien connu chez les vertébrés ;H%DD%(6)%!P&�(%!.)!D%&=!61)6%D1';!;.5;!1+#<.6'153!\%!;.5P!(156'%56!<%;!E&#6,&1(#6%;!]!(%)+c('!(156'%55%56!<%!2H,E*1P21-'5%=!$'P*%56!;.5P)'5!&1)P%!4)'!(156'%56!F!;15!61)&!M!0!<H,8*%=!(1*$2%+%!<%!$&161$1&$,#-&'5%!%6!<%! D%&! tss`! ]! 2%! D%&!.!$1)&!51*-&%!<%!(11&<'5.6'15! 9!_! ]!.$&8;!.-;1&$6'15!<H1+#P85%!9!M3

Dans l’évolution des êtres vivants, le fer (Fe) a donc également supplanté le cuivre (Cu), sans toutefois le remplacer complètement : ?)! I1)%!v!<%!*.5'8&%! '57';'-2%!v!EP.2%*%56!)5! &S2%!<E(';'D!<.5;! 2.!&%;$'&.6'15=!(,%j!2H,1**%!]!(%&6%;!2%!D%&!<%!2H,8*%!%;6!&%;$15;.-2%!<)!6&.5;$1&6!<%! 2H1+#P85%=!*.';!;.5;!?)=!.)()5!$&1(%;;);!5%!$%)6!;%!dérouler (Tableau 2).

\%;!D%&&1+#<.;%;!v!2.!(E&)21$2.;*'5%!t$&1c%5j#*%!<)!;.5P=!-2%)c

Tableau 2

0"1#'),"-.23"1#(3',)4&-41#5,-4"-&-4#$*#5*(6)"#$&-1#%7,)!&-(13"#8*3&(-

9),"-.23" Localisation Fonction

?#61(,&1*%c(c1+#<.;% mitochondries Transport d’électrons dans 2.!(,.G5%!&%;$'&.61'&%T.&6'('$.6'15!F!2.!;#56,8;%!de l’ATP

?E&)21$2.;*'5%[ Plasma sanguin w+#<.6'15!<%!k%++ en Fe+++

Liaison, stockage et trans-port du cuivre

?)L|5c;)$%&1+#<%!<';*)-tase

?#61;12=!%;$.(%!extra-cellulaire

Réduction des radicaux $%&1+#<%!%6!;)$%&1+#<%

J1$.*'5%c�c,#<&1+#2.;%[ A#;68*%!5%&7%)+!central

B151.*'5%!1+#<.;%[ A#;68*%!5%&7%)+!central

\#;#2!1+#<.;%[ Cartilage, os, peau et autres tissus

Y#&1;'5.;%t[` Médullaire rénale, *E2.51(#6%;

Q'1;#56,8;%!<%!*E2.5'5%!

[!\%;!%5j#*%;!<156!2%;!D15(6'15;!;156!;$E('@4)%;!<%!2H1&P.5';*%!,)*.'5!t%6!.5'*.2`!;156!;'P5.2E%;!$.&!)5![3!\%;!.)6&%;!I1)%56!.);;'!)5!&S2%!(,%j!2%;!7EPE6.)+!t(D3!6%+6%`3

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 45

ciel à cause du Cu qu’elle contient, d’où son nom, venant du latin cæruleus = bleu clair) et l’héphaestine 4!4)'!2)'!%;6!.$$.&%56E%!v!(.6.-2#;%56! 2.! 6&.5;D1&*.6'15! k%I!�!k%II, qui est l’une des conditions de l’absorption du fer et de la formation de l’hémoglobine.

T1)&!2%!6&.5;$1&6=!2H1+#P85%!%;6!.;;1('E!$.&!2'.';15!(17.2%56%!<%!coordination à l’hème (protohème) de l’hémoglobine. La transposi-6'15!<%!2H1+#P85%!;H%DD%(6)%!%5!&%7.5(,%!<.5;!(%!4)%!2H15!.$$%22%!2.!(,.G5%!&%;$'&.61'&%!t%5!.5P2.';!9!respiratory chain) dans les mitochon-<&'%;3! \H1+#<.;%! 6%&*'5.2%! <%! (%66%! (,.G5%! &%;$'&.61'&%=! (H%;6cFc<'&%!2H%5j#*%!4)'!(.6.2#;%!2.!&E<)(6'15!<Hw

2 en H

2O, la cytochrome-c-oxydase,

contient aussi du Cu.

n5!<H.)6&%;!6%&*%;!9!61)6%!2.!*E6.-12';.6'15!<%!2H1+#P85%!;)$$1;%!2.!$&E;%5(%!<%!?)!tD%&&1+#<.;%;`!%6!;H.(,87%!.7%(!2%!?)!(1**%!(.6.-2#;%)&!t6%2!4)H'2!.!E6E!<E@5'!('c<%;;);`!9!k%!5H%;6!&%;$15;.-2%!4)%!<)!transport (tel un train de marchandises).

Dans la respiration des plantes (absorption d’O2), qui se déroule

2.!5)'6!%6!<.5;!2%;!&.('5%;=!2%;!%5j#*%;!(156%5.56!<)!?)!I1)%56!EP.-2%*%56! )5! &S2%! '*$1&6.563! J.5;! 2.! $,161;#56,8;%=! %5! &%7.5(,%=! 2%!*.P5E;')*!.!)5!&S2%!<E(';'D!$.&!;15!&.$$1&6!.7%(!2.!2)*'8&%!]!*.';!k%!t<.5;!2%;!(,21&1$2.;6%;`!%6!?)!t%5j#*%;`!#!;156!.);;'!5E(%;;.'&%;3

4!%"'002"&%=#%*#)5"!%'5!*%('%"!80)"'&)29%*>!?%(!8%0('9&!8-%(!8%'9)-maux et l’homme est par conséquent établi.

Q%.)(1)$!<H.)6&%;!%5j#*%;!(156'%55%56!<)!?)! tTableau 2). Le principal organe de stockage est le foie. La teneur totale en Cu d’une personne adulte est de 60-150 mg (5) ou 40-80 mg (6).

Mais la concentration de Cu dans le sang présente un intérêt par-6'()2'%&3!n22%!%;6!'5:)%5(E%!$.&!2%;!�;6&1P85%;!v!2.!$&';%!<%!(156&.(%$-tifs, par exemple, provoque une augmentation du Cu dans le sang (5). Dans de nombreuses pathologies qui s’accompagnent de réactions <)!;#;68*%!'**)5'6.'&%=!'2!;%!$&1<)'6!)5%!E2E7.6'15!<%!2.!(15(%56&.-6'15!<%!?)!<.5;!2%!;.5P!$.&!;)'6%!<H)5%!.)P*%56.6'15!<%!2.!;#56,8;%!de céruloplasmine (5). Simultanément, la concentration en Fe est sou-vent abaissée (5)3!T.&!.'22%)&;=!)5%!.-;1&$6'15!'5;)D@;.56%!<%!?)!$%)6!%56&.G5%&!)5%!.5E*'%!*'(&1(#6.'&%=!4)'!5H%;6!<15(!$.;!I);6'('.-2%!<H)5!traitement par Fe mais par Cu (6). En nous fondant sur les faits extérieurs,

_! !JH.$&8;!"E$,.~;61;=!J'%)!P&%(!<%!2.!*E6.22)&P'%=!516.**%56!�!

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Correspondances médicales 2012 / n° 3046

nous pouvons par conséquent déjà constater que Fe et Cu entretiennent <%!6&8;!E6&1'6%;!&%2.6'15;!%56&%!%)+!v!'2;!156!<%;!;'*'2'6)<%;!v!61)6!%5!E6.56!très différents : ils constituent une véritable polarité.

L’une des similitudes entre ces deux métaux est leur importance $,#;'121P'4)%!$1)&!2%;!}6&%;!7'7.56;!v!2%;!;%)2;!$.&*'!2%;!;%$6!*E6.)+!majeurs.

w661!d12DD!%+$&'*.'6!.'5;'!2%!&.$$1&6!%56&%!k%!%6!?)!9!e!\.!5.6)&%!du cuivre est de préparer la voie du fer » (7, p. 204). Il pensait alors à la $,#;'121P'%=!*.';=!(1**%!51);!2H.715;!7)=!(H%;6!%5(1&%!$2);!E7'<%56!dans l’histoire de l’utilisation technique de ces métaux !

Pourtant, lorsqu’il est question de beauté dans l’art, l’artisanat, 1)! 2H.&(,'6%(6)&%=!15!%5!&%7'%56! 61)I1)&;!.)!()'7&%!v!1)!.)!-&15j%!v!comme auparavant.

n6! (1**%56! 51);! D.'&%! )5%! '*.P%! <%! 2.! 5.6)&%! <)! ()'7&%! �! s2!n’existe sans doute pas de meilleure représentation que le tableau de Sandro Botticelli (1485) : la naissance de Vénus, debout sur un coquillage (qui fait partie des animaux chez lesquels Cu joue un rôle $2);!'*$1&6.56`3!w)!-'%5=!<.5;!2.!2.5P)%!<%!2.!*#6,121P'%!P&%(4)%!9!>$,&1<'6%!t�!hE5);`=!5E%!<%!2HE()*%=!.-1&<%!2%!&'7.P%!<%!?,#$&%3

La naissance de Vénus de Sandro Botticelli

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 47

Le cuivre à la lumière de l’anthroposophie

Il existe de nombreux exposés de Rudolf Steiner sur les rapports entre les métaux et l’être humain, traités selon différents aspects. ?1**%! '2!5H%;6!$.;!$1;;'-2%!<%! 2%;!$&E;%56%&! 61);!v!5'!*}*%!<H%5!<&%;;%&!)5%!7)%!<H%5;%*-2%!v!.7.56!<%!$&E;%56%&!2%!()'7&%=!51);!51);!en tiendrons à quelques aspects essentiels.

Du point de vue des éléments constitutifs de l’être humain, il est intéressant que l’homme ait pris le cuivre à son service principalement F! 2.! 6&1';'8*%! E$14)%! $1;6c.62.56E%55%! v! 2.! $E&'1<%! <%! ('7'2';.6'15!EP#$6'%55%!tCyOOciOO!.7.56!m3c?3`!v!<156!2.!*';;'15!E6.'6!2%!<E7%21$-pement de l’âme de sensation.

U1;!(15;'<E&.6'15;! ;)&! 2%;!.5'*.)+!;)$E&'%)&;!%6! 2H}6&%!,)*.'5!nous ont montré clairement la fonction médiatrice du Cu en tant 4)%!(1*$1;.56!<H%5j#*%;3!J)!$1'56!<%!7)%!.56,&1$1;1$,'4)%=! 2%;!%5j#*%;!;156!<%;! '5;6&)*%56;!<%;!E2E*%56;!(15;6'6)6'D;!;)$E&'%)&;=!notamment du corps astral (7, p. 203). La présence d’azote dans les en-j#*%;!<155%!EP.2%*%56!)5%!'5<'(.6'15!<.5;!2%!*}*%!;%5;!v!e!T.&-61)6!1�!'2!#!.!<%!2H.j16%=!2H.;6&.2!;%!&E$.5<!f!tKème conférence) (8).

D’autre part, Rudolf Steiner explique dans le deuxième cours aux médecins (8ème conférence du 18 avril 1921) (9) qu’il existe pour chacun <%;!;%$6!*E6.)+!*.I%)&;!<%;!D1&(%;!&.#155.56!7%&;!2H%+6E&'%)&!<%!2.!6%&&%!%6!<%;!D1&(%;!&.#155.56!7%&;! 2H'56E&'%)&!<%! 2.! 6%&&%=!%6!(%=!;1);!D1&*%! <%! 6&1';!*1<'@(.6'15;! 1)!*E6.*1&$,1;%;3! J.5;! 2.! $&%*'8&%!*E6.*1&$,1;%=!4)'!(15(%&5%!T-!%6!>P=!'2!;H.P'6!<%!e!2H.(6'15!;)&!61)6!ce qui intéresse les réalités organiques du Moi », dans la deuxième tA5!%6!"P`=!<%!e!2H.(6'15!1&P.5'4)%!;H%+%&�.56!;)&!61)6!(%!4)'!&%287%!<)!(1&$;!.;6&.2!f3!z).56!F!2.!6&1';'8*%!*E6.*1&$,1;%=!%22%!51);!*%6!%5!$&E;%5(%!<%!e!2H.(6'15!1&P.5'4)%!(15(%&5.56!61)6!(%!4)'!'56E&%;;%!2%!corps éthérique. » (9, p. 155). Cela concerne les métaux polaires Fe et Cu. \%!e!D%&!;.5P)'5!;H1$$1;%=!(1**%!6&1';'8*%!*E6.*1&$,1;%!<)!&.#15-nement, à l’action métabolique » (9, p. 155)3!s2!5H#!.!<.5;!(%66%!(15DE&%5(%!qu’une seule indication thérapeutique sur le cuivre : en présence de e!6&1)-2%;!('&()2.61'&%;!.;;1('E;!(1**%!)5%!(15;E4)%5(%!<%!2.!;1);calimentation », c’est à Cuprum que l’on a affaire (c’est-à-dire que le cuivre ou l’une de ses combinaisons doivent être prescrits) (9, p. 157).

L’aspect du rapport à l’organe, que Rudolf Steiner présente dans la Physiologie occulte (10), doit aussi être évoqué. Lorsque les forces

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Correspondances médicales 2012 / n° 3048

<%!hE5);!.P';;%56!;)&!6%&&%=!2%!()'7&%!.$$.&.G6!]!21&;4)H%22%;!.P';;%56!sur l’organisme humain, c’est le rein en tant que fonction!4)'!.$$.&.G63!Du point de vue de la fonction organique, il en résulte par conséquent un rapport du cuivre au rein. Du point de vue des éléments (protéino-gènes), le rein correspond à l’azote et à l’air. Mais fonctionnellement, 2%!&%'5!;H1(()$%!<%!2H%.)!v!%6!2%!$1)*15!<%!2H.'&3

Otto Wolff (7, 11)!'2!51);!<155%!2H'*.P%!;)'7.56%!9!(,%j!2H,1**%=!e!2%!()'7&%!.-1&<%! 2%;! '*$)2;'15;!.;6&.2%;! W%5j#*%;! �X!%6! 2%;! 6&.5;D1&*%!dans le sens constructif (11, p. 174)3!w)!-'%5=!D1&*)2E!.)6&%*%56!9!e!2%!$&1-cessus Cuivre est l’agent qui, dans le sens anabolisant, fait passer le corps astral dans le corps éthérique. » (11, p. 455).

Puisqu’au niveau des éléments, l’air est attribué au corps astral et l’eau au corps éthérique, l’écume est l’image de l’intervention de l’astral dans l’éthérique (Aphrodite née de l’écume). Ces deux aspects sont résumés dans la Figure 2.

Quelques médicaments contenant des combinaisons de cuivre

indiqués dans les pathologies pulmonaires

Cuprum aceticum D3 dil. (Weleda France ; Ndt) (Pertudoron 2 :

:"%"$&#;%%"3&!-"<

L’acétate de cuivre, Cuprum aceticum, est fabriqué par Weleda à partir des matières premières suivantes : malachite et Aceticum vini

Figure 2

Médiation entre le haut et le bas

Air

Eau

EcumeCu

Corps astral

Corps éthérique

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 49

destillatum (vinaigre de vin rouge distillé), ainsi que l’a récemment exposé Engel (12).

Tabacum cupro cultum Rh D3 dil. et inj. Weleda

Cette préparation est ce que l’on appelle un métal végétabilisé, fabriqué à partir d’une plante (ici le tabac) qui a été traité d’une cer-taine manière avec une combinaison de métal (ici le cuivre). Le tabac est cultivé dans une terre qui a été traitée avec une préparation com-$2%+%!E2.-1&E%!F!$.&6'&!<H)5!*'5E&.2!<%!()'7&%3!\%;!:%)&;!%6!2%;!D%)'22%;!de cette plante font l’objet d’un compost qui est épandu sur un autre sol pour la deuxième année de culture d’un nouveau tabac. Cette plante est compostée à son tour et ce sont seulement les plantes de 2.!6&1';'8*%!e!$E&'1<%!<%!7EPE6.6'15!f!v!6&.'6E%;!.7%(!2%!(1*$1;6!<%!2.!<%)+'8*%!$E&'1<%!<%!7EPE6.6'15!v!4)'!;156!)6'2';E%;!$1)&!2.!D.-&'(.6'15!d’un extrait aqueux fermenté selon le procédé Rh (13).

La fabrication des métaux végétabilisés remonte à des indications de Rudolf Steiner. Citons ici deux données essentielles :

e!A)$$1;%j!<15(!4)H15!;H#!%;;.#%!.7%(!<%;!*E<'(.*%56;!*'5E-&.)+c*E6.22'4)%;3!A.5;!$%'5%!15!#!7%&&.!(2.'&!P&�(%!F!(%!4)%!2H.(6'15!des produits végétaux nous a déjà appris. Mais on pourra se dire de plus qu’il s’est passé quelque chose avec le produit minéral, du fait de son action prolongée déjà dans le végétal. C’est une transforma-tion des forces minérales qui s’est produite dans la minéralisation et la pénétration végétabilisante… Mais on peut aller encore plus loin. On peut utiliser ce que l’on a obtenu déjà, en faisant de la plante un médicament pour se servir de cette plante comme d’un genre d’en-P&.';!.@5!<H%5!&%5D1&(%&!%5(1&%!2.!7%&6)3!?%!4)%!2H15!1-6'%5<&.!<%!2.!;1&6%!&%5<&.!-'%5!$2);!%D@(.(%!2.!6&'6)&.6'15!$,#;'4)%3!w5!.)&.!<15(!1-6%5)!)5%! 6&.5;D1&*.6'15!%5!)5!$&1<)'6! &E%22%*%56!%D@(.(%=!%5!%5!([email protected]!2.!(15;6'6)6'15!%6!2.!$&E$.&.6'15!F!2.!5.6)&%!%6!.)+!D1&(%;!4)'!#!opèrent. »(9) (7ème conférence).

L’élément minéral est donc absorbé par la plante et végétabilisé, &%(15@P)&E=! *E6.*1&$,1;E3! \H%*$21'! <%! (%66%! $2.56%! (1**%! e! D)-mure » pour la culture permet d’obtenir une plante médicinale encore $2);!%D@(.(%=!%6!*}*%!$2);!%D@(.(%!4)%!2%!*'5E&.2!<#5.*';E!te!6&'6)-&.6'15!$,#;'4)%!f`3!

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Correspondances médicales 2012 / n° 3050

e!Y1)6!(%!4)'!%;6!()'7&%)+!.P'&.!-'%5!(,%j!61)6%;!2%;!$2.56%;!(,.&-5)%;!1�!2.!6'P%!;%!6&.5;D1&*%!%5!D%)'22%=!(1**%!(,%j!2%;!?.(6E%;!]!15!#!6&1)7%!<H.'22%)&;!$.&61)6!<%;!6&.(%;!<%!()'7&%!53!w5!$%)6!#!(1*$6%&!également les espèces de Sédum. Chaque plante a une parenté avec )5!*E6.23!A'!6%22%!$2.56%!.#.56!&%�)!)5!%5P&.';!(156%5.56!6%2!*E6.2!%;6!%*$21#E%! (1**%!$2.56%!*E<'('5.2%=! 15!1-6'%5<&.!)5%!$2);!P&.5<%!%D@(.('6E!<)!*E6.2!f!(14). Rudolf Steiner évoque ensuite également des plantes concrètes : Cactées, sédum, mélisse.

Cela soulève la question suivante : comment passer de la descrip-tion du tabac et du cuivre à la préparation Y.-.()*!()$&1!()26)*!�!Rudolf Treichler, créateur de la préparation Tabacum cupro cultum, $.&6.'6! <%;! $&1$&'E6E;! 6,E&.$%)6'4)%;! <)! 6.-.(! %6! <)! ()'7&%! 9! e! \.!plante de tabac potentialise le cuivre dans les états spasmodiques qui ;)&7'%55%56!%5!(.;!<H.;6,E5'%!1)!<H,#$1615'%=!%5!$.&6'()2'%&!21&;4)H'2;!deviennent chroniques » (15, p. 17)3! U1);! .)6&%;! $,.&*.('%5;! 5%! $1)-vons décrire que la fabrication des substances médicamenteuses. U1);! .2215;! (%$%5<.56! 6%56%&! '('! <%! (,%&(,%&! )5%! $.&%56E! %56&%! 2%!tabac et le cuivre.

Il nous faut partir d’une base sûre : les données de Steiner. À propos du cuivre, il a parlé de plantes charnues et a donné comme exemple les Cactées, le sédum, mais aussi la mélisse (14). Or, la mé-lisse n’est pas une plante charnue. Y a-t-il alors quelque chose de commun entre les plantes qui ont été choisies pour le traitement par 2%!()'7&%!9!2.!*E2';;%=!2.!(.*1*'22%!%6!v!$2);!6.&<!v!2%!6.-.(!�

Les botanistes chercheront sans doute des propriétés morpho-21P'4)%;! (1**)5%;! te! (,.&5)%;! f`! %6! I%! 5%! (156%;6%! $.;! 4)H'2! %5!%+';6%!]!*.';!I%!5%!$%)+!$.;!%5!I)P%&3!?%!4)H'2!#!.!<%!(1**)5!%56&%!la mélisse et la camomille est à mon avis la teneur en huiles essen-6'%22%;!v!(%!4)'!5H.!61)6%D1';!$.;!E6E!E714)E!<'&%(6%*%56!$.&!Z)<12D!Steiner (16). Dans sa conférence du 28 octobre 1922, il cite comme substances entrant dans la composition de la racine de camomille : l’acide silicique, le sucre et les sels alcalins (17, p. 199) et, dans la confé-rence du 2 janvier 1924 (17, p. 264). Une comparaison avec le premier exposé (17, p. 199)!*156&%!4)H'2!<1'6!;H.P'&!<%;!:%)&;!v! '2!$.&2%!<%!2.!6%-neur de la camomille en soufre. Mais j’ai expliqué ailleurs (16) que le soufre pourrait alors désigner des substances aromatiques. Pour la *E2';;%=!'2!'5<'4)%!61)6%D1';!4)%!e!<.5;!2.!*E2';;%!2%!$1';15!%;6!F!2HE6.6

5 Comprenons ici naturellement : des combinaisons de Cu.

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 51

naissant (status nascendi) » (18, p. 217-218). Cette formulation rappelle les $2.56%;!.&1*.6'4)%;!<)!e!lr;6;(,%571&6&.P » (19)3!A6%'5%&!#!$&E;%56%!6&1';!<'DDE&%56;!6#$%;!<%!$2.56%;!9

1) plantes alimentaires2) plantes contenant des parfums3) plantes toxiques

La plante normale (plante alimentaire) est décrite de telle manière 4)%!2%!;$'&'6)%2!5H'56%&7'%56!$.;!<'&%(6%*%56!;)&!2%!(1&$;!$,#;'4)%!<%!2.!plante, mais par l’intermédiaire de l’astral et de l’éthérique. À d’autres endroits, le même phénomène est présenté de telle manière que l’astral 5%!61)(,%!2.!$2.56%!4)%!<%!2H%+6E&'%)&=!516.**%56!<.5;!2.!&EP'15!:1&.2%3

À l’opposé, chez certaines plantes, l’astral intervient directement ;)&!2%!(1&$;!$,#;'4)%!<%!2.!$2.56%!%5!(1561)&5.56!2HE6,E&'4)%=!(%!4)'!engendre des poisons. À partir d’autres citations (à propos de Bella-<155.`=!%6!<.5;!<H.)6&%;!(15DE&%5(%;!v!e!T.&61)6!1�!'2!#!.!<%!2H.j16%=!l’astral se répand » (8)!v=!'2!.$$.&.G6!(2.'&%*%56!4)%!(%!;156!;)&61)6!<%;!.2(.21~<%;=!;)-;6.5(%;!.j16E%;3\%;!$2.56%;!(156%5.56!<%;!$.&D)*;!156!)5%!$1;'6'15! '56%&*E<'.'&%!v!e!2%!&.$$1&6!F!2HE6,E&'4)%!%;6!)5!$%)!'5;6.-2%!f!(19)!v=!(%!4)'!%;6!F!*15!.7';!)5%!.)6&%!*.5'8&%!<H%+$&'*%&!2%!*}*%!$,E51*85%!4)%!e!2%!$1'-son est à l’état naissant ». Les substances aromatiques caractéris-6'4)%;!<%! 2.!$2.56%! te!<%;!;)-;6.5(%;!4)%! 2H15! 6'&%!<%! 2.!:%)&!<H)5%!plante ») sont les huiles essentielles.

Or, le tabac est justement une plante à haute teneur en alca-21~<%;!9!'2!D.)6!;%!<%*.5<%&!;'!%22%!.!E7%56)%22%*%56!)5!&.$$1&6!.7%(!2%!cuivre, ou avec Vénus. On peut voir un point commun avec la mélisse %6!2.!(.*1*'22%!<.5;!2%!D.'6!4)%!2.!5'(16'5%!v!F!2.!<'DDE&%5(%!<%!61);!2%;!.)6&%;!.2(.21~<%;!4)%!I%!(155.';!v!%;6!712.6'2%!%6!;%!(1*$1&6%!<15(!comme une huile essentielle.

Cuprum aceticum comp., inj. (WALA)

Outre ?)$&)*!.(%6'()*!J/=!(%66%!$&E$.&.6'15!(156'%56!.);;'!U'(1-6'.5.!6.-.()*!%!D12'';!JR!%6!Z%5%;!-17';!b2!J/!]!%22%!&%$&E;%56%!.'5;'!une autre association possible entre une plante et un sel métallique que celle que forme Tabacum cupro cultum. Le troisième composant est fabriqué à partir du rein, organe du cuivre. ^

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Correspondances médicales 2012 / n° 3052

Conclusion

\.! (1*$.&.';15! ;#56,E6'4)%! <)! <E7%21$$%*%56! 6%(,5'4)%=! <%!2HE712)6'15!%6!<%! 2.!$,#;'121P'%!<)!()'7&%!(15@&*%! 2H.;;%&6'15!<Hw661!d12DD! 9!e!\.!5.6)&%!<)!()'7&%!%;6!<%!$&E$.&%&! 2.!71'%!<)!D%&!f3!?%66%!image du cuivre obtenue du point de vue pharmaceutique doit aussi préparer la voie des médecins à qui il revient d’en dessiner l’image thérapeutique.

Remerciements

Je remercie mon collègue Wolfram Engel pour sa lecture critique du manuscrit et pour d’importantes suggestions.

Bibliographie

1 Spiridonov AA, Kupfer in der Geschichte der Menschheit, Leipzig, 1982. Édition sous licence du 1er tirage de l’édition originale. Moscou : VEB J%)6;(,%&!h%&2.P!Dp&!b&)5<;61D@5<);6&'%=!;.5;!<.6%=!.7%(!2H.)61&';.6'15!<%;!E<'6'15;!e!B%6.22)&P'I.!f3!

2 Müller-Karpe H, Handbuch der Vorgeschichte=!7123!sss!9!e!l)$D%&j%'6!f=!1er tome, Munich : C. H. Beck‘sche Verlagsbuchhandlung, 1974.

3 Ibidem=!7123!sh!9!e!Q&15j%j%'6!f3

4 Wolff O, Einiges zur Physiologie der sieben Metalle, 1ère partie, en par-6'()2'%&!9!e!A'2-%&!v!Q2%'!f=!NR/_=!5u!y!tRLCO`=!$3!N/cKO!]!%6!9!Einiges zur Physiologie der sieben Metalle, 2ème! $.&6'%=! %5!$.&6'()2'%&! 9! e!l)$D%&!v!n';%5!f3!Q%'6&rP%!j)&!n&a%'6%&)5P!<%&!"%'2V)5;6!NR//=!5u!R!tN`=!$3!/N/cKO3!

5! Q.#%&!d=!b%&j!d=!Erfahrungsheilkunde, 2004, n° 53, p. 14-20.

6! A(,)(,.&<6! mT=! ".,5! J=! ".,5! >=! e! J'%! n&5r,&)5P;$,#;'121P';(,%!Bedeutung der Mineralstoffe. Kupfer und Fluorid ». +4@% A+!#&8*>!%4!;!98$)&&!(%@#9=8*>'#B, oct. 2009, p. 645-655.

7 Wolff O. Grundlagen einer geisteswissenschaftlich erweiterten Bioche-mie. Stuttgart, Verlag Freies Geistesleben, 1998.

8 Steiner R, Cours aux agriculteurs, fondements spirituels de la méthode biodynamique=!b>!KCi=!B156%;;15=!U17.2';=!COOK3!

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 53

9 Steiner R, Thérapie et science spirituelle, GA 313, Genève, Éditions An-throposophiques Romandes, 1980, traduction Joachim Berron, p. 142.

10 Steiner R, Physiologie occulte, GA 128, conférence du 23.3.1911, Ge-nève, Éditions Anthroposophiques Romandes, 1996.

11! d12DD!w=!e!\%;!&%*8<%;!<H1&'P'5%!*'5E&.2%!f=! '5! 9!");%*.55!k=!d12DD!O, 4'%$C=!*)9!%D% (E)$'F!%=!% (E>2$$!, tome II, Paris, Triades, 1996, traduction Joachim Berron, p. 404-463.

12 n5P%2!d=!e!l.2')*!.(%6'()*!(1*$3!v!\.!<'7%&;'6E!<%!2.!7'P5%!<.5;!2%!processus de fabrication pharmaceutique », Correspondances médi-cales, IFEMA, 2011, n° 28, p. 55-83.

13 T%<%&;%5!T>=!e!|)&!Q%<%)6)5P!<%&!$,.&*.j%)6';(,%5!T&1j%;;%!.*!Beispiel des Kiesels », Der Merkurstab, 2008, n° 61 (1), p. 48-53.

14! A6%'5%&!Z=!e!Q%;$&%(,)5P!*'6!�&j6%5!)5<!T,.&*.j%)6%5!.*!y3C3CK!f=!cité d’après : Krüger H, .!)($)&&!('9F';!9%@#=2(1%G&!)9!"8. Édité pour les médecins par la Section médicale de l’École de science de l’esprit <)!b1%6,%.5)*=!J1&5.(,!NRMRcNRiR=!@(,%!?)$&)*3!

15 Y&%'(,2%&!Z3!e!h1*!d%;%5!)5<!d'&V)5P!<%&!7%P%6.-'2';'%&6%5!B%6.22$&r-parate der Weleda », Weleda Korrespondenzblätter für Ärzte, 1978, n° 95, p. 9-24.

16 T%<%&;%5!T>=!T&o-;62!>=!B%#%&!q3!e!>5P.-%5!j) T:.5j%5'5,.26;;61D-fen bei Rudolf Steiner. Eine bibliographische Studie », Der Merkurstab, 1994, n° 47 (6), p. 561-80.

17 Steiner R, Physiologie et thérapie en regard de la science de l’esprit, GA 314, Genève, Éditions Anthroposophiques Romandes, 1986.

18 Steiner R, 4E'"&%=!%F#C")"%'00"2129=)%0'"%('%$C=)&'&)29, GA 316, confé-rence du 25.4.24, Genève, Éditions Anthroposophiques Romandes, 1987.

19! A6%'5%&!Z=!e!\H,1**%!'57';'-2%!%5!51);!f=!(15DE&%5(%!<)!NN3C3CK=!'5!b>!221, Cahiers de médecine anthroposophique, n° 18, 1982.

20! Y&%'(,2%&!Z=!e!k15<%*%56;!<H)5%!$;#(,'.6&'%!1&'%56E%!;%215!2.!;('%5(%!de l’esprit », in : Husemann F, Wolff O, 4'% $C=!*)9!% D% (E)$'F!% =!%l’homme, tome III, Huningue, IFEMA, 2002,

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Correspondances médicales 2012 / n° 3054

Lucarelli

O. Pichard

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 55

Anagallis arvensis

Véronique Baumann 1

RésuméAlors que l’homéopathe ne connait cette discrète que pour son action '5(15;6.56%!<.5;!2.!<#;,'<&1;%!$.2*1c$2.56.'&%=!4)%!2%!$,#616,E&.$%)6%!l’a délaissée malgré sa forte aura en médecine traditionnelle, le méde-cin anthroposophe reconnait en Anagallis, plante charnière de l’appareil digestif, l’une des essentielles de son arsenal thérapeutique.

Noms vernaculaires Français : Mouron des champs, Morgeline d’été, Miroir du temps, Menuet… Anglais : Pimpernel, Scarlet Pimpernel…Allemand : AckergauchheilItalien : Bellichina

\%!*1)&15!.'*%! 2%;!(,.*$;!1�! '2!(&1G6!F! 2H1*-&%!<%;!7EPE6.)+=!t;1)7%56!('6E!<.5;!2%;!(,.*$;!<%!-2E!1�!'2!:%)&'6!.$&8;!2.!*1';;15`3!s2!.'*%!2%;!I.&<'5;=!2%;!<E(1*-&%;=!2%;!;12;!*';!F!5)3!\.!:1&.';15!;%!$1)&;)'6!<)&.56!61)6%!2.!-155%!;.';153!\%;!:%)&;!;156!,#P&1*E6&'4)%;=!<H1�! 2%!51*!e!*'&1'&!<)!6%*$;!f3!Q'%5!E$.51)'%;! 2%!*.6'5=!%22%;!$&E-;.P%56!)5%!-%22%!I1)&5E%!]!F!<%*'c(.(,E%;!;1);!2%;!D%)'22%;=!%22%;!.5-nonceraient des ondées, fermées, le parapluie est de rigueur.

\%;! .5('%5;! (155.';;.'%56! D1&6! -'%5! 2%!*1)&15! <%;! (,.*$;! ]! Théophraste, Dioscoride, Galien et Pline le mentionnent comme dé-6%&;'D!%6!&E;12)6'D=!.(6'D!<.5;!2HE&#;'$82%=!1)!$&1$&%!F!(,.;;%&!2%;!(1&$;!étrangers. Sainte Hildegarde (XIIème ;'8(2%`=!2H'5<'4)%!e!(156&%!2%;!$2.'%;!internes ». Par la suite, Anagallis A. fut largement utilisé jusqu’au dé-but du XIXème siècle contre les maux les plus divers, phtisie, épilepsie, cancer… puis délaissé. Le Docteur Henri Leclerc remet notre plante .)!P1�6!<)! I1)&!%5!NRKK!%5!$)-2'.56! ;%;!516%;!<%!$,#616,E&.$'%3! s2!#!7.2'<%!51*-&%!<H.5('%5;!);.P%;!%5!7%&6)!<%! 2.!(1*$1;'6'15!<%! 2.!$2.56%!4)%!2%;!6%(,5'4)%;!*1<%&5%;!$.&7'%55%56!F!.5.2#;%&3!!

A15!);.P%!(1)&.56!%5!*E<%('5%!.#)&7E<'4)%!(1**%!.56';%$6'4)%!et antiparasitaire entre autres, rend compte du caractère universel de cette plante.

1 Dr. Véronique Baumann, Responsable Affaires médicales, Laboratoire Weleda - 68330 Huningue

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Correspondances médicales 2012 / n° 3056

Anagallis arvensis est une plante annuelle, commune en France et sur tout le globe dans les régions tempérées. Malgré son nom, *1)&15!&1)P%=!;.!:%)&!$%)6!EP.2%*%56!}6&%!-2%)%=!&1;%=!71'&%!*}*%!blanche. C’est une plante herbacée de 10 à 30 cm, à tiges couchées à la base, à feuilles opposées sans pétiole, simples, entières, et à 3 à 5 5%&7)&%;!$&'5('$.2%;3!\%;!:%)&;!;156!;12'6.'&%;!F!2H.';;%22%!<%;!D%)'22%;=!sur des pédoncules égaux aux feuilles ou plus longs que celles-ci. La :1&.';15!%;6!(156'5)%=!<%!*.'!F!;%$6%*-&%3!n22%!.$$.&6'%56!F!2.!D.*'22%!des primulacées, et à ce titre, ses 5 pétales sont soudés par la base, %6!(15;6'6)%56!)5%!(1&12%!<H)5%!;%)2%!$'8(%=!;)&! 2.4)%22%!;156!@+E%;!par le pied les 5 étamines, également soudées entre elles. Le fruit est une petite capsule sphérique, dont la moitié supérieure se détache en forme de calotte.

Principes chimiques

- Anagallis arvensis contient en fortes proportions deux sapo-nines glucosidiques très irritantes pour la peau.

- De la primaverase, assimilable à une pepsine et donc capable <%!e!<'PE&%&!f!(%&6.'5%;!$&16E'5%;3

c! J%;!;.$15'5%;!,E*12#6'4)%;!

- Des tanins

- Des amers

c! J%;! .56,1(#.5%;! <.5;! ;%;! :%)&;=! %5! $&1$1&6'15;! 7.&'.-2%;!selon la nature du sol.

>5.P.22';!%;6!2.!$&%*'8&%!$2.56%!('6E%!<.5;!2%;!e!J155E%;!<%!-.;%!pour un élargissement de l’art de guérir » R. Steiner, I. Wegman, cha-$'6&%!hss=!U.6)&%!<%;!.(6'15;!6,E&.$%)6'4)%;3

« Admettons que nous ayons affaire à des états congestifs abdo-minaux. On peut y reconnaître, dans la douleur qui apparaît, une acti-vité excédentaire du corps astral. Il s’agit du cas caractéristique pour l’organisation intestinale .

Il importe de se demander comment compenser l’hyperactivité as-trale. Cela peut se faire en introduisant dans le sang des substances 8#8*!0&);(!8% =EH&"!% 8')8)!8% :#8&!$!9&% 0'"% ('% 0'"&)!% =!% (E2"F'9)8'&)29%

du moi, active dans l’organisation intestinale. Ce sont le potassium et

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 57

le sodium. En les administrant par quelque préparation, ou par une organisation végétale, par exemple Anagallis arvensis, on décharge le corps astral de son activité nerveuse trop grande et l’on provoque le transfert de l’excès d’activité du corps astral sur l’action, prise en charge par l’organisation du Moi, des substances nommées plus haut, à partir du sang ».

!"#$"!%& '()& %*)+#,)& -.#)%'"/%(#0& ()& '!11(*)& 2"3)%4(#& /(& '5!%6&

d’Anagallis ?

Anagallis arvensis peut être vue sous différents angles du point de vue anthroposophique.

1. !"#"$$%&'"()*!&%&'"++"(,%*!,'-'$"'."/%$$*'0*&'+(%/1$"23*&

!"#$%&"'!#"()*%&!#"+$%'*,!%&*)!,!%&"-.&/,012!#"3#*0#$%#4"/!2-!#4"

zones tempérées) qui aiment à se lier à la terre.

5!2-" 6$-*0#$%" !#&" /*70&2!))!,!%&" (-0%&*%08-!4" ,*0#" '*%#" )!" 9*#"

d’Anagallis arvensis, elle est estivale et oriente son action vers le ,:&*7$)0#,!"'!");$-<*%0#,!"0%+:-0!2-"39$%#&-29&!2-4"=0=0>*%&4"%$2--0#-#*%&?"@"!%"!++!&4"!%",:'!90%!"*%&/-$($#$(/012!4");$%"9$%#0'8-!"<:%:-ralement que :

A" )!#"6!2-#"!#&0=*)!#4"*<0##!%&"#2-")!",:&*7$)0#,!"'!");$-<*%0#,!"

0%+:-0!2-"@

A" )!#"6!2-#"'!"(-0%&!,(#"*<0##!%&"#2-")!",:&*7$)0#,!"'!");$-<*-%0#,!"-.&/,012!"@

A" )!#"6!2-#"';/0=!-"*<0##!%&"#2-" )!",:&*7$)0#,!"'!" );$-<*%0#,!"

supérieur.

5!#"(-0,2)*9:!#"9$%&0!%%!%&"'!#"#*($%0%!#" @" )$-#12!" );$%"*<0&!"

de l’eau contenant de telles substances, une écume se forme à la #2-+*9!"'2")0120'!4" );"B"*12!2C"D"*#(0-!" );B"*:-0!%"DE"F%"&*%&"12!"#27#-tances, les saponines favorisent le passage de la bouillie alimentaire '*%#" )!#" =*0##!*2C" ).,(/*&012!#" #$2#" +$-,!" '!" >%!#" <$2&&!)!&&!#4"

,0,*%&"*0%#0")!"(-$9!##2#"70)0*0-!"120":,2)#0$%%!")!"9/.,!E"F))!#"#&0-mulent la sécrétion des glandes liées au corps éthérique, dont elles stimulent les sécrétions (glandes salivaires, rein…).

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Correspondances médicales 2012 / n° 3058

2. De l’équilibre sodium - potassium

Dans le cadre de l’élaboration de Solutio Kalii Sulfuratum 2 qui, rappelons-le, est la composition minérale basée sur le modèle d’Ana-<*))0#"GE4"'!#"!C&-*0&#"#!9#"'!")*"()*%&!"$%&":&:"*%*).#:#"!&"$%&",$%&-:4"

sur plusieurs prélèvements un rapport sodium / potassium de 1/4.

On compte généralement une respiration pour 4 pulsations car-'0*12!#E"5*"-!#(0-*&0$%"!#&")0:!"*2"#.#&8,!"%!2-$#!%#$-0!)4")*"90-92)*-&0$%"*2"#.#&8,!",:&*7$)012!"!&"'!#",!,7-!#"H"'*%#"9!"-*(($-&"0':*)"

!&"/*-,$%0!2C"IJK4")!"#.#&8,!"-.&/,012!",*0%&0!%&");:120)07-!"!%&-!")!#"

deux pôles. Anagalllis A. porte donc en elle la signature d’une triparti-tion parfaitement balancée.

5;:120)07-!" #$'02,"J"($&*##02," *(($-&!" 2%" :&*&" '!" 620'0&:4" '!"

6!<,!4"!%"/*-,$%0!"*=!9")*"620'0&:"'!")*",!-"3L*?"'2",$%'!"=:<:&*)"

3M?4"'!")*"#(/8-!"&!--!#&-!"!%"<:%:-*)E" !&&!"620'0&:"!%"!))!A,N,!"(!2&"

juguler un excès d’activité astrale.

Le potassium est inséparable du règne végétal, donc du corps :&/:-012!"@"(*-")!"#$'02,4")!"9$-(#"*#&-*)"0%&!-=0!%&"'*%#");$-<*%0#,!"

/.'-012!E"

5!"($&*##02,"!#&" -!($#4"=0!"=:<:&*&0=!4" )!"#$'02,4"*9&0$%4" 0%62C"

nerveux et contraction musculaire.

3. De l’équilibre particulier sodium, potassium, soufre

D*%#")*"#20&!"'2"9/*(0&-!"OPP4"L*&2-!"'!#"*9&0$%#"&/:-*(!2&012!#4"Rudolf Steiner écrit :

« Quand on utilise la substance minérale, il faut prendre soin, à l’aide d’additifs, ou mieux encore par des préparations combinant le potassium et le sodium au soufre, d’introduire correctement ces !"#$%&'#()&*+&)#(,-&#.(&'+&/0+1(+0&*#&"0#()/20 #"12(&'+)&302"!1(+)&

avant leur désagrégation ».

Ce passage inaugure bien sûr le Solutio Kalii Sulfuratum 2, mais la ()*%&!"!%"!))!A,N,!"($-&!"':QR"9!"#!%#E"F%"!++!&4"#*"(!&0&!"6!2-"-$2<!"

orangée, très vive et lumineuse apporte le côté soufre qui la rend si unique.

2 Disponible en France

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 59

Des propriétés du soufre

/*(0&-!"SPP4"L*&2-!"'!#"*9&0$%#"&/:-*(!2&012!#4"T&!0%!-"UE"H

« …l’hypertrophie de l’activité éthérique-astrale conduit à une acti-41"!&1()$/.)#("+&'+&*520,#(1)#"12(&'$&6789&:1-&32$0&;2 +(;+0-&+"&'+&

manière appropriée, on traite par le soufre, l’activité éthérique est ren-forcée contre l’activité astrale. »

Et :

V/.#0$)$<0!"!&"&/:-*(0!4"T&!0%!-"UE"(E"WXY"H"

<&=5!>$1*1?0+&3+$"&@"0+&2?"+($&+(&/#4201)#("&*5#;"12(&'$&/+0&3#0&*51("02-duction d’un principe soufré dans le tractus digestif et en lui opposant l’effet contraire des sels alcalins dans l’organisme neurosensoriel… »

Cet équilibre particulier désamorce ainsi l’action toxique de l’orga-%0#*&0$%"'!"#!%#070)0&:4"!%"-!%+$-Z*%&"9!))!"'2"[$0E"5!"#$2+-!"*.*%&"2%!"

*+>%0&:"&$2&!"(*-&092)08-!"($2-")*"\$%!"0%&!#&0%*)!4"G%*<*))0#"GE4"&!)"2%"

-!,8'!"&.(!4"*,8%!"2%"0':*)"';:120)07-!"#2-"#*"907)!"'0<!#&0=!E"

4. La stase

Rudolf Steiner a montré que les plantes curatives ont tendance à développer une de leur partie ou processus, qui devient ainsi leur caractère le plus remarquable.

C’est l’anormalité qui fait d’un végétal une plante médicinale.

Elucider la manière dont cette déformation s’est produite dans le genre ou l’espèce, c’est découvrir en quoi une plante peut soulager et guérir.

U*((!)#"H"'*%#");0,*<!"'!")*"B"()*%&!"0%=!-#:!"D4"

A" 5*"6!2-"#0<%!")!""#.#&8,!",:&*7$)012!"!&"'!#",!,7-!#

A" 5!#"+!20))!#4")!""#.#&8,!"-.&/,012!

A" 5!#"-*90%!#4")!"#.#&8,!""%!2-$#!%#$-0!)

]*%#")*"()*%&!"G%*<*))0#"GE4")!#"6!2-#"#$%&"(!&0&!#4"'!"9$2)!2-"&-8#"

)2,0%!2#!"!&"%!"#;:-0<!%&"(*#4",*0#"#;:&*)!%&"#2-")!#"9^&:#"!&")!"7*#"@"

les feuilles sont charnues et vert foncé.

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Correspondances médicales 2012 / n° 3060

- Le côté très vert et charnu des feuilles signe un excès métabo-)012!"'*%#")*"(*-&0!"-.&/,012!"'!")*"()*%&!E

A" 5*" (!&0&!" 6!2-" &-8#" )2,0%!2#!",$%&-!" 2%!" +$-&!" &$29/!" (#.-chique, un côté Sulfur

A" 5*"6$-*0#$%"#2-" )!"7*#"!&" )!#"9^&:#"-!(-:#!%&!"2%!"0,*<!"'!"

stase et d’encombrement.

Anagallis donne ainsi une image de stase dans le métabolisme

avec une forte composante psychique, comme une emprise du

neurosensoriel sur le système métabolique.

5. Le rythme

G%*<*))0#" *-=!%#0#E" !#&" 2%!"()*%&!"'0&!" -.&/,012!4" !))!" 6!2-0&" !%"

9$%&0%2"'!" Q20%"R" )*">%"#!(&!,7-!E"F))!"*<0&"*0%#0"#2-" )!#"(-$9!##2#"

-.&/,012!#"(*-")!#12!)#");$-<*%0#,!"*:-0!%4"9$,,*%':"(*-")!"9$-(#"

*#&-*)"'.%*,0#!"!&"=0=0>!");$-<*%0#,!"'!#")0120'!#4")!"9$-(#":&/:-012!E

6. Le lien avec la terre

La forme de la plante, port rampant alterné avec port dres-sé montre qu’elle est orientée vers le terrestre, vers son propre pôle %!2-$#!%#$-0!)E"]*%#")!"'$,*0%!"(#.9/012!4")!"+$-&")0!%"*=!9")*"&!--!"

#;!C(-0,!4"!%&-!"*2&-!#4"'*%#");/.($9/$%'-0!E"

7. De sa composition

Anagallis arvensis. fait partie des plantes amères, comme l’ab-sinthe, la gentiane et la chicorée. Cette catégorie de substances en-gage le travail du Moi et le corps astral dans l’ensemble de la digestion.

8. !"#"$$%&'"()*!&%&'0"!&'$"'/",%4(*'/30%2"$*'56/36+",5%71*

C’est un tout petit médicament en homéopathie, d’action très limi-tée : dans le domaine cutané, vésicules en grappes avec un fort prurit, surtout au niveau des paumes des mains, des plantes des pieds et !#(*9!#"0%&!-A'0<0&*2C4"'.#/0'-$#!"(*),$A()*%&*0-!E"

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 61

En Médecine Anthroposophique, le prurit et la formation de vési-92)!#"(!2=!%&"N&-!"0%&!-(-:&:#"9$,,!"2%!"B":)0,0%*&0$%"(:-0(/:-012!"D"

d’un excès d’astralité.

Anagallis a colonisé les pots de mes agrumes, protégeant la terre '+&*5+//+"&#))!;A#("&'$&)2*+1*-&+"&B+&*#&*#1))+&302)3!0+0&'#()&$(&;21(&'$&

B#0'1(-&+(&;2 3#,(1+&'+)&;2>$+*1;2")&'2("&+**+&3#0"#,+&*+)&A#?1"#")-&

friches et champs de blé. Petite et discrète, Anagallis n’en est pas moins un immense médicament anthroposophique. _

Bibliographie

- Pelikan W. : L’homme et les plantes médicinales, Editions Triades, Pa-ris, 1993

- Fournier PV. : Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Editions Omnibus, Paris , 2010

- Steiner R., Wegman I. : Données pour un élargissement de l’art de gué-rir selon les connaissances de la science spirituelle, Editions Triades, Paris, 1992

" A" T&!0%!-"UE" H"V/.#0$)$<0!"!&" &/:-*(0!4"F'0&0$%#"G%&/-$($#$(/012!#"U$-mandes, Genève/Suisse, 1986

- Schramm H. : Heilmittel der anthroposophischen medizin, Editions El-sevier, München, 2009

- Julius F.H. : Bases pour une chimie phénoménologique, IFEMA, Huningue, 2010.

" A" 5!9)!-9""`E"H"L$&!#"'!"(/.&$&/:-*(0!4"a2))!&0%"'!#"#90!%9!#"(/*-,*9$-logiques, Paris, 1933

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Correspondances médicales 2012 / n° 3062

H. Zell

G-&!,0#0*"*7#0%&/02,"H"0%6$-!#9!%9!

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 63

Absinthium D1 / Resina laricis D3 1 (1)

Traduction Marc Villegas.

- Prévention de la grippe et des infections des voies respiratoires de l’adulte en hiver- Pollinose

B" 5;*7#0%&/!" 6!2-0&" !%" :&:" @" )*" 9$%9!%&-*&0$%" !%" *,!-#" '!" 9!&&!"

()*%&!"#;!++!9&2!"R"(-$C0,0&:"0,,:'0*&!"'!")*"6!2-"D"(2)E"B"T$%"(*-+2,"

sévère révèle tout de suite des forces qui composent ici une harmo-nie, unique en son genre, de l’amer et de l’aromatiquee"2%!" #.%-thèse étrange entre la formation d’huiles essentielles volatiles et de substances amères. » (3). En thérapeutique, Absinthium réchauffe et *2<,!%&!")*"-:#0#&*%9!"0,,2%$)$<012!"H"B"=#&;#3#;1"!&'+&*520,#(1) +&

à se démarquer de la nature extérieure est stimulée par Absinthium 3."9$,(-0#"=0#ARA=0#"'!#"0%+!9&0$%#"<-0((*)!#"!&"(*-*#0&*0-!#? » (2). L’ab-#0%&/!4"G7#0%&/02,4"*"2%!"*9&0$%" &$%0>*%&!"#2-" );*9&0=0&:"<*#&-012!"!&"

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Selon l’expérience d’Ursula Flatters (Clinique Vidar, Suède), Absin-"A1$ &CD&E&F+)1(#&*#01;1)&CG a fait ses preuves à de multiples reprises '*%#")*"(-$(/.)*C0!"'!")*"<-0((!"/0=!-%*)!"!&"'!#"0%+!9&0$%#"'!#"=$0!#"

respiratoires. Il est indiqué :

- chez les personnes âgées avec tendance aux infections hiver-%*)!#" *=!9" +*9&!2-#" '!" -0#12!4" (*-" !C!,()!" 0%#2+>#*%9!" 9*-'0*12!" 1 Traduit de : Der Merkurstab, Heft 6, 2011, p. 607.

Fabricant : Weleda

Composition : Artemisia absinthium D1 Resina laricis D3 aa

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- chez de jeunes adultes présentant une sensibilité accrue aux 0%+!9&0$%#4"2%!"9$%#&0&2&0$%"()2&^&"B"(.9%012!"D"!&"'!#"(-$7)8,!#"($2-"

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constate à l’absence d’infections ou à leur évolution nettement plus bénigne, et à la sensation d’être moins fatigué et d’avoir plus chaud. Cet effet s’observe normalement durant un ou deux semestres d’hiver. La durée du traitement se module aussi selon la durée de la saison /0=!-%*)!"@"9/!\")!#"(!-#$%%!#"g<:!#"!%"T28'!4")!"&-*0&!,!%&"#!"+*0&"

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doit être déterminée individuellement et dépend aussi d’autres me-sures, comme par exemple le régime alimentaire.

Selon l’expérience de Reinhard Kindt et d’autres collègues, Absin-thium D1 / Resina laricis D3 a fait ses preuves avec beaucoup de suc-cès dans le traitement de la pollinose. Il agit tout particulièrement chez )!#"(*&0!%&#"R");/*70&2#"*#&/:%012!"@"!%"(:'0*&-0!4"0)"*"+*0&"#!#"(-!2=!#"

à partir de l’âge du jardin d’enfants. Le goût amer est essentiel à son !+>9*90&:"@"9/!\");!%+*%&4" 0)" +*2&":&*7)0-" )*"($#$)$<0!"(*-"&g&$%%!,!%&E"

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nette, voire excellente, dans la moitié des cas de patients traités pour pollinose.

La posologie de 5 à 10 gouttes peut être répétée en phase aigue Q2#12;R" f" R" i" +$0#" (*-" Q$2-" @" !%" (-:=!%&0$%4" )!",:'09*,!%&" !#&" '$%%:" 1 fois par jour de 2 à 6 semaines avant la saison. Les enfants de moins de 12 ans reçoivent de 3 à 7 (ou 10) gouttes par prise. Le lecteur du Vademecum" &-$2=!-*" R" )*",$%$<-*(/0!" '2"d!%9.'$" ';*2&-!#" -!9$,-mandations et d’autres possibilités de traitement de la pollinose (1, p. 454). _

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Correspondances médicales 2012 / n° 30 65

Bibliographie

1) Gesellschaft Anthroposophischer Ärzte in Deutschland (éd.), Vademecum anthroposophischer Arzneimittel, 2ème édition, " " [!-c2-#&*74"#2(():,!%&"WXIX"@"%j"iK4"(E"YWE"

2) Soldner G., Stellmann M., Individuelle Pädiatrie, Wissenschaftliche Verlagsgesellschaft, Stuttgart, 4ème édition, 2011, p. 598.

3) Pelikan W., =5A2 +&+"&*+)&3*#("+)& !'1;1(#*+), Tome I, traduction G. Claretie, Triades, 1975, p. 288.

4) Kunz C. Von edlen Baumharzen. Merkurstab, 2009, n° 62 (2), p. 152-158.

5) Weiss RF. Fintelmann V. =+A0?$;A& '+0& HAI"2"A+0#31+. 9ème édition, Stuttgart, Hippokrates, 1999, p. 147.

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