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Communication, Art et Culture Introduction Art et culture et communication : une articulation complexe soulevant des questions majeures. On ne peut pas artificiellement dissocier « production », « réception » et « contenu » : chaque aspect est en lien et a des incidences sur les autres aspects. La Culture c'est tout ce qu'il faut savoir pour être membre. Pour les chercheurs, le terme de culture est utilisé autant que les gens en général. Mais les chercheurs n'aiment pas comment le terme est utilisé. À quoi est accolé le terme de Culture ? Ex : une exposition « Tags » au grand palais est une opposition entre le tag et l'institution. Le tag culture hermétique voir secrète, qu'est ce qui qualifie que quelque chose est de l'art ou que quelqu'un soit un artiste ? Le discours politique porté par les tagueurs va être désamorcé, c'est-à- dire, perdre de sa force critique. A partir de cette question de l'art, comment peut-on associé la communication avec l'art ? Approche communicationnelle c'est-à-dire être attentif à ce qui circule. Quatre thématiques : La Labilité, caractère non-figé de la culture. Face à cette Labilité, on va essayer de montrer les contradictions entre les différentes définitions : individuels/collectifs tensions entre identité et distinction évolution perpétuelle dans le temps (domaines artistiques et hiérarchie). La production artistique. Pensée la production artistique dans le productif. Pratiques collectives, règles et contexte de la création artistique. Ex : un urinoir c'est de l'art. Démocratisation, médiation, circulation, réception. Il n'existe de culture que lorsqu'elle est altérée. La démocratisation : affaires culturelles. Il n'y a pas un accès égal à tous à la culture. Comment les produits culturels circulent ? Olivier Donnat, « les pratiques culturelles des français … à l'ère numérique », 2008. Les inégalités par catégories sociaux-pro sont exactement les mêmes

Communication Art Et Culture CM Version 2

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  • Communication, Art et Culture

    Introduction

    Art et culture et communication : une articulation complexe soulevant des questions majeures.

    On ne peut pas artificiellement dissocier production , rception et contenu : chaque

    aspect est en lien et a des incidences sur les autres aspects.

    La Culture c'est tout ce qu'il faut savoir pour tre membre. Pour les chercheurs, le terme de

    culture est utilis autant que les gens en gnral. Mais les chercheurs n'aiment pas comment le

    terme est utilis. quoi est accol le terme de Culture ?

    Ex : une exposition Tags au grand palais est une opposition entre le tag et l'institution. Le tag

    culture hermtique voir secrte, qu'est ce qui qualifie que quelque chose est de l'art ou que

    quelqu'un soit un artiste ? Le discours politique port par les tagueurs va tre dsamorc, c'est--

    dire, perdre de sa force critique. A partir de cette question de l'art, comment peut-on associ la

    communication avec l'art ? Approche communicationnelle c'est--dire tre attentif ce qui

    circule.

    Quatre thmatiques :

    La Labilit, caractre non-fig de la culture. Face cette Labilit, on va essayer de

    montrer les contradictions entre les diffrentes dfinitions :

    individuels/collectifs

    tensions entre identit et distinction

    volution perptuelle dans le temps (domaines artistiques et hirarchie).

    La production artistique. Pense la production artistique dans le productif. Pratiques

    collectives, rgles et contexte de la cration artistique. Ex : un urinoir c'est de l'art.

    Dmocratisation, mdiation, circulation, rception. Il n'existe de culture que

    lorsqu'elle est altre. La dmocratisation : affaires culturelles. Il n'y a pas un accs gal

    tous la culture. Comment les produits culturels circulent ?

    Olivier Donnat, les pratiques culturelles des franais l're numrique ,

    2008. Les ingalits par catgories sociaux-pro sont exactement les mmes

  • qu'au dbut. La politique culturelle peut tre vue comme un chec mais si elle

    n'avait pas eu lieu on peut penser que a aurait t pire.

    Christophe Lasch, culture de masse ou culture populaire . il dit que les cultures

    soient bien qu'elles soient partages mais le problme pour lui c'est qu'il y a un

    amalgame entre les deux ; l'un va influencer l'autre.

    Ce qui nous ramne la citation de B. Lahire qui est un sociologue qui

    sintresse la transmission scolaire est comment chacun peut s'approprier les

    lments culturels trs diverses qui n'ont aucun point commun. Il attire notre

    attention sur le terme transmission hritage culturel. Il s'agit d'une mtaphore de

    transmission matrielle. Quand on hrite de quelque chose ce n'est pas

    forcment matriel. La transmission de patrimoine est toujours consciente alors

    que la culture elle-mme ne se fait pas de manire consciente.

    [ Transmission ou hritage culturels sont des mtaphores qui nuisent la

    comprhension]. Pour en prendre conscience, il suffit de comparer systmatiquement la

    transmission matrielle (lhritage matriel) la transmission culturelle (lhritage

    immatriel):

    1) Transmettre un patrimoine matriel quelquun, c'est lui donner une chose que

    lon possdait jusque-l et qui passe ainsi dun propritaire lautre. Or [lorsque la

    transmission culturelle est acheve], le propritaire initial [est] toujours en possession

    de ce quil a transmis []

    2) Dans la transmission dun patrimoine matriel, ce dernier reste inchang au cours du

    processus de transmission []. La culture ne se transmet jamais lidentique, mais se

    dforme en fonction des conditions de sa transmission et de la relation sociale qui

    sinstaure entre celui qui sait dj et celui qui ne sait pas []

    3) Un patrimoine matriel peut se transmettre dans un temps relativement court (le

    temps du transfert [] du donateur au bnficiaire). La transmission culturelle, elle,

    est le plus souvent affaire de temps, de rptition, dexercice.

    /

  • Lahire Bernard, Lhomme pluriel : Les ressorts de laction, Armand Colin, Paris, 2005

    (1998), pp. 205-209

    4) Diffrence notable lie la prcdente : la transmission dun patrimoine matriel peut

    soprer indpendamment du sentiment que le bnficiaire peut entretenir son gard alors

    que la transmission culturelle doit s'appuyer sur lenvie, le dsir de construire des habitudes []

    5) La transmission dun patrimoine matriel est toujours consciente et celui qui transmet

    ou lgue sait quel est le contenu du legs ou du patrimoine transmis. De mme, le lgataire

    connat trs exactement le contenu de lhritage. En revanche, une grande partie de la

    culture se transmet linsu aussi bien des transmetteurs ( donateurs ) que des

    rcepteurs ( hritiers ) []

    Lahire Bernard, L'homme pluriel : Les ressorts de l'action, Armand Colin, Paris, 2005

    (1998), pp. 205-209

    L'engagement artistique : s'il y a autant de mouvement autour de la culture c'est pour

    mieux attirer notre attention sur le contenu des uvres. Lorsque l'on fait une visite au

    muse on ne sait pas ce qui nous a t transmis ou non. Le message artistique, son

    sens et ses effets. Toute production culturelle est affectee par la manire dont in la

    montre, dont on en parle, dont elle circule. Selon Yves Jeanneret Il nexiste de culture

    qualtre

    Labilit de la culture , entre singulier et collectif.

    La Culture est un ensemble de pratiques indissociables d'un ensemble de rpartition, de

    hirarchies et de normes. Le terme Culture au sens propre apparat au 12ime sicle et quelques

    sicles plus tard il apparat au sens figur. La culture : un terme polysmique, on ne rduira pas

    le sens du terme, mais on en fera merger la complexit. Lintrt port au sens des mots leur

    plurivocit, leur labilit et leur effectivit sociale est le propre dune approche

    communicationnelle.

    La culture des modernes

    Kant crit la critique de la facult de juger dans laquelle sa rflexion est transpose dans

    le dictionnaire. Pour Kant, il y a plusieurs types de jugements : vrai et faux, le bon

    (moral) et le beau (jugement esthtique et subjectif). Ce plaisir esthtique est dsintresse

    et universel. C'est la foi ressenti subjectivement et universellement.

  • Jugement esthtique : subjectif. Concerne lindividu, ses sentiments (plaisir), son

    imagination, ses sensations : ce vin est agrable .

    Plaisir esthtique : pur, dsintress et universel (mais il reste ressenti subjectivement) :

    est beau ce qui plait universellement sans concept .

    Art : belle reprsentation dun objet, qui nest en vrit que la forme de la prsentation

    dun concept grce laquelle celui-ci est communiqu universellement .

    (voquant les progrs individuels) (XVIe sicle) Ensemble des moyens mis en uvre

    par lhomme pour augmenter ses connaissances, dvelopper et amliorer les facults de

    son esprit, notamment le jugement et le got.

    (voquant un environnement collectif) (XVIIIe sicle).

    Culture cultive, culture civilisation (1796, de lallemand Kultur, voir Norbert Elias, La

    civilisation des murs).

    Ide ambivalente de la modernit (Progrs, raison, universalisme, la Culture comme

    caractre distinctif de ltre humain) et de la spcificit culturelle dun peuple

    (Romantisme, nationalismes et vision particulariste).

    Extension de la culture

    Amlioration de soi. Deux expressions sont mises en avant : culture de masse et culture

    gnrale.

    Culture de masse : rudimentaire. Intressant parce qu'il nous apprend que la culture pour

    qu'elle ne soit pas de masse doit tre lie aux institutions.

    La culture de masse : ensemble de mythes, notions, images, modles culturels assez

    rudimentaires rpandus par les mdias (tlvision, radio, cinma, magazines, publicit).

    Dveloppement en dehors des circuits traditionnels de lducation scolaire ou des

    institutions culturelles (contraire : culture gnrale )

    Selon les thories critiques des mdias, la culture de masse est une version dgrade de la

    culture cultive

    Culture gnrale : assez rares qu'il y est des controverses. Enjeux partags (exemple de

    Sarkozy pour ou contre la culture gnrale).

  • Ensemble des connaissances de base dans les domaines intellectuels considrs comme

    importants par la socit en place, qui prcde la spcialisation et correspond un niveau

    dinstruction secondaire.

    La culture (dans lacception de culture gnrale ) est effectivement le ciment dune

    collectivit. La culture est aussi un enjeu dgalit sociale.

    De lartiste crateur au gnie : les reprsentations sociales de lartiste

    Constats / questions : les particularits de lart occidental

    Luvre dart nest pas anonyme

    Lartiste comme figure romantique

    La vocation artistique

    2.1) Naissance de lartiste crateur

    Une rupture : la Renaissance (env. XIVe XVIe sicles). Arts mcaniques arts libraux ; de

    lartisan au crateur. La peinture comme activit intellectuelle, importance du processus de

    cration, apparition de la signature.

    La conception de l'artiste comme crateur apparat la Renaissance (fin du XIVe jusqu'au dbut

    XVIe et prend naissance en Italie avant de s'tendre dans toute l'Europe). Aprs la priode

    obscure du moyenne Age, la Renaissance apparat comme priode de progrs rapide et aussi la

    redcouverte de la civilisation grecque : priode o s'affranchit de l'influence de l'Eglise qui tait

    considre comme en partie responsable de la stagnation de la priode MA. Au niveau artistique,

    rfrence essentielle de la Renaissance dans tous les domaines, c'est l qu'merge la conception

    moderne de l'artiste.

  • L'artiste doit avant tout mettre en uvre une dmarche intellectuelle (comme l'uvre de Leonard

    de Vinci) il s'agit de s'appuyer sur les connaissances de l'poque. Il faut construire un

    raisonnement avant la ralisation de l'uvre, se documenter sur le sujet.

    Les commanditaires qui auparavant dcidaient du contenu des uvres qu'ils commandaient,

    commencent formuler leur commandes aux artistes en imposant leur dsir avec moins de

    vigueur, ils sont plus dsireurs que demandeurs. L'artiste est commandeur de sa propre crativit.

    Capable de produire des objets individualiss, ce qui tranche avec les perceptions antrieures.

    Il y a un mystre de la cration, l'homme qui cr est compar dieu ou comme la main de dieu.

    Artiste de crateur ou de gnie. L'mergence du statut de l'artiste. Inversion structurale, des

    termes qui caractrise l'artiste. Puisqu'il s'agit de cration artistique, comparaison la cration

    divine subjectivit cratrice. Cration de l'artiste par oppos l'artisan. Sa subjectivit elle-

    mme est implique dans son travail, uvre originale et non anonyme.

    Le statut des images se modifie parce que symboliquement la caractristique divine est

    transpose l'artiste qui devient crateur. La conception de la subjectivit cratrice correspond

    la naissance de l'artiste par rapport la conception de l'artisan. Vient contrebalancer les

    conceptions, les systmes de reprsentation sociale ; la conception se construit d'un point de vue

    systmatique sur un jeu d'opposition. La subjectivit est directement implique dans le travail de

    l'artiste dans le sens o l'uvre est considre comme son produit original. Importance de la

    biographie de l'artiste.

    2.2) Une naissance qui doit peu au hasard : un contexte, des volonts.

    Lapparition de lartiste crateur : un changement de mentalit

    Aboutissement de luttes autour de la cration de lAcadmie de Peinture et de Sculpture (1648-

    1661).

    LAcadmie : structuration, visibilit et lgitimit des pratiques artistiques.

    Cette conception de l'artiste ne sera applique qu' quelques artistes la Renaissance.

    L'affirmation du statut de l'artiste comme crateur ne s'est pas fait d'un seul coup, il a fallu

    plusieurs sicle pour que s'impose cette reprsentation sociale. La dimension subjective va

    s'installer, se gnraliser au XIXe dans la priode romantique. Cette conception de l'artiste sera

    rtrospectivement applique aux artistes antrieurs. Cette conception requalifie les biographies

    artistiques en insistant sur la dimension exceptionnelle de ces personnages. Il convient de dire

    que cette reprsentation n'a pas merge spontanment, pour se dvelopper il a fallu qu'elle

    s'inscrive dans un contexte particulier et dcid par des individus bien dtermins. Cette notion

    d'artiste nous amne la construction de la reprsentation sociale de l'artiste actuelle. Pour que

    l'on parle d'artiste soit d'individu crateur la bibliographie exemplaire, cela implique un

    changement de conception de l'art, des conditions sociales....... Dans quel contexte ? Changement

  • de mentalit, de la conception de l'art et de l'objet d'art, changement de la reprsentation sociale

    de l'art.

    Nathalie Heinick, Du peintre l'artiste, la sociologue identifie quelques-uns de ces changements

    contextuels (choses qui se sont passes mais qui ne sont pas automatiques ou ncessaires).

    Il faut que les images soient considres comme des uvres d'art part entire,

    considres comme unique, insubstituable, qui sont le produit d'un savoir-faire et d'une

    intention spcifique. Et non plus considrer comme des images de dvotion a fonction

    exclusivement religieuse.

    L'auteur ne soit pas identifier comme commandeur... mais comme son fabricant.

    Personnalit rattache luvre. L'image pas identifie au donateur mais son fabricant.

    (ex des vitraux, les donateurs donnaient de l'argent l'artisan, restait seulement le nom du

    donateur)

    Le fabricant de luvre doit tre suffisamment individualis l'intrieur de l'atelier pour

    justifier une marque d'identification singularise. Une signature attribuable une seule

    personne et non pas au collectif de la fabrique. (ex les tailleurs de pierre)

    La perception du tableau ne passe plus seulement par le rcit de son sujet, mais qu'elle

    s'tablisse travers un style caractristique de l'auteur. Ce qui devient important n'est plus

    ce qu'on reprsente mais qui le reprsente.

    Les uvres soient en circulation sur un march. Dans la perspective de vendre des

    uvres sur le march, il faut savoir qui l'acheter. Pour les commandes... ncessit de

    signer luvre pour les rendre reconnaissable.

    Dans ce mme ouvrage Heinick montre que le passage de l'artisan l'artiste peru comme

    intellectuel a fait l'objet de nombreuses luttes durables. Elles ont t portes en France par des

    peintres du XVII et XVIIIe, qui souhaitaient voir voluer leur position sociale, de mme qu'

    cette poque se dveloppait d'autres professions.

    Au dbut du XVIIe en Italie, diffrents courants intellectuels et artistiques s'taient regroup au

    sein d'Acadmies. Acadmies de danses, de belles lettres, de musiques, de sciences... En 1635 est

    fonde, sur ce modle, l'acadmie franaise. Des peintres et des sculpteurs franais dcident de

    faire une demande officielle pour que soit fonde une acadmie de sculpture et de peinture, en

    1648. La perspective de ces peintres et sculpteurs est intressante : motif de leur revendication ?

    Avant tout il s'agit pour eux d'asseoir leur statut social, l'acadmie reprsente un instrument de

    libralisation des arts et de leurs reprsentants. Il s'agit d'autonomiser l'art pour le rendre

    indpendant. Ces artistes n'ont pas tant la volont de changer le systme que d'amliorer leur

    place dans le systme existant. Leurs ambitions sont sociales, politiques, conomiques et non pas

    artistiques.

    Dans son ouvrage Heinick commente la lettre de ces derniers qu'ils adressent Mazarin.

    quand on parle d'art on s'attendait a quelque chose de plus personnel, une revendication intime.

  • Or ici, c'est bien au contraire, ils veulent asseoir leurs revendications sur des jugements moraux.

    On est dans une dynamique sociale. On retrouve le paradoxe qui avait t mis en vidence au

    dbut du cours pour problmatiser le fait artistique (personnel mais en mme temps collectif). Il

    s'agit pour eux de fonder l'Acadmie pour se grandir socialement et devenir ainsi les acteurs

    sociaux galit d'autres professions (comme mdecin..).

    Les tentatives durent plus de 10 ans et en 1780 l'Acadmie de peinture et de sculpture est

    reconnue. Celle-ci va influencer la pratique artistique en France.

    Heinick relve 4 points qui permettent de montrer en quoi l'Acadmie va influencer la pratique

    artistique :

    Elle est suppose runir les meilleurs peintres et sculpteurs. Ils ne peuvent tre reconnus

    comme hommes talent qu' la condition d'appartenir l'Acadmie.

    L'Acadmie s'affirme comme le lieu de passage oblig par lequel transite les commandes

    de l'Etat ou des particuliers. Elle dtient donc un pouvoir conomique.

    Trs tt l'Acadmie pour ses membres que leurs uvres soient vendues dans des

    boutiques. Ce qui s'apparente l'ancienne vision d'artisan, or il s'agit de sortir de ce

    registre de la confection artisanale. Il faut inventer de nouvelles manires d'exposer, de

    diffuser et de vendre les objets d'art. Ces formes sont diverses : organiser des visites

    d'atelier, organisation de salons o sont prsentes les uvres partir du XVIII.

    L'Acadmie influence les pratiques artistiques parce qu'elle organise des formations

    officielles au mtier d'artiste. Contribue normaliser les pratiques c'est dire mettre en

    place ce qui serait une bonne manire de faire de l'art ; diffuser des rgles, comment il

    convient de faire des uvres d'art, diffusion de l'ide que la peinture est une activit

    intellectuelle et non plus seulement pratique et asseoir l'ide selon laquelle le talent

    artistique est principalement fond sur le travail et l'tude autrement dit l'art est quelque

    chose que l'on apprend. (Au XIX e pour les romantiques, le talent ne s'apprend pas.)

    L'Acadmie contribue structurer et organiser toutes les pratiques artistiques en leur donnant

    une lgitimit et surtout une visibilit dans l'espace public.

    Ainsi cette Acadmie contribuer cre la figure de l'artiste crateur. Autour de l'Acadmie

    continue de se construire cette figure, c'est un processus.

    Par la suite elle va voluer de manire autonome au XIXe par rapport l'Acadmie. L'art qui se

    dveloppe au XVII et XVIII sous l'impulsion de l'Acadmie est l'art classique. Le classicisme

    regroupe la notion de perfection, celle d'un modle tir de l'Antiquit, celle d'une conformit

    tablir avec cette perfection. Tout classicisme est essentiellement normatif et suppose des rgles.

    Au dbut du XIXe l'institution instaure des routines, des manires conventionnelles de faire et on

    peroit progressivement comme tant un vecteur d'immobilisme et de conformisme.

    l'Acadmie est critique. Alors apparat l'adjectif acadmique qui est comprendre comme

  • une disqualification de l'art, signifie un art qui manque d'originalit, de force, de rigueur.

    Basculement de l'instauration du courant, des critiques mergents pour dire que ce courant est

    conformiste. On va voir apparatre une nouvelle conception de l'artiste crateur amplifier et qui

    va correspondre la priode romantique.

    Pendant la seconde moiti du XIXe l'Acadmie va perdre son prestige en ignorant notamment les

    peintres impressionnistes. A cet gard il y a l'organisation du Salon des refuss (par l'Acadmie),

    le premier en 1863, il expose 5milles uvres, parmi elles 3milles avaient t refuses par

    l'Acadmie.

    2.3) Lartiste romantique, gnie et peintre maudit

    Le Romantisme (environ XIXe sicle) : un rejet de lAcadmi (sm) e

    Exacerbation de la singularit (cf. Hegel, 1770-1831) lartiste est solitaire, sensible, libre,

    ctoie la folie

    Visionnaire, anticipateur, inspir

    Lexemple de Van Gogh (1853-1890) analys par Nathalie Heinich - Heinich, Nathalie, La gloire

    de Van Gogh: Essai d'anthropologie de l'admiration, Paris, Minuit, 1992

    L'Acadmie entre le XVIIe et le XVIIIe a permis une professionnalisation du mtier artistique en

    centralisant les commandes, en organisant des salons... Mais aussi son inscription dans la sphre

    intellectuelle car avec cette Acadmie les artistes ont vu grandir leur statut social. Tout cela a

    contribu la reprsentation du statut social de l'artiste comme tre intellectuel et inspir.

    Tout cela est un processus long, qui s'amplifie sous l'impulsion de l'Acadmie mais que la

    reprsentation sociale de l'artiste reste tout de mme indpendante de cette dernire. A partir du

    XIXe et le Salon des refuss, la reprsentation sociale va se dtacher de l'action propose par

    l'Acadmie. La reprsentation sociale va continuer d'voluer de faon autonome ds le dbut du

    XIXe o merge le courant romantique.

    Ce courant est europen qui peut prendre des diffrences selon les pays (la redcouverte de

    l'icne, rception diffrentes de ces objets selon le pays). Il va affirmer encore d'avantage le

    caractre subjectif de la cration. Ce caractre est illustr par l'importance accrue que l'on

    accorde la vie des artistes, il est aussi voqu par les philosophes et il va progressivement tre

    diffus dans le sens commun. Ce serait notre conception immdiate de l'art telle qu'on

    pourrait l'exposer aujourd'hui, s'avre tributaire des conceptions de l'art dveloppes pendant la

    priode romantique.

    Le philosophe Hegel parle de gnie pour dsigner l'activit cratrice de la fantaisie, grce

    laquelle l'artiste est mne de donner une forme relle ce qui est rationnel en soi. Il ajoute que

    le gnie est celui qui possde le pouvoir gnral de la cration artistique, ainsi que l'nergie

  • ncessaire pour exercer ce pouvoir avec le maximum d'efficacit. Pour Hegel le gnie est

    quelque chose d'inn, a ne s'apprend pas. Le vrai peintre est pouss par une tendance naturelle

    et un besoin direct donner une forme tout ce qu'il ressent et tout ce qui surgit dans sa

    reprsentation. Ce qui caractrise le gnie c'est l'ide d'un don de la nature qui dpasse celui

    qui possde ce don. Ce don s'affirme comme un besoin. Ainsi l'artiste la diffrence de l'artisan

    bnficierait d'une gnrosit de la nature qui le diffrencierait du commun des mortels. En

    consquence les artistes romantiques, les gnies pour Hegel, sont des tres singuliers qui ne

    peuvent tre que solitaires, ils sont conduit par leur don prter une attention exacerber leurs

    motions et leurs tats d'me qui sont hors du commun. (la sensibilit va tout fait

    l'encontre des rgles imposes par l'Acadmie, pas besoin d'apprentissage...) > ce qui merge

    avec cette conception de l'artiste s'oppose la conception dfendue par l'Acadmie. L'artiste est

    libr de la ncessit de matriser des techniques, ce n'est pas une condition ncessaire pour tre

    artiste. Le don est suffisant. Au contraire c'est le sentiment qui doit prendre l'avantage sur la

    raison et la matrise. Dans la conception romantique de l'artiste, cet artiste est libr de l'histoire

    de l'art en effet si il tire son inspiration de lui-mme, des dons de la nature, il peut s'affranchir des

    savoir-faire et des travaux de ceux qui l'ont prcd. Avec le romantisme se construit une

    reprsentation sociale de l'artiste dans laquelle l'artiste tire son inspiration dans le rve, dans le

    morbide, dans l'exotisme. Il est mlancolique, insatisfait, dchir, par rapport au monde,

    tourment.

    Paradoxe : caractre singulier de sa biographie, sa subjectivit, sa singularit telle qu'elle apparat

    dans les uvres qui vont transformer ces objets en objets universels. Comment quelqu'un de si

    singulier serait en mesure de produire un objet reconnu par tous ? La figure de l'artiste

    romantique ne se cantonne pas sur un champ particulier, mais toutes les catgories d'artistes.

    (Arthur Rimbaud : pote prcoce qui produit toute sa production avant 21 ans cela manifeste

    un talent inn. Opposition aux savoir-faire, l'acquisition de comptences caractristiques des

    acadmies et du classicisme.). Ces figures artistiques, la conception romantique de l'art chappe

    la socit par la folie, la prcocit... La figure de l'artiste resterait incomplte si on n'y ajoutait

    pas l'incomprhension de ces contemporains qui amnent le rejet par la socit. Par son caractre

    suprieur, son gnie, l'artiste peroit des choses que lui seul voit, il apparat alors comme un

    visionnaire ou un mancipateur. Ces reprsentations peuvent tre contradictoires. (Paradoxe

    prcdent) On a faire non pas une ralit mais une reprsentation sociale cette poque

    indpendamment de leur ralit historique. Sous ce type de reprsentation ces paradoxes n'ont

    pas d'importance. Il est assez rare que l'on pointe cela. Dans les reprsentations sociales les

    lments qui constituent la figure des artistes, n'ont pas toujours de cohrence. Certains restent

    implicites et seuls certains d'entre eux seront mis en avant quand on parlera de l'artiste.

    Heinick La Gloire de Van Gogh, elle travaille la distinction entre la reprsentation sociale de

    l'artiste et ce que fut la ralit de sa vie d'artiste. Est-ce que parce qu'on parle de lui en ces termes

    que a c'est vraiment pass comme a ?

  • Exercice pour retracer la vie de l'artiste, exercice factuel et non pas romanc, elle rejette tout ce

    qui aurait tendance projeter une reprsentation sociale. Elle vacue les ides reues. Une

    lgende c'est construit la base de ces faits, d l'incomprhension de ces gestes par ces

    contemporains. Peintre sacrifi ? Pourquoi, qu'est-ce que a veut dire ?

    On oublie trop souvent d'aprs Heinick que Van Gogh avait des relations avec d'autres peintres,

    il n'tait pas isol. Elle montre que la rception d'une uvre obit des schmas sociaux

    complexes qui articulent la fois la singularisation du peintre et de son uvre. Ils doivent passer

    une srie d'preuves. Epreuve des pairs, preuve de la critique, petit petit la notorit de l'artiste

    se diffuse dans le monde social.

    2.4) Les reprsentations sociales

    Une approche guide par le concept de reprsentation sociale : dsigne une forme de

    connaissance spcifique, le savoir de sens commun, dont les contenus manifestent l'opration de

    processus, de production et d'usage, socialement, et historiquement, marqus. Les reprsentations

    sociales sont des modalits de pense pratique orientes vers la communication, la

    comprhension et la matrise de l'environnement social, matriel et idal Denise Jodelet.

    Le travail faisait l'artiste la Romantique. On peut toujours avoir cette ide qui nous

    accompagne comme dans les missions de tl-ralit. Comment ces connaissances peuvent-

    elles tre vhicules par et pour la socit ?

    Ces reprsentations sociales sont la fois structures et structurantes. Structures car articules

    avec des lments du rel qui leur donne leur forme. Proches des strotypes. Ces reprsentations

    s'appuient sur des pratiques sociales qui les combinent. Elles sont structurantes dans le sens o

    elles vont agir des actions des pratiques. Des reprsentations sociales ne s'annulent pas mais

    se superposent.

    Des reprsentations qui se perptuent (cf. artiste moderne, spcialis)

    Lvolution de lart moderne comporte un contenu thique : la probit artistique exigeant un

    souci constant du progrs personnel dans le cadre de lvolution gnrale de lart. Cette croyance

    en la ralit dun rle historique commun, que renforait lattitude hostile dun art statique et

    conservateur, avait apport aux artistes modernes la conscience dune solidarit, dun

    engagement collectif et dune thique de la crativit, propre leur apporter soutien et rconfort

    en un temps o ils se trouvaient coups des gots du public et des institutions - Meyer

    SCHAPIRO, Style, artiste et socit, Gallimard, Paris, 1982, p. 405

    Une approche guide par le concept de reprsentation sociale (Serge Moscovici)

    Reprsentations sociales : un concept utilis pour interroger les modalits de circulation des

    connaissances, des ides reues, des informations, dans la socit

    Le concept de reprsentation sociale dsigne une forme de connaissance spcifique, le savoir

    de sens commun, dont les contenus manifestent lopration de processus [de production et

  • dusage] socialement [et historiquement] marqus. Les reprsentations sociales sont des

    modalits de pense pratique orientes vers la communication, la comprhension et la matrise de

    lenvironnement social, matriel et idal (Denise Jodelet, Reprsentations sociales :

    phnomnes, concepts et thorie , in Moscovici Serge (dir.), Psychologie sociale, Paris, PUF,

    1984)

    Des reprsentations sociales structures, structurantes et agissantes. Des reprsentations sociales

    qui ne sannulent pas mais se superposent.

    La circulation des tres culturels

    Comment arrive-t-on partager des choses ?

    3.1) Comment parler des livres que lon na pas lus ?

    Pierre Bayard, comment parler des livres que l'on n'a pas lus, 2007. Professeur dans une

    universit parisienne.

    Un postulat implicite de notre culture est quil est ncessaire davoir lu un livre pour en parler

    avec un peu de prcision. Or, daprs mon exprience, il est tout fait possible de tenir une

    conversation passionnante propos dun livre que lon na pas lu, y compris, et peut-tre surtout,

    avec quelquun qui ne la pas lu non plus (p. 14).

    On peut se dire que si quelquun nous parle d'un livre c'est forcment qu'il l'a lu. Et qu'est-ce que

    c'est que lire un livre ? A partir de quel moment on a lu ce livre ou pas ? Et si on a lu un livre est

    ce que a veut dire qu'on s'en souvient ?

    Qu'est-ce-que la culture ? Est-elle constitue simplement de la somme de contenus (ici, les

    livres), ou ne fonctionne-t-elle pas du tout sur ce principe ? Qu'est-ce-que la transmission

    culturelle , si cette transmission peut s'effectuer par d'autres moyens que la transmission

    (explicite) d'information ? La lecture plus particulirement prend place dans des contextes la

    fois collectifs et individuels.

    Comment analyser le livre et la lecture, dans des contextes la fois collectifs (la hirarchie

    partage des valeurs) et individuels (les facteurs conditionnant le choix de tel livre plutt que tel

    autre, la manire dont on les lit, les comprend, en discute) ?

    Constat : il existe plus d'une manire de ne pas lire (contenu et relation). Connatre un livre

    c'est dtre capable de le situer parmi les autres livres.

    Bibliothque (quelque chose d'abstrait, l'ensemble des ouvrages au sein de cet ensemble ou va se

    positionner le livre) collective, vue d'ensemble et livre-cran , entit. Quand on parle d'un

    livre, on parle d'un ensemble beaucoup plus large.

  • Bibliothque intrieure = aucune ncessit correspondre la bibliothque collective. Propre

    rseau de relation. Le travail que les livres font au fil du temps une fois que nous les avons lus.

    Bibliothque virtuelle = livre-fantme . ( demander).

    3.2) Il nexiste de culture qualtre - Jeanneret

    Observer les contenus qui fondent la culture : deux cueils (obstacles).

    Ecueil mthodologique et thorique.

    L'cueil du jugement de valeur.

    Les hommes crent, prennisent et partagent les tres culturels, quils laborent en travaillant

    les formes que ces derniers peuvent prendre et en dfinissant la faon dont ces formes font sens :

    il en est ainsi de nos savoirs, de nos valeurs morales, de nos catgories politiques, de nos

    expriences esthtiques. Cest cette ide que je rsume par la notion de trivialit, sans entendre

    ce terme dans le sens pjoratif qui lui est souvent attribu, en fonction dun jugement rpandu

    qui voudrait quon nvoque ce qui circule largement dans la socit que pour le dvaloriser.

    Juse ici de la notion de trivialit comme dune catgorie descriptive. Parler de trivialit ne

    signifie pas quon sintressera particulirement au banal, lcul, ou encore au bas. Mais

    plutt quon prendra la culture par un certain ct : par le fait que les objets et les reprsentations

    ne restent pas ferms sur eux-mmes mais circulent et passent entre les mains et les esprits des

    hommes. Ce choix nest pourtant pas absolument neutre. Il suggre que ces objets senrichissent

    et se transforment en traversant les espaces sociaux. Et mme quils deviennent culturels par le

    fait mme de cette circulation crative Jeanneret Yves, Penser la trivialit : La vie triviale des

    tres culturels, Lavoisier, Paris, 2008, pp. 13-14

    La trivialit : circulation crative et altration. La professionnalisation de la mise en trivialit

    La polychrsie : La polychrsie des tres culturels , qui occupe le troisime chapitre, spcifie

    lacception de la trivialit : il sagit de penser la communication comme altration, et la vie

    culturelle comme srie de recrations il nexiste de culture qualtre (87). Du

    grec kreistein, user , la polychrsie dsigne la multitude des appropriations possibles

    auxquelles se prtent les ides et les reprsentations. Phnomne que beaucoup de penseurs ont

    baptis dautres noms : de la paraphrase , chez Montaigne, lanalyse des faire avec chez

    de Certeau, la dialectique rception/cration ne cesse, elle-mme, de se prter des

    reformulations qui attestent son importance.

    Ce perptuel travail de recration vaut pour tous les domaines concerns par la diffusion des

    ides et des savoirs ; la vulgarisation scientifique se plie ainsi des modes de vraisemblance et

    de narration parfaitement autonomes du projet de connaissance concern, parce que la science

    ne donne pas en elle-mme du sens au monde (100).

  • Le regard se dplace alors des objets transforms, aux acteurs de la transformation, les

    mdiateurs : la professionnalisation de ce travail, et le nombre croissant de recherches, et de

    mises en visibilits mdiatiques qui sy consacrent, rend ncessaire la mise au point en termes de

    trivialit.

    Yves Jeanneret, Penser la trivialit. Volume 1: La vie triviale des tres culturels

    Paris, d. Herms-Lavoisier, coll. Communication, mdiation et construits sociaux.

    Lartiste et son contexte : approches sociologiques

    Est-ce-que la socio peut prendre l'art pour objet ?

    Il faut rflchir l'entreprise sociologique. Des connaissances de ce qui nous unis. La sociologie

    est oppose celle de l'art. Les difficults de l'entreprise sociologique: rticences,

    reprsentations, mthodes.

    Pierre Bourdieu, les rgles de l'art . Il propose une lecture sociologique. Rflexions sur les

    manires dont les romanciers se constituent sur un champ autonome. S'intresser

    sociologiquement l'art peut faire perdre de la crativit, de l'originalit l'uvre. Mais a

    permet de mieux l'apprcier. On imagine la singularit d'un artiste qui va tre dtruite par la

    sociologie. Mais seulement dans un premier temps.

    Les difficults de lentreprise sociologique : rticences, reprsentations, mthodes.

    En fait, il appartiendra au lecteur de juger si, comme je le crois (pour lavoir moi-mme

    prouv), lanalyse scientifique des conditions sociales de la production et de la rception de

    luvre dart, loin de la rduire ou de la dtruire, intensifie lexprience littraire : comme on le

    verra propos de Flaubert, elle ne parait annuler dabord la singularit du crateur au profit

    des relations qui la rendent intelligible que pour mieux la retrouver au terme du travail de

    reconstruction de lespace dans lequel lauteur se trouve englob

    Pierre Bourdieu, Les rgles de lart, Seuil, Paris, 1992, pp. 14-15

    Les difficults de l'entreprise sociologique : rticences, reprsentations, mthodes.

    L'abandon merveill luvre exprime dans sa singularit. Bourdieu dit qu'on peut faire

    autre chose que smerveiller. Il s'oppose aussi l'ide qui consisterait voir dans l'analyse

    scientiste de l'art la forme par excellence de larrogance scientiste qui sous couvert d'expliquer

    n'hsite pas menacer le crateur et le lecteur dans leur libert et leur singularit. Bourdieu

    s'oppose contre cette ide qu'en expliquant scientifiquement un phnomne artistique on

    contribuerait dtruire la capacit d'merveillement que l'art nous donne. > On peut dire quelque

    chose de l'art et notre relation l'art ne s'arrte pas l'merveillement et on peut en dire quelque

    chose de scientifique qui ne va pas dtruire cet merveillement.

    Comment dcrire ces phnomnes et comment les expliquer ?

  • Les principaux consommateurs des travaux de sociologie sont les artistes. On a faire une

    sorte de circularit entre la thorie artistique et la pratique.

    Bourdieu consiste expliquer et peser que la science ne menace pas la libert et la singularit

    artistique. Au contraire, elle permet de donner une possibilit de libration relle par rapport aux

    dterminations qui psent sur l'art. Si on se trouve en mesure d'expliquer pourquoi il tait d'usage

    de crer tel type de musique un moment donn alors a peut aider les artistes tre plus

    cratifs.

    En fait, il appartiendra au lecteur de juger.... . Bourdieu Sa position consiste bien dire

    que ce n'est pas minorer l'art que d'analyser et expliquer mais de mieux comprendre les enjeux.

    L'espace dans l'auteur se trouve englober proposition d'analyse qui rappelle qu'une

    biographie s'inscrit dans un contexte social et historique.

    Les rticences de prendre l'art comme objet d'tude ont perdur jusqu' trs tard.

    Il peut tre intressant de dgager deux tendances dans l'approche sociologique de l'art :

    vacuer la dimension symbolique du problme pour ne regarder que les activits des

    artistes et dtacher ces activits du sens que leur attribuent les artistes et la socit.

    Surestimer la dimension symbolique en travaillant sur le rle de l'art dans la socit ce

    qui contribue renforcer les reprsentations sociales de l'art et de l'artiste.

    Paradoxe : on value la dimension symbolique du problme une bonne fois pour toute et alors

    on risque de dcrire les choses de manire fige ou on surinvestie la dimension symbolique qui

    renforce les reprsentations sociales. Rapport thorie-pratique, circularit qui consiste les

    thories conditionnent les productions artistiques et inversement. (Bourdieu serait dans la

    deuxime catgorie)

    Les questionnements formuls dans le monde de la philosophie ont l'art et la manire de forger

    des outils et les sciences sociales disposent de cas d'tude qui donne des cas concrets pour

    confronter ces questions. Les questionnements propres redfinir la posture intellectuelle face

    aux faits artistiques ont mergs dans les annes 60 en philosophie sous la plume notamment de

    Foucault (Qu'est-ce qu'un auteur). La notion d'auteur ne va pas de soi.

    Dans les 60's merge une srie de pratiques artistiques qui mettent en pratique des interrogations

    sur la place de l'auteur, le nouveau roman qui entrelace la place de l'auteur et du narrateur. Ce

    contexte conduit Foucault s'intresser la place de l'auteur. Il va faire un exercice critique de la

    notion d'auteur et de luvre qui s'articule ensemble. L'auteur donne de la valeur luvre. Ces

    deux catgories seraient des constructions historiques et symboliques qui posent problme et qui

    remplissent une fonction sociale. Il n'est pas possible de dfinir clairement ces catgories, elles

    ne se dfinissent que l'une par rapport l'autre. A priori l'auteur serait le principe

    d'individualisation de luvre, l'unit de luvre est problmatique de mme que l'individualit

    de l'auteur. L'unit de luvre et l'individualit de l'auteur sont des constructions sociales.

    Foucault amne cela en prenant l'exemple de Nietzsche qui crivait de manire compulsive, il

  • trouve des crits absurdes : il dnoue la relation entre l'auteur et son uvre. Attribuer un texte

    littraire un auteur est un choix, ce choix montre que la relation entre luvre et l'auteur n'est

    pas mcanique. On a l faire une construction sociale. Ce qui apparat : le nom de l'auteur

    une fonction classificateur, il permet de mettre en uvre les donnes littraires. Il donne aussi

    luvre un statut social, de la qualit en fonction de celui qui le prononce. Attribuer un auteur

    un texte est une opration qui transforme le texte en uvre et qui peut avoir des effets diffrents

    suivant le texte (texte de loi, loi est anonyme, texte scientifique...).

    Ce que permet l'auteur a chang au fil du temps, le statut social a volu.

    Avant, on attribuait un auteur un discours scientifique et non un texte littraire. Maintenant,

    c'est l'inverse. Il y a eu un chiasme, une inversion logique au XVIIe. La science cesse d'tre un

    dogme, on peut remettre en question la science qui n'est plus associe un auteur. Dans la

    littrature il est devenu ncessaire d'associer un auteur qui garantit la qualit littraire de luvre.

    La relation auteur et luvre, n'est pas stabilise pour toujours mais elle est ngociable. Foucault

    ne va pas confronter ses questions au plan de la ralit sociale, tant philosophe, il dit qu'on peut

    interroger de mme la notion de l'auteur aux plans musicaux... Il va poser la question de savoir

    quelle est la fonction sociale de l'auteur.

    Trois thories sociologiques de l'art.

    Chacun de ces ouvrages abordent la question ou le problme de dfinition sociologique des

    choses artistiques. Concrtement et contrairement la reprsentation romantique de l'artiste,

    l'artiste n'est pas ncessairement un tre d'exception. Ces thories constatent que si l'artiste est

    peru comme un tre exemplaire c'est parce que le milieu dans lequel il volue se constitue dans

    une sorte de creuse marginale. C'est l'art qui est autonome et non l'artiste qui est singulier.

    Autonomisation de l'objet artistique, comment elle s'opre ? Et que dire du statut des artistes ?

    4.1) Les modles de la carrire artistique

    Nathalie HEINIGH.

    A la Renaissance, les peintres et sculpteurs sont considrs comme artisans. N.H s'intresse ces

    changements de catgories.

    modle artisanal : avant la Renaissance, correspond la reconnaissance et l'Acadmie

    des peintres et des sculpteurs. Identifier a posteriori et s'oppose au :

    modle professionnel bas sur des critres qui s'opposent au :

    modle vocationnel, mis en place au XIXme sicle. Certains acteurs, certains

    musiciens...

  • Pole le plus extrieur, collectif

    Pole le plus intrieur et

    individuel

    Modle professionnel

    De lenseignement dispens a un ensemble dlevs sans que soit exige deux une comptence interne.

    Acadmie

    Plasticiens, romanciers

    amricains contemporains

    Modle artisanal

    De lapprentissage, la fois extrieur et collectif (famille,

    atelier) et aussi intrieur et

    individuel (incorporation dun hritage de personne

    personne).

    Moyen-Age

    Photographie, cirque, haute

    couture

    Modle vocationnel

    Du don offert par la nature

    un individu qui le porte en lui.

    Romantisme

    (quelques cas la

    Renaissance)

    Plasticiens (annes 1960-70 ?)

    certains acteurs, certains

    musiciens

    Les modles de la carrire artistique.

    Schma directeur qui permet d'expliquer le statut de l'artiste... L'exemple de la sociologue

    Heinick.

    Ces modles consistent dgager des types de carrires artistiques. Heinick dans cette

    perspective dgage trois modles : le modle artisanal, professionnel, vocationnel. Ils

    s'ordonnent sur une chelle qui varie entre deux polarits : ple collectif (perception de l'art sous

    lesquels on considre que l'art est imprgn par le collectif) et individuel (la capacit produire

    de l'art est personnel et intime). Le modle professionnel se situe du ct collectif ; l'acadmie.

    Le modle vocationnel considre qu'un artiste est quelqu'un qui possderait un don de la nature

    et qui le distinguerait de ces semblables ; le romantisme. Le modle artisanal renvoie un

    apprentissage extrieur et collectif, et de manire individuelle et intrioris dans la mesure o la

    pratique est un hritage.

    Il n'y a pas de hirarchie dans ces modles mais on peut dtecter une chronologie. Modle

    artisanal, dans lequel merge l'artiste crateur la Renaissance qui amne au modle

    vocationnel, puis avec l'instauration de l'acadmie on arrive dans le modle professionnel. La

    qualit constate chez des artistes la Renaissance donne lieu une standardisation de l'artiste,

    l'artiste crateur devient une norme, une norme qui s'enseigne l'acadmie. la XIXe apparition

  • de l'aspect romantique de l'art, modle vocationnel. Logique des changements, dgage une

    marge de prvisibilit pour reprer si chaque fois on naurait pas une rsurgence du modle

    vocationnel.

    4.2) Lartiste et son contexte : le monde de lart

    Howard BECKER (1928) Outsiders , la sociologie de la dfiance. Il s'intresse 2 types de

    dfiances : les musiciens de jazz et la marijuana. Il dit que si l'on n'est pas capable d'expliquer

    une ide simplement c'est que l'on ne l'a pas comprise. Publication des monde de l'art en

    1982. En Europe les Marxistes essaient de comprendre comment l'art influence la socit. H.B

    dit que l'art est une activit que l'on peut analyser comme toute autre activit. Par principe le

    monde de l'art c'est un monde, donc collectif. La dimension de la considrer va tre approuv par

    Becker.

    L'art rsulte d'un ensemble d'activits : avoir l'ide du genre d'uvre qu'il faut raliser, mettre

    l'ide excution, fabriquer et distribuer le matriel ncessaire, se procurer de l'argent pour

    mener bien ces activits, activits de renfort, apprcier luvre, forger l'argumentation qui

    justifie le sens de l'intrt de toutes les activits dj numres. Donc l'art procde d'une

    division du travail : mise en perspective de l'image de l'artiste et restitution.

    Lartiste : un professionnel.

    Un monde de lart se compose de toutes les personnes dont les activits sont ncessaires la

    production des uvres bien particulires que ce monde-l (et dautres ventuellement) dfinit

    comme de lart

    Howard Becker, Les mondes de lart, Paris, Flammarion, 1988, p. 58

    Un raisonnement en plusieurs tapes, qui inclut les reprsentations sociales de lart dans

    lanalyse.

    Lart rsulte dun ensemble dactivits :

    avoir lide du genre duvre quil faut raliser

    mettre lide excution

    fabriquer et distribuer le matriel ncessaire

    se procurer de largent pour mener bien ces activits

    activits de renfort

    apprcier luvre.

    forger largumentation qui justifie le sens et lintrt de toutes les activits dj

    numres.

    tant donn tout ce quil faut faire avant quune uvre dart prenne son aspect dfinitif, qui va

    sen charger ? Prenons le cas extrme o une seule personne ferait tout : elle fabriquerait tout,

    inventerait tout, aurait toutes les ides, interprterait ou excuterait luvre, serait touche par

  • cette uvre et lapprcierait, sans lintervention dun tiers. Cette situation est difficile imaginer,

    car tous les arts que nous connaissons, comme toutes les activits humaines, supposent la

    coopration dautrui (pp. 32-33)

    Donc lart procde dune division du travail.

    Lartiste se trouve au centre dun rseau de coopration dont tous les acteurs accomplissent un

    travail indispensable laboutissement de luvre. Chaque fois que lartiste dpend dautres

    personnes, il y a une chaine de coopration (p. 49)

    Cette division du travail est soumise des conventions qui sont des aides la coopration, mais

    galement des contraintes fortes.

    Mise en perspective de limage de lartiste.

    Restitution dun ensemble large de mdiations.

    Perspective collective et attention porte aux changements possibles.

    Mais : Pas dattention lvolution historique et la lgitimit diffrentie des pratiques.

    Quatre approches pour mieux comprendre larticulation entre communication, art et culture du

    point de vue de la production artistique :

    enjeux politiques du lexique (lexemple de la culture),

    reprsentation sociale (lexemple de lartiste),

    circulation des tres culturels (comment parler des livres quon na pas lus ?),

    monde de lart

    Des outils de pense qui prtent attention loprativit de la communication et permettent de la

    comprendre dans dautres domaines

    Deuxime partie du cours : un objet central, la ville.

    Les mondes de l'art , Howard Becker (1928-...)

    Approche qui met l'cart la dimension symbolique.

    Cet ouvrage s'inscrit dans un certain contexte, il va tre reu d'une certaine manire. A l'poque,

    il existe deux manires d'aborder la sociologie de l'art. La manire europenne o les sociologues

    se disent que l'art est le reflet de la socit et la manire amricaine qui ne s'intresse pas aux

    choses artistiques. Luvre de Becker va oprer une rupture radicale. Il va aborder une posture

    originale : l'art peut tre analys dans les mmes termes et avec les mmes outils

    mthodologiques que n'importe quelle autre activit. Il va utiliser les connaissances

    sociologiques qui existaient dj mais qui avaient t produites pour analyser les organisations

    professionnelles. On peut analyser le monde de l'art de la mme manire : novateur. Ces

    connaissances avaient t produites aux E.U. Par l'cole de Chicago : interactionnisme qui

  • consiste prendre en considration les pdv subjectifs des individus, les personnes agissent dans

    des situations, interagissent entre elles. (ex du conducteur qui se fait arrter)

    Becker va considrer l'artiste comme un professionnel qui a des caractristiques spcifiques. Cet

    artiste n'agit pas seul, il agit au sein d'un ensemble d'autres acteurs avec lesquels il doit

    s'organiser, ces autres acteurs sont tout aussi fondamentaux. Pour Becker ce sont des

    intermdiaires.

    Becker va dconstruire le fonctionnement de l'art, en se rattachant non pas aux artistes mais au

    monde de l'art : Il se compose de toutes les personnes dont les activits sont ncessaires la

    production des uvres bien particulires que ce monde-l dfinit comme de l'art. Becker ne

    dfinit pas l'art en tant que tel, mais un rseau de personnes qui produisent des uvres

    particulires appeles de l'art. La dfinition de l'art est laisse l'initiative des acteurs. Cette

    approche questionne non pas le rendu final, mais a rpond comment. Becker utilise de

    nombreux exemples emprunts tous les domaines artistiques.

    Le terme souple de monde oblige le chercheur prter attention d'autres lments : les

    activits, la rpartition du travail, les conventions qui s'expriment. Becker va prsenter les

    articulations observables avec ces paramtres.

    L'art rsulte d'un ensemble d'activits, la pratique artistique intgre ces activits, toutes ne sont

    pas ncessaire : Avoir une ide du genre duvre qu'il faut raliser, il faut mettre cette ide

    excution, fabriquer et distribuer le matriel ncessaire (instruments de musique, peinture...), se

    procurer de l'argent pour mener bien ces activits (institutions, mcnes... ils font partis des

    intermdiaires), activits de renfort (personnes qui gravitent autour de la personne et l'aident

    mener bien son uvre artistique : balayer la scne de thtre, prparer un pique-nique.... elles

    sont constitutives du monde de l'art), puis apprcier luvre (il faut que quelqu'un lui trouve

    quelque chose, que quelqu'un soit en mesure d'apprcier luvre, de l'apprcier... le public,

    intermdiaire ncessaire l'existence de l'art). La dernire activit consiste forger

    l'argumentation, une justification qui prend la forme d'un discours esthtique ou bien d'une

    lgitimation et qui fait comprendre que l'art apporte quelque chose d'indispensable la socit.

    C'est la rponse la critique. C'est ce qui met en relation les pratiques et les discours. Pour

    Becker ce discours est par dfinition un discours esthtique.

    > L'essentiel de son travail s'articule autour du monde de l'art. Une vision de l'art vu de

    l'intrieur, voil ce que intresse Becker, toutes activits partir du moment que les gens qui les

    pratiques disent faire quelque chose d'artistique.

    4.3) Lartiste et son contexte : le champ artistique

    Le champ artistique , Pierre Bourdieu.

    Approche sociologique qui investit la dimension symbolique du phnomne artistique.

  • Il a des objectifs diffrents, sa perspective de fond est diffrente. Bourdieu se pose deux

    questions : au lieu de s'intresser aux relations entre les acteurs, il se pose des questions quant

    aux hirarchies et aux rapports de pouvoir. La 1e question vise examiner les positions

    diffrentes des acteurs les uns par rapport aux autres dans le monde de l'art, quelle hirarchie ?

    Et, examiner la place de l'art dans la socit en gnral, en examinant particulirement les

    rapports entre l'art et le pouvoir.

    Hirarchie dans les mmes domaines, et un niveau macrosociologique, il analyse les

    hirarchies qui s'tablisse entre l'art et le monde politique.

    Outils motionnels dj labors, notamment la notion de champ. La notion de champ, c'est

    (au contraire du monde de l'art de Becker qui est concret) quelque chose d'abstrait, il rfre un

    espace logique et symbolique, travers celui-ci Bourdieu propose d'analyser l'activit

    professionnelle socialement prestigieuse. Mise en concurrence des acteurs pour le prestige. Il est

    vident que Bourdieu va proposer une lecture politique du domaine artistique. > La notion de

    champ permet de comprendre la manire dont sorganisent des espaces de concurrence et de lutte

    pour la conqute d'un prestige spcifique. Les crateurs recherchent avant tout du prestige et non

    pas la cration de quelque chose d'artistique.

    Bourdieu s'intresse au domaine littraire spcifiquement. Il va permettre de mettre jour

    certaines rgles qui transposeront d'autres domaines artistiques. Dans son analyse Bourdieu

    repart au dbut du XIXe, l'poque o l'artiste est reconnu et est soumis aux contraintes de

    l'acadmie soit la volont de l'tat, cette situation change avec l'invention de l'artiste romantique

    et l'apparition du mode de vie bohme. Bourdieu montre comment la reprsentation

    romantique de l'artiste, trs valorise socialement, va susciter de nombreuses vocations

    littraires. Il constate comment des gens issus de la bourgeoisie s'engagent dans des tudes

    littraires, sans disposer du capital financier qui va leur permettre d'accder des professions

    valorises socialement. Ils se trouvent alors renvoyer vers des professions littraires qui

    rapportent peu d'argent mais qui sont prestigieuses car elles correspondent la vision du

    romantisme. Cette population n'est pas reconnue par l'acadmie. Malgr cela cette population

    arrive se dvelopper financirement car il y a aussi un march spcifique : feuilleton, journaux,

    thtre. Ce march est une consquence de la rvolution industrielle d'aprs Bourdieu, la

    rvolution industrielle a vu merge de nouvelles professions (banquiers, entrepreneurs...) qui

    ont fait une fortune rapide. Ces personnes sont des gens riches et qui, d'un point de vue

    symbolique, mprisent les choses artistiques et culturelles. Cependant ils partent la conqute

    d'une lgitimit politique, et travers la culture ils se rapprochent du pouvoir. Pour y accder il

    tente d'avoir main mise sur un ensemble de lieux culturels donc ils sont amens s'y intresser,

    ils frquentent des artistes, le secteur de la publication des journaux... peut s'avrer tre un

    secteur lucratif et intressant conomiquement. Ils investissent donc dans ces lieux. (XIXe

    rvolution industrielle, la culture : diffusion de masse par la suite). On se retrouve dans une

    configuration qui merge partir du XIXe s. o le financier, le politique et le culturel se trouvent

    imbriqus. Ils se servent de la culture pour accder un prestige social. Ce pouvoir politique

  • censure sans hsiter les milieux artistiques notamment le milieu de l'criture. (Le pre Goriot

    Balzac) Dans ce contexte la population de jeunes bourgeois aux qualits littraires acquises, peut

    survivre grce l'mergence d'une activit littraire mergente qui est d l'investissement de

    ces hommes d'affaires. Selon Bourdieu, c'est une consquence directe de la rvolution

    industrielle. Comment va se construire la conception autonome de l'artiste (romantisme) ? Il

    s'agit d'une reprsentation sociale d'aprs Bourdieu. Comment sest-elle fabrique ? Bourdieu

    voit une raison majeure du champ artistique dans cette augmentation de cette population

    artistique, mme si ils sont mdiocres et vivent misrablement. Ils ont contribu instaurer un

    mode de vie (bohme) socialement valorise, ce mode de vie se construit par opposition deux

    choses : l'existence range des peintres et sculpteurs officiels (reconnus par l'Acadmie) et la

    routine de la vie bourgeoise. travers a Bourdieu montre que l'on a faire un genre

    artistique qui s'insre dans un espace social, les nouveaux crivains vont dfinir leur identit par

    opposition ce qui existe dj. (Pas pris en compte dans les analyses de Becker). Ainsi les

    crivains vantent ce genre de vie bohme marginale et diffusent cette notion qui va devenir

    fondatrice de leur identit (l'identit se construit en rfrence quelque chose d'autre, notion qui

    se retrouve ici). On retrouve l'ide de Becker selon laquelle il y a une collaboration entre

    diffrents acteurs pour justifier, argumenter un discours artistique. Le raisonnement de Bourdieu

    est un peu diffrent, il explique ceci : la socit des artistes n'est pas seulement le laboratoire

    observant ce du style de vie particulier des artistes ; une de ses fonctions majeures est d'tre a

    elle-mme son propre march. C'est dire elle offre aux audaces une transgression que les

    crivains et artistes introduisent. C'est art de vivre qui accompagne la cration artistique est une

    valeur ajoute qui donne envie au public d'accder luvre, qui rend la production artistique

    dsirable. Le public est le diffuseur de ces artistes. Parmi les personnes qui leur permettent de

    vivre, on a les collectionneurs de journaux, les propritaires de thtres, on les appelle l'art

    bourgeois. Dans ce thtre de boulevard bourgeois on trouve une dfense des valeurs

    bourgeoises (mode de vie...) et progressivement va se mettre en place sous l'influence d'un public

    expert une critique des valeurs bourgeoises. Ainsi d'autres artistes vont s'opposer la vie

    bourgeoise, sa vulgarit, son art, ils vont s'engager politiquement dans les courants

    socialistes. Il va s'exprimer ce que Bourdieu appelle un art social conduit par des artistes qui

    demandent la littrature de supporter des valeurs sociales. Pour ces artistes, l'art est utile et doit

    servir aux progrs. Parmi ces thmes traits par l'art social : l'injustice, la misre, il s'agit de

    parler et de dnoncer les conditions de vie des classes domines (Les misrables Victor Hugo).

    Des peintres choisissent galement cette voie. Ils tentent de reprsenter la ralit la moins

    agrable et non des choses esthtiques, dcoratives. Ces artistes veulent accder au peuple et

    bannissent toutes tendances esthtiques, rudit. Ils permettent de dsemmler une socit o tous

    les pouvoirs (politique, conomique et culturel) sont runis dans les mmes lieux, ils critiquent

    ce cumul des pouvoirs et l'ordre tabli.

    Cependant s'ils se posent comme critique de l'ordre tabli ils rencontrent des difficults : censure,

    prison, temps d'exil (Victor Hugo). L'activit de ces artistes ralistes est avant tout raliste, ils

    utilisent l'art comme un moyen et leur production militante avant tout n'est pas toujours d'une

  • haute qualit artistique. Ces artistes supportent un courant qui va permettre d'exprimer et de

    raliser la rvolte de la jeunesse, c'est en cela que Bourdieu dit que leur rle est dcisif (dans a

    perspective de Bourdieu, autonomie de l'art + hirarchie politique/artistique). Le passage cet art

    social est une tape indispensable dans la mesure o il ouvre des lieux d'effervescence, de

    production multiple. La rupture avec le monde bourgeois vient largement du dgot que le

    monde bourgeois inspire aux artistes.

    Citation. Il y a un clivage qui se constitue entre un monde artistique qui se met en retrait des

    valeurs bourgeoises auxquelles ils n'adhrent plus. Ensuite d'autres artistes prennent la relve,

    ces derniers produisent des uvres avec une qualit artistique suprieure. Ce n'est parce quils se

    voient imposer des normes, qu'ils font ces efforts qualitatifs, c'est parce qu'ils dfendent les

    critres qu'ils ont eux-mmes choisis. Ils refusent de se voir imposer des normes qui nen sont

    pas celles de leur pratique.

    Bourdieu prend comme exemple pour illustrer cette mergence : Madame de Bovarie, une jeune

    fille qui vit sa vie travers la lecture romaine... Ce roman parat en plusieurs pisodes dans La

    revue de Paris, (c'est le cas d'un grand nombre de roman l'poque) qui censure certains

    passages. Car histoire d'adultre, mais travers cette histoire, Flaubert propose une description

    banale de la mdiocrit de la vie bourgeoise. Au niveau de la rception sociale de ce travail : la

    combinaison de ces deux lments, va produire un trs vif rejet de ce texte. L'artiste n'engage pas

    de message politique dans son uvre, pourtant la rception interprte comme a. Comment

    Flaubert va se dfendre de cette accusation ? Procs en 1857, l'avocat de Flaubert plaide l'utilit

    et la bonne morale du livre. (La femme infidle meurt...) Il va faire appel des hommes

    politiques et bourgeois ; Flaubert sera acquitt, et le jugement rappelle que une uvre de pure

    esthtisme, ce pourquoi il va tre acquitt est parce qu'il va montrer qu'il est rattach l'espace

    public. Le roman connatra un succs important du fait du scandale.

    > Pour les analyses littraires (Bourdieu), Flaubert crit son roman par haine et rejet du courant

    artistique raliste, il s'inscrit par opposition aux artistes qui pratiquent l'art social. Pourtant

    l'ambivalence dans la rception vient du fait que le thme du livre recouvre des thmes choisis

    par ce courant auquel il s'oppose. Ce livre est une tentative de saisir des sujets ralistes et

    travailler par le style.

    En mme temps qu'il s'autonomise, les praticiens de l'art se spcialisent de plus en plus. A travers

    l'exemple de Flaubert, l'histoire du procs montre que son uvre est incomprise dans l'espace

    social. C'est compris comme un roman engag alors que c'est ce que Flaubert dteste. En mme

    temps ce roman est destin aux seuls crivains qui matrisent le roman engag.

    Ce qui accompagne l'autonomie est bien la spcialisation des comptences artistiques, plus elles

    le sont, plus le passage de luvre cre dans l'espace social est dlicate et complexe. Plus

    luvre risque de mettre du temps s'infiltrer. Encore une diffrence par rapport Becker,

    Bourdieu restitue une uvre dans un contexte historique (rvolution industrielle + mergence du

    courant artistique en rupture avec l'acadmie et comment il y a spcialisation). C'est en partant de

  • ce type d'analyse que Bourdieu va pouvoir formaliser la notion de champ littraire, c'est dire un

    ensemble d'activit qui s'autonomisent du reste de la socit. Surtout par rapport au domaine

    politique et conomique en particulier.

    Schma. Formalisation de l'espace symbolique du champ. Paramtres du capital conomique

    et le capital symbolique.

    On a typiquement appliqu au champ littraire une analyse. Se lie de gauche droite, de la plus

    grande la moins grande reconnaissance artistique (voir mpris). En mme temps, de gauche

    droite, trs faible niveau conomique une plus grande lucrativit. Comment les grandes

    pratiques cohabitent.

    > Ici travers la notion de champ, Bourdieu met en place un moyen de penser les diffrences

    entre les diffrentes pratiques artistiques. Alors que pour Becker la dissociation entre les genres

    n'apparat pas dans son analyse.

    La reconnaissance progressive de l'art pour l'art au sein de la socit, fait que l'art bourgeois doit

    se rinventer pour s'intgrer.

    Relation du champ artistique et de la notion d'institution. Est-ce qu'on peut remplacer la notion

    de champ par celle d'institutions si l'art est autonome ?

    Il y a une dissociation entre champ culturel et le champ du pouvoir dans le schma. Son intrt

    est donc de montrer que l'autonomisation du lieu artistique et culturel se fait par rapport au

    champ du pouvoir conomique et politique.

    Au niveau gnral, social (ensemble du tableau). Il y a un ple conomique gauche et droite.

    Selon le ple sur lequel on si situe on a un niveau conomique et culturel (en haut c'est le cumul

    des deux), en bas c'est l'inverse. Aux marges on a les formes hybrides.

    Cette thorie de champ de Bourdieu peut fonctionner dans d'autres domaines. L'ide est de

    toujours montrer comment s'opre la distribution des activits sociales.

    L'ensemble des oppositions et des structurations artistiques, une logique intrieure qui lui est

    propre. Distribue des sous-genres. Mais il faut restituer le champ artistique dans l'espace social.

    On voit dans ce schma comme quoi le champ culturel autonome est loign du grand public. Il

    y a un loignement dans le capital culturel qui est renforc par un loignement du capital

    symbolique spcifique. Pour comprendre les uvres dans ce cadre, il faut disposer d'un capital

    culturel et spcifique que seul les artistes dtiennent. La consquence est que plus on a faire

    une spcialisation, plus ces derniers ce confrontent l'incomprhension du public. Ce n'est pas,

    comme sous la conception romantisme, parce que l'artiste est en avance sur la socit,

    dconnect.

    Le problme est de dissocier les critiques pertinentes des critiques qui sont des effets de mode. Si

    l'on ne comprend pas comment Bourdieu met en uvre ces thories la mode, ce n'est qu'en

  • se situant dans les mmes conditions que lui, que l'on peut proposer des approches plus

    spcifiques... En tout cas la thorie de Bourdieu permet de situer les motivations des individus,

    les pratiques...

    Laurent Fleury critique que Bourdieu ne s'intresse qu' la culture lgitime, qu'aux formes

    institues. Effectivement Bourdieu ne travaille pas sur d'autres formes de cultures. Il travaille sur

    les hirarchies et les positions de pouvoir. Sur la manire dont les acteurs dtiennent le pouvoir.

    L'intrt du travail de Bourdieu est de mettre en relation des pratiques qui peuvent paratre

    dconnect, on peut trouver des relations conomiques, historiques, symboliques... par contre

    son approche ne permet pas de s'intresser tout un plan de l'activit culturelle : aux pratiques de

    consommation culturelles, aux pratiques culturelles contemporaines institutionnalise, les

    interconnexions entre les personnes des institutions.

    L est l'intrt de prsenter l'approche de Becker et de Bourdieu. Ces analyses s'opposent

    mais se compltent.

    Conclusion :

    Poser les bases de comprhension d'une articulation entre la culture et la communication en se

    situant du point de vue de l'activit artistique. La notion d'image, de mdias, de champ artistique,

    de reprsentation sociale.

    Comment qualifier les personnes de l'art ? La figure de l'artiste, sa reprsentation sociale, l'image

    que l'on peut en avoir, est largement loigne de la ralit des pratiques. D'une part les artistes

    n'ont pas toujours eu le statut qu'ils ont aujourd'hui, et d'autre part tous les artistes ne sont pas des

    visionnaires gniaux, singuliers.

    Les reprsentations sociales ont un usage qui n'est pas cens dvoil la ralit, mais au contraire

    cette notion permet de saisir la manire dont les conceptions partages socialement nous font

    agir. En ce sens pour saisir la richesse des uvres d'art (comment qualifier les uvres d'art ?) il

    faut pouvoir reconnatre l'existence de dterminations sociales historiques mais symboliques qui

    gouvernent leur production. Toutes formes d'art simpliquent dans une trame de rapports sociaux

    qui sont propres une socit donne. Ds lors, comprendre luvre c'est la fois la saisir

    chroniquement dans une histoire et synchroniquement par rapport une socit.

  • Communication Art Culture Julia Bonaccorsi

    L'art dans l'espace urbain

    Culture et communication territoriale

    Les images et les imaginaires de la ville comme culture

    Axes transversaux : la ville au service de la culture / la culture au service du projet

    urbain / la ville et ses reprsentations visuelles comme culture.

    Ressources bibliographiques : 3 angles

    La ville : amnagement urbain, politiques de la ville, urbanisme, design urbain,

    gographie

    PAQUOT T., L'espace public, La Dcouverte, coll. Repres , 2009

    Les politiques de la culture : laction culturelle, les acteurs, les publics et les

    projets

    SAEZ, J-P et SAEZ G., (2012), Les nouveaux enjeux des politiques culturelles.

    Dynamiques europennes, Paris, La Dcouverte.

  • Les reprsentations symboliques et les identits : mmoire, identit locale,

    patrimoine, mdiations

    GELLEREAU M., Les mises en scnes de la visite guide, communica3on et

    mdiation, LHarmattan, 2005

    RAMPON J-M, Tony Garnier, pignon sur rue : presse urbaine et parcours

    dambulatoires Lyon au dbut des annes 1990, in Le paysage urbain.

    Reprsentations, signications, communication, Pascal Sanson (dir.), Paris,

    LHarmattan, 2007, pp. 331-344.

    Des revus

    Professionnelles

    LObservatoire La revue de politiques culturelles.

    Urbanisme

    Grand Public

    Mouvement

    Tlrama

    Beaux-Arts

    Lart dans lespace urbain

  • Lart dans la ville

    Au bord de la route nationale 305... : Une tude de cas

    De paris Choisy-le-Roi : un axe routier

    Le ramnagement de la 305 : une requalification

    Elargissement prvu depuis les annes 70 par ltat

    Schma de principe en 1977

    De la RN305 la RD5 : de ltat au conseil gnral

    Le chantier de la ZAC du Plateau : une portion de laxe (ville dIvry-sur-

    Seine)

    Zone damnagement concert : souci dintgration urbaine et

    architecturale

    Intervenir sur lensemble des secteurs qui font la vie du site concern :

    lhabitat, les espaces publics, la voirie, les dplacements, le

    dveloppement conomique, les quipements de proximit

    Une autre identit : celle dun boulevard des arts comme Vitry (portion

    plus au sud)

    MAC-Val

    Sculptures

    Equipements culturels

    TRANS-305 : Art et ville en transformation

    TRANS-305 : artiste, Stphan Shankland

    Un commanditaire public : la ville dIvry-sur-Seine

    Une approche culturelle : dmarche HQAC (Haute Qualit Artistique et

    Culturelle

  • Intgrer une stratgie artistique un programme damnagement

    (vido)

    Vido 1 : prsentation de latelier Trans-305 (interview : Stphane Shankland)

    Ncessit de la fonction architecturale de la plate-forme

    Pas seulement lgale, conceptuelle

    Un cadre en lien avec temporalit du chantier, se dplace en lien

    avec le chantier

    Le projet TRANS-305 : 2007-2009

    3 annes dateliers avec des structures ivryennes : 2ecoles lmentaires, 1

    collge, les Ateliers darts plastiques de la ville

    10 projets artistiques inspirs par et : ou intgrs au chantier de la ZAC :

    installations in situ, architecture temporaire, expositions, films, ditions

    15 workshops avec des formations professionnelles et universitaires dans

    les domaines des Beaux-Arts, de larchitecture, de lurbanisme, du

    management culturel

    35 rencontres publiques, confrences sur la dmarche HQAC et le projet

    TRANS-305 auprs dun public spcialiste dart contemporain,

    urbanisme, dveloppement durable

    La Vitrine de TRANS 2 : un nouvel outil en 2011 (dmnagement)

    Liaison visuelle intrieur/extrieur : crateurs et spectateurs

    Brouille rapports priv/public

    Postures actives

    Vido 2 : Construction de latelier

    Faire de lart dans la ville : phmre/durable

    Une exprimentation

    Un modle

  • la culture de ce projet continue ailleurs

    Ouvrir le chantier la vie collective de la cit

    Riverains

    Acteurs urbains

    Les entreprises

    Vido 3 : Visite du chantier

    Artiste dans le contexte, lien avec lespace public et le chantier

    Dans la matire

    Frontires, autocensure

    Considrer le temps du chantier comme temps social

    Lart pour interroger lurbain

    La notion d'urbain

    Rationalisation de l'espace

    Design urbain et model

    Espace vcu, espace habit : vivre la ville

    L'artiste et la fabrique de la ville : animateur ou contributeur ?

    Dmarche artistique et citoyennet :

    Le cas de la collaboration : le pOlau (pole des arts urbain et une structure

    de recherche) ple de recherche et d'exprimentation sur les arts et la ville

    et Crvilles (centre de ressources lectroniques sur les villes).

    l'exemple des cartes sensibles .

  • Entre lart et lamnagement urbain : quels

    dispositifs ?

    Les diffrents types de dispositifs et de projets culturels : de la friche

    l'vnement dans l'espace public.

    Repres : les politiques culturelles territorialises

    l'tat en rgion : les DRAC

    La dcentralisation

    La ville comme centre de commandement culturel ?

    Les villes comme des acteurs majeurs :

    dynamique institutionnelle : terrain prpar par l'tat

    largissement social des conceptions de la culture.

    comptition gnralise des villes et mtropoles.

    Dmocratisation culturelle : principe de constituer des moyens pour que le public ait

    envie d'avoir une culture lgitime.

    Le 1% culturel

    Dispositif lgal : 1% de la construction ou rnovation d'un btiment public sert au

    financement d'une uvre d'art contemporaine (cre en 1936 par le Front

    populaire).

    Soutenir des actions artistiques, transversales de plus en plus associes des

    problmatiques publiques et urbaines.

  • Vers lamnagement culturel des territoires comme politique

    Rapport Latarjet : 1992

    Commande conjointe du ministre de la culture et de ministre de la ville

    mieux analyser le rle de la culture dans le dveloppement quilibr du

    territoire

    PCQ (Projets culturels de quartier 1995-1997), afin des soutenir des initiatives

    ayant une dimension artistique, sociale et territoriale forte (J. Toubon)

    Lamnagement culturel des territoires en action : Catherine Trautmann et ses

    successeurs (cf. dispositif Contrats Villes-Lecture en 1998), interventions

    artistiques /tramway etc.

    Nouvelles rsonances entre cration artistique, culture et territoire : relier

    lvolution des enjeux urbains et des approches de lamnagement

    La politique de la ville et ses volets culturelles

    2000 : volet culture obligatoire dans les actions de la politique de la ville

    Conventions culture de la ville, culture pour la ville

    Enjeux : mmoire des quartiers, participation des habitants, affirmation de

    la diversit

    Depuis la fin des annes 2000 : la culture napparait plus comme fin en soi mais

    comme un instrument (lien social, identit quartiers etc.)

    Autre exemple : en 2009, Espoir Banlieues pour une dynamique culturelle dans

    les quartiers : soutenir plus de 200 projets dans quartiers prioritaires (2 millions

    deuros)

    Les Publics population, territoires et exprience de la rception.

    Nouveaux territoires de lart : crer, pour et dans lespace urbain.

    Transformer des lieux : les cas des friches.

    Transformer le temps et lespace : le cas des vnements culturels

  • Des lieux intermdiaires : les friches culturelles

    Anciens sites industriels rhabilits en lieux culturels

    Milieu et fin des annes 70 : dsindustrialisation, occupation des lieux et

    squats artistiques

    Mouvements culturels alternatifs

    Projets ports par des institutions, des dcideurs politiques : des nouveaux

    quipements culturels

    2001 : rapport de Fabrice Lextrait les nouveaux territoires de lart (Ministre

    de la culture)

    Lyon

    De la Friche RVI (400 ? artistes, 25000 m2, 2002-2011, incendie et relocalisation)

    A la Friche Lamartine (2012-) 150utilisateur (3500 m2)

    Evnementiel

    vnementiel : une place de plus en plus importante dans lensemble de la vie

    culturelle

    Cinq critres :

    Artistique

    Du public

    De lieu

    Du temps

    De raret

    Typologie des vnements culturels

    Les trs grands vnements

  • Les vnements culturels thmatiques, les rendez-vous

    Les vnements fonds sur une mise en scne des lieux (quipements ou

    territoires)

    La question des publics

    rendez-vous populaires, un media vivant

    public largi

    une alternative loffre dquipements culturels traditionnels

    relation nouvelle du public lart

    vers une professionnalisation de lvnementiel : agences dvnements

    Synthse

    Commande publique et activit artistique dans le territoire urbain

    Lieux des crations et de diffusion

    Evnementialisation de la culture : ftes, festivals

    Culture et Communication territoriale

    La culture et la valorisation de la ville

    Mutations de la communication des territoires : lmergence du

    marketing territorial

    La communication publique au service des territoires

  • Deux approches du territoire :

    Territoire physique, gographique

    Territoire de projet, fonde sur la relation

    La ville peut-elle tre une marque ? les enjeux du marketing territorial

    Attractivit, visibilit et bonne sant : la question de limage

    Une volution des pratiques de communication

    Professionnalisions

    Importation des logiques de marque : la marque permet de remplacer les

    choses par le signe (Cochoy, F. Une histoire du marketing, Paris : La

    Dcouverte, 1999)

    Repre, distinction, identification : logiques de marque

    La marque permet de se distinguer, dtre un repre mental et didentifier une

    qualit (point de vue du consommateur)

    Cest un actif immatriel ngociable de lentreprise ou de lorganisation

    Le cas du marketing territorial : du Grand Lyon Only Lyon

    A quoi sert la marque pour un territoire ?

    Objectif et enjeux pour le grand Lyon (2006-2013)

    Une signature (dmarche Only Lyon)

    International, attractivit

    Dimension organisante de la marque

    La marque permet danimer un projet, de donner la cohrence

    La marque est un support

    Lidentit vue comme une production dynamique : la dimension performative de

    lidentit dune mtropole

    Comptitivit : Top 15 de grandes villes europennes

  • Lidentit de lorganisation nest pas un tat, ni une proprit, mais une

    production dynamique ralise dans les interactions et matrialise dans des

    micro-actions situes

    Culture et dveloppement territorial : cas exemplaires

    Le joker culturel au service du dveloppement des villes

    Je mets beaucoup dargent dans la culture. Et pourtant je narrte pas dentendre dire

    que Bordeaux nest pas une ville culturelle. On na pas assez de visibilit. Il me faut un

    vnement (A. Jupp)

    Le cas des capitales europennes de la culture

    A) Un label qui a des plus de 25 ans : repres et principes des CEC.

    Intro.

    LEurope, la culture et les territoires

    Pas une politique culturelle europenne : un espace commun d'action publique :

    continuum de politique publique entre les partitions de diffrentes autorits, diffrents

    territoires, diffrents acteurs publics et privs. Le cadre europen n'intervient pas pour

    choisir l'un des deux modles. Ds le trait de Maastricht on trouve des lments qui

    parlent de culture. LEurope soutient la diversit culturelle et l'inter culturalit (les

    programmes ERASMUS y rpondent). Elle va aussi jouer un rle dans la rgulation des

    biens interculturels. Intervention sur les questions culturelles qui va jouer principalement

    autour de l'identit et du patrimoine. La dimension culturelle est un moyen de fixer

    l'identit.

    Les acteurs et les institutions europennes :

    conseil europen et Parlement

    commission europenne (DG Education et culture)

  • conseil de l'Europe (Compendium...), Culture Watch Europe : observatoire de la

    gouvernance culturelle : la culture comme me de la dmocratie

    fondations : europen culture fondation.

    Les principes de laction

    la diversit culturelle (Convention sur la protection et la promotion de la diversit

    culturelle adopte par lUnesco le 21 octobre 2005)

    linclusion

    le patrimoine et lidentit : construire lEurope de peuples

    Europe crative : programme de soutien dans les secteurs cratifs et culturels

    europens 2014-2020. Cadre stratgique o l'issus, les pays mettent des appels a projet

    pour rentrer dans un thme et avoir un soutien financier. Ce programme part du soutien

    l'entreprise jusqu' redescendre vers un soutient des industries culturelles.

    Impact attendu de la culture / territoires europens :

    Dveloppement conomique (fixation d'activits tertiaires haute valeur ajoute)

    et structurel.

    Porte symbolique : image des territoires, renforcement du sentiment

    d'appartenance.

    Articulation avec d'autres secteurs et industries cratives.

    Le cas des CEC : un dispositif transversal local / europen.

    Faire connatre un territoire l'chelle internationale.

    1985-1999 : ville europenne de la culture : une initiative

    intergouvernementale (conseil de ministres europens, contribuer au

    rapprochement des peuples d'Europe).

  • 1999-2006 : devient une action de l'UE : capitale europenne de la culture .

    2005 : changement de nom devient actif (de ville capitale)

    Nouvelles rgles pour les procdures de slection et d'valuation pour :

    stimuler concurrence entre les villes

    renforcer qualit des candidatures

    Appel candidatures au journal officiel de l'union europenne

    restreint aux villes des tats membres de lUE (mais pays candidats

    entrer dans une peuvent candidater).

    Ordre prtablit dans tats membres (rotations, quilibre

    gographique).

    Jury international, expert indpendants.

    Procdure de suivi : pr-slection / slection finale / prparation

    (6ans) partir de 2010.

    Chaque anne, deux tats membres parmi les 27 peuvent accueillir

    la manifestation.

    Titre dcern des villes, une anne entire.

    Programme culturel spcifique pour une anne.

    Prix Mlina Mercouri vers 3 mois avant le dbut de l'anne de la

    manifestions. Ce que les villes doivent montrer :

    la dimension europenne et leur implication au sein de lEurope.

    La dimension ville et citoyen : propose de faire participer les citoyens,

    intgration des citoyens.

    La dimension de la gouvernance : comment a va marcher ? Comment le piloter ?

    Qui sont les acteurs ? Qui va porter le projet ?

    Evaluation le Rapport Palmer

  • Tous ces lments vont merger d'un travail fait en 2004, le rapport Palmer : valuation

    indpendante et externe pour chaque capitale depuis 2007. En Mars 2010 : 25me

    anniversaire des CEC (Capitales Europennes de la Culture) (Bruxelles).

    Maintien de l'action : adhsion, projet culturel le plus ambitieux pour lEurope,

    initiative connue et prestigieuse, apprcie par citoyens europens. Les budgets

    allous ces capitales ont constamment augment (100% d'augmentation entre 95

    et 2008), jusqu' se stabiliser depuis la crise conomique.

    Difficults : incidence politiques nationales et locales sur les budgets, dimension

    europenne pas assez mise en valeur, pas assez de stratgie long terme de la part de

    certaines villes, pas d'instruments d'valuation et de mesure des rsultats, manque

    donnes primaires, checs ont consquences sur l'image de marque de l'action.

    Raffirmation des :

    1- objectifs gnraux

    a) prserver et promouvoir la diversit des cultures europennes, et mettre

    en valeur leurs caractristiques communes

    b) favoriser la contribution de la culture au dveloppement long termes

    des villes.

    2- les objectifs spcifiques de l'action sont les suivants :

    a) accroitre l'tendue, la diversit et la dimension europenne de l'offre

    culturelle dans les villes, y compris par la coopration transnationale

    b) tendre l'accs et la participation la culture

    c) renforcer les capacits du secteur culturel et multiplier les liens de celui-

    ci d'autres secteurs

    d) amliorer la prsence des villes sur la scne internationale par

    l'intermdiaire de la culture.

  • B) Du projet l'vnement : l'exemple de Marseille.

    Marseille Capitale europenne de la culture 2013, production du projet et communication

    territoriale

    le projet culturel : axes et criture du projet

    la production d'un territoire ? Culture et amnagement

    l'invention symbolique de Marseille-Provence.

    Le projet culturel : axes et criture du projet.

    Un concept identifiable (et attendu) : l'euro-mditerranen

    Les ateliers de l'euro-mditerranen :

    une dynamique de co-production

    300 ateliers : ets, associations (inter culturalit et pratiques ama