1

QUELQUES ELEMENTS UTILES POUR L’ASSIMILATION DU MODULE

D’ANALYSE DES ETATS FINANCIERS

L’information comptable constitue la source de renseignement privilégiée de l’analyse

financière de l’entreprise. Cependant, démarche comptable et analyse financière divergent

dans leurs optiques et dans leurs perspectives.

L’optique de la comptabilité et celle de l’analyse financière diffèrent. La comptabilité et la

comptabilité générale en particulier, ont pour vocation l’enregistrement et le traitement des

informations comptables et financière de l’entreprise en respectant des règles strictes inscrites

dans un cadre juridique. La comptabilité constate et est soumise au formalisme.

L’analyse financière a pour but d’établir un diagnostic sur la situation financière de

l’entreprise en vue de formuler un jugement. La démarche est analytique, interprétative et

dégagée des préoccupations formelles. Le diagnostic financier ne se limite pas à l’analyse de

l’évolution passée et de la situation présente de l’entreprise, mais comporte une dimension

prévisionnelle étrangère à la comptabilité. La banque, l’investisseur qui mène une analyse

financière cherche à anticiper la rentabilité, la capacité bénéficiaire de l’entreprise qui

conditionneront la capacité de remboursement et le potentiel de distribution de dividendes.

Aussi, l’information comptable telle que produite par la comptabilité générale nécessite, au

fin de l’analyse financière, un certain nombre de retraitements.

Le champ d’information de l’analyse déborde les données comptables. Elle recourt aussi à des

données extra comptables qui, du reste, ne sont pas toujours quantifiables. La lecture du bilan

indique bien le montant des emprunts et des dettes auprès des établissements de crédit, le

montant du capital, mais ne renseigne pas sur la qualité des relations avec les banques ou avec

les actionnaires. Le potentiel technique, le potentiel commercial, la qualité de l’organisation

sont des notions totalement étrangères à la comptabilité. Néanmoins, elles déterminent dans

une certaine mesure les perspectives de l’entreprise, et elles doivent être prises en

considération dans le diagnostic.

2

L’analyse financière s’appuie largement sur l’information comptable communiquée par les

entreprises dans le cadre de leurs obligations légales. Selon le SYSCOHADA (Système

Comptable de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires), les

états financiers de l’entreprise relevant du système normal sont composés de cinq éléments

dont trois sont indissociables :

- le Compte de résultat (Etat explicatif du résultat de l’entreprise) ;

- le Bilan (Etat du patrimoine de l’entreprise) ;

- le TAFIRE (Analyse des ressources et emplois) ;

- l’état annexé ;

- l’état supplémentaire.

1. Le compte de résultats

Le compte de résultats selon le SYSCOHADA présente trois niveaux selon les activités :

- les activités d’exploitation ;

- les activités financières ;

- les activités hors exploitation.

Le compte de résultat est un tableau qui permet de retracer l’activité industrielle et

commerciale de l’entreprise. Il donne une explication du résultat global trouvé dans le bilan.

On y trouve les appauvrissements et les enrichissements de la période.

Les appauvrissements sont appelés charges, ils correspondent à des emplois de ressources et

sont présentés au côté gauche.

Les enrichissements sont appelés produits, ils correspondent à des origines de ressources et

sont présentés au côté droit.

Ainsi, il récapitule les produits et les charges qui font apparaître, par différence, le bénéfice

net ou la perte nette de l’exercice.

Il fait apparaître les produits et les charges, distingués selon qu’ils concernent les opérations

d’exploitation attachées aux activités ordinaires, les opérations financières, les opérations hors

activités ordinaires. Le classement des produits et des charges permet d’établir des soldes de

gestion dans les conditions définies par le SYSCOHADA.

3

Le compte de résultat se représente comme suit :

Compte de résultat au 31/12/200N

CHARGES PRODUITS

- Charges d’exploitation- Charges financières- Charges HAO

- Produits d’exploitation- Produits financiers- Produits HAO

RESULTAT = PRODUIT – CHARGES

2. Le bilan comptable

Le Bilan est un document de synthèse juridico-financier décrivant le patrimoine économique

de l’entreprise1.

C’est une présentation sous forme de tableau de la situation (patrimoine) de l’entreprise à un

moment donné.

a) Contenu et présentation

Ce tableau en deux parties fait apparaître d’un côté (côté gauche) les biens et les créances, et

de l’autre côté (côté droit) les dettes. Le côté gauche s’appelle ACTIF, le côté droit PASSIF.

Sur le plan financier :

- le PASSIF indique les ressources de l’entreprise c'est-à-dire l’origine des capitaux mis

à sa disposition et répond à la question « d’où vient l’argent ? »

- l’ACTIF représente les emplois (utilisations) qui ont été faits de ces ressources et

répond à la question «  quelle utilisation a été faite de cet argent »

EXEMPLE : l’entreprise emprunte de l’argent à sa banque pour acheter un véhicule de

livraison

Acquérir le véhicule correspond à un emploi de ressources, nous placerons donc le véhicule à

gauche. La dette contractée pour l’achat du véhicule correspond à l’origine des ressources,

nous la mettrons donc à droite.

1 O. SAMBE et M. I. DIALLO (2003), Le Praticien Comptable SYSCOHADA, éd. Comptables et Juridiques,

Dakar, p.60

4

Il faut retenir donc que le côté gauche correspond aux biens ou aux utilisations de ressources

et que le côté droit correspond aux dettes ou aux origines des ressources.

Les différentes origines des ressources possibles du type « dettes » comprennent :

- celles qui ont été apportées par les propriétaires à la création appelées capital ;

- celles qui ont été créées par le fonctionnement de l’entreprise, il s’agit des bénéfices ;

- celles qui sont fournies par des tiers (banque, caisses populaires, fournisseurs…) : ce

sont des dettes proprement dites.

Ces éléments peuvent être scindés en

- Capitaux permanents (Capitaux propres, Dettes à Long et Moyen Terme) ;

- Dettes à court terme (Fournisseurs, Autres Dettes / trésorerie)

Les différentes utilisations de ressources de type « biens » comprennent :

- les immobilisations : terrains, bâtiments, machines, outil de travail, matériel,

mobilier : elles sont classées dans la rubrique Actifs immobilisés;

- les stocks de matières, marchandises, de produits finis ;

- les créances clients : dans la plupart des cas des délais de paiement sont accordés aux

clients ;

- les disponibilités : avoir à la caisse populaire, à liquidité en caisse

Les stocks, créances clients et disponibilités sont classés dans la rubrique Actifs circulants

Présentation

Bilan en fin d’exercice

ACTIF Montant PASSIF Montant

- Immobilisations

- Stocks

- Créances clients

- Disponibilités

- Capital

- Bénéfices

- Dettes vis-à-vis des

tiers

Le Bilan de l’exercice fait apparaître de façon distincte, à l’actif : l’actif immobilisé, l’actif

d’exploitation attaché aux activités ordinaires, l’actif hors activités ordinaires et l’actif de

trésorerie ; au passif : les capitaux propres et ressources assimilées, les dettes financières, le

passif d’exploitation attaché aux activités ordinaires, le passif hors activités ordinaires et le

passif de trésorerie.

5

Le Bilan préconisé par le SYSCOHADA, dans lequel les postes sont classés selon leur

fonction, n’est autre que le Bilan fonctionnel.

Toutefois, pour les besoins de l’analyse financière, c’est le bilan financier ou bilan de liquidité

qui est établit dans le but d'évaluer le patrimoine de l'entreprise et d'apprécier sa solvabilité à

court terme qui sera privilégié par les analystes financiers. Il est utilisé en complément du

bilan fonctionnel.

Dans ce bilan, les rubriques sont fondées sur le critère de liquidité (Actif) et d'exigibilité

(Passif). Ainsi le bilan financier informe les actionnaires et les tiers sur la solvabilité et la

liquidité de l'entreprise. L'analyse du bilan constitue un ensemble d'outil et de méthode

permettant de porter une appréciation sur la situation financière et les performances de

l'entreprise.

3. Le Tableau Financier des Ressources et Emplois (TAFIRE)

Le Tableau financier des ressources et des emplois retrace les flux de ressources et les flux

d’emplois de l’exercice. Il fait apparaître, pour un exercice donné, les flux d’investissement et

de financement, les autres emplois, les ressources financières et la variation de la trésorerie.

L’analyse de l’équilibre du bilan conduira principalement à celle de l’équation TN=FR-BFR.

4. L’état annexé

L’état annexé complète et précise, l’information donnée par les autres états financiers annuels.

L’état annexé comporte tous les éléments de caractère significatif qui ne sont pas mis en

évidence dans les autres états financiers et sont susceptibles d’influencer le jugement que les

destinataires des documents peuvent porter sur le patrimoine, la situation financière et le

résultat de l’entreprise. Il en est ainsi notamment pour le montant des engagements donnés et

reçus dont le suivi doit être assuré par l’entreprise dans le cadre de son organisation

comptable. Toute modification dans la présentation des états financiers annuels ou dans les

méthodes d’évaluation doit être signalée dans l’état annexé

6

5. L’état supplémentaire

L’article 12 du droit comptable stipule l’obligation d'établir un état fournissant des

informations additionnelles dénommé « Etat supplémentaire statistique »

L'état supplémentaire est obligatoire dans le système normal et ne fait pas partie des états

financiers annuels. Il fournit des informations additionnelles. Son élaboration vise à satisfaire

les besoins d'informations de certains partenaires de l'entreprise (administrations, banques,

représentants du personnel, ...)

L'état supplémentaire doit être cohérent avec les autres états financiers annuels car il se situe

dans le prolongement des informations produites par ces états. Il se rapporte aux informations

suivantes :

- production de l'exercice en quantité et en valeur ;

- achats destinés à la production.

- Etc.