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Festival La 5 e édition du petit festival Nox Orae s’ouvre vendredi avec une belle cuvée de sonorités assombries. Aperçu Après un magnifique concert de The Young Gods, l’édition 2013 du festival de La Tour-de-Peilz Nox Orae avait sombré dans des ora- ges fatals qui avaient conduit à l’annulation de la dernière soirée. Abattus mais pas résignés, les or- ganisateurs n’ont pas désarmé et fêtent en fin de semaine la 5e édi- tion de la manifestation avec un menu copieux et alléchant, rock à ailes de corbeau en tête. Puisant dans l’encrier des mu- siques qui rôdent autour du post- punk avec des envies d’hybrida- tions qui vont de l’electro à l’acoustique, Nox Orae affiche fiè- rement quelques groupes parmi les plus en vue de la vaillante re- lève dansant sur les ossuaires des grands anciens. Parmi les fers de lance de cette nouvelle génération qui brouille les lignes avec art, les Anglais de The Horrors figurent en tête d’affiche de vendredi. Une soirée complétée avec goût par les impros vibrionnantes et électri- fiées de Thee Oh Sees, la pop dé- viante, kaléidoscopique et très chaudement conseillée d’Un- known Mortal Orchestra ou les gemmes opaques et volontiers acoustiques de Kassette. Le programme de samedi n’édulcore pas le propos avec les Américaines de Warpaint qui croi- sent les charmes vénéneux de la new wave avec un psychédélisme parfois proche, vocalement, d’une Catpower. Le même soir, La nuit s’étend sur les rives de La Tour-de-Peilz outre les expérimentations de Ma- rilou, les amateurs d’électricité plus musclée grésilleront de bon- heur avec les Anglais d’Esben and the Witch, délicieusement féro- ces. Et comme le noir s’accom- mode aussi de moires festives, So- lange La Frange, Veveysans auréolés de leur caméo musical dans le film Lucy, dernier Luc Bes- son, donnera l’impulsion tribale à une disco fuligineuse. Il ne reste plus qu’à prier les démons du 7e cercle pour que les cieux ne s’obs- curcissent pas trop… Boris Senff La Tour-de-Peilz, Jardin Roussy Ve 29 et sa 30 août (dès 18 h 30) [email protected] noxorae.ch Les Anglais de The Horrors, tête d’affiche du vendredi. DR

colonisent parcs et bancs Les pique-niqueurs urbains Jazz ... · A partir du logo «24/7» ... Parcs urbains amn ags Offrir des lieux de dt ente accueillants et dots d'infrastructures

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Page 1: colonisent parcs et bancs Les pique-niqueurs urbains Jazz ... · A partir du logo «24/7» ... Parcs urbains amn ags Offrir des lieux de dt ente accueillants et dots d'infrastructures

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FestivalLe rendez-vous lausannoisde la note bleue annonçait hier une 27e édition pleine de fureuret de velours avec Dee Dee Bridgewater, Charles Lloyd,Roy Hargrove et Elina Duni

Mais que venaient faire le «grand Adol-phe» et la «grande guerre» dans le préam-bule à la présentation de la programma-tion 2014 du Jazz Onze+ par SergeWintsch, directeur, avec sa femme Fran-cine, de la manifestation lausannoise dé-diée à la note bleue? Que les pacifistes serassurent, il s’agissait de rendre hom-mage à Adolphe Sax, inventeur du saxo-phone, dont on fêtera le 6 novembre lebicentenaire de la naissance, et au débar-quement américain de 1917 à Brest, illu-miné par un brass band noir qui n’hésitaitpas à «jazzifier» la Marseillaise.

A l’heure d’aborder la 27e édition dufestival, ces hommages historiques per-mettaient surtout au programmateur enchef de se réjouir des souffleurs amenés àse produire à Lausanne du mardi 28 octo-bre au dimanche 2 novembre prochains.La préséance revient à Charles Lloyd, nonseulement par droit d’aînesse – à 29 ans,le saxophoniste ouvrait le premier Mon-treux Jazz Festival de 1967 – mais aussiparce que cette figure passionnante etépique du jazz (partenaire de B.B. King,Keith Jarrett, Brad Mehldau…) est au cen-tre de la première soirée de la manifesta-tion, via le film réalisé par sa femme: unCharles Lloyd: arrows into infinity, trajec-toire de l’illustre musicien qui sera proje-tée au Cinématographe du Casino de Montbenon dans le cadre de la collabora-tion entre Onze+ et la Cinémathèque suisse. Son concert, lui, est agendé pourle vendredi 31 octobre.

A côté de ce héros spirituel, le rendez-vous de la note bleue ne manque pas desouffle. Dès les premiers concerts, mer-credi 29 octobre, la trompette de RoyHargrove, plutôt rare dans nos contrées,promet un superbe feu d’artifice grooveaux couleurs du jazz, du funk, de lasoul, du gospel et du hip-hop. Le saxo-phone de Ravi Coltrane, fils de John,sera encore de la partie, le lende-main dans le cadre du trio du batteurJack DeJohnette. Et le festival se con-clura dimanche 2 novembre– dans la salle AIDA dePôle Sud et non auMudac comme ha-bituellement – parun quintet fort enanches, celui dusaxophonistegenevois Ma-nuel Gesseney,épaulé d’unetrompettee t d ’ u ns a x o -phone ba-ryton.

Jazz Onze+ donne de la voix et fait chanter les saxes

Mais la rutilance des instruments àvent n’est pas seule à l’honneur du tapisbleu. Les femmes le fouleront égalementpour le plus grand plaisir des oreilles. Starde cette édition, Dee Dee Bridgewater –«grande prêtresse du swing vocal» dixitSerge Wintsch – éclairera pour la pre-mière fois le festival lausannois de sa voixpuissante et mobile. Un concert incon-tournable prévu le jeudi 30 octobre.L’ouverture de Onze + est également pla-cée sous le signe du chant avec le ElinaDuni Quartet, qui fera tournoyer tradi-tion albanaise et vivacité jazz le mer-credi 29 octobre.

Autre déesse jazz, la pianiste d’originelausannoise Sylvie Courvoisier est atten-due avec le violoniste Mark Feldman levendredi 31 octobre. La voix féminine estencore au programme avec Susanne Ab-buehl, chanteuse alliée pour la circons-tance au bugliste Matthieu Michel. Lechant n’a pourtant pas dit son derniermot, masculin celui-là, avec Dwight Triblequi joue avec le percussionniste (et sor-cier?) de Chicago Kahil El’Zabar.

Toujours gratuit, l’Espacejazz com-plète l’offre du jeudi au samedi avec uneprogrammation percutante où l’on déni-che Oy, Meridian Brothers et Akua Naru.Boris Senff

Lausanne, Casino de MontbenonDu ma 28 octobre au di 2 [email protected]

La rutilance des instruments à vent n’est pas seule à l’honneur du tapis bleu. Les femmes le fouleront également pour le plus grand plaisir des oreilles

Charles Lloyd, figure incontournabledu saxophone,sera à Jazz Onze + le 31 octobreprochain. DR

FestivalLa 5e éditiondu petit festival Nox Orae s’ouvre vendredi avec une belle cuvée de sonorités assombries. Aperçu

Après un magnifique concert deThe Young Gods, l’édition 2013 dufestival de La Tour-de-Peilz NoxOrae avait sombré dans des ora-ges fatals qui avaient conduit àl’annulation de la dernière soirée.Abattus mais pas résignés, les or-ganisateurs n’ont pas désarmé etfêtent en fin de semaine la 5e édi-tion de la manifestation avec unmenu copieux et alléchant, rock àailes de corbeau en tête.

Puisant dans l’encrier des mu-siques qui rôdent autour du post-punk avec des envies d’hybrida-tions qui vont de l’electro àl’acoustique, Nox Orae affiche fiè-rement quelques groupes parmiles plus en vue de la vaillante re-lève dansant sur les ossuaires des

grands anciens. Parmi les fers delance de cette nouvelle générationqui brouille les lignes avec art, lesAnglais de The Horrors figurenten tête d’affiche de vendredi. Unesoirée complétée avec goût par lesimpros vibrionnantes et électri-fiées de Thee Oh Sees, la pop dé-viante, kaléidoscopique et trèschaudement conseillée d’Un-known Mortal Orchestra ou lesgemmes opaques et volontiers acoustiques de Kassette.

Le programme de samedin’édulcore pas le propos avec lesAméricaines de Warpaint qui croi-sent les charmes vénéneux de lanew wave avec un psychédélismeparfois proche, vocalement,d’une Catpower. Le même soir,

La nuit s’étend sur les rives de La Tour-de-Peilzoutre les expérimentations de Ma-rilou, les amateurs d’électricité plus musclée grésilleront de bon-heur avec les Anglais d’Esben andthe Witch, délicieusement féro-ces. Et comme le noir s’accom-mode aussi de moires festives, So-lange La Frange, Veveysansauréolés de leur caméo musicaldans le film Lucy, dernier Luc Bes-son, donnera l’impulsion tribale àune disco fuligineuse. Il ne resteplus qu’à prier les démons du 7ecercle pour que les cieux ne s’obs-curcissent pas trop… Boris Senff

La Tour-de-Peilz, Jardin RoussyVe 29 et sa 30 août (dès 18 h 30)[email protected]

Repéré pour vous

Un brillant essai qui réveilleA partir du logo «24/7»(24 heures sur 24 et7 jours sur 7) qui se géné-ralise aux Etats-Unis,l’Américain JonathanCrary livre une fine ana-lyse sur la lutte entre ca-pitalisme et sommeil.Travail de nuit, magasinset services disponiblesen tout temps, identitésvirtuelles entretenues sans relâ-che via les réseaux sociaux inci-tent à ne plus fermer l’œil. Dansun foisonnant essai convoquantphilosophie, arts ou cinéma,l’auteur prévient: parce que dor-mir est l’espace de la subversion

ultime, ce besoin naturelest menacé. L’arméeaméricaine étudie ainsile secret du bruant àgorge blanche. L’oiseaupeut rester éveil lé7 jours en période de mi-gration. Et l’écrivainalerte: «Le soldat sanssommeil apparaît ainsicomme le précurseur du

consommateur ou du travailleursans sommeil.» Caroline Rieder

24/7, Le capitalisme à l’assaut du sommeilJonathan CraryEd. Zones, 140 p.

Les Anglais de The Horrors, tête d’affiche du vendredi. DR

nicipale lausannoise en charge des parcs etdomaines. «Avec le développement de la journée continue, on constate un grand usage de l’espace public, des parcs commedes places, pour les pauses rapides des travailleurs.» Ce qui n’est pas sans consé-quence sur la gestion des déchets. La Mu-nicipalité planche actuellement sur un préavis pour améliorer la gestion des espa-ces verts.

Les pique-niqueurs urbains colonisent parcs et bancsPar beau temps, les travailleurs s’offrent une pause déjeuner au vert. Une façon de s’évader localementRebecca Mosimann TextesFlorian Cella Photos

Avec une petite heure pourcasser la croûte, ils sontnombreux à préférer cro-quer leur salade sur unbout de gazon à l’ombred’un arbre que derrière

leur écran d’ordinateur. D’autant plusquand les températures extérieures pren-nent l’ascenseur. Marches d’escaliers, bancs publics ou parcs: les villes four-millent de recoins propices à une pausedéjeuner en plein air.

Au fil des ans, le pique-nique est de-venu une nouvelle façon de s’approprierl’espace urbain. Sur le modèle des dînersen blanc où des milliers de Parisiens inves-tissent des quartiers prestigieux de la capi-tale pour un immense repas improvisé,Genève a lancé son concept des pique-ni-ques urbains dès 2002. «A l’image du ta-bleau de Manet Déjeuner sur l’herbe, l’idéeétait de recréer la même ambiance maisen ville», explique Marcel Mühlestein, l’initiateur du projet. Il invite les citadins àorganiser de manière spontanée des pi-que-niques dans des lieux insolites – gira-toire ou fontaine vide parmi les plus im-probables – en apportant chaise, table,vaisselle et un bon repas.

La fin des interdictions de marcher surles pelouses a marqué le début de l’ouver-ture des espaces verts urbains aux cita-dins, observe Laurent Matthey, profes-seur associé au département de géogra-phie et environnement à l’Université deGenève. «Cette colonisation de l’espacepublic témoigne d’un hédonisme plus grand. Les parcs sont devenus des lieuxde loisirs et de pratiques récréatives. Lesgens s’approprient par exemple le gazonpour faire leur exercice de tai chi», note lechercheur. A cela s’ajoute une tendance à«rendre exotique la proximité. Le tou-risme urbain s’est développé en force. Onpart moins souvent, d’où l’envie de sesentir en vacances même en bas de chezsoi, en profitant de chaque petit momentpour se ressourcer dans un espace vert.»

Parcs urbains aménagésOffrir des lieux de détente accueillants et dotés d’infrastructures fait partie inté-grante de la planification urbaine des col-lectivités publiques pour augmenter l’at-tractivité des villes. «L’usage avoué des parcs est d’être des endroits de délasse-ment», confirme Florence Germond, mu-

Si déguster son repas sur un banc resteun plaisir, c’est aussi le moyen le plus éco-nomique de manger à midi. La différencede prix entre la restauration rapide et tra-ditionnelle – 9 fr. 50 en moyenne pour la première contre 22 fr. pour la deuxième –incite les travailleurs à bien gérer leur bud-get nourriture.

Les boulangeries et grandes surfaces ontdonc adapté leurs produits à la demande. A

la Boulangerie Polli de la place Pépinet, à Lausanne, l’offre à l’emporter s’est étofféeau fil des ans. «Les sandwichs et les saladescréatives, où le client choisit ce qu’il met dedans, se vendent le mieux, observe la responsable, Dominique de Gaspari Bau-dat. Dans notre clientèle, nous avons beau-coup de personnel de bureau qui ne veut pas se charger l’estomac avec un plat trop lourd. Par beau temps, 70% d’entre eux

achètent à l’emporter.» Migros comme Coop adaptent leurs produits take away à lapériode estivale. «Un printemps très clé-ment du point de vue de la météo expliqueune hausse significative des ventes tôt dansl’année, qui se confirme aussi cet été», pré-cise Jean-François Fournier, de Migros Vaud. Au hit-parade, salades, snacks frais etbio ou sandwichs restent les plus plébiscitéspar les pique-niqueurs pressés.

«Nous n’avons pas de cafétéria et c’est plus économique»Arthur Bourquin, Edouard Sharp, Marine Ruscio, Uyen Nguyen et Sok-Lang Chieu ont déjà testé presque tous les espaces verts autour de Saint-François à Lausanne, là où sont installés leurs bureaux. «Nous n’avons pas de cafétéria et c’est plus économique que d’aller au restaurant», observe Uyen Nguyen (2e depuis la droite), en terminant son chili con carne maison qu’elle a apporté depuis chez elle. Ce jour-là, les cinq collègues ont choisi un banc ombragé à quelques mètres de la statue de la grenouille à Saint-François. «Nous aimons bien nous installer dans le parc de Mon-Repos quand nous avons un peu plus de temps.» La majorité du groupe a acheté des plats asiatiques à l’emporter dans un restaurant de la place.

«Passer un bon moment au soleil»Nathan Douet a tout prévu pour le pique-nique dans le parc lausannois de la promenade Derrière-Bourg avec son amie Sophie Vico. Il a apporté une couverture et un couteau suisse pour déguster leur repas improvisé, composé de pain, de viande séchée, d’un avocat et de raisin. «Je travaille dans le quartier et Nathan est en vacances», explique la jeune femme. «On apprécie particulièrement les pique-niques le soir, à la plage de Lutry. A midi, c’est aussi très agréable. On prend le soleil hors des murs du bureau et la nature donne l’impression d’être en vacances même quand on ne l’est pas», observe le couple. Qui privilégie un repas léger «pour éviter de dormir tout l’après-midi. On prend ce qui nous tombe sous la main. Le plus important est de passer un bon moment.»

«On oublie les codes du restaurant»Sushis et mirabelles sont au menu du jour des deux collègues, installées sur un banc dans le petit parc à l’entrée de l’Eglise anglaise à Lausanne. «C’est le triangle d’or du pique-nique, avec un traiteur et deux grandes surfaces à proximité, plaisante Stéphanie Milliquet (à droite) en dégustant son plat. Par beau temps, je peux venir tous les jours. C’est très ressourçant et l’ambiance est détendue. On n’est pas obligé de respecter les codes d’un restaurant. On peut enlever ses chaussures ou même se coucher sur le muret.» Autre avantage de déjeuner dehors: «On gagne du temps et ça revient moins cher qu’un plat du jour», observe Leila Klouche, qui apprécie aussi de pouvoir mieux maîtriser ce qu’elle mange. Quand elle est seule, elle en profite pour écouter de la musique ou passer un coup de fil sans se presser.

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Sortir Les gens

Art premierUne sélection de sculptures dans le plus simple appareil permet d’explorer les époques et les continents

Le nu fait vendre. Fait-il aussi visi-ter des expositions? La questionse pose au vu de l’affiche actuelledu Musée Barbier-Mueller, «Nudi-tés insolites». Soit une centaine desculptures ayant en commun leurtenue d’Eve ou d’Adam. «La thé-matique de la nudité, qui parle àchacun, permet de montrer unesélection d’œuvres de tous les continents, allant de la Préhistoireau début du XXe siècle, expliqueAnne-Joëlle Nardin, sous-direc-

trice de l’institution. Mais il s’agitsurtout d’un prétexte pour explo-rer les différentes représentationsde la maternité, de la fécondité,de la sexualité et du pouvoir.»

De la mezzanine au sous-sol,on se trouve donc face à une sériede seins, de fesses et de sexes plusou moins ostentatoires. Chez cer-tains personnages, le pénis consti-tue l’attribut le plus imposant.Chez d’autres, les discrets arron-dis de la poitrine permettent toutjuste de reconnaître une figurehumaine dans des silhouettes sim-plifiées à l’extrême. L’éclairage zé-nithal accentue les formes géomé-triques sculptées dans le bois, lapierre ou l’ivoire, avec une cer-taine théâtralité.

Le Musée Barbier-Mueller déshabille les nus de ses collections

Un mortier à tabac sculpté du Congo. MUSÉE BARBIER-MUELLER

L’agencement de certaines piè-ces permet de les apprécier sous toutes leurs coutures. Telles cestrois figurines de Côte d’Ivoire auxformes anguleuses, placées cha-cune dans une position différente:de face, de trois quarts et de profil.Autre association intéressante, celle de l’Eve à la pomme du sculp-teur français Aristide Maillol et d’une figure féminine ivoirienne. Tournée de côté, la première sem-ble jauger la seconde, qui reste debois. Car elle sait qu’avec ses volu-mes disproportionnés, elle a bien plus de caractère que sa rivale.

C’est Marcelin Mboko, poètecongolais rencontré par la direc-trice du musée, Laurence Mattet,qui a sélectionné les sculptures

présentées. Un choix subjectif,qui donne à voir toute la variétédes collections Barbier-Mueller.Sur les vingt objets qui l’inspi-raient le plus, il a écrit des poèmesen prose, imaginant l’histoire deces figures dont on sait souventpeu de chose. Avec des photos dePierre-Alain Ferrazzini et DianeBouchet, tout cela a donné unouvrage plus artistique que les ca-talogues habituels. Avec tout demême des extraits de textes expli-catifs sur chaque pièce.

Cette alliance entre approcheesthétique et scientifique se re-trouve dans l’exposition, puis-qu’un guide audio téléchargeablegratuitement apporte des complé-ments d’information sur seize des

sculptures présentées. Pour les ré-fractaires à la technologie, uneversion imprimée est disponible àl’accueil. Une nouveauté qui ré-pond aux vœux du public: «Sou-vent, les visiteurs sont frustrés dene pas en savoir plus sur lesœuvres qu’ils admirent», préciseAnne-Joëlle Nardin. Demanded’autant plus légitime que la plu-part ont déjà fait l’objet de recher-ches. Et que cela n’enlève rien àleur beauté. Muriel Grand

Genève, Musée Barbier-Mueller, Jusqu’au di 30 novembreTous les jours de 11 h à 17 hRens.: 022 312 02 70www.musee-barbier-mueller.org

24 heures | Mercredi 27 août 201426 24 heures | Mercredi 27 août 2014 27