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Colloque ESG - MéditerranéeAppropriation des ressources naturelles et patrimoniales :
compétitions et droits d’accès en MéditerranéeBeyrouth les 28-29-30 Novembre 2011
Libéralisation de l'accès aux ressources hydrauliques et processus d'exclusion au niveau du
gouvernorat de Sidi Bouzid (Tunisie Centrale)
Mustapha Jouili, Ismahen Kahouli & Mohamed Elloumi
Objectif
La politique hydraulique poursuivie en Tunisie depuis les premières années de l'Indépendance a conduit à l'émergence d'une agriculture irriguée sur des exploitations familiales qui ont bénéficié de la politique d'encouragement de l'Etat
depuis la mise en place de la politique de libéralisation et notamment de la libéralisation de l'accès aux ressources profondes on assiste à la mise en place d'un processus d'exclusion
la région de Sidi Bouzid: Cette politique fait partie d'une orientation économique libérale qui a introduit un processus de différenciation-exclusion au sein de l'agriculture tunisienne et a affaibli l'agriculture familiale de manière générale.
PLAN
Ajustement, libéralisation économique et déstructuration
de l'agriculture familiale
La politique d'irrigation en Tunisie : de l'offre universelle à
la gestion de la demande et à l'exclusion
Agriculture et irrigation dans la région de Sidi Bouzid
Libéralisation de l'accès aux ressources en eau et processus
de différenciation exclusion dans la plaine de Gammouda
I- Ajustement, libéralisation économique et déstructuration de l'agriculture familiale
depuis le début des années 80, avec l'introduction du PAS, les
conditions de production et de reproduction des exploitations
familiales ont radicalement changé
tendance a la détérioration du rapport des prix et au
renforcement du phénomène de «ciseau de prix », surtout à
partir de 1990-91, (Abaab et Elloumi 1995, Jouili, 2008).
la soumission du financement de l’agriculture aux règles de la
rentabilité s’est traduite par un accès limité et de plus en plus
différencié des exploitants aux sources de financement
institutionnel.
I- Ajustement, libéralisation économique et déstructuration de l'agriculture familiale
l’inégalité remarquable des structures foncières: tendance au morcellement et la concentration foncière qui est plutôt observée (Ben Saad 2003, Elloumi et Jouve, 2004).
tendance à la détérioration des revenus réels des exploitants et
leur instabilité prononcée, particulièrement prononcées pour les petites exploitations en pluvial situées dans les zones arides du pays. (Jouili, 2008).
Ces évolutions témoignent de la crise que connaît l'agriculture familiale (pauvreté rurale et agricole, et l'accélérationdes flux d'exode rural, dsaffectation et dévalorisation du travail agricole.
II- La politique d'irrigation en Tunisie : de l'offre universelle à
la gestion de la demande et à l'exclusion La politique d’irriguée est passée en Tunisie par trois phases
depuis les premières années de l'indépendance (Bachta et al, 2009, Bachta et Elloumi, 2006).
une première phase : mobilisation tout azimut de la ressource et d'aménagement des périmètres irrigués avec un accès large et un rôle important de l'Etat
Une seconde phase (avec le PAS) : recherche d'une meilleure gestion des ressources en eau par une meilleure maîtrise de la demande et un désengagement de l'Etat de la gestion des infrastructures dans les périmètres irrigués (augmentation du
prix de l’eau, l’incitation des agriculteurs à économiser l’eau)
II- La politique d'irrigation en Tunisie : de l'offre universelle à la gestion de la demande et à l'exclusion
une dernière phase: libéralisation de l'accès à la ressource et notamment des ressources du domaine public hydraulique.
une aggravation de la pression sur la ressource et de la concurrence entre les différentes catégories d'exploitations.
une différenciation entre les exploitations et l'exclusion de certaines de l'irrigation par manque de capacité d'accès à l'eau du fait du rabattement des nappes et du renchérissement du coût de l'exhaure.
III- Agriculture et irrigation dans la région de Sidi Bouzid
Découpage administratif de Sidi Bouzid
III- Agriculture et irrigation dans la région de Sidi Bouzid
Le développement de l'agriculture a crée un fort dynamisme concrétisé par l’augmentation de la production de la région et de sa contribution à la valeur ajoutée agricole nationale (6%) et de 18 à 25% de la production nationale maraîchère (selon les campagnes) occupant ainsi la deuxième place au niveau national. La région contribue aussi par 13% de la production nationale d’amandier, 14% de la production nationale d’olivier et 7% de la production laitière et de viande rouge.
Toutefois le développement de l’agriculture dans la région est lié en grande partie au développement et à l’extension de l’irrigation
Le secteur irrigué a connu une grande évolution, il est passé d’une superficie de 25000 ha en 1993 à 47000 ha en 2011, l’équivalent à 10% de la superficie agricole utile
III- Agriculture et irrigation dans la région de Sidi Bouzid
IV- Libéralisation de l'accès aux ressources en eau et processus de différenciation exclusion dans la plaine de Gammouda
Rôle accru des capitaux extra-gouvernorat dans la mobilisation de l'eau pour l'irrigation particulièrement dans la région de Regueb (22%)
Concentration des promoteurs agricoles dans les projets agricoles nécessitant des investissements relativement importants
l’accès libre aux ressources en eau a provoqué une compétition entre les différents usagers et particulièrement entre les exploitations agricoles dont certaines ne cessent d'étendre les superficies irriguées.
Par contre, d’autres exploitations connaissent une crise et un processus d’exclusion de l’irrigation, ce sont des exploitations de 5 à 10 ha qui manquent de moyens financiers
IV- Libéralisation de l'accès aux ressources en eau et processus de différenciation exclusion dans la plaine de Gammouda
Dans l'ensemble du gouvernorat, le nombre de puits abandonnés ne cesse d'augmenter passant selon les chiffres du CRDA d'environ 600 à près de 1000 puits entre 2008 et 2010 pour un total de 10036 puits.
Ce phénomène touche toutes les nappes, ainsi, dans la région de Regueb le nombre de puits abandonnés est passé de 0 en 2007 à 25 en 2008, pour atteindre 60 en 2010 pour un total de 1220 puits
Conclusion
Bien qu’inégalitaire, la politique agricole à permit durant aux moins deux décennies de promouvoir une agriculture familiale qui à largement bénéficié des encouragements consentis par l’Etat. Toutefois, la libéralisation de l’accès aux ressources profondes s’est traduite par des difficultés croissantes d’accès aux ressources pour les petits producteurs comme le montre l’exemple de la région de Sidi Bouzid.
Les petits producteurs, ne disposant des ressources financières sont marginalisés et progressivement exclues. En témoigne l’accroissement le nombre des puits abandonnés ces dernières années.
Ne pouvant se maintenir pour longtemps dans la précarité, ces exploitations seront, très probablement, contraintes de céder progressivement la place aux « entrepreneurs agricoles » supposés mieux répondre aux impératifs de la compétitivité.
MERCI