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NORDISKT MEDICINSKT ARIUV. hjz, 1900. Nx 6. Comptes-rendus des trait& poblika nu Tome XXXIII, Nos 1, 2, 3: I, 3: n, 4. No 1. JOHANNES PIBIGER : Contribution ii 1’6tude de l’embolie graissense. Caa mortel d’embolie d’huile d’olive. lo. L’alimentation sous-cutanee (LEUBE), qui donne gknkrale- ment de si bons rksultats, entrahe neanmoins le danger que l’injection faite par accident dans une veine peut causer la mort par une embolie universelle d’huile. Cet accident fatal est nrrivb chez un malade qui, par suite d’une stricture de l’msophage et de l’estomac (apres une cautkrisation d’acide chlorhydrique), n’ayant pas pu prendre de nourri- ture par la bouche, a etB trait6 i~ l’aide d’injections sous-cutanbee d’huile d’olive e t au moyen de clysteres nutritifs. Aprbs l’injection d’environ 2 325 C.C. d’huile en 19 jours, une augmentation de poids de 4 600 gr. fut constatee. Le malade suc- comba aprks avoir present6 en somme les accidents cbrbbraux et respi- ratoires qui s’observent ordinairernent dans lee cas d’embolie grais- sense. I1 doit cependant &re accentuk qu’il s’est produit une hemi- plegie gauche presque totale, d’origine corticole comme 1’s prouvk l’exameu anatomo-pathologique. voici les resultat8 principaux de l’examen susdit. 2O. L’autopsie demontra que des dep8ts de l’huile injectbe s’ktaieut formes dens le tissu sous-cutank et dans le mksentbre, comme on l’a observe dans d’autres ci1s traitks par la methode de LEUBE. Les embolies d’huile d’olive out BtB trouvees dans tous les orgaues examines, mais priucipalement dans les poumons et le cerveau. Une quantite considerable d’embolies presentaient les formes trbs irrbgulibres, vacuolaires etc., dbcrites par BENEKE. De plus, on dkcouvrit, dans les sinus d’un ganglion lymphatique correspondant a l’endroit de la dernikre injection d’huile, de grandee Nod med. ackiv. drg. 1900.

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Page 1: Comptes-rendus des traités publiés au

NORDISKT MEDICINSKT ARIUV. hjz, 1900. Nx 6.

Comptes-rendus des trait& poblika nu

Tome XXXIII, Nos 1, 2, 3: I, 3: n, 4.

N o 1.

JOHANNES PIBIGER : Contribution ii 1’6tude de l’embolie graissense. Caa mortel d’embolie d’huile d’olive.

lo. L’alimentation sous-cutanee (LEUBE), qui donne gknkrale- ment de si bons rksultats, entrahe neanmoins le danger que l’injection faite par accident dans une veine peut causer la mort par une embolie universelle d’huile. Cet accident fatal est nrrivb chez un malade qui, par suite d’une stricture de l’msophage et de l’estomac (apres une cautkrisation d’acide chlorhydrique), n’ayant pas pu prendre de nourri- ture par la bouche, a etB trait6 i~ l’aide d’injections sous-cutanbee d’huile d’olive et au moyen de clysteres nutritifs.

Aprbs l’injection d’environ 2 325 C.C. d’huile en 19 jours, une augmentation de poids de 4 600 gr. fut constatee. Le malade suc- comba aprks avoir present6 en somme les accidents cbrbbraux et respi- ratoires qui s’observent ordinairernent dans lee cas d’embolie grais- sense. I1 doit cependant &re accentuk qu’il s’est produit une hemi- plegie gauche presque totale, d’origine corticole comme 1’s prouvk l’exameu anatomo-pathologique.

voici les resultat8 principaux de l’examen susdit. 2 O . L’autopsie demontra que des dep8ts de l’huile injectbe s’ktaieut

formes dens le tissu sous-cutank et dans le mksentbre, comme on l’a observe dans d’autres ci1s traitks par la methode de LEUBE.

Les embolies d’huile d’olive out BtB trouvees dans tous les orgaues examines, mais priucipalement dans les poumons et le cerveau. Une quantite considerable d’embolies presentaient les formes trbs irrbgulibres, vacuolaires etc., dbcrites par BENEKE.

De plus, on dkcouvrit, dans les sinus d’un ganglion lymphatique correspondant a l’endroit de la dernikre injection d’huile, de grandee

N o d med. ackiv. drg. 1900.

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2 NOILD. MED. ARK., 1900 , H:r 6 . - COMPTES-RENDUB

gouttes d’huile irrbgulibres, entourees de leucocythes contenant line substance grtiisseuse. I1 s’agit sans doute ici d’une phagocythose qui, suivant BENEKE, joue un rble considerable dans la resorption de I’em- holie graisseuse.

30. On trouva @I et 18 dnns Ze cerueau, uutout de nombreuses embolies, de petites hkmorrhagies, qui n’avaient cependant que dane quelques rares endroits provoque uue dhgenkrescence commencaute de la substance nerveuse.

Les thrombus fibrineux observes par POMATTI n’ont pas pu &re constates.

EN correspondance avec l’hkmiplkgie gauche, il fut decouvert un plus grand noinbre d’ernbolies dans les centres moteurs droits du cer- venu qu’ailleurs. I1 faut donc supposer que l’hemipl6gie a Btk due aux troubles de circulation et h I’anbmie causes par les embolies.

4 O . Lee poiirnnns emphysemateus souffraient, comme on l’a sou- vent observe dans les cns d embolie graisseuse, d’un oedbme copieux, hemorrhagique et fibrineux sur plueieurs points. L’oetlbrne peut &re supposk d’origine inflummatoire et avoir BtB provoque par des stsphylo- coques et des streptocoques,. qui furent trouvbs en nombre consideruble dnns le tissu, et qai nvaient en outre engendre ch et iii de petites bronchopneurnonies. I1 est cependant impossible de donner une expli- cation decisive de l’origine de l’mdbme. I1 est h supposer que l’in- fection a Bte due B une bronohite chronique.

Un petit nombre d’alvboles et le tissu iuterstitiel contenaient des gouttes graisseuses libres. La presence de ces gouttes s’explique le plus naturellement par la rnpture des capilluires ntrophiks, remplie d’huile.

6 O . Autour de quelques-unes dea nomhreuses embolies d’buile observdes thins le muacle cardiaque, on constata duns les fibrilles l a preseiice d’smns de fines gouttes graisseuses, d’un aspect purfaitement conforme 8 celui d’une degherescence graisseuse ordinaire, ninsi qu’une segmentation prononcke, et par eudroits une dkgenkrescence vucuolaire. La localisation de ces processus a permis de fuire les constatatiuns suivuntes:

a) La segmentation ne frappe pas de prkfkrence des fibrilles en

b) Les tlegerierescences vacuolaires e t graisseuses peuvent &re

En outre, il y a lieu d’accentuer qu’il ne fut pas possible d’ob- server de microbes bncillaires dans le coeur. I1 n’est donc pas vrai- semblabie que la segmentntiou soit provoquee duns ce CRS par l’invn- sion agonale 011 postlethale des hucilles coli, comme M. DIJNIN l’a supposh dans d’autres cas.

Dans lee reins, lee embolies d’huile itaient surtout arnmsbes dans lea glornerules, cornme c’est le oas ordinaire pour lea embolies graisseuses. On n’a pas trouve de graisse libre dans la capsule de

degeneresceiice gmisseuse.

trouvkes reunies duns les mhmes fibrilles.

6 O .

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DES T N A I T ~ S NOS 1, 2, 3: I, S:II, 4. 3

BOWMANN. Les pnrois des vaissenux n’ktaient pae rompues; nulle pnrt on n’a observk d’hkmorrhagie. On n’n pns dkcouvert de graisse libre dnns la lumikre des i u k l i contorti, aussi peu que dane lee bran- ches de l’ause de HENLE, dnns l’kpithklium desquelles on n’a track que de rares gouttes graisseuses. I1 a ktk observe par contre des nmae copieux de grnisse dans l’kpithklium desquame, at de grnisse libre dans les pieces intermkdinires, qui offrnient en somme les symp- tbmea d’une dkgenkrescence grnisseuse ortlinaire. De mCme, dans la lumiere des canaux collecteurs se trouvaient des gouttes graisseuses libres, comme dans l’urine. La substnnce graisseuse contenue dans l’urine ne provient donc pas, en CF cas, du passage direct 8 la cap- sule de HOWMANN de l’huile nmasske dans lee vnisseaux glom6rulairesI comme on le siipposnit gkneralement nutrefois, que la graisse s’kvacuait tlu rein diins les CUB tl’etnbolie graisseuse.

Les phknomknes observes ayant en somme lee caructkres d’une origine rkcente, iI faut supposer qu’ils ont ktk provoqitks par les embolies grnisseuses, d’autant phis qu’antkrieurement l’urine u’avnit coutenu ni nlbumine ni grnisse. M. RIBBERT a conetntk, dans un cns nnalogue d’embolie graisseuse, une degknkrescence grnisseuse tles pieces intermkdiaires du rein, et n’en n pu attribuer l’origine qu’8 des troubles de la circulation reuale produits par des embolies glomk- rulaires.

Dans le cas qui nous occupe, il faut donc supposer que la graisse contenue dnns l’urine provennit des amoncellements de graisse dnns les pieces intermkdinires, et que cette Bdkgknerescence graisseuse, a k t k provoquee par 1es embolies.

En vue d’une ktude plus exacte, l’auteur s’est livr6 8 des expe- riences sur des lapins. 11 n inject6 de l’huile tl’olive daus l’artere rbnnle d’un rein, l’autre ayant ktk extirpk immkdiatement nuparavant pour le contrble. Dix 8 douze heures plus tard, on a pu demontrer des embolies d’huile dans lee glomkrules et des amoncellemeuta de substance grnisseuse dniis les cnnnux directs, ainsi que, h une seule expkrience, dans un segment limit6 des tubuli contorti (pieces intermk- dinires?). Ces phknombnes n’ont pas ktk observes dans lee reins extirpks tl’nvance, et 1’011 n’n trouve que de rare8 granulations griiis- seuses tree fines, tlisperskes @ et 18 dans l’kpithklium des cannux collecteurs, comme on 1’s :iussi constntk par l’examen des reins injectks.

Tous les exnmens ont ktk faits par la mkthode de MARCHI. Chez deux animaux, les experiences furent suivies d’anurie; on

n’a pu examiner l’urine que d’un seul animal: ellc contenait de fines gouttes graisseuses.

Dans deux autres expkriences, on n inject6 de l’huile minkrale (paraffine liquide).

Apres cette injection, il s’est nussi prksentk des m a s de graisse parfaitement identiques ti ceux que nous avons mentionnks ci-dessus. Cette graisse a peu &re noircie par la mkthode de MARCHI: il ne s’agit donc pas de paraffine liquitle, innis d’une triglyckride d’origine animale.

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4 NORL). YED. ARK., 1900, N:r 6. - COMPTES-RENDUS

Si l’on compare ces experiences au cns d’embolie d’huile d’olive qui nous occupe, et ii l’observation mentionnee de M. RIBBERT, on arrive ti la conclusion suivante:

Dnns les cmbolies graisseuses dn reiu chez l’homme, nvec obstruc- tion des vaissenux glomkrulnires, on peut supposer qu’h un certain stnde peu nvnnce de In maladie, la lipurie eat due h un nmoncellement de graisse dnns l’bpithklium des pieces intermkdiaires. Les cellules remplies de greisae se detnchent et des gouttes graisseuses libres sont bvncubes clans lea lumihres des cnnnux. Le processus offre h tons Bgnrds l’aspect de I R dbgCn6rescence graisseuse ordinnire, h laquelle il est peut-&re identique. Expliquer le processus comme une secrb- tion de la substance grnisseuse des embolies n’est gubre possible aprhs les expbrieiices faites sur les lapins, experiences d’ailleurs trop peu nombreuaes e t trop peu btendues p o w bclaircir complhtement In nature du processus.

I1 se pourrnit que des troubles de circulation causes par l’obs- truction graisseuse des vnisseaax glomBrulaires, fussent la condition de la nnissance dii processus.

N o 2.

G . HEINRICIUS: Sur I’iitiportnnce pathologiquo de la version et r6tro-

M:r le profeeseur HEINRICIUS, dc l’universite d’Helsingfors (Finlnnde) donne d’abord l’exposb historique de I n thborie des symptbmes de In rktroflexion de l’uterus. I1 montre comment les opi- nions ont varik et varient encore h ce sujet, en ce que Is plupart tles gynecologues nttribuent cette modification de In position de I’utbrus une importance clinique et pathologique plus ou moins grancle, tnndis quc d’ilntree, la minorite, ne lui nccordent qu’un rble purernent nna- tomique. L’nuteur expose specinlement l’opinioii ii ce sujet des prsti- cians des pays du Nord, le Dnnemark, la Subde, la NorvCge et la Fin- lnnde. Se bnsnnt sur l’expbricnce obtenue B la clinique gynbcologique de l’universite d’Helsingfors, de mhne que sur celle r6sul.tant de ses propres cns, M:r HEINRICIUS estime qu’il y a licu de n’accorder qu’une iruportance pathologique insigtiifiante A la rbtrodbviation de l’utbrus, et qne les symp- t6mes qui sont supposbs d’ordinaire etre produits par la modification de la position comme telle, sont presque toujours dus niix complications vennnt du cBtb de l’utbrus ou des rbgions voisines, ou mhme d’autres parties de l’organisme n’appnrtennnt pas au syst,hme genital. I1 pense que le trnitemeut orthopedique et spbcinlement le trnitement opbrntoire de la rbtroflexion de 1’ut.erus daus Ie cas oh des affections des annexes exigennt une therapie opbrntoire ne se trouvant pas indiqubes, Ront inutilce dans la plupnrt des cas. Selon lui, la modificntion de position de I’utbrus en nrribre ne peut provoquer dee symptbmes que qiinnd cet organe presse sur des parties peut-htre nffactkes de son voisiuage. M:r HEINRICIUS insiste epbcinlement sur le grand rble que l’hyst6rie e t la nevrasthfmie jouent dans la presence de spmptbmes que l’on sup- pose Btre dus h la rbtrodCviotion.

flexion de l’ut6rus.

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DES T R A I T ~ S NOS 1, 2, 3: I, 3: 11, 4. 5

No 3: I.

K. G. LENNANDER: Cns de dilatation conghitale et d’hypertrophie de

Albin L., 4 ans. Admis h la clinique chirurgicale d’Upsal ‘/a 1895, sorti 90/10 de la meme nnnbe.

A la naiseance, le malade htnit trBs petit e t fort maigre, mais son ventre, trbs dilath, offrait une largeur considerable aux deux flancs, ce qui donnait ti l’enfant une certaine apparence de qrosse gre- nouille,. Tout le ventre Btait bleu, avec veines tendues, presque noires. Pendant les deux premieres annbes de sa vie, il ne paraissait pas Btre en &at de retenir ses dbjections. I1 etait continuellement mouillb d’bvncuations dblnpees d’un jaune clnir. Vint ensuite une p6riode de constipation pendant Inquelle des lavements e t l’l~nile de ricin 6taient a peine capable8 d’amener des Bvacuations. Aprbs cela, nonvelles diarrhhes intermittentes. I1 nrriva parfois, en 1894, qu’aprks de grandes doses d’huile de ricin, l’enftint avait, durant une semaine entibe, des hvacuations liquides continues et fbtides, durant lesqunllee le ventre a’abaissait. On entendait frbquemment des clapotages intenses. De plus, forts gar,oouillements dans le ventre. La sortie de flatuosiths avnit toujours ete abondante, et ne paraissnit pas rencontrer d’obetacles. On n’a par contre jamais entendu d’bructations.

La fig. 1 montre I’apparcnce de l’enfant en mai 1895, avant I’opbration.

‘,/&--‘*/6 1895. Pas de douleurs ni de sensibilitb, jamais de vomis- sements. La distance eiitre le processus ensiforme et la sympbyse eat de 26 cm. (taille de l’enfant 92 cm.). La partie inferieure du thorax se dilate rapitlement, de sorte que la pbripherie du ventre pr6sente d6jh son maximum ti 8 cm. nu-dessus do nombril. Un reseal1 h grosses mailles de petites veines cutanbes s’accuse iiettement done les couvertures da ventre. Le mouvement des intestins est fr6quemment visible, surtout antbrieurement entre les deux lignes mamillairea. On y pent voir des intestins dilates h la largeur de 7 h 16 cm. remonter e t descendre par ondulations entre le processus ensiforme et la symphyse.

I1 est fail chaqne jour des injections d’enu par le rectum, le premier jour a la dose de 400, puis b celle de 1,400 cm.s par fois. Ces injections ne provoquent pas de beeoin d’civacuatiori, mais quand nu bout d’un instant on met l’enfant sur un vase de nuit, I’eau sort peu a peu, entrahant avec elle une quantit6 de fkces h con- sistance trks compacte, de l’bpaisseur de l’index et tordues; la couleur comme antbrieurement. Apres les injections d’eau, il eat difficile de provoquer, par la percnseion, le son sourd d’inteetins remplis d‘eau. Rien d’anormal nu rectum.

Au bout de quelque temps d’ohservation, je crus pouvoir exclure In tuberculose pkritonbnle, c.4-d. le diagnostic pour lequel l’enfant avait btb envoy6 h la clinique, et conclure que l’enfant souffrait d’un vice con- genital de conformation, consistant, selon toute probabilitk, en la dila- tation d’une partie du gros intestin, avec rbtrhcissement relatif plus bas.

1s flexnre sigmoYde chrz nn enfant (maladie de Hirschaprong?).

11/6-18/6 1895.

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6 NORD. MEU. AUK., 1900, N:r 6. - COMPTES-RENUUS

Esperant pouvoir venir nu secours tle l’enfant par une anastomose iu- testinale, je prockdai, le 19/a 1896, ti la

Lnparotomie.

Incision u-dessus du in. rectus de droite. On rencontre immk- diatement une j exure sigmoide colossale, de couleur grise, et res- semblant fort B un ventricule, en ce que la sereuse est totalement lisse, sans haustra, e t la priroi trbs Bpaisse e t compacte au toucher. Autour de la flexure se presentent un certain nombre de membranes minces et blanches, les produits d’iine pkritonite chronique. Au mBso- sigmoide se voit, h I’eudroit oh il est le plus mince, une ouverture par laquelle l’intestin grele avait pass& quoique sans presenter de signe de strangulation. Ce trou fut rkuni par une suture courante de catgut. Un aide introduisit un doigt par le rectum jusque dans la partie infbrieure de la flexure sigmoi’de, tandis que j e pulpais simultunkment la surface sereuse des parties intestinnlea correspondantes. Nulle part on ne sentit d’obstacles ni de formation de valvules. Les glandes lym- phatiques du mksosigmoide etaient xnodbrkment enflbes, niais uulle part d’ailleurs on ne rencontra de glandes tumBfiBes dans le ventre. Tout le reste du gros intestin pnrnissait anssi &re l’objet d’un nccroissement anormal de largeur mais insignifitrnte comparativement ii celle de la flexion sigmoide. Les intestins grbles parnissaient coaplktement normaux. Rien ti signaler au surplus. L’incision ventrale fut recousue par troie rangees de sutures profondes tle catgut dans le pkritoine, dans la musculature et dans la gaine antkrieure du rectus, e t exifin par une suture de silkwormgut dans la penu.

I1 devint kvident, pendant le cows de l’opBratiou, qu’il Btait impossible d’expliquer cette dilatation et cet epaississeruent Btrangee de la paroi intestinale de In flexure sigmoi’de par un obstacle mbcanique, et l’on admit coinme probable que la cause la plus rnpprochbe en Btait un manque d’innervntion nyant provoquk la dilatntion de cette partie de l’intestin.

I1 me parut, pendant l’opkration, qu’aucune autre intervention chi- rurgicale que l’erstirpatiou de la totnlitb de la flexure n’avait des chan- ces d’offrir une utilitk r6elle; or, une pareille exstirpation me semblait ti peine executable au point de vue technique, vu que la dilatation e t l’kpaississement de la paroi intestinale comprenaient aussi toute la racine de la flexure. Je rholus par cette raison de m’arreter h une lapara- tomie explorative, et de passer ensuite h un traitement ayant pour but de vider la flexure et de provoquer la contraction de sa musculature.

J e commence par un traitement Blectrique, - courant faradiqne, - de la flexure sigmo‘ide une foie par joar. Un litre de solution physiologique de eel commun est inject6 par le rectum. L’un des Blectrodes eat ensuite introduit par l’anus sur une longueur d’eu- virons 25 cm. Friation 18gbre nvec le second Blectrode ti la ptlrtie an- terieure du ventre. Le courant est aussi fort que le maliide le peut supporter. On voit alors l’intestin se contracter e t l’on entend un

Gnhrison par premiere intention. l / ~ 1895.

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DE8 TRAIT&$ KO* 1, 2, 5: I, 3: 11, 4 . 7

bruit de clapotage intcrrompu, produit par les mouvemente du contenu de I’iutestiu. La seance durc 10 minutes, puis on met l’enfant sur un vase de nuit, et l’euu et les fkces sortent.

GrAce A ce traitement, qoi fut poursuivi pendant pres de 3 ane, le corps du petit malade se developpa A peu prbs comme celui d’un enfant normal. Au bout de ce temps, l’enfant ne put plus rester B l’hospice enfantin oh il avait ete soigne jusqu’alors, et fut coufiB B une mere adoptive qui ne lui a pus donne de traitement.

La figure 2 montre l’apparence de l’enfant en septembre 1898. - En septembre 1899, la circonference de l’enfant Btait, au plan ombilical, de 61,s cm., soit de 4,s (5,5) centimetres de plus qu’il y a un an. D’aprbs les renseignements fournis par la mere adoptive, il a, pendant toute l’annke dernibre, eu des 6vacuations rkgulieree sane l’aide de Iaxntifs ni de lavements.

3: 11. K. G. LENNANDER: Cns de polype de l’oesophnge (pharynx).

Marguerite S., 51 nns, blanchisseuse, d’Upsal, 1897, N:o 579 B. Admise I / ig , sortie 4/12.

Pendant environ 2 ans, la mnlade avait senti dans l’cesophoge une tumeur qui, avec des accks de toux et des vomissements, remon- tait quelque peu dans le cou, mais jamais jusqu’h la cavite buccale, pour glisser de nouveuu plus bas k la dkglutition. 11 hi est impossible de dire si ce corps (L augment& Elle ne souffre pas, A proprement parler, de difficultes h avaler. Tontefois, dans ces tout derniers temps, la prise de nourriture solide s’est faite lentement, quoique sans douleurs. Ni toux ni embarrns reapirntoires. Aucun enrouement jusqu’h ce mo- ment-ci, aprks un refroidissement contracte il y n trois semrines. Le l / l 8 elle visita, dane le but de se dblivrer de cet enrouement, la policlinique mkdicule d’Upsal. A l’examen laryngoacopique, la langue fortement tirhe en nvniit, avec sa pnrtie inferieure simultandment cornprimbe en bus h l’aide d’une prrtelle buccale, la malade reseeatit, A l’introduction du miroir, une forte crise de vomisscment pendant laquelle une grrnde formation polypoi‘de fut poiissee hors do la bouche, au cbtk gauche (Planche 1). Lo malade fut alors immediatement envoyhe par Mon- sieur le professeur HENSCHEN h la clinique cliirurgicale. Lexploration faite dnns cette clinique amena In constatntion que le polype men- tionnk ktait attache, par uu pkdoncule de l’kpaisseur du petit doigt, i l’union du pharynx et de l’cesophage nu cbte gauche. A l’aide d’un gros 61 de soie, il fut fait, ti 1 cm. cnviron du point d’attache, un nceud chirurgical autour du pbdoncule, et h 0,5 cm. B peu prbs de ce point, le polype fut amputk par le mogeu d’un noeud coulant gal- vanique. La ligature de soie fut laisshe dans toute su longueur et fixke en dehors de la joue.

La masse extirpee (voir In fig. 2) se composait d’une tumeur longue de 9 cm., legerement ployke le long tle son axe longit- udinal, d’une Bpaisseur assez kgale, et simulant la formc d’un con- combre. La couleur en ktait en general d’un rose pale tirant

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8 NORD. MED. ARK., 1900, N:r 6. - COMPTES-YENDUS.

quelque peu sur le jaune, et 08 et 18 d’un rouge plus vif, prin- cipalement aux irregularitbe saillantes. Molle au toucher, Blaetique et fluctuant eur toute s a surface. Celle des parties inoyennes est irrbgu- libre. Ces irrkgularitbs sont dues B plusieurs saillies sphbriques B peu pres de la grosseur d’une fkve. L’incision fait voir que le tksu du polype est en mHjeur partie compose de particules de tissu arrondies, lobkea entre elles, de la grosseur de poie, et separbee par des striee vusculaires du tissu connectif. Cee lobes urrondis sont ou d’un jaune de soufre et d’iine spparence adipeuse, ou plus secs e t plus gelatineux, 8 Is coupe.

Ln malade sortit le 4/1a. Un an plus t a d , la malntle fut examinee. Elle jouissait alors d’une ptirfaite santb, et il &nit impossible de dkcouvrir d’oh le polype avait t k b son origine.

A l’institution auatomique-pathologique, le polype recut le dia- gnostic suivant: fibrome assez riche en vaisseaux, avec impregnations de parties de tissu adipeux.

La ligature se dbtacha le ?/I%

N o 4. S. HOLTH: Asti mom4trie sub ective par certains d6doublements oph-

thalmom4trfqnes, partic 4 Brement par le biprisme de KA~ENAAB. L’uuteur dbmontre que l’observateur astigmiitique, ern ploynut des

ophthalmombtres, munis d’appareils dedoublantel) qui fendent le rhurnp d’observution en deux, trouve toujours astigmatiques des surfaces, qui sont en rbulitt! spheriques; de plus il trouve aux surfaces astigmatiques un faux degrb de I’astigmntisine. Qunnd les mbritliens principaux de I’observiiteur et de l’observe ne coincident pus, l’observiiteur voit une fausse direction des inkridiena principaux de l’observk. Ces phenombnes ne se prkeeutent pns, quand on emploie le prisme tlbdoublant en quartz ( WOLLASTON) comrne dans le modble original de l’ophthalmo- metre JAVAL & SCHI~TZ. Ici le dedoublement se ftiit par toute la surfiice du prisme sans section en deux du champ d’observntion; et l’astiginntisme de l’observnteur ne joue aucun rble. L’auteur a surtout etudie l’tistigmombtrie subjective avec l’ophthalmometre de KAGENAAK (Utreclit) muni d’un biprisme en verre; la cause d’erreur pcut en partie btre r e d d i k e par nn verre, corrigeant l’nstigmatisme de l’observateur, inais l’accomodntion de l’observrrteur peut encore fausser les rksultats. L)e plus, la forme deinicirculaire des taches de diffusion, produites hors le foyer de l’objectif quund on emploie l’opbtholmonietre de KAQENAAR, ainsi que la disposition de ces taches, rendent les images des mires moins flous hors le foyer; par conskquent In mise au point devient plus incerttiine. Au contraire avec l’opbtbalmometre originnl de JAVAL & SCHIOTZ la forme des taches de diffusion est circuluire, par consb- quent lee images des mires deviennent dous tout de suite hors le foyer, la mise ilu point est plus sdre e t les inensurntione deviennent plus extictee.

l) Par eremple den biprismea avec les buses ou l’arrht en dedaus, dee objeclifn d8doublauts, des plaqnes planparallbles croids e n verre.

Srockholm IYOO. Kungl. Boktryckeriet.