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TEMPS PRÉSENTS

Cela fait deux ans que je participe à l’alphabétisation œcuménique,mouvement indépendant, créé en 1965, basé sur le bénévolat, dont lebut est d’aider des travailleurs non francophones à s’intégrer par l’ap-

prentissage de notre langue. Ce mouvement, dirigé avec dévouement etdynamisme par Jacques Sandoz, propose des cours gratuits à quelques 136élèves, d’origines diverses et de tous âges : Philippines, Amérique latine,Maghreb, Europe de l’Est. Ils viennent courageusement de toute la régionparisienne, deux soirs par semaine.L’assiduité aux cours est rigoureusement suivie par le responsable du groupe,Bruno Merlin, qui gère avec efficacité tous les problèmes qui peuvent survenir(nouveaux arrivants, absence de professeur…) et remplace au pied levé lesenseignants absentsLes élèves sont regroupés par niveau, suivant un test d’entrée. L’admissiondes candidats s’avère chaque année plus difficile car il y a peu de places dis-ponibles. Ce qui nous oblige malheureusement à ne pas pouvoir acceptertoutes les demandes. Ce qui frappe quand on rentre dans la salle à St JeanBaptiste, le lundi soir à 20h30, c’est la convivialité des rapports interve-nants/élèves. L’accueil est un moment important et rituel du cours où l’onprend des nouvelles des uns et des autres, où l’on s’inquiète des absents, àla manière d’une famille.Les séances n’ont rien à voir avec l’enseignement traditionnel du français,c’est plutôt la technique des langues étrangères, par immersion dans dessituations de la vie quotidienne. Des manuels sont à notre disposition, propo-sant conversations, exercices et points de grammaire.Mais chaque intervenant est libre aussi d’innover, en utilisant des supportsvariés de la vie quotidienne (périodiques, publicités, imprimés administratifs,plans…)D’où l’importance d’une réunion de concertation dans l’année pour partagerles expériences ou les difficultés rencontrées et redéfinir les objectifs. Ainsi, ila été utile de rappeler les semaines chargées de nos élèves qui ont peu detemps à consacrer aux études et de ce fait progressent lentement. A nous del’accepter avec humanité Il est donc indispensable de revoir, à chaque séance, les acquis du cours pré-cédent, sous forme orale ou écrite : les petits tests surprises provoquent tou-jours une excitation et une émulation bénéfiques. D’autre part les improvisa-tions orales entre 2 élèves sont très appréciées et commentées, se terminantsouvent en sketch comique encouragé par les autres participants. Il règneautour des tables une animation chaleureuse et positive. L’année est ponctuée par différents évènements religieux ou communau-taires qui sont l’occasion pour tous de se retrouver et pour chacun d’y partici-per en y apportant son identité culturelle ; ainsi les différentes communautésethniques échangent fraternellement autour de cuisines du monde ou demusiques folkloriques et ce sont pour tous des moments exceptionnels de fra-ternité et d’espérance.Je voudrais remercier les organisateurs de ce mouvement qui ne saurait exis-ter sans eux, pour nous avoir fait découvrir le don de soi et une si grandefamille. Martine Choiset

L’alphabétisationœcuménique : unegrande famille

SOMMAIRE

L’Église à NeuillyDiner paroissial p. 4Notre baptême à la lumière de la Bible p. 5Journées d’amitié p. 6Semaine de l’Unitédes chrétiens p. 7

Carnet de famille p. 3

Agenda p. 5

Exposition p. 9

DOSSIERLes femmes de l’Evangile

Interview deCaroline Runacher p. 10

Notes de lecture p. 15

Parlons-enVoyage en Terre Sainte p. 16

PortraitSébastien Wetter p. 18

3La Voix - Décembre 2012

Administration-Rédaction : 90 avenue du Roule92200 Neuilly-sur-SeineTél. 01 46 43 98 09Port. 06 20 42 00 85mail : [email protected]

Directeur de la publication :Père Hervé RabelRédactrice en chef :Eve de Médeiros-RaymondSecrétaire de rédaction :Colette NêmeComité de rédaction : Mmes C. Aurousseau, A. de Boissière,E. de Médeiros-Raymond, C. Monin, C. Nême et A. Viry.Monseigneur Yvon Aybram,PèreHervé Rabel et F. Perrard.

Édition et Publicité :

35 av. St-Germain des Noyers77400 ST THIBAULT DES VIGNES01 60 07 43 43mail : [email protected] : SPEI imprimeur

Photo de couverture : La Vierge à l'Annonciation@Stéphane Piera - Roger VioletExposition Petit Palais

4

L’ÉGLISE À NEUILLY

La Voix - Décembre 20124

Samedi 24 Octobre, après la messedu soir, que le Père Olivier avait,malgré sa grande fatigue, tenu à

célébrer, et qui a réuni les enfants du caté-chisme, leurs parents et les paroissiens,s’est tenu, dans la salle de réu-nion située sous l’église, ledîner annuel. Ce dîner permetaux paroissiens « habitué » dese retrouver, et aux nouveauxparoissiens de nouer de sym-pathiques relations. Il estconsidéré et ressenti par tous,chaque année, comme un évé-nement. Et l’année 2012 n’apas dérogé à la tradition !

En présence des Pères Rabel etOlivier, et de Luc Martel, pasmoins de deux cents adultes,accompagnés de plus de cin-quante jeunes enfants et ado-lescents, étaient présents !

Organisée par Madame Marie-Catherine Schindler, avec leconcours d’une équipe de paroissiens etparoissiennes, et par Didier Jaury, toujoursattentif et efficace, la réception présentait

un buffet varié, composé par les parois-siens, et connut un vif succès. Tous cesmets et breuvages, sans oublier les huîtreset le prestigieux Saint Emilion SaintMartial traditionnellement servis sur les

tables, ont contribué à la chaudeambiance et aux échanges spontanésentre les convives.

Pendant le dîner, Madame MarianneMarchand, responsable du catéchisme àSaint Jacques, animait des ateliers pour lesenfants.Dès le dessert, on pouvait affirmer que

cette manifestation avaitatteint son but: la ParoisseSaint Jacques vit et se déve-loppe, et toutes les généra-tions qui la composent com-muniquent entre elles dans unbel esprit d’amitié, de généro-sité, de foi et de charité.En outre, la présence toujoursplus nombreuse de jeunesparents est la preuve tangibledu renouvellement des géné-rations à Saint Jacques.

François Perrard

À Saint-Jacques :

Dîner paroissial

carnet de famille

SAINT-PIERRE :Ont été baptisés : Blanche de MENDES – Gustave NAU – Eléonore BOILLARD - JulietteDELHAYE – Constance VIEUX – Timothée TEQUI – Gaspard SIX- Etienne PERIE – EmilienGUEDEN – Alexia PETIT – Elise FONQUERNIE – Maxence BRUGNON

Se sont unis devant Dieu : Matthieu de VAULCHIER et Hwei Yen CHOO

Sont partis pour la maison du Père : Claude ROBERT – Jacques AOUSTIN –Françoise SALOMON – Anne-Marie ROYET-JOURNOUD- Roland BARBE – MoniqueROBERT – Nathalie LIOTIER – Didier CARON Isabelle Mc INTOSH – Madeleine BOISSIN – Christiane HOUDART – Gilles ROUGEVIN-BAVILLE – Jacqueline CARACO –Olivier des LYONS de TEUCHIN – Bernard STERN – Pascal BRUEL – Philippe POUSSIN.

SAINT-JACQUES :Ont été baptisés : Sasha COLE – Adso CALIF

SAINT-JEAN-BAPTISTE :Ont été baptisés : Alexis ESCUDEIRO – Jules MAIGNAN DOS SANTOS – Pauline MAIGNAN DOS SANTOS – Aubin NICOLAS – Lucie MANCEAU – Gabriel BARBOSA –Marco RAMOS – Diane TOUSSAIN – Jean-Baptiste LAROCHE – Philippe BUISSON –Isaure DAEMS

Sont partis pour la maison du Père : Nelly STEYAERT – Cécile-Iris ALVES VARELA –Geneviève GIRAULD – Jacqueline BRUTSCHI – Alain HENON – Ginette DUPONT

SAINT-LOUIS-BIENHEUREUSE-ISABELLE DE FRANCE : Ont été baptisés : Suzanne CUNIERES de CASTELNAU – Marc de LA ROCHEBROCHARD


Lors du pèlerinage diocésain à Reims,le 14 octobre dernier, plusieursconférences furent proposées aux

pèlerins. Presque tous ceux de BienheureuseIsabelle qui étaient présents choisirent cellesur le "Baptême dans la Lumière de laBible", c’est à dire retrouver les sources denotre baptême.On m'a demandé d'essayer de vousretransmettre ce que j'ai retenu. Je vaisessayer de retenir l’essentiel de l’exposétrès interressant de Monseigneur YvonAybram :Ce que j’ai retenu, c’est le rapprochementinépuisable qui peut être fait entre lessacrements et les Écritures Saintes,(cf. Vatican II Sacrosanctum conciliumn° 24 : « C’est d’elles que sont tirés lestextes qu’on lit et que l’homélie explique,ainsi que les psaumes que l’on chante ;c’est sous leur inspiration et sous leurimpulsion que les prières, les oraisons etles hymnes liturgiques ont jailli, et c’estd’elles que les actions et les symbolesreçoivent leur signification ».Pour parler plus précisément du Baptême,voici quelques exemples qui m’ont marquée :La signification de l’eau bénite et de l’eaude la vie offerte à tous peut se retrouverdans Ap 22 « …Puis l’ange me montra lefleuve des eaux de la vie. Le fleuve limpidecomme le cristal… » ou dans 1Pierre3, 21-

22 « A ceux qui jadis avaient refusé decroire lorsque temporisait la longanimité deDieu, aux jours où Noé construisaitl’Arche… 8 personnes furent sauvées à tra-vers l’eau. Ce qui y correspond c’est le bap-tême qui vous sauve à présent… ». ouJn3, 4, Nicodème « En vérité, en vérité, jete le dis, à moins de naître d’eau etd’Esprit, nul ne peut entrer dans leroyaume de Dieu »

La cérémonie du baptême commence tou-jours à la porte, au seuil de l’Église, ou nar-thex, lieu toujours plus sombre, comme lebaptistère d’ailleurs. Par le baptême nousquittons les ténèbres pour la lumière.Benoit XVI, par sa lettre « Porta Fidei » nousa invités à entrer dans l’année de la foi :Traverser cette porte nous engage sur unchemin qui dure toute la vie. AC 14, 27La Communion des Saints : Le baptêmen’est pas une cérémonie privée, on prieavec toute l’Église, ceux qui nous entourentet ceux qui sont déjà partis, nous sommesen communion avec tous nos saintsPar l’imposition des mains sur la tête, leslèvres et les oreilles du baptisé, le prêtrechasse le mal au dehors « Effata, ouvre-toi » Mc7, 31-37.

Le Saint Chrême, huile parfumée, aide àmaintenir la lumière, provenant du ciergepascal allumé au moment de la résurrec-tion. Cette lumière brillera toute notre viesur nous.Dans les Écritures Saintes, l’acte du bap-tême est principalement représenté parune traversée, le passage de la nuit vers lejour, la traversée d’Israël vers la TerrePromise. 1Cor1, 4 : « ... tous ont passé à tra-vers la mer, tous ont été baptisés en Moïse,dans la nuée et dans la mer... »Et pour terminer, voici l’origine de la distri-bution des dragées, non tirée cette fois-cides Écritures saintes : dès le 1er siècle, à lafin de la cérémonie, au seuil du chœur, lesbaptisés avaient coutume d'offrir à l'assis-tance une confiserie faite de lait et de miel,en allusion à la terre promise, pays ou cou-lent le lait et le miel.

Pascale Rouland

À Bienheureuse Isabelle :

Notre Baptêmeà la lumière de la Bible

Agenda

À Saint-Jean-Baptiste

dimanche 30 décembre

16h-18h,Goûter de Noël pour les per

sonnes

âgées, isolées ou en difficulté de

Neuilly, proposé par la Conférence

Saint-Vincent-de- Paul et les

Amitiés Saint-Pierre

salle Jeanne-d’Arc

Veuillez vous inscrire ou inscrire

vos proches à l’Accueil ou par

téléphone auprès du Secrétariat

01 46 24 91 60

Le jeudi 10 janvier

de 19h à 21h,Lectures bibliques à deux

voix

l’une juive l’autre chrétienne.

Bible à Neuilly propose un cycle en

quatre séances sur le deuxième

livre d’EsaïeDieu et son peuple

Esaïe, chapitre 42 et 43

Intervenants : Dominique Glorian,

communauté catholique de Neuilly

Rabbin Moïse Taïeb, communauté

juive de Neuilly

Maison des Associations

2 bis, rue du château

92200 Neuilly sur Seine

Soirée paroissiale dansante

Retenez dès maintenant la date !

samedi 12 janvier, 20h30, buffet

constitué par chacun

Le Mercredi 16 janvier 2013

à 20h30,Au Théâtre de Neuilly,

167 avenue Charles de Gaulle,

Bruno de Lesquen, Président de

l’association Familiale Catholique

de Neuilly a le plaisir de vous

convier à une conférence animée

par Antoine Macquet sur le thème :

« Le saint Suaire : une provocation

à l’intelligence » (Jean-Paul II – 23

mai 1998)

Par téléphone au 01 46 24 28 10 ou

par email : [email protected]



À Saint-Pierre :

Journées d’AmitiéLe 15, 16 et 17 février prochain

« Soyez toujours joyeux et priez sans cesse. » (1 Th 5,16)

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Encore une année qui s’écoule, avec son lot de difficultés, d’ap-

préhensions, mais aussi de grandes joies et de petits bon-heurs quotidiens. Et déjà 2013 s’annonce, année dont chacun

pressent, sans qu’il soit nécessaire d’en rajouter, qu’elle sera mar-quée, elle aussi, par des combats de tous ordres, des contraintesdouloureuses pour beaucoup, des espoirs et des craintes pour tous.

Alors, voici la première bonne nouvelle : les années passent, les« Journées d’Amitié » de Neuilly demeurent. Et celles de 2013 seprofilent déjà à l’horizon. Inscrivez-les d’ores et déjà dans vos agen-das – 15, 16 et 17 février.

Et voici la deuxième : c’est en ces temps difficiles que nous perce-vons le mieux, nous les chrétiens, où se trouve notre Trésor. Notreforce est dans le Seigneur, et notre joie de baptisés se vit d’aborddans notre communauté. Nos paroisses sont le premier lieu de la« Nouvelle évangélisation » à laquelle nous appelle le Synode.Encore davantage que les années précédentes (mais certainementmoins que dans les années à venir !!), mobilisons-nous pour faire deces trois jours le témoignage vivant de notre joie d’être chrétiens, etd’être chrétiens en communauté.

Familles et jeunes, notamment : « Venez et Voyez ».

Et nous tous, plaçons ces journées sous la lumière de cette belleEpitre de Saint Paul aux Thessaloniciens (5, 12 à 16) :

« Nous vous demandons, Frères, d’avoir de la considération pourceux qui se dévouent dans la peine au milieu de vous (…) ; Soyezen paix entre vous, (…) encouragez les craintifs, soutenez les fai-bles, ayez de la patience envers tous (…)

« Restez toujours joyeux et priez sans cesse. »

Les responsables

AUTO-ECOLEJean-Yves FERRON

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Tél. 01 47 22 70 05www.ceravianeuilly.com

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7

Semaine de l’Unité des ChrétiensEssor ou « déclin » de l’oecuménisme

C’est avec le Concile Vatican II quel’Église catholique (romaine) estentrée résolument et définitive-

ment dans l’ère des relations œcumé-niques.

Auparavant, l’œcuménisme était regardéavec méfiance, voire rejeté et condamnépar les instances supérieures, même si despionniers s’efforçaient avec foi et passionde nouer des liens d’amitié avec les« frères séparés ».

La déclaration Nostra Aetate a donc inau-guré une ère nouvelle. Il y a au moins deuxraisons à cela : tout d’abord la prise deconscience que « ce qui nous unit est plusgrand que ce qui nous sépare », autrementdit « les murs de séparation ne montentpas jusqu’au ciel ». La foi en Jésus-Christ,ce n’est pas une mince affaire, même sinous ne l’exprimons pas tous en termesidentiques (se greffe immédiatement là-dessus la question de l’usage des termesreçus par la Tradition…) et si nous n’entirons pas tous les mêmes conséquencesen terme de structures ecclésiales ou deprojets éthiques. Ensuite, l’obstacle insur-montable opposé au témoignage mission-naire des chrétiens, dans un monde deplus en plus « globalisé » : ils se disentfrères et ne sont pas capables de se pré-senter comme tels au monde.

D’où, durant ces quarante dernièresannées une extraordinaire floraison d’ini-tiatives à des niveaux très divers, dont lamoins importante n’est pas la naissance etl’épanouissement de nombreux groupesœcuméniques de réflexion, de prière, departage biblique… ; la plus spectaculaire etporteuse d’avenir ayant été la rencontre àJérusalem en janvier 1964 du Pape Paul VIet du Patriarche œcuménique AthënagorasIer, avec l’échange du baiser de paix et lalevée réciproque des anathèmes datant del’année 1054 !

Dans le cadre de cet article je n’ai pas l’in-tention de rappeler l’ensemble des ren-contres ou des déclarations bi- ou multi-partites dans lesquelles les Églises ontaccepté, parfois avec réticence, de sereconnaître comme telles, ont (re)-décou-vert que même si les mots différaient, lasubstance de la foi était identique, ouencore que les séparations tiennent parfoisplus à des problèmes de culture, de men-talité, voire de personnes, qu’à des motifsproprement doctrinaux.

Je retiens seulement deux documents, toutd’abord le « Directoire pour l’applicationdes principes et des normes sur l’œcumé-nisme », rendu public à Rome le 8 juin1993 ; ensuite, le récent ouvrage duGroupe des Dombes, consacré au NotrePère, et intitulé « Vous donc, priez ainsi » :cet opuscule fait suite à de très nom-breuses publications de ce groupe derecherche et d’échange catholiques-pro-testants, où les contentieux sont mis à platet des esquisses de solutions proposées.

Depuis près de vingt ans, du côté catho-lique (romain), la vie œcuménique estencadrée et soutenue par ce directoire,L’une de ses dispositions, qui réserve auprêtre ou au diacre le privilège de fairel’homélie au cours de la liturgie eucharis-tique (n°134, en cohérence avec le canon767 § 1 du Code de Droit Canonique de1983), a été souvent mal comprise et aété reçue comme une régression par rap-port à des pratiques antérieures. Cette dis-position invite à réfléchir sur la nature dela liturgie eucharistique telle que la conçoitet la vit l’Église catholique et oblige évi-demment à faire des efforts d’inventivitéet de création pour trouver les lieux où laParole de Dieu pourra être partagée : queles groupes œcuméniques n’hésitent pas àen faire un de leurs sujets de discussion !On peut, en se référant au n° 116, 117 et118 du même Directoire, se rappeler « que

la prière officielle d’une Église peut êtrepréférée à des célébrations œcuméniquesétablies pour l’occasion ». N’hésitons pas àmultiplier les « visitations » œcuméniquesde toute sorte !

C’est en 2011 que le Groupe des Dombes apublié son opuscule « Vous donc, priezainsi ; le Notre Père, itinéraire pour laconversion des Églises ». Les auteurs signa-lent d’emblée qu’il « ne s’agit pas de pro-poser un commentaire de plus, mais d’ex-plorer comment cette prière nous engageà créer un nouvel élan œcuménique » (§2,p. 15). Nous sommes vraiment invités àentrer dans une dynamique d’accueilmutuel, d’autant que ce document élaborédans le cadre d’un dialogue catholique-protestant a été reçu très positivement ducôté orthodoxe et a même fait l’objet d’unaccueil et d’une réflexion sympathiques dela part de certains pasteurs d’Églises évan-géliques.

Le dialogue œcuménique auquel participel’Église catholique a maintenant plus de qua-rante ans. Nous savons que de graves diver-gences doctrinales demeurent entre noscommunautés ; elles n’empêchent pas l’ami-tié, la sympathie, la fraternité ou l’actioncommune dans de nombreux domaines. Anous de savoir nous faire suffisammentconfiance et surtout de faire confiance auChrist lui-même pour avancer sur la routeétroite, mais nécessaire, de l’unité.

Pierre Chollet

Vicaire de Saint-Pierre

Le Père Chollet vous propose un voyageen Turquie du Nord-Est, à la découvertedes églises et des monastères, dans de

somptueux paysages naturels. Voyage prévu du lundi 20

au vendredi 31 mais 2013.Programme et conditions disponibles à

l'accueil de la Paroisse Saint-Pierre.

Monseigneur Philippe Breton, auterme de son ministère d’évêqued’Aire et de Dax, est revenu dans

le diocèse de Paris. Il rend des services à laParoisse Saint-Pierre de Chaillot, où ilréside, ainsi qu’au diocèse, et il a acceptéd’aider l’équipe sacerdotale de Saint-Pierre-Saint Jacques de Neuilly, tout aumoins pour les messes dominicales, princi-palement à Saint Jacques.Né en 1936, second d’une famille de cinqenfants résidant à Neuilly, élève à SainteCroix, Monseigneur Breton a suivi sa forma-tion au Séminaire des Carmes de l’InstitutCatholique de Paris, où il a obtenu unelicence de théologie. C’est le Cardinal PierreVeuillot qui l’ordonna prêtre le 22Décembre 1966 à Saint Sulpice.Une partie de sa vie religieuse a été consa-crée à l’Enseignement Catholique : de 1967à1979, à Sainte Croix de Neuilly, il fut suc-cessivement Préfet de Division puisDirecteur du lycée Sainte Croix, de 1979 à1987,Supérieur de l’Ensemble scolaire Saint-Jean de Passy à Paris, et de 1992 à 1999,Directeur Diocésain de l’Enseignement

Catholique de Paris et Délégué régional del’Enseignement Catholique pour l’Ile deFrance.L’autre partie, curé de Paroisses pari-siennes : à Saint Ferdinand des Ternes(1987 à 1992), et à Saint Honoré d’ Eylau,comme Curé-Doyen, (1999 à 2002).Nommé évêque le 18 Juin 2002, il futconsacré à Dax le 29 Septembre 2002. Sesdix ans d’épiscopat à Dax ont marqué sondiocèse.Évêque émérite d’Aire et Dax depuis 2012,Monseigneur Breton est désormais « enretraite active ». Exerçant son ministèreprincipalement à Saint Jacques, il soulagerale Père Olivier qu’il a côtoyé à Sainte Croixpendant douze ans !Les paroissiens de Saint Pierre et de SaintJacques se réjouissent du retour à Neuillyde Monseigneur Breton, fidèle Neuilléen,et lui en sont très reconnaissants. Ils espè-rent vivement pouvoir bénéficier long-temps de son action pastorale, et lui sou-haitent un fructueux ministère.

François Perrard


Brèves

Pèlerinage Diocésain Fluvial En l'honneur de Sainte-Geneviève

présidé par Mgr Daucourt,dimanche 6 janvier 2013

Accueil des pèlerins à 9h15 àNotre-Dame de Pentecôte à La

Défense. Arrivée à Notre-Dame deParis à 17h15. Date limited’inscription : 17 décembre

20 ¤ par adulte, 10 euros par enfant(4 à 18 ans), gratuit - 4 ans

Contact : 01 47 21 15 49, tractsdisponibles sur les présentoirs Site

Internet :www.nanterre.paroisse.net

À Saint-Pierre – Saint-Jacques :

Monseigneur Philippe Bretonde retour à Neuilly

Bruno de Lesquen, Président de l’association Familiale Catholique de Neuilly

a le plaisir de vous convier

Au Théâtre de Neuilly – 167 avenue Charles de Gaulle,

Le Mercredi 16 janvier 2013 à 20h30,A une conférence animée par Antoine Macquet sur le thème :

« Le saint Suaire : une provocation à l’intelligence » (Jean-Paul II – 23 mai 1998)

Pour toutes informations : 01 46 24 28 10 ou par email [email protected]

Association Familiale Catholiquede Neuilly sur Seine

Brêves 92

99e Journée mondiale duMigrant et du Réfugié de

l’église catholiquePar cette journée, l’Eglise

catholique veut rappeler, de par lemonde, ses convictions et sesengagements pour que soient

respectés et reconnus dansleursdroits et dignité les migrants, lesréfugiés, les demandeurs d’asileet tous les hommes et femmes de

la migration. Les catholiquesdevront mettre à profit cette

journée pour renouveler dans lafoi leur confiance en Jésus-Christ,visage d’un Dieu Père de tous les

hommes, de toutes langues,origines et cultures.

En France tous les catholiquess’unissent à la prière de l’Église

universelle pour les peuplesmigrants.

Thème :Migrations, pélerinage de Foi et

d’Espérance.

« Le Pape Benoit XVI nous invited’emblée à changer notre regardsur les personnes qui quittentleur pays et qui se mettent en

chemin dans l’espoir de trouverun lieu de paix et de sécurité, unlieu pour travailler et pour fonderune famille, un lieu pour vivre tout

simplement ». Mgr Dognin

La journée du Migrant a étéinstituée en 1914,

par le Pape Benoit XV.

Quand ? Le 13 janvier


9

EXPOSITION

Le Petit Palais, musée des Beaux-Artsde la Ville de Paris, en associationavec Tempora/Musée de l’Europe

relèvent un défi et proposent un voyage àtravers les religions d’aujourd’hui, prati-quées aux quatre coins du globe. On y croiseles trois religions du Livre (judaïsme, chris-tianisme et islam), les religions asiatiques(bouddhisme, hindouisme, taoisme...) etl’animisme, de l’Afrique à l’Océanie en pas-sant par les Amériques.

Comment l’homme se représente-t-il leDivin ? Comment communique-t-il avec lui etdans quel but ? Comment organise-t-il l’es-pace et le temps pour faire place au sacré ?Quel est l’impact de la religion dans les acti-vités sociales – rites de passages, contrôle ducorps ? Autant de questions qu’aborde l’ex-position en un spectaculaire parcoursconfrontant art sacré et anthropologie.

160 chefs d’œuvre issus du patrimoine spi-rituel de l’Humanité prêtés par les plusgrands musées : Musée du Quai Branly,Musée du Louvre, Musée Guimet, BritishMuseum, Victoria and Albert Museum,Musée d’Israël, Musée de Cluny, Muséed’Art et d’Histoire du Judaïsme, pour neciter que les principaux contributeurs.Sculptures, objets d’art, peintures, manus-crits côtoieront maquettes, photos, films etbornes interactives pour tenter d’éclairer lavariété des croyances et des cultes dans lemonde.

Cet événement s’inscrit résolument dansdes pratiques actuelles et vivantes. Quel’on soit croyant ou non, la visite permet

une découverte d’univers différents, mani-festant le foisonnement et la richesse desexpressions du religieux et du sacré.

Dieu(x) Modes d’emploi25 octobre 2012 au 3 février 2013

Le Christ de Cluny © Musée national du Moyen-age

© RMN / Hervé Lewandowski


Les femmesde l'Évangile


La Voix : Pourquoi n’y a-t’il pas de femme parmiles apôtres, alors qu’il y en a parmi sont disciples ?Caroline Runacher : Pour Jésus, les Douze ont dûsymboliser la restauration d’Israël ; en mêmetemps, ils constituent un groupe plus étroite-ment associé à sa mission. Il est vrai qu’il n’y apas de femme parmi les douze apôtres, et celan’a rien de surprenant. En effet, dans la Palestine

du 1er siècle, il n’aurait pas été acceptable quedes femmes jouent un tel rôle – ce que Jésus, enhomme de son temps, savait bien ! Cela ne doit pas cacher la grande et audacieuseouverture de Jésus à l’égard des femmes. Lenombre des disciples n’est pas limité à douze(cf. Marc 2,15-16 ; Luc 10,1, par ex.) et, de touteévidence, il y a eu des femmes disciples. Ainsi,

UN DIALOGUE EN RÉCIPROCITÉ AVEC LE CHRISTCaroline Runacher, dominicaine, est doyen de la Faculté de Théologie del’Université catholique de Lille où elle donne un cours sur le Nouveau Testament.Elle est aussi animatrice pastorale dans un lycée catholique parisien et participe àl’exercice de la tutelle des écoles de la Congrégation Romaine de SaintDominique.

DOSSIER

Vibrantes HumanitésPas les femmes dans l’Église, ce qui est

un tout autre sujet. Même si certainsentendent limiter la mission des femmes

dans notre Église en s’appuyant sur leurplace dans l’Évangile.

Merveilleuses figures de femmes quipeuplent les récits évangéliques.

Pas seulement les disciples, les fidèles,celles qui marchent avec Lui.

Mais aussi les autres : la Samaritaine,l’adultère, la veuve...

Les femmes de l’Évangile m’ont toujoursparu plus « humaines » que les hommes

qui sont plus soucieux de places, de dis-putes, entrainés à la trahison et au renie-

ment, à la brutalité, à l’hypocrisie.Les hommes dans l’Évangile sont un peu

limités, durs d’oreilles et lents à com-prendre. Leurs pas sont un peu lourds,

comme anlaisés.Les femmes y sont vibrantes d’humanité.

« Légères comme un matin de Pâques. »Elles semblent courir au-dessus de la

rosée. Un Évangile sans femme serait unÉvangile sans humanité.

Une Église sans femme serait une Églisesans humanité.

Olivier Le Gendre

La Samaritaine - Museo dell'Opera Metropolitana del Duomo de Sienne par Duccio

DOSSIER DOSSIER DOSSIER DOSSIER DOSSIER DOSSIER


DOSSIER LES FEMMES DE L'ÉVANGILE

des femmes (dont Marie de Magdala et Marie lamère de Jacques) suivent Jésus depuis la Galiléejusqu’à Jérusalem (Marc 15,40-41) ; Luc nommedes femmes qui suivent Jésus, avec les Douze, etles servent de leurs biens (Luc 8,1-3). Mais c’estdans le troisième évangile qu’on trouve le plusde références aux femmes ; on songe en parti-culier à Marie, la disciple parfaite, assise auxpieds du Maître pour recevoir son enseigne-ment. (Luc 10,38-42)

La Voix : Jésus accorde-t-Il à la femme un statutsupérieur à celui de la femme juive et de lafemme romaine ?Caroline Runacher : Je ne me risquerai pas àrépondre à cette question de manière directe ;je voudrais seulement signaler l’une ou l’autreattitude ou position de Jésus qui me paraissentsignificatives. De manière générale, Jésus parleavec les femmes et ne leur refuse pas sonenseignement, ce qui n’est pasconforme aux usages du judaïsmedu 1er siècle – voyez l’étonnementdes disciples en Jean 4,27 !Nous ne connaissons qu’un seul casoù Jésus a clairement pris le contre-pied de ce que dit la Loi de Moïse,et c’est dans le cas du divorce. Dans le judaïsme, l’homme peutrépudier sa femme (mais la femme ne peutrépudier son mari), pourvu qu’il lui remette uncertificat de répudiation (cf. Deutéronome 24,1)lui permettant de se remarier. Mais quand ondemande à Jésus s’il est permis à un homme derenvoyer sa femme, le Maître s’oppose à la Loi :l’homme qui répudie sa femme et en épouseune autre est adultère, tout comme celui quiépouse une femme répudiée est adultère (cf.Luc 16,18). Le message est clair : Jésus s’opposeà la répudiation de la femme et, ce faisant, àson objectivation par l’homme. Cette positionradicale de Jésus n’a pas été maintenue parMatthieu qui – certainement par souci pour sacommunauté dont la plupart des membres sontd’origine juive – « sauve » la Loi de Moïse etaccepte le divorce en cas de « porneia »(Matthieu 5,32 et 19,9), ce qui peut se traduirepar « prostitution », « adultère » ou « relationsillégitimes ». Par ailleurs et en même temps, lorsqu’aprèsPâques l’Évangile sera annoncé dans l’empireromain, il faudra actualiser et adapter le messagede Jésus ; en effet, dans l’empire, non seulementl’homme mais aussi la femme pouvait divorcer.

C’est ce qui a conduit Marc et Paul à envisager laréciprocité et une responsabilité partagée du lien(cf. Marc 10,11-12 et 1 Corinthiens 7,10-11). Le Nouveau Testament connaît donc troismanières d’évoquer le divorce, mais il est tou-jours clair qu’on ne saurait réduire l’autre à l’étatd’objet dont on pourrait disposer à sa guise.

La Voix : Que veut dire la phrase : « noli me tan-gere », traduite généralement par « ne me

touche pas », réponse du Christ ressuscité àMarie Madeleine ?Caroline Runacher : En Jean 20,17, il est écrit engrec : mè mou haptou (puisque le NT est écrit engrec et non en latin), ce que je traduirai par :« Cesse de me toucher » plutôt que par « Ne meretiens pas ».Si Jésus s’exprime ainsi, ce n’est pas parce qu’ilaurait peur du contact avec Marie, lui qui s’estmontré accueillant pour la prostituée qui a

répandu du parfum sur ses pieds etles a essuyés avec ses cheveux ! SiJésus ressuscité demande à Marie deMagdala de cesser de le toucher, c’estpour l’inviter à passer à une autremanière de vivre la relation avec lui,une manière qui ne sera plus phy-sique. L’attachement au Christ ressus-cité ne doit pas rester « enfermé »,

« replié », mais il s’accompagne d’une missionqui porte, qui envoie Marie ‑ et tous les croyantsaprès elle – vers les frères de Jésus et nos frères.

La Voix : Que pensez-vous de cette versionmoderne qui fait de Marie Madeleine la femmede Jésus ?Caroline Runacher : On en parle comme si c’étaitnouveau, alors qu’il n’en est rien ! Dans l’Antiquité, il y a de nombreux écrits apo-cryphes chrétiens qui voient le jour ; souvent, ilsreflètent les convictions et les croyances des dif-férentes communautés chrétiennes qui existentalors. Parmi ces écrits, certains estiment que « ledisciple que Jésus aimait » dont parle l’évangilejohannique, est une femme ; et ce pourrait doncêtre Marie Madeleine ! A dire vrai, pour les historiens et les exégètes, iln’y a pas à douter du célibat de Jésus. Certes, unjuif observant se devait de se marier sans troptarder, mais le judaïsme connaissait des excep-tions. En outre, le Nouveau Testament parlevolontiers de toutes les relations de Jésus avecles hommes et les femmes de son temps ; et onn’aurait pas parlé de sa femme, s’il en avait eu

Paroles d’Église

Phoébé"Je vous recommande Phoebé,notre soeur, ministre de l'Eglise deCenchrées ; afin que vous la rece-viez en notre Seigneur d'unemanière digne des saints, et quevous l'assistiez dans les choses oùelle aurait besoin de vous, car elleen a donné aide à plusieurs et àmoi-même."Lettre de saint Paul

aux romains 16, 1, 2

Marie de Béthanie"En vérité je vous le dis, partout oùsera proclamé cet Evangile, dans lemonde entier, on redira aussi, à samémoire, ce qu'elle vient defaire."Jn 12

Accueillir"Il faut, et de façon urgente, quel'Eglise cherche à mieux accueillirla richesse que sont les femmes."A cause de Jésus,Monseigneur Doré

Caroline Runacher




une ? Jésus était célibataire, et célibataire pourle Royaume ! Jésus avait un sentiment d’ur-gence et il était tout entier à la mission pourlaquelle Dieu l’avait envoyé : proclamer leRègne, en paroles et en actes, et le rendreconcret, tangible pour les hommes : « Si c’estpar le doigt de Dieu que je chasse les démons,alors le Règne de dieu vient de vous atteindre »(Luc 11,20). Ceci distingue Jésus des prophètesqui annonçaient le Royaume, mais sans l’instau-rer, sans le rendre présent.

La Voix : De toutes les femmes que Jésus a ren-contrées, y en a-t-il une qui vous touche particu-lièrement ?Caroline Runacher : Si, la syro-phénicienne(Marc 7,24-30). Jésus, avant Pâques, est peusorti de Palestine ; il était centré sur Israël. C’estainsi qu’il faut comprendre la parole deMatthieu 10,5s : « Ne prenez pas le chemin despaïens et n’entrez pas dans une ville deSamaritains : allez plutôt vers les brebis perduesde la maison d’Israël ».Or, survient une femme, étrangère, païenne etmère d’une fille possédée – on pourrait dire decette femme qu’elle est trois fois impure ‑ dontelle demande la délivrance à Jésus. Mais Jésus luirépond par une fin de non-recevoir : on ne prendpas le pain du salut des enfants d’Israël, pour lejeter à ces petits chiens que sont les païens (cf.Marc 7,27). Mais cette « petite bonne femme »,comme l’appelait Luther, ne se laisse pasdémonter et répond avec l’audace de la foi :Certes, elle est un petit chien, une païenne ; maisl’expérience commune montre que les petitschiens, même si c’est sous la table et sous formede miettes, mangent dès aujourd’hui de l’uniquepain du salut apporté aux enfants d’Israël. Grâce à sa foi confiante, mais aussi audacieuse ettenace, cette femme obtiendra gain de cause : « Acause de cette parole, va, le démon est sorti de tafille » (Marc 7,29). Jésus est vaincu ; il se range àl’avis de la femme païenne qui obtient, dès main-tenant, la délivrance et le salut de sa fille. Dans tout le Nouveau Testament, c’est le seulpassage où Jésus n’a pas le dernier mot et où cen’est pas une parole du Seigneur qui constitue lapointe du texte, mais celle d’une personne dupeuple, la parole d’une « petite bonne femme »à la foi éprouvée.

La Voix : Paul est-il misogyne ?Caroline Runacher : Quand on parle de la miso-gynie de Paul, on oublie peut-être qu’il parle de

Tribune œcuménique

UN REGARD ORTHODOXE SUR L’APÔTRE PIERRE

Une interview de Marina Copsidas, auteur de « Leslarmes de Pierre », Cerf, octobre 2012

La Voix : Marina, vous êtes chrétienne orthodoxe,qu’est-ce qui vous a amenée à ce travail sur SaintPierre ?Marina Copsidas : J’ai d’abord « rencontré » l’icône de

St Pierre dans le monastère Sainte Catherine au Sinaï,icône placée juste à côté de celle du Christ

Pantocrator, sujet de mon premier livre. Par ailleurs,ma découverte de la Concordance de la TOB

(Traduction Œcuménique de la Bible) m’a permis detravailler sur les 235 versets du NT relatifs à SaintPierre.

La Voix : Qu’est-ce qui vous a frappée dans le personnage de Pierre ?Marina C. : Ma première impression devant l’icône a été la vision d’un homme de chairet de larmes, ce que j’ai traduit ensuite par « le plus humble et le plus turbulent des dis-ciples ». J’ai axé ma réflexion sur la foi et les faiblesses de Pierre dans sa vérité scriptu-

raire, qui n’a rien à voir avec l’image figée, je dirais même le concept de pétrinité danslequel on a pu l’enfermer jusqu’à présent. Le repentir de Pierre et ses larmes, après ses

trois reniements, est un point essentiel de la foi du disciple : cela explique le titre du livre.

La Voix : Est-ce un nouveau regard sur lui ?Marina C. : Peut-être, mais ce sera à vous de le dire, car avec Pierre je sais que jem’adresse surtout à des chrétiens catholiques pour qui Pierre est un personnage central.

Aujourd’hui, on prête à Pierre une image de pouvoir et de puissance, basée essentielle-ment sur les 3 versets Mat 16, 17-19. Les reniements de Pierre ont été trop peu médités,

alors que Pierre, avec son impétuosité, ses faiblesses et ses reniements, c’est moi, c’estvous, c’est chacun de nous. Pierre est le prototype du croyant. Cette vision de Pierre avaitété comprise par des théologiens immenses tels Origène au 3ème siècle ou le pape

Grégoire le Grand au 6ème siècle. Le chemin sur lequel nous sommes amenés à lui res-sembler, c’est son repentir, ses « larmes amères». Et Pierre est notre modèle absolu

lorsque Jésus Christ lui demande « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? »,et qu’il répond par trois fois « Oui, Seigneur tu sais que je t’aime… » (Jn 21,15)

La Voix : La figure de Pierre, les interprétations qu’on en a faites ont divisé l’Église dansl’histoire. Avez-vous le sentiment d’ouvrir un chemin d’espérance vers l’unité ? Marina C. : C’est en effet une réflexion que j’ai menée à partir de l’Écriture et de la Traditiondes Églises. Mais, aussi avec l’apport essentiel de grands théologiens, tant catholiques tels

le père Yves Congar et Hans Küng, qu’orthodoxes avec le père Jean Meyendorf et le pèreAlexandre Men, ou protestants avec les théologiens Oscar Cullmann et Dietrich Bonhoeffer.Ils nous montrent que le Chemin, la Vérité et la Vie nous est donné à tous en partage.

Comme dit le patriarche Athënagoras « J’appartiens à toutes les Églises, ou plutôt à uneseule Église, l’Église du Christ ressuscité, qui nous ressuscite et nous donne la force d’aimer. »

Propos recueillis par Anne Viry



Paroles d’Église

ÂmeNe considère pas indigne de toi,parce que tu es un homme d’êtreenseigné par une femme. Puisquel’homme et la femme ne sont pasdifférents en leur âme, mais enleur corps, et que le combat contrele diable se fait au moyen de laraison et de la pensée, et nonavec le corps, c’est à bon droit quela femme doit avoir confiance.Saint Jean Chrysostome

Marie et JésusMarie et Jésus ont vécu longtempsdans une grande connivence. Quidira l’influence de Jésus sur la viede Marie ? Et qui peut dire l’in-fluence de Marie sur l’enseigne-ment de Jésus ?Paul Christophe

Une femme de valeur"Qui trouveras une femme devaleur ? Son "prix" dépasse beau-coup celui des perles".Proverbes 31-10

la femme diacre Phoébée (Romains 16,1), etque dans les Églises fondées par lui des femmesont certainement joué un rôle important, et seu-lement diaconal au sens restreint du terme (cf.Philippiens 4,2s). Si l’on dit de Paul qu’il estmisogyne, c’est souvent à cause du passage oùil est interdit aux femmes de parler dans lesassemblées (cf. 1 Corinthiens 14,34-35). A vrai dire, je ne pense pas que l’apôtre Paul soitl’auteur de ces versets qui contredisent d’autrespassages de l’épître et font appel à la Loi juive ;ce sont plutôt ses « héritiers » qui, après la mortde l’apôtre, les ont insérés dans ce passage dela lettre aux Corinthiens, peut-être en raisond’une influence judéo-chrétienne accrue dans lacommunauté. Cette règle des femmes interditesde parole dans les assemblées se retrouve en2 Timothée 2,11-12, une épître deutéro-pauli-nienne, c’est-à-dire écrite par des « héritiers »de Paul vraisemblablement dans les années 80.Paul ne connait pas cette règle, lui qui dit quedans les assemblées, « vous pouvez tous pro-phétiser, mais chacun à son tour » (1 Co 14,31)et que la femme, pourvu qu’elle ait la tête cou-verte, peut prier et prophétiser comme sonhomologue masculin (cf. 1Co 11,5). De toute l’Antiquité, Paul est certainement le seulà oser dire que, dans le Christ, il y a une égalitétotale entre l’homme et la femme : « Il n’y a plusni Juif, ni Grec ; il n’y a plus ni esclave, ni hommelibre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car

tous, vous n’êtes qu’un en Jésus Christ » (Galates3,28). Donc, non, je ne crois pas que Paul a étémisogyne. Au contraire ! Les successeurs de l’apô-tre, eux, réagiront autrement, et il leur arrivera dese montrer soucieux de présenter un christia-nisme respectueux de la société de l’empire où ildoit vivre – il suffit de regarder les codes domes-tiques qui régissent les rapports entre mari etfemme, entre enfant et parents, entre esclave etmaître. (cf. Colossiens 3,18-4,1, par ex.).

La Voix : Pourquoi n’y a-t-il plus de diaconessedans l’Église catholique ? Pourrait-il y en avoir denouveau ?Caroline Runacher : Dire pourquoi il n’y a plus defemmes diacre et s’il pourrait y en avoir de nou-veau, voilà qui ne relève guère de mon champde compétence. Je ferai néanmoins l’une oul’autre observation. Le pape Jean-Paul a déclaréque les femmes ne peuvent accéder à l’ordina-tion sacerdotale. Mais pour le diaconat, la situa-tion n’est pas tout à fait la même. D’une part, leNouveau Testament connait des femmes diacresainsi Phoébée, diacre de l’Église de Cenchrée(Romains 16,1 ; voir aussi 1 Timothée 3,11) ‑ etd’autre part, le pape Benoît XVI a récemmentdéclaré que le diacre est configuré au ChristServiteur, mais non au Christ Pasteur.

Propos recueillis par Colette Nême


LA FILLE DE JAÏRE

Quand je me suis réveillée après avoirété endormie pour une opérationimportante, ma première pensée a été

pour... la fille de JaÏre. Je n'avais pourtant pas lurécemment ce passage del'Évangile. Alors pourquoi la fillede Jaïre ? Un médecin me regar-dait en souriant comme leChrist quand il prit la main de lajeune fille réveillée. Quelquespersonnes dans la pièce étaientattentives comme les trois disciples, qui avaienteu le privilège d'accompagner Jésus, et lesparents. Curieuse illusion! Je n'étais pas cettejeune fille de douze ans. Cette salle de réanima-tion n'était pas une chambre de la maison deJaïre. Mon père n'était pour rien dans cette anes-thésie. Pourquoi donc la fille de Jaïre me sem-blait-elle si présente dans mon esprit, comme si

je jouais ce personnage dans un tableau animéjadis lors d'un feu de camp scout ?Quels que soient les progrès de la médecine,ce retour à la vie me semblait une résurrection.

Ce qu'avait dit Jésus « n'aies paspeur, crois seulement » étaitaussi ce que je m'étais répétéavant l'opération. Et quand onme présenta le plateau qui mepermettait de déjeuner, c'étaitcomme si Jésus disait, ainsi

que le précise Luc, qui raconte la péricope moinsbrièvement que les deux autres synoptiques:« donnez-lui à manger ».Talitha, qui signifie, je crois, jeune fille en ara-méen pourrait être un joli prénom... Je suis res-suscitée ! Merci, Seigneur.

Colette Nême


La Bibliothèquepropose sur ce dossier :

Ils ont vus Jésus.50 personnages de la Bible.

Xavier.de Chalendar. Xavier de Chalendarfait revivre dans ce livre de nombreux

personnages de l’Évangile, notammentdes femmes, en nous parlant de leurs

rencontres avec Jésus : qu’il s’agissed’Élisabeth, de Marie, de la Samaritaine,de la femme adultère, etc. Nous décou-

vrons le regard de Jésus sur ces femmes,ainsi que leur rôle dans la société del’époque, ce qui nous conduit à nousposer le problème de la place de la

femme dans la société actuelle.

L’Évangile de MarieGeorgette Blaquière. Ce livre retraitenous invite à méditer sur le rôle deMarie et de sa relation avec Jésus,

depuis l’Annonciation jusqu’à la Croix.Ces réflexions nous poussent à vivre

notre vie »comme un pèlerinage dans lafoi », avec celle « qui a été porteuse de

Celui qui porte tout ».

Magnificat : Prier avec MariePaul Veyron, s.j. Ce texte est une médi-tation sur le Magnificat louange- danslequel nous retrouvons les rencontresprivilégiées de Jésus avec les femmes

de l’Évangile, citées par Luc (ch. I et 2) :Élisabeth, Marthe et Marie, la femmecourbée, celle de la drachme perdue

etc… rencontrée qui nous conduisent àla louange et à la joie de la « Bonne

Nouvelle » exprimée dans ce Magnificat.

La femme de la RéconciliationCardinal Martini. Le Cardinal Martini,

dans ce livret, a voulu nous fairecontempler le mystère de Marie et par

là de chaque femme. Le mystère deMarie est fait de simplicité et se mani-

feste par l’attention, l’écoute, la ten-dresse et le don, ce qui est la mission

féminine dans la société actuelle.Rétablissant l’accord entre le divin et

l’humain, Marie est ainsi appelée laFemme de la Réconciliation.

À consulter aussi :Cahier Évangile n°160 : Les Anonymes

de l’Évangile - Rencontre de Jésus

DOSSIER DOSSIER DOSSIER DOSSIER DOSSIER DOSSIER DOSSIER LES FEMMES DE L'ÉVANGILE

TÉMOIGNAGE : MARTHE

L’Évangile n’est pas la description d’unmonde exclusivement masculin. Lesfemmes y sont très présentes et y jouent

un rôle souvent important – même en mettantà part Marie, la mère du Seigneur. Marthe estl’une d’elles, bien que les peintres l’aientmoins représentée que Marieaux longs cheveux ou MarieMagdeleine, la flamboyante !ni pin Up, ni sexy, je me lareprésente en femme un peuronde, le regard vif, le sourireaux lèvres, le visage enga-geant, la démarche rapide.Elle donne envie de lui parler.

Jésus est un familier de lamaison de Béthanie oùMarthe vit avec sa sœurMarie et son frère Lazare. Elleassume le rôle de maitressede maison avec bon sens etefficacité. Il faut avouer que son sens de l’hos-pitalité est souvent mis à l’épreuve car lorsqueJésus arrive, c’est accompagné de sa ‘’ bandedes douze ‘’. Imaginons un peu treize convivesinattendus sonner à notre porte pour déjeu-ner ! Marthe accueille toujours, avec compé-tence et gentillesse, s’efforçant à ce que rienne manque aux hôtes impromptus.

Ce serait pourtant mal connaitre Marthe que dela cantonner au rôle unique de maitresse demaison, de cuisinière et d’organisatrice maté-rielle. Accueillante et généreuse, elle l’estaussi. Les derniers jours avant la Passion, Jésuspourchassé ne couche plus à Jérusalem. C’estchez ses amis de Béthanie qu’il passe la nuit,sachant y trouver toujours tendresse et géné-rosité. A la mort de Lazare, Marie pleure. C’estMarthe qui est là pour accueillir Jésus, lui répé-ter sa confiance en la vie éternelle. C’est à elleque Jésus déclare ‘’je suis la résurrection et lavie‘’, car il connait la profondeur de la foi deMarthe. Sa joie à la vue de la résurrection de

son frère est éclatante. En réalité, elle n’avaitjamais douté.

Emportée, Marthe ? Mais qui saurait lui fairegrief de son exaspération face à Marie qui resteaux pieds de Jésus, ‘’ sans mettre la main à la

pâte ‘’. Non seulement lapetite sœur laisse Marthes’échiner à préparer la maisonpour l’accueil des hôtes, à faireles repas, à veiller à ce quetout soit au point, mais ellegaspille un parfum fort cou-teux dans l’acte inutile de leverser sur les pieds de Jésus !La réaction de Marthe, éner-vée, en plein ‘’coup de feu’’est bien compréhensible etparfaitement humaine. C’estson bon sens qui parle ! la plu-part d’entre nous aurait réagide la même façon ! Marthe

n’est pas une figure de vitrail, elle vit, remue,s’exprime spontanément, c’est une femmesemblable à nous.

Jésus ne la blâme pas, il la calme ‘’Tu te préoc-cupes, tu t’agites !’’ IL lui signifie seulementque la chose importante est d’être attentif àDieu, ce que nous oublions souvent .Marthe etMarie sont deux femmes opposées, réuniesdans la foi. Cela nous rappelle que tous leshommes, si différents soient-ils, sont égale-ment chers au Père. C’est Marthe, la maitressefemme, l’impulsive, la généreuse, à la foi inal-térable qui nous aide à ne pas l’oublier.

Françoise Masson

Prochain dossier :Les Maisonsd’Église

NOTES DE LECTURE


« Vingt ans que je voyage en Russie.J'y retourne avec obsession sans savoirtrès bien ce qui m'y porte. Vingt ansqu'on m'interroge sur cette fascinationet vingt ans que j'échoue à toute expli-cation ». Sylvain Tesson. Sylvain Tesson,Thomas Goisque et Bertrand de Miollissillonnent la Russie depuis la chute del'Union soviétique. Entre le Pacifique etl'Oural, ils ont parcouru des milliers dekilomètres à pied, à cheval, en enginblindé, en canot, à motocyclette et enraquettes à neige. Sylvain a vécu sur lesbords du lac Baïkal dans une cabaned'ermite pendant six mois, recevant àl'occasion la visite de ses deux amis ; il

en a tiré un récit : « Dans les forêts deSibérie. » Sibérie ma chérie est unedéclaration d'amour à des terresméconnues où toutes les aventuressont possibles. Non, la Sibérie ne seréduit pas à une étendue de maraisgelés, piquetée de goulags en ruine etde friches industrielles où divague-raient des moujiks qui se seraientébroués du communisme historiquepour s'acheminer vers l'alcoolisme. Ce livre donne à voir une Sibérievaste, sauvage, libre et capable d'ac-cès de douceur inattendus. Une terreoù le voyageur n'est jamais à l'abrid'une belle rencontre : un ours brun,

une escadre d'oies sauvages, unpêcheur à l'âme généreuse, une fil-lette nostalgique. Ce carnet de voyageaux confins de la Russie fait vivre leurpassion commune et redonne à lirequelques-uns des aphorismes dontSylvain Tesson a parsemé ses nou-velles, récits et reportages, illustréspar les photographies de ThomasGoisque et les illustrations deBertrand de Miollis.

Un très beau livre à offrir sans modé-

ration.

Eve de Médeiros

Sibérie ma ChérieSylvain TessonEditeur Gallimard 2012 - 160 p.

Joseph Ratzinger Benoit XVI :L’enfance de JésusÉdition Flammarion 2012 - 192 p.

Un livre bref en 181 pages dontl'auteur écrit lui-même :"il nes'agit pas d'un 3eme volume,

mais d'une porte d'entrée à mes deuxprécédents ouvrages. «il est divisé en 4chapitres, puisqu’ils traitent de l’an-nonce de la naissance de Jean Baptisteet de Jésus (chapitre 2), la naissance deJésus à Bethléem ( chapitre 3), lesmages d'Orient et la fuite en Égypte(chapitre 4) et un épilogue sur Jésus àdouze ans dans le temple. Tout entenant compte des travaux exégétiquesrécents les plus critiques, le pape main-tient la véracité factuelle des deux évan-giles de Matthieu, qui suit la tradition deJoseph, et de Luc, qui s'appuie sur cellede Marie. L’auteur s'accorde à penserque Jésus est né vers 6 ou 7 avant notreère et que l'étoile des mages était sans

doute une « supernova », étoile surlaquelle a lieu une énorme explosion,d'où une intense lumière temporaire,lors de la conjonction de Jupiter, quireprésentait Mardouk, le dieu babylo-nien, et de Saturne. Les sources biblio-graphiques de l'auteur sont, on s'enserait douté, principalement alle-mandes, mais on note quelques exé-gètes de langue française et même unde langue espagnole. Bien qu'on n'ap-prenne presque rien d'inconnu sur l'en-fance de Jésus, la réfutation de certainesallégations soi-disant légendaires, estconvaincante. Les grandes connais-sances bibliques de Benoit XVI lui per-mettent d'expliquer des textes allusifsde l’Ancien Testament par la vie deJésus. A côté d'Isaïe (7,14) "voici que laVierge concevra et enfantera un fils"

toujours cité, on découvre une prémoni-tion de Virgile dans les Bucoliques,inconnue de la plupart d'entre nous.L'analyse de la surprise des bergers lanuit de Noël et celle de Jésus à douzeans, trop souvent ramenée à l'angoissede parents qui ont perdu leur enfant,prouve surtout les deux natures deJésus, fils de Dieu et fils d'une famillehumaine. Il grandit ensuite à Nazarethen connaissances comme un adolescent.C'est sérieux, sans être jamais rébar-batif. C'est informé des critiquesmodernes, sans contredire la traditionde l'Église. C'est une lecture enrichis-

sante et un bon cadeau de Noël.

Colette NEME

PARLONS-EN


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Pendant les vacances de la Toussaint, 14 jeunes juifs,réformés, catholiques et adventistes sont partis enTerre Sainte, accompagnés d’un adulte par confession.

Ce voyage était organisé par l’association Bible à Neuilly quenous remercions vivement pour cette belle occasion donnéeaux jeunes de se connaitre mutuellement et de partager leurfoi sur les lieux mêmes qui la fonde.

Avec les juifs, à Tel Dan, nous relisons l’histoire de la tribu deDan, une des 12 tribus d’Israël, et de l’entrée du peuple juifen terre de Canaan.Safed nous permet de découvrir une des quatre villes saintesdu judaïsme avec Hébron, Jérusalem et Tibériade. Même sinous ne pouvons pénétrer dans une synagogue à l’heure dela prière, notre guide Michaël nous explique, près de l’uned’elles, les pratiques juives. Il nous retrace aussi l’histoire dela Kabbale et nous fait sentir aussi l’atmosphère mystique dela ville qui se prépare à la venue du Messie, les juifs pensantque nous sommes dans une ère messianique.

L’histoire juive se poursuit à Massada, forteresse construitepar Hérode le Grand, que nous atteignons après une heured’ascension. Le site est magnifique, surplombant la mermorte. Mikaël nous retrace l’histoire de la grande révoltejuive contre les Romains, leur installation à Massada et leursuicide collectif lors de la reconquête du lieu en 73.

Et bien sûr, à Jérusalem, nous allons à la cité de David enempruntant le tunnel qui permit à David de prendre la villepuis un autre tunnel construit par Ezéchias qui permettaitd’approvisionner Jébus en eau.

Enfin, nous avons la chance d’être dans la ville sainte aumoment du Shabbat. Nous nous associons à la prière du ven-

Voyageen Terre Sainte


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dredi soir au mur des Lamentations et lesjeunes juifs nous font vivre un peu ce tempsà travers la prière et leurs ritesLes chrétiens ne furent pas en reste… Dupoint de vue historique, la visite d’Akko (saintJean d’Acre) nous permit de repartir sur lespas des Croisés lors de la première croisadeau XIe siècle, la prise d’Akko en 1103, leurlutte constante contre les musulmans et la findu royaume croisé au XIIIe siècle.La visite de l’église de l’Annonciation àNazareth permit à chaque confession d’expli-quer qui est pour eux la Vierge Marie, quelle

place elle tient dans la foi de chacun…Yardénit, site présumé du baptême de Jésusfut propice à un partage sur le baptême et sursa signification suivant les différentes foischrétiennes. Nous avons prié à Capharnaümdans la synagogue où jésus allait, relu aumont des Béatitudes le « Sermon sur laMontagne », revécu l’arrestation de Jésus auMont des Oliviers et sa passion jusqu’auGolgotha à travers la Via Dolorosa et l’églisedu Saint Sépulcre… Et nous sommes aussiallés au lieu dit « le crâne », lieu du tombeaude Jésus pour les protestants.

Que retenons-nous de ce voyage ? Ce fut, pourbeaucoup l’occasion de relire, de manièrevivante, de beaux textes de la Bible, de redé-couvrir l’histoire du peuple juif et son arrivée

en terre de Canaan. Les jeunes ont pris letemps sur chaque lieu de dire leur foi, d’écou-ter ce qui faisait leurs différences mais aussice qui nous réunissait. Ils ont montré un réelrespect de la foi de chacun, ayant à cœur deprier avec les juifs au mur occidental et avecles adventistes dans leur église pour shabbat.Et le dimanche de revivre le même partage defoi lors de la messe avec les catholiques oulors du culte protestant. De réelles amitiés sesont créées qui, je l’espère, perdurons… Nousavons réalisé la chance d’avoir sur Neuillycette association « Bible à Neuilly » qui invite

les différentes confessions à entrer en relationet à s’enrichir mutuellement, ce qui fut vrai-ment le cas, lors de ce voyage.D’ailleurs, nous avons pu noter le respect etmême l’admiration de ceux que nous avonscroisés lors de ce voyage quand nous expli-quions la composition de notre groupe.

Chacun est rentré vivifié dans sa foi et la têtepleine de paysages magnifiques mais aussiréellement symboliques, ne rêvant que d’unechose : Y repartir avec ses proches.

Albérique Acolas


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PORTRAIT

Après des études de physique fonda-mentale, puis de management àLyon Sébastien Wetter, est

aujourd’hui secrétaire général del’Inspection générale et d’audit dans unegrande banque française. Enfant deCompiègne, devenu neuilléen il y a unedizaine d’années, il est marié à Laurence.Ils ont 4 filles âgées de 11 à 4 ans.

Le Seigneur lui ayant donné le talent d’atti-rer les autres, il a fait son service nationalcomme animateur de jeunes à Chanteloup-les Vignes. Sa foi est nourrie de quelques« chocs » : son entrée dans le scoutismeà quinze ans, sa confirmation qui lui révélele Saint Esprit et la rencontre de S.S. JeanPaul II aux J.M.J. Sébastien exprime sa foide multiples façons : tout d’abord en pèrede famille, et en participant, avec 21enfants et 6 couples, l'été dernier, 75 kilo-mètres du chemin de Compostelle audépart du Puy.

Cette foi il la partage avec son épouseLaurence qui en plus de l’éducation desenfants est bénévole à l’hôpital de l’asso-ciation des Blouses Roses, ce qui en dis-trayant les petits malades participe à leurrétablissement.

A Saint-Jean-Baptiste, comme maître dechœur avec un ami, il anime les chantspour les solennités, environ sept dans l'an-née, ce qui exige au moins deux répétitionspar célébration. Il a encore lancé le par-cours Zachée, qui permet de découvrir ladoctrine sociale de l'Église, avec une cen-taine de personnes. Cela représente desconférences et des échanges de vues heb-domadaires, en plus d'exercices personnelsquotidiens.

Enfin, il organise, depuis 2008 des séancesd'adoration un soir par mois le jeudi, avecquatre couples qui se traduisent par uneheure de silence, entrecoupée par la lecturede textes et par des chants.

Sébastien mène ces activités variées avecpassion, selon la feuille de route que lui adonnée S.S. le pape Jean Paul II qui l’aexhorté à être un ardent "Héraut de la foi".Si tous les pères de famille avaient une foiaussi rayonnante, le pari de la nouvelleévangélisation serait gagné.

Colette Nême

Sébastien Wetter, Une foi

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