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fff COMPRENDRE LES CHIFFRES DU CHÔMAGE Contexte Auteur Le nombre des demandeurs d’ emploi inscrits à Pôle Emploi traduit davantage l’acvité de l’instuon que la réalité du nombre de chercheurs d’emploi, c’est-à- dire de personnes sans travail. L’annonce mensuelle des chires du chômage, par le Ministère en charge de l’emploi, est réalisée sur la base des chires publi és par Pôle Emploi et la DARES. Ces chires portent sur le nombre de demandeurs d’emploi inscri ts à Pôle Emploi en n du mois qui a pré- cédé. Selon les chires ociels de n février 2014, près de 6 millions de personnes sont inscrites à Pôle Emploi, plus de 5,2 millions sont en aente d’emploi et plus de 3,5 millions sont immédiatement disponible. D’autres approches stasques existent, par exemple au travers des enquêtes stasques de l’INSEE, mais elles se situent sur un autre plan. Ces « chires du chômage » doivent être considérés comme relafs dans la mesure où : tous les chercheurs d’emploi ne sont pas inscrits à Pôle Emploi, les chires dépendent des acons même de Pôle Emploi comme le rythme des inscripons, le suivi des inscrits, la polique de radiaon des ins- crits, le classement en catégorie de demandeurs d’emploi selon des critères choisis, etc., l’ annonce des chires : nombre de « demandeurs d’emploi » inscrits à Pôle Emploi et taux de chômage et de leur évoluon par rapport au mois pré- cédent ne sut pas à donner une image objecve d’une réalité qui est, somme toute, plus complexe. www.ceru.fr ENSEIGNEMENT SUPERIEUR EMPLOI EDUCA TION JEUNESSE DÉCHIFFRAGE LABORA TOIRE D’IDÉES SUR L’ÉDUCA TION ET LA JEUNESSE 4 RUE EMILE LANDRIN 92100 BOULOGNE 0178164030 Daniel LAMAR, Conseil en poliques de l’orientaon, de la formaon et de l’emploi. Les chercheurs d’emploi ne sont pas tous « demandeurs d’emploi » De nombreuses personnes en recherche d’emploi ne sont pas référencées par Pôle Emploi. Pôle Emploi ne mène aucune acon d’accès aux droits dans la mesure où son objecf est la diminuon du nombre de ses inscrits. Pour donner quelques exemples, citons : des jeunes en n d’études ne s’inscrivent pas automaquement à Pôle Emploi ; en parculier , une grande part des jeunes inscrits dans les Missions Locales n’est pas comptabilisée comme demandeurs d’emploi, des étudiants, en recherche de travail durant leurs études ne passent généralement pas par Pôle Emploi, des femmes en reprise d’acvité après une interrupon de carrière, de même, une majorité des chômeurs en n de droits, par exemple 2/3 des personnes bénéciaires du RSA, ne sont pas inscrites à Pôle Emploi, des séniors sors du référencement, etc. Mars 2014

Comprendre les chiffres du chômage

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31 500 chômeurs de plus en février. Une nouvelle hausse de 0,9 %. Alors que les chiffres du chômage de février 2014 viennent d’être rendus public, le CERU, laboratoire d’idées sur l’éducation et la jeunesse, publie une note pour mieux comprendre les chiffres du chômage.Daniel Lamar, conseil en politiques de l’orientation, de la formation et de l’emploi décrypte pour nous ces chiffres, la manière dont ils sont construits (impact des radiations), la réalité qu’ils révèlent mais surtout celle qu’ils cachent.

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  • 5/28/2018 Comprendre les chiffres du chmage

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    fff

    COMPRENDRELES CHIFFRES DU CHMAGE

    Contexte

    Auteur

    Le nombre des

    demandeurs

    demploi inscrits Ple Emploi traduit

    davantage lacvit

    de linstuon que

    la ralit du nombre

    de chercheurs

    demploi, cest--

    dire de personnes

    sans travail.

    Lannonce mensuelle des chiffres du chmage, par le Ministre en charge de lemploi, est

    ralise sur la base des chiffres publis par Ple Emploi et la DARES. Ces chiffres portent

    sur le nombre de demandeurs demploi inscrits Ple Emploi en fin du mois qui a pr-

    cd. Selon les chiffres officiels de fin fvrier 2014, prs de 6 millions de personnes sont

    inscrites Ple Emploi, plus de 5,2 millions sont en aente demploi et plus de 3,5 millions

    sont immdiatement disponible.

    Dautres approches stasques existent, par exemple au travers des enqutes stasques

    de lINSEE, mais elles se situent sur un autre plan.

    Ces chiffres du chmage doivent tre considrs comme relafs dans la mesure o :

    tous les chercheurs demploi ne sont pas inscrits Ple Emploi,

    les chiffres dpendent des acons mme de Ple Emploi comme le

    rythme des inscripons, le suivi des inscrits, la polique de radiaon des ins-

    crits, le classement en catgorie de demandeurs demploi selon des critres

    choisis, etc.,

    lannonce des chiffres : nombre de demandeurs demploi inscrits

    Ple Emploi et taux de chmage et de leur voluon par rapport au mois pr-

    cdent ne suffit pas donner une image objecve dune ralit qui est,somme toute, plus complexe.

    www.ceru.fr

    ENSEIGNEMENTSUPERIEUR

    EMPLOI EDUCATION JEUNESSE

    DCHIFFRAGE

    LABORATOIRE DIDES SUR LDUCATION ET LA JEUNESSE 4 RUE EMILE LANDRIN 92100 BOULOGNE 0178164030

    Daniel LAMAR, Conseil en poliques de lorientaon, de la formaon et de lemploi.

    Les chercheurs demploi ne sont pas tous demandeurs demploi

    De nombreuses personnes en recherche demploi ne sont pas rfrences par Ple Emploi.Ple Emploi ne mne aucune acon daccs aux droits dans la mesure o son objecf estla diminuon du nombre de ses inscrits. Pour donner quelques exemples, citons :

    des jeunes en fin dtudes ne sinscrivent pas automaquement PleEmploi ; en parculier, une grande part des jeunes inscrits dans les MissionsLocales nest pas comptabilise comme demandeurs demploi,

    des tudiants, en recherche de travail durant leurs tudes ne passentgnralement pas par Ple Emploi,

    des femmes en reprise dacvit aprs une interrupon de carrire, de mme,

    une majorit des chmeurs en fin de droits, par exemple 2/3 des personnesbnficiaires du RSA, ne sont pas inscrites Ple Emploi,

    des sniors sors du rfrencement, etc.

    Mars 2014

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    www.ceru.fr LABORATOIRE DIDES SUR LDUCATION ET LA JEUNESSE DBAT CERU 2

    Des incidents

    concernant lesradiaons dinscrits

    interviennent.

    Par exemple, le 30

    septembre 2013, Ple

    Emploi a reconnu

    dans un communiqu

    le dysfonconnement

    dans le cadre de la

    campagne dactualisa-

    on des demandeursdemploi daot 2013.

    Les chiffres significa-

    fs concernant les

    demandeurs inscrits

    Ple Emploi sont les

    chiffres portant sur

    une anne glissante :

    par exemple de

    janvier 2013 janvier

    2014, car ils gomment

    les incidents de

    lanne coule.

    Comment se calcule le nombre des demandeurs demploi ?

    Le nombre de demandeurs demploi, en stock , dpend la fois : flux de nouveaux inscrits

    nombre des sortants des listes de Ple Emploi ; ce dernier chiffre dpend enpare des rgles administraves de radiaon et de leur mise en uvre praquepar les agents de Ple Emploi, voire de simples contrles en ligne ...

    Les cessaons d'inscripon pour dfaut d'actualisaon (non remplissage mensuel duformulaire sur le compte en ligne propre chaque demandeurs demploi) reprsentent 43 %des sores et les radiaons administraves 12 % des sores, soit au total 54,5 % dessores de Ple Emploi (chiffres de fvrier 2014).

    La DARES prsente ses chiffres, de manire trs honnte, en prcisant que : Au-del desvoluons du march du travail, diffrents facteurs peuvent affecter les donnes relaves

    aux demandeurs demploi : modificaons du suivi et de laccompagnement des demandeurs

    demploi, comportements dinscripon des demandeurs demploi .

    Les chiffres mensuels du chmage prtent confusion

    Lannonce des chiffres du mois prcdent rpond un besoin de communicaon po-lique et dimmdiatet dune publicaon des donnes mais il nest pas vritablementpernent. En effet, les voluons dun mois sur lautre font lobjet de distorsions (puisde correcons ultrieures) et de phnomnes saisonniers (recours lintrim, travauxagricoles ou acvits tourisques). Les variaons mensuelles portant sur quelques di-

    zaines de milliers dinscrits de plus ou de moins, mises en avant par la quasi-totalit desmdias, ne sont donc pas significaves.

    La prsentaon des chiffres donne lieu des sous-esmaons

    La catgorisaon de chmeurs change dans le temps. Les catgories administraves (de 1 8) ont t remplaces par des catgories stasques de A E (voir les dfinions dans len-cadr). Ces changements de mode de mesure ont permis, de fait, de rebare les cartes.

    Les demandeurs demploi inscrits Ple emploi sont regroups en diffrentes catgories.

    Catgorie A Demandeurs demploi tenus de faire des actes positifs de recherche demploi, sans emploi

    Catgorie BDemandeurs demploi tenus de faire des actes positifs de recherche demploi, ayant exerc une activit

    rduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois).Catgorie C

    Demandeurs demploi tenus de faire des actes positifs de recherche demploi, ayant exerc une activit

    rduite longue (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois).

    Catgorie D

    Demandeurs demploi non tenus de faire des actes positifs de recherche demploi (en raison dun stage,

    dune formation, dune maladie) y compris les demandeurs demploi en convention de reclassement

    personnalis (CRP), en contrat de transition professionnelle(CTP) ou en contrat de scurisation profes-

    sionnelle (CSP), sans emploi.

    Catgorie EDemandeurs demploi non tenus de faire des actes positifs de recherche demploi, en emploi

    (par exemple : bnficiaires de contrats aids, crateurs dentreprise).

    Pour minorer les chiffres du chmage, la tendance des hommes et femmes poliques estde mere en avant les seuls chiffres de la catgorie A : cest--dire de personnes sansemploi et immdiatement disponible .

    Pour donner des exemples, un chmeur, qui travaille en intrim trois jours dans le mois,bascule dans la catgorie B et sil dpasse les 10 jours travaills, par exemple en CDD, ilest transfr en catgorie C. Cest dire que le chiffre de la catgorie A peut baissertandis que celui de la catgorie B augmente dans la mesure o se prsentent des petsboulots

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    Contact presse : Ol ivier Vial 01 78 16 40 30

    [email protected]

    Le discours polique

    ulise plusieurs biais

    pour minorer les

    chiffres du chmage.

    La classificaon en

    catgorie D de la plu-

    part des licencies

    conomiques

    explique, en pare, la

    croissance du nombre

    de demandeur en

    catgories D ou E quia progress de prs

    de 9% en un an.

    La mesure, une

    date donne, de la

    ralit sociale concer-

    nant lemploi ou

    labsence demploi

    parait disperse voire

    fausse en raison du

    nombre des acteurs

    et de leur absence de

    coordinaon.

    CatgorieNombre dinscrits ple Emploi

    Variation sur un anA fin fvrier 2014 A fin fvrier 2013

    A 3 608 700 36 453 500 4,5 %A,B et C 5 236 300 5 000 400 4,7 %D et E 702 500 655 900 7,1 %

    Ensemble 5 938 800 5 656 300 5,0 %

    Il semble plus opportun de cumuler les catgories A+B+C qui rassemblent les personnestenues des actes de recherche demploi. La DARES procde dailleurs ainsi puisquelle pr-sente successivement les chiffres des catgories A, puis les catgories A+B+C et enfin len-semble de A E. Une autre astuce pour minorer les chiffres consiste annoncer ceux de laseule France mtropolitaine, en oubliant loutre-mer. Les chiffres de janvier 2014, France en-re dont DOM, sont donns dans le tableau suivant.

    Des licencis conomiques chappent au classement en catgorie A

    Les demandeurs demploi de catgorie D runissent les demandeurs demploi en convenonde reclassement personnalis (CRP), en contrat de transion professionnelle (CTP) ou en

    contrat de scurisaon professionnelle (CSP), sans emploi. . Cee dfinion neutre dissi-mule une ralit mconnue quil convient de dtailler. Lors dun Plan de sauvegarde del'emploi (galement connu sous son ancien nom de plan social ou sous le sigle PSE), dessalaris font lobjet dun licenciement conomique et dans cee situaon, ils se voient pro-poser un Contrat de scurisaon Professionnelle (CSP) qui sapplique aux procdures delicenciement conomique engages compter du 1er septembre 2011.

    Plus de 80% des licencis choisissent cee soluon. Il ne sagit en aucun cas de remere encause cee bonne mesure mais de faire remarquer que les bnficiaires sont comptabilissen catgorie D alors quils sont, pour la trs grande majorit, en recherche demploi acve etdevraient selon toute vidence se trouver en catgorie A (hors quelques demandeurs demploientrs en formaon professionnelle).

    Les sources des chiffres sur lemploi

    Diffrents organismes publics produisent des chiffres sur linseron professionnelle et lemploi : citons :Ple Emploi, la DARES, lINSEE, le Centre d'tudes et de recherches sur les qualificaons (CEREQ), la Di-recon de l'valuaon, de la prospecve et de la performance (DEEP), le Conseil d'Orientaon pourl'Emploi, lAgence Pour lEmploi des Cadres, etc. Leurs mulples donnes sont parfois convergentes, par-fois pas en foncon des mthodes adoptes par chacun. Par exemple, la DARES indique que : La no-on de demandeurs demploi inscrits Ple emploi est une noon diffrente de celle de chmeurs ausens du Bureau internaonal du travail (BIT) : certains demandeurs demploi ne sont pas chmeurs ausens du BIT et certains chmeurs au sens du BIT ne sont pas inscrits Ple emploi. . La comparaison denos chiffres du chmage avec ceux des pays trangers sont donc relaviser et les projecons faites par

    des instuons internaonales dune valeur sujee cauon.

    En conclusion

    Compte tenu des lments prcdents, nous pouvons conclure, que lorsquun responsablepolique annonce, fin fvrier 2014, un nombre de 3 600 000 demandeurs demploi , iloublie sciemment de lordre de 2 000 000 de demandeurs demploi , sans compter lescentaines de milliers de personnes en recherche demploi non inscrites Ple Emploi