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Concepts Ostéopathiques Cours 5 Pierre Le Naoures Ostéopathe D.O

Concepts Ostéopathiques - Scolinfo · Il a mis au point des techniques de drainage qui, en jouant sur le système myofascial (par ex: les trois diaphragmes), permettent

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Concepts Ostéopathiques

Cours 5

Pierre Le Naoures Ostéopathe D.O

Les successeurs de Still (Suite)

 1. Beryl E. Arbuckle: Ostéopathie crânienne pour le nouveau né et l’enfant

Pédiatre de formation, ostéopathe américaine contemporaine de William Garner Sutherland.

Assistante de Sutherland à partir de 1942, elle s’est beaucoup impliquée dans l’ostéopathie crânienne pédiatrique.

Elle s’est particulièrement intéressée à l’application de l’ostéopathie chez les enfants. Elle a mis l’accent sut les spécificités de leur mécanisme crânien.

A quoi sont dues ces spécificités?

Pendant la phase de travail, le volume crânien diminue, les os du crâne se rapprochent les uns des autres.

- Lien vidéo: (http://www.youtube.com/watch?v=lo6BexVICQo)

Après l’accouchement, au moment ou l’enfant pousse son premier cri, la pression intracrânienne redevient normale et les os reprennent leur place.

Si les contraintes sont trop fortes, la ré expansion du crâne peut ne pas se faire correctement, laissant certaines parties de la base du crâne en compression.

Des symptômes peuvent alors apparaître, le plus souvent fonctionnels:

  Difficulté à têter (12ème nerf cranien)

  Rotation cervicale préférentielle (XI)

  Régurgitations (IX)

  Coliques (X)

Si ces contraintes ne sont pas libérées, les sutures une fois engrenées, garderont la trace de ces compressions.

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2. Rollin Becker: les empreintes laissées dans le corps

« La vie en mouvement »

Rollin Becker a mis au point des méthodes de diagnostic et de traitement, en s’appuyant à la fois sur les enseignements de Still

(Becker est diplômé en ostéopathie en 1934) et ceux de Sutherland (dont il a suivi les cours dès 1944)

Pour lui le rôle de l’ostéopathe:

est de découvrir les endroits ou la structure et la fonction sont entrées en déséquilibre

et de les réharmoniser,

de manière à leur rendre leur mobilité, surtout la mobilité involontaire.

Pour Becker, la motilité est donc:

le mouvement rythmique involontaire du système nerveux,

correspondant au MRP décrit par Sutherland.

Cette motilité se distribue mécaniquement à toutes les structures du corps par l’intermédiaire des liquides et des fascias.

Si une force perturbe ce mécanisme, elle laissera une empreinte au niveau du corps, et ce quelle que soit sa nature:

 Interne

 Externe

 Traumatique

 Psychologique  Héréditaire

 Si la personne est en bonne santé et que cette force est de faible intensité, l’énergie (par exemple cinétique) sera assez vite dissoute; sinon l’adaptation tissulaire subsistera.

 Ces empreintes laissées dans le corps sont détectables à la palpation:

par exemple: fibrose ou perturbation de la mobilité involontaire

 C’est l’énergie stockée dans ces empreintes qui est utilisée dans le traitement ostéopathique tel que le défini Rollin Becker,

jusqu’à ce que les tissus retrouvent leur liberté autour d’un point d’équilibre, que leur fonction se rétablisse et que les échanges avec les tissus avoisinant soient correctement rétablis

 Les régions ainsi libérées donnent l’impression d’avoir réintégré le fonctionnement global et coordonné de l’organisme.

Les successeurs de Still (suite)

  Viola Frymann: le whiplash injury, mémoire d’un traumatisme

Pour Viola Frymann, le corps humain est conçu pour bouger de manière coordonnée, en harmonie, en synergie entre toutes ses parties pour maintenir l’équilibre de l’organisme, en relation avec l’environnement.

L’ostéopathie est la reconnaissance, l’utilisation et la restauration du mouvement dans chacun des aspects du vivant

 Le mouvement est partout: dans chaque fluide, cellule, tissu, organe.

A la base du mouvement se trouve le MRP,

rythme inhérent du système nerveux central,

transmis par le liquide céphalo-rachidien (LCR)

à toutes les cellules de l’organisme.

La maladie apparaît lorsque ce mouvement est dérangé, dévié ou interrompu

C’est notamment ce que nous observons dans le whiplash injury

Whiplash injury

Cette dysfonction est due à une accélération/décélération brutale et rapide, en « coup de fouet »

Lien Video: http://www.voobys.com/video/video.php?q_search=elbow+flexion+extension&id=U9CnRFj3rWE&backid=yCJhQe3wLYM

Les effets au niveau du corps sont la conséquence de la différence de temps de réaction des tissus et de leur résistance à l’application de cette force extérieure.

Ces effets sont le plus visible au niveau des liquides du corps dans les zones ou l’énergie cinétique a exercé une contrainte importante dans les tissus conjonctifs.

Cette déformation sera enregistrée, mémorisée dans la direction du traumatisme

 Le whiplash injury est donc:

  non-pas seulement un problème de sacrum encastré

entre les iliaques,

mais

 une dysfonction qui intéresse l’ensemble des tissus du corps, avec une facilité des parties molles à s’orienter dans la direction d’ou provenait l’impact.

Pour Viola Frymann, lorsque nous avons devant nous un patient, il ne faut pas perdre de vue qu’il présente la résultante de toutes les compensations, adaptations et traumatismes auxquels il a dû faire face au cours de son existence. A nous de remonter le fil de cette histoire et de le dénouer pour retrouver les éléments significatifs qui ont perturbé ce mouvement.

Chaque patient est un être unique pour lequel nous devons trouver une réponse spécifique et appropriée.

La notion de Whiplash injury a été élargie à celle de whiplash émotionnel: un choc émotionnel peut induire les mêmes conséquences corporelles qu’un traumatisme physique.

Les successeurs de Still (suite)

4. John Upledger et les ondes d’interférences: mémorisation et libération somato-émotionnelle.

Que deviennent les mouvements involontaires du corps lors d’un traumatisme?

Si le corps parvient à dissiper l’énergie de l’impact, le corps revient à la normale.

S’il n’y parvient pas, il se forme un kyste d’énergie (résultat d’un traumatisme physique, d’une infection, d’un dysfonctionnement physiologique, de problèmes émotionnels aussi bien que psychologiques).

Quelle qu’en soit la cause , à partir du moment ou il a été formé, le kyste aura les même effets.

Le terme kyste désigne une zone tissulaire plus chaude, moins organisée et moins fonctionnelle que les tissus environnants.

Le corps peut s’y adapter. Dans certains cas, il ne crée même pas de symptômes cliniques, tant l’adaptation aura été facile.

Dans d’autres cas, les lésions ainsi formées créent des ondes d’interférence qui se surimposent au mouvement naturel et physiologique du corps.

Les tissus du corps, en particulier le tissus conjonctif, garderaient donc les empreintes des traumatismes qu’ils n’ont pu absorber ou dissiper.

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5. Gordon J. Zink et la faillite des sytèmes de retour.

Ces travaux ont été orientés vers les problèmes respiratoires et circulatoires. Il a étudié les relations entre les respirations crânienne, diaphragmatique et cellulaire.

Il en a conclu que l’homme tombait malade, non par manque d’arrivée du sang mais par la faillite des systèmes de retour veineux et lymphatique.

Il a mis au point des techniques de drainage qui, en jouant sur le système myofascial (par ex: les trois diaphragmes), permettent d’éliminer les stases dues aux micro-traumatismes mais aussi d’accélérer les mécanismes d’autodéfense, en cas de pathologie avec fièvre.

  Progressivement, de découvertes en découvertes, l’ostéopathie s’est enrichie de nouvelles explications des mécanismes dysfonctionnels et de nouvelles méthodes de traitement.

Nous pouvons les classer selon trois types de vecteurs:

  Au niveau fluidique (LCR, sang, lymphe): œdème, ischémie, acidose, alcalose, toxémie,inflammation;

  Au niveau mécanique: contraction ou élongation musculaire, cicatrice, fibrose, énergie cinétique accumulée, sidération tissulaire;

  Au niveau neurologique, facilitation neurologique, perturbation neuro-hormonale.

L’arrivée de l’ostéopathie en Europe

1. En Angleterre

En 1900, John Martin Littlejohn a été le premier ostéopathe à toucher le sol européen. Il a été suivi presque immédiatement par le Dr William Smith, qui fut le premier professeur d’anatomie de l’ASO. JML fonde la British School of Ostéopathy à Londres en 1917 le premier centre de formation en ostéopathie en Europe.

Littlejohn a également fondé le journal de l’ostéopathie, le premier forum scientifique officiel de l’ostéopathie européenne. Il a également fait des efforts intensifs pour obtenir la reconnaissance professionnelle de l’ostéopathie en Angleterre.

Comme en Amérique, les associations médicales ont vivement résisté à ces efforts mais, contrairement à l’Amérique, la reconnaissance de l’ostéopathie n’a pas pu être obtenue à cette époque.

Ce n’est qu’en 1993 que fut promulgué l’osteopath Act, et l’accréditation des praticiens en exercice s’est achevée en 2000.

2. En France

  La filière médicale:

En 1913, le Dr Lucien Moutin, spécialiste de l’hypnotisme et du magnétisme, publie en collaboration avec le Dr G.-A. Mann un « Manuel d’ostéopathie pratique- Théorie et Procédés d’après les ouvrages du Dr Andrew Taylor Still, Fondateur de l’école de médecine ostéopathique et du Dr Wilfred L Riggs. A l’usage des élèves de l’école d’ostéopathie ».

Ce manuel n’eut que peu de retentissement et le développement de cette nouvelle discipline fut d’abord confidentiel. On ne retrouve ensuite aucune trace de cette école de médecine ostéopathique.

Le Dr Robert Lavezzari (1886-1977) a suivi l’enseignement de Florence Gair, une des élèves de Still, et rentra à Paris en 1936. Poursuivant son idée, le Docteur Lavezzari, établi à Nice, créé la société francaise d’ostéopathie (SFO) et donne le 7 novembre 1952 une conférence intitulée: « la lésion ostéopathique, mythe ou réalité? ».

La SFO a pour but: « de grouper les médecins désireux d’étudier l’ostéopathie d’une façon scientifique en s’entourant des garanties nécessaires. Plus que jamais nous pensons que l’ostéopathie mérite l’attention du corps médical et qu’elle ne doit être pratiquée que par des médecins spécialisés »

  La filière anglaise:

En 1950, Paul Geny, formé à la British School of Osteopathy (BSO) de Londres par John Wernham, Denis Brookes, Thomas Dummer entre autres, ose créer ouvertement l’école francaise d’osteopathie (E.F.O.) à Paris, qui est la première école en France.

Cet enseignement est privé et réservé aux médecins et kinésithérapeutes.

En 1960, face au succès rencontré par l’ostéopathie auprès des kinésithérapeutes, l’ordre des médecins, à l’instigation du Syndicat National des Médecins Ostéopathes Français, incite les pouvoirs publiques à fermer l’école française d’ostéopathie (EFO) et à interdire aux non médecins l’enseignement de l’ostéopathie en France. Malgré la fermeture de l’EFO, la structure mise en place par Paul Geny ne cessa d’exister. Elle est transférée en Angleterre à Londres, dans un premier temps, dans les locaux du British London College of Naturopathy and Ostéopathy.

En 1971, afin de conserver son éthique purement ostéopathique, l’EFO, fusionne avec l’institut ostéopathique de techniques appliquées par J. Wernham et se fixe à Maidstone pour devenir l’école Européenne d’Ostéopathie (EEO). Cette dernière est ouverte aux kinésithérapeute français qui vont y découvrir et y apprendre, à temps partiel, l’ostéopathie.

En 1973, la plupart des ostepathes français qui avaient choisi cette formation se sont organisés en association française des ostéopathes (AFDO devenue SFDO)

  La filière franco-américaine

En 1964, Harold Magoun, Viola Frymann et Thomas Schooley (tous ostéopathes américains) se rendent à Paris pour le premier séminaire d’ostéopathie crânienne en France. Leurs étudiants sont 9 médecins et kinésithérapeutes. C’était la première fois que des ostéopathes américains acceptaient d’enseigner l’ostéopathie à des non médecins.

Deux de leur étudiants, René Quéguiner et Francis Peyralade, fondent en 1969 une société destinée à soutenir la diffusion de l’ostéopathie crânienne en France: la SERETO en 1978 (société d’études et de recherches en techniques ostéopathiques)

3. En route vers la réglementation

Robert Perronneaud-Ferré rédige et dépose les statuts du registre des ostéopathes de France (ROF) le 23 avril 1981. Le ROF vient de naitre avec seulement 4 membres.

Les conditions d’acceptation sont:

  Être diplômé d’un des collèges agréés par le registre;

  Avoir retiré son diplôme de masseur kinésithérapeute de la préfecture

  Se déclarer ostéopathe auprès des organismes sociaux et du trésor.

Ce 23 avril 1981 correspond à la naissance des ostéopathes Français.

Le « coup de pouce » Européen

Le 7 février 1997, la commission européenne des affaires juridiques et des droits des citoyens vote à l’unanimité « pour » le rapport LANNOYE sur le statut des médecines non conventionnelles.

Le 29 mai, le parlement Européen, réuni en session plénière, à Bruxelles a adopté la résolution sur le statut des médecines non conventionnelles du député Paul LANNOYE.

Ce statut de médecine non conventionnelle existe donc et le fait que l’ostéopathie en fasse partie montre qu’elle est considérée comme une discipline originale qui ne peut être associée à aucune profession existante déjà structurée.

En France, le vide juridique qui entourait la profession d’ostéopathe a été comblé par la loi « Droit des malades » du 5 mars 2002 qui dans son article 75 légalise le titre d’ostéopathe et de chiropraticien et en fixe les conditions.

Les décrets d’application seront publiés le 25 mars 2007.

Conclusion

Contrairement aux Etats-Unis, des ostéopathes hautement qualifiés tels que Littlejohn en Angleterre ou en France Paul Geny, n’avaient pas la possibilité de pratiquer la chirurgie, prescrire des médicaments ou d’aider à l’accouchement.

Cela a inévitablement conduit l’ostéopathie à se développer dans des directions différentes:

  Les ostéopathes non-médicaux en Europe ont été contraints de se concentrer sur leurs techniques manuelles et d’améliorer ces techniques en permanence

  Les ostéopathes américains ont entrepris des recherches scientifiques dans de larges domaines.

Les avancées ostéopathiques en France

1. Gabarel et Roques (1985) : la lésion ostéopathique et ses conséquences sur la substance fondamentale

Roques et Gabarel définissent les qualités mécaniques et métaboliques des fascias; ils en déduisent leur intervention dans les mécanismes lésionnels ainsi que leur lien avec le liquide céphalo-rachidien et le MRP (continuum depuis la dure-mère jusqu’aux fascias profonds), ce qui met en relation le LCR et la lymphe.

Lien video: http://www.youtube.com/watch?v=01jdrGrp4Fo

Le rôle des fascias est avant tout un rôle « tampon »: face à un stress quelconque, ils essayent de « l’absorber » de manière à préserver l’homéostasie et l’intégrité structurale, ce qui provoquera une activation des macrophages (état inflammatoire) et une modification du tissu fascial.

En effet, la substance fondamentale a la possibilité de passer par deux états de « viscosité », d’hydratation, de perméabilité intercellulaire:

  Un état « sol » ou elle est plus fluide;

  Un état « gel » ou elle est plus visqueuse et donc moins perméable.

Gabarel et Roques font un rapprochement entre ces deux états de la substance fondamentale et les deux phases du MRP: la phase « sol » correspondant à l’inspir, et la phase « gel » à l’expir.

  2. Bourdinaud: la lésion ostéopathique et ses conséquences sur les protéines:

Dans son article publié en 1994, Philippe Bourdinaud nous démontre l’influence de la pression de la main de l’ostéopathe sur le tissu conjonctif, en particulier les membranes cellulaires.

Dans un second article publié en 1997, Bourdinaud s’appuie sur les travaux de Dan Urry, professeur de biochimie, pour poursuivre sa démonstration.

  Dan Urry a démontré sur des organismes vivants:

  L’eau est l’agent principal de l’organisation de la matière vivante;

  Certaines protéines (comme l’élastine) ont la capacité de se transformer sous l’effet d’un apport d’énergie (chimique, électrique ou mécanique) et d’émettre des messages chimiques après une stimulation électrique. (transition). Ce phénomène est réversible (« transition inverse »)

Tout stimulus énergétique produit une réponse mécanique

L’ostéopathe, par la pression, qu’il exerce sur les tissus qu’il traite, va réaliser un apport d’énergie.

Cet apport va permettre le transition inverse et ainsi, le réajustement de l’organisation cellulaire et tissulaire à ce niveau.

La structure est alors modifiée, la fonction améliorée et l’homéostasie peut se rétablir.

3. Jean-Pierre Barral et ses collaborateurs: les manipulations viscérales

Jea-Pierre Barral décrit pour chaque organe et chaque viscère deux types de mouvements:

 La mobilité

 La motilité

La mobilité est la capacité de mouvement de l’organe dans son environnement, guidé et limité par des plans de glissement et des ligements (notion d’articulation viscérale);

La motilité représente le mouvement inhérent de cet organe et est indicateur de sa vitalité. Son origine serait embryologique.

Jean-Pierre Barral et ses collaborateurs ont mené plusieurs expériences qui ont permis d’objectiver la mobilité des viscères et l’incidence des techniques de manipulation.

4. E. Mossi, I. Furlan et F Peyralade: rôle du tissu conjonctif dans l’adaptation corporelle (1999)

Le mouvement, expression de vie tel que nous pouvons le définir en ostéopathie, est la résultante de micro-mouvements propres à chaque cellule, au liquide dans lequel elle est immergée, aux viscères et organes….

L’état de santé dépend de tous ces micro-mouvements

Toute altération de mouvement (ralentissement, arrêt….) entraine une stase.

L’organisme doit donc s’adapter, compenser, ce qui nécessite une quantité de travail supplémentaire pour le reste de l’organisme, allant progressivement jusqu’à la fatigue, l’usure.

La maladie s’installera lorsque les possibilités de compensation seront épuisées.

Le rôle du système fascial (ou tissu conjonctif) est prépondérant dans ces mécanismes d’adaptation. Il est le moyen de transmission de tous les types de mouvements. Il assure ainsi la protection de chaque partie de l’organisme contre les déformations qui pourraient réduire, voire empêcher leur fonction (présence d’élastine)

En effet, en cas de traumatisme, le tissu conjonctif permet grâce à l’important volume d’eau qu’il contient, de redistribuer l’énergie accumulée sur une surface plus grande et d’amortir ainsi le choc. S’il ne l’avait pas, il n’y aurait aucun amortissement et la cellule pourrait être endommagée.

Le tissu conjonctif possède donc des fonctions aussi bien mécaniques que métaboliques.

Cette diversité de fonctions est liée à la variété des tissus qui la composent: os, ligaments, aponévroses, fascias, tendons…

Mais ce n’est en réalité qu’un seul et même tissu dont les constituants sont identiques mais en proportions et combinaisons différentes.

Le fonctionnement correct du corps nécessite une harmonie, une synergie et une complémentarité entre toutes les fonctions et tous les différents systèmes qui sont interdépendants.

Tant que tous les différents mouvements sont respectés, la maladie organique a du mal à s’installer dans la mesure ou l’organisme s’adapte, l’homéostasie est réalisée et la vie peut se manifester.

Le but du travail en ostéopathie est de remettre en état de mobilité et par là, la vitalité. Une bonne circulation et un équilibre tensionnel correct permettent de garantir l’état de santé par la rapidité d’exécution de propagation des influx nerveux dans le système neuro-végétatif.

5. Pierre Tricot: Approche tissulaire de l’ostéopathie

Formé à l’ostéopathie par Viola Fryman, Tom Schooleyy, Francis Peyralade…, Pierre Tricot est le traducteur des livres d’Andrew Taylor Still.

Confronté au moment de ses études à des difficultés de palpation, il a travaillé à une modélisation de la palpation tissulaire profonde, identifiant différents paramètres palpatoires. Ceci l’a conduit à développer une approche spécifique dite tissulaire, qui s’inscrit dans le prolongement des travaux de Rollin Becker sur la mobilité involontaire.

Le rôle de l’ostéopathe sera d’identifier les zones tissulaires ou cette mobilité involontaire est perturbée, et de les aider à se libérer à l’aide de techniques s’appuyant sur une utilisation appropriée des différents paramètres de palpation en permanence réajustés en fonction des réactions tissulaires.

Cet échange permanent entre paramètre de palpation du praticien et réponses des tissus conduit à envisager la palpation comme une communication.

La spécificité de cette approche est donc non pas d’enseigner ce qu’il faut sentir, mais d’enseigner

comment faire pour affiner la précision de sa palpation, et solliciter une réponse des tissus.

Domaines d’intervention de l’ostéopathie

L’ostéopathie traite l’origine des troubles fonctionnels.

La liste des indications dont elle se préoccupe ne peut être exhaustive.

Elle s’intéresse aux systèmes suivant:

Orthopédiques, neurologique, respiratoire, digestif, ORL, uro-gynécologique…

Pour les adultes:

  Troubles fonctionnels orthopédiques: entorses, tendinites, dorsalgies, lumbagos, cervicalgies, lombalgies, douleurs articulaires…

  Troubles neurologiques: sciatiques, névralgies, neuropathies diverses….

  Troubles respiratoires: problème respiratoire, anxiété

  Troubles digestifs: acidité gastrique, hernie hiatale, ballonements, constipations, diahrées…

  Troubles ORL et céphaliques: rhinites, migraines, sinusites chroniques, pathologies asthmatiformes, vertiges, acouphènes, céphalées…

  Troubles génito-urinaires: incontinence, cystite, énurésie, troubles de la ménopause….

  Troubles neuro-végétatif: stress, angoisse, états dépressifs, spasmophilie, troubles du sommeil, irritabilité…

  Problème de concentration, baisse de la vitalité, fatigue chronique, dépression

  Troubles endocrinologiques

  Problèmes dentaires (séquelles post-opératoire)

  Séquelles de traumatismes

Pour les nourrissons:

  Cris, pleurs, irritabilité

  Régurgitations, constipations, coliques

  Sommeil perturbé

  Asymétrie du crâne, conjonctivite, strabisme

  Torticoli congénital

  Difficulté de succion

Pour les enfants:

  Hyperactivité

  Dyslexie

  Colique, constipation

  Sommeil perturbé

  Problèmes dentaires et complément de travail orthodontique