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syste `me de relations professionnelles (re ´unissant direction et IRP) devient un enjeu strate ´gique pour le de ´veloppement de la sante ´ au travail. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.447 C1-S2-1 Le risque d’agression pour les e ´quipes de vente dans les boutiques Orange en Rho ˆne Alpes Auvergne C. Bergman a , D. Delpuech b , M. Fraysse-Guiglini c, *, J.-P. Griffoux d , P. Icart e , I. Marin-Lafleche a , A. Montmayeur c , S. Portal a , L. Renaud a a France Telecom, Lyon, France b France Telecom, Annecy, France c France Telecom, Grenoble, France d France Telecom, Clermont-FErrand, France e France Telecom, Saint-E ´ tienne, France Les salarie ´s de la vente ne sont pas e ´pargne ´s par le risque d’agression. C’est aujourd’hui un risque professionnel dont les conse ´quences sur la sante ´ psychique sont loin d’e ˆtre ne ´gligeables. Les me ´decins du travail se sont livre ´sa ` une e ´valuation de ce risque et une analyse des mesures de pre ´vention existantes dans les 55 boutiques du re ´seau de distribu- tion de l’ope ´rateur Orange des re ´gions Rho ˆne Alpes et Auvergne. L’existence d’un dispositif de trac ¸age des incidents est la premie `re e ´tape incontournable de la de ´marche de pre ´vention. Les incidents violents de ´clare ´s ont pu e ˆtre ainsi analyse ´s sur ces trois dernie `res anne ´es. Ce sont essentiellement des agressions verbales (insultes, menaces), les agressions physiques restant exceptionnelles. Chaque incident est e ´tudie ´ de manie `re a ` de ´gager les causes contributives de l’e ´ve `nement. L’analyse a mis en avant les dysfonctionnements du service et de l’organisation du travail tels que les difficulte ´s d’inter- actions entre services commerciaux et techniques, les proble `mes d’acce `s a ` Internet, le suivi des commandes, le syste `me de fide ´lisation, la multiplication des offres, la complexite ´ des proce ´dures pour le retour des mate ´riels en panne. Le temps d’attente lie ´a ` des effectifs vendeurs insuffisants est un facteur aggravant. La gestion des situ- ations de violence rele `ve de la pre ´vention secondaire. Un protocole affiche ´ dans les boutiques donne les consignes individuelles et orga- nisationnelles pre ´cises en cas d’agression. A ` un niveau individuel, des formations a ` la gestion des situations conflictuelles et de violence sont propose ´es aux salarie ´s pour les aider a ` de ´samorcer l’agressivite ´ de la cliente `le. L’objectif est de former l’ensemble des salarie ´s. En post-agression, au-dela ` du soutien apporte ´ a ` la victime par ses colle `gues et la hie ´rarchie, le salarie ´ agresse ´ se voit proposer une visite aupre `s du me ´decin du travail. La de ´claration en accident du travail est encourage ´e, me ˆme en l’absence de blessures physiques, de par l’existence d’un possible traumatisme psychique. Notre analyse fait apparaı ˆtre une sous-de ´claration des agressions, un syste `me de recueil des incidents en partie inadapte ´, peu de de ´po ˆts de plainte ou de main courante, une relative me ´connaissance des protocoles agres- sion, mais aussi un de ´ficit d’analyse des causes d’agression, une re ´flexion sur les facteurs organisationnels a ` approfondir et la diffi- culte ´a ` capitaliser les retours d’expe ´rience des vendeurs. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.448 C1-S2-2 Comment e ´valuer rapidement le risque suicidaire au cours de la consultation de me ´decine du travail ? J.-L. Ducher a, *, M.-C. Riol b a Clinique de l’Auzon, Clermont-Ferrand, France b Direction re ´gionale Auvergne, Clermont-Ferrand, France Contrairement aux propos que l’on peut lire ici ou la `, me ˆme sur des sites officiels, le nombre de suicides en France n’a pas diminue ´ ces dernie `res anne ´es et son taux reste toujours l’un des plus e ´leve ´ du monde, nettement au dessus de la moyenne de l’Union europe ´enne et bien loin devant celui de ses proches voisins. Pourtant, suite a ` la reconnaissance du suicide comme proble ` me de sante ´ publique dans le courant des anne ´es 1990, un premier plan de pre ´vention est lance ´ en 1998. Mais en 2008, l’Inserm-Ce ´piDc enregistre 10 571 de ´ce `s par suicide contre 10 250 en 1999. Pourtant, entre 1993 et 1999, le nombre de suicides avait re ´gulie `rement baisse ´ passant de 12 251 a ` 10 250, soit 2000 suicides de moins en six ans. Plus inquie ´tant encore, depuis la fin des anne ´es 1990, le nombre de tentatives de suicide ayant donne ´ lieu a ` un contact avec le syste ` me de soins est passe ´ de 160 000 a ` 200 000. Tout naturellement donc, le me ´decin du travail se trouve lui aussi davantage confronte ´ au risque suicidaire, mais cela ne diminue en rien son e ´ventuelle responsabilite ´ face a ` un risque de passage a ` l’acte. Depuis 2005, la Haute Autorite ´ de sante ´ demande que, au moins pour les patients de ´pressifs, le risque suicidaire soit non seulement e ´value ´ syste ´matiquement, mais e ´galement inscrit dans le dossier. Il semble justifie ´ que cette e ´valuation soit e ´galement re ´alise ´e chez toute personne pre ´sentant des facteurs de risque suicidaire particuliers. Cependant, ces derniers permettent de repe ´rer des personnes a ` risque, mais en aucun d’e ´valuer celui-ci a ` un moment pre ´cis, lors de la consultation par exemple. Il faut donc utiliser des e ´chelles d’e ´valuation du risque suicidaire car si nos capacite ´s d’empathie personnelle peuvent nous permettre e ´ven- tuellement de repe ´rer un e ´tat e ´motionnel de ´pressif, en aucun cas, nous ne pouvons connaı ˆtre les pense ´es de l’autre sans qu’il ne nous les communique. Si de nombreux outils ont e ´te ´ propose ´s pour appre ´cier la « dimension suicidaire », tre `s peu sont valide ´s. Ce sont : les e ´chelles d’ide ´ations et d’intention suicidaires de Beck, son e ´chelle de de ´sespoir, l’e ´chelle HARD et l’e ´chelle RSD. Nous allons pre ´senter ici l’e ´chelle d’e ´valuation du risque suicidaire RSD qui d’une manie `re ge ´ne ´rale demande moins de deux minutes pour e ´valuer le risque de passage a ` l’acte. Il s’agit d’une e ´chelle a ` lecture directe qui explore le niveau de ´cisionnel face a ` une telle e ´ventualite ´. Plusieurs publications ont montre ´ sa validite ´ tant avant passage a ` l’acte qu’apre `s, ce qui permet de suivre l’e ´volution de la crise suicidaire tout au long de celle-ci, quelle que soit son e ´volution. Son inte ´re ˆt chez des adultes jeunes ainsi que sa valeur pre ´dictive ont e ´te ´ de ´montre ´s. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.449 C1-S2-3 Comment faire de la fiche d’entreprise un outil de pre ´vention primaire des risques psychosociaux ? E. Halter a, *, G. Cuveillier b , T. Demaret c , H. Garrabe c , C. Gautreau d , B. Grimaldi b , C. Moutet-Krebs e , S. Opatowski d , M. Paris f , V. Roussel g , N. Sandret c , N. Vigneron d a ACIST, Rungis cedex, France b IPAL, Paris (75), France c DIRECCTE-IMTMO, Aubervilliers (93), France d CMIE, Paris (75), France e AMETIF, Franconville (95), France f AMETIF, Ermont (95), France g ACMS, Paris (75), France La re ´flexion mene ´e par un groupe de me ´decins du travail, re ´uni sur l’initiative de la DIRECCTE I ˆ le de France depuis 2008 sur l’ame ´lioration de la pre ´vention collective des risques psychosociaux, avait permis de souligner l’importance du questionnement syste ´matique de la veille Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2012;73:251-257 254

Comment évaluer rapidement le risque suicidaire au cours de la consultation de médecine du travail ?

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Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2012;73:251-257

systeme de relations professionnelles (reunissant direction et IRP)devient un enjeu strategique pour le developpement de la sante autravail.

doi: 10.1016/j.admp.2012.03.447

C1-S2-1Le risque d’agression pour les equipes de vente dansles boutiques Orange en Rhone Alpes AuvergneC. Bergmana, D. Delpuechb, M. Fraysse-Guiglinic,*, J.-P. Griffouxd,P. Icarte, I. Marin-Laflechea, A. Montmayeurc, S. Portala, L. Renauda

a France Telecom, Lyon, Franceb France Telecom, Annecy, Francec France Telecom, Grenoble, Franced France Telecom, Clermont-FErrand, Francee France Telecom, Saint-Etienne, France

Les salaries de la vente ne sont pas epargnes par le risque d’agression.C’est aujourd’hui un risque professionnel dont les consequences sur lasante psychique sont loin d’etre negligeables. Les medecins du travailse sont livres a une evaluation de ce risque et une analyse des mesuresde prevention existantes dans les 55 boutiques du reseau de distribu-tion de l’operateur Orange des regions Rhone Alpes et Auvergne.L’existence d’un dispositif de tracage des incidents est la premiereetape incontournable de la demarche de prevention. Les incidentsviolents declares ont pu etre ainsi analyses sur ces trois dernieresannees. Ce sont essentiellement des agressions verbales (insultes,menaces), les agressions physiques restant exceptionnelles. Chaqueincident est etudie de maniere a degager les causes contributives del’evenement. L’analyse a mis en avant les dysfonctionnements duservice et de l’organisation du travail tels que les difficultes d’inter-actions entre services commerciaux et techniques, les problemesd’acces a Internet, le suivi des commandes, le systeme de fidelisation,la multiplication des offres, la complexite des procedures pour leretour des materiels en panne. Le temps d’attente lie a des effectifsvendeurs insuffisants est un facteur aggravant. La gestion des situ-ations de violence releve de la prevention secondaire. Un protocoleaffiche dans les boutiques donne les consignes individuelles et orga-nisationnelles precises en cas d’agression. A un niveau individuel, desformations a la gestion des situations conflictuelles et de violencesont proposees aux salaries pour les aider a desamorcer l’agressivitede la clientele. L’objectif est de former l’ensemble des salaries. Enpost-agression, au-dela du soutien apporte a la victime par sescollegues et la hierarchie, le salarie agresse se voit proposer unevisite aupres du medecin du travail. La declaration en accident dutravail est encouragee, meme en l’absence de blessures physiques, depar l’existence d’un possible traumatisme psychique. Notre analysefait apparaıtre une sous-declaration des agressions, un systeme derecueil des incidents en partie inadapte, peu de depots de plainte oude main courante, une relative meconnaissance des protocoles agres-sion, mais aussi un deficit d’analyse des causes d’agression, unereflexion sur les facteurs organisationnels a approfondir et la diffi-culte a capitaliser les retours d’experience des vendeurs.

doi: 10.1016/j.admp.2012.03.448

C1-S2-2Comment evaluer rapidement le risque suicidaire aucours de la consultation de medecine du travail ?J.-L. Duchera,*, M.-C. Riolba Clinique de l’Auzon, Clermont-Ferrand, Franceb Direction regionale Auvergne, Clermont-Ferrand, France

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Contrairement aux propos que l’on peut lire ici ou la, meme sur dessites officiels, le nombre de suicides en France n’a pas diminue cesdernieres annees et son taux reste toujours l’un des plus eleve dumonde, nettement au dessus de la moyenne de l’Union europeenne etbien loin devant celui de ses proches voisins. Pourtant, suite a lareconnaissance du suicide comme probleme de sante publique dans lecourant des annees 1990, un premier plan de prevention est lance en1998. Mais en 2008, l’Inserm-CepiDc enregistre 10 571 deces parsuicide contre 10 250 en 1999. Pourtant, entre 1993 et 1999, le nombrede suicides avait regulierement baisse passant de 12 251 a 10 250, soit2000 suicides de moins en six ans.Plus inquietant encore, depuis la fin des annees 1990, le nombre detentatives de suicide ayant donne lieu a un contact avec le systeme desoins est passe de 160 000 a 200 000.Tout naturellement donc, le medecin du travail se trouve lui aussidavantage confronte au risque suicidaire, mais cela ne diminue enrien son eventuelle responsabilite face a un risque de passage a l’acte.Depuis 2005, la Haute Autorite de sante demande que, au moins pourles patients depressifs, le risque suicidaire soit non seulement evaluesystematiquement, mais egalement inscrit dans le dossier. Il semblejustifie que cette evaluation soit egalement realisee chez toutepersonne presentant des facteurs de risque suicidaire particuliers.Cependant, ces derniers permettent de reperer des personnes arisque, mais en aucun d’evaluer celui-ci a un moment precis, lorsde la consultation par exemple.Il faut donc utiliser des echelles d’evaluation du risque suicidaire car sinos capacites d’empathie personnelle peuvent nous permettre even-tuellement de reperer un etat emotionnel depressif, en aucun cas,nous ne pouvons connaıtre les pensees de l’autre sans qu’il ne nous lescommunique.Si de nombreux outils ont ete proposes pour apprecier la « dimensionsuicidaire », tres peu sont valides. Ce sont : les echelles d’ideations etd’intention suicidaires de Beck, son echelle de desespoir, l’echelleHARD et l’echelle RSD.Nous allons presenter ici l’echelle d’evaluation du risque suicidaireRSD qui d’une maniere generale demande moins de deux minutespour evaluer le risque de passage a l’acte. Il s’agit d’une echelle alecture directe qui explore le niveau decisionnel face a une telleeventualite. Plusieurs publications ont montre sa validite tant avantpassage a l’acte qu’apres, ce qui permet de suivre l’evolution de lacrise suicidaire tout au long de celle-ci, quelle que soit son evolution.Son interet chez des adultes jeunes ainsi que sa valeur predictive ontete demontres.

doi: 10.1016/j.admp.2012.03.449

C1-S2-3Comment faire de la fiche d’entreprise un outilde prevention primaire des risques psychosociaux ?E. Haltera,*, G. Cuveillierb, T. Demaretc, H. Garrabec, C. Gautreaud,B. Grimaldib, C. Moutet-Krebse, S. Opatowskid, M. Parisf, V. Rousselg,N. Sandretc, N. Vignerond

a ACIST, Rungis cedex, Franceb IPAL, Paris (75), Francec DIRECCTE-IMTMO, Aubervilliers (93), Franced CMIE, Paris (75), Francee AMETIF, Franconville (95), Francef AMETIF, Ermont (95), Franceg ACMS, Paris (75), France

La reflexion menee par un groupe de medecins du travail, reuni surl’initiative de la DIRECCTE Ile de France depuis 2008 sur l’ameliorationde la prevention collective des risques psychosociaux, avait permis desouligner l’importance du questionnement systematique de la veille