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ÊTRE DOCTORANT AU LABORATOIRE DÉTUDES SUR LES MONOTHÉISMES Compte rendu de la journée d’accueil du 27 janvier 2011

Compte rendu de la journée d’accueil du 27 janvier 2011 · – Repenser la normativité en Islam post-mongol dirigé par Orkhan Mir-Kasimov. En conclusion, la place des doctorants

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ÊTRE DOCTORANT AU LABORATOIRE D’ÉTUDES SUR LES MONOTHÉISMES

Compte rendu de la journée d’accueil du 27 janvier 2011

Sommaire

Présentation du Laboratoire d’études sur les monothéismes

Présentation du LEM ....................................................................................... 5Olivier Boulnois, directeur du laboratoire

Présentation des quatre équipes ..................................................................... 8Daniel de Smet, directeur de l’équipe 1Marie-Odile Boulnois, directrice de l’équipe 2Philippe Hoff mann, directeur de l’équipe 3Philippe Büttgen, directeur de l’équipe 4

Présentation de la charte des doctorants ........................................................ 19Julie Brumberg-Chaumont

Élection des représentants des doctorants .................................................... 19Anne-Catherine Baudoin

Ateliers par équipe ............................................................................................. 19

Ateliers méthodologiques

La gestion des ressources électroniques ......................................................... 21Renaud Alexandre

L’éditeur de texte LaTeX : qu’est-ce que ce logiciel au nom bizarre ? .......... 29Aurélie Delattre

Dépouiller des archives : petite promenade doctorante .............................. 34Amélie Lecoq

La soutenance de thèse, tout un poème ......................................................... 40Chrystel Bernat

La procédure de dépôt de candidature à la maîtrise de conférence ........... 48Mickaël Ribreau

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Présentation du Laboratoire d’étude sur les monothéismes

Présentation du LEM par Olivier Boulnois, directeur du laboratoire

M. Boulnois commence par souhaiter la bienvenue aux doctorants qui sont ve-nus lors de cette journée d’accueil. Il commence par préciser que les doctorants sont membres de plein droit du laboratoire, certes membres temporaires, mais sur toute la durée de la préparation de la thèse.Son propos est de présenter le laboratoire selon trois axes : défi nir d’abord son objet intellectuel, qui en fait partie et comment le laboratoire fonctionne.

1/L’objet intellectuel du LEM, centre de recherche à part entière

Les recherches menées par les membres du laboratoire portent sur les trois mono théismes (judaïsme, christianisme, islam), mais aussi sur les mono-théismes au sens large. Cela inclut des monothéismes « dissidents », le monothéisme philosophique païen. Il faut mentionner notamment la glose et le manichéisme. La méthode choisie est avant tout historique et critique et nous cherchons à comprendre ce qui s’est passé dans la confrontation entre les rationalités religieuses et philosophiques. Le LEM porte sur les grandes théologies et les grands mouvements religieux et philosophiques qui sont liés à ces théologies. Les travaux des chercheurs vont donc de l’édition de textes jusqu’à l’interprétation, en passant par toutes les strates de la réception histo-rique. Le laboratoire est par nature pluridisciplinaire : il comprend des philo-logues, des historiens, des philosophes. Il est jours intéressant de se confronter à d’autres méthodes et de solliciter le savoir d’autres collègues spécialistes

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d’autres disciplines. La période qui intéresse le LEM va depuis la constitution des grands canons des Écritures jusqu’à l’interprétation à l’époque moderne. Le LEM est un laboratoire généraliste de sciences religieuses. C’est le seul en France à étudier de manière historique et philosophique les textes et les doctrines des traditions religieuses.

2/ La structure administrative (que signifi e IEA, CERCOR ?)

Le laboratoire est une unité mixte de recherche, parce qu’il est constitué de chercheurs du CNRS et des enseignants de l’École pratique des hautes études. Elle est mixte parce qu’il y a d’autres universités, à titre secondaire d’un point de vue administratif : l’université Saint-Étienne pour le Centre européen de recherche sur les congrégations et les ordres religieux (le CERCOR) et Paris-IV pour l’Institut d’études augustiniennes.Le laboratoire comprend vingt chercheurs CNRS, seize enseignants de l’École pratique des hautes études, cinq enseignants de l’université Paris-IV et sept enseignants d’autres universités. Ce qui aboutit à un total de quarante-huit. Il faut ajouter plusieurs ingénieurs d’études et une gestionnaire, Félicia Yuste, qui est chargée de la gestion des aspects fi nanciers et d’organisation (notam-ment des missions pour les colloques). Il y a une centaine de doctorants, dont 45 % sont étrangers. Il y a donc une forte dimension internationale du labora-toire, sans aucun doute liée au caractère attractif de l’École pratique des hautes études. Il y a soixante-douze membres associés, qui sont des chercheurs ratta-chés à d’autres universités, mais qui nous rejoignent pour des projets précis.Le LEM est associé, au sein d’une fédération, à d’autres centres de re-cherche qui se situent pour l’essentiel à Villejuif. Cette fédération 33 s’ap-pelle l’Institut des traditions textuelles, actuellement dirigé par Darwin Smith, et c’est cet institut qui s’occupe de la bibliothèque, que nous parta-geons avec d’autres centres de recherche, en l’occurrence le LAMOP (Labo-ratoire de médiévistique occidentale de Paris) et le centre Jean-Pépin, qui étudie la philologie et la philosophie antique. Nous avons aussi des objets de recherche communs : nous organisons ainsi un colloque annuel et il y a régulièrement des travaux de recherche communs aux différents centres constituant la fédération 33.

7Présentation du laboratoire

Le LEM s’inscrit dans un groupe d’intérêt scientifi que qui porte sur les sources de la culture européenne et méditerranéenne : il s’agit de mettre sur pied une sorte de réseau de ressources documentaires, d’érudition. Appartient à ce groupe notamment l’Institut de recherche et d’histoire des textes. Une réfl exion sur les enjeux de la numérisation est menée, sur l’accès aux sources.Le LEM adhère à un projet de grande ampleur, le campus Condorcet : un nou-veau campus surgira de terre vers 2016 au nord de Paris, à Aubervilliers. Il rassemblera diff érents centres de recherche et notamment l’EPHE et l’EHESS. Il sera un pôle consacré aux sciences humaines. À ce titre, le LEM sera présent au nom des sciences religieuses et des sciences de l’érudition. Dès maintenant sont menées des réfl exions sur l’organisation interne du campus, sur l’organi-sation de la bibliothèque… Il existe des conventions précises sur tel ou tel programme de recherche avec des maisons d’édition (par exemple la Commission léonine).Le LEM est articulé à un triple niveau : les sections du CNRS, les diff érents sites géographiques et les diff érentes équipes de recherche.

Les chercheurs CNRS dépendent de diff érentes sections du CNRS : la sec-tion 32, Mondes anciens et médiévaux, et la section 35, Philosophie, histoire de la pensée, sciences des textes, théorie et histoire des littératures et des arts.

Le LEM s’articule autour de plusieurs sites :Il y a une longue histoire du LEM. Au commencement, le laboratoire se nom-mait « Centre d’études des religions du livre », fondé en 1970 et dont l’objet était déjà les trois monothéismes. Depuis s’y sont rattachés d’autres entités. En 1995, la Nouvelle Gallia Judaïca s’est rattachée au laboratoire – depuis 2002, elle est localisée à Montpellier et ses missions sont de retracer l’histoire du judaïsme médiéval en France. L’Institut d’études augustiniennes (IEA) est, depuis 2002, une composante importante de l’UMR 8584. Cet institut édite les œuvres de Saint Augustin, publie la Revue d’études augustiniennes et patris-tiques, les collections des études augustiniennes, de la Bibliothèque augusti-nienne et la Nouvelle Bibliothèque augustinienne, et possède une bibliothèque très riche concernant les études augustiniennes et patristiques. Enfi n, en 2007, une équipe de l’université de Saint-Étienne, le CERCOR, le centre européen de recherche sur les congrégations et les ordres religieux, a rejoint le LEM.

8 Être doctorant au LEM

Le LEM s’organise autour de quatre équipes : 1/ l’équipe 1, « Livres sacrés : canons et hétérodoxies », dirigée par Daniel de Smet, comporte deux sections – sur la Bible (Écritures hébraïques et chrétiennes) et sur l’islam (Doctrines et pensée) ;2/ l’équipe 2, « Littératures religieuses et exégèse biblique dans l’Antiqui-té tardive et au Moyen Âge », dirigée par Marie-Odile Boulnois, s’inté-resse à la patristique et aux études bibliques en Occident jusqu’au Moyen Âge. L’Institut d’études augustiniennes fait naturellement partie de cette équipe ;3/ l’équipe 3, « Philosophies et théologies antiques, médiévales et mo-dernes », dirigée par Philippe Hoff mann, étudie les rationalités doctrinales et philosophiques des textes fondamentaux de la pensée occidentale, ce qui inclut bien évidemment les débats théologiques ;4/ l’équipe 4, Institutions et doctrines religieuses (Europe et Méditerra-née médiévales et modernes), dirigée par Philippe Büttgen, dont l’objet est l’approche historique des grands phénomènes religieux occidentaux. Le CERCOR et la Nouvelle Gallia Judaïca en font partie.

Le LEM est piloté par un conseil de laboratoire. En sont membres les res-ponsables des quatre équipes, les responsables des sites, la gestionnaire et les représentants des doctorants.Il serait bon de consulter régulièrement le site du laboratoire (http://lem.vjf.cnrs.fr/) pour connaître les dates des prochains colloques ou des prochaines soutenances.

3/ Les grands projets de recherche du LEM

Les chercheurs du LEM se retrouvent autour de quatre grands projets transversaux : – L’exégèse de la Bible (des Pères au xviie siècle), sous la direction de Gil-bert Dahan, qui confronte les diff érentes interprétations d’un verset de la Bible. – Les noms divins, dirigé par Olivier Boulnois et Brigitte Tambrun, qui étudie les diff érents dénominations qui désignent dieu ou les dieux, dans

9Présentation du laboratoire

la mesure où ces noms se disent eux-mêmes révélés par dieu (les noms que les hommes attribuent à dieu ou aux dieux, et ceux que les dieux donnent d’eux-mêmes). C’est le lieu d’une véritable réfl exion comparatiste, puisque ont été aussi invités des spécialistes de l’Égypte ancienne et une séance est prévue avec un spécialiste du taoïsme.– La mystique théorétique et théurgique dans l’Antiquité gréco-romaine (pa-ganismes, judaïsmes, christianismes), dirigé par Simon Mimouni, Arnaud Sé-randour et Madeleine Scopello. Ce projet porte sur les théories et la pratique de la mystique, de la théurgie dans le paganisme, le judaïsme et le christia-nisme antique. Il est mené en partenariat avec l’UMR Orient et Méditerranée.– Revisiter les monothéismes, dirigé par Constantinos Macris. Il s’agit de s’in-terroger sur l’historiographie sur les monothéismes. C’est une réfl exion fonda-mentale sur l’objet même du laboratoire : y a-t-il un lien entre monothéisme et intolérance ? Quels sont les rapports entre monothéismes et humanismes ?... Ce projet a aussi une résonnance contemporaine.À cela s’ajoute des travaux propres à chaque équipe et aussi à chaque chercheur.

Il existe aussi des projets des équipes pour les années 2010-2013 :– Albert le Grand et le Liber de causis, dirigé par Alain de Libera et Marc Geoff roy ;– Plotin et les gnostiques, dirigé par Jean-Daniel Dubois et Philippe Hoff mann ;– La sacralité du texte en islam, dirigé par Daniel De Smet.

Il existe aussi des projets en partenariat avec d’autres équipes– Cohabitations et contacts religieux dans les mondes hellénistiques et ro-main, dirigé par Jean-Daniel Dubois et Nicole Belayche ;– Repenser la normativité en Islam post-mongol dirigé par Orkhan Mir-Kasimov.

En conclusion, la place des doctorants au sein du laboratoire est importante : cette journée d’accueil est organisée afi n de vous faire connaître les locaux et, surtout, la bibliothèque à laquelle vous pouvez avoir accès. Dans les conseils de laboratoire, le statut des doctorants a toujours une place particulière. Donc, pour nous il est très important que les doctorants soient partie prenante de la recherche au sein du Laboratoire d’études sur les monothéismes.

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Présentation des quatre équipes

1/ L’équipe 1 : Livres sacrés : canons et hétérodoxies

Daniel de Smet, responsable de la première équipe, Livres sacrés : canons et hétéro doxies, prend la parole pour présenter celle-ci. Daniel de Smet, directeur de recherche au CNRS, est islamologue et philosophe. L’équipe comporte deux sections : Écritures hébraïques et chrétiennes et Doctrines et pensée de l’islam. Celle-ci peut paraître hétérogène, puisque les chercheurs qui en font partie tra-vaillent sur les langues et dans des domaines divers. La plupart sont orientalistes et des spécialistes des écritures chrétiennes, juives, gnostiques, et musulmanes, tous concernés par des questions liées à l’émergence de textes canoniques et ortho-doxes, et à leur rapport avec les littératures dites « apocryphes et hétérodoxes ». L’intérêt majeur de l’équipe est celui de la constitution des Écritures sacrées, l’histoire de leur rédaction, l’interrogation sur la sacralité du texte (quand ? Comment ? Pourquoi ?) par certaines communautés. L’activité de l’équipe se concentre sur l’édition critique, la traduction et l’étude de textes philosophiques, théologiques et religieux qui se situent en marge de ces « ortho doxies » de l’Anti-quité tardive et du Moyen Âge que sont le (néo-) platonisme païen et les ortho-doxies naissantes des grandes religions monothéistes : judaïsme, christianisme et islam. Elle réunit des spécialistes de la littérature arabe, arménienne, copte, éthiopienne, géorgienne, grecque, latine et persane.Font notamment partie de la section « Bible : Écritures hébraïques et chré-tiennes » Jean-Daniel Dubois, Simon Mimouni, Arnault Sérandour, Bernard Outtier, connaisseurs des langues orientales, anciennes et chrétiennes.Les projets collectifs de la section « Bible : Écritures hébraïques et chrétiennes » sont :– « Corpus des énoncés barbares » (CENOB). Il s’agit d’un projet soutenu par l’Agence nationale pour la recherche, dirigé par Jean-Daniel Dubois, lan-cé en janvier 2008 et pour trois ans, avec une équipe à Paris, à Padoue et à Bruxelles. Le projet comprend tout d’abord la constitution d’une base de don-nées plurilingue (grec, latin, syriaque, araméen, égyptien, démotique, copte) des énoncés barbares dans les textes magiques, gnostiques et manichéens. Le projet articule trois équipe : au LEM, une autre à l’université de Padoue et un

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autre à l’université libre de Bruxelles. Le projet est dans sa phase fi nale : nous préparons un ouvrage et un CD-Rom contenant une banque de données des fameux « abracadabra » que l’on trouve dans les textes gnostiques et dans ceux de l’Antiquité sémitique, égyptienne ou gréco-romaine. – La littérature apocryphe chrétienne. La revue Apocrypha. International Jour-nal of Apocryphal Literatures, dirigée par Jean-Daniel Dubois depuis 2000, est publiée par Brepols, à Turnhout, a été fondée au sein du Laboratoire en 1990. Elle accueillerait volontiers des articles ou des recensions de livres rédigés par des doctorants. Est aussi en préparation l’édition critique des Actes de Pilate – texte transmis en plusieurs langues (grec, latin, syriaque, copte, arménien, géorgien, arabe) dans le cadre des projets de l’Association pour l’étude de la littérature apo-cryphe chrétienne (AELAC). Nous préparons trois volumes d’éditions critiques de textes grecs, syriaques, arméniens, géorgiens des Actes de Pilate.Font partie de la section « islam : Doctrines et pensée » : Mohammad Ali Amir-Moezzi (directeur d’études à l’EPHE, dont la chaire s’intitule « Exégèse et théologie de l’islam shi’ite », Rainer Brunner, Daniel De Smet, Paul Fen-ton (en détachement à Jérusalem), Pierre Lory (en détachement à Damas) et Christian Décobert.L’équipe d’islamologues travaille sur le Coran, sur l’origine de sa rédaction, sur sa réception dans les diff érents mouvements de l’islam, en particulier pour Mohammad Ali Amir-Moezzi sur le shiisme. Le projet « Controverses sur les écritures canoniques de l’islam et leurs anté-cédents dans les autres traditions textuelles du Moyen-Orient » sur les contro-verses pendant les premiers siècles de l’islam concernant la rédaction du Coran (est-il légitime de mettre par écrit une parole qui a été révélée orale-ment au prophète ? Comment s’est constituée la vulgate du Coran ?). Le projet consiste à étudier les questions rencontrées lors de la mise en place des textes qui constituent aujourd’hui les références doctrinales de l’islam. Un autre projet, codirigé par Daniel de Smet et l’UPR 76, concerne l’exégèse philosophique du Coran en vue de préparer un ouvrage collectif, qui off rira la première synthèse interdisciplinaire sur le sujet. Ce projet s’organise autour de journée d’études, au cours de laquelle intervient un spécialiste sur un passage du Coran, son intervention étant suivie d’une discussion avec d’autres spécialistes.

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2/ L’équipe 2 : Littératures religieuses et exégèse biblique dans l’Antiquité tardive et au Moyen Âge

Marie-Odile Boulnois est directrice d’études à l’École pratique des hautes études – sa chaire s’appelle « Patristique et histoire des dogmes ». Elle dirige la deuxième équipe, Littératures religieuses et exégèse biblique dans l’Antiquité tardive et au Moyen Âge, rassemblant des antiquisants et des médiévistes. L’objet d’études est ici plutôt de l’histoire de la réception de la Bible (alors que l’équipe 1 étudie notamment la Bible en elle-même). Dans cette équipe se trouvent des hellénistes – Marie-Odile Boulnois, Alain Le Boulluec, pro-fesseur émérite à la retraite, Catherine Broc-Schmezer, de l’université de Bor-deaux – et des latinistes – sont présents Michel-Yves Perrin, directeur d’études à l’EPHE, dont la chaire s’intitule « Histoire et doctrines du christianisme latin (Antiquité tardive) » et Vincent Zarini, dont la chaire à l’université Paris-IV s’intitule « Littérature latine de l’Antiquité tardive ». – Un des axes centraux de notre équipe est l’étude de l’œuvre d’Augustin, au-tour de l’Institut d’études augustiniennes, dirigé par Vincent Zarini, qui est au départ une fondation religieuse, fondée par les Augustins de l’Assomption à la fi n du xixe siècle, qui est devenue une association dans les années 1950 et qui est passée sous la tutelle de Paris-IV et du CNRS au cours des années 1980-1990. L’IEA appartient au LEM depuis les années 2000. Il est hébergé par les bâtiments de l’Institut catholique de Paris, propriétaire du fonds ancien qui est à disposition des chercheurs à la bibliothèque de l’IEA.L’IEA publie deux revues : la Revue d’études augustiniennes et patristiques – qui paraît semestriellement et couvre de nombreux domaines, parmi lesquels l’œuvre d’Augustin et l’augustinisme ainsi que l’Antiquité tardive (patristique/littérature grecque et latine tardive) et l’histoire ancienne du christianisme et celle de l’Afrique du Nord antique. D’anciens numéros sont en ligne gratuite-ment. Et les Recherches augustiniennes et patristiques – de périodicité moins régulière que la Revue des études augustiniennes et patristiques –, rassem-blent, sur les mêmes périodes, des mémoires plus amples que les articles de la Revue et qui permet d’accueillir de très gros articles. Si vous avez des articles pouvant entrer dans ces champs, il est possible de les proposer au comité de lecture de ces revues.

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La collection « Bibliothèque augustinienne » publie notamment les nou-veaux sermons, les lettres, les commentaires sur les psaumes, les traités anti-pélagiens d’Augustin. Il est envisagé de scanner et de mettre en ligne les pre-miers volumes qui sont actuellement introuvables. La collection des « Études augus tiniennes » publie des commentaires, dans deux séries (Antiquité et Mé-diévale). La collection reçoit les résultats d’une thèse en patristique latine et grecque ou des actes de colloque.L’IEA tient, à la disposition des chercheurs, étudiants et enseignants, une bibliothèque et une documentation spécialisée dans les domaines de l’augus-tinisme, de l’histoire du christianisme ancien et médiéval et de la patristique. La bibliothèque est ouverte, en consultation sur place, aux chercheurs sur autorisation du directeur.Elle est située au 3, rue de l’Abbaye dans le 6e arrondissement de Paris (métro : Saint Germain des Prés ou Mabillon). Elle est ouverte les lundi, mardi, mer-credi, vendredi, après-midi (13h30-17h30) et le jeudi de 10h00-17h30 (ferme-tures : août, Noël, Pâques et 1 semaine en février). La bibliothèque possède un fonds très riche (53 000 titres) – il y a des livres que l’on ne trouve pas à la BnF. Elle s’occupe aussi du réseau PMC (premier millénaire chrétien) : un site Internet vous donnera accès aux catalogues des bibliothèques faisant partie du réseau (il y a plus de 400 000 notices).– Projet transversal dirigé par Gilbert Dahan qui organise des journées d’études sur l’exégèse biblique, depuis l’exégèse juive ancienne en passant par la patris-tique jusqu’à l’époque moderne, en lien avec le Groupe de recherches sur les non-conformismes religieux des xvie et xviie siècles et l’histoire des protestantismes (GRENEP) de la faculté de Strasbourg. Le principe étant d’étudier un verset de l’Ancien Testament dans son histoire, son contexte historique, sa réception. Chaque communiquant dispose d’une heure et examine les exégèses juives et chrétiennes jusqu’au xviie siècle. Quatre ont été organisées. Les actes des jour-nées, consacrées à la parabole des talents (Matthieu 25, 14-30) et aux péricopes de la sœur épouse (Gn 12 et 20) ont été édités par les éditions du Cerf. Une troisième ouvrage est en préparation. La cinquième journée d’exégèse biblique portera sur l’exégèse d’Isaïe 8, 1-8. Elle aura lieu le jeudi 7 avril 2011 de 10 h à 16 h 45 à la faculté de théologie protestante de Strasbourg. La sixième journée aura lieu en novembre à Paris et sera consacrée à Philippien, II, V.

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– Un autre projet portant sur l’exégèse biblique est mené par Martin Morard, qui travaille sur la glose ordinaire de la Bible et l’Aurea Catena de Th omas d’Aquin (en lien avec Guiseppe Conticello, qui appartient à l’équipe 3). Ce travail devrait déboucher, entre autres, sur la mise en ligne de la glose, avec des liens vers des documents numérisés.– La plupart des chercheurs de l’équipe 2 sont attelés à des travaux de traduction, d’édition, de commentaire qui sont publiés dans diff érentes collections, dont la collection des Belles lettres, le Corpus christianorum, la collection des Sources chrétiennes et la Bibliothèque augustinienne. Un des grands projets est la tra-duction des premiers textes de la littérature chrétienne pour la Bibliothèque de la pléiade, sous la direction de Vincent Zarini, de Jean-Marie Salamito (membre associé du laboratoire) et de Bernard Pouderon (de l’université de Tours).– Certains travaillent avec des membres de l’équipe 1 : ainsi, Alain Le Boulluec et Anne-Catherine Baudoin (doctorante) travaillent sur les textes apocryphes.– Organisation de colloque : le colloque en hommage à Goulven Madec – dense (dix-neuf conférences prévues, dont neuf étrangères) –, organisé par Isabelle Bochet, aura lieu les 7-8 septembre au palais abbatial, lieu symbolique. Une publication est prévue dans la collection de l’IEA.

3/ L’équipe 3 : « Philosophies et théologies antiques, médiévales et modernes »

L’équipe 3 est dirigée par Philippe Hoff mann, directeur d’études à l’EPHE (sa chaire s’intitulant : « Th éologies et mystiques de la Grèce hellénistique et de la fi n de l’Antiquité »), ancien doyen et président de la section des sciences reli-gieuses de l’EPHE (22 octobre 2002-30 mai 2006), ancien directeur du LEM (1er janvier 1999 – 31 décembre 2009). L’équipe 3 correspond au noyau de l’ancien centre des religions du livre fondé il y a plus de quarante ans par des philosophes médiévistes de la Ve section de l’École pratique des hautes études (Henry Corbin, Georges Vajda et Paul Vignaux). Actuellement l’équipe 3 compte neuf chercheurs et enseignants chercheurs, avec une prédominance des chercheurs du CNRS. Il y a trois di-recteurs d’études de l’EPHE (Olivier Boulnois, Alain de Libéra et Philippe d’Hoff mann), six enseignants chercheurs du CNRS.

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« Philosophies et théologies » : l’idée est de conjoindre très solidement l’his-toire de la philosophie et la théologie savante. D’autres équipes du CNRS ont privilégié le lien entre la philosophie et l’histoire des sciences. L’idée du centre des religions du livre, puis du LEM, est de favoriser, de manière pluri-disciplinaire, la liaison entre philosophies et théologies, c’est-à-dire l’ouver-ture de la philo sophie aux constructions théologiques. Les mondes antiques et médiévaux sont donc historiquement, culturellement, des domaines où la liaison s’est établie de manière naturelle et s’est traduite institutionnellement, par exemple dans les universités médiévales. D’autre part, une originalité du LEM réside dans le fait d’avoir voulu rassem-bler des antiquisants, des médiévistes et des modernistes, de manière à situer l’histoire de la philosophie et de la théologie dans la très longue durée, aussi pour bousculer un peu les coupures trop souvent établie entre, d’une part Anti-quité tardive et Moyen Âge et, d’autre part la période médiévale et les débuts de l’âge moderne. Par ailleurs, nous n’avons pas souhaité introduire des spécifi cations linguis-tiques. Il y a dans cette équipe une majorité de latinistes. Il y a aussi des hellénistes. Nous souhaitons aussi accueillir des spécialistes d’autres domaines linguistiques (étant donné l’importance des langues arabes et persanes ou des langues orientales). Cette équipe se veut donc une structure en évolution.Du point de vue des thématiques de l’équipe 3, elle entre en synergie avec les trois autres équipes :– entre l’équipe 3 et les travaux menés sur la philosophie arabe dans l’équipe 1, la passerelle est naturelle ; Marc Geoff roy, qui appartient à l’équipe 3, est spé-cialiste de philosophies latine et arabe (en particulier d’Avicenne), qui travaille avec les arabisants de l’équipe 1 ;– Un auteur majeur de l’Antiquité, Plotin, et sa polémique avec les gnostiques est l’occasion d’un travail en commun avec Jean-Daniel Dubois, qui fait partie de l’équipe 1.– Philosophies et théologies ouvrent le vaste champ des constructions dog-matiques qui sont au cœur de la littérature patristique. La frontière est tenue entre les travaux de l’équipe 3 et ceux de l’équipe 2 (l’œuvre d’Augustin nous rassemble ici).

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– Certains membres de l’équipe 4 sont antiquisants et faisaient partie des tra-vaux sur la tradition platonicienne.Les problématiques d’ensemble décrites par Daniel de Smet et Marie-Odile Bou-lnois peuvent aussi être appliquées aux travaux menés par l’équipe 3. Par exemple, l’étude des textes sacrés dans leur fonction autoritative, l’étude des canons, qui correspondent aux travaux menés par les spécialistes de l’Antiquité tardive. L’équipe travaille sur plusieurs projets, dont un projet ANR consacré à l’étude de l’Organon d’Aristote et de la tradition interprétative de celui-ci. Un autre groupe de travail se consacre au commentaire par Albert le Grand du Liber de causis, très fortement inspiré des Éléments de théologie de Proclus. Olivier Boulnois dirige le projet transversal sur les noms divins. Constantin Macris, spécialiste du pythagorisme, dirige le projet « Revisiter les monothéismes » et collabore au projet « La mystique théorétique et théurgique dans l’Antiquité gréco-romaine ». Guiseppe Conticello, chercheur au CNRS, est porteur d’un grand projet « encyclo pédique » sur l’histoire de la théologie byzantine et orthodoxe (à l’époque moderne).Il n’y a pas de collection qui soit aussi directement ancrée dans les thématiques de l’équipe 3, chaque chercheur ayant ses canaux propres. La troisième équipe est le point d’ancrage d’une revue de référence dont la responsabilité incombe à Irene Caiazzo, les Archives d’histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge. Parmi les publications pouvant servir de débouchés aux travaux des cher-cheurs du laboratoire, il y a la collection de la fédération « Textes et traditions», publiée chez Vrin.Au sein de la fédération, l’équipe 3 entretient des liens de proximité avec le centre Jean-Pépin qui est sans doute plus monodisciplinaire que le LEM et centré plus exclusivement sur l’histoire de la philosophie.

4/ L’équipe 4 « Institutions et doctrines religieuses (Europe et Méditerranée médiévales et modernes) »

L’équipe 4 est dirigée par Philippe Büttgen, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire de la philosophie en Allemagne du xvie au xixe siècles), de la philosophie de la religion, de l’histoire et de l’historiographie

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religieuses de l’époque moderne, de l’histoire de l’exégèse biblique et de la confessionnalisation.Philippe Büttgen présente l’équipe 4, qui représente la diversité géographique (le LEM possède trois sites, à Villejuif, à Montpellier et à l’université Jean-Monnet de Saint-Étienne) et disciplinaire du laboratoire (elle regroupe des historiens des idées, des spécialistes de l’histoire de la philosophie, des histo-riens médiévistes et modernistes).Le projet intellectuel de cette équipe est de regarder l’histoire des doctrines religieuses dans leurs projections ou dans leur hétéronomie, c’est-à-dire en les ramenant à un certain nombre de milieux. Les doctrines peuvent être d’ortho-doxie (comme les recherches menées par Philippe Büttgen sur les canons pro-testants et les professions de foi au xvie et xviie siècles) ou d’hétérodoxie (par exemple, à travers les recherches menées par Jean-Pierre Brach sur l’histoire des dissidences religieuses). Certains chercheurs de l’équipe 4 s’intéressent) l’histoire des institutions : histoire de l’Église, histoire des ordres monastiques (via le CERCOR, dirigé par Daniel-Odon Hurel) et histoires des communau-tés religieuses, qu’elles soient dissidentes ou orthodoxes (en particulier via les recherches menées par Danielle Iancu à Montpellier à la Nouvelle Gallia Ju-daïca, qui étudie les communautés juives du sud de la France et du pourtour méditerranéen).L’équipe se déploie sur les trois sites principaux du LEM : à Villejuif, à Mont-pellier (pour la Nouvelle Gallia Judaïca) et à Saint-Étienne, pour le CERCOR.– Daniel-Odon Hurel prend alors la parole pour présenter le Centre européen de recherche sur les congrégations et les ordres religieux (CERCOR), qui aura 30 ans en 2012. Sa fondation est liée à la recherche sur l’histoire médiévale du monachisme. Ses recherches se sont ouvertes jusqu’à la période contemporaine. Le centre regroupe huit enseignants chercheurs qui travaillent sur trois axes : l’histoire du monachisme Orient-Occident ; une base de données européennes sur le monde monastique ; monachisme et société à l’époque moderne (en partie liée aux recherches de Daniel-Odon Hurel sur la correspondance de Mabillon et sur le commentaire historique de la règle de saint Benoît).Le CERCOR possède une bibliothèque à l’université Saint-Étienne, une collec-tion de monographies, de thèses et d’actes de colloque. La rédaction de la revue Mabillon, en partage avec l’IRHT, est assurée par la secrétaire du CERCOR,

18 Être doctorant au LEM

ainsi que celle des Analecta cartusiana, collection entièrement dédiée à la spiritualité de l’Ordre des Chartreux. Vous pouvez trouver plus de rensei-gnement sur le CERCOR à cette adresse : http://portail.univ-st-etienne.fr/bienvenue/utilitaires/centre-europeen-de-recherches-sur-les-congregations-et-ordres-religieux-207991.kjsp– La Nouvelle Gallia Judaïca : sa fondation est née à la suite d’une vaste en-quête prosopographique sur les communautés juives de la France médiévale, initiée à l’EPHE dans les années 1970 par Bernhard Blumenkranz. Du fait des intérêts des chercheurs, le travail, portant d’abord sur les populations juives médiévales du Nord de la France, s’est étendu à celles du pourtour méditerra-néen. Ce centre est installé dans un bâtiment historique du centre de Mont-pellier, après qu’il eût été dirigé par Gilbert Dahan à Villejuif. La collection du centre porte son nom et est publiée aux éditions du Cerf. Son séminaire se déroule à Montpellier tous les mois. – L’équipe 4 poursuit aussi des recherches à moindre terme : outre les partici-pations aux programmes transversaux communs (en particulier le programme sur les noms divins, coordonné par Brigitte Tambrun), d’autres initiatives de recherche peuvent être distinguées. Par exemple, le cycle de journées d’études organisé par Hubert Bost et Chrystel Bernat sur « Énoncer et dénoncer l’autre à l’époque moderne » sur l’énonciation de la diff érence confessionnelle à l’époque moderne. Ou d’autres initiatives, en lien avec d’autres laboratoires en France et à l’étranger, avec d’autres institutions (allemandes, par exemple ou française), avec des laboratoires du CNRS (avec le LAMOB qui appartient aussi à la fédération 33).

19Présentation du laboratoire

Présentation de la charte des doctorants

Julie Brumberg-Chaumont, chercheur au CNRS (sur la sémantique et à la logique médiévale) présente alors la charte des doctorants ; elle distribue un document résumant l’accueil scientifi que des doctorants au LEM. La collaboration avec les anciens et présents représentants des doctorants a permis l’élaboration du document ci-dessous, destiné à décrire les conditions d’accueil au LEM, complémentaire avec la charte européenne des doctorants, dont le LEM est signataire, via le CNRS.Julie Brumberg est votre interlocutrice pour répondre à vos besoins, qu’il s’agisse de demandes de fi nancement, de besoin d’infrastructure… Elle vous invite à profi ter de la bibliothèque et à vous mettre en lien avec Claire Raynal pour mettre à jour vos coordonnées. Un détail à régler si vous souhaitez pro-fi ter de la bibliothèque est l’accès à la cantine (il faudra se mettre en contact avec Félicia Yuste). Un projet d’école d’été tous les deux ans est sur le point de voir le jour.

L’accueil scientifi que des doctorants au LEM

1 – Principes généraux : la thèse et le laboratoire d’accueilLa préparation d’une thèse repose sur l’accord conclu entre le doctorant, son directeur de thèse, l’école doctorale auprès de laquelle il est inscrit et le laboratoire qui fournit le cadre d’un accueil scientifi que pour la durée du doctorat. Les engagements réciproques entre le doctorant et son direc-teur de thèse sont défi nis les chartes des thèses en vigueur dans les écoles doctorales représentées au LEM, à l’EPHE et à Paris IV. Le laboratoire d’accueil est l’unité à laquelle le doctorant est offi ciellement rattaché après acceptation formelle par le directeur de l’unité. Il fournit, quant à lui, le cadre naturel dans lequel sont menés le travail de recherche et la rédaction de la thèse. Il est à la fois le lieu d’une spécialisation sur une thématique, grâce aux moyens qu’il peut mettre à la disposition du doctorant, et celui d’une ouverture à d’autres démarches, approches ou disciplines à travers les échanges intellectuels et humains qu’il permet avec ses membres.

20 Être doctorant au LEM

2 – La place des doctorants au LEMLe doctorant est un chercheur en début de carrière menant un projet de recherche sur une durée (réglementaire) de trois ans, comprenant la ré-daction et la soutenance d’une thèse en vue d’obtenir le grade de docteur. En France, le doctorant n’a pas de statut particulier en dehors de celui que lui confère son inscription universitaire. Au niveau européen, la « Charte européenne du chercheur » recommande de considérer les doctorants comme des professionnels de la recherche. Ainsi reconnu, le doctorant se doit d’être pleinement intégré dans son unité ou laboratoire d’accueil, où il a accès, dans la mesure des moyens disponibles, aux mêmes facilités que les chercheurs titulaires pour accomplir son travail de recherche. Les doc-torants sont représentés au Conseil de laboratoire en tant que « personnels non permanents participant à l’activité de l’unité et répertoriés dans la base labintel » et « sous réserve d’une ancienneté minimale d’un an dans l’unité ». Le LEM est une UMR, pleinement concernée par ce statut européen du chercheur, et par les droits qu’il reconnaît au doctorat dans son équipe d’ac-cueil, puisque le CNRS comme par la CPU sont signataires de cette charte.

3 – L’accueil scientifi que au LEM En tant que laboratoire d’accueil, le LEM essaye, dans la mesure des moyens dont il dispose, de faciliter le travail des doctorants, l’avancée de leur recherche et la confrontation de leur travail avec celui des autres chercheurs du laboratoire. Ce soutien aux doctorants accueillis consiste notamment en :– Un suivi des doctorants assuré par Claire Raynal, qui leur commu-nique, en complément de l’école doctorale, toutes les informations utiles au bon déroulement de leur accueil : informations pédagogiques, vie du laboratoire, manifestations scientifi ques, appels d’off re pour des aides fi nancières, appels à communication, etc. – Une « Cellule Doctorant » animée par Julie Brumberg-Chaumont, chargée de recherche « référent » pour les doctorants du LEM, qui veille à leur accueil, encadre leurs demandes spécifi ques et l’organisation des manifestations qui les concernent.

21Présentation du laboratoire

– L’accès à une salle de travail ; l’accès à la bibliothèque de la Fédéra-tion 33, avec un accès à l’emprunt sous réserve d’une inscription annuelle.– La possibilité d’accéder – grâce à des codes utilisateurs réservés aux membres du laboratoire – aux ressources bibliographiques du Portail Bi-blio SHS (information scientifi que des unités CNRS en Sciences humaines et sociales) ; les codes sont communiqués sur demande individuelle par Mme Yuste ; il est impératif de veiller à ne les transmettre à personne d’autre.– Des aides fi nancières ponctuelles principalement destinées à des mis-sions ou de consultation d’archives. Les demandes seront à examiner au cas par cas sur recommandation du directeur de thèse. – La possibilité de participer à la vie intellectuelle du laboratoire, notam-ment à travers les réunions de l’équipe à laquelle le doctorant est ratta-ché et auxquelles il peut participer de plein droit, mais aussi à travers les discussions personnelles – qu’elles soient précédées d’une demande de rendez-vous ou tout à fait informelles – qu’il peut avoir avec l’ensemble des chercheurs de l’unité.– L’accès à l’ensemble des manifestations scientifi ques organisées par le labo ratoire : rencontres-débats, journées d’études, séminaires, colloques... ;– La possibilité pour les doctorants de présenter leur travail dans le cadre des réunions scientifi ques appropriées : réunion de l’équipe à laquelle ils sont rattachés, participation à des journées d’études, à des séminaires spécifi ques.– L’organisation annuelle d’une journée d’accueil des doctorants par la cellule doctorants et les représentants étudiants.– L’organisation régulière d’une école d’été.

4 – La participation des doctorants à la vie du laboratoirePendant la durée de leur accueil au LEM, les doctorants ont tout intérêt à tirer le meilleur parti de l’encadrement scientifi que qui leur est off ert. Même si la thèse est par nature un travail individuel, il peut diffi cilement être mené à bien sans les échanges intellectuels et humains qui sont une

22 Être doctorant au LEM

composante majeure de la vie d’un chercheur. Le laboratoire est une communauté qui fi gure, à une échelle réduite, la communauté scientifi que tout entière, et c’est aussi de l’intégration plus ou moins réussie dans cette communauté que dépend la suite de la carrière scientifi que d’un jeune chercheur. Le LEM encourage vivement les doctorants accueillis à s’impli-quer de diverses façons dans la vie du laboratoire et leur recommande de :– Communiquer au secrétariat des doctorats une adresse de courriel va-lide qu’ils consultent régulièrement afi n de se tenir informés des activités du laboratoire ; une autre façon de s’informer est de consulter le site web du LEM et notamment son « espace doctorants » ;– s’intégrer dès leur première année d’inscription à l’une des équipes ou programmes de l’unité. C’est notamment dans ce cadre qu’ils pourront informer régulièrement – outre leur directeur de thèse – l’ensemble des chercheurs de l’avancement de leurs travaux, des obstacles ou diffi cultés de tous ordres qu’ils peuvent rencontrer ;– participer le plus régulièrement possible aux manifestations scientifi ques organisées par le LEM. Même lorsque les thématiques des colloques, ren-contres ou séminaires relèvent d’autres disciplines ou de thématiques qui leur semblent éloignées de leurs objets de recherche, la participation active à ces manifestations permet aux doctorants de se familiariser avec le mode d’exposé de travaux scientifi ques et aux débats auxquels ceux-ci donnent lieu, pratiques qui sont au cœur du métier de chercheur. Ces manifestations off rent en outre de précieuses occasions de rencontrer des chercheurs venus d’autres horizons, d’élargir une culture des sciences sociales et humaines et de mieux préparer une future insertion dans le monde de la recherche ;– assister aux soutenances de thèses de leurs collègues plus avancés afi n de se familiariser avec un exercice qui marquera le terme de leur recherche doctorale ;– organiser à échéance régulière une journée « jeunes chercheurs » consa-crée à la présentation et à la discussion de leurs travaux en présence de membres du laboratoire.

23Présentation du laboratoire

Élection des représentants des doctorants

Anne-Catherine Baudoin quittera ses fonctions en septembre prochain. L’autre représentant continuera l’année prochaine. Il faudra donc procéder à un vote pour désigner un successeur. Anne-Catherine Baudoin insiste sur l’intérêt de cette fonction qui permet de connaître de l’intérieur le fonction-nement du laboratoire et des institutions via les conseils de laboratoire (qui sont mensuels), de connaître personnellement les chercheurs, et de faire en-tendre l’avis et la voix des doctorants. L’élection aura lieu en début d’après-midi. Elle désignera, à 14 h, Amélie Lecoq qui succèdera à Anne-Catherine Baudoin l’année prochaine.

Ateliers par équipe

Les enseignants chercheurs et les doctorants se réunissent par équipe et se pré-sentent, ainsi que l’avancée de leurs travaux.

24 Être doctorant au LEM

25Ateliers méthodologiques

Ateliers méthodologiques

La gestion des ressources électroniques Renaud Alexandre

Présentation du site CompitumRenaud Alexandre1, doctorant, présente le site Compitum qu’il a créé en 2007 avec plusieurs amis : Compitum est un site Internet d’actualité de la recherche en latin, dont le but est de contribuer à la diff usion et à la promotion des activités de recherche portant sur l’Antiquité, la latinité et leur héritage ; la production de « contenu » est l’objet de l’association (qui est le support fi nancier du site). Dans l’état actuel des choses, le site ne fait que diff user l’actualité de la recherche. Sur le site, on ne crée rien à proprement parler. Le site web Compitum.fr diff use des informations relatives à la recherche sur l’Antiquité romaine et la latinité :– Il recense les événements scientifi ques à venir (colloques, séminaires, etc.), les publications nouvelles, les appels à contribution et diverses annonces.– Il propose des ressources (bibliographiques, informatiques, etc.) ayant trait à la civilisation romaine.– Il accueille toute annonce scientifi que relative à l’Antiquité romaine.Compitum est également un groupe de travail qui s’intéresse en particulier à l’histoire des idées et des représentations dans l’Antiquité.Le groupe a notamment organisé, de 2007 à 2009, le séminaire « Pensée et modes de pensée à Rome » à l’École normale supérieure de Paris. Les actes du séminaire 2007-2008, portant sur la honte, paraîtront sous peu aux Presses de la rue d’Ulm.

1. Renaud Alexandre est doctorant du LEM/IEA, actuellement ingénieur de recherche à la section de lexicographie latine (IRHT/CNRS). Son projet de thèse s’intitule « Hé-ritage de la satire classique dans la latinité tardive et chrétienne », sous la direction de Vincent Zarini.

26 Être doctorant au LEM

En 2007, constatant l’absence de sites d’information consacrés à l’actualité de la recherche en latin, Renaud Alexandre et quelques amis ont pris la décision de monter un site d’actualité de la recherche, en publiant aussi bien les annonces de parution d’ouvrage que les événements et les appels à contribution. L’idée de départ était de créer un site participatif, afi n que tous ceux qui le souhaitent puissent être sources d’informations. Simplement, sur un site participatif qui débute, l’information ne vient pas toute seule, et il faut donc se demander où la trouver et comment traiter le fl ux de l’information. Il a donc fallu dans un premier temps mettre en place une veille.La première démarche consistait en une recherche d’informations, d’abord dans la prospection des sites susceptibles d’intéresser toutes les personnes qui font de la recherche en sciences humaines, puis dans l’établissement des res-sources disponibles pour toute une discipline (ou un faisceau de disciplines, puisque l’élément fédérateur du site est l’étude des textes en latins et de la culture/civilisation romaine).

27Ateliers méthodologiques

Sites intéressants

– Calenda (sciences humaines et sociales) : http://calenda.revues.org– Compitum (Antiquité romaine et monde latin) : http://www.compitum.fr– Fabula (recherche littéraire) : http://www.fabula.org– Nomôdos (histoire du droit) : http://nomodos.blogspot.com– Panurge (Renaissance) : http://www.panurge.org– Research news in late antiquity : http://researchnewsinla.blogspot.com– Zêtêsis (philosophie ancienne et sciences de l’Antiquité) : http://www.zetesis.fr– http://www.archive.org, bibliothèque numérique où se trouvent de très nombreux ouvrages tombés dans le domaine public (et bien sûr http://gallica.bnf.fr/)– la bibliothèque numérique du Münchener DigitalisierungsZentrum : http://www.digital-collections.de/index.html?c=faecher_index– le projet Perseus « an evolving digital library of resources for the study of the humanities » : http://www.perseus.tuft s.edu/hopper/– développement récent du SUDOC : il est maintenant possible de s’abon-ner (par fl ux RSS) aux résultats d’une recherche, pour être informé direc-tement de la mise à jour des résultats de cette recherche.– le site Digital Classicist, sur lequel on peut trouver de nombreux outils (http://wiki.digitalclassicist.org/Category:Tools) et une liste de projets en cours(http://wiki.digitalclassicist.org).

Ils ont commencé par dresser une liste des maisons d’édition qui publiaient dans le domaine des études classiques (http://www.compitum.fr/ annoncer-parution-livre) ; bien plus tard, le besoin s’en faisant sentir, l’élaboration d’une liste des centres de recherche en France et aux États-Unis est confi ée à Jacques Elfassi – une telle liste existait déjà pour l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Irlande (http://www.compitum.fr/ressources/repertoire-des-centres-de- recherche). Puis ils ont cherché les sites qui diff usaient une information susceptible d’intéresser des latinistes ; Renaud Alexandre donne, sur une feuille qu’il fait circuler, une liste indicative de sites généralistes.

28 Être doctorant au LEM

Présentation de quelques sites intéressants

Renaud Alexandre présente donc des sites Internet et des ressources, et des moyens d’accès à l’information. Calenda (sciences humaines et sociales) : http://calenda.revues.org

Calenda est le plus important calendrier scientifi que francophone en sciences humaines et sociales. Il est édité par Revues.org depuis 2000 et diff use le pro-gramme de très nombreux événements scientifi ques (colloques, journées d’étude, séminaires, bourses, prix et emplois), classés selon diff érentes catégo-ries (sociologie, ethnologie, anthropologie, langage, éducation...). Il est pos-sible de s’abonner au fl ux RSS, fi chier téléchargé et converti au format HTML permettant de suivre facilement l’évolution simultanée de plusieurs sites Web sans avoir besoin de visiter chacun.

29Ateliers méthodologiques

Le Digitalisierungszentrum de Munich s’occupe de la numérisation et de la mise en ligne de l’héritage préservé par la bauerische Staatsbibliothek et d’autres institutions. Il fournit une des plus grandes collections numérisées d’Allemagne, comprenant 500 411 titres disponibles sur Internet, gratuite-ment, dans des catégories telles que l’histoire, l’Antiquité classique, la musico-logie. Les docu ments mis à la disposition des chercheurs sont des manuscrits, des incunables, des parutions plus récentes, des cartes, des photographies et des journaux.

La Perseus Digital Library: http://www.perseus.tuft s.edu

Depuis 1985, le projet de bibliothèque numérisée, mené par la Tuft s Univer-sity, a accompagné l’émergence de nouvelles formes de publication. Perseus est une expérience pratique dans laquelle sont explorées les possibilités et les enjeux de collections numérisées dans un monde connecté.

Le Münchener DigitalisierungsZentrum de la Bayerische Staatsbibliothek : www.digital-collections.de/index.html?c=startseite&l=en

30 Être doctorant au LEM

Sa collection, développée à partir de 1987, couvre des domaines tels que l’his-toire, la littérature et la culture du monde gréco-romain. Ce qui constitue l’avantage majeur des deux derniers sites mentionnés est qu’ils ont pour but de rendre accessible gratuitement à la communauté scientifi que des ressources d’une grande valeur.Par exemple, voici comment se présente le De bello Gallico de César :

31Ateliers méthodologiques

Le catalogue Sudoc : http://www.sudoc.abes.fr/

Le catalogue du système universitaire de documentation est le catalogue collectif français réalisé par les bibliothèques et centres de documentation de l'enseignement supérieur et de la recherche. Il comprend plus de 9 millions de notices bibliographiques qui décrivent tous les types de documents (livres, thèses, revues, ressources électroniques, documents audiovisuels, micro-formes, cartes, partitions, manuscrits et livres anciens...)Le catalogue Sudoc décrit également les collections de revues et journaux d'en-viron 2 000 établissements documentaires hors enseignement supérieur (bi-bliothèques municipales, centres de documentation...)Enfi n, il a pour mission de recenser l’ensemble des thèses produites en France.

Les outils technologiques de veille

Renaud Alexandre distingue plusieurs types principaux d’outils technolo-giques de veille :– via mail : les lettres d’information de différents sites (assez inhabituel pour le fonctionnement français, mais très répandu dans le monde anglo-américain) et les listes de diffusion ; deux sont particulièrement utiles :

32 Être doctorant au LEM

CLASSICISTS@ LISTSERV.LIV.AC.UK (aller sur la page http://www.lsoft .com/scripts/wl.exe?SL1=CLASSICISTS&H=LISTSERV.LIV.AC.UK pour s’abonner) ; cette lettre d’information est plutôt consacrée à l’actualité de la re-cherche stricto sensu (Renaud Alexandre émet un bémol vis-à-vis de celle-ci : la très grosse quantité de mails ; en moyenne, 68 mails/mois sur 2009-2010) ; il cite une autre lettre (disponible à cette adresse : https://listserv.illinois.edu/ar-chives/medtextl.html, Medtext-l, « Medieval Texts - Philology Codicology and Technology »), dans laquelle les gens posent librement des questions d’ordre bibliographique (exemple récent : « quels sont les livres de référence sur les abréviations dans les manuscrits latins ? ») ; l’intérêt de la liste est que les ré-ponses viennent de gens possédant des compétences très diverses ; de plus, on aura, dans les réponses, aussi bien la bibliographie sur la question que les dernières possibilités d’encodage desdites abréviations.– le fl ux RSS qui permet de faire le tri dans une information pléthorique : sur des sites généralistes, il permet de ne voir (quand les fl ux sont bien faits) que ce qui nous intéresse, ou au pire de squeezer l’information non intéressante sans avoir à dépasser le titre.– si le site est statique, il y a une possibilité qui est moins pratique, mais à connaître : un module de Firefox (qui s’appelle Update Scanner) avertit l’utili-sateur si une page a été modifi ée depuis la dernière consultation.

Les logiciels d’aide à la bibliographie

– Bibliographie : module Zotero pour Firefox (export d’une recherche bibliographique, sur le catalogue SUDOC, par exemple, dans diff érents formats).– JabRef– Philologic (logiciel développé dans le cadre de l’ARTFL, American and French Research on the Treasury of the French Language) : logiciel d’ana-lyse et d’interrogation de (gros) corpus de textes (recherche approfondie, comparaison de textes, etc.) ; notamment http://www.lib.uchicago.edu/eft s/ARTFL/public/bibles/

33Ateliers méthodologiques

L’éditeur de texte LaTeX : qu’est-ce que ce logiciel au nom bizarre ?

Aurélie Delattre

Aurélie Delattre1 présente à l’assemblée des doctorants l’éditeur de texte LaTeX.

Un peu de technique : le traitement de texte

Aurélie Delattre commence par décrire, à l’aide d’un fi chier Powerpoint créé par le logiciel LaTeX, les diff érentes étapes de création d’un fi chier par le logi-ciel de mise en page :1. La saisie du texte.2. La compilation : l’ordinateur interprète les instructions pour mettre en page le texte.3. Le texte compilé.

Le texte saisi consiste en deux éléments distincts :– le texte lui-même ;– les instructions de mise en forme (changement de paragraphe, indentations,gras, italiques. . . ).

Elle diff érencie ensuite les procédures de LaTeX et des logiciels type Word.Dans les deux cas, on a les mêmes étapes (saisie, compilation, texte fi ni) ;la diff érence se situe dans le moment de compilation :– Pour les logiciels type Word, la compilation se fait « à la volée » : un seul fi -chier (What you see is what you get). Il y a donc immédiateté entre la rédaction

1. Aurélie Delattre est normalienne et agrégée de lettres classiques. Elle est en qua-trième année de doctorat de lettres classiques à l’université de Bourgogne et travaille sur « L’image de l’Afrique dans la poésie latine », sous la direction de Vincent Zarini et Sylvie Laigneau, université de Dijon. Pour la contacter : [email protected] Page web : http ://www.nsup.org/33delattre

34 Être doctorant au LEM

du document et sa compilation par le logiciel.– Pour le logiciel LaTeX, la compilation se fait « à la demande », sous forme de deux fi chiers distincts (What you get is what you want). Ce qui permet un gain de cohérence d’ensemble.

Les avantages et les inconvénients du logiciel Word

Les avantages : – Vision immédiate du résultat.– Utilisation (en apparence) évidente.– Format le plus souvent demandé pour les publications (pour les articles. . .).

Les inconvénients :– Une utilisation avancée demande de l’investissement (feuilles de style. . . ).– La gestion des gros documents n’est pas évidente.– Pour le calcul à la volée : des aberrations sont possibles.– Il existe des problèmes de compatibilité de formats.– Le logiciel est parfois un peu capricieux.– Il peut y avoir des problèmes de cohérence à l’échelle du fi chier.

Les avantages et les inconvénients du logiciel LaTeX

Les avantages : idéal pour la thèse.– Le logiciel permet une meilleure production de fi chiers pdf.– Il rend possible la gestion des langues « exotiques ».– La compilation recalcule tout– Il est possible de modifi er les paramètres et de maîtriser mieux la cohérence d’ensemble.– Le logiciel donne la possibilité de se concentrer davantage sur le contenu.– Il permet une meilleure gestion des gros documents (images, etc.).– Il permet de mieux gérer la bibliographie et les index.

Les inconvénients :– La prise en main de ce logiciel tout de même assez complexe est moins immédiate.– Il est nécessaire de « compiler » pour voir le résultat.– Le format généré pas LaTeX est peu usuel dans les sciences humaines (à la diff érence des sciences dures où il est très souvent utilisé).

35Ateliers méthodologiques

Exemple

Les commandes LaTeX :\usepackage[greek,francais]{babel}\usepackage{verse}\usepackage[a4paper]{geometry}\newcommand{\SI}{Silius Italicus}

Le texte rédigé : \SI a écrit les \emph{Punica} \footnote{Épopée en 17 chants} au 1\ier siècle ap. J.-C.

Le texte mis en page : Silius Italicus a écrit les Punicaa au 1er siècle ap. J.-C.

Concrètement, comment ça marche ?

L’aspect du document avant compilation :– L’en-tête– Packages utilisés– Marges etc.– Langues– Commandes personnalisées

La gestion des langues

Ce qu’il faut faire– Déclarer les langues dans l’en-tête.– Indiquer les changements de langue.

Exemple

Dans l’en-tête : \usepackage[greek, francais]{babel}Dans le document : \textgreek{Gn\~wji seaut’on}\footnote{Connais-toi toi-même.}.

Le texte mis en page : a.

a. Connais-toi toi-même.

36 Être doctorant au LEM

Homogénéité du document

Le droit de changer d’avis sans devoir tout reprendre : avantage de ladéfi nition a priori des paramètres.

Exemple : le distique élégiaque

Défi nition de la commande \pent pour l’indentation qui précède le pen-tamètre ; possibilité de changer la largeur de cette indentation dans tout le document par une seule manipulation.

Commande :Nuper in Ausonia domini spectatus harena\\\pent Hic erit ille tibi, cui pila taurus erat.

Texte mis en page : Nuper in Ausonia domini spectatus harena Hic erit ille tibi, cui pila taurus erat.

Gestion des documents longs

Il est facile de fractionner un document.Par exemple, un document par chapitre pour un manuscrit de thèse. On les regroupe ensuite dans le document maître qui contient l’en-tête :\input{nom-du-document}.

Les avantages : – Navigation plus aisée.– Possibilité de ne compiler que ce qui est en cours de rédaction (gain detemps), sans les inconvénients qu’implique la gestion simultanée de fi chiersdiff érents (homogénéité, numérotation. . . ).

37Ateliers méthodologiques

Bibliographie, index et références

Tout est généré automatiquement à chaque compilation.

Bibliographie– Un ou plusieurs fi chiers séparés avec les références.– Des champs à renseigner, puis LATEX gère :@Book{ hp1,title = {Harry Potter},publisher = {},year = {},author = {J.K. Rowling}}– Un export de bases de type JabRef.– Dans le texte : \cite{hp1}

IndexDans le corps du texte : mots à prendre en compte, et sous quelle entrée.

Références internes« Balises » auxquelles on fait appel.

Table des matièresGénérée automatiquement.

Les outils pour s’y mettre

LogicielsCe sont des logiciels libres et gratuits.– Un éditeur de texte au choix (ex. : TeXmaker)– Le compilateur LATEX

Un peu d’aide. . .– Le guide Une courte ( ?) introduction à LaTeX : http ://www.ctan.org/texar-chive/info/lshort/french/– Le site des tuteurs de l’ENS (des modèles de fi chiers) : http ://www.tuteurs.ens.fr/logiciels/latex/– Une install-party au LEM? ? ?

38 Être doctorant au LEM

Dépouiller des archives :Petite promenade doctorante

Amélie Lecoq2

Pour une partie des doctorants du LEM, se confronter à une source consistera essentiellement à travailler à partir d’un document déjà édité, publié (volon-tairement par l’auteur ou a posteriori par un éditeur) et conservé dans des bi-bliothèques variées ; d’autres auront à étudier des monuments (au sens large du terme). Néanmoins, nombreux sont les historiens qui eff ectuent leurs tra-vaux en centres d’archives. En eff et, elles sont un des fondements nécessaire à la recherche en histoire, car consultées, déchiff rées, lues, elles constituent un témoignage, une preuve, un point de raisonnement, ce que d’aucuns appellent une source.

Que sont les archives ?

Selon J. André, c’est un « ensemble de documents, quels que soient leurs formes ou leur support matériel dont l’accroissement s’est eff ectué d’une manière orga-nique, automatique, dans l’exercice d’une personne physique ou morale, privée ou publique, et dont la conservation respecte cet accroissement sans jamais le démembrer ». La réalité n’est pas toujours aussi simple. Les archives apparais-sent principalement sous la forme d’une documentation manuscrite, plus ou moins bien conservée, plus ou moins éparpillée. Parfois, on ignore son lieu de conservation et son étendue. Documents du passé, du silence ou du secret, elles n’étaient pas nécessaire-ment destinées à être lues, soit par un contemporain de l’auteur, soit par un historien, à l’instar des journaux intimes. Partielles et partiales, elles racontent, interrogent un pan de la vie d’un sujet, souvent un anonyme qui le serait resté

2. Amélie Lecoq sera représentante des doctorants l’année prochaine (2011-2012). Elle est agrégée d’histoire et travaille sur « L’image de l’Afrique dans la poésie latine », sous la direction de Vincent Zarini et Sylvie Laigneau, de l’université de Dijon.

39Ateliers méthodologiques

s’il n’avait pas fait l’objet d’une recherche historique. L’étude d’un tel document nécessite donc de déterminer son contexte d’écriture et de conservation.

Pour Arlette Farge, « celui qui travaille en archives se surprend souvent à évo-quer ce voyage en termes de plongée, d’immersion, voire de noyade… La mer est au rendez-vous ».Les motifs de cette métaphore sont multiples :– le volume ; les archives sont constituées de très nombreux cartons présentés dans les inventaires sous la forme de mètres linéaires de boîtes à consulter ; – la division en fonds qui rend le néophyte perplexe ; voici le cadre de classe-ment de toutes les archives départementales françaises pour les fonds concer-nant l’Ancien Régime.

Le système de classement des archives départementales françaises pour les fonds concernant l’Ancien Régime

Série A - Actes du pouvoir souverain et domaine public : collection d’édits, lettres patentes, ordonnances ; domaine royal, apanages.

Série B - Cours et juridictions : chambre des comptes, conseil ducal et chancel-lerie ; parlement ; bailliage ou sénéchaussée, siège présidial ; juri dictions royales, justices seigneuriales ; justices municipales ; cour des aides, cour des monnaies, eaux et forêts, traites et gabelles, maréchaussées, amirauté, consulats.

Série C - Administrations provinciales : intendance, sub délégations, élections et autres divisions administratives financières, bureaux des finances, états provin-ciaux et assemblées provinciales, principautés, régence, chambre de commerce ; contrôle des actes.

Série D - Instruction publique, sciences et arts : universités, facultés, collèges, sociétés académiques.

Série E - Féodalité, communes, bourgeoisie, familles : titres féodaux ; titres de familles ; communes et municipalités ; corporation d’arts et métiers ; confrérie et sociétés laïques ; état civil, actes notariés.

Série G - Clergé séculier : archevêchés ; chapitre métropolitains ; officialités et autres juridictions relevant des archevêchés ; Évêchés ; chapitre épiscopaux ; officialités épiscopales et autres juridictions relevant des évêchés ; séminaires ; églises collégiales ; églises paroissiales et leurs fabriques ; bénéfices, chapelles, aumôneries…

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Les centres de conservation

Les institutions responsables de la conservation n’ont pas adopté le même sys-tème de classement. Il est donc conseillé de s’informer avant toute visite. Divers centres de conservation de manuscrits et d’imprimés sont bien connus, tels les Archives nationales et la BnF à Paris. Le détail de leurs fonds est faci-lement accessible en ligne. Pour les archives départementales (AD), la plupart publie aussi sur Internet leurs inventaires, dans la mesure où leur numérisation a été entamée. Leurs sites peuvent être consultés à partir de ceux des conseils généraux de département. Pour la série J (fonds privés), le ministère de la Culture a créé une plateforme appelée BORA qui en recense la quasi-totalité avec une recherche possible par mots-clés. Ensuite, il suffi t de chercher un éventuel inventaire sur le site des archives départementales.D’autres centres de conservation peuvent vous être utiles : – les musées privés ou publics, dont certains sont très spécialisés,– les bibliothèques universitaires, municipales des grandes villes, et les biblio-thèques privées ;– les archives municipales.

Le site web Calames http://www.calames.abes.fr/pub/#culture=fr répertorie les fonds d’archives et de manuscrits de l’enseignement supérieur. En réalité, on y trouve aussi des fonds conservés dans quelques musées et bibliothèques privées. Pour les archives étrangères, les pratiques diff èrent beaucoup selon les États et leur rapport à la culture. Vous trouverez par cette adresse des éléments précieux pour vous guider : http://signets.bnf.fr/accueil.html

Série H - Clergé régulier : ordres religieux d’hommes, de femmes, militaires ; hospices et maladreries.

Série J - Fonds privés : cette série se distingue par son extrême hétérogénéité. Il s’agit de fonds privés de toutes époques, donnés ou confiés pour une meilleure conservation aux Archives départementales par des familles, des institutions, des entreprises. On peut y trouver aussi bien des communs relevant de l’histoire éco-nomique, iconographique, religieuse, urbaine, agricole. Une autorisation peut être demandée pour consulter les documents privés.

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Pour les imprimés, plusieurs catalogues Internet facilitent la recherche : SUDOC en France, RERO en Suisse, COPAC en Angleterre, entre autres.Enfi n, pensez à Googlebooks (moteur de recherche interne plus effi cace que Gallica) et http://www.archive.org/details/texts (imprimés et revues).

Le dépouillement

Une fois l’archive trouvée, l’historien est confronté au diffi cile problème du dépouillement. Le sujet défi ni, il faut chercher, retenir et son corollaire, exclure, soit sélectionner, extraire, collationner, enfi n compiler pour former un tout homogène, la thèse. C’est « une occupation industrieuse et obsessionnelle » de lecture et de copie (à l’identique idéalement). Dépouiller dans les archives est une plongée dans l’histoire, mais aussi dans l’intimité, dans le quotidien. L’historien, dont la curiosité apparaît alors comme la principale qualité, peut ressentir un intérêt pour ce qui est diff érent de son sujet de départ, voire indiff érent à sa thématique ou divertissant. Éventuelle perte de temps, le divertissant, mais qui fait parfois naître un autre pan du sujet. L’emploi du terme noyade par Arlette Farge prend alors tout son sens. Il ne s’agit pas d’une promenade, mais d’une errance à laquelle il convient de mettre un terme. Tout le travail du doctorant (et de son directeur) consiste, après un temps raisonnable, à délimiter le sujet, la période et les sources néces-saires à l’étude, à écrire une première fois le mot « fi n » pour se consacrer essentiellement à la rédaction.

Quelques conseils pratiques

Pour le côté anecdotique, quelques conseils pratiques sont fournis ici pour faciliter votre travail en archives. Lorsque le chercheur se rend dans un centre d’archives inconnu ou à l’étranger, plusieurs problèmes peuvent se poser et notamment l’éloignement des struc-tures familières (s’y inscrire, se loger et se repérer dans une ville, etc.). Toute-fois, la gestion du temps de travail est l’incertitude majeure.On perd un temps considérable en consultation d’inventaire, d’où l’utilité de préparer son voyage très en avance, en écrivant un mail ou en appelant le site de conservation :

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– pour demander des inventaires s’ils ne sont pas en ligne (plusieurs semaines à l’avance car les archivistes mettent du temps à répondre, parfois un ou deux mois). Soyez extrêmement minutieux quand vous notez vos cotes puisque la plupart des centres communiquent cinq boîtes par demi-journée de présence ;– pour vous renseigner sur la nature du document : certaines archives sont micro fi lmées, ce qui suppose de réserver une place en salle de lecture de micro fi lms. Sinon, vous pourriez être relégué sur un appareil de remplacement ou perdre une journée de travail ;– pour prévenir de votre visite (commandez dès avant votre inscription un document quand cela est possible, cela vous évitera d’attendre, le temps d’at-tente variant entre dix minutes et trois heures). Vérifi ez aussi les horaires d’ou-verture, les fermetures exceptionnelles et les dates de vacances. Renseignez-vous sur les modes de transport en commun ;– pour demander aussi si vous êtes autorisé à prendre des photos. L’appa-reil photo numérique permet de limiter le temps de présence en archives à condition : 1° d’avoir plusieurs batteries ou une grande quantité de piles, 2° de prendre de manière systématique deux photos de la même page (il y a toujours quelques flous ou des photos mal cadrées). L’utilisation d’un pied télescopique peut s’avérer utile. Tous les centres n’autorisent pas la prise de photos : ainsi, la Bibliothèque universitaire de Genève (ou BGE) permet de prendre dix photos par jour en salle des manuscrits, à moins de faire appel à un service de reprographie payant. Afin d’éviter de vous perdre dans vos photos, pour toute nouvelle boîte, prenez une photo du carton, à l’endroit où la cote apparaît. Vous pourrez faire facilement le tri le soir.

Quand vous arriverez en centre d’archives, une fois la barrière de l’inscription passée, renseignez-vous sur les coutumes en usage : faut-il remplir un formu-laire pour indiquer les photos prises ? Peut-on utiliser tous types de papier ou un stylo ? Ainsi, à Londres et généralement en Angleterre, les archivistes exi-gent que vous travailliez sur bloc à spirale, ou sur vingt feuilles blanches que le conservateur agrafera. Les stylos y sont interdits, ainsi que tout crayon papier muni d’une gomme et critériums.

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Gardez l’œil sur ce que font vos voisins. Dans les centres d’archives, il n’est pas rare de rencontrer un autre chercheur dont le sujet est proche du vôtre, ou un passionné, un généalogiste, qui auront fait des photos ou des relevés de documents.Ne vous étonnez pas si on vous demande à la sortie d’ouvrir votre ordinateur portable, il s’agit de vérifi er que vous n’avez pas glissé de documents entre le clavier et l’écran.Plusieurs séjours longs en archives ont permis de dresser un parfait sac du chercheur : – pour le travail : l’ordinateur portable, une clé USB ou un disque dur externe, l’appareil photo, les câbles d’alimentation ou piles, du papier, des crayons (donc une gomme et un taille-crayon) et vos inventaires ;– pour l’administratif : une pièce d’identité avec adresse, voire deux (surtout si c’est votre première visite), une photo d’identité, parfois une lettre du direc-teur de recherche ou l’autorisation de consultation ;– pour le confort : à manger, à boire (un thermos de thé/café vous réchauff era l’hiver et plutôt une boisson fraîche l’été), quelque chose contre les maux de tête et de quoi vous couvrir. De nombreux centres d’archives sont délocalisés en dehors de la ville et vous trouverez peu de choses pour votre confort au-tour. Les nouveaux bâtiments sont équipés d’une climatisation maintenant la température entre 15 et 18°… ;– si vous vous rendez à l’étranger, achetez avant votre départ un adaptateur universel.

Si ces quelques éléments rebutent le chercheur mal disposé, la consultation de documents d’archives est aussi une expérience très satisfaisante pour l’histo-rien : le papier ancien dont le toucher et l’écriture sont inimitables, le langage, mais aussi l’histoire racontée par un personnage à la lueur d’une chandelle, bref une lecture toujours renouvelée qui s’annonce passionnée et passionnante, toujours source d’émotion.Pour continuer, l’ouvrage d’Arlette Farge, Le Goût de l’archive, s’avère être un petit guide amusant des séjours de chercheurs avec ses bonheurs et ses péri-péties. Pour des aspects plus techniques, Françoise Hildesheimer a publié plu-sieurs ouvrages sur le travail en archives (traitement, repérage, etc.).

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La soutenance de thèse, tout un poème

Chrystel Bernat 3

L’exercice est périlleux car très subjectif. Gardons donc à l’esprit que ce qui est dit ici n’est qu’une lecture, une représentation, un vécu de soutenance. L’ensemble du propos reste subordonné aux recomman-dations de votre directeur de thèse. Car, s’il y a des règles communes, il y a aussi, en fonction des institutions, des disciplines, des écoles de pensée, des champs d’études, des spécifi cités qu’il vous revient de cerner (et des comportements très variables selon les traditions dis-ciplinaires). Je parlerai donc de ce qui me semble le mieux partagé. Pour évoquer la soutenance : mon choix est de partir d’un petit ou-vrage qu’Arlette Farge avait présenté dans son séminaire comme, je cite, un livre « courageux », et pour cause : tout en relatant la vie trépi-dante du thésard (depuis le choix du sujet jusqu’à l’après-soutenance), le petit opuscule de Serge La Barbera – intitulé Un sentiment d’im-posture –, épingle le système universitaire français (les espoirs qu’il suscite, les désillusions qu’il entraîne, les mascarades qu’il suppose). Si je le mentionne c’est surtout parce que chacun de vous se reconnaîtra peu ou prou dans ce portrait saisissant du doctorant (dans cet amour soudain mais tenace pour le clavier, dans la guerre des nerfs menée contre Word décalant les mises en page, dans l’angoisse de perdre les données qui rend totalement dépendant d’une clé USB…). Avant de lire un savoureux passage de l’ouvrage qui me semble résu-mer plusieurs écueils à éviter lors de la soutenance, quelques mots sur « l’avant-soutenance ».

3. Chrystel Bernat est une ancienne doctorante du LEM. Elle a soutenu en 2008 sa thèse de doctorat sur « Une guerre sans épithète : les troubles des Cévennes au prisme catholique. Déchirures civiles », sous la direction d’Hu-bert Bost. Elle est chargée de conférences à l’École pratique des hautes études sur les intolérances réfl exives. Religion, altérité et violences en France au xviiie siècle. Elle travaille sur lesprotestantismes et la culture dans l’Europe moderne (xvie - xviiie siècles). Elle est chercheur associé du LEM.

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« L’avant soutenance »

C’est le moment de la découverte que la fi n de la rédaction n’est pas tout. L’écueil étant de croire que l’on dispose de temps… – Assez vite se pose la question de l’élaboration du jury : cela se réfl échit (même si du ressort du directeur de thèse), car l’opération est déterminante pour la suite (en fonction des perspectives de recherche que l’on envisage, il est important de songer aux spécialistes de la question) et sa constitution prend du temps (l’invitation de professeurs étrangers ne s’improvise pas, il y a lieu de s’assurer de leur disponibilité). Luciana Soares ajoute qu’il faut absolument de pas s’isoler lors de la rédaction de la thèse, mais déjà aller vers la communauté scientifi que qui vous intéresse et faire connaître vos travaux : vous serez plus à l’aise face au jury. Philippe Hoff mann précise que, quant à la composition du jury, elle n’est pas faite par le candidat, mais est sous la responsabilité du direc-teur de thèse, même si le candidat est consulté. Il convient de ne pas demander telle ou telle personne avec trop d’insistance.– De même, huit semaines avant la soutenance, il faut avoir réalisé et envoyé les exemplaires de thèse : huit à neuf (dont cinq/six pour les membres du jury, deux pour l’établissement de rattachement, un pour soi). – Au minimum trois semaines avant la date de soutenance, il y a encore des formulaires à remplir (formulaire ABES pour le signalement et l’enregistre-ment de la thèse) et des résumés à élaborer (500 p. ou 1200 p.) : votre thèse devra être décrite en 1 700 caractères, espaces compris (c’est un défi auquel il faut se préparer) ; le résumé de thèse doit être anticipé, d’autant plus qu’un certain nombre de revue publie des résumés de thèse ; il est donc important de l’avoir sous la main. Après quoi le service des soutenances procède à la nomination des pré-rappor-teurs. Il y a donc un calendrier à respecter, des pièces à réunir Tout ceci pour dire qu’il faut garder un peu de souffl e (et ne pas découvrir le secrétariat à la dernière minute). – Ce souffl e, il faut ensuite le retenir, car arrive le temps des pré-rapports de sou-tenance : ils off rent un premier aperçu des questions que soulève la thèse (tant d’un point de vue de la forme que du fond) et esquissent les futurs débats que

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suscitent vos hypothèses, vos argumentations, démonstrations, interprétations. Si l’on ne peut jamais envisager la plupart des questions posées lors de la soute-nance, ces pré-rapports sont des documents précieux. – Après réception de la « convention de soutenance », il reste encore la prépara-tion proprement dite du texte de soutenance (le fameux exposé introductif de 20 à 30 mn qui précède la salve de questions des membres du jury) : les points à traiter sont à discuter avec le directeur de thèse mais il faut prendre le temps de penser à l’articulation de ses rubriques, même si elles épousent souvent un canevas classique (§ présentation de sa recherche ; § postulat, questions et pro-blématique ; § épistémologie et méthodologie ; § principaux résultats de la recherche). L’écueil consisterait à en rester à une synthèse morne : alors qu’il s’agit de mettre et remettre son travail en perspective. Il importe d’introduire une dimension personnelle, une tonalité unique, bref de donner corps et de rendre vivante son expérience de thèse.

C’est là que les pré-rapports entrent en ligne de compte : inutile de se réjouir et d’arborer un sourire béat jusqu’à la soutenance s’ils sont très favorables, inutile de s’eff ondrer s’ils comportent plusieurs remarques critiques. Car ce sont ces remarques qui sont les plus précieuses. Pourquoi ? Parce qu’elles éclairent et tracent le futur champ de bataille. Les pré-rapports sont un message qu’il faut savoir lire entre les lignes : chaque remarque critique pourra guider le discours introductif. L’erreur serait de les ignorer, de les minorer ou de les surévaluer, alors qu’il faut jongler avec ces codes (qui permettront parfois de désamorcer tel ou tel point litigieux ; qui livreront le plus souvent la distribution du jeu). Ils disent beaucoup de la joute qui s’annonce. À ce titre, il est bon de s’en emparer. De même, il est essentiel de se familiariser avec le petit théâtre et la scène de la soutenance : pour cela, il est toujours bénéfi que d’assister à diverses soute-nances (cela évite de se croire crucifi er à la première critique venue), simple-ment parce qu’il y a des registres d’énonciation et un ton propres à l’exercice : inutile donc de le découvrir le jour de sa propre soutenance. Ainsi, y a-t-il des diffi cultés particulières ? Non, mais il faut se préparer : en quoi consiste la préparation mentale ? À se détendre (garder à l’esprit qu’après des années d’immersion, on sait tout de même un certain nombre de choses). Cependant, le principal écueil consisterait à se fi ger dans cette posture, car la

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soutenance est, me semble-t-il, une mise en disposition : qu’est-ce que cela signifi e ? Qu’il faut accepter l’idée de l’inattendu ; qu’il faut envisager de se décaler, de se distancer de son propre système de pensée et de la cohérence que l’on a bâti au cours de ses années de recherche. En somme, il importe de se préparer à une discussion dans une réelle perspective d’échange (il faut saisir la chance qui nous est donnée de pouvoir étayer nos hypothèses et d’intégrer un certain nombre de remarques critiques fécondes).

« La soutenance »

Plutôt que de l’évoquer de manière désincarnée, je vous lis le passage que lui consacre l’auteur sur lequel nous reviendrons ensuite très brièvement pour relever quelques points qui me semblent fondamentaux. L’extrait réunit les principaux écueils à éviter (extrait tiré de l’ouvrage de Serge La Barbera, Un sentiment d’imposture, Paris, Éditions Allia, 2008, p. 50-55).

Un sentiment d’imposture de Serge La Barbera« Un des bâtiments provisoires était destiné aux réunions, en l’occurrence aux soutenances de thèses, et j’allais y vivre quatre heures d’une expérience décisive. Les difficultés à déterminer une date acceptable pour tous nous ont amenés à fixer la soutenance pendant les vacances de printemps de l’académie de Toulouse. C’est ainsi que nous nous sommes dirigés, les six membres du jury, le rare public et moi-même, sous la pluie et le vent, vers ce préfabriqué, à travers un campus qui avait des allures de chantier abandonné.Je ne sais pas pourquoi, mais moi qui d’ordinaire ai un sens aiguisé de l’élégance vestimentaire – cette élégance légèrement clinquante que l’on attribue volontiers aux Italiens –, j’étais vêtu d’une veste que je trouvais trop large et d’un pantalon trop serré, j’arborais une cravate que j’estimais démodée. Quant à mes chaus-sures, elles étaient trop plates. Les conditions du malaise étaient réunies. J’entamais la séance par un discours introductif qui résumait mon intérêt pour le sujet, mes recherches, qui présentait brièvement mes choix et les points qui pou-vaient faire débat. Je justifiais la présence de tous les membres du jury en adres-sant à chacun d’eux des messages discrets mais parfaitement posés. La satisfaction se lisait sur les visages. Nous étions tous prêts à une soutenance enlevée et de haut niveau. C’est alors que la lumière introductive s’éteignit. C’était comme si j’avais

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tout dit. J’avais envoyé à tous un signal clair. J’avais démontré mon aisance litté-raire et conceptuelle, ma subtilité rhétorique mais c’était ma production, celle qu’ils avaient sous les yeux, qui allait être décortiquée. Et la valse des interventions commença. L. souligna avec force, me semble-t-il, le sérieux de mon travail, ma qualité d’historien. Je mis cela sur le compte de la gen-tillesse et sans doute de l’amitié que j’avais pu lui inspirer. Il me tendit plusieurs perches, je les notais au passage, mais je ne sus ou ne voulus les saisir. Lorsqu’il déclara qu’il était réconfortant de voir un jeune historien avancer avec subtilité, mesure, tout en disant clairement les choses, en même temps que le compliment m’allait droit au cœur, je ne pus m’empêcher de penser qu’à quarante ans je n’étais plus un jeune historien. Les interventions se sont enchaînées. Lucette V., sobre, reprit les arguments de son rapport, souligna ici ou là quelques erreurs qu’elle estima sans gravité mais qui, pour moi, ont enflé jusqu’à devenir des énormités qui mettaient en évidence les hiatus que je pressentais. Patrick C., professeur à Toulouse, l’intel-ligence étincelante et l’aisance de l’universitaire montant, mit de suite le doigt sur l’analyse de la société coloniale qui était un élément central et sans doute le plus original de ma thèse. Il me reprocha ensuite un contresens concernant la distinction entre maréchalisme et pétainisme. Je pensais qu’il m’avait mal lu, à moins que la complexité de ma phrase ne l’ait égaré. Ou alors j’avais commis une faute de lycéen. Alors que je m’apprêtais à lui répondre, un doute glacial s’insinua en moi. Ma douloureuse relecture, mon angoisse de l’erreur, si forte que je m’enfuyais dès que quelqu’un se penchait sur mon travail achevé, venaient de se poser sur moi, me paralysant totalement. Patrick C., pour conclure, me fit compliment de quelques tournures de phrases, d’images qu’il trouvait belles. Je ne pus lui répondre qu’avec un haussement d’épaules tout en murmurant que je n’étais pas particulièrement fier de ce qui, selon moi, était, sur un plan stylistique, assez lourd. Je n’allais cesser ensuite, pendant trois heures, de m’autodétruire. J’approuvais chaque remarque du jury. Je soulignais mes faiblesses dans tous les domaines. Je m’excusais et m’accusais de tout. Les interventions des sociologues, très compréhensifs, qui jugeaient un travail d’historien, au lieu de me permettre de souffler et de me reprendre, m’ont encore plus altéré parce que j’ai réalisé que si j’avais voulu pénétrer d’autres champs de recherches, je n’avais fait que les effleurer. Mon ambition de départ était ramenée à son niveau plancher. Mon brassage des concepts restait scolaire. L’ultime intervention, celle du président du jury, Jean-Pierre A., qui fut autre-fois un de mes professeurs, fut un feu d’artifice. À la manière d’un Jean-Louis Ezine, à la fois caustique et désuet, il releva, comme il l’avait annoncé en début de

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Ce texte, très riche, soulève les diffi cultés tenant aux aspects techniques, aux pratiques, pointe des attitudes, des postures. Il s’agit bien d’une « expérience décisive » à ne pas rater. Que nous disent le costume trop large, le pantalon trop serré et les chaussures plates ? – qu’il importe d’être soi – et cela ne se résume pas à une tenue vestimentaire ;– que s’il y a un rôle à jouer, il faut arriver avec ses armes ;– s’il y a un « costume » à endosser, il y a une personnalité à faire valoir. – La question de l’habit : ce n’est pas le jour pour inaugurer un nouveau cos-tume ou une nouvelle cravate, mais il ne faut pas non plus être trop à l’aise. Il faut aussi entrer dans un personnage, qui joue un rôle : pour une fi lle, porter une jupe et des talons, par exemple. Ce qui permet de rester droit tout le temps.

soutenance, toutes mes fautes grammaticales, stylistiques, mes erreurs de frappe. Ce fut pour moi comme un très long chapelet d’insanités. Pas celles qu’il aurait proférées à mon endroit mais dont j’aurais moi-même dressé la liste. Cela me fit mal, certes, mais je fus conforté dans mon rien. Cette forme qui se délitait devant moi était la seule chose à laquelle secrètement je me raccrochais alors. En une demi-heure, l’espoir que j’avais nourri d’avoir bien écrit cette thèse s’était rétréci jusqu’à atteindre la taille d’une tête d’épingle. Les scories qui parfois (peu nombreuses en fait) émaillaient mon texte finissaient par en empêcher une appré-ciation sereine et me renvoyaient, par effet de miroir, une réception déformée.Le jury avait espéré un échange qui n’avait pas eu lieu. J’étais figé par le respect et l’angoisse. J’aurais sans doute préféré des attaques plus mordantes qui auraient pu me faire réagir, me sortir de ma torpeur, me donner envie de me défendre. À moins, qu’au fond de moi, je n’aie espéré, sans vraiment y croire, comme on attend qu’un miracle se produise, n’entendre que des éloges passionnés. Mais je n’ai pas été attaqué (ni loué non plus) seulement égratigné, et apprécié, ici ou là. Ce qui aurait pu être une réunion intéressante a été, sur ce plan, un fiasco. J’au-rais aimé pouvoir parler sincèrement de mes doutes, de la peur qui me tenaillait d’avoir laissé de côté des informations, de n’avoir pas assez approfondi certains éléments. Pour cela, il aurait fallu que je me sente en confiance, que je ne me perçoive pas comme un éternel impétrant. Mais un jury de thèse doit se mettre en scène comme le candidat au grade de docteur. Les règles du jeu sont connues. Il faut s’y plier et surtout s’y préparer.

Serge LA BARBERA, Un sentiment d’imposture, Paris, © Éditions Allia, 2008, p. 50-55.

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Alors quel est le principal écueil ? Où réside-t-il ?

Dans la cravate démodée ? Dans le discours clos de l’introduction ? Dans l’ab-sence de réactivité après le feu d’artifi ce inaugural ? Dans le respect paralysant ? Dans l’autodénigrement et la dépréciation du travail de recherche ? Dans la capi-tulation ruineuse et le manque de combativité ? Un peu en tous ces points acca-blants. Mais le principal écueil (duquel tous les autres découlent) est assurément – et c’est un avertissement fort de l’auteur – dans cet échange qui n’a pas eu lieu, dans ce rendez-vous manqué, dans le fait de s’être placé au premier rang sans être vraiment entré sur scène. Il me semble que c’est l’un des messages capitaux qui rejoint les conseils de mon propre directeur de thèse m’ayant permis de vivre une soutenance heureuse : à savoir qu’il faut vivre pleinement ce moment. Autre-ment dit, il importe de ne pas suivre un spectacle mais de contribuer à la pièce – seule condition pour ne pas avoir les regrets de Serge La Barbera. Il s’agit de trouver un juste équilibre entre la prise en considération des remarques critiques et la défense de ces choix scientifi ques (attitude combative), en gardant à l’esprit que l’on construit déjà des souvenirs : autant qu’ils soient joyeux. Philippe Hoff mann ajoute que la soutenance prend sa source dans un genre littéraire qui a une histoire : la dispute dialectique d’origine aristotélicienne. Il faut donc la penser comme un mode de dialogue. L’exposé introductif doit expliciter la thèse. Il faut qu’il y ait une idée générale posée qui ressorte claire-ment. Position d’une thèse qui va être discutée par des joutes successives. Il y a des soutenances qui sont des discours longs de type rhétorique et des soute-nances dans lesquelles la dimension dialectique est beaucoup plus accentuée. Un point important est de déterminer le pays d’origine des membres du jury de thèse : car selon ce pays, les comportements peuvent être très diff érents. Si vous avez aff aire à des gens de pays du Nord de l’Europe, la tradition dialec-tique sera pour eux beaucoup plus vivace (cela peut même s’accompagner d’un ton un peu provoquant, voire même violent…). Il ne faut pas se laisser impres-sionner : cela fait partie du jeu ; c’est un élément qui est formalisé.Philippe Hoff mann ajoute aussi qu’il peut être utile, si l’on sait que, sur tel ou tel point, la thèse mérite d’être un peu reprise, d’attaquer immédiatement en laissant entendre que, depuis le dépôt de la thèse, la question est tellement passionnante

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que l’on a continué à travailler et donner comme appât des éléments qui ne fi gu-rent pas dans la thèse et qui vont vivement intéresser l’un des membres du jury.Par ailleurs, il faut avoir une attitude qui soit un juste milieu entre une modestie excessive (qui consisterait à se couvrir de poussière et battre son mea culpa) et une pugnacité trop forte (ne pas s’emporter, répondre avec virulence ou accuser d’impertinence un membre du jury). Surtout ne pas lire un papier : Philippe Hoff -mann propose, pour ceux qui ont une certaine aisance, de ne pas tout rédiger, mais d’avoir un canevas très fi n, avec des arborescences ; pour être dans une position de création qui donne un ton tout de suite très intéressant. Surtout ne pas faire l’enfant sage. Il importe de prendre des notes durant la soutenance – ce qui exige de la rapidité et de pouvoir distinguer les remarques des questions à reprendre lors de la discussion. Cet exercice inclut de songer déjà à des éléments de réponse. Michaël Ribreau donne comme conseil, lors de la soutenance, de noter sur deux papiers diff érents d’une part les éléments positifs, d’autre part, les éléments sur lesquels il faudra revenir, les points litigieux soulevés par un membre du jury.La soutenance est un élément déterminant pour la détermination de la men-tion. En l’occurrence, le point important, c’est que lorsqu’il y a une zone d’hé-sitation, la qualité de la soutenance est un élément déterminant pour que le jury décerne ces fameuses félicitations du jury, qui maintenant doivent être données à l’unanimité par un vote secret. Irene Caiazzo ajoute que ce qui est vraiment important n’est pas seulement les félicitations du jury, mais aussi le rapport de soutenance, qui est en question. Celui-ci est encore plus important, car il restera. Un mauvais rapport de soute-nance a pour conséquence que toutes les portes se ferment. Il ne faut donc pas indisposer les membres du jury.

« L’après-soutenance »

La rédaction de la « Position de thèse » arrive généralement lorsque l’on est épuisé et que l’on frôle l’overdose. Il est néanmoins très important d’y accorder une grande attention et de la rédiger avec soin, car c’est l’une des choses les plus lue (rares seront les lecteurs téméraires à se plonger dans vos deux ou trois volumes de thèse savante) : un bon résumé s’avère bienvenu, à la fois porte d’accès et vitrine de la thèse. Il est utile de faire une position de thèse sur la base d’une introduction.

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La procédure de dépôt de candidature à la maîtrise de conférence

Mickaël Ribreau

Mickaël Ribreau4 va surtout faire état de ce qu’il connaît, à savoir la candida-ture au poste de maître de conférence. Mais il ne faut pas pour autant négliger les candidatures CNRS et savoir jouer des deux.Pour le CNRS, tout se joue autour d’un calendrier qui est très serré. Si vous voulez que vos dossiers soient bien lus par les directeurs des laboratoires pour lesquels vous souhaitez candidater, comme cela se joue entre le 10 décembre et le 3 janvier, il faut penser que les directeurs de laboratoire se retrouvent avec une somme de dossiers qui peuvent arriver à la fi n décembre. Ces directeurs doivent écrire des lettres d’accueil. Si on veut donc ne pas avoir une lettre-type, il faut pouvoir préparer son dossier de candidature avant même que la période d’inscription ne s’ouvre. Pour le CNRS, Il faut soumettre un dossier au moment où on participe au concours, un CV, mais aussi un résumé des publications et des recherches menées. Le plus important pour le CNRS est de joindre un projet de recherche très élaboré (25-30 pages), préparé très soigneu-sement à l’avance. Pendant la période de la thèse, il faut être actif sur le point de la recherche actuelle. Il ne faut pas attendre que le poste ou le concours soit ouvert pour commencer à constituer le dossier, car les délais entre l’ouverture du concours et le dépôt des dossiers sont très courts.

Soutenir sa thèse : un achèvement et le début d’une carrière

Mickaël Ribreau parle donc de la procédure à suivre pour pouvoir accéder au poste de maître de conférence.

4. Mickaël Ribreau est actuellement maître de conférences à l’Université Paris 3 Sor-bonne Nouvelle en langue, littérature et civilisation latines. Il est un ancien doctorant du LEM/IEA. Il est agrégé de lettres classiques et a soutenu en 2009 sa thèse de docto-rat sur le Contra Iulianum de saint Augustin : édition, traduction et commentaire du livre III, sous la direction de Vincent Zarini.

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Dans l’université, il y a deux grades d’enseignants chercheurs titulaires : le maître de conférence et le professeur, celui-ci ayant une thèse de doctorat et une thèse d’habilitation à diriger les recherches.Mickaël Ribreau commence par une anecdote : il avait envoyé par mail des cartons d’invitation à sa soutenance de thèse. Des amis doctorants répon-daient : « Félicitations pour cet achèvement », tandis que des professeurs écrivaient : « Je serais curieux d’assister au début de votre carrière. » Cette image du commencement était riche, alors qu’il avait déjà enseigné depuis trois/quatre ans. Parce que la thèse peut être considérée comme une fi n en soi, mais c’est surtout le sésame pour accéder à d’autres fonctions, notam-ment à celles de maître de conférence.

Obtenir la qualifi cation

Pour devenir maître de conférence, la thèse de doctorat ne suffi t pas. Il est né-cessaire que cette thèse et votre dossier soient jugés valables pour candidater à une maîtrise de conférence. C’est ce qu’on appelle la qualifi cation, qui se fait auprès du Conseil national universitaire (CNU). Il faut s’inscrire sur le site du CNU entre la fi n septembre et la fi n octobre, en demandant une qualifi cation dans ce qu’on appelle une section, c’est-à-dire la matière dans laquelle vous allez candidater. Par exemple, pour un poste de latin, c’est la section 8, lan-gues anciennes ; pour le français, section 9 ; philosophie, section 17 ; l’histoire antique et médiévale, section 21 ; l’histoire contemporaine et moderne, 22, théologie catholique, 76 ; théologie protestante, 77. Pour chaque section, il faut candidater à chaque fois. Il ne faut pas laisser passer la date, qui est impéra-tive, sous peine de perdre une année. Cette qualifi cation est indispensable si vous voulez candidater pour une maîtrise de conférence. Si vous soutenez à l’automne, vous ne risquez pas d’oublier. Les risques d’oubli sont plutôt pour ceux qui soutiennent au printemps, car, à l’automne, ils ne sont plus dans les formalités administratives.Après la soutenance, il vous faudra envoyer le rapport de soutenance, ainsi qu’un CV détaillé – qui comprendra un descriptif détaillé de vos cours et de vos recherches. Mickaël Ribreau conseillerait de mettre un résumé de vos articles importants et une synthèse des projets de publication que vous pouvez avoir.

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Après votre inscription sur le site Antarès Galaxie (https://galaxie.enseigne-mentsup-recherche.gouv.fr/antares/can/astree/index.jsp), site du ministère de la Recherche, le site vous renvoie un message en vous indiquant qui sont vos rapporteurs : il y a deux personnes qui jugent votre dossier au Conseil national universitaire (sur douze maîtres de conférence et douze professeurs de votre discipline). Votre dossier est confi é à un maître de conférence et à un profes-seur. Le site vous renvoie directement à ces personnes (en vous communiquant leurs adresses). En février, le CNU se réunit et le site Antares vous envoie un mail pour vous indiquer si vous êtes sélectionné dans telle ou telle section. La qualifi cation se juge sur la thèse : par exemple, si vous avez fait votre thèse sur le néopla-tonisme et qu’il n’y avait aucun spécialiste du néoplatonisme à votre jury, cela pourra leur paraitre étrange et susciter des interrogations. Certains relisent la thèse. Ils vont aussi se pencher sur l’expérience d’enseignement.Il arrive que l’on ne parvienne pas à obtenir la qualifi cation du fait du choix de la section. Par exemple, Mickaël Ribreau, qui a fait une thèse sur saint Augus-tin, aurait pu candidater dans la section d’histoire médiévale et antique ou en théologie catholique et protestante, mais il y avait des risques qu’il ne soit pas qualifi é comme ce n’était pas sa matière principale.

Candidater au poste de maître de conférence

Dans le courrier vous indiquant que vous êtes qualifié vous est commu-niqué un code Internet qui va vous permettre de candidater au poste de maître de conférence. Ces postes sont publiés officiellement soit début février soit au fil de l’eau. Pour savoir les postes qui sont proposés, il est nécessaire de s’inscrire à la newsletter sur le site d’Antares galaxie. Vous pouvez demander le type de poste que vous recherchez et les sections qui vous intéressent. Les postes sont publiés sous forme de listes et vous pou-vez ainsi avoir accès aux fiches de poste qui donnent le descriptif du profil de cours qui est attendu et le profil de recherche (on va vous indiquer le la-boratoire ou l’équipe d’accueil dans laquelle vous allez vous inscrire). Mic-kaël Ribreau a du s’intégrer au Centre d’études sur l’Antiquité rémanente. Cela signifiait que l’université Paris III cherchait un spécialiste de la fin de

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l’Antiquité, de l’Antiquité tardive. Il faut donc lire attentivement les profils de poste : c’est très important pour préparer l’audition.Le dossier que vous préparez peut être le même pour chaque poste auquel vous postulez. Mais les avis divergent sur ce point. Ce dossier comporte un CV très dé-taillé et le rapport de soutenance. Normalement, il ne contient pas de lettre de mo-tivation ni de recommandation de professeur (à bannir). Le CV est très important.Pour chaque poste va être nommé un comité de spécialistes qui réunit entre huit et seize personnes (des maîtres de conférence et des professeurs) qui sont de l’université où le poste est proposé et d’autres universités. Ce comité se réu-nit avant le jour de l’audition. Ils retiennent à ce moment les candidats pour l’audition ; ils jugent à partir du rapport de soutenance. La thèse n’est pas en-core communiquée à ce stade. Le CV doit être détaillé : les résumés d’articles sont vraiment nécessaires, doivent être très clairs. Un résumé de thèse de deux pages est indispensable.

Le CV pourra comprendre six parties : 1/ état civil ; 2/formation universitaire ; 3/ enseignement dispensé (en indiquant le taux horaire, notamment) ; même s’il s’agit de cours pour débutants (on peut problématiser la présentation des cours, par exemple en expliquant que l’on a eu aff aire à tout un panel de ni-veaux, de type d’élèves, en détaillant rapidement) ; 4/ publications (eff ectives ou à paraître) ; 5/ les activités de recherche (les bourses, représentant des doctorants, direction d’une revue bibliographique…), en mettant en valeur les axes de recherche, les éléments principaux de votre recherche (pour Mickaël Ribreau, c’était l’édition et la traduction de textes de l’Antiquité tardive, la patristique latine…) ; 6/ le résumé de la thèse. Le CV est une des pièces principales de votre dossier.

L’audition

En mai, vous allez être contacté (ou non) par des membres de la commission pour vous convoquer à l’audition (qui a lieu quinze jours après). À partir de

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ce moment-là, il faut envoyer la thèse et des tirets-à-part. Il faut avoir indiqué dans le CV les publications que vous donnerez pour l’audition, en les signalant par un astérisque.L’audition est un moment très important. Une dizaine de personnes sont en général auditionnées. L’audition comprend trois parties : 1/ une présentation qui dure entre dix minutes et un quart d’heure (on vous indique avant combien de temps elle doit durer) ; pour un quart d’heure, pré-voyez 13 minutes ; il faut s’entraîner avant : le mieux est de connaître son topo par cœur, sans montrer trop d’assurance (faire semblant de regarder ses notes pour ne pas avoir l’air trop assuré non plus…) ; mais pas non plus trop ti-mide ; le comité recrute un enseignant : il faut être capable de s’exprimer avec une certaine facilité. Il faut donc s’entraîner le plus possible avec des amis, qui pourront vous faire des remarques certes désagréables, mais constructives.Le topo peut comprendre trois parties : – une présentation des enseignements poursuivis ;– une présentation de votre recherche, en commençant par la thèse et vos projets ;– une conclusion, dans laquelle vous montrez dans quelle mesure vous vous êtes intéressé aux axes de recherche du laboratoire dans lequel vous allez vous intégrez. C’est cette conclusion que vous modifi ez en fonction des auditions. Pour cela il est nécessaire de consulter les sites des laboratoires pour lesquels vous candidatez. Par exemple, Mickaël Ribreau a eu une audition à Montpel-lier ; le laboratoire travaillait sur l’Afrique antique (ce qui était très bon pour un spécialiste de saint Augustin ; un autre laboratoire était centré sur la parole publique dans l’Antiquité et Mickaël Ribreau avait travaillé sur les sermons de saint Augustin). Il s’agit de souligner ces points de façon délicate. 2/Les membres de la commission posent des questions pendant un quart d’heure. Il ne faut pas être désarçonné par certaines questions qui peuvent sembler étranges (par exemple : « Êtes-vous prêt à déménager ? » ou « Votre projet est très large ; ne vous faudrait-il toute une vie pour travailler sur ces points ? »). Cela peut aussi être une vraie discussion.Vous êtes ensuite contacté pour vous faire part de votre classement. Le pro-blème est que certaines universités ne donnent plus les résultats, car la com-mission ne donne qu’un avis et c’est le conseil d’administration (qui a lieu en général un mois après les auditions) qui donne son aval et choisit en tant que

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tel. Il faut attendre le mois de juin pour être sûr d’être élu. Donc allez à d’autres auditions, même si vous êtes classé premier à la première audition, car le ré-sultat n’est pas acquis tant qu’il n’est pas acté par le conseil d’administration. Si vous êtes deuxième, rien n’est perdu, car le premier peut aussi être classé premier dans une autre université qu’il préférera. Vous passerez premier auto-matiquement. Quand on vous ait communiqué votre classement, vous devez vous connecter sur Antares pour faire part de vos vœux par ordre. Vers la fi n juin, Antarès Galaxie vous communique votre aff ectation.