16
FICHE ENSEIGNANT UN FILM POUR TOUS 2012/13 Cycle 2 / Cycle 3 LA BELLE ET LA BETE Un film de Jean Cocteau I 1946 I 1h36 I France Il était une fois une jeune fille qui portait le doux prénom de Belle. Elle était dévouée à son père et aux exigences de ses deux soeurs. Un soir, égaré en forêt, son père trouve refuge dans un mystérieux château. Ayant cueilli une rose, il voit surgir un être fabuleux, mi-homme, mi-bête qui, pour ce geste, le condamne à mourir ou à lui livrer l’une de ses filles. Sans en informer ses soeurs ni son père, Belle se sacrifie. Poète, dramaturge, peintre, cinéaste, Jean Cocteau convoque dans cette adaptation du roman de Madame Leprince de Beaumont les muses, les mythes et les arts qui ont jalonné son parcours de créateur. Par ses inventions techniques et sa puissance onirique, La Belle et la Bête est une ode au cinéma, art de la lumière et de l’obscurité, à sa capacité à mettre en sons, en images et en mouvements les rêves d’un poète. Un tournage difficile au lendemain de la guerre Réalisé dans l’immédiat après-guerre, le tournage de la Belle et la Bête est une entreprise complexe à bien des égards. La France est exsangue et les conditions économiques et techniques extrêmement difficiles pour mettre en oeuvre un projet qui nécessite d’amples moyens (costumes, maquillages, effets spéciaux, reconstitution de décors). Pendant neuf mois, d’août 1945 à juin 1946, l’équipe, composée d’amis fidèles de Jean Cocteau et d’artistes 1 , s’active pour mener à bien ce projet fou, entre pannes d’électricité et difficultés d’approvisionnement. De plus, alors que le pays tente de se reconstruire dans une certaine ferveur politique, l’adaptation d’un conte de fée semble pour beaucoup un projet hors de propos, une fuite dans le merveilleux pour mieux se cacher des vicissitudes du temps présent. Peut être… ou peut être le réalisateur propose-t-il son propre programme, lorsque, dans son prélude, il invite le spectateur à pénétrer le monde du songe, à retrouver sa capacité d’enfant à 1 Quatre grands noms figurent au générique : René Clément (conseiller technique qui prend en charge les trucages), Henri Alekan (chef opérateur qui met en scène la lumière), Christian Bérard (directeur artistique qui crée les costumes et les décors) et le compositeur Georges Auric.

cocteau belle

  • Upload
    cine-32

  • View
    226

  • Download
    0

Embed Size (px)

DESCRIPTION

fiche pedagogique la belle et la bete

Citation preview

FICHE ENSEIGNANT UN FILM POUR TOUS 2012/13 Cycle 2 / Cycle 3

LA BELLE ET LA BETE

Un film de Jean Cocteau I 1946 I 1h36 I France

Il était une fois une jeune fille qui portait le

doux prénom de Belle. Elle était dévouée à

son père et aux exigences de ses deux

sœurs. Un soir, égaré en forêt, son père

trouve refuge dans un mystérieux château.

Ayant cueilli une rose, il voit surgir un être

fabuleux, mi-homme, mi-bête qui, pour ce

geste, le condamne à mourir ou à lui livrer

l’une de ses filles. Sans en informer ses

sœurs ni son père, Belle se sacrifie.

Poète, dramaturge, peintre, cinéaste, Jean

Cocteau convoque dans cette adaptation du

roman de Madame Leprince de Beaumont les

muses, les mythes et les arts qui ont jalonné

son parcours de créateur. Par ses inventions

techniques et sa puissance onirique, La Belle

et la Bête est une ode au cinéma, art de la

lumière et de l’obscurité, à sa capacité à

mettre en sons, en images et en mouvements

les rêves d’un poète.

▪ Un tournage difficile au lendemain de la guerre

Réalisé dans l’immédiat après-guerre, le tournage de la Belle et la Bête est une entreprise

complexe à bien des égards. La France est exsangue et les conditions économiques et

techniques extrêmement difficiles pour mettre en œuvre un projet qui nécessite d’amples

moyens (costumes, maquillages, effets spéciaux, reconstitution de décors). Pendant neuf mois,

d’août 1945 à juin 1946, l’équipe, composée d’amis fidèles de Jean Cocteau et d’artistes1,

s’active pour mener à bien ce projet fou, entre pannes d’électricité et difficultés

d’approvisionnement. De plus, alors que le pays tente de se reconstruire dans une certaine

ferveur politique, l’adaptation d’un conte de fée semble pour beaucoup un projet hors de

propos, une fuite dans le merveilleux pour mieux se cacher des vicissitudes du temps présent.

Peut être… ou peut être le réalisateur propose-t-il son propre programme, lorsque, dans son

prélude, il invite le spectateur à pénétrer le monde du songe, à retrouver sa capacité d’enfant à

1 Quatre grands noms figurent au générique : René Clément (conseiller technique qui prend en charge les trucages), Henri Alekan

(chef opérateur qui met en scène la lumière), Christian Bérard (directeur artistique qui crée les costumes et les décors) et le

compositeur Georges Auric.

croire aux contes, à avoir foi en l’imaginaire. Un message lourd de sens et d’espoir au

lendemain de l’Occupation. Un message entendu car le succès critique (Prix Louis Delluc en

1946) et public sera au rendez-vous, Jean Cocteau signant, avec cette adaptation, son film le

plus populaire.

▪ Jean Cocteau : le cinéma comme un art de l’illusio n

Durant toute sa carrière, l’écrivain passionné de cinéma a collaboré à près d’une vingtaine de

films et réalisé six œuvres (Le Sang d'un poète, 1930 ; La Belle et la Bête, 1946 ; L'Aigle à deux

têtes, 1947 ; Les Parents terribles, 1948 ; Orphée, 1950 ; Le Testament d'Orphée, 1960),

marquées par une mythologie personnelle imprégnée de tous les arts (littérature, peinture,

sculpture). Préférant une culture vivante à une culture savante, ces réalisations sont, pour

Cocteau, l’occasion de recherches et d’expériences visuelles pour une approche poétique du

langage cinématographique. Se considérant comme un amateur, sans cesse étonné par la

mise en image de ses rêves, Jean Cocteau pense avant tout le cinéma comme un art de

l’illusion et le rôle du réalisateur comme celui d’un prestidigitateur.

Inventeur d’un cinéma libre, à la fois rigoureux dans son découpage et débarrassé de toute

volonté de maîtrise, il affirme un goût certain pour les petits accidents de tournage et autres

improvisations, sources d’inspiration au fil desquelles sont réécrits des dialogues ou des

scènes. « Trop de soin, aucune porte ouverte au hasard, effarouchent la poésie, déjà si difficile

à prendre au piège » écrit-il dans son journal de tournage. Se désintéressant des mauvais

raccords (qu’il nomme « fautes d’orthographe »), il préfère à la technique l’élégance et la liberté

de l’instant. Un geste artistique fort qui annonce, malgré un style à l’apparence classique, la

déferlante de la Nouvelle Vague2, 15 ans plus tard.

Un film comme un « rêve éveillé » : quitter le monde domestique

et prendre le chemin du merveilleux

▪ Retrouver le chemin de l’enfance

Dès son introduction, La Belle et la Bête déroule le fil du conte et de l’enfance. Face au tableau

noir, son réalisateur se met en scène, écrivant un à un les noms de ceux et celles qui ont

participé au tournage puis cédant la craie à ses acteurs principaux Jean Marais et Josette Day.

Suit un long prologue, comme une recommandation écrite à la main, qui nous invite à retrouver

le chemin de l’enfance, sa naïveté, sa crédulité, sa capacité à croire au merveilleux. Pour ce

faire, le film va créer et explorer deux mondes, celui des hommes et celui de la Bête.

Fait assez rare dans les années 1940, le film est en partie tourné en extérieur dans le manoir

de Rochecorbon (en Vallée de la Loire) et le parc de Raray (près de Senlis). Les intérieurs sont

filmés dans les studios d’Epinay-sur-Seine et de Saint-Maurice. Ces deux décors révèlent les

deux espaces, physiques et symboliques, du film : le monde réaliste, représenté à travers

l’univers domestique de la Belle et le monde merveilleux de la Bête.

2 De nombreux réalisateurs de la Nouvelle Vague rendront hommage à Cocteau : Jean-Luc Godard, Jacques Demy qui cite La

Belle et la Bête dans Peau d’Âne et François Truffaut qui produira en 1960 le dernier film du poète, Le testament d’Orphée

▪ Le monde domestique : une réalité triviale et grot esque

Le monde des hommes est cru et laid. La seule beauté incandescente qui en émane est le

personnage de Belle.

Dans une première séquence, nous découvrons les sœurs de Belle, Félicie et Adélaïde, deux

parfaites pestes, dans un bestiaire et un environnement sonore qui ne laissent aucun doute sur

leur nature. Caquetantes et cancanières, perchées sur des chaises, dotées de voix stridentes et

de costumes à plume, ce sont des poules qui s’agitent en tout sens dans la basse-cour. La

grossièreté de Ludovic (« Le diable vous éclabousse et vous couvre de crotte »), les

préoccupations triviales des personnages (l’apparence, l’argent, le qu’en-dira-t’on), le grotesque

des situations (des « petit laquais » saouls comme seul signe de richesse), tout un monde

s’agite, vil et vulgaire, comme pour mieux révéler, par contraste, la délicatesse et la lumière de

Belle dans le plan suivant. De la boue de cette séquence inaugurale dans laquelle pataugent

les deux pestes au septième ciel du plan final vers lequel s’envolent les amoureux, le film est

ainsi guidé par une force qui, comme ses personnages, nous invite à nous élever, du réalisme

au merveilleux.

▪ Entre-deux : lieux et objets de transition entre les deux m ondes

Entre ces deux espaces, des objets, des territoires, des animaux dotés de pouvoirs magiques

jouent les intermédiaires : les gants permettent à Belle de se rendre au chevet de son père, Le

Magnifique conduit celui qui prononce les mots magiques au château de la Bête (« Va où je

vais Le Magnifique, va, va, va ! »). La séquence la plus emblématique de cette structure en

entre-deux est certainement la traversée nocturne de la forêt par le père.

À la fois point de rupture dans la narration et frontière symbolique qui sépare l’espace trivial de

l’espace enchanteur, la séquence marque un basculement esthétique dans le monde

merveilleux. Les éléments cinématographiques se conjuguent et créent une matière profonde

dans laquelle le père s’enfonce sans se retourner : l’air s’épaissit, la lumière se voile et filtre

derrière un brouillard de mystère, la partition musicale de Georges Auric se déchaîne et

compose une bande-son inquiétante qui accentue le sentiment de perdition. La végétation de

cette forêt semble déjà répondre aux pouvoirs magiques de la Bête qui guide le marchand vers

le château pour le ferrer, comme un animal craintif.

▪ Le monde fantastique

Avec l’arrivée du père dans le château, tous les indices, visuels et sonores, convergent pour

signaler la présence d’une puissance invisible : celle de la Bête.

La lumière change de nature et joue sur des contrastes violents. Des noirs profonds

enveloppent comme un écrin les mouvements de l’hôte apeuré. Décors et costumes se mettent

au diapason de ce nouvel univers : contrairement à l’espace domestique, la demeure de la Bête

est richement pourvue (finesse du service de table, proéminence du mobilier, démesure des

espaces intérieurs). Le château est habité par l’esprit et les pouvoirs de son illustre propriétaire.

Il pense, respire, souffle. Il est les yeux, la voix de la Bête. Il est vivant, tout comme ces

candélabres dont les branches sont des bras qui invitent à prendre place, comme ces cariatides

à tête humaine qui observent le marchand ou cette table dotée d’une main en charge du

service.

Si la Bête tarde à apparaître à l’écran pour ménager un certain effet de surprise, elle se

manifeste pleinement dans le pouvoir magique de son espace et de son temps, différent de

celui des hommes («Ma nuit n’est pas la vôtre ; il fait nuit chez moi, c’est le matin chez vous»).

Le château est un espace organique qui prend possession des personnages. La lumière irréelle

qui éclaire la rose attire le regard du père et transforme la fleur délicate en piège irrémédiable.

L’arrivée de Belle dans le château fonctionne sur ces mêmes « pièges » de mise en scène :

selon un principe contradictoire d’attraction/répulsion, Belle court au ralenti ; la caméra la

devance puis s’arrête, interdite, laissant le personnage poursuivre son ascension. Dans le

couloir, Belle lévite dans un jeu de drapés qui tour-à-tour cache et dévoile son corps ; elle est

comme aspirée. Tout comme le spectateur, conquis et inquiet, elle s’abandonne à des

puissances inconnues.

Un film écrit à l’encre de la lumière

▪ La lumière, un instrument au service d’une partiti on poétique

Un film est une composition, un corps qui s’exprime avec de la couleur, du son, du mouvement.

Dans cette partition, la lumière joue une fonction poétique, narrative, merveilleuse, elle est

créatrice d’images magiques, révélatrice du rayonnement intérieur ou inversement, par son

absence, de la part d’ombre qui habite les personnages.

S’inspirant des peintres hollandais du XVIIIème (Johannes Vermeer), le chef opérateur Henri

Alekan agit comme un véritable chef d’orchestre, composant une symphonie visuelle de

matières et de contrastes. Dans le monde des hommes, la lumière est domestiquée,

« rationnelle » ; il s’agit principalement d’une lumière diurne, souvent tamisée. Le monde

merveilleux est, au contraire, un monde nocturne plongé dans des contrastes saisissants. Henri

Alekan n’hésite pas à fondre dans l’obscurité une grande partie des décors pour mieux révéler

un détail qu’il met alors en lumière : la rose, le miroir, le gant et les mains, les yeux de la Bête

rayonnent souvent dans un écrin d’obscurité. Dans la plus pure tradition du film fantastique, la

forêt, lieu de perdition, est plongée dans une brume opaque qui brouille les frontières entre les

deux mondes. A contrario, la lumière, la blancheur des costumes, la blondeur de sa chevelure

se conjuguent pour nimber Belle d’une aura virginale qui révèle la lumière intérieure du

personnage.

Hormis sur le plateau de tournage, la lumière peut également être mise en scène en post

production, lors du montage. Pour permettre les incessants allers-retours entre les deux

mondes, Cocteau fait du fondu au noir l’instrument cinématographique privilégié du voyage qui

raccorde les deux univers. Combinée aux jeux de fumée et de drapés (les effets de voiles qui

accompagnent l’arrivée de Belle dans le Château, plus tard les draps qui sèchent au soleil), la

lumière se met totalement au service du merveilleux en jouant sur le visible et le caché, le

scintillement et l’obscur, tout ce qui attire le regard ou, au contraire, ce qui se refuse à lui.

▪ L’art du trucage

Dans la tradition du pré-cinéma issu de la prestidigitation et de l’univers des saltimbanques

(Georges Mélies), La Belle et la Bête se révèle un formidable champ d’expérimentations

visuelles au service de la poésie. Jean Cocteau préféra toujours les trucages artisanaux, c'est-

à-dire conçus à la prise de vue, plutôt que les trucages effectués en laboratoire. Parmi les effets

les plus spectaculaires, citons la projection à l’envers (l’envolée du couple à la fin du film,

l’apparition du collier dans la main de la Bête, la flamme des candélabres), le ralenti ( l’arrivée

de Belle dans le château), l’usage de fils invisibles (la « tirette » sur laquelle se déplace Belle,

flottante, lorsqu’elle pénètre dans le château ; les fils invisibles qui ouvrent et ferment les

portes, ceux qui font bouger les oreilles de la Bête). D’autres effets, tout aussi artisanaux, ont

été obtenus en post production : trucages dans le raccord avec la surimpression (la

métamorphose de la Bête) ou de simples effets de montage (le gant magique qui permet à

Belle de se déplacer). On retrouve dans toutes ces propositions, y compris dans les

candélabres et les cariatides hybridant homme et objet, le goût pour la prestidigitation de

Cocteau le magicien.

La beauté est dans les yeux de celui qui regarde

▪ Traverser le miroir des apparences

« Miroir mon beau miroir ». Telle pourrait être la devise des personnages du film qui se mirent

sans cesse. Mais le miroir n’est pas tant un objet de narcissisme que celui de la révélation. Il ne

reflète pas l’apparence extérieure mais donne à voir la vérité intérieure des personnages, celle

des cœurs et des désirs. Ainsi, Félicie et Adélaïde surprennent les reflets d’une sorcière fripée

et d’une guenon tandis que Belle voit s’y incarner sa beauté ou ses désirs (rejoindre son père,

puis la Bête à l’agonie). La première apparition de Belle est son reflet dans un « miroir-

parquet » qu’elle lustre sous le regard amoureux d’Avenant. La lumière se conjugue aux doux

mots d’Avenant (« vous n’êtes pas faite pour être une servante. Même le parquet veut devenir

votre miroir ») pour irradier notre regard.

« Je suis votre miroir, la Belle ; réfléchissez pour moi, je réfléchirais pour vous ». Ce jeu de mot

sur le double sens du verbe « réfléchir » (la réverbération et l’introspection) indique que le

miroir « réfléchit » rarement le reflet de son porteur mais « réfléchit » pour lui et lui révèle

davantage que ce que ses yeux ne peuvent voir. Voilà une belle définition du cinéma : user des

artifices de la mise en scène pour s’approcher de la vérité et franchir ainsi le miroir des

apparences.

▪ Monstre et métamorphose

La Bête du conte original, n’a pas de corps. Pour l’incarner, Jean Cocteau va imaginer une Bête

composite, bestiale et humaine, douée d’une étrange séduction. La Bête possède donc une

humanité, un visage, l’usage de la parole. Elle est superbe. Son port de tête altier, son costume

perlé de pierres précieuses, ses gestes et son langage soutenu sont ceux d’un Prince. Mais elle

est aussi bestiale : avec sa gueule qui lape et sa mâchoire ornée de canines félines, est a tout

d’un carnassier. Les carcasses de biches ou de daims qui parsèment le film l’attestent, bien

que les scènes de dévoration soient toujours hors champ (et donc bien plus inquiétantes).

Il a fallu chaque jour 5 heures de maquillage (4 heures pour le visage, 1 heure pour les mains

et les griffes) pour métamorphoser Jean Marais et traduire l’intensité et la douleur de cet

homme aux instincts de bête. Qu’est ce que la monstruosité? Etre dépassé par des instincts qui

nous submergent et ne pas pouvoir les maîtriser. Comment y remédier ? A cette question le

film répond : par un regard d’amour qui met un terme à la malédiction.

PISTES PEDAGOGIQUES

Voici quelques réflexions pour mener un débat en classe à l’issue de la projection.

Vous trouverez en suivant des exercices pour les élèves et des illustrations à découper

La Belle et la Bête convoque tous les motifs du conte. On pourra parco urir avec les

élèves ce chemin merveilleux pour définir le genre et s’amuser des liens avec d’autres

œuvres.

1/ Faire la liste des personnages et les comparer a vec d’autres figures de contes

Un monstre, un prince, une ingénue, une fratrie rivale, une belle endormie, un personnage

perdu dans la forêt…

2/ Faire la liste des espaces et les comparer d’aut res lieux de contes

- la forêt, lieu mystérieux de transition et d’initiation,

- le château de la Bête, qui a des yeux (les candélabres), une voix (les chœurs qui

composent la musique de Georges Auric)

- la maison de Belle

3/En se remémorant la « malédiction des fées » dont est victime la Bête, citer d’autres

métamorphoses, sorts ou sortilèges dans d’autres co ntes

4/Citer les objets de la puissance magique de la Bê te 3.

Quels sont leurs pouvoirs ?

En quoi sont-ils parfois complices, ou parfois malé fiques pour les personnages ?

5/Avant la projection, lire en classe le texte du p rologue, commenter les intentions du

réalisateur avec les élèves et faire des hypothèses sur le film

« L‘enfance croit ce qu’on lui raconte et ne le met pas en doute. Elle croit qu’une rose

qu’on cueille peut attirer des drames dans une famille. Elle croit que les mains d’une

bête humaine qui tue se mettent à fumer et que cette bête a honte lorsqu’une jeune fille

habite sa maison. Elle croit mille autres choses bien naïves. C’est un peu de cette

naïveté que je vous demande et pour nous porter chance à tous, laissez-moi vous dire

quatre mots magiques, véritable «Sésame ouvre-toi » de l’enfance : Il était une fois… »

3 La rose, le miroir, Le Magnifique, le gant, la clef

Un film pour tous Année scolaire 2012/2013

Titre ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Réalisateur --------------------------------------------------------------------------------------------- Année de réalisation ----------------------------

Les personnages

Découpe les huit images et donne son nom à chacun des personnages :

Ludovic, le Prince, Belle, Avenant, La Bête, les sœ urs Adélaïde et Félicie, le père

Un acteur, trois visages

Comment se nomme l’acteur qui interprète ces trois personnages ? Cherche dans quel(s) autre(s) film(s) il a joué. _____________________________________________________________________________

Quel est le prénom du personnage masculin sur cette image ? Que demande-t-il à Belle au début du film ?

Que lui répond-elle ? Que deviendra-t-il à la fin du film ? Comment est éclairé ce personnage?

D’après toi, pourquoi ?

La Bête : visage d’homme et gueule d’animal

En regardant ces photos, peux-tu dire ce qui est humain sur le visage de la Bête ?

________________________________________________________________________ ________________________________________________________________________ Et ce qui est « animal » ? ________________________________________________________________________ ________________________________________________________________________ Quand se comporte-t-elle comme un animal ? ________________________________________________________________________ ________________________________________________________________________ Quand se comporte-t-elle comme un homme ? ________________________________________________________________________

Des objets vivants dotés de pouvoirs magiques

Dans La Belle et la Bête, certains objets sont doué s de pouvoirs magiques. Préciser les pouvoirs de chaque objet :

Quelle est la partie de cet objet la plus éclairée ? ? ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Quelle sensation provoque cette lumière ? ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

▪ il permet de voir ce qui se passe ailleurs

▪ il permet d’aller où l’on veut

▪ il permet de voir ce qui se cache au fond de son cœur

▪ il est l’un des 5 objets de la puissance de la Bête

Le miroir ▪

Le gant ▪

Le cheval Le Magnifique ▪

Quel est cet objet ? ------------------------------------------------------------------------- En quoi est-il étrange ? ------------------------------------------------------------------------ ------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------------------------------------- Quel est cet objet ? ------------------------------------------------------------------------- En quoi est-il étrange ?

------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------------------------------------- -------------------------------------------------------------------------

Les trucages

Lorsqu’elle rentre dans le château de la Bête, Bell flotte dans les airs.

Pour ce trucage, le réalisateur a utilisé une TIRETTE.

En te remémorant la scène et à l’aide de cette image, peux-tu imaginer comment fonctionne ce

trucage ?

Sur ce plan, deux visages se mélangent: celui de _____________________________ . et celui de ___________________________ . On appelle ce trucage LA SURIMPRESSION

Trois influences picturales pour trois univers

Pour imaginer les décors et les costumes de son film, Jean Cocteau s’est inspiré des

peintures, des gravures, des références. Découpe ces 6 images et range-les par paires.

Commente leurs ressemblances.

Scène domestique La forêt Dans le château

Gravure de Gustave Doré

Philosophe en méditation , Rembrant, 1632

La jeune fille à la perle , Johannes Vermeer, 1665

La mise en scène de la lumière

Un film est une composition, un corps qui s’exprime avec de la couleur, du son, de la lumière,

du mouvement. La lumière qui éclaire les décors et les visages révèle bien des secrets.

Sur ces deux images, certains objets, décors, personnages sont éclairés et d’autres plongés dans

l’obscurité. Peux-tu les citer ?

Ce qui est « mis en lumière » : Ce qui est dans l’ombre : _______________________________________

Ce qui est « mis en lumière » : Ce qui est noir ou dans l’ombre :

Une Belle endormie

A quel(s) autre(s) conte(s) de fée fait penser cett e image ?

Pourquoi ?

Deux adaptations différentes du conte

Travail à l’écrit ou à l’oral : compare les personnages (leur costume, leur taille, leurs couleurs, leur coiffure, les matières qui les composent….)

Laquelle des Bêtes te-semble la plus féroce ?

Pourquoi ?

Voici deux images issues des deux

adaptations du conte de Madame Leprince

de Beaumont

Image 1

La Belle et la Bête

réalisé par Gary Trousdale, Kirk Wise en 1992

Image 2

La Belle et la Bête

réalisé par Jean Cocteau en 1946