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COMMERCE EXTÉRIEUR Le commerce extérieur d'une nation désigne généralement l'ensemble des échanges de biens et de services entre cette nation et les autres pays. Toutefois, la balance des paiements retient une conception plus étroite du commerce extérieur (échanges de marchandises). 1. Les instruments d'analyse du commerce extérieur 1.1 Le solde commercial Le solde commercial est la différence entre les exportations (ventes de produits nationaux à l'étranger) et les importations (achats de produits étrangers) de marchandises. Le solde est calculé en valeur, c'est-à-dire en euros courants. solde commercial = exportations - importations On peut le calculer pour l'ensemble d'une économie, pour un secteur (l'industrie par exemple) ou pour une zone géographique (le solde franco-allemand est calculé avec les exportations françaises en Allemagne et les importations de produits allemands en France). On dira qu'il y a un déficit commercial si le solde est négatif (importations supérieures aux exportations) et un excédent s'il est positif (exportations supérieures aux importations). Si le solde est égal à 0, le commerce extérieur est en équilibre (équilibre commercial). 1.2 Le taux de couverture Le taux de couverture permet de comparer, pour une économie ou un secteur particulier, les exportations et les importations, celles- ci étant mesurées en valeur ou en volume. Il s'exprime en pourcentage. Taux de couverture = Exportations/Importations x 100. Si le commerce extérieur est en équilibre, le taux de couverture est de 100%, puisque les exportations et les importations sont égales 1.3 Les termes de l'échange Les termes de l'échange s'intéressent aux prix des produits importés et exportés. terme de l'échange = prix des exportations / prix des importations Cet indicateur est précieux pour mesurer des évolutions. Imaginons que d'une année sur l'autre, le volume des exportations et des importations ne change pas et supposons qu'il y ait équilibre la première année. On échange donc toujours les mêmes quantités. Mais si durant cette période les prix des produits exportés diminuent

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COMMERCE EXTÉRIEURLe commerce extérieur d'une nation désigne généralement l'ensemble des échanges de biens et de services entre cette nation et les autres pays. Toutefois, la balance des paiements retient une conception plus étroite du commerce extérieur (échanges de marchandises).

1. Les instruments d'analyse du commerce extérieur1.1 Le solde commercialLe solde commercial est la différence entre les exportations (ventes de produits nationaux à l'étranger) et les importations (achats de produits étrangers) de marchandises. Le solde est calculé en valeur, c'est-à-dire en euros courants.solde commercial = exportations - importationsOn peut le calculer pour l'ensemble d'une économie, pour un secteur (l'industrie par exemple) ou pour une zone géographique (le solde franco-allemand est calculé avec les exportations françaises en Allemagne et les importations de produits allemands en France). On dira qu'il y a un déficit commercial si le solde est négatif (importations supérieures aux exportations) et un excédent s'il est positif (exportations supérieures aux importations). Si le solde est égal à 0, le commerce extérieur est en équilibre (équilibre commercial).1.2 Le taux de couvertureLe taux de couverture permet de comparer, pour une économie ou un secteur particulier, les exportations et les importations, celles-ci étant mesurées en valeur ou en volume. Il s'exprime en pourcentage. Taux de couverture = Exportations/Importations x 100.Si le commerce extérieur est en équilibre, le taux de couverture est de 100%, puisque les exportations et les importations sont égales1.3 Les termes de l'échangeLes termes de l'échange s'intéressent aux prix des produits importés et exportés.terme de l'échange = prix des exportations / prix des importationsCet indicateur est précieux pour mesurer des évolutions. Imaginons que d'une année sur l'autre, le volume des exportations et des importations ne change pas et supposons qu'il y ait équilibre la première année. On échange donc toujours les mêmes quantités. Mais si durant cette période les prix des produits exportés diminuent alors que ceux des produits importés augmentent, le solde commercial va diminuer (la valeur des exportations sera inférieure à celle des importations). Dans ce cas, il y a une dégradation des termes de l'échange.Cette notion montre aussi que l'on peut accroître l'excédent commercial en vendant les mêmes quantités de produits à l'étranger si leurs prix relatifs augmentent.1.4 Le degré d'ouverture d'une économieCe degré d'ouverture mesure la place que tient l'environnement extérieur (les autres économies) dans l'économie nationale.degré d'ouverture = moyenne des exportations et des importations / PIBLa France s'est ainsi largement ouverte sur l'extérieur puisque son degré d'ouverture est passé de moins de 15% du PIB au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à près de 30% aujourd'hui.1.5 Taux de pénétration et effort à l'exportationLe taux de pénétration, calculé pour une économie, un secteur ou une branche (l'automobile, par exemple), indique la part du marché intérieur qui est couverte par les importations.taux de pénétration = importations / marché intérieur x 100Le marché intérieur représente la production nationale augmentée des importations et diminuée des exportations (P + I - E). La part de la production nationale qui est exportée est appelée effort à l'exportation = exportations / production x 1001.6 Le décalage conjoncturel

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Enfin, la notion de décalage conjoncturel permet de comparer les évolutions respectives de la demande nationale et de la demande des clients extérieurs. Si la demande augmente plus fortement en France que chez ses partenaires commerciaux, il se produira mécaniquement une augmentation des importations en France et une baisse des exportations vers l'étranger, ce qui détériorera le solde commercial. Le décalage conjoncturel peut aussi jouer de façon favorable si la croissance économique des partenaires de la France est plus rapide que la croissance de l'économie française.

2. Compétitivité et spécialisationL'analyse du commerce extérieur permet d'évaluer les forces et les faiblesses d'une économie.2.1 La compétitivitéLa compétitivité représente la capacité d'une entreprise, d'un secteur ou d'une économie à faire face à la concurrence étrangère, tant sur les marchés extérieurs que sur son marché interne. La part de marché est la principale mesure de la compétitivité. La compétitivité de l'industrie française en Europe se mesure par la part de marché à l'exportation suivante :exportations industrielles françaises en Europe / somme des importations industrielles européennes

La part de marché interne (qui est le complémentaire du taux de pénétration) des industries automobiles françaises est : (production automobile nationale – exportations) / marché intérieur automobileUn secteur, par exemple, peut être compétitif car il vend moins cher que ses concurrents ; on parlera alors de compétitivité-prix. La compétitivité-prix fait intervenir trois éléments différents :- les coûts de production : les produits sont d'autant plus chers que les coûts de matières premières ou les coûts salariaux, par exemple, sont élevés ;- le comportement de marge des exportateurs : les prix des produits vendus à l'étranger peuvent être relevés afin d'augmenter les marges perçues ;- le taux de change : les produits sont plus onéreux en cas d'appréciation de la monnaie.Ces trois éléments peuvent évoluer différemment, se compenser ou se renforcer l'un l'autre. Par exemple, si les taux de change ne varient pas, une entreprise peut compenser des coûts de production (compétitivité-coût) plus élevés que chez ses concurrents étrangers en acceptant de réduire sa marge afin d'aligner ses prix sur la concurrence.Mais le niveau de prix n'est pas le seul élément qui entre en compte dans la décision d'achat. Les produits se vendent aussi pour d'autres raisons (qualité, efficacité du réseau de commercialisation, sérieux du service, positionnement dans la gamme, image de marque, etc.). On regroupe l'ensemble de ces éléments, qui expliquent aussi les performances des entreprises à l'exportation, sous le terme de compétitivité structurelle2.2 La spécialisationA la différence de la compétitivité qui désigne plutôt un résultat, la spécialisation représente la répartition des activités productives entre les différents pays qui participent à l'échange international. La spécialisation s'oppose ainsi à l'autosuffisance.Mais la notion de spécialisation permet aussi de caractériser le commerce extérieur d'un pays car on met en relation la situation de son appareil productif, découpé en secteurs, branches ou entreprises, et les performances réalisées à l'extérieur. Grâce aux indicateurs que sont le taux de couverture et le solde commercial, on met ainsi en évidence les points forts (secteurs où le taux de couverture est élevé ou dont le solde commercial est important) et les points faibles d'une économie. On peut alors classer les différentes nations, selon le nombre et l'importance de leurs points forts, ou analyser une économie particulière en examinant l'évolution de ses forces et faiblesses. Une économie peut être ainsi plus ou moins spécialisée.La spécialisation peut être sectorielle ou géographique (lorsque les taux de couverture et les soldes sont calculés, pour tous les produits, entre la France et une certaine zone choisie).La notion de spécialisation peut aussi permettre d'apprécier, de façon dynamique, la situation du commerce extérieur en analysant sa position plus ou moins favorable face aux évolutions futures de la demande mondiale. Si un pays produit des biens qui sont de plus en plus demandés (produits de haute technologie par exemple), son économie présente une spécialisation favorable. En revanche, la spécialisation sera défavorable s'il produit des biens qui sont de moins en moins demandés ou s'il vend à des zones dont la demande diminue fortement (mauvaise spécialisation géographique).

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3. La contrainte extérieure3.1 DéfinitionLa notion de contrainte extérieure traduit la dépendance d'une économie à l'égard des autres économies et peut se définir par l'impossibilité pour certains pays de concilier une croissance forte et l'équilibre des échanges avec l'extérieur.La principale manifestation de cette contrainte extérieure est donc l'existence d'un déficit commercial ou d'un déficit des transactions courantes. Comme un pays ne peut pas être longtemps, et de façon importante, déficitaire, il doit chercher à réduire ses importations et à accroître ses exportations. Il cherchera ainsi à éviter une trop forte demande interne de biens de consommation et d'équipement, ce oui permettra d'une part, de limiter la quantité de biens importés et d'autre part, de libérer pour les clients étrangers (exportations) des produits qui ne seront plus destinés aux clients internes.Une illustration de ces liens entre croissance et équilibre extérieur est donnée par l'échec de la politique française de relance de 1981-1982, car la vive relance de la demande s'est traduite par une augmentation très nette des importations et un déficit commercial considérable, ce qui a contraint les autorités à ralentir l'activité économique (politique de rigueur à partir de 1983).3.2 Les composantes de la contrainte extérieureLa contrainte extérieure est apparue dans les années 70 avec la contrainte énergétique, celle-ci revêtant une double forme : l'importance de la facture pétrolière dans l'apparition et l'aggravation du déficit commercial et l'obligation d'importer davantage de produits énergétiques avec l'augmentation de l'activité. Cette contrainte énergétique a obligé de nombreux pays à développer leurs exportations et à accroître leur ouverture sur l'extérieur afin de pouvoir financer leurs importations de pétrole. L'interdépendance des économies s'est donc fortement accentuée et, aujourd'hui, la conjoncture interne d'un pays est beaucoup plus liée qu'autrefois à l'évolution de la conjoncture internationale (croissance américaine, chocs pétroliers par exemple). Une politique nationale autonome devient ainsi plus difficile à mener.Cependant, tous les pays ne sont pas soumis à la contrainte extérieure. Celle-ci s'impose aux économies souffrant d'une faible compétitivité, externe autant qu'interne (les importations augmentent aussi lorsque les entreprises nationales sont incapables de répondre correctement à une augmentation brutale de la demande), et d'une faiblesse de l'offre.La modification des taux de change peut permettre de desserrer cette contrainte (avec une dépréciation), mais certains pays, comme les pays adhérents du Système monétaire européen, ont pris des engagements qui excluent une telle politique. Lorsque ces pays doivent. comme la France, maintenir des taux d'intérêt élevés pour respecter la parité de leur monnaie, ils se trouvent confrontés au volet monétaire de la contrainte extérieure dans la mesure où ces taux élevés pénalisent la croissance.La contrainte extérieure se manifeste aussi à travers les "contenus en importations" des composantes de la demande. L'INSEE a calculé, au début des années 90, que 100 euros consommés par les ménages renfermaient 18 euros de produits importés (produits finis mais aussi consommations intermédiaires), 100 euros exportés comportaient 23 euros de produits importés et 100 euros investis intégraient 28 euros d'importations. Ainsi, investir ou exporter davantage conduisent aussi à accroître les importations et à peser sur l'équilibre extérieur.La contrainte extérieureCauses Manifestations Conséquences-faible compétitivité - déficit extérieur

important- croissance bridée

- offre des entreprisesinsuffisante ou inadaptée

- impossibilité d'utiliserle taux de change pour encourager les exportations

- politique économique plus difficile

- contenu en importation élevé

- contrainte énergétique

- dépendance de la conjoncture mondiale