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Commentaire sur le psaume 18 (19) Paru dans … · Commentaire sur le psaume 18 (19) Paru dans Préludes, revue de l'ANFOL (Association Nationale de Formation des Organistes Liturgiques)

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Commentaire sur le psaume 18 (19) Paru dans Préludes, revue de l'ANFOL (Association Nationale de Formation des Organistes Liturgiques) © Préludes, reproduction interdite sans autorisation Les versets et les citations font référence à la traduction liturgique du psautier

Ce psaume (dont la liturgie nous propose seulement les versets 8-11) peut être classé parmi

les psaumes d'instruction : c'est une méditation tranquille sur la loi de Dieu révélée au cœur de l'homme, qu'il ne faut pas chercher dans les cieux ni au-delà des océans, qui n'est pas hors d'at-teinte ni au-dessus des forces de l'homme, comme l'évoque le Deutéronome.

On peut repérer trois parties qui s'enchaînent, chacune amenant la suivante : - la gloire de Dieu est une évidence dont la création tout entière est signe ; - la "crainte de Dieu" qui en découle appelle à observer sa loi qui fait vivre ; - observer la loi introduit dans la lumière et libère du péché pour une vie de bonheur ; A l'appui de sa méditation, le psalmiste appelle donc la Création elle-même. Il suffit d'ouvrir les

yeux pour apprécier la gloire et la splendeur de Dieu, sans avoir besoin de chercher des discus-sions, des démonstrations ou des argumentations. Le silence est plus éloquent que les bavard-ages humains (v. 4-5a). La Création parle d'elle-même, sa simple existence est proclamation. Le psalmiste n'en appelle même pas à ses diverses composantes : il n'évoque que les cieux, le fir-mament, le soleil, le jour et la nuit. Dans son existence la Création ne s'adresse pas seulement à elle-même : "le jour au jour en livre le récit" signifie que le jour révèle la gloire de Dieu à ceux qui ont les yeux ouverts pour le contempler. C'est le soleil qui rythme les jours et les nuits, c'est lui qui ponctue le récit de la Création, du lever au coucher, de la première à la dernière ligne. La nuit elle non plus n'est pas ténèbre mais elle proclame le même message. Le monde dans lequel nous vivons est à lui-même une incitation à nous ouvrir à Dieu.

Le psaume se poursuit par une méditation sur la Loi de Dieu (v. 8-11) : cette loi qui nous im-prègne et dont l'évidence nous apparaît en regardant autour de nous est un programme de vie. Elle est déclinée sous six appellations (loi, charte, préceptes, commandement, crainte, décisions) qui ne sont pas sans rappeler cette ample méditation sur la loi qu'est le psaume 118. Elle est aussi illustrée par ce qu'elle apporte : vie, sagesse, joie, clairvoyance, intelligence, richesse, bonheur. Le malheur de l'homme est de chercher la clairvoyance dans ses propres forces (voir le récit du "péché originel" : Gn 3, 1-7), alors que seul l'engagement sans réserve dans le projet de Dieu est libération et source de bonheur, de richesses plus désirables que l'or.

Le psaume se termine par l'expression de la confiance en Dieu (v. 12-15). C'est dans sa loi que le psalmiste trouve le bonheur. C'est Dieu qui le défend, qui le protège, qui le libère du péché. Entrer dans le projet de Dieu est source de paix, d'émerveillement et de bonheur. Il ne faut le chercher ni dans l'héroïsme ni dans l'exotisme, mais dans la sagesse d'un cœur simple et dans un regard clair. Heureux les cœurs purs...

Alain Bonnet