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1 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
11 BP 260 CMS Ouagadougou 11 ; Tel : 50 30 10 41/42 Fax : 50 30 10 43
Email : [email protected]; Sis Immeuble CBC, 2712 Av. Kadiogo.
Juin 2010
CCOONNTTRRIIBBUUTTIIOONN DDEESS OONNGG EETT
AASSSSOOCCIIAATTIIOONNSS DDEE DDEEVVEELLOOPPPPEEMMEENNTT AA LLAA
LLUUTTTTEE CCOONNTTRREE LLAA PPAAUUVVRREETTEE AAUU
BBUURRKKIINNAA FFAASSOO
2 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
SIGLES ET ABBREVIATIONS ....................................................... 4
INTRODUCTION ......................................................................... 6
A. GENERALITES ........................................................................ 8
I. Méthodologie de l’étude ........................................................ 8
I.1. Les phases de l'étude .............................................................................. 9
I.2. Les limites méthodologiques ............................................................... 11
II. APPROCHE CONCEPTUELLE DES ONG/ASSOCIATIONS DE
DEVELOPPEMENT ..................................................................... 12
II.1. Le Cadre conceptuel ............................................................................ 12
II.2. Les associations ................................................................................... 14
II.3. Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) .............................. 15
B. RESULTATS DE L’ETUDE ....................................................... 17
I. CARACTERISTIQUES DES ONG ET ASSOCIATIONS DE
DÉVELOPPEMENT ..................................................................... 18
I.1. Typpologie des ONG et associations de développement ...................... 18
I.1.1. L’évolution historique des ONG ........................................................ 18
I.1.2. Type selon la nature du public visé ................................................... 20
I.1.3. Type selon l’origine de création des ONG .......................................... 20
I.1.4. Type selon le regroupement en réseaux ou collectifs ....................... 21
I.1.5. Type selon la nature des actions menées .......................................... 22
I.2. Le mode d’intervention ......................................................................... 23
I.3. Domaines et zones de couverture des ONG et associations de
développement en lien avec le CSLP ........................................................... 23
I.3.1. Importance numérique ..................................................................... 23
I.3.2. Couverture territoriale des ONG et Associations de développement
24
I.3.4. Secteurs de contribution des ONG et associations de
3 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
développement en lien avec le CSLP ........................................................... 27
II. LA CONTRIBUTION DES ONG ET ASSOCIATIONS DE
DÉVELOPPEMENT A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ AU
BURKINA .................................................................................. 31
II.1. Rappel sur le CLSP et sa mise en œuvre ............................................. 31
II.2. Eléments significatifs du bilan de la contribution des
ONG/Associations de développement au CSLP .......................................... 34
II.2.1. Le bilan physique et financier des ONG et Associations de
développement au cours de la période du CSLP ......................................... 34
4.2.2. Contribution immatérielle et non quantifiable des ONG et Association
49
II.3. Analyse qualitative du bilan de la contribution des ONG et Associations
de développement au CSLP ......................................................................... 51
II.3.2. L’axe : 2. amélioration de l’accès des pauvres aux Secteurs Sociaux
de base et à la protection sociale ............................................................... 57
II.3.3 .Axe : 3 Elargissement des opportunités en matière d’emploi et
d’activités génératrices de revenues ........................................................... 67
II.3.4. Axe 4 : Promotion de la bonne gouvernance .................................. 73
III. LES INITIATIVES DE CONCERTATIONS DES ONG ET
ASSOCIATIONS DANS LE CADRE DE LA LUTTE CONTRE LA
PAUVRETE ................................................................................ 75
III.1. Quelques exemples d’initiatives ........................................................ 75
III.2. Société civile/Etat: un partenariat en construction. ......................... 79
IV. FORCES ET FAIBLESSES DE LA SOCIETE CIVILE DANS LA
CONTRIBUTION AUX EFFORTS DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
79
IV.1. Les forces ........................................................................................... 80
IV.2. Les faiblesses ...................................................................................... 82
V. Considérations une contribution plus efficace et plus adaptée
des ONG dans le processus de réduction de la pauvreté .......... 88
4 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
V.1. Propositions pour une amélioration de la contribution des ONG et
Associations de développement .................................................................. 88
V.2. Considérations liées à la mise en œuvre du CSLP ................................ 92
V.3. Amélioration envisageable à l’organisation actuelle des OSC dans le
cadre du CSLP et de la décentralisation ...................................................... 93
V. Proposition d’un mécanisme de prise en compte des
contributions non quantifiables, immatérielles ou non tangibles
94
CONCLUSION ........................................................................... 95
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................... 96
Annexe 1 : Liste des ONG/Associations interviewées .............. 99
Annexe 2 : Les axes du CSLP .................................................. 107
Annexe 3 : QUESTIONNAIRE SUR LES INTERVENTIONS DES
ONG ET ASSOCIATIONS DE DÉVELOPPEMENT ....................... 110
Annexe 4 : TDR de l’étude ...................................................... 117
SIGLES ET ABBREVIATIONS BSONG : Bureau de suivi des ONG CBDF: Coalition Burkinabè pour les Droits de la Femme CCEPA: Cadre de Concertation des ONG et Associations dans le secteur de l’Eau Potable, de l’Hygiène et de l’Assainissement
5 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
CCD : Cadre de concertation départemental CCP : Cadre de concertation provincial CCR : Cadre de concertation régional CCV : Cadre de concertation villageois CdC/CSLP : Cadre de Concertation des OSC engagées dans le processus CSLP CCRD: Conseil Consultatif Régional de Développement CCSC : Comité Consultatif Société Civile CCTP: Cadre de concertation technique provincial CGTB : Confédération Générale des Travailleurs Burkinabè COA/FEB : Collectif des ONG et Associations/ Femmes du Burkina DGEP : Direction Générale de l’Économie et de la Planification SP/CNCPDR : Secrétariat Permanent du Cadre National de Concertation des Partenaires du Développement Rural CPAT: Commission provinciale d’aménagement du territoire CRAT: Commission régionale d’aménagement du territoire CSLP : Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté CSRLP: Cadre stratégique régional de lutte contre la pauvreté CST: Commissions Sectorielles et Thématiques DSONG : Direction Générale de suivi des ONG GTZ: Gesellschaft für technische Zusammenarbeit/coopération technique allemande pour le développement OSC : organisation de la société civile PAP: Programme d’actions prioritaires PARECAP : Projet de renforcement de l’interface Etat-secteur privé-société civile PASPA : Partenariat Stratégique pour la paix en Afrique PNUD : Programme des Nations-Unies pour le Développement PTF : Partenaire technique et financier RVCC : Réseau de veille sur la commercialisation des céréales SNU : Système des Nations-Unies SND : Service national de développement SPONG : Secrétariat Permanent des organisations non gouvernementales WANEP : West Africa Network for Peacebuilding (Réseau africain pour la Paix en Afrique de l’Ouest) PME : Petites et moyennes entreprises
ONG : Organisation Non Gouvernementale
CINU : Centre d’information des Nations Unies
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
CAPES : Centre d’Analyse des Politiques Economiques et Sociales
6 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
INTRODUCTION
Le gouvernement burkinabè a élaboré et mis en œuvre depuis 2000, avec l’appui de
la communauté internationale, un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté
(CSLP). Révisé en 2003, ce document énonce les objectifs prioritaires de
développement pour réduire le niveau de pauvreté des populations d’une part, et les
inégalités entre les différentes régions et groupes socio-économiques d’autre part.
Le CSLP constitue le cadre unique de référence d’action et de planification du
développement socio-économique du Burkina Faso. Sa conception et la mise en
œuvre du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté ont été rendues nécessaires
au regard des caractéristiques socio-économiques du pays pour la plupart en
stagnation. En fait, il faut rappeler que le Burkina Faso a réaffirmé depuis 1991 son
option pour une économie de marché, fondée sur les principes de la libre entreprise.
Il a alors entrepris d’importantes réformes économiques et structurelles afin de créer
les conditions de promotion de l’initiative privée et de réalisation d’une croissance
durable, nettement supérieure à la croissance démographique. Cependant, le constat
a été que, après dix ans d’ajustement sans interruption, l’économie nationale a
progressé à un rythme lent de 3,2 % par an en termes réels, contre une poussée
démographique de 2,4 % par an.
Au total, les niveaux de croissance enregistrés au cours de cette décennie n’ont pas
été suffisants pour faire reculer la pauvreté qui n’a fait que s’accentuer. C’est ainsi
que les trois enquêtes prioritaires réalisées par le gouvernement respectivement en
1994, 1998 et 2003 décrivent une aggravation de l’incidence de la pauvreté. Sur la
base d’un seuil absolu de pauvreté estimé à 82 672 FCFA en 2003 contre 72 690 FCFA
par adulte et par an en 1998, la proportion des pauvres est passée de 45,3 % à 46,4
% soit une aggravation de 1,1 point. Comparativement à 1994, elle s’est globalement
accentuée de 2 points.
Les résultats de la troisième enquête sur les conditions de vie des ménages
confirment la tendance à la paupérisation des populations urbaines.
Dans l’ensemble, ces enquêtes révèlent que cette situation de pauvreté touche près
de la moitié de la population, ce qui explique la faiblesse du niveau de développement
humain du pays qui est passé de 0,313 en 1995 à 0,330 en 2001 soit un
accroissement annuel de moins de 1 %.
En élaborant à partir de juillet 2000, un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté,
le gouvernement a voulu d’une part traduire sa ferme volonté de s’attaquer à ce
phénomène qui constitue un réel défi politique et d’autre part, mettre à la disposition
de l’ensemble des acteurs du développement, un outil de cohérence des politiques et
de coordination de l’aide publique au développement avec une forte concentration sur
les secteurs sociaux de base (éducation de base, santé de base y compris la santé de
la reproduction, eau potable, nutrition, hygiène et assainissement).
7 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
En 2003, conformément à ses engagements de procéder à une révision du document
dans les trois ans, le gouvernement a élaboré une nouvelle génération du CSLP pour
prendre en compte l’ensemble des secteurs prioritaires du développement et de lui
donner une base participative des communautés de base. Le processus de révision a
débouché sur l’élaboration en sus du document national, de treize (13) cadres
stratégiques régionaux de lutte contre la pauvreté (CSLP) pour les treize (13) régions
administratives du Burkina Faso, ceci dans le souci d’accompagner le processus de
décentralisation en cours.
La faible appropriation de la version révisée du CSLP et des treize (13) CSRLP a
amené le gouvernement à repousser la seconde révision du CSLP à 2010 qui prend en
compte les mutations intervenues aux plans national et international.
Le processus de cette dernière révision aujourd’hui fort avancée s’est fondé sur la
considération fondamentale que pour engager un véritable développement, il faut
une croissance économique forte et durable dont le niveau d’accroissement est
nettement supérieur à celui de la croissance démographique. Cette vision justifie
l’adoption pour la mise en place en lieu et place d’un nouveau Cadre stratégique de
Lutte contre la pauvreté (CSLP), d’un document de « stratégie de croissance
accélérée et de développement durable pour la période 2010-2015 ».
Il faut noter que l’une des préoccupations majeures des révisions du CSLP et de façon
générale des nombreuses réformes politiques et socio-économiques au Burkina Faso
est de mettre les populations de base à travers leurs organisations au début, au
centre et à la fin de celles-ci pou servir leurs intérêts avec leur participation effective.
C’est la raison pour laquelle il est essentiel, après dix ans de mise en œuvre du CSLP,
de se pencher sur la revue de la participation et contribution des acteurs de la société
civile à sa mise en œuvre afin de tirer les leçons pour la conception et la mise en
œuvre dans la nouvelle stratégie. En outre cet exercice entre en droite ligne des
missions de nombreuses structures publiques et privées à l’instar du Projet de
Renforcement de l’Interface Etat-Secteur privé-Société civile (PARECAP),
commanditaire de la présente étude.
Le PARECAP a été conçu et mis en œuvre à partir de 2006 par le gouvernement avec
l’appui technique et financier de la Fondation pour le Renforcement des capacités en
Afrique dans l’esprit de renforcer la participation au développement socio-économique
national des trois principaux acteurs. De ces trois piliers que sont l’Etat, le Secteur
privé et la Société civile, le maillon qui demande le plus à être organisé pour mieux
remplir sa mission est la Société civile.
8 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
I. Méthodologie de l’étude
A. GENERALITES
9 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
L’approche méthodologique de l’étude a privilégié la démarche participative a travers la mobilisation des acteurs suivants : consultants, commanditaire (PARECAP), acteurs des ONG/associations de développement, partenaires techniques et financiers (PTF), administration publique et bénéficiaires.
I.1. Les phases de l'étude
L’étude a été structurée en cinq (5) phases déclinées ainsi qu’il suit:
Phase 1 : Préparation et organisation de la mission
Rencontres de cadrage
La première étape a consisté en la préparation détaillée de l’étude par la tenue de
deux rencontres de briefing avec le comité de suivi de l’étude au niveau du
PARECAP afin d’harmoniser la compréhension de la mission et des résultats
attendus, d’affiner la méthodologie de l’étude.
N° d’ordre Personnes présentes
Première
rencontre
SPONG (TIEMTORE Sylvestre); PARECAP (OUEDRAOGO Youssouf,
SANOU Noël) Consultants (SYAN Patrice, DRABO Aboubacar,
Tassembedo Moussa)
Deuxième
rencontre
PARECAP (OUEDRAOGO Youssouf), Consultants (SYAN Patrice,
DRABO Aboubacar)
Prise de contact
Les consultants ont aussi pris contact avec quelques partenaires institutionnels du
PARECAP (SPONG, DSONG, SP/CNCPDR, DGEP...) constituant d’importantes
sources d’informations.
10 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Phase 2 : La revue documentaire et l’élaboration du canevas de collecte
L’équipe de consultants s’est employée à exploiter l’ensemble de la
documentation qui a été mise à sa disposition tant par des structures telles que le
PARCECAP, le SPONG, le CINU, le SP/CNPDRD, la DGEP, le PNUD, le CAPES, le
GRAF ainsi que par certaines personnes ressources.
Le centre d’intérêt de cette recherche documentaire a porté sur :
le contexte d’intervention de l’étude notamment les politiques de
développement du Burkina Faso ;
les capacités réelles et potentielles et les différentes formes de contribution
à la lutte contre la pauvreté
la dynamique des ONG/Associations de développement, la nature et la
qualité de leurs contributions et leurs préoccupations ;
l’évolution de l’implication des OSC aux différentes revues annuelles du
CSLP.
Une première exploitation des documents, a permis aux consultants de mieux
préparer les outils d’enquête (questionnaires, guides d’entretien, guides
d’animation présentés en annexes).
Phase 3 : La collecte des informations La mission a eu recours à des sources d’informations multiples à travers l’analyse
de données secondaires et primaires.
Les données secondaires sont celles collectées à partir de documents consultés :
résultats des différents travaux de bilan/évaluation disponibles au niveau global et
sectoriel, les rapports d’activités produits par les ONG/Associations et les PTF
quelquefois mis en ligne sur leurs sites Internet.
Les données primaires ont été collectées à partir des interviews avec les différents
acteurs. Ces interviews ont permis une triangulation des informations : sources
documentaires, entretiens les partenaires au développement, entretiens avec la
les responsables d’ONG/Associations de développement. Les interviews ont été
conduites dans un premier temps à Ouagadougou avec les principaux acteurs des
ONG/Associations, les PTF et certaines personnes ressources de la société civile et
du secteur privé. Les interviews se sont poursuivies dans les régions lors d’une
série de visites de terrain. Quelques visites de réalisations ont été organisées afin
de constater de visu les différents investissements des ONG et Associations de
développement.
Trois (3) enquêteurs ont été recrutés pour administrer les questionnaires préalablement validés par la cellule de suivi de l’étude (SPONG et le PARECAP,
11 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
DSONG). Pour les besoins de l’échantillonnage, le territoire a été découpé en quatre zones comme suit :
Zone 1 : Région de l’Est, Région du Plateau Central, Région du Centre Nord, Région du Sahel ;
Zone 2 : Région du Nord, Région du Centre Est, Région du Centre Sud, Région du Mouhoun,
Zone 3 : Région des Hauts Bassins, Région des Cascades, Région du Sud Ouest, Région du Centre Ouest:
Zone 4 : Région du Centre.
A cela, il faut ajouter l’administration de questionnaires à certaines ONG et Associations de développement à travers le courrier électronique.
Phase 4 : Les visites de réalisations sur le terrain dans les Régions
Les réalisations de dix sept (17) ONG/Associations de développement ont été
visitées. Une phase de préparation avant la mission en région a consisté en l’envoi
d’une note aux différents responsables, indiquant les objectifs de la mission. Les
consultants ont également tenu à organiser des rencontres en particulier avec des
associations de femmes, des groupements de paysans et des associations de
personnes en situation de grande vulnérabilité. Les visites de réalisations et les
entretiens en profondeur effectués avec des personnes ressources ont été une
méthode complémentaire permettant d’approfondir certains aspects thématiques
relatifs aux axes du CSLP.
Phase 5 : La phase analyse et traitement des données
La phase d’analyse et de synthèse a consisté au dépouillement et la mise en
commun des données d’investigations. Elle a permis de déterminer la contribution
des ONG/Associations à la lutte contre la pauvreté au Burkina, la prise en compte
des principaux atouts et acquis relevés, les préoccupations majeures exprimées
pour une contribution efficace et efficiente dans le cadre de la Stratégie de
Croissance Accélérée pour le Développement Durable (SCADD).
Les structures et personnes physiques ciblées pour leur capital d’expérience se
sont montrées intéressées au thème de l’étude et les consultants ont bénéficié de
leur bonne collaboration. La difficulté majeure était due à l’indisponibilité de la
plupart d’entre elles rendant difficile l’organisation des rendez-vous d’entretiens.
I.2. Les limites méthodologiques
Elles sont de divers ordres et intimement liées à la nature même du public cible et
à la nature d’une telle étude qui, pour être vraiment objective devrait s’étaler sur
une longue période. Aussi les limites suivantes peuvent être citées :
12 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
- la méthode de collecte des données quantitatives : le choix de la méthode
des quotas induit certaines limites objectives liées à la sincérité des
enquêtés, à la marge d’erreur à considérer pour l’extrapolation des
résultats,
- la disponibilité des responsables d’ONG et d’Associations qui étaient
préoccupés leurs rapports de fin d’année ;
Pour minimiser ces limites objectives, les Consultants ont choisi d’allier plusieurs
étapes dans une démarche cohérente visant à dégager considérablement les
réalités des ONG/Associations et les affiner par le vécu des acteurs eux-mêmes.
Les résultats devraient être perçus par le lecteur comme un exercice utilitaire dont
la vocation ultime est de dresser un état des lieux certes, mais surtout de
proposer des axes de progrès pour une meilleure contribution des ONG et
Associations de développement dans le processus de développement du pays,
notamment dans le cadre de la SCADD.
II. APPROCHE CONCEPTUELLE DES ONG/ASSOCIATIONS DE DEVELOPPEMENT
II.1. Le Cadre conceptuel
La définition conceptuelle préalable de la société civile ainsi que des ONG et
Associations de développement qui la compose est essentielle pour permettre une
bonne compréhension de l’ensemble de la problématique du présent travail et des
éléments analysés. La littérature existante et la pratique des acteurs, utilise
indifféremment les termes "Association", "ONG" et "OSC", ces terminologies
n’étant qu’une évolution du même concept dans le temps. En regardant de plus
près ce concept dans son évolution, nous nous rendons compte qu’il s’agit bien
d’une entité et de ses composantes, à savoir la société civile composée d’ONG et
d’Associations.
L’évolution des stratégies et politiques publiques a ramené au premier plan la
référence au concept de la « société civile » en tant que force de gestion de la
cité à côté de l’Etat et du secteur privé, d’où l’importance aujourd’hui pour les
acteurs de développement d’avoir une juste compréhension de ces trois entités
afin de prendre en compte leurs responsabilités exclusives, leurs relations de
complémentarité et de subsidiarité. Dans ce contexte, il semble que la définition
de l’entité société civile soit la plus difficile à établir peut être aussi du fait q’elle
recouvre une réalité plus étendue.
Au Burkina Faso ce concept de société civile a pris réellement corps avec
l’adoption en 2002 d’une définition consensuelle de ce concept par les acteurs de
ce secteur à l’issue d’une conférence nationale sur le sujet. En effet il a été obtenu
de définir la société civile comme étant « toute forme d’organisation en dehors de
la famille et de l’Etat, ou toute forme d’organisation entre la sphère domestique et
13 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
la sphère publique1 ». Le « document cadre de référence pour le renforcement
des capacités des organisations de la société civile au Burkina Faso » adopté à
cette même conférence précise qu’ « il s’agit d’organisations autonomes jouant un
rôle d’interface entre l’Etat et le reste de la société et de contre pouvoir face aux
velléités hégémoniques des pouvoirs étatiques. La société civile s’oppose à la
société politique qui s’exprime dans les institutions étatiques, ainsi qu’à la société
économique qui s’exprime à travers les organisations et les activités mues
essentiellement par l’esprit du lucre. »
Les différents débats ont permis de s’accorder sur, un minimum de critères
essentiels d’une organisation de la société civile. Ainsi une organisation de la
société civile se caractérise par :
l’autonomie dans la création ;
la liberté d’organisation ;
le but non lucratif (non distribution des bénéfices et des profits générés à
travers les activités mises en œuvre) ;
le caractère apolitique et non partisan ;
l’activité citoyenne ;
la poursuite de buts d’intérêt général.
Aujourd’hui, nombre de chercheurs se penchent sur le concept de société civile en
tentant d’en définir le sens tout en s’interrogeant sur son apport notamment en
matière de coopération au développement.
Le terme "société civile" est employé pour désigner globalement les personnes et
les groupes de personnes organisés collectivement, indépendamment de l'Etat.
Sous cette appellation, on regroupe des mouvements, organisations, associations
qui agissent en dehors de l'Etat et des pouvoirs constitués, pour faire prendre en
compte par les décideurs politiques et administratifs les intérêts de leurs membres
ou des populations au nom desquels ils agissent. L'indépendance vis-à-vis de l'Etat
constitue le fondement de la collaboration et du dialogue entre les OSC et l’Etat.
Au niveau d’un pays, il semble que la société civile regroupe tous les types
d’acteurs à l'exception (i) des institutions ou organes qui incarnent la puissance
publique, c’est-à-dire l'Etat et (ii) des partis politiques qui ont pour objectif la
conquête et la gestion du pouvoir.
En effet, certains auteurs comme Alfred SAWADOGO2 définissent la société civile
comme "l’ensemble des organisations qui existent dans un pays autres que l’Etat
et ses démembrements, autres que les partis politiques qui ont été délibérément
soustraits des OSC en raison de leur vocation à conquérir le pouvoir d’Etat." Par
ailleurs, dans le document cadre de référence pour le renforcement des capacités
1 Document cadre de référence pour le renforcement des capacités des organisations de la société civile au
Burkina Faso (janvier 2002) 2
14 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
des OSC au Burkina3, la société civile est définie comme « toute forme
d’organisation en dehors de la famille et de l’Etat, ou toute forme d’organisation
entre la sphère domestique et la sphère publique ».
Les définitions ci-dessus formulées permettent d’affirmer l’indépendance des OSC,
leur neutralité politique, leur logique organisationnelle non coercitive et leur
vocation à donner aux individus des capacités à influencer le cours d’évolution de
la société et singulièrement de leurs conditions de vie.
II.2. Les associations
La loi nº10/92/ADP du 15 décembre 1992 portant liberté d’association défini
l’association à son article 1er de la manière suivante: "est Association, au sens de
la présente Loi, tout groupe de personnes physiques ou morales, nationales ou
étrangères, à vocation permanente, à but non lucratif et ayant pour objet la
réalisation d'objectifs communs, notamment dans les domaines culturel, sportif,
spirituel, religieux, scientifique, professionnel ou socioéconomique".
De manière plus détaillée une association s’identifie à travers les caractéristiques
suivantes:
- le but non lucratif,
- le bénévolat ou le volontariat,
- le caractère apolitique et non partisan,
- l’indépendance,
- l’autonomie vis-à-vis de l’Etat,
- la transparence dans la gestion,
- la recherche de l’égalité et de l’équité entre les citoyens,
- la recherche de l’intérêt général et du mieux être des populations,
- l’activité citoyenne et l’éveil des consciences,
- la pratique du dialogue critique et de la concertation,
- l’intermédiation sociale,
- l’école de démocratie.3
Sur la base de ces critères, le document cadre de référence pour le renforcement
des capacités des OSC4 a procédé à la catégorisation de la société civile en 10
composantes.
Une 11ème composante a été ajoutée lors du forum de la société civile et
regroupe les associations sportives et culturelles5.
3 A. SAWADOGO (OANET, 2006)
4 janvier 2002
5 « Rapport sur le forum national de la société civile
15 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
La loi, quant à elle, identifie quatre types d’associations :
les associations de « type ordinaire », telle que définie ci-dessus ;
les associations reconnues d’utilité publique, sur demande, et par décret
pris en conseil de ministres, au terme d’une période d’activités d’au moins 2
ans consécutifs ; il s’agit d’associations poursuivant un but d’intérêt général
dans les domaines du développement économique, social et culturel du
pays ou d’une région donnée ; elles peuvent bénéficier de subvention ou de
tout autre avantage consenti par l’Etat ;
les associations étrangères dont le siège est situé hors du Burkina ou dont
les organes dirigeants ou les membres sont essentiellement constitués
d’étrangers ; ces associations doivent bénéficier d’une autorisation
préalable pour exercer leurs activités au Burkina ;
les syndicats, qui sont des organisations de travailleurs ou d’employeurs
ayant pour objet la défense des intérêts moraux, matériels et
professionnels de leurs membres.
Certaines associations s’organisent au sein des grands regroupements qui sont les
réseaux, les fédérations, les unions et les coalitions. Il s’agit des organisations
faîtières.
La loi nº10/92/ADP du 15 décembre 1992 portant liberté d’association à son
article
39 affirme que "l’union, la fusion et toute forme de regroupement d'association de
même statut juridique œuvrant dans les mêmes domaines et légalement
constituées, sont libres". Selon la même loi, "l’union est le regroupement de deux
ou de plusieurs associations en vue de créer une entité nouvelle dont elles sont
subordonnées". Mais la loi reste muette quand aux différentes dénominations des
regroupements que sont les réseaux, les fédérations, les coalitions… Aussi, les
structures chargées de la gestion des OSC ne donnent-elles pas un contenu à ces
différents types de regroupement qui, en fonction de la dénomination et de la
raison d’être, ne sont pas censés être régis par les mêmes logiques de
fonctionnement et d’intervention. En effet, ni le MATD, ni la DSONG, ni les OSC
elles-mêmes ne donnent un contenu à ces différents types de regroupement. Pour
le MATD, toute OSC inscrite en son sein prend le nom d’"Association" quelque que
soit la dénomination que les pères fondateurs lui donnent.
II.3. Les Organisations Non Gouvernementales (ONG)
S’agissant des ONG, elles ne sont pas mentionnées par la Loi. Il s’agit en fait
d’associations étrangères ayant signé une convention d’établissement avec le
gouvernement ou d’associations nationales ayant signé une convention
16 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
d’agrément avec lui. Un protocole d’entente permet de définir les obligations
respectives de l’Etat et de l’ONG.
Le terme " ONG" n'est pas non plus clairement défini dans le droit international,
même s'il est mentionné à l'article 71 de la Charte des Nations Unies : " le Conseil
Economique et Social peut prendre toutes les dispositions utiles pour consulter les
organisations non gouvernementales qui s'occupent de questions relevant de sa
compétence ". Par la suite la résolution 288 B du 27 février 1950 du Conseil
Economique et Social précise qu'une ONG est une " organisation qui n'est pas
créée par voie d'accords intergouvernementaux ". Mais nombreuses sont les
associations et organisations n'ayant pas le statut consultatif auprès des Nations
Unies, ce qui limite l'intérêt de cette définition.
Il n'est pas mieux défini au niveau du droit français, même si la grande majorité
des
ONG françaises ont le statut d'association loi 1901. En revanche, sa définition a
été précisée grâce aux apports de la sociologie politique. De ce point de vue, les
principaux critères définissant une ONG sont l'origine privée de sa constitution, le
but non lucratif de son action, l'indépendance financière, l'indépendance politique
et la notion d'intérêt public.
17 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
En rappel, cinq (5) grands résultats étaient attendus de la présente étude selon
les TDR. Ce sont :
- une évaluation du type, des modes et des domaines de contribution des ONG et association de développement est réalisée;
- une situation de la contribution financière et physique des ONG et
association de développement en matière de la réduction de la pauvreté est faite selon les quatre axes stratégique du CSLP;
B. RESULTATS DE L’ETUDE
18 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
- une appréciation de la capacité de plaidoyer des ONG en faveur de la
coopération économique et financière afin de mobiliser des ressources pour financer les programmes de réduction de la pauvreté et d’attirer les investisseurs dans les domaines susceptibles de contribuer grandement à l’atteinte des OMD est faite ;
- une appréciation des relations de partenariat entre les ONG et les
populations à la base d’une part et les ONG et l’Etat et les bailleurs de fonds d’autre part est fournie ;
- des stratégies pour des contributions plus efficaces et plus adaptées des
ONG dans le processus de réduction de la pauvreté notamment leur
participation à la réalisation des objectifs et programmes prioritaires du
CSLP sont proposées.
I. CARACTERISTIQUES DES ONG ET ASSOCIATIONS DE DÉVELOPPEMENT
I.1. Typpologie des ONG et associations de développement
La typologie des ONG constitue une question recurrente. En effet, les tentatives
de classification relevées s’effetuent selon de nombreux indicateurs en fonction
des besoins d’analyse du classificateur. Une différentiation par type d’ONG est
apparu souvent difficile à nos enquêteurs sur le terrain. En tout état de cause il
est connu que de nombreuses ONG de par leur nature se trouvent à cheval sur
plusieurs types.les Les principaux indicateurs souvent utilisés renvoient aux
considérations ci-après :
l’évolution historique des ONG ;
la nature du public visé ;
l’origine de création des ONG ;
la nature des actions menées ;
les regroupements en collectifs ou réseaux.
I.1.1. L’évolution historique des ONG
Une des références de classification est celle liée à l’histoire de la mise des ONG
au Burkina Faso et qui fait apparaître par ordre d’implantation les types d’ONG
suivants :
19 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
- les ONG d’obédiences religieuses et humanitaires ;
- les Organisations syndicales ;
- les ONG dits « de développement » ;
- les ONG dits « de défense des droits humains ».
Les ONG d’obédiences religieuses et humanitaires
Préoccupées par la promotion économique et sociale des populations et
particulièrement celles vivant dans les zones rurales, les ONG à vocation caritative
et humanitaire d’inspiration religieuse vont s’installer dans les années 1960 à la
même époque que les organisations syndicales. Elles sont essentiellement
d’origine étrangère, françaises notamment, présentes dans la plupart des pays de
l’Afrique de l’Ouest.
Les Organisations syndicales
Nées sous la période coloniale, les organisations syndicales se présentent dans le
années 1960 comme une des forces politiques puissantes de l’arène nationale.
Elles se veulent être des organisations de lutte pour l’amélioration des conditions
matérielles et morales de leurs militants salariés et pour l’indépendance des
colonies.
Les ONG dites « de développement »
Les ONG dites « de développement » contribueront à la vulgarisation du terme
« ONG » dans les années 80. Ces ONG de développement sont particulièrement
sollicitées par l’Etat pour s’impliquer dans les politiques nationales de
développement à partir de 1984. Les ONG se sont présentées dès lors comme des
acteurs stratégiques favorisant l’expérimentation des approches visant une
implication des communautés de base dans le choix, la planification et la
réalisation des actions de développement. La collaboration entre l’Etat et les ONG
et associations de développement est féconde et « la recherche d’une
responsabilisation des communautés de base dans le libre choix et la réalisation
des actions de développement est au centre des préoccupations des deux acteurs
qui cherchent par ailleurs à relever les défis liés aux problématiques
environnementales, à l’auto sufisance alimentaire, aux questions de l’hydraulique
villageoise, de l’éducation et de la santé »6. La création du BSONG en 1984
marque l’importance accordée à la contribution des ONG à la lutte contre la
pauvreté au Burkina Faso.
6 PARECAP , 2009 : Etats des lieux des réseaux, collectifs…
20 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Les premiers groupements villageois générées dans ce contexte visaient des
objectifs le développement de leurs villages. Ils s’intéressaient à tous les secteurs
du développement social, économique, culturel et environnemental.
Les ONG dites « de défense des droits humains »
Le contexte internatinal et national favorable à l’ouverture démocratique à partir
de 1990 met en exergue le concept de société civile. Ainsi les centrales
syndicales et certaines organisations telles le Mouvement Burkinabè des Droits de
l’Homme et des peuples (MBDHP) créé en 1989 et le Groupes d’Etudes, de
Recherhe sur la démocratie et le Développement Economique et Social
(GERDDES) créé en 1990 se consacrent en première ligne à la défense des droits
humains.
I.1.2. Type selon la nature du public visé
Une classification peut se faire selon le public visé par les actions. Les
organisations rangées dans ce type sont initiées par les membres eux-mêmes et
agissant autour d’objectifs communs.Les élements qui déterminent ce type
d’ONG/Association sont : le statut social (personnes marginalisées), le sexe (les
femmes notamment), la catégorie d’âge (jeunes ; personnes âgées) ou corps
professionnel (les syndicalistes).
Ces Organisations ont l’avantage, pour tenir compte de leurs spécificités, de cibler
les actions selon préoccupations ressenties, et d’avoir une même vision du
développement.
Dans ce sens sont citées :
- les Organisations féminines,
- les Associations de jeunesse,
- les Organisations syndicales,
- les Organisations de personnes dites marginalisées,
- les Organisations Paysannes (O.P.),
- Etc.
I.1.3. Type selon l’origine de création des ONG
Les ONG sont souvent classées selon leurs lieux de création (pays, régions,
localités). Au-delà de l’origine de création et de la raison sociale, l’objet territorial
est souvent déterminant dans la création des ONG et Associations de
développement. Dans ce sens, en dehors des jumelages coopération, des ONG
sont créées au Nord pour une localité spécifique du Sud. Il est à mentionner dans
21 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
cette catégrorie les associations des ressortissants pour le développement de leurs
localités d’origine quiont jouent un rôle significatif (Associations de développement
au niveau régional, provincial, départemental, communal, villageois). Le contexte
de la décentralisation est de nature à favoriser ces considérations dans la création
des associations.
Cette catégorisation nous amène à procéder à la classification en ONG étrangères,
nationales ou locales
I.1.4. Type selon le regroupement en réseaux ou collectifs
Le grand nombre des ONG t Associations intervenant souvent dans les mêmes
domaines et/ou dans les mêmes régions a conduit celles-ci à s’organiser en
réseaux et collectifs. Ces regroupements sont motivés par la recherche d’une
meilleure synergie de leurs interventions et facilite l’interface avec l’Etat et les
partenaires techniques et financiers.
Le nombre de ces regroupements est important à l’image du nombre élevé des
associations. On retient à titre illustratif parmis les plus reprsentatifs les collectfs
ou réseaux suivants :
Le Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales
(SPONG) ;
Le Réseau de communication et d’information des femmes au sein des ONG
(RECIF/ ONG) ;
Le collectif des ONG et Associations des femmes du Burkina Faso
(COAFEB) ;
Le Bureau de liaison des ONG et Associations (BLONGA) ;
Le Cadre de concertation des ONG de l’éducation au Burkina Faso (CCEB) ;
Le Cadre de Concertation des ONG et Associations dans le secteur de l’Eau
Potable, de l’Hygiène et de l’Assainissement (CCPEA) ;
Le Secrétariaat de coordination des ONG du sahel (SECOS)
Le Réseau des Organisations et Associations Communautaires de Base
Contre la Désertification (ROACB/LCD).
La Coordination des ONG de la santé
Etc.
22 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
I.1.5. Type selon la nature des actions menées
Cette classification est constituée spécialement d’ONG spécialisées dans un secteur
d’activités donné (ONG de la santé, de l’environnement, du VIH SIDA, de la micro
finance…)
Devant la floraison d’organisations se réclamant de la société civile et agissant
dans les secteurs et domaines les plus divers, les travaux du forum de Bobo
Dioulasso tenue en janvier 2002 ont senti la nécessité d’une définition des
composantes de la société civile. Elles sont au nombre de onze (11) :
1 les organisations féminines
2 les instituts de recherche
3 les organisations syndicales
4 les organisations religieuses
5 les associations de défense des droits humains et mouvements à
revendications spécifiques
6 la presse privée
7 les ONG et associations de développement
8 les mouvements de jeunesse
9 les personnes dites marginalisées ;
10 les organisations paysannes ;
11 les associations sportives et culturelles.
Malgré la bonne volonté de l’ensemble des acteurs du secteur d’arriver à un
consensus terminologique, la définition n’est pas sans poser quelques problèmes
de compréhension et d’interprétation. Ainsi, par exemple la composante ONG de
développement est une rubrique dans laquelle peuvent être logé pratiquement
toutes les autres composantes et qui fait dire à certains analystes que l’on devrait
en faire un chapeau et l’économiser dans les éléments constituants.
Les organisations paysannes comme on le sait on fait l’objet d’une loi sp écifique,
la loi 14 pour permettre de mettre en exergue leur caractère spécifique
d’organisation précoopératifs ou coopératifs c'est-à-dire es structures qui devraient
privilégier la production, la compétitivité, la réalisation de bénéfices et leurs
répartitions entre les membres.
Enfin les Centrales syndicales disent toujours se réserver d’être logées à la même
enseingne que l’ensemble des Associations parce que ces dernières ne sont pas
mandatées comme elles.
L’ensemble de ces difficultés semble cependant n’avoir pas échappées aux
initiateurs qui reconnaissent à la définition d’ensemble un caractère inclusif appelé
à intégrer les critères complémentaires d’intégration ou au contraire à opérer la
séparation des structures ou organes constidérés par rapport à cet ensmble.
23 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
I.2. Le mode d’intervention
De façon générale les ONG interviennent tous sur la base de l’approche
participative qui suppose la participation et la responsabilisation des bénéficiaires
pour la réalisation des actions de développement. Cependant, leurs rôles dans la
mise en œuvre des actions de développement diffèrent selon les relations qu’elles
entretiennent avec les bénéficiaires dans la conception des projets et leur
financement. C’est ainsi que des ONG joue le rôle de partenaires financiers des
projets à travers d’autres ONG ou Associations, agences d’exécution auprès des
bénéficiaires (ONG de financement) tandis que d’autres ONG mobilisent les
moyens financiers et exécutent les projets mis en œuvre sur le terrain.
I.3. Domaines et zones de couverture des ONG et associations de
développement en lien avec le CSLP
I.3.1. Importance numérique
Sur le plan numérique, les études menées à ce jour révèlent que l’’environnement
des ONG et Associations de développement au Burkina Faso est très dense mais
force est de constater qu’à l’étape actuelle aucune source ne dispose d’un
répertoire exhaustif de ces intervenants. Leur nombre varie d’une source à une
autre.
Aussi, nous avons opté de nous référer seulement aux données disponibles à la
DSONG.
En effet, suivant ces données, "on dénombre environ six cent (600) ONG et
Associations de développement ayant signé une convention avec le gouvernement
du Burkina Faso". Le tableau suivant nous donne la classification de ces ONG et
Associations de développement par région d’origine.
Le nombre des ONG évolue lentement d’une année à une autre. C’est ainsi que
dans le rapport de synthèse des " Deuxièmes journées de programmation des
ONG" tenues les 25 et 26 septembre 2007, la DGSONG, à travers sa présentation,
estimait l’effectif des OSC à 500 ONG et 20 000 associations.
Toutefois, Il ressort de certaines sources que le nombre des OSC est beaucoup
plus important.
Tableau N°1: Situation des ONG et Association par pays d’origine.
Pays d’origine Nombre Pays d’origine Nombre
Burkina Faso 176 Danemark 1
France 123 Côte d’ivoire 2
24 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Etats-Unis 40 Arabie Saoudite 2
Grande Bretagne 23 Australie 1
Canada 13 Togo 2
Suisse 32 Mali 1
Espagne 9 Inde 1
Italie 27 Irlande 1
Belgique 18 Luxembourg 4
Pays-Bas 10 Soudan 1
Allemagne 8 Lybie 2
Autriche 5 Nigéria 1
Japon 2 Bénin 1
Koweit 3 Internationales/régionales 13
Source : MEF, Compte rendu des travaux de l’atelier sur la clarification du rôle
des OSC dans le dispositif de suivi du CSLP, Août 2008.
I.3.2. Couverture territoriale des ONG et Associations de développement
Le rapport de l’atlier sur la clarification du rôle des ONG dans le dispositif
institutionnel du suivi du CSLP apprecie la couverture géographique du pays par
les ONG et Associations de développement. Il en ressort que les Associations de
déveoppement couvrent l’ensemble du territoire national. On dénombre parmi
elles, un certain nombre ayant une vocationa nationale et d’autres qui sont
présentes dans plusieurs localités à la fois.
Tableau N°2: Couverture territoriale des ONG et Associations
Régions Nombre d’ONG/Associations
Boucle du mouhoun 39
Casacades 7
25 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Centre 155
Centre-est 24
Centre-nord 62
Centre-ouest 62
Centre-sud 42
Est 64
Hauts Bassins 59
Nord 77
Plateau Central 43
Sahel 52
Sud-ouest 20
Vocation nationale 150
Source : MEF, Compte rendu des travaux de l’atelier sur la clarification du rôle des OSC dans le dispositif institutionnel de suivi du CSLP, août 2008. Graphique N°1: Couverture territoriale des ONG et Associations
26 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Source : MEF, Compte rendu des travaux de l’atelier sur la clarification du rôle des OSC dans le dispositif institutionnel de suivi du CSLP, août 2008.
Cette repartition montre une concentration des ONG dans la région du centre (155
sur 522) et aussi que la majorité des ONG/associations ont une envergure
régionale.
Au regard de ce tableau, le niveau de pauvreté ne semble pas être le critère de
choix des lieux d’intervention des ONG, quand on sait que le centre a un des
indices de pauvreté les plus faibles alors qu’il concentre le plus grand nombre
d’OSC. Une des explications de cette situation est qu’en réalité cette présentation
repond à la localisation des sièges des ONG/Associations beaucoup plus que leurs
zones d’action effective.
De nombreux efforts de dénombrement des ONG/associations sur le terrain sont
déployés mais n’ont pas de caractère officiel. En effet, l’enquête menée par la
mission qui n’a pas couvert systématiquement l’ensemble des provinces et
départements et qui a procedé à la collecte d’information souvent à partir des
chefs lieux des régions a estimé l’envergure de la couverture territoriaole et
sectorielle des ONG/Associations selon la configuration présentée dans le
graphique présenté ci-après.
Graphique 2 : Représentation de la couverture territoriale vue par la mission
27 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
65%
23%
6%
6%
base
départemental
régional
national
Source : enquêtes terrain GERAD 2009
I.3.4. Secteurs de contribution des ONG et associations de
développement en lien avec le CSLP
La complexité des besoins de développement, la baisse des ressources, le déclin
de l’aide ainsi que les différentes politiques d’ajustement structurel et les
changements politiques mondiaux en général ont également contribué au recul
des services publics. Ce recul de l’Etat laisse un vide de plus en plus souvent
occupé par les ONG et associations de développement, ce qui accroît leur
importance en tant qu’agents de développement surtout dans les pays du Sud.
Les analystes ont remarqué que ces organisations ont eu un effet positif sur le
développement, sur l’action et la transparence des autorités.
Dans ce contexte, l’orientation croissante du financement bilatéral et privé vers les
ONG et associations de développement a renforcé leur importance et a bien
montré le rôle qu’elles pouvaient jouer dans cette nouvelle situation et dans les
alliances stratégiques dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.
Les ONG et Associations de développement au Burkina Faso poursuivent plusieurs
objectifs, étant donné que le développement est multidimensionnel. Cependant,
on constate une concentration des ONG et Associations de développement dans
les domaines sociaux et dans l’agriculture. Cela se justifie certainement par le fait
que l’agriculture est le poumon de notre économie et que le sida, pandémie du
moment, est la maladie qui mobilise les partenaires au développement. Le
28 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
graphique suivant nous donne un aperçu de la répartition des ONG et
Associations de développement par domaine d’intervention.
Graphique n°3: Secteurs de contribution
Gou
vern
ance
5% Production
22%
Soutien à la production
24%
S, Sociaux
49%
Source : Enquête GERAD 2009
A travers le graphique ci-dessus présenté, on constate que près de la moitié
(50%) d’entre les 196 ONG enquêtées intervient dans les secteurs sociaux
(éducation, hydraulique et santé dont VIH Sida), 24,26% dans le secteur de
soutien à la production, 22,09% dans les secteurs de production contre seulement
4,57 dans le domaine de la gouvernance. Comme on le développera dans les
chapitres suivants, il convient de noter cependant une absence de coordination
qui rendrait les activités des ONG par domaine d’intervention plus efficaces et
complémentaires. Mais, certains domaines tels que les finances publiques, la
promotion du secteur public ne sont pas investis par les ONG et Associations.
Pour bien organiser les interventions des OSC dans le cadre de la mise en œuvre
et particulièrement du suivi du CSLP (revue annuelle), leurs domaines d’inventions
ont été pris en compte par les CST. Au nombre de neuf (9), elles comprennent les
domaines spécifiques d’intervention des OSC, comme l’indique le tableau suivant :
Tableau N°4 : Domaines d’intervention des OSC aux CST
29 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Domaines spécifiques d’intervention des
OSC
CST
Elevage Développement
rural et sécurité
alimentaire
Agriculture
Foresterie
Ressources halieutiques
Stratégie de sécurité alimentaire
Petite enfance Education,
Alphabétisation
et formation
professionnelle
Education primaire
Education secondaire
Education supérieure
Recherche scientifiques
Formation professionnelle
Politiques sanitaire Santé, nutrition
et VIH-SIDA Nutrition
Lutte contre le VIH/SIDA
Eau potable Eau,
Assainissement
et cadre de vie
Assainissement
Environnement
Climat de l’investissement Promotion du
secteur privé et
compétitivité
Promotion des PME
Promotion des secteurs porteurs de
croissance (mine, tourisme, etc.)
Promotion du label burkinabé
30 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Promotion de l’emploi
Développement des infrastructures (routes,
énergie, TIC, etc.)
Infrastructures
économiques
Pilotage de l’économie Finances publiques
et allocation des
ressources
Gouvernance économique
Lutte contre la corruption
Réformes institutionnelles administratives Réformes
institutionnelles et
décentralisation
Décentralisation
Gouvernance démocratique (droits
humains, Etat de droit, justice,
etc.)
Emploi Promotion et
protection sociale Protection sociale
Action sociale
Solidarité nationale
Promotion de la femme
Il convient de souligner que la plupart des ONG et Associations de développement
interviennent dans plusieurs domaines à la fois.
Graphique N°4: Répresentation de la participation des OSC aux CST.
31 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Dé
velo
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Santé
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5,00%
10,00%
15,00%
20,00%
25,00%
30,00%
35,00%
CST
Les ONG et Associations participent à la mise en œuvre des politiques et stratégies
de développement local et régional adoptées par le gouvernement. Leur apport au
développement de notre pays est croissant.
II. LA CONTRIBUTION DES ONG ET ASSOCIATIONS DE DÉVELOPPEMENT A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ AU BURKINA
II.1. Rappel sur le CLSP et sa mise en œuvre
Le gouvernement burkinabè a élaboré et mis en œuvre depuis 2000, avec l’appui
de la communauté internationale, un Cadre Stratégique de Lutte contre la
Pauvreté (CSLP). Révisé en 2003, ce document énonce les objectifs prioritaires de
développement pour réduire le niveau de pauvreté des populations d’une part et,
les inégalités entre les différentes régions et les groupes socio-économiques
d’autre part.
Le CSLP constitue le cadre unique de référence et de planification du
développement socio économique du Burkina Faso. Dans son approche, il a pour
32 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
objectif de rendre cohérentes les différentes stratégies sectorielles existantes, en
vue de créer les synergies nécessaires à l’éclosion de conditions favorables à un
développement soutenable et durable. Pour ce faire, la stratégie proposée essaie
de concilier les réformes structurelles et de stabilité économique avec les objectifs
d’accroissement des revenus des pauvres et de transfert vers ces derniers. La
stratégie propose ainsi des activités qui touchent tout aussi bien le système
économique que l’appareil politique et institutionnel et ce, au niveau central et au
niveau décentralisé. Le CSLP est un cadre fédérateur et doit servir de référence à
toute action de développement au Burkina Faso. Le CSLP élaboré s’articule autour
des axes suivants:
Axe 1 : Accélérer la croissance et la fonder sur l’équité ;
Axe 2 : Garantir l’accès des pauvres aux services sociaux de base ;
Axe 3 : Elargir les opportunités en matière d’emploi et d’activités
génératrices de revenus (AGR) pour les pauvres ;
Axe 4 : Promouvoir la bonne gouvernance.
Ces quatre axes reposent sur les principes directeurs suivants :
1. L’adoption d’une posture résolument prospective
2. La promotion de la bonne gouvernance
3. Le développement du capital humain
4. La gestion durable des ressources naturelles
5. La prise en compte de la dimension genre
6. La promotion de l’emploi et des jeunes
7. La réduction des disparités régionales
8. L’inculturation et l’ouverture
9. La promotion des nouvelles technologies de l’information et de la
communication
10. La prise en compte de l’intégration sous-régionale
11. La promotion d’un nouveau partenariat avec les bailleurs de fonds.
33 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Les ministères techniques, les organisations communautaires au niveau
décentralisé, la société civile ainsi que le secteur privé en partenariat avec les
Partenaires Techniques et Financiers (PTF) sont chargés de sa mise en oeuvre.
La mise en œuvre, le suivi et l’évaluation du CSLP a nécessité l’élaboration et la
mise en place d’un cadre et des structures institutionnelles appropriés.
La mise en œuvre de la stratégie se fait à travers un système de suivi- évaluation
participatif organisé comme suit : (i) le suivi évaluation de la stratégie, (ii) le suivi
des indicateurs de la pauvreté et des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), l’évaluation de l’impact des politiques, des réformes et des
programmes de réduction de la pauvreté, de la stratégie. Un accent a été mis sur
l’approche participative afin d’impliquer, tout au long du processus de l’exécution,
toutes les parties prenantes impliquées dans le processus d’élaboration du CSLP. A
ce titre, des indicateurs de performance seront élaborés et harmonisés dans le
double objectif de la coordination du suivi/évaluation du CSLP et de la cohérence
des procédures et des résultats attendus. Pour ce faire, le Gouvernement, en
Conseil des ministres du 23 mars 2001, s’est doté d’un dispositif de coordination et
de suivi qui comporte trois paliers : une instance décisionnelle (le Comité
Ministériel de Supervision du CSLP) ; un organe technique (le Comité Technique
Interministériel de suivi du CSLP) et des structures opérationnelles (les Groupes
Sectoriels de Suivi du CSLP). Ce dispositif a été révisé en 2004 à la faveur de la
révision du CSLP.
Le dispositif rénové comprend quatre instances ayant chacune un rôle déterminant
en termes d’analyse et de production de résultats. Ces instances appuyées
chacune par un organe technique sont :
1. Le Conseil des ministres ;
2. Le Comité national de pilotage ;
3. Les Commissions Sectorielles et Thématiques (CST) ;
4. Les groupes de concertation sectoriels/sous sectoriels.
Avec la société civile, le Gouvernement entend continuer le partenariat dynamique
qui a toujours existé entre eux dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Le
Gouvernement s’engage à créer et renforcer le cadre de partenariat existant afin
34 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
de permettre aux OSC de jouer pleinement leur rôle d’appui à la dynamique et au
développement communautaire, pierre angulaire de la mise en œuvre du CSLP.
En effet, depuis quelques années, la société civile, à travers les organisations
regroupées au sein de la Cellule Nationale de Renforcement des Capacités de la
Société Civile, participe aux CST mises en place dans le cadre des Programmes
d’Actions Prioritaires (PAP) de mise en œuvre du CLSP.
Lors de la revue annuelle du CSLP, organisée en avril 2007, un document conjoint
dont le processus d’élaboration a pris 4 mois sous l’égide de la Cellule Nationale
de Renforcement des Capacités de la Société Civile a été produit pour montrer la
part et la contribution de la société civile à la mise en œuvre du CSLP. Par ailleurs,
le document, basé sur les critiques des populations, a relevé un certain nombre
d’actions prioritaires dont la mise en œuvre ne s'est pas faite en suivant les
normes requises ou dont les produits finaux ne sont pas à la mesure des attentes
des populations. La revue 2007 a été un cadre de discussions et d’échanges forts
houleux entre le gouvernement, la société civile ainsi que les PTF du
gouvernement.
Dans l’aide mémoire conjoint des PTF de la revue 2007, il ressort que la
fonctionnalité des CST s’est améliorée, notamment en matière d’organisation de
leurs travaux. Cependant, malgré la reconnaissance du gouvernement de l’action
constructrice de la participation de la société civile dans le développement du
pays, certaines OSC pensent que celui-ci reste encore réticent à les faire participer
pleinement aux mécanismes de suivi qu’il a élaborés, sous prétexte qu’elles ne
disposent pas de ressources et de capacités requises pour suivre et évaluer
l’action du gouvernement.
II.2. Eléments significatifs du bilan de la contribution des ONG/Associations de
développement au CSLP
II.2.1. Le bilan physique et financier des ONG et Associations de
développement au cours de la période du CSLP
A ce jour le bilan physique et financière le plus significatif qu’ait été établi sur la
contribution des ONG et Associations de développement à la mise en œuvre du
CSLP est celui qui a étéélaboré par le MEF à travers la DSONG pour la période
2004-2006 et présenté lors des « deuxièmes journées de programmations des
35 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
ONG et Associations tenue les 25 et 26 septembre 2007. Aussi, notre analyse
aura-t-elle les données dudit bilan comme principales références. Completé par les
autres sources documentaires, surtout des ONG membres du SPONG et les
résultast des enquêtes conduites par la mission sur le terrain dans le cadre de la
présente étude.
II.2.1.1. La contribution des ONG/Associations par région/2004-2006
Tableau N°6 : Contribution des ONG/Associations par région 2004-2006
Région 2004 2005 2006 Total
général
% Nbre des
ONG
intervenant
Boucle du
Mouhoun
940 454
698
1 218 169
908
1 700 402
354
3 859 026 960 6.32% 16
Cascades 467 295
958
471 977
275
395 665
381
1 334 938 614 2.19% 14
Centre 621 641
621
643 199
028
3 481 627
540
4 746 468 189 7.78% 50
Centre-Est 2 589 641
621
2 582 699
000
2 393 682
118
7 566 022 781 12.40% 19
Centre-Nord 3 004 418
545
4 367 583
667
3 888 632
561
11 260 634 773 18.45% 35
Centre-
Ouest
716 186
594
584 205
165
1 192 735
304
2 493 127 063 4.09% 40
Centre-Sud 1 167 074
851
736 539
416
967 626
940
2 871 241 207 4.70% 17
Est 1 648 830
654
2 339 606
934
2 773 295
526
6 761 733 114 11.08% 23
Hauts
Bassins
880 006
287
695 376
881
1 590 775
347
3 166 158 515 5.19% 29
Nord 1 253 433
635
1 941 099
921
2 378 893
896
5 573 427 452 9.13% 27
Plateau 261 300 118 795 1 088 121 1 468 217 503 2.41% 24
36 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Central 700 525 278
Sahel 1 226 667
077
1 390 736
248
915 708
218
3 533 111 543 5.79% 32
Sud Ouest 2 779 573
118
1 784 171
777
1 827 777
184
6 391 522 079 10.47% 10
Total 17 556
525 401
18 874
160 745
24 594
943 647
61 025 629
793
100% 184
Sources : Rapport synthèse des deuxièmes journées de programmation des ONG et Associations de Développement/2007
Cette contribution, rapprochée au total des investissements de l’Etat dans la mise en œuvre du CSLP revèle une proportion signifiative des ONG et Associations de 13,08% du CSLP contre 86,92% pour l’Etat et les autres partenaires techniques et financiers. La repartition de cette contribution comparée à celle de l’Etat et disposée à travers le territoire national présente des disparités comme cela apparait dans le tableau de synthèse qui suit : Tableau N°7 : Contributions financières 2004-2006 des ONG/Associations par région Groupe Région Part des
ONG/Associations
CSLRP ONG/CSLRP
(%)
Groupe 1 Centre-est
7 566 022 781
13 747 910 000
55,03
Sud-ouest
6 391 522 079
19 001 917 826
33,64
Centre
4 746 468 189
14 516 850 000
32,70
Centre-sud
2 871 241 207
14 315 804 244
20,06
Groupe 2 Centre nord
11 260 634 773
56 949 986 946
19,77
Centre-ouest
2 493 127 063
17 163 910 182
14,53
37 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Sahel
3 533 111 543
26 912 683 503
13,13
Groupe 3 Hauts Bassins
3 166 158 515
27 075 000 000
11,69
Est
6 761 733 114
62 327 000 000
10,85
Groupe 4 Nord
5 573 427 452
70 000 000 000
7,96
Boucle du
Mouhoun
3 859 026 960
65 022 839 206
5,93
Plateau central
1 468 217 503
24 937 696 007
5,89
Cascades
1 334 938 614
54 434 930 000
2,45
National
61 025 629 793
466 406 527 914
13,08
Sources : Rapport synthèse des deuxièmes journées de programmation des ONG et Associations de Développement/2007
Un examen des données ci-dessus permet de distinguer quatre groupes suivant le
niveau de ressources financières investies par les ONG et Associations dans les
CSLP:
- Un premier groupe concerne les régions où les investissement des ONG et
Associations représentent au moins 1/5ème des ressources du CSLP investies
dans la région. Quatre (4) régions sont dans ce cas, il s’agit des régions du
Centre-Est ou les interventions des ONG et Associations représentent plus
de la moitié des fonds investis dans le CSRLP, du Sud-ouest (37,7%), du
Centre (32,7%) et du Centre-sud (20,06%) ;
- Le 2ème groupe contient les régions où les investissements des ONG et
Associations sont supérieurs à la moyenne nationale (13,08%) mais
inférieur à 20%. Trois régions sont dans cette situation : le centre-nord
(19,77%), le Centre-ouest (14,53%) et le Sahel (13,13%) ;
38 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
- Le 3ème groupe concerne les Régions où les investissements des ONG et
Associations sont supérieurs à 10% mais inférieur à la moyenne nationale.
Elles sont au nombre de deux (2). Ce sont : les régions des Hauts Bassins
(11,69%) et de l’Est (10,85%) ;
- Le 4ème groupe qui comprend quatre (4) régions regroupe les régions où les
ressources investies par les ONG et Associations représentent moins du
1/10ème des ressources du CSRLP. Ce sont les Régions du Nord (7,96%), de
la Boucle du Mouhoun (5,93%), du Plateau central (5,89%) et des
Cascades (2,45%).
Face à l’importance numérique des ONG/Associations, il faut reconnaitre que leurs
capacités et la qualité de leurs interventions sont loin d’être équivalentes.
Souvent des ONG/Associations contestent toute tentative de comparaison entre
les actions des ONG et Associations en soutenant que l’importance de leurs
activités n’est pas liée au volume financier ou même son l’étendue physique mais
bien à son opportunité et à sa valeur intrinsèque toujours unique. Ainsi, toute
intervention d’une ONG ou Association bien placée est unique et incomprable.
Nonobstant ces considérations physiques nous devons accepter que les ONG et Associations n’ont ni les mêmes moyens d’action tant en matière de finances qu’en termes de compétences techniques. A titre d’exemple, à l’occasion du processus de révision du CSLP, la DGSONG a établi en octobre 2003 une liste des principales contributions des ONG en recueillant leurs programmes prévisionnels 2004-2006. Cette opération avait fourni la liste de 25 ONG et Associations dont les programmes/projets triennaux atteignaient au moins 400 millions de FCFA ainsi que présenté dans le tableau qui ci-dessous. Cette contribution représente la valeur absolue de 47 167 282 141 FCFA et par rapport au montant total du bilan établi à 61 025 629 793 FCFA, elle représente 77,29% de leurs apports au CSLP sur la période 2004-2006. Tableau N°8 : Estimation des contributions des principales ONG/Associations 2004-2006
N° ONG/Associations Total général % du total
1 Plan Burkina 13 407 005 590 21,97%
2 OCADES 6 301 523 185 10,33%
3 BORNEFonden 4 331 831 538 7,40%
4 ATD QUART MONDE 2 611 058 000 4,28%
5 AFRICARE 2 220 000 000 3,64%
6 TIN TUA 2 154 250 000 3,53%
39 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
7 INTERMON OXFAM 2 126 087 000 3,48%
8 ADRA 1 913 614 285 3,14%
9 CRS 1 621 862 018 2,66%
10 DAKOUPA 1 006 547 000 1,65%
11 Iles de paix 965 469 290 1,58%
12 BIBIR 891 048 859 1,46%
13 EWA 816 341 362 1,34%
14 APIL 748 785 000 1,23%
15 Zood Nooma 726 737 000 1,19%
16 Chrétien pour le Sahel 705 500 255 1,16%
17 Medicus Mundi Italia 599 300 000 0,98%
18 Médicus mundi 564 390 000 0,92%
19 LVIA 542 504 000 0,89%
20 ADS 537 000 000 0,88%
21 ARFA 526 075 453 0,86%
22 DIAKONIA 502 128 000 0,82%
23 Centre italien d’aide à
l’enfance
481 000 000 0,79%
24 R/MARP 467 095 306 0,77%
25 Campo di Lavoro 400 129 000 0,66%
Total 47 167 282 141 77,29%
Source : Rapport des deuxièmes journées de programmation des ONG et
Associations de développement, 25, 26 septembre 2007.
En complément du bilan établi par le MEF à travers la DGSONG ci-dessus
présenté, la documentation de la mission lui a permi d’établir pour la période
2006-2009 une liste des projets majeurs mises en œuvre par des ONG et
Associations et qui s’établit ainsi qu’il suit :
40 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Tableau N°9 : Projets majeurs des ONG/Associations/ Période 2007-2009
N° PROJETS/PROGRAMMES DURE BUDGET TOTAL ONG
2 Promotion d’une approche multipartenariale pour la réduction et la prévention des incapacités et situations de handicap dues à la filariose lymphatique
2007 2009
23 997 15094 Handicap International Luxembourg
3 Amélioration de la qualité de l’offre de soins en réadaptation fonctionnelle
2007 2009
189 345 212 Handicap International Luxembourg
6 Appui institutionnel au Centre de rééducation fonctionnelle du Centre Médical Saint Camille, Ouagadougou
2007 2009
6 296 640 Chrétiens pour le Sahel
7 Appui aux enfants en difficulté à Ouagadougou
2007 2009
39 467 339.52 Chrétiens pour le Sahel
8 Appui aux jeunes filles en difficulté à Ouagadougou
2007 2009
39 224 918.88 Chrétiens pour le Sahel
9 Projet Conservation des eaux, réhabilitation des sols et amélioration agro-sylvopastorale dans le départ de Kongoussi, province de Bam
2007 2009
47 224 800 Chrétiens pour le Sahel
10 Programme de Développement intégré de la diocèse de Nouna
2007 2009
47 224 800 Chrétiens pour le Sahel
11 Programme de Développement intégré du diocèse de Banfora
2007 2009
47 224 800 Chrétiens pour le Sahel
12 Plan de développement intégré Fada N’Gouma (phase I et II)
2007 2009
1 348 427 423.7 Chrétiens pour le Sahel
13 Plan de développement intégré Dédougou (phase I et II)
2007 2009
1 372 889 870.1 Chrétiens pour le Sahel
14 Plan de développement intégré Bobo Dioulasso (phase I et II)
2007 2009
1 003 203 641.3 Chrétiens pour le Sahel
15 Perfectionnement et intensification de l’utilisation de la traction asine au plateau central du Burkina Faso par le moyen d’un Centre Technique de l’Amélioration de la traction asine (cofinancement)
2007 2009
497 086 080.33 Letzebuerger Jongbaueren a Jongwenzer- Service Coopération a.s.b.l.
16 Une ambulance pour le département de
2007 20 434 564.5 Christian Solidarity
41 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Niandiala au Burkina Faso (cofinancement)
17 Séminaire national de formation «Acquérir les compétences pour assumer les responsabilités en tant que partenaire social», Burkina Faso (cofinancement)
2007 14 546 648.585 PrismaLux
18 Construction de deux ponts, Niansogoni, Burkina Faso (cofinancement)
2007 5 045222.154 Association Europe Tiers-Monde
19 Mise en exploitation de l’aire de l’école Marie Joachim de Leungo par des cultures maraîchères (cofinancement)
2006 2008
30 252 895.575 LCI
20 Marketing social des moustiquaires traitées aux Insecticides dans les districts sanitaires de Fada N’Gourma et de Gayéri, Burkina Faso (cofinancement)
2006 2008
364 984 245.675 Comité luxembourgeois pour l’UNICEF
21 Construction d’un centre de formation agricole avec internat pour jeunes ruraux, Tondtenga, Burkina Faso
2007 2009
144 629 393.475 Fonds Soroptimiste Luxembourg
23 le "Projet d’Appui à la sécurité alimentaire par la Fertilité des Sols dans les Régions du Centre-Nord et du Plateau central au Burkina Faso" (PASAF)
2007 2009
822 061 114.7
24 Réduction de l’insécurité alimentaire par l’utilisation des excréta humains hygiénisés comme fertilisants dans les régions du Centre-Est et du Centre-Ouest du Burkina Faso »,
2009 1 377 487 073.2 CREPA
25 "Programme de Réduction de la Vulnérabilité Alimentaire au Sahel" (PREVAS
2009 1 196 137 282.2 Christian Aid
26 Le Programme de Réduction de la Vulnérabilité Alimentaire au Sahel
2009 1 180 620 000 Christian Aid
27 le Programme post inondation d’appui à la sécurité alimentaire (PPASA)
2008 2009
656 000 000 Réseau MARP
28 Citoyenneté communale 2007 3 000 000 000 LC
42 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
2009
29 Appui au Réseau de communication sur le pastoralisme
2007 2009
500 222 135 ARECOPA
30 Renforcement des capacités techniques, organisationnelles et économiques des membres de la FEPPASI
2007 2009
270 358 700.5 FEPPASI
32 Promotion de l'irrigation goutte à goutte dans le maraîchage
2007 2009
476 402 470.6 HELVETAS/ OSC/APEPAC
33 Programme d’Appui au Développement Local à l’Est du Burkina Faso
2006-2009
1 538 911 934 ARC+ACADE
Marche Mondiale des Femmes 2009 230 000 000
Terre des hommes Allemagne 2008 657 450 780
Terre des Hommes Lausane 2008 870 563 090
SOS Sahel International 2009 7 060 537 000
Tree aid 2008 1 678 030 687
Water aid 2008 804 781 205
RNA, BDRSI 2007 2009
889 799 913.96 Réseau MARP,
43 Valorisation des productions locales
2009 560 000 000 USADF
44 Promotion du droit à l'éducation des enfants en situation de handicap
2009 459 130 000 Handicap International
45 la promotion d'une dynamique communautaire pour l'élimination de la filariose lymphatique, le contrôle de l'onchocercose et l'administration de la vitamine A.
2009 787 080 000 Helen Keller International
46 programme sectoriel sahélien pour une meilleure sécurité alimentaire dans le contexte de la décentralisation
2009 4 460 120 000
47 projet d'augmentation, diversification et commercialisation agricole pour améliorer la sécurité alimentaire des agriculteurs du Passoré
2008 1 078 191 376.5 Christian Aid
48 Nutrifaso communautaire-Gnagna
2009 2 500 000 000
49 Negos-RN 1 324 918 000
50 Accès aux opportunités 2008 523 000 000 US/ADF
43 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
économiques pour les personnes marginalisées
51 projet d'auto-gestion de l'eau potable et assainissement en milieu rural dans 4 provinces du Bur kina Faso (Passoré, Boulkièmdé, Kourwéogo et Sanguié)
2007 2009
685 051 475.5 CISV
52 action de valorisation des potentialités naturelles et d ’appui à la production agricole des unions par filière dans les provinces du Ioba et du Tuy.
393 540 000
53 Développement des capacités pour l'amélioration de la qualité de la vie et le renforcement de la société civile
196 770 000
54 partenariat entre les acteurs de terrain (producteurs, techniciens, administratifs, élus), et les scientifiques pour co-concevoir et mettre en oeuvre des innovations agropastorales.
1 093 166 229.4
55 stockage et de la commercialisation des céréales brutes ou transformées de qualité
787 080 000 Afrique verte
56 IUCN 5 156 784 070
57 ASSOCIATION NEEED 701 056 342
58 ASSOCIATION VIVE LE PAYSAN 2007 2009
672 830 500
59 RAJS 2007 2008
721 700 650
60 ASSOCIATION AMMIE 2007 2009
1 023 640 000
61 GRAAP 2008 2009
460 007 500
62 CROIX ROUGE BURKINABE 2007 2009
4 890 000 000
63 SOS SIDA 2007 2009
849 340 600
64 GTB 2007 2008
205 570 000
65 ASMADE 2007 2009
307 410 500
66 FCI 2008 290 367 182
67 SAVE THE CHILDREN 2008 190 460 245
68 ADSF 2007 1 030 458 700
44 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
2009
69 VILLAGE SOS ENFANTS 2008 478 600 450
70 NATURAMA 2008 2009
673 530 000
71 FDC 2008 2009
540 176 045
72 IFDC 2008 409 567 300
73 Médecin du Monde 2008 2009
122 263 695.5
74 Education et appui communautaire
2008 1 589 250 180 Aide et Action -Burkina
75 Nutrition communautaire et sécurité alimentaire et autres
2007 2009
3 011 125 354 Eau Vive Burkina
76 Développement global de l’enfant
2007 2009
467 245 000
Enfant et
Développement
(E&D)
77
Programme d’appui à la scolarisation en zone rurale
2007 2009
109 184 594 DSF
2 661 200 000 Water Aid
Sahel Solidarité
TOTAL
104 766 213 850
Au regard des données qui ont pu être recueillies, on pourrait deduire, à titre
indicatif, que les ONG et Associations ont pu mobiliser au cours de la période du
CSLP au plus bas mot la somme d’au moins total de cent quatre milliards sept
quatre vingt onze millions huit cent quarante trois mille six cent quarante trois
(165 791 843 643) FCFA7, soit 61 milliards de 2004-2006 et cent quatre milliards
sept cent soixante six millions deux cent treize mille huit cent cinquante
(104 766 213 850) FCFA de 2007 à 2009.
II.2.1.1. L’utilisation des ressources fiancières
Ainsi sur la période 2004-2009 les ONG/Associations ont pu mobiliser la somme
indicative d’au moins 165 791 843 643 de FCFA.
Il reste entendu que la totalité de ces sommes n’est pas allée aux investissements.
Il est intéressant de se poser la question sur l’efficacité de l’utilisation de ces
moyens dans la lutte contre la pauvreté notamment. Devant l’impossibilité de
7 En absence de données financières sur la période 2000-2003, cette période n’a pas été prise en
compte.
45 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
saisir dans les détails les emplois faits de ces montants, un ordre de grandeur
nous est fourni par certains experts qui se sont intéressés à la question. En est de
ceux-là, Monsieur OBOSSOU Kwami8 dont les recherches sur l’utilisation des
ressources financières des acteurs non étatiques au Burkina Faso entre 1997 et
2006 indique que cette utilisation respecte les principales rubriques respectives
des charges salariales, des charges de fonctionnement et la part des
investissements.
Selon ladite étude la part allouée aux investissements est appréciable dans le
budget des ONG et Associations de développement. Celle-ci représenterait 62,3%.
Les charges salariales s’éleveraient à 13,20% contre 23% de charge de
fonctionnement.
Il faut dire que ces quotas ont connu une certaine hausse du fait de la crise
financière de ces dernières années.
A côté de ces quotas, il faut noter les parts non déterminées des budgets des ONG
et Associations de l’ordre de 0,68%.
Si nous appliquons ces données aux valeurs de nos estimations plus haut, nous
obtenons pour la période 2004-2009 considérée les montants ci-après :
Investissements :103 437 531 248
Charges de fonctionnement : 39 292 666 943
Charges salariales : 21 884 523 360
Non-determinés :1 127 384 536
Si ces indications sont fiables, elles interpellent sans doute les ONG et Associations
à plus de rigueur et de performance pour reduire les charges de mise en œuvre
des programmes au bénéfice des populations, puisque c’est cela qui constituait
l’un de leurs atouts.
8 OBOSSOU Kwami : « Investissements des acteurs non étatiques et croissance économique au Burkina ».
2007
46 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Graphique n°6 : Répartition du budget des ONG et Association sur
la période 2004-2009
62,39%
0,68%13,20%
23,70%
Investissement
Fonctionnement
Salaire
Non déterminés
Source : Enquête terrain GERAD 2009
II.2.1.2. La mobilisation des ressources
A l’instar des ONG et Associations des pays situés au sud du Sahara, celles du
Burkina Faso sont quasi exclusivement financées par des partenaires du Nord
(Europe essentiellement, Amériques et Asie). Ces partenaires financiers
contribuent pour la plus grande partie des besoins en financement pour la
conduite des projets divers.
Cette situation traduit le besoin en financement des projets et programmes de
développement, la faiblesse des ressources des acteurs locaux et l’intention
toujours manifeste de leurs partenaires à accompagner leurs efforts. Elle montre
aussi que les Associations et ONG dépendent extrêmement des financements
extérieurs. La défection d’un bailleur de fond, entraine une perturbation dans les
activités. Et ce bouleversement sera d’autant plus grand que l’apport financier de
ce partenaire est important.
Sur la base des données financières collectées, on constate en effet que la
contribution des bailleurs de fonds sur le total des fonds que les ONG et
Associations ont pu collecter de 2004 à 2009 est de 82,17% contre 8,97% pour
les bénéficiaires et 8,75% pour l’Etat.
Tableau n°10: Etat récapitulatif des apports des différentes parties
Désignation Montant (en F CFA) %
Contribution des bénéficiaires 14 871 528 374 8,97
Contribution de l’Etat 14 506 786 318 8,75
47 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Bailleurs de fonds (financement
extérieurs) 136 231 157 921
82,17
TOTAL 165 791 843 643 100
Source : Enquête terrain GERAD 2010
Graphique N°8: Les apports aux financements des réalisations de 2004-2008
Source : enquête GERAD 2009
II.2.1.3. L’appui des partenaires aux ONG/Associations en renforcement de
capacités
Les organisations de la société civile au Burkina Faso sont dépendantes des
financements extérieurs dans la réalisation de leurs actions et les avis convergent
sur le fait que les PTF sont particulièrement attentifs à la cause des ONG et
Associations de développement.
Il n’est pas faux de d’affirmer qu’ils ont été, par moment, des catalyseurs qui ont
motivé le Gouvernement à voir plus large, la place et le rôle des OSC. Plusieurs
PTF sont disposés à apporter un soutien conséquent sous plusieurs formes : appui
48 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
direct à des OSC ou indirect par le biais des projets programmes cofinancés avec
l’Etat.
Ainsi, outre le PARECAP, on compte les projets d’appui et de renforcement des
capacités de la société civile mis en place avec l’aide du PNUD et de l’Union
Européenne.
Au cours de la période 2001-2005, environ 500 organisations de la société civile
ont bénéficié d’un financement de l’ordre 5,8 milliards de F CFA dans le
cadre des relations de partenariat entre le système des Nations Unies et les OSC
au Burkina Faso9. Ces financements sont accordés dans plusieurs secteurs
d’activité des OSC tels que l’éducation, la santé, le VIH/SIDA, la protection de
l’enfance, les programmes d’alphabétisation, les appuis aux femmes et aux
groupements villageois de même que la sécurité alimentaire qui sont des facteurs
de croissance.
Par ailleurs, plusieurs projets en cours d’exécution en août 2006 par les OSC et
gérés directement par la délégation de la commission européenne au Burkina Faso
sont cofinancés par les lignes budgétaires et lignes FED «Tous pays ACP». Le
montant des contrats de subvention en cours en 2006 pour un total de 87 projets
dans le cadre des appels à propositions s’élève à environ 18 milliards de F CFA.
Ces projets qui sont réalisés dans plusieurs secteurs d’activité tels que la sécurité
alimentaire, l’eau, la santé et la démocratie et les droits humains, concourent à la
création de la richesse nationale en vue d’une amélioration des conditions de vie
des populations. Une convention de financement d’un montant total de 10
milliards de F CFA a été signée par la Commission Européenne en 2006 pour une
période de 5,5 années dans le cadre du Programme de renforcement des
capacités des OSC (PROS) au Burkina Faso10.
Tableau 11 : Appuis de la CE aux OSC au Burkina Faso (contrats de subvention en cours en 2006)
Programmes d'appuis aux
ONG-OSC (UE-ACP)
Nombre
Projets
Contribution CE
(en milliards de F
CFA)
1- Lignes budgétaires
Cofinancement: projets nationaux et 1 régional 16 7,3
Sécurité alimentaire 9 3,3
Santé 3 3,2
9 Il s’agit d’une estimation des données non consolidées ; Programme VNU/PNUD-BF
10 Le démarrage du programme a été effectif en 2009.
49 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Démocratie/droits humains 1 0,6
Sous-total 29 14,4
2- Ligne FED "Tous pays ACP"
Facilité Eau 2 1,2
Sous-total 2 1,2
3- FED DSC-PIN
FAED (PADEG)-8ème FED 56 2,3
PROS-9ème FED (en démarrage) - -
Sous-total 56 2,3
TOTAL 87 17,9
Source : Délégation de la commission européenne au Burkina Faso
4.2.2. Contribution immatérielle et non quantifiable des ONG et
Association
La contribution des ONG et Associations de développement va souvent au-délà
des réalisations physiques et matérielles. Du fait même de l'implication des
ONG/Associations au sein des communautés bénéficiaires et de la démarche
participative appliquée pour la réalisation des actions, cet aspect est plus notable
en ce qui les concerne plus que les autres acteurs du développement (PTF, Etat).
Sans être exhaustifs, on peut mentionner au nombre des réalisations immatérielles
et non quantifiables des ONG/Associations les suivantes :
- Les ONG/Associations constituent des cadres d’apprentissage de la démocratie
et la bonne gouvernabce : les ONG/Associations sont des organisations
fonctionnelles qui vont des plus simples au plus complexes. L’engagement en leur
sein est libre et volontaire et prédisposent les membres au respect des principes
démocratiques et de bonne gouvernance au service de la promotion des valeurs
humaines diverses : solidarité, fraternité, compassion, etc. ;
- les ONG/Associations sont des structures interfaces et médiatrices : citons dans
cette rubrique le rôle de prévention et de résolution des conflits relatifs à la
gestion foncièrerurale que les ONG/Associations assurent auprès des autorités
politiques au quotidien dans de multiples situations ;
- Les ONG/Associations sont d’importants vecteurs de sensibilisation positive des
populations sur les stratégies et politiques de développement ;
50 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
- Les ONG/Associations sont porteuses d’espoir des couches défavorisées et
contribuent ainsi à la consoliation de la solidarité et à la paix sociale.
Le graphique n° , à travers quelques exemples, montre que les contributions
immatérielles et non quantifiables aussi diverses qu’elles soient, sont considérables
avec un accent prononcé sur les contributions relatives aux savoirs, savoir faire et
savoir être (27,11%) ; ce type de contribution accroît les capacités des individus
et des groupes dans les domaines intellectuel et professionnel et participent ainsi
au développement des ressources humaines levier capitale dans la lutte contre la
pauvreté au Burkina.
La consolidation de la base de la paix sociale (19,77%) est obtenue à travers
toutes les actions visant à juguler la pauvreté et à réduire les inégalités sociales
notamment à une insertion des marginalisés économiques et sociaux dans la vie
active.
En ce qui concerne, l’apprentissage de la démocratie (15,25%), il est au centre de
toutes les actions en faveur des groupes et de structures créés pour entreprendre
des actions de développement. Action trasversale de par sa nature, elle est prise
en compte par les acteurs de développement pour renforcer aussi bien
l’organisation interne que la gestion concertée des projets dont les résultats ont
un impact considérable sur la réduction de la pauvreté.
La bonne gouvernance, si elle au bas de l’échelle (9,69%), n’en demmeure pas
moins importante en matière d’actions entreprises par les ONG et Associations de
développement. En effet, pour avoir été pris en compte par les structures
d’accompagnement que par les acteurs de base concernés, ses effets se
constatent au niveau de tous les projets de développement qui ont connus des
résultats satisfaisants.
51 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Graphique n°9 : Contribution immatérielle et non quantifiable
27,11%
9,60%
13,56%14,69%
19,77%
15,25%
0
10
20
30
40
50
60
Savoirs, savoirs faire et savoir être
Bonne gouvernance
Dialogue social
Prévention et résolution des conflits
Consolidation de la base de la paix sociale
Apprentissage de la démocratie
Source : Enquête GERAD 2009
II.3. Analyse qualitative du bilan de la contribution des ONG et
Associations de développement au CSLP
Au dela des données quantitatives recueillies sur les activités des ONG et
Associations et dont la fiabilité ne resiste pas toujours à la critique compte tenu
des difficultés de la collecte des informatiions et de leur caractère parcellaire, les
informations documentaire relevées ainsi que les renseignement de l’enquête de
terrain nous ont conduit à une présentation plus large de l’analyse qualitative de la
contribution des oNG et Associations à la lutte contre la pauvreté selon les axes du
CSLP au Burkina Faso.
52 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
II.3.1. Axe 1 : Accélérer la croissance et la fonder sur l’équité
II.3.1.1. Améliorer la compétitivité de l’économie et la réduction des coûts des
facteurs
a) La petite irrigation :
Pour renforcer l’empowerment, l’expertise et l’efficacité des producteurs
maraichers dans la production, la conservation et la commercialisation pour un
accroissement de leurs revenus les ONG/Association ont entrepris plusieurs
actions. La finalité est l’émergence d’un nouveau type de producteur/entrepreneur
dans le domaine de la maraîchéculture au moyen de l’irrigation Goutte à Goutte.
Les objectifs spécifiques sont les suivants :
Soutenir la diffusion des systèmes d’irrigation entreprise ;
Renforcer les capacités de production, de conservation et de
commercialisation des producteurs maraichers ;
Développer de façon participative des outils visant a maintenir
(durablement) ce niveau de performance.
Les principales activités recensées à ce niveau sont notamment :
L’accompagnement des productions maraîchères de qualité diversifiées,
suffisantes et durables ;
La facilitation de l’accès à l’équipement et l’investissement ;
La connexion des producteurs ruraux à des marches rémunérateurs ;
La recherche d’accompagnement (accès aux semences de qualité, bonnes
pratiques culturales, introduction de nouvelles variétés, expérimentation
avec des nouveaux équipements) ;
La réalisation de plus de 1720 ha de périmètres irrigués
La réalisation de 113 magasins de stockages
Etc.
Les ONG et Associations soutenant ce sous secteurs sont entre autres :
BORNEFonden, FDC, le Réseau MARP, SOS Sahel International, Tin Tua, etc.
b) Renforcement techniques de production :
36 des 196 ONG/Associations enquêtés sont actives dans ce sous volet et ont
permis la réalisation de plusieurs sites de productions maraîchères, piscicole, etc.
c) Le renforcement des capacités des organisations et associations
paysannes :
Action transversale de plus de 90% des ONG et Associations de développement, le
renforcement des capacités des organisations et associations paysannes a
toujours constitué un défi pour elles. Ainsi, suivant les besoins de ces acteurs et
53 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
de l’évolution des problématiques de développement, les ONG/Associations ont
initié plusieurs actions allant de l’appui à la mise en place de d’organisations de
producteurs et à leur restructuration au financement de leurs activités.
d) Appui à la filière coton :
Le coton constitue pour les acteurs ruraux et pour le pays une source de revenus majeure. Les actions d’appui des ONG/Associations à ce sous secteur sont entre autres :
- Les actions de sécurisation foncière (UDPC-Padema) - Les actions d’aide à l’accessibilité des produits phytosanitaires ; - L’octroi de micro crédits ; - Les formations spécifiques sur les techniques de production ; - Les subventions des moyens matériels de production ; - Etc.
II.3.1.2. Appui à la diversification des circuits de distribution de produits
alimentaires
Au Burkina, les populations ont une longue tradition de transformation des
produits alimentaires. Cependant, force est de constater cette activité qui grandit
de jour en jour ne répond pas à certaines normes de qualité pour pouvoir
prospérer non seulement au niveau national mais aussi international. L’une des
difficultés majeure des producteurs locaux dans ce sous secteur est le manque de
matériels de production, l’insuffisance des moyens financiers, le faible niveau de
formation et la méconnaissance des stratégies marketings.
Ainsi, pour pallier à ces contraintes et relever les revenus et améliorer le niveau de
vie de ces producteurs, plusieurs ONG/Association leur prête main forte à travers
notamment :
- L’octroi de micro-credits ;
- Amélioration de l’accès à l’eau
- La subvention de semences ;
- L’appui en équipement ;
- Formation des membres en gestion des affaires,
- Formation en gestion comptable ;
- L’appui à la certification des produits alimentaires transformés
Les plus grandes ONG et Associations présent actives dans se secteur sont entre
autres :
- L’ONG US/ADF qui en une année d’intervention au Burkina a injecté plus de
2 000 000 de dollars américain ;
- Le CECI et l’association ECLA qui interviennent dans la transformation et
l’exportation de la noie de cajous ;
- La GTZ avec son projet de transformation de boisson à base de produits
locaux ;
54 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
- Le FUGN avec la transformation des productions locales (pommes de terre ;
mangues, etc.)
II.3.1.3. Soutien aux secteurs productifs
L’appui à la promotion du monde rural est un tremplin vers l’accroissement de la
production agricole. A cet effet, les ONG/Associations ont mobilisé des ressources
considérables pour ce volet. Ainsi, au cours des dernières années et selon les
résultats de nos enquêtes diverses actions ont été menées dans ce domaine.
Dans le domaine des infrastructures de transports : les actions des ONG et
Associations y sont limitées. Pour l’essentiel, elles portent l’ouverture de pistes
rurales notamment avec le Projet PRES à Fada (près de 100 kms de pistes rurales
réalisés) ;
Dans le domaine industriel et commercial, et au niveau des petites et
moyennes entreprises (PME)/petites et moyennes industries (PMI) spécifiquement,
les ONG et associations ont œuvré à la création de plusieurs petites et moyennes
entreprises des laiteries, des maroquineries, de production de savon, de
production de produits artisanaux, etc.
Dans le domaine de l’accès aux ressources énergétiques, les principales
activités réalisées s’inscrivent principalement dans le cadre du Programme plates-
formes multifonctionnelles dont certaines ONG ou Associations en sont opérateurs.
Plusieurs actions sont menées comme l’en atteste les exemples suivants :
L’installation de 127 Plates Formes multifonctionnelles ;
La formation de 322 femmes membres de CFG en technique de gestion
opérationnelle des PTF ;
La formation de 176 meunières et 48 meuniers ;
La formation de 37 artisans en maintenance niveau 1 et leur dotation en
kits d’outils de travail ;
Dans le domaine de l’artisanat, les efforts du gouvernement en 2006 ont visé
à soutenir la promotion commerciale des produits artisanaux, la mise en œuvre
des projets d’appui à l’artisanat et l’organisation des acteurs du secteur.
II.3.1.4. Appui à la création de micro-entreprises
L’appui à la création de micro entreprise constitue un volet important des actions
des ONG et Associations de développement au Burkina. De 2004 à 2008, ce sont
au total 1317 micro-entreprises dans divers domaines que leurs appuis ont permis
de mettre en place. Ces micro-entreprises se subdivisent comme suit :
55 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
• 157 micro entreprises d’artisans réparateurs créées ;
240 micro entreprises de maçonnerie créées ;
• 327 micro-entreprises de restaurations ;
• 83 micro-entreprises de transformation de produits alimentaires locaux ;
• 81 centres de production des activités artisanales construits et équipés ;
• 24 centres de production de farines de sevrage construits et équipés ;
• 56 centres de production de savon ;
• 345 micro-entreprises d’assainissement et d’hygiène ;
• 4 centres de récupération et de transformation de déchets plastic.
II.3.1.5. Appui à la promotion de la micro finance
Une des conditions principales de mise en œuvre des actions de développement
est la mobilisation des fonds nécessaires au financement des projets. Au-delà de
l’octroi de subventions, l’accompagnement des initiatives locales de mobilisation
des fonds s’est donc présenté à un certain nombre d’ONG et Associations de
développement comme une approche de développement durable. Aussi faible qu’il
soit tel que présenté dans le graphique ci-dessous, le nombre d’ONG et
Associations de développement (2,59% contre 97,41%) prenant en compte ce
type de contribution est révélateur de la place prépondérante accordée de plus en
plus à l’autofinancement et à la gestion des microprojets.
Graphique N°10 : Part de la des actions liées à la microfinance des ONG/Associations
56 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Secteur 8;
Autres domaines
ONG; 97,41
Microfinance; 2,59
Source : Enquête GERAD 2009
Il convient de relever ici que ces 2,59% d’ONG et Associations conduisent ces
actions essentiellement à l’endroit des femmes pauvres des zones rurales,
périurbaines et même urbaines.
Les responsables des ONG et Associations justifient cette tendance par le fait que
les femmes du Burkina Faso vivent dans des conditions extrêmement difficiles et
font face à de multiples responsabilités. En plus des travaux domestiques
quotidiens (ménage, recherche de l'eau et du bois de chauffe, éducation des
enfants), elles prennent une part active dans la sécurisation des conditions de vie
de leurs ménages. Certaines sont même des chefs de ménages.
Le but des différentes actions développées est l’amélioration du statut et du
pouvoir économique des populations rurales en général et particulièrement celui
des femmes rurales, par l’accès des plus pauvres aux services de micro finance. La
plupart des approches utilisées par ces ONG et Association mettent un accent
important sur la mobilisation de l’épargne locale et sa réutilisation sous forme de
crédit par les femmes elles-mêmes organisées en groupements d’épargne et de
crédit.
Une autre approche aussi est celle utilisée par essentiellement les grandes ONG de
parrainage qui consiste à octroyer directement des micro-crédits aux populations
pauvres sur la base des fonds reçus des parrains. Nous pouvons citer ici les ONG
telles que Plan urkina, BORNEFonden, ASDF, Aide et Action.
Enfin, il y a l’approche facilitation de l’accès au crédit qui menée par certaines
ONG et Associations auprès de Caisses Populaires de toutes les régions.
Toutes ces approches et stratégies ont permis de mobiliser pour ce volet
7 031 250 000 de FCFA au cours de ces cinq dernières années soit 3,70% du total
de la mobilisation financière des ONG et Associations au Burkina.
57 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Graphique N°12 : Part de la microfinance dans la l’utilisation des ressources
mobilisées
Source : Enquête GERAD 2009
De grandes ONG nationales sont parvenues a créer des mutuelles de crédit
et d’épargne qui couvrent pratiquement toutes les régions. Citons dans ce
cadre : la FUGN, Le CREDO, l’OCADES, ECLA, SONTAABA, dont le dynamisme et
les actions ont fini par convaincre bon nombre d’acteurs de développement au
niveau national et international qui leur apportent un soutien conséquent pour
développer davantage leurs réseaux respectifs.
II.3.2. L’axe : 2. amélioration de l’accès des pauvres aux Secteurs Sociaux
de base et à la protection sociale
Les tendances représentées dans le graphique ci-après concernent le niveau
d’investissement des ONG et Associations de développement dans cet axe.
Graphique N°13 : Investissement des ONG/Associations dans l’amélioration de l’accès des
pauvres aux services sociaux de base.
58 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Source : Enquête GERAD 2009
II.3.2.1. Dans le domaine de l’éducation
Dans ce domaine et suivant les objectifs poursuivis par le gouvernement, les
actions des ONG/OSC se focalisent sur l’accroissement de l’offre éducative, les
actions d’alphabétisation, le renforcement des capacités des acteurs de
l’éducation, le soutien en aide alimentaire etc.:
L’accroissement de l’offre éducative
Les ONG/OSC ont significativement contribué à l’accroissement de l’offre
éducative. Les actions à ce niveau ont consisté à La construction/réfection et
l’équipement de plusieurs salles de classes. Les ONG/OSC les plus visibles à ce
niveau sont entre autres : l’OSEO, BORNEFonden, CRS, FDC, HKI, DSF, AAY, PLAN
Burkina, Enfant&Développement.
Il convient de relever aussi certaines actions sur le terrain comme les cantines
scolaires, la prise en charge des fournitures et manuels scolaires, l’appui aux
mères pour la réalisation d’AGR, le parrainage des enfants qui ont beaucoup
contribué à l’amélioration de l’offre et de la qualité de l’éducation.
Les actions d’alphabétisation
59 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Au regard du fort taux d’analphabétisme du pays, les ONG/OSC ont depuis
longtemps investi ce sous secteur de l’éducation. Ainsi, plusieurs CPAF ont été
ouvertes et sont entièrement financés par des ONG/OSC. Ces centres inclus tous
les niveaux de formation : A1, FCB, FTS, A3F et CST. Le FONAEF est venu
renforcer cette contribution des ONG/OSC dans leurs efforts d’alphabétisation.
Tableau N°14 : synthèse des réalisations/investissements des ONG et
Associations dans l’éducation11
Réalisations Nombre
Salles de classe construites au primaire 837
Salles de classes construites /secondaire 312
Salles de classe réfectionnées 120
Logements de maitres construits 1408
Logements de professeurs construits 260
Salles de professeurs/surveillants construites 150
Salles de classes et de professeurs équipés en mobilier de bureau 42
Blocs de latrines scolaires construits 1045
Tables bancs fournis 45 300
Bibliothèques construites 267
Bourses octroyées / élèves filles au secondaire 20208
Bourses octroyées / élèves garçons au secondaire 13700
Salles de classes et de professeurs équipés en mobilier de bureau 740
Enseignants du primaire formés 3804
Blocs administratifs construits 87
Nombre de préscolaires construits et fonctionnels 154
forages réalisés à l'école primaire 843
Nombre de jardins scolaires réalisés et ou soutenus 623
Bourses octroyées / élèves- maîtresses dans les ENEP 200
Source : Enquête GERAD 2009
11 Tableau obtnu sur la base des different rapports d’activités des ONG et Associations de développement.
60 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
II.3.2.2. Dans le domaine de la santé
Dans le domaine de la santé, les ONG/OSC sont très actives. Les actions qu’elles
mènent s’articulent essentiellement sur :
L’appui à l’accès des pauvres au service de santé et de nutrition :
Dans le souci de rendre les formations sanitaires accessibles aux populations des
zones reculées, les ONG et Associations ont réalisé 23 CSPS. Elles ont aussi
réalisés d’autres infrastructures sanitaires comme des forages, des latrines, etc.
Dans le souci de contribuer à améliorer la situation nutritionnelle dominée par une
alimentation chronique se traduisant par une forte endémicité de la malnutrition
protéino-énergétique chez les enfants de moins de 5 ans et par des maladies
carentielles (anémie, vitamine A, carence en iode) aussi bien chez les enfants que
chez les femmes, les ONG et Associations appuient les centres sanitaires par
l’ouverture de CREN et/ou par des dotations alimentaires ou en compléments
alimentaires.
Les approches de ces acteurs dans ce domaine sont variées. Cependant retenons
ici deux stratégies qui sont partagées par bon nombre d’acteurs:
l’appui technique aux CSPS existants pour permettre la prise en charge
ambulatoire des cas de malnutrition aiguë modérée et sévère et l’appui
technique aux CREN ;
l’approche communautaire de l’éducation nutritionnelle qui permet aux
membres de la communauté de s’impliquer concrètement et de faciliter la
transmission des bonnes pratiques. Dans ce sens, les actions de formation
au dépistage de la malnutrition et à l’éducation nutritionnelle sont initiées.
ACF, Help, BORNEFonden, FDC sont quelques uns des intervenants les plus actifs
dans ce domaine.
L’appui à la lutte contre le VIH/SIDA :
Avec l’appui de leurs partenaires financiers respectifs, plusieurs ONG/OSC mènent
des actions dans le cadre de la lutte contre VIH/SIDA :
- les actions de sensibilisation massive dans tous les milieux ;
- les formations spécifiques (techniques de communication parents/enfants,
Pères/Mères éducateurs (rices), animateurs de centre professionnel
61 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
d’alphabétisation formelle et leaders religieux et coutumiers à
CCC/IST/VIH/SIDA) ;
- la promotion des condoms (féminins et masculins) ;
- la réalisation de causeries éducatives,
- la réalisation de campagne de dépistage volontaire dans les lycées, les
universités et en milieu rural ;
- la prise en charge communautaire des personnes affectées ou infectées ;
- la prise en charge des orphelins du VIH/SIDA ;
- l’appui à la réalisation d’AGR ;
- les actions de d’éducation des jeunes dans les églises, les mosquées et les
temples sur tout le territoire national ;
- etc.
Tableau N°15: synthèse des réalisations/investissements des ONG et Associations dans le domaine de la santé.
REALISATIONS NOMBRE
Installation d’éclairage solaire au profit du CSPS 145
Véhicule/moto/vélo fournis aux centres de santé 107
Moustiquaires fournis 1 810 500
Moto fournis aux associations pour activités Sante 1305
Produits/Consommables médicaux (Nbre de districts) 47
construction de logement d'infirmier 47
Construction de salles d'observation des malades 203
Agents de santé formés (nombre de formations) 740
Agents de santé communautaire formés 4753
Nombre d'émissions Radio/TV sur la santé réalisés 104
Appuis à l'alimentation nutritionnelle (nombre de CREN ouvertes) 275
62 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Vaccins et réactifs fournis 548 710
Produits/Consommables médicaux (Nbre de districts) 47
Campagnes IEC sur la santé menées 1003
Latrines publiques construites 523
Construction d’incinérateurs CSPS 145
Nombre de campagnes de dépistage réalisées 366
Nombre de PV/VIH prise en charge 8 500
Agents de santé communautaires formés 686
Nombre de Campagnes IEC sur le VIH/SIDA 2430
Emissions Radio/TV sur le VIH SIDA 317
Source : Enquête GERAD 2009
Dans le domaine de l’agriculture
Au Burkina, les ONG et Associations de développement ont continué à réorienter
leurs programmes et projets axés de plus en plus sur l’agriculture notamment sur
l’amélioration de la productivité agricole. Cette réorientation se fait essentiellement
par l’élaboration et la diffusion de technologies agricoles. L’amélioration de la
fertilité des sols et de la gestion des ressources en eau est aussi un élément clé
des programmes et projet développés visant à stimuler la productivité agricole. Le
développement de filières est un autre élément de plus en plus important du
portefeuille d’investissements des ONG et Association dans le pays.
ARFA, Le Réseau MARP, l’Association SOS-Sahel international, Christian Aid, l’ODE,
par exemples, ont développé plusieurs programmes et projets de redressement et
de développement en milieu rural qui encouragent la gestion durable des
ressources naturelles. Ils ont pour objectif de contribuer à l’augmentation de la
productivité agricole tout en préservant l’environnement et en assurant la
restauration des parcours et des bassins versants dégradés. Les activités des
programmes tendant à accroître la productivité agricole ont visé entre autres:
les personnes pauvres et très pauvres des zones rurales;
les communautés pastorales et agropastorales des régions du Plateau
central, du Nord, du Sahel, où l’incidence de la pauvreté et de l’extrême
pauvreté est la plus forte; et du Centre-sud ;
63 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
les ménages des zones agro écologiques gravement touchées par les
récentes sécheresses.
Toujours dans le domaine de l’agriculture, depuis quelques temps, la question climatique fait également partie des points d’attention des ONG et Associations. Le Burkina Faso, notamment sa région sahélienne, est en effet directement affectée par les changements climatiques, ce qui pose un défi majeur aux producteurs locaux. Ainsi, les ONG et Associations de développement mènent un travail de diagnostic (impact sur les moyens de subsistance, mesures d’adaptation possibles, besoins financiers, etc.) et intègrent cette dimension dans son plaidoyer et ses services techniques. Sa forte participation au Forum mondial sur les changements climatiques en octobre 2009 est l’une des preuves de l’importance qu’elles accordent à cette question. Au-delà de cette participation, il convient de faire remarquer que de nos jours, elles sont arrivées à introduire au Burkina de nombreuses réponses possibles pour intégrer les effets des changements climatiques dans la relance de l’agriculture : semences résistantes, techniques de fertilisation adaptées, constructions anti-érosives, mesures de rétention d’eau, aménagement de périmètres irrigués, etc.
Tableau N°16: synthèse des réalisations/investissements des ONG et Associations dans le domaine agricole
Réalisations Nombre
Cordons pierreux 32800 ha
Fosses fumières 168 726
Charrettes 47342
Charrues 23016
Pelles 29540
Semences améliorées 4420 T
Diverses formations spécifiques
organisées au profit des producteurs
849
Source : Enquête GERAD 2009
64 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Dans le domaine de l’assainissement et de l’eau potable ;
Dans le domaine de l’assainissement et de l’eau potable, les ONG/OSC sont tout
aussi visibles à travers plusieurs réalisations/actions.
Action d’approvisionnement en eaux potable : il s’est agit essentiellement
des réalisations présentées dans le tableau ci-après
Tableau N°17 : synthèse des réalisations/investissements des ONG et
Associations dans le domaine de l’eau potable.
Réalisations Nombre
Construction de forages 1312
Réhabilitation de forages 1807
Réalisation de mini adductions d’eau
potable
3
Source : Enquête GERAD 2009
Actions d’assainissement et de lutte contre la pollution :
- campagnes de sensibilisation sur divers thèmes,
- réalisation de latrines (scolaires, publics, privées),
- collecte d’ordures ménagères (sur tout le territoire national ce sont des
Associations ou regroupement d’associations qui ont la charge de la collecte
des ordures ménagères suivant des protocoles de prestation de services
avec les communes),
Amélioration du cadre de vie des pauvres/habitat ;
Les ONG/OSC ne sont pas très actives dans ce sous secteur. Cependant, depuis
quelques temps ont note l’appropriation de la thématique par quelques OSC
notamment pour la promotion des matériaux locaux (briques en pierre taillé par
exemple). Dans l’ensemble les actions des ONG/OSC dans ce domaine ne sont pas
connues par les populations.
II.3.2.8. Dans le domaine des droits humains/protection sociale
Dans le souci d’œuvrer pour la prise en compte des groupes les plus défavorisés
et marginalisés dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, les ONG/OSC ont
investi ce sous secteur par la mise en œuvre d’activités et diverses :
65 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
- Construction et équipement de préscolaires ;
- Prise en charge éducatives des OEV ;
- Prise en charge éducative de cas sociaux.
Dans le cadre de la promotion des droits des enfants, les ONG/OSC ont mené
plusieurs actions d’information et de sensibilisation sur les droits des enfants
(causeries éducatives, émissions radiophoniques et télédiffusées, des cinés-
débats, des conférences, etc.).
Les actions suivantes sont menées par les ONG et Associations dans le cadre de la lutte contre les fléaux qui minent l’enfance dans la société burkinabè :
dans le but de lutter contre les unions forcées et/ou précoces, des campagnes de sensibilisation sont organisées. Les filles qui fuient le mariage forcé bénéficient d’un accueil et d’une prise en charge ;
des appuis ont été assurés pour la scolarisation à travers des dotations en fournitures scolaires dans le cadre de la prise en charge des orphelins et autres enfants vulnérables (OEV) dans le contexte du SIDA ;
des institutions d’accueil et de garde des enfants orphelins et abandonnés sont mises en place et/ou reçoivent des subventions et des dons;
des opérations d’enregistrement gratuit à l’état civil sont organisées spécialement ;
le Parlement des enfants bénéficie d’un appui technique, matériel et financier ;
l’appui technique (formation) et matériel (fournitures diverses) aux principaux acteurs (préfets et maires) en matière d’enregistrement des naissances ;
la sensibilisation sur les actes d’état civil ; etc.
II.3.5.9. Appui à la création de mutuelles de santé
Au regard de la situation socio-économique du Burkina, les services de santé ne sont pas accessibles de façon équitable. Aussi, dans le souci de rendre ces services accessibles par tous et notamment par les populations ruraux les plus pauvres, les ONG et Associations développent sur le terrain des mutuelles de santé au profit des populations locales. Ces mutuelles de santé s’adressent aux couches sociales défavorisées qui sont les paysans, les femmes et les enfants qui ne peuvent pas assurer leur santé par le système classique.
49 mutuelles de santé on été dénombrées.
La prise en charge moyenne de ces mutuelles de santé est de 80% pour le paquet minimum de services au niveau CSPS y compris les MEG et les évacuations vers les centres de santé de référence.
II.3.2.10. Encadrement socio-éducatif
66 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
La promotion de la femme est un des domaines principaux d'intervention de la
majeure partie des OSC/ONG du Burkina Faso. Plusieurs actions au profit des
femmes ont été entreprises par les ONG/OSC pour améliorer leur situation socio-
économique :
- Appui au renforcement des groupements et organisation de
femmes
Les actions à ce niveau ont consisté à des formations diverses sur les techniques
de production et de gestion ; la dotation des groupements et associations de
femmes en technologies composées de plusieurs instruments de production de
beurre de karité (moulin à grain, décortiqueuses de céréales, etc.). En plus ces
technologies, certaines structures ont reçu d’autres instruments qui leur
permettent de mener des AGR (motos pompes, métiers à tisser, machines à
coudre, etc.).
Dans le domaine spécifique du renforcement du rôle de la femme dans la gestion
de l’environnement et du cadre de vie, les ONG/OSC appuient aussi les femmes.
Ainsi on a pu noter des actions de formation qui ont été entreprises à leur profit. Il
s’agit de :
• la gestion de l’environnement et du recyclage des déchets ;
• la gestion durable des produits forestiers et des produits forestiers non
ligneux ;
• les micro-entreprises communautaires ;
• la rédaction de projets de lutte contre la désertification et en technique de
pépinière ;
Le soutien aux personnes handicapées
Pour la réhabilitation/rééducation des personnes déficientes, de nombreux acquis sont à comptabiliser notamment la prévention des pathologies handicapantes à travers la sensibilisation a permis de toucher un grand nombre de personnes dans les différentes régions du Burkina. Par ailleurs, l’appui à la prise en charge des cas de déficience (visuelle, physique, mentale) et le suivi à domicile des patients ont permis aux ONG et Associations intervenant dans ce domaine d’améliorer les conditions physiques et sociales des personnes handicapées de leurs zones d’intervention.
Le développement des capacités humaines féminines
Le statut de marginalisées qu’occupent les femmes dans les communautés
traditionnelles du Burkina Faso est une contrainte établie qui fait obstacle aux
programmes de développement. Certaines pratiques culturelles nient aux femmes
dans les zones rurales, le droit de posséder la terre en propre, d'effectuer des
investissements durables ou de mener des activités de production à grande
échelle sur les terres qu’elles détiennent en usufruit ou de façon provisoire. La
67 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
femme est supposée être sous la responsabilité de son père puis sous celle de son
mari. En partie pour répondre à cet état des mentalités et aux pratiques qui en
découlent, les ONG et Associations se sont appropriée cette problématique en
initiant des actions avec pour objectif principal l'habilitation des femmes, surtout
celles qui ne sont pas en mesure de faire valoir leurs droits. On peut citer dans
cette catégorie, sans être exhaustif, RECIF/ONG, la COAFEB, l’AFJB et la CBDF.
Comme déjà évoqué plus haut, d’autres ONG, sans être spécifiquement des ONG
féminines, jouent également un rôle significatif dans la promotion des femmes. Le
CGD, WILDAF, la CBDF, AREDA, le NDI, le GERDDES, le CDEC, le MBDHP, le
Centre Afrika Obota, l’association Paag la yiri (SPONG), le Mouvement Citoyen
pour le Développement (MCD) et le RESOCIDE sont des organisations qui se sont
mis ensemble dans le cadre d'une coalition pour la promotion politique des
femmes depuis 2007. De façon générale, l’action des ONG et Associations de
développement dans les programmes visant la promotion de l’équité du genre est
significative sur le plan national au regard des nombreux résultats engrangés.
Les actions initiées sont essentiellement des actions de sensibilisation, de
formation, de lobbying, de plaidoyer et d’assistance socio-économique. On peut
citer entre autres :
- Elaboration et suivi de micro-projets ;
- Techniques de plaidoyers ;
- Maintenance et équipement de forage ;
- Teinture ;
- Fabrication de beurre de karité ;
- Fabrication de savon ;
- etc.
II.3.3 .Axe : 3 Elargissement des opportunités en matière d’emploi et
d’activités génératrices de revenues
Au cours de ces dernières années, les ONG/Associations de développement, dans
le cadre de la mise en œuvre du CSLP et en ce qui concerne ce 3ème axe, ont
entrepris plusieurs actions dans différents domaines, à savoir le soutien aux
secteurs productifs et le renforcement des capacités des populations.
68 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
II.3.3.1. Sous secteur agriculture : développement des productions
végétales
Plusieurs actions menées dans le cadre du développement des productions
végétales permettent d’apprécier la contribution des ONG/OSC à la lutte contre la
pauvreté. Ce sont :
- La diffusion des innovations technologiques en production végétale :
maïs/massongo, riz variété FKR 19, le Niébé variété kvx, le soja et le
mucuna ;
- La promotion et l’appui à la diffusion des techniques CES/DRS : fosses
fumières, Zaï, Haies vives, diguettes, RNA, etc. ;
- L’approvisionnement des producteurs en intrants ;
- Les dotations/subventions des équipements agricoles et maraîchères au
profit des plusieurs producteurs de plusieurs régions;
- La réalisation de puits maraîchers ;
- L’appui-conseil aux producteurs maraîchers ;
- L’organisation de campagnes de sensibilisation ;
- L’organisation de voyage d’étude (à l’intérieur du pays et dans la sous-
région)
- L’octroie de financement pour le maraîchage ;
- La promotion de la filière fruits et légumes.
II.3.3.2. Sous secteur eau
Les actions entreprises par les ONG/Association de développement dans ce
domaine ont contribué à renforcer le cadre institutionnel national de la gestion
intégrée des ressources en eau, la coopération sous-régionale dans la gestion des
bassins fluviaux partagés, à collecter et à diffuser des données sur les eaux de
surface et les eaux souterraines et procéder à la réalisation d’un inventaire des
points d’eau modernes dans les régions du centre-Est, de la Boucle du Mouhoun
et du Nord, la mise en place de comité locaux d’eau et de cadres de concertation.
Les ONG/OSC les plus actives dans ce sous secteur sont entre autres : IUCN et
Naturama.
II.3.2.3 L’appui à la sécurisation des activités pastorales
Les actions des ONG/Associations de développement dans le cadre de la
sécurisation des activités pastorales ont concerné notamment les aménagements
pastoraux et la prévention et la gestion des conflits.
69 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Les aménagements pastoraux
On peut retenir :
- L’aménagement des pistes pastorales dans les régions de l’Est, du Centre-
sud, des Hauts Bassins, de la Boucle du Mouhoun et du Sud-ouest ;
- La définition participative de zones de pâtures ;
- Le balisage de pistes à bétail ;
- La construction de plusieurs parcs de vaccination ;
- La construction de marché à bétail.
II.3.2.4. La prévention et la gestion des conflits
Les conflits liés à la l’utilisation des ressources naturelles sont devenus de plus en
plus graves au Burkina. Pour limiter voir enrayer ces conflits, les ONG/OSC sont
très actives sur le terrain à travers plusieurs actions de sensibilisation et de
dialogue. Ainsi à Ouagadougou, à Dori et à Manga entre autres, les actions des
ONG/OSC sont citées comme les visibles et les à mêmes de contenir les conflits.
II.3.2.5. La sécurité alimentaire et l’amélioration du bétail
Les actions des ONG/associations de développement pour la sécurisation
alimentaire et l’amélioration du bétail consiste notamment à :
- L’équipement/subvention des producteurs en matériel de fauche ;
- L’équipement/subvention des producteurs en matériel de conditionnement
et de transport (faux complètes, botteleuses, faucilles, charrettes, hache-
paille;
- La dotation/subvention des producteurs en semence fourragères ;
- La facilitation de l’accès des producteurs aux sous-produits agro-industriels
(SPAI) ;
- La réalisation de boulis ;
- i réalisation de forages ;
- Réalisation de puits à grand diamètre ;
- La diffusion de races performantes ;
- La formation et recyclage de Vaccinateurs Volontaires Villageois ;
- La subvention des produits et services des vétérinaires ;
- L’information/sensibilisation des producteurs sur plusieurs thématiques liés
à l’élevage ;
- La dotation de crédit/subvention pour l’embouche ;
- La construction de magasin d’intrant.
70 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
II.3.2.6. Compétitivité des produits animaux et accès au marché
Il s’agit essentiellement de contribution à la réalisation de certaines infrastructures
importantes pour garantir la compétitivité des produits animaux :
- Construction d’abattoirs
- Construction d’aires d’abattage ;
- Construction de marché à bétail ;
- Construction de boucheries ;
A cela s’ajoute des réalisations d’unité de transformation et de leur équipement :
- Construction de mini laiteries
- Construction de maroquineries/cordonnerie/ atelier de tannage ;
II.3.2.7. Sous secteur environnement
Les questions environnementales au Burkina Faso sont une priorité. Situé à la
porte du désert du Sahara, le pays est directement concerné par les contraintes
climatiques telles la désertification et la sécheresse. Comme conséquence socio-
économique directe de cette position géographique et de ses conséquences, les
populations vivant habituellement dans les zones du nord du pays se déplacent
progressivement en direction des régions du centre, du sud ou de l’ouest du pays
où les précipitations sont plus fréquentes et plus abondantes. Une étude générale
sur l'environnement entreprise par le Ministère de l'environnement pour faire l'état
des lieux de l'environnement dans le pays a été publié en 2002. Cette étude a fait
la recommandation que l'environnement devrait devenir une priorité pour le
gouvernement. Selon les OSC, le gouvernement n’accorde pas aux questions
environnementales toute l’importance qu’il aurait fallu. Ceci a conduit les OSC à
renforcer leurs actions de sensibilisation en vue de mobiliser les populations dans
les villages pour restaurer et protéger l'environnement. De même, les OSC
assistent et contribuent à la mise en œuvre des programmes gouvernementaux de
formation technique des productions organique d'engrais, à la
défense/restauration des sols et à la lutte contre l'érosion du sol par les eaux de
ruissellement. Les résultats de notre enquête terrain indiquent que 47.8% des
répondants affirment pouvoir citer « plusieurs exemples » de protection de
l'environnement par la société civile et 54% ont qualifié le rôle de la société civile
dans la protection de l'environnement de « significatif ».
II.3.2.8. Le Renforcement des capacités des acteurs
Conscient qu’il n’y a de développement que celui fondé sur l’homme et que le
renforcement des capacités des acteurs constitue un des piliers de la
professionnalisation de ces derniers, les ONG/OSC du Burkina tout comme leurs
organisations sœurs de la sous-région ont investi depuis longtemps déjà le secteur
71 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
du renforcement des capacités. Ces actions sont menées au profit d’acteurs aussi
divers que variés suivant des thématiques bien précises. On peut citer entre
autres :
- Des formations d’acteurs de développement (administration public,
journalistes, leaders d’organisation féminines, leaders d’Association de
jeunes, coutumiers et religieux) sur les systèmes d’alerte précoce de
prévention et de gestion des conflits ;
- Des formations pour l’intensification rizicole et la diversification des
productions agricoles en général ;
- Des formations en Genre et Développement pour les groupements
féminins;
- Des formations en techniques d’approches participatives au profit des
agents de l’administration publique;
- Des formations en techniques de plaidoyers/lobbying au profit des
associations féminines ;
- Des formations en gestion financière ;
- Des formations en gestion axé sur les résultats ;
- Des formations sur les techniques de communication pour le changement
de comportement ;
- Des formations sur le développement organisationnel et institutionnel au
profit des associations locales ;
- Etc.
II.3.2.9. Accroissement et diversification des revenus ruraux
Disposer d’un revenu monétaire peut contribuer à la réduction de la pauvreté. A
cet effet, l’accès au crédit est fondamental dans la mesure où il permet
d’améliorer les revenus des exploitants agricoles.
De nombreuses ONG/Associations travaillent à diversifier les sources de revenus
des femmes. Au cours des 5 dernières années, à tire d’exemple, nous avons
estimé la contribution dans ce domaine de cinq (5) grandes ONG/Associations12 à
envirions 800 000 000 FCFA sous forme de crédit au profit de 21 400
bénéficiaires. Les principaux secteurs couverts par les crédits sont : l’agriculture,
l’élevage, le commerce, l’artisanat, la transformation des produits agricoles.
Le warrantage est un exemple parlant des activités liées à ce microfinancement en
milieu rural.
12 BORNEFonden, DSF, ODE, CREDO, FUGN.
72 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Le « Warrantage »13
Un nouveau système d’accroissement et de diversification des revenus des ruraux,
le « warrantage » est entrain d’être promu par quelques ONG/Associations au
Burkina à travers des programmes développement des systèmes de
commercialisation des produits agricoles et des programmes relatifs aux services
financiers ruraux sur la base de l’établissement d’un système de récépissés
d’entrepôt. Ce système garantit aux agriculteurs l’accès au crédit et la sécurité
d’entreposage de leurs récoltes et leur permet de vendre leurs récoltes au meilleur
prix. En conséquence, certains agriculteurs ont doublé leurs revenus, investi dans
leurs exploitations, payé la scolarité de leurs enfants et créé de petites
entreprises. Quinze entrepôts pratiquaient ce système depuis 2008.
II.2.2.11. Promotion de l’emploi et de la formation professionnelle
Les ONG et les Associations de développement, du fait qu’elles offrent en général
de meilleurs traitements salariaux par rapport à la grille de l’Etat burkinabé attirent
beaucoup de chercheurs d’emplois. Si on prend la catégorie des emplois des
cadres, la moyenne salariale est de 367 200 FCFA contre 58 675 pour les autres
employeurs privés locaux y compris l’Etat. Ce qui peut laisser penser que les ONG
et Associations offrent de meilleures opportunités d’emplois.
Il ressort du dépouillement des informations collectées sur la contribution des ONG
et Associations en matière d’emploi, que le nombre total d’emplois permanents
crées au Burkina Faso par ces organisations en 2008, est de 6 615 dont 6 561
pour des nationaux. Cet état, bien que perfectible est fort appréciable car il
montre que les ONG et Associations contribuent à la création d’emplois en dépit
du fait qu’elles soient à caractère bénévole.
Rapporté au nombre d’ONG et associations recensées, on retiendra que chacune
d’elle emploie un peu plus de cinq personnes. Le nombre d’emplois permanent
connaîtra certainement une forte augmentation au fur et à mesure que d’autres
structures associatives seront enregistrées dans la base de données.
Les centres de formations professionnelles promues
Les ONG et Associations de développement dans leurs efforts d’appui à l’insertion
et à la réinsertion des couches défavorisées ont crées plusieurs centres de
formation professionnelle dans le pays allant de la couture, la menuiserie bois et
mécanique, la peinture, l’élevage, l’agriculture, etc. au cours de nos enquêtes
terrain, il a été répertorié 86 centres de formation professionnelles.
13 Rapport annuel Fida 2008.
73 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
II.3.4. Axe 4 : Promotion de la bonne gouvernance
La promotion de la bonne gouvernance par les ONG/Associations recouvre les trois
composantes définies par la politique natuonale de la bonne gouvernance : la
gouvernance politique, la gouvernance économique et la gouvernance locale.
Le graphique suivant indique l’intérêt des ONG et Associations de Développement
suivant les données recueillies par composante.
Graphique N°9 : Investissement des ONG/Associations dans le domaine de la
gouvernance
Source : Enquête GERAD 2009
La gouvernance politique
Au Burkina, les ONG/Associations de développement sont actives dans la
promotion de la démocratie bien que l’apparition des ONG/Associations de
promotion des droits humains puisse être considérée comme récente. En ce qui
concerne la présente étude, 30 ONG/associations déclarent mener des actions
dans ce domaine. Il s’agit essentiellement des actions de promotion des droits
Humains et des libertés des personnes, l’assistance juridique à certaines
catégories de personnes (femmes battues, mineur en dangers, tec) chaque fois
que de besoin.
Les ONG/Association dans le cadre de cet objectif de promotion des droits
Humains participent aussi activement à la semaine nationale de la citoyenneté qui
est organisée courant décembre de chaque année à travers des activités
d’information et de sensibilisation sur la citoyenneté et sur les droits et devoirs du
citoyen.
A côté de ces actions, elles œuvrent aussi pour une connaissance élargie des
textes en vigueur qu’elles traduisent dans les différentes langues locales :
74 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
déclaration universelle des Droits Humains, Code des personnes et de la famille,
etc.
Il existe également des initiatives collectives visant la promotion du genre dans la
vie publique. Un exemple concret est celui, en 2007, de la coalition composée au
départ de six OSC et ONG créée pour soutenir la promotion politique de la femme.
L’objectif de cette action de plaidoyer était de pousser à l’adoption par le
parlement d’une loi appelée loi sur le quota, imposant un pourcentage de femmes
(30%) sur les listes électorales et dans les fonctions publiques. Cette coalition, par
le plaidoyer et le lobbying, a rencontré les principaux membres du gouvernement
y compris le premier ministre, les partis politiques, les syndicats et d'autres
groupes d’OSC et s’était fixé le délai de parvenir à l’adoption de la loi sur le quota
à la première session du parlement de mars 2007. Finalement la loi sera adoptée
en 2009 soit deux (2) ans après.
La gouvernance économique
L'impact de la société civile sur le processus budgétaire
La participation de la société civile dans le processus du budget peut être étudiée
en partant de l’exemple du projet d’analyse budgétaire par la société civile
coordonné par le Centre pour le Gouvernance Démocratique (CGD), lancé dans
plusieurs pays par International Budget Project avec l'assistance technique
d'IDASA (ONG sud africaine). Durant trois années (2004, 2005 et 2006), un
groupe d'analystes issus des OSC/ONG et quelques fonctionnaires a analysé les
projets de loi de finance (budget) pour évaluer les prévisions en faveur des
secteurs sociaux comme la santé, l’agriculture, l’éducation et le genre. Il s’agissait
d’apprécier la volonté des autorités de résoudre certains problèmes en considérant
les allocations financières pour chacun des secteurs étudiés. Les résultats et les
recommandations de ce projet ont été disséminés auprès du public par des
ateliers et des conférences de presse. Les principaux résultats ont été le constat
de la difficulté de l’accès aux informations publiques et la timidité de la volonté
des autorités de changer les conditions des populations à travers des
investissements publics plus audacieux. L’impact de telles actions est difficile à
évaluer dans le court terme. La publication des rapports de la Cour des Comptes
depuis 2007 est une conséquence des actions de la société civile dans le domaine
du budget national.
Le Centre d’Information et de Formation sur le Budget (CIFOEB) est une ONG
créée assez récemment pour renforcer les capacités des OSC et des citoyens dans
l'analyse du budget. Ses activités devraient renforcer la gouvernance budgétaire
surtout dans les multiples communes rurales qui ont entamé l’expérience de la
75 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
gouvernance locale. Déjà, il a déjà outillé des élus locaux de plusieurs communes
en matière d’information budgétaire.
La Gouvernance locale
Avec la décentralisation intégrale du territoire nationale les actions de soutien à la
gouvernance locale des ONG/Associations de développement se résument à des
actions d’appui-conseil et de financement d’activités :
- Formation des élus locaux sur les services publics locaux ;
- Equipement des communes ;
- Appui pour l’amélioration de l’Etat civile ;
- Appui pour la tenue des sessions des conseils communaux etc.
Les ONG/Associations qui interviennent dans ce domaine sont entre autres, le
Laboratoire Citoyennetés, le CGD et l’AMR, la SNV, DIAKONIA essentiellement
soutenues par les coopérations au développement (BUCO, DANIDA, GTZ, SCAC,
PNUD, UE, USAID, etc.)
Les actions de ces ONG/OSC sont bien appréciées des élus locaux qui sont
souvent confrontés au problème de méconnaissance des textes, d’insuffisance de
ressources techniques et financières. Dans l’ensemble des communes visités, les
élus se sont dits satisfaits des actions des ONG/Associations dans leur commune
respectif.
D’une manière générale, si la plupart des ONG et Associations de développement
ne prennent pas en compte la promotion de la bonne gouvernance comme secteur
d’activités, elles contribuent cependant à travers leurs approches participatives à
la promotion de la gouvernance politique, de la gouvernance administrative, de la
gouvernance économique et de la gouvernance locale. En effet, l’organisation
mise en place, la responsabilisation des populations elles mêmes, les stratégies
d’actions déployées favorisant une gestion concertée, les multiples formations en
matière de renforcement des capacités notamment de gestion des ressources
humaines contribuent efficacement à la promotion de la bonne gouvernance.
III. LES INITIATIVES DE CONCERTATIONS DES ONG ET ASSOCIATIONS DANS LE CADRE DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
III.1. Quelques exemples d’initiatives
En dehors des collectifs d’organisations connus (SPONG, BELONGA, RECIF/ONG,
COAFEB, CPF, Il faut noter que les initiatives des OSC dans le cadre du suivi du
76 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
CSLP sont nombreuses sans oublier que les PTF aussi ont pris des initiatives dans
ce sens.
Pour ce qui concerne les OSC, nous n’aborderons que les initiatives remarquables
et documentées, notamment :
Les Organisations syndicales
Le Cadre de concertation du CSLP en abrégé CdC/CSLP
Le Groupe de Recherche et d’Action sur le Foncier (GRAF)
La Fédération Nationale des Artisans du Burkina Faso (FENABF)
Le Réseau de veille sur la commercialisation des céréales (RVCC)
La Coalition Burkinabé pour les Droits de la Femme (CBDF)
Le cadre de concertation des ONG et Associations dans le secteur de l’eau
potable, de l’hygiène et de l’assainissement ;
Réseau des organisations de la société civile pour le développement
(RESOCIDE) ;
Le Réseau des organisations et associations communautaires de base conte
la désertification ;
Le Cadre de concertation des ONG et Associations de la santé.
Le Groupe de Recherche et d’Action sur le Foncier (GRAF). GRAF est reconnu
depuis 2001. Ses membres sont à compétences variées et se préoccupent du
foncier. Dans son travail. Il poursuit les objectifs suivants :
Mettre en relation les personnes œuvrant dans le domaine de la recherche,
de l’enseignement, de la formation et du développement en matière
foncière ;
Assurer la circulation de l’information sur les activités menées en matière
foncière ;
Constituer un cadre fonctionnel et dynamique d’échanges ;
Contribuer à une connaissance approfondie des situations, des enjeux et
des expériences en matière foncière.
Le GRAF s’occupe du contrôle citoyen de l’action publique sur le foncier
dans le cadre du CSLP. Il a mis en place un système de collecte des
données fiables sur la situation du foncier au niveau local. La méthode
utilisée permet de recueillir les données de manière désagrégée pour la
prise en compte des questions genre.
La Fédération Nationale des Artisans du Burkina Faso (FENABF). La FENABF
recherche une meilleure implication des organisations d’artisans dans la
mise en œuvre et le suivi du CSLP. C’est dans cette optique qu’un réseau a
été mis en place pour assurer le suivi des indicateurs sur l’artisanat dans le
cadre du CSLP. Ce réseau entend mener des actions de lobbying pour
77 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
influencer les politiques de développement dans le sens des préoccupations
majeures des artisans.
Le Réseau de veille sur la commercialisation des céréales (RVCC). Il est
créé en 2004, et vise la sécurité alimentaire pour tous à travers la
commercialisation, la transformation et la consommation des Céréales. Ce
réseau a renforcé les capacités de ses OSC membres pour une meilleure
appréciation des décisions budgétaires de l’Etat et leurs répercussions sur la
commercialisation et la transformation des céréales. Il a collecté et diffusé
des données sur la commercialisation et la transformation des céréales sur
la base d’indicateurs jugés pertinents par les OSC et a mené des activités
de plaidoyer et de lobbying.
La Coalition Burkinabé pour les Droits de la Femme (CBDF) est un
regroupement de 15 Association et ONGs regroupant une diversité de
compétences autour d’une volonté commune de contribuer à accroitre le
respect des Droits des femmes au niveau national et régional. Elle résulte
d’une dynamique de réseautage appuyée depuis 5 ans par le projet Droit et
Citoyenneté des Femmes (DCF) du CECI avec l’appui financier de l’ACDI.
Elle s’est dotée d’un plan stratégique qui tient compte du CSLP et la
situation juridique et sociale de la femme au Burkina Faso.
Le Cadre de concertation des ONG et associations actives en éducation de
base au Burkina Faso (CCEB/BF) a été créé en 1995. Il regroupe
présentement 134 ONG et associations qui œuvrent en éducation de base.
Le but du CCEB/BF est d’optimiser la concertation et la coordination entre
les ONG/Associations afin de favoriser et de renforcer leur contribution à
l’amélioration de la situation de l’éducation de base formelle et non
formelle. On note une participation croissante de la société civile à la
planification, la mise en œuvre et le suivi de l’éducation de base. Les
syndicats représentant les enseignants participent régulièrement aux
missions conjointes ainsi qu’aux principaux ateliers de réflexion et de
validation organisés par le MEBA sur des thèmes divers reliés au
développement de l’éducation de base, tels l’éducation bilingue, la réforme
du curriculum, la formation continue des éducateurs, etc. Voici la
contribution de quelques-unes des ONG parmi les plus importantes qui
appuient le développement de l’éducation de base au Burkina :
L’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO). L’OSEO intervient en
éducation de base, notamment dans la promotion de l’enseignement
bilingue. Son projet majeur toutefois est l’intégration des langues
nationales dans l’enseignement primaire et le développement des écoles
78 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
bilingues. Depuis 1994, l’OSEO développe un modèle scolaire d’éducation
bilingue qui combine le français, langue officielle, et les langues nationales.
Plan Burkina : Depuis déjà plus de 25 ans, Plan est activement présent au
Burkina Faso (le bureau central se trouve à Ouagadougou). Plan Burkina
Faso est une des ONG les plus importantes dans le pays et travaille dans
plusieurs régions : Lac Bam (bureau régional de Kongoussi), Sanmentenga
(bureau régional de Kaya), Namentenga (bureau régional de Boulsa) et
Kouritenga (bureau régional de Koupela). Les interventions de Plan sont
directes sur le terrain, surtout dans le secteur de l’enseignement formel, et
concernent notamment : les constructions et les équipements scolaires, les
fournitures scolaires et les manuels, le renforcement des capacités des
acteurs de l’administration déconcentrée, etc.
Helen Keller International (HKI). L’ONG HKI assume présentement la
coordination d’un consortium, avec CRS et FDC, qui assure la mise en
œuvre d’un programme du MEBA relatif au domaine de la santé/nutrition.
Le Fonds pour le développement communautaire (FDC). FDC
intervient surtout en éducation non formelle, fait la promotion des écoles
communautaires et participe au consortium pour implanter le programme
de santé/nutrition.
Catholic Relief Service : Présente au Burkina depuis 1962, cette ONG
américaine a été pendant plusieurs années le principal bailleur de fonds du
repas des élèves du primaire. CRS a annoncé l’an dernier l’arrêt progressif
de ses interventions dans les cantines scolaires, passant de 23 provinces à
sept seulement en 2009. CRS va dorénavant concentrer son activité sur
l’éducation des filles, l’alphabétisation, les infrastructures et la santé
scolaire, notamment en participant au consortium santé/nutrition
coordonné par HKI.
Le projet Bright14
Le projet Bright a débuté en 2006. Pour sa mise en œuvre, l’ONG Plan/Burkina était responsable de la construction de 41 complexes scolaires
15 dans deux provinces, le Namentenga
14 Bright Project Mid-term Evaluation in Burkina Faso (rapport final), Yacouba Yaro, Millenium Challenge
Corporation, juin 2007
15 Un complexe scolaire comprend trois salles de classe, un forage positif, deux latrines et trois logements de
maître. Pour assurer que les enfants et les maîtres auraient accès à l’eau potable, il a été décidé que la construction d’un forage positif devait précéder la construction de chaque complexe scolaire. (Rappel : près de 60% des écoles primaires du Burkina n’ont pas l’eau potable).
79 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
et le Sanmatenga, de la formation des agents du Ministère, et de l’approvisionnement en manuels scolaires et fournitures. L’ONG Catholic Relief Service (CRS) était responsable de la construction de 91 complexes scolaires dans huit provinces (Banwa, Gnagna, Komondjari, Tapoa, Seno, Oudalan, Soum et Yagha) et de l’approvisionnement des cantines pour les 132 complexes. L’association FAWE prenait charge de la mobilisation des communautés en faveur de la scolarisation des filles et de la sensibilisation des enseignantes, alors que Tin Tua organisait les activités d’alphabétisation dans les dix provinces du projet.
Le but du projet est d’augmenter le taux de scolarisation des filles dans ces provinces, de 27% à 60%
en 2010.
III.2. Société civile/Etat: un partenariat en construction.
La société civile est de plus en plus associée aux initiatives nationales. C’est ainsi
qu’elle participe à la revue annuelle du CSLP. Elle a joué également un rôle de
premier plan dans l’édification de la démocratie au Burkina Faso. Le partenariat
avec l’Etat se dessine progressivement notamment avec la préparation du
document Cadre de référence pour le renforcement des capacités des
organisations de la société civile adopté par le Gouvernement en février 2002. Un
forum national sur la société civile a été organisé aussi en décembre 2002 et a
porté notamment sur leur implication dans le processus CSLP. On peut citer enfin :
la mise en place de l’interface Etat secteur privé-société civile à travers le
Projet PARCECAP.
l’institutionnalisation des journées de programmation des ONG, qui
constituent un cadre d’information, de formation, et d’orientation pour
l’ensemble de ces acteurs ;
la création de cadres régionaux de concertation, pour contribuer
harmonieusement à la mise en oeuvre des CSRLP et de la Lettre de
Politique de Développement Rural Décentralisé (LPDRD). La Direction de
l’économie et de la planification du Nord a déjà fait œuvre de pionnière ;
le Cadre National de Concertation des Partenaires du Développement Rural
décentralisé en partenariat avec la DSONG et d’autres structures du
ministère comptent entreprendre une étude afin d’identifier les différents
intervenants du développement local ;
le forum des OSC.
IV. FORCES ET FAIBLESSES DE LA SOCIETE CIVILE DANS LA CONTRIBUTION AUX EFFORTS DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
La recherche documentaire de la mission tout comme les enquêtes de terrain font ressortir un nombre impressionnant dès que l’on aborde le volet des forces et faiblesses des ONG et Associations dans leurs eouvre de participation au
80 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
développement national. Nous avons retenus les principales et que nous ferons suivre de propositions conséquentes.
IV.1. Les forces
Grande variété et diversité des OSC dans tous les domaines. Les OSC
sont très nombreuses au Burkina Faso même si on ne saurait donner leur
nombre exact avec précision. Le rythme de création des associations est un
indice d’appréciation de l’envergure de la société civile nationale. Cette
pluralité est un signe de vivacité du mouvement citoyen qui exprime ainsi
une certaine volonté de participation à la démocratie et au développement.
Tentative de rapprochement du secteur privé. Les acteurs de la
société civile se rendent bien compte, surtout à partir des résultats de
l’Indice de la société civile que l’insuffisance de liens opérationnels avec le
secteur privé est une lacune capitale pour la société civile. Ils ont donc à
cœur de résorber ce déficit dans les meilleures conditions. Cette tendance
peut être interprétée comme un élément positif dans la mesure où
l’interaction de la société civile et du secteur privé se traduirait par une
augmentation des ressources nécessaires à l’activité des OSC.
Existence de textes/cadres incitatifs à l’action citoyenne. Le cadre
légal disponible au Burkina Faso, notamment la loi 10/98 est jugé par les
acteurs eux-mêmes comme suffisamment incitatif à une activité convenable
de la société civile dans le pays.
Pratique de la tolérance, la transparence et la médiation. La
tolérance peut être considérée comme un acquis social de la population
burkinabé si l’on considère la multiplicité des groupes ethniques et culturels
présents dans le pays, en plus des nationalités étrangères qui y vivent.
Malgré cette mosaïque socio-culturelle et les conditions socio-économiques
difficiles, les crises importantes sont relativement peu nombreuses. En
revanche la transparence dans la gestion des OSC reste moyenne mais
constitue une tendance imposée par le mode de financement des OSC.
Relative capacité de mobilisation des fonds. Les OSC/ONG arrivent à
mobiliser des fonds pour contribuer aux opérations de développement. Le
bilan de la contribution des ONG aux investissements de développement,
fourni par la DGSONG, est suffisamment appréciable. On peut aussi
compter plusieurs organisations qui administrent des programmes
supérieurs à 1 milliard de FCFA (2,5 millions de dollars).
81 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Les OSC sont proches des populations. Le mouvement associatif est
apprécié comme un moyen de participation des citoyens à la démocratie.
Pour cela, les associations se créent en mobilisant des segments de la
population dont elles font leurs bases. Même si la vie associative n’est pas
aussi dynamique qu’il aurait fallu, ces organisations restent néanmoins
assez proches des populations.
Les OSC favorisent le changement de comportements et sont des
interfaces entre les populations et les gouvernants. Ce point exprime
l’engament des OSC/ONG dans les défis sociétaux et le développement.
L’analyse des objectifs et des justifications des associations à leur création
montrent que ces organisations sont créées pour répondre à des
contraintes spécifiques. Elles œuvrent, toute leur vie durant, à atteindre ces
objectifs d’intérêt général par des actions collectives.
Dynamisme des OSC. La société civile se juge dynamique et considère ce
caractère comme une force pour l’ensemble de ce segment. D’une certaine
manière, le rythme de la création des OSC/ONG au Burkina Faso est
certainement considéré comme une preuve de dynamisme de la société
civile.
Accompagnement des PTF. Cet élément est très manifeste dans
l’analyse des forces de la société civile burkinabé. En effet, les organisations
de la société civile tirent la quasi-totalité de leurs ressources de l’aide au
développement dont une partie est dirigée vers les OSC/ONG pour la
réalisation de programmes dans les principaux domaines de la bonne
gouvernance, des droits humains et de la fourniture de biens sociaux. On
peut d’ailleurs considérer qu’il existe une trop grande dépendance de la
société civile burkinabé envers les PTF (coopération bilatérale et
multilatérale) et qu’elle compte très peu d’appuis de la part de l’Etat et du
secteur privé.
Stabilité politique et paix sociale. Le principal trait caractéristique de
l’environnement politique du Burkina Faso est la stabilité politique et
sociale.
Plusieurs études et rapports d’institutions l’attestent (PNUD, Banque
Mondiale). Ce contexte contribue à faciliter l’intervention de la société civile
y compris dans les champs controversés de la démocratie et des droits
humains. Un contexte de crise ou de conflits, comme le connaissent
certains pays voisins (Côte d’Ivoire, Togo) influence négativement l’arène
82 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
de la société civile où les acteurs sont généralement divisés et se
transforment en forces politiques plus ou moins ouvertement déclarées.
Bénévolat –volontariat en majorité dans les OSC. Le bénévolat est la
forme principale de participation aux OSC/ONG du pays. La très grande
majorité des organisations ne disposent pas de personnel salarié et doivent
recourir aux apports de leurs membres par le truchement des contributions
volontaires. D’autre part, des pratiques traditionnelles présentent dans la
plupart des groupes ethniques du pays constituent un socle sociologique
favorable au bénévolat et au volontariat.
Reconnaissance des résultats recueillis par l’indice sur le terrain. Un
des points essentiels de l’atelier national est la reconnaissance par la
plupart des participants que les résultats de l’indice, donnent une
description globale assez conforme de la réalité de la société civile au
Burkina Faso. Une telle reconnaissance, loin d’être factuelle et
circonstancielle, est le reflet d’une prise de conscience assez profonde des
insuffisances de ce secteur et une base confortable pour les entreprises de
renforcement de la société civile.
Contribution des OSC dans la consolidation de la démocratie. La
société civile burkinabè, malgré les apparences, semble consciente de son
rôle sociétal de contribution à l’avènement d’une société démocratique.
L’absence de moyens adéquats ne lui a pas permis de donner la pleine
mesure de son engagement jusqu’{ présent. Elle reste cependant prête à
assumer le rôle qui est le sien au regard de la consolidation de la
démocratie. Une telle disposition amène la société civile vers la promotion
des valeurs qui a été un chapitre clé de l’Indice. Elle pourrait ainsi se
conformer à une des exigences conceptuelles qui définissent la société
civile.
IV.2. Les faiblesses
Comparées aux forces, les faiblesses apparaissent comme plus importantes et
de nature à fortement entraver l’évolution de la société civile vers un état de
performance suffisant. Les faiblesses sont à la fois structurelles et
environnementales.
Manque de synergie d’action. L’un des principaux résultats de l’indice
est l’atomicité de la société civile burkinabé. Il existe plus d’organisations
unitaires que de regroupements (réseaux, coalitions, fédérations, etc.). Et
les OSC n’arrivent pas à bâtir, à échelle significative, des coalitions
pertinentes et durables autour de thématiques spécifiques. Il y a une
83 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
absence de cohésion réelle et d’unité d’action dans l’arène de la société
civile. Cette faiblesse structurelle de la société civile nationale l’empêche,
notamment, de constituer les forces de plaidoyer, de proposition et de
médiation efficaces dont a besoin toute démocratie en consolidation.
Manque de leadership. Une certaine compétition malsaine larvée existe
entre les membres de la société civile. Du coup, il devient difficile de
constituer un leadership, que ce soit technique ou politique, sur un domaine
thématique donné. Très peu d’organisations se présentent comme des
référentiels acceptés de tous dans un domaine donné. Ce déficit rend la
société civile inapte à assumer certains de ses rôles sociétaux, en particulier
ceux du plaidoyer politique dans le dialogue sur les politiques.
Insuffisance de fonctionnalité. Par cela, c’est la faiblesse d’intensité de
la vie associative qui est visée. Les organisations du plaidoyer sont peu
actives sur le long terme, rendant leurs membres inconstants. Le cycle
d’activité convenable et de visibilité des grandes associations et des ONG
est d’environ dix années au Burkina Faso (SIX S, PROMO FEMMES, etc.). La
plupart des associations se créent en profitant des facilités offertes par la
loi { cet effet mais n’arrivent pas à réunir les ressources indispensables à
un fonctionnement minimal et finissent par sombrer dans la léthargie ou
même à disparaître.
Non respect des textes organiques. Du fait de l’insuffisance de
fonctionnalité évoquée plus haut, plusieurs OSC/ONG ont du mal à
appliquer leur propre cadre juridique. Les dimensions de la vie des
organisations qui souffrent sont la tenue des instances (assemblées
générales, congrès, conseil d’administration) et la transparence de la
gestion, notamment financière.
Méconnaissance des textes. Toutes les OSC/ONG du pays disposent de
textes organisant leur fonctionnement (statut et règlement intérieur). Les
membres des OSC/ONG ne connaissent pas les textes qui régissent leur
organisation si bien qu’ils n’arrivent pas à exiger des dirigeants qu’ils
appliquent ces textes.
Manque de volonté politique. Ce point s’applique certainement aux
autorités politiques qui ne font pas beaucoup d’effort pour créer et
maintenir des cadres adéquats de coopération avec la société civile. L’idée
d’un forum annuel de rencontre entre la société civile et le gouvernement
est émise depuis 2002 mais n’est pas encore réalisée.
84 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Non respect des lois. En contraste de la prolifération des associations,
l’esprit civique n’est pas très élevé en général et les citoyens (individus)
demandent très peu de comptes aux responsables. La société civile qui est
le secteur privilégié de l’engagement et de l’action civiques souffre du
manque d’engagement civique. L’un des principaux domaines du non
respect des lois est le code de la route.
Disfonctionnement des institutions. Les participants de l’atelier
national ont voulu exprimer ici le faible impact des institutions publiques
(gouvernement) sur la pauvreté. On estime aussi que le parlement ne joue
pas assez bien son rôle de contrôle de l’action gouvernementale à cause du
fait partisan. Ces faiblesses compliquent la position des OSC qui sont
censés compléter l’action des pouvoirs publics, et rend plus importantes les
attentes des populations vis-à-vis de la société civile.
Non clarification du rôle des OSC au niveau des populations. Les
participants ont confirmé les résultats de l’Enquête communautaire qui a
révélé que le lien entre les OSC et les populations est restreint. De fait, les
populations ont encore du mal à s’expliquer la différence entre les organes
élus et l’action de la société civile dans la démocratie et la bonne
gouvernance (plaidoyer sur les sujets politiques, droits humains). Parfois
aussi, le manque de moyens des OSC les empêche d’entretenir de vraies
relations organisationnelles et d’être très présentes auprès de leurs bases,
d’où un net déficit de compréhension de leur rôle par les populations.
Absence de l’équité genre. Les OSC féminines estiment que l’équité
genre est insuffisamment pratiquée au Burkina Faso.
Insuffisance financière, matérielle et technique (ressources). Il est
clairement ressorti des différents outils de l’indice que les OSC/ONG ne
disposent pas des ressources nécessaires à leurs opérations et que la
responsabilité de cette faiblesse peut être située à plusieurs endroits.
Faible capacité d’influence des politiques publiques. Notamment, la
faiblesse de la coopération entre les OSC/ONG et le manque de synergie
d’action entre elles à un niveau significatif entraînent cette faiblesse.
Insuffisance de compétences dans la plupart des OSC/ONG. Du fait
du bénévolat, les OSC/ONG manque de personnes adéquatement qualifiées
pour certains projets qui nécessitent des qualifications élevées (analyse
85 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
budgétaire, évaluation des politiques publiques, communication,
recherche).
Cumul de responsabilités. On retrouve très souvent les mêmes
personnes dans les instances dirigeantes de plusieurs organisations. Cela
entraîne un problème de disponibilité pour les tâches multiples
indispensables.
Engagement non permanent des membres. comme conséquence du
bénévolat combiné à la faiblesse de fonctionnalité des OSC/ONG, les
membres finissent par se désolidariser des organisations. On peut ainsi
parler d’une insuffisance de la culture associative.
Confusion des missions et des rôles de la société civile par certains
acteurs de la société civile (vis-à-vis du jeu partisan). Les
connexions, non apparentes, entre des OSC et certaines forces politiques
contribuent à rendre l’action de la société civile biaisée sur certains points
et inefficace.
Attentisme/indifférence des OSC vis à vis des questions brûlantes
de l’actualité. Les OSC/ONG du Burkina Faso ne sont tellement
connectées avec leurs semblables du reste du monde sur les grandes
questions d’actualité. Au plan national, beaucoup de sujet suscitent des
débats publics, notamment dans la presse écrite et parlée sans que les OSC
ne s’y mêlent (la vie chère).
86 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Manque de stratégie de fonctionnement. Les OSC n’ont généralement
pas de plan à long terme assorti à leur vision. La plupart fonctionne au gré
des partenariats ponctuels qu’elles arrivent à créer. Les OSC ont également
très peu d’interaction et de coopération entre elles pour élaborer et
appliquer des stratégies communes sur des thématiques.
87 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
88 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Paupérisation croissante des populations. L’aggravation progressive
des conditions de vie des populations est une conséquence directe de
l’inefficacité des solutions mises en œuvre par l’ensemble des acteurs, y
compris la société civile. Etant donné la faiblesse des moyens dont elle
dispose et sa faiblesse à influencer les décisions ou à mettre en action des
plans efficaces de réponses à des besoins sociaux, la paupérisation
croissante de la population apparaît comme une faiblesse générale de la
société civile.
Faible concertation entre OSC et Etat. L’intensité de la concertation
entre les OSC et l’Etat a été jugée faible. Cela dénote d’une faible capacité
de plaidoyer de la part de la société civile et à saisir les opportunités qui
existent.
Auto censure, manque de transparence, gestion familiale,
corruption, opacité des OSC.
Manque de suivi et de capitalisation sur le terrain. On dispose de peu
de rapports de suivi par la société civile. Quelque fois ce suivi est effectué
mais n’est pas documenté ni rendu visible.
Manque d’évaluation des acquis. La pratique de l’évaluation des actions
des OSC/ONG n’est pas très répandue. Dès lors que la reddition des
comptes par les gestionnaires et les responsables n’est pas très appliquée,
les conditions de l’évaluation s’en trouvent altérées.
V. Considérations une contribution plus efficace et plus adaptée des ONG dans le processus de réduction de la pauvreté
A l’heure où se prépare la Stratégie de croissance accélérée pour le
développement durable (SCADD), une amélioration de la contribution des ONG à
travers une analyse des forces et faiblesses ci-dessus énumérées participerait à
accroître les capacités d’actions de l’ensemble des acteurs intervenant dans
processus de réduction de la pauvreté.
V.1. Propositions pour une amélioration de la contribution des ONG
et Associations de développement
Outre les suggestions relevées lors de nos entretiens, nous reprenons à notre
compte certaines recommandations déjà formulées à travers des forums ou
documents (programmes, plans d’actions…). Ces recommandations sont formulées
89 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
respectivement à l’attention de l’Etat, des ONG et Associations et des partenaires
techniques et financiers.
Propositions à l’endroit de l’Etat
Favoriser et participer à la création de cadre de concertation à
tous les niveaux: Il s’agit de concrétiser l’idée d’un cadre permanent de
concertation entre le gouvernement et la société civile qui a été émise depuis
2002 et renouvelée en 2007.
Cette idée pourrait aboutir à la création d’un Conseil National de la société
civile qui serait une institution pérenne de représentation de la société civile à
l’instar de ce que la Chambre de commerce est pour le secteur privé. Une fois
crée, ce Conseil National sera animé par un Conseil d’administration dont les
membres sont des représentants d’OSC et disposera d’un staff technique. La
présence de l’Etat à ce cadre de concertation viendra parer aux incertitudes
liées à des organes ou mécanismes de regroupement de la seule initiative des
OSC qui à termes se disloquent ou sont contestés.
Promouvoir la bonne gouvernance : L’Etat doit œuvrer à étendre la
pratique de la bonne gouvernance à toutes les institutions étatiques et non
étatiques en l’occurrence celles de la société civile. La bonne gouvernance
constitue un pilier important pour le contrôle citoyen de l’action publique. Ainsi,
les ONG et Associations de développement se doivent de servir de force de
veille, d’interpellation et de proposition.
Pour ce faire le renforcement de l’Etat de droit et des pratiques de bonne
gouvernance profiterait au secteur de la société civile qui disposerait d’un
cadre légal et institutionnel plus favorable.
Améliorer l’accès à l’information : L’accès à l’information favorise la
participation des acteurs de développement aux programmes et politiques
publiques qui agissent en connaissance de cause. Ce point revêt également
une importance particulière pour le travail de recherche et de plaidoyer des
ONG et Associations de développement. Il se trouve que l’accès à l’information
dans le contexte actuel requiert une reforme profonde ainsi qu’un changement
des mentalités des agents publics notamment au niveau décentralisé.
Faciliter l’accès aux subventions : L’Etat devrait jouer un rôle de
facilitateur pour la réalisation des initiatives de développement économiques
des ONG et Associations. Ce rôle se décline entre autres par l’accord des
subventions internes ou la facilitation de l’accès aux appuis extérieurs
(coopération bilatérales et multilatérales).
90 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Une idée optimum est d’aboutir à la création de fonds d’appui aux projets et
programmes des ONG et Associations de développement.
Dynamiser les cadres sectoriels d’information, de concertation et
de suivi des politiques publiques de développement : Il s’agira
d’actualiser et d’adapter les principaux cadres de concertation existants ou à
créer (CST, Forums, ateliers et symposiums thématiques, etc.) afin d’améliorer
la participation des ONG et Associations de développement.
Propositions à l’endroit des ONG ET Associations de développement
Etablir un répertoire exhaustif des ONG/Associations de
développement par Région : Une des conditions d’établissement d’un
répertoire exhaustif est que les ONG et Associations de développement se
fassent enregistrer dans les Direction Régionale de l’Economie et du
Développement.
Créer une structure d’appui aux ONG et Associations de
développement à l’échelle nationale : L’idée avancée depuis 2002 la
création d’une structure d’appui aux OSC serait accompagnée des relais
dans les différentes régions. Une première tentative en a été la création de
la Cellule nationale de renforcement des capacités de la société civile et des
caucus qui organisent les composantes de la société civile. Le besoin, à ce
niveau précis, réside dans la dotation de la cellule nationale des moyens de
jouer son rôle.
Privilégier l’approche participative
L’approche participative est à la base du succès des stratégies d’accompagnement
des populations des ONG et Associations pour une meilleure appropriation des
actions de développement au niveau local ;
Accompagner des initiatives locales de mobilisation des fonds
Une des conditions principales de mise en œuvre des actions de développement
est la mobilisation des fonds nécessaires au financement des projets. Au-delà de
l’octroi de subventions, l’accompagnement des initiatives locales de mobilisation
des fonds s’est présenté à un certain nombre d’ONG et Associations de
développement comme une approche de pérennisation des actions de
développement. Une place prépondérante est à accordée à l’autofinancement et à
la gestion des microprojets. De ce fait l’appui à l’autofinancement et à la maîtrise
de la gestion des microprojets devrait être considéré comme une action
transversale dans le cadre des actions de développement local.
91 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Renforcer les initiatives de partenariats formels avec les
collectivités territoriales
À travers l’élaboration de conventions, renforcer les initiatives de partenariats
formels avec les collectivités territoriales instaurées par le processus de
décentralisation au Burkina.
Créer un bulletin d’informations sur les ONG/Associations ; Organiser une journée « porte ouverte » sur les
ONG/Associations ;
Propositions à l’endroit des Partenaires techniques et financiers (PTF)
Appuyer la mise en place et l’opérationnalité des cadres de
concertation au niveau central et régional
Améliorer les capacités de mobilisation des ressources des ONG et
Association au niveau local, sous-régional et international ;
Alléger les procédures de financement pour permettre l’accès de
toutes les catégories d’Associations de développement aux
moyens de réalisation de leurs projets
Soutenir le renforcement des capacités des ONG et Associations
pour augmenter leur opérationnalité
92 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
V.2. Considérations liées à la mise en œuvre du CSLP
Comme nous l’avons dénoté plus haut, la participation de la société civile au CSLP
est encore perfectible et à l’étape actuelle, on peut donc présenter la situation
comme suit :
Forces et opportunités
La volonté de certaines OSC à collaborer pour une meilleure synergie et un
meilleur impact de leurs actions;
la reconnaissance quasi unanime de la pertinence et de l’utilité des
contributions de la société civile à la revue;
le soutien de certains partenaires techniques et financiers aux OSC,
la reconnaissance à part entière de la société civile par l’Etat comme
partenaire dans le cadre du CSLP;
la volonté de l’Etat à avoir un cadre unique des OSC comme interlocuteur
l’engagement de certaines OSC à jouer un rôle actif et prépondérant dans
la mise en œuvre et le suivi des politiques et programmes publics de
développement,
la volonté des PTF à soutenir la création et l’efficacité des cadres de
concertation, de réseaux et de fédérations
Faiblesses et menaces
une appropriation et une maîtrise insuffisante des différents outils de travail
du CSLP et des CST par les OSC;
la communication entre la société civile et les acteurs étatiques est limitée :
insuffisance de convivialité dans la collaboration entre la société civile et
acteurs étatiques
insuffisance de rigueur dans la gestion des calendriers des réunions
l’insuffisance de professionnalisme dans l’organisation du forum national
des OSC;
certaines CST et groupes thématiques des OSC peu fonctionnels
illégitimité des actuels représentants des OSC dans les cadres de
concertation parce que qu’ils ne sont pas désignés formellement par la
majorité des OSC
En synthèse, il ressort les tendances suivantes :
L’utilité et la nécessité de la participation des OSC au CSLP sont reconnues
Les OSC ressentent la nécessité de mieux coordonner leurs actions et
exploiter au maximum les expertises en leur sein, mais leurs représentants
actuels dans les cadres de concertation ne sont pas encore légitimes;
les OSC ont conscience de leurs insuffisances ;
93 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
le partenariat avec l’Etat reste encore à construire.
V.3. Amélioration envisageable à l’organisation actuelle des OSC dans
le cadre du CSLP et de la décentralisation
Les ONG/Associations de développement doivent :
Améliorer leur participation au niveau des groupes sectoriels et sous
sectoriels de concertation pour mieux alimenter les commissions sectorielles
et thématiques.
Revoir la désignation de leurs représentants en tenant compte de la
diversité des zones et domaines d’intervention
Avoir des représentants assidus qui contribuent qualitativement aux travaux
tout en assurant une visibilité des actions de terrain des ONG/Associations
aux CST.
Faire le consensus entre elles sur leur contribution aux revues du CSLP
(annuelle et à mi-parcours) et partagée par les autres acteurs
(administration publique, les partenaires techniques et financiers et le
secteur privé) au sein des CST et/ou des groupes sectoriels et sous
sectoriels de concertation.
Leur contribution doit se faire sous formes d’analyses critiques des rapports
fournis par l’administration lors des travaux mais également du rapport
élaboré par les ONG/Associations sur leur contribution à la lutte contre la
pauvreté dans la thématique concernée.
S’organiser, avec un chef de file par thématique pour mieux coordonner
leurs interventions au sujet du cadre de dialogue politique entre le
Gouvernement et la société civile prévu par le dispositif institutionnel de
suivi du CSLP. Le représentant doit être compétent pour participer
qualitativement et restituer à la base les résultats des travaux.
Profiter des ateliers régionaux de concertation pour mieux organiser la mise
en place des cadres de concertation en vue de l’amélioration de leurs
contributions au niveau du dispositif institutionnel de suivi du Cadre
stratégique régional de lutte contre la pauvreté (CSRLP) dans chacune des
treize régions du Burkina.
Cette approche améliorerait en même temps la participation des OSC au processus
de décentralisation qui présente à ces dernières de nouvelles opportunités et
d’importants défis pour leur implication dans l’élaboration, le suivi et l’évaluation
des politiques publiques au niveau de chacune des treize régions administratives
du Burkina Faso.
94 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
V. Proposition d’un mécanisme de prise en compte des contributions non quantifiables, immatérielles ou non tangibles
Un examen des contributions non quantifiables, immatérielles ou non tangibles
permet de mieux apprécier les apports des ONG et Assocaitions de développement
dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Non prise en compte dans la présente
étude, il faut noter qu’elles se rapportent aux nombreuses et riches apports en
matière de :
-Savoirs et savoir faire, savoir être
-Bonne gouvernances
-Dialogue
-Prévention et résolution
-Consolidation de la base de la paix sociale
Les ONG comme cadre d’apprentissage de la démocratie (citoyenneté
Au regard des difficultés et contraintes réelles en matière de prise en compte des
contributions immatérielles des ONG/Associations, il s’avère indispensable qu’une
formule consensuelle et efficace soit trouvée par l’ensemble des acteurs que
sont les ONG/Associations, les partenaires techniques et financiers et l’Etat à
travers la DSONG. Pour ce faire la mission propose la détermination d’un
mécanisme (ensemble d’outils et de méthodes) à partir de la mise en œuvre d’un
processus de concertations ainsi qu’il suit :
Etape1 : formulation de termes de référence
Etape 2 : formulation d’une proposition de mécanisme
Etape 3 : concertation au sein de chaque groupe d’acteurs
Etape 4 : concertation entre les différents acteurs et adoption du mécanisme
ETAPE CONTENU
OBSERVATIONS
Etape1 : formulation de termes de référence
Les termes de référence seront proposés par la DSONG à l’issue d’une concertation avec les ONG/Association relative à la justification de la nécessité de disposer d’un mécanisme d’évaluation des contributions immatérielles des
Une rencontre de validation des TDR sera tenue pour assurer la suite du processus. Les 3 étapes qui suivent sont proposées par la mission comme étapes à énoncer par les TDR
95 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
ONG/Associations
Etape 2 : Formulation de proposition de mécanisme
Il s’agira pour une mission commandée de rencontrer un échantillon d’acteurs afin de recueillir des avis devant lui permettre de formuler une proposition de mécanisme.
Etape 3 : concertation au sein de chaque groupe d’acteurs
Chaque groupe d’acteurs tiendra une séance de travail autour de la proposition de mécanisme de la mission.
La concertation formulera des observations et amendements qui seront pris en compte par la mission
Etape 4: concertation entre les différents acteurs
Il s’agira d’organiser un atelier de validation et d’adoption du mécanisme
CONCLUSION
Les ONG et Associations de développement, se révèlent très dynamiques. La
diversité de leurs domaines d’intervention porte sur tous les quatre axes
stratégiques du CSLP.
De part leur dynamisme, leur proximité des populations rurales, leur pragmatisme
et leurs mécanismes de mobilisation de ressources, les ONG/Associations de
développement contribuent directement et indirectement à la croissance
économique au Burkina Faso, vu les montants des financements et les secteurs
d’activités dans lesquels elles investissent. En intervenant dans l’éducation, la
santé, l’environnement, l’agriculture, le renforcement des capacités, elles
participent d’une manière efficace et efficiente à la mise en œuvre du CSLP. Ainsi,
elles occupent une place importante dans la création de la richesse et des emplois
de même que dans la consolidation de l’Etat de droits et de la bonne gouvernance
au Burkina Faso.
Cependant, le cadre juridique ne balise pas suffisamment la caractérisation des
ONG/Association et leur évolution, si bien qu’il n’est pas évident (i) de faire une
distinction claire entre les OSC et leurs regroupements, (ii) d’exiger d’elles une
bonne gouvernance et (iii) de les convier à une reddition régulière et exacte de
leurs activités et comptes.
Pour améliorer l’organisation et l’efficacité des OSC ainsi que pour leur
contribution à la lutte contre la pauvreté, une stratégie de renforcement des
capacités des OSC et d’amélioration du dialogue et de partenariat avec l’Etat a été
proposée.
96 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
BIBLIOGRAPHIE [1] Barry A. (2006). Influence des organisations de la société sur les
politiques de développement au Burkina-Faso : enjeux, dynamiques et perspectives, mémoire du DEA Interuniversitaire, Liège-Belgique.
[2] BSONG (1996). Contribution des Organisations Non Gouvernementales au développement économique et social : période du plan quinquennal 1991-1995, bilan physique et financier, publication juin 1996.
[3] BSONG (1996). Répertoire des Organisations Non Gouvernementales intervenant au Burkina Faso, publication avril 1996.
[4] Congo Y. (1997). Le financement de l’économie sociale au Burkina Faso, ADA Dialogue, N°03.
[5] Coopération Autrichienne pour le Développement (2006). Artisanat, micro et petites entreprises, programme partiel de la coopération austro burkinabé 2005-2007.
[6] Ministère de l’Economie et du Développement (2004). Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté, rapport de mise en œuvre, 5ème éd.
[7] Ministère de l’Economie et du Développement (2004). Partenariat secteur public – secteur privé, Document de réflexion, 4ème conférence de table ronde des partenaires au développement du Burkina Faso, Ouagadougou du 04 au 05 mars 2004.
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[11] Syan P. (2007). Les ONG : présentation et impact sur le développement du Burkina Faso, communication, DGSONG
[12] Cellule nationale de renforcement des capacités des organisations de la société civile : Assemblée générale bilan de la participation de la société civile à la revue du CSLP 2008 consacrée à l’année 2007, juillet 2008,
97 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
[13] Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté/CSLP, janvier 2004
[14] Ministère de l’Economie et des Finances : Compte rendu des travaux de l’atelier sur la clarification du rôle des organisations de la société civile dans le dispositif institutionnel de suivi du CSLP, août 2008.
[15] Présentation du système de suivi du CSLP, CdC-CSLP, 2008
[16] Cadre de Concertation des OSC Impliquées dans le processus du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté : Rapport annuel 2008
[17] Direction régionale de l’Economie et du développement du Nord : Rapport 2008 du cadre régional de lutte contre la pauvreté du Nord
[18] PARECAP : Rapport provisoire de l’atelier d’évaluation des besoins en renforcement des capacités de la société civile, du secteur privé et de l’administration publique.
[19] Rapport sur la problématique du financement de l’éducation au Burkina Faso : Quelles contributions des acteurs Etatiques, novembre 2009
[20] Rapport sur la problématique de la souveraineté alimentaire : Quelles contributions du Secteur privé et de la Société civile au développement de la filière céréalière au Burkina Faso, juillet 2009
[21] Les ONG et Associations face au défi de la pauvreté Bilan 2004-2006
et Perspectives 2007-2009(DREP Cascades ; 2007)
[22] Rapport annuels Plan Burkina 2005, 2006, 2007, 2008
[23] Rapport annuel FDC 2007, 2008,
[24] Rapport annuel Réseau MARP-Burkina 2007, 2008,
[25] Rapport annuel SOS Sahel International 2007, 2008
[26] Rapports annuels Aide et Action 2007, 2008 ;
[27] Rapport annuel Naturama 2007, 2008,
[28] Rapport annuel IUCN 2007, 2008
[29] Rapport annuel FIDA 2008
[30] Rapport annuel CISV 2008
[31] Rapport annuel OCADES 2007, 2008
Site internet :
98 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
www.pros-burkina.org
http:/ ec.europa.eu/delegations/delbfa/
www.pnud.bf
www.christianaid.org.uk
www.ddc.burkina.org
www.ccaeburkina.org/ode.html
www.tdh.ch
99 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Annexe 1 : Liste des ONG/Associations interviewées
Numéro
d’ordre
Nom de
l’organisation
Domaines
d’activités
Zone de
couvertures
1 Association Action Plus
Social
Santé
Activités génératrices de
revenus (AGR)
Région du Centre
2 Association pour
l’Epanouissement de la Jeune
Fille
Sensibilisation sur le
VIH/SIDA
Formation professionnelle
(différents métiers)
Province du Houet
3 Association Jeunesse Culture
et Développement
Agriculture :
Développement Rural
Province du Houet
4 Association Sya-Eclosion-
Culture
Culture Province du Houet
6 Association Wouol de
Bérégadougou
Agro-sylvo-pastoral et
artisanat
Province de la Comoé
7 Association Trait d’Union des
Jeunes Burkinabé
Social
Santé
Formation
Coordination
provinciale de Nouna ,
Koudougou ,
Tenkodogo , Manga ,
Ouahigouya et Po
8 Association Wend la Sida Activités génératrices de
revenus (AGR) pour les
femmes
Ouagadougou (Secteur
17 ;18 ;19 et village de
Zongo)
9 Front des Jeunes Humanistes
pour la solidarité
Education
Sante
Affaires Humanitaires
Province du Houét
10 Association Groupe Culturel
de Bobo
Spectacle
Production d’œuvre
musical
Sensibilisation sur le
Ville de Bobo
Dioulasso
100 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
VIH/SIDA
11 Association LA VOIE Santé
Social
Province de la Comoé
12 Association Manegre Genilem Formation suivi
accompagnement des
entreprises (micro et
petite)
Province du
Bulkiemde
13 Organisation de la Jeunesse
Féminine
Education
Formation
Restauration
Province du Houet
14 Association
TOCSIN/BANFORA
Humanitaire
Défense et promotion du
droit des rapatriés, des
migrants
Département de
Banfora, Tiéfora,
Sideradougou ,
Bérégadougou ,
Dakoro
15 ONG Organisation Catholique
pour le Développement et la
solidarité diocésain de Bobo
Dioulasso
Production
Secteurs sociaux
Organisation
Infrastructures
Eau
La région du
CENTRE OUEST
16 Centre d’Etudes Economiques
et Sociales de l’Afrique de
l’ouest/ pôle Régional Burkina
Décentralisation et bonne
gouvernance ;
Professionnalisation des
acteurs des filières
agricoles ;
Entreprenariat ;
Sécurité alimentaire ;
Renforcement de la
société civile ;
Thématiques transversales
(environnement et genre)
Burkina Faso ; Mali ;
Côte d’Ivoire ; Togo
17 Réseau Africain Jeunesse Santé
et développement
Santé
Education non formelle
LES cascades
101 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Citoyenneté et civisme
Education
18 Association Union Régionale
des Jeunes Professionnel des
Hauts Bassins
Agriculture
Elevage
Sylviculture
Houet, Tuy et
Kenedougou
19 Association Vie Solidaire Santé
Nutrition
Emploi
Gouvernance administrative
Région du Sud ouest
20 Association Action pour les
initiatives Positives
Sensibilisation
Depistage
Suivi
Province du
Boulkiemde
21 Association pour le
Développement
Communautaire du Burkina
Culture
Social
Education
Région des Hauts
Bassins
22 Association pour le
Développement des
Handicapés Auditifs de Gaoua
Alphabétisation
Lutte contre les maladies
invalidantes, les IST et le
VIH/SIDA
Province du Poni
23 Association Espoir des
Malvoyants et Aveugles de
Gaoua
Alphabetisation
Promotion de l’auto
emploi AGR
Lutte contre les maladies
invalidantes, les IST et le
VIH/SIDA
Province du Poni
102 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
24 Association Jeunesse Culture
et Développement
AGRICULTURE :
DEVELOPPEMENT
RURAL
Bobo Dioulasso
25 Association pour la
Promotion Féminine de
Gaoua
ALPHABETISATION,
Promotion de l’auto
emploi des Activités
génératrices de revenus
(AGR)
LUTTE CONTRE LE
VIH/SIDA
Region du Sud Ouest
26 Association MUNYU Education
Alphabétisation
Formation
Santé
Développement rural
Développement
économique
Cascades
Kénédougou
27 Association d’Aide et
Assistance aux victimes et
orphelins du SIDA
Lutte contre les IST et le
SIDA
Orphelins et Enfants
Vulnérables
Région des Cascades
28 Association GBèring Bouo Santé,
Education,
Elevage,
Activités génératrices de
revenus
Droit des enfants
Province du PONI
29 ONG Croix-Rouge/Trafic
des enfants
Lutte contre la traite des
enfants
Comoé Sindou
103 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
30 Groupe de Recherche et
d’Appui au Développement
Intégré
Education à la citoyenneté
responsable des Droits de
humain
Développement local
Décentralisation
L’Environnement
Soutien à la production
Grand Ouest
31 Association MUtualité FEmme
et Développement du
Bulkiemdé
Collecte de l’épargne
Octroi des différents
crédits à ses membres
appui à la mise en place
et/ou suivi des activités
génératrices de revenu des
membres
Province du
Boulkiemdé
32 ONG Africa’s Sustainable
Development Council
Protection sociale des
pauvres
Promotion de l’emploi
élevage agriculture
Région Sud ouest
33 ONG Coordination des
Initiatives de Développement
Intégré
Education
Sante et Nutrition
Gouvernance
Province du IOBA
34 ONG FONDATION
DREVER
Education
Eau et Assainissements
Social
Production
Province du IOBA
35 ONG SOS SAHEL Protection sociale des
pauvres
Gouvernance locale
Consolidation de la
stabilité macroéconomique
Province du IOBA
Province de
LOUMBIEL
104 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
36 ONG VARENA ASSO Education
Sante
Environnement
Gouvernance
PONI
BOUGOURIBA
37 ONG /WURO YIRE pour le
développement
Education
Formation civique
et environnemental
Droits des enfants
Bobo Dioulasso
Satiri
Bama
Lena
Karenga
Boundougou
38 PLAN BURKINA Education
Sante
Eau
Social
Region du Sud Ouest
39 Association Badeya Solidarite Education
Elevage
Social
Ouagadougou
Village de Tiakane
(Province du Nahouri)
40 Association Monde Nouveau Environnement
Tourisme
Jeunesse
Commune Rurale de
Niou, Ouagadougou,
Bobo Dioulasso
41 Association Green Planet Environnement
Elevage
Jeunesse
Ouagadougou et
Commune Rurales du
Kadiogo
42 Association de Soutien aux
Enfants en Circonstances
Difficiles
Santé
Réinsertion socio-
professionnelle
Ouagadougou
105 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
43 Association Bonne Entente Social
Promotion femmes,
enfants
Kadiogo
44 ASSOCIATION
BENEWENDE DES FEMMES
DU DEPARTEMENT DE
PISSILA ABFDP
Santé,
Education de base
Commune de PISSILA
45 ASSOCIATION POUR
HANDICAPES PHYSIQUES
ET ORPHELIN AHPO
Formation,
Education,
GOURMA
46 ASSOCIATION DES JEUNES
POUR LE DEVELOPPEMENT
DE KAYA AJDK
Santé (lutte contre le
VIH/SIDA) SANMATENGA
47 ASSOCIATION LAAFI AL Education,
GOURMA
48 ASSOCIATION
NABONSWENDE DES
ARTISANS ANA
Formation professionnelle
(Mécanique, Soudure,
Maçonnerie)
Commune de PISSILA
49 ASSOCIATION POUR LA
PROMOTION DE
L’ELEVAGE DE
L’AGRICULTURE ET DES
ACTIVITES
FEMENINE APEAAF
Elevage, Education,
Agriculture , Activités
Génératrices de Rzvznus
PLATEAU CENTRAL
50 ASSCIATION POUR LA
PROMOTION DE
L’ELEVAGE AU SAHEL ET
EN SAVANE APSS
Elevage,
Alphabétisation
SAHEL
51 ACTION POUR LA
RECHERCHE ET LA
FORMATION EN AGRO
ECOLOGIE ARFA
Recherche et formation en
agro écologie EST
52 SAHEL INITIATIVES ASI-BF Santé,
Environnement,
Education
FALAGOUNTOU
106 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
53 ALLIANCE TECHNIQUE
D’ASSISTANCE AU
DEVELOPPEMENT ATAD
Bonne gouvernance,
Renforcement des capacités
OUDALAN
54 TIN TUA ATT Alphabétisation,
Agriculture,
Education
REGION DE L’EST
55 ASSOCIATION WENDKETA
DES AVEUGLES ET
MALVOYANTS AWAM
Agriculture,
Elevage
Formation
FADA/KOMPIENGA
56 ASSOCIATION
WENDPANGA POUR LE
DEVELOPPEMENT DES
PERSONNES HANDICAPEES
DU SANMATENGA
AWDPHS
Education,
Social
SANMATENGA
57 CENTRE INTERNATIONAL
DE FORMATION DES
CADRES DU
DEVELOPPEMENT CIFCD
Formation EST
58 FOYER
WENDINKOGUENDE DES
ENFANTS DEMUNIS ET
ORPHELINS FWEDO
Education de base
Formation, Sensibilisation,
Santé, Nutrition,
Sport et loisirs
CENTRE NORD
59 GROUPEMENT DE LA
RENAISSANCE DES JEUNES
AU DEVELOPPEMENT DE
KAYA GRJDK
Agriculture
SANMATENGA
60 MORIJA ASSOCIATION
HUMANTAIRE MAH
EAU POTABLE, SANTE,
EDUCATION
BURKINA FASO
61 ONG ZOODNOOMA
ONG.Z
Education de base,
Alphabétisation, Sécurité
alimentaire, Protection de
l’environnement, Hygiène
assainissement, Lutte contre
le VIH/SIDA,
Aménagement de bas-bons,
Accès au crédit(AGR
SANMATENGA
107 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
62 UNION FRATERNELLE DES
CROYANTS DE DORI
UFC/DORI
Agriculture,
Artisanat,
Environnement
DORI
63 Association Burkinabé pour
l’Abolition de la Dette (ABAD)
Ouagadougou
64 Association Burkinabé pour la
Promotion des Aveugles et
Malvoyants (ABPAM).
Artisanat ;
Elevage ;
Education/Alphabétisation ;
Activités socio-culturelles
Ouagadougou
Annexe 2 : Les axes du CSLP AXE 1 : Accélération de la croissance fondée sur l’équité
1.1. Consolidation de la stabilité macroéconomique
Partenariat avec l’Etat pour l’amélioration des instruments budgétaires
Partenariat avec l’Etat pour l’efficacité des investissements publics Appui à la promotion des investissements privés Appui au développement du secteur privé
108 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Appui à la promotion de la micro finance Appui au renforcement des capacités et de mise en œuvre des politiques Autres appuis au sous secteur
1.2. Améliorer la compétitivité de l’économie et la réduction du coût des facteurs
Renforcement des techniques de production (petits périmètres irrigués villageoise, protection et fertilisation des sols)
Renforcement des capacités des organisations et associations paysannes
Appui au fonctionnement des chambres régionales d’agriculture
Appui à la filière coton
Appui à la diversification des circuits de distribution des produits alimentaires
Appui au secteur de l’énergie (électrification localités rurales; approvisionnement bois de feu ; utilisation combustibles de substitution ; sécurisation de l’approvisionnement en hydrocarbure)
Appui en infrastructures routières
Appui aux services de transport routier
Appui à la sécurisation routière
Appui en infrastructure aéroportuaire et transports aériens 1.3. Soutien aux secteurs productifs
Développement rural et sécurité alimentaire -Appui à l’amélioration des productions agro-sylvo-pastorales, halieutiques et
fauniques
-Appui à l’amélioration des infrastructures hydro - agricoles et
communautaires
-Appui au renforcement des capacités des acteurs et au développement des
marchés
-Appui à la gestion durable des ressources naturelles
Mines Petite et moyenne industrie/Petites et moyenne entreprises Tourisme
1.4. Economie extraterritoriale Appui au développement de l’exportation des biens Appui à la valorisation de la main d’œuvre pour l’exportation
AXE 2 : Amélioration de l’accès des pauvres aux services sociaux de base
et à la protection sociale
2.1. Accès des pauvres aux services d’éducation
Appui à la promotion de l’éducation de base
Appui à l’alphabétisation/formation et à la promotion de l’éducation non formelle
Appui à la promotion de l’enseignement secondaire général
Appui à la promotion de l’enseignement technique professionnel
Appui à la promotion de l’enseignement supérieur
Appui aux travaux de recherche sur la pauvreté
109 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Autres appuis au sous secteur 2.2. Accès des pauvres au service de santé et de nutrition – Lutte Contre le VIH/SIDA
Appui à l’accès des pauvres aux services de santé et de nutrition Appui à lutte contre le VIH/SIDA Autres appuis au sous secteur
2.3. Accès des pauvres à l’eau potable et à l’assainissement – Lutte contre la pollution
Actions d’approvisionnement en eau potable
Actions d’assainissement et de lutte contre la pollution
Autres appuis au sous secteur 2.4. Amélioration du cadre de vie des pauvres- L’habitat
Actions en faveur du secteur de l’habitat
Autres appuis au sous secteur 2.5. La protection sociale des pauvres
Appui à la promotion de l’enfant et de l’adolescent
Appui à la protection et à la promotion
Appui au renforcement de la compétence des agents et des capacités institutionnelles
Appui à la création de micro – finance (mutuelle de) santé
Appui à la promotion de l’épargne retraite ou vieillesse
Autres appuis au sous secteur
AXE 3 : Elargissement des opportunités en matière d’emploi et d’activités
génératrices de revenus pour les pauvres
3.1. Diminution de la vulnérabilité de l’activité
Appui à l’amélioration de la capacité de stockage des retenues d’eau
Appui à l’opérationnalisation des grands périmètres irrigués
Appui à la promotion du développement de la petite
Autres appuis au sous secteur 3.2. Intensification et diversification des productions végétales
Appui au développement des cultures vivrières
Appui au développement des cultures de rente 3.3. Intensification et diversification des productions animales
Appui au développement des élevages bovins
Appui au développement des élevages à cycle court
Appui au développement de l’élevage péri- urbain
Actions de promotion des produits
Autres appuis au sous secteur 3.4. Intensification et diversification des produits forestiers et fauniques
Actions de promotion des produits forestiers
Actions de promotion des produits fauniques
Autres appuis au sous secteur 3.5. Intensification et diversification des productions halieutiques
Actions de promotion de la production halieutique
110 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Autres appuis au sous secteur 3.6. Accroissement et diversification des revenus des ruraux
Promotion et facilitation de la commercialisation des produits de l’agriculture
Promotion et facilitation de la commercialisation des produits de l’élevage
Promotion et facilitation de la commercialisation des produits halieutiques
Promotion et facilitation de la commercialisation des produits forestiers et fauniques
Promotion de la transformation et de la conservation des produits 3.7. Soutien aux organisations des producteurs
Appui aux organisations paysannes
Appui aux organisations professionnelles et interprofessionnelles 3.8. Amélioration des conditions de vie et de travail des femmes rurales
Appui au renforcement des capacités techniques
Appuis aux actions de plaidoyer, d’information et de sensibilisation 3.9. Promotion de l’emploi et de la formation professionnelle
Appui à la création d’un environnement favorable à la création de l’emploi
Appui renforcement des capacités opérationnelles des structures chargées de la promotion de l’emploi et de la formation professionnelle
3.10. Désenclavement des zones rurales
Appui à l’exécution des programmes de pistes rurales
Appui à l’exécution des programmes d’électrification
Appui à l’exécution des programmes de téléphonie rurale
AXE 4 : Promotion de la bonne gouvernance
4.1.. La gouvernance politique
4.2. La gouvernance administrative
4.3. La gouvernance économique
Annexe 3 : QUESTIONNAIRE SUR LES INTERVENTIONS DES ONG ET ASSOCIATIONS DE DÉVELOPPEMENT
Nom de l’ONG ou Association de Développement :
…………………………………………………………………………………………………………………
……………
Sigle
:…………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………….
111 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Références diverses (n° et dates: récépissé, adhésion,
etc.) :……………………………………………………………………………………………………………
…………….
Pays
d’origine…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………….
Adresse dans le pays
d’origine…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………….
Adresse au Burkina
Faso………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………….
Identité du
responsable………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………
Nombre d’employés
permanents………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………….
Zone
d’intervention……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………
Domaines d’intervention ………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………
. Organisations/Associations d’origine étrangère
. Contribution des
ONG et Associations de développement à la lutte contre la pauvreté .
.AXE 2 : Amélioration de l’accès des pauvres aux services sociaux de base et à la protection sociale
Intitulé
(activités/projets programmes)
Coût d’exécution Localisation
(prov.,
commune
village)
Résultats/acquis Bénéficiaires (qualité et
nombre)
Difficultés Recommandations
Directs Indirects
2.1. Accès des pauvres aux services d’éducation
112 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
Intitulé
(activités/projets/programmes)
Coût d’exécution Localisation
(prov.,
Résultats/acquis Bénéficiaires (qualité et
nombre)
Difficultés Recommandations
.
2.2. Accès des pauvres au service de santé et de nutrition – Lutte Contre le VIH/SIDA
2.3. Accès des pauvres à l’eau potable et à l’assainissement – Lutte contre la pollution
2.4. Amélioration du cadre de vie des pauvres- L’habitat
2.6. La protection sociale des pauvres
Contribution des ONG et Associations de développement à la lutte contre la pauvreté
.AXE 3 : Elargissement des opportunités en matière d’emploi et
d’activités génératrices de revenus pour les pauvres
113 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
commune
village)
Directs Indirects
3.1. Diminution de la vulnérabilité de l’activité agricole
3.2. Intensification et diversification des productions végétales
3.3. Intensification et diversification des productions animales
3.4. Intensification et diversification des produits forestiers et fauniques
3.5. Intensification et diversification des productions halieutiques
3.6. Accroissement et diversification des revenus des ruraux
114 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
3.7. Le soutien aux organisations de producteurs
3.8. L’amélioration des conditions de vie et de travail des femmes rurales
3.9. La promotion de l’emploi et de la formation promotionnelle
3.10 Le désenclavement des zones rurales
115 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
. Contribution des ONG et Associations de
développement à la lutte contre la pauvreté
.Axe 4 : Promotion de la bonne gouvernance
. Contribution des ONG et Associations de développement à la lutte contre la pauvreté
.
Intitulé
(activités/projets programmes)
Coût d’exécution Localisation
(prov.,
commune
village)
Résultats/acquis Bénéficiaires (qualité et
nombre)
Difficultés Recommandations
Directs Indirects
4.1. La gouvernance politique
4.2. La gouvernance administrative
4.3. La gouvernance économique
4.4. La gouvernance locale
116 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
..Axe 1 : Amélioration de la croissance fondée sur l’équité
. Contribution des ONG et Associations de développement à la lutte contre la pauvreté
Intitulé
(activités/projets programmes)
Coût d’exécution Localisation
(prov.,
commune
village)
Résultats/acquis Bénéficiaires (qualité et
nombre)
Difficultés Recommandations
Directs Indirects
1.1. Consolidation de la stabilité macro économique
1.2. Améliorer la compétitivité de l’économie et la réduction du coût des facteurs
1.3. Soutien aux secteurs productifs (Développement rural et sécurité alimentaire ; Mines ; Petite et moyenne industrie/Petites et moyenne entreprises ;
Tourisme)
1.4. Economie extraterritoriale
117 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
.
Quelles activités pensez vous promouvoir dans le cadre de la lutte contre la pauvreté à partir
de 2010 ?
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………….
Quels sont vos projets en recherche de financement ?
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………….
Annexe 4 : TDR de l’étude
TERME DE REFERENCE DE L’ETUDE SUR LA CONTRIBUTION
DES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES (ONG)
A LA REDUCTION DE LA PAUVRETE
1. Contexte et Justification
Le gouvernement du Burkina Faso, dans le souci de consolider les politiques de
développement nationales axées sur l’amélioration des conditions de vie des
populations, a élaboré avec la participation active des acteurs non étatiques, le Cadre
Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP). Une revue annuelle du CSLP et du
PAP, est organisée au cours du premier semestre de l'année pour évaluer les
résultats obtenus au cours de l'année précédente. Cette revue, présidée par le
ministre de l'Economie et du Développement et co-présidée par le ministre des
Finances et du Budget (MFB), permet aux partenaires au développement, dont les
ONG, d’évaluer ensemble le chemin parcouru ainsi que les efforts qui restent à être
déployés pour réduire la pauvreté. Ce mécanisme participatif, institutionnalisé,
118 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
constitue un cadre de gouvernance concerté qui permet aux ONG de s’impliquer dans
planification stratégique, de mobilisation des ressources, d'analyse des politiques, de
plaidoyer et de renforcer la responsabilisation dans le secteur publique
Ainsi, depuis quelques années, les pratiques de l’Etat Burkinabé en matière de
politiques sociales tendent à se modifier à travers la création des cadres de
participation des acteurs non étatiques dans la gestion des affaires publiques au sein
des espaces autrefois réservés au secteur public. Par exemple, une participation de la
société civile a marqué, à partir de 2004, le sous-comité agriculture de la Cellule
Nationale de Suivi et de Coordination de la mise en œuvre des Accords de
l’Organisation Mondiale du Commerce. Cela témoigne de la prise de conscience par le
gouvernement de l’importance de la contribution à la lutte contre la pauvreté amenée
par les initiatives prises et les actions entreprises par les acteurs non étatiques, à
l’échelle nationale comme au niveau régional.
La création des cadres de participation des acteurs non étatiques dans la gestion des
affaires publiques est aussi une nécessité qui s’impose vu le désengagement de l’Etat
de certains secteurs d’activités comme, par exemple, l’éducation, comme le témoigne
la diminution constante du nombre de bourses, allant même jusqu’à leur disparition
programmée. De ce phénomène découlent de profondes mutations de l’environnement
social en terme d’adaptation des acteurs et de développement de capacités se
produisent face au désengagement de l’Etat de certains secteurs d’activités. Aussi la
disparition de « l’Etat providence», les récessions économiques que connaissent les
Etats, à l’explosion démographique et à l’augmentation de la pauvreté offrent des
espaces d’expression et d’occupation sur le terrain par les acteurs non étatiques.
Ainsi, il apparaît sur la scène économique des acteurs non étatiques dont le
dynamisme et l’implication dans les activités de développement influencent
positivement les populations et contribuent à la lutte contre la pauvreté dans divers
domaines.
La question récurrente du suivi des activités des ONG et associations de
développement est une préoccupation de l’ensemble des acteurs politiques. En
témoigne la question orale d’un député à l’Assemblé Nationale à l’adresse du Ministre
de l’Administration Territoriale (en 2008) sur la capacité réelle du ministère à
assurer le suivi des actions des ONG. En effet, cet aspect de l’appréciation de la
contribution des OSC n’est pas toujours bien cerné par les autorités faute de
capacités et de ressources.
La présente étude d’appréciation de la contribution des ONG et associations de
développement à la lutte contre la pauvreté devra permettre de mettre en évidence
les actions contributives au développement économique et social du Burkina Faso.
2. Objectif de l’étude
119 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
L’objectif de l’étude est d’apprécier, sur la base des réalisations et de l’opinion des
populations bénéficiaires des interventions des ONG dans leur cadre de vie, les
contributions des organisations de proximité notamment les ONG dans l’amélioration
du cadre de vie des populations en général au Burkina Faso et en particulier dans le
cadre de la réduction de la pauvreté.
Pour ce faire, les objectifs spécifiques ci-après sont visés :
- identifier les types, les modes et les domaines de contributions des ONG et
associations de développement ;
- évaluer au niveau sectoriel, régional ou national, les contributions financières
et physique ainsi que toutes autres contributions selon les quatre axes du
CSLP ;
- Faire une analyse de chacune des contributions avec les politiques de
développement au niveau national et international en vue de les améliorer;
- Mesurer la capacité de mobilisation des ressources financières, matérielles et
humaines par les ONG et associations de développement tant au niveau
interne qu’externe;
- Proposer un mécanisme de prise en compte des contributions non
quantifiables, immatérielles ou non tangibles ;
- Etablir les rapports entre les actions des ONG et les actions de l’Etat. Y a – t
–il une synergie d’actions ?
- Identifier les difficultés relatives à la contribution des ONG et faire des
propositions de solution.
- dresser une carte de positionnement des ONG par domaines d’intervention ;
3. Méthodologie de l’étude
Il est demandé au consultant de proposer une note méthodologique qui tienne compte
des points suivants :
- une phase documentaire qui consistera en l’exploitation de la documentation
disponible sur les ONG en activité au Burkina Faso, la collecte et l’analyse des
études, rapports et autres travaux relatifs au sujet ;
- une phase de rencontres avec les ONG, les institutions gouvernementales
travaillants étroitement avec les ONG, les Collectivités locales, les bailleurs de
fonds et les organismes, institutions et autres partenaires au développement, les
communautés de base bénéficiaires des actions des ONG et de collecte des
données ;
- Une phase de visite de terrain d’un échantillon de programmes et projets réalisés
par les ONG.
120 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
4. Résultats attendus
Au terme de l’étude, il est attendu les résultats suivants :
- une évaluation du type, des modes et des domaines de contribution des ONG
et association de développement est réalisée;
- une situation de la contribution financière et physique des ONG et association
de développement en matière de la réduction de la pauvreté est faite selon les
quatre axes stratégique du CSLP;
- une appréciation de la capacité de plaidoyer des ONG en faveur de la
coopération économique et financière afin de mobiliser des ressources pour
financer les programmes de réduction de la pauvreté et d’attirer les
investisseurs dans les domaines susceptibles de contribuer grandement à
l’atteinte des OMD est faite ;
- une appréciation des relations de partenariat entre les ONG et les populations
à la base d’une part et les ONG et l’Etat et les bailleurs de fonds d’autre part
est fournie ;
- des stratégies pour des contributions plus efficaces et plus adaptées des
ONG dans le processus de réduction de la pauvreté notamment leur
participation à la réalisation des objectifs et programmes prioritaires du CSLP
sont proposées
5. Profil du consultant
L’étude sera réalisée par une équipe de trois consultants ou un bureau d’étude
pouvant mobiliser une équipe de ce genre :
- la mission sera dirigée par un économiste ou un économiste-planificateur (au moins
Bac +4) justifiant de solides expériences professionnelles et de compétences
pluridisciplinaires d’au moins dix années. Il devra avoir une très bonne
connaissance des milieux des ONG, de la société civile burkinabè et du CSLP.
- Les deux autres consultants devront être, l’un sociologue de niveau minimum
maîtrise, disposant d’une expérience d’au moins cinq années et ayant une bonne
connaissance des investigations auprès des communautés ; l’autre, économiste-
gestionnaire ou financier de niveau minimum maîtrise, justifiant d’une expérience
d’au moins dix années et ayant des compétences avérées dans les évaluations et
projections financières notamment.
121 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010
6. Durée de la mission
Elle se déroulera sur une durée de 45 jours calendaires à partir de la signature du
contrat avec le consultant au plus tard le 15 septembre 2009 et la restitution du
rapport définitif fin octobre 2009.
Le consultant est tenu au respect strict du calendrier de l’étude.