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1 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010 11 BP 260 CMS Ouagadougou 11 ; Tel : 50 30 10 41/42 Fax : 50 30 10 43 Email : [email protected] ; Sis Immeuble CBC, 2712 Av. Kadiogo. Juin 2010 CONTRIBUTION DES ONG ET ASSOCIATIONS DE DEVELOPPEMENT A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE AU BURKINA FASO

CO ON NTTRIBUUTTIION DDEESS OONNGG EETT … Faso/Rapport étude... · 11 BP 260 CMS Ouagadougou 11 ; ... Analyse qualitative du bilan de la contribution des ONG et Associations

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1 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

11 BP 260 CMS Ouagadougou 11 ; Tel : 50 30 10 41/42 Fax : 50 30 10 43

Email : [email protected]; Sis Immeuble CBC, 2712 Av. Kadiogo.

Juin 2010

CCOONNTTRRIIBBUUTTIIOONN DDEESS OONNGG EETT

AASSSSOOCCIIAATTIIOONNSS DDEE DDEEVVEELLOOPPPPEEMMEENNTT AA LLAA

LLUUTTTTEE CCOONNTTRREE LLAA PPAAUUVVRREETTEE AAUU

BBUURRKKIINNAA FFAASSOO

2 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

SIGLES ET ABBREVIATIONS ....................................................... 4

INTRODUCTION ......................................................................... 6

A. GENERALITES ........................................................................ 8

I. Méthodologie de l’étude ........................................................ 8

I.1. Les phases de l'étude .............................................................................. 9

I.2. Les limites méthodologiques ............................................................... 11

II. APPROCHE CONCEPTUELLE DES ONG/ASSOCIATIONS DE

DEVELOPPEMENT ..................................................................... 12

II.1. Le Cadre conceptuel ............................................................................ 12

II.2. Les associations ................................................................................... 14

II.3. Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) .............................. 15

B. RESULTATS DE L’ETUDE ....................................................... 17

I. CARACTERISTIQUES DES ONG ET ASSOCIATIONS DE

DÉVELOPPEMENT ..................................................................... 18

I.1. Typpologie des ONG et associations de développement ...................... 18

I.1.1. L’évolution historique des ONG ........................................................ 18

I.1.2. Type selon la nature du public visé ................................................... 20

I.1.3. Type selon l’origine de création des ONG .......................................... 20

I.1.4. Type selon le regroupement en réseaux ou collectifs ....................... 21

I.1.5. Type selon la nature des actions menées .......................................... 22

I.2. Le mode d’intervention ......................................................................... 23

I.3. Domaines et zones de couverture des ONG et associations de

développement en lien avec le CSLP ........................................................... 23

I.3.1. Importance numérique ..................................................................... 23

I.3.2. Couverture territoriale des ONG et Associations de développement

24

I.3.4. Secteurs de contribution des ONG et associations de

3 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

développement en lien avec le CSLP ........................................................... 27

II. LA CONTRIBUTION DES ONG ET ASSOCIATIONS DE

DÉVELOPPEMENT A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ AU

BURKINA .................................................................................. 31

II.1. Rappel sur le CLSP et sa mise en œuvre ............................................. 31

II.2. Eléments significatifs du bilan de la contribution des

ONG/Associations de développement au CSLP .......................................... 34

II.2.1. Le bilan physique et financier des ONG et Associations de

développement au cours de la période du CSLP ......................................... 34

4.2.2. Contribution immatérielle et non quantifiable des ONG et Association

49

II.3. Analyse qualitative du bilan de la contribution des ONG et Associations

de développement au CSLP ......................................................................... 51

II.3.2. L’axe : 2. amélioration de l’accès des pauvres aux Secteurs Sociaux

de base et à la protection sociale ............................................................... 57

II.3.3 .Axe : 3 Elargissement des opportunités en matière d’emploi et

d’activités génératrices de revenues ........................................................... 67

II.3.4. Axe 4 : Promotion de la bonne gouvernance .................................. 73

III. LES INITIATIVES DE CONCERTATIONS DES ONG ET

ASSOCIATIONS DANS LE CADRE DE LA LUTTE CONTRE LA

PAUVRETE ................................................................................ 75

III.1. Quelques exemples d’initiatives ........................................................ 75

III.2. Société civile/Etat: un partenariat en construction. ......................... 79

IV. FORCES ET FAIBLESSES DE LA SOCIETE CIVILE DANS LA

CONTRIBUTION AUX EFFORTS DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

79

IV.1. Les forces ........................................................................................... 80

IV.2. Les faiblesses ...................................................................................... 82

V. Considérations une contribution plus efficace et plus adaptée

des ONG dans le processus de réduction de la pauvreté .......... 88

4 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

V.1. Propositions pour une amélioration de la contribution des ONG et

Associations de développement .................................................................. 88

V.2. Considérations liées à la mise en œuvre du CSLP ................................ 92

V.3. Amélioration envisageable à l’organisation actuelle des OSC dans le

cadre du CSLP et de la décentralisation ...................................................... 93

V. Proposition d’un mécanisme de prise en compte des

contributions non quantifiables, immatérielles ou non tangibles

94

CONCLUSION ........................................................................... 95

BIBLIOGRAPHIE ...................................................................... 96

Annexe 1 : Liste des ONG/Associations interviewées .............. 99

Annexe 2 : Les axes du CSLP .................................................. 107

Annexe 3 : QUESTIONNAIRE SUR LES INTERVENTIONS DES

ONG ET ASSOCIATIONS DE DÉVELOPPEMENT ....................... 110

Annexe 4 : TDR de l’étude ...................................................... 117

SIGLES ET ABBREVIATIONS BSONG : Bureau de suivi des ONG CBDF: Coalition Burkinabè pour les Droits de la Femme CCEPA: Cadre de Concertation des ONG et Associations dans le secteur de l’Eau Potable, de l’Hygiène et de l’Assainissement

5 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

CCD : Cadre de concertation départemental CCP : Cadre de concertation provincial CCR : Cadre de concertation régional CCV : Cadre de concertation villageois CdC/CSLP : Cadre de Concertation des OSC engagées dans le processus CSLP CCRD: Conseil Consultatif Régional de Développement CCSC : Comité Consultatif Société Civile CCTP: Cadre de concertation technique provincial CGTB : Confédération Générale des Travailleurs Burkinabè COA/FEB : Collectif des ONG et Associations/ Femmes du Burkina DGEP : Direction Générale de l’Économie et de la Planification SP/CNCPDR : Secrétariat Permanent du Cadre National de Concertation des Partenaires du Développement Rural CPAT: Commission provinciale d’aménagement du territoire CRAT: Commission régionale d’aménagement du territoire CSLP : Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté CSRLP: Cadre stratégique régional de lutte contre la pauvreté CST: Commissions Sectorielles et Thématiques DSONG : Direction Générale de suivi des ONG GTZ: Gesellschaft für technische Zusammenarbeit/coopération technique allemande pour le développement OSC : organisation de la société civile PAP: Programme d’actions prioritaires PARECAP : Projet de renforcement de l’interface Etat-secteur privé-société civile PASPA : Partenariat Stratégique pour la paix en Afrique PNUD : Programme des Nations-Unies pour le Développement PTF : Partenaire technique et financier RVCC : Réseau de veille sur la commercialisation des céréales SNU : Système des Nations-Unies SND : Service national de développement SPONG : Secrétariat Permanent des organisations non gouvernementales WANEP : West Africa Network for Peacebuilding (Réseau africain pour la Paix en Afrique de l’Ouest) PME : Petites et moyennes entreprises

ONG : Organisation Non Gouvernementale

CINU : Centre d’information des Nations Unies

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

CAPES : Centre d’Analyse des Politiques Economiques et Sociales

6 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

INTRODUCTION

Le gouvernement burkinabè a élaboré et mis en œuvre depuis 2000, avec l’appui de

la communauté internationale, un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté

(CSLP). Révisé en 2003, ce document énonce les objectifs prioritaires de

développement pour réduire le niveau de pauvreté des populations d’une part, et les

inégalités entre les différentes régions et groupes socio-économiques d’autre part.

Le CSLP constitue le cadre unique de référence d’action et de planification du

développement socio-économique du Burkina Faso. Sa conception et la mise en

œuvre du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté ont été rendues nécessaires

au regard des caractéristiques socio-économiques du pays pour la plupart en

stagnation. En fait, il faut rappeler que le Burkina Faso a réaffirmé depuis 1991 son

option pour une économie de marché, fondée sur les principes de la libre entreprise.

Il a alors entrepris d’importantes réformes économiques et structurelles afin de créer

les conditions de promotion de l’initiative privée et de réalisation d’une croissance

durable, nettement supérieure à la croissance démographique. Cependant, le constat

a été que, après dix ans d’ajustement sans interruption, l’économie nationale a

progressé à un rythme lent de 3,2 % par an en termes réels, contre une poussée

démographique de 2,4 % par an.

Au total, les niveaux de croissance enregistrés au cours de cette décennie n’ont pas

été suffisants pour faire reculer la pauvreté qui n’a fait que s’accentuer. C’est ainsi

que les trois enquêtes prioritaires réalisées par le gouvernement respectivement en

1994, 1998 et 2003 décrivent une aggravation de l’incidence de la pauvreté. Sur la

base d’un seuil absolu de pauvreté estimé à 82 672 FCFA en 2003 contre 72 690 FCFA

par adulte et par an en 1998, la proportion des pauvres est passée de 45,3 % à 46,4

% soit une aggravation de 1,1 point. Comparativement à 1994, elle s’est globalement

accentuée de 2 points.

Les résultats de la troisième enquête sur les conditions de vie des ménages

confirment la tendance à la paupérisation des populations urbaines.

Dans l’ensemble, ces enquêtes révèlent que cette situation de pauvreté touche près

de la moitié de la population, ce qui explique la faiblesse du niveau de développement

humain du pays qui est passé de 0,313 en 1995 à 0,330 en 2001 soit un

accroissement annuel de moins de 1 %.

En élaborant à partir de juillet 2000, un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté,

le gouvernement a voulu d’une part traduire sa ferme volonté de s’attaquer à ce

phénomène qui constitue un réel défi politique et d’autre part, mettre à la disposition

de l’ensemble des acteurs du développement, un outil de cohérence des politiques et

de coordination de l’aide publique au développement avec une forte concentration sur

les secteurs sociaux de base (éducation de base, santé de base y compris la santé de

la reproduction, eau potable, nutrition, hygiène et assainissement).

7 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

En 2003, conformément à ses engagements de procéder à une révision du document

dans les trois ans, le gouvernement a élaboré une nouvelle génération du CSLP pour

prendre en compte l’ensemble des secteurs prioritaires du développement et de lui

donner une base participative des communautés de base. Le processus de révision a

débouché sur l’élaboration en sus du document national, de treize (13) cadres

stratégiques régionaux de lutte contre la pauvreté (CSLP) pour les treize (13) régions

administratives du Burkina Faso, ceci dans le souci d’accompagner le processus de

décentralisation en cours.

La faible appropriation de la version révisée du CSLP et des treize (13) CSRLP a

amené le gouvernement à repousser la seconde révision du CSLP à 2010 qui prend en

compte les mutations intervenues aux plans national et international.

Le processus de cette dernière révision aujourd’hui fort avancée s’est fondé sur la

considération fondamentale que pour engager un véritable développement, il faut

une croissance économique forte et durable dont le niveau d’accroissement est

nettement supérieur à celui de la croissance démographique. Cette vision justifie

l’adoption pour la mise en place en lieu et place d’un nouveau Cadre stratégique de

Lutte contre la pauvreté (CSLP), d’un document de « stratégie de croissance

accélérée et de développement durable pour la période 2010-2015 ».

Il faut noter que l’une des préoccupations majeures des révisions du CSLP et de façon

générale des nombreuses réformes politiques et socio-économiques au Burkina Faso

est de mettre les populations de base à travers leurs organisations au début, au

centre et à la fin de celles-ci pou servir leurs intérêts avec leur participation effective.

C’est la raison pour laquelle il est essentiel, après dix ans de mise en œuvre du CSLP,

de se pencher sur la revue de la participation et contribution des acteurs de la société

civile à sa mise en œuvre afin de tirer les leçons pour la conception et la mise en

œuvre dans la nouvelle stratégie. En outre cet exercice entre en droite ligne des

missions de nombreuses structures publiques et privées à l’instar du Projet de

Renforcement de l’Interface Etat-Secteur privé-Société civile (PARECAP),

commanditaire de la présente étude.

Le PARECAP a été conçu et mis en œuvre à partir de 2006 par le gouvernement avec

l’appui technique et financier de la Fondation pour le Renforcement des capacités en

Afrique dans l’esprit de renforcer la participation au développement socio-économique

national des trois principaux acteurs. De ces trois piliers que sont l’Etat, le Secteur

privé et la Société civile, le maillon qui demande le plus à être organisé pour mieux

remplir sa mission est la Société civile.

8 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

I. Méthodologie de l’étude

A. GENERALITES

9 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

L’approche méthodologique de l’étude a privilégié la démarche participative a travers la mobilisation des acteurs suivants : consultants, commanditaire (PARECAP), acteurs des ONG/associations de développement, partenaires techniques et financiers (PTF), administration publique et bénéficiaires.

I.1. Les phases de l'étude

L’étude a été structurée en cinq (5) phases déclinées ainsi qu’il suit:

Phase 1 : Préparation et organisation de la mission

Rencontres de cadrage

La première étape a consisté en la préparation détaillée de l’étude par la tenue de

deux rencontres de briefing avec le comité de suivi de l’étude au niveau du

PARECAP afin d’harmoniser la compréhension de la mission et des résultats

attendus, d’affiner la méthodologie de l’étude.

N° d’ordre Personnes présentes

Première

rencontre

SPONG (TIEMTORE Sylvestre); PARECAP (OUEDRAOGO Youssouf,

SANOU Noël) Consultants (SYAN Patrice, DRABO Aboubacar,

Tassembedo Moussa)

Deuxième

rencontre

PARECAP (OUEDRAOGO Youssouf), Consultants (SYAN Patrice,

DRABO Aboubacar)

Prise de contact

Les consultants ont aussi pris contact avec quelques partenaires institutionnels du

PARECAP (SPONG, DSONG, SP/CNCPDR, DGEP...) constituant d’importantes

sources d’informations.

10 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Phase 2 : La revue documentaire et l’élaboration du canevas de collecte

L’équipe de consultants s’est employée à exploiter l’ensemble de la

documentation qui a été mise à sa disposition tant par des structures telles que le

PARCECAP, le SPONG, le CINU, le SP/CNPDRD, la DGEP, le PNUD, le CAPES, le

GRAF ainsi que par certaines personnes ressources.

Le centre d’intérêt de cette recherche documentaire a porté sur :

le contexte d’intervention de l’étude notamment les politiques de

développement du Burkina Faso ;

les capacités réelles et potentielles et les différentes formes de contribution

à la lutte contre la pauvreté

la dynamique des ONG/Associations de développement, la nature et la

qualité de leurs contributions et leurs préoccupations ;

l’évolution de l’implication des OSC aux différentes revues annuelles du

CSLP.

Une première exploitation des documents, a permis aux consultants de mieux

préparer les outils d’enquête (questionnaires, guides d’entretien, guides

d’animation présentés en annexes).

Phase 3 : La collecte des informations La mission a eu recours à des sources d’informations multiples à travers l’analyse

de données secondaires et primaires.

Les données secondaires sont celles collectées à partir de documents consultés :

résultats des différents travaux de bilan/évaluation disponibles au niveau global et

sectoriel, les rapports d’activités produits par les ONG/Associations et les PTF

quelquefois mis en ligne sur leurs sites Internet.

Les données primaires ont été collectées à partir des interviews avec les différents

acteurs. Ces interviews ont permis une triangulation des informations : sources

documentaires, entretiens les partenaires au développement, entretiens avec la

les responsables d’ONG/Associations de développement. Les interviews ont été

conduites dans un premier temps à Ouagadougou avec les principaux acteurs des

ONG/Associations, les PTF et certaines personnes ressources de la société civile et

du secteur privé. Les interviews se sont poursuivies dans les régions lors d’une

série de visites de terrain. Quelques visites de réalisations ont été organisées afin

de constater de visu les différents investissements des ONG et Associations de

développement.

Trois (3) enquêteurs ont été recrutés pour administrer les questionnaires préalablement validés par la cellule de suivi de l’étude (SPONG et le PARECAP,

11 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

DSONG). Pour les besoins de l’échantillonnage, le territoire a été découpé en quatre zones comme suit :

Zone 1 : Région de l’Est, Région du Plateau Central, Région du Centre Nord, Région du Sahel ;

Zone 2 : Région du Nord, Région du Centre Est, Région du Centre Sud, Région du Mouhoun,

Zone 3 : Région des Hauts Bassins, Région des Cascades, Région du Sud Ouest, Région du Centre Ouest:

Zone 4 : Région du Centre.

A cela, il faut ajouter l’administration de questionnaires à certaines ONG et Associations de développement à travers le courrier électronique.

Phase 4 : Les visites de réalisations sur le terrain dans les Régions

Les réalisations de dix sept (17) ONG/Associations de développement ont été

visitées. Une phase de préparation avant la mission en région a consisté en l’envoi

d’une note aux différents responsables, indiquant les objectifs de la mission. Les

consultants ont également tenu à organiser des rencontres en particulier avec des

associations de femmes, des groupements de paysans et des associations de

personnes en situation de grande vulnérabilité. Les visites de réalisations et les

entretiens en profondeur effectués avec des personnes ressources ont été une

méthode complémentaire permettant d’approfondir certains aspects thématiques

relatifs aux axes du CSLP.

Phase 5 : La phase analyse et traitement des données

La phase d’analyse et de synthèse a consisté au dépouillement et la mise en

commun des données d’investigations. Elle a permis de déterminer la contribution

des ONG/Associations à la lutte contre la pauvreté au Burkina, la prise en compte

des principaux atouts et acquis relevés, les préoccupations majeures exprimées

pour une contribution efficace et efficiente dans le cadre de la Stratégie de

Croissance Accélérée pour le Développement Durable (SCADD).

Les structures et personnes physiques ciblées pour leur capital d’expérience se

sont montrées intéressées au thème de l’étude et les consultants ont bénéficié de

leur bonne collaboration. La difficulté majeure était due à l’indisponibilité de la

plupart d’entre elles rendant difficile l’organisation des rendez-vous d’entretiens.

I.2. Les limites méthodologiques

Elles sont de divers ordres et intimement liées à la nature même du public cible et

à la nature d’une telle étude qui, pour être vraiment objective devrait s’étaler sur

une longue période. Aussi les limites suivantes peuvent être citées :

12 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

- la méthode de collecte des données quantitatives : le choix de la méthode

des quotas induit certaines limites objectives liées à la sincérité des

enquêtés, à la marge d’erreur à considérer pour l’extrapolation des

résultats,

- la disponibilité des responsables d’ONG et d’Associations qui étaient

préoccupés leurs rapports de fin d’année ;

Pour minimiser ces limites objectives, les Consultants ont choisi d’allier plusieurs

étapes dans une démarche cohérente visant à dégager considérablement les

réalités des ONG/Associations et les affiner par le vécu des acteurs eux-mêmes.

Les résultats devraient être perçus par le lecteur comme un exercice utilitaire dont

la vocation ultime est de dresser un état des lieux certes, mais surtout de

proposer des axes de progrès pour une meilleure contribution des ONG et

Associations de développement dans le processus de développement du pays,

notamment dans le cadre de la SCADD.

II. APPROCHE CONCEPTUELLE DES ONG/ASSOCIATIONS DE DEVELOPPEMENT

II.1. Le Cadre conceptuel

La définition conceptuelle préalable de la société civile ainsi que des ONG et

Associations de développement qui la compose est essentielle pour permettre une

bonne compréhension de l’ensemble de la problématique du présent travail et des

éléments analysés. La littérature existante et la pratique des acteurs, utilise

indifféremment les termes "Association", "ONG" et "OSC", ces terminologies

n’étant qu’une évolution du même concept dans le temps. En regardant de plus

près ce concept dans son évolution, nous nous rendons compte qu’il s’agit bien

d’une entité et de ses composantes, à savoir la société civile composée d’ONG et

d’Associations.

L’évolution des stratégies et politiques publiques a ramené au premier plan la

référence au concept de la « société civile » en tant que force de gestion de la

cité à côté de l’Etat et du secteur privé, d’où l’importance aujourd’hui pour les

acteurs de développement d’avoir une juste compréhension de ces trois entités

afin de prendre en compte leurs responsabilités exclusives, leurs relations de

complémentarité et de subsidiarité. Dans ce contexte, il semble que la définition

de l’entité société civile soit la plus difficile à établir peut être aussi du fait q’elle

recouvre une réalité plus étendue.

Au Burkina Faso ce concept de société civile a pris réellement corps avec

l’adoption en 2002 d’une définition consensuelle de ce concept par les acteurs de

ce secteur à l’issue d’une conférence nationale sur le sujet. En effet il a été obtenu

de définir la société civile comme étant « toute forme d’organisation en dehors de

la famille et de l’Etat, ou toute forme d’organisation entre la sphère domestique et

13 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

la sphère publique1 ». Le « document cadre de référence pour le renforcement

des capacités des organisations de la société civile au Burkina Faso » adopté à

cette même conférence précise qu’ « il s’agit d’organisations autonomes jouant un

rôle d’interface entre l’Etat et le reste de la société et de contre pouvoir face aux

velléités hégémoniques des pouvoirs étatiques. La société civile s’oppose à la

société politique qui s’exprime dans les institutions étatiques, ainsi qu’à la société

économique qui s’exprime à travers les organisations et les activités mues

essentiellement par l’esprit du lucre. »

Les différents débats ont permis de s’accorder sur, un minimum de critères

essentiels d’une organisation de la société civile. Ainsi une organisation de la

société civile se caractérise par :

l’autonomie dans la création ;

la liberté d’organisation ;

le but non lucratif (non distribution des bénéfices et des profits générés à

travers les activités mises en œuvre) ;

le caractère apolitique et non partisan ;

l’activité citoyenne ;

la poursuite de buts d’intérêt général.

Aujourd’hui, nombre de chercheurs se penchent sur le concept de société civile en

tentant d’en définir le sens tout en s’interrogeant sur son apport notamment en

matière de coopération au développement.

Le terme "société civile" est employé pour désigner globalement les personnes et

les groupes de personnes organisés collectivement, indépendamment de l'Etat.

Sous cette appellation, on regroupe des mouvements, organisations, associations

qui agissent en dehors de l'Etat et des pouvoirs constitués, pour faire prendre en

compte par les décideurs politiques et administratifs les intérêts de leurs membres

ou des populations au nom desquels ils agissent. L'indépendance vis-à-vis de l'Etat

constitue le fondement de la collaboration et du dialogue entre les OSC et l’Etat.

Au niveau d’un pays, il semble que la société civile regroupe tous les types

d’acteurs à l'exception (i) des institutions ou organes qui incarnent la puissance

publique, c’est-à-dire l'Etat et (ii) des partis politiques qui ont pour objectif la

conquête et la gestion du pouvoir.

En effet, certains auteurs comme Alfred SAWADOGO2 définissent la société civile

comme "l’ensemble des organisations qui existent dans un pays autres que l’Etat

et ses démembrements, autres que les partis politiques qui ont été délibérément

soustraits des OSC en raison de leur vocation à conquérir le pouvoir d’Etat." Par

ailleurs, dans le document cadre de référence pour le renforcement des capacités

1 Document cadre de référence pour le renforcement des capacités des organisations de la société civile au

Burkina Faso (janvier 2002) 2

14 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

des OSC au Burkina3, la société civile est définie comme « toute forme

d’organisation en dehors de la famille et de l’Etat, ou toute forme d’organisation

entre la sphère domestique et la sphère publique ».

Les définitions ci-dessus formulées permettent d’affirmer l’indépendance des OSC,

leur neutralité politique, leur logique organisationnelle non coercitive et leur

vocation à donner aux individus des capacités à influencer le cours d’évolution de

la société et singulièrement de leurs conditions de vie.

II.2. Les associations

La loi nº10/92/ADP du 15 décembre 1992 portant liberté d’association défini

l’association à son article 1er de la manière suivante: "est Association, au sens de

la présente Loi, tout groupe de personnes physiques ou morales, nationales ou

étrangères, à vocation permanente, à but non lucratif et ayant pour objet la

réalisation d'objectifs communs, notamment dans les domaines culturel, sportif,

spirituel, religieux, scientifique, professionnel ou socioéconomique".

De manière plus détaillée une association s’identifie à travers les caractéristiques

suivantes:

- le but non lucratif,

- le bénévolat ou le volontariat,

- le caractère apolitique et non partisan,

- l’indépendance,

- l’autonomie vis-à-vis de l’Etat,

- la transparence dans la gestion,

- la recherche de l’égalité et de l’équité entre les citoyens,

- la recherche de l’intérêt général et du mieux être des populations,

- l’activité citoyenne et l’éveil des consciences,

- la pratique du dialogue critique et de la concertation,

- l’intermédiation sociale,

- l’école de démocratie.3

Sur la base de ces critères, le document cadre de référence pour le renforcement

des capacités des OSC4 a procédé à la catégorisation de la société civile en 10

composantes.

Une 11ème composante a été ajoutée lors du forum de la société civile et

regroupe les associations sportives et culturelles5.

3 A. SAWADOGO (OANET, 2006)

4 janvier 2002

5 « Rapport sur le forum national de la société civile

15 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

La loi, quant à elle, identifie quatre types d’associations :

les associations de « type ordinaire », telle que définie ci-dessus ;

les associations reconnues d’utilité publique, sur demande, et par décret

pris en conseil de ministres, au terme d’une période d’activités d’au moins 2

ans consécutifs ; il s’agit d’associations poursuivant un but d’intérêt général

dans les domaines du développement économique, social et culturel du

pays ou d’une région donnée ; elles peuvent bénéficier de subvention ou de

tout autre avantage consenti par l’Etat ;

les associations étrangères dont le siège est situé hors du Burkina ou dont

les organes dirigeants ou les membres sont essentiellement constitués

d’étrangers ; ces associations doivent bénéficier d’une autorisation

préalable pour exercer leurs activités au Burkina ;

les syndicats, qui sont des organisations de travailleurs ou d’employeurs

ayant pour objet la défense des intérêts moraux, matériels et

professionnels de leurs membres.

Certaines associations s’organisent au sein des grands regroupements qui sont les

réseaux, les fédérations, les unions et les coalitions. Il s’agit des organisations

faîtières.

La loi nº10/92/ADP du 15 décembre 1992 portant liberté d’association à son

article

39 affirme que "l’union, la fusion et toute forme de regroupement d'association de

même statut juridique œuvrant dans les mêmes domaines et légalement

constituées, sont libres". Selon la même loi, "l’union est le regroupement de deux

ou de plusieurs associations en vue de créer une entité nouvelle dont elles sont

subordonnées". Mais la loi reste muette quand aux différentes dénominations des

regroupements que sont les réseaux, les fédérations, les coalitions… Aussi, les

structures chargées de la gestion des OSC ne donnent-elles pas un contenu à ces

différents types de regroupement qui, en fonction de la dénomination et de la

raison d’être, ne sont pas censés être régis par les mêmes logiques de

fonctionnement et d’intervention. En effet, ni le MATD, ni la DSONG, ni les OSC

elles-mêmes ne donnent un contenu à ces différents types de regroupement. Pour

le MATD, toute OSC inscrite en son sein prend le nom d’"Association" quelque que

soit la dénomination que les pères fondateurs lui donnent.

II.3. Les Organisations Non Gouvernementales (ONG)

S’agissant des ONG, elles ne sont pas mentionnées par la Loi. Il s’agit en fait

d’associations étrangères ayant signé une convention d’établissement avec le

gouvernement ou d’associations nationales ayant signé une convention

16 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

d’agrément avec lui. Un protocole d’entente permet de définir les obligations

respectives de l’Etat et de l’ONG.

Le terme " ONG" n'est pas non plus clairement défini dans le droit international,

même s'il est mentionné à l'article 71 de la Charte des Nations Unies : " le Conseil

Economique et Social peut prendre toutes les dispositions utiles pour consulter les

organisations non gouvernementales qui s'occupent de questions relevant de sa

compétence ". Par la suite la résolution 288 B du 27 février 1950 du Conseil

Economique et Social précise qu'une ONG est une " organisation qui n'est pas

créée par voie d'accords intergouvernementaux ". Mais nombreuses sont les

associations et organisations n'ayant pas le statut consultatif auprès des Nations

Unies, ce qui limite l'intérêt de cette définition.

Il n'est pas mieux défini au niveau du droit français, même si la grande majorité

des

ONG françaises ont le statut d'association loi 1901. En revanche, sa définition a

été précisée grâce aux apports de la sociologie politique. De ce point de vue, les

principaux critères définissant une ONG sont l'origine privée de sa constitution, le

but non lucratif de son action, l'indépendance financière, l'indépendance politique

et la notion d'intérêt public.

17 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

En rappel, cinq (5) grands résultats étaient attendus de la présente étude selon

les TDR. Ce sont :

- une évaluation du type, des modes et des domaines de contribution des ONG et association de développement est réalisée;

- une situation de la contribution financière et physique des ONG et

association de développement en matière de la réduction de la pauvreté est faite selon les quatre axes stratégique du CSLP;

B. RESULTATS DE L’ETUDE

18 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

- une appréciation de la capacité de plaidoyer des ONG en faveur de la

coopération économique et financière afin de mobiliser des ressources pour financer les programmes de réduction de la pauvreté et d’attirer les investisseurs dans les domaines susceptibles de contribuer grandement à l’atteinte des OMD est faite ;

- une appréciation des relations de partenariat entre les ONG et les

populations à la base d’une part et les ONG et l’Etat et les bailleurs de fonds d’autre part est fournie ;

- des stratégies pour des contributions plus efficaces et plus adaptées des

ONG dans le processus de réduction de la pauvreté notamment leur

participation à la réalisation des objectifs et programmes prioritaires du

CSLP sont proposées.

I. CARACTERISTIQUES DES ONG ET ASSOCIATIONS DE DÉVELOPPEMENT

I.1. Typpologie des ONG et associations de développement

La typologie des ONG constitue une question recurrente. En effet, les tentatives

de classification relevées s’effetuent selon de nombreux indicateurs en fonction

des besoins d’analyse du classificateur. Une différentiation par type d’ONG est

apparu souvent difficile à nos enquêteurs sur le terrain. En tout état de cause il

est connu que de nombreuses ONG de par leur nature se trouvent à cheval sur

plusieurs types.les Les principaux indicateurs souvent utilisés renvoient aux

considérations ci-après :

l’évolution historique des ONG ;

la nature du public visé ;

l’origine de création des ONG ;

la nature des actions menées ;

les regroupements en collectifs ou réseaux.

I.1.1. L’évolution historique des ONG

Une des références de classification est celle liée à l’histoire de la mise des ONG

au Burkina Faso et qui fait apparaître par ordre d’implantation les types d’ONG

suivants :

19 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

- les ONG d’obédiences religieuses et humanitaires ;

- les Organisations syndicales ;

- les ONG dits « de développement » ;

- les ONG dits « de défense des droits humains ».

Les ONG d’obédiences religieuses et humanitaires

Préoccupées par la promotion économique et sociale des populations et

particulièrement celles vivant dans les zones rurales, les ONG à vocation caritative

et humanitaire d’inspiration religieuse vont s’installer dans les années 1960 à la

même époque que les organisations syndicales. Elles sont essentiellement

d’origine étrangère, françaises notamment, présentes dans la plupart des pays de

l’Afrique de l’Ouest.

Les Organisations syndicales

Nées sous la période coloniale, les organisations syndicales se présentent dans le

années 1960 comme une des forces politiques puissantes de l’arène nationale.

Elles se veulent être des organisations de lutte pour l’amélioration des conditions

matérielles et morales de leurs militants salariés et pour l’indépendance des

colonies.

Les ONG dites « de développement »

Les ONG dites « de développement » contribueront à la vulgarisation du terme

« ONG » dans les années 80. Ces ONG de développement sont particulièrement

sollicitées par l’Etat pour s’impliquer dans les politiques nationales de

développement à partir de 1984. Les ONG se sont présentées dès lors comme des

acteurs stratégiques favorisant l’expérimentation des approches visant une

implication des communautés de base dans le choix, la planification et la

réalisation des actions de développement. La collaboration entre l’Etat et les ONG

et associations de développement est féconde et « la recherche d’une

responsabilisation des communautés de base dans le libre choix et la réalisation

des actions de développement est au centre des préoccupations des deux acteurs

qui cherchent par ailleurs à relever les défis liés aux problématiques

environnementales, à l’auto sufisance alimentaire, aux questions de l’hydraulique

villageoise, de l’éducation et de la santé »6. La création du BSONG en 1984

marque l’importance accordée à la contribution des ONG à la lutte contre la

pauvreté au Burkina Faso.

6 PARECAP , 2009 : Etats des lieux des réseaux, collectifs…

20 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Les premiers groupements villageois générées dans ce contexte visaient des

objectifs le développement de leurs villages. Ils s’intéressaient à tous les secteurs

du développement social, économique, culturel et environnemental.

Les ONG dites « de défense des droits humains »

Le contexte internatinal et national favorable à l’ouverture démocratique à partir

de 1990 met en exergue le concept de société civile. Ainsi les centrales

syndicales et certaines organisations telles le Mouvement Burkinabè des Droits de

l’Homme et des peuples (MBDHP) créé en 1989 et le Groupes d’Etudes, de

Recherhe sur la démocratie et le Développement Economique et Social

(GERDDES) créé en 1990 se consacrent en première ligne à la défense des droits

humains.

I.1.2. Type selon la nature du public visé

Une classification peut se faire selon le public visé par les actions. Les

organisations rangées dans ce type sont initiées par les membres eux-mêmes et

agissant autour d’objectifs communs.Les élements qui déterminent ce type

d’ONG/Association sont : le statut social (personnes marginalisées), le sexe (les

femmes notamment), la catégorie d’âge (jeunes ; personnes âgées) ou corps

professionnel (les syndicalistes).

Ces Organisations ont l’avantage, pour tenir compte de leurs spécificités, de cibler

les actions selon préoccupations ressenties, et d’avoir une même vision du

développement.

Dans ce sens sont citées :

- les Organisations féminines,

- les Associations de jeunesse,

- les Organisations syndicales,

- les Organisations de personnes dites marginalisées,

- les Organisations Paysannes (O.P.),

- Etc.

I.1.3. Type selon l’origine de création des ONG

Les ONG sont souvent classées selon leurs lieux de création (pays, régions,

localités). Au-delà de l’origine de création et de la raison sociale, l’objet territorial

est souvent déterminant dans la création des ONG et Associations de

développement. Dans ce sens, en dehors des jumelages coopération, des ONG

sont créées au Nord pour une localité spécifique du Sud. Il est à mentionner dans

21 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

cette catégrorie les associations des ressortissants pour le développement de leurs

localités d’origine quiont jouent un rôle significatif (Associations de développement

au niveau régional, provincial, départemental, communal, villageois). Le contexte

de la décentralisation est de nature à favoriser ces considérations dans la création

des associations.

Cette catégorisation nous amène à procéder à la classification en ONG étrangères,

nationales ou locales

I.1.4. Type selon le regroupement en réseaux ou collectifs

Le grand nombre des ONG t Associations intervenant souvent dans les mêmes

domaines et/ou dans les mêmes régions a conduit celles-ci à s’organiser en

réseaux et collectifs. Ces regroupements sont motivés par la recherche d’une

meilleure synergie de leurs interventions et facilite l’interface avec l’Etat et les

partenaires techniques et financiers.

Le nombre de ces regroupements est important à l’image du nombre élevé des

associations. On retient à titre illustratif parmis les plus reprsentatifs les collectfs

ou réseaux suivants :

Le Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales

(SPONG) ;

Le Réseau de communication et d’information des femmes au sein des ONG

(RECIF/ ONG) ;

Le collectif des ONG et Associations des femmes du Burkina Faso

(COAFEB) ;

Le Bureau de liaison des ONG et Associations (BLONGA) ;

Le Cadre de concertation des ONG de l’éducation au Burkina Faso (CCEB) ;

Le Cadre de Concertation des ONG et Associations dans le secteur de l’Eau

Potable, de l’Hygiène et de l’Assainissement (CCPEA) ;

Le Secrétariaat de coordination des ONG du sahel (SECOS)

Le Réseau des Organisations et Associations Communautaires de Base

Contre la Désertification (ROACB/LCD).

La Coordination des ONG de la santé

Etc.

22 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

I.1.5. Type selon la nature des actions menées

Cette classification est constituée spécialement d’ONG spécialisées dans un secteur

d’activités donné (ONG de la santé, de l’environnement, du VIH SIDA, de la micro

finance…)

Devant la floraison d’organisations se réclamant de la société civile et agissant

dans les secteurs et domaines les plus divers, les travaux du forum de Bobo

Dioulasso tenue en janvier 2002 ont senti la nécessité d’une définition des

composantes de la société civile. Elles sont au nombre de onze (11) :

1 les organisations féminines

2 les instituts de recherche

3 les organisations syndicales

4 les organisations religieuses

5 les associations de défense des droits humains et mouvements à

revendications spécifiques

6 la presse privée

7 les ONG et associations de développement

8 les mouvements de jeunesse

9 les personnes dites marginalisées ;

10 les organisations paysannes ;

11 les associations sportives et culturelles.

Malgré la bonne volonté de l’ensemble des acteurs du secteur d’arriver à un

consensus terminologique, la définition n’est pas sans poser quelques problèmes

de compréhension et d’interprétation. Ainsi, par exemple la composante ONG de

développement est une rubrique dans laquelle peuvent être logé pratiquement

toutes les autres composantes et qui fait dire à certains analystes que l’on devrait

en faire un chapeau et l’économiser dans les éléments constituants.

Les organisations paysannes comme on le sait on fait l’objet d’une loi sp écifique,

la loi 14 pour permettre de mettre en exergue leur caractère spécifique

d’organisation précoopératifs ou coopératifs c'est-à-dire es structures qui devraient

privilégier la production, la compétitivité, la réalisation de bénéfices et leurs

répartitions entre les membres.

Enfin les Centrales syndicales disent toujours se réserver d’être logées à la même

enseingne que l’ensemble des Associations parce que ces dernières ne sont pas

mandatées comme elles.

L’ensemble de ces difficultés semble cependant n’avoir pas échappées aux

initiateurs qui reconnaissent à la définition d’ensemble un caractère inclusif appelé

à intégrer les critères complémentaires d’intégration ou au contraire à opérer la

séparation des structures ou organes constidérés par rapport à cet ensmble.

23 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

I.2. Le mode d’intervention

De façon générale les ONG interviennent tous sur la base de l’approche

participative qui suppose la participation et la responsabilisation des bénéficiaires

pour la réalisation des actions de développement. Cependant, leurs rôles dans la

mise en œuvre des actions de développement diffèrent selon les relations qu’elles

entretiennent avec les bénéficiaires dans la conception des projets et leur

financement. C’est ainsi que des ONG joue le rôle de partenaires financiers des

projets à travers d’autres ONG ou Associations, agences d’exécution auprès des

bénéficiaires (ONG de financement) tandis que d’autres ONG mobilisent les

moyens financiers et exécutent les projets mis en œuvre sur le terrain.

I.3. Domaines et zones de couverture des ONG et associations de

développement en lien avec le CSLP

I.3.1. Importance numérique

Sur le plan numérique, les études menées à ce jour révèlent que l’’environnement

des ONG et Associations de développement au Burkina Faso est très dense mais

force est de constater qu’à l’étape actuelle aucune source ne dispose d’un

répertoire exhaustif de ces intervenants. Leur nombre varie d’une source à une

autre.

Aussi, nous avons opté de nous référer seulement aux données disponibles à la

DSONG.

En effet, suivant ces données, "on dénombre environ six cent (600) ONG et

Associations de développement ayant signé une convention avec le gouvernement

du Burkina Faso". Le tableau suivant nous donne la classification de ces ONG et

Associations de développement par région d’origine.

Le nombre des ONG évolue lentement d’une année à une autre. C’est ainsi que

dans le rapport de synthèse des " Deuxièmes journées de programmation des

ONG" tenues les 25 et 26 septembre 2007, la DGSONG, à travers sa présentation,

estimait l’effectif des OSC à 500 ONG et 20 000 associations.

Toutefois, Il ressort de certaines sources que le nombre des OSC est beaucoup

plus important.

Tableau N°1: Situation des ONG et Association par pays d’origine.

Pays d’origine Nombre Pays d’origine Nombre

Burkina Faso 176 Danemark 1

France 123 Côte d’ivoire 2

24 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Etats-Unis 40 Arabie Saoudite 2

Grande Bretagne 23 Australie 1

Canada 13 Togo 2

Suisse 32 Mali 1

Espagne 9 Inde 1

Italie 27 Irlande 1

Belgique 18 Luxembourg 4

Pays-Bas 10 Soudan 1

Allemagne 8 Lybie 2

Autriche 5 Nigéria 1

Japon 2 Bénin 1

Koweit 3 Internationales/régionales 13

Source : MEF, Compte rendu des travaux de l’atelier sur la clarification du rôle

des OSC dans le dispositif de suivi du CSLP, Août 2008.

I.3.2. Couverture territoriale des ONG et Associations de développement

Le rapport de l’atlier sur la clarification du rôle des ONG dans le dispositif

institutionnel du suivi du CSLP apprecie la couverture géographique du pays par

les ONG et Associations de développement. Il en ressort que les Associations de

déveoppement couvrent l’ensemble du territoire national. On dénombre parmi

elles, un certain nombre ayant une vocationa nationale et d’autres qui sont

présentes dans plusieurs localités à la fois.

Tableau N°2: Couverture territoriale des ONG et Associations

Régions Nombre d’ONG/Associations

Boucle du mouhoun 39

Casacades 7

25 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Centre 155

Centre-est 24

Centre-nord 62

Centre-ouest 62

Centre-sud 42

Est 64

Hauts Bassins 59

Nord 77

Plateau Central 43

Sahel 52

Sud-ouest 20

Vocation nationale 150

Source : MEF, Compte rendu des travaux de l’atelier sur la clarification du rôle des OSC dans le dispositif institutionnel de suivi du CSLP, août 2008. Graphique N°1: Couverture territoriale des ONG et Associations

26 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Source : MEF, Compte rendu des travaux de l’atelier sur la clarification du rôle des OSC dans le dispositif institutionnel de suivi du CSLP, août 2008.

Cette repartition montre une concentration des ONG dans la région du centre (155

sur 522) et aussi que la majorité des ONG/associations ont une envergure

régionale.

Au regard de ce tableau, le niveau de pauvreté ne semble pas être le critère de

choix des lieux d’intervention des ONG, quand on sait que le centre a un des

indices de pauvreté les plus faibles alors qu’il concentre le plus grand nombre

d’OSC. Une des explications de cette situation est qu’en réalité cette présentation

repond à la localisation des sièges des ONG/Associations beaucoup plus que leurs

zones d’action effective.

De nombreux efforts de dénombrement des ONG/associations sur le terrain sont

déployés mais n’ont pas de caractère officiel. En effet, l’enquête menée par la

mission qui n’a pas couvert systématiquement l’ensemble des provinces et

départements et qui a procedé à la collecte d’information souvent à partir des

chefs lieux des régions a estimé l’envergure de la couverture territoriaole et

sectorielle des ONG/Associations selon la configuration présentée dans le

graphique présenté ci-après.

Graphique 2 : Représentation de la couverture territoriale vue par la mission

27 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

65%

23%

6%

6%

base

départemental

régional

national

Source : enquêtes terrain GERAD 2009

I.3.4. Secteurs de contribution des ONG et associations de

développement en lien avec le CSLP

La complexité des besoins de développement, la baisse des ressources, le déclin

de l’aide ainsi que les différentes politiques d’ajustement structurel et les

changements politiques mondiaux en général ont également contribué au recul

des services publics. Ce recul de l’Etat laisse un vide de plus en plus souvent

occupé par les ONG et associations de développement, ce qui accroît leur

importance en tant qu’agents de développement surtout dans les pays du Sud.

Les analystes ont remarqué que ces organisations ont eu un effet positif sur le

développement, sur l’action et la transparence des autorités.

Dans ce contexte, l’orientation croissante du financement bilatéral et privé vers les

ONG et associations de développement a renforcé leur importance et a bien

montré le rôle qu’elles pouvaient jouer dans cette nouvelle situation et dans les

alliances stratégiques dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.

Les ONG et Associations de développement au Burkina Faso poursuivent plusieurs

objectifs, étant donné que le développement est multidimensionnel. Cependant,

on constate une concentration des ONG et Associations de développement dans

les domaines sociaux et dans l’agriculture. Cela se justifie certainement par le fait

que l’agriculture est le poumon de notre économie et que le sida, pandémie du

moment, est la maladie qui mobilise les partenaires au développement. Le

28 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

graphique suivant nous donne un aperçu de la répartition des ONG et

Associations de développement par domaine d’intervention.

Graphique n°3: Secteurs de contribution

Gou

vern

ance

5% Production

22%

Soutien à la production

24%

S, Sociaux

49%

Source : Enquête GERAD 2009

A travers le graphique ci-dessus présenté, on constate que près de la moitié

(50%) d’entre les 196 ONG enquêtées intervient dans les secteurs sociaux

(éducation, hydraulique et santé dont VIH Sida), 24,26% dans le secteur de

soutien à la production, 22,09% dans les secteurs de production contre seulement

4,57 dans le domaine de la gouvernance. Comme on le développera dans les

chapitres suivants, il convient de noter cependant une absence de coordination

qui rendrait les activités des ONG par domaine d’intervention plus efficaces et

complémentaires. Mais, certains domaines tels que les finances publiques, la

promotion du secteur public ne sont pas investis par les ONG et Associations.

Pour bien organiser les interventions des OSC dans le cadre de la mise en œuvre

et particulièrement du suivi du CSLP (revue annuelle), leurs domaines d’inventions

ont été pris en compte par les CST. Au nombre de neuf (9), elles comprennent les

domaines spécifiques d’intervention des OSC, comme l’indique le tableau suivant :

Tableau N°4 : Domaines d’intervention des OSC aux CST

29 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Domaines spécifiques d’intervention des

OSC

CST

Elevage Développement

rural et sécurité

alimentaire

Agriculture

Foresterie

Ressources halieutiques

Stratégie de sécurité alimentaire

Petite enfance Education,

Alphabétisation

et formation

professionnelle

Education primaire

Education secondaire

Education supérieure

Recherche scientifiques

Formation professionnelle

Politiques sanitaire Santé, nutrition

et VIH-SIDA Nutrition

Lutte contre le VIH/SIDA

Eau potable Eau,

Assainissement

et cadre de vie

Assainissement

Environnement

Climat de l’investissement Promotion du

secteur privé et

compétitivité

Promotion des PME

Promotion des secteurs porteurs de

croissance (mine, tourisme, etc.)

Promotion du label burkinabé

30 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Promotion de l’emploi

Développement des infrastructures (routes,

énergie, TIC, etc.)

Infrastructures

économiques

Pilotage de l’économie Finances publiques

et allocation des

ressources

Gouvernance économique

Lutte contre la corruption

Réformes institutionnelles administratives Réformes

institutionnelles et

décentralisation

Décentralisation

Gouvernance démocratique (droits

humains, Etat de droit, justice,

etc.)

Emploi Promotion et

protection sociale Protection sociale

Action sociale

Solidarité nationale

Promotion de la femme

Il convient de souligner que la plupart des ONG et Associations de développement

interviennent dans plusieurs domaines à la fois.

Graphique N°4: Répresentation de la participation des OSC aux CST.

31 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

velo

pp

em

en

t rural e

t sécu

rité

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ntaire

; 33

,60

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Edu

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Santé

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0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

35,00%

CST

Les ONG et Associations participent à la mise en œuvre des politiques et stratégies

de développement local et régional adoptées par le gouvernement. Leur apport au

développement de notre pays est croissant.

II. LA CONTRIBUTION DES ONG ET ASSOCIATIONS DE DÉVELOPPEMENT A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ AU BURKINA

II.1. Rappel sur le CLSP et sa mise en œuvre

Le gouvernement burkinabè a élaboré et mis en œuvre depuis 2000, avec l’appui

de la communauté internationale, un Cadre Stratégique de Lutte contre la

Pauvreté (CSLP). Révisé en 2003, ce document énonce les objectifs prioritaires de

développement pour réduire le niveau de pauvreté des populations d’une part et,

les inégalités entre les différentes régions et les groupes socio-économiques

d’autre part.

Le CSLP constitue le cadre unique de référence et de planification du

développement socio économique du Burkina Faso. Dans son approche, il a pour

32 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

objectif de rendre cohérentes les différentes stratégies sectorielles existantes, en

vue de créer les synergies nécessaires à l’éclosion de conditions favorables à un

développement soutenable et durable. Pour ce faire, la stratégie proposée essaie

de concilier les réformes structurelles et de stabilité économique avec les objectifs

d’accroissement des revenus des pauvres et de transfert vers ces derniers. La

stratégie propose ainsi des activités qui touchent tout aussi bien le système

économique que l’appareil politique et institutionnel et ce, au niveau central et au

niveau décentralisé. Le CSLP est un cadre fédérateur et doit servir de référence à

toute action de développement au Burkina Faso. Le CSLP élaboré s’articule autour

des axes suivants:

Axe 1 : Accélérer la croissance et la fonder sur l’équité ;

Axe 2 : Garantir l’accès des pauvres aux services sociaux de base ;

Axe 3 : Elargir les opportunités en matière d’emploi et d’activités

génératrices de revenus (AGR) pour les pauvres ;

Axe 4 : Promouvoir la bonne gouvernance.

Ces quatre axes reposent sur les principes directeurs suivants :

1. L’adoption d’une posture résolument prospective

2. La promotion de la bonne gouvernance

3. Le développement du capital humain

4. La gestion durable des ressources naturelles

5. La prise en compte de la dimension genre

6. La promotion de l’emploi et des jeunes

7. La réduction des disparités régionales

8. L’inculturation et l’ouverture

9. La promotion des nouvelles technologies de l’information et de la

communication

10. La prise en compte de l’intégration sous-régionale

11. La promotion d’un nouveau partenariat avec les bailleurs de fonds.

33 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Les ministères techniques, les organisations communautaires au niveau

décentralisé, la société civile ainsi que le secteur privé en partenariat avec les

Partenaires Techniques et Financiers (PTF) sont chargés de sa mise en oeuvre.

La mise en œuvre, le suivi et l’évaluation du CSLP a nécessité l’élaboration et la

mise en place d’un cadre et des structures institutionnelles appropriés.

La mise en œuvre de la stratégie se fait à travers un système de suivi- évaluation

participatif organisé comme suit : (i) le suivi évaluation de la stratégie, (ii) le suivi

des indicateurs de la pauvreté et des Objectifs du Millénaire pour le

Développement (OMD), l’évaluation de l’impact des politiques, des réformes et des

programmes de réduction de la pauvreté, de la stratégie. Un accent a été mis sur

l’approche participative afin d’impliquer, tout au long du processus de l’exécution,

toutes les parties prenantes impliquées dans le processus d’élaboration du CSLP. A

ce titre, des indicateurs de performance seront élaborés et harmonisés dans le

double objectif de la coordination du suivi/évaluation du CSLP et de la cohérence

des procédures et des résultats attendus. Pour ce faire, le Gouvernement, en

Conseil des ministres du 23 mars 2001, s’est doté d’un dispositif de coordination et

de suivi qui comporte trois paliers : une instance décisionnelle (le Comité

Ministériel de Supervision du CSLP) ; un organe technique (le Comité Technique

Interministériel de suivi du CSLP) et des structures opérationnelles (les Groupes

Sectoriels de Suivi du CSLP). Ce dispositif a été révisé en 2004 à la faveur de la

révision du CSLP.

Le dispositif rénové comprend quatre instances ayant chacune un rôle déterminant

en termes d’analyse et de production de résultats. Ces instances appuyées

chacune par un organe technique sont :

1. Le Conseil des ministres ;

2. Le Comité national de pilotage ;

3. Les Commissions Sectorielles et Thématiques (CST) ;

4. Les groupes de concertation sectoriels/sous sectoriels.

Avec la société civile, le Gouvernement entend continuer le partenariat dynamique

qui a toujours existé entre eux dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Le

Gouvernement s’engage à créer et renforcer le cadre de partenariat existant afin

34 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

de permettre aux OSC de jouer pleinement leur rôle d’appui à la dynamique et au

développement communautaire, pierre angulaire de la mise en œuvre du CSLP.

En effet, depuis quelques années, la société civile, à travers les organisations

regroupées au sein de la Cellule Nationale de Renforcement des Capacités de la

Société Civile, participe aux CST mises en place dans le cadre des Programmes

d’Actions Prioritaires (PAP) de mise en œuvre du CLSP.

Lors de la revue annuelle du CSLP, organisée en avril 2007, un document conjoint

dont le processus d’élaboration a pris 4 mois sous l’égide de la Cellule Nationale

de Renforcement des Capacités de la Société Civile a été produit pour montrer la

part et la contribution de la société civile à la mise en œuvre du CSLP. Par ailleurs,

le document, basé sur les critiques des populations, a relevé un certain nombre

d’actions prioritaires dont la mise en œuvre ne s'est pas faite en suivant les

normes requises ou dont les produits finaux ne sont pas à la mesure des attentes

des populations. La revue 2007 a été un cadre de discussions et d’échanges forts

houleux entre le gouvernement, la société civile ainsi que les PTF du

gouvernement.

Dans l’aide mémoire conjoint des PTF de la revue 2007, il ressort que la

fonctionnalité des CST s’est améliorée, notamment en matière d’organisation de

leurs travaux. Cependant, malgré la reconnaissance du gouvernement de l’action

constructrice de la participation de la société civile dans le développement du

pays, certaines OSC pensent que celui-ci reste encore réticent à les faire participer

pleinement aux mécanismes de suivi qu’il a élaborés, sous prétexte qu’elles ne

disposent pas de ressources et de capacités requises pour suivre et évaluer

l’action du gouvernement.

II.2. Eléments significatifs du bilan de la contribution des ONG/Associations de

développement au CSLP

II.2.1. Le bilan physique et financier des ONG et Associations de

développement au cours de la période du CSLP

A ce jour le bilan physique et financière le plus significatif qu’ait été établi sur la

contribution des ONG et Associations de développement à la mise en œuvre du

CSLP est celui qui a étéélaboré par le MEF à travers la DSONG pour la période

2004-2006 et présenté lors des « deuxièmes journées de programmations des

35 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

ONG et Associations tenue les 25 et 26 septembre 2007. Aussi, notre analyse

aura-t-elle les données dudit bilan comme principales références. Completé par les

autres sources documentaires, surtout des ONG membres du SPONG et les

résultast des enquêtes conduites par la mission sur le terrain dans le cadre de la

présente étude.

II.2.1.1. La contribution des ONG/Associations par région/2004-2006

Tableau N°6 : Contribution des ONG/Associations par région 2004-2006

Région 2004 2005 2006 Total

général

% Nbre des

ONG

intervenant

Boucle du

Mouhoun

940 454

698

1 218 169

908

1 700 402

354

3 859 026 960 6.32% 16

Cascades 467 295

958

471 977

275

395 665

381

1 334 938 614 2.19% 14

Centre 621 641

621

643 199

028

3 481 627

540

4 746 468 189 7.78% 50

Centre-Est 2 589 641

621

2 582 699

000

2 393 682

118

7 566 022 781 12.40% 19

Centre-Nord 3 004 418

545

4 367 583

667

3 888 632

561

11 260 634 773 18.45% 35

Centre-

Ouest

716 186

594

584 205

165

1 192 735

304

2 493 127 063 4.09% 40

Centre-Sud 1 167 074

851

736 539

416

967 626

940

2 871 241 207 4.70% 17

Est 1 648 830

654

2 339 606

934

2 773 295

526

6 761 733 114 11.08% 23

Hauts

Bassins

880 006

287

695 376

881

1 590 775

347

3 166 158 515 5.19% 29

Nord 1 253 433

635

1 941 099

921

2 378 893

896

5 573 427 452 9.13% 27

Plateau 261 300 118 795 1 088 121 1 468 217 503 2.41% 24

36 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Central 700 525 278

Sahel 1 226 667

077

1 390 736

248

915 708

218

3 533 111 543 5.79% 32

Sud Ouest 2 779 573

118

1 784 171

777

1 827 777

184

6 391 522 079 10.47% 10

Total 17 556

525 401

18 874

160 745

24 594

943 647

61 025 629

793

100% 184

Sources : Rapport synthèse des deuxièmes journées de programmation des ONG et Associations de Développement/2007

Cette contribution, rapprochée au total des investissements de l’Etat dans la mise en œuvre du CSLP revèle une proportion signifiative des ONG et Associations de 13,08% du CSLP contre 86,92% pour l’Etat et les autres partenaires techniques et financiers. La repartition de cette contribution comparée à celle de l’Etat et disposée à travers le territoire national présente des disparités comme cela apparait dans le tableau de synthèse qui suit : Tableau N°7 : Contributions financières 2004-2006 des ONG/Associations par région Groupe Région Part des

ONG/Associations

CSLRP ONG/CSLRP

(%)

Groupe 1 Centre-est

7 566 022 781

13 747 910 000

55,03

Sud-ouest

6 391 522 079

19 001 917 826

33,64

Centre

4 746 468 189

14 516 850 000

32,70

Centre-sud

2 871 241 207

14 315 804 244

20,06

Groupe 2 Centre nord

11 260 634 773

56 949 986 946

19,77

Centre-ouest

2 493 127 063

17 163 910 182

14,53

37 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Sahel

3 533 111 543

26 912 683 503

13,13

Groupe 3 Hauts Bassins

3 166 158 515

27 075 000 000

11,69

Est

6 761 733 114

62 327 000 000

10,85

Groupe 4 Nord

5 573 427 452

70 000 000 000

7,96

Boucle du

Mouhoun

3 859 026 960

65 022 839 206

5,93

Plateau central

1 468 217 503

24 937 696 007

5,89

Cascades

1 334 938 614

54 434 930 000

2,45

National

61 025 629 793

466 406 527 914

13,08

Sources : Rapport synthèse des deuxièmes journées de programmation des ONG et Associations de Développement/2007

Un examen des données ci-dessus permet de distinguer quatre groupes suivant le

niveau de ressources financières investies par les ONG et Associations dans les

CSLP:

- Un premier groupe concerne les régions où les investissement des ONG et

Associations représentent au moins 1/5ème des ressources du CSLP investies

dans la région. Quatre (4) régions sont dans ce cas, il s’agit des régions du

Centre-Est ou les interventions des ONG et Associations représentent plus

de la moitié des fonds investis dans le CSRLP, du Sud-ouest (37,7%), du

Centre (32,7%) et du Centre-sud (20,06%) ;

- Le 2ème groupe contient les régions où les investissements des ONG et

Associations sont supérieurs à la moyenne nationale (13,08%) mais

inférieur à 20%. Trois régions sont dans cette situation : le centre-nord

(19,77%), le Centre-ouest (14,53%) et le Sahel (13,13%) ;

38 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

- Le 3ème groupe concerne les Régions où les investissements des ONG et

Associations sont supérieurs à 10% mais inférieur à la moyenne nationale.

Elles sont au nombre de deux (2). Ce sont : les régions des Hauts Bassins

(11,69%) et de l’Est (10,85%) ;

- Le 4ème groupe qui comprend quatre (4) régions regroupe les régions où les

ressources investies par les ONG et Associations représentent moins du

1/10ème des ressources du CSRLP. Ce sont les Régions du Nord (7,96%), de

la Boucle du Mouhoun (5,93%), du Plateau central (5,89%) et des

Cascades (2,45%).

Face à l’importance numérique des ONG/Associations, il faut reconnaitre que leurs

capacités et la qualité de leurs interventions sont loin d’être équivalentes.

Souvent des ONG/Associations contestent toute tentative de comparaison entre

les actions des ONG et Associations en soutenant que l’importance de leurs

activités n’est pas liée au volume financier ou même son l’étendue physique mais

bien à son opportunité et à sa valeur intrinsèque toujours unique. Ainsi, toute

intervention d’une ONG ou Association bien placée est unique et incomprable.

Nonobstant ces considérations physiques nous devons accepter que les ONG et Associations n’ont ni les mêmes moyens d’action tant en matière de finances qu’en termes de compétences techniques. A titre d’exemple, à l’occasion du processus de révision du CSLP, la DGSONG a établi en octobre 2003 une liste des principales contributions des ONG en recueillant leurs programmes prévisionnels 2004-2006. Cette opération avait fourni la liste de 25 ONG et Associations dont les programmes/projets triennaux atteignaient au moins 400 millions de FCFA ainsi que présenté dans le tableau qui ci-dessous. Cette contribution représente la valeur absolue de 47 167 282 141 FCFA et par rapport au montant total du bilan établi à 61 025 629 793 FCFA, elle représente 77,29% de leurs apports au CSLP sur la période 2004-2006. Tableau N°8 : Estimation des contributions des principales ONG/Associations 2004-2006

N° ONG/Associations Total général % du total

1 Plan Burkina 13 407 005 590 21,97%

2 OCADES 6 301 523 185 10,33%

3 BORNEFonden 4 331 831 538 7,40%

4 ATD QUART MONDE 2 611 058 000 4,28%

5 AFRICARE 2 220 000 000 3,64%

6 TIN TUA 2 154 250 000 3,53%

39 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

7 INTERMON OXFAM 2 126 087 000 3,48%

8 ADRA 1 913 614 285 3,14%

9 CRS 1 621 862 018 2,66%

10 DAKOUPA 1 006 547 000 1,65%

11 Iles de paix 965 469 290 1,58%

12 BIBIR 891 048 859 1,46%

13 EWA 816 341 362 1,34%

14 APIL 748 785 000 1,23%

15 Zood Nooma 726 737 000 1,19%

16 Chrétien pour le Sahel 705 500 255 1,16%

17 Medicus Mundi Italia 599 300 000 0,98%

18 Médicus mundi 564 390 000 0,92%

19 LVIA 542 504 000 0,89%

20 ADS 537 000 000 0,88%

21 ARFA 526 075 453 0,86%

22 DIAKONIA 502 128 000 0,82%

23 Centre italien d’aide à

l’enfance

481 000 000 0,79%

24 R/MARP 467 095 306 0,77%

25 Campo di Lavoro 400 129 000 0,66%

Total 47 167 282 141 77,29%

Source : Rapport des deuxièmes journées de programmation des ONG et

Associations de développement, 25, 26 septembre 2007.

En complément du bilan établi par le MEF à travers la DGSONG ci-dessus

présenté, la documentation de la mission lui a permi d’établir pour la période

2006-2009 une liste des projets majeurs mises en œuvre par des ONG et

Associations et qui s’établit ainsi qu’il suit :

40 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Tableau N°9 : Projets majeurs des ONG/Associations/ Période 2007-2009

N° PROJETS/PROGRAMMES DURE BUDGET TOTAL ONG

2 Promotion d’une approche multipartenariale pour la réduction et la prévention des incapacités et situations de handicap dues à la filariose lymphatique

2007 2009

23 997 15094 Handicap International Luxembourg

3 Amélioration de la qualité de l’offre de soins en réadaptation fonctionnelle

2007 2009

189 345 212 Handicap International Luxembourg

6 Appui institutionnel au Centre de rééducation fonctionnelle du Centre Médical Saint Camille, Ouagadougou

2007 2009

6 296 640 Chrétiens pour le Sahel

7 Appui aux enfants en difficulté à Ouagadougou

2007 2009

39 467 339.52 Chrétiens pour le Sahel

8 Appui aux jeunes filles en difficulté à Ouagadougou

2007 2009

39 224 918.88 Chrétiens pour le Sahel

9 Projet Conservation des eaux, réhabilitation des sols et amélioration agro-sylvopastorale dans le départ de Kongoussi, province de Bam

2007 2009

47 224 800 Chrétiens pour le Sahel

10 Programme de Développement intégré de la diocèse de Nouna

2007 2009

47 224 800 Chrétiens pour le Sahel

11 Programme de Développement intégré du diocèse de Banfora

2007 2009

47 224 800 Chrétiens pour le Sahel

12 Plan de développement intégré Fada N’Gouma (phase I et II)

2007 2009

1 348 427 423.7 Chrétiens pour le Sahel

13 Plan de développement intégré Dédougou (phase I et II)

2007 2009

1 372 889 870.1 Chrétiens pour le Sahel

14 Plan de développement intégré Bobo Dioulasso (phase I et II)

2007 2009

1 003 203 641.3 Chrétiens pour le Sahel

15 Perfectionnement et intensification de l’utilisation de la traction asine au plateau central du Burkina Faso par le moyen d’un Centre Technique de l’Amélioration de la traction asine (cofinancement)

2007 2009

497 086 080.33 Letzebuerger Jongbaueren a Jongwenzer- Service Coopération a.s.b.l.

16 Une ambulance pour le département de

2007 20 434 564.5 Christian Solidarity

41 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Niandiala au Burkina Faso (cofinancement)

17 Séminaire national de formation «Acquérir les compétences pour assumer les responsabilités en tant que partenaire social», Burkina Faso (cofinancement)

2007 14 546 648.585 PrismaLux

18 Construction de deux ponts, Niansogoni, Burkina Faso (cofinancement)

2007 5 045222.154 Association Europe Tiers-Monde

19 Mise en exploitation de l’aire de l’école Marie Joachim de Leungo par des cultures maraîchères (cofinancement)

2006 2008

30 252 895.575 LCI

20 Marketing social des moustiquaires traitées aux Insecticides dans les districts sanitaires de Fada N’Gourma et de Gayéri, Burkina Faso (cofinancement)

2006 2008

364 984 245.675 Comité luxembourgeois pour l’UNICEF

21 Construction d’un centre de formation agricole avec internat pour jeunes ruraux, Tondtenga, Burkina Faso

2007 2009

144 629 393.475 Fonds Soroptimiste Luxembourg

23 le "Projet d’Appui à la sécurité alimentaire par la Fertilité des Sols dans les Régions du Centre-Nord et du Plateau central au Burkina Faso" (PASAF)

2007 2009

822 061 114.7

24 Réduction de l’insécurité alimentaire par l’utilisation des excréta humains hygiénisés comme fertilisants dans les régions du Centre-Est et du Centre-Ouest du Burkina Faso »,

2009 1 377 487 073.2 CREPA

25 "Programme de Réduction de la Vulnérabilité Alimentaire au Sahel" (PREVAS

2009 1 196 137 282.2 Christian Aid

26 Le Programme de Réduction de la Vulnérabilité Alimentaire au Sahel

2009 1 180 620 000 Christian Aid

27 le Programme post inondation d’appui à la sécurité alimentaire (PPASA)

2008 2009

656 000 000 Réseau MARP

28 Citoyenneté communale 2007 3 000 000 000 LC

42 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

2009

29 Appui au Réseau de communication sur le pastoralisme

2007 2009

500 222 135 ARECOPA

30 Renforcement des capacités techniques, organisationnelles et économiques des membres de la FEPPASI

2007 2009

270 358 700.5 FEPPASI

32 Promotion de l'irrigation goutte à goutte dans le maraîchage

2007 2009

476 402 470.6 HELVETAS/ OSC/APEPAC

33 Programme d’Appui au Développement Local à l’Est du Burkina Faso

2006-2009

1 538 911 934 ARC+ACADE

Marche Mondiale des Femmes 2009 230 000 000

Terre des hommes Allemagne 2008 657 450 780

Terre des Hommes Lausane 2008 870 563 090

SOS Sahel International 2009 7 060 537 000

Tree aid 2008 1 678 030 687

Water aid 2008 804 781 205

RNA, BDRSI 2007 2009

889 799 913.96 Réseau MARP,

43 Valorisation des productions locales

2009 560 000 000 USADF

44 Promotion du droit à l'éducation des enfants en situation de handicap

2009 459 130 000 Handicap International

45 la promotion d'une dynamique communautaire pour l'élimination de la filariose lymphatique, le contrôle de l'onchocercose et l'administration de la vitamine A.

2009 787 080 000 Helen Keller International

46 programme sectoriel sahélien pour une meilleure sécurité alimentaire dans le contexte de la décentralisation

2009 4 460 120 000

47 projet d'augmentation, diversification et commercialisation agricole pour améliorer la sécurité alimentaire des agriculteurs du Passoré

2008 1 078 191 376.5 Christian Aid

48 Nutrifaso communautaire-Gnagna

2009 2 500 000 000

49 Negos-RN 1 324 918 000

50 Accès aux opportunités 2008 523 000 000 US/ADF

43 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

économiques pour les personnes marginalisées

51 projet d'auto-gestion de l'eau potable et assainissement en milieu rural dans 4 provinces du Bur kina Faso (Passoré, Boulkièmdé, Kourwéogo et Sanguié)

2007 2009

685 051 475.5 CISV

52 action de valorisation des potentialités naturelles et d ’appui à la production agricole des unions par filière dans les provinces du Ioba et du Tuy.

393 540 000

53 Développement des capacités pour l'amélioration de la qualité de la vie et le renforcement de la société civile

196 770 000

54 partenariat entre les acteurs de terrain (producteurs, techniciens, administratifs, élus), et les scientifiques pour co-concevoir et mettre en oeuvre des innovations agropastorales.

1 093 166 229.4

55 stockage et de la commercialisation des céréales brutes ou transformées de qualité

787 080 000 Afrique verte

56 IUCN 5 156 784 070

57 ASSOCIATION NEEED 701 056 342

58 ASSOCIATION VIVE LE PAYSAN 2007 2009

672 830 500

59 RAJS 2007 2008

721 700 650

60 ASSOCIATION AMMIE 2007 2009

1 023 640 000

61 GRAAP 2008 2009

460 007 500

62 CROIX ROUGE BURKINABE 2007 2009

4 890 000 000

63 SOS SIDA 2007 2009

849 340 600

64 GTB 2007 2008

205 570 000

65 ASMADE 2007 2009

307 410 500

66 FCI 2008 290 367 182

67 SAVE THE CHILDREN 2008 190 460 245

68 ADSF 2007 1 030 458 700

44 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

2009

69 VILLAGE SOS ENFANTS 2008 478 600 450

70 NATURAMA 2008 2009

673 530 000

71 FDC 2008 2009

540 176 045

72 IFDC 2008 409 567 300

73 Médecin du Monde 2008 2009

122 263 695.5

74 Education et appui communautaire

2008 1 589 250 180 Aide et Action -Burkina

75 Nutrition communautaire et sécurité alimentaire et autres

2007 2009

3 011 125 354 Eau Vive Burkina

76 Développement global de l’enfant

2007 2009

467 245 000

Enfant et

Développement

(E&D)

77

Programme d’appui à la scolarisation en zone rurale

2007 2009

109 184 594 DSF

2 661 200 000 Water Aid

Sahel Solidarité

TOTAL

104 766 213 850

Au regard des données qui ont pu être recueillies, on pourrait deduire, à titre

indicatif, que les ONG et Associations ont pu mobiliser au cours de la période du

CSLP au plus bas mot la somme d’au moins total de cent quatre milliards sept

quatre vingt onze millions huit cent quarante trois mille six cent quarante trois

(165 791 843 643) FCFA7, soit 61 milliards de 2004-2006 et cent quatre milliards

sept cent soixante six millions deux cent treize mille huit cent cinquante

(104 766 213 850) FCFA de 2007 à 2009.

II.2.1.1. L’utilisation des ressources fiancières

Ainsi sur la période 2004-2009 les ONG/Associations ont pu mobiliser la somme

indicative d’au moins 165 791 843 643 de FCFA.

Il reste entendu que la totalité de ces sommes n’est pas allée aux investissements.

Il est intéressant de se poser la question sur l’efficacité de l’utilisation de ces

moyens dans la lutte contre la pauvreté notamment. Devant l’impossibilité de

7 En absence de données financières sur la période 2000-2003, cette période n’a pas été prise en

compte.

45 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

saisir dans les détails les emplois faits de ces montants, un ordre de grandeur

nous est fourni par certains experts qui se sont intéressés à la question. En est de

ceux-là, Monsieur OBOSSOU Kwami8 dont les recherches sur l’utilisation des

ressources financières des acteurs non étatiques au Burkina Faso entre 1997 et

2006 indique que cette utilisation respecte les principales rubriques respectives

des charges salariales, des charges de fonctionnement et la part des

investissements.

Selon ladite étude la part allouée aux investissements est appréciable dans le

budget des ONG et Associations de développement. Celle-ci représenterait 62,3%.

Les charges salariales s’éleveraient à 13,20% contre 23% de charge de

fonctionnement.

Il faut dire que ces quotas ont connu une certaine hausse du fait de la crise

financière de ces dernières années.

A côté de ces quotas, il faut noter les parts non déterminées des budgets des ONG

et Associations de l’ordre de 0,68%.

Si nous appliquons ces données aux valeurs de nos estimations plus haut, nous

obtenons pour la période 2004-2009 considérée les montants ci-après :

Investissements :103 437 531 248

Charges de fonctionnement : 39 292 666 943

Charges salariales : 21 884 523 360

Non-determinés :1 127 384 536

Si ces indications sont fiables, elles interpellent sans doute les ONG et Associations

à plus de rigueur et de performance pour reduire les charges de mise en œuvre

des programmes au bénéfice des populations, puisque c’est cela qui constituait

l’un de leurs atouts.

8 OBOSSOU Kwami : « Investissements des acteurs non étatiques et croissance économique au Burkina ».

2007

46 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Graphique n°6 : Répartition du budget des ONG et Association sur

la période 2004-2009

62,39%

0,68%13,20%

23,70%

Investissement

Fonctionnement

Salaire

Non déterminés

Source : Enquête terrain GERAD 2009

II.2.1.2. La mobilisation des ressources

A l’instar des ONG et Associations des pays situés au sud du Sahara, celles du

Burkina Faso sont quasi exclusivement financées par des partenaires du Nord

(Europe essentiellement, Amériques et Asie). Ces partenaires financiers

contribuent pour la plus grande partie des besoins en financement pour la

conduite des projets divers.

Cette situation traduit le besoin en financement des projets et programmes de

développement, la faiblesse des ressources des acteurs locaux et l’intention

toujours manifeste de leurs partenaires à accompagner leurs efforts. Elle montre

aussi que les Associations et ONG dépendent extrêmement des financements

extérieurs. La défection d’un bailleur de fond, entraine une perturbation dans les

activités. Et ce bouleversement sera d’autant plus grand que l’apport financier de

ce partenaire est important.

Sur la base des données financières collectées, on constate en effet que la

contribution des bailleurs de fonds sur le total des fonds que les ONG et

Associations ont pu collecter de 2004 à 2009 est de 82,17% contre 8,97% pour

les bénéficiaires et 8,75% pour l’Etat.

Tableau n°10: Etat récapitulatif des apports des différentes parties

Désignation Montant (en F CFA) %

Contribution des bénéficiaires 14 871 528 374 8,97

Contribution de l’Etat 14 506 786 318 8,75

47 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Bailleurs de fonds (financement

extérieurs) 136 231 157 921

82,17

TOTAL 165 791 843 643 100

Source : Enquête terrain GERAD 2010

Graphique N°8: Les apports aux financements des réalisations de 2004-2008

Source : enquête GERAD 2009

II.2.1.3. L’appui des partenaires aux ONG/Associations en renforcement de

capacités

Les organisations de la société civile au Burkina Faso sont dépendantes des

financements extérieurs dans la réalisation de leurs actions et les avis convergent

sur le fait que les PTF sont particulièrement attentifs à la cause des ONG et

Associations de développement.

Il n’est pas faux de d’affirmer qu’ils ont été, par moment, des catalyseurs qui ont

motivé le Gouvernement à voir plus large, la place et le rôle des OSC. Plusieurs

PTF sont disposés à apporter un soutien conséquent sous plusieurs formes : appui

48 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

direct à des OSC ou indirect par le biais des projets programmes cofinancés avec

l’Etat.

Ainsi, outre le PARECAP, on compte les projets d’appui et de renforcement des

capacités de la société civile mis en place avec l’aide du PNUD et de l’Union

Européenne.

Au cours de la période 2001-2005, environ 500 organisations de la société civile

ont bénéficié d’un financement de l’ordre 5,8 milliards de F CFA dans le

cadre des relations de partenariat entre le système des Nations Unies et les OSC

au Burkina Faso9. Ces financements sont accordés dans plusieurs secteurs

d’activité des OSC tels que l’éducation, la santé, le VIH/SIDA, la protection de

l’enfance, les programmes d’alphabétisation, les appuis aux femmes et aux

groupements villageois de même que la sécurité alimentaire qui sont des facteurs

de croissance.

Par ailleurs, plusieurs projets en cours d’exécution en août 2006 par les OSC et

gérés directement par la délégation de la commission européenne au Burkina Faso

sont cofinancés par les lignes budgétaires et lignes FED «Tous pays ACP». Le

montant des contrats de subvention en cours en 2006 pour un total de 87 projets

dans le cadre des appels à propositions s’élève à environ 18 milliards de F CFA.

Ces projets qui sont réalisés dans plusieurs secteurs d’activité tels que la sécurité

alimentaire, l’eau, la santé et la démocratie et les droits humains, concourent à la

création de la richesse nationale en vue d’une amélioration des conditions de vie

des populations. Une convention de financement d’un montant total de 10

milliards de F CFA a été signée par la Commission Européenne en 2006 pour une

période de 5,5 années dans le cadre du Programme de renforcement des

capacités des OSC (PROS) au Burkina Faso10.

Tableau 11 : Appuis de la CE aux OSC au Burkina Faso (contrats de subvention en cours en 2006)

Programmes d'appuis aux

ONG-OSC (UE-ACP)

Nombre

Projets

Contribution CE

(en milliards de F

CFA)

1- Lignes budgétaires

Cofinancement: projets nationaux et 1 régional 16 7,3

Sécurité alimentaire 9 3,3

Santé 3 3,2

9 Il s’agit d’une estimation des données non consolidées ; Programme VNU/PNUD-BF

10 Le démarrage du programme a été effectif en 2009.

49 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Démocratie/droits humains 1 0,6

Sous-total 29 14,4

2- Ligne FED "Tous pays ACP"

Facilité Eau 2 1,2

Sous-total 2 1,2

3- FED DSC-PIN

FAED (PADEG)-8ème FED 56 2,3

PROS-9ème FED (en démarrage) - -

Sous-total 56 2,3

TOTAL 87 17,9

Source : Délégation de la commission européenne au Burkina Faso

4.2.2. Contribution immatérielle et non quantifiable des ONG et

Association

La contribution des ONG et Associations de développement va souvent au-délà

des réalisations physiques et matérielles. Du fait même de l'implication des

ONG/Associations au sein des communautés bénéficiaires et de la démarche

participative appliquée pour la réalisation des actions, cet aspect est plus notable

en ce qui les concerne plus que les autres acteurs du développement (PTF, Etat).

Sans être exhaustifs, on peut mentionner au nombre des réalisations immatérielles

et non quantifiables des ONG/Associations les suivantes :

- Les ONG/Associations constituent des cadres d’apprentissage de la démocratie

et la bonne gouvernabce : les ONG/Associations sont des organisations

fonctionnelles qui vont des plus simples au plus complexes. L’engagement en leur

sein est libre et volontaire et prédisposent les membres au respect des principes

démocratiques et de bonne gouvernance au service de la promotion des valeurs

humaines diverses : solidarité, fraternité, compassion, etc. ;

- les ONG/Associations sont des structures interfaces et médiatrices : citons dans

cette rubrique le rôle de prévention et de résolution des conflits relatifs à la

gestion foncièrerurale que les ONG/Associations assurent auprès des autorités

politiques au quotidien dans de multiples situations ;

- Les ONG/Associations sont d’importants vecteurs de sensibilisation positive des

populations sur les stratégies et politiques de développement ;

50 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

- Les ONG/Associations sont porteuses d’espoir des couches défavorisées et

contribuent ainsi à la consoliation de la solidarité et à la paix sociale.

Le graphique n° , à travers quelques exemples, montre que les contributions

immatérielles et non quantifiables aussi diverses qu’elles soient, sont considérables

avec un accent prononcé sur les contributions relatives aux savoirs, savoir faire et

savoir être (27,11%) ; ce type de contribution accroît les capacités des individus

et des groupes dans les domaines intellectuel et professionnel et participent ainsi

au développement des ressources humaines levier capitale dans la lutte contre la

pauvreté au Burkina.

La consolidation de la base de la paix sociale (19,77%) est obtenue à travers

toutes les actions visant à juguler la pauvreté et à réduire les inégalités sociales

notamment à une insertion des marginalisés économiques et sociaux dans la vie

active.

En ce qui concerne, l’apprentissage de la démocratie (15,25%), il est au centre de

toutes les actions en faveur des groupes et de structures créés pour entreprendre

des actions de développement. Action trasversale de par sa nature, elle est prise

en compte par les acteurs de développement pour renforcer aussi bien

l’organisation interne que la gestion concertée des projets dont les résultats ont

un impact considérable sur la réduction de la pauvreté.

La bonne gouvernance, si elle au bas de l’échelle (9,69%), n’en demmeure pas

moins importante en matière d’actions entreprises par les ONG et Associations de

développement. En effet, pour avoir été pris en compte par les structures

d’accompagnement que par les acteurs de base concernés, ses effets se

constatent au niveau de tous les projets de développement qui ont connus des

résultats satisfaisants.

51 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Graphique n°9 : Contribution immatérielle et non quantifiable

27,11%

9,60%

13,56%14,69%

19,77%

15,25%

0

10

20

30

40

50

60

Savoirs, savoirs faire et savoir être

Bonne gouvernance

Dialogue social

Prévention et résolution des conflits

Consolidation de la base de la paix sociale

Apprentissage de la démocratie

Source : Enquête GERAD 2009

II.3. Analyse qualitative du bilan de la contribution des ONG et

Associations de développement au CSLP

Au dela des données quantitatives recueillies sur les activités des ONG et

Associations et dont la fiabilité ne resiste pas toujours à la critique compte tenu

des difficultés de la collecte des informatiions et de leur caractère parcellaire, les

informations documentaire relevées ainsi que les renseignement de l’enquête de

terrain nous ont conduit à une présentation plus large de l’analyse qualitative de la

contribution des oNG et Associations à la lutte contre la pauvreté selon les axes du

CSLP au Burkina Faso.

52 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

II.3.1. Axe 1 : Accélérer la croissance et la fonder sur l’équité

II.3.1.1. Améliorer la compétitivité de l’économie et la réduction des coûts des

facteurs

a) La petite irrigation :

Pour renforcer l’empowerment, l’expertise et l’efficacité des producteurs

maraichers dans la production, la conservation et la commercialisation pour un

accroissement de leurs revenus les ONG/Association ont entrepris plusieurs

actions. La finalité est l’émergence d’un nouveau type de producteur/entrepreneur

dans le domaine de la maraîchéculture au moyen de l’irrigation Goutte à Goutte.

Les objectifs spécifiques sont les suivants :

Soutenir la diffusion des systèmes d’irrigation entreprise ;

Renforcer les capacités de production, de conservation et de

commercialisation des producteurs maraichers ;

Développer de façon participative des outils visant a maintenir

(durablement) ce niveau de performance.

Les principales activités recensées à ce niveau sont notamment :

L’accompagnement des productions maraîchères de qualité diversifiées,

suffisantes et durables ;

La facilitation de l’accès à l’équipement et l’investissement ;

La connexion des producteurs ruraux à des marches rémunérateurs ;

La recherche d’accompagnement (accès aux semences de qualité, bonnes

pratiques culturales, introduction de nouvelles variétés, expérimentation

avec des nouveaux équipements) ;

La réalisation de plus de 1720 ha de périmètres irrigués

La réalisation de 113 magasins de stockages

Etc.

Les ONG et Associations soutenant ce sous secteurs sont entre autres :

BORNEFonden, FDC, le Réseau MARP, SOS Sahel International, Tin Tua, etc.

b) Renforcement techniques de production :

36 des 196 ONG/Associations enquêtés sont actives dans ce sous volet et ont

permis la réalisation de plusieurs sites de productions maraîchères, piscicole, etc.

c) Le renforcement des capacités des organisations et associations

paysannes :

Action transversale de plus de 90% des ONG et Associations de développement, le

renforcement des capacités des organisations et associations paysannes a

toujours constitué un défi pour elles. Ainsi, suivant les besoins de ces acteurs et

53 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

de l’évolution des problématiques de développement, les ONG/Associations ont

initié plusieurs actions allant de l’appui à la mise en place de d’organisations de

producteurs et à leur restructuration au financement de leurs activités.

d) Appui à la filière coton :

Le coton constitue pour les acteurs ruraux et pour le pays une source de revenus majeure. Les actions d’appui des ONG/Associations à ce sous secteur sont entre autres :

- Les actions de sécurisation foncière (UDPC-Padema) - Les actions d’aide à l’accessibilité des produits phytosanitaires ; - L’octroi de micro crédits ; - Les formations spécifiques sur les techniques de production ; - Les subventions des moyens matériels de production ; - Etc.

II.3.1.2. Appui à la diversification des circuits de distribution de produits

alimentaires

Au Burkina, les populations ont une longue tradition de transformation des

produits alimentaires. Cependant, force est de constater cette activité qui grandit

de jour en jour ne répond pas à certaines normes de qualité pour pouvoir

prospérer non seulement au niveau national mais aussi international. L’une des

difficultés majeure des producteurs locaux dans ce sous secteur est le manque de

matériels de production, l’insuffisance des moyens financiers, le faible niveau de

formation et la méconnaissance des stratégies marketings.

Ainsi, pour pallier à ces contraintes et relever les revenus et améliorer le niveau de

vie de ces producteurs, plusieurs ONG/Association leur prête main forte à travers

notamment :

- L’octroi de micro-credits ;

- Amélioration de l’accès à l’eau

- La subvention de semences ;

- L’appui en équipement ;

- Formation des membres en gestion des affaires,

- Formation en gestion comptable ;

- L’appui à la certification des produits alimentaires transformés

Les plus grandes ONG et Associations présent actives dans se secteur sont entre

autres :

- L’ONG US/ADF qui en une année d’intervention au Burkina a injecté plus de

2 000 000 de dollars américain ;

- Le CECI et l’association ECLA qui interviennent dans la transformation et

l’exportation de la noie de cajous ;

- La GTZ avec son projet de transformation de boisson à base de produits

locaux ;

54 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

- Le FUGN avec la transformation des productions locales (pommes de terre ;

mangues, etc.)

II.3.1.3. Soutien aux secteurs productifs

L’appui à la promotion du monde rural est un tremplin vers l’accroissement de la

production agricole. A cet effet, les ONG/Associations ont mobilisé des ressources

considérables pour ce volet. Ainsi, au cours des dernières années et selon les

résultats de nos enquêtes diverses actions ont été menées dans ce domaine.

Dans le domaine des infrastructures de transports : les actions des ONG et

Associations y sont limitées. Pour l’essentiel, elles portent l’ouverture de pistes

rurales notamment avec le Projet PRES à Fada (près de 100 kms de pistes rurales

réalisés) ;

Dans le domaine industriel et commercial, et au niveau des petites et

moyennes entreprises (PME)/petites et moyennes industries (PMI) spécifiquement,

les ONG et associations ont œuvré à la création de plusieurs petites et moyennes

entreprises des laiteries, des maroquineries, de production de savon, de

production de produits artisanaux, etc.

Dans le domaine de l’accès aux ressources énergétiques, les principales

activités réalisées s’inscrivent principalement dans le cadre du Programme plates-

formes multifonctionnelles dont certaines ONG ou Associations en sont opérateurs.

Plusieurs actions sont menées comme l’en atteste les exemples suivants :

L’installation de 127 Plates Formes multifonctionnelles ;

La formation de 322 femmes membres de CFG en technique de gestion

opérationnelle des PTF ;

La formation de 176 meunières et 48 meuniers ;

La formation de 37 artisans en maintenance niveau 1 et leur dotation en

kits d’outils de travail ;

Dans le domaine de l’artisanat, les efforts du gouvernement en 2006 ont visé

à soutenir la promotion commerciale des produits artisanaux, la mise en œuvre

des projets d’appui à l’artisanat et l’organisation des acteurs du secteur.

II.3.1.4. Appui à la création de micro-entreprises

L’appui à la création de micro entreprise constitue un volet important des actions

des ONG et Associations de développement au Burkina. De 2004 à 2008, ce sont

au total 1317 micro-entreprises dans divers domaines que leurs appuis ont permis

de mettre en place. Ces micro-entreprises se subdivisent comme suit :

55 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

• 157 micro entreprises d’artisans réparateurs créées ;

240 micro entreprises de maçonnerie créées ;

• 327 micro-entreprises de restaurations ;

• 83 micro-entreprises de transformation de produits alimentaires locaux ;

• 81 centres de production des activités artisanales construits et équipés ;

• 24 centres de production de farines de sevrage construits et équipés ;

• 56 centres de production de savon ;

• 345 micro-entreprises d’assainissement et d’hygiène ;

• 4 centres de récupération et de transformation de déchets plastic.

II.3.1.5. Appui à la promotion de la micro finance

Une des conditions principales de mise en œuvre des actions de développement

est la mobilisation des fonds nécessaires au financement des projets. Au-delà de

l’octroi de subventions, l’accompagnement des initiatives locales de mobilisation

des fonds s’est donc présenté à un certain nombre d’ONG et Associations de

développement comme une approche de développement durable. Aussi faible qu’il

soit tel que présenté dans le graphique ci-dessous, le nombre d’ONG et

Associations de développement (2,59% contre 97,41%) prenant en compte ce

type de contribution est révélateur de la place prépondérante accordée de plus en

plus à l’autofinancement et à la gestion des microprojets.

Graphique N°10 : Part de la des actions liées à la microfinance des ONG/Associations

56 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Secteur 8;

Autres domaines

ONG; 97,41

Microfinance; 2,59

Source : Enquête GERAD 2009

Il convient de relever ici que ces 2,59% d’ONG et Associations conduisent ces

actions essentiellement à l’endroit des femmes pauvres des zones rurales,

périurbaines et même urbaines.

Les responsables des ONG et Associations justifient cette tendance par le fait que

les femmes du Burkina Faso vivent dans des conditions extrêmement difficiles et

font face à de multiples responsabilités. En plus des travaux domestiques

quotidiens (ménage, recherche de l'eau et du bois de chauffe, éducation des

enfants), elles prennent une part active dans la sécurisation des conditions de vie

de leurs ménages. Certaines sont même des chefs de ménages.

Le but des différentes actions développées est l’amélioration du statut et du

pouvoir économique des populations rurales en général et particulièrement celui

des femmes rurales, par l’accès des plus pauvres aux services de micro finance. La

plupart des approches utilisées par ces ONG et Association mettent un accent

important sur la mobilisation de l’épargne locale et sa réutilisation sous forme de

crédit par les femmes elles-mêmes organisées en groupements d’épargne et de

crédit.

Une autre approche aussi est celle utilisée par essentiellement les grandes ONG de

parrainage qui consiste à octroyer directement des micro-crédits aux populations

pauvres sur la base des fonds reçus des parrains. Nous pouvons citer ici les ONG

telles que Plan urkina, BORNEFonden, ASDF, Aide et Action.

Enfin, il y a l’approche facilitation de l’accès au crédit qui menée par certaines

ONG et Associations auprès de Caisses Populaires de toutes les régions.

Toutes ces approches et stratégies ont permis de mobiliser pour ce volet

7 031 250 000 de FCFA au cours de ces cinq dernières années soit 3,70% du total

de la mobilisation financière des ONG et Associations au Burkina.

57 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Graphique N°12 : Part de la microfinance dans la l’utilisation des ressources

mobilisées

Source : Enquête GERAD 2009

De grandes ONG nationales sont parvenues a créer des mutuelles de crédit

et d’épargne qui couvrent pratiquement toutes les régions. Citons dans ce

cadre : la FUGN, Le CREDO, l’OCADES, ECLA, SONTAABA, dont le dynamisme et

les actions ont fini par convaincre bon nombre d’acteurs de développement au

niveau national et international qui leur apportent un soutien conséquent pour

développer davantage leurs réseaux respectifs.

II.3.2. L’axe : 2. amélioration de l’accès des pauvres aux Secteurs Sociaux

de base et à la protection sociale

Les tendances représentées dans le graphique ci-après concernent le niveau

d’investissement des ONG et Associations de développement dans cet axe.

Graphique N°13 : Investissement des ONG/Associations dans l’amélioration de l’accès des

pauvres aux services sociaux de base.

58 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Source : Enquête GERAD 2009

II.3.2.1. Dans le domaine de l’éducation

Dans ce domaine et suivant les objectifs poursuivis par le gouvernement, les

actions des ONG/OSC se focalisent sur l’accroissement de l’offre éducative, les

actions d’alphabétisation, le renforcement des capacités des acteurs de

l’éducation, le soutien en aide alimentaire etc.:

L’accroissement de l’offre éducative

Les ONG/OSC ont significativement contribué à l’accroissement de l’offre

éducative. Les actions à ce niveau ont consisté à La construction/réfection et

l’équipement de plusieurs salles de classes. Les ONG/OSC les plus visibles à ce

niveau sont entre autres : l’OSEO, BORNEFonden, CRS, FDC, HKI, DSF, AAY, PLAN

Burkina, Enfant&Développement.

Il convient de relever aussi certaines actions sur le terrain comme les cantines

scolaires, la prise en charge des fournitures et manuels scolaires, l’appui aux

mères pour la réalisation d’AGR, le parrainage des enfants qui ont beaucoup

contribué à l’amélioration de l’offre et de la qualité de l’éducation.

Les actions d’alphabétisation

59 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Au regard du fort taux d’analphabétisme du pays, les ONG/OSC ont depuis

longtemps investi ce sous secteur de l’éducation. Ainsi, plusieurs CPAF ont été

ouvertes et sont entièrement financés par des ONG/OSC. Ces centres inclus tous

les niveaux de formation : A1, FCB, FTS, A3F et CST. Le FONAEF est venu

renforcer cette contribution des ONG/OSC dans leurs efforts d’alphabétisation.

Tableau N°14 : synthèse des réalisations/investissements des ONG et

Associations dans l’éducation11

Réalisations Nombre

Salles de classe construites au primaire 837

Salles de classes construites /secondaire 312

Salles de classe réfectionnées 120

Logements de maitres construits 1408

Logements de professeurs construits 260

Salles de professeurs/surveillants construites 150

Salles de classes et de professeurs équipés en mobilier de bureau 42

Blocs de latrines scolaires construits 1045

Tables bancs fournis 45 300

Bibliothèques construites 267

Bourses octroyées / élèves filles au secondaire 20208

Bourses octroyées / élèves garçons au secondaire 13700

Salles de classes et de professeurs équipés en mobilier de bureau 740

Enseignants du primaire formés 3804

Blocs administratifs construits 87

Nombre de préscolaires construits et fonctionnels 154

forages réalisés à l'école primaire 843

Nombre de jardins scolaires réalisés et ou soutenus 623

Bourses octroyées / élèves- maîtresses dans les ENEP 200

Source : Enquête GERAD 2009

11 Tableau obtnu sur la base des different rapports d’activités des ONG et Associations de développement.

60 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

II.3.2.2. Dans le domaine de la santé

Dans le domaine de la santé, les ONG/OSC sont très actives. Les actions qu’elles

mènent s’articulent essentiellement sur :

L’appui à l’accès des pauvres au service de santé et de nutrition :

Dans le souci de rendre les formations sanitaires accessibles aux populations des

zones reculées, les ONG et Associations ont réalisé 23 CSPS. Elles ont aussi

réalisés d’autres infrastructures sanitaires comme des forages, des latrines, etc.

Dans le souci de contribuer à améliorer la situation nutritionnelle dominée par une

alimentation chronique se traduisant par une forte endémicité de la malnutrition

protéino-énergétique chez les enfants de moins de 5 ans et par des maladies

carentielles (anémie, vitamine A, carence en iode) aussi bien chez les enfants que

chez les femmes, les ONG et Associations appuient les centres sanitaires par

l’ouverture de CREN et/ou par des dotations alimentaires ou en compléments

alimentaires.

Les approches de ces acteurs dans ce domaine sont variées. Cependant retenons

ici deux stratégies qui sont partagées par bon nombre d’acteurs:

l’appui technique aux CSPS existants pour permettre la prise en charge

ambulatoire des cas de malnutrition aiguë modérée et sévère et l’appui

technique aux CREN ;

l’approche communautaire de l’éducation nutritionnelle qui permet aux

membres de la communauté de s’impliquer concrètement et de faciliter la

transmission des bonnes pratiques. Dans ce sens, les actions de formation

au dépistage de la malnutrition et à l’éducation nutritionnelle sont initiées.

ACF, Help, BORNEFonden, FDC sont quelques uns des intervenants les plus actifs

dans ce domaine.

L’appui à la lutte contre le VIH/SIDA :

Avec l’appui de leurs partenaires financiers respectifs, plusieurs ONG/OSC mènent

des actions dans le cadre de la lutte contre VIH/SIDA :

- les actions de sensibilisation massive dans tous les milieux ;

- les formations spécifiques (techniques de communication parents/enfants,

Pères/Mères éducateurs (rices), animateurs de centre professionnel

61 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

d’alphabétisation formelle et leaders religieux et coutumiers à

CCC/IST/VIH/SIDA) ;

- la promotion des condoms (féminins et masculins) ;

- la réalisation de causeries éducatives,

- la réalisation de campagne de dépistage volontaire dans les lycées, les

universités et en milieu rural ;

- la prise en charge communautaire des personnes affectées ou infectées ;

- la prise en charge des orphelins du VIH/SIDA ;

- l’appui à la réalisation d’AGR ;

- les actions de d’éducation des jeunes dans les églises, les mosquées et les

temples sur tout le territoire national ;

- etc.

Tableau N°15: synthèse des réalisations/investissements des ONG et Associations dans le domaine de la santé.

REALISATIONS NOMBRE

Installation d’éclairage solaire au profit du CSPS 145

Véhicule/moto/vélo fournis aux centres de santé 107

Moustiquaires fournis 1 810 500

Moto fournis aux associations pour activités Sante 1305

Produits/Consommables médicaux (Nbre de districts) 47

construction de logement d'infirmier 47

Construction de salles d'observation des malades 203

Agents de santé formés (nombre de formations) 740

Agents de santé communautaire formés 4753

Nombre d'émissions Radio/TV sur la santé réalisés 104

Appuis à l'alimentation nutritionnelle (nombre de CREN ouvertes) 275

62 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Vaccins et réactifs fournis 548 710

Produits/Consommables médicaux (Nbre de districts) 47

Campagnes IEC sur la santé menées 1003

Latrines publiques construites 523

Construction d’incinérateurs CSPS 145

Nombre de campagnes de dépistage réalisées 366

Nombre de PV/VIH prise en charge 8 500

Agents de santé communautaires formés 686

Nombre de Campagnes IEC sur le VIH/SIDA 2430

Emissions Radio/TV sur le VIH SIDA 317

Source : Enquête GERAD 2009

Dans le domaine de l’agriculture

Au Burkina, les ONG et Associations de développement ont continué à réorienter

leurs programmes et projets axés de plus en plus sur l’agriculture notamment sur

l’amélioration de la productivité agricole. Cette réorientation se fait essentiellement

par l’élaboration et la diffusion de technologies agricoles. L’amélioration de la

fertilité des sols et de la gestion des ressources en eau est aussi un élément clé

des programmes et projet développés visant à stimuler la productivité agricole. Le

développement de filières est un autre élément de plus en plus important du

portefeuille d’investissements des ONG et Association dans le pays.

ARFA, Le Réseau MARP, l’Association SOS-Sahel international, Christian Aid, l’ODE,

par exemples, ont développé plusieurs programmes et projets de redressement et

de développement en milieu rural qui encouragent la gestion durable des

ressources naturelles. Ils ont pour objectif de contribuer à l’augmentation de la

productivité agricole tout en préservant l’environnement et en assurant la

restauration des parcours et des bassins versants dégradés. Les activités des

programmes tendant à accroître la productivité agricole ont visé entre autres:

les personnes pauvres et très pauvres des zones rurales;

les communautés pastorales et agropastorales des régions du Plateau

central, du Nord, du Sahel, où l’incidence de la pauvreté et de l’extrême

pauvreté est la plus forte; et du Centre-sud ;

63 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

les ménages des zones agro écologiques gravement touchées par les

récentes sécheresses.

Toujours dans le domaine de l’agriculture, depuis quelques temps, la question climatique fait également partie des points d’attention des ONG et Associations. Le Burkina Faso, notamment sa région sahélienne, est en effet directement affectée par les changements climatiques, ce qui pose un défi majeur aux producteurs locaux. Ainsi, les ONG et Associations de développement mènent un travail de diagnostic (impact sur les moyens de subsistance, mesures d’adaptation possibles, besoins financiers, etc.) et intègrent cette dimension dans son plaidoyer et ses services techniques. Sa forte participation au Forum mondial sur les changements climatiques en octobre 2009 est l’une des preuves de l’importance qu’elles accordent à cette question. Au-delà de cette participation, il convient de faire remarquer que de nos jours, elles sont arrivées à introduire au Burkina de nombreuses réponses possibles pour intégrer les effets des changements climatiques dans la relance de l’agriculture : semences résistantes, techniques de fertilisation adaptées, constructions anti-érosives, mesures de rétention d’eau, aménagement de périmètres irrigués, etc.

Tableau N°16: synthèse des réalisations/investissements des ONG et Associations dans le domaine agricole

Réalisations Nombre

Cordons pierreux 32800 ha

Fosses fumières 168 726

Charrettes 47342

Charrues 23016

Pelles 29540

Semences améliorées 4420 T

Diverses formations spécifiques

organisées au profit des producteurs

849

Source : Enquête GERAD 2009

64 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Dans le domaine de l’assainissement et de l’eau potable ;

Dans le domaine de l’assainissement et de l’eau potable, les ONG/OSC sont tout

aussi visibles à travers plusieurs réalisations/actions.

Action d’approvisionnement en eaux potable : il s’est agit essentiellement

des réalisations présentées dans le tableau ci-après

Tableau N°17 : synthèse des réalisations/investissements des ONG et

Associations dans le domaine de l’eau potable.

Réalisations Nombre

Construction de forages 1312

Réhabilitation de forages 1807

Réalisation de mini adductions d’eau

potable

3

Source : Enquête GERAD 2009

Actions d’assainissement et de lutte contre la pollution :

- campagnes de sensibilisation sur divers thèmes,

- réalisation de latrines (scolaires, publics, privées),

- collecte d’ordures ménagères (sur tout le territoire national ce sont des

Associations ou regroupement d’associations qui ont la charge de la collecte

des ordures ménagères suivant des protocoles de prestation de services

avec les communes),

Amélioration du cadre de vie des pauvres/habitat ;

Les ONG/OSC ne sont pas très actives dans ce sous secteur. Cependant, depuis

quelques temps ont note l’appropriation de la thématique par quelques OSC

notamment pour la promotion des matériaux locaux (briques en pierre taillé par

exemple). Dans l’ensemble les actions des ONG/OSC dans ce domaine ne sont pas

connues par les populations.

II.3.2.8. Dans le domaine des droits humains/protection sociale

Dans le souci d’œuvrer pour la prise en compte des groupes les plus défavorisés

et marginalisés dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, les ONG/OSC ont

investi ce sous secteur par la mise en œuvre d’activités et diverses :

65 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

- Construction et équipement de préscolaires ;

- Prise en charge éducatives des OEV ;

- Prise en charge éducative de cas sociaux.

Dans le cadre de la promotion des droits des enfants, les ONG/OSC ont mené

plusieurs actions d’information et de sensibilisation sur les droits des enfants

(causeries éducatives, émissions radiophoniques et télédiffusées, des cinés-

débats, des conférences, etc.).

Les actions suivantes sont menées par les ONG et Associations dans le cadre de la lutte contre les fléaux qui minent l’enfance dans la société burkinabè :

dans le but de lutter contre les unions forcées et/ou précoces, des campagnes de sensibilisation sont organisées. Les filles qui fuient le mariage forcé bénéficient d’un accueil et d’une prise en charge ;

des appuis ont été assurés pour la scolarisation à travers des dotations en fournitures scolaires dans le cadre de la prise en charge des orphelins et autres enfants vulnérables (OEV) dans le contexte du SIDA ;

des institutions d’accueil et de garde des enfants orphelins et abandonnés sont mises en place et/ou reçoivent des subventions et des dons;

des opérations d’enregistrement gratuit à l’état civil sont organisées spécialement ;

le Parlement des enfants bénéficie d’un appui technique, matériel et financier ;

l’appui technique (formation) et matériel (fournitures diverses) aux principaux acteurs (préfets et maires) en matière d’enregistrement des naissances ;

la sensibilisation sur les actes d’état civil ; etc.

II.3.5.9. Appui à la création de mutuelles de santé

Au regard de la situation socio-économique du Burkina, les services de santé ne sont pas accessibles de façon équitable. Aussi, dans le souci de rendre ces services accessibles par tous et notamment par les populations ruraux les plus pauvres, les ONG et Associations développent sur le terrain des mutuelles de santé au profit des populations locales. Ces mutuelles de santé s’adressent aux couches sociales défavorisées qui sont les paysans, les femmes et les enfants qui ne peuvent pas assurer leur santé par le système classique.

49 mutuelles de santé on été dénombrées.

La prise en charge moyenne de ces mutuelles de santé est de 80% pour le paquet minimum de services au niveau CSPS y compris les MEG et les évacuations vers les centres de santé de référence.

II.3.2.10. Encadrement socio-éducatif

66 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

La promotion de la femme est un des domaines principaux d'intervention de la

majeure partie des OSC/ONG du Burkina Faso. Plusieurs actions au profit des

femmes ont été entreprises par les ONG/OSC pour améliorer leur situation socio-

économique :

- Appui au renforcement des groupements et organisation de

femmes

Les actions à ce niveau ont consisté à des formations diverses sur les techniques

de production et de gestion ; la dotation des groupements et associations de

femmes en technologies composées de plusieurs instruments de production de

beurre de karité (moulin à grain, décortiqueuses de céréales, etc.). En plus ces

technologies, certaines structures ont reçu d’autres instruments qui leur

permettent de mener des AGR (motos pompes, métiers à tisser, machines à

coudre, etc.).

Dans le domaine spécifique du renforcement du rôle de la femme dans la gestion

de l’environnement et du cadre de vie, les ONG/OSC appuient aussi les femmes.

Ainsi on a pu noter des actions de formation qui ont été entreprises à leur profit. Il

s’agit de :

• la gestion de l’environnement et du recyclage des déchets ;

• la gestion durable des produits forestiers et des produits forestiers non

ligneux ;

• les micro-entreprises communautaires ;

• la rédaction de projets de lutte contre la désertification et en technique de

pépinière ;

Le soutien aux personnes handicapées

Pour la réhabilitation/rééducation des personnes déficientes, de nombreux acquis sont à comptabiliser notamment la prévention des pathologies handicapantes à travers la sensibilisation a permis de toucher un grand nombre de personnes dans les différentes régions du Burkina. Par ailleurs, l’appui à la prise en charge des cas de déficience (visuelle, physique, mentale) et le suivi à domicile des patients ont permis aux ONG et Associations intervenant dans ce domaine d’améliorer les conditions physiques et sociales des personnes handicapées de leurs zones d’intervention.

Le développement des capacités humaines féminines

Le statut de marginalisées qu’occupent les femmes dans les communautés

traditionnelles du Burkina Faso est une contrainte établie qui fait obstacle aux

programmes de développement. Certaines pratiques culturelles nient aux femmes

dans les zones rurales, le droit de posséder la terre en propre, d'effectuer des

investissements durables ou de mener des activités de production à grande

échelle sur les terres qu’elles détiennent en usufruit ou de façon provisoire. La

67 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

femme est supposée être sous la responsabilité de son père puis sous celle de son

mari. En partie pour répondre à cet état des mentalités et aux pratiques qui en

découlent, les ONG et Associations se sont appropriée cette problématique en

initiant des actions avec pour objectif principal l'habilitation des femmes, surtout

celles qui ne sont pas en mesure de faire valoir leurs droits. On peut citer dans

cette catégorie, sans être exhaustif, RECIF/ONG, la COAFEB, l’AFJB et la CBDF.

Comme déjà évoqué plus haut, d’autres ONG, sans être spécifiquement des ONG

féminines, jouent également un rôle significatif dans la promotion des femmes. Le

CGD, WILDAF, la CBDF, AREDA, le NDI, le GERDDES, le CDEC, le MBDHP, le

Centre Afrika Obota, l’association Paag la yiri (SPONG), le Mouvement Citoyen

pour le Développement (MCD) et le RESOCIDE sont des organisations qui se sont

mis ensemble dans le cadre d'une coalition pour la promotion politique des

femmes depuis 2007. De façon générale, l’action des ONG et Associations de

développement dans les programmes visant la promotion de l’équité du genre est

significative sur le plan national au regard des nombreux résultats engrangés.

Les actions initiées sont essentiellement des actions de sensibilisation, de

formation, de lobbying, de plaidoyer et d’assistance socio-économique. On peut

citer entre autres :

- Elaboration et suivi de micro-projets ;

- Techniques de plaidoyers ;

- Maintenance et équipement de forage ;

- Teinture ;

- Fabrication de beurre de karité ;

- Fabrication de savon ;

- etc.

II.3.3 .Axe : 3 Elargissement des opportunités en matière d’emploi et

d’activités génératrices de revenues

Au cours de ces dernières années, les ONG/Associations de développement, dans

le cadre de la mise en œuvre du CSLP et en ce qui concerne ce 3ème axe, ont

entrepris plusieurs actions dans différents domaines, à savoir le soutien aux

secteurs productifs et le renforcement des capacités des populations.

68 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

II.3.3.1. Sous secteur agriculture : développement des productions

végétales

Plusieurs actions menées dans le cadre du développement des productions

végétales permettent d’apprécier la contribution des ONG/OSC à la lutte contre la

pauvreté. Ce sont :

- La diffusion des innovations technologiques en production végétale :

maïs/massongo, riz variété FKR 19, le Niébé variété kvx, le soja et le

mucuna ;

- La promotion et l’appui à la diffusion des techniques CES/DRS : fosses

fumières, Zaï, Haies vives, diguettes, RNA, etc. ;

- L’approvisionnement des producteurs en intrants ;

- Les dotations/subventions des équipements agricoles et maraîchères au

profit des plusieurs producteurs de plusieurs régions;

- La réalisation de puits maraîchers ;

- L’appui-conseil aux producteurs maraîchers ;

- L’organisation de campagnes de sensibilisation ;

- L’organisation de voyage d’étude (à l’intérieur du pays et dans la sous-

région)

- L’octroie de financement pour le maraîchage ;

- La promotion de la filière fruits et légumes.

II.3.3.2. Sous secteur eau

Les actions entreprises par les ONG/Association de développement dans ce

domaine ont contribué à renforcer le cadre institutionnel national de la gestion

intégrée des ressources en eau, la coopération sous-régionale dans la gestion des

bassins fluviaux partagés, à collecter et à diffuser des données sur les eaux de

surface et les eaux souterraines et procéder à la réalisation d’un inventaire des

points d’eau modernes dans les régions du centre-Est, de la Boucle du Mouhoun

et du Nord, la mise en place de comité locaux d’eau et de cadres de concertation.

Les ONG/OSC les plus actives dans ce sous secteur sont entre autres : IUCN et

Naturama.

II.3.2.3 L’appui à la sécurisation des activités pastorales

Les actions des ONG/Associations de développement dans le cadre de la

sécurisation des activités pastorales ont concerné notamment les aménagements

pastoraux et la prévention et la gestion des conflits.

69 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Les aménagements pastoraux

On peut retenir :

- L’aménagement des pistes pastorales dans les régions de l’Est, du Centre-

sud, des Hauts Bassins, de la Boucle du Mouhoun et du Sud-ouest ;

- La définition participative de zones de pâtures ;

- Le balisage de pistes à bétail ;

- La construction de plusieurs parcs de vaccination ;

- La construction de marché à bétail.

II.3.2.4. La prévention et la gestion des conflits

Les conflits liés à la l’utilisation des ressources naturelles sont devenus de plus en

plus graves au Burkina. Pour limiter voir enrayer ces conflits, les ONG/OSC sont

très actives sur le terrain à travers plusieurs actions de sensibilisation et de

dialogue. Ainsi à Ouagadougou, à Dori et à Manga entre autres, les actions des

ONG/OSC sont citées comme les visibles et les à mêmes de contenir les conflits.

II.3.2.5. La sécurité alimentaire et l’amélioration du bétail

Les actions des ONG/associations de développement pour la sécurisation

alimentaire et l’amélioration du bétail consiste notamment à :

- L’équipement/subvention des producteurs en matériel de fauche ;

- L’équipement/subvention des producteurs en matériel de conditionnement

et de transport (faux complètes, botteleuses, faucilles, charrettes, hache-

paille;

- La dotation/subvention des producteurs en semence fourragères ;

- La facilitation de l’accès des producteurs aux sous-produits agro-industriels

(SPAI) ;

- La réalisation de boulis ;

- i réalisation de forages ;

- Réalisation de puits à grand diamètre ;

- La diffusion de races performantes ;

- La formation et recyclage de Vaccinateurs Volontaires Villageois ;

- La subvention des produits et services des vétérinaires ;

- L’information/sensibilisation des producteurs sur plusieurs thématiques liés

à l’élevage ;

- La dotation de crédit/subvention pour l’embouche ;

- La construction de magasin d’intrant.

70 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

II.3.2.6. Compétitivité des produits animaux et accès au marché

Il s’agit essentiellement de contribution à la réalisation de certaines infrastructures

importantes pour garantir la compétitivité des produits animaux :

- Construction d’abattoirs

- Construction d’aires d’abattage ;

- Construction de marché à bétail ;

- Construction de boucheries ;

A cela s’ajoute des réalisations d’unité de transformation et de leur équipement :

- Construction de mini laiteries

- Construction de maroquineries/cordonnerie/ atelier de tannage ;

II.3.2.7. Sous secteur environnement

Les questions environnementales au Burkina Faso sont une priorité. Situé à la

porte du désert du Sahara, le pays est directement concerné par les contraintes

climatiques telles la désertification et la sécheresse. Comme conséquence socio-

économique directe de cette position géographique et de ses conséquences, les

populations vivant habituellement dans les zones du nord du pays se déplacent

progressivement en direction des régions du centre, du sud ou de l’ouest du pays

où les précipitations sont plus fréquentes et plus abondantes. Une étude générale

sur l'environnement entreprise par le Ministère de l'environnement pour faire l'état

des lieux de l'environnement dans le pays a été publié en 2002. Cette étude a fait

la recommandation que l'environnement devrait devenir une priorité pour le

gouvernement. Selon les OSC, le gouvernement n’accorde pas aux questions

environnementales toute l’importance qu’il aurait fallu. Ceci a conduit les OSC à

renforcer leurs actions de sensibilisation en vue de mobiliser les populations dans

les villages pour restaurer et protéger l'environnement. De même, les OSC

assistent et contribuent à la mise en œuvre des programmes gouvernementaux de

formation technique des productions organique d'engrais, à la

défense/restauration des sols et à la lutte contre l'érosion du sol par les eaux de

ruissellement. Les résultats de notre enquête terrain indiquent que 47.8% des

répondants affirment pouvoir citer « plusieurs exemples » de protection de

l'environnement par la société civile et 54% ont qualifié le rôle de la société civile

dans la protection de l'environnement de « significatif ».

II.3.2.8. Le Renforcement des capacités des acteurs

Conscient qu’il n’y a de développement que celui fondé sur l’homme et que le

renforcement des capacités des acteurs constitue un des piliers de la

professionnalisation de ces derniers, les ONG/OSC du Burkina tout comme leurs

organisations sœurs de la sous-région ont investi depuis longtemps déjà le secteur

71 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

du renforcement des capacités. Ces actions sont menées au profit d’acteurs aussi

divers que variés suivant des thématiques bien précises. On peut citer entre

autres :

- Des formations d’acteurs de développement (administration public,

journalistes, leaders d’organisation féminines, leaders d’Association de

jeunes, coutumiers et religieux) sur les systèmes d’alerte précoce de

prévention et de gestion des conflits ;

- Des formations pour l’intensification rizicole et la diversification des

productions agricoles en général ;

- Des formations en Genre et Développement pour les groupements

féminins;

- Des formations en techniques d’approches participatives au profit des

agents de l’administration publique;

- Des formations en techniques de plaidoyers/lobbying au profit des

associations féminines ;

- Des formations en gestion financière ;

- Des formations en gestion axé sur les résultats ;

- Des formations sur les techniques de communication pour le changement

de comportement ;

- Des formations sur le développement organisationnel et institutionnel au

profit des associations locales ;

- Etc.

II.3.2.9. Accroissement et diversification des revenus ruraux

Disposer d’un revenu monétaire peut contribuer à la réduction de la pauvreté. A

cet effet, l’accès au crédit est fondamental dans la mesure où il permet

d’améliorer les revenus des exploitants agricoles.

De nombreuses ONG/Associations travaillent à diversifier les sources de revenus

des femmes. Au cours des 5 dernières années, à tire d’exemple, nous avons

estimé la contribution dans ce domaine de cinq (5) grandes ONG/Associations12 à

envirions 800 000 000 FCFA sous forme de crédit au profit de 21 400

bénéficiaires. Les principaux secteurs couverts par les crédits sont : l’agriculture,

l’élevage, le commerce, l’artisanat, la transformation des produits agricoles.

Le warrantage est un exemple parlant des activités liées à ce microfinancement en

milieu rural.

12 BORNEFonden, DSF, ODE, CREDO, FUGN.

72 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Le « Warrantage »13

Un nouveau système d’accroissement et de diversification des revenus des ruraux,

le « warrantage » est entrain d’être promu par quelques ONG/Associations au

Burkina à travers des programmes développement des systèmes de

commercialisation des produits agricoles et des programmes relatifs aux services

financiers ruraux sur la base de l’établissement d’un système de récépissés

d’entrepôt. Ce système garantit aux agriculteurs l’accès au crédit et la sécurité

d’entreposage de leurs récoltes et leur permet de vendre leurs récoltes au meilleur

prix. En conséquence, certains agriculteurs ont doublé leurs revenus, investi dans

leurs exploitations, payé la scolarité de leurs enfants et créé de petites

entreprises. Quinze entrepôts pratiquaient ce système depuis 2008.

II.2.2.11. Promotion de l’emploi et de la formation professionnelle

Les ONG et les Associations de développement, du fait qu’elles offrent en général

de meilleurs traitements salariaux par rapport à la grille de l’Etat burkinabé attirent

beaucoup de chercheurs d’emplois. Si on prend la catégorie des emplois des

cadres, la moyenne salariale est de 367 200 FCFA contre 58 675 pour les autres

employeurs privés locaux y compris l’Etat. Ce qui peut laisser penser que les ONG

et Associations offrent de meilleures opportunités d’emplois.

Il ressort du dépouillement des informations collectées sur la contribution des ONG

et Associations en matière d’emploi, que le nombre total d’emplois permanents

crées au Burkina Faso par ces organisations en 2008, est de 6 615 dont 6 561

pour des nationaux. Cet état, bien que perfectible est fort appréciable car il

montre que les ONG et Associations contribuent à la création d’emplois en dépit

du fait qu’elles soient à caractère bénévole.

Rapporté au nombre d’ONG et associations recensées, on retiendra que chacune

d’elle emploie un peu plus de cinq personnes. Le nombre d’emplois permanent

connaîtra certainement une forte augmentation au fur et à mesure que d’autres

structures associatives seront enregistrées dans la base de données.

Les centres de formations professionnelles promues

Les ONG et Associations de développement dans leurs efforts d’appui à l’insertion

et à la réinsertion des couches défavorisées ont crées plusieurs centres de

formation professionnelle dans le pays allant de la couture, la menuiserie bois et

mécanique, la peinture, l’élevage, l’agriculture, etc. au cours de nos enquêtes

terrain, il a été répertorié 86 centres de formation professionnelles.

13 Rapport annuel Fida 2008.

73 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

II.3.4. Axe 4 : Promotion de la bonne gouvernance

La promotion de la bonne gouvernance par les ONG/Associations recouvre les trois

composantes définies par la politique natuonale de la bonne gouvernance : la

gouvernance politique, la gouvernance économique et la gouvernance locale.

Le graphique suivant indique l’intérêt des ONG et Associations de Développement

suivant les données recueillies par composante.

Graphique N°9 : Investissement des ONG/Associations dans le domaine de la

gouvernance

Source : Enquête GERAD 2009

La gouvernance politique

Au Burkina, les ONG/Associations de développement sont actives dans la

promotion de la démocratie bien que l’apparition des ONG/Associations de

promotion des droits humains puisse être considérée comme récente. En ce qui

concerne la présente étude, 30 ONG/associations déclarent mener des actions

dans ce domaine. Il s’agit essentiellement des actions de promotion des droits

Humains et des libertés des personnes, l’assistance juridique à certaines

catégories de personnes (femmes battues, mineur en dangers, tec) chaque fois

que de besoin.

Les ONG/Association dans le cadre de cet objectif de promotion des droits

Humains participent aussi activement à la semaine nationale de la citoyenneté qui

est organisée courant décembre de chaque année à travers des activités

d’information et de sensibilisation sur la citoyenneté et sur les droits et devoirs du

citoyen.

A côté de ces actions, elles œuvrent aussi pour une connaissance élargie des

textes en vigueur qu’elles traduisent dans les différentes langues locales :

74 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

déclaration universelle des Droits Humains, Code des personnes et de la famille,

etc.

Il existe également des initiatives collectives visant la promotion du genre dans la

vie publique. Un exemple concret est celui, en 2007, de la coalition composée au

départ de six OSC et ONG créée pour soutenir la promotion politique de la femme.

L’objectif de cette action de plaidoyer était de pousser à l’adoption par le

parlement d’une loi appelée loi sur le quota, imposant un pourcentage de femmes

(30%) sur les listes électorales et dans les fonctions publiques. Cette coalition, par

le plaidoyer et le lobbying, a rencontré les principaux membres du gouvernement

y compris le premier ministre, les partis politiques, les syndicats et d'autres

groupes d’OSC et s’était fixé le délai de parvenir à l’adoption de la loi sur le quota

à la première session du parlement de mars 2007. Finalement la loi sera adoptée

en 2009 soit deux (2) ans après.

La gouvernance économique

L'impact de la société civile sur le processus budgétaire

La participation de la société civile dans le processus du budget peut être étudiée

en partant de l’exemple du projet d’analyse budgétaire par la société civile

coordonné par le Centre pour le Gouvernance Démocratique (CGD), lancé dans

plusieurs pays par International Budget Project avec l'assistance technique

d'IDASA (ONG sud africaine). Durant trois années (2004, 2005 et 2006), un

groupe d'analystes issus des OSC/ONG et quelques fonctionnaires a analysé les

projets de loi de finance (budget) pour évaluer les prévisions en faveur des

secteurs sociaux comme la santé, l’agriculture, l’éducation et le genre. Il s’agissait

d’apprécier la volonté des autorités de résoudre certains problèmes en considérant

les allocations financières pour chacun des secteurs étudiés. Les résultats et les

recommandations de ce projet ont été disséminés auprès du public par des

ateliers et des conférences de presse. Les principaux résultats ont été le constat

de la difficulté de l’accès aux informations publiques et la timidité de la volonté

des autorités de changer les conditions des populations à travers des

investissements publics plus audacieux. L’impact de telles actions est difficile à

évaluer dans le court terme. La publication des rapports de la Cour des Comptes

depuis 2007 est une conséquence des actions de la société civile dans le domaine

du budget national.

Le Centre d’Information et de Formation sur le Budget (CIFOEB) est une ONG

créée assez récemment pour renforcer les capacités des OSC et des citoyens dans

l'analyse du budget. Ses activités devraient renforcer la gouvernance budgétaire

surtout dans les multiples communes rurales qui ont entamé l’expérience de la

75 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

gouvernance locale. Déjà, il a déjà outillé des élus locaux de plusieurs communes

en matière d’information budgétaire.

La Gouvernance locale

Avec la décentralisation intégrale du territoire nationale les actions de soutien à la

gouvernance locale des ONG/Associations de développement se résument à des

actions d’appui-conseil et de financement d’activités :

- Formation des élus locaux sur les services publics locaux ;

- Equipement des communes ;

- Appui pour l’amélioration de l’Etat civile ;

- Appui pour la tenue des sessions des conseils communaux etc.

Les ONG/Associations qui interviennent dans ce domaine sont entre autres, le

Laboratoire Citoyennetés, le CGD et l’AMR, la SNV, DIAKONIA essentiellement

soutenues par les coopérations au développement (BUCO, DANIDA, GTZ, SCAC,

PNUD, UE, USAID, etc.)

Les actions de ces ONG/OSC sont bien appréciées des élus locaux qui sont

souvent confrontés au problème de méconnaissance des textes, d’insuffisance de

ressources techniques et financières. Dans l’ensemble des communes visités, les

élus se sont dits satisfaits des actions des ONG/Associations dans leur commune

respectif.

D’une manière générale, si la plupart des ONG et Associations de développement

ne prennent pas en compte la promotion de la bonne gouvernance comme secteur

d’activités, elles contribuent cependant à travers leurs approches participatives à

la promotion de la gouvernance politique, de la gouvernance administrative, de la

gouvernance économique et de la gouvernance locale. En effet, l’organisation

mise en place, la responsabilisation des populations elles mêmes, les stratégies

d’actions déployées favorisant une gestion concertée, les multiples formations en

matière de renforcement des capacités notamment de gestion des ressources

humaines contribuent efficacement à la promotion de la bonne gouvernance.

III. LES INITIATIVES DE CONCERTATIONS DES ONG ET ASSOCIATIONS DANS LE CADRE DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

III.1. Quelques exemples d’initiatives

En dehors des collectifs d’organisations connus (SPONG, BELONGA, RECIF/ONG,

COAFEB, CPF, Il faut noter que les initiatives des OSC dans le cadre du suivi du

76 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

CSLP sont nombreuses sans oublier que les PTF aussi ont pris des initiatives dans

ce sens.

Pour ce qui concerne les OSC, nous n’aborderons que les initiatives remarquables

et documentées, notamment :

Les Organisations syndicales

Le Cadre de concertation du CSLP en abrégé CdC/CSLP

Le Groupe de Recherche et d’Action sur le Foncier (GRAF)

La Fédération Nationale des Artisans du Burkina Faso (FENABF)

Le Réseau de veille sur la commercialisation des céréales (RVCC)

La Coalition Burkinabé pour les Droits de la Femme (CBDF)

Le cadre de concertation des ONG et Associations dans le secteur de l’eau

potable, de l’hygiène et de l’assainissement ;

Réseau des organisations de la société civile pour le développement

(RESOCIDE) ;

Le Réseau des organisations et associations communautaires de base conte

la désertification ;

Le Cadre de concertation des ONG et Associations de la santé.

Le Groupe de Recherche et d’Action sur le Foncier (GRAF). GRAF est reconnu

depuis 2001. Ses membres sont à compétences variées et se préoccupent du

foncier. Dans son travail. Il poursuit les objectifs suivants :

Mettre en relation les personnes œuvrant dans le domaine de la recherche,

de l’enseignement, de la formation et du développement en matière

foncière ;

Assurer la circulation de l’information sur les activités menées en matière

foncière ;

Constituer un cadre fonctionnel et dynamique d’échanges ;

Contribuer à une connaissance approfondie des situations, des enjeux et

des expériences en matière foncière.

Le GRAF s’occupe du contrôle citoyen de l’action publique sur le foncier

dans le cadre du CSLP. Il a mis en place un système de collecte des

données fiables sur la situation du foncier au niveau local. La méthode

utilisée permet de recueillir les données de manière désagrégée pour la

prise en compte des questions genre.

La Fédération Nationale des Artisans du Burkina Faso (FENABF). La FENABF

recherche une meilleure implication des organisations d’artisans dans la

mise en œuvre et le suivi du CSLP. C’est dans cette optique qu’un réseau a

été mis en place pour assurer le suivi des indicateurs sur l’artisanat dans le

cadre du CSLP. Ce réseau entend mener des actions de lobbying pour

77 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

influencer les politiques de développement dans le sens des préoccupations

majeures des artisans.

Le Réseau de veille sur la commercialisation des céréales (RVCC). Il est

créé en 2004, et vise la sécurité alimentaire pour tous à travers la

commercialisation, la transformation et la consommation des Céréales. Ce

réseau a renforcé les capacités de ses OSC membres pour une meilleure

appréciation des décisions budgétaires de l’Etat et leurs répercussions sur la

commercialisation et la transformation des céréales. Il a collecté et diffusé

des données sur la commercialisation et la transformation des céréales sur

la base d’indicateurs jugés pertinents par les OSC et a mené des activités

de plaidoyer et de lobbying.

La Coalition Burkinabé pour les Droits de la Femme (CBDF) est un

regroupement de 15 Association et ONGs regroupant une diversité de

compétences autour d’une volonté commune de contribuer à accroitre le

respect des Droits des femmes au niveau national et régional. Elle résulte

d’une dynamique de réseautage appuyée depuis 5 ans par le projet Droit et

Citoyenneté des Femmes (DCF) du CECI avec l’appui financier de l’ACDI.

Elle s’est dotée d’un plan stratégique qui tient compte du CSLP et la

situation juridique et sociale de la femme au Burkina Faso.

Le Cadre de concertation des ONG et associations actives en éducation de

base au Burkina Faso (CCEB/BF) a été créé en 1995. Il regroupe

présentement 134 ONG et associations qui œuvrent en éducation de base.

Le but du CCEB/BF est d’optimiser la concertation et la coordination entre

les ONG/Associations afin de favoriser et de renforcer leur contribution à

l’amélioration de la situation de l’éducation de base formelle et non

formelle. On note une participation croissante de la société civile à la

planification, la mise en œuvre et le suivi de l’éducation de base. Les

syndicats représentant les enseignants participent régulièrement aux

missions conjointes ainsi qu’aux principaux ateliers de réflexion et de

validation organisés par le MEBA sur des thèmes divers reliés au

développement de l’éducation de base, tels l’éducation bilingue, la réforme

du curriculum, la formation continue des éducateurs, etc. Voici la

contribution de quelques-unes des ONG parmi les plus importantes qui

appuient le développement de l’éducation de base au Burkina :

L’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO). L’OSEO intervient en

éducation de base, notamment dans la promotion de l’enseignement

bilingue. Son projet majeur toutefois est l’intégration des langues

nationales dans l’enseignement primaire et le développement des écoles

78 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

bilingues. Depuis 1994, l’OSEO développe un modèle scolaire d’éducation

bilingue qui combine le français, langue officielle, et les langues nationales.

Plan Burkina : Depuis déjà plus de 25 ans, Plan est activement présent au

Burkina Faso (le bureau central se trouve à Ouagadougou). Plan Burkina

Faso est une des ONG les plus importantes dans le pays et travaille dans

plusieurs régions : Lac Bam (bureau régional de Kongoussi), Sanmentenga

(bureau régional de Kaya), Namentenga (bureau régional de Boulsa) et

Kouritenga (bureau régional de Koupela). Les interventions de Plan sont

directes sur le terrain, surtout dans le secteur de l’enseignement formel, et

concernent notamment : les constructions et les équipements scolaires, les

fournitures scolaires et les manuels, le renforcement des capacités des

acteurs de l’administration déconcentrée, etc.

Helen Keller International (HKI). L’ONG HKI assume présentement la

coordination d’un consortium, avec CRS et FDC, qui assure la mise en

œuvre d’un programme du MEBA relatif au domaine de la santé/nutrition.

Le Fonds pour le développement communautaire (FDC). FDC

intervient surtout en éducation non formelle, fait la promotion des écoles

communautaires et participe au consortium pour implanter le programme

de santé/nutrition.

Catholic Relief Service : Présente au Burkina depuis 1962, cette ONG

américaine a été pendant plusieurs années le principal bailleur de fonds du

repas des élèves du primaire. CRS a annoncé l’an dernier l’arrêt progressif

de ses interventions dans les cantines scolaires, passant de 23 provinces à

sept seulement en 2009. CRS va dorénavant concentrer son activité sur

l’éducation des filles, l’alphabétisation, les infrastructures et la santé

scolaire, notamment en participant au consortium santé/nutrition

coordonné par HKI.

Le projet Bright14

Le projet Bright a débuté en 2006. Pour sa mise en œuvre, l’ONG Plan/Burkina était responsable de la construction de 41 complexes scolaires

15 dans deux provinces, le Namentenga

14 Bright Project Mid-term Evaluation in Burkina Faso (rapport final), Yacouba Yaro, Millenium Challenge

Corporation, juin 2007

15 Un complexe scolaire comprend trois salles de classe, un forage positif, deux latrines et trois logements de

maître. Pour assurer que les enfants et les maîtres auraient accès à l’eau potable, il a été décidé que la construction d’un forage positif devait précéder la construction de chaque complexe scolaire. (Rappel : près de 60% des écoles primaires du Burkina n’ont pas l’eau potable).

79 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

et le Sanmatenga, de la formation des agents du Ministère, et de l’approvisionnement en manuels scolaires et fournitures. L’ONG Catholic Relief Service (CRS) était responsable de la construction de 91 complexes scolaires dans huit provinces (Banwa, Gnagna, Komondjari, Tapoa, Seno, Oudalan, Soum et Yagha) et de l’approvisionnement des cantines pour les 132 complexes. L’association FAWE prenait charge de la mobilisation des communautés en faveur de la scolarisation des filles et de la sensibilisation des enseignantes, alors que Tin Tua organisait les activités d’alphabétisation dans les dix provinces du projet.

Le but du projet est d’augmenter le taux de scolarisation des filles dans ces provinces, de 27% à 60%

en 2010.

III.2. Société civile/Etat: un partenariat en construction.

La société civile est de plus en plus associée aux initiatives nationales. C’est ainsi

qu’elle participe à la revue annuelle du CSLP. Elle a joué également un rôle de

premier plan dans l’édification de la démocratie au Burkina Faso. Le partenariat

avec l’Etat se dessine progressivement notamment avec la préparation du

document Cadre de référence pour le renforcement des capacités des

organisations de la société civile adopté par le Gouvernement en février 2002. Un

forum national sur la société civile a été organisé aussi en décembre 2002 et a

porté notamment sur leur implication dans le processus CSLP. On peut citer enfin :

la mise en place de l’interface Etat secteur privé-société civile à travers le

Projet PARCECAP.

l’institutionnalisation des journées de programmation des ONG, qui

constituent un cadre d’information, de formation, et d’orientation pour

l’ensemble de ces acteurs ;

la création de cadres régionaux de concertation, pour contribuer

harmonieusement à la mise en oeuvre des CSRLP et de la Lettre de

Politique de Développement Rural Décentralisé (LPDRD). La Direction de

l’économie et de la planification du Nord a déjà fait œuvre de pionnière ;

le Cadre National de Concertation des Partenaires du Développement Rural

décentralisé en partenariat avec la DSONG et d’autres structures du

ministère comptent entreprendre une étude afin d’identifier les différents

intervenants du développement local ;

le forum des OSC.

IV. FORCES ET FAIBLESSES DE LA SOCIETE CIVILE DANS LA CONTRIBUTION AUX EFFORTS DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

La recherche documentaire de la mission tout comme les enquêtes de terrain font ressortir un nombre impressionnant dès que l’on aborde le volet des forces et faiblesses des ONG et Associations dans leurs eouvre de participation au

80 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

développement national. Nous avons retenus les principales et que nous ferons suivre de propositions conséquentes.

IV.1. Les forces

Grande variété et diversité des OSC dans tous les domaines. Les OSC

sont très nombreuses au Burkina Faso même si on ne saurait donner leur

nombre exact avec précision. Le rythme de création des associations est un

indice d’appréciation de l’envergure de la société civile nationale. Cette

pluralité est un signe de vivacité du mouvement citoyen qui exprime ainsi

une certaine volonté de participation à la démocratie et au développement.

Tentative de rapprochement du secteur privé. Les acteurs de la

société civile se rendent bien compte, surtout à partir des résultats de

l’Indice de la société civile que l’insuffisance de liens opérationnels avec le

secteur privé est une lacune capitale pour la société civile. Ils ont donc à

cœur de résorber ce déficit dans les meilleures conditions. Cette tendance

peut être interprétée comme un élément positif dans la mesure où

l’interaction de la société civile et du secteur privé se traduirait par une

augmentation des ressources nécessaires à l’activité des OSC.

Existence de textes/cadres incitatifs à l’action citoyenne. Le cadre

légal disponible au Burkina Faso, notamment la loi 10/98 est jugé par les

acteurs eux-mêmes comme suffisamment incitatif à une activité convenable

de la société civile dans le pays.

Pratique de la tolérance, la transparence et la médiation. La

tolérance peut être considérée comme un acquis social de la population

burkinabé si l’on considère la multiplicité des groupes ethniques et culturels

présents dans le pays, en plus des nationalités étrangères qui y vivent.

Malgré cette mosaïque socio-culturelle et les conditions socio-économiques

difficiles, les crises importantes sont relativement peu nombreuses. En

revanche la transparence dans la gestion des OSC reste moyenne mais

constitue une tendance imposée par le mode de financement des OSC.

Relative capacité de mobilisation des fonds. Les OSC/ONG arrivent à

mobiliser des fonds pour contribuer aux opérations de développement. Le

bilan de la contribution des ONG aux investissements de développement,

fourni par la DGSONG, est suffisamment appréciable. On peut aussi

compter plusieurs organisations qui administrent des programmes

supérieurs à 1 milliard de FCFA (2,5 millions de dollars).

81 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Les OSC sont proches des populations. Le mouvement associatif est

apprécié comme un moyen de participation des citoyens à la démocratie.

Pour cela, les associations se créent en mobilisant des segments de la

population dont elles font leurs bases. Même si la vie associative n’est pas

aussi dynamique qu’il aurait fallu, ces organisations restent néanmoins

assez proches des populations.

Les OSC favorisent le changement de comportements et sont des

interfaces entre les populations et les gouvernants. Ce point exprime

l’engament des OSC/ONG dans les défis sociétaux et le développement.

L’analyse des objectifs et des justifications des associations à leur création

montrent que ces organisations sont créées pour répondre à des

contraintes spécifiques. Elles œuvrent, toute leur vie durant, à atteindre ces

objectifs d’intérêt général par des actions collectives.

Dynamisme des OSC. La société civile se juge dynamique et considère ce

caractère comme une force pour l’ensemble de ce segment. D’une certaine

manière, le rythme de la création des OSC/ONG au Burkina Faso est

certainement considéré comme une preuve de dynamisme de la société

civile.

Accompagnement des PTF. Cet élément est très manifeste dans

l’analyse des forces de la société civile burkinabé. En effet, les organisations

de la société civile tirent la quasi-totalité de leurs ressources de l’aide au

développement dont une partie est dirigée vers les OSC/ONG pour la

réalisation de programmes dans les principaux domaines de la bonne

gouvernance, des droits humains et de la fourniture de biens sociaux. On

peut d’ailleurs considérer qu’il existe une trop grande dépendance de la

société civile burkinabé envers les PTF (coopération bilatérale et

multilatérale) et qu’elle compte très peu d’appuis de la part de l’Etat et du

secteur privé.

Stabilité politique et paix sociale. Le principal trait caractéristique de

l’environnement politique du Burkina Faso est la stabilité politique et

sociale.

Plusieurs études et rapports d’institutions l’attestent (PNUD, Banque

Mondiale). Ce contexte contribue à faciliter l’intervention de la société civile

y compris dans les champs controversés de la démocratie et des droits

humains. Un contexte de crise ou de conflits, comme le connaissent

certains pays voisins (Côte d’Ivoire, Togo) influence négativement l’arène

82 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

de la société civile où les acteurs sont généralement divisés et se

transforment en forces politiques plus ou moins ouvertement déclarées.

Bénévolat –volontariat en majorité dans les OSC. Le bénévolat est la

forme principale de participation aux OSC/ONG du pays. La très grande

majorité des organisations ne disposent pas de personnel salarié et doivent

recourir aux apports de leurs membres par le truchement des contributions

volontaires. D’autre part, des pratiques traditionnelles présentent dans la

plupart des groupes ethniques du pays constituent un socle sociologique

favorable au bénévolat et au volontariat.

Reconnaissance des résultats recueillis par l’indice sur le terrain. Un

des points essentiels de l’atelier national est la reconnaissance par la

plupart des participants que les résultats de l’indice, donnent une

description globale assez conforme de la réalité de la société civile au

Burkina Faso. Une telle reconnaissance, loin d’être factuelle et

circonstancielle, est le reflet d’une prise de conscience assez profonde des

insuffisances de ce secteur et une base confortable pour les entreprises de

renforcement de la société civile.

Contribution des OSC dans la consolidation de la démocratie. La

société civile burkinabè, malgré les apparences, semble consciente de son

rôle sociétal de contribution à l’avènement d’une société démocratique.

L’absence de moyens adéquats ne lui a pas permis de donner la pleine

mesure de son engagement jusqu’{ présent. Elle reste cependant prête à

assumer le rôle qui est le sien au regard de la consolidation de la

démocratie. Une telle disposition amène la société civile vers la promotion

des valeurs qui a été un chapitre clé de l’Indice. Elle pourrait ainsi se

conformer à une des exigences conceptuelles qui définissent la société

civile.

IV.2. Les faiblesses

Comparées aux forces, les faiblesses apparaissent comme plus importantes et

de nature à fortement entraver l’évolution de la société civile vers un état de

performance suffisant. Les faiblesses sont à la fois structurelles et

environnementales.

Manque de synergie d’action. L’un des principaux résultats de l’indice

est l’atomicité de la société civile burkinabé. Il existe plus d’organisations

unitaires que de regroupements (réseaux, coalitions, fédérations, etc.). Et

les OSC n’arrivent pas à bâtir, à échelle significative, des coalitions

pertinentes et durables autour de thématiques spécifiques. Il y a une

83 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

absence de cohésion réelle et d’unité d’action dans l’arène de la société

civile. Cette faiblesse structurelle de la société civile nationale l’empêche,

notamment, de constituer les forces de plaidoyer, de proposition et de

médiation efficaces dont a besoin toute démocratie en consolidation.

Manque de leadership. Une certaine compétition malsaine larvée existe

entre les membres de la société civile. Du coup, il devient difficile de

constituer un leadership, que ce soit technique ou politique, sur un domaine

thématique donné. Très peu d’organisations se présentent comme des

référentiels acceptés de tous dans un domaine donné. Ce déficit rend la

société civile inapte à assumer certains de ses rôles sociétaux, en particulier

ceux du plaidoyer politique dans le dialogue sur les politiques.

Insuffisance de fonctionnalité. Par cela, c’est la faiblesse d’intensité de

la vie associative qui est visée. Les organisations du plaidoyer sont peu

actives sur le long terme, rendant leurs membres inconstants. Le cycle

d’activité convenable et de visibilité des grandes associations et des ONG

est d’environ dix années au Burkina Faso (SIX S, PROMO FEMMES, etc.). La

plupart des associations se créent en profitant des facilités offertes par la

loi { cet effet mais n’arrivent pas à réunir les ressources indispensables à

un fonctionnement minimal et finissent par sombrer dans la léthargie ou

même à disparaître.

Non respect des textes organiques. Du fait de l’insuffisance de

fonctionnalité évoquée plus haut, plusieurs OSC/ONG ont du mal à

appliquer leur propre cadre juridique. Les dimensions de la vie des

organisations qui souffrent sont la tenue des instances (assemblées

générales, congrès, conseil d’administration) et la transparence de la

gestion, notamment financière.

Méconnaissance des textes. Toutes les OSC/ONG du pays disposent de

textes organisant leur fonctionnement (statut et règlement intérieur). Les

membres des OSC/ONG ne connaissent pas les textes qui régissent leur

organisation si bien qu’ils n’arrivent pas à exiger des dirigeants qu’ils

appliquent ces textes.

Manque de volonté politique. Ce point s’applique certainement aux

autorités politiques qui ne font pas beaucoup d’effort pour créer et

maintenir des cadres adéquats de coopération avec la société civile. L’idée

d’un forum annuel de rencontre entre la société civile et le gouvernement

est émise depuis 2002 mais n’est pas encore réalisée.

84 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Non respect des lois. En contraste de la prolifération des associations,

l’esprit civique n’est pas très élevé en général et les citoyens (individus)

demandent très peu de comptes aux responsables. La société civile qui est

le secteur privilégié de l’engagement et de l’action civiques souffre du

manque d’engagement civique. L’un des principaux domaines du non

respect des lois est le code de la route.

Disfonctionnement des institutions. Les participants de l’atelier

national ont voulu exprimer ici le faible impact des institutions publiques

(gouvernement) sur la pauvreté. On estime aussi que le parlement ne joue

pas assez bien son rôle de contrôle de l’action gouvernementale à cause du

fait partisan. Ces faiblesses compliquent la position des OSC qui sont

censés compléter l’action des pouvoirs publics, et rend plus importantes les

attentes des populations vis-à-vis de la société civile.

Non clarification du rôle des OSC au niveau des populations. Les

participants ont confirmé les résultats de l’Enquête communautaire qui a

révélé que le lien entre les OSC et les populations est restreint. De fait, les

populations ont encore du mal à s’expliquer la différence entre les organes

élus et l’action de la société civile dans la démocratie et la bonne

gouvernance (plaidoyer sur les sujets politiques, droits humains). Parfois

aussi, le manque de moyens des OSC les empêche d’entretenir de vraies

relations organisationnelles et d’être très présentes auprès de leurs bases,

d’où un net déficit de compréhension de leur rôle par les populations.

Absence de l’équité genre. Les OSC féminines estiment que l’équité

genre est insuffisamment pratiquée au Burkina Faso.

Insuffisance financière, matérielle et technique (ressources). Il est

clairement ressorti des différents outils de l’indice que les OSC/ONG ne

disposent pas des ressources nécessaires à leurs opérations et que la

responsabilité de cette faiblesse peut être située à plusieurs endroits.

Faible capacité d’influence des politiques publiques. Notamment, la

faiblesse de la coopération entre les OSC/ONG et le manque de synergie

d’action entre elles à un niveau significatif entraînent cette faiblesse.

Insuffisance de compétences dans la plupart des OSC/ONG. Du fait

du bénévolat, les OSC/ONG manque de personnes adéquatement qualifiées

pour certains projets qui nécessitent des qualifications élevées (analyse

85 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

budgétaire, évaluation des politiques publiques, communication,

recherche).

Cumul de responsabilités. On retrouve très souvent les mêmes

personnes dans les instances dirigeantes de plusieurs organisations. Cela

entraîne un problème de disponibilité pour les tâches multiples

indispensables.

Engagement non permanent des membres. comme conséquence du

bénévolat combiné à la faiblesse de fonctionnalité des OSC/ONG, les

membres finissent par se désolidariser des organisations. On peut ainsi

parler d’une insuffisance de la culture associative.

Confusion des missions et des rôles de la société civile par certains

acteurs de la société civile (vis-à-vis du jeu partisan). Les

connexions, non apparentes, entre des OSC et certaines forces politiques

contribuent à rendre l’action de la société civile biaisée sur certains points

et inefficace.

Attentisme/indifférence des OSC vis à vis des questions brûlantes

de l’actualité. Les OSC/ONG du Burkina Faso ne sont tellement

connectées avec leurs semblables du reste du monde sur les grandes

questions d’actualité. Au plan national, beaucoup de sujet suscitent des

débats publics, notamment dans la presse écrite et parlée sans que les OSC

ne s’y mêlent (la vie chère).

86 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Manque de stratégie de fonctionnement. Les OSC n’ont généralement

pas de plan à long terme assorti à leur vision. La plupart fonctionne au gré

des partenariats ponctuels qu’elles arrivent à créer. Les OSC ont également

très peu d’interaction et de coopération entre elles pour élaborer et

appliquer des stratégies communes sur des thématiques.

87 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

88 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Paupérisation croissante des populations. L’aggravation progressive

des conditions de vie des populations est une conséquence directe de

l’inefficacité des solutions mises en œuvre par l’ensemble des acteurs, y

compris la société civile. Etant donné la faiblesse des moyens dont elle

dispose et sa faiblesse à influencer les décisions ou à mettre en action des

plans efficaces de réponses à des besoins sociaux, la paupérisation

croissante de la population apparaît comme une faiblesse générale de la

société civile.

Faible concertation entre OSC et Etat. L’intensité de la concertation

entre les OSC et l’Etat a été jugée faible. Cela dénote d’une faible capacité

de plaidoyer de la part de la société civile et à saisir les opportunités qui

existent.

Auto censure, manque de transparence, gestion familiale,

corruption, opacité des OSC.

Manque de suivi et de capitalisation sur le terrain. On dispose de peu

de rapports de suivi par la société civile. Quelque fois ce suivi est effectué

mais n’est pas documenté ni rendu visible.

Manque d’évaluation des acquis. La pratique de l’évaluation des actions

des OSC/ONG n’est pas très répandue. Dès lors que la reddition des

comptes par les gestionnaires et les responsables n’est pas très appliquée,

les conditions de l’évaluation s’en trouvent altérées.

V. Considérations une contribution plus efficace et plus adaptée des ONG dans le processus de réduction de la pauvreté

A l’heure où se prépare la Stratégie de croissance accélérée pour le

développement durable (SCADD), une amélioration de la contribution des ONG à

travers une analyse des forces et faiblesses ci-dessus énumérées participerait à

accroître les capacités d’actions de l’ensemble des acteurs intervenant dans

processus de réduction de la pauvreté.

V.1. Propositions pour une amélioration de la contribution des ONG

et Associations de développement

Outre les suggestions relevées lors de nos entretiens, nous reprenons à notre

compte certaines recommandations déjà formulées à travers des forums ou

documents (programmes, plans d’actions…). Ces recommandations sont formulées

89 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

respectivement à l’attention de l’Etat, des ONG et Associations et des partenaires

techniques et financiers.

Propositions à l’endroit de l’Etat

Favoriser et participer à la création de cadre de concertation à

tous les niveaux: Il s’agit de concrétiser l’idée d’un cadre permanent de

concertation entre le gouvernement et la société civile qui a été émise depuis

2002 et renouvelée en 2007.

Cette idée pourrait aboutir à la création d’un Conseil National de la société

civile qui serait une institution pérenne de représentation de la société civile à

l’instar de ce que la Chambre de commerce est pour le secteur privé. Une fois

crée, ce Conseil National sera animé par un Conseil d’administration dont les

membres sont des représentants d’OSC et disposera d’un staff technique. La

présence de l’Etat à ce cadre de concertation viendra parer aux incertitudes

liées à des organes ou mécanismes de regroupement de la seule initiative des

OSC qui à termes se disloquent ou sont contestés.

Promouvoir la bonne gouvernance : L’Etat doit œuvrer à étendre la

pratique de la bonne gouvernance à toutes les institutions étatiques et non

étatiques en l’occurrence celles de la société civile. La bonne gouvernance

constitue un pilier important pour le contrôle citoyen de l’action publique. Ainsi,

les ONG et Associations de développement se doivent de servir de force de

veille, d’interpellation et de proposition.

Pour ce faire le renforcement de l’Etat de droit et des pratiques de bonne

gouvernance profiterait au secteur de la société civile qui disposerait d’un

cadre légal et institutionnel plus favorable.

Améliorer l’accès à l’information : L’accès à l’information favorise la

participation des acteurs de développement aux programmes et politiques

publiques qui agissent en connaissance de cause. Ce point revêt également

une importance particulière pour le travail de recherche et de plaidoyer des

ONG et Associations de développement. Il se trouve que l’accès à l’information

dans le contexte actuel requiert une reforme profonde ainsi qu’un changement

des mentalités des agents publics notamment au niveau décentralisé.

Faciliter l’accès aux subventions : L’Etat devrait jouer un rôle de

facilitateur pour la réalisation des initiatives de développement économiques

des ONG et Associations. Ce rôle se décline entre autres par l’accord des

subventions internes ou la facilitation de l’accès aux appuis extérieurs

(coopération bilatérales et multilatérales).

90 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Une idée optimum est d’aboutir à la création de fonds d’appui aux projets et

programmes des ONG et Associations de développement.

Dynamiser les cadres sectoriels d’information, de concertation et

de suivi des politiques publiques de développement : Il s’agira

d’actualiser et d’adapter les principaux cadres de concertation existants ou à

créer (CST, Forums, ateliers et symposiums thématiques, etc.) afin d’améliorer

la participation des ONG et Associations de développement.

Propositions à l’endroit des ONG ET Associations de développement

Etablir un répertoire exhaustif des ONG/Associations de

développement par Région : Une des conditions d’établissement d’un

répertoire exhaustif est que les ONG et Associations de développement se

fassent enregistrer dans les Direction Régionale de l’Economie et du

Développement.

Créer une structure d’appui aux ONG et Associations de

développement à l’échelle nationale : L’idée avancée depuis 2002 la

création d’une structure d’appui aux OSC serait accompagnée des relais

dans les différentes régions. Une première tentative en a été la création de

la Cellule nationale de renforcement des capacités de la société civile et des

caucus qui organisent les composantes de la société civile. Le besoin, à ce

niveau précis, réside dans la dotation de la cellule nationale des moyens de

jouer son rôle.

Privilégier l’approche participative

L’approche participative est à la base du succès des stratégies d’accompagnement

des populations des ONG et Associations pour une meilleure appropriation des

actions de développement au niveau local ;

Accompagner des initiatives locales de mobilisation des fonds

Une des conditions principales de mise en œuvre des actions de développement

est la mobilisation des fonds nécessaires au financement des projets. Au-delà de

l’octroi de subventions, l’accompagnement des initiatives locales de mobilisation

des fonds s’est présenté à un certain nombre d’ONG et Associations de

développement comme une approche de pérennisation des actions de

développement. Une place prépondérante est à accordée à l’autofinancement et à

la gestion des microprojets. De ce fait l’appui à l’autofinancement et à la maîtrise

de la gestion des microprojets devrait être considéré comme une action

transversale dans le cadre des actions de développement local.

91 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Renforcer les initiatives de partenariats formels avec les

collectivités territoriales

À travers l’élaboration de conventions, renforcer les initiatives de partenariats

formels avec les collectivités territoriales instaurées par le processus de

décentralisation au Burkina.

Créer un bulletin d’informations sur les ONG/Associations ; Organiser une journée « porte ouverte » sur les

ONG/Associations ;

Propositions à l’endroit des Partenaires techniques et financiers (PTF)

Appuyer la mise en place et l’opérationnalité des cadres de

concertation au niveau central et régional

Améliorer les capacités de mobilisation des ressources des ONG et

Association au niveau local, sous-régional et international ;

Alléger les procédures de financement pour permettre l’accès de

toutes les catégories d’Associations de développement aux

moyens de réalisation de leurs projets

Soutenir le renforcement des capacités des ONG et Associations

pour augmenter leur opérationnalité

92 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

V.2. Considérations liées à la mise en œuvre du CSLP

Comme nous l’avons dénoté plus haut, la participation de la société civile au CSLP

est encore perfectible et à l’étape actuelle, on peut donc présenter la situation

comme suit :

Forces et opportunités

La volonté de certaines OSC à collaborer pour une meilleure synergie et un

meilleur impact de leurs actions;

la reconnaissance quasi unanime de la pertinence et de l’utilité des

contributions de la société civile à la revue;

le soutien de certains partenaires techniques et financiers aux OSC,

la reconnaissance à part entière de la société civile par l’Etat comme

partenaire dans le cadre du CSLP;

la volonté de l’Etat à avoir un cadre unique des OSC comme interlocuteur

l’engagement de certaines OSC à jouer un rôle actif et prépondérant dans

la mise en œuvre et le suivi des politiques et programmes publics de

développement,

la volonté des PTF à soutenir la création et l’efficacité des cadres de

concertation, de réseaux et de fédérations

Faiblesses et menaces

une appropriation et une maîtrise insuffisante des différents outils de travail

du CSLP et des CST par les OSC;

la communication entre la société civile et les acteurs étatiques est limitée :

insuffisance de convivialité dans la collaboration entre la société civile et

acteurs étatiques

insuffisance de rigueur dans la gestion des calendriers des réunions

l’insuffisance de professionnalisme dans l’organisation du forum national

des OSC;

certaines CST et groupes thématiques des OSC peu fonctionnels

illégitimité des actuels représentants des OSC dans les cadres de

concertation parce que qu’ils ne sont pas désignés formellement par la

majorité des OSC

En synthèse, il ressort les tendances suivantes :

L’utilité et la nécessité de la participation des OSC au CSLP sont reconnues

Les OSC ressentent la nécessité de mieux coordonner leurs actions et

exploiter au maximum les expertises en leur sein, mais leurs représentants

actuels dans les cadres de concertation ne sont pas encore légitimes;

les OSC ont conscience de leurs insuffisances ;

93 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

le partenariat avec l’Etat reste encore à construire.

V.3. Amélioration envisageable à l’organisation actuelle des OSC dans

le cadre du CSLP et de la décentralisation

Les ONG/Associations de développement doivent :

Améliorer leur participation au niveau des groupes sectoriels et sous

sectoriels de concertation pour mieux alimenter les commissions sectorielles

et thématiques.

Revoir la désignation de leurs représentants en tenant compte de la

diversité des zones et domaines d’intervention

Avoir des représentants assidus qui contribuent qualitativement aux travaux

tout en assurant une visibilité des actions de terrain des ONG/Associations

aux CST.

Faire le consensus entre elles sur leur contribution aux revues du CSLP

(annuelle et à mi-parcours) et partagée par les autres acteurs

(administration publique, les partenaires techniques et financiers et le

secteur privé) au sein des CST et/ou des groupes sectoriels et sous

sectoriels de concertation.

Leur contribution doit se faire sous formes d’analyses critiques des rapports

fournis par l’administration lors des travaux mais également du rapport

élaboré par les ONG/Associations sur leur contribution à la lutte contre la

pauvreté dans la thématique concernée.

S’organiser, avec un chef de file par thématique pour mieux coordonner

leurs interventions au sujet du cadre de dialogue politique entre le

Gouvernement et la société civile prévu par le dispositif institutionnel de

suivi du CSLP. Le représentant doit être compétent pour participer

qualitativement et restituer à la base les résultats des travaux.

Profiter des ateliers régionaux de concertation pour mieux organiser la mise

en place des cadres de concertation en vue de l’amélioration de leurs

contributions au niveau du dispositif institutionnel de suivi du Cadre

stratégique régional de lutte contre la pauvreté (CSRLP) dans chacune des

treize régions du Burkina.

Cette approche améliorerait en même temps la participation des OSC au processus

de décentralisation qui présente à ces dernières de nouvelles opportunités et

d’importants défis pour leur implication dans l’élaboration, le suivi et l’évaluation

des politiques publiques au niveau de chacune des treize régions administratives

du Burkina Faso.

94 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

V. Proposition d’un mécanisme de prise en compte des contributions non quantifiables, immatérielles ou non tangibles

Un examen des contributions non quantifiables, immatérielles ou non tangibles

permet de mieux apprécier les apports des ONG et Assocaitions de développement

dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Non prise en compte dans la présente

étude, il faut noter qu’elles se rapportent aux nombreuses et riches apports en

matière de :

-Savoirs et savoir faire, savoir être

-Bonne gouvernances

-Dialogue

-Prévention et résolution

-Consolidation de la base de la paix sociale

Les ONG comme cadre d’apprentissage de la démocratie (citoyenneté

Au regard des difficultés et contraintes réelles en matière de prise en compte des

contributions immatérielles des ONG/Associations, il s’avère indispensable qu’une

formule consensuelle et efficace soit trouvée par l’ensemble des acteurs que

sont les ONG/Associations, les partenaires techniques et financiers et l’Etat à

travers la DSONG. Pour ce faire la mission propose la détermination d’un

mécanisme (ensemble d’outils et de méthodes) à partir de la mise en œuvre d’un

processus de concertations ainsi qu’il suit :

Etape1 : formulation de termes de référence

Etape 2 : formulation d’une proposition de mécanisme

Etape 3 : concertation au sein de chaque groupe d’acteurs

Etape 4 : concertation entre les différents acteurs et adoption du mécanisme

ETAPE CONTENU

OBSERVATIONS

Etape1 : formulation de termes de référence

Les termes de référence seront proposés par la DSONG à l’issue d’une concertation avec les ONG/Association relative à la justification de la nécessité de disposer d’un mécanisme d’évaluation des contributions immatérielles des

Une rencontre de validation des TDR sera tenue pour assurer la suite du processus. Les 3 étapes qui suivent sont proposées par la mission comme étapes à énoncer par les TDR

95 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

ONG/Associations

Etape 2 : Formulation de proposition de mécanisme

Il s’agira pour une mission commandée de rencontrer un échantillon d’acteurs afin de recueillir des avis devant lui permettre de formuler une proposition de mécanisme.

Etape 3 : concertation au sein de chaque groupe d’acteurs

Chaque groupe d’acteurs tiendra une séance de travail autour de la proposition de mécanisme de la mission.

La concertation formulera des observations et amendements qui seront pris en compte par la mission

Etape 4: concertation entre les différents acteurs

Il s’agira d’organiser un atelier de validation et d’adoption du mécanisme

CONCLUSION

Les ONG et Associations de développement, se révèlent très dynamiques. La

diversité de leurs domaines d’intervention porte sur tous les quatre axes

stratégiques du CSLP.

De part leur dynamisme, leur proximité des populations rurales, leur pragmatisme

et leurs mécanismes de mobilisation de ressources, les ONG/Associations de

développement contribuent directement et indirectement à la croissance

économique au Burkina Faso, vu les montants des financements et les secteurs

d’activités dans lesquels elles investissent. En intervenant dans l’éducation, la

santé, l’environnement, l’agriculture, le renforcement des capacités, elles

participent d’une manière efficace et efficiente à la mise en œuvre du CSLP. Ainsi,

elles occupent une place importante dans la création de la richesse et des emplois

de même que dans la consolidation de l’Etat de droits et de la bonne gouvernance

au Burkina Faso.

Cependant, le cadre juridique ne balise pas suffisamment la caractérisation des

ONG/Association et leur évolution, si bien qu’il n’est pas évident (i) de faire une

distinction claire entre les OSC et leurs regroupements, (ii) d’exiger d’elles une

bonne gouvernance et (iii) de les convier à une reddition régulière et exacte de

leurs activités et comptes.

Pour améliorer l’organisation et l’efficacité des OSC ainsi que pour leur

contribution à la lutte contre la pauvreté, une stratégie de renforcement des

capacités des OSC et d’amélioration du dialogue et de partenariat avec l’Etat a été

proposée.

96 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

BIBLIOGRAPHIE [1] Barry A. (2006). Influence des organisations de la société sur les

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[3] BSONG (1996). Répertoire des Organisations Non Gouvernementales intervenant au Burkina Faso, publication avril 1996.

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[5] Coopération Autrichienne pour le Développement (2006). Artisanat, micro et petites entreprises, programme partiel de la coopération austro burkinabé 2005-2007.

[6] Ministère de l’Economie et du Développement (2004). Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté, rapport de mise en œuvre, 5ème éd.

[7] Ministère de l’Economie et du Développement (2004). Partenariat secteur public – secteur privé, Document de réflexion, 4ème conférence de table ronde des partenaires au développement du Burkina Faso, Ouagadougou du 04 au 05 mars 2004.

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[12] Cellule nationale de renforcement des capacités des organisations de la société civile : Assemblée générale bilan de la participation de la société civile à la revue du CSLP 2008 consacrée à l’année 2007, juillet 2008,

97 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

[13] Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté/CSLP, janvier 2004

[14] Ministère de l’Economie et des Finances : Compte rendu des travaux de l’atelier sur la clarification du rôle des organisations de la société civile dans le dispositif institutionnel de suivi du CSLP, août 2008.

[15] Présentation du système de suivi du CSLP, CdC-CSLP, 2008

[16] Cadre de Concertation des OSC Impliquées dans le processus du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté : Rapport annuel 2008

[17] Direction régionale de l’Economie et du développement du Nord : Rapport 2008 du cadre régional de lutte contre la pauvreté du Nord

[18] PARECAP : Rapport provisoire de l’atelier d’évaluation des besoins en renforcement des capacités de la société civile, du secteur privé et de l’administration publique.

[19] Rapport sur la problématique du financement de l’éducation au Burkina Faso : Quelles contributions des acteurs Etatiques, novembre 2009

[20] Rapport sur la problématique de la souveraineté alimentaire : Quelles contributions du Secteur privé et de la Société civile au développement de la filière céréalière au Burkina Faso, juillet 2009

[21] Les ONG et Associations face au défi de la pauvreté Bilan 2004-2006

et Perspectives 2007-2009(DREP Cascades ; 2007)

[22] Rapport annuels Plan Burkina 2005, 2006, 2007, 2008

[23] Rapport annuel FDC 2007, 2008,

[24] Rapport annuel Réseau MARP-Burkina 2007, 2008,

[25] Rapport annuel SOS Sahel International 2007, 2008

[26] Rapports annuels Aide et Action 2007, 2008 ;

[27] Rapport annuel Naturama 2007, 2008,

[28] Rapport annuel IUCN 2007, 2008

[29] Rapport annuel FIDA 2008

[30] Rapport annuel CISV 2008

[31] Rapport annuel OCADES 2007, 2008

Site internet :

98 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

www.pros-burkina.org

http:/ ec.europa.eu/delegations/delbfa/

www.pnud.bf

www.christianaid.org.uk

www.ddc.burkina.org

www.ccaeburkina.org/ode.html

www.tdh.ch

99 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Annexe 1 : Liste des ONG/Associations interviewées

Numéro

d’ordre

Nom de

l’organisation

Domaines

d’activités

Zone de

couvertures

1 Association Action Plus

Social

Santé

Activités génératrices de

revenus (AGR)

Région du Centre

2 Association pour

l’Epanouissement de la Jeune

Fille

Sensibilisation sur le

VIH/SIDA

Formation professionnelle

(différents métiers)

Province du Houet

3 Association Jeunesse Culture

et Développement

Agriculture :

Développement Rural

Province du Houet

4 Association Sya-Eclosion-

Culture

Culture Province du Houet

6 Association Wouol de

Bérégadougou

Agro-sylvo-pastoral et

artisanat

Province de la Comoé

7 Association Trait d’Union des

Jeunes Burkinabé

Social

Santé

Formation

Coordination

provinciale de Nouna ,

Koudougou ,

Tenkodogo , Manga ,

Ouahigouya et Po

8 Association Wend la Sida Activités génératrices de

revenus (AGR) pour les

femmes

Ouagadougou (Secteur

17 ;18 ;19 et village de

Zongo)

9 Front des Jeunes Humanistes

pour la solidarité

Education

Sante

Affaires Humanitaires

Province du Houét

10 Association Groupe Culturel

de Bobo

Spectacle

Production d’œuvre

musical

Sensibilisation sur le

Ville de Bobo

Dioulasso

100 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

VIH/SIDA

11 Association LA VOIE Santé

Social

Province de la Comoé

12 Association Manegre Genilem Formation suivi

accompagnement des

entreprises (micro et

petite)

Province du

Bulkiemde

13 Organisation de la Jeunesse

Féminine

Education

Formation

Restauration

Province du Houet

14 Association

TOCSIN/BANFORA

Humanitaire

Défense et promotion du

droit des rapatriés, des

migrants

Département de

Banfora, Tiéfora,

Sideradougou ,

Bérégadougou ,

Dakoro

15 ONG Organisation Catholique

pour le Développement et la

solidarité diocésain de Bobo

Dioulasso

Production

Secteurs sociaux

Organisation

Infrastructures

Eau

La région du

CENTRE OUEST

16 Centre d’Etudes Economiques

et Sociales de l’Afrique de

l’ouest/ pôle Régional Burkina

Décentralisation et bonne

gouvernance ;

Professionnalisation des

acteurs des filières

agricoles ;

Entreprenariat ;

Sécurité alimentaire ;

Renforcement de la

société civile ;

Thématiques transversales

(environnement et genre)

Burkina Faso ; Mali ;

Côte d’Ivoire ; Togo

17 Réseau Africain Jeunesse Santé

et développement

Santé

Education non formelle

LES cascades

101 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Citoyenneté et civisme

Education

18 Association Union Régionale

des Jeunes Professionnel des

Hauts Bassins

Agriculture

Elevage

Sylviculture

Houet, Tuy et

Kenedougou

19 Association Vie Solidaire Santé

Nutrition

Emploi

Gouvernance administrative

Région du Sud ouest

20 Association Action pour les

initiatives Positives

Sensibilisation

Depistage

Suivi

Province du

Boulkiemde

21 Association pour le

Développement

Communautaire du Burkina

Culture

Social

Education

Région des Hauts

Bassins

22 Association pour le

Développement des

Handicapés Auditifs de Gaoua

Alphabétisation

Lutte contre les maladies

invalidantes, les IST et le

VIH/SIDA

Province du Poni

23 Association Espoir des

Malvoyants et Aveugles de

Gaoua

Alphabetisation

Promotion de l’auto

emploi AGR

Lutte contre les maladies

invalidantes, les IST et le

VIH/SIDA

Province du Poni

102 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

24 Association Jeunesse Culture

et Développement

AGRICULTURE :

DEVELOPPEMENT

RURAL

Bobo Dioulasso

25 Association pour la

Promotion Féminine de

Gaoua

ALPHABETISATION,

Promotion de l’auto

emploi des Activités

génératrices de revenus

(AGR)

LUTTE CONTRE LE

VIH/SIDA

Region du Sud Ouest

26 Association MUNYU Education

Alphabétisation

Formation

Santé

Développement rural

Développement

économique

Cascades

Kénédougou

27 Association d’Aide et

Assistance aux victimes et

orphelins du SIDA

Lutte contre les IST et le

SIDA

Orphelins et Enfants

Vulnérables

Région des Cascades

28 Association GBèring Bouo Santé,

Education,

Elevage,

Activités génératrices de

revenus

Droit des enfants

Province du PONI

29 ONG Croix-Rouge/Trafic

des enfants

Lutte contre la traite des

enfants

Comoé Sindou

103 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

30 Groupe de Recherche et

d’Appui au Développement

Intégré

Education à la citoyenneté

responsable des Droits de

humain

Développement local

Décentralisation

L’Environnement

Soutien à la production

Grand Ouest

31 Association MUtualité FEmme

et Développement du

Bulkiemdé

Collecte de l’épargne

Octroi des différents

crédits à ses membres

appui à la mise en place

et/ou suivi des activités

génératrices de revenu des

membres

Province du

Boulkiemdé

32 ONG Africa’s Sustainable

Development Council

Protection sociale des

pauvres

Promotion de l’emploi

élevage agriculture

Région Sud ouest

33 ONG Coordination des

Initiatives de Développement

Intégré

Education

Sante et Nutrition

Gouvernance

Province du IOBA

34 ONG FONDATION

DREVER

Education

Eau et Assainissements

Social

Production

Province du IOBA

35 ONG SOS SAHEL Protection sociale des

pauvres

Gouvernance locale

Consolidation de la

stabilité macroéconomique

Province du IOBA

Province de

LOUMBIEL

104 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

36 ONG VARENA ASSO Education

Sante

Environnement

Gouvernance

PONI

BOUGOURIBA

37 ONG /WURO YIRE pour le

développement

Education

Formation civique

et environnemental

Droits des enfants

Bobo Dioulasso

Satiri

Bama

Lena

Karenga

Boundougou

38 PLAN BURKINA Education

Sante

Eau

Social

Region du Sud Ouest

39 Association Badeya Solidarite Education

Elevage

Social

Ouagadougou

Village de Tiakane

(Province du Nahouri)

40 Association Monde Nouveau Environnement

Tourisme

Jeunesse

Commune Rurale de

Niou, Ouagadougou,

Bobo Dioulasso

41 Association Green Planet Environnement

Elevage

Jeunesse

Ouagadougou et

Commune Rurales du

Kadiogo

42 Association de Soutien aux

Enfants en Circonstances

Difficiles

Santé

Réinsertion socio-

professionnelle

Ouagadougou

105 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

43 Association Bonne Entente Social

Promotion femmes,

enfants

Kadiogo

44 ASSOCIATION

BENEWENDE DES FEMMES

DU DEPARTEMENT DE

PISSILA ABFDP

Santé,

Education de base

Commune de PISSILA

45 ASSOCIATION POUR

HANDICAPES PHYSIQUES

ET ORPHELIN AHPO

Formation,

Education,

GOURMA

46 ASSOCIATION DES JEUNES

POUR LE DEVELOPPEMENT

DE KAYA AJDK

Santé (lutte contre le

VIH/SIDA) SANMATENGA

47 ASSOCIATION LAAFI AL Education,

GOURMA

48 ASSOCIATION

NABONSWENDE DES

ARTISANS ANA

Formation professionnelle

(Mécanique, Soudure,

Maçonnerie)

Commune de PISSILA

49 ASSOCIATION POUR LA

PROMOTION DE

L’ELEVAGE DE

L’AGRICULTURE ET DES

ACTIVITES

FEMENINE APEAAF

Elevage, Education,

Agriculture , Activités

Génératrices de Rzvznus

PLATEAU CENTRAL

50 ASSCIATION POUR LA

PROMOTION DE

L’ELEVAGE AU SAHEL ET

EN SAVANE APSS

Elevage,

Alphabétisation

SAHEL

51 ACTION POUR LA

RECHERCHE ET LA

FORMATION EN AGRO

ECOLOGIE ARFA

Recherche et formation en

agro écologie EST

52 SAHEL INITIATIVES ASI-BF Santé,

Environnement,

Education

FALAGOUNTOU

106 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

53 ALLIANCE TECHNIQUE

D’ASSISTANCE AU

DEVELOPPEMENT ATAD

Bonne gouvernance,

Renforcement des capacités

OUDALAN

54 TIN TUA ATT Alphabétisation,

Agriculture,

Education

REGION DE L’EST

55 ASSOCIATION WENDKETA

DES AVEUGLES ET

MALVOYANTS AWAM

Agriculture,

Elevage

Formation

FADA/KOMPIENGA

56 ASSOCIATION

WENDPANGA POUR LE

DEVELOPPEMENT DES

PERSONNES HANDICAPEES

DU SANMATENGA

AWDPHS

Education,

Social

SANMATENGA

57 CENTRE INTERNATIONAL

DE FORMATION DES

CADRES DU

DEVELOPPEMENT CIFCD

Formation EST

58 FOYER

WENDINKOGUENDE DES

ENFANTS DEMUNIS ET

ORPHELINS FWEDO

Education de base

Formation, Sensibilisation,

Santé, Nutrition,

Sport et loisirs

CENTRE NORD

59 GROUPEMENT DE LA

RENAISSANCE DES JEUNES

AU DEVELOPPEMENT DE

KAYA GRJDK

Agriculture

SANMATENGA

60 MORIJA ASSOCIATION

HUMANTAIRE MAH

EAU POTABLE, SANTE,

EDUCATION

BURKINA FASO

61 ONG ZOODNOOMA

ONG.Z

Education de base,

Alphabétisation, Sécurité

alimentaire, Protection de

l’environnement, Hygiène

assainissement, Lutte contre

le VIH/SIDA,

Aménagement de bas-bons,

Accès au crédit(AGR

SANMATENGA

107 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

62 UNION FRATERNELLE DES

CROYANTS DE DORI

UFC/DORI

Agriculture,

Artisanat,

Environnement

DORI

63 Association Burkinabé pour

l’Abolition de la Dette (ABAD)

Ouagadougou

64 Association Burkinabé pour la

Promotion des Aveugles et

Malvoyants (ABPAM).

Artisanat ;

Elevage ;

Education/Alphabétisation ;

Activités socio-culturelles

Ouagadougou

Annexe 2 : Les axes du CSLP AXE 1 : Accélération de la croissance fondée sur l’équité

1.1. Consolidation de la stabilité macroéconomique

Partenariat avec l’Etat pour l’amélioration des instruments budgétaires

Partenariat avec l’Etat pour l’efficacité des investissements publics Appui à la promotion des investissements privés Appui au développement du secteur privé

108 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Appui à la promotion de la micro finance Appui au renforcement des capacités et de mise en œuvre des politiques Autres appuis au sous secteur

1.2. Améliorer la compétitivité de l’économie et la réduction du coût des facteurs

Renforcement des techniques de production (petits périmètres irrigués villageoise, protection et fertilisation des sols)

Renforcement des capacités des organisations et associations paysannes

Appui au fonctionnement des chambres régionales d’agriculture

Appui à la filière coton

Appui à la diversification des circuits de distribution des produits alimentaires

Appui au secteur de l’énergie (électrification localités rurales; approvisionnement bois de feu ; utilisation combustibles de substitution ; sécurisation de l’approvisionnement en hydrocarbure)

Appui en infrastructures routières

Appui aux services de transport routier

Appui à la sécurisation routière

Appui en infrastructure aéroportuaire et transports aériens 1.3. Soutien aux secteurs productifs

Développement rural et sécurité alimentaire -Appui à l’amélioration des productions agro-sylvo-pastorales, halieutiques et

fauniques

-Appui à l’amélioration des infrastructures hydro - agricoles et

communautaires

-Appui au renforcement des capacités des acteurs et au développement des

marchés

-Appui à la gestion durable des ressources naturelles

Mines Petite et moyenne industrie/Petites et moyenne entreprises Tourisme

1.4. Economie extraterritoriale Appui au développement de l’exportation des biens Appui à la valorisation de la main d’œuvre pour l’exportation

AXE 2 : Amélioration de l’accès des pauvres aux services sociaux de base

et à la protection sociale

2.1. Accès des pauvres aux services d’éducation

Appui à la promotion de l’éducation de base

Appui à l’alphabétisation/formation et à la promotion de l’éducation non formelle

Appui à la promotion de l’enseignement secondaire général

Appui à la promotion de l’enseignement technique professionnel

Appui à la promotion de l’enseignement supérieur

Appui aux travaux de recherche sur la pauvreté

109 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Autres appuis au sous secteur 2.2. Accès des pauvres au service de santé et de nutrition – Lutte Contre le VIH/SIDA

Appui à l’accès des pauvres aux services de santé et de nutrition Appui à lutte contre le VIH/SIDA Autres appuis au sous secteur

2.3. Accès des pauvres à l’eau potable et à l’assainissement – Lutte contre la pollution

Actions d’approvisionnement en eau potable

Actions d’assainissement et de lutte contre la pollution

Autres appuis au sous secteur 2.4. Amélioration du cadre de vie des pauvres- L’habitat

Actions en faveur du secteur de l’habitat

Autres appuis au sous secteur 2.5. La protection sociale des pauvres

Appui à la promotion de l’enfant et de l’adolescent

Appui à la protection et à la promotion

Appui au renforcement de la compétence des agents et des capacités institutionnelles

Appui à la création de micro – finance (mutuelle de) santé

Appui à la promotion de l’épargne retraite ou vieillesse

Autres appuis au sous secteur

AXE 3 : Elargissement des opportunités en matière d’emploi et d’activités

génératrices de revenus pour les pauvres

3.1. Diminution de la vulnérabilité de l’activité

Appui à l’amélioration de la capacité de stockage des retenues d’eau

Appui à l’opérationnalisation des grands périmètres irrigués

Appui à la promotion du développement de la petite

Autres appuis au sous secteur 3.2. Intensification et diversification des productions végétales

Appui au développement des cultures vivrières

Appui au développement des cultures de rente 3.3. Intensification et diversification des productions animales

Appui au développement des élevages bovins

Appui au développement des élevages à cycle court

Appui au développement de l’élevage péri- urbain

Actions de promotion des produits

Autres appuis au sous secteur 3.4. Intensification et diversification des produits forestiers et fauniques

Actions de promotion des produits forestiers

Actions de promotion des produits fauniques

Autres appuis au sous secteur 3.5. Intensification et diversification des productions halieutiques

Actions de promotion de la production halieutique

110 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Autres appuis au sous secteur 3.6. Accroissement et diversification des revenus des ruraux

Promotion et facilitation de la commercialisation des produits de l’agriculture

Promotion et facilitation de la commercialisation des produits de l’élevage

Promotion et facilitation de la commercialisation des produits halieutiques

Promotion et facilitation de la commercialisation des produits forestiers et fauniques

Promotion de la transformation et de la conservation des produits 3.7. Soutien aux organisations des producteurs

Appui aux organisations paysannes

Appui aux organisations professionnelles et interprofessionnelles 3.8. Amélioration des conditions de vie et de travail des femmes rurales

Appui au renforcement des capacités techniques

Appuis aux actions de plaidoyer, d’information et de sensibilisation 3.9. Promotion de l’emploi et de la formation professionnelle

Appui à la création d’un environnement favorable à la création de l’emploi

Appui renforcement des capacités opérationnelles des structures chargées de la promotion de l’emploi et de la formation professionnelle

3.10. Désenclavement des zones rurales

Appui à l’exécution des programmes de pistes rurales

Appui à l’exécution des programmes d’électrification

Appui à l’exécution des programmes de téléphonie rurale

AXE 4 : Promotion de la bonne gouvernance

4.1.. La gouvernance politique

4.2. La gouvernance administrative

4.3. La gouvernance économique

Annexe 3 : QUESTIONNAIRE SUR LES INTERVENTIONS DES ONG ET ASSOCIATIONS DE DÉVELOPPEMENT

Nom de l’ONG ou Association de Développement :

…………………………………………………………………………………………………………………

……………

Sigle

:…………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………….

111 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Références diverses (n° et dates: récépissé, adhésion,

etc.) :……………………………………………………………………………………………………………

…………….

Pays

d’origine…………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………….

Adresse dans le pays

d’origine…………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………….

Adresse au Burkina

Faso………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………….

Identité du

responsable………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………

Nombre d’employés

permanents………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………….

Zone

d’intervention……………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………

Domaines d’intervention ………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………

. Organisations/Associations d’origine étrangère

. Contribution des

ONG et Associations de développement à la lutte contre la pauvreté .

.AXE 2 : Amélioration de l’accès des pauvres aux services sociaux de base et à la protection sociale

Intitulé

(activités/projets programmes)

Coût d’exécution Localisation

(prov.,

commune

village)

Résultats/acquis Bénéficiaires (qualité et

nombre)

Difficultés Recommandations

Directs Indirects

2.1. Accès des pauvres aux services d’éducation

112 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

Intitulé

(activités/projets/programmes)

Coût d’exécution Localisation

(prov.,

Résultats/acquis Bénéficiaires (qualité et

nombre)

Difficultés Recommandations

.

2.2. Accès des pauvres au service de santé et de nutrition – Lutte Contre le VIH/SIDA

2.3. Accès des pauvres à l’eau potable et à l’assainissement – Lutte contre la pollution

2.4. Amélioration du cadre de vie des pauvres- L’habitat

2.6. La protection sociale des pauvres

Contribution des ONG et Associations de développement à la lutte contre la pauvreté

.AXE 3 : Elargissement des opportunités en matière d’emploi et

d’activités génératrices de revenus pour les pauvres

113 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

commune

village)

Directs Indirects

3.1. Diminution de la vulnérabilité de l’activité agricole

3.2. Intensification et diversification des productions végétales

3.3. Intensification et diversification des productions animales

3.4. Intensification et diversification des produits forestiers et fauniques

3.5. Intensification et diversification des productions halieutiques

3.6. Accroissement et diversification des revenus des ruraux

114 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

3.7. Le soutien aux organisations de producteurs

3.8. L’amélioration des conditions de vie et de travail des femmes rurales

3.9. La promotion de l’emploi et de la formation promotionnelle

3.10 Le désenclavement des zones rurales

115 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

. Contribution des ONG et Associations de

développement à la lutte contre la pauvreté

.Axe 4 : Promotion de la bonne gouvernance

. Contribution des ONG et Associations de développement à la lutte contre la pauvreté

.

Intitulé

(activités/projets programmes)

Coût d’exécution Localisation

(prov.,

commune

village)

Résultats/acquis Bénéficiaires (qualité et

nombre)

Difficultés Recommandations

Directs Indirects

4.1. La gouvernance politique

4.2. La gouvernance administrative

4.3. La gouvernance économique

4.4. La gouvernance locale

116 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

..Axe 1 : Amélioration de la croissance fondée sur l’équité

. Contribution des ONG et Associations de développement à la lutte contre la pauvreté

Intitulé

(activités/projets programmes)

Coût d’exécution Localisation

(prov.,

commune

village)

Résultats/acquis Bénéficiaires (qualité et

nombre)

Difficultés Recommandations

Directs Indirects

1.1. Consolidation de la stabilité macro économique

1.2. Améliorer la compétitivité de l’économie et la réduction du coût des facteurs

1.3. Soutien aux secteurs productifs (Développement rural et sécurité alimentaire ; Mines ; Petite et moyenne industrie/Petites et moyenne entreprises ;

Tourisme)

1.4. Economie extraterritoriale

117 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

.

Quelles activités pensez vous promouvoir dans le cadre de la lutte contre la pauvreté à partir

de 2010 ?

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………….

Quels sont vos projets en recherche de financement ?

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………….

Annexe 4 : TDR de l’étude

TERME DE REFERENCE DE L’ETUDE SUR LA CONTRIBUTION

DES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES (ONG)

A LA REDUCTION DE LA PAUVRETE

1. Contexte et Justification

Le gouvernement du Burkina Faso, dans le souci de consolider les politiques de

développement nationales axées sur l’amélioration des conditions de vie des

populations, a élaboré avec la participation active des acteurs non étatiques, le Cadre

Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP). Une revue annuelle du CSLP et du

PAP, est organisée au cours du premier semestre de l'année pour évaluer les

résultats obtenus au cours de l'année précédente. Cette revue, présidée par le

ministre de l'Economie et du Développement et co-présidée par le ministre des

Finances et du Budget (MFB), permet aux partenaires au développement, dont les

ONG, d’évaluer ensemble le chemin parcouru ainsi que les efforts qui restent à être

déployés pour réduire la pauvreté. Ce mécanisme participatif, institutionnalisé,

118 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

constitue un cadre de gouvernance concerté qui permet aux ONG de s’impliquer dans

planification stratégique, de mobilisation des ressources, d'analyse des politiques, de

plaidoyer et de renforcer la responsabilisation dans le secteur publique

Ainsi, depuis quelques années, les pratiques de l’Etat Burkinabé en matière de

politiques sociales tendent à se modifier à travers la création des cadres de

participation des acteurs non étatiques dans la gestion des affaires publiques au sein

des espaces autrefois réservés au secteur public. Par exemple, une participation de la

société civile a marqué, à partir de 2004, le sous-comité agriculture de la Cellule

Nationale de Suivi et de Coordination de la mise en œuvre des Accords de

l’Organisation Mondiale du Commerce. Cela témoigne de la prise de conscience par le

gouvernement de l’importance de la contribution à la lutte contre la pauvreté amenée

par les initiatives prises et les actions entreprises par les acteurs non étatiques, à

l’échelle nationale comme au niveau régional.

La création des cadres de participation des acteurs non étatiques dans la gestion des

affaires publiques est aussi une nécessité qui s’impose vu le désengagement de l’Etat

de certains secteurs d’activités comme, par exemple, l’éducation, comme le témoigne

la diminution constante du nombre de bourses, allant même jusqu’à leur disparition

programmée. De ce phénomène découlent de profondes mutations de l’environnement

social en terme d’adaptation des acteurs et de développement de capacités se

produisent face au désengagement de l’Etat de certains secteurs d’activités. Aussi la

disparition de « l’Etat providence», les récessions économiques que connaissent les

Etats, à l’explosion démographique et à l’augmentation de la pauvreté offrent des

espaces d’expression et d’occupation sur le terrain par les acteurs non étatiques.

Ainsi, il apparaît sur la scène économique des acteurs non étatiques dont le

dynamisme et l’implication dans les activités de développement influencent

positivement les populations et contribuent à la lutte contre la pauvreté dans divers

domaines.

La question récurrente du suivi des activités des ONG et associations de

développement est une préoccupation de l’ensemble des acteurs politiques. En

témoigne la question orale d’un député à l’Assemblé Nationale à l’adresse du Ministre

de l’Administration Territoriale (en 2008) sur la capacité réelle du ministère à

assurer le suivi des actions des ONG. En effet, cet aspect de l’appréciation de la

contribution des OSC n’est pas toujours bien cerné par les autorités faute de

capacités et de ressources.

La présente étude d’appréciation de la contribution des ONG et associations de

développement à la lutte contre la pauvreté devra permettre de mettre en évidence

les actions contributives au développement économique et social du Burkina Faso.

2. Objectif de l’étude

119 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

L’objectif de l’étude est d’apprécier, sur la base des réalisations et de l’opinion des

populations bénéficiaires des interventions des ONG dans leur cadre de vie, les

contributions des organisations de proximité notamment les ONG dans l’amélioration

du cadre de vie des populations en général au Burkina Faso et en particulier dans le

cadre de la réduction de la pauvreté.

Pour ce faire, les objectifs spécifiques ci-après sont visés :

- identifier les types, les modes et les domaines de contributions des ONG et

associations de développement ;

- évaluer au niveau sectoriel, régional ou national, les contributions financières

et physique ainsi que toutes autres contributions selon les quatre axes du

CSLP ;

- Faire une analyse de chacune des contributions avec les politiques de

développement au niveau national et international en vue de les améliorer;

- Mesurer la capacité de mobilisation des ressources financières, matérielles et

humaines par les ONG et associations de développement tant au niveau

interne qu’externe;

- Proposer un mécanisme de prise en compte des contributions non

quantifiables, immatérielles ou non tangibles ;

- Etablir les rapports entre les actions des ONG et les actions de l’Etat. Y a – t

–il une synergie d’actions ?

- Identifier les difficultés relatives à la contribution des ONG et faire des

propositions de solution.

- dresser une carte de positionnement des ONG par domaines d’intervention ;

3. Méthodologie de l’étude

Il est demandé au consultant de proposer une note méthodologique qui tienne compte

des points suivants :

- une phase documentaire qui consistera en l’exploitation de la documentation

disponible sur les ONG en activité au Burkina Faso, la collecte et l’analyse des

études, rapports et autres travaux relatifs au sujet ;

- une phase de rencontres avec les ONG, les institutions gouvernementales

travaillants étroitement avec les ONG, les Collectivités locales, les bailleurs de

fonds et les organismes, institutions et autres partenaires au développement, les

communautés de base bénéficiaires des actions des ONG et de collecte des

données ;

- Une phase de visite de terrain d’un échantillon de programmes et projets réalisés

par les ONG.

120 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

4. Résultats attendus

Au terme de l’étude, il est attendu les résultats suivants :

- une évaluation du type, des modes et des domaines de contribution des ONG

et association de développement est réalisée;

- une situation de la contribution financière et physique des ONG et association

de développement en matière de la réduction de la pauvreté est faite selon les

quatre axes stratégique du CSLP;

- une appréciation de la capacité de plaidoyer des ONG en faveur de la

coopération économique et financière afin de mobiliser des ressources pour

financer les programmes de réduction de la pauvreté et d’attirer les

investisseurs dans les domaines susceptibles de contribuer grandement à

l’atteinte des OMD est faite ;

- une appréciation des relations de partenariat entre les ONG et les populations

à la base d’une part et les ONG et l’Etat et les bailleurs de fonds d’autre part

est fournie ;

- des stratégies pour des contributions plus efficaces et plus adaptées des

ONG dans le processus de réduction de la pauvreté notamment leur

participation à la réalisation des objectifs et programmes prioritaires du CSLP

sont proposées

5. Profil du consultant

L’étude sera réalisée par une équipe de trois consultants ou un bureau d’étude

pouvant mobiliser une équipe de ce genre :

- la mission sera dirigée par un économiste ou un économiste-planificateur (au moins

Bac +4) justifiant de solides expériences professionnelles et de compétences

pluridisciplinaires d’au moins dix années. Il devra avoir une très bonne

connaissance des milieux des ONG, de la société civile burkinabè et du CSLP.

- Les deux autres consultants devront être, l’un sociologue de niveau minimum

maîtrise, disposant d’une expérience d’au moins cinq années et ayant une bonne

connaissance des investigations auprès des communautés ; l’autre, économiste-

gestionnaire ou financier de niveau minimum maîtrise, justifiant d’une expérience

d’au moins dix années et ayant des compétences avérées dans les évaluations et

projections financières notamment.

121 Rapport sur la contribution des ONG/Association à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso/ juin 2010

6. Durée de la mission

Elle se déroulera sur une durée de 45 jours calendaires à partir de la signature du

contrat avec le consultant au plus tard le 15 septembre 2009 et la restitution du

rapport définitif fin octobre 2009.

Le consultant est tenu au respect strict du calendrier de l’étude.