3
Communiqué de presse Paris, le 17 juin 2015 Le Conseil d’État annule pour un motif de procédure les décisions du CSA refusant le passage en diffusion gratuite de LCI et Paris Première L’essentiel : Par deux décisions du 29 juillet 2014, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) avait refusé d’accorder à LCI et Paris Première les agréments qu’elles sollicitaient en vue de passer de la TNT payante à la TNT gratuite. Le Conseil d’État annule ces deux décisions pour un motif de procédure : leurs études d’impact n’ont été publiées qu’en même temps qu’elles, alors que la loi prévoit une publication de ces études avant que le CSA ne prenne ses décisions. Le CSA devra se prononcer à nouveau sur les demandes de LCI et Paris Première. Le Conseil d’État précise à cette occasion que la procédure d’agrément spécifique pour les opérateurs de TNT payante désirant passer en diffusion gratuite ne méconnaît pas le droit de l’Union européenne, mais qu’il appartient au CSA d’examiner au cas par cas si le recours à cette procédure , qui ne peut être utilisée que pour répondre à un besoin d’intérêt général, est ou non justifié. Les faits et la procédure : La société « La Chaîne Info » (LCI) et la société « Paris Première » avaient demandé au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) un agrément en vue de passer d’une diffusion payante à une diffusion gratuite. Ces demandes étaient présentées dans le cadre de la procédure spécifique par laquelle des opérateurs déjà présents sur la TNT payante peuvent demander à passer en diffusion gratuite, par dérogation à la procédure de droit commun qui prévoit que l’attribution d’une fréquence de TNT gratuite est faite après appel à candidatures (procédure « ouverte »). Par deux décisions du 29 juillet 2014, le CSA a refusé de leur accorder les agréments qu’elles sollicitaient, au motif que cette modification risquerait de fragiliser et d’entrainer la fermeture d’autres chaines déjà présentes sur la TNT gratuite, portant ainsi atteinte au pluralisme des médias audiovisuels LCI, d’une part, Paris Première et M6 (groupe auquel appartient Paris Première), d’autre part, ont demandé au Conseil d’État d’annuler ces décisions.

Communiqué de Presse LCI ParisPremiere

  • Upload
    rscmnn

  • View
    30.807

  • Download
    4

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Communiqué de Presse LCI ParisPremiere

Citation preview

  • Communiqu de presse

    Paris, le 17 juin 2015

    Le Conseil dtat annule pour un motif de procdure les dcisions du CSA refusant le passage en diffusion gratuite de LCI et Paris Premire

    Lessentiel :

    Par deux dcisions du 29 juillet 2014, le Conseil suprieur de laudiovisuel (CSA) avait refus daccorder LCI et Paris Premire les agrments quelles sollicitaient en vue de passer de la TNT payante la TNT gratuite.

    Le Conseil dtat annule ces deux dcisions pour un motif de procdure : leurs

    tudes dimpact nont t publies quen mme temps quelles, alors que la loi prvoit une publication de ces tudes avant que le CSA ne prenne ses dcisions.

    Le CSA devra se prononcer nouveau sur les demandes de LCI et Paris Premire.

    Le Conseil dtat prcise cette occasion que la procdure dagrment spcifique

    pour les oprateurs de TNT payante dsirant passer en diffusion gratuite ne mconnat pas le droit de lUnion europenne, mais quil appartient au CSA dexaminer au cas par cas si le recours cette procdure , qui ne peut tre utilise que pour rpondre un besoin dintrt gnral, est ou non justifi.

    Les faits et la procdure : La socit La Chane Info (LCI) et la socit Paris Premire avaient demand au Conseil suprieur de laudiovisuel (CSA) un agrment en vue de passer dune diffusion payante une diffusion gratuite. Ces demandes taient prsentes dans le cadre de la procdure spcifique par laquelle des oprateurs dj prsents sur la TNT payante peuvent demander passer en diffusion gratuite, par drogation la procdure de droit commun qui prvoit que lattribution dune frquence de TNT gratuite est faite aprs appel candidatures (procdure ouverte ).

    Par deux dcisions du 29 juillet 2014, le CSA a refus de leur accorder les agrments quelles sollicitaient, au motif que cette modification risquerait de fragiliser et dentrainer la fermeture dautres chaines dj prsentes sur la TNT gratuite, portant ainsi atteinte au pluralisme des mdias audiovisuels

    LCI, dune part, Paris Premire et M6 (groupe auquel appartient Paris Premire), dautre part, ont demand au Conseil dtat dannuler ces dcisions.

  • En parallle de sa demande dannulation, LCI avait saisi le juge des rfrs du Conseil dtat dune demande de suspension de la dcision la concernant. Le juge des rfrs avait rejet cette demande par une ordonnance du 23 octobre 2014 : il avait estim que LCI ntait pas dans une situation durgence qui justifierait que la dcision du CSA soit suspendue en attendant que le Conseil dtat se prononce dfinitivement sur sa lgalit, au vu dune instruction complte.

    La dcision du Conseil dtat : Le Conseil dtat a tout dabord examin la compatibilit avec le droit de lUnion europenne des dispositions lgislatives qui organisent la procdure dagrment spcifique pour les oprateurs de TNT payante dsirant passer en diffusion gratuite (quatrime alina de larticle 42-3 de la loi n 86-1067 du 30 septembre 1986 relative la libert de la communication, cr par la loi du 15 novembre 2013). En effet, certains oprateurs de TNT taient intervenus devant le Conseil dEtat pour dfendre les dcisions du CSA et soutenaient que cette procdure tait contraire la directive Autorisations (directive 2002/20/CE du 7 mars 2002) et la directive Concurrence (directive 2002/77/CE du 16 septembre 2002) : selon eux, le CSA devait, de toute faon, refuser les agrments sollicits par LCI et Paris Premire, ne pouvant appliquer une loi contraire au droit de lUnion europenne. Le Conseil dtat a rfut cet argument. Il a soulign que la procdure spcifique dagrment est objective, transparente, non discriminatoire et proportionne, comme lexige le droit de lUnion europenne. Il a ensuite rappel que les directives imposent que le droit dutiliser des frquences de TNT ne peut normalement tre accord qu la suite de procdures ouvertes, cest--dire avec appel candidatures. Mais elles prvoient une drogation, titre exceptionnel : il est possible doctroyer des frquences sans recourir une procdure ouverte lorsque cela est ncessaire pour atteindre un objectif dintrt gnral. Le Conseil dEtat a donc jug quil appartient au CSA, chaque fois quil est saisi dune demande dagrment dans le cadre de la procdure spcifique, dapprcier si limpratif de pluralisme et lintrt du public justifient de recourir cette procdure spcifique et si, en consquence, lon se situe bien dans le champ de la drogation ouverte par les directives. Le Conseil dtat en a conclu que les dispositions lgislatives qui organisent la procdure dagrment spcifique pour les oprateurs de TNT payante dsirant passer en diffusion gratuite ne sont pas contraires au droit de lUnion europenne. Le cadre juridique tant ainsi prcis, le Conseil dtat a examin les dcisions attaques elles-mmes. Il a relev que les dispositions lgislatives organisant la procdure imposent au CSA de raliser, pralablement sa dcision, une tude dimpact qui est rendue publique. Le lgislateur ayant ainsi voulu assurer la transparence de la procdure, ltude dimpact doit tre publie avant que le CSA ne prenne sa dcision, en temps utile pour que toutes les personnes intresses puissent faire valoir leurs observations sur cette tude. Or, en lespce, les deux tudes dimpact nont t publies que le 29 juillet 2014, en mme temps que les deux dcisions du CSA. Ces deux dcisions ont donc t adoptes la suite dune procdure irrgulire. Le Conseil dtat les annule pour ce motif. Ses deux dcisions tant annules, le CSA devra se prononcer de nouveau sur les demandes de LCI et de Paris Premire. Le Conseil dtat lui a dailleurs enjoint de statuer dans un dlai de six mois sur la demande de Paris Premire, cette dernire ayant prsent une demande en ce sens. Pour procder au nouvel examen des demandes de LCI et Paris Premire, le CSA devra respecter ce qua jug le Conseil dtat par ses deux dcisions. Celles-ci ne prjugent pas,

  • toutefois, de lissue du nouvel examen par le CSA.

    Contact presse

    Lise Ardhuin - Tel. 01 72 60 58 31 [email protected]

    Suivez lactualit du Conseil dtat sur Twitter : @Conseil_Etat