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NOBDISHT IEDIOINSK’l ABKIV, Band, XXI. N:r 6. Comptes-rendus des trpit6s publids nu Tome XXI, Nos 1 A 4, No 1. J. WIDMARK: De l’influence de la lumibre sur les parties ant6rieures de l’amil. La reflexion de la lumibre par la neige produit une maladie qui a btb nommee cecitb de la neipe. Cette affection commence par une sensation de sable ou de gravier dans les yeux, h laquelle viennent s’ajouter les symptbmes de larmoiement, de photophobie, de blBpha- rospasme et de fortes douleurs ciliaires. L’examen montre la presence de chemosis, I’injection du bulbe, une injection pbricornbale et une con- traction des pupilles. Dans les cas les plus graves se prbsente aussi une opacitb diffuse de la cornbe, une sensibilite h la pression dans la region ciliaire, et, exceptionnellement, une sbcretion conjonctivale modbrbe. Larc blectriqiie produit une affection similaire (ophthalmie blectrique). Meme 1’8clair donne parfois naissance it des symptdmes analogues. Lanteur a Btudie cette affection it l’aide de la lumibre solaire, ainsi qu’h celle dune lampe h arc de la force de 1,200 bougies nor- males. Avec ces deux sources de lumibre, il provoqua chez des lapins le chemosis et l’injection de la conjonctive du bulbe, la contraction de la pupille, une legbre alteration de la couleur de l’iris, l’opacitk et la desquamation Bpithbliale de la cornbe, et une secrktion moderke de la conjonctive. Si l’on expose un lapin lik it une lumibre intense, il se tient d’ordinaire tranquille pendant plusieurs heures, en fixant sans inter- ruption la lumibre. C’est sur cette circonstsnce que furent basees lee experiences suivantes. I1 fut install6 devant l’ceil du lapin un kcran percB d’un trou large de 2 mm. La lumibre tombait, h travers l’ouverture, par la pu- pilla sur la r6tine. Six experiences de l’espbce ne provoqobrent qu’nne Les sympt6mes dispnrurent aprbz 2 h 4 jours. Nard. med. arkiv. Bd. XXI.

Comptes-rendus des traités publiés

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N O B D I S H T I E D I O I N S K ’ l A B K I V , B a n d , XXI. N:r 6.

Comptes-rendus des trpit6s

publids nu

Tome XXI, Nos 1 A 4,

N o 1. J. WIDMARK: De l’influence de la lumibre sur les parties ant6rieures

de l’amil. La reflexion de la lumibre par la neige produit une maladie qui

a btb nommee cecitb de la neipe. Cette affection commence par une sensation de sable ou de gravier dans les yeux, h laquelle viennent s’ajouter les symptbmes de larmoiement, de photophobie, de blBpha- rospasme et de fortes douleurs ciliaires. L’examen montre la presence de chemosis, I’injection du bulbe, une injection pbricornbale e t une con- traction des pupilles. Dans les cas les plus graves se prbsente aussi une opacitb diffuse de la cornbe, une sensibilite h la pression dans la region ciliaire, et, exceptionnellement, une sbcretion conjonctivale modbrbe. Larc blectriqiie produit une affection similaire (ophthalmie ‘ blectrique). Meme 1’8clair donne parfois naissance it des symptdmes analogues.

Lanteur a Btudie cette affection it l’aide de la lumibre solaire, ainsi qu’h celle dune lampe h arc de la force de 1,200 bougies nor- males. Avec ces deux sources de lumibre, il provoqua chez des lapins le chemosis et l’injection de la conjonctive du bulbe, la contraction de la pupille, une legbre alteration de la couleur de l’iris, l’opacitk e t la desquamation Bpithbliale de la cornbe, et une secrktion moderke de la conjonctive.

Si l’on expose un lapin lik it une lumibre intense, il se tient d’ordinaire tranquille pendant plusieurs heures, en fixant sans inter- ruption la lumibre. C’est sur cette circonstsnce que furent basees lee experiences suivantes.

I1 fut install6 devant l’ceil du lapin un kcran percB d’un trou large de 2 mm. La lumibre tombait, h travers l’ouverture, par la pu- pilla sur la r6tine. Six experiences de l’espbce ne provoqobrent qu’nne

Les sympt6mes dispnrurent aprbz 2 h 4 jours.

Nard. med. arkiv. Bd. XXI.

2 Bd. XXI. N:r 6. - CoMPTES-RENDUB

lbgbre opacitk de la cornhe en face de la pupille, mais il ne se prO- senta au reste aucune irritation dans lee mediums anterieurs de l’oeil.

Comme contre-6preuve il fut fix8 devant l’oeil d’un autre lapin une aiguille munie d’nne tbte assez grande pour couvrir entibremeiit la pupille, tout en laissant au reste l’oeil expose h la lumibre. Six experiences pareilles pioduisirent les symptdmes ordinaires. Ceux-ci ne dependent pas, par conskquent, d’un Oblouissement de la rktine, mais d’une irritation directe des parties anterieures de l’mil.

Les rayons ultra-rouges furent isoles par une lentille de sel de roche noircie et ay moyen d‘iode dissous dans du sulfocarbonate. 11s ne produisirent qu’une irritation insignifiante et passagbre des mediums antbrieurs de l’oeil. Les rayons lumineux, separhs par une lentille de verre remplie dune dissolution d‘alun, se montrbrent presque totalement inactifs. Lee rayons ultra-violets produisirent par contre une irritation violente. Lauteur explora, au moyen du spectrobolombtre de I(. h a - STBOY, la fente spectrale de VIERORDT, et, & l’aide de la fluorescence du spectre ultra-violet due h une solution de quinine, deux plaques d’apparence parfaitement kgale, l’une de verre et l’autre de cristal de roche. La diffkrence principale entre ces plaques Be montra en ceci que la plaque de cristal de roche laissait passer lee rayons ultra-violets, taiidis que celle de verre en rbsorbait la majeure partie. Mais les rayons qui traversaient le cristal de roche provoquaient une irrita- tion violente, tandis que ceux qui araient passe par le verre Btaient parfaitement inactifs.

Lauteur essaye de montrer que le resultat de ses recherche6 est conforme & la nature des sources lumineuaes qui produisent l’irritation des mMiums anterieurs de l’ceil, ainsi qu’aux conditions dans lesquelles ces sources agisseat. La lumibre Blectrique est excessivement riche en rayons ultra-violets. I1 en est de mbme du speotre du fer. Ce fait explique donc facilement la raison pour laquelle il se produit frk- quemment des ophthalmies dans la soudure du fer B l’aide de l’arc voltaique. Lbclair eat Bgalement riche en longueurs d’onde ultra- violettes. La lumibre solaire est ausei riche, il est vrai, en rayons lumineux et ultra-rouges, mais la neige reflbte probablement principale- ment les ray2ns les plus rkfrangibles. CLAUSIUS, RAYLEIQE, NICHOLS, MANZ et K. ANQSTROM ont dbmontrk que les corpe pulverulents (prin- cipalement lee blancs) laissent passer les rayons B grande longueur d’onde, mais reflbtent ceux d‘une courte longueur. La couleur de la neige n’est pas non plus entibrement blanche, mais d u n blenc bleutltre.

Selon BRUCKE et DE CHARDONNET, la cornbe absorbe une partit? des rayons ultra-violets. I1 en est de mbme de la conjonctive suivnnt l’auteur. Le spectre ultra-violets de ea lampe A arc fut raccourci de 5/le aprbs avoir traverse la conjonctive fralche d’un lapin. Quant h l’iris, elle absorbe tous lee rayons ultra-violets. Lirritation lnmineuse cst par consequent conforme & l’absorption des rayons ultra-violets par les mbdiums.

Suivant BRUCKE et DE CHARUONNET, le cristallin nbsorbe trbs vive- ment lee rayons ultra-violets. I1 est donc possible qu‘ils constituent une cause complementaire de l’origine dt? la cataracta produite par 1’8clair.

DEB TUITBB NOS 1 h 4. 3

Les recherche8 de GINTRAX semblent faire supposer que les lon- gueurs donde courtes de la lumiere soni lee principales causes de 1’8rythkme solaire. Les longueurs d’onde courtes paraissent en con- shquence produire des processus pathologiques sur les parties du corps qui en sont directement atteintes. La forte absorption que les mediums de I’oeil exercent sur les rayons ultra-violets n’a donc probablement pas une importance uniquement optique, mais aussi une importance pour les processus vitaux de la rktine. I1 n’est pas improbable que cet organe si sensible ne subit uue lesion grwe, si les rayons ultra- violets venaient le frapper sans avoir subi prkalablement une diminu- tion dintensite.

N o 2. OSCAR BLOCK:

Lee comptes-rendus seront donnBs dsns un prochain N:o.

N o 3. JOHN BERQ: Contributions A la cennaissance des maladies des sfnus

du ner, ainei qa’A la th6orie do 1’6conlemeat dn liqnide c6r6bro= spinal par le nez.

L’auteur rend d’abord compte d’un pas d’osteorne du sinus frontal, dans lequel la trepanation du sinus et I’exstirpation de 13 tumeurs furent operees avec succks. La cavite prksentait sa principale dilata- tion du cdtk de la cavitk cerebrale et la dure-mbre fut mise h nu sur une grande extension. Le malade se retablit. Pendant sa maladie de plusieurs annees, il h i etait survenu, A quelques occasions, un hcoule- ment abondant d u n liquide clair par l’une des narines, ce qui avait allege ses maux de tbte. C’est principalement par suite de cette der- n i h e circonstance que l’auteur publie ce cas-ci en connexion avec le suivant. - Ce second cas est celui dune femme non mariee de 25 ans, qui cornmenCa h souffrir, il y a 10 ans, dune diminution suc- cessive de la vue aux deux yeux, ainsi que, depuis une annee, d’un ma1 de tbte violent et dune sensation de pesanteur au-dessus des yeux; exophthalmie moderbe, diminution de l’odorat, et par intervalles Bcoule- ment abondant du nez d‘un liquide clair et jauntitre. La douleur dirninuait aussi longtemps que durait l’kcoulement. L’exploration tit constater l’atrophie bilaterale du nerf optique. Presque seulement de perception de lumikre aux denx yeux. Pas d’autres symptbrnes cere- braux. Le toft de l’espace naso-pharyngien paraissait kgerement dkprimk.

L’auteur considerant comme la cause probable de la maladie une hydropisie de la cavitB de 1’0s sphbnoidal, trepana cette cavitk en perpnnt la partie postbrieure de la poroi interne de la cavite orbitale, aprbs 6nu- cleation de I’oeil droit. I1 sortit un liquide jaunhtre qui remplit l’or- bite e t montra une pulsation Bvidente. - Le ma1 de t&te disparut immkdiaternent aprks l’operation. LBtat general de la malade s’am6- liora. Ecoulement abondant pendant les quatre premiers mois par le

4 Bd. XXI. N:r 6. - COMPTES-RENDUS

tube de drainage etabli. La douleur revint peu h peu pendant l’hivcr. Le soupcon de la presence d’un osteome amena l’auteur h dilater, au bout dun peu plus Tune annee, le canal de la plaie autant qu’il lc fal- lait pour permettre I’introduation du bout du doigt dans la cavite de l’os sphhoidale. Aucune tumeur. La cavite nnturslle n’ktait du reste pas klargie d’une manibre Bvidente. Cette seconde operation fut suivie d’une sant6 durable.

Lauteur signole ensuitc les avantages de sa methode de trepanation sur ceux des mkthodes proposkes par ZUCKERKANDL et QCHECH, savoir: la possibilite d’un drainage permanent, d‘une irrigation effective, et uu espace suffisnnt pour l’exstirpation kventuelle d’une tumeur.

L’absence d’ectasie nettement prononcke du sinus sphenoidal rendait toutefois la theoric de la pression insoutenable et attira l’at- rention de I’auteur siir 1’8tnt morbide particulier caractbrisk par l’kcoule- ment nbondant d’un liquide aqueux du nez, et des symptbmes ch8- braux peii marques, dont le plus frequent eat l’atrophie bilaterale du nerf optique.

L’auteur donne un court rksuink des 11 cns qu’il a reussi h re cueillir dam la littkrnture. I1 signnle les divergences considernbles qui se presentent dans l’ininge cliiiiquc de ces cns, puis il rend cornpte des theories les plus importantcs qui ont Btk formul6es pour leur ex- plication, et principalemcnt dc cello de LxBE1t. Comme il ne s’est prhsentb, dnns une grniide partie de ces cns, que des signes trks faibles ou mbme incertains d’affectiom ckrkbrtiles, comme l’nspect et la com- position chimique du liquide a varie dans la plupart des cas, e t quc par consequent ce liquide n’a du moins pas toujours offert les pro- prietes du liquide ckrkbrospinal, l’auteur croit que la supposition Bnon- c6e par LEBER d’une hydrocephalie interne primaire comme cause de l’affection, n’est fondbe tout au plus que dans un trks petit nombre de cas.

Rappelaiit les resultats fournis par les recherche8 de KEY et dc RETZIUS sur lee voies lymphatiques de la muqueuse nasale, l’auteur considbre comme plus probable que l’kcoulement est dh h une exsu- dation ou h une rupture des communications lymphatiques elargies entre l’espace sous-arachnoldien et la muqueuse du nez, plut6t qu’avec LEBER h une fistule cranio-nnsnle due t~ une augmentation de pression du liquide cbrebro-spinal.

Lauteur resume sa manibre de voir dans’ lea conclusions sui- vantes :

1. Dens une partie de ces cas, 1’Bcoulement du nez du liquide chrkbro-spinal a BtB db simplement une communication d u n e lar- geur anormale des voies lymphatiques entre l’eapace sous-arachnoidien et le reseau lympbatique de la muqueuse du nez. La presence de lacunes dans la paroi osseuse du fond de la boite crhienne joue pro- bablement un rble important dans ces cas-ci. On peut aussi supposer que les granulations de Pacchioni qui se trouvent normalement autour du sinus caverneux, ont peu h peu perfore l’os ct constitue la source de l’kcoulement.

La vile toutefois n’y gagna rien.

DES TRAITBS NO# I B 4 . 5

2. Dans un certain nombre de cas, une augmentation de pres- sion intracrhniale, a etk la cause pr imire d’une dilatation nnormale de la communication lymphntique mentionnke, ce qui a provoquk, dans la muqueuse nasale, des ectasies lymphtlngitiqnes, une exsudation ou une rupture.

3. Dans un certain nombre de cas, on n’a aucune raison dad- mettre une augmentation primaire de la pression intracrhniale, e t l’k- coulement de la lymphe depend dans ces cas d’une disproportion entre l’afflux de la lymphe du cerveau h la muqueuse du sinus sph6no’idal (ou frontal) et l’kcoulement de lymphe de cette cwite, ce qui a en premier lieu provoquk unc stase lymphatique dans la muqueuse de cette ctlvitk.

4. 11’ n’est pas nkcesenire que lee symptbmes cerkbraux qui se presentent dans ces cas, e t principalement l’atrophie bilatkrale du nerf optique dependent dune augmentation de pression dans le crhne, mais ils peuvent s’expliquer, d’aprks la thkorie de DEUTSCHMANN, par la suppo- sition que des matikres phlogogbnes des circuits lymphatiquee stagnant8 dans nn sinus frontal ou sphhoi‘dal pknktrent dans lea espacee sous- dural et sous-arachnoidien, et leurs ramifications le long des nerfs op- tiques et olfactifs.

No 4. G. ARMAUER HANSEN:

Les comptes-rendus seront donnes dnns un prochain N:o.

Stockholm 1888. Kongl. Boktrgoksrlet.