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A propos de la Sémantique générale de Bernard Pottier Author(s): André Martinet Source: La Linguistique, Vol. 30, Fasc. 1, Colloque de Coimbra 1993 (1994), pp. 173-177 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30248714 . Accessed: 10/06/2014 23:48 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to La Linguistique. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.78.19 on Tue, 10 Jun 2014 23:48:13 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Colloque de Coimbra 1993 || A propos de la Sémantique générale de Bernard Pottier

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A propos de la Sémantique générale de Bernard PottierAuthor(s): André MartinetSource: La Linguistique, Vol. 30, Fasc. 1, Colloque de Coimbra 1993 (1994), pp. 173-177Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/30248714 .

Accessed: 10/06/2014 23:48

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DISCUSSION

A propos de la Simantique generale de Bernard Pottier

par Andre MARTINET

Opposer les sciences de l'homme 'a des sciences de la nature pr6sente le grave inconvenient que l'homme, malgre qu'il en puisse avoir, fait partie de la nature, sans parler du fait que les sciences dites de la nature sont celles de la nature pergue par l'homme, qu'elles soient, par exemple, l'optique ou l'acous- tique. La distinction qui s'impose ne peut donc tre entre homme et nature, mais entre cultures (au pluriel) et nature: en face d'observations valables pour l'ensemble du monde perceptible, il y a celles qui touchent a ce qui ne vaut que pour un groupe determine de sujets, dans un lieu d6termine et une p6riode particulibre, pour ce qu'on peut designer comme une culture. J'ai dit <<sujets o plut6t qu' <<humains >> pour ne pas exclure la possibilite, chez d'autres etres anim6s que l'homme, de caracteres acquis du fait d'une vie communautaire.

L'opposition entre sciences des cultures et sciences de la nature est particulie- rement nette dans le domaine des sons du langage. On parle de lois en ref6rence a quelque chose qui vaut pour l'ensemble de l'univers, comme la gravitation. On a parl6, et non sans justifications, de lois pour des faits d'evolution phonique. De part et d'autre, on relbve des recurrences r6gulieres. Mais les unes valent partout, les autres pour une communaute particuliere a une 6poque d6terminee. Lorsqu'on cherche 'a cerner exactement la precieuse distinction entre phonetique et phonologie, on constate que la phonetique, science de la nature, se prononce sur les productions phoniques de tous les hommes, quelle que soit la langue dont ils font usage, alors que la phonologie, science des cultures, relkve les traits particuliers ' un usage langagier determind, qu'il s'agisse d'usages synchroniques ou de processus evolutifs.

Lorsqu'on a cherch6, dans une optique scientifique et non plus pragmatique, a faire profiter l'6tude des unites significatives des langues des progres realis6s dans le domaine de la phonie, la question s'est pos6e de savoir si l'opposition de nature B cultures qu'illustre celle de la phonitique 'a la phonologie ne pouvait s'6tendre au domaine du signifie. Comme il s'agissait ici, comme d'ailleurs pour la phonie, de distinguer entre des < valeurs>> culturelles, c'est-a-dire des traits qui ne sont ce qu'ils sont que par convention (<< arbitraire>> du signe), et des faits consid&res en eux-mimes, on a propose de d6signer le pendant de la phono- logie, sur le plan du signifie, comme l'axiologie, c'est-a-dire la science des valeurs.

La Linguistique, Vol. 30, fasc. 1/1994

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Bien entendu, la phonologie est egalement une axiologie: une meme mont~e melodique vaudra > un accent ici, un ton ailleurs, un fait intonatif dans une autre langue. Mais, ceci dit, puisque <<phonologie>> existe, nous pouvons, en

pratique, reserver < axiologie> l'atude des valeurs signifiees. Mais immediatement la question se pose: que devient la semantique une

fois mise 'a part l'axiologie ? Rien n'empeche, sans doute, de conserver << seman-

tique comme designation globale des recherches portant sur le sens, comme on utilise volontiers < phonetique o pour designer l'6tude des faits phoniques en

general. Mais on doit lgitimement se demander ce qui reste de la sdmantique lorsqu'on lui retire l'Ctude des valeurs signifiees.

On a pu chercher du c6t6 des implications signifides lorsque manque le support d'un signifiant distinct. On a vite pens6, en la matiere, au < passe compos >>

franqais. Il s'agit, bien entendu, d'un moneme unique, parfaitement caracterise par sa forme, mame si celle-ci est complexe, faite d'dl1ments dissociables (il a souvent rflychi) et susceptibles de flexions independantes 6'ai ... tu as... quej'ai pris ... que j'ai prise). Mais, au-del' de cette parfaite identit6 formelle, selon les verbes, selon le contexte, selon la situation, il sera compris comme un present accompli O'ai

fini ..., merci, j'ai mang., c'est-a-dire v je n'ai plus faim >), ou un passe pur et simple

O'ai bu un verre, je suis alle...) et, dans bien des cas, indiff6remment comme l'un

ou l'autre, ou mieux, l'un et l'autre : le vent est tombe, tout ensemble constatation d'un fait present (.. et nous pouvons sortir), ou rrf6rence a un fait passe (... au cours de la nuit). Il faut toutefois reconnaitre qu'on est tent6 de parler ici, non d'effets de sens distincts, mais de <<valeurs diff6rentes >>, et qu'il parait un peu vain de

trancher, dans ce cas, entre semantique et axiologie. Lat oi l'on peut retenir le terme < simantique >>, c'est lorsqu'on traite de

faits de sens indtpendamment d'une langue particuliere. Sur le plan de la phonie, il y a, en la matiere, un pr6cident: le livre Phonetics de Kenneth Pike est un examen des capacitis articulatoires de l'Ftre humain, sans rtfirence une ou

plusieurs langues particulieres, mais en marquant les possibilitis qu'offre chaque organe de r6aliser des produits assez diff6rents pour qu'une langue puisse les utiliser a des fins distinctives. Sans doute, la notion de valeur en puissance est- elle latente. Mais, si phonetique et stmantique doivent preserver leurs liens avec la linguistique, on peut leur conceder l'6tude des latitudes axiologiques, chacune dans son domaine.

C'est bien dans ce sens qu'on peut retenir le message de Bernard Pottier dans sa Smnantique gendrale, ce qui n'implique pas, bien entendu, que c'est a cela

que desirait se limiter l'auteur. Pike, dans sa Phonetics , avait beau jeu pour cerner son domaine. En face de l'infini de l'experience humaine, la tache de Pottier est beaucoup plus d6licate. Tout y passe, ou l'on voudrait que tout y passe. Mais comment y parvenir? Comment, dans ce cas, ne pas se laisser influencer

par la structure des langues qu'on pratique ou qu'on a rencontrtes sur sa route? On est tente de faire confiance au bon sens. Mais on a trop souvent rappel6 que notre <<bon sens>> est sous l'6troite d6pendance des structures linguistiques que nous pratiquons des l'enfance. Meme si notre eventail langagier est plus large, n'allons-nous pas etre tentes de gendraliser indisment? A frtquenter les formes des langues les plus diverses, celui qui 6crit ces lignes serait tent6 de

1. A Critical Analysis of Phonetic Theory and a Technic for the Practical Description of Sounds, Ann Arbor, University of Michigan Press, 1943.

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poser, comme un universel, l'opposition de l'approche et de l'loignement, to et from en anglais, zu et ab, en allemand, et, sous une forme combien imprecise, i et de, en frangais. Il semble impensable qu'aucune langue puisse en faire l'Fco- nomie. Mais quand on rapproche pris de et close to, qu'on constate, en latin, par exemple, la frequence du syncrntisme du datif (ancien allatif) et de l'ablatif, general au pluriel Cis, -ibus) et nullement exceptionnel au singulier (-o, -o), on se prend "a mettre en doute, sinon la possibilite, pour toute langue, de marquer la diff6rence, du moins son importance dans les parties proprement structurnes de l'idiome.

Soit, dans un sens analogue, < mileo> et df femelle >> prsents par Pottier, p. 71, comme des exemples de < concepts gendraux >>. Sans doute, la survie de

l'espeice depend-elle du rapprochement des deux sexes. Mais ceci n'implique pas que l'opposition de l'un

. l'autre soit un trait fondamental de toute structure

linguistique. On peut supposer que toute langue permettra de distinguer homme de femme, mais nullement que cette opposition va necessairement s'&tendre au- dela' et conditionner la structure grammaticale de la langue. Le franqais, entre autres, entraine, pour chacun de ses substantifs, l'obligation d'imposer a son contexte une marque dite de <<genre >>, l'accord, que les sujets finissent par assimiler au sexe. L'anglais s'est debarrasse de cette contrainte grammaticale, mais il a pre- serve l'obligation de choisir entre he et she, selon le sexe, reel ou imagine, de la ref6rence. Le finnois, lui, va plus loin qui, non seulement ignore le genre, mais n'a qu'un seul pronom hiin de troisieme personne. Noter, en japonais, le seul san pour Monsieur, Madame et Mademoiselle. Quant au besoin d'expliciter le sexe des animaux, la chose peut se faire lexicalement : en anglais, par exemple, cow/bull; au moyen d'un affixe particulier: en anglais, -ess pour le sexe f6minin, he- et she- pour les deux sexes, d'un emploi libre, laisse donc au choix de celui

qui parle, ce qui rappelle l'emploi d'une 6pithete. Aussi longtemps qu'on n'a voulu voir, dans le langage humain, que le condi-

tionnement de <<la pens&e >, il tait difficile de faire le depart entre psychologie et semantique, ce qui laissait a cette derniere un domaine aussi vaste que mal defini. Mais lorsqu'on s'est convaincu que le langage est, en toute priorite, un instrument de communication, comme l'indique aussi bien l'examen de son fonc- tionnement que l'Ftude de son evolution, le lgitime d&sir de donner, a la linguis- tique, un statut proprement scientifique, a impliqud, en priorite, une ddlimitation precise de son champ. Le langage humain represente un mode bien caracteris6 de communication a d'autres de l'expirience de chacun, grice t l'action de certains organes, par une analyse de cette experience en unites significatives, chacune identifiable comme une succession d'unites distinctives. Cette experience humaine, c'est tout ce que chacun ressent ou perqoit a chaque instant, qu'il s'agisse de sensation, de perception ou d'enregistrement de messages dej*t doues d'une forme

linguistique. Tout ce qui touche 't ces derniers est, dis l'abord du ressort du domaine linguistique, mais echappe ta ce qui est ici en cause: I'analyse de l'exp&- rience non linguistiquement formee en unitis distinctes qui visent ta couvrir tout ce qu'on veut communiquer de son experience. Ces unites vont varier, d'une

communautd ta une autre, aussi bien quant a leur valeur informative, qu'at leur forme perceptible. C'est ce que resume la formulation de l'arbitraire du signe lorsqu'elle implique, non seulement I'independance de la forme vis-ia-vis du sens, mais egalement la ddlimitation de la valeur du signe en ref6rence au monde pernu. L'attribution < arbitraire de tel signifiant 'a tel signifid (arbre au lieu de

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tree ou Baum) a <<arbre>> n'est qu'un aspect d'une autonomie linguistique dont une autre face comporte le choix de la delimitation des signifies (arbre couvrant non seulement le domaine de <<tree o, mais aussi ceux de o shaft >> et d' <<axle o). << En fait, I'independance de la langue vis-5-vis de la realite non linguistique se manifeste, plus encore que par le choix des sipnifiants, par la fagon dont elle interprete en ses propres termes cette realite >.

L'ideal serait evidemment que les valeurs pergues par l'auditeur s'identifient

inMgralement avec celles qu'on cherche a lui communiquer. Cela n'est pas vraisem-

blable, mais pratiquement realisi 5 l'interieur d'une mime communaute, l1, par exemple, oui l'on s'accordera a caracteriser comme <<verts o les memes objets, alors que d'autres groupes humains ne s'accorderont pas sur la forme choisie a cette fin (disons green au lieu de vert) ou emploieront un terme (comme le breton glas) qui ne s'identifie pas totalement avec la meme zone chromatique. En tant que probleme proprement linguistique, c'est bien l1 que commence la

simantique, au sens large, c'est-a-dire 1l oui se pose celui des <<valeurs o, que nous avons rangees des l'abord sous la rubrique d' <<axiologie >>.

Dans ces conditions, une simantique qui 6chapperait au cadre axiologique se reduirait au degagement d'universaux de sens, et c'est bien, en gros, a quoi vise l'analyse poursuivie par Pottier: Aucune langue isolke... n'a deconcerte totalement le linguiste >, nous assure-t-il, p. 70. Mais il suffit de lire attentivement les efforts des <<universalistes o pour constater que l'unite du langage humain n'est assuree que dans la mesure oii ce qu'on compare sont les traductions dans une meme langue, celle de l'universaliste, que ce soit le franqais, l'anglais ou

l'espagnol. Partout, nous dira-t-on, allons-nous trouver le moyen de designer le locuteur, la <<premiXre personne >, l'6quivalent done de je, I, yo. Mais sous quelle forme et dans quel cadre? Dans quelle mesure va-t-on, pour opposer les partici- pants a l'achange linguistique, faire usage de pronoms, de formes lexicales dis- tinctes ou de r6firences "a la situation ? Autour de quel participant va-t-on orga- niser le systeme? Le locuteur, ou, plus poliment, l'interlocuteur? En face d'une

distinction, a << la premieire personne du pluriel >, entre un inclusif et un exclusif, les Occidentaux vont automatiquement poser deux << premieres personnes >, c'est- Ba-dire << moi... et toi > d'une part, <moi... et lui > de l'autre, I-meme oiu la forme revele qu'on a affaire a un < toi... et moi >, une deuxieme personne inclusive, s'oppo- sant a une premiere personne excluant le partenaire de l'6change linguistique.

En japonais, la distinction entre les participants "a cet echange fera intervenir en priorite diverses circonstances, comme les diff6rences de niveaux sociaux de l'un aI l'autre plut6t que le caractere productif ou r6ceptif de leur participation.

Sans aller plus loin que la Suede, dans les rapports entre deux personnes qui se connaissent sans se tutoyer, tout pronom est exclu au profit de l'indication du statut social ou professionnel.

Il ne s'agit done pas, au depart, de poser un dfje>> autour duquel va s'orga- niser un systeme pronominal, mais de relever les comportements variables selon l'identite des participants et la nature des autres ref6rences.

Un exemple concret illustrera peut-etre, un stade assez frequent de l'appren- tissage, par l'enfant, du systume pronominal. Un enfant de quatre ans environ semble ne jamais utiliser je en rff6rence a% lui-m me: je, ce sont les autres, ceux

2. Andr6 Martinet, Arbitraire linguistique et double articulation, Cahiers Ferdinand de Saussure, 15, p. 105-116; reproduit dans La linguistique synchronique, Paris, 1965, p. 40.

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qui entourent l'enfant et qui peuvent alterner avec des designations plus specifi- ques comme Papa, Maman. L'enfant se designe lui-mime comme Nannot, dimi- nutif ordinaire de son prenom Jean, qui est la forme qu'on utilise lorsqu'on s'adresse a lui. Mais, bien entendu, des tiers utiliseront, dans ce cas, aussi bien tu que Nannot. L'enfant identifie donc un individu Nannot-tu, lui-meme, s'opposant 'a Papa, Maman, je et le reste du monde. Arrive un adulte. 6tranger dans des conditions

qui vont entrainer chez l'enfant une reaction agressive. Il a en main un baton qu'il projette contre l'arrivant sans grand dommage pour ce dernier. Sur le ton de la plaisanterie, celui-ci lui demande : << Tu as voulu me tuer? o L'enfant, prenant conscience de la gravite de son acte, se dirige en pleurant vers sa me're et declare : << Nannot a voulu tuer le monsieur >. II semble donc que l'essentiel de son systeme de pronoms personnels oppose tu, c'est-a-dire lui-meme, a je, me, identifies passi- vement comme <<autrui>> avec possibilite de precision au moyen de substantifs: Nannot, en face Papa, le monsieur, et une troisieme personne ou se neutralisent les oppositions Namnot-il/le monsieur-il. Tout cela, bien sfir, va rapidement evoluer. On a connu <<Nannot>> alors qu'il maniait le plus <<correctement>> du monde

je, tu, il, aussi bien que leurs equivalents I, you, he. En fait, la tentative de Pottier aboutit souvent ta presenter certaines distinc-

tions dont il a relev6 la coexistence dans des langues diverses et a mettre en valeur des fagons identiques d'y parvenir. Dans ce sens, il enseignera au debu- tant 'a depasser les cadres etroits de son experience d'unilingue et pourra rendre des services. Mais n'aurait-il pas mieux valu, en face de toute tentative pour esquisser un universel, s'efforcer de chercher comment le depasser par une inter-

pretation moins egocentrique des donnies et mime pratiquer au depart un doute

systimatique ?

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